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[Intrigue] La route du bayou

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Directives :


Le temps suspendit son envol quand Jangali regarda l’ouverture dans laquelle se dessinait l’ombre du Graärh qui l’avait vaincu. En un seul coups. Il voulait graver dans sa mémoire cet être abjecte, ce fils de Nocturnyène. Puis, la gravité reprit ses droits, et le chasseur dévala les escaliers, roulant-boulant comme une pelote de laine. à la différence que chaque rebonds étaient aussi durs et douloureux que la pierre qui composait l’édifice. Sa chute s’acheva dans le sang et la douleur quand il atterrit enfin sur le plancher des vaches, où un claquement sec se fit entendre. Grognant un «Par Nynsith !» , il roula sur le côté, pour évaluer les dégâts. Son épée, sortie de son fourreau de chair, gisait à quelque pas de lui, maculée de son propre sang. Sang qui dégoulinait joyeusement de sa plaie toute fraîche. Seulement, il notifia le brassard qui à présent enserrait son avant-bras et pulsait d’une douce lumière bleutée. à peine s’étonna-t-il de l’objet qu’une voix, ancienne, inconnue et archaïque résonna dans sa tête.

« Brzzz … Alerte … zzzzt prisonnier échappé … crrrrr ... prévenez la carrrrrk … armu brrr kkkmager … comunicccc biiipossible … besoin ttttfort … ouverture »

Et alors que l’objet commençait lentement à siphonner son énergie magique, dissipant les effets de son armure de poils, l’origine de la voix émit un son terrible qui transperça le crâne du Graärh avant de ne se taire définitivement.
Croyant que le pire était passé, Jangali se recroquevilla d’instinct quand le Mausolé tout entier trembla, se lézardant de fissures courantes du plafond et sur une partie des murs. L’unique rai de lumière provenant de l’entrée s’éteignit aussi subitement que la secousse avait frappé. Le coeur battant à la chamade, rouvrit les yeux, priant les Esprits que tout ce manège était bel et bien terminé.

Visiblement seul et enterré vivant, il se redressa et passa une main sur sa blessure. Il était toujours vivant, alors il ne lui restait plus qu’à panser ses blessures et retourner se battre. Mais étonnamment, sous ses doigts, la chair avait commencé à chatouiller et le sang à moins se répandre allègrement sur le sol. Il leva alors son bras camisolé par le brassard poussiéreux et réprima un bond de surprise en voyant le cadavre sur lequel il avait fini sa course, bouger. Ou plus précisément, l’armure semblait suivre la direction du gantelet. Imperceptiblement, il ressentait comme des “fils” entre les différentes pièces de l’armure. N’ayant jamais vu pareil ouvrage, il compris néanmoins qu’il avait devant lui un vestige de l’ancienne civilisation Graärh et que le Prune avait raison sur un point : Ils étaient tombés vraiment bien bas…

Prenant le crâne de son ancêtre dans sa main, il fixa les orbites vides pensivement.

-Porter ou ne pas porter, telle est la question…

Car après tout, leur tradition voulait que les défunts soient immolés en même temps que leur bien… chose que Jangali ne partageait pas vraiment. Tout outil devait servir le bien commun et présentement, il avait besoin de cette armure, quelque étaient ses capacités au combat pour peut-être avoir une chance de se battre à armes égales contre le Traître.

-Bon l’Ancêtre, je sais que tu vas pas aimer, mais je récupère ton armure hein ? Pour le moment j’en ai plus besoin que toi. Et si je survis, je veillerai à t’octroyer les derniers rites. ça marche ?

Il prit les cavités inexpressives pour un oui et fourra le crâne dans sa sacoche et grognant de douleur, revêtit l’armure. à mesure qu’il enfilait chaque partie de l’ensemble, il sentait les gemmes s’activer et travailler de concert pour finir de le guérir. Quand il eut fini, et qu’il put se mettre debout sans risquer une hémorragie massive, il observa le charnier dans lequel il était tombé. Même si les membres éparses n’étaient visiblement pas des membres de Graärh, néanmoins cela le conforta dans l’idée qu’il devait à tout prix l’arrêter.

Empoignant son arme et montant les marches quatres par quatres, il put apprécier la sensation de légèreté de l’armure, épousant le moindres de ses mouvements sans efforts. Malgré la fatigue inhérente à son drain de magie continue, il finit par atteindre ce qui fut autrefois une entrée et à la sueur de ses muscles, il parvint à se dégager un passage suffisamment grand pour se faufiler à l’extérieur et il resta interdit quelque instants tant la scène de désolation et de chaos l’eût surpris. Par le ventre sans fond de Nynsith, mais qu’est-ce qu’un dragon fichait ici ? Ces machins volant, il n’était pas là avant n’est-ce pas ?

Passé la surprise, il regarda plus attentivement. Le grand dragon noir semblait émaner d’un tout petit corps qu’il pouvait distinguer à travers les ombres que constituaient le dragon. Sa nature magique était clairement perceptible et donna quelque sueurs froides à Jangali. Si les pirates avaient accès à ce genre de magie, il comprenait comment ils avaient pu réduire en esclavage ses frères graärh. Se refocalisant sur l’urgence de la situation, il détailla les monolithes volant et l’éclat bleuté des immense gemmes fit rapidement la connexion entre son armure et la technologie antique. Il ne savait pas grand chose -à vrai dire rien du tout- de la science de ses ancêtres, mais si le Mausolée avait été construit pour contenir les Couronnes déchues, alors cet ultime système de sécurité lui était aussi destiné. En parlant de Couronne, son adversaire réapparu, visiblement salement amoché par une violente attaque. Pour avoir chasser toute sa vie, il reconnaissait bien là le genre de blessure qu’infligeait un gros prédateur. Le dragon d’ombres correspondait d‘ailleurs tout à fait. L’espace d’un instant, l’idée de parlementer avec son ennemi pour l’envoyer vers Athlagan lui traversa l’esprit, avant que le douloureux souvenirs de sa lame transperçant son ventre ne lui rappelle à quel point il détestait ce Graärh.

Avisant l’ensemble des sans-poils restant, il hurla:

-Ces pierres sont un dernier recours du Mausolé ! J’sais pas c’que ça fait, mais faut le retenir assez longtemps pour que ça agit !

Coopérer avec les pirates ne l’enchantait guère, mais parfois, même le chasseur savait réajuster ses priorités. Avisant Hashiit non loin, il le fixa dans les yeux, avec le même regard de prédation qui le caractérisait quand il chassait:

-Prends le à revers, il faut pas qu’il s’échappe du cercle !

Son compagnon d’arme acquiesça et tous deux firent un grand arc-de-cercle de part et d’autre de Rog pour lui couper toute retraite.

Armure des Chasseurs de Cendres :


Dernière édition par Jangali Pasu le Mer 3 Oct 2018 - 22:42, édité 2 fois

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Le petit bout d'humain n'avait de cesse de gigoter entre ses grandes paluches, mais le graärh n'en avait cure. L'état de son nouveau patient était bien tout ce qui lui importait et qu'il soit volontaire ou non n'était plus qu'un détail qu'il reléguait au second plan. Lorsqu'il aurait terminé son travail, il pourrait alors écouter ses doléances, mais en attendant il avait de nombreuses plaies à lécher. Vu le nid à saloperies qu'était en soit le marécage, Purnendu doutait que de se faire mordre par un crâne vieux de plusieurs millénaires soit tout aussi hygiénique. S'il ne désinfectait pas immédiatement les blessures de l'étrange homme-enfant, ce dernier risquait de contracter plusieurs maladies qui auraient sûrement raison de sa petite constitution en un claquement de griffes. Babines retroussées, il poussa un premier feulement sourd et vibrant, chargé de magie avant de passer sa longue et large langue râpeuse sur la première plaie qu'il trouva. Il récolta la poussière, la saleté et les lambeaux de peau morte grâce aux centaines d'épines souples qui couvraient son appendice. Le goût ferreux fut confronté à celui de la sueur aigre et d'une crasse profondément incrustée dans chaque pore de ce corps tortueux.

Figé l'espace d'un instant, il ravala de justesse un haut le cœur au goût fort qui tapissait l'intérieur de sa gueule, mais fut cependant incapable de retenir le glapissement de surprise qui échappa à sa gorge lorsque la semelle en bois du nain lui percuta le devant de la truffe. Il le lâcha aussitôt pour plaquer les deux mains sur son museau meurtri et fixa l'insolent avec des yeux ronds, baignés de larmes alors que la douleur remontait le long de sa gueule pour venir vriller l'arrière de son crâne. Babines clairement retroussées sur sa dentition carnassière, il ne fit rien pour retenir l'autre et se contenta de l'observer alors qu'il se rhabillait en vociférant à pleins poumons. L'envie brutale de l'assommer pour finir ses soins lui traversa l'esprit, mais le fauve couleur de cendre prit une profonde inspiration sifflante et expira tout aussi lentement afin de ne pas céder à ses pulsions. Il devait se mettre à la place de l'autre : les soins pratiqués par les graärh n'étaient pas les plus doux et avenants quand on était extérieur à leur culture. Qui ne paniquerait pas en voyant une bête de sa taille venir lui feuler dessus, puis s'engluer les babines de sang alors qu'il le léchait ? Sans une mise en contexte, on pourrait croire qu'il était en train de lui attendrir la peau avant de le croquer !

« - … pas sans un bon bain avant en tout cas. »

Maugréa-t-il avec mauvaise humeur alors que les vrilles de douleur commençaient lentement à refluer de son museau. Écartant ses mains, Purnendu passa une langue chargée d'énergie sur sa pauvre petite truffe maltraitée et se soigna de l'inconfort avant de se redresser avec un lourd soupir. Et bien quoi encore ? Bâton à la main, il tourna de nouveau son attention sur le mausolée et s'il fut soulagé de voir qu'aucun des bipèdes n'était encore à proximité, la soudaine absence de Jangali dans le tableau lui hérissa brutalement la fourrure. Ses tripes se nouèrent et il regarda furieusement autour de lui, fouilla les zones détrempées, les buissons et même les branchages noueux des arbres morts... mais aucune trace de cet idiot. Son cœur loupa un battement quand il croisa le regard des deux autres félins qui accompagnaient son ami et, à voir leur expression, il n'eut pas trop de mal à comprendre : ils venaient de le perdre. Une boule se noua dans sa gorge et il serra les mâchoires avant tant de force que ses crocs grincèrent. Ses pupilles s'étrécirent en deux fins pinceaux d'encre alors que l'absinthe de ses orbes se lustrait d'un mat glacial, prédateur.

Sa colère était longue à s'éveiller, lui qui n'aimait pas les conflits et préférait de loin la quiétude d'une conversation bien menée plutôt que l'adrénaline des combats aveugles. Mais lorsqu'il se défaisait de ses principes et embrassait sa soif primale, seul le sang de son adversaire saurait l'apaiser. Puisant dans l'Hippopotame, il fit grandir sa silhouette et déploya autour de lui une aura intimidante. Poils hérissés et babines retroussées, il déploya toute sa haute stature avec un long rugissement viscéral. Cet appel se mêla aux craquements et grondements de l'amas d'énergie pure qui s'accumulait autour du nain, à quelques mètres de lui. Sentant instinctivement qu'il appelait à lui une création destructrice de haut niveau, Purnendu n'hésita pas à le rejoindre afin de le protéger le temps de sa longue incantation. Après avoir passé plus d'un an aux côté d'un mage, il avait appris les travers de cette pratique et comptait bien lui offrir son soutient dans un but commun. Ne disait-on pas ; l'ennemi de mon ennemi est mon ami ? Même si le graärh exécrait les pirates ainsi que la majorité des bipèdes, il se découvrait haïr davantage encore son ancêtre sur l'instant.

Tenant son bâton devant lui, il comptait bien repousser toute attaque magique qui serait dirigée contre eux, mais n'eut même pas le temps de considérer une autre tactique défensive que l'air s'engluait soudainement dans un miasme d'énergie étouffant. La Trame elle-même sembla se déchirait, ses fibres telluriques se tordant, agonisante des pulsations qu'on leur infligeait alors que se matérialisait une créature que Purnendu n'avait vu que dans les ouvrages humains : un dragon. Figé par la peur instinctive d'un prédateur de cette corpulence, il lui fut impossible d'empêcher à sa queue de doubler de volume et lui, de faire le dos rond en plaquant les oreilles vers l'arrière. Cette chose !!! Par tous les Esprits, pouvait-on seulement la manipuler ? La réponse lui fut donnée une poignée de secondes plus tard alors qu'une énorme patte d'énergie crépitante balayait le mausolée et tous les tendriculaires qui gesticulaient autour de son entrée. L'attaque ne se contenta pas seulement d'éradiquer la menace immédiate des monstres, elle remodela aussi l'environnement par de profonds sillons et fit s'effondrer sur les escaliers qui avaient tantôt engloutis Jangali des tonnes de gravats.

Le souffle coupé, Purnendu se redressa et tenta de lisser un peu sa fourrure pour reprendre une certaine contenance, en vain. La panique et la rage faisaient toujours palpiter son cœur et il tourna son attention en direction des bipèdes qui s'éloignaient de la zone sinistrée. Au vue de leurs tabards, il devait s'agir de mercenaires. Il avait vu des groupes similaires à Cordont, payés par le Bourgmestre afin de protéger et servir les intérêts de l'Alliance. Que faisaient ce groupe là ici ? Étaient-ils de mèche avec les pirates ou étaient-ils des alliés de Jangali et de la Légion ? La seconde hypothèse lui semblait peu probable, mais il ne pouvait pas l'ignorer sur des préjugés. De plus, s'ils étaient bien des alliés alors leur force serait un atout non négligeable pour se sortir de ce merdier. Parce qu'ils n'étaient pas encore en sécurité : Purnendu doutait en effet que la Couronne des Cendres soit mort, même si l'attaque portée à son égard fut terrible. Lui se souvenait de son état misérable avant qu'il ne le sorte du sarcophage et ne doutait pas que le fauve couleur de prune réapparaîtrait très vite... et très, très en colère.

Ses inquiétudes furent justifiées un instant plus tard, certes pas de la façon dont il le craignait, mais d'une manière tout aussi alarmante quand le sol commença à trembler et que d'immenses arches de pierre s'arrachèrent au sol pour se mettre à léviter au dessus des ruines du mausolée. Plus que la singularité de cette vision, ce fut le constat de la magie qui revenait tordre la Trame en une action aussi complexe que dénuée de sens au regard incrédule de Purnendu. La gorge soudain sèche, il peina à déglutir et passa une langue nerveuse sur ses babines maculées de sang, essayant de forcer son esprit à sortir de sa torpeur pour réfléchir raisonnablement. Si le mausolée était une prison, alors ce cercle de pierres et de cristaux devait être soit l’amorce d'une nouvelle cage pour circonvenir les fugitifs, soit une arme pour éradiquer tout ce qu'il se trouverait à l'intérieur de son diamètre... ou carrément une porte pour des renforts ? Non, la dernière semblait peu probable vu sa position. Un frisson coula dans son dos et son instinct lui hurla un danger proche. D'un bond, il tourna vivement vers les buissons et s'il écarta aussitôt le bipède qui en sortait comme menace, la haute silhouette insectoïde qui disparaissait dans les ombres le fit se hérisser de plus bel. Manquant de cracher et de feuler sous la panique et la surprise, Purnendu parvint à garder le contrôle cette fois et se tourna vers les mercenaires qui revenaient sur leurs pas et approchaient de sa position.

Il y avait décidément quelque chose qui clochait et il était frustrant de ne pas réussir à mettre la griffe dessus. Plissant les babines en une expression contrariée, le fauve couleur de cendre regarda encore autour de lui et remarqua que le petit bout d'homme était en train de flancher, sûrement drainé de son énergie par l'absurde sortilège qu'il avait brillamment maintenu jusque là. Tressaillant, il amorça un geste pour le rejoindre, mais se figea lorsque la silhouette de Rog réapparu dans son champs de vision. Sa colère gonfla à nouveau et il crispa la main sur son bâton, tremblant du besoin d'aller fourrer ses phalanges dans la gorge de son ancêtre, mais suffisamment conscient de ses propres faiblesses pour savoir qu'il n'arriverait même pas à le blesser. Leur différence de force était trop grande... et cela le frustrait au delà des mots. Queue balayant le sol en mouvements saccadés et nerveux, il claqua la langue contre son palais alors qu'il détournait la tête de la Couronne pour approcher du mage dont l'état lui semblait bien plus alarmant et davantage à sa portée. Il fut sur lui en quelques foulées souples et le rattrapa avant que sa tête ne heurte le sol, venant le blottir au creux de ses bras. Soucieux, il lui prit le pouls pour s'assurer de son état avant d'essuyer son front de la sueur y ruisselait. Ce n'était pas bon, les battements de son cœur étaient irréguliers, son organisme durement éprouvé par la canalisation d'un tel sortilège et il n'avait sur lui aucun remède qui puisse l'apaiser... à moins...

Plongeant une main dans sa besace, Purnendu trouva une couverture qu'il plia en trois dans le sens de la longueur. Oreilles plaquées en arrière, il se massait au dessus de son patient pour le protéger de possibles attaques. A n'en pas douter que Rog en ferait sa cible prioritaire dès qu'il aurait repris des forces. Le guérisseur surveillait d'ailleurs la silhouette meurtrie du graärh prune avec prudence alors qu'il torsadait à présent la couverture pour en faire une bande qu'il utilisa pour attacher le petit corps du pirate à son poitrail. L'humain se retrouva le visage plongé dans l'épais et soyeux collier angora de son poitrail et pu entendre le profond et chaud ronronnement qui se mit à en émaner. Utilisant sa ronronthérapie pour aider le corps fourbu du mage à se remettre des contrecoups de son invocation, Purnendu finit par se relever et attrapa fermement son bâton. Yeux d'absinthe rivés sur son ennemi, il retroussa les babines en un sourire amer lorsque surgissant des ruines, il reconnu Jangali. Son cœur bondit d'allégresse et il se promit de passer le savon de sa vie à cet idiot... avant de lui tartiner la truffe d'interminables coups de langue. Le voir vivant et doté d'une armure séculaire, qu'il reconnu comme étant celles ayant appartenu aux squelettes du mausolée, lui donna l'espoir fou qu'ils avaient peut-être une chance de subjuguer la Couronne.

