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Habituellement, il refermait la porte de pierre derrière lui. Ce passage devenait alors secret et scellé. Il n'en avait pas eu envie, cette nuit.

Le Domaine était encore neuf, et chacun était libre d'ériger, construire, et embellir les lieux, se les approprier. Ce devait être leur nouvelle maison, tout ce qui pouvait agir en ce sens était bienvenu. Les jours s'écoulant voyaient les bas-reliefs se créer et s'affiner, les piliers et arches s'embellissaient, les créations florales se glissaient le long des pierres. À l'opposé du lac interne au Mont qui les protégeaient, cachée dans les ombres et reliefs de la roche, il y avait le passage secret qui menait aux créations de Valmys, à ses tentatives de se créer un chez-lui.
Cette nuit, une lueur l'indiquait.

Valmys avait eu besoin d'un sanctuaire au sein de son sanctuaire. Un endroit connu de lui seul, différent de sa chambre. Il avait eu beaucoup de mal à se ré-habituer à l'idée qu'une chambre puisse être un lieu de repos pour l'âme, l'esprit et le corps. Il avait eu besoin de solitude, d'un endroit spécifique voué entièrement à sa convalescence. Alors il avait ré-investi cet endroit, dans lequel il avait jadis caché l'un de ses biens les plus précieux.

Une odeur d'encens embaumait désormais les lieux. Des plantes nouvelles, au parfum frais. La fumée montait d'un brûloir posé à même le sol, non-loin de plusieurs bocaux et fioles de plantes ou de liquides, jusqu'à ce point près du plafond où un fin courant d'air la dispersait. Là-haut, contre la pierre, de minuscules plantes, aux branches semblables à celles d'un flocon de neige, s'étalaient comme les astres sur un ciel nocturne, luisant faiblement. Le long des murs, des bris de verre, colorés, avaient été incrustés. Ils reflétaient les lumières selon un motif abstrait.
Valmys avait mis beaucoup de temps à sculpter cette pseudo-grotte pour qu'elle donnât l'impression de contenir un arbre, tortueux, qui dessinait une spirale sur lui-même, contre une paroi de ce micro-habitat. La magie avait beaucoup aidé, mais le travail n'était pas encore achevé. Par endroits, l'écorce et les feuilles de l'arbre étaient très finement précisées, jusqu'aux veinules et grains, tandis qu'ailleurs la pierre était encore brute, attendant qu'on la travaille. Il s'en occupait, de temps à autre, quand sa concentration vagabondait. Le plus surprenant restait la chaleur qui se dégageait de la pierre, en posant la main dessus.

C'était le cas, cette nuit-là. Valmys était alors ce petit elfe aux oreilles rondes qui s'était blotti au centre de la spirale de son arbre. Sa tunique, grossière, avait une couleur proche de celle de sa peau, de ses cheveux, proche de la couleur de son environnement. Il aurait pu s'y fondre, passer pour une sculpture comme les autres, si sa respiration n'avait pas calmement soulevé ses épaules et sa poitrine. Près de lui, une sphère de lumière flottait, paisiblement, éclairant sa lecture, projetant... Lecture qu'il avait stoppée. Son regard d'ambre s'était tourné, songeur, vers une branche d'arbre que sa magie déformait, étirait, y dessinant des branches et du relief. Ses lèvres remuaient, un chant très faible guidait la sculpture.

Le chant était même si faible qu'il ne couvrit pas l'entrée d'une personne supplémentaire au sein du sanctuaire. La musique cessa. Valmys offrit à la nouvelle venue un regard où pétillait une joie tranquille, tandis qu'un léger sourire étirait ses lèvres. D'un signe de main, il invita la jeune femme à se rapprocher. Elle pouvait aller où elle voulait: sur l'arbre, ou à terre. Elle était invitée.

"- Tu es Enwr aussi, n'est-ce pas ? Tu as un peu de temps, devant toi ?"

Il n'avait pas bougé de son perchoir. Il était mieux placé que quiconque pour savoir qu'un rapprochement trop brusque pouvait passer pour une agression.

"- Fais comme chez toi, installe-toi... Je n'ai pas grand-chose à te proposer. J'ai un peu de menthe, si tu veux... Et de l'eau."

Près de lui, dans une gourde, bien fermée. Une fontaine aurait volontier enjolivé les lieux. Mais il n'était pas encore prêt à accueillir de l'eau ici.

"- Je ne te veux pas de mal." Le serment obligeait cette déclaration à être sincère. "Tu peux m'appeler Valmys. Cela fait peu de temps que je suis de retour au Domaine... Je ne connais pas encore tout le monde."

Une invitation presque subtile à se présenter. Il n'avait aucune idée de son nom, de son maître, ou de ses passions.

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La nuit était tombée depuis longtemps déjà sur le Domaine Baptistrel, mais je n’avais pas le cœur à retourner dans ma chambre et d’y rester seule. Je revenue depuis peu ici, chez moi, mais déjà le manque se fait sentir. Un manque profond, celui du voyage, de la découverte. Les bibliothèques du Domaine ont souffert de l’exil, et le monde est si neuf dehors, il y a tellement plus à apprendre dehors aujourd’hui que dans les livres hier. Les routes m’appellent, des gens dans le besoin qui auraient besoin d’attention, de soin, d’aide. Mais ce n’est pas la raison principale de mon envie de partir. Dehors, il y a Seö. Les moments passés à ses côtés sont la plus belle période de ma courte vie. A travers les îles nous avons voyagé pour un temps, ensemble, main dans la main. Ce fut comme une éternité, sans avoir rien à se dire, rien à partager d’autre que ce que nous venions de vivre à l’instant. Je sais qu’il aime voyager en solitaire et pourtant, il est resté avec moi. Mes doutes sur sa sincérité se sont envolés aussi vite qu’ils étaient venus, instantanément. Il est curieux, tendre, avenant, intelligent. Il m’a appris bien plus que je ne lui ai appris en retour. Le secret des glyphes, l’art de bien les incorporer à l’objet. Je n’ai pas eu le temps de bien m’exercer à ses côtés. Mais j’ai repris goût à courir dans les arbres, pas entre eux, mais bien de branches en branches. Quand nous faisions la course, c’était la seule façon pour moi de rivaliser avec sa puissance elfique. Mais il gagna à chaque fois, en toute logique, il était de toute manière bien plus agile que moi.

Mais toute bonne chose à une fin, et j’ai des devoir envers le Domaine Baptistrelle et la curiosité d’apprendre encore plus. Il m’a accompagnée jusqu’ici puis est parti rejoindre les Aigles de la guilde d’exploration. Il s’y plaira j’en suis sûr. Voyager découvrir le monde. Les Aigles sont des hommes bien en plus. Et des femmes aussi. Cela me rassure de le savoir dans cette unité, plutôt que dans une autre. Pas qu’il ne sache pas se défendre, mais le rôle des Aigles était essentiellement de la cartographie, en zone supposée sûre. Il ne risquera rien. Le perdre est devenir ma hantise depuis cette nuit fatidique où je l’ai vu tomber sous les carreaux de Cendre. J’ai cru qu’il allait mourir et il m’a fallu un certain temps pour me remettre de l’épuisement issu de sa protection et des soins que je lui ai apporté. Maintenant, il vole de ses propres ailes, et reviendra me voir, bientôt j’espère, si ce n’est moi qui vais le chercher.

En attendant nos retrouvailles, je sympathise avec d’autres Ewr et je suis mon apprentissage. Mes progrès de guérisseuse ont été impressionnant, car hélas, j’ai eu l’occasion bien trop souvent de les utiliser récemment. J’aide à recenser les plantes nouvelles de ce monde. Mes journées au Domaine alternent entre leçon, étude, recherche, jeu avec le renard et ébénisterie. Je travaille sur un objet particulier, qui sera comme papa me l’a expliqué, mon chef d’œuvre. Un objet, ou un modèle dont je serais fière et que je ne dois montrer qu’au moment où il sera totalement fini. J’y travaille d’habitude le soir, dans ma chambre, qui est un véritable atelier désordonné que j’essaye de ranger régulièrement, mais les déchets de bois resalissent tout très rapidement. Toutefois ce soir, je n’ai pas envie de travailler, ni de lire, ni de jouer avec le renard.

J’erre dans le domaine, au clair de la lune, le cœur ouvert à une douce mélancolie, pas de celles qui rendent tristes, mais plutôt heureuse, car ce sont des souvenirs joyeux qui font flotter sur mes lèvres un sourire rêveur alors que je découvre la face nocturne de ma nouvelle maison. Je me ballade doucement entre les arbres, goutant à la douce chaleur d’une nuit d’été, et au parfum d’une nature en éveil. Seules les étoiles et la lune éclaire mon chemin, jusqu’à ce que j’aperçoive une lueur dans la paroi rocheuse de la montagne. C’est étrange car je ne pensais pas qu’il y avait quelque chose à cet endroit. Durant mes escapes nocturnes précédentes, nulle lumière ne venait de cet endroit. Le Domaine était en plein aménagement, mais si quelque chose y avait été creuser depuis mon arrivée, je l’aurai sans doute remarqué.

Piquée au vif, ma curiosité me pousse à aller voir d’un peu plus près cet étrange et nouvel endroit. Je me déplace doucement sans urgence. Elle ne disparaitra certainement pas en quelques secondes cette cachette. Après plusieurs minutes de marches, j’arrive finalement devant la source de cette lumière. Un couloir taillé dans la roche sur quelques mètres pour dissimuler une porte, ouverte. Le Domaine est en pleine construction et tout le monde est libre de construire comme bon lui semble. Pour ma part, je n’ai pas ressenti la nécessité de me construire un chez moi unique. J’aide aux constructions et à toutes les activités du domaine, mais pas à des constructions personnelles autres que celle de mes sculptures sur bois. Peut-être qu’un atelier serait une bonne idée, un lieu où tous pourraient travailler le bois ou autres choses.

