Liz ne cacha pas sa satisfaction à la réponse de Nessraya, sa petite silhouette se redressant imperceptiblement de fierté même si la presque totalité de son expression était masquée par sa combinaison protectrice. Elle se retint cependant d’adresser un regard hautain et de prononcer un « et
toc » qui lui brûlait les lèvres. Il était clair, bien entendu, qu’une telle décision n’aiderait probablement pas leur groupe et pourrait avoir des conséquences. Sur un plan purement stratégique, fournir à Nathaniel toutes les armes possibles pour rendre sa progression plus sûre et plus aisée était la meilleure option. Une partie de Liz s’y était intensément concentrée… l’autre, en revanche, levait un nez dédaigneux à l’attention des pirates et refusait nettement qu’on endommage la fourrure de Nessraya. C’était bien cette seconde partie qui l’avait emportée, songeant qu’il était fort à parier, de toute façon, que les pirates soient parfaitement en mesure de se débrouiller par eux-mêmes. Et, si ce n’était pas le cas… eh bien ils ne feraient que prouver combien Liz avait eu raison de ne pas leur faire confiance pour commencer. Certes, le parle-peu s’était révélé utile avec l’utilisation de son Esprit-Lié mais pour l’heure, c’était à peu près tout ce qu’elle pouvait leur accorder. Ca et quelques bonnes idées de la part du roi des pirates en personne.
Satisfaite, elle s’en retourna s’occuper de ce qui les avait amenés en premier lieu et, après avoir résolu le problème qui s’était posé à elle au travers d’un belvédère bien dangereux, elle revint auprès de son père. Pour réaliser qu’une fois encore, ce n’était pas elle qui observait sa proie, mais une elfe qu’Aldaron indiqua de ne pas blesser.
Plissant légèrement les lèvres de désapprobation, la jeune vampire détailla l’elfe postée à proximité avec prudence. C’était un élément à garder à l’esprit, une fois encore, et peut-être de trouver un moyen d’inverser la balance. Il y avait quelques ombres dont elle pourrait se servir, si l’envie la prenait… mais peut-être qu’il s’agissait d’une erreur à ne pas commettre.
Irritée de ne pas pouvoir laisser libre court à son caprice, Liz décida d’ignorer ostensiblement l’intruse - bien que, si elle devait y songer quelque peu, l’intruse c’était elle et ceux avec qui elle était venue.
La jeune vampire exposa ses trouvailles à son père, celui-ci lui indiqua la marche à suivre et elle hocha la tête, carrant les épaules et redressant sa posture avec fermeté et détermination. Le poids qui pesait sur ses épaules l’effrayait quelque peu mais elle n’en laissa rien transparaître. Liz n’avait pas le droit à l’erreur et pas l’intention d’en commettre une, mais elle savait aussi qu’elle tâtonnait du bout du pied dans une direction qu’elle ne connaissait pas et où les conséquences pouvaient être terribles.
… L’absence de Liv pesait lourdement, lui donnant l’impression de fonctionner avec la moitié d’elle-même absente. L'amputant d’une partie de ses capacités, de son assurance. Elle se sentait comme légèrement penchée, en dehors de son axe, marchant à côté d’elle-même et voyant le monde légèrement décalé. Elle se demanda ce qu’il aurait fait et songea que sa présence l’aurait peut-être aidée à se sentir plus sûre d’elle-même, plus à même de prendre le défi donné par Aldaron à bras-le-corps et de s’en occuper avec brio. Ou, à tout le moins, avec plus d’assurance et de confiance en elle-même. Ce manque d’aplomb ne lui ressemblait pas.
