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Mëryl Nalwaë a écrit:
Début octobre de l'an 7 de l'ère d'obsidienne, à la frontière des royaumes elfique et Glorien



Elle lui avait promis, depuis déjà trop longtemps, qu’elle ne le retiendrait pas plus qu’il ne le fallait hors de la cité. Mëryl avait beaucoup avancé son entraînement, ils auraient pu se presser plus que cela, c’est après l’attaque des chimères qu’elle avait été réticente à fêter un mariage. Par respect, mais surtout, ayant peur qu’une guerre recommence. Voulait-elle réellement offrir cela à un enfant ? Mais il y avait aussi cette idée que, si depuis la dernière guerre, il restait si peu d’elfes, elle ne savait pas combien il pourrait bien en rester dans le futur. Mëryl s’était attachée à l’idée d’une vie, loin d’Estellin, libre à Gloria. Aegnor lui avait offert trois routes, lors de leur audience, avec leurs conséquences, leurs répercussions. Elle avait décidé de faire à sa tête mais surtout, de créer son propre chemin, les premiers pas vers une indépendance, une sérénité, une harmonie qu’elle avait recherchée longtemps. Il n’y avait pas de mauvais chemin, elle avait plus de mille ans pour s’égarer et refaire les sentiers. Ce n’était ni un symbole de rébellion, ni de haine. Mëryl était sereine, dans cet endroit qu'ils avaient déterminés pour la cérémonie. Les plaines étaient jolies, malgré l'air frais, les feuilles qui avaient beaucoup tombées. Elle n’avait jamais rêvé d’un mariage grandiose, qu’il soit arrangé ou pas, la petite rose avait été sélective sur ses invités. L’empereur, par principe ainsi que l’impératrice, Orfraie, amaury, par amitié, Aïasil, par la force des choses.

Sa mère lui avait dit qu’elle serait présente, la veille. La petite rose se sentait alourdie d’un fardeau, celui d’un secret, pourtant en présence de baptistrels. Elle n’avait jamais voulu qu’elle vienne, elle avait même tenté de l’en dissuader. Pour la première fois depuis longtemps, c’est Kälyna qui l’avait retrouvée, qui avait tenu à lui parler. L’enfant de l’abomination avait en son poignet le secret floral, bracelet d’or qui lui avait été offert par sa mère et dans la même main, la bague que sa tante lui avait offerte. Désobéirait-elle un jour ? Kälyna avait été autoritaire, lui ordonnant de ne jamais dire d’où ces objets venaient. Ses cheveux s’étaient défaits de l’éternelle tresse qui les tenaient, mais la chevelure de jais était si droite, si mince, malgré l’abondance qui se mêlait sans discipline à l’avant et l’arrière et ses épaules. Déposées sur une couronne de branches, sur sa nuque reposait des roses qu’elle avait créé magiquement. La forme de la robe qu’elle avait trouvée, elle, était simple, bien que blanche, mais elle avait tenu à cette petite fantaisie que d’avoir un tissu aux transparences, par-dessus le lin et ces bordurés aux formes de branches et de roses. Les manches longues étaient imposés par l’automne avancé, bien que cette enneigée soit celle à moins être gênée par le froid, hormis Orfraie.

Son fiancé et le célébrant étaient déjà présents. La petite rose, malgré son malaise de porter un secret, en un moment comme celui-ci, leva les yeux vers Zadkiel et lui sourit. Elle était paisible, bientôt, elle serait loin d’ici.

Spoiler :



Zadkiel Tarannon a écrit:
Il était resté loin de chez lui depuis trop longtemps, et même si prendre un peu de temps libre lui avait fait du bien, Zadkiel se refusait à rester oisif plus longtemps. Le moment n'était peut être pas le plus propice à célébrer un mariage, mais après tout pourquoi pas ? L'elfe regardait autour de lui, durant les premiers temps ce mariage lui avait paru d'une banalité infâme. Après tout qu'est-ce que c'était un mariage, à part la célébration d'un lien illusoire qui unissait deux personnes qui pouvaient se trahir à tout moment ? Est-ce que ça changeait quelque chose ? Bien sûr que non, sinon il n'aurait jamais accepté de se marier, il avait déjà bien trop de chaînes qui restreignaient ses mouvements sans s'en rajouter quelques unes de plus.

Mais... c'est ce qu'il se disait les premiers temps. Mais dans l'actualité des choses, devant l'aspect relativement grandiose, sur le plan émotionnel, que prenait cette cérémonie, Zadkiel commençait à douter. Après tout ce ne serait peut être pas aussi banal qu'il l'aurait espéré. Il chercha quelques temps le regard de Mëryl qui vint bien vite rencontrer le sienne, et sa future épouse lui lança un sourire, qu'il lui rendit. C'était rassurant de se dire qu'il n'était pas seul à vivre cela, qu'il allait partager ça avec quelqu'un.

Car après tout c'était vrai, Zadkiel avait longtemps était seul. Il était rare que la lame noire partage un quelconque but ou un quelconque rêve avec quelqu'un, il n'avait pas vraiment de "proches". Il avait bien Crissolorio, qui était une personne importante pour lui, mais sa place de régent supplantait bien vite sa place d'ami aux yeux de l'elfe. Et il devait bien se l'avouer, à part Mëryl, personne ne lui avait permis de s'évader quelques temps. Personne...? C'était peut-être bien vite dit, car l'image d'une certaine Vallaël était lentement en train de lui remonter en mémoire, et un sourire énigmatique se dessina sur son visage. « Je me demande bien si elle l'a retrouvée... » murmura-t-il.


Aïasil a écrit:
Une paupière écailleuse se leva, dévoilant un diamant étincelant de rayon d'argent. Aïasil se réveillait là d'un long sommeil, qu'il fut nécéssaire de faire pour patienter jusqu'au fameux jour de l'union. Elle ne comprenait pas vraiment d'ailleurs ce que ce jour signifiait, de ce qu'elle avait pu en tirer de ses longues conversations avec Mëryl, visant à la convaincre de ne plus fréquenter l'elfe moche, c'est que c'était à partir d'aujourd'huis qu'ils se fréquentaient vraiment, et qu'avant c'était pour de faux, mais cela ne voulait pas dire grand chose, avant ils étaient ensemble et maintenant ils allaient être ensemble, la petite obsidienne n'y voyait absolument aucune différence, il y en avait bien une quelque part, mais elle était inquiète de la connaître. Mëryl tenait à ce lien là. Ce qui rendait la dragonnette désagréable - plus que d'habitude - au point de s'isoler dans la nature et refuser tout contact mental avec la rose. Cette dernière avait beau s'expliquer en long et en large pourquoi elle avait besoin de ce lien, les histoires de nom et de familles ne lui évoquaient rien, et vus que ça concernait Zad, Aïasil s'obstinait à ne pas vouloir comprendre et à dire que c'est crétin. Crétin signifiant bête, stupide et puis surtout innutile, parce que oui c'était totalement innutile, Aïasil aurait aussi bien pu utiliser ce temps perdu pour jouer avec Kaalys et puis elles avaient déjà leur lien à elles et Mëryl disait que ce nouveau lien n'avait rien d'émotionnel, alors a quoi bon ? En plus, quand ça ne l'amusait pas, le temps passait si lentement.. Pourquoi tant de choses ici étaient-elles si ennuyantes ? Si elle ne trouvait pas de quoi s'occuper l'esprit, elle se sentait fragile, et divers sentiments sortaient des tréfonds de son coeur pour refaire surface, la haine, la colère, la souffrance. Parfois Mëryl pouvait les remarquer au fond de ses yeux d'argents. Aïasil était contente que, même si elle faisait des choses débiles ces temps-ci, elle était au moins là pour elle...

Mais pas aujourd'huis, aujourd'huis elle devait donner de son précieux temps et de son attention à Zad le crétin, il fallait qu'elle aille enterrer son chagrin d'elle même en se trouvant un petit jeu qui ferait office de passe temps. Saboter ce qu'ils appelaient le "mariage" était une excellente idée, il y avait de grandes chances que ce soit drôle, mais comment faire ? Elle ne savait même pas comment ça fonctionnait, sa liée ne lui avait rien dit à ce sujet notamment parce qu'elle ne s'y intéressait pas certes, mais maintenant elle était en train de dormir dans les plantes au lieu de monter une farce amusante. Mais elle gardait bon espoir, l'occasion de voler ses "chaussures" a un quelconque dirigeant bipède se présenterait bien. Il faudrait attendre le moment propice... Elle avait encore quelques idées intéréssantes impliquant généralement la mort de Zad, mais pour la plupart irréalisable sans don feu, qu'est-ce qu'elle regrettait de ne pas l'avoir aujourd'hui, tout aurait été tellement plus simple...

Mais bon, les choses commençaient à s'agiter ou se tenait Mëryl, elle savait que le mariage consistait à un rassemblement de bipèdes copains de Mëryl, elle était curieuse de savoir qui, en reconnaîterait-elle quelques uns ? Peut-être des proies faciles pour ajouter un peu d'imprévu dans tout ça ?
Aïasil, d'humeur toujours aussi boudeuse mais piquée par la curiosité, s'aventura hors du buisson dans lequel elle avait trouvé refuge pour observer ce qui se tramait. La petite lune avait rejoins Zad  en lui lançant un sourire qui coupa celui de la dragonne. Qu'est-ce qu'elle ne supportait pas cet énergumène !
Il y avait des trucs sur lesquels les bipèdes s'assayaient un peu partout, visiblement, le coté positif de tout ça c'est qu'il y aurait du monde à embêter. D'ailleurs elle se disait qu'elle n'aurait peut-être pas du bouder Mëryl mais lui demander si elle aussi pouvait inviter des gens qu'elle appréciait, et elle se demandait si Kaalys et la petite étoile auraient été cap' de faire le voyage...

Cependant devant l'horrible vision de Zad le moche et Mëryl réunis, Aïasil se ravisa dans sa réflexion et décrèta qu'elle ne lui parlerait plus pendant encore très très longtemps, au moins plusieurs jours, ou elle fugerait encore, ou elle ne savait pas. Par contre ce qui était sûr c'est qu'elle n'irait pas les voir sans une petite farce au coin de la gueule ! En attendant de trouver l'inspiration, elle parcouru à toute vitesse le terrain réservé aux visiteurs pour venir se cacher dans un autre buisson plus proche de l'entrée par lesquels étaient suceptibles de venir les invités.

Ce mariage allait être pénible pour elle ? Et bien il serait pénible pour tout le monde ! gare à vos molets !


Amaury Ataliel a écrit:
Un mariage était une célébration dans laquelle il aurait toujours voulu mettre l'expression d'un profond amour, au point où deux êtres choisissaient de partager pour toujours le reste de leur vie ensemble, mais la réalité s'était souvent révélée être bien différente. Tant d'unions ne portaient pas ce sens, c'était des affaires d'héritage, d'argent ou de rang. S'il avait été un peu plus Ataliel qu'Amaury, vers quelle personne d'intérêt l'aurait-on poussé sans lui demander son avis ? Dans ce genre de moment, il chérissait plus que tout sa liberté, celle qui lui permettait d'aimer et de chérir Astrea sans que qui que ce soit n'ait à lui imposer son avis.
Il s'était inquiété alors quand il avait reçu cette missive. La petite rose n'aspirait-elle pas elle aussi à une certaine forme de liberté quand on avait tant voulu lui dicter toutes sortes de choix ? Elle ne lui avait encore jamais parlé de cet elfe, Zadkiel Tarannon, et il ne le connaissait pas non plus. S'aimaient-ils ? Cet homme désirait-il le meilleur pour elle ? Naturellement, il avait accepté l'invitation avec l'intention d'éclaircir ses interrogations, de s'assurer que c'était bien ce que son amie voulait et que personne ne l'avait contrainte à cela.

Ainsi, une fois arrivé sur les lieux, il s'était empressé de retrouver Mëryl et, une fois les retrouvailles passées, ils avaient longuement discuté sur ce changement dans sa vie. Comme il l'avait craint, ce n'était pas un mariage d'amour, mais c'était un choix qui venait d'elle et qu'elle acceptait pleinement. Que pouvait-il dire contre cela ? Elle voulait avant tout avoir des enfants, fonder une famille et il comprenait parfaitement ce désir. Il avait donc laissé derrière lui ses propres opinons pour lui souhaiter simplement le meilleur, espérant qu'elle puisse réaliser tout cela grâce à ce mariage qu'ils allaient bientôt célébrer.
Il ne lui restait plus qu'à s'assurer que l'homme qu'elle allait épouser se montre digne d'elle et qu'il n'allait pas lui faire de mal, que ses intentions ne soient pas mauvaises surtout, sans quoi il lui serait bien difficile d'accepter tout cela. Il tenait avant tout au bonheur de son amie et il ne la laisserait pas souffrir inutilement s'il pouvait faire autrement.

