Si à la première flèche Ilhan avait fortement réagi, à la seconde il parvint à ne pas sursauter. Il ne s’en raidit pas moins, regardant, une fois encore, le mur où la flèche avait disparu. Un frisson lui échappa et courut tout le long de son échine pour figer son coeur un court instant dans une gangue de glace. Les révélations d’Aldaron quant aux événements de la morgue le rassérénèrent quelque peu… et l’inquiétèrent tout autant. Une dragonne semblait avoir vu quelqu’un, un quelqu’un que l’autre dragonne n’avait pas ressenti par ailleurs et qui disparaissait sans laisser de trace ? Un quelqu’un que même le garde et sa troupe envoyés à la morgue n’avaient pas vu ? Voilà qui était curieux. Déroutant et dérangeant. Était-ce l’un de ceux qu’ils recherchaient ? Si tel était le cas, et qu’il avait la faculté de leur filer entre les doigts sans que même les dragonnes le retrouvent, ils étaient mal partis.
Et mal partis, ils l’étaient vraiment. Voilà la première pensée qui lui vint quand il eut fini d’exposer ses suppositions et hypothèses. Il sentait la tension dans l’air, entre le vampire et lui, il la sentait presque crépiter de colère contenue et d’appréhension éperdue. Une onde de soulagement l’envahit toutefois un court instant au geste, presque tendre, de son père quand il posa la main sur son épaule. À ce geste, Ilhan lui offrit un pâle et discret sourire puis suivit sa main du regard. Et aperçut, enfin, les filaments qui sortaient de lui. Il contint avec peine de sursauter et ses orbes sombres se teintèrent d’une légère lueur effrayée. Et un brin curieuse aussi. Il se tendit quand Aldaron osa les toucher, mais ne broncha pas, figé, statue de marbre soudain, et ne se permit d’expirer le souffle retenu qu’une fois qu’il vit la main de son père intacte. Au moins ces filaments ne semblaient pas dangereux. Même s’il lui faudrait arriver à les faire disparaître…
Il s’apprêtait d’ailleurs à obtempérer à l'ordre du vampire de se calmer, sa respiration reprenant lentement mais sûrement un rythme plus régulier, et plus serein. Quand soudain l’éclat de colère d’Aldaron rugit à ses côtés. Les filaments avaient tout juste commencé à se rétracter quand aussitôt ils se redéployèrent de plus belle. Si Ilhan parvint à garder un visage lisse, bien que tendu, ses filaments criaient pour lui qu’il était bien plus atteint par ses mots, ses paroles et accusations, par cet éclat de voix furieuse, qu’il ne voulait bien le montrer.
Il avait voulu exprimer son hypothèse pour faire montre de bonne foi et essayer ainsi d’anticiper tout incident diplomatique, et il semblerait qu’il en ait presque provoqué un…
Bien, bravo, Ilhan, se fustigea-t-il mentalement.
Vraiment parfait. Pourquoi as-tu prononce Brise-Sorts et Caladon dans la même association ? Ce petit lapsus lui avait échappé, il n’avait fait que combiner ce qu’il savait officiellement de Delimar et ce qu’il avait appris ensuite en arrivant à Caladon par ses informateurs. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour nommer ces Brise-Sorts ainsi… Bien mal lui en avait pris, surtout de laisser filtrer une telle nomination. Il avait pourtant cru que Caladon avait été au courant et avait accepté leur installation ici… mais apparemment pas. Quoi qu’il en soit… C’était là un manque flagrant de sa part de compétence, soit par manque d’informations, soit par maladresse. Dans tous les cas, inacceptable pour un soi-disant diplomate, songea-t-il à part lui.
Il entendait encore Tryghild l’assurer qu’il était l’homme de la situation, même sans ses souvenirs, qu’il saurait gérer de mains de maitre. Et patati, et patata…
Foutaises, oui ! eut-il envie de hurler. Au lieu de cela, il encaissa les remontrances sans broncher, les lèvres closes, sans l’ombre d’un sourire toutefois. Nul besoin de faux semblant. Surtout pas quand ses filaments derrière lui, qu’il apercevait maintenant dans un reflet de vitre, se déployaient largement tel un saule pleureur…
Pa-thé-ti-que, songea-t-il, amer et dépité. Il était pathétique. D’autant plus pathétique, quand un doute insidieux se rajouta à ses récriminations sur lui-même. Et si Aldaron avait touché du doigt quelque chose de vrai ? Si… contrairement à ce qu’il disait et aimerait croire… Delimar avait réellement fomenté tout cela ? Et était au courant de tout depuis le début ? Et si Delimar, il ne savait pourquoi, tentait alors de le manipuler lui pour arrondir les angles ? Ou peut-être Delimar l’avait-il envoyé ici pour servir ensuite de bouc émissaire ? De tout côté : à la fois du côté de Caladon qui pourrait le déclarer coupable et du côté de Delimar qui pourrait le renier et rejeter toute l’histoire sur lui ? Ou pire… Soudain mille suppositions, toutes plus horrifiques les unes que les autres, se projetèrent dans son esprit bien agité, alors qu’Aldaron quittait la pièce. Il n’avait toujours pas répondu, et en fut bien incapable, sur l’instant, trop pris par ses propres doutes. Il sentait que si ses lèvres se descellaient, il ne saurait donner le change et se montrer assez assuré vis-à-vis de Delimar.
