22 septembre 1762
Depuis quelques semaines, on pouvait voir une étrange silhouette rôder dans Athgalan la perfide. Un être étrange, qui ne se mêlait pas aux autres et qui ne parlait pas à qui que ce soit. L’homme n’était à peu près jamais vu au centre-ville, il ne profitait pas des maisons closes, ne trainait pas dans les tavernes. Pour ajouter à son étrangeté, l’énergumène était défiguré par des cristaux d’une couleur bleutée qui contrastait fortement avec l’atmosphère sombre des lieux et des rumeurs circulaient à son sujet, certaines le dotant presque de capacités surnaturelles. Mais on le tolérait quand même, car malgré toutes ces bizarreries, l’homme en question présentait un avantage : il était apte à concocter tout ce qu’on lui commandait sans poser la moindre question.
Demens était arrivé sans prévenir durant la période estivale et était allé rencontrer ceux qui dirigeaient les lieux. Après une longue discussion, on lui avait céder une forge qui n’avait jamais été complétée et c’est là que l’alchimiste avait lentement reconstruit un nouveau laboratoire. Il ne fallut que peu de temps pour que tous et toutes sachent ce qu’il pouvait faire et l’argent c’était rapidement accumulé dans ses poches, mais cela ne lui importait guère. Il acceptait aussi d’offrir ses produits en échange d’ingrédients, lorsque la situation le permettait. Pour ses clients, c’était une véritable aubaine puisqu’ils n’avaient pas à toucher à leurs pièces d’or, mais les malheureux ignoraient la valeur réelle de ce qu’ils rapportaient parfois, ce qui se révélait fort utile pour Demens.
D’ailleurs, celui-ci était dans le moment affairé à produire la Larme de vertus qui lui garantissait une résidence et une certaine protection aussi. Le Capitaine des Pirates, Arakjörn Nygdmer, semblait très attaché à cette potion et en consommait probablement trop pour son bien-être, mais Demens ne s’en souciait pas le moins du monde. Pour lui, tant qu’il fournissait la mixture au nain, il pouvait rester ici et poursuivre ses recherches sur la puissance.
Dans le four de l’ancienne forge, l’alchimiste avait allumé un feu en utilisant du bois de palétuvier qui était extrêmement commun dans la région. La potion nécessitait plusieurs étapes de création et celle-ci réclamait notamment une chaleur très intense, aussi lui fallait-il chauffer les braises à un point tel qu’elles étaient presque blanche. D’un mouvement mécanique, le Cafard jeta une pincer de poudre de cuivre dans le foyer, faisant naître des flammes verdâtres. À l’aide d’une longue pince métallique, il tint au-dessus de celles-ci un récipient de verre contenant un liquide ocre qui monta à ébullition après quelques minutes, prenant rapidement une teinte de rouille.
Délicatement, le contenant bouillant fut posé sur un support métallique et Demens y ajouta quelques gouttes d’un liquide huileux avant de remuer le tout avec un fin bâton de bois. Une puissante odeur rappelant le caramel brûlé se répandit aussitôt dans le grand atelier. Il fallait maintenant attendre le refroidissement complet du produit avant de passer à la prochaine étape, mais l’alchimiste travaillait sur plusieurs fronts, aussi tourna-t-il son attention vers une autre commande qui serait bien plus simple et rapide : un pirate avait demandé trois douzaines de bombes puantes.
Depuis quelques semaines, on pouvait voir une étrange silhouette rôder dans Athgalan la perfide. Un être étrange, qui ne se mêlait pas aux autres et qui ne parlait pas à qui que ce soit. L’homme n’était à peu près jamais vu au centre-ville, il ne profitait pas des maisons closes, ne trainait pas dans les tavernes. Pour ajouter à son étrangeté, l’énergumène était défiguré par des cristaux d’une couleur bleutée qui contrastait fortement avec l’atmosphère sombre des lieux et des rumeurs circulaient à son sujet, certaines le dotant presque de capacités surnaturelles. Mais on le tolérait quand même, car malgré toutes ces bizarreries, l’homme en question présentait un avantage : il était apte à concocter tout ce qu’on lui commandait sans poser la moindre question.
Demens était arrivé sans prévenir durant la période estivale et était allé rencontrer ceux qui dirigeaient les lieux. Après une longue discussion, on lui avait céder une forge qui n’avait jamais été complétée et c’est là que l’alchimiste avait lentement reconstruit un nouveau laboratoire. Il ne fallut que peu de temps pour que tous et toutes sachent ce qu’il pouvait faire et l’argent c’était rapidement accumulé dans ses poches, mais cela ne lui importait guère. Il acceptait aussi d’offrir ses produits en échange d’ingrédients, lorsque la situation le permettait. Pour ses clients, c’était une véritable aubaine puisqu’ils n’avaient pas à toucher à leurs pièces d’or, mais les malheureux ignoraient la valeur réelle de ce qu’ils rapportaient parfois, ce qui se révélait fort utile pour Demens.
D’ailleurs, celui-ci était dans le moment affairé à produire la Larme de vertus qui lui garantissait une résidence et une certaine protection aussi. Le Capitaine des Pirates, Arakjörn Nygdmer, semblait très attaché à cette potion et en consommait probablement trop pour son bien-être, mais Demens ne s’en souciait pas le moins du monde. Pour lui, tant qu’il fournissait la mixture au nain, il pouvait rester ici et poursuivre ses recherches sur la puissance.
Dans le four de l’ancienne forge, l’alchimiste avait allumé un feu en utilisant du bois de palétuvier qui était extrêmement commun dans la région. La potion nécessitait plusieurs étapes de création et celle-ci réclamait notamment une chaleur très intense, aussi lui fallait-il chauffer les braises à un point tel qu’elles étaient presque blanche. D’un mouvement mécanique, le Cafard jeta une pincer de poudre de cuivre dans le foyer, faisant naître des flammes verdâtres. À l’aide d’une longue pince métallique, il tint au-dessus de celles-ci un récipient de verre contenant un liquide ocre qui monta à ébullition après quelques minutes, prenant rapidement une teinte de rouille.
Délicatement, le contenant bouillant fut posé sur un support métallique et Demens y ajouta quelques gouttes d’un liquide huileux avant de remuer le tout avec un fin bâton de bois. Une puissante odeur rappelant le caramel brûlé se répandit aussitôt dans le grand atelier. Il fallait maintenant attendre le refroidissement complet du produit avant de passer à la prochaine étape, mais l’alchimiste travaillait sur plusieurs fronts, aussi tourna-t-il son attention vers une autre commande qui serait bien plus simple et rapide : un pirate avait demandé trois douzaines de bombes puantes.