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Juillet de l’an 1761

La nuit était fraîche, malgré la saison estivale bien présente. La veille, une tempête venue du Nord avait grandement rafraîchi la température ambiante, rappelant que le froid ne s'oubliait pas totalement, même en été. Sighild, elle, en avait cure. Le froid n'avait jamais été un soucis, même s'il était plus humide que dans ses chères montagnes disparues. Mais là, ce soir là, elle était morose. Morose et mordillant ses lèvres devant son verre vide. D'ordinaire, elle était moins dans cet état là. Mais là...

Elle avait décidé de traîner dans une petite taverne réputée plus tranquille que les autres. Bien qu'elle soit faite de bric et de broc, que son allure faisait plus penser à une bicoque à la limite de s'écrouler et fabriquée avec des restes de navires, elle avait le mérite d'être bien fournie en boisson et d'apporter un peu de chaleur dans un intérieur pas trop pris dans les courants d'air d'une construction précaire. Mais là, ce soir, un groupe de marins un peu bourrés avaient décidés de faire virer la plupart des clients masculins des parages, comme s'ils en étaient les rois et qu'ils estimaient que la petite taverne leur appartenait. Le tenancier n'avait pas su dire non, pris entre l'intérêt financier que pourra rapporter ces clients buvards que dans la crainte de se prendre un coup pour cause d'être seul face à un groupe d'hommes soûls.

Et elle, si elle décidait de partir avant que les choses ne s'échauffent ? Hormis ces marins, il ne restait plus que la serveuse, le tavernier et elle-même. Pour l'instant, elle n'avait pas attiré leurs attentions. Une bonne chose qu'ils l'oubliaient. Peut être qu'ils ne savaient pas que c'était une femme. Elle était bien grande, dépassant les critères habituelles ; normale pour une nordique. Et comme elle était vêtue comme un chasseur, elle n'avait rien pour provoquer une quelconque image de séduction. Mais elle pressentait que cela ne durerait pas longtemps, allez savoir pourquoi.

Elle tendit son verre vide vers le tenancier, lui faisant ainsi signe qu'elle avait encore soif.

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"Tavernier ! À boooooooooiiiirrrre !" tonna Archibald en claquant la porte de la taverne et en surgissant à l'intérieur.
"À boire pour cet homme qui a soif ! Ce soir j'ai ma permission et surtout ma part ! Le capitaine me rince la soirée alors j'entends tâter du houblon de vos barils jusqu'à titube mon brave bougnat ! " Il fit un grand sourire engageant en ouvrant les bras au tavernier qui le regarda d'un air surpris en se demandant qui était cet énergumène.
Il était en train de servir un client, une silhouette massive, qui devait bien atteindre les deux mètre une fois debout. Elle était vêtue d'une armure de combattant intermédiaire et un arc magnifique était attaché dans son dos. Un mercenaire glacernois sans doute... oh ! Non ! Une glacernoise !
Un type de femme qu'il n'avait jamais eu le plaisir de côtoyer. On connaissait les mâles pour leur caractère bien trempé et leur musculature imposante mais qu'en était-il des dames ? Apparemment elles étaient capables de tenir tête à leurs maris physiquement...
La curiosité d'Archibald fut piquée et il s'assit au comptoir non loin de la nordienne, lui lançant un salut de la tête et son meilleur sourire avant de prendre sa commande.

Alors qu'il sortait ses pièces de sa bourse, il remarqua que le chahut que faisait les autres clients avant d'entrer s'était maintenant tu. La nuit était fraîche mais de là à ce que sa simple entrée jette un tel froid...
Il s'agissait de marins, des très pauvres et sans manières à voir leurs accoutrements reprisés et leurs breloques brillantes de mauvais goût. Archibald avait l'œil pour ce genre de détail, et il savait reconnaitre quand il on lui mettait du toc sous les yeux. Des dents en fer doré qui rongeait la gencive, des perles de bois lustrée de manière inégale et des boucles d'oreilles entourées de croutes sales. Pauvre vie que celle du marin et du navire mal loti.
Plusieurs membres du groupe le regardaient en sifflant entre leurs quelques dents et lui jettait des regards de chiens affamés et aux abois. La serveuse qui semblait sortir d'un très mauvais moment à les resservir, profita du calme soudain pour déguerpir nettoyer une quelconque table à l'opposé de la salle.

Le tavernier essuya d'un revers de manche la sueur qui lui perlait au front et adressa au troubadour un regard paniqué en chuchotant :
"M'sieur, les esprits m'en garde, je n'crache jamais sur un nouveau client surtout quand celui-ci semble enthousiaste à venir dans mon modeste établissement. Mais... voyez-vous... je préfèrerais éviter le grabuge alors... si vous pouviez... vous dépêcher de boire et vous en aller ce serait sacrément chic. Je vous l'offre vot' pinte si vous voulez !
- Enfin mon brave ! dit Archibald à voix haute, Vous n'allez pas laisser repartir dans les ténèbres glacées de ce satané port, un joyeux travailleur des mers comme moi ! J'égaierai votre bicoque avec ma musique et nous passerons tous une merveilleuse soirée ! N'est ce pas messieurs ? N'est-ce pas mademoiselle ?"

Il offrit son air le plus badin et chaleureux à son auditoire. Il n'y avait pas de raisons pour que quelque chose se passe mal après tout ! Si ?

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Elle venait d'être resservi qu'un nouveau client entra et exclama sa joyeuseté à vouloir boire un coup. Cela changeait du cadre du moment. Sighild avait à peine jeté un regard au neuvel arrivant, qui vint se placer à côté. Pour être joyeux, il était joyeux celui-là. C'était bien que des gens gardaient une certaine expression à la joie de vivre, même si l'exprimer de la sorte était un peu trop expressif pour la Nordique. Mais bon, ainsi s'extasiait certains hommes non glacernois. Elle manqua de soupirer et but une bonne gorgée de son verre. Et quand elle le reposa, elle croisa le regard de l'homme qui s'était placé à côté lui avait adressé un large sourire et un salut de la tête. Elle lui rendit passivement le salut d'un simple hochement de tête au retour. Oui, clairement, il était joyeux celui-là.

Elle vida son verre et en redemanda  un autre, pendant que les marins maintenant eux aussi présents commençaient à bien indiquer qu'ils étaient en forme, mais pour être chose. Elle tourna la tête pour voir où se trouvait la serveuse. En plus de son air du moment, Sighild n'eut aucun mal à sentir son stress grandissant. Le tavernier ne pourrait guère la défendre si ces soudards de marins décidaient de jouer un peu avec elle, pensant qu'elle aimerait passer une chaude soirée en leur crasse compagnie. Mais quand elle entendit le dit tavernier faire une recommandation de prendre la voie de la sortie, elle sourcilla. Décidément, le courage ne durait guère longtemps dans les tavernes. Le ''nouveau client'' ne paraissait pas être dans l'idée de déguerpir. Bien au contraire, il voulait jouer de la musique. D'ailleurs, il lançait presque le début d'une promesse de soirée bien amusante, ce qui plut forcément aux marins miteux. Elle se tourna vers le ''musicien'' et le regarda de haut en bas.

''Vous savez jouer de la musique vous ? Je demande à voir....''

Le tavernier murmurait déjà une prière aux Esprits. Et Sighild faisait un petite sourire provocateur. Elle lorgna brièvement les ahuris marins en guenilles.

''Ce sont vos potes ? J'espère qu'ils ne vont pas participer à battre la mesure, ce serait dommage de pas répondre à la promesse d'une soirée festive, n'est ce pas ? Alors, dites moi, le marin chanteur ? Que savez vous réellement faire en terme de... musique ? ''

Au moins, elle verrait bien si celui-là était avec ces marins. Si c'était le cas, peut être qu'ils se calmeront avec la musique. Dans le cas contraire. En tout cas, ils lorgnaient autant la serveuse que Sighild, semblant attendre la musique pour passer à l'action du soir.

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Ça grognait dans la taverne.
Parmi les occupants, une dizaine participaient à ce bruit de fond généralisé de grommellements et de jurons sortis d'entre les dents. Les matelots chiquaient leur produit nauséabond et les mousses crachaient par terre en regardant le trouble-fête.
Ou plutôt le lanceur de fête. Enfin il essayait et c'était déjà pas mal.

Archibald ne se souciait guère de tout cela puisqu'il était en train de chanter et de jouer de la cithare, couvrant le mécontentement, l'écrasant avec une chanson aussi mièvre qu’entraînante. Il avait relevé le petit défi de la grande demoiselle et s'évertuait, à l'aide de sa voix de ténor et de ses petites cordes pincées, de briser le mur gris artistique que constituait l'ambiance de la taverne qu'on aurait au mieux décrit comme merdique.

