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description[Flash-Back] Justice Drac(g)onienne [Pv Aïasil] Empty[Flash-Back] Justice Drac(g)onienne [Pv Aïasil]

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“Il suffit d'envisager un seul instant la possibilité de sa disparition pour retrouver immédiatement le sens de la dignité humaine.”Yves Boucher

30 mai 1762

Notre défiance envers L'Épervier Écarlate  était légitime et nos soupçons ont été confirmés. Le pirate répondant au nom Will "Ame" Kidd, dès que nous l’aurons capturé , se verra retirer sa lettre de marque de la Couronne pour cause de trahison. Les preuves quant à sa culpabilité vis-à-vis de diverses attaques de vaisseaux de la couronne Kohan ne sont plus à trouver. Dès lors que j’eus appris la nouvelle, j’ordonnai au capitaine Newtown et à L’écume de Neptune de se lancer avec moi, Kaithiel Fitzaald amiral de la flotte Sélénienne, à la poursuite de l'Épervier Écarlate.


2 juin 1762

Les informations que nous avions reçues étaient correctes, L'Épervier Rouge, tel était le nouveau nom du navire de ces gredins, était parti dès l’aurore. Aujourd’hui à la pointe nord de l’archipel l’Hermione va poursuivre sa route vers l’est. Les conditions climatiques sont favorables à déployer toutes les voiles ce qui nous permettra de rattraper prochainement ce gabier de poulaine qu’est Will.

4 juin 1762

Le doute n’est plus permis, L'Épervier Rouge se dirige droit vers l’une des villes appartenant à l'Alliance des Cités Libres. Le capitaine de ce navire, cette langoustine des plaines, aurait-elle un accord avec l’un des notables de ces cités? Nous tâcherons de le découvrir lorsque nous l’interrogeons. Par ailleurs, nous avons espoir que nous pourrons prochainement couper le sillon de maudit pirate. Nous devons faire vite, les eaux commencent à sérieusement s’agiter.    

6 juin 1762

Malgré une mer quelques peu chaotiques, j’ai décidé de poursuivre l’opération de neutralisation de L’Épervier Rouge. Comme prévu, nous avons rattrapé la frégate pirate néanmoins le temps commença à se déchaîner et les lourds nuages lâchèrent leurs larmes. Malheureusement pour nous, un éclair foudroya le mât d'artimon de L’Ecume de Neptune nous obligeant à la retraite pour appuyer le capitaine Newtown. La colère de la mer faillit avoir raison du navire allié et plusieurs hommes de celui-ci tombèrent dans des flots déchaînés. Cette erreur d’appréciation de ma part vis-à-vis des conditions climatiques auraient-pus nous coûter cher. L’Epervier Rouge est parvenue à s’enfuir.

8 juin 1762

Après avoir escorté L’Ecume de Neptune à bon port, je décidai de lancer de nouveau l’Hermione à la poursuite de ces pirates. Même si nous avons peu de chance de pouvoir les rattraper.



9 juin 1762

Alors que nous poursuivons de notre mission, la levée de la boucaille matinale a permis à la vigie de repérer un ce qu’il semblait être une carcasse de bateau. En approchant de ce dit objet, nous nous sommes rendus compte que la zone était dangereuse à cause de récifs. En nous approchant nous nous sommes rendus du compte que le navire avait souffert des affres de l’océan agité. Une bonne partie des flibustiers étaient encore en vie. Sous bonnes surveillances, nous les avons mis aux fers. Selon leurs dires, ils auraient tenter de rejoindre une lagune plus loin pour s’y cacher mais avec la mauvaise visibilité, il avait finit leur route ici. Certains de leurs partenaires étaient mort pendant la tempête tandis que d’autres avaient tenté de rejoindre la rive alors qu’ils ne savaient guère nager. Néanmoins, Will "Ame" Kidd ainsi que trois de ses hommes savaient suffisamment se débattre dans l’eau pour pouvoir rejoindre le rivage. Après une courte réflexion, je me décidai de me lancer avec neufs de mes hommes à la poursuites de ces fieffés gredins. Si, à la tombée de la nuit nous ne sommes pas de retour, mon second a pour ordre de ramener l’Hermione et sa “cargaison” à Sélénia la Magnifique.



C’est avec neuf de ses compères que l’Amiral Fitzaald avait embarqué dans une chaloupe pour rejoindre la terre ferme. Les rayons du soleil qui tapaient le sable lui donnait une étincelle qui s'amenuisenait à mesure des coups de rames des marins. L’eau se frottait doucement la coque de la frêle embarcation qui avançait à vitesse régulière vers le continent. Le silence dominait. Au loin se dessinait une lisière de forêt touffue et verdoyante. Celle ci était prise au piège entre le sable et les immenses falaise du plateau qui recouvrait pratiquement entièrement Calastin. La brise marine soufflait légèrement et faisaient virevolter les longs cheveux de Kaithiel bien qu’ils eurent été attachés.

Dès que l’avancée par la voie maritime ne puis plus se faire, le petit équipages descendit de l’embarcation. Chacun, les pieds dans l’eau, aidaient à pousser celle-ci vers la terre ferme. Kate se questionna sur ce qu’elle allait faire des rames. Fallait-il les laisser dans la chaloupe ou bien aller les cacher dans un tailli à l’orée de la forêt? Après tout, même si les pirates parvenaient à se jouer d’eux, il ne pourrait pas aller bien loin avec l’Hermione qui mouillait plus loin. Pour cette raison, elle se décida finalement à laisser les rames dans l’embarcation. Puis en cas de problème, s’il devait y avoir fuite, il n’y aurait pas le soucis d’aller les chercher. Quoique cette idée fut quelques peu idiotes, puisque si un prédateur venaient à les poursuivre ils n’auraient certainement pas le temps d’embarquer finit-elle par songer.



[Flash-Back] Justice Drac(g)onienne [Pv Aïasil] KGt1ZZY



L’équipe suivait ce qu’il restait des traces de pas dans le sable qui se dirigeait vers la forêt. Il ne fallut que peu de temps pour que la montée se fasse plus raide. Kate gardait sa main sur le sabre à sa ceinture prête à le retirer de son fourreau à la moindre tracasserie. Les pirates qui avaient très certainement brisé la virginité de ces lieux avaient laissé quelques traces de leurs passages. Sans la moindre parole le groupe s’enfonçait petit à petit dans la forêt. Le sol plutôt meuble à cause de la proximité de la mer se fit remplacer par un terrain de plus en plus pentu assez contraignant pour la marche. Le soleil parvenait par endroit à traverser l’épaisse couche de feuillage offrant dans certains lieux un drôle de spectacle. Tout autours du groupe, la nature semblait respirait et Kate se sentait presque intruse.

