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Après le rp ''Débandade''

Le soleil était à son zénith et un vent léger poussait le navire à une vitesse moyenne. Autour de lui, que de la mer et d'autres vaisseaux qu'on voyait plus ou moins éloignés, les plus lointains se confondant avec l'horizon. Un véritable convoi naviguait vers son nouveau destin, une nouvelle terre. Mais un destin qui allait s'avérer difficile pour bon nombre d'entre eux. Et là, accroché à la rambarde du pont, la tête penchée vers la mer, il y avait là le destin d'un homme qu'était de rendre le contenu de son estomac. Artane était blême et sentait son estomac révulsé et douloureux de la dernière évacuation gastrique... et le tout avec un estomac vide, ce qui était encore plus douloureux à supporter.

L'homme eut encore un haut le coeur et maudissait le mal de mer qui le prenait depuis qu'il s'était levé de son hamac. Il avait passé trois longues journées à dormir, s'étonnant à peine de pas avoir la gorge sèche faute d'avoir bu boire. Avec la plus grande des chances, Aurore avait veillé sur lui le temps de son profond sommeil, qui aurait pu être pris pour un coma. Trois jours qu'on lui avait dit avant qu'il ne mette le pied sur le pont pour respirer de l'air frais. Il devait vraiment être épuisé pour dormir aussi longtemps.

Et maintenant il rendait tripes et boyaux par dessus bord. Au moins les poissons auront à manger, comme il s'était amusé à le penser. Mais maintenant que tout tanguait, son corps se révoltait. Avoir le mal de mer prenait tout son sens.

Une mouette plana non loin et balança son cri criard.... Comme pour se moquer de lui et de s'éloigner d'un léger battement d'aile.

''Diantre.... Malade comme cela, c'est horrible.....''

Un nouveau haut le coeur le prit et il serra les dents. La tronche du calvaire, vraiment. Un marin lui avait même conseillé de manger des biscuits secs. Mais à l'idée de manger quelque chose... Oh non... voilà que cela recommençait. Et hop, son estomac se révolta à nouveau.

descriptiontrois jours plus tard [pv aurore] EmptyRe: trois jours plus tard [pv aurore]

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Les enfants sont épuisants et surtout épuisés. Il est difficile de gérer mon poste de médecin de bord et de garde d’enfants en même temps, les marmots demandent une attention presque constante. Mais leur imagination est débordante et j’aime à leur raconter des histoires ou participer à leurs jeux fantastiques. Leur jeu actuel est d’être des pirates ou des amiraux de la flotte, partant à la découverte de leur nouveau chez eux. Situation peu éloignée de la nôtre, mais qui les sauve de leur passé court et pourtant déjà atroce. Ils regardent vers l’avenir presque tous, et ceux qui sont encore prostrés, j’essaye de les faire entrer dans la ronde avec moi avec assez de succès en général, du moins pour un temps. Leur cicatrice se refermera, mais pas leur souvenir. Perdus ou orphelins, ces enfants auront du mal à s’épanouir sans aide. Toutefois, je garde espoir et leur transmet autant de joie de vivre qu’ils m’en donnent tous et les Dieux soient loués, aucun n’est encore tombé malade. Les filles étaient au début mise de côté, car les garçons disaient qu’elles ne pouvaient pas partir à l’aventure. Que cela ne tienne. Nous sommes parties à l’aventures sans eux, et devant le trésor invisible que nous avions trouvé et l’immense Kuredan, un monstre des profondeurs que nous avons convaincu de travailler avec nous, les garçons ont petit à petit décidé de se joindre à l’équipage maintenant mixte des explorateurs en herbe. Leur pérégrination finissait souvent dans les pattes d’un marin grincheux, qui jurait et se faisait généralement réprimandé par moi pour son langage. Au début, quand ils ne me connaissaient pas, certains marins protestèrent ou m’ignorèrent, mais ils constatèrent que, outre la demande de surveiller leur langage, je réprimandais les enfants pour gêner les marins et réussissait plus ou moins à les tenir. Si bien qu’ils finirent par accepter d’avoir un langage plus châtié en présence des enfants. Peut-être aussi parce que je suis têtue. Je ne sais pas.

Toutefois, jouer avec les enfants prend du temps, et il m’aurait été d’autant plus difficile de répondre à mes devoirs de médecin s’il n’y avait pas de bonnes âmes pour m’aider dans ma tâche avec les enfants. Des femmes venaient me remplacer ou se joindre à moi dans les jeux, comme pour échapper à l’horreur qu’ils ont vécu en redevenant des enfants insouciants. C’était agréable de voir ces personnes reprendre vie, après avoir tout perdu pour certaines, mari, fiancé, enfant, maison, parent. Ma surprise fut encore plus grande en voyant des hommes, de tout âge vouloir aussi s’occuper des enfants, entrer dans les jeux, même s’ils étaient plutôt frileux. Ils préféraient leur apprendre leur savoir-faire, transmettre leur connaissance à une nouvelle génération. C’était pour certain le moyen de faire leur deuil. Mais je voyais déjà de nouvelle famille se reconstruire, et une communauté se forger. Cela prendra du temps, mais je pense qu’en arrivant à terre, ils partiront tous ensemble reconstruire leur vie et un monde meilleur, loin de la guerre et des Chimères.

Ainsi libérée temporairement, et de plus en plus souvent de mes obligations, je peux retourner à ma passion et mon autre devoir. Un jeune couple s’occupe des enfants et je peux donc sortir sur le pont. Il est bientôt midi, mais avant de manger j’aimerai faire le tour des gens qui vivent sur ce village flottant. Le manque de place, le mal de mer et le déracinement provoquent facilement des poussées de violences, que j’essaye d’être avant qu’elle n’éclate, comme Aramis me l’a expliqué. Ce sont là des devoir de baptistrel auquel j’adhère complètement.

Sortant de la cale, arrivant sur le pont, je regarde les voiles, et sent l’air comme il est bon. Le soleil haut dans le ciel fait jouer sa lumière sur les vagues, créant de fugaces arcs-en-ciel. Tout est calme à l’acception des interpellations des marins qui se hèlent d’un mat à l’autre. A cette heure, les civils préfèrent s’abriter du soleil, soit dans les profondeurs du monstre de bois, soit sous les dais mis en place sur le château arrière. Il n’y a pas de nuages dans le ciel d’un bleu limpide. S’il n’y avait l’irisation du l’horizon, créant une légère ligne blanche, le ciel et l’océan seraient confondus et nous serions perdus dans un monde uniforme et rond. Il n’y a pas d’oiseaux dans le ciel, à part un faucon que j’avais vu au loin sur un autre bateau, il doit appartenir à quelqu’un. Les volatiles nous ont abandonnés que nous nous sommes trop éloignés, estimant que la nourriture potentielle que nous pouvions laisser derrière nous ne valait pas le voyage. Nous sommes donc seuls dans l’immensité. Mon regard se pose sur l’océan et les navires qui nous font escortes. Ils m’ont paru si grand si puissant si terrible quand je les ai aperçus la première fois, mais ici, ils ne sont rien de plus de petites graines isolées dans un champ. J’aime l’océan, il nous rappelle ce que nous sommes : de passage, et que face à la nature, nous sommes impuissants. Pourtant, il nous apporte ses bienfaits, nourriture, eau, fraicheur, sauf quand il est en colère. L’harmonie en quelque sorte, l’équilibre entre la douceur et la rudesse.

Mes réflexions sont interrompues par un bruit que je ne connais que trop. Il ne me faut longtemps pour trouver la personne qui vide son estomac de ses sucs, car bien évidemment, elle n’a pas réussi à manger depuis un bon moment. Ils ne sont pas encore nombreux avoir été pris du mal de mer, mais cela ne durera pas. Dès que l’océan se mettre à ballotter un peu trop, beaucoup rendrons leur estomac et pour peu qu’il y ait une tempête, il leur sera impossible de prendre l’air. Je me dirige donc sur ces pensées vers la silhouette, accrochées au bastingage et qui était prise de spasmes. Je la reconnu tout de suite. Artane. Depuis nos retrouvailles, nous n’avons pas vraiment eu l’occasion de rediscuter. Il faut dire qu’il a dormi trois jours. J’avais bon passé régulièrement voir son état, je n’ai pas pu être présente pour son réveil, cela me désole, mais on ne peut pas être partout à la fois. Une chose est sûre, l’homme n’a pas perdu de temps.

Je pose une main délicate et pleine de sollicitude sur l’homme et en lui faisant un sourire doux et contrit, laisse tomber ses mots. Ce doit être difficile comme réveil. Vous qui deviez vous éveiller en forme, vous voilà en train de perdre vos forces dans l’océan. J’imagine qu’il saura en faire bon usage, mais que diriez-vous d’un moyen pour garder pour vous votre estomac ? Avant de l’atteindre, j’ai tiré une petite sphère blanche, de la poudre compactée qui lui permet de garder une forme voulu plus facilement. C’est plus simple à transporter et surtout à doser, puisque chaque boule équivaut à une dose pour un adulte. Ce procédé, je l’ai lu au Domaine, mais je n’ai que très peu eu le temps de m’y essayer. Mes premiers essais sur le bateau furent concluant et si le goût des premiers médicaments étaient aussi infectes que la poudre, ils avaient l’avantage de pouvoir être gobé, avec ou sans eau. Celui que je tends à l’homme est une deuxième génération. Cette fois, en plus du médicament, j’y ai mis de la menthe en très fine poudre. Rien de bien dangereux, et cela permet de donner un petit goût si le médicament commence à fondre dans la bouche. Je l’ai testé moi-même en croquant la gélule. Expérience que j’ai immédiatement regrettée car si on sent bien le goût de la menthe, tout comme l’odeur, le cachet se désagrège complètement quand on le mord, redevant de la poudre et créant une texture horrible dans la bouche. Je n’ai pas pu éviter de vomir par-dessus bord. Mais si on évite cette mésaventure, je pense que c’est au point. Le mal de mer est toujours là chez les patients mais l’estomac tient mieux, ce qui rend le mal moins insupportable. Tenez. Gobez ça. Mais surtout ne le croquez pas. Cela aurait des conséquences… Vomitives. Le cachet devrait éviter de vous faire trop vomir et vous permettre de garder la nourriture dans votre estomac. Essayer de fixer l’horizon, de façon à pouvoir remarque le roulis à l’œil. Votre esprit ne tolère pas le fait que rien ne bouge à l’œil, alors qu’il sent bien que vous tanguez. C’est ce qui provoque la nausée. Après avoir ingurgité cette boule, vous me ferez le plaisir de manger un peu. Et surtout de boire. Pour nettoyer votre œsophage de l’acide de votre estomac.

descriptiontrois jours plus tard [pv aurore] EmptyRe: trois jours plus tard [pv aurore]

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Il n'avait pas vu ni entendu l'approche de la jeune femme et sursauta donc quand il sentit une main se poser sur son épaule. Il réussit à tourner la tête et fixa Aurore. Cette dernière pourra voir qu'Artane était aussi blanc que pouvait l'être un terrestre malade en mer. Voir même verdâtre. Sur le coup, le mercenaire voleur se sentit un peu honteux de se présenter de la sorte, lui qui était passé d'un homme fringuant et motivé à un homme déprimé et qui rendait maintenant tripes et boyaux par dessus le bastingage. Quelle image il devait donner tiens !

