Après notre déconvenue dans le désert Sud de l’île, il fallait prendre une décision, et la décision s’avérait difficile. Nous ne pouvions pas continuer l’exploration de la zone aride au vu de ce qui c’était passé, c’était une évidence. Déjà, moralement, et mentalement, aucuns des aigles n’étaient prêts à revivre cette expérience. Il était vrai qu’à la manière d’un océan, les dangers qui se cachaient sous le sable, invisibles et prédateurs, pouvaient être terrifiants. C’était un lieu inhospitalier et hostile dont nous savions trop peu de chose pour l’explorer en toute sécurité. La deuxième raison, était la découverte de l’enfant elfe que nous ne pouvions décemment pas envisager d’emporter avec nous dans cette aventure. S’il avait eu besoin de soin, il avait maintenant besoin d’un foyer, et d’y attendre le probable reste de sa famille. Nous ne savions rien de lui, aussi, le choix de le confier au domaine baptistral nous paraissait, pour le moment, le plus pertinent.
Mais, au vu de la zone où nous nous trouvions, et de la proximité du cratère, je ne voulais ni laisser Aurore retourner seule au domaine, ni abandonner certains de mes hommes pour lui fournir une escorte. Il ne fallait tout simplement pas nous séparer, et, surtout, nous rendre à l’évidence : cette expédition était notre premier échec. Trop soucieux de la vie des explorateurs placés sous ma responsabilité, je décidais donc que nous remonterions tous ensembles jusque-là capitale Elfique pour y accompagner Aurore et l’enfant, et, qu’une fois fait, nous retournerions explorer les abords du désert pour décider d’un meilleur angle, et d’un meilleur plan pour sa découverte. Toute la compagnie sembla approuver, et nous pliâmes bagage en direction de la capitale.
Fort heureusement pour les âmes de chacun de mes partenaires, ainsi que de mon amante, nous ne rencontrâmes aucun danger durant toute la durée du trajet, rejoignant donc assez vite notre destination au grand soulagement de mes hommes. Ces derniers prirent alors quelques jours de repos au sein de la capitale, alors que j’en profitais pour rester auprès d’Aurore pour les quelques moments qui nous restaient avant notre prochaine séparation. Une fois que je fus sur qu’elle soit en sécurité dans l’embarcation qui se dirigeait vers Nétheril, je rassemblais la compagnie pour un nouveau départ en direction du Sud. Ces quelques jours leur avaient fait le plus grand bien, et la bonne humeur c’était de nouveau installée au sein de notre convoyage. Je restais toutefois attentif à ce que nos chemins ne diffèrent pas de ceux conseillés par les Loups, afin de diminuer les éventuels dangers qui pourraient survenir. Pour le moment, tout se passait finalement bien, à mon plus grand soulagement, et surement au leur.
Nous avions alors établi le campement bien à l’est du cratère, afin d’en éviter la flore agressive, pour cartographier les environs durant quelques jours. Nous étions très proches du bord de mer, aussi, les grands espaces nous permettaient d’effectuer rapidement notre tâche. S’il y avait effectivement quelques animaux sauvages, nous n’étions victimes d’aucuns incident. Les Aigles avaient bien repris quelques-uns de mes enseignements et ne prenaient aucun risque. Après tout, nous n’étions en rien une compagnie guerrière. J’étais, un début d’après-midi, accompagné de Läna dans la tente de commandement, cherchant à définir notre prochain itinéraire, lorsque des éclats de voix retentirent dans le camp. Nous sortîmes prestement, pour conster le visage en pleur de Julia, une nouvelle recrue, qui bafouillaient des paroles totalement incompréhensibles malgré l’insistance de ses pairs. Je m’approchais d’elle, et elle me lança un regard implorant.
« Je… T-tom… » Commença-t-elle. Je remarquais alors un soupçon de frayeur dans ses yeux. Pourtant, Julia été réputée pour sa témérité hors du commun, qui faisait presque d’elle, malgré son physique, un véritable garçon manqué. Je ne l’avais pour ainsi dire jamais vue dans cet état, aussi, il n’était pas difficile de savoir ce qui n’allait pas. Quant au nom qu’elle avait prononcé, c’était celui d’une autre recrue de son âge avec qui elle paraissait partager des affinités. Je fronçais les sourcils, posant une main apaisante sur son épaule, et parlant avec douceur.
