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[INTRIGUE] Les masques à bec - Ville de Sélénia

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Les masques à bec - Ville de Sélénia



Alors qu'il est devenu de notoriété commune que le Marché Noir est responsable des douloureuses pertes de richesses Séléniennes, l'Empire poursuit sa chute inexorable vers la pauvreté. Comme jadis face au Tyran Blanc, les infiltrés envoyées par la Triade sont là et narguent leur victime qui ne parvient pas à les dénicher et ce, malgré les inquisitions lancées par Victoria Kohan, dont les soldats épluchent les livres de comptes saisis de force, sans jamais rien trouver de probant.
Le climat est à la suspicion, les campagnes se meurent et fuient le territoire Royal avec l'espoir de pouvoir se reconstruire au delà de la frontière : au sein de l'Alliance des Cités Libres. Cela n'est pas pour arranger les relations diplomatiques qui se détériorent sur Calastin et la gronde du peuple qui enfle jour après jour.
Semblant alors atteindre un point de paroxysme, la peste bubonique se déclare dans un quartier particulièrement pauvre de la capitale. Contraints de manger des rats pour survivre, au sortir de cet hiver drastique, la plèbe est infectée par les puces venus mordre l'aine ou la cuisse, entraînant ses victimes dans une fièvre terrible. Cela est arrivé d'un seul coup et pourtant, les corps sont allongés sur le sol prêt à rejoindre un bûcher purificateur pour sauver la ville. Des guérisseurs, entièrement vêtus de la tête au pied, portent des gants et des becicles de protection par dessus un masque blanc en forme de bec.


Intrigue : Les masques à bec - Ville de Sélénia - 15 avril 1764

Les joueurs disposent d'un délai de 3 jours pour poster à compter de la réception des directives. Nous vous encouragerons même à poster plus vite encore si vous le pouvez (l’intrigue n’en sera que plus développée).  Les RP d’intrigue sont prioritaires sur tous les autres rp normaux.



L'ordre pourrait changer à tout moment.

Chers joueurs,
L’intrigue va commencer et elle sera un grand moment dans l’histoire du Royaume Sélénien car les vampires du clan Elusis vont très certainement profiter du chaos pour essayer atteindre leur but : conquérir la Couronne. Et pour cause : après la famine puis la mort de Cynoë en avril, voilà que la peste saisit fermement les bas quartiers de Sélénia, entraînant avec elle la colère d’un peuple déjà aux abois.
Elusis et alliés des Elusis, votre rôle sera de tout faire pour mettre à bien la conquête du Nord de Calastin. Le plan des vampires vous est communiqué dans vos directives secrètes, ne le partagez, bien entendu, pas.
Amis de l’Empire, votre rôle sera de protéger le royaume des Hommes du peuple de la nuit. Vous avez dans vos directives secrètes les moyens dont vous disposez.

Il n’y aura pas de groupes à proprement parlé dans cette intrigue mais deux lieux : le palais Sélénien et la ville de Sélénia. Vos personnages pourront, après concertation avec vos MJ, passer d’un lieu à l’autre selon leurs besoins. Vous pourrez être amené à bouger, selon vos choix et vos directives.

Pour l’heure, Claudius, Toryné, Demens et Sorel sont à l’extérieur du palais. Nathaniel et Liv sont à l’intérieur, mais cela pourrait changer.





Spoiler :

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15 Avril 1764, Aube.

Le Maître Havremont était sur une chaise dans le Palais Royal de Sélénia. Seul.

Une très grande salle s’étendait autour de lui à perte de vue, comme s’il était piégé à tout jamais ici. Mais cela n’importait que très peu Claudius, qui avait un sourire jusqu’aux deux oreilles qu’on ne pouvait lui enlever. Ses dents longues passaient largement au-dessus de sa lèvre inférieur, alors qu’il contemplait le massacre de ses yeux blancs comme la neige qui venait tout juste de tomber du ciel.

Ce qui était en fait le Trône de Selenia dans sa salle dédiée, était entouré d’une flaque de sang, avec plusieurs visages gisant dans celles-ci. Mais le Maître de Guerre semblait se satisfaire de cette situation.

Lui qui avait tant souffert ces derniers jours, il avait enfin fait payer le prix de sa rancoeur à toute la Cour, et à tous ces gens auxquels il avait dit d’agir avant qu’il ne soit trop tard. Qui l’avait écouté ? Personne.

Qu’ils ne se plaignent pas d’avoir terminé ainsi.

Le Havremont déambula dans la salle, contemplant son chef d’oeuvre, et imaginant toutes les choses grandioses qu’il allait pouvoir faire pour son pays, maintenant qu’il était seul maître à bord …

Néanmoins, un détail attira l’attention du Maître de Guerre qui jubilait. Un visage sortit de la mare, un visage qu’il connaissait. Il s’agissait d’Arturius. Son petit-fils, ce petit chérubin qu’il chérissait tant, qui avait un regard livide, mortifère.

Puis soudain, un miroir apparu face à Claudius, dévoilant le monstre qu’il était devenu

“Hahaha quel plaisir d’être arriver jusqu’à là en mangeant toute ma famille ! Finalement ce Arturius était très bon, cuit à point !”


Le Maître de Guerre se réveilla haletant, en sursaut et en sueur, se tenant son coeur, ou plutôt la douleur persistante qui avait remplacé celui-ci. Il prit un temps pour reprendre sa respiration, avant de s'asseoir, puis de se lever.

Impossible de se rendormir après cela.

15 Avril 1764, Début d’Après-Midi.

Claudius était parmi les siens, dans une caserne de la Capitale, en compagnie de ses hommes de la Grande Muette. Là où il s’avait qu’il pouvait dire les choses, sans que personne ne répète quoi que ce soit qu’il se passait d’entre ses murs.

Le Havremont avait pris pour habitude de recevoir le Parangon Dalis ici. Bien sûr, le lieu n’était pas aussi confortable qu’un salon de thé, mais il ne voulait plus risquer de recevoir Toryné au Palais, spécialement avec les grandes tensions du moment, et l’impression que sa vie se résumait à un numéro de funambule se déplaçant sur un très mince fil de soie au dessus du vide, pendant qu’on lui faisait des chatouilles sous les aisselles.

Il fallait dire que les événements ayant frappé Sélénia dernièrement n’étaient pas des plus réjouissants, et alors que de plus en plus de monde fuyait vers les Cités Libres, pensant les terres de l’Empire maudite à jamais, Le Havremont avait l’impression d’être le seul à encore y croire plus que tout.

Bien sûr, il avait réfléchit à la question, après la venue du dragon légendaire Verith, allant jusqu’à sa malédiction notamment. Se disant qu’il était peut être aller beaucoup trop loin dans la protection de son Empire.  Delimar aurait représenté un idéal point de chute pour lui, maintenant qu’il avait un ami de poids dans cette cité. Il aurait pu y rester, et se faire oublier jusqu’à ce que l’Empire se meurt, ou alors tombe dans les mains des vampires.

Pour autant, Claudius n’était pas de ceux qui fuyaient, et même si aujourd’hui son “Empire” ne se résumait qu’à une ville, et ses alentours, il allait le défendre coûte que coûte.

C’était justement de cela dont il était question avec Toryné aujourd’hui. Les hommes parlaient de stratégie, et d’effectif. Le Parangon Dalis avait réussi un coup de force à Ipsë Rosea, en “soignant” de la Peste de Corail les elfes infectés. Il les avaient mordu, les convertissant à son clan, pour l’éternité qui les attendaient. Le Havremont avait salué la manoeuvre, et organisait la suite des événements avec lui.

Néanmoins, c’était sans compter sur Jeanina de Briselame, la Maîtresse du Trésor. Celle-ci avait débaroulée dans la caserne, faisant tournoyer sa hache à une main devant le Maître de Guerre. Jeanina était une des rares à avoir fait preuve de bonne volonté face aux avertissements de Claudius dernièrement. La dame d’une cinquantaine d’années n’avait pas beaucoup dormi ces derniers jours, en témoignait ses cheveux devenus de plus en plus blancs, et ses cernes devenues rides sur son visage. Elle en voulait au Marché Noir, horriblement, et était déterminé à les faires tomber en allant inspecter un par un les petits commerces et leurs livres de compte.

Cette fois-ci, elle en avait après “Les Souliers de Laurence”, une petite échoppe faisant des chaussures à prix réduits pour les vendre aux plus démunis (une affaire florissante ces derniers jours à Selenia, donc). Elle avait vu des gens louches, et elle venait se plaindre que l’Armée n’était pas assez efficace dans la saisie des livres, et la construction de preuves tangibles contre le Marché Noir, interrompant au passage complètement Toryné et Claudius dans leur discussion. Mais elle ne semblait pas en avoir grand chose à faire :

“Mais vous vous rendez compte, Messire de Havremont ! Vos soldats sont des bons à rien ! Moi de mon temps, j’aurai pu trouvé le coupable en un rien de temps ! Ah je vous jure, ces gens du Marché Noir qui sont prêts à tout pour échapper à l’Impôt ! Si je les retrouve je vous jure que je les coupe en rondelle ! Je vous jure qu’ils finiront en rondelle sur la Table des Huit !”

Claudius écarquilla les yeux, face à cette tornade à la hache à une main qui tournait au-dessus d’elle. Le Havremont remarqua que pour la faire tourner ainsi, avec autant d’aisance, elle devait probablement vraiment savoir s’en servir. Claudius tacha cependant également de calmer la dame manifestement très énervée :

“Je partage votre colère, Dame de Briselame, mais je vous ai déjà dis qu’il était inutile de continuer votre cirque avec les magasins de Selenia. Le Marché Noir n’est pas un vulgaire escroc qui travaille dans une échoppe, ils ont réussi à camoufler leur activité pendant la dictature du Tyran Blanc ! Je les déteste également, mais avec tout le respect que je vous dois, Jeanina, vous ne pensez pas qu’Aldaron et sa bande de vautours ont trouvé un moyen quasiment parfait de masquer les preuves ? Occupez-vous plutôt de la bonne gestion du budget de l’Empire bon sang ! Nous croulons sous les dettes et notre peuple a faim !”

C’était probablement le énième débat qu’ils avaient tous les deux sur ce sujet depuis de très nombreux jours. Mais les deux collaboraient étrangement bien, malgré ces disputes récurrentes, comme s’ils avaient fini par se rapprocher parce que les deux étaient motivés par des idéaux communs de rendre à l’Empire sa gloire d’antan.

Jeanina n’eut cependant pas le loisir de contre-argumenter alors qu’elle s’apprêtait à le faire, car un soldat débaroula à son tour dans la caserne, venant porter un message pour Claudius :

“Messire ! Je … Nous … Enfin, le peuple … Il est malade ! La peste ! Leurs cous sont gonflés, et ils se mettent tous à tousser du sang, comme si les Chimères avaient pris possession de leur corps ! Vous devez faire quelque chose, ils sont en colère, et j’ai bien peur qu’un mouvement de foule soit entrain de se créer ... !”

Le Havremont écarquilla les yeux : La Peste. Il ne manquait plus que cela à son bonheur. Claudius eut une grande inspiration, maudissant sept fois les Déesses et Néant de les avoir abandonné à leur sort. N’allait-on jamais laissé un instant de répit à son Empire ? Une goutte de sueur perla sur son front, et il s’accorda quelques instants pour réfléchir.

Il se tourna vers Toryné, qui était encore là, et assistait à la scène, semblant médusé par ce qui se passait devant lui :

“Vous ! Parangon Dalis, allez de suite au Palais prévenir l’Impératrice Victoria que la situation est urgente, nous allons temporiser en attendant son arrivée ! Prenez des hommes de la Garde avec vous, je ne veux pas que vous risquiez votre peau si jamais une émeute se déclenche. Si nous jouons bien ce coup là, ce peut-être notre chance d’encore plus nous crédibiliser aux yeux du peuple, dont nous avons désespérément besoin.”

Il se tourna ensuite vers Jeanina :

“Quant à vous Dame de Briselame, venez avec moi. A défaut de poursuivre votre inquisition délirante, le peuple sera peut être rassuré de voir que de Nobles personnes autre que moi se soucient de leur sort.”

Puis il termina par le garde, venu apporter son message :

“Soldat ! Tu as bien fait ton travail et je t’en remercie, préviens le reste de cette caserne, et va trouver Lars Aurius, mon second. Il doit absolument tenir l’armée prête pour une mobilisation générale. Nous ne tolérerons pas une autre émeute dans cette cité ! Rentre chez toi ensuite, nous avons la situation en main mon garçon.”

Claudius profita de l’occasion d’être à la Caserne pour se faire aider par un écuyer pour enfiler sa toute nouvelle armure venue de Delimar, qu’il avait transféré ici depuis le drame avec la dragonne liée d’Aldaron.

Une fois que ceci fut fait, il enfourcha un cheval, et se mit en route vers le quartier touché, où des soldats devaient arriver d’une minute à l’autre, suivie de près par Jeanina de Briselame.

Il soupira. Une fois de plus, il devait protéger son Empire des malheurs qui le frappaient.




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Depuis quelques temps maintenant, les Ékkinopyres avaient été éradiqué de la surface de l’île grâce, en partie, au savoir de ce fameux Thôrmyr l’Ermite, qui était en réalité Demens Torqueo, qui était en réalité une copie du véritable Demens. L’Homonculus s’était fait donner l’ordre de se faire discret, d’aller s’isoler et d’attendre qu’on passe dans le coin pour le récupérer. Son créateur aurait certes pu lui demander de nager jusque chez les pirates, mais cela aurait été long, même si la créature n’était pas en mesure de ressentir la fatigue.

C’est alors qu’était venue la maladie, aussi le Sosie repris son rôle d’ermite soigneur sorti de son isolation et voilà que depuis quelques jours, il faisait parti des masques à bec, se chargeant avec d’autres d’isoler les malades les plus avancés afin que la population n’entre pas en contact avec eux. Hautement contagieuse, l’affliction mettait évidemment les soigneurs à risque, mais ceux-ci ignoraient que cet homme silencieux était d’une nature différente qui le rendait essentiellement immunisé à quelque maladie que ce soit. C’est pourquoi le Doublon, ainsi que quelques collègues du moment, s’était récemment enfermé volontairement avec les cas les plus à risque, tous aussi faibles les uns que les autres, dans un bâtiment qui jusqu’à tout récemment encore était une boutique. Ce que les autres ignoraient, c’est que l’Homonculus s’était aussi fait demander par Demens d’observer de près l’évolution des individus touchés, car l’Alchimiste lui-même ne pouvait se risquer à être atteint, le Cafard ne le protégeant pas tout à fait d’une maladie de ce genre.

D’ailleurs, l’Alchimiste était arrivé plus tôt avec Nathaniel, mais au lieu que de l’accompagner dans son infiltration du palais, il avait jugé plus utile de rester loin dehors, dans les rues, et pour être méconnaissable, il avait lui aussi revêtit le costume des soigneurs. Grâce aux informations qu’il avait eu de l’Homonculus, il agissait comme tous les autres, demandant à la foule de rentrer à la maison en les gardant à distance avec un long bâton, répandant des fumées d’herbes purificatrice pour nettoyer l’air du miasme qui pouvait potentiellement s’y trouver. Le Cafard avait déjà vécu dans la cité alors qu’elle était encore en construction, au moment où il œuvrait comme tortionnaire pour la cour. Il y était revenu lorsque Nolan Kohan avait fait appel à lui directement pour qu’il joigne le Bureau d’Étude Botanique, ce qu’il avait fait. Et maintenant qu’il y remettait les pieds, il était clair que le niveau de vie n’était plus le même.

Si le peuple ne s’approchait pas trop des soignants par peur d’attraper quelque chose, on ne se gênait pas pour se plaindre auprès d’eux, même s’ils répétaient ne pas être en mesure de changer les choses. La famine était présente chez plusieurs, les denrées étaient épuisées, la colère grondait. Depuis ce matin, la rumeur courrait même qu’une milice populaire s’organisait en vue d’envahir le palais et assassiner la reine Victoria pour mettre un terme définitif à la lignée des Kohan. Et après? Peu importait sur ce qui viendrait après, le temps était à l’action. On s’arma de fourches, de faux, de bèches, de haches, voire de simples bâtons de marche. Dans leur désespoir et leur frustration, les gens n’avaient plus rien à perdre.

Puis, en début d’après-midi, on entendit des cris où se mélangeaient injures et doléances. Claudius de Havremont en personne arrivait sur son cheval, accompagnée d’une femme qui se nommait, s’il fallait en croire les voix qui s’élevaient autour, Jeanina de Briselame, la Maitresse du Trésor. Ils arrivèrent bientôt à la hauteur du petit groupe de soignants dont faisait partie Demens.

- On en a assez messire de Havremont! s’exclama un homme à la barbe sale en pointant le Maître de Guerre avec sa houe.

- Ma fille est malade… Je ne supporte plus de la regarder dépérir! sanglota une femme qui bloquait à moitié le chemin à la Maitresse du Trésor.

Mais le duo continuait d’avancer, quoique difficilement. Dans cette cohue, l’armure neuve de Claudius devenait presque ostentatoire comparée aux loques dont certains habitants étaient vêtus. De quelque par dans la foule, un nouveau cri se fit entendre avec vigueur.

- Cela suffit ! Les Kohan nous ont assez saignés!

De là d’où provenait le cri fut lancé une bouse qui atterrit en plein sur le torse de Jeanina, éclaboussant d’excréments le reste de son corps. La femme retroussa le nez en combattant un haut-le-cœur et se tourna vers Claudius tandis qu’elle essuyait son visage.

- Marre de ces rats du Marché Noir, ils vont voir de quel bois de me chauffe! Ce n’est pas en continuant de se faire siphonner sans rien faire qu’on arrivera à donner à manger à ces pauvres gens! Je vais m’en occuper moi-même si vous ne voulez pas vous en charger, Havremont.

Aussitôt elle se détacha de l’homme et bousculant un peu la foule, pris la direction des Souliers de Laurence, cette boutique qui était devenue le lieu de rapatriement des cas les plus lourds. Aussitôt, les soignants dont Demens faisait partie se mirent en branle et vinrent former une ligne pour bloquer le chemin à la femme, qui s’arrêta à nouveau. Faisant un pas vers l’avant, Demens prit la parole le premier et éleva sa voix qui, si elle pouvait déjà être peu agréable, était en plus déformée par le masque de céramique qui cachait ses traits.

- Dame de Briselame, rien de bon ne vous attend ici, sinon une affliction insidieuse dont vous ne pouvez vous permettre d’être atteinte. Et l’Empire ne peut se permettre de perdre sa Maitresse du Trésor.

Un second soignant prit la parole de manière spontanée, pointant de son bâton la direction d’où arrivait la dame.

- Mon confrère a raison. Retournez auprès de sieur de Havremont, écoutez plutôt les complaintes du peuple. La prise en charge des malades est de notre ressort, mais le bien être du peuple tout entier est du vôtre.

Et déjà, une partie de la foule avait profité du nouvel arrêt de la femme pour revenir l’entourer en implorant son aide.

Directives :

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Il y avait quelque chose de profondément troublant à s’installer dans sa bibliothèque, une tasse de thé à la menthe à la main et un rouleau de parchemin étalé devant lui, sur une table, les coins maintenus de sorte à le garder ouvert. Les apparences, en elles-mêmes, ne révélaient pas grand chose de perturbant mais Sorel savait ce que d’autres ignoraient.
Ses doigts enroulés autour de la porcelaine chaude, l’elfe observait attentivement les lignes dessinées avec précision sur le morceau de parchemin, les déplacements et les allers et venues d’un écosystème mis à mal par la famine et la gronde populaire. Il y avait tant de choses dont il devait s’assurer du bon déroulement, tant d’éléments à garder à l’esprit afin de manipuler les bonnes poupées au bon moment. Un sourire en coin étira ses lèvres tandis qu’il observait deux sets de pas. Ils suivaient un itinéraire rarement - jamais - emprunté auparavant, un itinéraire qu’il était un des rares à connaître. Un passage secret vers lequel il avait orienté Nathaniel - ce nom lui arracha un frisson - et Liv. Dire qu’il avait été partial quant à laisser son petit frère adoré avec le roi de la confrérie aurait été un euphémisme de belle envergure. Mais il n’y avait pas le choix et si quoique ce soit devait arriver à Liv, Sorel avait désormais tout loisir d’agir. Il avait d’ordinaire quelques scrupules à utiliser sa position à des fins personnelles mais il était des choses qui avaient le don de le dépouiller de tout cas de conscience.

Pour l’heure, Nathaniel avait tout intérêt à garder un oeil sur Liv, Sorel ne doutait pas qu’Aldaron avait prévenu le roi des pirates des éventuelles conséquences s’il devait arriver malheur à son fils. Il n’était donc pas pertinent de s’inquiéter outre mesure pour le bien-être de son petit frère, mais plutôt de se concentrer sur l’ensemble du problème. A savoir Claudius de Havremont, actuellement en marche vers la ville et se rendant manifestement à proximité du coeur du problème. Précisément là où Sorel et quiconque d’autre impliqué dans le stratagème ne voulait pas qu’il aille. Ou qui que ce soit d’autre, d’ailleurs.

Croisant les jambes dans son fauteuil, s’installant confortablement en tailleurs tout en tenant sa tasse de thé à la main, Sorel se pencha sur le parchemin et se concentra sur la vue d’ensemble qu’il lui offrait. Il remarqua rapidement que les événements se précipitaient également au château, s’enchaînant rapidement.
Préférant se concentrer immédiatement sur ce qui pouvait rapidement dénégérer et tourner en eau de boudin pour Liv et Nathaniel, Sorel contacta une domestique, touchant du bout du doigt le set de pas qu’il savait appartenir à une de ses affiliées.

« Anne, ne me réponds pas, je ne t’entendrais pas. Prends Phoebe avec toi, je veux que vous nous fassiez une répétition du cas Marc. Un garde vampire est en route pour transmettre une information, il est important qu’il soit intercepté et incapacité. Les moyens employés restent à ta discrétion tant qu’il n’arrive jamais à destination. »

Il chercha du regard la position probable d’un autre membre de sa fratrie et toucha du bout du doigt une autre paire d’empreintes pour faire apparaître le nom de la personne à qui elles appartenaient. Le premier nom n’était pas le bon, le deuxième non plus mais à la troisième tentative, il trouva celui qu’il cherchait en priorité.

« Damien, ne me réponds pas, je ne peux pas t’entendre. Je veux que tu empruntes directement le couloir provenant de la bibliothèque, rends-toi dans la rue des Souliers de Laurence, tu y trouveras Claudius de Havremont. Ecoute-moi attentivement, de la justesse de tes mots dépend la réussite de notre entreprise. »

En mots succincts afin de s’assurer que son homme se souvienne de tout ce qu’il allait dire, Sorel indiqua à Damien d’avoir l’air inquiet mais déterminé. Il devait avertir Claudius que les Elusis s’étaient infiltrés dans le château et qu’ils avaient l’intention de s’en prendre à la Reine Victoria. L’exfiltration de cette dernière était déjà en cours au moyen d’un passage secret qui se situait à proximité du bureau de Victoria mais les vampires n’étaient probablement pas loin. Si Claudius et ses soldats souhaitaient secourir la reine, ils devaient impérativement se rendre à la sortie du passage secret, voire tenter d’emprunter la sortie en question dans l’intention de rejoindre la Reine et peut-être la protéger des gredins certainement déjà à ses trousses.
Les indications venaient de Dame Dalis, insista Sorel. La vampire avait intercepté un groupe dont un membre éminent des Elusis était à la tête et était occupée à lui tenir tête afin de le retarder. Un groupe de vampires lui avait cependant échappé et était déjà en route pour le troisième étage où se trouvait la Reine.
Il précisa qu’une fois son message délivré, Damien était supposé se fondre dans la masse. S’il pouvait rester, sans se faire repérer, à proximité de la boutique Les souliers de Laurence, pour pouvoir intervenir en cas de besoin, il devait saisir l’occasion. Si cependant il devait recevoir un ordre direct ou être trop en évidence pour pouvoir agir librement, il devait suivre les indications ou agir dans son rôle de garde du château.

Il observa attentivement le set d’empreintes qui s’éloignaient de leur emplacement initial. Damien rejoignit une intersection directe avec le couloir connecté à la Bibliothèque. Non loin de là, Anne et Phoebe étaient déjà en place, prêtes à agir et à mettre leur plan à exécution.

On sous-estimait toujours les domestiques, songea Sorel avec un froncement de sourcils.

S'intéressant directement au troisième étage où la Reine était effectivement sur le point d’être exfiltré à l’aide des deux gardes qui l’accompagnait. La rapidité et l’efficacité étaient importantes, aussi Sorel agit-il immédiatement et contacta une troisième domestique directement.

« Marcus, ne me réponds pas, je ne peux pas t’entendre. Je veux que tu te diriges au troisième étage, le plus vite possible. Ai l’air affolé, je veux que tu aies l’air essoufflé, tu as couru désespérément. Les deux gardes avec Victoria sont en fait des alliés des Elusis, tu te dois d’avertir Norman et Valérie, ils doivent intervenir immédiatement s’ils ne veulent pas perdre Victoria. »

Valérie saurait comment réagir, elle avait un charisme et une efficacité au combat qu’elle saurait mettre à profit de la situation. Prenant une rapide inspiration, il toucha le set d’empreintes qui appartenait à la garde.

