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[INTRIGUE] Le rôdeur

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Le Rôdeur



Des événements étranges se déroulent dans la petite ville de Meerhagen, mitoyenne à la grande cité de Délimar. On rapporte une disparition, et des meurtres à répétition aux alentours de la ville. Bientôt une rumeur se propage dans ces lieux, puis jusqu’à la grande cité.

Le Rôdeur serait apparu à Meerhagen. A la base une vieille légende de la campagne qui conte la venue d’un monstre sur les terres des Hommes pour les dévorer, c’est surtout une histoire qui est racontée pour faire peur aux enfants. Mais avec ces événements tout aussi mystérieux qu’inquiétants, difficile de faire la part des choses …

Saurez-vous arrêter à temps la bête avant que la panique ne tombe sur les fragiles cités vassales de l'Empire ?


Intrigue : Le 1er Juillet de l'An 1764

Les joueurs disposent d'un délai de 3 jours pour poster à compter de la réception des directives. Nous vous encouragerons même à poster plus vite encore si vous le pouvez (l’intrigue n’en sera que plus développée).  Les RP d’intrigue sont prioritaires sur tous les autres rp normaux.




L'ordre pourrait changer à tout moment.





Salut à tous ! Dans ce petit post vous trouverez tout ce qu’il vous faut pour survivre à cette terrible intrigue du Rôdeur. Au vue des nombreux inscrits à l’intrigue (que je n’avais pas prévu au moment de faire cette vidéo, merci de votre confiance <3), je vais me permettre également de faire quelques précisions quant au fonctionnement de celle-ci !

D’abord, voici pour vous deux cartes qui représentent le petit village de Meerhagen :

Carte sans noms des bâtiments :


Carte avec noms des bâtiments :


Elles seront très importantes pour votre périple, alors étudiez-les bien ! A la fin de chaque tour vous devrez choisir soit de :


  • Vous déplacez dans un lieu adjacent où vous êtes
  • Ou bien de fouiller les lieux, où interrogez les potentiels personnes qui sont aux alentours de ce lieu


Vous commencerez tous votre intrigue dans la “Maison Abandonnée”, pour un premier tour où vous prendrez tous connaissance de vos enjeux pour cette intrigue. A partir d’un certain point, je vous enverrai à tous deux directives à la fois Wink Restez bien à l’affût du discord et de votre boite à MP donc !

Bonne intrigue à tous, et bon courage, vous en aurez besoin !






Spoiler :

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Un arrêt sur image pour y découvrir une cape rouge en mouvement. Un chignon aussi serré que possible et une armure polie pour paraître neuve. Avara de Havremont, une main ganté aggripé à l'autre, prête à entrer dans cette fameuse Maison Abandonné du petit village de Meerhagen. Pas le moins du monde seule, une véritable troupe des plus inédite et déterminée suivent ses pas.

Ces dernières semaines à Délimar avait profité à la nièce de l'Empereur. Sa mission se déroulait à merveille et elle prenait grand plaisir, bien pour la première fois de sa vie, à travailler ainsi. Qu'est-ce qui pouvait l’amener alors à replacer son armure et reprendre un certain service militaire dans une petite ville proche de la grande cité ? Et bien c'était là la cause de bien étrange rumeur, amenant la peur et la psychose dans Meerhagen et ses alentours. Si on avait dit à Avara avant son départ qu'elle allait bientôt se retrouver plongé dans une enquête aussi morbide qu'excitante, elle n'en aurait pas cru un mot. Quoique après quelques réflexions, la vie de la jeune femme était tellement étrange qu'elle aurait pu finir par y croire.

Les chuchotements bravant l'air, on parlait de meurtre et de disparition. Une légende terrifiante qui serait orchestré par un certain « Rôdeur » dont personne ne connaîtrait l'identité. La jeune femme avait d'abord écouté ces rumeurs en haussant simplement les sourcils. Mais à la mort d'un soldat, elle ne pouvait plus penser à une simple histoire pour effrayer les enfants.

C'est pourquoi son oncle, la sachant à Délimar, lui avait donc envoyé une nouvelle missive en tant que Lieutenant pour résoudre ce mystère en compagnie d'une troupe des plus particulière. Pour une telle tâche, mieux valait mettre tout ses préjugés de côté. Elle devrait travailler avec Toryné Dalis entre autre. Deux diplomates Gräarhs venus à Délimar et intrigués par la situation étaient venus se joindre à eux. C'était bien la première fois qu'Avara avait affaire avec cette espèce et bien que déstabilisé par leur carrure improbable, leur aide serait des plus utiles.  Enfin elle retrouvait ses deux camarades, Vex qui serait d'un soutien sans faille et étonnamment Sorel où Claudius avait été des plus stricts et concis à son sujet.

Tout était clair, ces meurtres amenaient la peur, et la peur amène souvent le chaos. Se lancer dans une telle quête était pour Avara un moyen de reprendre confiance et elle ne cachait en rien son intérêt à ces derniers événements. Il était temps de découvrir la vérité et de trouver qui était donc ce monstre nommé le Rôdeur.

Avara de Havremont était maintenant donc prête à entrer dans le lieu ou un crime avait été commis. Amené par la garde de Meerhagen, la maison était dite abandonnée et son état n'en menait pas large. Pénétrant dans la demeure suivit de ses acolytes, une odeur lui fit froncer le nez et des brides de souvenirs nauséeux lui remontèrent en plein dans la gorge en sentant l'odeur de chair brûlé.

- C'est à l'étage votre Majesté, déclara d'une voix grave un garde.

Se forçant à rester impassible, la jeune femme s'empressa de suivre l'un d'eux à l'étage pour y découvrir une scène de crime terrible. Une tornade était venu balayer les objets dans la pièce et le toit éventré lui glaçait le sang. En baissant les yeux, elle découvrit alors la victime au corps mutilé et bien fumant encore. Des images pour comprendre que Le Rôdeur était bel et bien réel et très dangereux. L'inquiétude pu se lire une seconde sur son visage mais en relevant les yeux vers un des gardes, elle avait retrouvé son visage froid et concentré habituel. Il y avait beaucoup de chose à faire et ils n'avaient encore que très peu d'indice. Cette bête, un monstre oui ! S'attaquait à cette petite ville pour une raison et il fallait découvrir laquelle. L'esprit aussi fumant que le cadavre, la jeune femme essayait de trouver qu'elles étaient donc les meilleurs choix possible pour ne pas s'éparpiller en tout sens. Elle ne souhaitait pas du tout non plus donner des ordres à toutes ses personnes, d'avantage encore au Gräarh géant qui pouvait bien écraser son corps d'un simple coup de patte. Son œil valide dériva sur la pièce.

- Vous avez bien dit que cet homme était un garde glaçernois n'est-ce pas ? Demanda t'elle enfin à un garde.

- Oui... votre Majesté.

Cela ne servait à rien de grincer des dents en entendant de nouveau cette formulation. Préférant hocher la tête, Vex serait en meilleure mesure d'observer les blessures du cadavre avec sérieux et un coup d'oeil vers Sorel et la jeune femme savait que ses connaissances dans le domaine bestiaire leur serait utile à foison.  

- Écoutez... finit-elle par reprendre en se tournant vers le groupe. Nous sommes tous ici pour venir en aide à Meerhagen et ses habitants, je ne souhaite pas imposer quoique se soit et toutes nos connaissances réunis feront de notre mission une réussite, j'en ai la conviction. Mais je pense que le meilleur moyen pour l'heure, c'est d'en apprendre plus sur notre ennemi. Récolter des indices, partout. Interrogez les habitants sur ce qu'ils ont pu voir ou entendre. Cartographier la ville. Ratisser jusqu'aux sous-sols s'il le faut.

Voilà qu'elle se mettait à reparler comme autrefois en tant de guerre. Peut-être que c'était une guerre, bien que différente, qui allait s'installer ici aussi...

- Nous devrions commencé par former des groupes. Vex, mon amie... tes connaissances en médecine pourrait nous être utile sur ce qu'à bien pu subir cet homme.

Son regard se porta alors vers la femelle Gräarh portant le nom de Nyana Valthana.

- J'ai entendu dire que vous parliez couramment notre langue, cela sera une bonne chose pour interrogez les passants. Il nous faut également fouiller cet endroit qui renferme peut-être des informations utiles. Je veux savoir ce que faisait ce garde ici. Encore une fois, ce ne sont que des propositions et je souhaite entendre les opinions de chacun.

La jeune femme croisa le regard de tout le monde. Un frisson en croisant celui de Dame Dalis, un autre en levant le menton pour atteindre ceux d'Asolraahn.

Puis se tournant de nouveau vers les gardes, Avara reprit :

- Je souhaiterai avoir toute les informations possibles sur ce garde. Ou habitait il, sa famille, ces derniers déplacements.

Un regard de nouveau vers Sorel et Avara plissa des yeux légèrement. Son oncle avait été clair là-dessus, elle devait le tenir à l'oeil, chose qu'elle ferait.

Spoiler :


Avara : reste à la Maison Abandonnée

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« Nuit sauvage, sauvage dans la nuit !
Garal, nous, jeunes nés des pluies
Plongeons dans l’obscurité avec prudence
Le jour, chasseur, la nuit, pitance… »


Chant Garal destiné à garder les graahron dans le wigwam

* * *

Le petit village de Meerhagen, rustique et champêtre, cousin de la cité de Délimar, dite l’Océanique, l’une des plus grandes villes de Khokhattaan, le déprimait. Dès leur arrivée au modeste hameau se trouvant en bordure de la cité, Asolraahn comprit, même de loin, que ce patelin n’avait pas été épargné par la guerre et la méfiance naturelle des sans-poils. Les habitations étaient abandonnées, maussades demeures flanquées de crasses ça et là ; pas de toiles aux vives couleurs pour orner leur entrée, pas de peintures ou de fresques sur les murs, pas de plantes non plus si ce n’était de la mousse humide qui s’acharnait à survivre sur les crevasses de l’appentis. Une forte odeur de cheval persistait dans l’air. Les voyageurs avaient dû se presser, des traces de sabots par dizaines marbraient le sol boueux, des charrettes vides se trouvaient en dehors du village, indiquant un départ précipité. Quant aux villageois ? Il n’y avait certes pas foule, et la plupart portait des armes improvisées : fléaux, haches et bâtons cloutés. Méfiance naturelle. Mais le géant opalin pouvait comprendre. Vivre dans le voisinage du Rôdeur n’était manifestement pas une sinécure.

Quand ils approchèrent de l’entrée où se tenaient deux gardes, ceux-ci devinrent livides. Habitués à voir des vampires, des elfes et leurs congénères, ils avaient moins l’occasion de rencontrer des Graärh et eurent un mouvement de recul à son approche et à celle de Nyana. Ils se mirent à jouer nerveusement avec l’ourlet de leur chemise, mais les conduisirent sans hésitation vers la maison abandonnée lorsqu’Avara manifesta sa présence. Le géant opalin observa l’échange de parole et le ton froid et autoritaire du lieutenant avec intérêt. Avara pouvait tirer de véritables rugissements de son corps chétif de sans-poils. Elle avait de la poigne, on ne pouvait le nier. Il savait que la jeune femme appartenait à la famille impériale, que sa présence ici était le souhait de l’empereur d’éviscérer le monstre qui sévissait aux alentour de Délimar le plus rapidement possible. Lui-même avait pris la décision de suivre Avara de Havremont. Le conseil diplomatique étant ajourné, son tempérament de chasseur avait pris le dessus, et il ne pouvait se refuser à traquer une bête qu’il savait dangereuse pour les Délimariens.

Meerhagen, quoique n’étant qu’un hameau, était visiblement en état de pure détresse. Asolraahn s’amusait à sonder ses profondeurs obscures, à décortiquer le fait réel de la fiction, de la légende et du mythe. Une tâche délicate car les ragots qui couraient aujourd’hui sur le Rôdeur se répandaient en provoquant partout terreur et effroi. De fait, la présence du Rôdeur restait à prouver. Jusque-là, seules ces rumeurs étaient parvenues à Asolraahn, des rumeurs de tueries et de massacres hors du commun qui faisaient la part belle aux légendes, prodiges et mauvais présages. Derrière les faits rapportés à la cité, le géant opalin avait ensuite entendu que des mages avaient interprété dans le ciel les signes d’un malheur prochain, des sorciers de grands chemins et un devin fou avaient déclaré que sept soirs d’affilée, dix corneilles avaient volé en cercle dans la région et avaient chassé un aigle qui occupait un nid sur le toit de la caserne.

Mais c’était souvent la même chose, chez les Graärh comme chez les délimariens. Les imbéciles voyaient des présages dans n’importe quoi et en faisaient les plus terrifiantes augures. Si Asolraahn croyait en bien des sagas originaires de sa légion, d’autres lui paraissaient douteuses et bien peu dignes d’intérêt.

Toutefois, à première vue pour Meerhagen, il était clair que la guerre seule et la méfiance n’étaient pas responsables de toute la tension présente. La maison abandonnée en était un premier stigmate frappant. Près de la route et des fermes alentours, elle se dressait avec son toit de chaume calciné :

-Ca ne me dit rien qui vaille, murmura-t-il à Nyana dans leur langue, en fronçant les coussinets. A l’évidence, nul ne s’aventure ici. Pourtant, il y a des fruits et des champignons séchés qui poussent autour. C’est la guerre. La famine ne fait peut-être pas encore rage, mais personne ne se serait laissé tenter par l’appât du gain ?

Il y avait aussi le garde. Le meurtre sauvage d’un guerrier rappelait à Asolraahn que, même si la créature ne se trouvait pas être la bête mythique dont on décriait tant le nom, elle procédait malgré tout avec cet instinct typique des prédateurs.

Il était certain que même parmi les membres de l’expédition suivant Avara, la prudence était de mise. S’il avait confiance dans les capacités de Nyana à se débrouiller par elle-même, il ne savait rien en revanche de l’elfe et de la Sainnûr. Sur le pas de la porte, Asolraahn les observa tout deux pénétrer à l’intérieur de la maison abandonnée. Ils étaient plus grands que des humains. Le visage de l’elfe aurait pu être un charmant masque de marbre blanc si de vilaines brèches n’étaient venues en lézarder la surface, témoin d’un rude passé. Quant à la Sainnûr, rien ne permettait d’identifier une quelconque trace d’émotion en elle. Ses yeux de feux néanmoins semblaient détenir une force remarquable. Suffirait-elle pour ce qui les attendait ? Le géant opalin était curieux de le savoir.

Quant à Toryné qui le précédait, la question ne se posait même pas. Les Esprits devaient s’être épris d’un curieux sens de l’humour pour avoir mis une seconde fois le vampire sur sa route. Il avait été surpris de le découvrir au côté de l’empire, quoique cela lui paraisse ensuite très logique : l’ancien parangon l’avait soutenu face à l’Arbre-songe, défendant bien malgré lui les futurs esclaves qui allaient servir au repas de l’être des bois. Jamais le félin n’avait vu un mort tenir la vie en si haute estime. En dépit du fait que ce dernier puisse être plus fier qu’un chibi, Asolraahn avait déjà pu le voir à l’œuvre. Si sa pléiade de papillons avaient eu raison d’une licorne de Likorok, elle leur serait à n’en point douter tout aussi utile pour cette chasse-ci.

Lorsqu’il entra enfin dans la maison, le géant opalin sut immédiatement qu’un affrontement terrible avait eu lieu. L’odeur de la mort avait envahi sa truffe, et le silence qui régnait à l’intérieur avait une texture, comme si des insectes se collaient à de l’ambre et s’étaient retrouvés incapables de bouger. Son impression se confirma lorsqu’ils grimpèrent les escaliers. Le corps se trouvait à l’étage, gisant au milieu de débris de meuble. Ledit corps présentait des signes manifestes de morsures et son vêtement couvert de suie était troué. Asolraahn mit un genou en terre et pencha la tête de côté pour mieux voir sous les coutures. Il feula doucement. La chair avait été carbonisée. Le géant opalin ne pouvait s’empêcher de penser que cela avait été long et cruel.

Il se releva et recula pour faire de la place autour du corps. Avara prit ensuite la parole et leur exposa ses idées. Asolraahn hocha silencieusement la tête, approuvant ses dires :

-Tu dis vrai, fit-il en langue commune. La bête a tué et a goûté au sang. Aujourd’hui, elle est la prédatrice. Le seul moyen d’en faire une proie est d’en apprendre plus sur elle. Nous devons trouver sa tanière ! Pour être tant déterminée à chasser au sein même de vos terres, elle ne doit pas avoir bien peur des palissades et des torches. Elle considère Meerhagen comme son terrain de chasse et se sera sûrement installée non loin. Peut-être même a-t-elle trouvé refuge en ses murs. Si la maison est sienne, elle y reviendra.

Il tendit l’oreille pour écouter, se permit d’ouvrir en grand une fenêtre en priant les esprits de recevoir un souffle d’air du village, même si ce n’était que le purin des chevaux. Il n’y avait pas assez de vent pour soulever de la poussière. Sa première impression ne l’avait pas trompé. La maison était aussi calme qu’une arène après les combats. Comme une arène, elle n’était que puanteur, mouches… et cadavre. Le géant opalin n’entendait d’autre bruit que le claquement des bottes sur le parquet grinçant et, en une occasion, le cri d’un chien éploré au loin.

Au même moment, Avara interpella un garde afin de glaner des informations sur leur victime. La réponse ne se fit pas attendre :

“Géruld était un brave gaillard Votre Majesté. Un peu bourru, mais un vaillant chasseur de vampires qui s’était distingué en de nombreuses occasions, probablement le plus vaillant d’entre nous. Il n’hésitait pas à donner tout ce qu’il avait pour protéger notre cité. Il avait une petite femme et deux enfants … C’est horrible de se dire que les petits ne reverront pas leur papa… Une chose est sûre : ils ont dû se battre longtemps avant de le faire tomber. Géruld était solide, dans tous les sens du terme.”

La voix de l’homme tremblait sous le coup de l’émotion, ruisselait de soupir et de résignation. Asolraahn se tourna dans sa direction avec un regard sévère :

-Vous êtes ébranlés. Ca peut se comprendre vu les circonstances. Je sais qu’il était votre frère d’armes. Tâchez toutefois de vous reprendre, humain. Votre peur se ressent à des lieues d’ici. Je crois que mon ami vampire ici présent vous le confirmera. Et si nous la ressentons, alors « Lui » aussi la ressent.

Le géant opalin refusait de le nommer « Rôdeur » espérant de cette façon ne pas attirer toutes les croyances apocalyptiques que ce nom évoquait auprès des habitants. De plus, Asolraahn réprimait sa propre agitation et une furieuse envie de feuler. La raison n’était pas anodine. Son esprit-lié du chat s’agitait comme un lion en cage. Il n’aurait su dire si c’était dans l’air, le village, la tension grandissante, la scène macabre ou un mélange des quatre. Peut-être aucun d’eux. Mais son instinct lui soufflait que quelque chose ne tournait pas rond.

Un mauvais présage, auraient dit les devins.

Il prit son bâton et le manipula de façon à poser ses pattes sur la poignée, fixant le groupe devant lui :

-Je pense qu’il nous faut examiner le foyer et ses environs. Qui sait ? Si votre compagnon était aussi fort que vous le prétendez, alors il a peut-être blessé la bête. En ce cas, il n’y a pas de temps à perdre, car la piste peut refroidir.

Asolraahn raffermit sa prise sur son arme, leva la tête en laissant sa longue crinière opaline descendre le long de son corps. Il observait le trou dans le plafond avec un air pensif. Le Rôdeur serait-il passé par ici ? Ce qui était sûr, c’est que les réponses à tous ces mystères ne se trouvaient pas dans cette loque de bois. Et s’il se trompait, Avara découvrirait quelque chose, il en était certain :

-Je vais aller fouiller les alentours. Si d’autres souhaitent faire de même, il serait sage de convenir d’un lieu où se retrouver : cette maison pourrait faire l’affaire.


Spoiler :


Asolraahn : se dirige vers la Ferme Roncecoeur

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C'était un grand jour pour Meerhagen. Ce petit village à peine semblable à une tâche sur une vieille carte allait avoir l'immense honneur de jouir de sa grandiose personne pour leur apporter le salut. Tel en était la volonté de l'empereur, la Dame de l'Aurore quitta donc sans plus tarder Blanc-Cygne, le sublime cœur battant de son territoire. Il aurait bien continué à passer ses journées à son balcon, son regard dirigé vers une autre Cité qui avait été sauvé par le Monarque et qui se languissait de sa présence... Mais il fallait être patient, bientôt sa famille serait réuni. Et quoi de mieux pour occuper son esprit que de résoudre l'affaire du "rôdeur" ?

Bien entendu, avec le rang de Dominus de l'information et des affaires extérieures, le vampire était presque toujours occupés. Entre espionnage, sécurité intérieure et gestion de son domaine en tant que Légat de la Torynésie, Toryné était en vérité très occupé. Plus que de quoi occuper son esprit, cette affaire avait son importance... Cela faisait déjà un moment que l'Occulus Noctis lui rapportait des échos du prétendu rôdeur et le Dominus était assez septique sur cette légende. Quand un événement particulier se produit, il y avait toujours 3 premières questions qu'il fallait se poser. Pourquoi c'est arrivé ? Pourquoi c'est arrivé à cet endroit ? Et enfin, Pourquoi c'est arrivé maintenant ? Parfois, seule une réponse importait, mais œuvrer pour découvrir les réponses à ses trois questions étaient primordiale et Toryné les obtiendrait peu en importait les moyens.

Toryné était venu à Meerhagen qu'avec une très légère escorte, trop de personne qui arrivait dans un si petit village aurait susciter encore plus d'inquiétude qu'en provoquait le rôdeur et son cher empereur Claudius lui avait intimement indiquer d'éviter cela à tout prix. Claudius partageait l'esprit pragmatique (que certain qualifierait de paranoïaque) de la matriarche Dalis... "Pourquoi c'est arrivé maintenant ?" Surtout depuis que les rumeurs d'une fausse peste se propageraient dans l'ancienne capitale... La peur était une arme et les ennemis de l'empire suffisamment nombreux. Sa légère escorte fut donc assigner à l'extérieur du village avec pour mission de surveiller les entrés et sortis, tous étaient équipés d'un petit miroir de poche, permettant à Toryné par le biais d'Euphémia de les contacter au besoin.

En rentrant finalement dans le village en question, la Dame de l'aurore ignora cordialement les regards "vigilants" des gardes Glacernois. Les traditions étaient très ancrées chez les grands blonds, mais s'ils avaient été aussi vigilants ces derniers jours qu'ils l'étaient avec lui aujourd'hui, peut-être n'aurait-il pas à supporter la présence d'un enfant la nuit à présent. On le guida tout de même dans la maison abandonné dans lequel l'événement touristique avait eu lieu. Et il n'était pas le seul qui était venu voir le spectacle, une équipe hétéroclite allait enquêter avec lui sur cette affaire. Et quel spectacle, la créature, s'il s'agissait bien d'une créature, s'en était donné à cœur joie ! Un Glacernois mort était tout de suite bien moins impressionnant, s'il avait été seul, il aurait très certainement ri.

Quoiqu'il en soit le vampire prit un moment à observer ses collaborateurs de fortune. Il y avait bien entendu Avara, nièce de l'empereur, qui prenait très vite cette affaire en main, elle prenait cependant à cacher son malaise devant lui, regard fuyant et frisson... Cette dernière parlait justement de groupe, il fallait donc éviter que tout deux soient dans le même pour éviter toutes pertes d'efficacité chez la jeune Havremont. Il y a avait ensuite la dénommer Vex, Toryné n'avait pas le souvenir de la connaître, mais selon les paroles d'Avara, cette personne avait de bonnes connaissances en médecine, il était donc imaginable qu'elle examine le corps. Il y avait ensuite deux Graarh, un mâle et une femelle, des membres important de leur espèce et Toryné n'eut aucun mal à reconnaître le géant Opalin. Malgré son manque de sympathie pour les félidés bipèdes, le légat estima que ce Graarh pourrait s'avérer être un bon atout. Suffisamment intelligent et capable pour s'infiltrer dans un groupe de pirate, ce Graarh l'avait également suivi quand Toryné avait brandi les armes contre le maître de Licorok, contrairement aux Elusis et aux pirates. Aujourd'hui le géant Opalin s'était érigé dans un rang prestigieux aux yeux de son peuple, dans une légion qui n'était à l'origine pas la sienne, un autre exemple que tous les Graarh n'étaient pas juste bête et faisant évoluer la vision raciste que la Dame de l'aurore en avait. Il en restait extrêmement laid comme tous les animaux, mais cela il pouvait passer outre.

Et enfin, un elfe dont Toryné se surprit de sa présence. Était-ce le dessin de l'empereur ? Cette journée promettait d'être forte intéressante.

Avara interrogea un garde, ce qui leur permit d'en apprendre un peu plus sur la victime, un Glacernoins très classique, ce qui semblait indiquer qu'il avait juste été au mauvais endroit eu moment et non qu'il avait été choisi pour être tué. Asolraahn, en fier traqueur, insinua clairement que la bête pourrait ressentir la peur et invita le garde à se calmer. Effectivement, les battements de cœur du garde étaient plus rapides que les autres personnes présentes dans la pièce.

Asolraahn fut le premier à partir, indiquant qu'il allait inspecter les alentours en quête d'une piste. Il proposa également de faire de la maison abandonnée leur lieu de regroupement. Toryné acquiesça et enregistra l'image du lieu dans son miroir ainsi qu'une de lui-même, la sécurité avant tout et en parlant de sécurité.

-Évitons de rester seul, comme la souligné notre camarade, Geruld semblait être un guerrier aguerrie, nous ne sommes donc pas l'abri de connaître le même sort si nous nous isolons. Tâchons que ce sinistre spectacle soit le dernier crime de cette créature. Votre Altesse impériale, dit-il en s'adressant cette fois-ci précisément à Avara, nous représentons tous deux l'Empire je propose donc que nous ne soyons pas dans le même groupe afin d'utiliser nos positions respectives aux maximums à travers tout le village. Cela valait mieux comme il l'avait déjà pensé auparavant. Quiconque désirant me suivre est la bienvenue bien évidemment.

À peine eu le temps de finir sa phrase qu'un souffle très fort retentit. Un souffle et non coup de vent très fort. Une provocation du rôdeur ? Un signe qu'une nouvelle chasse commençait ? "Ne perdons plus de temps, allons-y" dit-en sortant à son tour.

Ce souffle créa un léger mouvement de foule, ce n'était pas encore la panique totale, cependant peut-être pouvait-il en profiter pour attirer un maximum l'attention des gens suffisamment proche.

Une myriade de papillons aux couleurs chatoyantes et vives sortirent de son corps. Plusieurs instruments vinrent jouer une douce musique, trompette, harpe, etc... Alors que Toryné irradiait lui aussi de plusieurs couleurs.

