[INTRIGUE] Le Berceau de l'Hiver

Courir pour survivre. Ce n'était pas réellement comme si j'avais d'autres choix. Saloperie de vaseux... Si ma lance était parvenu à dévier bien des offensives de la créature, mes épaules mon dos torse en avait salement pâti. Malgré l'armure et les couches de fourrure, malgré le cuir et les boucles métalliques, malgré tout l'adresse et tous les efforts que j'avais pu fournir durant ce court mais néanmoins violent combat, de part et d'autre, de longues traînées rouges tachaient ma tenue, entre les lamelles de ma protection d'acier qui avait percé ma peau en arrêtant les assauts du monstre, et les frappes cinglantes de ses appendices plus ou moins tentaculaires, j'avais le pelage coller d' hémoglobine en tant de points qu'il m'aurait été plus facile de vous citer les zones de mon pelage encore vierge de sang que celles qui en étaient imbibées. La retraite ne fut pas aisée, entre éboulis et effondrements, entre le ver des glaces et les cadavres des alliés comme des ennemis, revenir saine et sauve jusqu'au groupe me demanda des efforts considérables.

s'il m'arrivait ton jour de remettre les pieds sur cette terre gelée, que je honissai de tout mon être (et je ne voyais que deux bonnes raisons pour que pareil calvaire ait lieu : Une entrevue avec l'Aaleeshan locale, ou une Couronne a abattre...), les esprits m'en soient témoins, toute cette étendue de glace connaîtrait un dégel sans précédent. Et probablement quelques crachat de dépit sur le permafrost.

Rog avait pris la fuite, un de mes compagnons restait introuvable. du groupe de chasseurs Vat'Em'Medonis, un seul membre persistait. Le portail n'était pas mien. Et surtout, toutes mes questions restaient sans réponse. Si l'ardeur de mon dépit s'était à cet instant mue en flammes, l'île entière serait devenu tropicale. Dans le même temps je ne pouvais qu'en tirer une leçon de valeur : J'étais insignifiante. faible. Remplaçable. Et particulièrement jalouse. Comment se pouvait-il que nous, Graarh, que moi, Aaleeshan, héroïne d'un peuple entier, ne puisse rien faire face à un de nos semblables,que,  face à des terres ce que les nôtres avaient depuis longtemps habitées, et, si j'ose dire, conquises, n'ait pu que subir la rigueur du climat et la fureur des espèces endémiques? Comment, malgré mon travail acharné mes entraînements incessants, ma pratique des rites de notre peuple, chacun de mes actes n'avait d'aucun secours envers qui que ce soit, et, finalement, a peine aussi utile à notre mission qu'une flatulence l'était a une symphonie? Mes poings se serraient de rage en voyant le portail pour lequel mets chasseur et moi étions venus rentrer aux mains d'une des brutes de l'autre légion. J'avais échoué, perdu un frère et tous repères. En mon for intérieur, je priais pour que Ninsyth, qui avait sans doute eu l'occasion d'échanger avec le docteur, partage avec moi ses découvertes. Bien sûr, la mission n'était pas vaine : Elle nous avait permis d'en apprendre plus sur l'histoire, sur les Couronnes, sur la puissance de ces êtres qui aujourd'hui semblent menacer notre archipel...ce n'était pas une entière défaite. De là à parler de victoire...Djerzeb était encore là. Djerzeb était toujours là, d'ailleurs. dès que l'on avait besoin de lui, il apparaissait, comme par enchantement, pour prêter main-forte. mais a en croire le fait qu'il porte deux sacs et non plus un seul comme lorsque nous parties de Netheril, une bien funeste nouvelle s'annonçait sans un bruit.

- Heureux de vous revoir en vie, Aaleeshan...

- plaisir partagé, Djerzeb... Ynsh'Em nous manquera.

- que les esprits l'accompagnent.

Je saluai d'un signe de tête la prière de mon congénère. Ynsh'Em était un compagnon agréable, toujours prévenant envers les siens...et a n'en pas douter, si j'en jugeais par l'état dans lequel se trouvait le shikaaree survivant, feu notre ami était mort pour assurer sa survie, et resterait à jamais prisonnier de ces glaces mortelles...j'inspirai profondément, puis expirai lentement, continuant à me servir de ma pertuisane comme d'une canne pour soulager mon corps endolori. si aucune blessure ne semblait dramatiquement grave, elles n'en étaient pas pour autant ni agréables ni confortables...je me dirigeai vers Nynsith, a qui j'adressai une révérence polie après ses révélations, fussent-elles ou non me plaire. sans elle, nous aurions fini oblitérés par Parish et ses monstres, les vers des glaces et ces galeries infernales, tandis que les mots d'Aldaron résonnaient dans ma caboche fatiguée par ces combats et, bien que le portail soit désormais sécurisé, par l'échec qui en découlent.


J m'etirai doucement, lasse et endolorie, constatant avec Djerzeb a quelle point notre présence s'était avérée futile pour l'heure. Mes remerciements allèrent a la Dragonne Nynsith, formules cette fois avec vouvoiement et déférence. l'Immaculé s'avérerait, je l'entendais, bien meilleur gardien que nous du portail extirpé de sa gangue gelée, il n'était plus de notre ressort de nous en soucier. Finalement, il restait cependant un espoir, si léger soit-il : Djerzeb avait conservé les toiles griffonnees des mots inscrits à l'entrée de la ville ensevelie, et moi, la base du dispositif magique rencontre plus tôt. Finalement, il restait un peu de bon dans cette aventure funèbre, font je pourrais me repaître après notre retour jusqu'à notre savane adorée.

- Soyez remerciée, Nynsith, pour tout ce que vous avez accompli ce jour. Je serais morte a l'heure qu'il est, sans vous, et mon camarade aussi, notre autre Frère a joué de malchance et nous porterons son deuil en revenant sur nos terres. J'aimerais comprendre les motivations de Parish... Enfin. j'imagine que nous découvrirons des plans bien assez tôt. Si d'aventure votre route vous conduit à Netheril, j'aurais plaisir à vous revoir dans un cadre...moins tendu que celui-ci., conclus-je avec une dernière révérence polie. Les dragons m'intriguaient, mais force étaient de constater que leur puissance était pour nous protectrice -sauf lorsqu'il s'agit de voleurs de buffles, mais c'est une autre histoire-. Aldaron n'avait peut être pas tort sur toute la ligne finalement...