Liz, toute consciente de sa propre valeur et absolument certaine de ses compétences, ne put s'empêcher d’observer Ondolindë avec beaucoup d’intérêt. Si l’elfe devenait sa… petite ? Grande ? soeur peut-être pourraient-elles passer du temps ensemble, peut-être l’ancienne elfe pourrait-elle l’entraîner ? Le regard de la jeune vampire erra sur l’arc qu’elle avait en sa possession et elle se demanda quelles étaient ses compétences en la matière, ce qu’elle pouvait lui apporter en matière de connaissance. Liz n’était que peu intéressée par les arcs, les trouvant frêles et si faciles à casser - peu importait que certains étaient parfaitement adaptés aux vampires, leur apparence fragile ne lui donnait pas envie de leur faire confiance…
Ondolindë était classe et peut-être que Liz trouvait cela intéressant à utiliser pour en apprendre davantage et devenir meilleure. Elle écouta d’une oreille les explications de sa future peut-être sœur. Ils devaient seulement sécuriser la cité et éradiquer le fléau qui l’habitait. Ca tombait bien, c’était exactement pour cette raison qu’ils étaient venus.
Leur arrivée à la pyramide fut non seulement accompagnée du grondement de celle-ci, indiquant le déplacement d’un étage, à en croire l’elfe Rathloriel… un élément intéressant, une sécurité qui pouvait être réutilisée au besoin, songea-t-elle tout en considérant l’immense bâtisse qui leur faisait face. Magnifique, en effet… et fermée, comme le souligna l’elfe mais Aldaron remarqua rapidement les opportunités qui s’offraient à eux, à commencer par les balcons. Prudent, cependant, son père entreprit de discuter avec la personne qu’Amlach lui avait présentée, utilisant avec efficacité les informations que Liz avait glanées auprès des elfes. Attentive, la jeune vampire écouta avec attention, tentant d’apprendre et de comprendre la façon dont Aldaron s’y prenait. Elle était aussi bien là pour faire ses preuves que pour apprendre, après tout, et apprendre, elle savait faire.
A la fin de l’échange, Aldaron se tourna vers eux et entreprit d’expliquer ses trouvailles et ses intentions. Concentrée, Liz, intégra chaque information qu’il offrit. Noms, âge, situation, tout ce qu’il indiqua, elle le nota dans un coin de son esprit, le gravant nettement pour ne pas l’oublier. Si le Prince Noir avait découvert un moyen d’entrer dans la pyramide, cependant, il fallait bien lui faire confiance pour ne pas s’en servir et employer un moyen détourné.
Un mince sourire en coin aux lèvres, la jeune vampire hocha la tête tandis que son père s’installait en tailleur pour entrer en transe. Ils étaient plusieurs vampires, une force suffisante pour le protéger de quoique ce soit, il était en sécurité même avec quelques-uns d’entre eux seulement, pour autant, Liz ne pouvait s’empêcher de songer à ce qui se trouvait dans la pyramide tout en repassant les instructions d’Aldaron.
Après un instant d’hésitation, elle finit par se tourner vers les autres vampires :
«
Nous allons entrer pour préparer une éventuelle sortie de secours et nous assurer qu’aucun piège n’attend notre Prince. » Elle se tourna vers le vampire qu’Aldaron avait expressément désigné comme son protecteur : «
Vous veillerez sur lui, mais vous également, » indiqua-t-elle en désignant un deuxième vampire.
Elle prépara les autres vampires à la suivre et étendit ses sens d’Ast afin d’en apprendre davantage sur ce qui les attendait là-bas. Elle ne tenait pas à se retrouver prise au piège par manque de préparation, pire, elle ne tenait pas à mettre les siens en péril par précipitation. Aldaron l’avait dit au début de toute cette affaire, vigilance constante et prudence et elle y ferait honneur. Les premières choses à lui parvinrent furent les ambitions des personnes dans la salle du conseil, l’essentiel était plutôt défaitiste et peu engageant. Ils attendaient la mort, bien sagement. Elle pouvait également percevoir quelques pensées éparses dans les salles de droite et de gauche. Revenant au plan de la pyramide qui était toujours en sa possession, Liz décida clairement de ne pas s’engager dans les escaliers, Aldaron les avait avertis qu’ils étaient piégés, il aurait été stupide de prendre une décision après avoir été informé de cet élément à peine quelques instants auparavant.