J’hésite un instant devant la porte. La pièce était si bien cachée que son propriétaire ne souhaitait certainement pas être dérangé. Un chant extrêmement faible provenait de l’intérieur. Je me décide à jeter un œil tout de même. Il y a un homme, c’est de là que vient le chant. Je reconnais de la magie elfique, je peux presque la sentir. La pièce présente un grand arbre taillé dans la roche. Les détails sont par endroit très réalistes, d’autres montrent encore le travail à fournir, mais l’œuvre était extraordinaire. Ne voulant pas déranger l’homme je m’apprête à repartir lorsque son chant cesse.

Il m’a vue et me fait signe d’entrer. J’entre donc timidement. Sa voix est douce mais je reste prudente. Même au domaine, le souvenir des expériences reste vivace. De son perchoir dans l’arbre de pierre, il me rappelle Cendre et cette terrible nuit. Elle aussi parlait d’une voix douce, toutefois chez elle une perversité transpirait, ce qui n’est pas le cas ici. Mais ce n’est pas une preuve qu’il ne va rien m’arriver de fâcheux. Seö n’est pas là pour me protéger.
Je lui réponds tout de même franchement à son sourire, le mien est bienveillant et chaleureux. Je réponds aussi à sa question. En effet, je suis aussi Ewr, comme toi je suppose. Je n’ai rien de prévue pour cette nuit. Je regarde autour de moi, émerveillée. La salle est magnifique. Je n’entends pas sa question. C’est toi qui a fait tout ça ? C’est magnifique. Puis je me rends comptes que je ne me suis pas présentée. Je m’appelle Aurore. Je ne suis revenue que depuis peu moi aussi. J’ai voyagé sur le continent de de Calastin, pour explorer et découvrir de nouvelles choses. Et toi ? Qu’es-tu fait depuis notre arrivée sur ce nouveau monde ? Tu es aussi partie voir de nouveaux paysages ? Il y a tant à voir. Et puis beaucoup de gens ont besoin d’aide pour reconstruire leur vie. Avant de devenir Ewr, j’étais guérisseuse et herboriste. Depuis notre arrivée, je n’ai pas voulu laisser les gens dans le besoin et les maladies, j’ai donc recommencé à apporter des soins par ci par là. Ce n’était pas facile, surtout financièrement, mais la richesse venait d’ailleurs, dans le regard d’un enfant guéri d’une fièvre, d’un homme qui sait que sa blessure ne s’infectera pas. Ce genre de chose. Et puis, il semblerait que les difficultés aient créé une grande solidarité, si bien que contrairement à l’époque où j’opérais à Ambuhrana, j’avais toujours de quoi manger car les communautés se dédommageaient entre elles. C’était magnifique. J’ai rencontré tant de monde, fait tant de rencontre, et de retrouvailles aussi. Une en particulier. Revenir ici, au Domaine, est reposant, mais… le voyage me manque. Les connaissances sont nombreuses ici, mais elles ne sont plus que parcellaires et les nouveautés nous attendent dehors. Je vais rester un peu ici. Suffisamment pour faire ma part, puis je pense que je repartirai. Peut-être avec quelqu’un d’autre ?
Je ne me suis pas vraiment avancée dans la pièce. Je préfère rester debout et admirer les détails. Je me tourne vers lui. Lui faisant un clin d’œil. Peut-être toi si tu veux. Mais je n’en reviens pas. C’est toi qui a fait tout ça ? Il n’y a pas de trace d’outil, ni de poussière. Tu as tout fait magiquement. C’est incroyable. Tu veux bien me montrer comment tu fais ? Je fais de la sculpture sur bois, et je préfère le faire avec mes mains que magiquement, mais je suis curieuse de découvrir tes secrets d’artisans si ça ne te gêne pas.

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La jeune Enwr parlait beaucoup. C'était imprévu, mais bienvenu. Sur le visage de Valmys, cela se traduisit par un très fin haussement de sourcils, suivi d'un léger sourire. Il n'avait su comment répondre à son premier compliment, déstabilisé. Ce travail n'était peut-être qu'une sculpture aux allures végétales, il demeurait très personnel. Savoir qu'une partie de soi pouvait amener au mot "magnifique", l'expérimenter... Non, Valmys ne s'y était pas attendu. Il avait pensé que ce ne serait qu'un bête meuble, outil, à une potentielle discussion. Le flot de paroles d'Aurore lui permis au moins de reprendre un peu de contenance, tant en apparence que dans les faits. Elle lui donnait autre chose à dire, à penser.

Il l'envia, un peu. Il l'admira. Quelque chose lumineux émanait d'elle, qui n'avait rien à voir avec la sphère de lumière magique, ni avec les reflets qui dansaient dans la petite grotte. Son énergie et son optimisme étaient d'une sincérité et d'une spontanéité qui dévoilaient son coeur mieux qu'un portrait, si réaliste soit-il. C'était incroyable. Avait-elle vraiment pu connaître la guerre ? Où trouvait-elle ses ressources ? Avait-elle obtenu des dieux le don précieux d'un esprit incapable de contenir des ombres ? Le regard que l'elfe aux oreilles rondes se fit plus brillant. Peut-être que s'il lui demandait de parler, et qu'elle acceptait, suffisamment longtemps, alors elle pourrait le soigner, et lui apprendre à devenir comme elle. Ne plus craindre le monde, à nouveau, et n'en voir que les attraits et la beauté, encore. La possibilité d'être déçu et brisé, comme il l'avait été, lui faisait moins peur que l'idée de continuer à vivre avec ces ténèbres à l'intérieur de son crâne. Si elle était guérisseuse... Peut-être accepterait-elle.
Et elle avait cette assurance, cette confiance, que lui n'avait plus. Nombreux étaient les bipèdes à mener ou avoir mené une vie dangereuse, à craindre les mouvements qu'ils ne contrôlaient, les présences qu'ils ne connaissaient. Même ceux qui n'avaient connu cela possédaient parfois des notions de prudence de quelque adulte protecteur. Valmys avait appris à craindre les bipèdes, il apprenait à leur faire confiance à nouveau. Aurore lui donnait un aperçu du chemin qu'il lui restait à parcourir, mais aussi de ce que cela allait lui apporter. De toute évidence, beaucoup de lumière et de paix. Au sein du Domaine, tous deux n'avaient rien à craindre. En dehors, cette confiance pouvait être la clef d'un échapatoire. Mais cela, Valmys n'était pas encore prêt à y croire.

L'idée de voyager avec elle était plus qu'attirante. Il allait avoir besoin d'à nouveau voyager, tracer ses chemins dans les herbes, la roche et la neige. Il le devait autant parce qu'il avait échoué à sa mission première, échoué à rejoindre le continent qui avait vu la mort de son maître, que parce qu'il avait toujours connu ce mode de vie. Jusqu'alors, l'Enwr maladif s'était imaginé qu'il ne pourrait reprendre la route qu'une fois guéri de ses appréhension. Et si... Et si sa guérison devait passer par le voyage ? C'était la possibilité qui transparaissait dans la proposition de l'humaine. S'il voyageait avec elle, il n'aurait pas le choix. Il aurait un modèle, sur un sujet qui ne lui avait été enseigné jusqu'alors, mais dont il avait cruellement besoin.
Il s'apprêtait à répondre, lorsqu'à nouveau un compliment fusa. Cette fois-ci, les joues rosirent, il détourna un peu le regard, sans perdre son sourire. Oh, elle exagérait, non ? C'était peut-être beau, mais... La majeure partie de ladite beauté venait de l'inspiration d'origine: si les végétaux étaient beaux, il n'y était pour rien. Oh. C'était donc l'exécution de la sculpture qui impressionnait tant sa camarade ? En y réfléchissant, Valmys réalisa qu'effectivement, ce n'était pas la façon la plus commune de s'y prendre. Elle lui avait pourtant paru si évidente !

"- Peut-être seras-tu déçue... Il est justement question de magie, dans ce que j'ai fait."

Il allait tout de même lui montrer. Qu'elle soit humaine, ou ait l'air humaine, n'y changeait rien. Valmys avait connu suffisamment de personnes au Domaine pour savoir que certains humains approchaient sans souci la magie du beau peuple.
Il commença à chanter, sans effort et sans chercher le volume. Sa voix était déjà amplifiée par l'écho de la roche. A l'instar de son peuple d'origine, Valmys possédait une voix dénuée de toute rugosité, au son clair. Il la mêla de magie, la mêla à une image très précise. Peu à peu, la roche, juste devant Aurore, commença à changer de forme. Elle sembla se creuser, se parer de moult subtiles fissures et grains, à l'image de l'écorce. D'expérience, Valmys savait qu'il était chanceux, quavec lui le chant agissait bien vite, et que la majeure partie de son travail consistait à concevoir de façon précise ce qu'il cherchait. Le chant ne cessa pas. Contre l'écorce, une très subtile fleur vint à pousser. Même faite de roche, ses pétales étaient extrêmement fins, et s'enroulaient autour de son centre avec une délicatesse soignée. Valmys rapprocha la sphère de lumière qui lui servait d'éclairage de cette dernière création. Les pétales lui parurent légèrement transparents. Cela sembla le satisfaire. Son chant se tut, comme un sourire ravi éclairait son visage.

Portant à nouveau son regard sur sa camarade Enwr, il crut vaguement se souvenir qu'il voulait lui demander quelque chose, sans parvenir à se rappeler du voyage précédemment évoqué. Il avait mis toute sa concentration dans son sort... Un peu trop, sans doute. Bah, s'il avait oublié, ce n'était sans doute pas si important.

