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descriptionA la poursuite de l'inconnu - Seö EmptyA la poursuite de l'inconnu - Seö

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29 juin
Un douce brise caressa la joue de la jeune femme, incitant ses jupons à suivre son mouvement ondoyant. Eleonnora reteint une mèche rebelle qui s'était échappée de sa coiffure pourtant parfaitement épinglée. Les odeurs d'épices piquèrent son petit nez qui se retroussa alors qu'elle passait au pied d'une goélette qui déposait sa cargaison. Le clapotis des vagues étais contre la berge était recouvert par la cacophonie ambiante, les marins qui se hélaient d'un pont à l'autre, les poulies qui crissaient sous le poids des cordages et les caisses qui martelaient le sols à leur arrivé au sol. Alors que l'activité battait son plein comme à son habitude, la demoiselle passait totalement inaperçue.

La demoiselle, arrivée il y a peu au sein de cette nouvelle ville, mettait un point d'honneur sur la connaissance méticuleuse de ses moindres recoins. En effet, tout droit venue de la capitale, elle s'était promise de faire carrière au sein de la dernière survivante de son ancien monde. La politique, elle avait ça dans le sang, disait-elle, mais c'était surtout parce qu'elle commençait à ressentir la monotonie des jours passés dans une vie sans ambition qu'elle entreprenait cette nouvelle course au pouvoir. Aussi, la fille du régent de la vieille Gloria avait profité des relations de son père pour se faire recommander au poste de conseillère. On pouvait la traiter d'opportuniste, peu importe. Ni une ni deux, elle n'avait pas hésité une seconde. Le jour suivant elle se trouvait déjà en route pour Caladon la survivante. Elle considérait la citadelle avec un semblant de nostalgie, n'ayant toujours pas fait le deuil de la terre des anciens; Comme la plupart des autres habitants avait-elle remarqué. Néanmoins cette nouvelle aventure commune avait eu le don de raviver une soif de connaissance et une frénésie de tout les peuples que l'on avait peu vu à travers les âges. Car elle n'avait surement pas abandonné ses affaires de contrebande, et était désormais à la recherche des perles rares que ramenaient les aventuriers sur les quais puisqu'elle savait à qui les vendre. "En Caladon l’argent est roi et tout se vend." Une cité où le bruit des pièces remplaçait les barrières ethniques, la jeune Ostiz ne pouvait rêver mieux! Les affaires fleurissantes lui mettaient le sourire aux lèvres.

Se faufilant le long des embarcadères avec discrétion, évitant au passage de se prendre les pieds dans le cordage ou de trébucher contre une bite d’amarrage, elle parvint enfin au bout du quai. Là se trouvait se trouvait les grands entrepôts où étaient placées les précieuses cargaisons. Elle marcha d'un pas décidé, le long des allées où l'activité se faisait moins pressente. Sur son sillage elle faisait bien attention à noter les numéros peints sur les grandes portes...23...34...42! La jeune fille s'arrêta avec un air satisfait devant le mercenaire qui semblait piquer du nez sur le pallier de l’entrepôt. En plus d'être cadenassé, il était gardé...eh bien, ça ne devait renfermer de la camelote. Le garde paru se réveiller en apercevant la demoiselle qui le fixait avec insistance.

"Mhm...qu'est ce qu'il y a ma jolie?"

Eleonnora roula des yeux et sorti de sa sacoche un parchemin qu'elle mit sous son nez. C'était bien un document officiel avec le cachet du bourgmestre attestant qu'elle pouvait remplir ses fonctions au plus tôt...même si son investiture n'avait pas encore été déclaré. Il lui avait semblé que ces affaires administratives avaient été faites à la va vite. Enfin, les pots de vins avaient aidés à accélérer les processus. Voilà une ville où il ne fallait pas avoir honte de ce genre d'actes.

"Conseillère Ostiz s'il vous plait. Je viens simplement faire un état des lieux quand à la verrière qui a été implantée ici."

Le mercenaire plissa des yeux devant le parchemin, il regarda tour à tour le parchemin et la demoiselle pour finalement hausser les épaules avec un air convenu. Le regardant ouvrir le cadenas, elle fut étonnée de la facilité avec laquelle elle put s'introduire dans l'entrepôt. Une fois au bureau, elle s'assurera qu'aucun autre conseiller fasse la même chose qu'elle. Aucun mandat d'entrée, un simple abus de pouvoir? Car, en elle  n'avait strictement rien à faire ici cette petite menteuse.
Elle ne regretta pas le moindre du monde son abjecte mensonge lorsqu'elle eu la raison de sa visite sous les yeux.

Là ou devrait se trouver d'innombrables rangées de caisses s'élevait de grandes parois de cristal reflétant les rayons de soleil s'échappant du toit qui semblait avoir été ouvert pour l'occasion. Dans cette ambiance féerique la masure de cristal paraissait capter chaque rayon de lumière, laissant le reste de l'entrepôt dans l'ombre. Un mouvement attira l'attention de la jeune femme et du soldat qui l'accompagnait de près. Ce eu un air inquiet et posa sa main sur son arme, prêt à se défendre.

"Qu'est ce que c'était?"

Il regarda autour de lui, suspicieux. Cependant on distinguait à peine les formes qui se mêlaient à la pénombre. Il lui fit alors signe de rester sur place tandis qu'il se dirigeait lentement mais surement vers ce qu'il avait cru percevoir dans l'obscurité.  
Eleonnora haussa un sourcil. Tellement paranoïaque celui là. Mais cela l'arrangeait bien! Sans un bruit, elle se faufila alors dans la verrière dont la porte était déjà ouverte en grand. Elle eu à peine franchit le pallier qu'un nouveau monde s'ouvrit à elle. Une jungle luxuriante, un jardin miniature s'offrait à ses yeux écarquillées. Des végétaux comme elle n'en avait jamais vu auparavant, des plus belles fleurs aux herbes sauvages les plus banales, un monde entier semblait contenir dans cet endroit.  Les aventuriers ramenaient ici leurs trouvailles avant qu'elles soient envoyées dans les jardins royaux, vendus aux alchimistes ou à de nobles amateurs de botanique. Tout cela devait coûter une fortune. La demoiselle se délectait de tant de nouveauté, parcourant une allée fleurie qui menaient surement à l’extrémité des murs de verre. Cependant quelque chose attira son attention derrière un bosquet des plus exotiques. Une cage. Une énorme cage même. Quel animal sauvage pouvait bien être retenu ici? Était-ce légal? Elle n'avait rien entendu à ce sujet. Elle s'approcha avec prudence pour ne pas embêter l'animal; Mais quelle fut sa surprise lorsqu'elle constata que le bosquet, dont l'autre face était saccagée, ne dissimulait aucune bête. En effet, la cage était tout à fait vide et sa porte grande ouverte.

Elle sursauta quand un cri résonna à l'autre bout de l’entrepôt suivit d'un grand fracas.
La jeune femme avait cru reconnaître la voix du mercenaire.

Dernière édition par Eleonnora Ostiz le Sam 20 Jan 2018 - 22:40, édité 1 fois

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Alors que nous étions en train d’explorer Néthéril, en compagnie des aigles, un manque de provision commença à se faire sentir. Nous étions sur l’île depuis deux mois, en pleine nature, et même si la chasse, la pêche et les ruisseaux pouvaient nous fournir de quoi survivre, la faune commençait à nous éviter et donc se faire rare. Il n’y avait rien d’alarmant, en soit, car nous avions encore largement de quoi tenir le coup, mais, puisqu’il s’agissait de ma première mission en tant que commandant, je ne voulais courir aucun risque ou faire ressentir à mes hommes un quelconque manque. Je confiais donc, comme à mon habitude, le commandement à Läna, une quadragénaire farouche qui avait, bien des fois, démontré à quel point son charisme lui permettait d’être respectée par l’ensemble de la troupe. Seulement accompagné d’une dizaine d’hommes et femmes, j’avais pris le large en direction de Calastin, endroit où le Loup nous avait demandé de nous ravitailler en cas de besoin. Le voyage ne devait pas durer bien plus de quelques jours, et j’avais formellement interdit à ma seconde de prendre la moindre décision militaire en mon absence.

En effet, notre traversée fut plutôt courte, alors que mes pensées se tournaient sans cesse vers le domaine baptistral et Aurore, mon amante. J’aurais pu lui proposer de venir avec moi, mais la situation exigeait d’être solutionnée sans détour, et je n’avais aucune certitude que la baptistrelle se trouvait bel et bien dans l’endroit qui abritait son ordre. Après tout, certains d’entre eux étaient souvent voués à beaucoup voyager, et j’avais pu constater que la renommée de mon amante concernant ses talents de guérisseuse n’était plus à faire. S’ils ignoraient toutefois notre lien, une bonne partie de mes hommes avaient déjà été blessés durant la guerre, et avaient pu être soignés par Aurore. Sorte de phare qui les illuminait dans leur océan de douleur et de malheur, ils vantaient souvent ses louanges. SI j’étais pressé de la retrouver, je ne pouvais pas non plus exclure la responsabilité que j’avais envers les hommes et femmes sous mon commandement.

Je sortais à peine de mes pensées que le port de Caladon était en vue. Sur Ambarhùna, j’avais développé une affection certaine pour cette ville multi-ethnique, de mon point de vue plus libre et avancée culturellement que toutes les autres. Parler d’animation dans son port aurait été un doux euphémisme, même si tout un panel d’odeurs et de couleurs s’offraient à nous alors que nous approchions de la zone d’amarrage. Retrouver un brin de civilisation semblait gonfler le cœur de mes compagnons, ce qui me laissa penser que les autres devaient également commencer à avoir un besoin certains de revoir d’autres de leurs pairs. Puisqu’il ne faisait pas froid, loin de là, j’avais laissé de côté mon armure et mes armes dans ma cabine, située dans la partie inférieure du navire. Seules mes bottes traditionnelles étaient à mes pieds, le reste n’était qu’une tenue de tissu plutôt claire et classique, sans aucune prétention. J’avais appris depuis longtemps à ne plus cacher les cicatrices qui ornaient ma gorge, remontant jusqu’à mon menton, ni à cacher les oreilles si caractéristiques de mon peuple.

Afin d’avoir une place où embarquer les provisions qui nous étaient allouées, nous dûmes nous amarrer un peu plus loin sur le quai, ce qui nous força à de plus grand aller-retours. Nous avions prévu de repartir dès que possible, aussi la possibilité de repartir à peine arrivés nous seyait particulièrement. Si je savais que mes compagnons avaient surement envie de profiter des joies des bars et tavernes situées un peu partout dans la ville, je ne souhaitais pas que leurs compagnons restés en pleine nature ne souffrent de trop de ce manque eux aussi. Les aigles qui m’accompagnaient l’avaient visiblement bien compris, et aucun d’entre eux n’insista particulièrement.

Nous étions prêts à repartir, lorsqu’un cri, venant des entrepôts un peu plus loin, attira mon attention. Situés à l’écart, je n’avais aucune idée de ce qu’ils pouvaient bien renfermer, mais la curiosité, et l’inquiétude, prirent rapidement le dessus. Je glissais alors à mes hommes, alors sur le pont du bateau.

« Restez-là ! J’en ai pour une minute ! » Leur lançais-je, avant de sauter sur les quais, ne prenant pas le temps de m’équiper de mon armure ou de mes armes.

J’arrivais rapidement, mais sans courir, au niveau de l’entrée de l’entrepôt qui semblait être ouvert. Je glissais alors un pied à l’intérieur, écarquillant les yeux sur ce que je venais de découvrir. Au lieu de vulgaires containers, c’était une véritable forêt qui s’ouvrait devant mes yeux ébahis. Jamais je n’aurais pu croire qu’une zone de stockage puisse abriter une flore aussi parfaitement entretenue. Pourtant, un détail attira rapidement mon attention. Une légère trace de sang dessinait un fin, mais visible chemin à travers la végétation. Discrètement, je me mis alors à la suivre. J’entendis alors un gémissement, et je vis, abrité par des racines, un homme qui semblait blessé. Je me rendis agilement vers lui, et, lorsqu’il me vit, il me sembla déceler une pointe de soulagement sur son visage.

« Dieu merci, quelqu’un m’a entendu. » Grimaça-t-il avant de reprendre. « Un animal a dû s’échapper de sa cage et il m’a attaqué. Il y avait une jeune femme aussi, il faut que vous la préveniez. » Me dit-il, le souffle court. S’il était effectivement accompagné, la priorité était d’éviter le pire, je tournais alors à nouveau la tête vers lui.

« Et, de quel animal s’agissait-il ? » Lui demandais-je.

« Un Smilodon. » Me dit-il, alors que je grimaçais. Qui pouvait bien avoir envie d’enfermer une telle bête pour la stocker dans un entrepôt, fut-il aussi luxurieux que celui-là.

Je posais alors ma main sur le sol, utilisant la magie elfique pour essayer de retrouver rapidement, ou l’animal, ou simplement la jeune femme dont m’avait parlé le garde blessé. Malheureusement, je trouvais les deux en même temps. Une jeune humaine était en train d’inspecter une cage vide, tandis que, derrière elle s’approchait le fauve. Silencieux, il était le prédateur, elle était la proie. Je rompis alors le sort et, usant de l’enchantement de mes bottes, je partais en leur direction, sachant pertinemment n’avoir que quelques secondes pour les rejoindre.

Je dépassais le Fauve au moment où ce dernier bondissait sur la jeune femme en robe. Ne faisant pas dans les politesses, je n’eus que le temps de la plaquer sur le côté, l’élan nous faisant rouler tous deux un peu plus loin. Légèrement hébété, je n’eus que le temps de voir que la bête profitait de la porte laissée ouverte pour disparaitre sur les quais. S’il fallait agir vite, je me retournais tout de même vers la jeune femme, lui tendant la main pour l’aider à se relever.

« Vous allez bien ? » Lui lançais-je simplement.

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Tout arriva si rapidement que la jeune femme eu à peine le temps de comprendre se qu'il se passait. Il y a quelques secondes elle déglutissait devant une cage vide qui ne présageait rien de bon. Elle avait sentit un souffle dans son dos, un souffle chaud et bestial faisant parcourir un frisson le long de son échine. C'est là que son regard apeuré avait croisé celui de la bête. Elle eu à peine le temps de détailler ses muscles qui roulaient sous sa superbe toison, près à fondre sur elle. Instinctivement elle ferma les yeux, sachant qu'elle n'aurait jamais le temps de s'écarter du prédateur qui s'élançait vers elle. Elle sentait la fin approcher alors qu'une vive force l'emportait telle une poupée de chiffon.

L'instant d'après la demoiselle se retrouvait face à un regard ambré quelque peu hébété mais rempli de bienveillance. A croire que la bête s'était changée en elfe. Il paraissait que certains êtres de ce peuple en étaient capable...Elle secoua la tête vivement pour remettre ses pensées en place. Encore abasourdie par la situation elle prit la main que lui tendait l'elfe aux cheveux argentés. Elle se massa l'arrière du crâne où devait se former une belle bosse avec le choc qu'elle avait subit. Elle se souvint alors qu'elle venait d'échapper à une mort certaine!

"Merci...Le félin...je veux dire...c'est bien vous qui m'avez sauvée? ...Je ne saurai comment vous remer-"

La jeune femme écarquilla les yeux en regardant derrière l'épaule de son sauveur. Un véritable carnage, certaines des plantes ne payaient pas de mine dorénavant. On voyait clairement le passage que l'animal sauvage s'était frayé dans l’entrepôt, envoyant voler pots et plants aux quatre coins de la pièce sans aucun remord. Ce chemin menait vers la seule ouverture...la porte grande ouverte de l’entrepôt!

"La bête! Vous avez laissé la bête s'échapper?! Mes aïeux mais elle va causer un carnage sur le port!"


Sans demander son reste, Eleonnora souleva ses jupons et se rua vers la sortie du plus vite qu'elle le pouvait. Peu importe ce que pouvait penser cet elfe, tout aussi charmant qu'il soit, il n'avait pas retenu la bête et voilà qu'elle devenait un danger publique. Pourtant elle avait beau blâmer son sauveur, elle était la principale coupable de l'évasion du félin. C'était elle qui avait demandé à ouvrir l’entrepôt...Une autre question s'imposait cependant: comment se faisait-il qu'un tel danger ai été entreposé ici? Et comment se faisait-il que la cage se soit ouverte?

la jeune aristocrate n'avait pas réellement le temps de réfléchir et tandis que les questions s'emmêlaient dans son esprit, elle avait atteint la rame où des cris d'hommes et de femmes retentissaient de toutes part. Un véritable chaos semblait prendre place sur le port où les hommes désorientés essayaient de s'échapper dans une foule incompréhensible. Elle tenta de remonter la foule du mieux qu'elle pouvait, se faisant bousculer de toute part. Elle aperçut la forme énorme et bestiale qui semblait désorientée par tant de vacarme. Le Smilodon poussait des rugissements mêlés à des gémissements d'animal perdu ou blessé...

