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descriptionUne dernière danse [PV Kaalys] EmptyUne dernière danse [PV Kaalys]

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- Une dernière danse -

Ambarhuna, an 1760, détroit d'Ëoma

Une dernière danse [PV Kaalys] 88cb7510

Une brise, un simple courant d'air. Le léger souffle qui avait parcouru le monde à ses cotés, se tenait avec lui même dans la fin. Il n'avait besoin que de lui, ce léger courant d'air qui s'infiltrait dans ses vêtements et en agitait les robes en de petit rouleaux de tissus. Serpents, il aimait cette sensation. Il aimait le sentir à ses cotés. Son ami de toujours, son protégé, son protecteur, le vent.

Une brise, ni plus ni moins, agitait ses cheveux noués d'une seule natte, libres des décorations et tresses dont il a pu par le passé apprécié la personnalité qu'elles offraient. Une brise qui allégeait le poid de son masque de métal, collé à sa peau à la manière d'un visage. Le temps était venu, ils étaient parti et l'avaient laissé seul dans le détroit, les valeureux guerriers qui avaient voulu le suivre avaient entendu ses paroles et avaient rejoins le reste du convoi. Il n'était pas sûr, mais peut-être que, même si cela n'avait rien d'important vis à vis du nombre d'âmes qu'il protégeait par ce sacrifice, les blonds et soyeux cheveux qu'il avait aperçut, avant de détourner pour la dernière fois le regard de son peuple, appartenaient à son frère. Peut-être aura-t-il réussi à dire “pardon” avant de mourrir, mais tout était effacé par cette brise, ce vent, cette brise, l'accompagnait dans une toute dernière danse.

Il sifflait au fur et à mesure qu'il l'invoquait, s'engouffrant dans le détroit comme pour freiner la horde qui se dirigeait vers lui, pourtant il la survolait. Au fur et à mesure que la musique raisonnait, il serpentait entre les membres des possédés, sondant leur postures, leurs forces et leurs faiblesses. Innombrables, insensibles, monstrueux. Une force innarêtable qui dévorait corps et âme le monde d'Armanda. Il sentait déjà les esprits du vide tenter de pénétrer son esprit, se bousculant pour en prendre le contrôle. Mais son esprit était mort, il n'était pas accessible, il n'y avait pas d'âme à pervertir, trop bien dissimulée. Seulement une volonté forte, puissante, de protéger au péril de sa vie, les âmes innocentes qu'il a massacré jadis.
Il grimpa dans les aigus, il hurlait, criait la fin de cette vie misérable, de la libération de son âme cachée derrière son masque. Il chantait au jour de la rédemption, car c'était maintenant, et aujourd'huis que le masque tombait. Il acheva le chant de sa flûte dans les aigus, à présent, le vent tournoyait autour de lui et allégeait chacun de ses vêtements. Les possédés n'avaient plus qu'une centaine de mètres à franchir, ils essaieraient de le contourner pour passer, mais la force du vent couplé à ses rapides mouvements les en empêcheraient, ils n'étaient qu'animeaux, ils étaient prévisibles. Ils étaient des milliers, il était seul. Mais le but n'était pas de survivre, lentement, il détacha le masque de sa peau, et là ou il n'aurait dû être qu'un sans visage, il était redevenu Aeglos Evanealle, du moins en apparence. Il était libre, c'était la fin et il avait réussi.

Porté par le vent, il s'élança et dansa, parmis les lances et les épées, jusqu'à être battu par la force du vide. Jusqu'à s'écrouler dans son propre sang, mais avec le masque à la main, et le sourire aux lèvres.

descriptionUne dernière danse [PV Kaalys] EmptyRe: Une dernière danse [PV Kaalys]

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Est-ce ainsi que le monde s’éteint ? Pensa le Nacré en survolant la horde de bipèdes qui fuyaient les combats, marchant – courant parfois – vers l’océan. Humains, Elfes, Vampires et même Dragons … Tous contraint de fuir un ennemi bien trop puissant, trop nombreux. Combien étaient tombés déjà, en essayant de combattre, de gagner du temps?

