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descriptionAnimation #5 : Contes elysiens (Fin des votes: 13 janvier) EmptyAnimation #5 : Contes elysiens (Fin des votes: 13 janvier)

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CONTES ELYSIENS


Tandis que la neige tombe et que le feu brûle doucement dans votre foyer. Votre main froide s'empare d'une plume et marriée à l'encre, elle se met à narrer un conte.


Cette animation a pour but de créer un conte oeuvrant dans l'univers elysien. Les contes respectant l'univers d'Elysion seront gardés et placés dans un recueil officiel.

Le thème du conte est : L'abominable X des neiges
(Où c'est l'auteur qui détermine ce qu'est X)


Faites nous partager un conte triste, moralisateur, joyeux, enfantin... tant que vous respecter le thème et l'univers du forum.

Un minimum de 300 mots est requis. Le maximum accordé est de 2500 mots.


Vous avez jusqu'au 31 décembre pour nous offrir le résultat de votre plume inspiratrice, que vous enverrez à Luna Duruisseau A la suite de quoi, un vote sera ouvert pour que les joueurs choisissent leur conte préféré.


Les récompenses
1er : 1000 po
2ème : 700 po
3ème : 400 po
Autres participants : 100po

Joyeux Noël !




Par ici pour toutes questions ou commentaires


:renne: :renne: :renne: :renne: :renne:




Dernière édition par Luna Duruisseau le Dim 14 Jan 2018 - 16:54, édité 2 fois

descriptionAnimation #5 : Contes elysiens (Fin des votes: 13 janvier) EmptyRe: Animation #5 : Contes elysiens (Fin des votes: 13 janvier)

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Attention, vous devez m'envoyer vos comptes par MP Very Happy

(J'ai sauvegardé les contes postés ici)

descriptionAnimation #5 : Contes elysiens (Fin des votes: 13 janvier) EmptyRe: Animation #5 : Contes elysiens (Fin des votes: 13 janvier)

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Il est encore temps de m'envoyer vos contes. Je n'en ai pas reçu beaucoup Sad

L'animation termine bientôt !

descriptionAnimation #5 : Contes elysiens (Fin des votes: 13 janvier) EmptyRe: Animation #5 : Contes elysiens (Fin des votes: 13 janvier)

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J'accepte les contes de dernières minutes jusqu'à ce que je poste le sondage (demain ou après demain)

descriptionAnimation #5 : Contes elysiens (Fin des votes: 13 janvier) EmptyRe: Animation #5 : Contes elysiens (Fin des votes: 13 janvier)

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Il est temps de passer aux votes !


   
Je n'attendrai pas plus longtemps. Il est désormais temps de voter.


Veuillez lire tous les contes (il y en a 4) avant de voter. N'oubliez pas de tenir compte que le conte doit respecter l'univers d'Elysion.
Merci de ne pas voter pour votre propre conte

Veuillez utiliser ce formulaire :

Code:

[b]1e conte préféré : [/b]
[b]2e conte préféré : [/b]
[b]3e conte préféré : [/b]


(Je calculerai le résultat comme suit : 3 pts pour le 1e, 2pts pour le 2 et 1 pts pour le 3e)

Les votes se terminent le : 13 janvier

Les auteurs seront dévoilés après les votes Very Happy
   



   

Les contes


   


L’abominable Manchot des Neiges.
L’abominable Manchot des Neiges.



Il était une fois sur la banquise de Nyn-tiamat, un immense rassemblement de manchot. Bien qu’il fasse froid, rien n’arrivait à refroidir leur cœur de l’ardeur amoureuse et d’envie qui animait leur corps cylindrique. Ils avaient parcouru de grandes distances et avaient affronté de terribles périples pour se retrouver en ce lieu si sacré qui les avait vu naître. En effet, sur cette étendue de glace, leurs parents et leurs grand-parents avant eux, s’étaient regroupés afin de perpétuer le cycle de la vie.

Ils étaient des milliers, ils étaient des millions, tous serrés les uns contre les autres en attendant que le blizzard passe. Le vent glacial à peine calmé que les manchots commençaient leur parade nuptiale. Tous les moyens étaient bons pour impressionner la femelle et la convaincre qu’on était un partenaire digne d’être regardé et surtout digne d’être père.

Parmi tous les mâles, il y en avait un qui malgré ses efforts, n’attiraient aucun regard, et même on préférait l’éviter. Pourquoi ? Parce qu’il était très laid. Son corps n’était pas droit et son bec était tordu, ses pattes trop petites pour l’une et trop grand pour l’autre et les couleurs de son plumage étaient disposer de façon aléatoire. Certains diront que c’est un corps que seule une mère pourrait aimer et sa mère vous répondrait que même elle n’y arrive pas. Mais la nature lui avait accordé la survie jusqu’à maintenant. Pourtant il était seul au milieu de ce rassemblement et il n’avait aucune chance de trouver l’amour aujourd’hui. Mais un évènement allait changer tout ça.

Un ours attaqua le groupe avec la ferme attention de se faire un bon repas pour Noël. Il arriva à isoler une femelle trop lente pour s’enfuir. Alors le manchot hideux prit son courage à deux mains. Il deviendrait un héros et alors toutes les femelles voudront de lui. Il fonça vers l’ours, glissant sur son ventre aussi vite que l’éclair. A pleine vitesse, le bec en avant, il percuta l’ours. Son bec tordu glissa sur le pelage de la bête et se planta dans le sol. L’ours regarda l’animal coinçait dans la glace à ses pieds. La femelle en profitant pour s’enfuir, pendant que la patte du prédateur éventrait le héros maladroit. Tirant sa victime de sa gueule, l’ours disparut dans le blizzard, heureux d’avoir eu une chasse aussi aisée. Les autres manchots reprirent leurs activités, oubliant cet accident tout à fait courant, aussi vite qu’il était venu.

Moralité : que tu sois moche ou beau, si tu joues au héros, tu finiras en apéro.



Sacré Graärh ! L'Abominable Lapin des Neiges.
Sacré Graärh ! L'Abominable Lapin des Neiges.




Milles furent ceux qui partirent courageux,
Moindre de ceux-ci vécurent jusqu'à vieux
A la pointe des épées et des cimeter',
Heros ne s'élancèrent qu'au cimetière.
Car la mort le froid mordant l'escorte
Et la créatur' le mauvais sort apporte


Les mots du vieillard félin avaient tout de la prophétie et des vieilles légendes. Il les avaient prononcées avec le ton employé de ceux qui ont plongé dans la folie des hommes, de la nature, des astres et n'en sont jamais revenus. Alors, Ahark'tauss le Voyageur, le plus curieux, le plus vif et le plus véloce de la tribu railla son aïeul. Il ne se découragerait pas, lui, il verrait la bête !
Depuis qu'il était encore chaton, il avait prédit grâce à ses yeux perçants l'arrivée des tempêtes, des requins et des baleines. Il avait rattrapé le gibier sur la banquise, ou distancé ses ennemis grâce à ses pattes puissantes.
"Tu es véloce mon cher descendant, mais ce monstre ci te surpasse et ses yeux rouges sang voient tes faiblesses mieux que tu ne verras les siennes. Ceux qui partent à sa recherche viennent agrémenter le tas d'ossement qui tapissent l'entrée de sa caverne où réside, parait-il, un mal encore plus grand. Gare à toi si tu t'aventure dans la montagne jusqu'à la crevasse de Kawèrr' Bannhog ! Car comme moi tu perdras tes compagnons ou plus..." prévint l'ancêtre.
"Foutaise ! Je rapporterai le cuir de la bête à la pointe de mon harpon et je percerai le mystère de la grotte ! Ainsi les femelles se pâmeront de mes exploits !" répliqua le Voyageur.

