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[INTRIGUE] Un rêve brisé

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Un rêve brisé



Cordont, la Chue. Cordont, la détruite. Cordont, la maudite ? Pour cette cité, tant de rêves déçus.

Toutefois, Cordont tente de renaître, toujours et encore, et fait parler d’elle, sous la coupe de la cité de l’or. C’est en ce lieu, terrain resté neutre même si toujours sous la tutelle de Caladon, qu’aura lieu une rencontre diplomatique entre l’Empire et l’Alliance, pour entamer des négociations. Plusieurs points sont à discuter : la protection des souterrains de Calastin, jusqu’alors dévolue à Delimar, alors remise en cause depuis la vassalisation de l’Océanique à l’Empire et depuis la dernière attaque de la Chue par une Couronne de Cendres, ainsi que le devenir de Cordont, et un pacte de non-agression officiel entre Empire et Alliance.

Mais cette rencontre diplomatique pourra-t-elle seulement avoir lieu ? Dans l’ombre s’ourdissent d’étranges événements qui risquent bien de chahuter les pourparlers…


Intrigue : Un rêve brisé. Le 20 octobre 1764.

Les joueurs disposent d'un délai de 3 jours pour poster à compter de la réception des directives. Nous vous encouragerons même à poster plus vite encore si vous le pouvez (l’intrigue n’en sera que plus développée).  Les RP d’intrigue sont prioritaires sur tous les autres rp normaux.




L'ordre pourrait changer à tout moment.



Spoiler :

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Quelques indications de fonctionnement de l'intrigue




Empire et Alliance, Graärh et érudits, vous voilà invités à des négociations qui pourraient être historiques. La raison de cette rencontre diplomatique ? Négocier un pacte de non-agression entre l’Empire et l'Alliance et parler du devenir de Cordont et de la sécurisation des souterrains. Mais c’est sans compter un événement qui va chambouler tout ce beau programme…

Pour ceux ne le sachant peut-être pas encore, il s’agit d’une intrigue de type enquête. Potentiellement de niveau difficile. Il peut y avoir des combats, mais ce n'est vraiment pas son objectif principal. Dans vos directives, divers indices vous seront donnés. Je vous invite alors à venir me poser les questions que vous pourriez avoir à chaque directive. Selon vos actions, vous pourriez en effet trouver des éléments qui vous feront avancer et qui pourraient être déterminants pour le joueur qui suit. Venez alors me trouver en privé, pour que je vous donne les résultats de cette action, que vous pourrez intégrer à votre RP.

Quelques exemples :
- Vous avez vu un objet que vous voulez observer de près ? Venez me poser vos questions, me dire ce que vous voulez faire, et je vous donnerai, peut-être, des réponses à intégrer dans votre RP.
- Vous avez reçu un étrange message ? Vous avez des questions à poser à un PNJ ou  vous voulez interagir avec quelque chose ? Venez me voir et peut-être obtiendrez-vous un réel échange que vous pourrez mettre dans votre réponse.


Cela vous permettra d’avancer plus vite et d’obtenir le plus d’éléments intéressants…

Certains personnages détiennent en outre des informations particulières, plus ou moins secrètes, parfois connues d’eux seuls, qui leur seront données dans leurs directives. Pour la majeure partie des joueurs, ces informations seront dans vos premières directives, mais vous pourriez en recevoir plus tard aussi, selon les circonstances. Libre alors à chacun de les partager ou non, et de les utiliser quand il le souhaite et s’il le souhaite.

Nul besoin de m’envoyer votre équipement, j’irai le consulter sur votre fiche de personnage. Veillez à ce que votre inventaire soit à jour là-bas. Indiquez-moi seulement si un choix d’équipement doit se faire.


Sur ce, je vous souhaite une bonne intrigue, et surtout… amusez vous bien !

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Des négociations hautes en couleur


Cordont. Cordont la Chue. Tant d’événements l’ont frappé ces dernières années que la petite cité en est devenue méconnaissable. Et pour cause, depuis quelques semaines une reconstruction intensive a été mise en œuvre avec diligence, rendant à la cité neutre toute sa beauté champêtre. L’Alliance, qui en a encore la tutelle, n’a pas lésiné sur les moyens pour relever Cordont de son marasme et de ses traumatismes. Nous pouvons noter toutefois que Cordont a reconstruit ses bâtiments à taille... humaine… tel un message subliminal envers Delimar qui a échoué à la protéger de la dernière attaque de Rog.

C’est en tout cas avec fierté que la Chue, appelée par certains la maudite, accueille de nouveau une rencontre des plus importantes. Qui n’est ni plus ni moins qu’une rencontre diplomatique cruciale entre l’Empire et l’Alliance. Et si l’une des raisons de cette assemblée est d’entamer des négociations concernant un pacte de non-agression officiel entre les deux factions rivales, Cordont sait que son avenir est aussi en lice et y sera discuté. Notamment pour s’accorder sur la protection des souterrains de Calastin.

En effet, depuis l’annonce de la vassalité de Delimar envers l’Empire et son retrait de l’Alliance, et suite à l’attaque de Rog signant l’ultime échec de l’Océanique aux yeux de certains, la défense de Cordont est assurée par Caladon. Aux abords du gouffre, même si de loin, les délégations ont pu ainsi apercevoir des troupes de mercenaires en grand nombre, et, à la surprise quasi générale, quelques immaculés arborant de magnifiques armures miroitantes portant l’insigne de Caladon. De ces mêmes immaculés en armure que l’on a pu apercevoir postés du côté de la frontière de l’Alliance aux abords de Cordont. Caladon serait-elle en train de se constituer une armée ? Cela en a tout l’air, confirmant les rumeurs qui couraient à ce sujet. Une armée certes bien maigre, qui fait pâle figure en nombre, face aux quelques troupes séléniennes postées quant à elle à la frontière nord de Cordont sur les terres de l’Empire. Deux armées de force inégale se faisant face et se regardant de loin, presque en chien de faïence, mais qui n’en gardent pas moins leur superbe chacune à leur façon.

Toutefois, aucune troupe armée, ni de l’Alliance, ni sélénienne, ne sont présentes dans le reste de la cité de Cordont. Seule la garde cordontaise assure la sécurité des délégations et de la salle du Conseil où auront lieu les négociations.

C’est dans cette salle qu’ont été conduits les invités et c’est ainsi que Claudius de Havremont, Empereur de Sélénia, et Autone Falkire, Monarque de Caladon, y font leur entrée, côte à côte. Claudius manque de peu de se prendre la traverse supérieure de la porte, son crâne chauve rasant presque le bois sombre. Sa haute silhouette imposante aux côtés de la frêle carrure de la Monarque ne manque pas de faire un étonnant contraste, qui sur l’instant en déroute plus d’un. Pour autant, tous deux en imposent en prestance et un lourd silence s’abat sur l’assistance.

La salle révèle alors de hauts plafonds, dont les voûtes croisées dénotent un sens artistique dans l’architecture même. Ses murs de pierres lisses présentent quelques bas reliefs et sont recouverts de lourdes tentures, calfeutrant du froid, quand bien même on peut encore sortir un léger courant d’air, et évoquant diverses scènes d’histoire de la cité, jusque dans ses plus sinistres heures. Lorsque les lourds battants de bois de chêne sombre sont grand ouverts, c’est une longue table rectangulaire qui accueille les invités, recouverte de mets divers, salés et sucrés, le chocolat semblant avoir la primeur. Tout du long, de confortables sièges de velours matelassés leur tendent les bras. Malgré la profondeur de la salle, l'acoustique n’offre aucun écho malvenu. Des gardes cordontais, non armés, sont postés devant la porte d’entrée, ainsi qu’à chaque coin de la salle, tandis qu’une rangée de serviteurs attendent déjà, alignés le long des murs.

Puis tous les invités aux négociations, rares sélectionnés triés sur le volet, entrent à leur suite et chacun est invité à s’installer à la place portant leur nom. Aucun des présents n’est armé. Il leur a été prié de déposer leurs armes à l’entrée, dans un coffre scellé et bien gardé, un coffre qui ne rendra leurs armes qu’à leur propriétaire quand ce dernier posera une main sur ledit coffre, signe que les cordontais ont appris des incidents d’Ipsë Roséa. Il sera bien difficile de voler les armes déposées ici.

