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[INTRIGUE] Un silence de mort

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Non pas une cavalcade. Il en aurait été bien incapable. Il n’était certes pas encore statufié, mais une bonne partie de ses membres étaient recouverts de ces plaques traitresses. Non, inutile de courir pour fuir ses poursuivants. Il ne gagnerait pas. Il préféra la ruse. Usant d’artifices divers, et surtout de la connaissance de son environnement, pour les troubler, les perdre un peu, les balader…

Car non, ils ne cherchaient pas forcément à les fuir, mais surtout à gagner du temps. Le point de rencontre était le musée. Le musée. Mais les autres forbans devaient d’abord y entrer avant que le spectacle commence. Gagner du temps… Juste gagner du temps.

***

Il écouta calmement, aussi calmement que son esprit au bord du gouffre le lui permettait, les paroles de Leweïnra. Une poignée d’elfes déjà sauvés, disait-il… si tant est que la vampirisation soit une vie sauve. Mais il avait connu des elfes pires que les vampires et des vampires plus dignes que les elfes, durant ces dernières années. Elfe cendré qu’il était, il avait appris à s’affranchir de leur haine ancestrale, une haine que l’orgueil de son peuple avait si bien entretenue. Tout comme la haine qu’ils avaient vouée aux anciens elfes tels que lui. Les elfes de cendres. Aux yeux des siens, il avait été pire qu’un elfe noir, et tous les elfes cendrés avec lui. Il avait quitté le Conseil, il y a des années, et avait choisi la voie de l’érudition, de la quête du savoir et des expéditions…

Une quête qui l’avait, là aussi, conduit à sa perte. C’était lors de l’un de ses fous voyages qu’il s’était contaminé. Dans ces souterrains de l’île du croissant… Pire même, en elfe maudit qu’il avait été, il avait contaminé tous les siens, toute la cité. Elfe maudit oui. Il y avait bien pire que la vampirisation comme malédiction, avait-il compris. Et si savoir son peuple disparaître en tant qu’elfes faisait saigner son coeur encore battant, une frêle consolation lui était accordée à l’aube de son propre trépas, avec le fol espoir que l’esprit de son peuple saurait renaitre de ses cendres, même après la vampirisation. Leweïnra avait conservé une petite part d’elfe en lui. Il espérait qu’il en serait de mêmes des autres qui franchiraient le pas.

Et qu’il en serait de même pour sa fille.

"L’accès t’est accordé," répondit Gandalf enfin mentalement, peinant toutefois de plus en plus à se concentrer.

Des images erratiques s’entremêlaient à ses réponses. L’obscurité. Un éboulement. Du sable. Un portail… Un désert…

"Les pièges sont désactivés pour ton passage. Ma fille va se joindre à ta troupe. Prends… Prends soin d’elle. Le choix final lui revient, mais quoi qu’elle choisisse… Prends soin d’elle. Ne la fais pas… Ne la fais pas souffrir plus qu’elle n’a déjà souffert."

Plus qu’un ordre, il n’était plus en mesure de réellement en donner et sentait son heure arriver, cela ressemblait à une prière.

"Et soit. Que les pirates prennent nos trésors. Je prie qu’ils soient un jour de nouveau rassemblés en un lieu digne de ce que fut notre peuple. Un jour.. Je prie..."

Une quinte de toux. Tel un spasme.

"Mes zélateurs à l’extérieur de la cité te rejoindront à la porte est. Prends soin d’eux. Quant à moi… Quant à moi, je me dois… je me dois de m’assurer que tout sera réglé ici, que tu tiendras ta parole, et que cette cité ne sera plus une menace, avant toute chose. Peut-être… sûrement est-il trop tard pour moi. Que ma foi en toi ne soit pas trompée."

***

Bien vite une elfe cendrée aux cheveux blancs, et presque totalement camouflée sous ses vêtements amples, vint rejoindre la petite troupe d’Aldaron, gardant toutefois ses distances et évitant tout contact avec eux.

[INTRIGUE] Un silence de mort - Page 2 Ondoli10

A son arrivée, Ondolindë se contenta d’un hochement de tête en simple signe de salut. Pas un mot. Pas un geste de plus. Mais son regard montrait un esprit prêt à basculer dans la folie. Un esprit qui s’accrochait aux dernières branches de sa raison…

Ce ne fut que lorsque le Prince Noir lui proposa de la transformer qu’elle daigna, enfin, faire entendre sa voix basse.

Nous avons sans doute déjà rejoint la nuit il y a longtemps.

Morneflamme. Nul besoin de prononcer ce mot, le dragonnier télépathe qu’il était devait l’entendre sans souci.

Mais je ne vous y rejoindrai de nouveau qu’une fois la cité sécurisée ici, qu’une fois ce foyer éradiqué. Oui, éradiquer ce foyer, éradiquer...

Heureusement une autre question la sortit de son leitmotiv. Deux foyers de contamination ?

Non, pas deux foyers. Il n’y en a bien eu qu’un seul. Un seul...

On pouvait deviner un sourire sous son foulard, rien qu’au son de sa voix. Un sourire triste toutefois, une triste douleur qui ternissait son regard clair.

Un seul. Les souterrains de Calastin. Lors de l’expédition d’exploration… Mon père y était. Il y était. De même que Ser Estarus. Un éboulement a eu lieu, confinant mon père et deux autres elfes, seuls, au fin fond des souterrains, condamnés à mourir. Condamnés. Ser Estarus a essayé de les sauver en vain. Mon père était toutefois enfermé avec un portail qui s’est activé, du sable en sortait… Il a alors décidé de tenter sa chance et a sauté dedans.

Son regard clair sondait Aldaron à son récit, pendant qu’ils marchaient vers la pyramide.

Le portail l’a mené dans le désert, fit-elle en désignant au loin le sable que les hautes murailles leur cachaient au Nord. Dans le désert. Il a réussi à se rapprocher de la cité, puis un groupe de rôdeur l’a trouvé. Dans le désert. Ce n’est que bien plus tard que nous avons compris l’ampleur de la catastrophe et le fléau qu’il ramenait avec lui. Un seul foyer… Dans ces maudits souterrains, de l’eau était contaminée. Elle a touchée mon père et Ser Estarus quand il a essayé de leur déblayer le chemin… Un seul foyer, Ser Leweïnra. Calastin. Dans ses sous-sols. Et il y a fort à parier qu’il y est encore…

Et après ce long récit, elle se retrancha de nouveau dans son morne silence, puis désigna de sa main gantée, la majestueuse pyramide devant laquelle ils venaient d’arriver.

***

Gagner du temps... il en avait gagné. Mais il sentait, même avec l’aide de Rathlóriel qui avait failli faire tomber ses poursuivants dans un piège, que ces derniers gagnaient du terrain. Il devait rejoindre le musée, comme convenu. L’heure du spectacle pourrait commencer. Les forbans seraient neutralisés… Du moins le tenteraient-ils. Ils étaient peu nombreux. Et si…

Si affaiblis. Oui, il ne pourrait continuer. Il lui fallait regagner le musée. Il ouvrit alors la porte secondaire Nord Ouest, et observa que ses assaillants le suivent bien. Les forbans devaient tous entrer avant qu’ils n’enclenchent le piège fatal… C’était sans compter sur ce maudit singe, qui lui sauta presque dessus et menaça de lui faire manquer sa mission : celle de balader les pirates jusqu’à les mener à l’intérieur pour rejoindre leur roi ! Si possible au trépas. Maudit singe…

D’un geste aussi vif que ses plaques le lui permit, il lança un couteau de jet. Le singe esquiva juste à temps, mais une deuxième lame fusa, qui, elle, lui éborgna l’oeil. L’animal couina et se tint le visage qui déjà saignait. L’elfe noir en profita pour se faufiler à l’intérieur, laissant la porte entrebâiller pour ses assaillants…

[INTRIGUE] Un silence de mort - Page 2 Rauros10

Juste à temps. Le Roi de la Confrérie arrivait aussi. Tous ses hommes semblaient là. L’elfe sombre, le fouet encore à la main, un couteau de jet dans l'autre, vit les pirates présents brandir leurs armes vers lui, tandis que ses poursuivants arrivaient eux aussi derrière lui, le singe blessé et un étrange serpent avec eux…

Il pouvait attaquer… Mais là n’était pas sa mission. Même si l’envie le démangeait plus encore que ses coraux. Le Roi prenait déjà la parole, quand, soudain…

***

Cette prestation de maestro valait bien quelques applaudissements. Même si haine rongeait son coeur, il pouvait bien accorder au Roi de la Confrérie qu’il avait un certain panache. Ses applaudissements eurent au moins le don de détourner l’attention de l’assistance de son acolyte. Pas un mot ne fut prononcé, juste cette petite salve. Puis il se contenta de sortir de sa cachette, lui qui avait pris place au milieu d’elfes statufiés, et avança, les mains levées, indiquant qu’il n’était pas armé, son arme à lui n’était pas faite de bois ou d’acier. Il avança donc, à pas lents.

[INTRIGUE] Un silence de mort - Page 2 Gandal10

Très lents. Il lui était de plus en plus difficile de bouger.

Son heure arrivait. Plus vite peut-être qu’il ne l’aurait pensé.

Il entendit les paroles de Eärendil, mais il ne les écouta pas. Il ne pouvait les écouter. Pas après ce qu’il avait fait. Il venait de tuer trois elfes, qui auraient peut-être pu être sauvés, et ce sciemment. Pourquoi ? Il n’en savait rien. Il avait juste assisté, impuissant, à cette ignominie, ce geste gratuit honni. Et s’il avait été, quelques secondes plus tôt, prêt à laisser les pirates se gorger de leurs trésors antiques et à abandonner ses plans qui cherchaient à les attirer ici, en ce lieu, pour mieux les y piéger, voire pire… maintenant ses plans revenaient avec force en son esprit, tandis que son coeur criait vengeance.

Baisse tes armes, Rauros, ordonna-t-il d’une voix rocailleuse à l'adresse de l'elfe noir qui venait de les rejoindre.

Même ses cordes vocales menaçaient de ne plus répondre.

Nombre de pirates tournèrent alors leur attention sur ledit Rauros, qui avec son fouet et son couteau de jet semblait le plus dangereux. Mais on oubliait souvent que le danger pouvait venir de là où on ne l’aurait pas cru… Dès qu'Eärendil se tourna vers Rauros pour le figer, Gandalf ne perdit pas de temps.

« Un … deux … trois. »

Et se téléporta d’un bond, faisant appel au peu d’énergie qu’il avait, devant Nathaniel.

Aussitôt, il lui attrapa la main où se trouvait la bague qu’il lui avait fait parvenir, et lui offrit un fugace baise-main sur la bague, un sourire ironique et provocateur déformant son visage corailleux.

Je me nomme Gandalf Lëigreys. Pour ne pas vous servir.

Il s’apprête alors à actionner les pièges d'un sort, lève sa main pour dessiner le geste clé… mais une douleur féroce le happe soudain, stoppant net son geste qui devait tous les ensevelir. Un spasme le vrille de plein fouet, il se crispe, tombe à genou, et, sans le vouloir, actionne un objet qu’il portait à la main gauche.

"Je suis désolé," souffle-t-il dans une pensée, sans savoir si cette pensée sera interceptée.

Un grondement rugit alors en direction de la pyramide...

Nathaniel n’a pas perdu de temps et son sort de bourdon atteint Gandalf devant lui, qui se fige. Toutefois... Même un oeil avisé ne saurait dire qui de la pétrification, qui semble commencer, ou du bourdon, a le plus agi sur l'ancien elfe cendré immaculé alors figé devant le fourbe roi.

***

Niellúnë : cette grande pyramide à base carrée se dressait devant le groupe des vampires, leur opposant ses murs lisses pentus de marbre noir. Son sommet d’or brillait sous les éclats lumineux du soleil, comme cherchant à rivaliser avec lui à qui les aveuglerait le plus. De nombreux balcons perforaient cette austère majesté. Le palais elfique, là où avait vécu la famille impériale et où avait siégé le Conseil…

Une pyramide qui aurait pu être magnifique, si soudain un grondement sourd, menaçant, ne venait pas d’y rugir, faisant presque trembler la plateforme sous les pieds de la petite troupe…

Petite troupe qu'une elfe noir, du nom de Rathlóriel, vint rejoindre, le regard inquiet tourné vers la pyramide.

Plans de la pyramide obtenus par Liz :



Notes :


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    Un souffle, un soupir. Il n’avait pourtant pas besoin d’air. Nathaniel s’était mis à aboyer comme un petit chien après une charrette. Cela n’avait pas mis bien longtemps à le faire réagir et pourquoi ? Pour qu’il se vante d’avoir soi-disant un atout dans sa manche ? Qu’il geigne parce qu’Aldaron n’avait pas besoin de lui ? Il avait les zélateurs de son côté et il embobinerait les elfes sans la moindre inquiétude sur leur docilité. Il était un Prince Noir, mais il était aussi Aldaron Triade. Il était un négociateur. L’évocation d’Achroma le fit grogner intérieurement. Oui, Achroma savait qu’il ne fallait pas s’allier avec ses ennemis. Et où cela l’avait-il conduit ? A avoir tant d’ennemis qu’ils se serait presque disputés, s’ils ne s’étaient pas alliés, pour flanquer le coup de grâce au mage ?

    * Cesse tes jérémiades, Nathaniel. Je n’ai pas besoin de m’allier avec les elfes pour t’arrêter si tu te décides d’être stupide. Tu es de chair et d’os, comme nous tous. Le gamin de neuf ans que je viens de mordre est moins puéril que toi. Tu fais des inférences sur ce que tu crois savoir de moi, sur mes actions et sur ce qui me motive à le faire, à l’égard du peuple elfique, mais tu as autant de lucidité qu’une moule alors tâche un peu de quitter le bac à sable pour prendre un peu de hauteur. Peut-être qu’à ce moment-là, on arrivera à avoir une conversation sensée. Je sais ce que je suis, Nathaniel. Ce qui importe c’est ce que les gens d’ici pensent que je suis, afin que nous n’ayons pas que des grains de sable à compter plutôt que de l’or. Nous nous ressemblons à bien des égards, mais une différence cruciale nous distingue. Cela s’appelle la subtilité. Et ma subtilité vient d’obtenir un accord avec les zélateurs pour que tu puisses piller ce musée de fond en comble. Je t’ai trouvé une utilité à leurs yeux… Ne gâche pas cela. *

    A ces mots, il coupa net la conversation, lâchant de sa télépathie l’esprit agaçant du Roi de la Confrérie. Bien, il en avait fini et Nathaniel allait avoir du pain sur la planche pour vider le musée. Réaliserait-il à quel point Aldaron lui avait fait un cadeau ? Tout ceci aurait pu exploser en mille morceaux si l’Ast n’avait pas négocié avec les zélateurs. Et adieu de fric ! Il savait parfaitement bien qu’en certaines situations, seule la violence était une alliée. C’était par elle et le tranchant de son épée qu’il était monté sur le trône noir. Il savait aussi utiliser sa tête autrement que pour foncer comme un buffle dans une bataille. Il savait quand il avait plus à y gagner de relever le défi de la négociation. Rien ne l’empêchait de trahir les zélateurs s’il le voulait. Mais tant que cela lui rapportait, pourquoi le ferait-il ? Il ne le faisait ni pour se racheter une conscience, ni pour redorer son image. Il en avait cure. Il le faisait parce que ça lui était utile.

    Parler avec Valmys et avec Ilhan eut le dont de le détendre même s’il devait avouer que ce que lui soufflait son tisseur préféré n’était pas à son goût. La réponse d’Ondolindë était d’une poésie qui lui faisait reconnaître bien là l’art des elfes. Il sentait sa folie poindre, à chaque seconde. L’amnésie ne soignerait pas tout, mais un foyer aimant, oui. L’éclairage qu’elle apportait était plus que bienvenu. Voilà qui expliquait bien des choses sur la volonté de fer qu’avait Gandalf. Il voulait mettre un terme à ce qu’il avait déclenché. La culpabilité, il comprenait ce sentiment. Quant à cette histoire de portail ? Les elfes avaient-ils mis la main sur ce portail ? Tant de questions, peu de réponses. Elles se trouveraient dans la pyramide, c’était certain. Et ils arrivaient juste devant.

    Et un lourd grondement en échappa. Qu’était-ce encore ? Un mécanisme s’était d’ores et déjà enclenché ? « Qu’était-ce ? » demanda-t-il alors que Rathoriel, annonçant être envoyé par Gandalf pour l’aider arriver. « Je pense savoir mais… Je ne comprends pas pourquoi Gandalf l’a activé. Un étage de la pyramide vient de pivoter. Je ne sais pas lequel, ni comment. » Donc les plans qu’ils avaient étaient corrects mais l’un des étages n’était plus dans le bon sens. Son esprit télépathe s’étendit vers Gandalf suffisamment pour entendre qu’il était désolé et sentir l’éclat de sa souffrance témoignant d’une phase terminale atteinte.  Ses mires verdoyantes se tournèrent vers le musée avant de se reposer sur Ondolindë, désolé pour son état. « Phase terminale, il s’est crispé sur le déclencheur. Nous nous en occuperons après, il va falloir être patiente. » Mais ce n’était pas tout. *EARENDIL !!!* explosa-t-il dans la tête de son allié. Non mais ce n’était pas vrai ! Il avait négocié pour que les pirates puissent piller en paix et l’autre avait trouvé le moyen de déclencher du grabuge ! Oh, et puis qu’il se débrouille et que la peste l’emporte ! La mine du Prince Noir avait l’ai furieuse et même si on n’en voyait que les yeux, cela était suffisant pour comprendre qu’il n’en était pas content le moins du monde. Quant à Gandalf, s’il avait eu, hélas, la sottise d’attaquer Nathaniel, il ne pouvait plus rien pour lui.

    Ses mires glaçantes se posèrent sur la pyramide comme s’il pouvait déverser sur elle tout l’assentiment que lui évoquait tout cela. Il aurait passé son exploration entre travail d’adulte et nounou pour pirate pourri gâté. Il approcha de l’édifice et décela rapidement qu’il n’y avait pas de pièges à l’extérieur. La pyramide suintait de magie. Il posa sa main contre la paroi pour étendre ses sens magiques et en percevoir l’intérieur. « La porte est fermée de l’intérieur, il serait fou de tenter de l’ouvrir. » Alors ils n’allaient pas tenter de l’ouvrir. Il y avait de très nombreux êtres figés, à tous les étages, d’autres avaient des mouvements lents. Au premier étage, une silhouette était allongée sur un autel dans la salle du trône. Quelques silhouettes étaient figées autour de l’autel. Leur dévotion ne signifiait qu’une seule chose : Aëgnor était bel et bien mort. Son corps reposait ici. Aldaron aurait préféré qu’il s’agisse de sa cruche d’épouse. Avec un peu de chance, elle était morte elle aussi. Car si ça n’était pas le cas, le domaine aurait subi des tirs alliés pendant l’attaque des couronnes de cendres et il n’en avait pas entendu parler.

    Au deuxième étage, la salle du conseil comptait deux membres assis à leur poste. Sans nul doute de ces conseillers qui s’étaient laissé mourir par conviction, dans leur orgueil tout elfique. Cela confirmait ce dont Ilhan l’avait informé.  Enfin, au dernier étage, la salle du trésor et des personnes qui y bougeaient, bel et bien vivantes. « C’est là-haut. Dernier étage. » On lui répondit : « On peut passer par les balcons. » L’ast leva les yeux. Au premier étage, les balcons portaient des grilles qui s’étaient refermées lors de l’activation de la sécurité, mais l’une d’elle était défaillante et permettrait de s’introduire. Quant au deuxième étage, il n’y avait pas de grilles, pourtant, cela n’était qu’à six ou sept mètres de haut. Il fit la correspondance avec les plans découverts par sa fille. Il activa la pierre de communication : il était temps de tenter un premier contact avec l’intérieur avant toute démarche. « Nennvial ? Je suis Aldaron Leweïnra. C’est Amlach qui nous envoie. Vous serez peut-être heureuse d’apprendre qu’à l’heure qu’il est, il est guéri de la peste de corail. Govaethanc. Je ferai tout ce que je peux. »

    Cela mis quelques temps, mais il finit par obtenir une réponse : « Je vous entends. » A la bonne heure ! « Où êtes-vous dans la pyramide ? Combien êtes vous et dans quel état ? » Il avait déjà une réponse à sa première question. Si elle avait eu besoin d’un mot de passe pour faire confiance, lui avait besoin de la vérité. « Au dernier étage, dans la salle des trésors. La salle la plus sécurisé de la pyramide. Grâce à cela nous sommes tous sains ou au stade d’incubation. Nous n’avons pas de plaques. Seule une personne est touchée véritablement : les plaques de corail ont pris de l’ampleur sur elle. Nous sommes neuf. » Il porta son regard sur Liz, se souvenant de la promesse qu’elle avait faite à Amlach. « Vous pouvez déverrouiller la pyramide ? » A cette question, il l’entendit s’adresser à une autre personne qui devait lui dire de ne pas coopérer avec des vampires. Nenvial répliquait avec véhémence avant de lui répondre qu’elle ne savait rien des verrouillages de la pyramide. « Je n’ai pas les informations moi-même, je ne sais pas où et comment ça s’active. »

    Evidemment, c’était la Conseillère, Rumil, qui avait fermé cela. Seule elle aurait des réponses. « Très bien. Dans quel état êtes-vous ? Avez-vous des vivres ? » Elle lui répondit que les vivres manquaient, mais seulement depuis quelques jours. Ils avaient des outres d’abondance et étaient en assez bon état. « Pourquoi la personne avec vous ne voulait pas que vous répondiez au sujet de la sécurité ? Craint-elle que nous entrions ? » La réponse était assez évidente : « Vous êtes des vampires. Du reste, sortir est délicat. Des contaminés ont cherché à entrer et attendent sûrement dans les couloirs labyrinthiques de l’étage. Les portes tiendront, mais les ouvrir est risqué. » Il sentit une hésitation, mais elle ne lui en dit pas plus. Lorsqu’il insista, elle, elle insista sur le mot ‘dire’ de ‘je ne peux pas vous en dire plus’. *Et là ?* lui adressa-t-il par télépathie. Elle lui répondit qu’elle ne voulait pas laisser Rumil ici, qu’elle craignait qu’elle sauve sa peau sans les autres. * Les elfes solaires…* songea-t-il en retour. * Elle a fait des expériences sur la maladie ? * La sainur lui répondit que non, c’était elle qui faisait des expériences sur la maladie. Rumil faisait des recherches sur un portail trouvé dans le désert. Lorsqu’Aldaron lui demanda l’état des recherches, elles semblaient fructueuses bien que Nennvial ne puisse lui en dire beaucoup plus. Rumil refusait de partager. Peut-être qu’avec lui, elle parlerait enfin.

    « Est-ce que vous pouvez consulter une boussole magique et me dire si votre étage est toujours orienté dans le même sens ? Et comment est votre salle ? Y a-t-il un endroit où vous pouvez vous isoler ? » Elle lui répondit que le nord pointait toujours au même endroit et que la salle était entière : tout le monde voyait tout le monde. Pour une entrée discrète, cela allait être manqué. Il remercia Nennvial, coupa la magie qui activait la pierre de communication, et regarda les siens. « Je vais entrer à l’intérieur. Enfin, projeter magiquement un double de mon corps à l’intérieur pour être exact. Mon véritable corps restera ici, et il faudra le protéger. De quoi que ce soit, en particulier de la bruine. » Il appuya sa demande en regardant l’un de ses soldats avec insistance, signalant là que la mission lui était attribuée. « Je vais tâcher de négocier avec la Conseillère qui est là-dedans. Rúmil Elenvir, elfe solaire, plus de 600 ans, réputée pour être une érudite hors pair, une grande mage, conseillère mais plus passionnée par ses recherches que par sa tâche au conseil. Ce n’est pas une impérialiste… C’est pourquoi elle n’est pas parmi ceux qui, dévoué, son statufiés près de l’autel de l’empereur. Je l’ai un peu connue, elle est hautaine, fière mais ce déride de son orgueil quand on parle de ses recherches et cela tombe bien… Puisqu’elle est justement dessus. Pas une recherche sur la peste de corail, ce serait trop altruiste. Une recherche sur un portail ramené dans la salle du trésor qu’elle essaie d’activer. »

    Comme le portail que les pirates avaient, en somme. Lier leurs recherches serait un bon point… Cela pouvait éventuellement peser dans la balance. Du moins si Nathaniel arrêtait ses gamineries ? « Elle n’aime pas les vampires mais elle est capable de tout sacrifier pour une recherche, une découverte… Espérons alors qu’elle sera capable de se débarrasser de ses préjugés. » Fort de cela, le spirite du saumon savait par quel côté attaquer. « Si je ne parviens pas à la convaincre, il faudra passer par les balcons, directement au deuxième étage. Il y a des pièges, notamment dans les escaliers, partout et des contaminés. Cela suinte de magie. Vous pouvez commencer à entrer, si vous le souhaitez, mais ne prenez pas de risques inutiles. Les elfes en phase quatre peuvent être vampirisés par les Ast. Sortez-les de la pyramide, mordez les directement ici et blessez les suffisamment pour qu’ils perdent leur sang. La guérison arrive vite, nous l’avons vu. Lorsqu’ils n’auront plus de plaques sur le corps, et qu’ils seront évanouis,  vous pourrez les transporter jusqu’à l’extérieur avec les autres. »

    Le Prince Noir s’assit en tailleur à terre : « Avec un peu de chance, nous n’aurons pas à entrer par la force dans la salle du trésor. » Il porta ses mains à ses tempes et tomba immédiatement en transe, le dos restant parfaitement droit, digne, les yeux clos. Il tissa la magie en se liant à Nennvial, jusqu’à se projeter dans la pyramide, près d’elle. Evidemment, elle sursauta et son acolyte sainnur sembla prêt à s’interposer quand Nenvial lui fit signe que tout allait bien.

    [INTRIGUE] Un silence de mort - Page 2 Nennvial  [INTRIGUE] Un silence de mort - Page 2 Teleri

    L’ast avait beau être accroupi, il avait assurément été repéré. La salle était immense, mais elle était assez nue, bien qu’elle gardât en son sein nombre de trésors impériaux antiques. Ainsi que le portail. Cette fois, il le voyait pleinement, sous la pointe d’or de la pyramide. Pointe dotée de symboles elfiques : les quatre éléments  qu’étaient la terre, l’air, le feu et l’eau. Il n’eut toutefois guère le temps  de s’y appesantir puisque le regards étaient sur lui et que la conseillère elfique approchait.

    [INTRIGUE] Un silence de mort - Page 2 Rumil

    Voilà un défi qui était à la hauteur de la Triade. Il se releva et tira doucement sur son chèche vert émeraude pour dévoiler son visage. Le protocole aurait voulu qu’il s’incline et que l’elfe solaire engage la parole mais il n’était plus dans les petits papiers des elfes depuis longtemps. Il était inutile qu’il s’y échine maintenant. Et il voulait l’accrocher dès le début : « Je connais quelqu’un qui sait faire fonctionner le portail. Il est seulement un peu occupé à piller votre Musée. Mais on s’était donné rendez-vous par ici. » C’était un mensonge pour moitié. Nathaniel et ses pirates étudiaient le portail depuis de très nombreux mois maintenant. Il ouvrait une brèche… Mais elle restait méfiante et ne s’y engouffrait pas. Qu’importait, pour l’heure, il avait seulement voulu qu’elle morde à l’hameçon et elle y mordait. Il sentit la lueur d’intérêt dans son regard avant qu’elle ne réponde avec morgue : « Si quelqu’un avait de telles connaissances, je le saurai. » Il eut un sourire en coin. Elle lui montrait le portail près duquel, à terre, un assez grand nombre de parchemins étalés, avec des notes en elfiques et des schémas. Cela parlait de cristaux  et de… Signaux en provenance, notamment de Calastin. A cette distance, il était malaisé de véritablement lire quoique ce soit, mais cela lui donnait des pistes.