-Écoutez-moi ! Je suis le Dominus Toryné Dalis ! Afin d'assurer votre sécurité je vous demande de garder votre calme ! La maison se trouvant derrière moi fait désormais office de bureau d'enquête, je vous invite à nous informer de tous éléments étranges que vous remarqueriez ! Je vous invite également fortement à ne pas vous déplacer seul ! L'empire met tout en œuvre pour assurer votre sécurité et je vous promets que nous ramènerons l'ordre au sein de Meerhagen !

Malgré sa nature de vampire, il espérait qu'il serait écouté et qu'il avait réussi à rassurer la populace, il valait mieux éviter d'avoir des villageois paniquer dans leur patte.

Juste après la fin de sa petite allocution, un visage familier s'approcha de lui et lui demanda audience privée. Oui cette petite blonde, il la connaissait très bien. Alvor... Son informateur dans ce village. Il le connaissait depuis sa naissance, de même que pour ses parents d'ailleurs. C'était l'avantage de l'immortalité, par moment les amitiés pouvaient même se transmettre de génération en génération, bien que dans le cas précis il été plus qu'un ami, mais également l'amant de sa mère... et aussi de son père... Et d'Alvor lui-même en fait, mais cela n'avait pas grande importance aujourd'hui.

« Dame de l’Aube ! Vous l’avez entendu aussi ? Je … J’ignore si je deviens fou, mais je crois avoir entraperçu une silhouette vaporeuse dans ce village de fou… Mais je n’ai aucun souvenir. Je crois que cela venait des fermes, peut-être. »

C'était Dame de l'Aurore, mais il pouvait bien imaginer que son titre puisse connaître quelque variante en fonction des régions de l'empire. Cependant... Alvor avait toujours été très efficace, il faisait partie de ses meilleurs informateurs, si bien qu'il puisse clairement devenir un membre de l'Occulus Noctis dans un futur proche. Il semblait bien hésitant aujourd'hui ? Était-ce la peur ? Ses battements de cœurs étaient assez réguliers pourtant... Les fermes donc ...?

-Très bien Alvor, je passe devant, va prévenir mes compagnons d'aujourd'hui que je me dirige vers les fermes et viens m'y retrouver par la suite. Je compte sur toi, montre moi encore aujourd'hui ton efficacité légendaire et je saurais te récompenser à la hauteur de ta contribution.

Cependant, s'il s'avisait de lui faire faux-bonds. Une amitié longue amitié transgénérationnelle s'arrêterait et Alvor apprendrait qu'on ne poignarde pas un Dalis dans le dos sans en payer les conséquences.

Actions de Toryné: Je me dirige vers les fermes.
Actions d'Alvor : il prévient l'équipe de mon déplacement et me rejoint par la suite.

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La missive, en sécurité dans les poches de sa cape, lui faisait toujours questionner sa présence. Il ne doutait pas que ses compétences avec les animaux pouvaient avoir motivé la décision de Claudius de Havremont de l’envoyer sur les lieux mais il y avait certainement plus. Il se mit rapidement en route vers Meerhagen, non sans être préparé au préalable. Il emmena avec lui quelques livres sur les espèces rares de Tiamaranta mais également Tor’Shorot et son arbalète cuivrée, alors sous la forme d’un petit colibri. Sa fidèle cape et sa dague dissimulée dans les replis de sa botte faisaient bien évidemment partie de son équipement mais ce n’était pas tout. Il avait bien l’intention de découvrir quelle créature se cachait derrière les rumeurs et la légende du rôdeur. Peut-être s’agirait-il d’une nouvelle créature qu’il serait alors un des premiers à découvrir ? Peut-être même parviendrait-il à établir une forme de communication avec elle, si l’opportunité se devait se présenter. L’excitation et la curiosité lui gonflaient la poitrine et ce fut donc avec une impatience presque enfantine qu’il voyagea aux côtés de son escorte attitrée. Ils avaient voyagés avec le messager venu pour lui délivrer la missive, de sorte qu’ils purent se mettre en route presque aussitôt, une fois l’elfe prêt et satisfait de ses préparations. Il s’arrangea avec Tania pour s’occuper de la boutique mais emporta dans les petites poches de sa cape les trois petits rats qui sauraient certainement se montrer d’une certaine utilité, au besoin. Snö, pour sa part, resterait à la maison pour surveiller les lieux et s’assurer que personne n’outrepassait les limites de son territoire et celui de son maître.
A peine avaient-ils quittés l’enceinte de la capitale de l’empire, Faron les rejoignit au pas de course, sa longue silhouette couverte d’une épaisse fourrure se détachant tel un éclair blanc sur l’horizon vert de Calastin. Incapable de retenir un sourire, l’elfe accueillit son compagnon avec satisfaction, transmettant au fenrisulfr la satisfaction de retrouver un membre de sa meute. Rapidement, il reçut la réponse du prédateur. Mécontentement, irritation et méfiance. Le fenrisulfr appréciait peu d’être tenu à l’écart de son chef de meute, plus encore de se retrouver seul lui qui était un animal voué à vivre en groupe et non pas exilé et maintenant que Sorel sortait, il était accompagné d’un groupe de garde engoncés dans une armure de fer. Apaisant l’animal du mieux qu’il put, Sorel s’arrangea pour que Järn reste aux côtés du fenrisulfr tout au long du voyage, soulageant la solitude du fenrisulfr en se tenant à proximité mais également tenant une position entre lui, l’animal et le groupe de garde qui l’accompagnait. Il ne craignait pas pour leur sécurité, pas tant qu’ils ne faisaient aucun geste pour s’en prendre à lui, mais il nota combien sa position apaisait également la tension chez eux.

Son arrivée à Meerhagen ne fut pas sans attiser quelques tensions et créer un léger vent de méfiance et de crainte. Ou, plus exactement, l’arrivée de Faronlyss. Le grand prédateur, bien que loin encore d’avoir atteint sa taille adulte mais s’en approchant néanmoins à grands pas mais la présence du fenrisulfr n’est pas la chose à attirer l’attention car Sorel n’est pas seul à avoir été envoyé sur les lieux pour mener l’enquête. Oubliant momentanément la crainte dans les yeux des villageois, ceux de l’elfe s’écarquillèrent d’enthousiasme, de curiosité et de joie à la vue du véritable trésor qui se trouvait sous ses yeux. Il avait déjà rencontré Nyana par le passé et il ignorait tout à fait comment ces retrouvailles allaient se dérouler mais le grand graärh qui se trouvait à ses côtés défiait tout ce qu’il aurait pu un jour imaginer. Le mâle toisait le monde du haut de sa grande taille, sa large carrure couverte d’une fourrure blanche, sa nuque était couverte d’une crinière fournie et majestueuse. Équipé comme un guerrier, il savait sans doute indéniablement comment se servir de ses armes, certainement à l’instar de Nyana ! Fourrant ses mains dans les poches tout en sautillant légèrement sur place, Sorel ne put empêcher un sourire d’étirer ses lèvres tandis que ses yeux pétillaient de joie et d’excitation, en complète contradiction avec l’humeur morose et délétère qui pesait sur les lieux. Conscient que ses propres arguments n’apaiseraient probablement pas les bipèdes des lieux, Sorel laissa les gardes qui l’avaient accompagné s’occuper de calmer les villageois et les autres gardes présents. S’approchant du fenrisulfr pour rester à ses côtés et présenter un front commun face au village, tout en s’assurant une forme de protection en plus d’apprécier le sentiment de ne pas être seul, Sorel observa néanmoins les alentours. Le géant et Nyana n’étaient pas les seuls présents et apparemment ils faisaient partie d’une délégation graärhs visant à établir des relations entre l’empire et la légion graärh de Néthéril. Toryné était également présent… ou présente ? Considérant le vampire avec curiosité et attention, l’elfe songea avec l’ombre d’une grimace qu’il était heureux qu’Aldaron ne soit pas présent. Bien que lae vampire avait survécu à sa dernière rencontre avec son père. Et puis il y avait Avara. Songeant aux bouquins logés dans sa besace, il ne pu empêcher un discret sourire d’étirer ses lèvres tandis qu’il approchait, suivi par Faron.

S’il ne prêta d’abord pas attention aux regards et nombreux coup d’oeil qu’on lui lançait, les mettant sur le compte de la présence de Faronlyss, il réalisa cependant rapidement que les yeux se posaient au moins aussi souvent sur lui que sur son compagnon à fourrure. Repoussant cela pour plus tard tout en se rappelant de se montrer prudent et gardant la possibilité de s’enrouler dans sa cape au moindre signe de menace, Sorel finit par suivre Avara à l’intérieur. Il n’avait pas spécialement envie de poser les yeux sur un cadavre mais il était là pour apporter son expertise concernant le règne animal et il avait bien l’intention d’éclaircir le mystère et de peut-être rencontrer le Rôdeur en personne. L’odeur, cependant, le fit hésiter sur le pas de la porte, toute trace d’excitation et d’enthousiasme s’effaçant au profit d’une pâleur inquiétante tandis que son estomac se rebellait violemment. L’odeur de chair brûlée venait de le jeter quelques années en arrière, sur les flancs brûlants du volcan, à Morneflammes. Luttant contre les souvenirs et le soudain désir de tourner les talons et de se réfugier loin, loin de cette puanteur insoutenable, l’elfe fit un premier pas dans la maison. Il regretta soudain le besoin naturel des elfes de respirer. Un vampire n’aurait aucun mal à retenir sa respiration et affronter l’air vicié de la maison. Affermissant sa volonté d’un raclement de gorge tremblant, Sorel s’engagea finalement dans la bâtisse, dissimulant les tremblements de ses mains dans les poches de sa cape où il trouva le plaisir rassurant de pouvoir caresser les rongeurs qui s’y trouvaient blottis. Ce qu’il trouva, cependant, n’arrangea pas ses affaires. Des cadavres brûlés, il en avait vu par le passé. Bien trop. L’odeur et la vue lui retournèrent l’estomac. Sorel déglutit, espérant fortement qu’il n’allait pas vomir malgré la détermination manifeste de son estomac de se retourner voire de lui remonter dans la gorge. A son tour, il s’accroupit et examina les restes du pauvre garde, écoutant d’une oreille les questions et propositions d’Avara, hochant la tête en approuvant la conduite proposée.

Il avait apprécié l’intervention du grand graärh, bien que celle-ci soit quelque peu brusque. Elle aida également l’elfe à retrouver une once de contenance et à retrouver une forme de calme. Il n’avait, lui-même, pas peur - probablement une erreur de sa part mais à force il commençait à avoir l’habitude - mais l’odeur et la vue du cadavre l’avait ébranlé.
Le graärh finit néanmoins par s’éloigner et quitter les lieux dans le but d’aller trouver des traces à l’extérieur. Une occupation qu’il réaliserait certainement mieux que Sorel même si l’elfe mourrait d’envie d’aller observer le grand guerrier et de se lancer sur la piste du Rôdeur afin de tomber sur lui. Mais il avait autre chose à faire.

Se penchant à nouveau sur le cadavre, il continua d’écouter les propos échangés avec curiosité tout en gardant l’essentiel de sa concentration sur la tâche qu’il s’était assignée. Peu importait sa difficulté.
Le parangon Dalis avait-il à peine terminé d’exprimer son opinion qu’on souffle bref mais puissant retentit dans les environs, le vent s’engouffrant dans les ouvertures pratiquées à même la maison. Sursautant, Sorel se redressa tandis qu’il se précipitait à l’extérieur dans l’espoir de voir quelque chose peut-être. Un mouvement de panique était déjà en train de s’installer mais rapidement l’enchanteresse vampirique fit usage de tout son art pour captiver la foule. Et Sorel avec elle. L’elfe resta un instant à observer la beauté de Toryné, les couleurs et les sons agréables lui tirent un bref sourire… avant qu’un grondement ne le fasse sursauter, le ramenant à l’instant présent. Faronlyss. Remerciant le grand prédateur d’un regard, Sorel considérant un instant les environs. Le village, morne, venait de gagner une intensité et une luminosité qu’elle n’avait pas auparavant aux moyens de la vampire qui attirait à elle toute l’attention. Toryné avait réussi à apaiser les inquiétudes mais l’elfe se demanda si elle ne venait pas également d’attirer sur elle l’attention d’éléments bien moins favorables. Avant qu’il ne puisse songer d’avantage à la situation, cependant, quelque chose gratta à la lisière de son conscient et il se tourna vers le fenrisulfr. Celui-ci lui indiqua un élément à l’intérieur même de la maison. Curieux et dirigé par les indications de l’animal, il se rendit derrière un petit meuble où il découvrit des gouttes d’un liquide grisâtre. Peu importe ce qu’il s’agissait, le liquide était encore chaud et était parvenu à creuser à travers le bois du parquet jusqu’à atterrir sur la terre en-dessous. A côté se trouvait une épée brisée et si Sorel n’était pas un grand bretteur, il savait reconnaître une arme de bonne facture lorsqu’il en voyait une et celle-ci était indéniablement d’origine délimarienne. Ces armes là ne se brisaient pas facilement et moins encore de la sorte.

Portant une main à sa gorge, Sorel usa de la trame pour aiguiser sa perception tandis qu’il portait toute son attention sur les gouttes luisantes et encore fumantes, espérant en découvrir davantage à leur sujet. L’épaisseur du liquide indiquait clairement qu’il ne s’agissait pas d’eau, à l’instar de sa teinte particulière mais avec l’aide de la magie l’elfe en découvrit davantage. Il n’avait pas souvent assisté au processus lié à la fonte d’un objet mais il lui arrive fréquemment de traîner du côté des forges et des joailliers, par curiosité, et s’il n’a définitivement pas la prétention d’en savoir beaucoup, il se rappellait de ce qu’il avait vu et le métal luisant d’avoir été fondu puis remodelé, ce qu’il avait sous les yeux y ressemblait fortement. Difficile de définir le type de métal qu’il avait en face de lui, fer, acier ou argent, mais c’était un matériau souvent employé pour créer bijoux et objets du quotidiens, du coup peu probablement de l’argent. Il secoua la tête, interpellé par ses découvertes et se redressa, se dirigeant derechef vers Avara. Il attendit que celle-ci lui prête attention avant de commencer à indiquer ce qu’il avait trouvé :

« Il n’a pas mangé sa proie, » fit-il remarquer d’une voix rauque, pointant le cadavre du doigt. Ravalant le nœud qui s’était formé dans sa gorge en regardant à nouveau les restes fumants du délimarien, Sorel s’accroupit à côté de la dépouille puis  leva les yeux vers Avara et le garde à ses côtés. « Et si vous dites vrai, » ajouta-t-il à l’attention du garde qui avait répondu à Avara et qui avait été recadré par le grand graärh, « Il s’est attaqué en premier à l’un de vos meilleurs. » Sorel baissa le nez sur le cadavre, fermant brièvement les yeux pour se retrouver une contenance malgré la faiblesse passagère dont il se sentait victime. « Une bête ordinaire s’attaque normalement aux plus faibles pour se garantir un repas. Lui a attaqué un des plus forts et ne s’est même pas nourris. » Il secoua la tête, désignant l’armure, plutôt exactement son état déplorable : « J’ignore ce qui a fait ça mais il faut compter sur quelque chose de puissant. Les dégâts sont considérables et brutaux. » Ne surtout pas penser à l’odeur de chair brûlée ni à l’aspect du cadavre, se concentrer sur les faits et l’origine potentiellement animale de l’attaquant. Il se redressa et s’approcha de l’endroit qu’il avait auparavant étudié et indiqua les trous dans le parquet. « Si on en juge par l’état du cadavre, » ne pas vomir, « mais aussi de ceci, la créature a un contrôle quelconque sur la chaleur ou le feu. Faronlyss, » continua-t-il en indiquant le fenrisulfr d’un geste du menton, « m’a indiqué cet endroit et si vous venez voir, vous verrez que des gouttes incandescentes ont brûlé à travers le parquet jusqu’au sol et sont encore en train de refroidir. Les métaux peuvent refroidir rapidement mais ces gouttes sont encore chaudes et fumantes. » Du bout du pied, il poussa les restes de l’arme brisée, son regard tombant sur le fil acéré de ce qui restait de la lame. « Une autre indication de la puissance du responsable, » acheva-t-il à voix basse.

Inspirant doucement, son regard se porta vers l’extérieur et il poursuivit plus doucement :

« Si c’est bien lui qui est intervenu et si nous avons bien à faire à une bête, je doute qu’elle soit actuellement heureuse de notre présence et qu’il soit de bon ton d’attirer son attention tant qu’on ne sait pas à quoi on a à faire. »

Était-ce bien lui qui indiquait éventuellement à la prudence ? Lui-même qui s’était, quelques mois auparavant, presque littéralement jeté dans la gueule du loup ? Retenant un petit reniflement, il s’accroupit à nouveau, le corps orienté vers la porte de sortie et plongea les mains dans ses poches pour déposer sur le plancher calciné trois petits rats.

« Nathou, Pathou et Linou, je compte sur vous. »

Activant le glyphe de sa chevalière, il s’en servit à nouveau pour communiquer avec les rats pour leur donner ses indications et demandes. Aussi petits et banals qu’ils étaient, ils passeraient inaperçus et pourraient lui rapporter ce qu’ils trouvaient un peu partout. Deux d’entre eux s’éloignèrent dans un grattement de petites pattes sur le parquet mais le troisième se tint sur ses pattes arrières, remuant des moustaches à l’attention de Sorel.

« Seulement à ton retour Pathou, pas avant, » le tança-t-il gentiment.

Avec un petit souffle du nez, le rat s’élança à la suite de ses compagnons. Une fois certain qu’ils s’étaient éloignés et qu’il n’allait pas devoir rappeler les règles aux rongeurs, il se redressa et revint aux côtés d’Avara.

« Si vous le permettez, je resterais en votre compagnie, » proposa-t-il avec courtoisie. N’étant pas seuls, il respecta la demande de la jeune femme de s’adresser à elle en employant le “vous”, même s’il avait fait la moue à sa demande. Le vous donnait à l’échange une distance qu’il n’aimait pas avoir avec les personnes qu’il appréciait et, jusqu’à preuve du contraire, la jeune femme en faisait partie.

Il n’aurait pas l’audace de se comparer au grand graärh qu’il devinait guerrier et traqueur expérimenté, à l’instar de Nyana. Cependant, là où ils avaient certainement l’expérience d’être confrontés à des créatures dangereuses, Sorel en avait également aussi bien celle récoltée dans les livres que sur le terrain. Si le géant à fourrure se trouvait ailleurs, Sorel préférait rester aux côtés d’Avara pour garantir à son amie d’avoir un minimum de soutien en cas de pépin.


Directives :


- Sorel décide de rester sur place afin d'accompagner Avara pour le moment,
- Il se sert cependant de ses trois rats pour aller fouiller au petit bonheur la chance (et de Faron, au besoin)

description[INTRIGUE] Le rôdeur EmptyRe: [INTRIGUE] Le rôdeur

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Le calme avant la tempête. Voilà ce que je pressentais. C'était comme un mal de ventre qui ne voulais pas passer. Comme un souffle dans ma nuque. C'était une sensation légère qu'il était facile d'ignorer. Au début. Puis qui devenait agaçante, voir terrifiante.

Mais l'esprit aiguisé était capable de passer outre. C'était pour cette raison, parmi tant d'autres, que je me trouvais si loin de chez moi. Loin de Sélénia. Loin de ma fille. Les rumeurs avaient été les premières à me trouver. Puis, qu'elle n'avait pas été ma surprise en étant convoquée par l'empereur en personne au sujet de ces histoires à dormir debout. Puis, qu'elle n'avait pas été ma surprise en étant convoquée par l'empereur en personne au sujet de ces histoires à dormir debout. Qui n'en étaient pas, finalement. Il y avait eu un mort. Il y avait donc, bel et bien, un Rôdeur. Mais était-il homme ou bête légendaire ?

Cela, je devais le découvrir. Et je n'étais pas seule pour le faire. C'était avec un plaisir non dissimulé que je retrouvais Avara. Être placé sous son commandement direct me convenait parfaitement. Je la savais plus que capable de diriger cette mission. Et elle pouvait compter sur moi, bien sûr.

Les autres visages présents ne m'étaient pas inconnus. Leurs noms avaient déjà été prononcés à maintes reprises dans mon entourage.

Il y avait Toryné qu'il était impossible de manquer. Un personnage controversé dont je n'avais pas d'idées précises. Je ne souhaitais pas me fier aux rumeurs pour me faire une opinion sur cette personne. J'avais donc tout à découvrir et lui... Tout a prouver.
Les deux Graärh étaient les premiers que je rencontrais. Que j'approchais de si près. Le mâle fut, sans doute, celui qui m'impressionna le plus. Véritablement immense, même à mes yeux, j'étais resté prise de stupeur quelques secondes en le voyant arriver. Mais, m'étant vite reprise, j'étais heureuse de les compter parmi nous. Les rumeurs à leur sujet n'avaient pas manqué de me parvenir également, surtout en pénétrant dans le petit village. Ils avaient livré combat contre les pirates, disaient-elles. Et cela, je ne pouvais que l'apprécier.
Enfin, il y avait un Elfe. Je ne le connaissais pas personnellement, mais j'avais appris qu'il était présent pour mettre son expertise auprès des bêtes au service de l'Empire. J'avais immédiatement ressenti une once de curiosité à son égard. Peut-être aurais-je l'occasion d'en découvrir davantage à son sujet au cours de cette aventure.

Face à la maison abandonnée, je m'arrêtais un instant. Contrairement aux bâtiments voisins, cette cabane branlante n'en menait pas large. L'endroit parfait pour commettre un crime, pensais-je en observant mes compagnons pénétrer les uns après les autres, non sans froncer le nez.

Je les suivais après avoir pris une grande inspiration.

L'odeur, à l'intérieur, me rappela immédiatement à des souvenirs peu réjouissants. La guerre. Le feu. La chair brûlée. J'observais ma main gauche, celle qui n'était pas accrochée à mon bâton. Une main qui avait brûlé la chair, autrefois.

C'était avec un profond dégoût pour moi-même que je me rendais compte que l'odeur ne m'incommodait pas.

Et c'était en silence que je suivais le groupe jusqu'à l'étage.

Je marquais un temps d'arrêt face au corps encore fumant. L'attaque n'était pourtant pas si récente. Les nombreuses entailles, quant à elles, indiquaient une certaine sauvagerie dans ce meurtre. Le Glacernois avait-il était brûlé avant ou après avoir reçu tant de coups ? Je me posais réellement la question tandis qu'Avara prenait la parole. Je hochais simplement la tête, approuvant ces dires en silence et n'attendis pas davantage pour m'approcher du défunt.

Je mis un genou à terre alors que mon amie continuait à s'adresser aux autres, puis posais mon bâton sur le sol tout en m'assurant que ma cape ne touche pas le corps encore très chaud. Je levais à peine un œil vers l'elfe, qui se penchait également vers le corps, et passais ma main droite au-dessus du défunt. La chaleur me fit frissonner. Qu'elle créature ou magie pouvait avoir un tel effet ?

J'avais à peine le temps de formuler cette pensée qu'un souffle puissant s'engouffrait par les ouvertures de la maison. Par le toit défoncé. Je le ressentais comme un avertissement. Comme un "Vous êtes les prochains au menu". Je frissonnais malgré moi et inspirais longuement afin de retrouver mon calme et ralentir les battements de mon cœur. J'avais vécu pire que cela, non ?

La voix de Sorel me fit relever la tête. J'arrêtais mon inspection pour porter toute mon attention sur ce qu'il avait à dire. Je haussais également un sourcil en l'observant. Se sentait-il mal à la vue du corps ? Cette pensée fut rapidement éclipsée par les dire du marchand, que j'approuvais d'un hochement de tête pensif en le suivant pour voir de mes propres yeux ces gouttes de métal.

Notre Rôdeur semblait être joueur, pensais-je en lançant un regard vers Avara. Un joueur aimant jouer avec le feu, semblait-il, car il s'agissait bien de métal en fusion. Sur cette constatation, je revins auprès du corps et m'y penchais sans attendre, faisait fi de son aspect une fois de plus. Ce métal encore chaud ne semblait pas venir de l'arme puisqu'elle était brisée nettement. Une idée commençait donc à faire son chemin dans mon esprit.

Ce Rôdeur, peut importait ce qu'il était réellement, devait avoir une affinité avec le feu ou la chaleur. Ou avec le métal. S'en était-il servi pour ouvrir l'armure du Glacernois ?


Je continuais donc mon étude du corps, osant y poser les doigts après avoir vérifié que je ne me brûlerais pas. Je posais mon regard sur l'armure, surtout. Une carapace de bonne facture que, sous mes yeux volcaniques, je découvrais éventrée. Pas fondue. Pas enfoncée. Éventrée. Comme si des griffes immenses l'avaient ouverte. Et, en repoussant la chemise lacérée qu'il y avait en dessous, je me rendais compte d'un détail.

" Je suis d'accord concernant la force physique et la possible affinité avec le feu ou la chaleur. Ce corps est ici depuis plusieurs jours et il est encore chaud. "

Le ton neutre, je relevais les yeux vers Avara qui me dominait de sa hauteur puisque j'étais de nouveau à genoux près du défunt.

" Mais ce n'est pas tout. Cette armure est de bonne facture. "

Je caressais le plastron éventré du bout des doigts.

" Et elle n'a pas suffi à protéger Géruld. "

Pas le défunt. Pas le mort. Géruld. Une vie avait été prise. Un père était mort. Je serrais le poing sous la soudaine colère que je ressentais.

" Ce qui m'interpelle, ce sont ces lacérations. "

Je désignais les marques sur le métal, gardant un ton neutre et détaché.

" Qui sont les mêmes que sur son torse. Le Rôdeur n'a pas détruit l'armure pour s'attaquer ensuite à la chair. Il a fait les deux en même temps. Elle ne lui a opposé, semble t-il, aucune résistance. "

Je fronçais les sourcils. Je réfléchissais. Je n'avais pas suffisamment vécu dans l'archipel pour connaître une créature capable d'une telle chose. Mais, en revanche, je savais quel mortel pouvait en être capable.

" Cela me fait songer à l'esprit-lié du scarabée. Les plus puissants spirites sont capables d'ouvrir des armures métalliques à mains nues. Et, bien entendu, de briser des armes comme l'est cette épée. "

Je tournais mon regard vers le garde qui nous avait délivré quelques informations depuis notre arrivée.

" Avez-vous connaissance d'un spirite de ce genre au sein du village ?  Un habitant ou même un voyageur de passage. "

Il y avait les lacérations, bien entendue, qui laissaient songer à des griffes. Un Graärh ? C'était l'élément qui ne collait pas avec mon hypothèse. Je fronçais donc les sourcils, songeuse. Et il restait la question du souffle. De l'avertissement. Celui-ci n'avait rien eu d'humain à mes oreilles. Une créature ? Le rôdeur pouvait-il être, en fait, deux êtres vivants agissant ensemble, comme Sorel et son fenrisulf ?