« Julia, écoute-moi. Calme-toi et respire. Je vais t’aider, mais, pour ça, j’ai besoin de savoir ce qu’il se passe. Quel est le problème avec Tom, il s’est blessé ? » Lui demandais-je, tâchant de la raisonner. Cela sembla fonctionner puisqu’elle se mit alors à respirer profondément, calmant son souffle entrecoupé de sanglots. Elle leva ensuite ses yeux terrifiés vers moi, tâchant de m’entretenir au mieux de la situation.
« Je… Nous étions au niveau de la plaine, vers les falaises… Nous étions en train de cartographier la zone… » Commença-t-elle, faisant de son mieux pour être intelligible. « Tom… On a entendu un grand rugissement, et… Et il m’a plaquée au sol. Quand je me suis retournée… Il y avait… Il y avait… » Elle éclata de nouveau en sanglot, avant de finir par se reprendre. « On s’est enfuit, mais Tom… Il était blessé à la jambe… Et quand je me suis retournée je ne l’ai pas vu derrière moi… » Je fronçais les sourcils, tâchant de réfléchir au mieux à ce qui avait bien pu les attaquer dans cette région. Le prédateur devait être visiblement particulièrement impressionnant, pourtant, il ne me semblait pas que la région soit peuplée de tels monstres. Je lui répondais alors.
« On va aller le chercher Julia, ne t’en fait pas. » Elle en avait assez, fait, et, visiblement en état de choc, elle devait se reposer. Mais sa réaction fut encore pire que ce que j’avais pu imaginer, et elle accrocha vivement mon bras.
« Non ! N’y allez pas… Vous ne comprenez pas… » Reprit-elle, ses larmes reprenant de plus belle. « Je… C’était… C’était un Dragon ! » Je fis un mouvement de recul, écarquillant les yeux, alors qu’un silence pesant s’était installé brutalement. Je n’avais aucune raison de remettre en doute la parole de la jeune femme, et, même si c’était le cas, nous ne pouvions abandonner Tom ainsi. Je structurais alors rapidement les choses dans mon esprit, avant de me relever, et d’annoncer sur un ton calme, mais sérieux.
« Amon, scelle ton cheval et prépare-toi à transporter un blessé. Läna, tu prends le commandement du camp en mon absence. Je veux qu’il ne reste qu’une seule tente encore debout, celle destinée à soigner Tom lorsqu’il reviendra. Faites au mieux suivant sa situation, et levez le camp le plus vite possible. Vous n’avez pas besoin de m’attendre et c’est un ordre non discutable. Dès lors que Tom sera sorti d’affaire, vous retournerez à Endëaerumë, et vous m’attendrez là-bas. Je vous rejoindrais. Amon, tu te contenteras de récupérer Tom, et de retourner au campement pour ses soins. Tu ne reviendras pas sur tes pas. » Mon ton était sans appel, et aucun n’osa s’opposer à mes consignes. Je doutais que, de toute manière, ils aient réellement envie de se frotter à l’un des représentant de la race draconique.
Je tapais alors mes talons l’un contre l’autre, activant la glyphe de mes bottes et augmentant drastiquement ma vitesse. Amon était sur mes talons, et avait lancé son cheval au galop pour ne pas se laisser distancer. Il ne nous fallut pas longtemps pour arriver sur la plaine où se déroulait une scène à couper le souffle.
Tom, blessé à la jambe, rampait désespérément en direction du campement. Derrière lui se trouvait le premier dragon qu’il m’était donné d’apercevoir. Il faisait environ quatre mètres, et semblait prendre son temps, avançant avec sérénité vers sa proie sans défense. Il ne fallait pas être un fin stratège pour savoir que le jeune aigle n’avait aucune chance. L’énorme reptile ailés avait des écailles noires comme la nuit, ce qui lui rajoutait à la fois une esthétique majestueuse, mais aussi cauchemardesque. Je me reprenais en un instant, il n’était pas temps de l’admirer, quand bien même c’était le premier que je voyais. J’arrivais alors à la hauteur de Tom en courant, puis je m’interposais physiquement entre lui et le Dragon, plongeant mon regard ambré dans le sien. Je me rendis alors compte que je connaissais son titre. Il n’y avait pas beaucoup de dragons, et une seule avait les écailles aussi noires que la nuit. Sans la lâcher du regards, et sentant qu’Amon était en train de récupérer Tom, je lançais alors.
