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[INTRIGUE] La vindicte des couronnes (groupe 1)

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La vindicte des couronnes



En libérant mes enfants, vous vous êtes condamnés. La mort est parfois préférable, pour ne pas attirer leurs regards. À deux reprises vous les avez provoqués. Il n’y aura pas de troisièmes fois, car à leurs yeux vous êtes à présent un danger. Avez-vous entendu mes mises en garde ? Avez-vous rassemblé vos alliés ? Vous êtes-vous préparé ? Où avez-vous fui ? Leurs pouvoirs vous balaieront comme ils ont jadis balayé l’archipel. La tempête sera violente et frappera sans prévenir.

J’entends déjà le hurlement des esprits. Les têtes couronnées de cendre sont là … la catastrophe est désormais inévitable … l’anéantissement vous guette.


Intrigue : La vindicte des couronnes. Le 4 avril de l'an 1764 du troisième âge.

Les joueurs disposent d'un délai de 3 jours pour poster à compter de la réception des directives. Nous vous encouragerons même à poster plus vite encore si vous le pouvez (l’intrigue n’en sera que plus développée).  Les RP d’intrigue sont prioritaires sur tous les autres rp normaux.


  • Belethar Espérancieux
  • Reynagane Shäa
  • Valmys Neolenn Elusis
  • Luna A. Kohan


L'ordre pourrait changer à tout moment.



Spoiler :

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Voilà longtemps que Belethar ne s’était pas retrouvé pour une aussi longue durée au Domaine Baptistral. Lui qui ne connaissait depuis quelques temps que le frisson des voyages, s’était enfin arrêté à un endroit, et pour cause : le pacte qu’il avait conclu avec la Reine Karapt Danalieth était arrivé à son terme. Bien qu’il s’était accroché à Nasod, la petite larve karapt qu’il avait vu grandir patiemment ces derniers mois, elle découvrant le monde  avec lui, il avait dû s’en séparer.

Il n’avait malheureusement pas pu revoir la reine en cette occasion, celle-ci étant indisposée, Nasod avait donc été remis à ses fidèles sujets à l’entrée du Canyon. Les adieux furent difficiles, mais Belethar ne s’en faisait pas tellement pour la larve : sa croissance c’était bien passé, aussi avait-il un bel avenir devant lui … Si toutefois il était protégé et pas envoyé au front contre les Couronnes de Cendre.

Depuis qu’il était rentré au Domaine, ce sujet était sur toutes les lèvres : quand et comment les traîtres Graärh frapperont, personne ne le savait - et cela faisait d’ailleurs trois mois que les baptistrels étaient laissés en paix - mais la chose inquiétait, beaucoup, à tel point que son Maître Kehlvehan avait passé beaucoup de temps à obtenir du renfort.

Ce renfort était évidemment bien maigre, et à l’image de tout ce qui se passait dans le monde actuellement : Calastin et le Royaume Sélénien vivait une crise de grande importance, le Royaume Elfique avait été touché de plein fouet par la peste de Corail, les vampires de Nyn-Tiamat se reconstruisaient après le travail de Valmys et lui-même … La situation n’était pas idéale, mais l’Espérancieux voyaient passer des bateaux, ça et là, aussi n’était-ce probablement pas pire.
Mais à dire vrai, Belethar ne s’était pas essentiellement préoccupé de cela depuis son retour au domaine. L’Espérancieux avait d’abord été désigné comme aide de vie de Eird, le Baptistrel du Néant, puis il avait choisi ensuite de rester très souvent auprès de lui.

Belethar qui avait été au contact de l’Unique de manière très originale s’abreuvait du savoir de ce baptistrel si particulier, et l’aidait à se mouvoir dans le domaine avec son fauteuil roulant. A bien des égards, Eird rappelait à l’Espérancieux son antique et légendaire ancêtre Valahar Espérancieux, qu’il n’avait jamais connu mais dont il avait tant lu à propos de sa personne. Les conversations avec lui furent instructives, et Belethar appris longuement de sa sagesse pour dompter le Vide, et comprendre cette nouvelle énergie qui semblait lui parler.

Il sortait justement d’une de ses conversations avec Eird, prenant un instant de répit à l’extérieur, précisément aux abors de la fontaine Vif-Argent. Il y croisa alors Reynagane, une graärh qu’il avait aidé à rejoindre Néthéril, qui regardait un homme partir au loin … Était-elle venue à l’appel des renforts ? La légion de Néthéril était pourtant en piteux état depuis l’attaque des pirates qu’ils avaient essuyé …

Le Pater Familias s’approcha, et fit à la Graärh :

“Bonjour Reynagane ! Quelle joie de vous revoir ici ! Vous êtes finalement venu donner de l’aide à notre ordre ?”

Directives :

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Néthéril. Oh belle Néthéril. Pourquoi ne pas m'avoir dit toute ta souffrance ?


Pendant tout ce temps en tant qu'esclave. Toutes ces heures à travailler sans relâche, à m'appliquer, à croire encore et toujours à un avenir propice. Tous ces rêves où je me voyais rejoindre ma tribu pour retrouver une vie de tranquille soigneuse. Jamais l'idée que tout ceci soit impossible ne m'avait traversé l'esprit. La belle petite Reynagane, toujours aussi gentille et naïve, avait encore une fois plongé dans les arts du rêve idéal. Les épreuves que j'avais pourtant réussi à affronter, commençaient à changer ma perception de certaines choses.

Nous avions réussi. Moi et ma chère Nyana, nous avions enfin réussi à revenir sur notre terre natale. Était-ce qu'un rêve ? Est-ce que toutes ces aventures qui nous avaient poussé au-delà de nos limites s'étaient réellement produites ? J'avais encore aujourd'hui du mal à faire le vide dans ma tête. Caladon. Caladon la Revenante restait dans mon esprit. Ces derniers mois, passés à Delimar, m'avaient littéralement ouvert les yeux sur ce monde que je ne connaissais pas. J'avais eu le temps de réfléchir. De retrouver par, je ne sais quel miracle, ma sœur de cœur saine et sauve. Je remercie encore et toujours mes Esprits-Liés qui n'avaient jamais douté. Je remerciais aussi toutes l'aides qu'avait pu m'apporter ces rencontres, car je le savais, sans eux, la vie et l'espoir auraient fini par me quitter. Je me savais très chanceuse. Je n'avais plus aucun doute sur ma foi, mes prières ne pouvaient être qu'entendues. Mais pourquoi tant de bonté envers moi ? Je l'ignorais encore.

Depuis que mes pas et ceux de mon amie avaient foulé les terres de Néthéril, je m'étais pourtant rendu compte des changements de mon pays d'origine. Comme si nous étions des étrangères sur nos propres terres. Le mal et la douleur s'étaient répandus comme une pandémie. Rejoindre notre tribu ? Hélas, les inquiétantes nouvelles que m'avait apportées Nyana avaient à nouveau changé nos plans. Et c'était peut-être tant mieux finalement. Apprendre qu'un groupe de sa propre espèce préparait une guerre contre des individus qui m'avaient aidé, me dépassait encore. Je savais que ce domaine était très important pour Belethar Espérancieux. Je savais aussi que Nyana était déterminé à retrouver son honneur, un honneur qui pourrait très bien être récupéré par la délivrance de tension que je ne saurais expliquer à ce jour. J'étais là, moi, la petite Reynagane qui n'était pas certaine de pouvoir aider qui que ce soit, mais je pouvais au moins soutenir mes amis.


Voilà comment deux Graärhs, anciennement esclaves, se retrouvaient finalement au domaine baptistrale. Le lieu me semblait gigantesque et merveilleux. Il y régnait cependant un calme inquiétant, par les heures sombres qui approchaient hélas. J'avais quitté ma chère Nyana pour arpenter les lieux et calmer l'anxiété qui grandissait en moi. Je la voyais, le regard farouche avec des idées folles mais déterminées. Non vraiment, je ne m'étais pas imaginé mon retour sur Néthéril de la sorte. Mais comment les autres faisaient t'ils pour ne jamais avoir peur ?

Je découvrais donc le domaine, non pas dans une détente parfaite. Mes yeux brillaient un peu plus à chaque fois que je découvrais une nouvelle zone. Les plantes étaient si riches qu'on avait parfois l'impression de se retrouver en pleine nature. Une vie à chanter dans cet environnement ? Que cela devait être plaisant. Mais les Couronnes de Cendres revenaient rapidement dans mon esprit. Au détour d'un angle sombre, à la vue d'une personne en pleine course... Je débouchais alors sur une fontaine. Le silence de ce lieu m'apaisait étrangement. Seul le bruit de l'eau venait jusqu'à mon sens. Je plongeais mon regard dans l'eau de la fontaine qui semblait prendre la couleur de l'argent. Puis un frisson parcourait l'entièreté de mon corps lorsque je percevais seulement maintenant la présence d'un homme au bord de l'eau. Je me figeais en plein mouvement. Bien que la couleur si particulière de l'eau m'intriguait.  L'angoisse et la curiosité devant un inconnu accélérèrent les battements de mon cœur. Que fallait-il faire ? Et si je le dérangeais ? Peut-être que je devais quitter les lieux au plus vite. Totalement désorientée je fermais ma gueule qui était depuis trop longtemps ouverte. Je décidais de m'approcher tout doucement de la fontaine en faisant mine de vouloir simplement regarder l'eau scintillante. Je n'étais plus une esclave...
Je ne pouvais cependant pas m'empêcher de baisser les oreilles d'un air timide et mal à l'aise. Je sentais une étrange connexion entre cet humain et la fontaine qui se tenait devant moi. Que s'était étrange.

- Par...Pardonnez-moi. Je venais juste... L'eau de cette fontaine m'intrigue.

Pourquoi j'avais ouvert la gueule, bon sang ! Reynagane, il faut se taire ! Et voilà, je devais passer pour plus bête que je n'étais. Un Graärh ne s'excusait pas... Nyana n'avait toujours pas réussi à me faire comprendre les codes de ma propre espèce. J'étais si pathétique que ça ? Oh par les Esprits-Liés !

Je plongeais doucement et nerveusement mon regard dans ceux de l'humain. Celui-ci me dévisageait et je ne saurais dire si c'était un voile d'amusement ou de questionnement qui traversa son visage. Mes muscles se raidirent un peu plus lorsqu'il entama sa réponse. M'expliquant d'une voix calme et savante que l'eau si particulière de cette fontaine était tout bonnement sacrée. L'eau était si pure qu'elle ne pouvait être lié qu'à l'un des éléments fondateurs de notre monde. Mes yeux se portaient naturellement vers l'eau qui dansait presque sous nos regards. Mes oreilles se dressèrent quand l'homme expliqua qu'il s'agissait d'une eau très puissante, capable de soigner n'importe quelle blessure et de soulager le mal. Ma gêne presque totalement oubliée, j'étais fascinée parce que je venais d'entendre. Une eau capable de soigner le mal ? Je plaçais un petit sourire timide sur mes babines quand l'homme me fit un sourire avant de déclarer qu'il devait partir. Je ne pouvais que le saluer d'avantage en baissant légèrement la tête. Il m'avait expliqué avec une gentillesse et un langage qui ne pouvait être qu'admirable.

L'homme venait tout juste de disparaître de mon champ de vision qu'une voix derrière moi me fit doublement sursauter. Je n'avais même pas entendu les pas qui se dirigeaient vers moi. Reynagane, toujours dans la lune ?... Mais cette voix calma très vite ma tension, mon cœur ne fit qu'un bon tandis que je me retournais d'un bloc en plaquant mes pattes avant sur mon museau. Belethar Espérancieux se tenait juste devant moi. La surprise de le voir à ce moment précis devait se voir parfaitement sur mon faciès. Il avait l'air heureux de me voir ? Je ne pouvais qu'être plus ravie. Il est vrai que j'avais suivi Nyana mais j'étais aussi là pour cet homme que je considérais comme un ami après m'avoir sauvé la vie, si je pouvais dire. Même si je n'étais qu'une simple petite Graärh maigrichonne pour lui, je le considérais véritablement comme un être cher.

- Vous m'avez fait peur ! Marmonnais-je dans mes pattes, avant de les retirer timidement. Je... Je suis ravie moi aussi... De vous revoir.

Je souriais  tout en l'observant. Percutant qu'il m'avait posé une question, je commençais un léger ricanement nerveux avant de répondre doucement :

- Oui... Je voulais venir vous retrouver pour essayer d'aider au mieux contre ce mal qui vous guette. Je...je ne sais pas si ma présence est très utile, mais je veux vous aider !

Je ne savais pas pourquoi je fermais mes poings avec une détermination soudaine. Je devais paraître un peu ridicule comme ça.

- Je ne m'imaginais pas tout ce qui avait bien pu se passer lorsque j'étais esclave. C'est pourtant évident que le monde ne reste pas identique au fil du temps... j'espère avoir la force d'aider le domaine baptistrale contre ce mal qui approche.

Je ne cachais pas ma peur contre l'avenir totalement incertain qui nous attendaient, mais je ne pouvais pas cacher le soulagement et la joie de voir Belethar Espérancieux devant moi.