    « Nous avons fait certaines avancées, nous sommes sans doute les plus avancés sur le sujet et à deux doigts d'en comprendre le fonctionnement, il nous faut juste... » Elle se tait mais la fin se devinait. Il lui fallait du temps, et du temps elle n’en avait pas. C’était là qu’il entrait en scène. « Vous êtes sûrement les plus avancés. Les pirates travaillent dessus depuis plus longtemps que vous mais ils n'ont pas votre intelligence et votre sagesse. » Voilà qui caresserait son ego dans le sens du poil et cela marchait, bien qu’il saisisse vite qu’elle n’était pas aveugle à sa manœuvre : « Il vous manque du temps et du temps, je peux vous en donner. Je suis en contact avec les zélateurs... Ainsi qu'une dragonne de 100m au garrot dans le cas où il faudrait vous en prendre, du temps. » La menace était soude, mais il savait les elfes capable de saisir les subtilités de ses mots. Il pouvait mettre un terme à ses rêves dès maintenant… Mais ils pouvaient aussi trouver un terrain d’entente. Le sourire de l’elfe solaire se fait torve, puis elle soupire et alors qu’elle se penche sur un des parchemins, elle explique : « Les elfes sont friands de savoir et face aux portails nous avons forcément cherché à les comprendre. Nous avons trouvé un début de réponse quant à l'existence de ces cristaux. »

    Elle lui montrait les cristaux en question, permettant à Aldaron d’approcher à pas mesurés et parfaitement rythmés pour accentuer son charisme. Ces cristaux étaient une différence avec celui des pirates qui en était dépourvu. « Nous avons appris qu'ils absorbent la magie. Nous avons aussi découvert comment ouvrir le portail et comment le fermer, une sorte de commande d'ouverture et de fermeture liée aux cristaux. Nous avons donc découvert que ces cristaux servent à quelque chose et ont des commandes. Toutefois au vu de ce que nous avons compris, ce portail est lié au portail dans les souterrains de Calastin, un portail qui normalement a été enseveli, selon les dires de Gandalf. » Elle cracha presque ce nom. « Donc même en pouvant ouvrir ou fermer le portail, nous n'avons pas osé l'emprunter, sous risque de nous retrouver ensevelis de l'autre côté. Nous aurions aimé pouvoir rediriger le portail vers un autre... mais cela semble impossible. » Il sentait l’omission et railla pour titiller son orgueil : « Impossible ? Oh, ne me dites pas que quelque chose vous résiste tout le même, je n’en croirais pas un mot. »

    Il s’approcha un parchemin et le désigna :  « Des signaux en provenance de Calastin ? » Il se prit un regard noir, mais il l’avait bien cherché. Il tâchait de la débloquer. Elle ne parlait pas autant qu’elle savait. Elle prit le parchemin au sol et, avec une sombre réticence, elle poursuivit : « Oui, impossible. Peu probable. En tout cas, pour le moment, avec nos connaissances actuelles. Il me faudrait faire plus de tests. Il me faudrait plus de temps. Pour l’heure tous mes essais n’ont abouti à rien. » Il eut droit à un second regard noir, mais cette fois-ci, le recevoir le fit sourire en coin : « Mais oui, nous avons en tout cas, pu déduire de ces études qu’il y a d'autres possibilités, car il semble y avoir d'autres commandes dans les cristaux. Je l'ai compris quand nous avons découvert un signal, et même plusieurs. A force d’étudier la gemme dans tous les sens, j'ai reçu une réponse quelque part, ailleurs, en trois endroits et non un seul, comme nous étions censés le recevoir. Des signaux sous Calastin, mais à d’autres endroits que là où l’autre portail relié au nôtre est censé être. Un signal plus au nord et un troisième plus loin encore dans les profondeurs. Des endroits a priori inexplorés des souterrains de Calastin, du moins à ma connaissance, mais mes connaissances sont grandes... »

    Et bien voilà qui était intéressant ! Là ils avançaient. Là, des idées germaient dans son esprit. Et après avoir recueilli les besoins de sa clientes, il était temps de lui faire une proposition : « Je peux vous donner du temps. Beaucoup de temps. Et un second portail. Lorsque les graarh ont attaqués Aerthia, ils sont tombés dans un gouffre. Mais à la lumière de vos propos, cela pourrait avoir une explication. Les pirates ont un portail, mais sans ces cristaux.  Vous pouvez toujours faire un marché avec eux... Mais au moins celui de Nyn-Tiamat est resté sur place. Il peut être récupéré. S'il a des cristaux, cela pourrait être intéressant. S'il n'en a pas, je suis sûr que la glace conserve ses plus beaux vestiges. » Tout comme les elfes conversaient la défunte famille impériale dans de la glace. La proposition était tombée, il était temps de traiter les objections et de les faire tomber une à une jusqu’à ce qu’elle accepte le marché : « Et comment nous donneriez-vous du temps ? Et abandonnerions-nous ce portail ? Si près du but ? » L’ast secoua doucement la tête de gauche à droite en s’approchant du portail : « L’abandonner ? »

    Son sourire se fit amuser alors qu’il levait les yeux vers le haut de la pyramide : « Je suis sûr que cela peut être décapuchonné et je crois que votre portail tient aisément dans les griffes de mon dragon. Qu’en dites-vous ? » La proposition était charmeuse, dosée avec soin. Elle réfléchissait, cela n’était donc pas un ‘non’. Dans tous les cas, il avait une petite idée sur le comment il pouvait ouvrir cette pyramide. Quatre éléments, il en maîtrisait parfaitement trois et pouvait créer le quatrième… A moins que… « Vous avez envie de respirer à l’air libre, Nennviel ? » lui demanda-t-il avec un sourire en coin alors que de sa main droite, il formait quelques gestes circulaires pour appeler un peu d’air et le concentrer dans une boule hermétique, bien qu’agitée. Il concentra sa sphère jusqu’à ce qu’elle atteigne cinquante centimètres de diamètre et la plaça sous le signe de l’air, à sa hauteur, flottante. « Fort bien, mais j’ai mes conditions. » Il lui adressa un regard joueur : « Je suis tout ouïe. »  Il l’était en effet et elle ne tarda pas : « Une protection contre les vampires, notamment, si je m’installe à Nyn-Tiamat. » Il répondit en Prince Noir : « Je trancherai la tête de ceux qui oseront vous toucher. Vous aurez une garde personnelle. » Requête suivante ? « Des ressources illimitées pour mes recherches. » Il eut un sourire en coin alors qu’il appelait l’élément de la terre. « Est-ce que ressources offertes par le Marché Noir vous iront ? » Evidemment qu’elles iraient. La question était rhétorique et il mettait à la page les elfes qui avaient manqué l’annonce sur la survie de Marché Noir, de façon souterraine. Lors que sphère terre fut prête, ce fut avec une nostalgie troublée qu’il appela le feu à lui. « Une immunité. »

    Voilà qui était amusant comme demande. En tant qu’elfe et conseillère, elle avait pris de nombres décisions contre les vampires, sur l’ancien continent. Elle craignait de devoir payer pour ses crimes ? On qu’on lui cherche vengeance ? « Je vous offre ma grâce. » Il effaçait son ardoise, il en avait le pouvoir. Il porta son regard sur Nenviel. Il manquait une sphère élémentaire, elle le remarquerait. Paume levée vers le ciel, il plia et déplia son index pour lui indiquer d’approcher et faire son œuvre. Il avait besoin de l’eau. Il le sentait en elle. « J’ai aussi ma condition. Si vous venez à Nyn-Tiamat, je serai votre Prince. Ma loi est une loi à laquelle vous adhérerez. » Son obéissance et sa loyauté et il lui donnerait en échange de quoi avancer dans toutes les recherches qui puisent l’intéresser. En plus de la vie. La survie. « Il va falloir sortir d’ici, rassembler vos affaires ! » fit-il à tout le monde, à présent au milieu des quatre sphères élémentaires. « J’ai une exigence à porter auprès de chacun d’entre vous, une seule : si vous êtes atteints de la maladie, il va falloir guérir ou je vous tuerai de mes propres mains. Je refuse que cette maladie se propage. Pour les plus vaillants d’entre vous, l’immaculation sera une solution… Je connais quelqu’un qui pourra vous donner un coup de pouce, si votre volonté est ferme. La nuit est une seconde solution pour ceux pour ceux qui échoueront à la première, ou qui y renonceront. Je sais que la nuit vous effraie et vous répugne… »

    Il ne le savait que trop bien : « Mais elle a l’avantage de vous faire oublier… Le déchirement, la douleur, la perte. Combien de fois avez-vous perdu votre foyer, elfes ? Beaucoup et pourtant, cette fois-ci est pire que les autres. La lignée impériale est éteinte. Orfraie a été attaquée par un tueur de dragon délimarien. Naal du Néant. Où irez-vous ? Comment vous intégrerez-vous ? La nuit peut vous offrir une nouvelle vie et pas une vie de sang et de violence. Nous, les ast, ne sommes pas comme nos parents. Nous nous nourrissons de rêves et d’ambitions, sans avoir à faire mal à ceux qui nous nourrissent. Nous sommes capables de nous entrenourir, sans avoir besoin de réduire en esclavage une autre civilisation. Sans avoir à tuer. »  Il sentait la magie palpiter entre ses doigts et cela lui plaisait. « Il existe enfin, une troisième technique, d’une douleur atroce qu’on appelle ‘râclage’. Le choix sera entre vos mains. Mais il vous faudra y passer, d’une manière ou d’une autre. » Il était ferme là-dessus. Il porta son regard sur Rumil : « Marché conclu ? » Car cela valait pour elle aussi qui s’était gratté au poignet, un peu plus tôt.


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Tandis que les pirates commençaient à s’affairer à lentement vider la galerie et que Nathaniel partait explorer de son côté, après avoir brutalement tué quelques Elfes pétrifiés pour prouver un point, ou quelque chose de superflu du même genre, l’Homonculus tenta pour sa part de repérer une manière de désactiver le système de sécurité, en vain. Les pupitres ne semblaient pas présenter la moindre encoche et si le contrôle était assuré par un quelconque sort, il n’allait pas être en mesure de l’identifier et le désactiver, n’étant pas un mage expérimenté. Mettant de côté cette quête, il retourna prêter main forte aux autres, figeant les mécanismes un à la fois, leur laissant le soin de récupérer les biens.

Soudain, un nouvel individu entra en trombe dans la place avec à ses trousses Fabius, blessé à la tête, de même que Nhäggini. Il s’agissait d’un Elfe noir qui fut accueilli par des bruits d’armes dégainées, accueil auquel il répondit en dégainant les siennes. Cependant, avant que le moindre coup soit échangé, Nathaniel revint par le passage secret qu’il était allé explorer, puis un autre Elfe, celui-là caché parmi les malades depuis le début, applaudit avant de s’avancer lentement vers le Roi. Quelques mots furent échangés et permirent au Doublon d’associer un nom aux deux inconnus : Rauros et Gandalf. Ce dernier, un Elfe cendré au corps couvert de corail, poursuivait sa marche vers le gredin, faisant fit des menaces et des ordres qu’ils lançaient. Et lorsque la magie du Bourdon fit son effet, tous purent voir qu’il était déjà trop tard.

En effet, Gandalf avait eu le temps de toucher sa cible et semblait sur le point de lancer un sort. Le contrôle temporel de Nathaniel avait-il eu raison de lui avant que la peste ne paralyse finalement ses membres pour de bon? Dans tous les cas, il était désormais immobile, aussi le Sosie pu exécuter les ordres qui s’adressaient à lui, s’éloignant d’abord des autres pour sécuritairement isoler le plus récent cristal de peste. L’Elfe cendré fut le premier à être traité, non sans avoir été fouillé de fond en comble par le faux Humain. L’item le plus intéressant qui fut récupéré était cette pierre de forme ronde qu’il avait dans la main gauche : on pouvait voir à l’intérieur une pyramide tridimensionnelle dont les quatre coins étaient identifiés par les points cardinaux en langue elfique et qui était également séparée en trois tranches, capable de pivoter indépendamment les unes des autres.

- Un modèle réduit de la vraie pyramide, laissa-t-il tomber en remettant l’objet au Roi.

Sur Gandalf furent également récupérer un anneau, deux pierres de communication, une potion antidouleur et une fiole de poison, mais aucune arme. L’Homonculus releva néanmoins un autre détail important.

- Celui-là a déjà immaculé.

Après avoir isolé le nouveau cristal créé, il répéta l’opération sur le dénommé Rauros et le fouilla également, récupérant un autre anneau, quelques couteaux de jet et son fouet. C’est alors que Nathaniel lui désignant les autres Elfes statufiés, ou du moins ceux qui restaient. Même si l’opération de rétrogradation de la peste prenait du temps, il tenait à ce que ceux-là soient également secourus, aussi le Doublon s’exécuta simplement tandis qu’autour, les autres pirates poursuivaient la récupération des œuvres et des objets historiques.

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Un invité surprise

Et la grand galerie commença à fourmiller d’activité,  dès que l'Alchimiste ait réussi à trouver le moyen de désactiver les pièges placés sous les objets. Ce brave homme prit le temps de montrer à Tobold, la procédure,à suivre. Il fallait remplacer le bibelot par quelque chose du même poids à la place pour désamorcer l'alarme. Notre homme aurait trouvé tout seule, mais cela aurait prit du temps et surtout l'espion aurai prit un risque inutile. Pourquoi prendre le péril de déclencher un tremblement de terre, alors qu'une personne avait comprit comment déminer, le piège? Bientôt De Mangroves attrapa le coup de main, il rentra dans la danse des gents qui pouvaient neutraliser ces chausses trappes. Il le fit avec précaution car il savait qu'un piège pouvait en cacher un autre. Et les peut à peut coffres se remplissaient.

Il  profitât d'un voyage ou il mit entre les mains du Pirate à qui il avait confié ses affaires, une culture d'une Venus dans le plus simple appareille, taillé dans une seule émeraude, pour récupérer son baluchon! L'échange ne dura qu'une seconde.

En revenant au milieu de la salle , l'Espion remarqua que cela faisait un moment qu'il n'avait point vu  le Roi Nathaniel I. Ou pouvait il être. Il avait du travaille et il replongeât dans déménagement!

Tobold découvre dans une bibliothèque un livre, et pas n'importe quel livre. Il l'avait vu entre les main de son ancien propriétaire,  Lómion Estarus. l’Elfe lui en avait parlé, il y avait longtemps, sous la lumières des Lunes. Serait il s'en servir? Alors discrètement sans que personne ne le remarque il déjouât le système d'alarme et pu mettre le petit bouquin dans sa gibecière.

Le Voleur continua à ouvrir les pupitres et à récupérer, les petits objets très précieux, les bijoux en ambre, en lapis-lazuli, les chasses en émaux, des médailles en bronze, des sceaux en ivoire et des pièces de monnaies, rare en très bon états, dont un représentant un animal fantastique le Niffleur. Notre homme passa un temps considérable, à les protéger, pour ne pas les abîmer.

Pendant ce temps 'il y avait de l’agitation dans la galerie, Nathaniel s'occupait de deux Elfes, qui étaient apparut, l'un après l'autre. il semblait maîtriser, puis  la situation se calma.

Notre homme, un ouvrant une armoire marqueté, d'une grand valeurs, il découvrit à l'intérieur une .....une étrange statuette sculptée dans du bois rare et aux belles ciselures d’or et d’argent… Une statuette qui semblait être à l’effigie de Bobosse ! C'était son portrait portrait craché. Tobold ne savais  ce que cela voulait dire. Ses main tremblaient légèrement, et des Mangroves demanda à l’Archimiste de le déminer à sa place, ce que cette homme fit sans problème. Tobold allait installer la figurine, bien protégé dans une couverture dans son baluchon quand il remarqua de la poussière.... Il l'essuya avant de la ranger.... Quand soudain le véritable Bobosse apparue devant lui, en blatérant et en répandant en même temps sur un magnifique tapie de la aghərrag!

" - Oh, mon Bobosse, à moi!!"

disait le Pirate en recevant un magnifique coup de langue, qui obligeât le chamelier à réajuster sa tenue, pour éviter la contamination. Le silence se fit dans la gallérie. Tout les Pirates n'avait d'yeux que pour eux! Tobold en riant dit au Roi et à l’Alchimiste.:

" - Je sais comment ramener nos trésors au bateau, Oh roi Eärendil...

J'ai dans mon baluchon, le harnachement de mon Chameau, Oh mon Roi, et il est sans fond, je m'en sers surtout dans le désert, pour le fourrage. On pourra y mettre toutes nos malles. Et comme Bobosse se déplace d'un lieu à un autre, il pourra aller facilement à notre navire. Un homme pour allé avec lui, pour surveiller qu'il va au bonne endroit, un seule voyage suffira. Et si on a besoin de mon Chameau?..."

De Mangrove montre à tout le monde la statuette!

" - On le rappelle."

Bientôt les Pirates finirent de remplir les malles. Pendant que Tobold en bon méhariste, harnachait le chameau puis il commença à charger Bobosse en faisant en sorte que la cela soit bien répartie......

Et ce fut le moment du départ.

Une fois Bobosse partie, Tobold reprit sa gibecière et se dirigea vers leur Roi, qui les rassembla pour donner ses instructions!

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Liz, toute consciente de sa propre valeur et absolument certaine de ses compétences, ne put s'empêcher d’observer Ondolindë avec beaucoup d’intérêt. Si l’elfe devenait sa… petite ? Grande ? soeur peut-être pourraient-elles passer du temps ensemble, peut-être l’ancienne elfe pourrait-elle l’entraîner ? Le regard de la jeune vampire erra sur l’arc qu’elle avait en sa possession et elle se demanda quelles étaient ses compétences en la matière, ce qu’elle pouvait lui apporter en matière de connaissance. Liz n’était que peu intéressée par les arcs, les trouvant frêles et si faciles à casser - peu importait que certains étaient parfaitement adaptés aux vampires, leur apparence fragile ne lui donnait pas envie de leur faire confiance…
Ondolindë était classe et peut-être que Liz trouvait cela intéressant à utiliser pour en apprendre davantage et devenir meilleure. Elle écouta d’une oreille les explications de sa future peut-être sœur. Ils devaient seulement sécuriser la cité et éradiquer le fléau qui l’habitait. Ca tombait bien, c’était exactement pour cette raison qu’ils étaient venus.

Leur arrivée à la pyramide fut non seulement accompagnée du grondement de celle-ci, indiquant le déplacement d’un étage, à en croire l’elfe Rathloriel… un élément intéressant, une sécurité qui pouvait être réutilisée au besoin, songea-t-elle tout en considérant l’immense bâtisse qui leur faisait face. Magnifique, en effet… et fermée, comme le souligna l’elfe mais Aldaron remarqua rapidement les opportunités qui s’offraient à eux, à commencer par les balcons. Prudent, cependant, son père entreprit de discuter avec la personne qu’Amlach lui avait présentée, utilisant avec efficacité les informations que Liz avait glanées auprès des elfes. Attentive, la jeune vampire écouta avec attention, tentant d’apprendre et de comprendre la façon dont Aldaron s’y prenait. Elle était aussi bien là pour faire ses preuves que pour apprendre, après tout, et apprendre, elle savait faire.
A la fin de l’échange, Aldaron se tourna vers eux et entreprit d’expliquer ses trouvailles et ses intentions. Concentrée, Liz, intégra chaque information qu’il offrit. Noms, âge, situation, tout ce qu’il indiqua, elle le nota dans un coin de son esprit, le gravant nettement pour ne pas l’oublier. Si le Prince Noir avait découvert un moyen d’entrer dans la pyramide, cependant, il fallait bien lui faire confiance pour ne pas s’en servir et employer un moyen détourné.

Un mince sourire en coin aux lèvres, la jeune vampire hocha la tête tandis que son père s’installait en tailleur pour entrer en transe. Ils étaient plusieurs vampires, une force suffisante pour le protéger de quoique ce soit, il était en sécurité même avec quelques-uns d’entre eux seulement, pour autant, Liz ne pouvait s’empêcher de songer à ce qui se trouvait dans la pyramide tout en repassant les instructions d’Aldaron.
Après un instant d’hésitation, elle finit par se tourner vers les autres vampires :

« Nous allons entrer pour préparer une éventuelle sortie de secours et nous assurer qu’aucun piège n’attend notre Prince. » Elle se tourna vers le vampire qu’Aldaron avait expressément désigné comme son protecteur : « Vous veillerez sur lui, mais vous également, » indiqua-t-elle en désignant un deuxième vampire.

Elle prépara les autres vampires à la suivre et étendit ses sens d’Ast afin d’en apprendre davantage sur ce qui les attendait là-bas. Elle ne tenait pas à se retrouver prise au piège par manque de préparation, pire, elle ne tenait pas à mettre les siens en péril par précipitation. Aldaron l’avait dit au début de toute cette affaire, vigilance constante et prudence et elle y ferait honneur. Les premières choses à lui parvinrent furent les ambitions des personnes dans la salle du conseil, l’essentiel était plutôt défaitiste et peu engageant. Ils attendaient la mort, bien sagement. Elle pouvait également percevoir quelques pensées éparses dans les salles de droite et de gauche. Revenant au plan de la pyramide qui était toujours en sa possession, Liz décida clairement de ne pas s’engager dans les escaliers, Aldaron les avait avertis qu’ils étaient piégés, il aurait été stupide de prendre une décision après avoir été informé de cet élément à peine quelques instants auparavant.
Laissant Nuit surveiller son père en compagnie des deux autres vampires, confiante qu’elle pouvait faire appelle à la déesse à tout moment, Liz se concerta avec Nessraya. La graärh refusait de laisser la princesse seule - bien que tiraillée à l’idée de laisser son maître sans sa surveillance - et la jeune vampire se servit de ses gants grappins pour emporter la graärh et elle-même au deuxième étage. L’Esprit-Lié de la femelle la rendait particulièrement légère à transporter ce qui, même avec sa force de vampire, rendit l’expérience quelque peu particulière.
L’un des vampires les accompagna au moyen d’un sort de déplacement, le même qu’avait employé son père pour gagner le sommet de la porte d’entrée de la cité. Arrivés là, ils se servirent des rideaux pour créer un moyen de grimper pour les autres. La nouvelle née récupéra la corde de fortune créée et la fourra dans sa poche sans fond avant de poursuivre. Ils étaient arrivés au palier situé entre les deux escaliers et aucun piège ne les avait accueilli ce qui, compte tenu de la tendance piégeuse des elfes, était certainement un petit coup de chance. Il n’y avait que des elfes statufiés pour les accueillir et la bruine qui fut rapidement prise en charge par le mage du groupe. Soulagée de ne pas avoir à faire appel à la trame, Liz se concentra sur ce qui les entourait. A l’exception des elfes, ce qui attira immédiatement son attention fut la grande porte ouverte donnant sur un immense couloir, si large qu’on aurait plus largement plus l’appeler galerie sans s’y tromper. Les murs étaient parsemés de tableaux et de tapisseries colorées et artistiques, des statues bordent l’allée comme une haie d’honneur figée dans le temps et réalisée avec brio. La galerie donnait lieu à une pièce d’autant plus grande ce qui lui donnait la vague impression d’être minuscule… et il s’agissait peut-être d’une sensation qu’elle n’appréciait guère. Légèrement irritée, Liz consulta le plan et le détailla attentivement, notant la présence de portes secrètes mais qui menaient sur des pièces qui, pour l’heure, ne l’intéressaient pas nécessairement mais pouvaient s’avérer intéressantes ultérieurement.

Se rappelant avec un petit haussement de sourcils des statues situées à l’entrée de la cité, la jeune vampire observa les statues avec attention mais aucune inscription n’indiquait quoique ce soit de semblable. Rassurée sur ce point, Liz indiqua le début des opérations et s’engagea dans la galerie. C’est alors qu’ils s’avançaient qu’un déclic fit s’immobiliser la petite troupe. Tournant la tête vers le vampire parfaitement statufié, plus immobile que les elfes au stade final de la peste ou les statues d’albâtres de la galerie, Liz baissa les yeux vers la dalle qui avait émis le son peu rassurant. Son compagnon d’infortune la fixait du regard, aussi calme qu’il pouvait l’être, attendant les consignes et les ordres, attendant qu’elle prenne une décision.
Se tournant vers lui sans pour autant montrer combien ce dévouement et cette confiance l’ébranlait quelque peu, elle qui préférait faire cavalier seul et compter uniquement sur ses compétences. Si elle avait été seule, cependant, réalisa-t-elle avec un regard en coin vers Nessraya, elle aurait récupéré une statue d’elfe sur la tête. Retenant un frémissement, Liz inspira doucement et carra les épaules tout en analysant la situation. Le piège - autant se baser immédiatement sur la pire des solutions - s’était déclenché sous la pression du pied du vampire. Elle se tourna vers le mage et indiqua la dalle du menton :

« Est-ce que la trame t’indique quelque chose ? » Que les Esprits-Liés et Néant la tienne éloignée de cette arme trompeuse. Qu’elle ait déjà eu à s’en servir était une chose mais si elle pouvait s’en abstenir à l’avenir, elle n’en serait que bien trop heureuse.

Le vampire prit un instant avant de répondre, lui indiquant ensuite que la magie était en réalité partout - rien de bien surprenant, songea-t-elle en se rappelant où ils se trouvaient - et que la dalle elle-même était porteuse de magie. Liz resta un instant à le considérer, attendant la suite. Elle pouvait aussi enfoncer les portes ouvertes, au besoin, mais pour l’heure ses révélations lui étaient aussi utiles que des tétons sur un plastron qu’un bon repas bien chaud. Elle fit un geste de la main pour l’inviter à développer :

« Aucune solution pour éventuellement couper l’afflux et rendre la dalle inopérante ? »

Le mage secoua la tête et Liz retint bravement son exaspération. Gnagnagna, la magie, importante, si puissante, si utile, blablabla. Réprimant une envie de grincer des dents, elle hocha la tête et remercia le vampire avant de hausser les épaules. Si la magie était aussi inutile, elle allait employer des moyens simples. Ordonnant aux vampires de se mettre à l’abri au cas où, insistant pour que Nessraya en fasse de même malgré ses protestations, Liz s’empara d’un buste sur un piédestal et s’avança jusqu’au vampire piégé.

« Je vais progressivement glisser la statue à la place de ton pied, tu vas le retirer lentement, au fur et à mesure de sa progression. Ne prends aucun risque, à l'instant où ton pied n’est plus en contact avec la dalle, je veux que tu t’éloignes rapidement. »

Il hocha la tête sèchement, le regard concentré sur la statue. Appréciant son obéissance, Liz hocha la tête à son tour et entreprit de progressivement remplacer le pied de son sujet par le buste. Elle espérait seulement que cela ne déclencherait aucune explosion, que quoique le piège soit, s’il se déclenchait, ils seraient en mesure d’y survivre. Alors que le transfert se réalisait, elle entendit un crissement léger peu engageant et leva le nez pour voir des grilles descendre de part et d'autre de la galerie. Elle sourit malgré elle, soulagée. Être enfermés était un réel problème, mais bien moins que de rentrer sans les vampires. Au pire, elle était en mesure de se déplacer avec l’aide de Nuit pour ensuite venir en aide aux autres, le problème était bien moins définitif que la mort. Enfin, une seconde mort en tout cas, songea-t-elle avec ironie. A moins que le piège ne comporte un deuxième temps plus dangereux. Cependant, lorsque le buste prit finalement la place du vampire, les grilles refluèrent dans leurs orifices et disparurent. Se détendant soudain, elle se redressa et se retint de se tourner vers le mage avec un petit geste à la “tada” pour montrer sa supériorité à la magie.
Il y avait peut-être un problème à prendre en compte de ce côté-là mais ce n’était pas l’heure de se pencher sur la question. Lorsqu’elle interrogea le vampire sur d’éventuels autres pièges, il indiqua d’autres dalles - deux - dans la galerie et Liz hocha la tête, reprenant sa progression en évitant soigneusement les dalles désignées.
Elle résista néanmoins à l’envie ridicule de leur demander de marcher dans les pas des uns et des autres pour réduire tout risque inutile.

Ils arrivèrent dans la grande salle du conseil. Une table démesurée en occupait le centre, de forme ovale bien entendu. Deux elfes étaient statufiés, irrécupérables, assis sur leur chaise. Pendant quelques secondes, Liz les fixa du regard. Ils étaient restés assis là, à attendre la mort comme leurs pensées l’avaient révélé. C’est ainsi qu’elle découvrit les papiers étalés devant lui, un point d’intérêt à aller investiguer de plus près. Deux autres elfes, statufiés également, se tenaient debout devant un tableau, dos à l’elfe qui s’était figé en pleine consultation des documents. Le dernier était encore en mesure de se déplacer mais très lentement, susceptible de se figer à tout moment. La pièce, à l’image de la galerie, était occupée par d’innombrables tableaux et tapisseries, statues qui n’avaient rien à voir avec les malades, des bibliothèques occupées par de nombreux rouleaux et un pupitre faisant face à la salle du conseil. Certainement pour permettre à un scribe de prendre des notes durant les séances et les rencontres mais cette fois-ci personne ne se trouvait derrière lui, consignant les derniers instants des conseillers.
Elle consulta le mage mais aucun piège n’était décelable par le biais de la magie, ce qui ne voulait pas dire grand chose, songea-t-elle avec un tantinet de mépris pour la trame. Elle se rappela avec une once d’irritation que la magie était la seule chose qui maintenait son corps en mouvement et se força à un minimum de respect… teinté de dédain. Priorisant les éléments, Liz demanda au mage de dégager la bruine mortifère et approcha le seul elfe encore en mesure de se déplacer :

« Je suis Liz Elusis, nous sommes venus dans le but de mettre fin à la progression de la peste de corail et sauver ceux qui peuvent l’être de votre peuple, nous avons conclu une alliance avec les zélateurs. Avez-vous la moindre information à partager pouvant nous permettre de vous aider ? »

L’elfe s’immobilisa dans son cent pas au ralenti et tourna un regard confus et désemparé vers elle. Il avait l’air plus perdu qu’un enfant au beau milieu d’un marché. Il n’avait pas d’informations à partager et de toutes façons ses mots n’étaient que des bégaiements partiels, sans grands sens. Impossible de demander à cet elfe s’il souhaitait rejoindre la Nuit, il ne savait probablement même plus comment il s’appelait. Aldaron et elle laissaient le choix aux elfes, qu’en était-il cependant de ceux qui n’étaient plus en mesure de le faire ?
Laissant sa réflexion progresser en arrière-plan, elle se pencha sur les documents étalés devant l’elfe statufié. Les papiers étaient les considérations désespérées d’un conseiller, certainement celui qui se trouvait assis devant eux, concernant un membre de la famille impériale. La personne en question avait été considérée comme renégate mais les elfes n’avaient pas perdu espoir, tentant par tous les moyens de la remettre sur le droit chemin. Le conseiller désespérait de ces échecs répétés qui n’avaient rien donné, parlant de honte pour un impérialiste comme lui. Elle poursuivit la lecture, curieuse, découvrant l’histoire d’un enfant perdu lors d’un voyage dans le royaume humain suite à une attaque : ses parents, de la famille impériale par branche cousine, étaient décédés des suites de cette attaque et l’enfant porté disparu. Il fut néanmoins retrouvé quelques siècles plus tard, arrêté par les elfes. Nathaniel Earendil, elle retint un son amusé, partiellement moqueur, de son vrai nom Elros Evanealle, fut incarcéré. Les elfes, suspectant sa véritable identité en voyant les marques qui se trouvaient autour de ses yeux, firent appel en secret à un baptistrel - le conseiller déplorait sa mort par ailleurs - qui confirma leur suspicion. Sans révéler l’information au principal concerné, compte tenu de son éducation déplorable et de son comportement qui assurément devait leur faire froncer le nez. Pendant deux cent ans, ils le gardèrent emprisonné, tentant de le rééduquer, dans l’espoir secret d’avoir un potentiel membre de la famille impériale en cas de souci dans la lignée principale. En vain.
En désespoir de cause, ils enterrèrent le secret, n’en firent aucunement part à Nathaniel - certainement une bonne idée le connaissant. Seules personnes dans la confidence, l’impératrice de l’époque puis l’empereur qui lui succéda - Aegnor qui était, semblerait-il, décédé dans les étages précédents. Sa femme, toutefois, ne fut pas incluse, ce qui porta Liz à se poser la question sur une telle décision. Trois conseillers figuraient également dans le secret, incluant Gandalf.

Haussant les sourcils, la satisfaction de détenir là un élément on ne pouvait plus utile, Liz fourra les documents dans sa sacoche avant de s’approcher du tableau devant lequel les deux elfes se tenaient. Le tableau qui avait valu que deux elfes se statufient devant représentait un couple tenant un bébé dans leur bras, les tâches mentionnées autour des yeux. Non loin, elle nota une grande tapisserie montrant un arbre généalogique particulièrement fourni et complexe, représentant la famille impédiale, incluant un nom en bas qui avait été brûlé mais dont la première lettre et la dernière lettre du prénom étaient toujours discernables. Un E et un S. Incapable de se retenir, Liz éclata de rire et entreprit de décrocher le tableau du mur avant d’approcher la table ovale. En défit promptement et précautionneusement les accroches de bois autour de la toile peinte avant de rouler cette dernière et de la mettre, prudemment, dans son sac sans fond. Après s’être enquit auprès du mage pour s’assurer qu’il n’y avait aucune protection, elle fit subir le même traitement à la tapisserie, la découpant dans son intégralité avant de la rouler et de la mettre à l’abri.
La satisfaction, chaude et confortable, réchauffait son corps glacé. Elle se tourna vers les vampires, la plupart ne s’était pas intéressé plus que cela à ce qu’elle avait regardé ou fait, surveillant, prêts à intervenir au besoin, attendant des instructions. Mais par prudence :

« Que tout ceci reste entre nous, » ordonna-t-elle en faisant un geste vers le mur où tableau et tapisserie s’étaient trouvés un instant auparavant, une claire note de joie dans la voix. Ils hochèrent tous la tête et elle s’en tint là, satisfaite.