Lui offrant quatre vampires ainsi que plaçant Nessraya à ses côtés, certainement pour le protéger et l’accompagner de ses compétences, Aldaron s’éloigna. Elle l’observa tandis qu’il enroulait l’enfant elfe dans sa cape avant de l’emporter dans ses bras. Sentant ses mains le démanger d’aller caresser les cheveux de l’enfant tout en le rassurant que tout allait bien se passer. Qu’il était en sécurité désormais. Elle maudit la superbe chèche qui lui entourait le visage, masquant le sourire réconfortant qu’elle souhaitait adresser au petit, se contentant d’adresser un petit geste de main bienveillant, un petit coucou, à l’adresse du jeune elfe. Ulmo. Elle s’en souviendrait. Il tenait entre ses mains une statuette de cendre qui lui permettrait de se rappeler de son père, de sa vie avant qu’il ne change. Elle se demanda un instant si Aldaron avait l’intention de garder le petit ou de le confier à un autre elfe, s’ils en trouvaient un ou plusieurs encore saints. Ou peut-être à un elfe vampirisé. Laissant à son père le loisir de faire son choix, si celui-ci n’était pas déjà fait considérant la façon avec laquelle il transportait le petit, Liz observa tandis que Nessraya tentait de raisonner deux vieux elfes et, voyant qu’elle n’y parvenait guère, s’occupait de réduire leurs invectives au silence. C’était peut-être dommage de se priver de leurs services… elle inclina la tête sur le côté, considérant les deux corps désarticulés comme des marionnettes dont on aurait coupé le fil. Ils seraient sans souvenirs mais des êtres aussi vieux qu’eux avaient certainement accumulé nombre de compétences. Dommage de gâcher de telles opportunités. Elle se toucha, du bout de la langue, la pointe d’une de ses petites canines en voyant le sang couler lentement sur le sol, poisseux et épais.
Liz s’ébroua et s’éloigna avec un dernier regard pour les deux corps. Elle s’apprêtait à prendre la tête de son petit groupe vers les baraquements lorsqu’une autre idée lui traversa l’esprit et, avec un geste indiquant aux vampires et Nessraya de patienter encore, fit demi-tour. D’un pas déterminé, la nouvelle-née se dirigea vers le belvédère et, consciente toujours de la présence de la créature dans les buissons, s’arrêta à bonne distance.
Elle disposait de sa petite sacoche contenant ses différents gants, dont l’un d’entre eux disposait de grappins. Si elle visait correctement - ce dont elle ne doutait pas un instant - elle pourrait probablement l’attirer jusqu’à elle et le sortir de la bruine combinée par la sienne et celle du couple enlacé. Il diffuserait, cependant, sa propre bruine sur un espace plus conséquent. Le regard de la jeune vampire descendit, tombant sur l’endroit où les pieds du garde fusionnaient presque avec le sol, le corail gagnant du terrain. Elle foudroya l’amas de coraux du regard avant de lever les yeux pour croiser ceux du garde.
«
Tenez bon, je ne partirais pas sans vous, » promit-elle à voix basse.
S’assurant qu’il l’avait bien entendue et comprise, elle s’éloigna à nouveau et s’adressa à un vampire proche :
«
Veillez sur lui, » ordonna-t-elle avant de reprendre sa route vers le groupe de vampires qui lui avait été confié.
Une fois arrivée, elle prit la tête et se dirigea derechef vers le pont qui lui permettrait d’atteindre sa cible. La traversée se déroula sans encombre et ils parvinrent aisément de l’autre côté. Aucune attaque ni interception, ce qui lui fit remercier la trêve qu’avait réussi à instaurer son père.
La plateforme qui regroupait la zone militaire était vaste et de forme rectangulaire. De sa position, elle pouvait sans peine trouver la caserne à côté de laquelle se trouvait une écurie, deux baraquements principaux certainement indiqués par le garde qu’elle avait la ferme intention de libérer et d’emmener avec elle. D’autres belvédères étaient présents, à l’instar d’autres bâtiments a priori moins importants et d’un cours d’eau en son centre. Les mots de son père résonnèrent en elle et elle retint un frémissement, l’envie de faire ses preuves faisant face à la détermination de ne commettre aucun impair.
Se campant fermement sur sa position, Liz éleva la voix. Les elfes avaient une excellente ouïe, aussi n’eut-elle pas à l’élever tant que ça mais elle le fit suffisamment pour qu’elle soit entendu par quiconque se trouvant dans les bâtiments alentours :
«
Je suis Liz Elusis, » clama-t-elle. «
Je fais partie d’un groupe de vampires et nous sommes venus afin de résoudre le problème de la Peste de Corail et mener l’enquête. » Songeant au garde qui se trouvait toujours sur la plateforme du belvédère, elle poursuivit : «
L’un des vôtres, un garde du quartier marchand, s’est donné beaucoup de mal pour indiquer votre position pour vous venir en aide, nous sommes ici grâce à lui. Nous avons conclu un pacte de non-agression avec les elfes qui se trouvent à l'extérieur de la ville et espérons que vous respecterez cette trêve. Sortez calmement et montrez-vous désarmés et les mains bien visibles, » acheva-t-elle fermement.