Directives :

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La cristalline mélodie des carillons s’accompagnait des danses vaporeuses de leurs bois, rubans, et autres décorations plus ou moins colorées. Flammes de terre au vent, ambres discrètes et doigts chantants, le jeune Chanteterre s’était assis au bord du sanctuaire du vent, accompagnant la symphonie du monde par les notes légères, bondissantes, d’un petit psaltérion.
La journée était belle, l’existence aurait pu l’être aussi. Les moussons passées avaient laissé place à un azur infini. La chaleur, présente, n’était pas accablante. Du moins, Valmys n’y était pas sensible comme il l’avait pu l’être jadis. Au coeur du mont, la fraîcheur l’avait saisi, parsemée de rayons de soleil qui dessinaient d’éparses mosaïques colorées sur les sols et murs de leur antre. Suivant son instinct, à l’instar de certains préceptes portés jadis par un élu des étoiles, le fils de l’or avait alors décidé de vouer sa journée aux sanctuaires. L’envie l’avait pris de se ressourcer, mais aussi d’apprendre à mieux les connaître. Il était encore jeune, les vibrations étaient pleines de mystères qu’il lui fallait découvrir.

Alors il avait pris un instrument, s’était rendu auprès du feu et de l’eau avant de retrouver le vent. Peut-être aurait-il dû suivre les recommandations de maître Kehlvehan et se montrer plus attentif. Mais à quoi bon ? Les protections étaient toujours en place. Les baptistrels avaient appris de leurs erreurs passées, et les actuelles barrières étaient plus complètes, plus puissantes. Ils avaient aménagé différents tunnels pour évacuer les Enwrs en cas de besoin. Les ouvrages et objets, eux, n’étaient déjà plus sur place. Cela avait demandé beaucoup de temps et d’effort mais, au moins, tous avaient l’esprit plus tranquille. Restaient les sanctuaires à protéger et, surtout, les Couronnes à apaiser. Valmys ignoraient ce qu’elles voulaient, ce qui pouvait valoir que l’on s’en prenne à de pacifistes créatures. Il espérait, quelque part, pouvoir le découvrir avant qu’il ne soit trop tard.

Le révérencieux chant du psaltérion s’éteignit dans une brise. Lentement, comme si chacun de ces instants risquait d’être le dernier, Valmys se leva, ancra au sein de sa mémoire chaque fragment de cet unique endroit. Sans se retourner, il s’engagea ensuite dans la descente du mont, en direction de la Clairière de la Grande Mère.
Le trajet était long, peuplé de vent, de poussières, de roulements de pierres sous les pas. Un temps hors du temps qui laissait le jeune maître seul, avec ses propres pensées et inquiétudes. Loin de toute obligation sociale, ses traits et ses oreilles d’hermine se voyaient détendus. Il n’avait pas particulièrement soigné sa tenue, arborant de simples atours bruns, amples. Tôr’Milui ornait son oreille, davantage par fierté fraternelle. Shi’Ry paissait sans doute plus loin, dans un coin de plaine. Deïa profitait de la fraîcheur du Domaine. Servalwir était sur ses talons et semblait avoir beaucoup apprécié la sieste qu’il s’était offert au soleil et au vent.

Les pierre se fit herbe et mousse, le ciel se fit d’émeraude et de lumière. Le vent ici était plus discret. Le roulement du cours d’eau était lointain. Empli de vie et de diversité l’endroit appelait à une nouvelle méditation, puisant dans les racines de chaque chose. Ce fut en tout cas l’idée initiale de Valmys.
Une ombre capta son attention, et celle de son serval. Tous deux tournèrent la tête vers la silhouette d’un confrère Chantefeu. Non pas qu’une telle présence fut surprenante en de tels lieux, mais celle-ci en particulier l’était. En quittant le Dolmen, Valmys l’avait vue s’y diriger. Désormais, son confrère était loin devant lui. Pourquoi tant de hâte ? Les craintes que le Chanteterre taisaient en lui imposèrent quelques images saugrenues, des idées de possession. La confiance qu’il avait envers les onze refuta tout cela. Quoi qu’il en fut, même un maître ne pouvait passer les barrières si ses intentions étaient mauvaises.
Toujours était-il que quelque chose n’allait pas. Le Chanteterre s’apprêtait à bondir, mais fut stoppé dans son élan par une vision à laquelle nul ne l’avait préparé. Le feu dans son plus bel éclat, celui qui pourfendait les ténèbres des corps et des esprits. La pureté du ciel portant sur lui son regard. Quelque chose se serra dans le torse de Valmys, avant de doucement s’enflammer, tandis qu’une envie jusqu’alors muette prenait forme.
Il connaissait cette jeune femme, mais n’arriva pas immédiatement à replacer son nom, et son contexte. Il dut tendre l’oreille à son propre chant-nom pour retrouver tout cela. Alors, il sut. Il sut qu’avec elle, il pouvait être vrai, s’exprimer pleinement, sans ambages. Elle comprendrait. Elle l’accompagnerait.

“- L-Luna !” Sa voix tremblait d’émotion alors que, s’élançant vers elle, il prit ses mains dans les siennes. Son regard s’était ancré dans le sien. “T-toi…” Il la pointa du doigt. “Moi…” Il se pointa du doigt. “Lui…!” Il pointa le Chantefeu du doigt. “Une tarte à l’abricot. Tout de suite. Maintenant.”

Ils n’avaient pas de temps à perdre, ou le Chantefeu partirait sans faire de tarte à l’abricot. Valmys lâcha les mains de Luna, le temps d’effectuer le geste-clef. À travers le portail, la silhouette du Chantefeu se distinguait. Il fit signe à Servalwir et Luna de passer au travers. Lui-même n’attendit pas, passant de l’autre côté en un bond, courant pour rattraper son confrère et l’avertir de son nouveau devoir.

Sort :

Rectives :

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C’était sous une façade d’une sœur soucieuse et désirant son bien que Victoria l’avait rejetée. Luna avait compris entre les lignes que l’impératrice ne voulait plus d’elle dans les parages et qu’elle n’était plus la bienvenue à Sélénia. Elle aurait pu exploser et faire des choses qui auraient eu de graves conséquences et qu’elle aurait probablement regrettées. Mais à la place elle avait poursuivi ses plans de rejoindre Orfraie à Ipsë Rosae où, en octobre, elle avait accouché difficilement d’une petite Sainnûr.

Les temps étaient doublement difficiles. Les sentiments anti-lien s’étaient développés parmi la population. Ils n’étaient pas que paroles et menaces. En effet, leur courroux s’était abattu sur sa famille. Firindal avait été tué et ainsi, Orfraie avait touché la porte de la mort avant de revenir miraculeusement parmi les vivants. Cela lui avait laissé de lourdes séquelles que même son Inséparable ne savait comment panser. Le temps apaiserait-il son cœur? Elle s’inquiétait, car l’histoire de séparation de Liés ne terminaient jamais très bien. Elle-même ne pouvait s’imaginer vivre sans Alkhytis. Heureusement, il y avait la petite Elena pour changer les idées de son épouse, de même qu’une expédition dont elle avait pris part vers la fin novembre.

Laissée seule, Luna avait décidé d’accepter l’invitation de sa chère amie Autone et d’aller à Caladon. C’est là qu’elle avait décidé de prendre une nouvelle identité. Était-ce une mauvaise idée? Ça restait à voir, mais pour l’instant, pour sa sécurité et pour sa santé mentale, elle voulait passer incognito. En effet, elle ne voulait pas qu’on la reconnaisse du premier regard comme étant une Kohan ni une dragonnière. D’autant plus que la haine contre les dragonniers s’accroissait. Cynoë avait été tué! Quant à Nolan… Bien qu’elle était contre son choix de vouloir se libérer du Lien, ce n’est certainement pas de cette façon qu’il voulait s’y prendre. Toute cette histoire la bouleversait au plus haut point. De plus, l’interdiction du séjour des Liés sur le territoire sélénien lui confirmait son désir de passer inaperçue.

Impuissante. C’était son sentiment.

La jeune femme désormais rousse avait concentré son attention sur Autone avec le désir de l’aider. Celle-ci était enceinte et attendait la naissance d’un ou d’une Sainnûr. Elle savait elle-même que la grossesse serait difficile et espérait que son expérience personnelle pourrait l’aider. De plus, elle l’avait emmenée au Domaine baptistral à l’aide de son navire. À ses yeux, il n’existait pas de lieu plus sûr sur Tiamaranta quoique son opinion aurait changé si, avant de se rendre, elle avait réalisé la menace qui pesait sur l’endroit.

Cela faisait un long moment que Luna n’avait pas remis les pieds au domaine, mais c’était sous une nouvelle apparence qu’elle y était et sous un autre nom : Florence Beauchamp. Elle croyait que les Baptistrels respecteraient son désir d’anonymat. Et techniquement, elle ne mentait pas puisque c’était son véritable nom de naissance.

Durant les quelques jours au domaine, elle en avait appris un peu plus sur les Couronnes des cendres et cela lui avait rafraichi la mémoire sur certains événements auxquels Orfraie avait traversé. Aujourd’hui, la jeune femme venait de confier Elena momentanément pour sa sieste et déambulait les couloirs sans réel but alors qu’Autone passait des examens de santé. Un chat au pelage roux intense rayé de noir et de blanc marchait tranquillement à ses côtés.

L’endroit était calme, bien qu’elle percevait une légère tension. Qui sait quand l’ennemi attaquerait-il? Était-elle prête elle-même? Elle n’était pas certaine. Elle n’avait plus la même forme d’antan. Ses pas la menèrent jusqu’à la clairière de la Grande Mère où soudainement, tout se passa rapidement. « Oh! Valmys! » S’exclama-t-elle. Son ami balbutiait des choses incompréhensibles. Il ne faisait pas trop de sens. « Appelle-moi Florence, d’accord? Je t’exp… » Expliqua-t-elle. C’était quand même important pour ne pas bousiller sa mise en scène. Elle lui expliquerait la situation plus tard, car il était déjà parti à la chasse à la tarte à l’abricot?!

À travers son non-sens, le Chanteterre avait formé un portail et l’invitait à y entrer maintenant. Soulevant les épaules en ne sachant pas dans quelle histoire farfelue elle allait mettre le nez, elle entra dans l’ouverture magique suivie par Miw.

De l’autre côté, elle remarqua un homme qu’elle ne connaissait pas vraiment. Tout ce qu’elle savait de lui était qu’il était un Baptistrel, plus précisément un Chantefeu. À leur arrivée, elle vit la surprise se dessiner sur son visage… Qui ne serait pas surpris, sérieusement? Mais elle nota une pointe d’affolement dans ses prunelles. Il avait aussi les traits tirés, comme s’il venait tout juste de se réveiller.

« Auriez-vous vu une tarte à l’abricot? » Dit-elle afin de briser la glace et de détendre l’atmosphère. Dans sa tête, c’était un peu une blague. Il n’y avait pas de cuisine ni de trace de nourriture ici. Mais ça semblait vraiment important pour Valmys. Peut-être que le Chantefeu y comprendrait quelque chose.





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Belethar eut un léger sourire et fit une petite caresse sur les pattes de la Graärh quand l’Espérancieux eut compris qu’il avait surpris Reynagane, s’excusant de l’avoir interpellé de manière impromptue. C’était bien la première fois qu’il faisait peur à quelqu’un, lui qui ne ferait pas de mal à une mouche en temps normal.

Le Pater Familias eut un autre sourire voyant la Graärh pleine de bonne volonté pour le domaine. Belethar lui adressa un regard presque attendri, et répondit à la représentante du peuple autochtone de Nethéril :

“Vous savez, vu la situation dans laquelle nous sommes, toute présence et toute aide est la bienvenue.”

L’Espérancieux quitta son air attendri pour une mine plus inquiète, surtout à la vue des remarques de la jeune Graärh, qui signifiait que le monde ne restait pas identique au fil du temps. Oh non, il n’y avait rien de plus vrai que cette affirmation. L’Enwr se pinça les lèvres, pensant à tout ce qu’il se passait en Calastin actuellement : il avait décidé de se retirer de la politique avec sa famille, mais il voyait bien à travers ses nombreuses affaires commerciales que le monde bougeait vite.

Peut être un peu trop vite. Une immense pauvreté gagnait Selenia, des tensions se multipliaient partout, une peste s’était propagée dans le nouveau fief de la famille de Belethar … Le monde paraissait bien meurtri aujourd’hui, et au milieu de cela le danger qui inquiétait les Baptistrels était passé en second plan pour bon nombre de personnes, les laissant livrer à eux-mêmes.

Belethar était inquiet pour son Ordre auquel il avait tout donné, et pour toutes ses personnes qui vivaient à l’intérieur du Domaine et qui n’aspirait pour la plupart qu’à une vie tranquille, loin de toutes perturbations que le monde moderne créait à toutes vitesses.

Mais de tout cela il n’en fit presque rien transparaître à la jeune graärh en face de lui. Il la jugeait déjà suffisamment préoccupée comme cela, pour qu’il lui partage ses propres sujets de trouble existentiel. Le Pater Familias se contenta simplement de lui répondre :

“Vous aurez la force, parce que vous avez déjà survécu à bien pire. Mais dans le pire des cas, vous pourrez toujours compter sur moi et mes frères et soeurs baptistrels. Vous êtes ici en amie et renfort, et personne ne vous laissera tomber quoi qu’il en coûte.”