Un étrange sentiment de culpabilité germea en son être. Elle avait la sensation d’être à la fois si proche et pourtant si loin de ce milieu. Comme si c’était là l’eden où elle était née et qu’elle en fut chassé pour une sordide raison. Elle avait tout bonnement l’impression de profaner cette endroit. Tout autours d’eux les bruits de la nature les encerclaient, pourtant  dès qu’ils se déplaçaient de petits bruits indiquant un déplacement d’animaux prouvaient que ces derniers fuyaient face aux humains. L’équipe continuait à avancer quand soudain, un bruit sourd se fit entendre et fit sortir l’amiral de ses pensées.

Kaithiel se retourna vivement et sortit son sabre, pour voir qu’Aldebran c'était juste pris les pieds dans une racine… Elle jeta un regard noir à ceux qui se moquaient tandis qu’elle se dirigea promptement la main pour l’aider à se relever et lui murmura:

- Apprenez à marcher cela pourrait être intéressant.

- Désolé madame...

L’équipe continua quand de nouveau, du bruit se fit entendre.

- Si c’est encore vous qui ne savez pas...

- Non non ce n’est pas lui répondit un autre marin en pointant du doigt la zone d’où provenait le bruit.

Chacun leur tour, ils tirèrent délicatement leurs épées. Elle fit signe à trois de ses hommes de prendre par la droite et à trois autre de prendre par la gauche tandis qu’elle allait prendre en ligne droite. Les sons venaient de plus bas. Kate rangea son sabre, certainement comptait elle sauter sur ce qui semblait être ces maudits pirates puisqu’elle comptait bien livrer le flibustier en chef vivant. Toutefois à peine commença t-elle à s’approcher qu’une nuée de corbeau l’a surpris entraînant un chute sur son fessier.  Elle se releva et remarqua environ deux mètres en dessous d’elle un corps gisant par terre, le crâne écrasé sur le sol. Au vu des traces trouvées lors de la descente, sûrement avait-il couru pour finir par glisser. Une petite partie de son corps semblait déjà avoir été mangée par les volatiles. Néanmoins le sang qui n’était pas sec indiquait qu’il avait chuté il y a peu. En espérant qu’il soit mort sur le coup pensa t-elle. Il était probable qu’il est défié les ordres du tyran qui lui servait de capitaine et que celui avait menacé de le tuer. Ainsi, il avait certainement tenter de fuir… D’une certaine manière, il a eu de la chance puisque Kidd était réputé pour ses méthodes de tortures, sa violence et sa capacité à ne rien laisser lui barrer le chemin…  

Toutefois, l’investigation coupa court lorsqu’elle remarqua qu’il manquait trois de ces hommes: Aldebran, Richi et Wulgrin... donc la division qui devait passer par la gauche. Le groupe tenta de prendre le chemin que les trois disparus auraient dû prendre mais ils ne trouvèrent personne. A plusieurs reprises, chacun tenta de les appeler mais là encore, ce fut un échec.  


- Aldebran est encore tombé et il a entraîné les deux autres dans sa chute ricanait Ursain.

Kate lui jettait un regard aussi glacial que le vent de Nyn-Tiamat.

- Vous avez mangé le bouffon du roi ce matin? répliqua t-elle sèchement.

- Peut être sont-ils  perdus. Si c’est le cas ils se seront certainement dirigé vers la plage tentait Mirion

- Nous devrions nous séparer pour faciliter les recherches enchaînait Alfred.

- Hors de question! Je vous rappelle que nous sommes à la poursuite de personnes dangereuses, sanguinaires et un peu fanatique sur les bords. Nous restons groupés; me suis-je bien faite comprendre?  Et Ne faites pas acte de culot Alfred termina l’amiral d’une voix posée mais ferme qui ne trahissait point l’inquiétude qu’elle ressentait.

A cause de son mauvais jugement elle avait déjà perdu sept hommes en mer et même s’ils n’étaient certes pas sur son navire, ils étaient sous son commandement. Il était impensable pour elle d’alourdir le bilan! Il fallait retrouver ces gaillards. Elle décida de prendre la tête de la marche et de retourner vers la plage pour voir si comme l’avait suggéré Mirion, les trois marins n’étaient pas retourner sur la plage. Les membres de l’expédition entamèrent la descente et avançaient vers la mer. Kate en tête du groupe ne pouvait s'empêcher d’imaginer le pire. Et s’il était tombé dans un guet apens…. Elle ne se le pardonnerait… Et elle ferait bouffer à ces face de Judas la terre et si elle devait remettre William vivant, rien ne supposer qu’elle le remette en parfaite santé et en un seul morceau. Son esprit commençait à s’échauffer. Avançant d’un pas rapide, elle arriva rapidement sur la plage suivit de près par trois de ses hommes quand tout à coup ils remarquèrent...

Dernière édition par Kaithiel Fitzaald le Jeu 23 Nov 2017 - 20:04, édité 1 fois

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Elle n'avait aucune idée d'à qui appartenait les cadavres sanguinolants. D'une part parce qu'éventrés, découpés et à moitié dévorés, ils n'étaient pas même reconnaissables, d'autre part parce que couvert de sang ou non, elle ne saurait reconnaître ces bipèdes là, et enfin, aussi parce qu'elle s'en fichait totalement. Si vraiment elle devait faire un effort pour répondre à cette question, elle dirait qu'ils lui appartenaient à elle. Après tout c'était eux qui s'étaient aventurés sur son territoire, eux qui se sont mit à beugler comme des pauvres ivrognes et idiots de bipèdes. Ce jour là, Aïasil n'avait pas spécialement faim, elle aurait peut-être pu les tolérer, peut-être, mais la question ne s'était pas même posée puisqu'ils s'étaient mit à se battre et à crier, un en était même mort sans qu'elle n'ai eu intervenir, elle n'eu qu'à s'occuper des autres et ce fut rarement aussi facile. Elle en prit les meilleurs morceaux, les muscles tendres des membres notamment, le reste, ça serait pour les rapaces. Ils avaient remarqué qu'elle faisait souvent des restes alors ils la suivaient dans son sinistre sillage, et de temps à autre s'il manquait de gibier elle arrivait à gober un de ces imprudents en plein vol. Une bien étrange symbiose...

