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¤ Les derniers sacrements ¤

15 Février 1764 (après le rp Vae Victis)

Verith venait de quitter la capitale sélénienne depuis quelques instants. L’enfant du courroux et de l’orage était venu y délivrer son message, promettant mort et désolation sur la ville pour le trépas de Cynoë. Il avait sommé les représentants de se présenter à lui, offrant dès lors aux bipèdes un espoir de ne pas être purement et simplement oblitéré par l’ire du rouge. Le dragon avait toutefois obtenu mieux que cela, du moins en quelque sorte. L’un des responsables de la mort du violine s’était présenté à lui, suppliant que la ville et ses habitants soient épargnés. Laissant une fois de plus sa rage l’emporter, Verith s’était apprêté à tuer l’humain, baissant dès lors sa garde. N’ayant plus un œil pour surveiller Ther’Zhi, ce dernier en avait profité pour intervenir, apparaissant près du bipède pour lui voler son cœur et repartir aussi tôt. Sans doute n’était-ce pas l’objectif voulu, mais en agissant de la sorte, l’image du Tyran avait sauvé la vie de Claudius. Malheureusement il l’avait livré à un destin plus cruel encore. Était-ce dernier point voulu par l’albinos ? Avait-il anticipé la réponse du rouge ? Verith ne pouvait pas croire que ce dernier avait agi par pur égoïsme, il devait l’avoir fait en ayant conscience des répercussions que cela entrainerait. Ce monstre avait toujours trois coups d’avance sur tout le monde. Après tout, n’avait-il pas leurré tout le monde, divinités comprises, avec sa propre mort ?

L’enfant de l’orage n’avait pas le temps de penser à cela. Il s’occuperait du legs plus tard, pour le moment il avait mieux à faire. La dépouille de Cynoë l’attendait. Il devait s’en occuper, il ne pouvait décemment pas laisser le corps d’un dragon dans la nature. Les bipèdes n’hésiteraient pas à le profaner plus encore. Il ne fallut pas longtemps au rouge pour rejoindre le corps sans vie et sans tête du violine. Son cœur se serra, comme il se serra après avoir vu celui d’Aïasil. Cette dernière avait au moins eu la chance de mourir dans un lieu reculé, à l’abri des bipèdes et de leur avarice. Comme l’avait dit Victoria, il y avait sur place des gardes pour veiller sur le corps et éloigner les mauvaises âmes. Verith se posa et se dirigea droit vers la dépouille, en ignorant totalement les bipèdes qui commencèrent à s’affoler. Le fils de Skade leva une patte et sembla hésiter à saisir la carcasse en la voyant sans tête. Quelle honte … quelle indignité.

« Je te promets de la retrouver et de la bruler aussi pour quelle demeure à jamais hors de leur portée. »

Le cadavre du dragon était dans un sale état. Ses ailes étaient en lambeau. Verith prit le temps de l’observer avant, même si chaque seconde passée à observer ce cadavre lui déchirait le cœur. Ceux qui s’en étaient pris à l’améthyste semblaient avoir bien préparé leur coup. Il fallait au moins cela pour espérer vaincre un dragon. Les lâches. Quand bien même il avait été son ennemi, Cynoë n’avait été aux yeux du rouge qu’un dragonnet. Ce n’était donc pas un dragon que les bipèdes avaient tué, mais un bébé, un enfant. Le colérique gronda avant de finalement s’emparer du corps et s’envoler.

Verith vola pendant une longue heure, s’éloignant le plus possible des concentrations bipèdes. Il voulait trouver un endroit au cadre calme pour le fils Isyndar est Shaynar. Qui aurait cru qu’il serait celui qui lui donnerait les derniers sacrements. Esprit-dragon, voilà ton héritage. Le dragon libre finit par se poser, il déposa ensuite le corps sans vie du violine avant de concentrer sa magie. La gueule du colosse de grenat se chargea de flamme et il embrasa la dépouille. Il souffla encore et encore, jusqu’à ce que la magie restant dans le corps de l’Améthyste et celle propre au Rubis s’accordent entre elles. Les écailles, la chair et les os vinrent prendre feu, se faisant petit à petit consumer jusqu’à devenir cendre.

« Quel spectacle pitoyable. »

Le rouge tourna le museau pour venir poser ses yeux d’or sur la silhouette humaine du Tyran Blanc.

« Au moins l’un de ses assassins a-t-il subi le sort qu’il méritait. »

« Le sort qu’il méritait ? Ou le sort que tu as décidé pour lui ? »

« Tu te serais contenté de le tuer. Cela aurait été bien trop clément. Alors que là, il va pleinement saisir l’ampleur de son erreur. Sans doute finira-t-il même par associer sa douleur à ceux qu’il souhaitait protéger et causera la perte de ces derniers. Et puis, j’ai fais une belle acquisition. »

« Ce que tu me décris là n’est que cruauté. Quand bien même il mérite de souffrir, mon acte initial n’avait pas pour objectif la clémence, mais la justice. Rien de plus. Une notion dont tu es dépourvu, comme le fut ton lié. Mais tôt ou tard, cette dernière nous rattrape toujours. »

« Je suis au-dessus de tout cela à présent, garde ces notions de mortel pour les bipèdes, veux-tu. Je suis un dieu à présent. Je suis même plus que les huit n’ont jamais été. Je suis Ther’Zhi, j’incarne la victoire. Si ta précieuse justice n’a pas pu me vaincre du temps où j’étais mortel, elle le peut encore moins maintenant. »

L’enfant de l’orage se tourna vers le voleur de cœur, grondant avec véhémence contre ce dernier.

« Proclame-toi de ce que tu veux, cela n’y changera rien. Tôt ou tard, je trouverais le moyen de te faire payer tes crimes. »

Alors que Verith et Ther’Zhi se disputaient, la petite araignée mécanique Dwëmmer accrochée à l’une des cornes du grand rouge s’agitait, tentant désespérément d’attirer son attention.

« Lié, je détecte un phénomène magique. Alerte. Perturbation spatio-temporelle en cours. »

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    Le soleil était à son zénith lorsque l’Oracle vint s’asseoir à genoux, des talons de ses pieds contre ses fesses, sur le sol gravé de prières du temple de Néant. Temple des Huit, en vérité, bien que la figure aînée en prenne une large part. Comme il l’avait promis à Claudius, la Corneille venait se poser sur son épaule, par-delà les plaines de Calastin. Quelle ne fut pas sa surprise de le voir, lui et l’Impératrice, devant l’immense dragon rouge qu’était Verith. Il ne faisait pas bon de se retrouver devant le dragon de l’Ire en colère et Naal s’apprêta à se téléporter sur place lorsqu’un événement imprévu le surpris et interrompit son geste.

    Il y avait un autre dragon, aussi albinos que dans ses visions horrifiques de jadis, qui vint voler le cœur du Havremont. Son sang se glaça d’effroi, saisit jusqu’au plus profond de son âme d’une haine explosive, viscérale. Avait-il bien vu ce qu’il venait de voir ? Le Tyran Blanc ? En personne ? Le sort de Claudius était scellé et l’almaréen ne pouvait faire quoique ce soit pour lui, pas sans préparation, pas sans des hommes. Aussi se plongea-t-il dans un intérêt dévorant pour cette monstruosité qui était avec Verith. Il remonta le fil du temps, faisant voyager la Corneille jusqu’à la naissance même de cette créature, puis de l’armure dont elle était issue. Chaque fragment du passé lui hérissait le poil. Chaque scène où le Tyran Blanc apparaissait le rendait particulièrement sensible.

