[Intrigue] L’armada du crépuscule [GROUPE 3]

Au cœur de la bataille, la tempête n'avait jamais été aussi intense qu'en cet instant précis. Percé de part et d'autre par une lance venue des tréfonds d'une magie plus noire et occulte que tout ce que l'elfe pu voir auparavant, son ami, son sauveur, son porte parole... Son compagnon. Le sage mais colérique Kaalys s'écrasa au sol et défonça le plancher de glace sous son puissant poids, coulant dans les infinies abysses de cet océan désolé. Une main sur le coeur, Aeglos accorda ce moment de désespoir au nâcré qui sombrait dans les ténèbres, il sentit l'espoir quitter les troupes, il sentit le froid devenir plus réel que la rage brûlante du combat, la larme qui circulait dans ses veines se geler plus rapidement même que son sang... Malgré leur exploit et la réussite de la stratégie mise en place, les chimères revenaient encore et toujours plus nombreuses... et plus puissantes. Cet être qui le fixait du regard, qui avait abattu le grand dragon blanc d'un trait, qui était-il ? Qui pourrait l'arrêter ? Auraient-ils une chance de repousser l'ennemi tant qu'il était présent sur le terrain ? La puissante mage qui l'avait accompagnée avait pris les devant et organisait déjà une ultime défense en déployant les restes des explosifs pour briser la glace entre eux et le Baôli, mais elle n'était pas la seule.

Sur le pont du navire caladonien gelé, Aeglos pouvait sentir cet intense regard pénétrer son esprit, remonter le long de ses souvenirs, le long de sa personne, de son âme, et commencer à, doucement, comme le fragmenter de l'intérieur, le casser en deux, puis en quatre, huit, jusqu'à ce qu'il ne reste que des fragments multiples et innombrables qui puissent être assemblés en une infinité de combinaisons chaotiques, annihilé, jusqu'à ce qu'il ne reste rien du danseur sur la montagne. Le vide. Et il n'était pas le seul ciblé, la chose arpentait le bois sous la paume de ses pieds nus, vibrait dans l'air autour de lui, autour de la mage qui l'accompagnait, autour de tout les hommes présents sur le navire. Aeglos sentait ses forces l'abandonner, son poids l'écraser, lui pourtant si léger. Il faut partir... Il se le chuchota pour lui même, avant  de le crier haut et fort aux hommes qui l'accompagnaient et de briser le contact avec l'horrible regard qui le perçait de part en part, usant de ses dernières forces pour empoigner Autone avant même qu'elle ne finisse sa tâche. Ils ne pouvaient pas rester là, et Aeglos la souleva de sa force d'elfe pour sauter en dehors du navire au beau milieu du carnage sur les mers gelées.


Il respirait bruyamment, épuisé par l'effort, mais perdu dans la masse avec l'humaine, il avait semblait-il échappé à la puissance maléfique qui le pourchassait, mais ce n'était probablement que de faible répit. Il utilisa ce précieux temps pour récupérer et communiquer ce qui seraient probablement ses derniers mots avant de rejoindre les abysses avec Kaalys.


Pas un mot de plus, son regard plongeant dans celui de la conseillère suffirait à clore cette conversation. Il avait besoin d'elle, il comptait sur elle, et sur tout les autres alliés qui pourraient l'accompagner dans cette dernière marche face au vent, ce dernier soupir. L'elfe révéla son visage, celui de l'elfique traître impérial, détacha ses cheveux et jeta son masque dans la glace. Dans le chaos omniprésent s'éleva, noyé, le son d'un maître flûtiste qui respirait tout l'amour qu'Evanealle avait pour ce monde. Il inspirait la paix, l'amour pour ce qui vit, la protection pour ce qui est unique. Le vent s’apaisait, puis tourbillonnait. Le sacrifice, la perte, l'innocence, Hieba. Sa lame s'élevait. La rivalité, la peur, la haine, l'oublier, Aegnor. La paix, la sérénité, la rédemption. Kaalys. L'elfe porté par le vent esquivait les coups  et les contrait d'un cercle tranchant, sa lame se perdait dans une tempête d'acier. Il donnerait tout ce qu'il avait, ses centaines d'années d'étude, de recherche de sois, de développement de son art mises à contribution dans cet unique moment. Il ne se laisserait pas annihiler, il ne se laisserait pas s'abandonner au néant. Il progresserait, jusqu'à ce qu'il tranche la tête de cette abominable créature, pas en tant que masqué, pas en tant que héro, simplement en tant qu'Aeglos Evanealle.


Ses dernières pensées iraient à Orfraie, cette mère qu'il avait tant fait souffrir mais qu'il aimait tant. Oh les dernières notes de sa mélodie, qui était maintenant jouée non pas de par l'instrument à vent mais par le tranchant de sa lame, chanteraient tout l'amour qu'il avait pour elle.