Ou peut-être garderait-elle l’information pour aller taper dans les tibias du pirate à l’occasion. A moins de faire les deux. Elle se tourna vers le pupitre auprès duquel elle sautilla gaiement, fredonnant brièvement une petite mélodie guillerette tandis qu’elle en observait le contenu. Il n’y avait aucun document sur le pupitre mais un rabat qu’elle souleva avec curiosité révéla des compte-rendus divers, probablement des tenues de conseil que le scribe avait noté.
Elle s’intéressa aux plus récents et découvrit des mentions de recherche sur la maladie. Un remède prometteur, celui dont elle avait déjà connaissance et qui ne permettait qu’à rallonger les phases, faisant disparaître la cinquième. Toutefois, elle découvrit des éléments sur d’autres pistes encore à l’étude. Les elfes manquaient juste de temps pour les exploiter proprement et, considérant leur situation actuelle, n’auraient jamais été en mesure de s’y intéresser. Nennvial était celle qui s’y été intéressée : une personne, une seule, avait développé une immunité - ils ignoraient si l’immunité allait durer ou si elle était valable pour les autres types de la maladie, si elle devait se développer. Mais également une créature aperçue depuis peu dans la cité, indiquaient-ils. Liz eut un flashback de grands yeux bleus et d’écailles scintillantes et l’excitation la gagna. Elle semblait être immunisée également et, maintenant que la jeune vampire y songeait, la bête se trouvait également dans l’eau contaminée et n’avait très clairement pas semblé être ralentie dans sa vivacité à s’éloigner d’eux. La description qu’ils en faisaient correspondait à ce qu’elle avait vu et Liz songea qu’elle avait désormais une excellente raison de s’intéresser de près à celle-ci, peut-être une excuse comme une autre de conserver la ville, de la nettoyer. Les elfes pourraient y retourner, une fois vampirisés ou guérit, sous la tutelle vampirique. Il devait bien y avoir des éléments intéressants à conserver sous la coupe des vampires sur cette île.
Elle se secoua néanmoins, se tirant de ses pensées. Elle en parlerait à son père et le laisserait décider. Elle était encore jeune, ses idées manquaient de clairvoyance et elle n’avait pas la vision d’ensemble d’Aldaron, il saurait faire bon usage des informations qu’elle pourrait lui remettre.

Elle emporta les comptes-rendus, les fourrant dans sa poche sans fond, tapotant le cuir travaillé avec satisfaction. C’était un excellent achat qui se prouvait particulièrement utile. Elle indiqua les bibliothèques de parchemins enroulés et demanda au vampire de s’y intéresser, voir s’il y avait quoique ce soit d’intéressant avant de se tourner vers un autre vampire, laissant le mage à sa tâche.
Elle indiqua l’elfe un peu confus et lui ordonna de l’emporter auprès des autres. Il ne serait pas mordu, pas encore, peut-être que les autres elfes présents dans la pyramide auraient une idée de sa volonté d’être transformé ou non, elle respecterait leur marché jusqu’au bout, du mieux possible. Établir une confiance durable pour ensuite avoir des atouts dans sa manche qui n’auraient aucune raison de la trahir. S’assurer des alliés en montrant patte blanche, peu importait combien son dos en était couvert de sang.
Lorsqu’elle se tourna vers le mage, celui-ci secoua la tête et indiqua que la plupart des rouleaux n’étaient que des comptes rendus de séances précédentes. Haussant les épaules, elle s’empara des éléments les plus récents et les fourra dans son sac avant de poursuivre sa route.

Avec l’aide du mage et de ses perceptions, toujours suivie des autres vampires, ils progressèrent au travers des différentes pièces qui se révélèrent être de simples bureaux, probablement ceux des conseillers. Elle percevait des présences et se servant de ses sens d’Ast, ne pouvait que percevoir confusion et folie. Incertaine et peu désireuse de laisser derrière elle des éléments qui pourraient se révéler utiles, elle appela Nuit et lui demanda de vérifier pour elle. Hormis des elfes statufiés et des pièces pleines de bruine dangereuse, il n’y avait rien. Abandonnant, l’intégralité du second étage se révéla identique et décevant, parsemé, ici et là, des dalles traîtres mais ils savaient désormais comment les éviter.  
Se servant une nouvelle fois de sa compagne déesse, Liz lui demanda d’aller jeter un coup d’oeil sur les étages inférieurs mais la l’impie ne revint qu’avec des nouvelles décevantes. Des silhouettes statufiées, des statues d'albâtre qui n’avaient pas été vivantes auparavant, une nuance qui avait désormais son importance. Les elfes qui semblaient tant aimer la sculpture et les statues s’étaient eux-mêmes transformés en ce qu’ils avaient travaillé pendant si longtemps. L’ironie ne lui échappa pas.

« Je pense que nous avons finis ici, » déclara-t-elle, un rien déçue mais néanmoins rassurée. S’ils devaient parcourir cet étage à nouveau, elle avait une idée des pièges qu’il contenait. Quant aux niveaux inférieurs, elle pourrait se fier à Nuit pour la guider.

Consultant une nouvelle fois la carte qu’elle avait obtenue, elle jeta un regard autour d’elle. Se remémorant le long grondement qu’ils avaient entendus depuis l’extérieur, elle songea qu’un étage en particulier avait pivoté, changeant la donne. Elle considéra les escaliers et s’approcha de ceux situé à l’ouest de la pyramide qui devaient normalement donner sur l’étage, face à l’entrée de la salle du trésor où devait se trouver Aldaron. Les yeux rivés sur les plans, elle jeta un coup d'œil à Nessraya et aux vampires qui attendaient ses directions. Elle n’avait pas le droit à l’erreur.
Liz leva à nouveau les yeux vers les escaliers, tapant du pied dans son impatience, elle finit par s’approcher de la fenêtre. Elle avait une idée de l’orientation normale de cette pyramide, si ce foutu étage était par hasard celui qui s’était déplacé, elle devrait s’en rendre compte bien assez facilement. En regardant par la fenêtre la plus proche de l’escalier qui devrait normalement leur permettre d’atteindre le bon endroit, elle découvrit néanmoins qu’ils se trouvaient directement face à la plateforme du musée. Ce qui ne devrait pas être le cas.

« Par les Esprits, » maugréa-t-elle.

Evidemment que c’était cet étage qui avait pivoté ! Se permettant quelques secondes pour s’énerver et maudire la malchance, Liz finit par se forcer au calme avant de reconsidérer le plan. Si cet étage s’était déplacé… elle fit pivoter le carnet sur lequel figurait le plan et consulta le plan de l’étage supérieur, faisant corréler les informations qui s’y trouvaient pour trouver une solution.
Elle indiqua l’escalier montant qui se trouvait de l’autre côté.

« Celui-ci nous mènera à bon port, » lâcha-t-elle avec plus d’assurance qu’elle n’en ressentait réellement. « Rappelez-vous, les escaliers sont piégés, il va falloir se montrer prudents. Et attentifs, » ajouta-t-elle, son attention essentiellement portée sur le vampire mage.

”Directives et direction” :

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Le chemin jusqu’à la pyramide c’était passé sans encombre et j’en était soulagé. Mais il ne fallait pas crier victoire trop rapidement, car les choses ne faisaient que de commencer après tout… Tout ce qui venait de se passer n’était que de simple préliminaire et je devais rester encore sur mes gardes, pour protéger mon Prince Obscur, ainsi que ma petite princesse.

Une fois sur la place, je me sentais vraiment petite par rapport à la structure de pierre, qui n’avait pas vraiment l’air des plus amicale… L’aspect sembla ancien et négligé par le temps, mais ce n’est pas tout, car ce qui nous fit grincer des dents, c’est le grondement qui sortit de ses entrailles, tel un félin enragé, prêt à dévorer chaque personne qui passeront devant ses pattes… Mon poil gonfla, laissant échapper un léger jappement de ma gueule alors que mes oreilles se plièrent sur mon crâne.

Cela ne présageait rien de bon, l’on devait s’attendre à rencontrer des obstacles de taille et peut-être même des pertes humaines… Mais nous étions prêts et conscients du danger en allant sur cette île, plus rien ne pouvait nous faire rebrousser le chemin.

Le grognement brut de la structure ne sembla pas perturber plus que ça mon Seigneur qui pénétra dans les lieux par projection. Il nous expliqua ce qu’il avait réussi découvrir sur la pyramide. Elle n’était pas ordinaire, en même temps, pas grand-chose ne semblait ordinaire ici… Tout ce qui nous entourait transpirait la magie et la pyramide n’était qu’un élément de plus à tout ceci. Comme le reste de l’endroit, il y avait des elfes atteints par la maladie, et ceux qui ne sont pas devenue de véritable œuvre d’art, était aussi rapide que des tortues. Mais ce n’était pas tout, il nous apprit que comme une grande partie des chemins, la pyramide était truffée de piège, en particularité au niveau des escaliers, mais aussi de certain balcon à partir du second étage.

Le corps de mon maître était toujours en trans, alors qu’il détaillait ce qu’il voyait, ma petite princesse décida de guider les vampires dans la pyramide, après que deux d’entre eux, soit désigné pour protéger le Roi de la nuit. Elle possédait déjà un esprit de dirigeante, élaborant une sortie de secours en cas de besoin, et ainsi de protéger le grand maître. Je ne pouvais pas être plus fière que je ne l’étais, sans cesse, j’étais impressionnée et voyais déjà un brillant avenir pour ma jeune enfant. La sécurité devait passer avant toute chose, lorsque nous explorons un lieu inconnu, nous devons être sûr de pouvoir faire demi-tour.

La princesse, me fit grimper à l’aide de son grappin, me demandant donc d’accompagner ceux qui aller explorer. J’étais partagé au début, mais mon Seigneur était en sécurité, et je ne devais pas oublier ma fonction première qui était de protéger et guider ma maîtresse en cas de danger. Le reste des vampires nous suivirent, ainsi que les deux zélatrices, alors que nous rejoignons le balcon du seconde étage comme l’avait décidé la jeune femme.

Elle avait beaucoup d’instinct, car elle nous avait ouvert la voie sans que nous subissions de dégât aux sujets des pièges prédis. L’avançait se faisait sans encombre, et nous pouvions nous estimer heureux d’avoir des personnes avec d’importante capacité pour nous mener.

Entrant dans une galerie, avec à notre tête, la princesse que je suivais de près tout en observant les alentours par sécurité, l’on n’est jamais trop vigilant, car l’imprévus est sans cesse près de nous, cherchant à nous faire sombrer, jusqu’au point de non-retour… Et notre œil aguerri fut bien utile, car nous étions sur le point de marcher sur une dalle piégée. La patience est une vertu de ce que l’on dit, et nous l’avons expérimenté en ce moment même, gardant le temps avec nous pour désamorcer le piège que nous avons failli enclencher par inadvertance.

Entrant dans la salle du conseil, la princesse se mit immédiatement au boulot, cherchant dans tous les recoins sans ménager ses efforts. Elle sembla satisfaite au bout d’un moment, alors que je restais toujours à quelques queues de Liz, tout en observant les alentour, gardant, ma patte sur mon arc et les oreilles droite, laissant chaque murmure de la pierre pénétrer dans mes tympans.

Le temps de recherche ne dura qu’un infime temps, et chaque seconde gagnées est toujours précieuse. La suite des évènements se dirigea vers l’étage supérieur, le troisième. Comme tout bonne dirigeante, sa capacité de perception, nous est utile. Liz, nous faisons prendre un escalier précis, en nous ordonnant de rester vigilants en toute circonstance. Car le sol est piégé…

Ouvrant de nouveau la marche, je mets toutes mes capacités pour escorter au mieux mon clan. Mon cœur bat lentement, si lentement, que mon souffle est presque coupé. J’écoute, je hume chaque chose qui se produit. Utilisant mon esprit-lié de la gerridae pour percevoir avec plus de minutie notre avancée à travers cet escalier pour rejoindre le troisième étage. Le chemin se termine sans mauvaise surprise.

Nous nous retrouvons face à une porte plus qu’imposante nous barrant la route. Sur chaque côté de la porte, l’on pouvait y voir de long couloir, ressemblant grandement à des labyrinthes. Mon regard se tourne vers notre meneuse, lui adressant un sourire et un mouvement de tête pour la remercier.

« Vous nous avez menées sur le bon chemin Dame Liz, félicitation. »

Approchant davantage de la porte pour l’observer plus attentivement, nous n’avons pas eu le temps de parcourir une grande distance, avant que des ombres apparaissent lentement. Donnant un léger frisson dans mon dos, je baissais les oreilles, montrant les crocs en grognant légèrement, je n’aimais pas cette situation, tout montrait, qu’il allait se passer quelques choses… Quelques elfes étaient armés, mais rien ne montrait qu’il allait attaquer, en tout cas à l’instant précis… Ils étaient… Beaucoup trop calme, et cela m’inquiéta grandement. La plupart, en tout cas, ceux que je parvenais à voir, étaient malades, et je ne parvenais pas à savoir s’ils étaient hostiles ou non… Pourquoi poser problème à cette étape ? Que cache cette porte que mon Roi désire… Un second grognement sort, et avant qu’il ne se termine, le sol s’effondre…

Je parviens à rejoindre le sol dur, mais derrière moi, Liz et le mage se trouvèrent sans possibilité de rejoindre la terre ferme… Le temps joue contre moi, tel un sablier écoulant la durée de vie de ma princesse… Utilisant mon second esprit-lié, pour créer former une sorte de bourrasque pour soulever de nouveau la jeune vampire ainsi que le mage, puis attrape la main de chaque personne dans mes pattes pour les tirer vers moi.

Retournant vers la princesse, je m’assure qu’elle se porte bien, je m’en voudrais si elle était blessée par ma faute, mais le manque de temps ne m’avait pas laissé le choix que d’être brutal… Portant de nouveau mon regard sur les elfes, je commençais à comprendre pourquoi ils ne s’étaient pas montrés tout de suite hostiles envers nous, connaissant la pyramide par cœur, ils savaient d’avance ce qui allait se passer…

Prenant mon arc, ainsi qu’une flemme que je préparais soigneusement, j’attendais les ordres de la jeune femme pour la suite des évènements. Ils semblaient différents lorsque mon regard se porta de nouveau sur eux, mais je ne devais pas me laisser avoir par l’expression de leur visage…

« Laissez… passez. Elizabeth Eluisis aider…vous… Besoin… entrer. »

Je devais essayer… Je n’avais pas de grand espoir, mais si le sang pouvait être évité, je devais essayer… Mais si je n’avais pas le choix, je ferais mon devoir pour la protéger.

Directives :


Dé :

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¤ L’or est au bout du miroir ¤

Nathaniel fit soudainement irruption dans le musée. Depuis la fenêtre de la chambre impériale dans la pyramide, il avait vu un individu poursuivi par plusieurs autres pénétré dans un bâtiment qu’il savait justement être le musée. Sachant qu’il s’agissait là d’une opportunité de mettre la main sur celui qui lui avait remis cette si mystérieuse bague, l’elfe sombre se dépêcha de repasser par le miroir pour se retrouver dans le lieu de culture. Il espérait avoir le temps de prévenir ses hommes de mettre en place une embuscade, malheureusement il n’avait pas été assez rapide. L’individu fuyard était déjà là et les hommes de Nathaniel avaient déjà les armes au clair. L’elfe sombre soupira intérieurement. Il aurait préféré une capture facile et sans grabuge à l’aide d’une simple embuscade, mais il allait falloir maitriser le nouvel individu en déployant plus de ressources. Une autre surprise attendait toutefois le roi de la confrérie, en effet, l’un des elfes statufiés était encore conscient et il s’approcha tout en applaudissant. Était-ce sarcastique ? Sans doute, mais ce que l’elfe sombre appréciait le moins, c’est que cet individu les observait sans doute depuis leur arrivée dans le musée sans rien dire. Avait-il l’intention de lui tendre une embuscade ? Le forban ne pouvait le dire. Il avait détruit des statues et n’avait obtenu aucune réaction en retour. Au final peut-être les elfes n’étaient même plus capables d’avoir recours à de tels stratagèmes.

Les paroles, très bientôt suivies d’injonction, du gredin à la chevelure d’écume résonnèrent dans la pièce. Il avait toujours une carte maitresse et s’apprêtait à l’utiliser. Pourquoi les faibles ne connaissaient-ils jamais leur place ? Ces imbéciles ne pouvaient rien tenter. Ils avaient la supériorité et sur de nombreux domaines. L’orgueil elfique, un excès de zèle un sursaut d’arrogance d’une larve gigotant sous son agonie. L’elfe sombre allait briser tout cela et vite faite. Eärendil commença alors le décompte, telle une ultime mise en garde avant de finalement claquer des doigts. La magie du bourdon vint enserrer le dénommé Rauros, les aiguilles du temps pour lui cessèrent de tourner et il se figea sur place. Nhäghini fila avec toute la vitesse que lui permettait son corps de serpent pour se rapprocher de la cible désignée par son maitre afin de prendre la relève. C’est ce moment que choisit l’elfe semi-statufié pour lui bondir dessus, usant d’un sort magique pour réduire la distance le séparant du gredin. Les réflexes hors du commun de celui que l’on appelait l’orque lui firent tourner le regard en direction de cet individu qui osait envahir son espace vital, souiller sa magnificence de son corps rongé par la maladie.

« Je me nomme Gandalf Lëigreys. Pour ne pas vous servir. »

L’elfe de corail esquissa un geste pour venir se saisir de la main non gantée de Nathaniel, son visage tranché par un sourire mêlant ironie et provocation. Les yeux de l’Eärendil s’ouvrirent un peu plus alors que son regard se faisait aussi froid que l’inlandsis de Nyn-Mereän. Il vint libérer l’emprise de sa magie sur Rauros, Nhäghini venant prendre la relève à l’aide du serval, émettant un sifflement des plus étranges pour ne pas dire perturbant. Rapidement, le vol du bourdon vint s’abattre celui qui se présentait au nom de Gandalf, alors que le sourire de ce dernier venait s’effacer, laissant place à une crispation douloureuse. Le spirit du Saïga tenta de saisir la main du spirit de l’orque qui tâchait de la retirer pour éviter que celui-ci ne le touche, alors que dans le même temps le visage de Gandalf s’approchait, semblant vouloir venir embrasser la bague impériale que Nathaniel portait au doigt. Bientôt, aussi bien l’elfe contaminé que l’elfe sombre s’immobilisèrent. Le roi de la confrérie, qui avait arrêté de respirer, lâcha une profonde expiration alors qu’il vint lentement retirer son bras. L’avait-il touché ? Non, il n’en avait pas l’impression, le vol du bourdon devait avoir fait effet avant que ce misérable ver de terre ne pose les mains sur le magnifique lion qu’il était. Le gredin vint observer sa main, avant de pousser un souffle de soulagement. Non, il ne voyait rien. Il avait été plus rapide, oui c’était sans doute ça. Comment un misérable moins que rien aurait pu l’atteindre ? Il ne pouvait avoir été que plus rapide. Le vol du bourdon était infaillible. Un ricanement finit par s’échapper de Nathaniel.

« On dirait que j’ai eu chaud sur ce coup-là. Voilà pourquoi il n’y a pas mieux que la vie de pirate. Elle est si trépidante ! »

Le regard de l’elfe sombre vint se poser sur Demens.

« On procède comme prévu. »

¤ EARENDIL !!! ¤

L’elfe sombre serra les dents et plissa les yeux alors que la voix d’Aldaron venait percer son crâne  ainsi que sa colère. Cela ne dura toutefois qu’une fraction de seconde avant que Kaiikathal ne vienne brutalement chasser de sa psyché cette intrusion, venant par la même occasion constituer une barrière autour de l’esprit de son lié afin d’empêcher toute intrusion future.

¤ Qu’est-ce qu’il lui arrive encore, qu’est-ce que j’ai encore fait ? Il est aussi hystérique qu’une femme ayant ses humeurs. Merci Kaiikathal. ¤

Gratifiant sa liée d’une caresse mentale, Nathaniel laissa l’alchimiste crocodilien faire preuve de tout son art professionnel et vint se concentrer sur le reste. Son regard se posa sur ses hommes, il s’apprêta à féliciter ceux ayant pourchassé jusqu’ici l’elfe fuyard quand il remarqua Fabius venir jusqu’à lui, le pelage maculé de sang. Il se tenait l’œil et tentait d’étouffer de petits couinements de douleur. Le gredin plissa des yeux.

« Fabius, viens ici. »

« C’est lui ! »

L’un des pirates pointa du doigt Rauros, inconscient, dont le timbre de voix masquait presque une certaine appréhension.

« Fabius a été courageux durant toute la poursuite. Il a tenté de lui sauter dessus une nouvelle fois afin de le ralentir pour que Nhäghini le touche, mais cet enfoiré a été plus vif que lui. Donnez-nous en l’ordre et on … »

L’Eärendil fit un signe de la main pour imposer le silence alors que Fabius commençait à lui monter dessus pour venir se poster sur son épaule.

« Vous ne serez pas puni. C’est moi qui ai envoyé Fabius à sa poursuite et je ne vous ai pas précisé de veiller sur lui. Toute mission comporte son lot de risque. Je réfléchirais à la punition à apporter à ce Rauros quand le moment sera venu. »

Demens vint attirer l’attention de Nathaniel, lui indiquant que Gandalf portait sur lui certains objets, dont une potion d’antidouleur. Ce dernier vint les tendre à un pirate qui les apporta ensuite au roi de la confrérie. Était-ce de la bonté d’âme de la part de l’alchimiste que d’indiquer la présence d’un antidouleur alors que son singe subissait les affres d’une blessure ? Non, bien sûr que non. C’était purement du pragmatisme. Cela ne pouvait qu’être cela venant de Demens. Un léger sourire aux lèvres, le gredin se saisit de la potion et vint la faire boire au macaque désormais borgne qui lui indiquait à l’aide de ses mains qu’il avait mal. Fabius s’apaisa un peu, mais il restait encore le problème de sa blessure. Venant chercher dans une des poches de son manteau, Nathaniel vint sortir une potion de guérison légère qu’il vint également faire boire au singe. Cela ne lui rendrait pas son œil, mais ça éviterait que la blessure ne s’aggrave.

« Bien, maintenant que ce petit incident est clos. Il va falloir que je trouve comment on va pouvoir ramener le fruit de notre récolte plus les prisonniers jusqu’au Maelstrom. »

Au même moment, une vague de magie secoua la pièce et le blatèrement d’un chameau retentit.

« - Oh, mon Bobosse, à moi!! »

Une créature, majestueuse à n’en pas douter de par l’énergie toute singulière qu’elle dégageait, venait de faire son apparition comme par magie dans la salle du musée. D’où sortait cette créature ?

« Je sais comment ramener nos trésors au bateau, Oh roi Eärendil... »

L’elfe sombre arqua un sourcil.

« J'ai dans mon baluchon, le harnachement de mon Chameau, Oh mon Roi, et il est sans fond, je m'en sers surtout dans le désert, pour le fourrage. On pourra y mettre toutes nos malles. Et comme Bobosse se déplace d'un lieu à un autre, il pourra aller facilement à notre navire. Un homme pour aller avec lui, pour surveiller qu'il va au bon endroit, un seul voyage suffira. Et si on a besoin de mon Chameau? On le rappelle. »

Le regard du gredin se posa sur la statuette présente dans la main de Tobold. Il avait un tel atout dans sa manche ? Et depuis quand ?! Mais c’est extrêmement utile. Pourquoi l’avoir mis à un poste d’espion alors qu’il pourrait faire le transport de biens illégaux avec bien plus de rapidité et de discrétion qu’un navire et des charrettes !

« Vous êtes un homme plein de surprises, Tobold Des Mangroves. Je pense qu’il serait bon, lorsque nous aurons clos cet épisode, de revoir votre contrat avec la confrérie. Je pense que vos talents et votre bê … Bobosse pourraient être d’une grande utilité pour la confrérie. »

Tout un tas de possibilités s’entremêlaient déjà dans l’esprit du gredin. Oui il le sentait, la confrérie pourrait faire de grandes choses avec ce vieil homme qui ne prime abord ne payait pas de mine, mais dissimulait bien son jeu.

« Soit. Nous allons procéder ainsi. Marcel. » Nathaniel désigna un de ses hommes « Tu feras le chemin avec cette noble créature. Ensemble, vous serez en charge de ramener notre prise du jour jusqu’au Maelstrom. Nous allons également nous en servir pour ramener nos prisonniers. Ce Gandalf semble être quelqu’un d’important pour avoir osé me défier ainsi. Il fera un bon otage. Seul problème, même si le stade de la maladie a diminué grâce à vos bons soins Alchimiste, il reste contagieux. » Le gredin réfléchit un instant. « Très bien, voilà comme nous allons procéder. Chargeons Bobosse avec les trésors comme le propose Tobold puis rejoignez le Maelstrom. Des Mangroves, dix minutes après le départ de votre ami à sabot, rappelez-le. Nous serons ainsi s’il est déjà au navire ou pas. Si ce n’est pas le cas, nous le renverrons où il était avant de le rappeler cinq minutes plus tard, sauf si Marcel qui l’accompagne peut nous donner une meilleure estimation du temps dont ils auront besoin pour rejoindre le Maelstrom. Marcel, ta tâche sera primordiale, mais aussi critique. Je veux que tu montes à bord du Maelstrom avec Bobosse et qu’ils soient délestés des trésors. Je vais informer Kaiikathal de désigner trois membres d’équipage, des volontaires de préférence. Ils t’aideront pour ce qui va suivre. »

L’elfe sombre regarda les prisonniers, venant évaluer leurs tailles et morphologies avant de jeter au sol autant de graines d’ivoire que nécessaire pour venir créer des sarcophages de transport.

« Nous allons déplacer les prisonniers, mais en prenant toutes les précautions du monde. Je ne veux pas répandre la maladie à bord de mon bâtiment. Nous allons commencer par les débarrasser de leurs vêtements, ils sont sans nul doute imprégnés par la maladie. J’ai vu des rideaux dans les pièces de l’autre côté du miroir, nous les enroulerons dedans avant de les placer dans des boites de transports d’ivoire que je suis actuellement en train de faire germer. Celles-ci serviront à empêcher la contamination de Bobosse et les rideaux serviront à empêcher la contamination des trois volontaires et de toi-même Marcel, durant le transport des prisonniers du pont du Maelstrom vers les geôles. Oh et bien entendu, en plus de les mettre aux fers, vous leur mettrez tous un collier de contrainte. Je souhaite que vous apportiez une attention toute particulière à ce Rauros et ce Gandalf. J’ai des questions à leur poser. »

En même temps qu’il parlait, Nathaniel communiquait avec Kaiikathal, lui demandant de faire un discours aux hommes. Il lui fallait trois volontaires pour transporter des prisonniers malades. Il y avait donc un risque de contamination. Les volontaires devraient avoir le corps entièrement recouvert, pas un seul millimètre de peau ne devrait dépasser, de plus ils subiraient une quarantaine stricte. Cependant, l’elfe sombre s’engageait à doubler la solde du mois. L’appât du gain en convaincrait sans aucun doute certain. De plus, les mages du Maelstrom devraient aider à distance dans le déplacement, autant prendre un maximum de précaution.

L’elfe sombre désigna un des pirates et lui fit signe de passer par le miroir sur le mur.

« Va chercher des rideaux. Oh et, sur la pièce de gauche, il y a un lit sur lequel repose un coffre, rapporte-le aussi. »

Le pirate regarda le mur, puis vint regarder son roi.

« Euh … quel miroir ? »

Le gredin fronça des sourcils, il s’apprêta à l’insulter copieusement d’idiot avant de se retenir au dernier moment. Il s’approcha de l’entrée du tunnel qu’il avait déverrouillé un peu plus tôt et pointa du doigt le miroir.

« Ce miroir-ci, vous le voyez n’est-ce pas ? »

La réponse qu’on apporta à l’elfe sombre fut un non général. L’Eärendil vint porter son regard sur sa main droite, dont il avait remis le gant, fixant le doigt portant l’anneau impérial. Seul lui pouvait le voir, à moins que … sans attendre, le gredin posât une main sur l’un de ses hommes et celui-ci vît alors le miroir. Tour à tour, Nathaniel montra à tout le monde la présence du miroir.

« C’est un passage secret magique. Il conduit directement dans les appartements impériaux. Toi, va vérifier si tu peux passer au travers sans que je te touche. »

L’homme avança vers le mur puis disparut, avant de réapparaitre peu après.

« Parfait, ça fonctionne. Maintenant, va chercher des rideaux et le coffre sur le lit. Et surtout, ne va pas plus loin que les portes que j’ai pu ouvrir. La pyramide grouille de contaminer. »

Les hommes de Nathaniel commencèrent à s’activer et pendant que tout ce beau monde venait s’affairer aux préparations ordonnées par le roi, l’elfe sombre vint porter son attention aux objets pris sur Gandalf. Une potion de poison, deux anneaux de communication et une étrange pierre dans laquelle se trouvait une pyramide contenant les indications des points cardinaux. La pyramide avaient de petites encoches, semblant chacun séparer chaque morceau la composant, cependant l’un d’eux ne correspondait aux directions indiquées par les points cardinaux. Nathaniel appuya légèrement sur l’objet et remarqua que les morceaux pouvaient pivoter. Soudainement le gredin se raidit. Ces morceaux de pyramide, ce n’étaient pas de simples morceaux … le gredin fit le lien avec le tremblement précédemment ressenti en provenance de la pyramide. Il devait s’assurer d’une chose. Posant son regard sur Gandalf, il remarqua que ce dernier était lié au Saïga. Sans une once d’hésitation, le gredin à la chevelure d’écume abandonna la libellule et usa de nouvel esprit-lié copié pour analyser l’objet et plus particulièrement les glyphes. Comme il le soupçonnait, l’objet entre ses mains permettait de faire bouger la structure de la pyramide. Toutefois, il ne put en savoir plus. Pourquoi … pourquoi bouger la structure de la pyramide ? Cela était beaucoup trop simpliste comme piège. Certes, la pyramide était infestée, mais cela ne concordait pas avec le fait que ces salauds d’elfes avaient piégé la cité et souhaitaient la détruire pour arrêter la peste de corail. Il devait y avoir autre chose. Peut-être qu’en bougeant trop la pyramide, ou alors en positionnant les étages d’une certaine manière, cela déclenchait un autre piège. Mieux valait ne pas toucher à cet objet pour le moment.

Nathaniel s’apprêta à ranger soigneusement l’objet dans l’une des poches avant de s’arrêter. Il changea de plan et vint déposer l’objet dans la poche de la chemise de Fabius avant de lui expliquer qu’il s’agissait d’un objet très dangereux, qu’il ne devait surtout pas y toucher, le protéger et veiller à ce que personne d’autre que son maitre n’y touche. Le singe sembla comprendre les ordres de son maitre.

Ceci fait, le gredin vint s’intéresser aux autres objets découverts sur les prisonniers. Rauros avait une bague de communication. Gandalf en avait deux. Ces dernières étaient passées entre les mains de Demens qui les lui avait remis. L’une des bagues de Gandalf et celle de Rauros était liée. Sans attendre, Nathaniel vint en confier une à Marcel avant son départ. Ainsi pas besoin de le rappeler. Il suffirait juste que ce dernier lui dise quand il était à bord du Maelstrom pour dire à Tobold de rappeler sa créature. Toutefois, en ce qui concernait le deuxième anneau, où pouvait bien se trouver son jumeau ? Vérifiant qu’il n’y avait pas de piège à l’aide du Saïga, Nathaniel vint se le passer au doigt. Il avait bien le temps d’investiguer un peu le temps que ses hommes mènent à bien les ultimes préparatifs. Choisissant le langage elfique, l’elfe sombre prit la parole.

« Qui est l’autre bout de l’anneau ? »

Il y eut un petit silence, puis une réponse.

« Où est Gandalf ? Que lui est-il arrivé ? »

Un léger sourire vint flotter sur les lèvres du gredin. Il était temps de faire ce qu’il faisait de mieux.