Il laissa donc le vampire quitter les lieux, le suivant simplement des yeux, toujours aussi figé. Seulement à cet instant, la demande d’Aldaron lui parvint quant à mettre les Brise-Sorts sous ses ordres. La bonne blague ! Sous son commandement à lui ? Petit mage immaculé ayant eu quelques passifs d’incidents magiques en tout genre ? Voilà qui allait être drôle. En tout cas, cette demande allait être des plus compliquées à faire passer, et ce pour toutes les parties prenantes. Dans un soupir, Ilhan ferma les yeux, une fois seul, et laisser tomber les masques. Son visage se crispa en un cri muet tandis que ses filaments flagellèrent l’air violemment en faisant jaillir une fulgurante étincelle. Cette fois, il sursauta sans retenue.
Peut-être n’étaient-ils pas si inoffensifs que cela, songea-t-il. Il devait se reprendre, se calmer, se forcer à plus de maitrise. Ce n’était pas le moment qu’il perde le contrôle. Il se concentra alors, ferma les yeux, et se força à inspirer profondément, puis à expirer de même. Il avait vu cette technique décrite par son ancien lui et s’y était essayé tous les jours depuis cette redécouverte. Et avait été surpris de se sentir si à l’aise dans sa pratique. Déjà à la troisième expiration il sentait un calme revenir doucement. Inspirer, expirer, penser au ressac de la mer, inspirer, expirer, penser aux vagues et au jeu des dauphins dans l’écume… Ne rien ressentir, juste se laisser porter par la mer. Ne rien ressentir… Oui, voilà, déjà paix revenait le couver de son manteau plus chaud. Doucement, sans brusquer le moindre geste, Ilhan rouvrit les yeux et fut soulagé, heureux, de constater que ses filaments s’étaient rétractés.
Bon, il devait toutefois s’activer. Déjà, écrire à Tryghild. Lui faire part de cette demande… Il renifla, dépité et peu convaincu lui-même, tout en posant le maudit crane sur la table. Il attrapa son carnet et s’empressa de griffonner son message.
"Nous avons songé qu’il serait peut-être judicieux de..."
Mais aussi il s’arrêta. Et raya les mots écrits. Il devait la convaincre. Or on ne convaincrait pas Tryghild par des phrases ronflantes comme il s’apprêtait à lui offrir. Pas en lui mentant presque éhontément et en inventant un prétexte fallacieux. Qu’est-ce qui convaincrait Tryghild ? En tout cas, pas la duperie, ni toute tentative de manipulation. Il devait être franc. Honnête. Ne rien cacher. Et exprimer tout simplement les exigences de Caladon.
Fort de cette détermination, il reprit sa plume, cette fois d’une main plus ferme et assurée :
"La nouvelle de la présence de Brise-Sorts à Caladon sans aval de cette dernière a été bien mal prise, comme on pouvait s’y attendre. Le conseiller Aldaron Elusis exige que ces soldats d’élite soient placés sous mon commandement et se joignent à nous pour l’enquête. S’ils sont coupables, nous le saurons, et s’ils ne le sont pas ils nous seront d’une aide non négligeable pour élucider cette affaire et les disculper de tout soupçon. La première exigence avait été un retrait pur et simple des Brise-Sorts avec ordre de rentrer à Delimar, mais cette deuxième demande me semble bien plus adéquate et utile. En attente de votre accord. Votre dévoué, Ilhan Avente"
Et aussitôt il referma son carnet en lâchant un lourd soupir. Enfin son regard se reposa sur le crâne, et une moue dégoûtée se dessina sur ses traits. Il se força toutefois à le reprendre. Il inspira et expira longuement avant de réitérer son geste précédent et de faire appel à son glyphe, avec moult précautions, pour apprendre l’histoire de l’objet. Et ce qu’il vit manqua la faire hoqueter de dégoût et lui faire lâcher l’objet. Il parvint à ne pas rompre le sort, mais c’est avec écoeurement qu’il referma le tissu et cacha rapidement le crane sous sa cape, s’efforçant de ne pas penser à cet objet maudit qu’il tenait alors contre sa hanche.
Bon maintenant… il lui fallait retrouver Aldaron. Là encore il prit une profonde inspiration, carra les épaules, prit un port droit et digne, lissa son visage en rejetant toute expression malvenue, et sortit enfin de la pièce. C’est un Ilhan Avente totalement inexpressif, un visage de marbre et un faux sourire poli, qui revint, telle une huître complètement refermée dans sa coquille. Il n’eut pas un mot quand il revint, se contentant d’observer ce qui se passait.
« Préparez le corps. Nous l'emmenons à la morgue. » Ilhan garda silence et aperçut alors Aldaron se diriger vers Voronwë. Le regarder avec gentillesse et tendresse. Lui accorder des gestes doux et posés. Le jeune immaculé sentit soudain une vague de jalousie faire chavirer son coeur qui battit chamade. Il dut se forcer à inspirer plus profondément pour lui faire reprendre un rythme plus normal. Mais jalousie le rongea d’autant plus, quand, tout le long du trajet, il vit Aldaron,
son père !, rassurer Voronwë et lui tenir,
paternellement, la main.
