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[Intrigue] La route du bayou

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Le Karapt avançait lentement dans le marécage, sa démarche d’apparence calme était pourtant prédatrice, mais aussi hésitante. L’insectoïde était sur le qui-vive, à l’affut du moindre mouvement. Dans son esprit il entendait retentir la voix de sa reine, cette dernière avait peur. Et c’est pour vaincre cette peur que lui avait été envoyé ici. Le moissonneur se contentait d’obéir, mais les sentiments de sa reine le troublaient. Lui aussi avait peur, mais en même temps, il ressentait l’importance de sa mission, puis le courage dont il allait devoir faire preuve. Il ne reviendrait sans doute pas vivant à la colonie, ou pire, mais cela n’avait aucune importance. Il n’était qu’un membre de cette dernière, il était insignifiant en comparaison, ce qui comptait était d’assurer l’avenir de la reine, rien d’autre.

Très bientôt, dans le champ de vision de l’insecte des Graärh apparurent, ils étaient trois. Instinctivement, la bête balança ses mandibules en une mise en garde agressive. La prise de ses crocs contre la lance chitineuse qu’il tenait dans la gueule se raffermit, provoquant un léger grincement. À nouveau, la voix de la reine résonna dans son esprit. Il fallait évaluer la situation.

C’est alors qu’une pierre fut lancée, venant toucher la Karapt, rebondissant sur la carapace de ce dernier. Les Graärh, qu’avaient-ils tenté de faire exactement ? Le blesser ? Ce peuple avait terriblement régressé, une pareille arme ne saurait traverser sa chitine. Ou peut-être voulait-il le faire partir ? Non, il ne partirait pas, il était ici pour accomplir une mission et il la remplirait même si cela devait lui couter la vie.

Les félins tournèrent les talons, commençant à se diriger en direction du mausolée. Une fois encore, l’esprit de l’essai vrombit en lui, venant lui ordonner de les poursuivre. Il fallait en savoir plus, peut-être pourraient-ils aider.


***


La main de la couronne de cendre vint se refermer sur la gorge de Purnendu, alors que lentement il se redressait, venant mettre fin à son chant. Le corps de l’ancien Graärh se finissait de se régénérer et une outrageante colère luisait dans les prunelles de ce dernier. Le félin bossu était plus grand que son confrère grisâtre et il le souleva lentement du sol.

« Pourquoi ne répondent-ils pas à mon appel ? Sont-ils tous morts après mon enfermement ? Avez-vous massacré mes créatures ? Le chef-d’œuvre de la Lucane ? »

Rog pouvait ressentir la présence de multiples bêtes autour du sanctuaire, celles à qui il avait donné naissance. Sa perception était néanmoins limitée en raison du bâtiment dans lequel il se trouvait et de la puissance qui parcourait encore les murs. Cependant, cette misérable énergie ne devait pas être en mesure de bloquer sa perception « d’elles ». Il était lié à « elles », il les avait toujours sentis. Alors pourquoi, pourquoi maintenant qu’il était libre elles ne répondaient pas à son appel. Qu’avaient fait les siens aux enfants de la Lucane ? Un grondement s’échappa des crocs de la couronne de cendre alors qu’il affermissait sa prise à l’encontre de son lointain descendant.

« Tu m’as été utile … mais ce dont j’ai réellement besoin se sont elles. »

Le regard du Graärh bossu fut attiré par les bruits provenant du couloir, plissant les narines il huma l’air. Quelle était cette odeur ? Il ne s’agissait de pas de ses semblables. Que s’était-il passé durant son long enfermement ? Claquant des doigts, la couronne de cendre fit naitre des feux-follets contre les murs de son cachot, leur lueur venant illuminer ce dernier. Au bout du couloir, celui qui avait goûté aux eaux interdites découvrit avec stupeur des êtres non-graärh. Quand bien même cette découverte pouvait s’avérer fort intéressante, il avait bien mieux à faire. Il devait savoir ce qui était arrivé à la plus précieuse de ses créations. Rog souleva Purnendu et le jeta en direction du groupe d’inconnu, le grisâtre traversant le couloir avant de tomber sur l’un d’entre eux.

« Des siècles enfermés ici … me tordant de douleur … sans pouvoir boire, ni manger … incapable de me libérer … incapable de mourir. »

D’un pas assuré, le félin au pelage prune s’avança dans le couloir, jusqu’à ce que son pied ne vienne marcher sur l’os d’une jambe, le brisant. Ses yeux d’un jaunâtre impérial se baissèrent, observant avec mépris le corps d’un des anciens ennemis l’ayant enfermé ici.

« Regarde-toi … tu es pitoyable. Vous n’avez fait que retarder l’inévitable. Rien n’arrête les élus. »

Le bossu se pencha, venant redresser le squelette avant de mettre deux doigts dans les orbites vides du crâne. Tirant un grand coup, il sépara la tête du reste du corps qu’il laissa retomber au sol.

« Tu vas servir celui que tu as juré de combattre. »

Un sifflement suraigu se fit entendre, comme si une âme se mettait à hurler, si strident à vous en vriller les tympans. Le crâne se mit à luire d’un bleu givré et Rog vint l’enserrer entre ses mains tel un précieux trésor. Le regard de la couronne de cendre se tourna en direction du groupe composé d’une race inconnue, il les observa avec un mélange de mépris et de curiosité. Qu’allait-il faire d’eux à présent ? Un grognement s’échappa du ventre de Rog. Oh oui … voilà des années qu’il n’avait pas mangé.

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- Le défi -

La pierre était lisse et poussiéreuse, le toucher était désagréable, il était même dérangeant. Ce marbre noir évoquait plutôt quelque chose de rugueux, et Arakjörn n'y reconnaissait l'oeuvre d'aucun peuples, même des pauvres villages des tribus indigènes de l'île. Est-ce que le mausolée avait vraiment été bâti par ce peuple primitif ? Ou alors... Une race antérieure ? Ce n'était ni humain, ni elfique, ni vampirique.  Mais... une chose était sûre, c'est que c'était terriblement excitant.  La main du nabot décrocha un filet de poussière, l'humidité l'avait rendue collante, alors il l'essuya sur son vieux manteau trop grand. Puis il s'écarta, laissant la place au Loup Solitaire, le grand homme de la situation, qui voulait faire jouer de ses muscles et tenter d'ouvrir les imposantes portes de la bâtisse cachée des marais.  Il s'impatientait presque lorsque l'homme réussit finalement à forcer le batant gauche des portes blindées.  Le nabot et le loup, suivit respectivement de leurs hommes, prirent leurs temps pour faire allumer et porter différentes torches. La première des choses qu'ils pouvaient observer de l'intérieur de l'édifice était son obscurité absolue. Cela ne découragea pas Arakjörn, loin de là, qui s'empressa d'ouvrir la marche vers l'inconnu.

Evidemment, l'endroit était immense, le nabot s'y était un peu attendu, mais ce n'était pour le rassurer : Le mausolée n'était qu'une entrée vers un monde souterrain saturé d'air vicié, d'une odeur de cadavres depuis longtemps déjà désséché et rongé par les vers. Les marches étaient presques glissantes de l'humidité, d'une sorte de pellicule mielleuse qui avait recouvert les murs et le sol. Sauf à quelques endroits bien précis... Demens fit remarquer, effectivement, des traces de pas dans la poussière. De cela aussi il s'y était attendu : Evidemment, ils n'avaient pas pu être les premiers à venir ici si certains avaient pu en revenir, et dévoiler l'existence du mausolée aux yeux et aux oreilles d'Athgalan. Mais pour autant, qui se serait aventuré aussi loin ? Le coeur du nabot accélérait, il avait peur pour sa récompense, peur pour son butin : Et si quelqu'un l'avait dérobé avant lui ? Et si les secrets de cet endroit magique et mystérieux avaient déjà été emportés dans la cape d'un de ces foutus aventuriers ? Angoissé de n'être que le deuxième, et le dernier, le nabot accéléra le pas, en manquant de s'étaler sur les marches. Les longs escaliers semblèrent ainsi interminable au nain. Il pouvait mentir autant qu'il le voulait, il peinait bien à descendre les escaliers sans s'aider de sa magie tant ses sandales lui étaient inconfortables à ce genre de manoeuvre, et tant il piétinait le sol d'impatience. Alors que la pression s'accroissait, que tous sentaient la terre, les vers, le monde au dessus d'eux, ils cessèrent de s'enfoncer vers les abîmes terrestres lorsqu'ils firent face à un long et grand couloir sombre.

En s'avançant, Arakjörn fit craquer quelque chose sous ses épaisses semelles, en s'aidant de la lumières des torches, il réalisa qu'ils avaient trouvé la probable origine de l'odeur de putréfaction. Plusieurs cadavres désséchés étaient répartis dans le couloir, plus ou moins éparpillés. Le couloir était grand et spacieux, et chacun trouva place à vaguer à ses petites découvertes. Il surveillait du coin de l'oeil son alchimiste récupérer quelques ossements, ainsi que les pirates s'emparer des bijoux et des armures, armes des guerriers qui s'étaient tenus ici il y a des années de cela. Des guerriers gräarh, d'après le crâne des ossements. Ils s'éparpillèrent comme des enfants lors d'une récréation, le butin avait sourit à chacun... Sauf à Arakjörn.

Des Gräarh, en armure, morts ici. Il avait pu constater des sceaux brisés sur les portes qui guidaient son passage dans l'obscurité, quelqu'un était venu ici il y a peu. Son intellect commençait déjà à rassembler les pièces du puzzle et sa soif de pouvoir à se résigner devant le mystère malsain de cet endroit si glauque. Une main se posa alors sur son épaule. L'alchimiste lui pointa du doigt, dans l'ombre, une silhouette, quelque chose, bouger.. D'un ordre net, et discret de la main, les pirates se turent, s'immobilisèrent. Les mercenaires avaient fait de même, les armes étaient dégainées, la sueur froide coulait dans le cou de chacun. Une lumière spectrale envahit alors la pièce au bout du couloir, circulaire, une lumière suivit de chuchotements audibles, qui semblaient venir de partout et de nulle part à la fois. Comme pour faire suite à ce phénomène paranormal, un corps vola de l'autre bout de la pièce et heurta Demens qui s'écroula au sol. C'était un gräarh, pas uniquement fait d'os, mais aussi de chair et de sang, il était bien en vie malgré le douloureux choc qu'il avait subit, était-ce lui qui les avait doublé ? Arak n'eu pa le temps de vraiment se poser la question car... il y en avait un autre.

Aussi imposant que bossu, aussi grand que malformé, un hideux gräarh avait pris place dans la lumière surnaturelle et leur faisait face à tous. Ses lèvres s'agitaient, et des chuchotements grinçants et incompréhensibles retentissaient. Ce n'était pas la race de l'individu qui terrifia le nabot, ce n'était pas sa carrure imposante, c'était la formidable énergie, aussi malveillante que puissante, qui émanait de lui. Une puissante magie dont il ne saisissait pas la nature exacte, quelque chose qu'il avait connu, touché du doigt, mais jamais approché, aucun ne l'aurait pu, aucun ne le pourrait jamais : Sa force était insensée... Et totalement fascinante. Elle agitait quelque chose en lui. Une force le contactait, une partie de lui même qui s'éveillait et lui parlait… La coccinelle, elle lui intimait de fuir loin.. très loin... Mais elle lui ordonnait de tuer.. de massacrer !

