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Le 5 Septembre de l'an 1762

Flip flop. Un clapotis résonnait dans la forêt, éclaboussant les feuilles des arbres et faisant naître une symphonie de notes cristallines. Le mois de Septembre venait de débuter et la pluie tombait sans discontinuer, formant des rideaux de perles d’eau. Ilyanth se frayait péniblement un chemin à travers l’immensité broussailleuse qui recouvrait l’ile de Néthéril.

Les trombes d’eau tombées du ciel se déversaient sur la végétation couleur émeraude et le Baptistrel était trempé de la tête aux pieds. Cela faisait plusieurs heures que le Chantefeu errait dans les sous-bois, bravant la fureur des éléments à la recherche d’une plante très rare. La larme de lune, tel était son nom et les habitants de Néthéril la nommaient ainsi en raison de la blancheur lactescente de ses pétales qui rappelait la beauté argentée du clair de lune.

Par ailleurs, cette fleur possédait la singulière propriété de n’ouvrir sa corolle qu’à la nuit tombée sous la caresse des rayons lunaires, ce qui la rendait très difficile à trouver et très convoitée en raison de ses importantes vertus curatives.

Le jeune Elfe s’intéressait énormément aux nombreuses plantes médicinales qui peuplaient ce mystérieux archipel. La plupart d’entre-elles différaient de celles qui se trouvaient sur Ambarhùna et Ilyanth n’en finissait pas de s’émerveiller devant leur splendeur et le pouvoir dont elles étaient dotées. Les iles de Tiamantara représentaient un nouveau monde à explorer et il commençait à peine à découvrir les multiples trésors qu’abritaient ces terres.
En se promenant sur l’Ile, il avait découvert un village Graarh et malgré les difficultés de communication, liée à la méfiance des hommes-chats et à la méconnaissance de leurs langues mutuelles, celui-ci parvint à tisser avec eux un lien de confiance et à apprendre certains aspects de leur médecine traditionnelle ainsi que l’existence de plantes capables de guérir ou de soulager bien des maux.

Aussi le cœur d’ambre avait-il débuté sa quête de cette fleur, avant d’être surpris par la tombée de la pluie et, comble de malchance, il s’était égaré à l’intérieur de ce labyrinthe végétal. Le soleil vespéral venait de se coucher et les bois étaient désormais plongés dans une obscurité brumeuse.

Tandis que ce dernier avançait tant bien que mal à travers les broussailles et les ronces qui emplissait la forêt, le lié du feu aperçut sur le sol boueux des traces qui ressemblaient à celles-ci d’un animal et remarqua des gouttes de sang sur les buissons alentour.

Un grognement bestial, semblable à un cri de douleur retentit, brisant la sérénité des lieux. Neolenn marcha prudemment dans cette direction, le cœur battant. Peut-être y avait-il un animal blessé ou allait-il tombé nez-à-nez avec une bête féroce  ? Tentant de surmonter la crainte qui l’envahissait l’elfe du soleil décida d’user du pouvoir de son esprit-lié de l’oiseau du paradis dont le pouvoir consistait à apaiser les cœurs, dissipant toute trace d’hystérie et de colère. Il serrait fermement sa harpe contre sa poitrine, se tenant prêt à entamer un chant d'apaisement ou à user de sa magie s'il rencontrait une bête en furie.

En approchant de la clairière d’où venait le grognement, celui-ci discerna à travers le nuage pluvieux la masse sombre d’un animal et la silhouette éthérée d’une femme Elfe à la chevelure d’un noir de jais.  Soudain, Ilyanth marcha par inadvertance sur une branche et un craquement retentit, dévoilant sa présence.

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Qu'est-ce qui avait pu conduire l'âme azurée à venir ici ? Un simple besoin de se défouler tout en se retrouvant seule avec elle-même ? L'espoir de vivre un combat d'on elle ne se sortira pas ? Rien de tout ça, juste le besoin de renouer avec une certaine bestialité pour se montrer qu'elle était encore en vie. Se battre était finalement l'essence même de l'elfe aux cheveux noirs.

Le bruit des chairs qui se déchiraient sous son épée la faisait frémir, même si elle avait l'habitude, ce bruit paraissait toujours aussi désagréable - même si elle en tirait une vague satisfaction -. Elle avait vaincu sans mal le smilodon qui l'avait attaquer et ne s'en sortait finalement qu'avec quelques égratignures qui finiraient par partir d'elles-même. Aucune trace de sang si ce n'était celui de son adversaire, transpercé en plein dos jusqu'au sol par l'épée de l'elfe.

Elle se tournait ensuite vers la source du bruit, découvrant un autre elfe, parfaitement familier. Se contentant de retirer sèchement son arme de la carcasse encore chaude de l'animal, s'aidant de son pied pour bloquer le cadavre, et de lui dire qu'il n'avait rien à faire ici de sa voix éternellement monocorde et légèrement enrouée.

