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[INTRIGUE] Un silence de mort

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Un silence de mort



Le silence est d’or, dit-on. Mais pas toujours…

1764 semble marquée du sceau du silence pour le royaume elfique. Un silence qui pourtant a résonné fort dans tout l’archipel : des navires elfiques qui accostent à Calastin pour y trouver refuge en Ipsë Roséa, des navires de moins en moins nombreux interceptés qu’ils sont par les pirates pendant leur fuite désespérée… De sombres rumeurs chuchotées par les rescapés, un royaume elfique qui s’isole, ferme ses portes, la mort de l’empereur elfique proclamée… Et cette épouvantable odeur de chair brûlée qui envahit le brouillard recouvrant le récif des tempêtes… Un lourd silence oui. Et pour cause.. Le royaume elfique est tombé. Une nouvelle qui a fait grand bruit.

La cause ? Nombreux sont ceux à l’avoir devinée : la Peste de Corail a sévi là-bas aussi. Même si rares sont ceux à savoir comment l’île a été atteinte de cette agonie...

La chute de cet empire millénaire est toutefois restée jusqu’alors lettre morte, tant les agitations ailleurs ont attiré toute l’attention, notamment en Calastin bien trop ébranlée pour pouvoir s’occuper d’autres soucis que les siens propres, ou au Domaine attaqué par les Couronnes.

Mais quand un navire elfique à la dérive accoste à Cendre-Terre, avec à son bord des statues de coraux aux dangereuses émanations, la situation devient critique pour les vampires. Si proches de la désertique, il leur faut agir, et vite ! Vampires et pirates s’allient alors pour envoyer une expédition sur l’île maudite afin d’endiguer ce problème.

Comment l’expédition parviendra-t-elle alors à gérer cette affaire, devenue si préoccupante de par le sinistre et obstiné mutisme des elfes, capable de mettre en péril tout l’archipel ?


Intrigue : Un silence de mort. Le 15 Juillet de l'an 1764 du troisième âge

Les joueurs disposent d'un délai de 3 jours pour poster à compter de la réception des directives. Nous vous encouragerons même à poster plus vite encore si vous le pouvez (l’intrigue n’en sera que plus développée).  Les RP d’intrigue sont prioritaires sur tous les autres rp normaux.


  • Nathaniel Eärendil
  • Tobold des Mangroves
  • Aldaron Elusis
  • Elizabeth Elusis
  • Demens Torqueo
  • Nessraya Sanaatan


L'ordre pourrait changer à tout moment.



Spoiler :

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Chers joueurs,

L’intrigue va commencer et elle sera un grand moment dans l’histoire de la cité elfique. Son avenir est entre vos mains !

Voici une petite video d’introduction, si le coeur vous en dit (mais nous vous conseillons vivement de la regarder) :


Vampires et pirates, courageusement, vous êtes partis affronter ce danger pour en neutraliser la menace… Mais pas seulement ! Si cet objectif en commun vous soude, chacun en son coeur nourrit aussi un autre dessein. Comprenez par là que vous allez aussi recevoir chacun un ou des objectifs secrets propres à votre personnage, que vous serez libre de partager ou non.

Comme déjà évoqué dans la petite video d’introduction, mais pour ceux n’ayant pu la voir, il s’agit d’une intrigue de type enquête, exploration et recherche. Il peut y avoir des combats, mais ce n'est vraiment pas son objectif principal. Dans vos directives, divers indices vous seront donnés. Je vous invite alors à venir me poser les questions que vous pourriez avoir à chaque directive. Selon vos actions, vous pourriez en effet trouver des éléments qui vous feront avancer et qui pourraient être déterminants pour le joueur qui suit. Venez alors me trouver en privé, pour que je vous donne les résultats de cette action, que vous pourrez intégrer à votre RP.

Quelques exemples :
- Vous avez vu une statue que vous voulez observer de près ? Venez me poser vos questions, me dire ce que vous voulez faire, et je vous donnerai, peut-être, des réponses à intégrer dans votre RP.
- Vous avez vu un étrange message, que vous voulez décrypter ? Vous avez rencontré quelqu’un ou quelque chose et vous voulez interagir avec ? Venez me voir et peut-être obtiendrez-vous un réel échange que vous pourrez mettre dans votre réponse.


Cela vous permettra d’avancer plus vite et d’obtenir le plus d’éléments intéressants


En temps voulu, je vous donnerai sûrement un plan de la cité proprement dite ou de certains lieux visités. Ces plans arriveront en temps voulu, ne vous inquiétez pas.

Nul besoin de m’envoyer votre équipement, j’irai le consulter sur votre fiche de personnage. Veillez à ce que votre inventaire soit à jour là-bas. Indiquez-moi seulement si un choix d’équipement doit se faire (par exemple, pour les poupées d’EL de Nathaniel).


Sur ce, je vous souhaite une bonne intrigue, et surtout… n’oubliez pas les gestes barrières amusez vous bien !


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¤ Cupidité ¤

Le bruit des vagues et du vent résonnait autour du Maelstrom. À travers la mer, le navire du roi de la confrérie filait vers le sud, en direction de l’île de Keet-Tiamat. La confrérie, après s’être assurée d’occuper d’éventuels gêneurs au travers d’une diversion à l’autre bout de l’archipel, avait pris contact avec le royaume vampirique. Les pirates, de par le pacte, ont pour mission d’assurer la protection des côtes de Nyn-Tiamat. Or un danger plane autant sur l’un que l’autre depuis de nombreux mois déjà. Un danger qui a réaffirmé sa présence en parvenant à passer outre le filet la protection de la confrérie pour atteindre la ville gelée de Cendre-Terre. Les elfes, ou plutôt le mal étrange qui sévit là-bas, tend à se répandre. Le fait que cela atteigne ses ennemis, cela Nathaniel s’en moquait. Mais le fait que cela atteigne ses alliés, et plus encore se produise juste sous son nez, l’agaçait au plus haut point. Si Nyn-Tiamat est proche de Keet-Tiamat, la fantasque Althaïa l’est encore plus. La ville pirate ne devait de ne pas être une nouvelle Ipse Rosea uniquement aux solutions draconiennes et même extrémistes prises par les hautes instances de la confrérie. Mais l’odeur de chair brulée régnant en ce lieu commençait à écœurer le criminel monarque. Certes, humer ce doux parfum pendant un pillage pourquoi pas, mais pendant plusieurs mois non merci. Qui plus est, Nathaniel ne souhaitait pas cela non plus à ses alliés vampiriques … ou plus exactement, il ne souhaitait pas que l’odeur de chair brulée devienne encore plus forte. Le climat du récif des tempêtes proches de la cité était dû à la conjugaison des vents froids venus du nord et ceux chaud venus du sud. Il ne manquerait plus que ce vent glacial porte avec lui les relents d’une purification par le feu. Quoi qu’il en soit, que cela soit pour une raison purement égoïste, pour respecter un traité, ou renforcer ses liens avec ses alliés par une nouvelle action commune, Nathaniel ne pouvait laisser la plaie qu’était devenue Keet-Tiamat se gangréner plus encore. Il était temps de faire comprendre aux elfes Endëaerumë qu’ils avaient de nouveaux voisins bien moins sympathique et tolérant que les anciens.

L’elfe sombre avait préparé le terrain depuis quelques mois déjà. L’installation d’un camp pirate plus en amont du fleuve du Tampocuilë n’avait pas uniquement pour objectif d’être une colonie d’esclaves. Non, il permettait une emprise terrestre sur l’ile désertique et une surveillance de l’empire elfique bien silencieux. Pourquoi silencieux ? Car comme il s’y attendait, rien n’avait été tenté par ces derniers contre le camp pirate. Étrange non ? Que se passait-il chez les elfes ? Pourquoi retombaient-ils dans cette passivité qu’ils avaient pratiquement perdue avec l’ascension de l’empereur Aegnor Evanealle ? Le gredin n’y voyait là rien de plus qu’un signe de faiblesse masqué derrière tout ce mystère. Et sa nature de brigand le poussait à attaquer pour aller s’emparer des richesses ! Mais, il n’y avait pas que cela. Demens le lui avait rappelé par le passé puis de nouveau durant le voyage. Son expédition dans le sous-sol de Calastin, la découverte d’un portail comme celui de Néthéril et surtout du sable s’en écoulant. Il y en avait un à Keet-Tiamat, l’elfe le ressentait. Mais où ? Cela il ne savait pas. Il avait envoyé des expéditions dans le désert, mais toutes se sont soldées par un échec. Alors il lui vient une idée : et si les elfes avaient déjà mis la main dessus ? Peut-être que la voie d’accès, pour les pirates, vers le sous-sol de Calastin se trouve au sein de cette cité endormie ? Il allait falloir enquêter.

Le Maelstrom fendait les vagues en direction de Keet-Tiamat et déjà l’ile désertique montrait le bout de son nez. À bord se trouvait l’équipage du roi de la confrérie, mais également une petite équipe montée à l’occasion qui viendrait se greffer à celle déjà sur place et celle des vampires qui devraient les rejoindre. Le roi de la confrérie avait demandé au capitaine des assassins, son fils Teotl, de lui fournir quelques assassins. La discrétion, l’agilité et l’art du meurtre de ces derniers seraient utiles dans cette mission qui relevait plus de l’infiltration qu’autre chose. À cela s’ajoutait Demens Torqueo, l’alchimiste de la confrérie qui avait déjà eu mainte occasion par le passé de montrer sa valeur. De plus, en tant qu’homme de science et de magie, son expertise tant que sa débrouillardise serait d’une aide appréciable face aux dangers à venir si, comme le gredin le pensait, Endëaerumë était devenu une deuxième Ipse Rosea. Puis, s’ajoutait à cela un dernier individu. Un espion au service de la confrérie qui avait l’avantage de connaitre le terrain. Le désert de Keet-Tiamat recelait certes encore beaucoup de secrets pour lui, mais il avait l’avantage d’avoir l’expérience du terrain et de ce genre d’environnement, de même en ce qui concerne la cité elfique.

L’elfe sombre avait invité Demens dans sa cabine afin d’échanger quelques mots. L’alchimiste lui avait alors expliqué envoyer son double à sa place, préférant jouer la carte de la précaution en cas de présence de la peste de corail. Le gredin à la chevelure d’écume ne pouvait qu’approuver. D’ailleurs, cela n’était pas pour lui déplaire de savoir qu’un individu tel que lui resterait en arrière. Foncer au-devant du danger est une chose, mais encore faut-il prévoir un plan de retraite et quelques choses pour couvrir ses arrières. Alors accompagné de Kaiikathal il donna ses ordres à ces derniers.

« Très bien Demens. Vous resterez sur le navire, et votre double nous accompagnera. Mon second, Kaiikathal et vous-même serez en charge du Maelstrom, mais aussi du blocus du port et du fleuve. Rien ne doit partir d’ici et rien ne doit y rentrer tant que je n’en donne pas l’autorisation. Tirez à vue sur tout ce qui vous parait suspect. Je ne doute pas que l’aileron de la baleine vous aidera en ce sens. Tant que cette pièce d’artillerie sera en état et fera feu, je doute que qui que ce soit soit assez stupide ou suicidaire pour oser braver ce blocus. »

Alors que l’elfe finissait sa phrase, l’on vint frapper à sa porte. Un léger sourire satisfait apparut sur ses lèvres. Pile dans les temps. Le gredin donna l’autorisation pour que l’on ouvre et le pirate qui accompagnait Tobold le pria de rentrer dans la cabine du capitaine.

« Salutation Tobold des Mangroves. Avancez, asseyez-vous et prenez un verre. Nous sommes encore à quelques heures de l’embouchure du fleuve. »

L’elfe se leva et alla se diriger vers une commode dont il ouvrit un tiroir, venant se saisir d’un sac duquel il extirpa quatre poupées de chiffon.

« Vous êtes un agent de la confrérie Tobold, et aujourd’hui votre connaissance du terrain explique votre présence en ce lieu, ainsi que votre participation à cette expédition. Les elfes sont silencieux depuis trop longtemps. Quelque chose cloche au sein de cette cité. J’y vois un signe de faiblesse. Nous y allons donc tant pour enquêter, que pour piller … enfin … pour préserver les ressources et richesses s’y trouvant. Métaux précieux, pierres précieuses, objets précieux ou encore œuvres d’art. Cependant nous ne nous rendons pas dans un petit village, mais bien une capitale. Le danger sera présent ... plus encore quand nous avons de bonnes raisons de craindre qu’une terrible maladie sévisse là-bas. La peste de corail. Je ne ferais l’affront à personne de rappeler ce que cette chose a fait à Ipse Rosea. Nous allons donc devoir faire preuve de la plus grande prudence. À cette occasion, j’espère que vous vous êtes bien préparé. Moi, j’en ai fait de même, mais il me manque encore quelques éléments. Je demanderais donc à chacun d’entre vous de me donner un morceau de vous-même. Cheveux, ongles, peaux, comme vous le souhaitez. Pour vous Demens, il m’en faudra un peu plus que pour Tobold. »

Demens accepta sans broncher, et l’elfe sombre vint sans attendre lier trois effigies à l’humain, chacun prenant le pouvoir d’un des esprits-liés de l’alchimiste. Il fit de même avec Tobold, à condition que ce dernier accepte bien entendu. Ceci fait, le gredin s’en retourna vers un autre meuble, une vitrine cette fois-ci et vint placer les nouvelles poupées de chiffon avant d’en saisir trois. La première à l’effigie d’Ilhan Avente et liée à l’ornithorynque, la deuxième à l’effigie de Teotl Eärendil et liée au scorpion, enfin la troisième à l’effigie de Demens Torqueo et liée au léopard des neiges. C’était sans nul doute la composition la plus agressive qu’avait pu choisir le gredin à ce jour, mais compte tenu de l’endroit où il se rendait, il obtiendrait ici une maitrise totale du terrain. Le scorpion pour le sable du désert. Son orque et le léopard des neiges pour l’eau présente dans la cité. Après tout Endëaerumë n’était-elle pas connue sous le nom de la ville aux canaux ? Puis, se déplaçant vers un autre meuble en attachant les poupées à sa ceinture, l’elfe vint modifier la composition de ces sacs de bombes. Celles à fragmentation et anti-incendie furent remplacées par celles de gel et explosives. Ceci fait, le gredin s’en retourna vers les autres afin de partager un verre et quelques anecdotes avant de les renvoyer en leur indiquant de se reposer pour le temps de voyage qui restait.

Quelques heures plus tard, le Maelstrom franchit l’embouchure du fleuve du Tampocuilë. Le gredin prit alors la barre tandis que le navire remontait le chemin naval jusqu’au port de Mithírbann. Un silence inhabituel régnait en ce lieu. Très vite, l’accès se retrouva bloqué pour le gabarit du Maelstrom. En effet il y avait un ilot rocheux se trouvant près du rivage côté port. L’ilot en lui-même n’aurait pas suffi à gêner le navire du gredin, mais il se trouvait qu’un navire elfique était échoué dessus. Derrière ce dernier, amarré au port, se trouvait un navire battant pavillon vampirique. Il avait fait vite. Cependant, quelque chose démangeait l’elfe sombre.

« Jetez l’ancre ! En position de combat, préparez les armes nautiques, sortez l’aileron de la baleine. Je ne veux sur le pont que des hommes au visage couvert dont pas un centimètre de peau ne soit visible ! »

Sans attendre, l’équipage entra en action. Le silence du lieu fut rapidement brisé par l’agitation des pirates. Nathaniel vint remonter son foulard jusque sous son nez et placer son demi-masque. Avec sa tenue habituelle, son corps était protégé. Venant sortir sa longue vue l’elfe s’approcha du bastingage et commença à observer. Il observa avant tout le port et remarque l’absence d’âme qui vive, aussi bien du côté du navire vampirique, sans mauvais jeu de mots, que du côté des canaux de la voie royale. Plus encore, il remarqua que, au niveau de la voie royale, des barques se trouvaient là. Il reconnut aisément la facture de ces dernières. Il s’agissait de barque pirate. Cela signifiait donc que l’équipage envoyé par le camp en amont était déjà sur place. Cependant, il ne voyait aucun signe d’eux, plus encore il remarqua que le nombre de barques prévu ne correspondait pas. Il en manquait. Qu’est-ce qui pouvait bien expliquer cela ? Ces crétins étaient déjà partis en direction de la ville ? Ou alors était-ce les vampires qui étaient partis sans eux ? Sans attendre, le gredin suivit les canaux à l’aide de sa longue vue et remarqua un groupe de vampires gagnant la cité à cheval. Les bandes de rats ! Les brigands ! Les voleurs ! Ils tentaient de les doubler pour rafler le pactole ! La colère montant sous le coup des accusations supposées du roi de la confrérie, qui aveuglé par l’appât du gain oubliait que le lieu de rendez-vous était les portes de la cité et non le port, fut vite chassée lorsque son attention vint se porter sur le navire elfique duquel une brume étrange s’échappait. Il remarqua tout de suite quelque chose. Le gouvernail du navire était brisé. Un accident ? Ici ? Sur ces eaux tranquilles ? Non. Il s’agissait plus probablement d’un sabotage. Mais qui avait bien pu faire cela ? Usant toujours de sa longue vue, le gredin tenta d’en savoir plus. Un frisson lui parcourut alors l’échine lorsqu’il remarqua des elfes statufiés à bord du navire. Des statues de corail. La peste de corail. Les craintes étaient donc fondées ? Il s’y attarda un peu, ne pouvant s’empêcher de chercher d’éventuelles richesses que les bougres auraient tenté d’emporter avec eux, mais il ne remarqua rien. Apparemment, ils s’apprêtaient à voyager léger … plus qu’étrange quand l’on veut prendre la mer. Étaient-ils pressés par le temps ? Nathaniel poursuivit son enquête depuis le navire, scrutant le port. Il y avait également des elfes statufiés, il en remarque un, assis sur le port, les pieds dans le vide … il semblait animé. Le gredin se concentra sur lui, ses lèvres bougeaient, ils marmonnaient quelque chose. Faisant le calme en lui, l’elfe sombre tenta de lire sur ses lèvres.

« Bateaux partis... contaminés... folie... il faut les retenir... bateaux contaminés... Ils vont tous les contaminer, tous... tous ces bateaux maudits... fous égoïstes. Tous les contaminer ! »

Le pauvre bougre regardait fixement le navire échoué. Il devait être à l’origine du sabotage. Ce dernier avait bien agi. S’il en avait le temps, le gredin lui aurait sans doute offert la mort, l’achever aurait été lui rendre service vu son état, mais il n’avait pas le temps pour cela. Il avait des vampires à rattraper.

« Les officiers sur le pont ! »

Kaiikathal, son second et les autres officiers vinrent former une ligne devant lui.

« Je pars avec une équipe restreinte, le gros de l’équipage restera ici pour couvrir nos arrières et veillez à ce que l’on puisse mettre les voiles au plus vite si nécessaire. J’ordonne un blocus du port de la ville elfique, mais aussi du fleuve. Rien ne rentre et rien ne sort sans mon autorisation. Coulez les contrevenants. Une fois débarqué du navire, personne ne remonte à bord sans mon autorisation. Je vous charge de monter une équipe afin de nettoyer le port. J’ai remarqué des individus qui semblent être contaminés par la maladie. Gardez vos distances avec, ainsi qu’avec la brume. Brulez tout si cela s’avère nécessaire. Et si cela devait déraper, bombarder le port avec le Maelstrom, même si le navire de notre allié doit en pâtir, nous leur offrirons le voyage de retour. »

L’équipage se mit de nouveau en action, tandis que l’elfe sombre se tourna vers ceux qui l’accompagneraient dans cette expédition.

« Préparez les barques, nous rejoindrons la terre en ramant. Nous allons contourner le port pour rejoindre les canaux et les barques s’y trouvant afin de les remonter. »

Pendant que ces derniers commençaient à s’affairer à la tâche, Nathaniel se dirigea à la proue du navire. Ses yeux vinrent se river sur le navire échoué et la brume qui s’en dégageait. Ce navire, il avait un mauvais pressentiment. Il ne souhaitait pas que le vent puisse pousser cette brume vers le Maelstrom, ou sur le port. Il fallait neutraliser ce problème immédiatement. Posant sa main sur le bastingage, l’elfe sentit son navire vibrer sous lui. Il redirigea toute l’énergie captée par ce dernier dans l’eau vers lui-même. Disposant à présent d’une alimentation en magie conséquente il porta sa main sur la poupée liée au léopard des neiges de Demens. Levant la main vers le navire échoué il laissa la magie spirituelle le traverser. Lentement l’eau autour du bâtiment se mit à geler. La glace vint ensuite gagner le bois et progressa à travers lui comme le feu. Le givre gagna ensuite les statues, venant les refroidir jusqu’au cœur. La glace grimpa jusqu’au mat et la brume sous l’effet de la température devint flocon qui tomba et se dissipa. Nathaniel soupira, de la buée s’échappant alors de sa bouche. Il avait bien conscience que la glace ne tiendrait pas éternellement, surtout en raison des températures de Keet-Tiamat. Venant prendre une inspiration, il abandonna le léopard des neiges pour se concentrer pleinement sur l’orque en lui. L’eau autour du Maelstrom se mit à vibrer, puis ce fut au tour de celle autour de l’épave, puis à l’épave elle-même. Des fêlures apparurent sur le navire, celles-ci venant lentement mais surement recouvrir toutes la glace présente à bord, puis, dans un éclat soudain, tout se brisa sous l’effet du pouvoir du roi de la confrérie. Le navire et tout ce qui se trouvait à bord venant s’écrouler et sombrer au fond du fleuve. L’Eärendil laissa retomber ses bras sur le bastingage, soupirant sous l’effort. Puis, se redressant, il vint s’étirer et faire craquer ses doigts.

« Capitaine, nous sommes près. »

« Allons-y sans attendre plus longtemps. »

L’elfe sombre se rapprocha de l’embarcation et monta à bord. Celle-ci, à l’aide de cordages, fut lentement descendue jusqu’à toucher la surface de l’eau. Des hommes saisirent alors les rames et commencèrent à la bouger faire en direction de la rive. Le regard du gredin se posa ensuite vers Tobold.

« Il va nous falloir contourner Mithírbann et rejoindre les canaux de la voie royale. Vous connaissez les lieux, vous nous guiderez donc. Nous devons rester sur nos gardes. J’ai vu l’un des contaminés bouger, il n’est peut-être pas le seul. Ouvrez bien les yeux. »


Directive :

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Retour

Tobold était à coté du barreur, à la poupe du navire, sur le gaillard et il regardait le vole des oiseaux au loin. C'était un signe qui indiquait que la terre approchait, même si on ne la voyait pas encore.  Les aviaires venaient d’apparaître et cela voulait dire aussi que des être vivaient encore. Le ciel était bleu sans l'ombre de nuage dans cette journée d'été. Si il n'y avait cette odeur horrible, heureusement amoindrit par le vent contraire, cela serait parfait, mais il savait que cela ne pourra qu'aller crescendo, en se rapprochant de l’île. Un vent de mer faisait avancer l’cromesquis. Notre homme scrutait le gréement couvert de toiles, et les deux gabiers qui étaient à la manœuvre pour améliorer le rendement de la grand voile, elle ne faseyait plus maintenant.

Quelque temps avant, le Chamelier s’était présenté en grande tenue des hommes du désert, en demandant la permission de monter à bord. Une longue chèche bleu lui recouvrait la tête, ne laissant apparaître  que ses yeux. Il n'avait pas encore mit son bandeau de cuire percé de deux longue fines fentes pouvant abaisser considérablement la luminosité de l'astre diurne. Une takouba bleu pale élimé  lui couvrait entièrement le corps. Des bottes en cuire bistre dépareillé apparaissent quand il bougeait. Cela suffirait t’il de le protéger de la Peste?

Une gibecière était pendu sur son coté droit contenait ses maigres possession ainsi que ses gants et de l'autre se trouvait sa dague en obsidienne. A ces pieds, il avait posé, un sac à dos, contenant une couverture, deux gourdes d'eau, et des vivres. Il aurait bien aimer pouvoir fumer sa pipe, en contemplant le spectacle mais le sens du vent actuellement était contraire à cette activité.

Retrouva t'il Bobosse, le chameau, son ami, et son complice. En quittant Keet-Tiamat, il l'avait laissé libre dans le désert, il l’espérais!

Avant de prendre ce bateau, des bruits annonçaient la disparition du roi des Elfs, Aegnor Evanealle, rumeurs sans fondement? Encore un personnage qu'il connaissait qui............

De Mangrove  n'avait pas le temps de s'appesantir sur le sujet, un matelot vient le chercher pour le conduire au Roi de la confrérie, Nathaniel Eärendil. On lui offrit un verre, en échange de quelques cheveux, qu'il découpa, lui même, avec sa dague. Notre homme regardait les étranges poupées ridicule anthropomorphe que tenait leur grand chef, à quoi cela pouvait t'il bien servir? Un moyen de pression? de communication? Le sera t'il un jour? Nathaniel lui exposa ses plans. Tobold savait que cela ne voulait pas dire grand chose, car personne ne connaissait exactement la situation sur l’île, et qu'une guerre ce gagnait, avec le plan B, ou plutôt par de la chance. Il fallait est prêt à tous et ne rien prendre pour acquis. Il l’écoutât attentivement.

Tobold assista à l'arrivé du Maelstrom dans le port de Mithírbann, après avoir franchit l’embouchure du fleuve du Tampocuilë. La puanteur c’était accentuer. Il vit un navire elfique qui bloquait le passage se faire disloquer par un sortilège qui le glaçait jusque dans ses os. Notre homme trouva dommage de ne pas s’être approché d'avantage pour en savoir plus.

Si la plus part des flibustier restèrent sur le bateau, de Mangroves allait faire partie de l'exploration terrestre. Il posa sa lanière de cuire devant ses yeux.

Un petit groupe quitta le bateau en barques. Le Roi Eärendil lui demanda de contourner Mithribann, pour rejoindre les canaux, en faisant attention!

" - Au mon Roi, ce sont des gros canaux d'irrigation, ils sont navigables, mais on aura le courant contre nous, il faut espérer que vos barges soient présentes."

En débarquant il montra à Nathaniel un parapet derrière lequel se trouvait un  petit groupe d’elfes en statues de corail. Une bruine épaisse s’en échappait. Heureusement... le vent était calme.

Les homme du Briguant ne se présentaient pas! Le Roi semblait inquiet. Tobold dessina un plan sur le sable, la place et sa fontaine,  les magasins, l'auberge et les canaux avec son barrage de régulation, le fleuve, quelques maisons..... Pour indiquer à tous la situation et les chemins de fuites éventuelles.

" - les chevaux viennent du bateau, ils ne sont pas acclimater et ils devraient être vite fatigués... " Indiqua des Mangroves après avoir regarder d’où venait les cavaliers, en regardant aux loin les traces révélées sur le sol.

Puis ils longèrent, rapidement la ville vers le canal.

Tobold s'accroupissait souvent pour lire la terre, il  regarder au loin  si quelques choses bougeaient, mais rien ni personne  ne se montrait.  Il fallut longer le muret  du port, près duquel ils étaient arrivés… passer derrière certains des entrepôts enfouis de Mithírbann, même marcher précautionneusement sur un muret. Ils virent les barges, mais pas les troupes d'Eärendil.

Soudain… Une pluie se mit à tomber drue. La pluie ici était très rare, mais ce qui surprenait l'espion c'est qu'il n'y avait aucun nuage. De toute façon ils ne pouvaient s'abriter. Tobold aurait bien aimé voir l'effet de l'eau sur la bruine.

Mais il fallait s'occuper des barges. Tobold monta à bord pour voir si il y avait du danger, des fuites et si il y avait des équipements ou un message.

Tout semblait claire, quand notre homme eut l'impression ........ d’être observé.......

De Mangroves fit aussitôt le signe d'alerte!

A se moment là le chamelier s’aperçut qu'il avait les pieds dans l'eau, cette barge était sabotée!

Spoiler :

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Les flammes de Nahui avait réduit en cendres le navire elfique qui était arrivé à Centre-Terre. Précaution nécessaire pour que son peuple n’en pâtisse pas. Aldaron avait toutefois récupéré l’un d’eux, statufié, avec bien des précautions magiques lorsqu’il avait fallu l’isoler. La « solution Dalis » avait permis à certains contaminés de s’en sortir. Mais les Raudr, comme les Tyr, avaient besoin d’une morsure physique, ce qui, arrivé à un certain stade de la maladie posait un soucis de contamination pour le vampire parent. Les Ast, en revanche, vampires supérieurs, pouvaient faire cela à distance. Il était meilleur que sa mère, bien meilleur. C’était alors plein d’arrogance qu’il tenta l’expérience sur l’un de ces hommes-statue et ce fut plein d’amertume qu’il constata l’échec de son action et le cacha, ego froissé.

Quoiqu’il en fût… Cela représentait un risque pour son île. Un risque qui venait de la mer. Mer qui devait être gardée par la CONFRERIE ! Fulminant intérieurement, il avait convenu avec Nathaniel de mener une expédition directement au cœur de Keet-Tiamat pour mettre un terme à la source même du problème. Toutefois, rancune tenace, il comptait bien mettre des bâtons dans les roues à son acolyte venu ici principalement pour s’empiffrer de trophées dorés. Juste pour lui faire sentir son mécontentement. Mécontentement qui monta encore d’un cran lorsqu’il fallu emprunter les barques… Des barques en trop faible nombre pour eux tous. N’était-ce pas aux PIRATES que la tâche avait été confiée de les protéger ? S’il empruntait celles qui restaient, les pirates ne pourraient plus qu’aller à pied. Cela aurait été une digne peine pour leur négligence. « Nathaniel Eärendil… » fit-il pour lui-même : « Je crois bien que notre accord était un don massif de bois pour la construction de vos navires en échange de la protection de nos mers. Pas de protection de nos mers, pas de bois. Pas de bois… Pas de barques. Pas de barques… J’espère que vous avez de bonnes chaussures. »

Il se tourna vers les siens alors qu’on descendait les chevaux du navire vampirique, à sa demande : « Sabotez-moi quelques barques, rançon de la maison Elusis pour nos amis négligents. » Comment Nathaniel saurait-il que c’était lui ? Il n’y avait plus personne pour garder ces barques et certaines avaient disparus. Ceux qui les avaient dérobés pourraient très bien avoir sabotés quel qu’autres avant de partir. Du moins serait-ce la première conclusion à laquelle il viendrait s’il était Nathaniel. Comment pourrait-il imaginer que son allié lui aurait infligé la peine de se rendre à pied jusqu’à la cité elfique ? Aldaron en riait intérieurement d’avance. Toutefois… Les chevaux étaient prêts, il était temps d’y aller. Les pirates avaient de la chance : il en restait quelques saines pour leur voyage.

Son regard se porta sur sa fille, Elizabeth, ainsi que sur sa gardienne, Nessraya. Il avait accepté que son enfant vienne avec lui. Elle désirait faire ses preuves et il avait accordé ce privilège à son frère, au même âge, lorsqu’il avait fallu prendre d’assaut Sélénia. Egalitaire, il avait accepté, sans pour autant se départir de sa crainte paternelle. Ivanyr avait eu Vaea et Nathaniel pour le chaperonner. Elisabeth aurait Nessraya. La graärh s’était montrée remarquable lors des funérailles d’Achroma et de son ascension. Il ne doutait pas que la légion de Nyn-Tiamat ne voit pas d’un très bon œil qu’un couronné de cendres dirigent leurs voisins et il comptait bien agacer les graärh encore un peu. Ils étaient de plus en plus prêts. Les pirates affaiblissaient les côtes graärh et les vampires venaient de se renforcer de recrues séléniennes. Avec un peu de chance, il reviendraient de Keet-Tiamat avec des antiques. Si guerre il devait y avoir, Aldaron comptait bien montrer que le peuple de la nuit leur était supérieur. Et cela plairait beaucoup à Nessraya. Il confia à la graärh un cheval Sélénien. Comment l’avait-il obtenu ? Tous les trésors Sélénien n’étaient pas des pierres précieuses. Leur Reine en avait été d’un autre type et les marchandises, un jeu d’enfant.

« Ce cheval apprend vite, autant que tu apprendras vite de lui. Nous allons aller au pas et il fait chaud. La traversée sera longue. Porte ceci-ci et parle à ton cheval, il t’écoutera. » Il lui tendit un habit capable de couvrir tout son corps, tête comprise. Il faisait très chaud, dans le désert, et la fourrure de cette fille de Nyn-Tiamat ne serait pas un atout ici, bien au contraire. Il voulait que sa gardienne ne croule pas sous le poids de sa sueur. Il tendit également une tenue à sa fille : elle n’avait encore jamais du voir le désert, elle qui n’avait connu que l’île gelée. La découverte devait être saisissante. « Tiens, Liz. Couvre-toi bien complétement. » fit-il afin qu’elle se prépare le temps que les autres montent à cheval.  « C’est un autre type de paysage, n’est-ce pas ? C’est difficile à croire qu’un pareil cagnard soit si proche de notre île. Etais-tu déjà venue ici, Nessraya ? » Probablement pas. Pour elle aussi, c'était une découverte.

La cité elfique donc. Son regard se tourna par-delà leur arrogance. Leur mur, leur silence, leur immobilisme. Le ciel était d’un bleu limpide et le soleil cuisant. Couvert sous un chéche d’un vert émeraude, couronne sous le tissu, il monta à cheval, vérifiant d’un coup d’œil paternel qu’aucune parcelle de la peau de porcelaine de Liz n’était exposée. Tout était prudemment protégé, ne laissant qu’à peine une fine fente au niveau des yeux, pour qu’ils puissent y voir clair. Avec Liz, Nessraya et lui-même, ils n’étaient que dix Elusisiens à mettre pied à terre. Le reste de l’équipage devrait protéger le navire tandis que Nahui survolerait les cieux. Elle lui serait d’un grand secours si, d’aventure, il leur arrivait malheur. Il entama leur route, au pas, tant pour ménager sa monture que pour être prêt à toute éventualité. Se précipiter serait le meilleur moyen, pour eux, de tomber dans un guet-apens. S’il avait été seul, il aurait pu se permettre une telle imprudence, mais il était avec sa fille et il essayait de lui inculquer que l’impétuosité était source de faux-pas… Autant ne pas lui montrer le mauvais exemple mais il détestait, pour le coup, ses propres leçons. Ils contournèrent Mithírbann par l’ouest pour rejoindre la Voie Royale, évitant ainsi les contaminés fort probables de la cité. Le silence pesant ne laissant entendre que le bruit lugubre des sabots sur les pavés.

Il ne tenait pas les rênes de son cheval car celui-ci était bien assez intelligent pour comprendre la direction à prendre. Il tenait son arc d’une main et une flèche dans l’autre, prêt à réagir au quart de tour face à la menace : « Ne touchez à rien et restez parfaitement couvert, en toutes circonstances. Que votre vigilance soit constante et que la prudence guide vos actions. » Cette dernière partie valait surtout pour Elizabeth. Si elle désirait l’impressionner : qu’elle lui prouve qu’elle était capable de réussir en toute prudence. Il restait proche de sa fille, veillant silencieusement sur elle alors que ses sens s’étendaient au-delà. Des cœurs qui bâtaient. La cacophonie de leur pensées pleines de folie et de souffrance. Ces statues étaient vivantes. Ils étaient toujours là, à l’intérieur. S’il avait pu les mordre pour les délivrer de cela... S’il avait ne serait-ce qu’un moyen pour les faire régresser de quelques stades et rendre la vampirisation efficace, pour eux… Il aurait sauté sur l’occasion de gonfler ses rangs. Mais patience, cela viendrait peut-être. Les elfes étaient doués et intelligents, malgré leurs nombreux autres défauts. Les meilleurs remèdes se trouvaient parfois dans l’urgence.