Les portes se ferment et un haut dignitaire du Conseil de Cordont, tel un maître de cérémonie, fait les présentations d’usage, saluant chaque invité de marque comme il se doit et les remerciant de leur présence : Claudius de Havremont, Empereur de Sélénia, accompagné d’une poignée de conseillers, dont son lieutenant Vex'Hylia Aërendhyl ; Autone Falkire, Monarque de Caladon et représentante de l’Alliance, accompagnée d’une poignée de conseillers caladoniens et de trois représentants d’autres cités libres ; Asolraahn, Tribyoon et la légion Vat’Aan’Ruda, convié pour son expertise au sujet des Graärh et donc des Couronnes de Cendres ayant frappé depuis peu la cité, ainsi qu’en raison de son rapprochement avec les cités de Calastin ; Thôrmir, alchimiste et ancien membre du Bureau d’Etudes Botaniques, célèbre pour ses travaux sur les Ékinoppyres, invité pour son expertise en la matière et sa connaissance des souterrains de Calastin.

Enfin, avant de commencer ces négociations qui s’annoncent longues, ajouta le “maitre de cérémonie”, je vous invite à échanger nos voeux pour la bonne tenue de ces négociations et à boire en l’honneur de cette rencontre.

C’est alors que des serviteurs posent des verres devant chaque convive. Cordont semble à cheval sur l’étiquette, et le maitre de cérémonie laisse l’honneur aux deux dirigeants de Calastin de trinquer en premier. Autone et Claudius saisissent leur verre. Quand soudain…

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Lorsque son goûteur s’empara de son verre, Autone feint de rester droite et digne, comme s’il s’agissait d’un protocole qui était normal. En vérité, elle faisait semblant de ne pas être dérangée par tous les regards portés sur cet homme que son mari eût engagé. Et aussi, semblant qu’elle ne s’était pas un peu obstinée avec son mari à ce sujet. Mais enfin, elle était monarque, et si ceux qui la servaient l’appelaient leur reine, Autone tentait de faire preuve de moins de modestie.

Peu nombreux étaient les poisons consommables communs qui causaient une réaction immédiate. Quand le goûteur se mit à suffoquer, Autone eût une réaction décalée, car elle n’eût jamais été préparée à réagir à ce genre d’évènements. Elle observât, la bouche ouverte, l’homme agoniser trop rapidement vers sa mort. Un éclat de détresse se laissât voir dans ses yeux. Qu’y-avait-il de juste à ce que cet homme meurt pour un poison qui lui était dirigé? Elle s’était dit qu’au pire, les effets d’un poison ingérable pouvaient être guéris.

Après quelques secondes de stupeur la monarque se leva, faisant claquer ses talons en marchant vers le corps. « Je veux tous les servants en ligne, le long du mur, et toutes vos poches remises aux gardes. »  ordonna-t-elle, pointant de sa main ouverte un mur à quelques mètres de distance. Ils lui obéirent, bien que pas tous à la même vitesse, en se dirigeant vers le mur. « Les poisons ingérables qui circulent chez les marchands n’ont pas ce genre d’effets. Le poison a forcément été fabriqué pour cet acte. » Se penchant sur le mort, elle inspecta sans porter atteinte à la décence la peau du mort. Elle n’entendait plus son cœur battre, et par réflexe elle prit le pouls qui, bien sûr, ne fit que confirmer la mort. « Pupilles dilatées, aucune couleur ou signe sur la peau. Rien que l’écume à la bouche. Un travail professionnel et rapide. »  

Autone ferma les yeux du mort et murmura une prière aux déesses, aux esprits et à Néant. Elle subtilisa l’anneau à sa main droite, qui, elle en était certaine, appartenait à la toile. Puis se levant, elle demandât à un garde d’emmener le corps ailleurs pour qu’on puisse offrir à sa famille les rites de fin de vie en toute dignité. « Et puisque le poison était si rapide, il était prévu que l’acteur, soit, puisse s’enfuir, ou mourir. Quel chance avons-nous d’être derrière portes closes. »

S’approchant de la place de Claudius, la monarque prit la coupe de l’empereur. « Votre altesse, me pardonnerez-vous de vous départir de ce potentiel danger? »  Fit-elle, un peu espiègle, mais sans sourire. Elle allât déposer, avec maintes précautions, la coupe devant Thôrmir. « Seriez vous en mesure d’analyser le poison, et de nous dire si cette coupe est aussi contaminée? »  

Enfin s’approchant du serveur aux sourcils grisonnant, qui se démarquait des autres par son allure moins impeccable, elle gardât un mètre de distance. « Quel est votre nom? » Bien qu’elle eût la politesse de formuler sa phrase comme question, c’était bien un ordre.


Directives :

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Les derniers jours furent riches en passage dans le palais de l’Imbrûlée, et Claudius n’y était pas étranger. Une rencontre au sommet se préparait entre l’Empire et ce qu’il restait de l’Alliance des Cités Libres. Une poignée de villages, et deux villes principales : Cordont, et bien évidemment Caladon qui avait tenu mordicus aux offensives diverses et variées du Havremont dans sa tentative de réunifier Calastin sous une même bannière.

Mais force était de constater que la richesse était probablement montée à la tête de ses habitants, et dès lors ils avaient refusé toute approche avec l’Empire, quand la politique interventionniste d’Aldaron ne l’avait pas empêché de faire quoi que ce soit. Mais ainsi était les conflits d’influence, la politique internationale, la diplomatie et tout ce qui allait avec.

Ça n’était définitivement pas la tasse de thé de Claudius qui restait persuadé que "franchement avec un bon ingénieux système de contrepoids et une armée bien formée on pouvait régler tous les problèmes du monde rapidement et simplement”. Hors, cette vision des choses pour être appliquée prenait un sérieux avantage en matière de force brute, et depuis la Bataille des Cendres, il avait su faire raison gardée quant à la puissance de son Empire.

Les soldats étaient certes nombreux, et plein de bonne volonté, mais sans parler de la fatigue des troupes, l’Empire manquait cruellement de pièces sonnantes et trébuchantes, et de nourriture pour soutenir un effort de guerre de plusieurs semaines … Quand les autres factions avaient naturellement besoin de moins de nourriture tout en étant sur des terres plus fertiles, ou croulaient sous l’or.

Alors, un peu par dépit d’abord, mais aussi et surtout parce que le contexte international avait réellement été chamboulé dernièrement, mettant à la tête des états des personnes qui connaissaient l’Empereur, celui-ci était entré dans cette danse de politique d’influence, et s’était mis à négocier pacifiquement une paix durable entre les états.

Des arguments et des intérêts, il en avait, le tout était de le faire percevoir au bon moment. Et précisément, la rencontre qui allait suivre arrivait à point nommé.

L’Alliance et L’Empire, tous deux héritiers d’une histoire commune et qui pourtant n’avaient de cesse de se chamailler depuis que les enfants de Korentin Kohan étaient au pouvoir. A présent, ils étaient morts, et Claudius avait pris la relève dans l’Empire, tout autant que les membres fondateurs de l’Alliance qui étaient décédés, ou avaient choisi de se retirer pour s’occuper d’autres choses.

En somme, l’heure était parfaite pour discuter à nouveau, à présent qu’une “nouvelle génération” avait pris place sur les fauteuils de dirigeants. Alors Claudius, de concert avec la cité neutre Cordont et ses homologues caladoniens avait travaillé dur pour organiser cette rencontre.

Une rencontre pendant laquelle devait être signé un pacte de non-agression, et quelques questions sur le devenir de la Chue, et la défense du gouffre qui était non loin d’elle. Tout autant de sujets passionnants, et qui promettaient de longs échanges avec toutes les parties prenantes … “Dans une paix totale et désarmée”.

Ce dernier point plaisait moins à l’Empereur. Depuis de nombreuses semaines, Le Havremont avait développé une sorte de vigilance constante, nombreux l’appeleraient “paranoïa”, à l’idée qu’un soldat d’Aldaron ou un quelconque membre de l’Alliance mal-luné vienne se venger du tort que Claudius avait causé à cette dernière et au Royaume Erlië, tant est si bien qu’il ne quittait plus jamais son arme, spécialement depuis qu’il avait reçu d’antiques artefacts remontant à des temps immémoriaux de l’Empire. Sans elles, il avait l’impression d’être à nu.