Il me semble encore entendre leurs hurlements…

Face au chaos, Kaalys se sentait bien impuissant. Il avait arrosé de ses flammes des hordes entière de possédés. Ses crocs et ses griffes avaient taillées, déchiquetées et broyées bien des corps… Le sang avait maculé ses écailles blanchâtres… Mais cela n’avait pas suffit. Son âme à jamais souillée par le sang et la guerre, le jeune dragon avait été contrait de fuir, lui aussi. Il était encore bien jeune, bien petit. Une flèche bien placée pouvait le contraindre à rester au sol et, alors, il était si facile de le submerger sous des flots de corps sans âme…

Mais tandis que les peuples s’amassaient près de l’eau, Kaalys s’éloigna. Haut dans le ciel, ses prunelles dorées scrutaient la terre qui défilait sous lui. Mais que cherchait-il? Lui même l’ignorait. Un espoir, peut être? Et c’est là qu’il l’entendit : le vent. Non loin de là, il soufflait avec rage, ne répondant plus à la moindre logique … Comme plié par la volonté d’une âme. Se pourrait-il que quelqu’un soit resté en arrière pour … Gagner du temps?

Quelle âme était assez folle pour se livrer ainsi à un combat perdu d’avance ? À la mort? Quelqu’un de désespéré, sans doute… Mais le jeune dragon ne pouvait faire abstraction de cette découverte, il ne pouvait faire demi-tour sans aller voir ce qui se passait. Au loin, il reconnut le relief du détroit d’Ëoma, qu’il avait survolé plus tôt, dans l’autre sens. Et lorsque son ombre plana au-dessus de la vallée, l’effroi s’empara du jeune dragon. C’était une seule et unique personne qui pliait ainsi le vent à sa volonté, le lançant contre les Chimères en un acte désespéré. Au milieu de la marée de sans âme se dressait un unique homme, dansant avec le vent, faisant tomber nombre de possédés mais recevant autant de coups qui, rapidement, le pire à terre.

Non ! J’en ai assez de compter les morts !

Le sang du dragon se mit à bouillir dans ses veines tandis qu’il plongeait vers le sol. C’était dangereux, presque du suicide. Un seul coup dans ses ailes et Kaalys se retrouvait pris au piège … Mais il n’y avait pas de place dans son esprit pour la peur et un puissant rugissement fit lever la tête à l’armée possédé. Son pouvoir, libéré, fit prendre la fuite aux moins valeureuses des Chimères tandis que son feu traçait des défenses autour du corps ensanglanté du combattant. L’air était chargé par l’odeur du sang et des corps brûlés, mais Kaalys ne semblait pas s’en rendre compte. Avec fracas, il se posa aux côtés du corps inanimé et sa queue balaya les dernières chimères restantes près de lui, les envoyant se noyer dans les flammes.

Son esprit rencontra celui du bipède et, avec soulagement, le Nacré se rendit compte qu’il était encore en vie, mais celle-ci filait entre ses doigts. Il ne lui restait plus beaucoup de temps.

Tien bon, fils du vent !

Il ignorait qu’en le sauvant il allait contre le désir du guerrier, toutefois, mais il était trop tard. Debout sur ses pattes postérieures, Kaalys prit le corps entre ses pattes antérieures et, déployant grand ses ailes, prit son envol en soufflant des rangées entières de chimères. Bientôt, les flèches ne purent plus l’atteindre et le dragon fit cap vers l’océan.

Mais il se posa bien avant, dans une clairière encore intacte. Le Nacré y déposa le bipède, dont les blessures étaient grandes. Son coeur battait de moins en moins vite, son souffle s’amenuisait.

Il y a déjà eut tant de mort… Je refuse d’en voir un de plus aujourd’hui.

Penché au-dessus du corps, Kaalys l’observait, l’effroi saisissant de nouveau son corps. Mais n’était-ce pas une unique larme qui glissa le long de ses écailles et échoua sur le front du guerrier?

