¤ Voyage ¤
11 Août de l’an 1762 du troisième âge
L’histoire des morts était désormais derrière lui. Verith était revenu de l’au-delà en entier ? Presque ? Physique oui, mais mentalement il n’en était pas tout à fait sur. Ce n’était pas un voyage ordinaire peut-être que cela aurait des répercussions à l’avenir. En tout cas il ne le saurait que le moment venu, dans l’immédiat il avait bien d’autres chats à fouetter. Ou plutôt au vu de la rencontre qu’il restait de faire aujourd’hui, l’expression d’autres affaires à régler serait préférable. Le dragon rouge se préparait. Il se préparait au combat et à la guerre. À celle qui avait lieu, à celles qui auraient lieu. Les Chimères, comme les dieux et le Tyran Blanc n’étaient rien de plus que des retardements. Des retardements fort déplaisants. Mais malheureusement il fallait les régler en priorité sans quoi il ne serait plus là pour s’occuper de ses autres projets. Le lien et les bipèdes, ou plutôt leur destruction, extermination, annihilation étaient ses futurs projets. Une fois la menace Chimères passée, il s’en occuperait à plein temps. Voilà près de dix années déjà qu’il avait remis ça à plus tard en raison d’évènement indépendant de sa volonté. Et il commençait à en avoir profondément assez.
Aussi fort le dragon soit-il, il n’était pas tout-puissant et des éléments imprévus venaient s’ajouter sur sa route. En bien comme en mal d’ailleurs. L’arrivée sur cette nouvelle terre avait apporté son lot de nouveaux éléments. Cependant il restait à déterminer lesquels étaient bons, lesquels étaient mauvais. Et c’est pour cette raison que le colérique quitta l’île de Néthéril pour rejoindre l’île de Nyn-Tiamat en passant rapidement par l’île de Tiamat et son volcan semblant être endormis. Durant son séjour sur l’Île du Sud-ouest il avait pu survoler les plaines et de nombreux petits villages de ses créatures autochtones peuplant l’archipel. Il n’était point directement allé à leur rencontre, ayant l’histoire de l’au-delà à régler en priorité. Mais une fois celle-ci faite, il s’était brièvement renseigné à leur sujet auprès d’un Baptisral. Le rouge n’avait que très brièvement parcourut les îles, ne les connaissant pas dans leur moindre détail. Aussi était-il temps pour lui de corriger cette erreur. Il fallait connaitre le territoire, le champ de bataille. Alors pourquoi commencer avec Nyn-Tiamat ? En raison des indigènes Tiamarantien.
Il se doutait que la venue d’étranger sur la terre de quelqu’un n’était jamais bien vue. Et il savait que celles des bipèdes l’étaient encore moins. Il en avait pour preuve les faits histoires avec l’arrivée des bipèdes sur le territoire d’Ambarhùna. Il savait que tôt ou tard, par la faute des bipèdes bien sûr, tout ceci allait dégénérer. Il fallait donc en tirer profit. Mais Verith n’était pas prioritairement motivé par l’intérêt purement égoïste et tactique. Il était curieux, comme tout dragon. Mais il était aussi bienveillant. Si on méritait sa bienveillance bien entendu ! Les Graärh semblaient être une race intelligente, autant que les bipèdes. Mais aussi et surtout, ils étaient innocents. Jamais ils n’avaient rencontré de dragon, jamais ils n’avaient donc commis de crime contre eux. Verith n’avait donc à leur égard aucune haine. Pas le moindre ressentiment. Simplement de la curiosité et de la bienveillance. Leur apparence animale les éloignait beaucoup des bipèdes chassant les aprioris que le colérique pouvait avoir. Mais sa bienveillance était ici aussi le plus grand danger. Car si trahison il y avait, alors sa rage n’en serait que plus terrible. Cependant, encore fallait-il qu’ils arrivent au niveau des bipèdes. Et autant dire qu’il y avait pas mal de marge !
Du coup, pourquoi Nyn-Tiamat ? Car c’était ici que les vampires s’étaient installés. De toutes les espèces bipèdes, elle était la plus honnie, car c’est en ces rangs que l’assassin de son frère était issu. Pour avoir longuement étudié les vampires pour mieux les détruire, il savait que ceux-ci pratiquaient l’esclavage. Une chose diamétralement opposée aux valeurs de Verith pour qui la liberté était au sommet de toute chose. Pourquoi Nyn-Tiamat ? Car les autochtones qui vivaient là-bas seraient sans nul doute les plus réceptifs à son message. Il est plus facile de convaincre qu’un voisin est mauvais quand celui-ci est un vampire, comme en Nyn-Tiamat, plutôt que quand celui-ci est un baptistrel, comme sur Néthéril. C’est donc dans les terres gelées du Nord-est que tout commencerait. Il fallut six jours au colosse de flamme pour rejoindre l’île de glace et un jour pour gagner la moitié du territoire. Il survola la forêt enneigée, ressentant à l’intérieur la puissante puissance magique de certaines créatures sans pour autant s’en sentir menace. Lorsqu’il vit au loin la forteresse vampirique, il commença un détour. Il n’était pas là pour s’intéresser à eux. Son crochet l’amena au-dessus de la toundra où ruminaient paisiblement de grosses créatures velues et à la grande corne. Voyant le début de la chaine de montagnes au loin, il ne put s’empêcher de décider de faire une pause à l’écart de tout pour reposer ses ailes, mais également se sustenter.
