1e Juillet 1762, fin de matinée – Caladon la Revenante, Palais
Ils étaient tristes, ces murs, quand il s'agissait d'un défi à relever seul. Ils avaient l'aspect de la cendre à l'ombre des rayons du soleil alors que cela aurait tant sied à la Triade au complet de se trouver à la direction de la Cité Libre de Caladon. La mission qui lui incombait lui convenait aisément. Ici, Aldaron avait la poigne pour agir, au moins un peu, pour préserver la paix entre les Hommes, plutôt que de les voir s’entre-déchirer comme sur l'ancien continent et ne pouvoir que les soutenir dans leurs stériles querelles. L'aube avait été douce et les chaleurs estivales ne tarderaient pas à diluer la foule dans les rues de Caladon, avant que l’effervescence ne reprenne en fin d'après-midi, lorsque le feu du zénith aurait fait son office.
Un soupir et il achevait de sa lecture, pliant proprement le parchemin de la désolante missive, à la dextérité de ses doigts. Son regard paisible d'émeraude s'élevait vers la porte lorsque le battant de bois finement gravé se mut sur ses gonds d'étain. Puis, ses prunelles attentives s'attachèrent à la silhouette qui entrait, appréciant le raffinement de ses vêtements et de son allure dignement porté par l'une des héritiers d'un ami disparu. Un bref instant, son attention se détacha d'elle pour s'offrir le loisir de la brillance des armures de fer forgé, congédiant sa garde d'un signe de tête entendu, pour un entretien privé. Il l'avait faite venir à lui, avant que le conseil ne débute cet après-midi, comme pour lui accorder la préséance de ses annonces à venir.
Les souliers de cuir sur le parquet ciré claquaient dans un rythme régulier et ferme alors qu'il s'approchait d'elle pour l’accueillir, glissant ses doigts sous l'une de ses mains afin de l'apporter près de ses lèvres. Il s'y inclina et seul le souffle calme de se respiration vint effleurer la peau de cette dextre fine dans un prude baise-main. « Mes hommages, Mademoiselle Ostiz. » Il se redressa et plongea ses prunelles dans les siennes en poursuivant : « Je suis navré de vous convoquer plus tôt, j'espère ne pas avoir perturbé vos vacations personnelles. » Il était bien élevé, ou du moins avait-il appris à l'être en apparence. La politesse et la courtoisie décoraient ses propos d'une douceur attentive et son regard, posé sur elle, semblait sonder les émotions et réactions des traits de son visage.
L'expression désolée et sereine de l'elfe s'éclaira d'un fin sourire alors qu'il annonçait : « J'ai un présent pour vous. » Il reculait de quelques pas en arrière avant de détourner les talons. Ses doigts, à la force écumée par une maigreur échue de son séjour dans la prison de Morneflamme, caressèrent à son passage, l'emballage de tissu qui reposait sur le guéridon. Il la laissa découvrir son cadeau alors qu'il se dirigeait à la fenêtre avec toute la patience de son peuple de naissance. Il prenait son temps et pouvait aisément se le permettre. Les pertes de son cœur lui avaient appris à temporiser les instants qui pouvaient s'avérer agréables. « Je vais m'absenter de Caladon quelques jours. Quelques semaines en vérité. » Il ne lui précisait pas encore où et ne savait pas s'il serait nécessaire de le faire.
Il croisa les bras sur sa tunique légère. Ses habits étaient toujours de bonne facture, mais très sobres en décoration. Il avait vécu suffisamment parmi les Hommes pour avoir vu passer bien des modes vestimentaires. S'il les suivaient, ce n'était qu'en surface, son habillage sans fioriture se faisait intemporel et, parfois, rappelait la finesse élégante de son peuple natal. Ses lisses cheveux blancs tombaient dans son dos avec la légèreté innée à son peuple. Ses yeux verts observaient la populace commencer à se calfeutrer à l'abri des bâtisses. « Je vais demander à Aaron Denrys de me suppléer pendant ce temps. Je lui transmettrai quelques directives. » Aaron était, comme Eleonnora, l'un de ses conseillers. Un homme en qui il avait confiance et à qui il pouvait confier Caladon sans craintes.
D'un geste fluide, il se retournait vers elle : « Cela vous plaît-il ? » Il parlait du cadeau, mais la position de la question dans la conversation pouvait aussi se référer à la nomination provisoire de Denrys. De l'écrin de tissu se révélait une robe à la magie singulière. N'était-il pas en train d'acheter sa tranquillité pendant son absence ?
Robe Métamorphose :
Provenance elfique
Bleu, mauve, rose ou noire? Et pourquoi pas multicolore? Et si on y ajoutait des pois ou des lignes avec le tout? Un joli décolleté ou un col montant jusqu'au cou vous ferait-il plaisir? Manches courtes ou manches longues? Et quelle longueur désirez-vous? Cette robe faite en soie a été enchantée pour que le tissu se métamorphose selon la volonté du porteur. Le temps nécessaire pour la métamorphose augmente en fonction de la complexité demandée.
Glyphe : Tissu métamorphose (la robe prend l'apparence désirée par le porteur) - draconique
Bleu, mauve, rose ou noire? Et pourquoi pas multicolore? Et si on y ajoutait des pois ou des lignes avec le tout? Un joli décolleté ou un col montant jusqu'au cou vous ferait-il plaisir? Manches courtes ou manches longues? Et quelle longueur désirez-vous? Cette robe faite en soie a été enchantée pour que le tissu se métamorphose selon la volonté du porteur. Le temps nécessaire pour la métamorphose augmente en fonction de la complexité demandée.
Glyphe : Tissu métamorphose (la robe prend l'apparence désirée par le porteur) - draconique