"- Il faut bien visualiser ce que tu souhaites obtenir. J'ai pensé à ces écorce qui semblent faites d'écailles de bois qui se superposent... Elles sont fragiles, et très granuleuses au toucher. La pierre peut offrir un ressenti semblable..." Ses doigts effleurèrent une parcelle d'écorce rocheuse. Les imperfections de la pierre, ainsi que sa rugosité, rappelaient facilement un tronc. La chaleur qui était dessous, en revanche, ne tenait absolument pas de ces sorts-là. "Veux-tu essayer ? Je peux t'apprendre le chant." Avant qu'elle ait pu protester, comme Valmys devinait quelles étaient les protestations les plus fréquentes des siens, il ajouta: "Ne t'en fais pas. J'apprécierais beaucoup d'avoir ici le travail de quelqu'un d'autre que moi." Il se laissa glisser légèrement de sa branche. S'il n'avait pas voulu que l'on touche à cet endroit, il n'en aurait pas explicité l'accès. Revenant au niveau du sol, il laissa échapper quelques notes, semblables au début du chant. Juste devant les pieds d'Aurore, les paroles se gravaient, de façon phonétique, en langue commune... Surmontées de leur partition.

"- Tu peux m'appeler Valmys. Es-tu née au Domaine ? J'y ai passé peu de temps... Beaucoup voyagé également."  Ah ! Il se souvint ! Voyager avec elle, c'était cela, l'idée ! Il lui laissa un peu le temps d'observer le chant, les premières notes, avant de demander: "Sais-tu déjà où tu veux te rendre, pour ton prochain voyage ?"

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Je vois le jeune homme rosir devant mes remarques sans vraiment y prêter attention. Je regarde plus en détail la roche, le travail effectué, à la recherche d’une trace de coup, d’une griffure, d’une aspérité. Des aspérités, il y en a. Mais elle fait partie du volume, de la surface de la sculpture et participe au réalisme de l’écorce. Ce ne sont pas à des défauts du travailleur, de l’artiste, ni des traces de la nature de la roche. Non, ce sont de vraies subtilités. Glissant les dos sur la pierre et fermant les yeux, je frissonne devant cette étrange sensation. Le contact, le toucher rappelle vraiment l’écorce d’un arbre mais le froid de la pierre, sa raideur perturbe mes sens. C’est presque jouissif cette déstabilisation. Ne pas savoir si on touche du bois ou de la roche. J’aimerai savoir faire ça. Est-ce une méthode que je pourrais appliquer au bois ? Travailler le bois pour lui donner la texture du tissu par exemple, faire des statuettes au draper parfait. Comme ce serait génial d’arriver à un tel résultat. Ces perspectives nouvelles m’excitent et me donnent envie d’essayer tout e suite, mais chaque en son temps. D’abord, il faut apprendre. Sinon, ce n’est pas drôle.

En plus, ça a une origine magique. Je préfère travailler de mes mains, mais il est toujours intéressant de voir une autre façon de faire. Valmys se met à chanter doucement, d’une voix claire. Le chant est agréable et la roche devant moi change de forme. Une fleur apparait doucement s’épanouissant dans la pierre. Les pétales fins enlacent amoureusement leur cœur et ils paraissent presque transparents. J’oublie un instant que c’est de la pierre, bercer par le chant de Valmys et par la beauté que donne ce spectacle.

Valmys reprend la parole et m’explique comme faire rapidement puis pose une question que je définis gentiment comme stupide. Si je veux l’apprendre ? Mais quelle question ! Bien sûr. Avec plaisir. C’est tellement merveilleux. Ma voix est enthousiaste, mon sourire est immense. Apprendre à tailler la roche par le chant est tout bonnement merveilleux. Créer du beau, dans du dur, par la douceur de la voix. Valmys me rassure en disant que ça ne le gêne pas que je m’entraine dans sa grotte. Dans l’exaltation, je ne m’étais même pas posé la question. L’émerveillement et la curiosité ont eu raison de la politesse comme souvent. Et puis la grotte, la floraison d’une fleur de pierre, le tout avec le chant de Valmys, c’était tout bonnement trop.

Tu chantes vraiment très bien en plus d’avoir un esprit très imaginatif. C’est de la magie elfique ? Je commence moi aussi à me débrouiller dans ce domaine même si, en tant qu’humaine, c’est beaucoup moins intuitif que la magie… humaine. Et puis, je commence seulement depuis quelques années à me servir réellement de la magie. Je suis herboriste guérisseuse et sculptrice sur bois, en réalité. Maman m’a tout appris de qu’il fallait connaitre pour identifier un mal et le guérir sans erreur, ainsi que les dangers que certaines plantes peuvent présenter. Puis papa m’a appris la sculpture sur bois ainsi que le pistage et la survie en forêt. Aucun des deux n’utilisait la magie, alors ils ne me l’ont pas apprise. C’est en feuilletant les bibliothèques je me suis mise à la magie humaine de guérison, et récemment pour me défendre. Mais c’est Aramis, la Chantebrise qui m’a initiée à la magie elfique. C’est aussi elle qui m’a amenée en Domaine. Mais… J’eut un pincement au cœur en y pensant. [color=#0099FF]Je ne l’ai pas vu depuis le départ des bateaux. J’espère qu’elle va bien et que mes parents aussi. (/color]

Je rougis en remarquant que je me sis de nouveau laisser dans une diatribe terrible. Je souris désolé à Valmys. Celui-ci se laisse glisser au sol et chante de nouveau. Sur le sol, une partition apparait ainsi que des mots en langage commun. Je reconnais de l’elfique et le déchiffre rapidement. Cela me fait étrange de lire la langue du beau peuple en alphabet humain. Je m’agenouille devant la gravure et la lit, chantonnant l’air. [color=#0099FF]Tu peux le laisser en elfique. Je comprendrai mieux. Ce sera peut-être un peu plus dur à déchiffrer au début, mais ce sera plus simple pour moi pour le travailler. (/color]

Je relève la tête pour écouter Valmys. [color:d14b=0099FF]Non, je ne suis pas né au Domaine. Je viens dans un village qui se trouver à la frontière entre les deux royaumes humains. Et toi ? Je n’ai pas vraiment eu l’occasion d’aider au Domaine. Il y a eu trop de chose à faire partout ailleurs et suffisamment de bras ici pour que ma présence ne soit pas nécessaire. Beaucoup plus de personnes avaient besoin de soin ailleurs, le Domaine peut attendre, la vie d’un enfant non. Je regrette juste de ne pas avoir navigué un peu plus. J’aime beaucoup l’eau et le bateau. C’est une sensation de liberté immense, presque semblable à celle qu’apporte le vol, mais en moins fatiguant. Peut-être que je ferais une barque un jour pour glisser sur l’eau. Glisser au fil de l’eau avec Seö pour une destination connue puisque décidée par le cours d’eau mais avec juste sa présence à mes côtés pour unique pensée.

Non, je n’ai pas d’idée précise. Probablement voyager pour découvrir, aller là où le vent et l’envie me porte ou là où le besoin de soins se fait sentir. Peut-être aller retrouver quelqu’un. Je rougis légèrement en m’imaginant parcourir le monde à la recherche de mon amant. Il allait rejoindre les Aigles quand nous nous sommes séparés et pourrait être n’importe où alors. La course-poursuite pourrait durait longtemps sans que nous nous croisions. Notre point fixe serait le Domaine. Mais comment pouvoir communiquer avec l’autre. J’aime Seö et mais je ne pourrais pas l’attendre constamment, car comme lui je suis éprise de liberté et de voyage.

Mon attention se reporte de nouveau sur la partition. Et si nous commencions à chanter. J’aime beaucoup chanter et toi ? Tu maîtrises très bien la magie elfique pour humain au passage. Qui t’a enseigné tout ça ?

Je commence à m’échauffer la voix par quelques vocalises simples, montant et descendant les gammes. Une fois satisfaite de mon échauffement, je chantonne la mélodie sur des onomatopées pour bien l’avoir en tête. Puis je me focalise sur les paroles. L’elfique n’est une langue facilement et je ne l’ai pas beaucoup pratiquée ces derniers temps. Je butte sur certains mots et les paroles ne me sont pas évidente à comprendre. Il me faut plus de temps pour bien maîtriser les mots. Valmys m’aide et m’apprends le reste de la chanson. Une fois chose faîtes, il ne me reste plus qu’à essayer.

Je regarde Valmys pour avoir son accord et jette mon dévolu sur un bloc au saol. Il est gros comme un gros chat sauvage, c’est plus qu’il ne m’en faut. J’applique la même méthode que pour la sculpture sur bois et commence à chanter en imaginant la pierre se dégrossir. Je ferme les yeux pour mieux visualiser ce que je veux faire. La magie coule vers moi et à travers moi alors que le chant glisse entre mes lèvres, et fait résonnait ma voix claire et douce d’alto à travers la grotte de Valmys. J

Je m’arrête un instant pour observer mon travail. La pierre est assez dégrossei pour la première étape de mon travail. J’espère que je n’ai pas visé trop compliqué, mais c’est trop tard pour reculer. Je me replonge dans le chant. L’image de ce que je vais sculpter est précise dans mon esprit, pour l’avoir vu souvent de prêt. Les moindres détails sont connus par ma mémoire, mais les faire avec mon manque d’entrainement m’épuise rapidement. Je n’aurais probablement pas à tout faire, mais ne serait-ce que le début serait déjà intéressant.

Je reouvre les yeux. La tête est surtout du bloc de pierres, et les détails sont tous là. Le long museau, les oreilles. Je passe ma main sur mon œuvre, et au toucher, on pourrait croire qu’il s’agit du vrai. Ce dernier comme appeler par mon esprit, apparait à mes côtés et vient se frotter sur mes jambes. J’ai voulu sculpter le renard, j’en ai fait le début de la tête. J’en suis plutôt fière et épuisé. Je caresse le nouveau venu et souris à Valmys.