Depuis quelques temps une nouvelle chose sombre s'était éveillée en elle, quelque chose qui aurait du rester enfouit, sa lumière intérieure doucement s'éteignait, pour laisser place à un  vide qui obscurcissait tout et ça n'importe qui aurait pu s'en rendre compte. Même si elle avait toujours été assez renfermée, actuellement elle était presque sinistre, mauvaise.

- Tu devrais être plus prudent, Ilyanth. Elle avait utiliser l'elfique par simple habitude et son ton était redevenu plus doux.

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Le cœur battant, Ilyanth s’approcha et distingua à travers la brume obscure et l’écrin végétal une silhouette éthérée, aussi légère qu’une brise d’été. Le Chantefeu l’aurait reconnu entre-mille. En effet, comment pourrait-il oublier cette chevelure aussi sombre qu’une nuit sans lune et ses mires smaragdines semblables à l'émeraude des forêts ?  

Ithrin se tenait à quelques mètres de lui, et la pluie qui ruisselait à travers la canopée des arbres formait un chapelet de perles argentées sur sa chevelure de jais. A ses pieds se trouvait le cadavre, encore chaud, d’un Smilodon, l’un des grands félins qui peuplaient la jungle de Néthéril. En voyant la créature abattue, le cœur d’ambre ne put s’empêcher de ressentir de la pitié à son égard. Les animaux ignoraient toute notion du bien et du mal et ne tuaient que pour se nourrir ou lorsqu’ils se sentaient menacés. En tant que Baptistrel, Ilyanth ressentait une profonde compassion envers toute forme de vie et veillait à la protection de la Nature. Cependant, ce dernier admettait que parfois la seule alternative possible était de lutter à mort afin de défendre son existence.

Neolenn ressentit aussitôt l’aura sombre qui émanait d’elle, faite de douleur et de mélancolie comme si une partie de son cœur s’était brisée… Ithrin n’avait jamais été très démonstrative, dissimulant la moindre de ses émotions derrière un masque marmoréen, mais ce côté renfermé qu’elle arborait semblait accentué. La femme-elfe retira sa lame, maculée de sang, du corps doré de la bête d’un geste nonchalant avant de se tourner vers lui.

"Tu devrais être plus prudent, Ilyanth."

Abandonnant cette chape de dureté, la voix de l’elfette s’était empreinte de douceur, ce qui apaisa quelque peu l’inquiétude du lié de feu.

- J’étais venu dans cette foret pour y trouver une plante rare…mais je me suis égaré. C’est une chance que je sois tombé sur toi plutôt que sur ce Smilodon, dit-il en affichant un sourire chaleureux. Mais dis-moi Ithrin que fais-tu ici toute seule sur l’ile de Néthéril ? Est-ce que tu es venu pour voir Thalia ?

En effet, l’elfe du soleil veillait sur la fille de l’azzurée et celle-ci se trouvait au Domaine Baptistral. La Gerridae désirait sans doute s’enquérir du devenir de sa progéniture, en dépit de la relation complexe qui existait entre la mère et la fille.

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L'elfe aimait la pluie mais surtout la solitude, être seule avec elle-même et se questionner sur tout un tas de chose, l'esprit de l'azurée était philosophe.

La guerrière avait néanmoins moins de scrupule à ôter la vie aux créatures qui la menaçait même si c'était au nom d'un certain équilibre - chaîne alimentaire -, elle n'était pas encore assez désespérée pour laisser sa vie à une autre créature - humaine ou non - pour en finir avec la sienne. Même si son désespoir parfois débordait, elle ne se laissait aller à aucune mélancolie de ce genre. Elle n'avait plus cet amour pour la nature typique de la race elfique, elle avait même ce côté assez morbide et proche de la mort qui donnait une image assez étrange d'elle, mais l'heure n'est pas à la philosophie.

- J'avais besoin de me retrouver un peu seule, avec moi-même. Je ne supporte plus la ville. Quant à Thalia j'ai compris que ça ne servait à rien de la contraindre puisqu'elle ne veut pas me voir. Le ton de l'elfe ne laissait rien transparaître, le tristesse des réactions de sa fille avait fait son chemin, et maintenant les refus de la demoiselle ne lui faisait ni chaud ni froid.

Si bien que maintenant plus le regret et la tristesse tout avait laissé place à une indifférence morne, elle n'avait plus vraiment envie de se battre, plus de colère plus d'incompréhension, mais aussi plus aucune des maigres réponses qu'elle trouvait ne la satisfaisait pleinement. Mais elle n'avait plus d'espoir, et lentement le néant remplissait ce vide dans son cœur. Mais visuellement comme toujours, elle ne semblait pas en souffrir - comme les jours suivant la tragédie d'il y a plus de dix ans -, à savoir quand cette accumulation de choses mauvaises explosera.