    Il avait survécu… Il en était certain maintenant. Il avait survécu comme un parasite et tout cela à cause d’un dragon qui ne s’était pas donné la peine de mourir, tout simplement, pour empêcher cette pouriture de naître et de vivre ne serait-ce qu’un jour de plus. En lieu et place de cela le rouge vivait, survivait, inconscient du danger odieux qu’il promenait dans sa vie. Pensait-il pouvoir le contrôler, le maîtriser ? Quel orgueil, qu’elle naïveté. Et dire qu’il prenait les bipèdes pour responsables de tous les maux du monde alors que par sa faute et par sa vie, une monstruosité existait en ce monde et volait des cœurs. Aberration.

    Que se passerait-il ensuite ? Le Tyran Blanc avait vécu dans l’armure puis s’en était débarrassé. Il vivait en puisant en Verith… Et après ? Quand il serait assez fort, il se libérerait du Dragon de l’Ire ? Pouvait-il encore tuer Verith tant que le cordon ombilical était nécessaire pour que cette déchéance persiste en ce monde ? Comment pourrait-il défaire cette épouvante ? Il mit un terme à ses visions lorsque le Haut-le-Cœur fut trop puissant. Il vomit, souillant le sol sacré, et resta quelques instants fébrile. On posa une main sur son épaule, pour s’assurer de sa santé : « Il est vivant… » souffla-t-il, la respiration hachée, saccadée. On le regarda sans comprendre.

    Aussi eut-il à poursuivre : « Le Tyran Blanc… Il est vivant. Je l’ai vu… Il a grandi comme parasite, au sein de Verith. Dans son armure. » Il se laissa accabler par le désarroi de la nouvelle. Il avait espéré que le mal qui avait rongé son Dieu n’était plus. Il avait espéré laisser tout cela derrière lui… Mais il ne le pouvait finalement pas. « Ne dites rien pour le moment... JE vais m'assurer de ça... Si je ne reviens pas, vous saurez pourquoi : prévenez Tryghild. » Il baissa les yeux, affligé. Pour le peuple almaréen, la nouvelle serait si tragique que beaucoup voudraient prendre les armes… Mais Naal ne serait pas en état de les calmer car lui aussi, il voulait prendre les armes. Il quitta la cité.

    Et il valait mieux ainsi. Délimar aurait attaqué Verith à vue, s’il avait approché en réclamant Naal, avec les balistes qui avaient réussi, jadis, à blesser sa mère. Ils combattraient sans peur, et s’ils devaient mourir, ils auraient été le peuple martyr criant une vérité sur les dragons, et qui, par son acte, en révélait toute l’immensité. Il était parti de Délimar, pour que la foule ne juge pas trop promptement à travers les révélations de l’Oracle. Naal avait besoin de voir cela et de comprendre par lui-même. S’il devait organiser une chasse au rouge, s’il pensait qui puisse s’agir de la seule solution pour détruire Vraorg, alors il l’organiserait… Mais il devait voir cet ennemi de ses propres yeux.

    Et ce, à plus forte raison qu’il n’aurait pas forcément besoin de faire de Verith un ennemi. Le dragon semblait de pas s’entendre avec le Tyran et subissait sa présence plus qu’il ne la désirait. Cela ne pardonnait pas ce qu’il avait fait, même en toute ignorance de cause, mais cela offrait une opportunité de collaboration… Du moins, il n’y aurait pas besoin de collaboration, s’il parvenait à détruire cette chose avant.

    Aussi atterrit-il près de Verith et s’attaqua immédiatement au dragon albinos, dégainant Valar Morghulis et Valar Dohaerys, protégé par son bouclier du Néant. Mais lorsqu’il approcha la créature qui discutait face à Verith, celle-ci disparut d’elle-même pour réapparaitre quelque mètres plus loin. Les dagues de Naal tranchèrent dans le vide – sacrilège ! – mais à la mine vexée de Ther’Zhi, il semblait que ce qui s’était produit n’était pas de son fait. Naal approcha de nouveau, chargeant d’une attaque surprise avec Fyli… Mais à nouveau, dès que l’Oracle approchait, la créature disparaissait… Parce qu’il était forgé par Néant. Son corps était la Création, la seule création physique de Néant. La magie ne pouvait être à ses côtés et cette abomination impalpable n’était pas dans le monde physique.

    Il n’était que magie. Serrant les mâchoires, il toisa la créature quelques secondes. Il aurait pu défaire cette bête de l’affliction anti-magie qui émanait de l’Oracle… mais pour ça, il fallait qu’il bénisse le Tyran Blanc au nom de Néant et ça JAMAIS, Ô grand JAMAIS, il ne le ferait. Aussi contrarié que Ther’Zhi de ce non-combat, le nez de l’almaréen se fronça alors qu’il inspirait de dégoût et se tourna vers Verith… Et il ne sut commencer la discussion. Il n’allait tout de même pas lui dire ‘bonjour’ : il n’aimait pas les dragons. Quant à se présenter ? Il en croisait beaucoup des hommes dont le corps était couvert de tatouages, de la tête aux pieds, portant deux artefacts hérités de Néant en personne, et ayant un corps qui détruit la magie alentours ? Non ? Eh bien Naal non plus. Présentation non nécessaire et l’almaréen n’éprouvait pas le moindre désir de courtoisie pour s’y forcer.

    Que restait-il ? Entrer dans le vif du sujet ? Devait-il lui confirmer qu’il avait tué Cynoë et Firindal ? Non, l’autre le savait et le moindre mot accordé à ce dragon allait écorcher sa bouche alors s’il pouvait en économiser quelques-uns. Devait-il l’insulter de toutes les horreurs qui auraient pu franchir le pas de ses lèvres ? Non plus. Même s’il n’en pensait pas moins, il doutait que se mettre en but à l’autre n’était pas le meilleur moyen de parvenir à ses fins. Ne trouvant finalement rien à dire, son regard dur se posa sur Ther’Zhi, grondant : « Comment détruire cette chose ? » Et ‘chose’ était l’euphémisme le plus grand qu’il ait pu trouver pour dire : ‘’l’espèce de saloperie que vous vous trainez, qui vous dépasse et que vous nourrissez par votre seule existence, aussi aberrante que l’horreur qui vola le cœur du Tout-Puissant Néant’’.

    Il fulminait et si de la fumée avait pu s’échapper de son nez, cela aurait été le cas. Il ne cachait pas sa colère. En cela il était l'Humain de l'Ire faisant face au Dragon de l'Ire.

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¤ Le vengeur du néant ¤

Le ton était houleux. Si Verith n’avait à l’heure actuelle aucun moyen de vaincre physiquement ou magiquement Ther’Zhi, ce n’est pas pour autant qu’il décidait de cesser le combat. Bien au contraire, le rouge redoublait d’efforts pour le vaincre sur un tout autre terrain, celui purement verbal. Le colérique n’étant pas du genre à se laisser battre par ce qu’il considère comme un ennemi, préférant détourner la bataille sur un domaine où il pense avoir une chance. Ainsi, une joute verbale avait lieu entre l’albinos et l’enfant de l’orage. Verith aurait préféré un instant de calme et de recueillement, venant tout juste de bruler la dépouille de Cynoë, malheureusement on ne lui laissait pas se luxe. Et comme si cela ne suffisait pas, en plus de devoir supporter l’infâme présence de l’image du tyran, un nouvel individu vint se joindre à eux. C’est Dwëmmer qui, la première, repéra l’étranger … ou plutôt son apparition. Les paroles de l’araignée métallique résonnèrent dans l’esprit de Verith qui émit un grondement avant de pointer le museau dans la direction indiquée télépathiquement. Apparut alors un humain, vêtu d’un morceau de tissu en une pièce unique, formant une toge. Le nouvel arrivant qui avait le toupet, non seulement de se présenter devant un dragon sans s’annoncer ni demander sa permission troublait par sa corruption bipède l’éternel lieu de repos du violine. Le rouge s’apprêta à invectiver le bipède, prêt à s’en servir comme défouloir de sa colère, quand celui-ci bondit sur Ther’Zhi sans même jeter un œil à Verith. Parce qu’en plus de le déranger, il l’ignorait. Ces bipèdes se croient vraiment tout permis !