Le plan du saurien était simple. Faire de son corps un rempart pour protéger et inspirer ses alliés. Le dragon incarnait un symbole puissant et invincible, il en avait conscience, et dans sa témérité, Kaalys échoua à garder ce rôle.

Alors qu'il survolait ses propres alliés, le javelot du néant fusa droit sur lui. Le trait était si rapide que l'Eclat Nacré fut incapable de l'esquiver. L'arme perça l'armure de métal, puis le blindage de ses écailles. La pointe s'enfonça dans sa chair, juste à la base de sa gorge, et un terrible glapissement déchira l'air. Le cri de douleur du dragon fit se lever bien des têtes, malheureusement, et tous purent le voir perdre en altitude, avant de se poser en catastrophe hors de portée des regards. Sur la glace, les combats redoublèrent et les alliés du Nacré perdaient du terrain. Voir le terrible dragon tomber si vite, si facilement, entamait sérieusement le moral des troupes. La défaite n'était pas loin.

La glace, sous Kaalys, céda. L'Eclat s'enfonça sous la banquise, l'eau glacée refermant son étreinte autour de lui. Mais il la sentait à peine. La douleur, au niveau de sa gorge, éclipsait tout. Sous l'eau, le dragon parvint à saisir la lance et à l'extraire de sa chair. Aussitôt, Kaalys ressentit un profond soulagement. La blessure n'était pas si douloureuse, tout compte fait, malgré les gouttes de son sang qui se mélangeaient au sel.

La colère, mélangée à la honte, serrait son poitrail comme un étau. Ses orbes dorés brillaient d'une détermination nouvelle. Kaalys ne pouvait laisser cet affront impuni. Mais, soudain, la panique s'empara de son âme. Il sentait son énergie décroître et le poison du néant ronger sa chair. Ses pupilles se dilatèrent, ses yeux devinrent presque noir à l'image de ses écailles.

Ses écailles… Sa cuirasse… Une patte levée devant ses yeux, Kaalys voyait l'éclat de ses écailles s'éteindre. Le néant dévorait sa flamme et, impuissant, le jeune dragon observait la lumière disparaître. Il leva le museau, apeuré, vers la banquise au-dessus de lui. Même le soleil, au travers de l'eau et de la glace, semblait terne.

Soudain, l'éclat de Silarae apporta un peu de lumière. Dans les ténèbres, Kaalys sentit l'étreinte de sa mère autour de lui. Sa blessure cessa de saigner mais ne se résorba pas. Ainsi, de petites mains pourraient lui venir en aide. Pour l'heure, le Nacre terni devait aider ses alliés.

Bon nageur, Kaalys s'élança. Du coin de l'oeil, il aperçut à peine le bout de ses ailes. Aussi sombre que l'ébène, le noir de ses écailles se perdait sur l'immensité de l'océan. Le soleil ne ferait plus jamais briller sa cuirasse et cette pensée le rendit terriblement triste… puis attisa sa rage. S'aidant de ses pattes et de ses ailes, il fendit l'eau glacée et se rapprocha, comme un requin, du gros de la bataille. Son ombre ne se distinguait même pas sous la glace.

Il sentit la présence d'Aeglos et fut soulagé de le savoir encore en vie. Son état, toutefois, était préoccupant. Ses pensées étaient tournées vers sa mort prochaine. Le dragon nagea encore plus vite puis plongea soudainement vers les abysses. Bientôt, l'eau fut si noir qu'il ne vit plus rien et se fia à ses autres sens. En vérité, il n'était pas si profond. C'était la banquise qui empêchait les rayons du soleil de s'enfoncer dans l'eau glacée. Toutefois, pour ce qu'il préparait, une telle profondeur suffirait. L'Ébène se retourna, le museau pointé vers la surface, puis s'élança aussi rapidement que possible. S'aidant de ses pattes, de sa queue reptilienne ainsi que de ses ailes, il remonta vite. Puis, il ouvrit la gueule et l'eau se chargea de bulles. Son feu était si chaud que l'eau ne parvenait pas à l'éteindre, seulement l'amenuiser, mais c'était suffisant pour fragiliser la glace et, aussi soudainement qu'il avait disparu, s'élever de nouveau dans les airs.







La glace vola en éclats, juste à l'endroit où se trouvait Drargrid. Le soleil souligna la forme sombre qu'était devenu le saurien rongé par le néant. Seuls ses yeux d'or avaient été épargnés par la magie maudite et, en cet instant, ils brillaient d'une rage à peine contenue. Un puissant rugissement déchira l'air puis le Nacre terni se jeta sur la terrible chimère qui l'avait blessé, l’entraînant dans un combat au corps à corps titanesque.