Comme pour ponctuer cette phrase, un léger bruit se fit entendre, qui grimpait de plus en plus. Belethar leva la tête pour en chercher la cause, et vit alors un vol d’oiseau massif qui s’était déclencher de manière complètement désordonnée. Les créatures volantes semblaient inquiètes, et sortaient au plus vite (quitte à se bousculer) à travers les nombreux trous se trouvant dans la paroi rocheuse qui servait de plafond.

Belethar, inquiet et sentant son sixième sens de papa-poule s’affoler, eut le réflexe de blottir Reynagane contre lui pour la protéger, avant que tous deux ne soient projetés au sol par une force invisible.

Là, l’Espérancieux sentit la terre tremblée sous son corps, mais pire encore, il vit un pilier de lumière jaillir de la fontaine. Belethar écarquilla les yeux : ça ne sentait vraiment pas bon. C’était ce qui signait que les défenses du Domaine étaient entrain de disparaître …

Le lieu le plus sécurisé de cet archipel venait de tomber, en un instant. Qui avait bien pu provoqué cela ? Comment ? On ne le savait pas, mais le fait accompli était là. Belethar réfléchissa à toute vitesse, alors qu’il se relevait et aidait la jeune gräarh à faire de même : les protections se brisaient une par une, puis une autre grande secousse vint secouer l’édifice, démolissant petit à petit le plafond de roche …

Entre tous les baptistrels et apprentis habitant ou étant de passage ici, Belethar pensa à son rival (mais aussi grand ami, bien qu’il ne fallait surtout pas le dire) Valmys et son maître Kehlvehan : il espérait qu’ils allaient bien … Il y avait aussi Eird …

Eird. Le bapistrel infirme, qui devait être en balade à ce moment là de la journée. Le sang de Belethar ne fit qu’un tour : il devait absolument lui porter secours avant qu’il ne lui arrive quelque chose de grave, il était déjà très fragile !

L’Espérancieux regarda alors rapidement Reynagane, avant de lui indiquer la direction de la Clairière de la Grande Mère, un autre lieu du domaine. Il lui fit, dans la précipitation

“Reynagane ! Les défenses du Domaine … Tout est en train de tomber ! Nous devons absolument sauver Eird, c’est un baptistrel très fragile, non loin d’ici … Venez avec moi, et faites attention aux rochers ! Nous devons absolument rassembler tout ce qui peut être sauvé avec nous !”

Sans plus attendre, Belethar fonça, tenant toujours la patte de la jeune graärh, afin de ne pas la perdre. L’Espérancieux adressa alors une prière aux Huit : il espérait grandement là où ils étaient que les divins allaient pouvoir les sortir de cette situation ...


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Aldaron avait l’habitude des frasques de ses enfants. Dawan avait l’habitude d’un monde changeant. Ilhan n’aurait sans doute pas craché sur une pâtisserie. Bien des gens dans l’entourage de Valmys n’aurait pas même sourcillé d’une telle demande. Mais ce pauvre Chantefeu, encore innocent, qui pensait s’être débarrassé sans doute des aléas d’esprits élus des étoiles, n’était certainement pas prêt à une aussi soudaine tarte à l’abricot, encore moins au réveil. Son expression passa de la surprise à la perplexité, puis à la lassitude.

« Nous sommes dans la clairière de la grande mère, observez et vous trouverez bien des arbres fruitiers non loin de vous. Là-bas par exemple, il y a un abricotier. Mais mon confrère devrait vous renseigner plus facilement que moi, ou plutôt aurait-il dû. »

Ah, les Chantefeux ! Valmys lui répondit avec un sourire un peu énigmatique. Lui, il savait pertinemment pourquoi il avait fait cela. Le peu d’informations qu’il venait d’obtenir lui suffisait largement. Certes, cela s’était fait au détriment de ses glandes salivaires, qui désormais réclamaient qu’on leur apporte ce qui leur avait été promis : une délicieuse tarte à l’abricot, couverte de ces succulents fruits dont la tendre texture et le jus sucré viendraient régaler le palais. Hélas, il n’était guère question de cela. Il fallait agir, au plus vite !

Avant même que l’occasion lui soit donnée de s’exprimer, alors qu’il ouvrait tout juste la bouche, une violente impulsion de magie, désarçonna le petit être qu’il était. Implosion ? Explosion ? Quelque chose de très grand,, très puissant, venant d’intervenir, assez fort pour projeter une sorte d’onde de choc magique. Se retournant vers la source de tout ceci, Valmys put constater le pilier de lumière qui jaillissait désormais de la clairière. Son regard se fit rond de surprise, un juron elfique en “W” lui échappa. Des vibrations lui parvinrent qui n’étaient guère baptistrales : sous ses pieds, la terre trembla. La roche se fissurait, le grondement de son craquement résonnant dans les immensités de la savane, bientôt suivi par un fracas tout aussi intense de pierres qui se déchiraient, s’effondraient, roulaient.

Un autre effondrement eut lieu, perçu principalement par les sens magiques. Les protections qui formaient le Domaine s’éteignaient. Déjà ? Si vite ? Pour le coup, Valmys n’avait pas la sensation d’être prêt. Pour avoir vu une Couronne de Cendres, il s’attendait à une attaque plus frontale, plus prévisible.

“- Florence ! Pouvez-vous aller vérifier le Dolmen des Vents, s’il-vous-plait, et voir si vous parvenez à trouver quelque personne qui ressemblerait à mon confrère ici présent ?” Si elle acceptait, il lui concevrait hâtivement un portail, ne le laissant ouvert que le temps de son passage. Il avait confiance envers les capacités martiales de Luna. Se tournant vers le Chantefeu dont il était question, il ajouta : “Je vais tenter de m’occuper de l’entrée qui vient d’être créée. Courage, et faites attention à vous.”

Il lui fallut quelques battements de paupières pour se rendre sur place. Là, effectivement, reposaient les fragments écroulés du Mont qui abritait le Domaine, ainsi qu’une entrée béante. Posant ses mains sur la pierre, Valmys appela la magie de la trame pour l’aider à construire un mur, simple, volontairement moins solide que le précédent,, pour reboucher ce trou, s’enfermant lui-même à l’extérieur du Domaine. Pas question d’utiliser ses pouvoirs baptistraux pour l’instant : la Terre était bien trop occupée à affronter son assaillant.
Et lui, il était en place, sa magie chargée, prêt à accueillir qui de droit comme il se devait : en lui apprenant toute la vanité de la violence. Ce faisant, il entâma un chant d’Alea, de Dia et d’Ela, afin de prévenir les Onze de sa position et de ses intentions.

”Rectives” :


Sorts :

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Déception! Pas de tarte à la l’abricot. Florence n’en attendait pas moins en réalité, mais toute cette histoire avait créé un besoin : celui de mordre dans cette pâtisserie. Elle aurait à attendre pour plus tard… S’ils étaient encore de ce monde, Valmys et elle partageraient une douce tarte sucrée avec ce fruit charnu orangé. Certainement pas avec ce Chantefeu fatigué qui ne semblait avoir nul envie de partager ce moment avec eux et qui les rejetait dans cette clairière de la grande mère pour qu’ils cueillent eux-mêmes les trésors de l’abricotier.

Examinant les traits de l’homme, la princesse des lumières se disait que ses traits lui étaient familiers. Certes, elle l’avait déjà croisé au sein des tunnels lors d’une visite antérieure au Domaine baptistral. Mais il y avait là dans son esprit un souvenir qu’elle n’arrivait pas à mettre la main dessus. Elle l’avait vu plus récemment, non?

Ses réflexions furent interrompues par une énorme secousse où elle manqua de peu de faire une accolade au sol qui tremblait. Mais heureusement, elle sut garder son équilibre de justesse. Un pilier de lumière avait jailli du sanctuaire et au pied de celui-ci, il s’était formé une fissure à la surface de la terre qui s’étendait. Le domaine fut frappé de plein fouet et le flanc de l’édifice naturel s’effondrait. Des cris retentissaient un peu partout. Que se passait-il?! Ses prunelles ambrées s’élargirent face au sentiment grandissant d’angoisse et dont le flot d’adrénaline la recouvrait soudainement.  

C’est alors qu’elle comprit deux choses. La première étant la raison pour laquelle Valmys avait agi de façon qui lui paraissait confuse… Pas qu’il ait réellement besoin d’une raison précise pour agir de façon étrange ou de vouloir chasser les tartes à l’abricot… Mais là, notamment avec sa demande, elle comprenait qu’il suspectait qu’il y avait un Chantefeu imposteur. Ce qui l’emmenait au deuxième élément : elle avait croisé ce maître baptistrel un peu plus tôt dans la journée avec qu’elle n’aille vers la clairière de la grande mère. « Valmys, à la fontaine vif-argent, plutôt! » Dit-elle d’une voix sans équivoque. « Une intuition. » Expliqua-t-elle plus doucement.

Le Cawr avait accepté sa requête. Tout ce que la jeune femme espérait était qu’elle n’allait pas sur une fausse piste, mais elle s’en serait voulu de ne pas suivre son instinct. Cependant, avant de franchir le portail qui la mènerait à la fontaine argentée, elle prit quelques secondes supplémentaires pour faire deux éléments. Le premier : avertir Orfraie d’aller récupérer Elena et de la sortir d’ici au plus vite. Le deuxième : activer sa ceinture qui permettait à son armure "Vestige des guerres antiques" de la recouvrir quasi-instantanément. Pas vrai qu’elle allait potentiellement à la guerre contre la Couronne de Cendre sans protection.

« Vous de même : faites attention à vous. Et à plus tard. » Dit-elle à Valmys sous la forme d’une promesse. Sur ce, elle passa de l’autre côté du portail.


Spoiler :

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Son sourire, son air attendri, je ne m'étais pas attendu de croiser sa route dans un hasard total. Comme quoi, il fallait bien que la vie nous fasse quelques surprises parfois. Malgré cela, je restais très inquiète par la situation. Ses paroles réconfortantes étaient comme un baume sur des plaies invisibles. Belethar n'avait pas changé depuis notre dernière rencontre. Si le mauvais pressentiment qui me pesait de plus en plus les poumons me rappelait ce pourquoi j'avais suivi ma sœur de cœur, découvrir le domaine baptistral me faisait penser réellement à autre chose. C'était comme si je découvrais encore un monde sur mes propres terres. Un monde riche et passionnant. Infinie et spectaculaire. Doux et paisible. « Personne ne vous laissera tomber ». Étrangement, je n'en doutais plus une seconde dans ce milieu. Souriante, mes oreilles se dressèrent soudain cassant cet échange.Comme moi, Belethar avait levé sa tête ayant sûrement entendu le même bruit venant.

Si la douceur avait enfin bien voulu s'immiscer dans mon petit cœur, il fut aussi rapidement chassé par l'envol massif des oiseau au-dessus de nos têtes. Mon cœur s'affola, mes poils se hérissèrent et mes oreilles se plaquèrent sur mon crâne alors que mes yeux cherchaient une réponse bien sûr inexistante dans ceux de Belethar. Avant de n'avoir pu faire le moindre geste, les bras de mon ami m’entraînèrent contre lui avant qu'une lourde force puissante nous propulse sur le sol dur. Le souffle coupé, l'incompréhension et la peur se peignant sur mon visage, toutes les pierres s'entrechoquaient maintenant. Le bruit assourdissant n'était en rien comparé à la lumière éblouissante qui venait d'apparaître au niveau de la fontaine. Qu'est-ce que cela signifiait ? Je regardais autour de moi ressentant des arts et des sortilèges se déversaient dans un chaos anormal. Sur le coup, je ne comprenais rien à ce qui se passait. Une petite pierre tomba sur ma queue ce qui eut pour effet de me réveiller en quelques sortes. Mon ami baptistrel résuma en quelques mots le problème qui était en train de se produire. Des mots à glacer le sang. Comment les défenses du domaine pouvait-elle... Il n'y avait pas de temps pour se poser plus de questions. Belethar avait raison, d'autre avait sûrement besoin d'aide. Entraîné par sa main crispée, un énorme fracas me fit accélérer ma course. D'un petit regard en arrière, une énorme pierre noire venait tout juste de prendre la place de nos ombres quelques secondes plus tôt.

Les couloirs défilaient si vite que je n'entendais que les chocs et des cris perdus dans cette tempête de confusion. Esquivant, accélérant, ralentissant pour contourner des immenses colonnes, comment pouvait-on détruire un tel lieu ? Les Couronnes de Cendres étaient si puissantes que cela ? Non, il y avait autre chose, ce n'était pas possible. Personne n'était encore prêt... Je n'étais pas prête. Des humains que je n'avais pas encore croisé auparavant nous poussèrent à les suivre vers les extérieurs. Si Belethar ne retira en rien son idée de partir aider l'un de ses camarades sûrement en danger mais yeux étaient rivés sur un crâne ensanglanté d'une humaine. Des vieilles images d'un passé révolus remontèrent à la surface de mon esprit. Les guerres qui avaient ravagé ma jeunesse entre les tribus Graärhs semblaient renaître de leur cendre. Non...