Il écoutait la jeune femme, mais restait à l'idée qu'un rien suffirait à avoir de nouveau la nausée. Pour sûr qu'il aurait bien voulu garder ses forces récupérées au lieu de les rendre à la mer sous le cri riard et moqueur des mouettes.

''Si je m'étais attendu à être malade comme cela, je serai rester dans mon hamac.... Diantre, si j'avais cru cela possible... C'est horrible et même si votre boule parait aider, rien qu'à l'idée de la manger, j'en ai déjà l'estomac douloureux.... ''

Mais il ne se fit pas prier pour prendre le remède d'Aurore et de l'avaler. Il serra les dents pour se retenir un nouveau haut le coeur et suivit les conseils de la jeune femme, à savoir de regarder là où il fallait pour essayer de diminuer les effets de la nausée. Il retint malgré tout un hoquettement. Fichu estomac ! Et de boire et de manger ? Mais quelle idée sur le coup ! Il ne pensait pas en être capable.

''Même avec cette boule, je pourrai garder ce que je vais avaler ? Faut pas attendre un peu ? ''

Il se retint de passer le revers de sa main sur ses lèvres, car à l'évocation de l'acide venu de son corps, il sentait le goût âpre des vomissures sur ses lèvres, sa langue et de ses dents. Il devait se rincer la bouche oui, avant tout. Il essaya de se redresser. A ce moment là, le navire piqua du nez, sous une vague creuse. Artane perdit l'équilibre et passa par-dessus le bastingage

'Oh bordellllll .... !

Il se retint in extrémis au rebord en bois, mais ses pieds pendaient vers la mer désormais, le long de la coque.

descriptiontrois jours plus tard [pv aurore] EmptyRe: trois jours plus tard [pv aurore]

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Artane prend ce que je lui tends, non sans ruminer sur son triste sort. Il est vrai que ce n’est pas drôle d’avoir le mal de mer, surtout que nous ne sommes pas prêts de quitter le navire. Il faut espérer que ce mal se calme, et que personne d’autre ne sera atteint, sous peine de voir mes remèdes disparaitre entièrement dans la semaine. L’avantage sera que nos réserves en nourriture ne diminueront pas. Il fait savoir voir les bons côtés.

J’allais lui répondre lorsque le creux d’une vague suivi d’une remontée brusque fit perdre l’équilibre à Artane. Il passa par-dessus bord. Je laisse échapper un petit cri de surprise en le voyant disparaitre. Je me penche pour voir où il est. Il se tient au bastingage, il n’y a que quatre phalanges qui le séparent d’un bain forcé au milieu de l’océan. Au secours, que quelqu’un me vienne en aide. Mon appel part alors que je tends les bras pour saisir les coudes d’Artane. Je ne vois pas les matelots accourir vers moi pour me porter assistance, ni les regards affolés des passages encore moins celui des enfants qui jouaient gentiment. Il n’y a qu’Artane et sa chute plus que probable.

Une nouvelle embardée, et le voilà qui chute. Sa descente semble s’éterniser dans le temps alors que je sais ses bras, ses mains et finalement ses doigts glisser et m’échapper sans que je puisse le retenir. L’océan l’accueille discrètement, tant le vent et les vagues font du bruit autour. Son équipement va l’attirer vers le fond, qu’il sache nager ou non ne fera aucune différence. De plus les remous que provoque le bateau en fendant l’ondée infinie risquent de le maintenir sous l’eau et le faire passer sous le navire.

Il ne m’en faut pas plus. D’un mouvement je retire ma sacoche. Un bond je suis en équilibre sur le rebord, un saut et je plonge vers Artane. Il a disparu dans les flots, j’espère lui tomber dessus en plongeant sinon il me sera beaucoup plus difficile de le rattraper, entre le courant et son armure qui le fera couler comme une pierre. Les yeux fermés, les bras en avant, je sens le contacte de l’eau froide sur moi et la pression sur mon corps augmente. Je me mets à nager à l’aveugle, ne pouvant ouvrir les yeux dans l’eau salée.

Mon élan et mes mouvements me font avancer rapidement. Quelque chose de dur percute le bout de mes doigts. Une rapide inspection et je reconnais une cuirasse. D’ailleurs l’eau bouge beaucoup autour d’Artane, il se débat beaucoup trop pour que je ne me prenne pas un coup, surtout que je ne peux pas voir ses bras. Heureusement l’eau diminue la force de ses coups.

Après un coup de coude dans le ventre qui m’a fait recracher un peu de mon précieux air, j’ai réussi à passer dans son dos et à passer un bras sous son aisselle. Je commence à nager vers ce que je crois être la surface. Mes mouvements sont vains et surtout, je sens mes forces m’abandonner. Artane est trop lourd et je vais manquer d’air. Si je ne fais rien, nous allons mourir noyer tous les deux. Ce serait terrible, après tout ce qu’on a vécu. Et il y a des gens sur le bateau qui ont besoin de moi. Je ne peux pas mourir. Et je ne laisserai pas Artane disparaitre dans l’océan. La mer est une mère capricieuse mais elle reste notre meilleure alliée.

Je me concentre, fait appel aux flux magique, au silence qui règne sous la surface. Mon bras libre devant moi, resserrant ma prise autour d’Artane. Je sens que nous continuions à couler, toujours plus loin de la surface. La magie se rassemble au bout de mes doigts. J’oublie l’air qui commence à manquer, ce besoin de respirer qui se fait si pressant. Il n’y a que l’eau sous nos pieds et la direction ou j’espère trouver la surface. Un mouvement lent vers le bas de ma main, puis paume vers le haut, une remontée du bras.

Il ne se passer rien pendant un très court lapse de temps. Je ne m’inquiète pas car je sens la magie quitter mon corps. Puis il y a de la résistance sous mes pieds. Je me sens pousser vers le haut. La pression enserre mes jambes, s’en presque douloureux. Mais je sens aussi l’eau pousser sur mon visage, de plus en plus fort. Nous bougeons. La pression enserre le bas de mon ventre et mes poumons commencent à me brûler. Je dois respirer. L’eau vide ma cage thoracique de l’air qu’elle contient. Je vais mourir parce que je nous ai poussé dans le mauvais sens. Nous ne remontons pas, nous descendons dans les profondeurs.

Finalement, la lumière. Une grande éclaboussure et je sens de l’air sur mes joues et l’eau qui dégouline. La pression continue à nous pousser vers le haut et maintenant m’enserre le torse. Je respire à grande goulée tout ce que ma poitrine comprimée peut absorber. Puis l’eau se retire et je me sens légère. J’ouvre les yeux. Nous volons, Artane sous mon bras droit. Je vois derrière nous, la trombe d’eau qui retombe. Elle nous a finalement sortis de l’eau. Je respire goulument l’air.

Le bateau est là, tout prêt, juste en dessous de nous. Nous sommes propulsés trop fort, nous allons passer de l’autre côté. Non, c’est bon, le mât va nous arrêter, je n’aurai qu’à m’y accrocher. Sauf qu’un de mes bras s’occupe de tenir Artane. A un seul bras, je ne pourrais pas attraper quoi que ce soit, ni nous maintenir. Et, par les dieux, nous arrivons beaucoup trop vite dessus. Peut-être qu’on passera à côté et atterrira dans la voile.

Malgré mon bras, le choc est très violent contre le bois, et je n’amortis pas assez le coup pour ne pas me cogner brutalement le front. Nous tombons donc maintenant le long du mât. Je serre toujours Artane contre moi, incapable de réfléchir. Je vois du sang me couler sur le visage et goutter vers le haut. Le sol se rapproche. Je pense à un sort, elfique. Je l’ai appris avec Aramis, le premier sort elfique que j’ai appris. Je me souviens comment je l’ai appris, je revois la scène de mon apprentissage. Comme j’ai aimé l’apprendre. Et je perds du temps à y penser. De toute manière, je n’aurais pas eu le temps de faire le chant pour nous faire léviter. La chute va être terrible. Je ferme les yeux en attente de l’impact. Si je ne me trompe pas, on devrait s’en sortit vivant. Mais douloureusement.

descriptiontrois jours plus tard [pv aurore] EmptyRe: trois jours plus tard [pv aurore]

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Artane avait regardé avec horreur la mer qui frémissait avec intensité sous ses pieds, qui léchait la coque. Les vagues paraissaient être avides de l'emporter avec lui. Il sentit une prise sur ses bras et reporta son regard sur l'origine de cette prise : Aurore venait de l'agripper. Elle tentait de le ramener à elle. Lui, se tenait du mieux qu'il pouvait, mais il sentait bien que ses doigts commençaient très doucement à glisser sur le bos de la rambarde. S'il tombait à l'eau, il serait sans aucun doute condamné. Il avait de quoi survivre un petit temps sous l'eau grpâce à sa bague, mais avec la mer qui faisait régulièrement le gros dos, le temps qu'on mette une barque à l'eau où que le navire fasse demi-tour....