Mais ce combat ne pouvait durer. D'un bond, le saurien se teint d'un aux côtés de ses alliés. Le poison continuait à se répandre dans ses veines et son sang bouillait à son contact. Il avait besoin de l'aide d'un bipède… Mais qui ? C'est alors qu'il sentit un esprit tourné vers lui, vers son nom. Il l'entendait, comme un écho. Mais il était encore si loin ! Teolt ! Une autre présence, à ses côtés, plus proche, pouvait également l'aider. Aeglos.  À ces deux êtres, Kaalys envoya l'image mentale de sa blessure et de ce qu'il attendait d'eux, le plus rapidement possible. En attendant, il exposait son flanc intacte à la chimère qu'il espérait avoir blessé.

Dernière édition par Le conteur le Dim 24 Fév 2019 - 18:11, édité 1 fois

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'MJ' : 27, 61, 6, 26, 35

Elle le sentait ce regard, comme une lame sans pommeau, comme une épée sans manche qui dévorait son être d'un poison sans hôte. Cette brume ne pouvait venir que de lui, l’oiseau qui avait fait tomber le dragon blanc. Autone s'efforça de ne pas regarder en sa direction, quand elle se sentit empoignée par un elfe qui l'attira hors du bateau. Elle l'observa, troublée par sa faiblesse soudaine. Elle ne comprenait pas ce qu’il voulait d’elle, comment pouvait-elle le couvrir? Elle n’était qu’une mage et ses sorts protecteurs l’empêcheraient d’attaquer Drargrid. Autone songea qu’il était fou et se trouva bouche bée par l’indécision. Était-il conscient qu’il faisait là un sacrifice? Que si L’oiseau avait mis à terre Kaalys, personne ne pourrait se battre avec lui et en sortir vivant? Pas seul!

Elle voulu le retenir mais elle n’eût rien d’autre à proposer. Son cœur se souleva quand elle entendit les notes faire tourbillonner le vent. Elle se sentait, cette histoire d’exil qu’ils avaient tous en commun, dans une mélodie parfaitement maîtrisée. Et alors qu’il se soulevait pour foncer sur l’ennemi, la veuve l’observa s’avancer en comprenant enfin le malaise qui l’avait prise dans ce brouillard sombre. L’exil, c’était le souvenir du néant, de se perdre et de perdre tout. La veuve courut jusqu’à son navire d’origine et grimpa sur la rambarde. En se dirigeant vers le navire, elle utilisa sa bague pour communiquer à Eleonnora.

« Le brouillard est bien réel et dangereux, mais il ne vous tuera pas, tant que vous le traversez rapidement. Appelle les troupes à battre retraite vers Tiamat. Ils seront faibles après avoir traversé le brouillard. Appelle les mages à utiliser des sorts pour motiver les troupes. Tenez devant Tiamat. N’abandonnez pas. »

Sans s’arrêter pour parler à sa collègue, Autone grimpât le mat central du navire. Son cœur palpita lorsqu’elle vit atterrir le dragon sombre. Kaalys? Pourquoi était-il… noir? La veuve se souvint de son affrontement avec des chimères dans Calastin, là où Ilhan et elle avaient bien manqués être possédés. Elle n’avait jamais vu qui que ce soit changer de couleur, mais si les dragons étaient faits de magie pure, peut-être l’énergie du néant avait-elle une influence sur leur corp? Autone n’en savait rien, mais si, seulement si Kaalys risquait une possession, tout était perdu. Elle devait faire quelque chose, comme elle avait envoyé toute sa magie sur Ilhan dans le passé.  

Arrivée au haut du mat, elle cligna des yeux et bondit sur le dos du dragon. Elle utilisa son esprit lié afin de faire les derniers pas dans le vide et d’atterrir avec plus de précision. La hauteur donnait le vertige, Autone tenta de ne pas y penser. Elle mit ses deux mains devant la cicatrice fraiche de l’ancien blanc. Vint à son esprit le souvenir des baptistrels qui avaient effacés toutes ses cicatrices de Morneflâme. S’il restait la moindre trace d’une blessure, peut-être pouvait-elle utiliser un sort de soin pour lui envoyer le plus de magie possible.
Son cœur battait de frayeur à savoir Drargrid juste en bas. Une lumière émergea de ses mains.

Eleonnora claqua sa langue contre son palais, agacée par la tournure des événements. Elle qui voulait rejoindre Autone pour s'éloigner de cet oiseau de malheur semblait devoir mettre un point final à sa retraite. Le brouillard, sombre et menaçant en fit reculer plus d'un. Elle ne le reconnu pas, elle n'avait pas eu l'honneur d'avoir prit part à ses batailles mémorable au royaumes des elfes jadis. Mais au vu de la réactions des alliés, ce dernier n'avait rien d'innofencif. Il ne fallu pas plus d'un instant pour que les soldats, qui se faisaient eux aussi un plaisir d'échapper temporairement aux griffes des chimères, se résignent à reculer de nouveau vers le champs de bataille. Une sueur froide coulait dans le dos de la conseillère. Dans le ravage des combats, griffes, crocs, épées tous maculés de sang et suant les morts, elle ne savait où se situer. Les chimères gagnaient du terrain et les cris de hommes se faisaient de plus en plus assourdissants à ses oreilles. Il y a quelques instants encore elle les ignorait, prise dans l'adrénaline de sa propre action, concentrée sur son devoir. Pourtant qui aurait cru que les hurlement d'un homme prêt à trépasser fut aussi horrifique? Ou peut-être le réalisait-elle au moment où les espoirs de survie devenaient si minimes qu'elle venait à s'imaginer à la place de ceux qui se faisaient transpercer quelques mètres devant elle?