Valmys, je te présente mon compagnon de voyage à poil. lui dis-je en lui montrant le renard. Il a bien grandi depuis notre rencontre et ne ressemble plus au renardeau que j’ai apprivoisé et qui m’a apprivoisée. Nous avons beaucoup changé tous les deux mais notre lien reste fort malgré tout.

descriptionReflet [Aurore] EmptyRe: Reflet [Aurore]

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Elle n'utilisait la magie que depuis quelques années ? Valmys haussa les sourcils, surpris. Oh, si, il avait déjà connu des humains qui étaient également dans ce cas, mais... Cela lui paraissait toujours aussi incroyable. Lui, il était presque né en suçant un biberon de magie. Il aurait presque pu tricher et utiliser la magie pour faire ses premiers pas. La déclaration d'Aurore le surprenait d'autant plus qu'il enterrait tout juste l'idée qu'elle ne soit pas née au Domaine, et n'imaginait pas encore qu'elle puisse n'y être que depuis quelques années à peine. Lorsqu'elle le lui apprit, il ne parut que plus surpris encore. Il était donc possible d'être aussi rayonnant sans avoir passé sa vie au milieu de l'Ordre... Comment ? Comment avait-elle fait, et comment faisait-elle ? Elle était un nouveau secret de cet univers. Une anomalie, comme l'était la lumière au milieu des ténèbres. Elle était surtout une chance inouïe, et Valmys n'aurait pu espérer meilleure personne à inviter en son sanctuaire cette nuit-là. Une telle chance... Etait-ce seulement réel ? N'avait-il pas abusé de sédatifs ? Normalement, non. L'odeur d'encens qui planait ici n'était pas neuve, et il n'avait bu que de l'eau, mangé que des fruits, depuis plusieurs heures. Etrange.

Valmys n'avait pas pu connaître Aramis autant qu'il l'aurait souhaité. Il avait néanmoins beaucoup entendu à son sujet. Il savait également qu'elle était la femme de l'empereur des elfes, depuis quelques années -un mariage fort mouvementé. Dans sa mémoire, il y avait encore le souvenir de deux humains, sur un bâteau, devisant des âges des elfes, afin de définir si Aramis était ou non une "cougar". C'était stupide. Elle était une elfe, c'était évident ! Parfois l'intellect humain inquiétait l'Enwr, qui se trouvait à espérer secrètement ne pas être des leurs pour une raison autre que l'espérance de vie.
Quoi qu'il en fut, son double statut interdisait à Aramis de passer inaperçu. Son seul rang de Cawr l'empêchait d'être totalement perdue, ou de se laisser mourir sans que les siens ne le sachent. Avant de chanter, Valmys glissa:

"- Il me semble que les Cawrs ont un moyen de communiquer entre eux. Peut-être devriez-vous demander à l'un d'eux..."

En revanche, pour ses parents, il ne pouvait que partager sa douleur. Il savait ce que cela faisait, et n'avait pas l'envie de lui donner de faux espoirs. Mieux valait une douleur en suspens qu'un bonheur prêt à se rompre, de son point de vue.
Valmys émit quelques notes sans ouvrir les lèvres, changeant les lettres au sol pour leur traduction elfique. Là encore, elle le surprenait. L'elfique n'était pas une langue facile, nombreux étaient les humains qui ne s'y risquaient pas. La magie elfique, elle, ne se laissait pas plus apprivoiser facilement. Cette jeune femme devait avoir le coeur vraiment bon pour pouvoir ainsi l'approcher... Et avec tant d'aisance ! Et après si peu de temps à découvrir la magie ! Plus qu'un coeur bon, elle était douée. Manquait-il donc une seule qualité à son invitée nocturne ?

Peut-être était-ce là son secret. Peut-être n'était-elle simplement pas humaine, et pas elfe non plus. Mh, non. Valmys n'était ni humain ni elfe, et il ne pouvait prétendre être à l'image d'Aurore. Elle n'était pas même née au Domaine. Encore une fois, Valmys se demanda comment toute cette lumière était possible. Et comment il était possible qu'elle puisse aimer les bateaux.
Il eut un discret frisson, froid, qui remonta le long de son échine, à la seule évocation de ces outils monstrueux. Il ne pouvait participer à son émerveillement, juste constater que c'était là une différence entre eux. Oh, lui aussi avait aimé et admiré de voyager sur l'eau, jadis... Le souvenir était lointain, et les émotions qui y avaient été liées n'étaient plus que de vagues informations. Seules restaient les émotions actuelles, couvrant les images d'un voile noirâtre. L'Enwr eut une vague grimace, et s'estima assez heureux que sa camarade changeât de sujet. Elle gagnait encore des points. Il reprit, avec un léger sourire un peu forcé:

"- J'aime bien également. Je... Ne suis pas sûr d'être humain. Ni elfe. On m'a dit que mes parents étaient des elfes... Et que ma mère m'avait remis entre des mains plus sûres, ne tolérant plus les humains." Tout en parlant, sa main passait machinalement sur la pointe arrondie d'une de ses oreilles. Ce n'était pas le seul détail qui le trahissait. Son teint de peau était normalement inaccessible au beau peuple. Il n'avait ni les traits, ni l'élégance, ni les capacités physiques dudit peuple. Sa mère n'avait pas voulu de lui. Ressentait-elle ce que lui ressentait désormais vis-à-vis des marins ? Avait-elle subi la même chose que lui ? Valmys commença à chasser ces pensées, qui menaçaient de rendre sa rencontre plus épuisante que nécessaire. "J'ai beaucoup voyagé également. Celui qui fut mon premier enseignant et mon père adoptif n'aimait pas rester au même endroit. Il m'a fait parcourir les royaumes humains, et les terres elfiques. Ce sont les elfes qui m'ont enseigné leur magie. Le reste... Je l'ai appris seul."

D'un léger signe de tête, Valmys encouragea la jeune femme à se lancer dans le chant. Il l'éclaira, de la sphère de magie qui ne l'avait pas quittée, pour que sa lecture soit aisée. Il l'aida, lui offrant la prononciation exacte de certains mots, lui faisant calmement répéter. Ils avaient le temps. Valmys, en tout cas, avait tout son temps. Il fit vaguement part à Aurore de son devoir de repartir, un jour, vers Endëaerumë, sans savoir quel serait le moment adéquat. Puis il l'encouragea à nouveau avec la chanson.
Aurore était une excellente élève, et voir ses progrès rapides était une félicité pour son professeur improvisé. Rien d'étonnant, au final, à ce qu'elle ait appris la magie si vite. Une telle aptitude à l'apprentissage ne pouvait qu'emmener loin ce rayon de lumière -et Valmys espérait qu'elle restât la même d'ici là.

Un coeur pour les animaux. Valmys ne put qu'approuver le choix d'une silhouette non-anthropomorphe, et congratuler son élève sitôt qu'il fit la pierre se déformer. Mais visiblement, Aurore ne comptait pas s'en tenir à une vague silhouette de quadrupède. La tête commença à se préciser, les oreilles, le museau, long et pointu. Déjà il était possible de distinguer l'espèce de ce quadrupède. Quelque chose de spécial émanait de la sculpture de sa camarade Enwr. Comme de l'expérience, de l'émotion, la preuve que la pierre avait été façonnée avec une âme. Cette petite chose en plus apportait une vie toute particulière dans les lieux, désormais, comme si...
Valmys se tourna vers Aurore, et haussa les sourcils en voyant le goupil à ses côtés. Wow ! Il ne l'avait pas du tout entendu venir ! C'était également la première fois qu'il voyait un représentant de cette espèce avec une amie humaine. C'est un regard empli d'admiration qui se posait sur Aurore, dès lors. L'Enwr n'osait bouger, de crainte de faire fuir leur visiteur de fortune. Bientôt, la gène l'habita, en plus de la fascination. Il avait bien des mots à dire à Aurore, mais aucun n'était permis. Il craignait sa réaction, s'il les lui disait. Ne prendrait-elle pas peur s'il exprimait ses émotions ? S'il disait la vérité ? Lui, il aurait pris peur. Il aurait cru des choses qui n'étaient pas vrai. Son esprit s'affola, à la recherche de quelque chose, n'importe quoi, pour ne pas mettre Aurore dans l'embarras.

"-...Enchanté !" déclara-t-il finalement à l'intention du goupil, s'agenouillant à sa hauteur, sa main tendue vers lui pour qu'il puisse venir la renifler si l'envie lui prenait. Re-levant les yeux vers Aurore, il ajouta, sa voix trahissant ses émotions: "A-t-il un nom ? Vous êtes, à mon souvenir, le premier couple de ce genre que je connaisse... Comment vous êtes-vous rencontrés ?"

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Valmys n’est pas humain ! C’est une révélation forte étrange qui me laisse perplexe. Qu’est-ce qu’il pourrait être d’autre ? Un elfe aux oreilles rondes ? Ce n’est pas impossible. Une mutation légère et adieu les oreilles pointues. Rien de monstrueux, plutôt surprenant, mais ça c’est le hasard. Pourtant, mon hôte ne parait même pas sûr d’être un elfe non plus. C’est pour le moins étrange, car il n’y a pas que les oreilles qui définissent le Beau Peuple. Leur force, leur agilité, leur longévité, leur proximité avec le monde d’où ils tirent leur magie. Et d’autres points dont j’ignore l’existence même. Il doit bien y avoir des caractéristiques qui permettraient de faire pencher la balance entre humain et elfique. Il ne peut pas être un hybride, tous les ouvrages sont fermes dessus, qu’ils soient elfiques, humains. L’hybridation est impossible. A mon grand regret Me dis-je en pensant à Seö et au bonheur que ce serait de le voir en tant que père, il serait tellement fabuleux et son enfant sera tellement beau. Il n’aurait aucun défaut avec un père comme mon amant. Mais je ramène mon esprit loin de ses divagations de filles amoureuses, ce n’est pas le moment et de toute manière ce n’est pas possible. Donc pas la peine d’y penser.