« Gandalf va bien, mais il n’est actuellement pas en état de répondre. Le traitement contre la maladie laisse les patients affaiblis. Il va lui falloir du repos. Je l’ai fait transporter en sécurité là où il pourra être mieux pris en charge »

« Je veux lui parler pour en être sûr. »

Le gredin à la chevelure d’écume gronda intérieurement. Il fallait qu’il tombe sur quelqu’un de buté et peu coopératif, bien sûr. Mais ce comportement et surtout cette voix. Il ne fallut pas plus longtemps à Nathaniel pour reconnaitre son interlocuteur.

« Tu as vu par toi-même l’état dans lequel se trouvait l’elfe après que mon alchimiste ait usé de ses dons, Rathloriel. Tu comprendras donc que Gandalf n’est pas en état de parler en ce moment. »

« Ne lui fais pas de mal, ou je te retrouverai où que tu ailles. »

La réponse fut aussi rapide et tranchante qu’un couteau de jet, ce qui ne fit qu’amuser l’elfe sombre.

« Je n’ai pas l’intention de lui faire du mal. Je te l’ai dit Rathloriel. Je peux m’intéresser à votre sort, déployer les ressources nécessaires pour vous venir en aide, ou à l’inverse commettre les pires atrocités. Or, Gandalf est encore en vie et il a reçu le traitement de mon alchimiste. Qu’est-ce que tu en déduis? »

« Que tu le considères suffisamment utile pour ne pas le tuer ? »

Nathaniel lâcha un soupir et vint se passer une main sur le visage. Plus buté qu’elle tu meurs. Il fallait trouver un moyen de détendre son interlocutrice, créer une faille. Sans attendre, le roi de la confrérie demanda à sa liée d’atteindre la personne avec qui il communiquait avec de lui transférer des images, mais pas n’importe lesquelles. Nathaniel demanda à Kaiikathal de transmettre à Rathloriel la vision de Gandalf crispé et à genoux, puis celle de Gandalf venant se faire traiter par Demens. Cela lui apporterait du crédit à ses paroles et lui apporterait peut-être une fausse bonne foi.

« Oui, parce que vous avez compris qu'il vous est plus utile vivant que mort. Mais que voulez-vous de moi exactement... Nathaniel ? »

L’elfette sembla hésiter avant de prononcer le nom du capitaine du Maelstrom, mais l’elfe sombre ne releva pas. Au contraire, il avait pu avoir la faille qu’il désirait.

« Bien entendu qu’il m’est plus utile vivant que mort. Il s’agit d’un partenaire commercial après tout, puisqu’il a accepté la main tendue des pirates, comme il a accepté celle des vampires. Les affaires sont les affaires, je ne suis peut-être pas le plus honnête des hommes, mais je respecte mes obligations en cas de contrat ... tout comme j’attends que vous respectiez les vôtres. »

« Que voulez-vous de moi ? Quand j'accepte un contrat, je l'honore toujours, vous le savez. »

« Tu vois on se comprend finalement Rathloriel. Malgré tout le mépris que je t’inspire, tu ferais une bonne pirate. Quand toute cette histoire sera finie, que dirais-tu de rejoindre la confrérie ... oups, je m’égare. Déformation professionnelle, que veux-tu, quand je vois un bon élément je veux nécessairement le recruter. Ce que j’attends de toi? Ta discrétion pour commencer. Mais aussi que tu m’aides à récupérer le paiement promis par Gandalf en échange de l’aide des pirates. Tout d’abord, commence par me dire où tu trouves. »

« Quel paiement promis ? Ce que promet Gandalf, il revient à Gandalf de l'honorer, pas à moi. Quant à rejoindre les pirates … » Il y eut un petit silence et l’ancienne rôdeuse reprit. « Je suis pour l'instant avec les vampires dans la pyramide. Ce sera un réel plaisir de discuter avec toi de termes de possibles contrats ... quand tout ceci sera fini. »

Un large sourire élargissait les lèvres du forban qui aimait de plus en plus la tournure de la conversation, mais il se devait de rester professionnel jusqu’au bout.

« Bien, nous en discuterons donc plus tard. En attendant, tu n’ignores pas que certains contrats comportent des cautions. Gandalf est ma caution. J’ai commencé à remplir mes obligations en le soignant, lui et ses hommes se trouvant au musée, le reste de ceux de son groupe va donc m’aider à remplir les siennes. C’est aussi simple que cela, surtout qu’il en va aussi de leur intérêt. Les engagements de Gandalf portaient sur deux points : premièrement les richesses du royaume elfique. Je me doute que la salle des coffres du royaume se trouve dans la pyramide. Mais elle est infestée de malade. Je peux surmonter cet obstacle, mais il me faudrait un guide ou tout du moins un plan afin de pouvoir m’y rendre plus facilement. En ce qui concerne le second point, Gandalf avant de s’effondrer m’a remis deux objets, j’ai pu comprendre à quoi correspondait et servait le premier, mais le deuxième reste énigmatique. Une bague dont le sceau de la famille impériale apparaît ... uniquement lorsque je la porte. »

Le mensonge, encore et toujours, l’arme fidèle du roi de la confrérie.

« Les engagements de Gandalf encore une fois n'engagent que Gandalf et mes engagements n'engagent que moi. Je ne me fierai en outre à cesdits engagements que lorsque j'en entendrai la confirmation de la part de Gandalf lui-même. Je sais toutefois qu'il était prêt à vous accorder de ... piller ... les trésors elfiques. Vous avez eu le musée. Si tu veux les trésors de la pyramide, alors rejoins-nous à la pyramide. Si tu as la bague, tu dois pouvoir t'y rendre facilement ... Gandalf ne te l'a pas donnée pour rien justement. Il y a un passage menant du musée à la pyramide, tu arriveras aux appartements impériaux, au premier étage. Je n'en sais pas plus, mais je sais que cette bague est censée ouvrir au moins un autre passage au sein de la pyramide, depuis les appartements impérieux. Pour qui peut la porter. »

Nathaniel fronça des sourcils. Il n’avait pas obtenu réponse à ses questions. À savoir un moyen de pouvoir se déplacer de façon plus facilement dans la pyramide et des réponses concernant la bague. Oh certes, l’elfe sombre commençait à avoir de sérieux doutes, mais il ne pourrait y croire tant qu’il ne l’entendrait pas de la bouche d’une personne connaissant la vérité … et même là il n’était pas certain de croire ce qu’il entendrait. Toutefois, le gredin n’était pas à plaindre. Un autre passage ? Il y avait donc quelque chose d’autre en plus du miroir ? Voilà qui était fortement intéressant. Où cela le conduirait-il ? Ça ne pouvait être qu’un lieu d’une grande importance. Le gredin ne pouvait pas croire qu’il s’agissait d’un piège, Gandalf l’avait certes attaqué, mais cette bague ressemblait à quelque chose de beaucoup trop élaborer et tirer par les cheveux pour simplement l’abattre. Non, il pouvait faire confiance à Rathloriel concernant ces informations. Il ne pourrait probablement pas en tirer plus, pas pour le moment. Il était temps de mettre fin à la conversation, surtout que les préparatifs étaient désormais tous terminés.

« Soit. Dans ce cas on se retrouve dans la pyramide ma belle. »

L’elfe sombre coupa la communication et se redressa.

« Bien, nous sommes fin prêts. Les vampires seraient apparemment déjà dans la pyramide. Mais nous n’allons pas les rejoindre contrairement au plan initial. Du moins pas pour le moment. Nous allons traverser le miroir et l’explorer par l’intérieur. Mon flair me dit qu’il y a encore beaucoup d’or à s’emparer. »

L’elfe sombre prit les devants et traversa le miroir. Rathloriel lui avait dit qu’il existait un second passage … mais où ? Toujours en possession du Saïga, l’elfe sombre usa des capacités de l’esprit-lié pour chercher les glyphes environnants, quelque chose se rapprochant de celui du miroir. Il ne fallut guère longtemps au gredin pour dénicher ce qu’il cherchait. Nathaniel vint se planter devant l’armoire impériale à présent vide de tout vêtement. Très bientôt, la lumière du soleil qui commençait à descendre vint se refléter sur la surface d’une glace chatoyante. Nathaniel arracha l’une des portes de l’armoire et vint faire de la place jusqu’à dégager un accès facile à un nouveau miroir. Parfait, Rathloriel n’avait pas menti. Mais où cela conduisait-il.

« Il y a un nouveau miroir. Juste là. Bien sûr vous ne le voyez pas, mais il est là, faites-moi confiance. »

Nathaniel vint passer sa main au travers, une fois de plus celle-ci disparut pour réapparaitre de l’autre côté. Le gredin vint concentrer le pouvoir de l’orque afin de ressentir la présence d’eau de l’autre côté. Y avait-il de la bruine ? Si oui il la repousserait avant de passer. Cependant il ne remarqua rien. L’endroit était-il sûr ? Ni une ni deux, Eärendil traversa le miroir bientôt suivi par ses hommes.

De l’autre côté, c’est l’obscurité la plus totale qui vint l’accueillir une fois encore. Cela commençait à devenir une habitude. Machinalement, le gredin vint poser sa main à sa ceinture pour se saisir une fois de plus de Lubrisance, mais avant de pouvoir faire quoi que ce soit, une série de cliquetis se firent entendre. Quelque chose était en train de s’activer. Un piège ? Le Saïga ne lui révéla rien de particulièrement dangereux. À quoi cela correspondait-il ? Bientôt, les ténèbres furent chassées par un mince fil de lumière, révélant que c’était une porte dérobée qui venait de s’ouvrir. Deux battants de pierre venaient de se désolidariser du mur pour pratiquer une ouverte par laquelle Nathaniel s’engouffra.

Une vive lumière vint accueillir le forban. Une lumière qui vint se refléter sur les innombrables trésors reposant dans la salle des coffres de l’empire elfique trônant au sommet de la pyramide. Le forban à la chevelure d’écume fit irruption dans la pièce baignée par la lumière du soleil qui infiltrait la pièce dont le plafond était, pour une raison encore inconnu, à ciel ouvert.

Le regard de Nathaniel passa sur les trésors que comportaient la salle, poursuivant sur les individus présent, pour finalement s'arrêter sur Aldaron. Bien que son demi-masque et son foulard masquent son visage, un large sourire profondément amusé fendait ses lèvres alors qu’il levait ses mains de façon théâtrale avant de lâcher à l’adresse d’Aldaron d’un ton volontairement moqueur.

« Et avec moi l’impossible devient possible. »


Directive :

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- Pourquoi… Pourquoi lui as-tu révélé ça ?

Les deux elfes étaient restées un peu en arrière, alors que le groupe vampire entrait dans la salle du Conseil. Alors que Rathloriel mettait fin à son échange avec le forban, qu'elle avait effectué le plus discrètement possible, elles étaient maintenant en plein conciliabule, assez agité, bien qu’à voix chuchotées, pendant que les vampires fouillaient. Aucun des groupes ne prêtait attention à l'autre en cet instant.

- Quoi ? rajouta Ondolindë, toujours à voix basse, en attrapant vivement le bras de Rathloriel. Il détient... mon père ?

- Oui, mais il est vivant, répondit Rathloriel, sans pour autant se dégager de la prise de son amie rôdeuse, sa complice de tant d’instants.

Les avait-elle trahis, ses amis zélateurs, aux convictions si farouches ? A leurs yeux sans doute… Mais elle ne s’était engagée à rien après tout auprès de Nathaniel. Elle ne savait juste pas quoi choisir. Vampires ? Non, la nuit ne lui disait rien. Pirates ? Cela ne lui disait guère plus, mais au moins pourrait-elle rester elfe ? De toute façon, ils avaient tout perdu, déjà, tout.

Et après tout, Gandalf ne s’était-il pas lui-même ravisé ? Il avait projeté tout d’abord de piéger les pirates en les attirant dans le musée, dès qu’il avait appris que leur groupe se dirigeait vers la plateforme nord. Il leur avait fait transmettre la bague, qui semblait ouvrir quelques passages, pour certaines personnes du moins, du peu qu’elle en savait. Gandalf espérait leur faciliter l’entrée au musée… pour mieux les y piéger et tous les faire exploser, lui y compris. Bien qu’apparemment les pirates aient trouvé un tout autre accès que la porte principale, pirates tout aussi rusés que ce vieux filou de mage… Et finalement Gandalf s’était ravisé, et avait décidé de les laisser piller les trésors des elfes, si cela permettait de sauver les leurs à l’agonie… Lui-même avait changé son arc d’épaule, pourquoi lui reprocherait-on alors à elle son indécision, ses hésitations ?

Le silence plana toutefois entre elles deux, et finalement elles rejoignirent, sans un mot de plus, le groupe vampire.


***

« Laissez… passez. Elizabeth Eluisis aider…vous… Besoin… entrer. »

Les elfes devant la porte levèrent les mains, en signe de non agression. Certains détachèrent avec lenteur le harnais, le baudrier ou la ceinture qui maintenait leurs armes, les laissant choir à terre dans un bruit mat ou métallique.  

- Nous ne voulons pas nous battre, souffla l’un d’eux, d’une voix rauque.

Il n’était plus temps de se battre. Ils n’en avaient plus la force. Surtout pas face à une si terrible féline. Leurs yeux brillaient sans contexte d’une certaine admiration pour la prouesse et l’agilité dont elle venait de faire preuve devant eux.


***

Du temps. Un second portail pour ses recherches. Des ressources illimitées. Protection et immunité. Ce Prince Noir semblait tout lui concéder. Tout. Cela aurait pu en paraître douteux, s’il n’avait pas ajouté ses propres conditions. Qu’elle adhère à ses lois. Qu’elle lui donne obéissance et loyauté. Sans doute qu'elle le reconnaisse comme son Prince donc. Etait-ce là le prix de sa survie ? Sans doute. Mais il y aurait pu y avoir pire comme prix… Et qui sait ? Avec du temps, peut-être pourrait-elle se forger une place de choix ? Son peuple elfique était déchu, perdu… mais elle, elle pouvait encore vivre, avancer, et surtout… faire encore de grandes découvertes, qui pourraient révolutionner l’archipel !

Il ne semblait pas même vouloir la forcer à rejoindre la Nuit. Elle pouvait choisir l’immaculation… si tant est qu’elle en est la force. Comment immaculer ? Elle ne le savait guère, mais après tout… Cette solution lui seyait bien mieux que la vampirisation qui rongerait son esprit de toutes ses recherches. Oui, elle immaculerait. Oui, elle accepterait ses conditions.

Oui, acquiesça-t-elle tout d’abord d’un simple signe de tête, en un silence gêné, honteuse de s’être faite démasquée, elle seule atteinte d’un stade deux de la maladie, stade le plus avancé dans cette salle. L’ironie du sort, diraient certains : elle n’avait accepté que des non atteints… pour finalement découvrir, trop tard, qu’elle avait été contaminée… et pire même qu’elle avait contaminé tous ceux dans cette salle. Sauf une personne, la seule immunisée.

- Marché conclu, parvint finalement à répondre Rúmil, forçant sa voix à reprendre des inflexions claires et faussement assurées.

Aussitôt, elle fit signe aux elfes présents d’obtempérer et de rassembler leurs affaires. L’heure du départ, de la libération, semblait enfin avoir sonné, songea-t-elle non sans un certain soulagement, tout en regardant le Prince Noir et Nennvial oeuvrer de concert.

Et dans une magnifique aura de magie, dans un splendide ballet des éléments, comme rarement elle en avait vu, elle pourtant d’expérience, alors que Nennvial apportait le dernier élément manquant, le Prince Noir les entremêla avec une facilité déconcertante, pour finalement les faire voler vers le toit. Un toit qui s’ouvrit alors, telle une fleur en pleine éclosion, les quatre pointes s’écartant pour laisser le soleil rayonnant mais déclinant percer sous un ciel clair et réchauffer leur peau glacée. Depuis combien de temps n’avaient-ils pas pu respirer cet air frais aux senteurs délicates ?

Mais il était temps, elle aussi, qu’elle fasse preuve de bonne volonté, songea-t-elle, tout en vérifiant que Teleri rassemblait bien ses parchemins et ses affaires de recherche, ainsi que celles de Nennvial. Oui, à son tour de faire montre de sa magie, même si dans une moindre mesure. Elle entonna rapidement quelques notes elfiques, associées à un geste complexe… et en une stridulation sonore mais brève, la pyramide vibra de magie, pour rapidement se calmer.

Les protections étaient désamorcés… et les portes s’ouvraient. Dont la porte principale de la salle du trésor…. qui s’ouvrit sur des elfes désarmés et un groupe de vampires accompagné d’une Graärh non loin d’eux. Rúmil s’empressa toutefois de se positionner derrière le Prince Noir.

Ni les elfes corailleux, ni les vampires n’avaient bougé, mais Ondolindë n’attendit pas pour se faufiler et entrer dans la salle.

- Les pirates arrivent, souffla-t-elle simplement, tout en jetant un regard noir vers Rathlóriel derrière elle.

A peine disait-elle cela, qu’une grande ombre se profila dans le ciel, magnifique silhouette draconique de cent mètres d’envergure. Nahui attrapa le portail dans une de ses pattes qu’elle referma aussitôt sur lui, le rendant alors totalement invisible ainsi enserré dans ses griffes. Puis, elle s’écarta légèrement, et resta en vol stationnaire non loin, sans même porter la moindre attention aux bipèdes sidérés sous elle, laissant le soleil les aveugler de nouveau, alors qu’il se réverbérait plus encore sur ses écailles de neige.


***

Meurtrissure. Honte. Il était nu, mis aux fers, et…

Vils pirates. Ce forban de Nathaniel… Il ne changerait jamais. Jamais… Un cas… désespéré. Mais…

Non, il ne pouvait se laisser faire. Il devait… Oui, sa fierté ne pouvait rester écornée de la sorte. Fierté mal placée ? Peut-être. Mais il était un elfe digne et mourrait… Non, pas en elfe digne. En elfe mis aux fers. Tel un esclave.

Esclave… Non, il ne les laisserait pas… Il devait…

Et dans un sursaut de fierté, Gandalf rassembla le peu de force qui lui restait pour se débattre. Oh bien faiblement. D’autant plus quand un collier de contrainte lui fut apposé. Mais il tenta de nouveau, une vive douleur le vrilla. Son coeur rata un battement…

Il ne gagnerait pas non. Mais laisserait-il l’autre gagner ? Il se débattit encore. Son coeur rata un autre battement. S’affola, le vrilla… L’effort de trop, la frénésie de la folie… Un autre battement de manqué…

Une rapide pensée s’envola vers sa fille qu’il allait quitter, sans la revoir. Une pensée vers Aldaron en espérant qu’il tiendrait sa promesse envers elle…

Et son coeur s’arrêta. Gandalf mourut, aux mains de ses géôliers.


***

Sous le soleil irradiant de cette fin de journée, un Roi des pirates fit son entrée tonitruante. Tous les regards se tournèrent vers lui. Un regard entre autre semblait prêt à le transpercer de ses flèches ardentes : Ondolindë, crispée, semblait être à deux doigts de se jeter sur lui et peinait à se retenir. Seule la présence de Rathloriel à ses côtés et la promesse d'Aldaron de les protéger, elle et les siens, la retenait….

Une voix toutefois appela Nathaniel par l’anneau. Une voix qui semblait dans ses petits souliers.

- Mon Roi… je suis… j’ai… Gandalf est mort, fit Marcel.

Une voix que personne, ou presque, à part Nathaniel, n’entendit.




Note sur Gandalf et Ondolindë :



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    Le télépathe percevait en Rumil son hésitation et sa crainte de devoir rejoindre la nuit. Pour une conseillère elfique qui avait, pendant des années, œuvré contre les vampires, il n’y avait pas à douter que cela lui ait forgé une certaine crainte de cette obscurité. Aldaron avait ouvert plusieurs portes pour ces personnes si peu infectées. Il était moins ouvert pour d’autres stades de la maladie, en particulier ceux qu’il devenait urgent de neutraliser, tant parce que cela demanderait plus de moyens pour les soigner que pour l’état des psychés des elfes. Ils étaient peut-être fiers et voudraient peut-être échapper à la nuit, mais il n’en demeurait pas moins vrai que plus ils attendraient, plus cela  laissait en eux des lésions psychiques traumatisantes. Etaient-ils prêts à assumer cela ?

    Le marché fut conclu et à ces mots, Aldaron esquissa un sourire en coin. Voilà qui était parfait. Il fit gronder la magie dans ses mains, se laissant envahir par sa propre puissance, que la couronne des cendres d’Achroma rendait démesurée. Par pur plaisir, parfois, il aurait voulu se fondre en elle, la laisser aller, dusse-t-il tout brûler à des kilomètres à la ronde pour assouvir cette satisfaction. Hors de son carcan de responsabilités, il aurait voulu retrouver le brasier de son époux, le sentir encore une fois près de lui. Sa présence, son esprit, ses flammes. Une part de lui s’avouait aguichée par cette perspective, l’autre l’appelait à plus de maturité. La magie ne pouvait être consumée ainsi, juste pour son propre plaisir, surtout en pareille quantité. Il dosa la puissance de son sort et entama une fusion des quatre éléments entre eux, jugulant l’instabilité qui les faisait se heurter.

    L’eau et le feu étaient les plus complexes à allier, mais l’eau apportait cette tempérance au feu qui brûlait en lui. Il acceptait de s’y conformer, tout en refusant de s’éteindre. Il éleva la sphère élémentaire ainsi formée vers le sommet de la pyramide. La magie lui donnait des frissons tout le long de la colonne vertébrale, enivrant sa tête de sensations si extraordinaires, si intenses, qu’il finit par sentir combien la fatigue reposait sur ses épaules et engourdissait son esprit. Il utilisa la magie revigorante du collier à son cou, un don de son défunt époux, pour retrouver l’énergie qui lui manquait. Le sommet de la pyramide s’ouvrir face à la magie, telle la corolle d’une fleur au printemps. Les rayons du soleil pénétrèrent à l’intérieur, réchauffant ces êtres restés trop longtemps enfermés. Pour des elfes, créatures si proches de la nature, il imaginait sans soucis combien cela avait dû être un calvaire pour eux.

    Baigné par cette lumière venue du ciel, la silhouette du Prince Noir se dressait en sauveur devant le portail. Il était le déclencheur, celui qui leur apportait une solution. Combien accepteraient de rejoindre son peuple ? Il n’avait fait que les convaincre du début à la fin, guidé par l’esprit-lié du Saumon. Assurément, il avait fait une bonne affaire. Rumil usa à son tour de magie pour désactiver le verrouillage et les pièges de la pyramide, et lorsque les portes de la salle du trésor s’ouvrirent, elle vint se positionner derrière lui. Cela amusa le Prince intérieurement bien qu’il n’en fit état. Des elfes en phase quatre se tenaient à l’ouverture, ainsi que sa fille et Nessraya. Le télépathe balaya leurs récentes pensées, captant en surface leur état d’esprit. Ils n’étaient pas bellicistes. Ils acceptaient d’être aidés et il était encore temps de les sauver.

    Toutefois, Aldaron n’eut guère le temps de prendre la parole. Ondolindë se faufila et entra dans la salle, annonçant l’arrivée prochaine des pirates. Si initialement il avait pensé que les vampires avaient vu leurs alliés les suivre de peu, il douta de cette version en voyant le regard noir que l’elfe de cendres adressa à sa comparse. Captant alors les pensées des deux femmes, il en trouva rapidement la vérité…. Et effectivement, les pirates étaient sur le point d’arriver, mais pas de la manière dont on pouvait le penser. Le regard du Prince se posa alors sur le portail… Vu comment les négociations avaient tourné jusque là avec Nathaniel, il préféra couvrir ses arrières promptement. L’immense silhouette de Nahui apparut et sa patte griffue se referma entièrement sur le portail, le dérobant à la vue de tous, puis l’emporta. Et c’était moins une car il ne fallut pas longtemps pour que les pirates entrent en scène.

    Et par ‘entrent en scène’, il songeait évidement à l’aspect théâtral des actes de Nathaniel, comme si la vie était un éternel spectacle dont il était l’acteur primordial. Leur aventure touchait à sa fin et il était temps de rendre certain la part dont ils auraient droit tout un chacun, dans ce pillage en bonne et due forme. Il adressa un regard amusé à Nathaniel, plus détendu que jusqu’alors, maintenant qu’il savait approximativement comment allait se dénouer cette histoire. Mais son sourire se perdit sombrement en sentant les dernières pensées de Gandalf. Son regard coula sur Ondolindë qui était à deux doigts de craquer et de mettre à mort Nathaniel… Ou pire ? Qu’était ce sort ? Et si elle apprenait que son père était mort et dans quelles circonstances, ils allaient tous y passer. La ville allait être détruite. Un bref aperçu dans les pensées en surface de Nathaniel lui fit comprendre que le roi de la confrérie venait d’être prévenu de la désastreuse nouvelle.

    Il lui adressa un regard qui l’intimait à ne rien dire, pour le moment. « Rassemblez-vous au milieu de la pièce, elfes de la salle du trésor. » ordonna-t-il, pour ne pas les mélanger avec ceux qui étaient d’avantage contaminés. Il ne fallait pas qu’ils se touchent. La seconde griffe de Nahui entra par l’ouverture du sommet et se posa au sol : « Montez. » ordonna-t-il à nouveau, les invitant à se loger à l’intérieur des écailles blanches… Puis Nahui prit son envol, emportant avec elle les rescapés, près du campement des elfes vampirisés qui gisaient dans une mare de sang, soignés. Il interrogerait la guérisseuse plus tard. Elle devait avoir des pistes et chacune serait exploitée en temps et heure. Il fallait traiter les urgences une par une et la première d’entre elles s’appelait Ondolindë.

    Il se tourna vers elle, approcha et prit délicatement son visage en coupe entre ses mains gantés : « Ondolindë… Tu deviens beaucoup trop instable et cette instabilité pourrait nous conduire à la mort avec ce que tu sais. » Il parlait du sort qui permettait de détruire la cité entière et tout ceux qui s’y trouvaient. Il ne pouvait pas la laisser faire cela. Il avait promis mettre un terme à la peste de corail et si cela devait passer par la destruction de cette cité, il le ferait. Mais pour l’heure, il voyait une autre opportunité. « Tu t’es vaillamment battue, il te faut à présent me faire confiance. Je tiendrai la parole que j’ai faite à ton père. » Car elle n’était plus en état de pouvoir veiller sur les vampires. Elle devenait dangereuse pour elle et pour les autres. Il cristallisa un souvenir en un anneau de cendres, pour que, comme il l’avait fait pour Amlach, elle se souvienne du serment, même à travers l’amnésie. Il cristallisa également un moment heureux entre elle et son père, et un autre moment heureux entre elle et Rathlóriel, terminant ainsi de façonner le bijou. Il déposa l’anneau  dans la main de la jeune femme, caressant doucement sa joue de son autre main.

    « Ton combat est terminé. » souffla-t-il en la mordant psychiquement sans la quitter du regard. « Lorsque tu te réveilleras, tu seras Ondolindë Elusis. Tu seras une antique, tout comme moi. Tu seras ma fille. » Et ce mot avait une connotation si importante dans son cœur : « Demain tu seras sauvée, et plus tard, tu retrouveras la vie, comme Sainur. Elfes et vampires, nous ferons tous partie du Royaume des Immaculés. Nous serons un seul et même peuple. Le tien, le mien. Le nôtre. » S’il la berçait d’illusion ? Cela aurait pu si cela n’avait pas été véritablement ce en quoi il croyait. Nathaniel avait tort, au sujet des elfes. Il était fini le temps de leur guerre. Ils finiraient tous par immaculer. Il était temps que les querelles s’estompent au profit un peuple plus fort et cette maladie, aussi terrible fût-elle, aura été une bénédiction. Elle aura brisé la fierté des elfes et les aura rapproché du peuple de la nuit. Il était temps de les inclure.

    Il fit signe aux elfes dans le couloir d’entrer. Avaient-ils entendu ? Bien sûr qu’ils avaient entendu. Maintenant, ils allaient voir. D’une dague, il trancha au niveau du cou sans la moindre hésitation, paisible dans ce geste qui devenait habituel. Il sentit sa panique à la mort qui l’emportait, alors il l’enveloppa dans sa cape de rodeuse et la prit dans ses bras pour l’apaiser… Jusqu’à ce qu’elle n’ait plus de forces pour continuer à tenir debout. Il la porta dans ses bras, sa force vampirique l’aidant à trouver cela facile. Lorsqu’elle eut perdu connaissance, il porta son regard sur Rathlóriel, puis sur Nathaniel, avant de revenir sur la femme : « Gandalf est mort. Il a traversé par deux fois la maladie, son corps ne devait plus être prêt à supporter davantage, même avec l’aide de Monsieur Torqueo. Je suis désolé Rathlóriel… »

    S’il venait de couvrir Nathaniel pour qu’il ne se mette pas l’elfe noire à dos ? Absolument et il l’avait fait sans prononcer de véritable mensonge, même s’il savait que ce n’était pas cela qui avait tué Gandalf. « Vu l’état d’Ondolindë, j’ai préféré ne pas la mettre au courant. Je ne sais pas comment elle aurait pu réagir. J’ai promis à Gandalf de la protéger et de faire en sorte qu’elle ne souffre pas plus. » Cette fois, il porta son regard sur Nathaniel : « Je pense que Nathaniel vous remettra la dépouille de Gandalf pour des funérailles à la hauteur de son combat. » ‘N’est-ce pas Nathaniel ?’ sembla signifier le regard tranchant du Prince Noir. Il sentait que l’elfe noire hésitait entre la confrérie et le royaume. Si Nathaniel désirait sauver les meubles, peut-être était-il encore temps… Ou bien se la mettrait-il elle aussi à dos, comme il l’avait fait avec Gandalf. Aldaron lui offrait une opportunité pour rattraper ses erreurs, le reste n’était plus en son pouvoir. Tout au mieux il achèterait ces elfes sur le marché aux esclaves s’il en avait la possibilité, un jour ou l’autre.