Il pencha la tête, ses petits yeux verts fixés sur le gräarh malformé, il l'observa, arracher le crâne d'un des squelettes au sol et... il lui parla, d'une voix si âpre. Le sourire d'Arakjörn grandit, la peur et l'incertitude laissait place à un bouillonnement qui rongeait ses veines et tordait son visage, le squelette vibrait, ses articulations s'animaient. Oh !  comme c'était beau ! Arakjörn ne pouvait pas plus contenir son énergie, il laissa la folie s'emparer de lui, la magie l'envahir. Son ricanement retentit dans la pièce couvrant le silence assourdissant et la tension grandissante de l'équipe d'explorateur paralysée par la terreur. Un ricanement qui brisait son propre ordre de discrétion, son propre raisonnement mathématique. D'un grand mouvement de la main, il dégagea les cibles alliées qui lui gênaient le passage, et laissa toute l'énergie qui l'engloutissait s'agglutiner entre ses mains, se concentrer en un unique point. Formant une sphère sombre, noire, un concentré de puissance qu'il balança d'un geste précis sans aucune impunité vers la silhouette grouillant de puissance.

L'explosion ne tarda pas à retentir, quoi que la sphère de destruction eu touché, elle avait soulevé un grand nuage de poussières et de débris qui tournoyait à l'autre bout de la pièce. Arakjörn ne tarda pas à taper du pied au sol, hurlant alors à plein poumons d'une voix folle qu'on ne lui aurait pas reconnue.

“TUEZ LE CHAT ! J'offre DEUX MILLE pièces d'or à celui qui me rapporte sa tête !

Aussitôt que la promesse de récompense fut prononcée, des cris gaillards se joignirent à sa voix grinçante. Les pirates suivirent son doigt tendus vers la brume, à la recherche de la silhouette du félin bossu, ou de son cadavre, dans l'espoir de déterminer leur cible pour mieux lui arracher la tête. Arakjörn lui restait en retrait, avec Sküll et son defendo, s'assurant une défense tout en testant les capacités de son ennemi avec ses propres sbires pathétiques.

Les esprits lui avaient lancé un défi, il allait enfin affronter un adversaire à la mesure de sa puissance, et pour en ressortir vainqueur, il allait devoir tout mettre en oeuvre.

directives :


sort utilisé :

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Arakjörn Nygdmer

Compétence utilisée : Magie niveau Grand-maître. Taux de réussite 85.

Modificateur =>

Totem = Coccinelle : bonus +5 de chance

Total taux de réussite : 90

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 90 ou moins réussite.
- 91 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

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Le membre 'Le conteur' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'MJ' : 41

Réussite.

Une sphère d’énergie se forme devant Arakjörn avant d’être propulsée en direction de Rog qui n’esquive pas. Un grondement s’élève alors que le choc produit par l’explosion magique soulève un nuage de poussière. Très rapidement un rire sinistre s’élève.

« KAHKAHKAH »

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Rog

Compétence utilisée : Art du lancer niveau Grand-maître. Taux de réussite 85.

Modificateur =>

Race = Graärh : +5

Total taux de réussite : 90

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 90 ou moins réussite.
- 91 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

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Le membre 'Le conteur' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'MJ' : 21

Réussite.

Un crâne surgit bientôt du nuage de poussière, une lueur angoissante brillant dans ces orbites creuses. Arriver à mi-chemin, le projectile osseux commence à se multiplier. Très bientôt un raz-de-marée de crâne fonce en direction des aventuriers, un rire sinistre accompagnant le claquement d’une multitude de mâchoires.

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Les battants avant basculer doucement, résistant d’abord aux efforts du Loup Solitaire à cause de l’âge qui avait grippé les gonds, pour finalement céder et s’ouvrir dans un grincement caverneux, presque une plainte, un regret ou une mise en garde. Le bruit résonna dans l’entrée vide, froide et obscure.

De l’huile. Qu’on me donne de l’huile. Tu voudrai t’en oindre ? Malgré la tension, Erdrak était serein et il se sentait étrange. Il sentit quelque chose se remuer en lui et sut que si Asmo avait eu un visage, il aurait soulevé un sourcil perplexe devant la réponse de la conscience principale du Loup Solitaire. Puis quelque chose se passa à l’intérieur du guerrier.

Les deux consciences étaient connectées assez étroitement pour que l’une puisse connaitre les pensées exactes de l’autre, sans pour autant ne faire qu’une personne. Elles étaient dissociées par leur caractère et leur volonté propre, bien qu’il arrivât de plus en plus souvent que leurs avis concordent et qu’elles tombent d’accord sur de nombreux point. Cette fois-ci, ce fut différent. Asmo et Erdrak n’avait pas à se mettre de d’accord sur quoi que ce soit, si ce n’était le bien fondé de l’humeur d’Erdrak. Mais une chose étrange se passa dans l’esprit du Loup Solitaire. Pendant un court instant, une communion se fit et Erdrak eut l’impression de ne faire plus qu’un avec Asmo, ou plutôt que leurs deux esprits savaient cesser de cohabiter et de communiquer pour vibrer dans un même élan. Cette sensation, il ne sut l’exprimer et la comprendre mais il sentit Asmo avoir ce qui aurait du être un sourire.

Non, je voudrai vous enjoindre à graisser ses gonds. Un trait d’esprit hors-sujet, subtile et qui ne parlait pas sang et de violence. Un trait d’esprit qu’Erdrak aurait pu avoir s’il avait un sens de l’humour plus développé. Etrange ce mélange entre l’humour d’Asmo et la finesse d’Erdrak. Etrange situation pour un endroit encore plus étrange.

Le tertre était maintenant ouvert, mais le danger était toujours présent. La Meute avait perdu deux Loups, corps et âme, et un autre avait une jambe en moins. Sur les quatre trios du départ, il n’en restait que trois. Le Loup Solitaire prit la tête avec son trio, laissant celui du médecin, reformé avec le blessé grave et le léger, au milieu, accompagné du Célia. Le Dernier trio servait d’arrière-garde, car bien que les ténèbres soient particulièrement menaçantes dans ce mausolée, il ne fallait pas oublier les dangers qui existaient réellement à l’extérieur.

Des torches furent allumées et le groupe s’avança, derrière celui du nabot. Ils se déplaçaient prudemment, veillant à ne pas tomber dans un quelconque piège ou éveiller une faune souterraine agressive. Au vu de la quantité de cadavre de Graarh, cette faune devait être particulièrement dangereuse. L’inspection et le pistage des lieux confirmèrent à Erdrak ce qu’il savait déjà : quelqu’un était déjà passé avant eux. Quelqu’un de mort, ou de dangereux. Il fallait se méfier, bien plus que d’habitude, car ils étaient dans un lieu clos avec du danger inconnu devant et du danger connu derrière.

Puis un des Loups du groupe d’Erdrak leva le point faisan s’arrêter la Meute. Il fit signe qu’il avait entendu quelque chose, et fronça sévèrement des sourcils. Son totem du lièvre faisait de lui une excellente sentinelle et un excellent pisteur. Pourtant, le bruit était très proche et il ne l’avait pas entendu avant. Quelque chose venait de se réveiller.

Le groupe reprends sa progression, les armes sorties de leur fourreau pour le trio de tête. Erdrak avait hésité un court instant, mais le lieu était étroit, en cas d’attaque, la meilleure stratégie était de pouvoir se battre avec de petits mouvements. Il décida alors de tirer Croc, l’épée de son père adoptif plutôt que sa hallebarde, bien qu’il soit plus à l’aise avec elle. Le Loup Solitaire s’en servira en dernier recours. Le groupe du milieu lui encocha des flèches. Le couloir était suffisamment étroit pour qu’il soit bloqué par le trio de tête.

Marchant toujours derrière les pirates, un nouveau geste les fit s’arrêter. Avant d’identifier clairement ce qu’il se passait, un Graarh atterrit sur Demens, un des hommes du nabot. Puis sortant de l’ombre un autre félin apparut. Un frisson parcouru le crops d’Erdrak alors que sa main gauche se resserrant sur la garde de Croc. Il vit que tous les autres firent de même. Une voix autre que celle d’Asmo intima à Erdrak de détruire cette chose, de la tuer par tous les moyens possibles. Rien de plus simple. Répondit Asmo. Le Loup Solitaire avait compris que cette autre voix n’en était pas vraiment une.

Un souvenir refit surface, celui du jour où Erdrak, encore enfant avait eu la révélation de son totem. C’était à l’époque où il vivait encore dans son village, une époque dont il n’vait aucun souvenir. Cette voix qui n’en était pas une était la même. L’Ours lui parlait et lui demandait de détruire cette chose. Sa rage ne fait plus qu’une avec celle d’Asmo, gonflant les muscles du Loup Solitaire d’une énergie forte et emplissant son esprit de détermination.

Mais il ne fallait pas charger n’importe comment. Si l’esprit totem voulait la mort de cette chose, c’est qu’elle était dangereuse. Alors que la Meute resserrait ses rangs pour se préparer au combat, le nabot, criant à qui voulait l’entendre qu’il offrait une récompense à qui lui rapporterait la tête du félin, laissa ses hommes à l’attaque, ainsi qu’un puissant sort. Pendant un bref instant, Erdrak espéra que cela sera suffisant. Par qu’il manquait de courage, mais il savait que aucun combat n’était gagné d’avance et se doutait que leur adversaire refusera de mourir sans emporter autant de personne qu’il pouvait.

Des ténèbres, surgit alors un crâne, accompagnait d’un rire sinistre, dont l’écho semblait déformer le son. Lennon parut répéter le couloir, alors que l’ossement, une lueur bleuté dans les yeux se dirigea vers les humains. Avant de vraiment comprendre le danger, le crâne se multiplie rapidement. Il ne fallut pas plus longtemps pour que le Loup Solitaire comprenne le danger. Un plan simple de défense se formant immédiatement dans son esprit. Les crânes se multiplient trop vite et le couloir se retrouva boucher par une vague d’ossement qui avançait avec énergie.

Mage ! Mur de pierre. Pas de phrase, pas le temps. L’ordre était simple, comprit de tous. Trois des Loups et Célia posèrent leurs mains au sol. L’objectif était simple, les séparer de la menace et surtout de la vague de crâne avant d’être submergé et de mettre en place un plan d’action. La vague s’approchait vite donc il fallait agir.

Le mur de pierre commença à sortir du sol, séparant la Meute de la vague ainsi que Demens, le Graarh, le nabot et un de ses pirates qui avait été long à la détente. Les autres étaient déjà trop loin et quand ils virent le danger et commencèrent à vouloir fuir, c’était trop tard.

Une fois le mur dressé, il allait falloir préparer le combat. Il n’était pas question de fuir et de laisser ce danger inconnu errait en liberté. Les esprits avaient l’air inquiétés par son existence, c’est qu’il devait être terrible.

Le Loup Solitaire doutait que le mur puisse résister longtemps, encore moins retenir le monstre éternellement. Se battre ici était risqué car l’escalier allait gêner les défenseurs, car reculer allait être difficile, de plus l’étroitesse du couloir les empêcherait d’utiliser leur supériorité numérique. Le Graarh semblait assez fort pour briser la ligne et sans marge de manœuvre suffisante, les archers et les mages allaient vite être des cibles de choix. Toutefois, il n’y avait pas d’autre endroit où mener le combat. Ça se fera donc avec l’escalier sur le dans le dos.