Alors, accompagné de ses frères, tous aussi aventureux que lui, il se mit en route. Il traversèrent les inlandsis glacés où chaque pas est un risque à prendre, les steppes venteuses où rien ne protège du souffle glacé permanent, la forêt sombre aux sapins recouverts de lourdes plaques de neige. Ils escaladèrent des pistes sinueuses dans les montagnes et parvinrent, au terme d'une longue traque, à apercevoir l'entrée de la fameuse caverne maudite. Cachés derrière des rochers, ils observèrent avec prudence l'ouverture béante dans la montagne.
De la grotte sortait un fin filet de vapeur, comme si de l'air chaud était contenu, comme si l'enfer soufflait des entrailles de la terre à cet endroit. A l'entrée gisait une pile d'ossements parmi lesquels se trouvaient ceux de bouquetins et de marmottes, mais aussi, comme l'avait prédit l'ancêtre, d'ossements Graärh. C'était bien l'endroit maudit. Ne restait qu'à trouver la bête.

Les aventuriers décidèrent d'attendre un peu pour observer le monstre avant de s'y attaquer. Au bout de quelques minutes, un petit lapin, qui avait surement dû s'égarer et n'avait pas senti l'aura maléfique de l'endroit s'aventura sur le talus d'os en décomposition. Il renifla un bout fémur et fit tomber une série de côtes dans un vacarme assez assourdissant en comparaison du silence de mort que les guetteurs s'appliquaient à maintenir. Tout le monde retint son souffle tandis que le lapin les oreilles levées regardaient partout autour de lui. Quelques secondes passèrent et rien ne vint annoncer l'arrivée fatale d'un quelconque monstre de glace effrayant. Le lapin se permit même de disparaître derrière le tas d'ossement et de rentrer allègrement dans la grotte.
Le plus impatient de la troupe se leva d'un coup et déclara qu'il n'avait pas fait tout ce voyage pour rien, qu'il allait explorer la fameuse grotte et se faire par la même occasion un bon civet fumant. N'écoutant pas les avertissement de ses frères, il se mit en position de chasse et s'élança vers la grotte. Alors qu'il disparaissait derrière le talus osseux et pénétrait entre les parois rocheuse, un cri strident retentit, suivi de près par un feulement de douleur caractéristique. Le feulement se mua peu à peu en cri de douleur et de détresse, puis en gémissements, puis en simples bruits de déchirements de peau et de gargouillis sanglants.
Le guerrier téméraire avait péri.

N'écoutant que son courage, Ahark'tauss le Voyageur encouragea sa fratrie à venger leur frère. Ainsi, tous sortirent de leur cachette et s'élancèrent avec rage vers la grotte. C'est alors que surgissant des ombres rocheuses, sautillant sur ses petites pattes, le lapin vint faire face au groupe, perché sur son tas d'os, toisant les assaillants. Les autres continuèrent leur course, mais Ahark'tauss, lui, hésita et ralenti. Quelque chose clochait avec ce lapin. Ses poils blancs étaient immaculés, plus blanc encore que la neige sauf... au niveau de la bouche. Ses dents et son museau était aussi écarlates que son œil albinos qui le regardait d'un air mauvais.
Les poils sur la nuque du Graärh se hérissèrent à la vue du rongeur et une peur inexplicable commença à monter en lui. Les longues oreilles sournoises tiquèrent subrepticement alors que le frère aîné arrivait à quelque mètre d'elles. Alors un éclair blanc jailli à la gorge du félin et celui ci s'abattit d'un coup au sol, du sang glougloutant aux babines et une ouverture béante à la place de sa pomme d'adam. Les autres combattants n'eurent aucune chance non plus, tous furent frappés à la gorge par la bête, sauf Ahark'tauss, qui s'était reculé pour voir le lapin sanguinaire massacrer avec fureur un à un tous ses frères. Désormais seul, il voyait les babines retroussées sur deux incisives meurtrières et la malveillance dans l'oeil rouge du garenne qui lui montrait son profil le plus effrayant pour le regarder droit dans les yeux.

La queue du Graärh tripla de volume, ses oreilles s'applatirent et ses pupilles gonflèrent de terreur. D'un seul coup il lâcha son arme et fit demi tour sans demander son reste. Mais le monstre avait toujours soif de sang et il bondit en un éclair pour rattraper le fuyard et le mordre à la cheville. Le tendon fut sectionné instantanément et le felin perdit l'équilibre en feulant. Le monstre lâcha prise et laissa sa victime chuter le long d'une grande pente de neige et atterrir dans les branches épineuses d'un houx.
Il se reveilla quelques heures plus tard, frigorifié, contusionné et griffé de partout et entreprit avec difficulté son retour chez lui sur sa seule patte encore valide.

Ayant perdu l'usage d'une de ses jambes et étant revenu seul, couvert d'ecchymoses et de griffures de houx, Ahark'tauss préféra faire croire à tout son village que lui et ses frères avaient subi une avalanche plutôt que d'avouer qu'il avait fui devant le monstre qui se trouvait être un lapin. Il fut moqué et renommé l'unijambiste glacé par sa tribu, et se consacra toute sa vie à la pêche à la ligne. On se rendit compte que depuis cette aventure, il avait toujours refusé de manger du lapin et on découvrit à sa mort qu'il avait dressé dans sa hutte, un étrange autel en l'honneur d'un lapin, le plus féroce jamais représenté en gravure...



La légende de l’abominable Aleeshaan des neiges : pluie d’étoiles et flocons de neige
La légende de l’abominable Aleeshaan des neiges : pluie d’étoiles et flocons de neige





Une ancienne légende, aujourd’hui oubliée, contait qu’autrefois les jeunes Graärh qui vivaient sur l’ile de Nynth-Tiamat tremblaient à la seule évocation du nom de l’abominable Aleeshaan des neiges. Chaque hiver, cette dernière enlevaient des enfants et nul ne les revoyaient jamais. Les rumeurs prétendaient que celle-ci les emmenait dans son palais situé à l’intérieur d’un glacier sur la montagne interdite et les dévoraient lors d’un gigantesque festin. Aussi dès le coucher du soleil, les petits félins recevaient l’ordre de rentrer au village et de ne le quitter sous aucun prétexte. Sans quoi ceux qui avaient la témérité de désobéir à cette règle risquaient de devenir les prochaines proies de l’horrifiante Aleeshaan des neiges.

Un jour, un des enfants sortit après la tombée de la nuit et disparut sans laisser de traces. Sa disparition provoqua la panique dans tout le village et plongea sa famille dans une profonde affliction. Son meilleur ami, un jeune Graärh nommé Kobaan se jura de partir à sa recherche et, à la faveur de l’obscurité, alors que sa maisonnée était endormie, celui-ci se faufila hors du village et marcha dans la vallée en direction de la montagne interdite. Selon la légende c’était là-bas que l’Aleeshaan des neiges retenait captifs les enfants enlevés dans un immense palais de glace.

