Valmys se remettait tout juste de ses émotions. Ses derniers jours avaient été consacrés à beaucoup d'écriture, de dessin, multipliés et recopiés. Ce qu'il avait vécu était important, il voulait que la postérité en ait la marque, et que les Siens en aient connaissance. Son hôte ne l'avait pas vu beaucoup sortir. Lorsqu'elle rentrait, elle le trouvait souvent assoupi, de l'encre sur les doigts, le front, la joue et le menton. Les notes qu'il avait pu prendre des écritures sur le temple avaient été détrempées, au grand désespoir du petit elfe, dont le plus grand chagrin actuellement était de ne pouvoir les retranscrire, ne pouvoir en fournir que des bribes. Il avait encore en tête les sanctuaires explorés avec son défunt maître, et cherchait un potentiel lien entre eux. Deocyne avait-il déjà vu le coeur de l'île au désert ? Si oui... Y avait-il un lien avec sa disparition ? N'avait-il pas laissé quelques mots, cachées quelque part ? L'idée persistait dans le crâne de l'Enwr, qui restait avec cette amère sensation d'échec. Il ne pouvait quitter Keet-Tiamat ainsi, sans avoir accompli ce pour quoi il était venu... Surtout après ce qu'il avait enduré pour venir.
Entre deux instants à relater le passés et quelques-uns à errer en ville à la recherche d'un miracle, il avait eu l'envie de retrouver l'elfe qui lui avait sauvé la vie, et lui offrir quelque présent. Ç'avait d'abord été une pensée vagabonde, avant de devenir une idée fixe, comme si son esprit avait vu là une occasion d'aller mieux, d'arracher aux jours au moins une victoire. Préoccupé par ses devoirs, Valmys avait repoussé ce qu'il croyait n'être qu'un caprice de sa part. Lorsqu'écrire était devenu compliqué sous l'effet des songes de cadeaux qui l'assaillaient, il avait cédé, et était sorti à nouveau profiter de l'air extérieur.
Enfin, il fallait le dire assez vite. Pour qui craignait les gens, la ville n'était pas vraiment un présent, d'autant plus dans les quartiers marchands. Valmys sentait son énergie se faire totalement aspirer par ses craintes, les coups d'oeil anxieux qu'il jetait à droite et à gauche, par-dessus son épaule, les brusques esquives qu'il faisait parfois pour trop éviter certaines personnes, et les battements frénétiques de son coeur lorsque d'autres réduisaient son espace vital. Il avait chaud, et n'était pas sûr que ce soit dû à son environnement. Il cherchait l'ombre, et les endroits où il pourrait respirer un peu mieux. Pourtant, avec la présence de l'eau, avec sa tenue d'elfe du désert, il aurait dû tenir mieux que cela.
Ses pas le menèrent vers cette partie du quartier des affaires où les bâtiments s'écartaient un peu, laissant les vendeurs étaler leurs marchandises sur le sol ou sur de vagues étals, abrités de pans de tissus colorés, dans une organisation plus ou moins tacite. Valmys traversa quelques allées, hâtivement, évitant les regards en portant son attention sur les marchandises. Il repéra quelques petites choses, en prit bonne note, mais préféra attendre avant de prendre sa décision. Il ne roulait pas sur l'or, loin de là. Le pécule qu'il avait sur lui était ce qu'il avait pu stocker au Domaine jadis. Il allait devoir, un jour, reprendre son courage à demain, et jouer dans des auberges, s'il voulait à nouveau pouvoir s'offrir quelques luxes de temps à autre.
Les étals changèrent d'apparence. Désormais, certains se composaient de petits enclos. Oh... des animaux ! Valmys n'aimait pas les voir enfermés. D'autant plus que la plupart n'avaient rien à faire dans le désert... Ils n'étaient là que pour les bipèdes. Même les libérer n'aurait pas été une bonne idée. Pourtant, qu'ils étaient beaux ! Valmys admira quelques beaux oiseaux, quelques chiens à fière allure, et... ooooh ! Des chevaux !