Tant de questions...

" Nous pourrions inspecter la forge... "

Car les scarabées étaient réputés pour pouvoir être des forgerons ou des orfèvres. Ou était-ce ce dont je me souvenais.

" Et si notre ami est lié d'une façon ou d'une autre à la chaleur, peut être a t-il une température corporelle plus élevée. Ou peut-être que les endroits où il passe deviennent plus chauds. "

Je me relevais et me tournais vers Avara, posant une main sur son épaule que je serrais doucement. Puisqu'elle s'était permise le tutoiement, qui dénotait une certaine proximité entre nous, le geste ne me paraissait pas déplacé. Il se voulait même rassurant. Une façon de dire "je suis à tes côtés" sans utiliser de mots.

" Restons groupé, tu as raison. Si tu le souhaites, je peux utiliser ma magie pour avoir une vision thermique. Nous pourrions nous diriger en même temps vers la forge. "


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- Vex reste dans la maison abandonnée.


Spoiler :


Informations supplémentaires sur l'état de l'armure et du corps :


Dernière édition par Vex'Hylia Aërendhyl le Sam 20 Mar 2021 - 2:14, édité 1 fois

description[INTRIGUE] Le rôdeur EmptyRe: [INTRIGUE] Le rôdeur

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L’on désire ce que l’on ne peut avoir. C’est la loi de la nature, qui frappe chaque chose de plein fouet. C’est un sentiment frustrant et qui nous ronge de l’intérieur jour après jour, quand cette chose nous obsède au point que le sommeil ne souhaite plus se montrer… Des souvenirs, des chants tout me revient sans cesse et à chaque fois, je cherche à les éradiquer d’un coup de griffe… Les nuits deviennent longues, si longues que je sors, je fuis dans un sens, abandonnant tout ce que je connais pour revenir à un état bien plus primaire et sauvage… J’en ai besoin, de cette déconnexion pour me retrouver et me recentrer… Avec les semaines qui ont coulé depuis son départ, j’ai mis ma colère et ma tristesse au service de mon clan. Faisant évoluer mon corps et ma force, pour occuper mon esprit à autre chose.

Servant la légion avec bravoure, je ne reculais devant rien, acceptant chaque critique, chaque petite mission que l’on me confiait. C’était devenu mon quotidien, et pourtant, il me faisait mal, même si je refusais de le montrer… Côtoyant que mon peuple, je ne pensais pas que les sans poils allait de nouveau me hanter…

Mon Tribyonn était venu à ma rencontre, je ne m’attendais pas à ce qui allait suivre… Il m’avait choisi pour l’accompagner sur la terre des Hommes, quelque chose de diplomatique, quelque chose de délicat qui se brise plus rapidement qu’on ne le pense. Pourquoi vouloir que je vienne ? J’étais, tout le contraire de la douceur… Cependant, je ne pouvais pas refuser une telle proposition, c’était un honneur d’être choisis par le grand blanc, mon devoir était d’accepter et de le suivre partout où il ira…

Allais-je regretter ? Peut-être que oui, peut-être que non, je ne le saurais qu’en temps voulu et cela ne saurait tarder… Après l’affrontement des Couronnes de Cendre, me voilà en quête de froufrou et de perruque en tout genre… C’est…moins héroïque, il n’y a pas photo…

Le trajet jusqu’à Delimar me sembla long et éprouvant, à chaque minute, j’avais l’impression qu’une seule seconde venait de s’écouler… C’est dans un long soulagement que nous atteignons enfin notre destination. Je ne pouvais pas me sentir plus heureuse qu’à cet instant. A si peut-être… mais il faudrait que ce soit sur ma terre natale et pas dans ce pays où la pierre est brisée pour construire des maisons…

Les choses ne se passèrent pas comme prévues… L’action accepta de montrer le bout de son museau en rendant les choses plus intéressantes et moins barbantes pour moi…Un cadavre venait d’être découvert, et quoi de mieux que d’offrir un coup de patte pour montrer notre implication dans cette société ? Cela ne pouvait que donner un petit coup de pouce sans passer par le blabla ennuyant…

Suivant le blanc de prêt, ils se rendirent ensemble vers la scène. La grandeur de félin blanc impressionnait toujours autant les sans poils, et cela me rendait plutôt fière… Cela m’aider à garder la tête haute et de ne pas montrer les crocs… j’avais encore du mal avec les humains et tout ce qui ne possédait aucun trait félin… Il me fallait encore du temps pour m’habituer et ne plus être en position de prédateur en leur présence… Les cicatrices invisibles mettent toujours plus de temps à guérir…

Lors de notre arrivé, nous constatons de nombreux sans poils et la…C’est le drame pour moi… Mon cœur se met à battre plus rapidement, serrant légèrement les poings, je fermais les yeux brièvement pour me concentrer sur notre tâche… Faisant partit du règne animal, je nous considérais comme étant de meilleur pisteur que ces petites choses fragile… Vaut mieux-t-il pas laisser la place au professionnel de la traque ? Cela serait probablement mal vu de les chasser et je me devais de rester silencieuse en présence de mon Tribyonn…

Une femme s’approcha pour converser sans doute. Pourquoi fallait-il toujours que l’on vienne vers moi ? Je ne lui répondis pas, hochant simplement la tête, la laissant partir faire ses trucs de sans poil… Puis le géant s’exprima faiblement, pour que moi seule puisse entendre ses paroles dans notre langue d’origine.

« Ca ne me dit rien qui vaille. A l’évidence, nul ne s’aventure ici. Pourtant, il y a des fruits et des champignons séchés qui poussent autour. C’est la guerre. La famine ne fait peut-être pas encore rage, mais personne ne se serait laissé tenter par l’appât du gain ? »

« Il ne semble y avoir aucune odeur troublante à part celle du cadavre… Cependant, il y a quelque chose qui ne semble pas normal ici… Est-ce que vous ressentez aussi cette sensation ? »

Mon poil était légèrement volumineux, mes oreilles bougèrent sans cesse à l’affût du moindre bruit suspect… J’avais l’impression que l’atmosphère était plus lourde, mais cela était peut-être mon imagination… Comment réfléchir tranquillement avec tout ces sans poils autour de nous…

« Point à notre connaissance, m’dame. Mais on n'est pas partout. Ptet ben qu’en interrogeant les gens du village, vous pourrez trouver des choses à ce sujet. En tout cas on n'a jamais vu de tel manieur de métal par ici, sauf ptet bien l’Empereur en personne ! »

Un soupir sortit de ma gueule alors qu’une femme posa une question au sujet d’un esprit-lié. Le garde répondit de manière stupide à mon goût, avec un sous-entendu qu’en gros il n’y avait qu’un seul homme pour faire ça… A l’entendre, on pourrait croire que l’enquête est terminée… Un autre soupire s’échappa sans que je ne m’en rende compte. Je m’approchais à mon tour près du cadavre pour le renifler. Il y avait cette odeur de sang qui est si agréable et exotique… Mis à part les blessures qui semblaient être faites avec une impressionnante facilité, comme si l’homme avait été complètement nue… La femelle qui avait diagnostiqué cela était assez douée, je devais l’admettre…

A certains moments, j’avais envie d’enfoncer ma griffe dans la plaie, désirant les comparer avec nos pattes. Elle était bien plus imposante que les nôtres… Voilà un défi de taille, ce qui me fait sourire bizarrement…

Les minutes se succèdent et mon corps se redresse rapidement en entendant le pas lourd d’un sans poil se précipiter dans notre direction en criant quelques choses.

« G… G.. GAAAARDES ! Le rôdeur ! Je l’ai vu ! Il … Il … Est pas .. Loin d’ici … Sauvez-moi s’il vous plait ! Je suis trop jeune pour mourir ! »

Le grand Tribyonn, ne perdit pas de temps à suivre la piste de la créature. Et je ne réfléchissais pas non, préférant prendre l’air en humant les alentours. Peut-être que quelque chose arrivera jusqu’à mon museau, quelque chose qui nous serait utile…

Etre loin des sans poil était tout ce que je cherchais, mais pas que, je ne pouvais pas me permettre de laisser notre leader seul. Même si d’ordre général les félins chassent en solitaire, même s’il était plus imposant que moi, nous ne connaissons pas la chose, sa grandeur et sa rapidité… Nous n’étions pas de trop de deux…

Spoiler :


- Ferme Roncecoeur

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Un chasseur sachant chasser sans son chien est un bon chasseur.

Mais à ce propos, vous autres, connaissez vous vraiment la différence entre le bon et le mauvais chasseur ?

Si le mauvais chasseur chasse avec un animal bête et méchant répondant simplement aux ordres tel un vulgaire caniche, le bon chasseur sait au contraire, s’entourer. Une Meute efficace est la clé d’une chasse réussie.

Cela, nous l’avons bien compris. Plus besoin du Maître à présent. Nous nous sommes déchaînés, et nous allons laisser parler notre rage. Nous savons ce qui est important. Désormais, notre vie a un sens. Manger, Dormir, Conquérir, Répéter. Tuer et Dominer pour parvenir à nos fins.

Aujourd’hui cela commence par un petit village, mais nous en sommes sûrs, demain ce sera le monde entier qui nous craindra. Il n’y à qu’à voir la panique que nous propageons rien qu’en soufflant.

Ces pathétiques êtres ont peur, alors que nous ne connaissons plus cela. Ces créatures que l’on ose appeler des Humains. Désormais nous sommes libres. Nous allons leur faire payer tout ce que l’on a subi.

Des pas lents tout d’abord, puis une grande accélération, un autre souffle monstrueux et puissant. Comme quand nous avons tué l’Humain qui nous tenait tête.

Rien ne peut nous atteindre.

Pas même les murs, et les cris apeurés de ces marchands. Plus personne ne pourra nous faire du mal. A présent, nous contrôlons.

Leurs os cèdent bien facilement, et leurs têtes sont si facilement malléables. Il ne faut pas plus de quelques instants avant qu’ils tombent comme des mouches.

Nous avons accompli notre travail, pour l’instant. Et s’ils ne comprennent pas, nous reviendrons plus tard.

Nous sommes légions.
***

De grands bruits de cris et d’horreurs se sont fait entendre dans le village. Un nouveau souffle puissant identique à celui entendu avant s’est fait entendre, puis de lourdes présences ont fait leur apparition, avant de repartir tout aussi mystérieusement. En revanche, à présent, c’est bien la panique qui semble avoir gagné le village avec de nouveaux cris d’horreur.

Des personnes sortent affolés du Marché Couvert et de l'Épicerie. Il n’y a pas un Rôdeur. Il y a des Rôdeurs. Et ils viennent de massacrer des innocents.

Il faut prévenir les autorités, et vite.



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Asolraahn jeta un dernier coup d’œil par les carreaux brisés d’une fenêtre de la maison. La nuit tombait vite. Dehors, on voyait scintiller les premières lueurs de Meerhagen. Les alentours de la maison abandonnée étaient déserts ; ses ruines semblaient s’étoffer du silence contenu dans les murs ; un silence comme le géant opalin n’en avait jamais entendu, pas même une nuit sans nuage dans le creux évidé d’une galerie des montagnes de Nin Daaruth ; un silence lourd, lent, pesant comme une chaleur d’été à Néthéril. Il resta debout sans bouger, laissant ses poils s’imprégner de cette atmosphère, les yeux fermés. Il sortit par la porte d’entrée et longea le chemin parsemé de cailloux et de solives vermoulues, près d’une palissade pleine de brèches qu’on avait de toute évidence jugée trop peu efficace pour l’entretenir. Tout à coup, son pelage eut un frisson incontrôlé. Tout autour de lui s’expirait un souffle rageur qui naquit de la porte Est, passa sur lui comme une vague avant de remonter la maison abandonnée et s’enfuir au loin. Le géant opalin feula en réponse :

-Tu ne nous aimes pas trop, hein, fit-il à un Rôdeur invisible qui couvait son ombre. Tant mieux. Ça veut dire qu’on t’effraie.

Le géant opalin poursuivit sa route, sans faire attention au grain qui commençait à poindre chez les habitants. Il doutait que sa présence les rassurerait plus qu’elle ne les effraierait. Ses compagnons sauraient se charger de ce problème sans son aide. Quant à lui, il serait plus utile en dénichant une empreinte ou des informations sur la bête.

Dans la ferme Roncecoeur, un petit cottage se dressait entouré d’une bande de terre en friche qui la séparait du reste du village. Des haies mal taillées se détachaient du terrain, servaient visiblement mieux de rempart que les palissades. Un chêne se tenait près de l’entrée, un chêne cassé par le vent qui tendait vers le ciel les tentacules de ses branches et de ses racines emmêlées. Il n’y avait rien autour de la maison, pas de table pour manger, pas d’étoffes sur les murs en pierre. Il se dégageait de cet endroit la même tristesse et le même désenchantement qu’à son arrivée dans le village.

Le félin tourna brusquement la tête. Son ouïe, d’une acuité supérieure à la normale, n’eut pas de mal à saisir dans le silence un léger bruit de pas sur le parquet de la maisonnée. Evidemment. La ferme n’était pas abandonnée, elle. Asolraahn avança, se servant de son bâton comme d’un appui. Il avait découvert durant son séjour sur Khokhattaan que l’utiliser de cette façon faisait paraître le bâton comme un outil plutôt que comme une arme gigantesque et à l’aspect menaçant. Il grimpa les quelques escaliers de la terrasse couverte et pencha la tête pour se tenir sur le seuil sans que sa tête ne heurte le plafond. Il toqua à la porte et se couvrit lentement dans sa cape roséenne.

La porte s’ouvrit violemment en grand. De par sa taille, Asolraahn crut qu’elle avait été frappée par un smilodon. Mais seule une main, ferme certes et à la peau pâle, manœuvrait la poignée branlante. L’autre main de la jeune dame qui venait de lui ouvrir tenait une espèce de cylindre fait de bois et de métal qu’elle pointait dans sa direction. Pour en avoir déjà vu durant son périple, le géant opalin avait conscience que ce tromblon n’était pas mortel pour les humains, encore moins pour les Graärh qui se paraient d’une protection naturelle plus appréciable. Toutefois, dans la situation où il se trouvait, le bout du canon se tenant à quelques centimètres de lui, l’instinct d’Asolraahn eut la délicatesse de le prévenir qu’un tir porté à cette distance ne lui laisserait certainement pas que des touffes de poils par terre.

Une impulsion de son esprit de corps lui suggéra de prendre les devants, se saisir de l’embout pour le tordre sans ménagement, rapidement jugulée par une autre idée. Il se recula très légèrement et leva la patte en gardant ses griffes rentrées, tâchant d’avoir l’air le moins menaçant possible. Après un battement de cœur, la respiration de la jeune femme se calma. Elle baissa son arme. Il lui intima le silence immédiatement et forma un léger sourire à son égard. Il se baissa plus encore pour se mettre à sa hauteur, inclinant la tête avec respect. Il félicita intérieurement son spirite du chat pour lui avoir tant de fois sauvé la vie. Après tout, il avait déjà autrefois réussi à se faire accepter d’un vampire…

“Vous êtes de ceux venus nous aider avec cette affaire de Rôdeur ?” fit-elle à son encontre.

Le géant opalin leva son regard de félin des glaces sur elle ; c’était une humaine petite et chétive qui avait les yeux hagards, non pas parce qu’un Graärh gigantesque se tenait sur le pas de sa porte mais bien à cause des trop nombreuses journées à endurer l’effroi. Ses vêtements chiffonnés témoignaient d’un manque de soin qui ne répondait pas à sa chevelure ordonnée, qu’elle portait attachée en un chignon plutôt bien chapeauté. Le félin comprit vite : voilà bien longtemps qu’elle n’osait plus étendre son linge dehors. Du reste, il n’y avait pas trace d’animosité envers lui, pas même avant qu’elle n’ait posé ses petits yeux verts sur sa toison. Cela pouvait venir de son spirite, mais pour cette fois, il se permit de croire que la jeune femme n’était pas bien moins inoffensive qu’un moineau.

-En effet. Je m’appelle Asolraahn.

“Je vous en prie, entrez.”

En arrivant dans le salon, le géant opalin découvrit que la maison abandonnée était en fait ce qui se faisait de plus grand dans ce village, et qu’à moins de vouloir constamment se cogner contre le plafond de celle-ci, il allait devoir rester penché longtemps. Il remarqua seulement après les fenêtres aux volets clos, les meubles poussiéreux et débarrassés des assiettes habituelles, des vêtements et des draps, le râtelier d’arme vide et les chandeliers éteints. Plus personne ne vivait ici, en tout cas pas au rez-de-chaussée. Peut-être qu’en montant à l’étage, Asolraahn aurait entendu des respirations étouffées dans l’une des chambres. Il avait à vrai dire de grandes certitudes à ce sujet, mais il ne les partagea pas avec son hôte qui demeurait seul sur le pas de la porte.

“Je peux faire quelque chose pour vous ?”

-Oui je crois, mais n’ayez crainte, répondit-il en conservant son expression, un sourire doux et chaleureux, pas banal pour une telle créature, qui lui avait valu de pouvoir entrer dans la demeure. Je n’ai que quelques questions à vous poser. Puis-je savoir qui vous êtes ?

-Je suis Elinna Roncecoeur. Je gère l’exploitation de la ferme… enfin, quand il y avait encore du monde pour faire tourner cet endroit. Mon mari et moi, nous sommes arrivés ici, il y a plus d’un an maintenant.

Une lueur passa à travers une fenêtre que les volets n’avaient pas entièrement voilée. Le géant opalin fit trois pas et poussa légèrement le clapet pour jeter un œil. La lueur était rose bonbon et vira au violet avant de devenir une multitude de colorations pittoresques. Des instruments vrombissaient un tintamarre plus loin. Asolraahn leva les yeux au ciel en secouant la tête.

-Qu’est-ce que c’était ? demanda craintivement Elinna.

-Un papillon. Juste un papillon. Vous dites que vous êtes ici depuis un an. Cette maison là-bas, (il indiqua d’une griffe la direction de la maison abandonnée) elle a toujours été ainsi ?

-Vous voulez dire avant tout ce qui s’est produit ? Eh bien non, en vérité je vous le dis, elle était habitée par un batelier. Adam Tatelis, si ma mémoire est bonne. Il déposait de temps en temps des voyageurs avec son bateau jusqu’à Délimar. Il y travaillait en tant que marchand, je crois aussi. Un jour, il est parti à la cité et n’est plus jamais revenu. Mais je ne peux rien vous dire de plus sur lui. Je ne le connaissais pas vraiment.

-Je comprends.

Il ne comprenait pas tellement. Chez les Graärh, chaque wigwam était entouré de cinq autres, et il n’était pas rare que de grands festins aient lieu entre les familles les occupant. Il était curieux, ce besoin étrange chez les sans-poils de raccorder sa vie à d’autres sans les connaître. Il jeta un nouveau regard par la fenêtre. La ferme Roncecoeur était plongée dans une petite pénombre, éclairée par une unique bougie que son hôte avait bel et bien risqué d’allumer. Le vent soufflait maintenant sur les haies. Un oiseau lançait ses trilles sur l’olivier aux branches tentaculaires.

-La nuit du meurtre, que s’est-il passé ?

On y arrivait. Le moment où un souvenir pouvait rejaillir à tout instant, où Elinna Roncecoeur pouvait s’effondrer à cause du poids de ce qu’elle avait vu ou entendu. Mais elle n’en fit rien. La jeune femme parut en réalité reprendre du poil de Graärh, car elle haussa les épaules tout en racontant :

-Cette nuit-là a été horrible. J’étais paniquée comme tout le monde évidemment. Ça a d’abord commencé par cet abominable bruit ; ce souffle qui se répand partout dans le village. Tout le monde l’a entendu, pas seulement moi ! Et puis, en allant nourrir les vaches, j’ai commencé à entendre de drôles de paroles être prononcées dans la maison.

-Des incantations ?

-Je ne sais pas ! Je n’en sais rien… mais j’étais terrifiée. Je suis partie chercher le garde le plus proche pour qu’il me débarrasse de ces horreurs. Je suis tombé sur Géruld. Il avait l’air confiant et il m’a dit d’attendre chez moi pour la nuit. Et puis il y est allé. Tout seul. (Elle déglutit pour la première fois, avec difficulté) Il y a eu un combat. Et la suite, vous la connaissez.

-Je la connais.

L’oiseau s’était tu. Il avait laissé seul l’olivier qui grinçait sinistrement près de la ferme Roncecoeur. Il avait dû s’envoler vite. Ou peut-être s’était-il ennuyé du peu de monde qui l’écoutait. Le géant opalin renifla dans la direction d’Elinna et hocha la tête avant de déclarer simplement :

-Vous avez peur. C’est votre intuition qui vous le dicte.

La jeune dame resserra la prise sur son arme. Cette remarque ne semblait pas l’avoir mise très à l’aise. Le tact légendaire des Graärh sans aucun doute, dont il venait de ternir l’image auprès d’elle. Mais alors qu’il n’y croyait plus, elle répondit finalement avec un certain élan de sincérité :

-Oui… J’ai peur. Je me sens menacée. C’est l’air, vous savez ? L’air dans ce village. Il a changé. Tout a changé. J’ai peur, oui. Peur pour ma famille, pour ma ferme… pour tout.

Des bruits de pas les interrompirent soudainement derrière la porte. Elinna se raidit, lui jeta un regard implorant. Le géant opalin acquiesça et lui indiqua de se mettre à l’abri. Il s’approcha lentement de l’embrasure et tâcha d’observer les ombres qui s’en dégageaient, en vain. Il tourna la poignée de la porte et l’ouvrit en grand, de la même façon charmante avec laquelle on l’avait accueilli. Ses instincts guerriers refluèrent aussi subitement qu’ils s’étaient éveillés et son expression se fit plus douce. Devant lui, se tenait Nyana et derrière encore, un vampire reconnaissable entre tous.

-Tout va bien, il n’y a aucun danger, dit-il à Elinna avant de se tourner vers Nyana et Toryné. Discutons dehors ! J’ai l’impression d’être géant dans cette maison…

Ils sortirent et Asolraahn en profita pour raconter ce que l’humaine lui avait dit. Il n’omit guère de détails car il sentait que pour traquer le rôdeur, il ne lui faudrait pas que son flair ou une bonne empreinte, mais un entourage alerte, possédant toutes les cartes dans ses pattes. Ses compagnons pensèrent la même chose, car ils s’empressèrent de tout lui raconter en bloc sur ce qu’ils avaient appris également, sur la maison et la victime. Le géant opalin apprit ses nouveaux éléments avec stupeur :

-Ce Rôdeur m’a l’air plutôt dangereux. On ne devrait pas se séparer tant qu’on n’en saura pas plus sur lui. Vous avez entendu comme moi le Souffle tout à l’heure. L’humaine a entendu la même chose la nuit où le garde a été tué. Ça signifie qu’il y a de grandes chances pour que le Rôdeur frappe à nouveau très bientôt.

Il s’apprêtait à leur proposer de fouiller les environs lorsqu’un second Souffle retentit, plus puissant que le précédent. Il était si fort que les tympans du félin vrillèrent l’espace d’un instant. Derrière lui, Elinna se recula avec un air épouvanté. Elle s’accrochait à son arme comme à un ultime rempart contre la menace qui planait sur eux. Le géant opalin sentit alors au plus profond de lui que cette fois, quelque chose de terrible allait survenir. Cela ne tarda pas. Du marché couvert jaillirent plusieurs villageois qui couraient dans toutes les directions, comme si le fouet de la terreur les poussait à avancer. Puis il y eut des cris, des appels à l’aide. Une cohue générale dans laquelle Asolraahn entendit avec peine :

“Le Rôdeur est là !”

“Il est dans le marché !”

“Il a tué le marchand de poissons !”

“Sauvez-nous !”


Le vent gronda. Si fort que les murs tremblèrent. Et des cris à nouveau se répandirent comme une traînée de cauchemar. Le Rôdeur était là. Le géant opalin sentit Elinna lui effleurer le dos. Il se retourna. Il serra les crocs. L’humaine était effrayée. Elle savait désormais quel danger menaçait sa vie. Autrefois, elle n’avait que des craintes, la peur de l’inconnu et du mystère. Mais là, c’était différent. C’était la peur de mourir qu’il voyait dans ses yeux, que la sévérité des traits du félin devant lui n’arrangeait en rien.

“Je … je ... Vous pensez que … Il va venir ? Nous ne sommes pas très loin du marché. J’ai si peur … Mes enfants et mon mari... Ils sont cachés dans notre chambre et n’osent plus sortir. Le marché n’est pas loin d’ici … Je suis terrifiée … Aidez-nous s’il vous plaît.”

Des flammes. Et des cris dans la maison, au premier étage. Des cris d’enfant. Sa famille. Des graahron qui courent. Pourquoi Asolraahn avait la désagréable sensation de voir ressurgir un souvenir de son village à Vat’Em’Medonis, alors que le feu léchait les pans des wigwams ?

-Faites-moi confiance, déclara-t-il en se penchant dans sa direction. Vous êtes sous ma protection. Cloîtrez-vous dans votre demeure. Eteignez votre bougie et barricadez-vous en haut. Je veux avoir l’impression que tout est vide chez vous dès que je serai parti. Si vous êtes en danger, appelez le géant opalin et je vous rejoindrai.

Elinna acquiesça et rentra précipitamment dans la maison en claquant la porte derrière elle. Asolraahn se redressa et prit une profonde inspiration :

-Je crois que nous trouverons des réponses au marché couvert, gronda-t-il à Nyana et Toryné. Nous devrons aussi nous battre, mais le temps manque pour décider d’une stratégie. Pour ça, le temps manque toujours. Tâchons de rester ensemble et d’être sur nos gardes pour nous couvrir les uns les autres. N’oubliez pas que le Rôdeur a une affinité avec le feu. Tout ce qui pourra nous aider à contrer cet élément pourra nous être utile.

Il chargea dans la mêlée des passants qui gravitaient déjà autour d’eux. A un moment, le sens de la foule s’inversa d’un coup et Asolraahn se retrouva poursuivi par des sans-poils terrorisés. Il en saisit un au col et rugit :

-Quelle folie vous prend ?! C’est la mort qui vous attend en passant par cette route.

-Parce que ce n’est pas le cas de l’autre côté ? s’écria le villageois. Il y a eu une attaque à l’épicerie ! Il y a eu un meurtre !

Le géant opalin siffla. Comment le Rôdeur pouvait-il frapper à deux endroits au même moment ? Il y avait là une question dont il craignait la réponse. Quoiqu’il en soit, il espérait que les autres réussiraient à se débrouiller avec l’épicerie.