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La pluie ne cessait de tomber, faisant résonner une mélopée semblable aux sanglots des âmes désespérées. L’azzurée leur ressemblait-elle ? Qu’était-elle venue chercher dans cette forêt abandonnée, tel un anachorète, hormis l’exil volontaire des cœurs solitaires ? L’aura de tristesse résignée qui émanait de l’elfette aux prunelles d’émeraudes semblait faire écho à l’atmosphère de déréliction de cette contrée isolée.

Le fils du feu aimait aussi la musique de la pluie, l’odeur qui émanait de la terre après l’orage ou le chant du vent dans les feuillages des arbres. Son âme tout entière communiait avec la paix et l’harmonie de la Nature et les vibrations du monde qui résonnaient autour de lui, formant la plus mélodieuse des symphonies. Pourtant, quelque chose le troublait et rompait la sérénité de cet instant…Ithrinn avait changé. L’elfe éthérée, au regard mélancolique s’était muée en une femme sombre, tourmentée, ne cherchant même plus à retenir les derniers vestiges d’un passé qui lui échappait.
Ilyanth la connaissait depuis des années et savait par quelles douloureuses épreuves cette dernière était passée. Elle avait perdu les êtres chers à son cœur, tout ce qui représentait de la valeur à ses yeux, connu l’opprobre du bannissement…Désormais, l’azzurée n’était plus que l’ombre d’elle-même et ressemblait à une fleur meurtrie emportée par la violence du courant et subissant son existence.

L’amertume et la désillusion se lisait dans ses paroles et le Chantefeu baissa doucement les yeux, ne sachant que répondre. Il s’agissait de la cruelle vérité et un maître-barde comme lui était incapable de démentir les faits sous peine de briser son serment.

- Tu as raison, dit-il dans un souffle. Pour le moment, Thalia refuse de te voir. Toutefois, elle va bien et entre doucement dans l’adolescence. Ta fille possède un sacré caractère ! Je veille sur elle et je t’avoue que parfois elle ne me rend pas la tâche aisée, mais je l’aime profondément. Par certains aspects de sa personnalité, je trouve qu’elle me fait un peu penser à toi.

Une grande douceur transparaissait dans la voix du chanteur et celui-ci s’approcha d’Ithrin, prenant garde de ne pas poser le regard sur le corps inanimé, à la fourrure dorée, du Smilodon qui gisait à leurs pieds.

L’elfe solaire éprouvait toujours un certain malaise à la vue de bêtes massacrées, en raison de sa grande sensibilité et son empathie pour toute forme de vie. Ce dernier ne faisait aucune distinction entre les créatures de la nature, aussi bien les êtres pensants que les animaux, aussi ne se nourrissait-il jamais de leur chair.

Pourtant, il ne tenait pas grief de son geste à l’elfette, respectant ses raisons, sans même les connaitre.

- Parfois, il existe des choses que nous sommes impuissants à changer et la clé de la paix réside souvent dans l’acceptation de ce qui est. Je pense que la voie de la sagesse est de faire la distinction entre ce qui peut être changé et ce qui ne le peut pas. Mais je crois aussi que le monde est fait de changement et que la réalité d'aujourd’hui n’est pas forcément celle de demain. Un jour peut-être que Thalia acceptera de te voir…En tout cas, je l’espère de tout mon cœur…

L’azzurée ressemblait à une prisonnière, emmurée dans un cachot et qui s’était usé la voix à force de hurler. A présent, peut-être que celle-ci n’aspirait qu’au lâcher-prise et à une indifférente réclusion intérieure.

Cependant, Ilyanth espérait pouvoir lui apporter un peu de réconfort, même si ce dernier mesurait à quel point les mots pouvaient s’avérer vains face à une telle détresse. Thalia représentait l’unique raison de vivre d’Ithrin, sans sa fille que lui restait-il pour ne pas sombrer dans une mer de mélancolie ?
- Je peux comprendre que tu recherches un peu de solitude et à te retrouver face à toi-même. Mais cette forêt est pleine de dangers…

Le Rhapsodien demeura un instant silencieux avant de plonger ses prunelles couleur aigue-marine dans les mires sylvestres de l’Eflette.

- Est-ce que plutôt que la solitude et le recueillement tu désirais y trouver la mort ?

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Ithrinn avait finalement passer une bonne partie de sa vie à regretter ses actes, ce qu'elle avait fait ou non, mais elle gardait tout cela bien enfermé à l'intérieur d'elle-même.

- J'ai déjà eu l'occasion de lui parler et de la voir, mais elle se renferme et laisse sa colère guider ses actes, elle est jeune, je préfère lui laisser le temps.