Spoiler :

descriptionUne dernière danse [PV Kaalys] EmptyRe: Une dernière danse [PV Kaalys]

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Le vent n'avait pas chassé les nuages, j'en distinguais toujours les moindres détails, les plus infimes formes que prenaient ces goutelettes d'eau en suspension. Leur frontière floue avec le ciel sombre qui pourtant me paraissait magnifique. Car perçant les nuages qui s'arquaient tout autour comme s'il était le centre de tout, l'astre prodigieux et sa divine lumière s'imposait sur le champs de bataille, faisant roussir la chair, briller le sang, mais pourtant de manière si douce. Je ne me souciais plus de mon bon usage de la vue maintenant, je fixais le soleil sans penser aux conséquences, je le laissais doucement m'aspirer, m'emmener loin d'ici. Il voulait m'arracher au sol mais pourtant j'hésitais encore, j'aimais le contact de l'herbe que je serrais dans ma paume, celui de la terre quand j'essayais d'y enfoncer les doigts, c'était comme si je m'accrochais à ce monde pour ne pas le quitter. Pourquoi faisais-je ça ? Parce qu'au fond je savais que la lumière m'emporterait et que je me retrouverais, peut-être, au dessus des nuages. J'essayais simplement d'emmener un souvenir. Le temps m'était compté , lees ombres déjà se resseraient autour de moi. Je distinguais mal la frontière entre le ciel, les nuages et l'ombre, seul le soleil contrastait, je ressentais à peine mon corps blessé et allongé, mais je voyais encore les corps s'agiter autour de moi, je pouvais encore contempler la course de leur lames vers mon torse, lente mais certaine, elles ne manqueront pas leur but, mais je n'y faisais pas attention. Seule ces dernières sensations, et la vue de ce paysage célèste que j'aurais peint mille fois si le temps ne m'avait pas fuit.

Peut-être était ce le moment de fermer les yeux et de se laisser emmener. On me l'avait chuchoté et l'idée ne me déplaisait pas, mais une dernière curiosité attisa mon vif regard. Emergeant des nuages, toujours mêlé à la trainée liquide qu'ils avaient laissé sur ses écailles, un magnifique dragon descendait des cieux.

Je me laissais porté par sa majesté, souriant à la venue de cette mythique créature. Comme il est beau, me disais-je, mais venait-il pour moi ? Il n'aurait pas du descendre si proche des ombres, moi elles me laisseraient m'envoler, mais lui peut-être pas, peut-être voudraient-elles le garder. Il se rapprocha de moi, de mon corps, je ne pouvais que serrer l'herbe plus fort, j'avais peur. Et si il se perdait ? Si il se laissait submergé ? Je n'avais pas prévus cela, je n'étais plus en état, j'avais déjà abandonné mon masque. Je ne fis rien de plus que de contempler ses flammes dorées chasser les ombres, consummer leurs corps. Je n'aurais pas dû douter, quelle puissance, quel spectacle si intense, et je repensais à moi, simple cadavre au millieu de tout cela, quelle chance de faire partie d'un si beau tableau.

La chaleur fit fondre mes dernières forces, le souffle me manquait. Mes yeux grand ouverts ne m'apportaient plus rien, j'étais maintenant aveugle et à mi-chemin vers une autre vie, un moment, un temps ou je pourrais peut-être porter un nom, pour peu qu'ici on se souvienne de moi peut-être. Je ne me rendis même pas compte que le dragon me pris dans ses pattes, pourtant je sentais si bien ses écailles contre mon torse et mon visage. Contre ma peau je les sentais se mouvoir, elles étaient chaudes, je devinais bien toutes les flammes qui serpentaient en dessous, cherchant à s'échapper dans la colère de l'animal. Je l'enlaçais, faisant maintenant partie de cet autre paysage célèste grâce à lui. Fusionnant et faisant corps avec cette divine créature, laissant dans notre sillage quelques larmes qui perlaient de mes yeux. Méritais-je une telle sépulture ?
Là haut dans le ciel, bercé par le vent, et par un dragon. Je crois que j'ai trouvé le bon moment pour fermer les yeux.


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Le corps de l'elfe fut déposé dans l'herbe, celle-ci n'était ni terreuse ni mâculée de sang, c'était de l'herbe sèche de clairière arrosée par le vent et le soleil, nourrie d'un air pur et légèrement salé par la proximité de la mer. Il n'y réagissait pas, était-il inconscient.. ou déjà parti ? Son souffle irrégulier indiquait qu'il n'avait pas succombé à ses blessures, mais son esprit fâné lui son abandon.