Laissant Nuit surveiller son père en compagnie des deux autres vampires, confiante qu’elle pouvait faire appelle à la déesse à tout moment, Liz se concerta avec Nessraya. La graärh refusait de laisser la princesse seule - bien que tiraillée à l’idée de laisser son maître sans sa surveillance - et la jeune vampire se servit de ses gants grappins pour emporter la graärh et elle-même au deuxième étage. L’Esprit-Lié de la femelle la rendait particulièrement légère à transporter ce qui, même avec sa force de vampire, rendit l’expérience quelque peu particulière.
L’un des vampires les accompagna au moyen d’un sort de déplacement, le même qu’avait employé son père pour gagner le sommet de la porte d’entrée de la cité. Arrivés là, ils se servirent des rideaux pour créer un moyen de grimper pour les autres. La nouvelle née récupéra la corde de fortune créée et la fourra dans sa poche sans fond avant de poursuivre. Ils étaient arrivés au palier situé entre les deux escaliers et aucun piège ne les avait accueilli ce qui, compte tenu de la tendance piégeuse des elfes, était certainement un petit coup de chance. Il n’y avait que des elfes statufiés pour les accueillir et la bruine qui fut rapidement prise en charge par le mage du groupe. Soulagée de ne pas avoir à faire appel à la trame, Liz se concentra sur ce qui les entourait. A l’exception des elfes, ce qui attira immédiatement son attention fut la grande porte ouverte donnant sur un immense couloir, si large qu’on aurait plus largement plus l’appeler galerie sans s’y tromper. Les murs étaient parsemés de tableaux et de tapisseries colorées et artistiques, des statues bordent l’allée comme une haie d’honneur figée dans le temps et réalisée avec brio. La galerie donnait lieu à une pièce d’autant plus grande ce qui lui donnait la vague impression d’être minuscule… et il s’agissait peut-être d’une sensation qu’elle n’appréciait guère. Légèrement irritée, Liz consulta le plan et le détailla attentivement, notant la présence de portes secrètes mais qui menaient sur des pièces qui, pour l’heure, ne l’intéressaient pas nécessairement mais pouvaient s’avérer intéressantes ultérieurement.
Se rappelant avec un petit haussement de sourcils des statues situées à l’entrée de la cité, la jeune vampire observa les statues avec attention mais aucune inscription n’indiquait quoique ce soit de semblable. Rassurée sur ce point, Liz indiqua le début des opérations et s’engagea dans la galerie. C’est alors qu’ils s’avançaient qu’un déclic fit s’immobiliser la petite troupe. Tournant la tête vers le vampire parfaitement statufié, plus immobile que les elfes au stade final de la peste ou les statues d’albâtres de la galerie, Liz baissa les yeux vers la dalle qui avait émis le son peu rassurant. Son compagnon d’infortune la fixait du regard, aussi calme qu’il pouvait l’être, attendant les consignes et les ordres, attendant qu’elle prenne une décision.
Se tournant vers lui sans pour autant montrer combien ce dévouement et cette confiance l’ébranlait quelque peu, elle qui préférait faire cavalier seul et compter uniquement sur ses compétences. Si elle avait été seule, cependant, réalisa-t-elle avec un regard en coin vers Nessraya, elle aurait récupéré une statue d’elfe sur la tête. Retenant un frémissement, Liz inspira doucement et carra les épaules tout en analysant la situation. Le piège - autant se baser immédiatement sur la pire des solutions - s’était déclenché sous la pression du pied du vampire. Elle se tourna vers le mage et indiqua la dalle du menton :
«
Est-ce que la trame t’indique quelque chose ? » Que les Esprits-Liés et Néant la tienne éloignée de cette arme trompeuse. Qu’elle ait déjà eu à s’en servir était une chose mais si elle pouvait s’en abstenir à l’avenir, elle n’en serait que bien trop heureuse.
