Il y a de ceux qui ne pourront jamais être heureux, qui ont eu un si mauvais départ dans la vie que cela grave leur destin à jamais, c’est le cas de la petite chose que nous allons parler, une petite chose à peine né récupérée dans les cendres encore fumantes d’une maison, en plein hiver, miraculeusement rescapé de la catastrophe qui avait ravagé les lieux même s’il n’avait pas tout pris, nul ne savait qui elle était alors elle devient Sintharia, celle qui est née des cendres. Ça aurait pu être le début d’un conte de fée mais la suite était bien moins reluisante.

Elle fut adoptée par un couple de serviteur dans une maison de noble notoire de la région et finalement passa une enfance de servante, pas de nom, aucune appartenance, juste un prénom et un curieux titre pour la définir, elle ne s’était jamais senti vraiment chez elle et son cœur pendant toute son enfance réclamait la liberté hors des fourneaux de leurs cendres, et de récurer chambres et couloirs, traîner des seaux d’eau toute la journée, c’était un travail dure et laborieux et pour bien peu de reconnaissance le maître de maison n’était pas des plus sympathiques avec ses employés.

La relation qu’elle entretenant avec sa famille adoptive était assez particulière, le couple qui n’avait pas pu avoir d’enfant vouait une certain culte à leur miraculée,  elle était choyée et aimée mais elle ressentait tout de même un certain vie, un manque d’émotion, ils la conduisirent au domaine baptistral, une simple rencontre avec un elfe qui lui rappelait la douceur de l’ambre et un cadeau dont elle ne se séparerait plus jamais, un pendentif en argent..

A quatorze ans elle quitta sans aucun regret cette demeure qui l’étouffait sans rien dans les poches et pourtant le climat n’était pas des plus tranquille et paisible avec le récent retour des vampires, mais elle était confiante pour la suite Gloria était une ville sûre ou du moins en apparence et puis elle était jeune alors ce n’était pas vraiment des créatures de légende qui allait l’effrayer. Pas plus que le retour des dragons et de la magie. Elle avait toujours été un peu caractérielle et ne se préoccupait que peu du monde dans lequel elle vivait.

Mais très vite à cours de moyen et finalement ne connaissant personne dans la ville il avait fallut faire un choix pour survivre, voler était devenu difficile, les rues n’étaient pas sûres et pourtant il fallait faire un choix, le commerce charnel était la plus simple, et pourtant elle ressemblait à une jeune fille pure avec un regard encore rempli d’innocence, mais dans les bas fonds de Gloria, les choses pures ne le restent jamais bien longtemps.

Le pire fut sans doute l’arrivée sur le continent des almaréens, elle ne savait pas se défendre et n’eut pas d’autre choix que de vivre dans l’inquiétude, la guerre laissait des hommes vivre chaque jour comme le dernier et ça c’était particulièrement bon pour le commerce de la chair.

Mais comme un malheur n’arrive que rarement seul, il y eut ce Tyran qui sortit de nulle part rependant une terreur dans tout Gloria, le restant du monde n’était pas plus épargné, les bas quartiers étaient parfois la source de curieux massacres perpétrés par les vampires, mais par chance elle fut tout aussi épargnée, comme si la mort ne voulait pas de celle née des cendres.


Les choses ne pouvaient être pires, elle était sur les pavés depuis pas mal de temps, si bien qu’elle ne comptait plus vraiment les jours, elle avait abandonné toute chance de vivre une autre vie que celle qu’elle menait, certains jours la faim se faisait particulièrement sentir, à cela on pouvait rajouter son travail qui avait annihiler  le peu de confiance qui restait en elle : un déchet plus qu’une humaine. Elle pensait à présent d’une manière plus ironique, et plus réaliste. Certains à son âge étaient encore des enfants, mais en elle plus aucune trace d’innocence, il n’y avait pas de place pour ça.