Un marin plus courageux, ou plus inconscient, que les autres s'approcha de lui, arme à la main, près à asséner le premier coup. Il défia la bête du regard. Cette dernière ne sembla pas apprécier les manière de cette créature et sentait ses intention hostiles. Elle grogna en retroussant ses babines, laissant apparaître ses incroyablement grandes dents blanches et carnassières.

"Ne bougez plus!"

La jeune demoiselle déglutit alors que l'immense félin se tournait vers elle avec un feulement de colère. Il ne fallait cependant pas qu'elle se laisse distraire et tenta de se concentrer sur son regard sauvage. Elle joignit alors ses mains pour les écarter sensiblement.

Spoiler :


Plus elle se rapprochait de la bête plus son rythme cardiaque accélérait mais elle ne pouvait pas lâcher le sort maintenant...Aussi, plus elle avançait, la tension semblait retomber. Heureuse de voir que que le sort fonctionnait, Eleonnora avança une main vers le Smilodon pour voir si ce gros matou allait se laisser toucher. Il ronronnait presque et s'en était touchant. Cependant, alors que sa main effleurait presque sa fourrure, son expression se déforma et un rugissement de douleur sorti de sa gueule. Elle se détourna violemment de la jeune femme qui manqua de tomber sous le choc. Une flèche avait laissé une empreinte rouge le long de la toison fauve de l'animal.




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Visiblement, la jeune femme n’avait rien de trop grave. Quelques ecchymoses peut-être, mais rien de comparable à ce qui aurait pu lui arriver si l’animal avait atteint sa cible. Il fallait avouer que la bête était particulièrement imposante, comme je n’avais jamais vu un félin l’être autant d’ailleurs. Et pourtant, j’avais beaucoup voyagé, sur cette terre comme sur l’ancienne. Nous l’avions échappé de peu, et sans blessures, et s’en était presque un miracle. La jeune femme semblait légèrement perdue et troublée par la situation, n’en trouvant presque plus ces mots. J’allais lui répondre, de manière plutôt classique, en lui intimant qu’elle n’avait pas besoin de me remercier, mais elle avait déjà embrayé sur un autre sujet. Je me retournais prestement en l’entendant, voyant que la porte de l’entrepôt était encore grande ouverte. La réaction de l’humaine me surprit davantage. J’avais certes laissé la porte ouverte, mais c’était surtout qu’elle l’était à la base, et que j’avais dû faire vite pour qu’elle ne finisse pas en déjeuner. J’allais rétorquer, mais elle s’élançait déjà vers la sortie, à la poursuite de l’animal.

Je lui emboitais le pas rapidement, sans trop savoir pourquoi. Tout ça ne me disait vraiment rien qui vaille, et je me maudissais de plus en plus de n’avoir pas apporté mon équipement avec moi. Discuter de qui était le responsable était totalement futile au vu de la situation, et nous aurions suffisamment le temps de le faire une fois que la bête serait remise dans sa cage, et le soldat blessé évacué et soigné. Sur le port, c’était la panique, et encore, c’était un euphémisme. Les gens couraient et hurlaient, la foule se mouvant de manière totalement désordonnée, alors que la bête rugissait au beau milieu de toute cette agitation. Peu semblaient enclins à croiser le chemin du fauve, et le premier à le faire fût un marin que je ne connaissais pas, qui s’avançait fièrement, glaive à la main. S’il avait une arme avec son bout de métal, le Smilodon en avait des dizaines grâce à ses dents et ses griffes acérées. Il n’y avait pas la moindre chance que l’homme n’ait l’occasion de l’emporter.

La jeune femme fut alors la plus prompte à réagir, me surprenant et me prenant légèrement de court. La magie se répandit alors autour d’elle, comme une vague rassurante, venant jusqu’à toucher l’animal sauvage. Curieusement, son acte semblait plutôt bien fonctionner, puisque l’animal paraissait à présent beaucoup moins véhément que précédemment. La magicienne se mit alors à avancer, lentement mais surement, vers la bête, et j’écarquillais les yeux. Je me mis alors à murmurer devant son inconscience, ou son excès de confiance. « Ne t’approche pas… Ne t’approche pas… » Grimaçant, légèrement inquiet par l’attitude de la femme à qui j’étais venu en aide quelques minutes plus tôt. Elle aurait dû se contenter de maitriser la bête de loin le temps de l’attacher, mais, au lieu de ça, elle se mettait davantage en danger. Je me tenais immobile, prêt à bondir en cas de besoin.

Elle sembla arriver sans encombre au niveau de l’animal, caressant même son poil avec la main. Je fus soulagé un instant, voyant que je n’aurais pas dû m’inquiéter, mais cette sensation fut de courte durée. Comme venue de nulle part, une flèche fendit les cieux pour s’enfoncer dans le cuir naturel de la bête, la faisant hurler de douleur. Cette dernière bouscula alors violemment la jeune femme qui perdit presque l’équilibre. Le sort était rompu, et l’animal plus en colère que jamais. Ce dernier se tourna alors à nouveau vers la magicienne, et, comme la première fois, je laissais mon instinct parler tout en me maudissant silencieusement. Je m’élançais donc vers l’animal qui semblait vouloir fondre une nouvelle fois sur la jeune femme, le percutant de l’épaule avec toute ma force d’elfe. Le choc fut terrible, et je grimaçais de douleur avant de me reprendre. L’animal avait roulé plus loin, et, après s’être remis, songeait de nouveau à s’enfuit, se dirigeant vers la ville. Je me tournais alors vers la jeune femme.

« Je ne vais pas passer ma journée à vous sauver la vie, alors il faudrait le maitriser une bonne fois pour toute ! » La pique était plus amicale qu’autre chose, mais le temps pressait effectivement, c’était indéniable. « Vous avez une idée ? »

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Eleonnora maudit l'homme qui avait bien pu entraver son sort. Tout était si parfait à l'instant! Pourquoi devaient-ils absolument attaquer lorsqu'ils se trouvaient face à une menaces? Il bien d'autres façon, peut-être plus pacifistes de régler ses problèmes. Quelle bandes de brutes sans cervelle! En attendant, tout bien intentionnée qu'elle était, elle se retrouvait une nouvelle fois proie de la bête en furie. Elle eu à peine le temps de de dire ouf que le félin était percuté par un elfe qui avait fendu la foule à son secours. Encore une fois. La jeune femme vu valdinguer la créature sauvage quelques mètres plus loin avant de se remettre sur patte et s'enfuir de plus belle. Elle la suivit du regard, désorientée et ne sachant que faire. La situation allait s’aggraver, et elle s'en mordait les sang.

Cependant l'elfe qui semblait se masser l'épaule, surement salement écorchée par le choc soudain la ramena à la raison. Devant son reproche elle lui adressa un petit sourire désolé.

"Excusez moi...j'ai cru pouvoir agir seule, c'était une erreur inconsciente. Mais je remercie de m'avoir sauvée, encore une fois."

Elle n'avait pas le temps de papoter, la bête était partie en direction de la ville et qui sait quels ravages elle pouvait causer? Qu'est ce que le Bourgmestre dirait s'il apprenait que sa plus jeune recrue avait causé un tel saccage? Elle serait totalement discréditée et elle pourrait dire adieu à ses ambitions pour un long bout de temps. Elle porta son attention sur l'elfe aux cheveux argentés qui paraissait concerné par la situation. Des solutions pour arrêter une bête sauvage en furie, il n'y en avait pas des tonnes.

"J'ai bien peur que cette bête se méfie de moi maintenant que mon sort à échoué, voir qu'elle me prenne pour une menace potentielle si je m'en approche trop. Et quand la diplomatie a échoué...il ne reste plus que la force. Cela est bien en dehors de mes principes mais je crois que nous n'avons pas le choix...Je sais que je vous en demande beaucoup aujourd'hui mais pourriez vous joindre vos forces aux miennes? "

Des cris interrompirent la demoiselle qui se tourna prestement vers la source du vacarme. Le temps pressait. Elle fit alors signe à son sauveur de lui emboîter le pas, tandis qu'elle se dirigeait prestement vers la basse ville où s'était enfuie la bête. Par tout les esprits, bien qu'elle aime les parures raffinées, elle n'aurait pas porté une robe aussi encombrante si elle avait su que la chasse serait ouverte pour elle aujourd'hui.

Remontant la foule qui semblait fuir le passage du félin, Eleonnora arriva vite à une place où des gardes avaient retranché le Smilodon qui se retrouvait coincé entre une fontaine joliment sculptée à la mémoire de la terre des anciens et les lances acérés des soldats. La demoiselle grimaça quand une des statue fut décapitée d'un coup de patte. C'était les impôts qui payaient ces aménagements! Elle se retourna vers son compagnon de fortune.

Elle ne pouvait pourtant pas se résoudre à laisser les soldat tuer une bête innocente et souffrante. Mais surtout aussi rare. Et son propriétaire en demanderait surement un prix considérable si elle venait à en être écorchée. C'était mal parti.

"Ecoute, tu es bien un elfe, hein? Il reste bien un sort en magie elfique qui s'appelle 'Sommeil réparateur'...tu as des notions en magie? Je veux à tout prix épargner la vie de cette bête...et je ne vois pas d'autre solution que de lui faire perdre connaissance. Il suffirait de l'immobiliser...Ah, par le grand esprit! Je n'ai pas été formée pour me battre contre des bêtes sauvages!"


C'est vrai ça! Toute sa vie elle avait évité les combats avec le plus grand soin, fait en sorte que les hommes y aillent à sa place et maintenant qu'elle s'était trouvé un poste avantageux de fonctionnaire, la faune sauvage venait à elle! Elle jeta un regard de supplice à l'elfe comme s'il était son dernier espoir dans cette mésaventure.

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Le choc avait été dur, malgré ma constitution. Je n’étais pas blessé gravement, mais je me serais bien passé d’une telle gêne pour les jours à venir. Enfin, ce n’était pas vraiment cher payé au vu du résultat, même si le problème était loin d’être réglé. Le fauve s’échappait en direction de la Basse-Ville, et, blessé, il n’en était que plus dangereux. Comme s’il ne l’était pas suffisamment à la base. Je tournais alors mon regard vers la jeune femme qui se remettait de ses émotions, lui adressant un léger sourire pour lui indiquer que je ne lui tenais pas rigueur de la situation.

« Vous n’avez pas à vous excuser, ni à me remercier. Mais, comme vous l’avez dit, il parait impensable de réussir à quoi que ce soit si nous n’unissons pas nos forces. J’accepte bien évidemment de vous aider à rattraper tout ça, d’autant que j’en suis en partie responsable, mais évitons la confrontation directe toutefois. Je n’ai ni arme ni armure et je préfère éviter de finir en lambeau. » Lui glissais-je, approuvant sa proposition de faire équipe.

Alors que nous nous élancions à la suite de l’animal, suivant les clameurs horrifiées de la foule qui la croisait, je ne pouvais m’empêcher de me demander ce que nous allions bien pouvoir faire. Si nous pouvions éviter de tuer la bête, c’était parfait, mais il ne fallait pas rêver. La garde, ou d’autres guerriers seraient surement eux aussi sur le coup, et les en empêcher, surtout sans équipement, relèverait surement du miracle. Tout en courant, mon esprit logique ne pu s’empêcher de se faire une réflexion selon laquelle il nous serait surement plus facile de rejoindre la ville si je portais la jeune femme plutôt que de la laisser courir. Pratique, mais déplacé. Au vu de sa tenue, elle était probablement issue de la noblesse, et je me voyais assez mal commettre un geste aussi familier. Il faudrait donc se contenter du pas de course pour rattraper un animal sauvage : en d’autres termes, il nous fallait un nouveau miracle.

Et, curieusement, celui là eut lieu. Un peu plus loin de nous, sur une place où trônait une magnifique fontaine qui fut rapidement et partiellement détruite par le félin en colère, acculé à elle grâce à un groupe de lanciers. Ils étaient bien entrainés, mais, à les voir, assez jeunes, et angoissés par la situation. Il fallait bien avouer qu’entre arrêter une bagarre de bar, et affronter un smilodon, il y avait un gouffre. Alors que je réfléchissais à toute vitesse pour trouver une solution, la jeune femme prit de nouveau la parole, usant d’un tutoiement instinctif que je ne relevais pas le moins du monde. Son plan aurait effectivement pu marcher, mais il y avait plusieurs obstacles. Le premier, c’était que, bien que je connaissais ce sort, il était censé être utilisé sur un blessé calme pour l’aider à se rétablir. Pas sur une bête en furie et effrayée. Le deuxième, et non des moindres, était que je n’étais pas un si bon magicien pour parvenir à ce genre d’exploit. Si Aurore avait été là, je n’aurais même pas été ici en train de réfléchir à un plan impossible, mais ce n’était pas le cas. Décidément, la seule force physique était bien limitée. Il y avait bien une solution, mais elle reposait également sur les épaules de mon alliée.

« Je connais le chant, mais, en revanche, je doute qu’il ne marche sur une bête déchainée. Du moins, pas si je l’utilise tout seul. Je suis un mage correct, mais tu as l’air de mieux maitriser cet art que moi. Alors, je vais te demander quelque chose d’un peu étrange, et peut être d’un peu personnel, mais tant pis. Il faut que tu chantes avec moi, je vais te l’apprendre. Qu’importe si tu confonds les mots, il faut juste que tu y allies ta magie. » J’avais déjà appris un chant ainsi, dans une forêt oubliée sur l’ancien continent. Mais là, les conditions étaient toute autres, et nous n’allions pas avoir des dizaines de minutes pour nous entrainer.

J’enseignais alors un couplet de paroles elfique à la jeune femme. Par chance, il n’était pas le plus compliqué de nos chants, et surtout, il était répétitif. Il n’y avait donc pas beaucoup de paroles à apprendre, ce qui nous arrangeait tous les deux. Une fois que je fus assurée qu’elle était prête, je respectais son signal et me mis à chanter, cherchant l’unisson de nos deux voies. Pendant que nous débutions ce qui était probablement notre dernière chance de ramener la bête en vie, je ne pus m’empêcher de penser que, si toutefois je ne chantais pas faux, ma voix était bien moins belle que tous les elfes, ou humaines, que j’avais eu l’occasion d’entendre chater.

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Eleonnora avait joué serré en demandant à l'elfe de lui fournir une aide magique...elle avait compté sur sa seule chance, priant de toute ses forces pour que son compagnon de fortune aie cette capacité dans ses cordes. Elle fut alors bien soulagée quand il lui répondit à l'affirmative malgré les complication que la situation semblait entraîner. Elle lui jeta cependant un regard surpris, prête à réprimander celui ci d'avoir eu l’audace de la tutoyer lorsqu'elle se rendit compte qu'elle était celle qui avait entamé la familiarité entre eux. Elle se surpris à ne pas pester cette fois ci; En effet ils n'avaient pas réellement le temps de se questionner à propos de l'étiquette. Après cela elle ne se sentit pas offensée par le demande de son acolyte aux oreilles pointues. Elle se contenta alors de hocher la tête à ses directives, se reposant pleinement sur ses connaissances. Ce n'était pas son habitude de faire confiance à un étranger mais, au premier abord, il avait l'air de quelqu'un d'intègre malgré les cicatrices qui s'étiraient le long de son menton. Ce n'est pas comme si elle avait le choix de toute façon. Elle en saura surement plus sur son identité une fois le problème réglé.

Heureusement, la jeune aristocrate avait, par son éducation et les nombreuses relations de son père, quelques notions d'elfique. Elle ne pouvait comprendre que partiellement le chant mais put le prononcer sans trop de difficulté. Il semblait néanmoins que la mélodie était assez simple contrairement à d'autres morceaux typiques qu'elle avait pu entendre lors de ses rares voyages. Ce langage exotique avait ce don de vous ravir les oreilles et transporter votre âme, elle ne s'étonnait alors pas que de nombreux sorts d'origine elfique soit sous forme de chant.
Au signal de son duo, la demoiselle commença à s'époumoner en direction de la bête, cherchant à se caler sur la voix grave qui lui servait de guide. Elle fit de son mieux pour que sa voix aiguë et fluette porte aussi loin qu'elle le pouvait, dans l'espoir de couvrir le vacarme ambiant, du moins dans la zone où le félin se situait.