"La belle aux cheveux noooirs, et le vieux crane blanc,
Ils s'aimaient  trop tard, ils s'aimaient dans le temps !
Car la vie des gens, est une rivièreuh,
Passent les jours, passeuh le mystèreuh !
Une seconde s'écoule en mille ans !
Et tout notre amour, s'écoule dans le temps."

Dans d'autre circonstances, on aurait pu danser sur cette ballade légère à moitié improvisée, mais l'absence de réaction et la piètre acoustique de la bicoque faisait lamentablement tomber les notes et choir avec détresse l'ensemble de cette chanson qui partait pourtant d'une bonne intention. Il n'est de plus triste scène que celle qui n'émeut pas son public. Si le comptoir était la scène et Archibald l’interprète, et si le public était les marin et l'émoi la colère montante, alors il n'y avait rien de triste à voir un mollard jaunâtre s'envoler pour arriver sur le visage du cithariste. Non ?
Celui-ci fit une pause dans son chant, déroba sèchement son chiffon au tavernier ratatiné derrière lui et s'essuya avec toute la dignité de ceux qui gèrent avec difficulté les affronts. En grimaçant et en contractant la machoire.
Le cracheur s'essuya dans sa manche et déclara avec provocation : "On veut pas d'saltimbanques chez nous. Que de la racaille et des traînes-savates et des voleurs."
Archibald le regarda avec tout l'air intimidant dont il était capable, c'est à dire que la commissure de ses lèvres si souvent levée était figée dans un rictus pincé, et ses sourcils broussailleux débordaient largement et assombrissait gravement son regard. Un tel changement d'expression ne passait pas inaperçu et l'expectative s'installa dans le groupe de marins, qui attendaient sa réaction, pressés d'avoir une bonne raison d'enfin se taper dessus.

Au lieu de répondre physiquement à la provocation, le chanteur réfléchit et pris la décision qui lui paraissait la plus immature qui soit, mais prit tout de même la précaution de prévenir la charmante nordique avec qui il avait sympathisé.
"Mademoiselle, j'ai le malheur de devoir répondre à vos questions avec aussi peu de talent, aussi je ne saurai trop vous conseiller de boucher vos oreilles jusqu'à la fin des opérations."
Que faire face à une provocation ? Que fait un artiste avec peu de bon sens quand il reçoit une tomate pourrie ? Et bien il continue de chanter. En l'occurence le mot brailler serait plus aproprié. Archibald braillait désormais de tout le coffre dont il était capable, s'époumonait, s'arrachait la gorge et grattait avec frénésie son instrument. Celui-ci émettait des crissements et crachait une mélodie très chaotique qui accompagnait des "lalalala" absconds.
Le nom de l'oeuvre : Vengeance Sur Tympans en ré mineur, improvisée et interprêtée par Archibald Habbot.

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Le chanteur prit aux mots la Nordienne et se mit à chanter. Sighild ne put qu'admettre le talent certain de l'homme. Sa chanson invitait vraiment à danser, à joindre sa voix à la sienne, même si les conditions intérieures de la taverne ne s'y prêtaient guère. Sighild s'était accoudée au comptoir pour écouter la mélopée, fixant le musicien et oubliant la présence grommellante des marins.

Les paroles lui rappelaient les chansons que chantaient les siens dans les montagnes. Le soir autour d'un grand feu, les Glacernois jouaient à rivaliser de chants épiques, amusantes ou encore émouvantes. Et cela lui donna une vague de nostalgie. Cela lui manquait tellement. Pourtant, elle gardait le sourire. Elle appréciait cet homme qui ne s'était pas démonté à répondre à son petit défi et ce, malgré le manque d'atmosphère adéquate.

A peine le chanteur fit-il une pause brève, un marin lui cracha dessus et cela fit mouche. L'homme prit le temps de s'essuyer et de prendre un air très entendu. La jeune femme avait déjà dardé un regard lourd de menaces à l'encontre des responsables. Oui, les responsables, car pour elle, le lanceur de l'immondice salivaire était dans le lot qui chahutait dans la taverne depuis le début. Ne pouvait-elle pas avoir un moment de tranquillité, même quand il y avait de la musique jouée rien que pour elle ? (en partie bien entendu).Malheureusement à voir l'attitudes des soudards au pied marin, il était clair qu'un rien suffirait à lancer la bagarre.

Le musicien décida d'agir à sa façon et prit la peine de prévenir la jeune de comment elle devait elle-même agir : elle devait se boucher les oreilles. Elle allait protester, resta la bouche ouverte, en comprendre le plan . Non, il n'allait pas faire cela ? Non ! Et si ! Quand elle le vit ouvrir la bouche, elle se boucha les oreilles juste à temps et fortement. Le chanteur chantait, mais c'était plus pour brailler que pour chanter mélodieusement comme tout à l'heure.

Sighild grinça des dents, car même avec les doigts dans l'entrée de ses conduits auditifs, elle souffrait de cette arme vocale. Il était doué pour chanter faux visiblement, comme de bien chanter. Et les marins grincèrent des dents, jurèrent et maugréèrent. Le tavernier n'était plus là, on se demandait par où il s'était sauvé celui-là. Discrètement, c'était déjà un point sûr et certains. Déjà un des marins, le lanceur de crachat, se leva et se précipita vers Archibald.

''Tu vas arrêter ta gueulante toi ! ''

Il avait le poing et frappa..... dans le vide, car il venait de se faire frapper par Sighild, qui serrait les lèvres à subir les agressions sonores.

''On ne le touche pas ! Si t'es pas content, tu vires !"

Quelques soudards avaient subitement hésité en voyant la taille de la jeune femme et en observant leur camarad étalé par terre. Mais le nombre faisait la force et tout le petit groupe se mit debout.... et c'était le début des ennuis pour la soirée !

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"LALALAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA LES MARINS TOUS DES ENFANTS DE CATINS ET DE PUTAINS ET DE PURIN LALALALAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA"

Pas que salir sa réputation de chanteur le gênait, mais Archibald avait un léger scrupule à détruire ainsi une douzaine d'années de formation musicale. Très léger cependant face à la colère sourde de son orgueil blessé. D'habitude il était le seul à salir ses vêtements de cette manière, et d'habitude cela n'arrivait pas aussi tôt dans la soirée. Ce ramassis de pleutres et de faquins cracheurs goûtaient le courroux de sa voix puissante, emplie de toute la puissance que les esprits lui avaient légué à sa naissance. Enfin peut-être qu'il valait mieux ça que de sortir sa hache de son fourreau.
L'attaque portait bien et la plupart des marins se tenaient les oreilles de douleur. Il songeait que ce n'était pas une mauvaise stratégie d’attaquer directement les tympans de ses adversaires, pourquoi pas avec sa hache directement. Affaire à retenir pour plus tard.

Car alors qu’il se concentrait sur son capharnaüm, il ne vit pas arriver le poing du cracheur qui se dirigeait droit vers sa tempe. Cependant il vit avec un peu de surprise passer sous son nez le poing surpuissant de la nordienne de deux mètres qui étala de tout son long l’assaillant salivaire. Archibald, surpris, coupa le son de sa voix, leva la tête pour regarder sa sauveteuse avec hébétude lui lâcha un grand sourire : “Vous savez, votre intérêt pour la musique ne mérite pas vraiment de défendre une telle horreur mais j’apprécie le geste hahaha ! Passons à quelque chose de plus dansant pour ce bal des horreurs qu’on nous prépare, voulez-vous ?”
Il agrémenta les premières notes de quelques pas agiles du pied. Les marins énervés par la provocation et la mise à mal de leur camarade commencèrent à tenter de l'encercler et à attaquer la nordienne. Alors la transe du combat dansant l’insolent troubadour et il se mit à chanter dans cette langue étrangère perdue depuis longtemps, laissant son instinct et le rythme guider son corps. N'interrompant pas sa chanson le chanteur utilisa son habileté et son jeu de jambe agile pour esquiver les plus imprudents de ses assaillants et en profita pour décocher un croche-patte par-ci par-là avant de monter sur une table. La danse en haute-mer, en fond de cale ou sur un pont, il pouvait se vanter d’être un très bon
Tout en continuant son jeu de claquette, Archibald balançait sa botte dans une face rougeaude, sautait au dessus d’un coup de bouteille et shootait dans les lourdes chopes de bois qui atterrissait avec fracas sur une épaule quelconque ou sur le sol.
Malgré toutes ses cabrioles, il ne pourrait pas échapper à ses ennemis indéfiniment et lentement mais sûrement son souffle se fit court, son chant devint plus saccadé et son jeu à la cithare moins régulier.