Et lui ? Qui le rassurait ? Il se retrouvait en plein feu de toute cette possible mascarade, sous les assauts de possibles jeux politiques, avec des meurtres en série sur les bras, sans même avoir véritablement les armes pour faire front, et pourtant il devait faire front ! Mais, lui, on l’invectivait vertement, et personne ne lui caressait la main pour l’encourager à tenir bon ! Alors quoi ? Devait-il pleurnicher comme Voronwë pour avoir un peu d’attention lui aussi et un peu de soutien ? De son père de croc et d’esprit si ce n’est de sang ? Mais alors même que ces pensées se formaient dans son esprit, Ilhan sentit une honte sans nom le submerger. N’était-ce pas mesquin de penser ainsi ? Après tout, Voronwë venait de vivre de terribles épreuves. De tuer… contre sa volonté… Non, il ne pouvait penser ainsi. Cela était indigne de lui, songea-t-il, dans un relent doux amer. Il s’efforça alors de chasser cette vile émotion et reprit son mantra intérieur. Inspirer, expirer, penser à la mer, au vent, inspirer, expirer. Et ce mantra ne le quitta plus le temps du chemin, pour éviter à ses filaments, qui de nouveau le chatouillaient, de ressurgir inopinément.
Non ne rien ressentir, ne rien ressentir...Enfin, ils arrivèrent à la morgue. Mais loin d’être un soulagement, Ilhan eut la sensation d’un véritable capharnaüm. Trois blessés, deux Nywims instables, un père vampirique de bien méchante humeur et des oreilles qui traînaient pouvant mener à un nouveau braquage feutonerrien à main armée. Que demander de plus ? Ah oui, des Brise-Sorts qui s’amusaient à semer la terreur et couraient dans la nature !
N’était-ce pas là un défi à la taille démesurée de ses ambitions ? songea-t-il, caustique. À croire que ses compatriotes avaient eu peur qu’il s’ennuie et lui avait concocté un beau petit plan pour faire sauter toute l’Alliance. Voilà qui était bien généreux de la part de Delimar.
Mais dès qu’ils entrèrent enfin dans le bâtiment, moins à découvert, Ilhan chassa ses pensées acerbes et se reconcentra sur la situation présente. Aussitôt, par pur instinct, son ornithorynque tâta le terrain. Outre ceux de Bonaventure et d’Aldaron qu’il connaissait déjà, il sentit un escargot, un cafard, un vautour, une gerridae, un lampyre, une vanesse, et une corneille du côté des assistants. Le maître de la morgue se révéla léopard des neiges et escargot, tandis qu’Osborn brillait du serval et du pangolin, qu’il avait déjà senti peu avant. Les autres gardes étaient chiens, cerfs, ratons-laveurs, étoiles de mer, bernique, pangolin, ou fennec. Rien qui ne lui parut suspect sur l’instant. Un peu rassuré, il écouta d’une oreille distraite les ordres donnés par Aldaron et consulta rapidement son carnet. Pas de réponse de Tryghild, constata-t-il, dépité.
Il le rangea aussitôt et se refocalisa sur ce qu’il se passait. Aldaron appela Shyven. Ilhan tendit aussitôt l’oreille, intéressé… mais n’entendit rien. Sur l’instant du moins. Il entendit aussitôt Aldaron lui souffler ce qu’il avait demandé à Shyven qui leur confirmait que la femme qui l’avait aidée était Paoele. Hum… voilà un fait intéressant. Rapidement, Ilhan demanda à Shyven de lui transmettre l’image de l’homme qu’elle avait vu, dans le secret espoir de le reconnaître lui-même, vu qu’Aldaron lui avait fait part d’un lyssien. Certes, il ne connaissait pas tout le monde de Delimar, mais il en connaissait quelques-uns. Malheureusement, quand elle lui partagea les images, manquant le suffoquer à ce contact mental, il dut concéder ne pas reconnaître l’homme. Les images n’étaient pas assez précises et elle l’avait vu bien trop rapidement.
« Comment va Bonaventure ? Et le second Nywin ? »Aldaron reprenait, une fois encore, les choses d’une main de maitre, et Ilhan se contenta d’observer avec attention, mais de le laisser faire. Aussitôt un des soldats, qui les auscultait, répondit :
–
Le garde attaqué par le second Nywim est en très mauvais état, il a besoin d’un guérisseur professionnel. Monsieur Bonaventure est aussi en mauvais état, mais il devrait survivre sans soins immédiats.Ilhan hocha la tête. Et songea que Bonaventure pouvait peut-être se montrer utile. Il avait tendance à penser, mais il pouvait se tromper, que si les Huit les avaient réunis, c’est qu’ils devaient se souder pour résoudre cette affaire ensemble. Chacun avait sans doute un rôle à jouer. Mieux valait garder Bonaventure avec eux. Mais le laisser sans soin lui semblait peut-être trop cruel tout de même… D’un pas souple et discret, Ilhan s’avança alors vers le spirite de l’étoile de mer et son acolyte ratons-laveurs et leur souffla, dans un chuchotis, de voir s’ils pouvaient aider leur compagnon d’infortune. Il ne répondit que par un sourire à leur regard circonspect et étonné qu’il sache leur capacité. Il aurait tout aussi bien pu les copier, mais il songeait qu’en cet instant économiser ses forces serait plus utile. Le raton-laveur pourrait prendre quelques blessures ou fatigues d’Ezel et soulager sa douleur et l’étoile de mer pourrait l’aider à régénérer peut-être ?