    Le regard de Rathlóriel porta à Nathaniel était assez lourd et suspicieux. Pour sa part, il avait à faire avec les elfes : « Le temps presse pour vous. Vous êtes à l’aube de la pétrification : elle peut arriver d’une seconde à l’autre. La morsure vampirique peut vous sauver, vous soigner complétement. Nous avons déjà sauvé des elfes… » Il posa son regard, sur Ondolindé, reposant dans ses bras, alors que la haute magie entamait lentement d’infiltrer son corps meurtri. « Et nous vous accueillerons à Cendre-Terre. Vous serez des nôtres. Si cette option ne vous sied, vous pouvez marchander votre sauvetage avec la Confrérie. » Mais qui le ferait ? Aldaron ne demandait aucune contrepartie là où Nathaniel désirait une mise aux fers. « Ou rester dans le couloir et attendre que la pétrification vous plonge dans une lente agonie. La mort ou la nuit. Je n’ai pas d’autre option à vous proposer dans l’urgence de votre situation. Au-delà de la quatrième phase, les Ast ne seront plus capables de vous sauver. Du moins pour le moment. »


    Il laissa les siens s’occuper de ces elfes et rejoignit Liz et Nessraya : « Je suis fier de vous deux. » Et ravi qu’elles soient encore en un seul morceau. Les prouesses et l’implication des deux femmes ne passaient pas inaperçu. *Les secrets ont une valeur précieuse. Fais-en bon usage.* fit-il pour Elizabeth. Un secret ne le restait jamais longtemps, mais tant qu’il l’était, ils étaient particulièrement importants. Il laissa à sa fille l’opportunité d’en jouer. « Récupérez les elfes en phase quatre du deuxième et troisième étage. Les pièges et protections de la pyramide ont été désactivés, cela devrait vous faciliter la tâche. Mordez rapidement, avant qu’ils ne se pétrifient, ceux qui acceptent la nuit. Conduisez-les sur les balcons ou ici pour que Nahui puisse les récupérez au fur et à mesure qu’ils ne seront plus contagieux. Je vais aller m’occuper du rez-de-chaussée et du premier étage. Pour ceux en phase finale, nous n’avons, pour le moment, pas plus de solution. Nous attendons les renforts. Ou que les pirates se décident enfin à nous aider à la hauteur où nous les avons aidés jusqu’alors. »

    Il allongea sa nouvelle fille au sol, au centre de la salle des trésors pour qu’elle parte avec Nahui quand sa dragonne reviendrait. *Enterre discrètement le portail sous le sable.* fit-il à sa Liée pour qu’elle n’ait plus à le cacher de son corps écailleux. Vu sa taille, elle creuserait facilement assez profond pour que personne ne puisse toucher à ce magnifique objet, au moins le temps qu’Aldaron gère ce qui était important dans cette pyramide. Une fois ces urgences gérées… Il ne restait plus que Nathaniel. L’ast avança vers lui : « Félicitations. » répondit-il enfin *Heureusement que les elfes que tu as mis aux fers en récompense t’ont aidé à arriver jusqu’ici.* ironisa-t-il, sans prononcer ces mots de vive voix. « Les richesses et cette cité ne m’intéressent pas. Je veux seulement les elfes. Mais si tu t’intéresses aux elfes, je pourrai aussi m’intéresser à ces richesses et à cette cité… Alors gardons chacun nos ambitions sans empiéter sur celles de l’autre. »

    N’était-ce pas le meilleur compromis ? « Ondolindë et Gandalf savaient comment détruire Endeaerunë. Je l’ai sauvée pour toi. Tout comme j’ai négocié ton pillage des richesses elfiques alors… Je vais prendre les elfes sous mon aile, tous les elfes. Et tu vas me laisser faire. Si tu détruis une seule statue de plus que je pourrais sauver, je brûle cette cité de fond en comble, et tout ce qui s’y trouve. Si je ne peux avoir les elfes alors je m’assurerai que tu ne puisses plus t’installer ici jamais et je plomberai le marché des antiquités pour que les camelotes que tu auras ramenées d’ici ne valent plus un sou. A toi de voir si tu veux être mon allié ou mon ennemi. » Autant dire qu’Aldaron n’avait pas apprécié le moins du monde ses menaces. Et si Nathaniel s’était permis de lui en faire, le Prince Noir lui soulignait que lui aussi avait des crocs et qu’il pouvait mordre.

    * Pour ton propre bien, je te suggère de relâcher Rauros et les elfes que tu as mis au fers. Les elfes, c’est rancunier. Les zélateurs, ainsi que Rathlóriel, tiennent particulièrement à Gandalf et tôt ou tard, ils finiront par savoir ce que tu as fait. Ils te chercheront des noises et pourront se mettre en tête de libérer l’ancienne cité elfique de ton emprise… Ou Althaïa. Je sais que tu te contre-fiche de cela, mais les chimères n’apporteront pas une nouvelle île du crépuscule tout les trois quatre matins pour que tu t’y réfugies dès que tu auras un peu trop cassé les pieds à tout le monde. Relâche les elfes et laisse-moi les mordre. Avec l’amnésie personne ne pourra divulguer le faux-pas dans lequel tu t’es engagé. Cela ne sera plus qu’un petit secret entre toi et moi. Ce n’est que mon conseil, tu peux en faire ce que tu veux. Si tu t’entêtes néanmoins, ne compte plus sur moi pour t’aider et te sauver la mise. J’ai déjà assez donné en la matière.*

    Il poussa un soupir, pensif : « Tant que les elfes sont avec moi, tu pourras jouir de ce que tu as acquis ici en toute quiétude. » Car il les maîtriserait. Lorsqu’on rejoignait Cendre-Terre, soit on était un Elusis, soit on devenait un ennemi des Elusis. Ils feraient leur choix à leur dépend. « Achète ta tranquillité, pour une fois. » La conseil était sincère, lorsqu’il posa ses mires verdoyantes sur Nathaniel. « Si ton alchimiste souhaite m’aider, il sera payé pour ses services. » fit-il de façon suffisamment claire pour que Demens l’entende, même si la décision reviendrait probablement à Nathaniel. « J’ai aussi… Découvert quelque chose. Mais je ne t’en parlerai que si nous sommes toujours alliés. A la fin de la semaine, lorsque nous aurons bien avancé ici, rejoins-moi au campement que nous montons à l’est. » Le portail, bien sûr. Restait à savoir s’il pourrait ou non le mettre dans la confidence. La technique du bâton et de la carotte ? Absolument. « Du reste, je vais devoir m’absenter, mon vrai corps est au pied de la pyramide. Et cela m’épuise. J’ai encore à faire. »

    Avant de partir, il ajouta : * Sois gentil avec ma fille, Liz. Elle a rencontré un certain Asolraahn. Un graärh. Elle les apprécie et ne semble pas te porter dans son cœur. Il serait bon que cette tendance s’inverse, ne crois-tu pas ? J’ai besoin que ceux que je gouverne comprennent que tu es mon allié et y adhèrent. Elle aime beaucoup l’art elfique, offre-lui quelque chose… Ou mieux : il y a un elfe près du belvédère qui est statufié et qu’elle souhaite sauver. Entre ce dont est capable ton alchimiste et le venin Ast, tu pourrais la rendre heureuse et obtenir un peu de son estime ? De plus, je suis certain que converser avec elle pourrait t’apprendre des choses sur toi-même.* Sur ces derniers mots énigmatiques, faisant référence à ce qu’avait découvert Liz sur le lignage de Nathaniel, il espérait avoir piquer sa curiosité à vif. Qu’en ressortirait-il ?

    Il lui adressa un sourire en coin et disparut, bien qu’il gardât son esprit près du sien pour converser si Nathaniel en avait besoin.

    Retrouver son corps électrisa ses sens, à plus forte raison qu’un froid glacial provenait de la proximité de Nuit. Lorsque Nahui passa au-dessus d’eux, elle eut la gentillesse de fournir son Lié en énergie, à nouveau. Il en avait grandement besoin, car leur travail ici n’était pas terminé. Il se leva, et suivi de ses deux hommes, il entra dans la pyramide aux portes ouvertes. Bien vite, il réalisa que toutes les âmes encore en vie étaient aux étages supérieurs, désireux d’entrer dans la salle du trésor. Le reste, ici, n’étaient que des statues. Certaines folles, d’autres étaient complétement mortes. Il utilisa sa maîtrise de l’air pour amener la bruine vers le sol puis il sonda chaque statue, une par une. Il détruisit par le feu chaque statue où le germe vivait encore mais où l’être à l’intérieur n’était plu. Cela calmerait les émanations de spores. A ces destructions, il songeait qu’il aurait pu inviter Nathaniel… * Si tu as envie de t’amuser un peu, utilise Nahui et rejoins-moi en bas. Il y a des elfes statufiés que plus aucune âme n’habite et qu’il faut détruire jusqu’au germe. * Il fallait bien qu’il lui propose quelques activités de couple.

    L’ast utilisa le flux élémentaire de la terre pour désolidariser du sol les elfes en phase six qui étaient encore envie. Puis il utilisait la télékinésie pour les déplacer à proximité de l’entrée. Dès qu’il aurait une solution pour eux, il s’en occuperait, en espérant que ce ne soit pas trop tard. Il surveillerait l’état de leur psyché avant de les soigner. S’ils étaient trop fous, il ne pourrait pas les garder. Au rez-de chaussée, les sons alternaient donc entre roc brisé, puis frottement rocheux contre le sol et explosion de lave qui ne laissait, à terre, qu’un amas de cendres et de roches magmatiques. Ainsi continuait son règne… En marchant dans des cendres. Montant au premier étage, la salle du trône s’ouvrait devant lui, à la fois somptueuse et morne. Comme il l’avait deviné, le corps d’Aegnor reposait dans un cercueil de glace. N’y avait-il pas meilleur moyen pour conserver le germe de la maladie. Il était d’ailleurs difficile de savoir qui de l’immaculation ou de la peste de corail avait emporté le monarque. Dans tout les cas, il ne lui serait pas possible de le laisser ainsi.

    « Je suis désolé, Aegnor. J’aurais préféré trouver… » Ta cruche de femme à ta place ? « Autre chose, en venant ici. Le peuple des elfes est perdu sans toi, mais je ferai de mon mieux pour prendre la relève. » Il vint réduire en cendres et amas de lave les suppliants resté près du cercueil de glace. Morts. Complétements morts depuis longtemps. « La tragédie qui frappe ton peuple est aussi une bénédiction pour lui : c’est la fin de millénaires de guerre. C’est la fin de la haine. Nous ne serons qu’une seule et même nation immaculée… Je suis certain que tu aurais voulu cela toi aussi. » Il était progressiste, de son vivant. Un tel rapprochement était inespéré, aussi vite, mais la maladie avait précipité ce destin. Il fit fondre la glace et monta la température de l’eau fondue pour la faire bouillir. Le feu assainissait tout.

    De sa main gantée, il prit la couronne du monarque et passa en elle une chaleur cuisante. Pas assez pour faire fonde le métal, mais suffisamment pour la désinfecter. Le feu assainissait tout. De sa main libre, il invoqua les flammes, les concentra et les envoya sur le corps du défunt. Il accumula le feu sur un intensité telle que la dépouille ne mit que quelques secondes à devenir des cendres. Il éteignait le brasier intense et laissa retomber la fumée et les cendres dans la pièce. Il poussa les statues encore en vie vers les balcons, grâce à la télékinésie jusqu’à ce que la salle soit vide.

    Il ne restait que le silence, les cendres et le trône.


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Après avoir remis les objets récupérés sur Gandalf et Rauros à Nathaniel à la demande de celui-ci, l’Homonculus s’occupa lui-même de changer les vêtements des Elfes contaminés, sachant que son masque allait éviter que les siens ne se contaminent également, contrairement à ceux des pirates. Une fois cela fait, de même que la mise en coffre des items qui n’avaient pas encore été récupérés, la majeure partie du groupe suivit le Roi à travers le passage qu’il avait découvert, ainsi que le second et tous aboutirent dans la salle du trésor où les Vampires étaient présents et le plafond absent.

À nouveau, le gredin sentit le besoin d’attirer toute l’attention sur lui, ce qui mena à un nouvel échange avec Aldaron. Le Doublon écouta l’échange, mais porta également attention au contenu de la salle. Les richesses qu’était venu chercher la Confrérie étaient nombreuses et plutôt dénuées d’intérêt pour lui, considérant qu’il s’agissait majoritairement de matériaux qui pouvaient être créés à partir de la Pierre Philosophale. En s’avançant vers le centre de la salle qui était étrangement vaste, il repéra soudainement un item qui sortait de l’ordinaire, et pour cause : sa forme était celle d’un cœur et rappelait celle créée par Demens, mais sa couleur était celle de l’azur.

En s’en rapprochant, le Sosie s’aperçu également qu’un parchemin se trouvait sous la pierre. En prenant celle-ci en main, il perçut aussitôt qu’elle portait en elle une puissante magie ou plutôt, elle portait la trace d’une puissante magie à présent épuisée. Grâce à sa mémoire calquée sur celle de l’Alchimiste, l’Homonculus y trouva comme seul équivalent les échos diffus que pouvait émettre la Pierre Philosophale lorsqu’elle était pratiquement drainée de son énergie. Glissant l’objet dans sa sacoche magique, il entreprit de lire le parchemin : il s’agissait tout bonnement d’un historique de la maladie dans la communauté elfique, une liste de nom et de dates. En marge, un détail bien précis capta son attention.

~ Patients zéros : Lómion Estarus et Gandalf Lëigreys. ~

L’information était reprise ailleurs et contextualisée : tandis que Lómion avait été responsable de l’épidémie à Ipsë Rosea, Gandalf avait pour sa part contaminé la population d’Endëaerumë. Or, dans un cas comme dans l’autre, il était clairement indiqué qu’ils avaient été contaminés sur Calastin. Le cas de Lómion s’expliquait bien, puisque le voyage de Cordont jusqu’à Ipsë Rosea ne lui aurait pas laissé le temps de réaliser qu’il était contagieux, mais dans le cas de Gandalf, s’il était revenu en bateau, il aurait eu le temps de réaliser le danger qu’il représentait. Ce n’est qu’en poursuivant sa lecture que le Sosie compris vraiment ce qui c’était produit. La date de retour de Gandalf correspondait à quelques jours près à la fin de l’expédition dans les souterrains de Calastin, cette même expédition où Demens avait activé un portail magique. Parmi les individus coincés dans le temple effondré se trouvait le vieux mage Gandalf, celui-là même qui avait divertis la compagnie grâce à ses prouesses avec le feu. Le Sainnûr c’était donc fait passer pour un Humain, même en présence d’autres mages de grande puissance. Dans quel but?

Peut-être la question allait demeurer sans réponse, car Aldaron annonça que l’individu était mort au bout de ses forces. Tant pis, il ne pourrait plus être questionner, mais l’information était à présent connue par le Doublon et serait transmise en temps et lieu au Roi. La lecture du parchemin lui avait également donné deux autres informations, soit l’immunité d’une dénommée Nennvial ainsi que du Magareela que tous avaient pu apercevoir plus tôt.

~ L’immunité est donc possible. ~

Rangeant finalement le parchemin, le faux Humain écouta le reste de l’échange. Nathaniel avait créé de nouveaux coffres qui seraient remplis comme les précédents et les Vampires étaient sur le point d’aller transformer les Elfes malades qui acceptaient de se joindre à eux. Le Prince Noir invita d’ailleurs l’Homonculus à leur prêter main forte, et après un simple hochement d’approbation de la part du gredin, il se mit en route avec un petit groupe.

Rendu à l’étage, le Sosie stoppa un instant le groupe.

- Le processus de rétrogradation prend du temps au profit de la sécurité. N’allez que dans les pièces où je serai déjà passé.

Si la formulation pouvait laisser croire à un ordre, le ton était plutôt celui de l’évidence, quoiqu’il fallût avoir l’habitude de converser avec l’Alchimiste pour être familier avec sa manière de s’exprimer. Dans tous les cas, il se mit en action en traitant un malade à la fois, récupérant à chaque fois un cristal de peste supplémentaire. De quoi alimenter de nombreuses expériences dans un futur proche, car il voulait comprendre cette maladie… et peut-être même découvrir comment l’exploiter.

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La déclaration de fierté de son père l’aurait faite se redresser si Liz ne se tenait déjà pas avec fierté et droiture, la tête droite et sa posture régalienne. Elle inclina néanmoins la tête, sa fierté se drapant sur ses épaules presque visiblement. Tout n’était pas terminé mais les événements prenaient clairement une tournure qui se dirigeait vers une clôture évidente. Ils restaient bien évidemment des éléments à déterminer et dont il serait urgent de prendre soin, certainement, mais il n’y avait pas la même tension que celle qui régnait sur leur groupe à leur arrivée sur l’île. Si l’intégralité des pièges et des incertitudes n’avait pas été résolue, une bonne partie avait désormais trouvé réponse ou un début de réponse.
Sans se détendre pour autant, Liz observa avec attention ce qui se déroulait sous ses yeux et, peu habituée à être contactée de la sorte, se raidit imperceptiblement lorsque la voix de son père retentit dans son esprit. Ce qu’il lui dit, cependant, vit son visage se fendre d’un large sourire que la chèche masquait presque entièrement. Fierté, allégresse et amusement, un peu comme une gamine ravie de pouvoir ajouter son père dans la confidence de sa prochaine malicerie.

Elle ignorait trop encore ce qu’elle avait l’intention de faire de ce petit secret qui était par hasard tombé entre ses mains. Il était fort probable, cependant, que cela finisse par être particulièrement utile à un moment ou à un autre, ne serait-ce que pour voir la réaction du pirate à une telle annonce. Peut-être que cela ne lui ferait ni chaud ni froid, peut-être qu’il en serait même totalement enjoué… mais si l’opportunité se présentait d’assister à une autre réaction, elle allait certainement la saisir.
… Pendant une seconde, la nouvelle née songea à Asolraahn et à la réaction du grand graärh s’il devait un jour apprendre ce qu’elle-même avait appris. Peut-être n’en n’aurait-il rien à faire, après tout cela ne changeait absolument rien à la situation et n’offrait au guerrier à fourrure aucune prise utile pour améliorer les choses.
Liz ne répondit guère mais renvoya une trille d’enthousiasme et d'acquiescement à l’attention de son père. Elle saurait en faire bon usage, quitte à en discuter avec lui à l’avenir. Elle appréciait néanmoins l’opportunité d’avoir un élément de plus à partager avec lui.

Tout doucement, la suite des événements pris forme et Liz s’y impliqua à son tour, à la fois suivant la mission donnée par son père mais également pour ce qui suivait. A l’acceptation de la proposition d’Aldaron, elle désigna un ast et un autre vampire pour accompagner l’alchimiste pour pouvoir indiquer qui était encore vivant et qui ne l’était pas. Se remémorant sa promesse à Amlach, elle indiqua de toujours s’assurer - dans la mesure du possible - de la bonne volonté de l’elfe d’embrasser la Nuit comme il ou elle était sur le point de le faire. Cela s’avérerait compliqué, d’une manière ou d’une autre, mais après tout elle allait peut-être un peu loin. La promesse concernait surtout ceux qui n’étaient pas contaminés et, manifestement, ceux qu’ils allaient traiter n’étaient pas dans ce cas de figure.
Les vampires désignés pour accompagner l’alchimiste silencieux, elle se tourna vers les elfes qui attendaient toujours. Ils étaient indubitablement les seuls qui restaient, Nuit le lui avait assuré.

Elle s’approcha d’eux mais l’incroyable prouesse de Nessraya, quelques instants auparavant, avait déjà fait son effet et, à voir leurs expressions désespérées, leur décision était évidente. Liz leur offrit néanmoins le choix, la Nuit ou la mort, et ils prirent rapidement leur décision. Supervisant également leur changement en s’assurant qu’ils ne touchent rien, ils furent rapidement allongés, mordus puis, une fois le venin suffisamment en action, saignés proprement pour accélérer le changement.

Elle regarda les événements se dérouler, son regard coulant tout naturellement vers la porte par laquelle l’alchimiste et les deux vampires désignés avaient disparu. Elle aurait voulu les accompagner, peut-être le ferait-elle plus tard car elle avait une idée derrière la tête, cachée sous une couche de prudence et d’attention. Elle ne connaissait pas le pirate mais…
Se tournant pour avertir Nessraya qu’elle allait rejoindre le groupe de l’alchimiste, elle vit Rathloriel tendre quelque chose à la graärh avant qu’un cri perçant ne retentisse. L’elfe tendit la main vers le ciel et, glissant avec élégance dans les airs, ses longues ailes aux couleurs chatoyantes déployées, un oiseau vint s’y poser. L’oiseau replia ses ailes et Liz ne put retenir une pointe de déception à voir ces couleurs superbes dissimulées à sa vue. L’oiseau appelant pour Ondolindë, cependant, la tira de ses contemplations et elle sursauta presque, son regard trouvant tout naturellement celui de Rathloriel. C’était bien la première fois qu’elle croisait un volatile capable de prendre la parole. Considérant l’elfe un instant, Liz observa les rangées d’elfes en cours de transformation et approcha lentement d’elle. Jetant un bref coup d'œil à ce que Nessraya tenait entre ses pattes, motivée par le besoin de se rassurer, la jeune vampire se concentra exclusivement sur sa nouvelle priorité une fois rassérénée.

Jetant un bref coup d’oeil à l’oiseau, elle reporta son attention sur Rathloriel et demanda : « Tout va bien ? »

Clairement, la situation n’était pas optimale mais entre toutes les péripéties survenues dernièrement, les arbres et les feuillages qui donnaient des alertes et des indications, des crayons abandonnés qui indiquaient un élément important - qui leur avait certainement sauvé une pléthore de problèmes - Liz préférait s’assurer que la présence de l’oiseau ne signifiait pas le début d’autres problèmes. Ou la survenue d’un événement dont elle préférait avoir connaissance pour, éventuellement, la rapporter à son père au besoin.

« Non, tout ne va pas bien, mais ainsi va le monde, » lâcha-t-elle platement. Liz s’interrogea sur l’âge de l’elfe, curieuse. C’était une déclaration à la fois fataliste et probablement bien réelle. Effectivement les choses n’allaient pas bien mais Liz voyait les choses différemment, de part sa position privilégiée. Après tout, son peuple récupérait des êtres pouvant se révéler incroyablement utiles et aux connaissances vastes. Ce qui ressemblait manifestement à une fin tragique à Rathloriel avait les traits d’un début prometteur aux yeux de la nouvelle née. Voyant le regard de la jeune vampire se perdre à nouveau sur le plumage coloré de l’oiseau, l’elfe reprit : « Nous avons vu que vous aviez un oiseau, vous aussi. Nous ne savons pas comment vous avez pu faire pour que l’oiseau n’ait pas peur de… votre nature mais cet oiseau va avoir besoin de quelqu’un qui prenne soin de lui. Il est vif, intelligent, et est capable d’exercer certains ordres, dans la mesure de ses propres capacités physiques bien sûr. C’est une espèce qui communique facilement et parle beaucoup. Il s’appelle Lómelindi car il adore chanter avant de se coucher. »

La quantité d’informations, la quantité de mots qui s’échappa des lèvres de l’elfe, la laissa un instant interdite. C’était plus que ce qu’elle avait entendu de la part de Rathloriel que beaucoup d’elfes rassemblés, à l’exception de son entretien avec Amlach. Quant au regard appuyé de Rathloriel, Liz ne fut pas dupe quant à sa signification, spécifiquement compte tenu de la façon dont la discussion avait été engagée. Elle n’était pas stupide mais… son regard passa du volatile à l’elfe avant de glisser vers l’endroit où Ondolindë avait été emportée, transformée par Aldaron.

La réponse était évidente mais elle devait poser la question malgré tout :

« L’oiseau est à Ondolindë ou à vous-même ? »

« Il appartenait à Ondolindë. Mais… dans la nuit, elle ne pourrait le garder. Et ne se souviendra pas de lui. Il a besoin de quelqu’un maintenant. »

Effectivement, c’était bien ce qu’elle avait pensé. Liz songea à Astre qui l’accompagnait malgré sa nature de vampire là où la plupart des animaux les fuyaient. Il y en avait bien quelques-uns à Cendre-terre, habitués à côtoyer leur espèce, mais elle se demanda comment elle allait procéder pour Lómelindi. C’était néanmoins un challenge qu’elle était prête à relever.
Elle hocha doucement la tête, son regard posé sur le volatile :

« Si vous le permettez, je me porte volontaire pour m’occuper de lui. J’en prendrai soin au mieux de mes capacités. »

Décidant de prendre en charge ce qui n’attendait que de l’être, la jeune vampire s’approcha encore un peu de Rathloriel, inclinant la tête dans la direction de l’elfe.

« A l’image des autres, un choix s’offre à vous également, » sa voix était douce et calme mais ferme. « Avez-vous une préférence ou des questions ? » La nouvelle née glissa un regard autour d’eux, comme pour prendre en considération le fait que l’elfe les avait contribué au succès de parvenir jusqu’ici sans subir de perte. « Vous nous avez aidés et accompagnés, » acheva-t-elle en guise d’explication.

Elle méritait des explications, des réponses à ses questions, là où d’autres n’en bénéficiaient pas forcément. A l’image de ces elfes qu’ils avaient récupéré comme des moutons éparpillés désormais rassemblés et pris en charge. Il s’agissait peut-être d’une image réductrice mais pour l’heure Liz n’en avait aucune autre. Certains avaient attendu la mort ou qu’on leur vienne en aide, en désespoir de cause, Ondolindë, Amlach et Rathloriel avaient pris les choses en main et s’étaient impliqués pour parvenir à une solution. Ils méritaient plus qu’une transformation prise en charge par d’autres vampires. Ondolindë avait été transformée par Aldaron, Amlach par Liz. Si Rathloriel décidait de les rejoindre ou avait besoin d’être éclairée sur certains points pour faire son choix, Liz l’y accompagnerait comme l’elfe les avait accompagnés dans cette entreprise.
Rathloriel hésita longuement et la nouvelle née respecta son silence, se tenant à côté d’elle avec patience. Elle était une prédatrice, la patience était une vertu qu’elle saurait cultiver et mettre à profit. Soufflant quelques mots à l’oiseau, présentant Liz et lui assurant qu’il ne serait pas abandonné, même s’il devra attendre quelques jours pour se voir accueilli proprement. Une fois fait, Rathloriel se tourna vers Liz, l’hésitation claire comme en pleine nuit :

« La nuit ne me sied guère, » commença-t-elle, ses yeux parlant pour elle d’une peur vieille comme la nuit, « mais rejoindre les pirates… j’aurais aimé pouvoir rester elfe. Ou du moins Nywin… Mais je pense que je n’ai pas beaucoup de choix. » Le regard de l’elfe se perdit là où se trouvait Ondolindë. L’affection sur son visage était au moins aussi évidente que la peur toujours logée dans ses yeux, l’appréhension aussi claire que son attachement pour l’elfe en cours de transformation. « Peut-être devrais-je rejoindre ma sœur de cœur, mon alliée de toujours, dans la nuit. Si elle la choisit, alors moi aussi. »

Suivant le regard de Rathloriel, embrassant la silhouette immobile d’Ondolindë, Liz songea qu’elle y avait gagné beaucoup durant cette expédition. Un petit frère, une grande sœur et, jetant un bref coup d'œil vers l’elfe à ses côtés, peut-être une deuxième.

« Vous garderiez une soeur et gagnerez bien plus encore, » affirma-t-elle dans un chuchotement assuré. Elle leva les yeux vers Rathloriel, « Qu’est-ce qui vous fait hésiter ? »

« J’aime les elfes, même si certains me rejettaient. J’aime notre peuple et sa beauté. Et les vampires... »  Liz devina un sourire amer sur le visage de l’elfe noire, même s’il était impossible de le voir pour en être certaine. « Disons que nos peuples n’ont jamais été très proches. » La nouvelle née se remémora la porte à l’entrée de la cité et ne pu retenir un son à la fois moqueur et approbateur. Cette journée, cependant, marquait probablement la fin de cette dissension. « Mais je rejoindrais Ondo dans la nuit, la parcourait avec elle, comme nous avons parcouru ensemble le jour. Et, qui sait, peut-être connaîtrons-nous aussi, ensemble, une nouvelle aube ensuite. »

Liz haussa un sourcil, rassurée de savoir que sa chèche masquerait sa réaction. Peut-être pourrait-elle présenter Ilhan à la jeune femme et à sa soeur de coeur pour les accompagner dans cette décision, après tout l’elfe avait clairement mentionné sa volonté. Elle hésita cependant à lui en parler sur le champ. A la place, elle sourit, laissant l’expression s’entendre dans sa voix :

« Peut-être apprendrez-vous à aimer la nuit comme vous avez aimé le jour, »  suggéra-t-elle. « Voulez-vous que je vous morde ? Mon père à mordu Ondolindë, je peux vous mordre vous, si vous le souhaitez. » Rathloriel hocha la tête et Liz l’imita, elle hésita un instant avant de lui proposer : « Je ne dispose pas de la capacité de mon père à façonner des souvenirs pour que vous puissiez en conserver un. » Une fois de plus, son regard glissa sur la forme immobile d’Ondolindë et elle poursuivit avec un petit geste de menton dans sa direction : « Vous n’êtes pas aussi dangereuse et instable qu’elle, peut-être pouvons nous attendre, si vous le désirez, afin que vous puissiez conserver un souvenir ? »

L’elfe hocha la tête :

« Si vous me permettez d’attendre et de vous venir en aide, je préférerais garder quelques souvenirs d’Ondolindë avant de rejoindre la nuit. Promettez-moi que les elfes sous la main de Nathaniel seront libérés. Promettez-moi que Rauros sera libéré. Et je vous suivrai. »

La demande fit s’immobiliser Liz et une once d’irritation la gagna. Beaucoup se sentaient la liberté d’exiger des promesses de sa part, lui demandant de prouver sa bonne volonté encore et encore. Sous sa chèche, la jeune vampire découvrit les crocs dans un mouvement bref d’humeur rapidement contrôlé. Liz avait déjà proposé, en réponse à l’engagement de l’elfe, de répondre à ses questions. C’était une autre demande, plus importante, qui allait requérir d’aller à l’encontre du pirate, encore une fois.
Elle inclina légèrement la tête sur le côté :

« Je promets de m’y employer de mon mieux et de tout faire pour les libérer, » finit-elle par dire. « J’espère que vous serez à la hauteur du challenge que vous m’opposez et que vous respecterez votre propre promesse, » acheva-t-elle.

Une fois assurée que l’elfe la suivrait, Liz se dirigea derechef vers la porte par laquelle l’alchimiste, Demens, avait disparu. Elle avait la ferme intention d’observer sa technique, de s’assurer que tout se déroulerait bien… et peut-être alors engagerait-elle la conversation avec cet être silencieux aux compétences bien particulières.

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Si Endëarumë m'était conté

Des Mangroves était derrière le Roi Nathaniel Eärendil et avec le groupe de Brigands, de Tire-laines, de Boucaniers
de Flibustiers, de Forbans, de Corsaires, d’Écumeurs, d'Aigrefins, de Margoulins, de Ruffians, de Vautours.... De Gentils Frères de la côte quoi! Dans un passage que leur Stratège avait découvert.

En avançant parmi ces salles, le Chamelier savait que le premier transport de Bobosse avec Marcel, c’était bien passé et le Grand Chef lui avait presque tiré oreille, en signe de contentement. Le saccage du musée était fini maintenant, le reste de la ville attendait.

Vous croyez cher lecteur que Tobold était présentement heureux? Et ben non, ils traversaient les logements du Roi des Elfes,et après les disparitions de la belle Inconnue, de Amyelenor Farkstein, du Dragon d’Émeraude Ashy, et de tant d'autre de ses amis, il fallait mettre Aegnor Evanealle sur cette liste, au vu de la poussière qui régnait en ce lieu.

Il se demandait comment un Elfe pouvait subir cela sans devenir fou, vivre des siècles! Voir ses amis disparaître peut à peut.

Il suivait donc Nathaniel, tout ces sens en éveille, à la recherche de caches, et de pièges, l'un n'allant jamais sans l'autre, comme lui avait si bien apprit Crissolorio Ostiz. Quand il y avait des chausses-trappe, c'est qu'il y avait quelques chose de précieux à protéger............ C’était comme mettre un panneau,

"Magot =>"

Ils finirent par arriver dans la salle du trésor, après avoir pris un raccourci des plus inattendus. Le Roi de la Flibuste entra spectaculairement et il n'y a qu'avoir voir le petit tique au coin de l’œil, sur le visage d'Aldaron, pour comprendre que ce dernier n’appréciait pas cette arrivé. Le Chamelier n’en perdis pas un mot. Notamment concernant les elfes qu’Aldaron voulait récupérer ainsi que la mort de Gandalf. Notre homme ne pouvait rien faire pour eux, enfin ceux, qui se trouvaient dans cette région de Keet Tiamat. Il espérait qu'il restait des Elfes Libres de toute entrave dans cette maison. De Mangroves n’appréciait pas que les Elfes puissent se retrouver du mauvais coté de la force, mais lui que pouvait il faire, pour les aider....?