Aurore appela des secours, mais trop tard. Une autre vague percuta le navire, juste assez fort pour que le mercenaire perde sa prise. Il tomba en direction de la mer et fit un plouf discret... Il ne rappelera pas d'avoir entendu son entrée dans l'eau froide de toute façon. La froideur de l'eau lui coupa le souffle et il se fit déjà emporter dans le tourbillons que provoquait le navire dans son déplacement. Cela n'y paraissait pas en surface, mais cela provoquait bien des effets le long de la coque.

Artane ne savait pas nager et il n'avait pa perdu de temps à activer son artefact. Il tenta bien de se dépêtrer des mouvements de l'eau qui le ballotait dasn tous les sens, mais rien n'y faisait. Le monde liquide, guère limpide pour lui, était sans dessus dessous. Il commença à paniquer en ne voyant plus la surface. Donc déjà qu'il se démenait comme un forcené... Il sentit son coude percuter quelque chose. Il se figea et senti un bras passer sous son aisselle. Quelqu'un avait plongé pour venir le chercher ? Mais qui ? Son coeur se serra quand il se douta de la réponse : Aurore. Cela ne pouvait être qu'elle. Mais elle prenait des risques inconsidérés pour venir le chercher. Elle n'aurait pas du faire cela.

Il sentit qu'elle chercha à le remonter. Déjà que le ballottement de l'eau ne les aidait guère, mais lui était clairement un poids mort. Il entreprit de faire une chose folle à son tour, car Aurore ne tiendrait pas longtemps son souffle. Il chercha à retirer sa bague de respiration, qui refusa de bouger. Non ! Ce n'était pas le moment. Pendant qu'il s'échinait à cela, ils coulaient toujours. Il était hors de question qu'Aurore se noie à cause de lui. Soudain,il sentit l'eau les propulser.... avant d'être aveugler par la lumière du jour. Ils étaient hors de l'eau.

*Par quel prodige....*

La magie pardi. Mais il fit lui aussi l'arrivée percutante contre le mât. Ils étaient tous les deu trop haut pour espérer atterrir en douceur sur le pont. Le choc était inévitable. Ce fut Aurore qui servit "d'écran" anti choc. Puis, ils tombèrent.

Artane ne prit pas la peine de réfléchir. Aurore l'avait sauvé de la mer, elle ne méritait pas de souffrir plus encore à la chute qui les entrainait vers le bas cette fois. Heuruesement, il était le plus lourd, la gravité l'aiderait. Il serra le bras d'Aurore contre lui, l'obligeant à se coller contre son dos. Il ferma les yeux aux derniers moments. Le sol les acueillit durement. Du moins lui avant et son propre corps amortissant la jeune guérisseuse. Ses côtes protestèrent de ce choc. Peut être que quelques cédèrent sous l'impact car il eut autant le souffle coupé qu'une douleur lui balaya une partie de la cage thoracique. Au point qu'il manqua de perdre totalement conscience.

Un voile noir devint son univers quelques temps, peinant à respirer, car chaque inspiration lui labourait le côté droit. C'était dit, il avait des côtes pétés. Mais au moins Aurore était en vie. Puis quand il put voir quelque chose à nouveau, le monde tournoyait encore de lui. Des formes imprécises les entouraient, il entendait des fois sans vraiment les comprendre encore. Des marins s'étaient rassemblés autour d'eux. Il s'en ficha pour le moment et prit le temps de souffler à Aurore, encore collé contre lui :

"Diantre..... fallait pas... fillette....va ? '

descriptiontrois jours plus tard [pv aurore] EmptyRe: trois jours plus tard [pv aurore]

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Le temps de chute semble se prolonger à l’infini et pourtant je suis de n’avoir fermé les yeux qu’au dernier moment. Je me retracte à l’intérieur de moi, refuse toute sensation, enferme tous mes sens dans un coin inaccessible de mon esprit. Je ne sens plus rien sur ma peau, plus une odeur dans mon nez, mes yeux fermés m’empêchent de voir le sol s’approcher. Seul le vent résonne bruyamment dans mes oreilles. Je ne sais pas où je suis, ni même où est Artane. Mais la chute est trop longue. Aurais-je échoué ? L’impact contre le se mât puis le sol m’auraient-ils tué ? Est-ce donc ça la mort ? Une conscience dans le noir complet ? Ce serait, terrible et étrange. Et qu’ai devenu Artane ? L’idée de sa mort m’effraie beaucoup plus, car il mérite de vivre comme tout le monde. Pas que je ne veuille pas vivre, mais peu m’importe cette vie tant qu’elle sert une autre. Si Artane me survit, alors je serais comblée.

Un puissant impact se fait me secoue. C’est violent mais pas aussi dure que je ne le craignais, quelque chose a dû amortir mon atterrissage. Je me décide à libérer de mon esprit les sensations de mon corps. Les informations affluent telles un torrent. Les bras d’Artane était autour de moi pendant la fin de la chute et c’est lui qui a amortit l’impact en se mettant entre moi et le sol. Il est complètement fou, mais son geste me réchauffe le cœur. Pour un court instant, j’ai l’impression de flotter dans un havre de paix. Puis la seconde vague d’informations arrive et contracte mon corps.

Mon corps se cabre presque de douleur, mais cela lui serait encore plus douloureux. Un cri d’agonie reste bloquer dans ma gorge, et je me mets à respirer en courte goulée d’air très rapide, mais chaque inspiration est une douleur insoutenable et chaque expiration est encore pire. La souffrance enflamme tout mon corps et je n’arrive pas à la hiérarchiser. J’ai mal aux côtes, aux jambes, aux bras. Quelque chose de chaud me coule sur ma nuque. Une partie de mon esprit identifie ça immédiatement à du sang. Je saigne mais je ne sais pas d’où, tout mon crâne me brûle intensément. Chaque battement de cœur déplace la douleur de manière brusque pourtant elle ne semble jamais quitter mon corps.

J’ouvre les yeux et vois les lattes du pont juste en dessous de moi. J’entends Artane marmonner quelque chose faiblement à mon oreille, mais la douleur et mon sang brouille tous les sons. Je vois aussi des gens se précipiter vers nous. Le souffle d’Artane semble difficile et je comprends que je repose sur lui. J’essaye de me redresser en prenant appuie sur mon grand droit. Mais une douleur atroce m’arrête net. Je tombe sur le côté, provoquant à nouveau une vague de douleur dans mon corps. . Je pose mon regard sur mon bras et me met à hurler. En plus de la douleur, la vision d’horreur qui prend place sous mes yeux me glace d’effroi. Mon bras droit forme un second coude au niveau de l’avant-bras. La douleur et l’horreur déclenche en moi une série de cris de douleur qui n’engendre que plus de douleur. Ma vision se trouble.

Non, je ne dois pas céder. Artane a besoin de moi. J’essaye de me redresser de nouveau, mais mon corps tremble et mes forces m’abandonnent. Une foule se regroupe autour de nous. Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive, quelqu’un s’agenouille à mes côtés, mais je n’entends pas ce qu’il dit. Son regard est paniqué, et son visage étrangement familier. Mais mon esprit s’embrume sans vraiment que je sache pourquoi. Le monde devient flou et je sens un grand bien-être m’envahir et combattre la douleur. Un flux magique se déverse dans mon corps et une aura lumineuse m’enveloppe. Dans un réflexe, mon esprit a enfermé mon corps dans un cocon réparateur. Je sombre dans un sommeil profond.

Durant mon sommeil, comme dans un rêve surréaliste, je sens mon corps se resouder, mon bras se remettre en place et mes côtes se réparer. Toutefois, la guérison est interrompue. J’émerge en sursaut de mon cocon. Mon bras est entièrement réparé, mais ma cage thoracique est encore douloureuse et tous mes muscles sont endoloris. Mais Artant a aussi besoin de soins.

J’ouvre les yeux et constate que je suis sur une vraie couchette. La cabine est propre bien que petite. Une table, une chaise, deux couchettes dont une occupée par moi et l’autre par… Artane. Je reconnais sa silhouette. Je me redresse brusquement, réveillant des douleurs et des vertiges. Je suis vraiment trop bête, je fais ça à chaque fois. Mais je ne perds pas de temps et me dirige vers Artane. Je m’effondre presque sur lit, grimaçant lorsque mes côtes touchent le rebord du lit. Un ronflement attire mon attention sur un homme dormant sur la chaise de la pièce. Pas le temps de m’interroger sur lui.

Un petit chant doucement psalmodiait et je passe la main gauche au-dessus du corps dormant d’Artane. Des soins rudimentaires lui ont été prodigués mais je peux mieux faire et je dois mieux faire, sinon, il risque d’avoir des séquelles à vie. Mais je n’aurais pas la force de tout faire. Je dois donc parer au plus urgent. Je place mes mains sur son torse et concentre ma magie a retiré les hématomes, ce qui est assez facile puis à resouder les os. Cette partie s’avère beaucoup plus épuisante que prévue. Et je peur connaissance avant d’avoir fait la moitié.

descriptiontrois jours plus tard [pv aurore] EmptyRe: trois jours plus tard [pv aurore]

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Il eut rapidement sa réponse quand à l'état physique de la jeune femme. Quand Aurore chercha à se redresser pour le libérer de sa masse, elle hurla de douleur et se crispa dans une souffrance qu'elle n'avait pas ressentie sur l'instant. Il voulut l'aider, mais une main ferme lui intima l'ordre muet de pas bouger. Il tenta bien de repousser cette prise pour aider la guérisseuse qui souffrait réellement le martyr, avant que la raison ne l'emporte sur l'émotion. Il était tombé lourdement sur le pont du navire, qui sait ce qu'il avait de plus comme blessure. Embrumé dans un grand étourdissement, il percevait les choses qu'à moitié. Dans le flou qui s'installait de plus en plus dans son champ de vision, il vit des silhouettes qui s'attroupaient de plus en plus et une qui était déjà aux côtés d'Aurore. Bien, au moins on s'occupait d'elle. Il put se relâcher et il ne fallut guère de temps pour que ses yeux roulent en arrière, signe qu'il perdait pied. Puis ce fut le noir.