Une pluie s’abattit soudain sur eux et l’Ast tissa immédiatement l’énergie de la trame pour les couvrir d’un bouclier invisible et afin qu’ils ne soient pas touchés par l’eau. Il regarda les cieux : pas un nuage dans le ciel. La pluie, en Keet-Tiamat était bien trop rare. Cela ne pouvait être que d’origine magique mais lorsqu’il analysa la trame, il en fut étonné : « La pluie n’est pas naturelle, et pourtant, elle n’est pas d’une magie que je connaisse vraiment. Ce n’est ni notre trame de sorts, ni un esprit-lié, ni même la magie draconique… C’est une magie plus sauvage et brute. Quelqu’un ou quelque chose en est à l’origine. Les elfes statufiés souffrent énormément et à ce stade, ils devraient avoir été violents et fous. Or nombre d’entre eux sont figés à leur poste, comme si… Comme si soit leur pétrification s’est faite en un claquement de doigt… Soit Parce qu’on a réduit la douleur que cela inflige ? Cette pluie pourrait permettre de diffuser cela, ou encore faire tomber la bruine à terre pour que l’air soit respirable. Quoiqu’il en soit, tant que nous ne saurons pas ce qu’elle fait ou ne fait pas exactement, nous en resterons abrités. »

Ainsi couverts, ils reprirent leur route sur la voie royale, non sans jeter, pour sa part, un regard en arrière. Il se sentait épié. Les statues, à n’en pas douter. Il nota l’arrivée des pirates : son petit cadeau les attendait. Il eut un fin sourire en coin et tâcha de me pas perdre sa concentration. Après un long trajet sous le cagnard, protégé de la pluie anormale par une barrière invisible, ils arrivaient enfin devant la porte close. En vérité, il s’y était attendu : Ipsë Rosea avait fait la même chose et c’était l’action la plus pertinente qu’il soit lorsqu’on savait ce que couvait ces murailles. Il arrêta leur petit convoi le temps d’analyser le tout. Portes de pierres de métal ciselé renforcés. Il y avait de nombreuses runes de protection, tant sur la porte que sur les murailles ou les deux fortifications qui cernaient la porte. Et même sur les hautes statues flanquées de chaque côtés de la porte. « Merveilleux. » Il devait au moins concéder cela : les elfes étaient des architectes remarquables. Au sein de son peuple : ils seraient utilisés à bon escient. Toutefois, malgré la magnificence de tout cela, il regrettait de ne pas pouvoir faire un gros boum dans cette sublime porte. Histoire d’envoyer un message à ses ancêtres elfiques. Une chance que les pirates soient arrivés en retard… Connaissant Nathaniel, la force brute d’un bourrin aurait tôt fait de déclencher les pièges et ils auraient sûrement écopé de blessés.

A observer cette muraille, des souvenirs anciens qui n’étaient pas les siens lui revenaient en mémoire. Ambarhùna, la cité elfique et des murailles similaires destinées à lutter contre les assauts vampiriques. « Vraiment charmant… » grinça-t-il cette fois, amère. Dans ces souvenirs de défunts vampires, il y avait, au sein des fortifications, un mécanisme à actionner communément pour ouvrir les portes et désactiver les pièges. Ces mécanismes se trouvaient dans chacune des deux fortifications. « Tu vois, ma fille, les elfes avaient construit de pareilles fortifications, sur Ambarhùna, du temps où les vampires les attaquaient sans relâche. Un temps de guerres atroces et pourtant… Malgré ces dernières années à travailler ensemble, à lutter contre les mêmes menaces, main dans la main, ils érigent encore les mêmes murailles qu’ils avaient dressé contre nous. La paix n’est pas le gage d’une alliance. Elle est la méfiance incarnée et la certitude que nos amis se préparent à la guerre contre nous. Je préfère être en guerre, au moins chacun sait de quoi il encourt. » Ah… L’hypocrisie. Là était la plus importante des leçons qu’il devait inculquer à son enfant.

« Il y a un mécanisme, dans chaque fortification. Tu prends celle de gauche et moi celle de droite. Nous allons ouvrir la porte d’une cité qui ne veut pas de nous et je tiens à partager le plaisir de cette intrusion avec toi. Je regrette que leur peuple soit en si piètre état, tu ne pourras pas connaître le divertissement de les enquiquiner. On se retrouve de l’autre côté. » Vraiment, il appréciait de pouvoir piétiner ces elfes hautains. D’un sort du flux de déplacement, il se retrouva en haut de la fortification. Avec Nuit ou son grappin, Elizabeth pourrait sans difficulté se retrouver de l’autre côté et passer la porte qui se trouvait à l’intérieur pour accéder en haut de la fortification. Il contempla une cité qu’il connaissait déjà… Excepté qu’il y avait un peu plus d’activité d’ordinaire et beaucoup moins de statues, même si les elfes en étaient friands. « Prête ? » Demanda-t-il plusieurs dizaines de secondes plus tard. Alors que son regard se perdait sur la cité. Il actionna le mécanisme quand Elizabeth fut en état de le faire également, de son côté. Sans grande surprise, vu l’état du peuple elfique, ils n’étaient pas arrêtés. Il n’y avait rien, simplement le silence et l’inertie. « Lorsque vous rentrerez ne touchez pas l’eau. Des contaminés barbotent dedans, on ne sait pas à quel point l’eau peut-être contam… » Il fit de gros yeux et tourna son regard vers les pirates qui arrivaient dans les barques : « Nathaniel, ne touchez pas l’eau ! Elle est probablement contaminée : rejoignez la terre ferme et finissez à pied. » adressa-t-il, par télépathie, au roi de la Confrérie.


Dons pour Nessraya :


Don pour Elizabeth :


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description[INTRIGUE] Un silence de mort EmptyRe: [INTRIGUE] Un silence de mort

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Se tenant à la proue du navire, le regard de Liz restait résolument fixé sur l’horizon, son regard détaillant l’horizon qui se dévoilait jusqu’à ce que Keet-Tiamat présente ses courbes. L’arrivée du bateau sur les côtes de Cendre-Terre avait créé une réaction sans pareille et la menace qu’elle laissait planer sur les terres des vampires était inacceptable. Jusque là, les côtes de Nyn-Tiamat avaient été principalement épargnées et la jeune vampire n’avait que vaguement entendu parler de la Peste de Corail, persuadée que ce mal concernait le reste du monde et qu’il pouvait bien aller pétrifier les humains si ça lui chantait. Peut-être pas tous, les vampires avaient toujours besoin de nourriture, mais à tout le moins, elle n’avait pas considéré la possibilité que les siens puissent être menacés par cette maladie aussi terrible qu’elle portait un beau nom. Elle n’avait pas vu beaucoup de coraux, mais la couleur qui portait son nom était jolie. C’était un bon point comme un autre.
D’une manière ou d’une autre, la décision de lancer une expédition sur le territoire elfique pour mettre fin, une bonne fois pour toute, au risque avait été rapidement proposée et Liz s’était immédiatement intéressée à l’affaire. Elle n’allait pas restée là les bras croisés une fois de plus, son immobilité durant le couronnement resterait un souvenir cuisant, peu importe qu’elle aurait été incapable d’y participer de toutes façons. Pas sans mettre les autres en danger plus qu’autre chose.

Cette fois-ci elle était prête et elle ne serait pas simple spectatrice.

Dès l’instant où son père lui avait offert son accord pour participer à l’expédition, elle s’était jetée sans attendre sur les informations disponibles. Il lui était impossible de contacter Sorel pour lui poser des questions, il était bien trop loin et les moyens de communications ne lui permettraient pas d’obtenir des réponses rapidement. Les livres, en revanche, avaient le bon goût d’être toujours à portée de main et n’avaient pas la fâcheuse tendance d’argumenter ou de divaguer. Encore que, selon l’auteur et le sujet, les deux restaient possibles. Elle avait passé les quelques jours précédant le départ à compulser d’épais volumes tout en préparant ses affaires et en s’entraînant avec leur instructeur pour mettre toutes les chances de son côté.
Maintenant l’île était là et l’expédition était sur le point de commencer. Les surprises, cependant, débutèrent bien avant qu’elle ne mette le pied sur le Keet-Tiamat. Cendre-Terre ne l’avait pas préparée à une telle vision. Tout n’était que couleurs ocres et dorées, des pointes de verdure ici et là et de bleu mais… l’essentiel était une palette variée de jaunes en tout genre là où Nyn-Tiamat se parait de blanc, de bleu et du vert profond des arbres de la forêt de Licorok. Les montagnes offraient un paysage superbe qu’elle ne retrouvait pas sur Keet-Tiamat. Bien entendu le paysage n’était pas hideux mais il n’y avait décidément aucune comparaison faisable entre les deux.

Quant à la température… Ils n’étaient pas encore arrivés que déjà la chaleur s’était progressivement installée sur le vaisseau, s’enroulant autour d’elle, pressant contre sa peau sa moiteur désagréable. Ce fut bien pire lorsqu’ils accostèrent finalement, remarquant par la même occasion qu’il n’y avait pas suffisamment de barque pour tout le monde. Masquant son propre mécontentement, elle ne pu cependant pas retenir un sourire suffisant lorsqu’elle entendit les propos de son père. Elle n’avait pour l’instant pas eu l’occasion de rencontrer Nathaniel Eärendil mais elle ne pouvait pas dire avoir impatience. Ni être tout à fait réluctante pour autant. L’indifférence restait majeure en ce qui la concernait. Elle n’était pas impressionnée. Sa rencontre avec Asolraahn lui avait déjà apporté une impression négative, sans parler de ses sous-fifres auxquels elle avait eu à faire par le passé mais à cela fallait-il désormais ajouter de l’incompétence et une forme d’inutilité. Elle n’était pas sans savoir que la protection des côtes revenaient aux pirates et il avait échoué, désormais il devait fournir suffisamment de barque et là encore ne s’était pas montré à la hauteur. La nouvelle-née garda sa satisfaction pour elle tandis qu’elle observait les vampires saboter quelques-unes des barques restantes.

Liz observait les alentours, les pieds sur la pierre du port tout en parcourant du regard ce qu’elle pouvait voir. La chaleur était… supportable, pour une vampire, mais elle n’imaginait pas réellement quelque créature pouvant subir les températures accepter de vivre ici de plein gré. Et pourtant, les elfes s’y étaient installés d’eux-mêmes, pires, ils s’y étaient certainement plu pour y être restés. Un chant constant de voix, brouahah incompréhensible et persistant, couvrait les environs comme une brume distrayante. Le regard glacé de la nouvelle-née se porta sur une des statues. La mort pouvait prendre bien des formes, elle avait croisé des trophées de chasse par endroit, parfaitement conservés malgré le fait que la bête était morte depuis bien longtemps. Une trompeuse apparence de vie affichée sous les traits de la mort. Mais ce qu’elle voyait et entendait n’avait rien d’un mensonge et les lamentations étaient bien réelles. Ces gens étaient bien vivants, coincés dans le carcan de leur propre corps, poussés à la folie. Fronçant le nez, la nouvelle-née secoua la tête avec résignation et se tourna vers les autres à temps pour voir Aldaron confier à Nessraya une monture et une tenue pour se protéger, lui indiquant quelques conseils. En silence, la nouvelle née considéra la tenue que son père offrait à la graärh et hocha silencieusement la tête, définitivement acceptable. Les couleurs étaient jolies et les détails qu’elle pouvait voir étaient délicats, en plus cela protégerait sa nounou de la chaleur, elle qui en subirait les pires affres d’entre eux tous. Son épaisse et superbe fourrure allait se tourner en véritable fournaise sans protection. Peut-être Liz considérerait-elle fournir la graärh en vêtement de ces couleurs à l’avenir. Crème et pourpre lui allait bien, autant qu’elle puisse dire étant donné que la quasi-totalité du corps de Nessraya était désormais couvert et dissimulé par l’élégant tissu. Après la nounou, cependant, ce fut son tour.
Écarquillant brièvement les yeux lorsque son père lui tendit une tenue similaire à celle de Nessraya, celle-ci d’un bleu délicat accompagné d’une chèche crème et de broderies argentées. Souriant doucement, elle hocha la tête et s’en habilla sans attendre, ses gestes précis et économes. Elle s’arrangea néanmoins pour pouvoir conserver sa ceinture avec sa sacoche sans fond au-dessus et arranga sa cape-armure au-dessus de sa nouvelle tenue.

Elle hocha la tête à la question de son père, son regard retrouvant l’horizon avec circonspection : « Cela n’a aucun sens, » lâcha-t-elle avant de secouer la tête à nouveau : « Qui voudrait vivre ici volontairement ? » Elle jeta un regard par-dessus son épaule comme si elle pouvait encore voir la neige immaculée de Nyn-Tiamat et retourner dans ses rues glacées. « Je dois admettre que ça a un certain charme... » L’admission, cependant, sembla lui coûter. « Merci pour la tenue, père, elle est superbe, » ajouta-t-elle en ajustant la chèche. Même couverte de la tête aux pieds, elle serait la plus jolie d’entre eux.

Alors qu’ils se préparaient à avancer, Liz jeta un regard à Nuit et se laissa emporter par les bras de la déesse impie. S’ils voyageaient à cheval, elle n’avait nul besoin d’une monture, elle qui pouvait se déplacer sans encombre grâce à son aide. Pour autant, cela ne rendit pas le voyage plus facile. Le chœur de lamentations qui résonnait en permanence sur l’île, depuis son arrivée, ne baissa pas en intensité. Elle en vint à foudroyer du regard les quelques statues sur leur passage, bien qu’elle puisse aisément les ignorer ou, à tout le moins, les reléguer au second plan. Cela requérait un effort, certes moindre, mais un effort malgré tout qu’elle ne souhaitait pas nécessairement avoir à faire alors que l’expédition pouvait requérir toutes ses compétences et son attention. Elle se concentra sur les instructions de son père. Il avait plus d’expérience qu’elle, indubitablement, et ses mots faisaient de toutes façons échos à son instinct premier. Pour autant…

La logique requérait de conserver son calme mais depuis son arrivée sur l’île la nouvelle-née ne pouvait s’empêcher de parcourir les lieux du regard, souvent par-dessus son épaule, à la recherche de quelque chose. Quelqu’un, quelque chose, l’observait et cela chatouillait d’un peu trop près sa fierté prédatrice. Ce n’était pas à elle d’être épiée, surveillée et suivie, c’était elle qui traquait dans l’ombre, c’était elle qui suscitait les frissons et les inquiétudes, l’inverse ne saurait être vrai. La peur, loin de lui mordre le ventre, s’était faite discrète, remplacée par la frustration, l’irritation et la brûlante détermination de trouver qui l’observait. Il n’y avait que peu d’ombres sur cette île solaire et la tenue qu’elle portait ne lui permettrait pas de faire usage de l’armure de camouflage qu’elle portait en-dessous, mais elle saurait faire usage de la moindre opportunité et elle trouverait. Émettant un sifflement strident, la nouvelle-née leva un poing ganté pour permettre à Astre de se poser. Le rapace descendit tranquillement jusqu’à venir enserrer le cuir de ses serres. Momentanément accaparée par la beauté de l’animal, Liz caressa doucement son dos couvert de plumes. Elle avait quelques sacs de viandes séchées en récompense mais les garda pour le moment opportun.

« Survole les lieux et avertis moi si tu vois quoique ce soit pouvant avoir un intérêt ou représenter une menace. » Elle n’était pas sans se remémorer la silhouette esseulée du port, marmonnant bien que figée, indiquant un minimum de mobilité. Elle ne se ferait pas surprendre. L’oiseau lui pinça gentiment le pouce avant de s’envoler, tournant brièvement au-dessus du groupe de vampires avant de s’éloigner. Alors qu’elle le regardait s’éloigner, Liz se défit de l’étreinte de Nuit et se retrouva à marcher rapidement au côté du cheval d’Aldaron tandis qu’elle s’adressait à la déesse à voix basse. « Fais-en de même, s’il te plaît. Astre ne peut pas communiquer, mais toi, tu peux. Dis-moi ce que tu vois, Nuit et protège nous. »

Le besoin de protection de la déesse ne lui avait pas échappé. Son regard se porta au loin, suivant la silhouette de son faucon avec attention. La sensation humide qui l’entoura soudain, cependant, la sortit de ses pensées et elle leva le nez sur un ciel immaculé alors qu’un rideau de pluie s’abattait sur eux. Rapidement, le Prince Noir créa une protéction, les protégeant de l’eau. La magie... serrant les dents, Liz garda une expression neutre mais l’irritation gagna un cran. Elle qui semblait avoir été maîtrisée par les mages se manifestait cette fois-ci sous un jour que même Aldaron Elusis ne pouvait déterminer. Cette expédition promettait d’être intéressante mais, jusqu’à présent, elle n’avait réussi qu’à l’agacer - à l’exception de la jubilation de voir Nathaniel Eärendil dans la mouise. Les propos de son père, cependant, lui firent détailler les statues avec plus d’attention. Elles étaient effectivement figées comme interrompues au beau milieu d’une action alors que, pour ce que Liz en savait, la maladie était progressive. Pas instantanée comme ce qu’elle voyait le laissait entendre… Frustrée de ne pas avoir remarqué cela avant, elle se concentra davantage sur ce qui l’entourait et ce qu’il se passait autour d’elle, déterminée à payer plus attention aux choses et à ne pas se laisser surprendre. Pas si elle peut l’éviter, pas sans avoir essayé et fait de son mieux.

Leur arrivée devant les portes la laissa interdite. Closes et gigantesques, il y avait peu de chances qu’ils trouvent une façon de pénétrer dans l’enceinte, pas sans aide. Elle pouvait certainement le faire avec l’aide de Nuit mais elle voyait mal comment les autres pourraient en faire de même. Se tenant aux côtés de son père, elle leva les yeux vers lui lorsqu’il s’adressa à elle. Son regard revint sur la porte tandis qu’il lui relatait l’origine d’une telle architecture, son expression se durcissant imperceptiblement. Elle avait beaucoup lu au sujet des elfes, notamment la façon dont la traque des vampires avait impacté leur façon de vivre et de se défendre. Il semblerait qu’elle ait désormais devant elle le résultat d’un tel apprentissage. Il était esthétique, à n’en pas douter, et efficace. Un sourire mauvais étira ses lèvres, efficace, en effet, mais elle faisait partie de ces vampires contre lesquels une telle défense ne servait à rien. Elle considéra néanmoins Aldaron avec curiosité. Pensait-il ses mots et les appliquait-il à sa relation avec les pirates ? Ils résonnaient en diapason avec les propos d’Asolraahn, remarqua-t-elle avec une forme de fière satisfaction. Son affection - quoique prudente - pour le graärh étaient certainement à l’origine de ses ressentis mais il n’en restait pas moins qu’il lui faudrait certainement interroger le Prince Noir à ce sujet. Elle avait beaucoup à apprendre et Aldaron n’était pas arrivé là par hasard, apprendre du meilleur n’était que logique.

Liz ne pu retenir un petit rire au partage proposé par son père et adressa un sourire reconnaissant à son père :

« Un cadeau dont je goûte la délicieuse ironie et la savoure avec joie, Père. »

Elle l’observa s’élancer au moyen de la magie sans cesser de sourire avant d’appeler Nuit à son côté. Utiliser ses gants grappins auraient pu suffire mais tant qu’à enfoncer le clou quant à ces portes anti-vampires, elle tenait à le faire jusqu’au bout. A son appel, cependant, les températures chutèrent drastiquement sur un rayon de dix mètres, faisant s’immobiliser la nouvelle née au pied du mur. Elle se décala de quelques pas pour donner de l’espace à la déesse impie tandis que celle-ci écrivait dans le sable en lettres rapides. Il n’y avait pas grand chose capable d’effrayer Nuit, pourtant les mots parlaient d’eux-mêmes. Liz leva les yeux pour voir qu’Astre tournait au-dessus d’un bâtiment en particulier… précisément dans la direction indiquée par Nuit. Elle hocha la tête pour indiquer à la déesse qu'elle avait bien saisi.

Liz leva les yeux vers son père qui l’attendait avant de les rebaisser en appelant à nouveau Nuit pour l’aider à passer le mur. La déesse l’entoura de sa présence. La sensation de se dématérialiser fit courir un frisson déplaisant dans son dos, hérissant les cheveux de sa nuque mais il s’agissait d’une sensation aussi rapide qu’un cligne des yeux. Si un clignement des yeux lui donnait l’impression de grésiller et de voir une sombre teinte de gris peu élégante. Elle frémit, une fois arrivée de l’autre côté, tentant de se débarrasser de la sensation peu agréable et songeant qu’elle ne ferait probablement pas souvent appel à cette compétence si elle avait le choix.
Arrivée de l’autre côté de la porte, elle porta attention à ce qui l’entourait et sentit ses yeux s’écarquiller légèrement, seule réaction qu’elle s’autorisa. Deux statues, semblables à celles qui se trouvaient de l’autre côté, se trouvaient là mais là où celles de l’extérieures faisaient face à l’horizon, celles-ci se faisaient face. Remontant lentement le long des pieds dont le socle étaient gravé d’inscriptions, elle leva lentement la tête. Les lances qu’elles tenaient s’entrecroisaient loin au-dessus de sa tête comme pour interdire l’accès à un formidable et gigantesque adversaire. Les statues étaient magnifiques, indéniablement, sculptées avec art et beauté, mais surtout elles venaient de baisser la tête vers elle. Son impudence à vouloir faire un pied de nez aux elfes n’allaient peut-être pas se passer aussi bien qu’elle l’avait espéré.

Pas tout à fait rassurée et espérant que son père allait faire preuve de patience malgré le temps considérable qu’elle mettait, elle baissa à nouveaux les yeux vers les socles, ravie et soulagée d’avoir pris le temps de potasser le sujet elfique. Elle avait appris - redécouvert ? - un peu d’elfique pendant ses études et parvint à déchiffrer les inscriptions. Celle de gauche indiquait “Vous êtes étranger à la cité”, lui faisant faire une petite moue tandis qu’elle passait à la seconde. “Pour entrer, parlez ami” était gravé à même la roche. Elle avait cru comprendre que les elfes étaient particulièrement tordus, des fois, dans leur façon de penser et elle en avait la preuve sous les yeux. Deux gigantesques preuves. Peut-être quelque chose dont elle pourrait apprendre pour protéger Cendre-Terre à son retour, il n’y avait aucune honte à emprunter des façons efficaces de protéger son territoire.
Elle inclina la tête, elle fit un pas vers celle de droite, son regard croisant brièvement celui, sans expression, de la statue, avant de revenir à l’inscription. « Parlez ami »… cela pouvait aller du mot de passe au fait de simplement s’exprimer en elfique. C’était, après tout, un parlé ami. Cependant il y avait aussi différents dialectes elfiques et elle n’était décidément pas assez à l’aise dans l’un ou dans l’autre pour entreprendre une élocution complexe pour essayer de prouver qu’elle venait en paix. Ce qui n’était pas tout à fait vrai et pas tout à fait faux non plus. Inspirant doucement, elle se concentra avant de garder le regard rivé sur les derniers mots. Pour entrer... parlez ami. Elle n’était pas tout à fait friande de l’optique de considérer les elfes comme des amis, ou de considérer des gens comme des amis, ceux-ci étaient pour ainsi dire rares, mais elle haussa les épaules et finit par pousser un soupir, espérant très fort ne pas finir par devoir esquiver deux têtes de lances plus grandes et plus grosses qu’elle :

« Mellon, » dit-elle avec force.

Les statues se redressèrent dans un grincement pierreux, décroisant leurs lances et relevant la tête pour se regarder l’une l’autre, ne lui payant plus la moindre attention. Se secouant pour se débarrasser des derniers fourmillements de l’anticipation, la vampire s’avança, cherchant du regard un accès lui permettant de rejoindre le haut des fortifications. Elle finit par trouver une porte qu’elle ouvrit prudemment, en se tenant aussi à distance que possible, peu certaine de ce qu’elle allait trouver de l’autre côté. Un escalier s’élançait vers le haut, contre le mur. Reconnaissante pour son absence de souffle, Liz s’engagea en grimpant prudemment les marches, en alerte et prudente. Des encoches dans les murs, à intervalles réguliers, lui font imaginer des elfes postés là, guettant quiconque oserait s’introduire ici. Etrangement, ils avaient tous des visages vaguement semblables à ceux de Sorel et d’Aldaron, les rares elfes qu’elle avait croisés jusque là. Elle n’était pas encore arrivée en haut qu’elle entendit la voix d’Aldaron lui demander si elle était prête. Considérant qu’il lui restait encore quelques marches et pour ne pas laisser son père dans l’attente, elle lui répondit aussitôt :

« Presque ! »

Gravissant les dernières marches, elle se posta près du mécanisme se tenant prête avant de l’indiquer à son père :

« Je suis prête ! »

Ensemble, avec une synchronisation d’une beauté qui ne passa pas inaperçu pour la nouvelle née, ils ouvrirent les battants de pierre. Les instructions de son père concernant l’eau et la prudence qui était de mise sur ce point lui firent hocher la tête. Son regard, cependant, était perdu sur le paysage que les portes venaient de dévoiler. La cité qui s’ouvrait à ses pieds était enchanteresse, un joyau dans un écrin ocre. Le bleu de saphir de l’eau roulait de part et d’autre de la cité en un ruban bleu magnifique qui serpentait à travers les rues en cascades scintillantes. De nombreux canaux traversaient la cité, servant certainement au moins autant de routes que les quelques chemins de terre ou de pierre, des bassins superbes clapotaient paisiblement ici et là, agrémentant les rubans de joyaux immobiles. Et au milieu d’eux, deux grands yeux de reptile avant qu’ils ne se referment et ne disparaissent dans un scintillement bleuté.

Ébranlée, la nouvelle née resta un instant immobile. Son regard reprit sa route, comme trop choquée pour réagir immédiatement. Des fontaines se dressaient par endroit, représentant dragons et scènes historiques qui l’émerveilleraient certainement plus tard. Et ce n’était que la cité basse. La cité haute, construite sur de gigantesques arbres d’émeraudes, s’étalait en pont d’un blanc immaculé, grâcieux et élégants. La cité était magnifique.

S’ébrouant comme pour sortir de son état second, ressentant brièvement le frôlement glacial de Nuit, Liz prit la parole sans nécessairement élever la voix. Bénissant leurs capacités de vampire, elle s’adressa à son père :

« Papa, Astre a remarqué quelque chose à Mithìrbann. Nuit a cependant indiqué la même direction et elle parle de peur qu'on entre, qu'on se fasse contaminer et qu'on contamine tout. J'ignore de quoi il s'agit mais quoique ce soit, ça a peur des conséquences et sait peut-être quelque chose. Je pense qu’il vaudrait mieux prévenir les pirates et les vampires restés au port. Pour se préparer, peut-être aller jeter un œil. Peut-être prévenir ceux en bas ceux restés en bas, au cas où. »

Elle s’en remettait à lui pour savoir quelle conduite à prendre était la meilleure et la mieux adaptée. Si quoique ce soit qui se trouvait derrière eux, à Mithìrbann était en mesure de se déplacer, elle ne voulait pas que les siens soient pris à revers par cette chose. Elle reprit avec plus d’hésitation, incertaine :

« Il y a autre chose… Dans les canaux... » Elle serra les dents et releva la tête, irritée par sa propre hésitation avant de reprendre avec plus d’assurance et de force : « Il y a quelque chose dans les canaux. Je n’ai pas vu beaucoup mais de grands yeux, peut-être ceux d’un reptile. Il a rapidement disparu, je n’ai pas réussi à en voir plus. »

Avec un regard vers les escaliers, elle s’y engagea à nouveau rapidement dans l’intention de rejoindre son père et peut-être de s’entretenir avec lui de ce qu’elle avait vu et appris grâce à Astre et à Nuit. Ce n’était pas rien et cette expédition qui devait surtout prendre conscience de la situation à Keet-Tiamat et régler le problème une bonne fois pour toute venait, pour elle, de prendre une autre tournure. Il y avait plus à découvrir qu’une simple situation à régler et elle sentait l’exaltation la gagner, elle voulait en savoir plus et découvrir ce qui se cachait dans les canaux de la cité elfique.

Instructions :

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Demens était assis seul dans une cabine réservée pour lui, preuve de l’importance qu’il avait gagnée au sein de la Confrérie depuis qu’il s’y était joint deux ans plus tôt. Cependant, la cabine était pratiquement vide, comprise d’un simple lit que l’Alchimiste n’avait même pas utilisé durant le voyage, y laissant plutôt l’Homonculus s’installer, entortillé sur lui-même. S’il avait une cabine si peu fournie, c’est qu’il avait depuis quelques temps déjà un coffre bien particulier qui lui permettait d’accéder à son atelier d’Althaïa et d’y œuvrer comme s’il était resté là-bas, ce qui le rendait encore plus efficace dans son rendement. Et quel rendement! Depuis environ trois mois, il faisait des allers-retours entre le Crépuscule des Chimères et Keet-Tiamat, où Kalza’ah Ashuddh et lui préparaient lentement une armée d’esclaves qui aurait pour but de servir de force terrestre à la Confrérie. Pour l’heure, le tout était encore au premier stade : les esclaves construisaient leurs propres habitations tout en cultivant la terre. Ainsi, la subsistance de l’île pirate était assurée et il était possible d’observer en parallèle quels spécimens Graärh étaient les plus forts, les plus endurants, mais aussi les plus dociles. À cela s’ajoutait une consommation déjà soutenue d’une drogue développée par Demens à la demande d’Irina Faust pour subtilement saper l’esprit, drogue qui était dissimulée dans tout ce qu’ingéraient les esclaves et qui commençait déjà à faire son effet sur les plus fragiles d’esprit.

Cependant l’homme de science retournait aujourd’hui sur Keet-Tiamat pour une raison bien différente, quoique liée : depuis le début des constructions, il n’y avait eu aucun signe de la part des Elfes, personne qui n’était venu s’informer de leurs actions ou s’y opposer. C’est pourquoi un groupe de reconnaissance avait été mis sur pied afin de tirer l’affaire au clair, groupe dont l’Alchimiste faisait partie. Lui-même avait déjà laisser entendre qu’en toute logique, la Peste de Corail avait eu raison de la population Elfique, mais d’autres n’étaient pas aussi sûr et il savait que tenter de les convaincre était une perte de temps. D’un autre côté, se rendre sur place pourrait toujours être utile afin d’observer de près la maladie.

Bientôt, on vint cogner à la porte de sa cabine. Demens rangea son grimoire de note dans sa sacoche magique et ouvrit pour tomber sur un membre de l’équipage.

- Le Roi vous attend.

Sans dire un mot, le Cafard se dirigea vers la cabine du gredin qui l’invita à entrer, manifestement content de le voir. Ils firent d’abord le point sur la petite colonie d’esclaves, où Kalza’ah resterait tandis que l’Alchimiste participait à l’expédition. À ce sujet, il informa le Roi de ce qui lui semblait la meilleure option.

- Mon double vous accompagnera. Si jamais le masque de protection fait défaut, sa nature artificielle l’empêchera d’être contaminé. Je resterai en communication constante avec lui, à l’abri dans ma cabine.

Cette suggestion plut grandement à l’Elfe Noir, d’autant plus que ce lien permettrait une communication rapide entre le Maelstrom et le groupe si le besoin s’en faisait sentir. Un autre individu se joignit alors à eux. Demens n’avait jamais rencontré Tobold des Mangroves en personne, mais c’était grâce à ses informations que la Capitaine des Esclaves et lui avaient pu choisir l’emplacement du camp d’esclaves. Si la reconnaissance avait été dans son caractère, le Cafard aurait remercié l’espion, mais celui-ci reçu simplement un regard soutenu. Nathaniel exposa alors ses attentes, demandant par le fait même à Demens un peu de peau qu’il lui donna sans broncher. Après s’être fait imposer quelques échanges supplémentaires et inutiles, le savant retourna à sa cabine, où il fit absorber la Pierre Philosophale à l’Homonculus. Son corps artificiel se déforma aussitôt, jusqu’à devenir la parfaite réplique de l’Alchimiste. Demens offrit certaines de ses pièces d’équipement au Sosie qui les enfila sans qu’un mot ne soit échanger. Après tout, ils étaient la même personne et savaient tout deux comment agir.

À partir du moment où l’embouchure du Tampocuilë fut franchie, c’est le Sosie qui prit la place de l’original. Vêtu comme l’aurait été son créateur, avec en plus le masque Porte-peste, il se tenait à la proue sans empiéter pour autant dans l’espace des matelots qui s’affairaient. Il observa avec l’indifférence la plus totale le Roi user du don du froid de son propre Esprit-Lié pour détruire un navire dangereux, et c’est avec la même indifférence qu’il se mit en route avec les autres. Tobold les guida sur un chemin sûr jusqu’aux barges, qui étaient apparemment en quantité moindre que prévue, mais cela n’empêcha personne d’en faire usage. Lorsque le vieil homme mentionna que son embarcation était sabotée, le Doublon usa à son tour du Léopard des neiges pour geler les fissures, évitant ainsi que plus d’eau n’y entre tandis que d’autres aidaient le malchanceux à passer dans leur barge, celle-là encore en bon état. Tobold avait également souligné se sentir observé, mais pour l’heure, rien n’était visible, sinon des statues d’Elfes aux yeux rivés sur eux. Fait particulier, une intense pluie c’était mise à tomber à peu près en même temps, sans pour autant qu’il y ait le moindre nuage, et le Sosie en récolta une partie en se fabriquant un entonnoir de glace. À un moment, un oiseau de proie envoyé par un des Vampires au loin passa au-dessus des barges, s’en allant tournoyer du côté de Mithírbann. Sachant qu’une bonne partie des pirates étaient encore là-bas, le faux Demens ne releva pas l’information. S’il y avait un problème, le vrai le mettrait vite au courant.

Rendu à moins d’une centaine de mètre de leur destination, Nathaniel ordonna d’accoster et de ne pas toucher l’eau, sous prétexte de contamination, et les pirates parcoururent le reste du trajet à pied alors que les Vampires ouvraient la porte de la cité pour y entrer. Une fois à l’intérieur à leur tour, tous purent d’abord voir les deux statues qui gardaient l’entrée, mais n’eurent pas le temps d’apprécier davantage l’architecture des lieux puisqu’une violente explosion se produisit là où était le port, éjectant vers le ciel d’immenses flammes. Nathaniel se tourna vers Doublon comme pour lui demander de s’informer, mais celui-ci s’en changeait déjà.

~ Une explosion a eu lieu. De quoi s’agit-il? ~

La réponse ne serait pas immédiate, puisque Demens allait devoir couper un moment la communication afin de s’informer. En attente d’une réponse, le Sosie porta son regard vers les canaux, où il vit que quelque chose s’agitait.

- Là, un reptile
, dit-il simplement en pointant l’étrange créature.