Les chevaux étaient des créatures qui semblaient avoir été façonnées par les dieux pour embellir le monde. Parmi les vivants, ils se distinguaient toujours. Leurs proportions étaient parfaites, leurs profils comme calculés pour que les yeux s'en raffolent. Leurs mouvements alliaient la puissance et la grâce d'une façon totalement unique. En plus de cela, ils étaient de plaisants compagnons. Auprès d'eux, Valmys était sûr de se sentir un peu mieux.
L'histoire aurait pu s'arrêter là.Valmys serait venu, aurait papouillé un poney, serait retourné à son histoire de cadeau. À l'inverse, elle commença ainsi. L'Enwr s'approchait tout juste de cet endroit où les chevaux s'alignaient, le coeur ouvert à l'inconnu, lorsqu'un regard croisa le sien. Son coeur lui parut s'arrêter et battre plus fort à la fois.
L'instant suivant, il était auprès de cette jument. Elle n'avait rien de spécial, n'était même pas spécialement belle. Mais elle avait fait attention à lui. Alors il la papouillait, lui caressait l'encolure, lui gratouillait le poitrail, lui murmurait quelques chants elfiques. Elle répondait en appuyant son encolure sur lui, en s'apaisant, parfois, ou en essayant de le mordiller en retour. Cela faisait très longtemps que Valmys n'avait pu partager de tels instants avec un être vivant, et une éternité semblait avoir passé depuis la dernière fois qu'il avait ressenti une telle joie, presque sans les barrières que l'Orque lui avait imposées. Son regard pétillait, un sourire tendre illuminait son visage.
Ses bras passèrent autour de l'encolure de la jument, dans une étreinte qui menaçait de l'émouvoir aux larmes. Il était extrêmement reconnaissant. Désormais, pouvait-il vraiment retourner à ses affaires, détourner le regard, comme s'il ne s'était rien passé ? Après tout ce qu'elle lui avait offert ? Il avait envie de la libérer. Mais n'aurait-ce pas été injuste de ne la libérer qu'elle, et pas les autres, juste parce qu'elle l'avait regardé... Dilemme et tragédie. À nouveau une pointe de peine passa dans le petit coeur de Valmys. Il pouvait à la limite acheter cette jument, mais pas pour tous les autres... Mh. Pouvait-il essayer tout de même ? Et elle... Allait-elle le suivre ? Sa main glissa sur la longe qui retenait la jument, jouant distraitement sur le nez qui l'attachait. Son regard croisa à nouveau celui de la jument, sa pupille rectangulaire.
"- Me suivrais-tu...?"
Sa main passa doucement sur son chanfrein, il ferma les yeux. Un léger chant, elfique, émanait désormais de Valmys, dont la voix était claire, fluide, et comme paternelle. Le chant cherchait à percevoir par la conscience de la jument. Il ne faisait pas attention à ce qui se passait autour de lui.
Entre deux instants à relater le passés et quelques-uns à errer en ville à la recherche d'un miracle, il avait eu l'envie de retrouver l'elfe qui lui avait sauvé la vie, et lui offrir quelque présent. Ç'avait d'abord été une pensée vagabonde, avant de devenir une idée fixe, comme si son esprit avait vu là une occasion d'aller mieux, d'arracher aux jours au moins une victoire. Préoccupé par ses devoirs, Valmys avait repoussé ce qu'il croyait n'être qu'un caprice de sa part. Lorsqu'écrire était devenu compliqué sous l'effet des songes de cadeaux qui l'assaillaient, il avait cédé, et était sorti à nouveau profiter de l'air extérieur.
Enfin, il fallait le dire assez vite. Pour qui craignait les gens, la ville n'était pas vraiment un présent, d'autant plus dans les quartiers marchands. Valmys sentait son énergie se faire totalement aspirer par ses craintes, les coups d'oeil anxieux qu'il jetait à droite et à gauche, par-dessus son épaule, les brusques esquives qu'il faisait parfois pour trop éviter certaines personnes, et les battements frénétiques de son coeur lorsque d'autres réduisaient son espace vital. Il avait chaud, et n'était pas sûr que ce soit dû à son environnement. Il cherchait l'ombre, et les endroits où il pourrait respirer un peu mieux. Pourtant, avec la présence de l'eau, avec sa tenue d'elfe du désert, il aurait dû tenir mieux que cela.