Le vampire prit un instant avant de répondre, lui indiquant ensuite que la magie était en réalité partout - rien de bien surprenant, songea-t-elle en se rappelant où ils se trouvaient - et que la dalle elle-même était porteuse de magie. Liz resta un instant à le considérer, attendant la suite. Elle pouvait aussi enfoncer les portes ouvertes, au besoin, mais pour l’heure ses révélations lui étaient aussi utiles
que des tétons sur un plastron qu’un bon repas bien chaud. Elle fit un geste de la main pour l’inviter à développer :
«
Aucune solution pour éventuellement couper l’afflux et rendre la dalle inopérante ? »
Le mage secoua la tête et Liz retint bravement son exaspération. Gnagnagna, la magie, importante, si puissante, si utile, blablabla. Réprimant une envie de grincer des dents, elle hocha la tête et remercia le vampire avant de hausser les épaules. Si la magie était aussi inutile, elle allait employer des moyens simples. Ordonnant aux vampires de se mettre à l’abri au cas où, insistant pour que Nessraya en fasse de même malgré ses protestations, Liz s’empara d’un buste sur un piédestal et s’avança jusqu’au vampire piégé.
«
Je vais progressivement glisser la statue à la place de ton pied, tu vas le retirer lentement, au fur et à mesure de sa progression. Ne prends aucun risque, à l'instant où ton pied n’est plus en contact avec la dalle, je veux que tu t’éloignes rapidement. »
Il hocha la tête sèchement, le regard concentré sur la statue. Appréciant son obéissance, Liz hocha la tête à son tour et entreprit de progressivement remplacer le pied de son sujet par le buste. Elle espérait seulement que cela ne déclencherait aucune explosion, que quoique le piège soit, s’il se déclenchait, ils seraient en mesure d’y survivre. Alors que le transfert se réalisait, elle entendit un crissement léger peu engageant et leva le nez pour voir des grilles descendre de part et d'autre de la galerie. Elle sourit malgré elle, soulagée. Être enfermés était un réel problème, mais bien moins que de rentrer sans les vampires. Au pire, elle était en mesure de se déplacer avec l’aide de Nuit pour ensuite venir en aide aux autres, le problème était bien moins définitif que la mort. Enfin, une seconde mort en tout cas, songea-t-elle avec ironie. A moins que le piège ne comporte un deuxième temps plus dangereux. Cependant, lorsque le buste prit finalement la place du vampire, les grilles refluèrent dans leurs orifices et disparurent. Se détendant soudain, elle se redressa et se retint de se tourner vers le mage avec un petit geste à la “tada” pour montrer sa supériorité à la magie.
Il y avait peut-être un problème à prendre en compte de ce côté-là mais ce n’était pas l’heure de se pencher sur la question. Lorsqu’elle interrogea le vampire sur d’éventuels autres pièges, il indiqua d’autres dalles - deux - dans la galerie et Liz hocha la tête, reprenant sa progression en évitant soigneusement les dalles désignées.
Elle résista néanmoins à l’envie ridicule de leur demander de marcher dans les pas des uns et des autres pour réduire tout risque inutile.
Ils arrivèrent dans la grande salle du conseil. Une table démesurée en occupait le centre, de forme ovale bien entendu. Deux elfes étaient statufiés, irrécupérables, assis sur leur chaise. Pendant quelques secondes, Liz les fixa du regard. Ils étaient restés assis là, à attendre la mort comme leurs pensées l’avaient révélé. C’est ainsi qu’elle découvrit les papiers étalés devant lui, un point d’intérêt à aller investiguer de plus près. Deux autres elfes, statufiés également, se tenaient debout devant un tableau, dos à l’elfe qui s’était figé en pleine consultation des documents. Le dernier était encore en mesure de se déplacer mais très lentement, susceptible de se figer à tout moment. La pièce, à l’image de la galerie, était occupée par d’innombrables tableaux et tapisseries, statues qui n’avaient rien à voir avec les malades, des bibliothèques occupées par de nombreux rouleaux et un pupitre faisant face à la salle du conseil. Certainement pour permettre à un scribe de prendre des notes durant les séances et les rencontres mais cette fois-ci personne ne se trouvait derrière lui, consignant les derniers instants des conseillers.