Le jour du mariage, le Chantebrise arriva parmi les premiers invités. L'ambiance était sereine pour le moment, si l'on ne comptait pas la présence d'une petite dragonne qui semblait bien défavorable à l'idée de cet événement. Était-ce par incompréhension, jalousie ou tout simplement parce qu'elle n'aimait pas le marié ? C'était un peu de tout cela à la fois, sans doute. Amaury se demanda s'il pourrait l'aider à ce sujet, mais elle n'avait pas l'air très disposée à la discussion pour le moment et il avait lui aussi d'autres préoccupations.
Calmement, il salua avec politesse les mariés avant de rejoindre sa place. Il marchait lentement, prenant le temps de s'approprier cet environnement qu'il ne connaissait pas et qui n'était pour lui rien d'autre qu'une immense obscurité dont il fallait deviner les formes du bout de ses doigts.

Mëryl semblait apaisée, bien que légèrement préoccupée par la présence de sa mère. Ainsi elle serait présente elle aussi ? Amaury était heureux qu'elle ait décidé de venir, même si cela impliquerait peut-être quelques problèmes. Son attention se porta alors sur le marié. Ce n'était pas vraiment dans son habitude de sonder les gens, mais il se concentra un peu plus sur son Chant-Nom, il avait besoin de connaître davantage son cœur et d'être certain qu'il allait prendre soin d'elle.
Zadkiel semblait être un homme plutôt bon, prêt à aider les autres et aimant que les choses soient bien faites. Il sentait qu'il y avait dans son lien avec Mëryl beaucoup d'amitié et que ce mariage lui convenait lui aussi. Tout comme la petite rose, il voulait fonder une famille. Amaury espérait donc que leurs vœux puissent s'exaucer aussi bien qu'ils l'espéraient, même si la fertilité de leur race leur demanderait certainement beaucoup de patience. Le Chantebrise se sentait donc totalement rassuré par cet événement et il ne s'y opposerait pas, puisque c'était ce qu'ils voulaient tous les deux.


Orfraie Ataliel a écrit:
A l’instar de son cher cousin, Orfraie ne parvenait pas à imaginer un mariage sans amour. N’était-elle pas bien placée pour détester cela ? Elle qui avait fui son peuple, sa famille et ses responsabilités lorsqu’on avait voulu l’enchaîner à un homme qu’elle n’aimait pas ? Lorsqu’elle avait reçu l’invitation, l’ancienne princesse était demeurée très surprise et, malheureusement, un peu déçue. Mëryl et elle se connaissaient depuis toujours – bien qu’elles s’étaient rapprochées à Sandur – et Orfraie avait toujours espéré mieux qu’un mariage arrangé pour sa protégée… Mais celle-ci était libre de ses choix et l’Ataliel ne pouvait que la soutenir, c’était là son devoir en tant qu’amie et mentor.
Quant au futur époux, elle ne le connaissait pas personnellement. Elle refusait de se fier à ce qu’elle avait entendu sur lui, mais elle savait au moins qu’il était une Lame Noire et que, de ce fait, Mëryl partirait surement pour Gloria très prochainement. Une pointe de déception avait envahi le cœur de la Vampire, qui voyait son amie décliner son invitation à se rendre à Aldaria… Mais au moins serait-elle heureuse là-bas… Orfraie l’espérait sincèrement. Quant au blond, mieux valait-il pour lui de respecter et chérir la dernière des Nalwaë … Auquel cas le Dragonnière de Jade s’arrangeait le droit de lui tirer une flèche dans les fesses. Même loin, dans un autre Royaume, Mëryl resterait sous la protection de sa mentor.

Lorsqu’elle arriva sur les lieux, Orfraie chercha la jeune Elfette. Elle ne la trouva pas, toutefois, ou du moins cette dernière était prise par nul autre que Amaury. Plutôt que les déranger, la Vampiresse attendit que le Baptistrel se retire pour lancer son esprit vers celui de la Presque-Liée. Mëryl ne serait surement pas en mesure de répondre, mais rien n’empêchait l’Ataliel de lui dire quelques mots par télépathie. Ainsi, elle l’assura de son soutien et de son amitié, sans oublier de clairement lui dire que si elle avait, un jour, un problème quelconque, Mëryl pouvait la contacter. L’amitié était un concept précieux pour Orfraie, qui tenait à rester disponible en cas de besoin…

Par la suite, Orfraie trouva sa place. Tranquillement, elle vint s’asseoir à côté de son cousin. Elle lui offrit un grand sourire tout en glissant sa main dans la sienne, qu’elle serra doucement. Ce mariage allait bien se passer…. N’est-ce pas ? Car le dernier en date avait été … Perturbé. La Vampire espérait donc que ce ne serait pas le cas de celui-ci… Mais si Kälyna faisait une apparition, les choses risquaient de déraper, surtout avec la présence prévue d’Aegnor.




Magie utilisée sur Mëryl :


Aegnor Evanealle a écrit:
¤ Apparition ¤

La guerre arrivait, mais certains elfes pensaient à faire la fête. Aegnor n’allait pas leur jeter la pierre et surtout pas leur dire le contraire. Ils avaient raison, ils avaient bien raison. La guerre est une chose horrible ayant profondément blessé Armanda. Alors il faut la désacraliser, la moquer. Et faire la fête est l’un de ses moyens. Cela permet d’oublier, pendant l’espace d’un instant, la guerre. Oublier toute la tristesse et le mal qui en découle. Oublier tout ce qu’elle ait. Rire de la mort et de tout ce qu’elle entraine. Fête la vie, glorifier la vie et les joies qu’elle entraine pendant que nous le sommes encore. Ainsi un mariage allait avoir lieu. Un mariage entre conseillère elfique d’Estëllin et une lame noire de Gloria. Ou plutôt une ex-conseillère, la jeune elfette quitterait le royaume pour rejoindre Gloria. L’Evanealle trouvait cela dommage. Le royaume elfique allait non seulement perdre une conseillère, mais aussi une dragonnière. Il aurait pu s’y opposer. Oui, il aurait pu. Au travers de manœuvres politiques et autres. Mais non, il n’en fit rien. Il ne voulait pas être ce genre d’individu. Il ne voulait pas enfreindre la progression de la vie d’autrui. Cependant, il continuerait à surveiller avec une certaine attention le déroulement de l’existence de cette jeune elfette.

La guerre, comme elle arrivait, Aegnor n’avait pas de temps à perdre pour faire la fête. Ou plutôt, pas suffisamment de temps pour le faire. Malheureusement, il ne pourrait pas s’y rendre. Mais, c’était sans compter sur le conseil éclairer de son épouse qui lui indiqua que cela était possible. En effet, si l’empereur ne pourrait pas y être physiquement, il pourrait tout de même y assister. La magie, que ferait-on sans elle ? C’est ainsi que le souverain parvint à se libérer quelques heures dans son emploi du temps afin de confirmer sa présence et sa participation au mariage de la dragonnière.

Accompagner de sa femme, il s’allongea dans un endroit, en sécurité, avant de faire appel à la magie. Entrant dans une profonde méditation le blond fit apparaitre une projection astrale de son enveloppe physique. Fort heureusement, il savait exactement où allait se dérouler le mariage, aussi put-il apparaitre précisément à l’endroit prévu.

Bientôt, au milieu des quelques invités réunis, apparut le couple impérial qui s’empressa de saluer les participants et s’excuser pour cette apparition surprise en somme.


Crissolorio Ostiz a écrit:
Ostiz avait appris par l'intermédiaire de Zadkiel lui-même lors d'un rapport de ce dernier sur les événements récents que celui-ci allait se marier. Et avec rien de moins qu'une dragonnière et conseillère elfique qui allait habiter avec lui à Gloria, ce qui était très intéressant... Crissolorio était certain que cela n'allait guère plaire au souverain elfique, mais bon. Ce n'est pas comme si c'était Ostiz qui était le responsable de tout ceci, certes, c'était un événement agréable pour lui d'un point de vue politique, mais là, on pourrait plus remettre en cause sa chance qu'autre chose. Dans tous les cas, en dehors de l'aspect politique, il restait que son ami avait trouvé une épouse et que c'était une très bonne chose.

Ainsi, le jour du mariage. Le régent avait dégagé quelques heures dans son emploi du temps pour pouvoir être présent à la cérémonie. Il s'était donc rendu dans l'aile du palais impérial dévouée au service de renseignements et était entré dans l'une des pièces servant à la projection astrale. Il suffit ensuite au gouverneur de se concentrer et de méditer pour créer une projection astrale de lui-même dans l'endroit où se déroulerait le mariage.

Il apparut ainsi sur les lieux de la cérémonie et put rapidement constater qu'il y avait beaucoup de monde par ici et pas n'importe qui de plus. Néanmoins, les deux acteurs principaux du jour ne seraient rien de moins que son ami Zadkiel et l'épouse de ce dernier "Merÿl Nalwaë". Ostiz d'un pas empreint de dignité s'approcha donc d'eux et les salua à la manière elfique en exécutant parfaitement la gestuelle avant de leur faire part de ses félicitations et hommages. Après tout, c'était eux qui se mariaient en ce jour et il souhaitait que leur union soit heureuse et prospère. Quand cela fut fait, il rejoignit le rang des invités qui assisteraient à la cérémonie. Il remarqua au passage l'empereur et l'impératrice des elfes. Ostiz, se demanda à quel point cette cérémonie agacerait Aegnor Evanealle, pas que le régent éprouvait la moindre satisfaction à cela, mais il doutait que le souverain du beau peuple soit uniquement tiraillé par le noble sentiment qu'est l'émerveillement de contempler l'union de deux êtres. Il restait un politicien soucieux du bien de sa nation après tout, comme lui. Et ce mariage profiterait sans doute plus à Gloria qu'à Estellïn finalement, même si bien entendu, les deux nations étant alliées, c'était loin d'être dramatique ou vraiment handicapant pour l'empire elfique. De plus, ce mariage n'avait de ce qu'il savait que peu de motivations politique, de ce fait ses quelques conséquences politiques devaient peut-être êtres secondaires pour les deux êtres qui s'unissaient en ce jour.


Invité a écrit:
On aurait pu croire que tous les individus étaient arrivés pour le mariage entre Mëryl Nalwë et Zadkiel Tarannon jusqu’à ce qu’une pluie de roses rouges, noires et blanches apparaissent subitement. Lorsqu’elle cessa, un duo particulier venait de faire son apparition. Fièrement, les Vallaël s’avancèrent sans qu’aucune trace d’inquiétude ne vienne peigner leurs traits. Techniquement, la bannie des elfes, Arya, avait le droit de se trouver à cet endroit puisqu’il s’agissait du territoire glorien. C’était un peu plus compliqué pour la criminelle et ennemie publique que Kälyna représentait. En théorie, elle n’était la bienvenue nulle pas. Qu’arrivait-il si elle s’invitait? Ça.

« Mais quelle jolie assemblée, il y a là bien du beau monde! Votre majesté, Régent, Baptistrel, dragonnière, nobles et ennemis. Je dois avouer que je me suis sentie mise à l’écart quant à cet événement unique. Vous ne pensiez tout de même pas que la mère de la mariée raterait le mariage de sa propre fille?! Un moment si important… »

L’or se posa sur chaque individu tandis qu’elle les mentionnait. D’abord sur le couple royal elfique, Crissolorio Ostiz, Amaury Ataliel, Orfraie Ataliel et l’assemblée en général dont elle nota la présence de ses parents  Un large sourire se dessina sur ses lèvres noires. Son apparence n’avait pas changé pour l’occasion : sa peau était toujours aussi immaculée et formait un canevas à sa peinture colorée. Sa chevelure noire était libre au vent. Ce qui changeait était la couleur de ses vêtements. En effet, elle avait troquée sa robe noire pour une robe écarlate puisque l’on disait que le noir ou le blanc était mal vu en ce jour d’union. Son torse était joliment décoré de son corset en os de baleine.