« Salutations, Dragonne d’obsidienne. Sachez d’abord que j’ai un immense respect pour vous et votre race, mais, malheureusement, cet homme est sous ma responsabilité, et je ne peux vous laisser faire passer sa vie à trépas. » Mon ton était calme, et respectueux, malgré le tumulte qui résonnait dans mon âme. Je ne devais pas faillir, pas tant qu’Amon et Tom ne soit repartis plus loin. Gagner du temps, simplement, même si je savais que ce ne serait surement pas suffisant. Dans tout ce chaos, une chose simplement était sure : Quand elle l’apprendrait, Aurore allait me tuer. Cette pensée aurait pu m’arracher un sourire, mais la situation était bien trop grave pour ça.
Mais, au vu de la zone où nous nous trouvions, et de la proximité du cratère, je ne voulais ni laisser Aurore retourner seule au domaine, ni abandonner certains de mes hommes pour lui fournir une escorte. Il ne fallait tout simplement pas nous séparer, et, surtout, nous rendre à l’évidence : cette expédition était notre premier échec. Trop soucieux de la vie des explorateurs placés sous ma responsabilité, je décidais donc que nous remonterions tous ensembles jusque-là capitale Elfique pour y accompagner Aurore et l’enfant, et, qu’une fois fait, nous retournerions explorer les abords du désert pour décider d’un meilleur angle, et d’un meilleur plan pour sa découverte. Toute la compagnie sembla approuver, et nous pliâmes bagage en direction de la capitale.
Fort heureusement pour les âmes de chacun de mes partenaires, ainsi que de mon amante, nous ne rencontrâmes aucun danger durant toute la durée du trajet, rejoignant donc assez vite notre destination au grand soulagement de mes hommes. Ces derniers prirent alors quelques jours de repos au sein de la capitale, alors que j’en profitais pour rester auprès d’Aurore pour les quelques moments qui nous restaient avant notre prochaine séparation. Une fois que je fus sur qu’elle soit en sécurité dans l’embarcation qui se dirigeait vers Nétheril, je rassemblais la compagnie pour un nouveau départ en direction du Sud. Ces quelques jours leur avaient fait le plus grand bien, et la bonne humeur c’était de nouveau installée au sein de notre convoyage. Je restais toutefois attentif à ce que nos chemins ne diffèrent pas de ceux conseillés par les Loups, afin de diminuer les éventuels dangers qui pourraient survenir. Pour le moment, tout se passait finalement bien, à mon plus grand soulagement, et surement au leur.
Nous avions alors établi le campement bien à l’est du cratère, afin d’en éviter la flore agressive, pour cartographier les environs durant quelques jours. Nous étions très proches du bord de mer, aussi, les grands espaces nous permettaient d’effectuer rapidement notre tâche. S’il y avait effectivement quelques animaux sauvages, nous n’étions victimes d’aucuns incident. Les Aigles avaient bien repris quelques-uns de mes enseignements et ne prenaient aucun risque. Après tout, nous n’étions en rien une compagnie guerrière. J’étais, un début d’après-midi, accompagné de Läna dans la tente de commandement, cherchant à définir notre prochain itinéraire, lorsque des éclats de voix retentirent dans le camp. Nous sortîmes prestement, pour conster le visage en pleur de Julia, une nouvelle recrue, qui bafouillaient des paroles totalement incompréhensibles malgré l’insistance de ses pairs. Je m’approchais d’elle, et elle me lança un regard implorant.
« Je… T-tom… » Commença-t-elle. Je remarquais alors un soupçon de frayeur dans ses yeux. Pourtant, Julia été réputée pour sa témérité hors du commun, qui faisait presque d’elle, malgré son physique, un véritable garçon manqué. Je ne l’avais pour ainsi dire jamais vue dans cet état, aussi, il n’était pas difficile de savoir ce qui n’allait pas. Quant au nom qu’elle avait prononcé, c’était celui d’une autre recrue de son âge avec qui elle paraissait partager des affinités. Je fronçais les sourcils, posant une main apaisante sur son épaule, et parlant avec douceur.
« Julia, écoute-moi. Calme-toi et respire. Je vais t’aider, mais, pour ça, j’ai besoin de savoir ce qu’il se passe. Quel est le problème avec Tom, il s’est blessé ? » Lui demandais-je, tâchant de la raisonner. Cela sembla fonctionner puisqu’elle se mit alors à respirer profondément, calmant son souffle entrecoupé de sanglots. Elle leva ensuite ses yeux terrifiés vers moi, tâchant de m’entretenir au mieux de la situation.