La neige ne cessait de tomber, l’entourant de flocons glacés, mais malgré sa peur, Kobaan continua sa route. Epuisé par cette longue marche, le jeune Graärh voulut se reposer, lorsque soudain il entendit une mystérieuse musique. En suivant les notes, il parvint à l’entrée d’une caverne qui semblait s’enfoncer jusque dans les entrailles de la terre. Bien que terrifié par ce que celui-ci risquait de découvrir, le jeune Graärh décida d’y pénétrer et suivit une longue cavité rocheuse plongée dans l’obscurité. Au fur et à mesure de son avancée, la musique résonnait de plus en plus fort et il distingua également des rires et des chants. Bientôt, il aperçut une lumière bleutée au bout du couloir et en suivant cette direction ce dernier parvint à l’intérieur d’une vaste salle qui semblait constituée de cristal et de glace.

Le lieu, d’une beauté saisissante, était décoré par des sculptures de glace et de cristal représentant les animaux de l’archipel et Kobaan demeura bouche-bée devant tant de magnificence. C’est alors qu’il remarqua que l’endroit était rempli d’enfants Graarh en train de jouer de la musique, de chanter ou de danser. Au fond de la salle, installée sur un trône de glace se tenait une femme-Graarh au physique de léopard et à la fourrure blanchâtre. Il émanait d’elle une aura de prestance et de fierté et en s’approchant d’elle, Kobaan remarqua que cette dernière le regardait avec douceur et bienveillance. D’un geste de la main, elle lui fit signe d’approcher.

Était-ce elle l’abominable Aleeshaan des neiges dont parlait la légende et qui enlevait les enfants pour les dévorer ? Encore un peu méfiant, Kobaan demanda :

- Est-ce que c’est vous qu’on nomme l’Aleeshaan des neiges, celle qui a disparu dans une tempête de neige plusieurs siècles plus tôt et qui revint chaque hiver pour prendre les enfants du village qui se trouvent dehors à la nuit tombée pour les manger tout cru ?

La femme-léopard se mit à rire et darda ses prunelles d’azur sur le jeune Graärh avant de répondre :

- Je suis bien l’Aleeshaan des neiges, mais je n’ai jamais mangé personne. Je me contente juste d’emmener les enfants jusqu’à un pays merveilleux qui se trouve au-delà des étoiles. Là-bas ils ne vieilliront plus et ne connaitront plus jamais ni la tristesse ni la douleur, ni même la vieillesse ou la mort car leurs corps seront figés dans une éternelle jeunesse.


Kobaan n’en croyait pas ses oreilles. Était-il possible qu’un tel lieu existe et qu’il soit possible de s’y rendre ?

- Comment est-ce possible ? demanda-t-il incrédule.

- Viens avec moi, je vais te montrer, dit l’Aleeshaan des neiges avant qu’ils empruntent un autre couloir qui menait à l’extérieur.

Dehors, le ciel d’hiver était constellé d’une myriade d’étoiles et l’enfant-chat aperçut un navire entièrement fait de cristal bleuté.

- Quand l’aurore arrivera, nous monterons tous à l’intérieur de vaisseau de cristal afin de gagner le pays des étoiles où chaque enfant connaitra un bonheur éternel. Il suffit d’utiliser un peu de poussière d’étoiles mélangée à de la neige, le tout saupoudré d’une bonne dose d’imagination et le bateau parviendra à s’envoler.

Cela paraissait presque trop beau pour être vrai ! Kobaan sentait la joie l’envahir et avec sa spontanéité d’enfant il s’écria :

- Mais alors, il faut vite que je rentre au village pour prévenir les autres enfants et les adultes pour qu’ils viennent avec nous.

Le gamin s’apprêtait à s’exécuter, quand l’Aleeshaan des neiges s’interposa pour lui barrer la route et ses mires bleutées se mirent à luire d’un éclat adamantin.

- Non ! En aucun cas tu ne dois retourner là-bas ! A présent, viens avec moi nous allons retourner dans mon palais de cristal et profiter de la fête jusqu’au moment du départ.

Kobaan demeura pétrifié mais l’Aleshaan le saisit par le bras et l’entraina à sa suite. La femme-léopard dégageait une telle force de persuasion qu’il semblait impossible de lui résister.

A l’intérieur, la fête battait son plein et un orchestre composé d’instruments typiques Graärh jouait une très belle symphonie. Peu à peu, le jeune-Graarh se sentit gagner par cette atmosphère d’allégresse, comme si la musique endiablée qui résonnait dans la salle l’envoutait et lui faisait oublier toutes ses réticences. Bientôt à l’instar des autres enfants celui-ci se mit à chanter et à danser jusqu’à ce que l’aube approche.
A ce moment-là, l’orchestre cessa de jouer et l’Aleshaan des neiges déclara qu’il était temps pour eux d’embarquer à bord de son bateau de cristal afin de gagner les terres stellaires. Kobaan lui-même, abandonnant ses craintes, se sentait plein de joie et impatient de monter à bord pour pouvoir connaitre le pays du bonheur absolu.

Pourtant au fur et à mesure que le groupe d’enfants quittait la salle de fête et s’acheminait vers l’endroit où les attendait le navire prêt à s’envoler pour le firmament étoilé, Kobaan sentait naitre en lui un sentiment de malaise et son cœur se serrer. Pourquoi éprouvait-il une telle sensation ? Dehors, une magnifique aurore boréale illuminait le ciel hivernal et leur arrachèrent des cris d’émerveillement.

Les enfants-Graarhs prirent tous place à l’intérieur du vaisseau et seul Kobaan resta en arrière, hésitant à monter à bord. L’Aleeshaan des neiges se tourna vers lui et l’invita à les rejoindre en lui tendant la main.

- Viens avec nous. En nous suivant, tu connaîtras le bonheur pour l’éternité et plus aucun chagrin ne troublera la sérénité de tes jours.

L’enfant-Graarh savait que le pays des étoiles resplendissait de féérie et de beauté, mais celui-ci se remémora le visage de sa petite sœur, le rire de sa mère et le ton bourru de son père. Pourrait-il se résoudre à ne jamais les revoir ? A cette pensée des larmes se mirent à couler le long de ses joues et au lieu de saisir la main de l’Aleeshaan, l’enfant-Graarh se mit à fuir en direction de la forêt.

- Reviens je t’en prie ! Il ne faut pas que tu retournes au village ! Si tu fais ça, tu vas…

Les derniers mots de l’Aleeshaan des neiges se perdirent dans le vacarme du vent hiémal qui s’était mis à souffler. Kobaan continua à courir aussi vite qu’il le pouvait, sans s’arrêter,  jusqu’à ce qu’il distingue la forme des maisons du village à l’horizon. Cependant, le petit Graärh avançait de plus en plus péniblement car son corps frêle était devenu aussi pesant que de la pierre.

C’est alors qu’il remarqua que son bras était en train de se métamorphoser en glace et au fur et à mesure que le soleil se levait, le processus gagna son corps tout entier. Au petit jour, lorsque les habitants se levèrent, ils remarquèrent non loin de l’entrée du village une sculpture de glace qui ressemblait à un enfant Graärh. Au moment où quelqu’un tenta de la toucher, celle-ci se désagrégea en une pluie d’étoiles et de flocons de neige. Et quelques temps plus tard, les Graärh remarquèrent que la nuit durant leur sommeil, ils gagnaient un pays merveilleux, fait de féerie et de magie, et où tous leurs souhaits devenaient réalité. Avant  cela, aucun Graärh ne rêvait jamais. Quant à l’abominable Aleeshaan des neiges, elle n’enleva plus un seul enfant et son souvenir fut effacé de la mémoire de tous.