Ses yeux fauves et furieux se fixèrent alors sur l'étrange duo, semblant oublier la présence des soldats qui le menaçait. Ces derniers s'écartèrent alors, remarquant bien que l'attention de l'animal était braqué sur les deux mages. Il adressait des feulements en leur direction, leur défendant de faire un pas de plus vers lui. Cependant, il paraissait réticent à avancer, comme s'il sentait la magie. Toutefois, alors que le silence se faisait autour d'eux, laissant leur litanie envahir l'espace, le Smilodon commença à manquer d'assurance. Eleonnora, sentant que le sort commençait à agir lança un regard interrogatif à son partenaire et d'un signe de la tête l'incita à avancer. C'est qu'elle était têtue. Et cette fois ci le félin ne gagnerai pas. Elle était à deux pas de la bête lorsque cette dernière se mit en boule tel un gros chat, se lovant contre la fontaine qu'elle venait de saccager. La jeune femme n'osa pas lâcher le sort avant d'être certaine que la bête était bien inconsciente.

Tandis que sa voix se brisait en une note finale, elle se retourna vers l'elfe avec un grand sourire de satisfaction. Elle put alors constater qu'autour d'eux la vie s'était ralentie. Les soldats somnolaient presque sur leur lances et les rares curieux restés observer le spectacle peinaient à rester debout.Trop concentrée sur sa litanie, elle n'avait pas fait attention à ce qui se passait derrière eux.

Aussi, on entendit clairement les renforts arrivant au pas de course depuis la voie principale. La garnison fut sans aucun doute étonnée par le silence ambiant, là où devait se trouver une bête sauvage et déchaînée comme on avait pu leur décrire. Malgré la fatigue qui commençait à peser sur son esprit, Eleonnora se dirigea vers le dirigeant pour lui intimer de garder son calme.

"Mon compagnon et moi même avons...endormi ce Smilodon qui venait de s'échapper d'un des entrepôts. Alors si vous vouliez bien vous faire discret...il ne faudrait pas qu'il échappe de nouveau à notre contrôle. "

"Ne vous en faites pas, nous avons été prévenu de la situation et nous avons prévu un anesthésiant assez fort pour que cette bête dorme d'un sommeil de plomb pendant encore un bon bout de temps. Cependant, vous avez bien fait, la garde vous en est reconnaissante...mais excusez moi, ma Dame, vous êtes...?"

"Eleonnora Ostiz, Conseillère de cette magnifique ville qu'est Caladon, si vous ne le saviez pas encore..."

Si elle n'avait pas été aussi exténuée, elle aurait clairement prit un air de dédain. Quel garde ne reconnait pas les dirigeants de sa propre ville? Néanmoins la tête lui tournait et elle sentait le malaise du à la fatigue lui peser sur le corps. Elle détourna son attention du soldat et se dirigea en direction d'un banc en pierre qui avait été épargné par le passage du félin et où elle s'affaissa en un soupir. De là elle pouvait observer les soldats s'agiter autour du Smilodon. La question était: comment allaient-ils le transporter jusqu'à son entrepôt? Evidemment ce déplacement allait encore demander des moyens coûteux...comme si tout ça n'avait pas suffit. Ils ne tarderaient pas non plus à revenir vers elle et ce mystérieux elfe pour savoir d'où il avait bien pu débarquer. Elle n'avait pas envie d'être rendue coupable du saccage que cela avait causé! Elle soupira et adressa un petit sourire à son acolyte.

"Comment te sentez vous?"Elle s'interrompit en un petit rire pour balayer la confusion qui se mêlait à la fatigue; "Comment vous sentez vous?je voulais dire...J'espère ne vous avoir offensé tout à l'heure avec ce tutoiement impromptu; Cela n'est pas vraiment mon habitude mais si vous le préférez nous pouvons nous tutoyer enfin...si tu le préfères?... Oh et tant que nous y sommes: comment te nommes tu? Je ne pense pas que se soit nécessaire de me présenter, sauf si tu veux que je le fasse dans les règles de l'art. Dans tout les cas je suis enchantée d'avoir pu faire affaire avec un inconnu aussi bien tombé à pic!"


Pour être tombé à pic, ça oui, c'était le cas...Autrement, son père ne lui avait-il pas apprit à se méfier des étrangers?

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Je ne pus m’empêcher d’être légèrement surpris par la bonne connaissance de la jeune femme par rapport au langage elfique. Son parlé n’était pas parfait, mais, pour une humaine aussi jeune, sa compétence était tout de même remarquable. Et heureusement, car la situation exigeait de sa part un apprentissage rapide, bien plus rapide qu’en temps normal. Une fois qu’elle fut prête, je lançais le chant, sa voix soprano venant s’ajouter à mon ton ténor. Un ensemble curieusement plutôt harmonieux du fait que nous chantions évidemment ensembles depuis la première fois. Lorsqu’elle me fit signe de m’approche, je fronçais les sourcils, n’interrompant toutefois pas le sort, et, bien obligé, je m’exécutais, la suivant vers la bête.

Cette dernière semblait sentir le flux magique qui émanait de la mélopée, car, alors que les gardes nous laissaient, eux, passer, elle ne passa pas à l’attaque. Je ne pus m’empêcher d’esquisser un petit sourire en voyant le groupe de militaires qui paraissait si réticent à intervenir. Comment les en blâmer : l’animal était assez impressionnant, et surtout, différent des adversaires auxquels ils avaient dû faire face durant leur carrière. La jeune femme était, elle, beaucoup plus téméraire, et continuait de s’avancer inlassablement vers le fauve. J’étais bien obligé de prendre sa suite, puisque, premièrement, nos voix devaient être liés pour que nous nous assurions du bon fonctionnement du sort, et, deuxième, si le moindre problème survenait, j’aurais alors plus de chance de pouvoir directement intervenir pour la sortir d’un mauvais pas. Si, toutefois, c’était elle qui était visée. Ce qui n’était pas sur non plus.

Mais je n’eus en rien besoin de passer à l’action, à la fin de notre chant, la bête était parfaitement endormie au pied de la fontaine ravagée. Mais elle n’était pas la seule. Focalisé sur l’animal, je n’avais pas remarqué que notre chant avant également affecté les gardes qui se trouvaient autour de nous. Je doutais fortement que ma puissance magique juste moyenne ait pu suffire à accomplir un tel exploit, ce qui confirmait que la jeune femme était, elle, une magicienne hors pair. L’arrivée des renforts brisa soudain l’harmonie et le calme qui s’était emparée de la place. Si j’avais d’abord cru que nous pourrions avoir des ennuis, je fus à nouveau étonné par l’intervention de la jeune femme. Elle était visiblement plus qu’une noble, puisque ses seuls mots suffirent à convaincre le responsable de la garde de ce qu’il avait à faire. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres lorsqu’elle se présenta à l’homme, m’expliquant ainsi un peu mieux à qui j’avais à faire, et pourquoi le garde lui avait obéit si vite. L’autorité était donc de famille, chez les Ostiz. Maintenant que je rencontrais la jeune femme, sa ressemblance avec son paternel était frappante. Pas nécessairement physique, mais beaucoup de son caractère, de ses mimiques, ou de sa stature me rappelaient Crissolorio. J’attendis donc patiemment qu’elle règle les problèmes, debout à côté de la fontaine que le Smilodon avait partiellement détruite. Une fois que les gardes furent occupés avec l’animal, Eleonnora revint s’assoir sur le banc en pierre qui se trouvais à côté de moi, me retournant un sourire. Visiblement, le tutoiement inopiné qui s’était installé entre nous la rendait légèrement confuse, ce qui était surement lié à sa haute classe sociale. En tant normal, le vouvoiement aurait pu me paraitre logiquement plus naturel, mais l’épreuve que nous avions traversée nous avait visiblement permis de franchir le cap de cette règle de politesse formelle.

« Je m’appelle Seö, Seö Wënmimeril. Mais je doute que tu aies déjà pu entendre mon nom quelque part. Après tout, il n’est pas aussi renommé que le tien… » Répondis-je, légèrement amusé par la situation. « Et le tutoiement me va bien. Après tout, tu es l’une des rares personnes avec qui j’ai eu l’occasion de chanter, et je suppose que notre association a suffisamment bien fonctionné pour que le tutoiement soit de rigueur. » Je lui offrais un léger sourire avant de poursuivre, observant du coin de l’œil les gardes se servir d’un anesthésiant sur la bête déjà endormie, puis discuter sur le meilleur moyen de la transporter discrètement. Je reportais alors mon attention sur la jeune femme.

« Alors, tu es la fille de Crissolorio Ostiz. Ton père m’a parlé de toi, il y a plusieurs années, et visiblement tu as choisi de suivre la même voie que lui… Comment va-t-il à ce propos ? »

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La jeune Ostiz ne fut pas étonnée que l'elfe connaisse déjà son nom, du moins de réputation. Elle releva le menton en un air de fierté. Après l'oubli maladroit de ce soldat elle commençait à se demander si avec la disparition de son père, sa famille ne commençait pas à tomber aux oubliettes. On efface pas le passé au facilement et elle faisait son possible pour faire perdurer la grandeur de sa lignée. Cependant elle n'avait, en effet, jamais entendu parler de ce jeune homme. Il ne devait pourtant pas être un simple voyageur au vu de ses capacités qui ont été d'une grande aide. Son nom ne lui donnait qu'un pauvre indice quand à son identité et elle ne pouvait qu'interpréter. Au vu de sa silhouette, bien qu'en se faisant la réflexion on pourrait penser cela normal chez un représentant de la race elfique, il ressemblait plus à un mercenaire qu'à un commerçant.

« C'est un plaisir de t'avoir rencontré, Seö....et d'avoir chanté avec toi. A vrai dire, chanter à tes côtés était bien plus motivant que d'assister aux cours de chants que l'on m'imposait quand j'étais encore une enfant. Je trouve que nous faisons un fabuleux duo néanmoins il semble que notre public ne se soit pas autant amusé que nous. »

Elle gloussa en faisant référence aux soldats encore hagards qui reprenaient leurs esprits autour du Smilodon. Rares étaient les personne qu'elle tutoyait ainsi, mais elle n'était pas à la cours et pouvait se permettre de relâcher la pression de l'étiquette quelques instants.
L'air amusé de la demoiselle s’effaça vite alors que son compagnon de fortune prononçait le nom de son père.

« Alors comme ça tu connaissais mon père, le régent de Gloria en personne? Comment se fait-il que je n'ai jamais entendu ton nom? Dans quelle circonstances à tu bien pu le rencontrer? Car même s'il était vif pour un homme de son âge, il lui était déconseillé d'aller sur le terrain pour des raisons bien évidentes...malgré ça, c'est un Ostiz, aussi têtu qu'une mule! »

Elle reprit vite son sérieux. Ce Seö ne devait pas être n'importe qui s'il avait déjà eu affaire au vieux régent de sa regrettée Gloria. La pression retomba pour Eleonnora quand il lui demanda de ses nouvelles. A chaque fois qu'on évoquait son père elle s'attendait à ce qu'on lui apporte des informations supplémentaires; Du moins, elle espérait. Même une apparition insignifiante, de quoi retrouver sa trace, confirmer qu'il était bien vivant...car malgré elle, la jeune femme doutait de plus en plus. Et si sa sœur avait raison? peut-être devait-elle enterrer son père pour ne plus se tourmenter. Elle soupira et bascula sa tête en arrière d'un air pensif.

« Je suis bien médisante quand à son état mais c'est peut-être ça qui pourrait causer sa perte... » Elle se mordit la lèvre, regrettant presque d'en dire autant. « En vérité...je n'ai aucune idée de comment il se porte en ce moment. Depuis notre arrivée sur ces nouvelles terres, rien, pas un mot ni même un signe. Je ne peux que faire confiance aux pauvres rumeurs qui disent que le régent à prit sa retraite...Il n'est dorénavant qu'un fantôme et libre à nous de croire s'il est encore en vie. »

Son ton amère cachait la rancœur qu'elle avait envers cet homme adulé par elle même et qui n'avait pas prit la peine de lui faire ses adieux. Elle commençait à avoir l'habitude qu'on lui demande ce qu'il advenait de Crissolorio Ostiz. Aussi, sa situation était bien pathétique lorsqu'on se rendait compte que même elle, sa propre fille, n'en savait rien.

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Je ne pus m’empêcher de sourire en voyant le menton de la jeune femme se relever avec fierté. Je ne savais pas si elle en avait conscience, mais elle avait le port altier et certains tics de comportements de son père. Du moins, il me semblait le voir par quelques-unes de ses mimiques, car je n’avais pas pu le côtoyer suffisamment pour réellement être sûr d’interpréter correctement ces quelques signes. La politique était donc de famille, et il n’était pas difficile de savoir pourquoi la jeune femme avait choisi – si toutefois tel était le cas – Caladon pour gravir les échelons. Une ville libre, où tout paraissait se vendre et s’acheter, qui jouissait d’une richesse multiculturelle incomparable. Un lieu où absolument tout était possible en somme. Sa remarque me fit sourire davantage, alors que je lui répondais.

« Je trouve aussi que notre duo était plutôt réussi. Quant au public, je ne m’en ferais pas trop à ta place, ils n’avaient pas l’air très… réceptifs à notre art. » Dis-je en souriant, avant de poursuivre. « Et je suis aussi enchanté de pouvoir rencontrer la fille d’un vieil ami. Votre ressemblance est assez… Frappante. » Finis-je, amusé.

Pour ce qui était de connaitre son père, il était vrai que, sans connaitre l’histoire qui nous était liée, il était difficile d’envisager comment quelqu’un comme moi aurait bien pu connaitre quelqu’un d’aussi important que le régent. Pourtant, je l’avais côtoyé bien plus que je ne pouvais l’admettre, et nous avions également eu l’occasion d’échanger ensembles, de manière plus amicale, sur le monde qui nous entourait. Sa connaissance et sa compétence en politique était impressionnante, mais, comme elle l’avait dit, il lui tenait également à cœur de cultiver des informations plus pratiques, sur le terrain, que je pouvais, moi lui offrir. Et puis, j’appartenais, à l’époque, à la Caste, ce qui m’obligeait à entretenir des relations diplomatiques avec beaucoup de forces politiques. Je sortais alors de mes pensées pour répondre à Eleonnora.

« Et bien… Fut une époque, sur l’ancien continent, j’appartenais à la Caste des dragonniers. Je t’arrête tout de suite, je n’en étais pas un, simplement, je partageais leur conviction. Ce qui est aussi la raison pour laquelle j’apprécie particulièrement Caladon, car je m’y sens sans doute plus chez moi que dans les autres cités. Enfin, je m’égare, disons que j’ai eu mainte fois l’occasion de discuter avec ton père par le passé, et que c’est la raison pour laquelle le nom des Ostiz me semble si familier. » Répliquais-je, avec un léger sourire.

Lorsque le sourire de la jeune femme se crispa, je devinais aisément qu’elle n’avait aucune idée de l’endroit où pouvait bien se trouver son paternel. Ainsi donc, moi qui le pensais à la retraite, je m’étais trompé. Et cette disparation impromptue semblait particulièrement affecter la jeune femme, qui tentait tant bien que mal de le cacher. Un mélange d’inquiétude, de crainte, et de colère, comme un sentiment d’abandon qui nous avait tous habité un jour ou l’autre. Je la regardais avec un léger sourire.

« Je… Vois. Mais tu sais, ton père est trop malin pour ne pas encore être en vie quelque part. Du moins, c’est ce que je pense. Et puis, tu as le champ libre maintenant, c’est à toi que revient la responsabilité de faire valoir le nom des Ostiz ! Il peut être compliqué de penser qu’il a fait ça pour toi mais… Peut être qu’il te fait simplement suffisamment confiance pour te confier l’honneur de la lignée. » Lui lançais-je, souriant, avec sincérité. « En tout cas, je suis amené à beaucoup voyager. Si je découvre la moindre chose le concernant, je te promets de t’en faire part. »

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Les remarques à propos de sa relation avec le vieux régent rendait la demoiselle d'autant plus curieuse quand à l'identité de l'elfe et elle ne fut pas surprise de rencontrer un personnage qui avait été bien plus important qu'il n'en avait l'air. L'entendre énoncer la caste des dragonniers la plongea dans une légère nostalgie...Elle avait eu un ami dragonnier. C'était il y a bien longtemps mais elle se souvenais de son sourire chaleureux en dépit de la fraîcheur de ses mains. En effet elle se souvenait avoir admiré la sagesse du vampire en raison de ses convictions qui allaient bien au delà des guérillas entre peuples. Pour cela, Caladon était un havre de paix; Un énorme melting pot comme le disaient les politiciens. Une ville multiculturelle où ce n'était ni le passé de ses citoyens, ni même leur race qui les déterminaient mais bien la taille de leur bourse et leur sens des affaires. Un véritable refuge pour les exilés, ceux qui cherchaient à se construire un nouveau départ. Aussi, c'était avec fierté que la jeune femme siégeait à son conseil.