Arrivant face à l’image du tyran, l’humain dont un singulier bouclier flottait auprès de lui, dégaina deux dagues et fendit l’air face à lui. Malheureusement, Ther’Zhi était déjà loin. Le bipède recommença une nouvelle fois son assaut, mais le résultat fut le même. Le colérique observa ce bref échange avec une certaine curiosité. Lors de ses propres assauts, Ther’Zhi s’était contenté d’esquiver ou non. Mais là, le legs du Tyran n’y était pour rien dans ces esquives. Les déplacements n’étaient pas de son fait. Comme rarement, quelque chose était capable de l’impacter. La mine qu’affichait celui-ci laissant présager qu’il n’appréciait guère ce qui venait de se produire. Un peu comme s’il venait de se faire bousculer. Le rouge vint étendre ses sens vers l’inconnu, ordonnant à Dwëmmer de faire de même pour qu’ils puissent effectuer une analyse poussée. Une grande puissance émanait de deux objets portés par le bipède, mais ils ne semblaient pas être à l’origine de ce qui impactait le Tyran. L’origine du phénomène inconnu provenait de l’être en lui-même de cet individu. La singulière énergie du vide se dégageant de lui. Observant l’humain plus minutieusement, il nota les marques recouvrant le corps de celui-ci. Il en avait déjà vu de semblables. Des tatouages de néant ? Néant n’était plus, ceux-ci auraient donc dû disparaitre et perdre tout effet. Voilà un mystère qui aurait pu être intéressant, s’il ne provenait pas d’un bipède.

L’humain inconnu sembla se calmer, du moins dans ses assauts. Avait-il compris que ceux-ci étaient vains ? À voir la mine fulminante qui se dégagea de celui-ci, la réponse était positive et ne lui plaisait pas du tout. Il se retrouvait à peu de chose près dans la même situation que le rouge lors de son premier affrontement avec Ther’Zhi. Enfin, voyant ou plutôt reconnaissant qu’avec ses moyens limités de bipèdes il ne parviendrait à rien, l’inconnu se tourna vers Verith.

« Comment détruire cette chose ? »

La voix du bipède était emplie de mépris à l’égard du legs du Tyran, ce que le rouge appréciait, mais également à son adresse même si moins, ce que le rouge n’appréciait pas. Pour autant, devait-il répondre à ce bipède ignorant tout code pour s’adresser à un dragon. De ce qu’il pouvait voir au travers des tatouages qu’arborait ce dernier, il devait s’agir d’un Almaréens, d’un dévot du néant. Le colérique se demandait toutefois quelque chose. Suite à la disparition de ces marques avec la mort de Néant, l’humain les reproduisait-il à l’aide de maquillages, comme il avait vu Kälyna le faire pour ses marquages faciaux, ou les avait-il gravés à même sa peau d’une autre manière ? Chassant rapidement cette interrogation futile et sans intérêt de son esprit, Verith se concentra sur l’important : devait-il répondre à cet humain, oui ou non. Ou plutôt, méritait-il une réponse de sa part.

« Oh, mais c’est très simple. Il suffit de frapper trois fois des mains puis de faire un tour sur soi-même. »

Sans attendre un instant, résonna dans l’air le bruit métallique de pinces s’entrechoquant trois fois de suite. Baissant les yeux, le rouge vit Dwëmmer finir d’effectuer un tour sur elle. La voix télépathique de l’araignée résonna alors dans la trame, parvenant à tous.

« Je ne perçois aucun changement chez l’ennemi suite à l’exécution. Lié, j’ignore par quel raisonnement logique vous êtes parvenu à penser que cette méthode puisse fonctionner. Je suggère que nous écartions la piste de réflexion ayant pu conduire à cette conclusion pour nous concentrer sur … »

Il y eut un léger silence.

« Attendez. Lié, est-ce cela qu’on appelle le sarcasme ? »

« Assez ! »

La voix du Tyran éclata dans la trame. De la vexation celui-ci était passé à l’agacement.

« Est-ce de cette justice dont tu me parlais, Verith ? Quelle déception ! Elle n’est même pas capable de m’atteindre. »

Un grondement soudain fit vibrer le poitrail du dragon.

« La justice trouve toujours un chemin. Si elle ne t’atteint pas aujourd’hui, elle t’atteindra assurément demain. Vois ce bipède, vois ces marques. À n’en pas douter, il s’agit d’un serviteur de Néant venu réclamer justice pour la mort de ce dieu respectable. Ne le sous-estime pas. Celui-là, au moins, n’a pas la lâcheté de s’en prendre à un dragonnet, mais directement au véritable coupable. »

Le museau du rouge se tourna en direction de Naal, venant plisser des yeux.

« Même si ces manières laissent à désirer. »

Le Tyran vint détailler l’humain de bas en haut, son regard venant le percer jusqu’au plus profond de son être.

« Mon ancien moi était coupable du crime dont je suis accusé. Je suis né une nouvelle fois depuis. Je ne suis plus un dragon, je me suis élevé au-dessus des dieux, je suis Ther’Zhi, la victoire absolue, l’éternel. Mais, je suis prêt à te pardonner. Gierūljagon, donne-le-moi, que je le brise pour avoir empêché la radiance du soleil de se refléter sur mes écailles. Je te laisserais alors partir … non je ferais même plus que cela. Je suis prêt à t’accorder l’honneur de te rapprocher de ton dieu mort. »

La main de Ther’Zhi se leva, paume vers le ciel, venant tendre le bras en direction du cœur de l’humain. Profitant de ce que l’attention de ce dernier soit focalisée sur le bipède, Verith déplaça lentement l’une de ses pattes. Il tenait là peut-être une occasion de se débarrasser pendant quelques heures du voleur de cœur s’il parvenait à le toucher.

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    Bon, il n’en avait pas marre de le dévisager ce gros machin rouge ? Il ne parlait pas leur langue ? Il était vieux et sourd ? C’était bien sa veine… Déjà que discuter avec un dragon, c’était s’arracher les mots de la bouche, mais si en plus il était tombé sur le seul clampin sourd comme un pot (et depuis quand c’était sourd un pot ?!) ! Un bref instant, il envisagea sérieusement de lui faire un dessin, même si cela lui demanderait un certain effort. Il jeta quelques coups d’œil sur les côtés pour voir s’il ne trouvait pas un grand bâton, mais il se remémorait cette scène entre Claudius et l’immense dragon : il parlait très bien leur langue. Verith le lui confirma d’ailleurs avec force de sarcasme. Il n’aura pas manqué de grogner si ce qui s’apparentait à une araignée mécanique ne s’était pas mis à s’agiter en exécutant les instructions.

    Le dévot arqua un sourcil, perplexe, tant pour l’action produite et par la manière dont la chose appelait le dragon. « Lié ? J’avais cru comprendre que vous étiez un dragon libre… ? » Maintenant ces monstres pouvaient se lier à des objets ? Voilà qui expliquait peut-être pourquoi elle était aussi stupide. Ça lui avait ramolli le cerveau si tant est qu’elle puisse en avoir eu un, un jour. Elle lui rappelait le comportement d’un enfant qui, crédule, n’avait pas encore appris les subtilités du langage implicite. Le Tyran coupa néanmoins court à cet échange. Oh, il était agacé le pauvre petit chou ? On ne l’avait pas caressé dans le sens des écailles ? Il n’était pas parvenu à lui faire quoique ce soit, à lui qui était béni par Néant, alors il braillait comme un enfant pourri gâté ? Si le dévot n’en avait pas les poings crispés, il en aurait peut-être ricané.