L’abominable esprit des neiges
L’abominable esprit des neiges

Je l’ai pas vu personnellement la première fois, mais mon frère oui. C’était quand on venait d’accoster sur Nyn-Tiamat, quand on pensait avoir trouvé juste de la glace. Moi j’étais allé dans la cale du bateau, j’avais pas envie de perdre mes doigts dans le froid, mais mon frère était resté sur le pont, il était mieux habillé. Sauf que ç’a pas été long qu’il est venu me rejoindre et là il m’a dit qu’il venait de voir quelqu’un se promener dans la glace. Et là je dis bien dans la glace, pas sur la glace. Bon, sur le coup je l’ai pas cru : on était fatigué, on avait froid, on avait faim, alors ça pouvait bien être juste son imagination. Il a pas vraiment insisté non plus, quand je lui ai fait la remarque il était assez d’accord avec moi en fait.

C’est resté mort sur le moment, les bateaux sont repartis en suivant la côte et on est passé à autre chose. Mais le lendemain matin, on était sur le pont, mieux habillés, et là mon frère me pointe tout d’un coup la glace en me demandant si je voyais la même chose que lui. À ce moment-là je pensais plus vraiment à ce qu’il avait dit la veille. C’est là que je l’ai vu. Je sais pas trop comment le décrire, mais c’était comme il disait :  quelqu’un se promenait à l’intérieur de la glace. Faut dire que c’était de la belle glace, toute bleue et transparente, donc on pouvait vraiment voir la lumière qui la traversait. Et il y avait cette silhouette-là qui avait l’air de nous suivre avec sa lumière à elle. Ç’avait la taille d’un homme, ça se promenait comme un homme. On a attiré l’attention de d’autres sur le pont, on leur a pointé l’étrangeté. Et là il y en a qui ont dit qu’ils voyaient rien, d’autre qui disaient qu’ils voyaient comme nous. Ça s’est obstiné un bout de temps et la silhouette est disparue. Ou plutôt on l’a perdue de vue. On a rien revu pour le reste du voyage, mais on était rendu une poignée à savoir qu’on avait vu de quoi et on se demandait si c’était le cas dans d’autres bateaux aussi.

On a demandé un peu autour de nous quand on est finalement arrivé à terre et il y avait d’autre monde qui avait vu quelque chose, mais personne s’entendait vraiment et comme c’était pas tout le monde, on a pas continué, on voulait pas avoir l’air fous. On a lentement arrêté d’en parler et on est retourné à nos affaires. Il faut dire qu’avec tout le monde tassé dans la même région, on avait d’autres préoccupations.

Mais une nuit, je dormais pas trop bien et j’ai décidé de me promener un peu. Et là, entre les tentes, j’ai revu la même silhouette, aussi brillante que si j’étais en plein jour. Et autour de moi j’ai vu d’autre monde, il y avait aussi mon frère. Tous les gens qui avaient dit qu’ils avaient vu la chose. Mais c’était comme en silence complet, on entendait rien. La silhouette a commencé à s’éloigner et on a décidé de la suivre, mais c’était presque forcé, j’avais l’impression qu’on tirait vers l’avant avec des cordes, comme un pantin. On avançait tous, en silence, on suivait la silhouette, on s’éloignait du campement, de plus en plus loin, mais le temps était gelé et j’avais toujours l’impression que je venais juste de me lever.

On a suivi la chose jusque dans la glace, jusqu’à marcher dans la glace avec elle, mais il faisait pas froid. À un moment, on s’est retrouvé dans une sorte de grotte de glace bleue, mais sans entrée, comme un creux dans le glacier. La silhouette était plus là, il y avait juste nous. C’était encore en silence, sauf pour la glace, on l’entendait craquer et bouger autour. Et là, la chose est apparue avec nous, mais même de proche je pourrais pas dire c’est quoi. C’était comme un nuage de froid bleu, ce foird-là je l'ai senti. Elle a fait un son pas naturel, comme si une tempête parlait, de plus en plus fort, et même en se bouchant les oreilles on l’entendait au point d’avoir mal. J’ai frappé la chose pour qu'elle arrête, je crois que je suis le seul à avoir fait ça.

Et là je me suis réveillé dans mes couvertes et je respirais comme si j’avais été sous l’eau trop longtemps. Mon frère aussi. Je lui ai demandé s’il avait vu la même chose que moi. Il voyait pas de quoi je parlais. Rendu au matin j’ai demandé aux autres qui étaient là, mais même chose, ils avaient aucune idée. Ils se souvenaient d’avoir vu la silhouette dans la glace, avant, mais c’était tout.

J’arrive plus à bien dormir depuis cette nuit-là. J’ai toujours l’impression qu’il y a quelque chose qui est là, une présence. Ça s’est calmé depuis qu’on est sur Calastin, mais moi je vous dit, il y a quelque chose de pas naturel dans la glace et je remettrai jamais les pieds là-bas.

J'ai peur que la glace se souvienne.
J'ai peur que la glace me fasse mal.

J'ai peur de la glace.

   


descriptionAnimation #5 : Contes elysiens (Fin des votes: 13 janvier) EmptyRe: Animation #5 : Contes elysiens (Fin des votes: 13 janvier)

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Piouf, après lecture des quatre, voici mes préférés :

1e conte préféré : La légende de l’abominable Aleeshaan des neiges : pluie d’étoiles et flocons de neige. C'est doux, c'est enfantin. On sent l’inspiration, entre autres, de Pinocchio et de Peter Pan. On y dose le mystère et le suspens avec maîtrise. Jusqu'à la presque fin, j’hésitais encore sur le fond bon ou mauvais de l'Aleeshaan. Une très jolie syntaxe et une écriture fluide. Je ne sais pas qui a écrit ceci, mais je veux un RP avec toi u_u
2e conte préféré : Sacré Graärh ! L'Abominable Lapin des Neiges. Rien qu'avec le titre, ça avait saisi toute mon attention ;-) J'ai beaucoup aimé l'efficacité de tes descriptions : on a très vitre les images en tête. L'histoire est à la fois drôle et terrible. Petit plus pour le travail du sizain (enfin presque-sizain), c'est jamais facile la poésie, bravo !
3e conte préféré : L’abominable esprit des neiges J'ai beaucoup hésité entre les deux qui me restaient. J'ai finalement voté pour celui-ci car on y sent plus l'univers d'Elysion. J'ai bien aimé la manière bourrue et brute avec laquelle l'histoire est racontée, via l'usage de la première personne. Ça rend le récit très authentique !

J'ai été traumatisée et amusée par L’abominable Manchot des Neiges. C'est plein d'humour, la morale est géniale, j'ai tellement hâte de la ressortir en RP ! La seule raison pour laquelle l'histoire n'est pas dans mon top 3, c'est parce qu'on sens moins que dans les autres l'univers d'Elysion.