Verith piqua alors rapidement, surgissant des nuages. Il passa au-dessus d’un troupeau de rhinocéros laineux qui furent soudainement pris d’affolement face à cet immense prédateur céleste inconnu. Ses griffes avant se refermèrent sur la première qui fut à portée avant de reprendre rapidement de l’altitude avec sa proie. Il lui brisa le cou pour mettre fin à ses souffrances avant d’accélérer en direction des monts enseignés.
L’une des montagnes trembla soudainement lorsque le colérique se posa à flanc de celle-ci. Le bruit résonna entre les pics, provoquant une avalanche. Alors que le rouge s’apprêtait à goûter le fruit de sa chasse, le bruit du phénomène montagneux l’alerta. Une vague de neige arrivant en sa direction avec violence. Il observa quelques instants ce spectacle pour le moins magnifique. Il n’était pas un grand amateur des régions polaires, préférant largement les régions chaudes. Le canyon de Néthéril lui rappelait celui de sa terre natale. Il avait l’intention de s’y installer tôt ou tard. Ignorant encore qu’il était déjà habité. Verith finit par sortir de ses pensées et ricana intérieurement en voyant l’avalanche. Elle ressemblait à un défi que la nature lui imposait pour espérer pouvoir manger sa proie en paix.
L’enfant de l’orage prit une inspiration alors que sa chaleur corporelle augmentait subitement. Sa gueule vint se nimber de flamme et il les relâcha un puissant souffle en direction de la neige. Le choc fut violent, mais le feu fut plus fort que la glace. Lentement, la déferlante neigeuse s’épuisa contre le souffle de flamme qui la transforma en eau puis en vapeur.
Le silence finit par revenir la montagne alors qu’une fumée blanche s’élevait de la position du dragon. Bien, il avait remporté se défit. Il pouvait désormais manger !
L’histoire des morts était désormais derrière lui. Verith était revenu de l’au-delà en entier ? Presque ? Physique oui, mais mentalement il n’en était pas tout à fait sur. Ce n’était pas un voyage ordinaire peut-être que cela aurait des répercussions à l’avenir. En tout cas il ne le saurait que le moment venu, dans l’immédiat il avait bien d’autres chats à fouetter. Ou plutôt au vu de la rencontre qu’il restait de faire aujourd’hui, l’expression d’autres affaires à régler serait préférable. Le dragon rouge se préparait. Il se préparait au combat et à la guerre. À celle qui avait lieu, à celles qui auraient lieu. Les Chimères, comme les dieux et le Tyran Blanc n’étaient rien de plus que des retardements. Des retardements fort déplaisants. Mais malheureusement il fallait les régler en priorité sans quoi il ne serait plus là pour s’occuper de ses autres projets. Le lien et les bipèdes, ou plutôt leur destruction, extermination, annihilation étaient ses futurs projets. Une fois la menace Chimères passée, il s’en occuperait à plein temps. Voilà près de dix années déjà qu’il avait remis ça à plus tard en raison d’évènement indépendant de sa volonté. Et il commençait à en avoir profondément assez.
Aussi fort le dragon soit-il, il n’était pas tout-puissant et des éléments imprévus venaient s’ajouter sur sa route. En bien comme en mal d’ailleurs. L’arrivée sur cette nouvelle terre avait apporté son lot de nouveaux éléments. Cependant il restait à déterminer lesquels étaient bons, lesquels étaient mauvais. Et c’est pour cette raison que le colérique quitta l’île de Néthéril pour rejoindre l’île de Nyn-Tiamat en passant rapidement par l’île de Tiamat et son volcan semblant être endormis. Durant son séjour sur l’Île du Sud-ouest il avait pu survoler les plaines et de nombreux petits villages de ses créatures autochtones peuplant l’archipel. Il n’était point directement allé à leur rencontre, ayant l’histoire de l’au-delà à régler en priorité. Mais une fois celle-ci faite, il s’était brièvement renseigné à leur sujet auprès d’un Baptisral. Le rouge n’avait que très brièvement parcourut les îles, ne les connaissant pas dans leur moindre détail. Aussi était-il temps pour lui de corriger cette erreur. Il fallait connaitre le territoire, le champ de bataille. Alors pourquoi commencer avec Nyn-Tiamat ? En raison des indigènes Tiamarantien.