Ses pas le menèrent vers cette partie du quartier des affaires où les bâtiments s'écartaient un peu, laissant les vendeurs étaler leurs marchandises sur le sol ou sur de vagues étals, abrités de pans de tissus colorés, dans une organisation plus ou moins tacite. Valmys traversa quelques allées, hâtivement, évitant les regards en portant son attention sur les marchandises. Il repéra quelques petites choses, en prit bonne note, mais préféra attendre avant de prendre sa décision. Il ne roulait pas sur l'or, loin de là. Le pécule qu'il avait sur lui était ce qu'il avait pu stocker au Domaine jadis. Il allait devoir, un jour, reprendre son courage à demain, et jouer dans des auberges, s'il voulait à nouveau pouvoir s'offrir quelques luxes de temps à autre.
Les étals changèrent d'apparence. Désormais, certains se composaient de petits enclos. Oh... des animaux ! Valmys n'aimait pas les voir enfermés. D'autant plus que la plupart n'avaient rien à faire dans le désert... Ils n'étaient là que pour les bipèdes. Même les libérer n'aurait pas été une bonne idée. Pourtant, qu'ils étaient beaux ! Valmys admira quelques beaux oiseaux, quelques chiens à fière allure, et... ooooh ! Des chevaux !
Les chevaux étaient des créatures qui semblaient avoir été façonnées par les dieux pour embellir le monde. Parmi les vivants, ils se distinguaient toujours. Leurs proportions étaient parfaites, leurs profils comme calculés pour que les yeux s'en raffolent. Leurs mouvements alliaient la puissance et la grâce d'une façon totalement unique. En plus de cela, ils étaient de plaisants compagnons. Auprès d'eux, Valmys était sûr de se sentir un peu mieux.
L'histoire aurait pu s'arrêter là.Valmys serait venu, aurait papouillé un poney, serait retourné à son histoire de cadeau. À l'inverse, elle commença ainsi. L'Enwr s'approchait tout juste de cet endroit où les chevaux s'alignaient, le coeur ouvert à l'inconnu, lorsqu'un regard croisa le sien. Son coeur lui parut s'arrêter et battre plus fort à la fois.
L'instant suivant, il était auprès de cette jument. Elle n'avait rien de spécial, n'était même pas spécialement belle. Mais elle avait fait attention à lui. Alors il la papouillait, lui caressait l'encolure, lui gratouillait le poitrail, lui murmurait quelques chants elfiques. Elle répondait en appuyant son encolure sur lui, en s'apaisant, parfois, ou en essayant de le mordiller en retour. Cela faisait très longtemps que Valmys n'avait pu partager de tels instants avec un être vivant, et une éternité semblait avoir passé depuis la dernière fois qu'il avait ressenti une telle joie, presque sans les barrières que l'Orque lui avait imposées. Son regard pétillait, un sourire tendre illuminait son visage.
Ses bras passèrent autour de l'encolure de la jument, dans une étreinte qui menaçait de l'émouvoir aux larmes. Il était extrêmement reconnaissant. Désormais, pouvait-il vraiment retourner à ses affaires, détourner le regard, comme s'il ne s'était rien passé ? Après tout ce qu'elle lui avait offert ? Il avait envie de la libérer. Mais n'aurait-ce pas été injuste de ne la libérer qu'elle, et pas les autres, juste parce qu'elle l'avait regardé... Dilemme et tragédie. À nouveau une pointe de peine passa dans le petit coeur de Valmys. Il pouvait à la limite acheter cette jument, mais pas pour tous les autres... Mh. Pouvait-il essayer tout de même ? Et elle... Allait-elle le suivre ? Sa main glissa sur la longe qui retenait la jument, jouant distraitement sur le nez qui l'attachait. Son regard croisa à nouveau celui de la jument, sa pupille rectangulaire.
"- Me suivrais-tu...?"
Sa main passa doucement sur son chanfrein, il ferma les yeux. Un léger chant, elfique, émanait désormais de Valmys, dont la voix était claire, fluide, et comme paternelle. Le chant cherchait à percevoir par la conscience de la jument. Il ne faisait pas attention à ce qui se passait autour de lui.
Dernière édition par Valmys Neolenn le Jeu 1 Fév 2018 - 18:34, édité 1 fois