Devant eux, le dragon refait surface dans toute sa fureur.  Sa couleur opaline avait cependant disparu au profit d'une couleur sombre, le couvrant des griffes jusqu'au bout de la queue. Mais peut importe de quel côté il se trouvait dorénavant, les soldats ne semblaient même plus se raccrocher à l'espoir qu'il pouvait représenter. La future Bourgmestre tourna la tête comme une girouette à la recherche d'une solution, d'un échappatoire quelconque dans cet abattoir à ciel ouvert. Derrière eux le brouillard, à leur droite, le même poison, à leur gauche tout autant et devant les crocs et les griffes de créatures tout droits sortis de leurs pires cauchemars. Il y avait bien une solution...Il y en avait forcément une! Elle ne pouvait se faire coincer aussi bêtement; Cela n'avait pas de sens! A ses côtés les mercenaires commençaient à s'agiter de plus belle. Ils savaient très bien qu'ils allaient mourir, que leur fin étaient proche. Ils attendaient des ordres mais les officiers ne semblaient pas en mener larges eux non plus. C'était sans aucun doute le seul instant où tous étaient égaux: face à la mort plus de hiérarchie. C'est bon, elle avait de nouveau la nausée. Elle en avait du mal à se concentrer sur sa propre survie, tout devenait flou...que faisait-elle dans cet enfer? Elle était une simple politicienne, une aristocrate...elle n'avait jamais été censée être confrontée à autant de chair humaine.

Et malgré ses sens en alerte, sa tête qui commençait à tourner sous l'effort et l'angoisse qui commençait à la ronger, la jeune femme senti quelque chose frétiller sous son gant. Attrapant ce dernier entre ses dents, elle en déchaussa sa main pour découvrir l'anneau des murmures, la pierre luisant sous l'effet de son glyphe. Il n'était pas prudent de rester statique dans le chaos mais elle tenta d'écouter ce que sa collègue  tentait de lui communiquer en approchant la bague de son oreille. Elle écarquilla les yeux lorsqu'elle comprit enfin le sens de ses paroles par dessus le bruit des grognements et du fer. On pourrait s'étonner du pouvoir des paroles mais à cet instant précis, il sembla que la demoiselle eu trouvé l'échappatoire qu'elle avait presque abandonné à trouver. Instinctivement elle scruta l'horizon mais la bataille faisant rage, difficile de retrouver un visage. Il semblait d'ailleurs que les protagonistes de l'histoire étaient eux aussi en mauvaise posture. Eleonnora reconnu l'elfe qui lui avait sauvé la mise. Elle reconnu aussi sa démarche statique; Ainsi que la colère du dragon vers qui s'était focalisé toute l'attention du maitre valet. Autour d'elle les soldats se faisaient charcuter, n'osant pas s'approcher de cette brume mystique. Elle était la seule à pouvoir les guider loin de cet horreur...mais à quel prix? Les chimères les suivraient et ce serait pour elle une  voix bien simple vers Thiamat. Non, cela n'avait aucun sens que de s'acharner dans une bataille que ses troupes perdaient d'avance. Puis ce qui importait le plus maintenant, c'était ce démon à leur tête. « Ecoutez. Ecoutez! Le brouillard vous affaiblira mais il n'est pas mortel! » Avant d'achever son sort de forte voix, elle s'était dirigée vers  l'opposé du champs de bataille et bien qu'elle n'eu pas l'air d'hésiter son esprit se tourna tout entier vers Autone. Pourvu qu'elle ne se soit pas trompée...Elle coupa sa respiration en entrant dans l’intangible masse qui repoussait tant les troupes. Puis, sous les yeux étonnés de ces derniers, elle en ressorti vivante et en un morceau. « Voyez par vous même! Et maintenant faites votre choix...» Elle pensa aux explosifs laissés par Autone un peu plus tôt, mais il aurait fallut le recours de Kaalis s'il était question de piéger les forces ennemies ainsi. Briser la glace reviendrait à perdre tout espoir de retraite...et elle ne pouvait permettre ça à ces hommes là. Ils avaient le choix de se battre ou d'oublier que la victoire n'en est pas vraiment une si votre nom est gravé sur une pierre tombale.