Elle plissait légèrement les yeux en entendant les mot de l'elfe : si mourir était trouver un certain repos, elle était sans doute prête à se laisser emporter par la mort, mais quelque chose lui interdisait et à son plus grand malheur ce n'était plus sa fille. Peut-être qu'elle n'était pas du genre à abandonner ? Où que finalement ce n'était qu'une autre forme de lâcheté ?

- Je l'ignore mais une force indicible m'empêche de trouver le sommeil, alors je continue ma lutte. Surtout contre ces monstres ou d'autres choses plus immatérielles. Elle jetait un regard entendu vers le cadavre du smilodon.

L'elfe était épuisée de la vie qu'elle avait mener et des multiples blessures à l'âme et au cœur qu'elle avait subit au court de son existence - bien plus que les blessures physiques -, elle sentait presque le poids des années sur ses épaules - bien qu'elle n'avait pas un grand âge pour une elfe. Mais personne ne pouvait nier que sa vie avait été particulièrement éprouvante. Mais elle avait du mal à trouver le même respect de la vie que son congénère, elle ne pouvait pas pleurer la mort de chaque être, sinon elle n'avancerait plus jamais.


- Je pensais qu'avec les années j'aurais appris à pardonner, à me tourner vers l'avenir. Tu me connais Ilyanth, je n'ai jamais été une grande rancunière. Mais je ressens de plus en plus une certaine haine de l'autre et l'envie d'abandonner s'installe petit à petit.

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Ithrinn semblait différente depuis leur dernière rencontre, son regard couleur d’émeraude était vague et comme empli d’une brume de tristesse. Son cœur, malgré la douleur qui l’étreignait ressemblait à une forteresse imprenable comme si l’azzurée avait renoncé à tout espoir, ne conservant que la résignation de ceux qui ont trop lutté, en vain. Ilyanth ressentait de la tristesse et un grand sentiment d’impuissance étant donné la complexité de la situation. Pour l’instant, il ne pouvait rien faire car nul ne pouvait forcer Thalia à revoir sa mère et lui-même respectait le libre arbitre de l’adolescente. Pourtant, il aurait tant désiré aider son amie à renouer la relation avec sa fille.

Le chantefeu hocha la tête à la réponse de l’elfette :

- Oui, peut-être que le temps permettra de faire évoluer les choses. Parfois, il faut laisser le temps au temps et j’imagine que Thalia a besoin de réfléchir et de laisser s'apaiser la colère qui hante son coeur. Pour l’instant, elle est encore jeune, mais en grandissant elle envisagera peut-être votre relation sous un angle différent.

Le Baptistrel demeurait circonspect dans ces propos car ce dernier ignorait la façon dont Thalia réagirait à l’avenir. Néanmoins, le cœur flamboyant en être passionné qu’il était ne pouvait s’empêcher d’espérer. Lorsque quelqu’un a tout perdu, que lui reste-il hormis la lumière apaisante de l’espérance ?

La femme-elfe au physique éthérée paraissait épuisée psychologiquement et les stigmates de la fatigue marquaient ses traits délicats. Depuis combien de temps rôdait-il au milieu de cette forêt en luttant contre les bêtes féroces comme si elle cherchait à exorciser ses propres démons intérieurs ?

La pluie continuait à ruisseler sur son corps et Neolenn craignait que son amie ne finisse pas prendre froid. La chaleur qui irradiait son corps en raison de son lien privilégié avec le feu le protégeait, du moins en partie de la rigueur des intempéries, mais il n’en allait probablement pas de même pour l’azzurée.

- Ithrinn, je voudrais te ramener au domaine avec moi. Tu sembles épuisé et je m’inquiète pour toi…Je me sentirais mal si je te savais seule au milieu de cette forêt, occupée à combattre les fauves qui y vivent.

Le chanteur tendit la main vers elle en lui adressant un sourire chaleureux, il poursuivit d’une voix pleine de douceur.

- Acceptes-tu de venir avec moi là-bas, ne serais-ce que provisoirement ?

Les dernières paroles de l’elfe éveillèrent sa compassion et il lui répondit du même ton empathique.

- Ithrinn, je connais ton histoire et les épreuves que tu as endurées jusqu’à présent. La vie ne t’a pas épargné et je peux comprendre les sentiments qui te hantent, même si je n’en ressens pas de tels. Je voudrais t’aider mais pour l’instant je ne sais pas comment faire pour alléger ta souffrance intérieure, hormis être à tes côtés et ne jamais t’abandonner seule dans l’adversité. C’est la raison pour laquelle je n’ai pas envie que tu restes seule dans cette forêt, je serais très peinée et m’en voudrait énormément si quelque chose t’arrivais car je tiens beaucoup à toi.

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Elle s'appuyait sur son épée, jetant un regard dans la direction de l'elfe, les yeux de jade de la cadette se portait de longues secondes sur ceux de son ainé. Elle ne pouvait qu'approuver ses mots au sujet de sa fille, nul ne pouvait changer cela, et le mieux restait d'attendre que les choses passent. Mais tiendrait-elle seulement jusque-là ? Rien était moins sûr.. L'espoir ne suffisait plus à la faire tenir.