L'estime qu'elle avait de ce nouveau compagnon ne faisait qu’accroître...après tout quelques flatries à propos de sa belle citée ne faisaient pas de mal. Son orgueil avait besoin d'être nourrit tout de même!Néanmoins elle se maudit intérieurement pour avoir laissé paraître sa faiblesse à un étranger. N'importe quel personnage peu scrupuleux aurait exploité cette faille...Cette blessure l'avait sensiblement affaiblie. Comment pouvait-elle paraître crédible un instant si son interlocuteur la prenait en pitié? Elle détestait être la jeune fille faible et fragile qui attendait qu'on la secoure. Par fierté, mal placée sans aucun doute, Eleonnora ne put s'empêcher de répondre sèchement aux propos de l'elfe qui se voulaient clairement rassurants.

« Le terme libre est bien mal choisi pour ma situation car le fardeaux de porter ce nom seule est bien lourd, je crois que tu ne t'en rend pas compte. »

Elle détourna le regard, se mordant l’intérieur des joues, regrettant déjà d'avoir été une langue de vipère envers ce charmant jeune homme plein de bonnes intentions. C'est qu'il avait touché un point sensible...Elle ne devrait pas déchaîner sa colère sur lui. Cependant cela lui avait fait le chaud au coeur lorsqu'il lui avait parlé de Crissolorio...On lui trouvait peu de ressemblances avec son père quand on les apercevait de loin. Mais une fois approchés, les deux Ostiz semblaient être fait dans le même moule. Les chiens ne font pas des chats. Et même si la demoiselle avait passé plus de temps à se rebeller contre l'autorité de son père qu'à l'écouter, elle avait tout ce temps gardé une admiration sans limites pour son père. Aussi, la remarque de l'elfe lui avait mit du baume au cœur un tant soit peu, juste assez pour oublier un moment le vide qu'elle ressentait en pensant à lui. Et il n'était pas n'importe quel nobliaux qui lui demandait si son père allait revenir sur la scène politique pour étaler ses richesses comme au bon vieux temps...

« Cependant...je te remercie, je sais que mon père reviendra un jour... et ce jour là il pourra dire qu'il sera fier de ce que j'ai-non, de ce que nous avons construit! Car nous avons tous perdu quelque chose en venant ici, à commencer par la terre de nos ancêtres. Et comme j'ai l'ambition de faire valoir l'honneur de ma famille bien plus que mon père ne l'a fait auparavant, nous devons tous œuvrer à ce que ce nouveau monde, bâtit de nos propres mains, fasse pâlir de jalousie de aïeux!  »

Eleonnora s'était qui efforcée d'apporter un tournant positif à son discours avait tout de même retrouvé son sourire. Elle ne devait pas se laisser aller aux émotions négatives que son esprit enfermait depuis lors. Et de penser partager un deuil avec tous la rassurait en quelque sorte. Quoi de mieux qu'un sentiment commun pour rapprocher les peuples? Il était vrai qu'elle avait de grandes am bitions quand à sa position et aimerait poser sa pierre à l'édifice de ce nouveau monde.  

« D'ailleurs, je pense qu'avec les convictions que tu incarnais en tant que membre de la caste des dragonniers tu dois être pleins d'espoirs...enfin, excuse moi, mais j'ai bien vu des dragons, ces lézards géants, voler au large lors de la Traversée, mais je n'ai pas eu de nouvelle de la caste depuis l'arrivée, tu n'en fait plus partie...ou se sont-ils dispersés? Après tout les dragonniers semblaient assez indépendants....car j'en connaissait un qui aimait particulièrement voyager... peut-être devais tu connaitre un vampire du nom de Lewyn Viladric?  »

Dans ses temps où tout allait si vite, il était facile de perdre de vue certaines choses et on pouvait apprendre d'un jour à l'autre qu'un organisation était dissoute ou qu'une nouvelle s'était formée. Caladon n'était plus dirigée par la Triade, le royaume humain était unifié sous le blason du roi Aldarien et de nombreuses gardes d'explorations avaient vu le jour. Un véritable chaos organisé, un monde en perpétuel mouvement.

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Le ton sur lequel la jeune femme me répondit me surprit quelques secondes, mais, en raisonnant, je parvins à faire quelques hypothèses sur la raison qui l’avait poussée à une verve moins courtoise que celle que nous entretenions jusqu’alors. Il était vrai que je n’étais pas un politicien, et que mon nom de famille ne souffrait d’aucune réputation particulière. J’ignorais donc tout de ce qu’elle pouvait ressentir par rapport à ce poids qui pesait sur ses épaules, et qui venait surement s’ajouter à la blessure d’avoir perdu son père de vue, et d’être sans nouvelles de lui depuis longtemps. Aussi, si ma tirade s’était voulue rassurante, elle n’avait en réalité fait qu’accabler un peu plus ma nouvelle amie, ce qui n’était pas mon but. Je lui souriais alors, lui lançant sur un ton plus doux.

« Je te présente mes excuses. Il est vrai que je ne sais pas ce qu’il en est de devoir porter le poids de toute une famille, surtout une famille comme la tienne, sur les épaules. Je voulais simplement dire que, du peu que j’aie pu voir, tu me sembles parfaitement remplir ce rôle pour l’instant, et que je ne vois pas en quoi cette donnée pourrait un jour changer. » Lui dis-je sincèrement.

Je ne m’offusquais en rien du ton qu’elle avait utilisé à mon encontre. Après tout, j’en étais en partie responsable, et ce genre de choses n’avaient pas tendance à m’affecter à l’accoutumée. En réalité, c’était presque déjà totalement oublié, et la jeune femme semblait avoir embrayé sur quelque chose de plus joyeux, ou, du moins, sur quelque chose de plus motivant. Le désir de dépasser nos géniteurs nous avaient presque tous étreints un jour, et je n’y faisais pas exception. Que ce soit de devenir plus fort, plus puissant, ou encore plus célèbre, chacun rêvait un jour de rentre fier ceux qui nous avaient servi de modèles durant plusieurs années, et que nous avions admirés. Mon sourire se fit un instant plus triste lorsque je repensais à mon père, pour qui je n’avais été qu’une succession de déceptions. Malgré ça, j’avais toujours étreint l’idée d’un jour lui faire ressentir une once de fierté à mon égard, même si je ne l’avais pas vu depuis des années. Dans mon cas, un tel projet était plutôt voué à l’échec, il fallait bien l’avouer. Je reportais alors mon attention vers la jeune femme, avant de lui répondre.

« Comme je te l’ai dit, je n’ai aucun doute quant au fait qu’une Ostiz aussi déterminée ne puisse apporter de manière conséquente sa pierre à l’édifice. » Je tournais alors les yeux vers les habitations Caladonienne, avant de reprendre. « Pour moi, tout devait commencer ici, à Caladon. Si certains y voient la corruption, et les flux d’argents qui en découlent, je ne sais pas. Pour moi, j’y ai toujours vu un endroit où tout le monde arrivait à cohabiter en paix, et c’était bien l’essentiel. Faire vivre vampire, elfes, humains, et maintenant Graärhs, tous ensembles, c’était par là que ça devait commencer. Et puis, nous avons plus à gagner à nous unir qu’à nous entre déchirer après tout. » Finis-je, pensif, avant de répondre à son interrogation concernant la Caste.

« Plein d’espoir ? J’espère bien. Il n’y a que comme ça que j’arrive encore à avancer. » Répondis-je, amusé, avant de reprendre. « Pour te répondre, la Caste a été dissoute en arrivant à Elysion. Nous avions perdu trop d’hommes sur Ambarhùna, et les dragons et dragonniers ont brutalement disparus à notre arrivée. Donc, le peu d’entre nous ayant survécus ont décidé de retourner sur les routes, en tant que mercenaires ou artisans. » Dis-je tranquillement.

« Quant à Lewyn, je le connais. Nous étions très proches, et il est actuellement le seul homme que je puis qualifier de meilleur ami. Enfin, si toutefois tout ça a un sens, car je ne l’ai pas revu depuis notre exil. Sans doute que les dragons et dragonniers ont autre chose à faire quelque part après tout. Leurs buts sont bien moins palpables que les nôtres… » Répondis-je, souriant à Eleonnora, et ignorant la pointe de tristesse qui s’emparait de ma poitrine lorsque je parlais de mes anciens compagnons.

J’avais vécu une existence solitaire qui me convenait bien avant de rencontrer Lewyn, et c’était lui qui m’avait convaincu de rejoindre la Caste et d’y mettre fin. J’y avais trouvé une seconde famille, aussi, voir mes frères et sœurs tomber sous les coups des Chimères sur Ambarhùna ne me laissait qu’un souvenir amer de cette période de ma vie.

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La demoiselle avait vite ré-enfouit la faiblesse qui lui faisait défaut. Elle ne s'attendait pas à ce que cet elfe lui parle, lui aussi, de son père. Qu'on lui rappelle son échec remuait toujours plus le couteau dans la plaie. Cependant il s'était vite excusé devant le ton dur qu'avait employé cette dernière; Ce qui l'amena à penser qu'il était très sage. Pas qu'elle cherchait la confrontation mais sa réaction courtoise révélais une bonté d'âme qui ferait sourciller la jeune femme. Elle ne voulait pas penser qu'un homme qui avait surement vécu de nombreuses aventures puisse être naïf mais ne se laisserait-il pas marcher facilement dessus à l'avenir. Il devrait se méfier d'avantage...avait affaire à une politicienne après tout. Un envie irrésistible de le tester germa dans l'esprit d'Eleonnora. Elle aimait bien qu'on la respecte, qu'on la caresse dans le sens du poil, même avec sincérité, mais de la à rendre les choses ennuyeuses...

« C'est une belle utopie de penser à une ville aussi neutre et paisible...ou bien un monde, un royaume. Qui sait? Peut-être que Caladon n'est que le germe d'une nouvelle révolte. Le progrès n'est-il pas finalement l'accomplissement des utopies? »

Eleonnora ne faisait que suggérer là des idées bien vagues mais tout un chacun connaissait la haine que beaucoup portaient à la dynastie Kohan. D'ailleurs de nombreux conseillers étaient persuadés que caladon serait prête à marcher sur le Royaume des humains d'ici peu. Après tout, la royauté avait bien du soucis à se faire quand à la dette publique qui ne faisait q'augmenter...Finalement Caladon n'aurait pas besoin d'armée, il lui suffira de racheter le royaume. La jeune femme n'était pas contre cette alternative tant qu'elle tirait son épingle du jeu. De plus elle avait toujours eu une rancune envers les Aldariens qui s'étaient permit de s'approprier le pouvoir au détriment des autres royaumes qui n'étaient désormais plus que de sombres souvenirs. Une cause juste ou une simple revanche, peu importe tant que les résultats y sont.
Elle se demandait bien à quoi ce mystérieux elfe pouvait marcher, ce qui pouvait bien le faire rester debout car l'espoir c'était un bien grand mot. D'autant plus lorsqu'il lui raconta le sort tragique des dragonniers, ses anciens compagnons. Remarquant la détresse des iris ambrés, elle posa une main délicate sur son épaule.

« Tu n'es pas seul, regardes, j'ai perdu un père, tu as perdu des frères et des sœurs...face au malheur nous sommes tous égaux. Néanmoins je vais t'avouer quelque chose: je ne pense pas que les dragonniers reviendront une dernière fois nous sauver, qu'ils aient des buts que nous ne pouvons discerner...ce sont des créatures de chair et de sang au même rang que nous, mit au monde sur la terre de os ancêtres, bien qu'ils soient encore des mythes dans les esprits et ils ont toujours été individualistes à leur manière. Loin de moi l'idée d'être médisante mais je pense que beaucoup sont mut par la curiosité qu'attise ces nouvelles contrées. Aussi, peut-être de façon égoïste, ont-ils...dérogé à leurs engagements premiers, disloqués cette organisation de leur plein gré, pour partir à la découverte d'Elysion.» Elle regarda l'elfe attendant sa réaction après sa déclaration assez directe pour une diplomate. Elle ne se sentait pas d'humeur à adoucir ses propos aussi elle fini en soufflnta « Après tout, surement que cette lourde tâche les avaient empêchés de vivre comme il leur incombait...Un dragon est sans doute fait pour voler librement. »

En un sens elle comprenait leur réaction. Si son ambition n'était pas aussi forte, peut-être aurait-elle sautée dans les bras de son capitaine favori pour aller naviguer à ses côtés et étancher sa soif de connaissance dans une vie d'aventure. Ils avaient sans aucun doute trouvé quelque chose de plus fort que leurs anciennes convictions...Elle se demandait alors s'il en était de même pour son père.

« Mais et toi? Tu ne m'as toujours pas révélé ton occupation actuelle...es-tu un artisan ou un mercenaire? Je t'avoue être quelque peu déçue par la tournure qu'une si noble caste à pu prendre...Comme s'il n'y avait plus de défenseurs impartiaux de la justice. » Elle eu un petit sourire avant de reprendre. «  N'as tu pas, des fois, envie de te battre à nouveau pour des causes justes? »

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Je n’étais pas sans ignorer les tensions entre les Caladoniens et les Séléniens. Des tensions, bien sûr, dont je ne maitrisais pas vraiment tous les aspects. Après tout, je n’étais pas un politique, mais il suffisait de tendre l’oreille dans les tavernes, dans les rues, dans les marchés, pour comprendre qu’une grande partie de la population de la cité libre semblait vouer une rancœur amère à leurs confrères de la royauté. Une divergence d’opinion, une ancienne frustration quant au pouvoir que s’octroyaient les Kohan, enfin, il ne fallait plus grand-chose pour mettre le feu aux poudres. Toutefois, la jeune femme se trompait, et je lui répondais alors.

« Ne te méprends pas, je ne suis pas sans ignorer les querelles encore enfouies entre les cités libres et le royaume, et je ne prétends pas naïvement que cette utopie est réelle ou puisse l’être un jour. Ce que représente Caladon pour moi n’est pas nécessairement ce qu’elle est vraiment, mais je me plais simplement à croire, qu’un jour, ce sera le cas. » Je marquais une courte pause, avant de reprendre. « Pour ce qui est d’être le noyau d’une révolte, cela m’est un peu égal, pour tout avouer. J’aspire à la paix, mais je sais parfaitement que cette dernière n’est souvent acquise qu’après une lutte difficile, et je connais ma place. Je ne prendrais jamais part à un conflit qui opposerait Caladon à l’empire, mais je ne suis pas suffisamment naïf pour ne pas savoir qu’il y a toujours un équilibre entre guerre, et paix. » Finis-je, un léger sourire en coin.

J’avais parlé aussi franchement qu’elle, et c’était avec surprise que je voyais sa main se poser sur mon épaule, en un geste qui se voulait certainement réconfortant bien que je n’en comprenne pas la raison. Avait-elle mal interprété mes dires ? Ce ne serait pas si étonnant, après tout, nous ne nous connaissions pas depuis si longtemps qu’elle aurait pu deviner la moindre de mes pensées juste en buvant mes paroles. Je ne vouais pas une confiance indéfectible dans ceux qui étaient censés garantir l’équilibre du monde, dans ceux qui étaient finalement les héros d’une histoire dont nous n’étions que les figurants. Non, le passé avait maintes et maintes fois prouvé ce que disais la jeune conseillère. Les dragonniers étaient des individualistes qui ne se souciaient que peu des autres, ou d’autre chose que de leur propre intérêt. Et les dragons… Pour une race ancestrale dont on ne pouvait égaler ni la sagesse, ni la force, ils s’étaient pour la plupart révélés être arrogants et vaniteux. Aussi, les dires de la conseillère m’arrachèrent un sourire, alors que je dégageais avec douceur mon épaule de l’étreinte de sa main.

« La solitude n’est pas quelque chose qui me dérange outre mesure. J’ai, la majeure partie de ma vie, fonctionné ainsi. Et aujourd’hui, il serait bien ingrat de ma part de dire que je suis seul. J’ai quelqu’un qui m’attend et m’attendra toujours, et des gens qui ont placé leur confiance en moi, et que je ne peux me permettre de décevoir. » Dis-je, songeant à Aurore et aux aigles dont j’avais reçu le commandement. « Tu n’es pas médisante le moins du monde. J’ai pu côtoyer les dragons et les dragonniers durant mes services à la caste, et, même s’il serait insultant de faire une généralité, dire qu’ils sont individualistes n’est qu’un doux euphémisme. Et les dragons, qu’ils soient liés ou nom, sont arrogants, vaniteux, et n’ont aucun respect pour les autres races que la leur. Ils n’incarnent en rien la sagesse que l’on vouait à leurs ancêtres. Mais… » Je fis une courte pause, avant de reprendre. « Mais se battre pour ses convictions nécessitait de passer au-dessus de tout ça, aussi, je l’ai supporté alors que j’étais un serviteur de la Caste. Mais cette arrivée sur un nouveau continent marque un nouveau départ à bien des niveaux, et je ne pense plus vouer ma confiance à cet ordre. Qu’ils soient parti de leur propre volonté, qu’ils aient dissout la Caste m’ait assez égal. Ils ne constituaient pas la Caste. Mes frères d’armes la constituaient, et ces davantage pour nous même, et nos convictions communes, que nous nous battions. Pas pour les dragons, ni leurs dragonniers. » Mon ton était calme, réfléchi, et ne laissait transparaitre aucune fureur ni rancœur. Une page était tournée, et j’étais bien le dernier à vouloir revenir en arrière.