Je suis contente d'être tout juste arrivée : c'est la première fois que je peux voter pour des essais sans (trop) deviner immédiatement l'auteur ! Je suis ravie d'avoir découvert (ou redécouvert) quelques jolies plumes *fixe, entre autres, l'auteur du conte qu'elle a préféré*
Félicitations à tous !

descriptionAnimation #5 : Contes elysiens (Fin des votes: 13 janvier) EmptyRe: Animation #5 : Contes elysiens (Fin des votes: 13 janvier)

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1ere place : L'abominable esprit des neiges
Bien que je ne sois pas fan du ton très oral du texte, j'aime beaucoup l'arrivée de l'élément magique et surtout de la conclusion que je trouve très mystique et onirique. En plus le conte prend place au moment de l'arrivée sur l'archipel donc s'inscrit bien dans le background.

2eme place : La légende de l’abominable Aleeshaan des neiges : pluie d’étoiles et flocons de neige
Jolie adaptation de Pinocchio, le ton du conte classique est respecté et la conclusion tragique aussi. L'ambiance est aussi très enchanteresse et glaciale. Ce conte est exploitable dans le background des Graarh donc c'est vraiment bien.

3eme place : L'abominable manchot des neiges
Ou le vilain petit canard mais en plus glacé et morbide, j'ai beaucoup aimé la chute potache et sanglante. Ça colle un peu au côté impitoyable de l'île même si le folklore local n'est pas exploité mais seulement nommé. Moralité : tu peux faire la maline avec des manchots et des ours mais si tu avais pris des chats géants ou des vampires ça en aurait plus jeté XD

Quant à Sacré Graarh et bien j'en suis l'auteur Wink

descriptionAnimation #5 : Contes elysiens (Fin des votes: 13 janvier) EmptyRe: Animation #5 : Contes elysiens (Fin des votes: 13 janvier)

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Le choix fut extrêmement difficile. J'ai adoré toutes les histoires, elles méritent toutes d'être #1

Mais puisqu'il faut faire un choix...

1e conte préféré : L’abominable esprit des neiges
L'auteur réussit bien à nous embarquer dans l'histoire et l'utilisation du "je" dans ce cas-ci est un choix judicieux. Plein de mystères, on veut en savoir plus et ça nous incite à poursuivre la lecture.

2e conte préféré : L’abominable Manchot des Neiges.
J'ai aimé la petitesse de l'histoire: simple, mais efficace. Ça m'a fait bien rire... Pauvre manchot xD J'adore la morale.

3e conte préféré : La légende de l’abominable Aleeshaan des neiges : pluie d’étoiles et flocons de neige
Un conte féérique et plein de magie comme je les aime... Et qui s'insère bien malgré tout dans l'univers d'Elysion.


J'ai beaucoup aimé Sacré Graärh ! L'Abominable Lapin des Neiges. aussi. La découverte réelle de l'abomination est comique et toute une surprise.

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RAPPEL : Les votes terminent bientôt. C'est le temps de voter !

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1e conte préféré : Le lapin des neiges
2e conte préféré : L'Aleeshaan des neiges
3e conte préféré : L'Esprit des neiges

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1e conte préféré : L’abominable Manchot des Neiges.
2e conte préféré : La légende de l’abominable Aleeshaan des neiges : pluie d’étoiles et flocons de neige
3e conte préféré : L’abominable esprit des neiges

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1e conte préféré : La légende de l’abominable Aleeshaan des neiges : pluie d’étoiles et flocons de neige
2e conte préféré : L’abominable esprit des neiges
3e conte préféré : L’abominable Manchot des Neiges.


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1e conte préféré : L’abominable esprit des neiges
2e conte préféré : La légende de l’abominable Aleeshaan des neiges : pluie d’étoiles et flocons de neige
3e conte préféré : L’abominable esprit des neiges

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Résultats!


   
Les votes sont désormais terminés!

Vous trouverez donc ci-bas le nom des auteurs des contes ! Merci pour votre participation. Je créerai un recueil pour vos contes Smile

Voici les gagnants :

Première place : La légende de l’abominable Aleeshaan des neiges : pluie d’étoiles et flocons de neige par @Keetech qui remporte 1000 po

Deuxième place : L’abominable esprit des neiges par @Demens Torqueo qui remporte 700 po

Troisième place : L’abominable Manchot des Neiges par @Aurore Lapsida qui remporte 400 po

Quatrième place : Sacré Graärh ! L'Abominable Lapin des Neiges par @Archibald Habbot qui remporte 200 po (oui, j'ai monté le prix)



Je suis un peu déçue du petit nombre de gens venus voter. Pour remercier ceux qui sont venus voter, je leur offre 0.2XP.
Ceci s'applique à : @Aldaron Leweïnra @Archibald Habbot @Kälyna Vallaël @Valmys Neolenn @Nynsith @Arakjörn Nygdmer @Kaalys

(Toutes les récompenses ont été distribués)

UN GRAND MERCI À TOUS ! bise
   




   

Les contes


   


L’abominable Manchot des Neiges.
L’abominable Manchot des Neiges.
Par le joueur incarnant Aurore Lapsida et Erdrak Geflorth

Il était une fois sur la banquise de Nyn-tiamat, un immense rassemblement de manchot. Bien qu’il fasse froid, rien n’arrivait à refroidir leur cœur de l’ardeur amoureuse et d’envie qui animait leur corps cylindrique. Ils avaient parcouru de grandes distances et avaient affronté de terribles périples pour se retrouver en ce lieu si sacré qui les avait vu naître. En effet, sur cette étendue de glace, leurs parents et leurs grand-parents avant eux, s’étaient regroupés afin de perpétuer le cycle de la vie.

Ils étaient des milliers, ils étaient des millions, tous serrés les uns contre les autres en attendant que le blizzard passe. Le vent glacial à peine calmé que les manchots commençaient leur parade nuptiale. Tous les moyens étaient bons pour impressionner la femelle et la convaincre qu’on était un partenaire digne d’être regardé et surtout digne d’être père.

Parmi tous les mâles, il y en avait un qui malgré ses efforts, n’attiraient aucun regard, et même on préférait l’éviter. Pourquoi ? Parce qu’il était très laid. Son corps n’était pas droit et son bec était tordu, ses pattes trop petites pour l’une et trop grand pour l’autre et les couleurs de son plumage étaient disposer de façon aléatoire. Certains diront que c’est un corps que seule une mère pourrait aimer et sa mère vous répondrait que même elle n’y arrive pas. Mais la nature lui avait accordé la survie jusqu’à maintenant. Pourtant il était seul au milieu de ce rassemblement et il n’avait aucune chance de trouver l’amour aujourd’hui. Mais un évènement allait changer tout ça.

Un ours attaqua le groupe avec la ferme attention de se faire un bon repas pour Noël. Il arriva à isoler une femelle trop lente pour s’enfuir. Alors le manchot hideux prit son courage à deux mains. Il deviendrait un héros et alors toutes les femelles voudront de lui. Il fonça vers l’ours, glissant sur son ventre aussi vite que l’éclair. A pleine vitesse, le bec en avant, il percuta l’ours. Son bec tordu glissa sur le pelage de la bête et se planta dans le sol. L’ours regarda l’animal coinçait dans la glace à ses pieds. La femelle en profitant pour s’enfuir, pendant que la patte du prédateur éventrait le héros maladroit. Tirant sa victime de sa gueule, l’ours disparut dans le blizzard, heureux d’avoir eu une chasse aussi aisée. Les autres manchots reprirent leurs activités, oubliant cet accident tout à fait courant, aussi vite qu’il était venu.