« …moment qui ne semble pas avoir la même importance pour tous. Les mariés vous ont invité pour partager leur union, cet événement unique dans leur vie,  et c’est ainsi que vous les remerciez? En y assistant en projection astrale? J’aurais honte à votre place. »

Ce message s’adressait à Aegnor, Aramis et Crissolorio. Sa fille n’oserait probablement jamais leur dire que ça ne se faisait juste pas, mais la hors-la-loi n’était pas gênée de le faire et de leur faire comprendre le fond de sa pensée. C’était simplement irrespectueux! Le réalisaient-ils seulement?

« Maintenant, célébrons joyeusement cette union dans la paix et la bonne humeur, voulez-vous? Vous ne voudriez tout de même pas que les mariés se rappellent de ce jour comme celui du Mariage Écarlate? »

L’elfette blanche s’avança parmi l’assemblée afin de prendre place à l’endroit réservé à la famille Vallaël. Mère et père ne semblaient pas très heureux de voir leur progéniture.



Invité a écrit:
Mëryl allait se marier. Cette nouvelle, rapportée par Kälyna, avait laissé Arya sans voix. Pas qu’elle doutait des chances de sa nièce de trouver un époux convenable, mais étant donné qu’elle avait élevé la petite rose pendant des années, cela laissait un sentiment étrange étreindre son cœur… D’autant que les deux soeurs n’étaient pas invités ! Bon … D’un certain point de vue, Arya le comprenait. Käly et elle étaient bannis du Royaume des Elfes et ne pouvaient donc pas y pénétrer… Mais cette union n’allait pas avoir lieu en dehors d’Estëllin, en dehors même des frontières Elfes ? Ou à la lisière, plutôt ?

Ce fut donc avec joie que la Blanche accepta l’idée de sa sœur et s’apprêta pour ce mariage, troquant arme et armure pour une robe bleue des plus belle. Nuls bijoux vinrent embellir l’ensemble, les nombreux tatouages d’Arya suffisant amplement à cela. En effet, la plupart des lignes blanches et noires étaient visibles, dont l’immense rose qui se trouvait sur son épaule gauche et que le dos nu de sa robe dévoilait de la plus exquise des façons. Lorsqu’elle fut prête, Arya récupéra la peinture de sa sœur et s’évertua à tracer une copie de sa rose dans le dos de celle-ci puis, s’étant prise au jeu, continua à l’aider et à se servir de son corps comme d’une immense toile.

Et, lorsque l’heure vint, leurs doigts se nouèrent et elles disparurent.

Une pluie de rose blanches, rouges et noires tomba à leurs pieds lorsqu’elles firent leur apparition… Pour le moins spectaculaire. Arya s’était composé un masque d’indifférence et ses émeraudes se promenèrent sur l’assemblée tandis que sa sœur prenait la parole, énonçant tout haut ce qu’elles pensaient toutes deux. L’idée d’un mariage écarlate tira un sourire à la plus jeune, qui prit de nouveau la main de sa sœur et la tira vers leurs parents.
Les expressions de Trinïel et Zardän Vallaël étaient indéchiffrables, à mi-chemin entre la peur, la honte et la colère. Que ressentaient-ils vraiment alors que leurs deux filles s’approchaient pour assister à cette union à leur côté ?

« Père, mère, cela est un immense plaisir que de vous revoir. Quoi de mieux que d’assister à cette union… en famille ? »

Un sourire carnassier étira les lèvres de la bannie quelques secondes durant, puis elle se recomposa une expression plus avenante tandis qu’elle se tournait vers les mariés. Arya avait-elle reconnu Zadkiel ? Évidemment ! Et le regard qu’elle avait posé sur lui était sans équivoque, car elle se souvenait parfaitement de son numéro de charme : fait-lui du mal ou déshonore la et tu préféreras être mort qu’entre mes griffes.


Mëryl Nalwaë a écrit:
Tout le monde était installé et ils étaient là, prêt à commencer la cérémonie. Ils avaient sautés bien des étapes, la cultivation des plantes, les gâteaux, la rencontre des familles…Cela aurait été improbable et qui les aurait vraiment blâmé de ne pas suivre cette tradition ? Après que leurs vœux soient prononcés, il y aurait bien un repas, probablement un peu modeste mais la plus part des invités les plus riches n’étaient même pas présents. Mëryl s’était amusée à se demander qui se plaindrait du festin, Orfraie peut-être ? Elle l’imaginait mal faire sa princesse capricieuse. Amaury ? Inutile d’y penser, C’était impossible. Parlant de celui-ci, la petite rose s’était avancé vers lui et avait posé une main sur son épaule, un doux sourire aux lèvres, lorsqu’elle l’avait vu. Le remerciant d’être présent, Mëryl étreint son ami avant de se diriger vers orfraie. Elle avait entendu son message télépathique, s’était arrêtée un moment, mais l’Ataliel n’allait pas s’en sortir ainsi. La vampire fut aussi graciée d’une étreinte. « Tu ne t’en tireras pas comme ça, Orfraie. » souffla-t-elle, tout sourire, avant de la relâcher en échappant un rire cristallin. Entourée de ces gens qu’elle aimait, elle oubliait un peu, l’angoisse de voir sa mère ici. Elle aurait aimé prendre Aïasil dans ses bras à ce moment, cela devait être tellement beau, de voir sa dragonne, entre les broderies et les transparences de sa robe blanche. Aussi ne se gênait-t-elle pas pour communiquer ces émotions d’affection à la dragonne, du mieux qu’elle le pouvait dans les circonstances de leur lien incomplet. « Aïasil, ne souhaiterait tu pas nous voir, toutes deux, magnifiques entres les feuilles orangées, belles dans notre nature opposée. »

Elle aurait beau penser ces paroles, d’aussi fort qu’elle le voulait, la dragonne d’obsidienne l’entendrait-t-elle ? Mëryl quitta Orfraie lorsqu’elle vit apparaître Aegnor et sa femme. Elle comprenait qu’ils soient pris à leurs obligations, même si considérant la nature intime de ce mariage, elle ne leur en aurait pas voulu de ne pas se présenter. L’enfant de l’abomination, un sourire serein aux lèvres, se pencha pour exécuter son salut cérémonial d’une manière suffisamment gracieuse pour rendre hommage à cette robe. Lorsqu’on lui permit, elle se releva et vint faire sa révérence, basse, devant le régent Glorien. « C’est un honneur de vous rencontrer Sir Ostiz. J’espère pouvoir faire plus ample connaissance avec le régent du royaume de mon mari lorsque je rejoindrai Gloria. »

Un peu nerveusement, la petite rose se retourna vers le célébrant qui les attendait. Tentait-t-elle de gagner du temps ? Peut-être…L’enfant de l’abomination se demandait un peu, quelque part, si sa mère allait vraiment venir, elle en doutait, à présent. « Dame Nalwaë, tous les invités sont présents, désirez-vous commencer la cérémonie ? » Son cœur manqua un battement, elle entrouvrit la bouche un moment et figea avant de répondre « O…oui, évidemment. » Prononça-t-elle à voix basse, dans sa timidité habituelle. Mëryl s’approcha à nouveau de Zadkiel, releva la tête pour l’observer dans les yeux. Un moment d’angoisse la prit, c’était maintenant que sa décision atteignait le point de non-retour. Ces orbes claires et perçantes seraient celles du seul homme avec qui elle n’aurait jamais le droit de consommer une union. Et qui viendrait lui dire qu’elle n’avait pas le droit, si elle devait changer d’idée ? C’était ce qu’elle voulait, à ce moment.

Elle ne résista pas lorsque leurs poignets furent liés par la magie végétale, malgré un soubresaut léger. La petite rose relâcha la tension avant de voir tomber, sur la tête de son fiancé, un pétale de rose, puis deux, cinq et…tout autour d’eux, les pétales rouges noires et blanches tombaient comme la pluie. La voix retentit dans la clairière comme un coup à son cœur.

Une voix qui dans le passé, avait fait sursauté son cœur tant elle en avait été privée, avait illuminé ses sourire et fait couler ses larmes. Celle qui avait prononcé les mots les plus doux et les plus cruels. Sa mère, une image qui aurait dû être la plus douce, emplie d’amour et de réconfort, une image qui la terrifiait. Pourquoi, pourquoi devait-elle toujours être couverte de cette peinture aux mirages de mort ?

Sans bonjour, sans un regard et sans un je t’aime, elles étaient là et prononçaient leurs indignations. Mëryl, recula d’un pas en baissant la tête, craignant la réaction d’Aegnor, mais elle s’arrêta en se souvenant du lien qui la restreignait physiquement. Il ne devait pas être brisé, pas avant la fin de la cérémonie. La petite rose releva la tête d’un élan de courage et fit un pas en avant. « Mère, tante. » ses lèvres se mirent à trembler, mais elle se contenait. Hors de question de pleurer, pas aujourd’hui. « Aurais tu pris la mauvaise habitude de m’oublier, maman ? » froncant un peu les sourcils, dans une grâce dont elle ne se détachait jamais, Mëryl s’expliqua. « J’entends vos confrontations et vos plaintes. Mais je ne vous ai pas entendu prononcer mon prénom. As-tu seulement posé ton regard sur moi ? » Étais-ce trop demander que sa mère lui adresse la parole le jour de son mariage ? Mëryl baissa la tête et détourna le regard. « Majesté, nos poignets sont déjà liés, je ne vais pas arrêter la cérémonie. Si votre désir est qu’une enfant demande à sa mère de quitter son mariage, je n’aurai de choix qu’obéir. Dans le cas contraire, elle ne partira pas. Il en revient donc à vous. »


Mëryl Nalwaë a écrit:
Pour la raison de son absence Zadkiel saute son tour:
Le Glorien est heureux de revoir Arya mais lorsque Kälyna et Arya surgissent, il ne réagit pas beaucoup, préférant rester silencieux.
Tour d'Aïasil, tu as 5 jours.

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Aïasil a écrit:
Depuis son buisson, l’obsidienne semblait bouillonner d’impatience, ne se distinguant du végétal que par deux pépites d’argent qui brillaient d’énergie maléfique, son esprit vif travaillant sans relâche à un moyen de gâcher la fête. Postée près de l’entrée ou arrivaient les invités, elle pouvait les voir arriver dans l’ordre. Il y avait beaucoup de gens qu’elle ne connaissait pas, et cela la rendait nerveuse, elle avait le sentiment de leur devoir le respect, étant des proches de Mëryl, ainsi que des êtres hauts placés dans la hiérarchie bipède, des dirigeants de n ations. Seulement Aïasil n’avait pas envie de leur montrer le moindre respect, aveuglée par ses ambitions et le malaise qui la hantait, surtout à ces personnages de sang royal, elle n’avait aucune considération pour ces choses là.

D’ailleurs, elle se mit à happer les jambes qui passaient à coté du buisson dans lequel elle se cachait, et qu’elle ne fut pas surprise de voir ses mâchoires claquer dans le vide lorsqu’elle tenta de mordre l’un des retardataires ! Sa tête hors du buisson, elle lui lança un coup d’œil interrogateur comme pour lui demander pour quelle raison elle n’avait pas pu lui dévorer le mollet. Coup d’œil qui se changea en un regard noir lorsqu’elle reconnut l’empereur elfe, elle ne le connaissait pas, mais elle savait que si Mëryl était, l’autre soir, rentrée en larmes à leur domicile, c’était à cause de lui. Puis aussitôt, la tête reptilienne rentra de nouveau dans la carapace végétale. Et elle se contenta par la suite d’observer le déroulement du mariage. Elle regardait Mëryl, l’air à la fois énervée et pensive, au moins elle était heureuse, pas de la bonne manière peut-être, puisqu’elle était aux cotés de Zad, mais elle avait retrouvée Orfraie. Ses souvenirs de son autre vie à propos d’Orfraie étaient de plus en plus clairs, et un sentiment de jalousie la traversa quand elle l’aperçut, même au travers de la mort, les émotions d’Enetari subsistaient à travers elle ? Elle était méfiante vis à vis de la vampire, mais elle semblait faire du bien à Mëryl, même si Aïasil la soupçonnait de l’avoir mordue. Tant qu’elle avait un œil sur elle, l’obsidienne tolérait sa présence.

Le regard de Mëryl se dirigea vers elle, et lorsqu’elle l’aperçut, elle lui adressa un grand sourire. Oui, cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas semblé aussi heureuse, car si Mëryl ne pouvait pas lui transmettre ses pensées, il se dégageait d’elle un profond sentiment de félicité, était-ce une illusion ou Mëryl faisait des progrès dans la communication mentale ?  Mais Aïasil ne voulait pas partager avec elle ce plaisir, et elle culpabilisait un peu en voyant cela, pour éviter que ce sentiment ne s’aggrave, elle s’enfuit de sa vue en s’enfonçant plus profondément dans les feuillages.