Pour la suite, le spectateur que vous êtes a suivi le désir profond d'Aurore de jouer les guérisseuses malgré son état. Voir Artane allongé sans bouger, les yeux fermés, l'avait appelée à répondre à son devoir. Ce fut une main secourable qui arriva au moment où elle perdit pieds, après avoir puisé dans ses dernières forces pour soigner le mercenaire inconscient.

''Fallait pas vous levez ma p'tite dame...''

L'entendrait-elle seulement ? Chose qui était certaine était qu'elle reprendra conscience dans sa couchette, comme si son acte précédent n'avait été qu'un rêve. La personne qui était venue à son secours juste après la chute, sera là, lui souriant amicalement et lui tentant une tasse fumante, sentant une infusion riche en herbes médicinales.

''Tiens, bois. Et ne te fais pas de soucis pour cet homme. Il restera endormi le temps qu'il faudra pour qu'il récupère ses forces et qu'on termine les soins. Une vraie tête de mule qui avait voulu se lever alors qu'il a joué les coussins amortisseurs. Toi aussi, tu t'es montrée têtue. Mais heureusement, tu as su te soigner en partie par tes pouvoirs. ''

descriptiontrois jours plus tard [pv aurore] EmptyRe: trois jours plus tard [pv aurore]

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Une voix me tire de ma torpeur une nouvelle fois. Je ne comprends ce qu’elle me dit, mais cela me permet de me tirer de ma torpeur. J’ai toujours mal partout, et un goût étrange dans la bouche. Je me rends compte que c’est parce que j’ai la mâchoire serrée. Je reprends connaissance et les souvenirs me reviennent. La chute, Artane, mes blessures et mon évanouissement. La voix reprend et je comprends ce qu’elle dit. Je détaille la vieille femme qui me tend un breuvage à l’odeur forte. En breuvage médicinale à n’en pas douter mais je n’arrive pas à reconnaitre ce qu’il y a dedans. Je m’apprête à lui répondre, mais elle me coupe et m’oblige à boire.

Ma vue trouble de sommeil et d’épuisement au début, s’éclaircit. J’ai mal partout et pas qu’à cause de ma chute. Simplement parce que j’ai dormi à genou à côté du lit d’Artane et mon corps ne c’est pas encore entièrement remis de notre chute. Je m’en veux pour deux choses : ne pas être assez forte pour soigner entièrement Artane et suffisamment stupide pour risquer ma vie pour le soigner alors qu’il n’était pas en danger. Toutefois pour ce second point, je ne changerai rien car je suis ainsi faite, il faut que j’aide les autres, et si ma vie peut en sauver une autre, alors j’estime l’échange viable et plus que gagnant même.

Je bois la potion fumante et grimace. J’ai connu pire comme goût, Artane pourra vous le dire, mais cette infusion est bien mauvaise. Qu’est-ce qu’il y a dedans ? Je ne sais pas, c’est une vieille dame qui me l’a laissé en attendant ton réveil. C’est aussi elle qui a soigné votre compagnon. Elle a dit qu’il s’en remettra sans trop de séquelles et que la prochaine fois que vous souhaiterez broyer quelqu’un, elle vous demande de ne pas le faire en sa présence ou d’avoir la gentillesse de ramasser les morceaux car elle est trop vieille pour ce genre de bêtises. Je ne sais pas si elle rigolait ou si elle était sérieuse, elle me fait un peu peur pour ne rien vous cacher. Maintenant reposer encore et retourner dans votre couchette. Ce n’est pas tous les jours que le capitaine prête sa cabine.

Je retourne donc dans ma couchette. Artane ne semble pas en danger, et il n’y a pas de raison pour que je reste à son chevet aussi près. Il y a donc une seconde guérisseuse sur le bateau. Peut-être pourrait-elle m’enseigner deux ou trois trucs grâce à son expérience. J’essaye de dormir, mais je n’y arrive pas. La potion aurait dû me faire dormir, mais la scène avec Artane tourne en boucle dans mon esprit et fait fuir le repos. Allongée sur le côté, je regarde donc Artane dormir.

descriptiontrois jours plus tard [pv aurore] EmptyRe: trois jours plus tard [pv aurore]

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La personne aidante, après avoir avoir fait sa part de transmission de message un peu moralisateur, s'était levée, s'était assurée qu'Artane n'avait besoin de rien et sortit, pour laisser la jeune femme s'endormir. Mais le sommeil ne vint pas à l'esprit de la jeune guérisseuse, qui ne put que se contenter de regarder Artane qui dormait, le temps qu'elle trouve le sommeil ; où que le temps passe. Et le temps passa... passa. Juste le temps qu'Artane finisse par se réveiller, mais d'abord, il fut un soubresaut, comme s'il rêvait qu'il venait de percuter quelque chose ou un truc similaire. Aurore ne pourra pas le louper.

Dans la foulée, Artane s'éveilla et se redressa brusquement, se cognant au plafond bas du lit de la cabine. Il grommela et cligna plusieurs fois des yeux... Il avait cru qu'il tombait et... il voyait qu'il était dans une cabine et qu'il était dans un lit.

*Diantre....Je rêvais que j'étais tombé et ce n'était pas un rêve. J'ai réellement fait cette chute et. Par les esprits, Aurore ! ''

Tout lui était revenu et quand il croisa le regard d'Aurore, il demeura figé et soupira quelques secondes après de soulagement... Elle était en vie et en bonne forme au premier abord.

''Euh... Ca va ? J'ai cru un instant que.... Diantre, cette chute. J'espère que vous n'avez rien eu. Et cela fait longtemps que je suis dans le coltard ? ''

Il maudissait cette vieille guérisseuse ronchon, qui avait fait le déplacement en personne pour lui obliger à boire de sa sale mixture. En comparaison, celles que lui avait préparées Aurore étaient bien meilleures. Tout cela parce qu'il avait été trop agité et qu'il s'inquiétait pour Aurore. D'accord, il avait eu quelques fractures à ne pas prendre à la légère, mais si on lui avait répondu à ce moment là, il n'aurait pas fait une scène. Il tenta de sourire pour chasser tous ces souvenirs.

''En tout cas, je suis heureux de voir que vous avez été mieux amorti que moi à l'atterrissage.... et je vais vous dire une bonne chose. Ne buvez pas les mixtures de la vieille ronchonne si on vous les propose. Ils sont infects de chez infects.... D'ailleurs, pourquoi on est dans la même cabine ? ''

descriptiontrois jours plus tard [pv aurore] EmptyRe: trois jours plus tard [pv aurore]

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L’homme se réveille, se redressa brusquement. Il doit encore rêver de sa chute comme c’est souvent le cas quand on perd connaissance après un évènement marquant. J’ai déjà vu des soldats se réveiller en sursaut, hurlant à l’aide ou cherchant désespérément leur arme pour se défendre contre l’ennemi qui les a terrassés. Certains sont plus simples que d’autres à calmer, certains s’en remettent, d’autres non. Je me suis souvent attristée sur le sort de ses guerriers et guerrières et même de certains civiles qui entendent dans chaque son de cloche, le son du tocsin qui appelle à la défense de la ville ou à l’évacuation, dans chaque bruit de sabots, le bruit de cavalier, partant vers le front, revenant ou fuyant le combat, abandonnant les civils sans défense. Les traumatismes qui en résultent sont difficiles à soigner.

Cependant Artane semble s’en remettre plutôt correctement et je lui souris en me redressant lentement à mon tour. Tout va bien maintenant. Je ne sais pas depuis combien de temps vous dormez, et moi non plus. Mais on s’est bien occupé de nous. Nous sommes dans la cabine du capitaine je crois. Ou quelque chose dans le genre. Ils y ont aménagé une seconde couchette pour nous y installé confortablement, et c’est plus simple de nous surveiller et de nous prodiguer des soins plutôt que de courir à travers le vaisseau. Et certes vous avez bien amorti ma chute, mais hélas, je crains que vous n’ayez eu bien moins de blessures que moins. J’ai eu plusieurs côtés fêlées et cassées ainsi qu’une fracture terrifiante au bras. Mais ma guérison est totale ou presque grâce à la magie. J’ai essayé de vous soigner tout à l’heure mais je n’ai pas assez de force pour accélérer le processus. Et les potions de la vieille ronchonne comme vous dîtes sont particulièrement efficaces. La preuve, vous pouvez déjà vous asseoir. Mais je dois bien avouer qu’elles ont vraiment mauvais goût. De quoi vous rappelez vous ? Je vous le demande pour être sûre que vous n’avez pas de traumatisme caché. Et je voulez aussi vous remercier pour votre dernier geste, vous auriez pu connaitre un sort bien moins enviable que quelques fractures et…

Je ne finis pas ma phrase car la porte de la cabine s’ouvre pour laisser entrer une vieille dame, à la mine sévère et revêche mais dont l’œil pétille d’une douceur et gentillesse dissimuler. Vous êtes réveillés à ce que je vois. Très bien, ça m’évitera de le faire. C’est leur du médicament. Toi le grand nigaud, tu as intérêt à le boire sans faire la grimace ni d’histoire comme la dernière fois, maintenant que tu vois que la jeune fille va bien. Tout ce patacaisse que tu nous as fait alors qu’elle était en sécurité dans son cocon de soin et qui tu avais des côtes cassées qui auraient pu te déchirer les poumons. Je vous jure, les guerriers, un jour, j’ouvrirai le crâne d’un des vôtres pour voir ce qu’il y a dedans. Et je ne m’attends pas à trouver des choses extraordinaires. Tiens, bois. Elle tends une gourde à Artane d’un air strict et un geste sans équivoque puis se tourne vers moi. Son expression s’adoucit.