Ou du-moins, la silhouette qui se devinait à travers la brume y ressemblait, quoiqu’elle mesurât une bonne dizaine de mètres, ce qui ne l’empêcha pas de se mouvoir rapidement pour plonger dans l’eau et nager à vive allure vers le nord-ouest, s’éloignant ainsi de ses observateurs. La chose se mit bientôt à battre l’eau avec sa queue avec une telle force qu’une éclaboussure se dirigeait vers eux tous, et le Doublon en appela une nouvelle fois à son don du froid pour figer la gerbe dans son élan. En surfusion, une partie du jet se cristallisa instantanément en touchant le sol, formant une petite stalagmite bien singulière, mais le reste se répandit autour. Heureusement, puisque tous avaient pu observer la bête s’ébrouer, tous purent également éviter la partie de l’eau qui n’avait été solidifiée.

Directives :

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A travers le temps, a travers les âges, l’histoire s’écrit, se marque d’un fer rouge sur nos corps, nous rendant de plus en plus vulnérable… Je me souviens comme si c’était hier, ce petit corps chaud qui c’est doucement refroidi et qui aujourd’hui encore ne quitte pas ma petite bourse pour me porter chance et me souvenir jusqu’à la fin ce sentiment d’impuissance… Les larmes ont coulé, alors que je me suis éveillée, face à ce cauchemar qui jamais ne prend fin.

Le jour du départ était arrivé, et une fois de plus, un sourire s’affiche sur mes babines en voyant mes protégés. Je les aimais plus que ma vie et depuis mon arrivée, je me suis attachée à eux… C’était un grand jour pour ma princesse qui allait devenir une véritable guerrière. J’avais choisi de suivre mon maître, sachant que mon jeune prince allait pouvoir se débrouiller seul sans faire trop de bêtise, enfin, je l’espérais…

Le temps du voyage était arrivé, et nous voilà partie à une destination que je ne connaissais pas du tout. C’était même mon premier voyage en bateau et je pouvais confirmer, que je n’avais pas le pied marin… Au début, je me sentais mal, mais plus j’observais l’eau et les vagues qui dansaient autour de la coque du navire, plus je me souvenais de cette histoire tragique et magique en même temps… Nuliajuk…

Les voilà arrivé après une longue traversé. Le bruit provoquer, me réveilla de ma rêverie et je pouvais déjà sentir cette imposante chaleur… Au début, ce n’était pas grand-chose, mais j’avais vite compris que je finirais bien rapidement comme une larve… Quel déshonneur… Mon épaisse fourrure de neige commençait déjà à bouillir sous cette chaleur ardente qui semblait croître de seconde en seconde… Je me sentais stupide de ne pas avoir demandé le lieu de notre destination, et encore plus de sa météo qui m’étais inconnu…

Cependant, mon vénérable Seigneur avait tout prévu… Au ,j’étais surprise de le voir m’offrir une tenue qui m’offrait la possibilité de les suivre et surtout de me faire vivre… Je lui était extrêmement reconnaissante de ce geste, je me sentais plus qu’honorée… Inclinant la tête avec respect, pour ce présent, mais aussi pour cette monture magnifique.

Partant tout les trois, je restais suffisamment proche de ma princesse pour la protéger et veiller sur ce qui nous entourait. Gardant un œil vigilant, je me sentais de moins en moins dans mon élément… C’était un peu comme un nouvel univers, un endroit que l’on imaginait simplement en rêve… Mais c’était bel et bien réel. Alors que j’observais les alentours, mon Seigneur me posa une question, une question qui était simple à deviner. Mes oreilles se dressèrent dans sa direction, par habitude, attendant quelques secondes avant de prendre la parole.

« Non mon Seigneur, c’est la première fois que je quitte la neige par ailleurs. Je suis honorée de découvrir cette vaste terre à vos côtés. »

Le chemin se poursuivait et j’obéissais au doigt et l’œil a mon maître. Je me devais de rester le plus proche possible à ma petite princesse nacrée, elle était ma principale mission, et je devais la mener avec succès. Je compris bien rapidement les paroles du vampire lorsque je sentis la présence de ces statues tout à fait surnaturelles. Rien ne bougeait et pourtant, j’avais cette sensation d’être épié… Gardant le tissu contre ma fourrure, je prenais soin de faire attention à rester caché, ainsi que Liz.

Une pluie s’abat sur nous, une pluie fine et chaude, comme celle que nous trouvons sous les tropiques. Seulement, quelque chose clochait, car le ciel restait inchangé… Aucun grondement dans le ciel, aucun éclair, il restait parfaitement bleu durant une belle journée d’été. Le bouclier invisible de mon Seigneur nous protégea de cette pluie peu ordinaire, qui d’après mon maître ne provenait d’aucune magie que nous connaissons, et ce que nous ignorons, nous devons toujours nous en méfier…

Nous arrivons à une porte particulière, qui fascine mon roi, et il y avait de quoi. Avec la jeune princesse, ils ouvrir cette dernière avec facilité. Mon regard toujours porté sur ma protégée, j’écoutais chaque bruit qui pouvait me sembler suspect, mais écouta quelque chose qu’elle marmonna à son père. Le mot reptile sembla me transpercer de part en part, mon souffle se coupa quelques secondes, alors qu’une image me revenait en tête… Je voulais éclaircir tout ceci dans mon esprit, mais le temps me manqua, quand une explosion attira mon attention en direction du port de Mithírbann, d’où nous venions. Le pirate que nous avions croisé venait d’arriver par le biais d’un canot. L’un des pirates montra la créature qui s’enfonçait dans l’eau, laissant derrière lui une giclée d’eau qui se transforma en un glaçon géant. Un peu plus et ma princesse allait être touchés. Je me sentais honteuse de ne pas avoir était vigilante, car autre chose avait attiré mon attention, préférant protéger nos arrières. Nous étions dans un endroit inconnu et tourner le dos à l’inconnu était un moyen d’appeler la mort plus rapidement… Mon regard se perdit dans les flammes, alors qu’une forme, parfaitement distingue se faufila rapidement vers la végétation, se dirigeant doucement vers le lieu où nous nous trouvons… Un faible grognement sort de ma gueule, un moyen de communication primaire et tout à fait instinctif, que je n’avais pas réussi à cacher… Les portes se refermèrent doucement, et le temps semblait jouer contre la chose qui s’approcher rapidement, est-ce qu’il allait passer ? Je me souvenais des mots de mon maître, de ne toucher à rien et de ne rien faire… Je ne pouvais pas lui désobéir, mais j’avais peur pour ma princesse…Quel genre de créature cache son identité et se faufile de cachette en cachette si elle est amicale ? Tout ceci était bien trop louche et je ne pouvais contenir mon envie de la pourchasser…

Rapidement, mes oreilles bougèrent instinctivement, mon regard suivis le geste par la même occasion, lâchant du regard l’ombre qui s’approchait rapidement de nous. Mes iris rétrécissent alors que j’aperçois une statue prête à tomber sur le sol. Baissant la tête, ma protégée se trouvait pile en dessous de celle-ci. Sortant les griffes, mon instinct maternel me pousse à attraper la jeune fille pour l’éloigner de l’objet qui aller la blesser, où peut-être même de la tuer…

« Attention princesse ! »

Gardant le regard droit, les canines sortis par habitude, je logeais le petit corps de la demoiselle contre le mien après avoir effectué quelques pas en arrière.

Spoiler :

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Un bruit fracassant de pierre qui se brise rugit tout près de vous. Non… pas de pierre. Une statue d’elfe de corail.

Nessraya est parvenue à éviter à Liz un funeste destin en l’attrapant juste à temps pour l’écarter du danger. Mais le danger semble vous courir après, alors que déjà émane de l’elfe brisé, meurtri, aux silencieux cris d’agonie, une bruine traîtresse. Et le stalagmite de glace du pirate étend également sa perfide marre verglaçante non loin devant vous. Certes, déjà sous la chaleur de l’astre solaire, la glace commence à fondre, mais cette glace est formée d’eau contaminée… Deux obstacles qui vous barrent la route et vous obligent, au moins pour le moment, à reculer.

Derrière vous, les portes déjà se referment. Oh, il ne vous serait d’aucun mal de les rouvrir, certes… mais vous n’avez pas fait tout ce chemin pour fuir ainsi ? Vous pourriez aussi contourner les piètres obstacles qui tentent de vous faire barrage, un sort bien placé, un Esprit-Lié affiné, mais… Mais ces dangers sont le signe sans doute que rester au sol ne serait guère approprié. Et aussitôt votre guide vous indique d’un geste les plateformes au-dessus de vous.

Oui, monter semble la meilleure option. Plus de jet d’eau menaçant, bien moindre en tout cas, plus de statues mortelles prêtes à vous tomber dessus… et en prenant de la hauteur vous aurez, peut-être, une bien meilleure vision. Aussitôt Tobold vous montre l’escalier le plus proche, un escalier en colimaçon, prenant appui tout le long d’un tronc d’arbre plusieurs fois centenaires, qui mène à l’une des quatre immenses plateformes qui vous faisaient de l’ombre.

A peine commencez-vous à monter que la pluie s’arrête.

***

Les fous… se contaminer. Je me dois…

Encore un effort…

arriver à temps… les prévenir.

Encore un effort. Père… pour Père, je dois y arriver. Encore un effort….

Les fous… je me dois… les prévenir. Je dois…

Encore un effort….



***

Bien vite vous arrivez sur la plateforme qui vous surplombait de toute sa majesté. Un regard vers le bas… plus aucune trace de la bête. Mais nombre de statues aux bruines traîtres vous attendaient au détour des chemins. Les flammes crépitent toujours au loin vers la cité du port. Mais aucun cri, aucun bruit de bataille, ni aucune autre explosion ne se fait entendre.

Quand votre regard se tourne alors vers les plateformes, c’est un véritable jardin suspendu aux proportions gigantesques qui vous tend les bras. Tous les bâtiments de la cité ont été construits sur ces plateformes. Vous pouvez apercevoir à cette hauteur, les multiples escaliers aux abords des canaux permettant d'accéder aux plateformes, similaires à celui que vous avez emprunté.

Quatre immenses plateformes, reliées par de splendides ponts d’une blancheur éclatante. Quatre plateformes formant chacune un quartier, vous informe votre guide. Tous sont traversés de cours d’eau, qui ne sont ni plus ni moins que le sommet des viaducs traversant la cité. Tout n’est que luxuriante végétation autour de vous, elle recouvre même une grande partie des quelques édifices que vous apercevez, leurs pierres brunâtres recouvertes de broussailles, de lierres et de feuillages en tout genre. Une large avenue vous ouvre sa voie non loin devant vous, tandis qu’un petit bassin d’agrément, au milieu d’un belvédère orné d’obélisques de marbre blanc, vous invite sur votre gauche. De l’autre côté de l’avenue, les yeux les plus perçants peuvent apercevoir les contours d'un petit belvédère similaire, indiquant que les quartiers sont dotés de nombreux autres espaces de détente du même genre. A peine faites-vous un pas, que se dévoile à l’entrée du belvédère, devant le petit bassin, une magnifique statue d’animal tournée vers vous.

[INTRIGUE] Un silence de mort Animal10




Ordre à venir :
(sauf contre-ordre majeur imposant un changement de tour)
Nathaniel
Tobold
Liz
Aldaron
Demens
Nessraya


Et voici la carte avec votre point d’arrivée sur la plateforme, choisi par Tobold, et le point d’arrivée dans la cité :
Carte des plateformes :


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¤ Oasis de la pestilence ¤

L’elfe sombre vint poser le pied à terre pour la première fois depuis de nombreux jours. Sa botte s’enfonça légèrement dans le sable. Le regard perçant du gredin vint se poser sur le port elfique. Il ne souhaitait pas passer par cet endroit, il voulait le contourner. Il n’était pas nécessaire de passer au travers d’un danger potentiel quand il y a possibilité de passer outre. Pour cela, Nathaniel comptait sur Tobold pour les guider. L’espion de la confrérie le fit sans grande difficulté, venant les faire passer à l’ombre des bâtiments et des murets. Sans encombre, le groupe de pirates arriva jusqu’aux canaux et aux embarcations. Nathaniel posa un regard dur sur ces dernières. Où étaient ces hommes ? Où étaient les barques manquantes ? Les vampires ne les avaient pas prises et avaient continué à cheval. Pourquoi ne les avaient-ils pas empruntés ? La voix du vieil homme retentit alors. Les barques, elles avaient été sabotées et l’eau était en train de s’infiltrer. Était-ce pour cette raison que les vampires n’avaient pas emprunté les barques ? Parce qu’ils avaient remarqué le sabotage ? Le Demens crocodilien vint se pencher alors sur les morceaux de bois flottant pour offrir une réparation sommaire à l’aide de la magie de l’esprit lié du léopard. Nathaniel prit la peine de se pencher au-dessus de l’eau afin d’observer le fond des canaux. Il y vit le reste des barques. Elles avaient coulé. Peut-être que les hommes manquant s’y trouvaient ? Sans attendre, le forban fit sortir des eaux quelques barques, mais ne remarqua sur celles-ci rien de plus que des signes de sabotages, aucun corps. Où étaient donc passés ces idiots ? Les réparations terminées les pirates purent monter à bord.

« Le courant ne sera pas un problème, Tobold. Pour le roi de la confrérie, l’eau n’est pas une ennemie. »

L’Eärendil balaya mollement l’air devant lui et le courant changea de direction sous l’effet de l’esprit lié de l’orque du gredin. Les pirates purent alors commencer à ramer pour remonter les canaux en direction de la cité elfique endormie. À mi-parcours, une voix retentit dans l’esprit de l’elfe sombre. Il s’attendait à ce qu’il s’agisse de celle de sa liée, mais ce ne fut pas le cas. À sa grande surprise, c’est la voix d’Aldaron qui résonna en lui. Nathaniel ne pouvait pas dire qu’il appréciait cela, ayant toujours du mal avec les communications télépathiques, même avec Kaiikathal. Il retint néanmoins un grognement, car l’information que lui délivrait le roi cendré était capitale. L’eau était peut-être contaminée. Il ne fallait pas prendre de risque.

« Nous allons faire le reste du chemin à pied. À partir de maintenant, faites extrêmement attention à l’eau. Il semblerait qu’elle ne soit plus une alliée aussi fiable que cela. »

Les embarcations pirates se rapprochèrent du bord et les forbans purent descendre avant de poursuivre à pied. Alors que Nathaniel s’attendait à de longues minutes de marche dans le désert sous un soleil de plomb, de la pluie commença à tomber en provenance de la cité. Les paroles d’Aldaron encore en tête, l’elfe sombre ne perdit pas un instant et usant du don de l’orque dissipa la pluie autour de son groupe. Marchant à travers la pluie, le groupe des pirates arriva face aux murailles de la cité. Les vampires étaient déjà sur place depuis un moment et en train d’ouvrir les portes. D’ailleurs, celles-ci s’ouvrirent à leur arrivée, excellent timing. C’est alors que, au même moment, une bruyante détonation survint derrière le groupe, loin derrière eux. L’elfe sombre passa son regard derrière son épaule pour constater que les flammes dévoraient Mithirban. Le Maelstrom avait-il déjà fait feu ? Non, il n’avait ni entendu, ni reconnu, le bruit familier des armes nautiques de son bâtiment. Était-ce ces hommes alors ? Avaient-ils déjà eu le temps de préparer l’équipement nécessaire pour faire bruler l’endroit ? Étrange, il ne les savait pas aussi rapides. Instinctivement, l’elfe sombre entra en contact avec Kaiikathal tout en se tournant vers Demens pour qu’il obtienne des informations de son côté.

¤ Ce ne sont pas tes bipèdes qui sont à l’origine de l’explosion, Nathaniel, ni mes flammes d’ailleurs. Ceux qui ont débarqué après vous sont tombés sur des elfes encore conscients et maitres d’eux-mêmes … même si touchés par la maladie. Tes bipèdes sont rentrés et attendent dans les barques, ce sont les elfes qui ont fait exploser le port. Sans doute pour éviter d’autres contaminations, ou mettre fin à leurs souffrances. ¤

Nathaniel soupira légèrement. Les pirates et les elfes n’étaient pas si différents finalement. Face à la maladie, le feu apparaissait comme le meilleur traitement.

« Les elfes semblent avoir pris des précautions drastiques pour éviter les contaminations et mettre fin à leur souffrance si nécessaire. Des Mangroves, vous passerez devant à partir de maintenant pour détecter les pièges. »

« Là, un reptile. »

Nathaniel fut coupé par Demens qui vint pointer du doigt en direction d’une brume stagnant au-dessus de l’eau. L’ombre d’une imposante silhouette était visible à travers la brume. Instinctivement, le gredin joua des épaules pour venir remonter son manteau et que celui-ci se referme devant lui. Pour avoir vécu dans les marécages d’Athvamy, il avait l’habitude de traiter avec les créatures de l’archipel, même s’il ignorait à laquelle il faisait face. La bête ne chercha cependant pas le combat et se contenta de s’enfoncer dans l’eau, non sans manquer de battre de son énorme queue qui projeta de l’eau en leur direction. Voilà qui risquait d’être fortement problématique ! Le double crocodilien de l’alchimiste de la confrérie fut plus prompt à réagir et usa de son don des glaces pour geler d’eau qui tomba alors prestement au sol sans atteindre les membres du groupe. Astucieux.

Puis, dans les secondes qui suivirent, des paroles graärh résonnèrent. L’un des membres du groupe des vampires se jeta sur un autre pour venir le faire bouger de sa position. Un corps d’elfe recouvert de corail s’écroula alors en lieu et place de la précédente position. En plus de l’eau, voilà qui se mettait à pleuvoir des elfes. En parlant de pluie, comment pouvait-il pleuvoir au sein de la cité elfique. Est-ce une conséquence d’un attroupement d’un trop grand nombre de contaminé ? Nathaniel n’eut pas le temps de se concentrer dessus plus longtemps, il y avait un autre problème à régler dans l’immédiat. Le gredin à la chevelure d’écume se tourna vers la statue au sol. De la brume s’échappait déjà de cette dernière. L’air commença à se refroidir autour de l’elfe sombre et l’elfe contaminé commença à se recouvrir de givre. Comme il avait pu le faire précédemment, l’Eärendil le gela au cœur avec les pouvoirs du léopard des neiges, avant de venir le briser en morceaux avec l’aide du pouvoir de l’orque.

« Il est dangereux de rester statique. Nous devrions éviter de nous arrêter. Le danger rôde dans cette cité … et il n’est pas uniquement lié à maladie. »

Derrière eux, les portes de la cité elfique étaient en train de se refermer. Rebrousser chemin maintenant n’était donc pas une option n’est-ce pas ? Un léger sourire vint flotter sur les lèvres du gredin qui se tourna en direction de Tobold. Celui-ci observait les environs et montra un chemin permettant de prendre de la hauteur. Oui, ce n’était pas une mauvaise idée. Cela les tiendrait à distance des canaux au sein de la cité, et de la créature s’y trouvant. Mais cela leur permettrait aussi d’avoir une vue plus dégagée sur la situation. Le groupe commença alors à se mettre en route. Nathaniel fit signe à Aldaron de s’approcher pour parler avec lui.

« L’expédition ne commence pas comme elle aurait dû le faire. Des barques manquantes, des pirates manquants, des barques sabotées, une créature et de la pluie en plein désert. »

Au même moment, la pluie vint s’arrêter. Le gredin n’avait pas encore eu l’occasion d’user de son don de l’orque pour la faire cesser définitivement.

« Il y a autre chose ici. En plus de nous. En plus des elfes contaminés. Et peut-être même en plus de cette bête. Redouble de vigilance. Je n’aimerais pas avoir à faire tes funérailles. »

Les hauteurs de la cité elfique se présentèrent enfin aux membres du groupe. La cité elfique était d’une beauté … mortelle. Une oasis de mort au milieu du désert. Sous eux, la cité basse et ses canaux, devant eux, des plateformes de jardins suspendus, chacune représentant un quartier de la cité. Malheureusement, plusieurs éléments tracassaient le roi de la confrérie. Premier point, les statues, bien évidemment. Elles semblaient présentes aux quatre coins de la cité. Elles allaient représenter un obstacle. Deuxième point, les plateformes et les ponts les reliant entre-elles. Des elfes avaient fait sauter le port quelques instants plus tôt. Peut-être y avaient-ils encore des elfes conscients ici, ayant piégé l’endroit. Le gredin n’avait pas envie de voir un pont se dérober sous ses pieds. En contrebas, il pourrait tomber au sol ou pire tomber dans la brume ou dans l’eau. Froidement, l’Eärendil observait les environs, analysant la situation. Rouvrant son manteau, il émit un léger sifflement. Fabius, alors accroché et dissimulé dans le manteau de son maitre sauta au sol. L’elfe sombre lui fit signe d’aller patrouiller dans les environs de la plateforme tout en faisant extrêmement attention à rester à bonne distance de la brume. Alors que le singe commençait à s’éloigner, Nathaniel poursuivit à parcourir du regard l’endroit. Ses yeux finirent par s’attarder sur une statue d’animal. Il lui sembla voir quelque chose bouger derrière. Sa vue ne lui faisait pas défaut puisqu’il remarqua la présence d’un petit canidé qui observait le groupe avec inquiétude. Un animal ici ? Il lui semblait s’agir d’un fennec, une créature commune, contrairement aux bêtes de l’archipel … contraire à la bête se trouvant dans les eaux de la cité. Nathaniel était intrigué par cette créature. Comment pouvait-elle être encore vivante ? Avait-elle évité la contamination ? Au contraire, était-elle contaminée et était-elle simplement en sursis ? Mais plus encore, l’elfe sombre avait-il du temps à perdre avec cela ? Il n’avait pas emporté avec lui la poupée à l’effigie de Sorel lié au cheval. Il ne pourrait donc pas communiquer avec cette créature. Mais dans le doute …

Nathaniel émit une série de sifflements léger et régulier, comme un code. En vérité, il parlait et son interlocuteur, ou plutôt interlocutrice, n’était nul autre que Nhaggini soigneusement dissimulée sous son turban. Il lui indiqua la position du Fennec et lui demanda d’aller l’immobiliser, et si possible de lui ramener, sans le tuer bien entendu, en faisant preuve de la plus grande discrétion. Lentement mais surement, Nhaggini émergea de sous le turban de son maitre et commença à serpenter sur lui pour rejoindre le sol avant de partir en direction de la localisation de l’animal. Le roi de la confrérie claqua ensuite des doigts afin de capter l’attention de tout le monde.

« Je regrette que nous soyons entrés avant d’avoir pris le temps d’élaborer une stratégie, du coup nous allons devoir la faire ici même. La cité est vaste et il y a beaucoup à explorer. Il va nous falloir nous diviser. Plusieurs dangers doivent être pris en compte. Les elfes, la bête rôdant dans les canaux et la possibilité que la cité puisse contenir des pièges. Ce sont des elfes qui ont fait exploser Mithirban, et sur les quais il y avait un contaminé encore en état de parler. De ce que j’ai pu comprendre, il est à l’origine du navire échoué non loin du port elfique. Apparemment, certains voulaient fuir la contamination, sans prendre en compte qu’ils étaient eux-mêmes contaminés. Tandis que d’autres avaient conscience du mal qui les habitait et ne souhaitaient pas voir celui-ci se répandre. Il n’est pas impossible que ce groupe d’elfe ait pris des mesures pour empêcher d’éventuelles fuites. Il va donc falloir faire preuve de vigilance. »

Nathaniel marqua une courte pause.

« J’ai deux options à vous proposer. Premièrement, nous nous divisons en deux groupes. Des Mangroves, dans la mesure où vous êtes doués dans la détection des pièges, vous irez dans l’autre groupe. De mon côté, je devrais être assez débrouillard pour m’occuper de ceux que mon groupe pourrait éventuellement rencontrer. Alchimiste, vous viendrez avec moi, tandis que la graärh restera avec le second groupe. Je vois que vous êtes lié à la libellule, le don qu’il vous confère sera utile à votre groupe pour écarter la brume, cela peut éviter de faire des détours. »

Le gredin vint tendre la main en direction de cette dernière, paume ouverte vers le ciel.

« Cependant, avant de nous séparer je vous demanderais de m’offrir un morceau de votre fourrure. Je suis en mesure de copier votre esprit-lié, mais je vais avoir besoin d’une partie de vous pour le faire. Je serais ainsi en mesure d’écarter la brume pour mon groupe. »

Le roi de la confrérie se tourna ensuite vers les deux restants.

« Aldaron, vous pourriez être dans l’autre groupe et en prendre la tête. Votre magie est assez puissante pour leur venir en aide en cas de nécessité face aux potentiels dangers. Mais, vous connaissez mieux que moi les capacités de vos compagnons. Vous pourriez donc aussi faire le choix de venir avec moi, votre expertise magique pourrait être un plus face aux possibles pièges. Je pourrais alors me concentrer sur la brume. »

L’elfe sombra marqua une nouvelle pause avant de poursuivre.

« Comme je le disais, nous avons aussi une deuxième option. Nous pouvons nous diviser en trois groupes. Deux groupes en charge d’explorer la cité. Et un groupe qui se chargerait de traquer la bête que nous avons croisée tout à l’heure. Pourquoi une telle créature élirait domicile dans un endroit pareil ? Certes, la ville ressemble à une oasis dans le désert, mais la peste de corail y règne en maitre. Je suis intrigué, pas vous ? Dans cette optique, je pense que mon alchimiste serait tout désigné pour faire partie du groupe chargé de la traque. Aldaron, en tant que puissant mage, je pense que vous pourriez l’accompagner, vous seriez à même de gérer la brume, les pièges et cette bête. Des Mangroves devrait composer le second groupe avec la graärh. Je formerais le troisième groupe avec la princesse. »

Nathaniel vint glisser sa main dans sa poche, venant sortir une boussole. Il ouvrit le clapet et observa la direction que pointait l’aiguille de jais.

« Quelle que soit la solution adoptée, ma destination est toute trouvée. J’irais dans cette pyramide. »

Un bruyant sifflement se fit entendre ainsi qu’un léger jappement. Nhagini réapparue, serpentant en direction du groupe pour retourner se dissimuler dans le turban du gredin, sifflotant à son intention. Visiblement, le fennec repéré par le pirate était un animal domestique, la maladie ne l’avait pas épargné et le voilà devenu statue de corail.

« Bien, prenez garde aux animaux domestiques dans le coin. Ils sont aussi porteurs de la maladie et tous n’ont pas encore été totalement statufiés. »


Directive :

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    Après une silencieuse observation de la cité, Aldaron quitta la fortification pour rejoindre les siens qui entraient, ainsi que les pirates qui arrivaient à point nommé. Ses mires se posèrent sur sa fille, lorsque celle-ci le mit en alerte avec les informations qui étaient siennes. Le port… Il semblait se passer quelque chose au port, ainsi invita-t-il Nahui à redoubler de vigilance et à faire déplacer leur navire hors d’accès des quais. Il valait probablement mieux s’éloigner de Mithirbann avant que le danger ne se présente. Les mires verdoyantes de l’Ast s’orientèrent vers les étendues de sable, en dehors de la ville, par-delà les pirates, avant que la porte de la cité ne se referme… Sur une explosion. Il ferma les yeux, pour entrer pleinement en contact avec Nahui, tandis que Liz lui parlait d’un reptile dans l’eau, qui lui était apparu.

    Le temps qu’il finisse de comprendre ce qui se passait au port, Demens avait pointé du doigt l’étrange créature et le vampire ouvrit les yeux sur elle avant qu’elle se déguerpisse à toute vitesse, non sans les mettre en danger. Un danger que l’alchimiste écarta alors que Nessraya prouvait son efficacité comme indéniable gardienne. L’homme pétrifié fut détruit et la bruine dissipée. Ils prirent de la hauteur en montant sur les plateformes : moins d’eau et moins de chute d’elfes. Leur exploration n’en serait que plus aisée. Toujours silencieux, le vampire darda de sa télépathie et de son empathie les êtres des alentours. Il connaissait particulièrement bien cette plateforme. Il s’était venu ici pour affaire : il s’agissait de quartier marchand. De toute la ville, c’était l’endroit où il se retrouvait le mieux.

    Puis une voix mentale lui martela l’esprit, si bien qu’il se crispa. Elle voulait les prévenir, mais cela semblait lui demander un effort colossal. * Je suis Aldaron… Aldaron Leweïnra. * Mieux valait qu’il utilise son nom d’elfe ici, c’était plus prudent. * Fuyez… Pauvres fous… Avant qu’il ne soit… Trop tard… * Le nez de l’ast, sous ses vêtements, se fronça : * Trop tard pour quoi ? De quoi essayez-vous de nous prévenir ? * Les pensées de cette personne étaient floues et difficiles à garder concentrées. La douleur l’imprégnait : * Avant que vous ne soyez contaminés… Vous allez être un danger …. Pour tous. * D’une voix déterminée, l’ast lui répondit : * Je suis venu pour résoudre ce problème de peste. S’il y a une solution, je la mettrai en place. Je ne contaminerai personne. Si je dois détruire cette cité, je le ferai. * La voix partit dans un leitmotiv qu’il semblait avoir initié. * Détruire la cité… Oui… Détruire la cité. *

    L’ast claqua sa langue derrière ses dents, dans un son agacé. Il ne pouvait pas raisonner cette personne, sa maladie devait avoir trop avancé. Et il avait engagé une machine qu’il ne pouvait pas désamorcer, ou du moins prendre le temps de désamorcer. S’il laissait cette personne agir, qui ne savait à quel moment elle ferait exploser un édifice comme au port de Mithirbann ? Il était contrarié. Combien de ces personnes pouvait-il y avoir comme elle ? Qu’est-ce qui allait leur tomber dessus ? A nouveau, il étendit ces sens à toute la cité pour trouver ceux qui semblaient déterminés à protéger le monde de cette peste, par tous les moyens. Il sentait ceux qui, désespérés voulaient fuir la cité. Et il sentait ceux qui refusaient que quoi que ce soit sorte de la cité, y compris les imprudents qui y étaient rentrés. Il sentait ceux qui voulaient tout détruire pour éradiquer cette maladie. Il en sentait un, en particulier, dont l’esprit était féroce et solide. C’est avec lui qu’il entra télépathiquement en contact.

    Il écoutait d’une oreille distraite Nathaniel parlant de stratégie alors que ses yeux se fermaient pour pousser sa télépathie plus fort, à l’extérieur de la ville. * Je suis Aldaron Leweïnra. Je souhaite, tout comme vous, mettre un terme à la contagion, quitte à brûler la cité pour cela. * Il lui adressa les images mentales de sa dragonne lorsqu’elle avait fait pleuvoir le feu et la mort sur Sélénia. Les elfes s’étaient refermés sur eux-mêmes. Il ne pouvait pas savoir que les vampires avaient attaqué Sélénia par conquête et non pour la soigner de la peste. La seule chose qu’il verrait, c’était le moyen colossal de destruction qu’Aldaron avait entre les mains. * Mais s’il y a une solution différente, j’aimerais la trouver. Laissez-moi quelques heures pour investiguer et si je ne trouve rien, je réduirai cette ville et tout ce qui s’y trouve en cendres. * La réponse était déterminée mais difficile à formuler : * Vous risquez de vous contaminer… C’est un risque fou, que je ne suis pas bien certain… De vouloir prendre. Je ne peux vous laisser… Aller plus loin. *

    Qu’il était contrariant, à croire qu’un Prince Noir serait venu ici en toute imprudence. * Je connais cette maladie. Les elfes sont venus à Ipsë Rosea, mon fils Celëborn était malade… Mais je l’ai guéri. La vampirisation et l’immaculation ont raison, jusqu’à un certain stade, de la maladie. Mon clan est un clan de vampires. Si nous sommes contaminés, nous ne seront pas immédiatement contagieux. Et je sais comment immaculer. * Il montra comment, avec Ilhan, ils avaient fait immaculer Eleonnora par la volonté. * Nous ne serons pas un danger pour le monde. Je ne serais pas venu ici, avec la fille, Elizabeth, si j’avais le moindre doute quant à notre survie, en cas de contamination. Ce n’est pas un acte désespéré ou curieux. C’est une décision prise avec sagesse. Accordez-moi du temps, donnez à votre peuple une ultime chance. *

    Il y eut un silence, assez long, si bien qu’Aldaron crut avoir perdu le contact avec son interlocuteur. Nathaniel avait également terminé de parler et semblait attendre un retour. Le retour d’un Aldaron aux yeux clos et visiblement occupé à autre chose. * Fort bien, je vous laisse un peu de temps. A vous et vous seuls, vampires. * Visiblement, un accord avec des vampires était une plaie, mais avec des pirates ? Si l’on pouvait  croire en la bonne volonté d’alliés plus ou moins constants au court des derniers années, on ne pouvait pas en dire de même pour ceux qui choisissaient délibérément la voie de l’illégalité. Et une brève orientation vers les pensées de Nathaniel, pour distinguer la raison pour laquelle il voulait se rendre dans la pyramide, ne fit que confirmer qu’il ne pourrait rien négocier pour eux. Les pirates n’étaient pas là pour un sauvetage. Il était là pour la moulaga, comme disaient les elfes du quartier marchand. L’ast  accepta : * Fort bien, merci. * Tout saumon qu’il était, il savait quand une négociation était perdue d’avance et prétendre que des pirates étaient ici pour des intentions louables était non seulement perdu d’avance, mais également un moyen efficace pour perdre l’immunité qui leur était proposée.

    * Au moindre signe de défaillance, j’interviendrai. * conclut sombrement l’elfe déterminé et l’Ast ouvrit les yeux. Les regards de tous, depuis la fin de l’élocution présidentielle de Nathaniel, s’étaient posés sur lui, en attente. Bien, il était temps de faire un résumé ? Il sentait, dans les environs, un enfant apeuré et un père désireux de le sauver. Et il sentait, dans la pyramide, des âmes encore maître d’elles-mêmes. Si les membres du Conseil, au balai profondément ancré dans le fondement, s’étaient reclus quelque part, c’était bien ici. S’il y avait des survivants, ils seraient majoritairement là-dedans. Le vampire se massa les tempes avant de prendre la parole : « Bien… Si tes barques ont disparu ou ont été sabotées, si le port a explosé… C’est parce qu’il y a deux types d’elfes, ici à Keet-Tiamat. Ceux qui sont terrorisés et veulent vivre, survivre à tout prix et ceux qui ont compris qu’il n’y avait pas de solution et veulent tout détruire pour ne pas être un danger pour le monde. Ils ne craignent le sacrifice, car ils pensent qu’il n’y a plus aucune autre issue. Et ils n’ont pas totalement tort. Ils sont à l’extérieur de la cité… Et ceux qui espèrent et veulent s’échapper sont à l’intérieur. Détruire la ville détruirait les âmes égoïstes et par le même acte, le danger que leur folie représente, puisque saboter les moyens de quitter l’île n’a pas suffi. »

    Les elfes avaient toujours été sages et pour une fois, Aldaron approuvait et félicitait cette détermination. Il les aiderait, s’il fallait en venir là. Mais il aimait à croire qu’il y avait encore des âmes à sauver et qu’en recoupant les connaissances acquises à Ipsë Rosea, en gestion de la crise, et celles compilées par les elfes coupés du monde, ils trouveraient un espoir, un moyen ne serait-ce que pour faire régresser leur maladie suffisamment pour les emporter dans la nuit. De magnifiques antiques pour son peuple, n’était-ce pas un doux rêve ? « Quant au reptile que nous avons vu, il s’agit probablement du Magareela. Les graärh le placent en légende, au même titre que les licornes… Mais à en juger par l’incontestable existence des licornes, ou encore des couronnes de cendres, il y a fort à parier que tout cela ne soit pas que des histoires. » Purendu était un graärh qui racontait beaucoup d’histoires : Aldaron avait beaucoup appris par lui, à commencer par sa langue. « C’est lui qui serait responsable de la pluie qui tombe sur Keet-Tiamat et comme sa magie me semblait brute et sauvage, je veux bien le croire. Quoiqu’il en soit, il est parti. » Puisque la pluie s’était arrêtée, il ne pouvait qu’avoir disparu.