Dans un réflexes ou dans un coup de chance particulièrement bien tombé, Archibald vit une lueur metallique foncer vers sa gorge et tordit tout son buste pour esquiver le couteau lancé. Mais en se tordant ainsi, son équilibre sur la table bousculée se fit précaire et il dut sauter au sol dans une roulade à peu près maîtrisée pour atterrir sous une autre table en bousculant des tabourets et en se faisant un mauvais bleu sur l’épaule.
“Chiotte !”
Les marins ne rigolaient vraiment plus contrairement à leur adversaire qui s’était trop moqué d’eux pour qu’il le laissent partir de la taverne sans en payer le prix de son sang. En tout cas il espérait que la jolie dame avait été plus avisée que lui.

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Sighild se permit un petit rire pendant qu'elle se remettait en position de combat, car les autres marins n'avaient, mais n'avaient pas du tout apprécié que leur camarade se fasse étaler par une femme. Même une Nordique, qui impressionnait par sa taille au première regard, restait une femme après tout. Elle était seule devant un groupe entier de marins énervés et un peu ivres. Elle était femme, mais elle se battait comme un homme, donc ces soûlards ne prendraient aucune considération galante à son égard. Elle n'en demandait pas de toute façon et pendant qu'elle les fixait, elle répondit au ménestrel qui se préparait encore à jouer de la bravade musicale :

"'Qui vous dit que c'est pour défendre votre musique que j'agis ? Et je suis tout à fait partisane d'une partie plus dansante si vous avez cela en stock, car je pense que nos aimables amis ronchonnards vont vouloir mener la danse eux aussi''

Et le musicien ne perdit pas de temps pour entamer une musique plus entraînante et dansante. Il se mit lui-même à caracoler tout en jouant de son instrument, dansant, esquivant et frappant même ses adversaires avec ses pieds tout en restant dans la mesure. Pour un joueur de musique, il était souple le bougre et très agile. A croire qu'il se plaisait à faire cela souvent. Très souvent. Ou alors, il avait un autre talent caché.

Sighild de son côté dansait à sa manière, mais de manière un peu plus brutale. Elle se reçut un coup de poing sur la pommette droite, mais ce ne fut pas assez fort pour l'étourdir. Elle affrontait plus de marins que son congénère et arrivait à très bien s'en sortir; même si sur la suite de la rixe, le jeu commença à devenir dangereux, voir mortel. Quand elle vit son compagnon musical se casser la figure par terre après avoir réussi à esquiver un lancer de couteau, l'archère comprit où voulaient en venir les marins : à la mort du musicien. Et cela, il était hors de question.

''Ah, vous voulez passer aux choses sérieuses ! ''Rugit-elle

Elle avait pensé user de Pointe Langoureuse, mais comme ces hommes voulaient voir le sang couler, alors il allait être servi. D'un mouvement souple, elle esquiva un coup de pied et attrapa son arc qu'elle avait d'accrocher dans son dos. Avec une rapidité stupéfiante, elle arma celui-ci d'une flèche et tira sans donner l'impression qu'elle visait quoi que ce soit. La flèche se planta dans le pied d'un des agresseurs du ménestrel, qui avait espéré se jeter sur lui. Un cri de douleur raisonna dans la taverne et déjà, Sighild avait déjà encoché une autre flèche, tirant dans la main d'un autre marin qui avait un couteau de lancer. Celui ci brailla comme un porc, se tenant la main blessée dans l'autre, regardant avec stupeur le sang qui en sortait, la flèche au travers de sa paume.

Une troisième flèche était déjà prête à être tiré. Sighild haletait mais elle avait le regard braqué sur les marins qui s'étaient figé sur place, pris entre la stupeur et la rage d'en découdre.

''Qui sera le prochain hein ! Qui sera le prochain ! Vous vouliez du sang, vous en avez. Je peux encore en répandre pour vous et de vous si vous le voulez ! Maintenant, vous allez me faire le plaisir de dégager et surtout.... ''

Elle tira une nouvelle fois et cette fois, ce fut pour défaire une bourse généreuse de son légitime propriétaire. En tombant, on entendait sa quantité généreuse d'argent s'entrechoquer dans un doux bruit de métal.

''Pour payer pour les dégâts et surtout taire mon envie d'en découdre. ''

Un marin allait protester et essayer d’endoctriner ses camarades pour reprendre les hostilités. Sighild sourit, et se contenta de prendre doucement une flèche, pour l'encocher dans une douceur presque effrayante.

''Un autre volontaire pour recevoir une autre flèche ? Si je sais viser une main ou un pied, je peux atteindre la tête ou le coeur. Au choix. Alors messieurs, vous déguerpissez ou vous préparez vos âmes pour les dieux disparus ? ''

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Tout s'était figé dans la taverne. Tous attendaient qu'un officier mette un terme au silence, au risque de passer pour des couards ou de se prendre une flèche dans la gorge. La menace de la nordique était réelle et plusieurs, les deux marins blessés en témoigaient de leurs grognements et gémissements. La nordique était rentré dans la danse avec un enthousiasme qui n'était pas pour déplaire à Archibald, et elle avait rapidement su imposer son rythme. Le marin chanteur commençait à bien l'apprécier.
Il se releva, et s'en alla poser sa précieuse cithare dans un coin. Il ne voulait pas qu'elle soit endommagée s'il fallait passer aux choses sérieuses. Il prépara sa hache, la bonne vieille Titinne, au cas où. Il regardaient les marins en proie au doute. Si la menace de la flèche était réelle et les retenait, nul doute que l'instinct grégaire allait les pousser à faire quelque chose de stupide. Ils étaient comme des sales gosses et malgré la menace de mort ils allaient finir par avoir trop envie de braver l'interdit par pur esprit de contradiction et d'égo de mâle blessé. C'était irrésistible et même si ça annulait l'effet calmant de sa sauveuse il ne pouvait s'en empêcher :

"Alors les gros nuls ? Un danseurs et deux flèches et on arrête déjà le numéro des gros durs ? Remarquez je comprend, dix contre deux j'aurai peur moi aussi !" Il leur fit un sourire carnassier pendant que la colère bouillonnait chez certains, rendant leurs yeux encore plus globuleux et leur teint encore plus rougeaud.
Il vit celui qui s'était apprêté à le frapper et qui avait la main transpercée préparer son coup avec sa main valide, la fureur dans le regard. Pathétique, Archibald l'avait vu venir et avait tout de suite vu son geste pataud et lent. Il prit même le temps de faire un clin d'oeil rassurant à son alliée avant d'esquiver d'un pas de côté le coup de poing beaucoup trop élancé. Il leva son arme d'une seule main, bien au-dessus de la tête du pauvre hère pris dans son élan, et d'une impulsion magique, il laissa la puissance investir la lame du côté non tranchant. L'arme faisait ainsi parler sa capacité unique et vit son poid dédoublé. Un glyphe pas si rare à l'époque de sa confection mais qui s'était perdu depuis. Le fer rencontra la chair et l'homme s'effondra de tout son long, une énorme bosse sanglante sur le crâne.
Ses camarades étaient sidérés car le mouvement du barde était complètement non-chalant et calme et il les regardait avec un air joueur et provocateur.

"Qu'est ce que c'est que ce bordel là dedans, parbleu de bon sang de bois ! Qu'est ce que vous foutez les gars ?! Et où est ma putain de bière ?!" Un gros homme barbu et vêtu d'un long manteau couvert de boue et de coutures venait d'entrer dans la taverne
"Capitaine !" les marins perdirent leur air colérique pour laisser place à la surprise et l'embarras. "...nous euuuh.. on, ahem, on a eu des problèmes avec deux couillons du bar et du coup on..."
"Bandes de bons à rien de fientes de mouettes ! Vous vous êtes fait ridiculiser par une gonzesse et un connard de danseur ! Vous êtes vraiment les plus grandes tarlouzes de l'archipel !" tonna le chef bourru, dont la face et le souffle fétide représentait parfaitement l'hygiène et l'attitude particulière de son équipage et qui laissait présager d'un navire parfaitement entretenu et associé à de nobles activités, bien sûr.
"Charmante dame," il pencha légèrement la tête pour saluer et ouvrit une bouche édenté et carriée et plombé d'or dans une sorte de sourire "j'excuse mon équipage de son comportement et de vous avoir importuné, si votre ami veut bien décamper pour nous laisser un peu d'intimité, et si vous voulez bien poser votre magnifique arc, nous pourrions passer une bonne soirée ensemble en votre bonne compagnie" il adressa une deuxième courbette rendue difficile par sa grosse bedaine de bière.
Archibald faillit s'étouffer de rire. Il lui semblait bien que le capitaine faisait la tentative de charme la plus à côté de la plaque qu'il ait jamais vu. Il chercha le regard de la nordique pour voir sa réaction en se retenant difficilement de rire. Il prépara néanmoins sa fronde au cas où il faudrait retirer quelques dents de plus au rustre.

