Début du mois d'août,
En haut de la vigie d'un petit bateau, quelques notes et murmures s'échappaient pensivement de la cithare et de la bouche d'un marin. Celui-ci était en pleine réflexion, en pleine composition musicale. Plongé sur un parchemin couvert de ratures, il peaufinait une nouvelle chanson d'un autre acabit que les habituelles ritournelles grivoises qui l'avait rendu célèbre dans les tavernes et bordels. Ce chant-là serait épique et chevaleresque, peut-être même un peu trop, et il vanterait les vertus d'un puissant combattant parti à l'aventure reconquérir la terre perdue...
Il était assis en tailleur, un morceau de charbon entre les dents et un instrument à cordes entre les mains, en train de chercher des accords pas trop dissonants. C'était la première fois qu'il mettait autant de soin à composer une musique, un je ne sais quoi de motivation musicale dans l'air de la mer et du port de Caladon qu'il avait quitté 5 jours plus tôt l'avait décidé à se lancer dans l'entreprise. Quelque chose lui disait de ne pas arriver à Selenia pour la fête avec le répertoire vide.
"Hey dis donc la vigie là-haut !!! Tu ne crois pas que je te paye à rien faire non ?" beugla le second en bas, sur le pont.
"Hum ? Oui oui ! Terre ! Terre !" répondit sans conviction et d'un ton surfait la vigie sans lever les yeux de son parchemin.
"Ben oui évidemment "Terre", abruti ! Ça fait 5 minutes qu'on la voit d'en bas la terre ! Tu peux te gratter pour avoir ta part sale glandeur !" Répondit avec colère le second qui reparti en bougonnant à ses occupations.
Archibald indifférent, reprit sa cithare et tenta les accords qui lui posaient encore problème. Le temps que le bateau accoste, le baladin amateur finissait sa chanson, les doigts et le visage plein de charbon à force d'écrire et d'effacer le texte. Il était assez content de lui malgré le fait qu'il ait négligé son travail de marin. Peu importait le travail tant qu'à destination, la cité de Selenia et ses bouquets d'artistes en herbe ouvrait les portes à la grande foire qui allait commencer. La rumeur avait rapidement été lancée par les commerçants à travers l'île des humains. Des troupes de cirque et des guildes entières de vendeurs ambulants auraient décidé de se rassembler à Selenia pour fêter l'installation sur l'île et faire un pas dans la paix entre peuples humains. Une initiative certes un peu naïve dans l'idée mais bougrement lucrative pour tout un chacun et inespérée pour tous ceux dont la morosité et le mal du pays frappaient leurs cœurs attristés.
Et bien sûr dès qu'il s'agissait de faire la bringue, notre marin était toujours partant.
Arrivé au port, il descendit en vitesse du mât, fila prendre ses affaires dans les quartiers d'équipage, les autres matelots et mousses le regardant d'un air mauvais, et déguerpi du vaisseau sans demander son reste.
Il était environs 6 ou 7 heures du soir et le port, encore grouillant d'activité, se vidait pourtant lentement mais sûrement de sa population la plus frivole, laissant les professionnels et les plus consciencieux charger, décharger, réparer ou recoudre leur matériel. Archibald s'arrêta juste le temps de se nettoyer la figure et la bouche pour paraitre plus présentable et commença à monter dans les rues étroites de la ville. Les travaux avaient été avancés depuis la dernière fois et ce n'était pas pour déplaire aux yeux. Des fresques marines et des peintures figuratives ornaient certains murs et plus l'on avançait vers la ville haute et les quartiers bourgeois, plus les maisons s'embellissaient et plus les couleurs devenaient vives. À l'approche du grand bazar et de la place des lumières, des banderoles, des lampions et des affiches bariolées avaient été accrochés dans les rues. Tous les passants étaient mélangés et il y avait autant de bourgeois que de moins fortunés, bien que ceux-ci soient en réalité sévèrement observés par les gardes qui patrouillaient. Afin de rivaliser avec les plus chics des gentilhommes de la cité, Archibald entra chez le tailleur chez qui il avait passé commande pour un costume spécialement prévu pour ce genre d'occasion. Il espérait que le vêtement avait été ajusté par l'artisan dans les temps.