Elle avait néanmoins trouver un groupe de femmes qui veillaient chacune l’une sur l’autre, et malheureusement le travail avait parfois des conséquences qu’est-ce qu’il y avait d’étonnant à cela ? Elle aurait pu remédier à ce problème, mais.. Le coeur n’y était pas vraiment, elle voyait ce cadeau comme son ultime chance de sortir de cet enfer.

La jeune femme pensait que ça serait facile parce que c’était naturel, elle s’était lourdement trompé, la faim était d’autant plus cuisante, l’avenir devenait de moins en moins sûr et par dessus tout, elle n’avait personne pour l’aider dans cette passe les autres ayant fuis en direction du désert, se pensant peut-être mieux en sécurité que dans la capitale.

Abandonner ? Elle aurait pu. Tout arrêter devant la difficulté ? Elle aurait pu, mais les risques étaient bien trop grand. “ Il y a quelque chose que tu fasses “, mais cette pensée l’effrayait au plus haut point, elle avait déjà vu faire et en gardait un certain traumatisme.

Au contraire, elle mena cette dernière bataille pour la vie seule, à l’écart de tous dans les derniers instants, on pouvait bien la prendre pour une folle ça n’avait plus grande importance, elle était jeune, en assez bonne santé même si elle souffrait physiquement de sa situation, elle se débrouilla comme elle l’avait toujours fait, et un soir son enfant enfant la rejoignit : Fariante. Qui arrivait comme ultime secours au moment où elle était prête à tout abandonner, elle s’accrochait à son enfant comme l’on s’accroche à la vie.


Malheureusement, quelques jours après la naissance de sa fille, la réalité lui revenait en pleine figure, ses maigres provisions envolées, il lui fallait retourner à travailler, la mort dans l’âme. Battre les pavés en laissant sa fille seule lui faisait peur, elle n’aimait pas vraiment cette idée, elle n’avait pas d’argent pour la laisser à quelqu’un les heures nocturnes.. Néanmoins elle trouvait que c’était une manière de vivre plus honnête que de voler.

Ce même soir elle tombait sur un curieux être, qui la déroutait, il y avait quelque chose en cette créature aux cheveux blancs et à l’air efféminé qui l’effrayait autant qu’elle la troublait, plusieurs semaines s’écoulaient, présents sur bonnes intentions elle lui aurait offert son âme sans hésiter un seul instant, elle était aveugle aux signes que lui lançaient son instinct, elle cédait à ses charmes, elle qui n’avait jamais été aimée par personne d’autre que ses parents.

Et une nouvelle fois la réalité lui revenait en plein visage, l’homme pour qui elle avait tant d’admiration était en réalité un vampire et ce fut lors d’une de leurs étreintes, que le vampire passait à l’action, l’humaine se débattait farouchement sous le coup de la peur avant de cesser cette futile tentative de fuite face à la morsure, la première pensée qui lui vint était adressée à sa fille, elle craignait à présent pour la vie de son enfant plus que pour la sienne.

Lorsqu’elle s’éveillait, sa mémoire effacée, une soif de sang contre laquelle elle ne pouvait pas vraiment luter, elle rejoignit la demeure de son géniteur en compagnie de l'enfant qui n'avait que quelques jours, qui comblait chacun de ses besoins, aussi égocentriques que ces derniers pouvaient être, il lui racontait sa propre histoire, elle n’eut d’autre choix que de le croire, il lui apprenait à se contrôler, et lui trouvait un maître d’arme pour l’entraîner à la dague et à l’arbalète - qui était de sa propre décision.

Elle révélait petit à petit un caractère solitaire, presque égoïste et particulièrement volcanique, elle était un esprit que personne ne savait dompter, elle écoutait certes mais finissait toujours par en faire à sa tête, elle défendait la vie de celle qui était sa fille avec une acharnement presque bestial qui donna lieu au massacre pur et simple de tous les autres enfants de son géniteur, autant par jalousie et possessivité, elle aimait être la seule et l’unique, la petite préférée en somme.


