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[Intrigue] Le secret des chimères

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Le secret des chimères




L’heure de vérité approche ! Une effroyable armada a envahi la Mer de Reshenta, convergeant vers l’île de Tiamat où du sommet du volcan titanesque s’élève une sombre fumée, présage d’un terrible événement. Un moyen de repousser les Chimères a été découvert, mais pour cela il faudra du temps et le temps, voilà ce que Tiamarantiens et Ambarhùniens n’ont pas. Il va falloir se battre pour en gagner ! La puissance du Bâoli est déjà perceptible et repousse l’énergie du Néant, assurant que la magie des esprits-liés ne fasse pas défaut aux enfants des dieux.

Si l’immense armada des chimères inquiète, ce qui accapare les attentions et craintes est cet immense objet volant non identifié. Une masse de terre flottante haute de ciel et sur laquelle trône une forteresse. La force qui se dégage de ce bâtiment est au-delà de toute conception mortelle. À quoi bon résister à l’armada si cette chose atteint Tiamat ?

Les plus puissants guerriers de l’archipel prennent leur envolent pour s’attaquer à cette chose et l’abattre. Ce qu’ils ignorent encore … c’est que dans cette forteresse se trouve un trône … et que sur ce trône se tient assis Sa Majestueuse Majesté.


Intrigue : Le secret des chimères. Le 25 avril an 1763 du troisième âge.

Les joueurs disposent d'un délai de 3 jours pour poster à compter de la réception des directives. Nous vous encouragerons même à poster plus vite encore si vous le pouvez (l’intrigue n’en sera que plus développée).  Les RP d’intrigue sont prioritaires sur tous les autres rp normaux.


  • Verith
  • Kälyna Vallaël
  • Cynoë
  • Nolan Kohan
  • Aïasil
  • Jangali Pasu
  • Nynsith
  • Orfraie Ataliel
  • Firindal


L'ordre pourrait changer à tout moment.



Spoiler :

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¤ Prémices de la bataille ¤

La chaleur du sable … Verith pouvait la sentir entre ses griffes. La fraicheur de la brise marine … Verith pouvait la sentir contre ses écailles. La fragrance du combat à venir … Verith pouvait la sentir via ses naseaux. Le danger d’une fin imminente … Verith pouvait la ressentir dans son esprit.

Le dragon rouge se tenait assis sur le versant Est de l’île de Tiamat. Ses yeux étaient fermés et son museau pointait vers l’horizon. Le temps était venu … la vision qu’Edwyn et lui avaient eu par la conjugaison de leurs pouvoirs … c’est aujourd’hui que l’enfant de l’orage allait savoir si elle se réaliserait ou non.

La menace que représentaient les Chimères pesait sur les siens depuis beaucoup trop longtemps. Aujourd’hui cette épée de Damoclès était en train de s’abattre. Il ne tenait qu’à eux de parvenir à la repousser ou non. Et pour ce faire, ils étaient seuls. Personne ne viendrait les aider … plus personne ne le pouvait. Leur destin était entre leurs mains.

Lentement, le dragon libre ouvrit les yeux pour fixer le lointain horizon. Devant lui, une ligne de navire bipède qui se dressait telle une muraille. L’horizon était noirci, noirci par une effroyable armada prête à s’abattre sur eux comme un flot destructeur.

L’esprit du rouge vagabonda quelques instants. Ceci … cette image … elle n’était pas dans sa vision. Et s’il s’était trompé ? Et si la vision qu’il avait vue avec Edwyn n’était pas celle de la fin du monde, mais celle de la fin d’Ambarhùna ? L’espace d’un instant, le rouge fut perdu. Comment devait-il interpréter cela ? Soit il avait fait la bonne analyse, et la vision qu’il avait vue était bien celle de la fin de leur monde et dans ce cas il fallait lutter contre. Soit il avait fait fausse route, et la vision qu’il avait vue c’était déjà produite, dans lequel cas il luttait pour une cause déjà perdue et avait lutté pour une nouvelle sans le savoir.

« Maitre ? … Maitre ! … Eh ! Verith ! »

Une voix s’éleva, tirant le rouge de ses songes. Lentement, ses yeux s’inclinèrent, venant observer celui à l’origine de l’appel. Il vit un vampire en armure qui avait la main sur le pommeau d’une épée pointer dans le sol. Cette dernière était enfermée dans un fourreau. Le colérique cligna des yeux, l’air de rien. Alford Gorder … L’agneau sacrifié. Ce pauvre bipède qui avait subi bien de tourment après avoir été trompé et avoir suivi la route proposée par Verith pour échapper aux manigances des puissants. L’ancien humain leva la main pour pointer un immense rocher flottant dans le ciel et qui avançait un peu en retrait de l’armada.

« Vous pensez que le plan va fonctionner ? »

Verith leva le museau pour observer l’objet désigner. Il s’agissait d’un gigantesque rocher flottant dans le ciel … un peu comme une petite ile volante. Mais sur cette dernière pouvait être distingué un édifice. Cela ressemblait presque à un château d’humain, mais le style architectural lui était inconnu. Sans doute un édifice chimère … qu’est-ce que ça pouvait être d’autre de toute manière ?

« Ta présence se justifie par le risque d’échec du plan, Alford. Si les Baptistrel échouent, il te reviendra d’agir. Si la possibilité d’échouer n’était pas réelle, je ne t’aurais pas permis, toi le porteur du contrat originel, de venir sur la ligne de front. Le Bâoli … le contrat originel … la lame astrale. Je t’ai appris beaucoup de choses en t’apprenant à te contrôler depuis que tu es devenu un vampire. Je suis certain que tu sauras quoi faire. »

« Si vous le dites. »

« Toutefois … ne te précipite pas. L’échec des baptistrel devra être consommé avant que tu ne puisses agir. S’ils échouent bien sûr … ce que je n’espère pas. Je préfèrerais garder d’aussi puissantes cartes dans mon jeu lorsque viendra pour moi le temps d’en finir avec le lien. Maintenant, va, dissimules-toi et attends le bon moment. »

Alford salua le dragon rouge et partit. Verith tourna son regard vers son flanc gauche pour observer l’autre bipède présent, Saemon Methus.

« Corbeau. Accompagne Gorder et aide-le dans sa mission. Vous n’aurez pas le droit à l’échec. »

L’homme au masque partit à son tour sans demander son reste, suivant le vampire.

Le rouge se redressa et se mit à marcher le long de la plage, allant rejoindre le campement duquel il s’était éloigné. L’ultime recours en cas d’échec ne devait pas être divulgué à qui que ce soit. Les Chimères avaient appris l’existence du Bâoli et c’est pourquoi elles convergeaient aujourd’hui toutes vers ce point. Lentement, Verith leva à nouveau la tête pour observer l’ennemi. Il était loin, mais dans quelques heures, après le combat, ils seraient en mesure d’occuper le terrain. Du moins, il parlait pour l’armada. Pour ce qui était de cette énorme forteresse qui défigurait les cieux des dragons, c’était autre chose. Elle serait là bien avant et aucune force bipède ne serait en mesure de la ralentir, ou même de l’arrêter. Seuls les dragons pouvaient l’atteindre, car seuls eux étaient capables de voler. Une énergie singulière se dégageait de l’édifice, sans doute était-ce la magie lui permettait de voler. Mais cette empreinte colossale était presque totalement fondue dans une aura encore plus dangereuse que n’importe qui était capable de ressentir. Il y avait quelque chose … quelqu’un … là-haut. Un individu dangereux. Verith avait la même impression que lorsqu’il s’était retrouvé face au Tyran Blanc.

Le colérique finit par arriver au niveau du camp installé sur la page de Tiamat. C’était le centre de commandement des opérations. Les dragons s’y étaient attroupés. Seuls Kaalys et Keetech n’étaient pas présents, ayant rejoint la flotte bipède pour les soutenir durant la bataille. La flotte chimère étant bien plus nombreuse. Le regard du rouge se posa sur Nynsith, sa fille, puis sur Aïasil et enfin sur Kälyna. Ces trois-là allaient l’accompagner au combat. Ça ne lui plaisait pas d’emmener sa fille et dans une moindre mesure Aïasil, au-devant d’un tel danger. Concernant Kälyna … ils avaient tous deux déjà fait face à un adversaire puissant. Et puis tous deux étaient liés dans la lutte contre les Chimères. Il n’aurait donc aucun regret de la mener vers la mort, car il serait illogique d’en avoir. Son esprit se porta avant tout vers Nynsith.

« Ma fille … nous allons au-devant d’un grand danger … il y a quelque chose là-haut … je le sens … et toi aussi … de bien plus fort que moi. Je ne pourrais peut-être pas me battre et te protéger en même temps. Alors, si je te dis de te cacher, tu te caches. Si je te dis de fuir, tu fuis. Si je te dis de m’abandonner à mon sort et de te sauver, tu dois le faire. Ai-je ta parole ? »

Son esprit se tourna ensuite vers Aïasil.

« Tu as commencé à goûter à la liberté. Un ennemi la menace à présent. Il n’hésitera pas à t’en priver. Bas-toi pour la protéger ou meurt en la protégeant. En aucun cas tu ne dois le laisser te l’enlever. »

Finalement, l’esprit du colérique se tourna vers Kälyna.

« Combattras-tu à nouveau à mes côtés, comme cette fois-là, Sombréclat ? L’ennemi est plus fort et l’atteindre me sera difficile. Je ne pourrais pas me concentrer à te porter et à me défendre en même temps. Tu vas devoir grimper sur ma tête et t’accrocher. »

L’enfant de l’orage baissa une de ses pattes, paume vers le ciel, devant celle qui était désormais devenue une immaculée.

« Soyons bien d’accord. C’est parce que la circonstance exceptionnelle l’exige que je permets à un bipède de me grimper dessus. Même si c’est toi. Cela ne se reproduira pas. »

Après tout cela, le regard du rouge se porta vers les deux autres dragons présents. Deux dragons liés, parmi eux figuraient Cynoë.

« Vous êtes faibles … mais vous tenez pourtant à aller là-haut. Je ne vous en empêcherais pas. Libre à vous de vous suicider. Néanmoins, si vous voulez avoir une petite chance de survivre, vous pouvez suivre mes instructions. Gardez cependant une chose à l’esprit. Je ne vous protégerais pas. À l’instant même où vous deviendrez une gêne, je vous abattrais. Et si vous êtes dans mes pattes ou sur mon chemin pendant que je combats, je ne m’arrêterais pas et vous frapperais en même temps que l’ennemi. Vous voilà prévenu. »

Le regard de l’enfant de l’orage se focalisa ensuite sur Cynoë.

« Si ma méthode pose problème et je vous clouais au sol dans l’immédiat pour le régler. »

Le ton de Verith était froid, martial et complètement fermé à la discussion. Un coup se préparait à partir à la moindre réflexion désobligeante. Il n’avait nul besoin de dragonnets indisciplinés dans le combat à venir et dont le rouge prenait pleinement la mesure. De tout ici, il était le plus puissant. Il aurait préféré mener ce combat avec sa femme, mais il avait été décidé que sa force serait plus utile pour la bataille navale à venir, afin de compenser le sous-nombre face à l’armada chimère, tandis que le nombre plutôt que la qualité avait été préféré pour partir à l’assaut de l’ile flottante.

« Personne ne nous viendra en aide dans cette bataille. Nous sommes seuls face à l’ennemi. »

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Un frisson parcourut l’échine de Kälyna. C’était incroyable. Son or fixait cette immensité volante qui ombrageait une partie des eaux de Tiamaranta sous elle. Les Chimères arrivaient de l’Est et elles étaient en grand nombre. Ce que les habitants de l’ancien continent avaient connu n’était rien à comparer à cette force chimérique qui semblait tout miser sur ces dernières cartes : une flotte navale effroyable et une île aérienne. C’est cette dernière qui gagna l’attention de Kälyna, mais qui lui évoquèrent également une myriade de questionnements qu’elle garda pour elle. Le désir de connaître le secret d’un tel phénomène lui était très fort, mais moins que celui d’anéantir toutes chimères qui croiseraient son chemin. La haine à leur égard était profonde, bien plus qu’envers n’importe quel autre individu. L’ennemi ne devait pas se rendre à Tiamat sinon c’était la défaite. Qu’est-ce que l’ancienne prêtresse détestait perdre! Elle prendrait tous les moyens pour gagner, ça c'était certain. Elle ferait tout pour gagner du temps, toutes les secondes étaient précieuses. Là-bas, près de ce volcan où la fumée s’épaississait, un petit groupe s’affairait à aligner les pièces qui signeraient l’échec et mat de ces fourbes Chimères. Ses pensées caressèrent momentanément l’image d’un Baptistrel, mais elle se ravisa rapidement. Toute son attention, tout son être et toutes ses pensées devaient se tourner vers sa propre mission : anéantir les forces de cette forteresse volante.

« Bien entendu, Feu de l’Ire, je serai à vos côtés. Il est inutile de veiller sur moi. Concentrez votre attention à exterminer cette vermine et je ferai de même. »

Sombréclat ne convoitait pas avoir un traitement de faveur de la part du Rouge. C’est peut-être une des raisons pour lesquels ils s’entendaient si bien? Néanmoins, ils pouvaient compter l’un sur l’autre. N’est-ce pas ce que les gestes des dernières épreuves avaient démontré?

La dame à la peau immaculée était aussi prête que possible pour le combat. Elle s’était parée de sa sombre armure et bien que faite en tissu, elle saurait arrêter de nombreux coups et apporter un avantage contre ses adversaires. Elle avait également revêtu ses meilleurs vêtements, bijoux et autres artifices en termes d’équipement. Malgré tout, elle s’attendait au pire. Il était impossible d’être préparé à tout. Quelles surprises les attendraient-ils là-haut? Peu importe, l’important, c’était de survivre et de gagner du temps.

Elle s’avança dans la paume géante qu’on lui tendit. Elle mêla ses ors à ceux de son compagnon rouge et acquiesça d’un signe de tête. Il était temps. Sa silhouette disparut pour se retrouver l’instant d’après sur la tête du dragon. Un fil doré, propriété de celui qui venait de lui dire qu’il ne pourrait se concentrer à la porter et à se défendre, vint s’enrouler autour de sa taille.

« Ce n’est pas le temps de perdre une seule seconde! Tournez votre haine envers cet ennemi commun, celui qui menace de vous enlever tout ce qui vous est cher. Après, s’il y a un après, nous aurons tout le temps et le loisir de se disputer. »

Verith n’était peut-être pas le meilleur à peser ses mots. Sombréclat ne doutait pas un seul instant de la véracité de ses paroles cependant. Néanmoins, ils avaient besoin de toute l’aide nécessaire et elle se savait être un peu plus diplomate.




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Cynoë était déjà présent en effet, quand Verith l'Irascible arriva. Vêtu de son armure et de ses armes, le saurien était assez méconnaissable pour qui ne prêtait pas attention aux quelques écailles améthystes qui étaient visibles par les interstices des éléments qui composaient son armure. Le cuir de ses ailes, non protégé, trahissait sa couleur, mais comme elles étaient repliées, on pouvait peiner à la distinguer. Ce qui pouvait aider à la reconnaissance du dragon violine était la présence de son lié, l'Empereur Nolan Kohan, jeune humain, choisi par le jeune saurien pour permettre au Don d'offrir la magie et la force inhérente à tous les liés bipèdes unis à un dragon. Et parmi les autres dragons présents, seul Firindal était présent en tant que dragon lié. Avec l'arrivée de Verith, on retrouvait deux dragons sauvages, et Aiasil, qui se retrouvait, selon les songes de Cynoë, entre deux camps. Et malgré la situation qui imposait que les dragons d'horizons divers se réunissent, l'Améthyste n'oubliait pas qui était présent.