Moralité : que tu sois moche ou beau, si tu joues au héros, tu finiras en apéro.



Sacré Graärh ! L'Abominable Lapin des Neiges.
Sacré Graärh ! L'Abominable Lapin des Neiges.
Par le joueur incarnant Archibald Habbot




Milles furent ceux qui partirent courageux,
Moindre de ceux-ci vécurent jusqu'à vieux
A la pointe des épées et des cimeter',
Heros ne s'élancèrent qu'au cimetière.
Car la mort le froid mordant l'escorte
Et la créatur' le mauvais sort apporte


Les mots du vieillard félin avaient tout de la prophétie et des vieilles légendes. Il les avaient prononcées avec le ton employé de ceux qui ont plongé dans la folie des hommes, de la nature, des astres et n'en sont jamais revenus. Alors, Ahark'tauss le Voyageur, le plus curieux, le plus vif et le plus véloce de la tribu railla son aïeul. Il ne se découragerait pas, lui, il verrait la bête !
Depuis qu'il était encore chaton, il avait prédit grâce à ses yeux perçants l'arrivée des tempêtes, des requins et des baleines. Il avait rattrapé le gibier sur la banquise, ou distancé ses ennemis grâce à ses pattes puissantes.
"Tu es véloce mon cher descendant, mais ce monstre ci te surpasse et ses yeux rouges sang voient tes faiblesses mieux que tu ne verras les siennes. Ceux qui partent à sa recherche viennent agrémenter le tas d'ossement qui tapissent l'entrée de sa caverne où réside, parait-il, un mal encore plus grand. Gare à toi si tu t'aventure dans la montagne jusqu'à la crevasse de Kawèrr' Bannhog ! Car comme moi tu perdras tes compagnons ou plus..." prévint l'ancêtre.
"Foutaise ! Je rapporterai le cuir de la bête à la pointe de mon harpon et je percerai le mystère de la grotte ! Ainsi les femelles se pâmeront de mes exploits !" répliqua le Voyageur.

Alors, accompagné de ses frères, tous aussi aventureux que lui, il se mit en route. Il traversèrent les inlandsis glacés où chaque pas est un risque à prendre, les steppes venteuses où rien ne protège du souffle glacé permanent, la forêt sombre aux sapins recouverts de lourdes plaques de neige. Ils escaladèrent des pistes sinueuses dans les montagnes et parvinrent, au terme d'une longue traque, à apercevoir l'entrée de la fameuse caverne maudite. Cachés derrière des rochers, ils observèrent avec prudence l'ouverture béante dans la montagne.
De la grotte sortait un fin filet de vapeur, comme si de l'air chaud était contenu, comme si l'enfer soufflait des entrailles de la terre à cet endroit. A l'entrée gisait une pile d'ossements parmi lesquels se trouvaient ceux de bouquetins et de marmottes, mais aussi, comme l'avait prédit l'ancêtre, d'ossements Graärh. C'était bien l'endroit maudit. Ne restait qu'à trouver la bête.

Les aventuriers décidèrent d'attendre un peu pour observer le monstre avant de s'y attaquer. Au bout de quelques minutes, un petit lapin, qui avait surement dû s'égarer et n'avait pas senti l'aura maléfique de l'endroit s'aventura sur le talus d'os en décomposition. Il renifla un bout fémur et fit tomber une série de côtes dans un vacarme assez assourdissant en comparaison du silence de mort que les guetteurs s'appliquaient à maintenir. Tout le monde retint son souffle tandis que le lapin les oreilles levées regardaient partout autour de lui. Quelques secondes passèrent et rien ne vint annoncer l'arrivée fatale d'un quelconque monstre de glace effrayant. Le lapin se permit même de disparaître derrière le tas d'ossement et de rentrer allègrement dans la grotte.
Le plus impatient de la troupe se leva d'un coup et déclara qu'il n'avait pas fait tout ce voyage pour rien, qu'il allait explorer la fameuse grotte et se faire par la même occasion un bon civet fumant. N'écoutant pas les avertissement de ses frères, il se mit en position de chasse et s'élança vers la grotte. Alors qu'il disparaissait derrière le talus osseux et pénétrait entre les parois rocheuse, un cri strident retentit, suivi de près par un feulement de douleur caractéristique. Le feulement se mua peu à peu en cri de douleur et de détresse, puis en gémissements, puis en simples bruits de déchirements de peau et de gargouillis sanglants.
Le guerrier téméraire avait péri.

N'écoutant que son courage, Ahark'tauss le Voyageur encouragea sa fratrie à venger leur frère. Ainsi, tous sortirent de leur cachette et s'élancèrent avec rage vers la grotte. C'est alors que surgissant des ombres rocheuses, sautillant sur ses petites pattes, le lapin vint faire face au groupe, perché sur son tas d'os, toisant les assaillants. Les autres continuèrent leur course, mais Ahark'tauss, lui, hésita et ralenti. Quelque chose clochait avec ce lapin. Ses poils blancs étaient immaculés, plus blanc encore que la neige sauf... au niveau de la bouche. Ses dents et son museau était aussi écarlates que son œil albinos qui le regardait d'un air mauvais.
Les poils sur la nuque du Graärh se hérissèrent à la vue du rongeur et une peur inexplicable commença à monter en lui. Les longues oreilles sournoises tiquèrent subrepticement alors que le frère aîné arrivait à quelque mètre d'elles. Alors un éclair blanc jailli à la gorge du félin et celui ci s'abattit d'un coup au sol, du sang glougloutant aux babines et une ouverture béante à la place de sa pomme d'adam. Les autres combattants n'eurent aucune chance non plus, tous furent frappés à la gorge par la bête, sauf Ahark'tauss, qui s'était reculé pour voir le lapin sanguinaire massacrer avec fureur un à un tous ses frères. Désormais seul, il voyait les babines retroussées sur deux incisives meurtrières et la malveillance dans l'oeil rouge du garenne qui lui montrait son profil le plus effrayant pour le regarder droit dans les yeux.

La queue du Graärh tripla de volume, ses oreilles s'applatirent et ses pupilles gonflèrent de terreur. D'un seul coup il lâcha son arme et fit demi tour sans demander son reste. Mais le monstre avait toujours soif de sang et il bondit en un éclair pour rattraper le fuyard et le mordre à la cheville. Le tendon fut sectionné instantanément et le felin perdit l'équilibre en feulant. Le monstre lâcha prise et laissa sa victime chuter le long d'une grande pente de neige et atterrir dans les branches épineuses d'un houx.
Il se reveilla quelques heures plus tard, frigorifié, contusionné et griffé de partout et entreprit avec difficulté son retour chez lui sur sa seule patte encore valide.

Ayant perdu l'usage d'une de ses jambes et étant revenu seul, couvert d'ecchymoses et de griffures de houx, Ahark'tauss préféra faire croire à tout son village que lui et ses frères avaient subi une avalanche plutôt que d'avouer qu'il avait fui devant le monstre qui se trouvait être un lapin. Il fut moqué et renommé l'unijambiste glacé par sa tribu, et se consacra toute sa vie à la pêche à la ligne. On se rendit compte que depuis cette aventure, il avait toujours refusé de manger du lapin et on découvrit à sa mort qu'il avait dressé dans sa hutte, un étrange autel en l'honneur d'un lapin, le plus féroce jamais représenté en gravure...