« Valérie, ne me réponds pas, je ne peux pas t’entendre. Marcus va bientôt arriver, écoute-le et réagi rapidement. Les deux gardes doivent mourir et tu te dois de rester auprès de Victoria. La vie de ton collègue et à ton entière discrétion, tues-le une fois qu’il t’a aidée à éliminer les deux gardes ou garde-le jusqu’à ce que tu penses qu’il est inutile ou un handicap, je te fais confiance. »

Gardant un oeil attentif sur l’évolution de la situation, il s’intéressa à ce qui se passait au niveau des Souliers de Laurence et s’évertua à toucher du bout des doigts à peu près toutes les empreintes jusqu’à ce qu’il trouve celle qu’il cherchait à trouver. Une qu’il avait repéré avant que toute la foule de séléniens et la garde militaire n’arrive.

« Mr. Torqueo, ne me répondez pas, je ne peux pas vous entendre. Sachez que je suis de votre côté. Je tiens à vous informer que l’armée se masse à proximité. Pour l’heure, elle est occupée à s’ordonner et à s’organiser mais le nombre n’est pas en votre faveur. »

”Directives” :

Indications concernant le cas Marc :

Les deux filles tendent un piège au garde et, lorsqu’il est tombé ou vaguement pris au dépourvu, elles l’assomment avec une poêle ou une casserole. Elles s’en débarrassent ensuite tout en s’assurant qu’il ne pourra pas sortir avertir les autres ou puisse se libérer.

”Carte Magique” :


Dernière édition par Sorel Gallenröd le Jeu 3 Sep 2020 - 19:51, édité 1 fois

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Claudius se pinça les lèvres, l’air contrit. La situation semblait lui échapper.

Oh bien sûr, ça n’était pas la première fois depuis ces derniers jours. La première révolte qui avait aboutit à la mort de Cynoë que Claudius avait précipité, La discussion avec Aldaron, la malédiction de Verith et bien sûr l’expulsion en grande pompe du Clan Elusis hors de leur Empire, alors que Le Havremont aurait largement préféré les voir exécuter séance tenante.

Mais fort heureusement pour lui, et malheureusement pour ses opposants, Claudius n’était pas né de la dernière pluie. En entendant la grogne de la foule, le Havremont pris un sourire qui ne le quitta pas.

Comme Fabius Kohan en son temps, le Havremont oeuvrait pour le bien de l’Empire, et n’avait pas hésité à fédérer autour de lui. Il s’était fait l’image d’un protecteur providentiel, avait rassemblé les mécontents de la Couronne de plus en plus nombreux autour de lui, s’était fait des amis en Alliance des Cités Libres, et n’avait pas hésité à pactiser avec Toryné Dalis, pourtant vampire, pour en faire un de ses précieux alliés.

Oh oui, Le Havremont avait agi comme son Empereur en qui il avait placé ses espérances, il avait scellé les bonnes alliances au bon moment. La vie n’avait pas été de tout repos ces derniers jours, et ses prises de position avaient suscités débats et beaucoup de moqueries, surtout parmi les nobles. Il avait été traité de provocateur, de pauvre fou attaché à un idéal du passé qui défendait un Empire qui n’en était plus un de quatre hectares de terrain.

Mais il avait maintenu le cap, et ses idées avaient fait du chemin. Aujourd’hui, c’était le jour.

“Aidez-nous, Dame Bris’lame”, fit l’un des séléniens dépenaillé et au rictus édenté. “On crèv’de faim et maint’nant d’maladie.”

“La peste va tous nous emporter !”

“C’est la faute aux Kohans !” rugit un autre homme non loin.

La pauvre Jeanina de Briselame était encerclée et en posture difficile étant la cible de la vindicte populaire. Les soignants l’avaient interrompu dans son entreprise d’aller au magasin des Souliers de Laurence. Claudius plissa alors les yeux, se demandant si les gardes savaient réellement à qui ils parlaient. Non seulement, c’était une membre du Conseil, qui avait par conséquent tous les droits sur la Plèbe, mais en plus, ils se confrontaient à Jeanina de Briselame. Une femme que même Claudius de Havremont arrivait difficilement à contenir. Les pauvres n’allaient pas être déçus du voyage.

Dans le même temps, le Havremont vit la Grande Muette peu à peu arrivé, se rangeant en formation propre, prête à faire du maintien de l’ordre. Excellent. Lars avait bien fait son travail. Et il allait bientôt pouvoir lancer la suite du plan.

Mais Claudius ravisa cette réflexion, en constatant que son second manquait à l’appel. Zut. Pourquoi n’était-il pas prêt à commander l’armée, comme il l’avait demandé ? Le Havremont pris une autre mine triste. Il espérait que Lars n’avait pas été pris en étranglement par la foule en colère, ou que pire ne lui était arrivé.

Le Maître de Guerre n’eut cependant pas le loisir de réfléchir plus que cela, dans la mesure où la grogne populaire devenait de plus en plus insistante, scandant des “Mort aux Kohans” à répétition, clamant l’aide de Claudius face à la peste, ou encore criant famine.

Une réaction était attendue, et Le Havremont l’avait toute prête. Il lança cependant des regards inquiets autour de lui : l’absence de Lars et de ses proches alliés le contrariait pour ce qui allait suivre. Mais qu’à cela ne tienne. Il était temps d’agir …

Ou pas encore, car les Huit avaient décidé depuis leur tombe, de lui envoyer non pas un, mais deux hommes, venus lui transmettre des nouvelles différentes. Le premier était un coursier, arrivant au pas de course, venant lui apprendre que Ulrich, fidèle second du Parangon Dalis avait été retrouvé gravement blessé dans les rues de la capitale.

Diantre. On aurait donc profité de l’occasion pour suriner ses alliés ? Ou alors était-ce la colère du peuple qui cherchait des coupables ? Qu’à cela ne tienne. Claudius espérait simplement que Toryné s’en sortait au Palais, et qu’il n’avait pas dû faire face à des contrariétés quelconques …

Mais cela, la deuxième personne qui vint lui parler, eut le mérite d’éclaircir une partie de ses doutes :

“Garde royal Damien Ustarius. Ser Havremont, j’ai d’importantes nouvelles pour vous, un message de toute importance, de la part du Parangon Dalis.”

Claudius fronça les sourcils. Damien Ustarius. Pas un illustre inconnu, très fidèle aux Kohans, ayant fait preuve de quelques faits d’armes à son actif. Mais pas non plus un homme de l’entourage proche du Havremont. Soit. Il l’écouta tout de même, l’information était toujours bonne à prendre en ces temps troublés :

“Je dois vous avertir que les Elusis sont parvenus à s'infiltrer dans le château et qu’ils semblent avoir l’intention de s’en prendre à la Reine Victoria. L’exfiltration de cette dernière est déjà en cours, au moyen d’un passage secret situé à proximité du bureau de la Reine, mais les vampires ne sont probablement pas loin. Le Parangon a intercepté un groupe, dont un membre éminent des Elusis est à la tête, et est occupé actuellement à lui tenir tête afin de le retarder. Mais un groupe de vampires lui a échappé et est déjà en route pour le troisième étage où se trouvait la Reine. Ser, si vous souhaitez, vous et vos soldats, secourir la Reine, le Parangon me fait vous transmettre que vous devez impérativement vous rendre à la sortie du passage secret. Voire tenter d’emprunter la sortie en question dans l’intention de rejoindre la Reine, et peut-être la protéger des gredins certainement déjà à ses trousses. Ce sont là les mots même du Parangon.”

Le Havremont fronça encore plus les sourcils, tant par les nouvelles annoncées que par le discours tenu. Voilà que les rats sortaient enfin de leur tanière. Claudius savait que représailles il y aurait de ses dernières prises de positions contre le Clan, mais il ne pensait pas qu’Aldaron mettrait réellement à exécution le fait de récupérer Victoria aussi vite.

Toujours est-il, l’un dans l’autre, cela faisait bien les affaires du Maître de Guerre, dont le regard se teinta d’une très légère flamme dorée, qui épousait naturellement les formes de ses pupilles. Il attrapea le bras d’Ustarius, s’apprêtant visiblement à partir, et plongea ensuite ce même regard dans son air pressé, avant de lui dire :

“Damien, ton jour de gloire est arrivé. Prend avec toi autant d’hommes que nécessaire, tu as mon autorisation pour mener cette opération de sauvetage à bien. Je ne peux être partout, et ma place est ici.”

L’enlèvement de Victoria Kohan provoqué par les vampires du Clan Elusis ? Bien sûr que Claudius n’allait pas personnellement empêcher cela. N’importe qui de bien informé sur sa personne aurait sû que c’était tout ce qu’il attendait.

Une occasion parfaite de briser le cycle d’une lignée devenue Maudite, une occasion parfaite de solder d’un Triomphe une grande période de troubles pour l’Empire. Il n’en fallut pas plus au Maître des Armées pour actionner les rouages de son plan.

Claudius se mêla aux cris de la foule, alla au contact de cette population oubliée, également pour sauver Jeanina de cette cohue. Il répondit d’abord aux suppliques de quelques uns des citoyens séléniens, avant de faire porter sa voix dans un discours populaire :

“Citoyens de l’Empire !

Vous en avez marre ? Eh bien laissez moi vous dire que nous aussi. La Dame de Briselame et moi même, nous nous efforçons de nous battre pour vous. Pas un jour ne passe sans que j’essuie la colère d’un de mes frères d’armes qui n’a pas été payé, et pas un jour ne passe, sans que notre Maîtresse du Trésor, se retrouve sans rien pouvoir faire, face à un trésor qui se dilapide de plus en plus vite, tous les jours.

Vous savez pourquoi cela ?

Car non contente de son rythme de vie faste et sans gêne, Victoria Kohan est devenu le pantin d’un ennemi bien plus grand encore, Achroma Elusis et son amant Aldaron Elusis, tous deux dirigeants d’un Marché Noir qui vous siphonne vos deniers, en vous offrant de grands sourires pour seul lot de consolation. Ces mêmes ennemis que nous avons chassé de nos terres quelques jours plus tôt !

Mais force est de constater que la racaille est toujours là ! Malgré nos avertissements répétés, la Maudite Kohan continue ses liaisons dangereuses avec ses amis les Vampires, tout en n’écoutant pas vos suppliques pourtant si simples !

Nous luttons depuis des semaines, mais rien n’y fait ! Alors aujourd’hui, Peuple de Selenia, allons prendre ce pain qui nous appartient de droit, et renversons cette lignée maudite qui n’apporte plus rien de bon à l’Empire depuis des années maintenant !

Triomphez, Peuple de Selenia ! Ad Regno Vocatus !”


Le discours avait été soigneusement préparé, bien évidemment, et aidé par son esprit lié du Cerf, qui poussait les gens à ne pas avoir peur des représailles. Si les Elusis écoutaient vraiment ces mots, comme Claudius l’escomptait, une réaction n’allait pas tarder à se provoquer. Il avait agité le fromage pour faire sortir les rats vampiriques. Il ne manquait plus qu’à ce qu’ils tombent dans le piège, et la boucle était bouclée.

Au mot “Triomphez”, l’entièreté de l’armée présente rejoignit les mots de Claudius comme un seul homme, et reprirent la devise de l’armée Sélénienne, ajoutant encore plus de bruits environnants à la vindicte populaire. Bientôt la Grande plus si Muette que cela se tourna vers le Palais, et commença à marcher vers lui.

Parmi les plus fidèles soutiens du Maître de Guerre, on y entendait des chuchotements : “Opération Triomphe”.

Le brillant Coup d’Etat que Claudius avait fomenté pendant des semaines avec Toryné Dalis et ses quelques plus fidèles soutiens allait enfin avoir lieu. Bientôt, la nouvelle se répendrait dans toute la ville, et cela allait être un jour nouveau pour l’Empire.

Enfin cela … C’était si le Marché Noir ou les vampires du Clan Elusis ne comptaient pas y mettre son grain de sel.

Claudius retrouva alors Jeanina de Briselame, qui était rassurée de ne plus être autant cible de la vindicte populaire, avant d’aviser la ligne de soignants masqués. Le Havremont les toisa, du haut de ses deux mètres, avant de leur dire :

“Messieurs. Je suis navré de contrevenir à vos indications, mais une affaire de la plus haute importance attend Jeanina de Briselame et moi même aux Souliers de Laurence. Vous devrez nous laisser passer, quoi qu’il en coûte. C’est un ordre, provenant de la Couronne elle même.”

Le Havremont ne pris pas la peine d’attendre une réaction quel qu’elle soit, et puisa dans les forces de son esprit lié, avant de charger droit dans la ligne de médecins de la Peste.

Ils allaient laisser passer leur futur Empereur, avec leur maîtresse du Trésor, quoi qu’il en coûte.




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Jeanina de Briselame n’avait pas répliqué, regardant plutôt la foule qui se massait autour d’elle. Avait-elle été convaincue par le petit discours de Demens et de son collègue ou cherchait-elle une autre manière d’atteindre son objectif? De son côté, dans l’édifice barricadé, l’Homonculus attendait le signal, mais c’est un autre message qui lui parvint, message dont il s’empressa de transmettre le contenu aux autres soignants présents, car après tout l’information était importante pour eux. Alertés de ces nouveaux détails, il n’en tenait qu’à eux pour transmettre le message à leurs compatriotes éparpillés dans la zone touchée par la maladie.

Dans la rue, Claudius s’était rapproché de la ligne formée par les soignants, mais voilà qu’un garde du palais venait lui annoncer que la vie de la Reine était en danger.

~ Nathaniel. ~

L’Elfe noir avait donc été repéré et le Maître de la Guerre renvoya le soldat en lui laissant gérer la situation. S’ensuivit un discours qui, malgré les inutiles fioritures qu’il contenait, laissait clairement entendre que Claudius lui-même se rangeait du côté de la foule. Il s’agissait d’un véritable coup d’état, comme si cette révolte était prévue depuis longtemps. Les autres soldats arrivés entre temps mentionnaient un « opération triomphe », confirmait l’hypothèse de Demens. Bien sûr, à lui ce revirement de situation ne faisait ni chaud ni froid, bien qu’il fût inattendu, mais les autres soignants s’observaient entre eux, échangeant leur surprise et leur incompréhension.

La masse de civils qui était encore là quelques minutes plutôt s’était éloignée en répétant le slogan « Mort aux Kohan » et autres dérivés du même genre, laissant le Havremont et la Dame de Briselame, tout deux désormais à terre, accompagnés d’une trentaine de gardes devant les masques à bec.

- Messieurs. Je suis navré de contrevenir à vos indications, mais une affaire de la plus haute importance attend Jeanina de Briselame et moi-même aux Souliers de Laurence. Vous devrez nous laisser passer, quoi qu’il en coûte. C’est un ordre, provenant de la Couronne elle-même.

Puis une vague d’énergie frappa le groupe de plein fouet, laissant savoir à l’alchimiste que cet homme était un spirite du Cerf. Grâce au Cafard, il encaissa aisément le coup, bien qu’il dû faire un pas de recul, mais les autres à ses côtés tombèrent au sol. Cependant, leur chute n’avait pas été aussi forte qu’elle aurait dû l’être et Claudius remarqua ce détail pour aussitôt en déduire que ces individus n’étaient pas Humains. La couverture des Vampires venait d’être percées et ceux-ci le réalisaient à présent.

Il fallait agir vite, car ne rien faire mènerait inévitablement à un cri d’alarme, et il n’était plus question de jouer un rôle. Demens, seul encore debout parmi les faux-soignants, avait devant lui Claudius et Jeanina, côte-à-côtes, aussi agit-il de la manière la plus directe qui soit, par l’altercation physique.

Il se propulsa vers le duo, levant les bras. Mentalement, il fit apparaître son couteau de lancé dans sa main droite alors que celle-ci fonçait droit sur le cou de la Dame de Briselame pour lui transpercer la gorge précisément là où se trouvait la trachée. N’étant pas en mesure de faire la même chose avec la gauche, il enfonça néanmoins ses doigts profondément dans la bouche de Claudius dans le but de lui donner un violent haut-le-cœur, mais plus encore, il plaça son pouce sous son menton, empoignant fermement son maxillaire inférieur en lui écrasant la langue, et utilisa son bracelet magique pour entourer son adversaire de tentacules d’ombre et ainsi l’immobiliser. Et si l'homme était incommodé au point de vomir, tant mieux, lui ne lâcherait pas.

Le voyant passer à l’action, les autres faux-soignants prirent d’assaut les gardes, tentant d’abord et avant tout d’éviter qu’ils soient en mesure de sonner l’alarme, notamment en leur coupant le souffle ou en leur frappant les cordes vocales.

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Attentif, les yeux rivés sur la carte étalée devant lui, Sorel se faisait l’effet d’un hibou guettant sa prochaine proie ou, plus exactement, sa prochaine action ou l’emplacement où une intervention serait nécessaire. Il y avait tant et tellement de fronts sur lesquels il devait agir et pouvoir être en mesure de réagir. Tout d’abord, son attention resta fixée sur l’évolution de Phoebe et Anne, lesquelles parvinrent avec leur efficacité habituelle à immobiliser leur proie. Il observa leurs pas se déplacer, de concert avec leur victime, afin de se débarrasser du corps. Sans vie ou inconscient ? Sorel était incapable de le déduire mais n’était pas prêt à laisser les choses au gré du hasard. Une fois que les deux femmes s’éloignèrent du garde immobile, il contacta Anne.

« Bien joué, » la félicita-t-il avec appréciation. « Si le garde est mort, retournez à vos postes et agissez comme si de rien n’était, je pense que vous vous en tirerez à merveille. S’il est encore en vie et qu’il a vu vos visages, si vous avez le moindre doute quant à votre sécurité, je veux que vous sortiez du château. Empruntez une des sorties des domestiques, ne vous faites pas repérer. Des chevaux ont été préparés à votre attention dans les écuries de l’auberge voisine, rendez-vous à Caladon et faites vous discrètes, des instructions vous seront communiquées rapidement. »

Quittant du regard les empreintes des deux femmes du regard, les laissant gérer la situation à leur convenance et sachant qu’il pouvait leur faire confiance, Sorel s’intéressa à Damien. Le garde avait emprunté le chemin adapté mais si Sorel avait espéré déplacer Claudius afin de limiter la pression à proximité des Souliers de Laurence, il fut déçu. Mais seulement de façon marginale. Rapidement, Damien prit la tête d’un groupe conséquent de garde, amenuisant les forces en présence et permettant ainsi d’alléger la pression. Une maigre réussite, mais une réussite néanmoins.
Sirotant son thé, il fronça les sourcils en constatant que celui-ci était désormais tiède. Et presque fini.

« Quelle tristesse, » marmonna-t-il, attristé. « Tania ! » s’écria-t-il afin de se faire entendre jusque dans l’arrière-salle de sa boutique.

« Oui ? » répondit-elle de la même façon, arrachant un sourire à l’elfe.

« Peux-tu me préparer du chocolat chaud s’il te plaît ? Fais-toi plaisir si tu en veux également. »

« Tout de suite ! »

Une autre bonne nouvelle, même si celle-ci n’était peut-être pas adaptée à la situation. Il s’était arrangé pour que la boutique reste ouverte malgré tout, allant jusqu’à faire une petite apparition pour maintenir les apparences. Ce qu’il devrait probablement réitérer prochainement afin d’éteindre toute étincelle de soupçon possible quant à sa présence sur les lieux.

Il sirota une goutte de thé avant de toucher du doigt les empreintes associées à Damien.

« Bien joué, maintenant le but du jeu c’est de garder tes compatriotes occupés et hors de notre chemin sans qu’ils ne réalisent quoique ce soit. Sers-toi du passage secret, attends un peu, prépare tes forces pour affronter d’éventuels vampires qui en ressortiraient, mets tes hommes en garde. Gagnes du temps. Dès que trop de temps a passé et qu’ils commencent à s’impatienter, engage toi avec la moitié de tes forces dans le passage, laisse l’autre moitié à l’extérieur, en position pour accueillir tout ennemi. »

Réorientant son attention sur les souliers de Laurence, Sorel constata que le gros de l’armée auparavant massée à proximité avait commencé à se déplacer non pas vers la boutique mais vers le château. Perplexe, il fronça les sourcils, abandonnant son thé désormais fini sur la petite table à proximité - afin de ne faire courir aucun risque à la carte.
Un grattement discret à la porte le fit sursauter et il s’y rendit, l’entrouvrant juste assez pour que Tania puisse le voir sans pour autant avoir vue sur l’intérieur de la bibliothèque. La jeune femme lui tendit un plateau de petits gâteaux et de chocolats fourrés au caramel et à la praline ainsi qu’une grande tasse de chocolat chaud.
Conquis, l’elfe plaqua un bisou sur la joue de l’humaine.

« Tu es la meilleure, j’espère que tu ne t’es pas oubliée ? »

« Je vous ai laissé ceux que je n’aimais pas et j’ai gardé tout le reste pour moi, » annonça-t-elle avec bonne humeur, agrémentant ses propos d’un clin d’oeil joueur avant de redescendre les escaliers en direction de la boutique.

Sorel gloussa et retourna s’installer dans son confortable fauteuil, déposant son plateau de gâteaux à proximité mais conservant sa tasse de chocolat chaud entre ses mains serrées. Durant le bref instant de son absence, les forces armées s’étaient approchées du château et la ligne de médecins - vampires - s’était trouvée défaite et Claudius de Havremont se trouvait désormais inconfortablement proche de la boutique. Le lot d’empreintes qu’il avait associé à Démens se déplaça soudain brutalement vers Claudius. Les choses venaient manifestement de dégénérer, comme le confirma le soudain déplacements des autres vampires qui se jetèrent au contact du groupe amassé autour du Maître de Guerre. Certaines empreintes faisaient preuve d’une forme de cohérence tandis que le reste commençait à en perdre, certainement le peuple et les Séléniens encore présents, pour peu que l’autre amas incohérent suivant l’armée était l’autre partie des Séléniens rassemblés.

Il était difficile de juger de la distance séparant la boutique des Souliers et les forces armées en déplacement vers le château. Il toucha du bout du doigt la paire de souliers apparentés à “Homonculus”.


« Je pense qu’il est grand temps de laisser nos nouveaux amis se dégourdir les jambes, lâchez-les. »

Au château, les choses commencèrent à s’agiter massivement et Sorel plissa le nez. Il n’avait que deux mains et l’une d’elle était occupée à tenir sa tasse de chocolat, par Néant. Est-ce qu’on pouvait le laisser souffler cinq secondes, le temps de savourer sa délicieuse acquisition ? Vaguement grognon, il étudia les derniers mouvements.

Marcus était parvenu jusqu’à Valérie et Norman, ceux-ci étaient déjà en route vers les gardes que Sorel voulait avoir éliminé. Il constata avec une sombre satisfaction que les compétences guerrières de Valérie - et de Norman - prirent le dessus sur celles de leurs opposants. Sa camarade se posta à proximité de Victoria, la gardant farouchement, il en était certain. Il toucha du bout du doigt les empreintes de Marcus qui se déplaçaient rapidement, probablement en prenant la fuite.

« Bon boulot Marcus, maintenant mets toi à l’abri. Tout s’est bien passé et ton rôle dans cette histoire n’est connu de personne, cache-toi quelque part. Tu prétendras être resté caché depuis le début. »

Les empreintes se dirigèrent vers un placard à balais, en dehors des couloirs les plus empruntés et Sorel sourit, satisfait de savoir son camarade en sécurité. Revenant à ses moutons - ou plus exactement à ses vampires - Sorel prit connaissance des derniers développements. Liv s’était éloigné de Nathaniel, abandonnant le gredin aux gardes et à Toryné Dalis. Même s’il n’espérait rien moins que voir le pirate se faire botter le cul, au moins à l’occasion, ce n’était pas dans son intérêt ni dans celui de ses compagnons que cela se fasse ce jour-là en particulier. Se concentrant d’abord sur la situation immédiate en face de laquelle il se trouvait, Sorel observa tandis que Norman se précipitait sur Liv, espérant que son petit frère serait en mesure de se défendre. D’une manière ou d’une autre, les traces de pas de Norman s’immobilisèrent brutalement et Sorel s’autorisa un soupir de soulagement.

Derrière Liv, cependant, se précipitaient deux gardes suivis de Toryné Dalis, ce qui ne représentaient pas du menu fretin. Fébrile, Sorel s’apprêtait à contacter son petit frère lorsque celui-ci réagit rapidement. Les empreintes de Filipine Blanche de Beauregard se retrouvèrent brutalement propulsées vers le couple de garde tandis que Liv se retirait à grande vitesse vers la salle des trophées où il se retrouva soudainement avec Valérie et Victoria. Touchant rapidement l’icône de Liv, il prit la parole doucement :

« Bonjour petit frère, » déclara-t-il doucement, une note chaleureuse dans la voix. « La garde avec Victoria est avec nous, je te serais reconnaissant si tu pouvais t’assurer de son bien-être, emmène la avec toi dans ta retraite si possible. Elle te protégera et elle n’est plus en sécurité au château. »

Il contacta rapidement Valérie, lui indiquant que Liv était avec elle, avec le Marché Noir, et de le suivre, qu’elle devait se mettre en sécurité en restant avec le vampire. Elle ne pouvait pas rester au château, sa couverture était compromise, d’autant plus si leur plan parvenait à ses fins et que Victoria restait effectivement sur le trône. Il ne voulait pas imaginer ce que la reine pourrait faire à Valérie en guise de vengeance. Il y avait pire que la mort, après tout, il était bien placé pour le savoir.