Déjà, Nynsith, dragonne sauvage et fille de Verith. Il l'avait déjà affronté en vue de protéger un village et n'oubliait pas sa férocité. Quand à son père, qui les avait rejoint, Cynoë savait très bien à quoi s'attendre, avant même que ce dernier ne prenne la parole. Sous le prétexte qu'il était le dragon le plus puissant, il s'imposait déjà comme chef. Le jeune dragon lié dut se faire violence pour éviter de répliquer une pensée sarcastique, se contentant de fouetter les autres avec sa longue queue caparaçonnée. Autant ne pas chercher à provoquer du tumulte, il y avait un sujet bien plus conséquent à se préoccuper que de combattre l'égo du Rouge Coléreux. Dans le ciel visible de tous se tenait la forteresse des Chimères, que seuls les dragons étaient capable, vu qu'ils étaient les seuls créatures conscientes capable d'étendre leurs ailes dans les cieux.

Le temps que Verith diffuse ses pensées auprès de ses alliés du moment -notez cette précision, qui est d'importance, pour un dragon qui se disait capable d'agir sans aide et tout seul-, Cynoë savait qu'il finirait en bas de l'échelle de la conversation en la compagnie de Firindal. En même temps, ce n'était pas étonnant, les deux sauriens avaient des avis divergents quand au Lien et s'opposaient l'un et l'autre, à la limite de s'attaquer mutuellement. Même là, maintenant que ce rouge colérique venait de lui dire le fond de ses pensées, il était clair que ce dernier était prêt à se battre pour protéger son égo et de disperser son énergie en futilité. Car ce n'était pas le moment d'aborder leur différent alors que les Chimères approchaient avec leur forteresse volante.

Cynoë le regardait alors, se fichant de la froideur du regard incendiaire de son aîné. Pas une seule fois, il n'avait tremblé ou encore détourné le regard. Il avait ses deux ambres dardés droit dans le feu empli de rage du grand rouge. Ce dragon ne changera jamais et ne cessera jamais de se voiler la face. Suffisait de voir la présence d'une femme, qui répondait au nom de Kalyna, montant dans sa paume.

°Garde ton énergie pour la bataille contre les Chimères. Elles ne seront que trop ravies de voir des dragons s’entre déchirer pour leur seul bénéfice, si on compte sur leur intelligence et leur capacité à déduire bien des choses. Si elles savent la haine que tu éprouves envers le Lien, elles veilleront à nous le retourner contre nous; nous tous. Alors qu'on abatte cette forteresse volante et après, on en recausera°

Les Chimères étaient loin d'être stupides. Cynoë ne les avait jamais combattu, mais il les savait capable de posséder des bipèdes et donc de voler, sans aucun doute, leurs souvenirs. Si elles avaient connaissance de la haine que se portaient mutuellement les deux dragons, l'Améthyste et le Rubis, elles pourraient se servir de cette information comme une arme. Et les paroles de Kalyna suffisait à argumenter le reste de ses pensées.

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Avant la bataille décisive qui se préparait entre les flottes de Tiamaranta et l’Armanda crépusculaire des chimères, l’atmosphère était empreinte d’une intense tension, ressemblant aux prémices d’une effroyable tempête. S’éloignant des côtes de l’ile en forme de croissant, les vaisseaux de Calastin voguaient lentement vers l’endroit où devait avoir lieu la bataille navale contre la flotte ennemie. Depuis des mois, les peuples de l’archipel se préparaient à ce combat, semblant pourtant perdu d’avance, car les chimères étaient en surnombre. En dépit de ce constat pessimiste, une intense ferveur habitait le cœur des Hommes, prêts à se battre vaillamment afin de protéger ce monde qui désormais était le leur.

Le jeune souverain Sélénien regrettait de ne pas pouvoir accompagner les navires, battant pavillon de sa nation, afin de lutter à leurs côtés, comme le lui commandait son rang d dirigeant, mais un autre combat, encore plus important, l’attendait. En se liant à Cynoe, Nolan Kohan avait endossé une autre responsabilité, outre celle d’empereur des Hommes, celle de Dragonnier. Et ce lien d’une beauté et d’une intensité inégalée s’accompagnait d’immenses devoirs auxquels l’adolescent ne comptait pas déroger.

S’envolant sur le dos de l’Améthyste, tous deux rejoignirent l’est de Tiamat où devait avoir lieu une réunion préalable à l’offensive contre une menace chimérique, différente de celle représentée par l’Armada. Levant ses mires dorées vers le firmament, le jeune empereur aperçut une ile flottante sur laquelle on pouvait discerner la forme de ce qui ressemblait à un château. Un château volant ? Voilà qui était vraiment étrange et de mauvaise augure. Mais bientôt ils découvriraient le fin mot de l’histoire car cette ile céleste n’était accessible qu’aux dragons, aux dragonniers ainsi qu’à quelques rares élus.

En attendant l’arrivée des autres combattants, l’adolescent mirait l’horizon noirci par la présence de nombreux vaisseaux et des frissons glacés parcoururent son derme à l’idée de la terrible bataille qui se préparait. Que se passerait-il si leur offensive échouait ? Seraient-ils condamnés à voir leur monde d’adoption détruit par les chimères à l’instar de leur ancien continent ?  Néanmoins, le monarque n’eut guère le temps de s’appesantir plus longuement sur ces sombres pensées qu’une ombre gigantesque masqua la lumière du soleil, plongeant brièvement le lieu dans l’obscurité et quelques instants plus tard un énorme dragon écarlate se posa sur le sol.

Verith, le terrifiant dragon de l’Ire. C’était la première fois que Nolan le rencontrais et pourtant ce dernier le reconnaissait pour l’avoir déjà vu dans les souvenirs de son lié. Fidèle à sa renommée, le saurien aux écailles d’un rouge incandescent dégageait une aura de puissance et de brutalité et ses prunelles ambrées laissaient entrevoir le brasier intérieur qui l’habitait.

Rapidement Verith donna des ordres à ses subordonnées ou du moins ceux qu’il considérait comme tels et Nolan observa la scène en silence, notant la présence d’un vampire et d’une femme-elfe au visage recouvert d’un masque d’albâtre. Deux écailleuses accompagnaient le Rouge, la première aussi noire que l’obsidienne tandis que la seconde possédait des écailles d’un bleu abyssal évoquant les profondeurs marines. A l’instar du colérique, cette dernière arborait une allure prédatrice. Un peu plus loin, se trouvait Firindal, un autre dragon lié dont la Dragonnière était la princesse Orfraie Ataliel, la belle-sœur du jeune Roi de Sélénia et son mentor. En effet, cette dernière guidait ses premiers pas d’apprenti-dragonnier et Nolan se sentit rasséréné en songeant qu’ils prendraient part à ce combat ensemble.

Ayant achevé de rassembler ses alliés, l’Ecarlate se tourna vers le dragon violine et son dragonnier et s’adressa à eux d’un ton glacial, empreint de condescendance. Grâce à son lien télépathique avec Cynoe, l’adolescent ressentait l’agacement de son lié et la réponse de ce dernier fusa sans attendre afin de ramener son interlocuteur à la raison, le sommant de mettre de côté le conflit idéologique qui les opposait.
L’Améthyste n’hésita pas à emprunter certains arguments de l’Elfette au teint lunaire pour appuyer ses propos.

Etant donné la gravité de la situation et la présence de l’horrifiante menace chimérique, il y avait mieux à faire que s’étriper à propos du Lien, même si le jeune dragonnier connaissait la haine viscérale qu’éprouvait le saurien aux écailles rubicondes à propos de cette puissante magie capable d’unir l’âme des dragons et des bipèdes.

A son tour, Nolan prit la parole et s’adressa au dragon de l’Ire d’un ton calme et révérencieux car celui-ci éprouvait un profond respect pour ses magnifiques créatures et sentait que son irascible vis-à-vis ne souffrirait aucune réplique. Par ailleurs, le jeune Kohan prenait très à cœur ses nouvelles responsabilités de dragonnier et désirait se battre de toute son âme aux côtés de son lié.

- Noble dragon écarlate.  Mon lié et moi n’avons pas l’intention d’être des poids morts durant cette bataille mais de nous battre du mieux possible pour vaincre les chimères et protéger notre monde. Nous ne ferons rien qui pourrait compromettre la réussite de notre lutte commune.

Face à un adversaire tel que les chimères, les dragons libres et les liés n’avaient guère d’autre choix que de mettre de côté leurs différends et de s’allier pour le meilleur ou pour le pire.
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Le jour tant attendu était arrivé. Les hommes, les elfes et les vampires, ils s'étaient tous rassemblés pour faire face à la menace qui les avait tous assassinés des années auparavant, repoussés jusqu'aux lointain rivages de l'archipel. Depuis lors chacun avait fait son deuil à sa manière, chacun avait construit à nouveau, bâti de nouvelles structures, de nouveaux foyers, les peuples s'étaient accoutumés à une nouvelle vie qui peut être cette fois serait plus sereine.

Mais c'était un mensonge, la peur régnait sur cette lueur d'espoir, la menace de la chimère avait toujours été présente dans leurs cœurs. Le fermier se demandait si l'horreur allait poursuivre, le citadin si ses bâtisses s'écrouleraient à nouveau, et même les dragons craignaient le retour des chasseurs venus d'ailleurs. À leur manière, ils avaient tous su que ce jour arriverait, certains avaient déniés et se feraient piétiner, d'autres s'y étaient préparés, mais se feraient également dévorés. Ces créatures étaient puissantes et les hommes étaient faibles. C'était la loi qui régissait ce monde, le fort dévore le faible, le reste n'était qu'illusion.

C'était une loi qu'Aïasil appliquait à la lettre, et elle n'était pas la seule, tous la suivaient d'une manière ou d'une autre, le monde était fait comme tel. Elle n'avait que faire de l'avis du peuple bipède, corrompu par l'impureté, l'hypocrisie, la sournoiserie, de leurs vices pour faire défaut à cette règle, le lien en était le plus clair et le plus parfait exemple. Ils la reniaient pour se plaire dans un monde faux, vide de vie et de réelle passion, vide de réels espoirs, un monde illusoire. Mais ce monde les portait encore, et la terre, l'écosystème, la vie, et tout cela en venait à disparaître. Bientôt il n'y aurait plus de règles, plus de vie, seul un néant dont personne ne connaîtrait un jour l'étendue. Le monde des bipèdes était putride, mais il faisait aussi partie de celui d'Aïasil.

Dans l'une des grottes les plus sombres de l'archipel, l'une dont elle avait fait l'un de ses repaires, son œil d'argent s'éveilla. Elle scruta les profondeurs de la terre puis l'étendue du ciel. Les nuages s'étaient assombris, les peuples s'étaient ralliés, ils allaient faire face à la terrible armée fantôme des chimères. Elle qui avait vécu en solitaire tant d'années, fit cliqueter ses griffes sur le roc, les aiguisa, étira sa chair, sonda sa conscience pour aller chercher au plus profond de son cœur meurtri, les blessures qui la faisaient autant mourir que vivre. Elle risqua ses crocs à la lumière du jour. Après des années passées loin de toutes civilisation, Il était temps pour elle de sortir de l'ombre.

Cette fois il ne s'agissait pas de répondre à l'appel des dieux, la grande dragonne noire ne se battrait que pour elle même. Ses ailes d'ombre et de lumière la portèrent jusqu'à la rencontre de ses congénères.  Sans un bruit, la dragonne suivit son mentor, le rouge, et sa fille, jusqu'à retrouver Firindal et Cynoë, deux dragons liés, leurs âmes sœurs à leurs cotés. Se tenant proche de Nynsith, elle se laissait aller à écouter leurs écoeurs et leurs débats. Plongeant son regard tour à tour dans celui de ceux qui, comme elle, allaient se plier à cette loi indéniable pour la toute dernière fois. Elle reconnu Orfraie, une lointaine connaissance, présente à sa naissance, le Kohan, dont le coeur était aussi immature que celui de ses congénères, mais dont le courage était réel, et elle vit également Peau Blanche, peut être la seule bipède qui ait autant de son respect, que de sa compassion et son mépris. La dragonne noire était morte il y a des années de cela pour beaucoup, elle avait eu des liens avec eux pendant longtemps, importants ou non, l'heure n'était pas aux retrouvailles. Le fantôme d'Aïasil n'était là que par nécessité.

Chacun de ces individus était partagé entre peur, peine, détermination, haine, courage, trop de sentiments, trop d’insignifiantes querelles. Il fallait aller droit au but. Là haut dans le ciel avançait une forteresse venu d'un autre univers, portée par une force qui défiait le réel. Là haut, le monde se disloquait, la trame se distordait, une ombre avançait et recouvrait toute vie et toute matière. Cessez donc de respirer l'air toxique que vous expirez. Vous avez peur de perdre une place, un proche, une patrie, c'est stupide, ce ne sont que des illusions. Il y a tant encore à perdre.

“La liberté est la chose la plus précieuse qui ne vous ait jamais été donnée, je suis revenue d'ente les morts pour me battre pour elle, faites de même.”

Elle s'adressait à tous en guise de salutations, cela pourrait certainement paraître plus qu'évident pour certains. Mais pour ceux qui avaient sa définition de la vie, et de la liberté, les mots pouvaient prendre un tout autre sens. Elle s'avança au milieu du groupe lorsque chacun signait sa trêve, et d'un puissant coup d'ailes elle bondit dans le ciel. La magie grésillait, le monde se distordait, les chimères avançaient, il fallait arrêter ça.  La dragonne des ombres avançait dans les airs à grande vitesse, tourbillonnait vers l'immense aération qui se situait au dessus d'eux avec la grâce dont lui avait fait don sa mère. Mais à mesure qu'elle s'approchait elle vit se former d'étranges silhouettes dans les airs, d'obscures anomalies d'ou émanèrent soudainement des milliers de projectiles. Elle esquiva quelques flèches mais elles devinrent de plus en plus nombreuses, jusqu'à ce qu'un énorme roc se forma juste au dessus d'elle. Cernée de toute part, la puissante dragonne, féroce, agile, mais pas moins fragile aurait du chuter au combat avant même qu'il n'ait commencé. Pourtant elle poursuivi son chemin à la même vitesse que précédemment. Ses écailles déformées et sa forme physique alterée en un sombre brouillard noir, contournant flèches et rocs, l'ombre draconique sillonnait les airs sans donner la moindre considération à cette pitoyable défense que leur réservait les chimères. Si ce n'était là que tout ce qu'elles avaient prévu pour se défendre, elles ne pourraient pas résister aux dragons bien longtemps. Elle atteindrait bientôt la cathédrale, gardienne de la fin du monde, et alors, qui du plus fort ou du plus faible dévorerait l'autre. Ce serait peut être la dernière fois que la reine de la nuit se pose la question.