Il entendit un des gardes parler de transférer leur confrère bien trop mal en point vers un mage guérisseur expérimenté. Ilhan acquiesça en silence. Cela lui semblait plus judicieux que de le garder confiné dans un lieu où il y avait soudain beaucoup de monde. Même si ce n’était pas à lui de décider alors. Il n’avait nulle intention d’outrepasser ses droits, bien conscient de marcher déjà sur le fil du rasoir.
Il aperçut soudain Aldaron préparer un second bassin d'énergie pour l'autre Nywin. Une fois encore, l’althaïen consentit à donner un peu de magie. Il ne put toutefois s’empêcher de regarder le bassin avec envie et de songer qu’il avait grandement faim lui aussi ! Mais à lui, on lui interdisait de manger la magie ! Bon certes, il n’avait pas envie de se retrouver dans le même état que les deux Nywins, ses frères de race à défaut d’être frères de sang. Mais tout de même !
Il avait faim ! Une faim qui devrait toutefois attendre, songea-t-il dépité, suivant Aldaron qui l’entrainait à l’écart avec Voronwë. Les balbutiements et confusions du Nywin laissèrent Ilhan perplexe et songeur. Il s’apprêtait à faire une proposition, mais déjà Aldaron le prit à parti et lui posa des questions. Si Ilhan nota avec soulagement que le ton s’était radouci, il n’en montra rien, son visage toujours lisse, totalement fermé à toute émotion.
Ne rien ressentir, ne rien ressentir, se répéta-t-il.
« Avez-vous pu interroger le crâne, Ilhan ? » L’althaïen hocha la tête d’un geste lent. Puis d’une voix calme, monocorde, détachée, bien trop maitrisée, il répondit ce qu’il avait vu :
–
Il a été créé par un résident d’Athgalan jouant avec de sombres forces et victime de sa propre création. Il est passé entre plusieurs mains, puis a été récupéré par les contrebandiers. L’elfe est venu à Athgalan, sous couvert d’un voyage diplomatique, pour l’acheter. Il a en réalité tué ceux qui voulaient le lui vendre. Après son forfait, il a clairement exprimé son ressenti envers ces humains, des êtres inférieurs comprenez-vous, pas une grande perte, fit-il avec force ironie.
Pourquoi se faire extorquer par de la vermine ? Pour reprendre ses propres mots d’alors. Il l’a ensuite utilisé une première fois, pour tuer un vampire ayant obtenu une distinction qu’il convoitait du temps de la rébellion de Korentin Kohan. Il a trouvé le moyen d’en user de nouveau, plus rapidement que normalement possible, et en a usé une seconde fois, afin de feindre avoir la maîtrise de plus de flux qu’il n’en possédait réellement. Il escomptait s’aider du crâne une nouvelle fois, pour s’ancrer à Caladon et s’octroyer les largesses de la Bourgmestre. Le crâne lui a échappé et est tombé sous le lit la nuit de sa mort.Se disant, Ilhan haussa une main en signe d’impuissance. Il n’était pas bien convaincu que cela les avance, du moins pour le moment. Mais aucune piste ne devait être écartée. Et sans plus attendre, il posa le crane, toujours emmitoufflé dans son tissu, dans les mains de son
papa. Là, voilà, ne plus toucher cet objet de malheur ! Rien que songer à ce qu'il avait vu lui donnait la nausée.
« Est-ce que... Est-ce que dans les hommes dont nous avons parlé... » Ilhan baissa les yeux. Et nota aussitôt l’allusion évasive. Bien, sans doute devait-il comprendre que les murs avaient des oreilles. Il laissa rapidement son regard sombre voguer autour de lui puis rebaissa la tête.
« Il y en a un qui soit spirite de l'hippocampe ? » Cette fois il hocha la tête négativement. Puis répondit à voix haute, même si prenant garder aux mots qu’il employait :
–
Non aucun des hommes que je connais parmi eux n’est un spirite de l'hippocampe, fit-il toujours d’une voix atone.
Mais je dois préciser que je n’ai pas rencontré la totalité des…manipulateurs du flux de contrôle...–
adeptes de ce que nous savons.Et soudain une voix derrière Aldaron se joignit à la conversation. Osborn, ce bon vieux Osborn. Heureusement le fait qu’il soit serval rassura un tant soit peu Ilhan. Vu son attachement à Aldaron, il y avait de fortes chances que l’homme lui soit véritablement fidèle jusqu’au bout des lames.
–
Moi, je connais un spirite de l'hippocampe, fit-il.
Et aux regards intrigués qu’il reçut, l’homme s’empressa d’ajouter :
–
Paoele, elle, est une spirite de l’hippocampe. Elle m’a d’ailleurs aidé à atténuer certains de mes souvenirs de… de Morneflamme, que j’avais eu du mal à surmonter.Ilhan hocha la tête et le remercia d’un sourire. Mais aussitôt il demanda à Aldaron de le suivre un peu plus à l’écart encore. Voronwë en profita pour les quitter, et d’un rapide regard, Ilhan le vit aller rejoindre Nahui et lui demander de jouer avec elle, semblant complètement fasciné par elle. Il ne put empêcher une petite étincelle jalouse d’illuminer son regard sombre, le faisant pétiller d’éclats d’or pulsant. Pourquoi, lui, il ne pouvait pas jouer et devait jouer à d'autres jeux fourbes et tordus qui, en cet instant, menaçaient de le submerger et de complètement le dépasser ? Lui aussi aurait aimé jouer avec les dragons ! Mais aussitôt, il eut honte de cette jalousie mesquine et puérile et baissa les yeux pour mieux chasser tout ressenti.