Bientôt, après les palabres, l'activité reprit, il fallait vider le trésor. Nathaniel fit apparaître ses coffres d’ivoire à l’aide de ses graines. Notre homme à l'aide de la statuette fit revenir Bobosse pour un nouveaux voyage. Mais peut à peut, le temps passait et il la nuit allait bientôt ce présenter, ce qui posait plusieurs problèmes.

Une colonne de renfort de la Flibuste arrivait, et il fallait aller l’accueillir, surtout pour la guider entre les pièges positionner dans la cité d'Endëarumë. Tobold seule allait quitter la pyramide pour aller au devant des arrivant. A l'aide de son Fourmilion mignon, en avançant prudemment sur les rues et les ponts, le Pirate relevait l'emplacement des pièges qu'il découvrait à l'aide de la détection de ceux ci, issus de glyphes, et il les contournait, en les marquant. Pour les autres, ses talents de voleurs faisait..... Pour le moment..... merveille, il croisait virtuellement ses doigts, ne pouvant se permettre de les lâcher. Des bâtons, de la discrétion et de la chance, le faisait avancer. Tobold savait que dans l'équipe des brigand qui arrivait, il y avait un Maître Mage, qui pourrait neutraliser ces embûches.

Pendant ce temps l'équipe de Eärendil, ce préparait à passer la nuit dans la pyramide, et ils fortifiaient leur petit coin de paradis............... Ils avaient d'autres étages à découvrir...........Le lendemain!


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Je ne pensais pas que ce serait aussi facile, pour être honnête, j’aurais voulu qu’il y ait un peu plus de difficulté, de quoi à m’obliger à décocher de nouveau mes flèches… Ce n’était pas plus mal la facilité, cela nous permettait d’aller plus vite dans notre avancée. Hochant la tête devant l’action des elfes qui était plus que lent. Un sourire passa brièvement sur mes babines devant les paroles de mon maître, mais reprit mon sérieux juste après cette brève passade.

Les pièges furent désamorcés encore une fois, grâce à notre maître obscur. Il parvenait sans cesse à obtenir ce qu’il désirait, et cela pouvait presque être perçut comme impossible. Mais il y parvenait à nous ouvrir la voie rapidement.

Par la suite, un événement se déroula, me voilà nounou d’une nouvelle princesse qui allait porter le prénom d’Ondolindë. Un ronronnement naquit au sein de ma gorge, j’avais hâte de faire plus ample connaissance avec cette nouvelle Elusis. La famille devenait plus grande, et je n’y voyais aucun inconvénient, car mes petits grandissent bien trop vite. Ce n’est qu’une question de seconde avant qu’il ne prenne les voiles en direction d’une autre terre, s’éloignant du foyer familial, et de moi… Suis-je prête à voir partir ces êtres auxquels je me suis tant attaché ? Seul le temps nous le dira.

Le temps n’a pas aux festivités, car le temps joue contre nous, de seconde en seconde, les elfes atteint de la maladie, ne cesse de se rapprocher de la pierre. Les pirates débarquent les uns après les autres, pilent au bon moment, se faisant remarquer, comme ils savaient bien le faire, à la manière de leur seigneur dirons-nous.

Les elfes se font évacuer de la salle où ils étaient, triant de nouveau les moins affectés, alors que notre meneur part pour retrouver son corps. Laissant une nouvelle tâche à ma jeune protégée que je suis de très près, gardant un œil attentif à cette dernière, ainsi à ce qui nous entoure. Comme le nom de leur confrérie, les pirates étaient déjà en train de récupérer les trésors qu’il avait dans la pièce.

Pendant se temps, les choses s’accélèrent du côté de la princesse qui demande aux elfes de s’allonger, pour que la dragonne blanche les emporte lorsqu’ils seront près et sans risque qu’ils contaminent le reste des individus.

L’elfe qui nous avait accompagnées, le mage, s’approcha de moi, alors que je gardais un œil bien veillant sur ma princesse, qui faisait la cheffe. Il portait une flèche vraiment unique, je n’en avais jamais de la sorte. Elle me la tend, prenant la parole par la suite. Les oreilles dressées sur le crâne, attentive à ce qu’elle allait dire. J’étais curieuse de ce qui allait suivre.

« Nous avons eu peu d’occasions de rencontrer certains de vos paires, mais Ondolindë a reconnu l’archère en vous et a été assez admirative de votre force et de votre vivacité. De votre manière de veiller sur la jeune vampiresse...Je ne sais si vous serez amenée à protéger de la sorte Ondolindë, maintenant qu’elle appartient au clan de votre Prince Noir, mais si tel est le cas… Cette flèche vous sera d’une grande aide. »

J’étais surprise, mais en même temps honoré de ce geste. La nouvelle princesse était l’une de mes protégés dorénavant, et elle avait la même place dans mon cœur, que celle de Liz. Le temps fera les choses et aucune n’aura plus que l’autre, c’est une chose dont j’étais sûr et certaine.

« Je suis honoré par ce que vous me dites. Liz est ma protégée, tout comme la nouvelle princesse. Comme tout enfant de mon Seigneur, je veillerais sur elle jour est nuit, jusqu’à ce qu’elle quitte le nid familial. »

Prenant la flèche qu’elle me tendait, la posant contre mon torse en signe de remerciant chaleureux. Cette flèche était dédiée à la protection de la nouvelle princesse et il en sera fait ainsi.

« Je vous remercie, elle est entre de bonne-main. »

Ma princesse noire arriva peu après, j’inclinai la tête dans sa direction pour la saluer, ainsi que dans la direction de la personne avec qui je discutais, pour les laisser en tête à tête. Je m’éloigne des deux, gardant toujours un regard bienveillant et protecteur sur ma jeune princesse. Je ne pensais pas avoir de seconde fille aussi rapidement, cela allait équilibrer les choses dans cette famille de mâle.

Durant ce moment, le pirate alchimiste, aida dans la transformation des elfes atteints de la maladie. Ceux qui ne pouvaient plus être sauvés, finir brûlé par les flammes, rejoignant leur ancêtre et probablement, si les légendes disent vrais, guideront ceux qui sont resté sur cette terre. A la fin de sa conversation, la vampire qui me rendait fière de ce qu’elle avait réussi à accomplir rejoignit le pirate, à la fin de sa conversation. La suivant à bonne distance, lui laissant assez d’espace pour faire ce qu’elle avait à faire, mais gardant un œil protecteur, sur elle. J’étais comme une ombre que l’on pouvait défaire, peu importe les stratagèmes pour m’échapper, je finis toujours par revenir, comme par magie.

Allant au second étage, lorsque tout ce qui était en court fut terminé aux troisièmes et derniers étages. Passant rapidement mon regard sur ce qui nous entourait, je pouvais voir que la nuit était tombées, et constata que cela faisait un moment que nous étions présents. L’adrénaline nous avait fait tenir, et je devais admettre, que le froid du nord me manquait plus que je ne le pensais, maintenant que mon esprit se laissait vagabonder durant une seconde ou deux… Mais les choses n’était pas encore terminées, une chose attira mon attention, une sorte d’ombre qui se mouvait doucement. En plissant les yeux, je reconnais le fameux guide des pirates, faisant des marques un peu partout, je ne sais pas vraiment ce qu’il fait, mais chaque marque n’était pas due au hasard, placé de manière stratégique… Sans doute des pièges, ou alors autre chose, j’étais trop loin pour savoir… Observant un peu plus le lieu, je remarque sur la plateforme, une statue qui bougeait très lentement. Armant son arc, bandant ce dernier en direction du pirate.

Même si je n’appréciais pas plus que cela ce petit groupe, d’instinct, je sortis une flèche, armant mon arc. Tendant la corde, pointant la flèche en direction du crâne de l’elfe. Mon esprit fait le vide, la seconde qui suivit, mes griffes lâchèrent la corde, faisant partir la flèche à toute vitesse, en direction de la statue. Elle percuta ma cible à l’endroit désiré, fissurant son visage, puis, le faisant tomber violemment par terre, fracassant son corps.

Jetant un regard, vers Rathloriel devant mon action. Ce dernier me lance un regard sombre, mais l’action avait été faite, et tôt ou tard, il allait mourir. Je n’avais que rapproché l’inévitable. La mort est une chose évidente, tout comme le soleil qui se couche, et la lune qui disparaît. On sait qu’il va venir, mais on ne sait jamais quand.

« Il n'aurait de toute façon pas rejoint la nuit, autant qu'il meurt vite plutôt qu'une lente agonie »

Ce qui était fait est fait, l’on ne pouvait pas revenir en arrière. Je ne disais rien de plus, hochant simplement la tête dans sa direction. Seul comptait dorénavant mes protégés et mon Seigneur…

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Un soleil déclinant sur une cité décimée…

Et peu à peu la nuit laisse son manteau tomber.

Une grande ombre blanche se pose devant la grande porte et dépose son fardeau : des elfes tout juste transformés, encore inconscients. D’autres allers et venues sont sans doute à venir, mais en attendant qu’on l’appelle, la grande écailleuse de neige attend, veillant, telle une gardienne éternelle.



Un elfe se brise, sous une flèche portée par une sinistre bise. Mais si tout d'abord peine et colère rugissent dans certains coeurs, finalement la mort sera un doux réconfort pour ces réfractaires à la nuit, pour qui vampires sont si honnis, songent-ils faisant taire toute rancoeur.



Au loin, des lueurs s’allument, sur des barges qui avancent prudemment vers la grande porte d’Endëaerumë. Les renforts pirates arrivent. Du camp posté en amont sur Keet-Tiamat, et du navire ancré non loin au port. Prudence est de mise, et plus encore : ils ont découvert les corps de certains des leurs, savamment camouflés sous l'eau et des algues agglutinées, lestés de pierres, non loin en amont des eaux baignant le port. Débarquent alors peu à peu de l’équipement, mais aussi de la main d'œuvre, pirates libres et esclaves aux fers. Et déjà se dresse un campement sommaire sur la berge nord du canal extérieur, à quelques mètres de la porte.  

Un guide, du nom de Tobold, les rejoint alors, et leur indique qu’il y a des pièges à désamorcer au sein de la cité. Des pièges dont il a scrupuleusement marqué les emplacements, pour que l’un de leur maître mage n’ait plus qu’à opérer, bien qu’avec prudence au vu des contaminés qui y règnent encore… Et aussitôt une petite escorte part s’en occuper.



Mais ces renforts ne sont pas seuls. Bien vite d’autres apparaissent. Littéralement. Des silhouettes téléportées se découpent sur le ciel noir, ça et là, non loin de la porte, à l’extérieur de la cité contaminée, suivant scrupuleusement les indications du Prince Noir. Les vampires déjà présents leur allument quelque lumière pour les guider et déjà s’apprêtent eux aussi à dresser un camp rudimentaire pour ces pauvres hères mortels venus apporter leur aide.

D’abord un baptistrel au doux nom herminesque de Valmys Elusis, accompagné bientôt de deux autres de ses paires. Avec eux, une poignée de guérisseurs, qui ont déjà eu affaire à cette funeste peste. Puis des vampires, escortant un forge-arcane et son matériel élémentaire, ainsi que quelques soigneurs. Et enfin un étrange chat, avec à ses côtés deux silhouettes, celle d’un petit sainnûr althaïen, accompagné d’un guérisseur almaréen expert es raclage pour avoir déjà aiguisé ses premières lames sur les malades d’Ipsë Roséa il y a peu.



Des renforts qui s’organisent rapidement. De petits feux s’allument, et une agitation inopinée règne sous l’ombre de la pleine lune, bien curieuse de voir cette cité moribonde soudain s’animer et se couvrir de sons qu’elle n’avait plus entendus depuis si longtemps...

Une agitation, oui, car un lourd travail va les attendre. Nombre de silhouettes inanimées se dressent encore aux balcons, ces elfes moribonds, au coeur battant malgré leur absence de mouvement, qu’Aldaron et ses vampires ont amené là afin de les faire soigner. D’autres âmes ont été transformées aux étages supérieurs, grâce à l’alchimiste, pas au grand coeur, et à la princesse Elusis, prometteuse fleur.



C’est alors, qu’enfin, d’autres âmes en peine se décident aussi à rejoindre tout ce petit monde. Par le désert, du côté sud, débarque à marche lente une petite troupe, pas si petite que cela. Plusieurs dizaines d’elfes, apparemment non contaminés, mais épuisés, dont de nombreux jeunes enfants portés par des adultes au bord de s’effondrer. Ils sont étrangement escortés de loin par des elfes savamment emmitouflés. Ce sont ces elfes-là qui s’approchent en premier, restant toutefois à bonne distance, et qui s’adressent aux personnes les plus proches qui les accueillent, à savoir des vampires du clan Elusis.

- Nous sommes les zélateurs. Nous venons sur ordre de Gandalf. Votre Prince Noir Aldaron Elusis nous accorderait aide et asile, a-t-il dit. Voici les rares elfes rescapés, que nous avions réussi à confiner dans le désert, et qui ont été épargnés, du moins jusqu’ici…

Mais dans son regard, un éclat de doute brille. Ils ont déjà détecté des contaminés au sein du groupe, contaminés qui ont été alors rapatriés parmi les zélateurs… mais le mal a peut-être déjà été fait. Sont-ils au final tous condamnés ? Mais si des guérisseurs sont venus, peut-être y a-t-il encore, pour ces elfes-là, un petit espoir ?

- Où est Gandalf d’ailleurs ? demande l’elfe d’une voix où perce une certaine inquiétude. Où est mon père ? Et où est ma soeur Ondolindë ?

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¤ La fin d’une aventure ¤

Auréolé de lumière, Nathaniel Eärendil fit son entrée dans la salle au trésor de l’empire elfique déchu. Le gredin était parvenu à y pénétrer à l’aide d’un passage secret appartenant à la famille impériale. C’était assez burlesque, un pirate usant du réseau privé et secret pour venir piller les richesses de ses ennemis. Cette situation l’était encore plus, car ce sont ces mêmes ennemis qui lui ont révélé ce chemin en lui donnant en prime les clés. Qu’est-ce qui ne tournait pas rond chez eux sérieusement ? La maladie surement, elle devait les avoir plongés dans un tel désespoir qu’ils en perdaient les pédales. Une chose importait cependant : l’elfe sombre avait atteint son objectif. Mais il n’ignorait pas que quelques dernières complications se dresseraient sur son chemin. Aldaron, son allié, avait été plus une épine dans le pied qu’autre chose en ce jour. Que lui arrivait-il ? Avait-il bu une coupe de sang de travers ? Un manque de coordination et de compréhension flagrant avait frappé les deux hommes si bien qu’on aurait pu penser qu’un sort de confusion leur avait été lancé. Nombre de points devraient être mis au clair après cet incident. Rompre l’alliance entre les pirates et les vampires n’était pas dans les intérêts du gredin, pas encore. Il fallait encore régler son compte à Calastin avant.

Ce moment rendu étincelant par la lumière se reflétant sur l’or vint assez rapidement se ternir par une mauvaise nouvelle. La voix de Marcel résonna dans l’esprit du souverain de mer. Gandalf venait de mourir. Le regard du pirate s’assombrit alors qu’un rictus de contrariété trancha son visage. Comment ? Comment était-il mort ? Ses hommes étaient-ils des incapables au point de ne pas pouvoir prendre soin d’un vieux immaculé à peine conscient ? La réponse ne tarda pas à lui être apportée aussi bien par Marcel que par Aldaron. Ce renard venait de l’apprendre ? Comment ?

Le vampire n’avait toutefois pas entièrement raison, mais Nathaniel était assez intelligent pour se douter que son allié travestissait la vérité. Marcel lui confirma que le mécréant avait cherché à se débattre. Vouloir faire des efforts alors qu’on est au bord de la mort, ce Gandalf aura été un abruti de sa première rencontre avec Nathaniel jusqu’à sa fin. L’orgueil elfique … s’il n’y avait pas eu des intérêts plus importants en jeu, le gredin aurait assurément demandé à Aldaron que réduire cette cité et tous ses habitants plus idiots les uns que les autres en cendres.

« Je pense que Nathaniel vous remettra la dépouille de Gandalf pour des funérailles à la hauteur de son combat. »

« Je n’ai que peu d’intérêt à garder avec moi la dépouille d’un homme contaminé. Il semblerait que j’ai sous-estimé les effets secondaires du traitement de mon alchimiste. Malheureusement, au vu de l’état de Gandalf, il n’y avait pas d’autres solutions. Ayant déjà immaculé, la vampirisation n’était pas une option. La mort ou un traitement expérimental ? Au moins il a eu, pas le biais de la confrérie, l’occasion de s’opposer une dernière fois à la maladie. Je vous rendrais sa dépouille dès que l’occasion se présentera. »

Et la situation se présenterait quand il l’aurait décidé. Sans attendre, L’elfe sombre ordonna à ses hommes de retirer toute attache du corps de Gandalf et de le mettre à l’écart. Ce dernier n’avait pas été attaché suffisamment longtemps, son corps ne porterait donc aucun stigmate de son passage au fer. De plus, il ordonna à ce qu’on prépare le corps, en prenant bien sûr toutes les précautions du monde pour éviter une contamination. Si son corps était prêt à être brulé, les elfes n’auraient aucune raison de refuser son offre de le faire immédiatement.

Le regard de Rathlóriel se posa sur Nathaniel. Il n’avait pas besoin de la voir pour se douter que cette dernière devait porter de lourdes suspicions à son égard. Aussi, l’elfe sombre se contenta de l’ignorer pour venir tourner son regard vers l’or tout autour de lui. Enfin quelque chose de joyeux dans toute cette morosité. Soupirant d’aise, l’elfe sombre se frotta les mains avant d’avancer droit devant lui, mains écartées et paumes vers le sol. Des graines d’ivoire sortirent du creux de ses mains, tombant au sol avant de germer pour former des coffres. Il allait vider ce lieu de la même façon que le musée. L’animal de Tobold aiderait à tout emporter sur le Maelstrom. Ceci fait, le gredin se retourna pour voir Aldaron venir jusqu’à lui. Une double conversation s’engagea alors.

¤ Heureusement que les elfes que tu as mis aux fers en récompense t’ont aidé à arriver jusqu’ici. ¤

¤ S’ils sont au fer, c’est uniquement de leur propre fait, Aldaron. Ils ont eu le choix. Tout aurait pu se passer dans le calme. Mais par orgueil ils ont choisi la violence. Ils sont les seuls à blâmer. J’ai offert sa chance à Gandalf alors que j’aurais pu le détruire, il a décidé de ne pas tirer profit de cette chance. Je ne vais certainement pas pleurer sur son sort. Pleurer sur le temps et les ressources qu’il m’a fait perdre ? Très certainement. ¤

« Les richesses et cette cité ne m’intéressent pas. Je veux seulement les elfes. Mais si tu t’intéresses aux elfes, je pourrai aussi m’intéresser à ces richesses et à cette cité… Alors gardons chacun nos ambitions sans empiéter sur celles de l’autre. Ondolindë et Gandalf savaient comment détruire Endeaerunë. Je l’ai sauvée pour toi. Tout comme j’ai négocié ton pillage des richesses elfiques alors… Je vais prendre les elfes sous mon aile, tous les elfes. Et tu vas me laisser faire. Si tu détruis une seule statue de plus que je pourrais sauver, je brûle cette cité de fond en comble, et tout ce qui s’y trouve. Si je ne peux avoir les elfes alors je m’assurerai que tu ne puisses plus t’installer ici jamais et je plomberai le marché des antiquités pour que les camelotes que tu auras ramenées d’ici ne valent plus un sou. À toi de voir si tu veux être mon allié ou mon ennemi. »

L’elfe sombre arqua un sourcil devant les menaces de son allié. Dans le même temps, un sourire étira ses lèvres.

« Ah le vampire a retrouvé ses crocs à ce que je vois. C’est follement excitant. Cependant tu leur as dit toi-même Aldaron. La morsure vampirique ou un marchandage avec la confrérie. Tu as décidé de leur laisser le choix. Alors ne vient pas me blâmer si certains refusent de choisir la nuit. »

Si le vampire décidait de jouer les gentils, alors il pouvait être deux à le faire. Nathaniel était parfaitement capable de feindre de vouloir laisser le choix aux habitants d’Endëaerumë.

« Concernant le pillage, je me vois contraint de t’informer que je ne te dois rien Aldaron, car j’ai comme l’impression que tes négociations ont été un échec flagrant » L’elfe sombre s’approcha pour venir chuchoter à son interlocuteur. « Particulièrement quand Gandalf m’a attaqué. » Nathaniel se recula ensuite légèrement. « Mais je te remercie pour cette tentative de négociation. Tu sais quoi, je trouverais dans ma camelote quelques choses à t’offrir pour cela. Mais à l’avenir, pense juste à me tenir informé si tu négocies pour moi. »

Certes, c’est Nathaniel qui était à l’origine du capotage, mais jamais Aldaron ne l’avait informé de ses petites manigances et l’elfe sombre n’était pas non plus censé être au courant de cela. Son point de vue était donc parfaitement légitime, les négociations de son allié aux dents pointues avaient lamentablement échoué. En même temps, négocier un pillage, voilà une idée bien saugrenue.

* Pour ton propre bien, je te suggère de relâcher Rauros et les elfes que tu as mis au fers. Les elfes, c’est rancunier. Les zélateurs, ainsi que Rathlóriel, tiennent particulièrement à Gandalf et tôt ou tard, ils finiront par savoir ce que tu as fait. Ils te chercheront des noises et pourront se mettre en tête de libérer l’ancienne cité elfique de ton emprise… Ou Althaïa. Je sais que tu te contre-fiche de cela, mais les chimères n’apporteront pas une nouvelle île du crépuscule tout les trois quatre matins pour que tu t’y réfugies dès que tu auras un peu trop cassé les pieds à tout le monde. Relâche les elfes et laisse-moi les mordre. Avec l’amnésie personne ne pourra divulguer le faux-pas dans lequel tu t’es engagé. Cela ne sera plus qu’un petit secret entre toi et moi. Ce n’est que mon conseil, tu peux en faire ce que tu veux. Si tu t’entêtes néanmoins, ne compte plus sur moi pour t’aider et te sauver la mise. J’ai déjà assez donné en la matière.*

¤ Aldaron, tu sais comment on évite les ennuis ? En les éliminant avant qu’il arrive jusqu’à soi. Tu viens donc de me donner une excellente raison de faire disparaitre tous ces foutus zélateurs sans plus attendre. Très franchement, penses-tu que j’ai à craindre une bande d’elfes malade et au bord de la mort ? Les assassins de Teotl auront vite fait de les éliminer jusqu’au dernier s’ils venaient à sortir de cette ile vivant avec le désir de se venger. La confrérie a mâté la légion de Néthéril, sans l’aide de personne, et la seule chose qui, au dernier moment, a pu m’empêcher de la faire disparaitre de la surface de l’archipel c’est l’intervention de ce fichu dragon rouge. Ont-ils dans leur arsenal quelque chose d’équivalent ? Non. Aldaron, j’ose espérer que tu comprends que je ne joue pas dans la même cour que ces zélateurs. Un faux pas ? Je suis Nathaniel Eärendil ! J’explose le crâne de mes ennemis ! S’ils sont assez stupides pour m’attaquer comme Gandalf l’a fait, je me défendrais et je peux t’assurer que je serais bien moins clément que je ne l’ai été avec lui. Je leur ferais regretter de ne pas avoir été emporté par la maladie. Toutefois, libre à toi de les sauver en les mordant, je ne t’en empêcherais pas, je veux bien t’y aider si tu me le demande, mais s’ils viennent à l’avenir à m’attaquer après vampirisation, sache que je considèrerais cette agression comme venant de toi dans la mesure où ils seront tes hommes. Un tête-à-tête avec Catherina ou tes crocs, voilà les seuls choix que je leur offre. ¤

Nathaniel, sanguin et aussi têtu qu'un âne.

« Tant que les elfes sont avec moi, tu pourras jouir de ce que tu as acquis ici en toute quiétude. Achète ta tranquillité, pour une fois. »

L'elfe sombre prit une profond inspiration, tâchant de se contenir et calmer le jeu.

« Je sais ce que tu cherches à faire Aldaron. Et en dépit de nos engueulades de cette journée, je ne pense pas douter de ta bonne foi. Mais n’oublie pas qui je suis, ce que je suis. Je suis Nathaniel Eärendil, je suis un pirate. Quand on veut mener une vie tranquille, on plante des carottes, on ne devient pas roi de la confrérie des pirates. C’est bien pour cette raison qu’Achroma a fait alliance avec moi et que par la suite tu as poursuivi cette alliance. »

Le gredin fit un léger signe de la main à l’adresse de Demens.

« Je laisse mon alchimiste à ta disposition s’il le souhaite. Si je veux investir cette cité, il va falloir la nettoyer et donc se débarrasser des contaminés d’une façon ou d’une autre. Nos intérêts se rejoignent sur ce point sans débat. »

Le regard du gredin vint se reposer sur la silhouette astrale d’Aldaron

« J’ai aussi… Découvert quelque chose. Mais je ne t’en parlerai que si nous sommes toujours alliés. À la fin de la semaine, lorsque nous aurons bien avancé ici, rejoins-moi au campement que nous montons à l’est. »

L’enflure de cachotier. Non seulement il négociait dans son dos et maintenant il lui dissimulait des découvertes.

« Soit. Mais nous allons devoir discuter toi et moi, Aldaron. Il va falloir mettre les choses au clair. Les intentions d’Achroma étaient limpides tout comme les moyens d’y parvenir. Lui et moi avons su parfaitement coopérer quand il a s’agi de la chasse à la Licorne ou de l’attaque sur Selenia. »

Le gredin laissa le vampire partir, il avait beaucoup à faire aussi de son côté. Alors qu’il pensait en avoir fini, la voix de l’Elusis résonna une fois encore dans son esprit.

¤ J’ai joué à la nounou avec ton fils, tu souhaites maintenant que je le fasse avec ta fille ? N’ai-je pas déjà assez fais pour elle en enlevant Victoria Kohan ? Sans cela elle ne serait pas ta fille, mais la minable représentante d’une lignée déchue. Je ne suis pas devenu roi en étant aimé, mais en étant craint. Il ne m’appartient pas de faire campagne au sein de ton royaume, et encore moins de ta famille, pour leur faire comprendre l’intérêt d’être mon allié plutôt que mon ennemi. C’est à toi de leur faire comprendre. D’autant plus que je n’ai pas souvenir d’avoir nui à ton peuple ou ta famille d’une quelconque façon, bien au contraire. Mais soit, si elle souhaite faire affaire avec moi, je le ferais et par égard envers toi et tes conseils, je consens à bien me comporter avec elle. Du moment que je n’ai pas à jouer à la dinette. ¤

Un nouveau soupir s’échappa de forban alors qu’il pouvait enfin reposer son regard sur ses hommes et la montagne de richesse. Posant avant tout son regard sur le Demens crocodilien, qui quittait la salle pour rejoindre les vampires pour commencer le nettoyage de l’étage. Il y allait y avoir du pain sur la planche. Le gredin allait devoir élaborer un plan pour le nettoyage de la cité. Mais avant tout, il fallait vider ce lieu.

« Allez ! Ne perdons pas de temps. Je crois bien que la dernière fois que le Maelstrom a emporté autant d’or c’est lors de l'accord pirate. Il y en a peut-être même plus ici. Bah ! De toute façon, pour un pirate, il n’y en a jamais assez. Des Mangroves, je compte sur vous. Une fois que plus une seule pièce d’or, une seule pierre précieuse, un seul objet de valeur foulera le sol de cette pièce, appelez votre noble Bobosse et faites-le tout transporter jusqu’au Maelstrom. Après quoi, je veux que le reste de l’équipe rejoigne l’entrée de la cité. Des Mangroves, après cette journée, il m’apparait que votre poste au sein de la confrérie ne reflète pas vos réelles capacités. Je vous ferais rapidement parvenir une nouvelle offre, plus juste. »

Venant passer son doigt sur la bague de communication, l’elfe sombre vint reprendre contact avec Marcel.

¤ Marcel. J’ai une mission à te confier. Tu te doutes qu’après ton fiasco avec la gestion des malades, l’échec ne sera pas permis. Tu vas te rendre dans ma cabine. L’armoire avec vitrine à droite de mon bureau. Deuxième étagère, première poupée en partant de la gauche. Troisième étagère, quatrième poupée en partant de la droite. Tu vas les prendre avec toi puis tu vas retourner près du chameau afin de revenir avec lui lorsque nous le rappellerons. Tu vas ensuite te rendre près du belvédère, là-bas, tu y trouveras un elfe statufié. Tu t’assureras qu’il ne lui arrive rien et que personne ne s’en approche sans mon autorisation. ¤

Nathaniel termina sa communication pile au moment où Aldaron entra une nouvelle en communication avec lui. Encore ? Qu’est-ce qu’il allait lui annoncer cette fois ?

¤ Tu te décides enfin à me proposer une activité commune ? ¤

Le roi de la confrérie se retourna vers ses hommes et leur indiqua de continuer le travail pendant que lui s’absentait. Transforma sa main gauche crochet, il usa du glyphe à l’intérieur pour projeter un grappin jusqu’au trou dans le plafond. Avec agilité, il grimpa jusqu’à se retrouver au sommet et à l’extérieur de la pyramide. Dehors, surplombant la cité et le désert depuis cette hauteur, l’elfe sombre posa son regard sur ce qui demain lui appartiendrait. La vue était tout bonnement splendide et le soleil couchant embrasait le ciel. Soit ! Qu’Aldaron garde les elfes. Le gredin avait aussi besoin d’augmenter la population de la confrérie, mais il trouverait bien un autre moyen. Et un moyen justement, il venait d’en trouver un. Il avait de l’or et il avait une cité elfique vide. Une partie serait utilisée afin d’entreposer des esclaves. L’autre partie, elle, pourrait être mise à profit autrement.

Offre promotionnelle de la confrérie ! Endëaerumë, cité vierge du désert, vous ouvre ses bras. Une vue à couper le souffle, des logements portant la marque du raffinement des elfes à bas prix. Une aide financière à l’installation, à la création d’entreprises, l’absence d’impôt à payer pendant les six premiers mois, des terres agricoles aux abords du Tampocuilë à la fertilité sans égal avec des droits d’exploitation faible. La garantie d’une nouvelle vie. La garantie de ne pas mourir de faim.

L’empire Sélénien œuvrait lentement à retrouver ses forces. Mais combien des miséreux comptaient encore la capitale ? Et les campagnes ? La confrérie leur offrirait là l’occasion d’avoir une vie meilleure ou de repartir de zéro. Il suffirait de financer une campagne de communication au travers de Calastin afin de déclencher un exode vers Keet-Tiamat. L’elfe sombre s’adresserait avant tout aux pauvres vivants dans les bas-fonds. Qui se plaindrait du départ de ces gens-là ? Personnes. Les verront-ils seulement partir ? Probablement pas. Puis avec l’or elfique il s’en irait corrompre les hauts dignitaires à travers l’empire et l’alliance. Les diamants du convoi Sélénien, l’or de l’accord pirate, les richesses de l’empire elfique. Tout ce pactole emmagasiné par la confrérie grâce à Nathaniel, il allait peut-être être temps de l’utiliser pleinement. Encore et toujours, les pirates prospéreraient sur le dos de ses ennemis.