Lorsqu’elle revint vers le mariage, la situation avait évoluée, plus tendue, et la noiraude comprit tout de suite pourquoi : Peau-blanche, ainsi que sa sœur, étaient là. Elles n’auraient pas du y être mais pourtant elles étaient là. Aïasil ne savait que penser, elles ne semblaient venir que pour insulter les autres de leur présence, en se rendant à un lieu ou devait trôner la paix pour se protéger elles-mêmes, abusant de la cérémonie qui se voulait, traditionnellement sereine pour provoquer leurs congénères. Elles aussi voulaient gâcher le mariage ?

Aïasil qui ne s’était que très peu montrée durant la cérémonie, s’avança vers Kälyna et Arya, s’assit en face d’elles, et mêla son esprit aux leurs sans la moindre douceur. Elle avait du respect pour elles, mais ce n’était pas à elles de gâcher le mariage. Elle s’en était déjà attribuer la tâche toute seule.

« Vous ne devriez pas être ici. Laissez Mëryl tranquille. »


Et elle s’était assurée que tout le monde puisse entendre le fond de sa pensée.


Aegnor Evanealle a écrit:
¤ Invitée indésirable ¤

Aegnor n’avait malheureusement pas le luxe d’assister en personne à cette cérémonie. Une cérémonie importante, car en dehors du fait que deux elfes se mariaient, donc deux enfants de son peuple dont il était le représentant et le père du fait de sa couronne, il s’agissait aussi du mariage d’une dragonnière. Malheureusement la guerre frappait à nouveau le continent. L’heure n’était plus à la célébration et à la fête, mais au fer, au sang et aux larmes. L’Evanealle pensait que cet évènement se passerait dans le plus grand calme et dans une bonne ambiance. Une dernière occasion de connaitre le bonheur et l’allégresse avant de se plonger corps et âme dans les flammes de la guerre.

Cependant, ce ne fut pas le cas. Dans une explosion de pétale de fleur et de magie, apparut l’honnie prêtresse blanche et malheureusement, mère de la mariée. Une entrée assurément spectaculaire, dans la mesure où elle était aussi égale à l’égo de la concernée. En voyant cette dernière, l’Empereur ne peut s’empêcher de contracter sa mâchoire tout en laçant un regard assassin à celle-ci. Commençant un discours profondément provocateur. Auquel le blond ne put s’empêcher de répondre.

« Contrairement à une vagabonde, certains ont des responsabilités. Cachez dans votre trou, peut-être ne l’avez-vous pas entendu. Armanda est une fois de plus menacée. Et comme par le passé les peuples s’unissent pour défaire cette menace. Vous n’ignorez sans doute pas la puissance de l’alliance, pour en avoir fait les frais. »


Alors que ses paroles s’éteignaient, la voix de la mariée s’éleva. Le blond y répondit sans attendre, levant les mains pour se montrer rassurant.

« Le père des elfes ne demanderait jamais une telle chose à une enfant du peuple elfique. Mon propre mariage a été perturbé par des individus du genre de votre mère et je ne souhaite à personne de connaitre la déchirante sensation de voir le sang couler lors de la célébration de son union. Aussi mauvaise soit-elle, une mère se doit d’assister au mariage de son enfant. Je ne formulerais aucune protestation qui viendrait troubler ce mariage, Mëryl Nalwaë, dragonnière d’onyx. »


Le regard de l’ancien prince se posa sur la criminelle internationale avant de venir sur Crissolorio.

« Toutefois, ces terres ne sont pas sous ma juridiction, aussi je ne suis pas en mesure de pouvoir promettre le bon déroulement du mariage. Régent Crissolorio. La prêtresse blanche, Kälyna Vallaël, a été reconnue coupable pour ses crimes et le jugement étendu à tout Armanda. Il est donc de votre devoir d’arrêter cette femme. Toutefois, je pense que le temps que les troupes dépêchées pour l’arrêter arrivent ici, la cérémonie sera terminée. Le mariage ne risque donc pas de souffrir d’une quelconque perturbation. Qu’en dites-vous ? »


Le regard de l’empereur se fit insistant, mais aussi sévère. Un refus d’appliquer le droit international en matière pénale ne serait pas sans conséquence dans les relations entre leurs deux royaumes. Le régent accepterait-il de risque une bonne entente avec les elfes pour une criminelle ? Et pire encore, de se discréditer auprès des nobles ? Attendant la réponse, le regard d’Aegnor se glissa à nouveau vers Kälyna.

« Peut-être que votre nouveau maître apparaitra une fois de plus pour récupérer son bien. »


Le blond faisait bien sûr référence à Verith et à la manière dont elle avait pu s’échapper la dernière fois. Mêlant le tout à une remarque désobligeante. Il acceptait sa présence, il n’allait pas pour autant faire preuve d’une totale courtoisie.

« Qui plus est, nous sommes en présence d’un Baptistrel. Maître Amaury Ataliel, accepterez-vous de nous prêter vos pouvoirs pour s’assurer que cette femme ne commette aucune action hostile envers les invités ? »



Amaury Ataliel a écrit:
C'était avec un certain apaisement qu'il avait rejoint sa place, rassuré de voir que ni l'un ni l'autre n'était contraint à cette union et que ce mariage, même s'il n'était pas d'amour, serait heureux. Ce genre de cérémonie ne pouvait faire du bien qu'à son cœur quand on savait qu'il était destiné à ressentir chacune des ondes qui se propageaient autour de lui, bonnes comme mauvaises. Son sourire s'était agrandi lorsqu'il avait senti la présence de sa cousine, arrivée peu après lui et lorsqu'elle serra sa main, il en fit de même. À elle seule, elle était comme un rempart contre les atrocités de ce monde et même avec sa transformation, son aura continuait à le soulager.
Des perturbations dans la trame lui permirent de comprendre que certains invités n'étaient là que sous la forme d'hologramme et son ouïe des plus fines pu saisir leur voix et leurs noms. Il les reconnaissait sans véritablement les connaître. Une dernière invité semblait pourtant encore absente lorsque Mëryl accepta de débuter la cérémonie, mais elle ne se fit pas attendre davantage. À l'odeur, il lui fut aisé de reconnaître les pétales de rose et les vibrations ne lui mentirent pas sur les nouvelles arrivantes.

Amaury se crispa légèrement, serrant les dents tout comme la main de sa cousine. La douleur était intense, presque palpable, si bien que le baptistrel se demandait parfois comment il réussissait encore à parcourir le monde, à tendre la main, à soigner quand il aurait pu rester au domaine, enfermé dans son univers de paix.
Elle fanfaronnait, fidèle à elle-même, provocante, consciente du mal qu'elle semait et pire encore, se montrait sans retenue, sans regret face à ce qu'elle faisait, même à sa propre fille. Comment pouvait-elle parler de joie quand elle semblait être la première à vouloir déterrer cette hache qui ferait une fois de plus couler tant de sang ? Sa sœur elle aussi n'était pas si différente. Il ne pouvait pas dire qu'elles étaient dénuées de bonne volonté, qu'il n'y avait pas cette part de bonté qui vivait intensément en elles, mais la souffrance que lui apportait les vibrations face à ce que dénonçait les baptistrels avait toujours été plus forte que bien des bonnes actions.

Lorsque l'empereur prit la parole pour répandre son propre venin, Amaury aurait aimé dire quelque chose, mais il se trouvait enchaîné dans un abominable silence, incapable d'apaiser leur colère et leur souffrance, incapable de lever un rayon de soleil dans cette atmosphère qui était devenue aussi orageuse. Ce fut la mariée elle-même qui décida d'intervenir, tentant de rétablir le juste équilibre des choses. Elle avait parfaitement raison, personne n'était venu ici pour se battre, n'étaient-ils pas là pour célébrer cette union ? Pour elle ? Pour lui ? Pour eux deux ?
Heureusement – s'il pouvait le penser ainsi – Aegnor ne demanda pas à Mëryl de faire partir sa mère ou sa tante, une chose qui l'aurait sans doute déchirée, mais il n'était pas prêt lui-même à lâcher l'affaire, parlant déjà de sang, de crime, de gardes et d'arrestation. Ce n'était pas une mauvaise chose qu'il se tienne là simplement sous la forme d'hologramme, car le Chantebrise ne se serait pas senti capable de supporter autant de mauvaises ondes à la fois. Des larmes de souffrance s'étaient mises à couler le long de ses joues.

Il n'existait plus de barrière pour le protéger des conflits et des intérêts de chacun, de toutes ces émotions, de toutes ces pensées qui poussaient les gens à faire de mauvais choix et à éparpiller misère, tristesse ou chaos dans le monde. Même le plus petit crime avait ses propres conséquences et une myriade de ces choses négatives semblait l'assaillir. La demande que lui fit l'empereur des elfes finit d'enfoncer chacun des poignards qu'on avait plantés autant dans son cœur que dans son corps. Brusquement, il se leva, tremblant de tout son corps, il perdit l'équilibre rien qu'un instant, mais il se rattrapa instinctivement et se dressa alors de toute sa hauteur.

« Assez ! Ça suffit ! »

Les larmes n'avaient pas cessé de couler sur son visage et la douleur qu'il ressentait était à un tel seuil qu'elle était parfaitement visible sur les traits de l'elfe pâle. Il était effaré de ressentir tant de désolation aussi soudainement, il était révolté d'entendre tout cela, il était en colère. Plus que tout, ce n'était pas parce qu'on avait écorché sa sensibilité à vif, ce n'était pas parce qu'il était baptistrel. Comment pouvaient-ils se montrer aussi égoïstes ?

« Mais qui êtes-vous ? Qui êtes-vous pour prononcer de tels mots aujourd'hui ? » Sa voix s'était faite assez forte pour que tous puissent l'entendre, mais elle restait empreinte d'une certaine douceur, malgré la dureté de ses mots. « Si nous sommes tous présents ici, de quelque manière que ce soit, c'est pour célébrer l'union de Mëryl et de Zadkiel. Si vous êtes là, c'est par amour pour eux, alors pourquoi cherchez-vous à gâcher ce moment ? »

Les battements de son cœur étaient si irréguliers qu'il avait l'impression d'être essoufflé, sans qu'il ne s'en rende compte, son poing s'était serré et son autre main n'avait pas lâché celle d'Orfraie. Pendant un très bref instant, il essaya de se détendre.

« N'êtes-vous donc pas capable de retenir votre animosité pendant ne serait-ce qu'une journée ? Pensez-vous qu'il faille toujours user de magie pour que la paix puisse régner ? Je vous en prie, si vous les aimez d'un amour sincère, alors laissez-vous guider par leur bonheur et leur volonté de le célébrer. Laissez derrière vous votre rancœur, ce n'est là ni l'heure ni le lieu pour cela. Faites-le au moins pour eux. »

Amaury aurait aimé pouvoir se taire, ne pas avoir de raison de lever la voix, de ne pas avoir à faire de reproches et de prières, mais il n'aurait pas non plus pu reculer, baisser la tête et les laisser faire plus longtemps. Lentement, il se rassit, baissant ses paupières pour espérer retrouver un quelconque apaisement. Lui qui aurait aimé tant sourire pour son amie, pour la soutenir, s'en trouvait à peine capable. Est-ce que ses mots auraient la portée espérée ? Il avait l'impression d'avoir contribué à son tour à gâcher ce merveilleux moment, mais il avait pris sa décision.
Non. Il n'allait pas user de la magie baptistrale, pas à moins d'y être contraint.


Mëryl Nalwaë a écrit:
La petite rose posa un regard sévère sur Aïasil, faisant les gros yeux, mais elle n’eut le temps de répondre que son empereur répondait à sa question. Il ne se gênait pas pour débiter sa hargne et ses rancœurs. Sa machoire tomba et sa mine était complètement abattue, désemparée, elle ne pouvait même pas répondre. Des individus du genre de sa mère, elle ne pouvait peser la cruauté e ces mots, tant ils lui faisaient mal et elle le regardait, dans les yeux, autant que cette projection astrale le lui permettait. Elle n’aurait jamais dû l’inviter et elle était heureuse à présent de quitter le service de cet elfe qui se croyait en droit de dire de telles choses de sa propre mère par son statut. Alors qu’il n’avait que deux siècles et qu’il n’était pas présent pour voir ce qui s’était réellement produit pour que Kälyna devienne qui elle était, il s’était donné le droit de lui dire qu’elle n’était qu’une criminelle, de volonté et rien d’autre. L’enfant de l’abomination était bouche bée.