Elle consulta le mage mais aucun piège n’était décelable par le biais de la magie, ce qui ne voulait pas dire grand chose, songea-t-elle avec un tantinet de mépris pour la trame. Elle se rappela avec une once d’irritation que la magie était la seule chose qui maintenait son corps en mouvement et se força à un minimum de respect… teinté de dédain. Priorisant les éléments, Liz demanda au mage de dégager la bruine mortifère et approcha le seul elfe encore en mesure de se déplacer :
«
Je suis Liz Elusis, nous sommes venus dans le but de mettre fin à la progression de la peste de corail et sauver ceux qui peuvent l’être de votre peuple, nous avons conclu une alliance avec les zélateurs. Avez-vous la moindre information à partager pouvant nous permettre de vous aider ? »
L’elfe s’immobilisa dans son cent pas au ralenti et tourna un regard confus et désemparé vers elle. Il avait l’air plus perdu qu’un enfant au beau milieu d’un marché. Il n’avait pas d’informations à partager et de toutes façons ses mots n’étaient que des bégaiements partiels, sans grands sens. Impossible de demander à cet elfe s’il souhaitait rejoindre la Nuit, il ne savait probablement même plus comment il s’appelait. Aldaron et elle laissaient le choix aux elfes, qu’en était-il cependant de ceux qui n’étaient plus en mesure de le faire ?
Laissant sa réflexion progresser en arrière-plan, elle se pencha sur les documents étalés devant l’elfe statufié. Les papiers étaient les considérations désespérées d’un conseiller, certainement celui qui se trouvait assis devant eux, concernant un membre de la famille impériale. La personne en question avait été considérée comme renégate mais les elfes n’avaient pas perdu espoir, tentant par tous les moyens de la remettre sur le droit chemin. Le conseiller désespérait de ces échecs répétés qui n’avaient rien donné, parlant de honte pour un impérialiste comme lui. Elle poursuivit la lecture, curieuse, découvrant l’histoire d’un enfant perdu lors d’un voyage dans le royaume humain suite à une attaque : ses parents, de la famille impériale par branche cousine, étaient décédés des suites de cette attaque et l’enfant porté disparu. Il fut néanmoins retrouvé quelques siècles plus tard, arrêté par les elfes. Nathaniel Earendil, elle retint un son amusé, partiellement moqueur, de son vrai nom Elros Evanealle, fut incarcéré. Les elfes, suspectant sa véritable identité en voyant les marques qui se trouvaient autour de ses yeux, firent appel en secret à un baptistrel - le conseiller déplorait sa mort par ailleurs - qui confirma leur suspicion. Sans révéler l’information au principal concerné, compte tenu de son éducation déplorable et de son comportement qui assurément devait leur faire froncer le nez. Pendant deux cent ans, ils le gardèrent emprisonné, tentant de le rééduquer, dans l’espoir secret d’avoir un potentiel membre de la famille impériale en cas de souci dans la lignée principale. En vain.
En désespoir de cause, ils enterrèrent le secret, n’en firent aucunement part à Nathaniel - certainement une bonne idée le connaissant. Seules personnes dans la confidence, l’impératrice de l’époque puis l’empereur qui lui succéda - Aegnor qui était, semblerait-il, décédé dans les étages précédents. Sa femme, toutefois, ne fut pas incluse, ce qui porta Liz à se poser la question sur une telle décision. Trois conseillers figuraient également dans le secret, incluant Gandalf.