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Sighild aurait pu sourciller devant la réplique du troubadour à l'égard des marins. Il était très aisé de fanfaronner devant ces gugusses quand la mort se présentait sous la forme d'une pointe de flèche. Mais cela était dans le caractère du jeune homme, pour peu qu'elle commençait à découvrir les facettes de sa personnalité. C'était provocateur et on voyait que cela engendrait rougeoiement de colère sur les joues des marins lésés que haine luisante sur leurs regards. C'était provocateur, mais Sighild trouvait cela marrant. Pour preuve, une fois encore, les hommes étaient tous des bêtes quand leur égo surdimensionné venait à être mis à mal.

Une grosse voix retentit soudainement, couvrant le raffut général. Un gros homme, à l'air aussi négligé que le reste des hommes présents, venait de franchir le pas de la porte de la taverne. Le tenancier poussa un gémissement d'inquiétude. Et le nouveau venu ne perdit pas de temps à houspiller ses hommes. Ainsi, il était le capitaine de ce ramassis de marins vauriens. et bien, il fallait espérer qu'il allait réellement reprendre en main son équipage de bras cassés ! Mais, en même temps qu'il se rapprocha de la jeune nordique, qui avait un peu abaissé son arc, le doute s'installa à chaque pas qui les séparait. Et quand il reprit la parole, Sighild avait eu raison d'émettre des doutes. A l'entendre, c'était comme si la jeune femme allait tomber littéralement lui tomber dans les bras en acceptant sa proposition. C'était à se demander avec quel type de femmes il avait l'habitude de traîner celui-là .

''Je vois....''

Elle croisa brièvement le regard de son compagnon musicien. A voir ses lèvres tordues, il devait lutter pour ne pas s'esclaffer aux dires stupides du capitaine.

''C'est une proposition intéressante... Mais voyez vous capitaine... il y a comme un petit problème...''

Soudain, la pointe de la flèche qu'elle n'avait pas débandée se posa sur la peau crasseuse du gros bonhomme. Elle avait remonté son arc avec une telle vivacité que le lourdaud de ces hommes en était figé de stupeur. Et ce fut au tour de la Nordique d'avoir un sourire carnassier.

''Je crois que tu te trompes de nénettes mon gros. La bonne soirée que tu pensais avoir va s'achever ici. Alors tu vas prendre gentiment ton ramassis de loques qui te sert d'équipage et tu vas sortir, sans histoire. Si tu viens à tenter n'importe quoi, je n'hésiterai pas à lâcher mon trait et on verra la couleur de ton sang. Et j'aurai de quoi justifier ma défense. Car je ne doute pas que tu trempes dans quelques affaires hors la loi hein... Maintenant dégage avec tes porcs d'hommes ! ''

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Ce gros lourdeau de capitaine avait donné matière à rire à Archibald, mais pas beaucoup à sa compère et c'était compréhensible. Quelque part au fond de lui un reste d'instinct de chevalier blanc lui ordonnait de courir à la rescousse de la donzelle. Seulement cet instinct qu'on retrouvait chez les enfants qui lisaient trop d'histoires comme Archibald, avait depuis longtemps été enseveli sous 15 années de vie roublarde, de déception amoureuses et de maîtresses d'armes castratrices. Et puis il aurait fallu passer devant les marins qui avaient été prêts à lui faire la peau quelques secondes plus tôt.
Il observa l'archère dans sa position bandée, laissa courir son regard sur ses formes pleines et musclées de guerrière, nota la position des épaules et le regard fixe de celle qui connaissait son art et fut impressionné. Elle était belle. Pas jolie comme les filles qu'il appréciait habituellement et qui se laissait gagner par ses charmes mais comme une sorte d'oiseau volant haut dans le ciel. Simple, brute, belle, mais inatteignable. Les plus tarés des marins qui ne connaissaient pas l'amour en mer pendant de longues semaines ne rêvaient pas de ce genre de filles car ils cherchaient surtout des bouts de viandes, mais que l'oiseau se pose par là alors qu'ils n'avaient rien d'autre sous la dent et ils devenaient fous. Archibald n'avait pas ce problème car il y avait toujours un marin qui se découvrait une passion masculine insoupçonnée, qu'il était ravi d'accueillir, hélas on ne pouvait pas demander tant d'ouverture d'esprit à tous les bourrins du métier. Le capitaine crasseux et ses affreux eurent un éclair de lucidité, sûrement réfléchi dans la pointe de la flèche et décidèrent en grommelant de partir. Non sans cracher au sol tout le long de leur procession.

Le troubadour rengaina sa hache et sa fronde et alla au comptoir et attrapa une chope pour la remplir tandis que le tavernier passait une tête apeurée dans l’entrebâillement de l'arrière boutique. "Refermez ça malheureux ils vont revenir dans un instant ! Allez vous cacher on va régler ça pour vous !" mentit-il. La porte claqua aussitôt et on entendit des pas précipités et un affairement derrière. Un sourire malicieux fendit le visage du chanteur et il en profita pour récupérer son argent et les quelques pièces qui traînaient sous le comptoir. Il farfouilla sur les étagères et choisit une bouteille de belle allure qu'il dé-bouchonna aussitôt avec les dents. "Du vin Glorien... ça fera l'affaire, il nous doit bien ça pour l'avoir débarrasser de ses marauds pas vrai ?" adressa-t-il à la demoiselle en servant deux verres dont un qu'il lui tendit avant de lever le sien à sa santé. "Puissent-ils pourrir dans les tréfonds ou revenir s'empaler sur vos flèches ma chère...." il fit une pause, embarrassé "Milles excuses mais je crois ne même pas vous avoir demandé votre nom !"
Il se sentait l'âme lyrique après ce petit passage improvisé en tant que justicier chassant les bandits, il aurait bien voulu entamer un peu la discussion avec sa compagnonne d'armes autour de cette bouteilles de vin.

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On voyait qui était courageux quand un instant critique qui n'aboutissait qu'à la mort. Ce n'était que du bluff bien entendu, rien que pour montrer une détermination qui jouait sur le ton, la détermination et les gestes. Il était certain que d'avoir une flèche pointée sur sa gorge, capable de vous la transpercer en une fraction de seconde, avec une femme tout aussi forte et grande que vous et qui laisse clairement voir qu'elle maîtrisait l'archerie. D'ailleurs, si Sighild avait senti le regard du troubadour se poser sur les contours, elle en aurait sans doute souri.

Le capitaine céda rapidement, cracha ses derniers mots en mode venimeux et partit avec sa bande. La Nordienne abaissa son arc et eut un grand sourire victorieux. Et Archibald ne perdit pas de temps quand à lui pour passer derrière le comptoir et de se servir allègrement. Le malheureux tavernier, tellement empli de témérité, réussit à passer la tête à ce moment là, hors de sa cachette qui était son arrière boutique. Le matelot musicien eut une réaction des plus spontanée qui provoqua le retour à la cachette de l'apeuré. Sighild manqua d'en glousser tellement la scène avait été cocasse. Puis, pendant qu'Archibald fouillait entre étagères et le comptoir pour prendre son dû et chercher de quoi boire, Sighild en profita pour ranger arc et flèche. Au moins, le sang ne coulera pas ce soir. Ce sera le vin qui composera la perte de liquide rouge.

''Vous ne perdez pas le sens des priorités à ce que je vois. Mais vous avez bien raison. On mérite bien cela et le tavernier, que vous avez gentiment renvoyé à sa petite cache, ne peut que nous remercier pour avoir épargner ses meubles et l'intérieur de son établissement. Allez, ne me faites pas lambiner, faites moi goûter ce vin glorien. ''

Une fois les verres servis, ils trinquèrent... presque car Archibald marqua une hésitation.

''Je suis Sighild Arnbjorn. J'espère que vous allez me donner le vôtre aussi, vu que nous avons partager une... folle aventure d'un bref temps, avec ces lourdauds. Et puis après, vous me raconterez comment un musicien de votre talent se retrouve dans un cloaque pareil, où la clientèle ne mérite vraiment pas votre musique...''

Ben quoi ? Elle avait bien le droit d'être curieuse non ? Et puis, quitte à passer une bonne soirée, autant profiter de cet instant qui leur donnait un véritable moment de calme, en buvant un bon verre.  D'ailleurs, elle but le sien, guettant déjà la réponse.

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Archibald ressentait du soulagement de ne pas avoir à aller plus haut dans l'escalade de la violence car les marins semblaient vraiment prêts à en découdre très sérieusement et en même temps...
En même temps son sens de guerrier qui commençait à s'émousser depuis quelques temps faisait entendre sa voix. Une vieille réminescence d'une époque plus simple où il suffisait de faire voir ses beaux biceps plus musclés que ceux du voisin pour attirer les donzelles.
La maturité, hélas, s'était installée paresseusement depuis, grâce aux nombreuses épreuves fournies par l'exil et le nouveau continent et le marin chanteur voyait son goût pour le pugilat et la guerre l'abandonner petit à petit. Sans doute par manque de pratique.