Alors il avait songé à quelque chose, et puis était venu une solution : s’il ne pouvait prendre d’armes avec lui, il avait droit de prendre tous les conseillers qu’il voulait, dans la limite des places disponibles de la salle. Claudius n’était pas du genre à s’entourer quand il dirigeait : il avait un conseil, et des gens chargés d’appliquer la loi de l’Empire sur les territoires, et c’était bien suffisant. Il profita donc du fait qu’ils ne furent pas beaucoup pour prendre avec lui quelqu’un de confiance et qui saurait le protéger : Vex’Hylia Aërendhyl, une mage de bataille amie de sa nièce, qu’il avait cotoyé notamment pendant tout le voyage jusqu’à Nyn-Tiamat. Elle s’était illustrée dans la bataille des cendres, et pendant l’attaque du Rôdeur à Délimar. Et surtout, nombre de son armée avait fait grand cas de ses capacités magiques. Elle serait là en tant que conseillère, et surtout protectrice secrète de l’Empereur, une fois qu’il serait désarmé si un malheur devait arriver.

Ainsi, les armées prirent le chemin de Cordont, puis selon le protocole voulu elles restèrent à distance, et Claudius et ses quelques suivants rentrèrent dans la salle du conseil de Cordont. Là, il revit des visages connus, à commencer par Dame Autone Falkire, à présent monarque de Caladon, et ses quelques suivants. Claudius songea d’ailleurs à quel point c’était ironique d’avoir fait un esclandre sur le système inégalitaire de l’Empire pour finalement revenir à un système exécutif de monarchie. Il fut également surpris de ne pas trouver Ilhan avec elle, connaissant le comportement du Conseiller. Mais peut-être était-ce voulu.

Il découvrit également Asolraahn, qu’il savait invité aux négociations car il l’en avait informé. L’Empereur le salua avec la cordialité de rigueur entre deux alliés : il appréciait voir des visages connus ici, et qui n’attendraient pas qu’il ait le dos tourné pour lui sauter dessus.

Il y avait également un alchimiste répondant au nom de Thôrmir, dont on avait transmis à Claudius qu’il était célèbre pour ses travaux concernant le fléau des Ékinoppyres. Une question qu’il avait réglé par lui-même en priant Sulfure, le Phénix impérial messager sorti droit des légendes de son peuple pour venir le trouver, de bien vouloir “brûler toutes formes de vies invasives qu’elle trouverait”. Mais bon. Claudius était magnanime, et comprenait la présence de cet alchimiste qui devait être une figure importante de la courte histoire Cordontaise.

Ainsi, après que Claudius eut esquivé les pièges des plafonds trop bas pour lui, et de la table sur laquelle il ne fallait pas trop qu’il s’entende, tant tout ce mobilier paraissait bien trop petit pour la personne massive qu’il était … On apporta des raffraichissements et des friandises,  et on invita les parties présentes à s’échanger des vœux de bonne tenue des négociations.

Une farce, compte tenu de ce qui allait arriver dans les quelques secondes qui suivirent.

Un homme arracha la coupe des mains de la monarque de Caladon, probablement un goûteur recommandé par Ilhan, Claudius connaissant le tempérament du mari d’Autone et puis … Il tomba à la renverse, et s'éteignit en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire.

Par chance, un conseiller arrêta dans son mouvement Claudius, poussant le bras de l’Empereur pour que la coupe se détourne de sa figure … Un geste qui lui valu une torgnole de Strënge, sa cape magique peut être un peu trop protectrice, qui envoya le conseiller balader, avec un très joli salto arrière qui lui valu d’éborgner un autre conseiller et de presque se prendre le mur, auquel Claudius ne put s’empêcher de sourire, bien qu’il fut habitué maintenant.

Mais hélas, le sourire se perdit bien vite dans le visage de Claudius, qui observa avec stupeur la scène qui venait de se passer : on venait d’atteindre à la vie des deux dirigeants de Calastin, et de tous leurs conseillers. Impossible que cela soit un coup monté de l’Alliance, mais, se pouvait il que ce soit Aldaron … ? Non, Claudius le savait cruel, mais pas au point de viser également les dirigeants de Caladon qu’il affectionnait particulièrement.

L’Empereur eut des frissons, et une remarque d’Autone lui rappela d’anciennes histoires :

“Les poisons ingérables qui circulent chez les marchands n’ont pas ce genre d’effets. Le poison a forcément été fabriqué pour cet acte. Pupilles dilatées, aucune couleur ou signe sur la peau. Rien que l’écume à la bouche. Un travail professionnel et rapide.”

… Claudius ne put s’empêcher de murmurer pour lui-même :

“Le Souffle …”

Tous les Gloriens de naissance, et soutiens de Fabius Kohan, connaissaient Le Souffle. Une guilde d’assassins professionnels, qui n’épargnaient personne tant que le prix était suffisamment élevé pour le risque encouru. Mais Le Souffle avait disparu depuis longtemps n’est-ce pas ? Ils avaient disparus comme ils étaient venus, en un souffle, et de nombreuses rumeurs couraient à leurs sujets dans les rues de l’Empire, même encore aujourd’hui …

Claudius, qui avait gardé tête baissée jusqu’à lors redressa la tête quand la Monarque de Caladon lui enleva la coupe des mains en lui faisant :  

« Votre altesse, me pardonnerez-vous de vous départir de ce potentiel danger ? »

Claudius acquiesça silencieusement, avant de se lever à son tour, observant la scène qui se joua devant lui, entre stupeur et réflexion : six gardes, six serviteurs, et des conseillers caladoniens et séléniens. Personne ne devait sortir sans qu’on le sache. Ils devraient boucler la ville, fouiller le bâtiment … Ils auraient peut-être le temps de coincer les potentiels suspects s’ils agissaient vite …

Claudius s’apprêta à donner un ordre, alors que les questions se bousculaient encore dans sa tête, mais avant qu’il n’en eut le temps une ombre se jeta sur lui. Un des serviteurs qui avaient contourné la table pour aller se coller au mur s’était en fait jeter sur lui. Grand mal lui en pris.

Claudius était peut-être un vieil homme, mais il n’avait rien perdu de sa vigueur de guerrier. Alors que le visage de l’agresseur s’approchait de lui, ses traits consommés par la rage et la haine dont il semblait faire preuve, Le Havremont l’arrêta d’un mouvement sec de son bras, projetant sa main pour saisir au cou l’agresseur, le faisant piler net dans sa course. S’il serrait un peu plus, Le Havremont aurait eu aucun mal à l’étrangler. Mais le même conseiller-acrobate d’un jour que tout à l’heure lui vint en aide et lui maitrisa les bras, ce qui permis à Claudius de relâcher la pression. L’homme tenta de se débattre, mais c’était peine perdue pour lui. Alors il s’arrêta net, et Claudius vit un sourire doux amer sur son visage, avant qu’il ne croque quelque chose dans sa bouche, et ne tombe de la même façon que le goûteur avant lui …

Claudius retint un juron pour ne paraître grossier devant toute cette tablée, mais il en aurait bien volontiers poussé un gros. Ils avaient une potentielle personne à interroger devant eux, et il venait de lui filer entre les doigts.

C’était rageant. Le Havremont détourna les yeux, et constatant qu’un garde s’apprêtait à emmener le corps hors de la pièce, Claudius fit de manière autoritaire :

“Que personne n’entre ou ne sorte de cette pièce, sans l’autorisation de Dame Falkire ou de moi-même.”

Liant geste et paroles, L’Empereur se servit de la force de son esprit du scarabée et déplia son bras gauche pour courber le métal présent sur la grande porte en bois, et ainsi la condamner. Claudius entendit des murmures parcourir l’assemblée après cette action, et l’Empereur ajouta :

“Du calme ! Je ne fais que nous protéger d’une nouvelle attaque ! Comme le disait Dame Falkire, ces portes doivent rester closes autant que possible, pour notre propre sécurité. Nous allons trouver les auteurs de ce crime.”