En vérité, c'était une boutique qui était réputée pour son style m'as-tu-vu, vendant des habits peu chers à produire et souvent contrefaits mais qui convenait très bien à notre jeune barde. Le principal était d'être vu et les habits qu'il choisit remplirent parfaitement l'affaire :
Un magnifique chapeau de feutre rouge aux larges bords et à haut plat, finement ouvragé. Les bords ainsi que la base étaient cerclés de motifs floraux dorés sur du cuir teint en carmin. Un bouquet de plumes de paon tissées venait égayer le couvre-chef. Le cuir teint composait aussi les gants-mitaines recouvrant jusqu'au milieu de l'avant-bras.
Il y avait aussi une cape de lin entièrement recouverte des mêmes plumes de paon bleues et vertes que celles du chapeau, créant une impression de duvet.
Pour le buste, une chemise de lin simple mais à large col en V ouverte, couverte par une veste de velours rouge clair descendant jusqu'à mi-cuisse. La veste était ouverte également et était garnie d'épaulettes de soie rouge carmin, et de broderie dorée sur les couture et autour des boutons et enfin un pantalon de lin parcouru de lanière verticale du même cuir teint en carmin que le chapeau. Archibald passa ses bottes de voyage et sa ceinture par-dessus le vêtement car elles étaient de bonne facture et ne jurait pas avec l'ensemble.
Le tout, bien que d'une qualité passable, attirait assurément le regard et donnait une impression exotique et un peu excentrique. Archibald déposa son armure, ses vêtements et son sac dans une chambre de taverne non loin. Il accrocha sa hache dans son dos, cachée par la cape, juste au cas où. C'était un établissement qui avait l'air sûr et calme bien qu'un peu cher. Mais les économies n'étaient-elles pas là pour ce genre d'événements ? La peste soit de la pingrerie ! On ne vit qu'une fois ! se dit-il en marchant avec détermination vers le lieu des festivités, la cape avienne voltigeant derrière lui.
Après avoir erré au milieu des échoppes, activités principales de la foire, Archibald passa une barrière de gardes méfiants pour enfin découvrir le lieu tant réputé qu'il voulait visiter : la place des lumières. Il s'agissait d'une large esplanade couverte de larges pavés bien plats et parcourue de bancs et de plantes variées. Un grand ensemble de statues et fontaines représentant des humains et des animaux avaient été érigé tout autour mais au centre se trouvait les plus imposantes et les plus draconiques des édifices.
Le lieu avait été conçu pour accueillir le peuple, les discussion et les représentations, c'était un cadre agréable avec les villas à colonnades et à tourelles qui l'encerclaient.
Certains des badauds présents étaient des habitants mais beaucoup d'autres étaient des saltimbanques au vu de leurs accoutrements. Cependant, aucun d'eux ne semblaient en train de s'exercer ou de pratiquer un spectacle ou un divertissement. Archibald, contrarié par cette certes jolie vision de l'endroit mais bien trop peu animée, s'approcha d'un jongleur et lui demanda :
"Hola mon cher, je suis venu en cette cité pour une foire et pas pour une veillée funéraire ! Mais enfin que se passe-t-il ?! Pourquoi l'ambiance est-elle si plate ?
- Hélas mon ami, un capitaine zélé de la garde encadre la place pour nous surveiller nous les saltimbanques et autres artistes de cirques et nous empêche de faire nos numéros pour ne pas gêner les habitants, et empêcher nous autres vagabonds de déranger le déroulement du marché. M'est avis que pour ne pas distraire les clients de leurs achats, les marchands ont discrètement demandé aux gardes de nous empêcher de nous produire...