Pourtant une perle rare, une cristalline eau s'écoula sur sa peau. Une simple goutte, qui se fraya un chemin de son front à l'une de ses blessures, coulant le long de l'arrête de son nez, son menton pour s'enfoncer dans son col  blessé et s'y incruster. Se mêler au sang, et se répandre dans les veine. Enflammant son corps, restructurant ses muscles déchirés, liant à nouveau et pour toujours sa chair et son esprit.
Ses mains remuèrent.
Une entité s'était mêlée à lui, une acestrale puissance, quelque chose de si grand par le biais d'une si petite chose.
Son souffle s'intensifia, il haletait presque, il ressentait son nouvel environement, il ressentait le vent qui caressait ses joues, et il ressentait un regard unique peser sur lui.
Une blanche explosion de sensations vibra enfin dans son crâne et le feu vint délimiter les contours du corps de cette âme qui s'était déjà perdue dans l'audelà.

Elle se demanda : Qu'était-ce ? Cela était impossible mais pourtant la seule réponse qu'il obtint fut : la vie !

Et alors comme tout vivants, il ouvrit les yeux.

à nouveau, il contempla le ciel, plus clair, beaucoup moins obscur... Etait-il revenu sur terre ? Son âme était-elle prisonnière de la terre, de son sol ? Etait-il condamné à y contempler pourrir les cadavres de ceux qu'il avait tué ? Des questions qu'il aurait pu se poser, et que quelque part il se posait, dans un coin flou de son esprit, pour l'instant, la seule chose concrète qui lui arrivait, était la beauté de ce ciel, et l'intelligence de ce regard doré, brillant d'inquiétude, qui pesait sur lui. Ses doigts gouttèrent à l'humidité de l'herbe verte, le dragon était là, à ses cotés, veillant sur lui. Des écailles si pâles, fines, si jolies...

Avec peine, il souleva une main et la reposa vers le ciel, dans son champs de vision. De quelques mouvements de doigts, la douleur était palpable, mais il y avait quelque chose de plus. Une puissance ancestrale coulait dans ses veines, le dragon était là, en lui. Ce n'était pas un rêve. Un mélange de peur, de joie, de remords, de soulagement, de désespoir et d'honneur tourmentait son Coeur. Une larme se formait dans l'un de ses yeux. Sa voix était faible, et émue.

Enfant des cieux... quel présent m'as-tu fais ?”

descriptionUne dernière danse [PV Kaalys] EmptyRe: Une dernière danse [PV Kaalys]

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Avec une lenteur démesurée, la perle cristalline issue de l’oeil droit du dragon glissa le long de son museau - en épousant parfaitement le contour de ses écailles - pour finalement échouer sur le front du guerrier en un ‘poc’ sonore. Le temps semblait s’être figé à l’instant même où la larme avait rencontré la peau de l’Elfe, comme si le monde entier retenait son souffle. Une magie d’une puissance inouïe était à l’œuvre en ces lieux, dans cette simple perle salée et minuscule tandis que le jeune dragon, toujours penché sur le corps du guerrier, réchauffait son être par son souffle chaud. Les prunelles dorées reflétaient à la fois une infinie tristesse et un espoir fou de voir le combattant ouvrir les yeux.

Réveille-toi, Fils du Vent. Moi, Kaalys le Dragon de Nacre, je te le demande.

La perle salée traçait doucement son chemin sur la peau de l’Elfe, aidée par la gravité et la magie, comme détentrice d’une conscience propre. Elle vint pénétrer l’une des blessures cachées du guerrier, au niveau de sa poitrine, et Kaalys sentit alors distinctement sa magie se mêler au sang du bipède. Au rythme des pulsation anarchiques de son cœur, la larme traversa le corps presque sans vie, réparant ce dernier sur son passage. Chair tranchée, percée, brûlée. Os brisés, déboîtés et âme perdue. La larme arriva finalement en son coeur, sa dernière demeure, et alors il ouvrit les yeux.

L’intensité de ce regard fit presque tressaillir le dragon. C’était un océan bleuté qui se présentait à lui, comme deux saphirs d’une immense beauté. Au fond de ces prunelles, Kaalys devinait l’incompréhension et l’inquiétude. Être arraché ainsi de la mort était une expérience pour le moins difficile voir traumatisante. Mais le dragon ne lisait et ne sentait aucun traumatisme dans l’esprit encore fragile de l’elfe, seulement beaucoup de questions.