    L’échange entre Verith et la créature le laissa à mi-chemin entre la haine coupable et l’intérêt en confrontation même avec ses propres valeurs. Il avait beau être un dragon, il s’était férocement battu contre cette créature odieuse, et il parlait même de Néant comme un dieu respectable, ce qui était faire preuve d’un éclat de lucidité et chez un dragon, c’était presque un miracle. Aussi louait-il l’instant avec ferveur, car il risquait de ne pas durer. Et ça ne manqua pas. Lâcheté de s’en prendre à un dragonnet ? Il parlait vraiment de l’immense dragon que fut Cynoë en comparaison d’un bipède ? Il ne connaissait pas un seul lâche qui se serait lancé en pareil combat. Il fallait comparer ce qui était comparable. Combattre un dragon, pour un bipède, était particulièrement périlleux. Quant à ses manières ? Il avait oublié la courbette ? Voilà qui était fort peu étonnant.

    Les mires bleutées du dévot se posèrent sur Ther’Zhi lorsque celui-ci entrepris… Des négociations ? Il restait responsable des actes de son anciens lui, surtout lorsqu’il marquait son irrespect narcissique pour Néant. Il voulait détruire la relique de l’Unique, par simple égo non flatté ? Quant à le rapprocher de son Dieu mort… Il ne doutait pas qu’il parlait là soit de le tuer pour les rapprocher dans la mort, soit de lui arracher son cœur comme il l’avait fait à ce pauvre Claudius. Mais si Ther’zhi ne voyait pas ce qui se tramait dans son dos, la patte immense de Verith ne manqua pas de se mouvoir dans son champ de vision. Que voulait faire le dragon ? Pouvait-il lui faire confiance ? Il avait son bouclier s’il devait se mettre à l’abri d’un coup de patte. Naal bougea lentement sa tête de gauche à droite, en mention négative de son dépit : « Sauf votre respect, Seigneur-je-me-suis-élevé-au-dessus-des-Dieux, je vous trouve particulièrement en échec pour une ‘victoire absolue’. Est-ce cette Grandeur que vous me vanter ? Quelle déception ! Elle n’est même pas capable de m’atteindre. »

    Du plagiat ? Un peu, il retournait ses propres propos. Si Naal ne pouvait pas l’atteindre, Ther’Zhi ne le pouvait pas non plus. « La différence entre vous et moi, c’est que je peux décider de changer cela, décider du moment où je vous atteindrai. Vous clamez être différent du Tyran Blanc, mais je ne vois en vous ce même être égocentrique et mégalomane. Je n’ai pas besoin de vous pour être proche de Néant. Je suis l’Oracle, Naal du Néant. J’ai vécu des siècles absorbé par l’Unique, j’ai été le réceptacle de sa parole, dans cette vie comme dans la précédente, et j’ai été celui qui l’a délivré de vos chaînes. » Sa mine était pleine de dégoût alors qu’il hochait négativement de la tête : « Vous n’avez rien à m’offrir. Je crois que votre tentative de corruption est aussi un échec, Ô Victoire Absolue. » Sa voix raillait, pour l’agacer et maintenir son attention… Car Verith était enfin en place. « Comme ce que vous allez vous prendre. » Ou, quand quoi ? Il serait déjà trop tard quand Ther’Zhi réaliserait que Verith l’aplatirait.

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¤ Le vengeur du néant II ¤

[justify]Le regard de Verith était rivé sur Ther’Zhi alors qu’il observait les agissements de ce dernier. Ses sens étaient aux aguets alors que l’attention de l’image du Tyran était concentrée sur le bipède qui lui faisait face. Le dévot et le prétendu dieu échangeaient par paroles à défaut de pouvoir le faire par des coups. Néanmoins l’enfant de l’orage ne doutait pas que, s’il souhaitait s’en donner la peine, l’albinos pouvait se décider à faire manger la poussière à cet humain. Fort heureusement pour ce dernier, Ther’Zhi demeurait l’être sadique qu’il avait toujours été, jouant avec ses proies, préférant les voir souffrir plutôt que de les voir mourir. Profitant de ce fait, le colérique déplaçait lentement l’une de ses pattes. Il tenait là peut-être l’occasion de se débarrasser de ce parasite … temporairement malheureusement, mais surement suffisamment pour avoir un moment de paix. La présence du Tyran à ses côtés était encore pire que de supporter le poids du carcan qu’il lui avait mis jadis.

« Les misérables vers de terre, toujours aussi ingrat et arrogant. Penses-tu que la bénédiction de ton dieu puisse véritablement de protéger ? Il fut bien incapable de se protéger lui-même de ma personne. Ce n’est certainement pas un écho de lui-même, un reliquat, l’un de ces pitoyables zélotes qui peut me tenir en échec. »

Ther’Zhi leva une main en direction de Naal. Une nouvelle énergie se dégagea alors que l’image du Tyran, froide, abyssale, profondément maléfique et corruptrice. La terre elle-même se mit à frissonner sous l’effet de cette magie impie.

« Puisque tu es incapable d’accepter à sa juste valeur le cadeau que je souhaite t’offrir. Je m’en vais poser ma marque sur toi. »

Au même moment, l’une des griffes de Verith vint transpercer l’avatar de l’albinos. Sans un bruit, Verith était venu l’embrocher par-derrière. Ther’Zhi haussa un sourcil, l’air circonspect parce qu’il venait de se passer.

« Puis-je savoir ce que tu avais bien l’intention de faire avec cette misérable tentative, Verith ? »

Le dieu victorieux s’apprêta à se retourner quand son image se mit à grésiller. Un air interrogateur et contrarié venant s’afficher sur le faciès de l’albinos.

« Ta suffisance et ton mépris furent également ta faiblesse ce jour-là. Lorsque la flèche de l’épervier vint se planter dans ta chair. »

La projection magique de Ther‘Zhi commença à se déchirer, à se consumer. Une énergie venait baigner la griffe du dragon rouge, venant absorber la magie au cœur de sa cible.

« C’est grotesque. Tu en es réduit à cela ? T’associer avec ceux que tu hais et méprises tant, tout cela pour effleurer ma personne ? Tu sais très bien que cela ne me chassera pas. »

« Certes, mais il m’offrira un instant de paix largement mérité. »

Verith lacera Ther’Zhi qui se dissipa sans un bruit. Un soupir s’échappa du dragon libre, comme si un poids énorme venait de lui être retiré.

« Scan en cours. Je ne perçois plus qu’une faible trace énergétique répondant aux caractéristiques du gêneur. Temps estimé avant son retour cent quarante-quatre heures. Temps estimé avant son retour, cent quarante-trois heures et cinquante-neuf minutes et cinquante-neuf secondes. Temps estimé avant son retour … »

« Cela ira Dwëmmer. Compte dans ta tête à partir de maintenant. Préviens-moi simplement deux heures avant son retour que je m’éloigne le plus possible de tout ce qui existe. »

« Très bien lié … »

« Je t’ai déjà dit de ne pas m’appeler ainsi. »

« Très bien ne m’appelle pas lié. »

Le rouge ferma les yeux, grondant intérieurement. Il venait de se débarrasser momentanément de Ther’Zhi, mais cela ne signifiait pas pour autant qu’il allait avoir la paix. Car sans compter l’araignée mécanique, le bipède, lui, était toujours là. L’attention du rouge se reporta sur lui.

« Tu ne vengeras pas ton dieu aujourd’hui, mais trouve au moins du réconfort dans le fait que tu as entravé pendant un temps celui qui lui a causé tant de tort. »

Verith dodelina de la tête, avant de poursuivre.

« Tu souhaitais savoir comment le détruire ? Même nos créateurs, par deux fois, n’y sont pas parvenus. Cela répond-t-il à ta question ? »

Oh la volonté du rouge de se débarrasser de cette chose de manière définitive demeurait forte, mais force était de constater que cela était à l’heure actuelle impossible. Pour l’avoir combattu, le colérique savait que la précipitation était pour le moment le meilleur moyen d’aller droit dans le mur ou pire encore de faire une erreur pouvant rendre cet empêcheur de tourner en rond plus tenace encore. La force seule ne suffirait pas à en venir à bout. Ther’Zhi avait été malin, il fallait donc l’être encore plus que lui.

