20 juillet
L’aube. Le soleil venait à peine de se lever. Il faisait encore un peu frais, mais le soleil s’affairait déjà à réchauffer cette partie du monde comme gelé par la nuit. Tout était blanc : les arbres, le sol, et même certains animaux avaient revêtus une fine couche de neige sur leur épaisse fourrure, comme si ils ne voulaient pas rompre avec ce monde désespérément blanc. Dans ce décor vierge, seule une masse sombre venait rompre cette uniformité parfaite. Une tâche aux teintes sombres et bleutés. Je faisais vraiment tâche ici. Ça ne m’importait guère : je n’était pas là pour être directe de toute manière. Bien au contraire, j’étais ici pour être trouvée.
Le ventre collé au sol et les pattes repliées sous moi, j’attendais allongée paisiblement. Je sentais le froid frôler mes écailles sans jamais pouvoir passer leur barrière. Je pouvais rester comme ça des heures durant, mais je n’étais pas venu ici pour ça. Quelques jours auparavant, j’avais promis au écailleux crème de lui enseigner ce que je savais du combat et un dragon n’a qu’une seule parole. Alors j’étais là. Je n’avais pas précisé de moment précis alors j’aurai pu venir quand bon m’aurai semblé, et pourtant, j’étais là. Alors que le soleil n’était même pas sorti entièrement sorti de sa tanière. Pourquoi j’étais venue si tôt ? Disons que je n’avais pas grand chose de mieux à faire hormis chasser et manger. Je n’avais pas d’amis à aller voir, et ça m’allait très bien.
Alors pourquoi j’étais là ? Pour échapper la monotonie sûrement, je n’avais pas eu de relation positive hors lien familiale depuis que nous avions quitté la nuée avec Keetech. Ça ne me manquait pas. Loin de là. Ce que j’avais me suffisait et si je voulais quelque chose d’autre, je n’avais qu’à le prendre : j’étais un dragon après tout. J’étais là parce que j’avais dit que j’y serais. Je posais ma tête au sol et expira un bon coup. Je n’avais plus qu’à attendre maintenant que j’étais là. Je ferma les yeux. Je pouvais entendre une famille lapins gambader au sol tout près de moi. Malgré le fait que j’étais là, et bien visible, ils n’avaient pas peur.
Si la nature peut être violente, elle peut aussi se montrer douce. Les petites créatures sentaient mon état de passivité, alors elles savaient qu’elles n’avaient rien à craindre. Les animaux sentent ces choses là. La faim du prédateur. Et elles savent que si elles ne la ressentent pas, elles ne courent aucun risque. Parce qu’un animal chasse pour se nourrir tout simplement. Si elle ne veut faire ni l’un ni l’autre, elle n’a aucune raison de le faire. Ce n’est pas pareille pour les humains. Les lapins fuient devant des chasseurs, car ils savent que peu importe la situation, qu’ils aient une raison ou pas, ils les tueront.
Avec les hommes, il n’y a si pause, ni paix. Leur monde est une chasse permanente, car ils prennent toujours plus quand l’opportunité se présente au lieu de se contenter de prendre ce dont ils ont besoin. Au final, alors qu’ils qualifient la nature de sauvage, ce sont eux les plus sauvage. Un monde de lutte permanente. C’est bien horrible quand j’y pense. Et sur cette pensée, je tournais mon regard vers le ciel.
Dernière édition par Nynsith le Mer 14 Fév 2018 - 13:50, édité 2 fois
L’aube. Le soleil venait à peine de se lever. Il faisait encore un peu frais, mais le soleil s’affairait déjà à réchauffer cette partie du monde comme gelé par la nuit. Tout était blanc : les arbres, le sol, et même certains animaux avaient revêtus une fine couche de neige sur leur épaisse fourrure, comme si ils ne voulaient pas rompre avec ce monde désespérément blanc. Dans ce décor vierge, seule une masse sombre venait rompre cette uniformité parfaite. Une tâche aux teintes sombres et bleutés. Je faisais vraiment tâche ici. Ça ne m’importait guère : je n’était pas là pour être directe de toute manière. Bien au contraire, j’étais ici pour être trouvée.
Le ventre collé au sol et les pattes repliées sous moi, j’attendais allongée paisiblement. Je sentais le froid frôler mes écailles sans jamais pouvoir passer leur barrière. Je pouvais rester comme ça des heures durant, mais je n’étais pas venu ici pour ça. Quelques jours auparavant, j’avais promis au écailleux crème de lui enseigner ce que je savais du combat et un dragon n’a qu’une seule parole. Alors j’étais là. Je n’avais pas précisé de moment précis alors j’aurai pu venir quand bon m’aurai semblé, et pourtant, j’étais là. Alors que le soleil n’était même pas sorti entièrement sorti de sa tanière. Pourquoi j’étais venue si tôt ? Disons que je n’avais pas grand chose de mieux à faire hormis chasser et manger. Je n’avais pas d’amis à aller voir, et ça m’allait très bien.
Alors pourquoi j’étais là ? Pour échapper la monotonie sûrement, je n’avais pas eu de relation positive hors lien familiale depuis que nous avions quitté la nuée avec Keetech. Ça ne me manquait pas. Loin de là. Ce que j’avais me suffisait et si je voulais quelque chose d’autre, je n’avais qu’à le prendre : j’étais un dragon après tout. J’étais là parce que j’avais dit que j’y serais. Je posais ma tête au sol et expira un bon coup. Je n’avais plus qu’à attendre maintenant que j’étais là. Je ferma les yeux. Je pouvais entendre une famille lapins gambader au sol tout près de moi. Malgré le fait que j’étais là, et bien visible, ils n’avaient pas peur.
Si la nature peut être violente, elle peut aussi se montrer douce. Les petites créatures sentaient mon état de passivité, alors elles savaient qu’elles n’avaient rien à craindre. Les animaux sentent ces choses là. La faim du prédateur. Et elles savent que si elles ne la ressentent pas, elles ne courent aucun risque. Parce qu’un animal chasse pour se nourrir tout simplement. Si elle ne veut faire ni l’un ni l’autre, elle n’a aucune raison de le faire. Ce n’est pas pareille pour les humains. Les lapins fuient devant des chasseurs, car ils savent que peu importe la situation, qu’ils aient une raison ou pas, ils les tueront.
Avec les hommes, il n’y a si pause, ni paix. Leur monde est une chasse permanente, car ils prennent toujours plus quand l’opportunité se présente au lieu de se contenter de prendre ce dont ils ont besoin. Au final, alors qu’ils qualifient la nature de sauvage, ce sont eux les plus sauvage. Un monde de lutte permanente. C’est bien horrible quand j’y pense. Et sur cette pensée, je tournais mon regard vers le ciel.
Dernière édition par Nynsith le Mer 14 Fév 2018 - 13:50, édité 2 fois