Les yeux d'argent de la dragonne d'obsidienne contemplaient avec ennui la scène macabre, une banale prise de chasse pour elle, mais sans traque, ni satisfaction de mériter son repas. Au début, elle avait parfois eu quelques remords à tuer des êtres avec qui autrefois elle aurait pu avoir un contact amical, elle ne l'avait pas fait souvent mais maintenant, quand elle lisait l'esprit de ses victimes, leur hypocrisie, leur avidité, et surtout leur stupidité, elle avait le sentiment de les delivrer de leur condition méprisable. Peut-être que Mort même dans son inexistence, avait su quoi faire de ces âmes perdues, et que le cycle leur permettrait de devenir quelque chose de moins arrogant et de plus pur. Avec le temps, elle se mit rapidement à apprécier sa place dans la chaîne alimentaire, délaissant le remord et la honte pour le plaisir et la fierté, plaçant au centre de sa vie les sensations de la traque.
C'était sur cette pensée que ses griffes piétinèrent le crâne d'un des pirates lorsqu'elle s'éloigna des carcasses pour rejoindre le littoral. Cela, et la réflexion que ces sensations étaient bien absentes aujourd'hui. Etrangement, comme pour faire écho à sa déception, elle perçut de manière assez soudaine d'autres individus, proches de l'océan. Ils devaient venir de la mer, comme ceux qu'elle venait de dévorer, sans doutes des autres humains parti à la recherche de leur maintenant défunts camarades. Peut-être que si elle allait à leur rencontre, ils auraient les yeux plus ouverts, et qu'ils coureraient plus vite, qu'elle en tirerait plus que précédemment. Ceci dit pour la course le terrain n'était pas à son avantage, en effet, la pente qui rejoignait la plage lui ferait perdre son équilibre et la végétation trop épaisse la gênerait autant dans son approche furtive que dans une poursuite. Evidemment, elle n'aurait pas temporairement du moins, établit sa domination sur cette partie de la forêt si elle ne savait pas comment palier à ce problème. La dragonne au corps noir, fin et élégant, au long cou et aux écailles, cornes et griffes aussi pointues qu'assérées, perdit progressivement toute cette substance. Les veinules argentées de ses ailes se mouvèrent comme des serpents, ses écailles semblèrent se décoler les unes des autres, comme si la peau de la dragonne s'hérissait, Son corps s'allongea et pris une teinte bleue pâle avant que ses contours ne s'évanouissent en une sorte de liquide en suspension, comme si la dragonne était maintenant constituée d'une eau pâle, fine et transparente, légèrement turquoise sous les rayons du soleil.

Ses griffes quittèrent le sol, et elle se laissa planer à quelques mètres du sol, son abdomen bombé comme pour se donner un air intimidant ou spectaculaire. Elle prit un moment pour apprécier ce nouvel état en laissant s'étendre un grand voile spectral, articulé comme d'immenses serres prêtes à se refermer sur une malheureuse proie, mais merveilleusement fluide. Elle prenait plaisir à étendre ainsi ses ailes dans toutes leurs splendeurs sans être gênée de leur longueur et les arbres aux alentours : la fine membrane translucide traversait à présent l'écorce comme si elle n'existait pas, mais c'était plutôt la consistance de la dragonne qui était irréelle. Puis, sans prévenir elle les replia brusquement sur elle même, s'enroulant dans le voile liquide en un long serpent indistinct, elle plongea au raz du sol et disparus dans la végétation épaisse sans même provoquer un subtil courant d'air dans les feuilles des fougères, pleine direction vers les âmes détectées. Elle longeait le sol avec vitesse comme si elle rampait, mais n'avait pourtant aucun contact avec la terre. Elle sentait les humains beaucoup plus proches, pourtant si elle ne se trompait pas, ils n'avançaient plus au Coeur de la forêt, avaient-ils perdu espoir de retrouver leurs congénères ? Ou alors l'avaient-ils senti ? Elle en doutait même si un bon usage de la magie pourrait le permettre, et de toutes manières, ils ne pourraient pas fuir par la mer avant qu'elle ne les ai rejoins. Là encore, la traque était facile, mais leur nombre était suffisamment conséquent pour que le jeu en vaille  la chandelle, cela allait être amusant. La chasse, la vraie, avait enfin commencé.



[Flash-Back] Justice Drac(g)onienne [Pv Aïasil] Dragon11

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Alberdan prenait soin de contourner la zone de danger comme l'avait indiqué l'amiral. Le bougre était peut-être un solide gaillard, mais il était bien plus habitué à la liberté de l'immense océan plutôt qu'à la terre cloitrée de végétation envahissante. Des fougères qui proliféraient si haut parfois qu'il était obligé de s'y tailler un chemin pour avancer si son pied ne se prenait pas dans une racine. Des fougères sauvages, hautes, et épaisses, au point que la zone identifiée comme dangereuse était aussi indéfinie que mystérieuse, était-ce une embuscade ? La stratégie de l'amiral ne lui plaisait pas, car leur mouvement dans la broussaille étaient clairement identifiables, il serait facile de déjouer leur tentative d'encerclement. Pourtant, aucun bruit ne vint lui indiquer qu'il était en danger. Lui et ses deux compagnons semblaient particulièrement anxieux. La sueur coulait le long de sa nuque quand une multitude de croassement se fit entendre, et un nuage de volatile s'éleva en dehors de la broussaille. Il pointa son sabre bien en direction de là d'ou ils venaient, suspectant peut-être un piège, un glyphe, quelque chose, se doutant que les autres groupes convergeraient également pour voir ce qu'il se passait. Il voulu inviter ses coéquipiers à faire de même, mais, lorsqu'il se retourna vers eux, il se trouva seul au milieu de toute cette broussaille.

Sans dire un mot, il les chercha partout mais en vain, avant de rediriger, dévoré par l'angoisse, son regard vers le centre de la zone. Il passa une main dans les feuilles dentelées pour essayer d'y voir quelque chose, quand une sensation glacée attira son attention à ses pieds. Il eu d'abord l'impression qu'il avait mit les pieds dans un courant d'eau turquoise mais en s'accroupissant pour essayer d'y voir plus clair, il sembla que l'eau traversait ses bottes, il y passa la main et n'y effleura aucune surface. Cela ressemblait maintenant d'avantage à de la brume qu'à un liquide. Paniqué devant l'inconnu, il se releva manquant de tomber une nouvelle fois, et voulu s'enfuir et courrir loins de ce piège, il cria mais aucun son ne se fit entendre, un couteau sous la gorge l'en empêcha.

Une lame gelée dont la gelure contagieuse envahissait ses veines et sa chair dès l'instant ou elle lui était passée au travers, jusqu'à ce qu'il entende un sifflement insupportable dans son crâne. Il n'eu que le temps de confronter son regard terrorisé à une pupille d'argent reptilienne, flottant dans la brume qui l'entourait, avant de sombrer dans l'inconscience l'esprit à jamais marqué par le regard brûlant de la dragonne. Il s'évanouit en se fondant dans le spectre sans même laisser un corps derrière lui.