Elle tremblait, alors si personne ne venait saccager son mariage, dès la fin de celui-ci, tout serait saccagé par les gardes gloriens...Son cœur manqua un battement, Zadkiel…Était une lame noire. Mais l’empereur glorien ne pouvait pas lui demander de l’affronter sans renforts, non? Ses pensées anxieuses furent interrompues par la voix d’Amaury, s’il n’avait prononcé ces mots, elle l’aurait fait, tant l’attitude de tous l’enrageait. Lorsqu’elle le vit perdre l’équilibre, la petite rose n’hésita pas à lever le poignet et à rompre le lien autour de leur bras d’un mouvement brusque, elle courrait vers son ami, le toisant d’un regard inquiet. Mëryl posa ses mains sur les bras de baptistrel voulant le soutenir physiquement, autant qu’essuyer ses larmes en glissant les doigts sur sa joue. « Je suis si désolée de ta douleur…Amaury… » Murmura-t-elle en elfique. Elle se retourna vers Aïasil et son regard n’avait rien de tendre. Comme une mère qui allait redresser une enfant indisciplinée, elle mêlait son esprit au sien, du mieux qu’elle le pouvait, mais cela n’avait rien d’agréable, elle voulait lui faire sentir sa présence et son autorité. « Aïasil, il suffit, tu te comportes de manière égoïste et ta jalousie ne fais que du mal. Je ne suis pas ta chose et si tu m’aimais, tu ne chercherais pas à m’enlever ma liberté, tu ne me ferais pas du mal alors que tout tombe au néant. Si tu m’aimais, tu respecterais ma décision et la cérémonie puisque c’est important pour moi. J’ai des rêves, des ambitions depuis ces presque quatre cents ans et il faudra que tu t’y fasses parce que mon monde ne tournera pas toujours autour de toi. »

Mëryl calma sa respiration, elle devait garder son sang-froid, surtout devant l’empereur avec qui elle avait promis garder de bonnes relations. « Et vous, sachez que ma mère ne ferait de mal à personne en ma présence. Je vous ai respecté et vous respecterai toujours, mais je ne vous laisserai pas prononcer ces paroles. Kälyna Vallaël n’est pas cruelle de nature. Savez-vous pourquoi je ne me suis jamais ouverte à recevoir votre aide? C’est parce que je n’ai jamais vu que vous auriez pu comprendre ce que ce genre de choses apportait. Un mal-être et de la douleur, comme celle qu’Amaury ressent à présent. Et j’avais raison… Vous n’auriez pas compris que j’avais juste mal, qu’aucune de vos influences, de vos richesses ou de vos gestes politiques n’auraient pu m’aider. » Lui qui était mariée à une baptistrelle, n’aurait-il pu éviter de blesser son ami? « Je vous prie, de ne plus prononcer les mots cruels qui ont heurté cette personne qui m’est chère et moi-même. Si vous êtes certain de ne pas pouvoir vous en empêcher, dissiper votre sort, pourrait être une bonne idée. »

Jamais, elle ne l’avait confrontée ainsi. Il pouvait la blesser, autant qu’il le désirait et qu’il ne le désirait pas, il n’y avait qu’elle pour en souffrir. Mais la petite rose ne pouvait laisser son ami dans cette douleur, quand il était aussi important à ses yeux. Elle posa un regard plein se tendresses dans les prunelles pâles et lui sourit. On pouvait entendre son sourire, à sa voix douce, et sur son épaule, la main de mëryl supportait l’elfe. « Ça va aller... » Mëryl relâcha le baptistrel avant de revenir vers l’autel. Elle tourna la tête vers l’empereur Glorien. « Auriez-vous quelque chose à ajouter? Si vous le permettez, j’aimerais reprendre la cérémonie. »


Aïasil a écrit:
- Les épines d'obsidienne -

Aïasil toisait les sœurs Vallaël avec sérieux, tout son comportement enfantin semblait s'être volatilisé pour donner crédibilité à son avertissement, elle ne les chassait pas, elle n'en avait pas le pouvoir, et elle respectait Peau-blanche pour sa force mentale et son caractère, elle savait bien à qui elle avait affaire. Cependant elle n'aimait pas leur comportement qui semblait dangereux à Mëryl, cela pouvait mal tourner, et elle avait beau être très neutre en ce qui concernait le sort des bipèdes, elle n'avait tout de même pas envie que le mariage de sa liée se transforme en un bain de sang.  Et cela même si le discours de l'elfe immatériel lui paru bien qu'elle ne comprenait pas tout correct elle n'en fit pas mouche.

De ce fait, lorsque Mëryl, sa petite lune, qui se mariait, lui adressa la parole et parla à son tour, à son égard, elle mit beaucoup de temps à comprendre ses mots, elle qui avait le sentiment de faire le bien pour elle, d'au moins tenter d'assurer sa sécurité, elle ne voyait pas son erreur, y en avait-il seulement une ? Elle aurait du rester cachée et imiter un cadavre alors que la tension montait ?

Son regard se fit d'abord interrogatif, alors qu'elle cherchait à comprendre pourquoi cet air si sévère, puis le sens de ses mots se répercuta dans son esprit et s'y ancra, filant droit vers son coeur qui se mit à battre plus vite, avant de se serrer fort, beaucoup trop fort. Ses yeux devinrent malades, leurs prunelles et ses petites pattes tremblaient, son regard incompréhensif, détruit. Comment pouvait-elle dire des choses pareilles ? Comment pouvait-elle l'accuser de tant de torts ? Comment pouvait-elle l'humilier ainsi, lui être si incompréhensive, alors qu'elle était sa liée ! Comment pouvait-elle ensuite se retourner et vociférer envers l'elfe pâle, la quitter du regard, ignorer sa réaction comme si elle n'était rien.

Jamais Aïasil n'aurait pensé goûter aux épines si pointues de sa propre petite rose à elle.

« Quoi ? Mais.. mais je suis ta liée ! Je.. Mais.. »

Son esprit s'était fait tout petit, il s'était ratatiné sur lui-même devant la puissance de ses mots si dévastateurs en elle, déchirant en petits morceaux les pansements de ses blessures passées, détruisant son amour propre. Elle perdait tout contrôle, le poids de la honte s'écroulant sur elle comme une avalanche, les mots de la rose glacée gelaient ses articulations, ses entrailles. Bientôt une terrible souffrance s'empara d'elle, qui tenta aussi bien qu'elle pouvait de répondre aux accusations de sa petite voix pâle.

« Je suis pas égoïste ! Je.. »


Mais c'était impossible, trop de choses qui se bousculaient, les souvenirs qui se mélangeaient, les odeurs et les sensations qui devenaient indistinctes, les pensées de Mëryl insaisissables, floue, le lien fragile, leur complicité anéantie . Elle ne savait plus ce qui se passait autour d'elle, elle ne voyait que Mëryl, là, avec toute sa grâce, sa robe, sa beauté elfique, entourée de tout ces gens, tous venus pour elle, c'est vrai que dans ce portrait, la petite obsidienne n'avait qu'une maigre place dans son monde. Elle n'avait qu'une maigre place dans ses ambitions, dans ses rêves, elle n'était qu'une distraction peut-être, quelqu'un à caresser quand elle lui en prenait l'envie ? Un animal amusant à qui l'on donnait à manger ? Était-elle vraiment plus qu'une amie pour elle ? Etait-elle plus qu'un animal de compagnie ? Mëryl pensait à elle ? Mëryl l'écoutait, elle ? Ce mariage ne la touchait pas peut-être ? Elle qui devra passer toute sa vie en compagnie d'un elfe qu'elle n'aimait pas, de le voir se mettre en travers de son chemin. De voir des mômes gangrener les entrailles, paralyser sa liée, la condamnant à des fonctions de femme bipèdes au lieu de voler avec elle. Tout ça pour des rêves stupides, des ambitions que son jeune esprit ne pouvait tout simplement pas comprendre, pour des histoires de.. de nom ! Qu'est-ce qu'un nom dans l'infinité d'une vie ? Et de tout ça, elle n'avait pas son mot à dire ? Elle faisait du mal ?

« Ce n'est PAS JUSTE ! »

La souffrance qui la gagnait, l'incompréhension, cette horrible sensation d'une solitude profonde qui la gagnait, profonde car elle avait toujours été présente, enfouie, mais là depuis la disparition d'une lune unique, tout cela se mélangea en un feu dévorant, une colère noire comme ses écailles, une colère comme jamais elle n'en avait ressentie. De son corps jaillit des lances qui vinrent se planter douloureusement dans chaque êtres vivants présents à ce mariage, s'enfonçant dans leur conscience pour y libérer ce trop plein de pensées destructrices, un poison douloureux se manifestant par l'entente de sa voix dorénavant explosive.

« C'est TOI l'égoïste ! »

Son regard s'était changé en un rayon de haine qui plongeait dans les émeraudes de celle qu'elle avait choisit comme dragonnière. Toutes les forces mentales qu'elle avait convergeaient vers Mëryl, pour lui faire le plus mal possible. Sa jalousie faisait du mal, c'est vrai, à ruminer dans son coin, peut-être qu'elle gênait sa pauvre liée, mais c'était bien peu comparé à ce qu'elle pouvait faire si on l'y poussait. De sa plaie celle d’où venait cette solitude, qui jamais ne se refermerai et qui était maintenant grande ouverte, lui vint des mots meurtriers.

« Comment ai-je pu te confondre avec Enetari. »

Ses mots étaient durs, sa voix aussi, mais l'on sentait en elle son esprit s'écrouler sous sa peine, tout ce qu'elle avait bâti durant ce dernier mois pour faire de ce lien un vrai lien, pour assurer sa propre stabilité mentale, tout ce à quoi elle se raccrochait semblait n'être qu'illusion, tout se brisait, elle la voyait au travers d'un mur de glace qui les séparait, craquelée. Même si elles étaient flagrantes, elle ne voulait pas que l'on voit ses larmes, seulement sa fureur, alors brusquement elle libéra les bipèdes et la mariée de ses propres épines d'obsidienne, pour s'enfuir dans la nature sans un regard vers elle.

Hystérique, après avoir couru pendant ce qui lui sembla des heures, elle se réfugia contre un arbre et tenta de le déraciner de ses petites cornes. Là, la colère s'en alla, pour laisser place au chagrin, envahie par une solitude qui déjà l'avait tuée autrefois, elle se roula en boule, et elle s'enfonça dans la nuit éternelle, sans lumières, sans lune sans étoile polaire, morte de chagrin, peine et haine, cherchant avec espoir une pluie d'étoile sous laquelle s'écrouler, se changer en un petit morceau d'ébène.


Mëryl Nalwaë a écrit:
Elle avait mal, plus mal qu’elle n’en avait jamais eu et Dracos savait que Mëryl connaissait la douleur. Ses mains se rejoignirent et elle serra les poings pour cacher les tremblements. Elle avait eu un mouvement de recul, comme propulsée par la douleur, trop vive, cela lui avait coupé le souffle, mais elle était restée silencieuse.
L’empereur n’avait pas le temps de réagir à la remarque de l’elfette, tentative vaine de lui faire comprendre qu’on ne pouvait aider quelqu’un qui n’avait que seul problème ses sentiments. Il n’avait pas compris, la première fois, elle aurait voulu faire fit de ces différents et de ces différences, régler tout cela un autre jour. Mais elle s’était laissé entraîner dans le poison vicieux de la rancune. Elle réalisait, maintenant, que ses mots n’étaient qu’une accumulation de toutes les frustrations que lui avaient causé les invités. Aïasil, elle aurait voulu son soutien, elle aurait voulu qu’elle s’occupe d’elle un peu, comme elle avait pris soin de cette petite dragonne endeuillée. Elle l’aimait, plus que tout au monde malgré ce qu’elle pourrait croire. Non elle ne la croyait pas et Mëryl était certaine à présent que la dragonne la détestait.

Dévastée et désemparée, elle ne laissa personne répondre à la tempête qui venait de passer avant de demander congé. « Donnez-moi un instant. Je reviendrai. » Fit l’enfant de l’abomination, ignorant strictement toutes les possibilités catastrophiques que pourraient causer son absence. Qu’ils se battent, versent le sang, les menaces et les injures, elle n’en avait plus rien à faire, elle ne voulait plus en entendre parler. La petite rose baissa les yeux avant de fermer les paupières, un nœud terriblement douloureux dans la gorge. L’héritière de l’obsidienne marchait, en directions des bois, elle n’entendait plus rien, qu’un bourdonnement absurde et elle ne voulait plus écouter. Son souffle était court, mais c’est seulement dos à tous que les larmes coulèrent et la petite rose s’enfonça dans le boisé. Les invités étaient seuls et elle espérait seulement qu’Amaury ne soit pas blessé à nouveau.