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Vaalaamuk. Son climat aride, son terrain volcanique. Si les derniers mois lui avait bien appris quelque chose, c’est que Jangali préférait de loin la chaleur au froid. Après tout, il venait de Néthéril, et là-bas il faisait assez chaud. Marcher sur le sol chaud de l'île-volcan était donc assez agréable pour ses coussinets. Il plaignait d’ailleurs les sans-poils présents, qui devaient baigner dans leur sueur, leur pieds emprisonnés dans leur bottes. Même si la plupart, de toute évidence de haute lignés vu leur prestance, avaient revêtu de riches et puissantes armures, il n’en demeurait qu’ils devraient se confronter à ce problème à un moment donné…
Oui Jangali préférait se poser ce genre de question existentielle plutôt que d’entendre le babillage ennuyant des différents protagonistes du glorieux combat qu’ils étaient censé mener. A croire que seul le Graärh se concentrait exclusivement sur ce qui importait vraiment : défaire les Chimères.

Assez en retrait, non loin de la majestueuse Nynsith, il écoutait vaguement les paroles des autres bipèdes, ne disant mot. S’il était là aujourd’hui, c’était uniquement dans le but de défendre ses terres qui l’ont vu naître, son archipel. Il ne combattait pas que pour lui, ni pour les sans-poils, mais pour Purnendu et pour tous les graärh qui ne pouvaient pas se battre au côtés de la Kamda en ce jour. Même banni de la Légion, il était inconcevable pour lui de laisser tomber son peuple. Et s’il devait mourir pour cela, alors ce serait l’épée à la patte. D’ailleurs cette dernière reposait sagement dans son fourreau, attendant patiemment d’être dégainer dans un mouvement épique avant d’entrer dans un combat de légende. Mais pour l’heure, il se devait d’attendre impatiemment que l’escouade de dragons prenne son envol. De tous, mise à part sa déesse, il ne connaissait que Verith, le géniteur de celle-ci. L’énorme dragon rouge n’était pas très commode mais quand on était plus grand que le village de la Légion, Jangali supposait qu’il pouvait se permettre de faire ce qu’il voulait.. D’ailleurs celui-ci avait bien l’air décidé de prendre la direction du groupe et honnêtement, le chasseur n’eut rien à y redire. Il avait prouvé son efficacité à mener les recherche du Baoli, Jangali n’y vit donc aucune raison de ne pas lui faire confiance.

Très bientôt, visiblement le (ou la, il n’arrivait toujours pas à déterminer le sexe des dragons) plus fougueux des écailleux prit son envol, marquant le départ pour la gloire de la victoire ou l’honneur de la mort.  C’était donc aussi l’heure pour Jangali de faire son baptême de l’air également. Si jusque là il avait été assez confiant, la perspective de quitter le plancher des smilodons lui vrilla un peu l’estomac. Heureusement, c’était Nynsith qui serait aux commandes et il lui faisait entièrement confiance. Nul doute que le Graärh avait réussi à passer du stade de “proie quelconque” à “semblant de chasseur correct” au yeux de la dragonne, ce qui était une sacrée avance, compte tenu du caractère de la saurienne. Il fallait dire que partir sur la piste du Baoli les avait pas mal rapproché. Même si elle ne l'admettrait jamais, le Gourmet était persuadé qu’au fond, elle l’aimait bien. Sa présence aujourd’hui en témoignait de toute façon. Il se tourna donc vers cette dernière et s’inclina respectueusement, comme il l’avait fait tantôt pour la saluer, et s’adressa à elle par le lien mental qu’elle avait ouvert dans son esprit.

~Chasseresse Céleste1, je vous remercie encore de me permettre d’aller combattre à vos côtés. Nul doute que si j’avais d’aussi puissantes ailes que vous, je serait parti me battre depuis longtemps déjà.~

Ce qui n’était en rien une quelconque flatterie, c’était juste la vérité. Et malheureusement, il n’était qu’un simple bipède terrestre. Vouloir aller combattre dans un lieu si loin dans les nuages était très sûrement une pure folie, mais le Gourmet n’était pas connu pour raisonner logiquement quand il avait une idée en tête.

Puis, finissant d’ajuster son armure en provision du vol, il attendit avec humilité l’autorisation de la Dragonne avant de prendre place sur sa tête. Il espéra un instant qu'il n'avait pas pensé trop fort que Nynsith semblerait porter un chapeau en poil de graärh...
Malgré son équipement antique, le Gerridae était une plume comparé à la saurienne. Même ses griffes, pourtant affûtées ne purent entamer ses écailles cuirassées...
à peine eut-il le temps de trouver une bonne prise, qu’il faillit être désarçonné par l’élan du décollage. La vue du sol s’éloignant de secondes en secondes lui donna l’impression de laisser son estomac sur place et il dut se faire violence pour museler un miaulement plaintif, sa fierté de guerrier en prendrait certainement un sacrée coup. Il avait déjà une peur bleue des fond marins, il ne manquait plus qu’il soit angoissés par l’immensité du ciel !

Mais très vite, il n’eut plus à se poser ce genre de questions, car alors que l'île volante et contre-nature se rapprochait, des brèches, sombres et malveillantes, s’ouvrirent devant eux et une véritable pluie de projectiles s'abattit. Le pauvre félin, complètement démuni dans un environnement où il était totalement étranger, ne put que faire appel à toute sa volonté pour passer son pouce sur son avant bras gauche et espérer que son armure de poils et d’or soient suffisants pour qu’il puisse arriver en assez bon état. Accroché comme un bigorneaux à un rocher, il ne pouvait rien faire pour aider Nynsith si ce n’était prier les esprits aériens de leur prêter la force de traverser cette épreuve. Le ciel était le domaine la Grande Dévoreuse, mais un surplus de foi ne lui serait surement pas de trop.

1Divy Shikaarika

équipement :


directives :

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Nynsith chassait à l’est de Tiamat, plusieurs mètres sous la surface de la mer de Reshenta. Aujourd’hui serait jour de bataille, cela était indéniable, aussi s’assurait-elle de faire le plein, littéralement et figurativement. Elle se sentait bien dans les profondeurs de la mer, loin du monde des bipèdes, loin des autres Dragons et surtout, loin des Chimères. Sa possession l’avait affectée profondément, même si elle n’en laissait rien paraitre. Elle n’en avait fait part à personne en dehors de ses parents, non seulement pour protéger sa réputation, mais aussi pour s’assurer que l’ennemi ne puisse pas tirer profit de la situation. Bien entendu, elle n’avait pas peur des Chimères, l’événement n’avait que renforci sa haine vis-à-vis ces êtres ignobles, mais pour la première fois de sa vie, elle avait jugé nécessaire de se recueillir seule un moment afin d’éviter de foncer tête première. Il ne s’agissait pas ici de défendre les bipèdes, elle n’avait que faire d’eux, mais elle savait pertinemment que les Chimères, si elles l’emportaient ici, continueraient sur leur lancée jusqu’à éventuellement atteindre le continent sauvage, sa terre natale. Cela, elle ne pouvait se le permettre, et par la force des choses elle devrait combattre aux côtés d’individus qu’elles ne connaissaient pas et qu’elle n’appréciait pas nécessairement.

Après une chasse plus que fructueuse, la Dévoreuse se laissa un moment bercer par les courants marins de la région. L’eau douce et froide de l’inlandsis de Nyn-Tiamat descendait vers le sud pour rencontrer l’eau salée chauffée par le fond volcaniquement actif et le croisement des deux courants produisait une sensation fort agréable sur les écailles de la Dragonne. Cependant, quelque part dans son esprit elle sentit qu’on l’appelait : il était temps d’aller rejoindre les autres. Rapidement, elle se mis en mouvement et se propulsa vers le haut à une vitesse étonnante pour sa taille, crevant bientôt la surface de la mer en une gerbe arc-en-ciel. S’élevant encore de quelques battements d’ailes, elle mit le cap vers le volcan, point central de l’Archipel. Elle y arriva au bout de quelques minutes et se posa sur la roche chaude, parcourant au sol la distance restante.

Arrivée au campement des bipèdes, elle alla rejoindre ceux de sa race, regardant au loin les flottes de navires qui se préparaient eux aussi à la bataille. Le regard perçant de la chasseresse lui laissait deviner quelques silhouettes floues qui tiraient des cordages ou se penchaient sur ces armes magiques dont les bipèdes avaient besoin pour être plus forts. Elle leva ensuite les yeux vers le ciel où se trouvait l’unique raison pour laquelle elle était là. Comme une horrible tache, la forteresse flottante des Chimères se dressait fièrement, hors de portée de tous sauf les Dragons et ceux qui les accompagneraient. D’ailleurs, Nynsith observait à présent les sauriens qui allaient aussi mener l’attaque. Elle reconnut immédiatement Aïasil et Cynoë, mais mis un moment à se souvenir du nom de Firindal auquel elle ne s’était jamais adressée. La Dragonne d’obsidienne, la seule à qui la Dévoreuse adressa une salutation, était seule, tandis que les deux autres étaient définitivement liés aux bipèdes qui étaient à leur côté, comme en témoignant l’énergie qu’ils dégageaient. Une Sainnûr était également présente, de même que Jangali Pasu, celui qui allait exceptionnellement l’accompagner dans l’assaut contre la forteresse magique.

L’Affamée avait décidé de l’intégrer au groupe après une longue réflexion de même qu’une courte discussion avec son père qui n’avait rien trouvé à y redire. C’était après tout grâce à lui qu’elle s’était mise en recherche du Bâoli, aussi il s’agissait ici d’une sorte de remerciement à sa manière, quoique d’aller combattre un ennemi dont la puissance exacte est inconnue pourrait semblait un cadeau étrange. En plus de l’avoir aiguillé sur la source magique de l’archipel, le chasseur avait aussi permis à la Dragonne de découvrir la race des Graärh qui, si elle restait inférieure à ceux de sa race en tous points, avait tout de même montée un peu plus haut dans son estime par rapport aux autres bipèdes. Enfin, l’autre raison qui motivait son choix venait du culte voué à Nynsith que Jangali avait créé. C’était le genre d’attitude qui flattait bien entendu son ego et elle jugeait qu’en laissant le félin combattre avec elle, elle pouvait faire gonfler la popularité de ce culte, peut-être même enfin avec une race qui la reconnaît pour ce qu’elle est vraiment. Plus tôt ce jour-là, elle avait établi une liaison télépathique à double sens avec lui afin de leur permettre une communication aussi efficace que possible et cela faisait en sorte que la saurienne apprenait le Graärh au fur et à mesure que le Gourmet s’adressait à elle.

Après avoir salué son compagnon de combat, celui que tous attendaient arriva à son tour. Si la Dévoreuse était fière de sa taille déjà au-dessus de la moyenne pour son âge, elle demeurait minuscule face à Verith. Son père observa un à un ceux et elles qui iraient mener le plus important combat, puis s’adressa à elle d’un ton qui ne laissait place à aucune discussion.

« Ma fille … nous allons au-devant d’un grand danger … il y a quelque chose là-haut … je le sens … et toi aussi … de bien plus fort que moi. Je ne pourrais peut-être pas me battre et te protéger en même temps. Alors, si je te dis de te cacher, tu te caches. Si je te dis de fuir, tu fuis. Si je te dis de m’abandonner à mon sort et de te sauver, tu dois le faire. Ai-je ta parole ? »

La demande n’était pas sans la déranger, mais en ce jour, l’Océane ne pouvait pas s'opposer.

« Je te donne ma parole. »

Le Rouge s’adressa ensuite tour à tour autres , faisant entre-temps monter la Sainnûr sur sa tête. Pendant que les liés laissaient entendre des réponses superflues, Jangali communiqua avec Nynsith, la remerciant sincèrement de l’avoir choisi. Elle se tourna vers lui et lui répondit d’un ton similaire à celui de son paternel.

« Je tiens à remettre la situation bien au clair : les circonstances sont exceptionnelles. Le ciel est notre domaine, pas le tiens, aussi tu devras m’obéir. Si tu te retrouves en danger et que je dois te laisser à ton sort afin de rester en vie, je le ferai sans hésiter. »

Elle le fit s’accrocher à sa patte, puis, tout comme Verith l’avait fait, le laissa s’installer sur sa tête en lui conseillant de s’accrocher solidement. Elle remarqua alors un étrange odeur herbacée qu'il ne portait normalement pas.

« C'est de toi que vient cette odeur? »

Il n'eût pas le temps de répondre car le moment du décollage arriva enfin et Aïasil fut la première à quitter le sol. Les autres suivirent rapidement, volant séparément afin d’éviter de devenir une cible trop facile. Le corps massif et puissant de l’Affamée fendait l’air à toute vitesse, parfaitement enligné vers le sombre château, mais après seulement quelques secondes, elle perçut des perturbations dans la trame et des portails s’ouvrirent un peu partout, la forçant à zigzaguer et à tournoyer afin de les éviter. Des projectiles de natures diverses suivirent aussitôt et Nynsith dû redoubler de prudence en raison de son passager. Quelqu’un semblait avoir remarqué l’inefficacité de plusieurs projectiles contre elle, car de nouveaux portails s’ouvrirent sur son chemin, propulsant des roches qui pouvaient lui faire plus de tort.

« Jangali, je vais plonger. »

À peine l’eût-elle avertie qu’elle referma ses ailes complètement pour piquer vers le, laissant l’avalanche de roches passer au-dessus d’elle. Dès que l’attaque fût passée, elle rouvrit ses ailes pour suivre un mouvement parabolique et se propulser à nouveau vers le haut, ses sens aux aguets.

Jusqu’ici, la troupe progressait bien malgré les obstacles, mais la Dévoreuse n’était pas dupe. Elle avait déjà combattu les Chimères sur Ambarhùna et savait qu’il ne s’agissait ici que d’une manière pour elles d’évaluer à qui elles faisaient face. Elle-même faisait de même et, galvanisée par la possibilité d’annihiler l’ennemi, elle s’adressa télépathiquement à tous les autres sauriens en route vers l’île sinistre, liés ou non.

«  Laissons-les entendre notre colère. »

L’Océane poussa un alors rugissement sauvage qui était sans équivoque : rien n’allait l’arrêter.

Directives :

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.: Jet 1 :.

Verith

Compétence utilisée : Vol niveau Maître. Taux de réussite 75.

Modificateur =>

Race = Dragon : +10

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 85 ou moins réussite.
- 86 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

.: Jet 2 :.

Cynoë

Compétence utilisée : Vol niveau Très bon. Taux de réussite 65.

Modificateur =>

Race = Dragon : +10

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 75 ou moins réussite.
- 76 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

.: Jet 3 :.

Aïasil

Compétence utilisée : Vol niveau Maître. Taux de réussite 75.

Modificateur =>

Race = Dragon : +10

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 85 ou moins réussite.
- 86 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

.: Jet 4 :.

Nynsith

Compétence utilisée : Vol niveau Très bon. Taux de réussite 65.

Modificateur =>

Race = Dragon : +10

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 75 ou moins réussite.
- 76 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

.: Jet 5 :.

Firindal

Compétence utilisée : Vol niveau Très bon. Taux de réussite 65.

Modificateur =>

Race = Dragon : +10

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 75 ou moins réussite.
- 76 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

.: Jet 6 :.

Kälyna

Si échec du jet 1

Compétence utilisée : Agilité niveau Très bon. Taux de réussite 65.

Modificateur =>

Race = Immaculé: +5

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 70 ou moins réussite.
- 71 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

.: Jet 7 :.

Nolan

Si échec du jet 2

Compétence utilisée : Agilité niveau Bon. Taux de réussite 55.

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 60 ou moins réussite.
- 61 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

.: Jet 8 :.

Jangali

Si échec du jet 4

Compétence utilisée : Réflexe niveau Très bon. Taux de réussite 65.