Constatant que ces quelques mots calmèrent l’assemblée, Claudius eut un petit soupir de soulagement. La panique généralisée n’était pas pour tout de suite. L’Empereur s’approcha de sa conseillère-garde personnelle, et lui fit :

“Dame Aërendhyl, vous dont je sais que votre réputation d’enquêtrice n’est plus à prouver, pouvez-vous vous occuper d’investiguer le corps de ce défunt serviteur ? Qui sait ce qu’il pourrait nous révéler. Ne vous en faites pas pour moi. Vous serez milles fois plus utile en aidant les autres."

Il eut un sourire entendu envers l’immaculée, avant d’aller brièvement voir Autone, qui semblait en plein milieu d’un interrogatoire d’un serviteur en particulier. Cela ne fit ni chaud ni froid à l’Empereur, qui fit à sa consoeur dirigeante :

“J’aurai besoin de vous un moment, s’il vous plaît.”

Puis il se pencha à son oreille, et chuchota pour ne pas provoquer une panique encore plus grande dans l’assemblée :

“Nous ferions bien de boucler la ville. Nos soldats sont dehors, ils peuvent encercler Cordont pour former un barrage … Il ne faudrait pas que des coupables potentiels prennent la fuite. Mais je ne prendrai pas cette décision sans vous, Dame Falkire.”

Claudius adressa un petit clin d'œil à la monarque, avant d’afficher un air entendu et de vaquer à ses occupations. En ces temps sombres, il n’était pas question que le Havremont crée un incident diplomatique supplémentaire, comme cela fut le cas aux précédentes rencontres inter-factions dans Cordont.

Son attention se porta ensuite sur le maître de cérémonie, duquel il approcha : un homme de taille moyenne, une belle allure sans être un modèle de beauté, avec un regard un peu fuyant et un sourire cordial. Tristan Kassnois, un homme jeune nommé au Conseil de Cordont il y a un an. Ce n’était pas lui qui était censé gérer la cérémonie, mais un homme plus âgé et plus expérimenté. Cependant, dû à son grand âge, il n’avait pu assurer la charge de la rencontre ce jour-là. On lui avait cependant que Tristan avait un excellent travail de coordination des différents membres du conseil, et de la reconstruction administrative de Cordont.

Un homme de talent, mais bénéficiant de peu d’expérience. Et qui avait visiblement laissé passer bien des choses pour que ce qui devait être une rencontre pacifique se retrouve en cet état.

Autant dire qu’il ne partait pas avec une bonne opinion auprès de l’Empereur.

Claudius s’en alla donc l’interroger, et lui demanda avant toute chose d’ouvrir grand la bouche : il n’était pas question que quelqu’un d’autre lui file entre les doigts alors qu’il s’apprêtait à l’interroger. L’homme sourcilla à la question, fronça les sourcils, hésita un instant, regarda ses comparses … Mais en voyant tout le sérieux dont faisait preuve Claudius, il obtempère finalement, non sans réticence (et avec une gêne visible sur son visage). Le Havremont l’observa un instant, et ne vit rien de particulier dans sa bouche.

Fort bien.

Claudius lui mit une petite tape gentille sur l’épaule, comme il le ferait avec un de ses soldats, et le remercia de sa bonne coopération. Il prit ensuite deux chaises, et l’invita à s’assoeir en face de lui. Le Havremont allait l’interroger.

Claudius lui posa une première question d’usage :

“Présentez-vous, Monsieur. Que faites-vous dans la vie, et quel était votre rôle ici, si ce n’est que tout se passe bien ?”

L’homme répondit alors :

“Mon nom est Tristan Kassnois, votre altesse impériale, je … Suis conseiller ici depuis un an, ma tâche principale étant la réorganisation administrative de Cordont.”

Claudius hocha doucement la tête. Aucune hésitation dans la voix, et s’il n’était pas très ferme et assuré, il ne s’agissait là en aucun cas d’un mensonge. En tout cas, la chevalière du Havremont qui pouvait décter les mensonges ne réagissait pas. Le Havremont s’apprêta à poser une autre question, mais le conseiller ajouta :

“Je suis marié et j’ai deux enfants !”

Son regard se fit suppliant quand il eut dit “deux enfants”, et le Havremont constata qu’il trembla des mains, de plus en plus. L’Empereur tâcha de se montrer rassurant, lui disant que tout allait bien se passer et sans accrocs, mais rien n’y fit : le conseiller souria mais tremblait toujours autant.

Claudius soupira, se disant qu’il ne fallait pas non plus que les témoins ne filent entre les doigts du Havremont à cause du stress. Il appela Vex’Hylia qui se trouva non loin, et lui intima de lancer un sortilège rapide pouvant calmer le conseiller, si elle savait faire cela. L’immaculée s’exécuta sans un mot, et l’instant d’après que la Trame fut manipulée, les tremblements du conseiller cessèrent, et son sourire se fit moins crispé.

Claudius adressa un remerciement sincère à la Dame Aërendhyl, qui vaqua prestement à ses occupations.

Le Havremont se concentra de nouveau sur le conseiller qui semblait à présent … Lui sourire béatement, presque comme si la vue et le sortilège de l’immaculée avait totalement enchanter le conseiller. Claudius soupira à nouveau avant de faire :

“Concentrez-vous, Messire Kassnois. Je voudrais comprendre ce qu’il s’est passé ici, alors écoutez moi bien. Vous pourriez bien être la clé de voûte qui permettra de comprendre cette situation. Je le ferais savoir à vos supérieurs si vous nous êtes utiles, et que vous évitez un massacre trop grand ici.”

A l’instant où il disait cela, le sourire se défit sur le visage du conseiller, et ses yeux s’ouvrirent grand. Il était à présent très très concentré sur l’Empereur. Claudius afficha un air entendu, et commença son petit interrogatoire :

“Alors, dites-moi, que s’est-il passé aujourd’hui ? Pendant les préparatifs de cette rencontre, avez-vous relevé des choses qui vous paraissaient peu habituelles, voire un peu étranges ? Des serviteurs qui manqueraient, ou des personnes que vous n’aviez pas l’habitude de voir ? Le moindre détail peut être important, y compris le coq qui ne chante pas à l’heure prévue.”

Le conseiller lui répondit alors :

“Pour être tout à fait honnête, je ne sais pas ce qu’il s’est passé. J’étais juste chargé d’accueillir les dignitaires des négociations, et faire en sorte que celles-ci se déroulent calmement … Aucune choses ne me paraissaient anormales, à part peut-être le remplacement du serviteur Martignion … Un de ses vieux oncles lointains venu le visiteur l’a remplacé dans sa tâche, mais je n’ai aucun souvenir de son nom. Mis à part cela, rien d’anormal … Tout semblait se dérouler comme prévu avant que …”

Il regarda le corps, détournant vivement son regard, et commença presque à trembler à nouveau, avant que le sort n’eut l’effet de le calmer tout de suite. Son visage marqua un air très triste toutefois, comme s’il s’apprêtait à pleurer s’il n’était pas sous l’effet du sort.

Claudius lui donna une nouvelle petite tape sur l’épaule pour le soutenir, et continua son petit interrogatoire :

“Connaissez-vous l’intendant de ce bâtiment ? Y’a t-il quelqu’un en plus de vous qui gère les flux de serviteurs ici ?”

Ledit Tristan Kassnois répondit que l’intendant, c’était lui. “On manque d’effectifs à Cordont, vous savez avec tous les événements qui se sont passés et les dures épreuves qu’on a vécues … Mais cela va mieux depuis quelques temps, heureusement.”. Il adressa un regard chalereux à Autone.

Claudius leva les yeux au ciel. Que devait dire l’Empire si Cordont s’estimait lésée. Mais il ne fit rien de cette remarque brève : pas question de créer un incident diplomatique. Au moins, sa chevalière semblait lui indiquer que toutes ces remarques étaient honnêtes. Claudius se frotta la barbe, pensif avant d’adresser ses dernières questions :

“Et les gardes ? Les connaissez-vous ? Sont-ce les habituels personnes qui viennent ici ? … Pourriez-vous également où Martignion loge dans ce bâtiment, ou ailleurs si tel est le cas ? Et une dernière chose : accepteriez-vous que l’on fouille ce bâtiment de fond en comble ? Nous ne casserons rien volontairement, nous cherchons simplement quelque chose capable de nous mettre sur la piste.”