Parallèlement, le gredin, faisant face aux gardes et aux nobles, semblait en mauvaise posture et Sorel s’apprêtait à l’avertir de l’arrivée des gardes supplémentaires mais soudainement les nobles se précipitèrent à la rencontre du Second de Claudius, entrant en contact avec le groupe de garde tandis que Nathaniel se retirait et… se retrouvait soudainement dans la salle des trophées en compagnie de Liv. Cillant, Sorel ne pu retenir un grognement exaspéré. Evidemment que le saligaud trouverait un moyen de s’en sortir sans s’écorcher.

Il fut tiré de sa mauvaise humeur lorsqu’un sbire du Marché Noir frappa à la porte et entra sans attendre de réponse de sa part. La jeune femme s’inclina rapidement avant de l’informer que ce déplacement massif de troupe non plus en direction de la boutique des Souliers de Laurence mais en direction du château n’était autre qu’un coup d’état. Claudius de Havremont avait décidé que ce jour-là était idéal pour se saisir du pouvoir et destituer Victoria Kohan.
Pris au dépourvu, Sorel la remercia et se concentra sur la carte. Claudius ne lui avait pas semblé être le genre d’homme à ranger son honneur et sa loyauté au placard à la première occasion. L’appât du pouvoir ne semblait pas faire partie de sa panoplie de guerrier, autrement il aurait davantage insisté pour obtenir la forge des mains d’Autone, juste pour prouver qu’il le pouvait.

Peu importait les explications, se raisonna-t-il avec un froncement de sourcils, tout cela ne pouvait pas arranger ses affaires, bien au contraire. Il devait impérativement ralentir la progression de l’armée et empêcher que Claudius ne récupère une once de pouvoir. Il possédait déjà la loyauté des hommes, des militaires et, si l’elfe devait en juger par la masse désordonnée de sélénien suivant les hommes armés, le peuple également.
Sorel renifla, c’était bien le moment pour Havremont de se découvrir une fibre politicienne et un intérêt pour le pouvoir.

D’un geste, il pressa son doigt sur un lot d’empreinte qu’il avait prit soin de repérer depuis le début.

« Randal, je veux que tu barricades les portes du château et que tu fasses passer le mot aux autres gardes de fermer toutes les entrées. Si tu tends l’oreille, je pense que tu peux entendre la clameur du peuple en colère qui approche, c’est ça ton excuse. Tu protèges les nobles, tu protèges la reine. Dépêche-toi, tu n’as pas de temps à perdre ! Havremont a lancé un coup d’état, il faut à tout prix le ralentir. »

Il observa avec satisfaction, voyant Randal s’approcher des portes du château et un autre set d’empreintes s’élancer à travers les couloirs, probablement pour relayer l’information que le peuple était en colère et en route pour le château. Tout accès devait être fermé. Avec un peu de chance, cette tactique fonctionnerait. Dans le cas contraire, Sorel aviserait.

Conscient que toute la situation commençait un peu à partir en eau de boudin, l’elfe considéra un instant ses options et redirigea la carte sur la ville de Sélénia. Grâce à cela, il contacta divers agents du Marché Noir, les avisant de se préparer à quelques endroits stratégiques de la ville tout en se munissant du matériel nécessaire. Un peu de gaz et de brouillard devrait permettre aux vampires et aux alliés des pirates et du Marché Noir de pouvoir atteindre les portes de Sélénia. Il contacta le capitaine d’une barque amarrée au port de Sélénia et l’avisa de se tenir prêt à lever l’ancre aussi vite que possible. Si fuite il devait y avoir, Sorel tenait à être prêt et à maintenir le plus de personnes possibles en vie. Si les choses tournaient mal, ils allaient avoir besoin de toute l’aide possible.

”Récapitulatif des actions” :


”Directives” :


Dernière édition par Sorel Gallenröd le Jeu 3 Sep 2020 - 19:50, édité 1 fois

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Claudius aurait certainement pu exulté de joie en voyant son plan se mettre en marche, se voyant déjà empereur, adulé des foules et de ses soldats, réunifiant Calastin sous une seule et même bannière après avoir fait mordre la poussière à Achroma dont il avait juré sa mort quelques jours plus tôt.

Néanmoins, quelques petites contrariétés vinrent se dresser à son tableau idyllique. Qu’à cela ne tienne, après tout l’Empire en avait vu des pires, ces derniers jours, hein ? Oui ? Bien sûr.

Déjà, il y avait ces guerisseurs à bec, qui n’avaient de guerisseurs que de nom. Il leur avait rentré dans le tas comme il l’avait fait tant de fois face à des soldats humains dans sa carrière de militaire, et s’était aperçu que bizarrement, ceux-ci ne volaient pas très haut. Et qu’une fois leur masques enlevés, ces guerisseurs avaient des crocs sacrément longs pour être parfaitement humain.

Bon sang, mais qui faisait passer les entretiens d’embauche dans cette Empire ? C’était comme si le Maître de Guerre était coincé dans une grotesque farce de rue, dont il était constamment la victime.

Toujours est-il que bien que surpris, Claudius connecta assez vite les informations que lui avait transmis ce Damien Ustarius quelques minutes plus tôt, avec ces événements là : non contents d’enlever l’Impératrice (ne pouvait-elle pas être dans un autre château, comme tous ces derniers mois ?), ils avaient décidé d’infiltrer la foule. Pourquoi avaient-ils ces déguisements ? Qu’est-ce qu’ils comptaient faire ? Le Havremont ne le savait pas exactement, mais une seule certitude lui vint : rien de vraiment bon pour son Empire.

Le Maître de Guerre n’eut cependant pas le loisir d’élaborer un peu plus sa réfléxion - de toute manière il s’était assis sur le fait d’avoir du répit depuis bien longtemps -, car déjà les vampires infiltrés se relevaient. Tout du moins, pratiquement tous se relevaient, car un qui était resté de marbre face à sa charge agissa très vite, plantant un couteau droit dans la gorge à la Dame de Briselame, la faisant tomber à la renverse à l’impact de celui-ci.

Puis, cet énergumène vint ensuite … Mettre violemment les doigts dans la bouche de Claudius, avant que celui-ci ne puisse dire quoi que ce soit, créant le son suivant :

“A LA G...blblblbl”

Les bruits non identifiés étant un terrible vomissement, qui venait doucement de faire sa place dans le panthéon des sensations les plus désagréables qu’il eut à connaître dans sa vie, entre le fait de s’être fait retiré son coeur par une abomination sous le contrôle d’un dragon légendaire, et le fait d’expliquer à une assemblée de pro-Korentin, que non, Fabius n’était pas l’odieux personnage que l’on décriait si souvent.

Mais bon, que voulez-vous, l’Empire en avait connu des pires ? Oui ? Hein ?

Toujours est-il qu’après ses hauts-le-coeur, et après avoir constaté l’inévitable raclée que mettait les vampires Elusis à sa garde personnelle  - mais qui était l’incompétent qui avait formé ces gens là ? -, empêchant toute tentative d’alerte jusqu’à mettre un clairon profondément dans la gorge d’un de ses soldats - mais qu’avaient-ils tous avec le fait d’enfoncer des choses dans la gorge des gens ? était-ce un fétichisme bizarre ? -, Le maître de Guerre passa à l’action.

Après avoir repris sa respiration Il sortit un petit marteau qui était jusqu’à lors attaché à sa ceinture, pour flanquer un coup sur la tête au soignant qui avait décidemment des méthodes de guérison bien étranges. Celui-ci ne broncha pas plus que cela, mais l’action eut au moins le mérite de le déstabiliser un maigre instant.

Ce maigre instant qui suffit à Claudius pour se remettre d’aplomb, et libéré de toutes entraves. Conscient que ceci n’allait probablement pas duré, il chercha très rapidement une solution … Qu’il trouva au fin fond de sa mémoire, avec l’endroit où il avait laissé son fléau d’armes préféré.

Le Havremont posa alors un doigt sur sa gorge, et essaya tant bien que mal de mobiliser ce qui lui restait comme connaissances de ses cours sur la pratique de la magie. Il remercia l’armée de lui avoir au moins enseigner les rudiments, et une fois l’énergie mobilisée, il fit :

“SOLDATS, AUX ARMES ! LES VAMPIRES ELUSIS SONT DANS LA VILLE !  JE VOUS ORDONNE DE SAIGNER CES PORCS JUSQU’AU DERNIER ! LA MAJESTUEUSE NE TOMBERA PAS DANS LES MAINS D’ACHROMA !”

En désignant les masques à bec, avant de rejoindre rapidement le premier détachement de l’armée qu’il trouva.

L’heure qu’attendait Claudius approchait.

Ce soir, il allait dîner à la Table des Huit, après avoir pourfendu une bonne fois pour toute ce chien d’Achroma, et tous ses sbires avant lui.


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L’assaut se révéla plutôt efficace. Ne s’attendant pas à l’attaque, la Dame de Briselame tomba à la renverse en portant sa main à son cou. Et bien sûr, le cri d’alarme de Claudius fut coupé court par une intervention assurément déplaisante comme pouvait en témoigner la vomissure qui coulait sur le gant et le costume du faux-soignant. Les Vampires, de leur côté, avaient neutralisé la petite garnison en un rien de temps, ce qui était parfait. Cependant, entre deux gargarismes acidulés, l’adversaire de Demens prit en main son marteau de combat pour frapper son assaillant à la tête et si l’esprit-lié du Cafard lui permis de résister au coup, sa puissance magique le déstabilisa suffisamment pour qu’il lâche la mâchoire de Havremont. Le guerrier en profita pour s’éloigner et lança cette fois un puissant cri d’alarme.

- SOLDATS, AUX ARMES! LES VAMPIRES ELUSIS SONT DANS LA VILLE!  JE VOUS ORDONNE DE SAIGNER CES PORCS JUSQU’AU DERNIER! LA MAJESTUEUSE NE TOMBERA PAS DANS LES MAINS D’ACHROMA!

L’armée, jusqu’alors en route pour le palais, répondit à l’appel en masse. À n’en pas douter, leur savoir militaire était bien meilleur que celui des soldats gisant à présent au sol et leur nombre leur permit d’entourer le petit groupe de Vampires dont Demens, seul encore masqué, faisait partie. Claudius criait des ordres, on amenait Jeanina à l’écart pour la soigner, on se préparait à éradiquer les Vampires. Pourtant, si la situation semblait maintenant désespérée, elle prenait une tournure qui, du point de vue du Cafard, demeurait tout à fait convenable. Toute l’attention du Maître de la Guerre était concentrée sur eux, cela faisait gagner du temps aux Vampires situés ailleurs dans le quartier et à ceux qui étaient enfermés aux Souliers de Laurence.

En même temps que ces événements, dans la boutique, après avoir transmis le message comme quoi l’armée était présente, l’Homonculus s’était retrouvé un moment seul à surveiller les faux-malades. Tous ces individus, quelques jours plus tôt, vivaient leur vie du mieux qu’il pouvait malgré la misère qui s’était installée et probablement qu’ils auraient joint la foule en révolte s’ils étaient encore vivants. Pourtant, ils n’étaient plus le moindrement Humains, car les Ast du clan Elusis avaient touché leurs esprits de leur venin psychique, avant d’enfiler les robes et les masques, prétextant une épidémie de peste bubonique pour isoler leurs futurs enfants. L’Homonculus, sous l’identité de Thôrmyr et suivant les ordres de Demens, leur avait prêté main forte pour créer artificiellement des symptômes qui, aux yeux de la population épuisée, rendaient la fausse maladie on ne peut plus convaincante.

Et à présent, leur transformation était presque complète, à tel point que leurs crocs étaient déjà développés, de même que leur venin. Le Doublon se souvint alors qu’on lui avait offert en remerciement pour son aide une fiole vide, mais bien particulière. Étant seul dans la pièce, profitant de sa nature artificielle qui le rendait insensible au venin en cas d’accident, il préleva sur les futurs Vampires la substance à l’origine de leur transformation. Tandis qu’il s’affairait à la tâche, la même voix entendue plus tôt résonna à nouveau dans ses oreilles.

« Je pense qu’il est grand temps de laisser nos nouveaux amis se dégourdir les jambes, lâchez-les. »

Il déposa la fiole sur une tablette située à côté de la sortie et héla les Vampires qui étaient à l’écart pour leur mentionner qu’il était temps. Il releva son manteau pour prendre en main la dague hémorragique que son créateur lui avait laissée plus tôt et entreprit de saigner chaque Vampire en devenir en visant la jugulaire, se déplaçant méthodiquement pour couvrir tout l’espace sans perdre de temps tout en se rapprochant de la sortie. Ses alliés du moment veillaient à contenir leur progéniture le temps qu’il complète sa tâche, mais au moment où il allait empoigner la fiole et sortir, il sentit que Demens était en danger. Puis, instantanément, il se retrouva en pleine rue, entouré par l’armée sélénienne.

Avec l’arrivée de celle-ci, la Cafard avait lancé des potions offensives prises dans sa sacoche magique pour incommoder légèrement les troupes, mais ces quelques effluves toxiques n’avaient sans surprise pas été suffisantes, aussi avait-il fait usage d’un des dons que lui procurait son ubiquité. Échangeant de place avec l’Homonculus, l’alchimiste se retrouva tout juste devant la porte, tout près d’une tablette avec une fiole posée sur celle-ci. Autour, les corps saignants des anciens Séléniens étaient réanimés par leur transformation. Les Elusis allaient bientôt avoir du renfort. Prenant en main la fiole, l’homme de science prit la sortie qui menait derrière la boutique. Là, il retira son costume sale, s’accroupit sous une alcôve le long d'un bâtiment adjacent et ferma les yeux pour communiquer avec sa créature.

~ Reprends ta forme et attaque l’armée sélénienne. Tue. Garde la Pierre en toi, nourris-toi de sa puissance. ~

Aux yeux de Claudius, des militaires et des Vampires, la situation était légèrement différente. Ce faux-soignant au costume taché de vomis avait lancé des potions offensives aux soldats avant de magiquement nettoyer son accoutrement, mais à présent son corps s’enflait et se déformait. Les lanières de cuir qui tenaient le masque en place cédèrent avec l’allongement du crâne, tout comme le manteau qui en vint à déchirer. Cet humanoïde venait tout bonnement de se transformer en un énorme reptile qui s’attaqua férocement aux soldats.

Potions utilisées contre l'armée :


Dons de l'Homonculus :


Directives :

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C’était un merveilleux bordel, songea l’elfe en observant les déplacements chaotiques de ses protégés. Fort heureusement, malgré la cohue et la précipitation de certains mouvements - ce qui donnait vaguement le tournis à force d’observer tout et rien à la fois - la situation se présentait plutôt bien. Liv, Nathaniel, Valérie et Victoria s’étaient engouffrés dans le passage secret de la bibliothèque sans se faire remarquer, parvenant - Sorel ignorait comment - à passer de la salle des trophées à ladite bibliothèque en l’espace d’une poignée de secondes.
Pour l’heure, Liv, Nath, Valérie et Victoria se dirigeaient vers le port sans aucune difficulté pour venir leur barrer la route. Attentif, le Maître des Mines garda une attention particulière les concernant jusqu’à ce que leurs empreintes ne disparaissent de la carte, probablement pour signaler la montée à bord du navire qui leur était destiné.
Rassuré quant au sort de son petit frère et de sa protégée, Valérie, Sorel revint vers le château pour découvrir avec agacement que Toryné Dalis avait décidé de jouer les troubles-fêtes. La jeune femme qui avait accompagné Liv jusqu’au troisième étage - avant d’être rudement jetée vers les gardes - disparut sans laisser de traces, rapidement suivi par le garde de la vampire. Pour finir par la parangon elle-même. Fronçant le nez d’irritation, Sorel constata qu’elle venait de réapparaître à la caserne de la ville… en laissant derrière elle ce qui devaient être les cadavres des gardes qui l’avaient accompagnée jusque là. Splendide. Maintenant, il devait trouver un moyen de contrecarrer les plans de la paragon, puisque celle-ci s’apprêtait manifestement à venir prêter main forte à Claudius de Havremont.

Précisément ce dont Demens, les nouveaux nés et les Elusis n’avaient pas besoin à cet instant précis. Le nombre ne jouait déjà pas en leur faveur mais si les choses devaient se corser davantage, peu d’entre eux allaient être en mesure d’effectuer le chemin jusqu’à Névraste pour goûter à leur nouvelle vie.

Parallèlement, le déplacement d’une paire d’empreinte attira son regard et Sorel leva les yeux au ciel, se frottant le visage avec les deux mains, abandonnant son mug de chocolat chaud pour une poignée de secondes. Nathaniel n’était pas monté à bord, préférant jouer les emmerdeurs une fois de plus en mettant son pied en travers du chemin.
Voyant la trajectoire du brigand, l’elfe considéra un instant la douce et délicieuse possibilité de lui rendre la pareille. Un groupe de soldats se tenait à proximité. Il lui suffisait d’en contacter un, de se faire passer pour un allié et d’indiquer la position de Nathaniel. Comment le prendre par surprise, comment lui couper toute retraite et le mettre en mauvaise posture. Le roi des pirates parviendrait certainement à s’en tirer, probablement sans même une égratignure, mais ce serait certainement une épine dans sa botte. Momentanée, certes, mais une épine néanmoins. Une vengeance comme une autre, une petite pique parmi tant d’autres que Sorel avait bien l’intention de faire sentir au gredin pour se venger. La tentation était forte. L’elfe joignit les mains devant son visage, reposant son menton sur ses doigts entrelacés tout en considérant la carte étalée devant lui.

Une satisfaction personnelle. Qui n’avait rien à faire avec la situation actuelle. Il n’était pas là pour se venger et pour faire valoir ses mauvais sentiments à l’égard du pirate, il était là pour servir les intérêts de son père et du Marché noir. La distinction entre sa vie personnelle et professionnelle était nette et se venger de la sorte franchirait allègrement la frontière. Sorel se targuait de savoir faire la part des choses et une fois encore il saurait être en mesure de le faire. Par ailleurs, si sa petite blague de mauvais goût venait à mal tourner, au mieux Nathaniel était blessé, au pire il mourrait et le Marché Noir perdait un allié important. Et c’était sans compter l’éventualité pour le pirate découvrait le pot-aux-roses et décidait de retourner sa veste, le coup serait plus dur encore que de perdre l’alliance avec les pirates, certainement.

Prenant connaissance du plateau d’échec qui se présentait à lui, Sorel toucha les empreintes de pas du brigand qui se déplaçait rapidement.

« Nathaniel, ne me réponds pas, je ne pourrais pas t’entendre. Un groupe de soldat se tient trois rues devant toi à l’intersection de droite. Ils sont au nombre de 4. Deux te tournent le dos, un est de biais et le dernier te fait directement face. »

Que le pirate choisisse de contourner ou de faire face, la décision lui appartenait. Sorel poursuivit malgré tout :

« Dalis a rejoint la caserne et rassemble de nouvelles forces, il s’apprête à les ramener. Les nôtres vont finir submergés. J’ai un plan sur le point d’être mis à exécution pour semer la discorde. Retire tout élément visuel noir sur ton bras gauche, juste au cas où. Je serais avec toi pour te prévenir en cas d’éléments particuliers et te prévenir de tout groupe qui pourrait se diriger vers toi. A défaut d’être tes oreilles, je serai tes yeux autant que faire se peut. »

Parallèlement, la bataille entre les vampires nouveaux-nés et les forces armées nécessitait également son attention. Observant le développement de la situation, il contacta rapidement Demens, celui-ci se trouvant relativement en sécurité à l’heure actuelle et en capacité de prendre la fuite sans se faire remarquer.

« Monsieur Torquéo, un bateau vous attend sur les quais, il dispose d’une voile réparée au moyen d’un tissu bleu clair, vous ne pouvez pas le manquer. Il s’agit de votre moyen de retraite si vous souhaitez vous éloigner du conflit et vous mettre en sécurité. »

Revenant à la bataille qui faisait rage, la paire de souliers appartenant à l’Homonculus faisant place nette autour d’elle. Sorel esquissa un rictus tordu et se pencha, cherchant dans la masse de l’armée jusqu’à se décider pour un soldat.

« Derrière toi ! » souffla-t-il sur le ton de l’urgence.

Il ne vit pas la réaction du soldat mais une paire de pas, à proximité, s’immobilisa dans les secondes qui suivirent. Un petit coup qui n’aiderait pas grand monde mais une petite satisfaction en soit.
Il contacta à nouveau, cherchant au milieu de la cohue les gardes qui faisaient partie de ses fratrie. Il les contacta un à un avec le même message :

« Il est temps de marquer des armures, choisissez avec soin mais sélectionnez, parmi les autres, les éléments qui peuvent représenter une difficulté pour nous. Il faut les éliminer en priorité. »

A son ordre, normalement et si la situation le permettait, ses agents allaient marquer les armures de certains soldats. Pas tous les officiers ni tous les meilleurs bretteurs ni les soldats les plus efficaces, mais certains d’entre eux. Ciblés stratégiquement… parmi des soldats standards qui ne s’étaient jamais fait remarquer outre mesure. Bientôt, l’utilité de la manoeuvre se révélerait. La marque était simple et devait être appliqué sur le bras gauche, la plupart des gens étant droitiers, il était peu probable qu’ils remarquent cette marque étrange. Pas avant qu’il ne soit trop tard.
Il laissa s’écouler suffisamment de temps, assez pour qu’un nombre acceptable de soldats soit marqué par ses agents, pour lancer le début des hostilités.

Il contacta Victor, un spirite de l’élan qui allait prouver son efficacité.

« Il est temps pour toi de dénoncer nos marqués. »

Il ignorait comment cela allait se passer ni si son plan allait fonctionner mais d’une manière ou d’une autre, la confusion allait régner. Ce qui permettrait probablement aux jeunes vampires d’infliger de lourds dégâts à l’armée sans que cette dernière ne soit suffisamment coordonnée pour répliquer. Avec un peu de chance, certains soldats allaient s’entretuer et quelques bons éléments en pâtiraient au point de ne plus être en mesure de fournir un appui de qualité aux attaquants. Il fallait les users de l’intérieur, Sorel n’avait pas d’autres éléments que l’usure et le sabotage… mais il ferait de son mieux.

« Le parangon Dalis est en train de rassembler des forces, » informa-t-il Victor, « à son arrivée je compte sur toi pour semer le doute et l’accuser de trahison. Il me semble que son passif en la matière devrait pouvoir jouer contre lui. »

Revenant à Nathaniel, Sorel l’informa de l’exécution de son plan, parlant doucement mais fermement afin de garder une diction parfaite.

« Des soldats ont été marqués de noir pour mes agents, ils sont accusés d’être des agents du marché noir pour qu’ils s’entretuent. Sers toi de cette information si tu peux. A l’arrivée de Dalis, il sera accusé de trahison par un soldat, avec un peu de chance, ils vont tous finir par se taper dessus et affaiblir leurs forces suffisamment pour nous permettre une victoire sans trop de perte. »

”résumé des actions” :


”Directives” :


Dernière édition par Sorel Gallenröd le Jeu 3 Sep 2020 - 19:49, édité 1 fois

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¤ Parfait ¤

Nathaniel avait formulé son vœu. C’était la deuxième fois qu’il usait de cet objet. Le gredin réserverait son troisième pour une occasion spéciale. Quoi qu’il en soit, comme il l’avait souhaité, un passage s’ouvrit au plafond. L’elfe rendu invisible y passa sans grandes difficultés, grimpant depuis une bibliothèque. Le pirate ne s’attendait toutefois pas à tomber sur Ivanyr de l’autre côté. Ce dernier avait la clef squelette en main. Ils avaient donc eu la même idée. L’Eärendil leva sans attendre son invisibilité, apparaissant aux yeux du vampire.

«  C’est gentil de venir me chercher, mais tu n’aurais pas dû te donner cette peine. J’ai ce pour quoi on est venus, on peut repartir par là où tu es arrivé. »

Nathaniel porta son regard sur la pièce, remarquant la présence d’une Victoria dans un état second, ainsi qu’une inconnue. Le gredin haussa un sourcil interrogateur, s’apprêtant à demander des éclaircissements.

« Oh, et je me suis fait une nouvelle amie. »

L’elfe eut un regard légèrement suspicieux à l’encontre de l’humaine.

« Bien, je vois que tu as su te débrouiller. Je suppose que, malgré les années, le sang des Kohan coule toujours dans tes veines. Quel dommage qu’il ait fallu attendre que tu deviennes un vampire. Vous, qui êtes-vous ? Aldaron ne m’a pas prévenu qu’il envoyait quelqu’un d’autre. »

« Je travaille pour la Triade depuis de nombreuses années maintenant. Sachant qu’il envoyait son fils dans une mission périlleuse, il n’a voulu prendre aucun risque. »

Le gredin plissa légèrement des yeux. Voilà bien longtemps qu’il n’avait pas entendu le nom de la Triade. Soit, son raisonnement était crédible. Instinctivement, le roi de la confrérie observa l’esprit-lié de l’humain. Le cobra donc ? Voilà qui expliquait la présence Victoria. Sans attendre, Nathaniel se saisit d’un collier de contrainte et vint le placer autour du cou de la reine. Il en profita également pour s’emparer d’une mèche de cheveux de celle-ci. Voilà qui sera plus simple. L’espace d’un instant, le capitaine de l’outre-monde hésita à copier l’esprit-lié de l’humaine, mais n’en fit rien. Le flamant rose pourrait encore lui être utile. Bientôt, du bruit se fit entendre de l’autre côté de la porte qu’il remarqua barricader. Forcément, le parangon Dalis devait être de l’autre côté. Cette journée n’aura décidément pas été de tout repos pour lui. Dire qu’il aurait pu s’épargner tout cela en choisissant mieux son camp.