« A croire que tuer quelqu’un pour s’en débarrasser n’est pas toujours la solution la meilleure qui soit. Des liens solides, quatre murs et un toit, voilà ce qui a pour le moment véritablement fonctionné sur lui. Et je suis Verith de l’ire, le dragon libre qui semble aujourd’hui condamné à devoir être son geôlier. »

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    Le visage habituellement doux de Naal s’était obscurci de sourcils froncés, pleins de perplexité. Ingrats et arrogants ? Qu’avait fait le tyran blanc pour lui, pour leur peuple, si ce n’était se servir lui-même, pour qu’il vienne à méritait la gratitude que cette créature réclamait. Il n’était qu’un monstre d’égoïsme et de fierté mal placée. Il le méprisait, lui et les couleuvres qui sortaient de la bouche de l’albinos. Quel mot de Néant n’eut-il pas envie d’invectiver à la face de cet abjecte création. Un ‘Thanatos’ lui aurait remis les idées en place… ou bien devait-il plutôt partir et s’éloigner de cette chose pourrie de l’intérieur. Quand les menaces furent, semblait-il, suivie d’une ferme volonté de mettre en œuvre le châtiment, il songea sérieusement à déguerpir rapidement… mais l’attaque de Verith mis fin à l’oppression malsaine qui grandissait.

    Le regard bleuté de Naal se posa sur l’amusant araignée… Qui visiblement, n’était pas si Liée que cela, aux yeux du Dragon Rouge. A en juger par la musculature de grenat qui s’affaissa dans un soupir de soulagement, il comprit combien Verith portait un lourd poids sur ses épaules. Il se souvenait combien ce poids avait rendu fou Néant. Et s’il n’aimait pas les dragons, il ne pouvait qu’un tant soit peu compatir au sort de celui-ci. « Il vous détruira à petit feu, comme il l’a fait avec Néant. Il vous utilisera pour parvenir à ses fins. Il a utilisé votre colère pour prendre le cœur de Claudius de Havremont. » Il le savait, puisque la Corneille le lui avait montré. Il l’avait vu de ses propres yeux, comme il voyait beaucoup de choses, à la volonté de Néant. Certaines étaient même déprimantes à voir, tout comme la confirmation que le Tyran Blanc n’avait pas été complétement défait. Il perçut un éclat sur le sol et s’agenouilla pour ramasser l’éclat doré qu’il observa à la lumière du soleil.

    Il sentait Néant, comme s’il était toujours là et l’impression était nouvelle, d’autant plus qu’il savait cela parfaitement faux. Était-ce le Tyran Blanc qui avait lâché cela ? Était-ce volontaire ou non ? Était-ce un piège ? Il était bien assez fourbe pour cela. « Il ne manquera pas d’utiliser toutes les fourberies auxquelles il a accès… » Il montra ce qu’il avait ramassé dans le creux de sa main. « Sauf votre respect, aucune geôle n’a véritablement fonctionné sur lui. Même dans les entrailles de la terre, il est parvenu à obtenir ce qu’il voulait. » Et Naal était mort pour cela. « J’ai… » Il vint s’asseoir à terre. Il n’avait pas vraiment parlé de cela à quiconque, alors… En parler à un dragon ? « J’ai tué Néant. » Prononcer ces mots, de vive voix, lui donna l’impression de se déchirer à nouveau le cœur. Il avait gardé ce secret pour lui, et dans le silence, cette réalité lui semblait parfois ne pas avoir exister. Mais prononcer ces mots, c’était incarner cette réalité.  « Il a forgé mon corps et a ramené mon âme. Pour que je le libère de tout ce que le Tyran lui avait fait endurer. Il m’avait donné une épée. Une épée déicide. Je crois que ce sont les déesses qui l’ont reprise pour mettre fin à leurs jours. »

    Ses mires bleutées observaient l’éclat doré, perplexe : « Cette créature dit s’être élevé au-dessus des Dieux… Pensez-vous qu’il soit devenu une incarnation divine ? Et qu’il soit par conséquent vulnérable à cette épée ? » Qu’était devenue cette épée ? Il n’en avait aucune idée, mais la Corneille pouvait chercher. Peut-être n’était-ce pas une bonne idée… Mais il la soumettait tout de même.

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¤ La mort des divins ¤

Ther’Zhi pouvait-il être vaincu ? De façon définitive ? Pouvait-il être tué ? Le faire disparaitre de la surface de ce plan et des autres pour que jamais plus il ne puisse nuire ? Le colérique voulait y croire, mais il ne pouvait s’empêcher de douter. Même si cela lui en coûtait, l’enfant de l’orage était obligé de reconnaitre que l’albinos était puissant de par la force qu’il maniait. La ruse, la duperie, la tromperie. Il était parvenu à faire tomber les dieux, à les leurrer, avant d’en venir un lui-même, ou du moins quelque chose s’en rapprochant. Était-ce cela la force surpassant toutes les autres ? Verith se refusait d’y croire. Plus que cela même, il refusait de l’accepter. La ruse ne permettait d’obtenir qu’une victoire temporaire, là où l’honneur, elle, permettait d’obtenir une victoire éternelle. Ther’Zhi ne serait pas cette victoire éternelle qu’espérait le Tyran, Verith tâcherait de s’en assurer. Il trouverait un moyen ou un autre. Cela devait bien exister. Pour cela, il devait observer ce qui avait été fait jusqu’ici. Le tuer avait conduit à l’échec. Que cela soit par un combat frontal, les déesses n’y étaient pas parvenues. Ou que ce soit par un moyen détourné, par la main des bipèdes guidant une épée béni de la puissance astrale. Sur l’heure, la méthode ayant porté le plus longtemps ces fruits avait été son emprisonnement. Le mettre en cage et désigner un geôlier pour le surveiller semblait dans l’immédiat la solution la plus appropriée. Pour autant, cette réponse ne semblait pas suffisante aux yeux du bipède.

« Il vous détruira à petit feu, comme il l’a fait avec Néant. Il vous utilisera pour parvenir à ses fins. Il a utilisé votre colère pour prendre le cœur de Claudius de Havremont. »

Le rouge souffla quelques mèches par ses naseaux.

« Alors que les bipèdes veillent à ne pas me mettre en colère. Si tant est qu’ils soient capables de ne plus commettre d’actes stupides. »

La réponse du dragon fut presque automatique, comme si elle découlait d’une évidence quasi universelle.

« Je sais ce qu’il est. Là réside ma différence avec Néant. Je tiendrai plus longtemps. Ma volonté est aussi solide que le mur d’enceinte des palais des huit. Je lui résisterais autant qu’il le faudra. »

En était-il seulement capable ? Le dragon se savait résistant et aussi extrêmement buté. Le combat qui s’annonçait n’était donc pas de tout repos, autant pour lui que pour le legs du tyran. L’humain leva sa main direction du rouge, venant lui montrer une chose qu’il venait de ramasser. Qu’est-ce que cela ? Un morceau d’or ? Non, c’était autre chose. De quoi pouvait-il bien s’agir ? Une étincelle de puissance sommeillait à l’intérieur.

« Sauf votre respect, aucune geôle n’a véritablement fonctionné sur lui. Même dans les entrailles de la terre, il est parvenu à obtenir ce qu’il voulait. »

Il est vrai. Verith se remémora l’épisode de la destruction de la dague censé initialement percer le cœur de l’albinos, par feu, puis la voix de Vraorg raisonné dans son esprit pour la première fois. Mais, quand bien même cela était vrai, il y avait une explication à cette faille … et elle était toujours la même : l’injustice des divins. Si les sept sœurs avaient puni Edwyn comme elles le devaient, ou laissé Verith le punir comme ce dernier le méritait, ou surveiller Ambarhùna au lieu de tenter de tout effacer pour fuir leur lamentable échec … rien de tout cela ne serait arrivé. Le colérique en était persuadé. Lui … il ne ferait pas la même erreur. Il ne faillerait pas là où les divins avaient failli, il …

L’enfant de l’orage cessa son fil de pensées belliqueuse et revancharde quand il sentit le timbre de la voix du bipède changé. Était-ce de la tristesse qu’il captait là ?