- Tu connais la méfiance qu'ont les tiens à mon égard, je l'ai vu dans les yeux d'Aramis quand elle m'a soigné, après cette nuit-là.. et je l'ai revu après l'expédition contre les chimères.

Peut-être n'était-ce que le fruit de son imagination, elle avait été mourante les deux fois, elle aurait très bien imaginé tout ça, mais si c'était vrai ? Le coup qu'elle avait reçu sur la tête en plus de la possession par la chimère n'avait sans doute pas arrangé sa santé mentale. Elle entreprenait de nettoyer sa lame, affichant un air fermé et sinistre.

- As-tu eu connaissance que ma sœur se soit fait tuer il y a tout juste quelques semaines ? J'ai du mal à croire qu'une rôdeuse comme elle se soit bêtement faite tuer sans s'être défendue, on l'avait vu accompagnée peu de temps avant..

Ithrinn semblait soudainement perdue dans ses pensées, comme si elle avait mis le doigt sur quelque chose qui clochait, un détail qui faisait tout son sens, mais qu'elle avait remarqué des années auparavant. Et quand elle finissait d'y réfléchir son regard s'était un peu plus assombris. Puis elle posait la question qui lui brûlait la gorge, comme s'il s'agissait d'une malédiction.

- Peux-tu m'assurer qu'il n'y avait que des vampires quand ma famille à été massacrée ? Je me souviens très clairement que plusieurs personnes étaient de garde..

C'était des accusations très graves qu'elle portait, mais la similitude entre les deux affaires était plutôt surprenante, les Awarlith était une famille noble parfaitement entraînées au combat pour ne pas dire qu'ils faisaient partie de l'élite à l'époque, et ce, depuis des siècles, ils avaient l'habitude des embuscades, alors comment un aussi grand groupe de vétérans avait-il pu être pris par surprise ? Leur confiance aurait pu être endormie.. Par d'autres elfes ? Elle savait que le chant-nom pouvait révéler beaucoup de choses, bien qu'elle ignorait tout de cette puissante magie et elle savait qu'un baptistrel ne pouvait mentir, elle le mettait pour ainsi dire au pied du mur, mais elle avait besoin d'une réponse.

- Dis-moi que je me trompe, s'il te plaît. Dis-moi que c'est faux et je te suivrais !

Sa voix se déchirait dans un souffle, une supplique même tendis que son corps en tremblait de crainte.

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L’azurée s’appuyait sur son épée, comme s’il s’agissait de l’unique béquille l’empêchant de sombrer dans un abime de mélancolie.  Ses mires smaragdines demeuraient rivées sur le Chantefeu et ce dernier put y lire de l’amertume et de la résignation. Ithrin avait déjà enduré tant de souffrances et perdu tous les êtres chers à son cœur ; désormais, elle errait solitaire, telle une âme en peine  et ses larmes s’étaient peut-être taries à jamais, laissant place à un immense sentiment de vacuité.

Ilyanth connaissait la méfiance qu’éprouvait le beau peuple à l’égard de la Gerridae ; après tout, n’était-elle pas une ancienne bannie et une exilée ? De plus, l’aura sombre qui émanait d’elle et le puits de secrets qu’abritait son regard de jade suffisait à détourner la plupart de ses congénères de l’elfe qu’on disait damnée.

Cependant, le cœur flamboyant faisait exception à cette règle et désirait venir en aide à celle qu’il n’avait jamais cessé de considérée comme une amie, en dépit des calomnies dont elle faisait l'objet. Un léger sourire empli de tristesse s’afficha sur ses lèvres et il répondit avec bienveillance :

-         Peu importe ce que d’autres peuvent penser à ton sujet, tu sais très bien que j’ai toujours conservé intacte notre amitié malgré les sinistres événements du passé. Je désire que tu viennes là-bas pour que tu y sois en sécurité à mes côtés. N’est-ce pas la moindre des choses que ferait un ami et quelqu’un qui tient sincèrement à toi ?

Continuant à nettoyer les traces écarlates laissées par le sang sur sa lame, l’azurée affichait un visage fermé, mais qui laissait transparaître la noirceur de ses pensées.

Ilyanth sentit un frisson lui parcourir l’échine à l’annonce de la mort de la sœur d’Ithrin et il contempla le visage de la femme-elfe perdue dans ses pensées, semblant ressasser les moindres détails de cette tragédie. Soudain ses prunelles couleur de forêt vierge parurent s'assombrir et elle questionna le Baptistrel d’un ton empli d’insinuations à propos de la disparition de sa famille.