Comme est-ce possible ? Ne pas savoir si on est humain ou elfique ? Il doit bien y avoir un indice. Les différences sont flagrantes et pourtant, Valmys ne sait pas. Il semble hésitant t je ne souhaite pas approfondir le sujet qui semble douloureux. Quelle mère peut abandonner son fils pour des raisons aussi futiles ? La raison aurait été : pour qu’il vive auprès de ses semblables, ça aurait été plus… non, rien ne justifie un abandon. L’histoire de Valmys doit être tragique. Pourquoi ne pas aller voir un Cawr ? On pourrait y aller ensemble. Moi pour prendre des nouvelles d’Aramis et toi pour en apprendre un peu plus sur… toi. Enfin, je ne veux pas t’obliger. Tu n’as pas vraiment besoin de savoir ce que tu es, juste ce que tu veux être. Et après tu verras, c’est plus facile Je lui souris et lui fais un clin d’œil de connivence. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai envie de danser avec Valmys.

Je suis sidérée par la compétence de Valmys à apprendre la magie. Seul. C’est un exploit. Même si j’apprends aussi seule, il a bien fallu qu’on m’inculquer les bases de la magie elfique et des heures à essayer de comprendre des ouvrages plus ou moins lisible. Et il est bien plus habile que moi. C’est incroyable.

Nous chantons ensemble un certain temps avant que je ne m’essaye à la sculpture. La tête qui sort du rocher est superbe et je ne m’imaginais pas y arriver tout de suite. Le modèle de ma sculpture se frotte contre moi, puis regarde Valmys avec méfiance. Lorsque mon camarade s’agenouille et tant la main, le goupil se précipite derrière moi pour se cacher. Il sait que je ne suis pas en danger sinon il aurait grondé sur Valmys. Mais il n’est pas courageux plus que nécessaire et la vue d’un étranger ne le rassure pas. Je ris devant sa fuite et continue à le caresser doucement. Peut-être un peu rassuré, il fait un peu puis un autre vers la main tendue. Il colle sa truffe dessus pour la renifler avant de déguerpir en courant et disparaitre dans la nuit. Je le regarde partir en riant.

Je crois qu’il t’aime bien. Enfin plus que la plupart des gens. Tu n’auras pas plus avant un bon moment. C’est un renard. Il est sauvage, juste apprivoisé. Quand je dis juste, ce n’est pas temporel. Il est avec moi depuis presque deux ans. Mais disons que nous nous sommes apprivoisés l’un l’autre, mais domestiqués. S’il a un nom, il me le fera comprendre. Il n’y a pas de raison pour que je lui en donne un. Ce serait comme me l’approprier et ce n’est pas bien. Il est libre d’aller et venir, et si un jour la vie l’emmène loin de moi, je serais heureuse de le voir suivre sa voix. Heureusement pour l’instant, sa route et la mienne sont jointes. On s’est rencontré sur Ambuhrana, dans une forêt non loin d’Aldaria. Il était avec ce que je pense être son frère, et moi j’étais avec Seö. L’elfe m’avait fait peur et prise par surprise alors que je grimpais à un arbre. Mais sa douceur, sa tranquillité m’ont rassurée. J’ai joué un instant avec le renard, sous le regard de Seö. Puis il m’a appris un chant, qui a uni nos esprits. J’ai brisé ce lien, mais il semble qu’il en reste quelque chose. Je chéri ce jour depuis. J’y ai rencontré mon compagnon de voyage, le renard. Et surtout, j’y ai rencontré Seö. Est-ce que tu crois en l’amour ? Je veux dire, au véritable amour ? Que quelque part, dans le monde, il y a quelqu’un pour toi, pour te compléter et aller en symbiose ? Moi, oui. Je vis maintenant dans un rêve permanent. J’attends chaque instant sans le savoir le retour de cet elfe qui ravit mon cœur depuis l’instant où je l’ai vu. La peur que j’aie ressenti en le voyant pour la première fois n’était rien d’autre qu’une surprise, un coup de foudre que mon esprit ne pouvait pas comprendre. Lorsqu’il est là, je sais que rien de grave ne peut m’arriver. Le renard est le lien qui nous unit tous les temps, un peu notre pont sans que je sache vraiment pourquoi je le ressens ainsi. Je souris en repensant à Seö, à ses moment que nous avons partagé à trois, à courir dans les bois, à nous entrainer, à chasser.

Je me redresse, et suis prise de vertige. Je m’appuie contre le mur et me laisse glisser doucement. Il semblerait que j’ai fourni plus d’effort que je ne le pensais. La magie m’épuise toujours beaucoup, surtout l’elfique. Je ne sais pas trop comment remédier à ça. Je m’entraine, physiquement et mentalement, mais il doit y avoir quelque chose que je fais mal j’imagine. Tu as une idée ?

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"- J'avais déjà demandé l'avis d'un Cawr... Apparemment ce n'est pas si simple. Mais je serai ravi de prendre également des nouvelles d'Aramis."

Ne pas, ou peu, connaître quelqu'un, n'empêchait pas de s'inquiéter pour ladite personne. De plus, si Aramis venait à avoir des ennuis, Aurore trouverait au moins un soutien en lui. Valmys avait jadis demandé aux Cawrs s'ils pouvaient déduire quoi que ce soit sur son identité. Ç'avait alors été davantage par curiosité que par nécessité -bien qu'il n'ait pu nier qu'une réponse claire l'eut remis en question. La réponse avait été celle à laquelle il s'attendait: les Chants-Noms étaient au-delà de ce genre de considérations, et il contenait autant de notes qui pouvaient se qualifier d'elfiques que de notes plus humaines. Au final, cela avait rejoint la définition que Valmys donnait de lui même. Au sein du Domaine, il ne souffrait pas de cette nature. Ailleurs... C'était parfois compliqué. Mais il s'y faisait.

Le goupil n'avait pas de nom. C'étaient là des choses qui arrivaient. Valmys avait vu autant d'arguments pour que d'arguments contre. Lui-même était sans avis sur la question. N'ayant jamais connu la merveille d'une symbiose avec un non-bipède, il n'osait s'exprimer sur le sujet. Sans doute le "bon" choix dépendait-il des êtres, comme bien souvent sur ce genre d'affaires. Une pointe de tristesse perça en lui en voyant la délicate créature s'enfuir. Il n'avait pas même eu le temps de lui proposer des baies. C'était dommage... Mais si les événements poussaient à nouveau Aurore en son antre, peut-être verrait-il d'autres occasions de réparer cela, quitte à faire transiter les baies par l'humaine.

L'histoire du roux compagnon menèrent Aurore à parler de Seö. Si Valmys se questionna un instant quant à l'identité dudit Seö, la suite du discours la lui apporta. Il offrit un léger sourire, un peu forcé, à son amie du soir, partagé entre l'attendrissement et la gène. Ses émotions avaient beau être communicatives, son bonheur avait beau être sincère au point où il transpirait autour d'elle... Les barrières autour de l'âme de Valmys étaient encore trop présentes pour accepter pleinement de la lumière de son amie, cette fois. Il s'en attrista, en conçut même une certaine forme de jalousie. Peut-être que c'était là la différence entre eux, ce qui l'empêchait de lui ressembler. Lui aussi il avait rêvé du grand amour, de quelqu'un de spécial envers qui il pourrait aveuglément offrir son être. Il n'avait plus rien à offrir, c'était fini ces rêveries-là.
Néanmoins, il était loin d'espérer qu'Aurore abandonna ses utopies. Qu'elle les entretienne donc, puisqu'elle le pouvait. C'était au monde autour d'elle de ne pas les briser. Ce Seö avait tout intérêt à être bon et bien intentionné envers la petite. Sinon... Mh. Sinon Valmys n'allait pas être content. C'était la seule menace qu'il pouvait vraiment proférer. Elle n'était pas très effrayante.

Son regard s'était perdu dans le vide, son sourire était davantage un réflexe pour ne pas inquiéter son amie qu'une véritable expression de joie. Il était mauvais menteur, même sans paroles. Ses épaules basses et ses paupières mi-closes témoignaient bien assez de ce qui traversait son esprit. Des souvenirs, des songes...

"- Je ne crois plus qu'il y ait quelque part quelqu'un qui soit mon véritable amour. Mais si pour toi il existe... C'est à mes yeux le principal. Je te souhaite tout le bonheur qu'il t'est possible de vivre en compagnie de cet elfe, et que personne ne vienne jamais briser tes rêves et espoirs." Valmys tourna à nouveau son regard vers Aurore. Parmi tous les dangers qui guettaient Aurore, il y avait également celui d'un naufrage emportant son bien-aimé. Mais les naufrages étaient en bien faible position sur la liste des horreurs qui pouvaient advenir -liste établie avec soin par l'esprit de l'humelfe. "J'espère également avoir la chance de rencontrer ce Seö un jour !" Pour s'assurer qu'il ne portait que de bonnes intentions envers Aurore... Et pour la science. La magie dont il avait usée l'intéressait. De plus, si ses intentions étaient bonnes... Ce devait alors être un plaisant compagnon. Juste parce qu'il était lié à Aurore.