Quelques instants s’écoulèrent avant que la porte du baraquement le plus éloigné ne s’ouvre doucement, délivrant neuf elfes. Ils sortirent un par un, un espacement presque calculé au millimètre près entre chacun d’entre eux. Ils étaient tous en armure, l’arme au fourreau, certains portaient les marques des premiers stades de la peste tandis qu’ils s’avançaient les mains bien en évidence et levées pour montrer qu’ils n’avaient aucune intention belliqueuse. Cachée par son chèche et le regrettant pour la énième fois, Liz leur sourit d’un air approbateur, et leur indiqua un espace à l’écart :
«
Installez-vous là, s’il vous plaît, à bonne distance les uns des autres pour éviter tout contact. Certains d’entre vous pensent-ils être saints ? »
Chacun d’entre eux secoua la tête, avant que l’un d’entre eux ne prenne la parole, pour tous a priori : «
Nous sommes tous atteints. Stade deux, au mieux, trois dans le pire des cas. »
Elle hocha la tête, masquant sa déception. Les transformer en vampire serait un gain pour leur peuple, indubitablement, mais elle espérait malgré tout être en mesure de sauver certains membres de leur peuple sans perdre la totalité de leur mémoire.
«
Nuit, peux-tu vérifier s’il y a des survivants dans les autres bâtiments ? On s’occupe du baraquement ici. » Elle sonda le baraquement le plus proche et n’y perçu rien de plus qu’une âme solitaire terrifiée à l’idée de se statufier. Plus loin, elle pouvait trouver un groupe d’elfes qui, au contraire de celui qu’elle avait perçu dans la végétation du belvédère, souhaitait survivre avant tout et une volonté de prudence, cependant il lui était impossible de dire ce qu’il en était. A ses pieds, un dessin lui indiqua que le groupe était composé de onze elfes.
Hochant la tête aux informations fournies, elle indiqua le baraquement le plus proche à deux de ses vampires, répétant les instructions qu’Aldaron avait indiquées auparavant pour les vérifications du quartier marchand. Bien que détestant la magie et plus encore de devoir s’y fier, elle ouvrit la main tout en condensant l’énergie de la trame pour l’altérer. Le léger vent ainsi créé écarta la bruine créée par les elfes statufiés qui se trouvaient aux abords du bâtiment pour leur permettre de s’y rendre pour récupérer l’elfe qui s’y trouvait. Elle leur ordonna de se montrer prudent, s’il n’était pas sorti comme les autres et n’était pas effrayé d’eux, il y avait certainement une raison à son immobilité.
Tournant son attention sur le groupe d’elfes, elle étendit une nouvelle fois ses sens d’Ast avec cette fois l’intention d’en apprendre davantage sur leur situation avant de faire quoique ce soit. Elle en sélectionna un et entreprit de grignoter quelque peu pour en savoir davantage. Liz perçut une volonté de rester vigilant et attentif, méfiant avant tout. L’envie de vivre était forte mais la méfiance à l’égard des vampires l’était également, bien présente. En boucle, cependant, Liz repéra quelque chose qui était intéressant, un élément dont elle pourrait bien se servir si l’opportunité se présentait. Cela concernait une personne importante, chère à l’elfe, qui se trouvait certainement dans la pyramide. La pensée, pulsante et continue, revenant systématiquement comme un puissant refrain, indiquait une forte concentration.
Hochant la tête, elle revint sur l’elfe qui était sorti, lentement et prudemment du baraquement, ses gestes ralentis par la maladie, indéniablement. Les autres elfes l’alertèrent immédiatement sur le stade traître où il se trouve. Susceptible de passer au dernier et plus dangereux stade sans attendre. Elle inclina la tête dans leur direction, respectueuse :
«
Merci pour cette information, je me montrerais prudente. » Elle se tourna vers l’elfe qui se tenait à l’écart des autres, prudent et elle hocha à nouveau la tête, appréciative. «
Un choix s’offre à vous, la Nuit ou la mort, quel est-il ? Avez-vous une information importante à partager ? » S’il devait se changer au dernier moment, avant de pouvoir communiquer quoique ce soit, ce serait une perte qu’elle ne pouvait pas se permettre.