« Pour en revenir à une note plus joyeuse, je ne suis pas vraiment un mercenaire, ni seulement un artisan. Enfin… Disons que je suis un peu des deux. On m’a confié le commandement d’une unité d’exploration, aussi, je voyage beaucoup à travers l’archipel. Ça c’est pour le côté mercenaire. Et pour le côté artisan… Je suis un Maitre des Glyphes depuis de longues années maintenant. Quant à me battre… Je continue de le faire, c’est simplement différent. » Répondis-je avec un léger sourire.

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La jeune femme fut satisfaite de voir l'elfe devoir défendre ses opinions, lui qui était calme et paisible n'aimait pas pour autant qu'on le croit naïf. Lui aussi, malgré la surprise qu'avait provoqué la franchise d'une aristocrate, semblait quelque peu satisfait de ses réponses. Il ne s'était pas laissé faire finalement. Et c'était tout à son honneur. Aussi, aura t-il su déceler l'impression derrière les paroles de la jeune conseillère. D'autant plus que cela l'amusait de tester ces personnes au calme olympien. Faire sortir de cette coquille les sentiments humains qui habitaient cet individu si bien protégé. Son père lui même n'avait jamais perdu sa contenance face aux multiples bêtises et fanfaronnades de sa fille. Ses réfutations enchantaient alors son interlocutrice qui sentait qu'elle commençait à le titiller. Finalement, peu importe qu'elle pensait ce qu'elle disait ou qu'elle soit d'un autre avis, elle s'amusait des réactions de son nouveau compagnon. Ainsi elle ne se fâcha pas qu'il la repousse, bien au contraire.

Elle fut cependant étonnée de ne pas voir l'ombre d'un froncement de sourcil lorsqu'elle commença à discréditer les dragonniers et leur caste. Ce fut avec un contentement décontenancé qu'Eleonnora accueilla son point de vue tout aussi négatif sur un homme qui avait eu l’expérience de vivre au sein de cette caste. Elle honora sa présence d'esprit par un sourire ravi. En voilà au moins un qui n'idéalisait pas les dragons et leur destin héroïque. Elle trouvait que toute sorte d'idéalisation revenait à une aliénation...les rois, prêtres, créatures magiques en tout genre étaient tout aussi mortels que les hommes alors ils n'ont aucun piédestal sur lequel se poser.

« Je suppose que la Caste à continué de vivre à travers ceux qui répandent ses valeurs. D'ailleurs il n'y a ni de nom, ni organisation, seulement des individus prêt à s'assembler dans un but commun. »

Elle trouvait cet esprit de cohésion admirable. Aussi, elle marqua sa pause d'un hochement de tête approbateur.
Elle fut d'ailleurs amusée de le voir décrire ainsi son activité qui paraissait au premier abord une belle chimère entre artisanat et combat. Il eu à peine terminé de parler qu'elle tilta enfin. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise alors qu'une idée, bien que saugrenue, lui venait à l'esprit. Elle se leva vivement pour lui arguer d'un ton concerné:

« Tu es un explorateur qui as amarré recensement...ne me dit pas que... »

« Madame. »

L’adjudant Caladonais qui se dressait derrière elle d'un air strict la fit sursauter. Elle reprit sa composition, se raclant la gorge pour signifier son
agacement au près de cette intervention impromptue. Ce dernier ne sembla pas y faire attention et la salua en faisant claquer ses talons.

« J'ai eu vent de vos actions, qui ont bien aidé nos garnisons, et il semblait alors que vous ayez suivit la bête bien avant notre intervention...Alors il nous est capital de savoir si vous, ainsi que votre...compagnon, avez quelconque information concernant sa provenance. »

La jeune femme ne le fit pas paraître mais elle s'en mordait bien les doigts. Si l'on découvrait que la conseillère Ostiz était entrée dans les entrepôts pour en libérer un Smilodon, menaçant au passage les habitants de sa cité, le scandale était prévisible. Même si elle n'était pas fautive, elle savait qu'une telle affaire serait une aubaine pour ses détracteurs. De plus elle ne serait pas la seule incriminée...Elle jeta un coup d’œil discret à l'elfe. Elle avait voulu le prévenir plus tôt que des soupçons seraient portés sur toutes les cargaisons d'explorateurs, dont la sienne, cela allait de soit.

« Au repos, soldat, je vous en prie...Je ne peux vous renseigner l'endroit exact d'où vient ce Smilodon mais il m'a semblé le voir venir des cales à l'est du port. J'espère que mon information est bonne, mais ne me portez pas préjudice si ce n'est pas le cas. »

« Bien...Merci pour votre coopération. Des hommes vont s'y rendre sur le champs. »

« Vous ne nous décevrez jamais. Cependant, voyez excuser ma curiosité, mais où allez vous mettre la bête tant que vous n'avez pas trouvé son propriétaire? »

« Eh bien...Nous attendons l’approbation de l'administration mais nous le garderons en captivité dans les jardins privés de la mairie pour le moment, bien que nos moyens face à cette situation soient précaires. Car aucune cargaison de la sorte n'avait été annoncée ou répertoriée...Néanmoins vous pouvez compter sur nous! Sur ce, Madame, mon sieur...»

Après un salut strict, l'officier tourna les talons vers le reste des soldats encore attroupés près du corps assoupi du félin.Evidemment qu'elle avait mentit, hors de question que les soldats trouvent de quoi la mêler à cette affaire avant elle! Surtout cela était une affaire de contrebande...c'était encore pire qu'elle ne le pensait. Eleonnora serra la mâchoire. Elle n'avait eu aucun scrupule à mentir mais maintenant tout n'était plus qu'une question de minute. Elle se tourna de nouveau vers Seö et lui souffla entre ses dents.

« Il faut qu'on y retourne...et discrètement. »

Espérant qu'il avait comprit qu'ici leurs carrières étaient en jeu, la jeune femme lui indiqua de la suivre d'un bref mouvement de tête. Ils traversèrent la place d'un pas tranquille, comme si de rien était, mais une fois engagée dans la ruelle qui menait aux entrepôts son pas s’accélérât. Elle pensait plus qu'à ce qu'elle pouvait risquer dans cette affaire. Et si les traces seraient simple à dissimuler, la parole d'un homme serait bien plus compliqué. Oui, car il restait le garde qu'ils avaient abandonné à son triste sort dans l’entrepôt. Étrangement, elle espérait que personne ne soit venu à son secours entre temps. Ils n'eurent pas à passer par le port une seconde fois, prenant des chemins bien plus directs vers les entrepôts. Même dans la précipitation elle 'eut pas de mal à retrouver son chemin le long des allées numérotées. Un grand soulagement s'empara d'elle lorsqu'elle vit que personne n'était attroupé autour du lieu du crime. La porte était encore grande ouverte. Elle hésita un instant, regarda autour d'elle d'un regard méfiant et s'y engouffra. Elle retrouva la même atmosphère, toujours aussi éblouissante qu'auparavant. Elle n'eu pas fait un pas qu'elle appercu deux silhouettes se détacher de la pénombre. Quand ses yeux furent habitués la luminosité réduite elle se rendit compte qu'elle était tombée nez à nez avec le garde, toujours à terre, et un inconnu penché sur lui. Tout deux regardait d'un air interloqué l'étrange duo. Instinctivement la demoiselle recula pour se cacher derrière l'imposante stature de l'elfe.

« Plus un geste! »

L'étranger qui paraissait avoir reprit ses esprit gesticula dans leur direction. La jeune femme fronça les sourcils, elle ne se sentait pas vraiment en danger derrière son bouclier mais cette apparition mystérieuse ne l'arrangeait pas. Un complice? Le propriétaire du smilodon? Ou même un soldat en civil? Elle avait le sentiment qu'elle n'en finirait pas si vite avec cette histoire.

« Qui êtes vous? »

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La conseillère semblait plutôt satisfaite de mes réponses, alors qu’un léger sourire s’était dessiné sur son visage. Je n’avais donc pas eu totalement tort en pensant à une sorte de test, bien que je me doutais qu’il ne s’agissait pas que de ça. Et, même si c’était le cas, ça ne me dérangeait pas outre mesure. J’avais pris l’habitude de ce genre de jeux en compagnie de son père ou encore d’Aldaron avant qu’ils ne deviennent des amis proches. C’était sans doute le lot de tout politicien de se plier à ce genre de manières, et il fallait s’en accommoder, c’était aussi simple que ça. Je souriais donc en retour à la jeune femme, montrant que nulle offense n’avait été faite bien que j’eusse entrevu son stratagème.

En revanche, elle avait tort sur un point. La plupart des membres de la Caste s’étaient retirés et perdus de vue les uns les autres suite à sa dissolution, sans doute par divergences d’opinion. Il n’y avait plus personne pour les rassembler, et l’égocentrisme des dragons avait levé le voile sur ce qu’ils étaient vraiment. Ainsi, les guerriers étaient partis rejoindre des mercenaires, les artisans étaient retournés à leurs ouvrages, les explorateurs s’étaient remis en quête d’aventure, et les politiciens avaient tenté de s’implanter dans les nouvelles politiques de ce territoire inconnu. J’avais donc assez peu d’espoir d’un jour pouvoir faire combattre l’ancienne Caste à nouveau au complet, ou presque, mais ça n’avait pas d’importance. Je levais alors un regard interrogateur vers Eleonora qui semblait avoir une question brûlante sur le bout des lèvres, qu’elle n’eut toutefois pas le temps de poser.

L’adjudant était revenu et souhaitait, visiblement, que nous lui fournissions davantage d’information au sujet de la bête. Il souleva rapidement un point important. La marchandise, dont le smilodon faisait partie, ne faisait l’objet d’aucune déclaration et, ainsi, rentrait dans la catégorie tristement célèbre de la contrebande. De ce fait, la situation s’aggravait très légèrement, surtout pour la jeune conseillère. Mon bâteau était trop petit pour transporter une telle cargaison, bien que dissimulée, et, surtout, ne m’appartenait pas vraiment. Mon nom n’y était donc en rien lier, ce qui me tirait – à mon d’une énorme erreur – globalement d’affaire. En revanche, même si Eleonnora ne serait surement pas incriminée, une telle aventure pouvait lui donner du fil à retordre pour son ascension politique. Une ascension déjà suffisamment complète pour mériter ne pas s’y voir ajouter plus de difficulté encore. J’attendis donc qu’elle traite elle-même avec le garde, n’ayant pas vraiment de raisons à m’en mêler, puis, lorsqu’elle me proposa de retourner à l’entrepôt, j’acceptais d’un petit hochement de tête. Après tout, il ne me dérangeait pas le moins du monde de lui fournir un peu d’aide. Elle paraissait difficile à cerner mais au moins était-elle sincère. A voir sa réaction, je ne pensais pas qu’elle fut en quoi que ce soit liée avec le commerce non-déclaré du propriétaire de l’entrepôt. Elle avait été surprise par l’attaque du Smilodon, aussi je ne pouvais la croire suffisamment inconsciente pour s’aventurer sur un territoire aussi hostile en ayant eu vent de sa contenance.

Eleonnora nous fit alors passer par divers raccourcis dont j’ignorais l’existence, mais qui nous facilitèrent grandement les choses et le trajet, et surtout qui nous évitèrent d’être repérés. C’était donc sans tarder que nous avions rejoint l’entrepôt. Au soulagement visible d’Eleonnora, je compris qu’aucun garde n’était encore arrivé jusque-là. Nous pénétrâmes donc à nouveau par la grande porte encore ouverte. Deux silhouettes s’offrirent alors à nous, et je pus constater non sans un certain soulagement la présence du garde encore en vie. Sauf qu’il était cette fois accompagné d’un inconnu qui, la surprise passée, se tourna rapidement vers nous. Sous l’effet de la surprise, la jeune femme vint se dissimuler derrière moi avant de questionner l’homme sur son identité.

Mais ce dernier ne donna nulle réponse, et se contenta de sourire, ne lâchant pas du regard la conseillère. Ce fût alors une seule voix qui résonna derrière nous, nous faisant pivoter. Derrière nous, la porte avait été refermée, et une dizaine de gardes avaient fait irruption. Mais, à bien les observer, il ne s’agissait pas de simples gardes de la ville comme nous en avions croisés. Leurs uniformes étaient d’autres couleurs que celles de Caladon, et, surtout, ils entouraient un homme d’une allure différente. Il s’agissait donc de gardes du corps personnel, ou, du moins, c’était la meilleure explication que je pouvais trouver. J’observais alors l’homme un peu plus en détail. Il était ventripotent, richement vêtu, et lui non plus ne lâchait pas des yeux la jeune femme. On aurait presque pu avoir l’impression qu’il avait des vues sur elle si une telle lueur de haine ne brillait pas dans son regard. Un sourire satisfait et suffisant s’afficha sur son visage lorsqu’il brisa le silence.

« Et bien… Dame Ostiz, cela fait un certain temps depuis notre dernière rencontre. Une année à vrai dire. Je me doute de votre stupeur quant à me voir ici. Vous deviez me penser en prison ou même mort, mais, que voulez-vous, ce sont les rouages de la politique. Et l’argent m’a aussi beaucoup aidé, vous vous en doutez bien. » Lança-t-il sur un ton mielleux. « Allons… Ne faites pas votre timide, je suis sûr que vos réseaux et vos influences ont bien du vous prévenir du retour du seigneur que vous aviez lâchement tenté de condamner… » Son regard bifurqua alors un instant vers moi avant de revenir vers la jeune femme. « Oh… Je vois que vous avez changé de compagnon ? Cela vous ressemble bien. Mais comment va se bon et loyal soldat ? »

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Eleonnora hésita un instant entre éclater de rire et crier de surprise. Rester calme. Comment pouvait-elle rester calme dans cette situation?! Elle regardait avec des yeux ronds l'homme ventripotent et ses gardes s'approcher d'eux. Lorsque la porte se referma elle comprit qu'il n'y avait plus aucune issue de possible. Ils étaient encerclés. Et pas par n'importe qui. A vrai dire elle avait complètement oublié l'existence de ce sinistre personnage et le revoir surgir tel un fantôme du passé la rendait perplexe. Mais elle savait quelle habilitée les hauts de ce monde avaient à se sortir de ces situations judiciaires...bloquantes. Elle en avait déjà elle même fait les frais. Cela ne l'étonnait d'ailleurs pas de le retrouver à Caladon, là où l'argent pouvait résoudre tout les problèmes. Retrouver ses vieux ennemis, mécréants de tout bords, avait été une de ses plus grandes hantises lorsqu'elle avait commencé à exercer au sein de cette merveilleuse citée. La loi de murphy avait frappé, et même si c'était inévitable, elle aurait préféré que cela se produise à autre moment. Elle jeta un regard à son compagnon qui ne devait pas comprendre grand chose à la situation. Quelque part elle s'en voulait de l'avoir mêlé à ses affaires. Il ne devait pas se douter qu'une Ostiz, tout aussi adorable qu'elle semblait être, traînait dans des histoires peu scrupuleuses. Elle soupira mentalement. Ça faisait un témoin de plus. Ne serait-il pas plus simple de l'éliminer plutôt que perdre son temps à ses justifier? Elle commençait à l'apprécier cependant et il était ici un allié de poids...voir son seul allié. I fallait déjà qu'ils sortent indemne de ce bourbier pour penser à l'avenir, et ce n'était pas gagné.
Elle tenta de reprendre une contenance, port altier à la défense, et fit face à son ennemi.