Le Baptistrel savait que l’azurée avait perdu les siens dans des circonstances tragiques et qu’un certain mystère entourait leur mort ; cependant, il était incapable de lui apporter les réponses qu’elle attendait, ignorant les détails de l’histoire. Pourtant, à cet instant, l’elfe solaire sentait que la colère et la douleur hantait le cœur de son amie. La voix de l’elfe à la chevelure de nuit sembla se briser et sa silhouette éthérée, qui n’avait jamais paru aussi frêle qu’à cet instant, fut agitée de tremblements.

Bouleversé par la détresse qu’il lisait en elle, le maître-barde s’approcha et lui dis avec douceur :

- Ithrin, je suis incapable de t’apporter les réponses que tu désires car j’ignore la vérité autour de la mort des tiens. Je n’étais pas présent quand cette attaque a eu lieu…

Puis, ses prunelles aux couleurs des mers profondes se perdirent dans le lointain et s'obscurcirent à leur tour car les paroles de la Geridae ravivaient les propres blessures du lié du feu. Le cœur d’ambre connaissait cette indicible douleur d’avoir perdu des êtres aimés et l’intensité du sentiment de désespoir qui consumait l’âme des survivants. Parfois le véritable drame n'était pas de périr mais de demeurer en vie le cœur meurtri...

- Tu sais parfois lorsque nous perdons les nôtres, la souffrance et la colère nous submergent et nous sommes en quête de réponses ou de coupables dans l’espoir que cela la diminuera. Pourtant, à bien y réfléchir même connaitre la vérité sur ce qui s’est passé ce jour-là ne permettra pas de les faire revivre ni de modifier ce douloureux passé…Puisse-tu parvenir à jour à aller de l’avant et à trouver la paix intérieure malgré toutes ces tragédies qui t’ont frappés.

Il s’agissait de la vérité, de l’abjecte vérité mais Neolenn avait juré de ne jamais mentir et plus que quiconque l’Azurée avait besoin que quelqu’un s’adresse à elle avec sincérité et sans fausses promesses. Peut-être que le voile de mystère qui entourait les circonstances de la mort de sa famille ne se dissiperait jamais, que nulle certitude ne l’aiderait à atténuer la souffrance qui rongeait son être.

Ithrin parviendrait-elle un jour à faire son deuil et à renaître de ses cendres en dépit de l’adversité ? Le chanteur l’ignorait mais il l’espérait de toute son âme. Continuant à s’approcher de son amie dont le corps tremblait encore sous le coup de l’émotion et grelottait sous les perles de pluie, le chanteur la serra contre lui, dans une étreinte consolatrice.

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- Je les comprends un peu, personne ne sait quand je perdrais la raison, vaut mieux que je sois à l'écart à ce moment-là, surtout pour ceux qui connaissent mes capacités martiales. Tout, comme je peux comprendre que mon retour dans la garde royale ne soit pas forcément vu d'un bon œil.

L'elfe faisait parti d'une des meilleures familles de combattants que le royaume elfique ait connu, elle était un adverse particulièrement féroce, et une mage-lame aguerrie. Si elle cédait à sa colère comme par le passé, il y aura des victimes.

- Il y a tellement de choses que j'aurais aimé lui dire, des mises en garde.. Encore une fois, j'ai eu l'impression d'arriver en retard. C'est difficile à vivre quand je vois ma famille disparaître petit à petit comme ça.

Le monde de l'elfe s'était détruit, ainsi, il n'avait pas la réponse qu'elle attendait tant, elle était condamnée à chercher ce savoir pour le reste de ses jours ? Cependant, une quête de vérité n'était pas facile, sans doute se perdra-t-elle, ne pouvant se relever. La vérité n'étant jamais bonne attendre. Encore plus que cela concernait quelque chose de si fort comme la disparition brutale de sa famille. Elle aurait aimé changer les choses même si elle savait que ce n'était pas possible et que ça ne le serait jamais. La vérité pourrait très bien la faire se tuer, et ça même le baptistrel en avait conscience.

Elle ne savait plus si c'était le froid qui pénétrait son corps, la pluie, l'appréhension, la colère.. Tout se bousculait en elle, elle essuyait rapidement ses larmes, prétextant que c'était la pluie tout en s'excusant rapidement.

- C'est là, votre désagréable vérité. Je ne sais pas si j'aurais préféré un mensonge, les deux sont toujours aussi difficiles à supporter et encore plus dans votre bouche.

Tout était difficile à supporter pour une âme en peine, quand l'espoir s'était envolé, il ne restait rien, plus de barrière ou de bouclier assez puissant pour parer le pire ennemi de chacun : soi-même. L'espoir empêchait les gens de se tuer, mais quand il n'était plus là.. Seul l'Homme saurait résister à lui-même. Mais sa détresse était trop grande et dévorante, la poussant à se haïr avec elle.