« Allez, ne trainons pas. Ivanyr, ouvre le passage. »

L’elfe sombre prit alors conscience de l’endroit où il se trouvait. Oui, c’était la salle des trophées. Son instinct de voleur se réveilla aussitôt. Il se mit alors à regarder les vitrines. Il ne pouvait pas partir les mains vides voyons. Il devait rapporter une preuve de son méfait. S’infiltrer dans le palais et enlever la reine. Certes, il avait une mèche de cheveux, mais cela aurait une tout autre utilité. Le regard du pirate vint se poser, non fut plutôt attiré, par une bague. Cette dernière était sombre et semblait absorber la lumière autour d’elle. Lentement le pirate s’en approcha et se pencha. L’objet le fascinait, mais en même temps un malaise le prit, comme si cette dernière venait se prendre la magie en lui. Puis, il eut l’impression d’entendre des mots dans son esprit. Cette bague tentait de communiquer avec lui ? L’objet n’en devenait que plus intrigant, pour autant, il ne pouvait nier une désagréable impression, comme si quelqu’un allait soudainement surgir de nulle part dans la pièce pour la réclamer elle en particulière. Heureusement pour lui, c’est le reflet d’un éclat qui vint capter son regard, lui donnant la volonté nécessaire pour cesser de se concentrer sur la bague noire. Un autre objet se présenta alors à lui. Une couronne, relativement simple, faite d’un cercle de métal, mais ornée de gros éclats de rubis tout du long. Un sourire vint tirer les lèvres du pirate, révélant ses dents ciselées. Délicatement, il posa ses doigts sur la vitrine, puis sans attendre il la fit tomber au sol, la brisant. Nathaniel se baissa alors pour venir ramasser l’antique relique parmi les débris de verre. Il se redressa par la suite, levant la couronne.*

« Nathaniel ! Ne trainons pas ici ! »

La voix du jeune vampire tira le pirate de sa contemplation. La clef venait d’être utilisée, un passage vers le deuxième étage étant à présent ouvert. Sans perdre un instant l’elfe sombre plaça le couvre-chef sur sa tête, elle serait ainsi plus facile à transporter, puis se dirigea vers la sortie. Il referma derrière lui, récupérant par la même occasion sa clef.

Au deuxième étage, les bruits de combat faisaient rage. Cela ne put que rendre Nathaniel encore plus fier de lui. Son plan avait été parfait. Certes, il avait connu quelques modifications, ce qui prouvait la capacité du gredin à s’adapter à la situation. Les nobles et la garde étaient en train de se taper les uns sur les autres. Cette petite diversion avait laissé suffisamment de temps au groupe pour s’emparer de la reine Victoria et pour déguerpir. En parlant de déguerpir, Ivanyr parvenait enfin à ouvrir le passage secret. Le jeune vampire s’y engouffrer, suivit de l’humain et de Victoria. Il était à présent temps pour le roi de la confrérie de filer, mais pas avant d’avoir récupéré ses autres compagnons. L’elfe repéra Fabius et émit un sifflement pour attirer son attention. Il lui fit alors le signe qu’il était temps de déguerpir. Le macaque attira à son tour l’attention de Nhäggini, cette dernière était aux prises avec la garde et Lars. L’humain défendait chèrement sa peau et avait su esquiver les assauts de la graärh maudite. Malheureusement d’autres de ses hommes en firent les frais. Entendant les cris du singe, le serpent se dépêcha de fuir le champ de bataille. Elle se rapetissa pour rentrer dans la poche de Fabius. Ce dernier, fort agile, s’empressa alors de grimper au sommet d’une bibliothèque puis se balança jusqu’à disparaitre du champ de vision des ennemis et rejoindre son maitre. L’elfe sombre récompensa ses deux comparses par une caresse amicale puis pénétra dans le passage secret, prenant soin de fermer derrière lui, alors qu’Ivanyr y rajoutait un sort de protection. Parfait. L’opération avait été un succès. Du moins … fallait-il encore arriver à livrer le colis au point de rendez-vous maintenant.

Plusieurs minutes plus tard, le nouveau-né vampirique, l’humain imprévu, la reine capturée et le roi des pirates sortirent du souterrain, arrivant à l’extérieur. Il fallait rejoindre le port à présent. Cela risquait de ne pas être facile. Nathaniel entendait déjà au loin le grabuge des combats. Le plan d’Achroma avait dû commencer, il espérait que son alchimiste s’en sortirait. Commençant à se mettre en marche, l’elfe sombre remarqua la présence d’hommes sur leurs chemins. Ceux-ci leur vinrent en aide, venant couvrir leur fuite. Ils les aidèrent à les dissimuler ou à faire diversion, afin de passer sans se faire repérer et ainsi rejoindre le port. L’elfe sombre reconnut aisément le navire qui les attendait. Il s’agissait de la frégate du parangon Elusis. Parfait, tout se passait décidément bien. C’était pour le mieux. Nathaniel avait accompli sa part. Il ralentit légèrement, prenant le temps de souffler.

« C’est bon, nous sommes arrivés. Allez livrer le colis comme prévu. Rien ne viendra vous gêner à présent. Je vous rejoindrais sous peu. »

L’elfe sombre en profita alors pour retirer le collier de contrainte de Victoria.

Nathaniel vint s’adosser contre un mur, reprenant sa respiration après cette course effrénée, laissant retomber l’adrénaline des récents événements. Qui aurait cru qu’il s’infiltrerait un jour au sein d’un palais pour enlever une tête couronnée. Oh, certes, il aurait sans doute été amené à la faire tôt ou tard si Nolan était resté humain et était resté sur le trône. Après tout le jeune roitelet était plus ou moins devenu son souffre-douleur. En parlant de royauté Kohan, l’attention du pirate revint sur la couronne. Lentement il porta ses mains sur cette dernière avec l’intention de la retirer … malheureusement il n’y parvint pas. Quoi ? Comment ? L’elfe tira dessus plus fort puis de toutes ses forces, mais rien à faire. L’elfe jura puis s’apprêta à user de magie quand il entendit des rires étouffés. Fronçant les sourcils, il porta sa main à sa sacoche et sortit C’Trooïka qui semblait plier de rire … autant qu’une tête coupée puisse l’être. Il ne fallut pas longtemps au gredin pour comprendre que son impossibilité de retirer la couronne venait du contrecoup de son vœu. L’elfe jura entre ses dents et donna un coup de pied dans une caisse qui tomba au sol un peu plus loin. Il était énervé, il avait envie de casser quelque chose. Le regard du pirate se posa avec sur les navires mouillant dans le port. Oui, il pouvait très bien les briser, ou du moins briser leur gouvernail. Cela aurait le mérite d’empêcher les Séléniens de les poursuivre en mer. L’elfe sombre s’apprêta à s’y rendre d’un pas décidé, quand une voix résonna dans sa tête.

« Nathaniel. »

Instinctivement, le roi de la confrérie se retourna, faisant claquer sa langue pour user de l’écholocation, se tenant prêt à combattre … Mais il n’y avait personne.

« Ne me réponds pas, je ne pourrais pas t’entendre. »

Cette voix … il la reconnaissait. Il s’agissait de Sorel Gallenröd ! Peu de temps avant l’opération, l’Eärendil avait appris que ce dernier faisait lui aussi partie du marché noir.

« Un groupe de soldats se tient trois rues devant toi à l’intersection de droite. Ils sont au nombre de quatre. Deux te tournent le dos, un est de biais et le dernier te fait directement face. »

Nathaniel plissa des yeux. Que lui disait-il là ? Non plus important. Etait-ce un mensonge ? Non … pour en avoir entendu beaucoup, il n’en avait pas l’intonation. Alors pourquoi le contactait-il ?

« Dalis a rejoint la caserne et rassemble de nouvelles forces, il s’apprête à les ramener. Les nôtres vont finir submergés. J’ai un plan sur le point d’être mis à exécution pour semer la discorde. Retire tout élément visuel noir sur ton bras gauche, juste au cas où. Je serais avec toi pour te prévenir en cas d’éléments particuliers et te prévenir de tout groupe qui pourrait se diriger vers toi. A défaut d’être tes oreilles, je serai tes yeux autant que faire se peut. »

L’elfe sombre soupira puis secoua la tête. Il venait d’enlever une reine et on lui en demandait encore ? Bon, il savait qu’il était l’homme, ou plutôt l’elfe, de toutes les situations, mais tout de même. Il ne pouvait pas constamment faire des miracles.

« Des soldats ont été marqués de noir par mes agents, ils sont accusés d’être des agents du marché noir pour qu’ils s’entretuent. Sers-toi de cette information si tu peux. A l’arrivée de Dalis, il sera accusé de trahison par un soldat, avec un peu de chance, ils vont tous finir par se taper dessus et affaiblir leurs forces suffisamment pour nous permettre une victoire sans trop de perte. »

Le pirate se retint de ricaner. En parlant de miracle. Sorel espérait-il répéter l’exploit qu’il avait pu accomplir quelques instants plus tôt ? C’était fort comique et en même temps très intéressant. Pouvait-on, deux fois dans la même journée, accuser de trahison la même personne et parvenir à faire gober une nouvelle fois ce mensonge ? Le roi de la confrérie avait très envie de voir cela. Lui qui avait perdu son souffre douleur avec la vampirisation de Nolan Kohan, peut-être était-il temps qu’il s’en trouve un nouveau, en la personne de Toryné Dalis.

Nathaniel n’appréciait toutefois pas de se faire guider par un type en qui il ne pouvait avoir qu’une confiance … non, en un type qu’il avait agressé quelques mois plus tôt. Mieux valait donc faire preuve de retenue et de discrétion. Levant la tête, l’elfe sombre observa le mur du bâtiment face à lui. Oui, cela pouvait se faire. Sans attendre, il prit de l’élan et grimpa la façade du bâtiment avec une agilité sans pareil. Très vite, il se retrouva sur le toit et se mit en route, prenant la direction que lui indiquait Sorel. Il avait l’intention de voir le spectacle préparé, et surtout de voir s’il pouvait y ajouter sa touche personnelle. A l’aide des informations de Gallenröd et de son agilité, l’elfe sombre parvint à rejoindre le lieu indiqué, profitant du grabuge pour rester discret. Une fois sur le toit le plus proche, l’elfe se plaqua contre le ventre et se mit à observer la scène. Il allait attendre une opportunité d’agir … ou de semer la zizanie.


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Claudius se malaxa les tempes.

L’armée avait connu des jours plus fluides. La Grande Muette était en branle vers le Palais, mais aussitôt que le Maître de Guerre avait appelé à la Garde, l’on s’était massivement retourné vers lui, changeant le cours de la bataille. Les soldats se disposaient à nouveau en formation, appliquant les diverses tactiques militaires pour le maintien de l’ordre en ville. La situation était de nouveau sous contrôle … Du moins de façon très temporaires.

Claudius eut à peine le temps de souffler qu’un nouveau ( ! ) rebondissement vint secouer son semblant de morale qui commençait à peine à remonter. Il y eut d’abord ce « guérisseur de la peste », qui lança des potions offensives au sol. Claudius fut assez rapide pour se couvrir immédiatement, et reculer mais ce n’était pas le cas d’autre de ses soldats, plus proches, qui toussaient jusqu’à s’en arracher les poumons. D’autres vomissaient, il y avait des hurlements de douleurs également, ou d’autres qui tombaient simplement comme des mouches après une inhalation trop rapides.

Allons bon. L’empoisonnement au gaz, une technique basse mais qui faisait toujours son petit effet. Claudius fut cependant suffisamment réactif pour ordonner une retraite rapide des soldats les plus éloignes hors de la zone à risque, sauvant la plupart de son effectif.

Ce qui vint après cette attaque était cependant plus inquiétant. Claudius vit le mystérieux « guérisseur » disparaître, avant qu’il ne revienne, parfaitement immaculé de touts vomissements et autres tâches de sang ? Qu’avait-il fait ? Le Havremont n’eut pas le temps de le savoir, car il vit ce soigneur pris de convulsions, ou du moins ce qu’il identifia comme des convulsions. Son corps enflait, et se déformait, laisse son costume volé en éclats, pendant que l’homme semblait se changer en un gigantesque reptile qui s’attaquait aux soldats.

Mais ainsi le disait un mentor de Claudius dans le temps « les ennuis, ça vole toujours en groupe ! ». Si le Havremont n’avait pas parfaitement interprété le sens de ces propos dans le temps, Le Maître de Guerre compris alors tout le sens de ces termes aujourd’hui.

Claudius vit soudainement la porte des « Souliers de Laurence » s’ouvrir avec un grand fracas, laissant la place à une quarantaine de vampires qui venaient se mêler à ce gigantesque bazar qu’était devenu La Majestueuse, avec une manifestement une grande soif d’en découdre contre l’armée humaine. Le Havremont soupira. Cela lui apprendra à ne pas agir tout de suite quand la dame de Briselame lui disait quelque chose.

Toujours est-il que maintenant, son armée devait donc faire face à un gigantesque reptile, et une quarantaine de vampires assoiffés de sang, le tout sans l’aide de personne. Claudius eut un soupir très long : si au moins ses propres alliés pouvaient être présents, cela lui faciliterait grandement le travail. Cependant Lars tout autant que Toryné étaient aux abonnés absents pour l’heure, laissant Claudius livré à lui-même.

Après tout, c’était presque devenu une habitude : voilà longtemps que Claudius devait gérer seul à la force de ses bras les problèmes d’un territoire devenu complètement dégénéré. En voyant les tels ennuis qui déferlaient sur eux, Le Havremont inspira longuement. Il allait devoir être créatif pour sortir ses hommes de là, et vite.

Seulement, il n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit, que quelque chose l’interrompit encore ( ! ).

Un lieutenant arrive complètement essouffler, au bord de la crise de panique, et se glisse jusqu’à lui. Claudius inspire longuement. Quoi encore ? Les Déesses et Néant étaient en vie et ils venaient attaquer Selenia ? Verith était soudainement pris de pulsions meurtrières ? Les Golems sous Calastin voulaient organiser une soirée pyjama dans les rues de la Majestueuse ?

Rien de tout cela heureusement. Le lieutenant raconta en une voix bien intelligible au Maître de Guerre qu’un des soldats sous ses ordres a abattu un de ses collègues d’un coup, sans raison apparente. Il lui raconte également que Victor, un homme de confiance d’Havremont, capitaine émérite et charismatique, respecté et écouté de ses soldats, s’était mis à s’exclamé au milieu de la foule de soldats que le Marché Noir a infiltré les rangs, et qu’on peut les reconnaitre à une marque noire sur le bras gauche.

Et Claudius observa qu’effectivement, certains soldats avaient cette dite marque noire. Le Havremont eu à nouveau un long soupir. Des prétendus infiltrés qui divisaient l’armée. Il avait totalement besoin de cela en ce moment. Le lieutenant ajouta rapidement que le Parangon Dalis avait été accusé de traîtrise par ledit Victor : celui-ci aurait trahi Selenia, et voulait marcher sur les forces séléniennes avec son armée.

Alors que le lieutenant se mettait à raconter cela, les bruits s’ébruitaient dans l’armée, et aussitôt, il entendit par des soldats proches :

« Tu as entendu ? Des infiltrés du Marché Noir auraient une marque noire sur le bras gauche. Regarde Jacques ! Il en a une ! Tu crois qu'il serait… »


Claudius eut à nouveau un long soupir, alors qu’il voyait ses hommes en première ligne peiner à contenir l’assaut des vampires et du gigantesque reptile. Le Maître de Guerre prit le lieutnenant par le col de son armure, et fit :

« Que l’on m’amène Victor. De toute urgence. C’est un ordre. »

Le ton de Claudius était acerbe, direct et froid, tandis que le regard était profondément excédé. Vraiment pas comme d’habitude, en somme. Le Lieutenant ne fit pas un pli, et s’empressa de partir. Quelques secondes plus tard, le Havremont vit arriver à toute allure le lieutenant et Victor, qui semblaient tout deux vraiment apeurés par ce qui se passait ici. Claudius retint d’abord sa respiration, avant de faire :

« Je suis désolé Victor. »

Le capitaine n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit, qu’il tomba à la renverse visiblement sonné, touché par un revers de main magistral du Maître de Guerre. Là un grand silence se fit tout de suite dans les rangs de l’armée. Claudius clama ensuite pour expliquer son geste aux soldats alentour :

« La fin des temps s’abat sur notre Empire, vos frères d’armes en première ligne meurent sous le poids des assauts des Vampires et des abominations que les Huit ont bien voulu lâcher sur nous, et vous êtes sérieusement entrain de vous demander si votre voisin de ligne a pactisé avec le Marché Noir ce matin ? Et vous croyez sérieusement ces histoires de marques sur les armures, alors que ce même Marché Noir siphonne VOS deniers au nez à la barbe de tout le monde sans que personne ne s’en rende compte, et qu’il a survécu au régime draconien du Tyran Blanc ? »

Claudius marqua une pause, laissant le poids de ses paroles bien rentrer dans la tête de ses soldats. Il reprit ensuite :

« Il n’y a qu’un seul Maître des Armées ici et c’est moi : je suis votre Chef, et en tant que tel vous devez suivre ma voix et ma voix seule, sinon vous subirez le même sort que Victor. Ne vous laissez parasités par aucun autre ordre qui ne viendrait pas de moi. Le Parangon Dalis tout comme vous êtes des sujets fidèles à l’Empire et se battant pour sa gloire, cela ne fait aucun doute. Cessez de croire ces bruits de couloirs stupides, probablement créés par ces mêmes forces qui veulent du mal à notre territoire et battez-vous ! Nous avons un territoire à défendre, et des frères d’armes à sauver ! Discipline, Force et Honneur ! Pour l’Empire ! »

Le Havremont soupira. Bien. Ce contre temps était réglé, il pouvait enfin faire quelque chose de constructif. Claudius appela à nouveau son Protecteur, l’Esprit-Lié du Cerf. Il allait avoir besoin de ses pouvoirs pour ce qui allait suivre.

Premièrement, le Maître de Guerre insuffla à nouveau une aura de valeur à ses soldats : il avait plus que jamais besoin d’eux, aussi il ne voulait pas qu’eux tombent dans la peur ou la confusion, à laquelle il était facile de céder dans cette cacophonie ambiante. Ensuite, Claudius reprit son rôle de stratège. Il était temps de montrer à ces vampires, que si la Race Humaine était moins puissante qu’eux, ils pouvaient rivaliser avec eux avec un brin d’ingéniosité.

Le Havremont regretta la présence de Lars pour faire passer ses ordres, mais il ne se démontait pas pour autant. Il hurla lui-même :

« Archers, Mages, ou tout autres personnes pouvant pourfendre ces rats d’Elusis et cette abomination de loin, obtenez un visuel clair sur eux, montez sur les toits ou sur les murailles s’il le faut, et faites pleuvoir le Courroux des Déesses sur cette place ! Je veux qu’il n’en reste que des cendres ! »

Il s’assura que le message était transmis, et le fit passer par des lieutenants aux archers et mages éloignés, qui avaient été disposés non loin de cette place par Lars auparavant. Puis Claudius alla rejoindre ses frères d’armes en première ligne. De là, il se fit une place au milieu de l’infanterie et la pilota :

« Vous ! Que le maximum de soldats vienne pour former une ligne aux sorties de cette place ! Tenez vos positions, Condamnez tout échappatoires, et contentez-vous seulement de vous défendre des assauts de ces abominations ! Faites-moi un mur aussi Solide et Imprenable que Gierujalgon, le Bouclier-Miroir de Néant ! La Majestueuse ne cédera pas face aux assauts répétés ! »

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Revenir dans la caserne avait un cet étrange sentiment d'être de retour à la maison. Toryné prit quelques instants pour profiter du calme, la parangon Dalis était certes une femme d'action, mais les événements du palais avait tout de même été... disons particulier. Pirates et Elusis avaient réussi un coup de maître, leur capture de la reine Victoria avait été orchestré avec minutions. Malheureusement pour eux, ils n'avaient pas suffisament étudié la situation du pays, situation qu'ils avaient contribué à créér, un erreur qui rendait l'enlèvement de la reine inutile. Toryné était cependant étonnée, elle avait du mal à croire que Cendre Lune et Achroma aient pu penser que juste prendre Victoria en otage suffirait. Non, cela ne devait qu'être une première étape, les Elusis voulaient d'abord créer l'instabilité pour mieux prendre le contrôle du royaume.

La Mère de la nuit fit sortir son garde de son miroir, mais garda Filipine, sa future fille adorée, enfermé pour le moment. Elle y serait en sécurité le temps qu'elle et Claudius puissent défaire les Elusis, son miroir serait son ventre symbolique le temps que sa nouvelle enfant naisse. Comment allait-elle l'appeler ? Il fallait également qu'elle invente un mensonge crédible quand on viendrait la questionner sur les circonstances de la morsure. Les terribles Elusis et leur allié pirate avaient gravement blessé la duchesse durant l'attaque du palais, la duchesse dans tout son courage et sa dévotion lutta pour les arrêter et se retrouva mortellement blessé. Bien entendu, émue par les efforts de la jeune femme, la Mère de la nuit décida de la sauver comme elle l'avait fait avec les elfes à Ipse Rosëa. Oui, avec le bon ton et le regard larmoyant cela devrait le faire. Elle enfila par la même occasion sa nouvelle paire de boucles d'oreilles, à l'heure actuelle personne ne pourrait en reconnaître la provenance après tout. Il émanait une magie particulière de ces dernières, magies qui pourraient lui être utiles.

Toryné devait désormais rejoindre Claudius. Alors qu'elle était au point de sortir accompagné de son garde, un soldat Sélénien vint hurler quelque chose d'alarmant dans la caserne. Le marché noir avait infiltré les rangs de l'armée ! Les traîtres seraient reconnaissables à une marque noire sur le bras gauche. En regardant autour d'elle, effectivement certains gardes portaient une marque noire sur le bras gauche. Cela n'avait cependant aucun sens. Si le marché noir avait réellement réussi à infiltré l'armée jusqu'à aujourd'hui, cela avait forcément pris du temps et comme par hasard, c'était aujourd'hui que cela était miraculeusement dévoilé. Avec évidemment tous les détails sur comment découvrir les traîtres avec une marque parfaitement visible sur les armures des concernés. Et puis quoi ensuite ? Et ensuite on allait apprendre que le marché noir avait libéré les chimères de leur prison pour envahir Sélénia. Toryné ne crut nullement à ses déclarations, cela n'était qu'un piège pour parasiter l'armée en la divisant.

La parangon sorti finalement et trouva avec surprise les troupes Dalis en formation non loin de la caserne. Une surprise bienvenue ! Leur formation était digne d'une armée, la fierté la fit sourire à pleine dent. Ses efforts pour militariser son clan commençait à porter ses fruits ! En les rejoignant, ses troupes la saluèrent "La nuit véritable est à vos ordres Parangon !", la nuit véritable étant normalement le nom de code qui avait été choisi pour toutes opérations visant à trahir le triumvirat.

-Qu'elle subjugue les étoiles et unissent le ciel sous une seule bannière ! Répondit-elle par la suite du code. Elle avait maintenant en elle le désir de se battre, ses instincts de vampire venant étouffer la nature non-guerrière du Cygne.

Il était temps de marquer par le fer et le sang une bonne fois pour toute la scission du Clan Dalis avec le triumvirat ! Du moins, c'est ce qu'elle était au point de faire. Un autre soldat Sélénien hurla, ou plutôt le même que celui dans la caserne, un capitaine selon sa tenue. Cette fois-ci ce fut elle et le clan Dalis qui furent accuser de trahison, il y avait comme une impression de déjà vu. Toryné garda cependant son calme, toutes comme ses troupes.

-La preuve ! Regardez son armée qui nous menace !

Il n'y avait qu'un seul traître ici et c'était ce capitaine. Cependant Toryné ne pouvait pas juste le tuer, cela ne ferait que donner du crédit à ses paroles de fou. Les soldats Séléniens semblaient perdus, entre suspicion envers les vampires et ceux portant la marque noire, personne ne semblait savoir quoi faire. Les Dalis allaient-ils devoir forcer passage face à leurs alliées ?

Par chance, le capitaine à l'origine de cette tension fut appelé par un soldat, le maître des armées demandaient à voir le capitaine sur-le-champs ! Parfait, Claudius allait sûrement régler le problème avec cet imbécile de capitaine. Cela prit cependant du temps, de précieuse minute de perdu, mais enfin le soldat revient et sans le capitaine.