Les avertissement hurlés par le chasseur le firent légèrement cillé et il releva le museau pour contempler le cercle qui, lentement, semblait se charger d'énergie bleue. Était-il réellement prudent de se baser sur cela !? Ils ne savaient absolument pas ce que cette création pourrait réellement faire une fois qu'elle aurait terminée de s'engorger de magie ! Mais ils ne pouvaient toutefois pas faire demi-tour... L'ordre de l'hippopotame lui revint en mémoire et Purnendu grinça des crocs alors qu'il affermissait sa position en plantant son bâton dans le sol humide. Mentalement, il appela à ses protecteurs d'une prière fiévreuse et farouche :

« Pardonnes moi Esprit Sacré de l'Hippopotame, mais je ne peux pas obéir à ta requête. Je ne peux pas tourner le dos à ceux qui ont besoin de moi ! Alors si tu as la moindre complainte, soit tu attends qu'on en finisse ici pour en parler, soit tu t'arranges directement avec l'Esprit Sacré du Raton-Laveur !!! Je me suis déjà parjuré une fois, il est hors de question que je recommence... quel Graärh digne de ce nom serais-je sinon !? »

Les pensées venaient du plus profond de son cœur alors qu'il ouvrait la gueule et entamait un chant à plein poumons. Les paroles du mantra étaient vibrantes d'énergie et déployèrent le Don du Raton-laveur en vague chaudes et bénéfiques : il rinça les blessures de ses alliés, les refermant petit à petit. Chaque respiration devenait moins douloureuse alors que la vigueur coulait à nouveau dans leurs veines. Pour Arakjörn, toute douleur disparue bientôt de son corps tourmenté alors que le chant, le contact directe avec le graärh et la ronronthérapie se combinaient et s'exacerbaient mutuellement. Fermant les yeux, Purnendu prit une profonde inspiration et fit glisser ses pattes arrières sur le sol humide et spongieux jusqu'à adopter une posture défensive martiale. Bras gauche tendu en avant avec la paume ouverte sur l'extérieur, son bras droit était replié à hauteur du flanc et maintenait le bâton du vent parallèle au sol, prêt à le redresser pour se prémunir de toute attaque magique à distance.

Une seconde inspiration fit gonfler son pelage alors qu'il appelait aux Dons de l'Hippopotame pour matérialiser des boucliers d'énergie éphémère. Ils crépitaient autour du corps de ceux qu'il avait identifié comme combattants, tantôt esquilles au bleu de givre, tantôt membres félins fantomatiques suppléant leurs propres bras et jambes. Purnendu calibrait ainsi sa vision et tentait de s'adapter à chaque guerrier dans l'espoir d'être capable de dévier les coups qu'ils recevraient. Il se doutait que ses boucliers ne seraient pas suffisant contre la force brute de Rog, mais il escomptait amortir les chocs, voire peut-être préserver ses alliés de quelques coups mortels. Son esprit tournait à plein régime, les informations venaient et repartaient, s'assemblaient pour constituer ce qui lui semblait la meilleure manœuvre, le moyen le plus sûr de s'en sortir. Gonflant son poitrail, il interrompit son chant le temps de feuler avec force :

« - Que les blessés et les non-combattants restent derrière moi ! Quant au porteur de la Lance, il faut que tu vises les articulations de ses jambes pour contraindre ses déplacements. Tu dois le garder sous l'anneau de pierre. Il est inutile de le blesser vu sa régénération, il faut le clouer sur place... et espérer que l'anneau se charge du reste. Jangali ! Cette armure est celle de nos ancêtres, n'est-ce pas ? Avec elle tu devrais être capable de l'approcher au corps à corps ! Brises son crâne ou tente de le lui faire lâcher ! Ne cherches pas à le vaincre... Ne joue pas inutilement ta vie ! »

Crocs luisants révélés lorsqu'il parlait avec toute sa véhémence et conviction. En choisissant d'user de la langue commune, il s'offrait un avantage certain contre Rog qui ne connaissait pas encore cette dernière. Il savait Jangali assez curieux et intrépide pour avoir trouvé depuis le temps quelques bipèdes à qui arracher ce savoir. Au pire ? Son idiot d'ami improviserait très bien le temps que ce foutu cercle mystérieux fasse son office, quelle qu'il soit. Dans un léger sursaut, il souffla en une prière mentale pour les Esprits-Liés qu'il savait veiller sur lui :

« Si je viens à mourir... Ne m'en voulez pas trop et rendez moi un seul service : dites simplement à l'Inséparable qui veille sur les membres de ma tribu que... je suis désolé. Que je ne pourrais pas être à l'heure pour notre rendez-vous. »

Gorge nouée, il passa le pouce sur cette dernière et poussa un rugissement intimidant, gorgé de magie, et s'adressa cette fois dans la langue ancienne de son peuple à la Couronne de Cendre. Sa prononciation était un peu rêche, mais il maîtrisait toutefois parfaitement cette variante peu usité. Ce fut un regard à l'absinthe chargée de colère, de rancœur et de déception qu'il plongea dans celui de son ennemi.

« - Si seulement tu avais écouté ! Si seulement tu avais attendu de découvrir ce nouveau monde... Si seulement tu n'avais pas renoué avec les pires aspects de ton être ! Ô combien nous aurions pu en apprendre l'un de l'autre, vénéré Ancêtre ! Combien nous aurions pu changer la face de ce monde !!! Vois les nouvelles races qui peuplent désormais l'Archipel et contemples ta perte !!! »

Tout en parlant, il fit glisser son pouce sur l'avant-bras qui tenait le bâton et le lustre cendré de sa fourrure vint à se ternir pour revêtir celui de l'acier. Le soyeux disparu alors que les poils prenaient une texture plus ferme, offrant au graärh une armure naturelle. Cela ne serait probablement pas suffisant, mais c'était toujours mieux que rien.

Directives :


Objets et sorts utilisés :


Résumé d'actions :

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Ces êtres inconnus avaient de la ressource, ça la couronne de cendre ne pouvait le nier. La puissance émanant du plus petit d’entre eux et qui avait pris la forme de cette gigantesque bête ailée était indéniable. L’attaque, si elle n’aurait pu le tué, aurait pu le mettre dans un état fort fâcheux. Son réveil était tout récent, le peu de force de son soi d’antan qu’il avait récupéré grâce à l’utilisation de sa lointaine progéniture était grandement entamée. Déjà pour se régénérer, puis pour créer le seigneur des os. Rog n’était pas à son avantage et être presque à égalité avec d’aussi insignifiante  créature le mettait en rage. Il n’avait pas de temps à perdre, maintenant qu’il avait été libéré il devait ramener les autres. Seul lui en était capable.

Le félin au pelage prune s’entoura d’énergie, encaissant une partie du choc de l’assaut qui l’envoya valdingué en arrière. Malheureusement, son bras gauche lui avait été arraché, ainsi qu’une partie de son épaule. Le voilà manchot. Être capable de le blesser au point de lui retirer une partie du corps était un exploit, le nombre de personnes capables d’un tel exploit se comptait sur les doigts d’une main. La sangsue serait bien incapable de lui régénérer cela et il ignorait l’état de son bras. Fort heureusement, il y avait quatre félidés parmi ses adversaires.

Feulant de douleur, la couronne se cendre se redressa. Le crâne était contre sa poitrine, légèrement incrusté à l’intérieur, et une lueur verdâtre s’en dégageait, venant recouvrir le reste de son corps un peu à la façon d’une armure. Un flot de sang important giclait de sa blessure. Cela n’avait … aucune importance. Grondant, le graärh s’avança afin de retourner au niveau du mausolée, traversant la brume. L’endroit avait été défiguré par l’attaque. Les tendriculaires avaient été réduits en charpie, son ancienne prison totalement balayée, et de larges sillons creusaient le sol. Un petit sourire en coin trancha les lèvres du félin. Dommage que le plus fort des quatre ne soit pas là. C’est lui qui était chargé de s’occuper des adversaires de cet acabit.

Alors qu’il revenait sur le devant de la scène, d’étranges pierres arquées jaillirent du sol pour venir flotter dans l’air, venant lentement s’assembler dans l’optique de former un grand cercle. Rog plissa légèrement des yeux, observant le comportement de ses adversaires. L’incertitude se lisait sur leurs yeux. Ils ignoraient de quoi il s’agissait ? Même ceux de son espèce. À quel point sa race avait-elle régressé ? Il en eut bientôt la confirmation quand ceux-ci commençaient à se mettre en position de bataille. Rog suivait leurs mouvements du regard, jusqu’à ce que sa lointaine progéniture ne l’interpelle. Ainsi donc ces êtres inconnus étaient de nouvelles races peuplant les terres des Graärh ? Est-ce pour cela que les félidés avaient tant régressé ? La couronne de cendre répondue en riant à gorge déployée, d’un rire grave, profond et arrogant.

« Je n’écoute pas les faibles ignorants de votre genre. Admirez, la puissance de vos ancêtres ! OUVRE-TOI !! »

Rog rugit à en faire trembler la terre ses derniers mots et une puissante vibration émana du cercle. Les quelques filins bleutés qui s’étaient formés au centre du disque de pierre se multiplièrent, venant former un iris. La porte des iles s’ouvrait, venant vampiriser la source d’énergie la plus proche et la plus forte afin de s’activer, à savoir l’ombre draconique qui se mit à rapetisser de plus en plus et de plus en plus vite.

Un craquement terrible se fit entendre en provenance du portail … semblable à celui de la glace qui se rompt avant une avalanche.




:Jet 1:

Purnendu utilise l'esprit-lié du raton-laveur. (Définira le temps qu'il met à soigner, sauf en cas d'échec critique).

Compétence utilisée : Esprit-lié niveau 2. Taux de réussite 65.

Modificateur =>

Race = Graärh : +5

Total taux de réussite : 70

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 70 ou moins réussite.
- 71 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

:Jet 2:

Purnendu utilise l'esprit-lié du l'hippopotame (Définira le bonus qu'il pourrait conférer à ses alliés, sauf en cas d'échec critique). Condition : Réussite du jet 1.

Compétence utilisée : Esprit-lié niveau 2. Taux de réussite 65.

Modificateur =>

Race = Graärh : +5

Total taux de réussite : 70

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 70 ou moins réussite.
- 71 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.



Dernière édition par Le conteur le Ven 5 Oct 2018 - 10:41, édité 1 fois

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Le membre 'Le conteur' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'MJ' : 70, 41

Jet 1 : Réussite (Purnendu réussit ses soins, mais met néanmoins du temps à les prodiguer. Conséquences : Les boucliers n'apparaitront pas avant le début du combat car les vis à vis d'Arakjörn demande plus de temps.)
Jet 2 : Réussite

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Il fallait partir. Il fallait le faire vite et bien. Le Loup Solitaire n’était pas un lâche, bien au contraire, il était même brave et quand Asmo avait les commandes, il était même téméraire. Mais depuis qu’il était chef de la Meute, l’intérêt du plus grand, la survie du plus grand nombre, ne dépendait plus du courage ni de la lâcheté, mais cela dépendait de l’intelligence du chef. L’intelligence qui permettait de savoir quand il était bon de s’enfuir, de partir et d’éviter le danger.

Dans cette mission d’exploration, comme dans toutes les autres, le danger était omniprésent, Erdrak et ses Loups le savaient pertinemment. C’était d’ailleurs les risques du métier, affronter l’inconnu, partir sans savoir s’ils allaient tous revenir et sans savoir qui ne reviendrait pas. Pourtant cette mission était déjà la pire des catastrophes que la jeune guilde d’exploration ait connue.

Un tiers des meilleurs Loups avait accompagné le Loup Solitaire à travers les marais, à la recherche d’un mausolée ancien. Et parmi eux, un avait perdu sa jambe et les trois quarts étaient mort. Jamais mission n’avait été si meurtrière et les morts l’avaient été de façon atroce. Erdrak ne voulait pas, ne pouvait pas supporter la perte de plus de ses hommes.

C’était pour ça qu’il avait ordonné la retraite, la fuite précipitée du lieu de l’affrontement. Erdrak était un guerrier chevronné, et parmi les loups, certains l’étaient aussi, mais ils étaient morts dans la marée de crânes, ne laissant qu’un estropié, le médecin et une guerrière qui bien que talentueuse, n’en restait pas moins novice. C’était tout ce qui lui restait et le Loup Solitaire comptait bien le préserver, même si ça signifier laisser derrière lui, le nabot et son bras droit cristallin.

Le terrible félin les avait balayés avec sa magie puis avait balayé d’un revers un de ses semblables. Pour l’instant, Erdrak ne connaissait pas cet adversaire, et même si lui laissait le temps de reprendre pied dans ce monde pourrait le rendre plus fort, l’affronter maintenant ne serait pas une meilleure idée, étant donné le peu d’information qu’il possédait sur cet ennemi. L’art de la guerre nécessite de frapper au bon moment avec la force nécessaire en connaissant son ennemi. Car si tu connais ta force et celle de l’ennemi, tu ne craindras pas le résultat d’un millier de bataille. Si tu connais ta force mais pas celle de ton ennemi, pour chaque victoire faite, tu connaitras la défaite. Or Erdrak ne supportait pas l’idée de la défaite.

Dans sa fuite, le regard du Loup Soitaire s’était posé sur Demens et il vit une créature qui n’existait que dans les rumeurs, dans de vagues descriptions et surtout pas dans cette région. La créature qu’on appelait Karapt se tenait derrière Demens. Le Loup Solitaire ‘en avait jamais vu mais il était sûr de son fait. Malgré les informations contradictoires que les Renards avaient récupérées, cette créature insectoïde ne pouvait être autre chose.

Il s’arrêta un istant, l’hésitation le prit. Devait-il prévenir l’homme, lui venir en aide. Non. Ce n’était pas raisonnable et Asmo lui hurla que soit il se battait, soit il se barrait, mais on ne faisait pas la moitié de chaque. Un nouveau coup d’œil à ses deux survivants le décida et il alla reprendre sa route lorsque le Graarh que le monstre avait rejeté ressorti, dans une armure qu’Erdrak avait vu sur un des squelettes.

Le temps de constater cela, et Demens s’était précipité vers lui, une lance à la main. Erdrak s’aatendait presque à le voir l’attaquer mais à la place, il confirma les soupçons d’Erdrak sur a créature et lui offrit l’arme. Il n’eut pas le loisir de réfléchir car sa main droite se referma sur la lance et Solstice diminuait. Ce n’était ni lui ni Asmo qui avait décidé ce geste. Il aurait même plutôt décidé de ne pas la prendre de partir. Parfois, il faut choisir de se battre contre la logique et l’instinct. Cette voix, ERdrak et Asmo la connaissaient depuis peu mais aussi depuis toujours.

Alors qu’un immense cercle de pierre se formait derrière Rog, le Loup Solitaire prenait sa décision. Solstice à sa ceinture, il lança une corne à Elys. Préviens les autres, retrouve Vijay et renvoie le moi. Deux sonneries et la Meute vous retrouvera. Ne discute pas. Je vous retrouverai plus tard. Pour votre survie, je vaincrai.

Elys ne discuta pas. Elle partit sans un regard en arrière. Ce que le Loup Solitaire ordonnait, rarement était discuté. Le félin qui s’était occupé du nabot dis quelque chose. Viser les articulations ? Non, pas avec cette arme. Il n’avait probablement qu’un seul coup avec.

La poigne du Loup Solitaire se fit plus ferme sur son arme. Il savoura l’étrange contacte. Le touché chitineux, rugueux contre ses gantelets, semblable aux regards à la texture du karapt. Une grande puissance semblait y dormir, quelque chose de terrible et de dévastateur, si puissant que l’arme en était fragile. Comme un globe de cristal contenant un feu grégeois.

Un sourire se dessina sur les lèvres du Loup Solitaire et son regard d’habitude si inexpressif, s’alluma d’une nouvelle lueur. Ce n’était pas la folie destructrice d’Asmo, pas sa haine ni sa soif de sang. C’était autre chose. Quelque chose de plus malin, de plus fort, de plus grand, de plus complet. Une soif de combat, mais de victoire aussi. Une intelligence, une ruse. Dans l’esprit du Loup Solitaire, un plan venait de se former.

Rog avait perdu un bras, et le Loup Solitaire allait exploiter cette faille. Il s’élança, la lance à la main. Alors qu’il courait, le large cercle de pierre s’activa et une créature chimérique en sortir. Tel un grand ancien des légendes, le monstre de chitine et de mandibules, gigantesque et imposant, émergeait. Un karapte géant, probablement le grand frère et l’arme ultime de défense contre ce graarh.

Sans paraitre troublé, comme dans un rêve, Erdrak se vit sortir quelque chose de sa bourse et le mettre dans sa bouche. Le goût était amer. Il se souvenait en avoir acheté, pour voir, des graines de l’esprit des forêts. Il sentit une force nouvelle se répandre dans ses veines et il se mit à courir vers Rog. Il sentait Asmo a ses côtés dans sa conscience. Aucun des deux ne commandait au Loup Solitaire. Il chargea droit vers le félin. Je résiste et mord !

Le Loup Solitaire aurait dû armer un coup de lance, mais Rog l’aurait certainement dévié, en brisant l’arme dans son geste. A la place, le Loup Solitaire vint comme pour frapper se paume le Graarh ennemi. L’objectif était simple, parait un coup de Rog ou simplement le toucher.

Dès que la corde du bien et du mal entra en contact avec l’ennemi. Erdrak se sentit propulsé hors de son cours par la magie de la bague. Il était dans l’esprit de Rog et il savait ce qu’il devait faire : l’immobiliser. Il banda sa volonté, hurlant dans l’esprit de l’adversaire, le déconcentrant suffisamment longtemps pour que son corps lui fige la lance dans le corps.

Et si cela échouer, il restait toujours l’autre solution. Faire fi de la douleur, fi des risques et se jeter sur Rog, l’emmener vers le monstre en espérant qu’il le tue. Le Loup Solitaire n’avait pas peur de la douleur. Tout ce qui pouvait lui être infligé se retournerai deux fois que Rog. Et si ce dernier le frapper trop fort, la Vengeance et le retour de flamme serait suffisamment puissant pour le repousser. Et puis, le Loup Solitaire ne craignait aucune blessure.

De toute manière, le monstre semblait aussi décider à tuer Rog, autant l’y aider. Ainsi, Inigo serait libre.