Il déposa l’homme au sol et conseilla à ceux qui le suivaient de reprendre le carrefour central pour partir en direction des écuries. Il serra la prise sur son bâton et poursuivit ensuite sa route, droit sur le marché couvert.

Directives :




Esprit-lié du chat :



Asolraahn : bondit vers le Marché Couvert.

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L'organisation de la troupe s'était installée, au plus grand soulagement de la jeune femme,  aussi facilement que s'ils avaient tous lu dans ses pensées. Grâce à sa grande capacité à montrer son affection envers les vampires, Toryné Dalis avait proposé une certaine distanciation entre elles d'eux tout en subtilité. Asolraahn et Nyana avaient décidé quant à eux de partir vers une ferme voisine pour enquêter tandis que Sorel avait par lui-même proposé qu'ils restent tout deux ensemble.

Si tout se dessinait bien dans ce sens, Avara de Havremont n'en restait pas moins perplexe pour la suite des événements. La trouvaille de son ami laissait la nièce de l'empereur dans une réflexion des plus ténébreuse.  Les paroles de Vex au sujet d'un spirite du scarabée n'arrangeait certainement pas les choses. Les idées se portaient sur une créature animale capable de faire autant de dégât mais autant qu'elle en savait, les Esprits ne se liaient qu'aux bipèdes et non pas aux bêtes en tout genre... S'il y avait bien un spirite du scarabée dans cette histoire, cela n'expliquait certainement pas la toiture éventrée. Cette enquête commençait en véritable nœud !

Les yeux rivés sur le reste d'armure, elle se voyait hocher la tête fébrilement.

- Ce Rôdeur n'est peut-être pas une bête après tout... Tu relèves un point qui m'interpelle Vex, si les Esprits-Liés ont un lien quelconque avec cette histoire et si ma mémoire est bonne, le spirite de la Salamandre pourraient être la cause de ces brûlures alors ?

Oui, il s'agissait plus d'une question que d'autre chose, car elle-même elle doutait fortement de ses dires. Au moins, Sorel, Vex'Hylia et elle étaient d'accord sur le fait que le tueur avait terrassé avec une facilité hors du commun le meilleur garde de la ville.


- G… G.. GAAAARDES ! Le rôdeur ! Je l’ai vu ! Il … Il … Est pas .. Loin d’ici … Sauvez-moi s’il vous plait ! Je suis trop jeune pour mourir !

Avara lâcha ses réflexions pour tourner son visage soudain décontenancé vers le villageois apeuré. Sans perdre une seconde, la jeune femme fila vers celui-ci faisant voleter sa cape derrière elle. L'agitation des gardes dans la pièce était palpable, il fallait vite faire redescendre la psychose. Difficile avec un cadavre fumant dans la pièce...

- Vous n'allez pas mourir aujourd'hui, enfin... Avara l'espérait de tout cœur. Calmez-vous et dites-moi simplement ce que vous avez vu et où.

Le villageois était si tremblant qu'Avara était prête à lui agripper les épaules pour qu'il tienne debout. Chose qu'elle ferait en cas d'extrême urgence cela-dit.

- ...Il...Il était...juste à côté...

Il n'allait pas se mettre à pleurer ? Si ?

- Proche de l'épicerie... Je, je ne peux pas vous dire à quoi il ressemblait exactement... Il marchait comme...un homme normal à vrai dire... J'ai juste aperçut une grande silhouette baraqué...

Ouvrant la bouche pour répondre, la jeune femme n'eut même pas le temps de sortir un son de sa bouche que des pas précipité dans l'escalier se firent entendre faisant débouler une seconde plus tard un nouveau villageois tout aussi apeuré que le premier.

- Gardes, c’est horrible ! Je ...Je … Je … J’ai .. J’ai vu le rôdeur de mes yeux … Il était au moins aussi grand et baraqué que vous et … Et … Il est entré par l’arrière de l’épicerie, comme si le mur n’existait pas et … Oh mon dieu, je ne veux pas savoir ce qui est arrivé à Martha et Frank … Eux qui étaient si gentils …. Aidez nous par pitié.

La jeune femme cacha très bien la peur grandissante qui venait d'apparaître dans son estomac alors qu'un souffle puissant s'engouffra avec violence dans la toiture de la maison. Tournant son visage vers ses deux amis les sourcils froncés, celle-ci hocha une nouvelle fois la tête comme si tout était clair pour ses deux amis aussi.

- Rentrez tous chez vous et restez-y. Il faut alerter la population continua t'elle en se tournant vers les gardes, une sorte de couvre-feu fera l'affaire le temps de la nuit. Je ne veux plus voir personne dehors ordonna t'elle au garde le plus proche d'elle.

Se tournant ensuite vers Sorel et Vex, elle se rapprocha d'un pas rapide.

- Tu parlais d'une vision thermique Vex ? Si tu y arrives, elle pourra nous être d'une grande aide. Il n'y a plus une minute à perdre,  nous devrions partir vers l'épicerie. Trouvons ce Rôdeur et éradiquons...

Une nouvelle décharge lui parcourut le dos en entendant des hurlements dehors. Son regard cette fois-ci bien inquiet croisa celui de Sorel avant de se précipiter vers la fenêtre, ouverte par le Gräarh plus tôt. On aurait dit que tout Meerhagen hurlait soudainement en cœur, de part et d'autre de la petite ville.

- Qu'est-ce que...

Les gardes avaient déjà commencé leur descente et Avara suivit la troupe en compagnie de ses amis. Sortant de la bâtisse la jeune femme comprit avec horreur ce qu'il venait de se produire.

- Le Rôdeur ! Hurla quelqu'un.

La nièce de l'empereur ne se laissa pas prier pour attraper le bras d'un villageois au passage.

- Où est-il ?

- A...a l'épicerie... il l'a tué...je...

Elle n'en tirerait plus rien. Le lâchant, elle fit signe à Sorel et Vex'Hylia de la suivre au pas de course, suivit par la troupe des gardes qui leur montrait le chemin. Tournant le regard vers deux femmes qui venaient de se rentrer dedans, Avara sentit une certaine perte de contrôle en entendant les paroles de l'une d'elle. « N'allez pas par là, le Rôdeur vient de tuer Michel ! » Une seconde déflagration l'arrêta dans sa course tandis qu'elle ne comprenait plus rien à rien. Le rôdeur était à l'épicerie... il ne pouvait pas être à deux endroit à la fois ! A  moins que...

Il fallait reprendre les choses en main car tout allait bien trop vite dans cette panique générale.

Rattrapant deux gardes, Avara leur demanda de former un petit groupe pour instaurer le couvre-feu dit précédemment.

- Tu as entendu la même chose que moi ? Demanda t'elle tout de même à Sorel à côté d'elle oubliant tout le vouvoiement du monde. Il y a... deux rôdeurs ? Ça n'a aucun sens... Allons voir ce qu'il a bien pu se passer à l'épicerie termina t'elle en s'adressant cette fois-ci à Sorel et Vex d'une voix grave.



Spoiler :



Avara arrive à l'épicerie.

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/ attention, mention de démembrement, la partie sera marquée au début par un * et un * à la fin de la description/mention \

Il n’y avait définitivement pas de plaisir à observer les restes fumants de ce pauvre délimarien. Il hocha la tête lorsque l’autre elfe, une petite surprise qu’il accueillait à bras ouverts et avec curiosité, exposa ses remarques. Effectivement, les plaies indiquaient bien que la créature n’avait pas eu à ouvrir la cuirasse avant d’infliger les blessures au corps en dessous, les plaies étaient identiques à ce que l’armure avait subi. Ce qui donnait une idée de la force de la créature qui ne lui donnait peut-être pas envie de rire. L’analyse de la dénommée Vex’Hylia lui fit reconsidérer les choses. Son regard rivé sur les restes fumants de Geruld, Sorel plongea une main dans une de ses poches, caressant le dos d’une pièce de l’empire, grattant son ongle sur la tranche avant de caresser, de la pulpe de son pouce, la face gravée. Ce qu’avait énuméré l’autre elfe ne collait probablement pas à une créature… à moins que…
Fronçant les sourcils, il songea notamment à Nhaggini. Une graärh enfermée dans le corps d’un serpent et désormais douée d’Esprits-Liés. Peut-être l’animal était-il doté d’un Esprit-Lié ou de plusieurs, à l’instar de la reptile. La remarque d’Avara concernant la possibilité d’un Esprit-Lié de la Salamandre en plus du Scarabée lui fit froncer les sourcils d’incertitudes. Il ne savait plus trop quoi penser.
Avant qu’il ne puisse songer davantage à son idée, Nathou et Pathou se précipitèrent soudain vers lui, leurs petites pattes grattant le parquet défoncé de la maison. Ils ne perdirent pas une seconde à grimper le long du pantalon de l’elfe pour se réfugier en tremblotant dans la poche de son pantalon. Ils ne s’approchèrent pas de celles de la cape, préférant le contact rassurant de son elfe plutôt que de s’en tenir éloigné. Caressant d’une main les rats au travers du tissu de son pantalon. Quelques secondes plus tard, Linou se présenta à son tour, n’en menant pas bien large elle aussi. Sorel se baissa et plaça sa main en coupe pour qu’elle puisse grimper sans attendre. Il devait probablement leur réaction au gros chat des fermiers. Malgré leur habitude à côtoyer Snö, il n’était pas surpris que l’animal s’en soit pris aux rongeurs, après tout c’était sa fonction première. Protéger le grain, éventuellement, et peut-être se nourrir s’il avait faim. La petite femelle tremblait également, mal à l’aise, mais elle déposa dans la paume de l’elfe un petit morceau de métal. Abandonnant momentanément Pathou en sécurité dans sa poche, il glissa le bout de son index sur la tête de la ratte, la caressant brièvement avant de s’emparer du morceau de métal pour l’examiner. Curieux, il fronça les sourcils en notant le sang qui se trouvait sur une extrémité, la teinte particulière du matériau lui rappelant brièvement les gouttes pas encore solidifiées qu’il avait repérées un peu plus tôt. A une nuance près. Perplexe, il s’adressa à l’un des gardes sans quitter le métal du regard :

« Y’a-t-il quelqu’un à qui je pourrais m’adresser pour en savoir plus sur ce bout de métal ? »

« Il y’a bien Hakim,  c’est le forgeron du village, il a pris la relève de son père l’an dernier mais il s’y connaît, » lui répondit le garde avec un petit geste dans la direction générale de ce qui devait être la forge.

Avant qu’il ne puisse proposer de s’y rendre, cependant, un autre garde se présenta, prétendant avoir vu le Rôdeur. Il était pâle et terrifié, à juste titre compte tenu de l’état de Geruld, un guerrier aguerris qui n’avait manifestement pas fait le poids malgré ses années d’entraînement. Restant en retrait et observant, Sorel laissa Avara s’occuper du villageois, écoutant les réponses tout en glissant dans les poches où se trouvaient les rats des petits bouts de fruits séchés pour les récompenser. Il espérait que Nathou s’en était tiré sans encombre. Inquiet pour le petit pirate, il fronça le nez à la mention d’une position bipède, cela excluait un certain nombre de possibilités, il ne connaissait pas beaucoup de créatures qui évoluaient à la verticale même s’il pouvait certainement en nommer quelques-unes.
Un nouveau souffle, plus puissant, balaya le village et Sorel sentit un frisson d’effroi lui parcourir l’échine. La bourrasque sembla amener un nouveau témoignage, une deuxième villageoise se précipitant dans la bicoque éventrée, le coeur au bord des lèvres, le visage blême et le blanc de ses yeux d’autant plus visible qu’elle avait les yeux écarquillés de terreur et d’inquiétude. Pour elle-même autant que pour les deux villageois dont elle laissa tomber les noms avant d’implorer pour une aide qu’ils étaient de toute façon venus pour apporter.

C’était une chose, cependant, de se lancer dans la partie et se disant qu’il allait faire face à une créature et donc à un élément plus ou moins familier avec lequel il se faisait confiance pour fonctionner. C’en était une autre, cependant, lorsqu’il commençait à avoir un doute quant au bien fondé de sa présence. Une créature bipédale potentiellement armée d’Esprits-Liés, Sorel commençait à se demander si Claudius avait eu raison de l’envoyer sur les lieux. Il ferait de son mieux pour se montrer utile, mais il devenait de plus en plus clair qu’il ne serait pas aussi utile qu’il l’avait espéré initialement.
Il se serait senti plus à l’aise s’il avait eu plus d’assurance quant à la nature de ce qui avait transformé Meerhagen en terrain de chasse. Sorel se redressa légèrement à la mention de la vision thermique. Il intervint à voix basse, s’adressant aussi bien à Avara qu’à Vex’Hylia :

« Je dispose également de cette possibilité, à deux nous devrions pouvoir nous concentrer sur une zone plus restreinte. »

S’ils n’avaient pas à surveiller l’intégralité de la zone mais seulement la moitié, chacun un côté, cela leur permettrait de porter une attention plus intense sur le terrain qui leur était alloué. Il jaugea la réaction de Vex, attendant son approbation et son accord, peut-être une proposition.

Un concert de hurlements le fit se recroqueviller sur lui-même tandis qu’il croisa le regard d’Avara, voyant dans les yeux de la jeune femme la même crainte qui commençait à lui tordre l’estomac. Se précipitant à la suite de l’humaine, se sentant vulnérable en s’exposant ainsi, quittant l’abri dérisoire que représentait la maison, Sorel suivit ses compagnes jusqu’à l’épicerie, son regard revenant fréquemment vers Faron afin de surveiller ses réactions. Il pouvait bien se montrer attentif et prudent, ses sens n’arrivaient pas à la cheville de ceux du prédateur territorial qui le suivait fidèlement.
Les déflagrations se poursuivirent, une nouvelle provenant d’une autre localisation qui le firent s’immobiliser, son regard suivant celui d’Avara avant que la jeune femme ne l’interpelle, l’interrogeant sur ce qu’il avait entendu. Il hocha la tête lentement, son visage un masque fermé tandis qu’il écrasait la peur sous ses pieds, attrapant à pleines mains son sang-froid pour s’en draper comme dans une cape et conserver son calme. Il devait réfléchir, paniquer ne lui servirait à rien. Son regard revint vers Faronlyss, croisant celui doré et d’une intelligence prédatrice, et il esquissa un sourire qui ressemblait davantage au rictus menaçant d’un loup qu’à une expression de joie. Il reporta son attention sur sa compagne d’infortune et laissa tomber :

« Un prédateur bipède qui chasse en groupe, » proposa-t-il.

Peut-être avait-il été une erreur de considérer qu’un seul prédateur était à l’origine des rumeurs. Peut-être qu'une seule créature était responsable de la chaleur, peut-être qu'une autre était à l’origine des blessures et une autre du métal fondu ou brisé comme une brindille.
Après l’indication d’un dernier villageois attrapé au vol par Avara, ils se rendirent à l'épicerie d’un commun accord mais alors qu’ils arrivaient près de l’entrée, le grognement de Faronlyss le fit se tourner vers le fenrisulfr. Le prédateur était agité, peu serein, grognant et grondant, mal à l’aise. Activant une fois encore le glyphe de sa chevalière, Sorel s’adressa au fenrisulfr. Sans attendre, son compagnon à fourrure lui transmit son déplaisir clair quant aux bruits environnements et les mouvements de foule qui lui donnaient rien moins qu’envie de se jeter à la poursuite du troupeau apeuré et peut-être d’en faire taire quelques-uns, en parallèle, ce fut surtout sa méfiance et sa prudence qui intéressa le plus l’elfe. Tant que ce dernier ne donnerait pas l’ordre, la bête n’attaquerait pas les civils.
Sorel se concentra spécifiquement sur les informations que lui transmettait le fenrisulfr, notamment sur la présence de quelque chose d’agressif qui ne lui disait rien de bien rassurant. Meerhagen ne faisait définitivement pas partie du territoire autoproclamé du fenrisulfr mais la présence d’une autre créature dangereuse le rendait défensif et désireux de trouver l’origine et de s’en débarrasser rapidement. Fixant le fenrisulfr du regard, Sorel hésita un instant mais ils devaient aller voir l’épicerie. Transmettant à Faron de rester alerte et de surveiller les environs, de le prévenir à tout moment, l’elfe s’avança vers la porte de l’épicerie avec la vaste impression d’être sur le point de s’offrir en pâture. Il l’ouvrit prudemment, prêt à esquiver en cas d’attaque et un ordre sur le bord des lèvres pour lancer Faron sur l’attaquant, au besoin mais rien ne vint.

Prudent, il s’engagea dans la boutique pour découvrir une scène familière qui ne lui disait rien de bien sympathique. Cette fois-ci c’était le mur arrière qui avait été balayé malgré sa constitution en pierre. Le matériau d’ordinaire résistant n’avait pas fait un pli face à la puissance dévastatrice de l’agresseur. Frissonnant en songeant que Géruld avait fait les frais de cette même force, l’elfe s’engagea prudemment, les mains prêtes à esquisser les gestes clés de la magie.
Le contenu des étagères et des caisses avait été dérangé, éparpillé au sol, certainement sous la brutalité du souffle ou de l’attaque, il n’arrivait pas à le dire mais il ne restait rien de ce qui avait dû être une boutique d’alimentation. Il ne restait rien. Balayant le magasin du regard, Sorel s’avança vers le comptoir, redoutant ce qu’il allait trouver et à raison.

*

Grimaçant légèrement, il ferma un instant les cieux, se sentant momentanément reconnaissant pour l’absence de chair brûlée. Martha et Frank, comme les avait nommés la villageoise, étaient bel et bien morts et pas de la façon la plus douce. Les corps avaient été déchirés en deux, il n’y avait pas d’autre mot pour exprimer ce qu’il avait sous les yeux. Le sol était couvert de sang et de morceaux, certaines parties encore reliées par les organes vitaux des victimes.

*

Les cadavres avaient été jetés au sol avec indifférence et abandonnés là. S’approchant malgré lui, l’elfe tendit la main. Il ne sentait aucune différence mais il se devait de vérifier malgré tout. Il n’y avait aucune chaleur, sinon celle de deux cadavres dans cette condition.

« Aucune trace de la chaleur caractéristique relevée chez Géruld, » révéla-t-il en se redressant. « La même force a été à l'œuvre ici. Soit nous avons à faire à des êtres ayant chacun une compétence, soit il ou elle n’a pas jugé utile de se servir de la chaleur pour se défendre. »

Après tout, songea-t-il avec un regard vers les cadavres, quel intérêt d’employer cette stratégie avec deux simples épiciers. Ils n’avaient eu aucune chance. Soudain, Nathou s’échappa de la poche dans laquelle il s’était réfugié plutôt, dégringolant le long du pantalon de Sorel avant de sauter comme un idiot et de s’étaler au sol comme une patate. Il détala rapidement, ses petites pattes grattant vivement le sol jusqu’à un objet perdu au milieu du fouilli qui règne dans la pièce. Il s’y intéressa de près, le faisant rouler au sol avec curiosité. Sorel s’approcha, curieux à son tour. Il s’accroupit et poussa doucement le rongeur pour avoir une vue sur l’objet. Il écarquilla les yeux lorsqu’il réalisa ce que Nathou avait trouvé. Donnant au petit pirate un morceau de fruit séché, il attrapa l’objet pour l’examiner de plus près. Il ne sait que faire de cette information, hésitant un bref instant à la partager, avant de se redresser et de s’approcher d’Avara et Vex :

« J’ai trouvé ceci, » commença-t-il en présentant le croc de vampire qu’il venait de trouver. Il poursuivit rapidement en indiquant de sa main libre une taille moyenne en séparant son pouce et son index. La taille ainsi représentée était nettement plus petit que le croc qu’il présentait dans le creux de son autre main : « Ca, c’est la taille d’un croc d’Ast, ici, » Il modifia légèrement l’écartement entre son pouce et son index pour une taille un peu plus grande que celle du croc d’Ast. « vous avez un croc de Tyr, et enfin... » Il augmenta la taille représentée, cette fois plus  proche de celle du croc mais pas tout à fait. Le croc que Nathou avait trouvé était légèrement plus épais : « Ca, c’est la taille d’un croc de raudr. J’ignore si nous avons à faire à des vampires, mais la taille bipède et l’éventuel usage d’Esprits-Liés pourrait aller dans ce sens. Cependant... »

Son regard se porta vers l’extérieur de l’épicerie où il savait que Faronlyss faisait office de sentinelle sous tension, son regard doré observant les alentours, n’attendant qu’une excuse pour laisser exploser toutes ses capacités de tueur et ainsi protéger son maître mais également assouvir son besoin d’anéantir toute menace.

« Faron a l’habitude des vampires et il n’est pas à l’aise. Je ne sais pas quoi en penser mais, » il fouilla dans sa poche pour en sentir le morceau de métal que Linou avait apporté un peu plus tard, « si vous le permettez, j’aimerais que nous nous rendions à la forge pour laisser ceci à l’expertise d’un homme qui pourra certainement tirer davantage d’information de ceci que je ne le peux. »

Il était manifestement trop tard pour venir en aide à Martha et Frank et s’il pouvait ne pas rester plus longtemps dans une maison, certes balayée par le vent qui passait par l’ouverture béante, qui puait la mort et les conséquences d’organes laissés libres. Le rôdeur à l'origine de ce carnage était probablement toujours dans les parages, le meurtre était récent, il comprendrait si Avara préférait poursuivre l'assassin plutôt que de s'en remettre à une éventuelle information.

Directives :


questions posées :


-> Sorel reste en attendant la réponse d'Avara et Vex, mais selon les postes de ses compagnes et de ce qui arrive, il est susceptible de se rendre seul à la forge.

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Toryné avait eu toujours eu cette tendance paranoïaque et, disons le, narcissique, de penser que le destin prenait un malin plaisir à soit lui mettre des bâtons dans les cheveux ou alors à lui faire de mauvaise farce. Pourquoi lui, de toute l'équipe d'investigation, aujourd'hui, se retrouvait-il avec les deux Graarh ? Certes, Asolraahn avait déjà prouvé sa valeur et le faisait encore aujourd'hui. En effet le félin sur deux pattes était arrivé en premier dans la ferme ronce coeur et avait déjà récolter de précieuses informations de la résidente. Avec cela et les capacités de traqueur du géant Opalin si les circonstances avaient été différentes, Toryné lui aurait très certainement proposé un poste alléchant dans l'Occulus Noctis. Quant à Nyana, il n'avait pas besoin de la connaître spécialement pour faire confiance à ses capacités, sa simple présence ici indiquait l'importance de la féline.

Certes c'était du Graarh d'élite, mais ça restait du Graarh, il était trop bestial pour ces goûts de zoophobe. Au moins il y avait son brave Alvor pour un minimum compensé la bestialité de cette équipe.

Le géant Opalin leur transmit toutes les informations qu'ils avaient obtenues. Il était déjà évident qu'ils n'avaient pas affaire à une simple créature sortie des légendes du coin, tout semblant bien trop ritualisé, sans oublier ces possibles incantations... Un ou plusieurs mages, pouvait-il être derrière tout ça ? Ils leur fallaient plus d'information.

-Ce Rôdeur m’a l’air plutôt dangereux. On ne devrait pas se séparer tant qu’on n’en saura pas plus sur lui. Vous avez entendu comme moi le Souffle tout à l’heure. L’humaine a entendu la même chose la nuit où le garde a été tué. Ça signifie qu’il y a de grandes chances pour que le Rôdeur frappe à nouveau très bientôt.

“Le Rôdeur est là !”

“Il est dans le marché !”

“Il a tué le marchand de poisson !”

“Sauvez-nous !”

-Dans d'autres circonstances, j'applaudirais vos talents de divination camarade. Et s'il avait été tout seul il aurait éclaté de rire devant cette macabre coïncidence. Cependant, il fallait absolument saisir cette opportunité pour intercepter le rôdeur !

Toryné approuva par conséquent d'un hochement tête les propos d'Asolraahn, il ne pouvait se permettre de perdre leur temps en établissant une stratégie, les 3 combattants allaient devoir se faire confiance si un affrontement se préparait. Toryné dégaina son épée et resserra la sangle de son bouclier et se concentra un bref instant pour faire apparaître ses ailes. Le processus était douloureux, comme toujours, mais cela ne l'empêcha pas de suivre les Graarh en directement du marché couvert.

Cependant très vite la situation empira, un second souffle se fit sentir et ils apprirent qu'une second attaque avait eu lieu à l'épicerie. Il y avait donc plusieurs rôdeurs ? Mais combien ? Allait-il finalement se retrouver en sous-nombre contre leur ennemi ? Ce n'était pas bon du tout.

-Alvor, interroge les habitants ! Sa voix était autoritaire et le ton sec. Compare les témoignages de ceux fuyant de l'épicerie et du marché couvert, je veux tout savoir, similarité et différence ainsi que tous les détails mêmes les plus anodins ! De son côté le Dominus n'avait pas de temps à perdre, Alvor n'avait pas spécialement des capacités de combattants, contrairement à lui, il fallait répartir tous ses atouts équitablement.

La petite troupe arriva finalement au marché couvert, un édifice de taille moyenne dont l'architecture était assez basique. Les différents cris apeurés autour de lui n'apportèrent que peu d'information sur ce qu'il s'était passé précisément. À part que la victime vendait du poisson et qu'il se nommait Michel, cependant ce nom serait très vite oublier par le vampire.

Une fois à l'intérieur, tout devint, étrange ou plutôt... calme ? Il était presque difficile de penser qu'il y avait eu un meurtre ici dans les dernières minutes. Il faisait également assez chaud, confirmant certainement l'affinité de l'ennemi avec le feu... Rien ne pouvait être pire cependant qu'Achroma Elusis dans ce domaine pensa-t-il ironiquement sans pour autant baisser sa garde. Toryné se tourna cependant vers le géant Opalin qui, à la différence de la femelle Graarh, n'avait clairement pas un pelage adapté.

-Cela va-t-il allez pour vous ? En espérant que s'il devait se battre la chaleur ne l'handicaperait pas trop.

Cependant pour le moment pas de rôdeur en vue... mais il restait du monde ? Quelques habitants étaient encore là et faisaient leur course comme si de rien n'était. Il pouvait même entendre un boucher faire la promotion de ses produits... Très étrange encore une fois. Il allait falloir tirer ça au clair très vite.

Cependant tout d'abord il fallait trouver la victime, ce qui ne fut pas très compliqué. À la poissonnerie, les 3 compagnons trouvèrent un homme de carrure moyenne, un peine plus grand que le vampire, une calvitie bien avancée et d'un peu gras. Il était laid pensa-t-il instinctivement. Cependant sa laideur n'était pas le seul point qui attira son regard. L'homme avait ses deux mains autour du cou, comme s'il s'était étranglé lui-même.

