Le Karapt avançait lentement dans le marécage, sa démarche d’apparence calme était pourtant prédatrice, mais aussi hésitante. L’insectoïde était sur le qui-vive, à l’affut du moindre mouvement. Dans son esprit il entendait retentir la voix de sa reine, cette dernière avait peur. Et c’est pour vaincre cette peur que lui avait été envoyé ici. Le moissonneur se contentait d’obéir, mais les sentiments de sa reine le troublaient. Lui aussi avait peur, mais en même temps, il ressentait l’importance de sa mission, puis le courage dont il allait devoir faire preuve. Il ne reviendrait sans doute pas vivant à la colonie, ou pire, mais cela n’avait aucune importance. Il n’était qu’un membre de cette dernière, il était insignifiant en comparaison, ce qui comptait était d’assurer l’avenir de la reine, rien d’autre.
Très bientôt, dans le champ de vision de l’insecte des Graärh apparurent, ils étaient trois. Instinctivement, la bête balança ses mandibules en une mise en garde agressive. La prise de ses crocs contre la lance chitineuse qu’il tenait dans la gueule se raffermit, provoquant un léger grincement. À nouveau, la voix de la reine résonna dans son esprit. Il fallait évaluer la situation.
C’est alors qu’une pierre fut lancée, venant toucher la Karapt, rebondissant sur la carapace de ce dernier. Les Graärh, qu’avaient-ils tenté de faire exactement ? Le blesser ? Ce peuple avait terriblement régressé, une pareille arme ne saurait traverser sa chitine. Ou peut-être voulait-il le faire partir ? Non, il ne partirait pas, il était ici pour accomplir une mission et il la remplirait même si cela devait lui couter la vie.
Les félins tournèrent les talons, commençant à se diriger en direction du mausolée. Une fois encore, l’esprit de l’essai vrombit en lui, venant lui ordonner de les poursuivre. Il fallait en savoir plus, peut-être pourraient-ils aider.
Très bientôt, dans le champ de vision de l’insecte des Graärh apparurent, ils étaient trois. Instinctivement, la bête balança ses mandibules en une mise en garde agressive. La prise de ses crocs contre la lance chitineuse qu’il tenait dans la gueule se raffermit, provoquant un léger grincement. À nouveau, la voix de la reine résonna dans son esprit. Il fallait évaluer la situation.
C’est alors qu’une pierre fut lancée, venant toucher la Karapt, rebondissant sur la carapace de ce dernier. Les Graärh, qu’avaient-ils tenté de faire exactement ? Le blesser ? Ce peuple avait terriblement régressé, une pareille arme ne saurait traverser sa chitine. Ou peut-être voulait-il le faire partir ? Non, il ne partirait pas, il était ici pour accomplir une mission et il la remplirait même si cela devait lui couter la vie.
Les félins tournèrent les talons, commençant à se diriger en direction du mausolée. Une fois encore, l’esprit de l’essai vrombit en lui, venant lui ordonner de les poursuivre. Il fallait en savoir plus, peut-être pourraient-ils aider.
***
La main de la couronne de cendre vint se refermer sur la gorge de Purnendu, alors que lentement il se redressait, venant mettre fin à son chant. Le corps de l’ancien Graärh se finissait de se régénérer et une outrageante colère luisait dans les prunelles de ce dernier. Le félin bossu était plus grand que son confrère grisâtre et il le souleva lentement du sol.
« Pourquoi ne répondent-ils pas à mon appel ? Sont-ils tous morts après mon enfermement ? Avez-vous massacré mes créatures ? Le chef-d’œuvre de la Lucane ? »
Rog pouvait ressentir la présence de multiples bêtes autour du sanctuaire, celles à qui il avait donné naissance. Sa perception était néanmoins limitée en raison du bâtiment dans lequel il se trouvait et de la puissance qui parcourait encore les murs. Cependant, cette misérable énergie ne devait pas être en mesure de bloquer sa perception « d’elles ». Il était lié à « elles », il les avait toujours sentis. Alors pourquoi, pourquoi maintenant qu’il était libre elles ne répondaient pas à son appel. Qu’avaient fait les siens aux enfants de la Lucane ? Un grondement s’échappa des crocs de la couronne de cendre alors qu’il affermissait sa prise à l’encontre de son lointain descendant.
« Tu m’as été utile … mais ce dont j’ai réellement besoin se sont elles. »
Le regard du Graärh bossu fut attiré par les bruits provenant du couloir, plissant les narines il huma l’air. Quelle était cette odeur ? Il ne s’agissait de pas de ses semblables. Que s’était-il passé durant son long enfermement ? Claquant des doigts, la couronne de cendre fit naitre des feux-follets contre les murs de son cachot, leur lueur venant illuminer ce dernier. Au bout du couloir, celui qui avait goûté aux eaux interdites découvrit avec stupeur des êtres non-graärh. Quand bien même cette découverte pouvait s’avérer fort intéressante, il avait bien mieux à faire. Il devait savoir ce qui était arrivé à la plus précieuse de ses créations. Rog souleva Purnendu et le jeta en direction du groupe d’inconnu, le grisâtre traversant le couloir avant de tomber sur l’un d’entre eux.