Je lâchais enfin la main de Belethar pour éviter une pierre, quand soudain, une voix des plus extraordinaire arriva jusqu'à mon sens. Toujours en courant, je relevais mes yeux pour chercher la source de ce phénomène. J'avais l'impression qu'elle était dans ma tête, je ne rêvais pourtant pas. Jetant un coup vers mon ami, je ne pouvais pas lui demander s'il entendait la même chose que moi. Je supposais que oui, dans tous les cas, il devait s'agir d'un baptistrel essayant de lutter contre l'anarchie générale. Si le chant s'intensifiait au fur et à mesure de notre course, celui-ci semblait venir de la gauche. Totalement perdue dans ces lieux, j'étais, en tout cas, persuadée d'une chose, nous rapprocher du porteur de voix était sûrement la meilleure des solutions. Une sensation piquante me hérissa alors que je courais auprès de Belethar. Si je n'étais pas endurante, j'avais au moins de grande foulée pratique. Le chant s'intensifiait à me faire mal au niveau de mes tempes. Une colonne de pierre se brisa sous mes yeux avant que je ne puisse crier le nom de mon camarade, je le poussais vers l'avant pour éviter la catastrophe.

- Belethar, ce puissant chant semble venir de ce côté.

Je lui montrais d'une griffe tremblante par la peur et l'effort l'ouverture illuminée avant de m'y faufiler les poumons brûlants. Je ne savais même pas s'il m'entendait hélas. L'ouverture qui se matérialisa alors sous mes yeux me stoppa nette dans ma course. Belethar à mes côtés, je regardais d'abord l'énorme roche dans un semblant d’apesanteur retenus par deux sortes de tentacules surréalistes. Puis mes griffes attrapèrent l'habit, sur l’épaule de mon ami alors que mes yeux tombaient sur l'homme chanteur, les deux mains plaçaient vers le haut. Mains... pouvait-on réellement appeler cela de cette façon ? Ses doigts avaient été remplacés par des griffes de rapaces et l'un de ces membres était recouvert de... plumes ? J'avais comme un mauvais pressentiment et mon sentiment de panique qui, je pensais, ne pouvait pas s'intensifier d'avantage, m'attaqua de nouveau lorsque je voyais enfin les prisonniers des pierres, hurlant qu'on les sauve. Le chant si mélodieux me tordait les tympans, m'arrachant presque un cri de douleur alors que je plaquais mes pattes sur mes oreilles. Ne sachant quoi dire, j'espérais que Belethar venait de retrouver le baptistrel fragile. S'il l'était réellement ? Que pensait de tout ceci, si ce n'était qu'à première vue, le chanteur s'épuisait à retenir la pierre au-dessus de tout ce monde.

- Qu'est-ce que...

Dans la cohue et le malheur, j'évitais une pierre anguleuse et me précipitais vers un jeune homme qui essayait de s'extirper des gravats. Haletante, j'épuisais mes forces pour enlever les pierres qui lui bloquaient la jambe gauche. En sang, je réussissais enfin à le sortir de là pour lui arracher un bout de tissu afin d'arrêter au minimum l'hémorragie. Il y avait tant de personne à aider. Et ce chant qui n'en finissait pas. Je m'avançais en voyant un autre humain coincé tout en rassurant celui que je venais d'abandonner. Je ne devaisen aucun cas perdre de vue Belethar. Des cris résonnèrent d'avantages dans le lointain. Soudain figée, je n'arrivais plus à respirer. Nyana. Où était Nyana ? Il était hors de question qu'il ne lui arrive quelque chose.
Oh que tout les Esprits nous viennent en aide.



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Belethar et Reynagane quittèrent rapidement la fontaine de vif-argent, néanmoins la circulation dans le domaine n’était pas aussi fluide que l’Enwr l’aurait bien voulu. Des parties du plafond s’écroulent autour d’eux, les obligeant à faire des détours et à esquiver des passages pour sauver leurs peaux. Sur le chemin, des groupes qui se protégeaient comme ils le pouvaient des chutes de pierres attiraient l’attention de la Graärh et de l’apprenti baptisrel, pour rejoindre les galeries de secours construites au fil des mois dans le Domaine, mais Belethar refusa de suivre cette route. Il inspirait et répétait toujours la même chose :

“Fuyez, vous ! Je dois sauver Eird, je vous rejoindrais plus tard !”

Le Pater Familias était ancré dans sa mission, et slalomait parmi les décombres ainsi. Pourquoi tant insister à sauver Eird, alors que son engeance avait incarné tant de maux par le passé, et que l’Espérancieux ne le connaissait que depuis peu ? Belethar n’aurait trop su dire pourquoi, si ce n’est qu’il s’était tout de suite attaché à lui, car en bien des points, il lui rappelait son antique ancêtre Valahar Espérancieux.

Tout comme lui, Eird était un puissant mage, profondément handicapé, mais aussi rempli d’un savoir inestimable, et porteur d’une histoire tragique  : comme les Espérancieux, la vie de Eird avait drastiquement changé avec le temps et spécialement sous l’influence de Néant et des Chimères.

Belethar qui était aussi sujet d’une certaine façon à l’influence du Dieu Unique essayait de comprendre pourquoi auprès d’Eird, et essayait de lui demander ce que voulait bien dire le chant du Néant … Mais ses réponses à ce sujet était souvent lacunaire.

Alors de questions en questions, et de discussions en discussions, les deux êtres avaient fini par entretenir un lien d’amitié. Ou du moins, Belethar le considérait comme tel, ne voulant pas trop s’avancer pour l’esprit torturé qui représentait Eird.

C’est son chant si caractéristique qui attira l’Espérancieux vers le Baptistrel du Néant. Reynagane l’entendit d’abord, semblant frémir de douleur car peu habituée à sa voix si peu habituelle, et sauver Belethar d’une autre colonne de pierre qui leur tombaient dessus. Le Pater Familias entendit ensuite le chant. Pour calmer les sonorités discordantes, Belethar fit usage d’un sort d’Altération en se touchant les oreilles, et ainsi moins souffrir du Chant de Eird, qui provoquait des nombreuses souffrances malgré lui. Il fit ensuite rapidement de même sur Reynagane, constatant que la Graärh se tordait de douleur tant cette mélodie l’affectait. Cela allait les aider pour la suite.

Les deux arrivèrent bientôt sur les lieux d’où le chant provenait, et Belethar y trouva là un Eird en grande difficulté, usant de ses pouvoirs pour soutenir un morceau de roche qui menaçait de l’écraser à tous moments, lui et d’autres personnes coincés sous les décombres.

Voyant que déjà Reynagane se jetait au milieu des roches pour secourir les différentes personnes coincées, Belethar écarquilla les yeux et lança rapidement un sort d’altération sur la jeune graärh en frappant dans ses mains. Il voulait que son pelage soit momentanément aussi solide que les écailles d’un dragon : il espérait cela suffisant pour pouvoir lui donner autant d’énergie que nécessaire pour sauver les coincés au milieu des décombres.

Puis le Pater Familias alla enfin au secours de Eird, courant vers l’être chanteur en fauteuil. Il lui intima, en criant :

“Cessez de chanter Eird ! Vous allez vous épuiser, et nous avons encore besoin de vos forces pour contrer ce cataclysme !”

L’Espérancieux passa alors une main devant lui et Eird, créant une Barrière assez puissante pour pouvoir soutenir la tombée des roches, sans que cela ne les impacte. Il prit ensuite le fauteuil du Baptistrel du Néant, et le poussa pour se dirige’ un peu plus loin, à l’abri des chutes de roches.

Enfin, à l’abri … C’était ce qu’il pensait : bientôt, un nouvel effondrement était provoqué à la partie Ouest du Domaine, contrariant ses plans. Belethar s’apprêta à faire usage d’une nouvelle Barrière, mais il fut trop lent : des structures apparaissaient de part et d’autre, pour soutenir la solidité de la roche.

Belethar expira une respiration tenue depuis bien trop longtemps : il regarda la faille qui avait été créée par ce nouvel éboulement, et y vit un Valmys tout alerte par ce qu’il se passait. Bien que celui-ci eut été son rival en temps normal, à ce moment précis il n’hésita pas à venir le soutenir, toujours en compagnie d’Eird, qu’il ne lâchait plus du regard.

“Valmys ! As-tu une idée de ce qui se passe ici ? Les Couronnes nous attaquent ? Est-ce la fin pour notre Domaine … ? Nous devons le protéger coûte que coûte !”

Sorts utilisés :


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Fontaine Vif-Argent, me voilà!

Mais ce ne fut pas sans encombre. Notamment, le transport via le portail de Valmys n’était pas aussi confortable qu’à l’habitude. Les instincts de Luna n’avaient pas prévu de turbulences. C’était un peu comme lorsqu’on volait très haut dans les airs et que soudainement la tempête faisait vibrer le ciel, que le dragon perdait le contrôle et qu’on tournoyait dans tous les sens. Les secousses étaient pires même! Elle fut éjectée du portail sans la moindre douceur et se frotta contre un rocher qui était tombé du plafond. Allongée de tout son long, les idées encore sonnées, elle poussa un soupir de soulagement d’être encore en un seul morceau et remercia son armure d’avoir encaissé la majorité du choc.

Florence sentit une pression contre sa main et une force vouloir la tirer. « Vite, il faut bouger! » S’exclama une voix paniquée. Nul besoin de le dire deux fois, la voix de la jeune apprentie lui remit les idées en place et lui fit réaliser l’ampleur de la situation. Elle se releva brusquement, étouffa un gémissement de douleur, et s’éloigna rapidement en suivant la jeune fille qui la tirait par la main. Miw était sur leurs talons. Soit louée son intervention, car l’endroit où elle se trouvait fut enseveli par une tonne de rochers. « Merci. » Lui souffla-t-elle doucement.

Elle continua de la suivre comme si la petite savait où elle se dirigeait. La dragonnière balaya l’endroit du regard. Le mélange de ruines et d’effondrement lui rappelait les souvenirs cauchemardesques de la chute de Cordont. L’envie de vomir lui vint, mais elle se retint. La destination du portail avait fonctionné, car elle vit la fontaine argentée. Si elle trouvait le faux Chantefeu, il y avait peut-être moyen de l’arrêter et d’éviter un autre cauchemar.

La jeune adolescente était en sanglot. Elle lui faisait penser à elle-même lorsqu’elle était gamine, sa chevelure dorée aidant pour la comparaison. Dire qu’elle avait son âge lorsque sa vie avait basculé. « Que se passe-t-il, petite? » Demanda-t-elle doucement. Question stupide. Sa maison s’écroulait, ses amis et sa famille baptistrelle étaient en danger… Certains étaient sûrement mal en point, disparus ou morts. Mais elle sentait qu’il y avait plus. Notamment, le sang la recouvrait, mais d’un premier regard elle n’était pas blessée. « Mon ami… Mon ami! » Pleurnicha-t-elle. « Il est coincé sous les rochers. Je n’ai… Je n’ai pas réussi à le déprendre. Il est blessé! » Elle en avait gros sur le cœur, comme si on l’avait trahi. Elle avait du mal à parler, mais elle poursuivit tout de même : «  Personne n’a voulu m’aider! Pas même le Maître Baptistrel que j’ai croisé. Il m’a simplement regardé et a poursuivi son chemin vers le puits flamboyant. Je suis sûre qu’il m’a entendue pourtant! » S’exclama-t-elle. Elle avait beaucoup de peine, mais aussi beaucoup de ressentiments contre ce Baptistrel qui n’avait rien fait pour lui venir en aide.

« Emmène-moi à ton ami, je t’en dois une. Je ne te promets rien, néanmoins. » L’avisa-t-elle, ne sachant pas à quel point les gravats l’avait englouti. Elle décrocha un sourire à l’Enwr qui la tira vivement vers la destination. L’envie de pourchasser immédiatement de faux Baptistrel était présente, mais elle n’avait pas le cœur à abandonner la petite à son désespoir.

Pendant que la blonde la guidait, Florence fouilla dans son sac pour mettre la main sur une paire d’Inséparables qui prirent vie dans les airs. « Portez ce message à Valmys : l’imposteur se dirige vers le puits flamboyant! Je viens vous rejoindre bientôt. » Dit-elle. Au moins, en toute connaissance de cause, le Chanteterre pourrait intervenir rapidement.

« Là! » Dit la jeune fille en pointant les décombres. Les gémissements indiquaient que le prisonnier des rochers était encore vivant. Plusieurs petits débris recouvraient son corps, mais ils avaient réussi à tasser la majorité. Le gros du problème était le gros rocher qui recouvrait sa jambe et qui l’empêchait de boucher. « Aide-le à sortir de là, à mon signal. » Lui dit-elle. S’approchant, elle tenta de le soulever, mais le rocher était trop lourd. Elle frappa alors dans ses mains pour activer le flux d’altération. Elle espérait seulement que la magie n’allait pas faire des siennes comme pour le portail à Valmys. La transformation eut l’effet escompté. La pierre se transforma en bois léger et cela fut beaucoup plus simple à soulever. Au signal, la petite aida son ami à se déplacer puis Florence laissa tomber le poids.

« Comment va-t-il? » Demanda-t-elle en se rapprochant d’eux. Mal en point, mais vivant. « Tiens bois ça. » Lui dit-elle en lui enfonçant pratiquement une potion de guérison ultime dans la gorge. Il n’y avait plus une seconde à perdre. « Maintenant, je veux que vous sortiez d’ici immédiatement. » Ordonna-t-elle sur un ton autoritaire.