« Je… Nous étions au niveau de la plaine, vers les falaises… Nous étions en train de cartographier la zone… » Commença-t-elle, faisant de son mieux pour être intelligible. « Tom… On a entendu un grand rugissement, et… Et il m’a plaquée au sol. Quand je me suis retournée… Il y avait… Il y avait… » Elle éclata de nouveau en sanglot, avant de finir par se reprendre. « On s’est enfuit, mais Tom… Il était blessé à la jambe… Et quand je me suis retournée je ne l’ai pas vu derrière moi… » Je fronçais les sourcils, tâchant de réfléchir au mieux à ce qui avait bien pu les attaquer dans cette région. Le prédateur devait être visiblement particulièrement impressionnant, pourtant, il ne me semblait pas que la région soit peuplée de tels monstres. Je lui répondais alors.
« On va aller le chercher Julia, ne t’en fait pas. » Elle en avait assez, fait, et, visiblement en état de choc, elle devait se reposer. Mais sa réaction fut encore pire que ce que j’avais pu imaginer, et elle accrocha vivement mon bras.
« Non ! N’y allez pas… Vous ne comprenez pas… » Reprit-elle, ses larmes reprenant de plus belle. « Je… C’était… C’était un Dragon ! » Je fis un mouvement de recul, écarquillant les yeux, alors qu’un silence pesant s’était installé brutalement. Je n’avais aucune raison de remettre en doute la parole de la jeune femme, et, même si c’était le cas, nous ne pouvions abandonner Tom ainsi. Je structurais alors rapidement les choses dans mon esprit, avant de me relever, et d’annoncer sur un ton calme, mais sérieux.
« Amon, scelle ton cheval et prépare-toi à transporter un blessé. Läna, tu prends le commandement du camp en mon absence. Je veux qu’il ne reste qu’une seule tente encore debout, celle destinée à soigner Tom lorsqu’il reviendra. Faites au mieux suivant sa situation, et levez le camp le plus vite possible. Vous n’avez pas besoin de m’attendre et c’est un ordre non discutable. Dès lors que Tom sera sorti d’affaire, vous retournerez à Endëaerumë, et vous m’attendrez là-bas. Je vous rejoindrais. Amon, tu te contenteras de récupérer Tom, et de retourner au campement pour ses soins. Tu ne reviendras pas sur tes pas. » Mon ton était sans appel, et aucun n’osa s’opposer à mes consignes. Je doutais que, de toute manière, ils aient réellement envie de se frotter à l’un des représentant de la race draconique.
Je tapais alors mes talons l’un contre l’autre, activant la glyphe de mes bottes et augmentant drastiquement ma vitesse. Amon était sur mes talons, et avait lancé son cheval au galop pour ne pas se laisser distancer. Il ne nous fallut pas longtemps pour arriver sur la plaine où se déroulait une scène à couper le souffle.
Tom, blessé à la jambe, rampait désespérément en direction du campement. Derrière lui se trouvait le premier dragon qu’il m’était donné d’apercevoir. Il faisait environ quatre mètres, et semblait prendre son temps, avançant avec sérénité vers sa proie sans défense. Il ne fallait pas être un fin stratège pour savoir que le jeune aigle n’avait aucune chance. L’énorme reptile ailés avait des écailles noires comme la nuit, ce qui lui rajoutait à la fois une esthétique majestueuse, mais aussi cauchemardesque. Je me reprenais en un instant, il n’était pas temps de l’admirer, quand bien même c’était le premier que je voyais. J’arrivais alors à la hauteur de Tom en courant, puis je m’interposais physiquement entre lui et le Dragon, plongeant mon regard ambré dans le sien. Je me rendis alors compte que je connaissais son titre. Il n’y avait pas beaucoup de dragons, et une seule avait les écailles aussi noires que la nuit. Sans la lâcher du regards, et sentant qu’Amon était en train de récupérer Tom, je lançais alors.
« Salutations, Dragonne d’obsidienne. Sachez d’abord que j’ai un immense respect pour vous et votre race, mais, malheureusement, cet homme est sous ma responsabilité, et je ne peux vous laisser faire passer sa vie à trépas. » Mon ton était calme, et respectueux, malgré le tumulte qui résonnait dans mon âme. Je ne devais pas faillir, pas tant qu’Amon et Tom ne soit repartis plus loin. Gagner du temps, simplement, même si je savais que ce ne serait surement pas suffisant. Dans tout ce chaos, une chose simplement était sure : Quand elle l’apprendrait, Aurore allait me tuer. Cette pensée aurait pu m’arracher un sourire, mais la situation était bien trop grave pour ça.