“Ordre de notre Maître des Armées : nous devons suivre sa seule voix. Seuls ses ordres comptent. La Marque n’est qu’un leurre. Nous devons rester soudés, frères d’armes ! Nos compagnons luttent actuellement dans la rue des Souliers de Laurence contre une armée de vampires et une créature monstrueuse ! Oubliez la marque. Et oubliez ces accusations de traîtrise. Ser Havremont se porte garant du Parangon Dalis. Alors battons-nous contre nos véritables ennemis qui nous attendent là-bas, et non ici ! Discipline, Force et Honneur ! Pour l’Empire !”


Son futur empereur avait su régler la situation sans être directement là ! Voilà ce qu'il s'appelait un excellent choix d'alliance ! En déplaisent aux diffamateurs !

“Parangon Dalis, vous êtes parmi nous le plus gradé. Notre capitaine est démis, je nous place donc sous votre commandement !”

Encore mieux, voilà qui allait grossir sa force de frappe !

“Discipline, Force et Honneur ! Pour l’Empire ! Tous avec le Parangon Dalis"
crièrent les soldats, rejoint en cœur par les vampires Dalis ! Que leurs ennemis tremblent devant cette unité ! Les manipulations du marché noir ne pourront plus les arrêter ! Il était temps de payer !

-Avec moi ! Allons prêter main forte au Maître des armées ! Faisons payer aux chiens Elusis et leur laquais du marché noir d'avoir osé d'en prendre à Sélénia ! À mort !

La petite armée se mit en marche avec la hargne de vaincre et le désir de vengeance. Toryné pouvait presque sentir toutes ces émotions flotter autour de lui, cela aurait un véritable festin pour un Tyr affamé ! Ce jour sera gravé dans les livres d'histoires !

-Parangon ! Cette voix venait du garde qui l'avait accompagné durant toutes ses péripéties dans le palais. Les maisons, ce sont des vampires ! Surement des nouveaux-nés ! Déclara-t-il en pointa avec son épée dans la direction des maisons concernés.

Bon sang de bon cygne ! L'ennemi n'était pas qu'aux souliers de Laurence ! Toryné était au point de donner l'ordre d'attaquer, mais elle remarqua vite que les nouveaux-nés ne semblaient pas vouloir attaquer, mais plutôt de s'enfuir ! Dans d'autres circonstances, elle aurait ri de cette lâcheté, mais il la situation ne prêtait pas aux rires. Des nouveaux-nés en liberté étaient risqués, ces derniers pouvaient laisser derrière un sillage des plus dangereux et Toryné ne pouvait dire de quel type de vampire il s'agissait. Cependant elle devait aller soutenir les troupes de Claudius, elle ne connaissait pas situation dans la rue du soulier de Laurence pour se permettre de lancer dans la poursuite d'une bande de nouveaux-nés... Ou alors...

-Toi !
Elle posa une main sur l'épaule de son garde. Qu'elle est ton nom ?

-Rahvun, parangon !

-Rahvun, tu es désormais à compter de ce jour capitaine de ma garde ! Guide le gros de nos troupes aux souliers de Laurence et soutien le maître des armées Claudius pour vaincre notre ennemi ! Suis ses ordres sans hésitation !

-À votre ordre parangon !


-Bien ! Dix soldats du clan avec moi ! Nous allons traquer les nouveaux-nés Elusis et les arrêter !


Le risque était gros, elle pouvait se retrouver en infériorité numérique à tout moment. Cependant elle ne pouvait pas laisser les nouveaux-nés s'enfuirent. D'autant plus qu'elle avait une idée derrière la tête. Les nouveaux-nés ne devaient pas avoir subi une forte propagande des Elusis, leurs esprits pouvaient encore être malléable, ils devaient en plus être effrayés et désorientés par la situation actuelle. Alors peut-être était possible de simplement les capturés et de les faire changer de camp, n'était-elle pas la mère de la nuit ? Celle qui subjugue les étoiles.

En se lançant à leur poursuite, Toryné posa un doigt sur sa gorge, augmentant le volume de sa voix. "Rendez-vous fils et filles de la nuit ! Les Elusis vous ont abandonnés ! Votre seule chance est de vous rendre ! Seule moi, Toryné Dalis, Mère de la nuit, peut vous offrir une chance de vous en sortir !". C'était elle ou la mort, les Rosëens avaient su pour la plupart faire le bon choix, les nouveaux-nés auraient-ils cette même sagesse ?
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Cela fourmillait dans les maisonnées. Nouveaux-nés en devenir, en sueur, désorientés et faibles. Leurs corps tremblaient du venin qui les consumait : leur mémoire était effacée, et ils étaient un millier à ne plus savoir qu’ils furent la plèbe opprimée de Sélénia. De faim humaine, il n’avaient plus, depuis près d’une semaine mais la Faim des Asts viendrait bientôt réclamer son dû, brûlant les esprits plein de convictions pour l’Empire. Des guides les poussaient vers le sud, pour quitter la ville : des agents du Marché Noir et des membres du Clan Elusis faisaient leur possible pour les sortir de là… Mais avec l’armée humaine déployée dans les rues et solidifiée derrière un rassembleur, cela allait s’avérer plus compliqué que prévu. Car les tentatives de division avaient été trop rapidement contrôlées.

Du côté de Claudius, le mur humain tenait bon, bien qu’il fut déchiré, par moments, par un vampire agrippant solidement un soldat jusqu’à le démembrer. Leurs assauts en avant n’en menaient pas large et pour cause ! Ils n’y mettaient clairement pas toute leur force et le crocodile les aidait promptement à arracher bras, jambes et parfois… Juste le corps, les bras restant dans ceux de ses collègues de formation. A quoi bon ? Boulotez un humain et un autre vient prendre sa place et pendant ce temps ? Sur les toits, sur les murailles, des archers les transperçaient de leurs flèches. Si les vampires étaient capables d’en encaisser quelques unes sans broncher, la tâche devenait de plus en plus difficile à chaque flèche supplémentaire.

Le peuple de la nuit tombait, un à un, sous les salves assaillantes dont les Séléniens n’avaient pas à rougir. Ainsi unifiés sous une même force, ils étaient aussi efficaces que des glacernois. Dix vampires trépassèrent. Puis vingt. Puis trente. Les coups tranchants et contondants ne parvinrent pas à atteindre l’Homonculus de manière efficace. Il fallut des coups de lame énergie, portés par ceux derrière le mur humain pour que la bête soit trop blessée pour continuer de se battre… Non sans avoir massacré une quarantaine d’humains à elle toute seule. Les vampires survivants allèrent se recroqueviller à l’intérieur des souliers de Laurence où ils seraient à l’abri des flèches… Mais cette sûreté ne serait que de courte durée. Barricadés à l’intérieur, ils étaient faits comme des rats. On ne tarda pas à apporter le bélier qui fracassa les portes de la boutique mais lorsqu’on entra à l’intérieur, il n’y avait plus personne…

Jusqu’à ce qu’on lève le nez vers les poutres et que les vampires tombent du ciel pour terrasser les malheureux qui étaient entrés. Une victoire bien éphémère car des humains, il y en avait encore beaucoup et ils seraient plus malins que ça. Le feu fut mis à la chaumière, prenant au piège les survivants nocturnes et ceux qui espéraient désespérément fuir, en quittant la boutique enflammée, se faisaient descendre par les séléniens qui les y attendaient. Des nouveaux-nés vampiriques, il n’y eut bientôt plus. Les masques à bec étaient tombés, à peine cinq d’entre eux avaient réussi (avec le crocodile) à quitter l’enceinte de la ville par le sud. On entendit les cris de victoire de l’Empire, gargarisés par leur victoire… Mais sans doute n’étaient-ils pas encore prévenus que plus de 900 autres vampires en cours de transformation se faisaient silencieux dans les chaumières de tout le quartier. Absolument tout le quartier sud-ouest de la ville. Des vampires qui ne pouvaient pas se battre, qui devaient fuir.
De là où il était, par la ruelle qui bordaient le nord des Souliers de Laurence, Claudius voyait ce qui se passait dans l’arrière cours (la remarquable chevelure du Dalis l’avait titillé du coin de l’oeil). Toryné avait voulu prendre les vampires en tenaille par l’arrière de la boutique mais avait fait une mauvaise rencontre du nom d’Achroma Elusis. Prise par le collet, Dame Dalis avaient les pieds qui battaient, dans le vide, un bouclier magique qui protégeait le Prince Noir.

“J’aurais dû te tuer, mais il n’est pas encore trop tard.” gronda Achroma.

Et c’était ce qu’il faisait : Toryné sentit son énergie vitale la quitter, seconde après seconde, tandis que sa garde essayait d’épuiser un second mur de force magique qui isolait les deux parangons du reste de Sélénia. A deux doigts de perdre sa non-vie, le Cygne s’en trouvait impuissant et son esprit commençait à vaciller. Il eut la sensation de planer, de voler… Puis, à la lourde chute au sol synonyme d'atterrissage, Toryné réalisa que ça n’était pas qu’une sensation : Achroma lui avait véritablement fait faire un vol plané, se désintéressant du Parangon pour porter son regard aigue-marine sur Claudius de Havremont :

“Il semblerait que ce soit à vous qu’il convienne de défaire la tête à présent.”


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Sur la Vagabonde

Il voyait le visage de Victoria se décomposer, son regard se baisser, il sentait ses défenses s’effondrer petit à petit, phrase après phrase, mot après mot. La fierté de la jeune reine ne l’aveuglait donc pas au point de refuser de voir la réalité que l’on prenait la peine de dévoiler devant ses yeux. C’était une bonne chose, selon lui. La fierté était importante et nécessaire… dans une certaine mesure. Lorsqu’elle vous poussait à vous battre pour vous faire respecter, pour vivre dignement, comme le faisaient ses pères, elle était une bonne chose. Mais pas quand elle vous enfermait dans une situation sans issue, à refuser les options qu’on vous offrait pour vous en sortir. Victoria avait apparemment assez de bon sens pour le comprendre.

Alors il continua son discours, énonçant les vérités dures et blessantes d’une voix douce et compatissante. Il y avait une part de manipulation bien sûr, il cherchait à obtenir quelque chose d’elle, et il ne se montrait pas bienveillant envers elle par bonté d’âme, mais bien parce qu’il pensait que c’était le moyen le plus efficace de parvenir à son but ; mais également une forme de sincérité : il ne lui mentait pas, il pensait réellement chaque mot qu’il prononçait. Et il la convainquit.

Mais hélas, en vain. CendreLune, qui était brièvement sorti pendant qu’il parlait, revint avec des nouvelles. Les prédictions de Liv s’étaient avérées plus exactes qu’il ne l’aurait cru ; la révolte ne couvait pas, elle était déjà là. Ils l’avaient précipitée, peut-être, offrant une opportunité au Havremont qu’il avait su saisir à la volée, mais, comme il l’avait dit, elle aurait fini par arriver. Il était simplement fâcheux que ce soit maintenant. Il se demanda, brièvement, ce que ses pères allaient faire de la jeune femme. La tuer, maintenant qu’elle ne leur était plus d’aucune utilité ? La relâcher, la livrant à la vindicte populaire ?

Mais une autre préoccupation, autrement plus importante à ses yeux, chassa bien vite ces considérations. Le clan. Près d’un millier de ses frères et sœurs étaient encore piégés en ville. S’il partageait l’inquiétude de CendreLune, il était d’accord avec Achroma : il fallait les faire sortir. Ils ne pouvaient pas les laisser là sans au moins essayer de les sauver, ils seraient purement et simplement massacrés. Ses poings se serrèrent machinalement à la mention du tueur de dragons, mais il n’y prêta pas attention. Il y avait bien plus important en jeu que ses rancœurs personnelles.

L’attention des deux aînés se reporta sur la jeune femme, et il devina sans mal ce qui se jouait dans leur dialogue silencieux, sa supposition bien vite confirmée par le geste d’Achroma. Elle ne serait finalement pas abandonnée à la révolution, donc, mais allait rejoindre la famille. Une réunion pour eux, en quelque sorte. Il se rendit compte qu’il en était content. Il eut tout juste le temps de poser la main sur celle que son père avait posé sur son épaule et de la serrer brièvement, avant qu’Achroma ne s’éloigne, puis ne sorte. CendreLune le suivit peu après. Ils avaient beaucoup à faire.

Liv aussi, mais il resta quelques instants avec celle qui allait bientôt redevenir sa sœur. Quelque chose le chiffonnait, depuis qu’ils étaient entrés dans la cabine tous les quatre, sans qu’il parvienne à mettre le doigt dessus, son attention trop accaparée par les conversations qui s’étaient tenues. Là, au calme, tandis qu’elle le regardait, ayant apparemment compris ce qu’il venait de se passer mais ne sachant pas comment y réagir, il réalisa enfin l’incohérence qui avait agacé son inconscient.

« Deux battements de cœur… »

Il se rendit compte un peu tard qu’il avait exprimé sa réalisation à voix haute, et que son annonce manquait pour le moins de tact. Mais il était trop tard pour ravaler ses mots, qu’elle avait manifestement entendus, à en juger par son regard écarquillé qui alternait entre le jeune vampire, et son propre ventre, qui ne montrait étrangement aucun signe de la nouvelle. Puis la compréhension sembla la frapper, et elle riva sur Liv un regard à la fois évaluateur et indécis. Était-ce parce qu’elle croyait reconnaître son frère dans son visage, parce qu’il le serait de nouveau réellement, parce qu’il s’était montré gentil envers elle ? Peut-être un peu de tout ça à la fois. Toujours est-il qu’elle décida de lui faire confiance. Toujours un peu hésitante, elle se hissa sur la pointe des pieds pour lui murmurer une phrase à l’oreille. Son regard s’écarquilla, puis se radoucit. C’était… inattendu. Intéressant. Probablement source de bien plus de problèmes à venir qu’il ne pouvait l’imaginer. Mais également… une bonne nouvelle ? Émouvant, à sa façon. Il allait être tonton. De plus d’une manière…

Il y avait dans son regard une tendresse nouvelle lorsqu’il le posa sur Victoria. Elizabeth. Pas encore. Bientôt. Il posa une main rassurante sur son épaule, et de l’autre effleura sa joue, à la manière dont Achroma l’avait fait un peu plus tôt.

« Reste ici pour l’instant, c’est plus sûr. Ne t’inquiète pas, Aldaron veillera sur toi. Sur vous. Il ne laissera rien t’arriver. »

Il était on ne peut mieux placé pour savoir avec quel soin son père protégeait ses enfants.

Lorsqu’il sortit de la cabine, ayant au passage récupéré son bâton, CendreLune était en train de rassembler des soldats, manifestement dans le but de les envoyer soutenir Achroma.

« J’y vais aussi. »

Son ton était déterminé, mais conservait le respect qu’il avait toujours lorsqu’il s’adressait à son père. C’était en réalité davantage une requête qu’une exigence, et il s’y plierait bien évidemment si CendreLune le lui refusait. À son grand soulagement, ce ne fut pas le cas, son père se contentant de lui demander d’être prudent, lui rappelant que le combat n’était pas le but. Il hocha la tête puis, alors qu’il s’apprêtait à partir se préparer, hésita un instant.

Il avait bien sûr la ferme intention de faire tout son possible pour revenir, mais cette mission était loin d’être sans danger, et il ne pouvait pas savoir ce qui allait lui arriver. Bientôt, Elizabeth ne serait plus en mesure de se souvenir de ce qu’elle lui avait glissé à l’oreille, il ne pouvait pas se permettre de laisser son secret disparaître s’il lui arrivait quelque chose. Alors, désignant du regard la porte fermée de la cabine, il murmura à son père, d’une voix que seul lui pouvait entendre :

« Elle porte l’enfant d’Ilhan. »

Sans prendre le temps d’attendre sa réaction, il se remit en marche. Il avait un peu de temps, le temps que les autres se préparent, et il le mit à profit pour enfin examiner sa trouvaille. Il ne s’était pas trompé, la magie de l’objet était puissante, et l’identification des glyphes qui le parsemaient lui amena un sourire. Il emprunta à l’un des soldats une bandoulière, qui lui permettrait de porter le bâton dans son dos en attendant d’avoir à l’utiliser. Ce n’était pas tout à fait idéal, mais ça irait pour aujourd’hui ; il aurait le temps de trouver mieux lorsqu’ils seraient rentrés chez eux. Par acquit de conscience, il revérifia l’état de ses épées et du reste de son équipement. Tout était en ordre. Il était prêt.


En ville

Liv et son escorte ne mirent guère de temps à retrouver Achroma, qui avait pour sa part déjà retrouvé le Parangon Dalis, et le malmenait comme une poupée de chiffon. D’un geste, Liv intima aux vampires dont il avait naturellement pris la tête de rester en retrait. Leur Prince n’avait de toute évidence pas besoin d’aide, et il lui semblait plus prudent de ne pas dévoiler tous leurs atouts inutilement, restant donc hors de vue pour l’instant.

Le Parangon abandonna cependant sa proie, tel le chat lassé de jouer avec la souris, pour s’intéresser à un plus gros gibier. Suivant le regard de son père, Liv reconnut celui qu’il apostrophait de la sorte, et tous ses muscles se tendirent en un instant. Havremont. L’un des assassins de Cynoë. Poings serrés, crocs découverts, il sentit la colère déferler dans ses veines. Il brûlait d’envie de rejoindre le Prince dans le combat qui s’annonçait, de le mener à sa place, même. Mais il n’était pas là pour ça. Le souvenir tout frais de la voix de CendreLune résonna dans son esprit. Pas de risques irraisonnés. Le Clan était plus important que sa vengeance.

Car il connaissait assez bien son père pour comprendre qu’il ne défiait pas Claudius pour la gloire du combat ni par vindicte personnelle, mais parce qu’il avait un plan, au demeurant fort simple : occuper le Maître des Armées, pour offrir à son fils une chance de libérer son armée. Avec un grognement, il se détourna et rejoignit ses troupes.

L’armée humaine s’étant massée aux abords de la porte ouest, il allait leur falloir trouver un autre moyen de sortir. Cependant, même au milieu du chaos qui régnait, ils ne pourraient jamais faire traverser la ville à plusieurs centaines de futurs vampires désorientés sans éveiller l’attention. Chacun allait donc superviser un plus petit groupe, d’une trentaine de personnes, ce qui leur conférerait bien plus de mobilité et de capacité d’adaptation. L’idée n’était bien sûr pas de purement et simplement se séparer en priant les déesses disparues de parvenir à se retrouver à l’arrivée, mais simplement de pouvoir se répartir la tâche.

Pour faciliter leur coordination, Liv lança un sort leur permettant de partager leurs sens. Il ne pourrait pas le maintenir sur l’ensemble des mages, bien sûr, mais cela les aiderait à se retrouver si des groupes devaient temporairement se séparer. D’autres suivirent son exemple, étendant le lien jusqu’à ce que chacun des vampires soit lié à au moins un autre. Une poignée d’entre eux se dédoubla également, offrant davantage de main d’œuvre. Parfait.

Une fois ces brefs préparatifs en place, ils se dispersèrent dans le quartier pour rassembler leur troupeau. Des auras d’apaisement s’élevèrent, ceux possédant des esprits-liés appropriés les mirent à profit, afin de rasséréner les vampires en devenir et de les rendre plus dociles et prompts à les suivre. Cette étape se passa sans anicroche, et ils purent rapidement se mettre en route, a priori sans s’être fait remarquer. Liv avait remonté sa capuche ; si sa cape n’était certes pas des plus discrètes, elle le serait toujours plus que son visage, par trop reconnaissable.

Le premier contretemps se présenta sous la forme d’une poignée de citoyens ayant apparemment décidé de défendre leur ville armés de ce qu’ils devaient avoir sous la main sous le coup de l’urgence, qui un pied de chaise, qui un hachoir de cuisine… Seul un d’entre eux disposait d’un gourdin en bonne et due forme. Ils avaient dû parcourir les rues en quête d’un ennemi indéterminé à abattre, jusqu’à tomber inopinément sur une horde de vampires en fuite. Ils furent promptement disposés, mais au moment où ses acolytes s’apprêtaient à tuer les deux dernier, Liv les arrêta, venant d’avoir une idée.

« Attendez ! »

Il eût été dommage de simplement empiler les cadavres, alors qu’il avait une si belle occasion de tester son nouveau jouet… Tandis que la paire de patriotes était aisément maintenue en place, Liv s’approcha, tirant le bâton de son dos, jusqu’à être assez près pour leur laisser voir son visage dissimulé sous sa capuche, qu’ils reconnurent aussitôt. Il ne leur laissa pas le temps de mettre de l’ordre dans les bafouillements qu’ils commencèrent à émettre, touchant l’un et l’autre de son bâton tout en activant un de ses glyphes, ce qui suffit à les faire taire, que ce soit sous l’effet de la magie, ou simplement de la perplexité. Après quoi il leur sourit amicalement.

« J’aurais besoins d’éclaireurs, pour localiser les patrouilles de soldats et pouvoir les éviter. Vous me rendriez ce service ? »

Les deux humains hochèrent la tête avec empressement et se mirent promptement en route. Ils seraient sans doute bien moins efficaces que ses vampires, mais ils passeraient bien plus facilement inaperçus, et surtout couraient bien moins de risques s’ils se faisaient remarquer. Satisfait de ce nouvel arrangement, il reprit l’avancée de son équipée.

Ils privilégiaient les chemins détournés et les ruelles tortueuses, se répartissant souvent sur plusieurs ruelles adjacentes, pour éviter les artères les plus fréquentées, où grouillaient tant la soldatesque que la foule en colère. Les patrouilles étaient nombreuses, et des échauffourées avaient commencé à éclater. Royalistes zélés désireux de protéger la couronne ou simples canailles profitant du chaos, il n’aurait su le dire, mais cela lui importait peu. C’était autant une complication qu’un avantage : cela représentait davantage de danger et de nœuds à éviter, mais également une opportune distraction pour occuper les forces de la ville. Comme au sortir du palais lorsqu’il ramenait Victoria, fumigène, brouillard, et autres artifices aidaient à couvrir leur avancée, et s’ils en déclenchaient eux-mêmes une partie, d’autres petites mains s’activaient pour les aider avec l’efficacité caractéristique du Marché Noir.

Liv avait pris les devants de quelques mètres par rapport à son groupe et s’apprêtait à sortir prudemment d’une ruelle pour voir si la voie était sûre pour continuer leur avancée, quand une voix familière, qui ne lui parvenait pourtant ni par ses oreilles ni par celles de l’un des vampires auquel son sort l’avait temporairement lié, lui intima de s’arrêter. Il obtempéra sans hésiter, et indiqua d’un geste à ses acolytes de rester en arrière avant de se rencoigner dans les ombres, attendant il ne savait quoi. Quelques instants plus tard, un détachement de soldats passait en hâte devant lui, trop pressés pour prêter attention à la ruelle sombre où il se trouvait. Une poignée de seconde plus tard, et il fut informé que la voie était désormais libre.

Le précieux petit oiseau le guida, lui mais aussi ses compagnons, constata-t-il, ainsi sur une bonne portion de la route, leur permettant d’éviter les patrouilles, ou au contraire de fondre efficacement sur celles dont ils pouvaient disposer rapidement et sans perte. Liv avait gardé en main son bâton ; s’il le maniait certes moins bien que l’épée, c’était une arme bien plus efficace dans une optique défensive, son allonge supérieure lui permettant d’évincer plusieurs adversaires à la fois.

Ils avaient bien avancé, et touchaient au but vers lequel ils se dirigeaient : la porte Sud. Cependant, une nouvelle troupe de soldats se tenait à l’embranchement qu’ils escomptaient prendre, leur bloquant le passage sans le savoir. Ils auraient pu faire un détour, mais cela voulait dire allonger encore leur trajet, et risquer d’autres embûches. Les soldats n’étaient pas très nombreux, ils devraient pouvoir s’en débarrasser aisément. Le petit oiseau confirma qu’il n’y avait personne d’autre dans les alentours immédiats. Ça aurait dû être facile. Et pourtant.

Peut-être étaient-ils devenus trop confiants dans leurs succès, et s’étaient-ils montrés imprudents. Peut-être les soldats étaient-ils plus talentueux ou mieux entraînés que leurs collègues précédents. Toujours est-il que les assaillants furent repérés bien plus tôt qu’ils ne l’avaient prévu. Magies offensives et défensives fusèrent avec une véhémence surprenante, Liv se retrouva isolé de ses troupes avec l’un de ses comparses. La situation n’était pas désespérée, mais pour le moins inconfortable. Et surtout, elle devait être réglée avant que l’un d’entre eux ne puisse filer pour donner l’alerte.

Toutefois, il n’eut guère le temps de formuler un plan de bataille, son acolyte ayant d’ores et déjà pris les choses en main. Moins d’un battement de cœur après qu’ils se soient retrouvés piégés, il s’était baissé et frappa du poing sur le sol, dissipant d’un coup toutes les protections qui les entouraient. Déjà il se relevait, effectuait un nouveau geste, et Liv eut subitement la sensation, fort particulière pour un vampire, de manquer d’air. Il comprit cependant que ce n’était, évidemment, pas la respiration qui lui faisait défaut, mais la magie qui avait été bannie de la zone dans laquelle il se tenait. Une sensation fort déplaisante à son goût, mais dont il n’allait certes pas se plaindre en l’occurrence. Privée de sorts, la poignée d’humain offrit une défense courageuse mais brève face à l’assaut vampirique.