Tiens voilà pour toi ma petite. Ce que tu as fait était incroyable sur tous les niveaux. Un geste héroïque, vaillant, complètement stupide et inconscient. Je ne serais pas fier de toi si j’étais à ta place. Que diraient tes parents et ta grand-mère en apprenant ça ? J’ai bien une idée venant de ta mère mais bon, ce doit être de famille. Bien, je digresse, mais comme le médecin de bord est alité, je suis obligée de faire son travail. Alors tu vas me faire le plaisir de te reposer et de guérir rapidement parce que ce n’est plus de mon âge. Alors bois cette potion. Contrairement à celle de l’autre nigaud, j’ai fait l’effort de l’aromatiser pour en calmer le goût. Mais un bon remède ça pue de pieds et ça ne donne pas envie d’un reprendre. Comme ça on évite de se blesser pour éviter d’en avoir un autre. Bon, reposez-vous maintenant, je repasserai plus tard.

Elle se retourna vivement, sa natte de cheveux gris et blancs, épaisse voletant derrière elle. Elle me rappelle vaguement quelqu’un dans son regard, la couleur en particulier, on dirait ceux de maman. Mais je ramène rapidement mon attention sur la gourde qu’elle m’a remise. Bon, je crois qu’on a pas le choix. Je ne voudrai pas que Mamie s’énerve, ce n’est pas bon à son âge. Une voix traverse le mur. J’ai entendu, je ne suis pas si vieille que ça d’abord. Cette déclaration fut accompagnée d’un rire qui diminua à mesure que la vieille femme s’éloignait. Je fit un petit sourire contrit à Artane. Santé.

descriptiontrois jours plus tard [pv aurore] EmptyRe: trois jours plus tard [pv aurore]

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Aurore ne put terminer sa phrase oui, dans le fait que la porte de leur cabine s'ouvrit. Artane avait manqué de sursauter, cherchant déjà dans ses souvenirs de la chute quoi dire quand la jeune femme aurait eu fini son discours. Mais voilà, la vieille ronchonne comme il s'était plu à la dénommer était là et vociférait déjà. A croire qu'elle était toujours de mauvaise humeur celle-là. Peut être parce que les cas de ses deux patients réunis dans une même cabine avait été préoccupant. Choses qui était certaine était qu'Artane faisait la moue et fixait désormais la gourde avec un air dubitatif. Il se sentait mieux, alors pourquoi boire encore cette mixture ?

La vieille guérisseuse le laissa dans son coin pour causer avec Aurore. Elle se montra à son égard un peu moins remontrante mais ne se gardait pas de lui faire quelques reproches. Puis, quand enfin elle partit, Aurore fixait sa gourde elle aussi. Après une brève réplique de la vieille qui était encore de l'autre côté de la cloison, Artane grommela dans sa barbe et hésita à boire sa mixture.

''Ouf, elle est partie... Peut être qu'elle est compétente, mais son caractère est à revoir. Et l'autre nigaud... Je ne suis pas un nigaud ! Bon allez santé ! ''

Il but d'une traite sa gourde et fit une vilaine grimace de dégoût.

''Pouahhh, si c'est cela qu'elle appelle aromatiser un remède, elle repassera. Bon, vous avez pu entendre un peu le détail de mes blessures. Et de ce que je me rappelle. Et bien, de presque tout au final, sauf vers la fin, après la chute. Disons que... j'avais trop mal et j'étais trop assommé pour savoir la suite. Je sais que j'avais cherché à me redresser pour voir si vous alliez bien. Mais bon, maintenant que vous êtes là, la preuve est faite non ? Bon, hormis ce truc immonde d'ingérer et l'ordre strict de se reposer encore, vous pensez qu'on aura quelque chose à manger ? Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi, mais j'ai l'estomac qui grogne. Et je ne vais pas me nourrir à coup de remèdes dégueu'. ''

Il se leva de sa banquette, grimacça un peu car ses côtes n'étaient pas entièrement ressoudés ; cela, il le sentait. Puis il afficha un sourire espiègle.

''Ma dame, faites votre liste pour le repas et je me vais de ce pas aller vous la chercher. ''

descriptiontrois jours plus tard [pv aurore] EmptyRe: trois jours plus tard [pv aurore]

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Je commence doucement à boire la potion. Le goût n’est pas spécialement mauvais. Ce n’est pas bon non plus. Si je devais l’expliquer, c’est la même sensation que j’ai quand je mange des chicons. Il y a un goût très mauvais mais à la fois c’est bon. Non, ce n’est pas un bon exemple, disons plutôt que la potion doit être très mauvaise de base, mais que la guérisseuse a fait beaucoup d’effort pour en effacer le goût et le substituer par quelque chose de bien meilleur. C’est une réussite partielle puisqu’en effet, il y a quelque chose de bon dans ce remède, d’excellent même. Le problème est que le mauvais goût y est toujours très présent. C’est comme avoir les pieds dans le fumier tout en ayant une rose sous le nez. Ça sent bon et mauvais à la fois. C’est pour le moins étrange et pas particulièrement agréable.

Je manque de recrache une gorgée devant la remarque d’Artane. Je n’avais pas spécialement relevé l’insulte, mais il est vrai que ce n’est pas flatteur. Nigaud. Voilà bien un mot qui ne rend pas hommage à l’Artane que je connais. Mais en me plaçant d’un point de vue extérieur et si j’essaye d’avoir le caractère de la vieille dame, il est vrai qu’il peut passer pour un empoté. Passer par-dessus bord, ce n’est pas la meilleure manœuvre du siècle, il faut bien l’avouer. Mais ce n’est tout de même pas sa faute si l’homme avait le mal de mer et qu’un creux lui avait fait perdre l’équilibre. Il était en vie c’était toujours ça. Le drame avait été évité, pour moi c’est tout ce qui compte.

Je souris de touts mes dents à Artane. Je crois bien qu’elle n’a pas dû se donner la peine d’aromatiser la tienne. La mienne bien que particulièrement mauvaise aussi avait un bon goût à la fois. Elle n’a pas dû faire trop d’effort, ce doit être dans son caractère. Si ça fait mal, c’est que ça fait du bien comme disait papa. Mamie est de la vieille école, soigner efficacement plutôt que confortablement. Pour ma part j’essaye de faire les deux, ils ne sont pas incompatibles, juste plus difficile à associer. Mais quand on a l’habitude, ce n’est plus qu’une question d’ingrédients.

Je prends une mine soucieuse lorsqu’Artane parle de partir chercher de quoi se nourrir. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Tu es encore convalescent. Et si Mamie te croise, tu vas passer un mauvais quart d’heure. Tu as bien vu comment elle est alors que tu n’as rien fait. Et qu’en est-il de ton mal de mer ? Tu te vois sur la route vomir la potion ? Tu sais le goût que ça à en descendant, imagine celui que ça a en remontant.

La porte s’entrebâille doucement et de petites voix ce font entendre derrière. Elle est encore, là ? – Non, Mamie est partie, on peut y aller. La porte s’ouvre en grand pour laisser entrer une dizaine d’enfants, criant mon nom et venant se jeter dans mes bras. Doucement vous allez lui faire mal. – Aurore tu vas bien ? – C’était génial comme tu es surtout de l’eau. – Ouai, tu pourras le refaire. – Moi je veux le faire aussi, tu peux me montrer comment faire ? – Moi aussi. Soudain, l’un d’entre eux nota la présence d’Artane. Il pouffa de rire, accompagné de ses camarades qui avaient aussi vu Artane. Bonjour, messire Cailloux, vous allez bien aussi ? – Bien sûr qu’il va bien, Aurore l’a soigné. – Aurore et Mamie. Regarde on voit encore la grimace du remède. Les enfants rirent et continuèrent à piailler bruyamment.

S’il vous plaît les enfants. Malgré la douceur de ma voix, ils se taisent immédiatement. J’espère que vous ne vous êtes pas trop inquiétés pour nous. Si c’est le cas, soyez rassurés, nous allons très bien. Toutefois, j’ai un petit service à vous demander. Tous acquiescèrent avec vigueur. Nous avons un peu faim, pourriez-vous nous trouver quelque chose à manger ? C’est déjà fait Aurore – Tiens c’est pour toi, et pour messire Cailloux. [/color]Les enfants dépose trois torchon sur mon lit.

En les ouvrant, j’y touve du pain, de la viande sèche, quelques graines, un pot de beurre et d’autres menues choses. Où avez trouvé tout ça ? Leur fierté d’avoir pensé à apporter de la nourriture se mue en gène. Et bien… on l’a… empruntée dans les réserves. Sans permission. [/color]Je fronce les sourcil et ils prennent une expression honteuse. Alors vous allez rapporter ça tout de suite là où vous l’avez pris. On ne vole pas, surtout sur un bateau. Vous voulez qu’on meure de faim parce que la nourriture a disparu sans qu’on s’en rende compte ? Non ? Et bien, ne recommencez plus. Pour la peine, allez demander à Mamie ce qu’elle pense nous donner à manger et vous lui remettrez ce que vous avez pris en vous excusant platement.

Je ne connais pas beaucoup la vieille dame, mais il semble qu’elle ait une réputation de peau de vache. Et à l’expression des enfants, je me demande si la punition n’est pas un peu dure. D’accord Aurore. – Désolé Aurore. – On ne recommencera plus. Bon, c’est von pour cette fois. Contentez-vous de remettre ça discrètement en place et de demander à Mamie si nous sommes autorisés à nous sustenter. Sustenter ? – Se nourrir Nigaud. – Hey, je ne suis pas un nigaud. – Toi peut-être pas, mais messire Cailloux oui, c’est Mamie qui le dit. Les enfants disparaissent rapidement, emmenant leur victuaille avec eux.

descriptiontrois jours plus tard [pv aurore] EmptyRe: trois jours plus tard [pv aurore]

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Artane manqua de lâcher un juron et termina de boire sa potioon. Il eut une grimace de dégoût. Il regretta de l'avoir bu d'un coup pour plus vite la terminer. Le goût était encore plus atroce et persistait encore dans la bouche. Son haleine allait fouetter ; à lui de veiller à ne pas parler trop en face du nez de son prochain interlocuteur. Et Aurore qui souriait à pleines dents, lui expliquait un peu le pourquoi du comment de ces remèdes là et de leur goût. Il maugréa intérieurement et mit loin de lui le gobelet qui avait contenu la vile potion.