« J’ai tué Néant. »

Le libre haussa un sourcil. En d’autres circonstances, il aurait pu le féliciter pour cela … s’il avait s’agit de quelqu’un d’autre que de Néant … et si celui ayant porté le coup fatal n’avait pas été un dévot de Néant.

« Il a forgé mon corps et a ramené mon âme. Pour que je le libère de tout ce que le Tyran lui avait fait endurer. Il m’avait donné une épée. Une épée déicide. Je crois que ce sont les déesses qui l’ont reprise pour mettre fin à leurs jours. »

Verith fronça légèrement les sourcils. Ainsi c’était éteint Néant ? Il est vrai qu’Alford n’avait pas assisté à au trépas du divin. Il était simplement parti, en compagnie de la baptistrel et d’une autre bipède, à la demande du dieu alors que celui-ci était à l’agonie. L’enfant de l’orage pensait que jusqu’ici celui-ci c’était simplement éteint, mais non.

« J’étais là. J’ai assisté à la scène, lorsque les déesses se sont transpercées le cœur avec cette lame. »

Toutefois, contrairement à Naal, Verith avait pris du plaisir à voir les sept sœurs mourir. Il se souvient même s’être proposé à Vie pour lui donner le coup fatal. Au déplaisir du dragon, celle-ci avait refusé. Au moins lui a-t-elle retiré la malédiction qu’elle lui avait imposée avant de trépasser.

« Cette créature dit s’être élevée au-dessus des Dieux… Pensez-vous qu’il soit devenu une incarnation divine ? Et qu’il soit par conséquent vulnérable à cette épée ? »

Le colérique marqua un léger silence avant de répondre.

« Je pense surtout qu’il faut se méfier de tout ce qui sort de la bouche de ce félon. Que cela soit vérité ou mensonge. Mais quand bien même il serait ce que les divins furent autrefois, la lame astrale ne sera d’aucune utilité. Si cette épée a bien pu permettre de l’abattre du temps où il … était encore vivant, je suppose, ou ce qu’il était avant maintenant … elle ne saurait l’inquiéter aujourd’hui. La lame astrale, après avoir pris la vie de Vie, dernière déesse à s’être suicidée, a vu son pouvoir décroitre rapidement, jusqu’à n’être plus qu’une simple épée. »

Et si cette lame n’avait pas suffi à régler définitivement le problème la première fois, pourquoi y parviendrait-elle la deuxième fois ?

« Mais ce n’est pas le seul moyen de tuer ceux qui se sont élevés. »

Verith leva sa patte droite devant lui, faisant cliqueter ses griffes les unes contre les autres.

« J’ai tué le dragon esprit. Il était moins qu’un dieu et plus qu’un dragon. Même si c’est de loin, sans doute était-il ce qui se rapproche le plus de ce qu’est Ther’Zhi aujourd’hui. Contrairement à toi, à Néant et à ta relation avec ce dernier, je ne le vénérais pas. Si aux yeux des bipèdes il était un protecteur, à mes yeux il n’était qu’un traitre. Pourtant … ce fut la première fois que je prenais la vie d’un des miens. »

Le rouge reposa sa patte.

« Mais la mort n’a pas le caractère définitif que j’aimerais qu’elle ait. La mort n’est qu’un état. Et les âmes vont toutes aux mêmes endroits, qu’elles soient d’essence mortelle ou divine. »

Une pointe de déception transpirait des paroles du colérique.

« Le Tyran est l’individu le plus intelligent et rusé que j’ai rencontré. Tant que l’on songera à des méthodes conventionnelles pour le vaincre, il aura toujours trois coups d’avance. »


Dernière édition par Verith le Lun 5 Avr 2021 - 11:02, édité 1 fois

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    L’arrogance des dragons, à croire qu’ils feraient mieux que d’autres et même que des dieux, Naal y avait déjà été confronté, d’une certaine manière. Verith se croyait plus fort et résistant… Parce qu’il savait ce qu’il était ? Savoir n’était pas une immunité. Savoir n’empêchait pas un médecin de voir un patient mourir. Quand le mal était d’une corruption abominable, savoir n’était pas une arme ou même un bouclier. Savoir n’était que le pouvoir de constater plus d’avantage encore son échec. Du reste, que savait-il de Néant pour affirmer que le Dieu n’avait pas su la nature même du Tyran Blanc ? Néant était l’origine même des émotions et des ambitions, le socle des idées naissant de rien, germant dans l’esprit comme une plante vivace. Comment pouvait-il affirmer ainsi que Néant ignorait ? De la même manière, Naal ne pouvait affirmer que le Dieu du Vide avait connu la nature du Tyran avant d’avoir voulu… Essayé ? Et se faire prendre tout de même ? Il y avait beaucoup de choses qu’ils ignoraient. Il poussa un soupir, sans chercher pour autant à contester l’orgueil de cette bête écailleuse.

    Tout semblait le mettre en colère, et pas seulement les bipèdes. Les Dieux aussi. Ou du moins les déesses. Dragon de l’ire, il méritait son nom. Il exécrait sa présence et pour autant, il ne laissait pas la rancune l’envahir. Il voulait que cette chose ne puisse plus nuire et même si Verith était psychorigide, il était de bon conseil et il espérait que la corvée de cette discussion porte ses fruits. « Il n’était pas un protecteur aux yeux de tous les bipèdes. » Pas des almaréens qui auraient refusé qu’on mette des œuf à leur disposition pour un lien forcé. Et les graärh ne l’avaient pas connu alors.  « Je suis soulagé de savoir qu’un tel fou n’est plus de ce monde. La mort de dragons ne me répugne pas, à plus forte raison lorsqu’il s’agit d’un dragon qui promeut le Lien. Nous ne sommes pas faits pour vivre ensemble. » Comprendrait-il alors que Naal était de ces meurtriers qui désirait que cette terre n’accueille plus aucun dragon lié ?

    Il reprit le cours de leur conversation néanmoins. Il ne craignait pas la colère du rouge. Il était mort deux fois et il ne regrettait pas son geste. Qu’il fasse la justice s’il pensait en être digne. Ou qu’il se regarde et reconnaisse ses propres fautes. Qui était l’instigateur de longue durée de l’anti-Lien ? « Toutes les âmes sauf moi. Je suis mort par deux fois et j’ai vécu par delà le temps. Mais je n’ai jamais foulé la terre du Royaume de Mort. Il existe un autre endroit. Le Vide. J’ignore comme on s’y rend. J’ignore comme on en sort. Néant prenait cette décision pour moi. » Si l’on cherchait donc une seconde option moins conventionnelle, il y avait celle-ci, même s’il en ignorait l’opportunité et le réalisme. « J’étais nulle part, je ne pensais à rien. J’ignorais même si le temps passait. » De quoi neutraliser le Tyran Blanc. « Je peux vous montrer, je suis un spirite de la Baleine. » Il leva une main, bien que peu haut… De toutes façons, même debout et le bras tendu, il serait loin de pouvoir le toucher.