    « Laissons-le » acheva-t-il avant de rajouter, à l’intention de Nathaniel : « Quel qu’en soit son prix, il vaut mieux ne pas nous détourner de notre objectif, car le temps presse. » Il le darda d’un regard sévère. « Les elfes ne sont pas morts, même en statue, ils continuent d’exister et de souffrir. Ils sont fous, mais pas tous. Je sens des âmes encore cohérentes, éparpillées dans la cité… mais principalement dans la pyramide. Ils sont instables et déchirés. Nous devons rassembler les survivants et les garder sous contrôle, pour ne pas être attaqués sournoisement. » Cette fois, c’était le Prince Noir qui, avec fermeté, s’exprimait. « Certains peuvent peut-être encore rejoindre la nuit et s’éviter la souffrance et la mort. D’autres sont des causes perdues qui, fous de douleur, pourraient nous attaquer ou détruire des bâtiments. Ici nous sommes encore en sécurité, proche de la sortie, mais une fois dans la pyramide, il en sera autrement. J’ai réussi à obtenir une trêve avec ceux, qui, dehors, veulent détruire cette cité et nous empêcher d’aller plus loin. Mais une trêve seulement pour le clan Elusis. »

    Il ajouta à l’attention de Nathaniel : « Il m’était difficile d’argumenter que des pirates sont ici avec des intentions louables, même avec un esprit-lié du Saumon. Vous risquez, plus que nous, d’être attaqués. Nessraya, je ne vous obligerai pas à donner à Nathaniel ce qu’il vous demande. » A savoir quelques poils. Il ne savait que trop bien combien les graärh avaient les pirates en basse estime et il respecterait son choix. « Je ne doute pas que lui et ses hommes soient pleins de ressources, dans tous les cas. S’ils s’en sortent nous aurons plus de chances de nous en sortir également. » Il n’était pas totalement certain de ses mots, mais il espérait que ce serait encore le cas. « Comme ils prennent les pirates pour cibles, séparons-nous ainsi. Mon clan sera alors plus libre de ses mouvements. Retrouvons-nous devant la pyramide. »

    Il jaugea de ses propos avant de poursuivre : « Si vous trouvez des survivants à des stades peu avancés, avant le stade la folie violente, envoyez-les ici, sur la place du marché. » Il ne devait pas y en avoir énormément… La majorité avait dû suivre les hautes instances et s’enfermer dans la pyramide. « Elusis, laissez les Ast vous guider. Fouillez le quartier marchand, puis le quartier militaire. Ordonnez-leur une obéissance docile, tuez les instables et ceux qui refusent de se plier à nos règles. Triez-les par groupe en fonction de leur stade d’avancement de la maladie. Ne considérez pas ceux qui n’ont pas de plaque comme sains. Ne laissez rien entrer en contact avec votre peau. Ouvrez les portes avec votre épée ou avec un coup de pied. N’entrez pas dans les bâtiments ou vous serez contaminés par la bruine, demandez aux habitants de sortir de chez eux sans geste brusque. Ne les touchez pas et ne les laissez pas vous toucher. Expliquez-leur que nous sommes là pour les aider et que leur obéissance est primordiale pour bénéficier de cette aide. Utilisez des sorts ou des esprit-liés pour dissiper la bruine. Je vous autorise à utiliser toute magie ou pouvoir qui vous semblera utile pour vous protéger, mais également pour apaiser leurs souffrances, leurs craintes et leur stress. Plus ils seront dociles et plus le travail sera simple pour nous. »

    Un travail de recrutement, car là était l’intérêt du Prince Noir. Il le dévoilait : il voulait des Antiques dans son royaume. « Nous sommes en guerre. Alors agissez avec rigueur et fermeté. » En guerre contre une maladie, en guerre contre l’affaiblissement de leur peuple. Les Nywins ne seraient d’aucune utilité, du moins pour la vampirisation ou l’immaculation, mais les elfes ? Ils seraient la matière brute à façonner. Il appelait Nahui pour qu’elle vienne, grandisse immensément et se pose devant la porte Est de la cité, prête à intervenir. Ce serait un message pour les elfes à l’extérieur qu’Aldaron tiendrait ses promesses. Une fois qu’ils auraient rassemblés ceux à l’intérieur, il ferait sortir, après négociation avec les elfes dehors, ceux qui étaient atteints de la maladie sur les premiers stades pour une vampirisation massive nous la garde de Nahui. Avec une saigné convenable, beaucoup perdraient connaissance devant la ville, dans le sable, et le travail de sa Liée ne serait pas compliqué. Cela formerait un sas de décontamination avant qu’il embarque les nouveau-nés, guéris, à Nyn-Tiamat.

    Usant de sa maîtrise de l’air, il généra un vent léger qui devrait pousser la bruine délicatement vers le sol. Cela ne serait pas éternellement efficace, mais cela devrait assainir une première fois le quartier marchand pour que les siens se déploient. Il porta son regard vers le sud, au niveau de la muraille, cherchant celle avec qui il avait discuté un peu plus tôt, se guidant à l’aide de ses pensées et aux battements de son cœur. Il avait son arc, s’il la trouvait, il la tuerait avant qu’elle ne fasse des dégâts. Vu son état psychique, elle devait être en phase bien trop avancée. Par ailleurs, il recherchait aussi l’enfant et son père, avançant avec prudence vers l’endroit où il se trouvait. Sans toucher la porte, et gardant un œil sur la muraille sud, il s’adressa à eux : * Sortez de ce bâtiment. Je suis Aldaron Leweïnra, vous êtes en sûreté. * Leweïnra, le doux nom de son père conseiller. * Présentez-vous et je verrais dans quelle mesure je peux vous aider. *

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Ainsi l’explosion aurait été déclenchée par des elfes et non par les pirates ou les vampires ! Des elfes apparemment déterminés à tout réduire en cendres pour épurer le foyer de contamination. Voilà de bien sinistres nouvelles. Heureusement, ces elfes semblent postés à l’extérieur d’Endëaerumë. Du moins, pour le moment… Toutefois ils ne seraient pas seuls : d’autres elfes seraient restés confinés dans la cité, des elfes terrorisés, cherchant, eux, à survivre et à fuir cette tragédie qui les a tous frappés. Des survivants désespérés dont beaucoup se seraient réfugiés dans la pyramide.

Bien vite, les deux chefs de faction échangent leur plan et décident finalement de se scinder en deux groupes, afin de déterminer un périmètre de sécurité, avant d’entrer dans ce qui semble devenir le lieu stratégique à examiner de près, à savoir la pyramide Niellúnë, centre de pouvoir et de puissance de la cité elfique. La bruine menaçante fuit vers le sol sous l’effet du sort d’Aldaron, leur donnant à tous un petit répit, dégageant pour quelques instants le quartier marchand.

A peine la petite troupe se sépare-t-elle, qu’apparait soudain devant la porte Est, par laquelle la compagnie est entrée, une gigantesque ombre. Nahui s’y dresse fièrement, ses écailles de neige brillant au soleil, de ses cent mètres de haut, prête à tout.

***

Aussitôt le groupe de pirates se met en branle, en direction du quartier marchand nord, afin d’aller sécuriser la plateforme des ambassades. Et après tout, c’est aussi là que se situe le musée, comme le souligne Tobold, un site où il pourrait y avoir des choses intéressantes, avant qu’ils n'aillent piller la pyramide...

Toutefois, mieux vaut rester sur ses gardes et scruter attentivement les alentours. Si le Prince Noir a réussi à obtenir une brève trêve pour ses vampires, malheureusement les pirates, eux, non. Tout est à craindre, tout est possible…


***

- Viens-là petit singe.

Une voix chuchotant.

- Viens par là… tu n’as rien à craindre. Oui, c’est bien… Approche. Là, doucement, je ne te veux aucun mal. Viens petit singe… Tiens, prends cela.


***

Des voix plus lointaines...

- Père !

- Je t’écoute... Ondolindë.

- L’expédition se divise. Vampires… Vampires au quartier marchand. Pirates vers le Nord.

- Bien, ma fille, reste en po… en poste de surveillance. Contrôle-toi… Tu m’entends ? Contrôle-toi et reste... en poste. Surveille Leweïnra... et ses vampires. Mais aucune… aucune intervention sans mon accord. Je leur ai… donné une trêve…  Rien… sans mon accord.

Un sifflement rauque, puis la même voix reprend, plus bas encore :

- Rathlóriel, Rauros, avec moi.


***

Aussitôt au sud du quartier marchand, les vampires se déploient en petit groupe de deux, se dirigeant vers certains édifices, en délaissant d’autres, guidés par les pensées que les Ast entendent. Des portes s’ouvrent déjà de la pointe de leurs épées ou du bout de leurs bottes, quand d’autres intiment simplement les possibles occupants de sortir.

Mais leur Prince Noir s’est tourné vers une porte en particulier, sans la toucher, gardant une distance prudente. Sa voix sonne à la fois douce et puissante, assurance d’une sécurité offerte, d’une main tendue… Les pensées à l’intérieur se font hésitantes, troublées. Mais l’espoir d’un fils sauvé l’emporte…

Et la porte s’entrebaille, d'abord doucement, puis s’ouvre complètement. Non loin de la porte, dressée devant, une imposante et haute silhouette d’elfe, étrange mélange de broussailles aux hautes branches érigées sur sa tête, de fins bois gravant ses bras, et de pierre de corail recouvrant plus de la moitié de son corps et le clouant au sol, ses pieds rigidifiés de coraux bruineux. Il est figé dans un geste étrange, une de ses mains boisées tenant une flèche devant ses lèvres comme intimant le silence. Au milieu de ce magma broussailleux et corailleux, seuls son visage et sa barbe brune sont encore préservés de la traite peste.

[INTRIGUE] Un silence de mort Tauron10

Puis soudain, avec une timidité et une peur tétanisée presque assourdissante pour les empathes, apparait de derrière la porte une tête d’enfant, aux cheveux entremêlés de petits bourgeons. Tout aussi sylvestre que son père, mais… aucune trace de corail sur le visage bien juvénile.

[INTRIGUE] Un silence de mort Ulmo10


***

Chacun est aux aguets, qu’il soit pirate ou vampire. Et les ombres aussi. Des ombres qui se faufilent, depuis l’extrémité nord ouest d'Endëaerumë, dans la cité basse…


***


Petite note à tous :
- Les pensées (mises en italiques) ou les voix lointaines peuvent être entendues par les télépathes ou les dragons (qui peuvent donc transmettre à leur dragonnier), ainsi que de façon plus floue par les Ast (ressenti global des aspirations plutôt que perception complète des pensées pour les Ast). Les concernés peuvent donc me poser de plus amples questions à ce sujet.
- Les paroles autres, moins lointaines, peuvent être perçues par les télépathes et dragons, mais aussi éventuellement par les Ast (cf plus haut), les Graärh, les vampires autres, ou par des perceptions de Grand-maitre à Exceptionnelles, selon l’endroit où vous vous trouvez, plus ou moins selon jet de perception au besoin. Si vous êtes concernés, vous pouvez donc, aussi, me poser des questions à ce sujet.

Enfin, puisque le groupe se scinde en deux, vous allez recevoir à partir de maintenant, et jusqu’à ce que le groupe se retrouve (s’il se retrouve), des directives pour deux personnages à la fois.

L’ordre du tour a changé bien entendu et sera pour la fin de ce tour :
- Liz et Tobold
- Demens et Ness



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Si Endëarumë m'était conté    

Ils étaient dans la capital des Elfs maintenant. Des Mangroves fit un petit signe de remerciement à Démens, pour l'avoir protéger du contacte de l'eau. D’où il était Tobold regardait la flamme s'élever de Tampocuilë,en plein, dans l'alignement de sa cachette, il venait de perdre toutes ses possessions, qu'il avait dissimulé avant de fuir la Peste! Donc un soucis de moins.

D’après ce qu'il comprenait des conversations qui avait lieu à coté de lui, cela viendrait d'activiste Elfs, qui lutterais contre la propagation de la maladie, en brûlant tout. Bon il fallait faire attention à ce groupe, en plus.

Ils allaient progresser en deux groupes, l'un de Pirate et l'autre......Des autres! Tobold aurait préféré un mélange des deux groupes pour pouvoir disposer d'un maximum de renseignement, lors de leurs progression. Il allait prendre la tête de sa colonne, ce qui était normale, connaissant la ville, et qu'il avait quelque qualité comme pisteur. Avant de partir il vérifia qu'il était bien protégé, pour le moment, sa tenue, ses gants, ses bottes, tout semblait correcte.

Notre homme avançait doucement, tout ses sens en alertes. Un bâton lui servait en marchant, à savoir si il n'y avait pas de trappes. La pluie avait gommé toutes les traces, cela ne l’empêchait pas de  remarqua une branche cassé, signe de présence. On les observait de prêt, si on les espionnaient Tobold ne parvenait pas à savoir d’où et qui ils étaient. En faisant attention il pouvait remarquer en contre bas des ombres fuguassent, qui se dirigeaient vers un pont. Au fur et à mesure de leur progression, il signala par geste ces faits!

Avec son bâton il fit basculer une chausse trappe, et le groupe du contourner le piège. Au fond miroité l'eau contaminé. Il durent faire aussi un détour à cause de deux statues prête à lancer leurs lances , merci à son esprit lié, pour avoir repéré les glyphes.

Ils longeaient un baraquement, le long du marché quand des Mangroves remarqua quelque chose qui lui posa un problème, personnel. Il apercevait un balluchon, mais pas n'importe laquelle,  c’était celui qui contenait ses affaires, qui aurait du se retrouver dans sa planque, dans le port! Mais cela était il bien ses affaires?

Il demanda au Roi, la permission de le récupérer! Il y avait de grande chance que cela soit un piège, mais pour le savoir...... Nathaniel n'était pas très chaud, mais Tobold lui, était curieux. Et il prépara sa corde de huit mètres en un lasso. Il arriva au troisième essais à enrouler le paquetage et doucement à le ramener. Et cela marcha...... Mais..... cela provoqua un début d'avalanche! Pas de piège, mais pas discret, et surtout cela faisait du bruit. C'était bien ses affaires, mais que faisaient elles ici? Un Pirate se chargeât du baluchon. De ce qui s’était répandu sur le sol, cela n'avait pas de valeurs! Des armes, des objets du quotidien, des vêtement....... Comme si quelqu'un les rassemblait  pour les ranger et s'en servir plus tard! Ce n'étaient pas l'ouvre de pilleur!

Nathaniel regardait le Chamelier avait un regard noir. Ils s'approchaient du pont. De l'autre coté il y avait les ambassades Vampire et Humaine et le Musée. Pour le dernier bâtiment Tobold le connaissait, pour l'avoir déjà visiter, et il décrivit au Roi ce qu'il contenait, beaucoup de petits de valeur négociable, monnaies, médailles,  cameys en ambre,  pierres précieuses,  météorites, livres rares...... Nathaniel était intéressé. Avant de franchir le pont Tobold fit un plan du bâtiment, a même le sol et il montra par ou pouvoir entrer, sans trop de problème. Le Voleur connaissait quelque entrées discrète par les toits, si on ne peut passer par les portes!

Mais avant de l’atteindre, il y avait un obstacle à franchir, Le pont. En face sur l'autre plateforme rien ne bougeait. Notre homme avança seule. Pas la peine d’être trop à prendre de risque.  Après avoir vérifié que les attaches n'étaient pas sabotées, il prit toute les précautions possibles, pour franchir l'ouvrage d'Art. Des Mangroves arriva de l'autre coté sans accident!

Mais alors qu'il allait faire signe à son groupe de passer, un bras le happa, l'encercla par le cou, le retourna face aux autres pirates et leur ordonna de rebrousser chemin où il sera jeté en bas. Tobold ne pouvait faire grand chose, mais il constata plusieurs fait! C’était une Elfe, bien protéger, il sentait les gant sur sa gorge, elle ne semblait pas contaminé, il pouvait voir son visage, qui ne présentait aucune marque du Corail.

[INTRIGUE] Un silence de mort Tobold10


En bas dans les ombres, il remarqua une présence étonnante. Il voyait la tête de Bobosse.

Notre homme préféra ne pas se battre, pour en savoir plus! Il tenta une dernière carte, et d'une voix forte il déclara, en croisant les doigts!

" - Nous sommes là pour comprendre ce qui se passe, nous ne sommes pas des ennemies, je suis un ami du roi, Aegnor Evaneaelle!"

Le tenant toujours fermement, l'Elfe répondit

" - Je connais vos intentions, pirates, ami de l'empereur Evaneaelle ou non, vous ne passerez pas. Partez pendant qu'il est encore temps et votre ami restera peut-être vivant."

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La cité déroulait sa beauté sous les yeux de la jeune vampire. Depuis les hauteurs de la porte, elle avait pu la voir s’étendre comme un joyau brillant dans un écrin doré mais depuis le sol, Endëaerumë ne perdait rien de sa beauté. Liz apprenait encore et ce qu’elle avait découvert dans les livres lui avait offert une perspective intéressante sur un peuple qu’elle ne connaissait qu’au travers de son père, désormais vampire et donc peu représentatif, et Sorel qui n’était pas plus représentatif de son peuple que leur père. Le lire dans les livres, cependant, et découvrir ce dont ce peuple était capable en le voyant de ses yeux était autre chose. Elle garda néanmoins à l’esprit que cette beauté, cet esthétisme, était gardé par rien moins qu’une porte autrefois utilisée pour préserver le beau peuple du sien. Il était peut-être logique d’employer un moyen de défense qui avait fait ses preuves, même contre de formidables adversaires tels que les vampires, mais elle n’en oubliait pas moins comment un tel mécanisme avait vu le jour.
Ils observaient les alentours lorsque l’un des accompagnateurs de Nathaniel pointa du doigt quelque chose et, cette indication recoupant ce qu’elle avait vu elle-même, Liz tourna la tête dans l’espoir de revoir ces grands yeux reptiliens. Ce qu’elle vit, cependant, fut une grande gerbe d’eau, projetée avec force, qui s’abattait rapidement sur eux. Avant qu’elle puisse réagir, le craquement de la glace couvrit le bruit de l’eau alors que le liquide se voyait figé en plein mouvement. Fascinée par la courbe gracieuse de la sculpture dangereuse, Liz jeta un bref regard à l’homme avare en mot avant de s’intéresser à la façon dont l’eau s’était immobilisée, prisonnière de la glace.

Derrière eux, les portes se refermèrent dans un claquement de pierre au moment où Nessraya s’exclamait d’un avertissement. Se tournant, les muscles tendus, elle se fit néanmoins percuter de plein fouet par le corps couvert de la graärh, l’éloignant de quelques pas juste à temps pour qu’un objet lourd ne s’écrase au sol, là où elle s’était tenue un instant auparavant. Stupéfaite, Liz leva le nez vers l’emplacement qu’avait probablement occupé la statue avant de baisser le nez sur l’amas éparpillé de coraux et de pierres. Tournant la tête vers la graärh, la jeune vampire esquissa un sourire et regretta de ne pas pouvoir voir la graärh, dissimulée qu’elle était sous ses vêtements qui la protégeaient.
Esquissant un geste élaboré, Liz s’inclina devant Nessraya :

« Ma chère Nessy, merci, » dit-elle avec emphase, appréciant la rime entre le nom et le remerciement. Elle se redressa avec un regard pour le tas de pierre désormais à ses pieds. « Vos réflexes et votre compétence m’impressionnent toujours autant. »

Ce jour, lors des funérailles, lui semblait remonter à si loin mais la dextérité de la chasseuse serait toujours aussi appréciée par la jeune vampire.
Quand ils rentreraient, car il n’y avait aucun doute à ce sujet, la jeune vampire prit note de trouver un moyen efficace de remercier la graärh. Liz n’était pas friande de remerciement ou d’expression positive, que ce soit vocalement ou physiquement, à quelques exceptions près. Exprimer son appréciation du geste de Nessraya au travers d’un cadeau, d’une offrande, en quelque sorte, serait peut-être bien plus parlant.

Ils se déplacèrent vers les plateformes, gravissant les escaliers et étudiant les environs avec attention pour éviter d’être exposé à l’élément aqueux qui dominait presque l’intégralité de la cité basse.
Arrivés au sommet de l’escalier et alors qu’ils se rassemblaient sur la plateforme, Nathaniel prit la parole, exposant ses regrets de ne pas avoir eu le temps de se concerter avant de passer les portes de la cité. Probablement un regret justifié mais il était difficile d’établir un plan concret et efficace sans avoir une vue directe sur ce qui les attendait, à moins d’être en mesure de prévoir plusieurs éventualités. La vampire jaugea le pirate du regard, le seul elfe du groupe et, à l’instar d’Aldaron et de Sorel, un paria pour les siens. Il était probablement, tout comme le père de la nouvelle née, une tache dans cette cité, plus qu’aucun autre vampire. Peut-être qu’il en serait capable, il n’était pas roi de la confrérie pour rien après tout, et ami d’Aldaron, rien de moins. Néanmoins il avait encore à faire ses preuves aux yeux de la jeune vampire et, pour l’heure, elle n’était pas très impressionnée.
Elle haussa un sourcil lorsqu’il mentionna de faire groupe avec elle et inclina la tête sur le côté, le dévisageant sans pudeur. Peut-être était-ce une bonne idée. Elle n’appréciait pas nécessairement de se séparer de son père mais elle avait sa propre indépendance et ses compétences, elle ne nécessitait pas un chaperon en permanence et peut-être pourrait-elle étirer un peu plus ses jambes… bien que la présence d’Aldaron offrait un certain réconfort et la possibilité d’être guidée. Liz restait jeune et bien que désireuse de faire ses preuves, elle avait également conscience de sa fragilité et de sa vulnérabilité. Une maladie n’était pas un ennemi qu’elle pouvait tromper au moyen d’une bonne furtivité ou à l’aide d’un coup de poing bien placé.

A la mention du triste avenir des animaux de compagnie, Liz retint de justesse un petit son triste, l’étouffant dans l'œuf bien avant qu’il ne puisse émettre la moindre vibration. Elle espérait très honnêtement ne pas croiser la route du moindre animal affecté parce qu’elle savait pertinemment combien ce serait difficile pour elle de se retenir, d’autant si la créature était encore en état de se déplacer.

Incertaine quant à la décision à prendre et consciente qu’elle se plierait à ce que les autres décideraient, la jeune vampire s’en remit sans hésiter à Aldaron et Nathaniel, même si elle avait quelques réserves au sujet de ce dernier. Ils étaient plus vieux qu’elle et, clairement, avaient plus d’expérience. Elle souhaitait faire ses preuves, indéniablement, mais foncer tête baissée ne saurait être que contre productif. En plus de ne pas lui ressembler le moins du monde. Cependant une demande en particulier lui fit croiser les bras d’un air déterminé, son regard bleu glacier se fichant fermement sur le pirate elfique mais ce n’était pas à lui qu’elle s’adressa en premier :

« Je suis d’accord avec papa, tu n’es pas obligée de lui fournir quoique ce soit, » lâcha-t-elle avec mauvaise humeur avant de poursuivre avec un bref reniflement hautain : « D’autant qu’avec le temps qu’on a passé ensemble pour rendre ta fourrure aussi belle et éclatante, ce serait du gâchis. Sans parler de tes superbes griffes. »

Elle réalisa, avec une once d’exaspération, que cela la contrarierait si la graärh devait fournir le pirate et exaucer son souhait. Il y avait probablement de bien nombreuses explications à cette contrariété et l’esthétisme de la belle Nessraya n’en était pas la seule, certainement. Mais il s’agissait de celle avec laquelle Liz se sentait la plus à l’aise et, surtout, celle qui lui semblait être l’une des excuses les plus crédibles.
Devant le soudain silence d’Aldaron, Liz remarqua que son père s’était immobilisé, les yeux fermés, dans cette attitude qu’il prenait lorsqu’il souhaitait se concentrer pour communiquer à sa façon. Se postant à proximité de lui, la vampire rectifia à peine sa position de sorte à s’assurer des appuis efficaces pour intervenir si la moindre offensive devait être lancée pendant qu’Aldaron était occupé à sonder les environs avec son esprit et à communiquer, le cas échéant.

La suite, cependant, se révéla pleine d’informations qui lui firent considérer son environnement avec irritation. Non seulement ils devaient se montrer prudents à cause de la peste mais ils devaient également composer avec une créature puissante, le tout sans compter un peuple elfique divisé entre ceux qui voulaient tout détruire pour éliminer tout risque de contamination et ceux qui voulaient survivre. Bien entendu, les premiers ne voyaient pas d’un bon œil les nouveaux venus…
Le plan d’Aldaron, prenant en compte celui que Nathaniel avait proposé tout en ajoutant ses propres découvertes et ses propres directives, fit hocher la tête à la nouvelle née. Elle considéra son père un moment, se demandant si elle allait peut-être participer à la morsure de ceux qui pourraient et seraient sauvés. Peut-être certains d’entre eux n’étaient pas infectés et pourraient être sauvés et conserver leur identité sans avoir à être mordus tout en ayant la possibilité de rejoindre le royaume vampirique. Leur mémoire, leur savoir-faire et connaissance ne pourraient qu’être un avantage non négligeable. Pour l’heure, cependant, elle avait autre chose à faire.

Avec une satisfaction mêlée de fierté, Liz observa les vampires de son peuple se séparer distinctement afin de pouvoir effectuer la tâche qui leur avait été confiée par leur Prince Noir. Alors qu’elle suivait un duo de vampires qui se dirigeaient vers un bâtiment proche, son regard se posa sur un espace ouvert dominant la ville basse. Subjuguée, la jeune vampire se concentra notamment sur une décor floral particulièrement étrange. L’intégralité de ce qu’elle avait vu depuis qu’elle était arrivée sur Keet-Tiamat sortait de l’ordinaire, avait fait un sérieux pas de côté comparé à ce qu’elle connaissait depuis qu’elle avait ouvert les yeux et était devenue Liz Elusis. Pourtant, ce qu’elle avait spécifiquement là, devant elle, dénotait étrangement, comme une fausse note dans une symphonie étrangère. Elle était incapable de dire ce qui la dérangeait, ce qui lui donnait l’impression qu’il s’agissait d’un élément particulier qui méritait d’être observé. Inclinant la tête, comme pour modifier légèrement sa vision tout en faisant un pas de côté, la jeune vampire tenta de discerner, de percer, cette coque insolite, cet arrangement qui élicitait, chez elle, une forme de fascination curieuse.
Non loin d’elle, cependant, une porte s’ouvrit sur un couple d’elfe qui attira d’autant son regard, la détournant un moment de la curiosité visuelle qui s’était offerte à elle, pour en découvrir une autre. Un elfe sylvestre, indéniablement, les bois, la verdure qui l’entoure et semble prendre vie à partir même de son corps, en disait long. Fascinée, une fois encore, Liz détailla du regard l’être immobilisé par la peste mais un petit mouvement à son côté la fit frémir. Un enfant. Figée sur place, les yeux écarquillés dissimulés par son accoutrement, elle sentit le souffle inutile que son corps continuait à maintenir se coincer dans sa poitrine. Il était jeune, mais suffisamment âgé pour pouvoir se débrouiller un minimum. Encore qu’elle se rappelait à quelle lenteur les elfes vieillissaient et atteignaient leur maturité. Déchirée entre son besoin de s’emparer de l’enfant et de le mettre en sécurité et l’assurance qu’Aldaron avait suffisamment d’expérience avec les enfants pour se montrer efficace, Liz resta immobile.

Incapable de se décider, elle étendit ses capacités Ast vers le jeune elfe, tentant de voir si elle pouvait percevoir quelque chose d’indicatif chez le petit. L’envie de vivre, l’aspiration à plus et plus particulièrement à un avenir, brûlait au moins autant que son besoin de vivre autre chose qu’un cauchemar. Se tenant éloignée pour ne pas s’en nourrir, la jeune vampire serra les poings. Le petit avait envie de vivre et Aldaron saurait s’occuper de lui et le convaincre de sa bonne volonté, elle en était certaine… S'il avait besoin de son aide, il pouvait la contacter à tout moment. Détournant le regard sur l’arrangement floral, Liz s’approcha avec précaution du belvédère, son regard alerte et attentif à toute indication pouvant révéler une présence ou un danger.
Approchant de l’entrée, la jeune vampire remarqua un couple statufié dans le bosquet, le duo enlacés dans une étreinte probablement de désespoir. Pour un instant, Liz avait mépris le couple pour une statue idéalement réalisée, l’esthétisme des elfes une fois encore illustrée avec brio… mais la bruine légère qui s’échappait des statues démentait assurément cette possibilité. Plus loin, elle remarqua une autre statue esseulée, le regard perdu dans l’horizon mais… alors qu’elle considère la possibilité de s’en approcher, Liz entendit un bruissement, les feuilles des arbres alentour s’agitant dans un chœur que la cité, figée dans un silence mortifère, rend assourdissant.

La composition florale continuait d’être une intrigue qu’elle était, pour l’heure, incapable de résoudre. Se déplaçant légèrement, sans s’approcher davantage, Liz étendit ses sens. Un battement de coeur et une respiration lente, erratique.
Elle ignorait ce qui se trouvait là, présence animale ou bipède, mais quoiqu’il en soit, elle n’avait pas l’intention de s’aventurer plus loin tant qu’elle n’avait pas éclairci cette éventuelle menace.

« Montrez-vous, » dit-elle doucement, sa voix calme et posée malgré la tension qui l’habite. « Nous sommes là pour trouver une solution. »

Aucun bruissement, les feuilles demeurèrent parfaitement silencieuses comme pour la narguer. Si frémissement il y avait eu, cela indiquait une capacité à se déplacer et elle n’avait pas l'intention de risquer sa peau - littéralement - en s’approchant inconsciemment. Étirant une nouvelle fois ses sens, Liz perçu, pour seule et unique aspiration, le désir de mourir. L’envie d’un arrêt simple, le désir de paix.
C’était une décision qu’elle n’était, aussi jeune qu’elle l’était, pas en mesure de comprendre. Serrant brièvement les mâchoires en retenant un soupir irrité, Liz s’immobilisa en se mettant relativement à bonne distance du mur végétal de gauche, prête à réagir et peut-être à appeler Nuit à la rescousse en cas de besoin.

« Si vous n’êtes pas en stade trop avancé, l’immaculation ou le vampirisme peuvent encore vous sauver, » tenta-t-elle, peut-être avec l’espoir de convaincre l’inconnu.e qu’il y avait toujours une possibilité. Après tout… le vampirisme privait de toute mémoire, c’était un remède comme un autre. Sans réponse, elle hocha la tête sèchement : « Si vous souhaitez mourir, je ne me mettrais pas en travers de votre chemin, ne vous mettez pas en travers de ceux qui souhaitent vivre, » acheva-t-elle sèchement.

Elle rectifia légèrement sa position, sans trop oser avancer au risque de déclencher une attaque de sorte à changer de perspective et peut-être avoir une vision différente de cette composition sans particulière. Sans effet. Les buissons restèrent silencieux, toujours. Au moins une chose positive. Il était clair que depuis n’importe quelle position, elle pourrait bien s’user les yeux contre l’écorce ou la pierre, à moins de changer de point de vue… hors il n’y avait pas trente six solutions.

« Nuit, est-ce que tu peux voir quelque chose ? » s’enquit-elle, gardant toujours un œil prudent sur le mur végétal de gauche où la présence silencieuse demeurait. Elle n’aimait guère être observée, moins encore l’impression d’être acculée. Il y avait cependant trop de risques à s’en prendre à une présence inconnue, à plus forte raison lorsqu’il y avait cette peste pour compliquer les choses.

Elle attendit quelques instants mais la réponse ne tarda pas, se dessinant dans le sol sous la forme de lettres elfiques indiquant “en cuin” suivies d’épées entrecroisées. Levant les yeux vers la composition florale, Liz fronça les sourcils, perplexe. « Toujours vivants », alors qu’elle baissait à nouveau les yeux sur les épées entrecroisées à ses pieds elle croisa le regard de la statue figée sur l’extrémité du belvédère. On lui avait rarement fait les gros yeux, à l’exception de Liv qui avait probablement des raisons bien spécifiques et absolument tous les droits en la matière, mais cet elfe en armure parvenait parfaitement à réaliser l’exploit malgré la quasi intégralité de sa personne immobilisée et prisonnière. Stupéfaite, la nouvelle-née se figea sur place et, lentement, la statue tourna les yeux à nouveau, son regard retrouvant presque tout naturellement la direction qu’il suivait lorsque Liz l’avait initialement remarquée. Entre eux, cependant, le couple d’elfes enlacés, la bruine qu’ils émettaient et la présence peu coopérative qui se trouvait dans la verdure. Appelant à nouveau Nuit, à jamais reconnaissante que la déesse impie l’ait jugée digne d’elle, Liz transmit sa demande dans un souffle :

« Peux-tu voir ce qu’il regarde avec tant d’insistance ? »

Il était impossible pour l’elfe de se détendre, l’intégralité de son corps figé par la peste de corail qui l’avait certainement condamné, pour autant l’intensité, la tension, dans son regard sembla s’apaiser quelque peu lorsqu’il l’entendit. Les elfes avaient d’excellents sens, à l’instar des vampires. La déesse la quitta rapidement, se déplaçant sans peine et sans danger à travers la bruine, sans risquer la contamination. La déesse impie se posta à côté de l’elfe figé, suivant le regard désormais soulagé du condamné avant qu’elle ne revienne aux côtés de la nouvelle-née. Dans le sable, Nuit dessina une flèche - soulignée - vers les épées entrecroisées avant de dessiner rapidement une petite carte des plateformes. Sursautant, la nouvelle-née se détourna du belvédère et s’approcha rapidement de son père, toujours prudente pour ne pas commettre d’erreur en approchant une éventuelle menace. Elle attendit qu’Aldaron puisse lui accorder son attention pour ne pas le perturber dans sa propre tâche. Lorsqu’il fut en mesure de l’écouter, elle prit la parole et indiqua la plateforme voisine du doigt :

« Dans les baraquements il y a des survivants, certainement en mesure de nous aider. Probablement des gardes ou des guerriers, dès que nous avons fini ici, nous devrions envoyer un groupe là-bas, ou nous y rendre nous-mêmes, » elle leva les yeux vers Aldaron, l’interrogeant du regard. Il avait plus d’expérience, plus de connaissance, il saurait quoi faire, quelle option serait la plus adaptée. « Je pourrais m’y rendre avec Nuit mais je doute que ce soit très prudent. »

Elle se tourna légèrement vers le belvédère, son regard se perdant vers l’emplacement de la statue solitaire.