Il savoura une petite gorgée du vin glorien, assez fameux par ailleurs. Ce goût là par contre il ne s'en lasserait sûrement pas pendant un bon bout de temps par contre... et celle de discuter avec une jolie guerrière non plus d'ailleurs. Tout en parlant il ne manqua pas d'observer sa camarade d'aventure vue de plus près alors qu'elle buvait son verre.
"Sighild Arjnbjorn... C'est un joli nom qui m'évoque une belle patrie enneigée et montagneuse... J'ai visité un peu glacern autrefois lorsque je gardais une caravane de marchand. Je me rechauffais les pieds à la bouillotte tous les soirs mais la visite en valait la peine, c'était très beau.
Pour ma part, je vais et viens par monts et par vaux sous le nom d'Archibald Habbot ! Marin, mercenaire et troubadour au gré des situations et des envies de chacun, et de chacune bien sûr. Quant à ma venue dans cet établissement et bien il se trouve que je n'aime pas beaucoup rester en mer longtemps ces temps-ci. J'aime à visiter les ports où j'accoste dès que l'occasion se présente, et on ne les juge pas d'une honnête manière si on ne met pas les pieds dans le premier bouge du coin de la rue. En tout cas c'est le résultat qui en ressort après mes différentes expériences oenologiques.
Je ne voudrais pas jouer les faux modestes mais vous êtes bien flatteuse concernant ma musique... Je ne me permettrait pas de jouer la totalité de mon répertoire devant une dame, notamment certaines parties assez explicites et crues pour euphémiser. Fut-ce la dame en question capable de rabattre avec panache et style le caquet d'un gros lourdeau au point que je me demande s'il elle n'en serait pas à son coup d'essai... Je me trompe ?"

Archibald aimait bien parler. Il était bavard de nature et chaque rencontre en dehors du pont d'un navire était l'occasion de souffler dans le moulin à parole. Quand il rencontrait quelqu'un qu'il apréciait il pouvait continuer toute la nuit si on ne l'arrêtais pas au bout d'un moment pour passer à autre chose.
Spoiler :

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Elle trempa d'abord ses lèvres dans le vin et but une bonne gorgée par la suite quand elle trouva qu'il n'était pas si mauvais que cela. D'ordinaire, elle préférait boire de la bière ou savourer un bon hydromel, mais après leur petite mésaventure du moment, tant qu'elle avait quelque chose à faire descendre dans le gosier, elle n'allait pas se plaindre.

''Il est bon ce vin. Je pense que je devrais d'avantage m'intéresser à ce genre de breuvage, histoire d'élargir mes goûts... et je vois que vous avez l'oreille fine autant pour la musique que pour la sonorité des noms. Et oui, il est bien glacernois ce nom que je porte. Mais je sais que vous aviez deviné depuis le début que j'étais de cette contrée, on ne sait pas louper ma taille n'est ce pas ? ''

Elle se permit un petit rire et but d'une traite son verre. Au moins, réussissait-elle à ne pas sentir la mélancolie l'envahir quand on parlait là de sa contrée natale.

''Oui, Glacern était magnifique. Toujours resplendissante quelque pouvait être la saison du moment. Puissante, rustique, s'accordant avec la montagne, la nature... Je suis heureuse de tomber sur quelqu'un qui a le souvenir de mon pays. Peu peuvent s'en vanter. Et encore, vous avez eu de la chance. Si l'empereur Kohan n'était pas venu chercher les miens pour former une alliance contre les vampires, il y a des années, jamais la voie commerciale n'aurait pu être réouverte. Nous serions demeurés Glacern l'Oubliée, perdue dans les lignes des contes et légendes des Hommes. ''

Elle attrapa la bouteille, resservit le troubadour et remplit son propre verre.

''Ainsi, vous êtes plusieurs métiers à la fois. Vous savez gérer tout cela dites donc. Et il est étrange d'entendre qu'un marin n'aime pas rester en mer. D'ordinaire, les marins se vantent de la beauté de la mer, qu'elle est comme une seconde mère et maîtresse.... tout le blabla racontard des équipages quoi. Je confirme que les ports et les villes sont plus intéressantes à visiter. ''

Elle fit une courte pause, sourit et reprit :

''On trouve plus intelligent et moins sales que des marins hein. Et pour ce qui est du premier aperçu d'une tavernier, vous n'avez pas tort. Mais le bouche à oreille joue beaucoup aussi. ''

Puis, elle ne put s'empêcher d'éclater de rire. S'il savait ce que les Nordiques chantaient comme chansons, elle était certaine qu'il aurait de quoi rougir.

''Je ne suis pas vraiment une dame et si vous saviez ce que nous chantions parfois au coin du feu....Et oui, vous avez vu juste. J'en suis pas à mon premier coup d'essai contre des gugusses qui pensent qu'ils peuvent faire tomber toutes les femmes qu'ils veulent dans leur filet. On voit qui n'a jamais rencontré de Glacernoise pour comprendre son tempérament. Et puis.... remettre certains malotrus à leur place ne fait pas de mal. Et encore, pour ce gros porc, j'ai été assez gentille. J'aurai pu me montrer plus vulgaire encore. Car voyez-vous, pour des hommes qui ont l'esprit étriqué, une femme qui cause pire qu'eux les déstabilisent sans qu'ils s'en rendent compte. Le tout est de trouver le point de départ pour les mettre à mal. Hum... Allez vous me laisser boire cette bouteille toute seule ? J'en suis déjà à la moitié de mon second verre que vous n'avez encore rien bu du vôtre....''

Et hop, elle lui fit un large sourire , comme pour gentiment le narguer.

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"C'est vrai qu'il n'est pas mauvais pour un picrate glorien, il sait se défendre. À vue de nez je dirais quand même que c'est une bouteille de 1757-56, et des vignerons du nord de la ville. Je ne suis pas un fin gourmet non plus vous savez, mais ayant beaucoup bu dans ma vie et voyagé un peu partout avec des marchands, je me suis pas mal de fois retrouvé avec un verre dans les mains qui valait trois fois ma paye, et au final ça m'a habitué le palais. C'était les avantages d'être mercenaire pour des gens riches, quand il y avait encore du travail dans ce domaine là." Il prit une bonne gorgée de son verre et savoura le breuvage qui le ramenait à son passé. Les vins Gloriens ils les connaissaient bien, il en avait avalé tant de litres à l'époque où il vivait là-bas, qu'il avait reconnu sans peine de quel cépage celui-ci venait.

"C'est le Bjorn dans votre nom de famille qui m'a mis vraiment la puce à l'oreille. C'est un son qui est assez courant de par chez vous il me semble. J'ai connu un genre de chef de mercenaires qui portait ce prénom là. J'ai d'ailleurs incendié par mégarde leur quartier général pour l'anecdote. Bref, je dirais que ce n'est pas seulement votre taille qui fait qu'on ne vous rate pas, je pense qu'on ne peut pas vous louper tout court. Ou on serait bête de vous manquer de vue." fit il avec un petit sourire en coin.
Archibald aimait bien bavarder et il ne perdait jamais une occasion de placer une flatterie. Surtout quand il s'adressait à si charmante compagnie. Et en même temps la discussion était différente d'avec les femmes qu'il fréquentait habituellement.

Il reprit une bonne gorgée de vin et il se laissa aller à ses souvenirs de la contrée glacée quand Sighild en parlait.
"C'est bien vrai, une nation fermée est une nation qui dépérit. Et d'ailleurs sans vos guerriers robustes, puissants et habiles, les armées humaines auraient fait pale figure et ne seraient pas ce qu'elles sont aujourd'hui, pour sûr ! Il n'y a qu'à vous voir manier votre arc, votre posture, votre corps, votre visage concentré, ce sont ceux de quelqu'un d'exercée qui sait ce qu'elle fait. Quand vous avez fait reculer l'autre lourdeau je vous ai bien observé, et j'ai été plutôt impressionné. Vous faites honneur à vos origines d'une fort belle manière." Il lui partagea ensuite rapidement son excursion chez les nordiens, le passage difficile à la frontière et les regards burrinés des locaux qui regardaient de haut les marchands, mais qui se laissaient petit à petit tenter devant les produits exotiques amenés du reste du continent. Il était content de pouvoir la faire parler de sa contrée et ce, sans tomber dans une nostalgie lassante.

Il la vit rire à ses paroles, et remarqua que ses joues prenaient de jolies couleurs et s'arrondissaient doucement tandis qu'un rire franc sortait de sa gorge sans artifices. C'était ça ! Il avait mis le doigt dessus ! Sighild était quelqu'un de directe et franche comme un guerrier glacernois, mais cela n'affectait pas sa féminité et sa douceur. Mieux, les deux s'accordaient plutôt bien et c'était une des choses qui faisait son charme.