« Ne m’attendez pas, j’ai une promesse à tenir. » Dit-elle en s’éloignant déjà des deux amis. Elle avait confiance qu’ils s’en sortiraient. Elle ne pouvait rien faire de plus pour eux. Elle entendit leurs remerciements alors qu’elle tournait le coin pour prendre un nouveau tunnel.

Direction : le puits flamboyant!

Florence fronça les sourcils. En effet, plusieurs habitants du domaine se trouvaient au sol alors qu’elle avançait vers sa destination. L’explication n’était dans la chute des rochers. Étonnamment, ils n’étaient pas morts, mais simplement inconscients. Le coupable leur avait assené des coups pour les neutraliser, sans les tuer.

C’est seule que Florence avance, empruntant le chemin de corps qui mène indéniablement au puits flamboyant. Pas si seule en vérité, car Miw n'est jamais très loin.




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Valmys flatta le flanc de son mur comme on flatte une brave bête. C’est que c’était un beau mur ! Môh oui ! C’était qui le plus beau des murs ? C’était lui ! Enfin, le plus beau, peut-être pas. Il manquait un peu de décorations, de fioritures, ce genre de raffinements. Mais il remplissait son office d’être présent au bon endroit, au bon moment, avec une solidité correcte vis-à-vis de l’investissement qui avait été fait. Après une bise d’encouragement, Valmys reprit prestement la route de… De…

D’où, du coup ? L’ennemi lui semblait être partout et nulle part à la fois. Ou peut-être n’était-ce qu’un effet dû à la panique. Il espérait que les Onze autres, qui avaient sans doute jadis dû défendre le Domaine face aux aveuglés du Néant, s’en sortaient mieux que lui. Tendant l’oreille, à la recherche du danger le plus imminent, il ne put sonder l’entièreté des environs, pas même pour savoir si la dame aux cheveux d’abricot avait trouvé le fruit de leur quête. Un chant passait par-dessus tout cela, comme s’il avait été plus important. Un appel à l’aide, peut-être ? Les notes étaient, indubitablement, liées au Néant. Eidr ? N’était-il pas en la compagnie compétente de Belethar ? Une vision inavouable passa devant l’imagination de Valmys. Non ! Il n’était pas question que qui que ce soit d’autre que lui ennuie son rival !

À grandes enjambées mêlées de bonds magiques, sorte d’entre-deux visant à conserver son énergie tant physique que magique, le Chanteterre prit la direction de ces confrères si spéciaux. C’est qu’autant de portails avaient déjà bien puisé en lui. Ils avaient intérêt à porter leurs fruits.
Il ne lui fallut guère longtemps pour arriver en vue de la scène. Encore une fois, il fit appel à ces sens spéciaux qui ne viennent que dans l’urgence pour mettre de côté les diverses émotions qui menaçaient de l’envahir à la vue des gravats et, surtout, des corps coincés dessous. Un peu pâle, Valmys s’empressa de tendre une main vers les rochers que soutenait Belethar, prenant le relai par télékinésie. Prestement, il lui répondit :

“- Les Domaines se reconstruisent. Je ne puis en dire de même pour les morts.”

Ce n’était ni un ordre, ni un conseil. Pourtant, l’injonction viendrait d’elle-même, pour Belethar, lui enjoignant de se concentrer sur ce qui devait être sauvé. De son autre main, Valmys faisait de son mieux pour retirer un à un les gravats qui retenaient quelques innocents, venant en aide à une Graärh au poil aussi magnifique que son coeur.
Lorsque les gravats n’eurent plus besoin de son aide, Valmys appela à nouveau à lui cette magie si spéciale et chérie qui permettait de construire, afin de stabiliser de multiples piliers la roche qu’il soutenait. Voilà, il avait à nouveau les mains libres… Et beaucoup de fatigue. Son souffle était celui d’un humain qui aurait trop couru, et la sueur luisait le long de ses tempes. Brièvement, il demanda à la cantonade si quelqu’un disposait de quelque potion régénératrice pour son énergie et sa magie. Il n’aimait guère en faire usage, mais reconnaissait l’utilité que cela pouvait avoir dans la situation présente. Son confrère lié au feu revint sur ces entrefaites, prendre en charge les blessés, et indiquer à ceux qui pouvaient se mouvoir la direction de la galerie la plus proche. Un soulagement pour le Chanteterre, qui n’était point en situation de gérer tout cela.

À ces combattants sans violence qui restaient, Reynagane et Belethar, Valmys expliqua, le souffle toujours court :

“- J’ai envoyé Florence, une amie, chercher ce que je pense être une version plagiée de notre confrère chantefeu. Je l'avais croisé alors qu'il s'approchait du Dolmen des Vents, avant de voir notre véritablement confrère au niveau de la Clairière de la Grande-Mère. Je crains que seule, la tâche de Florence soit compliqué. Si elle doit faire face à une Couronne spirite du serpent, ou que sais-je...” Tendant l’oreille, il chercha les autres dangers environnants. “Les couronnes sont là… J’aimerais pouvoir m’en occuper de front. Florence est… Elle a pris la direction de la fontaine vif-argent.” Il reprit à nouveau son souffle. “Nous devrions la rejoindre.”

Les mots doux que m’envoie Verith :

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J'aidais les prisonniers des pierres, l'esprit en ébullition. J'étais terrifiée. Mais comme la lueur d'une bougie, un sentiment que je ne me pensais plus capable de vivre s'immiscer en moi. Sauver des vies. La vie avant l'esclavage, c'était bien la vie que j'avais décidé de mener et voilà que je retrouvais la fierté de servir les autres à bon escient. Comment avais-je pu oublier ce ressenti ? La peur, tel un ras de marée ne s'offusquait pas de revenir à la charge à chaque son où mouvement brusque.

Je souriais à un inconnu que Belethar connaissait alors que celui-ci m'aidait à relever un souffrant. Ainsi, la tempête du domaine venait de s'estomper, offrant un spectacle, inimaginable quelques heures auparavant. Si les cadavres rappelaient tout de suite l'esprit à l'ordre, les gravats et les baptistrels semblaient n'être qu'une puissante illusion. Valmys, tel que l'avait appelé Belethar portait les traces de la fatigue alors que tous, semblait reprendre la main sur la situation. Je regardais autour de moi, piquée par l'incertitude quant aux dégâts que Nyana avait put avoir. Un étonnement sincère me traversa lorsque mon regard croisa celui de l'homme qui m'avait calmement expliquer les pouvoirs mystérieux de la Fontaine d'Argent avant de s'éclipser dans l'ombre.

- Je suis heureuse de recroiser votre chemin commençais-je en m'essuyant le front, les dégâts...

Je n'arrivais pas à terminer ma phrase alors que j'observais Belethar et Valmys continuer d'aider les souffrants.

Si l'homme me paraissait différent, je fronçais les yeux totalement incrédule lorsque celui-ci me salua étonné par ma phrase. Il ne semblait pas me reconnaître, il n'y avait pourtant pas mille Gräarhs dans le domaine qu'il avait croisé aujourd'hui.

- Pardonnez-moi, nous sommes-nous déjà croisé ? Excusez-moi.

L'homme s'envola aussitôt pour porter secours à une femme plus loin. Je restais quelques secondes, pantoises en me demandant si l'humour était propice dans ce genre de situation. Je me rapprochais sans un mot de mon ami et de son compagnon l'air ailleurs. Pourquoi ? Je sentais au fond de moi que quelque chose dans l'humain à qui je venais juste de parler était différent de celui de la Fontaine. Mais pourquoi ? C'était pourtant le même individu, il n'y en avait pas deux... « envoyé Florence, une amie, chercher ce que je pense être une version plagiée de notre confrère chantefeu ». Ce fut tel un éclair vif qui me foudroya. Enfin, les engrenages de ma petite tête se mettaient en mouvement.

- Mais...

J'avais du mal à faire la part des choses. Il y  avait tant d'informations et de choses à mêler en même temps. Est-ce que j'avais été si stupide que cela ? La Gräarh la plus naïve de toute l'archipel ? Si le véritable homme était celui que je venais de croiser. Qui était celui de la Fontaine ?

Je plaquais d'un œil horrifié mes pattes sur mon museau, comme à chaque fois que quelque chose me secouait à vrai dire.

- Main ek chutakula hoon.

Rien à faire, les Couronnes de Cendres étaient déjà là. Passant des yeux d'un homme à un autre je ne savais pas quoi faire.  Valmys parlait de vite rejoindre une certaine Florence à la Fontaine Vif-Argent qui était certainement en danger. Mais si le dangereux l'avait quitté aimablement il y a moins d'une heure de cet endroit, il ne pouvait donc, par logique, plus tellement s'y trouver. Il fallait alors qu'il revienne sur ses pas et avec le chaos environnant. Mais une autre question tambouriner aux portes de la Graärh. S'il s'agissait d'un intrus, pourquoi n'avait-il rien fait contre elle ?

-L'imposteur n'est pas à la Fontaine commençais-je enfin après d'interminables secondes d'incertitude.

J'avais les oreilles plaquaient en arrière par ma sensation de honte et de timidité mélangées.

- Oh Belethar, je crois avoir fait une terrible bêtise, continuais-je en le regardant dans les yeux. L'homme que vous voyez ici, je l'ai vue à la Fontaine, j'ai même conversé avec lui. Hors, cet homme, je montrais le baptistrel d'une griffe, ce n'est pas le même que celui de la Fontaine. Enfin , c'est le vrai, le vrai humain.

Mais comprenaient-ils au moins ce que je baragouinais ?

- Comment ai-je pu être aussi stupide.

Inspirant une seconde je me ressaisissais un coup.

- Le mal est fait, il me paraissait si... réel. Il m'a quitté en parlant de retourner à son sanctuaire. Qu'est-ce que cela signifie ?


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“Les Domaines se reconstruisent. Je ne puis en dire de même pour les morts.”

A l’injonction de Valmys, Belethar répondit simplement un petit “Certes”, constatant qu’avec l’arrivée du Chanteterre, Eird commençait à diminuer son chant, se reposant sur les diverses forces en présence pour l’aider. C’était une chose qui rassurait l’Espérancieux : soucieux de l’état de santé du Baptistrel du Néant (et quelque part un peu conscient d’une potentielle rechute à tout moments), Belethar désirait que ce dernier s’économise au plus possible.

Le Pater Familias sauva ce qui pouvait être sauvé avec Reynagane, Valyms s’occupant du gros des roches qui tombaient. Bientôt, le petit groupe parvenait à réinstaller le calme, néanmoins Belethar avait le sentiment que tout ceci allait être très temporaire. Partout dans le Domaine, on devait fuir ou se battre pour essayer de sauver des vies, ce qui inquiétait beaucoup l’Espérancieux …

Est-ce que ce qu’avaient fait les baptistrels aux Karapts avaient tellement énervé les forces de ce nouveau monde, qu’ils désiraient tous les tuer jusqu’au dernier ? Et pourquoi s’en prenaient t-on toujours à eux, qui n’étaient que d’humbles pacifistes ?

Autant de questions qui restaient sans réponses dans l’esprit du Pater Familias. Toujours est-il, en tant que bon père qu’il était, il faisait attention à sa famille d’adoption, et sauva encore quelques personnes sous les décombres, prêtant mains fortes à Reynagane.

Il s’aperçut par la suite en écoutant Valmys, que celui-ci était manifestement épuisé - ce qui se comprenait très largement - et avait besoin d’une potion régénératrice. Belethar se frotta la barbe. Il ne disposait pas d’une telle chose, mais il pouvait peut être faire quelque chose pour lui … Seulement, pouvait-il se permettre un tel geste avec celui qui était son Rival de chaque jour ?

L’Espérancieux eut un rire intérieur, alors qu’il eut un petit sourire taquin en regardant Valmys. Au diable les fausses considérations en ces temps troublés. Il rassembla un peu d’énergie de la Trame, et vint faire un petit baiser sur la joue de son Rival.

Il ponctua son action par un petit :

“Voilà de quoi te requinquer, je l’espère !”

Belethar eut un rire taquin. Il avait utilisé un sortilège de  Marque de Pureté sur Valmys, qui aurait tôt fait de lui régénérer suffisamment son énergie pour qu’il soit opérationnel en un rien de temps. Le Mage était bien conscient qu’il pouvait se contenter de simplement faire un geste mimant un baiser vers le corps du Chanteterre, mais l’Enwr ne pouvait se retenir de voir la réaction incrédule de son ami quant à ce geste. Le Pater Familias trouvait aussi un peu de réconfort à taquiner Valmys, il fallait bien l’avouer. Ce geste était un peu comme une bulle d’air au milieu d’un océan profond où il était plongé depuis que les Couronnes avaient attaqué le Domaine.

Le Maître Chantefeu vint cependant mettre un terme à cette bouffée d’air frais, rejoignant le petit groupe pour prendre en charge les blessés, et leur indiquer par où fuir.