Sa voix, quant à elle, était à la fois faible et forte. L’émotion était parfaitement palpable. Le dragon – jusqu’alors penché au-dessus de l’Elfe – vint s’asseoir à ses côtés afin de ne plus lui cacher une grande partie du ciel. Son souffle chaud continuait de caresser le visage du Fils du Vent en un rythme régulier. Alors, doucement, Kaalys étendit son esprit vers celui du guerrier. Avec la douceur d’une plume, il y pénétra afin de pouvoir répondre à sa question. La voix du dragon était d’une douceur sans pareil mais porteuse d’une immense force. Grave et posée, elle appelait au calme et à la sérénité.

- Une une renaissance. Voici mon présent, Fils du Vent. Il y eu un instant de flottement où seul le bruit du vent sur la verte prairie vint troubler le silence des lieux. Même les animaux semblaient s’être tus face à une situation si exceptionnelle. Le monde entier continuait à retenir son souffle. Aeglos comprenait-il toute la portée du don que le dragon venait de lui faire ? Je suis Kaalys. Et toi, quel est ton nom ?

descriptionUne dernière danse [PV Kaalys] EmptyRe: Une dernière danse [PV Kaalys]

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Une paix bienheureuse avait envahit son corps. Sa main tentait toujours de s'accrocher au ciel, comme s'il ne réalisait pas tout à fait ce qui venait de lui arriver. Le vent se levait, ce qui décrocha un sourire au nouvel éveillé, et la larme qui s'était formée dans son oeil, c'était comme s'il l'acceuillait à la manière d'un viel ami revenus d'un long voyage. Un pélerinage dans un autre monde, un autre univers... incroyablement vide.

Son corps était en paix, mais pas son esprit. Qui fonctionnait si lentement, craignant la réponse du dragon , il préférait se concentrer sur la réalité de l'air de la prairie qui caressait à présent sa paume. En ressentant les mouvements du dragon, il eu envie de fermer les yeux, de savourer le souffle chaud sur son visage, il était si agréable... Pas moins que son esprit, qui vint finalement à lui. Il était si doux, mais si grand. Il ne le réalisa pas de suite, s'abandonnant tout entier à cette grande enveloppe spirituelle qui le caressait. Sa main vint, sans qu'il ne réalise trop ce qu'il faisait, quel contact il avait avec le mythique animal, descendre pour effleurer ses écailles et ses cornes. Il les longea, les caressa, se faisant une idée de la beauté de la bête alors qu'il fixait toujours le ciel, méditant sur cette si pénétrante réponse...

"Une renaissance... pour moi ? "

Qui était-il, lui ? Il ne le savait pas, il aurait pu pourtant, si on l'avait laissé ou il était, il aurait pu répondre à cette question. Ce “moi” qu'il avait prononcé, il n'avait aucun sens. Il était un spectre, il n'était rien, pourtant on venait de lui offrir l'équivalent d'un tout, une vie entière. Ce n'était pas possible. Il ne devrait pas être en vie. Non, pas possible...Par rapport à ce qu'il avait vécu.

Le fait qu'on lui pose la question, qu'on lui demande, qu'on lui force à l'affronter et à se le demander, qui était-il. N'était-ce pas là la première chose à laquelle il devait répondre maintenant, après avoir reçu cette renaissance ? Ce moment ultime de sa vie, si imprévu, survenant après sa propre mort, cette rencontre si exceptionelle. Cette sensation d'être bridé par ce paysage si grand, ou ils étaient perdus au millieu de nulle part, et pourtant de n'accorder de l'importance qu'à ce qui se tramait en lui, d'ignorer sa petite place dans ce monde pour en prendre une tellement plus importante. Et si tout cela n'appartenait pas à celui qu'il avait été précédemment ? Et s'il y avait un nouveau lui ? Et si ce moment incarnait un nouveau départ ?

Il se releva et demeura assied, contemplant le paysage sans pourtant oser porter l'oeil sur le dragon, sa main quitta ses écailles pour retourner à la terre.

“Fils du vent, c'est un joli nom.”

Fit-il, avant de laisser planner un long silence. Conscient qu'il ne devait pas laisser s'éteindre leur contact sur de telles paroles, de devoir fournir quelque chose de plus au dragon. De tenter de lui même, se donner de nouveaux repères. Ceux de l'homme au masque étaient toujours encrés en lui. Et ils lui disaient que lui qui avait osé vouloir la rédemption, avait désiré tomber pour permettre à d'autres de grimper, au lieu d'être oublié, il avait reçut le cadeau qui l'immortaliserait à jamais, il avait reçut la chance que des milliers d'autres auraient du recevoir à sa place. Certains peut-être qu'il avait condamné lui même.