Suivant les pas des soldats qui n'en avaient surement plus grand chose à faire de la protéger maintenant que tout semblait fini, elle disparu sous sa cape des ombres. Cela ne la protégerait aucunement des coups perdus, des malheureux se cognant à sa forme invisible mais elle pourrait avoir ne serait-ce qu'un petit moment de répit sans qu'une de ces immondices sans nom ne lui saute au visage. Elle ne pouvait pas battre en retraite sans savoir ce qu'il adviendrait d'Autone qui s'était mise dans une situation encore plus extravagante que la sienne.
Elle prit à contre courant la foule et s'arrêta, une folle idée en tête. Dans la cohue encore présente, elle se trouvait à cinq pas du colosse plumé. Caressant à son côté son arme, sa paume moite sous son gant sentait la hanche avec précision. A une telle distance, même avec le mouvement ambiant, elle savait exactement quel geste reproduire. Toutefois il allait arriver un moment où elle serait seule dans cet espace, et invisible ou pas, elle ne ferait pas le poids en cas de représailles.  Il n'y avait alors pas lieu d'hésiter. Elle inspira lentement. Puis en un souffle la jeune femme tira, visant le crane de l'oiseau géant.

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'MJ' : 22, 89, 49, 99

Résultat :
Autone, sur le dos de Kaalys, au moment de lancer son sort de soin, sent sa magie se dissiper et lui échapper. Le brouillard lui a fait plus de mal qu'il n'y semblerait... A moins qu'il s'agisse de l'influence néfaste de ce que la jeune femme perçoit dans la plaie de Kaalys... Une lame noire.
Impeccablement dissimulée jusqu'au bout, pendant que Drargrid fanfaronnait dans son intimidation, il ne voit pas venir le coup qui lui claque dans le dos et le fait tomber en avant, à plat ventre sur la glace. La blessure est mince, il en faudra bien plus pour désosser cette carcasse d'oiseau.... Mais elle a ouvert une opportunité d'action pour ses camarades.

Je mettrai le résultat du jet de charisme et de sauvetage dans mon post du conteur à la fin du tour.

Ses écailles se dressaient sur tout son corps, coupantes comme un millier de couteaux, tandis que sa queue balayait la glace, rageuse, et laissait dans la banquise plusieurs profonds sillons, des cicatrices de la bataille. Il était appuyé sur ses pattes antérieures et ses prunelles lançaient des éclairs. Ses iris n'étaient plus que de fines lamelles abyssales et elles fendaient l'or liquide de son regard comme la lame d'un couteau. Les babines retroussées sur ses crocs d'ivoire, un grondement, comme le roulement du tonnerre, s'échappait de son large poitrail.

Le jeune dragon était tendu comme un arc, prêt à bondir sur sa proie, mais l'ennemi était fourbe. Comme bouclier, la Chimère avait placé Aeglos entre lui et le saurien. Le Fils du Vent n'était plus qu'une marionnette entre les serres du perfide Drargrid. Cette manœuvre était maligne, Kaalys devait le reconnaître. La Chimère avait parfaitement saisi le lien solide qui unissait le Nacre terni et le jeune Elfe. Que faire ?

Kaalys ne pouvait attaquer Drargrid sans risquer la vie d'Aeglos. Mais, en même temps, est-ce que la vie de l'Elfe valait plus que celle de centaines, voir de millier, de personnes ? La réponse était évidente, mais le jeune dragon manquait de cran. Il se maudissait de sa faiblesse passagère. En d'autres temps et d'autres lieux, son lien avec les bipèdes était pourtant une force !

Rageusement, un grognement lui échappa. Il était prêt à courber l'échine quand, soudainement, Kaalys sentit quelque chose, ou plutôt quelqu'un, sauter sur son dos. Dans un même temps, comme parfaitement synchroniser, un coup de feu retentit. Concentré sur la Chimère, le saurien ne s'était pas rendu compte de ce qui se tramait autour - et au-dessus - de lui.

La petite créature, la bipède, ne pesait rien. Elle était agile et vive, elle se tenait aux écailles les plus longues pour avancer en sécurité sur le dos de Kaalys, qui demeurait le plus immobile possible afin de ne pas la déséquilibrer. Qu'on lui saute sur le dos ainsi était inadmissible ! Mais si c'était pour lui venir en aide, alors il acceptait. Malheureusement, le sort de soin de l'humaine ne fonctionna pas. La magie avait disparu. Frustré et sentant le Néant se propager dans son corps, Kaalys émit une légère plainte aiguë, vite remplacer par un nouveau grondement rauque. Son haleine brûlante faisait fondre la glace devant lui.

Une lance de sable se planta dans l'épaule d'Aeglos. Aussitôt, Kaalys tourna son corps vers son ami blessé. Il manqua d'arracher la tête de Teolt d'un coup de patte, mais le reconnu juste à temps pour suspendre son geste. Sans attendre d'avantage, l'aveugle grimpa sur la patte du saurien, puis sur son épaule et, enfin !, plongea sa main dans la plaie béante.