La légende de l’abominable Aleeshaan des neiges : pluie d’étoiles et flocons de neige
La légende de l’abominable Aleeshaan des neiges : pluie d’étoiles et flocons de neige
Par le joueur incarnant Keetech, Nolan Kohan et Ilyanth Neolenn


Une ancienne légende, aujourd’hui oubliée, contait qu’autrefois les jeunes Graärh qui vivaient sur l’ile de Nynth-Tiamat tremblaient à la seule évocation du nom de l’abominable Aleeshaan des neiges. Chaque hiver, cette dernière enlevaient des enfants et nul ne les revoyaient jamais. Les rumeurs prétendaient que celle-ci les emmenait dans son palais situé à l’intérieur d’un glacier sur la montagne interdite et les dévoraient lors d’un gigantesque festin. Aussi dès le coucher du soleil, les petits félins recevaient l’ordre de rentrer au village et de ne le quitter sous aucun prétexte. Sans quoi ceux qui avaient la témérité de désobéir à cette règle risquaient de devenir les prochaines proies de l’horrifiante Aleeshaan des neiges.

Un jour, un des enfants sortit après la tombée de la nuit et disparut sans laisser de traces. Sa disparition provoqua la panique dans tout le village et plongea sa famille dans une profonde affliction. Son meilleur ami, un jeune Graärh nommé Kobaan se jura de partir à sa recherche et, à la faveur de l’obscurité, alors que sa maisonnée était endormie, celui-ci se faufila hors du village et marcha dans la vallée en direction de la montagne interdite. Selon la légende c’était là-bas que l’Aleeshaan des neiges retenait captifs les enfants enlevés dans un immense palais de glace.

La neige ne cessait de tomber, l’entourant de flocons glacés, mais malgré sa peur, Kobaan continua sa route. Epuisé par cette longue marche, le jeune Graärh voulut se reposer, lorsque soudain il entendit une mystérieuse musique. En suivant les notes, il parvint à l’entrée d’une caverne qui semblait s’enfoncer jusque dans les entrailles de la terre. Bien que terrifié par ce que celui-ci risquait de découvrir, le jeune Graärh décida d’y pénétrer et suivit une longue cavité rocheuse plongée dans l’obscurité. Au fur et à mesure de son avancée, la musique résonnait de plus en plus fort et il distingua également des rires et des chants. Bientôt, il aperçut une lumière bleutée au bout du couloir et en suivant cette direction ce dernier parvint à l’intérieur d’une vaste salle qui semblait constituée de cristal et de glace.

Le lieu, d’une beauté saisissante, était décoré par des sculptures de glace et de cristal représentant les animaux de l’archipel et Kobaan demeura bouche-bée devant tant de magnificence. C’est alors qu’il remarqua que l’endroit était rempli d’enfants Graarh en train de jouer de la musique, de chanter ou de danser. Au fond de la salle, installée sur un trône de glace se tenait une femme-Graarh au physique de léopard et à la fourrure blanchâtre. Il émanait d’elle une aura de prestance et de fierté et en s’approchant d’elle, Kobaan remarqua que cette dernière le regardait avec douceur et bienveillance. D’un geste de la main, elle lui fit signe d’approcher.

Était-ce elle l’abominable Aleeshaan des neiges dont parlait la légende et qui enlevait les enfants pour les dévorer ? Encore un peu méfiant, Kobaan demanda :

- Est-ce que c’est vous qu’on nomme l’Aleeshaan des neiges, celle qui a disparu dans une tempête de neige plusieurs siècles plus tôt et qui revint chaque hiver pour prendre les enfants du village qui se trouvent dehors à la nuit tombée pour les manger tout cru ?

La femme-léopard se mit à rire et darda ses prunelles d’azur sur le jeune Graärh avant de répondre :

- Je suis bien l’Aleeshaan des neiges, mais je n’ai jamais mangé personne. Je me contente juste d’emmener les enfants jusqu’à un pays merveilleux qui se trouve au-delà des étoiles. Là-bas ils ne vieilliront plus et ne connaitront plus jamais ni la tristesse ni la douleur, ni même la vieillesse ou la mort car leurs corps seront figés dans une éternelle jeunesse.


Kobaan n’en croyait pas ses oreilles. Était-il possible qu’un tel lieu existe et qu’il soit possible de s’y rendre ?

- Comment est-ce possible ? demanda-t-il incrédule.

- Viens avec moi, je vais te montrer, dit l’Aleeshaan des neiges avant qu’ils empruntent un autre couloir qui menait à l’extérieur.

Dehors, le ciel d’hiver était constellé d’une myriade d’étoiles et l’enfant-chat aperçut un navire entièrement fait de cristal bleuté.

- Quand l’aurore arrivera, nous monterons tous à l’intérieur de vaisseau de cristal afin de gagner le pays des étoiles où chaque enfant connaitra un bonheur éternel. Il suffit d’utiliser un peu de poussière d’étoiles mélangée à de la neige, le tout saupoudré d’une bonne dose d’imagination et le bateau parviendra à s’envoler.

Cela paraissait presque trop beau pour être vrai ! Kobaan sentait la joie l’envahir et avec sa spontanéité d’enfant il s’écria :

- Mais alors, il faut vite que je rentre au village pour prévenir les autres enfants et les adultes pour qu’ils viennent avec nous.

Le gamin s’apprêtait à s’exécuter, quand l’Aleeshaan des neiges s’interposa pour lui barrer la route et ses mires bleutées se mirent à luire d’un éclat adamantin.

- Non ! En aucun cas tu ne dois retourner là-bas ! A présent, viens avec moi nous allons retourner dans mon palais de cristal et profiter de la fête jusqu’au moment du départ.

Kobaan demeura pétrifié mais l’Aleshaan le saisit par le bras et l’entraina à sa suite. La femme-léopard dégageait une telle force de persuasion qu’il semblait impossible de lui résister.

A l’intérieur, la fête battait son plein et un orchestre composé d’instruments typiques Graärh jouait une très belle symphonie. Peu à peu, le jeune-Graarh se sentit gagner par cette atmosphère d’allégresse, comme si la musique endiablée qui résonnait dans la salle l’envoutait et lui faisait oublier toutes ses réticences. Bientôt à l’instar des autres enfants celui-ci se mit à chanter et à danser jusqu’à ce que l’aube approche.
A ce moment-là, l’orchestre cessa de jouer et l’Aleshaan des neiges déclara qu’il était temps pour eux d’embarquer à bord de son bateau de cristal afin de gagner les terres stellaires. Kobaan lui-même, abandonnant ses craintes, se sentait plein de joie et impatient de monter à bord pour pouvoir connaitre le pays du bonheur absolu.

Pourtant au fur et à mesure que le groupe d’enfants quittait la salle de fête et s’acheminait vers l’endroit où les attendait le navire prêt à s’envoler pour le firmament étoilé, Kobaan sentait naitre en lui un sentiment de malaise et son cœur se serrer. Pourquoi éprouvait-il une telle sensation ? Dehors, une magnifique aurore boréale illuminait le ciel hivernal et leur arrachèrent des cris d’émerveillement.