L’intendant hocha la tête, et partagea ensuite les quelques informations qu’il possédait :

“Je vous confirme que les gardes sont les mêmes qu’à l’accoutumée, pas de changements de dernière minute à ce niveau-là. Martignion ne loge pas ici, mais dans une petite bâtisse modeste au sud de la cité, dans une des ruelles les plus excentrées de la ville … C’est un homme de condition modeste, votre Altesse. Ah, et sentez-vous libre de fouiller le bâtiment. Nous n’avons rien à cacher.”

Là encore, aucun mensonge ne transparaissait dans ses dires. Claudius afficha un air entendu et le remercia à nouveau de sa coopération, et le laissa là.

L’Empereur se leva de sa chaise, et songea à la suite des événements, alors que chacun s’afférait à sa tâche ici, entre enquête et légère panique. Qui aurait bien pu causer un tel massacre ? Le mystère était entier pour l’heure. Claudius éleva sa voix, et fit pour l’ensemble de l’assemblée :

“Si quelqu’un est en disposition d’une quelconque information sur le serviteur Martignion et sa famille, qu’ils viennent de suite me trouver ou Dame Falkire. Celui-ci devait être présent aujourd’hui, mais ne l’était pas. Nous avons besoin de tous vos témoignages pour faire la lumière sur cette affaire et coincer les coupables … Nous allons également avoir besoin de personnes pouvant fouiller ce bâtiment au plus vite … Si quelqu’un est volontaire, qu’il se présente à nous ! Nous aurons besoin des regards les plus avisés pour mener cette bataille.”

Claudius calma sa voix ensuite, et soupira. Le Souffle …

Il espérait de tout coeur s’être trompé.

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Dernière édition par Claudius de Havremont le Dim 3 Oct 2021 - 0:20, édité 2 fois

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Dix petits Elysioneins



C'était il y a, à peine quelques temps que  Nathaniel Eärendil l'avait envoyé en mission sur Calastin. Une mission d’espionnage simple : voir, entendre et rapporté, avait dit le Grand Roi des Pirates. Il devait se déplacer et observer sans faire de vague. Mais si une opportunité ce faisait jour, d'en apprendre, notre homme avait alors carte blanche.

Un aviso Pirate camouflé en langoustier, le débarqua, après une croisière rapide, dans une crique desserte, une nuit, à quelques encablures de Cordont, la Chue!

Tobold était au courant qu'il trouverait peut d'aide parmi la Confrérie des Pirates, l'Organisation étant très faible dans cette région. Il devait se débrouiller seule pour cela! Il avait prit l'allure d'un de ses avatars qu'il avait déjà porté il y a quelques temps, Albert Einstein. Il avait laissé poussé ses cheveux en bataille, taillé sa moustache et fait disparaitre sa barbe. Il ne portait que ses vetements qu'il pouvait retourner facilement, transformant sa silhouette et en mettant ses cheveux en catogan, cela le rendait méconnaissable.

Dans cette ville, il trouva une chambre, dans une auberge médiocre, et il ce mit à roder à la recherche d'information. Comme couverture il avait penser de ce faire passer pour un producteur cherchant à monter une pièce, mais il apprit très vite la grande nouvelle qui agitait cette communauté. Une rencontre entre Autone Falkire et Claudius de Havremont. Il s'avait qu'il n'y avait aucune chance de participer à cette réunion au sommet, et il continua à ouvrir les oreilles, en grand!

Il apprit en payant une tournée à l'auberge du Palais, qu'un certain Martignion, un des serviteurs qui devait opérer pendant la rencontre diplomatique entre l’Empire et l’Alliance, avait des problèmes de santé. Il fallait profiter de cela, et voir si par hasard il pouvait tirer quelque chose de cela.

Quand des Mangroves était entré chez le pauvre homme malade, celui-ci l’avait pris pour un de ces vieux oncles lointains, tonton Theobald Martignion, venus le visiter. Si Martignion avait été surpris de cette visite, il était aussi soulagé et lui avait immédiatement demandé comme service de le remplacer, pour la Conférence.

Martignion lui fit passer, l'uniforme de service, qui lui convena, après quelques petites modifications, un Voleur devait être habile de ses mains. Notre homme lui remis un peut d'or, pour faire venir un médecin, et il partis rapidement voir Tristan Kassnois, le Maître de cérémonie de la réunion. Il se présenta sous le nom de Theobald Martinion, Tristan était à la recherche d'un serviteur en extra, et le Chamelier parvient à remporter le morceau. Si la tenue convenait, Kassnois tiqua un peu à cause de l’aspect général, mais ce qui lui donna le poste, ce fut la manière dont Tobold parvenait à manipuler le plateau remplit de verres. Et c’était cet enchaînement qui amena Tobold des Mangrove, alias Theobald Martignion, parmi les six serviteurs.

Dans la salle aux hauts plafonds, aux murs de pierres lisses recouverts de lourdes tentures, calfeutrant du froid, deux gardes gardaient la porte et quatre autres garnissaient, les coins de la pièces,régnait un courant d'air. Parmi les délégations, se trouvait une personne qu'il connaissait : Thomir! Rien dans le visage de Tobold montrait qu'il l'avait déjà vu. Les autres grands personnages, il en avait entendu parlé, et bien sur il avait déjà vu l’effigie de l'Empereur Claudius de Havremont, sur des pièces d'or.

Donc Theobald Martignion fut charger de servir, les verres de bien venue.  En les distribuant on le remarqua, il voyait Autone le suivre des yeux. Chacun gardait sa coupe à la main, en attendant Kassnois inviter l'assemblé à porter un toast. Le courant se faisait toujours sentir. A ce moment précis, un homme prit le verre d'Autone et bu un peu du breuvage et s’effondra foudroyé.

*MR²* Pensa l'homme au visage d'Albert Einstein.

Déjà cela bougeait du coté de l'Empereur, un homme voulut lui arracher son verre et ce retrouvait à terre, après une jolie figure artistique de style.

La pièce fut fermé.

Autone vient prendre son flacon et le donna à Thôrmir, pour analyse, le regard toujours soupçonneux, regardant notre homme.

On fit aligner les serviteurs, contre un mur, et on leur demanda de montrer le contenue de leur poches.  A ce moment,un des serviteurs contourna la table pour Épingler l'Empereur. Mais déjà l'assassin était arrêté par Claudius. Voyant qu'il avait raté son coup le meurtrier, d'un œil mauvais, sembla croquer quelque chose et décéda rapidement. D’où il était, des Mangroves remarqua une chose, l'homme au regard furieux avait semblé regarder dans sa direction, à un endroit précis, mais derrière lui, ou se trouvait les trois autres serviteurs........... *Avait il un complice?* Durant cette action, des Mangroves avait sentit le léger courant d'air, qui semblait venir du côté du mur opposé à la porte, là ou il y avait des tapisseries.

La Dame Autone Falkire lui demanda son nom, notre homme s'avança!

" - Theobald Martignion, votre Maj......" Dit Tobold d'une voix forte..... Mais qui se perdit dans la confusion. D’où il était, Tobold entendait la conversation entre Kassnois et l'Empereur. Ce denier demanda des volontaire pour la fouiller, notre homme leva la main, avec semble t'il deux autres serviteurs, puis comme lui baissèrent la main, une fois décompté. A un moment de nouveau Tobold des Mangroves parla à haute et intelligible voix.

" - Comme je l'ai déjà dit à sa Seigneurie Dame Autone Falkire, je suis Theobald Martignion......" mais d'autre personne s’immisça dans la conversation.....

" – Le souffle, vraiment ? ils sont censés être disparus," murmure un des serviteurs.

" – Et pourquoi le souffle ? Qui nous dit que cela n’est pas un coup de l'Alliance pour rompre ces négociations et faire porter le chapeau au souffle ? fait soudain un conseiller de Sélénia. Comme c 'est pratique d’avoir justement un goûteur pour s’éviter la mort… On pourrait croire que Caladon savait tout, que le poison envers Dame Falkire n'était qu'une diversion pour mieux frapper notre Empereur !"

Aussitôt un conseiller de Caladon riposte :

" – Et qui nous dit que cela ne vient pas plutôt de l’Empire, qui souhaiterait voir ces négociations échouées et faire porter le chapeau à l’Alliance ?"