- Il n'y a que la colère et l'incompréhension qui me font vivre, mais si j'obtiens mes réponses, qu'est-ce que je ferais ensuite ? Qu'est-ce qui sauvera mon corps et mon âme ?

Quand le chantefeu s'approchait d'elle pour l'étreindre, elle lâchait son épée dans un geste d'abandon, la lame ancestrale s'enfonçant dans le sol comme dans du beurre, elle acceptait cette étreinte - lui rendant même -, ça lui faisait du bien au cœur et à l'âme surtout après cette scène surréaliste.

- Si tu peux me sauver s'il te plaît fait-le.

Elle avait murmuré ces quelques mots au creux de l'oreille du cawr.

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La gerridae livra son ressenti concernant la défiance qu’éprouvait les siens à son égard et Ilyanth se demanda si celle-ci se sentait blessée de se savoir ostracisée par la société qui l’avait vu naître ?

- Parfois les gens ont peur et souvent la peur n’est pas bonne conseillère, tout comme l’ignorance…dit l’elfe dans un murmure. C’est sont les raisons qui leur font rejeter ceux qui leur semblent représenter un danger ou qui sont simplement différents…

Ithrin inspirait la crainte à certains elfes ainsi le rejet ou le mépris à d’autres ; pourtant pouvait-on légitimement leur reprocher d’éprouver de tels sentiments vis-à-vis d’elle ? La réalité était pleine de nuances et chacun percevait le monde à travers le prisme de son propre vécu…Seule la communication créait parfois des ponts imparfaits entre des êtres condamnés à errer indéfiniment dans leur propre solitude intérieure.

La deuxième phrase de l’azurée comportait de l’amertume et de la mélancolique et le Chantefeu ressentit une profonde compassion à son égard :

- Ithrin, nous avons tous nos regrets…Il y aura toujours des choses que nous aurions aimé faire différemment ou modifier certains évènements, accepter ce qui s’est passé sans culpabiliser est une tâche ardue, mais je pense que c’est à ce prix qu’il est possible de trouver la sérénité.


L’elfe solaire se remémora sa propre tragédie, celle de voir sa compagne se sacrifier pour lui sauver la vie, sans qu’il puisse intervenir. Jamais, il ne s’était senti aussi impuissant et cela resterait à jamais l’un de ses plus grands regrets…

- Tout comme toi tu aurais aimé prévenir ta sœur, j’aurais voulu sauver celle que j’aimais…Elle est morte pour me sauver la vie face à des créatures féroces et j’ai été impuissant à faire quoique ce soit…même mourir pour elle ou la ramener. La seule chose que je peux faire à présent est de vivre et de veiller sur notre enfant comme elle me l’avait fait promettre avant de s’éteindre. Qu’est-ce que ta famille aurait voulu pour toi Ithrinn ?

En entendant la suite des paroles de l’elfette aux cheveux de jais, le chanteur baissa la tête et répondit :

- Mon serment m’interdis de mentir tu le sais. D’ailleurs sans doute est-ce la raison pour laquelle tu m’as demandé de te répondre. Peut-être qu’au fond de toi, tu voulais entendre la vérité, aussi douloureuse soit-elle…

La colère et le désir de vengeance qui consumait Ithrinn étaient les dernières choses qui la maintenait en vie, si on lui ôtait cela que lui restait-il ? Il fallait beaucoup de force intérieure pour pardonner ou accepter la paix dans son cœur….

Et trouver un nouveau sens à son existence serait une longue quête, cela le maître-barde en avait parfaitement conscience.

Le Baptistrel s’approcha d’elle et la serra dans ses bras dans un geste profondément fraternel, tout en caressant ses cheveux mouillés sur lesquels la pluie ne cessait de ruisseler. Blottie contre lui, celle-ci paraissait si fragile, et si démunie, comme une enfant abandonnée.

- La seule qui peut te sauver et vaincre les ténèbres qui t’habitent c’est toi-même, dit-il à mi-voix. Je ne peux qu’être là à tes cotés et tenter de t’insuffler un peu de ma force, de mon feu et de mon énergie, pour ranimer la lumière qui sommeille dans ton océan de désespérance. J’ignore si je réussirais mais je veux me battre et essayer…

Neolenn sentait l’azzurée grelotter contre lui et espérait pouvoir la réchauffer un peu à l’aide de la chaleur qui émanait de son corps imprégné par l'élément du feu. Avec douceur, il essuya les larmes d'Ithrinn, mélangées à la pluie, qui s’écoulaient sur son visage emplie de tristesse :

- Au moins pour cette nuit, viens avec moi au domaine et puis nous aviserons dans les prochains jours.


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Ithrinn se trouvait sans racine à présent, elle ne savait pas quoi faire, pour être de nouveau bien vue par son peuple, à présent seule sa fille était digne de porter son nom, mais elle n'aborderait pas ce sujet pour le moment.

- Ils souhaiteraient certainement que je continue à vivre.. Et je suis désolée pour ta compagnie.