« Il y a un garde elfique là-bas, » ajouta-t-elle plus bas à l’attention de son père. « Je pense qu’il est à un stade trop avancé mais… j’aimerais qu’on essaie de le sauver, si on peut ? »

D’une voix un peu plus forte, elle ajouta à l’attention de ceux présents :

« Il y a quelqu’un de vivant et encore en mesure de se déplacer dans la végétation entourant le belvédère. S’il attaque... » sa voix se fit infiniment plus dure et glaciale : « Abattez-le. »

C’était peut-être une erreur, il n’y avait personne de plus redevable qu’une personne que l’on sauve. Il s’agissait d’un atout non négligeable, ce n’était peut-être pas tout à fait pour rien qu’elle souhaitait sauver le garde si c’était possible. Mais elle ne pouvait pas oublier la seule volonté de mourir, concentrée, qu’elle avait perçue chez l’individu. Le moins qu’elle puisse faire était d’exaucer son vœu, si l’opportunité se présentait, tout en laissant la tâche ingrate à quelqu’un d’autre.

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La vie de l’héritière était ma principale préoccupation. C’était bien plus que mon devoir, car je l’aimais de tout mon être et être à ses côtés, ainsi qu’être auprès des autres héritiers me permettait d’oublier ma peine et d’avancer dans cette vie. Je pouvais le dire sans trembler, je tenais énormément à eux. En peu de temps, ils avaient grandi et j’ai su m’intégrer bien plus que je ne l’aurais pas imaginé.

Bien évidemment, ce qu’elle dit me fit chaud au cœur. J’inclinais la tête respectueusement, alors qu’elle faisait de même, gardant ce petit silence, car les mots n’était pas nécessaires. L’heure n’était pas vraiment à ce genre de chose de toute façon, nous mettons de côté ce qui venait de se passer en continuant d’avancer, allant jusqu’à une plateforme. A ce moment, l’être qui ne possédait qu’un seul bras valide exposa ses idées d’exploration.

Comme l’on m’avait demandé, je restais silencieuse, guettant comme à mon habitude la sécurité de ma jeune princesse. Un léger grincement de crocs se fit sentir dans ma gueule lorsque la proposition de trois groupes se fit exposer, une chose qui m’obligerait à m’éloigner de l’héritière, mais si telle était l’ordre, j’obéirais sans faire d’histoire…

Mes oreilles se redressèrent, lorsque mon prince parla de la créature, le reptile que nous avons aperçu beaucoup plus tôt. Beaucoup pensaient que ce n’était qu’une histoire, des contes que l’on raconte, mais pour nous, pour notre peuple chaque légende est réelle, car si elles ont marqué les esprits, c’est qu’elles seront gravées dans la pierre à tout jamais. Il faut tirer des leçons du passé, ils sont là pour nous guider et nous apprendre. Ne pas voir, ne veux pas dire que la chose n’existe pas, et j’espérais que mes protégés étaient plus ouverts à ces contes passés, qui traverseront les âges jusqu’à la fin des temps.

Durant ses arguments, le regard du pirate se posa sur ma personne. Un léger frisson parcouru tout mon corps durant une fraction de seconde. Nous avions toujours eu une méfiance envers les pirates, voire même une haine, après tout, ils ont tué beaucoup des nôtres, comme nous avons tué des leur, pour nous protéger de l’esclavage. Je trouvais sa requête assez inattendue, en vue du conflit de nos deux factions… Mais après tout, je suis une graärh rebelle, j’ai quitté mon clan pour rejoindre leur ennemi, peut-être pensait-il que je lui offrirais de ma fourrure sans aucune gêne… Mon roi, comme ma princesse me laissa la liberté de choisir si j’acceptais, c’était une décision qui m’appartenait et me voilà en conflit intérieur… Ma princesse avait passé beaucoup de son temps libre pour m’aider à nettoyer et réparé mon poil pour qu’il retrouve son éclat d’antan, mais d’un autre côté, je voulais aider mon Seigneur, est-ce qu’offrir ma fourrure allait l’aider dans sa quête mystérieuse ?

Cela devenait bien trop compliqué dans ma petite tête, mais si mon roi resté dans notre groupe, je n’avais donc pas de raison d’abîmer ma fourrure. Ma rancœur personnelle envers les pirates et mon affection pour Liz qui a passé un temps faramineux pour ma pelisse, je ne pouvais pas accepter cette demande…

« Je suis honorée de savoir que mon esprit-lié vous soit utile, cependant, je me dois de refuser votre demande. »

Par la suite, une décision fut prise et mon Seigneur prit celle des deux groupes, choix qui me rassura, car je pourrais garder un œil avisé sur la santé de ma petite princesse. De ce que j’avais compris, le Seigneur des vampires avait réussi à obtenir une trêve pour son clan, peut-être était ce qui l’avais poussé a faire que deux groupes.

Alors que les pirates se dirigeaient vers le Nord, pendant que nous inspections la place du marché. Je restais non loin de la famille royale en tant que guetteur. Alors que mon regard se posa tout autour de nous, j’avais de drôle de sensation, sur ma personne… Il y avait quelque chose d’étrange, c’était redevenu bien trop calme… Les murs possèdent des yeux… C’est à cet instant qu’une ombre passa… Elle se met à grimper dans un arbre, se positionnant en hauteur, comme toute sentinelle qui se respecte. Un grognement léger sortit de ma gueule, sans la quitter des yeux, je la fixe et d’après sa forme, sa taille et sa souplesse, je parviens à déterminer que c’est une femelle qui nous épiait. C’était comme si l’on se regardait dans le blanc des yeux, mais pas que… Chaque sentinelle, se doit de pouvoir attaquer à distance, et celle-ci ne fait pas exception. La femme est armée d’un arc, sans pour autant l’armer dans notre direction… Je ne peux laisser une telle chose se passer sans pour autant rester là, à la regarder de loin… D’instinct, je prends à mon tour mon arc, sans pour autant y placer de flèche, mais restant tout de même en alerte par rapport à ses mouvements.

« Mon Seigneur, nous sommes observés. »

Je ne prêtais pas une grande attention sur ce que faisaient les vampires de mon roi, même si de temps en temps, je jetais un œil rapide sur ma princesse et les alentours, sans la laisser seule trop longtemps. Je me devais d’être vigilante et observer tout ce qui nous entourait. De ce que je comprenais, c’est qu’il effectuait plusieurs groupes, en faisant attention de ne pas les toucher, pour ne pas être contaminé, mais à un moment où à un autre, certains souhaite rester ensemble et refuse de se séparer de l’être aimé.

Devant les voix qui s’élevaient, j’ai tourné la tête dans leur direction, m’approchant de la situation, les elfes refusaient d’obéir aux vampires, c’était une encore un conflit de race, des conflits qui seront éternel. Je m’approchais, des elfes en question, tentant d’être moins brutal que les vampires.

« Seigneur…Moi… Aider vous ! »

Du bout de mon arc, j’essayais de montrer que l’un devait aller dans un second groupe en le poussant légèrement en espérant qu’ils avaient compris ce que je voulais dire, il y avait la barrière de la langue, et ce n’était pas évident de se faire comprendre…

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Immédiatement après que le Sosie eût temporairement contrôlé la gerbe d’eau, quelque chose tomba vers eux et une membre du groupe en poussa une autre, probablement pour la protéger. L’objet en question était en vérité un Elfe complètement transformé en corail qui se brisa en atteignant le sol, répandant un nouveau nuage de spores. Le faux Humain profita de l’occasion pour observer un peu mieux de quoi avait l’air l’intérieur du corps à présent exposé : s’il n’avait pas su quoi que ce soit à propos de la Peste de Corail, lui-même aurait pu croire qu’il s’agissait-là d’une vulgaire statue.

Les organes internes avaient tout bonnement disparu, ou plutôt s’étaient fusionnés ensemble, de même que tous les fluides normalement présents dans un être, donnant un résultat uniforme. Ainsi, venait un moment où la maladie transformait le corps en entier, ne laissant plus rien derrière, mais cela impliquait-il la mort pour autant? Après tout, il y avait bien des potions et des sorts qui transmutaient le corps entier en matière inorganique sans pour autant que la conscience de l’usager ne meurt. Il y avait même des créatures indigènes de l’archipel qui avaient des aptitudes similaires, notamment les Frogmas qui, même après un refroidissement complet, pouvaient reprendre vie si exposées à une chaleur suffisante. Quant était-il donc pour ce qui semblait être la phase finale de la Peste?

Malheureusement pour l’avancée du savoir scientifique, la question allait pour l’heure demeurer sans réponse, car Nathaniel s’occupait déjà de détruire le corps pour neutraliser ses émanations avant que l’ensemble du groupe ne monte vers les plateformes situées en hauteur, accrochées à des troncs gigantesques dont la stature était sans aucun doute due au Tampocuilë. Le Roi de la Confrérie et le Prince Noir proposèrent différentes alternatives pour couvrir plus de terrain, jusqu’à ce qu’une entente ait lieu. Le Doublon suivit donc les l’Elfe noir avec les autres pirates et le groupe ainsi formé fut à nouveau guidé par Tobold, qui leur évita même quelques pièges sur le chemin.

À un moment, le vieil homme stoppa tout le monde, prétextant qu’il voulait récupérer ses effets personnels qu’il venait d’apercevoir. Et tandis qu’il s’essayait à récupérer son baluchon au lasso, l’Homonculus observa les alentours, repérant non loin une statue dont les yeux étaient encore mobiles. Pendant un instant, il songea à aller faire chuter l’Elfe de la plateforme afin de voir de quoi avait l’air l’intérieur de son corps, mais il se ravisa. D’abord, il ne pourrait pas observer de près le résultat puisqu’il lui faudrait retourner en bas, mais il y avait aussi cette trêve octroyée uniquement au Vampires. Les Elfes encore en vie prendraient probablement mal qu’on maltraite l’un des leur ainsi, même si l’intérêt scientifique valait plus que leurs émotions. Cependant, le Sosie était à même de tester autre chose.

Se dirigeant vers l’Elfe paralysé, il sortit de sa sacoche magique son Clystère des Afflictions, un cadeau qu’il avait reçu en remerciement de son espionnage au sein du Bureau d’Étude Botanique. Les yeux de l’autre l’observaient avec une insistance paniquée, mais peu lui importait : si tout se déroulait comme à l’habitude, dans quelques instants, cet Elfe allait retrouver son état normal. D’un mouvement sec, il planta la tige du Clystère dans l’épaule du malade, abimant à peine la croûte corallienne qu’était devenue sa peau, et tira doucement sur le piston. Un liquide épais, de la même couleur que les plaques de corail, s’amassa dans la chambre de verre. Graduellement, la peau de l’Elfe reprit une teinte et une texture plus normale, quoique qu’encore couverte de croûte, et l’individu tomba à quatre pattes au sol, tremblant et marmonnant de manière incohérente. Ainsi, le Clystère semblait limité contre ce mal, mais pouvait tout de même en absorber suffisamment pour ramener le malade à un stade antérieur.

- Par les déesses, Demens, vous venez de faire une découverte formidable! s’écria aussitôt Nathaniel avec un ton étrangement jovial.

Le Doublon ne répondit rien, observant simplement le miasme passer à l’état solide dans le Clystère. Sous cette forme cristalline, la maladie émettait ses propres spores, quoiqu’à une plus petite échelle. Heureusement, la chambre de l’outil étant étanche, elles restaient contenues. Au sol, l’Elfe s’était évanoui, complètement affaibli par le traitement. Et puisque de tester de nouveau le Clystère sur lui risquait de le tuer, on le laissa simplement là, sans plus se soucier de lui, d’autant plus que Tobold avait pu récupérer son baluchon entre temps. Le groupe poursuivit donc sa progression, le vieil homme les guidant de nouveau, jusqu’à ce qu’une nouvelle Elfe, celle-là parfaitement saine en apparence, ne le happe tandis qu’il était isolé de l’autre côté d’un pont.

L’assaillante menaça de tuer le pirate si tous ne rebroussaient pas chemin, menace qui laissa de marbre l’Homonculus. À l’instar de son créateur, il n’avait aucun attachement à qui ou quoi que ce soit. Tobold aurait déjà été tué qu’il n’aurait pas bronché pour autant. Néanmoins, leur objectif nécessitait de traverser ce pont et ce qu’il fallait était de convaincre l’Elfe de les laisser passer. Elle était trop loin pour qu’une attaque à son égard soit efficace et connaissait peut-être même des informations dignes d’intérêt. Faisant quelques pas pour s’avancer devant le groupe, le Sosie ressortit le Clystère de sa sacoche et le brandit.

- J’ai ici un outil qui m’a permis de faire régresser l’état d’un malade, dit-il d’une voix assez forte pour être compris malgré son masque. Le procédé l’a laissé faible, mais il n’est plus paralysé.

Un silence, puis l’autre répondit, sans relâcher sa prise sur Tobold.

- Prouvez-le.

Le Doublon observa les alentours, repérant une Elfe statufié dont les yeux et les lèvres bougeaient encore un peu.

- Éloignez-vous. Une fois récupérée, la maladie reste contagieuse, dit-il à l’attention des autres pirates.

Rendu à la hauteur de sa nouvelle patiente, il fit comme Nathaniel l’avait fait plus tôt et refroidit le cristal de maladie, réduisant du même coup la bruine qui s’en dégageait. Retirant le piston de l’outil, il transféra rapidement le contenu dans un pot de métal dont il scella le couvercle en usant cette fois du Scarabée, puis referma le Clystère et en usa à nouveau sur celle qui lui faisait face. À l’instar de l’autre malade, la paralysie la quitta et elle s’écroula d’épuisement. En revanche, l’Homonculus fit l’effort de la rattraper pour l’étendre sur le dos, sachant que cette fois on l’observait attentivement. À nouveau, il brandit le Clystère où un nouveau cristal se solidifiait tandis qu’à ses pieds, l’Elfe baragouinait en levant ses mains devant ses yeux comme pour les observer.

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    A son injonction, la porte finit par s’ouvrir sur un elfe vacillant entre le stade très avancé de la maladie et la pétrification… De la bruine s’échappait de ses pieds et l’antique utilisa à nouveau sa maîtrise du vent pour écarter cette menace de lui. Mais comment cela se pouvait-il ? Juste avant la pétrification, les malades d’Ipsë Rosea étaient devenus incontrôlables et violents. Ce n’était pas le cas de cet elfes, ni le cas d’aucun autre, donnant au paysage des allures figées dans le temps. Les mires verdoyantes d’Aldaron tombèrent sur l’enfant timide qui était apparu à sa vue, bien jeune. Était-il contaminé ? Avec ce qui sortait des pieds rocheux de son père, il était à parier que oui. Y aurait-il quelques immunisés ? Après tout, les humains et les elfes avaient, face au venin vampirique, acquis une immunité. Qu’en serait-il de cette peste ? S’il n’était pas un expert en la matière, il était capable de ces quelques parallèles éclairants.

    Quoiqu’il en soit, il s’agissait des premiers survivants qu’il rencontrait face à face, il était temps pour Aldaron d’apprendre, au moins en partie, ce qui s’était passé sur Keet-Tiamat. Il détailla le visage juvénile de l’enfant, alors que la vision de ce futur orphelin titillait déjà ses sens paternels. Sens qui étaient aussi occupés à observer Elizabeth. Visiblement quelque chose avait attiré son regard et elle était en train de le sonder sous tous ses angles. Il suivit son regard pour voir des fleurs. Voilà. Des fleurs. Sa fille et l’esthétisme, une très belle histoire d’amour mais tout de même ! Il la sentait intriguée. Lorsqu’elle aurait fini ses investigations, il en saurait davantage. Nessraya veillait redoutablement sur elle et l’Ast lui faisait confiance, raison pour laquelle il orienta sa pleine attention sur le duo de contaminés devant lui. Il posa doucement un genou à terre pour se mettre à la hauteur de l’enfant : « Rassure-toi, tu es en sûreté avec moi. Comment t’appelles-tu ? Es-tu malade ? » L’enfant s’effaroucha en se cachant à moitié derrière son père, partagé entre l’appréhension et l’admiration.

    Ce fut le père qui lui répondit :  « Il s’appelle… Ulmo… Et je suis… Taurion… Il est malade, hélas… Il a refusé… de… lorsque… Partir… Lorsque… » Sa mère était décédée. La regard en biais vers l’arrière de la maison ne lui en laissa pas le moindre doute. Devant l’épuisement de son père et la difficulté qu’il avait à s’exprimer, l’enfant trouva le courage, en lui, de se montrer et d’expliquer. « Je ne voulais pas partir sans lui… Il avait commencé à se statufier quand nous avons eu le projet de fuir. Vous pouvez le soigner ? » Un regard plein d’espoir qu’il allait devoir décevoir. « Je ne le sais pas encore. Je n’ai rien, à ma connaissance actuelle, pour le sauver lui. Mais je peux te sauver toi. » L’enfant se cachant à nouveau derrière son père : « Je ne veux pas l’abandonner. » Il comprenait autant qu’il sentait son déchirement. Il faisait écho aux pertes tragiques qu’il avait lui-même affrontées. Son frère, sa sœur, Achroma. Ils avaient été si chers à son cœur. « Si tu restes ici, tu mourras et avec toi, l’héritage que tes parents ont placé en toi. Tu dois vivre, Ulmo. Je sais que c’est difficile à entendre, les elfes traversent une crise sans précédent. Une crise douloureuse et tu dois faire partie de ceux qui y survivront. »

    L’enfant s’était mis à pleurer, fendant le cœur de l’Ast. « Viens ici… » fit-il en tendant une main parfaitement gantée qui vint caresser tendrement la joue d’Ulmo. Il ne s’était pas attendu à le réceptionner contre lui, mais il ne le repoussa pas pour autant. Il était très bien couvert de la tête au pieds et savait aux stades peu avancés de la maladie, il fallait un contact peau contre plaque pour être malade. Il ferma délicatement ses bras sur lui et l’étreignit comme un père l’aurait fait, alors qu’il sentait son affection flancher sensiblement. Foutue adoptite aigüe ! Il caressa ses cheveux et continua d’établir du lien, faire parler l’enfant. « Que s’est-il passé sur Keet-Tiamat ? Ceux de Calastin deviennent fous et violents avant de se statufier ? » L’enfant lui répondit, les yeux clos, perdu dans l’étreinte : « Ici aussi, au début. Les sages ont trouvé un moyen de ralentir la maladie. Elle progresse plus lentement avec la potion, mais une étape de la maladie a disparu. Notre corps se statufie d’un seul coup, comme pour… » Son père et sa mère. L’ast caressa le dos du jeune sylvestre, pinçant ses lèvres. « Ça va aller Ulmo, je vais m’occuper de toi, c’est promis. S’il y a une solution pour ton père, je reviendrai le chercher. En attendant, je voudrais que tu viennes avec moi, pour que je puisse te soigner en te mordant. Tu oublieras tout mais je vais te faire un petit cadeau. »

    Il relâcha délicatement l’enfant pour concentrer le pouvoir du colibri ainsi que sa télépathie. Il prit quelques minutes à façonner une effigie en cendres cristallisées, représentant Ulmo et ses deux parents. Il lui remit la statuette. « Ce sont tes souvenirs. Ainsi même lorsque tu seras un vampire, tu pourras retrouver tes parents, tout au fond de toi. » La lèvre inférieure du petit trembla  d’un profond chagrin : « Je ne veux pas laisser ma famille… » Cette fois, il retourna se blottir dans un père mi-bois mi-caillou. L’ast releva les yeux vers Taurion. « Il ne peut pas rester ici, vous le savez… Je prendrai soin de lui. Personnellement. Il aura une famille. Et il vivra. » Il lut l’approbation dans les yeux de Taurion et le père tâcha de convaincre le fils avec beaucoup de mots tendres, bien que difficiles, vu son état et ses propres émotions. Il fallut quelques minutes pendant lesquels l’Ast avait senti un autre père s’adresser à sa fille. Son cœur se serra, à nouveau. Ondolindë. Son père était donc Gandalf. Deux elfes de cendres qu’il avait rencontrés à Morneflamme.

    *Par les esprits, quelles tristes retrouvailles… Je ne peux pas te sauver, Gandalf...* Car il avait immaculé, déjà, il le sentait. *Mais je peux encore sauver ta fille et tout ceux, qui, avec toi, n’ont pas connu l’immaculation.* Il le laissa à ces mots, cette réflexion inévitable qui devait s’en suivre. L’Ast porta son esprit vers Nathaniel pour le prévenir : *Ils t’attaquent, ne les abîme pas trop, je te prie.* Elizabeth lui signala la présence d’elfes dans les baraquements et Nessraya lui souligna qu’ils étaient observés. Naturellement, le regard d’Aldaron se porta sur la sentinelle : « Elle s’appelle Ondolindë. Son père mène les elfes au dehors de la cité, ceux qui veillent à ce que la maladie ne se propage pas. Elle est là pour nous observer, ne lui faites aucun mal. » Ses mires allèrent vers Elizabeth : « Prends Nessraya et quatre de mes hommes et va chercher les elfes qui se trouvent dans les baraquements. Soyez prudents et vigilants. C’est ta mission, tu prends le commandement. » Si c’était un test ? Absolument. Il avait apprécié la prudence et l’intelligence dont avait fait preuve Liz. C’était une récompense à double tranchant mais il avait confiance en elle. Il indiqua à quatre de ses hommes de suivre sa fille.

    Revenant aux deux sylvestres, l’ast regarda Ulmo avancer vers lui, la tête baissée, plein de tristesse et résigné. L’ast défit sa cape et la passa sur les épaules bien petites de l’enfant. Il abattit délicatement la capuche sur sa tête et souleva, dans ses bras, l’enfant ainsi soigneusement emballé, qui serrait férocement, entre ses mains, la statuette de cendres. Il se releva et tourna le dos à la maisonnée, promettant mentalement au père qu’il reviendrait, soit pour le soigner s’il avait trouvé quoique ce soit, soit pour l’achever proprement et lui éviter une agonie inutile. Sa voix grave entamait un air elfique, comptine que l’on chantait aux enfants pour les mettre en garde contre les ténèbres de la vampirisation. Il la trouvait presque à propos, alors que deux anciens elfes martelaient leur insultes avec un panache aussi remarquable que leur véhémence. Tandis que  Nessraya, avant de partir, les intimait de s’apaiser, le Prince Noir berçait l’enfant :

    « Ô Lómë… »

    L’émeraude de ses yeux devinrent une pierre tranchante en regardant les deux vampires par-dessus la frêle épaule, emballée dans le tissus, de l’enfant.

    « Ô, Ô Lómë… Ô Lómë…
    Rehta onya yëo ulundotya. »*


    Son cœur s’imprégnait d’une colère maîtrisée à la prononciation de ces mots en lesquels les deux elfes rebelles croyaient très certainement. Mais s’ils étaient prêts à mourir pour leurs stupides convictions et refusaient de saisir la main qu’on leur tendait, alors ils mourraient.

    « Quand les ténèbres emportent la vue,
    Les ombres bougent et nous tuent.
    Ils traînent nos âmes dans des méandres
    Où il n’en revient que des cendres. »


    Il porta son regard sur l’enfant et lui adressa un sourire tendre qui, bien qu’invisible sous le tissu de son chèche émeraude, se répercutait dans son regard. Il changea les paroles si pleines de mépris du chant elfique :

    « Ô Lómë… Ô, Ô Lómë… Ô Lómë…
    Ni larmes, ni tourment, ni peine,
    Ne te feront aussi mal que leur haine.
    Ô Lómë…
    Protège tes fils et tes filles,
    Tous unis en une seule famille.
    Ô Lómë… Ô Lómë…
    Porte la nuit, le commencement est ici. »


    Ses crocs psychiques s’enfoncèrent doucement dans l’esprit de l’enfant, alors que son nouveau père ne le lâchait pas du regard. La vie des elfes rebelles était ôtée, conformément à ses ordres. L’efficacité de Nessraya était à nouveau au rendez-vous. L’Ast garda l’enfant contre lui : bientôt le venin ferait son action… Mais pour l’heure, il devait s’occuper des autres elfes. Sa fille partait en direction des baraquements et lui se tournait vers les elfes rassemblés et triés sur la place marchande. « Cette cité va être nettoyée et les âmes contaminées vont être tuées. » C’était un fait qu’il exposait clairement, et ces elfes savait probablement ce que les leurs planifiaient. « Je suis venu sauver ce qui peut encore l’être. La nuit est le prix à payer. Je sais que pour certain d’entre vous, c’est un lourd tribut… » Son regard coula sur les cadavres des deux elfes qui gisaient au sol : « Je ne ferai pas ce choix pour vous. Il vous appartient, tout comme votre vie et votre intégrité. La mort ou la nuit. C’est la seule opportunité que j’ai pour vous. Saisissez-là, car la véritable force n’est pas de rester solidement campés sur ses positions, à tenter un bras de fer véhément et perdu d’avance. La vraie force est d’accepter de changer. » Il marqua un silence plein de sens en passant ses futures recrue en revue.

    *Je vais sortir avec des elfes et offrir à ceux qui se porteront volontaires le voile de la nuit. Ils n’iront pas plus loin, Nahui les gardera pendant leur transformation. Dans quelques jours, lorsque celle-ci sera achevée, et qu’ils seront guéris, nous rentrerons à Nyn-Tiamat et nous leur donneront une place, un clan, une famille. Me laisses-tu le faire ?* La réponse fut longue à venir, mais connaissant la lenteur des elfes et l’état de Gandalf, il avait patienté. L’accord était confirmé, et Aldaron mis ses elfes en marche vers la porte est. A son grand soulagement, il n’y avait, parmi ceux-là, aucune autre tête de mule. Une fois au dehors, il allongea au sol l’enfant qui avait déjà presque perdu connaissance et vint trancher avec un poignard la carotide. Il était inutile de prolonger son agonie : Sélénia avait servi d’expérience. Les Ast savaient comment transformer leurs nouveaux-nés avec soin. Ils mettaient cela à profit aujourd’hui, gardant un parfait contrôle sur leurs créations. Laissant l’enfant au sol trouver les bras froids de la mort, le Prince Noir se releva, non sans quitter des yeux la petite statuette de cendres cristallisées qu’il serrait entre ses mains un peu plus à chaque spasme.

    « Vous avez fait le meilleur choix. Je vais vous offrir à tous quelque chose. L’amnésie vous aidera à vous reconstruire sans la douleur du déracinement, mais certains souvenirs… Comptent pour nous plus que d’autres. Vous êtes nombreux et pour certains, vous avez vécus des siècles. Je ne saurais cristalliser la mémoire de vos existences comme je l’ai fait avec le petit Ulmo, car il y a, dans cette cité et en dehors, d’autres elfes qui requièrent notre action. » Les elfes furent alignées, allant du plus atteint au moins. Ainsi connaîtraient-ils l’efficacité du venin Ast sur cette maladie. « Mais je vais vous offrir un souvenir. Je voudrais que vous vous concentriez dessus avec force et je vais le cristalliser pour qu’il ne vous quitte jamais. » Il se plaça face à l’elfe le plus contaminé et reprit, comme avec Ulmo, une alliance entre son esprit-lié du Colibri et ses sens télépathiques. Il capta le premier souvenir, il sentait que le choix était draconien pour eux. Mais lorsqu’il fut fait, Aldaron les cristallisa, un par un sous forme d’une petite statuettes de cendres figées, qui représentait le dit souvenir.

    Lorsque sa fille et Nessraya revinrent avec brio des baraquements, emportant avec elles de nouveau elfes, y compris un en phase pré-pétrification, ceux rassemblés du quartier marchand étaient allongés dans le sable, la carotide tranchée. La venin Ast faisant effet. Aldaron était agenouillé auprès d’Ulmo, le seul qu’il ait lui-même mordu. Les autres étaient le fruit de ses sbires. Ils renouvelèrent l’alignement de la vingtaine de nouveaux venus, les classant par état d’avancement de la maladie. Il leur offrit, à eux aussi, la même opportunité de conserver un souvenir. Sa fille avait-elle appris des choses, dans les baraquements ? Il partagea avec elle et avec Nessraya à ses côtés, celles qu’il avait recueillies, de son côté : « Les elfes n’ont, à priori, pas trouvé de remède pour l’heure. Seulement une potion qui ralentirait la maladie et le passage au stade plus avancé. Avec cette potion, également, les elfes ne connaissent pas de phase de folie. Au terme du long ralentissement, la maladie s’accélère d’un seul coup et les pétrifie… C’est la raison pour laquelle ils ont l’air figés en pleine action. »

    Son regard se posa sur Ulmo : « Les enfants mettent plus de temps à contracter la maladie. Sans être une immunité totale, leur corps lutte plus efficacement contre le germe. C’est la raison pour laquelle ils sont à des stades moins avancés que leurs aînés. Pour l’heure, rien de trouvé pour aider les elfes statufiés, mais si on découvre un moyen soit de les soigner, soit de les faire revenir à la phase antérieure pour les vampiriser, peut-être pourrons-nous en sauver d’avantage. Il nous reste la pyramide à explorer, c’est une dernière chance. Dans le cas contraire, le mieux que nous aurons à faire sera de mettre un terme propre à leur agonie sans espoir. Avez-vous appris quelque chose dans les baraquements ? » demanda-t-il finalement avant d’ajouter : « Quant aux elfes à l’extérieur, ils sont menés par Gandalf. Un elfe de cendres que j’ai rencontré à Morneflamme, ce qui explique qu’il m’ait facilement fait confiance, malgré ma race. » Aldaron avait été du petit groupe qui avait fomenté l’évasion de l’infâme prison. Beaucoup de rescapés s’en souvenaient.

    * Ô Nuit,
    Épargne mes enfants de tes monstres.



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¤ De surprise en surprise ¤

Nathaniel écouta avec attention les propos d’Aldaron. En plus du danger de la contamination, il fallait prendre en compte des elfes souhaitant fuir, quitte à répandre la maladie, et des elfes souhaitant empêcher la maladie de se répandre, quitte à tout détruire. L’elfe sombre ne put s’empêcher de retenir un air contrit caché derrière son foulard et son demi-masque dissimulant son visage. Du gâchis, tout simplement du gâchis. Quand bien même il pouvait comprendre les attentions.

« Le Magareela ? »

Le regard du gredin s’illumina d’une certaine avarice. Une créature qui était l’équivalent de la licorne ? Voilà qui était extrêmement intéressant. L’envie de partir à la chasse de cette bête le titillait énormément, mais le vampire trouva les mots pour restreindre le pirate. Mais il ne cacha pas sa déception.

« Tu as sans doute raison … même si je déteste les occasions manquées. Peut-être devrions-nous organiser une chasse, comme celle de Licorok, une fois notre travail ici terminé. »

La suite fut encore plus intéressante et décevante à la fois. Il y avait des elfes encore conscients, des elfes qui pouvaient peut-être encore être sauvés, par le venin de la nuit bien entendu. Apparemment, le souverain de la nuit était parvenu à négocier avec le groupe d’elfe désireux de détruire ce lieu. Comment avait-il fait ? À l’aide de sa télépathie ? Voilà un don bien pratique … et problématique à la fois. Bien entendu, la tête cendrée n’avait négocié que pour lui.

« Ta faculté de négociation décroit de jour en jour Aldaron. Ou peut-être est-ce parce qu’il n’y avait aucune tête à décapiter. Du temps où tu étais marchand, tu me semblais capable de l’impossible. La violence de l’essence vampirique qui coule en toi ne semble pas avoir que des avantages. Si l’occasion m’est donnée de mettre la main sur un marchand de renom lors de mes abordages, je te l’enverrais afin qu’il te remette à niveau. »

Le ton de l’elfe sombre oscillait entre la moquerie et la contrariété. Déjà que son allié le dissuadait d’une chasse à l’encontre d’une bête rare, voilà maintenant qu’il ne lui facilitait pas la tâche avec le groupe d’elfe illuminé rôdant dans la ville. La contrariété monta d’un cran quand le vampire n’abonda pas dans son sens lorsqu’il demanda à la graärh présente dans le groupe de vampires de lui remettre un morceau de sa fourrure. Dire qu’il avait pris la peine d’expliquer l’avantage que cela aurait sur la réussite de la mission. Sans retenue, il lança un regard ne masquant pas son mépris à l’adresse de la féline et de la princesse.

« Soit, gardez donc quelques brins de fourrure. Puisque vous jugez l’apparence plus importante que le danger omniprésent, ne comptez pas sur mon aide si vos corps venaient à se recouvrir de plaques de corail. »

L’elfe sombre souffla du nez et dans le même temps une brise vint toucher la graärh et la vampiresse. On ne disait pas non au roi de la confrérie et celui-ci finissait toujours par obtenir ce qu’il souhaitait. Usant de l’ornithorynque copié au travers de la poupée à l’effigie d’Ilhan, il vint s’emparer de la libellule de la graärh. Il n’aurait peut-être pas de poupée à l’effigie de celle-ci, mais au moins il aurait l’occasion d’user de sa capacité pendant un temps.

« Je ne peux rien te promettre, Aldaron. Si les elfes nous attaquent, je n’hésiterais pas à user ceux qui sont encore conscients, soit comme otage, soit comme monnaie d’échange. Après tout, ils ont à présent de la valeur à leurs yeux, car ils ont une chance d’être sauvés de la maladie. Espérons donc que tes nouveaux amis ne feront rien de stupide. »

Alors que le prince sombre commençait à donner quelques directives aux membres de son groupe, l’un des hommes de Nathaniel se rapprocha de lui. Il s’agissait d’un elfe et il vint lui chuchoter à l’oreille. Ce dernier avait entendu un bruit, mais pas n’importe quel bruit. Des chuchotements, des morts, une conversation. Ainsi des elfes encore conscients étaient déjà tout proches d’eux. S’agissait-il de ceux désirant détruire la cité ? À peine un instant après, une ombre gigantesque commença à recouvrir la cité. Nahui se dressait aux portes de cette dernière de toute sa stature. Cette vision ne put que faire écho à Sélénia où la dragonne avait usé de son feu pour bruler une partie de la ville.

« Aldaron, je comprends bien que le feu et la destruction sont des méthodes efficaces pour lutter contre la peste de corail, et j’en suis un fervent partisan, mais celle-ci a un désavantage important : le gâchis. Et tu sais ce que je pense du gâchis. Beaucoup de main-d’œuvre va être perdue aujourd’hui, mais la cité et les biens qui s’y trouvent peuvent être préservés. Je préconise un nettoyage plus minutieux à un bombardement draconique. Ce lieu peut servir les intérêts de la confrérie et donc ceux de notre alliance. Je vais demander à certains de mes hommes stationnés au port, ou du moins ce qu’il en reste, de nous rejoindre avec de l’équipement. Je vais aussi demander à mon camp avancé sur Keet-Tiamat de nous envoyer de l’aide. »

L’elfe sombre fit ensuite signe à ses hommes de le suivre. Les vampires et les pirates se séparèrent. Le peuple de la nuit se dirigeant vers l’Ouest, tandis que les pirates se dirigeaient vers le nord. Usant de la libellule copiée, Nathaniel repoussa les pans de brume qui pouvaient se dresser sur leur chemin. Pendant la marche, le spirit de l’orque prit contact avec Kaiikathal. Il lui demanda qu’il soit ordonné aux hommes devant initialement s’occuper du port de les rejoindre aux portes de la cité. Ces derniers devraient être équipés de moyen de nettoyage façon pirate. Le gredin lui demanda aussi à ce que le Maelstrom envoie un message au travers d’un oiseau au camp pirate plus en amont du fleuve. Il souhaitait que ces derniers envois des renforts. Des hommes de la confrérie, mais aussi des esclaves pour les basses besognes. Arrivant finalement à l’extrémité nord de la plateforme qui servait de lieu de commerce à la cité elfique, Tobold vint l’interpeller. Il avait repéré un balluchon, mais pas n’importe quel balluchon. D’après ce que ce dernier lui disait, il ressemblait fortement à celui qu’il aurait antérieurement laissé au port, dans une cache, en prévision d’éventuel déplacement au sein de la cité elfique pour ses activités d’espion. Il était effectivement étrange que le paquetage se trouve ici. Peut-être que les elfes ayant fait bruler le port avaient découvert ces ressources. Le gredin autorisa Des Mangroves à récupérer ces affaires, en lui indiquant bien entendu de faire très attention. Il pouvait peut-être s’agir d’un piège.