" - Votre Grace Impérial, si cela avait été, le Soufle, il ne vous aurait pas manquer. Il y a de l’amateurisme dans cet action. De plus qui a récupérer l'arme de l’assassin?"

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Tout avait pourtant commencé par une splendide matinée d’automne.
Une tempête avait rafraîchi plusieurs jours durant la ville de Cordont la Chue. Elle avait épuré la crasse qui sévissait sur les toits secs et nettoyé les murs au travers des allées. La mer se parait d’irisation turquoise, une brise chaude comme le fumet d’un ragout caressait les rues et le tissu azur du ciel ne se défaufilait que par quelques coussins de brume isolés. C’était un de ces temps précaires où le soleil se découvrait pleinement et métamorphosait une vieille bourgade déchue en un mirage de cité pleine de promesse : on y voyait des commerces florissants et des édifices hauts et spacieux qui pavaient de grandes avenues, chatoyant dans la lumière franche. Le port brillait de milles reflets dorés, les navires amarrés se dressaient fièrement et les voiles les plus distantes se découpaient vives comme des miniatures sur l’horizon vertigineux.

Inévitablement, les choses ne pouvaient que mal tourner.

Pour Asolraahn, la découverte de la cité encerclée par les corps de garde annonçait déjà la couleur. Les délégations avaient posé la patte sur Cordont la Chue encadrées de hordes de soldats comme gardes du corps. Celles-ci stationnaient massivement aux frontières et sur les hautes collines ; pour un peu, le géant opalin se serait cru au beau milieu d’un champ de bataille mais sans les clameurs. Pas un conseiller sans sa meute de matamores, de spadassins et de combattants. Comme rencontre au sommet, on avait connu plus diplomatique. Asolraahn ne faisait pas exception à la règle. Ce matin-là, il était suivi par une dizaine de shikaaree légionnaires qui l’avait accompagné depuis Néthéril sur un navire de transport. Bien que son statut lui eût permis de dégager une garde plus importante, le géant opalin avait décidé de ne pas y recourir. S’il avait pu ménager les inquiétudes des siens, il y serait même allé seul, car Asolraahn aimait voyager en solitaire. Mais les mœurs ici semblaient différents et le message de l’empereur qui l’avait informé de l’entrevue lui avait recommandé d’emmener une troupe de circonstance. Simagrée ostensiblement symbolique : Les Graärh qui l’accompagnaient n’avaient pas eu l’autorisation d’entrer dans Cordont la Chue afin de parer à de nouveaux troubles et pour rassurer les délégations. Asolraahn leur avait ordonné de l’attendre avec les troupes séléniennes et les shikaaree s’étaient exécutés sans un mot. Mais leur inquiétude était toute visible. Ils n’aimaient pas se trouver loin de chez eux et n’aimaient pas voir leur Tribyoon partir dans le flot violent d’un fouillis urbain inconnu.

L’arrivée à la Salle du Conseil suffit ensuite à glacer le géant opalin dans ce radieux matin. Le peu de rencontres qu’il avait fait lors de son dernier voyage sur Calastin ne lui fut guère bénéfique. Les visages que son regard cueillait ne trouvaient aucune familiarité et pas forcément beaucoup de bienveillance. Les mines graves des conseillers flanquaient celles de marbre du cordon de fantassins en armures noircies et chausses rayées. Même dans ce déploiement délégataire, le géant opalin savait se faire remarquer. Il pouvait capter certaines œillades surprises, parfois méfiantes chez les dignitaires fort peu guerriers. Cela parachevait drôlement le tableau. Il ne pouvait pas leur en vouloir. Comme il aimait lui-même le rappeler, il n’était pas des plus habiles pour se faire discret. Mais il avait été invité par l’empereur Claudius de Havremont en personne, en tant qu’allié et pour son expertise sur les légendes des Couronnes des cendres. Il sut le faire comprendre par une ignorance totale de leur coup d’œil malavisé. Ce jour-là était en outre exceptionnel et à plus d’un titre, si bien qu’il n’y eut guère de capricieux pour demander des justifications sur sa présence. Ainsi, Asolraahn rejoignit ensuite l’attroupement destiné aux invités de marque.

Ce fut ici que les choses commencèrent à tourner au vinaigre.

Il ne vit d’abord que son profil de là où il se trouvait. D’ordinaire, cela ne suffisait pas à reconnaître quelqu’un, d’autant plus du point de vue d’un Graärh lorsque l’intéressé n’avait pas de pelage. Mais le grand gaillard se distinguait par sa taille ainsi que par sa tête, complètement chauve du côté gauche. Un tel échalas ne passait pas inaperçu et Asolraahn le reconnut immédiatement.

On ne perdait pas facilement de vue l’alchimiste du roi des pirates.

Asolraahn attrapa un invité au vol et le prit à part. Il l’interrogea avec intérêt sur le boucanier à la face dégarnie et fut consterné d’apprendre qu’on l’affublait ici du sobriquet de Thôrmir. Il s’agissait d’une célébrité dans la région, ni plus ni moins. Même lui pourtant étranger à cette île avait entendu parler des haut-faits d’un alchimiste ainsi nommé au fin fond des plus sombres souterrains de Calastin. Mais il n’aurait su attribuer un tel nom à l’individu qu’il avait en face de lui.

Alors qu’ils approchaient de l’entrée de la Salle du Conseil pour rendre leurs armes, le géant opalin se porta auprès du pirate sous couverture et tendit son bâton à la garde cordontaise. L’un des soldats lorgna ses griffes couleur ébène avec un air timoré. Notant son observation, Asolraahn ne se déroba pas. Il eut recours à une expression bien à lui ; une ombre de rictus très large d’où pointaient des crocs saillants :

-Navré, fit-il en langue commune, je n’ai pas eu le temps de les faire tailler pour l’occasion. (Il les leva lentement à hauteur d’homme). Je peux néanmoins vous rassurer : elles ne font jamais de caprices tant que je n’en fais pas. (Il baissa les pattes) Et elles resteront sous bonne garde jusqu’à la fin de notre séance.

Sa petite animation attira l’attention de son voisin flibustier. S’il fut surpris ou effrayé de la présence du félin, l’alchimiste n’en laissa strictement rien paraître : un véritable masque d’indifférence. Mais il le reconnut également, c’était indéniable. Asolraahn eut alors un clin d’œil macabre dans sa direction ; un de ceux qui supplantent la létalité de la menace par un avertissement haut en couleur. Le géant opalin l’avait repéré et le surveillerait jour et nuit. Il aurait à faire prochainement avec le bonhomme. Mais pour l’heure il devait faire preuve de prudence. Il préférait ne pas entamer les pourparlers avec des accusations tirées de nulle part. Après tout, il était un étranger et sous le nom éponyme de Thôrmir, l’alchimiste était aujourd’hui un être reconnu. Toutefois, Asolraahn ne comptait pas laisser le pirate s’en tirer à si bon compte.

Quant aux gardes, ils eurent une moue indéchiffrable. Mais enfin, la rencontre allait bientôt commencer et le géant opalin était un invité annoncé. On le laissa donc passer. Avant de franchir les derniers pas de la Salle du Conseil, il fixa l’alchimiste à dessein, pour se mesurer du regard et essayer de surprendre quelque chose dans ses prunelles. Celui-ci comprit en outre très vite le message : Pas de dérapage sinon il aurait des ennuis. Asolraahn fut satisfait. Il avait fait un gros effort pour ne pas réduire le pirate en bouillie devant tous les convives et l’avait même copieusement averti des conséquences désagréables si une magouille de sa part venait à être révélée.

Tout compte fait, il avait peut-être de l’avenir dans l’art de la diplomatie.

L’alchimiste et le géant opalin surgirent au même moment dans la salle de réception. Les invités étant annoncés, ils furent accueillis par des mets et victuailles qui mirent l’eau à la bouche des convives : se présentèrent crevettes royales, saumons à l’orge, croquettes de poisson et poireaux, perdrix cuites au feu de bois, civets de cerf, langoustes cuites au lait et dorades grillées. Il y avait également quelques plats de champignons et patates douces farcis, des galettes de légumes frits, des tapis de truffes et de carottes ainsi que quelques assiettes de fruits de mer pêchés la veille au port. Le félin trouva tous ces amuse-gueules un peu austères mais ne fit pas la fine bouche compte tenu des gargouillements de son estomac.