"Si la chanson grivoise ne vous fait pas peur et que comme Fanchon vous aimez à rire à boire, avec moi vous allez être servie ! C'est un des rares domaines où je puis me vanter sans exagérer aucunement. Et je sens que là, vous essayez de me tenter en me joignant à boire comme ça." Il prit son verre et dans un grand geste il le porta à sa bouche et leva la tête en arrière afin d'en vider le contenu en quelques goulées.
"Vous voyez, c'est quelque chose que j'ai remarqué chez vous et que j'aime bien : Vous ne vous embarrassez pas de fioritures. Vous êtes directe, vous parlez de ces gars sans détours et vous en faites un avantage. Ben c'est pas toutes les femmes, et tous les hommes qui feraient ça facilement. Du coup je pense que je vais faire pareil, et je vais vous demander franco de me resservir le verre de retard que j'ai sur vous, si ça ne vous dérange pas."
Et sur ces mots il poussa son verre vers elle en la fixant d'un air faussement sérieux, montrant qu'il était prêt à l'accompagner jusqu'au cul.
Au cul-de-bouteille.

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Elle sourit en entendant le ménestrel parler comme un expert en boisson noble, comme certains bourgeois se plaisaient à les nommer ; pour faire genre qu'ils étaient eux même des experts de renom dans le domaine. Elle but une gorgée, cherchant à capter les goûts qu'on attribuait aux vins, comme des saveurs boisées, minérales, fruitées.... elle ne trouva rien de cela. Juste qu'elle buvait un vin qui était plaisant au palais. Sans doute parce qu'elle n'avait pas l'expérience d'Archibald en la matière.

''Votre modestie vous honore, mais j'aurai été incapable de donner une date quand à ce breuvage. Vous dites que vous avez pas mal bourlingué. Mais ce n'est qu'une excuse pour cacher vos nombreux talents. Je me demande ce que vous savez encore faire et qui me reste à découvrir. Sauf si vous cherchez à rester volontairement discret pour dissimuler le fait que vous êtes un homme plein de ressources et avec de nombreuses compétences. Je serais curieuse de les découvrir, histoire de voir si je serais épatée... ou non''

Elle sourit et termina ce vin. Il n'était pas si mauvais que cela maintenant qu'elle y était habituée, mais elle n'en ferait pas sa boisson favorite.

''Quand on a l'oreille musicale comme vous, on ne sait pas louper certains sons. Oui Bjorn est un mot qu'on emploi beaucoup chez nous. Et j'ai entendu parler d'un Bjorn, chef d'un groupe de mercenaire. Vous avez du lui faire bonne impression malgré ce malencontreux accident enflammé. Car à ce que j'ai pu entendre sur lui, il n'est pas du genre à accepter les bordes. Il agit de manière assez... directe. Mais si vous êtes encore là, c'est que vous avez réussi à survivre ou à trouver un arrangement, n'est ce pas ? ''

Puis Archibald narra son périple, de comment il était arrivé à Glacern et parla de ses premières impressions. Elle riait de bon nombre de ses passages, confirmant bien l'attitude autarcique et austère des siens à cette époque.

''Et encore, vous avez eu de la chance de pouvoir entrer. J'ai connu certains de mon peuple qui auraient exiger qu'on vous lance du haut des remparts pour voir comment vous appreniez à voler dans le vide.... Ah, c'était le bon vieux temps comme on dit. et puis, vous disiez que j'étais reconnaissable.... Je suis grande, c'est vrai. J'ai tout pour afficher mes origines. Mais me croirez vous si je vous disais que je ne suis qu'à moitié Glacernoise ? Ma moitié de sang ne m'a pas empêché à repousser cet  abruti, c'est vrai. Mes origines montagnardes sont les plus fortes de toute façon. Mais ça, vous le savez déjà.... Et vous dites que je vous ai impressionné ? Je crois surtout que vous n'avez pas assez bu oui ! Et comme vous voulez que je vous remplisse votre goder, alors, je vous le remplis !''

Elle rit tout en resservant Archibald et en se remplissant son propre verre.

''Voila, Messire est resservi. Et faites vous largement plaisir pour les chansons grivoises ! Faites moi découvrir vos talents dans ces paroles. Et oui, vous avez deviné quand à jongler avec la boisson. Et encore des compléments ? Par le Roc, vous allez manquer de me faire rougir à force. Quand à mon parler, on apprend à être entièrement égaux entre nous, hommes et femmes, une force cette franchise n'est ce pas ? Merci en tout cas. Et c'est réciproque; Ah et pour rattraper le retard...''

Elle attrapa un autre verre et le remplit. Ainsi, le chanteur eut deux verres à boire pour le coup.

''Avec ces deux là, vous serez à égalité pour le niveau de boisson à boire. Ou de bues, comme vos le sentez sur les termes à employer. Et de plus, ce ne sont pas les bouteilles qui manquent n'est ce pas ? Allez, cher troubadour des mers, conquérant des neiges glacernoises, faites moi entendre vos chansons grivoises !

Dernière édition par Sighild Arnbjorn le Mar 26 Juin 2018 - 7:48, édité 1 fois

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De manière générale, Archibald considérait la flatterie comme un outil indispensable et qu'il maniait avec plus ou moins de subtilité mais avec la conviction sincère de bien faire. Quand on s'est relevé du 36ème dessous de l'estime de soi par le passé, on ne souhaite à personne une expérience similaire. Bien sûr il ne se voyait pas ainsi en bon samaritain, il ne faisait cela que parce qu'il était persuadé de pouvoir en retirer quelque chose plus tard, ou pour soulager sa conscience de quelque acte moralement facheux commis tantôt. Du moins c'est ce tout ce qu'il osait s'avouer.
Mais il n'était pas habitué à se voir retourner tant de compliments, et l'alcool but trop vite aidant, le rouge lui monta aux joues petit à petit.

"Attention mademoiselle, on ne me rend pas la flatterie impunément, je vais finir par croire que vous tenter quelque chose de cavalier, et vous ne savez pas sur quel satané bourricot vous jetez votre dévolu." dit-il les yeux pétillant de malice.
"Certes mes talents sont variés, mais quant à l'utilisation que j'en fait dans mes aventures et au quotidien, cela se passe souvent de commentaire tant j'ai l'impression de vivre un cirque quotidien. Et justement ce fameux Bjorn, figurez vous que ce fut une soirée pleine de rebondissement que je m'en vais vous raconter, ecoutez :

"Je m'étais arrêté pour la nuit dans cet espèce de taverne ou repaire ou quartier général de rôdeurs. L'établissement semblait de bonne tenue, de grandes bannières à symboles guerriers ornaient l'intérieur et l'extérieur. Le style était rustique et les occupants l'étaient tout autant. Tous des guerriers, pas mal de Glacernois. Je croit qu'ils exploraient ou louaient leurs services mais je n'en sais pas plus. C'est vous dire si ces gars ne sont pas ouverts à la parlotte !
Le patron semblait avenant au début, il nettoyait ses chopes et semblait propre sur lui. Je commande une bière qu'il me sert dans les formes comme si tout était normal. Mais par tout les diables des enfers si un tel brevage repasse mes lèvre un jour je jure que je me me coupe la langue ! Une immondice, un sacrilège, une calamité. De la pisse qui pétille ! Alors moi évidemment je commence à gueuler, que c'est quand même pas possible de se faire servir ça dans un établissement sérieux, que c'est pas parce qu'on a une clientèle fixe qu'on doit négliger à ce point les voyageurs et que s'il voulait que je dégage il pouvait me le dire franchement ! L'autre me renvoit juste son air un peu benêt tout surpris, il goute à son tour dans ma chope et il crache tout par terre. Il commence à me dire que c'est soon fournisseur qui l'a arnaqué ou je ne sais quelle sornette, et là le fameux Bjorn rentre en jeu. Apparemment le tavernier était son frère et il a pas trop apprécié que je me plaigne. Et à partir de là ça devient un peu confus car je crois que je l'ai mouché un peu trop violemment et qu'il m'a mis son énorme poing dans la joue. Ensuite d'autres types un peu emmechés se sont bousculés pour l'arrêter et c'est parti très vite. Je me souviens qu'un camp s'est levé contre leur chef et l'ont critiqué un peu trop à son goût et que celui-ci à répliqué de la même manière qu'il l'avait faite avec moi. Cela-dit je ne me souviens plus très bien de ce qui se passait ou de ce qui se disait car le tavernier m'a maintenu au sol pour me faire boire la moitié du tonneau de mauvaise bière avant que je ne réussisse à me dégager, en les frappant avec une chaise. Puis ça devient encore plus flou à cause de l'alcool mais je crois avoir pris le temps de pisser sur le comptoir pendant que les guerriers s'échangaient des coups de paluches entre eux. L'incendie à du commencer à cause d'une bouteille d'alcool très fort lancée contre un chandelier.
Bref le lendemain matin j'avais une migraine incroyable et je me suis reveillé dans le paturage d'à côté, au milieu des vaches."