Ne rien ressentir. Ne rien ressentir, se répéta-t-il, tout en tentant de se reconcentrer.
–
J’aurais aimé… vous faire part de certaines choses encore.Toujours de cette voix atone.
–
Les spirites hippocampes sont normalement des hommes… Donc notre Paoele que nous recherchons ne serait pas une lyssienne, mais… en fait un lyssien.Certes, cela était peut-être évident.
–
Mais pourquoi avez-vous posé cette question, entre toutes ?Et soudain il l’arrêta d’un geste, alors que son esprit repartait à vive allure, tel un cheval en plein galop.
–
Non attendez… Cela signifie que vous pensez que les souvenirs des Nywin auraient été modifiés, n’est-ce pas ?Question purement rhétorique en fait.
–
Effectivement, cela expliquerait leur air confus. Mais… Et si ce n’était pas les seuls à avoir été touchés ? Qui d’autre a été en contact avec Paoele et a vu des choses étranges, inexplicables ?Ilhan réfléchisssait clairement tout haut, même si prenant garde aux mots choisis, si jamais on les écoutait. Il se tourna alors vers l’endroit où était passée la dragonne rose, et reprit, en un murmure tout juste audible, à Aldaron :
–
Est-ce qu’un spirite de l’hippocampe peut aussi altérer l’esprit d’un dragon ?Il reporta son attention sur Aldaron.
–
Je suis sûr qu’en fait vous y avez déjà pensé, n’est-ce pas ? Admettons. Si l’esprit de Shyven avait été modifié effectivement par l’hippocampe, est-ce que, en fait, il n’y aurait vraiment eu personne dans la rue ? Shyven aurait été la seule à le voir, non parce qu’elle est folle ou sujette à une illusion, mais... parce qu’elle aurait été la seule à le voir, mais… pas là ? Elle l’aurait vu... comme un souvenir ressurgissant ? Quelque chose qu’elle aurait vraiment vu, mais à un autre moment ? Ilhan se secoua soudain la tête, comme pour chasser un mal de crane lancinant.
–
Cela signifierait que Paoele aurait donc modifié la mémoire de Shyven lors de leur rencontre, à l’arrivée de la dragonne ? Mais dans ce cas, pourquoi ? En quoi Shyven aurait-elle été gênante ? Parce qu’elle aurait vu des choses importantes, des choses à son arrivée qu'elle n'aurait pas dû voir, comme cet homme qui pourrait donc bien exister et serait important pour notre affaire ?Il soupira lourdement puis se massa l’arête du nez.
–
Soit. En tous les cas, cela signifie qu’il serait intéressant de retrouver dans l’esprit de la dragonne ce souvenir si c’est cela est possible. Pensez-vous que…Son regard se tourna vers la direction que Nahui avait prise.
–
Votre liée… pourrait ? De dragon à dragon ? Qu’elle pourrait aider Shyven à retrouver ses souvenirs ? J’avoue ne pas voir d’autres magies assez puissantes que celle d’un dragon pour "réparer" l’esprit d’un dragon ainsi touché… Mais, rajouta-t-il aussitôt en reportant son attention sur Aldaron,
cela indique aussi que Paoele pourrait être complice, même si elle n'appartient peut-être pas au groupe elle-même… Je sais que les lyssiens forment une communauté très soudée, même au travers des frontières. Surtout en raison des circonstances de l’anéantissement de leur ville aimée. Beaucoup des… vous-savez-qui… que je connais sont des lyssiens également. Il y a donc des chances qu’ils soient tous en liens.Il offrit cette fois un léger sourire contrit. Puis reprit, essayant de calmer le flux de ses idées :
–
Il serait bien de la retrouver au plus vite, pour l’interroger. Sans penser qu’elle fasse partie de qui-vous-savez, peut-être au moins… complice ou impliquée, ou du moins elle les connaît. J’en mettrais ma main au feu, laissa-t-il échapper, sous l’excitation de tenir un éclaircissement plausible et un peu plus tangible.
Une piste chaude à suivre. Il se mordit la lèvre pour s'être laissé un peu emporter et se recomposa rapidement un visage calme.
–
Pour en revenir au sujet des hommes dont nous parlions, reprit-il cette fois sa voix se faisant plus basse et chuchotante et un peu hésitante.
Et pour répondre plus encore à votre question, j’en connais quelques-uns, oui, quatre réellement pour être plus précis, et j’en ai croisé un autre brièvement. Je sais également qu’un marin au sein de mon équipage lors de ma visite diplomatique à Sélénia était un… en était un. Mais je ne saurais dire lequel, car on a refusé de me le dévoiler, pour des questions de sécurité.Il fut fier en cet instant d’avoir su masquer les relents cyniques que cette histoire de sécurité lui inspirait.