Haussant les sourcils, la satisfaction de détenir là un élément on ne pouvait plus utile, Liz fourra les documents dans sa sacoche avant de s’approcher du tableau devant lequel les deux elfes se tenaient. Le tableau qui avait valu que deux elfes se statufient devant représentait un couple tenant un bébé dans leur bras, les tâches mentionnées autour des yeux. Non loin, elle nota une grande tapisserie montrant un arbre généalogique particulièrement fourni et complexe, représentant la famille impédiale, incluant un nom en bas qui avait été brûlé mais dont la première lettre et la dernière lettre du prénom étaient toujours discernables. Un E et un S. Incapable de se retenir, Liz éclata de rire et entreprit de décrocher le tableau du mur avant d’approcher la table ovale. En défit promptement et précautionneusement les accroches de bois autour de la toile peinte avant de rouler cette dernière et de la mettre, prudemment, dans son sac sans fond. Après s’être enquit auprès du mage pour s’assurer qu’il n’y avait aucune protection, elle fit subir le même traitement à la tapisserie, la découpant dans son intégralité avant de la rouler et de la mettre à l’abri.
La satisfaction, chaude et confortable, réchauffait son corps glacé. Elle se tourna vers les vampires, la plupart ne s’était pas intéressé plus que cela à ce qu’elle avait regardé ou fait, surveillant, prêts à intervenir au besoin, attendant des instructions. Mais par prudence :
«
Que tout ceci reste entre nous, » ordonna-t-elle en faisant un geste vers le mur où tableau et tapisserie s’étaient trouvés un instant auparavant, une claire note de joie dans la voix. Ils hochèrent tous la tête et elle s’en tint là, satisfaite.
Ou peut-être garderait-elle l’information pour aller taper dans les tibias du pirate à l’occasion. A moins de faire les deux. Elle se tourna vers le pupitre auprès duquel elle sautilla gaiement, fredonnant brièvement une petite mélodie guillerette tandis qu’elle en observait le contenu. Il n’y avait aucun document sur le pupitre mais un rabat qu’elle souleva avec curiosité révéla des compte-rendus divers, probablement des tenues de conseil que le scribe avait noté.
Elle s’intéressa aux plus récents et découvrit des mentions de recherche sur la maladie. Un remède prometteur, celui dont elle avait déjà connaissance et qui ne permettait qu’à rallonger les phases, faisant disparaître la cinquième. Toutefois, elle découvrit des éléments sur d’autres pistes encore à l’étude. Les elfes manquaient juste de temps pour les exploiter proprement et, considérant leur situation actuelle, n’auraient jamais été en mesure de s’y intéresser. Nennvial était celle qui s’y été intéressée : une personne, une seule, avait développé une immunité - ils ignoraient si l’immunité allait durer ou si elle était valable pour les autres types de la maladie, si elle devait se développer. Mais également une créature aperçue depuis peu dans la cité, indiquaient-ils. Liz eut un flashback de grands yeux bleus et d’écailles scintillantes et l’excitation la gagna. Elle semblait être immunisée également et, maintenant que la jeune vampire y songeait, la bête se trouvait également dans l’eau contaminée et n’avait très clairement pas semblé être ralentie dans sa vivacité à s’éloigner d’eux. La description qu’ils en faisaient correspondait à ce qu’elle avait vu et Liz songea qu’elle avait désormais une excellente raison de s’intéresser de près à celle-ci, peut-être une excuse comme une autre de conserver la ville, de la nettoyer. Les elfes pourraient y retourner, une fois vampirisés ou guérit, sous la tutelle vampirique. Il devait bien y avoir des éléments intéressants à conserver sous la coupe des vampires sur cette île.
Elle se secoua néanmoins, se tirant de ses pensées. Elle en parlerait à son père et le laisserait décider. Elle était encore jeune, ses idées manquaient de clairvoyance et elle n’avait pas la vision d’ensemble d’Aldaron, il saurait faire bon usage des informations qu’elle pourrait lui remettre.