Le cri de l'immaculé déchira l'air en même temps que lui râle du saurien. Aussitôt soulagé, il fit bouger son cou. La sensation d'un poids sur ses épaules s'était envolée. Harassé par la douleur, Teolt tomba de son perchoir. Son dos se serait fracassé sur la glace si Kaalys ne l'avait pas récupéré dans le creux de sa patte, puis déposé sur la glace.

« Occupez vous de lui. » dit-il à l'attention d'Autone. Kaalys aida celle-ci à quitter son dos, puis il se tourna vers Drargrid. Un peu sur la droite, Aeglos perdait beaucoup de sang.

Le saurien savait ce qu'il devait faire. Mais, une fois de plus, l'idée de perdre son ami lui déchirait le coeur. Que faire ? Si seulement la bipède pouvait tenter un sort de soin sur Aeglos… C'est alors que ses prunelles s'agrandirent. Il avait une idée.

D'un bond, Kaalys sauta vers Drargrid - et au-dessus d'Aeglos - au moment où celui-ci levait son bras armé. Son regard se posa brièvement sur Aeglos, bien que cela sembla durer une éternité. En effet, c'est alors que le corps du dragon se mit à briller. L'eau n'avait pu vaincre la peinture que l'Elfe avait lui même apposé sur les écailles de Kaalys. Elle formait des arabesques qui soulignait ses muscles et, de plus en plus, elles brillaient. Cela en devenait aveuglant quand, soudainement, la lumière sembla se détacher du dragon en une multitude de paillette dorée. L'instant d'après, le flot du temps repris son corps et le dragon tomba sur Drargrid.

Dernière édition par Le conteur le Lun 11 Mar 2019 - 21:50, édité 4 fois

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#1 'MJ' : 90, 28, 4

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#2 '10' : 10

Elle scruta cette blessure, laissant la lumière s’infiltrer dans la chair, chercher le mal, quand d’un coup elle s’éteint. Autone paniqua sur le coup, elle recula brusquement ses mains, elle avait senti quelque chose à l’intérieur du cou du dragon qui ressemblait au vide qu’elle avait ressenti quelques temps plus tôt. L’arme du néant était coincée à l’intérieur. Autone fronça les sourcils, elle ne pouvait pas prendre l’objet à main nues, non? Cela serait nécessairement dangereux. Alors qu’elle réfléchissait à comment s’y prendre, le pirate inconnu vint faire le travail et retirer les débris de la blessure du nacré-qui n’était plus si nacré. Et le coup de feu la fit sursauter.

Tout s’était passé beaucoup trop rapidement. En un clignement de cils, Teolt était blessé au bras, Eleonnora perdait le sien et l’ennemi s’enfonçait sous la mer. Autone dompta la torpeur, elle se leva et sauta dans le vide, faisant quelque pas sur l’air avant de se poser près de la conseillère. « Ne me repousse pas. Ça va faire mal. » Sans tarder, elle plaqua sa main fermée sur la blessure, faisant jaillir une flamme bleue qui cautérisât le bras amputé. Autone empoigna la main restante de sa collègue, de son autre main. Elle la laisserait lui faire mal, s’il le fallait. « Ne t’inquiète pas, Eleonnora, les baptistrels peuvent réparer cela. Je demanderai la faveur à Aramis, à la rigueur. » Elle se sentait mal, à présent, d'avoir souhaité que l'enfant apprenne et grandisse. C'était trop cruel, elle l'aurait voulu en sécurité.

La veuve se tourna vers Teolt, dont la blessure était bien plus complexe. « Je suis désolé, je ne peux rien faire pour votre main, il n’y a plus de tissus à réparer et il faudrait amputer pour cautériser. Nous n’avons pas le temps. Marchons par-là, les Graärhs nous porteront secours, avec de la chance.  Le brouillard nous affaiblira, mais si on le traverse rapidement on s’en sortira. » Elle pointa le nord-est.

Plus l'on tombait de haut, plus la chute était dure. Qui n'aurait pas jubilé de mettre à terre cet ennemi mortel? Ce coup de feu aurait ouvert le champs des possible, offert une occasion d'achever ce qu'elle avait entamé. En finir avec cette abomination une fois pour toute. Elle aurait fait sa part du contrat. Elle s'imaginait déjà, victorieuse, sur les quai de Caladon. Pour autant, le sourire de la demoiselle demeurait crispé sur son visage. Sa capuche avait été soulevée par la rafale mais elle était figée, comme une statue. Son regard exorbité ne voyait plus que le flou. Dans son esprit, le vide. Le dragon, l'ennemi sous la glace, le froid, les cris. Intimement, elle savait qu'il s'était passé quelque chose. Qu'il manquait quelque chose. Un instant passa. Cela lui parut une éternité. Ce temps infini s'écoula avant qu'elle n'ai enfin le courage de tourner la tête. Mais avant même qu'elle ne puisse constater de ses propres yeux un venin imperceptible s’insinuait, comme un feu vorace rongeant les moelles et un virus brûlant consumant les viscères. Ses genoux plièrent sous le poids de la souffrance. Son bras était là, tel un vulgaire bout de chair suintant les morts. Les lèvres tremblantes d'Eleonnora appelaient le membre encore chaud dans un râle inconscient. Arraché, il était fendu en deux, et le sang ne jaillit pas comme d’une blessure ; avec lenteur, il s’écoule de tout côté par ses veines rompues. Cependant là où le poumon est gonflé, où les viscères palpitent, au corps encore animé de la jeune femme liquide jaillissait maculant ses vêtements, son visage, ses cheveux. Le mot souffrance semblait hors propos, une telle atténuation pour décrire son mal. Un son roque sorti de son larynx, tandis qu'elle jetait un regard de supplice vers la silhouette qui s'approchait de son corps disloqué. Dans un vain essai de contrer le destin qui menaçait de l'emporter, elle vit une main s'approcher de sa chair brûlante. La magie libéra ses cordes vocales. Un cri aussi aigu que sa douleur se répercuta contre la glace et se perdit dans la brume.