L’affaire réglée, Liv voulut féliciter son compagnon pour sa prompte réaction, et c’est alors qu’il remarqua qu’il ne s’agissait pas d’un vampire, entendant son cœur battre. C’était pour le moins curieux… Liv fronça légèrement les sourcils de perplexité, sa méfiance s’éveillant. Il ne s’agissait pourtant pas d’un ennemi infiltré, il se souvint l’avoir vu parler avec son père un peu plus tôt, sur la Vagabonde. Le moment n’était cependant pas propice à élucider ce mystère ; le temps leur manquait et il leur fallait quitter la ville au plus vite. Gardant, par prudence, un œil sur l’humain, il remit donc sa troupe en route.

Enfin ils arrivèrent au pied de la muraille, la porte de la ville en vue. Ils touchaient au but, mais un dernier obstacle se dressait devant eux ; non pas la muraille elle-même, mais ceux qui la gardaient. Quatre soldats étaient postés à la porte, le double de la garde standard, mais étant donné les circonstances ça n’avait rien d’étonnant. Il serait facile de s’en débarrasser, ils ne posaient pas fondamentalement problème. Mais au-dessus d’eux, d’autres veillaient. Les vampires ne pouvaient pas sortir de leur couvert sans que l’alarme ne soit immédiatement sonnée. Ils allaient donc devoir se coordonner parfaitement pour se débarrasser à la fois des soldats au sol et de ceux en hauteur.

D’où il était, Liv pouvait difficilement percevoir les gardes, mais un mage doté du flux du Feu lui signala une dizaine de sources de chaleur se déplaçant le long de la muraille. Ce n’était pas insurmontable, s’ils s’y prenaient bien. Il rassembla ceux d’entre eux qui maîtrisaient suffisamment le flux de déplacement. Pour frapper vite et bien, ils allaient se téléporter, simultanément, chacun en un point stratégique. Ils étaient cinq au total ; deux se chargeraient des gardes de la porte, tandis que les trois autres, dont Liv, se répartiraient le long de la muraille pour se débarrasser au plus vite des soldats présents sur sa section. Ceux qui restaient auraient en charge de faire sortir la troupe au plus vite dès que les gardes seraient neutralisés.

Liv ne comptant pas faire dans la subtilité, il laissa à l’un de ses collègues la section de muraille la plus centrée, au-dessus de la porte, et s’attribua une portion plus à l’écart, sur le côté. Au signal convenu, il Bondit, apparaissant sur le parapet de la muraille. Il ne cherchait pas la discrétion, au contraire, il escomptait que les gardes à portée le remarquent. Il ne comptait en revanche pas leur laisser le temps de réagir. Il attendit une poignée de secondes, puis dès qu’il put constater qu’il avait attiré l’attention des gardes présents, il se laissa tomber lestement sur le chemin de ronde tout en formant une croix avec ses mains, en appelant à l’Air. Il s’abrita derrière le parapet qui lui avait servi de perchoir, tandis qu’un vent puissant se levait brusquement, depuis la ville vers l’extérieur.

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Grignotant tranquillement un gâteau au caramel dont le dessus était saupoudré d’amandes, Sorel considéra un instant une brillante idée et, avec un sourire, le trempa dans son chocolat chaud avant de le croquer avec un fredonnement de satisfaction.
Sous ses yeux, la carte s’agitait, par endroit avec une organisation militaire qui faisait plaisir à ses yeux. A défaut de satisfaire le bon déroulement des opérations. Tout ne s’était pas déroulé à merveille - bien au contraire - mais au moins n’avaient-ils pas subis la perte d’éléments importants. C’était, en soi, une petite victoire dont l’elfe était parfaitement en mesure de se satisfaire. Il surveilla la progression de Nathaniel et, en parallèle, le développement de la situation du côté de Victor. Celle-ci prit un tournant plutôt décevant et Sorel observa l’immobilisation soudaine des empreintes de son agent avec une petite moue. On ne pouvait pas réussir à tous les coups, se consola-t-il, tout en songeant qu’il allait probablement devoir s’arranger pour vérifier si Victor était toujours en vie et, auquel cas, comment il pouvait procéder à son rapatriement en sécurité.

Qu’est-ce qui avait bien pu trahir les intentions de Victor, cependant ? L’homme s’était taillé une place sur mesure, s’était naturellement lié d’amitié avec les soldats et son Esprit-Lié représentait un atout pour le plan. Avec les récents événements et le développement des circonstances, qu’on s’occupe à coup sûr de faire taire Victor… Sorel observa avec un froncement de sourcil les rangs de soldats à proximité de Victor, ceux qui s’étaient trouvés assez proches pour être à portée de voix et ceux, plus loin, qui auraient été mis au courant par propagation de la nouvelle. Il y eut quelques déplacements, comme des dandinements et des hésitations mais rien de significatif, rien qui puisse indiquer un quelconque mouvement. Un échec complet, donc. Il aurait quelques questions à poser à Victor si le soldat était toujours en vie. Il y avait des interrogations qui nécessitaient des réponses, des justifications à donner. Sorel n’était pas sévère ou injuste mais un tel échec soulevait un questionnement.
Pour l’heure, cependant, l’elfe avait autre chose à faire que de s’intéresser au pourquoi du comment d’un potentiel échec qui n’en était peut-être pas un. Une idée traversa l’esprit du Maître des Mines et un sourire étira ses lèvres.

« Dis voir Nathaniel, que dirais-tu de te faire remarquer ? »

Expliquant son plan au pirate, Sorel se retint de glousser. Il contacta une autre personne, répétant ce à quoi il avait pensé tout en s’adaptant à cette nouvelle personne et la solution de repli qui lui était offerte. Il répéta l'opération à plusieurs reprises, ses explications se modifiant selon les personnes contactées. Il termina son gâteau au caramel et aux amandes avant de tendre la main pour attraper quelque chose de plus moelleux, une tranche de cake réalisa-t-il en cillant d’un air surpris. Tania avait probablement préparé quelque chose et avait agrémenté le plateau de sa propre réalisation. Adorable, songea-t-il avec un ronronnement satisfait.
D’autres mouvements attirèrent son regard et Sorel retint un froncement de sourcils contrarié. Achroma se trouvait désormais en ville mais il n’était pas seul. Si le jeune elfe ne s’inquiétait pas outre mesure pour le mage, il avait en revanche plus d’inquiétude en ce qui concernait Liv. Le jeune vampire s’en était tiré avec brio au palais, pourquoi tentait-il Néant en revenant sur place alors que les choses tournaient au vinaigre ? Parallèlement, les vampires qui se faisaient auparavant passer pour des guérisseurs avec des masques à bec, tentaient désormais de s’échapper en compagnie de Demens Torqueo et de l’Homonculus. Seuls cinq vampires s’en étaient tirés, un bien maigre résultat compte tenu des moyens déployés mais au moins n’étaient-ils pas tous morts.

Sur la carte, plusieurs centaines d’empreintes se dirigeaient de façon irrégulière et saccadée dans la direction de Liv, encadrées par certaines des empreintes qui avaient accompagnées la réapparition de Liv. Une paire, en particulier, intéressa Sorel qui esquissa un rictus satisfait. Papa n’avait pas laissé son fils s’aventurer à Sélénia sans un garde du corps de choix. La tension qui s’était logée entre les épaules de l’elfe s’atténua, conscient qu’avec un tel allié, il était peu de choses en mesure de représenter un réel danger pour Liv. Pas même un ennemi avec la plus grande détermination.
Il observa simultanément les déplacements de Nathaniel et de Liv, touchant Liv lorsqu’il réalisa qu’une troupe de soldats se dirigeait droit vers eux et que le vampire ne l’avait manifestement pas réalisé.

« Pas un pas de plus, petit frère, » intima-t-il. « Une compagnie est en route dans votre direction. A en juger par leur vitesse de déplacement, je pense qu’ils ont un but bien précis et qu’il ne s’agit pas de vous. Faites vous discrets et tout devrait bien se passer. »

Les empreintes de Liv se rapprochèrent des murs du bâtiment voisin, à l’image de ses comparses, et le groupe de pas représentant les soldats passa au pas de course sans s’arrêter, manifestement déterminé à rejoindre le gros de l’armée pour en découdre avec Achroma. La nouvelle de sa présence s’était probablement répandue et il était probablement plus sûr d’être plus nombreux que pas suffisamment.
La progression du jeune vampire et de sa propre petite armée se déroula sans trop de problèmes, à l’exception de quelques anicroches qui furent promptement réglées. Une fois, en particulier, avec ce qui semblait être l’intervention du garde du corps attitré de Liv suite à un affrontement qui s’éternisait.

Satisfait quant à la situation de son petit frère et de ceux dont il avait la charge, Sorel revint s’intéresser aux personnes qui restaient et dont il avait la charge. Gardant un oeil sur Nathaniel, l’elfe contacta un dernier agent.

« Sonia, ne me réponds pas je ne peux pas t’entendre. Un Capitaine se trouve à deux rues de toi, vers le sud. S’il est blessé, j’aimerais tu le soignes et que tu le déplaces en lieu sûr, à proximité, hors de vue des autres soldats. S’il est mort, laisse-le sur place. »

Snö s’installa au pied du fauteuil, levant vers Sorel des yeux bleus clairs. L’elfe leva les bras, permettant au félin de sauter et de s’installer dans son giron, réchauffant ses jambes et lui offrant une fourrure douce et délicate à caresser.
Il ne lui restait plus qu’à attendre le dénouement des événements mais, en ce qui le concernait, son rôle touchait à sa fin. Il s’assurerait que Nathaniel puisse quitter le royaume en toute sécurité et un fois cela fait… Quitter Sélénia pourrait s’avérer être une bonne idée, mais peut-être pas pour l’instant.

Tania méritait plus qu’une porte fermée à son retour, si Sorel l’avait choisie pour travailler pour et avec lui, ce n’était pas pour rien. Outre le fait qu’elle avait besoin de cet argent pour subvenir aux besoins de sa famille, elle était également douée dans bien des domaines. A commencer par une répartie piquante et un charme désarmant. Elle était aussi d’une redoutable efficacité, son seul défaut résidait dans une certaine naïveté. Pour l’heure, Sorel ferait mieux de se préparer à quelques visites de mauvaises augures.
Il avait beaucoup à faire et à préparer… il était peut-être temps de laisser les gâteaux et les chocolats de côté pour s’attaquer à une tâche plus physique.


”Récapitulatif des actions” :


”Directives” :


Dernière édition par Sorel Gallenröd le Sam 5 Sep 2020 - 12:18, édité 1 fois

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Après avoir donné ses ordres à l’Homonculus, Demens s’était faufilé dans un bâtiment adjacent aux Souliers de Laurence pour observer la scène dans une sécurité relative. C’était la première fois qu’il usait de sa créature ainsi et vu l’efficacité de celle-ci, ce ne serait assurément pas la dernière. Le monstre détruisait ni plus ni moins les soldats, arrachant des membres à gauche et à droite sans broncher sous les coups répétés des hommes qui n’étaient pas tout à fait revenus de l’étrange transformation qui s’était produite devant eux. Cependant, l’armée n’était pas stupide non plus et, voyant que les attaques purement physiques n’avaient pas d’effet, on passa à des attaques magiques qui, sans avoir raison de l’Homonculus, le ralentirent.

De leur côté, les Vampires pleinement formés faisaient à présent pâle figure devant le reste des soldats et durent se réfugier dans le bâtiment d’où ils étaient sortis un peu plus tôt avec les nouveau-nés. Le Cafard, voyant l’Homonculus qui était resté derrière, profita du fait que toute l’attention était rivée vers les Souliers de Laurence pour sortir par une fenêtre du côté opposé et se rapprocher de sa créature. Tandis qu’il se déplaçait, une voix se manifesta dans ses oreilles.

« Monsieur Torqueo, un bateau vous attend sur les quais, il dispose d’une voile réparée au moyen d’un tissu bleu clair, vous ne pouvez pas le manquer. Il s’agit de votre moyen de retraite si vous souhaitez vous éloigner du conflit et vous mettre en sécurité. »

Voilà qui tombait à pic! Cependant, se rendre au port était actuellement impossible sans croiser l’armée et, si on ne l’avait pas vu sans masque ni manteau, il aurait quand même à justifier sa présence, d’autant plus qu’en armure, se faire passer pour un résidant du coin était hors de question. L’option la plus simple était de sortir par la Porte Ouest située tout près et de faire le tour par l’extérieur, profitant de la muraille comme couverture durant sa fuite. À portée de voix de l’Homonculus, l’Alchimiste le héla.

- Passe par le système d’évacuation d’eau et sort du côté ouest, j’arrive bientôt.

Le monstre suivit les indications sans broncher et l’homme de science passa pour sa part par de petites ruelles, zigzaguant en portant attention aux bruits de combat pour s’orienter. Rendu à l’extérieur, il constata que d’autres avaient réussis comme lui à s’échapper. Son lézard artificiel l’attendait docilement comme prévu.

- Redonne moi la Pierre.

Lorsqu’il lui avait expliqué ce dont il était capable sous sa forme de Sosie, la créature lui avait laissé savoir qu’augmenter sa puissance avec la Pierre Philosophale pouvait le rendre instable après un moment et Demens jugeait inutile de vérifier l’information aujourd’hui. Le petit groupe de fuyards couru vers l’est d’un rythme soutenu jusqu’à rejoindre Liv et ses troupes. De son œil connaisseur, l'Alchimiste constata qu’il s’agissait de plusieurs centaines de Vampires, ou presque, car ceux-ci étaient manifestement encore faibles, comme s’ils n’étaient pas tout à fait à terme. Il constata également que, malgré la masse d’individus, personne ne lançait l’alarme, laissant supposer que la surveillance le long du mur avait été neutralisée. Une bonne nouvelle, mais la distance à parcourir pour atteindre les bateaux restait grande, assez pour que l’armée en vienne à les poursuivre si l'alarme finissait par être donnée.

~ Je pourrais leur donner plus de temps. ~

La Porte Sud, comme toutes les autres, consistait en une arche très haute et large, soit une structure remarquablement résistante et durable, mais qui pouvait vite être fragilisée avec la bonne approche. À coup sûr, on avait pensé l’architecture pour encaisser nombre de coups avant même d’en arriver à une situation problématique, mais qu’en était-il d’une attaque magique ciblée avec précision? Demens se tourna vers l’Homonculus et lui donna de nouvelles directives.

- Va vers le port en longeant le mur. Là-bas, plonge dans l’eau et rends-toi jusqu’au bateau avec une voile réparée avec du tissu bleu clair. Attends-moi là.

Cela fait, le Cafard vint se placer du côté est de la Porte Sud, retira ses gants et enfila sa Cape de l’Océan pour disparaître, car ce qu’il s’apprêtait à faire allait tout de même prendre quelques minutes. Pendant que les restants des troupes de Liv passaient la sortie, Demens serra la Pierre Philosophale dans une main en plaquant l’autre contre le mortier qui liait les lourdes pierres du mur ensemble. Le mortier se vit parcouru de fibres lumineuses qui pénétrèrent en profondeur, mais qui s’étendirent aussi sur une large surface de la colonne de support. Puis, d’un simple effort de volonté, tout ce mortier devint de l’air on ne peut plus ordinaire. L’Humain s’écarta vers l’extérieur et les blocs n’ayant plus le moindre support firent comme n’importe quelle autre roche ferait dans cette situation : ils tombèrent au sol, les un sur les autres. Tout un pan de l’arche venait de disparaître, assurant son effondrement dans les secondes à venir, mais celui qui était à l’origine de cette destruction s’était déjà éloigné, courant dans les pas de l’Homonculus.

Demens croisa une seconde arche qui, si elle était de taille moindre, demeurait appréciablement grande, aussi subit-elle le même traitement avant que le Cafard ne poursuive sa route vers le port. À la troisième arche, il la fit également s’effondrer, mais rentra cette fois-ci en ville afin de rejoindre le port. Si ces derniers agissements avaient pris un certain temps, ils empêcheraient normalement les troupes séléniennes de sortir en trop grande quantité d’un seul coup pour aller vers l’est chasser les Vampires et c’était ce sur quoi misait l’Alchimiste.

Toujours dissimulé par sa cape, il arriva aux quais et se dirigea vers le seul navire correspondant à la description qu’on lui avait fournie. Rendu à bord, il révéla sa présence, surprenant peut-être quiconque l’attendait et, après avoir fait monter son Homonculus à bord, se laissa transporter en sécurité.

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¤ Bienvenu aux souliers de Laurence ¤

L’enlèvement de Victoria Kohan avait été un succès. Certes il y avait eu quelques imprévues et retardement, mais rien de nature à entrainer l’échec du plan. L’elfe sombre avait joué son rôle à merveille, conduisant à bien la mission, en profitant pour semer la zizanie, et surtout ramener le petit Elusis en un seul morceau. Une fois au port, le gredin s’était séparé du reste du groupe. Il avait accompli ce qu’il devait accomplir, à présent il était libre. Libre de partir fêter son succès ou libre de rester et semer encore plus le trouble. S’il avait tout d’abord pensé s’occuper de quelques navires se trouvant dans le port pour porter un coup à la flotte Sélénienne, la voix de Sorel venant raisonner dans son esprit lui offrit une autre possibilité. Ainsi le petit Gallenröd souhaitait semer le trouble au sein des forces Séléniennes. Le pirate ne pouvait qu’approuver une telle stratégie, puisqu’il aurait assurément fait la même chose, pour autant il doutait de la réussite de cette dernière. Pourquoi ? Parce que ce n’était pas lui qui la menait bien entendu. Nul n’avait son talent pour répandre la discorde. Mais soit, il pouvait toujours observer la tentative de Sorel et venir par la suite redresser les choses si ce dernier échouait. En tirant dès lors tout le bénéfice et le crédit. Après tout, si Nathaniel participait à cette opération sur Sélénia, ce n’était pas uniquement pour porter un coup à Sélénia ou pour remplir des obligations diplomatiques. Non, c’était également pour renforcer sa propre légende. L’elfe sombre ne tarda donc pas à se mettre en route. Il vint grimper sur le toit le plus proche avant de commencer à se déplacer ainsi avec toute l’agilité et la furtivité dont il était capable. Il y avait bien trop d’agitation au sol pour que les soldats pensent à observer au-dessus de leur tête.

Aller de toit en toit le rendit un brin nostalgique, le renvoyant à son très lointain passé de voleur. Il lui avait fallu du temps pour apprendre qu’il était plus facile de fuir la garde depuis le toit plutôt qu’en se faufilant au travers de ruelle. Il lui fallut plusieurs minutes pour rejoindre les environs de la place où se tenait la boutique des souliers de Laurence. Demeurant sur les toits, l’elfe sombre se plaqua au sol pour observer, attendant le moment propice pour agir, évaluant la situation. Claudius de Havremont se trouvait là. À son ancien coéquipier de passeur au marché noir. L’elfe sombre ne s’en voulait pas de l’avoir trahi … non, d’avoir préféré sa survie à la sienne et ainsi de l’avoir utilisé comme leurre face aux autorités de la Théocratie lors d’un passage ayant mal tourné. Cela rendait les choses aujourd’hui bien plus simples, les deux étaient dans des camps diamétralement opposés. Oh certes, s’il avait fait un autre choix ce jour-là, peut-être aurait-il eu une carte en sa possession permettant de jouer sur la nostalgie du maitre de guerre. Mais en toute franchise, le gredin doutait de la réussite d’un tel atout.

L’humain fit appeler un certain homme qui finit par se présenter à lui. Grâce à ses oreilles d’elfe, l’Eärendil put capter les conversations entourant cet évènement. Ainsi était-ce l’homme à la solde de Sorel ayant accusé Toryné Dalis de trahison ? A voir Victor se faire étaler au sol par Claudius, le roi de la confrérie n’eut aucun mal à comprendre que le plan de Gallenröd avait échoué. Nathaniel haussa les épaules. Jusque là rien d’anormal puisque ce n’était pas lui à l’origine de ce plan. Mais passons. La voix de Sorel retentit alors de nouveau dans son esprit.

« Dis voir Nathaniel, que dirais-tu de te faire remarquer ? »

L’elfe sombre eut un léger sourire. Il regrettait de ne pas pouvoir répondre à ce dernier, car il l’aurait sans aucun doute raillé. Ainsi on appelle le forban forbe à la rescousse ? Cela en était presque comique. Mais soit, il acceptait. Après tout, n’était-ce pas l’occasion qu’il souhaitait ? Prendre la vedette et récupérer tout le crédit de la réussite de l’action … en conservant bien entendu la possibilité de rejeter la faute sur quelqu’un d’autre en cas d’échec. L’Eärendil écouta les détails que lui livra le chuchoteur alors qu’il observait au-dessous de lui les mouvements de troupes. Havremont venait de les rallier. Sur la place, les combats commencèrent. Voir les Séléniens se mettre en charpie par les vampires et par la bête de Demens était un spectacle fort plaisant. Peut-être devrait-il faire rejouer cette scène à Althaïa ? Cela aurait le mérite de divertir le peuple. Le roi n’eut toutefois pas le temps de profiter du spectacle bien longtemps. Des ennemis commençaient à grimper sur les toits. Sur son toit ! Nathaniel se prépara donc à éliminer le malheureux qui montait près de lui. Ce dernier n’eut pas le temps de comprendre ce qui lui arriva. L’Eärendil se redressa subitement pour le saisir à la gorge avant de le mettre au sol. Naghini se faufila au travers de sa manche pour ensuite en sortir et venir mordre au cou le Sélénien. Le poison fit rapidement son effet et l’humain décéda sans bruit.

L’elfe sombre peaufinait encore dans son esprit le déroulement de son plan quand quelque chose attira inévitablement son regard. Toryné Dalis venait d’arriver. Quel dommage que la seconde tentative d’accuser le parangon de trahison n’ait pas fonctionné, le roi de la confrérie se serait sans doute fêlé une cote à force de rire en le voyant conduit pieds et poings liés. Ce sort aurait cependant été fort préférable à celui que connut quelques instants plus tard l’éclair roux. Achroma venait de faire son apparition, envoyant valdinguer son concurrent à la dominance du peuple vampirique. Le prince noir se décidait donc à se montrer, voilà qui devait dénoter d’une complication dans leur plan. L’ancien n’était pas censé se faire voir. À vrai dire, aucun des trois dragonniers ne le devait. La discrétion étant le maitre d’ordre de cette opération depuis le trépas de Cynoë.

Le gredin des mers haussa les épaules. Au final, cette situation l’arrangeait bien. C’était l’occasion de jouer cartes sur table désormais. Il fallait tout donner. Achroma se trouvait dans un couloir, peu d’hommes pourraient donc s’attaquer à lui à la fois. Grâce à cette configuration il lui serait fort aisé de gérer la situation pendant plusieurs minutes avant de battre en retraite le temps que … le temps que quoi ? L’origine du problème l’ayant forcé à se montrer soit réglée ? Oui sans aucun doute.

La venue du parangon de Nevrast offrait une magnifique opportunité au roi des criminels. La puissance de ce dernier ne pouvait être négligée, il faudrait donc s’en occuper activement. Or c’est un bien funeste choix que l’elfe sombre avait l’intention d’infliger aux Séléniens. À condition que son plan fonctionne bien entendu. Nathaniel vint défaire le foulard qu’il avait autour du cou et le frotta activement contre le toit, venant le salir, ce dernier se couvrant de poussière et de saleté, devenant bien sombre. Il vint ensuite le nouer autour de son bras gauche. Le gredin décrivit ensuite un arc de cercle de la main, venant figer le temps de l’espace se trouvait sur ses flancs et derrière lui, ne laissant qu’un mince espace libre devant lui. Le pirate se redressa alors, faisant apparaitre dans sa main droite une bombe lumineuse qu’il jeta en direction du ciel. Celle-ci explosa rapidement libérant un flash lumineux. Nathaniel canalisa la puissance et l’orque et du flamant rose copié, venant conjuguer leur pouvoir. Prenant finalement une grande inspiration, l’elfe sombre hurla.

« SÉLÉNIENS ! BIENVENU AUX SOULIERS DE LAURENCE ! UN LIEU OÙ LA VÉRITÉ ET LE MENSONGE S’ENTREMÊLENT ! QUI EST MON ENNEMI ?! QUI EST MON ALLIÉ ?! SOLDATS DU MARCHE NOIR ! JE VOUS PROPOSE DE LES AIDER À RÉPONDRE À CETTE QUESTION ! AUX ARMES !!! »

Nathaniel leva alors fièrement le poing gauche en direction du ciel, révélant un foulard aussi noir que la suie flottant fièrement noué à son bras. Alliant le pouvoir de terreur qu’inspire l’orque, et le don de fanatisation du flamant rose, l’elfe sombre avait bien l’intention distiller la peur au plus profond des cœurs des Séléniens. Une peur qui se matérialiserait lorsque les quelques hommes de Sorel mêlés aux troupes feraient tomber le masque et frapperaient dans le dos de leurs voisins les plus proches.