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Et elle en avait déjà eu trois. Trois petits humains étouffés entre ses ses griffes. Evidemment, ils étaient encore en vie, submergés par son âme et par son esprit à peine capable de se débattre. Ils ne pouvaient pas, lui résister.
Emportant ses trois proies avec elle, elle aurait pu penser à se retirer avec son butin et se satisfaire de sa capture, mais quelque chose piqua son attention : Les humains s'étaient rassemblés autour du corps de l'un des premiers arrivants, l'avaient encerclés l'épée tendues prêt à riposter à la moindre attaque, ils étaient mieux équipés, silencieux et organisés là ou ceux de tout à l'heure se battaient entre eux avec des coutelas abîmés beuglant l'esprit paniqué. Ce n'était pas les mêmes individus, ils étaient des proies beaucoup plus intéressantes pour la grande chasseuse. Plus difficiles à capturer, plus amusantes à traquer et sans doutes beaucoup plus agréable à dévorer. L'excitation de la chasse affluait enfin, et avec elle, la vraie faim. Le vrai challenge lui semblait évident maintenant : n'en laisser repartir aucun, tous les capturer, tous se les approprier. Pas question de s'arrêter avec seulement trois prises !

Comme prévus, le petit groupe remarqua bien vite sa baisse d'effectif et se mit à la recherche des disparus, sournoise, elle leur tournait autour sans se faire repérer, plongeant dans le sol pour éviter d'être aperçue mais s'attentionnant au moindre de leurs déplacements, mais ne profitant pas encore de son avantage pour attaquer car, curieuse, elle avait envie d'en apprendre plus sur ces personnages. D'une oreille attentive, elle finit par identifier la chef de la petite meute, qui n'était pas assez stupide pour les laisser s'éparpiller. Aïasil lui en était reconnaissante, cela aurait sans doutes rendu cette partie de chasse aussi ennuyante que la précédente. Cette femme était d'ailleurs intriguante, autoritaire et forte... Et si Aïasil lui donnait un sursis ? Et si elle jouait un peu avec elle ? Et si elle la rencontrait ? Confrontait son esprit au sien ? La simple chasse à l'homme prenait soudainement une toute autre tournure, la dragonne savait qu'à la toute fin, il ne resterait plus qu'elles.

Elle patienta encore quelques minutes, le temps que le groupe se décide d'agir, et les laissa rejoindre la plage, pas totalement cependant. La lisière de la forêt était très marquée, les arbres immenses et la végétation envahissante s'arrêtaient brusquement sur la longue bande de sable et la barque par lesquels la petite escouade était arrivée, un parfait décor pour l'aboutissement d'une chasse. Elle n'en laissa passer que quatre, dont sa cible principale. La capitaine ne put que s'avancer, constater l'absence de ses hommes, et se retourner aux hurlements de terreur, ou de douleurs, des braves qui avaient trainé la patte dans la forêt.

La dragonne en jubilait presque

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“Les événements qui touchent à la légende promettent l’imprévisible, diffèrent le destin.” André Malraux


A peine sortit de la forêt Kate et ses compagnons furent éblouis par les lueurs du soleil. Le bruit des flots qui venaient s’abattre sur la plage dominait la scène qui s’étendait devant les quatre personnages. Le paysage se dressait telle une scène que l’amiral avait pu lire dans des ouvrages de fantaisies. La petite embarcation de l’équipage n’avait pas bougé et trôner au milieu de la plage de sable fin. Néanmoins l’eau semblait être quelque peu montée, certainement à cause du phénomène des marées. Plusieurs fois par jour en effet, les eaux semblaient tantôt se retirer, tantôt elles esquisser une montée.

Un cri perçant, certainement celui d’une mouette, dévia brièvement l’intervention de la capitaine. Toutefois, cela ne l’empêcha guère de rapidement porter de nouveau attention à l’eau cristalline du lagon dans lequel ses hommes et elle se trouvait. Elle qui se sentait oppressée dans la forêt respirait à grande bouffée les vents marins qui dessinaient le sable chauffé par la douce chaleur du soleil. Il n’y avait pas à dire, elle était bien plus à l’aise près de l’eau que sur le sol terrestre. Cependant il ne fallut que peu de temps pour que ce bref répit ne soit brisé.

L’atmosphère idyllique vola littéralement en miette lorsque des cris de douleurs vinrent percer les tympans du groupe. Sur les septs marins, il n’en restait désormais plus que quatre: Mirion, Edaniel et Marie-Maxime manquaient à l’appel. En l’instant de secondes, la capitaine de l’Hermione se mit à courir. Ses bottes s’enfoncèrent dans le sable ce qui la ralentissait sa progression jusqu’à ce qu’elle rejoigne un sol plus ferme où là, elle pouvait prendre appui plus aisément.

Ses hommes suivaient le pas. La capitaine en tête courrait à en perdre haleine sans prêter réelle attention à ce qu’il se passait autours d’elle. Pour une inspiration, deux expirations sortaient. Il ne fallut que peu de temps pour qu’une vive douleur étrenne l’amiral sur la partie gauche de son abdomen. Ses yeux palpitaient tandis que son crâne commençait à lui faire mal. Puis vint la chute. Une outrageuse racine et un pied un peu trop baladeur. Fortuitement, plus de peur que de mal, la capitaine glissa sur quelques mètres avant de se relever aussitôt, une partie de sa main gauche était râpée. Un léger filet de sang coulait. Si une sensation désagréable lui parcourait la cheville, cela ne semblait être guère plus inquiétant.

L’amiral avait le souffle court, la rage au coeur et le cerveau bouillonnant. Ses hommes  rattrapèrent son retard. Les cris des marins disparus semblaient désormais bien lointain. La forêt avait retrouvé sa quiétude. Ses compagnons voulurent s’enquérir sur la santé de la dame de fer mais cette dernière les envoya poliment paître ailleurs. Ce n’était aucunement le moment de s’inquiéter pour elle mais pour les trois autres. Qui sait sur quoi ils étaient tombés?


- On se remet en route la troupe, dit-elle d’un ton strict, on a non seulement des pirates à retrouver mais aussi cinq marins et un gabier de poulaine!

Les rayons du soleil continuaient à percer le dense feuillage des cimes. Le groupe qui ne comptait maintenant plus que de quatre individus poursuivait sa route, de manière assez désordonnée. Il s’était tout d’abord rendu de nouveau près de la lisière de fôret avant de suivre les traces laissées lors de la première perçée. Néanmoins, l’esprit de la capitaine de l’Hermione était ailleurs. Elle se mordait les lèvres… Comment ses hommes avaient-ils pu disparaître sous son nez.

