« Une bien étrange visiteuse. » - Toryné.

Bien que la vie de conseiller présentait de nombreux avantages, d'opportunité et de privilège, il y avait tout de même cette facette bien moins attrayante auqeul on ne pouvait déroger. Il y avait la paperasse à remplir,  parfois sur des sujets, disons-le, d'un ennuie à vous faire presque regretter l'immortalité. Par moment il devait faire le déplacement jusqu'à château de la cité, pour assister à des réunions entre conseiller ou par simple acte de présence, si Toryné appréciait l'art du débat et était un bon orateur, il n'aimait guère devoir prendre des décisions par la concertation, dû à son égo surement, quoiqu'il en soit il était connu pour être de ceux ne lâchant jamais l'affaire et à toujours chercher le dernier mot, même parfois dans la plus banale des discussions.

Sur l'ancien continent, à l'époque de Dureroc, le problème du déplacement n'était pas présent, tout simplement parce que l'élite de vampires, conseiller tout comme le prince, vivait tous sous le même toit, la tour blanche, ancien symbole du pouvoir vampirique. Cependant leur position était désormais éparpillés dans toute la ville désormais, au plus grand plaisir de Toryné qui avait bénéficier le plus grande possession et d'une plus grande liberté également.

Aujourd'hui même, il se rendait dans ce château, visite de courtoisie et également acte de présence de sa part, le conseiller préférant amplement oeuvré dans sa demeure et convié autrui plutôt que de ce déplacer. Escorter par des gardes jusqu'à qu'il atteigne l'imposant bâtiment, Toryné se fit annoncer auprès du conseiller qu'il venait qu'il venait rendre visite,  cependant, à son plus grand désarroi, ce dernier n'était pas en mesure de la voir pour le moment, étant déjà occupé avec une autre personne. Cela ne lui le fit pas plaisir, loin de là, il avait pour habitude de parler autour d'une coupe de sang, de politique et d'information en tout genre avec ce conseiller de manière régulière, pour une fois que lui faisait le déplacement... Ne se voyant pas s'entretenir avec une autre conseiller t encore moins repartir chez lui après être si récemment arrivé, le conseiller Dalis prut sur lui et décida de tout simplement attendre.

Cependant l’ennui le gagnait vite, il avait toujours de besoin de distraction pour occuper son esprit c’est ainsi qu’il était fait, il commença donc à scruter les lieux. Servant, gardes, esclaves, rien qui n’attirait spécialement son regard, du moins jusqu’à qui perçoivent quelque chose de quelque peu inhabituel.

Une beauté trop raffiné pour une humaine, pas assez froide pour une congénère, il aurait facilement parié sur une elfe, et pourtant… il y avait quelque chose, sur le moment il ne voyait pas ce que cela pouvait être, mais cela aurait pu être observable chez un autre vampire. Une antique ? Il en doutait fortement.

Comme il s’ennuyait et qu’il était de ces énergumènes à pouvoir parler avec n’importe qui, il n’hésita pas une seconde à se diriger vers elle. Détaillant sa tenue, il pencha plus une elfe sans la moindre appartenance à son peuple, bien qu’il ne semblait pas s’agir de la tenue classique des gardes et elle semblait bel et bien être une guerrière, les couleurs semblaient de provenance elfique.

-Ce n’est pas souvent que nous avons la chance d’accueillir des membres de la belle race elfique sur nos terres, mais heureusement pas aussi rare qu’il y a jadis. Il était souriant, sa voix quelque peu mielleuse, toujours porteuse du mensonge sur son genre. Mais je manque à tous mes devoirs, je ne me suis même pas présenté, je suis le conseiller Toryné Dalis, ravie de rencontrer quelqu’un comme vous.

Le conseiller fut quelque peu déçu de la réaction de l’elfe, ou plutôt de son manque de réaction. Un simple haussement d’épaule pour l’être sublime qu’il était ? Non, il ne pouvait accepter cela. Cependant, cela lui plut quelque part, la frustration était part inhérente du plaisir et de la satisfaction, joueur comme il était, la facilité le lassait bien vite. Bien sûr, il ne cherchait qu’à converser avec l’elfe, et cela, pendant un laps de temps plutôt cours, mais une fois une idée en tête, il oubliait très vite la raison principale sa présence en ces lieux.

-Je vous en prie, ne me laisser pas ainsi, de ce que je sais des vôtres, vous n’êtes pas du genre à être de grossier énergumène sans aucun savoir vivre. Il cherchait à jouer sur la possible fierté de l’elfe qui se tenait devant lui, après si elle était une combattante du royaume elfique, sûrement avait-elle une quelconque forme d’honneur et de fierté pour son espèce.

-Je ne vous demande rien d’autre qu’un simple nom… et un peu de compagnie, il ne sert à rien de le nier, cet endroit n’est guère des plus passionnants et je mentirais si je disais qu’il est plaisant d’y être. Cela n’était pas faux, les lieux manquaient cruellement de raffinement pour Toryné. Alors pourquoi ne nous rendre ce service mutuel en nous sortant de l’ennui ?