Modificateur =>

Race = Graärh : +5

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 70 ou moins réussite.
- 71 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

.: Jet 9 :.

Orfraie

Si échec du jet 5

Compétence utilisée : Réflexe niveau Grand maitre. Taux de réussite 85.

Modificateur =>

Race = Immaculé: +5

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 90 ou moins réussite.
- 91 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

description[Intrigue] Le secret des chimères EmptyRe: [Intrigue] Le secret des chimères

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Le membre 'Le conteur' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'MJ' : 42, 68, 79, 92, 46, 94, 41, 72, 20

Jet 1 : Réussite
Jet 2 : Réussite
Jet 3 : Réussite
Jet 4 : Echec
Jet 5 : Réussite
Jet 6 : Condition non remplie
Jet 7 : Condition non remplie
Jet 8 : Echec
Jet 9 : Condition non remplie

Prenant leur envol, les dragons et leurs passagers s’approchent rapidement de la citadelle volante. Malheureusement, les défenses de l’édifice s’activent. D’innombrables vortex s’ouvrent sur le chemin du groupe, certains plus gros que d’autres. De tous ces portails jaillissent des projectiles de toutes sortes. Lances, flèches, carreaux de balistes, rochers, mais également des sortilèges. C’est une pluie destructrice qui se dresse devant les enfants des dieux. N’écoutant que leur courage, ils décident de la braver, car il s’agit de l’unique moyen d’atteindre l’ennemi.

De toute part les projectiles fusent, les dragons font de leur mieux pour les éviter, certains les atteignent, mais ricochent contre leur écaille. Leurs passagers tentent de se protéger et d’esquiver du mieux qu’ils peuvent. Tous parviennent à traverser cette pluie de mort sans trop d’encombres. Tous à l’exception de Nynsith et Jangali. La dragonne de la faim finit par être touchée par un rocher qui vient lui frapper l’aile droite lui causant une blessure moyenne. Son vol et compromis ainsi que sa stabilité, elle ne parvient pas à esquiver la salve de flèches qui arrive. Fort heureusement ses projectiles ne font que ricocher sur elle, mais son passager n’est malheureusement pas recouvert d’écailles de dragon. Le graärh tente tant bien que mal de se mettre à l’abri entre les écailles de la dragonne, priant les esprits liés de ne pas finir comme un hérisson. La pluie s’abat sur lui, les flèches ricochant de toute part. Lorsque le calme revient après l’averse, le félin peut se rendre compte qu’une flèche est plantée dans sa cuisse lui occasionnant une blessure légère.

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L’heure fatidique, le combat où tout se jouait, était arrivée. Les “ petites “ escarmouches des mois passés n’étaient rien en comparaison de ce qui arrivait droit sur eux, songea Orfraie en observant la mer se noircir sous ses yeux. Au loin, l’armada ennemie était une masse sombre, terrifiante et meurtrière. S’opposant à elle, la flotte composée par les rescapés du continent maudit paraissait bien petite. D’un haussement d’épaule, la guerrière annihila cette pensée et la peur qu’elle faisait naître au creux de son estomac. Ce n’était qu’un combat de plus, s’efforçait-elle de penser. Mais c’était peine perdue. Il s’agissait de leur baroud d’honneur, leur dernière chance et Orfraie ne pouvait oublier cela.

À quelques pas, se trouvaient Nolan et Cynoë. Le jeune Empereur prenait part au combat de sa courte vie, songea l’Ataliel en l’observant. Elle-même se tenait près de Firindal. Le saurien de Jade portait son armure magique renforcée à l’iridium et porteuse de nombreux glyphes. Orfraie espérait que la magie ne ferait pas défaut cette fois. En effet, elle se souvenait parfaitement de sa première bataille contre les Chimères et leur capacité à annuler la magie. Son propre corps ayant besoin d’elle pour fonctionner, elle espérait que ce petit tour de passe-passe leur serait épargner. Mais c’était sans doux trop demander.

Tandis que l’immense dragon rouge s’entretenait avec ses alliés, Orfraie grimpa lestement sur le dos de son Lié. Elle fixa aussitôt les sangles de la selle magique à ses jambes car, elle s’en doutait, approcher la forteresse volante qui les couvrait de son ombre ne serait pas chose aisée. Ce fut avec une certaine surprise que, relevant la tête, elle aperçue Kälyna grimper sur la tête de Verith. Ainsi, la mère de Mëryl serait avec eux... La dragonnière ignorait si, sachant cela, elle était rassurée ou non... Il y avait également Nynsith dont elle se méfiait grandement, une pensée qu’elle partagea avec Firindal. La fille de Verith, si elle lui ressemblait ne serait-ce qu’un peu, pouvait être un danger aussi grand que les Chimères. Quant à Aïasil, la guerrière ne savait pas sur quel pied danser et préconisa la prudence, une fois de plus.

Protégé par son armure et coiffé de Glorlëthalion, Orfraie s’accrocha au pommeau de sa selle au moment où Firindal s’élança dans les airs. Ce petit groupe qu’il formait était une vision aussi impressionnante que belle. Dommage qu’ils étaient là pour se battre. Alors qu’ils approchaient de l’île flottante, d’innombrables petits vortex s’ouvrirent tout autour du groupe. Cette vision rappela à Orfraie son expérience dans le désert. Ce fut aussi le cas pour Firindal, qui savait à quoi s’en tenir et fut en mesure d’éviter les projectiles qui leur furent lancer. Aplatis contre le dos du saurien de Jade, la guerrière plaça toute sa confiance en ses capacités pour franchir ces obstacles.

Ils furent les premiers à atteindre la place-forte. Sans avoir besoin de sa longue-vue, Orfraie remarqua une esplanade où étaient concentrés de nombreux gardes. Il y avait surtout des elfes, des humains et des vampires mais aussi d’étranges créatures qu’elle n’avait jamais vues auparavant et dont l’apparence était pour le moins repoussant. L’on aurait dit des oiseaux bipèdes... ou des bipèdes oiseaux aux plumages dégarnis. Derrière eux, remarqua Orfraie, se trouvait une porte ouverte. Au centre de celle-ci, elle aperçut sans difficulté la lumière de ce qui devait être un portail magique. Sans doute la façon de pénétrer dans le cœur de l’île forteresse. Mais voir les portes ainsi ouvertes étaient étrange et laissait présager un piège grossier.

Orfraie saisit Palantir sans plus attendre. # Nous n’avons pas vraiment le temps de trouver une autre entrée, mais ça sent le piège à plein nez. Et essayons de ne pas rester dans le chemin du dragon rouge. # avertit-elle Firindal, l'invitant à ne pas voler dans le couloir aérien du Feu de l'Ire. D’un geste mille fois répété, la guerrière saisit une flèche dans son carquois d’abondance et l’encocha. Elle prit un instant pour viser, puis décocha son trait dans le but de commencer à déblayer l’esplanade et permettre aux dragons de se poser.

Les chimères sont de retour et en nombre cette fois. Les petites escarmouches qui ont eu lieu les mois passés ne sont rien en comparaison de ce qui arrive aujourd’hui. Une immense armada s’approche et au-dessus d’elle une île flottante sur laquelle est bâtie une forteresse.

De ce mystérieux édifice s’échappa une énergie phénoménale à faire froid dans le dos. Un ennemi puissant se dresse sur ce rocher, il ne faut en aucun cas qu’il atteigne Tiamat. Malheureusement peu de personnes pourront l’atteindre, car il se trouve justement dans les airs. Seuls les dragons et de rares élus sont en mesure d’y parvenir pour y mener l’assaut. Ton personnage fait partie de ceux qui vont mener l’assaut.

Après une brève réunion le temps de l'envol vient. Il faut approcher la structure volante et parvenir à se poser dessus avant de trouver un moyen d'entrer.

Alors qu'Orfraie et Firindal approchent de l'île flottante, d'innombrables petits vortex se forment aux alentours de celle-ci. Soudainement, c'est une pluie de projectiles (flèches, carreaux de balistes, projectiles magiques, rochers) qui se met à tomber sur la route de l'équipe. Pour atteindre l'île, il faudra nécessairement braver cette épreuve. Les deux liés parviennent à franchir l'obstacle non sans difficulté et à atteindre en premier la place forte des chimères.

Orfraie remarque assez rapidement une esplanade où sont concentrés de nombreux gardes (certains sont de simple elfe/humain/vampire possédés, d’autres sont des innommables). Derrière ce regroupement de soldats se trouve une porte ouverte au centre de laquelle se dresse un portail. Il s’agit surement du seul moyen d’accéder à l’intérieur.

En prenant en compte l’événement et les précédentes réponses, comment réagit ton personnage ? Que fait-il ?


Caractéristiques :


Objets utilisés :

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Il est des choses que l'on ne souhaite jamais apprendre. Des gens que l'on ne souhaite jamais rencontrer. Pourtant, les circonstances les mettent sur le chemin du voyageur de la Vie. En quelques mois, Firindal avait appris l'étendue de cette jalousie qui couvait en lui, mais également la colère qu'il s'était toujours refusé d'éprouver et voici qu'il devait l'éprouver à nouveau car les Chimères venaient pour priver le monde de son avenir. Et pour combler le tout, leur unique chance de survivre résidait dans le fait qu'il aide à détourner l'attention de l'ennemi en allant se confronter directement à eux. Et cela, en allant se battre côté à côté avec l'un des dragons les plus dangereux qui soit. Verith. Entre les Chimères et ce dragon, Firindal n'aurait sût dire lequel était le plus dangereux. A tout le moins, le dragon de jade savait-il que les Chimères représentaient une menace immédiate. En ce qui concernait le Rouge, il ne savait pas trop et préférait, pour le moment, ne pas poser la question.

C'est avec Orfraie que l’Éclat-de-Jade avait recherché des informations des mois durant sur un indice retrouvé dans les ruines d'un temple du désert. Et cela donné au jeune dragon une lueur d'espoir de pouvoir voir ces engeances malveillantes être définitivement éliminées. Il n'était pas un dragon à aimer tuer les gens. Il n'y prenait aucun plaisir. Cependant, si cela était une nécessité, il le ferait sans remord aucun. Enfin, sauf dans le cas des Chimères. Par deux fois, elles avaient souillée son âme et sa fierté de dragon. Par deux fois, elles l'avaient passablement humilié. Et cela lui était parfaitement inadmissible. Il ne les laisserait pas faire ce qu'elles voulaient. Il ferait tout ce qu'il faudrait pour cela. Même miser sa propre existence pour cela. Si cela était le prix à payer pour débarrasser le monde et Orfraie de ces créatures, alors il donnerait tout.

Le duo avait rejoins l'île de Tiamat ou se trouvaient  divers individus. Deux que l'Intrépide parvint à reconnaître aisément, à savoir Cynoë et Nolan, ainsi que Verith. Mais pour les autres, il n'en reconnaissait aucun.
Cependant, alors qu'il se posait sur la roche volcanique, Firindal fit une chose rare, après avoir laissé sa Liée de Feu descendre. Il s'inclina face à ses aînés et poussa un grognement respectueux de salutation à ces dragons plus anciens que lui. Il écouta silencieusement les propos de l'Ire qui les prévint qu'il n'aurait aucun scrupule à éliminer ceux qui deviendraient des poids mort dans cet assaut. Firindal eut un large sourire.


"Roi de l'Ire, sache que si ma mort devait te permettre de vaincre cette engeance, alors je te la donnerais à poitrail offert. Mon dernier geste étant de permettre à ma Liée de survivre à ma mort. Mais je ne ferais cela qu'en dernier recourt, après avoir envoyé dans la mort autant de Chimères que possible."

La déclaration était tout ce qu'il y a de plus sérieuse et sans aucune prétention. Il espérait bien revenir vivant de cette attaque. Firindal ne s'était pas entretenu de ce sujet avec Orfraie car il savait qu'elle ne pouvait se résoudre à faire ce genre de choix. Et il refusait de la mettre face à ce choix. Il lui avait promit, il y a bien longtemps de ne jamais le faire. Aujourd'hui encore, il comptait tenir cette promesse.
Le corps de Jade resta immobile tandis que sa dragonnière grimpait sur son dos. Elle devait avoir mille mots à dire, suite à sa déclaration. Il le comprenait parfaitement. Aussi attendit-il le moment ou la Princesse Sainnür lui poserait ces questions.
Le Vert ne tarda à prendre son envol  en direction de l'imposante forteresse volante. L'édifice les surplombait, imposante par ses dimensions, mais surtout terrifiante par l'étrange énergie qui s'en dégageait. Une énergie qui menaçait de glacer les sang au saurien qui n'avançait désormais que par sa volonté de détruire les Chimères.
Bientôt, les airs se déchirèrent de multiples vortex, annonçant l'apparition de projectiles divers et variés que Firindal parvint à éviter. Etait-ce le fait de sa propre agilité ou le fruit de ses expériences précédentes avec les Chimères? Il n'aurait sût le dire avec certitude. Mais toujours est-il que ni les flèches, ni les carreaux d'arbalètes et encore moins les harpons des balistes ne parvinrent à l'inquiéter outre mesure. Cependant, lorsque l'ennemi commença à faire pleuvoir des rochers depuis le ciel, ce fut une autre histoire. Même lui dut reconnaître qu'il n'en menait pas large quand des rochers presque aussi grand que lui commencèrent à tomber du ciel. En soit, éviter un rocher n'était pas le plus difficile. Par contre, devoir en éviter des dizaines, cela devenait un véritable challenge.

Finalement, après moult manœuvre, le Vert parvint à atteindre la forteresse et il ne tarda à remarquer une plate-forme ou se tenait des bipèdes visiblement possédés par les Chimères. A leur côté se trouvait des être bipèdes à l'apparence aviaire. Des aberrations si il en était aux yeux du dragon de jade.
Orfraie lui signala ce qui semblait être une porte, lui faisant remarquer qu'il s'agissait probablement à un piège.


"J'en suis également persuadé. Mais nous devons faire quelque chose. Et le fait de savoir qu'il s'agit d'un piège est le premier pas pour l'éviter. Préparons nous. Je vais essayer d'assommer ces êtres. Mais notre priorité sera de passer cette porte et d'être prêt à ce que nous allons y trouver. Tiens toi prête à tout. Je vais plonger directement là bas pour nous faire passer avant qu'ils n'aient le temps de nous atteindre, tout en essayant d'en diminuer le nombre. Prépare tout ce que tu peux pour soit les assommer, soit les tuer. Je te laisse le choix."

Joignant le geste à la parole, car il plongea vers la porte en repliant ses ailes contre lui. Dans sa gorge, il accumula la Magie, comme si il cherchait à créer une boule de feu. Mais cette fois ci, il n'y mettrait pas le feu. Il s'agirait de Magie pure destiner à assommer autant de bipède que possible. Il s'agissait là d'une action pouvant apporter un immense bénéfice ou ne rien donner du tout. Mais il devait le faire. Il n'avait qu'une toute petite fenêtre de temps pour le faire. Y arriverait-il? Il le pensait, mais n'avait aucune certitude. Il tenterait donc le tout pour le tout.

Directives a écrit:
Les chimères sont de retour et en nombre cette fois. Les petites escarmouches qui ont eu lieu les mois passés ne sont rien en comparaison de ce qui arrive aujourd’hui. Une immense armada s’approche et au-dessus d’elle une île flottante sur laquelle est bâtie une forteresse.