    « Comment avez-vous fait pour tuer le Dragon-Esprit ? »

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¤ Le vide ¤

Le bipède face à lui ne semblait pas convaincu par les paroles du dragon libre et ce dernier pouvait le sentir. Il avait peut-être raison et c’est justement parce qu’il connaissait la nature et la puissance de son ennemi que Verith était à la fois rempli de doute et de détermination. Cependant, il ne pouvait laisser le doute s’emparer de lui. Tant en raison de son ego que par les enjeux. S’il fallait quelqu’un pour faire face au Tyran, alors il le ferait. Qui d’autre en était capable de toute façon ? Qui d’autre était plus puissant que lui pour pouvoir lui faire face ? Les bipèdes ? En plus de les balayer d’un revers de la main, Ther’Zhi pourrait tout aussi bien les rallier à sa cause comme il l’avait fait du temps de la théocratie. Les graärh ? Il avait, sans mauvais jeu de mots, bien d’autres chats à fouetter pour s’occuper des problèmes que les Ambarhùniens avaient apportés avec eux sur Tiamaranta. Les liés ? Ces derniers étaient bien trop proches des bipèdes et finiraient assurément à se faire trahir par eux, ou même à se trahir entre eux sous l’influence du Blanc. Il ne restait donc que les dragons libres. Comme la famille de Verith était les seuls libres de la région et qu’il ne pouvait décemment pas exposer sa famille à un tel danger, il ne restait par élimination que le colérique.

« Il n’était pas un protecteur aux yeux de tous les bipèdes. »

Pas plus qu’il était le protecteur des dragons, ou du moins des liés, mais Verith comprenait le sens des mots du bipède encapuchonné. Ce dernier faisait référence aux humains non originaires d’Ambarhùna.

« Je suis soulagé de savoir qu’un tel fou n’est plus de ce monde. La mort de dragons ne me répugne pas, à plus forte raison lorsqu’il s’agit d’un dragon qui promeut le Lien. Nous ne sommes pas faits pour vivre ensemble. »

L’enfant de l’orage haussa un sourcil avant de venir poser un regard sévère sur l’individu face à lui.

« Oh ça nous sommes bien d’accord. Il aurait mieux valu que vos espèces ne viennent jamais sur Ambarhùna. Malheureusement ce n’est pas le cas. Je vous exècre presque qu’autant que le lien, mais à défaut de mettre laisser convaincre par un génocide en règle des peuples bipèdes pour résoudre ces deux problèmes, je ne désapprouve pas des contacts limités entre les miens et les vôtres. Du moment que vous ne commettiez pas l’acte stupide de sortir vos épées de vos fourreaux. Il n’existe pas de meilleur moyen que celui-ci pour être perdant sur tous les tableaux. »

Un profond grondement s’échappant du poitrail du colérique.

« Dire qu’il aura suffi de quelques menaces de destruction de ma part pour que ces stupides Séléniens comprennent qu’un simple bannissement des dragonniers de leur terre est bien plus efficace et moins dévastateur que la mort d’un pilier de la magie. »

Le regard d’or de Verith se posa sur le bipède bénit par le néant.

« Tenez à l’écart les bipèdes déviants. Ne vous approchez pas des nids des dragons. Le lien mourra de lui-même. Cela m’évitera d’avoir recours à la solution drastique d’éliminer les bipèdes de l’équation pour ne plus voir le lien continuer d’exister. »

Une mort douce du lien était préférable pour les bipèdes à une mort violente de ce dernier, car ils en paieraient nécessairement les frais.

« Toutes les âmes sauf moi. Je suis mort par deux fois et j’ai vécu par-delà le temps. Mais je n’ai jamais foulé la terre du Royaume de Mort. Il existe un autre endroit. Le Vide. J’ignore comme on s’y rend. J’ignore comme on en sort. Néant prenait cette décision pour moi. J’étais nulle part, je ne pensais à rien. J’ignorais même si le temps passait. Je peux vous montrer, je suis un spirite de la Baleine. »

Le colérique observa les bipèdes lever une main vers le ciel, ou plutôt vers lui. Il souhaitait lui montrer quelque chose et pour cela il avait besoin d’un contact physique. L’enfant de l’orage ne peut s’empêcher de plisser les yeux et de faire vibrer ses écailles d’un léger grondement réprobateur. La dernière personne à avoir fait cela, c’était Edwyn, et il se souvenait très bien de comment cette histoire s’était terminée. Face à cette main tendue, Verith n’éprouvait que du défi et de la crainte. Sentant son trouble, Dwemmer vint s’approcher de Naal, venant faire claquer ses pinces, pliant et et dépliant ses pattes, semblant échauffer ses rouages comme on le ferait de ses muscles.

« Si une quelconque de vos actions venait à porter atteinte à l’intégrité structurelle ou aux protocoles opérationnels de mon lié, j’extrairais vos noyaux de commandes de mes propres pinces. »

Verith fut, l’espace d’un instant, surpris. Non pas par le fait que son compagnon mécanique puisse formuler des menaces, par les mots employés. Lentement, le colérique approcha sa patte, sur ses gardes autant que Dwemmer, avant d’entrer en contact physique avec le bipède.

« Comment avez-vous fait pour tuer le Dragon-Esprit ? »

À cette réponse, Verith se contenta de transpercer la psyché de Naal d’une image : dans le palais en ruine de Néant, le colérique et Kälyna Vallaël se tenaient face au Draco.

« La détermination, la connaissance et la foi en nos capacités, ainsi que l’alliance de ceux rejetant le modèle du lien que promouvait le Dragon-Esprit et qui en ont le plus souffert. »

Les images et sensations s’écoulèrent ensuite de l’apôtre jusqu’au dragon.

« Le vide n’est peut-être ni plus ni moins que l’espace séparant deux mondes. Pour nous rendre de notre plan vers le royaume des morts, nous avons dû traverser un espace. Un espace qu’empruntent également les âmes des défunts pour atteindre le lieu de l’éternel repos. Peut-être Néant a-t-il simplement bloqué ton transport dans ce vide. »


Dernière édition par Verith le Sam 12 Juin 2021 - 8:11, édité 1 fois

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    « Mes noyaux de commandes ? » fit le dévot en arquant un sourcil. Il n’était pas bien certain d’avoir combien. Cette chose parlait-elle de son cerveau ? Et surtout, quoi ? Verith craignait-il quoique ce soit de la main désarmée que Naal tendait vers lui ? « Euh… Je… c’est seulement un souvenir. » bredouilla-t-il sans comprendre vraiment pourquoi ce mécanisme s’était mis à fumer de la sorte des rouages. Néanmoins Verith accepta le contact et Naal reçu en retour les images de la fin du Dragon-Esprit. Il retira sa main, puis refusa davantage de contact avec l’esprit de Verith. Ces dix secondes le répulsaient bien assez pour les dix prochaines années à venir.

    L’almaréen se leva, recula et tâcha de se défaire de cette si désagréable sensation. Un contact avec un dragon… Brrrr ! Son corps était soudain tout crispé comme si on l’avait plongé dans un bain d’eau froide et qu’il n’avait qu’à feuler de mécontentement. Cela lui hérissait les poils du dos et lui glaçait l’échine d’effroi. S’écarter pour dérouiller ses muscles étaient encore le seul exutoire dont il était capable pour le moment et il était persuadé que ce contact, aussi bref et instructif fût-il, allait lui donner des cauchemars pendant des mois. Il tâcha d s’ébrouer et de se ressaisir, tournant le dos au monstre à écailles en attendant. S’il ne le voyait plus, il n’existait brièvement plus.