-Il n'est pas un guerrier et il n'est pas mort de la même façon... Dit-il à voix haute. Etant qu'il semble y avoir plusieurs rôdeurs, il n'est pas absurde de penser qu'il n'a pas été tué par le même que Geruld...

Toryné rangea son épée dans son fourreau et sortir son miroir. "Si vous souhaitez analyser le corps d'une quelconque façon qu'il soit je vous en prie. Je pense qu'il sera intéressant de l'ouvrir pour observer ses poumons étant donné sa posture qui pourrait indiquer un étouffement. Je peux conserver le corps dans mon miroir également afin que nous le ramenions à Vex, si nous en avons le temps du moins".

Cependant Toryné n'avait pas sorti uniquement son miroir pour cela. "Je trouve étrange qu'il y ait encore des gens ici et également ce calme... Mon miroir m'immunise de toutes illusions ou transformations et je peux également détruire leur effet si besoin. J'aimerais que nous passions en revue les habitants encore présent ici, par sécurité".

Si les rôdeurs employaient des transformations ou des illusions, cela expliquerait alors comment ils auraient pu infiltrer le village pour accomplir leur méfait.

Directives :


-je reste au marché couvert
-Alvor est parti gratter des infos auprès des habitants

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Le mystère devenait de plus en plus épais malgré la découverte d'indices. Les suppositions étaient nombreuses. J'hochais la tête pour répondre à la question d'Avara au sujet de la Salamandre, le menton entre mon pouce et mon index en une pose songeuse. Cet esprit-lié était plutôt répandu, c'était donc une possibilité. Mais un bon mage maîtrisant le flux élémentaire du feu pouvait sans doute parvenir à des résultats similaires. Je gardais toutefois cette réflexion pour moi, au moins pour le moment.

L'irruption du villageois terrifié me fit soudainement relever la tête du corps de Géruld, que je regardais sans réellement le voir. Je laissais Avara se charger de le calmer, grimaçant tout de même aux mots employés. C'était une règle tacite chez les guérisseurs : ne pas promettre que tout allait bien se passer, mais seulement que nous allions tout faire pour sauver la vie en danger. La jeune femme, malgré toute sa bonne volonté, venait de faire une promesse qu'elle ne pouvait pas tenir. Et ce n'était pas une bonne idée d'alourdir sa conscience avec cette considération. Mais la mal était fait.

Une grande silhouette baraquée. Bipède. Je fronçais les sourcils face à ces nouvelles informations, jetant un coup d'œil à Sorel. Pas une bête, semblait-il. Ou, en tout cas, une créature capable de se mouvoir sur deux pattes. Je n'en connaissais pas vraiment, mais ma connaissance de la faune Tiamarantienne était ridiculement maigre. J'étais inutile ici.

L'irruption d'un second villageois fit naître une drôle de sensation au creux de mon estomac. Du stress. De la peur, aussi. Je sentais immédiatement les battements de mon coeur accélérer de nouveau. Un rythme que je calmais en détournant les yeux du corps de Géruld et en respirant longuement, la main droite resserrée autour de mon bâton, les jointures des doigts blanchies.

Le calme revenue en moi, j'approuvais du chef à la question d'Avara. Puis je me tournais vers Sorel à qui je répondais également d'un hochement de tête. Nous ne serions pas trop de deux.

Toutefois, dehors, la soudaine agitation ne permettait pas d'user du sort dont nous venions de parler. Trop de gens. Trop de déplacement en deux sens contraire. Deux attaques. Tenter de débusquer le Rôdeur par la magie était impossible temps que les villageois étaient dans la rue. Mais, fort heureusement, cela n'allait pas durer.

Je jetais un dernier coup d'oeil à la maison abandonnée avant de suivre mes compagnons vers l'épicerie, les doigts serrés autour de mon bâton. J'étais prête à me défendre, mais il était terrifiant de ne pas savoir exactement contre quoi.

Sans surprise, nous arrivions trop tard. Sorel fut le premier à rentrer. Je le suivais de près, faisant particulièrement attention à où je mettais les pieds. Je le laissais approcher des corps, que je vis du coin de l'oeil, et préférais inspecter le mur détruit. Je me penchais au-dessus de la pierre défoncée. Et je manquais de ne pas les voir. De l'autre côté du mur, des traces de pas qui se dirigeaient vers l'intérieur de l'épicerie. Celle de notre Rôdeur. En me penchant un peu plus, plissant les yeux, je découvrais que ces traces apparemment bipède comportaient d'étranges marques au bout des pieds, comme des griffes. Je fronçais les sourcils face à cette découverte déconcertante et me tournais vers l'intérieur de la bâtisse, où j'apercevais soudainement d'autres traces presque invisibles.

Je rejoignais Sorel près des deux corps, dont je faisais abstraction de l'apparence tant bien que mal. Me penchant à ses côtés, je notais également l'absence de chaleur. Toutefois, un détail me dit lever un sourcil. Je posais donc, avec précaution, ma main gauche sur le torse du plus proche et appuyais avec force. Je recommençais ensuite avec les autres "morceaux". Satisfaite par cet examen, je me penchais sur les marques sanguinolentes présentes sur les deux corps.

Mon inspection terminée, je me redressais et revenais près de mes compagnons. Sorel fut le premier à nous faire part de ses découvertes et j'en profitais pour lui prendre le croc des mains afin de l'inspecter à mon tour. Je notais ainsi quelques détails qui n'étaient pas si anodins.

" J'ai découvert des traces de pas. Dehors et dedans. Elles semblent bipèdes, mais je crois y deviner des griffes. Pouvez-vous aller voir, avant de partir ? " Demandais-je à l'Elfe.

Je posais mon regard sur Avara.

" Concernant les deux corps, il n'y a pas de chaleur résiduelle. En revanche, j'ai relevé quelques détails. Pour commencer, l'épiderme est très pale alors que la mort est très récente. Je dirais même que la peau est plus froide que d'ordinaire pour un décès si récent. "

Je continuais mon exposé d'une voix froide et détachée.

" Et il n'y a pas assez de sang par terre pour qu'ils se soient complètement vidés en quelques minutes. En inspectant les corps, j'ai découvert de nombreuses marques de griffures, mais aussi de morsures. Je peux en déduire que le Rôdeur s'est abreuvé, au moins à l'un d'eux, avant de s'en aller. Il a dû perdre ce croc à ce moment. "

Je levais la main, tenant la dent entre mon pouce et mon index.

" Il y a de petites marques, ici. "

J'indiquais le haut de la canine de mon second index, là où la racine plongeait normalement dans la gencive.

" Il a été endommagé et a pu se détacher de la gencive après que le Rôdeur ait bu. Percer la chair a dû le fragiliser. L'absence de chaleur sur cette scène de crime me laisse penser que ce n'est pas Géruld qui a porté le coup. "

De nouveau dehors, j'inspirais un grand coup. L'air frais, alors que la lumière déclinait, me fis beaucoup de bien. L'absence de villageois dans les rues était également le moment rêvé pour lancer le sort dont nous avions parlé plus tôt, avec l'elfe. Je frappais donc au sol du bout de mon bâton. Aussitôt, ma vision changea. Je clignais des yeux dans la soudaine pénombre, où des points colorés indiquaient la présence d'Avara et Sorel juste à côté de moi.

" Inspectons les environs en allant vers la forge, si cela vous convient. "

Je me détournais et plissais les yeux. D'un point de vue extérieur, je savais qu'ils brillaient légèrement pour indiquer l'utilisation de la magie afin d'altérer ma vision. L'intérieur de l'épicerie restait sombre, froide. Rien d'anormal ici. En revanche, en me tournant vers l'extérieur, je découvrais quelque chose d'étrange. Je n'avais même pas bougé du pas de la porte.

Des poches de chaleurs. C'était comme des petits cailloux blancs afin de baliser un chemin. En tournant la tête à droite, je devinais la maison abandonnée, entourée de cette même chaleur. Un peu plus loin, le marché couvert où le Rôdeur avait également été aperçu. Et, en face de moi, d'autres empruntes.

" Là. "

Je levais la main gauche, pointant du doigt devant moi.

" Sorel, le voyez-vous ? "

Face à moi, les mêmes traces que vers la maison abandonnées. De la chaleur résiduelle, comme si l'air était plus chaud qu'ailleurs de quelques degrés. Les jardins publics et, juste derrière, la bibliothèque. Je m'en souvenais bien car j'avais trouvé le jardin très joli à notre premier passage.

Curieuse, je traversais donc la rue. Seule. Cette chaleur résiduelle brillait comme un phare en pleine nuit et, surtout, se ressentait au contact de ma peau. Je me tournais vers Avara et Sorel, restés près de l'épicerie. Ils baignaient dans l'obscurité. Dans une température plus basse. Je revins près d'eux, désactivant mon sort d'un coup de bâton.

Un autre souffle se fit soudainement entendre, me faisant resserrer les deux mains sur mon arme. Je sentis les poils de mes bras se hérisser alors qu'un long frisson, glaçant, parcourait mon dos. Le Rôdeur n'était pas loin. L'avais-je dérangé en m'approchant des jardins ? Impossible d'en être certaine, j'étais incapable de localiser correctement le son.

" Deux attaques au même moment. Au moins deux Rôdeurs. L'un d'eux laisse visiblement des traces derrière lui, via cette chaleur. Probablement celui qui a tué Géruld. Il peut être pisté. "

Mais combien de temps la piste restait-elle fraîche ?

" Je suggère plutôt de retrouver les autres. La chaleur va finir par se dissiper et nous permettra de connaître l'itinéraire d'au moins l'une des créatures. Et donc de la retrouver. Nous saurions à quoi nous avons à faire. "






- Vex attend la réponse de ses compagnons, mais elle finira par aller retrouver l'autre groupe composé de chasseurs expérimentés. =P

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Rejoignant le mâle blanc le plus rapidement, je le vois en pleine discussion avec une humaine qui semblait plus que terrifier, tremblant comme une feuille. Alors que j’arrivais quelques secondes avec la rouquine. Le blanc nous annonça tout ce que la jeune femme lui avait dit au sujet du crime. Un léger grognement sortit de ma gueule devant la réflexion de la femme rousse, mais j’essayais de me contrôler, il serait dommage de voir un nouveau corps au sol si rapidement… Cependant, nous n’avions pas eu le temps de réfléchir à ce qui avait pu se passer… Quelles étaient donc ces paroles ? Nous ne le saurons que plus tard, car des cris, des pleur et la terre qui tremble légèrement sous les pas apeuré des villageois qui déboulait de tous les côtés.

Il y avait donc une nouvelle victime… Le rôdeur ne nous laissait aucun moment de réflexion, nous devrons faire ça de manière sauvage et sans aucun plan. Suivant Asolraahn de prêt, alors qu’il attrapa un passant pour comprendre pourquoi, tous couraient dans les deux sens. Nous apprenons rapidement, qu’il y a eu deux attaques. Comment cela était-il possible ? Est-ce que nous nous sommes trompés sur la destination ? Nous ne connaissons pas la ville en même temps, peut-être que nous étions sur le mauvais chemin… D’après les mouvements de troupes, on pouvait dire que nous étions dans la bonne direction, et en bon commandant, le géant des neiges conseilla à ceux qui prenaient la fuite d’aller ailleurs que notre destination.

Une fois arrivé à marché, j’avais la sensation que le temps s’était arrêtée… Une chaleur humide, presque étouffante nous entourait. Mon souffle se faisait plus lourd, et mon pelage me collait à la peau. Je ne comprenais pas ce qui se passait, moi qui étais bien il y a quelques secondes, et nous étions bien loin du soleil ardent de Néthéril… Il y avait quelque chose qui n’allait pas… Ce n’était pas naturel… Ce n’était pas possible qu’un climat soit aussi différent après avoir fait quelques mètres.

Alors que nous nous avançons doucement à travers le marché, tout semble ordinaire, si l’on enlève cette chaleur étrange, bien évidemment. Mais l’attitude des personnes était des plus flippantes, faisant leur course comme si de rien n’était. Pour un marché, il n’y avait peu de personnes, mais ce n’était pas le plus inquiétant en réalité. Cela donne presque l’impression d’être dans une histoire que l’on raconte auprès du feu, cherchant à effrayer ceux qui s’abreuve de chaque parole. Oui, c’est ça, c’est identique à une histoire effrayante qui finit toujours mal… Nous voilà les personnages principaux, qui vont finir par toucher terre un par un, sans savoir pourquoi.

Nous faisons le tour, jusqu’à ce qu’une légère odeur âcre nous prendle museau. C’était faible, mais avec la chaleur humide, l’odeur était un peu plus présente, mélangée à celle du poisson fraîchement mort. Suivant cette odeur par instinct de prédateur, nous tombons sur un nouveau corps, qui semblait s’être étranglé seul. La femme rousse nous propose diverses idées, comme lui ouvrir le torse pour examiner ses poumons, cependant, je sais vider les boyaux des bêtes, mais pas observer leurs organes… Le mieux était qu’elle conserve le corps dans ce qu’elle appelait miroir, pour qu’il y ait une véritable autopsie avant que je ne fasse un carnage avec ma dague…

Ces yeux légèrement ouverts, le corps encore chaud, un peu comme nous, avec quelques gouttes de sueur, ce qui montré que le rôdeur n’était probablement pas très loin. Il n’y avait aucune blessure pouvant faire croire qu’il c’était débattu, comme s’il s’était laissé mourir, où alors que c’était si rapide, qu’il n’a rien vu venir, laissant derrière lui un regard de stupéfaction.

Alors que mon regard passait sur le corps du mort, le commis de la femme rousse arrive rapidement, nous donnant les informations qu’il a pu avoir.

« Dominus Dalis ! Je viens aux nouvelles ! J’ai interrogé quelques personnes en dehors du marché, qui semblent être unanimes : elles ont toutes vues de grands nuages de vapeur par ici, qui semblaient émaner de la créature … Elle leur paraissait assez grosse… à moins que cela soit longiligne. Oui, longiligne et élancé, c’est cela ! Certains affirment qu’il s’est soudainement mis à faire très chaud et qu’elle suintait des gouttelettes de quelque chose … Un liquide étrange … Quant à ceux dans le marché, eh bien … »

Je l’écoutais avec une grande attention, jusqu’à ce qu’il bute sur ce qui s’était passé ici. Fronçant légèrement les yeux. Il y avait quelque chose qui n’allait vraiment pas… Cette chaleur, puis une sorte de perte de mémoire… Le cadavre qui s’est accroché à son cou, comme la prunelle de ses yeux… En temps normal, le muscle se détend, laissant tomber, où alors glisser légèrement nos membres, mais là non… L’homme s’accroche encore désespérément à sa gorge, voulant se tuer davantage. C’est assez morbide…

Puis, comme s’il n’y avait pas assez de bizarrerie, voilà qu’un autre sans poil, relève la tête, son regard se fixe sur le grand blanc, prenant un couteau à viande, comme s’il était un simple pantin, mais avec une telle sérénité en même temps. Il s’approche dangereusement d’Asolraahn.

« Les meilleures viandes de tout Tiamaranta ! »

Les oreilles plaquées sur le crâne, je me doute bien qu’une brindille comme lui n’allait pas faire de grand mal au géant, mais mon instinct pris le dessus, mes oreilles se plaquèrent et malgré la chaleur, j’avais assez de force pour grogner de tout mon être, gardant ma dague à portée de main. En temps normal, je n’aurais pas cherché à comprendre, et aurais foncé tête baissée sur le bipède sans poil, cependant, tout ce qui se passait ici était bien trop étrange, que je ne pouvais me permettre de faire quoi que ce soit.

Si la créature perdait un liquide, pouvait provoquer une telle chaleur, il était possible que le liquide s’évapore et puisse pénétrer les esprits, des plus faibles pour en prendre le contrôle ? Ou alors, est-ce qu’elle pouvait se camoufler aux yeux de tous ? Se prenant pour ceux que nous pensons être des alliers, nous poignardant ainsi sans que nous nous en rendions compte ? Ce serait quelque chose à réfléchir, car, cela me semblait la seule explication logique à ce que ce mort ne soit vu par personne…

« Gardons cette créature en vie, elle pourrait nous mener à notre proie… »

Alors que je récupère une corde qui était sur l’étalage du poissonnier, je tente de saucissonner le boucher pour qu’il cesse de bouger. Pendant ce temps, un souffle retentit de nouveau, il est tout proche, mon poil se lève, mes moustaches frétillent, la queue battant dans tous les sens… Je le sens venir… Je peux ressentir ce quelque chose de particulier qui nous fait frissonner de terreur…




- Marché couvert


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Questions posées :

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Nous sourions.

Ces pathétiques êtres perdent leur temps en de vaines paroles, alors qu’ils ne peuvent freiner l'inéluctable. Leurs stupides émotions nous font sourire. Ils pleurent la perte de leurs proches alors qu’ils ne savent pas ce que nous avons endurci. Le Maître n’a pas été tendre avec nous. Mais nous n’avons plus que faire du Maître. A présent, seuls Nous nous importe. Nous sommes Nous. Nous existons, Nous chassons.

Nous n’en avons pas fini avec ce village. Nous éprouvons un certain plaisir à chasser. Cela nous fait du bien. Et tous ces visages différents nous font sourire. Ceux qui essaient de Nous comprendre et qui sont pourtant incapable de Nous arrêter. Ils n’ont pas compris que Nous sommes inéluctables.

Ils plieront face à notre suprématie. Nous nous taisons, et nous agissons.

Nous sommes légions.

***

Un nouveau souffle puissant se fait entendre dans le village. Si celui-ci n’en a pas la sonorité, il a pour autant l’effet d’un gong implacable sur les enquêteurs, car il est synonyme que le cauchemar n’est pas terminé.

De nouvelles personnes sont mortes, dans la Bibliothèque et à la Scierie.

Des nouveaux cris de panique se font entendre dans le village. Certains se barricadent, tandis que d’autres préparent une évacuation en urgence : Tant pis pour les mouvements de foule. Il faut fuir, pour rejoindre Délimar. Cela semble être la seule issue pour se sortir de ce calvaire.



Récapitulatif des positions :

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Trop tard. Ils étaient arrivés encore trop tard et cette fois-ci le Rôdeur... Les Rôdeurs avaient frappé si proche des deux petits groupes qu'Avara se sentait davantage sur les nerfs. Il fallait garder son sang-froid, mais delà à savoir que tant de personnes étaient encore en danger et que leur ennemi semblait joyeusement s'amuser avec eux la frustrait beaucoup.
Les corps de l'épicerie n'auraient jamais dû se retrouver dans un pareil état et c'est ainsi qu'une graine de colère commençait à germer dans le corps de la jeune femme. Ces Rôdeurs commençaient sérieusement à l'énerver.

Écoutant les observations de ses deux camarades, on pouvait voir sa peau blêmir un peu plus à chaque mots. Penchant la tête sur le croc que lui montrait Sorel, Avara déglutit avec difficulté. Un vampire... Mais comme c'était étonnant ! Pour une fois qu'elle avait essayé de chasser ses préjugés pour l'enquête, si tous les signes montraient là la présence d'un vampire, Avara n'aurait aucun scrupule à y croire dur comme du fer. La plupart des vampires ne savaient faire que ça... Sauf certaine et infime exception, d'accord.

La nièce de l'empereur acquiesça l'idée de partir vers la forge et c'est en inspirant un air chargé d'angoisse qu'elle sortit de l'épicerie. Il n'y avait de toute façon plus grand-chose à faire pour le couple de toute manière. Serrant les poings, un nouveau souffle plus fort encore vînt jusqu'à la troupe et Avara n'eut pas de mal à comprendre que bientôt de nouveau mort viendrait s'ajouter au conteur. C'était si déroutant. D'être là, à patauger dans ce fleuve d'incertitude et de questionnement en sachant que juste à côté, un ou des meurtriers s'amuser à tuer de toutes les manières possible et inimaginable.

La forge en vue, la jeune femme tourna la tête en direction d'une entrée de Meerhagen. Une cohue de villageois avaient pris le nécessaire pour fuir.

On ne peut plus vivre avec la crainte de mourir à chaque instant !

Des paroles parvenaient jusqu'à ses oreilles et soudain, la lieutenante sentit amèrement le doute l'envahir.

S’en est fini, nous rentrons à Délimar !

Sauve qui peut !

Des cris plus loin et des individus de nouveau en fuite firent arrêter les pas d'Avara. Fermant les yeux en entendant les lieux des crimes, cette fois-ci elle ne cacha pas son regard maintenant désespéré vers Vex'Hylia.
Et si son oncle avait vu trop grand en l'envoyant elle ? Elle n'avait pas les épaules pour une telle tâche. La sensation de l'eau qui coule sur nos mains sans jamais pouvoir la retenir, c'était bien là ce que ressentait la jeune femme.

Reprenant prestance, Avara secoua sa tête pour retrouver ses esprits.

- Allons voir ce Hakim maintenant que nous sommes devant...

Dépassant ses amis, Avara ne voulait pas paraître complètement dépassée par la situation. C'était pourtant ce qu'elle était, dépassée. Frustration grandissante qui se transformait en colère, elle pouvait sentir les vibrations de la trame autour d'elle comme lorsqu'elle était prête à perdre le contrôle plus jeune.

Toquant à la porte du forgeron, la jeune femme fronça les sourcils en entendant aucun son de l'intérieur. Entrouvrant la porte, peut-être n'y avait-il personne si le forgeron était en fuite comme les autres. Avara n'eut cependant pas le temps de se poser davantage de question lorsque la lame d'une épée traversa l'air avant de s'arrêter à mi-chemin.
Les yeux écarquillés de surprise, et le cœur ayant presque cessé de battre une seconde, Avara leva légèrement les deux mains pour faire signe au forgeron tenant l'épais de se calmer tout de suite.

- Je suis Avara de Havremont, pardonnez notre intrusion, je pensais ne trouver qu'une forge déserte.

Le glaçernois abaissa vite son arme, il semblait aussi tendu qu'un arc prêt à décocher.

- Nous aurions voulu vous poser quelques questions au sujet d'un bout de métal que nous avons trouvé dans la maison abandonnée. Si vous acceptez...

Hakim bredouilla une excuse en jetant un coup d'oeil perplexe vers Sorel et Vex'Hylia qui venait de pénétrer dans la forge à leur tour.

- Je ne sais pas si je pourrai vous aider... Entrez, ajouta-t-il en faisant un signe montrant là, une grosse main experte en travail de forge.

D'un premier coup d'oeil, Avara nota que la forge avait été arrêté, ce qui ne l'étonnait guère. Elle était cependant propre et bien entretenue. Seul trônait sur une grande table des objets éparpillés, mais cela était sûrement normal.

Faisant signe à Sorel de sortir sa trouvaille, la jeune femme jeta un coup d'oeil vers le gros loup qui était à l'entrée. Si le forgeron était déjà angoissé, la présence de Faron ne devait pas aider. Le disait elle pour Hakim ou pour elle ?

- Vous pouvez nous en dire plus sur le métal ? Demanda t'elle doucement.

Le forgeron porta un intérêt sur le petit bout qu'il attrapa du bout des doigts.

- On dirait... je pense qu'il s'agit de fer.

Avara regarda Sorel pour lui faire signe de poser plus amples questions s'il le souhaitait.

- Je peux ? Demanda t'elle à Hakim en lui montrant le reste de la forge.

L'homme hocha la tête en fronçant les sourcils en regardant tour à tour Sorel puis Avara. S'éloignant du petit questionnaire, la jeune femme observait les alentours, si son air était plutôt vague, son esprit bouillonnait à l'intérieur. La maison abandonnée ou le meilleur des gardes était mort. L'épicerie avec les gérants. Le marché dont elle ne connaissait que le nom de la victime. Et maintenant la bibliothèque et la scierie. Y avait t'il un sens ?  La scierie était en face de l'épicerie si sa mémoire était bonne. La bibliothèque, c'était sûrement le bâtiment qu'elle avait entraperçu vers le marché.  Si le... les Rôdeurs tuaient plus par hasard mais dans un lieu différent à chaque fois ? La maison abandonnée, l'épicerie, la scierie donc. Le prochain bâtiment après la scierie, qu'était-il ?

Revigoré par une idée nouvelle et surtout par le fait de reprendre un peu de soif de justice, Avara s'assura que son ami avait fini de poser ses questions avant de demander simplement d'un ton neutre :

- Monsieur Hakim, vous n'avez jamais eu la connaissance d'un vampire dans la ville ? Une rumeur même si cela peut paraître absurde j'en conviens.

Vu le regard horrifié du forgeron, Avara n'avait pas besoin de la réponse pour comprendre.

- Non... non votre altesse. Jamais.

- Fort bien. Nous n'allons pas plus vous embêter, enfermez-vous et ne sortez plus avec cette nuit qui tombe. Nous allons arrêter ce mal.

Difficile de sourire, pour la jeune femme d'autant plus dans cette situation, mais Avara voulait essayer de rassurer, si cela ne fonctionnait pas, elle pouvait au moins essayer. Ce que vivait ces villageois, elle comprenait au combien leu sentiment alors qu'elle même petite, avait dû se terrer dans l'ombre tandis que des vampires avaient envahi Gloria.

La jeune femme sortit de la forge en se tournant précipitamment vers ses deux amis.

- Je ne sais pas si rejoindre les autres est la meilleure des solutions finalement... commença-t-elle avec précipitation. Le Rôdeur, celui qui vient d'attaquer la Scierie tout du moins attaque presque en ligne dans le village. Vous voyez ce que je veux dire ? Si on continue à suivre sa piste en allant à chaque scène de crime, on ne pourra jamais le rattraper.

Avara ne savait guère si Sorel et Vex la suivait dans ses propos mais sa nouvelle stratégie lui redonnait de la force. Et une envie bouillonnante d'attraper ce satané Rôdeur.

- Il faut qu'on arrête d'être derrière lui mais bien d'avoir une longueur d'avance. J'aimerais aller derrière la scierie, je ne sais plus très bien s'il s'agit des écuries de Meerhagen ou bien d'un autre bâtiment, mais je veux au moins tenter ce coup. S'il s'avère que ce Rôdeur à frapper ailleurs alors j'aurai eu tout faux...

Mais elle se devait d'essayer. De toute façon, elle ne pouvait pas espérer se retrouver face au Rôdeur à la scierie... ou peut-être que si ? Rha elle n'en savait rien.

- Je ne sais pas ce que vous voulez faire. Si vous souhaitez aller à la scierie ou bien même rejoindre les autres, je ne vous en empêcherai pas bien entendu. Je voulais que l'on reste ensemble, mais cela va peut-être s'avérer compliqué.

Comment dire qu'elle était perdue et qu'elle nageait comme eux ? Elle ne le dirait pas.

- Après tout, nous ne sommes pas seuls, déclara-t-elle en jetant un coup d’œil aux gardes autour.

La jeune femme fit quelques signes pour que quelques gardes s'approchent de la troupe.

- J'aimerais vraiment tenter le coup.