Le petit groupe avança pendant quelques instants, parfois l’un d’entre eux s’arrêtait pour appeler ses camarades. La troupe continua ainsi pendant quelques minutes avant que l’un de ses subalternes ne prenne la parole:


- Capitaine, il y a problème… enfin je pense…

- Vous pensez, c’est bien Lothai , elle du tac au tac avec froideur. Si vous avez quelque chose d’important à dire dites-le nom d’une langoustine des prairies au lieu de toujours chercher à habiller vos propos.

Lothai était de ce genre de marin qui venait des lointaines campagnes et qui par un coup du hasard avait survécu aux assauts de vampires. S’il était un fier homme, bâti par les difficiles conditions qu’il avait connu, son éducation manquait. Pis encore, de nature timide, il n’était pas rare de l’entendre bafouiller voir ne pas comprendre ce qu’il narrait. Toutefois, il avait rapidement su se faire remarquer par son exemplaire assiduité, son méticuleux travail ainsi que son esprit de franche camaraderie même si la dame de fer soupçonnait certaines de tirer avantage de sa naïveté. Dès lors qu’elle avait choisi de le laisser embarquer sur l’Hermione, elle avait commençait à lui donner diverses leçons à un rythme plus ou moins régulier de deux fois par semaine. Elle le savait, ce jeune homme bien qu’encore bourgeon était fait de la graine des meilleurs et son potentiel demandait juste à être exploité.

- Euh… bah il y a un problème avec semences….

- Les semences… quelles semences? on est pas dans un champ là répliqua Mirion

- Taisez-vous Mirion! Pouvez-vous être plus clair marin Lothai?

D’un geste de la main, il désigna les traces que l’équipage avait laissé par terre. Karant le troisième marin s’exclama:

- Les traces mais bien sûr! S’ils avaient quitté le chemin que nous avons emprunté  nous aurions vu un détour.

L’amiral Fitzaald se rendit compte de son erreur trop tard. Comment n’avait-elle pas su songer à une chose aussi simpliste que cela! D’autant qu’elle avait une certaine expérience de pisteuse. Ces premiers grands faits d’armes, elle les avait connus pendant le schisme entre les deux empires Kohan, lorsqu’elle avait rejoint la Rébellion. Les assaults éclairent qu’elle avait mené sur les lignes de ravitaillement ennemies avaient fait sa réputation. Quelle époque chaotique se fût… et dire que si elle n’avait pas eu cette blessure, les choses auraient pu en être autrement… Elle s'avança vers le marin arriéré et donna une bonne tape dans le dos, signe de  franche camaraderie:

- Bon boulot marin Lothai. Vous aurez le droit à une double rasade ce lorsque nous sortirons de cet infâme bourbier.

Un léger sourire traversa la mine de Kate avant que celui-ci ne disparaisse aussi vite qu’il était venu. Elle oubliait presque parfois qu’elle n’était pas seule et qu’elle pouvait compter sur ces marins en cas de coup dur. Elle souffla un bon coup. Après tout, c’était un pour tous et tous pour un. La galère des uns était la galère des autres. C’était peut-être là l’un des rares avantages de l’armée.

Toutefois, il ne fallut que peu de temps pour que l’annonce de cette nouvelle glace le sang de la dame de fer et la fasse frissonner. Le petit groupe poursuivait son avancée sur leurs traces et pourtant le chemin semblait ne faire qu’un.  Aucun indice de changement de direction. Cela tracassait Kate… et pas qu’un peu! Le fait que trois gaillards possédant une bonne carrure puisse disparaître en un battement de cil... Elle jetait des coups d’oeil furtif en direction des hautes cimes...  Jusqu’ici, les observations faites de l'île de Calastin ne faisaient nullement mention de créatures atypiques capables de se mouvoir dans les arbres tels des primates. Et le rapprochement du lieu où se trouvait le cadavre ne se fit guère rassurant. Les trois badauds qui avaient disparu non loin de là n’avaient également laissé aucune trace… Et les arbres ne semblaient pas particulièrement montrer le passage d’un quelconque animal qui serait passé par là…

Vint ensuite une autre idée… la forêt était-elle vivante? Une entité la contrôlait-elle? Ou transformait-elle les gens en arbre? Non cela semblait également peu probable à moins de dépenser une énergie colossale en magie et cela, les marins l’auraient ressenti… enfin, elle l'espérait. Après tout, que connaissaient-ils vraiment de ce monde? Peut-être que l’ordre établit était totalement différent de celui que l’amiral avait connu sur le continent. Le manque crucial d’information sur ces nouvelles terres ne permettez ni à Kate de confirmer ou d’infirmer une thèse ce qui était pour le moins frustrant… et terriblement exaltant: ne pas savoir où l’on allait.

Une nouvelle fois après avoir chassé les corbeaux, Kate remonta sur ce qui semblait être les traces du défunt… Et là encore quelque chose n’allait pas. Le groupe avait perdu les traces des pirates lors de la première percée en forêt… Ou du moins en grande partie… Et là de nouveau des traces toute fraîche. Elle s’interrogea sur le fait que pendant quelques mètres, toute piste avait disparu et quelque temps après, elle en retrouvait… et qui correspondait à une chute… Le pauvre pirate avait-il trébuché sur terre ou ailleurs…

L’amiral s’approchait du corps… Une nauséabonde odeur de sang émanait de ce dernier. Cependant, la capitaine de l’Hermione, habituée à ce genre de scène, ne connut aucun haut-le-coeur. Le cadavre avait trop était entamé par les animaux pour en tirer quoi que ce soit. Mais peut-être que le flibustier n’avait pas fui son capitaine comme elle l’avait pensé au départ… Si Kidd avait capturé ses hommes, il les aurait utilisé à coup sûr pour obtenir de quoi fuir en paix, or ce n’était pas le cas. Certainement y avait-il autre chose qui trainait dans ces bois… voire plusieurs… Toutefois, comme depuis le début de cette sordide affaire, certaines choses la laissaient pantoise… Le groupe avait été déjà suffisamment divisé alors pourquoi rester dans l’ombre… Pour le plaisir de voir des gens de courir, parce qu’ils sont en supériorité numérique ou bien était-ce autre chose encore?