''Je vais prendre en considération que nous avions été blessés différemment. A mal différent, remède différent. Et peut-être aussi que je deviens trop doudouille pour ce qui est du confort de mon palais. ''

Il manqua de protester quand au fait qu'il devait rester ici, à terminer de se soigner quand il entendit comme Aurore le murmure léger de petits espions qui avaient guetté le départ de la vieille guérisseuse. Puis une armée d'enfants débarquèrent et sautèrent littéralement sur la jeune guérisseuse, tout en piaillant. Puis, ils remarquèrent la présence d'Artane et dans leur joie de revoir Aurore saine et sauve, se moquèrent un peu de lui par la même occasion. Artane fit une certaine moue... Voilà ce qu'il récoltait pour avoir jouer les héros. Puis quand la jeune femme demanda s'ils pouvaient aller demander de trouver de quoi manger ; après les avoir calmés, ils montrèrent quelques aliments. Artane qui mourrait aussi un peu de faim avait commencé à tendre une main vers un morceau de pain quand Aurore leur reprocha leur petit ''emprunt''. Les enfants furent penaud et s'en retournèrent.

''Bon...je ne vais pas protester et me plier à la décision majoritaire. Mais je me demande si on aura réellement à manger. Franchement, si je ressens que je vais tourner de l'oeil faute d'avoir mangé, je vais aller me nourrir directement à la source. Avec un bon verre de vin.... D'ailleurs nous sommes dans la cabine du capitaine n'est ce pas ? ''

Il eut un étrange sourire et regarda les environs, avant de s'intéresser au lit, de retirer une planche qui normalement aurait du être cloutée et tira une petite flasque en fer, contenant au moins quelque chose, car il tendit l'oreille et fut encore plus sourire.

''Un petit coup pour fêter notre fin de guérison ? ''

descriptiontrois jours plus tard [pv aurore] EmptyRe: trois jours plus tard [pv aurore]

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Je remarque le geste d’Artane et fronce les sourcils en entendant sa remarque. Ce n’est pas une question de majorité mais de bon sens. J’ai bien l’impression qu’Artane est un fervent partisan de la fin qui justifie les moyens, ou encore de la faim qui justifie les moyens. Mais malgré mon ventre criant famine, je refuse de me comporter ainsi. Il y a des règles en toute chose, clairement exprimées ou tacites. Nous sommes libres de nos actes et d’entreprendre et penser ce que l’on veut, mais ce n’est pas une raison pour vivre égoïstement. Sinon ce serait le chaos.

J’ai autant faim que vous, t’autant plus que si j’ai bonne mémoire, j’ai utilisé la magie pour nous soigner, ce qui demande beaucoup d’énergie et creuse l’appétit. Mais ce n’est pas une raison pour donner le mauvais exemple aux enfants et de s’empiffrer de nourriture volée. Et… oui nous sommes dans la cabine du capitaine, pourquoi ? Mais qu’est-ce que tu fais ? Mon ton s’était fait inconsciemment autoritaire et maternel. Après tout, je suis vraiment en train de le réprimander malgré son âge plus avancé que le mien. C’est assez étrange comme situation mais le monde d’harmonie, celui auquel je crois ne pourra se faire que si tout le monde accepte certains préceptes qu’on retrouve dans la nature. Une meute de loups ne tuera pas tous les lapins sous prétexte qu’ils ont faim mais se rationneront le temps que la population se reforme de façon instinctive. Mais peut-être devrais-je me montrer plus indulgence envers Artane. Sa vie n’a pas dû être facile et la nécessité à souvent était la maîtresse de ses actes jusqu’à en devenir une habitude. Est-ce seulement une bonne excuse ? Peu importe je n’ai pas à le juger.

J’observe son manège un instant. Que peut-il bien chercher avec tant d’attention. Il retire une planche, et je me penche au-dessus de son épaule par curiosité pour savoir c qu’il a découvert. Ce qu’il sort me déçoit un peu et me laisse perplexe. Qu’est-ce que cette flasque en métal ? Que peut-elle bien contenir pour que mon compagnon soit aussi fier de sa trouvaille ? Et surtout pourquoi la cacher ?

Je lève un sourcil circonspect en même temps que je les fronce, donnant une expression plutôt étrange. Quoi que ce soit si c’est caché, ce n’est pas pour qu’on le trouve et qu’on s’en serve n’importe comment. Mes yeux s’agrandissent quand je comprends grâce à la question d’Artane de quoi il s’agit. Je lui arrache des mains vivement l’air courroucé. Tu n’as pas honte ! Le Capitaine nous prête sa cabine gracieusement et toi tu fouilles pour lui prendre sa boisson ? Tu vas vite tout remettre à sa place. Tu as une drôle façon de le remercier.

La porte de la cabine s’ouvre et je regarde entrer un homme de petite taille mais tout en muscle. Je pensais voir entrer les enfants mais je rougis brutalement. Je suis debout au milieu de la cabine, courroucée, une flasque à la main, devant son propriétaire qui me regarde d’un air surpris et incrédule. Je ne peux que comprendre son interrogation puisque manifestement il ne voit qu’une jeune fille gronder un homme mûr, une bouteille d’alcool à la main.

Je prends un air paniqué et désolé. Ce n’est pas ce que vous pensez. Je n’ai pas bu de ce qu’il y a dans cette flasque, ne vous méprenez pas. Le Capitaine pousse un soupir en baissant la tête et je me sens vraiment misérable et ne sait plus où me mettre. Mais il relève la tête avec un sourire.

Ne vous en faîtes pas, dame Lapsida, la parole d’une baptistrelle est sacrée. Et puis, monsieur Nordan, si vous aviez aussi soif, il suffisait de le demander. En réalité, je vous ai entendu parler de derrière la porte. Allons, il y a de petits verres dans la cache. Buvons ensemble. Il s’avance vers moi, prends le flasque. Permettez ? Merci

Je ne sais pas quoi dire. Il se saisit de trop petit verre, en rempli un, le tend à Artane, et fait la même chose pour moi. Je le prends machinalement. Mon cerveau ne comprend la situation. Il nous surprit après avoir fouillé dans sa cabine et nous propose de boire un coup avec lui. Il devrait être au moins fâché. A moins que cela lui soit égal mais pourquoi cacher la bouteille alors ? Dame Lapsida, fermez donc votre bouche, vous allez finir par avoir votre joli nez qui va tomber dedans. Allez santé. Je ferme les bouches et regarde les deux hommes lever leurs verres et le vider. Je regarde le mien et le monte aux lèvres. L’odeur m’arrête immédiatement.

Mais c’est de l’alcool ! Remarque stupide s’il en est. Bien sûr que c’est de l’alccol, il ne va pas cacher du jus de myrtilles. Je ne bois pas d’alcool, je n’ai ma pas ça. Navrée.

descriptiontrois jours plus tard [pv aurore] EmptyRe: trois jours plus tard [pv aurore]

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Artane manqua de protester quand la jeune femme lui retira la flasque des mains.

''Hé !!!''

Ce fut tout ce qu'il eut le temps d'exprimer, car déjà, il était en train de se faire houspiller par Aurore en personne, qui tenait pour acquis que son acte était irrespectueux. Comment se défendre quand une jeune dame comme elle prenait la mouchet et qu'elle l'avait aidé et soigné ? Il ouvrit sa bouche pour se défendre malgré tout et qu'il serait prêt à s'expliquer auprès du vrai propriétaire de la flasque quand la porte de la cabine s'ouvrit. Il fut aussi figé qu'Aurore, mais à son contraire, il ne fut pas sur le bord de la panique. Il sut se resaisir et se gratter la tempe, un peu désolé de s'être fait prendre aussi stupidement !

Le capitaine qui s'était trouvé juste derrière la porte... comment ne s'en était-il pas douté ? Bah, au moins, le capitaine parut complaisant.

''Il est vrai que... euh... j'aurai pu demander. Mais je suis certain que comme moi, quand on a soif, on a soif. Et je saurai venu vous en parler pour ne pas mettre la damoiselle dans l'embarras. ''

Le capitaine paraissait être un homme de parole de toute façon. Car à voir qu'il prenait déjà les verres, sous le regard effaré d'Aurore, il ne put s'empêcher d'avoir une légère pensée triomphante. Puis le dirigeant du navire servit généreusement son alcool dans les deux verres, toujours sous le regard stupéfaite de la Baptistrelle. Le capitaine se permit même de la taquiner un peu.

''Santé capitaine. ''

L'alcool brûla son palais et la gorge, mais le goût qui restait fut magnifique ! Artane eut un soupir de béatitude.

''Par les Esprits capitaine ! Je comprends pourquoi vous garder cette flasque cachée de la sorte. C'est un nectar digne des Dieux disparus ! Diantre, qu'il est bon. Je me sens coupable maintenant d'avoir espéré le boire sans vous. Je ne sais pas ce que c'est, mais je pense que cela doit demeurer quelque chose de rare à goûter qu'à de bonnes occasions. Allez, Dame Aurore, trempez juste les lèvres. Je vous assure que cela ne vous tuera pas. Juste un trempage de lèvres et cela sera suffisant. Et en homme d'honneur que nous sommes, nous jurons que nous dirons rien. ''

Et c'était là une vérité des plus sincères, même venant de la bouche d'Artane. restait à voir comment Aurore allait réagir maintenant, sous la pression involontaire que lui imposait Artane.