Elle emporta les comptes-rendus, les fourrant dans sa poche sans fond, tapotant le cuir travaillé avec satisfaction. C’était un excellent achat qui se prouvait particulièrement utile. Elle indiqua les bibliothèques de parchemins enroulés et demanda au vampire de s’y intéresser, voir s’il y avait quoique ce soit d’intéressant avant de se tourner vers un autre vampire, laissant le mage à sa tâche.
Elle indiqua l’elfe un peu confus et lui ordonna de l’emporter auprès des autres. Il ne serait pas mordu, pas encore, peut-être que les autres elfes présents dans la pyramide auraient une idée de sa volonté d’être transformé ou non, elle respecterait leur marché jusqu’au bout, du mieux possible. Établir une confiance durable pour ensuite avoir des atouts dans sa manche qui n’auraient aucune raison de la trahir. S’assurer des alliés en montrant patte blanche, peu importait combien son dos en était couvert de sang.
Lorsqu’elle se tourna vers le mage, celui-ci secoua la tête et indiqua que la plupart des rouleaux n’étaient que des comptes rendus de séances précédentes. Haussant les épaules, elle s’empara des éléments les plus récents et les fourra dans son sac avant de poursuivre sa route.
Avec l’aide du mage et de ses perceptions, toujours suivie des autres vampires, ils progressèrent au travers des différentes pièces qui se révélèrent être de simples bureaux, probablement ceux des conseillers. Elle percevait des présences et se servant de ses sens d’Ast, ne pouvait que percevoir confusion et folie. Incertaine et peu désireuse de laisser derrière elle des éléments qui pourraient se révéler utiles, elle appela Nuit et lui demanda de vérifier pour elle. Hormis des elfes statufiés et des pièces pleines de bruine dangereuse, il n’y avait rien. Abandonnant, l’intégralité du second étage se révéla identique et décevant, parsemé, ici et là, des dalles traîtres mais ils savaient désormais comment les éviter.
Se servant une nouvelle fois de sa compagne déesse, Liz lui demanda d’aller jeter un coup d’oeil sur les étages inférieurs mais la l’impie ne revint qu’avec des nouvelles décevantes. Des silhouettes statufiées, des statues d'albâtre qui n’avaient pas été vivantes auparavant, une nuance qui avait désormais son importance. Les elfes qui semblaient tant aimer la sculpture et les statues s’étaient eux-mêmes transformés en ce qu’ils avaient travaillé pendant si longtemps. L’ironie ne lui échappa pas.
«
Je pense que nous avons finis ici, » déclara-t-elle, un rien déçue mais néanmoins rassurée. S’ils devaient parcourir cet étage à nouveau, elle avait une idée des pièges qu’il contenait. Quant aux niveaux inférieurs, elle pourrait se fier à Nuit pour la guider.
Consultant une nouvelle fois la carte qu’elle avait obtenue, elle jeta un regard autour d’elle. Se remémorant le long grondement qu’ils avaient entendus depuis l’extérieur, elle songea qu’un étage en particulier avait pivoté, changeant la donne. Elle considéra les escaliers et s’approcha de ceux situé à l’ouest de la pyramide qui devaient normalement donner sur l’étage, face à l’entrée de la salle du trésor où devait se trouver Aldaron. Les yeux rivés sur les plans, elle jeta un coup d'œil à Nessraya et aux vampires qui attendaient ses directions. Elle n’avait pas le droit à l’erreur.
Liz leva à nouveau les yeux vers les escaliers, tapant du pied dans son impatience, elle finit par s’approcher de la fenêtre. Elle avait une idée de l’orientation
normale de cette pyramide, si ce foutu étage était
par hasard celui qui s’était déplacé, elle devrait s’en rendre compte bien assez facilement. En regardant par la fenêtre la plus proche de l’escalier qui devrait normalement leur permettre d’atteindre le bon endroit, elle découvrit néanmoins qu’ils se trouvaient directement face à la plateforme du musée. Ce qui ne devrait pas être le cas.
«
Par les Esprits, » maugréa-t-elle.