Le continent qu’ils avaient connu étaient en proie à la folie dévorante des chimères, une ultime bataille les attendaient, elle n’y participait pas se contentant d’errer, peu d’hommes encore debout, certains à la recherche vaine de leurs morts. Certains guérisseurs dignes de louages, d’autres de bons coeurs, pour s’occuper des blessés ou soulager les souffrances des mourants. Et enfin une troisième catégorie à laquelle elle appartenait, des chacals furtifs, qui cherchaient à régler leurs comptes, pilleurs de cadavres, qui s’assuraient d’un preste coup dague que les blessés ne protesteraient pas d’être ainsi traités. Son esprit lui suggérait que c’était encore la meilleure chose à faire.

L’arrivée dans les îles ne la troublait pas plus que le voyage en mer, elle n’avait pas de morts à pleurer, et si c’était le cas elle n’en aurait pas grand chose à faire, sa propre personne était la seule chose qui l’intéressait.

Ces terres auraient pu passer pour un territoire en paix.
Presque.

Son esprit s’amusait à produire une foule de pensées toute aussi cyniques les une que les autres, elle ne désirait pas les faire taire puisque qu’elles l’amusait

Et après toutes ces émotions elle devait se trouver une meilleure conquête qu’une simple île.
Mais il n’y avait pas grand monde digne de son intérêt.

Si elle partageait bien une chose avec son géniteur, c’était son amour des bonnes choses, elle appréciait tout autant la chaleur d’une compagnie différente de celle de celui qui était pratiquement son époux - mais aussi considérer comme un père. Elle n’était pas une routinière, elle appréciait la nouveauté et à présent qu’elle se contrôlait elle voulait découvrir d’autres choses, délaissant femme et enfant sans grande considération, prétextant juste le besoin de nouveaux contrats.

La vampire trouvait ce réconfort en la personne d’Azshara une curieuse femme elfe, une beauté comme l’on en faisait peu, une curieuse rencontre..

Elle avait adressé sa vie aux ténèbres depuis un bon moment quand elle rencontrait cette curieuse femme, cette sublime elfe aux cheveux blancs et au teint de lait, étendue sur un divan dans une tenue qui en dévoilait bien trop, la jeune fulminait autant par le désir de sang que par l'envie tout aussi primaire qui lui venait en tête. Mais cette dernière n'avait aucun regard pour la vampire encapuchonnée qui ne dévoilait que quelques mèches longues et noires puisque qu'elle se mirait dans un miroir, semblant être pleinement satisfaite de ce qu'elle voyait.


Les yeux de la jeune fille brillaient comme de multiples lames dans la pénombres, elle aimait cette idée, elle aimait beaucoup ça, une simple phrase et rien au-delà avait su la convaincre, alors comment ne pas présager le pire, la jeunesse avait cette particularité d'être tellement influençable, elle se laissait guider comme un papillon à la lueur d'un réverbère, dangereusement. Elle comprenait facilement la demande qui se terrait derrière cette phrase, elle n'attendait que le nom que la belle désirait.

Et quand il fut prononcé, la conscience la brune s'enflammait et elle retournait se terrer dans les ombres, à présent elle savait quoi faire. Sa soif de sang lui avait fait prendre conscience à quel point les êtres humains étaient limité, traquer un humain était devenu une partie de plaisir au fil des années d’entraînements, elle montrait une précision presque chirurgicale à arracher la vie d’un corps. Lorsqu’elle revint c’était bien entendu victorieuse.


Le visage de la lumière des lumières eut presque l’air sympathique.

Trois ans à vaquer à ses occupations, comblant ses journées grâce à l’elfe, mais elle se lassait lentement, elle devinait les travers manipulateur de la glorieuse Azshara, elle n’était qu’un trésor en plus dans la collection de l’égocentrique et cela ne lui plaisait guère. Elle connaissait le côté colérique de son amante, mais sans vraiment vouloir se détacher de cette dernière, mais le temps était venus de rentrer dans son foyer, et elle avait un rôle de courtisane qui l’attendait..