“Il suffit d'envisager un seul instant la possibilité de sa disparition pour retrouver immédiatement le sens de la dignité humaine.”Yves Boucher
30 mai 1762
Notre défiance envers L'Épervier Écarlate était légitime et nos soupçons ont été confirmés. Le pirate répondant au nom Will "Ame" Kidd, dès que nous l’aurons capturé , se verra retirer sa lettre de marque de la Couronne pour cause de trahison. Les preuves quant à sa culpabilité vis-à-vis de diverses attaques de vaisseaux de la couronne Kohan ne sont plus à trouver. Dès lors que j’eus appris la nouvelle, j’ordonnai au capitaine Newtown et à L’écume de Neptune de se lancer avec moi, Kaithiel Fitzaald amiral de la flotte Sélénienne, à la poursuite de l'Épervier Écarlate.
2 juin 1762
Les informations que nous avions reçues étaient correctes, L'Épervier Rouge, tel était le nouveau nom du navire de ces gredins, était parti dès l’aurore. Aujourd’hui à la pointe nord de l’archipel l’Hermione va poursuivre sa route vers l’est. Les conditions climatiques sont favorables à déployer toutes les voiles ce qui nous permettra de rattraper prochainement ce gabier de poulaine qu’est Will.
4 juin 1762
Le doute n’est plus permis, L'Épervier Rouge se dirige droit vers l’une des villes appartenant à l'Alliance des Cités Libres. Le capitaine de ce navire, cette langoustine des plaines, aurait-elle un accord avec l’un des notables de ces cités? Nous tâcherons de le découvrir lorsque nous l’interrogeons. Par ailleurs, nous avons espoir que nous pourrons prochainement couper le sillon de maudit pirate. Nous devons faire vite, les eaux commencent à sérieusement s’agiter.
6 juin 1762
Malgré une mer quelques peu chaotiques, j’ai décidé de poursuivre l’opération de neutralisation de L’Épervier Rouge. Comme prévu, nous avons rattrapé la frégate pirate néanmoins le temps commença à se déchaîner et les lourds nuages lâchèrent leurs larmes. Malheureusement pour nous, un éclair foudroya le mât d'artimon de L’Ecume de Neptune nous obligeant à la retraite pour appuyer le capitaine Newtown. La colère de la mer faillit avoir raison du navire allié et plusieurs hommes de celui-ci tombèrent dans des flots déchaînés. Cette erreur d’appréciation de ma part vis-à-vis des conditions climatiques auraient-pus nous coûter cher. L’Epervier Rouge est parvenue à s’enfuir.
8 juin 1762
Après avoir escorté L’Ecume de Neptune à bon port, je décidai de lancer de nouveau l’Hermione à la poursuite de ces pirates. Même si nous avons peu de chance de pouvoir les rattraper.
9 juin 1762
Alors que nous poursuivons de notre mission, la levée de la boucaille matinale a permis à la vigie de repérer un ce qu’il semblait être une carcasse de bateau. En approchant de ce dit objet, nous nous sommes rendus compte que la zone était dangereuse à cause de récifs. En nous approchant nous nous sommes rendus du compte que le navire avait souffert des affres de l’océan agité. Une bonne partie des flibustiers étaient encore en vie. Sous bonnes surveillances, nous les avons mis aux fers. Selon leurs dires, ils auraient tenter de rejoindre une lagune plus loin pour s’y cacher mais avec la mauvaise visibilité, il avait finit leur route ici. Certains de leurs partenaires étaient mort pendant la tempête tandis que d’autres avaient tenté de rejoindre la rive alors qu’ils ne savaient guère nager. Néanmoins, Will "Ame" Kidd ainsi que trois de ses hommes savaient suffisamment se débattre dans l’eau pour pouvoir rejoindre le rivage. Après une courte réflexion, je me décidai de me lancer avec neufs de mes hommes à la poursuites de ces fieffés gredins. Si, à la tombée de la nuit nous ne sommes pas de retour, mon second a pour ordre de ramener l’Hermione et sa “cargaison” à Sélénia la Magnifique.
C’est avec neuf de ses compères que l’Amiral Fitzaald avait embarqué dans une chaloupe pour rejoindre la terre ferme. Les rayons du soleil qui tapaient le sable lui donnait une étincelle qui s'amenuisenait à mesure des coups de rames des marins. L’eau se frottait doucement la coque de la frêle embarcation qui avançait à vitesse régulière vers le continent. Le silence dominait. Au loin se dessinait une lisière de forêt touffue et verdoyante. Celle ci était prise au piège entre le sable et les immenses falaise du plateau qui recouvrait pratiquement entièrement Calastin. La brise marine soufflait légèrement et faisaient virevolter les longs cheveux de Kaithiel bien qu’ils eurent été attachés.
Dès que l’avancée par la voie maritime ne puis plus se faire, le petit équipages descendit de l’embarcation. Chacun, les pieds dans l’eau, aidaient à pousser celle-ci vers la terre ferme. Kate se questionna sur ce qu’elle allait faire des rames. Fallait-il les laisser dans la chaloupe ou bien aller les cacher dans un tailli à l’orée de la forêt? Après tout, même si les pirates parvenaient à se jouer d’eux, il ne pourrait pas aller bien loin avec l’Hermione qui mouillait plus loin. Pour cette raison, elle se décida finalement à laisser les rames dans l’embarcation. Puis en cas de problème, s’il devait y avoir fuite, il n’y aurait pas le soucis d’aller les chercher. Quoique cette idée fut quelques peu idiotes, puisque si un prédateur venaient à les poursuivre ils n’auraient certainement pas le temps d’embarquer finit-elle par songer.