Sa présence sur le toit de la pyramide finit par attirer le regard de la dragonne blanche, Nahui. Le gredin lui fit de grands signes de la main et celle-ci tourna son esprit vers elle. La saluant comme un dragon le méritait, l’elfe sombre lui demandait si elle accepterait de le faire descendre jusqu’en bas, son lié l’ayant en effet invité à le rejoindre. La majestueuse créature volante accepta. Très vite, Nathaniel se retrouve à nouveau les pieds sur la terre ferme et au plus près du sol. On lui indiqua ensuite le chemin pris par Aldaron et le gredin s’empressa de l’emprunter à son tour. Suivre la trace du prince noir n’était pas très difficile, il suffisait de prendre la direction de tas de cendres. Nathaniel finit par trouver le vampire dans la salle du trône, proche de ce qui semblait être un cercueil de glace.

« La tragédie qui frappe ton peuple est aussi une bénédiction pour lui : c’est la fin de millénaires de guerre. C’est la fin de la haine. Nous ne serons qu’une seule et même nation immaculée… Je suis certain que tu aurais voulu cela toi aussi. »

En silence, l’elfe sombre s’approcha du centre de la pièce. Il assista sans dire mot à l’incinération de celui qui était l’ancien dirigeant de cette cité. Puis, une fois cette scène terminée, le gredin prit la parole, marchant lentement jusqu’à arriver au trône de l’empereur Aegnor Evanealle et s’y asseoir.

« La haine est telle la guerre, Aldaron. Elle ne prend jamais fin. Elle mue, elle se transforme. L’immaculation marquera-t-elle la fin du conflit entre les vampires et les elfes ? Peut-être … mais il en restera toujours pour chercher à différencier les lignages. Ceux qui descendent des elfes … ceux qui descendent des vampires. Oh certes, ils deviendront bien moins significatifs par rapport aux conflits à venir, mais ils seront toujours présents. Demain, graärh, humains et immaculés se feront la guerre. L’origine n’en sera peut-être pas raciale … ou pas que raciale. Mais la guerre sera toujours là.

Possédant une ambition dévorante, j’en serais bien entendu autant un participant qu’un instigateur. Après tout, je suis Nathaniel Eärendil je désire posséder tout chose en ce monde. Mais peut-être saurais-je me contenter de posséder uniquement les mers et océans de ce monde. Le savais-tu ? Les graärh me surnomment la couronne d’écume. C’est un titre qui me sied plutôt bien je trouve.

Et toi, Aldaron ? Seras-tu aussi un participant et un instigateur de cette guerre ? Où la subiras-tu ? Souhaiteras-tu régner sur toutes les forêts de ce monde ? Ou sur toutes les terres de celui-ci comme Achroma ? Ou peut-être auras-tu l’idée saugrenue de chercher à te racheter pour tous tes méfaits en devenant un artisan de la paix ?

Mais surtout … te donneras-tu les moyens de réaliser ton ambition ? »


Les deux souverains échangèrent un temps, avant que leur discussion et destruction des elfes contaminés morts ne soient interrompues.

« Il semblerait que nos forces respectives soient arrivées. La journée a été longue, nous devrions les rejoindre aux portes de la cité, prendre du repos et traiter ceux qui ont déjà été sortis de la pyramide. »

L’elfe se dirigea vers la sortie de la pyramide. Une fois à l’extérieur, Fabius vint remonter sur son épaule. Nathaniel vint soulever le bandeau improvisé pour regard l’état de la blessure de celui-ci. L’œil était définitivement perdu, mais la potion avait fait effet. Remettant le bandeau, le roi de la confrérie se dirigea vers les portes de la cité, celles par lesquelles pirates et vampires avaient pénétré la cité. Passant devant le belvédère, il nota la présence de Marcel veillant sur l’elfe statufié. Il se dirigea vers lui et vint échanger les poupées du scorpion et du léopard des neiges contre celle de l’antilope et du saumon. Puis, il le laissa là. Il veillerait ici toute la nuit sur cette statue dans une ville infestée par la maladie. Cela lui servirait de leçon.

Une fois à l’extérieur de la cité, Nathaniel put remarquer la présence de nouvelles têtes. Bien, les renforts pirates étaient arrivés, avec des esclaves. Des renforts vampires étaient également. Des camps étaient en train de se dresser ici et là pour la nuit. Le gredin s’avança, il retira son gant droit et vint faire apparaitre une dizaine de graines d’ivoire sa main. Trouvant un coin libre près des installations pirates, il vint le jeter. Lentement, celles-ci se mirent à germer. D’ici une dizaine de minutes, une petite maison digne de l’accueillir apparaitrait.

Des bruits commencèrent à se faire entendre. De nouvelles personnes venaient de faire irruption près du camp alors que la nuit dominait à présent le désert, la chaleur intense laissant lentement place au froid. S’approchant, Nathaniel capta la fin de la phrase des nouveaux arrivants.

« Où est Gandalf d’ailleurs ? Où est mon père ? Et où est ma sœur Ondolindë ? »

Le roi de la confrérie ne put s’empêcher de rouler des yeux. Voilà qui sentait les ennuis à plein nez. Bon, au moins n’était-il responsable du sort que de l’un des deux. S’approchant un peu plus des nouveaux venus, se frayant un chemin parmi les hommes d’Elusis, Nathaniel remarqua qu’il s’agissait là d’un groupe d’elfe. Des rescapés. Ils étaient en piètre état. Rien de bien dangereux en dehors du fait qu’ils étaient certainement tous atteints de la maladie. Passant sa main sur la poupée de l’antilope à l’effigie de Teotl, le gredin prit la parole imprégnée de ce nouveau pouvoir.

« Le prince noir Aldaron Elusis pourra probablement vous aider en ce qui concerne votre sœur. Mais je vous demanderais de conserver votre calme, car je me vois contraint de vous annoncer une triste nouvelle. Votre père n’est malheureusement plus parmi nous. Le stade de la maladie et son état d’immaculé ne nous laissaient qu’une seule option de guérison, mais cela l’a laissé affaibli … plus qu’il ne pouvait le supporter. J’ai pris sur moi de le faire sortir de la cité et de préparer son corps à la crémation. Je peux le faire transporter ici si vous le désirez afin de vous permettre de lui rendre un dernier adieu. »
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    S’isoler avait été encore la meilleure façon de s’apaiser. Le silence lui convenait : il aurait été bon d’être sourd, au moins, il n’aurait pas eu à entendre de ramassis d’orgueil biaisé. Il n’avait jamais demandé à Nathaniel de pleurer sur le sort de qui que ce soit. Cela aurait été aussi stupide qu’inutile. Mais s’il plaisait à Roi de la Confrérie de croire que le prince Noir était stupide, alors il ne s’échinerait pas à lui prouver le contraire. Les gens se rendaient compte par eux-mêmes du stratège qu’était l’Ast. Probablement que le pirate le savait très bien mais qu’il était plus facile d’affirmer le contraire que de reconnaître avoir engendré ce fiasco. La noblesse Sélénienne avait aussi été pleine d’orgueil et de fierté : il avait été si simple de les réduire en cendres. Était-ce ainsi que cela se finirait entre eux ? Par un Roi bouffi d’arrogance au milieu du brasier de sa colère ? Triste perspective.

    Le reste avait été une accumulation de sottises plus stupides les unes que les autres. Nathaniel n’avait-il pas compris que personne ne rejoindrait la Confrérie ? Les pirates étaient venus, avaient pillé, frappé, séquestré, tué et marchandé avec des âmes perdues là où les vampires avaient noué le contact et taché de ne prendre que ce qu’on leur offrait ? Qui les elfes suivraient-ils ? Même si Aldaron leur laissait le choix ? Quant à blâmer Nathaniel pour cela ? Oh non, il lui avait rendu la tâche plus facile. Donc même si une âme folle refusait de se joindre aux vampires pour aller se faire enfler par la confrérie, qu’importait ? Était-ce à lui de pleurer sur le sort de ce pauvre Nathaniel Earendil qui ne s’était que trop fait blâmer ? Et dire qu’il se plaignait de devoir faire la nounou et jouer et la dinette avec Elizabeth ! Que devait dire le Prince Noir ?

    Quant aux négociations… Toute personne avec un brin de cervelle savait que la Triade n’échouait pas dans ce domaine. Nathaniel lui-même, s’il connectait un peu ses neurones, se rendrait compte du ridicule dont il était en train de se parer, à la fois devant les elfes et les pirates. Il n’avait pas besoin de répondre à cela, tout le monde ici devait déjà rire intérieurement : il ne s’était pas senti pas assez en colère pour devoir l’humilier davantage. Le silence, il aimait ce silence, à présent. Cela lui évitait de repenser avec quelle arrogance le pirate se croyait invincible parce qu’il était Nathaniel Earendil, Roi de la Confrérie. Achroma aussi se croyait invincible et pourtant, Aldaron portait ses cendres sur sa tête. Là aussi, il n’avait pas eu envie d’argumenter. Il n’était pas assez payé pour rendre les gens plus intelligents.

    Quant à ses intentions ? Par tout les Esprits, était-il encore obligé d’invoquer Achroma ? C’était Aldaron qui avait été son époux et cela semblait être aussi lui qui avait le mieux fait son deuil. Devait-il lui dresser un bureau des pleurs ? Il avait rejoint le rez-de-chaussée sans un mot de plus et s’était mis au travail. Un silence valait mieux qu’un long discours. Quand Nathaniel réaliserait que ses provocations n’avaient aucun effet sur lui, il finirait par s’arrêter de lui-même. Il l’avait même invité à le rejoindre…. Mais il se serait bien passé de son long monologue, qui avait commencé par un pseudo cours de psychopolitique, suivi d’une auto-flatterie dégoulinante, et enfin d’un… Synopsis accrocheur pour la prochaine pièce de théâtre en vogue ? L’Ast arqua un sourcil et en désespoir de cause, ne sachant comment réagir autrement, il finit par hausse les épaules.

    « Les graärh m’appellent Couronne de Cendres. Ça au moins, c’est un nom de grand méchant. » S’il le taquinait ? Absolument. Nathaniel se débattait avec une telle ferveur que ça lui donnait envie de continuer. Au fond, mieux valait le prendre en riant qu’en pleurant. « Tu devrais le mettre, dans la pièce de théâtre que tu es en train d’écrire. Préviens-moi de la date de la première représentation, je meurs d’envie de la voir. » railla-t-il, avec force d’ironie. Nathaniel était  vraiment en train de lui faire une leçon sur comment marchait le monde et comment on faisait la guerre ? Il ne savait pas ce qu’il y a de plus déprimant entre le fait que le pirate pense que qu’Aldaron en avait besoin… Et le fait que la ‘’couronne d’écumes’’ se sente légitime pour le dispenser. Il parlait à la Triade, l’homme qui avait prospéré dans la guerre depuis plus longtemps que la Confrérie et même la Cour de Miracles. Une chose était certaine : il ne manquait pas de culot. Il était dommage qui manque également d’un peu de bon sens.

    « Le trône te va bien. » C’était assez ironique quand on savait ce qu’Aldaron savait au sujet de la lignée de Nathaniel. Mais aux yeux du Roi de la Confrérie, ce serait une flatterie. Peut-être que le jour où Elizabeth lâcherait le morceau, il repenserait à cet instant où Aldaron lui avait soufflé avec autant de subtilité que Nathaniel en était dépourvu. Il vint s’appuyer, à moitié assis sur l’autel, près des cendres d’Aegnor. « La paix, la guerre. Le bien, le mal. Je suis les deux, Nathaniel. J’ai toujours été les deux. C’est ce qui me distingue d’Achroma et de toi : je sais faire la paix. C’est pour cela que je suis sincère lorsque j’affirme ne pas vouloir te perdre et que lui ne l’était pas. » Comprendrait-il qu’il avait renoué une alliance avec lui pour des raisons différentes que celles d’Achroma ? Simplement parce qu’il était cet entre-deux, depuis Morneflamme ? Ou était-ce trop subtile pour lui ?

    « C’est pour cela qu’il lui fallait un serment inviolable avec toi, et que moi, je te laisse choisir. » Pourtant il ne jurait que par son nom et pas par le sien. Devait-il se sentir  vexé ? « La paix, la guerre. C’est mon échiquier. Et ce jeu est d’autant plus facile à gagner quand les gens ne se battent mordicus que pour une seule couleur. » Les uns pour la guerre, les autres pour la paix. Le seul vrai gagnant, c’était le plateau. Il restait jusqu’à la fin de la partie inchangé. Tout comme lui. Il était l’homme qui restait. Malgré les pertes, malgré les trahisons ou l’horreur, il était l’homme qui restait, qui survivait. Alors il était assuré de gagner quelque soit l’issue de tout cela et de sauver son peuple. Il poussa un soupir, en dégageant le tissu qu’il avait devant le visage maintenant qu’il n’y avait plus de bruine. « Un roi n’a pas besoin de rappeler qui il est. » Tout comme Nathaniel le chantait à la cantonade pour qu’on le reconnaisse, pour se valoriser et se jeter des fleurs… Et comme Aldaron n’avait pas eu besoin de le faire.

    « Les gens, autour de lui, savent qui il est. Ils le reconnaissent, même s’ils ne l’ont jamais vu. Ils le sentent. Rien qu’en le regardant, rien qu’en l’écoutant. » Il savait que c’était ce qu’il inspirait. Il le savait depuis les prémisses du Marché Noir. Il le savait en regardant des personnes comme Autone ou Nessraya, ou même ses enfants. Les gens qui le suivaient croyaient en lui. Ils le faisaient par vocation, par appel du cœur. Il savait ce qu’il avait inspiré aux elfes et c’était là, la première pierre à son édifice. Il ne ferait la guerre sans une armée digne de ce nom. Il s’y préparait. Il ne retournerait pas à Sélénia comme Achroma, avec un peuple fragmenté, divisé et des ennemis nombreux. « C’est pour cela que je n’ai pas peur de laisser aux elfes le choix. » Parce qu’il savait que Nathaniel ne tenait pas la route face à lui. Parce que les elfes n’avaient pas véritablement d’autre solution plus agréable. Il était leur seul choix, mais l’important était qu’ils le fassent, ce choix évident, par eux même. Qu’ils s’engagent librement et qu’ils croient en cet avenir qu’ils pensaient avoir dessiné. Là était l’art de faire la paix et la guerre à la fois.

    « C’est pour cela aussi que je n’ai pas peur de te laisser le choix. » Qu’il soit avec ou contre lui, les deux avaient des avantages dont il tirerait parti. Qu’il le trahisse un jour ? Soit. Qu’importait ? Il ne le craignait pas. Il ne doutait pas que Nathaniel puisse lui faire très mal mais il savait aussi qu’il pouvait faire très mal à Nathaniel, en particulier s’il faisait alliance avec les humains : Claudius lui montrait davantage son amitié que son propre allié. Ses mires verdoyantes le dardèrent un instant. Il n’y avait pas à douter que l’orgueil de l’elfe noir le prenne pour de la naïveté de la part d’Aldaron. Ce serait une erreur de jugement de plus au compteur du Roi de la Confrérie. Il n’était plus à cela près.

    La nuit tombait et si les vampires ne dormaient pas, Aldaron avait dépensé suffisamment de magie pour avoir besoin de reprendre des forces. Le teint de sa peau se mit à pâlir et ses cheveux à blanchir lorsqu’ils quittèrent la pyramide, sous l’effet de l’Esprit-Lié du Colibri. Marchant vers la sortie, il ne put que noter les manœuvres de Nathaniel au sujet de l’elfe près du belvédère. Le faire surveiller ? Pourquoi donc ? Il ne risquait pas de partir. Voilà qu’il lui disait comment faire plaisir à sa fille et Nathaniel empêchait quiconque de s’approcher. Que craignait-il ? Qu’il soit soigné sans que les vampires aient besoin de l’aide des pirates ? Il en était réduit à cela pour négocier avec une fille dont il prétendait qu’elle jouait à la dînette ? Quand cesserait-il de s’humilier aussi lamentablement et surtout… Quand seraient-ils de véritables alliés ? Plus il le voyait faire et plus il se demandait à quoi rimait leur soi-disant alliance. A bien y réfléchir, il garderait peut-être les informations sur le portail pour son clan. Il en avait assez d’être une vache à lait.

    Il alla saluer et remercier les renforts qui avaient fait le déplacement si rapidement… Non sans noter que dans le camp des pirates, il y avait déjà des esclaves en place… Sérieusement ? Est-ce qu’il le faisait exprès de se donner une si mauvaise presse en se disant que les elfes viendraient signer avec lui ? Il évita de serrer ses deux fils, Ilhan et Valmys, dans ses bras, mais ne manqua pas  de leur signifier qu’il était heureux de les voir. Il devrait se changer avant d’avoir un échange plus chaleureux. Il ramassa Ulmo sur son passage, parmi tous les elfes mordus, pour l’emmener dans la tente qu’on avait monté pour le Prince. Il l’installa confortablement dans un lit de fortune. « Où est Ondolindë ? » La voix de Rathoriel résonna, un peu plus loin dans la même tente, pour lui répondre. Evidemment, l’elfe était auprès d’elle, ainsi qu’Elizabeth, et par conséquent Nessraya. L’elfe noire n’avait toujours pas été mordue et il comprit rapidement pourquoi, tant par ce qu’il effleurait de son esprit , que parce qu’il se doutait de pourquoi. Il isola le son de la tente pour que personne ne puisse les entendre de l’extérieur.

    « Vous n’êtes pas stupide Rathoriel, vous savez ce qui s’est passé, n’est-ce pas ? » A plus forte raison avec ce que Nathaniel avait murmuré au Prince Noir, dans la pyramide, et que les oreilles d’une elfe avaient très bien entendu. Gandalf avait attaqué Nathaniel. Par conséquent sa mort n’était évidemment pas la conséquence d’un traitement, mais plutôt d’un mauvais traitement. « C’est la raison pour laquelle j’avais négocié avec Gandalf au sujet du pillage des pirates. Je ne voulais pas que Gandalf s’attaque à Nathaniel… Mais il l’a fait. Il l’a fait parce que Nathaniel a fait ce que Nathaniel sait faire le mieux : casser, détruire, tuer. Il l’a fait, ainsi que Rauros et tous les autres et il s’est passé ce qui devait inévitablement se passer. » Il entendait du bruit au dehors : les zélateurs devaient arriver. Il était pris par le temps. De sa main gantée, il prit le poignet de la jeune femme. « Et si vous faites la même bêtise qu’eux, vous finirez comme eux, sinon pire. »

    De sa main libre, il sculpta un bon souvenir avec Ondolinde, avec des cendres cristallisées. « J’essaie de vous sauver, comme j’ai essayé de sauver Gandalf. Restez auprès d’Ondolindë. Elle aura besoin de vous. » Il poussa un soupir avant d’ajouter : « Je sais ce qu’est Nathaniel mais tranchez-lui la tête et un autre mécréant prendra sa place. C’est un combat que vous ne pouvez pas gagner. » Il lui tendit le souvenir cristallisé et lui referma sa main dessus. Il sentait ses émotions. Il sentait qu’elle comprenait. Elle avait eu droit à la vérité. « Si vous voulez aller le tuer, je ne vous retiendrai pas. Vous êtes maître de votre destin. » La voix de Nathaniel répondant aux zélateurs au sujet de Gandalf résonna, ne manquant pas de faire rouler des yeux au Prince Noir. « Et si vous allez vous en prendre à lui, aujourd’hui, demain ou dans dix ans, n’oubliez pas de faire vos adieux avant. » Il désigna la nouvelle-née endormie.

    Il quitta la tente pour rejoindre les zélateurs qui étaient arrivés au campement et à qui Nathaniel s’adressait. Qui le croirait, quand le camp pirate, juste en face, comptait nombre d’esclaves ? Au moins, il essayait, il ne pouvait pas lui enlever cela. « Ce serait effectivement une excellente initiative. » se contenta-t-il de répondre d’une voix qui n’était ni chaleureuse, ni froide. D’une neutralité à tout épreuve. Et dans ce cas, qu’attendait-il ? Une invitation ? Qu’on le supplie ? « Faites, puis retournez à votre campement : celui-ci n’est pas le vôtre. » Puisqu’il lui fallait une invitation, il en avait une. « Votre sœur est dans ma tente, avec ma fille et Rathoriel. Elle doit se remettre, la maladie n’a pas été tendre avec elle. Je suis désolé pour votre père. Nous avions tout deux le même désir de mettre un terme à cette maladie. J’étais probablement plus optimiste que lui. » Il désigna  les elfes  étendus sur le sol, soignés par le venin vampirique. Son regard coula sur les enfants : ils devaient être épuisés par le voyage.

    « Valmys ? » Le Cawr aux oreilles d’hermine se fraya un chemin parmi les vampires à coups de ‘em… pardon ?’ et de ‘excusez-moi ?’ jusqu’à pouvoir être au-devant. « Je vais avoir besoin de savoir qui est contaminé et qui ne l’est pas parmi tous ces gens, si tu as pu te reposer depuis ton arrivée. » Il pouvait entendre leur chant-nom et se monterait efficace à cette tâche. Il reporta son regard sur Orondruin : « Si vous êtes d’accord, nous allons séparer les personnes saines des personnes contaminées. Il est possible que certains d’entre vous soient en phase d’incubation et n’aient encore rien remarqué de visible. » Il s’adressa aux vampires : « Préparez des lits de camps et apportez des provisions. » Cela prit un peu de temps, à Valmys, pour trier les nouveaux venus. Temps pendant lequel il fit signe à Orondruin, de le suivre.

    Puisque c’était lui qui menait les siens, semblait-il, alors c’était avec lui qu’il exposerait la situation. « Votre sœur était psychiquement très impactée par la maladie et elle connaissait un sort capable de détruire cette cité, tout comme son père… Et peut-être même vous. Nous avions des vies à sauver ici, encore, alors… Avec l’accord de Gandalf et celui d’Ondolindë, je l’ai mordue pour la guérir, et pour la protéger d’elle-même. C’est pour cela qu’elle se repose. » Il entra à nouveau sous la tente, et désigna la nouvelle-née. Guérie de la peste de corail, bientôt, elle se réveillerait dans la Nuit. Cela devait faire un choc pour un elfe. « Elle ne sera pas un monstre assoiffé de sang des vieilles guerres. Les Ast se nourrissent de rêves et d’ambitions. Ce seront tous des Ast, tout ceux que nous devrons mordre. La Faim sera là, mais elle ne s’assouvira pas par le sang. »

    Il porta son regard sur Elizabeth et lui fit signe de le suivre. Nessraya en ferait autant. « Je vais vous laisser, avec Rathoriel et votre sœur. Je pense… Je pense qu’après la nouvelle que vous venez d’apprendre, vous avez besoin d’un peu d’intimité. » Ils étaient une petite dizaine, ceux qui n’étaient pas contaminés, parmi la trentaine de nouveaux arrivants. Ils furent mis à l’écart, avec ceux qui étaient enfermés dans la pyramide et qui n’avaient pas été touchés par la maladie. Ils resteraient des elfes, au moins jusqu’à ce que l’immaculation les transforme un jour. De dernier reliquat des elfes. Aux autres, on expliqua les possibilités qui s’offraient à eux. Comme ils étaient épuisés et que leur maladie n’était pas tant avancée, leur laisser une nuit de réflexion ne serait pas du luxe. Il porta son regard sur sa fille : « Tu devrais aller te reposer. Retrouver un peu d’énergie. Les prochains jours seront moins tendus et risqués qu’aujourd’hui. Nous pourrons alors œuvrer de jour comme de nuit. Il y a encore tant à faire, mais le plus dur est derrière nous. Je suis fier de ce que nous avons accompli ici, et agréablement surpris de la maturité dont tu sais faire preuve, malgré ton jeune âge, lorsqu’il s’agit de… Responsabilités. »

    Il eut un sourire en coin. « Cela laisse à réfléchir. Bonne nuit, ma fille. » Il porta son regard sur la graärh : « Merci, Nessraya. Vous avez été à la hauteur du rôle que je vous ai confié. Reposez-vous. Bonne nuit. » Il se détourna et alla se changer pour que ses habits soient désinfectés puis rejoignit Nahui pour se laisser porter en transe et retrouver ses forces jusqu’à l’aube.

    8 août 1764

    Ils étaient là. Tous les elfes. Tous ceux qu’ils avaient pu sauver. Combien étaient-ils ? Cinq cents ? Plus que cela. Ils étaient nouveau-nés en sevrage ou immaculés, parfaitement alignés telle l’armée nouvelle qu’ils étaient. A ses yeux, ils valaient plus que l’or, plus que cette cité. Ils étaient son avenir et celui de son peuple. Nathaniel s’interrogerait-il encore sur ses ambitions en voyant cette marée d’êtres aux yeux tournés vers le vampire à la couronne de cendres ? Il n’en avait pas douté et il les avait. « Peuple des elfes ! » Sa voix portait avec une aisance remarquable, poussé par le charisme du saumon, qu’il avait accru, plus encore, grâce au don du colibri. Ce moment était un moment précieux et un tournant dans l’histoire de son peuple. « La maladie est derrière vous. Grâce aux soins et au venin vampirique, le calvaire s’achève. Nous allons pouvoir rentrer chez nous et pour beaucoup d’entre vous, recommencer à vivre. »

    « Pendant des siècles et des siècles, les vampires et les elfes se sont mutilés, écorchés. Ils se sont pointés du  doigt mutuellement en accusant l’autre. Et même après le sommeil du peuple de la nuit, nous avons recommencé. Nous avons recommencé pendant que je formais une fratrie. Une humaine, un vampire et un elfe. Une Triade que vous connaissez tous pour ses prouesses financières mais ce n’était pas le Marché Noir, notre vocation. Nous voulions vivre ensemble, faire tomber les barrières de nos cultures en montrant l’exemple. En tant qu’elfe, j’ai aimé des vampires. Mon frère. Mon époux. Et en tant que vampire, je me suis tourné vers les elfes. Aujourd’hui, définitivement, je fais tomber cette frontière qui nous a tous fait du mal. Les vampires ont changé : ils n’ont plus besoin de tuer pour vivre. Et les elfes ont changé : beaucoup d’entre vous ont accepté la vampirisation plutôt que de rester enfermés dans le carcan d’une haine mortelle. C’est un pas immense, une abnégation extraordinaire dont vous avez fait preuve. »

    « Lors que le peuple vampirique s’est scindé en clans, nous en avons payé le prix. Nous avons été trahis. Nous nous sommes entretués. Alors, lorsque j’ai accédé au trône, j’ai soumis tout le monde à un choix simple : soit ils étaient avec moi, soit ils étaient mes ennemis. Et j’ai tué mes ennemis car quitte à nous entretuer, j’ai préféré qu’il ne reste que ceux qui voulaient vraiment que nous avancions ensemble. Aujourd’hui, peuple des elfes, c’est à vous que je tends la main. J’ai soudé mon peuple à l’intérieur de lui-même, et en vous incluant, je le referai encore. A nouveau, je vais poser une alternative simple, ici comme à Cendre-Terre. »

    « Soit vous êtes des Erlië, soit vous êtes des ennemis de Erlië. »
    ‘’Un seul peuple’’ en elfique, un seul peuple comme les immaculés le deviendraient. Dans son hiatus, Nathaniel avait émis une part de vrai. En incluant les elfes, la haine pouvait ressurgir d’une façon différente. Il allait tuer cela dans l’œuf. « Choisissez. » Leurs ennemis ne les diviseraient plus, pour mieux régner sur eux. Ils seraient un seul peuple, et ceux qui n’étaient pas d’accord mourraient. Les elfes étaient un peuple plus sage, car il n’eut pas à trancher de têtes avant de les voir tous ployer le genou. Il resterait à en faire de même à Cendre-Terre, et à leur expliquer que tous finiraient immaculés. Il n’y avait alors pas à s’interroger. Il le refusait.

    « Elizabeth Elusis. » appela-t-il, officiellement. S’attendait-elle à cela ? Probablement pas, mais il y avait réfléchi. Liv avait les anciens humains dont il s’occupait à merveille, et Aldaron le placerait au-dessus d’eux. Quant aux elfes… « Vous allez avoir du travail, Commandant. » Oui, c’était une promotion. Elle devenait officiellement le quatorzième commandant, là où Ivanyr deviendrait le quinzième. Si elle n’en montra rien d’extérieur, il la sentit exploser intérieurement. Et s’il n’en montra rien d’extérieur, Aldaron riait de bon cœur intérieurement. « Car voici votre armée. » Il désigna ce qu’il restait du peuple elfique mis à genou, devant les vampires.

    Voilà comment on faisait la guerre et comment on la gagnait.


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Tandis que Nathaniel et Aldaron continuaient leur joute pour déterminer qui avait le plus gros ego, l’Homonculus faisait quelque chose de véritablement utile en traitant les Elfes qui pouvaient encore être transformés par les Ast. La tâche prenait du temps, mais peu lui importait, il en avait bien assez devant lui. Petit à petit, à mesure que les pièces se vidaient, les Vampires et le faux Humain progressaient sur le second étage, avant de passer au troisième pour l’assainir également. Quand le tout fut complété, la nuit était tombée et le temps fut à la pause.

Le Sosie s’en retourna avec les pirates et, alors qu’il allait en direction de la porte Est, il put constater que des maître-mages s’affairait à désactiver les pièges préalablement marqués par Tobold. Passé la muraille, il aperçut deux camps qui avaient été montés chacun sur une berge avec les pirates au nord et les Vampires au sud. Du côté de la Confrérie, il y avait sans grande surprise des esclaves dont certains provenaient de la colonie située plus en aval du fleuve, tandis que du côté des Ast se trouvaient d’autres Elfes. En toute logique, il devait s’agir des zélateurs restants, ceux qui étaient partis dans le désert, car ils semblaient totalement épuisés et avaient plusieurs jeunes enfants avec eux. L’un d’eux était d’ailleurs en pleine discussion avec le Roi et le Prince Noir, probablement leur chef, mais après un moment, les trois individus se scindèrent et le gredin revint vers les siens.

Le Doublon eu également l’occasion de repérer le Chanteterre Valmys Neolenn Leweïnra, ainsi qu’Ilhan Avente. Quelle était leur affiliation avec les Ast? Il l’ignorait, mais peu lui importait, car dans l’instant, son créateur l’appelait afin qu’il aille le rejoindre. Demens était installé dans une tente somme toute petite, mais puisqu’il avait avec lui son coffre donnant sur son atelier, il n’avait pas besoin de plus d’espace. À la demande de l’Alchimiste, l’Homonculus descendit dans le coffre pour aller y ranger sécuritairement tous les cristaux de peste qui étaient chacun dans leur contenant hermétique, certains ayant été formés à partir d’objets métalliques présents dans les différentes pièces de la pyramide. Cela fait, le Cafard rejoignit sa créature, récupéra la Pierre Philosophale et s’affaira à créer du métal en quantité suffisante pour former autant de nouveaux pots que nécessaire, car il lui restait encore bien des cristaux à récolter dans les prochains jours.