Directives :


Objets utilisés :

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Un Graärh portant l’une des armures dorées qui avait tant intéressée les pirates lorsque le groupe était rentré dans le sépulcre surgit des décombres tout juste quand Demens venait à la rencontre d’Erdrak. Ce dernier referma la main sur la lance de chitine qui lui était tendue tout en faisant magiquement diminuer celle qu’il brandissait jusqu’ici. L’alchimiste laissa le guerrier communiquer ses ordres aux survivants de la Meute et reporta son attention sur le karapt pour réaliser qu’il était déjà disparu, aussi observa-t-il plutôt leur adversaire commun.

Dans les airs, les pierres qui s’étaient extraites du sol s’agençaient à présent de manière à former un cercle parfait dont le centre se situait au-dessus du Graärh au pelage prune. Celui-ci était en revanche plutôt mal en point après avoir encaissé l'attaque violente portée par l’ombre draconique : son bras gauche ainsi que son épaule avaient été arrachés et du sang s’écoulait de sa blessure à chaque pulsation cardiaque, mais il ne semblait pas s’en formaliser le moins du monde, tenant toujours debout. Dans son poitrail, le crâne donc il semblait faire usage comme catalyseur magique était enfoncé et produisait un halo de lumière verte qui enveloppait le félin comme s’il eut s’agit d’une armure fantômatique.

À l’instar des autres, le Cafard constata bien vite que l’invocation d’Arakjörn était en train de rapetisser en taille alors que le mage vacillait sous l’effort mental nécessaire pour garder un monstre de ce genre sous son joug. Le Graärh au pelage cendré qui avait créé le cocon magique pour les protéger de la vague de crâne s’occupa rapidement du nain en l’attachant contre son torse comme on le faisait avec un bambin, puis décrit un plan d’attaque à l’adresse de tout le monde en langue commune. À peu près en même temps, Demens sentit un étrange chatouillement parcourir sa peau tandis qu’une vague de magie curative refermait ses plaies et soignait ses ecchymoses. Même sa peau cristallisée fut affecté par ce traitement et les fêlures qui en parsemaient la surface teintèrent en se réparant.

Au centre du cercle de pierres volantes, des filaments bleutés s’entrecroisaient désormais, certains provenant des gemmes qui était encastrées dans les roches, et graduellement un portail s’ouvrit et pour bientôt gagner en taille tandis qu’un bruit particulier s’en échappa et on eut dit qu'un glacier se fendait jusqu’au plus profond de sa structure tout juste avant de s’effondrer dans l’eau. Le karapt qui avait déposé la lance devant l’alchimiste fit à son tour son apparition derrière le félin mage pendant que les autres Graärh se positionnaient autour de leur adversaire, reflétant le cercle qui les surplombait. Sans crier gare, l’énorme insecte s’élança soudain vers l'ennemi en brandissant les deux appendices griffus qui prenaient racine dans ce qui semblait être ses épaules et les autres combattants y virent là le signal attendu par tous pour passer à l’offensive.

Si l’homme aux cristaux était capable de se débrouiller avec une dague étant donné ses connaissances anatomiques, celles-ci étaient quasi nulles en matière de Graärh et rendaient par le fait même toute action en ce sens inutile. Leur adversaire aurait été affecté par le poison qu’il aurait pu user d’une de ses concoctions pour le blesser, mais il présentait une résistance et une endurance qui cette fois-ci rendaient caduc son alchimie. C’est donc vers la magie que le Cafard décida de se tourner. Il n’était certes pas un mage du même calibre que le Capitaine des Pirates, bien loin de là, mais il pouvait à tout le moins déconcentrer le fauve au pelage prune et ainsi donner un léger avantage à ses alliés impromptus.

Demens ferma donc son poing droit et souffla au travers de celui-ci, créant instantanément un essaim d’insectes qui allèrent aussitôt entourer la tête du félidé, occupant à la fois sa vue et son ouïe. Sans même attendre, l’Humain garda ses yeux sur sa cible et tourna sa paume gauche vers le ciel tout en repliant de moitié ses doigts, mettant tout ce qu’il pouvait de concentration à garder l’autre là où il était.

Sorts utilisés :

Directives :

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Directives :




Non décidément ça sentait pas bon du tout. Jangali ne connaissait rien de l'antique technologie de ses ancêtres, et il ne reconnaissait qu'à peine un mot sur trois de l'ancien graarh, mais couplé à son instinct, il pouvait aisément déduire que quelque de gros allait se produire. Les oreilles dressées bien droites, comme pour intercepter la moindre information auditive, il s’était arrêté à bonne distance de l’Ancêtre, une fois sûr qu’il lui avait coupé toute retraite. L’injonction de Purnendu fit mouche et toute l’attention du Prune s’était focalisée sur l’activation du cercle de pierre. Le singulier bruit qui suivit l’apparition des filins énergétiques ne trouva aucun écho dans sa mémoire, aussi il leva son poing libre, à l’adresse d’Harshiit. Utilisant le langage muet des chasseurs, il lui ordonna de rester en retrait. Quoi qu’il se passait, il le voulait en renfort et lui seul irait se mettre en danger.

Tout s’enchaina dès lors très vite. Un des humains, arborants d’étranges excroissances cristallines, remit une lance à un autre. Indéniablement, il devait savoir s’en servir. La lance, lui, il l’avait déjà vu, mais n’y avait prêté aucune attention sur le moment. Il s’était juste contenté d’essayer de rameuter l’énorme Karapt vers le Mausolé. Exactement le même qui se tenait non loin de loin d’ailleurs. “Mais par tous les Esprits, d’où est-ce qu’il sort encore celui-là ??” fut sa première réaction quand il prit conscience de la présence de ce dernier juste à sa gauche. Cependant, visiblement loin de lui tenir rigueur de lui avoir envoyé un caillou dans la face, il s’élança droit sur Rog, toute mandibules et appendices sortis. Le guerrier humain en fit de même, soutenu par l’homme-cristal.

Sans prendre le temps de réfléchir, Jangali s’élança à son tour. N’en déplaise à sa Boule de Poils adorée, il séparerait la tête du reste du corps de cette aberration qui se prétendait Graarh. Après tout, le Gourmet ne faisait que suivre sa philosophie de vie : taper avant, tenir le coups pendant, et réfléchir ensuite. Éventuellement panser ses plaies aussi. Empoignant donc son épée non pas à une, mais à deux mains, il l'abattit de tout son poids vers la gorge de son adversaire. Conscient qu’ils n’avaient là qu’une seule et unique chance d’abattre le monstre, il pria ses ancêtres, ses Esprits et Nynsith de lui donner la force de vaincre.

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.: Jet 1 :.

Demens lance le sort « Vol d'insecte »

Compétence utilisée : Magie niveau Moyen. Taux de réussite 45.

Modificateur =>

Race = Humain : +0
Lueur du seigneur des os = Malus : +10 échec critique

Total réussite : 45
Total échec critique : 86

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 45 ou moins réussite.
- 46 ou plus échec.
- 86 ou plus échec critique.

Conséquence si réussite critique : +10 de bonus aux jets de Jangali et d’Erdrak.
Conséquence si réussite : +5 de bonus aux jets de Jangali et d’Erdrak.
Conséquence si échec critique : +5 de malus aux jets de Jangali et d’Erdrak.

.: Jet 2 :.

Demens lance le sort « Immobilisation »

Compétence utilisée : Magie niveau Moyen. Taux de réussite 45.

Modificateur =>

Race = Humain : +0
Lueur du seigneur des os = Malus : +10 échec critique

Total réussite : 45
Total échec critique : 86

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 45 ou moins réussite.
- 46 ou plus échec.
- 86 ou plus échec critique.

Conséquence si réussite critique : +10 de bonus aux jets de Jangali et d’Erdrak.
Conséquence si réussite : +5 de bonus aux jets de Jangali et d’Erdrak.
Conséquence si échec critique : +5 de malus aux jets de Jangali et d’Erdrak.

.: Jet 3 :.

Le Karapt attaque Rog

Compétence utilisée : Crocs et griffes niveau très bon. Taux de réussite 65.

Modificateur =>

Lueur du seigneur des os = Malus : +10 échec critique
Le malus « trahison envers le créateur » est contrecarré par le bonus « ordre de la ruche » ce qui lui permet d’attaquer, mais un violent trouble mentale frappe le karapt, il ne sera donc pas impacté par les bonus et malus potentiel de Demens et Jangali.
Trouble des contradictions : = Malus :  - 5

Total taux de réussite : 60
Total taux d’échec critique : 86

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 60 ou moins réussite.
- 61 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

Conséquence si réussite critique : +10 de bonus aux jets de Jangali et d’Erdrak.
Conséquence si réussite : +5 de bonus aux jets de Jangali et d’Erdrak.
Conséquence si échec critique : +5 de malus aux jets de Jangali et d’Erdrak.



.: Jet 4 :.

Jangali attaque Rog en visant la tête

Compétence utilisée : Epée niveau très bon. Taux de réussite 65.

Modificateur =>

Lueur du seigneur des os = Malus : +10 échec critique
Bonus/Malus conditionnel de Demens : +5/ +10 / -5
Bonus/Malus conditionnel de Demens : +5/ +10 / -5
Bonus/Malus conditionnel du Karapt : +5/ +10 / -5
Race = Graarh : +5
Action = vise la tête pour décapitation : -10

Total taux de réussite : 70
Total taux d’échec critique : 86

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 70 ou moins réussite.
- 71 ou plus échec
- 86 ou plus échec critique.

Conséquence si réussite critique : +10 de bonus aux jets de d’Erdrak.
Conséquence si réussite : +5 de bonus aux jets de d’Erdrak.
Conséquence si échec critique : -5 de malus aux jets de d’Erdrak.

.: Jet 5 :.

Tentative de résistance de l’armure magique de Rog

Taux de réussite 70.

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 70 ou moins réussite.
- 71 ou plus échec.
- 86 ou plus échec critique.

Conséquence si réussite critique : Pare l’attaque du Karapt, de Jangali et le sort d’immobilisation de Demens. (Annulation des bonus liés à des réussites et réussites critique pour les jets d'Erdrak).
Conséquence si réussite : Pare l’attaque de Jangali et le sort d’immobilisation de Demens. (Annulation des bonus liés à des réussites et réussites critique pour les jets d'Erdrak).
Conséquence si échec critique : -5 sur le prochain jet de Rog.


.: Jet 6 :.

Erdrak tente de frapper Rog d’un coup de paume

Compétence utilisée : Mains nues/pugilat niveau Moyen. Taux de réussite 45.

Modificateur =>

Lueur du seigneur des os = Malus : +10 échec critique
Bonus/Malus conditionnel de Demens : +5/ +10 / -5
Bonus/Malus conditionnel du Karapt : +5/ +10 / -5
Bonus/Malus conditionnel de Jangali : +5/ +10 / -5

Race = Humain : +0
Objet (Graines de l'Esprit des Forêts ) = bonus : +5

Total taux de réussite : 50
Total taux d’échec critique : 86

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 50 ou moins réussite.
- 51 ou plus échec.
- 86 ou plus échec critique.

.: Jet 7 :.

Condition : réussite du jet 6.

Rog

Compétence utilisée : Force mentale niveau grand maître. Taux de réussite 85.

Modificateur =>
Race = Graärh : +5
Malus conditionnel du jet précédent : -5

Total taux de réussite : 85

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 85 moins réussite.
- 86 ou plus échec critique.

Conséquence si réussite critique : Malus de -20 au prochain jet d’Erdrak
Conséquence si réussite : Malus de -10 au prochain jet d’Erdrak
Conséquence si échec critique : Bonus de +5 au prochain jet d’Erdrak

.: Jet 8 :.

Erdrak tente de frapper Rog avec la lance Karapt

Compétence utilisée : Arme d’hast niveau maître. Taux de réussite 75.

Modificateur =>

Race = Humain : +0
Objet (Graines de l'Esprit des Forêts ) = bonus : +5
Bonus/Malus conditionnel de Demens : +5/ +10 / -5
Bonus/Malus conditionnel du Karapt : +5/ +10 / -5
Bonus/Malus conditionnel de Jangali : +5/ +10 / -5

Bonus/Malus conditionnel de Rog : -20/-10/+5
Objet (Poigne du brise-crâne) Glyphe (Maniement facilité) = Bonus : +2
Grande fragilité de la lance karapt = Maniement complexe : -10

Total taux de réussite : 67
Total taux d’échec critique : 86


Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 67ou moins réussite.
- 68 ou plus échec.
- 86 ou plus échec critique.


L'échec critique reste bloqué à 86. Le dépassement viendra augmenter le taux de réussite critique.



Dernière édition par Le conteur le Mer 10 Oct 2018 - 19:25, édité 3 fois

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Le membre 'Le conteur' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'MJ' : 37, 30, 82, 80, 70, 10, 52, 37

Jet 1: Réussite (+5 de bonus aux jets de Jangali et d’Erdrak)
Jet 2 : Réussite (+5 de bonus aux jets de Jangali et d’Erdrak)
Jet 3 : Echec (sans conséquence)
Jet 4 : Echec (sans conséquence)
Jet 5 : Réussite (Pare l’attaque de Jangali et le sort d’immobilisation de Demens. (Annulation des bonus liés à des réussites et réussites critique pour les jets d'Erdrak)
Jet 6 : Réussite
Jet 7 : Réussite
Jet 8 : Réussite


De courageux … ou peut-être est-ce imprudent ? … héros s’élancèrent à l’assaut de la couronne de cendre. Rog le créateur de cauchemar les observait avec un profond mépris. Cette nouvelle race … les siens … ils n’étaient rien. Seul comptait la cause, l’objectif qu’ils s’étaient fixé tous les cinq … enfin … tous les quatre. Peu importe leur efforts, rien ne saurait les arrêter cette fois.

Purnendu, le graärh cendré, entonna un chant, venant toucher de sa magie les blessures de ses compagnons. Leurs plaies se refermèrent et la douleur ne devint bientôt qu’un lointain souvenir. Ainsi, sans la moindre gêne, ils purent combattre à leur plein potentiel.

Demens, l’alchimiste, invoqua les forces du marais, une nuée d’insectes voraces venant fondre sur l’ennemi tandis que des racines émergeaient du sol tels des serpents pour venir s’enrouler autour de ses pieds. Malheureusement, les végétaux se mirent à se consumer au contact de l’armure du félin couleur prune.

Jangali, porteur de l’héritage des chasseurs de cendre, rassembla ses forces pour venir porter un coup puissant au niveau du cou de l’ancien prisonnier. Malheureusement, au contact de la protection du créateur de cauchemar, la lame de l’épée se brisa éclatant en morceaux.

Le Karapt, lui, sprinta en direction de sa cible, rugissant intérieurement, avant que Rog ne sente sa présence. L’effroi saisit la bête quand le graärh tourna légèrement la tête pour venir poser un regard dément sur elle. L’insecte rugit avec l’énergie du désespoir et bondit sur lui. La couronne de cendre en oublia tout le reste et se tourna vers son ultime création, levant son unique bras en sa direction. Le Karapt s’immobilisa en l’air alors qu’un large sourire révélait les crocs de Rog.

Erdrak, lui, chargea en direction de son adversaire. Il devait vaincre, vaincre pour venger ses hommes, vaincre pour l’empêcher d’aller tuer les rares survivants. À chaque foulée, il pouvait sentir la lance lentement se craqueler. Il fallait faire vite. D’une main il vint apposer sa paume contre le félin au pelage prune, tentant d’y projeter son esprit. Malheureusement, c’est l’inverse qui se produisit. La psyché du loup bien que remplit de vaillance fut aisément repoussée par la démence de la couronne de cendre. L’espace d’un instant il put contempler l’abysse qui les séparait et cela le transit d’effroi. L’espace d’un instant, il comprit ce qu’il allait essayer de faire au Karapt. Ce n’est pas un cri de courage qui s’échappa des poumons d’Erdrak, mais un cri de folie, alors qu’il levait la lance chitineuse pour l’abattre sur Rog.

Déstabilisée, la lance se planta dans le deuxième bras du graärh bossu. L’objet se mit à se briser et des fêlures d'une lueur blanche et éblouissante s’en échappa, suivit d'un sifflement strident. Le bruit de la détonation se mêla au vacarme qui surgit du portail. Un volume conséquent de neige et de blocs de glace jaillirent de l’ouverture, venant se déversant sur les malheureux combattants. C’est à ce moment … que l’esprit-lié de l’hippopotame de Purnendu s’activa.

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.: Jet 1 :.

Jangali, activation du glyphe Exo-armure de la légion de l’or de l'armure des Chasseurs de Cendres

Compétence utilisée : Endurance niveau Faible. Taux de réussite 35.

Modificateur =>

Objet (armure des Chasseurs de Cendres) Glyphe (Forge-armure de la légion de l’or) = Up de 2 niveau de compétence endurance : +20
Race = Graärh : +5

Total taux de réussite : 60

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 60 ou moins réussite.
- 61 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

Conséquence si réussite critique : Bonus de +10 à la prochaine action de caractéristique physique.
Conséquence si réussite : Bonus de +5 à la prochaine action de caractéristique physique.
Conséquence si échec : Malus de -5 à la prochaine action de caractéristique physique.
Conséquence échec critique : Malus de -10 à la prochaine action de caractéristique physique.

.: Jet 2:.

Jangali

Compétence utilisée : Résistance niveau Très bon. Taux de réussite 65.

Modificateur =>

Race = Graärh : +5
Objet (Armure des Chasseurs de Cendres) Glyphe (Exo-armure de la légion de l’or) = Bonus conditionnel : +10/+5/-5/-10
Protection de l'hippopotame (Niveau 2) = Bonus : +10

Total taux de réussite : 75

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 75 ou moins réussite.
- 76 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

.: Jet 3 :.

Erdrak

Compétence utilisée : Résistance niveau Bon. Taux de réussite 55.

Modificateur =>

Race = Humain : +0
Protection de l'hippopotame (Niveau 2) = Bonus : +10
Objet (Vengeance) Alliage (Sceau d'Ambre : Résistance physique niveau 2) = Bonus : +2

Total taux de réussite : 67

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 67 ou moins réussite.
- 68 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

Demens, Purnendu et Arakjörn sont hors de portée de l'avalanche.