De ce mystérieux édifice s’échappa une énergie phénoménale à faire froid dans le dos. Un ennemi puissant se dresse sur ce rocher, il ne faut en aucun cas qu’il atteigne Tiamat. Malheureusement peu de personnes pourront l’atteindre, car il se trouve justement dans les airs. Seuls les dragons et de rares élus sont en mesure d’y parvenir pour y mener l’assaut. Ton personnage fait partie de ceux qui vont mener l’assaut.

Après une brève réunion le temps de l'envol vient. Il faut approcher la structure volante et parvenir à se poser dessus avant de trouver un moyen d'entrer.

Alors que Firindal et Orfraie approchent de l'île flottante, d'innombrables petits vortex se forment aux alentours de celle-ci. Soudainement, c'est une pluie de projectiles (flèches, carreaux de balistes, projectiles magiques, rochers) qui se met à tomber sur la route de l'équipe. Pour atteindre l'île, il faudra nécessairement braver cette épreuve. Les deux liés parviennent à franchir l'obstacle non sans difficulté et à atteindre en premier la place forte des chimères.

Firindal remarque assez rapidement une esplanade où sont concentrés de nombreux gardes (certains sont de simple elfe/humain/vampire possédés, d’autres sont des innommables). Derrière ce regroupement de soldats se trouve une porte ouverte au centre de laquelle se dresse un portail. Il s’agit surement du seul moyen d’accéder à l’intérieur.

En prenant en compte l’événement et les précédentes réponses, comment réagit ton personnage ? Que fait-il ?

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Successivement, Orfraie et Firindal, Nolan et Cynoë, ainsi qu'Aïasil arrivent au niveau de l'esplanade. Là demeure l'unique accès à la forteresse : une porte grande ouverte avec en son centre un portail. Malheureusement, pour y accéder, il faut faire face à une troupe de chimères. Nynsith prend du retard en raison de son échec. Verith ralentit pour s'assurer que sa fille va bien et entraine donc Kälyna avec lui, ils prennent du retard. Les liés et l'ancienne liée se retrouvent donc face à l'ennemi.

Compétence utilisée : ???

Le jet déterminera la facilité et le temps mit par le groupe pour vaincre le garde.

Modificateur =>

+ 10 pour chaque personnages présent. (Ici 5)

Taux de réussite : 50

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
- 50 ou moins réussite.
- 51 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

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Le membre 'Le conteur' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'MJ' : 74

Les liés et l’ancienne liée engagent le combat contre la garde chimère. L’ennemi résiste aux violents assauts des dragons et des dragonniers et la bataille commence à durer. Fort heureusement pour Orfraie, Firindal, Nolan, Cynoë ainsi qu'Aïasil du renfort finit par arriver. Nynsith, Jangali, Kälyna et Verith rattrapent leur retard. Grâce à ce nouveau soutien, le groupe est parvenu à terrasser la garde. Malheureusement le combat à durer et l’île volante ne survole plus l’armada, elle s’est rapprochée de Tiamat.

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Pas de temps à perdre! C’est comme ça que Kälyna appréciait les événements. Heureusement, personne ne voulut s’obstiner quant aux personnes présentes et aucun individu ne voulut chercher des noises au grand rouge. Chacun prenait sur soi pour l’instant et laissait les conflits, la hargne et les disputes de côté. Tout cela attendrait après le combat contre les Chimères, en espérant qu’ils en viendraient à bout. Mais à quel prix? Ces créatures étaient fourbes et elles leur réservaient certainement de nombreuses surprises.

Aïasil fut la première à prendre son envol. Les dragons suivirent un à un et battirent des ailes afin d’atteindre la forteresse volante. La prêtresse blanche se tenait fermement sur la tête du dragon de l’ire et gardait son équilibre, merci à son agilité, ses bottes enchantées et au fil d’or, malgré les bourrasques créées. Les premières surprises apparurent : des vortex lançant des projectiles de toutes sortes. Elle leva aussitôt la main pour faire appel à sa magie : aucune attaque ne parviendrait à toucher le duo qu’ils formaient. Bourrasques de vent fusèrent de ses mains pour repousser les flèches, boules d’énergie pour détruire la matière, contre-sorts pour annihiler les sortilèges ou encore simplement un peu de télékinésie pour chasser la pluie de projectiles. Bref, ce n’était pas un problème et pour Verith non plus dont le corps entier formait arme et barrière contre cette attaque.

Tous les dragons et leurs accompagnateurs semblèrent bien s’en tirer. Tous sauf un duo : celui formé par Nynsith et Jangali. Kälyna sut aussitôt que la pierre blessa la fille du Rouge que ce dernier viendrait à son aide et son or suivit le restant du groupe prendre de l’avance tandis qu’ils fasisaient demi-tour pour rejoindre la dragonne de l’océan. N’était-elle pas chanceuse d’être la fille de Verith? Or, l’Immaculée doutait qu’il en aurait fait autant sinon.

Pendant que le dragon libre s’occupa des projectiles, Sombréclat éleva sa voix en un chant elfique pour soigner les blessés. Par la suite, les retardataires parvinrent à l’île volante. Ils rejoignirent une sorte d’esplanade où un combat faisait déjà rage et Kälyna y descendit. Les renforts firent tourner la balance et bientôt tous les ennemis furent anéantis…  Les ennemis présents en face de la forteresse en tout cas.

Accompagnés par ses camarades d’un jour, la dame blanche s’avança pour faire face au portail qu’elle reconnaissait puisqu’elle en avait déjà traversé un dans le passé. Ce dernier aspirerait tout ce qui le toucherait pour le conduire à l’intérieur et qui, heureusement pour Verith, s’adapterait à la taille de ses occupants. Quelque chose clochait cependant. C’était beaucoup trop facile. La vraie épreuve serait certainement à l’intérieur du vortex.

Avant toutes choses, Kälyna revêtit son masque de peur et activa sa chaîne de l’esprit. Pas plus qu’hier, aujourd’hui elle n’avait pas plus envie d’être possédée ou pire…

Traversant le portail, le groupe se retrouva dans une salle gigantesque. Tout au fond de la pièce, presque minuscule en comparaison avec l’immensité de l’espace, se trouvait un trône. Sur celui-ci se tenait l’être dont elle avait ressenti l’énergie depuis l’île de Tiamat.

« Toutes mes salutations, votre Majesté. »

Concrètement, Kälyna s’attendait au pire. Quelles surprises allait-il leur réserver?


Spoiler :


Directives :

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Dans une salle d’obsidienne siégeait sur son trône l’incontestable souverain des Chimères qui durant des siècles avaient régné sur son espèce, même en dépit des tragiques événements qui avaient secoué l’Ancien Monde. Empereur sans terres et dont le peuple était mû par un sentiment de vengeance, le regard de l’antique oiseau ne regardait que son objectif final : la confrontation avec le père et la chute de ce dernier. Tout le reste, il n’en avait cure. Les obstacles n’étaient que vulgaire amusement. Confiant de sa puissance, il n’imaginait pas pouvoir être défait. Confiant en ses hommes, il n’imaginait pas pouvoir être vaincu. Et même si son regard ne pouvait s’étendre à l’intérieur du volcan au cœur était en stase, il ne doutait pas que le plus puissant de ses maitres valets soit en mesure de détruire les espoirs des enfants des dieux. Très bientôt son château arriverait au pied de la montagne de feu, Vehasiel se présenterait alors pour lui annoncer la défaite de l’ennemi. Cela ne pouvait en être autrement.

Pendant ce temps, le regard du volatile était posé sur les impudents qui s’approchaient de sa forteresse. Les pauvres fous,  ils venaient à lui impuissants et ignorants. Le monarque aurait pu les balayer d’un simple revers de la main. Pour autant il n’en fit rien. Dans l’attente de sa victoire, le maitre majesté avait besoin de distraction et voilà que des bouffons se présentaient à sa cour. Ils le distrairaient et lui s’amuserait de leur ignorance et de leur faiblesse. La frêle alliance de ses opposants exploserait quand la vérité sera dévoilée.

Gilgamesh ordonna à ses soldats de se positionner devant l’entrée de la forteresse et il reconfigura le portail pour qu’il mène à la salle du trône. Si les enfants des dieux ne parvenaient pas à battre ses hommes, alors c’est qu’ils ne feraient pas un amusement digne de ce nom. Dragons, elfes, humains, immaculés et graärh affrontèrent férocement la garde tandis que le monarque se mit à pianoter de ses serres contre l’accoudoir de son trône. Ils mettaient du temps … trop de temps … cela devenait agaçant. Devait-il commencer à fermer les portes pour les inciter à s’activer ? Tandis que l’oiseau plongeait dans cette réflexion, les enfants des dieux finirent de venir à bout de la garde, non sans difficulté.

Un à un, ces clowns passèrent le pas de la porte pour se retrouver transportés dans une salle d’obsidienne, traversée de nombreuses striures de lapis-lazuli où se trouvaient sur les murs de nombreux vitraux relatant des scènes d’un autre temps. Le sol et les murs semblèrent se mètrent à bouger, s’allongeant. L’espace s’étirait pour s’adapter à la taille des visiteurs et ainsi les accueillir. Dans cette immense salle se tenait désormais d’un côté neuf Tiamarantiens et de l’autre côté une chimère. Gilgamesh, maitre majesté des chimères, se tenait assis sur son trône. Son plumage dorian reflétant légèrement la lumière qui émanait des striures de lapis-lazuli qui traversaient la pièce. L’immense homme-oiseau avait son bec pointé dans la direction des arrivants, son regard noble les regardait avec amusement, sa première paire de bras était posée sur chaque accoudoir, tandis que la deuxième était croisée contre son buste. Les griffes de ses pattes d’ailes tapotaient lentement contre le sol.

La voix d’une des enfants des dieux s’éleva dans la pièce à l’adresse de Gilgamesh.

« Toutes mes salutations, votre Majesté. »

La chimère arrêtait de pianoter et leva l’une des serres de sa main droite.

« Maitre Majesté. »

Le ton du rapace était sec et autoritaire alors qu’il reprenait l’immaculée.

« Tes gesticulations pour venir jusqu’ici ont été pour le moins distrayantes. Salues-moi correctement, sans hypocrisie dans le ton, et j’abrégerais tes souffrances ainsi que celles de ton complice de vos vies maudites. »

Mais si tu tiens à vivre encore un peu avec ton complice.»

Gilgamesh leva une main en direction des liés, leur faisant signe d’approcher.

« Vous là, rapprochez-vous. Mettez un genou en terre et prenez votre place à mes côtés. Il est temps que cette mascarade cesse ne pensez-vous pas ? Vous combattez les miens, mais vous êtes pourtant nos meilleurs alliés face à notre père. Vos vies seront préservées, ainsi que votre liberté. En remerciement pour vos actions. »

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L’atmosphère chargée de tension qui régnait lors de cette réunion à l’est de Tiamat ressemblait au calme précédant la tempête. Nul n’était dupe quant à l’enjeu du terrible combat qui les attendait et qui pouvait se résumer en ces simples mots « vaincre ou périr ».
En dépit de son jeune âge Nolan allait prendre part à une bataille décisive où ce dernier ne combattrait pas seulement pour protéger son existence et celle de son peuple, mais le monde entier. C’était la première fois de sa courte vie qu’il endossait le poids d’une telle responsabilité et même le fardeau de la Couronne de Sélénia lui semblait dérisoire à côté.

L’adolescent darda une nouvelle fois ses prunelles d’or pur sur cette ile noire et inquiétante, porteuse de funestes présages, qui flottait dans un firmament déchiré.

Et sur la mer, à l’horizon, on pouvait discerner les formes sombres de l’armada du crépuscule, semblable à un nuage de sauterelles prêtes à déferler sur des champs de blé pour les dévorer.

Après que Cynoe se soit adressé à Verith, le jeune empereur pu ressentir grâce au lien l’animosité que son lié éprouvait pour cet immense dragon aussi flamboyant que le brasier d’un volcan. Cependant, l’heure n’était pas à la dissension et aux querelles stériles, car ils avaient besoin d’unir leurs forces afin d’éradiquer la menace chimérique. Aussi jugea-t-il plus sage de tenter d’apaiser la situation en s’adressant au Rouge avec le respect révérencieux qui incombait aux sauriens, bien que ce dernier soit le plus farouche opposant au Lien. Par ailleurs, celui-ci pressentait que la moindre rebuffade de sa part susciterait l’ire du Colérique.

Tandis que les deux liés et leurs comparses s’envolaient, prêts à affronter leur destinée, Nolan s’adressa à l’Améthyste, désireux d’apaiser le cœur de celui qui représentait sa moitié d’âme.

- Mon lié, j’ai lu dans tes souvenirs à quel point tu es en mauvais termes avec ce dragon rouge mais le péril que nous nous apprêtons à affronter requière toutes nos forces et nous ne pouvons pas nous permettre de mener un combat aussi décisif en étant divisés. Verith nous pense faibles mais il se trompe. Toi et moi nous allons lui prouver à quel point il a tort ! Notre lien est plus fort que tout et peu m’importe ce que pense le Rouge. La beauté d'une telle union est quelque chose qui le dépasse et qu’il ne comprendra jamais.

Leurs récriminations étaient incapables de modifier les préjugés de l’Ecarlate à leur sujet, mais leurs actes le pourraient peut-être.

L’adolescent lui-même découvrait peu à peu la puissance de cette fusion d’âme et l’amour, à la vie à la mort qui l’unissait à son lié d’Améthyste. C’était magnifique et terrifiant à la fois car un tel lien lui faisait entrevoir l’immense souffrance qu’il ressentirait s’il perdait Cynoe. Une douleur si insupportable que celui préférait ne pas y penser, surtout à l’aube d’un tel combat où la mort pouvait les frapper à tout instant.
Le jeune dragonnier envoya une caresse mentale au dragon violine avant de s’adresser à lui avec gravité:

- Ensemble nous sommes plus forts. Le Lien m’insuffle le courage de combattre à tes côtés, même jusqu’à la mort. Si elle devait nous emporter lors de cette bataille alors j’aimerais rester avec toi pour toujours dans le monde des défunts ou t’accompagner dans chaque renaissance afin de sceller notre union à jamais. Je veux vivre avec toi ou mourir à tes côtés.

Telle était la promesse qu’il venait de faire à son dragon et qui le faisait se sentir plus dragonnier que jamais.
La masse sombre de la forteresse volante se rapprochait rapidement mais à l’approche des dragons et des enfants des Dieux, ses défenses meurtrières s’activèrent. Aussitôt des portails et des vortex s’ouvrirent faisant pleuvoir une myriade de projectiles sur les impudents qui osaient défier le souverain des chimères.

Par chance, la silhouette serpentine de Cynoe se mouvait avec rapidité, fendant les nuées avec aisance, et tous deux parvinrent à franchir cette pluie de projectiles indemnes. Ce fut également le cas pour le reste du groupe, à l’exception de la dragonne aux écailles couleur d’abysses et du Graarh qui l’accompagnait, contraignant l’écarlate à se porter à son secours et à prendre du retard par rapport aux autres participants.

Cette citadelle céleste possédait une esplanade sur laquelle se trouvaient de nombreux gardes, concentrant des elfes, des humains ainsi que des vampires. Nolan remarqua également des créatures immondes dont l’apparence ressemblait à une hybridation entre des oiseaux et des humanoïdes. Le jeune empereur ne put s’empêcher de grimacer de dégoût et se rappela l’affreuse bestiole qu’il avait combattue sur le pont de l’Espérance en compagnie de l’équipage du capitaine Sorein. Etant donné la résistance de ces monstruosités, ils devraient faire preuve de la plus grande prudence.