S’ensuivit une conversation surréaliste (encore) entre Reynagane et ledit Maître. La jeune Graärh semblait connaître le Maître … Mais celui-ci ne se souvenait absolument pas d’elle. Belethar écarquilla les yeux, incrédule, avant d’écouter ce qu’un Valmys remis de ses émotions avait à leur dire :

“J’ai envoyé Florence, une amie, chercher ce que je pense être une version plagiée de notre confrère chantefeu. Je l'avais croisé alors qu'il s'approchait du Dolmen des Vents, avant de voir notre véritablement confrère au niveau de la Clairière de la Grande-Mère. Je crains que seule, la tâche de Florence soit compliqué. Si elle doit faire face à une Couronne spirite du serpent, ou que sais-je… Les couronnes sont là… J’aimerais pouvoir m’en occuper de front. Florence est… Elle a pris la direction de la fontaine vif-argent. Nous devrions la rejoindre.”

Belethar regarda tour à tour Valmys, puis Reynagane, haussant les sourcils, et adoptant peu à peu une mine déconfite :

“Reynagane … Ne me dites pas que … ?”

Sa camarade Graärh plaqua ses pattes sur son museau, et pris un regard horrifié, avant de dire une phrase dans sa langue natale. Belethar ne comprenait pas un mot de ce qu’elle disait, alors il se tourna vers Valmys pour qu’il fasse l’interprète, mais son confrère Chanteterre lui intima que ce n’était rien de bon à être entendu.

Toujours est-il, Reynagane s’expliqua :

“L'imposteur n'est pas à la Fontaine. Oh Belethar, je crois avoir fait une terrible bêtise … L'homme que vous voyez ici, je l'ai vue à la Fontaine, j'ai même conversé avec lui. Hors, cet homme,  ce n'est pas le même que celui de la Fontaine. Enfin , c'est le vrai, le vrai humain.”

Belethar eut un regard de pitié envers son amie Graärh, et vint la réconforter, lui caressant ses épaules dans le sens du poil, alors qu’elle s’auto-flagellait durement. L’Espérancieux eut des paroles de réconfort :

“Ne vous inquiétez pas Reynagane, ça n’est pas grave, nous allons le trouver et allons l’arrêter. Valmys et moi-même connaissons le domaine comme notre poche. Ne savez vous pas vers où il se dirigeait ?”

Reynagane se ressaisit alors, et fit part de ce qu’elle savait :

“Le mal est fait, il me paraissait si... réel. Il m'a quitté en parlant de retourner à son sanctuaire. Qu'est-ce que cela signifie ?”

Belethar eut un regard vers Valmys : cela ne signifiait qu’une seule chose. L’Imposteur était en route vers le Puits Flamboyant. Mais pourquoi voulait-il se rendre là-bas … Mystère et boule de graärh. Quoi qu’il en soit, l’instinct de l’Enwr lui intimait que cela n’annonçait vraiment rien de bon. S’il trafiquait le Puits Flamboyant ... Non, il ne préférait pas y penser. L’Espérancieux intima au Chanteterre qu’il fallait s’y rendre prestement.

Le Pater Familas se tourna vers Eird, demandant s’il voulait s’y rendre également. Celui-ci lui répondit alors :

“Je suis moi-même en quelque sorte un Baptistrel, Néant-Protecteur … Si le Domaine est en danger, alors j’aiderai vous et Tendre-Roc à le protéger.”

Belethar eut un petit sourire à l’évocation de ces surnoms si particuliers, pour le désigner lui et Valmys. Le Pater Familias respecta la décision d’Eird, et empoigna le fauteuil de l’infirme, avant d’intimer tout le monde à se rendre au Sanctuaire.

Il était temps de chasser les Couronnes de leur territoire.

Le groupe ne lésina pas sur la rapidité, et se rendit aussi vite que possible au Puits. En chemin, deux rouge-gorges rejoignirent Valmys, et lui intimèrent que Florence confirmait la présence de l’Imposteur au Sanctuaire.

Empli d’une énergie nouvelle, il ne leur fallut que peu de temps avant d’y arriver … C’est seulement, quand ils arrivaient que Belethar constata que des corps étaient jonchés ça et là. Le Pater Familias inquiet s’empressa de vérifier prestement leur état, mais ils étaient bel et bien vivants, simplement inconscients. Pourquoi les avoir laissé en vie alors qu’ils avaient fait s’effondrer tout le domaine ? Belethar n’en savait rien. Il trouvait cela étrange, et restait aux aguets du moindre ennui.

Un peu plus loin, il vit une personne qui ressemblait en tout point à la description que lui avait fait Valmys de son amie Florence. Elle se trouvait non loin de l’entrée du Sanctuaire … Néanmoins, quand Belethar mira le chemin vers le Puits, tous ses sens se mirent en alerte, et il pouvait presque entendre son esprit-lié du Pingouin lui intimer de fuir en quatrième vitesse.

Et si quelque chose … Sortait de la grotte ? Belethar, n’ayant que cette possibilité en tête. Il hurla :

“Bouchez vous les oreilles !”

Puis le Pater Familias regarda ses pièces d’équipement faites avec la mue de son brave Nasod, qu’il avait rendu quelques semaines plus tôt. Il appuya sur sa ceinture, canalisant son énergie pour activer un glyphe dont les runes vinrent s’illuminer. Un puissant son se propagea ainsi dans toute la grotte, semblable à l’intimidant cliquetis des Karapts que Belethar avait aidé il y a quelques mois de cela.

Il espérait que cela suffirait à dissuader quelconque antagoniste mais comme il n’en était pas sûr, il cria une deuxième fois à l’attention de l’amie de Valmys :

“Florence, écartez-vous ! Quelque chose va sortir de cette grotte !”

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Long fut leur sommeil passé dans la douce étreinte de la mort. Les ailes sombres du passeur étaient venues les ramener vers la lumière, insufflant en eux un nouveau souffle de vie. C’est sur un nouveau monde que leurs yeux s’étaient ouvert. Un archipel bien différent de celui qu’ils avaient quitté. En provenance de par-delà les mers, de nouvelles espèces intelligentes avaient fait leur apparition, s’installant sur ces terres comme s’il s’agissait des leurs. Les graärh eux-mêmes avaient changé, ils étaient devenus décadents, ils n’étaient même pas l’ombre de ce qu’ils étaient autrefois. Un archipel bien différent et bien décevant s’offrait à eux.

Ces espèces étrangères, non contentes de s’installer sur une terre qui n’est pas la leur, étaient venues souiller, tant par leurs actes que par leur présence le puits sacré. Comme osaient-ils effleurer de leurs sales pattes ce qui appartient aux gardiens. Comment osaient-ils utiliser ce qui est en dehors de leur compréhension. Comment osaient-ils commettre un tel sacrilège ? Mais, comme si cela ne suffisait pas, ils étaient venus altérer les karapts. L’arme, l’armée des couronnes, destinée à faire face à leurs ennemis, à leurs opposants. Une vague aussi implacable que la vérité qui avait été révélée au haut prêtre des esprits, devenu aux yeux des siens : l’hérétique.

Les longs mois passés dans les ombres permirent aux couronnes de s’informer sur ce nouveau monde avec lequel ils allaient devoir composer … auquel ils allaient devoir faire face si nécessaire. La communauté qui avait tant souillé le Bâoli que les karapts avaient, par leurs actes, choisi de devenir leurs ennemis. Une punition à la hauteur de leur sacrilège allait devoir leur être imposée. Laalach lui-même, accompagné de Lolupata, se chargerait d’accomplir cet acte. Tandis que Rog s’en irait trouver le quatrième d’entre eux, celui qui leur avait tourné le dos.

Bénit par le serpent, le prêtre des cendres n’eut aucune difficulté à entrer dans le domaine de l’adversaire. En arrivant sur place, il découvrit pour la première fois un art qui lui était hors d’atteinte. Quelle était cette énergie? Quelle était cette magie? Elle était différente de tout ce qu’il avait pu connaitre. Le graärh en fut piqué à vif. Lui qui se vantait de pouvoir tout égaler, se retrouvait à présent face à une chose qu’il ne pouvait atteindre. L’envie de réduire tout ce qui se trouvait ici à l’état de poussière lui traversa l’esprit, mais il se retint de le faire. Ils n’étaient pas là pour tout détruire, simplement pour envoyer un message et mettre hors course ces nouveaux opposants. Leurs affaires ne les concernant en rien.

Tout n’était toutefois pas inatteignable à Laalach. Il y avait en ce lieu des éléments qu’il connaissait. L’énergie confluait en cette terre, tel un réseau souterrain, invisible, pour rejaillir en un point précis. Les éléments se matérialisaient au travers d’édifice physique : des sanctuaires. Bien que différents, ils ne pouvaient empêcher le prêtre des esprits de penser au puits sacré. La magie qui en émanait lui était hors d’atteinte et en même temps à portée du bout de ses griffes. Oui, c’est ainsi qu’il procéderait pour faire tomber ce lieu. Lui qui avait autrefois manipulé le Bâoli, en ferait de même avec les sanctuaires ici présents.

Laalach vint revêtir l’apparence d’un des maitres de ce lieu, après lui avoir embrouillé l’esprit d’un profond songe pour s’assurer qu’il ne trahit pas son déguisement, la couronne de cendre se déplaça une grande partie de la journée. Le graärh s’en alla à la rencontre de la terre, du vent et finalement de l’eau. Provoquant l’instabilité des flux d’énergie, les sanctuaires s’emballèrent jusqu’à atteindre un point critique les amenant à relâcher le trop-plein. La magie régnant dans ce lieu s’en trouva indéniablement chamboulée. Alors que le domaine encaissait la déferlante des éléments, que Lolupata faisait diversion plus à l’ouest, Laalach, lui, se dirigea vers son dernier objectif. Le feu fut autrefois l’instrument de la peur des esprits. Déchirant la terre, déchainant la mer et voilant le ciel. Peur occasionnée par les actions des quatre. Aujourd’hui, le feu serait l’instrument des couronnes, symbolisant leur crainte et leur colère à l’encontre des baptistrels.

Nul de vint à temps pour l’empêcher de commettre son ultime acte …

***

Comme les autres, le sanctuaire de feu tomba et bientôt, il en serait de même de ce lieu. D’un pas tranquille, Laalach rebroussa chemin au travers de l’étroite galerie. Dans son dos, il sentait la chaleur s’intensifier. Alors que la lumière extérieure venait baigner l’orée de la grotte, les yeux du félin captèrent la présence d’un individu. Une jeune femelle de cette espèce nommée les humains. Voilà qui était fâcheux. L’inévitable pouvait, peut-être, encore être empêché. La couronne de cendre n’avait aucun intérêt à cela.

“Florence, écartez-vous ! Quelque chose va sortir de cette grotte !”

Suivant la mise en garde, le prêtre des cendres apparut à la sortie, venant faire face à la dénommer Florence. La graärh leva les mains, à plat au-dessus de lui, et le projeta ensuite en direction de la nuque de la demoiselle. Son intention n’était pas de tuer, mais de neutraliser. Une créature intervint néanmoins, s’interposant face au coup porté. Un petit chat devenu soudainement tigre qui s’écrasa ensuite au sol, étourdit.

“Salue le courage de cette bête. À la différence des esprits, elle t’est venue en aide."

Au-dessus du domaine le ciel, lui, commençait à se couvrir de nuage menaçant.

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L’angoisse était à son apogée… ou presque. La prénommée Florence s’inquiétait et était tourmentée par la question : avait-elle bien fait? C’était des pas de course qui l’éloignaient de la fontaine Vif-Argent où elle venait de laisser la jeune enwr et son ami, tous deux en relative sécurité. Elle avait perdu un temps précieux à les aider au lieu de pourchasser le faux Cawr. Tout comme son cœur lui aurait fait regretter de les laisser à leurs tristes sorts, elle s’imaginait que le pire était déjà arrivé… Événement qu’elle aurait peut-être pu éviter en allant immédiatement au puits flamboyant.

Mais ce qui était fait était fait. Tout ce qui lui restait à faire était de se dépêcher, tout restant alerte. Ce serait idiot de finir elle-même écrasée par un rocher ou prise par surprise par l’ennemi à l’embranchement d’un tunnel. Elle avait équipé son épée à sa taille et son bouclier dans son dos. Elle courut jusqu’aux portes de la grotte où elle s’arrêta net. Elle porta une main contre sa bouche, surprise et anéantie par la vision qui s’offrait à elle : des corps gisaient ici et là! Son cauchemar était arrivé, elle était arrivée trop tard! Elle se pencha au-dessus d’une vieille dame et son cœur manqua son bond. Son torse ne venait-il pas de se relever?! Elle devait rêver. Mais sa main lui confirma que sa peau était encore chaude et qu’il y avait un pouls. Elle vérifia l’état d’un autre corps puis d’un troisième. Son soulagement fut soudainement interrompu alors qu’elle perçut des bruits de pas.

Prête à se défendre, la jeune femme se retourna pour réaliser qu’il s’agissait de Valmys accompagné par quelques autres inconnus. La voix de l’humain retentit soudainement, lui clamant de s’écarter. Elle n’eut que le temps de se retourner qu’il était déjà trop tard. Tout se passa si vite. Elle vit les mains d’un Graärh levées vers elle et l’attaque se projeter en sa direction. Un rugissement retentit, rugissement qui s’éteignit aussi vite qu’il était apparu lorsque Miw se prit l’attaque à sa place. Le grand tigre s’écrasa au sol, étourdi. « Je vais te le faire regretter. » Vociféra-t-elle bravement. Florence s’était accroupie rapidement pour vérifier l’état de son ami félin et le secouer pour qu'il retrouve ses esprits.