- Quelle indignité ! Ces rustres ne vont certainement pas gâcher ma soirée !
Archibald était furieux. Il avait beaucoup voyagé et beaucoup compté sur cet événement pour le distraire enfin et voilà que des balourds de gardes se donnaient le droit de mettre au chômage d'honnête artistes. C'en était trop.
Il se dirigea d'un pas ferme vers le centre de la place, dans un grand mouvement de cape théâtral, et, arrivé devant la statue du plus imposant des dragons, il bondit sur la queue de celui-ci et escalada tant bien que mal la bête de pierre. Mis à part la cape, son accoutrement ne le gênait pas trop et son sens marin de l'équilibre lui permit de ne pas chuter et de trouver ses appuis sur les écailles rocheuses sculptées. Le jongleur avait prévenu les autres et la plupart des artistes tournèrent leurs regards vers lui ou s'étaient approché pour mieux voir ce que faisait cette énergumène aux couleurs vives.
Il posa un pied, le genou levé, sur la tête du dragon entre les deux cornes et il prit appui dessus avec sa cithare. Le corps tendu dans cette pose héroïque il sourit au petit groupe qui s'était amassé à ses pieds. Et il s'adressa à eux :
"Je n'ai pas envie de rester ici à ne rien faire et je ne me suis pas donné tant de mal à grimper ici pour admirer la vue ou pour papoter. Que diriez-vous d'un peu de... musique ?" il ponctua sa question rhétorique par une suite d'accords rapides et entrainants. Il s'était entrainé toute sa jeunesse à chanter et à distraire son auditoire quand il voyageait dans une caravane de marchand, et ce don se prouvait utile ce soir. La foule se mit à murmurer, la plupart des gens sur la place regardait désormais vers le chahuteur, leur curiosité attisée.
Depuis la migration, il était grand temps qu'on s'amuse et qu'on détende enfin l'ambiance ici !
En haut de la vigie d'un petit bateau, quelques notes et murmures s'échappaient pensivement de la cithare et de la bouche d'un marin. Celui-ci était en pleine réflexion, en pleine composition musicale. Plongé sur un parchemin couvert de ratures, il peaufinait une nouvelle chanson d'un autre acabit que les habituelles ritournelles grivoises qui l'avait rendu célèbre dans les tavernes et bordels. Ce chant-là serait épique et chevaleresque, peut-être même un peu trop, et il vanterait les vertus d'un puissant combattant parti à l'aventure reconquérir la terre perdue...
Il était assis en tailleur, un morceau de charbon entre les dents et un instrument à cordes entre les mains, en train de chercher des accords pas trop dissonants. C'était la première fois qu'il mettait autant de soin à composer une musique, un je ne sais quoi de motivation musicale dans l'air de la mer et du port de Caladon qu'il avait quitté 5 jours plus tôt l'avait décidé à se lancer dans l'entreprise. Quelque chose lui disait de ne pas arriver à Selenia pour la fête avec le répertoire vide.
"Hey dis donc la vigie là-haut !!! Tu ne crois pas que je te paye à rien faire non ?" beugla le second en bas, sur le pont.
"Hum ? Oui oui ! Terre ! Terre !" répondit sans conviction et d'un ton surfait la vigie sans lever les yeux de son parchemin.
"Ben oui évidemment "Terre", abruti ! Ça fait 5 minutes qu'on la voit d'en bas la terre ! Tu peux te gratter pour avoir ta part sale glandeur !" Répondit avec colère le second qui reparti en bougonnant à ses occupations.