La princesse immaculée et Firindal le dragon de jade, furent les premiers à se poser sur l’esplanade, suivis par le jeune empereur et son lié ainsi qu’Aiasil, la reine de la nuit. Tous remarquèrent la présence d’une grande porte ouverte qui comportait en son centre un portail. Il devait s’agir de l’unique entrée et celle-ci était gardée par une troupe de chimères.

- Voici le comité d’accueil. Préparons-nous au combat. Mais prends garde mon lié, ces créatures possèdent une résistance surnaturelle,  dit l’adolescent en s’adressant à Cynoe au moyen du langage télépathique.

Ensuite, un violent combat débuta entre les dragons, leurs dragonniers et ces créatures abominables. Le jeune monarque n’hésita pas à faire pleuvoir sur elles des sortilèges destructeurs mais, comme ce dernier s’y attendait, l’ennemi résistait à leurs assauts en dépit de la férocité dont faisait preuve les écailleux et leurs liés.

Nolan serra les dents de rage. Qu’allaient-ils faire à présent ? Le combat commençait à durer et si celui-ci s’éternisait, ils risquaient d’épuiser leurs forces. Pourtant, l’adolescent refusait de se résigner, déterminé à percer cette défense ennemie.

C’est alors que Verith ainsi que sa fille Nynsith et ceux qui les accompagnaient les rejoignirent sur l’esplanade. Les retardataires leur prodiguèrent leur aide et ensemble ils parvinrent à terrasser leurs ennemis et à avoir le champ libre pour pénétrer au sein de la forteresse chimérique. Hélas, pendant ce contretemps, l’ile volante avait poursuivi son avancée dans les airs et s’était rapprochée de Tiamat, ce qui n’augurait rien de bon pour les enfants des Dieux.

Le dragon de l’Ire et la prêtresse blanche franchirent le portail, sans l’ombre d’une hésitation, comme si tous deux étaient familiers d’un tel phénomène, et disparurent après l’avoir touché.

Nolan, quant à lui, observa le mystérieux portail avec méfiance en se demandant si cette porte ouverte, comme pour les inviter à entrer, ne dissimulait pas un quelconque piège. Les choses se passaient trop facilement, comme si « quelqu’un » attendait leur arrivée et que ces gardes placés à l’entrée, malgré leur résistance, n’étaient que des pantins servant à orchestrer une mise en scène afin d’endormir leurs soupçons. Néanmoins, ils n'avaient guère d'autre choix que de s'y aventurer à leur tour.

Après cela, les autres membres du groupe franchirent le portail et ceux-ci se retrouvèrent à l’intérieur d’une salle gigantesque où l’espace semblait se distordre pour s’adapter aux nouveaux arrivants. Décontenancé par ce singulier phénomène qu’il expérimentait pour la première fois, le jeune empereur embrassa les lieux du regard, essayant d’en comprendre l’origine.

La vaste salle où le groupe venait d’entrer possédait la noirceur de l’obsidienne et était parcourue de nombreuses striures d’un bleu sombre et intense, semblable à celui d’une pierre précieuse. Nolan remarqua également la présence de vitraux ornant les murs de cette salle insolite et décrivant des scènes énigmatiques, comme issues de temps immémoriaux.

Soudain, l’adolescent revint brutalement à la réalité et la peur jaillit dans son cœur. L’endroit était empli de cette puissante et oppressante énergie déjà perceptible depuis la plage de Tiamat. Ses mires s’agrandirent et son palpitant se mit à battre plus fort en discernant de l’autre côté de la pièce une créature à l’allure majestueuse.

Juché sur son trône, cet être étrange arborait une silhouette anthropomorphe, d’une taille démesurée, et entièrement recouverte d’un épais plumage grisâtre sur lequel la lueur azurée des striures se reflétait. Son faciès ressemblait à celui d’un rapace et ses prunelles d’un jaune orangé miraient les enfants des Dieux avec amusement, pendant que ses pieds terminés par des serres d’aigle tapotaient sur le sol. Quant à ses bras ailés, la première paire était croisée sur sa poitrine et la seconde reposait sur l’accoudoir.

Dès après la voix de Kalyna résonna s’adressant à l’imposant Homme-Oiseau.

« Toutes mes salutations, votre Majesté. »

Le ton de la dame blanche était glacial malgré l’apparente politesse de ses paroles.

L’altesse au faciès d’aigle prit alors la parole à son tour, s’adressant à elle d’une voix sèche et autoritaire. Et ses paroles peu amènes ne laissaient planer aucun doute quant au sort funeste que ce dernier lui réservait ainsi qu’à son « complice », le dragon rouge.
Ensuite levant l’une de ses ailes, celui-ci fit signe aux liés d’approcher :

« Vous là, rapprochez-vous. Mettez un genou en terre et prenez votre place à mes côtés. Il est temps que cette mascarade cesse ne pensez-vous pas ? Vous combattez les miens, mais vous êtes pourtant nos meilleurs alliés face à notre père. Vos vies seront préservées, ainsi que votre liberté. En remerciement pour vos actions. »

Le souverain de Sélénia l’écouta parler sans l’interrompre, interloqué par ces propos pour le moins sibyllins. Que voulait-il dire par alliés et qui était ce père dont il parlait ? Certes, ce dernier s’attendait à croiser une créature repoussante, mais une telle entrée en la matière avait de quoi surprendre.

Nolan se reprit et lui lança un regard brûlant de haine :

- Jamais les membres de ma lignée n’ont ployé l’échine devant quiconque et ce n’est pas moi qui vais commencer ! Que veulent dire tes paroles ? Et qui est donc ce père dont tu parles ?  Quant à la prétendue liberté et sauvegarde que tu nous promets, elles ne sont que mensonges pour nous duper ! Les tiens ont ravagé Ambarhùna fauchant tant d’existences innocentes et tu nous proposes de devenir tes alliés ? Plutôt mourir sur le champ que de m’associer à un être abject comme toi !


La colère bouillonnait dans les veines du jeune dragonnier et l’envie de retirer son épée, Ondine-eau dormante, de son fourreau pour attaquer cette monstruosité commençait à le démanger sérieusement.

Spoiler :


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¤ Le secret des chimères ¤

La majestueuse majesté avait plissé du regard lorsque le petit blond s’était avancé et avait parlé avec virulence. Quelle pitoyable créature. Les fils et filles et dieux étaient décidément bien décevants. Lentement, le roi-guerrier reposa son aile contre l’accoudoir. Son ton devenant plus froid.

« Silence ignorante créature. »

La colère gronda au sein du rapace face à l’irrespect du misérable humain. Comment osait-il lui parler sur ce ton ? Comment osait-il l’accuser ? Lui le plus grand guerrier de l’Ancien Monde. La serre du volatile se posa sur son accoudoir et il vint lentement la faire glisser dessus, la griffant, produisant un grincement sonore à vriller les tympans qui se répercuta contre les murs de la pièce.

« Tu ploieras devant moi, de gré ou de force,  ca je peux te l’assurer. Je peux tout aussi bien ordonner aux miens de vous posséder pour vous garder auprès de moi. Mais un roi se doit de savoir récompenser ceux qui le méritent … et vous le méritez amplement. »

Gilgamesh se mit à se lever de son trône, prenant une allure noble et guerrière à la fois, alors que son regard méprisant balayait les êtres à l’autre bout de la pièce.

« Vos dieux étaient aussi les créations de notre père et nos pires ennemis. Vous, leurs enfants, leurs héritages êtes aux mêmes titres qu’eux, nos ennemis. Toutes ces vies que tu nous accuses d’avoir fauché, elles l’ont été grâce à vous. Rien de tout cela n’aurait été possible sans vous. Jour après jour … année après année … siècle après siècle. Vous avez limé les barreaux de notre cage. Libérez de notre Ancien Monde nous avons pu venir ici. Nous allons nous emparer ce qui nous a été injustement refusé … nous allons prendre ce qui nous revient de droit. »

Lentement, l’homme-oiseau se mit à descendre les marches du piédestal sur lequel se trouvait son trône.

« L’heure est venue, notre traitre de père, celui que vous nommez Origin, mourra demain. Aujourd’hui les enfants des dieux seront balayés. Mais il ne tient qu’à vous, liés, dont la magie à libérer les miens de leurs chaines, de préserver l’héritage de vos créateurs. »

La majestueuse-majesté leva une griffe en direction des liés.

« Prêtez serment d’allégeance, puis tournez vos armes vers vos véritables ennemis ! Ils sont justes à côté de vous. Maudit pour le meurtre, dont ils sont complices, du seul être qui pouvait encore vous protéger en Ambarhùna. »

Gilgamesh écarta doucement les bras, comme pour accueillir les liés.

« Choisissez votre camp. Rejoignez-moi, préservez votre liberté, l’héritage de vos créateurs, votre précieuse magie et vengez le dragon-esprit … ou disparaissez aujourd’hui  par ma main et vos corps viendront habiter l’esprit des miens. »

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En d'autres circonstances, entendre Nolan prendre la parole pour causer au Rouge colérique aurait eu le don de l'agacer grandement. Non pas qu'il en aurait voulu à son lié de tenter l'apaisement et la voie diplomatique, mais cela n'était qu'une perte de temps. Heureusement, il sut se contenir et ignora totalement la présence de Verith, pour se concentrer sur ce qui les attendait déjà.

Plus loin, une jeune dragonne sombre, que le saurien connaissait peu, faisait à sa manière ses salutations, qui parut plus sarcastiques que réelles, mais là aussi, l'Améthyste garda ses récriminations. L'heure n'était pas à un débat draconique. L'heure était à la bataille et il se contenta de la saluer mentalement et simplement. Il fit de même pour les êtres qui se donneront la peine de le saluer, car il savait très bien ce que certains dragons non liés penseront. Mais comme dit, l'heure n'était pas à ce genre de discussion quand à la politesse. L'heure était au combat, à l'éradication de ces ennemis venus les chercher jusqu'ici. Les Chimères pensaient gagner sur eux, ils allaient vite comprendre ce que subir le courroux des dragons signifiait.

Il était désormais temps de prendre la voie des airs, pour rejoindre la menaçante citadelle et de combattre l'ennemi. Durant la première phase d'approche vers la forteresse volante, Nolan toucha l'esprit de Cynoë. celui-ci tentait de l'apaiser et avait pu voir travers certains des souvenirs accessibles du saurien son animosité à l'égard du grand rouge.

°Ne t'affoles pas pour ma colère à l'égard de ce varan sournois et irascible. Il joue de ses mots, mais il sait très bien qu'il a besoin de toutes les forces en présence. Sa vanité l'aveugle au point que jamais il ne reconnaîtra la nécessité d'avoir de l'aide pour se battre. S'il était réellement aussi fort qu'il n'a de cesse de le prétendre, il n'aurait pas eu besoin de bipèdes et de nous. Quand à mourir, tu ne mourras pas, crois moi. Ces Chimères vont sentir le poids de notre force sur leur témérité ! °

Puis tous se rapprochaient rapidement de la citadelle volante. Mais c'était sans compter les défenses de l'affreuse structure qui se mirent en branle. Et ces défenses dévoilèrent des portails, qui en s'ouvrant, laissèrent passer des projectiles divers et variés, tous aussi dangereux que les autres pour les êtres vivants arrivant en volant vers la citadelle. Ils étaient autant physiques que magiques. Il n'y avait pas d'autres choix que de les passer en essayant de pas trop les subir, pour atteindre l'objectif. Et forcément, les dragons, liés comme pas liés, firent de leur maximum pour les esquiver. Vue la multiple des traits qui fusaient sur eux, certains touchèrent leurs cibles, qui ricochèrent sur les armures et les écailles. Il était plus difficile pour les bipèdes chevauchant les puissants rois du ciel.

Malgré la difficulté de cette ligne de défense, les ennemis des chimères parvinrent à leur but : la forteresse.

Plus tard, sur l'esplanade de cette dernière, après que tous y soient parvenus, il fallut encore se battre contre la garde chimérique. Mais la suite était encore loin d'être facile. Car désormais, se dressait une immense porte ouverte. Cynoë demeurait méfiant, les naseaux dilatés. Verith et la bipède qui l'accompagnait vinrent à franchir le vortex qui était en son sein, sans aucune once d'hésitation. le saurien violine nota cela.

Bien déterminé à ne pas rester en arrière, le saurien franchit à son tour le vortex, en compagnie de son lié humain ; qu'il rassura. Le reste du groupe suivit. Et une fois le vortex franchit, le dragon se tenait déjà prêt à se battre. Une pièce immense les accueille, paraissant s'agrandir pour recevoir les nouveaux venus. Mais l'instant n'était pas à la contemplation des lieux. Le saurien améthyste sentait une présence qu'il n'apprécia pas du tout. Et cela se comprenait quand il posa son regard ambré sur un être qui parut aux premières abords majestueux, avec son allure humaine, mais à la peau recouverte des plumes. Sa tête était celle d'un rapace et ses pieds étaient en réalité des serres. et il était assez imposant, dépassant largement les standards de taille humaine. Cette dernière ne perdit pas de temps pour prendre la parole, usant de subterfuges.

Nolan prit la parole, répondant négativement à la réplique et proposition malsaine de cette étrange apparition chimérique. La colère était palpable à travers le lien. Cynoë ne pouvait, de toute façon, qu'approuver les paroles de son lié humain. Il était hors de question de devenir des esclaves de ces monstres ! Il avait entre temps noté la réponse à moitié respectueuse de la jeune femme qui accompagnait Verith. Étaient-ils de mèche tous les deux avec cette espèce de souverain qui exigeait d'une certaine façon leur reddition ?

Chose qui était certaine était la réponse fusante et cinglante de la prétendue maîtresse majesté. Sa colère était plus palpable que celle de Nolan. Le dragon ne put que que gronder devant l'insolence de la créature, vis à vis de Nolan, dévoilant ses crocs. Et malgré ce que cette créature emplumée venait de révéler, le regard ambré de Cynoë venait de s'embraser. Il sentit le regard lourd et dangereux de Verith se poser sur lui, quand aux possibles conséquences liés au Lien ; que ce dernier serait responsable de la libération des Chimères. Le Violine n'en croyait pas un seul mot. Et Verith, s'il gobait ces paroles, était vraiment....

L'Améthyste usa d'un des pouvoirs innés propres à son espèce, pour protéger Nolan, qu'il prévint d'ailleurs.

°Cette chose immonde ment. Elle essaie de provoquer la zizanie entre nous pour avoir la main mise sur nous. Je ne la crois pas ! Tiens toi prêt mon lié °

Puis, le dragon parla ouvertement à l'être qui voulait qu'on le nomme Maître-Majesté, tout en permettant aux autres dragons, et bipèdes d'entendre ses pensées.

°Jamais nous ne plierons devant tes paroles, immondice. Jamais je ne m'inclinerais devant toi. De quel droit imposes-tu à un dragon, à des dragons de ployer l'échine devant toi ? Si le Lien était véritablement responsable de ta libération, ainsi que de ceux de ton espèce, tu devrais alors nous remercier, au lieu d'imposer ton autorité ! Et je vois la perfidie de tes paroles ! Tu cherches à ce que nous, les dragons liés, nous nous aliénons contre les dragons non-liés ! Peut être qu'ils n'auront jamais de véritables considérations à notre égard, mais je me refuse à combattre veux de ma propre espèce ! °

Dire qu'il était en train de défendre la position de Verith, quelle affreuse amertume lui emplissait le fond de la gorge sur l'instant.