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Rien ne me surprend dans le comportement d’Artane vis-à-vis du Capitaine du navire. Il pourrait faire partie de l’équipage ou être lui-même capitaine d’un navire. Ce ne serait pas surprenant. En l’observant deviser avec le nouveau venu, je prends pleinement la mesure de ce qu’il est : un voleur bonimenteur et gentilhomme. Bref en escroc de la meilleure espèce, pas méchant, mais un escroc quand même. Le genre de marchands à ne pas refuser une cargaison un peu douteuse contre de l’argent mais qui suit tout de même une certaine morale.

Je souris gentiment à son invitation à boire tout de même malgré mon premier refus. Le Capitaine me regarde avec la même insistance et un léger sourire de coin. Je ne vais pas y échapper j’imagine. Il y a une raison pour laquelle je n’aime pas l’alcool. Plusieurs même. Déjà, cette boisson a la fâcheuse tendance à brûler ma gorge. Même si le goût peut s’avérer excellent, cette brûlure gâche tout le plaisir qu’on pourrait en tirer. Deuxièmement, mais ce n’est pas le point principal loin de là, l’état d’ébriété, bien qu’euphorisant m’effraie quelque peu et il ne me faut pas grand-chose pour l’atteindre. Troisièmement, ce n’est pas raisonnable. Bon, je l’avoue, il n’y a qu’une raison valable parmi les trois et elle n’est pas suffisante pour refuser.

Je pousse un petit soupir et regarde le sourire joyeux du Capitaine alors qu’il me tend un petit verre. Je le monte au nez pour sentir. L’odeur d’alcool n’est que secondaire ce qui est déjà une bonne chose. Une douce odeur d’herbes sauvage se dégage et domine le mélange. Pas le genre d’odeur semblable à l’herbe coupée depuis plusieurs semaines, mais plutôt celle du foin qui vient juste d’être fauché, légèrement humide, avec un mélange de fleur. C’est un premier bon signe, bien que cela ne permet pas d’affirmer que l’alcool est bon. Mais quand l’arôme sent, c’est une bonne chose. Je sens aussi une arrière odeur qui me fait sourire. Elle est typique d’un certain type de distillation, ici d’une certaine plante.

Arrive le moment où je le porte aux lèvres sous le regard amusé du Capitaine. C’est lui qui va avoir une surprise. Je vide le verre tranquillement. Il n’y avait pas beaucoup dedans, mais je ne veux pas le boire comme ces soiffards de taverne. Le premier goût d’alcool est brutal et me fait froncer les sourcils. Puis vient les herbages, bien équilibrés, fort en parfum, en arôme divers. La boisson est sèche, mais pas trop brulante. Elle descend dans ma gorge en l’irritant toutefois. C’est un bon alcool, mais sans plus. A part le froncement de sourcil du début, mon expression et sereine. Je souris même en rendant le verre

D’une voix calme, je me permets de commenter. C’est vrai qu’il n’est pas mauvais. Je n’aime pas trop ce genre de boissons, surtout ses effets qui font faire des bêtises aux hommes. Mais je reconnais bien là une bouteille de la région au nord d’Aldaria. Ne prenez pas cet air surpris. J’ai grandi à la campagne et en particulier dans cette région. Et chez nous, le meunier en faisant un délicieux, aux herbes comme celui-ci, mais bien meilleur sans vouloir vous vexer. Ma préférence aller pour celle aux fruits des bois. Le sucre retire énormément à la brûlure de l’alcool et on finirait presque par en boire comme de l’eau.

Je sens déjà la chaleur de l’alcool se répandre dans mon corps et engourdir le bout de mes doigts. Je n’ai pas encore la tête qui tourne mais ça ne saurait tarder. Je n’ai pas une grosse constitution, bien que particulièrement grande, et il ne me faut pas grand-chose pour être joyeuse. Le peu que j’ai ingurgité est déjà suffisant. Les légers vertiges arrivent déjà, me rappelant que je n’ai pas mangé quelque chose de solide depuis quelque temps déjà et que je n’ai pas eu l’occasion de recouvrer toutes mes forces.

Vous savez, l’alcool, ce n’est vraiment pas bon pour la santé. Bien sûr, comme toute chose, un petit peu, ça ne fait pas de mal. Mais il faut faire attention à ce qu’on boit. Combien de fois j’ai vu des hommes malades à boire un tord boyau horrible et infecte, contenant plus d’alcool qu’autre chose. J’ai même déjà désinfecté des gens qui s’étaient battus dans une taverne avec le même alcool que celui qu’ils buvaient. Je me demande si c’était nécessaire, parce qu’avec tout ce qu’ils avaient bu, leur sang devait contenir suffisamment d’alcool pour se désinfecter tout seul.

Je glousse à ma blague. Je me rends compte que je perds le contrôle. Je respire profondément, et essaye de garder mon esprit concentré. Navrée. Je ne tiens vraiment pas l’alcool, c’est aussi une des raisons pour laquelle je n’en bois pas. La moindre goutte a des effets bien trop impressionnant sur moi. L’ivresse et le rouge me monte vite aux joues et mes idées ne restent pas claires longtemps. Je pense que je vais aller prendre l’air, et vous laissez. Et puis, j’aimerai savoir ce que font les enfants. Ils sont gentils mais plutôt turbulents. Capitaine, merci pour ce verre, Artane n’en fait pas trop, tu es encore en rémission et si Mamie te voit faire n’importe quoi, je crains qu’elle ne soit capable de vraiment te jeter aux flots de nouveau. Et même m’empêcher de venir te chercher. Ce serait dommage.

Je me dirige vers la sortie, et ouvre la porte. J’ai vraiment besoin d’air frais, car être enfermée me pèse, je m’en rends bien compte maintenant. Je veux respirer les embruns salins de la haute mer. Et essayer de manger quelque chose aussi.

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Artane avait, comme le capitaine, assister à l'arrivée du verre aux lèvres de la jeune femme, elle qui disait ne pas vouloir d'alcool. On pourrait penser qu'elle s'était vite dérobé à ses préceptes. Mais quand on connaissait Aurore, on voyait plus la politesse que le changement d'avis, comme toute femme basique serait capable d'être. Mais la jeune femme, elle, n'était pas une femme comme les autres, banales et dénuée d'intérêt. Elle porta donc ce verre à ses lèvres, après l'avoir humé. Elle goûta et donna son avis. Artane eut un sourcil levé, tout comme le coin de ses lèvres pour accentuer son amusement. Car le capitaine était surpris de la conclusion de la jeune fille sur la valeur de son alcool.

''Et ben, vous qui ne buvez pas d'alcool, vous parlez comme une experte. Je vous tire mon chapeau ! et puis... pour le reste bah....''

Il ne voulait pas se montrer grossier envers la petite dame. Il se gratta la tempe. Pour sûr qu'elle avait raison, sur les effets néfastes de l'alcool. C'est que la vieille guérisseuse du bord lui avait sorti déjà... Ah oui !

''Vous avez raison sur vos paroles, Dame Lapsida. Point trop n'en faut. Mais avouer qu'un petit goût de temps en temps, cela ne fait pas de mal et remonte le morale. Mais je ne suis pas un ivrogne et je bois cet alcool de manière... assez occasionnel. Quand on voyage longtemps en mer, on n'a pas trop les moyens de se réapprovisionner en cours de route. Surtout en ce moment... Et puis, des alcools de qualité, ce n'est pas donné''

Surtout en ce moment, songeait Artane. L'exil allait faire monter le prix des meilleurs et derniers crûs de leur terre, qui était désormais loin derrière et qui était sous le contrôle des Chimères. Puis Aurore remercia le capitaine pour le verre, donna ses dernières recommandations pour Artane, avec un sous entendu assez clair. Puis elle se prépara à sortir, la porte déjà ouverte. Artane avala le reste de son verre d'une traite.

''Capitaine, merci pour la cabine et le verre ! Aurore, attend !

Il s'était levé pour la rattraper. Il l'accompagna sur le pont.

''Je vais pas te laisser toute seule alors que ce que tu as bu pourrait amplifier des réactions dont tu n'as pas l'habitude. Et tant pis si je tombe sur ta mamie. Qu'elle me sermonne. Ce ne sera pas la première fois que je serai blessé comme je l'ai été de toute façon. Et puis, ça va mieux. Et puis, tu pourrais avoir besoin d'aide pour les enfants non ? Mais hors de question de te laisser toute seule ''

Et c'était aussi un bon prétexte pour sortir prendre l'air aussi. A Néant la vieille guérisseuse !

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Je rigole sottement aux remarques d’Artane. L’alcool me monte bien trop à la tête alors que j’en ai bu si peu. Cela me désole toujours un peu de ne pouvoir me contrôler mieux que ça pour si peu, mais d’un autre côté, je ne souhaite pas m’entrainer à boire, cela ne me serait d’aucune utilité. L’alcool est un méfait pour le corps, même en faible quantité, bien que dans ce cas, les effets se dissipent rapidement sans laisser de trace. Mais rien ne sert de tenter le mal.

J’ouvre la porte pour me rendre dans le couloir, lorsqu’Artane me rejoint. Je marche difficilement alors que le bateau ne tangue pas. La fatigue et le verre ne m’aide vraiment pas à récupérer. Je ne suis pas de ses guerriers et guerrières qui se saoulent après de grands efforts comme si tout n’avait été qu’un rêve. Malgré mes aptitudes cachées, je reste fragile, vraiment fragile. Pas au point de casser sous le vent ou de ne pouvoir endurer une course ou une grande marche, mais fragile à ne pas pouvoir encaisser les efforts violents. Manifestement, ceci en était un.