Hochant la tête avec détermination, Avara regarda ses camarades en attendant leur réponse. Elle partirait avec ou sans eux aux écuries, mais dans tous les cas, elle venait de retrouver l'énergie pour casser en deux ses ennemis.



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Avara s'en va aux écuries.

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Le géant opalin s’imagina que le Rôdeur ne devait pas être un courageux batailleur. C’était plutôt comme qui dirait un agitateur de rues à la voix perçante, à ceci près que les gens n’accouraient pas pour l’entendre mais le fuyait. Il ne s’énerva donc pas lorsqu’en émergeant des attroupements de sans-poils qui détalaient dans toutes les directions, il devina que leur proie ne se trouvait plus au Marché couvert. Mais il rouspéta quand même, comme poussé par une légère impatience. Ses instincts de guerriers se réveillèrent, lâchant sur ses sens et sur le mouvement de son pas une bonne dose de prudence. Ce n’était pas parce qu’il n’entendait pas de bruits de massacres que le Rôdeur ne les attendait pas dans une cachette bien à lui.

Ou… les rôdeurs, à ce qu’il semblait.

Le vampire et les deux Graärhs entrèrent alors dans le marché couvert. Dès l’instant où ils franchirent les premiers étals, Asolraahn crut avoir été plongé dans les mâchoires de la plus cruelle des fournaises. Son esprit-lié du léopard des neiges lança une spirituelle complainte tandis que son épaisse fourrure se contentait de lui rugir douloureusement sa façon de penser. Toryné l’interrogea rapidement sur son état. Charmante attention. Le géant opalin grogna en se drapant dans sa cape roséenne :

-Ça ira. Je ne compte pas devenir un brasero dans la minute.

Lui qui s’était finalement adapté de mauvaise grâce à la chaleur de Néthéril devait maintenant faire avec un environnement plus inhospitalier encore : Que s’était-il passé ici ? Il ne connaissait certes pas beaucoup cette île, encore moins les habitudes bipèdes, mais il y avait peu de chances qu’une telle chaleur soit de leur fait. Il se rappela brièvement la chair carbonisée de Geruld, le garde qui avait été tué dans la maison abandonnée. Il commençait à devenir évident que ces rôdeurs avaient une affinité particulière avec le feu. Cette chaleur était peut-être un résidu récent de leur passage.

Ce climat ne paraissait en revanche pas perturber les marchands du coin. A vrai dire, en y regardant de plus près, Asolraahn se demanda si quelque chose les dérangeait vraiment. Chacun des humains ici présents vaquaient à ses occupations dans un calme que n’aurait pas jalousé un temple. Les conversations allaient malgré tout bon train et le géant opalin vit même un villageois féliciter un boulanger pour la qualité de son pain. Il inspecta les autres étals en reprenant sa route, une expression perplexe sur ses traits poilus. Ces gens ne voyaient-ils donc pas le danger qu’ils courraient en restant ici ?

Une odeur de poisson attira son attention. Elle était accompagnée d’effluves de viandes pourries et de celle caractéristique du sang. Ils étaient arrivés. Le vendeur de poisson était adossé à l’arrière de son étal. Il ne vendrait certes plus de poissons, ni rien du tout. Asolraahn écouta les hypothèses de Toryné et le laissa récupérer une image du corps dans son miroir. La Sainnûr serait sans doute capable de tirer quelque chose de tout cela. Il examina rapidement le corps. Il était curieux de voir les deux mains du bonhomme enserrées à son cou, comme s’il s’étouffait et qu’il les avait mises contre sa gorge. A moins qu’il avait choisi de s’étrangler lui-même, mais cela n’avait aucun sens. Etrangement, rien n’avait de sens dans le coin, et les gens continuant de vivre autour d’eux n’aidaient en rien à taire sa méfiance. Le vendeur de poisson aurait aussi bien pu s’étouffer avec la chaleur horrible qu’il faisait. Et lorsque l’indic du Dominus revint pour révéler les fruits de son travail, il eut l’air d’avoir presque oublié ce qu’il faisait ici.

“Les meilleures viandes de tout Tiamaranta !”.

Son bâton émit un bruit sourd lorsque sa poigne se resserra sur sa hampe. Il sut à l’instant précis où il entendit ces mots qu’il était en danger. Ce n’était ni une question de sixième sens, ni d’observation. C’était le son de cette voix enjouée, presque guillerette et enrouée en même temps ; elle résonnait juste derrière lui. Il fut heureux de découvrir que Nyana l’avait entendu aussi et avait anticipé son geste bien avant lui. La jeune Graärh se cambra avant de feuler avec force. Le boucher parut s’emballer avant de rompre le mouvement ; tout à coup, il avait juste le bras levé, un couteau large et brillant dans la main et pas une once de méchanceté dans les yeux ; plutôt de la surprise. Le géant opalin ne remarqua pas tout de suite ce changement d’humeur. Il se retourna en se baissant pour esquiver l’attaque, et dans le même mouvement faucha le boucher de son bâton. Ce dernier partit à la renverse, les jambes en l’air, avant de tomber au sol. Nyana attrapa une corde sur l’étalage et ficela le sans-poil en quelques secondes. Asolraahn recula et lança un regard reconnaissant à la Graärh. Voilà qui était du bon travail.

Toutefois, il n’avait certes pas trouvé un rôdeur ici, mais un simple boucher sans histoire. Encore qu’il n’y avait en réalité aucune garantie à ce sujet. Cela pouvait aussi bien être un bonhomme de la pire espèce, ne désirant que la mort des siens ou aimant tout bonnement découper des animaux la nuit tombée. Mais Asolraahn en doutait fortement.

Soudain, le Souffle revint. Il s’invoqua de la même manière qu’un sortilège et chargea sur eux, comme un smilodon passant en coup de vent dans la savane, avant de repartir en trombe, le poil alourdi de poussière et d’odeur de mort. Asolraahn feula, de la colère ruisselant des yeux. Comme répondant à son appel, les gens du Marché parurent reprendre leurs esprits et se rendre compte que le danger était tombé sur leur tête. Ils détalèrent dans toutes les directions avec des cris irraisonnées de panique pure et transformèrent les lieux en une incroyable cérémonie dédiée à la démence. La terre en trembla presque. Certains partirent se réfugier sous leur étal tandis que d’autres décidaient purement et simplement de sauter à travers fourrés et de quitter le village. Le géant opalin ne leur prêta pas attention. Il se tenait devant le boucher qui se débattait tant bien que mal avec la corde qui le retenait prisonnier :

-Par les déesses…, balbutia ce dernier. Je suis navré, je ne voulais pas… Par pitié, épargnez-moi ! Je vous serai reconnaissant jusqu’à la fin de ma vie… Ne me laissez pas…

Asolraahn se rendit compte que le boucher jetait des regards à Toryné et semblait s’adresser à lui : le seul être qu’il crut capable de raisonner et diriger les deux autres. Mais le vampire ne s’intéressait aucunement à sa présence. Le géant opalin mit fin à ses rêves en claquant des doigts devant ses yeux :

-Eh petit, lança-t-il sèchement. C’est à moi que tu causes. Et c’est moi que tu as essayé d’écharper ce soir.

Le boucher écarquilla les yeux et avala sa salive. Il regrettait de ne pas avoir tourné sept fois sa langue dans sa bouche. Il hocha rapidement la tête :

-Par… les déesses… je me confonds… je ne sais pas ce qui m’a pris, Seigneur. Ce sont les voix ! Les voix m’ont demandé de le faire. Je ne voulais pas, mais… quand je les écoutais, je me sentais si heureux. C’était comme si tout allait bien en leur présence. Et elles me disaient…

-Alors ? Qu’est-ce qu’elles te disaient ces voix ?

-Que… que vous étiez une très bonne viande.

-Bien sûr, grimaça le géant opalin en lorgnant du côté de Nyana, sa patience mise à rude épreuve. Et d’où elles venaient ces voix ? De la Bête ? Est-ce que tu l’as vue ?

-Le… Le rôdeur ?! bégaya le boucher. Non, enfin je ne crois pas. Tout était très flou. J’ai vu une forme sombre. Il y avait de la vapeur qui s’en dégageait, une très forte vapeur comme aux fourneaux de la forge d’Hakim. Et derrière lui, il y avait comme des traces qui le fuyaient : il gouttait de l’eau grise et fumante. Et puis, il y avait cette silhouette derrière la forme qui se mouvait. En silence. Toute grêle qu’elle était ! Et un peu maigre…

-Qui était-ce ?

Le boucher fit signe qu’il l’ignorait. Mais c’était quelque chose qui intrigua beaucoup Asolraahn et qu’il nota dans un coin de sa tête. C’était la première fois qu’il était fait mention d’une silhouette qui rôdait derrière le simulacre de ces créatures de cauchemar. Qui était-ce, en effet ? Une illusion née de l’esprit malade de cet homme ou quelque chose de plus ? Commandait-elle les bêtes ? Était-elle le rôdeur ?

Il ne put rien tirer d’autre du boucher, car le mouvement de foule prit de l’ampleur, et le ramena au présent. Les cris assourdissaient son ouïe. Il écouta tant bien que mal les bruits de voix et apprit dans le brouhaha que les nouvelles victimes ne s’étaient pas faites attendre. Elles se trouvaient à la Bibliothèque et la Scierie.

Et après, ce serait où ?

Les rôdeurs étaient rapides, bien trop rapides pour eux. A entendre les autres déclarations terrifiées des villageois, l’heure était à la fuite pure et simple de Meerhagen. Asolraahn ne pouvait leur donner tort. La traque n’avançait pas assez vite à son goût. Dès qu’ils arrivaient sur le lieu du massacre, c’était un véritable défilé de folie qui les accueillait avec son cortège de phénomènes incompréhensibles. D’abord la maison, ensuite le marché couvert. Et de ce qu’il en déduisait, ses compagnons partis à l’épicerie ne devaient pas avoir encore déniché leur proie. Ou qui sait ? Peut-être l’avaient-ils déjà trouvé ?

-Vous avez entendu ? fit-il à Nyana et à Toryné. Ils ont frappé, plus loin encore vers le Nord. Ils ne font que se déplacer et continuent leur carnage sans s’arrêter. Ces rôdeurs ou quoiqu’ils prétendent être se moquent de nous ! Ils nous fuient et s’amusent à nos dépends. Ils se jouent de nous ! Quand on arrivera à la bibliothèque ou à la scierie, il n’y aura déjà plus rien et ils attaqueront autre part. Nous devons anticiper leur plan ! Il faut qu’on les intercepte à tout prix. Mais on a un avantage sur eux : on sait qu’ils ne comptent pas quitter le village de sitôt. Ça veut dire qu’il faut aller là où ils n’ont pas encore frappé.

Il leva la patte et pointa sa griffe en direction des fontaines et des jardins publics, au milieu du village :

-J’ai dit aux villageois allant vers le marché de remonter le village par les écuries. Hélas, en les éloignant d’ici, je les ai peut-être envoyés à la mort ! Les rôdeurs risquent d’être dangereusement proches. Je vais aller en direction du Nord-Est et prévenir une potentielle attaque. Les jardins sont grands, immenses même. S’ils sont dans les parages, ils voudront se rejoindre pour renforcer leur meute. En ce cas, cela m’a tout l’air d’être un endroit particulièrement vaste et propice à ce genre de réunion. Il n’y a pas de temps à perdre !

Il baissa la patte et se tourna vers ses compagnons :

-Nous devrions nous séparer pour couvrir plus de terrain. Si l’un d’entre vous détecte leur présence, qu’il m’appelle aussitôt. Je viendrai.

Il devenait clair pour Asolraahn que venir en aide aux gens se trouvant à la bibliothèque était vain. Le ou les rôdeurs coupables de ces meurtres ne resteraient pas à attendre leurs poursuivants. Avec cette pensée lui vint celle qu’il craignait le plus : les rôdeurs étaient possiblement au courant de leur présence. L’effet de surprise ne serait alors plus une option. Mais s’ils se démenaient pour ne pas se trouver au même endroit qu’eux, cela voulait aussi dire qu’ils les redoutaient.

Et ils avaient raison.


Directives :





Asolraahn : se dirige vers les Fontaines/Jardins publics

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La foule de villageois en panique traversait Meerhagen comme un rivière, glougloutant contre les rochers et sa rive dans l’unique but de poursuivre son chemin, plus loin, plus vite. Une rivière pleine d’entrain mais fort heureusement, le village délimarien n’était pas bien grand et ne contenait pas une population suffisamment importante pour créer un mouvement de foule dangereux et assassin.
L’expression d’Avara fit marquer une pause à l’elfe qui, alors qu’ils reprenaient le chemin après une énième interruption, accéléra le pas jusqu’à se porter à la hauteur de la jeune humaine. Brièvement, pour ne pas l'incommoder, elle qui était indubitablement là pour faire ses preuves, il lui toucha doucement la main, lui serrant brièvement le bout des doigts des siens.

« Ca va aller, » souffla-t-il tout bas à son attention. Il sourit, rassurant, prenant une expression plus confiante qu’il ne se sentait : « On est bien entouré et nous avons une excellente cheffe pour nous guider. »

Un petit peu du fenrisulfr se glissa dans ses yeux lorsqu’il détourna le regard vers la forge dans la direction de laquelle ils se dirigeaient d’un bon pas, son sourire se faisant un rien plus prédateur, un rien moins rassurant.

« On va les avoir, » gronda-t-il tout bas.

Sa meute n’était encore composée que de deux éléments mais Faronlyss et lui faisaient d’excellents chasseurs. Encore que l’elfe, végétarien qui plus est, en apprenait beaucoup plus de l’énorme prédateur que l’inverse. Pour autant, après une centaine d’années passées aux côtés des animaux, Sorel n’était pas en reste. Lui, si doux et délicat d’ordinaire, plus à sa place enroulé dans une couverture toute douce, les pieds vers la cheminée et une tasse de chocolat chaud à la main, révélait un pan de sa personnalité qu’il se découvrait encore.
Ils parvinrent à la forge où Hakim, probablement semblable à bien des forgerons, les accueillit avec le fil d’une épée certainement forgée par ses soins. Il se reprit néanmoins très rapidement, évitant de justesse d’occir la nièce de l’Empereur en personne.
Sorel songea pour un instant combien les Rôdeurs seraient le cadet des soucis du forgeron s’il ne s’était pas arrêté à temps. Laissant Avara s’occuper de l’échange dans un premier temps, lorsqu’elle finit par s’éloigner pour détailler les lieux et certainement réfléchir, il s’avança d’un pas.

Du fer, hein ?

« Que pouvez-vous me dire de plus, concernant le morceau de fer ? C’est un indice qui peut nous permettre d’obtenir un avantage contre le Rôdeur, faites travailler vos années d’expérience, s’il vous plaît. »

La peur, le brouhaha incessant de la fuite en cours et la confusion générale qui régnait à Meerhagen ne devait probablement pas aider Hakim… peut-être également que Sorel se trompait lourdement. Mais il avait besoin de l’expertise du forgeron et, à en croire le regard noir et les muscles qui saillirent sous la peau tannée de l’artisan, il avait probablement attisé le feu un peu trop brutalement. Pendant un instant, l’elfe se demanda si le glaçernois allait faire abstraction de la situation pour lui mettre son poing dans la figure mais le forgeron s’abstint et répondit sèchement, son regard parlait pour lui :

« Ca m’a tout l’air d’être du fer tout ce qu’il y a de plus banal. » Renonçant à foudroyer l’elfe du regard, il porta attention à l’objet qu’il tenait toujours entre les mains et l’examina attentivement. « Il n’a pas été travaillé ou très peu, » acheva-t-il, faisant tourner l’objet entre ses doigts, son pouce calleux caressant la surface.

Appréciatif, Sorel hocha la tête, retenant malgré son enthousiasme son envie de poser plus de questions et, surtout, l’admiration qui, doucement, commençait à poindre le bout de son museau. L’elfe était un fervent appréciateur de la compétence et Hakim commençait doucement à laisser entrevoir ses capacités.

« D’accord. Auriez-vous connaissance d’un métal à peu près similaire, » pendant une brève seconde, Sorel lutta contre la frustration. Comment décrire un métal a priori en tout point similaire à celui que le forgeron tenait entre ses mains, à quelques exceptions près ? Il était certain qu’il y avait une quantité de détails qu’il pourrait indiquer mais qu’étant un incompétent en la matière, il les avait tous loupés. « mais dont d’éventuelles gouttes, fondues, ont une apparence plus claire ? Qui pourrait notamment conserver une forme liquide plus longtemps que les autres ? »

Pensif, le forgeron garda cependant le regard rivé sur le petit bout de métal, réfléchissant.

« Il y a bien l’étain, » proposa-t-il pensivement. « C’est un métal courant, dans un registre moins courant l’argent pourrait correspondre à la description également. » Il finit pourtant par hausser les épaules, levant un regard où le reproche fit une apparition tandis qu’il achevait avec réticence : « J’ai pas l’expérience de mon père, j’ai pas vu tous les métaux et j’y connais pas grand chose en physique compliquée et même si on est à Délimar, si votre Rôdeur manipule la magie et qu’il décide que le métal restera comme ça, y’a pas grand chose à faire, votre métal il restera fondu. »

La mention de l’étain fit hocher la tête à l’elfe, encore une fois. Le métal correspondrait assez facilement à ce qu’il avait perçu en usant de la magie pour percevoir des éléments supplémentaires. Quant à la remarque concernant la magie, Sorel fit la moue. Effectivement, avec la présence d’un croc de vampire, il était possible que les Rôdeurs soient en mesure d’utiliser la magie. D’autant que celui qui avait attaqué l’épicerie n’avait pas utilisé la chaleur pour briser le mur mais y était parvenu malgré tout.
Le regard de l’elfe retrouva le chemin de l’objet que manipulait Hakim. Il pointa du doigt l’objet, pensif, parlant à mesure qu’il réfléchissait :

« Le fer à l’état brut ne court pas les rues… et s’il est couvert de sang ce qu’il a été en contact avec quelque chose qui saigne. » Inclinant la tête sur le côté, il reprit à l’attention du forgeron : « Qu’en pensez-vous ? »

Hakim haussa les épaules, pas convaincu, son propre regard retrouvant le chemin du petit objet qu’il manipulait toujours :

« Le fer brut n’est pas courant pour une personne lambda, moi j’en vois souvent, je le manipule souvent. Un bijoutier aussi. Il peut se passer plein de trucs entre l’extraction du fer et son arrivée dans un atelier alors je suis pas sûr que ce soit une bonne piste que vous avez là... »

Peut-être pas, effectivement, mais il y avait quelque chose qui le perturbait. Du fer brut, marqué de sang sur un seul côté. Il songea un instant à ces reptiles qui, parfois, voyaient une écaille être retirée pour une raison ou une autre. Pour leur propre bien - une écaille délogée peut faire plus de bien que de mal - ou par mégarde lors d’un événement ou un autre. Il s’accrochait peut-être à deux mains à l’hypothèse que les Rôdeurs étaient d’origine animale mais il préférait n’écarter aucune possibilité, d’autant qu’il n’était pas tout seul dans cette affaire.
A la demande d’Avara, ils quittèrent la forge, non sans que l’elfe s’incline respectueusement devant Hakim pour le remercier :

« Merci pour votre expertise et votre patience. Puis-je récupérer l’objet, s’il vous plaît ? »

Hakim lui tendit le morceau de métal et Sorel s’éloigna avec un petit geste de la main amical. Il devait s’avouer soulagé, mine de rien, de s’en être tiré avec un nez droit. … Et considérant, s’il le pouvait, revenir visiter Hakim plus tard, si l’occasion se présentait.
Arrivé dehors, cependant, Avara se tourna vers eux, l’air déterminé, avec la ferme intention de se diriger vers les écuries, coûte que coûte. Songeant aux éléments en sa possession, il tendit le bras et toucha doucement le bras d’Avara pour lui intimer patience.

« Plutôt que de s’y rendre à l’aveugle... »

Il récupéra le croc de vampire qu’il avait conservé et posa le bout de métal ensanglanté à côté, dans le creux de sa paume, tandis que son regard se posait sur Faronlyss. Il activa sa chevalière, contactant le fenrisulfr par son biais, transmettant ses pensées. Il avait une possibilité mais le prédateur ne pouvait suivre qu’une piste à la fois et il devait être absolument certain de ce qu’il allait faire. Il ne pouvait pas assurer que l’un ou l’autre de ces éléments était réellement connecté à l’un ou l’autre des Rôdeurs, pourvu qu’il n’y en ai que deux, mais… c’était néanmoins une possibilité.

« J’ai une idée, si tu veux bien me faire confiance. » Son regard trouva celui de Faronlyss qui rôdait non loin de là, l’impatience du prédateur évidente dans la tension qui l’animait. « Nous faire confiance, » rectifia-t-il avec un petit sourire.

Tout en sortant de quoi écrire d’une des poches de sa cape, lui qui était toujours équipé pour envoyer des messages à l’aide de son Esprit-Lié, il se servit de sa cuisse pour rédiger rapidement un petit mot récapitulant les informations récoltées et expliquant la raison pour laquelle il leur faisait parvenir le mot et son précieux chargement. Il indiqua l’une de ses suspicions, notamment le fait qu’il

« Je pense disposer de deux éléments appartenant aux Rôdeurs. Faron doit pouvoir en suivre un mais pas l’autre. Je pense que l’un d’entre eux, celui lié au feu et au métal, se trouve certainement dans les jardins. On l’a bien vu avec Mademoiselle Vex’Hilya, » révéla-t-il tout en roulant le parchemin sur lui-même et sortant Linou d’une des poches de sa cape. Il lui confia le petit bout de métal qu’elle serra entre ses petites pattes griffues, retrouvant ce qu’elle lui avait vaillamment rapporté malgré la terreur causée par le chat. « Je pense qu’il est lié à ce bout de métal, d’une manière ou d’une autre. » Il caressa doucement la petite ratte du bout du doigt avant de la placer sur son épaule et de décrire avec ses mains le geste clé. Avec l’aide de la tunique roséenne offerte par Ilhan, des mois auparavant, il n’aurait pas à utiliser trop d’énergie. Il canalisa la magie et, lui donnant forme, fit apparaître un double de sa personne. Il lui tendit le parchemin et plaça Lina dans les replis de la cape de son image pour qu’elle soit protégée en cas de problème et puisse lui revenir, toujours équipée du petit bout de métal en cas de pépin. « Rejoins les deux graärhs et Toryné Dalis, sois prudent et ne prends pas de risque inutile. Confies leur le parchemin et le bout de métal, c’est le plus important. Je veux que tu restes avec eux et que tu les assistes de ton mieux. »

Le flaire d’un graärh n’équivalait probablement pas celui de Faron mais il était néanmoins supérieur à bien des créatures, peut-être que le grand mâle ou la femelle saurait faire bon usage de cette piste que Sorel leur offrait. Le double du jeune elfe s’en fut sans demander son reste.
Se tournant vers Faronlyss il tendit la paume bien à plat, avançant d’un pas pour ne pas obliger ses deux compagnes à se retrouver plus proche que nécessaire du grand prédateur.

« Quant à nous… nous allons trouver l’autre Rôdeur, celui qu’on ne peut pas tracer grâce à la chaleur. Celui qui a tué Frank et Martha. »

Activant le glyphe de sa chevalière, il communiqua sa demande au fenrisulfr. Faron s’approcha, ses babines se retroussant tandis qu’il fourrait sa truffe humide dans le creux de la main de l’elfe. Sorel pouvait sentir la pression dissimulée des crocs sous les lèvres du prédateur. Il pouvait se rappeler sans peine la sensation des crocs pénétrant sa chair avant qu’il ne soit jeté en l’air comme une poupée de chiffon. Pour autant, il avait confiance en lui-même et en Faronlyss pour ne pas lui faire expérimenter la même chose.
Reniflant intensément la piste ainsi offerte, Sorel sentit une partie de lui réagir en même temps que le fenrisulfr. Acceptant la colère et l’espèce de curiosité qui animait le prédateur comme s’il s’agissait de la sienne, la partageant. Une fois satisfait d’avoir bien enregistré l’odeur, Faronlyss s’éloigna, le nez presque collé au sol, cherchant la piste. De façon surprenante, il la trouva rapidement et prit instantanément la direction trouvée. Se servant toujours de la chevalière, il resta connecté avec Faronlyss, percevant ce que l’animal voulait bien lui transmettre, suivant avec lui la piste de leur proie. Ils chassaient ensemble et trouveraient ensemble.

Il avait choisi de ne pas suivre la piste du bout de métal, tous les indices indiquant que le Rôdeur associé devait se trouver dans les jardins du village. En communiquant les informations à l’autre groupe, ils pouvaient éventuellement se concentrer sur le second en espérant que l’elfe ne se trompait pas.

Il avait consciemment choisi de ne pas y aller puisqu’il était presque certain qu’un Rôdeur s’y trouvait..

C’était la direction que prenait Faronlyss.

Et il était trop tard pour prévenir les autres.

Directives :

Questions :

-> Sorel se dirige avec Faronlyss vers les jardins
-> Il envoie un double de lui-même, créé au moyen d'un sort de niveau Très bon de flux d'Invocation, avec une petite ratte qui tient un bout de métal certainement couvert du sang du premier Rôdeur et un message pour Asolraahn, Nyana et Toryné. Il espère que cela permettra d'aider le groupe à pister le Rôdeur de feu et de métal au besoin.

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Les événements se précipitaient, ils étaient encore loin d'avoir la situation sous contrôle.

Toryné avait été assez méfiant des habitants encore présent au marché ouvert et il avait eu raison. Au final il ne s'agissait pas d'une illusion des rôdeurs, son miroir n'ayant rien dévoiler, mais plus à un contrôle mental ? Le boûcher avait tenter de s'en prendre à Asolrahn, un drôle de choix étant donné la carrure du Graarh. Cependant, cet assaut fut très vite maîtrisé par les deux Graarh sans que le vampire n'ait à faire quoique ce soit.

Un second souffle se fit ressentir et cela eut comme l'effet de "réveiller" les personnes encore présente au marché, leur rappelant soudainement le danger qui rôdait. Cependant, Toryné s'en moquait pour le moment, il ne pouvait pas perdre de temps à tenter de calmer ces gens et surtout il n'en avait pas les moyens, tant que les meurtres continueraient personne ne pourrait être calme. Le boucher aussi sembla avoir retrouvé ses esprits, ce dernier sembla vouloir s'adresser à lui, malheureusement pour lui la dame de l'aube n'avait pas vraiment de temps à lui accorder. Qu'il s'adresse donc au Graarh qu'il avait qualifié de meilleur viande de tout tiamaranta, après c'était lui qu'il avait essayé de tuer.

Entre le retour que lui avait fait son indic et les récents évènements, l'esprit du buveur de sang s'échauffait. Il en apprenait petit à petit, mais tout cela restait bien trop vague et cela faisait bien évidemment partie de la stratégie de l'ennemi.