Dernière édition par Le conteur le Mer 10 Oct 2018 - 21:17, édité 1 fois

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Le membre 'Le conteur' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'MJ' : 79, 63, 53

Jet 1 : Echec.
Jet 2 : Réussite.
Jet 3 : Réussite.

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Tout cela n'avait pas de sens.
La pensée lui vint, aussi accablante que l'horreur qui se profilait à ses yeux d'absinthe. Ses pupilles s'arrondissaient en deux immenses puits d'obscurité incrédule alors que l'immense anneau de pierre se formait, s'élevait et se plaçait perpendiculairement au sol à la façon... d'un portail. Ses babines se retroussèrent d'un sourire désabusé alors qu'il raffermissait en parallèle la prise sur son Bâton du Vent. Quelle ironie que ses théories s'effondrent aussi aisément qu'un château de neige sous les premiers dégèles ! N'était-il pas censé être l'un des graärh les plus intelligents de sa génération ? Pour ce qu'il en voyait, cela ne lui avait pas servi à grand chose une fois rendu sur le terrain. Une fois confronté à l'adversité, plongé en plein cauchemar. L'angoisse d'échouer, la peur de mourir et celle de réaliser combien il était impuissant à protéger ceux qu'il aimait, à défendre ses convictions les plus profondes ; autant d'émois qui l'avaient paralysés, rendus aussi inoffensif qu'un chaton. Des convictions ? Celles-là même qui lui avaient été infusé par la voix perfide de la Couronne de Cendres tout au long de son existence, murmures familiers qui l'avait modelé et guidé inlassablement afin qu'il se destine à autre chose que la pêche et la chasse. Voulait-il encore être un guérisseur ? Pouvait-il seulement se prétendre digne de ce titre ? Après ce qu'il venait de faire...

Le souffle profond et lourd du bipède mal-formé chatouilla sa fourrure et arracha son regard horrifié du portail ainsi que de la silhouette de Rog l'espace de quelques instants. La forme minuscule lui rappela celles des enfants de Cordont, ces orphelins qui pleuraient la nuit et se taisaient le jour, hantés par la mort de leur famille et l'abandon des survivants bien trop occupés à gérer leur propre existence mise en péril. Il se rappela de leurs sourires et de l'émerveillement dilué dans leurs grands yeux cernés quand il venait s'occuper d'eux. Il se rappela des efforts et de l'épanouissement d'Ivanyr, du bonheur que retrouvait Aldaron chaque fois qu'il respirait le même air que son amour, jadis perdu. Les Inséparables, heureux pour toujours. Le graärh sentit sa gorge se nouer et il coucha les oreilles en arrière, élevant la main pour caresser les cheveux sales du petit homme inconscient. Il se rappelait de sa fille, de tous ces gens qu'il avait soigné au court de ces quinze dernières années. Alors peut-être avait-il été manipulé, peut-être était-il devenu autre chose que ce que les Esprits attendaient de lui à sa naissance. Peut-être venait-il de commettre une faute irréparable et peut-être que ses pairs, pas même Ivanyr, ne lui pardonneraient jamais cette erreur. Malgré tout, il avait embrassé sa nouvelle voie avec l'intention de sauver sa fille malade, de ça il en était certain. Aucune influence extérieure de l'avait aidé à franchir l'ultime pas. Il avait saisi l'occasion de faire le bien autour de lui et il avait poursuivi avec le désir à cœur de sauver le maximum de personnes avant que sa propre flamme ne soit soufflée et son âme rappelée dans les étoiles.

Il agissait sans distinction de race et de sexe, sans considération pour les actes commis par le passé ou ceux qui pourraient se produire à l'avenir. Il soignait ceux qui en émettaient le désir et ceux, comme ce pirate, qui ne le désiraient pas. Il offrait ses consultations sans être demandé, voire même désiré et il agirait ainsi jusqu'à son dernier soupir. Jusqu'à ce que les Esprits lui assurent qu'il était pardonné, jusqu'à ce qu'il s'estime satisfait. Un profond grondement s'éleva de son poitrail, faisant vibrer ce dernier alors qu'il retrouvait une paix intérieure. S'il avait été manipulé par Rog dans l'unique objectif de le sortir de sa prison, alors il retournerait ce vœux contre son possesseur et lui ferait amèrement regretter d'avoir choisi Purnendu Chikitsak comme marionnette ! Fort de sa nouvelle résolution, le fauve couleur de cendre releva la truffe vers les guerriers qui attaquaient et si l'espace d'un instant il eut l'espoir fou que les actions soient coordonnées comme il le leur avait demandé, la désillusion le frappa aussi vite et tout aussi fort. Tout commença avec Jangali qui, au lieu de viser le crâne, chercha à sectionner la nuque de Rog. Ce dernier, qui portait encore son étrange armure magique, fut naturellement protégé d'une arme aussi médiocre en comparaison. Le sabre du chasseur se brisa, comme il l'avait craint, et son ami se retrouva désarmé, au contact d'un ennemi à la puissance écrasante... parfait, réellement parfait !

L'herboriste claqua de la langue avec agacement alors que la suite ne fut qu'une conséquence logique et malheureuse : possédant son catalyseur, la Couronne fut capable de repousser l'impressionnant monstre chitineux qui le prenait à revers, brûla les étranges liens végétaux apparus à ses jarrets et contra par une étrange magie l'humain qui l'attaquait. Ce dernier fut incapable de porter un coup décisif et dans un craquement et des convulsions, la lance fragilisée par sa propre puissance se brisa dans un vacarme assourdissant. Purnendu sentit son cœur louper un battement alors que lui venait en mémoire le souvenir d'un craquement aussi sinistre : la rupture d'une congère. Le son inimitable éveilla une panique viscérale en lui alors que ressurgissait dans ses gênes les plus profonds la peur instinctive des avalanches ; celles que l'on appelait la « Mort Blanche ». Ses poils se hérissèrent le long de son dos et il leva la tête en direction du portail d'où se déversait un flot absurde de neige compacte et de blocs de glace brisée, certains aussi gros que des yourtes et d'autres aussi effilés que des échardes. Ce furent plusieurs tonnes qui tombèrent sur ses compagnons d'infortunes, mais aussi sur Rog, coupant court à toute entreprise belliciste. Dans un sursaut désespéré, le guérisseur appela aux boucliers de l'Hippopotame afin de sauver ses alliés à défaut de pouvoir les sortir de là et alors que les derniers litres de neige glissaient sur les terres détrempées et moites du marécage alentours, il fut incapable de savoir s'il avait, ou non, réussi à temps.

Le silence se fit de plombs alors que les tempes du graärh sifflaient encore, même après que l'avalanche ce soit essoufflée. La gorge nouée, il fouillait la surface immaculée avec une angoisse grandissante : s'il sentait ses boucliers actifs, il n'avait pas la moindre idée de l'état dans lequel se trouvaient ses protégés. Avait-il pu les entourer avant que les tonnes de glace ne broient leur corps ? Pouvait-il maintenir les défenses le temps de les déterrer tous ? Incertain sur la marche à suivre ou à qui favoriser son assistance, un grattement se fit entendre sous la surface poudrée et scintillante. La neige commença à bouger, puis à s'élever en un dôme qui se rompit dans un crissement afin de laisser émerger l'énorme insecte aperçu tantôt. Ce dernier paraissait totalement désorienté, glissant et griffant la pente gelée avec des claquements furieux de mandibules. Ses pattes s’emmêlèrent et il tomba finalement sur le flanc pour rouler jusqu'aux côtés de Purnendu et de l'étrange humain aux cristaux symbiotes. Avec un feulement de surprise et de panique, le graärh s'écarta d'un bond et adopta une posture défensive en courbant le dos, queue gonflée arquée, essayant de paraître plus impressionnant encore. Son esprit-lié de l'Hippopotame l'aida d'ailleurs à donner cette impression par l'un de ses dons. Heureusement, ou malheureusement, la bête semblait toujours aussi désorientée et si ses bruits étaient inquiétants, elle ne semblait pas particulièrement hostile à leur égard... du moment que l'on gardait ses distances. Empli de méfiance, le guérisseur approcha de l'humain et, après avoir rangé son bâton du vent dans sa sacoche, il lui tendit le corps d'Arakjorn encore emmitouflé dans la couverture.

« - Je te le confis. Qu'il se repose encore quelque temps. Si cela entre dans son alimentation, je conseille beaucoup de viande et d'agrumes afin de reconstituer le restant de son énergie. »

Il le planta sur ces paroles, tournant les talons pour se diriger au pas de course en direction de l'avalanche endormie. Veillant à faire un arc de cercle pour éviter les redoutables mandibules et faucilles de la créature chitineuse, le grand fauve approcha du bas de la pente neigeuse et en scruta sa surface fébrilement. Il reconnaissait la glace bleue propre à l'Inlandsis alors que la neige, quant à elle, présentait les caractéristiques des grottes au cœur de l'étendue stérile. Sa main effrita une poignée compacte et il n'y trouva nuls veines de calcaire propres aux souterrains proches du Nin-Daaruth, ni la persillade cristallisée de sel des cavernes creusées sur les falaises. Il n'y avait, sur ses coussinets, que la neige pure portée par les incessants blizzards, glacée d'un éternel hiver. Ce n'était pas bon signe ! S'il n'y avait que les galeries des Vers des Glaces de l'autre côté, pourrait-il exécuter seul son nouveau plan ? Aurait-il assez de vivres pour gagner la Légion ? Oreilles toujours plaquées en arrière, sa longue queue angora balaya le sol humide du marécage en sursauts agacés avant qu'il ne bondisse et ne commence à grimper la pente instable de l'avalanche avec une habileté née de l'habitude. Il savait reconnaître où la neige céderait sous ses pattes, plaques trop légères pour s'accrocher aux glaces fissurées qui sommeillaient en dessous, précaires dans leur équilibre. Par prudence, il s'arrêta sur un bloc plus stable qui jaillissait du flanc de l'avalanche comme une côté brisée et vint passer l'auriculaire sur une de ses mains, s'offrant ainsi une meilleure adhérence sur la glace.

Ses boucliers étaient encore actifs et il pouvait les sentir tenir sous les tonnes de glaces à deux emplacements, toutefois il ne savait absolument pas qui était qui à l'intérieur ! S'il devait s'appuyer sur la logique pure, il devinait qu'à sa droite se trouvait Jangali, mais pouvait-il réellement le favoriser à l'humain en armure ? Ce dernier semblait posséder un bon équipement, mais ce dernier pouvait absolument se retourner contre lui à cause, justement, du manque de mobilité. Ses armes avaient pu l'empaler dans la roulade et les secousses vécues lors de la chute de l'avalanche... comment savoir ? Son attention fut un instant détournée lorsque l'étrange loup de métal approcha de la zone présumée du bipède et commença à creuser la neige en faisant fi des autres éboulements qu'il causait autour de lui. Purnendu dressa les oreilles, légèrement interloqué avant qu'il ne secoue la tête et ne se tourne vers la seconde zone où il sentait son bouclier sourdre. Quand il fut assez proche, il vint s'accroupir dans la neige brouillée et regarda ses mains avec un froncement des arcades et un plissement contrarié des babines. Quel était le sort déjà pour marquer les griffes d'un élément particulier ? Aaah... ça faisait si longtemps ! Cogitant une poignée de seconde, il finit par s'en rappeler et vint passer les pouces sur la paume de chacune de ses mains en grondant à voix haute :

« - Aag ! »

Ses longues griffes s'enflammèrent aussitôt et le graärh commença à creuser la neige sous lui, envoyant de grandes gerbes à moitié fondues de part et d'autre de ses flancs. Plié en deux, sa haute silhouette bestiale l'aidait à manœuvrer aisément dans cet élément capricieux. Bien posté sur ses antérieures, ses larges mains se montraient aussi efficaces que des pelles alors que la magie de feu lui permettait de fendre les blocs de glace comme s'ils étaient fais de beurre. Au bout de plusieurs minutes d'un labeur inlassable, il fit par voir une touffe de poils sombres, puis une armure d'or et il attrapa le revers de cette dernière pour déneiger son ami d'une grande ruade qui lui arracha un feulement sourd.

« - Jangali !? »

Il allongea le graärh sur le dos et lui balaya le museau de la neige alors qu'il retirait son bouclier magique et l'observait avec inquiétude. Le pauvre chasseur devait être frigorifié ! Cherchant encore dans sa mémoire infaillible, Purnendu finit par trouver une solution temporaire pour aider le chasseur qui menaçait de se transformer en glaçon et vint accumuler la magie dans son poing qu'il frappa ensuite sur le torse du fauve noir pour diffuser dans son corps tremblant un sort de protection contre les climats arctique. Sa fourrure sembla chauffer de l'intérieur et s'épaissir afin d'offrir une isolation contre le froid mordant qui les entourait. Déjà plus rasséréner sur ce point, Purnendu survola la surface neigeuse avec une inquiétude grandissante ; où était Rog ? La Couronne n'allait pas mourir pour si peu et risquait de surgir d'une minute à l'autre, voire pire ; franchir le portail ! Il était hors de question de laisser ce fou mettre une patte à Paadshail, voire qui que ce soit parmi les raclures qui vivaient à Athgalan... mais la neige finirait par fondre de ce côté du portail et son accès serait alors connus de tous, ou presque.

« - Jangali, tu dois m'écouter attentivement cette fois. »

Il attrapa le fauve sombre par les épaules et vint presser son front au sien en fermant les yeux. Le geste était intime et affectueux, mais ses mains qui tremblaient trahissaient l'émois qui secouait Purnendu.

« - Je ne sais pas si tes amis sont encore en vie... et d'expérience, je doute qu'ils le soient. Leur emplacement ne m'est pas connu et... nous n'avons pas le temps de les chercher. »

Cela lui écorchait la gueule à le dire de vive voix, mais c'était cruellement véridique. Le temps jouait contre eux et ce qu'il se passait était bien trop grave pour qu'ils s'étendent sur la mort de compagnons. Ils étaient partis avec honneur et seraient accueillis par les Esprits dans les étoiles, il n'en doutait pas une seule seconde. Prenant juste le temps de retrouver son souffle, il continua d'une voix basse :

« - Je dois prendre le portail et gagner Vat'Em'Medonis pour les avertir du danger... Et je veux que tu ailles prévenir Vat'An'Ruuda le plus vite possible ! Tu comprends, n'est-ce pas ? »

Il ouvrit les yeux pour le fixer avec une angoisse lancinante dans l'absinthe de ses grands yeux en amande.

« - Il s'agissait de Rog, l'une des Couronnes Cendrées... de la Légion des Cendres. Il est de ceux qui causèrent la chute de notre Age d'Or il y a de cela mille ans ! Des crimes et atrocités qu'il causa avec les autres Couronnes, nous avons perdu les faveurs des Esprits et renoncés à notre héritage. Nous avons embrassé une vie simple... et nous mourrons si nous devons à nouveau confronter ces monstres sans nous être préalablement préparés ! Tu as constaté la différence de puissance qu'il y a entre lui et nous... tu... tu as entendu les cris des Esprits, n'est-ce pas ? »

Purnendu déglutit avec peine au souvenir encore vivace de la peur de l'Hippopotame. S'ébrouant, il regarda le portail plus haut sur la pente brisée et serra la mâchoire à s'en faire grincer l'émail des crocs.

« - Je compte sur toi, mon ami. Ne perd pas de temps, je t'en pris... cette glace va rapidement fondre et les bipèdes pourront réclamer cet endroit comme leur... ce portail mène directement au cœur de Paadshail, nous ne devons pas le leur laisser... surtout pas à ceux qui vivent ici ! Pas aux esclavagistes. Essaie d'appeler ce qu'ils appellent le « Domaine » pour qu'ils saisissent cet endroit sous leur protection, mais... Mais s'ils refusent, alors rend toi le plus vite possible à Caladon, la ville commerciale de Calastin et cherche l'elfe Leweinra ou bien à Délimar avec l'Aaleeshan Svenn. Si tu dis venir à mon nom, ils t'écouteront et sauront quoi faire pour traiter avec la raclure pirate. Tu dois faire vite ! »

Ses oreilles tiquèrent alors qu'il pensait entendre un grattement sous la neige. Son cœur fit un bond à la peur qu'il s'agisse de Rog. Tournant la tête, il remarqua que le Loup de métal tirait hors de l'avalanche un corps qu'il ne parvint pas à identifier. Soulagé, il réalisa cependant que le temps pressait et sans plus attendre, Purnendu colla un coup de langue sur les babines de son compatriote en un baiser d'adieu amical avant qu'il ne s'éloigne en direction du portail. Face au cœur de l'avalanche, il puisa une nouvelle fois dans son énergie pour canaliser sa magie. Il n'était pas le meilleur et cela manquerait de raffinement comparé à ce que le bipède nain avait pu invoquer, mais cela ferait l'affaire pour ce dont il avait besoin. Levant le poing au dessus de ses cornes, il vint l'abattre de toutes ses forces sur un point qu'il jugea être le nœud de l'avalanche afin d'abattre le sort de Craquelure et créer une faille suffisamment profonde pour lui permettre de passer le portail et gagner sa contrée natale. Si cette frappe ne fut pas suffisante, il n'hésitera pas à la reproduire jusqu'à pouvoir se faufiler et disparaître de l'autre côté sans plus un regard derrière lui...


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Sorts utilisés :


Résumé d'actions :

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- Remords -

Dans un soulèvement de puissance tonitruant, Arakjörn invoqua l'incarnation de la colère en personne. Sculptant avec perfection chacunes des écailles, chacune de ses griffes et de ses crocs, un dragon d'une taille incommensurable. Fait d'ombre, de mépris, de colère, soif de chair et de sang, l'incarnation du mal éclipsa même le soleil de son absolue majesté. Et Arakjörn jubilait, ne pouvant même plus rire tant son sourire fou s'était gravé sur son visage. Quelqu'un était-il déjà allé aussi loin que lui auparavant ? Les Nygdmer ? Kälyna ? Le premier prince vampirique ? Quelqu'un était-il déjà, ne serait-ce que pour un moment, passé de misérable petit humain faible et sensible, à dieu vivant, incarné en dragon ?