Archibald avait la gorge sèche, aussi quelle ne fut pas sa surprise de découvrir à la fin de son histoire deux verres remplis devant lui. Ô joie !
Il attrapa avidemment le premier et en bu une bonne moitié d'un coup et laissa échapper un souffle alcoolisé en se léchant les babines.

"Je ne sais pas si vous avez raison de me faire boire comme ça Sighild, d'un côté vous allez peut-être me faire taire pour de bon mais d'un autre, dans quel état va parvenir cette chanson que vous réclamez tant ?"
*hic*

ohlala premier hoquet, ça commence. Il reprit une lampée de vin, finissant le verre et le posant sur la table, tout en grimaçant. Une petite voix lui disait que si c'était pour montrer sa résistance à l'alcool à sa comparse, c'était une mauvaise idée car cela risquait d'entamer une compétition où il partait avec un fort handicap qu'on nommait habituellement : "le sang-froid Glacernois."
"Ouarf... Allez c'est parti ! Battez la mesure !"

l[url=https://www.youtube.com/watch?v=C0reJVOeiMM]La Fernande[/url] :

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Sighil n'avait plus s'empêcher de sourire avec un air de plus en plus amusé. Il lui affirmait qu'elle ne savait pas sur quel bourricot elle jetait son dévolu. Elle avait de quoi rire.

''Vous savez, même le pire des bourricots finit par avoir ses qualités. Il faut juste savoir les trouver, les comprendre, les mettre en valeur. Et puis, où serait le panache de l'inconnu si on ne jouait pas un peu de temps à autre n'est ce pas ? Et si je vous menais vraiment la barque vers quelque chose de précis ? ''

Elle avait affiché un large sourire presque mi-amusé mi provocateur. Qui sait comment la soirée allait se terminer. Après tout, même elle n'avait pas un objectif précis quand à la finalité de tout ceci. L'essentiel était de passer un bon moment et elle appréciait grandement la compagnie de ce ménestrel-marin. Et quand il en vint à narrer son aventure, elle resta accrochée à ses mots, remplissant entretemps son verre car elle préssentait que sa narration allait être longue et riche. Et cela le fut comme elle s'en doutait bien. Après tout, elle était nordique et son peuple s'abreuvait de récits oraux épiques. Bon, d'accord, là, le malheureux n'avait pas eu une aventure héroïque, mais quand même ! Cela s'en rapprochait.

''Et bien, je crois que vous êtes le premier non-glacernois qui réchappe bien d'une mauvaise humeur nordique. Faire ce que vous avez fait était plus un risque de partir voir Mort que de rester en vie. Et bien vous êtes doué, y a pas à dire. Une véritable aventure digne d'être raconté autour de nos feux en tout cas. Quand à vous faire encore boire... qui sait. Vous avez connu les Nordiques non ? Vous savez à quoi vous en tenir héhé. Peut être que je parfais votre compétence lyrique pour avoir ce que j'ai hâte d'entendre ? Rassurez-vous en tout cas, vous ne finirez pas dans un pré entouré de vaches. "

Archibald termina son verre avec une petite grimace. Nul doute qu'il finira par rouler sous la table bien avant elle. Puis, avec enthousiasme, il se motiva pour taper la mesure et chanter la chanson grivoise si espérée. Et il se lança. Elle savoura autant le verre que les vers chantés et elle en souriait grandement.

La chanson était simple, très répétitive, mais elle dévoilait bien des choses. Et quand le chanteur eut terminé, elle avait posé son verre vide et applaudissait chaudement.

''Bravo ! Vraiment, bravo ! Vous plairiez à bon nombre de mes compatriotes avec une chanson pareille, mais là, faudrait en avoir des tonnes en stock. Merci en tout cas, vous m'avez gâtée"

Elle avait bien entendu rempli les deux verres, prenant déjà le sien après avoir tendu l'autre à Archibald.

''Allez, je vais être gentillette, je vais épargner vos cordes vocales en ne réclamant plus de chansons ni de récits. Je serais malheureuse d'apprendre que vous seriez devenu aphone à cause de moi. Et si vous le souhaitez, le verre qui est devant vus est le dernier. Je pourrai comprendre que vous ne souhaitez pas avoir la gueule de bois. D'ailleurs, vous saviez que nous avons divers moyens bien à nous pour éviter d'avoir une migraine carabinée ? Vu que vous avez fait un petit séjour en notre compagnie, je présume que vous avez dû déjà percé certains de ces petits secrets non ? ''

Son regard était pétillant d’espièglerie, avec une touche un peu plus prononcée d'un petit quelque chose qu'un homme comprendrait aisément....

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Finalement c'était vraiment une bonne soirée.
Il y avait eu de l'action, une bonne tranche de bagarre, des rires, des chansons et surtout de l'alcool à profusion. Tout les ingrédients étaient réunis n'est-ce-pas ? Ah peut-être qu'il manquait juste un petit quelque chose.

"Si vous meniez la barque vers quelque chose de précis je vous dirais : redressez vous, affirmez votre prise, accrochez vous à la barre et ne quittez pas le cap des yeux car je vous accompagne et je suis prêt à souquer ferme ! L'inconnu ne m'effraie pas. Enfin si, il m'effraie, mais quand même un peu moins si je sais que je suis avec vous, Sighild."
Oulala mais qu'est ce qu'il racontait ? Depuis quand il arrivait à filer des métaphores en ayant bu aussi rapidement ? Et puis Elle elle souriait et son visage reflétait une sincérité non feinte qui la rendait plus intense que les autres. Oh la la.

"La boisson c'est un sujet sensible et j'ai des principes assez arrêtés à ce sujet, Glacernois en colère ou pas. Je ne sais pas si je le referais mais je ne le regrettes pas vraiment. Il fallait pas me chauffer sinon je brûle ! Enfin dans ce cas là ce n'était pas fait exprès, et même en général je ne suis pas pyromane mais bon vous voyez l'idée." Allez c'est ça, reprend une gorgée mon gars, tu commence déjà à raconter n'importe quoi. Heureusement qu'elle a de l'humour et qu'elle a un joli sourire quand même... Oh elle a un joli petit grain de beauté au dessus de sa lèvre. C'est mignon.
Archibald avait sans doute un petit sourire béat et fixait ce petit point au dessus de la bouche de la glacernoise alors qu'il chantait, trop concentré sur sa chanson pour controler son regard et ne pas le laisser glisser tendancieusement.

Évidemment son verre était plein après qu'il eut chanté et il se rinça la gorge avec le breuvage. La bouteille était déjà écoulée ? Oh par les esprits, boire aussi vite n'était pas dans ses habitudes mais la dame avait une sacrée descente. Il se rassit à la table en rapprochant sa chaise d'elle. Il accueilla l'annonce du dernier verre avec soulagement, son estomac n'aurait pas supporter un tel rythme dans la durée sans devoir tout évacuer à un moment.

"Boire et chanter ce n'est pas conseillé en effet *hic* c'est une décision sage que vous me proposez et je l'accepte volontiers, je crois que je n'aurai pas pu suivre votre rythme toute la *hic* soirée. Je sais gérer les lendemain difficiles mais comme mon histoire l'a démontré, les lendemains glacernois j'ai encore du mal. Mais peut-être que vous pouvez m'apprendre."
Archibald vida son dernier verre et sa tête tourna, sa vision devient un peu floue mais aussi plus précise et les traits féminins de Sighild lui apparurent plus nettement que jamais et il faillit se perdre dans la profondeur des ses iris d'émeraudes. Il chercha un bon mot, une jolie phrase pour exprimer ce qu'il ressentait, ce qu'il désirait, mais tout cela était trop compliqué et ne faisait pas honneur à la nature de Sighild...
Non il valait mieux se taire.
Délicatement il posa sa main sur l'épaule et sans forcer, il tira juste assez pour se rapprocher avec lenteur. Il ne quittait pas sa jolie bouche des yeux et son coeur se mit à battre la chamade et il se mit à respirer plus fort. Les deux visages se rapprochèrent et doucement il osa poser ses lèvres sur les siennes.
Ils puaient tous les deux la vinasse alors pourquoi pas après tout ?

