¤ Les derniers sacrements ¤
15 Février 1764 (après le rp Vae Victis)
Verith venait de quitter la capitale sélénienne depuis quelques instants. L’enfant du courroux et de l’orage était venu y délivrer son message, promettant mort et désolation sur la ville pour le trépas de Cynoë. Il avait sommé les représentants de se présenter à lui, offrant dès lors aux bipèdes un espoir de ne pas être purement et simplement oblitéré par l’ire du rouge. Le dragon avait toutefois obtenu mieux que cela, du moins en quelque sorte. L’un des responsables de la mort du violine s’était présenté à lui, suppliant que la ville et ses habitants soient épargnés. Laissant une fois de plus sa rage l’emporter, Verith s’était apprêté à tuer l’humain, baissant dès lors sa garde. N’ayant plus un œil pour surveiller Ther’Zhi, ce dernier en avait profité pour intervenir, apparaissant près du bipède pour lui voler son cœur et repartir aussi tôt. Sans doute n’était-ce pas l’objectif voulu, mais en agissant de la sorte, l’image du Tyran avait sauvé la vie de Claudius. Malheureusement il l’avait livré à un destin plus cruel encore. Était-ce dernier point voulu par l’albinos ? Avait-il anticipé la réponse du rouge ? Verith ne pouvait pas croire que ce dernier avait agi par pur égoïsme, il devait l’avoir fait en ayant conscience des répercussions que cela entrainerait. Ce monstre avait toujours trois coups d’avance sur tout le monde. Après tout, n’avait-il pas leurré tout le monde, divinités comprises, avec sa propre mort ?
L’enfant de l’orage n’avait pas le temps de penser à cela. Il s’occuperait du legs plus tard, pour le moment il avait mieux à faire. La dépouille de Cynoë l’attendait. Il devait s’en occuper, il ne pouvait décemment pas laisser le corps d’un dragon dans la nature. Les bipèdes n’hésiteraient pas à le profaner plus encore. Il ne fallut pas longtemps au rouge pour rejoindre le corps sans vie et sans tête du violine. Son cœur se serra, comme il se serra après avoir vu celui d’Aïasil. Cette dernière avait au moins eu la chance de mourir dans un lieu reculé, à l’abri des bipèdes et de leur avarice. Comme l’avait dit Victoria, il y avait sur place des gardes pour veiller sur le corps et éloigner les mauvaises âmes. Verith se posa et se dirigea droit vers la dépouille, en ignorant totalement les bipèdes qui commencèrent à s’affoler. Le fils de Skade leva une patte et sembla hésiter à saisir la carcasse en la voyant sans tête. Quelle honte … quelle indignité.
« Je te promets de la retrouver et de la bruler aussi pour quelle demeure à jamais hors de leur portée. »
Le cadavre du dragon était dans un sale état. Ses ailes étaient en lambeau. Verith prit le temps de l’observer avant, même si chaque seconde passée à observer ce cadavre lui déchirait le cœur. Ceux qui s’en étaient pris à l’améthyste semblaient avoir bien préparé leur coup. Il fallait au moins cela pour espérer vaincre un dragon. Les lâches. Quand bien même il avait été son ennemi, Cynoë n’avait été aux yeux du rouge qu’un dragonnet. Ce n’était donc pas un dragon que les bipèdes avaient tué, mais un bébé, un enfant. Le colérique gronda avant de finalement s’emparer du corps et s’envoler.
Verith vola pendant une longue heure, s’éloignant le plus possible des concentrations bipèdes. Il voulait trouver un endroit au cadre calme pour le fils Isyndar est Shaynar. Qui aurait cru qu’il serait celui qui lui donnerait les derniers sacrements. Esprit-dragon, voilà ton héritage. Le dragon libre finit par se poser, il déposa ensuite le corps sans vie du violine avant de concentrer sa magie. La gueule du colosse de grenat se chargea de flamme et il embrasa la dépouille. Il souffla encore et encore, jusqu’à ce que la magie restant dans le corps de l’Améthyste et celle propre au Rubis s’accordent entre elles. Les écailles, la chair et les os vinrent prendre feu, se faisant petit à petit consumer jusqu’à devenir cendre.
« Quel spectacle pitoyable. »
Le rouge tourna le museau pour venir poser ses yeux d’or sur la silhouette humaine du Tyran Blanc.
« Au moins l’un de ses assassins a-t-il subi le sort qu’il méritait. »
« Le sort qu’il méritait ? Ou le sort que tu as décidé pour lui ? »
« Tu te serais contenté de le tuer. Cela aurait été bien trop clément. Alors que là, il va pleinement saisir l’ampleur de son erreur. Sans doute finira-t-il même par associer sa douleur à ceux qu’il souhaitait protéger et causera la perte de ces derniers. Et puis, j’ai fais une belle acquisition. »
« Ce que tu me décris là n’est que cruauté. Quand bien même il mérite de souffrir, mon acte initial n’avait pas pour objectif la clémence, mais la justice. Rien de plus. Une notion dont tu es dépourvu, comme le fut ton lié. Mais tôt ou tard, cette dernière nous rattrape toujours. »
« Je suis au-dessus de tout cela à présent, garde ces notions de mortel pour les bipèdes, veux-tu. Je suis un dieu à présent. Je suis même plus que les huit n’ont jamais été. Je suis Ther’Zhi, j’incarne la victoire. Si ta précieuse justice n’a pas pu me vaincre du temps où j’étais mortel, elle le peut encore moins maintenant. »
L’enfant de l’orage se tourna vers le voleur de cœur, grondant avec véhémence contre ce dernier.