Arakjörn déploya ses ailes et toutes sa puissance, altérant le monde autour de lui. Il déchaîna son souffle et sa vengeance en rasant les arbres, les eaux, et les pitoyables créatures qui rampaient pour tenter de l'attaquer. Il fit abstraction des autres chats et hommes qui l'avaient accompagné, bien que quelqu'un tenta apparemment de le protéger. Il n'y avait plus que lui, le champion parmi les mortels, contre une anomalie qui tirait sa force des esprits. Son regard croisa celui de Rog, et ils se jaugèrent tout deux, le nain ne pouvant savoir si la créature fixait son corps d'homme ou de dragon. Mais il ne pu rien faire d'autre que de le dévisager, car Arakjörn abattait toute son incommensurable puissance contre le gräarh. Sa patte écrasa et rasa tout sur son passage, envoyant le mausolée voler en éclat. Mais il sentit le poids de sa victime sous ses griffes. Il le sentait résister. Comment osait-il seulement ? Alors il renforça sa prise, jusqu'à ce qu'il céda, et qu'il senti une partie de lui se broyer sous son pouvoir.

Mais Arakjörn n'eu pas le temps de se satisfaire de sa victoire. Il se contemplait, se savourait, en riant aux éclats tel un dément, jusqu'à ce que les premiers effets secondaires de la drogue se firent sentir. Il se mit à tituber, le contrecoup le terrassant, embrouillant ses pensées, perturbant sa concentration. Il se sentait aspirer par quelque chose, vidé de ses forces, de son âme. C'était insupportable. Des débris, il vit se dégager une pierre, puis une autre, et encore une autre. Ces pierres, qui formèrent bientôt un cercle au-dessus du mausolées, le terrassaient et il ne pouvait expliquer comment. Mais la douleur envahit son corps, et il pleura en voyant le dragon s'effondrer petit à petit sur lui même. Il perdait ses écailles, des plaques de chair noires s'écoulant sur le sol, comme si la bête mythique fondait. Et lui se sentait mourir, et sentait son ennemi survivre. Avait-il... perdu ?

Arakjörn avait atteint ses limites. Même l'auto-proclamé élu des trois royaumes avait ses limites, et alors... Il chuta.

Mais il ne se fit pas mal, la gravité n'eut soudainement plus d'emprise sur lui. à mesure que la lueur dans ses yeux s’obscurcissait, que ses paupières se refermaient, sa vision s'éclairait de lumière, et il flotta bientôt dans son subconscient, loin, très loin des derniers événements, ne gardant qu'un infime contact avec son ancien corps.

Cette situation lui paraissait aussi malaisante que douce, mais il ne pouvait pas y réfléchir, il ne pouvait que se laisser porter dans ce chaos paisible. Il y avait quelques mouvements parfois, quelques ballottements, il croyait même distinguer des cris mais, il ne pouvait pas savoir à qui ils appartenaient, ni d'ou ils venaient. Il s'en contrefichait, la seule chose qui importait était la quiétude qui l'entourait. Ses sensations semblèrent lui revenir quelques peu. Des douleurs firent apparitions dans tout les muscles de son corps, mais il ressentait aussi une douce chaleur contre son corps et son visage, un duvet doux dans lequel il pouvait enfoncer son nez. Cette chaleur était si intense et si agréable qu'il en oubliait tout ses malheurs, jusqu'à son identité qui était peut être la plus lourde de tous... et s'il restait là pour toujours ? Il n'avait pas le choix de toutes manières, il ne décidait plus de rien, il ne pouvait que profiter de son repos.

Et des murmures apaisant résonnèrent autour de lui, et contre lui, un grondement régulier qui l'enlaçait, à un rythme régulier le soignant, lui apportant quelque chose dont il avait toujours manqué et qui l'avait toujours fait souffrir. Cette chaleur lui évoquait un paysage de sable chaud, les petites maisons de Pointe-Sable, l'étendue du désert d'Esfelia et en son creux, l'amour de sa mère qui le prenait contre elle, lui, petit être mal-formé et mal aimé, il touchait presque du doigt le souvenir de l'amour qu'il avait reçu de sa mère, et qu'il avait très vite perdu. Presque. Il s'effaçait. Ses petits doigts se refermèrent sur le pelage chaud contre lui, agrippant une touffe dans l'espoir de retrouver ce souvenir perdu.

C'est autre chose qui lui vint, une obscurité, quelque chose d'effrayant, qui l'entourait, jusqu'à ce qu'il n'y vit plus qu'un visage entouré de longs et fins cheveux noirs. Un faciès aiguisé, terriblement pâle, aux yeux d'ors qui le fixaient, l'air hautain et méprisant: la dame blanche Vallaël. Dans ses yeux il pouvait y voir tout l'amour qu'il avait pour elle, se changer en rancœur à son propre égard. Elle était la seule personne qu'il lui restait, et il lui avait tourné le dos. Au cœur de ses pupilles, il voyait une lumière colorée, tourbillonnante, puissante, influente, mais passive. C'était une sphère d'énergie qui cherchait à atteindre un équilibre. Le reste disparu alors qu'Arakjörn contemplait ce phénomène. Et, bientôt, il vit de nombreux fils, bien plus légers, s'entrecroiser pour tous se précipiter vers cette sphère de puissance, la nourrir, l’engraisser. Et il remarqua ensuite que ces vecteurs passaient par son propre esprit, son propre corps. Il n'avait alors qu'à les suivre, plonger au cœur de ce disque de lumière, pour en connaître la nature. A peine s'y était-il avancé qu'il se sentit étiré et précipité à une vitesse défiant toutes les lois de l'espace et du temps, à l'autre bout du monde.

« Un portail. »

Ses yeux s'étaient ouverts déjà quelques minutes plus tôt. Même inconscient, Arakjörn avait pu observer le monde au travers de son lien à la trame. Il marmonnait dans son écharpe alors que sa tête s'appuyait contre son chapeau, qui lui même s'appuyait contre la poitrine d'un homme. Il lui fallu quelques secondes supplémentaires pour se rendre compte de sa situation. Quelqu'un le portait, il avait sombré, et il s'était réveillé. Et maintenant il contemplait les vestiges de son ascension, cette anomalie à qui il avait donné naissance.

« Fais moi descendre, Demens »

Il ordonna d'une voix qui se voulait ferme mais qui s'était fait terne et faible. Il avait senti les cristaux à l'épaule de l'homme sur lesquels il avait calé la tête. L'alchimiste ne se fit pas prié et le posa avec une moindre délicatesse au sol. Arakjörn tomba immédiatement à genoux. Il était extrêmement faible, ses paupières se refermant à nouveau, peinant à se relever, mais il contemplait toujours sa création. Un portail vers l'autre bout du monde. Un immense tas de neige gisait en dessous de lui. à son sommet, un chat parlait à un autre. Il n'essaya pas de comprendre ce qu'ils disaient, il essayait de comprendre ce qui lui arrivait. Il pouvait toucher de son esprit les morceaux encore éparpillés de son dragon, mais il percevait la majeure partie de son énergie à l'intérieur du portail.  Cette faiblesse qui l’accablait, il en connaissait alors la cause. Il voyait les vecteurs de la trame passer au travers de lui pour tourbillonner dans ce cercle infernal. Il nourrissait cette chose au travers de son propre sort !

« Tu es si beau.. mais... J'.. »

Le nabot tituba pour se relever, y parvenant à peine. Il voulait que son dragon se débatte, sorte de là, reprenne ses droits. Il voulait dompter cette architecture, la posséder comme elle le possédait en s'accaparant toute sa force. Il observa l'un des chats – celui qui avait essayer de le déshabiller pour le lécher – escalader les neiges pour se jeter dans le portail, disparaître. Allons Arakjörn, vas-tu pleurer pour si peu, t'écraser devant un peu de vieille technologie ?

« ... J'ai encore le contrôle ! »

D'un doigt, il trancha chacun des fils qui le reliaient au portail.


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Une ancienne et terrible menace, aux motivations oubliées, a été libérée au cœur du bayou de Néthéril. Dans son sillage, elle a entrainé l’éveil d’antique artéfact Graärh, vestige de leur gloire d’antan. Une porte vient de s’ouvrir sur l’île, entrainant l’activation de sa jumelle là où le froid règne en maitre. L’inlandsis fut terriblement secoué, en son sein la glace fragilisée par les tunnels des vers de glace s’est brisée. À la surface des crevasses se forment et la neige tombe. Quelle conséquence terrible cela pourra-t-il avoir à l’avenir ? La plus immédiate est l’apparition d’un corps brisé qui semblait être piégé par les glaces.

Alors que le calme retombait dans le marais, la neige et la glace dégueulant du portail pour venir recouvrir le combattant, Rog profita de l’occasion qui lui était offerte pour s’échapper. Le crâne se désolidarisa de sa poitrine et il utilisa sa magie pour créer un tunnel dans lequel il put se faufiler. La couronne de cendre traversa le portail et après avoir creusé de l’autre côté aussi, finit par émerger.

Un bras et une partie de son épaule lui avaient été arrachés par l’ombre titanesque. Son deuxième bras et une partie des côtes rattachées aux flancs de ce même bras furent réduits en cendres par l’explosion de cette mystérieuse lance. Rog rampa tel un asticot pour s’extirper de la neige avant de se redresser avec difficulté. Le félin tituba, gêner par ses mouvements plus en raison de l’état de son corps que des effets physiologiques d’un tel état devraient normalement provoquer.

De l’autre côté du portail, sur Néthéril, un loup géant de minerai se met à gratter la neige avec rapidité pour en extirper un corps, celui de son maitre. Dans le même temps un Graärh couleur cendre grattait la neige au sommet de l’édifice de pierre afin de pouvoir se faufiler de l’autre côté. Celui-ci y arrive juste à temps avant que le capitaine des pirates ne coupe la connexion entre son sort et le portail. Un grésillement se fait entendre et peu de temps après la porte se ferme. Purnendu se retrouve seul, sans possibilités de faire machine arrière.

En Néthéril, le karapt s’effondre en poussant des cliquetis plus fort. La bête souffre, c’est indéniable. Lentement son corps se met à pourrir. Il n’en a plus pour très longtemps. Périra-t-il après une lente agonie ? Essayera-t-on vainement de le sauver ? Où mettra-t-on un terme aux souffrances de ce valeureux et inconnu héros qui s’est sacrifié pour le bien de sa reine ? Quelle conséquence ce choix aura-t-il sur l’avenir ?


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Ses pattes postérieures, encore gorgées de magie, ne glissèrent que peu sur la glace de l'étroite alcôve dans laquelle il se retrouva coincé une fois le portail de franchi. Captif de ce qui ressemblait à bulle hermétique au sein d'une congère, son cœur battait toujours la chamade après qu'il eut expérimenté pour la première fois une expérience de cette échelle. Son cerveau assimilait laborieusement l'information : sans se tromper ou se mentir, il venait de franchir plusieurs centaines de kilomètres en une seule foulée. Pupilles dilatées et oreilles plaquées en arrière, il ne parvenait pas à calmer les sursauts de sa queue dont les poils gonflés étaient poudrés de neige à demie-fondue. Excitation et terreur se mêlaient en son cœur, l'empêchant d'avoir les idées clairs. Lentement, la magie reflua de ses griffes, puis de ses poings, dissipant les flammèches qui y sautillaient et Purnendu vint enfin à passer les mains sur la surface glacée qui l'entourait, cherchant une faille pour continuer sa route. Il n'y avait pas une minute à perdre et si pour l'instant il ne s'inquiétait pas, son désir de rejoindre la Légion ne s'était pas émoussé durant la traversée. Et puis, si cette voie était sans issue, alors il ne lui resterait qu'à faire marche arrière... n'est-ce pas ? Un grésillement saccadé dans son dos, une fluctuation dans la trame, puis des ténèbres soudains lui confirmèrent que sa sortie de secours venait malheureusement de lui être fermée au museau. Au temps pour son fil d'Ariane ! Jurant à voix basse, l'immense graärh attendit quelques secondes que sa vue de s'adapte à la pénombre et prit alors une profonde inspiration pour juguler sa montée d'angoisse et ne pas risquer son calme. Il s'accorda le temps de réfléchir, convaincu de trouver une solution satisfaisante d'ici peu. Par exemple, il lui était possible d'user une nouvelle fois des griffes de feu pour creuser une galerie jusqu'à la surface, bien entendu il lui faudrait procéder selon un certain angle pour éviter un éboulement, mais c'était faisable. Autre possibilité envisageable : se tourner vers le portail et décrypter ses secrets pour le faire fonctionner de façon stable cette fois. Toutefois, un même soucis se présentait : parviendrait-il à achever l'un ou l'autre avant que le manque d'oxygène ne lui règle son compte ?

Accroupi au beau milieu de ce qui ressemblait de plus en plus à sa tombe, Purnendu laissa son regard voguer dans le vide, pensif. Sa longue queue balayait, quant à elle, le sol glacé en un tic nerveux inconscient, comme douée de sa propre vie. Le constant aller et retour sur une zone meuble finit par créer un affaissement du sol, la neige meuble s'écoulant jusqu'à révéler une ouverture qui donnait sur un tunnel étroit, bien plus bas. Par sa taille et les striures sur les parois arrondies, il s'agissait sans aucun doute d'un passage creusé par un vers des neiges. Incapable de déterminer s'il s'agissait d'une voie encore fréquentée ou bien totalement abandonnée, l'expression blasée du graärh trahissait combien il était heureux de sa nouvelle découverte. Après un blanc dubitatif, il poussa un soupir et préféra pondérer une fois de plus ses autres possibilités. Avec cette ouverture, il ne risquait plus de mourir d'asphyxie et autant dire que les risques de tomber truffe à mandibules avec une de ces choses ne l'enjoignait pas à s'aventurer dans le tunnel ! Toutefois, un détail attira son attention et il se pencha par l'ouverture pour observer avec plus d'attention les tâches sombres qui parsemaient le sol, en contrebas. Du sang ? Pris d'un mauvais pressentiment, il ferma les yeux et huma l'air vicié du souterrain avant d'esquisser une grimace mécontente. Il s'agissait de sang frais !? Les probabilités pour qu'une proie ait échouée ici était peu probable. Il n'y avait qu'une seule personne d'assez désespérée pour ramper là-dedans et perdre autant de sang : Rog, la Couronne de Cendre. Un sourd feulement lui échappa et avant qu'il ne s'en rende compte, Purnendu était déjà dans le tunnel à remonter la cible sanglante, totalement aveugle de son entourage. Il savait que l'autre n'avait pas pu périr dans l'avalanche, mais il n'aurait jamais imaginé qu'il aurait réussi à ramper dans le portail avant qu'il ne se referme.

Babines retroussées, il tenait entre ses crocs le manche d'une de ses armes de pugilats et pointait en avant les lames courbes comme des croissants de lune, au cas où il rattraperait le cul poilu de son vénéré ancêtre ou, dans le pire des cas s'il croiserait le propriétaire du tunnel. Évoluer dans un espace aussi restreint était un calvaire, mais cette fois, rien ni personne ne se mettrait entre lui et la couronne maudite. Peut-être que cette fois, ils pourraient-ils enfin avoir une discussion censée, comme deux êtres civilisés digne de ce nom !? Ce n'était pas l'océan à boire tout de même. Les questions brûlaient sa gueule, elles nouaient sa gorge et il devait obtenir des réponses. La sérénité de ses nuits en dépendaient. Pas crissant sur une neige tassée par des centaines d'anneaux chitineux avant lui, l'herboriste finit par arriver dans une grotte immense qui porta à sa truffe un air bien plus vif, gorgé d'odeurs anciennes, oubliées. Accroupi à l'entrée de l'étroit tunnel des vers, il laissa son regard s'habituer à la clarté diffuse des lieux avant de chercher une silhouette familière avec précaution. Corps massé en une posture défensive, il était prêt à esquiver toute attaque surprise, conscient de la précarité de sa position en comparaison de celle qu'aurait pu prendre sa cible. Mais rien ne se passa. Intrigué, il se redressa et commença à fouiller l'immense cavité dont le plafond à moitié effondré révélait une longue succession d'autres cavernes, terrasses et ponts formés par des centaines d'années de fontes éphémères, de tremblements de terre, d'avalanches et simplement du passage des vers qui en trouaient les plafonds et les murs comme des filets de pèches.

S'arrachant à la contemplation de ces splendeurs éternelles faites de parois au bleu changeant, de neige scintillante légère comme un souffle, il remarqua les œufs brisés et vint ramasser distraitement plusieurs éclats de coquille, persuadé d'en tirer un bon prix chez les alchimistes bipèdes des autres îles. Sa collecte s'effectua alors qu'il remontait d'un pas tranquille la trace fraîche de sang, à présent persuadé de trouver le graärh couleur de prune à sa finalité. Ce dernier, par l'espacement de ses pas dans la neige virginale, ne semblait pas très assuré sur ses jambes, un déséquilibre sûrement causé par l'absence de ses bras, à tout hasard. Vaguement amusé, il prit en main ses deux armes de pugilat et courba l'échine lorsqu'il contourna un éboulement et confronta le regard haineux de la Couronne acculée. Un moment silencieux, il resta dans l'ombre d'un stalagmite immense et contempla, gueule béante, l'état incroyable de l'autre, peinant à assimiler la gravité des blessures et le fait qu'il puisse encore, si ce n'est bouger, encore respirer ! Un besoin viscérale, malsain, dansa à la limite de sa conscience et souffla combien le faire sien, combien il désirait le clouer sur une table pour effectuer une vivisection, découvrir l'étendue exacte de ses capacités de régénération, palper ses limites, les lui briser pour ensuite l'y rapprocher et l'observer redevenir entier. Résistait-il à l'acide ? Aux flammes ? Les os étaient-ils les premier à se reconstruire avant les tissus et les nerfs ? Une langue avide passa sur ses babines avant qu'un sursaut de lucidité ne le ramène à l'instant présent et qu'il ne remarque, enfin, le corps brisé non loin de Rog. Au même moment, ce dernier le remarqua et l'invectiva aussitôt :

« - Tu m’as suivi jusqu’ici, créature. Que crois-tu pouvoir faire maintenant ? Il est trop tard … j’ai été libéré … vous n’avez même pas été en mesure de m’arrêter … même avec son aide. Vous êtes simplement parvenu à me mettre dans cet état … mais je reste en bien meilleure condition que je ne l’étais dans ma prison, tout ceci n’est que superficiel. »

Il haussa des oreilles, interloqué par la véhémence de ses paroles, puis poussa un long soupir avant qu'un rire nerveux, puis sincère, ne lui échappe. Rog agissait-il ainsi parce qu'il avait peur ? Dans un sens, qui ne le serait pas après l'expérience traumatisante qu'il venait de vivre pendant près de mille ans. Purnendu se gratta la nuque et pencha la tête sur le côté alors qu'il approchait doucement de son ancêtre, armes rangées dans leur fourreau en signe de bonne foi.