Il faudra piéger le couloir, et le Loup Solitaire savait que ses mages pouvaient le faire, et peut-être même le nabot. Ensuite, ils pourront se dissimuler dans l’escalier à l’aide d’un sort pendant que les guerriers feront front et prendre l’attention du félin. Une fois le combat engagé, ils passeront à l’offensive pour surprendre le Graarh pendant que celui-ci essaye de se débarrasser des Loups.

Ils devront tenir et vaincre, ou périr en essayant, car Erdrak avait la certitude que cette créature n’apportera rien de bon au monde. Le Loup Solitaire fera reculer sa troupe rapidement jusqu’au marche en donnant ses instructions une fois le mur dressé. Les hommes se mettront en place prestement. Alors seulement, Erdrak cherchera une autre solution et à vraiment identifier le problème.

Rester la question du Graarh qui avait atterri sur Demens. Manifestement, il n’était pas avec le monstre, mais cela ne voulait pas dire qu’il était de leur côté. Il décida de l’ignorer et de le garder à l’œil.

Sorts utilisés :


Directives :

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.:Jet 1:.

Soldat de la meute

Compétence utilisée : Magie niveau Bon. Taux de réussite 55.

Modificateur =>

Lanceur multiple(effort combiné) = Bonus : +10
Rire du seigneur des os = Malus : +10 échec critique

Total taux de réussite : 65
Total taux d'échec critique : 86

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 65 ou moins réussite.
- 66 ou plus échec.
- 86 ou plus échec critique.

.: Jet 2 :.

Soldat de la meute (condition réussite du jet 1)

Compétence utilisée : Magie niveau Bon. Taux de réussite 55.

Modificateur =>

Stratégie de l'ours = Bonus : +10
Echoc du rire du seigneur des os = Malus : +10 échec critique

Total taux de réussite : 65
Total taux d'échec critique : 86

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 65 ou moins réussite.
- 66 ou plus échec.
- 86 ou plus échec critique.

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Le membre 'Le conteur' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'MJ' : 99, 71

Jet 1 : Echec critique
Jet 2 : Condition non remplie.

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.: Jet 1:.

Arakjörn

Compétence utilisée : Résistance niveau Moyen. Taux de réussite 45.

Modificateur =>

Totem = Coccinelle : bonus +5 de chance

Total taux de réussite : 50

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 50 ou moins réussite.
- 51 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

.: Jet 2:.

Erdrak

Compétence utilisée : Résistance niveau Bon. Taux de réussite 55.

Modificateur =>

Objet, Vengeance, alliage sceau d'ambre (Résistance physique niveau 2) = bonus : +2

Total taux de réussite : 57

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 57 ou moins réussite.
- 58 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

.: Jet 3:.

Purrnendu

Compétence utilisée : Résistance niveau Bon. Taux de réussite 55.

Modificateur =>

Race = Graärh : +5

Total taux de réussite : 60

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 60 ou moins réussite.
- 61 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

.: Jet 4:.

Demens

Compétence utilisée : Résistance niveau Bon. Taux de réussite 55.

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 55 ou moins réussite.
- 56 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.


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Le membre 'Le conteur' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'MJ' : 86, 27, 41, 32

Jet 1: Echec
Jet 2: Réussite
Jet 3: Réussite
Jet 4: Réussite


Le mur de terre ne se forme malheureusement pas à temps, une vague d’ossement aussi large que le couloir s’abat sur les aventuriers. Les dents des crânes s’abattent de toutes parts sur les intrus qui sont emportés. C’est alors qu’une puissante magie spirituelle s’éveille. Une barrière magique entoure Purnendu, repoussant les crânes, avant de s’étendre pour venir englober les personnes les plus proches. Celles-ci ne sont autres que Demens, Arakjörn et Erdrak. La vague d’ossement continue s’abattre, venant repousser les aventuriers jusqu’à l’extérieur du mausolée. Dans l’action, Arakjörn subit une blessure moyenne, Erdrak, Purnendu et Demens une blessure légère.

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Rog n’avait pas cherché à éviter la sphère d’énergie magique qu’on lui avait envoyée. Il ressentait la puissante force qui s’en dégageait, pour autant il ne savait pas exactement de quoi il pouvait bien s’agir. Sûr de lui et de ses capacités, il décida de l’encaisser, ainsi il saurait bien de quoi il en retournait. Le sort le frappa de plein fouet, venant bruler sa chair. Un grognement de douleur lui échappa alors qu’il recula en perdant l’équilibre. Une grande partie de son torse, de son cou et de son visage avait été touchée. Il s’agissait de magie, sous une forme différente de celle que les siens utilisaient. Ces créatures inconnues avaient un peu de ressources. Voyons voir comment elles se défendaient. Le Graärh au pelage prune tendit le bras tout en agrippant fermement le crâne auquel il avait donné vie avant de le jeter en direction de ses adversaires. Pendant ce temps, son corps commençait à se régénérer de ses blessures.

C’est une vague de crâne qui s’abattit sur l’ennemi qui malheureusement ne parvint pas à s’en protéger. Ils allaient donc mourir aussi facilement ? Voilà qui était un brin désolant. L’avantage, c’est qu’il ne perdrait pas plus de temps et pourrait s’en aller réveiller ses frères. Voilà plusieurs mois, du fond de son sarcophage il avait senti une puissante déchirure vers le monde des âmes. Sans attendre, il avait utilisé le corbeau pour arracher à ce monde les âmes de ses complices. À présent, celles-ci attendaient auprès de leur corps d’être libérées. La légion de cendres renaissait aujourd’hui.

L’attention de Rog fut soudainement attirée par un déchainement de puissance spirituelle. Au sein des crânes, un esprit lié agissait. Il le reconnut aisément, il s’agissait de celui de l’hippopotame. Ainsi, certains allaient survivre. Peut-être aurait-il du tuer son descendant plutôt que de le renier. Une erreur qu’il ne commettrait plus. Le félon bossu se mit doucement en marche alors que sa peau finissait de se reformer et ses poils de repousser, effaçant les affres du coup qui lui avait été porté. Du sang tapissait le couloir, bientôt des membres apparurent au niveau de l’escalier. Ceux qui n’avaient pas été protégés par l’hippopotame avaient connu l’atroce fin d’être déchiquetés en morceaux. Tant de gâchis. Rog se pencha, venant saisir un bras, avant de l’écraser de sa poigne puissante au-dessus de sa gueule. Le sang coula sur la langue jusqu’au fond de sa gorge. Son estomac et la sangsue jubilèrent en lui. Sa soif allait pouvoir être étanchée. Lentement la couronne de cendre se mit à monter les escaliers, saisissant et jetant des membres après les avoir pressés tels des fruits pour en extirper le nectar.

Il finit par trouver la tête intacte, bien que détachée du reste du corps, d’une de ces créatures inconnues. Il attrapa les cheveux de cette dernière pour le lever jusqu’à son regard, la détaillant. Étrange bête que celle-ci. D’où venaient-elles ? Que faisaient-elles sur l’archipel ? Depuis combien de temps y étaient ? Combien d’autres choses avaient changé depuis son enfermement ?

Rog finit par arriver au sommet de l’escalier. La lumière et l’air extérieur lui parvenaient enfin. Ses poils se hérissèrent sous le plaisir procuré. Ce sont les pattes souillées par le sang inondant l’entrée du mausolée que la couronne de cendre mit un pied dehors depuis de nombreux siècles. Les crânes disparurent, tous à l’exception de l’originel qui revint dans la main de son maitre.

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Museau gorgé de sang après l'avoir profondément enfoui dans les blessures du graärh, le goût ferreux n'éveillait étrangement en lui que dégoût et répulsion. Il y avait quelque chose, dans cette robe carmine qui tapissait maintenant sa langue et son palais, qui l'appelait à recracher. Un poison pernicieux, une corruption qu'il comprenait instinctivement ou qu'on lui murmurait aux plus loin de sa conscience embrouillée. Et pourtant il poursuivait ses soins avec diligence, yeux révulsés quand bien même il voyait toujours ce qu'il faisait, comme dans un rêve. Son corps agissait sous la poigne d'un marionnettiste fou tandis que lui avait l'impression de planer par dessus sa propre épaule, là et pourtant confiné dans un linceul morbide.

Un contact le fit frémir, une pression sur sa gorge alarma son cortex et pourtant il ne fit rien pour s'en dégager. La fourrure de son dos se hérissa et sa queue gonfla sous les frissons nerveux qui lui glissaient le long des vertèbres. Ses babines se retroussèrent sur ses trois paires de canines, un vague feulement filtra de sa gorge compressée alors que ses postérieures quittaient lentement le sol, puis battaient le vide. De ses mains souillées de sang, il agrippa fermement l'avant-bras de son ancêtre et planta les griffes dans la fourrure prune de l'imposante silhouette qui, sans plus de restriction, le surplombait aisément d'une demie-tête.

A mesure que l'air lui manquait, son esprit redevenait limpide et à la saveur de cette soudaine libération venait l'âpreté de la trahison. Clignant à plusieurs reprises des cils, le fauve cendré retrouva la pleine motricité et conscience de son être dans un sursaut de douleur qui lui arracha un long feulement plaintif. Cambré, il refusa de se replier comme un chaton peureux que l'on prendrait par la nuque et posa sur la Couronne un regard flamboyant de colère et de haine. Il était rare pour lui d'éprouver autant d'émotions d'un seul coup, mais à situations exceptionnelles, mesures exceptionnelles disait-on ! Ses babines se retroussèrent davantage encore, laissant voir les gencives et toutes sa dentition carnassière. Un bout de langue émergea fugacement pour laver sa truffe du sang vicié et il claqua furieusement des mâchoires en direction du maudit, n'ayant pas assez de souffle à gaspiller pour l'insulter autrement.

Toutes ces années n'avaient été que mensonge. Cette voix qu'il avait cru être sa conscience, voire une alliée n'était que le souffle fétide de ce monstre. Avait-il abandonné la chasse et était-il devenu un guérisseur dans le seul but de libérer Rog !? La perspective gargantuesque lui donna autant la nausée que le vertige et il ferma douloureusement les yeux, queue balayant le sol poussiéreux en d'amples mouvements furieux. Son poils gonfla davantage encore et ses quatre oreilles se plaquèrent étroitement sur l'arrière. Non ! Il aimait ce qu'il était devenu maintenant, malgré les manipulations du monarque maudit, il avait réellement trouvé sa voie et refusait de croire l'inverse. La trahison cuisait son cuir de honte ausis sûrement qu'une tannée sévère, mais il ne courberait pas l'échine. Il était issu de la Légion Vaat'Em'Medonis et si l'Inlandsis n'avait pas eut raison de lui, ce n'était pas aujourd'hui qu'il succomberait !