« Ma surprise ne fait que témoigner du peu d’intérêt que je marquais à votre existence, Seigneur Damotha,...mais c'est un réel plaisir de vous revoir. » Un sourire carnassier éclaira le visage de la demoiselle. Elle jouait un jeu dangereux mais y prenait beaucoup de plaisir. Après tout elle ne lui ferait pas le plaisir de se montrer en position de faiblesse comme la dernière fois. Confiante, elle fit un pas devant son compagnon. « C'est que vous teniez à me voir ma parole. A croire que vous aussi, vous voudriez être un de mes "compagnons"; Mais sauf votre respect j'ai des critères très sélectifs... » Elle darda un oeil moqueur sur l'imposant seigneur avant reprendre «...auxquels vous ne semblez pas répondre. »

Elle ne faisait que jouer le jeu de l'effrontée, persuadée qu'elle s'en sortirait une fois de plus. Elle pria pour que Seo ne lui en veuille pas pour l'avoir comprit aussi vulgairement dans le lot d'autant qu'elle espérait qu'il soit compréhensif mais elle n'en doutait pas un instant. Puis il devrait être flaté d'être assimilé à un de ses compagnon finalement! Néanmoins elle avait été quelque peu vexée qu'il la décrive comme une croqueuse d'hommes. S'il y avait bien un domaine dans lequel elle se jurait d'avoir des principes, c'était l'amour. De quoi contrebalancer tout les autres domaines où elle était loin d'être exemplaire. La demoiselle se mordit la lèvre alors qu'il lui remémora leur dernière rencontre. Si ce tordu était revenu dans la partie, il paraissait normal qu'il veuille se venger ce qui fit émerger une question préoccupante dans l'esprit de la jeune femme. Et s'il s'était occupé d'Artane avant elle? D'où sa question. Un frisson parcourra son échine.

« Ce bon et loyal soldat, comme vous vous plaisez à l'appeler, se porte à merveille...à moins que quelques crapules ne se présente sur son chemin. Ce  à quoi j'aimerai vous tenir à rigueur: ne pensez pas que vous vous en sortirez aussi bien cette fois ci; Je pourrais être moins indulgente si vous portez la main sur...un de mes compagnons. »

Après tout, pourquoi pas en profiter pour le prévenir de toucher à ce pauvre elfe qui n'avait rien demandé à personne. Elle se retourna légèrement pour adresser un sourire désolé à ce dernier. Le rire gras de son ennemi lui fit faire à nouveau volte face.

« Vous croyez vous en position de pouvoir proférer des menaces mademoiselle Ostiz? Un détail vous échappe peut-être...vous êtes en position de faiblesse ici. »
Les soldat avancèrent vers elle, resserrant à nouveau l'étau. Son instinct lui cria de reculer.

« Ce ne sont que de simple conseils; Attaquer une conseillère de Caladon, proche du Bourgmestre Leweïnra, n'est pas la bonne chose à faire, en effet.»
Et alors qu'elle arrivait à la hauteur de son compagnon de fortune elle lâcha du coin des lèvres à ce dernier. « Si tu as un super pouvoir, ou quoi que se soit pour pouvoir mettre à terre plusieurs hommes instantanément, c'est le moment ou jamais... » parce qu'ils étaient bien dans la mouise et ce n'était pas un euphémisme.

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Si la surprise semblait avoir étreint l’espace d’un instant l’esprit d’Eleonnora, la jeune femme s’était particulièrement vite remise de son émoi. Bien sûr, je ne saisissais pas l’ensemble de leurs paroles, mais ils paraissaient avoir d’ores et déjà partagé quelques mésaventures dans un passé loin d’être lointain. De toute évidence, il s’agissait d’une vengeance personnelle, cependant quelques détails m’échappaient. La position de l’homme ventripotent était pour moi loin d’être supérieure à la nôtre. Je profitais alors de l’altercation et de la verve de ma nouvelle compagne – puisque tel était le terme qu’elle tenait pour me désigner, m’arrachant au passage un sourire amusé – pour analyser davantage nos possibles adversaires.

Ils avaient le nombre et l’équipement pour eux. Nul doute ne faisait que, si j’avais eu à cet instant précis ou mon arme, ou mon armure, je n’aurais eu aucune difficulté à me débarrasser d’eux. Malgré la taille imposante, pour des humains, de certains d’entre eux, ils n’avaient guère l’allure ou la démarche de seigneurs de guerre. Ils avaient plutôt un profil proche de ces mercenaires que l’on pouvait trouver dans les tavernes, prêts à tout pour peu qu’on y mette le prix. C’était un style, mais, si affrontement il y avait, j’aurais sans nul doute pour moi l’effet de surprise. Et si je parvenais à récupérer l’une de ces lances… Nous aurions nos chances. Une aubaine qu’ils en fussent tous équipés, donc. Toutefois, c’était quitte ou double. Si je ratais mon mouvement, je risquais de ne plus avoir la possibilité de leur tenir tête, et, par conséquent, de mettre en danger Eleonnora.

Lorsque l’attention de la jeune femme revint vers moi, sa tirade m’arracha un sourire. Elle avait déjà pu constater que j’étais un piètre magicien, aussi, mettre autant d’hommes à terre en un instant me paraissait bien compliqué. Toutefois, la jeune Ostiz l’avait bien deviné. La situation était loin de nous être aussi défavorable que l’homme arrogant semblait le penser. Il suffisait simplement de raisonner avec logique et d’énumérer les faits. Je glissais alors un clin d’œil à la jeune femme, lui répondant tout autant que je répondais à ce Damotha.

« Et bien… je suis un piètre magicien, comme vous avez pu le constater. Et puis, je ne suis pas non plus homme à déclencher une bataille pour un simple échange. » Commençais-je, la critique plutôt adressée à l’homme qu’à ma nouvelle amie. « Raisonnons simplement, sire… Damotha ? C’est bien ça ? » Continuais-je en plongeant mon regard dans le sien. « Comme vous l’avez surement constaté, je suis un elfe, et, aux cicatrices qui parsèment ma gorge et mon menton, votre esprit vif et intelligent en a surement conclu que je n’étais pas un roturier. Aussi, le rapport de force que vous brandissez prétendument en votre faveur est peut-être plus à notre avantage en réalité que vous ne vouliez le penser. » Un fin sourire se dessina sur mes lèvres, alors que je poursuivais.

« Donc, rien qu’en nous menaçant, vous prenez un gros risque, vous ne trouvez pas ? Prenons, maintenant, un autre point de vue. Je suis un elfe, par conséquent, et sauf votre respect Eleonnora, la jeune femme ci-présente ne pèserait rien sur mes épaules. Et je n’ai nul doute quant au fait d’arriver à passer votre ligne de défense sommaire et à vous semer en un rien de temps. J’aurais alors tout le loisir de contacter mes hommes ancrés à quelques mètres seulement, et, avant que vous n’ayez pris la fuite par la seule voie qui s’offre à vous, puisque nous sommes en bout de quai, je peux vous garantir qu’ils seront parvenus à vous encercler sans difficultés. » Je fis une petite coupure, profitant de la surprise d’un Damotha déstabilisé pour enchainer.

« Maintenant, imaginons que vous parveniez à nous arrêter, voir à nous exécuter si tel est votre souhait. Dame Ostiz l’a souligné, elle est une importante conseillère de Caladon, et une proche du Bourgmestre. Pensez-vous réellement que vous pourriez ne serait-ce que quitter la cité en vie après un tel méfait ? Allons, je suis sûr que vous êtes un homme plus intelligent que cela, mon jeune ami. » Dis-je, sur un ton légèrement sarcastique, rappelant au passage ma nature différente de la leur. Damotha, lui, semblait s’être figé, et je profitais de cette occasion pour à nouveau me tourner vers la conseillère, lui glissant discrètement, avec un air amusé.

« J’espère que ça suffira, je crois qu’il y a eu assez de désastre pour aujourd…- » Je n’eu pas le temps de finir ma phrase. L’un des gardes de l’homme s’était jeté sur nous avec une agilité et une discrétion étonnante, et l’attaque aurait pu faire mouche si le cri de triomphe et d’excitation du seigneur ne l’avait pas trahi, pensant, trop tôt, qu’il avait réussi à nous surprendre. Je poussais alors Eleonnora en arrière, ayant juste le temps ensuite pour reculer mon visage et voir la lame de la lance frôler ma joue, y laissant une estafilade sanguinolente. La sensation de chaleur me réveilla brutalement, et je profitais de l’élan du garde pour saisir sa lance et lui asséner un coup de coude derrière le crâne. Le laissant s’effondrer, inconscient, je raffermissais ma poigne sur la lance, la faisant tournoyer avant de me mettre en garde.

« Mauvais choix. »

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Autant dire que la jeune femme comptait uniquement sur son allié de conséquence. Elle avait beau se débrouiller en magie, sa puissance était limitée et après avoir fait face au Smilodon avec tant de vigueur, son petit doigt lui disait qu'un sort supplémentaire ne lui ferait pas que du bien. Elle espérait d'ailleurs que l'elfe n'était pas dans le même état de fatigue. Néanmoins il avait l'air bien bâtit, et elle jurait que cela était le fruit d'un entrainement qui devait le prévenir contre ce genre de situation. La jeune conseillère fut d'ailleurs étonnée du répondant de son compagnon. Elle arqua un sourcil avec une surprise non dissimulée. Un joyeuse surprise cependant. Elle appréciait le sarcasme dont il faisait preuve vis-à-vis de l’opulent seigneur. C'était bien amusant de voir la mine de ce dernier se figer devant l'assurance de son opposant. Et quelque part cette confiance rassurait Eleonnora comprenant qu'elle était plus ou moins en sécurité derrière ce guerrier qui serait son bouclier de chair. Cela ne l'importunait que très peu, ou juste touchait légèrement sa dignité, mais elle n'avait pas l'habitude de laisser les pourparler à ses 'compagnons' qui jouaient plutôt le rôle des muscles en cas de nécessité. Mais surement se montrerait-elle moins brave que lui face à ces armoires à glaces dont était flanqué Damotha. De toute façon elle se fichait bien des moyens du moment qu'elle s'en sortait saine et sauve.

Alors que Seö expliquait par a+b à son adversaire qu'il n'était pas en position de force un des hommes de main du seigneur se jetât sur l'elfe. La demoiselle eu à peine le temps d'ouvrir la bouche pour le prévenir qu'elle se retrouvait à terre, pousse dans un réflexe de défense par son protecteur. En levant les yeux quelques secondes plus tard, elle constat que celui ci était désormais prêt à en découdre. Damotha, lui, avait perdu son allure et le doute commençait à se lire sur visage. Mais la jeune aristocrate connaissait ce regard. S'il décidait d'attaquer ce ne serait ni la colère, ni la rancune mais la peur qui le pousserait. Néanmoins la peur pouvait justifier bien des actes inconscients.

Un tambourinement se fit entendre à la porte de l’entrepôt. Derrière la porte scellée, un sacré remue ménagé se faisait entendre.
"Voyez ouvrir immédiatement sous peine de répression!" Un deuxième tambourinement.

Les mercenaires qui s’apprêtaient à se jeter sur Seo marquèrent un arrêt pour se sonder les un les autres d'un air circonspect. Le gros seigneur avait pâli et devait se demander comment la garde avait pu atterrir ici. Quand à la demoiselle, elle était bien heureuse d'avoir gagné assez de temps, pour une fois que les soldats arrivaient à point. Elle avait à peine prit le temps de se relever, massant son dos qui avait douloureusement heurté le sol, qu'on la tirait brusquement en arrière.

"Nous avons des otages!" S’époumonât l'homme qui la tenait désormais fermement. La jeune fille avait beau avoir connu quelques mésaventures dans ce genre, elle restait un personnage de salon dont la carrure et la résistance ne se résumait pas à grand chose. De plus, s'agiter et se débattre ne servit pas à grand chose une fois la lame d'un couteau finement taillée placée devant sa gorge. Elle déglutit. Elle qui les croyait sorti d'affaire quelques secondes plus tôt...

"Tu poses ton arme toi!" Cracha Damotha en pointant du doigt l'elfe mais faisant attention de rester à distance de ce danger potentiel. Les brigands ressemblaient dorénavant à des bêtes acculées, traquées au fond de leur terriers. La jeune femme ne pouvait qu’acquiescer d'un air désabusé vers son ami...

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L’estafilade sanguinolente sur ma joue avait au moins eu pour effet de me réveiller. Lance à la main, c’était maintenant un autre tour de manche. Les jeunes soldats n’étaient sans doute pas aussi expérimentés qu’un Lewyn ou un Erdrak pour la chose martiale, et seraient sans doute bien moins confiants que les deux guerriers susmentionnés. Tant que la jeune Ostiz restait en retrait, la partie demeurait à notre avantage. C’était du moins ce que je pensais lorsqu’une voix, étouffée, à l’extérieur de l’entrepôt, prit de nouveau la parole, plus menaçante cette fois, et m’arrachant un sourire. J’étais du bon côté, et le seigneur Damotha du mauvais. Le gros moustachu était encerclé, et la résolution du problème allait s’opérer dans l’instant.

Mais, dans ma vision périphérique, je vis soudain un mouvement, et je maudis mon inattention. Le garde que j’avais préalablement désarmé s’était relevé, et, sans hésiter, s’était jeté sur la jeune conseillère, apposant une lame qu’il avait dissimulée sur sa jugulaire. Sa réponse à l’extérieur ne se fit pas plus attendre. Mu par une énergie désespérée, il avait réussi, à lui seul, à renverser la situation, pour la plus grande satisfaction de Damotha. Son ordre faisait sens, et, malheureusement, je n’allais pas pouvoir y couper. Même avec ma vitesse et ma maitrise martiale, l’homme n’avait qu’à émettre une légère pression sur le cou d’Eleonora pour lui ôter la vie. Et je ne pouvais pas décemment prendre ce risque. Je laissais alors tomber la lance au sol, prenant soin de l’amortir discrètement à l’aide de mon pied. L’homme qui retenait la jeune Ostiz paru alors légèrement s’apaiser, alors que Damotha lançait un sourire satisfait, se permettant même une petite provocation supplémentaire envers ma nouvelle amie.

« Et bien… Il semblerait que votre fougue ait disparue, Dame Ostiz. » Fit-il, satisfait. « Mais rassurez-vous, nous allons pouvoir continuer cette conversation dans un lieu plus… privé. Mon bateau part séant pour Altagan, et je serais ravi de vous voir m’accompagner. Bien sûr, tout refus serait extrêmement… Mal perçu. » Il releva alors son regard vers l’homme qui la maintenait. « Emmenez-là jusqu’au bateau, le temps que les renforts arrivent, nous serons déjà bien loin. ».

J’observais alors l’homme raffermir sa prise sur Eleonora et, sans état d’âme, la presser vers la sortie, la lame toujours sur sa gorge. J’attendais la moindre occasion pour intervenir, mais elle ne vint pas. Du moins, pas sans que le risque de blessure pour Eleonora ne soit trop grand. Lorsqu’ils disparurent derrière la porte, et apparurent aux yeux de la garde, je pus clairement entendre les mêmes menaces venant de Damotha que celle qu’il avait proféré envers moi. Quoiqu’il en était, je ne pouvais toutefois pas me permettre d’abandonner Eleonnora à son propre sort. Mais Damotha semblait avoir lu dans mes pensées, puisqu’il revint un court instant avant de disparaitre.

« Ah. Et éliminez-le. » Lança-t-il simplement, me lançant un dernier regard mauvais.

Il me laissa donc seul, accompagné de quatre des guerriers de sa garde. Cependant, après son départ, les recrues étaient comme en proie à un doute certain. Outre le fait d’affronter un adversaire potentiellement dangereux, ils devaient aussi ressentir un sentiment d’abandon. Leur employeur les laissait à la merci de la garde, sans possibilité d’en réchapper. Je décidais donc d’en profiter pour les raisonner.

« Ecoutez. Personne ne veut s’entretuer ici. Déposez vos armes et évitez d’aggraver votre cas. Pour l’instant, mis à part le fait que vous veniez d’aider un homme à enlever une éminente conseillère Caladonienne, vous n’avez rien à vous reprocher. » Je fis une courte pause, plantant mon regard dans le leur. « Aidez-moi à les rattraper, et ça jouera en votre faveur. » Finis-je simplement.

Il n’en fallait pas beaucoup pour ébranler leur confiance, et, bien vite, après s’être consultés du regard, ils lâchèrent leurs armes au sol. Je souriais intérieurement, soulagé d’avoir limité les possibilités de combat. L’un d’entre eux pris alors la parole pour le reste du groupe.

« Et maintenant ? » Fit-il, inquiet.

« Maintenant, vous allez me montrer où est le mouillage du navire du seigneur Damotha. » Leur dis-je.

Ils hochèrent la tête, et me firent signe de les suivre. Alors que nous réapparaissions au grand jour, et que j’escomptais devoir m’expliquer auprès du capitaine de la garde, je fus surpris de ne trouver personne. Ils avaient dû prendre la suite du seigneur tout en restant à une distance suffisante, incapables toutefois d’intervenir. Alors que nous prenions leur suite à notre tour, je pus constater qu’il n’était pas bien difficile de les suivre à la trace. Le spectacle avait eu de quoi attirer le regard et les hommes et femmes présentes sur les docks se ruaient à la suite des gardes eux-mêmes à la suite de Damotha.