En patientant poliment devant le banquet, il accorda enfin son attention à l’assemblée. Les délégations faisaient la fierté de leur corps militaire, demeurant séparées par une grande table rectangulaire additionnée à une bonne quinzaine de pieds de distance. En revanche, désormais dans un espace si clos, les uns et les autres se regardaient avec un mélange d’appréhension et d’excitation. En dépit des doutes et suspicion, le géant opalin devina qu’une grande majorité des gens installés dans ces sièges voulaient voir ces négociations réussir. Leur détermination à se chercher querelle ne trouvait plus le même écho que les années auparavant. En tout cas, c’est ce qu’Asolraahn pensa en les regardant, de son point de vue fort extérieur. Certes, tout ceci paraissait évident. Un vieux proverbe Graärh disait : mieux valait en temps de paix un bambou qu’en temps de guerre un ragoût. Il songea alors à son peuple et aux deux légions également séparées par des centaines de lieues de distance ainsi que par les mœurs. Et le mépris. Il songea que lui aussi apprendrait beaucoup de cette rencontre. Peut-être un tel évènement pourrait un jour avoir lieu au sein de leur peuple, signant un possible rapprochement entre deux légions pourtant si proches.

A un moment de la réception, l’empereur et la reine de Caladon se manifestèrent et attirèrent l’œil des délégations. Ils avaient de par leurs atours et leur allure cette prestance naturelle qui faisait qu’on ne restait pas indifférent à leur égard. Le géant opalin salua Claudius de Havremont avec un respect sincère. Il eut une expression de même chaleur en apercevant Vex’Hylia Aërendhyl près de lui. Ce n’était pas du luxe de trouver des visages familiers en ces murs. Ils ne se bousculaient pas au portillon, et Asolraahn avait conscience de ne pas être à sa place ici. Ce n’était plus l’Inlandsis de Nyn-Mereän. Ce n’était pas non plus la Savane de Stymphale. Il y avait des têtes couronnées ici qui allaient aujourd’hui décider du sort de l’île et trouver un plan d’attaque face aux Couronnes des cendres. Cette rencontre était d’une importance cruciale pour chacun d’eux.

L’escalade de violence qui en fit l’hécatombe ne fut que plus douloureuse à supporter.

Au moment des vœux de négociation, lorsque tous furent enfin attablés, Asolraahn renifla tout à coup un raffut extraordinaire à quelques conseillers de distance. Il perçut ensuite du mouvement. Tout se passa alors très vite. Il y eut une ombre. Quelqu’un se jeta sur l’empereur. Un cri. Un feulement de sa part. Une bref rixe plus tard, l’affaire fut expédiée, par chance du bon côté car Claudius de Havremont était toujours debout. Mais un silence détaché frappa l’assemblée de plein fouet, d’abord saisie par une stupeur léthargique. Puis comme un verre éclatant à cause du givre, le silence vola en éclat. Le vacarme qui en résulta força le géant opalin à se lever et se diriger vers les lieux de l’incident. Les gens du crû se reculèrent bien vite en avisant ses immenses pattes velues. Il comprit en arrivant que quelque chose de terrible venait de se passer. A vrai dire, ce furent les rouages de son esprit guerrier qui lui firent réaliser la chose : on venait d’attenter à la vie de l’empereur et à celle de la Monarque de Caladon. C’était une tentative d’assassinat en pleine négociation.

Et on disait les Graärh aussi enragés que des animaux…

Les délégations s’animèrent soudainement. Des gardes et des conseillers voulurent sortirent de la salle d’audience. Ils furent stoppés par Claudius de Havremont qui bloqua l’entrée à l’aide de son spirite, bloquant tout le monde à l’intérieur. La peur et l’inquiétude s’emparèrent de la foule, même si l’émeute ne pointait pas encore le bout de son nez. Les gens de Calastin avaient subi bien des épreuves et ils avaient des nerfs d’acier. Ceci ne résolvait pas pour autant les interrogations les plus pressantes : Qui avait tenté d’assassiner les deux souverains ? Qui avait tenté de faire échouer cette assemblée ? Et surtout, y avaient-ils d’autres assassins dans les environs ?

A ces questions, les crocs d’Asolraahn se serrèrent de colère. Il farfouilla de ses yeux scrutateurs les membres de la délégation, à la recherche de l’alchimiste. Ce maudit pirate était forcément dans le coup ! Il le trouva au milieu des convives. Silencieux, ce dernier posa sur lui un regard tranquille, l’air de dire qu’il n’y était pour rien dans cette affaire. Après tout, Thôrmir n’avait aucun intérêt à faire s’effondrer de potentiels soutiens sur Calastin et de façon aussi brutal. Bien qu’il ne se jette pas sur lui toutes griffes dehors, le géant opalin ne fut pas complètement convaincu. L’alchimiste n’en était pas à son premier coup tordu. Seulement, sans preuve, ses paroles seraient comme un coup d’épée dans l’eau. Restait à le surveiller pour qu’il ne commette pas de folies.

L’un des serviteurs se manifesta soudainement :

- Votre Grâce Impériale, si cela avait été le Souffle, ils ne vous auraient pas manqué. Il y a de l’amateurisme dans cette action. De plus, qui a récupéré l'arme de l’assassin?

Intéressant. L’arme avait semble-t-il disparu sans laisser de traces. C’était un problème qui paraissait anodin à première vue, mais sans cet objet et avec la mort prématurée dudit assassin, il n’y avait pas l’ombre d’un indice pour trouver des réponses à tous ces mystères. La justesse de cette remarque incita Asolraahn à détacher de sa ceinture Dil Kampas, la petite boussole du cœur. De ses doigts griffus, il en déclipsa le support. Le boîtier rond d’argent et de bronze s’ouvrit sur un cadran délicatement ciselé, dans lequel étaient inscrits les points cardinaux. Le géant opalin réfléchit en observant autour de lui. La demande était importante et sa formulation primordiale. Il ne devait pas se tromper. De la précision de ses mots dépendrait la précision avec laquelle la boussole l’emmènerait vers sa destination. Asolraahn croisa alors le regard de l’empereur et il eut une idée. Il porta la boussole près de sa gueule et, d’un filet de voix chaud, murmura :

-Dil Kampas, dis-moi où se trouve l’arme qui vient d’attenter à la vie de Claudius de Havremont.

La boussole balaya les lieux d’une énergie secrète. Soudain, l’aiguille ciselée dans une silhouette Graärh prit vie et porta sa flèche aiguisée dans une direction pour le moins précise : droit devant lui. Le géant opalin releva la tête vers l’empereur avec surprise. Avait-il été blessé contre toute attente ? Asolraahn s’approcha du vieux guerrier :

-Mon ami, il semblerait que l’arme ne nous ait pas échappé. Elle est à vrai dire encore sur vous.

D’abord stupéfait, Claudius de Havremont ne tarda pas à retrouver son assurance. Il parut avoir une idée car son visage s’éclaircit d’une irritation évidente. Il joua de sa cape durant quelques secondes, la sermonna avec une réprimande qui laissèrent les convives pantois. Il récupéra finalement la lame de la cape. Il s’agissait d’une petite dague en argent à la poignée d’iridium et ciselée d’arabesques rappelant les arts elfiques. Asolraahn discerna sur la lame de fines inscriptions gravées, mais même lui ne put les décrire tant leur taille les rendait illisibles. Il hocha néanmoins la tête avec fermeté :

-Nous avons peut-être une piste. A nous de nous en servir. Avec votre approbation, je vais également inspecter les autres salles du Conseil. Il y a sûrement d’autres assassins qui rôdent dans le bâtiment. Soyons diligents et nous ferons la lumière sur ce complot.

De la patte, il attira l’attention des deux serviteurs volontaires pour la chasse. Ceux-ci le rejoignirent avec hâte. C’étaient de jeunes hommes. L’un portait des cheveux roux et coupés ras. Le géant opalin le lorgna de mauvaise grâce. Il n’en menait pas large avec son allure de scribouillard et son teint pâle, toutefois il dut admettre qu’une détermination tangible l’habitait. Quant à l’autre, il avait le regard sévère et une peau bronzée comme il en avait rarement vu chez les humains de Calastin. Il décida qu’ils seraient plus utiles avec lui qu’à ne rien faire dans la Salle du Conseil, et leur ordonna de le suivre. Lorsque l’empereur libéra les gigantesques battants en bois de chêne, Asolraahn s’engouffra dans l’embrasure de la grand-porte, à la recherche de la source de ce chaos.