Bien entendu, il aurait pu également faire un scandale, après tout, il faisait parti du gouvernement vampirique, ne pas lui répondre pourrait en soi être perçu comme un certain manque de respect, bon cela serait complètement stupide et à part passer pour un minable mégalomane blesser dans son orgueil il n’obtiendrait rien du tout.

Il pourrait cependant essayer de l’amadouer en parlant sa langue, Toryné maîtrisant parfaitement l’elfique, cela ne lui poserait aucun problème, mais il agissait méthodiquement, il ne servait à rien de déployer toutes ses cartes d’un coup, il fallait patienter tout simplement.

-Je vous garantie que je suis de bonne compagnie, qu’avez-vous à perdre ? Il faisait appelle à une certaine logique chez l’elfe, car il était indéniable qu’il n’y avait rien à faire sur le moment, à moins que bien entendu elle n’est un quelconque ressenti pour son peuple, mais à moins qu’elle soit suffisamment stupide, elle saurait contenir son ressenti, cela serait assez amusant en soi, forcé une raciste à discuter avec lui, cela serait une preuve manifeste de sa puissance et cela satisferait fortement son ego, du moins si cela s’avérait être le cas.

C’est le problème avec l’absence de réponse, on ne peut savoir à quoi s’attendre, mais l’inconnu aussi, est source d’excitation.

Toute tentative de l’elfe pour éloigner le vampire était vaine, bien au contraire cela l’incitait à continuer, la résistance le plaisait et d’une certaine manière, embêter cette elfe au aire si sérieuse avec quelque chose d’amusant, un véritable enfant lorsqu’il s’y mettait.

Cependant il avait tout de même l’impression de gagner du terrain, presque rien en soi, mais cela restait encourageant et cela l’incitait encore moins à lâcher l’affaire. Tout cela pour le simple plaisir enfantin que de satisfaire son ego, forcé la conversation et l’hypocrisie, cela était jouissif pour lui, la simple idée qu’une personne soit dans l’obligation que de mentir sur ses pensées, son comportement, juste dans l’idée de lui plaire, cela ne faisait confirmé la grandeur de sa personne, sa prestance écrasante.

-Vous voyez ? Personne n’ira vous reprochez que de vous entretenir avec moi, bien au contraire, il est toujours bon d’avoir des connaissances bien placé, une fois qu’on me connaît on a du mal à se passer de moi ne vous en faites pas. Déclara-t-il humblement, rappelant encore une fois le délice de sa personne. Année de cendre ? Un nom de toute beauté, un tel délice ne peut qu’avoir une sublime prosodie, même venant de la plus rustre des bêtes, tragédie et beauté, rien que votre nom est déjà un régale pour mes oreilles et je ne doute pas une seconde que celle qui le porte l’est tout autant et pas que pour mes oreilles, j'espère.

Il ne cherchait pas spécialement à la flatter, malgré son dernier commentaire, cette exubérance, assez commune chez sa personne était on ne peut plus sincère, et lorsque le conseiller aimait une chose, il n’en cachait rien, bien au contraire. Il fallait également dire que Toryné avait une profonde passion pour les elfes, du moins en ce qui concernait leur physique et leur langue, d’ailleurs, par cette déclaration il venait ainsi de dévoiler le fait qu’il parlait l’elfique, une carte peut-être utiliser un peu précipitamment, mais il n’en s’inquiéta, il avait bon nom d’autre coup à jouer.  

-Je n’ai hélas, pas le prestige de m’affubler d’un nom avec pareil symbolique, ma génitrice n’avait hélas pas l’âme aussi poétique que semble avoir eu vos parents. Il n’avait jamais su pourquoi sa mère l’avait nommé ainsi, Toryné, ce n’était pas un nom commun et malgré ces multiples demandes jamais il n’avait reçu la moindre réponse, il avait même déjà été réprimandé pour ces incessantes interrogations, Théodora lui avait même une fois jeter une cuillère en bois au visage, oser envoyer un vulgaire outil de cuisine sur la magnificence de son faciès ? Une garce, il n’y avait pas d’autre mot. Cependant il aimait tout de même son nom, désormais il était comme un synonyme de beauté, il avait lui-même forgé sa signification en quelque sorte.

- Mais dite-moi, est-ce là votre première visite dans le nouveau royaume vampirique ? Voir même tout simplement votre première visite chez mon peuple ? Aërthia est bien plus accueillante que le fut Dureroc, bien plus ouvert aux autres peuples pour mon plus grand plaisir et j’espère que malgré le cadre officielle de votre visite, vous avez au moins eu le temps d’admirer notre belle citée ?

Cette conversation pouvait facilement dériver vers un échange culturelle si on laissait le conseiller faire, elfe et vampire, deux races profondément lié, comme deux cousines, voir même des sœurs à ses yeux. Ce n’était donc pas aussi étonnant qu’il se montre aussi rapidement « amicale » avec l’elfe , même si, il fallait le reconnaître, Toryné était presque ainsi avec n’importe qui.