Soudainement, la peur résonna dans tout son être. Elle jeta un regard inquiet vers le Graärh. Était-il la cause de ses craintes?! Certes, il était effrayant… Mais ne s’était-elle pas déjà interposée, selon elle, à pire que lui? Les mots de l’ennemi firent enfin du sens lorsqu’elle entendit un croassement paniqué. La Grenouille était partie. Un pire sentiment s’empara d’elle : celui d’être déconnectée d’Orfraie! L’Inséparable était toute aussi partie. Un regard rapide à son nexus lui confirma que son épouse était en sécurité. Elle eut besoin d’une grande respiration. L’absence de ses Esprits-Liés, c’était bien moins pire que la sensation d’être séparée d’Alkhytis!

La colère que l’humaine ressentait était incontrôlable. Elle n’avait aucunement l’intention de parlementer. Que manigançait cette Couronne de Cendre qui venait de croiser ses bras puissants? On frappe d’abord, on pose les questions ensuite. Elle sortit son arc de son sac magique puis elle encocha la flèche de foudre qu’elle projeta contre son ennemi. Il payerait pour tout ce qu’il avait fait! Mais… elle devait avouer qu’elle n’avait pas tant envie de s’en approcher au corps-à-corps.

armes :



directives :

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.: Jet 1 :.

Florence

Compétence utilisée : Arme de trait niveau Grand-maître. Marge de la caractéristique : 85.

Modificateur =>

Mélodie II, Glyphe "Efficacité" : Bonus = +10

Total : 95

Résultat => 95 - 79 = 16 Réussite simple.

.: Jet 2 :.

Laalach

Compétence utilisée : Coordination niveau Exceptionnel. Marge de la caractéristique : 95.

Total : 95

Résultat => 95 - 66 = 29 Réussite notable.


  • MR de 66 et plus : Réussite exceptionnelle. L'action fait l'effet d'un coup de génie. Un avantage conséquent est octroyé et ses effets bénéfiques font profiter tout le groupe.
  • MR de +41 à +65 : Réussite remarquable. L'action est ovationnée. Un avantage certain est octroyé dans le domaine d'action.
  • MR de +21 à +40 : Réussite notable. L'action est particulièrement réussie. Un léger avantage est octroyé dans le domaine d'action.
  • MR de +1 à +20 : Réussite simple. L'action est réussie simplement, sans autre résultat notable.

  • MR de 0 : Réussite in extremis. L'action réussit sur le fil du rasoir, à un cheveu près.

  • MR de -1 à -20 : Réussite médiocre. L'action réussit mais n'a pas les effets escomptés (souvent amoindris).
  • MR de -21 à -40 : Échec simple. L'action échoue. Un léger désavantage au joueur ou un léger avantage à l'adversité est octroyé dans le domaine d'action.
  • MR de -41 à -65 : Échec cuisant. L'action échoue pitoyablement. Un désavantage au joueur et/ou un avantage à l'adversité est octroyé dans le domaine d'action.
  • MR de -65 et moins : Échec critique. L'action échoue lamentablement. Un sérieux handicap est attribué au joueur et à ses alliés. L'adversité obtient un sérieux avantage.



Dernière édition par Le conteur le Mer 16 Sep 2020 - 9:48, édité 1 fois

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'MJ' : 79, 66

Florence, furieuse de voir l’état dans lequel son fidèle félidé a été mis par son agresseur, saisit une flèche et bande son arc en direction du graärh qui la toise. Le projectile est décoché et fil droit vers la couronne. Malheureusement, le prêtre des cendres se révèle avoir des réflexes dépassant l’entendement. Il esquive la flèche, pourtant aussi vive que vent, qui vient de planter dans le mur derrière lui, libérant lors de l’impact un arc de foudre.

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En temps normal, leur pas de course en direction du Puits Fambloyant aurait sans doute valu à Belethar quelque remarque moqueuse de Valmys, quelque mot de l’acabit d’un “sacré course, pour un humain aussi âgé !”. En l’occurrence, ses propres muscles mis à l’épreuve l’empêchaient de se prononcer en ce sens sans craindre la répartie de son rival. Sans magie, sur un exercice aussi rude, il n’était vraiment pas bien loti. Ou peut-être était-ce dû aux quelques portails qu’il avait fait plus tôt. Le Chanteterre eut un froncement de nez, frustré de voir encore une fois son corps le trahir. Est-ce que le vieillissement faisait cette même impression ? Il n’était pas au bout de ses peines.

Mais ces réflexions existentielles étaient pour plus tard ! Ils arrivaient en lieu et place du crime, là où éventuellement, peut-être, ils pourraient par quelque acte, hypothétiquement, espérer empêcher les courroucés des temps anciens d’infliger au monde du présent quelques afflictions dont il n’avait besoin. L’appréhension fit pâlir les lèvres de Valmys, quand il vit la dame aux cheveux d’abricot face à son faux confrère. Un premier pic de panique se planta dans son coeur avec une réalisation terrifiante : la couronne de Cendres avait non seulement l’apparence de son confrère, mais également son chant-nom. Par le dragon-esprit… Avait-il d’autres pouvoirs ainsi cachés ? À singer le chant-nom, héritait-il des pouvoirs baptistraux ? Valmys priait les huit que ce ne soit le cas. Si le serment baptistral imposaient ses contraintes, il y avait là une raison, principalement pour la survie du monde.

Un second vent de panique, plus puissant, le traversa, lorsqu’un couinement mustélidesque terrifié le traversa, alors qu’une part de lui s’étiolait. Son lien avec l’esprit-Lié de l’hermine se faisait de moins en moins fort. Sa peur se parsema de rage sous le sentiment de l’injustice. Comment pouvait-on oser les séparer ainsi ? Comment était-ce seulement possible ? Spirite de l’ornithorynque ? Peut-être. Mais à vrai dire, Valmys connaissait trop mal le sujet pour émettre une hypothèse qui le convainquit lui-même. De même, il ignorait l’étendue des pouvoirs des tatoos-glyphes, des sorts, des objets Graärh. Trop d’inconnues qui auraient pourtant pu être utiles…
D’où l’intérêt des échanges pacifistes entre les cultures, hein. Mais ça, il avait beau le dire, personne ne l’écoutait. Et maintenant, ils avaient tous l’air malins.

Un tigre vint protéger Florence, subissant un coup que Valmys n’aurait pas supporté de voir sur son serval (ce dernier devait être dans le coin, d’ailleurs, peut-être juste à une distance qui lui permettait d’être discret). Intérieurement, il remercia Tôr’Milui de lui permettre de subir la scène. Il y eut un rapide échange, d’attaque et d’esquive. Une flèche vint se planter dans le mur, de justesse, et la voix du Graärh caché emplit les environs, par-dessus le crépitement électrique:

« Par la foudre, tu as voulu me frapper. Par la foudre, je te frapperais. »

Valmys, lui, préparait son prochain mouvement, sans vraiment faire attention à tout cela. Il avait tendu l’oreille pour percevoir les sentiments de la Couronne. Après tout, on oubliait trop souvent l’humanité derrière les adversaires, quand elle était leur principal point faible. Il perçut un mépris, compréhensible, mais aussi beaucoup de colère. Il sentit aussi son intention immédiate… Différente de celle attendue. Autour d’eux, l’environnement s’assombrit, le ciel se faisant lourd, humide. Valmys connaissait ce temps ; il venait juste avant la mousson. Il n’y avait donc plus de saisons. Un vrai drame. Comment cette Couronne osait-elle malmener ainsi le monde ? Les déesses elles-mêmes savaient respecter le fragile équilibre qu’elles s’étaient embêtées à créer.

Se redressant, Valmys se tourna vers les siens, pour prononcer d’une voix neutre, exagérant son accent elfique au cas où cela pouvait rendre la langue commune plus difficilement accessible à leur “ennemi”.

“- Son but est de gagner du temps. Ne restez pas ici. Je m’en occupe.”

Il pointa de deux doigts les yeux de la Couronne de Cendres, orientant sa magie dans une direction qu’il n’aimait pourtant pas user. Il voulait pousser son esprit vers une autre émotion. Il voulait lui imposer un calme, serein, empli d’amour maternel. Puis, s’avançant au-devant de ce faux baptistrel, il s’exprima en langage Graärh, profitant allègrement de ses nouvelles oreilles, et de son nouvel appendice.

“- Ne nous battons pas. Les miens ne sont pas des combattants. Pourquoi ne discuterions-nous pas ?”

Il avait emprunté quelques mimiques de Graärhon, plus ou moins malgré lui, par sa maladresse. Le reste de son langage, corporel, ne parlait que de paix, et d’intentions douces. Esprit-lié présent ou non, il gardait une part de son essence en lui ; ce petit quelque chose de délicat qui lui avait valu d’être désigné par l’Esprit-Lié.

Les directives pour le maléfice des esprits :

Le sort :
[/color]

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Valmys


Compétence utilisée : Charisme niveau Moyen. Marge de la caractéristique : 45.

Modificateur =>

Présence de Servalwir = Bonus : +2 du charisme (+20)
Race = Immaculé : +5

Total : 70

Résultat => 70 - 80 = -10 Réussite médiocre.


  • MR de 66 et plus : Réussite exceptionnelle. L'action fait l'effet d'un coup de génie. Un avantage conséquent est octroyé et ses effets bénéfiques font profiter tout le groupe.
  • MR de +41 à +65 : Réussite remarquable. L'action est ovationnée. Un avantage certain est octroyé dans le domaine d'action.
  • MR de +21 à +40 : Réussite notable. L'action est particulièrement réussie. Un léger avantage est octroyé dans le domaine d'action.
  • MR de +1 à +20 : Réussite simple. L'action est réussie simplement, sans autre résultat notable.

  • MR de 0 : Réussite in extremis. L'action réussit sur le fil du rasoir, à un cheveu près.

  • MR de -1 à -20 : Réussite médiocre. L'action réussit mais n'a pas les effets escomptés (souvent amoindris).
  • MR de -21 à -40 : Échec simple. L'action échoue. Un léger désavantage au joueur ou un léger avantage à l'adversité est octroyé dans le domaine d'action.
  • MR de -41 à -65 : Échec cuisant. L'action échoue pitoyablement. Un désavantage au joueur et/ou un avantage à l'adversité est octroyé dans le domaine d'action.
  • MR de -65 et moins : Échec critique. L'action échoue lamentablement. Un sérieux handicap est attribué au joueur et à ses alliés. L'adversité obtient un sérieux avantage.



Dernière édition par Le conteur le Dim 20 Sep 2020 - 10:04, édité 1 fois

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'MJ' : 80

La foudre ne s'abat pas sur Florence, Valmys semble en effet parvenir à capter l'attention du faux chantefeu qui lui répond en graärh "Je vous écoute."

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Difficile de ne pas se croire dans un cauchemar alors que je suivais le groupe vers le Puits Flamboyant. Comment ne pas se perdre dans l’incompréhension en voyant tout ceci. Les baptistrels semblaient savoir quoi faire, où aller, et c'était au moins le principal.
Le chemin vers le Puits était devenu un véritable champ de ruine comme quasiment la totalité du domaine. Des corps. Des corps partout. Comment pouvait-on faire une chose pareille ? Pourquoi ? Quel fin pour ce massacre ? Et dire qu'il s'agissait de mon espèce, de mon sang. De grands guerriers des temps anciens qui venaient, semblait-il, de se réveiller pour recracher la haine et la rage de toute une race ? Les questions et cette incompréhension grandissaient en moi, si ça continuait, mes veines ne tiendraient pas le coup, ou bien...

Une femme aux cheveux flamboyants se dressait enfin devant un obscur passage, entourée de corps. Une vision pareille restera à coup sûr, dans mes mémoires. Voilà que nous venions de retrouver Florence. Mais comme je devais m'y attendre, aucune seconde de répit ne venait à nous. Belethar hurla des mots puis mon cœur manqua un battement devant l'apparition de l'homme de la Fontaine. Je ressentais à nouveau, un sentiment étrange me picoter les entrailles alors qu'un tigre s'écroulait au sol allumant des éclairs dans les yeux de l'humaine. Le ciel grondait, éclairant nos ombres. Une flèche décochée, une explosion sur un côté et l'imposteur si stoïque dans ses émotions.