« - Quelles... créa... tures … ? »

La question lui avait échappé, trahissant combien tout cela l'intriguait malgré le danger de la situation globale. N'avait-il pas devant lui l'image vivante d'une part historique de son peuple ? Certes, il s'agissait de la face la plus sombre qu'aient connu les Graärh ainsi que la raison pour laquelle ils avaient tout abandonné derrière eux. Si aujourd'hui ils vivaient aussi frugalement, c'était à cause de la Légion de Cendre et de ses crimes. Mais quels étaient-ils exactement ? Un pan entier de l'Histoire s'était englué dans la honte, puis l'oubli alors que s'offrait aux nouvelles générations que les miettes laissées par une culture aux enseignements transmis par la Voix. Nul récit dans des parchemins, nul trace laissée sur des lambeaux de cuir, rien de gravé dans les roches ou les congères. Durant des années et des années, Purnendu avait essayé de recoller les morceaux de cette énigme séculaire sans jamais parvenir à obtenir plus que quelques contes éparses et pauvres en informations concrètes.

« - Att... endez !? »

L'air commençait sérieusement à lui manquer et il voyait flotter des points blancs devant ses yeux. Le sang battait à ses oreilles et il commençait à sentir l'inconscience le gagner. Au bord de sombrer, il entendit confusément des voix, mais fut incapable de saisir le sens des paroles ou même de reconnaître la langue commune des bipèdes. S'accrochant toutes griffes sorties autant à sa lucidité qu'au bras de son ancêtre, il feula dans un vague gargouillement et commença à tirer la langue tout en fermant les yeux, forçant sur sa volonté pour ne pas abandonner et embrasser les ténèbres. Il ne pouvait pas finir ici et maintenant, pas alors qu'Ivanyr l'attendait. Pas alors qu'il lui restait tant de choses à découvrir et apprendre ! Un sursaut lui fit rouvrir les yeux et alors qu'il lâchait d'une main le bras de Rog pour fouiller sa ceinture à la recherche de ses armes, le monarque l'envoya valser comme s'il ne pesait rien de plus qu'un sac de plumes. Les yeux écarquillés, il vit la salle défiler dans un flou avant qu'il ne percute de plein fouet un des pauvres bipèdes qui se tenaient à l'ouverture du couloir.

Les tempes bourdonnantes, il se roula sur le flanc et se redressa sur un coude afin d'observer ses alentours immédiats. La vision encore trouble, il toussa et cracha un mélange de salive et de sang alors que sa gorge meurtrie lui permettait lentement d'inspirer de profondes goulées d'air salvateur. Battant des cils pour chasser ses larmes de suffocation, il remarqua une silhouette menue et frêle à quelques pas de lui. Perdue dans un immense manteau de vieux cuir, il ne pu distinguer son visage à cause des longs bords d'un chapeau ridiculement trop grand. Le fauve resta abasourdi à découvrir qu'un enfant se trouvait dans un endroit aussi dangereux et baissa la gueule vers le sol poussiéreux afin d'y apposer à plat ses deux mains. D'une poussée maladroite, il se redressa en position accroupi et fut l'instant d'après totalement ébloui par un sortilège absurde de puissance. Sa fourrure s'électrisa à la magie qui crépita dans les alentours de l'enfant-mage et Purnendu s'ébroua bien vite pour chasser la sensation désagréable qui l'envahissait.

Son esprit n'était pas encore aussi affûté et vif qu'à son habitude, le choc psychologique continuant de peser à la façon d'une chape de plombs poisseuse et tenace. N'ayant cependant jamais vu d'humains frappés par le nanisme, il assimila naturellement la petite taille d'Arakjörn à un jeune âge et éprouva aussitôt le désir de protéger cette vie innocente des horreurs qui allaient s'abattre sur eux. Et quelles horreurs !!! Le tintement sec des ossements multipliés par magie, couplé aux ricanements sinistres, firent trembler un instant le grand fauve avant qu'il ne reprenne ses esprits et ne se précipite sur l'enfant pour l'enfouir à l’abri de ses bras. Son instinct paternel ainsi que ses résolutions en tant que guérisseur lui interdisaient de laisser une vie si jeune s'interrompre abruptement.

Courbant le dos, il massa les épaules et rabattit son museau contre son poitrail afin de protéger sa gorge. Les yeux clos, il étendit ses larges paumes sur la fine silhouette pour la serrer étroitement et en protéger le plus de surface via son propre corps. Queue rentrée entre ses postérieurs, accroupit dos à la vague qui approchait dans le claquement de centaines de mâchoires affamées, il retint son souffle pour ne pas le perdre lorsque le choc aurait lieu. Ce dernier occura quelques secondes plus tard et balaya tout le groupe dans un fracas assourdissant, les murs du vaste couloir répercutant les rires et les hurlements avec bien plus d'échos et d'amplitude. Tenant fermement le petit corps contre lui, Purnendu ouvrit soudainement les yeux lorsqu'une voix résonna en sa conscience trahie et bafouée :

« Fils du froid, que n’as-tu pas fait ? Quel fléau n’as-tu pas relâché sur ce monde ? Les couronnes de cendres s’éveillent, il est déjà trop tard pour les en empêcher. Rachètes-toi auprès de nous pour ne pas perdre notre bénédiction. La mort et l’oubli vous tendent les bras. Déjouez ce destin, survivez, sans quoi notre défaite sera inéluctable. »

La voix de l'Hippopotame ! Depuis combien d'années ne l'avait-il plus entendu ? Un sentiment de honte et de culpabilité l'envahi et il serra les mâchoires à s'en faire crisser l'émail. Il avait parfaitement conscience du fléau qu'il venait de lâcher sur l'Archipel et combien son peuple n'était plus adapté à le confronter. Auraient-ils besoin de l'aide des bipèdes ? L'humiliation s'ajouta à la pile bien désagréable de ses autres émois et il se roula davantage en boule autour de l'enfant. Les morsures étaient cuisantes, mais fort heureusement son épaisse fourrure le protégeait des plus graves. Puis, alors qu'il se pensait perdu pour de bon, une énorme vague de puissance l'envahit et pulsa jusqu'aux moindre de ses fibres. La volonté de l'Hippopotame se fit régalienne alors que surgissait les boucliers de son dernier rang de bénédiction. Les crânes furent repoussés et le fauve poussa une longue expiration avant de modifier sa position de sorte à la rendre moins inconfortable pour son petit protégé.

La lumière de l'extérieur l'ébloui tandis qu'ils jaillissaient des portes brisées du mausolée comme des bouchons sous la pression d'une boisson mousseuse. Les crânes disparurent, le sort lancé par Rog essoufflé après le massacre qu'il venait d'effectuer sur les marches du palier. La forte odeur de sang se mêla à la pourriture végétale, soulevant l'estomac du graärh qui peina à déglutir une salive encore âcre et acide. Étourdit par la charge qu'ils venaient de vivre, il se redressa en position assise et déplia les bras pour observer l'enfant et découvrir avec horreur qu'il portait de lourdes blessures ! Son corps n'avait pas été suffisant et le petit corps portait de terribles morsures, voire des morceaux de chair en moins. L'urgence des soins le frappa comme un coup de fouet et il bondit souplement sur ses postérieurs, queue hérissée et oreilles dressées. Il ne pouvait pas rester ici ! Il devait trouver le premier village graärh ou la première ville humaine afin d'apporter de véritables soins à son jeune patient.

Cependant, avant qu'il ne puisse réellement décider de la direction vers laquelle fuir, l'odeur unique de Rog surpassa celle écœurante de la mort, des tripes et de la vase. Se figeant, Arakjörn porté dans ses bras, il posa son regard d'absinthe sur l'immense graärh et adopta une posture défensive en présentant son flanc et en courbant légèrement le dos. Poils hérissés, il campa davantage sur ses pattes et retroussa une fois de plus les babines. Devait-il confronter son ancêtre pour essayer de lui faire entrer un peu de raison et de bon sens dans le crâne !? Non, l'ordre des Esprits était limpide : il devait fuir pour survivre. Pas que lui : tous ceux qui avaient bénéficié de la protection de l'Hippopotame devaient sortir sauf des marécages. Après tout, s'ils mourraient ici par des actions irresponsables, personne ne serait averti du cataclysme déchaîné sur l'Archipel et rien ne pourra contrer la puissante Légion de Cendre.

« - Fuyez... pauvres fous. »

Les mots étaient destinés aux deux humains qui se tenaient non loin de lui. Deux mâles, l'un était en armure complète et portait un lourd armement en plus de posséder une cape qui puait la magie. Le second ne semblait pas être un combattant et d'étranges cristaux poussaient de sa peau... la singularité fit légèrement ciller Purnendu avant que le petit corps entre ses bras ne commence à remuer avec vigueur. La situation ne prêtait pas à la curiosité ! D'un moment à l'autre l'attention de Rog se tournerait de nouveau sur eux et cette fois, il ne possédait pas la puissance résiduelle des Esprits-Liés pour les protéger.

« - Maintenant ! »

Son parlé du langage commun était excellent, il possédait peu d'accent et sa diction semblait être issue de noblesse plutôt que des rues salles d'une quelconque ville portuaire. Ses propres vêtements, malgré le sang, la poussière et quelques déchirures, étaient de très bonne qualité et visiblement fais sur mesure par un couturier humain. Sa sacoche, quant à elle, était toujours fermement sanglée à son poitrail puissant alors qu'un grand bâton venait de jaillir de son ouverture pour venir combler sa dextre. Purnendu avait logé l'enfant dans le creux de son autre bras, calé contre sa hanche. L'objet était terriblement simple, taillé dans un bois sombre et sans la moindre fioriture.

N'attendant pas de voir si les autres réagissaient à son interpellation, il tourna les talons et s’élança à toute vitesse vers la seule voie qui lui semblait praticable avec le fardeau qu'il possédait. Il n'eut cependant pas le temps de couvrir une grande distance qu'il distingua trois silhouettes approcher du mausolée par ce même chemin. Lorsque la brume s'écarta, Purnendu freina abruptement tant la surprise le frappa. Oreilles dressées, il mit quelques secondes à retrouver l'usage de sa voix et fut incapable de cacher son incrédulité ainsi que sa joie et son soulagement.

« - Jangali... C'est bien toi !? »

En d'autres circonstances il serait venu frotter son museau au sien et aurait même lâché un ronronnement d'affection, cependant ce n'était ni le lieu ni le moment à ce genre de retrouvailles. A la place, il s'approcha du trio de félin et jeta un regard par dessus son épaule.

« - C'était le Tombeau de la Couronne de cendre... Du Monarque Oublié... le Père de la Légion de Cendre ! »

Les titres lui venaient, plus glaçant les uns que les autres. Ne laissant pas le temps aux autres d'en placer une, il poursuivit :

« - Nous devons fuir... sa puissance... Par les Esprits... je n'en ai jamais vu de telle ! L'Hippopotame m'a ordonné de nous sauver. Nous devons alerter notre peuple ! Nous devons témoigner de ce qu'il vient de se passer... »

Reprenant enfin son souffle, il s'accroupit et allongea l'enfant sur une zone sèche du marécage : un petit talus à proximité, ombré d'un arbre mort au tronc et branches tordus, mangé de ronces emmêlées. Il avertit qu'il devait soigner celui-là d'urgence avant de poursuivre et commença à lui défaire les attaches de son manteau bien trop grand. Pourquoi avaient-il pris un enfant avec eux !? Quand bien même s'agissait-il d'un mage, ce n'était pas une raison valable ! Maugréant dans ses moustaches, Purnendu se figea cependant lorsqu'il tira sur le chapeau pour lui dégager le visage avec l'intention de lui faciliter la respiration.