A moins que cette chose, ou ces, ne puisse voler… Toutefois, il faudrait être terriblement habile pour manoeuvrer aux milieux d’un bois aussi dense. Surtout lorsque l’on porte des hommes assez fort. Rien n’allait pour rassurer la capitaine qui était parvenue jusqu’ici, et tant bien que mal, à conserver son calme ce qui n’était pas forcément le cas de ces marins… Mais que fallait-il faire? Entreprendre une folie? Il était hors de question pour Kaithiel de laisser son équipage se faire décimer sous les yeux. Elle ordonna le repli sur la plage.

Une fois sur les lieux et après un contentieux, elle parvint à imposer sa volonté à savoir que les trois derniers hommes sous sa responsabilité restent près de l’embarcation. Dès que le crépuscule débuterait, si elle n’était pas de retour, ils retourneraient au navire. Et ce n’était chose discutable. Un ordre était un ordre!

La capitaine se dirigea de nouveau vers la forêt en narrant qu’elle reviendrait prochainement du moins, elle l’espérait... la main proche de sa rapière.

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Le cri de sa dernière victime disparu aussi vite que survenu, les pauvres hommes étaient maintenant réduits à l'état de spectres, incapables d'interagir avec le réel, prisonnier de ses serres et de son âme, personne ne pouvait les entendre crier... Elle les avait punit, maintenant, et personne ne pourrait les lui arracher.

Pourtant, la chef des humains accouru aussitôt dans sa direction, quelle folle. C'était ainsi que chassaient les humains ? En se jettant sur leurs cibles quand même ils ne le les voyaient pas ? C'était pitoyable et stupide, il ne fallait à la dragonne qu'attendre bien sagement toutes griffes sorties qu'elle vienne se jetter dans ses pattes. Elle aurait du le faire, la punir de ce pas de ne pas comprendre ce qu'il se passait. Pourtant elle se retint.

Au fond ce serait décevant et trop facile, Aïasil préféra se retirer et observer, comment réagirait-elle, cette fois ? Quand elle réalisera qu'elle perdait petit à petit ses hommes sans n'avoir aucune trace pour les retrouver ? Etait-ce de désespoir qu'elle préférait s'écrouler lamentablement sur le sol ? La dragonne, transparente mais pas invisible, se contentait de rôder autour du petit groupe. Elle sentait la peur survenir dans leur coeur. Elle les entendait battre plus vite. Ils retournèrent sur leurs pas, peut-être dans l'espoir de trouver plus de réponses.  Mais non, rien, elle ne laissait pas de traces, elle était la prédatrice parfaite, elle en arrivait à jouer avec ses proies comme le faisaient les chats. Donnant un petit coup de patte, de temps à autre, mais là encore, subtil, juste asser pour faire crisser le bout de sa griffe dans leurs esprits. S'y insinuer petit à petit, pénétrer un peu plus profond à chaque fois... et là faire naître le mépris, le chaos, la discorde, la peur. L'inconnu.

A l'un elle chuchottait de se méfier de la forêt, des arbres, que s'enfoncer plus profondémment diminuait petit à petit ses chances de survie. A un autre, elle le mettait en garde contre sa supérieure, qui les menaient peut-être droit dans un piège, si ça se trouve, peut-être que c'était elle qui avait organisé tout ça ? Au dernier encore, elle expliqua comment elle allait lui arracher les organes du corps, comment il allait finir, entre ses griffes. Ils faisaient pâle figure et pourtant, ils tenaient bon, ils restaient soudés, ils ne paniquaient pas mais rebroussèrent bientôt chemin, trop terrifiés ils demandèrent à partir. Mais la dernière n'abandonnait pas, elle voulait retrouver ses petits amis. Et elle s'en retourna toute seule, en plein millieu de la forêt...

C'était elle, la fameuse capitaine de l'escouade, celle qui donnait des ordes, qui avait cette aura de leader. Elle se retrouvait maintenant seule dans sa forêt. Seule, complétement à sa merci, en son pouvoir. Elle était sienne maintenant, elle ne le savait pas encore il faudrait juste le lui apprendre, mais comment ? Et qu'en ferait-elle ? Devait-elle la tuer maintenant ? Ou jouer avec ? La rencontrer ? S'y confronter ? Lui laisser une chance ? Doucement elle commença à faire sentir sa présence, comme si elle pesait sur son esprit. Elle se faisait la plus douce possible, quelque chose qu'elle avait finalement appris à faire au fil du temps, et ainsi éviter d'agresser mentalement son interlocuteur. Mais toujours étrangère, douce, lente, mais toujours pesante. Comme un pic de glace qui venait très lentement percer l'arrière de son crâne. Et elle se mêla, finalement, à elle.

“Tu es courageuse humaine...”


Combien de temps cela faisait-il depuis qu'elle avait eu un contact avec un humain ? Aïasil, âme brisée, incarnation de la solitude et de la désolation, elle avait tellement de chose à dire, tellement d'envies vis à vis de cette femme. Elle avait tellement envie de comprendre, d'être déçue et finalement, de tuer. Elle se demandait donc...

Que fais tu là ? Lorsque je peux te découper d'un simple claquement de griffe, aparaissant dans ton dos. Pourquoi ne fuis tu pas ? Tu n'as pas réalisé à qui tu avais affaire ? Dois-je te le montrer ? Serais-je assez claire comme ça ?

“Te retrouver seule au millieu de ma forêt, ignorant l'ombre de peur qui fait voile sur ton coeur. Tu aurais du repartir avec les autres, tu aurais pu rester en vie.”

Pourtant tu sais que ça te dépasse, tu sais que tu ne peux rien faire. Que tu t'avances vers ta perte. Que tu es déjà condamnée. Donc, pourquoi ?

“Explique moi... Je ne saisis pas vraiment ce qui te pousse à chercher tes petits compagnons, est-ce que c'est l'amour ? Tu les aimes ?”

La dragonne plannait autour d'elle sous sa forme spectrale, imperspectible, sa voix, son esprit était lui bien présent. Dévorant déjà le sien, l'entraînant dans une infinie confusion...

Sort d'Aïasil :

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"L'essentiel, c'est la contingence. Je veux dire que, par définition, l'existence n'est pas la nécessité. Exister, c'est être là, simplement; les existants apparaissent, se laissent rencontrer, mais on ne peut jamais les déduire." Jean-Paul Sartre

Tandis que la capitaine revenait sur ses pas, une nouvelle fois, après tout jamais deux sans trois, elle commençait petit à petit à ressentir un étrange émoi bien loin de ce qu’elle avait ressenti depuis qu’elle avait débarqué en ces lieux. Les sens en alerte, elle jetait brièvement des coups de regards sur les cotés ou bien derrière elle. Continuant à s’enfoncer dans la forêt elle n’avait à vrai dire pas véritable une méthode en tête pour retrouver ses camarades. Autant dire qu’elle s’était plutôt même jetée dans un océan déchainé, seule…

Avait-elle vraiment fait le bon choix en se laissant aller à sa sensibilité première? Laisser ses hommes derrière elle? Après tout qu’est ce qui indiquait que cela n’allait pas être eux les prochains… après tout ils n'étaient que trois sur la plage… La question assez saugrenue que se posait la dame de fer était de savoir si la chose qui leur courrait après était une fétichiste du chiffre trois… Mais cette théorie bancale pouvait très bien tomber aisément si plusieurs créatures il y avait. Car oui au final, Kate ne savait absolument pas à quoi elle avait à faire et surtout, plus les secondes s’écoulaient et plus des idées folles traversées son esprit.