    Il inspira et expira plusieurs fois, pour calmer sa détresse, alors que Verith lui répondait au sujet du vide. « C’est possible, oui. Il y a un baptistrel du vide, au domaine… J’irai l’interroger… Peut-être qu’il pourra nous aider. » Il avait dit ‘nous’, avec un dragon ? Nouvelle crispation du corps : « Vous aider. » Brrr ! Par Néant, comme c’était désagréable ! « Je souhaite faire disparaître ce monstre. » Pas aider un dragon. Juste faire disparaître le Tyran Blanc… Oui voilà, cela sonnait tout de suite beaucoup mieux dans son esprit. Il se tourna finalement vers lui, sans craindre d’avantage la mort : « Je suis venu ici pour vous trouver, car c’est moi qui ai tué Cynoe et Firindal, dragon de l’Ire. Ce n’est pas à mon peuple de payer pour mes actes, puisque vous réclamez vengeance. »

    Car là était tout le soucis. Il n’y avait pas, à ses yeux, de vengeance à avoir, car c’étaient les dragons qui s’étaient liés à des bipèdes et non l’inverse. « Vous dites qu’il ne vous aura suffit que de quelques menaces de destruction de votre part, pour que les séléniens bannissent les dragonniers. Mais cela est faux. Ce ne sont que des lois et des lois se transgressent si les séléniens ne sont pas capables de les faire respecter. Les dragonniers Achroma et Aldaron Elusis projettent de transgresser ces lois et de nous asservir dans leur cause, usant de leurs dragons comme des armes. Comment nous protégerons -nous de leur folie et du Lien qui les rongent ? J’ai fait un exemple. Des exemples. Pour qu’ils me craignent. Pour que le peuple sélénien ait la force de les repousser. Car les lois que les avez contraints à engager ne sont que des mots. Je suis l’exécution. Tuez-moi et ils ne redeviendront que des mots prononcés uniquement de peur d’être carbonisés. »

    Tous les hommes mourraient un jour. Il était un homme et il avait bien vécu.

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¤ Colère ¤

Le colérique était à deux griffes de rire de la réaction du dévot du Néant au contact de son esprit. Il aurait certes pu s’en offusquer, mais il préférait s’en moquer, retrouvant en lui celui qui il était lors de son arrivée en Ambarhùna lors de ses premiers contacts avec les bipèdes. La désagréable sensation d’entrer en contact avec une chose que l’on honnit, comme si soudainement son corps se retrouvait parcouru de bouton ou d’innombrable insecte grouillant. Le rouge lui aurait bien proposé de faire comme lui, c’est-à-dire d’user une bonne gerbe de flammes pour faire office de stérilisation, mais il doutait que le bipède y résiste.

« Il disparaitra, un jour, j’y suis déterminé. Cherche donc de ton côté, je chercherais du mien. Dans la mesure où ce dernier est une bonne partie du temps à mes côtés, il n’est pas impossible que, si je trouve une solution pour me débarrasser de lui, il trouve un moyen de me contrer. »

Son regard se tourna lentement vers Dwëmmer.

« L’aide d’un ou plusieurs tiers suffisamment éloignés de lui et de moi pourrait augmenter les chances de victoire. Aussi intelligent et rusé soit-il, s’il n’a pas accès à certaines informations, il ne pourra pas élaborer un plan pour le contrer. »

La petite araignée mécanique baissa lentement les pinces, retrouvant son calme. Elle semblait avoir compris, au travers des paroles de son lié, quelque chose. En silence, ses circuits commencèrent à chauffer. Le regard du colérique revint finalement sur l’Almaréen. Ce dernier avait une déclaration à lui faire à laquelle le rouge ne s’attendait pas … ou du moins il ne s’attendait pas à ce que ce dernier ait le courage de le faire.

« Je suis venu ici pour vous trouver, car c’est moi qui ai tué Cynoe et Firindal, dragon de l’Ire. Ce n’est pas à mon peuple de payer pour mes actes, puisque vous réclamez vengeance. »

Les pupilles du rouge vinrent se rétrécir alors qu’une lueur assassine passait dans ces dernières. Le sang du rouge se mit à battre dans ses tempes furieusement à mesure que la rage montait en lui, à mesure que la bouche de celui-ci émettait des mots.

« Un exemple ? Ils n’étaient que des dragonnets … tu n’as tué que des enfants. Et tu n’as même pas tué pour te défendre. Quelle honte. Leur simple existence apportait la vie à ce monde … toi, comme tous les bipèdes, vous n’apportez rien. Vous n’êtes que des profiteurs ingrats … des parasites. »

Des flammes sortirent des naseaux du colérique.

« Vous, bipèdes, êtes les seuls vecteurs de la guerre. Ambarhùna connaissait la paix avant l’arrivée des elfes, des vampires et des humains. Le lien n’a rien à voir là-dedans. De tout temps ce furent toujours les bipèdes qui entrainèrent les dragons dans leurs guerres. Vous utilisez les dragons liés comme des armes, les bipèdes liés les contraignent à venir sur-le-champ de bataille en se mettant en danger, attentant, de ce fait à la survie du dragon. Tu n’as fait aucun exemple, car la soif de sang, de violence et d’ambition dévorent les bipèdes et non les dragons. Ainsi vous ont fait les divins, c’est la raison pour laquelle ils vous avaient désigné des chaperons. »

La haine de Verith se dirigea vers Edwyn qui avait fait dévier les Tarenth de leur mission, puis vers les divins qui n’avaient rien fait pour combler l’absence de ces derniers. Le colérique donna un violent coup de patte, mais arrêta sa griffe au dernier moment, celle-ci venant appuyer contre le torse de Naal.

« Tu n’es peut-être qu’un pitoyable bipède sans honneur, mais au moins tu as le courage de faire face aux conséquences de tes actes et à ne pas entrainer l’ensemble de ton peuple avec toi. Ceux qui ont fauté doivent payer pour leurs crimes, ceux de leurs races qui les cachent, les protègent, ou les vénèrent doivent payer avec eux. »

L’ombre de Verith se mit à se mouvoir, venant encercler l’Almaréen.

« J’ai déjà puni Claudius de Havremont pour sa participation au meurtre de Cynoë aujourd’hui. Malheureusement, Ther’Zhi est intervenu la punition n’est pas proportionnel à sa faute. Il lui a pris son cœur et je l’ai maudit, le condamnant à ressentir jusqu’à la mort la perte de celui-ci. Je comptais trouver un moyen de reprendre à Ther’Zhi ce qu’il lui a volé pour le lui rendre, mais je n’en ferais rien. Pour le meurtre de Cynoe, Claudius subira ta punition. Pour le meurtre de Firindal, tu seras condamné à voir ton complice souffrir et à constater ton impuissance à lui venir en aide. »

L’ombre du colérique se retira lentement, venant arracher l’ombre du bras de Naal pour l’engloutir.

« Les conflits des bipèdes ne me concernent pas. C’est à eux de les régler. J’ai dicté ma loi, à eux de l’appliquer de la faire respecter. Si les séléniens ont deux sous de jugeote, ils ne la feront pas appliquer en tuant les dragons liés présents sur leurs sols … particulièrement quand l’origine de ma venue à eux pour déclencheur la mort d’un dragon. Tu oses justifier tes actes par mes paroles ? Alors ait la décence de le faire correctement. Tu veux inspirer la crainte aux liés ? Tu veux te faire exécuteur de ma loi ? Très bien, alors ne te trompe pas de cible et lève ton arme contre les bipèdes liés et non les dragons ! Si un bipède a le sentiment d’être directement visé, alors il ne se présentera pas en terre Sélénienne. »

Verith se redressa, venant retirer sa griffe.

« Achroma et Aldaron. Ce sont eux qui en ont après Sélénia. Ce sont des bipèdes qui en ont après Sélénia, pas leurs dragons. Si tu dois te faire exécuteur de la loi, alors ce sont eux que tu devras punir, pas leurs dragons. Si par le trépas d’un dragonnier, le dragon auquel il est lié venait à mourir, alors c’est le lien qui porterait la responsabilité de cette mort. Toi et Sélénia, vous préserverez ainsi de ma colère. »

L’enfant de l’orage déploya ses ailes, une puissante bourrasque s’éleva venant faire s’envoler les cendres de Cynoë. Celles-ci se firent emporter par le vent et seraient dispersées aux quatre coins de Calastin. Dwëmmer vint s’agripper à l’une des pattes de son lié avant de commencer à lui grimper dessus

« Je garderais un œil sur toi. Ne commet pas l’erreur d’éveiller ma colère, cela me détournerait de ma surveillance du Tyran. »

Verith prit son envol, ne devant bientôt qu’un point rouge dans le ciel.

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