L'inconnu dans la mare des jours qui passent.

.. Prologue - Part 3.


9 Aout, 1762.

La vampire n'avait aucun mal à se faufiler dans la demeure du noble, et tout aussi facilement dans ses quartiers privés, sa chambre notamment. Il n'y avait rien d'étonnant à cela, les deux êtres étaient liés de bien diverses façons. Elle avait toujours trouvé que cette demeure avait un goût de revient-y, elle n'avait jamais hésité, que ce soit pour un contrat où un quelconque à côté tout aussi agréable. Elle était un pion serviable disponible, et parfaitement fiable. Chacun s'utilisait en retour et tout fonctionnait au mieux.

Elle pénétrait sans crainte dans la pièce - ce n'était pas la première fois qu'elle s'aventurait ainsi -, appréciant le raffinement qu'elle trouvait, l'homme devait sans doute être en réunion où à une quelconque mondanité, elle saurait attendre, elle savait que la frustration était une part importante du jeu. Elle retirait avec une lenteur toute particulière ses armes, sa cape qu'elle laissait glisser sur le sol dan un bruit mat et sa tenue de 'travail' bien que le cuir était confortable, il était totalement inadapté pour une entrevue dans un cadre plus intime. Par chance, elle prévoyait toujours dans sa besace une tenue de rechange, plus adaptée disons.

Elle tirait une bouteille de spiritueux et un verre dissimulé dans un placard, mélangeant l'alcool ambré se mêlait facilement à l'écarlate du contenu de sa flasque, voilà une mise en bouche qui la convaincra de ne pas dévorer son amant.

Dans les tissus les plus légers - qui dévoilaient bien plus que nécessaire -, elle attendait étalée sur les draps en soie du lit de l'homme - avec bien peu de pudeur -, l'intrigante avait ce même air vainqueur que si elle aurait été en territoire conquis. Était-il vraiment conquis ? Non. Elle était une séductrice, elle aimait faire longuement la cours avant d'obtenir ce qu'elle désirait, et elle se plaisait de refaire la cours à ses conquêtes de temps à autre - comme on ne le fait plus. Et finalement elle était amante comme elle était assassin : discrète et attentionnée.

La pénombre de la pièce se faisait plus pesante, quand elle se décrochait de ses pensées nébuleuses, elle avait cru entendre un bruit dans le couloir, les yeux d'argent de la jeune vampire s'ouvraient, ses cheveux ébènes étalés comme une cascade sombre sur les draps, son regard se portait du plafond à la porte de la pièce.

De charmantes retrouvailles auraient pu avoir lieu, mais ce ne fut pas le cas, elle put ainsi profiter des commodités de l'homme et repartir au petit matin.