Les enfants-Graarhs prirent tous place à l’intérieur du vaisseau et seul Kobaan resta en arrière, hésitant à monter à bord. L’Aleeshaan des neiges se tourna vers lui et l’invita à les rejoindre en lui tendant la main.

- Viens avec nous. En nous suivant, tu connaîtras le bonheur pour l’éternité et plus aucun chagrin ne troublera la sérénité de tes jours.

L’enfant-Graarh savait que le pays des étoiles resplendissait de féérie et de beauté, mais celui-ci se remémora le visage de sa petite sœur, le rire de sa mère et le ton bourru de son père. Pourrait-il se résoudre à ne jamais les revoir ? A cette pensée des larmes se mirent à couler le long de ses joues et au lieu de saisir la main de l’Aleeshaan, l’enfant-Graarh se mit à fuir en direction de la forêt.

- Reviens je t’en prie ! Il ne faut pas que tu retournes au village ! Si tu fais ça, tu vas…

Les derniers mots de l’Aleeshaan des neiges se perdirent dans le vacarme du vent hiémal qui s’était mis à souffler. Kobaan continua à courir aussi vite qu’il le pouvait, sans s’arrêter,  jusqu’à ce qu’il distingue la forme des maisons du village à l’horizon. Cependant, le petit Graärh avançait de plus en plus péniblement car son corps frêle était devenu aussi pesant que de la pierre.

C’est alors qu’il remarqua que son bras était en train de se métamorphoser en glace et au fur et à mesure que le soleil se levait, le processus gagna son corps tout entier. Au petit jour, lorsque les habitants se levèrent, ils remarquèrent non loin de l’entrée du village une sculpture de glace qui ressemblait à un enfant Graärh. Au moment où quelqu’un tenta de la toucher, celle-ci se désagrégea en une pluie d’étoiles et de flocons de neige. Et quelques temps plus tard, les Graärh remarquèrent que la nuit durant leur sommeil, ils gagnaient un pays merveilleux, fait de féerie et de magie, et où tous leurs souhaits devenaient réalité. Avant  cela, aucun Graärh ne rêvait jamais. Quant à l’abominable Aleeshaan des neiges, elle n’enleva plus un seul enfant et son souvenir fut effacé de la mémoire de tous.



L’abominable esprit des neiges
L’abominable esprit des neiges
Par le joueur incarnant Demens Torqueo

Je l’ai pas vu personnellement la première fois, mais mon frère oui. C’était quand on venait d’accoster sur Nyn-Tiamat, quand on pensait avoir trouvé juste de la glace. Moi j’étais allé dans la cale du bateau, j’avais pas envie de perdre mes doigts dans le froid, mais mon frère était resté sur le pont, il était mieux habillé. Sauf que ç’a pas été long qu’il est venu me rejoindre et là il m’a dit qu’il venait de voir quelqu’un se promener dans la glace. Et là je dis bien dans la glace, pas sur la glace. Bon, sur le coup je l’ai pas cru : on était fatigué, on avait froid, on avait faim, alors ça pouvait bien être juste son imagination. Il a pas vraiment insisté non plus, quand je lui ai fait la remarque il était assez d’accord avec moi en fait.

C’est resté mort sur le moment, les bateaux sont repartis en suivant la côte et on est passé à autre chose. Mais le lendemain matin, on était sur le pont, mieux habillés, et là mon frère me pointe tout d’un coup la glace en me demandant si je voyais la même chose que lui. À ce moment-là je pensais plus vraiment à ce qu’il avait dit la veille. C’est là que je l’ai vu. Je sais pas trop comment le décrire, mais c’était comme il disait :  quelqu’un se promenait à l’intérieur de la glace. Faut dire que c’était de la belle glace, toute bleue et transparente, donc on pouvait vraiment voir la lumière qui la traversait. Et il y avait cette silhouette-là qui avait l’air de nous suivre avec sa lumière à elle. Ç’avait la taille d’un homme, ça se promenait comme un homme. On a attiré l’attention de d’autres sur le pont, on leur a pointé l’étrangeté. Et là il y en a qui ont dit qu’ils voyaient rien, d’autre qui disaient qu’ils voyaient comme nous. Ça s’est obstiné un bout de temps et la silhouette est disparue. Ou plutôt on l’a perdue de vue. On a rien revu pour le reste du voyage, mais on était rendu une poignée à savoir qu’on avait vu de quoi et on se demandait si c’était le cas dans d’autres bateaux aussi.

On a demandé un peu autour de nous quand on est finalement arrivé à terre et il y avait d’autre monde qui avait vu quelque chose, mais personne s’entendait vraiment et comme c’était pas tout le monde, on a pas continué, on voulait pas avoir l’air fous. On a lentement arrêté d’en parler et on est retourné à nos affaires. Il faut dire qu’avec tout le monde tassé dans la même région, on avait d’autres préoccupations.

Mais une nuit, je dormais pas trop bien et j’ai décidé de me promener un peu. Et là, entre les tentes, j’ai revu la même silhouette, aussi brillante que si j’étais en plein jour. Et autour de moi j’ai vu d’autre monde, il y avait aussi mon frère. Tous les gens qui avaient dit qu’ils avaient vu la chose. Mais c’était comme en silence complet, on entendait rien. La silhouette a commencé à s’éloigner et on a décidé de la suivre, mais c’était presque forcé, j’avais l’impression qu’on tirait vers l’avant avec des cordes, comme un pantin. On avançait tous, en silence, on suivait la silhouette, on s’éloignait du campement, de plus en plus loin, mais le temps était gelé et j’avais toujours l’impression que je venais juste de me lever.

On a suivi la chose jusque dans la glace, jusqu’à marcher dans la glace avec elle, mais il faisait pas froid. À un moment, on s’est retrouvé dans une sorte de grotte de glace bleue, mais sans entrée, comme un creux dans le glacier. La silhouette était plus là, il y avait juste nous. C’était encore en silence, sauf pour la glace, on l’entendait craquer et bouger autour. Et là, la chose est apparue avec nous, mais même de proche je pourrais pas dire c’est quoi. C’était comme un nuage de froid bleu, ce foird-là je l'ai senti. Elle a fait un son pas naturel, comme si une tempête parlait, de plus en plus fort, et même en se bouchant les oreilles on l’entendait au point d’avoir mal. J’ai frappé la chose pour qu'elle arrête, je crois que je suis le seul à avoir fait ça.

Et là je me suis réveillé dans mes couvertes et je respirais comme si j’avais été sous l’eau trop longtemps. Mon frère aussi. Je lui ai demandé s’il avait vu la même chose que moi. Il voyait pas de quoi je parlais. Rendu au matin j’ai demandé aux autres qui étaient là, mais même chose, ils avaient aucune idée. Ils se souvenaient d’avoir vu la silhouette dans la glace, avant, mais c’était tout.

J’arrive plus à bien dormir depuis cette nuit-là. J’ai toujours l’impression qu’il y a quelque chose qui est là, une présence. Ça s’est calmé depuis qu’on est sur Calastin, mais moi je vous dit, il y a quelque chose de pas naturel dans la glace et je remettrai jamais les pieds là-bas.

J'ai peur que la glace se souvienne.
J'ai peur que la glace me fasse mal.

J'ai peur de la glace.

   


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Félicitations à tous ! Et bravo aux gagnants ! o/

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