« - Tu n'es pas... »

Il ne pu finir sa constatation tant elle était assourdissante. Ce n'était pas un enfant, mais un petit homme difforme. La conception d'une telle tare génétique était si loin des préceptes graärh qu'elle ne lui était jamais venue à l'idée pour les autres races. Chez eux, les chatons difformes n'étaient pas conservés puisque leur vie serait inutile pour la tribu et que leur existence serait une souffrance de chaque instant dans leur culture eugénique. Troublé, les deux s'observèrent un instant avant que Purnendu ne hausse des épaules et ne recommence à le déshabiller. Qu'importe ! Dans un cas comme dans l'autre, il allait bien devoir s'occuper de lui s'il voulait être utile à leur échappée.


* * * * *

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Après avoir été dans une quasi noirceur durant plusieurs minutes, la lueur des feux follets qui enveloppaient les murs était éblouissante. Demens avait pu repérer une ombre située à distance et la désigner à Arakjörn, mais avait ensuite pris un moment pour fermer ses yeux et frotter ses paupières de sa main droite. Il les rouvrit pour voir une masse informe tout juste devant lui avant d’être propulser violemment au sol, sa nuque rebondissant sur la pierre. Un bruit de verre brisé se fit entendre tandis que certains cristaux situés derrière l’épaule gauche éclatèrent sous le choc. Complètement sonné, l’alchimiste sentit un corps lourd étendu sur lui, un corps recouvert de poil et sentant la sueur. D’une simple commande mentale, il appela dans sa main droite son couteau de lancer pour l’utiliser au corps à corps, mais son adversaire se relevait déjà et la lame ne rencontra que de l’air. Toujours étourdit, l’homme de science se releva sur un de ses coude tandis qu’une explosion se fit entendre, suivit presqu’immédiatement de la voix du Nabot qui hurlait.

- TUEZ LE CHAT! J'offre DEUX MILLE pièces d'or à celui qui me rapporte sa tête!

Toujours confus, cru un instant que le mage référait au Graärh qui lui avait sauté dessus, mais les cris des combattants et le son de leurs épées retirées des fourreaux convergeaient plutôt vers l’extrémité du couloir où l’ombre avait été aperçue précédemment. À présent en position assise, Demens entendit un ricanement des plus étrange qui accompagnant une lueur bleutée, lueur qui se multiplia aussitôt pour former une vague qui produisait un son étrange, comme si plusieurs objets creux se cognaient les uns aux autres. Ce fut alors la voix d’Erdrak qui émit une nouvelle commande adresser à sa troupe.

- Mages! Mur de pierre.

Lesdits mages n’eurent cependant pas le temps d’ériger une protection convenable et la vague qui venait d’engloutir les pirates s’abattit sur eux sans même ralentir. L’alchimiste constata qu’il s’agissait de crâne de Graärh dont les mâchoires magiquement activées tentèrent tant bien que mal de le blesser. Heureusement, son armure de cuir cloutée le protégeait, de même que ses gants en cuir de Dragon et ses grèves de fensisulfr laineux contre lesquels les crocs ennemis ne pouvaient rien. En revanche, la part de son bras gauche restée à découvert en raison de ses cristaux ainsi que sa tête qu’il ne pouvait pas protéger entièrement ne furent pas épargnés. Il sentit plusieurs égratignures sur son crâne et la couche cristalline qui servait de carapace naturelle à l’arrière-bras gauche avait été percée.

Encaissant la douleur sans problème, l’Humain vit soudainement les crânes être repoussés et tenus à l’écart par un bouclier magique créé par le Graärh qui s’étant abattu sur lui plus tôt. Dans ce cocon protecteur, Demens remarqua la présence du Capitaine des Pirates dans les bras du félin et d’Erdrak avec lesquels il entra en collision à plusieurs reprises pendant que la vague de crânes les repoussaient graduellement vers le haut des escaliers. Lorsqu’ils furent expulsés pour de bon, le bouclier s’évapora en même temps que les crânes disparaissaient et le Cafard se redressa en portant une main à sa nuque pour ensuite la regarder. Malgré la superficialité de la blessure, il saignait beaucoup, mais il n’était pas alarmé, conscient qu’il s’agissait d’une blessure de tête. Il en profita pour examiner son bras gauche. Les morsures répétées avaient fragilisé la peau cristallisée et du sang s’en échappait çà et là, mais encore une fois, rien d’insurmontable pour lui. Il avait gardé sa sacoche magique collée contre lui et celle-ci n’avait pas non plus été atteinte, ce qui lui assurait la sécurité du contenu à l’intérieur.

À présent qu’il avait retrouvé ses esprits, il vit que tout autour, les autres membres de l’expédition qui étaient entrés dans le mausolée avaient littéralement été liquidés, ou plutôt liquéfiés, tandis que quelques parties de corps encore reconnaissables gisaient sur le pont de glace créé plus tôt. Quelques mercenaires étaient restés à l’extérieur et trois autres Graärh étaient également présents, chacun d’eux étant on ne peut plus surpris par ce qui venait de se produire. Dans l’ouverture d’où les survivants venaient d’être éjectés, un Graärh remarquablement grand se tenait désormais, rappelant à lui un crâne unique qui n’était pas disparu comme les autres. Dans son autre main se balançant une tête retenue par des cheveux imbibés de sang et Demens reconnu le visage de Celia, la jeune femme qui parlait inutilement.

- Fuyez... pauvres fous. Maintenant!

C’était le Graärh inconnu, celui qui avait créé le cocon magique, qui venait de s’exprimer. Et alors qu’il prononçait ces mots, quelque chose d’inattendu se produisit dans les tréfonds de l’esprit de l’homme aux cristaux. Une voix intérieure, ou plutôt une présence, lui intimait de fuir aussi vite que possible, de s’éloigner de ce terrible danger. La respiration du Cafard s’accélérait, son esprit se troubla un instant et sans même savoir pourquoi ou comment, il sut identifier l’émotion qui l’habitait pour la toute première fois.

~ J’ai peur. ~

Le sentiment inconfortable qui l’habitait restructurait soudainement sa manière de penser, son sens des priorités. Il devait fuir, mais pour cela il lui fallait gagner du temps. Tandis que ces pensées nouvelles s’écoulaient à toute vitesse, le Graärh était encore debout à prendre de grandes inspirations, sourire aux lèvres. Demens sortit de sa sacoche un pot de terre cuite qu’il lança aux pieds de l’adversaire afin de le faire éclater avant de s’éloigner vers les arbres aussi vite qu’il le pouvait. Dès qu’il serait sous le couvert végétal, il utiliserait son orbe d’ombre pour se confondre avec les lieux et ainsi se déplacer plus subtilement.

Objets utilisés :


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Décidément, Jangali avait l’impression d’avoir couru ce jour là plus que dans toute sa vie entière. Même si un méchant point de côté lui martelait les côtes, il arrivait plus ou moins à faire abstraction de la douleur, son objectif profondément ancré dans son esprit. Son lancer d’intimidation avait réussi son but et le Karapt avait tôt fait de les poursuivre… jusqu’au moment de disparaître. Pourtant il l’avait gardé au coin de l’oeil !! Il n’eût cependant pas le temps de s’énerver et de maudire l’insecte, lui jurant d’en faire une soupe à la moindre occasion que le Mausolée lui apparut. Mais au lieu d’un majestueux édifice, ou au moins un édifice avec de la prestance, mystère ou quoi qu’est-ce, il fut un chouïa déçu de ne trouver qu’une ruine où avait eu visiblement lieu une escarmouche assez violente. Les blessés, l’imposant pont de glace et l’odeur palpable de la mort étaient d’autant d’indice de leur retard. Ses oreilles tiquèrent en spasmes d’énervement, il avait raté le début des réjouissances… Mais à peine eût-il fini de jeter son rapide analyse du lieu qu’un horrible son sorti des entrailles du Mausolée.

Une sorte d’écho de milliers de ricanement hérissèrent le poil du Graärh et de ses compagnons, suivit de quelque secondes plus tard par une pluie -littéralement- de morceaux de chairs jaillissants des portes grande ouvertes. Si d’ordinaire l’odeur du sang éveillé en lui son instinct de prédateur, les divers monticules de restes de ce qui autrefois étaient des corps, ne lui procura cette fois qu’un haut-le-coeur et lui fit tirer son cimeterre au clair. Quelque chose de terrible se trouvait dans les boyaux de la terre et ne leur voulait clairement pas du bien…

Alors que ses compagnons sentaient la même chose et tiraient eux aussi leur armes, trois corps, intactes, attirèrent l’attention du Gourmet. Deux humains et une imposante masse de poils.
Cette couleur, cette quantité de poils se pouvait être … ?
Toujours guettant l’ouverture, il se rapprocha du lieu apocalyptique, étroitement suivi par Urjiida et Harshiit, et observa penaud les rescapés se dépêtrer les uns des autres -ah finalement il y avait un quatrième survivant entre les bras du Graarh-. N’ayant plus aucun doute possible, Il ne put que répondre à l’injonction de son ami par un balbutiement incrédule.

-Bou...Boule de poils ?!*

La stupeur étant telle qu’il faillit ne pas capter les informations que lui débitait le cendré. Tombeau, Cendre, Monarque oublié … la fuite ?
La stupeur passée, son esprit mesura la pleine mesure de l’urgence de la situation. Si Purnendu s’était déjà détourné de lui pour s’occuper visiblement d’une sorte d’humain mal fini, Jangali blêmit sous son pelage obsidienne. Une vague de malaise transperça son être, en parfait écho avec une autre pensée, qui cette fois ne lui appartenait pas vraiment.

Ce Graärh est trop dangereux. Il DOIT mourir.

Et il était on ne peut plus d’accord avec cela. Voyant l’un des expéditionnaire balancer un pot contenant une solution qui visiblement était efficace, le chasseur se tourna vers ses deux compères, qui déjà le regardait, les deux affichant une mine inquiète.

-Jangali, je connais ce regard et je ne peux l’approuver. Les Esprits eux-même savent que nous ne sommes pas de taille. Regarde, le Sans-Poils a déjà commencer à nous faire gagner du temps, il faut que…
-Non Urjiida. Tu sais que je ne peux pas faire ça. Je ne peux pas fuir, mon devoir est de l’affronter. Pars, tu dois avertir la Légion de ce qui se trame. Et tu as intérêt à conter ma légende. Puis se tournant vers Harshiit, coupant court à la plaidoirie de la femelle, il lui posa une main sur l’épaule. Et toi mon frère, te joins-tu à moi ?
-Nous couvrirons leur retraite ensemble, lui répondit-il gravement.
-Urjiida, pars. Tu m’as sauvé la vie. Et cette fois je ne vais pas l’utiliser juste pour toi de nouveau, mais pour tout nos frères et soeurs.

S’adressant à l’énorme fourrure qui lui tournait le dos, il passa son pouce gauche sur son avant-bras armé et lui lança un simple :”Désolé Boule de Poils, on passera plus de temps ensemble plus tard, ou dans une autre vie…”
Sans attendre que son sort ne fasse totalement effet, il fixa Harshiit dans les yeux et lui dit simplement.

-Comme aux entraînements, c’est l’heure du Graärh volant mon ami.