Les différents cris indiquèrent par la suite que les rôdeurs avaient encore frappé ! Bon sang, l'ennemi semblait toujours avoir un coup d'avance. Cette fois-ci, c'était la scierie et la bibliothèque... La situation allait bientôt devenir ingérable.

Le géant Opalin semblait également du même avis, il ne servait effectivement à rien d'aller sur les lieux des meurtres, il fallait réussir à les intercepter d'une manière ou d'une autre.

-Vous avez tout à fait raison, nous devons nous séparer malgré le risque, je pars personnellement vers l'hôtel de ville, sait-on jamais que nos amis rôdeurs veulent s'en prendre à quelques officiels pour changer. Le lieu était également assez proche de la bibliothèque, si l'Opalin allait vers les Nord Ouest, alors peut-être pourrait-il intercepter la créature. Suis-moi Alvor.

Avant de partir cependant, Toryné "captura le cadavre" de la victime dont il avait déjà oublié le nom dans son miroir, pour une possible étude plus tard.

C'est donc accompagné de son fidèle indic que Toryné se dirigea vers l'hôtel de ville. Il y avait une certaine activité, encore heureux que les officiels ne restent pas inactifs en ces temps de crises. Cependant ce qu'ils faisaient précisément ? Cela Toryné l'ignorait. Il y avait de nombreux allers-retours et des gardes semblaient se rassembler... En tout cas tout cela semblait très sérieux, car personne ne le remarquait... C'était bien une première. Ravalant sa fierté, une première la aussi, il était clair que le rôdeur aurait bien plus de difficulté à attaquer ici avec autant de gardes.

-Alvor tu vas rester ici et observer ce que font nos chers officiels, de mon côté je vais retourner à notre bureau d'investigation de fortune déposer le corps de la victime du marché ouvert. Je vais ensuite refaire le chemin à pieds pour te rejoindre. Oui, car il comptait bien se téléporter à la maison abandonné dont il avait gardé le reflet. Son plan était ensuite de repasser non loin des fermes, si jamais le rôdeur avait fait marche arrière après son attaque à la bibliothèque.

Sans plus attendre, Toryné utilisa le reflet de la maison abandonné, la réalité parut un moment se déformer autour de lui le temps qu'il se retrouve dans le lieu ou tout avait commencer. Il libérait ensuite le cadavre contenu dans son miroir et le posa non loin du premier.

La matriarche s'étira les ailes et se mit ensuite en direction une nouvelle fois de l'hôtel de ville en refaisant le même chemin qu'il avait déjà fait.


Directives :


Pouvoir utilisé :


-Je repars vers la maison abandonné et je me redirige vers l'hôtel de ville (oui c'est bizarre)
-Alvor reste à l'hôtel de ville

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Je ne souhaitais pas me séparer de mes compagnons avec la menace qui planait au-dessus de nous. La décision sage était de demeurer grouper. Je détournais donc les yeux. Nous n'allions pas aux jardins. Pas encore. La forge était notre destination. Et nous laissions derrière nous les corps déchirés de Martha et Franck. Ne pas avoir de piste solide rendait leurs morts encore plus injustes et je me murais dans le silence, suivant mes compagnons telle une ombre, insensible à leur malaise. J'étais bien trop concerné par le mien.

En approchant de la forge, le brouhaha soudain me tira de mes réflexions. Je levais des yeux hagards vers la foule qui se dirigeait dans le sens opposé au notre, vers les frontières du village. Ils fuyaient. Quoi de plus normal ? Pensais-je en me tournant d'un quart pour observer la colonne de villageois qui nous avait dépassé. À leur place, sans doute, aurais-je fait de même. Je croisais l'unique œil valide d'Avara, au fond duquel je lisais du désespoir. L'enfant était dépassée par la situation, même si elle tentait de maintenir les apparences. Je plongeais donc mes orbes volcaniques dans celle, émeraude, de la jeune femme.

Tu en es capable, tentais-je de lui dire emprunter de mots.

Incertaine d'être comprise, toutefois, je décidais finalement de m'avancer vers la jeune femme, replaçant les pans de ma cape d'un geste machinale.

" Ne doute pas de toi. Toi et moi savons ce dont tu es capable. "

À voix basse, afin d'être uniquement entendu de la jeune femme, je faisais allusion à notre passé commun. À notre rencontre au cœur du Domaine Baptistral, lorsqu'elle n'était qu'une enfant qui devait apprendre à maîtriser ses pouvoirs. Avara n'était pas de ces personnes à abandonner si facilement. Du moins, était-ce l'image que j'en avais gardé.

Parce qu'elle était une amie, je lui offrais un sourire réconfortant. Une rare mimique qui anima mon faciès pendant un fugace instant, avant qu'il se referme de nouveau. J'étais ainsi, comme une huitre protégeant sa perle.

Je hochais la tête et nous reprenions notre route. Je vis Sorel me dépasser, son impressionnant compagnon sur ses talons. Il s'approcha d'Avara. Je le toisais, curieuse, mais eu la bienséance de ne pas profiter de mon ouïe de Sainnûr pour écouter ses paroles. S'il les proférait à voix basse, ce n'était pas pour rien.

Et enfin, nous arrivions à la forge.

Je laissais Sorel et Avara discuter avec l'homme, préférant faire discrètement la tour du propriétaire à la place. Ne serait-ce que pour rester active.

Ainsi, Hakim n'avait pas grand chose à nous apprendre. La déception, pernicieuse, fut comme une pointe s'enfonçant dans ma poitrine. Je retenais un soupir en sortant, mon regard balayant les environs. Cependant, cet interlude chez le forgeron avait donné des idées à Avara, qui semblait avoir repris du poil de la bête. Sans mauvais jeu de mots. Je l'écoutais donc sans l'interrompre, voyant peu à peu où elle voulait en venir. Je humais l'air lorsqu'elle évoqua l'écurie. C'était bien elle qui se trouvait là. L'odeur de crottin ne trompait personne. Si son altesse avait raison, il s'agissait de l'une des prochaines cibles de "notre" Rôdeur. Celui qui avait tué, vraisemblablement, Martha et Franck. J'acquiesçais à son plan, il me semblait bon.

Celui de Sorel l'était aussi. Mais je ne pouvais me dédoubler, je choisissais donc de rester avec Avara en m'approchant d'un pas. Faron me semblait très à même d'assister le jeune elfe s'il arrivait quelques choses. De plus, la jeune femme était une amie. Je ne souhaitais pas qu'il lui arrive quelque chose en mon absence. Je ne voulais pas l'avoir sur la conscience. Et c'était elle que son oncle, l'empereur, m'avait envoyé assister.

Désormais séparé de l'elfe, je marchais aux côtés de la jeune altesse, les soldats nous entourant. L'écurie, littéralement située à deux pas, était en bon état. Ce n'était pas celle du futur palais de l'imbrûlée, mais elle était entretenue. Et vide de ses habitants équidés à en juger par l'absence totale de hennissement. Des chevaux, j'en étais convaincue, auraient été incapable de rester calme avec la présence des Rôdeurs dans les parages.

J'entrais la première, poussant la grande porte en bois du bout de mon bâton. Il y faisait un peu sombre, mais ma vision de sainnûr me permettait d'y voir correctement. Vide, à première vue. Mais, alors que j'avançais de quelques pas, une petite voix fluette arriva jusqu'à mes oreilles. Je m'arrêtais aussitôt, parfaitement immobile, et penchais la tête pour mieux entendre.

" Maman j'ai faim ! "

Je fronçais les sourcils et me dirigeais vers la voix, quelques soldats sur mes talons. Ils avaient tous la main sur la garde de leur épée, près à dégainer.

" Chut, je crois que j’entends du bruit à l’extérieur ! "

Je fis signe aux guerriers de se tranquilliser.

" C’est le Rôdeur ? "

" Non, je crois reconnaître l'œil vert émeraude de Son Altesse de Havremont ! "

Je me tournais. Avara était juste derrière moi. Et il était vrai que son unique oeil valide était visible et reconnaissable. Je me tranquillisais définitivement et contournais des râteliers où du matériels d'équitation devait normalement être entreposés. Face à moi, une dizaine de personnes quittaient leur cachette. Des villageois venus ici pour s'abriter, compris-je. D'un rapide coup d'œil, je les jugeais dans un état physique correct compte tenu des événements, ce qui était rassurant. Ce qui l'était moins, c'était leur présence ici. Si Avara avait raison, il y avait potentiellement dix villageois sur le menu, en plus des soldats, de Son Altesse et de moi-même.

Joie.

Je n'avais, toutefois, pas l'occasion d'y penser davantage. Du groupe de villageois, un homme se détachait et s'approcha. Il n'était pas bien grand. À moins que ce fut moi qui fut grande ? Quoi qu'il en soit, il me semblait reconnaître les caractéristiques d'un lyssien. Il s'adressa à la jeune femme que j'accompagnais.

" Votre Altesse de Havremont. Madame. "

Je lui rendais son salut d'un hochement de tête, me désintéressant déjà de lui pour tourner mon regard volcanique vers le petit groupe. Eux aussi, je les jugeais dans un état physique décent compte tenu des événements. Cela me rassurait.

" Je suis Isaac Baerdenes." Disait l'homme. " Mes compagnons de fortune et moi-même avons pris soin de suivre les instructions du grand tigre blanc, et nous sommes venus nous cacher ici. "

Ah, c'était donc cet immense Graärh qui leur avait dit de se cacher ici. Bonne idée. Sage décision.

" … Mais nous voulons aussi participer à la traque du Rôdeur. "

Moins sage décision. Courageuse, ça oui... Mais stupide. Sauvez vos vies, pensais-je en posant mes yeux volcaniques sur le lyssiens aux cheveux mi-longs. Lui-même avait, passé à la taille, une machette. Et derrière lui, les villageois étaient armées d'équipement de fortune. Des fourches, piques, gourdins, marteaux, faux. Des épées, aussi, pour ceux qui s'étaient sans doute payé les services de Hakim. Mais, quoi qu'il en soit, ils faisaient pale figure par rapport aux soldats qui nous accompagnaient. Ou par rapport à Avara et son armure.

En me tournant vers l'entrée de l'écurie, je constatais la présence de pièges. J'avais eu de la chance de ne pas marcher dedans, me dis-je en posant les yeux sur un piège à ours dont les mâchoires n'attendaient qu'une pression en leur centre pour se refermer.

Il y avait mis du coeur, compris-je en offrant de nouveau mon attention au petit groupe.

C'est là que je la vis. Je fronçais les sourcils. Un peu à l'écart du groupe se trouvait une jeune fille aux cheveux sombres. Pas une enfant mais pas une adulte non plus. Elle était allongée, le dos contre le mur extérieur de l'écurie. Tout, dans sa posture, indiquait un mal-être profond. Et le plus criant était son regard. Il était... Vide, perdu. Je n'y décelais pas d'émotions particulière. Cela me ramena des années en arrière, pendant l'ère du Tyran. Les victimes de sorts s'attaquant à l'esprit avaient souvent cette attitude. Que lui était-il arrivé ?

" Ah. Il s’agit de Laura … La pauvre, depuis qu’elle a fui du Marché, c’est comme si elle avait vu un fantôme. Impossible de lui tirer un mot de la bouche. "

Le marché... C'était dans cette direction que devait se trouver l'autre groupe. Là-bas qu'un rôdeur avait dû se trouver. L'avait-elle vue ? Je m'approchais et la foule se séparait en deux pour me laisser passer. Je sentais leurs regards dans mon dos au moment où je m'agenouillais face à Laura, posant mon bâton près de mon genou. Je ramenais mes cheveux en arrière et évaluais rapidement son état physique.

Elle ne réagissait pas à ma proximité, comme si elle ne me voyait même pas. Mais je doutais que ce fût vraiment le cas. En effet, elle maintenait autour de ses épaules un fin châle qui dissimulait ses bras. Une blessure ?

Prenant ma voix la plus douce et calme possible, je lui offrais un sourire que je voulais réconfortant.

" Laura ? Je m'appelle Vex'Hylia. Je suis guérisseuse. Me laisserais-tu voir ? "

Le tutoiement s'était imposé de lui-même pour instaurer une proximité. Pour tenter d'avoir sa confiance. Du doigt, je désignais son châle et son bras. Il y eut un flottement de quelques secondes, puis la jeune fille laissa glisser le tissu. Mon regard capta aussi la présence de brûlure sur son épiderme. Petites, leurs positionnements étaient pourtant étranges. Cela me faisait penser à deux mains brûlantes s'étant posées là, comme si quelqu'un l'avait saisi par les épaules ou tiré par le bras. Un Rôdeur ? Celui dont j'avais vu la trace vers les jardins ?

Pour en avoir le coeur net, je posais ma main droite main à plat sur mon ventre sans quitter Laura du regard. Aussitôt, elle disparut au profit d'une grosse tâche jaune-oranger. Sa chaleur corporelle me sembla élevée et, afin de vérifier, je me tournais vers Avara. Son Altesse était visiblement moins chaude. Laura pouvait bien avoir un traumatisme si, comme je commençais à le penser, elle avait croisé le Rôdeur. La trace que j'avais repéré au niveau des jardins était sur elle.

J'annulais mon sort, en ayant assez vue. Toutefois, il était hors de question de laisser la jeune femme dans cet état. Je commençais donc à fredonner, à voix basse. De l'elfique, bien entendu. Et le chant du raton-laveur, pour soigner les blessures de la jeune fille.

Ceci fait, je fis signe à Avara d'approcher.

" Cette trace que j'ai repérée au niveau des jardins, toute à l'heure... Laura l'a également sur elle. Et uniquement sur elle, elle est nul part ailleurs dans l'écurie. Vraisemblablement, elle a croisé l'un des rôdeurs. Je pense même que c'est lui qui lui a fait cela. " Je désignais l'emplacement des brûlures désormais disparues. " Comme s'il l'avait agrippé ou tiré. "

Je me penchais et récupéré mon bâton.

" Elle a sûrement des choses à nous apprendre si j'arrive à la faire sortir de son état catatonique. Je vais essayer quelque chose, mais j'ignore comment elle va réagir. "

Et par là, j'entendais clairement " elle peut rester comme ça, se mettre à pleurer ou essayer de me tuer."

Je fis donc un pas en arrière et frappais mon bâton au sol. La magie se diffusa immédiatement le long de mon bras, puis dans ma main et enfin à travers le bois en me laissant un agréable frisson. Cette magie se dirigea vers Laura et l'entoura, comme un manteau que l'on posait sur ses épaules. Satisfaite, je m'accroupis face à elle, la main sur mon bâton et en conservant une distance d'un mètre.

" Laura ? Comment te sens-tu ? "

La réaction ne se fit pas attendre. Contrairement à la première fois où je m'étais adressé à elle, Laura releva son regard vers moi. De beaux yeux bleus au fond desquels je retrouvais la vigueur d'une âme.

" Je vais... mieux. Merci d'avoir soigné mes blessures... "

Je hochais la tête. Elle semblait reprendre des couleurs, en effet. Elle se redressa même, mais demeura assise.

" Laura... " Je pris le temps de réfléchir. Cette jeune fille me faisait penser à Kyla, avec ses cheveux sombres et sa peau claire. " Ce que je vais te demander pourrait nous aider à vous protéger, toi et les habitants de ce village. J'ai besoin que tu me dise tout ce que tu sais, même si cela te semble superflus. D'accord ? " J'attendis qu'elle acquieçe, puis repris. " Peux-tu me dire comment tu t'ai fait ces brûlures que j'ai soignées ? As-tu vu ce qui les a causées ? "




- Vex reste dans l'écurie et essai d'en apprendre plus auprès de Laura.

Magie utilisée :



Directives :



Questions posées :

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Le grand blanc avait eu le temps de voir le boucher l’attaquer. En quelques secondes, nous avions réussi à le maîtriser à l’aide de la corde que j’avais pu récupérer. L’homme sembla douter, s’excuser. C’était vraiment étrange, il avait été comme possédé, il disait qu’il se sentait bien et c’était plus que louche…

Je restais prêt de mon Tribyoon, la dague à portée de main en grognant contre l’individu. Il nous avait dit des choses auquel nous n’avions pas encore eu écho et c’était une bonne chose. Mon regard passa sur le reste du marché, alors que le grand blanc décida que l’on devrait se séparer. Cela me faisait mal de devoir le laisser se déplacer sans escorte, même si je savais qu’il était plus puissant que moi… Cependant, nous ne savions pas vraiment encore sur ce qu’on aller tomber, on avait qu’une faible description de la créature… Mais je ne pouvais pas désobéir et hochai la tête.

« Faites attention à vous Tribyoon. Ne prenez pas de risque inutile, vous êtes plus important que vous ne le pensiez. »

Prenant un chemin différent de celui de mes deux camarades, je me mis à trottiner sans vraiment savoir où j’allais… C’était la panique pour beaucoup d’humains, qui ne savait pas s’ils devaient fuir, ou alors se cacher ? De mon point de vue, aucune des deux solutions n’était la bonne, car les rôdeurs ne cesseraient de traquer, de dévorer… C’est un jeu sans fin… C’est… Une partie de chasse… Et je ne comptais pas devenir la proie…

Mon regard s’assombrit alors que je mettais plus d’énergie dans ma traque, les mouvements qui m’entouraient n’avait plus d’importance, je ne voyais que mon objectif, celui de ce bâtiment qui se trouva en face de moi. Humant l’air autour de moi, je pouvais sentir l’odeur de diverse plante dont j’ignorais pour certaine le nom, et d’autre qui me semblèrent familière.

Pénétrant dans le lieu avec prudence. Je pouvais entendre un cœur battre à l’intérieur. En m’avançant un peu plus, mes pattes percutèrent un objet qui fit retourner l’humain qui se trouvait dans ce lieu. Je gardais le silence, en observant ce qu’il y avait autour de moi, reniflant quelques babioles qui jonchait sur diverses tables.

Le sans poil était plutôt âgé et fut surpris de me voir. L’analysant rapidement, avant de continuer de marcher dans sa direction, puis m’arrêta lorsqu’il se mit à parler

« Vous êtes une de ces gardes venues pour nous sauver n’est-ce pas ? Enchanté, je suis Ouro Boros, l’herboriste de ce petit village.
- Je me nomme Nyana Valthana. Je suis une Graärh provenant de Néthéril. Comme vous l’avez deviné, je suis ici avec l’un de mes congénères pour vous sauver des rôdeurs. »

Continuant de naviguer entre les petits espaces, il restait sur une table quelques éclats de métaux. L’on pouvait voir qu’ils avaient déjà était travaillé il y a peu, et cela piqua ma curiosité…

« Puis-je vous aider Madame ? J’avais aidé ce pauvre Geruld à combattre contre ces vils créatures … Mais il faut croire que mes potions ne l’ont pas aidé. Mais peut être que si vous le souhaitez, je pourrais peut-être vous aider à ma façon ? C’est la moindre des choses que je puisse faire pour vous qui êtes mobilisés pour nous protéger … »

Mon regard passa de nouveau sur le vieil homme qui voulait offrir mon aide. Je le trouvais plus qu’étrange, car il ne semblait pas être aussi affolé que les autres humains. Gardant une distance raisonnable, mon regard plongea dans le sien.

« Vous connaissez la première victime ? Qu’est-ce qu’il vous a demandé comme chose ? »

Il y avait des choses dans son comportement, dans son regard, assez étrange, je trouvais. Je ne me sentais pas complètement à l’aise avec cet homme qui pouvait être contrôlé par un rôdeur…

« Je lui ai fourni des positions avant qu’il n’aille défier les rôdeurs. Cela ne lui a pas vraiment porté chance, l’on dirait. Je suppose qu’il voulait avoir l’avantage, mais ça n’a pas suffi.
- Connaissez-vous la victime ? Mise à part cette demande particulière ?
- Pas vraiment, mais nous nous connaissons tous de nom.
- Vous ne semblez pas forgerons, et cet endroit et loin de ressembler à un atelier, que faites-vous avec les éclats de métal ?
- Je suis plutôt polyvalent dans mon domaine. »

L’interrogatoire aurait pu durer plusieurs heures, mais je n’avais pas vraiment le temps et je me méfiais de plus en plus de cet être sans fourrure… Trop évasif, comme si ce qui venait de se produire ne le choquait pas le moins du monde. C’est… Louche cette histoire…

Forcément, c’est sur moi que ça tombe… Je ne me voyais pas quitter le lieu, pas encore, il y avait assez de plante pour soigner les blesser, s’il y en avait bien évidemment, vu les événements, il nous faudrait plutôt du feu pour brûler pour les corps ou creuser des trous… Mais surtout, je ne voulais pas quitter cet homme des yeux, et peut-être voir s’il pouvait confectionner deux ou trois choses… En espérant que cela nous soit plus utile qu’à celui qui est mort.

Directives :


Questions :

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Nous sommes à l’affût, et Nous sourions, encore.

Ils se sont séparés. Exactement comme Nous l’avions prévu. Si ce village nous craint à présent, ils apprendront aussi, de gré ou de force. Eux, puis le monde, puis le Maître. Nous leur apprendrons la valeur de ces sentiments terribles.

Des semaines à être ferrés, maltraités, pliés, torturés … Ils comprendront eux aussi. Il est temps.

Nous sommes inéluctables. Nous sommes légions.

***

Il y eut un grand souffle cette fois-ci, mais pas seulement. Un cri plus guttural se fit entendre au niveau du centre du Village. Il fut signe d’une chose : le Rôdeur allait à présent ne plus se cacher.

Dans le village, chacun regarde à sa gauche et à sa droite, s’inquiètent, comme s’ils avaient peur que leurs voisins disparaissent. Mais c’est finalement plusieurs aboiements répétés qui donneront la position du rôdeur.

Faronlyss semble avoir trouvé sa proie, et elle est juste en face de son jeune maître

Image :


De très longs crocs massifs, comme s’il s’agissait d’un vampire mais que toutes les dents avaient été remplacées, ou taillées pour tuer. La créature à la forme humanoïde fait au bas mot deux mètres trente de haut. Comme s’il s’agissait d’un glaçernois. Il en a d’ailleurs la carrure : un physique très fort, et des veines apparentes, comme un culturiste. Vous sentez qu’il pourrait déplacer une montagne en une pichenette s’il le voulait. Un autre détail vous surprend : des morceaux de métaux sombres. Partout insérés sur son corps, et sur son visage. Son regard rouge, injecté de sang percent à travers les jardins et se plante directement sur Sorel, et sur Asolraahn, qui a rejoint le jeune elfe.

Il se lèche les babines. Il a faim.

Mais l’agitation ne s’arrête pas là. Soudain, depuis la ferme Roncecoeur, on entend un grand cri :

“Je fais appel au Géant Opalin ! Qu’il protège ma famille et ma ferme !”

Asolraahn disparaît peu à peu des jardins, et se matérialise en lâchant une lumière brillante comme une étoile dans la ferme. Il fait chaud, et de la buée … Non, de la vapeur semble avoir largement investi la pièce. Des gouttes de métaux clairs semblent faire fondre le mobilier en bois. Il faut un instant au Grand Graärh pour se repérer, mais il finit par être attiré par un cercle de fumée noire, qui dénote très clairement avec la vapeur qui a investi la pièce.

Image :


Un être humanoïde filiforme se tient au milieu de cette fumée. Il a ses côtes apparentes, et semble presque squelettique. Il rôde, et marche vers l’almaréenne, qui se tient derrière Asolraahn. Ses yeux semblent être injectés d’une substance grise étrange, qui fait écho aux gouttes que vous aviez précédemment vus. Le bas de son visage quant à lui, semble être entièrement carbonisé, presque immatériel parmi ce cercle de fumée qui l’entoure. Seul se dénote sur sa bouche, deux longs crocs de vampire, également, mais moins épais que ceux de son confrère. Eux semblent intacts. Derrière elle, gît un corps encore mouvant, mais qui semble être pris de spasmes de folie.

Des nouveaux cris de panique se font entendre dans le village.

Il est l’heure de la Chasse. Mais qui est la proie, et qui est le prédateur ?



récap des positions :

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La piste était plutôt claire et rapidement Sorel se porta à proximité de son compagnon mais alors qu’ils approchaient des jardins, un bipède les interrompit. Apparemment peu concerné par la présence d’un fenrisulfr, souriant et l’air bien guilleret compte tenu de la situation. Les sourcils haussés tout en le regardant, la tête légèrement inclinée pour pouvoir croiser le regard de l’elfe, il n’avait pas l’attitude d’un homme pressé de sauver sa peau. Ce qui dénotait franchement avec la panique qui régnait à peu près partout ailleurs. Faronlyss s’était immobilisé un peu plus loin, ses yeux jaunes perçants fixés sur le bipède fragile qui se tenait en face de Sorel, jaugeant de la situation. Il n’avait absolument aucun doute, Sorel pouvait le percevoir, quant au triste sort de l’importun si celui-ci venait à commettre l’erreur de se montrer autre chose que prudent et rester à une distance de sécurité.
Pendant une brève seconde, l’elfe songea qu’avec la magie, il n’y avait pas tant de distance de sécurité que cela.

« Ah, vous aussi, vous avez été convié ? »

Interpellé, Sorel le dévisagea, perplexe. L’homme s’adressait à lui comme s’il le connaissait, comme s’il semblait surpris de le croiser, comme on interrogerait une vieille connaissance croisée au marché de Caladon plutôt qu’à celui de Sélénia. L’expression curieuse suivi du petit clin d'œil complice laissa Sorel interdit. Il ne manquait pas d’envie de répondre à la connivence de l’inconnu qui, manifestement, ne devrait pas en être un, mais beaucoup d’éléments se mettaient en travers de ce chemin en particulier.
A commencer par la situation générale qui ne se prêtait absolument pas à une telle interaction mais également le fait que les implications lui étaient tout autant inconnues. Convié à quoi ? Et d’où l’homme le connaissait-il, son visage ne lui était pas inconnu, ces cheveux blonds et ces yeux gris n’étaient pas sans lui rappeler quelque chose et si Sorel se targuait d’avoir une bonne mémoire des visages, il ne parvenait pas à le replacer. Contactant Faron par le biais de la chevalière, lien maintenu depuis un long moment déjà, il interrogea le fenrisulfr mais celui-ci n'avait jamais croisé la route de l'inconnu. Incapable de réagir, comme figé par la perplexité, il continuait de dévisageait l’inconnu, lequel poursuivit :

« Nous allons leur faire payer, » acheva-t-il avant de s’élancer vers l’auberge voisine. Pendant un instant, Sorel songea à Vex et à Avara qui se dirigeaient manifestement vers l’écurie, laquelle se trouvait non loin du bâtiment de l’auberge.