“On ne m'appelle pas, je suis une coquille, je suis vide. Tu as donné une renaissance à quelqu'un qui n'existe pas, Kaalys.”

Il porta la main à sa poitrine, vérifiant que toute trace de ses blessures avaient disparues pour sentir en lui battre un coeur nourrit d'une magie dont la puissance dépassait l'entendement. Une autre larme vint à ses yeux, il ne comprenait pas. Il n'arrivait pas à comprendre. Pourtant il resta stoïque devant le malheur qui envahissait son coeur.

Il ne pouvait même pas rendre son cadeau au dragon, cela serait le pire crime qu'il puisse commettre. Il s'était perdus, quelque part, il avait échoué.

“Je me sens perdus, j'aimerais que le vent m'emporte.”

Fit-il, un peu misérablement, sa voix émue se perdant, elle, dans le vent.

descriptionUne dernière danse [PV Kaalys] EmptyRe: Une dernière danse [PV Kaalys]

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Kaalys lui même ne semblait pas se rendre compte du cadeau qu’il venait de faire au guerrier. Il savait lui avoir sauvé la vie mais il occultait totalement le pouvoir de la magie qui coulait désormais dans les veines de son protégé. Cette larme de dragon ne revêtait pas, aux yeux du grand Nacré, l’importance que le Fils du Vent lui donnait. Pour une fois, le saurien était plus terre à terre que le bipède.

Et ce dernier vint doucement effleurer les écailles délicieusement chaudes du dragon, qui se laissa faire sans un mot. Lui aussi avait été grandement affecté par tant de combats, par ces litres de sang versés et ressentait le besoin d’accueillir un peu de douceur, celle que le Fils du Vent lui accordait en caressant sa cuirasse écailleuse ainsi que ses cornes. Kaalys se surprit même à fermer les yeux et rechercher le contact de cette main en y logeant son museau. La dernière personne à l’avoir caressé de la sorte était Dawan et, à cette pensée, le coeur du jeune dragon se serra.

Et cette main quitta ses écailles bien trop tôt, aux yeux du dragon, qui se redressa tandis que le guerrier faisait de même. Assit, le regard perdu dans la contemplation du paysage, Kaalys n’osa pas le déranger. Le Fils du Vent avait besoin de temps, cela le dragon le comprenait parfaitement. Et il était un dragon patient, aussi garda t-il simplement un œil attentif sur son protégé.

- C’est vrai, approuva doucement Kaalys. Fils du Vent, prononça t-il d’une façon bien pensive… Soit, l’ancien Lié acceptait cette réponse, cette identité. Il devinait que sous le masque se cachait un être perdu, déboussolé. Un être qui avait besoin de temps pour, peut être, retrouver son chemin. La curiosité du dragon était grande mais ce dernier se retint de poser plus de questions. Il en aurait le temps, tôt ou tard, alors pourquoi se presser?

Et Kaalys eut raison. Quelques instants plus tard, il reçu une réponse. Celle-ci le laissa toutefois avec davantage de questions. Et avec une envie grandissante de venir en aide à cet Elfe sans visage. Alors, le dragon se mit à se mouvoir et se plaça face au Fils du Vent de tel sorte que ce dernier soit obligé de le regarder dans les yeux, de regarder au fond de ses prunelles dorées.

- Tu n’es plus celui que tu étais mais tu n’es pas encore celui que tu seras. Tu es perdu aujourd’hui mais cet état n’est pas gravé dans le marbre, commença doucement le jeune dragon. Je suis comme toi. J’ai perdu mon Lien et même si je n’en suis pas mort, j’ai perdu une grande partie de celui que j’étais, il me faut trouver ma voie désormais, comme toi. Je suis jeune et certainement pas aussi sage que mais aînés, mais peut être pourrions nous nous entraider? Suggéra Kaalys. Pour l’heure, nous devrions rejoindre ce qui reste des trois peuples. Inutile de se projeter dans les siècles à venir. Commençons un pas après l’autre. Qu’en dis tu, Fils du Vent?