Le druide ne put s’empêcher de sourire et saisit le bras de Jangali qui s’élançait déjà en avant. Pivotant sur lui-même, il fit tournoyer Jangali un tour, deux tours, trois tours, avant de le propulser vers leur adversaire, soulevant le Gourmet comme s’il ne pesait rien.
à mi-chemin dans les airs, il tourna sur lui même, abattant sa lame en un magnifique arc de cercle en direction de la tête de Rog, avec la ferme intention de la séparer du reste de son corps à l’instar du crâne qu’il tenait entre ses mains.

-Que je trépasse si je faiblis !!, furent les seuls mots que les graarh présents purent entendre avant l’impact.

Sorts et compétences utilisées :



*Sharaabee, en Graarh

Dernière édition par Jangali Pasu le Sam 27 Oct 2018 - 23:16, édité 1 fois

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Jangali

Compétence utilisée : Attaque aérienne (Agilité + Epée / 2 = 55 + 65 / 2) . Taux de réussite 60.

Modificateur =>

Race = Graärh : +5
Esprit-lié de la Gerridae, influence sur l'agilité suite à une attaque aérienne = bonus : + 5
Ennemi déconcentré = Bonus : +5

Total taux de réussite : 75

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 75 ou moins réussite.
- 76 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

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Le membre 'Le conteur' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'MJ' : 90

Echec

Jangali exécute parfaitement sa manœuvre. Projeté dans les airs grâce à ses camarades, il fond sur l’ennemi tel un rapace, prêt à abattre ses serres sur le cou de ce dernier et le décapiter. Malheureusement, au dernier moment, Rog lève une patte et saisit à la gorge le graärh volant, le coupant net dans son assaut.

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Rog avait balayé les intrus avec une facilité déconcertante. Il ne savait pas quelle était cette espèce, mais elle ne semblait pas représenter une menace sérieuse. Il avait été quelque peu surpris au début par la puissance magique du premier sort, mais au final cela n’était rien d’autre qu’un coup de chance ou une exception. Ils n’étaient pas à la hauteur de ses adversaires d’autrefois. Le Graärh au pelage prune sortit du mausolée et emplit, pour la première depuis nombre d’années, ses poumons d’air frais. Que cela était plaisant de revoir la lumière du jour. Plongez dans l’obscurité et la douleur il était maintenant capable de profiter des plaisirs les plus simples de la vie, reconnaissant leur pleine valeur. Pour autant, cela ne suffisait à celui dont l’ambition dévorante l’avait poussé à trahir son serment. Il était un élu, il s’élèverait bientôt au niveau de ce qu’il servait autrefois.

Le regard de la couronne de cendre fut attiré par un projectile lancé en sa direction. Une sorte de pot qui vint se fracasser au sol, libérant une sorte de nuage. Le prisonnier huma l’air et plissa rapidement les narines avant de se mettre à tousser. Cette odeur était affreuse et piquante. Qu’est-ce donc ? Du gaz nocif ? Une riposte bien inefficace contre lui mit à part arôme infecte qui révulsait ses narines et son palais. Une ombre se forma au-dessus de Rog, un graärh tombant du ciel pour le trancher avec son épée. D’un geste bref le prisonnier leva une de ses pattes avant, sa main se refermant sur le cou du malheureux, l’arrêtant d’un coup sec. Martialement il saisit le poignet de son assaillant, manquant de le briser pour le désarmer, récupérant ensuite l’arme qu’il vint planter dans le ventre celui-ci.

Le regard du félin couleur prune parut surpris en voyant Jangali, une forme de déception venant rapidement poindre dans ses prunelles. Cet accoutrement, cette armure, cette arme. Était-ce une plaisanterie?

« Qu’est-ce qui a bien pu vous arriver ? Est-ce avec ça que vous escomptez me stopper ? Est-ce l’arrogance ou la stupidité qui vous domine ? Et vous vous prétendez Graärh ? Que c’est pitoyable. On dirait que vous êtes retourné à l’âge de pierre. »

Rog se retourna et avec violence balança Jangali à l’intérieur du mausolée qui alla s’écraser en contrebas des escaliers. Un de moins. Comment allait-il s’occuper des autres maintenant ? La couronne de cendre remarqua alors le léger engourdissement de ses coussinets. Oh oui, c’est vrai, la glace, mais aussi les créatures piégées à l’intérieur. Les tentriduclaires, misérable créations du lucane. Elles s’étaient amassées au pied de leur maitre sans pour autant avoir l’intellect suffisant pour le libérer. Soit, cela devrait suffire en attendant de savoir ce qu’était devenue la plus parfaite de ses créations.

Le félin couleur prune fit à nouveau face aux intrus et leva les bras au ciel.

« Éveillez-vous créatures ! Votre maître est libre ! Prouvez votre loyauté ! »

Un tremblement eut lieu et la glace se mit à se craqueler à plusieurs endroits avant d’imploser à d’autres. De multiples tentacules des tentriduclaires retrouvèrent la liberté de leur mouvement et dans une certaine synchronisation se mirent à attaquer les étrangers.

Peu de temps après, des vibrations se sentir aux alentours de l’édifice, devenant plus fortes.

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Arakjörn n'eu pas le temps de se retourner pour beugler sur ses idiots de sbires de détruire ce pathétique mur qui le séparait de son adversaire que celui-ci se brisait déjà, dévoré par le ricanement obscur d'une multitudes d'ossements, des ossements animés, qui mordaient, grognaient, déchiraient chair et pierre. Il n'eu pas le temps d'actionner le puissant bouclier magique inscrit dans les runes de son bâton de mage qu'un violent choc lui fit perdre toute orientation l'espace d'un instant. Le temps nécéssaire pour la vague macabre de s'abattre sur lui et tout ceux présents dans le long couloir souterrain du mausolée. Pris de court par les événements qui s'enchaînaient, il perdit pour la première fois depuis longtemps tout contrôle sur la situation et sur ne serait-ce que sa propre survie. Sans qu'il n'en ait réellement conscience, quelqu'un le ramassa, quelqu'un d'assez poilu, Sküll peut être, tandis que lui se crispait de douleur à la réalisation des nombreuses morsures qui avaient arraché la maigre chair de son avant bras. Il resta sonné et recroquevillé par la douleur dans les bras de son sauveur qui était assez fort pour le porter sans gêne, lui qui de toutes manières n'était qu'un poid plume. L'obscurité était omniprésente, les ricanements persistants, les cris de douleur, de terreur, le bruit de la chair déchirée, le stresse de son propre coeur qui battait la chamade, celui de son hôte qu'il entendait marteler dans sa poitrine. Et l'odeur immonde du sang qui recouvrait au bruit les murs, ses vêtements. Il avait besoin d'air, il n'y avait plus d'oxygène et il étouffait pelotonné dans sa robe sanglante : Il avait peur, il était même terrifié. Ses petits doigts s'accrochèrent pitoyablement au pelage de Sküll, qui, pour le coup, avait gagné pas mal de poils il ne savait comment.

Mais la lumière le sauva, tout autant qu'elle l'aveugla. Il fut traîné et emporté dans sa tiède chaleur, jusqu'à être posé contre un petit talus de terre parmis les ronces. Le monde tournoyait encore autour de lui, mais son esprit travaillait déjà à recoller les morceaux, à analyser la forme des nuages brumeux autour de lui, des arbres noueux des marécages... Jusqu'à ce qu'il lui revienne complètement.

“Qu'est-ce que..”

Le nabot marmonnait, il se sentait fouillé, souillé, des mains.. Non, des pattes, se faufilaient sous ses épais vêtements et l'air venait directement aggresser sa peau fragile. Il se sentait complètement nu, pourtant il portait encore son écharpe brûlée et deux épaisseurs de tissus : il n'avait plus le manteau de son père, on le lui avait subtilisé ! Et pire encore, les coups de papattes revenaient : On le manipulait ! On le touchait ! BEUAH NON !

“.. Mais...MAIS ?!”

Fut tout ce qu'il avait à redire en découvrant l'horripilante horreur de la complexitude vérité de cette situation, balbutiant littéralement comme un enfant oscillant entre colère et tristesse puisqu'on lui avait piqué sa sucette. Un Sküll poilu, avec des oreilles et des moustaches, un gräarh donc, pas un almaréen, était en train de le fouiller et le désapper ! L'autre n'eu pas l'air fin non plus, il resta coi pendant qu'un contact visuel intense verouillait leurs regards respectif. Le torse maintenant en partie à l'air, le gräarh pouvait admirer avec dégoût l'affreuse constitution du capitaine des pirates d'Athgalan, banal pour qui a la chance d'élever ses enfants, le corps atrophié d'Arakjörn était un spectacle que ce dernier voulait cacher le plus possible. Il préférait, comme cela se passait en cet instant, qu'on le regarde droit dans les yeux, qu'il puisse analyser les sentiments de ses interlocuteurs dans les moindres détails, et lancer le regard-qui-tue en retour : Un regard brillant d'une intensité unique chez les hommes, avide de pouvoir, qui reflétait en son sombre intérieur l'éclat vert flamboyant d'un esprit machiavélique et tordu. Un regard porté par aucun enfant de onze ans dans ce monde, comme aurait du s'en douter le chat.

Pourtant celui-ci préféra passer outre et s'appliquer à son devoir : lui lécher le bras. Le nabot n'en croyait pas ses mirettes : Est-ce que le coup qu'il avait reçu sur la tête l'avait rendu fou ou un gräarh l'avait interrompu dans son combat pour le kidnapper et le manger ? La langue brûlait ses blessures et l'avertissement n'avait pas été assimilé par cette bestiole primitive, alors le coup fusa.

“Dégage !”

Il commença à se tordre dans tout les sens jusqu'à ce que son pied vole dans le museau du gros chat. Le petit magicien n'était pas très doué en muscu, mais il avait de quoi répondre avec des épaisses plaques de bois vissées sous le pied. Il profita de la surprise de son en-réalité médecin pour s'esquiver à son étreinte...

“Et rend moi ça !”

… Et lui reprendre le beau manteau mal recousu, déchirré et couvert de sang qui faisait, avec son chapeau, sa fierté, et qu'il lui avait piqué.

Après avoir pris quelques petites secondes pour se resapper et s'assurer que son couvre-chef était bien en place, il prit le temps d'analyser la situation, sans même remarquer que son bras ne le lançait plus : Son regard était rivé sur la marre de sang et de cadavres qui s'étendait dans la boue, à l'entrée du mausolée. Entrée bloquée ( ce n'est pas comme s'il aurait aimé y retourner ) par l'énorme gräarh dont il s'était fait son adversaire. A la lumière du jour, il pouvait maintenant observer bien plus nettement sa musculature, sa taille, ses tatouages et la laideur puante que ce qui pouvait résulter de centaines d'années passées en captivité. Entre ses mots et ceux du gräarh volant qu'il avait chopé et planté en plein vol, il n'était pas dur au nabot de connecter trois neurones et de deviner l'identité de ce qu'il voyait. Un ennemi des anciens temps, le renégat des gräarh et enfin, l'un des plus puissant adversaires qu'il n'ait jamais eu à combattre.