« - Tu as réellement mauvais caractère... tu veux peut-être en discuter ? Par exemple, as-tu faim ? Je suis souvent ronchon quand j'ai un creux... »

Vague sourire ironique aux babines, il continua d'avancer lentement, jonglant son regard entre l'amputé et le corps brisé. Il voulait s'assurer de son identité, inquiet qu'il s'agisse du compagnon de Jangali. Lorsqu'il fut à quelques pas, il s'accroupit et tourna le corps, ignorant Rog qui s'était retranché plus loin. Le mort n'était pas de sa connaissance et vu l'état de congélation, il était ici depuis un moment ! Peut-être avait-il succombé comme tant d'autre qui s'aventuraient sur l'Inlandsis à la mauvaise saison, lorsque les fissures couvertes par les premières neiges étaient autant de gueules affamées aux inconscients. Avec un soupir, il releva le museau vers le graärh à la fourrure de prune et l'observa pensivement. Que faire de lui ? Maintenant qu'il l'avait en face, Purnendu se retrouvait comme un oursin devant un citron : il ne savait absolument pas par quel bout le croquer !

« - Allons, cesse de faire le difficile. On devrait soigner tout ça. Même si ce ne sont que des blessures superficielles pour toi, je peux t'assurer que cela n'a rien à voir avec ce que tu avais dans le mausolée. Rien que... »

Il n'eut pas le temps de finir que l'autre refusait catégoriquement. Un soupir dépité lui échappa et il se redressa avec un léger froncement de sourcils. Mains sur les hanches, il toisa la créature pitoyable et fascinante qui lui faisaient face, puis regarda encore autour de lui pour jauger des lieux, cherchant le moindre indice sur sa localisation. Il n'entendait pas le ressac des vagues, la luminosité annonçait un temps clair à la surface, bien que la nuit ne tarderait pas à tomber et le froid à s'accentuer. Il n'y avait pas une goutte de roche, que de la glace et de la neige, donc il y avait fort à parier qu'ils soient bel et bien au cœur de l'immense étendue stérile. Et bien, il était pas dans la merde avec tout ça...

« - Pourquoi ? »

La question tomba, abrupte. Il sursauta au son de sa propre voix et il fixa à nouveau Rog, interloqué d'avoir parlé malgré ses hésitations, sa confusion. Toutefois, le fait d'avoir franchi le premier pas dénoua sa langue et il poursuivit d'un ton égal.

« - Pourquoi es-tu à ce point en colère ? Pourquoi te drapes-tu dans tant de mépris et de haine envers les autres ? Que s'est-il passé, il y a mille ans, pour que tu portes encore aujourd'hui ce sentiment destructeur si ardemment en ton cœur ? »

Tant de questions ! Pourtant, dès qu'il en posait une, dix autres se bousculaient à ses babines plissées d'un vague sourire désillusionné. Il se doutait que l'autre ne lui répondrait probablement pas, mais au moins partirait-il d'ici sans plus de regrets. Il aurait essayé tout ce qui était en son pouvoir pour l'aider et porterait la tête haute les conséquences de ses actes, en paix en son âme et conscience. D'une main, Purnendu tira sur la sacoche et de l'autre fouilla son abysse magique pour trouver sa trousse chirurgicale. Les outils étaient rudimentaires, mais ils feraient leur office pour ce qu'il s'apprêtait à faire. Lentement et avec beaucoup de précaution, il commença à découper la chair gelée du cadavre à la jonction de ses épaules. Pendant qu'il œuvrait à cette amputation, il continua de parler :

« - Tu le sens, n'est-ce pas ? Le monde a changé. Je ne parle pas forcément des nouvelles races qui colonisent l'Archipel, mais de façon générale. Rog, je ne connais pas ton histoire, car les anciennes générations ont pris soin d'effacer jusqu'à ton nom dans nos mémoires, balayant sous le tapis la honte que tu as causé, à leurs yeux, par tes actes de jadis. Aujourd'hui, il ne nous reste rien de la Légion de Cendres, rien de la Légion d'Or... Rien, si ce n'est des contes et des récits visant à nous rappeler combien nous avons fauté par orgueil. Combien l'ont doit se sentir honteux d'être graärh et combien l'on doit payer encore aujourd'hui pour des fautes qui ne nous concernent plus. Des fautes que l'on a oublié ! »

La colère, sourde et fugace, fut visible dans sa voix aux dernières phrases qu'il prononça. Un bras fut détaché et il l'observa attentivement avant de le déposer à plat, s'assurant de sortir les nerfs et les tendons avec une pince courbée. Une fois fait, il passa à la seconde épaule, penché au dessus du corps oublié à son triste sort et qui, maintenant, servait une cause plus grande que l'était probablement toute sa courte vie. Il avait conscience de monologuer, que chaque minute passée avec ce fou sanguinaire ne lui ferait pas que du bien, mais il ne pouvait pas partir maintenant. Il avait un devoir à accomplir, un rôle à respecter.

« - Hey… Tu pourrais recommencer ta vie. As-tu considéré cette option ? Personne ne te connais, il t'est encore possible de changer. » Il marqua un silence, pondéra sa prochaine phrase, puis souffla avec beaucoup de douceur : « Qui que ce soit, il n'est plus là, Rog. Je ne sais pas qui tu haïssais autant, qui tu étais prêt à détruire ou à humilier, voire à simplement contredire et ce au point de souiller jusqu'aux esprits sacrés... Je ne sais pas, réellement. Mais je sais une chose : il n'est plus là. Tout « CA », tout ce que tu as voulu bâtir et prouver il y a mille ans... cela n'a plus d'importance maintenant. »

Purnendu leva la tête vers lui et le couva d'un regard triste.

« - Je suis désolé, mais tes actes, si tu les poursuis avec cette même conduite, n'auront pas d'autres destinations que ta perdition. Ce n'est pas une menace de mort, ce n'est pas une condamnation ou un jugement... mais c'est le simple constat que tu t'obstines sur une voie qui est sans issue. Peut-être devrais-tu y réfléchir avant de franchir définitivement le pas ? Est-ce que sacrifier cette nouvelle chance en vaut réellement la peine ? »

Le second bras fut proprement séparé du cadavre et il vint à préparer les nerfs et les tendons de la même façon avant de déposer son offrande côte à côte, sur une zone dégagée de la grotte, loin des éboulis. Fouillant sa sacoche, il rangea ses outils après les avoir essuyé d'un linge et disposa plusieurs fioles et sachets d'herbes. Ces remèdes aideraient l'autre à ne pas contracter de fièvres et faciliterait la greffe des bras. Peut-être n'en aurait-il effectivement pas besoin, mais sa conscience professionnelle lui réclamait d'agir ainsi. De ne pas négliger un patient, aussi exécrable et dangereux soit-il.

« - Je voulais réellement t'aider à voir ce nouveau monde, Rog. T'apprendre ses merveilles et ses nombreux secrets. Te prouver qu'il y a autre chose que cette voie de haine et de destruction. Peut-être as-tu peur de t'ouvrir à un inconnu, même s'il partage ton sang. C'est légitime, même si nous n'avons pas le temps de nous apprivoiser mutuellement. Peut-être n'es-tu réellement qu'un vieux con imbuvable, narcissique, violent, sadique, borné, prétentieux et tout un tas d'adjectif aussi délectables. Je ne sais pas, qu'en penses-tu ? »

Il recula sans lui tourner le dos pour approcher d'un éboulis qui lui permettrait, sans trop de difficultés, d'atteindre le palier supérieur. Un sourire retroussant vaguement ses babines, il prépara tout de même les boucliers de l'Hippopotame avant d'engager sérieusement son ascension. Avant qu'il ne disparaisse sur une corniche, il lança par dessus son épaule :

« - Bonne chance à toi. Tu vas en avoir besoin dans cette nouvelle Archipel... »

Et lui, il allait en avoir drôlement besoin pour sortir de là et trouver la Légion !


*** *** ***

Directives :


NB : Toutes les actions interprétées par le pnj sont préalablement validées par le MJ. Aucun Rog n'a été arbitrairement abusé durant la conception de cette conclusion.

descriptionroute - [Intrigue] La route du bayou - Page 3 EmptyRe: [Intrigue] La route du bayou

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Sa joie avait été à son comble à l’instant où son regard s’était posé sur la créature chitineuse. Elles avaient donc survécu. Elles étaient aussi magnifiques que dans son souvenir. Sa puissance et sa férocité étaient visibles à chacun de ses mouvements. L’espace d’un instant le graärh en avait oublié ses opposants. Toute son attention était focalisée sur le karapt. L’espèce avait changé, aussi bien à l’extérieur qu’en intérieur, il pouvait le ressentir. De nombreuses années s’étaient écoulées et cette nouvelle génération était bien plus puissante que l’ancienne. Sa création … son arme … elle s’était améliorée en son absence, elle avait grandi. Il reconnut la posture que prenait la bête. Elle s’apprêtait à l’attaquer pour la tuer. Après tant d’années, elle ne reconnaissait pas le visage de son maitre ? De son créateur ? Rog en était peiné. Mais il ne pouvait leur en vouloir. Il avait été contraint de les abandonner pendant longtemps. Cette agressivité était surement à mettre sur le compte de la colère découlant de l’abandon. Soit, il se rachèterait. Mais pour cela, il devait mettre la main sur la reine.

Le félin couleur prune leva une main, activant le lucane et la bête s’immobilisa dans l’air peut avant de le frapper. Le temps sembla se ralentir alors que l’esprit de Rog entrait en communion avec celui de l’essaim. Malheureusement pour lui, il se retrouva confronté à un puissant mur. On le rejeta. Les sourcils de la couronne de cendre se froncèrent alors qu’il ressentait l’esprit de la reine dominé la colonie. Cette dernière se rebellait contre lui. Cette dernière refusait de lui céder le contrôle sur son espèce. Le visage du graärh se crispa. Cette reine était puissante, cette reine était ancienne, pourtant il ne s’agissait pas de la reine originelle. Une de ces descendantes peut-être ? Quoi qu’il en soit, Rog pressentit qu’il ne gagnerait pas contre elle. Elle était trop forte. Et s’il voulait reprendre le contrôle sur l’entièreté de la race, il devait avant tout prendre le contrôle de cette dernière. Malheureusement, lui serait incapable de faire une telle chose à distance. Il devait la rencontrer physiquement pour rétablir le lien du lucane. La couronne de cendre étouffa un grognement. Soit, il devait lui envoyer un message et ce Karapt ferait parfaitement l’affaire. Si tu refuses de m’en donner le contrôle, alors aucun de nous ne l’aura.

Rog activa ses pouvoirs pour reprendre la vie à sa création. Lentement, le moissonneur pourrirait de l’intérieur, mourant d’une longue agonie. À cet instant, le félin bossu revint à lui, la lame de Jangali percuta son armure et s’y brisa. Il eut tout juste le temps de se reculer pour que l’attaque de la lance de l’autre assaillant ne vienne se planter dans son bras. La réaction ne se fit pas attendre, l’objet se brisa, entrainant une violente explosion, au moment même ou de la neige jaillissait en quantité de la porte des îles. Un bras et toute une partie de son buste furent détruits par l’explosion et l’ancien protecteur du Bâoli se retrouva enseveli. Cependant, ce n’est pas cela qui allait le tuer, le cafard y veillant. Son crâne se désolidarisa de sa poitrine pour venir creuser un tunnel en se multipliant. À l’intérieur de celui-ci, le graarh n’eut qu’à ramper.

Avec difficulté, Rog traversa le portail avant de rejoindre la surface de l’autre côté. Libre, il était à nouveau libre. Mais son réveil avait été plus que mouvementé. Ses adversaires et cette race inconnue avaient fait preuve d’une particulière résistance. Mais tout cela n’était rien. Le félin couleur prune n’était pas au meilleur de ses capacités. Le félin couleur prune n’avait pas récupéré ses armes. S’ils avaient pu lutter avec lui, c’est uniquement parce qu’il avait été pris au dépourvu. La prochaine fois, les choses seraient bien différentes. La prochaine fois, Rog le créateur de cauchemar ne serait pas repoussé si aisément.

Quoi qu’il en soit, le bossu n’avait plus de temps à perdre. Il était sur l’île de glace du nord-est, il devait trouver un corps avec lequel il pourrait soigner ses blessures. Ensuite il devrait se reposer pour récupérer ses forces. Après quoi il partirait en quête du corps de ses anciens compagnons. Le corbeau avait pu arracher leurs âmes du royaume des morts lorsque la frontière entre les plans s’était affaiblie. Celles-ci avaient dû commencer à chercher leur enveloppe corporelle. Mais si ces derniers avaient été emprisonnés comme lui, elles ne pourraient le rejoindre sans une aide extérieure.

Titubant, Rog se mit à avancer tout en fermant les yeux, venant communier avec les âmes de ses compagnons. Il était le premier à être tombé et ne savait donc pas où se trouvaient les autres. Très rapidement l’une d’entre elles lui répondit. Son corps était proche. Très proche. Le bossu revint à lui. Vite, il devait faire vite. Le félin pressa alors le pas, suivant les indications, avant de tomber sur un corps. Ce dernier était au sol, briser, contorsionner et geler. La couronne de cendre plissa un peu les yeux en le regardant. Celui-ci ne présentait aucun signe de blessure de combat. Seulement ceux provoquer par une très violente chute. Lentement, Rog se pencha sur lui.

« Comment sont-ils parvenus à te vaincre ? Toi qui de nous tous est … »

Le félin couleur prune s’arrêta dans ses paroles quand il entendit du bruit non loin. Il ne lui fallut pas longtemps pour reconnaitre de qui il s’agissait. Sa créature, son descendant. Celui qui l’avait libéré. Ainsi il l’avait suivi ? Dans quel but ? Peut-être pour essayer de réparer son erreur ? Chose forte idiote, car il allait y laisser la vie. Mais, malheureusement pour Rog, ce dernier arrivait au pire moment. Il allait devoir l’occuper.

Le félin couleur cendre s’approcha et commença à lui parler. Le bossu, lui, se recula quelque peu, restant légèrement sur la défensive. La couronne de cendre prêta une demi-attention aux paroles de son libérateur. Il voulait encore le soigner ? Pensait-il sérieusement pouvoir le changer ? Pensait-il sérieusement pouvoir s’en faire un allier ? Les convictions de Rog étaient inébranlables et ce n’est pas ce discours qui changerait quelque chose. Rog se retint de ne pas montrer trop de signes de nervosité quand Purnendu se pencha sur le cadavre gelé. Celui-ci commença à lui découper les bras tout en lui parlant. Oui … il pouvait gagner du temps ainsi. Un léger rire s’échappa de lui.

« Légion de cendres … c’est ainsi que l’on nous a nommés. »

Le prune s’adossa légèrement contre une paroi de glace.

« Je vois … c’est pour cette raison que vous êtes aussi faible … aussi primitif. Vous avez tout enterré. Vous avez fui la vérité. Vous vous êtes bercé d’illusions. »

Le regard de la couronne se fit plus dur.

« Vous n’êtes plus aussi puissant qu’avant … je n’ai plus rien à craindre de vous. Et cette nouvelle espèce qui était présente ne changera rien. L’enfant qui a invoqué cette ombre gigantesque m’a surpris par sa puissance … mais je n’ai pas ressenti la même force chez les autres. Il n’était qu’une exception. Et ce n’est pas une exception qui va m’arrêter. »

La queue de Rog s’agitait dans son dos.

« Ce nouveau monde … les nouveaux graärh … Vous êtes esclave des choix de vos ancêtres. Vous êtes esclaves de votre ignorance. Vous êtes esclaves des mensonges. Et aujourd’hui vous êtes esclave de votre primitivité. »

Les deux bras du cadavre furent sectionnés et déposés au sol. Puis Purnendu commença à s’éloigner, cherchant un endroit à escalader pour s’échapper de cet endroit et remonter à la surface. Au même instant, une petite lueur apparut se faufilant parmi les débris de glace jusqu’au cadavre estropié. L’éclat se positionna au-dessus des lèvres du félin sans vie et s’y engouffra.




Il avait erré, depuis sa défaite, dans les limbes éternels. Il avait erré, depuis son rappel par Rog, sur le plan physique. Sans enveloppe … sans corps … condamner à ne pouvoir rien faire … condamner à flotter dans l’air, ballotter au gré du vent, balloter au gré de la magie, se perdant à chaque instant un peu plus lui-même, observant sans agir sur ce qu’était devenu leur ancien archipel. Puis, lassé par cet état, il avait ouvert ses sens pour entendre un nouvel appel. Il était là, quelque part, encore en état de l’accueillir. Son corps l’appelait, souhaitant, aussi ardemment que l’âme, être réuni. L’éclat fila dans le ciel, invisible aux yeux de la majorité des vivants, jusqu’au nord glacé. Glissant sur la glace avant de trouver une brèche dans laquelle s’enfoncer. Il chuta alors, sur des mètres et des mètres, avant d’atteindre le plus bas niveau. L’appel se faisait plus fort et il se mit alors à hurler. « Ou es-tu ? » « Je suis là ! » « Ou es-tu ? » « Je suis là ! » Et bientôt, une nouvelle voix se fit entendre. « Il est ici ! ».

L’âme sans enveloppe se faufila comme prit d’une frénésie soudaine, jusqu’à atteindre l’objet de son désir. Enfin il le retrouva. Geler, briser, contorsionner et amputer. Son corps avait souffert de son absence. Depuis sa mort perfide et violente. Après plus de mille et une victimes, plus de mille et un adversaires envoyés au trépas, l’un d’entre eux avait découvert les contours de sa force, l’un d’entre eux l’avait compris et avait exploité son unique faiblesse. Ainsi, tous deux moururent. Ainsi l’invaincu fut vaincu. Sans attendre, l’éclat réintégra son corps. Un silence s’abattit dans les galeries de glace. Un silence qui fut brisé par une soudaine respiration, profonde et bruyante.