–
Pour la suite... j’aimerais… Pensez-vous pouvoir lire en moi ?Oui, bien sûr qu’il le pouvait. Il était dragonnier, Ast, maitre de l’esprit, songea Ilhan. Aussitôt qu’il en eut toutefois la confirmation, il baissa ses défenses mentales et tenta de n’opposer aucune résistance. Ce qui était particulièrement ardu pour lui. Mais dès qu’il se sentit suffisamment calme, pour ne pas rejeter toute intrusion dans son esprit, il reprit, tentant de parler en pensée pour que ce qu’il voulait transmettre soit suffisamment clair. Ce qui était plus que compliqué dans le bouillonnement de ses pensées. Et en espérant que l’Ast ne perçoive pas ses pensées à son sujet ou au sujet de Voronwë… Arf, non, ne pas y penser !
Ne pas ressentir, ne pas ressentir. Concentre-toi Ilhan, se morigéna-t-il.
Les pensées à transmettre et uniquement elles. Juste elles.Et alors, se concentrant, il parvint à se canaliser et à donner les informations à Aldaron mentalement :
"Les Brise-Sorts que je connais sont Moehau Ari, lyssienne, dans la quarantaine, maître mage, elle use aussi de dagues. Un mètre quatre-vingt-cinq, mère de deux enfants et grand-mère, mais ils sont tous décédés. Elle a été pro-Fabius..."Aucune hésitation ne heurta ce mot en particulier.
"de façon modérée et a fait partie du Protectorat. Elle a rejoint Délimar dès sa fondation. Elle est spirite de la chauve-souris.
Teiva Vane, lyssien, 35 ans, bon mage, qui manie également les armes d’hast. Deux mètres, père d’un enfant mort pendant le désastre de Lyssa. Il a suivi le seigneur Syrène auprès de Korentin Kohan, mais a été bloqué dans la théocratie pendant presque toute la guerre. Il est venu à Délimar au moment de la scission avec Sélénia et est spirite du serval.
Ensuite Iason Aetius, almaréen, 37 ans, très bon mage, et il manie l’épée. Un mètre soixante-dix, il est plus petit que moi, père d’une fille. Il faisait partie des hommes d’Aldakin du Néant. Il a rejoint le Prince Thelem au Protectorat et a été également là lors de sa mort. Spirite du scarabée.
Je connais aussi Tehea Lloa’a, lyssien, 25 ans, bon mage, qui manie également le fouet et le filet de combat. Un mètre quatre-vingt-cinq, sans enfant, noble, et pupille du roi Grégorist à Gloria. Il a suivi Korentin dans sa rébellion et fait partie du Marché Noir..."Il se permit une petite note amusée de teinter sa pensée, mais se reconcentra bien vite.
"Il est revenu auprès des siens après la traversée et est spirite du serpent et du perroquet. Enfin j’ai rapidement croisé une lyssienne, du nom de Kiir’ii Hula, spirite du loup. Mais je n’en sais pas plus la concernant."Fichtre, que c’était éreintant de parler en pensée, songea-t-il. Mais il se força à reprendre.
"J’ai regardé ce qu’avait vu Shyven, mais les images qu’elle m’a transmises sont trop… floues, peu précises. Ce visage ne me dit rien. Mais encore une fois je ne les connais pas tous."Cette fois, il se relâcha un peu et reprit à voix haute :
–
Je ne suis pas au courant des affaires qui concernent les hommes-que-vous-savez. Tout ce que je sais, c’est que six d’entre eux et leurs apprentis ont reçu autorisation de quitter leur cité et de prendre résidence ailleurs pour plus d’efficacité. Je n’ai su que récemment, quand je suis arrivé à Caladon il y a quelques jours, que certains avaient apparemment choisi Caladon. Je pense que vous devinez comment j’ai pu avoir de telles informations.La Toile. Mais il se garda bien d’en dire le nom à voix haute. Ne sachant pas toutefois si Aldaron ne l’avait pas entendu en pensée.... Mais bon, après tout, au point où il en était… Son ancien lui avait noté qu’Aldaron avait de toute façon des suspicions le concernant lui et son organisation. Tout comme il savait qu’il était la Triade après tout.
–
Mais cette installation précise en votre ville n’est pas en soi un ordre des instances supérieures que vous connaissez bien.Il inspira profondément et rajouta en pensée, pour bien appuyer ce qu’il voulait dire :
"Leur mission était juste d'établir une base d'opérations ailleurs, et ce de façon officielle, en un lieu que ce groupe devait proposer et non imposer..." Puis, inspirant pour chasser le mal de crane qui lui venait, il reprit en pensée :
"Je puis également ajouter que lorsque j’ai… mangé de la magie..."Aussitôt il implora le vampire de ne pas s’énerver.
"ou essayer, les Brise-Sorts mis au courant de cette tentative ont eu une vive réaction négative et m’ont fortement encouragé à ne pas recommencer."Il n’expliqua pas la teneur des encouragements.
"Parmi ces Brise-Sorts, deux étaient de ceux installés à Caladon à l’heure présente. Enfin une bonne moitié des effectifs des Brise-Sorts stationnés normalement à Délimar sont partis, il y a plusieurs mois, vers octobre, et tous ne sont pas revenus à l’heure actuelle. Certains sont décédés, d'autres ont décidé de partir en retraite méditative pour un temps et d'autres sont en missions pour surveiller Ipse Rosea, de ce que mes informateurs ont pu trouver."–
La correspondance de certains événements peut être troublante, je l’admets, ajouta-t-il en murmurant.