«
Une tentative de remède a été faite. Au début ça a ralenti la maladie mais nous avons vite découvert qu’elle ne faisait que supprimer un stade entier de la maladie. La plupart d’entre nous se changeaient en statue en quelques secondes à peine, plus de phase intermédiaire. Je suis venu, n’est-ce pas ? »
Elle hocha à nouveau la tête et indiqua à deux vampires de rester là et de surveiller les elfes, elle demanda à l’elfe au stade quatre de se tenir dans l’encadrement de la porte pour qu’ils puissent la refermer au cas où il devait passer au stade suivant pendant les dernières vérifications. Envoyant le groupe restant vérifier les écuries et le baraquement vidé par le groupe précédent d’elfes, elle s’approcha de la caserne et se tint à proximité tout en gardant une distance de sécurité :
«
Je comprends votre hésitation, » commença-t-elle pour être entendue, «
mais nous sommes venus dans le but d’épargner le reste de Tiamaranta de la peste de corail et sauver ce qui peut l’être de votre peuple. Si vous êtes saints, vous n’avez pas à devenir l’un des nôtres mais sachez que la vampirisation est en mesure de sauver jusqu’à un certain stade de la maladie. Mon père est capable de cristalliser une mémoire, j’ignore cependant ce qu’il en est pour quelqu’un ayant vécu aussi longtemps que certains d’entre vous, cela pour que vous n’oubliiez pas qui vous êtes complètement et préserver ce qui peut l’être. » Insufflant détermination dans sa voix, elle poursuivit fermement : «
Notre but final est de nous rendre à la pyramide afin de pouvoir sauver ceux qui peuvent l’être. Nous ne laisserons personne souhaitant vivre derrière nous. »
Gardant ses sens attentifs, elle perçut le changement qui se réalisa sur l’un d’entre eux, celui dont elle avait goûté les pensées.
«
Et pour ceux ne souhaitant pas la vampirisation ? »
«
C’est un choix qu’il n’est possible de faire que pour ceux qui ne sont pas atteints par la peste, vous le comprendrez. » Elle poursuivit sans attendre, sûre d’elle et tâchant franchement de transmettre cette assurance à ceux qui se trouvaient de l’autre côté : «
Une fois atteint de la maladie, le choix qui s’offre est la mort ou la Nuit. C’est une possibilité que vous n’aviez pas avant notre arrivée. Si vous n’êtes pas malade, pourquoi vous transformer ? Avec leur aide, il serait peut-être même possible de trouver un remède. Je le répète, nous sommes ici pour sauver ce qui peut l’être, vous, votre peuple et votre histoire et préserver Tiamaranta de la peste. »
A ces mots, la porte s’ouvrit lentement, dévoilant les onze elfes que Nuit lui avait indiqué. Elle hocha la tête à leur intention, son regard croisant celui qui se tenait à la tête de leur petit groupe. A l’arrière, cependant, un s’écarta, le visage fermé par la haine dont il ne se cache pas, l’expression claire et évidente. A la tête de leur groupe, celui avec qui elle avait échangé et dont les pensées continuaient de la nourrir, s’adressa à la jeune vampire :
«
Si vous nous mentez, si vous trahissez la confiance qu'on veut bien placer en vous, malgré nos différences, un jour nous nous souviendrons de cette traîtrise. Mais si vous souhaitez réellement faire ce que vous dites, alors soit, nous vous suivrons et un jour nous nous souviendrons aussi de ce que vous nous avez offert. »
A l’arrière, celui dont les traits étaient tordus par la haine, parla en elfique, plaqué contre le mur, comme tentant de s’éloigner le plus possible de son engeance. Il préférait la mort à la Nuit.
S’inclinant devant l’elfe qui avait la tête de leur petit groupe :
«
Je m’en souviendrais, » promit-elle à son tour avant d’indiquer le groupe d’elfes qui se tenait déjà à l’écart en leur indiquant de les rejoindre. Laissant le dernier seul. Tournant son attention vers Nessraya, l’ombre fidèle qui la suivait, gardienne capable et à l’affût. «
Veux-tu bien t’occuper de lui, s’il te plaît ? A l’écart, de préférence, inutile qu’ils assistent à cela. Il a fait son choix et nous le respecterons. »
Laissant à la graärh la possibilité d’effectuer son œuvre, Liz porta son attention sur l’intérieur du baraquement mais n’y trouva rien d'intéressant. Elle rejoignit les vampires qu’elle avait envoyé voir les écuries et le baraquement, récupérant les informations qu’ils pouvaient bien lui donner avant de rejoindre les elfes.