L’elfe sombre pouvait reconnaitre que Gallenröd avait fait du bon travail en répandant au sein des forces Séléniennes la rumeur selon laquelle des hommes du marché noir étaient infiltrés et portaient tous comme signe distinctif des taches sombres au niveau de leur bras gauche. Cette information n’était ni totalement vraie, ni totalement fausse. Il y avait bien des infiltrés du marché noir, mais pas autant que l’on souhaitait faire croire. Et tous ne portaient pas nécessairement la marque noire. C’est sur cet entre-deux que l’Eärendil allait jouer pour semer la zizanie au sein des forces Séléniennes. Si cette tentative de zizanie réussissait, alors elle deviendrait croissante. Nathaniel comptait sur l’effet boule de neige. Son discours appuyé de magie serait le déclencheur. Les agents de Sorel agiraient ensuite. Les agents marqués attaqueraient les Séléniens non marqués. Les agents non marqués attaqueraient les Séléniens marqués. Ils entraineraient avec eux d’autres individus qui cèderaient à la rumeur, qui eux-mêmes en entraineraient d’autres.

Alors l’heure du choix viendrait : s’occuper d’Achroma et laisser les soldats s’entretuer ? Ou ramenez l’ordre et laissez Achroma tuer des soldats à la pelle ?


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Aussi étrange que cela puisse paraître, Claudius avait un sourire franc et authentique. C’était probablement la première fois qu’il faisait une telle tête depuis de nombreux jours maintenant. Le Havremont était galvanisé par la bataille, par le feu de la guerre qui tourbillonnait autour des forces séléniennes et des nouveaux-nés vampires.

Le conflit était rude, et se battre contre des créatures de la Nuit n’étaient pas choses aisées, mais le Maître de la Guerre, fin stratège qu’il était, n’avait pas besoin d’être de génétique glaçernoise pour apprendre le respect aux Elusis qui s’étaient senti pousser un élan de conquête. Et cela il le voyait bien : avec les moyens dont il disposait, une fois fédérés, l’Empire ne pouvait pas perdre.

Les hommes tenaient leur rang, les archers et les mages faisaient leur travail. Quant à ces nouveaux-nés vampiriques, et ce gigantesque crocodile ? Ils étaient forts, certes, mais aucun commandant ne les dirigeaient. Ils faisaient du dégât dans leurs formations, mais rien n’arrêtait l’inépuisable armée sélénienne, qui continuaient à mettre la pression aux vampires, et bientôt à arriver à bout de leurs forces.

Trente tombèrent sous le poids des flèches et des sortilèges divers qui étaient pilonnés sans interruption par des archers et mages sur les toits et les murailles. Le crocodile, qui était trop résistant pour des attaques physiques, fut mis en déroute par des attaques magiques. Le reste des forces ? Il se réfugia à l’intérieur des fameux Souliers de Laurence, la boutique qui avait créé la discorde.

Une tactique qui fonctionnerait certes un temps, mais qui ne pouvait pas arriver à bout de l’ingénieuse armée humaine. Claudius ordonna à ce qu’on brûle purement et simplement la chaumière. De là, le Havremont ordonna à ce que l’on encercle le bûcher, et ceux qui tentèrent de fuir se firent bientôt rattraper par des projectiles qui vinrent se planter dans leurs cibles.

Une efficacité redoutable, qui firent tombés presque tous les masques à bec, laissant environ cinq survivants, dont le très gros crocodile (et d’ailleurs, qu’est-ce que c’était que le sortilège derrière ce très grand crocodile ?) et qui neutralisa tous les nouveaux nés vampiriques qui avaient osé se dresser contre l’armée sélénienne.

Bien entendu, il y eut de très nombreux morts du côté des Séléniens, mais ils avaient rejoint le royaume de Mort pour la gloire de l’Empire. Le Maître de Guerre se souviendrait de chacun d’entre eux, et leur rendrait hommage, en temps utile.

On entendait déjà les cris de victoires des survivants Séléniens, gargarisés par la brillante réussite de l’Armée … Mais Claudius ne célébra pas tout de suite.

Il manquait quelque chose, et quelque chose de taille. Si c’était une attaque du Clan Elusis : où était Aldaron, et pire encore, où était Achroma ? Un peu de discorde, et une quarantaine de vampires nouveaux-nés ne pouvaient raisonnablement pas être tout ce qu’ils avaient dans la poche. Le Havremont ne pouvait y croire.

Claudius scruta les environs, et comme pour répondre à ses doutes, quelque chose ou plutôt quelqu’un attira son attention. Ce quelqu’un, c’était (évidemment) Toryné Dalis, ou plutôt sa somptueuse chevelure. Elle était dans l’arrière cour de la boutique qui brûlait désormais de toutes parts, comme un authentique feu de joie. Le Parangon, semblait … En l’air ? Ou tout du moins, il battait des pieds dans le vide.

Claudius regarda mieux la situation, et vit que Toryné était aux prises avec … Achroma Elusis, celui-ci semblant lui susurrer des choses que le Maître de Guerre ne pouvait pas entendre.

Le Havremont eu un nouveau sourire.

Enfin.

Claudius s’agita soudainement très vite, convoquant le silence, et pointant du doigt ce qu’il voyait à ses soldats :

“Frères d’armes, la victoire n’est pas encore acquise ! Le Parangon Dalis est aux prises avec Achroma Elusis, le chef des rats ! Nous devons lui porter secours !”

Le Havremont dirigea son armée vers la zone de troubles, mais une fois que le détachement fut à bonne distance de lui, Claudius eut un dernier regard sur les alentours - probablement lui aussi un peu paranoïaque vu l’agitation qui régnait dans les rues depuis le déclenchement de l’émeute - et il vit très clairement deux personnes se battre, l’une aspirant très clairement l’énergie de l’autre, en la soulevant sans peine.

Curieux, Claudius s’approcha et un regard plus précis porté sur la situation lui dévoila une Dame de Briselame, visiblement en pleine forme. Sans doute que le corps médical avait fait du très bon travail, surtout à la vue des blessures dont elle avait écopée.

“Que reste-t-il d’un mage si on lui ôte sa magie ?”

Lui adressa t-elle alors qu’elle lui montrait la lame de sa hache. A y regarder de plus près, le Havremont vit que celle-ci était d’un noir très profond … Du verre noir ? Claudius regarda la Dame, surpris. Il n’avait plus revu cette matière depuis qu’il avait collaboré avec les almaréens, du temps de Fabius … Mais avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, la vieille dame hocha la tête.

Le Maître de Guerre eut un nouveau sourire. Cela allait devenir intéressant. Il chuchota à Jeanina :

“Très bien. Je ferais le nécessaire. Tenez vous prête.”

Il tourna les talons, s’apprêtant à rejoindre son détachement de soldats, avant de glisser un très sincère :

“Merci, Dame de Briselame”

Jeanina s’effaça dans les ombres sans rien dire, et Claudius partit lui aussi. Si le futur était radieux pour Havremont, il n’oublierait jamais toute l’implication de la coriace Dame qui avait donné tout son corps et son âme pour que le triomphe du Maître des Armées se réalise. Elle faisait sans conteste partie de ses plus fidèles alliés.

Une fois sur le front, où plutôt en chemin, Le Maître de Guerre fit de son mieux pour aider à distance une Toryné qui semblait entièrement vidée de ses forces : elle venait d’être jeter au sol comme un vulgaire torchon. Claudius prit rapidement par le bras d’un soldat, et pointa Dalis :

“Vous. La garde doit apporter le Parangon Dalis en sûreté, avec nos soigneurs. Ne lésinez pas sur son escorte et ses soins. Par ordre du Maître de Guerre, qu’il reçoive le même traitement que nos plus grands blessés, et qu’on le protège comme s’il s’agissait d’un membre de la Famille Impériale. Je ne tolérerais pas qu’il lui arrive quelque chose !”

Le soldat hocha la tête plusieurs fois, visiblement un brin apeuré par le ton martial de Claudius, et fila rapidement avec quelques personnes portées secours au Parangon Dalis.

Le Maître de Guerre n’eut cependant guerre le temps de s’en préoccuper plus car une voix présomptueuse et hautaine interrompit cependant le Maître de Guerre dans ses réflexions.


“Il semblerait que ce soit à vous qu’il convienne de défaire la tête à présent.”

Claudius haussa un sourcil, visiblement circonspect, regardant Achroma Elusis, qui venait de prononcer ses mots. Il se redressa de toute sa hauteur, avant de lui répondre :

“Beaucoup ont essayé, mais Mort ne m’a point été annoncé aujourd’hui, Prince Noir de pacotille.”

Oh certes, Claudius allait peut être au devant d’une mort certaine en le provoquant de la sorte, mais il s’en fichait. Il avait trop attendu pour ce moment. Il avait tout sacrifié pour le mettre en déroute, et offrir à son Empire la route qu’il méritait vraiment. Alors le Maître de Guerre n’avait que faire de cette menace. Il devait gagner du temps jusqu’à ce que Jeanina frappe.

“Soldats. -fit-il à sa quinzaine d’hommes les plus courageux venus avec lui- Que des soldats soient prêts à attendre Achroma s’il décide de fuir.”

Certains soldats regardèrent le Maître de Guerre comme s’ils voyaient à nouveau le dragon légendaire Verith. Claudius eut un regard presque paternaliste envers eux. Il savait ce qu’il était entrain de faire et ce que cela impliquerait pour la suite des événements. Mais il n’y avait pas d’autres moyens :

“Cela vaut mieux pour vous, et pour Selenia. Que l’on me laisse abattre l’Ennemi. Votre Empereur vous l’ordonne.” conclue t-il, pour motiver les plus dubitatifs.

Bientôt il vit l’armée se mettre à l’oeuvre, tandis qu’il se tourna vers Achroma Elusis, avançant de ses pas lourds vers lui.

Il était temps d’en finir.

“J’avais promis de vous pourchasser jusqu’à Ambarhùna s’il le fallait, mais vous m’avez fait l’honneur de venir mourir ici, Achroma. C’est un cadeau que je n’oublierai pas.” fit-il, invectivant une fois de plus le chef de file Elusis.

Il n’en fallu cependant pas plus pour que Claudius reçoive ses premières attaques, Achroma tirant des gerbes de flamme de son bâton. Le Havremont essuya ces tirs sans encombres, bien protégé par une armure qu’Achroma devait sûrement connaître, car elle avait été forgé par les plus féroces traqueurs de vampires glaçernois de Delimar, avec qui le Maître de Guerre s’était entraîné en prévision de ce jour.

“Eh oui, Achroma. Malgré vos veines tentatives d’écraser tout le monde par votre Majesté si grande et imposante, d’autres comme moi ont choisi de ne pas ployer le genou. Beaucoup m’ont même aidé.” Glissa Claudius entre deux sorts, qui n’empêchait pas le Havremont d’avancer à pas lourds.

Ilhan Avente, Naal du Néant et les forces délimariennes, Toryné Dalis et son clan, et bien sûrs, ses plus fidèles soutiens Séléniens … En vérité, Achroma voulait semer la discorde et tout avoir sous son contrôle, mais il avait provoqué tout le contraire. Il avait fédéré toute une Île contre son auguste personne.

Alors que les invectives volaient, le duel était intense. Pour l’heure, le Havremont se contentait simplement de faire face aux torrents de sortilèges enflammés qu’Achroma lui envoyaient. Bientôt les chaumières alentours s’étaient d’ailleurs mis à brûler, ne laissant plus qu’un cercle entre les deux antagonistes, où la tension était palpable.

Claudius n’était pas aussi habile mage qu’Achroma, mais n’était pas sans reste. Son équipement, et ses esprits-liés lui venaient en aide. Particulièrement, le Scarabée qui avait porté son choix sur le Havremont dernièrement, lui fut très utile. Pour chaque sortilège que l’Elusis lui lançait, Claudius se servait de tous les objets métalliques qu’il trouvait pour les parer. Et des objets métalliques, il y en avait : entre les éléments qui servaient pour les maisons, et les armures des soldats tombés au champ d’honneur … Le Maître Havremont se servait de tout ce qu’il pouvait pour pouvoir faire face.

Bon nombre de personnes auraient abdiqué face au tourbillon d’énergie qu’était l’Aîné, mais Claudius refusait de ployer le genou. Et quand son équipement ne suffisait plus pour contrôler le flux de sortilèges élémentaires qui pleuvait, le Havremont encaissait et se soignait, grâce à des décoctions qu’il avait jugé utile d’amener avec lui.

Il ne devait pas ployer le genou. Aucun Homme ne pouvait ployer le genou devant un autre.

Cependant, au fur et à mesure que la bataille faisait rage, Claudius se rendit compte qu’il avait été complètement absorbé par le Vampire Elusis, ne faisant presque plus attention à ce qui se jouait au-dessus de lui …

« SÉLÉNIENS ! BIENVENU AUX SOULIERS DE LAURENCE ! UN LIEU OÙ LA VÉRITÉ ET LE MENSONGE S’ENTREMÊLENT ! QUI EST MON ENNEMI ?! QUI EST MON ALLIÉ ?! SOLDATS DU MARCHE NOIR ! JE VOUS PROPOSE DE LES AIDER À RÉPONDRE À CETTE QUESTION ! AUX ARMES !!! »

Ce salopard de Nathaniel … Le Havremont aurait aimé ne plus jamais avoir à croiser sa route. Il avait fait exploser une bombe lumineuse, et avait prononcé un discours, qui était en vérité une ultime tentative de semer la zizanie dans ses troupes.

Que pouvait faire le Maître de Guerre ? Rien. Si ce n’est assisté au désastre : Les Elusis et le Roi des Pirates avaient eu ce qu’ils voulaient, après tant de mal à avoir essayer de briser une nation qui n’était plus que l’ombre de ce qu’elle était auparavant.

Cette seconde d’inattention de Claudius lui valu d’écoper d’un tir de boule de feu de la part d’Achroma, qui le toucha en pleine poitrine, et le fit tomber à la renverse, sur plusieurs mètres.

Le Maître de Guerre était à terre, ses hommes défaits. Néanmoins … on pouvait à présent voir danser dans les yeux du Havremont des flammes dorées.

Des flammes qui criaient Justice pour un Empire trop souvent malmené.

“Je suis l’ossature de mon peuple,
Scarabée est mon corps, Cerf est mon sang,
Je suis le porteur de plus d’un millénaire d’Histoire."


Murmura le Havremont alors qu'il se relevait. Bientôt, des cercles dorées vinrent entourer tout son corps. N'importe quel Mage un tant soit peu pratiquant aurait pu dire que Claudius était entrain de mobiliser la trame …

Mais le fonctionnement de ce sortilège était étrange …

"Inconnu de Néant,
Encore moins des Déesses,
J’ai résisté aux affres du Temps pour Créer cette Nation,
Pourtant Kohan n’est pas mon nom …"


C'était comme si Claudius se servait de sa Foi en l'Empire et de sa détermination personnelle pour courber l'énergie de la Trame autour de lui. À chaque mot qu'il prononçait, c'est autant de cercles dorées qui vint le rejoindre, transcendant bientôt son être.

Alors que ses yeux étaient entièrement recouverts de cette fabuleuse énergie dorée, il recula, leva le poing vers Achroma, et termina son incantation :

"Alors, entendez mes prières, l’Empire est Immortel !”

Puis il y eut une petite explosion lumineuse au niveau du poing du Havremont, soufflant tout ce qui était autour de lui. Achroma se protégea, mais était tout juste aveuglé temporairement par la lumière soudaine. Évidemment, il en fallait plus pour battre un Aîné, et Claudius le savait.

Quand ses soldats et l'Elusis rouvrirent les yeux, ils pouvaient constater que du Claudius Humain, il ne restait plus rien, sauf peut-être un fléau d’armes, qui était toujours là, entre ses mains.

Sinon, l'entièreté de l'être du Havremont s'était transformé en un grand colosse de lumière, lévitant légèrement au dessus du sol. Il était devenu …

“Je suis l’Ordre … Je suis le Nouveau, et l’Éternel … Je suis Le Gardien.

Le Maître de Guerre venait d'abattre sa dernière carte dans cette guerre terrible qui l'opposait aux bassesses des Vampires.

Il devait défendre à tout prix son territoire, et son peuple qui avait foi en lui.

"Achroma Elusis !"

Fit-il d'une voix emplie d'une énergie nouvelle, qui faisait trembler les édifices alentours.

"Votre misérable existence s'achève ici ! L'Empire va vous envoyer rejoindre les bras de Mort, comme il a toujours balayé vos semblables, Prince Noir !"

Puis sans plus de cérémonie, Le Gardien se jetta sur Achroma, arme en avant, prêt à en finir.

Claudius y laisserait sa peau s'il le fallait, mais il allait tuer L'Ainé de ses propres mains.

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Des fuyards, une vingtaine se tournèrent vers la Mère de la nuit. Sans le moindre souvenir et perdu dans ce chaos, elle était leur seul espoir de survie, elle se présentait désormais comme une lumière dans l'obscurité. Un sourire maternel se dessina sur ses lèvres, ses rangs grossissait encore une fois et au détriment des Elusis. Dans son élan, Toryné voulut continuer sa poursuite des autres nouveaux-nés afin d'en rallier un maximum à sa bannière, mais quelqu'un vint très vite arrêter ses ambitions.

Et cette personne n'était pas à son premier coup d'essai. Achroma Elusis, l'aîné... Le nouveau prince noir. Ce titre aurait dû lui revenir à elle ! Cet usurpateur se trouvait une nouvelle fois sur sa route tel un éternel obstacle. Malheureusement pour la Tyr, Achorma n'était pas un simple rocher lui barrant le passage, il était l'avalanche.

-J'aurais dû te tuer, mais il n'est pas encore trop tard.
Ce furent les seules paroles que gronda le prince noir. La saississant par le col, la main de la magie semblait vouloir en finir une bonne fois pour toute avec son "rival". Toryné, toujours l'épée en main, ne comptait pas se laisser faire, mais la malheureuse compris très vite que cela serait en vain.

L'écart de puissance entre les deux parangons étaient d'une tristesse affligeante, les coups que portaient Toryné se heurtaient à une barrière magique protégeant le patriarche Elusis et pendant ce temps ce dernier aspirait son énergie vitale. Face à cette situation, sa garde se rua sur l'ennemi, mais une autre barrière magique séparait les deux parangons du reste du monde. Était-ce donc la fin ? Avait-elle fait le mauvais choix ?

Certain dirait qu'il s'agissait là d'une mort presque enviable étant donné les circonstances, Toryné partait doucement. Beaucoup aurait estimé qu'elle ne méritait pas de partir ainsi, qu'une traîtresse comme elle aurait du subir un châtiment bien plus sévère. Cependant, pour elle, cela ne changeait rien, elle ne voulait pas mourir. Sa lame continua de frapper jusqu'à que son bras n'en puisse plus, pas une seule seconde elle n'abandonna l'idée de survivre. Non ! Cela ne pouvait pas se finir comme ça ! Cela ne pouvait pas se finir tout court ! Elle refusait d'entrer dans le royaume de Mort, son âme ne serait pas dépossédée de son identité, rejoindre ce maudit cycle de la réincarnation lui était insupportable. Elle était éternelle !

Pourquoi Achroma existait-il ? Il lui avait pris son royaume, le titre de prince noir, sa gloire ! Et maintenant sa vie. Pourquoi l'aîné était-il l'enfant si chérie du destin ? Revenue d'entre les morts, dragonniers par deux fois, mage d'une puissance que peu pouvait égaler... Que le monde et les dieux soient maudits pour avoir mis l'aîné sur la route de ses ambitions ! Voilà la malédiction qu'elle proféra avant de perdre connaissance.

Une étrange impression s'empara de son corps, comme si... elle volait ? Son âme partait vers l'ultime supplice ? Oh que non, en revanche son corps vint à la rencontre du sol pour lequel elle s'était battue en ce jour, un sol bien ingrat étant donné la douleur qui parcourra tout son être. Elle ne pouvait pas se lever, son esprit sombrait, se remémorant le pire souvenir de son existence. Oui... Ce n'était pas la première que Toryné était ainsi au sol aux portes de la véritable mort. Il y a très longtemps, lorsque son monde s'était effondré, son frère l'avait vidé de presque tout son sang et l'avait abandonné à son sort, tout cela sous les ordres de sa mère. Elle revivait toutes les sensations de cette journée, la peur, le désespoir, la colère mélangé à la tristesse... Ce jour-là ce n'était pas sa volonté ou son désir de vivre qui l'avait sauvé, mais quelque chose de bien plus bestial, la faim.

Aujourd'hui, cependant, ce n'était pas la faim qui la poussait à la survie, mais la haine. Dans les ténèbres de son inconscience, Toryné ne voyait pas ceux qui faisait tout pour la sauver, elle ne voyait que le vide, la solitude. Cette même solitude qui l'avait traumatisé il y a tant d'années de cela, cette solitude qui avait créer ce besoin maladif qu'on la regarde, elle et uniquement elle. Son désir maladif d'avoir une grande famille venait également de la, cherchant à combler l'amour illusoire qu'on lui avait pris... Ses enfants... Qu'allaient-ils leur arriver ? Que leur ferait Achroma ? Elle ne pouvait pas les laisser à sa merci.

La chaleur fut la première sensation qu'elle ressentie de nouveau, dans sa bouche et dans tout son corps. Son esprit qui s'était accroché à sa haine pour ne pas sombrer finissait par émerger de nouveau des ténèbres. Elle semblait être dans une maison, quelque peu hagard elle regarda autour d'elle. Plusieurs soldats étaient présents ainsi que les nouveaux-nés qui malgré tout avaient décidé de la suivre. Bien, apparemment elle n'avait pas perdu toute crédibilité après ce que lui avait fait Achroma.

D'ailleurs où était ce salopard ? Avait-il seulement réalisé qu'elle était encore en vie ? Où en avait-il absolument rien à faire de la "volaille" ? Son regard se porta vers la fenêtre de l'arrière-cour et ce qu'elle vu la surpris. Achroma et Claudius s'étaient engagés dans un duel et le général des armées était encore début ! Comme était-ce possible ? Certes, Claudius arborait une forme des plus impressionnante, un véritable colosse de lumière, une véritable incarnation de l'empire à bâtir ! Cependant malgré cela, quelque chose ne collait pas, pour avoir senti la puissance d'Achroma lui saper son énergie vitale, Toryné réalisait bien la puissance phénoménale du parangon Elusis. L'aîné gagnait du temps. Et pour qui ? Ses troupes.

Combien y avait-il encore de nouveaux-nés ? Une poignée ? Une armée ? Etait-il trop tard pour les arrêter ?

La question, cependant, n'était plus de première importance. Le regard du monarque remarque une ombre contourner le prince noir, une ombre qu'elle reconnut très vite, Briselame ! Qu'elle était le plan ? Avait-elle quelque chose pour affaiblir Achroma ? Cependant Toryné réalisé très vite une chose. Si de là où elle était, elle avait remarqué la vieille femme, alors l'aîné la remarquerait tôt ou tard. Sauf si, la parangon traître venait voler toute l'attention, comme elle savait si bien le faire.

-Rester avec les nouveaux-nés soldats ! Ils sont sous la protection du Dalis !
Et sans un mot de plus, elle sortie de son hospice de fortune. Son regard brillait d'une sombre détermination. Sa haine ne l'avait pas quittée, le cygne carmin réclamait sa vengeance, elle défierait le destin aujourd'hui.

Elle invoqua ses ailes tout en marchant en direction du combat, une fois ses membres aviaires pleinement apparus, elle courue, prenant de l'élan pour un grand saut derrière Achroma.

Un coup de talon au sol, comme pour la chasse à licorne, elle appela à toute la force du monarque. Une myriade de papillons se dégageait d'elle, trompettes, harpes, tambours et bien d'autres instruments vinrent jouer une ode de gloire et de défi. La parangon, quant à elle, brillait de mille couleurs tous plus éclatantes les unes que les autres !

-ACHROMA ! TU AURAIS DÛ ME TUER ! MAIS IL EST BIEN TROP TARD, MAINTENANT ! TU M'AS PRIS MON TRÔNE, MAIS TU NE ME PRENDRAS PAS MES ALLIES ! Elle pointa le bout de son épée vers lui. JE SUIS LA MÈRE DE LA NUIT ET JE LAVERAIS L'AFFRONT QUE TU LUI AS FAIT AVEC TON SANG !

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¤ It's high noon¤

Nathaniel avait le poing gauche levé en direction du ciel, exhibant fièrement le foulard sombre qui y était noué. Ce signe distinctif, objet de toutes les rumeurs mises en place par Sorel et qui avait été balayé d’un revers de la main de la part de Claudius éclatait maintenant au grand jour. Il était temps de mettre en place le plan de Gallenröd … non, il était temps de mettre en place son plan. La zizanie, le chaos, le massacre fraternel qui allait bientôt frapper la place face au Soulier de Laurence, ce serait son œuvre. Le plan original de Sorel était un échec, mais le sien serait un triomphe. Quelle que soit l’issue de cette journée, le monde n’oublierait pas une chose : comment les Séléniens s’étaient fait mener par le bout du nez du début à la fin. Qui aurait peur des soldats de ce royaume après cela ? Personne. Ils seraient la risée de l’archipel. Et lui, Nathaniel Eärendil, serait connu comme l’incarnation de la discorde.

Le deuxième bras de l’elfe sombre ne tarda pas à s’étendre face à lui, alors qu’un rire vint soulever sa poitrine. Les agents du marché noir avaient fait leur œuvre. Attaquant à la fin du discours du gredin. Très vite, les soldats de la place s’observèrent les uns les autres, la confiance en leurs coéquipiers se brisa. Les combats fratricides débutèrent. Les non marqués attaquèrent les marqués. Les marqués attaquèrent les marqués. Quel spectacle splendide. Cette scène ne quitterait à jamais son esprit. Malheureusement l’Eärendil ne put contempler davantage la scène de son petit tour de passe-passe avait indéniablement attiré l’attention sur lui. Les soldats sur les autres toits venaient de se tourner vers lui après quelques secondes, abasourdis par le fait de voir leurs frères d’armes s’entretuer. Une flèche vint se figer dans l’espace à côté de lui, heurtant le blocage temporel mis en place.