Il se doutait que la venue d’étranger sur la terre de quelqu’un n’était jamais bien vue. Et il savait que celles des bipèdes l’étaient encore moins. Il en avait pour preuve les faits histoires avec l’arrivée des bipèdes sur le territoire d’Ambarhùna. Il savait que tôt ou tard, par la faute des bipèdes bien sûr, tout ceci allait dégénérer. Il fallait donc en tirer profit. Mais Verith n’était pas prioritairement motivé par l’intérêt purement égoïste et tactique. Il était curieux, comme tout dragon. Mais il était aussi bienveillant. Si on méritait sa bienveillance bien entendu ! Les Graärh semblaient être une race intelligente, autant que les bipèdes. Mais aussi et surtout, ils étaient innocents. Jamais ils n’avaient rencontré de dragon, jamais ils n’avaient donc commis de crime contre eux. Verith n’avait donc à leur égard aucune haine. Pas le moindre ressentiment. Simplement de la curiosité et de la bienveillance. Leur apparence animale les éloignait beaucoup des bipèdes chassant les aprioris que le colérique pouvait avoir. Mais sa bienveillance était ici aussi le plus grand danger. Car si trahison il y avait, alors sa rage n’en serait que plus terrible. Cependant, encore fallait-il qu’ils arrivent au niveau des bipèdes. Et autant dire qu’il y avait pas mal de marge !
Du coup, pourquoi Nyn-Tiamat ? Car c’était ici que les vampires s’étaient installés. De toutes les espèces bipèdes, elle était la plus honnie, car c’est en ces rangs que l’assassin de son frère était issu. Pour avoir longuement étudié les vampires pour mieux les détruire, il savait que ceux-ci pratiquaient l’esclavage. Une chose diamétralement opposée aux valeurs de Verith pour qui la liberté était au sommet de toute chose. Pourquoi Nyn-Tiamat ? Car les autochtones qui vivaient là-bas seraient sans nul doute les plus réceptifs à son message. Il est plus facile de convaincre qu’un voisin est mauvais quand celui-ci est un vampire, comme en Nyn-Tiamat, plutôt que quand celui-ci est un baptistrel, comme sur Néthéril. C’est donc dans les terres gelées du Nord-est que tout commencerait. Il fallut six jours au colosse de flamme pour rejoindre l’île de glace et un jour pour gagner la moitié du territoire. Il survola la forêt enneigée, ressentant à l’intérieur la puissante puissance magique de certaines créatures sans pour autant s’en sentir menace. Lorsqu’il vit au loin la forteresse vampirique, il commença un détour. Il n’était pas là pour s’intéresser à eux. Son crochet l’amena au-dessus de la toundra où ruminaient paisiblement de grosses créatures velues et à la grande corne. Voyant le début de la chaine de montagnes au loin, il ne put s’empêcher de décider de faire une pause à l’écart de tout pour reposer ses ailes, mais également se sustenter.
Verith piqua alors rapidement, surgissant des nuages. Il passa au-dessus d’un troupeau de rhinocéros laineux qui furent soudainement pris d’affolement face à cet immense prédateur céleste inconnu. Ses griffes avant se refermèrent sur la première qui fut à portée avant de reprendre rapidement de l’altitude avec sa proie. Il lui brisa le cou pour mettre fin à ses souffrances avant d’accélérer en direction des monts enseignés.
L’une des montagnes trembla soudainement lorsque le colérique se posa à flanc de celle-ci. Le bruit résonna entre les pics, provoquant une avalanche. Alors que le rouge s’apprêtait à goûter le fruit de sa chasse, le bruit du phénomène montagneux l’alerta. Une vague de neige arrivant en sa direction avec violence. Il observa quelques instants ce spectacle pour le moins magnifique. Il n’était pas un grand amateur des régions polaires, préférant largement les régions chaudes. Le canyon de Néthéril lui rappelait celui de sa terre natale. Il avait l’intention de s’y installer tôt ou tard. Ignorant encore qu’il était déjà habité. Verith finit par sortir de ses pensées et ricana intérieurement en voyant l’avalanche. Elle ressemblait à un défi que la nature lui imposait pour espérer pouvoir manger sa proie en paix.
L’enfant de l’orage prit une inspiration alors que sa chaleur corporelle augmentait subitement. Sa gueule vint se nimber de flamme et il les relâcha un puissant souffle en direction de la neige. Le choc fut violent, mais le feu fut plus fort que la glace. Lentement, la déferlante neigeuse s’épuisa contre le souffle de flamme qui la transforma en eau puis en vapeur.
Le silence finit par revenir la montagne alors qu’une fumée blanche s’élevait de la position du dragon. Bien, il avait remporté se défit. Il pouvait désormais manger !