«
Que s’est-il passé il y a quinze jours ? » interrogea-t-elle d’emblée à l’assemblée. Les vampires qu’elle avait envoyé vérifier les écuries et le baraquement vidé par le premier groupe d’elfes lui avaient indiqué qu’ils avaient griffonné, à même le mur, des traits. Ceux-ci étaient au nombre de quinze.
«
Les zélateurs se sont manifestés, » déclara-t-il avec aplomb. «
Ils ont cherché à retenir un bateau, en vain. Il y a quinze jours ils ont saboté le dernier bateau qui partait, puis ils sont pris le contrôle de la ville, fait sortir les rares non contaminés en les rapatriant dans le désert, puis ont fermé la cité. Ils l’ont truffée de piège, enfermant ceux qui restent, quel que soit leur stade. Pour eux, le foyer doit être détruit avant de menacer tout l’archipel. Nous, » continua-t-il en se désignant lui-même et les elfes présents, «
avons tenté de nous barricader. On ne voulait pas rejoindre les zélateurs, nous voulons vivre mais on ne pouvait plus fuir. Un groupe a tenté de s’échapper, détruisant la porte nord ouest qui donne sur le désert, mais ils l’ont payé cher en déclenchant les pièges mis en place par les zélateurs. Alors on s’est réfugié là où on le pouvait en isolant les contaminés les plus graves. » Son regard coula vers l’elfe au stade le plus avancé d’entre eux.
Réfléchissant sur les informations indiquées, la jeune elfe hocha la tête pour indiquer qu’elle avait bien entendu.
«
Je comprends mieux pourquoi le garde du quartier marchand voulait vous sauver. Vous avez du cœur et vous méritez une chance. » Elle leva les yeux vers celui qui avait prit la tête de leur groupe, celui qu’elle considérait comme leur meneur désormais : «
Rappelez-vous ce que je vous ai dit. Nous ne pouvons nous permettre de laisser quiconque atteint de la maladie, nous offrirons le choix mais il n’a que deux possibilités. » Elle inclina la tête et poursuivit, son regard trouvant cette fois le premier groupe d’elfe : «
Le crayon, » dit-elle tout bas. «
Qu’avez-vous fait avec ? Il n’y avait ni carnet ni feuille, je doute que vous n'ayez compté que les jours avec un tel outil à votre disposition. »
L’elfe qu’elle regardait en regarda un autre et, lorsqu’elle dirigea son attention vers lui, elle remarqua qu’il baissa soudain les yeux, hésitant. Il regarda le meneur à qui elle s’adressait depuis le début et celui-ci hocha la tête, lui donnant le feu vert. Sortant un carnet, l’elfe hésitant le posa aux pieds de la jeune vampire avant de s’écarter, évitant ainsi tout contact. Sa main gantée évitait au carnet d’être contaminé mais sa manche, légèrement retroussée, dévoilait une peau couverte de plaques de corail. Malgré elle, Liz ressentit un violent élan protecteur à l’égard de certains de ces elfes, une détermination farouche de les protéger et de s’assurer qu’ils aient un avenir auprès des Elusis. Elle s’empara du carnet, l’ouvrant pour découvrir des croquis détaillés de plans complexes qui lui firent froncer les sourcils avant qu’elle ne réalise ce qu’elle avait entre les mains. Écarquillant les yeux, elle les leva vers le meneur, instantanément sans voix. Celui-ci s’approcha à son tour, reprenant la parole :
«
Vous avez dit vouloir vous rendre à la pyramide. Il y a quelques personnes précieuses qui se sont réfugiées dedans, elles cherchaient un moyen de tous nous faire fuir, mais elles n’ont pas encore trouvé. » A son tour, il déposa aux pieds de Liz une pierre de communication, l’hésitation claire dans son regard. «
Elle est reliée à l’une de ces personnes. Nennvial, notre guérisseurs, celle qui a tenté de créer le premier remède, même si ce fut un effort vain. » déposant à côté de la pierre une fiole pleine du remède. «
Dites-lui que vous venez de ma part et sauvez-la. Elle est précieuse. Nous, » une fois encore, il désigna l’ensemble des elfes présents avant de poursuivre, «
avons dû quitter la pyramide, qui devenait un réel enfer et un piège à elle seule. Mais Nennvial est encore dedans, elle n’a pas voulu laisser seules quelques personnes… par attachement pour l’une d’entre elles et méfiance envers une autre. Elle craignait que l’une des réfugiées de la pyramide, chargée de trouver un moyen de partir, s’en aille sans nous si elle la laissait seule. Mais elle est en grand danger, si les zélateurs déclenchent leur plan final. La pyramide est truffée de pièges aussi, même nous ne les connaissons pas. »
Alors qu’elle se penchait pour s’emparer de la pierre, toujours sans voix, il reprit comme si la pensée venait de lui traverser l’esprit.