°Un dragon, qu'il soit lié ou non lié reste une créature qui ne ploiera jamais l'échine devant des maîtres ! Les bipèdes qui sont avec nous, nous ont suivi pour combattre les Chimères, pour défendre notre avenir, nos existence à tous ! Non pour devenir les esclaves serviles de créatures incapable de comprendre ce que nous sommes devenus après la disparition des dieux, ce que nous avons réussi à construire par la suite ! Et je préfère mourir en combattant que de devenir le jouet d'une chimère ! °

Il prévint Nolan qu'il allait passer à l'assaut, ce qu'il fit dans l'instant qui vint, profitant de ses armes qui équipaient son armure. Ce prétendu roi des chimères allait sentir ce que le courroux d'un dragon voulait dire. Il usa d'Epine pour faire usage de son ''fouet'' avant de fondre sur lui, les épines métalliques hérissées.


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¤ Mensonge et vérité ¤

Verith avait mis les choses au clair : ceux qui le gêneraient seraient tués sur-le-champ. L’enfant venait pour se battre, il venait pour mettre fin à la menace chimère qui depuis trop longtemps rôdait autour de lui, qui depuis trop longtemps le narguait, qui depuis trop longtemps retardait ses projets. Le rouge ne souffrirait pas de la présence d’individus incapables de tenir leur place durant la bataille. Il y est certaines choses avec lesquelles il ne rigolait pas, avec lesquelles il ne montrerait aucune patience. Verith ne releva pas les paroles de Cynoë, ce lié puéril qui semblait bien ici être le seul à ne pas avoir compris la gravité de la situation et l’écart entre le guerrier que le rouge était et le dragonnet idiot que le violine était.

Le temps de l’envol vint et l’enfant de l’orage ne perdit pas un seul instant. Il fallait frapper, vite et fort.  Rapidement l’équipe de dragons, d’élus et de dragons arriva en vue de l’immense île qui flottait dans le ciel. Les cieux étaient le domaine des dragons, la terre et les chimères n’avaient rien à y faire. Le colérique comptait bien rappeler ce fait. Très bientôt un flux d’énergie se fit sentir. L’ennemi agissait. Des vortex apparurent dans le ciel et d’innombrables projectiles en jaillirent, tombant telle une pluie sur le groupe. En raison de sa taille, les esquiver serait difficile voir irréalisable pour le fils de Skade. Fort heureusement pour lui, ses écailles étaient solides et ses griffes auraient raison des plus dangereux. Et puis, il pouvait compter sur Kälyna en cas de besoin. L’immaculée se trouvait sur sa tête, entre ses cornes, usant déjà de ses sortilèges pour dégager le chemin.

Les nobles créatures ailées se sortirent bien de cette situation, à l’exception de sa fille, Nynsith, qui fut frappé à l’aile par un des projectiles. Un énorme rocher la percutant. Le rouge gronda intérieur et fit volte-face pour venir en aide à la chair de sa chair, venant couvrir la dévoreuse. Il avait déjà perdu bien trop de membres de sa famille, hors de question que cela se reproduise. Finalement, ils parvinrent au niveau de la forteresse volante. Les liés étaient déjà sur place, ainsi qu’Aïasil. Ces derniers combattaient d’ignobles créatures dont le rouge avait eu vent il y a peu. Ils semblaient en difficulté, l’ennemi parvenant à leur tenir tête. Tout ceci allait changer. Sombréclat descendit de sa tête pour rejoindre la terre, venant déchainer sa puissante magie. Verith ne tarda pas à faire de même, venant balayer d’un coup de queue plusieurs adversaires. Malheureusement, il serait obligé de se battre en volant, la plateforme était trop petite.

Avec l’arrivée des renforts, les forces ennemies qui bloquaient le chemin furent rapidement anéanties. Le pire restait pourtant à venir. La singulière et puissante aura que le rouge pouvait ressentir depuis le début n’était pas parmi ces premiers adversaires, il devait être à l’intérieur de l’édifice. Le regard du rouge parcourut l’endroit avant de se poser sur une porte au centre de la taille se trouvait un vortex. Sans attendre, il parla à Kälyna.

¤ Cela me rappelle le temple de Néant au sein de la forêt. Si c’est le cas, inutile de frapper l’édifice, cela ne changera rien, il nous faut rentrer et combattre l’ennemi à l’intérieur. Restons sur nos gardes. ¤

Son esprit se tourna ensuite vers le reste du groupe.

« Il faut traverser le portail. Restez sur vos gardes une fois de l’autre côté. »

Venir tandis une griffe en direction du passage et fut aussitôt aspiré par ce dernier. Comme la dernière fois, un espace évolutif l’attendait de l’autre côté. Le lieu s’adaptait à la taille de ses visiteurs. Il ne fallut pas longtemps pour que le reste de la troupe suive. Verith, lui, était déjà sur le qui-vive, les muscles tendu, prêt à bondir. L’ennemi avec une majuscule se tenait là, à l’autre bout de la pièce. L’aura effroyable qu’il avait pu ressenti émanait de lui. Il devait s’agir du champion adverse, ou quelque chose dans ce genre. Verith n’avait pas peur, au contraire, pour autant il restait prudent. Il avait rencontré moult adversaires dans sa vie, et des infiniment plus puissants que lui au cours des dix dernières années. Devant lui se dressait l’égal d’un tyran blanc, ou peut-être plus. Pour autant, ce n’est pas cela qui allait l’arrêter.

Alors qu’une discussion s’amorçait, par l’initiative de Sombréclat, Verith analysait l’ennemi et la situation. L’immaculée avait gagné du temps, elle faisait parler l’ennemi, voilà une bonne chose, une très bonne chose. Cette bipède était décidément bien plus intelligente que les autres. Il ne regrettait pas de l’avoir sauvé de l’exécution. Surtout depuis … ce jour. Gagner du temps, voilà qu’elle était la mission originelle. Les baptistrels devant porter le coup de grâce. Vaincre eux-mêmes cet adversaire n’était que secondaire. Verith y parviendrait-il ? Peut-être … mais à quel prix ? Le rouge était prêt à endosser les blessures d’un combat, mais il avait d’autres combats à mener derrière. Et ses blessures, il devait les aussi les assumer auprès de Keetech, pourtant il n’avait pas été capable de lui avouer ce qui lui arrivait. Il ne souhaitait pas l’inquiéter.

Celui qui se présentait comme le maitre majesté prit la parole, parlant de façon pour le moins énigmatique. Cela soulevait des questions, de nombreuses, question. Bien, voilà une bonne chose, il fallait le faire parler et obtenir des réponses et … . Si Verith avait pu se taper la figure avec la patte, il l’aurait fait s’il ne devait pas baisser sa garde pour le faire. Voilà exactement pourquoi il préférait se battre seul ou alors avec des individus qui s’en montraient et pas avec des bipèdes pitoyables. Le dragonnier de Cynoë et Cynoë avait ruiné cet espoir. Voilà pourquoi il ne pouvait pas supporter cet imbécile. Il aurait mieux fait de le tuer il y a quelques instants sur la plage. Toutefois, malgré cette bévue, les paroles de l’ennemi ne lui échappèrent pas. Il venait de dire que le lien était la cause de leur libération.  Et à ce titre, il proposait aux liés de le rejoindre. Cela aurait pu passer pour une tactique fourbe de la part de l’adversaire dans le but semer le trouble et briser cette alliance précaire pour monter tout le monde contre tout le monde … si deux éléments n’avaient pas interloqué le rouge. Ce maitre majesté était puissant, très puissant. Il devait surement se douter ce qui se tramait dans l’ombre. Il n’avait donc nul besoin d’avoir recours à une tactique aussi lâche que celle de la zizanie. Pire encore, cela le desservait, car il perdait du temps, et les Tiamarantiens voulaient du temps. À moins que ce dernier ne fasse preuve d’une extrême arrogance, venant croire qu’il pouvait se payer le luxe de donner du temps à l’ennemi. Non, il ne ferait pas cela, les chimères avaient été privées de corps depuis si longtemps, un être sensé ne prendrait pas autant de risque. Enfin, le deuxième élément était l’accusation portée à l’encontre de Sombréclat et de Verith. Mais plus que cela, le terme employé pour les désigner.

Le sang de Verith ne fit qu’un tour et il braqua un regard noir en direction des liés. Ce poulet disait la vérité. Cynoë sentit le regard du rouge contre lui et se défendit aussitôt, accusant l’ennemi de menteur. Verith s’adressa alors au violine et seulement à lui.

¤ Lorsqu’une personne te ment, tu penses qu’elle te dit la vérité. Lorsqu’une personne te dit la vérité, tu penses qu’elle ment. Tu es incapable de discerner lorsqu’une personne dit la vérité ou un mensonge, car tu préfères entendre ce que tu aimes entendre. Ton plus grand défaut, Cynoë, c’est que tu te voiles la face. Cet emplumé a dit la vérité. Le lien est responsable de la libération de ce fléau sur notre monde, Sombréclat et moi avons châtié le dragon-esprit pour sa trahison envers les miens. ¤

L’esprit du rouge s’entendit à en direction de Nynsith, Kälyna, Jangali et Aïasil.

¤ Restez sur vos gardes, méfiez-vous des liés. S’ils décident de rejoindre l’ennemi, je m’occuperais d’eux et vous vous occuperez de ce poulet le temps que j’en finisse. ¤

Les liés firent cependant leur choix, rejetant les paroles du maitre majesté pour décider de le défaire. Au moins n’avaient-ils pas collaboré de leur plein gré avec l’ennemi. Cynoë s’élança alors à l’attaque avec son lié. Le rouge grinça des dents. Foncer tête baissée en direction de l’ennemi, voilà exactement le genre d’erreur dont Verith voulait se prévenir. L’esprit du colérique s’étendit à tout le groupe.

« Je vais essayer de créer une ouverture, tâchez de ne pas la manquer pour frapper l’ennemi. Si vous devez frapper ces deux idiots durant l’attaque, n’hésitez pas un seul instant. Je croyais vous avoir prévenu avant de prendre l’envol. Il ne s’agit pas d’un jeu. »

Le dragon appuya davantage ses pattes contre le sol, les fléchissant légèrement, puis d’un seul coup il bondit en avant tout en donnant un coup à l’aide de ses ailes. Il prit un départ comme un sprinteur, ses pattes venant à nouveau toucher le sol pour lui donner un donner nouvel élan, faisant trembler la pièce. Lors de la deuxième foulée, il bondit avec l’aide de ses seules pattes derrière, venant lever celles de devant de chaque côté. Il avait l’intention de les frapper l’une contre l’autre avec fulgurance tandis que le rapace serait entre chacune de ses paumes pour l’écraser.

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Réponse refusée, délai dépassé en dépit du joker accordé, réponse postée en dépit d'avertissement de dépassement de délai. Conséquence pour le personnage en fin de tour. Le prochain dépassement de délai entraînera une sortie d'intrigue avec conséquence importante pour le personnage en raison de la situation dans laquelle il se trouve.

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Non, décidément, le ciel n’était pas le domaine des graärh, c’était une évidence. Et si un jour l’occasion de voler à nouveau se représentait, rien au monde ne saurait convaincre le chasseur de reprendre la voie des airs. Il y avait bien une raison pour que seuls les dragons possèdent des ailes et non les bipèdes après tout. Et ce n’est surtout pas la flèche plantée dans sa cuisse qui allait démentir ses propos ! N’en déplaise à Nynsith mais sur le plancher de la Vache, Jangali aurait eu bien plus de chance d’esquiver cette attaque. Mais l’heure n’était pas à la philosophie. La vague de projectile passée, l’improbable duo accompagné de la prêtresse blanche et du gros rouge, rejoignait déjà une esplanade où une bataille faisait déjà rage. Le chasseur n’eut à peine le temps de se laisser glisser le long du dos de Nynsith, rejoindre la terme ferme, retirer le projectile avant d’achever une chimère que le combat se terminait déjà. Le coeur battant à tout rompre, il feula de frustration. Lui qui s’était attendu à un combat d'anthologie, il était quelque peu déçu. Et si une partie de sa conscience qui régissait sa raison se réjouissait d’être encore en vie, la partie dominante qui régissait l’appel du sang, hurlait au scandale.

Et c’est cette même témérité qui le poussa à suivre Verith au travers du portail. Ils étaient en terrain ennemi, il était quasi certain qu’il s’agisse d’un piège, mais ils n’avaient pas d’autre choix après tout. Tergiverser était une perte de temps qu’ils ne pouvaient se permettre. Et fort heureusement, une certaine cohérence de groupe semblait animer tout le monde et bientôt ils furent tous entrés.

Si Jangali était familier avec la magie, l'immense salle qui les accueillit le laissa sans voix et un désagréable frisson lui parcouru l’échine. La puissance qui émanait de cette endroit était malsain… et puissant, très puissant. Après tout, le gro… grand Verith ne tenait-il pas entier entre ces murs ? Et plus il examinait les lieux, plus ce sentiment oppressif qui lui enserrait le coeur grandissait. Cet endroit… ne venait pas du même monde qu’eux. Les chimères ne venait pas du même monde qu'eux. Leur apparence, leur nature, leur magie. Elles n’avaient rien en commun avec eux. Au moins les Couronnes de Cendres étaient un mal qu’il connaissait et qu’il savait d’où venait leur puissance. Là, devant ce “Maître-Majesté”, il était aussi ignorant qu’un graärhon au premier jour de sa vie. Et la peur devant l’immensité de cet inconnu le cloua sur place. Il ne comprenait pas les paroles de cet être grotesque. Mais au lieu de le plonger dans le désespoir, cela le fit rire. Le petit sachet d’herbes et son talisman graärh accroché à sa queue était là pour ces moments. Si Purnendu n’était pas là, son esprit en revanche, l’accompagnait et Jangali imaginait très bien son regard exaspéré devant les lacunes évidentes du chasseur sur l’histoire des Ambharuniens et des Chimères. Voilà une raison qui poussait Jangali à survivre à cette épreuve. C’était autant pour la liberté de l’Archipel que pour pouvoir relater à son ami les détails de cette aventure. Ô bien sûr il ne manquerait pas de questionner Verith sur le prétendu meurtre du “dragon-esprit” ! Venant de leur pire adversaire, il se doutait bien qu’il fallait prendre cette info avec des pincettes mais compte-tenu du rapport entre les graärh et les esprit-liés, cette information aurait toute son importance dans le futur…

Et pour envisager ce futur, il devait agir. Il ne connaissait pas grand chose aux pouvoirs des chimères mais une chose était sûre: si les Chimères les avaient mis en déroute sur Ambahruna, alors la puissance seule des dragons ne sauraient suffire à occire leur chef. Le Grand Rouge avait donné l’assaut, déployant une force colossale et impressionnante mais le chasseur se doutait qu’un être aussi puissant que le “maître-majesté” se laissa avoir pour si peu. Très bientôt, il userait de terrible sortilèges. Jangali avait bien conscience que ses capacités offensives étaient plus que limités. Mais ce qu’il lui manquait en force, il le comblait en bravoure. Pour une fois, il doutait que la taille des dragons joue en leur faveur et il comptait bien profiter d’une brèche dans les défenses magiques du piaf pour faire sa part du combat.