Archibald indifférent, reprit sa cithare et tenta les accords qui lui posaient encore problème. Le temps que le bateau accoste, le baladin amateur finissait sa chanson, les doigts et le visage plein de charbon à force d'écrire et d'effacer le texte. Il était assez content de lui malgré le fait qu'il ait négligé son travail de marin. Peu importait le travail tant qu'à destination, la cité de Selenia et ses bouquets d'artistes en herbe ouvrait les portes à la grande foire qui allait commencer. La rumeur avait rapidement été lancée par les commerçants à travers l'île des humains. Des troupes de cirque et des guildes entières de vendeurs ambulants auraient décidé de se rassembler à Selenia pour fêter l'installation sur l'île et faire un pas dans la paix entre peuples humains. Une initiative certes un peu naïve dans l'idée mais bougrement lucrative pour tout un chacun et inespérée pour tous ceux dont la morosité et le mal du pays frappaient leurs cœurs attristés.
Et bien sûr dès qu'il s'agissait de faire la bringue, notre marin était toujours partant.
Arrivé au port, il descendit en vitesse du mât, fila prendre ses affaires dans les quartiers d'équipage, les autres matelots et mousses le regardant d'un air mauvais, et déguerpi du vaisseau sans demander son reste.
Il était environs 6 ou 7 heures du soir et le port, encore grouillant d'activité, se vidait pourtant lentement mais sûrement de sa population la plus frivole, laissant les professionnels et les plus consciencieux charger, décharger, réparer ou recoudre leur matériel. Archibald s'arrêta juste le temps de se nettoyer la figure et la bouche pour paraitre plus présentable et commença à monter dans les rues étroites de la ville. Les travaux avaient été avancés depuis la dernière fois et ce n'était pas pour déplaire aux yeux. Des fresques marines et des peintures figuratives ornaient certains murs et plus l'on avançait vers la ville haute et les quartiers bourgeois, plus les maisons s'embellissaient et plus les couleurs devenaient vives. À l'approche du grand bazar et de la place des lumières, des banderoles, des lampions et des affiches bariolées avaient été accrochés dans les rues. Tous les passants étaient mélangés et il y avait autant de bourgeois que de moins fortunés, bien que ceux-ci soient en réalité sévèrement observés par les gardes qui patrouillaient. Afin de rivaliser avec les plus chics des gentilhommes de la cité, Archibald entra chez le tailleur chez qui il avait passé commande pour un costume spécialement prévu pour ce genre d'occasion. Il espérait que le vêtement avait été ajusté par l'artisan dans les temps.
En vérité, c'était une boutique qui était réputée pour son style m'as-tu-vu, vendant des habits peu chers à produire et souvent contrefaits mais qui convenait très bien à notre jeune barde. Le principal était d'être vu et les habits qu'il choisit remplirent parfaitement l'affaire :
Un magnifique chapeau de feutre rouge aux larges bords et à haut plat, finement ouvragé. Les bords ainsi que la base étaient cerclés de motifs floraux dorés sur du cuir teint en carmin. Un bouquet de plumes de paon tissées venait égayer le couvre-chef. Le cuir teint composait aussi les gants-mitaines recouvrant jusqu'au milieu de l'avant-bras.
Il y avait aussi une cape de lin entièrement recouverte des mêmes plumes de paon bleues et vertes que celles du chapeau, créant une impression de duvet.
Pour le buste, une chemise de lin simple mais à large col en V ouverte, couverte par une veste de velours rouge clair descendant jusqu'à mi-cuisse. La veste était ouverte également et était garnie d'épaulettes de soie rouge carmin, et de broderie dorée sur les couture et autour des boutons et enfin un pantalon de lin parcouru de lanière verticale du même cuir teint en carmin que le chapeau. Archibald passa ses bottes de voyage et sa ceinture par-dessus le vêtement car elles étaient de bonne facture et ne jurait pas avec l'ensemble.