« Des siècles enfermés ici … me tordant de douleur … sans pouvoir boire, ni manger … incapable de me libérer … incapable de mourir. »
D’un pas assuré, le félin au pelage prune s’avança dans le couloir, jusqu’à ce que son pied ne vienne marcher sur l’os d’une jambe, le brisant. Ses yeux d’un jaunâtre impérial se baissèrent, observant avec mépris le corps d’un des anciens ennemis l’ayant enfermé ici.
« Regarde-toi … tu es pitoyable. Vous n’avez fait que retarder l’inévitable. Rien n’arrête les élus. »
Le bossu se pencha, venant redresser le squelette avant de mettre deux doigts dans les orbites vides du crâne. Tirant un grand coup, il sépara la tête du reste du corps qu’il laissa retomber au sol.
« Tu vas servir celui que tu as juré de combattre. »
Un sifflement suraigu se fit entendre, comme si une âme se mettait à hurler, si strident à vous en vriller les tympans. Le crâne se mit à luire d’un bleu givré et Rog vint l’enserrer entre ses mains tel un précieux trésor. Le regard de la couronne de cendre se tourna en direction du groupe composé d’une race inconnue, il les observa avec un mélange de mépris et de curiosité. Qu’allait-il faire d’eux à présent ? Un grognement s’échappa du ventre de Rog. Oh oui … voilà des années qu’il n’avait pas mangé.
« Pourquoi ne répondent-ils pas à mon appel ? Sont-ils tous morts après mon enfermement ? Avez-vous massacré mes créatures ? Le chef-d’œuvre de la Lucane ? »
Rog pouvait ressentir la présence de multiples bêtes autour du sanctuaire, celles à qui il avait donné naissance. Sa perception était néanmoins limitée en raison du bâtiment dans lequel il se trouvait et de la puissance qui parcourait encore les murs. Cependant, cette misérable énergie ne devait pas être en mesure de bloquer sa perception « d’elles ». Il était lié à « elles », il les avait toujours sentis. Alors pourquoi, pourquoi maintenant qu’il était libre elles ne répondaient pas à son appel. Qu’avaient fait les siens aux enfants de la Lucane ? Un grondement s’échappa des crocs de la couronne de cendre alors qu’il affermissait sa prise à l’encontre de son lointain descendant.
« Tu m’as été utile … mais ce dont j’ai réellement besoin se sont elles. »
Le regard du Graärh bossu fut attiré par les bruits provenant du couloir, plissant les narines il huma l’air. Quelle était cette odeur ? Il ne s’agissait de pas de ses semblables. Que s’était-il passé durant son long enfermement ? Claquant des doigts, la couronne de cendre fit naitre des feux-follets contre les murs de son cachot, leur lueur venant illuminer ce dernier. Au bout du couloir, celui qui avait goûté aux eaux interdites découvrit avec stupeur des êtres non-graärh. Quand bien même cette découverte pouvait s’avérer fort intéressante, il avait bien mieux à faire. Il devait savoir ce qui était arrivé à la plus précieuse de ses créations. Rog souleva Purnendu et le jeta en direction du groupe d’inconnu, le grisâtre traversant le couloir avant de tomber sur l’un d’entre eux.
« Des siècles enfermés ici … me tordant de douleur … sans pouvoir boire, ni manger … incapable de me libérer … incapable de mourir. »
D’un pas assuré, le félin au pelage prune s’avança dans le couloir, jusqu’à ce que son pied ne vienne marcher sur l’os d’une jambe, le brisant. Ses yeux d’un jaunâtre impérial se baissèrent, observant avec mépris le corps d’un des anciens ennemis l’ayant enfermé ici.
« Regarde-toi … tu es pitoyable. Vous n’avez fait que retarder l’inévitable. Rien n’arrête les élus. »
Le bossu se pencha, venant redresser le squelette avant de mettre deux doigts dans les orbites vides du crâne. Tirant un grand coup, il sépara la tête du reste du corps qu’il laissa retomber au sol.
« Tu vas servir celui que tu as juré de combattre. »
Un sifflement suraigu se fit entendre, comme si une âme se mettait à hurler, si strident à vous en vriller les tympans. Le crâne se mit à luire d’un bleu givré et Rog vint l’enserrer entre ses mains tel un précieux trésor. Le regard de la couronne de cendre se tourna en direction du groupe composé d’une race inconnue, il les observa avec un mélange de mépris et de curiosité. Qu’allait-il faire d’eux à présent ? Un grognement s’échappa du ventre de Rog. Oh oui … voilà des années qu’il n’avait pas mangé.