« Tu en as mis du temps à revenir, j’ai été obligé de faire la causette à cette misérable créature qui croit pouvoir nous changer. »

À la voix de Rog se mêla rapidement des craquements d’os tandis qu’une formidable énergie balayait l’endroit. Le corps sans vie et contorsionner se mit à bouger, venant se mettre droit, les os brisés se ressoudant, les tissus se régénérant, les organes se reformant. Des deux bras coupés, les nerfs grandirent, serpentant sur le sol jusqu’à rejoindre les épaules auxquelles ils avaient été arrachés et par un effet de rembobinage les rejoignirent avant de s’y ressouder. Le cadavre, un graärh couleur ocre, venait de reprendre vie.

L’atmosphère de la cavité changea soudainement. Purnendu fut comme transit d’effroi et Rog lui-même n’osait que peu bouger. En fond, le hurlement suraigu des esprits liés du médecin était le seul bruit osant venir concurrencer ceux produits par le réanimer. L’inconnu se redressa et c’est toute l’atmosphère qui sembla bouger avec lui. Venant expirer sa première bouffée d’air depuis des années, son souffle sembla empli de paillettes dorées comme si celui-ci était saturé de magie.

La deuxième éveillé s’approcha lentement du félin au pelage de cendre et prit sa tête entre ses mains, commençant à exercer une légère pression.

« Laalach attend ! »

La voix de Rog raisonna soudainement.

« Ne le tue pas. C’est grâce à lui que j’ai été libéré de ma prison. Il m’a été utile. Il peut me l’être encore. »

Le dénommé Laalach tourna légèrement la tête en direction de son confrère et nota son état pitoyable.

« Est-ce de la reconnaissance ? ….Soit.

Puis il revint vers Purnendu.

« Je les entends crier dans ta tête. Ils ont peur, ils savent ce que mon retour signifie. Ce doit être douloureux. Je vais t’épargner ça. »

Celui qui avait transcendé son état retira ses mains de la tête de Purnendu. Celui-ci perdit alors tout contact avec ses esprits liés. Comme s’il avait été brisé. Laalach se retourna vers Rog et s’approcha de lui.

« Tu es dans un état misérable mon ami … arrangeons cela grâce à son aide. »

Le félin couleur ocre posa une main sur le front de celui couleur prune. Un bruit émana des blessures de Rog tandis que la chair, les os, les organes, les tissus et le sang venaient se reformer. En moins d’une minute, la partie du buste de la couronne de cendre que l’explosion avait arrachée s’était reformée. Et dans la minute qui suivit, les deux bras qui lui avaient été arrachés repoussèrent. Le bossu retrouvant son état normal.

« Nous devons partir. Tu as eu de la chance de tomber sur moi en premier. Il nous faut trouver les autres et les ramener. »

Laalach n’attendit pas un instant et leva une main devant lui. Une force presque invisible sembla se presser contre une partie de la glace, venant la briser pour former un escalier. Le graärh couleur ocre les monta et répéta l’opération autant de fois qu’il lui serait nécessaire pour atteindre la surface.

Rog, lui, se tourna une dernière fois en direction de son descendant. Toujours immobilisé, transis par l’effroi, et privé de ses esprits liés.

« Tu la sentis, n’est-ce pas ? Ce nouvel archipel, qui devait être le théâtre de ma perdition, s’effondrer sous tes pattes. Bonne chance … tu vas en avoir besoin. »


Conséquence de cette rencontre, durant une semaine Purnendu n'aura plus accès à ses esprits-liés.

descriptionroute - [Intrigue] La route du bayou - Page 3 EmptyRe: [Intrigue] La route du bayou

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Même s'il détestait l'eau sous toute ses formes, il devait au moins lui reconnaître qu'elle avait l'avantage de nettoyer efficacement. Sa nouvelle armure récemment acquise devait maintenant être aussi propre que Purnendu... Cette pensée, surgissant des tréfonds brumeux de sa conscience gelée par l'avalanche, l'aida à rester éveillé. Et à défaut de pouvoir bouger, tout ses sens ayant été remués en tout sens par l’éboulis de glace, il se concentrait ardemment pour trouver une solution à sa situation. Toute cette aventure n'avait été qu'une suite d'échecs pour lui, et de cette colère sourde, avait germé cette résignation: foncer dans le tas n'était pas toujours une bonne idée. à l'avenir, il écoutera un peu plus ceux qui réfléchissent...

-Jangali ?!

Oh bah tient, il pensait à lui justement. Si le Gourmet n'était pas aussi transit de froid, il lui aurait bien répondu, mais il ne pouvait tout simplement pas. C'était donc ça de la neige, en vrai ? Et bien au moins, il en était certain maintenant: il n'aimait pas ça. Du tout. Et ce n'est pas la douce chaleur que Boule de Poil diffusait dans son poil qui allait le changer d'avis. Au moins cela lui permit d'entrouvrir les yeux et de voir la face paniquée du Cendré.

-Jangali, tu dois m'écouter attentivement cette fois.

Oui oui, c'est bon. Il avait bien retenu la leçon cette fois. Il finit d'ouvrir ses yeux et ses oreilles, et le fixa de ses mirettes azurés, qui pour le coup, s'accordaient bien avec la glace environnante.

-Je dois prendre le portail et gagner Vat'Em'Medonis pour les avertir du danger... Et je veux que tu ailles prévenir Vat'An'Ruda le plus vite possible ! Tu comprends, n'est-ce pas ? Il s'agissait de Rog, l'une des Couronnes Cendrées... de la Légion des Cendres. Il est de ceux qui causèrent la chute de notre Age d'Or il y a de cela mille ans ! Des crimes et atrocités qu'il causa avec les autres Couronnes, nous avons perdu les faveurs des Esprits et renoncés à notre héritage. Nous avons embrassé une vie simple... et nous mourrons si nous devons à nouveau confronter ces monstres sans nous être préalablement préparés ! Tu as constaté la différence de puissance qu'il y a entre lui et nous... tu... tu as entendu les cris des Esprits, n'est-ce pas ?

Ooooh que oui il avait senti la différence de puissance entre eux et lui. Et plutôt douloureusement d'ailleurs. Son désir de revanche n'en fut que plus stimulé et il cligna intensément des yeux, signe évident qu'il avait comprit ce que l'Âpre-Cendre voulait de lui.

-Je compte sur toi, mon ami. Ne perd pas de temps, je t'en pris... cette glace va rapidement fondre et les bipèdes pourront réclamer cet endroit comme leur... ce portail mène directement au cœur de Paadshail, nous ne devons pas le leur laisser... surtout pas à ceux qui vivent ici ! Pas aux esclavagistes. Essaie d'appeler ce qu'ils appellent le « Domaine » pour qu'ils saisissent cet endroit sous leur protection, mais... Mais s'ils refusent, alors rend toi le plus vite possible à Caladon, la ville commerciale de Calastin et cherche l'elfe Leweinra ou bien à Délimar avec l'Aaleeshan Svenn. Si tu dis venir à mon nom, ils t'écouteront et sauront quoi faire pour traiter avec la raclure pirate. Tu dois faire vite !

Comprit. Il avait des ordres, une mission. Il se redressa, glissa sur la neige ramollie par les pelletées de Purnendu et s'extirpa de sa prison gelée. D'un air placide, il examina sa main crispée sur le pommeau de ce qui fut jadis une épée et la jeta nonchalamment. Dans un premier temps, il examina attentivement l'étendue des dégâts provoqués par cette catastrophe inédite sur Néthéril. Et c'est à ce moment qu'il vit le petit humain faire un geste et le portail se referma, engloutissant son ami à des milliers de kilomètres de là et faisant s'écrouler le reste de neige. était-ce possible que les pirates aient déjà prit le contrôle du portail ? Non, visiblement son état de santé lui permettait à peine de tenir sur ses jambes. Humpf, il n'avait pas le temps de penser à ça, se concentra donc sur les autres corps dans son champs de vision. Le guerrier à lance semblait avoir un compagnon fort utile qui l'avait secouru, le mystérieux karapt qui se tortillait comme une tortue retournée et l'étrange humain-cailloux qui s'approchait du karapt. Oh et Urjiida qui sortit du couvert des arbres, courant vers lui avec une expression mi-angoissée, mi-rassurée.

-Urjiida ? Mais qu'est-ce que tu fait encore là ? Je croyais t'avoir dit de partir prévenir les autres ?
-Je sais, je suis parti. Mais j'ai entendu cet énorme bruit et je... je sais que j'aurai du continuer, mais...
-Bon, c'est pas grave. Concentrons-nous sur...
-Et Harshiit ?, s'enquit-t-elle, une lueur inquiète dans les yeux.
-Et bien, je... je sais pas. Je crois bien que...

Un grognement d'effort l’interrompit et une imposante plaque de glace pivota pour laisser apparaître l'intéressé. Ayant repérer ses acolytes il courut vers eux, ne jetant aucun regard à l'homme au sol. Son bras était tordu et une bosse avait poussé sur son front, mais aucune autre partie de son corps ne manquait. Bien pire lui serait arrivé si Jangali ne lui avait pas dit de rester en retrait, pour sûr...

-Il est déjà parti ton ami guérisseur ? Je vous ai entendu parler. J'aurai bien besoin d'un peu de soins. Et c'est surement pas toi qui va me les prodiguer hein Jang' ?
-Bon, arrêtez vous deux, coupa la femelle alors que Jangali allait ouvrir sa gueule. Où est le Graärh, le... le Prune ?
-Je sais pas. Mais vu sa puissance, je ne serai pas étonné qu'il ait pu s'échapper. Allez fouiller le tas de de glace. Juste pour être sûr. S'il vous plait., ajouta-t-il devant le regard incendiaire de ses compagnons. Je vais parler aux sans-poils. Après cette bataille, je suis sûr que plus personne n'est encore en forme pour se battre...

Bien que très légèrement irrités par le ton du Cuisinier, ils obtempérèrent et commencèrent donc à creuser la neige et la glace à la recherche d'une quelconque trace de Rog. Jangali s'approcha quand à lui de Demens, alors que le karapt finissait de se consumer. Désarmé, il adoptait une posture de pourparler, bien que son regard montrait tout les signes de la vigilance.

-Je suis Jangali, de la Légion Vat'Aan'Ruda. Nous sommes venus pour vous empêcher de réveiller le mal qui dormait ici. Maintenant que c'est visiblement trop tard, qu'est-ce que vous comptez faire ? Fuir comme les lâches que vous êtes, ou chercher des réponses avec nous ? Ce graärh qui s'est réveillé, veut notre mort mais aussi la votre. Et il n'est pas tout seul. à vous de voir.

Oui Jangali n'était pas le plus diplomate, mais c'est lui qui parlait le mieux la langue commune des trois. Et même si sa proposition était suicidaire, elle était néanmoins la moins risquée s'ils voulaient repartir tout les trois, sans chaines aux pieds...

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Force, courage, violence. Tout y était dans son coup porté vers l’ennemi, vers le meurtrier de tant de ses camarades, de ses soldats, de ses amis. Tout y était, et même plus. Erdrak avait senti l’acuité de son regard s’accentuait lorsqu’Asmo avait quitté son corps pour se déverser dans Rog. Il avait ressenti cette présence, bien plus fortement alors qu’à cet instant, il aurait du se sentir seul. Et elle n’avait pas disparut quand sa Colère était revenue, bien au contraire.

Il avait chargé, comme charge un cavalier ou un taureau. Dans ses mains, la lance vibrait, comme si elle essayait de s’échapper ou n’en pouvait plus d’attendre pour frapper. Il avait volontairement ouvert sa garde, espérant pouvoir ne serait-ce que toucher son adversaire de sa main portant sa bague. Le Loup Solitaire n’avait pas regardé ce qu’il se passait autour, car il n’existe que Rog, et que la mort. L’un d’entre eux devait mourir, et si le Loup Solitaire devait être celui-ci, alors il ne partira pas seul car il pouvait sentir la magie de ses armes et armures plus fortement que jamais.

Une feinte et sa main se posa sur le bras de Rog. L’esprit du Loup Solitaire s’éclaircit comme à chaque fois que toute sa haine et sa Colère se déversaient ailleurs. Mais le brasier qui l’habitait ne disparut pas pour autant. Cette fois, la hargne resta, la colère et la haine avait fait place à une vengeance pure et claire.

Mais aussi vite qu’il fut parti, Asmo revint et sa véhémence était ternie. En traumatisme oubliée de la Colère venait de la frapper. Asmo, insensible à la douleur, à la peur, ne voulait que vivre libre, venait de contempler une vraie puissance, et avait vu sa mort. Et un souvenir effacé lui revint. Asmo était déjà mort et cela l’avait affaibli, non pire, cela l’avait oblitéré. Il reconnaissait dans la vision de l’esprit de Rog, la vision onirique de Verith, celui qui l’avait tué la première fois. Asmo savait maintenant ce que cela faisait de mourir, et comprenait par la même le concept de la peur. Et cette peur le rongea entièrement et il l’a transmise à Erdrak. Le Loup Solitaire eut un court moment de doute, mais la peur n’atteint pas son cœur ni son esprit.

Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi. La voix n’avait jamais été aussi forte mais pire que tout, Erdrak ne s’était jamais senti aussi faible, la tempête qu’était Asmo n’avait jamais été aussi vaine.

Erdrak et Asmo se voyaient faiblir et pour le Loup Solitaire se tenait toujours vaillant, vigoureux et le coup qui vint frapper Rog était puissant, précis et ce ne fut que la faiblesse de l’arme et un réflexe qui sauva Rog. Son bras vint parer le coup et l’arme s’enfonça dans son membre avec une aisance écœurante. Cependant, la chair fit son office et la pointe ralentit puis l’arme explosa avant d’avoir atteint la poitrine de l’autre côté. Le membre du Graarh maudit se volatilisa dans un bouillon rouge, giclant et éclaboussant le Loup Solitaire qui recula pour tirer son épée, Solstice étant trop grande.

Mais il n’eut pas le temps de repartir à la charge. Un sentiment inconnu vint l’envahir et le Loup Solitaire vit l’espace d’un instant la neige sortir du portail. L’espace d’un instant car juste après, il se retrouva prisonnier dans une gangue de neige, immobile, incapable de bouger. Il savait qu’il avait survécu grâce à l’intervention d’un esprit, mais lequel ? Et qui lui avait apporté son aide ? Le nabot était inconscient, le Graarh en armure était en train de se prendre un revers sévère. Celui qui soignait. Cela sonnait comme une évidence.

Le Loup Solitaire aurait bien voulu le remercier mais maintenant, il était coincé sous la neige, incapable de sortir, condamné à mourir. Pourtant, il n’avait pas peur. Rien en lui ne remuait, rien ne luttait, rien ne s’emportait dans un torrent de haine et de violence. L’esprit du Loup était calme, serein, au repos. Il respirait lentement, comme si le froid qui rentrait dans ses narines, le gel de la neige sur ses joues et le poids sur son corps étaient tout ce qu’il eut jamais rêvé de vivre. Mais cela semblait être bien le cas.

Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas disparaitre. Je me suis trop battu pour être. Je ne veux pas être effacé. Et moi j’ai attendu toute ma vie pour qu’on me la rende. Vous avez eu votre chance. Maintenant c’est mon tour. Mais rassure-toi, tu ne vas pas disparaitre. Tant que je vis, tu vivras. Ce sera juste différent. Tu vivras certainement mieux que je n’ai vécu car je ne vais pas vous enfermer. Car vous êtes moi, bien plus que vous le pensez. Ensemble, nous ne formerons qu’un et nous vivrons qu’en un seul esprit. Alors ce sera la vie unie la plus courte qui soit.

A mesure que la discussion mentale se faisait Erdrak avait senti cet autre brasier grandir en lui. Ce n’était pas le feu dévorant et fou d’Asmo, mais plutôt celui d’une cheminée, ou celui qui se répand sur les huiles, le long d’une trainée. C’était chaud, c’était réconfortant. Il entendit Inigo parler et en parlant, le sentit absorber Asmo. Pas le consumer, pas le détruire. Le prendre son aile, et ne faire plus qu’un avec lui. Il sentit que ce fut son tour lorsqu’il finit sa phrase et glissa sans lutter dans ce nouvel état de conscience. Il perdit pied, mais n’avait pas peur. Il sombra, puis trouva une nouvelle forme de perception. Il était enfin complet, il était enfin unique. Sous la neige, prisonnier face à sa propre mort, le Loup Solitaire sourit et ses yeux s’ouvrirent. Dans le noir, une lueur anima son regard aux couleurs intangibles, une intelligence, une envie, une certaine joie. Il était un et son âme brûlait enfin de l’éclat qu’elle méritait, d’un feu puissant. Il était enfin. Il était Inigo.

Puis un bruit. Un grattement. Une force en approche, inéluctable. Elle traversait la neige comme on nage dans la mer. Le Loup Solitaire sentit la neige remuer autour de lui. Une partie du poids disparaitre et quelque chose le saisit. Une poigne puissante sur sa jambe. Il comprit alors qu’il avait la tête à l’envers et qu’on le tirait vers le haut. La neige entrait dans son armure, le glaçant le ventre, le gelant affreusement. Mais la brûlure du froid était une félicitée pour la nouvelle conscience qui habitait désormais entièrement le Loup Solitaire. Inigo avait perdu la vie il y a plus de 20 ans pour se protéger de la folie suite au massacre de son village. Maintenant, il était décidé à vivre chaque instant et savourer chaque sensation.

Finalement il déboucha de nouveau au jour, la lumière l’ébouit et il porta sa main à ses yeux pour se protéger du maigre soleil. Il resta étendu un instant sur la fine couche de neige. Ses yeux s’habituèrent de nouveau à la lumière et il put voir son sauveur. Vijay, son loup métallique, relique d’un autre temps. Inigo se redressa et caressa la tête de sa créature géante, ne sachant pas vraiment si elle en ressentirait une quelconque joie. Cependant, le Loup Solitaire en ressentit une et sourit de plaisir. Finalement, il vivrait. Il regarda ses mains gantées de fer, comme s’il les découvrait pour la première fois. Il n’y trouva rien de surprenant, car en lui vivaient Asmo et Erdrak qui avait vécu dans ce corps. Il était le même, mais différent.

Il se leva et observa la scène. Demens s’occupait du nabot, et il eut le temps de voir un Graarh passait le portail laissant un autre derrière lui. Au loin, Inigo perçut le son d’un cor, qui sonna trois fois. Il connaissait ce cor et savait ce que cela voulait dire. La Meute viendrait les chercher. Mais pas tout de suite.