Alors qu’il observait l’homme s’éloigner, l’impatience chasseresse de Faron lui brûlait le dos, appuyant contre son esprit au travers de la chevalière. Ils devaient avancer, le besoin du fenrisulfr d’en découdre, de trouver qui lui chatouillait les sens depuis leur arrivée. Les paroles de l’homme, cependant, lui chatouillaient également la mémoire. D’une manière ou d’une autre.
Inquiet, il s’empara rapidement d’un petit bout de papier sur lequel il griffonna rapidement un petit message d’avertissement sur un bout de papier et, faisant appel à son Esprit-Lié de l’Hirondelle, l’envoya à son destinataire.

Rassuré quant au fait que cette information n’était pas perdue avec lui-même, il tourna les talons avec un dernier regard pour le dos de l’homme qui s’éloignait toujours, bientôt arrivé à sa destination. Avec un sursaut, comme si quelqu’un venait de lui verser un verre d’eau glacée dans le dos, Sorel se rappela l’avoir croisé à l’occasion d’une rencontre. Pas n’importe laquelle, par ailleurs. Se questionnant tout à coup du bien-fondé de sa présence à Meerhagen, il se figea sur place à nouveau mais pour une raison différente. L’impression que ses organes s’étaient glacés de l’intérieur lui donna l’impérieuse envie de contacter différentes personnes mais l’urgence de la situation l’empêchait de faire grand-chose de plus. La panique se referma sur sa poitrine comme un étau et alors qu’il s’apprêtait à s’emparer d’un nouveau morceau de papier, l’elfe se calma presque d’un seul coup. Il se redressa, de l’acier dans la colonne vertébrale et une nouvelle détermination dans le regard.

Il ne savait pas tout, ne pouvait pas être au courant de tout, indéniablement, mais il avait suffisamment confiance pour être tenu informé de ce qui était important. S’il ne l’était pas, il était tout à fait possible que ce soit volontaire et intentionnel. Expirant calmement pour évacuer le reste de la tension, il reprit sa route d’un pas ferme et fouilla dans une des multiples poches de sa cape pour en tirer un petit gâteau d’une bourse bien particulière. Il caressa du pouce la face où figurait le visage de Claudius de Havremont en personne, tournant celle-ci pour en lire l’inscription tout en suivant Faronlyss, il ne ferait pas attendre le fenrisulfr plus longtemps. Un bref son amusé échappa à l’elfe tandis qu’il marmonnait tout bas : « Nec Pluribus Impar, »  avant qu’il ne morde à pleines dents dans le chocolat fourré de caramel et de praline. Incapable de retenir un joyeux son enthousiaste, l’elfe sentit la friandise faire effet mais constata avec un petit son malheureux que la bourse était vide. Connaissant le prix, il émit un nouveau son amusé, tentant de toutes ses forces d’ignorer combien ils approchaient à grand pas des jardins. La phrase à indiquer était évidente, à cette heure :

« L’Empire est l’espoir de Meerhagen, » prononça-t-il, se rappelant l’espoir qu’il avait lu dans le regard des villageois et combien ils s’en remettaient à Avara, Vex et quiconque s’était rendu sur les lieux pour leur venir en aide.

La bourse se remplit de nouvelles friandises et Sorel hocha la tête, gardant le petit sac dans sa main.
Ils passèrent la barrière des jardins et se retrouvèrent entourés de verdure. Pour un moment, Sorel se sentit se détendre nettement, entouré de son élément et d’un environnement qu’il appréciait d’autant plus et qui lui semblait bien plus naturel que la boue des rues pavées et les maisons de pierre ou de bois transformé. Son apaisement gagna en intensité lorsqu’il réalisa qu’il n’était pas seul sur les lieux. Le grand graärh était là aussi, ce qui fit s’interroger Sorel sur qui finirait par réceptionner son double et son message. Admirant une nouvelle fois la carrure formidable du géant à fourrure, l’elfe le salua d’un geste respectueux.

« Je ne suis guère surpris de vous trouver là, » commença-t-il sincèrement, un petit sourire aux lèvres alors qu’il devait nettement lever la tête pour s’adresser à la gueule massive du graärh, « et vous m’en voyez soulagé, » acheva-t-il, son sourire prenant une teinte amusée, presque chafouine.

Il était sûr de trouver un ennemi à la fin de cette piste que suivait Faronlyss et il préférait définitivement ne pas être seul pour y faire face. Qu’Avara et Vex aient décidées de rester sur leur décision était une chose, affronter seul un ennemi formidable qui avait mis à mal un guerrier reconnu valeureux et compétent, en était une autre. Il n’était pas très bien pourvu en matière d’instinct de survie, mais il avait malgré tout conscience de ses chances et celles-ci étaient bien minces.
Pêchant un nouveau gâteau dans la petite bourse qu’il tenait toujours à la main, il le tendit à Asolraahn :

« Prenez ceci, cela vous aidera et en plus ils sont délicieux. »

La conviction absolue dans sa voix en parlant des gâteaux dont il en offrait un au graärh était immanquable, après tout, ils étaient délicieux, il n’y avait aucun doute là-dedans. D’autant que leur effet, indéniable, ne pourrait que leur être bénéfique.
Indiquant Faron du menton, il poursuivit amicalement avec une petite expression désolée :

« Je ne suis pas un grand combattant mais je pense qu’il nous sera d’une grande aide. Je continue d’espérer que nous n’aurons pas à nous battre mais je doute qu’une autre possibilité se présente. »

Il s’apprêtait à ajouter quelque chose lorsqu’un nouveau grand souffle balaya les environs, secouant branches et feuilles dans un bruissement furieux. Le son, tout particulièrement, était incroyablement proche, bien plus proche qu’il ne l’avait été jusque là, arrachant un frisson d’anticipation à l’elfe. Le fenrisulfr se mit à aboyer franchement, un son rauque et furieux qu’il n’émettait que très rarement, pour ne pas dire jamais.
Le souffle se tût, aussi soudain qu’il s’était déclenché, et devant eux se tenait une curiosité monstrueuse.

« J’espère que vous avez une idée de commencer proc- » Un cri à l’aide retentit dans le silence pesant et, à côté de lui, le géant qui lui donnait une once d’espoir dans cet affrontement, s’évanouit, le laissant seul. « -éder, » acheva-t-il d’une petite voix. « Eh ben zut, » lâcha-t-il.

Son regard se tourna vers la créature qui se tenait là. Elle était indéniablement bipède, d’allure humaine pour peu que l’on s’y tienne, elle ne s’en approchait cependant que de très loin. Peu importe qui ou ce qu’elle avait été auparavant - probablement glaçernoise à en juger par sa taille et sa carrure - elle ne tenait d’humaine que le nom. De longs crocs massifs, sensiblement similaires à celui qu’il avait trouvé plus tôt en pensant qu’il appartenait à un deuxième Rôdeur, il portait également les morceaux de métal dont il disposait de l’un d’entre eux. Une partie, franchement importante, de lui, ressenti une profonde déception à ne pas croiser une nouvelle espèce animale indigène de Tiamaranta. Une autre, toute aussi proéminente, détaillait avec curiosité et un profond intérêt les modifications que la créature avait subies. C’était un monstre de force et de puissance, indubitablement, un monstre qui avait été transformé au point que ce changement physique paraissait presque normal.
Du vampire, Sorel pouvait notamment retrouver l’éclat prédateur qui brillait dans les yeux du monstre tandis qu’il se léchait les lèvres, approchant nettement de l’elfe avec l’intention manifeste d’en faire sa prochaine victime. Puisant dans la tunique roséenne qu’il portait, il réalisa le geste clé du flux d’Illusion, croisant rapidement les doigts devant lui avant de les décroiser tout aussi vite, fixant du regard la créature monstrueuse qui se trouvait en face de lui.
Affecté par le sort ainsi lancé, le Rôdeur s’immobilisa, sa progression interrompue tandis qu’il plissait les yeux tentant de repérer ses proies. Profitant du temps ainsi gagné, Sorel lança rapidement une Super Friandise à Faron, communiquant au travers de la chevalière pour lui ordonner d’attraper et de consommer la friandise. Tournant brièvement la tête, le fenrisulfr goba sans questionnement la friandise et se positionna à nouveau pour faire face au Rôdeur, se plaçant entre lui et Sorel pour protéger son maître. Dans le même mouvement, il modela la trame, dessinant une forme avec les mains avant de pointer la fontaine du doigt.

La trame se mit en action, assemblant un golem à base de pierre et d’eau, un effet visuel incroyable, une combinaison qui, il en était certain, se révélerait utile dans son combat contre le Rôdeur. Ce à quoi il ne s’attendait pas, cependant, était la taille de sa réalisation. Lui arrivant à peine au genou, la créature tenait plus du louveteau que du loup adulte, ce qui allait certainement représenter une difficulté ou, à tout le moins, pas l’aide qu’il avait espéré. Comptant fort sur l’affinité terre et sa composition d’eau et de pierre, Sorel s’empara rapidement d’un petit bout de papier et de son crayon et griffonna hâtivement “Aide Jardins !!!” qu’il fit promptement disparaître à l’attention d’Avara à nouveau, espérant qu’elle et Vex le rejoindraient rapidement. Si seulement Asolraahn n’avait pas été appelé ailleurs, il n’aurait pas à faire face seul à une situation à laquelle il ne s’était peut-être pas préparé.

Se concentrant sur leur adversaire, Sorel carra les épaules, se campa sur ses appuis, tenant d’une main Tor’Shorot et de l’autre il activa le petit colibri qui ne l’avait pas quitté depuis le début. L’arbalète se nicha dans le creux de sa main, son poids non négligeable aisément maintenu par sa force elfique.

« A nous, » lança-t-il à l’attention du Rôdeur. « Je suppose que la discussion n’est pas envisageable ? »

« Nous… Rhhuuaaaauugghhhh... »

« Pas ton fort, noté, » chantonna-t-il, notant l'emploi du nous tout en tentant de garder la nervosité sous contrôle au moyen d’une once d’humour qu’il était loin de ressentir…

A moins que.

L’envie brutale de prendre part au combat, de s’élancer à bras le corps et de percuter de plein fouet la masse monstrueuse de cet adversaire valeureux qui irradiait de Faron parvenait jusqu’à l’elfe, le galvanisant. Le contact du fenrisulfr le changeait subtilement, altérant ses réactions, modifiant son comportement, imperceptiblement par moment et pourtant. Souriant, Sorel leva son arbalète cuivrée et décocha un carreau, un sourire dur étant ses lèvres tandis qu’il lâchait finalement la bride de Faron. Le prédateur tant redouté, tant craint et tant regardé avec frayeur avait désormais le droit d’exprimer toute sa sauvagerie sans retenue.

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Un vampire ailé à la chevelure écarlate et à la prestance qui n'était plus à prouver. En temps normal il faisait un appât de choix, la Licorne pouvait en témoigner, quoique non elle ne le pouvait plus justement. Cela amenait cependant Toryné à se questionner sur les motivations de l'ennemi, les deux victimes dont il avait connaissance n'avaient pas de nombreux points en commun, un guerrier et un civil... Le but n'était-il que de propager la panique pour servir un objectif plus vaste et complexe ? Cet ennemi lui rappellerait ironiquement les chimères lors de leur première action, une menace nébuleuse... Et rien que pour se souvenir, il fallait s'occuper du ou des rôdeurs le plus rapidement possible.

C'était d'une marche certes rapide, mais bien plus lente que la course des habitants apeurés que Toryné revenait vers l'Hôtel de ville. Attentif au moindre signe d'une nouvelle attaque et en réfléchissant à ce qu'il ferrait si rien ne se passait une fois arriver à destination. Il pourrait prendre le contrôle de la garde mobilisé à l'Hôtel de ville ? Après tout il serait bien plus utile sous sa direction que juste en à rester statique au même endroit étant donné la rapidité des attaques de l'ennemi. Il pourrait aisément organiser des patrouilles pour repérer la créature dès son attaque, c'était d'ailleurs très étonnant que cela ne soit pas déjà le cas... Quelqu'un allait devoir répondre de ça.

Du moins plus tard, son plan, ou plutôt son idée, semblait avoir porté ses fruits. Ce fut lorsqu'il arrivait entre les jardins publics et les fermes qu'un nouveau souffle se fit sentir, mais cette fois-ci accompagné d'un cri guttural. Chaque souffle avait précédé une attaque et donc un meurtre, mais jamais il n'avait entendu ce cri, pour Toryné cela ne pouvait qu'impliquer que le rôdeur était à portée de main. Enfin, il allait pouvoir enfin pouvoir donner un visage au rôdeur et très certainement pouvoir l'intercepter. Très rapidement, Toryné put repérer Asolraahn, mais également Sorel et sa bête qui faisaient d'ores et déjà face à une véritable abomination de la nature. Encore une fois, il ne put s'empêcher de penser aux chimères de par le dégoût que lui faisait ressentir l'apparence physique de cette créature. Cette chose devait disparaître pour le pur bien de ses yeux.

Toryné était sur le point de rejoindre ses compagnons, prêt à bondir de ses ailes pour se jeter sur la créature, mais un second souffle vint calmer ses ardeurs guerrières en recouvrant son visage de sa propre chevelure. Par réflexe le dominus porta son miroir à son visage pour constater l'ampleur des dommages. Coiffure ruinée, ce fut son tour de lâcher un souffle qui allait annoncer un meurtre.

-Pardonne-moi de t'interrompre dans cette tragédie, mais tu devrais regarder du côté de la ferme Roncecoeur. Cette voix venait du miroir et n'était nulle autre qu'Euphémia. Écoutant sa partenaire de verre, Toryné se retourna vers la dite ferme et constata avec étonnement que de la fumée, ou de la vapeur, s'échappait de la cheminée. Compte tenu de l'état du cadavre de la première victime et qu'en cette saison aucun feu n'était nécessaire pour se réchauffer, un autre rôdeur semblait avoir décider de passer à l'attaque. Un appel de cette ferme se fit attendre, un appel à l'aide destiné au géant Opalin qui par la suite se dématérialisa, un sort de ce dernier ?

Quoiqu'il en soit il se trouvait désormais fasse un dilemme. Sorel se trouvait donc seul, du moins aussi seul que l'on pouvait l'être avec un Fenrisulfr et d'un autre côté le Graarh devait sûrement être dans la même situation dans la ferme. Qui avait le plus besoin d'aide ? Toryné avait plusieurs moyens de possiblement aider ses deux alliées, Euphémia pouvait prendre forme physique et aller se battre à sa place là où il ne serait pas. Cependant il y avait toujours cette histoire de garde. Deux rôdeurs aussi proches... Il fallait espérer que Sorel et Asolrahnn puissent tenir assez longtemps et surtout retenir leur ennemi le temps qu'il ramène les renforts. Oui, son choix était clair, il allait réquisitionner les gardes stationnés à l'hôtel de ville et former deux groupes pour attaquer les deux rôdeurs.

Cette fois-ci le vampire courut aussi vite que possible pour revenir à l'Hôtel de ville. Sur le chemin Toryné exposa son plan à Euphémia, elle prendrait forme physique et revêtirait son apparence. Elle commanderait alors l'un des deux groupes de garde. Pour une raison personnelle, Toryné avait décidé qu'elle irait aux fermes et lui aux jardins.

-Gardes de Meerhagen ! Cria-t-il une fois devant l'Hôtel de ville. Une attaque à lieu en ce moment même aux jardins ainsi qu'à la ferme Roncecoeur ! En tant que Dominus de l'empire, je vous place jusqu'à nouvel ordre sous mon commandement ! Nous allons traquer notre ennemi et lui faire payer ses crimes ! À ses côtés, Euphémia, sous ses traits, apparut. La moitié d'entre-vous va me suivre, quant à l'autre moitié, vous suivrez mon autre moi ici présent ! De part son apparence identique à la mienne, il dispose également de la même autorité, vous irez à la ferme Roncecoeur afin d'abattre le rôdeur s'y trouvant !

Cela devait sûrement faire beaucoup pour des gardes dont la principale activité avait se résumer à résoudre des vols de pâtisserie. Cependant il n'avait pas le temps de le faire un débrief pour complet sur Euphémia ou le fait qu'il y ait visiblement au moins deux rôdeurs. Il allait devoir se contenter de faire ce pourquoi il était payé, obéir, il n'y avait pas une seule seconde à perdre. Son regard se porta ensuite vers Alvor qui était resté sur place, d'un simple mouvement de tête, le Dominus lui intima de suivre son groupe.

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Cela n'enchantait pas plus que cela Avara de se voir séparer de Sorel de la sorte mais s'ils voulaient tous avancer dans une meilleure direction, il était grand temps de faire des choix et de les assumer.
En direction des écuries en compagnie toujours de sa valeureuse amie Vex'Hylia, la nièce de l'Empereur jetait de temps à autre un petit coup d’œil vers les jardins. Son idée première était soit une bonne idée, soit... et bien mieux valait ne pas y penser. Pour l'heure en tout cas.

Pour une fois derrière la Sainnûr, Avara pénétra en deuxième dans les écuries de Meerhagen. Il y faisait tellement sombre, qu'un frisson de mauvais augure agressa la nuque de la lieutenante mais lorsqu'une toux sèche arriva jusqu'à ses oreilles, l'angoisse se fit remplacer par la surprise et certainement la panique. Le regard aussi fermé que d'habitude, Avara suivit Vex et le bruit des chuchotements en priant pour que l'image qu'elle s'imaginait dans sa tête ne soit pas réelle. Hélas, elle l'était bien. Des villageois, enfants, femmes, hommes, tous étaient venu se réfugier ici. Lieu que supposait Avara ou se déroulerait le prochain crime. Un regard dans celui enflammé de son amie et voilà qu'elles pensaient toutes deux la même chose.

Tournant son visage vers l'homme qui entamait la discussion elle le salua en retour d'un hochement de tête. Avara pouvait sentir d'ici les regards remplis d'espoir de certains enfants. Enfants qu'elle ne pouvait pas regarder dans les yeux, de peur d'y lire un espoir trop grand pour ses épaules.
Isaac Baerdenes de son nom lui apprit qu'il s'agissait en vérité d'Asolraahn qui leur avait demandé de se réfugier ici. Si le Graärh avait eu des informations autres que les leurs, alors peut-être qu'Avara pouvait se décontracter un peu. Chose cependant qu'il serait difficile d'effectuer dans cette ambiance. Levant un sourcil en entendant l'homme vouloir se joindre à la traque, cette idée ne lui plaisait pas. Si Avara pouvait comprendre dans un sens l'envie de certains villageois de vouloir défendre leur ville et leur famille, l’enjeu était bien trop important pour laisser faire une telle chose.  Il fallait prendre chaque problème et en extirper seulement les meilleures solutions.
Si le Graärh vous a demandé de vous réfugier ici, alors c'est que vous y serez sûrement en meilleure sécurité que dehors c'est certain.

La jeune femme jetais un coup d’œil sur l'ensemble des villageois, prenant une mine encourageante.  Les villageois avaient dors et déjà prévu quelques pièges ici et là. Ils avaient regroupé des armes, si on pouvait appeler cela ainsi mais rien de bien solide pour essayer de mettre à mal les rôdeurs.

- Je comprend votre envie de vous battre Isaac. C'est une chose de défendre sa famille s'en est une autre de la sauver... Nous allons avoir besoin de quelques pièges que vous avez déjà prévu ici.

Le regard rivé sur des cordes, il y avait quelque chose à faire avec le peu de moyen qu'ils avait là.  L'idée pour le moment n'était alors pas de l'anéantir mais surtout de le ralentir. Et de le trouver préférentiellement pour commencer.
Avara décida de passer entre quelques villageois, leur serrant la main, obligé de soutenir le regard de quelques enfants pour leur redonner un peu de baume au cœur. Elle connaissait bien la sensation que tous pouvait vivre en ce moment même. Nombre d'entre eux seraient traumatisés par ces événements, comme elle l'avait été il y a bien longtemps.  Revenant vers Vex'Hylia qui s'était rapproché d'une jeune femme portant des marques étranges, elle s'accroupit à côté de son amie en comprenant ce qui était en train de se passer. Sortit de son sortilège et sous les bons soins de la meilleure des guérisseuses, la jeune femme hocha doucement la tête en commençant à parler.

- Je … Je crois avoir vu celui qui m’a fait ces blesssures oui. C’était au marché. Il a fait très chaud d’un coup … Il y avait de la vapeur partout, et je dois bien avoué que tout ceci m’a fait un peu perdre la tête. Puis quelque chose entouré d’une fumée noire m’a pris les bras, et a commencé à me chuchoter des mots qui me semblaient rassurants. Je n’en ai aucun souvenir, mais j’étais convaincu que sa présence m’aiderait… Il avait une silhouette filiforme, humanoïde, comme vous et moi, si ce n’est que j’avais l’impression qu’il était vraiment très maigre … Et aussi brûlé sur le bas du visage. Il avait de longs crocs comme un vampire … Mais tout le reste me semblait vraiment carbonisé.

Fronçant un peu plus les sourcils, le cœur s'accélérant légèrement. Il n'y avait rien de connu dans la description que faisait la jeune. Le rôdeur du marché était donc celui qui provoquait les brûlures. Fumée noire, crocs de vampire ? Avara avait du mal à imaginer une chose avec autant de détail dans sa tête. Ce rôdeur, monstre ou chimère ? Était-ce possible ?


- C’est … mon amie Maelia qui m’a tiré de là. Elle m’a secoué comme un prunier, et je n’entendais plus les voix après cela … Elle m’a emmené ici, mais impossible de parler ensuite, c’est comme si votre sort m’avait ôté d’un poids sur les épaules.

Elle plaça une main sur son épaule pour la réconforter. Laissant Vex choisir les bons mots pour la confiance de Laura. Et puis elle était bien meilleure dans ce domaine qu'Avara après tout. L'échange dû pourtant s'écourter lorsqu'un souffle puissant retentit dans l'écurie suivit d'un cri guttural à la fois très proche et très loin. Faisant signe aux villageois tenant les enfants de ne pas faire de bruit suite aux cris, Avara tourna son œil valide vers l'entrée des écuries là ou un almaréen venait tout juste d'apparaître. A force d'entendre cette fichu provocation, les rôdeurs étaient en train de créer une bombe à retardement dans le corps de la jeune femme. Tic tac, Avara connaissait la puissance que la trame pouvait exercer sur elle et même si elle avait beaucoup travailler là-dessus, les vibrations qu'elle ressentait autour d'elle n'était en rien rassurante.

Le contrôle Avara. Il faut garder le contrôle.

- Le Rôdeur ! J’ai vu sa tête ! Il est aux jardins, aux prises avec l’elfe roux, son Fenrisulfr, et le géant graärh qui nous a dit de venir ici !

L'almaréen essoufflé disparut aussi vite de mon champ de vision qu'il était apparu. Les Jardins. SOREL. Il n'y avait plus une minute à perdre. Elle s'était donc bien trompée et elle en  assumerait les conséquences mais s'il était arrivé quelque chose à son ami, alors là, elle ne se le pardonnerait jamais.

- Gardez tous votre calme.

Difficile lorsque l'on était soit même nerveux.

- Isaac, prenez trois personnes de plus, les autres vous ne devez absolument ne pas faire de bruit et protégez-vous.

Se tournant vers Vex en se dirigeant vers la sortie, la jeune femme baissa la voix.

- Je ne sais pas ce que l'on va trouver là-bas... mais nous allons l'arrêter. Le tout est de le neutraliser, pour le moment on doit gagner du temps, si on arrive à le voir, on pourra observer ses faiblesses et s'en servir pour le vaincre.

Entendant Isaac et les trois autres derrière, Avara hocha la tête en voyant en leur possession une sorte de filet en plus de cordes. Cela pourrait être toujours utile.

Les nerfs tendus, le cœur battant, Avara entama une course jusqu'aux jardins dans cette nuit nouvelle. La pression était là, dans cette atmosphère ténébreuse et son sang ne fit qu'un tour lorsqu'elle aperçut enfin le rôdeur. Difficile en ayant qu'un œil de distinguer correctement mais le rôdeur de fumée n'était pas celui qui était devant Sorel.
Sorel... toujours en vie et qui semblait s'en être bien sortit pour le moment. Le Fenrisulfr qu'elle n'appréciais pas tellement d'habitude était également en pleine action, chose qui ferait peut-être changer l'opinion de la lieutenante. Peut-être.

Le rôdeur qui se tenait dans le jardin était bien monstrueux. Massif avec des morceaux sur sa peau qu'elle n'arrivait pas très bien a identifier.

La respiration saccadé, ses cheveux rarement libre s'étaient détachés à cause de la course. La nièce de l'empereur s'approcha alors, cheveux dans le dos suivit du groupe. Il fallait avant tout que Sorel ne soit plus la cible première. Plus proche, elle pouvait voir de nombreuses griffures sur le corps du rôdeur en plus d'un carreau d'arbalète. Rien à faire, la créature continuait ses attaques comme si de rien était. Entendre les bruits du monstre donnait dans l'air une touche de chaos.

- Restez sur vos positions ordonna t'elle aux gardes qui les avaient également suivit.

Un coup proche de Sorel ne l'a fit pas réfléchir plus longtemps. Ce rôdeur venait de faire le geste de trop.

- Tu vas le regrettez gronda t'elle en s'avançant sentant la haine accumulée se déverser dans son corps.

Combien de fois avait-elle perdu ses moyens devant un trop plein d'émotion ? Il était temps de remettre ses cours sur la table tout comme son expérience de guerre. La trame vrombissait autour d'elle. La nièce de l'Empereur se concentra sur son objectif, les doigts crispés et le regard mauvais, la jeune femme tendit le bras vers un arbre au tronc massif qui se tenait entre elle et le rôdeur. Commençant à puiser dans sa puissance et sa colère, l'arbre s'éleva avec lenteur en se déraçinant. Un coup d’œil vers le rôdeur et le Fenrisulfr et Avara comprit qu'il n'y avait plus une seconde à perdre.
Son bras se pointa en direction du rôdeur et l'arbre tout entier fila alors à une vitesse folle sur cette satanée créature juste avant que celle-ci ne porte un coup violent au Fenrisulfr.
Une mèche de cheveux dans la bouche, Avara ne lâcha pas de vue le tronc qui percuta de plein fouet le rôdeur. Sous le choc le monstre tomba à la renverse, toisé par un œil vert luisant furieux.

Remettant quelques idées en place, gagner du temps, gagner du temps... Retravaillant la trame autour d'elle, Avara ramena sa main à sa bouche pour y souffler dans la paume avant de retendre le bras. Ouvrant son esprit en cherchant à tâtons l'esprit du rôdeur, elle souhaitait réussir à prendre son contrôle avant qu'il ne puisse faire quoique se soit d'autre. La main toujours tendu commençait légèrement à trembler alors qu'une seconde s'écoula encore sans jamais trouver le moindre contact avec la créature. De quoi alimenter frustration et colère chez la lieutenante.


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