L’équipe suivait ce qu’il restait des traces de pas dans le sable qui se dirigeait vers la forêt. Il ne fallut que peu de temps pour que la montée se fasse plus raide. Kate gardait sa main sur le sabre à sa ceinture prête à le retirer de son fourreau à la moindre tracasserie. Les pirates qui avaient très certainement brisé la virginité de ces lieux avaient laissé quelques traces de leurs passages. Sans la moindre parole le groupe s’enfonçait petit à petit dans la forêt. Le sol plutôt meuble à cause de la proximité de la mer se fit remplacer par un terrain de plus en plus pentu assez contraignant pour la marche. Le soleil parvenait par endroit à traverser l’épaisse couche de feuillage offrant dans certains lieux un drôle de spectacle. Tout autours du groupe, la nature semblait respirait et Kate se sentait presque intruse.
Un étrange sentiment de culpabilité germea en son être. Elle avait la sensation d’être à la fois si proche et pourtant si loin de ce milieu. Comme si c’était là l’eden où elle était née et qu’elle en fut chassé pour une sordide raison. Elle avait tout bonnement l’impression de profaner cette endroit. Tout autours d’eux les bruits de la nature les encerclaient, pourtant dès qu’ils se déplaçaient de petits bruits indiquant un déplacement d’animaux prouvaient que ces derniers fuyaient face aux humains. L’équipe continuait à avancer quand soudain, un bruit sourd se fit entendre et fit sortir l’amiral de ses pensées.
Kaithiel se retourna vivement et sortit son sabre, pour voir qu’Aldebran c'était juste pris les pieds dans une racine… Elle jeta un regard noir à ceux qui se moquaient tandis qu’elle se dirigea promptement la main pour l’aider à se relever et lui murmura:
- Apprenez à marcher cela pourrait être intéressant.
- Désolé madame...
L’équipe continua quand de nouveau, du bruit se fit entendre.
- Si c’est encore vous qui ne savez pas...
- Non non ce n’est pas lui répondit un autre marin en pointant du doigt la zone d’où provenait le bruit.
Chacun leur tour, ils tirèrent délicatement leurs épées. Elle fit signe à trois de ses hommes de prendre par la droite et à trois autre de prendre par la gauche tandis qu’elle allait prendre en ligne droite. Les sons venaient de plus bas. Kate rangea son sabre, certainement comptait elle sauter sur ce qui semblait être ces maudits pirates puisqu’elle comptait bien livrer le flibustier en chef vivant. Toutefois à peine commença t-elle à s’approcher qu’une nuée de corbeau l’a surpris entraînant un chute sur son fessier. Elle se releva et remarqua environ deux mètres en dessous d’elle un corps gisant par terre, le crâne écrasé sur le sol. Au vu des traces trouvées lors de la descente, sûrement avait-il couru pour finir par glisser. Une petite partie de son corps semblait déjà avoir été mangée par les volatiles. Néanmoins le sang qui n’était pas sec indiquait qu’il avait chuté il y a peu. En espérant qu’il soit mort sur le coup pensa t-elle. Il était probable qu’il est défié les ordres du tyran qui lui servait de capitaine et que celui avait menacé de le tuer. Ainsi, il avait certainement tenter de fuir… D’une certaine manière, il a eu de la chance puisque Kidd était réputé pour ses méthodes de tortures, sa violence et sa capacité à ne rien laisser lui barrer le chemin…
Toutefois, l’investigation coupa court lorsqu’elle remarqua qu’il manquait trois de ces hommes: Aldebran, Richi et Wulgrin... donc la division qui devait passer par la gauche. Le groupe tenta de prendre le chemin que les trois disparus auraient dû prendre mais ils ne trouvèrent personne. A plusieurs reprises, chacun tenta de les appeler mais là encore, ce fut un échec.
- Aldebran est encore tombé et il a entraîné les deux autres dans sa chute ricanait Ursain.
Kate lui jettait un regard aussi glacial que le vent de Nyn-Tiamat.
- Vous avez mangé le bouffon du roi ce matin? répliqua t-elle sèchement.
- Peut être sont-ils perdus. Si c’est le cas ils se seront certainement dirigé vers la plage tentait Mirion
- Nous devrions nous séparer pour faciliter les recherches enchaînait Alfred.
- Hors de question! Je vous rappelle que nous sommes à la poursuite de personnes dangereuses, sanguinaires et un peu fanatique sur les bords. Nous restons groupés; me suis-je bien faite comprendre? Et Ne faites pas acte de culot Alfred termina l’amiral d’une voix posée mais ferme qui ne trahissait point l’inquiétude qu’elle ressentait.
A cause de son mauvais jugement elle avait déjà perdu sept hommes en mer et même s’ils n’étaient certes pas sur son navire, ils étaient sous son commandement. Il était impensable pour elle d’alourdir le bilan! Il fallait retrouver ces gaillards. Elle décida de prendre la tête de la marche et de retourner vers la plage pour voir si comme l’avait suggéré Mirion, les trois marins n’étaient pas retourner sur la plage. Les membres de l’expédition entamèrent la descente et avançaient vers la mer. Kate en tête du groupe ne pouvait s'empêcher d’imaginer le pire. Et s’il était tombé dans un guet apens…. Elle ne se le pardonnerait… Et elle ferait bouffer à ces face de Judas la terre et si elle devait remettre William vivant, rien ne supposer qu’elle le remette en parfaite santé et en un seul morceau. Son esprit commençait à s’échauffer. Avançant d’un pas rapide, elle arriva rapidement sur la plage suivit de près par trois de ses hommes quand tout à coup ils remarquèrent...
Dernière édition par Kaithiel Fitzaald le Jeu 23 Nov 2017 - 20:04, édité 1 fois