Pendant que l’homme à la chevelure grisonnante récupérait son balluchon, Fabius fit son grand retour. Ce dernier sauta sur Nathaniel, l’escalada puis vint s’arrêter sur son épaule. Le petit animal tenait un objet entre ses mains. Tendant la main, le singe déposa ce qui s’avéra être une bague dans le creux de celle-ci. Haussant un sourcil, Nathaniel commença à observer l’objet. La bague ne semblait avoir aucun signe distinctif particulier. Regardant avec plus d’attention dans le creux de cette dernière il crut déceler une marque. Était-ce là la marque de son artisan ? L’elfe sombre ne pouvait en être sûr, Nathaniel connaissait bien mieux les artisans humains que elfique, ayant plus eu l’occasion  de piller des objets de valeurs aux humains qu’aux elfes. Quelque chose dénotait toutefois de cet objet. Sa valeur : le métal utilisé, les pierres incrustées, il avait entre les mains de quoi payer la solde des marins du Maelstrom pendant plus d’un an. Il s’agissait assurément d’un objet de grande valeur, un objet que l’on ne trouve pas si aisément. Le gredin avait déjà eu un objet elfique d’une telle valeur entre les mains, mais il avait été impossible, comme aujourd’hui, d’estimer à qui il pouvait appartenir. Aussi au vu de sa valeur, le gredin ne s’était pas privé de dire à l’époque qu’il venait de piller un objet appartenant à la famille impériale, sans jamais pouvoir l’authentifier avec certitude. Mais sur le moment, l’elfe sombre n’avait pas eu besoin d’authentification, la valeur de l’objet faisant foi auprès des plus influençables.

Comment Fabius avait-il pu mettre la main sur un objet comme celui-ci. Il l’avait arraché à la main d’un des elfes statufiés ? Non, il lui avait bien fait comprendre de ne pas s’en approcher. Et son singe n’était pas suicidaire. Comment alors ? Le gredin commença à devenir suspicieux. Usant du narval, il fit apparaitre une petite aiguille et la colla contre la bague. L’ivoire vint réagir. Il y avait de la magie là-dedans. Était-ce un piège ? Il était beaucoup trop grossier. Les pirates étaient connus pour leur avarice, mais tout de même. S’en était presque insultant de penser qu’ils pouvaient tomber dans un piège aussi évident. Aussi, sans attendre, l’elfe sombre vint saisir la main du premier de ses hommes à portée. Sans attendre, il vint lui mettre la bague au doigt.

Un léger scintillement s’échappa de la bague avant de s’éteindre. Tandis que l’individu auquel le gredin venait de passer la bague au doigt sembla vouloir dire quelque chose.

« Moi roi … »

Le regard sombre que lui lança Nathaniel suffit à lui faire comprendre qu’il valait mieux ne pas finir cette phrase et le pirate se tut. Reprenant finalement la bague qui ne s’avérait pas piégée, Nathaniel retira le gant à sa main droite pour dévoiler ses doigts, venant le ranger dans l’une des poches de son manteau. Il passa par la suite la bague à son index et la sentit vibrer. Un nouveau scintillement apparut, plus fort cette fois et la surface de la bague commença à se couvrir de gravure. Des gravures fines et délicates, preuve d’un art elfique. Les gravures vinrent se rejoindre pour former un écusson que le gredin reconnut : l’emblème impérial elfique. Le roi de la confrérie arqua un sourcil interrogateur comme jamais. Qu’est-ce que c’était que cette histoire ? Une franche surprise commença à apparaitre sur son visage dissimulé sous son foulard et son masque. L’elfe sombre retira la bague et se retourna vers ses hommes. Celui à qui il avait passé la bague au doigt était un humain, peut-être est-ce pour cela que l’emblème n’était pas apparu. Venant saisir la main d’un des elfes composant son équipe, il lui passa la bague au doigt. La bague scintilla, moins que pour lui, mais plus que pour l’humain, pour autant rien ne vint apparaitre à la surface de celle-ci. La contrariété et la stupeur se mêlèrent dans les yeux de Nathaniel qui reprit la bague pour la remettre à son doigt. Qu’est-ce que c’était que cela ?

Sentant son trouble, Nhäggini vint siffler contre l’oreille de son maitre.

« Où le petit primate a-t-il déniché ça ? »

Oui ! Où ?! Se tournant vers Fabius, le roi de la confrérie commença à l’interroger. Usant de signe de ces mains, le singe lui indiqua que l’objet lui avait été remis par quelqu’un. Pointant les oreilles de Nathaniel, Fabius lui indiqua qu’il s’agissait d’un elfe. Puis indiquant le mot « peau » avec la langue des signes avant de pointer son maitre, il lui fit comprendre qu’il s’agissait d’un elfe noir.

« Nhäggini. »

« Oui ? »

« Mets-toi dans la poche de Fabius. J’ai une mission pour toi. »

Le serpent s’exécuta et Nathaniel usant de la langue des signes expliqua qu’il devait absolument retrouver la personne qui lui avait remis la bague et conduire Nhäggini jusqu’à lui. Puis se tournant vers l’humain et l’elfe à qui il avait passé la bague au doigt, il les ordonna de suivre Fabius. Quelqu’un avait remis cette bague au singe, il fallait capturer cette personne et surtout la ramener vivante. L’échec ne serait pas toléré. Venant par la suite porter son regard sur la bague alors que Fabius, Nhäggini et de ses hommes s’éloignaient, le trouble commençait à gagner le gredin. Un trouble qui fut néanmoins rapidement chassé par le fracas que provoqua Tobold. L’elfe sombre parvint à décrocher son regard de l’objet pour lancer un regard froissé à l’attention de l’espion. Un peu de discrétion !

Lâchant un profond soupire, le roi de la confrérie regarda autour de lui et constata l’absence de Demens. Où était passé ce maudit crocodile ? Ah ! L’elfe à la chevelure d’écume le repéra rapidement. Il n’était pas loin. Celui-ci s’était quelque peu éloigné pour aller observer un des elfes à l’état de statue. Intrigué, le gredin s’approcha quelque peu pour observer les agissements de l’alchimiste le temps que Tobold rassemble les affaires qu’il venait de faire tomber. Le savant de la confrérie sortit le Clystère des afflictions. Nathaniel reconnaissait bien là l’objet qui avait été offert à Demens par la confrérie en récompense de ses services. Comme quoi il y avait du bon à travailler pour les pirates. Mais ce qui allait se produire par la suite, le gredin ne s’y attendait pas du tout. L’alchimiste planta la seringue dans l’elfe et usa de la magie de l’objet pour tenter d’extraire et d’isoler la maladie. Soudainement, le corail présent sur le corps de l’elfe commença à disparaitre et celui qui était statue redevint chair et s’effondra au sol. L’elfe sombre écarquilla les yeux. Il ne put contenir ni sa surprise ni sa joie face à cette découverte, encore déstabiliser la bague.

« Par les déesses, Demens, vous venez de faire une découverte formidable! »

Oui ! Formidable ! Formidable pour les intérêts de la confrérie, pas pour la science ni pour les elfes … enfin si un peu, mais le roi de la confrérie voyait avant toute chose ses intérêts.

« Vous pensez que cela l’a guéri ? »

Le dragonnier s’approcha et constata que non. Il y avait encore des plaques de corail présent sur le corps de l’elfe. Il ne semblait y avoir eu qu’un affaiblissement de la maladie, une rétrogradation. Ce qui était déjà en soi non négligeable.

« Non, bien sûr, cela aurait été trop beau … mais ça n’enlève rien à l’importance de cette découverte pour la confrérie. Nous ferions mieux de continuer à avancer, je trouverais bien comment exploiter cette découverte en chemin. »

L’elfe sombre et le reste de l’équipe continuèrent leur route, arrivant finalement au niveau du pont permettant de passer d’une plateforme à l’autre. Tobold avait déminé l’endroit puis avait traversé en premier. Le passage était sûr, l’autre côté de la plateforme en revanche l’était un peu moins. Alors que Des Mangroves se tournait en direction du reste du groupe des pirates pour leur indiquer qu’ils pouvaient venir, une ombre se faufila dans le dos de l’homme aux cheveux grisonnant pour le prendre en otage.

« Nous sommes là pour comprendre ce qui se passe, nous ne sommes pas des ennemies, je suis un ami du roi, Aegnor Evaneaelle! »

« Je connais vos intentions, pirates, ami de l'empereur Evaneaelle ou non, vous ne passerez pas. Partez pendant qu'il est encore temps et votre ami restera peut-être vivant. »

Un bluff grossier, mais bien tenté de la part de Tobold. Instinctivement, Nathaniel vint faire claquer la langue contre son palais, usant du don de l’écholocation de l’orque afin de déterminer s’il y avait la présence d’individus dissimulés dans les environs. Il fit également la même chose avec l’ornithorynque afin de s’assurer de la fiabilité des informations qu’il obtiendrait. Peut-être aurait-il dû s’en abstenir, car c’est un flot qui le traversa venant lui cogner l’intérieur du crâne. Il y avait beaucoup d’esprit lié dans les environs, mais aussi beaucoup d’individus. Les elfes statufiés étaient toujours là et vivants. Cela n’allait pas l’aider à distinguer les individus embusqués. Nathaniel tâcha de conserver son calme et de trier ce qu’il venait d’obtenir. À moins d’êtres aussi immobiles que des statues, il n’y avait pas d’individus embusqués dans les environs proches. Cela signifiait que la seule couverture possible que pouvait recevoir l’individu tenant Tobold en otage devait être à distance, probablement avec un arc connaissant les elfes. Il y avait toutefois du mouvement. Du mouvement important, il devait s’agir du groupe d’Aldaron. Mais également des mouvements un peu plus faibles et Nhäggini se trouvaient dans les environs de ceux-ci. Il devait s’agir de ses hommes et de l’individu ayant remis la bague à Fabius. Bien, maintenant qu’il savait cela, il allait pouvoir s’occuper de l’elfe.

¤ Ils t’attaquent, ne les abîment pas trop, je te prie. ¤

La voix d’Aldaron vint résonner une fois de plus dans la tête du gredin qui ne put s’empêcher de serrer les dents. Pour qui il se prenait ? Sa mère ? S’il avait envie de casser de l’elfe, il casserait de l’elfe. Après tout, c’est eux qui commençaient en venant l’attaque. Jusqu’ici, lui, il n’avait encore rien fait de mal.

« J’ai ici un outil qui m’a permis de faire régresser l’état d’un malade. Le procédé l’a laissé faible, mais il n’est plus paralysé. »

Nathaniel tourna son regard en direction de Demens. Non ! Quoique oui ! C’était une bonne carte à jouer. L’elfe sombre opina légèrement du chef en direction de l’alchimiste avant de lever une main direction de ses hommes pour leur dire d’attendre. Ceux-ci avaient machinalement saisi leurs armes et ceux possédant un arc ou une arbalète braquaient ceux-ci en direction de l’elfe et de Tobold pris en otage. La technique visant à utiliser des otages ne fonctionnait que très peu avec les pirates. La mort de Tobold serait une perte regrettable, certes, mais pas irremplaçable. Telle était la dure réalité chez les pirates. Sans un mot et sans un geste brusque, Demens vint prouver ses dires, venant faire démonstration de ce qu’il venait d’avancer. Une fois de plus, un miracle se produisit et le résultat en fut la surprise. La personne retenant le guide de la confrérie en otage commença à devenir hésitante dans ses gestes. Avec lenteur, celle-ci vint retirer sa capuche, dévoilant son visage. Un visage que le gredin reconnut. Rathlóriel … qui aurait cru qu’il la croiserait de nouveau un jour ? Pas lui en tout cas et il ne l’espérait pas, pour cause du temps où il avait été prisonnier des geôles elfiques, Rathlóriel fut l’un de ces gardiens, parfois en charge de sa surveillance durant son enfermement. Ce n’était pas de la surprise qui pouvait se lire sur le visage de l’elfe, mais un véritable état de choc. Jamais il ne l’avait vu dans cet état … il ne pouvait donc s’agir que d’une opportunité … en or !

« Les déesses soient louées, qui aurait cru qu’il me soit un jour donné la grâce de revoir ce si beau visage qui est le tien, Rathlóriel. »

Lentement, Nathaniel commença à s’avancer sur le début du pont. Il mit ses mains en évidence légèrement tendue vers l’avant, en signe d’ouverture.

« J’ai vu bien des expressions traverser ton gracieux faciès. Fermeté, colère, rire, joie … je l’ai même déjà vu rougir. Mais jamais je n’aurais cru qu’il me saurait donner de voir un tel choc se graver sur ton visage. J’en déduis donc que tu saisis toute l’importance de ce à quoi tu viens d’assister. »

Tout en parlant, Nathaniel venait observer les alentours. Il cherchait des tireurs embusqués, mais il ne remarqua que la présence d’une ombre agile grimper sur un arbre pour rejoindre la plateforme sur laquelle se trouvaient le musée et les ambassades avant de disparaitre. Lentement, le gredin venait porter ses mains à son turban.

« Au moins gestes suspects, détruisez le Clystère et tirez lui dessus. Ne vous souciez pas de l’otage. »

L’elfe sombre vint baisser son foulard, retirer son demi-masque, ainsi que son turban. La chevelure du gredin se libéra, venant se mettre à flotter sur la brise légère du désert. Nathaniel se tenait prêt à user du vol du bourdon sur Tobold afin de le figer dans le temps et le protéger contre le tranchant d’une lame ou une volée de flèches perçantes.

« Nous nous retrouvons, Rathlóriel. Cette fois-ci c’est un pont qui nous sépare et non les barreaux d’une cellule. Cette fois-ci, tu es soldate d’un royaume en ruine et moi je suis roi d’une confrérie florissante.

Je sais qu’il y a en ce lieu un groupe d’elfe désireux de détruire cette ville pour empêcher la maladie de s’étendre au reste de l’archipel. Je sais que ces derniers ont négocié avec les vampires pour essayer de sauver des vies. Il se trouve que le royaume vampirique est mon allié. Nous sommes venus ensemble. Moi et Aldaron, en associant nos forces, nous sommes capables de réaliser des prodiges. En une nuit, nous avons mis la capitale humaine à feu et à sang, et nous avons mis fin au règne de la lignée des Kohan en enlevant l’impératrice Victoria Kohan. Imagine donc ce que nous pourrions faire ici en une nuit ? Aldaron est en train d’offrir une issue de secours à certains des vôtres en leur offrant le froid baiser de la nuit, la vampirisation. Mais seul, il ne pourra en sauver qu’une poignée … alors qu’en associant ses forces avec moi … beaucoup plus pourraient réchapper de ce lieu maudit. Tous n’auront pas à subir la transformation en vampire, avec le savoir-faire de la confrérie nous pourrions parvenir à en soigner.

Aujourd’hui, le royaume elfique peut s’éteindre, étouffé par son ostracisassions et son attachement obtus à ses valeurs. Ou bien il peut choisir d’évoluer sur une voie différente pour espérer survivre sous une autre forme.

Je suis un pirate. Egoïste, cupide et avide de pouvoir. Mon seul intérêt me guide. C’est ce qui fait que je suis toujours ouvert aux bonnes propositions d’affaires. Mon intérêt pourrait être celui des tiens. Je pourrais m’intéresser à votre sort. Déployer les moyens nécessaires pour qu’un plus grand nombre des tiens survivent. Faire en sorte que l’héritage du royaume elfique ne disparaisse pas.

Ou je pourrais aussi tuer les elfes gêneurs, m’emparer des richesses du royaume elfique, charger mes navires de malades et les envoyer sur les villes de mes ennemis pour voir ces idiots faire bruler leurs propres cités comme vous avez l’intention de le faire.

Je suis le capitaine Nathaniel Earendil, je peux rendre possible l’impossible … pour le meilleur ou pour le pire. »


L’elfe avait déjà essuyé un refus aujourd’hui, son ego n’en accepterait pas un second. Attentif à son environnement, il s’apprêtait à user du vol du bourdon à chaque instant, tant pour se défendre que pour protéger Tobold ou neutraliser Rathlóriel.

« Vous avez négocié avec les vampires, vos ennemis de toujours. Vous vous abaisserez donc à négocier avec moi, un criminel. Enfin … négocier, c’est un bien grand mot. Au vu de votre situation et vous en avez conscience, ce n’est pas comme si vous aviez énormément d’options. »

Dans le même temps, Nathaniel ne pouvant ouvrir un pont télépathique avec son allié vampirique, avait demandé à Kaiikathal de prendre contact avec Nahui pour informer Aldaron au travers elle.

¤ Retiens tes crocs, Aldaron. Je n’aime pas être à l’écart de la table de négociation alors je me permets de m’y imposer. Je dispose d’un moyen d’affaiblir la maladie. Cela peut permettre d’en sauver bien plus, soit en les gardant à l’état d’elfe, soit en les transformant en vampires si les traitements ne fonctionnent pas. Assures-toi te transmettre ça à tes nouveaux amis … qu’ils comprennent les désastreuses conséquences qu’une action irréfléchie de leur part pourrait entrainer. Et je te propose de régler entre nous le sort de ceux qui seront sauvés. Partageons à part égale ceux qui seront soignés par la vampirisation. Et comme je doute que des non vampirisés t’intéresse, je conserverai ceux qui parviendront à être soignés par une autre méthode. ¤

Nathaniel s’assura que les images de la rétrogradation de la maladie soient partagées à Aldaron.


Directive :

description[INTRIGUE] Un silence de mort EmptyRe: [INTRIGUE] Un silence de mort

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Liz ne cacha pas sa satisfaction à la réponse de Nessraya, sa petite silhouette se redressant imperceptiblement de fierté même si la presque totalité de son expression était masquée par sa combinaison protectrice. Elle se retint cependant d’adresser un regard hautain et de prononcer un « et toc » qui lui brûlait les lèvres. Il était clair, bien entendu, qu’une telle décision n’aiderait probablement pas leur groupe et pourrait avoir des conséquences. Sur un plan purement stratégique, fournir à Nathaniel toutes les armes possibles pour rendre sa progression plus sûre et plus aisée était la meilleure option. Une partie de Liz s’y était intensément concentrée… l’autre, en revanche, levait un nez dédaigneux à l’attention des pirates et refusait nettement qu’on endommage la fourrure de Nessraya. C’était bien cette seconde partie qui l’avait emportée, songeant qu’il était fort à parier, de toute façon, que les pirates soient parfaitement en mesure de se débrouiller par eux-mêmes. Et, si ce n’était pas le cas… eh bien ils ne feraient que prouver combien Liz avait eu raison de ne pas leur faire confiance pour commencer. Certes, le parle-peu s’était révélé utile avec l’utilisation de son Esprit-Lié mais pour l’heure, c’était à peu près tout ce qu’elle pouvait leur accorder. Ca et quelques bonnes idées de la part du roi des pirates en personne.

Satisfaite, elle s’en retourna s’occuper de ce qui les avait amenés en premier lieu et, après avoir résolu le problème qui s’était posé à elle au travers d’un belvédère bien dangereux, elle revint auprès de son père. Pour réaliser qu’une fois encore, ce n’était pas elle qui observait sa proie, mais une elfe qu’Aldaron indiqua de ne pas blesser.
Plissant légèrement les lèvres de désapprobation, la jeune vampire détailla l’elfe postée à proximité avec prudence. C’était un élément à garder à l’esprit, une fois encore, et peut-être de trouver un moyen d’inverser la balance. Il y avait quelques ombres dont elle pourrait se servir, si l’envie la prenait… mais peut-être qu’il s’agissait d’une erreur à ne pas commettre.

Irritée de ne pas pouvoir laisser libre court à son caprice, Liz décida d’ignorer ostensiblement l’intruse - bien que, si elle devait y songer quelque peu, l’intruse c’était elle et ceux avec qui elle était venue.
La jeune vampire exposa ses trouvailles à son père, celui-ci lui indiqua la marche à suivre et elle hocha la tête, carrant les épaules et redressant sa posture avec fermeté et détermination. Le poids qui pesait sur ses épaules l’effrayait quelque peu mais elle n’en laissa rien transparaître. Liz n’avait pas le droit à l’erreur et pas l’intention d’en commettre une, mais elle savait aussi qu’elle tâtonnait du bout du pied dans une direction qu’elle ne connaissait pas et où les conséquences pouvaient être terribles.
… L’absence de Liv pesait lourdement, lui donnant l’impression de fonctionner avec la moitié d’elle-même absente. L'amputant d’une partie de ses capacités, de son assurance. Elle se sentait comme légèrement penchée, en dehors de son axe, marchant à côté d’elle-même et voyant le monde légèrement décalé. Elle se demanda ce qu’il aurait fait et songea que sa présence l’aurait peut-être aidée à se sentir plus sûre d’elle-même, plus à même de prendre le défi donné par Aldaron à bras-le-corps et de s’en occuper avec brio. Ou, à tout le moins, avec plus d’assurance et de confiance en elle-même. Ce manque d’aplomb ne lui ressemblait pas.

Lui offrant quatre vampires ainsi que plaçant Nessraya à ses côtés, certainement pour le protéger et l’accompagner de ses compétences, Aldaron s’éloigna. Elle l’observa tandis qu’il enroulait l’enfant elfe dans sa cape avant de l’emporter dans ses bras. Sentant ses mains le démanger d’aller caresser les cheveux de l’enfant tout en le rassurant que tout allait bien se passer. Qu’il était en sécurité désormais. Elle maudit la superbe chèche qui lui entourait le visage, masquant le sourire réconfortant qu’elle souhaitait adresser au petit, se contentant d’adresser un petit geste de main bienveillant, un petit coucou, à l’adresse du jeune elfe. Ulmo. Elle s’en souviendrait. Il tenait entre ses mains une statuette de cendre qui lui permettrait de se rappeler de son père, de sa vie avant qu’il ne change. Elle se demanda un instant si Aldaron avait l’intention de garder le petit ou de le confier à un autre elfe, s’ils en trouvaient un ou plusieurs encore saints. Ou peut-être à un elfe vampirisé. Laissant à son père le loisir de faire son choix, si celui-ci n’était pas déjà fait considérant la façon avec laquelle il transportait le petit, Liz observa tandis que Nessraya tentait de raisonner deux vieux elfes et, voyant qu’elle n’y parvenait guère, s’occupait de réduire leurs invectives au silence. C’était peut-être dommage de se priver de leurs services… elle inclina la tête sur le côté, considérant les deux corps désarticulés comme des marionnettes dont on aurait coupé le fil. Ils seraient sans souvenirs mais des êtres aussi vieux qu’eux avaient certainement accumulé nombre de compétences. Dommage de gâcher de telles opportunités. Elle se toucha, du bout de la langue, la pointe d’une de ses petites canines en voyant le sang couler lentement sur le sol, poisseux et épais.

Liz s’ébroua et s’éloigna avec un dernier regard pour les deux corps. Elle s’apprêtait à prendre la tête de son petit groupe vers les baraquements lorsqu’une autre idée lui traversa l’esprit et, avec un geste indiquant aux vampires et Nessraya de patienter encore, fit demi-tour. D’un pas déterminé, la nouvelle-née se dirigea vers le belvédère et, consciente toujours de la présence de la créature dans les buissons, s’arrêta à bonne distance.
Elle disposait de sa petite sacoche contenant ses différents gants, dont l’un d’entre eux disposait de grappins. Si elle visait correctement - ce dont elle ne doutait pas un instant - elle pourrait probablement l’attirer jusqu’à elle et le sortir de la bruine combinée par la sienne et celle du couple enlacé. Il diffuserait, cependant, sa propre bruine sur un espace plus conséquent. Le regard de la jeune vampire descendit, tombant sur l’endroit où les pieds du garde fusionnaient presque avec le sol, le corail gagnant du terrain. Elle foudroya l’amas de coraux du regard avant de lever les yeux pour croiser ceux du garde.

« Tenez bon, je ne partirais pas sans vous, » promit-elle à voix basse.

S’assurant qu’il l’avait bien entendue et comprise, elle s’éloigna à nouveau et s’adressa à un vampire proche :

« Veillez sur lui, » ordonna-t-elle avant de reprendre sa route vers le groupe de vampires qui lui avait été confié.

Une fois arrivée, elle prit la tête et se dirigea derechef vers le pont qui lui permettrait d’atteindre sa cible. La traversée se déroula sans encombre et ils parvinrent aisément de l’autre côté. Aucune attaque ni interception, ce qui lui fit remercier la trêve qu’avait réussi à instaurer son père.
La plateforme qui regroupait la zone militaire était vaste et de forme rectangulaire. De sa position, elle pouvait sans peine trouver la caserne à côté de laquelle se trouvait une écurie, deux baraquements principaux certainement indiqués par le garde qu’elle avait la ferme intention de libérer et d’emmener avec elle. D’autres belvédères étaient présents, à l’instar d’autres bâtiments a priori moins importants et d’un cours d’eau en son centre. Les mots de son père résonnèrent en elle et elle retint un frémissement, l’envie de faire ses preuves faisant face à la détermination de ne commettre aucun impair.

Se campant fermement sur sa position, Liz éleva la voix. Les elfes avaient une excellente ouïe, aussi n’eut-elle pas à l’élever tant que ça mais elle le fit suffisamment pour qu’elle soit entendu par quiconque se trouvant dans les bâtiments alentours :

« Je suis Liz Elusis, » clama-t-elle. « Je fais partie d’un groupe de vampires et nous sommes venus afin de résoudre le problème de la Peste de Corail et mener l’enquête. » Songeant au garde qui se trouvait toujours sur la plateforme du belvédère, elle poursuivit : « L’un des vôtres, un garde du quartier marchand, s’est donné beaucoup de mal pour indiquer votre position pour vous venir en aide, nous sommes ici grâce à lui. Nous avons conclu un pacte de non-agression avec les elfes qui se trouvent à l'extérieur de la ville et espérons que vous respecterez cette trêve. Sortez calmement et montrez-vous désarmés et les mains bien visibles, » acheva-t-elle fermement.

Quelques instants s’écoulèrent avant que la porte du baraquement le plus éloigné ne s’ouvre doucement, délivrant neuf elfes. Ils sortirent un par un, un espacement presque calculé au millimètre près entre chacun d’entre eux. Ils étaient tous en armure, l’arme au fourreau, certains portaient les marques des premiers stades de la peste tandis qu’ils s’avançaient les mains bien en évidence et levées pour montrer qu’ils n’avaient aucune intention belliqueuse. Cachée par son chèche et le regrettant pour la énième fois, Liz leur sourit d’un air approbateur, et leur indiqua un espace à l’écart :

« Installez-vous là, s’il vous plaît, à bonne distance les uns des autres pour éviter tout contact. Certains d’entre vous pensent-ils être saints ? »

Chacun d’entre eux secoua la tête, avant que l’un d’entre eux ne prenne la parole, pour tous a priori : « Nous sommes tous atteints. Stade deux, au mieux, trois dans le pire des cas. »

Elle hocha la tête, masquant sa déception. Les transformer en vampire serait un gain pour leur peuple, indubitablement, mais elle espérait malgré tout être en mesure de sauver certains membres de leur peuple sans perdre la totalité de leur mémoire.
« Nuit, peux-tu vérifier s’il y a des survivants dans les autres bâtiments ? On s’occupe du baraquement ici. » Elle sonda le baraquement le plus proche et n’y perçu rien de plus qu’une âme solitaire terrifiée à l’idée de se statufier. Plus loin, elle pouvait trouver un groupe d’elfes qui, au contraire de celui qu’elle avait perçu dans la végétation du belvédère, souhaitait survivre avant tout et une volonté de prudence, cependant il lui était impossible de dire ce qu’il en était. A ses pieds, un dessin lui indiqua que le groupe était composé de onze elfes.

Hochant la tête aux informations fournies, elle indiqua le baraquement le plus proche à deux de ses vampires, répétant les instructions qu’Aldaron avait indiquées auparavant pour les vérifications du quartier marchand. Bien que détestant la magie et plus encore de devoir s’y fier, elle ouvrit la main tout en condensant l’énergie de la trame pour l’altérer. Le léger vent ainsi créé écarta la bruine créée par les elfes statufiés qui se trouvaient aux abords du bâtiment pour leur permettre de s’y rendre pour récupérer l’elfe qui s’y trouvait. Elle leur ordonna de se montrer prudent, s’il n’était pas sorti comme les autres et n’était pas effrayé d’eux, il y avait certainement une raison à son immobilité.

Tournant son attention sur le groupe d’elfes, elle étendit une nouvelle fois ses sens d’Ast avec cette fois l’intention d’en apprendre davantage sur leur situation avant de faire quoique ce soit. Elle en sélectionna un et entreprit de grignoter quelque peu pour en savoir davantage. Liz perçut une volonté de rester vigilant et attentif, méfiant avant tout. L’envie de vivre était forte mais la méfiance à l’égard des vampires l’était également, bien présente. En boucle, cependant, Liz repéra quelque chose qui était intéressant, un élément dont elle pourrait bien se servir si l’opportunité se présentait. Cela concernait une personne importante, chère à l’elfe, qui se trouvait certainement dans la pyramide. La pensée, pulsante et continue, revenant systématiquement comme un puissant refrain, indiquait une forte concentration.

Hochant la tête, elle revint sur l’elfe qui était sorti, lentement et prudemment du baraquement, ses gestes ralentis par la maladie, indéniablement. Les autres elfes l’alertèrent immédiatement sur le stade traître où il se trouve. Susceptible de passer au dernier et plus dangereux stade sans attendre. Elle inclina la tête dans leur direction, respectueuse :

« Merci pour cette information, je me montrerais prudente. » Elle se tourna vers l’elfe qui se tenait à l’écart des autres, prudent et elle hocha à nouveau la tête, appréciative. « Un choix s’offre à vous, la Nuit ou la mort, quel est-il ? Avez-vous une information importante à partager ? » S’il devait se changer au dernier moment, avant de pouvoir communiquer quoique ce soit, ce serait une perte qu’elle ne pouvait pas se permettre.

« Une tentative de remède a été faite. Au début ça a ralenti la maladie mais nous avons vite découvert qu’elle ne faisait que supprimer un stade entier de la maladie. La plupart d’entre nous se changeaient en statue en quelques secondes à peine, plus de phase intermédiaire. Je suis venu, n’est-ce pas ? »

Elle hocha à nouveau la tête et indiqua à deux vampires de rester là et de surveiller les elfes, elle demanda à l’elfe au stade quatre de se tenir dans l’encadrement de la porte pour qu’ils puissent la refermer au cas où il devait passer au stade suivant pendant les dernières vérifications. Envoyant le groupe restant vérifier les écuries et le baraquement vidé par le groupe précédent d’elfes, elle s’approcha de la caserne et se tint à proximité tout en gardant une distance de sécurité :

« Je comprends votre hésitation, » commença-t-elle pour être entendue, « mais nous sommes venus dans le but d’épargner le reste de Tiamaranta de la peste de corail et sauver ce qui peut l’être de votre peuple. Si vous êtes saints, vous n’avez pas à devenir l’un des nôtres mais sachez que la vampirisation est en mesure de sauver jusqu’à un certain stade de la maladie. Mon père est capable de cristalliser une mémoire, j’ignore cependant ce qu’il en est pour quelqu’un ayant vécu aussi longtemps que certains d’entre vous, cela pour que vous n’oubliiez pas qui vous êtes complètement et préserver ce qui peut l’être. » Insufflant détermination dans sa voix, elle poursuivit fermement : « Notre but final est de nous rendre à la pyramide afin de pouvoir sauver ceux qui peuvent l’être. Nous ne laisserons personne souhaitant vivre derrière nous. »

Gardant ses sens attentifs, elle perçut le changement qui se réalisa sur l’un d’entre eux, celui dont elle avait goûté les pensées.

« Et pour ceux ne souhaitant pas la vampirisation ? »

« C’est un choix qu’il n’est possible de faire que pour ceux qui ne sont pas atteints par la peste, vous le comprendrez. » Elle poursuivit sans attendre, sûre d’elle et tâchant franchement de transmettre cette assurance à ceux qui se trouvaient de l’autre côté : « Une fois atteint de la maladie, le choix qui s’offre est la mort ou la Nuit. C’est une possibilité que vous n’aviez pas avant notre arrivée. Si vous n’êtes pas malade, pourquoi vous transformer ? Avec leur aide, il serait peut-être même possible de trouver un remède. Je le répète, nous sommes ici pour sauver ce qui peut l’être, vous, votre peuple et votre histoire et préserver Tiamaranta de la peste. »

A ces mots, la porte s’ouvrit lentement, dévoilant les onze elfes que Nuit lui avait indiqué. Elle hocha la tête à leur intention, son regard croisant celui qui se tenait à la tête de leur petit groupe. A l’arrière, cependant, un s’écarta, le visage fermé par la haine dont il ne se cache pas, l’expression claire et évidente. A la tête de leur groupe, celui avec qui elle avait échangé et dont les pensées continuaient de la nourrir, s’adressa à la jeune vampire :



« Si vous nous mentez, si vous trahissez la confiance qu'on veut bien placer en vous, malgré nos différences, un jour nous nous souviendrons de cette traîtrise. Mais si vous souhaitez réellement faire ce que vous dites, alors soit, nous vous suivrons et un jour nous nous souviendrons aussi de ce que vous nous avez offert. »

A l’arrière, celui dont les traits étaient tordus par la haine, parla en elfique, plaqué contre le mur, comme tentant de s’éloigner le plus possible de son engeance. Il préférait la mort à la Nuit.
S’inclinant devant l’elfe qui avait la tête de leur petit groupe :

« Je m’en souviendrais, » promit-elle à son tour avant d’indiquer le groupe d’elfes qui se tenait déjà à l’écart en leur indiquant de les rejoindre. Laissant le dernier seul. Tournant son attention vers Nessraya, l’ombre fidèle qui la suivait, gardienne capable et à l’affût. « Veux-tu bien t’occuper de lui, s’il te plaît ? A l’écart, de préférence, inutile qu’ils assistent à cela. Il a fait son choix et nous le respecterons. »

Laissant à la graärh la possibilité d’effectuer son œuvre, Liz porta son attention sur l’intérieur du baraquement mais n’y trouva rien d'intéressant. Elle rejoignit les vampires qu’elle avait envoyé voir les écuries et le baraquement, récupérant les informations qu’ils pouvaient bien lui donner avant de rejoindre les elfes.