Aurore tituba, et se retrouva à nouveau au niveau du sol. Valmys en tira quelque surprise. C'était la magie qui lui avait fait cet effet ? Dire que pour lui, c'était si simple... Il avait sincérement pensé qu'Aurore y trouverait autant de facilité que lui. "Il m'a toujours été dit qu'utiliser une magie qui n'est pas celle de notree espèce d'origine plus épuisant, plus compliqué." Lui, il s'épuisait peu en magie, peu importait celle dont il usait. Eh, il lui fallait bien quelques talents, en attendant de ressembler à Aurore ! "Je pense que cela viendra, avec de l'entrainement. Tu me sembles pleine de potentiel... Je ne vois pas de raison pour que ce te soit hors de portée." Il jeta un bref coup d'oeil au sort inscrit sur le sol. "Je pense laisser ces écritures ici. Tu pourras revenir quand tu le souhaites, y compris quand je ne suis pas là, et t'entraîner, sculpter comme bon te semble." Il espérait qu'elle ne verrait pas de malice dans ses mots. Il n'y en avait pas. Lui, il serait ravi de revenir ici de temps à autre, et voir la sculpture de goupil évoluer. Si elle n'évoluait pas, il n'aurait qu'à regarder les mots sur le sol pour se redonner un peu de courage. Il en était certain. Cette jeune femme était une bénédiction.

Il lui offrit sa main. "Veux-tu de l'aide ? Pour aller à un autre endroit ? Ce n'est pas encore très confortable, ici, pour se reposer." Il ne songeait pas à la border, juste à l'accompagner. Il ne pouvait peut-être pas la porter totalement sur son dos, mais au moins devait-il être en mesure de la soutenir.

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C’est un peu triste pour lui de ne pas savoir sa vraie nature. Après, ça n’empêche pas de vivre. Placez un miroir devant un chien et il lui aboiera dessus pensant se trouver devant un de ses semblables, de même, il sera fidèle à un humain comme s’ils étaient identiques. Tous les animaux n’ont pas forcément consciences des différences espèces. Mais ne serait-ce que par curiosité, j’aimerai connaitre la raison des oreilles rondes de Valmys et de cet étrange mélange de particularités elfiques et humaines. Une des premières idées me venant en tête est une relation humain-elfe dont il serait le résultat, mais il est impossible d’enfanter dans de pareilles circonstances. C’est l’une des raisons pour laquelle je sais que je n’aurais pas d’enfants. Quand j’y pense cela m’attriste un peu. Mais je suis sûre qu’avec mon amant nous trouverons un moyen pour transmettre notre amour.

Je souris tendrement à Valmys. Il semble tellement plein de désillusions. Il est très gentil de m’envoyant ses vœux et je l’en remercie d’un hochement de tête. Toutefois, malgré la sincérité dont il fait preuve, je sens bien qu’il y a quelque chose de casser en lui. L’isolement de sa cachette, les sculptures, sa voix, sa façon d’être. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai bien l’impression qu’il a vécu des choses terribles et éprouvantes, et que ces plaies faîtes à son esprit et à son cœur, ne veulent pas cicatriser complètement, laissant une gêne permanente. Si seulement mes talents de guérisseuse pouvait me permettre de soigner même ce genre de blessures comme j’ai soigné Seö. Mais je relève le défi et je ferai tout pour le guérir de ce mal qui le ronge, de ses soucis et de ses craintes.

Il revient sur la magie. Il a raison, même si maintenant les sorts elfiques que j’ai appris ne me fatigue plus trop, chaque nouvelle découverte commence par m’épuiser avant que je n’arrive à canaliser au mieux la magie. C’est vrai ? Je peux vraiment revenir quand je veux ? Et si nous nous entrainions ensemble ? Tu me montreras des trucs et astuces magiques, et moi, je t’enseignerai les rudiments de la magie humaine, de la sculpture sur bois, de la chasse. On pourrait grimper aux arbres, faire la course dans les bois. Oh, on pourrait même aller observer les troupeaux d’animaux sauvages. Il y en a tellement par ici.

Je prends la main qu’il me tend pour me lever. Je n’en ai pas vraiment besoin, ce n’était qu’un petit vertige, mais l’intention est bonne. Et si je te montrais ma chambre. Enfin mon atelier-chambre. Plutôt le fouillis où je travaille le bois et où j’essaye de conserver une zone assez propre est libre pour m’en servir de lit. Je devrais peut-être faire comme toi, et me construire ou me trouver un autre lieu pour travailler. Quoi que j’aime l’odeur de la sciure de bois et parfois je me réveille la nuit avec une idée en tête. C’est plus pratique de pouvoir travailler dans la foulée plutôt que de devoir parcourir une distance. Je vais y réfléchir. Allez viens.

Je prends Valmys par la main et le traine dehors à ma suite. Mes premiers pas sont titubant mais je me ressaisis assez vite et un haut-le-cœur contrôler et deux pas après, les vertiges cessent. Dehors, le renard nous attend et disparait quelques secondes après notre sortie. Ne t’en fais pas trop pour lui. Il va probablement nous suivre un peu pour voir ce qu’on va faire. S’il a envie de jouer et de quelques caresses, il entrera avec nous, sinon il va probablement se coucher dans une de ses cachettes. Il n’aime pas trop avoir autre chose que la cime des arbres et les étoiles au-dessus de la tête. Je dois avouer qu’en été, j’aime bien moi aussi dormir au creux d’un arbre, sur un tapi de mousse. Le bruit du vent dans les arbres est incroyablement reposant, tu ne trouves pas ?

Les deux jeunes gens arrivèrent enfin devant la chambre d’Aurore. Prépare-toi, on est très loin de ta cachette, mais vraiment très très loin. Aurore poussa la porte, révélant ainsi son coin à elle.

Dans une alcôve, se trouvait un lit, simple et encastré dans le renforcement. Tout le reste de la pièce était envahi. Sous une fenêtre il y avait un imposant établi, particulièrement bien rangé sur lequel était posé différents outils sur des supports et deux planches de bois découpées de façon étrange. Deux autres tables siégeaient dans la pièce, une contre un mur, qui servait à stocker les outils, certains étaient cassés et n’allaient pas tarder à être réparer. Ces outils étaient assez nombreux et de tailles diverses. Je les ai accumulés au cours de mes voyages. Il n’y a qu’un seul ensemble qui ne me quitte jamais et dont je prends le plus grand soin, et c’est celui que papa m’a offert. La seconde table accueille tous les petits travaux que j’ai commencé et qui avancent lentement au grès de mes envies.

Partout ailleurs dans la pièce règne se fouille de copeaux de bois pas encore nettoyer, d’essence vierge de toutes attaques sculptrices, de bloc plus gros pour des ouvrages plus importants. La pièce n’est pas grande ce qui fait qu’elle est vite encombrée. Voilà… Bienvenue chez moi. C’est… incroyablement sale et bordélique. Je n’en suis absolument pas fière et maintenant je regrette de ne pas l’avoir rangée avant ton arrivée.

Soudain Aurore se tourne vers Valmys. [b][color=#0099FF]Est-ce que je peux te demander quelque chose ? Es-tu doué en coiffure ? Je veux dire pour couper les cheveux. Comme tu peux le voir, j’ai les cheveux longs. Très longs et trop longs. Pendant mes voyages et mon enfance j’ai pu les laisser pousser sans être trop gênée. Une natte très serrée et hop, le tour est joué. Sauf que maintenant, je bouge beaucoup plus, plus vite et j’en ai assez de me coincer les cheveux dans les branches. A cette vitesse je vais devenir chauve. Alors je voudrai me couper les cheveux… mais pas toute seule. Tu veux bien m’aider ?

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Valmys avait opiné du chef lorsqu'Aurore avait demandé confirmation de son autorisation à venir quand elle le souhaitait. Tout juste avait-il fait une grimace à l'évocation de la chasse, signifiant que ce n'était pas vraiment quelque chose qui l'intéressait. Il ne mangeait pas d'animaux. Le reste, en revanche, l'intriguait davantage. S'il savait jouer avec la magie des humains, il devait reconnaître que ces derniers s'en enorgueillissaient moins que les elfes, la mêlaient moins à leurs existences, tous amoureux de l'ingénierie qu'ils étaient. Par conséquent, l'Enwr avait moins souvent entendu des humains s'épancher sur leur magie. Du reste, Valmys imaginait qu'avec Aurore ils pourraient s'entre-apprendre des choses sur la plupart des activités proposées. Il avait beaucoup vécu dehors, savait plutôt bien évoluer au milieu des arbres, et approcher les créatures non-bipèdes. Mais il avait sans doute moins l'habitude des créatures de Néthéril qu'elle.

Entraîné par Aurore, Valmys ne craignait absolument pas le bazar qu'elle prétendait être son repaire. Il en avait vu d'autres... Et n'attendait pas d'elle une chambre d'hôtel. C'était bien plus intéressant d'arriver sur le fait, découvrir comment les gens vivaient, quelles étaient leurs logiques et éléments clefs de leur environnement. Peut-être que ça l'inspirerait, lui. Se reconstruire en construisant... Il avait beaucoup travaillé son refuge temporaire, mais pas de réel lieu de vie où se poser. Pour sa défense, il n'en avait jamais vraiment eu, et songeait déjà à son départ. Un bref instant, l'idée lui vint que peut-être ces constants voyages ne l'aidaient pas dans sa convalescence. Tant pis. Il allait devoir apprendre à guérir autrement. Il avait déjà passé beaucoup trop d'années allongé à se rétablir, et n'avait pas du tout envie de s'y remettre, quand l'éphémérité était une menace constante, une épée au-dessus de sa tête.

Son regard suivit le renard, tant qu'il était à portée de vue. Oui, Aurore avait à lui apprendre auprès des amis non-bipèdes. Au moins auprès de celui-là. Il avait hâte de le revoir.