Rp parallèle

(HRP: Les invités sont laissés seuls pour un tour, ou peut-être un peu plus, vous êtes libres de rp jusqu'à ce que Aïa et mëryl reviennent ensemble
)

Spoiler :


Crissolorio Ostiz a écrit:
Ostiz pour sa part ne se sentit pas spécialement choqué ou agacé par l'arrivée des deux sœurs Vallaël… Pourquoi cela ne le surprenait-il pas d'ailleurs ? Sans doute parce qu'il était un grand-père lié à l'hérisson et donc impossible à vraiment surprendre. Cette hypothèse ayant été de plus l'une de celles qu'il avait envisagé connaissant le caractère de la dame blanche quant à comment se déroulerait ce mariage. Quant aux reproches qui lui furent fait ? Avait-il vraiment envie d'y répondre ? Dans les faits, sa réponse aurait été si évidente et pleine de bon sens qu'il ne jugea pas nécessaire de la donner, surtout qu'Aegnor la donne lui-même indirectement. Quoique de manière bien peu diplomatique.

Car en tant que dirigeant Ostiz aussi avait eu beaucoup à faire en effet ces derniers temps. Il n'aurait clairement pas eu le temps de venir jusqu'ici d'ailleurs, ce même s'il était partit dès l'instant où il avait reçu l'invitation pour le mariage, celui-ci ayant lieu à l'autre bout de son empire… Il était donc clair pour quiconque y réfléchirait longuement que la présence du régent aurait été impossible sous autre forme que celle d'un spectre. Il ne se sentait donc pas vraiment concerné par ces reproches et pour sa part resta parfaitement calme et patient là où le reste des invités commença par contre à se laisser aller à ses émotions de façon plus ou moins éclatante… Ce qui promettait bien entendu de créer des étincelles et de gâcher purement et simplement ce mariage si rien n'était fait pour inverser cette tendance…

La mariée d'ailleurs ne manqua pas de se manifester pour dire ce qu'elle pensait de tout ceci, ce qui soulignait bien certains problèmes familiaux… Et dans les faits, tout cela avait fort l'air d'une pièce de théâtre tragique à laquelle Ostiz assisterait depuis la scène directement. Et il se sentait peiné au final pour la dame Mëryl, celle-ci aurait après tout dû vivre aujourd'hui le plus beau de son existence ou du moins, un jour heureux où elle et son mari seraient à l'honneur, mais ceci semblait compromis du moins pour l'instant. Ce qui se manifestait d'ailleurs par l'intermédiaire de la liée de la dragonnière qui ne manqua pas d'exprimer sa pensée. Il semblerait décidément que ce jour risque d'être gâché par des circonstances tout à fait fortuites.... 

D'ailleurs, l'empereur des elfes ne tarda guère à se manifester, aussi bien pour fustiger dame Vallaël que pour faire une demande à Ostiz et ensuite au baptistrel présent en ces lieux. Le régent soutint donc le regard de l'empereur du peuple sylvestre sans ciller et il n'eut même pas à réfléchir pour savoir quoi répondre à celui-ci. Après tout ce n'est pas comme si Crissolorio avait quelques raisons que ce soit de refuser la proposition d'Aegnor, alors si celui-ci voulait que le vieil homme acquiesce simplement de la tête à ses paroles, soit. Cela ne changerait pas le monde d'Ostiz après tout, celui-ci pourrait assister à ce mariage sans qu'on ne l'enquiquine trop, Aegnor n'aurait pas son ego blessé et la dame blanche aurait tout à fait le temps de prendre la poudre d'escampette avant que les soldats n'arrivent. En somme, une sorte de compromis pour sauver la face de tout le monde. Il reprit donc avec sérieux en acquiesçant calmement de la tête.

« Je pense qu'en effet, il va falloir un certain temps pour que les troupes arrivent jusqu'ici votre majesté. Le temps que le mariage s'achève au moins. » Se contenta donc de répondre le régent avec diplomatie et un calme parfait au père des elfes. Ainsi, Crissolorio se contentait de rester parfaitement serein et de gérer les choses avec pragmatisme. Si l'empereur des elfes voulait que le régent demande à des troupes de venir perdre leur temps ici pour capturer une elfe qui serait déjà partit depuis belle lurette, soit. C'était inutile, mais il fallait bien maintenir les apparences n'est-ce pas ? 

Crissolorio après reconnaissait que c'était osé de la part des Vallaël de faire cela, mais au fond il s'en fichait un peu, elles savaient après tout ce qu'elles faisaient en se dévoilant ainsi devant Aegnor Evanealle. Pour sa part, le régent resta donc parfaitement calme et tâcha de respecter les termes du traité en s'absentant le temps de demander l'envoi de troupes pour venir arrêter Kälyna Vallaël, même si dans les faits tout le monde ici savait d'avance que les soldats arriveraient trop tard. En somme… Ce n'est donc pas vraiment comme si cette demande avait changée en quoi que ce soit le programme du vieil homme, il faisait simplement ce qu'il était censé faire et pour le reste… Eh bien Ostiz ne comptait pas rajouter de l'huile sur le feu pour sa part, après tout il ne voulait pas gâcher ce mariage

Par contre, lorsqu'il revint peu après, pas grand monde ici en dehors de lui semblait être arrivé à garder son calme. Ainsi, le sieur baptistrel avait finit par dire ce qu'il avait sur le cœur, et ce avec une certaine justesse même s'il parlait sous le coup des émotions, Ostiz pour sa part se contenta donc de s'asseoir non loin de lui pour se concentrer sur le mariage et ne pas mettre de l'huile sur le feu. Même si dans les faits pour sa part le régent n'avait rien fait, il accorda d'ailleurs un regard respectueux et qui se voulait remplit d'un certain soutien à la dragonnière et à Zadkiel. Après tout, c'est eux deux plus tout que tout autre qui devaient souffrir de la situation présente… Il espérait donc que tout le monde entende raison et que le mariage se déroule au mieux, ne serait-ce que par respect pour les deux mariés bien entendu.

« Je n'ai rien à ajouter. » Se contenta d'ailleurs de répondre le régent avec calme à la dragonnière lorsque celle-ci le lui demanda, celui-ci pour sa part était probablement la seule personne présente qui n'avait rien fait pour gâcher ce mariage et il ne tenait pas spécialement à changer cet état de fait. Qui sait ? Ainsi, peut-être que la cérémonie pourrait être sauvée...

Néanmoins, il semblerait que les choses ne doivent pas se passer ainsi malheureusement, car la mariée après s'être mise elle aussi à exprimer le fond de sa pensée au roi des elfes, dû s'absenter à cause de probables problèmes avec sa dragonne… Dommage, pourtant la cérémonie était bien partit avant que ça ne dégénère, soit, pour sa part il attendrait calmement que la mariée revienne par respect pour les convenances, mais surtout il fit attention aussi bien à la réaction prochaine de Zadkiel que du sieur Aegnor, car connaissant ce dernier… Crissolorio ne doutait pas que cela risquait d'être explosif, métaphoriquement parlant bien entendu. Quant à lui, il n'avait rien de spécial à ajouter dans les faits. Et il était clair pour lui que soit ce mariage allait être un fiasco pur et simple, soit qu'il serait loin d'être aussi respectueux et agréable qu'espéré pour les deux mariés.


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Aegnor Evanealle a écrit:
¤ Les obligations de la couronne ¤

Les poings d’Aegnor se crispèrent sous sa colère montante, son apparition astrale sembla devenir instable quelques instants avant de redevenir normale. Un regard dur se posa sur les invitées indésirables, les sœurs criminelles, avant de poser sur la mariée. Un regard ampli d’une grande sévérité. S’il avait été sur place, nul doute qu’il aurait fait gronder le tonnerre. Finalement des paroles froides, calmes et assassines sortir de la bouche de l’empereur.

« Il suffit. Ce mariage est entaché du déshonneur dont se couvre la mariée. Je pensais qu’il s’agirait du dernier moment de joie avant la guerre, mais il n’en est rien. J’ai essayé de vous aider, Mëryl Nalwë, et c’est ainsi que vous me remercier. En m’insultant et en dénigrant mon aide. Alors soit. Je ne vous aiderai plus. Aucune aide ne viendra  du royaume elfique. Aucun elfe ne vous aidera. »


L’empereur s’avança doucement.

« Vous vous obstinez à défendre une criminelle. Vous vous entêtez à ne pas voir la vérité. LA CULPABILITÉ ET LA DANGEROSITÉ DE VOTRE MÈRE ONT ÉTÉ RECONNUES PAR LES BAPTISTREL EUX-MÊMES ! ET C’EST AVEC LEUR JUGEMENT QUE J’AI PU DONNÉ LA SENTENCE DE LA MORT ! En tant qu’ancienne conseillère de la justice elfique vous devez saisir l’importance de ce châtiment pour notre race ! »


Ses paroles s’adressaient autant à Mëryl qu’à Amaury.

« En vous obstinant à la défendre, vous tournez le dos aux elfes. En la choisissant, vous vous mettez à dos votre race. Que faites-vous des victimes de votre mère ?! »


Aegnor ne voulait pas proférer de tel propos, encore moins à un mariage, mais il y avait un seuil qu’il ne fallait pas dépasser et l’elfette venait de crever le plafond. Il était l’empereur des elfes. Il se devait de défendre les siens, même contre des individus venus de leur propre rang. Si le blond avait voulu l’aider, avait ardemment désiré venir en aider à cette âme en peine, n’acceptant pas quelqu’un ne puisse ou ne veuille être aidé, il avait décidé au vu de cet échec cuisant de la rejeter.

« Il me semble avoir été on ne peut plus clair à ce sujet. Puisque vous vous bornez à défendre votre mère, alors vous vous rendez complice de ces crimes. Tant que vous défendrez cette criminelle et éprouvez si peu de respect pour ses victimes … Alors les portes du royaume vous seront à jamais fermées. »


L’Evanealle ne voulait pas aller jusque-là, il ne voulait pas braquer cette dernière. Mais peut-être que cet isolement forcé de sa race, de ses racines, l’amènerait à une certaine réflexion.

« J’ai beaucoup de respect envers les dragonniers. Cela me peine profondément d’adresser de tel propos. Mais je doute que l’on puisse encore vous considérer comme tels après votre comportement. »


Le regard de l’empereur glissa ensuite vers le marié, lui adressant un regard profondément peiné et désolé. Cependant, il était empereur des elfes et il n’avait pas le choix. Il ne lui demandait pas de le pardonner pour avoir gâché sa noce, mais au moins espérait-il qu’il le comprendrait. Puis, sans attendre, l’Evanealle se tourna vers les sœurs criminelles, plus particulièrement vers Kälyna.

« Votre existence est un poison pour ceux de votre sang. »


À la fin de ses mots, la magie de l’empereur prit fin et il disparut.






HRPG : Désoler Mëryl T.T D8



Invité a écrit:
Mëryl était partie. Le vent tempétueux s’était pris dans les délicats pétales de la mariée et elle s’était envolée. Disparue… Enfuie… Envolée… Pendant un long moment, l’ancienne prêtresse était restée silencieuse à fixer inutilement l’endroit où s’était trouvé le corps intangible de l’Éclair. La main d’Arya avait glissé dans sa main gauche. Elle avait néanmoins refermé sa main droite en un poing, s’enfonçant les ongles délibérément dans sa chair sous la colère qui la tenaillait. Elle avait envie de tout détruire. Les mots d’Aegnor résonnait encore dans sa tête tout comme ceux de sa fille qui demandait son congé afin de retrouver sa dragonne. Elle reviendrait, avait-elle dit? Vraiment? Après la scène qui venait de se passer? Après que l’empereur des elfes lui-même ait hurlé sa hargne contre sa progéniture le jour qui aurait dû être l’un de ses plus beaux. Pour qui se prenait-il?! Supposément l’empereur… Difficile pour l’elfette qu’elle était de le considérer ainsi puisqu’elle ne l’avait jamais considéré comme tel. Mais Kälyna était allée trop loin. Par sa présence, elle avait envenimé le mariage de Mëryl. Elle n’était pas la bienvenue par son statut juridique d’ennemie publique. Or, elle avait été invitée et ce, même si c’était un secret qui se devait d’être conservé à l’abri. Mais l’Evanealle ne l’avait pas pris que la petite rose ne chasse pas Kälyna et qu’elle prenne même sa défense avait attiré sa foudre. Il ne pouvait rien contre la prêtresse blanche. Il avait bien tenté en vain d’effacer son existence. C’était Mëryl qu’il avait donc attaqué, car sa mère était insaisissable. La future marriée méritait-elle réellement le rejet des elfes et d’être exclue de ce peuple?