« Que s’est-il passé il y a quinze jours ? » interrogea-t-elle d’emblée à l’assemblée. Les vampires qu’elle avait envoyé vérifier les écuries et le baraquement vidé par le premier groupe d’elfes lui avaient indiqué qu’ils avaient griffonné, à même le mur, des traits. Ceux-ci étaient au nombre de quinze.

« Les zélateurs se sont manifestés, » déclara-t-il avec aplomb. « Ils ont cherché à retenir un bateau, en vain. Il y a quinze jours ils ont saboté le dernier bateau qui partait, puis ils sont pris le contrôle de la ville, fait sortir les rares non contaminés en les rapatriant dans le désert, puis ont fermé la cité. Ils l’ont truffée de piège, enfermant ceux qui restent, quel que soit leur stade. Pour eux, le foyer doit être détruit avant de menacer tout l’archipel. Nous, » continua-t-il en se désignant lui-même et les elfes présents, « avons tenté de nous barricader. On ne voulait pas rejoindre les zélateurs, nous voulons vivre mais on ne pouvait plus fuir. Un groupe a tenté de s’échapper, détruisant la porte nord ouest qui donne sur le désert, mais ils l’ont payé cher en déclenchant les pièges mis en place par les zélateurs. Alors on s’est réfugié là où on le pouvait en isolant les contaminés les plus graves. » Son regard coula vers l’elfe au stade le plus avancé d’entre eux.

Réfléchissant sur les informations indiquées, la jeune elfe hocha la tête pour indiquer qu’elle avait bien entendu.

« Je comprends mieux pourquoi le garde du quartier marchand voulait vous sauver. Vous avez du cœur et vous méritez une chance. » Elle leva les yeux vers celui qui avait prit la tête de leur groupe, celui qu’elle considérait comme leur meneur désormais : « Rappelez-vous ce que je vous ai dit. Nous ne pouvons nous permettre de laisser quiconque atteint de la maladie, nous offrirons le choix mais il n’a que deux possibilités. » Elle inclina la tête et poursuivit, son regard trouvant cette fois le premier groupe d’elfe : « Le crayon, » dit-elle tout bas. « Qu’avez-vous fait avec ? Il n’y avait ni carnet ni feuille, je doute que vous n'ayez compté que les jours avec un tel outil à votre disposition. »

L’elfe qu’elle regardait en regarda un autre et, lorsqu’elle dirigea son attention vers lui, elle remarqua qu’il baissa soudain les yeux, hésitant. Il regarda le meneur à qui elle s’adressait depuis le début et celui-ci hocha la tête, lui donnant le feu vert. Sortant un carnet, l’elfe hésitant le posa aux pieds de la jeune vampire avant de s’écarter, évitant ainsi tout contact. Sa main gantée évitait au carnet d’être contaminé mais sa manche, légèrement retroussée, dévoilait une peau couverte de plaques de corail. Malgré elle, Liz ressentit un violent élan protecteur à l’égard de certains de ces elfes, une détermination farouche de les protéger et de s’assurer qu’ils aient un avenir auprès des Elusis. Elle s’empara du carnet, l’ouvrant pour découvrir des croquis détaillés de plans complexes qui lui firent froncer les sourcils avant qu’elle ne réalise ce qu’elle avait entre les mains. Écarquillant les yeux, elle les leva vers le meneur, instantanément sans voix. Celui-ci s’approcha à son tour, reprenant la parole :

« Vous avez dit vouloir vous rendre à la pyramide. Il y a quelques personnes précieuses qui se sont réfugiées dedans, elles cherchaient un moyen de tous nous faire fuir, mais elles n’ont pas encore trouvé. » A son tour, il déposa aux pieds de Liz une pierre de communication, l’hésitation claire dans son regard. « Elle est reliée à l’une de ces personnes. Nennvial, notre guérisseurs, celle qui a tenté de créer le premier remède, même si ce fut un effort vain. » déposant à côté de la pierre une fiole pleine du remède. « Dites-lui que vous venez de ma part et sauvez-la. Elle est précieuse. Nous, » une fois encore, il désigna l’ensemble des elfes présents avant de poursuivre, « avons dû quitter la pyramide, qui devenait un réel enfer et un piège à elle seule. Mais Nennvial est encore dedans, elle n’a pas voulu laisser seules quelques personnes… par attachement pour l’une d’entre elles et méfiance envers une autre. Elle craignait que l’une des réfugiées de la pyramide, chargée de trouver un moyen de partir, s’en aille sans nous si elle la laissait seule. Mais elle est en grand danger, si les zélateurs déclenchent leur plan final. La pyramide est truffée de pièges aussi, même nous ne les connaissons pas. »

Alors qu’elle se penchait pour s’emparer de la pierre, toujours sans voix, il reprit comme si la pensée venait de lui traverser l’esprit.

« Ah, et Nennvial est au courant de votre présence, je l’en ai avertie lorsque je vous ai entendue. Si elle ne vous croit pas et pense que vous m’avez volé la pierre, dites-lui Govaethanc. »

Le mot de passe fit émettre un petit son amusé à la jeune vampire. Elle hocha la tête.

« Combattre ensemble la maladie. Pourriez-vous m’indiquer votre nom, si je dois venir de votre part ? » demanda-t-elle.

« Amlach. »

Elle s’inclina brièvement, respectueuse : « J’apprécie votre confiance et ferais de mon mieux pour y faire honneur. »

Ils firent le chemin inverse, Liz et Nessraya accompagnées de vingt elfes de stades variés. Après la mention du tri qu’ils avaient effectués avant de s’enfermer, elle avait remarqué que chaque bâtiment renfermait un groupe d’un stade particulier, une ingéniosité qui lui plaisait. Ils n’avaient pas perdu la tête et même dans la précipitation de la menace n’avaient pas commis l’erreur de s’enfermer tous ensemble. Cela avait laissé le plus atteint d’entre eux seul mais c’était un risque à prendre.
Arrivé sur place, le tri se réalisa à nouveau et Liz s’adressa au meneur personnellement.

« C’est moi qui vous mordrais. »

Elle mémorisa les elfes qu’elle avait fermement l’intention de récupérer, à commencer par celui atteint du stade quatre et le meneur et les laissa à leur transformation et la création de leur souvenir. Une fois satisfaite, elle rejoignit son père et hocha la tête au partage d’information. Elle lui présenta la fiole confiée par l’elfe :

« Je pense que nous pourrons commencer par là, » la satisfaction claire dans sa voix, elle poursuivit : « Il reste bien des elfes à l’intérieur, l’une d’elle s’appelle Nennvial et est une guérisseuse, elle voulait rester pour sauver ceux qui restent et trouver un moyen de les sortir de là. J’ai quelques plans de la pyramide, elle est truffée de pièges également. » Elle montra la pierre de communication en sa possession : « Nous avons un moyen d'entrer en contact avec elle et un mot de passe si elle doute de notre honnêteté. »

La jeune vampire, préférant être claire et limpide avec son père, lui indiqua tout ce qu’elle avait appris. Elle n’avait aucune raison de se cacher et absolument aucun intérêt à masquer la moindre information. Liz lui communiqua également le traité qu’elle avait réalisé avec Amlach, l’elfe solaire qu’elle avait mordu elle-même. Ils étaient là pour sauver ceux qui pouvaient l’être, le choix restait entre les mains du concerné mais quiconque atteint de la maladie serait mordu s’il le décidait. Ceux qui n’étaient pas malade, le choix restait mais ils pourraient ne pas être mordu. Elle lui précisa la promesse qu’Amlach lui avait faite, afin qu’il sache exactement qui ils avaient actuellement dans leurs rangs.

« Il est prometteur, » dit-elle avec fierté. « Je suis sûre qu’il fera un très bon vampire, mais... » un sourire clair dans la voix, elle leva les yeux vers son père : « il faudra mériter sa loyauté. Il est déjà un peu vampire, tu trouves pas ? »

Elle lui attrapa doucement la manche, une fois son compte rendu terminé, attirant son attention :

« Il m’a bien dit que des elfes apparemment sains ont été escortés hors de la ville, vers le désert. Au moins on sait qu’ils ne sont pas tout ce qu’il reste, peut-être d’autres peuvent être récupérés également. » Son regard tomba sur Ulmo, son nouveau petit frère qui tenait si fort dans sa main la petite statuette de cendre. « Je veux qu’on y arrive, papa, » dit-elle fermement, avec détermination. « Ils pourraient être des alliés formidables. »

Elle releva les yeux vers lui, souriant à nouveau :

« Et puis, vraiment, ils sont magnifiques. »

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Directives partie 2 :

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Oui, regrettables retrouvailles, eux qui ont su survivre et s’échapper de Morneflamme… pour finalement faire face à tant de maux s’abattant sur eux. Pourtant, aucune réponse ne vient sur le moment, quand Aldaron prononce ces mots.

Toutefois, quand à nouveau le Prince Noir recontacte le chef des zélateurs, c’est une pensée lasse, mais toujours aussi déterminée, qui lui répond, pensée toujours en lutte avec la folie prête à le faire basculer :

Oui, nous te laisserons faire. Sauve, encore une fois, ceux des miens que tu peux... Triade. Ou plutôt devrions-nous t’appeler... Prince Noir, dès lors. Ma fille.. ma fille te suivra aussi... mais seulement… seulement une fois que la sécurité de la cité sera entièrement… entièrement assurée. Elle sera l’une des tiennes. Des tiennes. J’espère que tu prendras grand soin d’elle… Oui, grand soin.

Il tente de retenir la triste pensée qu’elle oubliera tout ensuite, mais cette pensée ne pouvait échapper à un empathe….


***

Une poignée d’elfes, tous contaminés, pour la plupart d’un stade 2 à 3, alors réunis à la porte est de la cité...

Ces phases de la maladie réagirent sans peine à la morsure vampirique et la transformation balaya d’un revers de son venin le fléau corailleux, tel que cela avait été fait en Ipsë Rosea.

Quant au seul elfe présent en stade quatre… La morsure d’Ast sembla tout d’abord n’avoir aucun effet, et l’elfe crut même sentir les prémisses de la statufication, alors que ses membres s’alourdissaient et qu’un froid mortel l’envahissait. Mais le venin le happa finalement, emprisonnant ses sens, trompant sa peur honnie, et l’enveloppant de son sombre manteau de la nuit.

Les Ast pouvaient donc sauver de la Peste de Corail jusqu’à la phase 4 ! Voilà qui était une découverte prometteuse.


***

Sur le pont, l’ambiance est lourde de tension, alors que tous assistent aux étranges retrouvailles de Nathaniel avec l’une de ses anciennes geôlières. Rathlóriel serait son doux nom… Elle semble en tout cas attentive aux paroles du Roi de la Confrérie. Pour qui la connaît bien, ou qui connaît bien le caractère elfique, on peut clairement lire sur son visage méfiance, mais également vive attention, curiosité attisée et doutes… Oui, doutes.

Après tout, Nathaniel ne ment pas réellement, ses paroles ont beau être enrobées de miel, il a au moins la décence de ne pas mentir éhontément. Il a avoué être quand même venu bel et bien pour des richesses, et non pas forcément pour les sauver, le contraire aurait été étrange et douteux pour un pirate. Il a également bel et bien un objet faisant régresser la maladie, son sbire au masque étrange en a fait la preuve sous ses yeux, et rien jusqu’alors n’avait pu obtenir un tel résultat. La peur qu’il mette sa menace de détruire l’objet à exécution, un objet qui redonne espoir pour son peuple, même si partiellement, se lit aussi très bien sur ses sombres traits.

- As-tu tout entendu ? souffle-t-elle alors.

Sans que son otage, qu’elle tient toujours d’une poigne ferme, ne sache à qui elle parle exactement.

- Je pourrais m’intéresser à votre sort. Déployer les moyens nécessaires pour qu’un plus grand nombre des tiens survivent. Faire en sorte que l’héritage du royaume elfique ne disparaisse pas.

Aux mots du pirate, une moue dédaigneuse déforme un court instant le rictus austère de l’elfe.

- Et quel est ton prix pour t’intéresser à notre sort ? Te servir de nous pour tes cupides desseins ?

Il ne mentait pas, mais ne disait certainement pas tout non plus….

- Nous nous abaisserons à ce que nous voudrons, rétorque-t-elle ensuite, de tout l’orgueil typique des elfes.

Mais se tait bien rapidement.

Une voix lui parle alors, une voix qui n’était pas ici, pas avec eux, et que son otage ne pouvait pas entendre.

“Calme-toi Rathlóriel et lâche… lâche ton otage. Laisse-les passer. Qu’ils viennent à nous. Nous les attendons…”

Rathlóriel répond alors, dans un souffle :

- Soit.

Et sur ce simple mot, elle lâche son otage, sans brusquerie, mais sans précaution non plus, le laissant au bord de la plateforme, l’abîme devant lui, avant de disparaître elle-même dans les ombres. Littéralement disparaître...

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Dite ami et entré


Les doigts Elfique lui enserrait fermement son cou, mais Tobold avait plusieurs possibilités, comme il avait les mains libres, il aurait pu délicatement prendre sa dague en obsidienne, la toucher à l'aine et.... Tomber avec elle... Pas bon ça. Il pouvait se battre pendant quelques secondes, avant l’asphyxie, elle avait les mains occupées, mais comme elle semblait costaud, cela finirait, au mieux, par une chute finale.... Il pouvait lui jeter du poivre au yeux, mais cela finirait au fond du gouffre, car il n'avait plus de cette éléments, avec lui présentement. En deux mots comme un seule notre homme décidât à l'unanimité de lui même de ne rien faire, faute de mieux, et attendre tranquillement que cela passe.

Elle était en pleine conversation avec le ROI, elle s’appelait Rathlóriel, mais cela ne lui rappelait rien, en plus elle n'avait pas bouger quand il avait invoquer le nom d'Aegnor Evaneaelle, il fallait dire que l'espion avait connu cette illustre personne en parcourant l'ancien monde, jamais des Mangroves n'avait été dans le royaume Elfique. Peut de chance qu'ils se soient donc croisé. Tobold pensait même de deviner, en bougeant son corps,  si dans les possessions, de l'Elfe s'il n'y avait pas quelques objets intéressant à... Emprunter, comme des clefs... Une carte pour Marauder...Il fallait bien profiter de la situation, mais à première vus rien qui vaille la peine de risquer le saut de l'ange.

D’où il était notre homme avait une vue imprenable, sur ce qui se passait autour de lui. Il vit le chef des Vampires retourner vers la porte est, avec un groupe d’indigène, ainsi que plus tard la Graärh  et sa protégée avec un autre troupe d’Elfes, suivent le même chemin. De Mangrove en profita pour donner ses indications à son Roi par le langage des voleurs, avec ses mains. il indiçât aussi le passage des deux Pirates envoyés par Nathaniel, par le même procédé. La seule chose qu'il n’indiqua pas, c'était le Bobosse, bien dissimulée, qui passé le temps à mâcher des herbes.

Puis Rathlóriel après négociation avec son Roi, elle le libéra et disparue, comme elle était venue.

Il fallait penser maintenant  à investir le Musée. Les Pirates passèrent le pont sans problèmes.

" - Mon ROI, laissez moi regarder les portes d'entrées, si part hasard, elles sont fermée, je connais un autre passage."

Quelques temps plus tard Tobold revenais avec des mauvaises nouvelles, les portes étaient scellées part une sorte de sceau gravée en lieu et place de la serrure. Il ne restait plus que le passage secret!

Il y avait quelques temps en allant emprunter définitivement un ouvrage dans la bibliothèque de cette établissement il avait put voir un drôle de manège. Il était très toi ce matin là, et lui visitait tranquillement les toits.... Il expliqua à son ROI, en montrant un Belvédère végétaliser, qu'il y avait vu une groupe d'Elfs disparaître à l’intérieure d'une fontaine avec ses sept Déesses, après avoir rendu hommages au Déesses en s'inclinant devant chacune d'elle et en psalmodiant le début de la prière elfique qui lui était consacrée. De Mangrove avait encore les paroles du chant en tête. Notre homme vivait sur cette île depuis longtemps et se débrouillait en Elfiques sans trop faire de faute.

Nathaniel lui donna la permission de reproduire cela. Une fois cela fait, la fontaine s'arrêta de couler, l'eau disparut comme aspirée, puis la fontaine s’ouvrit par le centre, les statues se séparant en deux et formant une sorte de d'entrée.

" - Magique, non? Mon ROI, il ne nous restent plus qu'à rentrer."

En quelques instant la troupe se prépara, Nathaniel Eärendil ne laissant que deux hommes en surveillances, du cite. En file indienne, le Chamelier en tête, ils entrèrent. Le chemin n'était pas ordinaire, car ils n'avaient qu'à pousser une toile d'un tableau pour se retrouver dans le musée! Alors que le Belvédère ne touchait pas le Musée.

Ils étaient dans la place!

Spoiler :

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Celui qui gouvernait les pirates ne semblait pas apprécier mon refus. Je pouvais le ressentir dans sa tonalité et durant une fraction de seconde, je me suis demandé si je n'avais pas fait d'erreur... Cependant... Je devais avant toute chose penser à mon Seigneur et son royaume, par conséquent, mon choix devait être égoïste...

Sur le visage de ma jeune princesse, j'avais l'impression d'y lire un soulagement certain. Elle qui avait passé de nombreuses heures à me brosser le poil, devait être contente qu'on ne touche pas à cette fourrure de neige. J'avais laissé depuis longtemps l'esthétisme de côté, mais avec ce nouveau souffle que les enfants de mon Seigneur me procuraient, je devais admettre que j'appréciais le geste qu'elle avait fait.

Il n'était plus l'heure de nous disputer pour des choses aussi futiles, et nous devions avancer dans notre quête. Peut-être que mon refus finira par m'attirer le courroux des pirates, peut-être pas, je le verrais bien assez tôt après tout...

Nous avions continué notre route, alors que j'avais remarqué une présence... Un archer qui nous observait avec une grande attention. Mon Roi me signala qu'il était au courant et qu'il ne fallait pas lui faire de mal. Chose que je m'empressai d'exécuter en lui tournant le dos après son ordre, m'occupant plutôt des elfes rebelles.

En effet, trois du lot ne souhaitaient pas se plier aux règles, refusant de se séparer du troisième. Moi qui suis sentimental, je me suis surprise à constater, qu'un grognement d'agacement sortit de mes crocs. Fronçant les sourcils, devant leur geste, je tentais toujours de les séparer de manière calme et posée, mais rapidement, les choses dégénérèrent subitement... Mon poil prit du volume, alors que je pris l'une de mes flèches, et au lieu de la poser sur mon arc pour les menacer, mon coup partit naturellement, sur le cou d'un des elfes. Plantant la pointe de la flèche pour lui trancher la carotide, le premier corps tomba à mes pattes, se vidant tranquillement de son sang, alors que le second tenta de sauver sa vie, pendant que j'armais mon arc. La seconde qui suivit, mes griffes venait de lâcher la corde, faisant voler la flèche pour s'engouffrer dans le crâne de l'elfe. La distance qui nous séparer était si petite, que la pointe était presque parvenue à ressortir de l'autre côté de la tête de la créature des bois.

La mort de ces deux elfes donna l'exemple aux restes du troupeau, et le calme reprit sa place dans les rangs, alors que les vampires continuaient de les trier pour en faire de nouvelles recrues. A peine après avoir récupéré ma flèche, car l'on n'en a jamais assez. Et de l'avoir essuyé sur le vêtement de la victime, que mon Roi m'ordonna de suivre ma princesse dans une nouvelle mission.

Si nous n'étions pas en période de crise, mon regard se serait mis à briller de mille feux, faisant apparaître des petits cœurs et des paillettes. Mon petit bébé devenait une grande fille, et j'étais tellement fière de la voir évoluer de cette manière. J'étais plus que ravi d'être sous son commandement, elle devait prendre de l'expérience pour le futur, et j'allais être aux premières loges de cet événement.

La suivant de près, tout en gardant une oreille attentive à ce qu'il y avait tout autour de nous, je suivais le mouvement du petit groupe, restant comme toujours à une distance de sécurité de ma protégée. La petite fille qui devenait peu à peu une véritable guerrière me remplissait le cœur de joie. Elle s'occupa des elfes qui se trouvait présente, mais l'un d'entre eux refusait de suivre le mouvement.

Elle lui accorda son choix, celui de mourir, plus tôt que de finir en éternelle. La princesse me demanda de respecter le vœu de cet elfe à l'abri des regards. Je hochais la tête en faisant signe à l'homme de me suivre un peu plus loin. Pour son sacrifice, il méritait les honneurs, et ceux avec le nom de celui qui lui prendra la vie. Mais lorsque nos ombres disparurent derrière le bâtiment qui était censé devenir son cimetière. L'elfe décida de sauver sa vie, plutôt que son honneur.

Commençant à courir, mon devoir était plus fort que tout, prenant une flèche pour lui régler son compte une bonne fois pour toutes... En armant mon arc, je pris conscience de l'emplacement... L'ordre de ma princesse était de lui offrir une mort à l'écart des regards, sans aucun bruit...
Un faible grognement naquit, alors que je bandais l'arc, puis lâchant la corde pour faire voler la flèche qui se planta dans le corps de l'elfe. Avant que le corps ne touche le sol, j'utilisais mon esprit-lié de la libellule pour amortir la chute de la créature, avec une petite bourrasque, le temps de récupérer le corps et de lui enfoncer une nouvelle flèche dans le crâne.

Retournant près de ma princesse, une fois ma tâche accomplie, le reste se passa sans encombre lorsque je suis revenu de ma tâche particulière. Un groupe d'elfe a été choisi, après que ma princesse et pris toutes les informations nécessaires pour rejoindre un autre groupe d'elfe caché dans la pyramide.
Nous avons effectué le chemin de retour avec ma princesse pour rejoindre mon Seigneur. Comme pour l’aller, le retour se fit sans encombre, alors que mes prunelles guettaient sans arrêt ce qui nous entourait. Une fois à notre destination finale, celle du retour vers mon souverain, Liz lui expliqua tout ce qui venait de se passer, ainsi que les informations qu'elle a pu récupérer durant la récolte. Nous avions tout un plan de bataille, et nous étions prêts à nous remettre en chemin pour continuer cette expédition jusqu'à la pyramide.

Pour ce nouveau périple, je devais passer devant et ouvrir la voie. Les oreilles droites, je humais l'air ambiant avant de prendre la marche. Par sécurité, nous prenons le chemin rejoignant la plateforme du quartier marchant, en passant par l'escalier précédent. Nous empruntons par la suite un pont qui était relié la plateforme de la pyramide.

La théorie est toujours magnifique, mais l'on devait être prudent, car le danger est sans cesse présent, et encore plus dans les contrés que l'on ne connaît pas... Cependant, grâce à mon grand Seigneur, les pièges de notre chemin ont était désarmé, nous offrant la possibilité de continuer notre route jusqu'à la pyramide sans aucun souci.

Durant le trajet, l'ombre de l'archer que j'avais aperçu plus tôt, c'était rapproché, et malgré qu'elle soit une alliée, je ne pouvais m'empêcher de la garder à l'œil. Un elfe avait presque réussi à fuir entre mes griffes, et jamais plus, une erreur pareille se reproduira...


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Le Doublon avait partagé l’information en envisageant deux réactions plus probables que d’autres. Soit sa démonstration ne convainquait pas l’Elfe et les négociations retournaient à la case départ, soit elle laissait une impression suffisante pour mener les négociations plus loin. Et dans un cas comme dans l’autre, il ne planifiait pas être celui qui négociait, la froide logique n’étant apparemment pas la bienvenue lorsqu’il s’agissait d’arriver à une entente. Lorsque l’Elfe retira sa capuche, le Sosie su que son action avait porté fruit et Nathaniel s’empressa aussitôt de profiter de la situation pour y aller d’un nouveau discours.

Pourquoi les gens sentait-il le besoin d’utiliser toujours autant de mots, autant de phrases et de figures de styles alambiquées? D’autant plus que le Roi semblait se vanter d’exploits passés plutôt que d’acheter la paix, mais d’un autre côté, il devait savoir ce qu’il faisait. Le faux Humain appris ainsi que cette Elfe, nommée Rathlóriel, et le Roi se connaissaient depuis déjà un moment, bien avant que le gredin n’occupe son poste actuel. Puis, parlant presque pour elle-même, l’assaillante de Tobold relâcha le vieil homme pour aller disparaitre dans les feuilles d’où elle était sortie, quittant les lieux par magie ou par un chemin secret.

Dans tous les cas, la voie était à présent libre et le groupe pu poursuivre son chemin, toujours sous les conseils de leur guide du moment. Celui-ci mena les pirates jusqu’à un passage secret qui s’activait avec une courte phrase que le Doublon mémorisa aussitôt, y reconnaissant un morceau de liturgie en elfique. Le tunnel qui fut révélé était plutôt étroit et débouchait à l’arrière d’une toile située à l’intérieur du musée, lieu que convoitait vivement l’Elfe noir.

La galerie qui s’offrait à eux était absolument magnifique, du moins pour quiconque trouvait intéressant d’apprécier l’art. Bien entendu, il y avait sur les murs une multitude de tableaux aux couleurs et aux styles variés qui représentaient des moments marquants de l’histoire du peuple Elfique, tandis qu’au centre se dressaient des statues – véritables cette fois-ci – placées comme en rangs. Elles n’étaient cependant pas collées les unes aux autres, ce qui permettait aux visiteurs de mieux les admirer de tous angles, mais ça et là, des pupitres occupaient également l’espace, pupitres sur lesquels nombre d’items antiques trônaient, parfois sous socle de verre. Ici aussi, la variété était à l’honneur, mais on pouvait deviner que ces objets précieux étaient placés selon certain thèmes : d’un côté il y avait surtout des bijoux, d’un autre, des pièces d’argenterie, plus loin encore, des créations artistiques… Et si la taille des lieux était déjà remarquable, le groupe réalisa bien vite que le silence ambiant leur permettait d’entendre les échos de leurs propres pas. Enfin, une poignée d’Elfes pétrifiées étaient visibles loin d’eux, près de la porte principale, leur indiquant qu’ils étaient présentement dans l’aile nord-est du musée.

Dans toute cette myriade d’objets, un livre attira l’œil de l’Homonculus. En lisant les pages affichées, il pu constater qu’il s’agissait d’un ouvrage historique et le présent chapitre relatait la vie des Elfes sur le continent sylvestre, avant leur départ pour Ambarhùna. Peut-être était-ce un de ces grimoires qui se remplissait à mesure qu’avançait l’histoire du peuple? Si tel était le cas, les dernières pages contenaient probablement des informations utiles sur la situation actuelle, aussi le Sosie tenta de tourner d’aller trouver la fin. Conscient que l’objet était probablement protégé d’une manière ou d’une autre, plutôt que de le feuilleter lui-même, il sorti de sa sacoche un pot de métal vide qu’il déforma grâce au Scarabée afin de former deux silhouettes de main en métal qui suivaient les mouvements des siennes. Or, à peine eut-il le temps de bouger une page que le livre se referma de lui-même, sans que rien d’autre ne se produise.

Avec délicatesse, l’Homonculus fit glisser les faux doigts sous le livre afin de le soulever et cette fois, quelque chose fut activé. Non seulement un puissant souffle repoussa le savant de plusieurs mètres, mais tout le bâtiment trembla un moment, à tel point qu’une des statues tomba au sol, de même qu’un des Elfes.

- Ne soulevez aucun objet, lâcha alors le Doublon en retournant vers le livre.

Toucher le livre n’avait rien déclenché, c’était vraiment en le soulevant qu’il avait activé le système de défense. Reposant ses mains métalliques sur l’ouvrage, il le glissa lentement de côté, scrutant chaque millimètre du pupitre qui se révélait ainsi à lui, jusqu’à remarquer le début d’un cercle noir, plus petit qu’un doigt.

~ Un mécanisme glyphé. ~

C’était le genre de défense qu’il connaissait bien, en ayant installé lui-même dans son atelier d’Althaïa pour protéger quelques caches ou encore des pièces dérobées. Restait à savoir si le mécanisme ici présent était en métal. Venant poser son doigt sur la part dévoilée sur cercle noir, il fit appel au Scarabée pour figer les engrenages en les fusionnant entre eux, puis pris le livre en main, cette fois sans effets indésirables, et le glissa dans sa sacoche.

Non loin, une roche était posée sur un autre pupitre identique. Reproduisant la technique utilisée pour le grimoire, le Doublon repéra le même genre de cercle noir et figea encore une fois le mécanisme. Même en l’examinant de plus près, il était impossible de dire si cette roche avant quoi que ce soit de particulier, mais puisqu’elle trônait parmi les objets antiques, elle devait avoir quelque chose de spécial. Et si jamais plus tard même Demens n’y trouvait rien, l’item en lui-même pourrait toujours être utile à Nathaniel comme monnaie d’échange, à la rigueur.

- Les pupitres sont dotés d’un mécanisme glyphé qui protège les objets, dit-il en glissant aussi la roche dans sa sacoche. Je peux figer les engrenages, mais n’importe quoi qui offre une pression suffisante devrait aussi faire l’affaire, tant que le cercle noir sous l’objet reste enfoncé.

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    Est-ce qu’il avait le droit, diplomatiquement, de mettre un poing dans la figure de son allié ? Hm ? Non, parce qu’à parler franchement, l’elfe noir réclamait tout sans rien payer. La bête à écailles, la cité à préserver pour les pirates, les richesses et trésors elfiques, et maintenant la moitié des vampires et la totalité des immaculés ? Et ce, en payant quoi ? Un simple objet porteur de magie ? Un objet qui pourrait être recréé à l’identique par un forge-arcane en moins de deux heures ? Pendant que les vampires, en plus d’avoir essuyé l’arrivée d’un navire d’elfes statufiés dans leur port soi-disant protégé par les pirates, devaient faire tout le travail de morsure, d’éducation des nouveau-nés, de nettoyage, de pour-parler avec les elfes rebelles et pire, sentir l’agacement de Nathaniel, lorsqu’il était venu le prévenir que les autres attaquaient, agacement selon lequel Nathaniel taperait sur les elfes s’il le voulait et que le Prince Noir n’était pas sa mère ? Tout ça pour quoi ? Pour trois poils de fesses de graärh refusés ?

    Il était grand tant que Nathaniel réalise qui ne parlait plus à l’un de ses sous-fifres bien obéissants, mais à un Prince Noir. Il l’appréciait et pouvait supporter bien de ses extravagances mais certainement pas qu’il fasse comme tous les autres contre qui Aldaron se battait, en mangeant sur son dos et sur celui des efforts de son peuple. L’ast se massa l’arête du nez en tâchant d’évacuer sa rancœur alors que sa fille revenait avec de plus amples nouvelles à l’issue d’une mission des plus réussies. Comme pour les premiers elfes, Aldaron proposa d’offrir à chacun d’entre eux un souvenir cristallisé. Pour ce qui était d’Amlach, l’Ast cristallisa également le souvenir de la discussion de celui-ci avec Elizabeth, sous forme d’un anneau, une alliance tel un serment. Il se souviendrait de la promesse de Liz, et pas dans 10 ans. Il s’en souviendrait dès son réveil. Au fond, il était spécial : sa fille l’appréciait. Il ferait partie de la famille. « Ces elfes sont courageux. Beaucoup renoncent à une haine millénaire entre nos peuples. Nous sommes peut-être leur seule solution de survie, pour l’heure, il n’en demeure pas moins vrai que les plus ancrés dans leur convictions s’y refuseraient. »  La voir transformer son premier enfant avait comblé son cœur de suffisamment de tendresse pour ne pas rentrer mentalement dans le lard de Nathaniel. Il laissa les siens s’occuper des malades, gardant à l’œil le résultat de la vampirisation Ast sur le malade de stade quatre. La satisfaction le gonflant d’orgueil, d’assurance… Et d’opportunités.

    *Nathaniel… Nathaniel… Tu sais comment on fait pour avoir un avantage ? On ne divulgue pas ses secrets. Et tu as fait cette terrible erreur et pas seulement avec moi, mais avec les elfes rebelles. Ce moyen, Nathaniel, c’est un moyen par lequel tu es dispensable. Ni les malades, ni moi n’avons besoin de toi pour aller à nos fins. Tu n’as rien pour venir sur la table des négociations que je ne possède ou ne puisse posséder. Pire, tu t’appropries les richesses elfiques, une cité qui ne te sera d’aucune utilité sinon donner à tes ennemis, forts nombreux, un endroit hors des mers où t’attaquer. Tu t’appropries également une bête unique et si le plaisir serait grand pour moi de t’accompagner, tu comprendras aisément que je suis las de te voir te servir tout en n’obtenant rien.* Est-ce qu’il y mettait assez de diplomatie ? *Au risque de devoir te rappeler ce désagréable élément, je ne suis plus ton capitaine des contrebandiers. Je suis Prince Noir. Un Prince avec qui tu avais conclu une alliance qui reposait sur tes services en terme protection des mers. Une mission que tu as semble-t-il relégué au rang d’utilité de bas étage pour que je retrouve, dans mon propre port, un navire plein d’elfes statufiés porteurs d’une maladie contagieuse qui aurait pu, sans ma réactivité et ma connaissance de ce qui s’est produit à Ipsë Rosea, conduire à l’extinction totale de mon peuple. Donc non, Nathaniel, je ne te dois rien. Absolument rien.*

    Aldaron marqua une pause pour laisser à Nathaniel le temps de digérer ce nouveau refus qui, il n’en doutait pas, n’allait pas être très bien reçu. Mais Nathaniel ne l’avait-il pas cherché ? Jusqu’alors, c’était le roi de la confrérie qui l’écartait de toutes les tables de négociations, en plus de critiquer ses talents en la matière et de l’humilier publiquement, devant ses vampires. Connaissant l’elfe sombre, il ne doutait pas qu’il s’agisse de taquinerie, mais Aldaron avait au moins la diligence de faire ses remontrances par voix mentale, à défaut de pouvoir s’isoler dans une conversation privée. Jusqu’ici, les pirates n’avaient été d’aucune utilité. Pire, ils étaient même un frein à la bonne coopération des vampires avec les rebelles, afin d’avancer de façon pacifique. *J’ai vampirisé une vingtaine d’elfes. Ils m’appartiennent tous et sans condition. Prends cette attribution en paiement des désagréments que j’ai subi, à Cendre-Terre, en raison de ta négligence. Pour ce qui est de tout le reste, qu’il s’agisse de la ville, la bête, les richesses ou les autres vampires, cela attendra que nous en ayons terminé avec cette cité. Je connais peu de chose en matière de piraterie, mais il me semble qu’il est contreproductif de se partager le butin avant la fin de l’abordage… Question de savoir ce qu’on a réellement à se partager à la fin. Et cela ne pourra qu’être à ton avantage. Plus nous avancerons de découverte en découverte et plus tu auras la chance d’avoir une place à la table des négociations. Car pour l’heure actuelle, tu m’es aussi utile que des tétons sur un plastron et ta part du butin y est proportionnelle. Bonne chance. Arrête de chouiner pour trois poils de graärh et rends-toi utile, vraiment utile. Avec un peu de chance, on arrosera ça joyeusement, toi et moi.*

    Il lui adressa quelques images audacieuses et dénudées auxquelles le Lion ne résisterait pas. Sur ce, il mit un terme à sa communication et poussa un soupir. La pyramide, donc… Mais il devait avant contacter Gandalf. Il chercha du soutien mental auprès de sa dragonne qui sacrifia un minuscule fragment de son énergie pour remettre l’Ast d’aplomb. « Ils sont magnifiques, en effet. » répondit-il à sa fille, car il ne doutait pas que ce soit un critère qui la fascine. « Ils auront besoin d’être guidés, aculturés sans pour autant les rompre dans leur singularité. Ils perdent leurs souvenirs, mais leurs mains retrouvent vite leurs habitudes et leur savoir-faire. » Ils l’avaient déjà vu, chez les humains. Un forgeron retrouvait sa place dans une forge quelques mois plus tard, malgré l’amnésie. « Nathaniel peut porter sur son dos autant de trésors qu’il le veut. Cela lui sera utile, je veux bien les lui laisser, mais tellement éphémère. Nous, nous aurons les mains pour en refaire, pour les millénaires et les millénaires à venir. C’est le propre des pirates. Ils vivent au jour le jour et saisissent l’opportunité lorsqu’elle se présente. Tâchons d’être plus intelligents et d’avoir une vision sur le long terme : cette cité et ses trésors ne sont rien, comparé au peuple elfique lui-même. Là est le véritable or. C’est eux… Ce sont eux les plus beaux joyaux de cette cité. Fort heureusement, comme les pirates n’ont pas la même vision que nous, nous allons trouver un compromis. J’ai fait miroiter à leur roi qu’ils n’auraient rien. Ils vont se battre bec et ongle pour avoir leur part du gâteau et je leur concéderai, peut-être, ce dont je me contre-fiche. Mais ils se seront battus pour l’avoir et auront l’impression de me l’avoir arraché alors que j’aurais simplement été Aldaron Triade. » Le plus grand arnaqueur de tous les temps, mais puisque Nathaniel en avait douté, il allait goûter de son Saumon.