"- Cela dépend des circonstances, j'imagine..." Les sons en eux-mêmes pouvaient toujours être reposants. Valmys s'était autant endormi sur des clapotements de pluie qu'au sein d'un brouhaha de taverne. Mais même le bruit des vagues pouvait devenir inquiétant pour qui y craignait ses prédateurs. "...J'aime bien la pluie. Et le crépitement du feu." Il lui offrit un doux sourire. Avec son besoin de ciel, elle faisait aisément penser à ces liés du vent, ou des étoiles.

Il avait suivi Aurore sagement, et d'un bon pas. Au moins avait-il bien progressé sur son chemin pour retrouver son endurance d'antan. Lorsqu'ils se glissèrent dans l'habitat de sa nouvelle amie humaine, Valmys ne fut qu'à peine surpris du désordre. Cela lui semblait... Humain, et vivant, comme lieu. Rien de très surprenant. Effectivement, il devait y avoir meilleur agencement, pour faire cohabiter sculpture et repos. Aurore menaçait sa santé, à s'assoupir au milieu des poussières de bois. Un étrange instinct commença à s'agiter au sein des pensées de Valmys. Il se surpris à déjà songer aux façons de réorganiser et aménager cet endroit, fonction de ce qu'il avait pu découvrir au cours de ses pérpéties. Là, il voyait bien un rideau, là, quelques étagères... Là, de quoi disposer de la lumière, et ici, une petite fontaine, et là, un support spécial, et là... Mh.
Il n'était pas chez lui, il dut se retenir de jouer les fées du ménage. Il ne pouvait néanmoins empêcher son regard de parcourir l'endroit, comme s'il pouvait discrétement le ranger par la pensée. "Pouvais-tu seulement savoir ?" répondit-il à Aurore lorsqu'elle évoqua ses regrets de ne pas avoir rangé. "Ne t'en fais pas. J'ai vu bien pire que cela, et... Nous sommes chez toi, non ? Ce serait dommage de se sentir mal chez soi !"

Il s'apprêtait à aller observer davantage l'établi. La voix de la jeune femme le retint. Un service ? En coiffure ? C'était... La moindre des choses. Valmys se voyait mal refuser quelque demande de cette grande enfant, de toute manière. "Je devrais pouvoir te faire cela."[/color] Il avait très bien dû le faire pour ses propres cheveux, jadis... Jusqu'alors, personne ne s'en était moqué. Il ne craignait pas de porter atteinte au confort de l'existence d'Aurore ainsi. "As-tu un miroir ? Ou de l'eau ? Ce serait plus pratique pour te voir. Si tu peux t'assoir également... Viens par là."

Il l'incita à s'assoir non-loin de l'établi. Les cheveux coupés pourraient se mêler à la sciure, et partir avec elle au moment du ménage.

"- Comment les veux-tu coupés ? A quelle longueur ?"

Si les mâles pouvaient porter les cheveux courts sans jugement, c'était parfois plus compliqué pour les femmes. Valmys laissa Aurore lui indiquer ce qu'elle souhaitait précisément. Lorsqu'ils furent sur la même longueur d'onde, il prit juste le temps de demander:

"- Me laisseras-tu jouer à aménager cet endroit, un jour ? Je pourrais prendre des notes pour tout remettre en ordre si ça ne te convient pas..."

Puis il commença à chanter, encore. Un chant elfique, un peu différent. Il ne s'était saisi d'aucun ciseau, et laissait la magie couper petit à petit les cheveux d'Aurore. Au creux de ses mains, il les récupérait, pour les laisser tomber par terre sans qu'ils ne viennent s'étaler sur les épaules de la jeune femme. Il s'efforça de donner à sa coupe un aspect assez naturel. Se concentrer ainsi sur l'esthétique avait quelque chose de reposant. L'était-ce également pour Aurore ? Ne s'inquiétait-elle pas trop ? Normalement, il n'y avait pas de raison. Valmys semblait sûr de lui. Ses gestes étaient lents, doux. Il prenait son temps.
Son chant s'évanouit dans le silence nocturne. Du bout des doigts, le coiffeur improvisé vérifia qu'il n'avait rien oublié. Aurore devait se sentir plus légère. Lui... Il était un peu triste, aimant bien les longues chevelures. Mais il était également assez fier du résultat, et de l'idée de simplifier la vie de la jeune femme.

"- Cela te va-t-il...?"

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Je souris de toutes mes dents lorsque Valmys accepte ma requête pour le moins original. Ce n’est pas tous les jours qu’on demande à un inconnu, même s’il est mon frère baptistrel, de se faire couper les cheveux. Il y a des demandes plus graves et gênantes certes, mais celle-ci se place dans correctement dans le classement de l’originalité. Je l’invite dans ma chambre pour qu’il me coupe les cheveux, c’est pour le moins original. Mais c’est ça qu’est drôle. Et ma demande n’a pas l’air de le surprendre le moins du monde.

Merci beaucoup, j’y réfléchi depuis longtemps. J’aime beaucoup mes cheveux longs, mais ce n’est vraiment pas pratique. Je ne me sens pas capable de le faire seule. Je n’ai pas assez confiance en moi pour le faire et assumer le résultat après. Un miroir ? Euh… Bien sûr que non, je n’ai pas de miroir. Pour quoi faire ? Je ne fais pas vraiment attention à mon apparence. Mes vêtements sont soignés, ma propreté aussi et je fais en sorte d’être toujours bien avec moi-même. Je n’ai jamais vraiment eu besoin de me regarder. Mais une idée me vient à l’esprit. Deux même. Je ne pense pas en avoir un assez grand. Mais j’ai peut-être une idée pour en avoir un. Enfin, plutôt deux. Mais la première ne fonctionnera probablement pas. Attend, je vais essayer tout de suite. Installe-toi comme tu peux, fais comme chez toi.

Je me dirige vers un mur libre et accessible prêt de mon lit. Je souris et fais un clin d’œil à Valmys. Je ferme les yeux et me concentre. Je commence le chant qu’il m’a appris, en visualisant le mur en face de moi. Sa surface devient de plus en plus lisse pour finalement être parfaitement plane. Quand je rouvre les yeux, la pierre un peu rugueuse a laissé place à une surface parfaitement lisse et luisante mais pas réfléchissante ce qui était l’effet escompté. Je m’en doutais un peu. Sinon, je pourrai essayer ça aussi. Ton idée d’eau est pas mal, mais je n’ai pas de bassine, disponible dirons-nous. Je referme les yeux et me concentre encore plus. Cette fois pas question de faire appel à un chant. Je puise dans ma propre énergie et fait appel au geste clés tout en contrôlant le flux magique. Si le sort part trop vite, je risque de me retrouver écrasé contre le mur. Et j’ai déjà connu des expériences semblables avec ce sort et je n’ai pas envie de le réessayer tout de suite.

La magie coule de mes bras et se place contre le mur. Je sens que l’eau que j’invoque forme une flaque de plus en plus grande sur la surface que j’ai lissé un peu plutôt. Je n’arrive pas à la maintenir de petite taille et à éviter à la trombe d’eau de surgir du mur. Je retourne la direction du jet pour qu’il tire vers le mur, mais c’est toujours aussi difficile de contrôler le sort, car maintenant, je dois empêcher l’eau de partir dans tous les sens. De la sueur perle mon front, puis j’ouvre les yeux. J’aperçois le disque d’eau bouillonnant et donc d’aucune utilité pour le regarder. Deux secondes plus tard, la flaque verticale s’écrase au sol alors que j’annule le sort. L’eau s’étale partout dans la zone et en grande quantité. Et zut. C’est aussi un échec avec des conséquences inattendues. C’est ennuyeux tout ça. Tant pis ça séchera. Pas besoin de s’alarmer plus que ça, je ferais le ménage demain. J’utiliserai mon plan B une fois les cheveux coupés. Je remets l’avenir de ma coupe entre tes mains.

Je parle et souriant et en me dirigeant vers Valmys. J’aimerai les avoir juste en dessous des épaules. C’est bien non ? Je ne sais pas trop mais au pire, ça repousse. Et bien sûr, il n’y a pas de problème. Ce sera comme partager nos expériences de vie. Je sculpte dans ta cachette, tu ranges chez moi Un échange dont je ne suis pas sûre de l’égalité. Juste un truc, on ne touche pas à tout ce qui est établi et travail du bois. Je regarde ma pièce et lui désigne les objet en question avant d’éclater de rire. Si on ne touche pas à ce que j’utilise pour la structure, il n’y a rien à déplacer hormis le lit. Je rigole. Tu peux faire comme bon te semble. Si ça ne me plait pas, et bien… l’honnêteté m’obligera à te le dire et on recommencera ensemble. Ce sera une raison de passer du temps ensemble. Et puis si ça le plait, on trouvera un autre endroit à décorer.

Je m’installe et le laisse me couper les cheveux. Je suis d’abord surpris puis je trouve ça normal venant de lui qu’il utilise un chant. Il n’y a pas de ciseaux ici, autre que pour le bois. Je ferme les yeux pendant qu’il chante, me laissant doucement bercer par sa voix. Je sens certainement mèche me glisser sur la peau, s’en presque inquiétant. Finalement il a terminé. Voyons voir ça tout de suite. Je referme les yeux et libère la magie. Un double de moi apparait à mes côtés. Je suis surprise de l’allure que tire ma copie et elle me regarde aussi surprise. C’est amusant de se regarder et de se dire que ce double c’est moi et pas moi en même temps.