Le tout, bien que d'une qualité passable, attirait assurément le regard et donnait une impression exotique et un peu excentrique. Archibald déposa son armure, ses vêtements et son sac dans une chambre de taverne non loin. Il accrocha sa hache dans son dos, cachée par la cape, juste au cas où. C'était un établissement qui avait l'air sûr et calme bien qu'un peu cher. Mais les économies n'étaient-elles pas là pour ce genre d'événements ? La peste soit de la pingrerie ! On ne vit qu'une fois ! se dit-il en marchant avec détermination vers le lieu des festivités, la cape avienne voltigeant derrière lui.
Après avoir erré au milieu des échoppes, activités principales de la foire, Archibald passa une barrière de gardes méfiants pour enfin découvrir le lieu tant réputé qu'il voulait visiter : la place des lumières. Il s'agissait d'une large esplanade couverte de larges pavés bien plats et parcourue de bancs et de plantes variées. Un grand ensemble de statues et fontaines représentant des humains et des animaux avaient été érigé tout autour mais au centre se trouvait les plus imposantes et les plus draconiques des édifices.
Le lieu avait été conçu pour accueillir le peuple, les discussion et les représentations, c'était un cadre agréable avec les villas à colonnades et à tourelles qui l'encerclaient.
Certains des badauds présents étaient des habitants mais beaucoup d'autres étaient des saltimbanques au vu de leurs accoutrements. Cependant, aucun d'eux ne semblaient en train de s'exercer ou de pratiquer un spectacle ou un divertissement. Archibald, contrarié par cette certes jolie vision de l'endroit mais bien trop peu animée, s'approcha d'un jongleur et lui demanda :
"Hola mon cher, je suis venu en cette cité pour une foire et pas pour une veillée funéraire ! Mais enfin que se passe-t-il ?! Pourquoi l'ambiance est-elle si plate ?
- Hélas mon ami, un capitaine zélé de la garde encadre la place pour nous surveiller nous les saltimbanques et autres artistes de cirques et nous empêche de faire nos numéros pour ne pas gêner les habitants, et empêcher nous autres vagabonds de déranger le déroulement du marché. M'est avis que pour ne pas distraire les clients de leurs achats, les marchands ont discrètement demandé aux gardes de nous empêcher de nous produire...
- Quelle indignité ! Ces rustres ne vont certainement pas gâcher ma soirée !
Archibald était furieux. Il avait beaucoup voyagé et beaucoup compté sur cet événement pour le distraire enfin et voilà que des balourds de gardes se donnaient le droit de mettre au chômage d'honnête artistes. C'en était trop.
Il se dirigea d'un pas ferme vers le centre de la place, dans un grand mouvement de cape théâtral, et, arrivé devant la statue du plus imposant des dragons, il bondit sur la queue de celui-ci et escalada tant bien que mal la bête de pierre. Mis à part la cape, son accoutrement ne le gênait pas trop et son sens marin de l'équilibre lui permit de ne pas chuter et de trouver ses appuis sur les écailles rocheuses sculptées. Le jongleur avait prévenu les autres et la plupart des artistes tournèrent leurs regards vers lui ou s'étaient approché pour mieux voir ce que faisait cette énergumène aux couleurs vives.
Il posa un pied, le genou levé, sur la tête du dragon entre les deux cornes et il prit appui dessus avec sa cithare. Le corps tendu dans cette pose héroïque il sourit au petit groupe qui s'était amassé à ses pieds. Et il s'adressa à eux :
"Je n'ai pas envie de rester ici à ne rien faire et je ne me suis pas donné tant de mal à grimper ici pour admirer la vue ou pour papoter. Que diriez-vous d'un peu de... musique ?" il ponctua sa question rhétorique par une suite d'accords rapides et entrainants. Il s'était entrainé toute sa jeunesse à chanter et à distraire son auditoire quand il voyageait dans une caravane de marchand, et ce don se prouvait utile ce soir. La foule se mit à murmurer, la plupart des gens sur la place regardait désormais vers le chahuteur, leur curiosité attisée.
Depuis la migration, il était grand temps qu'on s'amuse et qu'on détende enfin l'ambiance ici !