Puis une légère douleur vint frapper le crâne de l’amiral. Comme si on lui plantait une aiguille dans la nuque, pourtant il n’y avait rien. De la magie? Elle ne le savait pas. Quoiqu’il en était, celle-ci se fit petit à petit si intense que l’amiral en perdit littéralement le nord ne sachant plus vraiment où elle se trouvait ni ce qu’elle faisait. L’amiral passait ses mains sur son cou en vain. Malgré la chaleur ambiante, elle sentait une immense sensation de froid s’éprendre d’elle avant qu’une voix ne vienne violemment la sortir de cette étrange transe, l’obligeant à sortir sa rapière et faire un tour sur elle même. Tour durant lequel elle faillit chuter…

Courageuse, courageuse…. du courage à l’effronterie et puis à la folie  il n’y a qu’un pas… ou deux dans le cas présent… Cette méthode de communication lui était familière, bien trop familière… Non pas qu’elle avait souvent été jetée dans ce mécanisme de transmission de pensée mais plutôt que c’était quelque chose de difficile à oublier… toutefois, et si elle ne se trompait pas,  le seigneur des cieux du coin ne semblait guère être enclin à apprécier la présences d’humains en ces lieux.

Dès lors qu’elle comprit cela, l’amiral rengaina son arme tout en tentant de se mouvoir pour trouver l’origine de cette voix. Puis une présence se fit ressentir juste derrière elle. La dame de fer tressaillit et se tourna aussitôt, observant un amas de fumée se matérialiser. Elle mit son genou gauche à terre, retira son chapeau avant d’aller placer son bras gauche sur son genou droit pour faire somme toute une révérence à peu près convenable. De la sueur perlait du front de l’amiral qui comprenait bien que son corps subissait le contrecoup de la frayeur. Toutefois dans son altier maintien, elle parvint à canaliser les tremblement de ses membres et put ainsi reprendre un peu le contrôle d’elle-même.

Elle écouta attentivement les paroles de ce qui n’était pas un mais une seigneur ou saigneuse avec un peu de malchance… Et le moins que l’on puisse dire c’était que Kaithiel n’était pas loin de se laisser aller à l’effronterie tant ses émois était difficile à contrôler. Après tout, elle ne savait pas ce que l'hurluberlue de dragonne avait fait à ses camarade et la fin de réponse de celle-ci n’avait pas rassuré la capitaine bien au contraire. L’amiral releva la tête pour jauger avec ses yeux la créature. Qu’avait-elle fait aux marins? telle fut la question qui trottait dans la tête de l’amiral.

De la peur de Kate naquit une rage qu’elle devait maitriser pour éviter de commettre un impair regrettable. Néanmoins les yeux, qui étaient la porte vers l’âme, azur de la dame de fer était soumis à son passager tempérament. Ces derniers chercher à suivre le mouvement de la noiraude et inconsistante fumée sans toutefois à parvenir à discerner la nature exacte de la chose. Doucement mais certainement, elle décida de se relever. La dragonne la questionna avec une question si naïve que l’amiral aurait en temps normal esquisser une large sourire toutefois, la situation se prêtait mal à ce genre de pratique. L’amiral décida de placer son regard sur un point fixe pour pouvoir l’observer un tant soit peu au lieu de chercher à la fixer en tournant sur elle-même. D’un ton mêlant anxiété et rigidité elle commença à parler:


- Seigneur des cieux, il ne s’agit aucunement d’une question d’amour mais d’honneur. L’un de mes rôles premier est de m’assurer que le plus de monde rentre à quai sains et saufs. Ses hommes sont sous ma responsabilité et il est de mon devoir de m’assurer de faire tout mon possible pour les ramener vivant. Sans aller jusqu’à aimer, je pense que l’on puis dire que je les apprécie.

L’amiral se fourvoyait en partie. Il était certain qu’à sa façon elle aimait ses hommes à sa manière. Toutefois, la distance qu’elle maintenait avec eux ainsi que son passé continuaient d'entretenir la faille béante qui la séparait de ces hommes. Il était certain que lorsque ceux-ci étaient dans le besoin elle était capable de se plonger corps et âme dans le plus noir chaos pour tenter de les sauver. Et ceci, qu’importait si elle appréciait ou non cet individu. Les plaies du passé que seul le temps était parvenu à grossièrement refermer la tiraillaient encore aujourd’hui et prenait tout leur sens dans ce genre de moment. Elle poursuivit:

-Vous devriez savoir très chère que la menace n’est une chose qui ne plait guère. Qui plus est, si j’étais repartie avec les autres comme vous dites, je ne vous aurais pas rencontrer. Quant à la question de la vie, je compte bien m’accrocher, ce n’est pas la première fois et certainement pas la dernière que mes hommes et moi nous trouvons dans une situation critique....

La présence de la dragonne dans la caboche de la dame de fer l’obligea à s’arrêter brièvement dans sa lancée, perdue dans un intense flot de confusion qu’elle parvenait difficilement à endiguer.

-Je vous présente en ma personne et au nom de l’équipage toutes mes excuses si nous avons souillé votre domaine. Nous n’avions aucune idée de ce que nous faisons. Nous étions à la poursuite…

L’amiral alla placer sa main partiellement sur son oeil gauche et principalement sur son lobe… Un affreux tourni commençait à se faire sentir et le point fixe n’y changeait rien. Tentant avec hardiesse de reprendre, elle parvint à poursuivre:

-Nous étions à la poursuite de forbans et nous sommes arrivés en ces lieux. Croyez-moi nous n’avions pas l'intention de vous déranger.


La répétition dans l’esprit de l’amiral du mouvement de la dragonne autours d’elle commença à lui donner de curieux mots de ventre...