Peut-être est-ce une coïncidence, ou peut-être pas.Si les Brise-Sorts installés à Caladon sont derrière tout… cela… ont-ils également reçu la complicité de leurs paires de Delimar ? songea-t-il, se rappelant trop tard qu’Aldaron était en pleine écoute de son esprit. Il se fustigea mentalement, mais le mal était fait. De toute façon, dans cet état de "communion", il ne pourrait rien lui cacher…
Autant aller jusqu’au bout de sa pensée ?"Notons que les Brise-Sorts ont un peu tendance à agir librement, de ce que j’ai pu observer, ils se croient parfois au-dessus du commun des mortels. S’il s’agit bien d’eux, peut-être que les Brise-Sorts dissidents ont échappé à Tryghild ? Est-ce qu’elle aurait eu vent des enlèvements de Nywin ? Et qu’elle aurait envoyé des Brise-Sorts de Delimar pour combattre les dissidents ? Si nous pouvions… accorder à Delimar le bénéfice du doute ?"Sous cette demande, il baissa les yeux, et sortit son carnet. Toujours aucune réponse.
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Concernant votre demande de placer certains hommes en particulier sous mon commandement… je ne peux appliquer cette demande moi-même. Je ne connais pas le nom de leur capitaine. Et je ne sais comment les contacter. Cette information est connue de deux personnes seules."Tryghild et Sigvald"–
Mais j’ai fait part de cette demande à qui-vous-savez dans le carnet. Je n’ai toutefois encore… aucune réponse. Ni au premier message ni à cette deuxième demande. Puis-je... suggérer autre chose ? Sans que vous ne vous mettiez en colère ?Il savait que l’idée qu’il lui venait n’allait pas plaire à Aldaron. Mais il se devait de ne lâcher aucune piste. C’était l’honneur de Delimar en jeu.
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J’aimerais… je me dis qu’il serait bien de comprendre ce que Voronwë a vu, mais ne parvient pas à nous révéler. Je pense pouvoir… peut-être… Avec mon sort d’animi revelare, que, je crois, vous connaissez déjà… Je pourrais peut-être l’aider à retrouver ce qu’il a vu ? Ou l’autre Nywin ?Aussitôt, il se détourna, songeant que si Aldaron voulait l’arrêter, il le ferait, qu’il en avait tous les pouvoirs, physiques, et politiques. Il se dirigea alors vers Voronwë d’un pas doux, mais déterminé, et l’appela d’une voix calme. Il lui attrapa doucement la main, lui offrit un sourire chaleureux, sincère, toute jalousie envolée quand il revit l’état déplorable dans lequel était le jeune Nywin. Il le fit alors s’asseoir et s’installa en face de lui, tout en lui prenant les deux mains.
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Voronwë. Je sais que vous avez vécu des moments difficiles, éprouvants. Mais vous avez eu le courage de nous en révéler beaucoup. Tout à l’heure, vous avez dit avoir déjà vu cet autre Nywin, mais vous n’arriviez pas à nous en dire plus.Le Nywin hocha la tête en déglutissant.
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Apaisez-vous, n’ayez aucune crainte. Je ne vous veux aucun mal. Je peux, peut-être, vous aider, à retrouver ce qui s’est passé. Si vous le voulez, bien sûr. Cela pourrait peut-être nous aider. Mais je comprendrais que vous ne puissiez pas…–
Je… Je veux bien, balbutia Voronwë, tout tremblant, en regardant par dessus l'épaule d'Ilhan.
Avait-il consulté Aldaron pour avoir son approbation ? ou ses encouragements ? ou l'assurance de ne rien risquer ?
Ilhan serra doucement ses deux mains puis l’enjoignit à se détendre. Il lui intima doucement, d’une voix aux accents chantants d’Althaïa, de fermer les yeux, d’inspirer, d’expirer, de penser à ce qu’il préférait le plus, puis de suivre les battements de son coeur, le souffle de sa respiration, et de caler son rythme au sien. Après quelques minutes de ce petit manège, il sentit le Nywin se détendre légèrement.
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Bien, continuez à respirer ainsi. Vous pouvez rouvrir les yeux.Ilhan fut tenté un court instant de lui manger quelques émotions pour l’apaiser plus encore… Mais se ravisa. Peu sûr de se contrôler lui-même dans sa faim. Il ne voulait pas risquer de rendre Voronwë complètement apathique au point de ne même plus pouvoir penser.
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Votre liée ou vous-même pouvez suivre ce que je vais tenter de faire, si vous le désirez, fit-il à voix haute, en tournant légèrement la tête vers Aldaron.
En faisant attention toutefois à ne pas le déconcentrer. Il n'avait aucune envie de tout faire exploser.
Autant pour lui donner un gage de confiance, de cette confiance qui semblait si fragile en ces instants tendus, et pour que la dragonne puisse partager en direct, avec qui de droit, ce qu’il allait, peut-être, ou peut-être pas, voir dans l’esprit du Nywin.