Cette dernière pensée fit accélérer une fois de plus le coeur du jeune mage, non pas à cause de la peur cette fois, mais par la force qu'il abritait derrière les gênes consanguins des Nygdmer, et derrière son histoire, son rejet par le monde. Cette expérience, ce mal être, ce malheur d'être Arakjörn Nygdmer, cette haine qui en résultait, accrue par la fragilité de sa santé mentale, poussée à son apogée par le potentiel de sa force brute, lâchée par son esprit fou qui aspirait à écraser et brûler tout ce qu'il pouvait ne serait-ce qu'effleurer. Cette folie furieuse qui le faisait rire de reconnaître le bras de Sküll parmis les débris sanglants des mercenaires et des pirates, de se moquer des gräarhs qui assisstaient impuissants à la résurection de leur némésis, et qui le poussait à mal interpréter les paroles des esprits liés.

C'était un test ! Une épreuve que lui soumettaient les dieux liés ! Ils le confrontaient à leur champion, ce Rog, pour savoir s'il était enfin prêt à être celui qui dominerait ces nouvelles terres, ce nouveau monde ! À être le plus puissant en cet univers ! Et lui... Il ne pouvait pas se sentir plus prêt !

Pendant que Rog balançait son énième et opportuniste adversaire dans les oubliettes du mausolée et invoquait les tendriculaires à briser la glace, le feu lui montait à la tête et incendiait son cerveau, le consummant dans un désir de détruire tout ce qu'il voyait en face de lui. Le feu coulait dans ses veines, il ne pouvait bouilloner plus longtemps, la folie était quelque chose qu'il ne pouvait pas contenir, et qu'il avait appris à ne pas le faire... car elle payait.

“C'est ici que ça se passe le matou !”


Il tendait le doigt vers le gros chat, les chaînes de son épaulettes cliquetaient alors qu'il prenait pour lui tout l'espace dont il aurait besoin. Maintenant qu'il avait son attention, il fallait qu'il se prépare à encaisser les coups. Heureusement une distance raisonnable les séparaient encore et les tendriculaires ne s'en prenaient pas encore à lui, c'était le moment ou jamais s'il voulait libérer toute sa puissance.

D'une main il plantait Arkadana dans le sol, de manière à pouvoir le prendre en main le plus rapidement possible au cas ou il lui faudrait se défendre. Pour l'instant, ce n'était pas son intention. De l'autre, il vint ouvrir une poche du sac banane qui traînait à sa ceinture, elle fouilla très rapidement les quelques bouquins et essais d'alchimie ratés qu'il transportait toujours ( sans raisons valables ) avec lui pour en tirer une petite fiole qui contenait un liquide écarlate. Il fit rapiement sauter le petit bouchon de liège qui permettait de contenir le précieux liquide et porta la fiole à ses lèvres. Il en but cul sec le contenu et se laissa aller à ses effets. Le nabot se mit alors à trembler, le truc avait en réalité très mauvais goût, mais c'était pas pour cela qu'il se mettait à hurler d'un air barbare, plutôt parce qu'il ressentait une intense énergie traverser son corps comme si on lui avait entaillé chaque pièces de sa chair. D'un geste brusque, il fit éclater la fiole vide sur le sol.

“Je vais t'éclater...”

Son visage entièrement couvert par son chapeau, alors que son regard se perdait sur le sol, trop concentré à contenir et appréhender les effets de la larme de vertu pour regarder ailleurs. Il marmonait avec une voix tremblante, âpre terriblement grinçante et grave pour provenir d'un gamin de cette taille.

Puis, il leva les bras au ciel, dévoilant un nouveau visage tordu et plié par la haine et la colère, ses yeux écarquillés par la drogue, complètement fous, ses lèvres pincées par la douleur et la concentration.

“... arracher les vices périmées de ton ventre et les balancer à tes bestioles !”

Il allait le faire, il allait lancer le plus puissant sortilège qu'il connaissait. Il s'était entraîné, multe fois, toujours cela s'était soldé d'un échec, il n'avait pu invoquer qu'une patte, qu'une gueule, il n'avait pas pu en prendre le total contrôle, mais cette fois, cette fois c'était forcément la bonne. La coccinelle était avec lui. Elle n'avait jamais été présente auparavant quand il était seul, quand il avait besoin d'aide, de son père, de proches, quand il cherchait des amis, une cause, des repères, quelque chose. Mais elle avait été là lorsqu'il avait rencontré Kälyna la dame blanche du tyran blanc, puis lorsqu'il avait affronté Verith, sombré dans le crime, déchiffré le secret des Nygmder, pris plaisir à devenir la bête de foire qu'il était aujourd'hui, alors si elle lui avait permit de faire tout ça, ce n'était pas pour échouer si prêt du but !

Ses doigts tremblaient, tout son corps, mais peu à peu la terre imitait son mouvement, se déchirait sous ses pieds, et une brume sombre commençait à tournoyer autour de lui. Des volutes de fumée métalliques en quoi il pouvait donner la forme qu'il désirait. Il se concentrait pleinement sur ses souvenirs, il visualisait les écailles, les crocs, les yeux de feu, les griffes incandescentes, il se remémorait toute l'anatomie du grand dragon rouge. Il tenait de lui, il pouvait désormais invoquer sa force.

“Contemple MA création !”

La magie pulsait désormais tout autour de lui, au rythme régulier d'un battement de coeur comme si elle était vivante. La trame se pliait à sa volonté, et bientôt les dites griffes se formèrent, les crocs, les écailles, le squelette du gigantesque dragon se construisait tout autour de lui, le protégeant le temps d'être recouvert par un blindage obscur. Des pattes noires jaillirent de la masse noire pour venir frapper le sol des deux cotés du nabot, qui disparaissait presque sous l'empleur de son oeuvre. Et enfin une tête cornue, dont les orbites vides étaient habitées par deux lumières vertes, le museau monstrueux du dragon de l'ombre s'ouvrit alors pour pousser un rugissement à en déchirer les tympans.

“Essaye donc d'arrêter le champion des trois royaumes si tu en es capable !”


Criait Arakjörn en écho avec son dragon, en lui intimant l'ordre d'anéantir le gräarh.



Objet utilisé :


Sort utilisé :


Totem :


directives :

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Arakjörn

Compétence utilisée : Magie niveau Grand-maître. Taux de réussite 85.

Totem = Coccinelle : bonus +5 de chance

Total taux de réussite : 90

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 90 ou moins réussite.
- 91 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

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'MJ' : 2

Réussite critique

Alors que Rog jubilait d’avance de sa victoire, revigorant les tendriculaires pour les pousser à s’attaquer aux membres de cette race inconnue, tout son poil se hérissa. Un mauvais, très mauvais pressentiment le parcouru. Une énergie sans commune mesure se dégagea du plus petit des intrus. Comment un être aussi minuscule pouvait contenir une telle puissance. Était-ce la particularité de cette espèce ? Les enfants étaient plus puissants que les adultes ? Les yeux du Graärh ne se détachèrent pas de cet individu. Le niveau de la magie qu’il dégageait était équivalent au jour où il avait créé la première d’entre « elles ». Possédait-il aussi la Lucane ? Non, c’était impossible. Seul lui le possédait, il s’en était assuré ce jour-là ! Alors à quoi cela était ce dû ? À cette étrange magie qu’il maniait ? Cela risquait de devenir un problème à l’avenir.

Très bientôt l’ombre du nain s’allongea au sol, avant de s’élever en direction du ciel. Les ténèbres prirent la forme d’une bête … parfaitement inimaginable. D’une taille titanesque, munie de quatre pattes, d’une queue, de deux cornes, de griffes, de crocs et surtout d’aile. Quelle était cette créature ? Le félin au pelage couleur prune n’avait pas vraiment envie de rester pour le savoir. Peut-être pouvait-il essayer d’en prendre le contrôle ? Non. La Lucane le lui disait, cette chose n’était pas vivante. Cette ombre une création ? Non, ce n’était rien de plus qu’un énorme amas de magie raffinée et sculptée. Mais quand bien même, cette chose était dangereuse !

L’ombre titanesque leva une patte sur l’ordre de son invocateur et vint l’abattre avec fracas en direction de Rog. Ce dernier eut juste le temps d’envelopper de ses mains le crâne aux yeux luminescents avant qu’un cri strident ne se fasse entendre.

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La vague de crânes approchait inexorablement et le calme du Loup solitaire se brisa un court instant. Erdrak n’avait plus ressenti la peur, ou plutôt une vraie peur, depuis l’apparition d’Asmo jusqu’à ce jour. Son estomac se serra, et un frisson lui parcourut le dos lorsqu’il se rendit compte que le mur qui avait commencé à s’élever lentement, bien trop lentement, était tombé en poussière après seulement trente centimètre.

Sa main se serra plus fortement autour de Croc et il se mit un peu plus sur ses appuis. Rien n’arrêtera cette vague de crâne, et rien n’y survivra. Il allait mourir en sachant qu’il avait entrainé ses hommes et ses femmes avec lui. Il n’avait pas su les protéger ni prévoir le danger. C’était une chose de voir sa mort, c’en était un autre de savoir que d’autres périront par sa faute. Alors que tout espoir était soufflé, une petite lueur revint. Les Loups qui étaient autour de lui avait décidé d’être là et était conscient des risques. Ils les avaient même acceptés. Ce n’était pas réconfortant mais cela suffit pour qu’Asmo retire le remord de l’esprit du Loup Solitaire.

Puis, finalement, son esprit accepta son destin. Unanime, comme jamais auparavant. Erdrak et Asmo avaient accepté l’inéluctable. Ils résisteront, mais c’était comme tombé d’un bateau en armure et en pleine mer, on se débat alors qu’il n’y a rien à faire.

Croc dans la main gauche, la main droite sur une pochette de sa ceinture. Ses doigts entrèrent en contact avec la Chair Tourmentée. Enfin le ras de marée d’os le frappa, lui et ses hommes. Le choc fut moins violent grâce à l’intervention du Graarh volant et un mystérieux bouclier, mais l’impact emporta tout de même le Loup à sa gauche. Un crâne avait percuté son front puis il était tombé et avait immédiatement disparut. Le Loup Solitaire ne vit rapidement plus rien.

Erdrak ne sentait aucune douleur mais pouvait sentir le flux magique se dplaçait en son sein, pour anéantir la douleur, la couverture en énergie, la libérer mais aussi pour guérir immédiatement les coups à peu trop sérieux, les saignements cessant immédiatement par la magie de sa cape. Puis un choc plus fort qu’un autre frappa sa jambe et il tomba à genou. Tentant de se relever, il reçut un coup au crâne puis un second. Un peu sonné, il trébucha et tomba à la renverse. Quand il rouvrit les yeux, il n’était plus dans le mausolée.

Le premier réveil d’Inigo :

Le Loup solitaire rouvrit les yeux. Il avait été propulsé hors du Mausolée. Se redressant brusquement, il découvrit qu’il n’avait pas été inconscient, et le souvenir de son rêve s’estompa immédiatement pour ne laisser que la trace de la vague de crâne. Son corps était couvert de sang et il savait que ce ne pouvait pas être le sien. Et si ce n’était pas le sien.

D’un bond, il fut sur pied, sa ma gauche ankylosée tant elle serrait fortement son épée. Inconsciemment, le Loup Solitaire changea de main et fit des mouvements d’ouverture et de fermeture avec la main gauche pour la détendre avant d’y repasser son arme tout en observant les alentours.
Plus de trace des pirates à l’exception de l’alchimiste et du nabot qui se trouver dans les bras du Graarh qui s’enfuyait à toute jambe. Pourquoi un Graarh se souciait d’un marchand d’esclave ? Pourquoi un Graarh se souciait d’un humain tout simplement. Ça dépasser l’entendement et ne faisait aucun sens. Pourtant le Graarh essayait de soigner le petit homme.