« Langue de serpent ! »

Nathaniel éclata de rire alors que l’homme dégaina son épée, et sautait du toit où il se trouvait pour celui où se trouvait le gredin. Oh, agile, voilà qui risquait d’être amusant. D’autres flèches et sorts ne tardèrent pas à venir heurter le bouclier temporel mis en place. Seul contre des ennemis à distance et aux corps-à-corps, voilà qui allait être difficile à gérer. Le pirate abandonna l’esprit-lié du flamant rose, ce dernier ayant largement fait son œuvre aujourd’hui, pour lui préférer celui du scorpion que recelait l’une des poupées à sa ceinture. Son fils allait lui donner un petit coup de main. Sortant de la zone temporelle, l’Eärendil bondit en direction du soldat qui le chargeait.

L’homme vint abattre son épée en sa direction, mais le pirate n’eut aucun mal à la bloquer. Venant transformer sa main gauche en crochet. De la droite, il attrapa son adversaire à la gorge à l’aide de sa poigne solide. Nhäggini fit une fois de plus son office, se faufilant dans la manche du pirate pour venir mordre le cou du Sélénien. Ce dernier devint tout de suite plus facile à manipuler et l’elfe sombre se retourna pour s’en servir de bouclier. Les sorts et flèches lancées en sa direction furent de justesse encaissés par l’humain. L’une des flèches passa tout de même outre la protection pour venir frapper le genou du gredin. Instinctivement, le pirate fit les gros yeux et baissa la tête pour s’assurer des dégâts, un mauvais souvenir lui ayant traversé l’esprit. Un soupir de soulagement s’échappa néanmoins de ce dernier quand il remarqua que la flèche avait été déviée par les protections qu’il avait fait installer. Bien, voilà un très bon investissement. C’est ce qui s’appelle apprendre ses erreurs … du moins en quelque sorte.

Abrité par son bouclier improvisé, l’elfe sombre laissa la puissance du scorpion se déchainer … du moins en quelque sorte. Le roi de la confrérie était aussi connu pour faire dans la subtilité, et les coups fourrés. Venant user de la poussière recouvrant les toits, Nathaniel vint faire glisser les soldats présents dessus et le visant. Ces derniers dégringolant jusqu’en bas. Avec un peu de chance, certains d’entre eux se rompraient le cou.

Non loin de lui, se mêlant aux vacarmes des soldats Séléniens s’entretuant, fusaient les sorts d’Achroma Elusis et son combat contre Claudius de Havremont. L’humain avait donc décidé de se focaliser sur le parangon et non la débâcle de ses hommes. Critiquable, mais compréhensible. A quoi bon compter sur des imbéciles ? Autant simplement s’en servir au mieux et le jeter par la suite. L’occasion était bien trop belle, prendre la tête d’un des chefs ennemis. Cela serait une victoire non négligeable après avoir essuyé tant de revers. C’est avec plaisir que le gredin aurait observé ce duel, mais d’autres ennemis venaient déjà sur lui, escaladant pour rejoindre le toit. L’elfe sombre commença par faire apparaitre dans ses mains deux bombes soufflantes, qu’il envoya en direction de ses ennemis. Il se cramponna au sol lorsqu’un puissant souffle se dégagea de celles-ci. Les malheureux qui venaient tout juste d’arriver en haut furent renvoyés en contrebas.

Le combat faisait rage sur la place des Souliers de Laurence. Le feu commençait à se répandre ça et là, ayant contraint Nathaniel à changer de toit pour ne pas se faire roussir par les flammes. Cela l’avait malheureusement éloigné d’Achroma. Il aurait volontiers usé du don de l’orque pour calmer les flammes l’entourant, mais il ne pouvait se permettre de gaspiller davantage d’énergie. Son endurance n’était pas infinie et il commençait à fatiguer. Était-il temps pour lui d’user de sa solution de secours ? Ou alors de prendre la fuite ? La deuxième option était sans nul doute préférable. Préférant garder la potion en cas de blessures graves.

« Je suis l’Ordre … Je suis le Nouveau, et l’Éternel … Je suis Le Gardien. »

La voix déformée par la magie de Claudius couvrit momentanément le fracas des combats, suivi d’un éclair de lumière. Que venait de faire l’humain ? Nathaniel n’en avait aucune idée. Peut-être s’agissait-il là de sa carte maitresse contre Achroma. Quoi qu’il en soit, l’elfe pressentait qu’il ferait mieux de se rapprocher de son allié. L’elfe sombre n’était pas fou. Il privilégiait sa vie, assurément, mais il ne pouvait abandonner son allié ici. Il avait rempli sa part, et plus que cela même, une fuite ne ne pouvait donc pas être interprété comme de la trahison. Non si le gredin prenait la décision de rester et non de fuir, c’était par pur calcul. Le parangon Elusis lui était encore utile. Demandant à Nhäggini de prendre la relève et de s’occuper de retenir ses assaillants pendant qu’il s’éloignait, le roi de la confrérie usa de son agilité et du pouvoir de l’orque pour changer de toit et se frayer un chemin parmi les flammes.

« ACHROMA ! TU AURAIS DÛ ME TUER ! MAIS IL EST BIEN TROP TARD, MAINTENANT ! TU M'AS PRIS MON TRÔNE, MAIS TU NE ME PRENDRAS PAS MES ALLIES ! JE SUIS LA MÈRE DE LA NUIT ET JE LAVERAIS L'AFFRONT QUE TU LUI AS FAIT AVEC TON SANG ! »

C’était à présent au tour de Toryné de s’époumoner alors que toute une fanfare vint accompagner son retour. Le vampire qui avait été claqué au sol par Achroma semblait avoir repris du poil de la bête. Peut-être aurait-il dû s’occuper de lui au lieu de semer le désordre dans les forces séléniennes ? Non. Il avait bien fait. Quoi qu’il en soit, Nathaniel courait depuis les toits en direction de l’Elusis. Se rapprochant du centre de la zone du duel opposant ce dernier à Claudius et très bientôt au parangon Dalis.

Le vacarme de la guerre envahissait ce lieu. Le crissement du fer contre le fer, les râles d’agonie, les vulgaires injures, les impérieuses directives. Parmi ce tintamarre les oreilles de l’elfe sombre captèrent un mot.  

« Maintenant ! »

Le pirate n’eut aucune difficulté à en repérer la source puisqu’elle était très proche d’Achroma. Une vieille dame tenant une hache était proche du parangon, trop proche même. Cette dernière venait de blesser l’Elusis ? Pah ! Comment une vieille bique pouvait représenter une menace pour un vampire comme Achroma ? Cette pensée, Nathaniel la chassa très vite de son esprit lorsque son regard croisa celui du prince noir. De la … peur ? Lisait-il bien de la peur dans son regard ? Le regard jusqu’ici moqueur et amusé du roi de la confrérie changea. Le sérieux, la cruauté, la dangerosité venait étreindre ses prunelles alors qu’un frisson parcourait son échine. Quelque chose venait de se produire. Quelque chose de mauvais. Voyant Claudius et Toryné se rapprocher de l’Elusis, la première réaction de l’Eärendil fut de tendre sa main en direction de ce dernier. Il voulait user du vol du bourdon pour le figer dans le temps. Peu importe ce qui venait, de se produire, peu importe ce qui allait se produire, le temps le protégerait. Malheureusement … Nathaniel se rendit compte qu’il était trop loin. De là où il se trouvait, sa magie ne pouvait atteindre le parangon. Foutu combat et foutu incendie. Il s’était beaucoup trop éloigné ! Qu’importe ! Il était Nathaniel Eärendil !

« NHÄGGINI !! »

La voix de l’elfe retentit tel le rugissement d’un puissant lion. Il en appelait à la graärh maudite. Cette dernière usa de son don du serval pour se téléporter sur la position du gredin, venant se faufiler sur lui jusqu’à rejoindre son bras et enfin se nouer autour du pilum qu’il venait de faire apparaitre dans sa main grâce au don du narval. Il copia l’apparence de celui qu’il avait vu un peu plus tôt entre les mains du commandant des troupes rencontrées au sein du palais.

Sur qui allait-il tirer ? La vieille ? Non, le mal était déjà fait. Claudius ? Non le chemin n’était pas assez dégagé. Toryné alors ! Oui ! La voie était libre et il lui arrivait dans le dos. Il allait être temps de faire regretté à ce dernier son choix d’alliance … non ca on s’en moquait ! Il allait regretté d’avoir voler les bordels de la confrérie présent dans le royaume sélénien !

L’elfe sombre força une ultime fois sur ses jambes et se propulsa en avant, se jetant du toit, cherchant à gagner à quelques centimètres de plus. Dans les airs, il brandit son javelot. Son regard cruel était braqué sur le spirite du monarque. Sans une once d’hésitation, il tira. L’arme siffla en sa direction aussi surement que Nhäggini enroulé autour émettait un sifflement mêlé d’un ronronnement.

« Dragon au sud ! »

En arrière-fond de cet assaut volant, une ombre blanche s’élevait au-dessus des murailles. Une Nahui inexplicablement gigantesque fonçait en rase-motte en leur direction. Aldaron venait-il récupérer Achroma ? Peut-être avaient-ils gagné suffisamment de temps pour permettre de régler le point litigieux ayant conduit à son apparition sur-le-champ de bataille. L’heure de la retraite et de l’évacuation avait donc sonné. Parfait. Si Nahui continuait ainsi sa route et à cette vitesse, elle croisait sur la sienne un elfe volant n’ayant pas encore fini sa chute. Le gredin en profiterait alors pour l’attraper et profiter de cette évacuation aérienne.


Directive :

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ACTION JOUEUR CONTRE JOUEUR
Nathaniel lance un javelot et Toryné esquive d'un battement d'ailes

Nathaniel / Compétence utilisée : Art de lancé niveau moyen. Marge de la caractéristique : 45.

Modificateur =>

Glyphe de la Bague du capitaine du Maelstrom: +10
Elfe : +5

Résultat => 60 - 26 = 34


Toryné / Compétence utilisée : Coordination niveau Bon. Marge de la caractéristique : 55.

Modificateur =>

Vampire : +5

Résultat => 60 - 23 = 37

Comparatif : Ça se joue à un poil de plume mais Toryné s'en sort bien !

Spoiler :


Dernière édition par Le conteur le Lun 7 Sep 2020 - 13:55, édité 1 fois

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'MJ' : 26, 23

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    Gorge serrée par l’instinct de survie,
    Suaire grisé, me distingues-tu ? Car je te suis.
    De gronde sincère est ma vindicte envie
    De semer ici la misère et une pluie de suie
    Car de cendres sera ma couronne
    Dans les méandres où tu m’abandonnes.


    « Nahui ! » La perle avait viré à un gris impeccable, sans la moindre once d’un autre couleur. Il était le gris terne avant la fin, le sursaut. Le nexus du cœur lui soufflait que son époux fût en danger de mort. Aussitôt, la dragonne déployait ses ailes et prenait du volume pour paraitre féroce. La seconde d’après, Aldaron était sur son dos et ils volaient, plus vite que jamais en direction de Sélénia. Les secondes qui s’égrainaient n’étaient pas en sa faveur, si en celle d’Achroma.

    Ils survolèrent la horde de futur nouveau-nés vampiriques marchant en direction des navires, plus loin, sur la côte. Ils étaient guidés par son fils, Liv, mais Aldaron était bien trop focalisé sur son objectif pour faire d’avantage que jeter un coup d’œil et de voir son enfant debout. Ses mains tremblaient, sur les écailles, les doigts serrés à s’en blanchir les jointures. Son cœur, pourtant froid, se serraient d’appréhension. Il volait bas, mais espérait que la taille de sa dracène dissuade les combattants. Ils avaient beau voir tué Firindal et Cynoë, aucun des deux ne faisait 50m au garrot. Ce qu’il faisait était particulièrement imprudent, mais quand l’amour tirait les fils de ses pantins, existait-il encore la moindre notion de prudence ?

    La silhouette d’Achroma se dessina à sa vue, alors que quatre assaillants s’élançaient sur lui… Et quoi ? Il ne pouvait pas se défendre ? Que s’était-il passé pour qu’il ait droit qu’à un désolément dans le regard du Prince noir, lorsqu’il croisa le sien ? Par l’Alliance du Premier, il sentit la hache entre ses omoplates, puis l’épée dans son flanc droit, la seconde épée dans son cœur et le fléau d’arme qui s’abattait sur sa tête. Sa vue fut blanchie, un instant alors qu’un cri de douleur étouffa dans sa gorge avant même de naître. Il laissa son buste tomber lentement en avant, couché contre la dracène, la joue contre une écaille blanche.

    Il sentait le sang s’échapper, comme si ses blessures étaient siennes. Cela avait été horrible quand il s’était agi de Firindal, Orfraie, Cynoë et Nolan… Mais la douleur était pire encore lorsque les sentiments se mêlaient à ce marasme de souffrances. Sans ordre, la dracène survola, bas, la ville, brisant clochers et tourelles sur son chemin, communiant au tourment de son Lié. Ils poursuivirent leur route jusqu’au nord, dépassant même la ville. L’Ast retira l’Alliance du Premier, l’esprit bien trop blanchi par la souffrance pour être capable de quoi que ce soit.

    Le vent fouettait son visage quand un sanglot éclata enfin, couvert par le grondement de Nahui. Le sang de ses larmes soulignait un regard encore flou qui se posa sur Nathaniel. Nathaniel ? Il mit quelques secondes à percuter que Gredin avait dû sauter d’un toit et prendre la patte de Nahui en vol et avait remonté ainsi jusqu’au dos de la Fille des Montagnes. Il lui tendit une main, pour l’aider à monter derrière lui, mais ses gestes étaient lents et tremblants. Son corps se brisa dans un spasme incontrôlable alors qu’il serait dans son poing l’Alliance du Premier et une perle d’un noir si profond que le doute n’était pas même permis.

    Ses yeux verdoyants se chargèrent de colère souveraine, d’une violence qu’il n’eut jamais connue, pas même à Morneflamme. Il invita sa Liée à faire demi-tour et à grandir encore, jusqu’à sa taille maximale. Voila qui était presque un mastodonte de taille remarquable. Le ciel s’obscurcissait d’épais nuages noirs. La dracène revenait par le Nord Est. « Din dosto. » ordonna-t-il d’une voix sans la moindre pitié, dans un elfique que Nathaniel avait dû comprendre : brûle-les. Et ils brûlèrent. Tout le quartier noble s’enflamma sous les hurlements des victimes et la puissante dracène s’écrasa contre le château lui-même le brisant en de macabres ruines. Les dents de l’Ast étaient serrées, et son esprit déterminé à tout détruire. Tout de ce qu’il considérait comme vicié.

    La Liée reprit son envol vers le port, faisant hurler les bipèdes qui s’agitaient avant de faire une nouvelle boucle et d’aller en direction de la dépouille d’Achroma. Elle se posa sur des maisonnées étrangement vides, sa gueule immense vint surplomber les quatre assassins et gronda à leur faire vriller les oreilles. Cela eu le don d’effrayer certains soldats, d’autres, plus rares, vinrent chercher la protection de la dragonne : les infiltrés du Marché Noir qui avaient dû se révéler pour le bien du massacre de la Grande Muette.

    « Recule-toi. » ordonne la voix implacable du dragonnier à ce meurtrier qui osait s’appeler Empereur et aux immondices qu'étaient ses complices.

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Le combat faisait à présent rage entre Achroma et Claudius. Le Gardien déchaînait toute sa force, et résistait plutôt bien face aux assauts répétés du mage Elusis : aussi puissant qu’était l’Aîné, l’énergie du désespoir et la détermination du Gardien semblait tout surpasser, fascinant tous les séléniens encore loyaux autour de lui.

Mais la vérité, c’était que plus le sortilège durait, plus le coût en énergie était grand pour le Havremont. Lui même en tant que piètre mage ne savait pas tellement comment contrôler ce sort, et l’avait invoqué spontanément, parce que c’était nécessaire. Pourtant Claudius ne devait pas céder. Il en allait du futur de son peuple, et il le savait : s’il partait, l’Empire tel qu’il l’avait toujours connu partait avec lui, la puissance d’Achroma allait être incontestée et incontestable, et seul les Huit savaient quelle folie il aurait pu faire sur le monde si la moitié Nord de Calastin revenait au Prince Noir.

Il avait encore besoin de quelques instants … Quelques secondes, mais qui paraissaient interminables, face à un vampire de 1200 ans, qu’un humain comme Claudius n’aurait probablement jamais pu égaler. S’il avait connu des adversaires coriaces dans sa vie, Le Havremont admettait que Le Prince Elusis devait faire partie des plus féroces d’entre eux.

Mais Claudius tenait inexorablement. Parce qu’il refusait de ployer le genou devant Achroma. Puis soudain une bouffée d’air frais vint sortir Le Havremont de son duel :

« ACHROMA ! TU AURAIS DÛ ME TUER ! MAIS IL EST BIEN TROP TARD, MAINTENANT ! TU M'AS PRIS MON TRÔNE, MAIS TU NE ME PRENDRAS PAS MES ALLIES ! JE SUIS LA MÈRE DE LA NUIT ET JE LAVERAIS L'AFFRONT QUE TU LUI AS FAIT AVEC TON SANG ! »

Un sourire aurait probablement échappé au Gardien s’il n’était pas trop fatigué pour cela. Il fallait dire que son ami le Parangon Dalis avait l’art et la manière pour entrer en scène. Aussitôt qu’il fut là avec toute sa fanfare, tout le monde détourna du regard du Havremont pour ne mirer que Toryné.

Eux deux tentèrent une charge, néanmoins tous furent repoussés par un Achroma Elusis qui usait encore une fois de magie pour les disperser … Tous ? Non. Car une vieille dame résistait encore et toujours à l’envahisseur.

Jeanina de Briselame, qui attendait visiblement le bon moment pour sortir des ombres hurla :

“Maintenant !”

Avant de planter sa hache dans l’index gauche du Mage. Achroma eut un regard noir sur Briselame, avant de prendre un regard horrifié, constatant l’ampleur des dégâts : Mage il n’était plus, et il allait devoir affronter la colère des Humains sans tous ses artifices.

Le Gardien regarda le Parangon Dalis, avant de regarder le Prince Noir : ses derniers instants étaient comptés. Alors que Claudius mobilisa ses dernières forces pour se jeter sur un Achroma surpris, un autre homme bouscula la ligne qu’avait formé les soldats pour empêcher toute intrusion.

Claudius ne le vit qu’une fois l’homme présent, mais il s’agissait d’Adhémar de Gorion : son ami de toujours, Maître des Navires, avait quitté sa frégate pour venir prêter main forte à la bataille. Bien que l’armée de terre n’était pas son point de fort, Claudius était content de voir son soutien le plus fidèle pour un moment si historique : ensemble, les quatre personnes allaient briser un cycle de malédictions continuelles sur l’Empire.

Le reste du combat faisait presque figure de plaisanterie face à ce que Le Gardien avait du affronté jusqu’à lors. Un javelot en ivoire lancé en direction de Toryné vint troubler le combat, mais Claudius décrivit une agilité nouvelle au Parangon Dalis qui aidé de ses ailes, parvint à esquiver de justesse le projectile.

Seul, et sans ses pouvoirs, Achroma n’était que l’ombre de lui même. Et quand bien même ses capacités physiques étaient coriaces, Claudius s’était suffisamment préparer à un duel face à un vampire pour maîtriser les quelques techniques enseignées d’habitude aux Glaçernois.

Cela, en plus de ses trois soutiens qui l’avaient à présent rejoint, et bientôt, le Prince fut mis à terre par un puissant coup de fléau d’armes porté par une main de maître, avant d’être définitivement tué par deux épées et une hache qui vinrent se planter de tout parts, sur le corps sans vie du Parangon Elusis.

A cet instant précis, une fois qu’il fut sûr que l’Ainé était définitivement décédé, et qu’il ne reviendrait plus jamais hanter ses cauchemars, Claudius s’effondra au sol, laissant partir la forme de Gardien comme elle était venue : dans une poussière dorée (qui vint naturellement se disposer autour de Toryné).

Bientôt, soldats et fidèles soutiens vinrent se masser autour du Havremont qui avait commis l’irréparable, et les plus proches pouvaient constater que Claudius à peine conscient, aussi vaillant qu’il avait été pendant ces derniers mois, pleuraient de chaudes larmes.

De soulagement, car tous les troubles qu’ils connaissaient venaient de partir avec la vie du Prince Noir ? De colère de ne pas au final avoir agi plus tôt, alors que cela faisait des années que son Empire partait à vau l'eau ? Ou bien de tristesse, parce qu’il avait tué l’époux Inséparable d’un des plus grands amis de sa famille (et l’avait donc probablement tuer aussi), malgré tout ce qui les avaient opposé dernièrement : Aldaron ?

Même Le Havremont n’aurait su le dire, et à travers toute cette fatigue assommante, et ces émotions qui le submergeaient, Claudius n’entendit que de loin une Nahui déchaînée qui brûlait tout sur son passage. Encore une fois, il s’était trompé sur toute la ligne : l’heure du Triomphe n’était de toute évidence pas encore de suite pour le Maître de Guerre. On releva Claudius, Toryné et Adhémar soutenant le corps de l’Empereur comme ils le pouvaient.

Une fois que le Havremont avait repris un peu de force, il se tint droit, tout juste pour voir exploser le château, et le quartier noble allant avec. Claudius eut un petit sourire. Cette brave Nahui qui avait bien grandie, et tant aimée son armure devait être bien intelligente pour avoir compris ainsi ce qui rongeait son ancien li…

Le Havremont écarquilla les yeux, se les frotta, se rendant compte de ce qu’il venait de se passer : Pourquoi avait-on brûler le château et les nobles ? Pourquoi Nahui faisait-elle soudainement la taille d’une montagne ? Et plus inquiétant encore, qui était les personnes qui la chevauchaient ?

Trop de questions pour si peu de réponses. La dragonne revint vers eux, et atterissa de tout son poids (faisant fuir au passage quelques soldats) sur des maisons … Vides ? C’était bizarre. Avec un peu de jugeote, Claudius fit cependant assez vite le rapprochement : les faux masques à bec, les nouveaux nés vampires, la peste qui rongeait les quartiers pauvres … Tout ceci devait être une gigantesque mascarade organisé par la Triade…

Triade qui était bel et bien en vie, en tout cas s’il devait en croire Aldaron qui chevauchait fièrement sa dragonne, et les quelques soldats infiltrés qui se dirigeaient vers eux. Il aperçut même Victor, sur une civière. Probablement des infiltrés.

Comment Aldaron avait pu survivre à Achroma ? Cela restait un mystère pour le Havremont, qui à vrai dire, se trouvait sans voix face à cette série d’événements.

Seul l’injonction d’Aldaron le sortit de l’incompréhension :

« Recule-toi. » Lui ordonna t-il, d’un ton direct.

Présentement, Claudius n’ayant pas tellement envie de fâcher son ami, fit deux pas en arrière comme demandé et demanda à tous ses soldats de baisser les armes. Il aurait bien aimé lui demander ce qu’il se passait ici, mais les pièces du puzzle vinrent se coller toutes seules. Dans le fond, Aldaron ne désapprouvait pas le geste du Havremont, et avait visé les nobles et les Kohans habitant encore dans la Majestueuse, épargnant la vie à Claudius et ses soutiens alors qu’il aurait très bien pu tous les immoler en un instant.

C’est les yeux encore humides de larmes que Claudius regarda son ami … ou bien feu-son-ami vu les circonstances. Il ne savait quoi lui dire, alors il se contenta simplement de remettre la dépouille d’Achroma dans une grande patte que Nahui tendait.

“Crois moi, je regrette de ne pas avoir eu d’autres choix, Aldaron. Je suis désolé.” Fit un Claudius sachant pertinemment qu’il perdrait le débat quoi qu’il advenait. Après tout, comment ne pas lui en vouloir sur des centaines de générations : il avait tué son mari, sa lumière dans les ténèbres, celui dont il avait tant parlé à lui et sa famille. Même si le Havremont savait qu’il avait tué Achroma pour le bien de son Empire, et probablement pour le bien d’Aldaron également, il s’en voulait atrocement d’avoir arracher un membre de sa famille à un de ses amis de toujours. Car Claudius aurait détesté qu’on lui fasse de même.

“Tu peux prendre tes soldats avec toi, Triade. Je ne leur ferais rien de plus.” lâcha t-il laconiquement, même si dans le fond il aurait été bien incapable de s’opposer à quoi que ce soit, désormais qu’une dragonne de cent mètres menaçait de tout brûler au moindre son de voix.

“Nous nous retrouverons en temps voulu. Je ne veux plus jamais avoir à connaître ça.”

Finit-il, avant d’essuyer de nouvelles larmes qui vinrent submerger l’Humain : lui qui avait survécu à tant de batailles, c’était bien la première fois qu’il pleurait autant, se sentant terriblement seul au milieu d’un champ de bataille en cendres …


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