Mais, lorsque nous parvînmes finalement à les rattraper, c’était pour mieux constater la mine déconfite du capitaine, qui regardait un riche bateau marchand quitter lentement le port. Visiblement, eux non plus n’avaient pas eu l’occasion d’intervenir, et contemplaient à présent l’ampleur de leur échec. Tout c’était passé bien trop vite, ce qui laissait penser que l’homme ventripotent avait tout prévu depuis un bon moment déjà. Je me mis alors à réfléchir à toute vitesse, me retournant vers l’un des anciens gardes de Damotha.

« Vous connaissez sa route maritime ? » Dis-je simplement. Ils se regardèrent un instant, et l’un d’eux finit par répondre.

« Moi, je crois savoir. Je sais qu’ils utilisent des voies pirates pour être surs de croiser le moins de navires possibles. » Fit-il.

« Ça suffira, vous venez avec moi. »

Nous nous détachâmes alors de l’attroupement pour nous diriger vers le navire qui nous avait été loué. L’endroit était bien plus calme, et mes hommes s’affairaient tranquillement sur le pont. Je montais à la hâte, accompagné des quatres hommes, sous les yeux surpris de l’équipage. Je me dirigeais immédiatement vers le capitaine, coupant court à toute interrogation.

« Capitaine, nous prenons le large. J’enverrais un message à ceux qui ne sont pas à bord, nous ne devrions pas écumer les mers trop longtemps. » Je lui indiquais ensuite le bateau qui faisait voile à l’horizon. « C’est un simple bateau marchand, nous devrions le rattraper rapidement. Nous partons maintenant. » L’homme, surprit, hocha la tête et, après un court instant de surprise, commença à donner les consignes. L’un de mes hommes, Harold, vint me trouver alors que je descendais dans la cale, toujours accompagné des quatre gardes de Damotha.

« Commandant ? Qu’est-ce qu’il se passe ? » Demanda-t-il, inquiet.

« Une mission urgente à remplir Harold. Dis aux autres de se préparer au combat. J’aimerais l’éviter, mais il se peut que ça ne soit pas possible. » Je me tournais alors vers deux autres de mes recrues qui accouraient vers moi. « Liam, Daphnée, venez m’aider à régler mon armure, et ensuite allez vous préparer. » Finis-je, alors que le bateau se mettait doucement en mouvement.

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Sous la pression de la lame, tout ce qu'elle pouvait faire était serrer la mâchoire et maudire le jour où étaient nés ces malfrats. A vrai dire la sensation du fil tranchant de la lame sur sa jugulaire commençait à lui être familière. Ennemis ou simple opportunistes, il semblait que sa personne était convoitée par des brigands de tout bords. Quelque part elle s'en sentait flattée. N'était ce pas là le signe de sa véritable puissance? Que des inconnus s’entre-déchirent, mettent leur vie en jeu pour pouvoir s'approprier sa modeste personne. Malgré la soif de son ego, ceci n'était qu'un sombre soulagement vis-à-vis de sa situation actuelle. Car si elle se faisait aux menaces, sur le fil du rasoir, seuls les plus fous souriaient à la mort. La dague aiguisée posée en travers de sa gorge blanche ne lui inspirait ni la gloire, ni le respect de celui qui la tenait fermement. Aussi, la surprise passé et, la colère plus ou moins maîtrisée, la jeune femme ne payait plus de mine. Aussi, cette fois ci, elle ne se permit pas répondre à la provocation de l'imposant seigneur qui riait bien sous sa moustache. Cette langue perfide...elle la fera couper! Tandis que ses yeux lançaient des éclairs, Damotha ne perdait pas le nord.

Elle avait reposé toute sa tactique sur l'habituel "bouclier humain", quel qu'il soit puisqu'elle s’arrangeait souvent pour être flanquée de gaillard prêt à en découdre pour la protéger. Manque de pot pour ce bel elfe, il avait du endosser ce rôle. La fatalité l'avait d'ailleurs bien gâté et elle ne pouvait que lui offrir un sourire décousu mais sincèrement désolé. C'était bien léger comme cadeau d'adieu et, avec sa veine, cela serait le dernier qu'il verra. Elle le connaissait depuis à peine quelques heures et le voilà qu'on lui imposait déjà la pire des sentences. Il n'avait pas l'air d'être un mauvais bougre pourtant...Le sentimentalisme s'arrêtera là; Elle n'allait tout de même pas s'encombrer de remords pour un homme qui allait sans doute disparaître de la surface de la terre dans les instants à venir. Toutefois, n'avait-il pas fait l'étalage de ses talents de guerrier quelques minutes plus tôt? Peut-être devrait-elle lui faire d'avantage confiance. Alors qu'on l'embarquait elle tenta d'époumoner un ultime soutient envers son nouvel/ancien ami, espérant d'ailleurs qu'on l'entende jusque derrière les cloisons, mais sous les paluches massives de son agresseur, seul un bruit sourd et étouffé se faisait entendre. Puis à spéculer sur la survie d'autrui, elle s'éloignait du propos principal de ses pensées qui devaient se concentrer seulement et uniquement sur une chose: sa survie.

Sa survie qui, au demeurant, était plus que malmenée. Si l'elfe survivait, ça lui arrangerait tout de même bien des affaires; Par exemple il pourrait venir la sauver. Ce qui ne serait pas de refus. Car les mains moites du mercenaire sur son corps lui inspirait le plus grand dégoût. Presque autant que lorsqu'elle aperçu le sourire mielleux de Damotha les rejoindre au pas de course le long des embarcadères.

« Relâchez cette femme et la clémence juridique sera mise en vigueur! » S'écriait le capitaine de la garde à notre suite. Eleonnora ne comptait pas se montrer clémente si ce gredin venait à se rendre. Étonnamment il ne semblait pas prêt à prendre telle décision et continuait à tenir les soldats en respect exhibant de plus belle la gorge fraîche de son précieux otage. Les objections de la garde n'eurent aucun effet et la conseillère caladonnienne fut embarquée telle une vulgaire marchandise au bord du vaisseau marchand où s'attelait l'équipage.
Il ne fallut pas longtemps avant que celui ci du vaisseau soit alerté et qu'il prépare précipitamment l'appareillage. Tel un vulgaire sac de pomme de terre, le gaillard la jeta sur son épaule pour traverser le pont. Les protestations de la jeune femme se perdirent dans le furieux chaos que créaient les marins à courir dans tout les sens, s'agiter pour larguer les amarres et écouter les focs. Eleonnora put assister avec effroi au départ de ce bateau qui était désormais sa prison. En voyant les visage désabusés des gardes s'éloigner d'elle, la demoiselle sentait la peur la gagner. Incapable de garde! Il auraient pu faire quelque chose! Elle ne savait pas quoi...juste...quelque chose...

Elle ne pu fixer bien longtemps la dérive lointaine de sa citée au détriment du grand large car elle se faisait déjà entraîner dans un compartiment du bateau. On la déposa sans aucune délicatesse sur ce qui devait être une chaise en prenant soin de l'y attacher.On craqua une allumette pou allumer une lampe à huile qui fut déposée sur un secrétaire. Quand elle se fit à la basse luminosité, la jeune femme reconnu un grand miroir, quelques babioles, d'autres lampes à huiles grinçant sous le ballottement de l'embarcation et surtout, face à elle, un homme arborant un sourire aux dents scintillantes. Damotha vint à ses côtés soufflant son visage bouffi rougit et suffoquant par la course effrénée qu'il venait de faire. Il n'en avait pas moins l'air satisfait et regarda son acolyte d'un air triomphant. Ce dernier avança une main vers la demoiselle. En dépit de pouvoir se reculer, Eleonnora fit claquer sa mâchoire manquant de peu les doigts du malfrat ce qui les fit bien rire. Cette vermine bedonnante ne perdait rien pour attendre!

« C'est qu'elle mordrait! Allons, ce ne sont pas là les manières d'une dame!» Il se releva et échangea un regard complice avec le gros seigneur. « La pêche a été bonne...j'ai bien fait de vous faire confiance mon gros! »  Il ponctua sa phrase par un rire gras. Le seigneur semblait plus mitigé par ce surnom mais ne paraissait pas en mener large face au gredin.

« Grossier personnage! Vous ne savez pas ce que vous courrez! Je vous ferais dépecer vivant quand on vous aura attrapé!»

« Oh que si ma belle...c'est vers la fortune que je cours! » Il s'abaissa à la hauteur de sa prisonnière pour planter des yeux perçant dans les siens. Il n'y verrait que du dégoût. « On va pas te tuer toute suite, te fais pas de soucis princesse, puisque ta petite tête vaux de l'or...et ça tu le sais. »  Il ricana en passant ses doigts poisseux sous les pierres qui scintillaient aux oreilles de la captive. Il se releva brusquement alors que la porte s'ouvrait dans un grand fracas.

« Capitaine! On a un problème! »

Sans jeter un dernier regard vers le petit regroupement, il se précipita vers le pont où le vacarme faisait rage, le garde sur ses talons. La jeune Ostiz se tordit le cou pour distinguer ce qui s'y tramait mais la porte se referma aussi violemment qu'elle s'était ouverte. Elle se retourna pour se retrouver, une fois de plus, seule à seule avec ce vil personnage qui n'avait pas osé faire un pas vers la sortie. Elle haussa un sourcil en voyant qu'il semblait aussi anxieux qu'elle. Quel gros lâche. Elle l'apostropha pour briser le silence ponctué par le vacarme étouffé par les cloisons.

« Vous êtes enceinte? Ah, excusez moi, ce n'était que votre ventre...et aussi votre manque de courage. »

Il parut déconcerté devant l'insolence de la jeune femme. Après tout elle n'était pas en très bonne position pour se moquer de son agresseur. « Sale garce...Vous devriez peut-être ravaler votre fierté avant d'arriver à Althagan, elle ne fera qu'aggraver votre cas; Je vous ferai couper la langue si vous continuez... » Eleonnora eu un claquement de langue exaspéré. Il n'avait aucun pouvoir sur ses gredin et il espérait qu'elle le craigne? Ce n'était pas comme s'il était capable de le faire de ses propres mains. Il sorti un mouchoir brodé de sa poche pour éponger son front sans ajouter quoique se soit. D'un regard suffisant, il admirait sa victoire: une jeune femme se débattant vainement sur sa chaise. Répugnant.

Il avait peut-être raison sur un point, discuter ne l'avançait pas à grand chose pour une fois. Si elle pouvait sortir de cette pièce...avant qu'ils ne soient trop loin du port. De toute façon attachée ainsi, il était impossible d'atteindre la lame de sa dague ingénieusement cachée sous ses jupons. Elle n'était pas non plus capable d'utiliser un sort sans ses mains. Sauf si c'était un geste qui ne prenait pas d’ampleur...C'est bon, elle avait une idée. Le tout serait d'être rapide car il lui restait encore un ennemi. L'imposant seigneur, pendant ce temps de répit, bourrait une pipe qu'il alluma avec un soulagement certain. La demoiselle profita de ce moment d'inattention pour glisser son index le long des cordages, dans la limite de ceux qu'elle pouvait atteindre, qui la fixaient à la chaise.

Spoiler :


Elle ressenti une brûlure le long de ses côtes alors que les cordages tombaient mollement à ses pieds. Le sang du gros bourgeois ne fit qu'un tour et alors qu'il peinait à sortir de son fauteuil, Eleonnora, d'un coup dans la table renversa au sol une lampe à huile qui déversa son précieux contenu sur le parquet. Le temps qu'il réagisse, la flamme prit de l'ampleur entre le bedonnant aristocrate et sa captive. La demoiselle grimaça sans pouvoir porter sa main à la trace sanguinolente qui s'était formé sur son côté. Quelle idiote, les liens qui l'entravaient l'avaient empêché de mener à bien son sort; Résultat des courses elle s'était entaillée avec son propre sort. Heureusement la blessure était superficielle. De l'autre côté de la flamme, le gros bonhomme avait crié au secours d'une voix soudainement plus aiguë. Malgré la situation, elle trouva ça plutôt drôle. Tout en rigolant nerveusement elle s'enfuit vers la porte au moment où il eu l'idée de génie d'enlever sa cape pour étouffer la flamme. Au pire, il se brûlera un peu, au mieux, elle aura provoqué un incendie sur le bâtiment. La conseillère ne sut pas s'il avait réussi à l'éteindre car elle avait déjà enclenché la poignée, non sans mal, et avait les yeux rivés sur ce qui se passait sur le pont. C'était un sacré bordel, et encore, elle était polie.

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Me voir agir de manière aussi visiblement impulsive semblait beaucoup étonner les hommes et femmes qui composaient la troupe des aigles, mais, pourtant, ils ne disaient rien, se contentant, pour beaucoup effrayés, de s’équiper comme je l’avais demandé. Je faisais de même de mon côté, aidé par Ëlla et Loïs, qui accéléraient la mise de mon armure et ses réglages. Par chance, Alvin, mon ami forgeron rencontré sur Ambarhùna, avait créé cette dernière pour qu’elle ne soit ni trop lourde, ni trop complexe. Une fois l’armure passée, je savourais un instant cette sensation de légèreté que me procuraient les glyphes qui la composaient. C’était un comble de se sentir ainsi alors que le propre d’une armure était de sacrifier du confort pour une meilleure protection, mais c’était aussi ça, l’attrait de la magie.

Une fois mon armure équipée, je m’emparais d’Ahavarion et fixait mes deux autres bâtons enchantés dans mon dos. Il était hors de question de lésiner sur les moyens, même si l’objectif était bien sûr d’éviter les combats le plus possibles. D’une part, parce que les aigles n’étaient ni des soldats, ni des guerriers, et qu’ils n’avaient nullement l’habitude de guerroyer en mer, alors qu’il était probable que les troupes du seigneur, elles, sachent parfaitement se débrouiller sur ce genre de terrain. D’autre part, tuer était contraire à mon éthique. Totalement contraire. Je l’avais déjà fait, et serait sans doute amené à le refaire à l’avenir, mais il fallait que ça soit nécessaire pour que je ne songe à l’envisager.

A en juger par les nombreux cahots qui déséquilibraient l’équipage, le capitaine avait réussi à lancer le navire à vive allure. Je me hâtais donc de rejoindre le pont, les embruns fouettant mon visage et ceux des hommes et femmes qui attendaient sur le pont, arcs et arbalètes à la main. Je me dirigeais alors vers le capitaine du navire pour lui demander des nouvelles.

« Capitaine, où en sommes-nous ? » Dis-je simplement, les yeux plissés rivés vers la silhouette du bateau marchand devant nous.

« Nous les rattrapons. Leur bateau est lourd, bien plus lourd que le nôtre, cependant, je dois vous prévenir commandant… » Je hochais la tête, lui faisant signe de continuer. « Notre embarcation est moins résistante que la leur, et nous n’avons aucun moyen de les aborder. Nous ne pourrons pas les percuter au risque de briser le navire, et je ne vois pas comment nous pourrions bien les stopper. »

Je réfléchissais une seconde. Il était vrai que nous n’étions pas sur un navire de guerre, mais sur une frégate utilisée pour sa rapidité et sa polyvalence. Toutefois, il ne devait y avoir qu’une petite troupe sur le bateau marchand qui n’était pas bien plus préparé que nous à une telle intervention.

« J’aviserais sur le moment, menez-moi aux côtés du bateau, et j’improviserais la suite. » Il hocha alors la tête, puis je me retournais vers le reste de la compagnie.

« Je sais que vous n’êtes pas des soldats, et que nous ne sommes pas non plus très nombreux. Je n’ai pas besoin que certains d’entre vous se sacrifient en venant à mes côtés sur le bâteau, j’ai simplement besoin d’un appui pour parvenir à extraire une conseillère Caladonienne enlevée retenue captive sur le bâteau ennemi. » Je me coupais un instant, avant de reprendre. « Appliquez simplement mes enseignements. Un trait, une flèche, et repli. Nos adversaires ne s’attendent surement pas à ce que nous les poursuivions, surtout aussi vite. Je profiterais de la surprise pour récupérer l’otage. »

Le plan était sommaire, c’était le moins que l’on puisse dire, mais nous n’avions pas vraiment le choix. La frégate gagnait beaucoup de terrain sur le bateau marchand, et nous devions en profiter. Les aigles se mirent alors en position, visiblement particulièrement tendus. J’utilisais alors l’enchantement contenu dans ma cape, Cundoramaë, pour aider mes troupes à garder le moral. Deux grandes ailes brillant d’une énergie éthérée remplacèrent alors le tissu, soulageant visiblement les explorateurs autour de moi.