    Il prit le jeune elfe dans ses bras, maintenant que les plaques de corail avaient quitté son corps. De petits crocs avaient doucement poussé au milieu de ses quenottes de lait. « Je te présente Ulmo, ton petit frère. » Puis il corrigea : « Ton nouveau petit frère. » Il s’estimait très heureux d’avoir résisté et de n’en avoir mordu qu’un. Car il fallait voir les choses sous cet angle avec son adoptite : cela aurait pu être pire. Il aurait pu tous les mordre.  Il caressa les petites joues de l’enfant et le serra tendrement contre lui avant de le laisser aux bons soins de Nahui. « En route, ne tardons pas » fit-il à ses troupes après avoir invité certains d’entre eux à rester sur place pour garder les elfes-vampires. « Valmys ? » fit-il, en chemin, alors qu’il entrait de nouveau dans la cité : « Däddhy ! » répondit la pierre de communication.

    Il tâcha d’expliquer brièvement la situation à son fils, puis termina : « J’aimerais que tu viennes à Keet-Tiamat le plus vite possible. Tu as été à Ipsë Rosea, si tu connais quelques soigneurs capables de faire du râclage au Domaine, dis-leur de venir également. Je ferai une généreuse donation au domaine et aux soigneurs. Le peuple elfique a besoin de leur aide. Nous avons quelques moyens… Les elfes n’ont pas de cinquième phase. Et le venin ast les soigne jusqu’en phase quatre. Seule la dernière phase m’est récalcitrante mais plutôt que de chercher un moyen de soigner ces cas désespérés, il faut se focaliser sur l’idée de les faire régresser, dans leur maladie. Un objet magique est capable de le faire et il me semble que le chant-nom est capable de ramener à un état antérieur… C’est-à-dire de non pas forcément de faire disparaître la maladie, mais de la ramener à un état soignable par un autre moyen. Je suis preneur de tes bonnes idées et lumières en la matière… Mais viens, dès que tu peux être disponible. La situation chez les elfes est critique : il était temps que nous intervenions. Oh et… Téléporte toi à côté de la cité. Pas dedans. Tu verras un grand dragon blanc, tu ne peux pas le louper. Et tu as un nouveau petit frère. »

    A ces mots, il ricana et laissa Valmys à ses préparatifs. Bien, fils numéro deux : « Anaroré ? » S’il allait vraiment appeler tous ses enfants ? Non, certains étaient plus utiles que d’autres dans la situation présente. Liv était plus utile à Cendre-Terre et d’autre comme Voronwë ou Eleonnora devaient d’abord s’occuper d’eux avant de s’occuper du peuple elfique. A lui aussi lui fit le topos sur la situation. Il lui communiqua le nom de Gandalf, pour le cas où son Tisseur préféré ait quelques informations à son sujet ou au sujet des rebelles. Comme à Valmys, il lui demandait de venir sur place afin que les elfes aient une seconde opportunité, en plus de la vampirisation. Il lui demanda de se renseigner dans ses connaissances et de trouver, s’il le pouvait, un guérisseur étant intervenu à Ipsë Rosëa pour la peste de corail. « Je tâcherai de donner aux elfes le choix, dans la mesure du possible et en fonction de leur état. Parfois l’amnésie est préférable au déracinement et à la souffrance de la perte. Nous avons traversé beaucoup de guerre mais ça… ça c’est un cauchemar pour eux. C’est une extinction. Je crois qu’il sera extrêmement rare de trouver encore un elfe de sa race originelle, en Tiamaranta. Et où iront-ils ? S’ils sont des vampires, ils auront une maison, à Nyn-Tiamat. Leur lenteur et leur flegme naturel seront des obstacles pour leur intégration dans un autre peuple. Les pirates veulent envahir ces terres : ils n’auront plus de chez eux non plus. »

    La place d’Aldaron, en bon samaritain et sauveur, était alors toute trouvée. Là où les pirates venaient pour s’enrichir ou obtenir des créances de la part des elfes, Aldaron se présentait en partie à bras ouverts, prêt à les accueillir et les aider sans rien attendre en retour, si ce n’était de se plier aux lois du peuple qu’ils rejoignaient. Seule la chasse sacrée poserait peut-être quelques problèmes d’acculturation pour des elfes si proche de la nature… Raison supplémentaire, s’il en fallait d’autres, de passer par la case amnésie vampirique. Ils auraient le choix et Aldaron ne le retiendrait pas. Il ne les contraindrait pas. Tant qu’ils étaient soignés, d’une façon ou d’une autre, ils étaient libres de partir où bon leur semblerait. Il avait appris, par Ilhan, que de ne pas contraindre les gens à choisir était le meilleur moyen de rester dans les bonnes grâces d’autrui. Cendre-Terre leur ouvrirait les bras, même s’il fallait attendre dix mois pour qu’ils le réalisent, les elfes et les immaculés viendraient d’eux-mêmes à Cendre-Terre. Car c’était le seul endroit qui les accepterait sans contrepartie, le seul endroit où serait le reste de leur peuple vampirisé. La seule vraie maison qui leur resterait. Terminant avec Ilhan, il se tourna vers l’un de ses vampires, également membre du Marché Noir : « Trouve des soigneurs pratiquants le râclage ou capables de le faire, ainsi qu’un forge-arcane. Je les veux au plus tôt à Keet-Tiamat, ils auront droit à une généreuse donation pour leur service. Utilisez nos mages de haut niveau pour les téléporter en urgence. Cela ne peut pas attendre, chaque jour compte. Nous avons eu tort de ne pas nous inquiéter de cette situation plus tôt. » Laissa son sbire à l’exécution de ses ordres alors qu’il emboîta le bas de Nesraya et de sa fille en direction de la pyramide. Ils revinrent sur leur pas, en zone sûre, au niveau de la plateforme marchande.

    *Gandalf ? J’ai terminé l’exploration de la ville. Une vingtaine d’elfes ont été vampirisés. Leur maladie a régressé jusqu’à disparaître. Le venin Ast va même soigner jusqu’en phase quatre, soit la phase juste avant la pétrification. Quant à ta fille, j’en prendrai personnellement soin, je t’en fais le serment. Elle aura une famille, mais… Mais je pense pouvoir te sauver également. Les pirates l’ont monté : ils possèdent un moyen de faire régresser la maladie par la magie. Qu’il s’agisse de potion ou de magie, nos tentatives de remèdes se sont focalisées sur la guérison de la maladie. Il suffit seulement de la faire régresser et combiner cela avec d’autres moyens comme la vampirisation, l’immaculation ou encore le raclage. Je vais faire venir dans les heures qui suivent, des personnes capables de faire régresser la maladie. Forge-arcane, et baptistrels. Mon fils Valmys, est Cawr. Mon autre fils, Ilhan Avente, est capable de pousser une personne qui en a la volonté à immaculer. Je ferai des donations à des soigneurs pour qu’ils fassent des râclages. Je fais venir ces personnes et ils resteront en dehors de la ville. Aucun n’entrera. Gandalf, il y a des moyens pour sauver le peuple elfique… Et peut-être y en a-t-il d’autres. Des elfes se sont enfermés à l’intérieur de la pyramide. Peut-être que leurs recherches ont avancé. Dans tout les cas, il y a des vies à l’intérieur qu’il nous serait possible de soigner. Je sais que les tiens ont piégé cette ville : laisse-moi passer. Désactive cela pour que nous puissions rentrer.*

    Alors qu’ils arrivaient devant le pont qui conduisait vers la pyramide, la sentinelle quitta son poste pour sécuriser le chemin. Afin qu’ils marchent jusqu’à la pyramide. *Merci… Et une dernière chose. Les pirates sont une faction des plus désastreuses en termes d’éthique mais… Mais vu l’état de la cité et de ton peuple, le pillage est encore le meilleur et le seul moyen pour que l’histoire des elfes ne s’éteigne pas. Ils vont dilapider ces richesses pour des plaisir futiles comme de l’alcool et des filles de joie. Je sais que c’est sale et honteux. Vaut-il mieux que tout ceci disparaisse ? Que votre histoire disparaisse ? Ils ont des méthodes discutables, mais il est possible d’en tirer profit.* Dans une situation aussi précaire, tout été bon à prendre. Au moins Nathaniel ne pourrait pas se plaindre qu’Aldaron n’ait pas essayé de pousser les zélateurs vers un peu de conciliation. Du reste, il n’insisterait pas… *Gandalf, je sais qu’il existe un campement des tiens en dehors de la cité… Qu’ils viennent à nous : ils auront droit au même traitement que les elfes dans la cité. Nous sommes prêts à accueillir ceux qui feront ce choix, et à les aider, autant que nous le pourrons. Je ne viens pas ici pour prendre par la force… Cela doit vous changer des autres Princes Noirs… J’étais l’un des vôtres. Une part de moi l’est toujours.*

    Il leur restait à prendre contact avec ceux à l’intérieur, leur demander où ils étaient et quelle était leur situation… Et consulter les plans de l’intérieur pour trouver le chemin le plus sûr vers eux. Il posa son regard sur la sentinelle près d’eux : « Ondolindë, je suis navré de te retrouver en pareille situation. Si les choses venaient à mal tourner pour ton père, il m’a demandé de prendre soin de toi. Je le ferai, si tu le veux également. » Car à elle aussi, il lui laissait le choix. Ses lèvres se pincèrent alors qu’il observait l’immense pyramide qui se dressait devant eux. « Il y a une chose que je n’ai pas bien compris. Ipsë Rosea a fermé ses portes en raison de l’afflux des elfes malades dans la cité… Mais je sais de source sûre, que l’un des premiers malades d’Ipsë Rosea était Lomion Estarus. Je ne suis rendu là-bas et la maladie y était sous contrôle. J’y ai vu Lomion immaculer et j’ai pu mordre mon fils, Celeborn, avant que son état empire. Il était à Ipsë Rosea en mission diplomatique mais il a été contaminé à Ipsë Rosea par Lomion. De ce fait, nous avons deux foyer initiaux : les souterrains de Calastin… Et la cité elfique… En même temps ? »

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¤ De surprise en richesse, de richesse en secret, de secret en surprise ¤

La menace de Nathaniel résonnait encore dans l’air. Le pirate avait dévoilé son vrai visage, celui d’un monstre. Le gredin n’avait pas la moindre once d’hésitation à bruler, à semer la mort et la maladie, si cela lui permettait de récupérer dans les vestiges de ses ennemis ne serait-ce qu’une pièce d’or. Disséminer la maladie aux quatre coins de l’archipel ? L’elfe sombre n’aurait aucune hésitation à la faire. Là réside l’avantage d’être un pirate : l’égoïsme et l’absence de sens moral, aucune limite. Là demeurait l’avantage indéniable de l’elfe sombre. Nathaniel était capable du meilleur comme le pire, mais ce que l’on attendait le plus de lui n’est pas qu’il accomplisse le meilleur, seulement qu’il n’accomplisse pas le pire.

« Et quel est ton prix pour t’intéresser à notre sort ? Te servir de nous pour tes cupides desseins ? »

« Épargne-moi l’hypocrisie. Tout le monde se sert de tout monde pour accomplir ses objectifs.  J’ai l’avantage d’avoir l’honnêteté de l’admettre. Je suis un homme cupide et je désire tout ce qui existe. Drapez-vous dans votre orgueil et retournez au néant. Ou mettez de côté votre fierté et faites ce qu’il y a faire pour survivre. »

L’expression froide et dure de l’elfe sombre se transforma bientôt en sourire carnassier. Quels autres choix avaient les elfes ? Aucun. L’instinct de survie de toute créature leur fera toujours choisir la vie à la mort. Tôt ou tard la zizanie s’emparerait bientôt des survivants elfiques. Une scission était à prévoir entre les individus, particulièrement entre ceux les dirigeants et les dirigés. C’est toujours la même histoire et il suffirait au prince des mensonges de quelques mots pour attiser les flammes de la discorde. Il l’avait fait à Sélénia, il pourrait très bien le refaire ici.

L’Eärendil ne put s’empêcher d’afficher un air hautain. Il avait gagné, pour le moment bien sûr. L’elfe à la chevelure d’écume regarda la rôdeuse libérer Tobold avant de disparaitre. Nathaniel fit signe à ses hommes de la laisser partir. Ils avaient bien d’autres choses à faire. Sans attendre, le reste de la troupe passa de l’autre côté du pont.

« Des Mangroves, restez plus sur vos gardes à l’avenir. Ne perdons pas des hommes bêtement. »

Le musée était en vue, ainsi que les richesses à l’intérieur.

« Mon roi, laissez-moi regarder les portes d’entrée, si par hasard, elles sont fermées, je connais un autre passage. »

L’elfe sombre fit un petit signe de la main pour indiquer à l’espion de faire comme il l’entendait. Pendant ce temps-là, le gredin se demandait comment la situation évoluait du côté de Fabius et de Nhäggini. Étaient-ils parvenus à mettre la main sur la personne ayant remis la bague ? Attendant le retour du vieil homme, l’elfe sombre vint replacer son gant sur sa main droite, mais également son turban, en veillant bien à rentrer ses cheveux à l’intérieur, avant de replacer son demi-masque et son foulard. Tobold ne tarda pas à revenir, indiquant que les portes principales étaient fermées. Celui-ci connaissait toutefois une autre entrée. Un passage secret. Le guide les conduisit jusqu’à un belvédère tout en lui expliquant la découverte de ce passage. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Des Mangroves avait l’œil … et le bon … une qualité essentielle pour un espion. Le groupe arriva devant la fameuse fontaine et après une petite formule magique, le passage dérobé se dévoila.

« Entrons, mais restons prudent. Faites attention aux pièges et surtout à la contamination. Nous n’avons jusqu’ici rencontré que de la brume à l’air libre, dans un lieu confiné cela risque d’être plus problématique. »

Après quelques instants de marche, les pirates poussèrent un tableau et arrivèrent au sein du musée. Un sourire cupide se dessina sur les lèvres de Nathaniel, dissimulé sous le foulard de celui-ci. Parfait, voilà pourquoi il était venu ici initialement. D’un rapide coup d’œil, il fit le tour de la pièce et remarqua rapidement la présence d’elfes statufiés. Sans perdre un instant il vint s’assurer de l’état de la brume. Il y avait moins d’une dizaine elfes prisonniers du corail. La brume émanant d’eux restait concentrée à leur niveau, s’élevant légèrement sans toutefois atteindre le plafond qui demeurait très haut.

Alors qu’il avançait devant les sculptures et tableaux, les scrutant avec attention, la voix d’Aldaron commença à raisonner dans son esprit. Un long soupir s’échappa du gredin alors qu’il se remit à passer devant ces mêmes richesses en laissant glisser de ses doigts vers le sol de petites graines en ivoire.

¤ Ah, qu’il est bon de te voir enfin sortir les crocs Aldaron, mais aurais-tu oublié ? Un pirate a toujours un as caché dans sa manche droite pour tricher et un poignard dans sa manche gauche pour planter l’oeil son adversaire si les choses venaient à déraper. Penses-tu vraiment que j’ai perdu l’avantage ? Allons, allons, Aldaron. Quel manque d’imagination de ta part. ¤

Nathaniel s’arrêta et fit demi-tour. Face à lui et devant chaque objet de valeur, des coffres d’ivoire étaient apparus. Si trois d’entre eux ressemblaient à des coffres banals et étaient destinés au stockage en vrac de richesses plus petites, d’autres présentaient des formes particulières, tel un moulage correspondant aux formes de l’objet face à eux. À n’en pas douter, Nathaniel prévoyait un transport sécurisé, ou du moins au maximum. Dans le même temps, entre les quatre premières œuvres, des lances d’ivoire étaient apparues. Le gredin vint faire passer sa main sur la première arme. Il la saisit fermement avant de la jeter en direction d’une première statue d’elfe, venant lui exploser le crâne. Il ne manqua pas de partager cette image à son interlocuteur vampirique.

¤ Ses elfes étaient prêts à mourir. Tu leur as apporté un peu d’espoir avec le venin vampirique, mais celui-ci a ses limites. Moi, je leur en apporte un peu plus. Mais tu sais ce que l’on dit, l’espoir est à double tranchant. J’ai fait cette découverte et je t’ai divulgué cette information dans le cadre de notre alliance, mais aussi parce que je caressais l’espoir que tu en fasses bon usage. ¤

Nathaniel récupéra une deuxième lance en ivoire et tua un deuxième elfe statufié. Un deuxième qu’Aldaron ne pourrait pas sauver.

¤ Je suis un pirate et toi un vampire. On ne fait pas ami-ami avec nos ennemis Aldaron. On les écrase, on les domine. Achroma l’avait bien compris lui et c’est ce qui me plaisait chez lui. Il se serait servi de cette information pour soumettre les elfes, quitte à ce qu’il y ait un peu de casse, mais se sont là les aléas du métier. Cesse de te comporter comme un bienfaiteur Aldaron, tu es un salaud de la pire espèce, tout comme moi. Tu as affamé le royaume sélénien, contraint des mères à voir leurs enfants crever de faim. Tu as brûlé une cité. Il est trop tard pour se racheter une conduite. ¤

Un troisième elfe pouvant être sauvé par Aldaron trouva la mort et une fois de plus Nathaniel lui transmit cette image.

¤ Tu possèdes le venin vampirique, mais tu ne possèdes pas l’objet permettant de réduire le stade de la maladie. Je possède l’objet, mais pas le venin. Oh certes, tu pourrais obtenir l’objet, tout comme je pourrais obtenir le venin, après tout tu disposes d’artisan et je dispose aussi de vampire. Mais aussi large soit tes jupons je doute que tu sois capable d’en sortir maintenant un artisan, comme je doute être capable de sortir un vampire de mon turban. En somme, si tu ne possèdes rien que je ne possède déjà ou que tu ne puisses posséder, l’inverse est tout aussi vrai. ¤

Nathaniel s’apprêta à abattre un quatrième elfe.

¤ Comprends-tu où je veux en venir, Aldaron ? Si je ne te suis pas utile, tu ne me l’es pas plus non plus. Mais à l’inverse de tétons sur des plastrons, je peux me montrer fort désagréable. Combien crois-tu que je puisse priver d’habitants d’une chance d’être sauvé avant l’arrivée d’une aide extérieure ? Puisque tu me rappelles si bien mes obligations, je n’ai qu’à m’assurer que la menace que représentent les elfes disparaisse ici, ainsi il n’y aura plus de risque de voir débarquer sur tes côtes des navires d’elfe contaminé. Ou peut-être vas-tu t’allier à tes nouveaux amis pour m’arrêter ? Que t’apporteront les elfes ? Du crédit auprès des autres nations ? Ce ne sont que des hypocrites, ils s’allieront contre toi à la première occasion et te planteront une dague dans le dos. Ce sont des elfes, tu es un vampire. Le camp du bien ne sied pas à ceux de ta race. ¤

Le gredin jeta sa lance, mais visa à cette fois-ci à côté. L’arme vint se planter dans le mur à côté de la tête de l’elfe statufié.

¤ J’étais là quand Achroma a accédé au titre de Prince noir. J’étais là quand Sélénia est tombée. J’étais là quand il a fallu enlever Victoria. J’étais là quand tu as perdu ton mari. J’étais là quand tu es devenu Prince noir. Et je suis là aujourd’hui, avec ma découverte que j’ai daigné partager avec toi. Les elfes, eux, où étaient-ils pour toi ? Tu n’as personne d’autre qui m’arrive à la cheville aussi bien en termes d’utilité et que de profit. Et personne d’autre ne m’arrive à la cheville quand il s’agit de saboter les plans d’autrui. ¤

L’échange télépathique se termina et le gredin ne put s’empêcher d’étirer un sourire avant d’être rattrapé par la réalité quand les regards de ses hommes se posèrent sur lui.

« Explication musclée avec un allié têtu. Ne jouez pas les étonnés, vous savez très bien comment je procède. Bon, qu’avons-nous là. »

L’édifice se mit soudainement à trembler et une violente bourrasque se déclencha. Instinctivement, le gredin vint user de la libellule copiée directement via l’ornithorynque sur Nessraya pour s’assurer que la brume ne soit pas dispersée dans la pièce. La voix de Demens résonna alors.

« Ne soulevez aucun objet. Les pupitres sont dotés d’un mécanisme glyphé qui protège les objets. Je peux figer les engrenages, mais n’importe quoi qui offre une pression suffisante devrait aussi faire l’affaire, tant que le cercle noir sous l’objet reste enfoncé. »

L’elfe sombre lâcha un grondement. Il ne manquait plus que cela, mais après tout ce style de dispositif n’était pas surprenant. Il fallait bien protéger les œuvres d’art des mains cupides et baladeuses.

« Soit. Procédons minutieusement. On commence par les objets les plus petits puis on va vers les plus gros. Saboter les mécanismes et rechercher s’il n’y a pas moyen de les désactiver. Il doit bien y avoir une encoche, un trou, une serrure, qu’importe. Peut-être sur les socles. Une fois que les plus petits butins seront récupérés, on s’occupera des sculptures et des tableaux. J’ai créé des coffres de rangement, on s’en servira pour le transport. Espérons que l’ivoire de narval offrira une protection suffisante pour empêcher la casse des tableaux et des sculptures. Ca nous évitera de perdre du temps à les réparer à ou à payer pour les faire réparer. Ces œuvres d’art seront peut-être les seules choses qui resteront du royaume elfique une fois que nous en aurons terminé ici. Alors même si on est ici pour l’appât du gain, prenons-en soin. »

Était-ce par bonté d’âme que le gredin précisait l’importance de prendre soin de ces objets d’une civilisation au bord de l’extinction ? Peut-être … à moins que cela ne soit dû au fait que, comme ses objets appartenaient à une civilisation au bord de l’extinction, leur rareté et donc leur valeur augmenteraient sur le marché.

Quittant les richesses des yeux et partant à la recherche d’un moyen de désactiver les protections, l’elfe sombre finit par remarquer un sceau gravé sur un mur. Ce sceau ne lui était pas inconnu et pour cause il venait de faire l’acquisition d’une bague le possédant. Encore et toujours le symbole de la famille royale. Qu’est-ce que tout cela pouvait bien signifier à la fin ? Nathaniel s’en approcha et se mit à observer le mur. Peut-être que le mécanisme pour désactiver la protection s’y trouvait. Dans les gravures il remarqua un interstice, de quoi faire glisser un petit objet … comme une bague. Sans attendre, l’elfe sombre retira son gant puis la bague impériale avant de l’insérer. Telle une clef il put la faire pivoter. Ah ! Les protections allaient-elles disparaitre ? Non. Des fissures commencèrent à se former sur le mur, venant former le cadre d’une porte, avant de s’y enfoncer. Un passage secret ? Encore ?

« J’imagine que vous n’aviez pas entendu parler de celui-ci, Des Mangroves ? »

L’elfe sombre leur fit signe de continuer le pillage, tout en faisant attention, quitte à prendre du temps, avant de s’enfoncer dans l’obscur et poussiéreux couloir, après avoir, bien sûr, récupéré la bague. Très vite, un miroir à la façade sombre, mais chatoyant des irisures aux couleurs de la famille impériale, fit face au gredin. L’elfe sombre vint se tenir de toute sa stature devant l’étrange artefact. La magie s’en dégageant était suffisamment puissante pour qu’il puisse le sentir sans faire d’effort. Un piège ? Non. Il n’existait aucun être aussi tordu que lui pour placer un piège après un système de protection. Sans crainte, le roi de la confrérie se mit à analyser l’objet. Il ne remarqua aucun mécanisme dans son cadre et s’intéressa alors à la surface sombre du verre. Lentement il approcha sa main avec la bague et à sa grande surprise celle-ci passa à travers. Était-ce un leurre ?

Voulant s’assurer d’une chose, le gredin rebroussa chemin. Il attrapa l’un de ses sous-fifres et lui fit également passer la main. Ce dernier parvint à passer sans difficulté. La bague n’était donc pas nécessaire pour passer au travers. Il lui fit signe de retourner vers les autres.

« J’ai découvert quelque chose. Continuez la récupération pendant que je me renseigne. »

L’Eärendil vint se positionner devant le miroir. Où cela pouvait-il le mener ? À des réponses il espérait bien. Venant prendre une inspiration avant de retenir sa respiration, comme lorsque l’on plonge dans l’eau, Nathaniel passa à travers le miroir. De l’autre côté, les ténèbres absolues l’enveloppèrent. Par précaution il fit marche arrière et retourna dans le musée. Parfait le miroir était toujours là et il pouvait revenir. Cette fois-ci, Nathaniel plongea sans crainte. Une fois de plus, l’obscurité la plus totale vint l’accueillir. Lentement, le pirate dirigea sa main à sa ceinture et décrocha Lubrisance. La lumière de la lanterne vint éclairer son chemin et dévoiler une pièce. Il était seul ici, pas une seule âme qui vive. Découvrant les lieux, l’Eärendil nota la présence de tableaux. Il reconnut les personnes dessus. Il s’agissait de l’empereur Aegnor Evanealle, ainsi que de sa femme, Aramis. Mais il y avait aussi des portraits de leurs enfants. L’endroit était richement décoré et confortable. Il ne comportait aucune fenêtre. Quelque chose attira bien vite l’attention du pirate. Un bureau. S’agissait-il, comme il le pensait, de l’alcôve de l’empereur ? Ou alors de l’impératrice ? L’elfe à la chevelure d’écume vint déposer sa lanterne sur le luxueux mobilier de bois et commença à fouiller. Il ne trouva rien de très palpitant. Hormis des sceaux aux symboles impériaux, une magnifique plume d’un l'alliage d'or et d'argent, dans un style elfique particulièrement ancien, ainsi que son porte-plume. La dernière trouvaille du gredin sans gêne, qui se permettait de fouiller dans les affaires d’un monarque, fut un document manuscrit. Il semblait être écrit de la main d’Aegnor lui-même. Nathaniel parcourra rapidement les lignes de l’empereur. Ce dernier avait couché sur papier la fin de sa vie, il y relatait également son désarroi face à la mort de son peuple, face à son impuissance à pouvoir les sauver, mais également face à sa propre mort. L’homme avait conduit son peuple dans les plus noirs moments : l’exil de son peuple, contraint de fuir une forêt ravagée par le brouillard de néant. La traversée de l’ouest de l’empire des hommes tombés aux mains des Almaréens. Les combats contre ses fanatiques. Puis l’avènement du Tyran, la fuite de son peuple dans le désert. Et encore les combats. Pour finalement connaitre la reconstruction dans les montagnes, avant que tout s’effondre à nouveau de par la faute des chimères, la fuite sur l’océan avec les autres peuples et la découverte de Tiamaranta. L’homme avait connu de nombreux obstacles, il les avait surmontés, il avait conduit son peuple. Au final, ni le néant, ni le tyran, ni les chimères n’auront eu raison de son peuple, mais une maladie. L’Eärendil lâcha un petit rire frustré face à tant d’absurdité. La vie est cruelle et face à elle, nous sommes bien peu de chose.

Le roi de la confrérie rangea le tout dans les poches de son manteau avant de venir se diriger vers l’une des portes. Avec toute la discrétion du monde, il entra. Face à lui, une chambre se dévoila. Il s’agissait à n’en pas douter de la chambre du couple impérial. Mais où était-il à la fin ? Dans leurs appartements ? Ce lieu, ce n’était pas une pièce secrète du musée, c’était tout autre chose. De la lumière baignait la chambre. Pour cause il y avait des fenêtres. Un simple coup d’œil put confirmer sa pensée. Ce miroir, il ne servait pas à dissimuler une pièce secrète dans le musée. Non, il s’agissait d’un téléporteur. Pour cause, il pouvait voir le musée au loin à travers la fenêtre. Il n’y avait donc qu’une seule réponse : Nathaniel se trouvait dans les appartements impériaux se trouvant eux-mêmes dans la pyramide au centre de la cité. En y repensant, c’était la deuxième fois que le gredin s’infiltrait dans des lieux hautement sécurisés et appartenant à dirigeants d’une autre nation. Sélénia, maintenant les elfes. Au moins cette fois, il ne venait pas pour enlever quelqu’un. Le gredin vint parcourir la pièce. Ce lieu était très bien rangé, mais la poussière recouvrant l’endroit laissait présager que personne ne s’était rendu ici depuis longtemps. Le brigand nota que l’armoire était ouverte. Y jetant un coup d’œil il put observer les sublimes vêtements que comportait la garde-robe impériale. Tant de richesse. L’elfe jeta une graine d’ivoire sur le lit et un coffre commença lentement à germer. Pendant ce temps, le pirate partit à l’exploration de la pièce suivante. Se penchant il regarda par la serrure, mais ne nota la présence de personnes. Il entra alors dans ce nouveau lieu. Aucun elfe, aucun contaminé, pas même de la brume. Par précaution, le gredin usa de l’ornithorynque pour repérer la présence de liés d’esprit-liés dans les parages. Il y avait bien des gens. Dans la pièce suivante, mais également au-dessus et en dessous de lui. Mais plus que tout, ils étaient immobiles. La contamination avait donc aussi gagné la pyramide. L’exploration serait très difficile, si pas périlleuse. Devait-il prévenir Aldaron ? Non, pas encore. L’Eärendil retourna dans la première pièce, celle plongée dans l’obscurité. Il y avait une autre porte. Toujours avec grande précaution, l’elfe y pénétra. L’endroit était aussi plongé dans les ténèbres. Il n’y avait personne, mais quelqu’un se trouvait dans la pièce suivante. À la lumière de Lubrisance, Nathaniel explora la pièce. Il s’agissait d’un salon. Sans doute un endroit intime pour recevoir en privé. L’elfe sombre s’arrêta devant un petit buffet. Il nota la présence des carafes de cristal richement décorées et dans lesquels reposaient de précieux liquides. L’envie d’en tirer une gorgée traversa le gredin, mais il s’y refusa. Il faut boire une fois le travail accompli, pas avant, ni pendant.

Le brigand à la chevelure d’écume s’en retourna dans la chambre impériale. Le coffre avait fini de germer. Sans attendre, le forban vint se saisir de la garde-robe et commença à tout ranger dedans. Hors de question de passer à côté de si somptueux vêtements. Et puis, il pourrait en offrir à Aldaron, de nouveaux jupons lui feraient assurément plaisir. Alors qu’il pillait l’armoire, le regard de l’elfe passa une nouvelle fois à travers la fenêtre. Sa vue acérée crut distinguer du mouvement. Abandonnant ce qu’il était en train de faire, il se précipita. Dehors, au loin, vers le musée, il distingua une ombre se mouvoir et entrer à l’ouest. Derrière il nota la présence de personnes en train de le poursuivre. Dans cette ville statufiée, il n’y avait pas cent cinquante personnes pouvant opérer une course-poursuite. Il devait s’agir de l’elfe mystérieux ayant remis la bague à Fabius, et ses hommes (Fabius et Nhäggini compris). Cet idiot venait de rentrer dans le musée. C’était l’occasion de pouvoir le capturer une bonne fois pour toutes ! Sans attendre, le gredin retourna au niveau du miroir et le traversa.

« Tenez-vous prêt il faut … »

Le pirate à la chevelure d’écume vint s’immobiliser. Il arrivait un petit peu trop tard. Le fuyard était déjà sur place. Les sbires de la confrérie avaient sorti leurs armes, de même que celui ayant remis la bague à Fabius. Un sourire étira les lèvres de Nathaniel. Sa cible n’avait plus aucune échappatoire. Mais un nouveau rebondissement vint secouer le musée. Un bruit d’applaudissement. Le roi criminel jeta son regard vers l’origine de ce son. Une nouvelle personne venait de faire irruption … ou plutôt était là depuis le début. Un des elfes statufiés se mit à bouger sans dire mot.

L’elfe fuyard tout comme l’elfe quasiment statufié présentait un stade très avancé de la maladie. Ils présentaient un danger, mais également une opportunité. L’elfe fuyard avait les armes au clair, tandis que l’autre approchait lentement, les bras levés.

« Eh bien, quel petit comité nous avons là. Vous ne m’attendiez pas pour faire la fête ? Elfe d’Endëaerumë, ne faites rien d’idiot que vous pourriez amèrement regretter. Baissez vos armes et restez à votre place. Il se trouve que j’ai quelques questions et vous allez y répondre. Vous détenez peut-être là votre ticket de sortie pour échapper à ce lieu maudit. Alchimiste, préparez-vous à extraire la maladie à mon signal. Nous allons commencer par celui que mes hommes, Fabius et Nhäggini, poursuivaient. »

L’elfe fuyard ne lâcha pas ses armes et l’elfe quasiment statufié continuait de s’avancer lentement.

« Si vous n’obéissez pas, alors vous ne me laisserez d’autres choix que de vous forcer la main. »

Des sifflements ordonnés s’échappèrent des lèvres du gredin, comme s’il parlait une autre langue. Pour cause, il s’adressait à Nhäggini. Il lui expliqua son plan. Il allait figer ses ennemis les uns après les autres à l’aide du vol du bourdon pour permettre à Demens de les approcher rapidement et sans risque. Après quoi, il devrait les libérer pour permettre à l’alchimiste de les piquer. À ce moment-là, la graärh maudite allait devoir prendre le relais à l’aide de son serval pour maintenir immobile celui qui recevrait le traitement du docteur crocodilien. Lentement, Nathaniel leva sa main gauche.

« Un … deux … trois. »

Un claquement doigt sonore retenti.


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