Evidemment que c’était cet étage qui avait pivoté ! Se permettant quelques secondes pour s’énerver et maudire la malchance, Liz finit par se forcer au calme avant de reconsidérer le plan. Si cet étage s’était déplacé… elle fit pivoter le carnet sur lequel figurait le plan et consulta le plan de l’étage supérieur, faisant corréler les informations qui s’y trouvaient pour trouver une solution.
Elle indiqua l’escalier montant qui se trouvait de l’autre côté.
«
Celui-ci nous mènera à bon port, » lâcha-t-elle avec plus d’assurance qu’elle n’en ressentait réellement. «
Rappelez-vous, les escaliers sont piégés, il va falloir se montrer prudents. Et attentifs, » ajouta-t-elle, son attention essentiellement portée sur le vampire mage.
”Directives et direction” :
Escalier prit : Ils empruntent l’escalier 8T
Directives : Vous voilà enfin devant la pyramide. Une pyramide qui semble vous accueillir d’un terrible grondement en son sein. Tonitruant, fracassant, et faisant presque trembler le sol sous tes pieds. Aussitôt, tu as tendu les plans que tu as obtenus à ton père.
Vous êtes devant la porte Sud, immense porte en bois aux battants de fer forgé, dans tout l’art elfique. Porte fermée, comme on pourrait s’y attendre. De nombreux balcons vous surplombent aussi, dont les premiers ne sont guère bien hauts, surtout comparés à la muraille que vous avez franchie…
Deux elfes vous ont rejoint : Ondolindë, la fille du Gandalf, qui vous a rejoint en chemin et qui a désamorcé les pièges du pont, ainsi que Rathlóriel, elfe noir, envoyée également par Gandalf pour vous aider. Aldaron a l’air toutefois tendu, agacé, soucieux et… bien des choses à la fois. Il reçoit nombre d’informations, et vous fait part de certaines, notamment au sujet de la pyramide : elle suinte de magie. Il n’y a pas de pièges extérieurs, mais à l’intérieur oui, notamment dans les escaliers. Des elfes statufiés vous attendent en grand nombre à l’intérieur. La porte est fermée de l’intérieur et il est déconseillé de tenter de la forcer. Toutefois, les balcons semblent accessibles, notamment ceux du deuxième étage qui n’ont pas de grilles et qui ne sont qu’à six ou sept mètres de haut.
Les consignes d’Aldaron fusent : il vous indique qu’il va entrer à l’intérieur, en y projetant magiquement un double de son corps, et ordonne à un soldat vampire à vos côtés de veiller sur son véritable corps qui restera ici. Il vous apprend vouloir négocier avec une conseillère, du nom de Rúmil Elenvir, qui se trouve avec d’autres réfugiés au tout dernier étage, dans la salle du trésor.
Il vous laisse libre choix d’attendre ces négociations ou de commencer à tenter d’ouvrir la voie en entrant dans la pyramide. Après tout, on ne sait jamais, les négociations peuvent échouer et le temps compte. Il vous conseille, si vous décidez d’entrer, de passer par les balcons du deuxième étage. Si vous décidez cette entrée, il vous demande alors également de vampiriser par les Ast les elfes en phase quatre (il précise de les sortir de la pyramide pour les mordre dehors et de les blesser pour accélérer l’action du venin, puis quand les plaques auront disparu de les transporter à l’extérieur avec les autres à la porte est). Bien entendu, en vue de cette possible action, tu récupères les plans de la pyramide, qui pourront s’avérer précieux (note : ces plans ont été mis dans le post conteur si besoin).
Que décidez-vous donc toi et Ness ? Souhaitez-vous tenter une entrée ? Si oui, comment ? Et pour aller où dans la pyramide ?
N’hésite pas à te concerter avec les autres de ton groupe pour choisir. Enfin, en fonction de tes choix, viens me voir en privé, que je te donne le résultat de tes actions… et de tes possibles recherches. Qui sait, en fouillant bien, tu pourrais dénicher quelques secrets ?