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Quelle merveilleuse soirée en effet et que de mieux pour une Glacernoise comme Sighild de la savourer avec une bonne boisson ! Son peuple ne faisait guère de chichi et passait toujours de bons moments autour de l'alcool. Il faut dire que les longues soirées d'hiver, quand les tempêtes neigeuses empêchaient toutes sorties pour la chasse ou les patrouilles, il fallait bien passer le temps. Souvent, cela finissait à coups de poing, mais les Nordiques en rigolaient toujours par la suite. Une vie normale pour des gens rudes. Sighild n'en était que de moitié de leur sang mais elle vivait comme eux et là, elle se sentait dans son milieu, prenant plaisir à savourer cette fin de soirée avec un homme intéressant. Il y avait si longtemps qu'elle n'avait pas eu une soirée comme cela. Très longtemps, donc on devinait qu'elle n'allait pas partir comme cela. Pas sans une bonne cuite, ou autre chose encore... Elle ne se faisait pas d'idée précise, attendant de voir ce qu'il en découlerait pour la suite. Chose qui était certaine était qu'elle riait bien des répliques de son compagnon du moment.

''ravie de voir que vous saurez garder la tête froide si on venait à naviguer ensemble vers des contrées encore inexplorées et donc très inconnues. C'est justement là qu'est le palpitant ! L'inconnu à dompter ! Et je vois l'idée de l'image du feu que vous évoquer. Le feu brûlant qui ne connait pas la crainte de flamboyer dans l'inconnu. ''

Elle rit et termina le fond de son verre. Le malheureux qu'elle torturait avec son humour... elle allait finir par le faire fuir. Mais au lieu de cela, il marqua la prise en main de son courage en rapprochant sa chaise de celle de l'archère. Elle souriait intérieurement. Maintenant, elle avait une petite idée de comment la suite de leur petite aventure d'un soir avancerait. Elle n'avait pas été aveuglée par la dose massive d'alcool qui coulait dans ses veines pour voir les signes évidents d'une certaine attirance du marin chanteur à son égard. Et à cela, elle en avait donc largement souri dans son for intérieur. Le malheureux était déjà imbibé qu'elle s'en voudrait de jouer un peu avec. Elle n'était pas cruelle de toute façon et une soirée comme cela méritait de bien finir.

''Il aurait été dommage de vous voir rouler par terre et de pas continuer de profiter de la soirée. Et si je dois vous apprendre.. alors c'est que vous n'avez pas percé nos secrets...''

Son sourire se fit enjôleur et une fois qu'Archibald eut terminé son fond de verre, celui-ci osa poser sa main sur l'épaule musclée de la Galcernoise. Sighild ne broncha pas. Archibald se rapprocha un peu plus. Elle l'observait et le laissa s'approcher, jusqu'à ce que l'audace se brise en un véritable contact physique. Les lèvres des deux enivrés se frôlèrent.. enfin, c'étaient celles du marin qui se posèrent sur celles de la Nordique. L'instant était fugace, presque irréelle et parut très court pour la jeune femme. Peut être que le chanteur redoutait une réaction contraire à ce qu'il espérait. Il n'allait pas être déçu.

Les Nordiques n'étaient pas réputés pour leur délicatesse. Alors ce fut une main qui se ferma sur le col du malheureux marin pour le tirer vers l'archère et celle-ci l'embrassa avec une petite fougue couvert sous le goût de l'alcool. Le sentirait-il réellement ? Elle en doutait. Une fougue bien chaleureuse qui avait de quoi faire chavirer les cœurs et les emporter dans la tourmente.

Quand elle se détacha de ses lèvres, elle était très proche de son visage et le tenait toujours par le col, pour ne lui laisser aucun échappatoire.

''Oui, je peux t'apprendre... si tu n'as pas peur d'avoir trop chaud... C'est un des secrets connus des miens pour éviter la gueule de bois en plus de lutter contre le froid... alors mon cher marin... Es-tu prêt à braver la tempête que je suis ? ''

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Boum boum,
Boum boum,
Boum boum...
Peut-être un peu trop alcoolisées et humides mais diablement délicieuses ces lèvres. Et quelle fougue...
C'était une bouche qui excellait aussi bien dans les mots que dans le tactile, qui savait aussi parler qu'embrasser. C'est à dire toujours avec ce charme et cette franchise si particulière... Pris au piège, accroché au mat de sa conscience, le marin était ballotté par son navire qui débordait à cause de l'alcool et chavirait à cause de la tempête. Pour affronter l'amour glacernois il ne fallait pas avoir froid aux yeux, aurait-il dit pour plaisanter mais il gardât sa bouche et ses paupières closes. Tout ne pouvait pas se règler qu'avec des paroles. Ce n'était plus le moment de plaisanter mais de braver les éléments, de garder le peu de concentration qui lui restait pour garder le cap et utiliser tout son savoir et son doigté de loup de mer pour dompter la fougue de l'océan.

Allez ! Larguez les amares ! Bigardez le grand foc ! Choucardez les écoutilles ! Bordez la brigandine et le perroquet ! Toutes voiles dehors, le vent est de force 9, voire de 10 ! Entendez vous vos coeurs qui battent le tocsin à l'unisson ?! C'est l'annonce de la folle nuit d'amour qui s'en vient ! C'est un travail qui se fera en binôme et que vous ne partagerez qu'entre vous alors profitez en bien !

La suite de la soirée fut à l'image de la rencontre et à la hauteur de ce qu'avait promis la glacernoise. Ensembles ils montèrent dans les chambres à l'étage de la taverne et prirent la première dont le lit avait des draps, ne cherchant pas plus loin, trop concentrés sur leurs embrassades. Archibald put découvrir la chaleur cachée des montagnes et aussi celles des... vallées... Tout en continuant de s'embrasser, ils tentèrent chacun maladroitement d'enlever leurs vêtements respectifs. Ils purent se découvrir, s'observer, s'offrir, tout deux mis à nu. Au début il se fit aussi doux qu'il le pouvait, couvrant de baisers le corps de sa partenaire, la caressant aux endroits stratégiques, se surpassant dans la technique, désireux d'offrir ses talents d'amants expérimenté. Ils se gouttèrent le cou, se sentirent les cheveux, leurs corps enlacés. Archibald finit par se laisser emporté par l'instinct et le plaisir de l'instant, délaissant la maîtrise et accepta juste le plaisir comme il vint, fougueux, parfois un peu brutal mais diablement exquis.

Le reste est un peu flou, les secrets glacernois seront encore pour Sighild car Archibald s'endormit aussitôt après une dernière embrassade et dormi si profondément, si bien reposé et détendu, l'esprit tellement embrumé de plaisir qu'au matin, au moment de se réveiller, une brume agréable flottait dans sa tête et il ne lui restait qu'une saveur féminine savoureuse au fond de la bouche et sur les lèvres. C'était une bonne soirée.

HRP :

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La suite de la soirée fut telle qu'elle fut décrite plus haut. Elle fut d'abord faite en approche de découverte, timide et pointilleuse à la fois, se découvrant lui et l'autre. Mais cela ne dura qu'un bref instant, car la Nordienne était telle la montagne, chaude en saison estivale comme douce à l'approche de l'hiver. A chaque caresse, à chaque embrassade de son amant de la mer, Sighild avait frissonné avec délice. Il faut dire que cela faisait si longtemps.... Mais elle se montra experte à sa façon, comme le ferait son peuple ; qui était initié à un niveau qui scandaliserait les bourgeois des cités. Elle apprécia de se retrouver avec un homme tout aussi doué de la voix que pour leurs étreintes qui s'amplifiaient. La mer rencontrait la montagne, se montrant violente et douce par ses vagues, et le ressac qui en découlait. Le fracas de l'écume et qui apportait son lot de saveurs salées... un véritable extase !

Malheureusement, toutes les choses ont une fin et en effet, Sighild gardera avec elle ses petits secrets. Enfin presque. Elle avait partagé avec Archibald quelques petites choses que les Nordiennes connaissaient pour rendre les soirées encore plus.... intenses. Puis, l'homme finit par s'endormir après un dernier baiser de la belle, totalement détendu et avec une profonde satisfaction à ses lèvres. Sighild l'observa un petit moment, elle aussi un petit sourire aux lèvres. Qui aurait cru il y a encore quelques années encore qu'elle aurait été dans l'aventure d'un soir après une chaleureuse soirée. Puis, elle se colla contre lui avant de sombrer à son tour dans un sommeil doucereux.

Elle fut la première à se réveiller et elle quitta le lit dans un parfait silence, veillant à ne pas réveiller son amant de son aventure nocturne. Celui-ci dormait si bien qu'il eut droit à un dernier baiser sur son front. Il était regrettable pour Sighild de partir comme une voleuse, mais elle ne doutait pas qu'Archibald se réveilla avec un agréable souvenir d'elle. Tout comme elle en garderait un beau. Une fois habillée, elle se sauva discrètement. Qui sait, peut être qu'ils se recroiseront.

[HRP : merci de ce rp, j'ai bien apprécié et j'ai bien ri :p]

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