« ARGH! »

La colère avait franchi ses lèvres noires sous la forme d’un rugissement. Était-ce réellement cela que la justice de ce monde? Mais qui était-elle pour crier INJUSTICE? Elle était une hors-la-loi, une bannie, une rebelle, un rejet de la société. Politiquement, elle n’était rien et elle ne pouvait s’opposer à cette décision cruelle. Était-elle la seule à penser que la réaction d’Aegnor était exagérée?

Un feu violent brûlait en elle. La colère était à son apogée, de même que ce désir de destruction. L’ancienne prêtresse de Vraorg cacha l’or derrière ses paupières blanches. Elle pouvait entendre chaque battement de son cœur outré et ressentir le liquide écarlate glisser le long de sa main droite. Le vent soufflait et caressait les feuilles qui dansaient sur le sol. Une tornade… Des feuilles meurtrières. Voilà ce qui traversa l’esprit troublé de la Blanche. Le sang coula un peu plus sous ses ongles. La douleur anesthésiait ses sens. Non, elle ne tuerait personne. En se présentant à son mariage, elle s’était promis de ne pas blesser les amis de sa fille. S’ils étaient présents, de chair et d’os, c’est que la petite rose était importante à leurs yeux. Ils étaient ses amis. Ou du moins, ils comptaient dans le cœur de Mëryl et les larmes envahiraient ses émeraudes si elle les retrouvait blessés ou pire… Kälyna ne voulait pas être une abomination face à la seule personne qui ne la voyait pas comme telle.

Les bras de sa sœur vinrent entourer son corps, l’attirant contre elle pour la calmer. Sylmaë avait deviné la tempête qui avait failli les frôler. Ses battements se firent plus doucement. Sombréclat se calmait. Le brasier s’éteignait. La catastrophe était passée.

L’or balaya les invités encore présents puis elle se leva. Elle accrocha le regard d’Arya et hocha la tête de haut en bas. Elle devait le faire. Ses pas la menèrent jusqu’à l’avant où elle salua poliment Zadkiel d’un signe de tête lorsqu’elle passa près de lui.

« Il était une fois, une petite rose vit le jour dans le froid de l’hiver… »

C’était l’histoire d’une petite elfette aimée de son peuple et rejetée par sa mère dont le cœur ne battait plus que d’amertume. C’était une jolie rose qui avait su s’épanouir malgré le manque d’engrais qu’on lui accorda. Il y avait eu les Perles de Néant, l’évincement des elfes de leur forêt, les Alayiens, Vraorg et maintenant… C’était au tour d’un mariage entre Mëryl et Zadkiel. Sombréclat n’était pas Baptistrelle et ne pouvait user du Chant-Nom afin de relater le récit de quelqu’un, mais Mëryl était sa chair. Heureusement, Kälyna était une bonne oratrice. Elle l’avait toujours été.

« Vous me connaissez sous le titre de l’ancienne prêtresse de Vraorg. Je suis détestée, haïe par la plupart. Et avec raisons. Notamment par l’empereur elfique Aegnor Evanealle qui a ordonné ma mise à mort. »

Kälyna prit une pause. Elle n’était pas là pour parler d’elle ni pour parler qu’elle n’abandonnerait pas la vie si facilement malgré la sentence qu’on avait prononcée à son égard.

« Mëryl est l’enfant de l’abomination. Cependant, elle n’a pas décidé de qui venait son sang ni son héritage. Tout ce qu’elle a toujours voulu, c’est de se faire aimer. C’est l’affection pour elle qui vous a certainement poussé à vous déplacer ici, pour son union. Elle ne mérite pas le rejet de son peuple pour un rêve d’une famille unie, voire normale, même si impossible... Et encore moins le rejet de ses amis. La petite rose ne mérite pas ce châtiment prononcé par l’Evanealle… Mais peut-être suis-je la seule à penser ainsi. »

Peut-être était-ce bien le cas? Après tout, Sombréclat n’était pas l’exemple de standard. Elle était bien différente dans de nombreux aspects.


Orfraie Ataliel a écrit:
Comment les choses avaient-elles pu dégénérer à ce point ? Le souhait d’Orfraie, d’assister à un mariage heureux et paisible, s’envola au moment où les sœurs Vallaël firent leur apparition. Sans surprise et sans pouvoir y faire quoi que ce soit, la Dragonnière de Jade, tout comme la Faucheuse d’ailleurs, observa les évènements s’enchaîner, les mots êtres crachés jusqu’à ce que, dans sa fureur, l’Empereur des Elfes prononce une sentence bien cruelle. Les glaciers, abasourdis, se posèrent sur Aramis, se durcissant au fur et à mesure que les secondes s’égrainaient. Orfraie comprenait les raisons de son neveu, elle savait qu’il était de son devoir de porter un tel jugement, mais elle ne pouvait s’empêcher de le trouver dur et cruel, surtout en ce jour.
Son regard se posa ensuite sur Kälyna et sa sœur. Cette dernière avait saisi la main de l’ancienne prêtresse avec force, se faisant une ancre pour empêcher la tempête de se déchaîner. Si Orfraie se doutait de ce qui se jouait dans le cœur de l’abomination – elle pouvait le sentir grâce à ses dons de dragonnière – Arya était bien mieux placée, elle connaissait sa grande sœur mieux que quiconque… C’est pourquoi la Blanche entoura le corps peinturé de sa sœur, la serrant entre ses bras puissants jusqu’à ce que les battements de son cœur se calme, jusqu’à ce que la tempête qui menaçait se dissipe.

« Ne fais pas ça. »

La voix de la Blanche n’était qu’un murmure que seule Kälyna fut en mesure d’entendre. Par la suite, leurs regards s’accrochèrent quelques instants, puis Arya libéra sa sœur. Dans un même temps, à l’abri des regards et en une parfaite discrétion, Orfraie sortit un petit objet de sa sacoche et le posa sur le banc, juste à côté d’elle. La statuette en bois d’orme diffusa aussitôt sa magie, qui frappa chacun des invités physiquement présents, les empêchant de faire, dorénavant, acte de violence. Le regard de l’ancienne princesse des Elfes demeura posé sur le petit dragon de bois quelques instants, puis les glaciers trouvèrent l’or de Kälyna.

Les mots de la mère de Mëryl firent écho dans le cœur d’Orfraie, qui ne pouvait s’empêcher de faire un parallèle entre la situation de la presque-liée, celle de sa mère, ainsi que la sienne. Mais plus que les autres invités, la Dragonnière de Jade avait connu Kälyna dans sa jeunesse, ainsi que Mëryl. Elle avait été témoin de sa tentative de suicide, de l’accident. Et les explications de la Petite Rose, ce que celle-ci lui avait dit sur Kälyna lors de leurs retrouvailles en août, revenaient à la surface de sa mémoire.

« Laumë (non), vous n’êtes pas la seule. » Prononça doucement Orfraie en se levant. Elle jouait un jeu dangereux en se plaçant ouvertement contre l’avis de son neveu face à la femme de ce dernier, mais n’était-elle plus une Elfe, plus un membre de ce peuple et de ce royaume ? Qu’avait-elle réellement à craindre ? « La petite Rose m’a parlé de vous et de votre sœur, il y a à peine deux mois. Et en vous voyant devant moi aujourd’hui, prononcer ces mots, je ne peux que comprendre. » Et tout comme Kälyna, Orfraie était une mère. Comment ne pouvait-elle pas être toucheé ? « Elle disait que vous n’aviez rien d’un monstre, que vous n’étiez qu’une femme, une simple mortelle face à un dragon, piégé par son propre totem. Elle a toujours vu le bon en vous, comme elle l’a vue en moi, alors que notre peuple nous a tourné le dos. Mëryl est ma protégée depuis Sandur, mais je l’ai vu grandir autrefois, tout comme je vous ai vu changer. Son désir d’une famille est parfaitement compréhensible et je ferais ce qui est en mon pouvoir pour l’y aider. »

# Y comprit avec mon neveu. J'aimerais vous parler seule à seule, plus tard. # Rajouta t-elle en se concentrant sur sa magie, incertaine de réussir à faire parvenir son message à Kälyna.

Objet utilisé :


Telepathie :


Amaury Ataliel a écrit:
Tant d'ondes néfastes avaient assombri en un si bref instant cette atmosphère qui aurait due être toute à la joie... Il n'avait pas été capable d'empêcher que les choses tournent mal, l'aurait-il pu ? C'était deux ennemis qu'on avait mis face à face et s'il pouvait comprendre les volontés de son amie, ni l'un ni l'autre ne pouvait nier que c'était extrêmement dangereux, qu'il n'y avait presque aucune chance que tout se passe bien. Y en avait-il eu même une, minuscule, insignifiante ?
Lorsqu'il la sentit rompre ce lien symbolique pour se précipiter vers lui, Amaury s'en voulut terriblement de se montrer si faible devant elle, d'être totalement en proie à cette atmosphère terrible sans se montrer capable de quoi que ce soit pour changer les choses. Mais ça avait été son choix. Il n'avait pas voulu user de sa magie, simplement de ses mots. Peut-être n'était-il pas le meilleur orateur, peut-être que tout cela était vain, mais il n'aimait pas imposer la paix. Aussi curieux cela pouvait-il paraître venant d'un baptistrel, il considérait tout cela comme une forme d'entrave, d'emprisonnement. Comment pouvait-il contraindre les autres, lui qui aspirait tant à la liberté ?

Ce dialogue, cette rencontre, peut-être avaient-ils été nécessaires pour que les choses évoluent, avancent... mais vers quoi au juste ? Malheureusement, si la violence ne pouvait se résoudre par la violence, ce fut pourtant cette voie-là que l'empereur choisit. Ses réactions étaient compréhensibles, il avait un peuple à protéger, des droits à défendre, que dirait-on s'il tolérait subitement de graves crimes au sein de son royaume ? Mais Amaury ne pouvait certainement pas voir les choses de la même manière que lui, il n'occupait pas le même rôle, n'avait pas le même état d'esprit que lui et il disposait de bien plus d'informations que les autres grâce aux vibrations. Aucune personne en ce monde ne l'avait poussé à porter un jugement aussi fatidique. Le monde ne pouvait être noirceur, le monde ne pouvait être le mal absolu. Il y avait toujours une part de bien, quelque part, même cachée par bien des ténèbres et ça, c'était ce qu'il voyait par dessus tout. S'il n'était pas là pour comprendre, pour pardonner, alors qui pourrait le faire ?!

Doucement, il avait rassuré son amie sur son état. Il en avait vu d'autres, ce ne serait pas la dernière fois non plus, son cœur était fort, il saurait s'en sortir. Il aurait simplement voulu l'empêcher d'adresser autant de mots durs aux autres, à sa liée, à sa mère. La petite dragonne réagit d'ailleurs vivement, préférant la rejeter, s'enfuir, provoquant elle-même la disparition de la mariée. Les choses pouvaient-elles être pires ?

Ce fut Kälyna qui choisit de radoucir la situation, s'exprimant au sujet de sa fille, de ce qu'elle désirait et expliquant ainsi les raisons de sa présence. Amaury sourit très légèrement. Tous les échos qui s'agitaient ici ne pouvaient pas le laisser calme ou serein, mais il appréciait au moins ce qu'il entendait.

« Je ne pense pas que cela soit nécessaire. » Murmura-t-il à sa cousine lorsqu'elle sortit un objet qui diffusait une magie pacifique.

La violence était une chose contre laquelle il voulait lutter, mais il était parfois inévitable qu'elle refasse surface. Il avait préféré la laisser le blesser plutôt que de fermer ses oreilles et son cœur. Ce genre de rencontre aurait pu avoir lieu n'importe quand, au moins avait-il pu l'encadrer, prêt à agir si cela dégénérait.