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Maintenant Voronwë, vous allez vous concentrer. Surtout, n’oubliez pas que vous êtes avec nous, ici, et que vous ne craignez rien. Sentez mes mains et serrez-les aussi fort que vous le voulez. Maintenant, essayez de penser à ce qui vous est arrivé depuis que vous avez été enlevé, jusqu’à aujourd’hui. Essayez de vous rappeler tout ce qui vous vient à l’esprit. En particulier, pensez au moment où vous avez vu ce Nywin avec vous. À mon signal, vous y penserez fort, d’accord ? Vous pensez que ce sera possible ?Le Nywin hocha simplement la tête. Ilhan lui caressa doucement la joue puis rattrapa rapidement sa main.
Doucement, tendrement, il posa son front contre lui et plongea son regard sombre, pétillant d’or, dans les yeux de Voronwë. Et aussitôt se laissa happer par l’esprit du Nywin.
Directives :
Dans la morgue, avec trois blessés, deux nywims instables, un aldaron de mauvaise humeur et des oreilles qui traînent pouvant mener à un nouveau braquage à main armée. Que demander de plus ? Ah oui, des brises-sorts mutins dans la nature ! Le grand tisseur n’avait plus de challenge à sa taille ? Voilà que ses propres compatriotes lui en conçoivent un, ne sont-ils pas généreux ? Quoi qu’il en soit, Ilhan et le reste du groupe ont du pain sur la planche. Voici tes informations :
-Aucun brise-sort n’est un spirit hippocampe MAIS Ilhan n’a pas rencontré la totalité des manipulateurs du flux de contrôle. Il en connaît 4 réellement et en a croisé 1 autre brièvement. Il sait également qu’un marin au sein de son équipage lors de sa visite diplomatique à Sélénia était un brise-sort mais il ne saurait dire lequel (on a refusé de le lui dévoiler, question de sécurité). Tu auras les identités de ces personnes en directives secrètes mais ton personnage peut ne pas vouloir le dévoiler devant tout le monde.
-Osborn, qui n’est pas loin de vous et reste à disposition, vous apprend en revanche que Paoele, elle, est une spirite de l’hippocampe. Elle l’a d’ailleurs aidé à atténuer certains de ses souvenirs de Morneflamme, qu’il a eut du mal à surmonter
-Tu sais que les lyssiens forment une communautée très soudée, même au travers des frontières, surtout en raison des circonstances de l’anéantissement de leur ville chérie. Beaucoup des brises-sorts mages que tu connais sont des lyssiens également. Il y a donc des chances qu’ils soient tous en liens.
-Tu sais que les brises-sorts mis au courant de la tentative de ton personnage de manger de la magie ont eut une vive réaction négative et ont fortement encouragé Ilhan a ne pas recommencer. Parmis ces brises-sorts, deux étaient censés stationner à Caladon à l’heure présente. Est-ce qu’il y a corrélation entre les deux informations ?
-Tu n’es pas au courant des affaires qui concerne les brises-sorts. Tout ce que tu sais, c’est que six d’entre eux et leurs apprentis ont reçu autorisation de quitter Délimar et prendre résidence ailleurs pour plus d’efficacité. Tu sais aussi qu’une bonne moitié des effectifs des brises-sorts stationnés normalement à Délimar sont partis, il y a plusieurs mois (vers octobre) et qu’ils ne sont pas tous revenus à l’heure actuelle. Tu ne sais pas le nom du capitaine des brises-sorts mages (information uniquement connue de deux personnes, Sigvald et Tryghild).
-Ton sort unique, Animis Revelare, pourrait s’avérer utile pour aider Voronwë à retrouver la mémoire et, soyons fous, pourquoi pas l’autre immaculé également ? Veux-tu tenter ou penses-tu que ce soit trop dangereux ? Tu pourrais aussi copier les pouvoires de Paoele si vous parvenez à mettre la main dessus. Mais si elle est liée, d’une façon ou d’une autre, aux brises-sorts, peut-être ne faudrait-il pas trop tarder à la retrouver.
-A cet effet, shyven confirme à Aldaron, qui te partage, que la femme qui l’a aidé est bien Paoele.
-Le crâne a subi ton attention. Voici une brève histoire (dis moi si tu veux que je développe plus) : Il a été créé par un résident d’athgalan jouant avec de sombres forces et victime de sa propre création. Il est passé entre plusieurs mains, puis a été récupéré par les contrebandiers. L’elfe est venu à Athgalan, sous couvert d’un voyage diplomatique, pour l’acheter. Il a en réalité tué ceux qui voulaient le lui vendre (des humains inférieurs comprenez-vous, pas une grande perte et pourquoi se faire extorquer par la vermine?) et l’a utilisé une première fois, pour tuer un vampire ayant obtenu une distinction qu’il convoitait du temps de la rébellion de Korentin Kohan. Il a trouvé le moyen d’en user de nouveau, plus rapidement que normalement possible et en a usé une seconde fois, afin de feindre avoir la maîtrise de plus de flux qu’il n’en possède réellement. Il escomptait s’aider du crâne une nouvelle fois, pour s’ancrer à Caladon et s’octroyer les largesses d’Eleonnora. Le crâne lui a échappé et est tombé sous le lit la nuit de sa mort. Peut-être avait-il raison… peut-être avait-il tort. Personne ne le saura.”
Je vous fais grâce des détails supplémentaires joints au MP que j'ai retranscris dans mon rp