Les oreilles toujours plaquaient sur le haut de mon crâne, je sentais l'injustice s'abattre sur moi réveillant petit à petit la colère devant tout ce chaos. Le Graärh masqué avait si bien esquivé l'attaque de Florence qu'il allait bientôt lui renvoyer la balle. Que faire ? Par les Esprits, que pouvais-je bien faire ? Pas grand chose, rien à vrai dire. Valmys s'adressa tout à coup à nous dans un accent bien trop prononcé pour moi. Je cherchais un peu d'aide dans le regard de Belethar avant de reculer de quelques pas. Valmys semblait avoir réussit à capter l'attention du Graärh alors qu'un « Je vous écoute » me glaçais le sang. Le baptistrel devait sûrement user d'un sort pour que l'atmosphère se mette comme en suspension avec l'imposteur devenu enclin à la discussion. Il voulait discuter ! Il y avait tellement à dire. Arrêtez de vomir votre haine et votre envie de reconquérir. Arrêtez de vouloir à tout prix changer les choses ! D'avoir cette ambition et cette cupidité aussi bien connue chez l'humain ! Si le monde était balayé par toute cette arrogance et ce mal, la vie aurait enfin un sens ! C'était pareil pour les Couronnes de Cendres, mais aussi pour tout les autres, et même les esclaves à commencer par sa tendre sœur de cœur qui ne digérerait jamais son mal. Jamais le monde pourrait avancé avec ces mentalités, ce qui augmentait peu à peu une colère que je ne me connaissais pas. Bien sûr, je ne pouvais pas balancer tout ça à la gueule du Graärh... Non, Valmys avait là une ficelle bien fragile mais il tenait quelque chose au moins, je ne pouvais pas gâcher cet instant crucial.
Si j'avais au moins su à la Fontaine... je n'aurai rien fait, sans doute pas... mais j'aurais au moins pu essayer de comprendre ce Graärh, s'il en était possible. Mais oui, j'étais sûr que cela était possible sachant qu'il y avait toujours du bon dans chacun. Difficile à croire pour l'heure, certes mais tel était l'esprit de l'araignée en moi, il fallait toujours y croire. Jamais je ne m'abaisserai à devenir comme les autres, je le comprenais enfin.

Maintenant, que fallait-il faire ? Vaincre la bête ? Le tuer et tout serait fini ? Certainement pas, que voulait-il ici ?

- Qu'est-ce qui le pousse à être ici et pas ailleurs ? Chuchotais-je finalement à Belethar.

On pouvait s'attendre à tout maintenant et une diversion dans le coin pour une vague encore plus destructrice ailleurs était envisageable. Enfin s'est ce que je pensais.

- Ils n'attaquent pas pour le simple plaisir de détruire...

Je parlais si bas que j'avais peur que même Belethar ne m'entende pas.
Spoiler :

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La situation s’était rapidement envenimée ici, et en voyant finalement sortir le graärh, qui devait être une des fameuses couronnes de cendre, Belethar constata que son esprit-lié préféra la fuite au face à face, après avoir crié de panique.

Si même des êtres divins en avaient peur, alors ils avaient vraisemblablement tous de quoi s’inquiéter. Belethar avala difficilement sa salive, et suivi tout ce qui se passait d’un oeil distant, cherchant que faire : il vit la tentative de Florence d’attaquer l’être poilu, qui se solda par un échec, celui-ci semblant disposer d’une condition physique hors-norme.

Valmys quant à lui, fidèle à lui-même, tenta une approche pacifique qui eut le mérite de calmer la situation, au moins pour un moment. Il reconnaissait bien là son rival : il n’avait pas son pareil pour se faire passer pour une petite chose innocente et mignonne, et apaiser même le plus violent des séismes, en bon chanteterre qu’il était.

Fort bien. Cela laisserait du temps à Belethar pour meubler : et pour cela, il n’avait pas son pareil : après tout il était un architecte de renom ! Il pencha sa tête pour écouter les murmures de Reynagane qui s’interrogeait tout autant que lui sur l’intention de leur ennemi du jour : Belethar n’en savait rien non plus, c’était bien là tout le problème ! Cependant, l’entendre parler ainsi donna une idée à l’Espérancieux, une idée qu’il tâcherait de mettre à profit si l’occasion se présentait.

Le Pater Familias n’était pas un adepte de la guerre, et préférait plutôt comprendre son adversaire quant l’occasion se présentait. Néanmoins, tout s'enchaînait très vite pour que l’Espérancieux puisse commencer à mettre en oeuvre un vrai dialogue apaisé. Le climat se faisait de plus en plus lourd et humide, comme si la présence du graärh (et probablement le dérèglement des puits d’énergies du domaine) venait à dérégler le temps autour d’eux, et un regard à droite lui permit de voir un Eird bien concentré … sur un flanc rocheux de la grotte abritant le pluits flamboyant ? Qu’avait-il en tête ?

Il le regarda quelques instants encore, et constata un mouvement de ses lèvres à peine perceptible, comme s’il murmurait quelque chose, en pointant de sa “main” (qui s'apparentait plus à des griffes) droite la roche …

Il n’eut pas le temps d’y songer plus que cela, car la voix de la Couronne vint trancher le silence qui commençait à s’installer d’un coup sec :

« Alors ? Je vous écoute. »

Et voilà qu’il fixait désormais Belethar. Le Pater Familias avala encore une fois sa salive difficilement, s'éclaircissant la gorge tout en mobilisant la trame autour de lui, et se frotta le visage avec ses mains, avant de faire un pas en avant vers le Graärh, et de le regarder droit dans les yeux. Il voulait profiter de l’instant de calme pour comprendre pourquoi le Graärh faisait si peur aux divins esprits, et pourquoi générait-il autant de force autour de lui : un sortilège d’érudition l’aiderait sûrement à arriver à son but.

Il tâcha de gagner du temps en amorçant une discussion, lançant un petit regard à Valmys pour qu’il puisse traduire ses dires si un souci de compréhension se posait à un moment :

“Maître Graärh, je partage l’opinion de mon ami. -fit-il en désignant Valmys- Nous ne sommes pas des combattants, pas plus que nous ne vous voulons du mal. Nous nous sommes installés sur vos terres car nous avons été chassé des nôtres, nous n’avons pas eu d’autres choix. Alors pourquoi détruire notre Domaine ? Pourquoi prendre des vies … -Il désigna les corps encore en vie au sol- Et en épargner d’autres ? Nous aimerions comprendre les raisons de votre colère, plutôt que devoir nous défendre d’un torrent de violence qui nous aient infligé …”

Belethar détourna du regard un instant, et dans son champ de vision, il aperçut quelque chose : une silhouette encapuchonnée, dont seuls les yeux se reflètaient légèrement à la lumière … Et des yeux, il en avait beaucoup, même pour Belethar ! L’Enwr n’en comptait pas moins de six.

Intrigué par cette étrange créature, L’Espérancieux mobilisa une nouvelle fois la trame en passant une main sur son visage : son sort allait peut être lui révéler quel était cette chose …

Et la réponse apparut à son esprit comme claire de l’eau de roche : dans ces yeux, il reconnaissait une empreinte particulière, qui avait partagé son existence pour quelques mois … Et qui semblait avoir bien grandi, après seulement deux semaines de séparation.

C’était Nasod, son Nasod, ou plutôt celui de Danalieth, la Reine Karapt. Un petit sourire s’afficha sur la tête de Belethar, qu’il ne put malheureusement pas réprimer : Nasod avait-il singer l’apparence si particulière des yeux de son compagnon humain pour finir sa croissance ? Il était content de le voir ici, sain et sauf : la Reine devait sans doute l’avoir amené ici en renfort.

Restait à voir à quel point cette arivée surprise allait leur survivre ... Puisant dans ses dernières forces, Belethar fit au Graärh :

“Couronné de Cendres … Est-ce ce que nous avons fait aux Karapts qui nous ont paru souffrants, qui a déclenché votre colère ?”

L’Espérancieux usa de ses doubles pupilles pour adresser un regard rapide à Nasod : il allait devoir se tenir prêt à intervenir en cas d’envinement de la situation.



Directives :


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Laalach avait fait son office. Après avoir fait tomber les protections de ce lieu à la magie inconnue, en provoquant une surcharge d’énergie, il s’en était allé vers sa prochaine cible. Un sanctuaire lié à l’énergie du feu. Le félin avait également l’intention de dérégler ce sanctuaire, mais pas de même manière que les trois précédents. Le surplus d’énergie ne serait pas dirigé, bien au contraire, il serait catalysé afin de provoquer un emballement qui se solderait par une expulsion soudaine. Ce sabotage avait besoin d’un petit peu de temps pour se mettre en place. Laalach en avait eu plus qu’assez pour le mettre en place, il fallait maintenant attendre que la masse critique soit atteinte.

Ce délai lui fut offert sur un plateau d’argent par un individu, assez semblable à celui dont il avait pris l’apparence, qui exprima sa volonté de discuter avec lui. Il fut bientôt suivi par un autre qui le questionna sur ses motivations. Le félin pouvait déjà sentir la chaleur caresser son dos.

« Vous vous décrivez comme non combattant. Pour autant vous avez sciemment pris part à un combat qui ne vous concernait pas et auquel vous ne savez rien. Vous êtes tel le graärhon qui se plaint d’avoir été piqué par une abeille après l’avoir volé son miel. »

Le regard du félin se posa sur les individus au sol. Lui savait très bien pourquoi il ne les avait pas tués.

« Chacun punit à sa manière. Tuer ne fait pas partie des miennes. Rog, lui, l’aurait probablement fait. Il n’apprécie pas que l’on touche à sa création. Mais je sais que mes actions aujourd’hui ont provoqué des dommages collatéraux. Mais soyez certains que leurs corps seront brulés avec leurs effets pour que leurs âmes puissent s’élever. »

Laalach fit quelques pas sur le côté, avec que de la lumière commença à illuminer l’orée de la grotte par laquelle il était sorti. Une vague de chaleur venant lentement recouvrir la zone.

« Je suis Laalach, Purohit Rakshak, le premier des cinq et haut prêtre des esprits de la légion de l’or. Mon devoir fut et est encore aujourd’hui de protéger le puits sacré. Je m’en acquitterais, qu’il faille le défendre de race venue de par-delà la mer, des envoyés des esprits, ou des machinations de nos protecteurs eux-mêmes. »

Un puissant rugissement retentit soudainement, semblant venir de l’est. Le félin aux poils courts fronça alors légèrement les sourcils. Une coulée de lave se mit alors à sortir lentement de la grotte, suivie d’une intense chaleur. La couronne de cendre tourna alors la tête.

« Vous pouvez encore choisir de sauver ce qui peut l’être, ou de me confronter. »

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Le tir était parfait. Dans toute sa haine et sa colère, Florence s’imaginait déjà le Graärh pourfendu d’une flèche et atteint par la foudre qui s’en émanerait ensuite. Elle doutait qu’il en serait anéanti, mais il serait mal en point. Laalach n’était pas la seule raison de sa hargne, c’était l’accumulation de toutes ces petites choses l’ayant affectée dans les derniers mois qui se culminaient en cet instant. L’archère lâcha un juron face au résultat. Le projectile s’enfonça dans la paroi de la caverne. Laalach avait miraculeusement évité son attaque. Il avait des réflexes spectaculaires!

À son tour, l’ennemi avait proféré des menaces. Elle avait troqué son arc pour son bouclier et son épée, juste au cas où, et elle s’était placée devant Miw pour le protéger pendant qu’il reprenait ses esprits. Ce dernier secouait la tête pour chasser le sommeil et se relevait doucement sur ses pattes.

Le tonnerre s’était mis à gronder. Valmys avait ensuite parlé, expliquant que le but du Graarh était de gagner du temps et de ne pas rester ici. Il était hors de question qu’elle parte! Mais avant qu’elle puisse dire ou faire quoi que ce soit, le Chanteterre avait commencé une discussion dont elle ne comprenait pas les mots.

Son sang continuait de bouillir dans ses veines, mais elle se contrôla pour éviter de faire rater les efforts pacifiques des deux hommes. Laalach avait finalement pris la parole pour apporter des explications à leur présence et à leur colère. Il est vrai que Florence ne savait pas grand-chose aux Couronnes des cendres. Qui étaient-ils? Que voulaient-ils? Pourquoi tant de haine envers eux?

Le haut prêtre des esprits de la légion de l’or se déplaça pour démontrer son méfait : la lave coulait hors de la grotte! De plus, un puissant rugissement retentit vers l’est.

« Vous pouvez encore choisir de sauver ce qui peut l’être, ou de me confronter. »

Pour sa part, l’idée de confronter le Graärh était très grande. S’il se poussait, quelle autre catastrophe allait-il provoquer plus loin? Mais elle fut heureusement ramenée à l’ordre par la Graärh de leur groupe dont elle ne connaissait pas le nom. Les trois membres de l’ordre baptistrel ne comptaient pas se battre… Pas très étonnant. Et ils s’affairaient déjà à limiter les dégâts engendrés par la lave.  

Du coin de l’œil, Florence remarqua quelque chose. Elle cliqua des yeux pour être certaine de ne pas avoir rêvé, mais il était encore là! C’était un individu de la taille d’un homme, vêtu d’un grand manteau argenté. Il avait huit yeux violets et chacun de ses doigts ressemblait à des pattes d’araignées. C’était quoi ça?! Il était en train de former une toile d’araignée. Ses ambres croisèrent ses améthystes. Il semblait attendre quelque chose, un signal de sa part. Était-il de leur côté? Il la rendait confuse et préféra ne pas s’en préoccuper, tout en gardant un œil sur lui.

« Miw, surveille nos arrières. » Ordonna-t-elle à son fidèle compagnon.

Elle n’avait pas envie de se faire attaquer dans le dos pendant qu’ils s’occupaient de la lave. Florence n’avait pas beaucoup d’options pour gérer la lave. Elle décida de faire appel à sa magie de la terre.

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