Son arme fermement ancrée dans son poing, il s’élança aussi vite que ses jambes de graärh lui permettaient et couvrit la distance qui le séparait du combat qui s’était engagé bien moins vite que les ailes des dragons et dragonniers. Il se positionna dans un angle mort du combat et ouvrit tous ses sens. Entre le feu et la poussière soulevés par les attaques draconiques, ils s'efforçait de suivre le poulet géant du regard. Il ne voulait pas rater son unique occasion. Il ne DEVAIT pas rater son unique occasion. La bataille serait rude et l’issue incertaine. Mais il prendrait son mal en patience. Une certaine sérénité s’emparait de lui. Dans la fièvre du combat, il patientait. Sur son île bien-aimée, il avait chassé des stymphalis plus laids que cette chose après tout. Se faisant appel à son smilodon intérieur, il passa le pouce sur cuisse, où la flèche avait laissé à présent une petite cicatrice. Il utiliserait le bond de la Gerridae, usant de sa magie raciale et de sa bénédiction pour frapper l’ennemi quand il s’y attendrait le moins. Il nota également le nom de cette attaque dans un coin de sa mémoire. Les bardes qui chanteront sa légende allaient adorer, c’est sûr.

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Peut-être l’ennemi l’avait-elle reconnue? Il faut dire qu’elle se démarquait du lot ne serait-ce que par sa taille, car à l’exception de Verith qui était bien évidemment colossal comparé à tous, elle était la plus grande de son espèce à se diriger vers la forteresse volante. Mais que les Chimères l’aient identifiée ou non importait peu en ce moment, car elles avaient manifestement décidé de s’acharner sur elle. Bien qu’elle soit capable de grandes prouesses aériennes malgré son corps massif, elle n’avait pas toujours les meilleurs réflexes qui soient. Alors qu’elle poursuivait son ascension avec vigueur, un portail s’ouvrit directement devant elle, de sorte qu’elle dû ouvrir ses ailes de toute leur largeur pour freiner afin de ne pas s’y engouffrer. Au même moment surgit un gigantesque rocher qui fonça directement sur son aile droite. Celle-ci produisit un craquement sourd et Nynsith poussa un léger grognement de douleur en repliant l’aile blessée contre elle. Son corps était certes robuste, mais elle avait ce fragile point faible commun à tous les Dragons.

~ J’ai été eue comme un Dragonnet… ~

L’assaut suivant fut une vague de flèches qui ne lui causèrent aucun dégât supplémentaire, mais l’odeur soudaine du sang frais lui laissa savoir que son passager avait été touché. Leur lien télépathique étant toujours existant et stable, elle n’y porta pas plus attention, tentant d’abord de se ressaisir. Bien que chaque battement produisît un élan de douleur dans son aile, elle poursuivit sa route, constatant que tous les autres étaient hors de sa vue, probablement déjà arrivés à destination. Seul son père restait et il vint lui prêter son soutient, utilisant son corps pour bloquer les projectiles les plus dangereux. Elle n’avait pas besoin de lui parler pour savoir que la situation le contrariait : sa blessure leur faisait perdre un temps précieux.

Heureusement, ils rejoignirent rapidement le reste de la nuée qui était déjà en train de combattre. Sur l’esplanade se trouvaient plusieurs Chimères qui bloquaient l’accès à un portail magique, probablement la seule manière d’entrer à l’intérieur. Sur son dos, la Dévoreuse sentit Jangali qui se laissait glisser vers le sol, aussi elle put attaquer immédiatement sans se soucier qu’il soit sur sa tête. À grand coups de griffes et de morsures enflammées, elle détruisit le corps de quelques Chimères qui étaient étrangement faciles à combattre, du-moins si elle comparait avec ses affrontements sur Ambarhùna. Une fois la dernière tombée au sol, le groupe s’engouffra dans le portail pour aussitôt déboucher dans une large pièce.

Si à l’extérieur l’Affamée avait perçu la magie néfaste qui imprégnait les lieux, ce sentiment était à présent beaucoup plus fort. Tout dans la salle se mit en mouvement pendant quelques secondes tandis qu’elle s’agrandissait sous ses yeux, semblait s’ajuster pour accueillir les combattants. En parcourant pièce du regard, elle repéra en même temps que les autres un large trône où siégeait une créature à quatre bras plutôt singulière, à la fois bipède et aviaire, et dont la taille approchait presque celle des plus petits Dragons présents. S’ensuivit un échange entre cet être on ne peut plus chimérique et certains des attaquants, échange pendant lequel Nynsith demeure muette, mais attentive. Était-ce là un discours pour causer la zizanie au sein du groupuscule uni essentiellement pour combattre un ennemi commun? S’agissait-il de la vérité? Tandis qu’elle se posait ces questions, la voix de son père résonna dans son esprit et elle sentait que ce message n’était pas adressé à tous.

« Restez sur vos gardes, méfiez-vous des liés. S’ils décident de rejoindre l’ennemi, je m’occuperai d’eux et vous vous occuperez de ce poulet le temps que j’en finisse. »

« Bien compris. »

Un second message suivit immédiatement, celui-là clairement adressé à tous.

« Je vais essayer de créer une ouverture, tâchez de ne pas la manquer pour frapper l’ennemi. Si vous devez frapper ces deux idiots durant l’attaque, n’hésitez pas un seul instant. Je croyais vous avoir prévenu avant de prendre l’envol. Il ne s’agit pas d’un jeu. »

La demande était claire et si l’Océane avait pu être parcourue d’un frisson d’excitation à l’idée du combat, elle l’aurait certainement été à cet instant. Tout comme si elle était à la chance, elle fit appel à ses sens, observant d’abord comment l’ennemi bougeait face aux premières attaques tout en se déplaçant rapidement, louvoyant presque contre se sol de pierre. Dans sa gueule, les flammes bleutées chauffaient déjà ses dents et dès qu’elle vit une ouverture adéquate pour elle, elle fonça, s’assurant d’être dans l’angle mort de sa cible. Lorsqu’elle serait à sa hauteur, elle refermerait sa mâchoire de toutes ses forces de manière à sectionner son corps en deux.

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L'ascension vers la citadelle volante n'avait pas été de tout repos, mais Firindal y été parvenu sans encombre. Certes, certains rochers étaient parvenu à le frôler de TRÈS prêt, mais aucune blessure dangereuse n'avait été porté à Orfraie et son compagnon des cieux. Quand aux ennemis sur la plate forme, ils n'opposèrent une résistance  que relativement symbolique. En effet, les dragons purent ignorer les tentatives des bipèdes présent, chimères, elfes, humains ou même vampires.

Cependant, Firindal n'était parvenu à entrer directement, comme il l'avait espéré. L'ennemi l'avait ralenti, pressant les premiers couples de liés dans un combat inutile, permettant par la même, au retardataires de les rattraper et faisant ainsi basculer l'affrontement en faveur des dragons. Puis Verith et la bipède qui l'accompagnait, franchirent la porte et le vortex qui se tenait sur le promontoire, forçant clairement le passage. Ne voulant pas risquer d'entre en collision avec un autre dragon, l’Éclat-de-Jade resta donc un court instant stationnaire, prenant le risque de recevoir un coup. Lorsqu'enfin le dernier de ses congénères eut franchit le portail, l'Intrépide s'engouffra à son tour dans le passage, veillant toutefois à ne pas écraser Orfraie contre les parois ou le plafond. Ils furent tous deux prestement avalé par le vortex qui les conduisit dans un lieux des plus étrange. En effet, alors que les yeux du saurien s'habituaient à la luminosité ambiante, Firindal put remarquer qu'ils étaient présentement dans un pièce immense, dont les murs semblaient s'adapter aux visiteurs draconiques qui venaient d'arriver. Firindal se redressa, essayant de couvrir la présence d'Orfraie car il ne se sentait pas à l'aise en ce lieux. Quelque chose lui rappelait ici les deux fois ou il avait été possédé par des chimères. Une sensation de froid et d'oubli. Quelque chose qui lui faisait se hérisser les écailles sur toute sa longueur. En un sens, heureusement qu'Orfraie avait une selle, sans quoi elle se serait probablement coupée sur le tranchant.
Le jeune Jade fit un pas en arrière, préférant laisser ses aînés prendre la parole, tandis que doucement, il fermait les yeux, tendant son esprit d'abord vers sa Guerrière de Feu.


"Je vais avoir besoin que tu veilles sur mes arrière et que tu me protèges, ma chère Sœur. Pour la première fois depuis ma naissance, ma vie sera littéralement entre tes mains. Je vais essayer de partager les sens et les pensées de chacun, afin que nous aillons tous une parfaite synchronisation des attaques. Je ne pourrais certainement pas bouger d'une griffe. Ton agilité au combat et à l'arc va être mise à rude épreuve, mais je sais que tu en es capable."

Puis, le Vert tendit son esprit vers les autres dragons, mais également vers les autres liés et accompagnants de dragon, venant doucement caresser la muraille de leur esprit, un à un, pour attirer leur attention sur son intention. Il prendrait le temps qu'il faudrait pour y parvenir, mais il ne bougerait pas avant d'y être parvenu et de les avoir aidé à parvenir à la victoire. Firindal préférait ignorer le discours de la chimère, refusant de prêter la moindre attention à ces êtres maudits qui ne voyait que l'anéantissement de ce qui ne leur convient pas.
Il n'avait toujours pas digéré la faiblesse dont il avait fait preuve à deux reprises en se laissant possédé si facilement. Il regrettait désormais, de ne pas avoir prit plus de temps pour s'entraîner et raffermir sa pensée et son esprit.


"Entendez mon Chant et ouvrez vous à lui, pour qu'ensemble, nous œuvrions comme un seul et unique être afin de détruire ce prétendu roi. Je partagerais vos sens entre tous pour que vos coup puisse atteindre les faiblesses de notre ennemi et que chaque attaque, aussi petite soit-elle, compte autant qu'elle le doivent.

S'était un exercice compliqué. Firindal le reconnaissait. Il ne l'avait guère pratiqué. Mais il savait, en cet instant, que cette simple clé, pouvait être celle qui aiderait à atteindre leur objectif. Si il parvenait à synchroniser leurs sens, il pourrait aider à synchroniser également leurs attaques. Ainsi, le roi des Chimères n'affronterait pas une troupe mal organisée, mais une seule et unique entité à plusieurs pensées et autant d'attaque. Impossible à prévoir et tout aussi difficilement affrontable sans prendre d'important risque.
La seule faiblesse rester la magie que certaines chimères semblent capable d'annuler par quelques moyens. Mais, Firindal espérait pouvoir parier sur la distance à laquelle il resterait de l'affrontement, afin de pouvoir servir de centre télépathique entre chacun. Une entreprise qui lui demanderait toute son attention. Il n'aurait ainsi pas le temps de se concentrer sur sa colère et sa haine des Chimères qui devait cependant transparaître dans son âme alors qu'il essayait de toucher chacun des combattants. Mais il était déterminé. Une détermination froide et certaine. Il n'avait pas la force physique du Rouge ou de sa fille.  Mais il avait l'intelligence et la maturité qui lui permettrait de faire ce travail d'accueillir les pensées et les perceptions de chacun en lui pour les retransmettre instantanément à tous les autres. Aucun bipèdes ne pourrait faire cela, car il serait aussitôt écrasé par les esprits draconiques. Mais pas Firindal. Lui le pouvait. Il allait toutefois devoir apprendre à gérer les émotions de tous le monde et de ne pas se laisser emporté par la violence que chacun pouvait avoir en lui en cet instant. Ce serait peut être là, pour lui, la plus grande épreuve dans cet affrontement.

Pour accomplir cela, le Jade usa d'un artefact qu'il avait découvert depuis peu. Une petite statuette qui créait une zone autour de Firindal, dans laquelle il ne pourrait être attaqué. Il s'agirait là, de son ultime rempart avant de devoir entrer lui même dans la bataille de manière physique.

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La flèche tirée par Orfraie n'avait pas suffit. Ni le souffle de Firindal, d'Aïasil ou Cynoë. Le combat devant l'esplanade s'étira en longueur jusqu'à ce que les renforts, composés de Verith, Kälyna, Jangali et Nynsith, arrivent enfin. Par leurs forces conjuguées, le petit groupe parvint à vaincre les Chimères postées devant le portail. Mais le temps perdu ne pouvait être rattrapé, et avant que Firindal s'engouffre dans le portail en emportant Orfraie avec lui, cette dernière remarqua que l'île magique ne survolait plus l'armada, mais se rapprochait dangereusement de Tiamat.

De l'autre côté de cette étrange porte se trouvait une salle. Une salle dont la taille semblait s'adapter en fonction de qui se trouvait là. En effet, en jetant un coup d'oeil vers Vérith, Orfraie n'eut pas l'impression que ce dernier était gênait dans ses mouvements par la petitesse du lieu, au contraire. Elle avait donc l'impression d'être au fond d'une sacoche magique, comme celle qu'elle portait à la ceinture.

Revenant à la réalité, la Liée de Feu sentit toute la tension qui émanait de ce lieu étrange, mais aussi de son groupe. Elle posa une main sur le cou de Firindal, dont elle sentait le coeur pulser dans sa puissante poitrine, puis inspecta les alentours. La puissance magique qu'elle avait ressentie jusqu'alors était, ici, à son paroxysme. Et Orfraie n'eut aucun mal à en deviner la source. Elle eut un mouvement de recul sur sa selle en apercevant la créature qui se tenait assise sur son trône. Malgré son allure noble, l'apparence de cet être était étrange, dérangeante. Mais, princesse elle-même, Orfraie savait reconnaître un être de statut royal lorsqu'elle en croisait un. Était-ce donc le chef des Chimères ? La réponse ne tarda pas à arriver et confirmer ses pensées. Maître Majesté. Cela aurait pu être ridicule si la Chimère ne faisait pas trois mètres de haut.

Comme Nolan, la Liée écouta sans interrompre la Chimère. Il n'était pas temps d'attiser sa colère. Ses propos énigmatiques firent hausser un sourcil à la princesse, qui se posait déjà plusieurs questions. Mais ses élucubrations furent rapidement coupées par le jeune Empereur des Hommes. Malgré son désir de bien faire, un peu de tempérance était si la bienvenue… Mais soit. Le Maître Majesté poursuivi. Disait-t-il la vérité ? Orfraie voulait croire que non. Comment le Lien avait pu avoir un tel impacte ? Elle se le demandait, mais une chose était sûre : Ce n'était pas volontaire. Et l'Esprit-Dragon ? La nouvelle la laissa abasourdit et son regard se posa, non pas sur Verith, mais sur la mère de Mëryl. Comment avait-t-elle pu faire une telle chose ? Était-ce vrai ? Ce fut sur cette pensée que la Liée tourna son esprit vers Firindal.

# Je… D'accod. Sois prudent, Firindal. Ces Chimères sont fortes avec tout ce qui touche l'esprit. Ne te perds pas. # le mit-t-elle en garde, encore déboussolée par tant de nouvelles.

Orfraie fut la première à sentir la caresse du Jade. Elle était différente de d'habitude, bien entendu, moins intense mais, au travers d'elle, la Liée sentait les esprits de ses camarades. C'était une étrange expérimentation.

La princesse des ombres fit apparaître Palantir au creux de sa main. Elle décida de rester auprès de Firindal pour ce combat. De cette façon elle assurait, en partie, sa sécurité. De plus, combattre le géant au corps-à-corps était du suicide, se dit-t-elle en tirant sa première flèche empoisonnée.

Action :


Rectives :

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