La longue crinière de cheveux lisses a disparu et les pauvres victimes de ce massacre gisent au sol tel un champ de blé moissonné. Je commence à faire le tour de mon double mais celle-ci esquisse un geste semblable. Arrête de bouger, comment veux-tu que je me regarde de dos ? Je me rends compte de l’absurdité de la scène et me concentre pour immobiliser ma projection. Une fois dans son dos, je regarde avec satisfaction mes nouveaux cheveux courts. Ma copie les coiffe rapidement en une queue tenue par sa main et ça me plait. Je passe enfin doucement la mienne dans sur ma tête puis la secoue, me décoiffe et me recoiffe à la main. Je secoue la tête et sans les cheveux bouger plus librement. C’en est incroyablement agréable. J’ai l’impression que la moindre brise les fait voler. Et cette légèreté. Et cette fraicheur.

Je saute dans les bras de Valmys. Merci, c’est parfait. J’adore. Merci. Comment je pourrais te remercier ?

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Un fin sourire, amusé, passa sur les lèvres de Valmys, tandis que le double d'Aurore apparaissait. Il devait reconnaître qu'elle ne manquait pas de ressources, ni d'imagination. C'étaient là des qualités souvent dépréciées, malgré leur rareté et leur utilité. Peut-être était-ce trop humain, ou trop inutile, aux yeux de ceux qui ne les appréciaient pas. Croyaient-ils vraiment que les meilleures idées naissaient du savoir pur, sans imagination ?
Aurore était bien plus liée à la magie que ce que Valmys avait imaginé de prime abord. Elle avait si aisément intégré les sorts à sa réflexion ! Elle était fascinante. Elle était une raison pour Valmys d'être fier de sa partie humaine. Il observa avec tendresse son jeu avec le double. Lui-même était relativement fier de son travail. Habituellement, il coupait ses propres cheveux, et ce n'était pas si simple. Là... Les cheveux avaient un aspect tout à fait naturel, une courbe plutôt plaisante, et ils remplissaient la demande d'Aurore de moins la géner. Sans doute devait-elle se sentir au moins allégée, un peu plus libre de ses mouvements. Valmys s'attendait à ce qu'à leur prochaine rencontre, elle les lui demanda plus courts encore. Le confort des cheveux raccourcis était vite addictif. Moins de temps à l'entretien, davantage de sensation de fraîcheur... Un luxe, dans cette savane. Sentir le vent dans son cou et son dos lui ferait sans doute du bien. Du reste, elle s'habituerait à sa nouvelle beauté. Son amoureux était sans doute déjà habitué, à l'heure qu'il était, si son coeur battait pour elle. Du moins, c'était ce qu'imaginait Valmys.

Il pouffa de rire quand Aurore tourna autour d'Aurore, cherchant à voir ce que sa coupe donnait derrière elle. Elles étaient mignonnes, toutes les deux. Et au moins, Aurore était sûre d'avoir là une amie de qualité !
La jeune femme semblait satisfaite du résultat, au plus grand soulagement de son confrère. De la queue de cheval qu'elle fit faire à son double, Valmys conclut que cela devait être plus complexe avec les cheveux longs. Lorsqu'elle esquissa le geste de décoiffer ses cheveux pour les recoiffer, l'apprenti coiffeur eut un bref instant de stress. Il n'avait pas fait ce test-là, pour bien vérifier qu'il avait tout coupé convenablement. Par chance, le test était concluant. Il respirait à nouveau.

Heureusement, d'ailleurs, qu'il respira à ce moment-là. L'instant suivant, Aurore le prenait dans ses bras. Il cessa immédiatement de respirer, et de bouger, les muscles tendus, son coeur battant plus vite. Pirates. Danger.
Par chance, la voix d'Aurore l'aida à ramener à lui les autres pensées, celles qu'il voulait considérer en priorité: sa nouvelle amie, les émotions de cette dernière, la sécurité qui se trouvait là, au Domaine. Il parvint à ne pas paniquer, mais ne reprit néanmoins son souffle que lorsque la jeune humaine l'eut libéré. Il lui adressa alors un nouveau sourire, pour la rassurer. Un détail capta son attention. Il s'y accrocha.

"- Attends..."

Valmys se remit à chanter, et exécuta quelques mouvement de la main. Les cheveux coupés vinrent former un petit tas, comme soufflé par une brise bien ordonnée, qui vint s'installer dans un coin de la pièce. Depuis le mur, une vasque se forma, de pierre, encore non-sculptée. L'eau qu'Aurore avait déversée s'y déplaça, comme animée d'une vie qui lui était propre.
L'apprenti avait exécuté cela avec une concentration qui, normalement, ne lui était pas nécessaire. Le souci transparaissait à travers l'expression neutre qu'il s'était efforcé d'afficher. Ne pas penser aux pirates. Penser à plus important. Penser à Aurore. Lorsqu'il eut terminé, il se tourna à nouveau vers elle.

"- Voilà déjà qui est fait. Pour me remercier... Aie juste la bonté d'exister."

Il ne réalisa qu'après coup que c'était peut-être un peu trop, bien que sincère. Il était aisé d'interprêter cela autrement, de prêter à Valmys des intentions qu'il n'avait pas. Trop tard. Décidément, l'Enwr était son pire ennemi dès qu'il s'agissait de se sentir mieux. Géné, il comprit qu'il valait peut-être mieux prendre ses distances:

"- Es-tu fatiguée ?"

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Valmys se crispe à mon contact. Cela jure avec la légèreté dont il avait fait preuve en voyant mon manège avec mon double, qui d’ailleurs disparait lentement, devenant peu à peu transparent. Craint-il mon contact ? celui des femmes en particulier ? Les contacts physiques en général ? C’est tout à fait compréhensible et cela n’a rien d’extraordinaire, j’ai rencontré plusieurs personnes qui avait le même… problème à défaut d’un mot meilleur. Ce n’est pas un défaut, mais il est vrai que ça peut être problématique, comme dans la situation que je fais vivre à Valmys. Certaines personnes craignent de s’attacher trop fortement par le contact par exemple ou tout simplement pense trahir un proche par ce geste d’affection. Parfois, c’est un traumatisme bien plus profond que cache cette gêne.

Je relâche donc bien vite mon étreinte pour laisser mon nouvel ami respirer en paix. Il me sourit mais je sens encore de la gêne dans ce sourire. Je penche la tête sur le côté, comme j’ai vu le renard le faire quand je lui parlais, peut-être que ça m’aidera à mieux comprendre le but du chant de Valmys. Mais le résultat devient très rapidement visible. Il est juste en train de nettoyer mes cheveux et de créer… une cuvette ? Il a l’air préoccupé alors qu’il exerce ses arcanes.

Je répond par un sourire à son geste et à ses mots. Ne prend pas cette air inquiet. Tu n’es pas le premier à me le dire. Mais je vais devoir t’avouer que mon cœur est déjà pris. Je lui adresse un clin d’œil pour lui faire comprendre que j’ai bien compris ce qu’il me disais et sans arrière-pensée. Il s’appelle Seö, c’est un elfe magnifique. Je ne comprends pas notre relation, ce qui nous attire mais quand il est près de moi, même les pires catastrophes ne peuvent nous détruire. Tout parait simple, évident, et les soucis s’envolent. Il doit avoir rejoins les Aigles de la guilde d’Exploration. Je devrais être inquiète de le savoir en terre inconnue et sauvage mais je lui fais confiance et il m’a promis de revenir et il reviendra. Pendant ce temps, je l’attendrai. Pas ici bien sûr, ce n’est pas ce qu’il voudrait, que je cesse de vivre en l’attendant. Je ne suis pas spécialement fatiguée mais c’est qu’il se fait tard. Peut-être pourrons nous revoir demain ? Pour continuer à nous entrainer magiquement et échanger ce que nous connaissons. Veux-tu ?

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Valmys avait ouvert la bouche, prêt à protester après cette horrible et gênante méprise. Il tenait déjà assez à son lien envers cette apprentie si spéciale pour craindre sincèrement de le voir entaché d'une telle impression. Il savait très bien que Seö était son elfe, et ne cherchait ni la place de ce dernier, ni la libération du coeur d'Aurore. Par chance, Aurore intervint à temps, et son camarade Enwr put cesser de ressembler à un poisson sorti de son bocal. Ouf. Il lui offrit un faible sourire. Cela le soulageait, mais il avait eu juste assez peur pour ne pas vraiment pouvoir s'amuser de la situation.

Il ne put que l'écouter parler, avec une pointe de muette admiration. Il enviait sa capacité à ressentir de tels sentiments, sans ambages et sans barrières. Plus encore, la confiance qu'elle lui vouait, et qu'elle vouait à leur avenir, était fabuleuse, et rare. Valmys avait davantage vu les humains s'inquiéter à la moindre distance, et craindre le pire sitôt qu'ils perdaient leur amour de vue. Là-dessus, le "pire" différait selon le caractère des humains. Les plus possessifs feulaient à la moindre trace d'infidélité, les autres se rongeaient les sangs en pensant à la vie de l'être cher. Valmys pouvait les comprendre. Ils avaient déjà si peu de temps à passer ensemble ! Alors... Est-ce que cela voulait dire qu'Aurore n'était pas vraiment humaine ? Qu'elle avait été attirée par Seö parce qu'au fond, quelque chose en elle se rapprochait des elfes ? L'idée était attrayante, et aurait permis à Valmys de se sentir moins seul dans sa condition. Même si lui avait plutôt à craindre que sa vie se voie raccourcie, quand Aurore ne pouvait qu'espérer la voir durer davantage. Il y avait aussi cette hypothèse, plus crédible, selon laquelle Aurore avait "juste" un coeur un peu spécial, qui brillait plus fort que les autres. C'était celle-là que Valmys suivait.

Il accepta l'invitation d'Aurore, la convia à ne pas hésiter pour le faire mander, avant de la laisser à son intimité. Elle avait des cheveux tous neufs dont elle devait profiter. Lui, il avait un sanctuaire à cacher... Et beaucoup à penser.

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