Le bateau ennemi nous avait repéré, et, pour cause, nous étions presque bord à bord. Quelques mètres seulement séparaient les deux ponts, et les brigands avaient eux aussi pris leur position défensives. Bien plus axés sur les armes de corps à corps, et surtout, bien plus surs d’eux, les loubards se contentaient d’invectiver, menacer, et proférer des propos plus que douteux envers la gente féminine qui composait une partie de la troupe des aigles. Mais, bien aidés par la glyphe, aucun de mes hommes ne semblaient réagir aux provocations. Une fois à portée, je lançais.

« Maintenant ! »

Une pluie de flèche s’abattit alors sur l’embarcation, forçant les mercenaires à se mettre à couvert. Je pris alors mon élan et, sans hésiter, bondissait sur le pont ennemi, atterrissant souplement aux milieux de mes adversaires. La surprise passée, ces derniers se ruèrent sur moi. Fort heureusement, il ne s’agissait que de petites frappes, dont l’habileté au combat était bien moins grande que celle à prononcer des menaces. Cependant, ils avaient pour eux le nombre et ma volonté de ne pas les tuer, ce qui ne me facilitait nullement la tâche. Heureusement, en plus du support que me procuraient occasionnellement les aigles toujours placés sur le bateau, et de l’effet persistant d’Ahavarion sur les armes en métal ennemies, je ne subissais qu’égratignures tout en parvenant à mettre au sol un par un les matelots. Tout allait bien jusqu’au moment où un bruit d’explosion sec se fit entendre, percutant le mat, juste à côté de ma tête, faisant se stopper les hostilités un court instant.

Un homme bien plus confiant venait de sortir de la capitainerie, et tenait à la main un objet que je n’avais encore jamais vu, le canon encore fumant. Les hommes semblaient ragaillardis par sa présence, le chaos que nous sémions suspendu un court instant. Il fallait dire qu’entre les flèches qui parsemaient le sol, les tissus troués et les hommes au sol, tout avait l’air d’une cacophonie sans non. Le nouvel arrivant prit alors la parole, s’exclamant en riant grassement.

« Vous comptiez vraiment prendre d’assaut notre navire avec votre équipage de gamin et votre frégate branlante ? C’est ridicule, et dire que je me suis inquiété une seconde de la situation. » Il se coupa alors que tous les regards se tournaient vers la capitainerie. Un cri strident, mais indéniablement masculin, venait de retentir, alors que de la fumée noire commençait à s’évacuer à l’arrière. Vint ensuite, à ma plus grande surprise, Eleonnora qui débaroulait par la grande porte. La conseillère n’était pas encore sortie que le pillard avait l’instinct de la viser avec le curieux objet m’ayant manqué auparavant. Mû d’un réflexe, j’activais la glyphe d’énergie pure de ma lance que je fis alors tournoyer sur elle-même, tranchant l’épais mât d’une seule rotation dans un claquement sec. L’imposant poteau de bois commença alors son inexorable course vers la mer, tombant fort heureusement du côté opposé à celui où la frégate providentielle se trouvait. Les yeux écarquillés, tous les marins, y compris le capitaine du bâteau – du moins ce qui y ressemblait le plus – regardèrent chuter leur seul vecteur de déplacement, avant que l’homme au canon portatif ne se retourne en pointant son arme sur moi, faisant feu sans crier gare. J’eu juste le temps d’activer Ilfíramaë, un autre glyphe, pour me voir protégé de mes deux grandes ailes en acier, avant de me relever. L’homme était en train de recharger, et, furieux, s’exclamait.

« Vous allez me le payer cher ! Vous croyez vraiment pouvoir vous en sortir comme ça ? L’océan est mon emp…- » Il s’arrêta brusquement alors que sa tête puis son corps volaient en arrière, m’occasionnant une grimace de douleur compatissante. Je me retournais alors vers le navire, avant de faire un geste de la main vers la troupe des aigles, et plus particulièrement vers une jeune recrue discrète mais particulièrement douée une arbalète à la main.

« Joli tir Cassia ! » Lui lançais-je, avant de foncer vers Eleonora.

Sans plus de cérémonie, j’attrapais Eleonora et, profitant de la confusion, prenait mon élan avant de tenter un nouveau saut vers le navire. Etant plus lourd qu’à l’aller, ma course fut nettement moins convaincante, et je dus me résoudre à lancer la jeune femme de toute mes forces pour qu’elle puisse être réceptionnée par les aigles attentifs. Ma course, quant à elle, se termina violemment contre la paroi en bois du bateau, m’arrachant un léger grognement de douleur. J’avais au moins réussi à m’accrocher, il ne me restait alors qu’à remonter.

Equipement :



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On dirait qu'elle avait loupé le début des hostilités...et cela n'arrangeait en rien sa situation. La demoiselle s'était trouvée en moins de temps qu'il ne faut un de ces engins terriblement dangereux qu'elle avait cru reconnaître, le canon directement pointé sur elle. Elle s'était échappée d'une galère pour se retrouver à nouveau embourbée. Son attention fut arrachée par un bruit lourd qui s'était alors fait entendre et sous les yeux ébahis de l'équipage le grand mat pivota lentement pour s'écraser de tout son long. La jeune conseillère ne fut pas moins surprise de reconnaître le guerrier qui était à l'origine de ce miracle. Dans la précipitation elle n'avait même pas réfléchis à qui pouvait bien causer un tel raffut, étant uniquement concentrée sur sa survie qui s'avérait ne tenir qu'à un fil. Enfin, ça c'était avant de voir les oreilles pointues de son sauveteur. Pour une surprise, c'en était une bien belle. Cet elfe valait de l'or, et elle pesait ses mots! Elle eu à peine le temps d'exprimer son étonnement qu'à ses côté le capitaine du navire se faisait violemment cribler.

Tout alla bien trop vite pour qu'elle ne se rende compte de ce qui lui arrivait. De toute façon, dès l'instant où elle avait aperçu cet elfe providentiel, la jeune femme avait comprit qu'elle n'avait plus qu'à attendre tranquillement qu'on la sauve. Elle avait cependant pensé à un sauvetage plus délicat pour une dame aussi distinguée...Elle ne senti néanmoins pas le choc du parquet en retombant sur la frégate qui avait accosté le navire de ses ravisseurs. Réceptionnée par les hommes d'équipage, on ne la ménagea pas pour la déposer au sol. En effet, les membres étaient déjà affairés à courir au secours de son sauveteur tandis que les autres couraient aux manœuvres de façon à ce que l'embarcation fuit au plus vite le navire ennemi. En effet, l'équipage de ce dernier tentait de fuir sous des cris, maintenant étouffés, les flammes qui mangeaient les planches du pont. Si certains avaient essayé de rejoindre la frégate à la nage, il furent repoussé par l'équipage. Debout sur le port, une légion entière attendait les rescapés de pied ferme. S'ils survivent, Eleonnora fera en sorte qu'ils croupissent dans les cachots de Caladon. Elle eu une pensée pour l’opulent seigneur qui avait sans aucun doute périt dans l'incendie bien avant tout le monde...aucun regret ne germa dans son esprit. Elle fut même presque satisfaite que la vie lui soit ôtée par un incident relevant de sa volonté. Il avait trépassé sur son propre bûcher ce vieux porc.

Son sourire se tordit en une grimace de douleur. S'appuyant à la rembarre, elle détache de son côté une main qui était jusqu'alors pressée sur une blessure qui n'avait pas manqué de tâcher ses vêtements. Elle était bonne à jeter...le satin et le sang ne faisaient surement pas bon ménage. Une jeune femme accoutrée comme un soldat s'approcha d'elle d'un air concerné. Elle hua d'autres marins à la rescousse puis appliqua un tissu sur la plaie, lui priant de la presser ainsi.

« Nous allons nous occuper de vous mademoi-Madame... »

Elle avait un peu de mal à savoir à qui elle avait affaire. Malgré ça, la conseillère lui adressa un sourire bienveillant.

« Comment se porte Sëo? »

La jeune fille n'eu pas le temps de répondre qu'un membre de l'équipage lui faisait face, aidant l'elfe à la chevelure argentée à se relever. La jeune conseillère suspendit d'un geste sec ceux qui lui indiquaient un endroit où elle devrait sans aucun doute recevoir les premiers soins. En dépit de sa blessure, qui n'était d'ailleurs que superficielle, la demoiselle releva la tête d'un air des plus sérieux.

« Sëo Wënmimeril, la ville de Caladon à une dette envers toi ainsi que ton équipage. Et moi, Eleonnora Ostiz, je me porte garante de te rendre la pareille. Et sois sur qu'un Ostiz paye toujours ses dettes. » Elle détendit son visage pour prendre un ton moins solennel. « Je serai prête à te garantir une place de choix à la garde de notre belle citée. Rémunérée et décorée comme il se le doit, évidemment... » Il lui fallait cet elfe. Qui refuserait une telle offre? Puis elle avait horreur de devoir des comptes à quelqu'un; Autant que cette dette sois rapidement consommée.

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Accroché au bois humide du bateau, et frappé par l’écume des vagues que soulevait ce dernier en avançant rapidement au gré du vent, je prenais un instant le temps de souffler. Tous les évènements s’étaient enchainés rapidement, et je ne devais qu’à l’inexpérience et à la vantardise de nos adversaires de ne pas avoir été plus sévèrement touché. Car, mis à part quelques ecchymoses qui guériraient sans nul doute rapidement, je n’avais subi aucune blessure grave, ce qui tenait presque du miracle. Il fallait avouer que combattre en armure légère avait ses avantages, mais aussi ses inconvénients, dont une protection amoindrie en cas de coup direct. Il faudrait vraiment que je vois ça avec Alvis et Maïa à mon retour. Sans doute serait-il bientôt temps pour moi de suivre l’exemple du Loup Solitaire.

Je me hissais alors vers le pont, sans trop de difficultés. J’étais encore loin d’avoir utilisé beaucoup d’énergie dans ce combat qui n’en avait pas vraiment été un. Après tout, je n’avais surtout fait qu’esquiver et fuir en compagnie d’Eleonora. J’espérais par ailleurs que sa chute – qu’elle devait penser indigne de sa personne – n’avait pas été trop brutale. Enfin. Tout ça avait peu d’importance, car le navire ématté perdait de la vitesse par rapport au notre. Il nous suffirait surement de sortir de cette voie d’eau pour ensuite faire demi-tour, et repartir à Caladon. Finalement, les choses n’avaient pas été si difficilement réglables, et c’était en grande partie grâce à la conseillère. Après tout, j’aurais surement eu beaucoup plus de mal à me frayer un chemin jusqu’à elle si elle n’avait pas été celle qui était venue à moi.

Aidé par l’un de mes hommes, je posais finalement de nouveau mes pieds sur le pont du navire. La jeune conseillère était là, mais je grimaçais en apercevant sa blessure. Cependant, elle n’avait pas l’air d’être vraiment mortelle, et l’une de nos médecins était déjà à son chevet. En entendant son ton solennel, je ne pus réprimer un léger sourire. Elle ne perdait décidément jamais la face, et c’était une force de caractère parfaitement exceptionnelle, et, surtout, qui me faisait très facilement penser à quelqu’un d’autre. A chaque instant, la jeune femme ne faisait que prouver qu’elle ne tenait pas de son père que le nom. Toutefois, elle était légèrement différente, et, si elle avait emprunté le pragmatisme et les qualités de son prédécesseur, elle incarnait désormais la renommée de sa famille d’une manière bien différente. Sortant de mes pensées, je lui répondais.

« Il sera surement cliché de dire ça, mais je t’assure que tu ne me dois rien personnellement. Je ne vois pas comment j’aurais pu simplement te laisser dans une situation pareille sans te venir en aide. Et puis, je n’étais pas tout seul non plus. » Je lui souriais, avant de poursuivre. « Quant à intégrer la garde, je suis déjà engagé auprès de ces jeunes gens, ça risque donc d’être relativement compliqué. Mais, si tu penses toujours avoir une dette envers moi, déporte-là plutôt envers le groupe de mercenaire appelé « La meute » dont je fais partie. Si tu t’assures qu’ils soient bien traités et toujours les bienvenus à Caladon. Si tu fais ça, tu peux considérer que tu ne me dois plus rien. » Dis-je, légèrement amusé.

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Eleonnora fut légèrement vexée de le voir sourire à sa proposition, au vu du sérieux qu'elle représentait pour elle. Et pour le coup sa grimasse ne témoigna pas uniquement de la douleur que lui provoquait sa blessure. Elle préférait quand tout se passait selon ses prédictions. Mais un détail lui avait échappé; les hommes qui avaient encore des valeurs étaient les pires. La demoiselle l'aurait décelé si ce personnage singulier se comportait avec orgueil, elle connaissait ce jeu mieux que personne. C'était aussi pour cette raison que Caladon avait besoin d'hommes dévoués comme lui. Des soldats prêt à donner leur vie pour leurs maitres, et non pour leurs bourses. Malheureusement elle ne pouvait blâmer les bougres dans une telle citée.  Ainsi, elle leva alors les yeux au ciel quand l'elfe refusa son alléchante proposition. Il n'était pas sans se douter que certains vendraient leurs organes pour une telle récompense. Gagner des lettres de noblesse, et le salaire qui y était assimilé évidemment, rien qu'en se battant. Enfin, par acte de bravoure si l'on préférait. Mais non, Seö Wënmimeril n'avait d'yeux que pour son petit équipage, et sa bicoque branlante. L'irritation avait tendance à la rendre acerbe pourtant la conseillère décida à contre coeur de ne pas déchaîner son amertume sur celui qui avait eu l'audace de refuser sa suggestion de promotion. Puis c'était sans compter qu'elle commençait à faiblir, son teint ayant sensiblement pâli suite aux efforts de présentation dont elle faisait preuve. Aussi, elle haussa simplement les épaules.
« Tu ne sais pas ce que tu rates...Mais ne pense pas que je m'arrêterait là. Sâche que tout ce que je désire, je l'obtient.» Elle eu un gloussement amusé qui lui arracha une grimace involontaire au passage. Une occasion se présentera bien pour lui proposer à nouveau de les rejoindre. Elle promena son regard sur le pont où l'équipage, même affairé, ne pouvait s'empêcher de les surveiller du coin de l'oeil. « N'aies crainte, il n'a jamais été question que nous maltraitions un équipage quel qu’il soit au sein de nos terres. Et je suppose que ce n'est pas un traitement de faveur que tu me demande là...Néanmoins nous pouvons rendre votre séjour ici plus agréable. Alors si vous avez besoin de quoi que ce soit, faites moi parvenir votre requête; Je m'en chargerai alors personnellement. » [/color][/font]Malgré ses lèvres pincées d'un air amer, son ton s'était élevé, à bon entendeur. Elle n'appréciait pas ce genre de faveur dont il était facile d'abuser, mais si cela pouvait la soulager de cette dette, elle serait prête à faire quelques sacrifices.

Un instant de plus et c'en fut trop et elle ne pu que faire retomber son port alleutier, lâchant un soupir non pas de soulagement mais de douleur. Une petite jeune femme se précipita sur elle et d'un geste professionnel la guida dans une cabine. L'aristocrate regarda les doigts de son infirmière courir le long de sa blessure, avec dextérité, appliquant compresse, pommade, onguents...Le retour au port en fut d'ailleurs plus court car un soldat de la garde avait fait irruption avant même qu'elle ne se rende compte que la frégate ait accosté. Il fit claquer ses talons à sa vue. Sans la force de sourire, elle daigna lui accorder le repos d'un signe de tête.

« Heureux de vous voir saine et sauve madame! Nous avons récupérés certains des hommes de cet équipage de malfrats...que devons nous en faire?» Ils pourraient s'excuser tout de même...pour avoir été aussi incapables. Ils ne faisaient pas honneur à la citée qui les employait! « Suivez la procédure habituelle; Ils seront traduis en justice au plus tôt, faites moi confiance. » Il finiraient vite une corde au cou, on le voyait bien dans ses yeux.

Toujours aidée par son infirmière, la demoiselle quitta le navire avec quelques peines, tentant de garder la face même dans son état. On avait appelé une calèche pour Dame Ostiz et au bout de l'allée, on lui tenait fermement la porte. C'en était presque cérémonieux. Un bien étrange endroit pour qu'il s'y installe une telle solennité. Les docs d'habitudes souillés et bondés par la populace n'était plus qu'un amas de soldats, retenant les curieux de trop s'approcher de la scène. Avant de disparaître dans sa calèche, Eleonnora se tourna une dernière fois vers son sauveteur aux oreilles pointues. « Nos routes se recroiseront Sëo Wënmimeril.» Elle referma la porte sur un léger sourire de sa part. Elle ne croyait pas au destin ni au hasard. Pourtant la certitude que ce monde était bien trop petit pour les héros l'étreignait un peu plus chaque jour.

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