Je marche dans la coursive jusqu’à l’escalier qui me mène à l’extérieur. L’air est frais, l’air est doux. Une légère brise marine souffle dans les voiles et nous pousse un peu plus en avant. Combien de temps durera notre voyage, je ne sais pas. Mais j’aime être sur un bateau, j’aime être entourée d’eau, si calme et si mystérieuse. Je respire une grande goulée d’air marin. Comme sa senteur est bonne, quel plaisir. Je m’approche du bastingage pour ressentir au mieux la brise. Le vent s’engouffre dans mes cheveux et les fait voler tel des oriflammes. C’est agréable et je ferme les yeux pour savourer au mieux ce toucher frais.

Le bruit du bateau rompant l’océan est comme une musique à mes oreilles et la brise légère forme les cordes de cet orchestre naturel. Tout est bien. Je me rends compte, l’alcool aidant probablement, que tout va bien maintenant. Plus rien ne peut-être changer et que ceux qui sont morts, ne l’ont pas été en vain et que, si nous avons perdu notre ancien foyer, un nouveau nous attend de l’autre côté. Qu’il n’est plus de raison de s’apitoyer sur son sort mais plutôt de vivre, jour après jour, ne laissant rien être envahi par la douleur. Oui, je me sens bien, optimiste. Il ne me manque que Seö pour être complète.

Aurore ? Tu vas mieux ? Je rouvre les yeux et me tourne dans la direction de la voix. Un petit garçon me regarde avec un peu d’inquiétude. Oui, je vais mieux, ne t’inquiète pas. Merci. Son visage s’illumine. C’est sûr? Mamie va pas nous gronder si tu es dehors ? Non, tout va bien. Je suis autant guérisseuse que mamie. Trop bien. Hé, Aurore va mieux.

Comme un signal, d’un peu partout sur le pont, les enfants que j’avais grondé un peu plutôt accoururent pour se jeter sur moi dans une étreinte collective. Je ne peux retenir mes rires de bonheur devant tant d’entrain et me laisse glisser au sol contre le bastingage, car il serait dommage que je passe par-dessus bord avec deux ou trois enfants.

J’oublie complètement la présence d’Artane et commence à rire avec les enfants, en chatouillant certains provocant une bataille amicale, à laquelle je participe comme si j’avais de nouveau leur âge. Cela fait du bien et je sens mon cœur s’alléger à mesure que nos rire s’élèvent dans les airs. C’est agréable et je découvre qu’un poids était resté bien longtemps sur mon âme et qu’il est partie désormais. La guerre est fini, le temps de l’innocence est revenu.

Après quelques minutes de jeu, je ne me sens pourtant pas très bien, la tête me tourne, et une grande lassitude me prend. Les enfants, s’il vous plaît. Je ne suis pas complètement remise et je crois que je vais devoir encore vous laisser. Il faut que je me repose si vous voulez que je revienne m’occuper de vous. Leurs mines déçues me fendent le cœur mais rapidement un sourire apparait sur le visage de l’un d’eux. Plus vite tu guéris, plus vite tu reviens ? Oui c’est ça. Bah alors pourquoi t’es pas encore couchée ? Aller Aurore, au lit.

Les enfants me poussent vers les cabines et avec force de crie. Je passe à côté d’Artane avec un sourire désolé. Si tu arrives à me trouver quelque chose à grignoter, je meurs de faim, mais là, ce ne sera pas possible pour moi. Pas le temps de dire plus, je disparait dans le bateau et finit dans une couchette, avec une couverture et des enfants qui me regardent dans l’attente de mon sommeil.

descriptiontrois jours plus tard [pv aurore] EmptyRe: trois jours plus tard [pv aurore]

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Qu'il était bon de respirer de l'air frais et qui sentait bon la mer. Artane n'était pas un claustrophobe de nature, mais il avait l'habitude d'avoir de l'espace et surtout, il avait toujours la bougeotte. Tant qu'il était capable de se tenir sur ses jambes, il quittait le lit. Tant puis pour l'autre vieille ronchonne, il ne pouvait pas en plus laisser Aurore sortir toute seule, alors qu'elle avait besoin de bien plus de repos que lui. Bon, il se l'avouait, il n'était pas au mieux de sa forme, mais il ne manquerait pas de tourner de l'oeil une fois sur le pont. Il faudra juste pas qu'on vienne lui demander de venir bosser sur le pont. Rien que cette idée le fit grimacer, car il sentait encore ses muscles protestataires de sa chute dernière.

Une fois à l'air libre, il se mit dans un coin et observa Aurore, qui avait déjà retrouvé son insouciance avant l'arrivée en masse des enfants qui l'appréciaient. Et l'inverse était vrai, car tout en ne pouvant pas s'empêcher de sourire en voyant la jeune femme s'amuser avec eux dans une bataille infantile et amusante. Et cela dura bien quelques longues minutes. La réalité rappela à Aurore qu'elle n'avait guère mangé et qu'elle avait besoin de se reposer. C'est là qu'Artane revint à son souvenir, lui qui était encore bien là, tout sourire aux lèvres. Au moins, était-elle redevenu l'Aurore qu'il avait rencontré pour la première fois. Cela donnait du baume au coeur de la voir ainsi, malgré sa fatigue, loin des tracas et des angoisses provoqués par les derniers évènements.

''Vos désirs sont des ordres, Ma Dame. Je vais aller voir directement le maître coq et voir s'il n'a pas un petit truc pour toi... ''

Il se mit à l'oeuvre, après s'être assuré de pas croiser l'autre mégère. Heureusement, il entendit de la bouche d'un marin qu'elle était occupée avec un malade. Il put alors se rendre à la cuisine de bord. Puis, après quelques petites discussions avec le gérant des lieux, il put avoir deux pommes. C'était mieux que rien. La traversée sera encore longue, on ne pouvait se permettre de gaspiller la nourriture par émotivité.

Il revint dans la chambre qu'Aurore occupait et lui apporta deux belles pommes rouges.

''Voici. Ce n'est pas grand chose, mais c'est mieux que rien. Elles paraissent juteuses. Prends les deux et régale toi "

descriptiontrois jours plus tard [pv aurore] EmptyRe: trois jours plus tard [pv aurore]

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Il parait qu’il est difficile de s’endormir quand on se sent épier. Certaines personnes ressentent une peur telle, dans des environnements qui leur sont méconnus, qu’elles sont convaincues que quelqu’un ou quelque chose les regarde, observe. Cette sensation peut s’arrêter là, ou aller plus loin, jusqu’à la paranoïa. Etre convaincu d’être observé jour et nuit ou qu’une présence maléfique nous veut du mal. Cette sensation est rarement positive et agréable, pouvant mener à la folie. Soigner cette pathologie est plutôt compliqué et demande beaucoup de temps et d’effort.

Il arrive parfois que cette sensation n’est pas vraiment imaginaire ou entièrement fausse. Il suffit d’une présence inconnue près de nous pour avoir une étrange sensation à l’idée de dormir entouré d’étranger. Ainsi va l’esprit humain, et de la plupart des êtres vivants. Il est prompt à la méfiance, ce qui est nécessaire quand on vit dans un monde sauvage.

Ce n’est toutefois pas mon cas à l’instant. Je n’ai pas l’impression d’être épiée secrètement ni par une force inconnue et invisible. Allongée sur ma couchette, la dizaine de paires d’yeux qui me fixent ne m’est pas inconnue.

Les enfants me regardent avec leurs yeux plein d’innocences. Je peux y voir de l’impatience chez certains, de la curiosité chez d’autres. Une touche de tristesse est présente chez chacun d’entre eux, plus ou moins grande. Malgré la joie qui se lit souvent sur leur visage, je crains que cette lueur de tristesse ne perdure éternellement. Ils ont perdu leurs parents, certains de vue d’autres les ont vu mourir et je ne pense pas qu’il soit possible de supprimer ce fait de leur esprit.

Ils chuchotent entre eux, se demandent combien de temps il me faudra pour m’endormir et reprendre des forces, pour revenir m’occuper d’eux. Cela me fait sourire. Ils parlent puis s’intiment le silence et recommencent à parler. Ils sont adorables est innocents. Vous savez, si vous faîtes du bruit tout le temps, je ne vais pas pouvoir me reposer. Leur dis-je avec un sourire. Vous devriez retourner sur le pont et jouer sans mi encore un peu. Sinon vous allez vite vous ennuyer et si mamie vous surprend ici, elle va vous gronder.

L’argument de la vieille acariâtre marche toujours. Ce n’est pas très bien de faire ça, mais d’un autre côté, c’est vrai. La vieille dame que tout le monde nomme mamie, en commençant par elle-même, n’a pas un caractère facile, bien au contraire. Elle se semble même en jouer.

La porte de la cabine s’ouvre et les enfants sursautent à l’idée que ce soit elle qui vienne me voir mais non. C’est Artane qui revient avec deux pommes. Elles sont rouges et belles. On devrait les garder pour plus tard car ce sont des fruits qui se conservent très longtemps, bien qu’ils perdent vite de leur beauté. Mais je meurs de faim et la couleur vive me donne l’eau à la bouche. J’en prends une. Aller les enfants. Dehors. Il faut que je me repose et vous, que vous preniez l’air un peu. Nous allons passer suffisamment de temps sur ce bateau pour ne pas commencer déjà à s’enfermer.

Les enfants s’égayent en sortant et je souris à Artane. Merci beaucoup. Ça va me faire du bien. Prend donc la seconde, je ne vais pas manger les deux. J’ai faim mais pas à ce point. Je croque dans le fruit. La pomme à un goût doux, légèrement sucré, et elle est juteuse. J’aime la sensation que me procure chaque bouchée. D’abord la résistance de la peau puis la tendresse de la chair quand sa protection cède.

Je regarde devant moi en mangeant, l’air absente. Mon esprit est partagé entre la fatigue et l’appétit. Je reste silencieuse durant ce repas frugal. Je ne pense à mien puis m’en rends compte. Je secoue vaguement la tête. Désolée, Artane, je suis vraiment épuisée Je crois qu’il me faut vraiment du repos. Je mors une dernière fois dans la pomme puis la pose près de moi. Je m’allonge. J’aimerai saluer une dernière fois mon compagnon mais je m’endors sans m’en rendre compte.

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