« Jamais je ne rejetterai Mëryl, je suis venu pour elle et j'espérais la voir heureuse. Cet espoir n'est pas inconcevable. Je pense que ça lui a fait plaisir de savoir que vous êtes venue pour elle, même si évidemment, les choses ne pouvaient pas se passer si bien. »


Zadkiel Tarannon a écrit:
L'elfe regardait calmement son mariage devenir un vraie scène de foire, comme s'il l'avait prévu. Et en effet, il l'avait prévu. Il n'avait jamais eu l'ombre de sa confiance placée en le domaine elfique, et ce n'était pas prêt de changer. Il regardait un à un les invités, sans aucune émotion dans le regard. Comment aurait-il pu en être autrement après tout. La petite dragonne et Mëryl s'étaient éclipsées, l'empereur des elfes avait voulu montrer qu'il avait un semblant d'autorité, et les autres parties essayaient à leur manière de calmer le jeu sans trop vouloir se mouiller, que c'était ridicule à son sens.

Le rire de Zadkiel ne tarda pas à résonner dans l'assemblée, et il s'avança nonchalamment en centre du capharnaüm. Levant son bras sur le côté, souriant aux personnes qui croisaient son regard, il entama son discours.

« Et bien, que je suis heureux de tous vous voir ici présents en cette belle journée pour célébrer un événement qui est censé l'être tout autant. Bien que je vois que la rancœur et le désir d'avoir un semblant de contrôle soit plus important pour certains que d'avoir un semblant de respect. » dit-il amusé en appuyant son regard sur Aegnor, avant de poursuivre. « Mais soit, je peux le comprendre, j'ai toujours aimé que les choses soient bien faites et bien en ordre. Alors, faisons les choses correctement, voulez vous ? »

Sur ces mots, il fit le tour de l'assemblée, s'inclinant devant chacun des principaux invités. « Amaury Ataliel, je suis heureux de vous voir ici Chantebrise, et je vous souhaite une bonne et heureuse journée malgré les événements qui sont en train de se dérouler. Votre présence apporte un peu de sincérité et de bon sens à cette assemblée, et je vous en remercie. ». Le sourire de Zadkiel était sincère, et il ne semblait pas plus dérangé que cela par le chaos ambiant, qui commençait vraiment à devenir une bataille rangée.

Il arriva ensuite devant Orfraie, et la détailla un peu avant de continuer. « Et bien, continuons avec les Ataliel, noble famille s'il en est. Vous êtes sensée très chère, j'espère que vous saurez pardonner les importuns et les mal élevés, on ne peut pas tous avoir reçu une éducation convenable, vous savez. ». Il eu un petit rire, et après un signe de la main, il s'éloigna de la vampire pour s'approcher de Crissolorio.

« Regardez, même mon régent et ami, même son Excellence Ostiz a réussi à trouver un stratagème pour être présent en ce jour, et pourtant vous savez tous comme moi à quel point il est difficile à détacher de son travail. Et pourtant, les faits sont là. Je vous suis gré de votre présence, et je suis sûr que l'ensemble de personnes ici présente est de mon avis. N'est-ce pas vous autres ? » dit-il en balayant l'assemblée du regard, un rictus sarcastique au coin des lèvres. Après tout, il n'était pas si détaché de son travail, et quelques troupes étaient sûrement déjà en route pour appréhender une dite criminelle.  « Et pourtant ! » souligna-t-il en approchant des sœurs Vallaël. Mais notre cher Zadkiel fut interrompu par la personne qu'il voulait garder pour la fin, à savoir ce cher Aegnor, qui venait de disparaître, c'était bien dommage, mais il ne s'en formalisait pas.

« Et pourtant ! » reprit-il en arrivant au niveau des deux sœurs. « Regardez qui a fait l'effort de se soustraire à ses impératifs vitaux, qui sont pour n'en nommer qu'un, de ne pas apparaître de la sorte en public. Kälyna Vallaël. Alors je ne sais pas vous, mais en mon âme et conscience, si j'avais l'intention de répandre mort et destruction, pour ensuite faire du tort à cette assemblée, je m'y prendrais autrement. ». Il eu un petit rire mauvais et continua sa tirade. « Je m'y prendrais un peu plus comme Aegnor, et un peu moins comme ma belle mère, en fait. » souligna-t-il en jetant aux oubliettes le peu de respect qu'il avait encore pour l'empereur des elfes. Il tourna ensuite son regard vers Arya. « Je suis heureux que vous ayez retrouvé votre sœur, et je le suis encore plus que vous braviez toutes deux les interdits pour nous honorer de votre présence. » Souriant aux deux sœurs, il s'en éloigna ensuite pour retourner à sa place.

« Enfin, je parle, je parle, mais une des deux personnes les plus concernées par cet événements n'est plus présente, et cela m'attriste fortement. Cependant, je crains que si nous gardons cette ambiance morose, dans quelques minutes elle s'enfuira aussi vite qu'elle sera revenue. Donc je vous rappelle, même si c'est difficile à croire, que nous sommes aujourd'hui à mon mariage. Et que vous soyez mon ami, de la famille, mon régent, ou un empereur très malpoli, vous ne tirerez rien de plus que mon mépris et du ridicule de faire une scène dans ce genre de célébration. Alors... » lança-t-il en écartant les bras, fixant tour à tour les invités. « Arrêtez un peu de théoriser sur ce qui doit ou ne doit pas être fait aujourd'hui. Détendez vous. Les personnes ici présentes sont ici en tant qu'amis. Si vous ne vous reconnaissez pas dans cette définition, je vous demande de partir. Les autres, venez donc prendre un verre en attendant le retour de Mëryl. » finit-il tout sourire entamant sa marche.  

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C’était un revirement de situation ou devait plutôt dire que c’était une situation des plus surprenantes. Pendant quelques minutes, l’or de l’elfette à la peau blanche s’agrandit tandis qu’elle le jeta sur les invités. Certains s’étaient exprimés et ils semblaient en accord avec elle? IMPOSSIBLE! Valait mieux modérer et considérer plutôt que les gens étaient en désaccord avec la réaction grotesque de celui qui portait la couronne elfique. Ils protégeaient la gentille et merveilleuse Mëryl, cela n’avait rien à voir avec elle. Le doute avait pourtant été semé dans son cœur qui se croyait glacial. Si on la détestait alors pour quelles raisons la dragonnière de jade avait-elle levé sa voix pour raconter les dires de sa fille comme quoi elle n’était pas son monstre. De plus, il semblait que l’ancienne princesse des elfes désirait régler la situation avec son empereur de neveu, mais surtout désirait lui parler. Le ton employé, même si mental, n’avait rien eu d’arrogant comme si elle la considérait comme une personne normale. Était-ce peut-être réellement le cas? Fermant son esprit, elle acquiesça toutefois d’un signe de tête. La seule condition étant qu’elle n’ait pas à prendre la poudre d’escampette à la suite du mariage ou non mariage.  

« Je suis navrée… »

Trois petits mots et pourtant si difficiles à pousser hors de ses lèvres noires. Navrée d’être elle-même, désolée de ne pas avoir la capacité de mettre son différend avec Aegnor Evanealle de côté, affligée de détester tant les gens, amère d’avoir gâchée ce mariage et ce n’est que pour en nommer certains.

Kälyna se tourna ensuite vers Zadkiel. Elle le toisa un moment avant d’esquisser un léger sourire. Il avait dit « en tant qu’amis », sérieusement? L’ancienne prêtresse du Tyran Blanc faisait partie du lot?

« Je comprends mieux pour quelles raisons Mëryl vous ai choisi. Je ne serais pas intervenue, peu importe son choix puisque c’est le sien. Or, Zadkiel Tarannon, sachez que vous avez ma bénédiction pour cette union. Si cela peut représenter quoi que ce soit à vos yeux. »

Le futur marié venait de gagner un part d’estime de la part de Sombréclat. Il avait su faire preuve d’audace, de jugement, mais surtout il venait de prouver par son action qu’il était là pour soutenir sa petite rose.

« Préparons-nous à accueillir Mëryl lorsqu’elle reviendra. »

Sur ces mots, elle fit disparaître toutes traces des fleurs convoquées lors de son arrivée. À la place, elle réservait une pluie de pétales d'une couleur entre le pourpre et lilas à la future mariée lorsqu’elle reviendrait.

descriptionÉclore EmptyRe: Éclore

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Après la tempête, l'accalmie. Le futur marié qui était resté jusqu'à maintenant assez silencieux, écoutant certainement les uns et les autres avant de trouver quoi dire, brisa enfin son silence. Il n'y avait pas de ton belliqueux dans ses paroles et le Chantebrise sentait qu'il voulait plus arranger les choses que provoquer des conflits, se plaçant immédiatement parmi ceux qui voulaient faire de ce mariage un jour heureux et non un énième moment de dispute. C'était normal après tout, qui aurait aimé célébrer sa propre union en assistant à tant de discorde ?
Il avait senti avec violence les événements, les émotions s'abattre sur lui, mais les choses se corrigeaient peu à peu, lui permettant de respirer un peu mieux. Il n'était certainement pas le meilleur des maîtres baptistrels, subissant trop vite les tornades qui vrillaient avec tant de force les êtres, mais il n'avait pas tellement envie de changer, ce serait comme perdre une partie de son empathie, de sa compréhension, de son amour.

Lorsque Zadkiel s'adressa à lui, il lui sourit doucement, heureux d'entendre que sa présence pouvait tout de même apporter un peu de paix à leur entourage. C'était bien là tout ce qu'il voulait et s'il lui avait été donné de subir tous les tourments des uns et des autres pour les en libérer, il l'aurait fait sans réfléchir une seule seconde. Il ne voulait pas que les autres puissent ressentir tout ce qu'il devait subir chaque jour, c'était son fardeau, celui de toute une vie ; il voulait simplement leur permettre d'aller mieux, de se sentir plus légers.

Les mots d'acceptation, d'amitié que chacun avaient apportés à Kälyna semblaient porter peu à peu leurs fruits. Il pouvait sentir du doute dans son esprit, une incertitude qui venait d'une drôle de nouveauté ou plutôt de quelque chose qu'elle avait dû oublier depuis longtemps. À nouveau, il sourit. Elle aussi, il voulait l'aider. Malgré le sang, malgré les horreurs, ce n'était désormais plus que du passé, des échos qui venaient ébranler son âme, mais dont la force ne serait jamais aussi puissante que tout ce qui avait lieu ici et maintenant.
Il fallait pardonner, tendre la main, offrir une seconde chance. Amaury ne croyait pas en la punition d'une âme. Ce n'était là que le chemin vers davantage de tourments, ce n'était pas la voie qu'il fallait emprunter pour résoudre les problèmes. Tout n'était peut-être pas réparable, mais sans mener le moindre effort, c'était déjà peine perdue. Des pensées qu'il aurait voulu expliquer à l'empereur, mais ça n'avait certainement pas été le bon moment pour évoquer cela, pour l'inciter à la compassion. Il espérait seulement qu'il puisse changer, qu'Aramis puisse l'aider.

Amaury hocha la tête à l'invitation de Zadkiel et l'approbation de Kälyna lui fit chaud au cœur. Toute la tension qui était venue si brusquement s'était largement dissipée et il n'en restait plus que des embruns. Maintenant que l'empereur était parti avec tout son orgueil, il pouvait croire qu'il y avait peu de risques que les choses s'aggravent de nouveau. Il ne restait donc plus qu'à attendre le retour de Mëryl. Il espérait simplement qu'elle parvienne à régler ses divergences avec Aïasil et que la dragonnière comme la dragonne acceptent toutes les deux de terminer la cérémonie.

« Je suis d'accord, profitons de cet instant pour resserrer les liens qui existent entre nous et apprendre à mieux nous connaître. » Ajouta-t-il simplement.

Puis il déballa sa précieuse flûte et commença à jouer un morceau calme, mais joyeux. Ce n'était pas un chant baptistral, ce n'était qu'une simple mélodie, mais la musique tout comme la magie est dotée de bien des pouvoirs.

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Ainsi, les invités toujours réunis décidèrent de mettre leurs différents de côté... Pour Mëryl, pour Zadkiel, mais surtout pour Mëryl&Zadkiel. La mariée et sa liée reviendraient-elle?

Les secondes se transformèrent en minutes, mais elles ne se changèrent pas en heures. Une jolie elfette à la chevelure ténébreuse finit par revenir et à ses côtés se trouvaient une petite dragonne aux éclats des tourmalines ténébreuses. La mariage prit finalement place, sous les regards joyeux de la majorité des gens
(sauf celui de Kälyna et d'Aïasil, probablement. Je n'ai pas demandé son avis Razz).

Et le marié embrassa la mariée!

Confettis, pétales et lumières égayèrent le moment.

Les invités restèrent un moment. Sauf exception... Malheureusement, une dame blanche s'éclipsa aussitôt que les pas de gardes retentirent.
FIN

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