Elle savait que la justice pour la mort de sa famille n'était ni dans ce monde ni dans l'autre. Alors elle préférait accepter ce fait.

- La vérité est toujours douloureuse, mais c'est encore plus dur quand cette dernière vient d'une personne proche. Mais ce n'est rien.

La chaleur de l'elfe l'aidait, elle cessait de trembler, elle trouvait ce geste réconfortant, mais elle ne quittait pas ses bras pour autant, un petit peu, encore.. Elle avait l'impression d'être une enfant ayant peur du noir, prête à se blottir dans les bras de n'importe qui pour calmer sa peur.

Se sauver, un terme qui avait tout son sens, se sauver des ténèbres qui se montraient prêtes à l'engloutir à tout pris, le désespoir qui pesait sur ses épaules. Et les dangers extérieurs, qui menaçaient chaque seconde sa vie.

- Tu me donnes envie de me battre.

L'elfe ne ressentait aucune honte à pleurer, elle savait que c'était quelque chose de parfaitement naturel, un ultime exutoire à son silence habituel, et cela lui éviterait de se briser sous l'accumulation d'un trop-plein de ressentiments, d'émotions et de frustrations. Elle aurait aimé changer certaines choses, mais le passé était ce qu'il était, impossible à modifier, ainsi, elle n'avait qu'à assumer.

Ce qu'elle regrettait le plus était sans doute son inaction, tout les jours, elle donnait l'impression de subir sa vie au lieu de la vivre pleinement. Elle avait toujours été passive face aux choses. Son épuisement psychologique, avait entraîner un épuisement physique et tenir encore son épée était la seule chose qu'elle savait faire. Sa sidération elle, tâchait de la faire tenir debout.

- J'accepte de venir avec toi, au moins pour cette nuit.

Le ton de l'elfe semblait être apaisé, la chaleur du feu intérieur de l'elfe suffisait à calmer cet instant de faiblesse, et ses mots encore plus.

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Grâce à ses vibrations, Ilyanth pouvait avoir accès aux émotions et à l’état d’esprit de l’Azzurée, et ressentait la profondeur de la solitude qui l’habitait. Ithrinn se trouvait désormais à la croisée des chemins, cherchant un nouveau sens à son existence et une raison de demeurer en vie, alors que tous les siens avaient péri. Thalia était le seul enfant qu’il lui restait, mais celle-ci l’avait rejeté en raison de son abandon. Pourtant le Chantefeu espérait que dans un avenir proche les relations entre la mère et la fille s’amélioreraient. Sa nature de lié du feu le poussait à garder l’espoir même dans les situations les plus critiques et à se battre pour ses idéaux.

Le Baptistrel s’approcha et serra la femme-elfe contre lui, espérant la réchauffer de sa chaleur et l’apaiser grâce à son esprit-lié d’oiseau du paradis. Les gouttes de pluies continuaient à ruisseler sur la chevelure de jais de la Gerridae et son front brûlait d’une fièvre glacée ; pourtant cette dernière semblait se calmer peu à peu dans cette étreinte, acceptant même d’accompagner l’elfe au domaine, mais pour une seule nuit.
Le chanteur lui adressa un sourire plein de bienveillance et répondit :

- D’accord, cela sera juste pour une nuit puis nous aviserons. Après tout, demain est un autre jour.

Même si Ithrinn ne passait qu’une seule nuit au sein du domaine Baptistrel, le Cawr se sentait infiniment plus rassuré de la savoir entre les murs de ce lieu sacré plutôt qu’au cœur de cette jungle de Néthéril, peuplée de bêtes hostiles. Sans compter que l’averse glacée risquait d’avoir raison de la santé de l’azurée.

Heureusement au fur et à mesure qu’ils avançaient à travers la jungle, la pluie cessa peu à peu de tomber, laissant place à la chaleur des rayons solaires et soudain le chantefeu aperçut dans le firmament les courbes iridescentes d’un magnifique arc-en-ciel :

- Regarde dit-il en le montrant à Ithrinn, après cette pluie torrentielle nous avons droit de nouveau au soleil et même à un superbe arc-en-ciel. Je me demande si l’existence se déroule de la même façon, que chacun d’entre nous traverse des nuits d’orages avant de trouver l’éclaircie et parfois apercevoir alors qu’il s’y attendait le moins la forme d’un arc-en-ciel dans le firmament.

En dépit de sa méconnaissance de l’avenir, le maitre-barde espérait de toute son âme qu’il en irait ainsi pour son amie, qu’à la souffrance et à la désespérance succéderaient des moments de lumière et qu’elle trouverait une raison de vivre, même si l’oubli du passé était impossible, en devenant capable d’édifier un nouveau futur et de redevenir maîtresse de sa destinée et non plus une victime impuissante de la cruauté des événements.

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