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Chez les Pirates

Tobold des Mangroves était assis devant sa tente et regardait Bobosse entrain de brouter des herbes qui foisonnaient le long du  canal, parallèle au fleuve Tampocuilë, le pirate mangeait des lentilles qu'on venait de lui donner. Il était dans le camp Pirate à la sortie est de la cité. Il voyait de l'autre coté du court d'eau, vers le sud, le campement des Vampires. Ils s'en étaient passé des choses ce jour. Le Chamelier attendait, une convocation avec son Roi Nathaniel Eärendil, pour son avenir, .... Une promotion ? Tous ce que l'espion demandait, c’était de pouvoir continuer ses missions d’espionnages, et de pouvoir venir sur Keet-Tiamat le plus longtemps possible........

Il avait encore découvert des capacités inattendue de Bobosse. Cette façon de ce téléporter l’inquiétait, car elle était connue de beaucoup de monde maintenant, ainsi que le pouvoir le faire venir rapidement avec cette statuette. Notre homme sortie de sa gibecière l'objet. Il regardait la facture de l'objet, qui ressemblait tellement à son chameau, et il se posait encore une fois la question,qui avait pu le fabriquer et pourquoi? Il remit la figurine à sa place.

Il avait passé son temps dans la journée à repérer les pièges et les marquer, que les Maîtres Mage étaient en train de neutraliser, permettant aux renforts Pirates ainsi qu'aux Vampires de venir du port à Endëarumë  sans problème. Notre homme avait vue le grand Graägh, fracassant une statue qui le menaçait avec un arc. Il avait bien vu le lent mouvement, il aurait certainement pu échapper à la flèche, mais dans le doute il faudra remercier l’Archière de ce jolie tire en sa faveur, quand elle la reverra.

Les Esclaves dans le camps travaillaient. Il les regardait, et sa main se posa sur sa clavicule, là ou ce trouvait la marque des Esclaves. Pour Tobold il fallait mieux être Esclaves que Vampire, car un esclave pouvait se libérer un jour, alors qu'un Vampire perdrait son libre arbitre!

Et il y avait les Elfes....... Les Elfes. Tobold ne pouvaient rien faire pour eux. Ils étaient malheureusement sous la coupe d'Aldaron Elusis, et de ses Vampires. Il avait pensé un moment à emmener quelques uns vers l'ouest dans le désert ou il y avait des Oasis, à plusieurs jours de là..... Mais ils étaient trop jeunes et ne connaissaient rien à la vie dans le désert et ses contraintes. Il les aurait conduit à une mort certaine.

Le Chamelier sortie de sa gibecière le grimoire Conscientia, qu'il avait récupérer dans le musée. Il avait déjà vu cette ouvrage dans les mains de Lómion Estarus. Et ce personnage lui en avait parlé. Ce livre racontait l'histoire de l'Empire Elfique. Il devait faire quelques chose. Il sortie une plume, qu'il tailla et de l'encre. Il ouvrit le livre à la dernière page et il écrivit

Aujourd'hui 15 Juillet de l'an 1764 du troisième âge, disparition de l'Empire Elfique


Il séchât la page avec du sable. Il écrira plus tard le sort des Elfes restant!

En attendant il savait pars des gardes Pirates, que des renforts Vampiriques étaient arrivés, il y avait Valmys Elusis, Maître Cawr du Domaine,  des nombreux Guérisseurs, ainsi que d’un Althaïen accompagné d’un Almaréen.......

C'est à ce moment que Nathaniel vient le voir et lui annonça qu'il allait rester espion, mais qu'il sera placé sous sa supervision directe...........  Celui lui convenait.

Spoiler :


Dernière édition par Tobold des Mangroves le Mar 18 Mai 2021 - 20:41, édité 1 fois

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La fatigue se faisait sentir chez tous ceux qui étaient présents sur cette terre qui m’était inconnue jusqu’à présent. Mais la neige, le froid, tout cela me manquait terriblement. La nuit venait de s’abattre brutalement, le temps n’avait pas eu le temps d’effleurer notre esprit, que nous voilà sous le clair de lune.

L’on ressentait doucement les courbatures, la fatigue physique, et psychologique. Mon corps ne demandait que cinq petites minutes, mais ce n’était pas encore envisageable, le repos allait venir lorsque tout ceci ne deviendra qu’un simple passé qui ne pourra être changé.

Suivant le groupe, comme une bonne félin docile, nous rejoignons doucement la porte Est, lorsqu’il n’y avait plus rien à faire dans la pyramide. Avançant doucement, des bruits de pas attira mon attention, relevant la tête, ainsi que les oreilles, je pouvais voir d’autres pirates arriver pour désamorcer les pièges que l’un des leur avait marqué sur le sol. Celui que j’avais sauvé un peu plus tôt en tuant un elfe statufié.

Une fois à la porte, enfin à l’air libre, cela ne pouvait faire que de bien, mais il y avait toujours cette chaleur qui pesait sur mes épaules. A l’extérieur, deux camps était monté, deux camps bien distincts, une certaine rivalité naissait dans mon estomac, je ne pouvais m’empêcher d’avoir cette rancœur personnel envers les pirates. Et bien évidemment, dans chaque quête, les pirates n’ont aucun scrupule à faire des plus faible leur esclave… Et pourtant, peu importe ce que peut penser la population, cette hiérarchie entre les forts et les faibles sera toujours présente, il y en aura toujours un pour gouverner un autre, c’est un cycle éternel…

Ma nouvelle protégée fut transportée jusqu’à la tente de notre Seigneur pour la laisser se reposer et faire partit de cette grande famille. Le Seigneur obscur arriva peu après qu’on est installé la nouvelle princesse avec un petit qu’il installa sur un lit pour qu’il se repose à son tour.

Je pouvais entendre l’échange qu’il avait avec l’elfe sombre, cependant, ceci ne me concernait pas, je ne devais pas m’impliquer, mon devoir restait simplement à être une bonne gardienne… Gardant simplement un regard bienveillant sur ma nouvelle princesse, je ne pouvais qu’imaginer le futur, car le royaume de mon seigneur manquait vraiment de touche féminine.

Chaque parole un peu haute, rien ne pouvait échapper à mon ouïe de félin. D’autre elfe prévenant de la chaleur venait de rejoindre les voleurs de butin. Ils étaient tous épuisés, cela se voyait comme un nez au milieu d’une figure. Ils se sont fait accueillir par le second Seigneur des lieux. Le meneur de ceux qui venait d’arriver, sembla intéresser mon roi, il sortit pour venir à lui, puis, le mena jusqu’à la tente en nous demandant de sortir pour laisser un peu d’intimité entre les trois personnes.

M’exécutant, la tête basse par respect, je sors de la tente en douceur, et une fois à l’extérieur, je peux apercevoir deux autres princes venir. Un sourire s’affiche sur mes babines, j’étais heureuse de les savoir en bonne santé. Cela faisait du bien d’être entouré de sa famille, mais pour ma part, je devais encore rester près de la princesse nacrée. C’est à cet instant que mon Roi me complimenta sur ma performance. Un ronronnement naquit au creux de ma gorge, suivit d’un hochement de tête pour le remercier en posant ma patte contre mon cœur.

Je suivais du regard la jeune princesse rejoindre le repos, puis m’autorisa, seulement après à dormir quelques heures. La nuit fut sans rêve, sans cauchemar, ce qui me réveilla fut mon devoir de gardienne.

Plusieurs jours après notre arrivée, sur les lieux, j’observais les alentours, et ceux qui était malade était debout et remplis d’énergie. Posant ma patte sur mon arc, en le caressant du bout des griffes, j’observais avec attention et en même temps avec fierté, la nouvelle armée de ma princesse, qui venait de prendre une place importante dans l’histoire.

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Liz quitta la cité elfique avec un, plusieurs, regards en arrière. L’expédition avait été plus mouvementée et plus intense qu’elle ne l’avait imaginé. Si elle s’était attendu à une ville moribonde, elle n’avait pas compté sur une découverte magnifique et de toute beauté. Endëaerumë s’était révélée plus belle que ce à quoi la jeune vampire s'attendait. Un joyau dans un écrin de sable, poli et embelli par un peuple au savoir centenaire et aux compétences nombreuses. Elle avait également découvert un peuple auprès duquel, peut-être, elle aurait pu trouver de quoi se chamailler tout en apprenant. Si tant est que la prédatrice qu’elle était puisse apprécier une chamaillerie sans finir par en venir aux mains.
Pour l’heure, cependant, après avoir transformé chaque elfe qui pouvait encore l’être, après avoir sauvé ceux qui avaient encore une once d’espoir, il avait été décidé de rentrer et de laisser la cité aux pirates, de poursuivre l’effort le lendemain, une fois que tout le monde s’était reposé suffisamment pour ne pas commettre d’erreur. Le regard de Liz, pourtant, continuait de revenir au belvédère où une silhouette solitaire l’attendait, à qui elle avait formulé une promesse qu’elle avait la ferme intention de tenir. Qu’ils se reposent donc, songea-t-elle fermement, elle était une vampire et n’avait guère besoin de repos. Elle n’avait utilisé la magie que pour un sort mineur, sans impact, et n’avait eu à livrer aucune bataille, contrairement aux imbéciles provocateurs et imprudents. « Que votre vigilance soit constante et que la prudence guide vos actions. » avait dit Aldaron. Elle avait été vigilante et prudente, s’était montrée méfiante et attentive et la récompense… La récompense l’attendait à l’extérieur de la ville, mais elle ne serait vraiment satisfaite que lorsque le garde du belvédère serait à ses côtés également.

Si, intérieurement, elle bouillait d’impatience et d’une vague forme d’irritation à l’idée d’être tenue à l’écart de ce qu’elle estimait être son devoir parce que d’autres avaient besoin de repos, elle suivit néanmoins docilement le mouvement.
Ils rejoignirent le campement qui avait été établi en leur absence, Nahui une présence rassurante qui dominait l’horizon telle une vigie aveugle mais néanmoins létale. Rejoignant la tente de son père où Ondolindë, sa nouvelle soeur, avait été installée et où Ulmo, son nouveau petit frère, venait d’être transporté dans les bras aimants de son père, Liz observa silencieusement les événements se dérouler sous ses yeux. Elle accueillit le nouveau venu, un elfe, d’un hochement de tête tandis qu’Aldaron lui expliquait la situation et la raison pour laquelle Ondolindë était actuellement exsangue et en chemin pour la nuit. Elle observa, sans un mot, Rathloriel recevoir le souvenir qu’elle avait souhaité des mains de son père, un cadeau qu’il accompagna d’un autre sous formes de mots et de conseils que l’elfe réceptionna sans un mot.
A la demande du Prince Noir, Liz quitta la tente en compagnie de Nessraya et… inspira doucement l’air frais de la nuit à Keet-Tiamat. Elle restait tendue et alerte, bien que consciente de se trouver dans son propre camp, entourée d’alliés, que les pirates occupaient un camp différent et que, par conséquent, il n’y avait personne dans les environs immédiats pour représenter un danger réel. D’autant que Nuit continuait de veiller sur elle et sur les siens, la protégerait au besoin et interviendrait en cas de nécessité.
La présence d’Aldaron à ses côtés, cependant, lui donnait un sentiment de sécurité qu’elle n’aurait certainement pas ressenti si elle avait été seule, au cœur d’une nuit certes froide mais ô combien différente de celle avec laquelle elle s’était éveillée. Les sons n’étaient pas les mêmes, les créatures définitivement différentes.

Les paroles d’Aldaron se frayèrent un chemin jusqu’à elle, doux comme une brise glaciale lors d’une calme balade sur les sentiers enneigés et dangereux de Nyn-Tiamat. Ils caressèrent sa fierté et son orgueil dans le sens du poil, apaisant un noeud qu’elle n’avait pas tout à fait eu conscience d’avoir au creux de sa poitrine, serré et dur comme la glace. Sérieuse, Liz hocha la tête à l’attention de son père, le dos droit comme à l’accoutumé et l’expression neutre.

« J’ai bon exemple, » laissa-t-elle glisser doucement, son regard clair et glacial posé sur la silhouette droite et fière d’Aldaron.

Elle ne le décevrait pas.

Ni ne préciserait combien ce temps de repos, même si nécessaire, la frustrait grandement. Elle avait à cœur de servir son peuple, de faire honneur à son père et de ne surtout pas le décevoir. Mais elle avait aussi une promesse à tenir et… Et elle la tiendrait, coûte que coûte. Un alchimiste allait certainement se voir payer une visite à laquelle il ne s’attendait pas.
Après le départ d’Aldaron, elle se tourna vers Nessraya et, dans un geste rare de respect, s’inclina brièvement devant la graärh :

« Mon père parle vrai, » murmura-t-elle pour les seules oreilles de la belle féline. « Sans toi, nombre pièges et dangers auraient trouvé leur chemin jusqu’à moi. Ta présence est une sécurité à nulle autre pareille et je te remercie pour ta bienveillante vigilance, Nessy. »

Souhaitant une bonne nuit à la graärh, la jeune vampire s’éloigna pour trouver le chemin de sa propre tente où elle avait la ferme intention de préparer son excursion à l’intérieur de la ville. Elle avait encore beaucoup à faire et si certains avaient besoin de repos, ce n’était pas son cas et le garde, tout comme elle, n’avait pas de temps à perdre. Il en allait de sa survie.

Certainement rendrait-elle visite à ses frères qu’elle avait vus au loin. Ilhan, pour commencer, aurait certainement la bonne surprise d’être contacté au moment inopportun - mais pas trop - auparavant, par pure malice. Valmys, en revanche,

Liz était occupée à préparer ses affaires lorsque Rathloriel souleva le rabat de la tente et entra, l’expression ferme et décidée, les yeux durs.

« Il est temps de tenir promesse, » laissa tomber l’elfe noir.

Liz aimait bien des choses et en respectait de nombreuses autres. La façon avec laquelle Rathloriel venait tenir la sienne tout en rappelant à Liz celle qu’elle avait émise en faisait partie.

***

8 août 1764

La marée elfique était bien plus impressionnante que ce à quoi Liz s’était attendue. Le calme l’avait gagnée, son assurance avait retrouvé sa place. Plus d’empressement ni d’exaspération à devoir attendre, plus d’impatience, seulement le calme dur et impénétrable de la glace. Elle était entourée des siens, certains avaient naturellement trouvé une place à ses côtés.
Tous, sans exception, avaient les yeux fixés sur Aldaron, attendant patiemment sa prise de parole. Et il le fit. A l’instar de chacun de ses discours, ceux qu’elle avait pu entendre en tout cas, celui-ci fut inspirant et impactant, des mots clairs et précis, une idée derrière qui pouvait non pas rallier un peuple mais deux. Si les pirates avaient gagnés les moyens de s’acheter une vie confortable et peut-être de s’offrir de l’aisance pour quelques temps, les vampires venaient de sécuriser ce que seul le temps pouvait accorder.

Lorsque son nom fut appelé, cependant, Liz darda un regard clair vers son père. Elle s’était attendu au discours, bien moins à être ainsi mentionnée si clairement devant une foule pareille. Elle qui se plaisait à la discrétion, à frapper depuis l’obscurité, à n’être vue que lorsqu’il était trop tard, il y avait quelque chose de foncièrement étrange à être soudain l’objet de tant de regard.
Sa posture impeccable se fit plus noble encore tandis qu’elle avançait, sa démarche souple et digne tandis qu’elle se postait au côté de son père, son regard impénétrable mais sa tête bourdonnante de questions.
Les mots d’Aldaron résonnèrent, forts et lourds d’une implication à laquelle elle n’était pas préparée. Liz sentit soudain un poids s’abattre sur ses épaules tandis que ses yeux, clairs comme la glace, se posèrent sur l’océan de visages tournés vers elle. A elle, sous son commandement, ils étaient siens et dépendraient d’elle à l’avenir. Sa tête à l’instar de sa poitrine explosèrent d’une myriade d’émotions mais aucune ne fit son apparition sur son visage, ne laissant qu’un masque décidé et ferme. Elle prendrait soin d’eux, elle s’occuperait d’eux, elle en ferait une armée capable et mortelle, compétente et efficace. Son peuple s’épanouirait sous sa supervision, sa poigne de fer dans un gant de velours d’un bleu azurin prendrait soin d’eux et les accompagnerait.

Elle laissa son regard errer d’un visage à un autre, passant sur le garde du belvédère qui s’était fièrement tenu à ses côtés durant le discours de son père, sur Amlach qui s’était trouvé de l’autre côté d’elle-même et Rathloriel, à côté d’Ondolindë.
Levant soudain un poing ganté vers le ciel de Keet-Tiamat, elle s’exclama avec force, couvrant la distance de sa voix claire :

« Goväntathanc, Erlië ! »

« Ensemble, nous avancerons, peuple unique ! » Il n’y eut qu’un bref instant de flottement avant que, soudain, l’espace désertique n’éclate d’un chœur déterminé reprenant ses mots avec force. Elle n’avait aucune idée de la manière dont elle allait les prendre en charge, c’était une responsabilité - le mot, la pensée, la renvoya soudain à la façon énigmatique qu’avait eu Aldaron de lui souhaiter bonne nuit - à laquelle elle ne s’était pas préparée. Elle trouverait, elle n’était pas seule et pouvait compter sur le soutien et l'enseignement de son père, la confiance de son Inséparable.

Elle avait tout intérêt à parfaire sa connaissance et sa compréhension de l’elfique.

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Un silence de mort.

Un silence rompu, un silence qui n’est plus et finalement la vie qui rôde encore.

Pourtant Endëaerumë n’est plus. Plus tout à fait. L’expédition a scellé son sort.


Résultats de l'intrigue


Voici le résultat de toutes vos actions et de vos décisions :

Aux pirates la cité et les trésors, raflés et plus encore.

Aux vampires les elfes sauvés, telle une promesse en or.

974 elfes au total, pour la plupart devenus antiques ou sainnûr, vont rejoindre les rangs de Cendre-Terre en une véritable marée. Une grande partie intégrera leur armée, en une légion sous le commandement d’Elizabeth Elusis.


Le devenir de certains PNJ :

  • Ondolindë Lëigreys et son frère Orondruin sont réunis dans la nuit, nouveau fils et filles Elusis, ainsi que Rathlóriel leur amie.
  • Le sort de Rauros est encore aux mains du roi des forbans, mais il a promis au Prince Noir de lui rendre tous les elfes. Tous, sans exception. A voir s'il tient promesse.
  • Le petit Ulmo a également rejoint le clan Elusis, mais son père Tauron n’aura pas pu être sauvé.
  • Amlach et le soldat du Belvédère, Gondolin, seront les fidèles bras droits de leur commandante Liz Elusis.
  • Rúmil Elenvir choisira l’immaculation et rejoindra Cendre-Terre, s’adonnant totalement à ses recherches en ces nouvelles terres glacées, sous l'égide du Prince Noir auquel elle a prêté nouvelle allégeance. Des recherches prometteuses…
  • Teleri sera soigné par raclage et suivra comme toujours Nennvial, guérisseuse et seule immunisée connue. Tous deux iront à Cendre-Terre également, sous la protection Elusis. Même s'ils sont immaculés, ils ne souhaitent pas abandonner leur peuple, eux qui n’ont pas oublié, eux qui nourrissent dans leur coeur l’espoir d’un peuple uni.
  • Gandalf est mort et des funérailles en son honneur devront être organisées.



Reste-t-il des elfes ? :

Sur tout l’archipel, il ne reste plus qu’une poignée d’elfes. En tout et pour tout, ils ne doivent être qu’une trentaine, grand maximum : les elfes vivants sur les autres îles de l’archipel, bien peu nombreux, et les quelques rares non contaminés de la cité (essentiellement de très jeunes enfants).
Leur lignée impériale semble totalement éteinte.


Quelques questions restent en suspens :

Un bateau fantôme a été trouvé au port, un autre a été l’élément déclencheur en arrivant à Cendre-Terre. Y en a-t-il d’autres qui errent ainsi dans les sombres mers ?

Une étrange créature a erré dans la cité contaminée, sans porter l’ombre de la maladie. Serait-elle immunisée ?


Vous concernant plus particulièrement



Aldaron Elusis


Aldaron repart avec ces 974 elfes sauvés, une véritable petite armée. Le fait d’avoir réussi à entraîner les elfes dans la nuit, même s’ils étaient acculés, restera dans l’histoire de Tiamaranta et marquera le premier pas d’un possible nouveau départ, l'espoir d'un nouveau peuple uni.

Il repart surtout… avec de nouveaux enfants. Encore. Son adoptite aiguë a encore frappé.

Il a également trouvé une couronne, la couronne impériale que voici :
Couronne Evanealle
Diadème de mithril et d’argent dont les volutes aux fines ciselures forment avec délicatesse un V dont la pointe souligne le front avant de déployer ses fines ailes de chaque côté, tel un oiseau au regard perçant prêt à s’envoler au plus profond de votre âme. Il s'agit de la couronne impériale portée par les Evanealle depuis la toute première génération.

Glyphe 1 : Savoirs des elfes : la couronne donne accès au savoir millénaire des elfes, et ce depuis la naissance de cette noble race (détient donc aussi les connaissances du continent sylvestre et tous les secrets elfiques que les elfes n’ont pas consigné dans Consciencia).

Glyphe 2 : Glace immortelle : le porteur contrôle le pouvoir de la glace, pouvoir de la lignée impériale, dont les défunts ont été si longtemps conservés dans des cocons de glace, en un cercueil transparent conservant les dépouilles mortelles pour des temps immémoriaux.


Il repart avec des érudits et des savants, dont Rumil et Nennvial, deux chercheuses dans leur domaine. Il repart avec tous les secrets associés, au sujet des découvertes sur le portail et des découvertes sur la maladie.

Il repart enfin avec un portail, ce secret des sables. Pour l’heure, ce fait n’est connu que par une poignée de personnes.


Nathaniel Eärendil



Nathaniel a gagné de nombreuses richesses, des coffres plein de trésors elfiques de grande valeur. Il gagne surtout une nouvelle cité. Une nouvelle cité qu’il reste à assainir totalement, ainsi qu’à réorganiser et à défendre. Le fait d’avoir fait de la cité des elfes un nouveau territoire pirate restera dans l’histoire de Tiamaranta et marquera le premier pas… d’une nouvelle expansion ou d'une nouvelle menace ?

Il a également trouvé une étrange bague, dont il doit encore percer certains mystères :
Bague tout en finesse elfique, dans ses délicats filigranes qui en gravent le métal d’argent et de palladium en un alliage magnifique et précieux, incrustée de quelques étoiles de diamants de taille infime, rendant les pierres presque discrètes. Bague de grande valeur, mais qui ne comporte aucun signe distinctif de prime abord, même si un maître mage peut en ressentir la magie.

Glyphe 1 : Lignée impériale - draconique : Seul un membre de la lignée impériale elfique, portant en lui le sang impérial, peut révéler les réelles propriétés magiques de la bague. Pour preuve de cette capacité, quand un membre de la lignée impériale met la bague, celle-ci se couvre de gravures fines et délicates, digne de l’art elfique, qui se rejoignent pour former l’emblème impérial elfique.

Glyphe 2 : Les secrets impériaux - draconique : Si le glyphe 1 est activé par un porteur issu de la lignée impériale elfique, permet de faire voir au porteur, et au seul porteur, des objets ou des passages elfiques cachés et liés à la bague.


Il repart avec un Fabius borgne. A croire que cela est lié au nom...

Il repart enfin… avec une contamination ! Une contamination qui est pour l’heure passée inaperçue. Il n’est pas encore contagieux, mais… tic tac tic tac… le temps tourne...


Liz Elusis



Liz a su faire ses preuves, comme elle le désirait tant. Tant et plus qu’elle est nommée Commandant de la nouvelle légion formée par les nouveaux-nés : uniquement des antiques et des sainnûrs. La grâce des elfes en sera l’âme, leur précision de frappe en sera l’arme. Et Liz sera leur étendard.

Elle repart avec de nouveaux liens forts : deux bras droits dévoués, mais également des frères et soeurs. Et une fille en Rathloriel.

Elle repart également avec l’oiseau que Rathloriel confie à Liz, un oiseau qui appartenait à Ondolindë avant :
Lómelindi
Oiseau femelle, ressemblant à un jeune Ara, aux couleurs vives et chatoyantes, d’une trentaine de centimètres, un bec épais et crochu d’un noir sombre. Elle est vive et intelligente, et est capable de parler. Il s’agit d’une espère qui communique facilement et parle beaucoup. Son nom lui vient du fait qu’elle adore chanter avant de se coucher.

Atout : vive intelligence : L’oiseau est capable d'exercer certains ordres, dans la mesure de ses propres capacités physiques bien sûr, mais surtout est capable de parler, presque jusqu’à tenir une conversation, même si le sujet ne sera pas du genre métaphysique.


Il lui faudra le doter d'une bague ou autre objet glyphé pour que l'oiseau n'ait pas peur de sa nature vampire.

Elle repart enfin avec un certain secret au sujet de la lignée impériale. Un secret… qui a de forte chance de rester secret.


Nessraya Sanaatan



Nessraya a su montrer sa fidélité sans faille et cela n’est pas passé inaperçu : sa princesse Liz lui en est fort reconnaissante et le Prince Noir n’a pas manqué de le noter aussi. Elle a su montrer que la Shikaaree en elle était toujours là.

Elle sent une nouvelle facette se développer aussi, ce côté fidèle à sa nouvelle famille, si fidèle que pour eux elle serait capable de tuer à tout va, tel un nouvel instinct primaire de protection envers sa nouvelle meute…

Elle repart également avec un cadeau, offert par Rathloriel pour protéger sa nouvelle pupille Ondolindë :
Flèche Fidelitas
Flèche reconnaissable par son bois d’ébène aux délicates gravures d’argent qui courent depuis sa pointe jusqu’à ses pennes en plume d’aigle noir.

Glyphe : Flèche fidèle : quand elle est tirée et a fini sa course, qu’elle ait atteint ou non sa cible, cette flèche revient dans les mains de son maitre.



Demens Torqueo



Demens a su faire montre de ses compétences. Son clystère a été très utile. Autant aux autres, en leur permettant de rétrograder la maladie pour sauver quelques elfes en plus, mais aussi à lui : le voilà détenteur de, non pas un, mais plusieurs échantillons de la Peste de Corail. Plusieurs centaines d’échantillons !

Il a également trouvé quelques objets qui pourraient être intéressants, même si pour l’heure ils ne révèlent pas forcément tout leur potentiel.

Tout d'abord un livre trouvé au musée :
Sylvestros
Lourd grimoire de taille imposante pouvant nécessiter de le porter à deux mains, sa couverture d’un brun tanné et usé par le temps laisse apparaître un symbole, un sceau familial que les anciens elfes ou les érudits peuvent reconnaître comme étant celui de la famille Serilleïel (mémoire des elfes en elfique). Aucun titre n’apparaît par ailleurs. Ses pages jaunies sont extrêmement fragiles et peuvent se déchirer si on n’y prend garde. Pages vierges de prime abord.

Il s’agit en fait de l’ébauche de livre d’histoire elfique qui conduira ensuite à la création de Consciencia. Ce livre fonctionne de façon assez similaire, avec quelques différences : il n’existe qu’en un seul exemplaire, et ne communique donc pas avec d’autres livres (il ne communique donc pas avec Consciencia), et il ne relate que l’histoire elfique du continent sylvestre, et uniquement ce pan d’histoire elfique,  avant leur départ pour Ambarhùna ! Le savoir de ce livre n’est pas mis à jour et ne contient donc ni de savoir d’Ambarhùna, ni de savoir de Tiamarantia, et le savoir-faire pour le mettre à jour est perdu.

Glyphe : Grimoire du savoir – Draconique : Permet d'obtenir toute réponse aux questions que l'on se pose sur le monde sur l’ancien continent sylvestre, en chuchotant sa question au livre. Les réponses seront toutefois des réponses issues de la mémoire elfique. Vous ne pourrez obtenir de réponses sur une personne en particulier ni sur ses secrets les plus profonds. Il s'agit de réponses sur des us et coutumes, sur l'histoire du continent sylvestre ou du peuple elfique en ce temps-là.


Ainsi qu’une roche trouvée également au musée :
Roche sylvestre
Roche trouvée au musée elfique de la cité d’Endëaerumë, exposé auprès du livre Sylvestros, il s’agit d’une roche d’aspect simple et tout à fait anodine. Et pour cause, il s’agit réellement d’une simple roche issue du continent sylvestre, que les elfes ont su conserver tout ce temps, et ont exposé là en souvenir à leurs nombreuses migrations, de continent en continent au fil des siècles. Un simple témoignage de l’attachement de ce peuple à chaque terre qu’ils ont pu peupler.


Et enfin un objet, appelé Coeur de magie, trouvé dans la salle du trésor de la pyramide :
Coeur de magie
Pierre étrange en forme de coeur, de couleur bleu azurée, aux sombres striures violacées. Cette pierre n’a, en apparence, aucune propriété. Pour tout avouer, elle n’en a plus. Il s’agissait à l’origine d’une source de magie considérable, mais elle a été totalement vidée, son énergie totalement aspirée… lors des études sur le portail par Rúmil Elenvir.
Un maître mage, un sainnûr, un dragon, un spirite capable de voir la trame, ou encore un érudit ayant déjà été en contact avec une pierre porteuse de telle magie, peut en deviner ces anciennes propriétés magiques… maintenant perdues.


Il a également trouvé un document relatant tout l’historique de la maladie, et mentionnant le nom d’une immunisée, ainsi que l’existence de la créature immunisée.

De quoi creuser tous ces éléments à l’avenir et expérimenter.


Tobold des Mangroves



Tobold a su montrer ses talents d’espions et de guide. Il a réussi à déjouer pièges et fausse-trappe, et s’est fait remarquer par son Roi. Il deviendra alors son espion personnel, attitré, directement sous ses ordres.

Il a également montré les compétences de Bobosse. De quoi réfléchir à comment l’utiliser à l’avenir.

Il repart avec un objet qui lui est lié d’ailleurs :
Petite statuette sculptée dans du bois rare et précieux, aux belles ciselures d’or et d’argent… Une statuette qui est à l’effigie de Bobosse.
En effet, Bobosse, créature légendaire, a longtemps erré dans le désert de Keet-Tiamat, île investie par le peuple elfique à leur arrivée sur Tiamaranta, et Bobosse leur a rendu parfois quelques services. Les elfes ont alors créé cette statuette à son effigie… et possédant une petite propriété bien pratique.

Glyphe : Appel du désert - élémentaire : En frottant légèrement la statuette, cela permet d’appeler Bobosse et de le faire se téléporter sur le porteur de la statuette.


Ainsi que Consciencia, qu’il a déjà mis à jour suite aux derniers événements de la cité elfique.



Vous pouvez ajouter les objets cités et décrits à vos inventaires.

Et voilà, cette intrigue prend fin. Félicitations à tous pour avoir relevé les défis, challenges, pièges et énigmes avec brio. En espérant que cela vous a plu et que vous vous êtes bien amusés !



Dernière édition par Le conteur le Ven 21 Mai 2021 - 18:04, édité 1 fois

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Voici maintenant le tirage des dès d'intrigue :

Aldaron Elusis : 300 PO
Nathaniel Eärendil : Sort unique
Elizabeth Elusis : Rune
Nessraya Sanaatan : 1 XP
Demens Torqueo : Glyphe ou bonus/effet d'alliage unique
Tobold des Mangroves : Gemme de sang


Distribués, vous pouvez ajouter le reste à vos inventaires catkiss

Dernière édition par Le conteur le Ven 21 Mai 2021 - 18:05, édité 1 fois

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