Autone avait empoigné sa main mais les forces lui manquaient. Il lui restait tout de même assez de lucidité pour s'étonner d'être encore parmi eux. Après ce qu'elle venait de subir, peut-être aurait-elle préféré s'évanouir, laisser la tâche à ses compagnons de traîner son corps inanimé et qu'elle se réveille autre part que sur cette banquise maculée de son propre sang. Elle tente de se relever, en vain, ses jambes refusent de la porter. Dans son infirmité, elle sens sa collègue essayer de la soulever, de l'aider. Alors, dans un éclair de lucidité, elle se met à fouiller dans une des pochettes se trouvant attachées sous sa cape, le long de son flan. La petite amulette glisse sous ses doigts, elle la rattrape avant qu'elle ne tombe. Puis, l'objet se désintégrant dans sa paume, une nouvelle vitalité parait s'emparer du reste de ses membres. Dire qu'elle était d'attaque aurait été une exagération mais du moins, elle se sentait prête à suivre le groupe loin de cet endroit maudit.

La traversée du brouillard est tout aussi pénible mais l'esprit de la jeune femme est accaparé par ce qu'elle venait de laisser derrière elle. Malgré la vitalité que lui avait offert l'amulette, elle sentait sa magie s'évaporer, et ses forces avec. Encore une fois. Elle peinait à suivre le rythme du groupe, agrippant désespérément à Autone. Elle priait à chaque pas pour que ce cauchemar prenne fin. Pourtant elle voyait autour d'elle que même ses compagnons les plus agirait semblaient atteint par la lourdeur de ce nuage poisseux. La sueur se mêlait au sang qui la maculait de toute part. Elle voulait s'arrêter, elle voulait intimer à la rousse de faire une pause mais son visage crispé par la conviction la ramenait à l'ordre. Après tout ce qu'ils avaient subit de l'autre côté...ils n'allaient pas abandonner ici...
La sortie sonna comme une délivrance même s'il en sortaient bien mal. La lumière commença à pourfendre la brume et les visages s'éclairèrent. Ce qu'ils découvrirent au delà de la fumée, fut une grande étendue de glace morte, vide, froide. Les compagnons de fortune se regardent d'un air entendu; Plus qu'à rejoindre le continent maintenant.

Toutefois, Eleonnora perçut le son des pas sur la glace et alors qu'ils avançaient des silhouettes se dessinaient à l'horizon. Les griffes dehors, le pelage hérissé et les crocs menaçants, les graärhs les attendaient. La première ligne qui semblait prête à en découdre recula lorsqu'elle devina la masse du dragon. Pour une fois, ce lézard avait servit pensa la jeune femme. Parce qu'elle n'avait pour autant pas oublié le fait qu'il ai échoué, en dépit de sa masse et ses pouvoirs qu'on disait divins, à détourner une petite hache de rien du tout! Puisqu'elle avait retrouvé son énergie, elle avait aussi retrouvé sa rage. Et autant dire qu'elle avait bien plus d'une personne à blâmer ici. Pour autant, s'en prendre à ses partenaire n'était pas la bonne solution. Surtout lorsque cet oiseau de malheur refaisait surface du tréfonds des enfers. Eleonnora recula, sur la défensive. Elle avait déjà perdu un bras...et encore, avait-elle été chanceuse dans l'histoire. Hors de question qu'elle se mêle de nouveau à la bataille, surtout qu'elle avait perdu son seul et unique atout: sa magie. Pour autant, à cet instant, rien ne lui ferait plus plaisir que de voir ce volatile écartelé, son visage difforme traversé par la même douleur qu'elle avait pu expérimenter. «On va avoir besoin d'aide »
siffla t-elle entre ses dents. Sans hésiter une seconde de plus, elle se tourna vers les gros félins. Et puis ça lui fera une bonne raison de s'éloigner. « Oh! Les bêtes à poil! »
Elle leva ses bras...enfin son bras dans de grands gestes désespérés. Par réflexe elle plaça un doigt sur sa gorge. Impossible d'utiliser le sort de forte voix. Elle maudit ce nuage et s'approcha tant bien que mal des graarh. D'abord réticents, ils restaient sur leurs grades mais voyaient bien que, à quelques mètres, une nouvelle bataille allait faire rage. « Réveillez vous par tout les esprit! Aurais-e besoin de vous le dire mille fois?! Aidez nous! »