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La dragonne serpentait discrètement autour de l'humaine, planant comme une menace fantôme, mais si pesante, que la proie reconnaissant son prédateur, trop étouffée par son étreinte ployait le genou et se repentait. Un sourire se dessina dans l'esprit du spectre draconique, c'était tant une preuve pitoyable de faiblesse qu'elle en était partagée entre le rire et le dégoût, deux éléments qui se mélangèrent pour lui donner ce caractère sadique qui pouvait parfois la caractériser, l'encourageait à dévorer encore plus son esprit.

“Les pirates, oui... ils n'ont pas fait de proies très intéressantes, mais c'est grâce à eux que certains d'entre vous survivront à cette expédition, tu devrais leur être reconaissant, humaine.”

Sa proie immobilisée, agenouillée, totalement en son pouvoir, elle se dévoila petit à petit de plus en plus à elle, la nature lisse et transparente de son spectre se brouillant, noircissant pour créer une ombre obscure qui s'enroulait autour d'elle, lui chuchotait de la douleur, de la peur, du malsain, du désespoir, de la colère, de la haine, pour finalement se dérouler en face de l'humaine, elle se montrait dans toute sa splendeur, les voiles de ses ailes étendues de manière majestueuse, pour la dominer sous la forme d'un spectre noir aux yeux scintillants d'argent, comme deux étoiles perçant le ciel nocturne. Sa queue éthérée serpentait derrière elle, et ses ailes se courbaient pour encercler la commandante sélénienne. Ses yeux pénétrants sondaient l'âme de la guerrière, perçaient l'hypocrisie de ses paroles, de ses propres mensonges qu'elles se racontait. Elle voyait toute sa bêtise, elle voulait qu'elle le voit aussi.

“Et pourtant, vous m'avez dérangée, vous souillez cette terre, ce monde, votre population m'insupporte... Je ne vous menace pas...”

Toute cette bêtise innocente, cette naïveté stupide, ces idéaux ridicules et cette fraternité absurde. Elle allait tout réduire en cendres. Cette idée idiote de donner sa vie pour une cause, sa vie, la seule et unique chose qui méritait d'être chérie lorsque l'on vivait en ce monde, sacrifiée pour des idées profondes, profondément stupides, cupides, inutiles, putrides. Comme ces petites choses qui glapissaient entre ses griffes ! La fumée noire s'épaissit encore, on ne vit bientôt plus au travers, et petit à petit, une sorte de pointes hérissait et délimitait la créature, des pointes noires qui s'élargissaient, prenant la forme d'un plan triangulaire qui s'apposait petit à petit sur la peau d'Aïasil, des écailles qui prenaient formes, des cornes qui se manifestaient, des ailes zébrées par des filaments blancs qui serpentaient sur la douce membrane lisse pour la décorer. Les humains tombèrent de ses griffes un à un, blessés, épuisés, inconscients ou paralysés par la présence de l'esprit draconique dans leur crâne. La dragonne était à présent devant Kaithiel en chair et en os, et s'approchait d'elle, les pattes au sol, retournant la terre, à la manière d'un félin approche sa proie. Des os craquèrent sous l'une de ses pattes, elle avait marché sur le crâne d'une de ses précédentes prises, et tué l'homme. Le sang s'écoulant sur ses griffes, elle vint en lécher une pour la nettoyer, ses yeux maintenant munit d'une pupille fixaient les siennes. Elle n'avait d'yeux que pour elle, et ses yeux bien réels la frappaient et la transperçaient avec une force à présent décuplée, son regard qui n'était plus une lueur blanche, mais un viseur qui pointait derrière l'iris de la sélénienne, d'une précision chirurgicale et meurtrière, elle faisait feu. Était-ce de sa majesté, de sa beauté irréelle qu'elle passait outre la chair pour venir percuter l'âme des choses immondes qui l'entouraient ?

“...Je vous rappelle votre place. Proies déviantes, je me questionne sur l'honneur dont tu parles, cette assurance que tu prétends avoir, toi qui t'agenouille devant ton prédateur.”


Sans prévenir, ni ne lui laisser plus de temps pour se défendre, ou tenter de venger le pauvre homme qu'elle venait d'assassiner, elle se précipita sur la commandante, de cette même patte avec laquelle elle venait d'écraser la tête de l'un de ses hommes, elle l'épingla au sol avec force, lui bloquant pendant un instant la respiration, lui infligeant confusion pendant plusieurs longues secondes.

“Vas-tu me laisser prendre mon tribut, ou te défendras-tu ?”


Elle grogna, découvrant ses crocs d'ivoire, de la bave coulant de sa gueule entre ouverte au cou de sa proie. Kaithiel revint à elle, une fois qu'elle eut repris son esprit à l'intérieur du sien, une fois qu'elle l'avait agrippée, Aïasil l'obligea à la regarder une dernière fois, découvrir qu'au centre de son iris d'argent, à l'intérieur de la fente obscure, se cachaient une lune, des étoiles, des nuages stellaires, des galaxies, une immensité de mondes, de savoir, de possibilités. L'immensité d'un esprit qui se souvenait de tout.

“Cela ne m'importe pas, tu es faible.”


A ces mots, elle coupa toutes communications, ses yeux reprirent la forme d'éclair d'énergie, les écailles de son crâne et de son cou disparurent, ses cornes se changèrent en fin tentacules. La tête de dragon fantomatique ouvrit brusquement la gueule, et dévora l'humaine. Et il n'y eu plus rien. Que d'obscurité.


-----------------

Pourtant, la lumière revint peu à peu, ayant perdu connaissance, Kaithiel s'éveilla, elle vit le ciel, et des hommes à coté d'elle. Elle les soupçonnaient d'être des connaissances à elle... ah oui, ses hommes ? Ils la regardaient, ils avaient l'air inquiets. Ils commencèrent à lui parler. Ce n'était pas confortable, elle avait mal partout, elle n'était pas dans son lit, elle ne comprenait pas ce qu'ils disaient. De l'eau sur son visage, et le bruit de rames qui fouettent l'océan lui permit de deviner qu'elle était dans son embarcation, quittant la terre pour rejoindre à nouveau son navire. Elle voulu s'agripper à un rebord pour mieux voir, confirmer ce qu'elle pensait. Elle tentait de se souvenir de ce qui s'était passé dans la forêt, elle ne se souvenait pas. Pourquoi certains hommes portaient des marques immenses de griffures sanglantes ? Elle essaya de se relever à nouveau, elle ne pouvait s'accrocher aux rebords de l'embarcation. Elle finit par comprendre pourquoi, on lui intima de rester calme, de fermer les yeux, de ne pas regarder mais elle s'énerva, elle cria, elle mit sa main gauche au niveau de ses yeux, mais ne vit rien, rien qu'un moignon sanglant. La douleur surgit en un éclair. La dragonne lui avait dévoré la main gauche.

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