Des Loups qui l’avaient accompagné, seul resté le docteur, Garibald moins sa jambe et Elys, un arc cassé à la main, du sang sur le front et le regard hagard. Garibald n’était plus conscient, et le médecin s’acharnait à stopper les saignement d’Elys qui surveillait les environs au bord de la panique. Vijay, le loup métallique veuillait sur eux, comme l’avait demandé Erdrak.

Le Loup Solitaire se rapprocha d’eux mais n’eut pas le temps de la rassurer. Une silhouette sortait du Mausolée. C’est un Graarh, immense et bossu. Dans sa main, la tête de Celia finit de goutter ce qui lui reste de sang. Une colère froide l’envahit et il peut ressentir cette colère vibrait à l’unisson avec celle d’Asmo. Cette créature venait de tuer ses hommes sans prévenir, sans aucune raison. Et pire que tout, elle exhibait la tête de sa victime comme un trophée et bien que son rang de commandant le lui interdît, Erdrak tenait énormément à Célia car la jeune fille lui rappelait la fille qu’il aurait voulu avoir et protéger. Tout ce que j’approche semble décider à mourir. Ce constat ne fait que nourrir sa colère. Le Loup Solitaire fera payer ces morts à ce Graarh.

Un groupe de Graarh sort des brumes marécageuses et l’un d’entre eux ne perd pas son temps pour charger l’ennemi qui s’avance sans autre défaillance que de rire aux éclats. Son attaque aussi impressionnante soit elle, aussi rapide et brutale qu’elle puisse être, ne fait même pas faiblir le Graarh, aucune peur, aucun tremblement. Ce dernier se contente de l’attraper et de le juger pour finalement le jettait dans le mausolée, comme une vulgaire poupée de chiffon. Le Graarh disparut par l’ouverture et les escaliers. C’en était trop et sous vouloir faire preuve de présomption, le Loup Solitaire allait défier ce Graarh meurtrier et lui tiendrait tête jusqu’à ce qu’il ait la certitude que ce qu’il restait de ses hommes soit en sécurité où que son ennemi soit mort. La mort n’était une possibilité.

Rageant Croc pour saisir Solstice, il n’eut pas le temps de rendre à sa hallebarde sa taille normale que le sol se mit à trembler terriblement et que les tentaculaires que le groupe avait déjà affronté avant d’entrer, sortirent de l’eau avec plus de force et fougueux qu’avant comme répondant à l’appel du félin. Le Loup Solitaire n’aurait pas l’occasion d’affronter le Graarh tout de suite. Il aida plutôt Elys et défendre le médecin et Garibald des tentacules. La jeune femme frappait avec rage et désespoir, comme si se battre était la dernière chose qu’elle sache faire.

Concentré sur son combat, ce fut Asmo qui vit le dragon spectral apparaitre. Sans un instant d’hésitation, il prit la place d’Erdrak, prenant le contrôle du Loup Solitaire sans qu’il n’y ait aucune résistance ni aucun moment de ralentissement. Derrière.Sosltice tournoya plus vite dans les mains d’Asmo alors que la Colère déchainait ses compétences contre les monstres des marais. Chaque coup reçu voyait le tentacule coupable se tordre puis une explosion le brûlait violemment.

Erdrak put mettre sa concentration sur le coin de l’œil du Loup Solitaire. Le nobat veniat d’invoquer un dragon noir de jais et la créature des ombres avait décidé que rien sur cette terre ne devait survivre à son courroux. Voyant la patte griffue s’élever dans les airs, Erdrak eut le temps de reprendre le contrôle de son corps et de basculer, plaquant Elys dans sa chute, lui évitant au passage un fort mauvais coup. Il ne vit pas ce qu’il advint du félin, mais il entendit le Mausolée tombait en ruine et le sol trembla de nouveau.

Quand il se redressa, des pierres sortaient des décombres. Des arcs de cercles granitiques, portant une gemme chacune en leur centre. Ces pierres étaient grandes et à vue d’œil, il en faudrait six ou sept pour fermer un cercle. Mais ce n’était pas la vraie question. Qu’est-ce qu’elles faisaient en l’air ? D’où venait-elle ? Pourquoi flottait-elle ? qu’est-ce qui avait provoqué leur décollage ? Là encore des questions dont l’intérêt immédiat était plus que discutable. Est-ce dangereux ? Voilà la seule et vraie question. Et pour avoir la réponse à cette question, le mieux était de se trouver le plus loin possible de sa source pour éviter de s’en prendre plein la figure si la réponse est oui.

Quelque chose tomba au pied du Loup Solitaire. C’était un bras. De félin sans aucun doute possible et probablement celui de l’ennemi. Mais ce dernier n’était pas visible et pouvait donc être n’importe où avec un bras en moins.

Le Loup Solitaire siffla Vijay et attrapa Garibald. Le jeune homme était un poids mort et son utilité pour le combat et pour la guilde était de zéro, mais on n’abandonne que les morts derrière soit et pour le moment, le jeune Loup était vivant. Erdrak hissa Garibald sur le dos de son loup de métal et lui intima l’ordre de s’éloigner vite et de revenir après avoir mis le Loup en sécurité.

On bouge. Ordonna le Loup solitaire à Elys et au médecin. Le trio repartit sur ses gardes traversant le pont de glace qui avait subsisté le plus vite et prudemment possible. Ils traversèrent le pont de glace, priant les esprits pour que rien ne vienne les tirer vers le fond du marais. Puis ils rattrapèrent le groupe qui était sur les rives. On bouge. Rien de bien peut nous arriver ici.

Le reste de la Meute continua, ralentissant le rythme pour se diriger approximativement vers la côte. Toujours sur leur garde, de crainte des créatures qui vivaient dans les marais, mais aussi de celle qui avait été éveillée.

Directives :
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Erdrak

Compétence utilisée : Perception niveau Bon. Taux de réussite 55.

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 55 ou moins réussite.
- 56 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

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'MJ' : 47

Réussite : Alors que Erdrak s'apprête à battre en retraite avec ce qui reste de la meute, il repère aisément Demens qui s'est caché parmi les ombres et les brumes. Malheureusement, il croit distinguer derrière l'homme deux lueurs orange semblables à des yeux ...

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À partir de l’orbe d’obsidienne qu’il tenait dans sa main, des fils d’ombre c’étaient formés et étaient allés s’attacher aux ombres présentes dans les environs avant de les étirer pour en envelopper Demens. Ainsi dissimulé à travers la brume, il put constater que le gaz toxique n’avait eu aucun effet sur l’ennemi, mis à part une courte quinte de toux. Du fait de son savoir accumulé au fil des années, quelque chose protégeait ce monstre et le rendait résistant. Un autre aurait pu croire que le creuse-poumon n’était tout simplement pas au point, mais l’alchimiste avait lui-même testé le produit en consommant une microdose et il en avait ressentie les effets. Et s’il pouvait se permettre ce genre de traitement, c’est qu’il était plus endurant que la moyenne vis-à-vis de nombreux poisons…

~ Serait-il comme moi? ~

Une nouvelle vague de peur monta en lui, provenant d’une part normalement silencieuse de sa conscience. C’était son esprit-lié qui s’affolait ainsi et qui le contaminait, brouillant son fil habituel de pensée. Il était clair que le Graärh au pelage prune provoquait cette panique par sa seule présence, mais comment cela se faisait-il? L’homme de science regarda en direction du mausolée pour y voir des tendriculaires à nouveau libres s’attaquer aux quelques survivants. Hors d’atteinte des créatures, Arakjörn semblait quant à lui prêt à attaquer de nouveau, et Demens reconnu immédiatement la fiole que le nain sortit de sa sacoche, car c’était la même fiole qu’il avait prise plus tôt en venant chercher l’alchimiste dans son atelier. Tremblant de tout son être après avoir consommé la Larme de Vertu, le Nabot leva ses bras vers le ciel, invoquant une ombre titanesque qui se modela en une copie conforme de Verith le Rouge, et tel un marionnettiste, le mage leva l’une des pattes de sa création pour l'abattre avec une force terrible sur le félidé qui eut tout juste le temps de s’entourer une aura diffuse de lumière verte. Le Cafard sentit le calme revenir en lui à cet instant, mais son esprit-lié lui laissait comprendre avec clarté que l’adversaire n’était pas mort malgré la violence de l’attaque. L’Humain avait cependant remarqué un détail particulier : le grand félin semblait avoir utilisé son crâne aux yeux bleus pour créer son sort.

Un groupe s’avança à travers le nuage de poussière, conséquence de l’attaque portée par l’ombre draconique, et l’alchimiste repéra parmi eux Erdrak qui regardait d’ailleurs dans sa direction, l’ayant manifestement repéré malgré son manteau d’ombres. Au même moment, tout autour des décombres, on put voir de grande pierres arquées et dotées en leurs centres d’une gemme du même bleu que ses cristaux s’extraire du sol pour s’élever doucement dans les airs. C’est alors que d’étranges cliquetis se firent entendre derrière Demens et celui-ci se retourna pour voir une créature aux traits insectoïdes qui le fixait sans bouger de ses yeux orange. S’il n’avait jamais pu voir de spécimens vivants, l’homme de science devina qu’il s’agissait là d’un karapt, reconnaissant à vue la substance chitineuse de la carapace puisqu’il étudiait des échantillons depuis maintenant plusieurs semaines en émiettant petit à petit les morceaux récoltés lors de sa rencontre avec Keetech. Cependant, l’insecte était bien loin du canyon et le cafard se demanda un moment comment est-ce qu'il avait pu atteindre ce point reculé des marais pour arriver à cet instant précis, ayant personnellement fait ce même parcours à pied plusieurs fois.

Plus étrange encore, le karapt portait dans ses crocs une lance à l’apparence aussi chitineuse que lui qu’il laissa tomber aux pieds de Demens tout en continuant à l’observer. S’il fallait en croire les récits des dragonniers ayant vu ces êtres à l’œuvre, l’homme aux cristaux aurait dû se faire dévorer, mais le prédateur restait de marbre comme s’il attendait quelque chose. Un rugissement de douleur proche du hurlement se fit soudainement entendre derrière les décombres du mausolée et l’alchimiste porta une fois de plus son regard dans cette direction. À travers le nuage de poussière encore en suspension dans l’air, une lueur verte commençait à percer et à se rapprocher des ruines récentes. Reportant son attention vers le karapt, l’Humain vit qu’il n’avait toujours pas bronché. Il s’accroupit doucement pour prendre la lance dans sa main gauche, puis repéra le groupe de mercenaires qui progressait lentement en raison des blessés et se dirigea vers eux afin de parler à Erdrak.

- Ce karapt vient de m’apporter cette lance. Je crois qu’il veut que je l’utilise. Vous êtes le seul capable de la manier.

Comme en témoignait ses phrases très écourtées, Demens s'efforçait ici d'agir contre sa propre et de coopérer, car il sentait en lui son esprit-lié qui continuait à avoir peur et à polluer ses pensées, aussi la destruction du Graärh lui semblait être la seule solution pour se débarrasser de ces sensations inutiles.

- Je crois aussi que ce Graärh use de son crâne magique comme d’un catalyseur.

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