Les griffes en avant, la gueule ouverte, Kaalys bondit tel un immense chat. Les ailes plaquées contre ses flancs, il s'élança souplement au-dessus d'Aeglos - qu'il parvint à libérer de l'emprise de sa Chimère - et tomba sur Drargrid. Le choc fut si violent que l'épaisse couche de glace se fissura sous le maître valet et le saurien. Cet événement inattendu permis au volatile d'échapper aux griffes et aux crocs acérés du jeune dragon.

Face à ce demi-échec, Kaalys souffla. Il demeura immobile plusieurs secondes après que Drargrid eu disparu de son champ de vision, guettant une éventuelle attaque surprise. Mais, finalement, le dragon d'ébène se rendit à l'évidence et se détourna du trou dans la glace.

La traversée du brouillard fut harassante. L'espace de quelques instants, Kaalys songea à disparaître sous la glace pour ne pas se frotter au perfide nuage, mais il ne voulait pas laisser les survivants à leur sort. Il prit donc sur lui et parvint, au comble du désespoir, à s'extirper de la purée de pois. Ses forces lui revinrent aussi, comme si un fouet claquait dans l'air, et le dragon retrouva toute sa vivacité d'esprit.

Cependant, le groupe n'était pas sorti de sa peine. À peine eurent-ils franchi la limite du nuage que, devant eux, une troupe Graärh leur barrait la route. Pire encore, ils étaient sur le point d'attaquer. Kaalys comprit qu'il devait agir vite pour empêcher cela, sans attendre, s'avança vers le groupe de félin. Le poitrail en avant, il les toisa de ses orbes dorés. Sa seule présence sembla les retenir de se jeter sur les sans-poil, mais pour combien de temps ?

Cette pensée traversait son esprit quand, soudainement, les Chimères prirent le groupe par surprise. Une carcasse de bateau vomissait des engeances tandis que Drargrid, bien vivant, se montrait de nouveau. Cette fois-ci, il ne laisserait pas le temps à Kaalys de l'attaquer et lui sauta sur le dos.

Bien appuyé sur ses pattes, le saurien encaissa le choc et rua aussitôt afin de faire tomber la chimère de son dos. Il usa finalement de ses ailes pour brièvement se propulser en l'air et retomber sur le flanc, forçant ainsi le maître valet à revoir ses plans. Cependant, Kaalys ne lui laissa pas le temps de lever sa main armée. Le dragon tenait sa revanche.

Ses crocs d'ivoire se refermèrent sur le mollet de la Chimère. Son sang avait un goût infect et il inonda la gueule de Kaalys, qui serra davantage. Sa mâchoire pouvait venir à bout de l'acier trempé et on entendit, partout sur le champ de bataille, les os craquer. Drargrid finit par tomber à la renverse, le membre sectionné par la puissance du dragon. Le sang gicla lorsque le saurien se débarrassa de la jambe, qui dispersa un groupe d'abomination lorsqu'elle percuta la glace.

Telle une bête enragée, le Nacré se jeta de nouveau sur sa proie. D'une patte, il brisa le bras armé de la Chimère puis, comme si Drargrid n'était qu'une poupée de chiffon, il le souleva entre ses mâchoires et le secoua comme un jouet à mâcher. Du sang, de la chair et des plumes volèrent tout autour du dragon, qui s'acharna plusieurs longues et terribles secondes sur le maître valet. Lorsque, entre ses dents, le corps fut mou, Kaalys le lança au-dessus de sa tête et se dressa sur ses pattes postérieures. Le cou tendu vers le haut, d'immenses flammes bleutées s'échappèrent de sa gueule ouverte et mirent le feu aux plumes restantes, ainsi qu'à la chair. L'odeur était affreuse tandis que la chaleur des flammes empêchait quiconque d'approcher du saurien. Le corps de Drargrid, transformer en torche, amorça sa descente vers la glace. Et, comme si tout cela ne suffisait pas, Kaalys donna un dernier coup de queue à la carcasse. Celle-ci s'écrasa sur la glace, brûlée et en bouillie. De la puissante Chimère, il ne restait qu'un amoncellement de plumes, d'os noircit et de bouts de chair calcinés.

Une patte possessive posée sur la carcasse encore brûlante, Kaalys rugit. Il rugit si fort que la glace sembla craquer sous les pieds des abominations, ses futures proies.

Dernière édition par Le conteur le Jeu 28 Mar 2019 - 21:37, édité 1 fois

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