Un peu plus loin, le Loup Solitaire vit le Karapt se consumer de l’intérieur et des cris stridents résonnaient maintenant. Pour la première fois, le Loup Solitaire ressentit une sincère pitié pour cette créature qui les avait aidés et maintenant en payer le prix fort. La carapace tomba en poussière et une lueur de profonde tristesse passa dans le regard qui fut naguère inexpressif du Loup Solitaire. Mais l’expression de vide intérieur qui l’abritait avait disparut et les yeux d’Inigo s’animait avec le changement de ses sentiments.

Il entendit parler derrière lui. Les graarhs, trois dscutaient. Bien, c’était une bonne chose, qu’ils aient survécu et qu’ils ne les attaquaient pas. L’un deux se dirigea vers le nabot sans prêter plus attention à Inigo. Il proposait quelque chose aux deux autres, mais il était hors de question que le Loup Solitaire n’ait pas son mot à dire. Il s’avança donc et répondit avant les autres.

Bonjour à toi Jangali de la légion Vat’Aanruda. Je suis le Loup Solitaire, commandant de la Meute. Mon groupe arrive pour nous chercher et nous aider à travers ce marais, mais il leur faudra du temps pour venir. Je tiens à te remercier, toi et les tiens pour l’aide que vous nous avez apportés. Ce combat est maintenant autant le tien que le nôtre et j’aimerai apprendre à vaincre à tes côtés plutôt que contre toi. Acceptes-tu mon aide dans la recherche de réponses ? Et accepteras-tu que nous nous joignions à vous dans ce combat ? Adieu le rêve de paix d’Erdrak. Adieu le rêve de destruction totale et de non-alliance d’Asmo. La guerre approchait et Inigo y prendra part et plus encore.

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Sous la commande de Demens, un essaim d’insectes voraces fonça sur l’énorme Graärh tandis que du sol surgirent des racines qui s’enroulèrent à peine autour de ses pieds et de ses jambes, se consumant plutôt au contact de l’aura verte qui lui servait d’armure. Les combattants, peu importe leur race, n’eurent pas vraiment plus de succès et tous furent bientôt ensevelis sous la neige et la glace. La soudaine vague de froid qui accompagna l’avalanche vint intensifier encore plus le brouillard ambiant tout en jetant un silence total sur le champ de bataille. Bien qu’il sentît encore en fond de lui que son esprit-lié demeurait alerte, l’alchimiste observa simplement le portail sans même une pensée pour ceux qui avaient été submergés par la neige, intrigué par la magie derrière une création de ce genre. Assurément s’agissait-il là d’un raccourcit direct vers l’île de Nyn-Tiamat, la première qui avait été aperçue lors de l’arrivé des peuples dans l’Archipel.

Le Graärh au pelage de cendre qui portait contre son poitrail Arakjörn commença à fouiller la neige à proximité du Cafard avec une certaine frénésie, comme s’il espérait y trouver quelque chose. À cet instant s’extirpa du tas le karapt qui avait plus tôt été stoppé dans son élan par leur adversaire. L’insecte sifflait et claquait ses mandibules, mais sans aucune constance, ce qui laissait croire à une désorientation majeure. Étant originaire du canyon, un lieu chaud et sec, cette attitude face à l’eau sous forme solide n’était donc pas particulièrement surprenante pour Demens. Bien vite, la créature tomba en raison de sa démarche saccadée et roula au sol entre le porteur du nain et son fournisseur de drogue. Là, elle se redressa sur ses pattes et reprit ses mouvements vifs et agressifs, mais sans pour autant attaquer qui que ce soit. Le grand félidé adopta néanmoins une posture défensive pendant un moment, puis, réalisant que cela lui était futile, rejoignit l’alchimiste pour lui remettre le nabot qui était toujours envelopper dans l’épaisse couverture.

- Je te le confis. Qu'il se repose encore quelque temps. Si cela entre dans son alimentation, je conseille beaucoup de viande et d'agrumes afin de reconstituer le restant de son énergie.

Le Cafard ne dit absolument rien et, tenant le Capitaine des pirates contre lui, observa sans ciller le félin qui escalada bientôt les blocs de glace pour en sortir son homologue, celui qui portait l’une des anciennes armures. Tandis que le duo discutait dans sa langue natale, le loup métallique d’Erdrak avait lui aussi grimpé sur la neige pour y chercher son maître qu’il ne tarda pas à trouver et à déneiger. Le fauve cendré ayant entretemps terminé de s’entretenir avec son comparse s’engagea dans le cœur de l’éboulement, y traçant un trajet qui l’amenait graduellement de plus en plus proche du portail.

Soudainement, le petit corps que Demens portait dans ses bras s’anima et le mage ordonna qu’on le dépose d’une voix qui trahissait son état, aussi son porteur du moment s’exécuta sans vraiment faire attention, le faisant presque glisser de la couverte. Incapable de se réceptionner, le nain tomba à genoux, mais porta néanmoins son regard vers le portail que le Graärh soigneur venait tout juste de traverser. Marmonnant plus pour lui-même qu’autrui, l’invocateur tendit un doigt dressé vers le phénomène magique et après un curieux grésillement, la porte se referma sans que les pierres formant le cercle ne retournent là d’où elles provenaient.

Dès que le lien entre les îles fut interrompu, l’alchimiste sentit en son sein que son esprit-lié se faisait plus calme, sans pour autant retourner à son silence habituel. Le karapt à ses côtés redoublait quant à lui ses plaintes et l’homme au cristaux s’en approcha, posant un genou au sol. Son regard neutre croisa celui tourmenté de la bête et il tendit une main pour toucher sa carapace à travers son gant en cuir draconique. Après un bref contact, l’agonie de l’insecte pris fin et il tomba en poussière instantanément, provoquant chez le Cafard une légère surprise. De sa sacoche magique il sorti une fiole vide qu’il remplit au maximum de la poudre qui lui faisait à présent face en vue d’expérimentations ultérieures, puis se releva. Le félidé en armure dorée l’avait rejoint et lui parla dans la langue commune avec une certaine maîtrise.

-Je suis Jangali, de la Légion Vat'Aan'Ruda. Nous sommes venus pour vous empêcher de réveiller le mal qui dormait ici. Maintenant que c'est visiblement trop tard, qu'est-ce que vous comptez faire? Fuir comme les lâches que vous êtes ou chercher des réponses avec nous? Ce Graärh qui s'est réveillé veut notre mort, mais aussi la vôtre. Et il n'est pas tout seul. À vous de voir.

Jangali ignorait cependant que des survivants restants de l’expédition, Demens était le dernier auquel il aurait voulu s’adresser. L’insulte explicite quant à la lâcheté du groupe n’eut aucun effet sur lui et la seule réponse qu’il obtint fut un regard aussi peu expressif que les cristaux qui poussaient sur son épaule. Après un court silence qui fut probablement plus malaisant pour le Graärh que pour l’Humain, le dirigeant de la Meute intervint à son tour et répondit à sa place.

- Bonjour à toi Jangali de la légion Vat’Aanruda. Je suis le Loup Solitaire, commandant de la Meute. Mon groupe arrive pour nous chercher et nous aider à travers ce marais, mais il leur faudra du temps pour venir. Je tiens à te remercier, toi et les tiens pour l’aide que vous nous avez apportés. Ce combat est maintenant autant le tien que le nôtre et j’aimerais apprendre à vaincre à tes côtés plutôt que contre toi. Acceptes-tu mon aide dans la recherche de réponses? Et accepteras-tu que nous nous joignions à vous dans ce combat?

L'alchimiste n'avait aucun avis à donner et sans même un regard pour les autres, il s’avança jusqu’à l’amas de neige, n'y touchant cependant pas pour l'instant. Quelque part sous la glace, le bras de leur ennemi gisait toujours. S’il était aussi résistant que son possesseur malgré qu’il eût été séparé du corps, le retrouver n’était qu’une question de temps. Et s’il avait été broyé dans l’éboulement, le froid en conserverait tout de même la chaire assez longtemps pour que l’homme de science puisse en prélever les restes, car il jugeait utile d'en savoir plus sur ce formidable monstre, son pouvoir étant on ne peut plus pertinent dans la quête de puissance que menait encore à ce jour le Cafard. Et par le fait même, peut-être découvrait-il une tare exploitable qui permettrait d'ultimement ramener le calme chez son esprit-lié, libérant son propre esprit de l'étrange sentiment qui y flottait encore.

~ Puis je fouillerai le mausolée. ~

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- L'ordre des choses -

Lorsque le portail se referma sous sa commande, Arakjörn senti tout son corps se détendre et s'alléger. Les vecteurs de la trame avaient retrouvés leur courbure originelle et celle-ci se manifestait enfin en un flux stable qui suivait son cours habituel. Pour cette situation critique du moins, les choses étaient rentrées dans l'ordre. Il avait repris le contrôle et cela lui fit pousser un soupir de soulagement alors qu'il retomba à genoux, épuisé par l'effort. Ses forces n'étaient plus ponctionnées et il avait retrouvé un état stable, il récupérait déjà, progressivement, mais sa physilogie fragile en était toujours perturbée. Il ferma un instant les yeux, laissant la chose évoluer pour qu'il puisse reprendre ses forces, il fallait que les différents éléments de sa personne reviennent à leur place habituelle, il fallait qu'ils se reconstruisent en une base qu'il connaissait et maîtrisait. Tant que ça ne serait pas le cas, il ne contrôlerait pas la situation, et maintenant que sa vie n'était plus en danger, instinctivement, il se devait de le faire. Le monde tournait autour de lui, il peinait à ressentir la présence distincte habituelle de la trame qui coulait au travers de son corps, il ne s'agissait plus que de courants flous et chaotiques, au même titre que tout ce qui pouvait se passer autour de lui. Après plusieurs minutes à ne penser qu'au fil régulier de sa respiration, il entendit un brouhaha qui devinrent finalement des paroles nettes, son esprit était de nouveau capable de se concentrer sur plusieurs choses à la fois, alors en prenant son temps, il se releva, et tenta, bien qu'il restait en arrière et se faisait petit - plus que d'habitude -, de paraître droit dans ses sandales : On lui adressait la parole.

« Je suis Jangali, de la Légion Vat'Aan'Ruda. Nous sommes venus pour vous empêcher de réveiller le mal qui dormait ici. Maintenant que c'est visiblement trop tard, qu'est-ce que vous comptez faire? Fuir comme les lâches que vous êtes ou chercher des réponses avec nous? Ce Graärh qui s'est réveillé veut notre mort, mais aussi la vôtre. Et il n'est pas tout seul. À vous de voir. »

C'était intéressant, les chats des marais étaient donc bien venus les empêcher de réveiller l'autre chat du mausolée. Quoi qu'ils puissent dire, ce n'était pas son expédition qui avait causé l'apparition de cette créature redoutable, mais bien l'un des leurs. Il s'agissait pour Arakjörn d'un premier contact pacifique avec un gräarh, et celui là savait des choses qu'il ignorait.  Ignorer, cela ne lui plaisait pas, il était bien venu ici pour savoir, mais cette fois il était limité, il était épuisé et tout ses sbires étaient morts excepté Demens. Il se frotta les yeux de deux doigt et envoya un regard à l'alchimiste, qui se faisait muet comme une taupe tandis que le chef de la meute répondait au nom de son groupe, acceptant de se joindre à ce fameux Jangalis, qu'il fasse, Arakjörn s'en fichait pour l'instant. Cependant oui, il voulait savoir, il voulait le contrôle, mais aussi une autre convoitise que les secrets du mausolée pouvait le lui procurer, alors il leva finalement les yeux vers le portail, avant d'interpeller Demens en aparté et de se détourner des autres.

« Demens, écoute moi, j'ai besoin de savoir qui était ce gräarh, j'ai besoin de connaître le secret de sa puissance, je veux connaître son nom, son passé et tout les mystères du mausolée, sa magie et son histoire. Cette expédition est la mienne et je compte bien prendre ce qui me revient, alors je vais rester ici et je vais chercher un moyen de ramener le portail à Athgalan. Toi, tu vas descendre en bas et tu me rapporteras tout les secrets que tu y trouveras. J'ai besoin de ces renseignements, j'espère que tu comprends. »

Il n'allait pas lui poser la question, le nabot était pratiquement sûr qu'il ne répondrait pas. Faire confiance à Demens était une erreur stupide, cet homme n'était qu'une bête qui agissait selon ses instincts de scientifique, mais il n'avait aucun intérêt à ne pas lui obéir et ce n'était pas un homme de manigances, il l'aurait sans doutes fais même s'il ne lui avait pas demandé. Mais il ne voulait pas compter sur la meute pour cette tâche et tout les autres étaient morts, il ne lui restait que lui. Or il lui fallait savoir d'ou venait la puissance de ce gräarh, il lui avait résisté, et personne ne lui résistait, personne ne le faisait ni ne le pouvait. Il lui faudrait rectifier cette erreur et pour cela devenir plus puissant. S'il pouvait emprunter le chemin que ce félin avait pris, cela pourrait l'amener à des sommets dont il n'avait pas même rêvé. Un sourire gagna. Ses lèvres retrouvèrent la force de se tordre en son petit sourire narquois. Excité par cette pensée, revigoré par ce projet éminent, cette possibilité grandiose, il revint vers le chat et le loup, s'interposant entre eux. Il s'adressa à l'animal le plus gros en premier.

« Bon... hum.. le loup. Je ne vais pas pouvoir continuer cette expédition avec vous, mais elle n'est pas arrivée à son terme. J'ai besoin de ces réponses, alors lorsque vous ressortirez de cette ruine, il me faudra un rapport de ce qui se cache là, en dessous, et de ce que vous y avez appris. »

Il ne voulait pas qu'on oublie qu'il les payait pour ça, les loups, même si le projet initial était plutôt de les laisser faire le sale boulot à sa place, comme le font tout les mercenaires, il devait reconnaître qu'il s'était un peu lâché et qu'il ne pourrait donc sans doutes pas continuer. Et même tout dangers écartés, il avait déjà un magnifique pactole à ramasser. Ceci fait il claqua la paume de ses mains l'une contre l'autre d'un air satisfait et pivota simplement sur ses pieds pour faire face à face avec les chats. Même si son énorme chapeau et ses épaisses sandales lui donnaient un air plus « impressionant », ils étaient tous pratiquement deux fois plus grand que lui, comme la plupart des non-humains. C'était ses petits yeux vicieux  qui avaient retrouvé de leur poigne, entourés d'un maquillage de cendres, qui pouvaient lui donner un air autoritaire dans cette situation. D'un jeu de regard il les jaugea tout en se présentant à son tour.

« Salutations gräarhs, je suis Arakjörn Nygdmer, mais vous pouvez m'appeler Chapeau Pointu, je suis le capitaine des pirates d'Athgälan et responsable de cette expédition. C'est moi qui représente la confrérie ici. »

Oh à n'en pas douter si le gräarh qui s'exprimait curieusement bien dans la langue commune employait de tels termes en leur adressant la parole, c'est qu'il avait sans doutes une dent contre la dite confrérie, quoi de plus normal, ils étaient des pirates. Il pencha la tête sur le coté comme si cela l'aidait à mieux lire dans les yeux des félidés, même si c'était plutôt parce que les regarder ainsi lui faisait mal au cou, et réajusta son chapeau avant de continuer, sur le ton de l'évidence, comme si Jangalis s'il reprochait à Jangalis de ne pas avoir deviné la suite.

« Et donc au nom de la confrérie, et aussi pas mal du miens... »

Il pivota un peu plus pour faire face au portail, et pris une petite impulsion sur les baguettes qui lui servaient de jambes en clignant des yeux pour disparaître soudainement dans une sorte de "clac" sonore, ne laissant qu'une sorte de distorsion à la forme de sa silhouette à la place, avant de réapparaître debout sur l'une des pierres du portail.

« … Je réquisitionne cette ruine et ce portail. Que je place sous ma responsabilité. »

Dit il en tapotant la pierre flottante de son bâton, alors qu'il prenait ses appuis. Il pris un instant pour admirer la vue qu'il avait depuis cette hauteur, cette fois, c'était eux qui levaient la tête, lui qui la baissait, il aimait mieux ça.

« Jangalis c'est ça ? J'ai plus de respects pour les gräarh que tu ne le penses, et je dois reconnaître que j'ai affronté l'un de mes plus puissants adversaires aujourd'hui même, et cela m'intrigue ! Je n'avais pas prévus de me mesurer à quelqu'un capable de me tenir tête, et il s'agit de l'un des vôtres qui plus est... »

Pendant qu'il parlait avec cet air un peu rêveur, il s'asseyait sur la pierre en lévitation, aussi intrigué qu'amusé par la disposition du portail et par la place qu'il occupait, il laissait ses jambes se balancer dans les airs tandis qu'il fixait toujours son interlocuteur depuis son trône improvisé.

« Je compte bien rectifier cette erreur, j'annihilerai ce mal dont tu me parles, mais je ne te connais ni toi, ni les tiens, ni lui, alors j'ai besoin de renseignements. Pour l'instant j'ai à faire alors je vous laisse mon alchimiste pour ces recherches, mais, gräarh, si tu sais des choses, il faudra que l'on parle. En attendant, ne te met pas en travers de mon chemin, ça sera tout. »

C'était plutôt classe, nota-t-il pour lui même, de finir sa déclaration avec un "ce sera tout" depuis un siège lévitant, ça faisait un peu... seigneur du mal qui parlait à ses subordonnés... dans un certain sens, mais Arakjörn se rendit compte bien vite que pour s'amuser d'une telle situation, c'est qu'il était épuisé. Rien qu'une simple téléportation lui avait coûté bien plus que ce que ça n'aurait du. Mais il avait repris la situation en main et il allait pouvoir déballer son cadeau de Noël - le portail - en toute sérénité maintenant, et il allait enfin pouvoir souffler un peu.

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Intrigue finie! Félicitation à tous!!

Maintenant, voici l'heure de vos récompenses!

Arakjörn Nygdmer => Gemme de sang
Erdrak Geflorth => Rune
Jangali Pasu => Rabais 300 PO
Demens Torqueo => 100 PO
Purnendu Chikitsak => 100 PO

PO distribuées, vous pouvez ajouter vos récompenses à vos fiches.

Dernière édition par Verith le Dim 11 Nov 2018 - 12:02, édité 1 fois

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Le membre 'Verith' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


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