Peu de mots, mais un certain nombre d’informations, hélas trop flou pour la moitié. De par son commentaire à propos de son nom, le conseiller pouvait en déduire que l’elfe avait dû vivre certaine expérience peu agréable, inutile d’essayer d’en parler, étant donné la froideur affirmer de son interlocutrice, il n’aurait aucune réponse sur ce sujet pour le moment. Cependant, cela restait en quelque sorte une porte ouverte, et il comptait bien garder ce début d’information de côté, sait-on jamais.

Il décida de se concentrer sur la seconde parti du discours. Comme il l’avait pensé, il s’agissait de la première visite de l’elfe chez les vampires, elle était donc dans un lieu inconnu, ce qui jouait à son avantage. Il fallait désormais qu’il lui fasse oublier cette impression de mondanité, cela était un frein à l’ouverture qu’elle pourrait potentiellement avoir avec lui, une barrière en quelque sorte, et il allait devoir la briser.

-Mais dîtes moi ma chère, que faite-vous donc ici ? Quelle affaire vous amène chez nous, et qui surtout vous empêche de pouvoir profiter de la magnificence de notre ville ?

Effectivement, il ne savait toujours pas la raison de la présence d’Ithrinn, la seule information qu’il avait, était qu’elle travaillait et cela était bien maigre. Mission d’escorte ? Cela lui semblait plus que plausible et il ne voyait pas autre raison à sa présence. Mais la confirmation était nécessaire, il ne devait pas marcher à l’aveuglette s’il désirait s’attirer quelconque faveur de l’elfe. Ses coups se devaient d’être précis et il devait éviter tout échec dans ses tentatives pour éviter que son interlocutrice ne se renferme d’avantage.

La connaissance lui permettrait de mettre en place davantage de stratégie et lui offrirait une marge de manœuvre plus importante, oui, procédé par étapes, c’était ce qu’il y avait de mieux à faire, comme chaque acte du vampire d’ailleurs.

Le doux goût de la victoire était toujours tout aussi savoureux. Charme et persévérance, ces deux atouts permettaient l’ouverture de bien des portes, et le Dalis venait d’en faire la démonstration.

Pour tout dire, il était lui-même quelque peu surpris que l’elfe lui fasse une telle proposition. Non pas qu’il doutait de ses charmes, comment pourrait-il après tout ? Cependant il s’attendait plus à devoir faire lui-même la proposition et il pensait également que cela prendrait bien plus de temps, mais la surprise avait du bon et n’annonçait que du positif pour le vampire.

-C’est avec un grand plaisir que je vous ferais visiter notre majestueuse cité très chère, dit-il avec un enthousiasme non dissimulé, il fit une légère courbette comme pour souligner le prétendu honneur que cela pouvait représenter à ses yeux. J’ose espérer que notre architecture saura captiver vos yeux ainsi que votre cœur.

Aussi, hypocrite pouvait-il être, il avait tout de même une certaine affection pour Aerthia, bien plus agréable à vivre que l’était la froide Dureroc. Bon, bien entendu, Caladon était et resterait la plus belle des villes dans son cœur, bien qu’il n’avait pas encore eu le temps de visiter la nouvelle-Caladon, l’image de cette citée au bâtiment blanc et rouge, si plein de vie et d’opportunité, était encore ancrée dans sa mémoire. Hélas, c’est devoir de conseiller l’avait retenu ici, sur Nyn-Tiamat, il n’avait pour ainsi encore jamais quitter le continent, et même s’il s’était habitué à sa vie de sédentaire, le goût du voyage lui manquait terriblement. Innée à sa race ? Ou bien à sa personne ? Peut-être était-ce aussi dû aux gênes de la famille, après tout les Dalis avaient toujours été des nomades, des voyageurs, c’était lui qui avait brisé cette pratique, avait-il finalement choisi la bonne solution, après tout sa propre fille ne semblait pas supporter ce mode de vie.

Cependant, il n’avait pas le temps pour telle réflexion, pour l’instant, il devait jouir de la compagnie de sa partenaire de fortune.

-Il y a beaucoup à voir vous savez, nous possédons un sublime centre-ville aux sculptures, gravure et nombreuses décorations qui, je suis sûr, sauront ravir vos yeux. Il y a également ma demeure, un chef d’œuvre de pierre dont je ne cache pas ma fierté, je pourrais également vous la faire visité si vous le désiré, je suis un très bon hôte à ce qu’on me dit.

Bien entendu qu’il en était fier, il avait lui-même supervisé la construction de son lieu de vie, il était à son image, sublime et exubérant, mais il le valait bien après tout.

Toryné lui tendit son coude, afin qu’elle y enroule le sien également, franchissant dans l’excitation, un pallier peut-être un peu trop haut.

-Me feriez-vous l’honneur de marcher à mes côtés Dame Awarlith ?