« Proclame-toi de ce que tu veux, cela n’y changera rien. Tôt ou tard, je trouverais le moyen de te faire payer tes crimes. »
Alors que Verith et Ther’Zhi se disputaient, la petite araignée mécanique Dwëmmer accrochée à l’une des cornes du grand rouge s’agitait, tentant désespérément d’attirer son attention.
« Lié, je détecte un phénomène magique. Alerte. Perturbation spatio-temporelle en cours. »
L’enfant de l’orage n’avait pas le temps de penser à cela. Il s’occuperait du legs plus tard, pour le moment il avait mieux à faire. La dépouille de Cynoë l’attendait. Il devait s’en occuper, il ne pouvait décemment pas laisser le corps d’un dragon dans la nature. Les bipèdes n’hésiteraient pas à le profaner plus encore. Il ne fallut pas longtemps au rouge pour rejoindre le corps sans vie et sans tête du violine. Son cœur se serra, comme il se serra après avoir vu celui d’Aïasil. Cette dernière avait au moins eu la chance de mourir dans un lieu reculé, à l’abri des bipèdes et de leur avarice. Comme l’avait dit Victoria, il y avait sur place des gardes pour veiller sur le corps et éloigner les mauvaises âmes. Verith se posa et se dirigea droit vers la dépouille, en ignorant totalement les bipèdes qui commencèrent à s’affoler. Le fils de Skade leva une patte et sembla hésiter à saisir la carcasse en la voyant sans tête. Quelle honte … quelle indignité.
« Je te promets de la retrouver et de la bruler aussi pour quelle demeure à jamais hors de leur portée. »
Le cadavre du dragon était dans un sale état. Ses ailes étaient en lambeau. Verith prit le temps de l’observer avant, même si chaque seconde passée à observer ce cadavre lui déchirait le cœur. Ceux qui s’en étaient pris à l’améthyste semblaient avoir bien préparé leur coup. Il fallait au moins cela pour espérer vaincre un dragon. Les lâches. Quand bien même il avait été son ennemi, Cynoë n’avait été aux yeux du rouge qu’un dragonnet. Ce n’était donc pas un dragon que les bipèdes avaient tué, mais un bébé, un enfant. Le colérique gronda avant de finalement s’emparer du corps et s’envoler.
Verith vola pendant une longue heure, s’éloignant le plus possible des concentrations bipèdes. Il voulait trouver un endroit au cadre calme pour le fils Isyndar est Shaynar. Qui aurait cru qu’il serait celui qui lui donnerait les derniers sacrements. Esprit-dragon, voilà ton héritage. Le dragon libre finit par se poser, il déposa ensuite le corps sans vie du violine avant de concentrer sa magie. La gueule du colosse de grenat se chargea de flamme et il embrasa la dépouille. Il souffla encore et encore, jusqu’à ce que la magie restant dans le corps de l’Améthyste et celle propre au Rubis s’accordent entre elles. Les écailles, la chair et les os vinrent prendre feu, se faisant petit à petit consumer jusqu’à devenir cendre.
« Quel spectacle pitoyable. »
Le rouge tourna le museau pour venir poser ses yeux d’or sur la silhouette humaine du Tyran Blanc.
« Au moins l’un de ses assassins a-t-il subi le sort qu’il méritait. »
« Le sort qu’il méritait ? Ou le sort que tu as décidé pour lui ? »
« Tu te serais contenté de le tuer. Cela aurait été bien trop clément. Alors que là, il va pleinement saisir l’ampleur de son erreur. Sans doute finira-t-il même par associer sa douleur à ceux qu’il souhaitait protéger et causera la perte de ces derniers. Et puis, j’ai fais une belle acquisition. »
« Ce que tu me décris là n’est que cruauté. Quand bien même il mérite de souffrir, mon acte initial n’avait pas pour objectif la clémence, mais la justice. Rien de plus. Une notion dont tu es dépourvu, comme le fut ton lié. Mais tôt ou tard, cette dernière nous rattrape toujours. »
« Je suis au-dessus de tout cela à présent, garde ces notions de mortel pour les bipèdes, veux-tu. Je suis un dieu à présent. Je suis même plus que les huit n’ont jamais été. Je suis Ther’Zhi, j’incarne la victoire. Si ta précieuse justice n’a pas pu me vaincre du temps où j’étais mortel, elle le peut encore moins maintenant. »
L’enfant de l’orage se tourna vers le voleur de cœur, grondant avec véhémence contre ce dernier.
« Proclame-toi de ce que tu veux, cela n’y changera rien. Tôt ou tard, je trouverais le moyen de te faire payer tes crimes. »
Alors que Verith et Ther’Zhi se disputaient, la petite araignée mécanique Dwëmmer accrochée à l’une des cornes du grand rouge s’agitait, tentant désespérément d’attirer son attention.
« Lié, je détecte un phénomène magique. Alerte. Perturbation spatio-temporelle en cours. »