«
Ah, et Nennvial est au courant de votre présence, je l’en ai avertie lorsque je vous ai entendue. Si elle ne vous croit pas et pense que vous m’avez volé la pierre, dites-lui Govaethanc. »
Le mot de passe fit émettre un petit son amusé à la jeune vampire. Elle hocha la tête.
«
Combattre ensemble la maladie. Pourriez-vous m’indiquer votre nom, si je dois venir de votre part ? » demanda-t-elle.
«
Amlach. »
Elle s’inclina brièvement, respectueuse : «
J’apprécie votre confiance et ferais de mon mieux pour y faire honneur. »
Ils firent le chemin inverse, Liz et Nessraya accompagnées de vingt elfes de stades variés. Après la mention du tri qu’ils avaient effectués avant de s’enfermer, elle avait remarqué que chaque bâtiment renfermait un groupe d’un stade particulier, une ingéniosité qui lui plaisait. Ils n’avaient pas perdu la tête et même dans la précipitation de la menace n’avaient pas commis l’erreur de s’enfermer tous ensemble. Cela avait laissé le plus atteint d’entre eux seul mais c’était un risque à prendre.
Arrivé sur place, le tri se réalisa à nouveau et Liz s’adressa au meneur personnellement.
«
C’est moi qui vous mordrais. »
Elle mémorisa les elfes qu’elle avait fermement l’intention de récupérer, à commencer par celui atteint du stade quatre et le meneur et les laissa à leur transformation et la création de leur souvenir. Une fois satisfaite, elle rejoignit son père et hocha la tête au partage d’information. Elle lui présenta la fiole confiée par l’elfe :
«
Je pense que nous pourrons commencer par là, » la satisfaction claire dans sa voix, elle poursuivit : «
Il reste bien des elfes à l’intérieur, l’une d’elle s’appelle Nennvial et est une guérisseuse, elle voulait rester pour sauver ceux qui restent et trouver un moyen de les sortir de là. J’ai quelques plans de la pyramide, elle est truffée de pièges également. » Elle montra la pierre de communication en sa possession : «
Nous avons un moyen d'entrer en contact avec elle et un mot de passe si elle doute de notre honnêteté. »
La jeune vampire, préférant être claire et limpide avec son père, lui indiqua tout ce qu’elle avait appris. Elle n’avait aucune raison de se cacher et absolument aucun intérêt à masquer la moindre information. Liz lui communiqua également le traité qu’elle avait réalisé avec Amlach, l’elfe solaire qu’elle avait mordu elle-même. Ils étaient là pour sauver ceux qui pouvaient l’être, le choix restait entre les mains du concerné mais quiconque atteint de la maladie serait mordu s’il le décidait. Ceux qui n’étaient pas malade, le choix restait mais ils pourraient ne pas être mordu. Elle lui précisa la promesse qu’Amlach lui avait faite, afin qu’il sache exactement qui ils avaient actuellement dans leurs rangs.
