Re-naissance
.. Chapitre 2.
Fin septembre, marécages.
La traque était longue, elle peinait à courir dans fange, ses mouvements étaient particulièrement ralentis, mais sa nature de vampire lui permettait de ne pas s'épuiser. Le traqué connaissait bien mieux le terrain qu'elle, mais d'ici peu de temps elle tiendra sa proie entre ses serres meurtrières. Il n'y avait que comme ça qu'elle se sentait vivante, dans la traque, le stress de la chasse, la frustration parfois, et la satisfaction de voir son adversaire vaincu. La nuit était sombre, un œil humain aurait pu facilement se perdre dans le dédale des marécages, elle, y voyait presque comme en plein jour.
Le meilleur moyen de se sentir vivant: errer dans les bois, un soir de nuit noire.
Dague en main elle continuait de courir, comme si elle avait la mort à ses trousses, ses arbalètes étaient inutilisables à cause de la trop grand présence de végétation, son regard prédateur planté sur sa cible, elle se sentait faible, la faim la travaillait. mais cela faisait parti des aléas d'être un nouveau-né. Elle faisait abstraction de ce qui l'entourait, uniquement vocalisée sur la femme qu'elle traquait.
Si vous sentez que vous suivez un animal, ne le combattez pas.
Elle se sentait presque en danger, emportée par le flot de sensations qui l'envahissait, presque comme de l'appréhension, une boule au fond de la gorge à mesure qu'elle se rapprochait de sa cible, comme si elle faisait semblant de se donner à fond alors que c'était loin d'être le cas, comme si elle voulait donner la sensation à l'humaine qu'elle pouvait s'échapper mais la fin était inéluctable, le prédateur triomphera.
Si vous sentez qu'une bête vous suit, surtout, ne la combattez pas, ne vous arrêtez pas, ne vous retournez pas.
Soudainement elle chutait, croyant être prise par traîtrise par le terrain, mais c'était quelque chose de totalement différent, mais c'était quelque chose de différent, elle se sentait étouffer, avait-elle était touchée par une quelconque lame ? Une flèche peut-être ? Elle ne s'en souvenait pas plus. Elle suffoquait luttant contre ça un temps, mais elle finissait par s'évanouir sans pouvoir se battre d'avantage pour rester consciente.
Retenez bien cela. L'aube verra naître en vous un homme nouveau. S'il arrive jusque là.
Lorsqu'elle revenait à elle, elle se sentait infiniment différente était-ce sa soif qui avait été apaisée ? Ou son corps qui lui signifiait qu'il vivait ? Elle n'en savait rien, elle n'avait eu aucun souvenir d'avoir été vivante un jour. Mais elle se sentait courbaturée et c'était bien la première fois, elle se relevait difficilement, lâchant un soupir plaintif et douloureux, elle fixait un instant le ciel, l'aube commençait à apparaître.
Elle n'aurait jamais pu croire qu'un geste aussi simple que respirer puisse être difficile après autant de temps, était-ce la perte de cette habitude ? Ou les courbatures ? Une chose que seul l'avenir lui dira.