descriptionUne dernière danse [PV Kaalys] EmptyRe: Une dernière danse [PV Kaalys]

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Mais il se sentait trop lourd à présent. Toute l'euphorie qu'il avait pu ressentir, la sensation de légèreté en sentant les milles lames le transpercer, les serres du dragons se refermer autour de lui, l'emmener, loin, vers un lieu de repos qu'il aurait pu mériter, au moins peut être... en partie. Non, maintenant il se sentait lourd, bien trop lourd, il s'enfonçait dans l'herbe et dans le sol, la terre se refermerait autour de lui, et il en demeurerait prisonnier à jamais. Tant mieux, peut être qu'il préférerait ce sort là, après tout. Sa tête chutait et il aurait tôt fait de s'écrouler si le puissant d'or ne s'était pas emparé de son regard. Ne le pénétra pas complètement, avant de lentement s'enrouler autour de lui, avec douceur, le ramener à la légèreté. Elle était si magnifique, cette pupille fentée, si fine, l'iris dorée et si belle cette puissance incarnée, et cette chose avait coulé au fond de lui pour  transformer son coeur, y avait-il un espoir d'être devenu quelqu'un de meilleur ?

Pourtant, le dragon ne lui renvoyait qu'une partie de lui même, dans son regard se réflétait le visage de l'elfe, maintenant dénudé de toutes écorchures. Le regard était doux, apaisant, mais il y avait quelque chose de vide à l'intérieur, un manque, une douleur ? Non, une identité masquée, falsifiée, gâchée. Il comprenaitce qu'il voulait dire, il comprenait sa souffrance. L'espace d'un instant, le reflet de l'un dans le visage de l'autre révéla à chacun la blessure de l'autre, l'espace d'un instant, chacun se contempla lui même dans un miroir.

“Tu es beau, Kaalys dragon de nâcre.”


Réalisa l'elfe, lorsque son regard osa contempler en détail les écailles du reptile majestueux. Un sourire effleura ses lèvres, il ne s'était pas réellement rendu compte de la beauté de ce moment, et de son importance pour lui, mais pour le monde aussi. Dans un silence, il osa, avec plus d'hésitations que précédemment, passer le doigt sur l'une des écailles blanches. Aussi douce que tranchante, il en longea d'autre, passant autour de l'orbite de son crâne pour venir poser sa paume à coté de son oeil d'or. Sentir toute l'énergie qui bouillonait à l'intérieur de ce corps, la puissance qu'abritait ce corps, mais surtout, ce contact avec cet esprit cassé, cet esprit qui ressemblait tant au sien, effleurait-t-il son propre masque du doigt ? Ou quelque chose de plus profond, la couche inférieure. Se permettait-il ce contact avec un dragon parce qu'au fond, il n'était que son reflet dans la glace. Et alors, ce cadeau, cette renaissance, ce serait une chose... necessaire. Aeglos ferait-il confiance au destin ?

Il se releva, tant bien que mal, encore troublé par ce qu'il venait de vivre, ces jambe manquaient de force. Le dragon lui offra tout l'appuit dont il avait besoin pour qu'il puisse revenir à la contemplation des plaines verdoyantes de leur foyer, envahit par ces créatures étranges, bientôt, il n'en resterait qu'une terre maudite. Pourtant, le vent soufflait encore, avec force, ses cheveux détachés de toutes nattes ou artifices en étaient ballotés.

Pour l'heure, il fallait aider ce monde en péril, le vent le portait, la perle du dragon l'animait, l'évidence ne devait pas être un poids, mais des ailes. Il n'avait pas accomplit son rôle dans cette vie, il avait encore quelque chose à faire, quoi que ce fusse, il avait le devoir de tout mettre en oeuvre, d'utiliser toute la force qu'on lui confierait, à lui, le déchu, pour emprunter la voie de la rédemption.

“D'une manière ou d'une autre, je rendrais au monde ce qu'il m'a donné. J'en fais le serment.”

Et il fit le premier pas, suivant le courant ascendant du vent, vers l'océan, vers l'espoir des trois peuples, vers l'avenir qui ne se trouvait pas ici.

“Alors... trouvons notre voie, avançons vers l'avenir, ensemble.”


Son regard s'en retourna au dragon, un sourire ornait ses lèvres.

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