«
Il est prometteur, » dit-elle avec fierté. «
Je suis sûre qu’il fera un très bon vampire, mais... » un sourire clair dans la voix, elle leva les yeux vers son père : «
il faudra mériter sa loyauté. Il est déjà un peu vampire, tu trouves pas ? »
Elle lui attrapa doucement la manche, une fois son compte rendu terminé, attirant son attention :
«
Il m’a bien dit que des elfes apparemment sains ont été escortés hors de la ville, vers le désert. Au moins on sait qu’ils ne sont pas tout ce qu’il reste, peut-être d’autres peuvent être récupérés également. » Son regard tomba sur Ulmo, son nouveau petit frère qui tenait si fort dans sa main la petite statuette de cendre. «
Je veux qu’on y arrive, papa, » dit-elle fermement, avec détermination. «
Ils pourraient être des alliés formidables. »
Elle releva les yeux vers lui, souriant à nouveau :
«
Et puis, vraiment, ils sont magnifiques. »
Directives parties 1 :
Quand tu reviens vers Aldaron, tu ne manques pas l’alerte donnée par Nessraya, quant au fait d’être surveillés. Il s’agirait d’une elfe du nom d’Ondolindë, que ton père semble bien connaître, et il intime l’ordre de ne lui faire aucun mal. Tu l’informes alors de ta découverte, à savoir qu’il y aurait probablement des elfes rescapés dans les baraquements, ainsi que de ton souhait de sauver, ou d’au moins aider, l’elfe en armure qui t’a guidé vers cette information. Aussitôt, les ordres de ton père fuse et il t’ordonne de prendre Nessaraya et quatre de ses vampires pour aller les chercher, tout en restant prudents et vigilants.
Juste avant que tu ne partes vers les baraquements, tu vois ton père emporter l’enfant sylvestre dans ses bras et rejoindre les elfes réunis sur la place du marché. Au moment où il passe, Nessraya exécute deux elfes rebelles aux invectives tout elfiques contre les vampires que tu as parfaitement entendues. Aussitôt cet acte sanglant fini, Nessraya te rejoint dès que tu lui fais signe, et vous vous dirigez vers les baraquements.
Direction l’ouest de la cité, vers le quartier militaire. La traversée du pont se fait sans encombre, le pacte avec les elfes vous protège toujours. A votre arrivée, s’étend une grande plateforme rectangulaire, et vous apercevez sans peine la caserne, les écuries et deux baraquements principaux, le tout accompagnés de quelques autres édifices mineurs. La végétation y est toujours omniprésente ainsi que quelques belvédères, même si sur un thème d’art plus militaire dirait-on, et un cours d’eau en son centre.
« C’est ta mission, tu prends le commandement. » Les mots de ton père résonnent encore en toi. Voilà qui était clair. Et l’heure de faire tes preuves semble sonner !
Que fais-tu ?
ATTENTION, ceci n’est que la première phase de ton RP. Il va s’agir de déterminer ici ce que tu vas trouver, qui tu vas convaincre de te suivre et quelles informations tu peux parvenir à obtenir selon tes actions. Une deuxième phase de directives suivra ensuite, pour ce même RP, pour votre retour avec toutes ces trouvailles et informations. Viens donc me voir en MP, je te donnerai les résultats de tes actions et la suite de tes directives.
Directives partie 2 :
Te voilà avec vingt elfes en tout (un a préféré la mort), dont un de stade 4 que vous surveillez comme la peste (ca tombe bien, c’est ce dont il est porteur !), et surtout un bon nombre d’informations qui ont l’air importantes, tels des plans de la pyramide, ni plus ni moins, une fiole du remède râté et une pierre de communication avec une des elfes encore à l'intérieur de la pyramide.
Vous ne rencontrez aucun souci en chemin, alors que votre petite procession atteint la porte est, suivant les consignes de ton père qui rapatrie les elfes non statufiés là bas, et vous rejoignez son attroupement. Quand vous arrivez, vous voyez les elfes du quartier marchand déjà allongés dans le sable, la carotide tranchée, le venin Ast a priori en pleine action, et Aldaron est agenouillé auprès du petit elfe nommé Ulmo.
Aussitôt le Prince Noir fait aligner les nouveaux elfes arrivés en les classant par état d’avancement de la maladie et leur offre l’opportunité de conserver un souvenir, malheureusement un seul est possible au vu de leur nombre et de leur ancienneté d’existence. Puis il partage les informations qu’il a obtenues avec Nessraya et toi (je ne les répète pas ici), et vous demande ce que vous avez pu apprendre vous aussi. Lui révèles-tu tout ce que tu as trouvé ?