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La nouvelle comme quoi on demandait la présence de Thôrmyr l’Ermite avait pris un moment à trouver Demens. Il faut dire qu’avec les déplacements entre Althaïa, où on mettait en place le Collège des Alchimistes, et Keet-tiamat, où se développait l’armée de la Confrérie, il était bien occupé, sans parler de ses recherches personnelles et de celles qu’il menait pour Ilhan Avente. Heureusement, les quelques espions de Nathaniel présent sur Calastin avaient su relayer l’information à qui de droit. Le gredin y voyait une opportunité, puisque la couverture de son alchimiste préféré était encore d’actualité, aussi l’envoya-t-il à la rencontre dans le but d’en retirer tout ce qu’il pouvait. Un voyage en bateau magique plus tard, l’homme de science était de retour sur Calastin, assumant à nouveau son identité d’ermite isolé dans le nord. C’est de là qu’il vint, demandant à d’éventuels marchands de bien vouloir le transporter lorsque cela était possible.

En arrivant à Cordont la Chue, il put constater aussitôt le que le clivage entre l’Empire et l’Alliance était toujours aussi fort. Lui-même ne put entrer dans la cité que lorsqu’on l’y invita. C’est là qu’il tomba sur un imprévu de taille : Asolraahn, Tribyoon de la légion Vat’Aan’Ruda, participerait également aux négociations. S’il connaissait l’identité véritable de l’homme de science, il s’en garda pour l’heure, mais n’hésita pas à le menacer en toute subtilité. Si la menace adressée à Demens avait à peu près autant d’efficacité qu’un coup d’épée dans l’eau, ce dernier avait saisit le message. Un message somme toute bien inutile puisqu’il était là pour réellement partager son expertise.

Vint ensuite l’entrée et l’accueil, autant de fioritures puériles qui auraient très bien pu être laissé de côté pour éviter de perdre du temps, mais c’était bien connu que les dirigeants trouvaient apparemment une certaine fierté dans ce pavanage superflu. Si l’Alchimiste avait été du genre à apprécié l’ironie, il aurait su savourer la situation, car Claudius de Havremont, qu’il avait déjà affronté en combat singulier, ou presque, se tenait à quelques mètres de lui. Évidemment, l’Empereur ignorait totalement que l’étrange individu qui avait stoppé ses élans guerriers en lui enfonçant la main dans le gosier était à portée de main. Était également présente cette Sainnûr qui, à l’instar du géant Opalin, était là lorsque les jumeaux transformés par Demens s’étaient attaqués au village de Meerhagen, mais il était hautement improbable qu’elle sache qu’il était alors en cause. Quelques minutes passèrent encore, puis le maître de cérémonie annonça qu’il était temps que débute les négociations, invitant ainsi Claudius et Autone à boireé

Les célébrations furent néanmoins de courte durée, tout comme s’avéra l’être la vie de ce goûteur qui s’écroula brutalement au sol. Une autre mort s’ensuivit bientôt, cette fois chez un individu qui avait tenté une attaque directe envers l’Empereur. Des décisions rapides furent prises et des ordres fusèrent. À travers le léger chaos, le Cafard laissa savoir à Asolraahn d’un regard qu’il n’y était pour rien. Si on lui avait demandé d’empoisonner des individus aussi important, il n’aurait pas utilisé une méthode aussi peu efficace, quand même. Enfin, tandis qu’un début d’interrogatoire se mettait en place, l’érudit se pencha sur ce qu’on lui avait demandé : vérifier quel poison était en cause.

Il prit donc en main celle destinée à la Monarque et commença par en humer l’intérieur, puis passa un doigt sur les gouttes laissées au fond. Le breuvage ne semblait pas avoir de texture différente, mais l’odeur avait quelque chose de florale. Il goûta le poison et discerna une saveur subtile, mais il lui en fallait une plus grande quantité pour en identifier adéquatement les notes. À cet instant, il remarque quelques regards à la fois confus et affolés qui lui étaient adressés.

- Je suis un spirite du Cafard, dit-il en prenant cette fois une petite gorgée du verre de l’Empereur.

~ Aconitum napellus. ~

Il en profita pour sentir chaque coupe, retrouvant la même odeur florale dans toutes.

- Le poison est tiré d’une fleur, l’aconit tue-loup, mais elle est également connue sous le nom d’arsenic végétale dans d’autres cercles. Elle cause une défiance cardiaque. Je vous recommande de ne pas y toucher, la contamination cutanée est possible. Toutes les coupes en contiennent. Le seul endroit où cette plante poussait était à Althaïa, mais elle ne pousse pas à l’état naturel dans l’archipel. Cependant, pour que l’effet soit aussi rapide, la plante n’a pas dû être séchée.

Le ton était savant, allant droit au but. Il se dirigea vers le corps de l’assassin, observa quelques détails, et alla voir celui du goûteur.

- Le même poison a été utilisé pour le suicide.

Il revint vers l’assassin pour mieux le détailler. Sa peau était blanche, tandis que ses cheveux comme ses yeux étaient sombres.

~ Probablement du sang Althaïen. ~

Il porta cette fois son attention sur la dague, remarquant à son tour les inscriptions, bien qu’elles fussent trop petites pour être lues. Demens alla chercher l’un des verres posés sur la table et, usant de sa magie, en déforma le fond pour en faire une loupe. À présent à même de lire les gravures, il remarqua qu’elles étaient en langue commune, mais avec des traits caractéristiques de l’écriture elfique.

- « Il y avait un rêve, qui s’appelait Calastin. »

Si le message en lui-même n’évoquait pas grand-chose pour le Cafard, l’écriture n’était pas sans rappeler encore une fois l’art althaîen. Peut-être y avait-il encore plus à trouver? Il fit un examen plus poussé du corps de l’assassin, tâchant à présent de retrouver une marque sur la peau, sinon un objet hors de l’ordinaire. Il remarqua alors une bague à son doigt, formée d’or et d’argent entrelacé.

~ Similaire à celle d’Ilhan Avente. ~

En retirant l’anneau, il pu voir à l’intérieur une gravure qui, sous sa loupe improvisée, révéla un symbole bien curieux.

- Une araignée.

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Les différents événements s'étaient enchaînés les uns après les autres. Ce qui devait être une rencontre purement politique se transformait en enquête digne de ce nom avant même que les négociations aient eu l'opportunité de commencer. Je n'ignorais pas les vives tensions entre l'Empire et l'Alliance, mais je ne m'étais clairement pas attendu à tout cela. Je m'étais plutôt attendue à passer une longue journée à écouter les différents partis s'exprimer, mon cœur balançant entre ennui, curiosité et intérêt pour les propos tenus… Certainement pas à mener l'enquête une seconde fois et, qui plus est, en compagnie de l'une des personnes ayant été présente à Meerhagen.

Légèrement en retrait par rapport à l'Empereur en plein interrogatoire, à peine avais-je posé la main sur le front du malheureux Kassnois que ce dernier se détendait. Se détendait un peu trop, notais-je d'ailleurs, en observant ses pupilles se dilater et ses mains cesser de trembler.

Haussant les épaules, je quittais le chevet de mon souverain pour me diriger vers l'un des deux corps. L'Alchimiste avait étudié celui du goûteur, nous délivrant par la même occasion de précieuse information sur le poison dont il avait été victime. Il ne me restait donc qu'à faire ma propre évaluation sur le second corps même si je doutais trouver quoi que ce soit de probant.

Je commençais par palper rapidement l'ensemble de son corps, mais ce rapide examen ne révéla rien de spécial. Les parties découvertes de son corps, à savoir le visage, les bras et les mains, n'apportèrent pas plus d'informations. Ni objets, ni marques, ni tatouages sur le corps étendu à mes pieds. Le seul objet digne d'intérêt était la bague que l'alchimiste avait prise à son doigt, un bijou qui ne m'était pas inconnu. Me creusant les méninges un instant, la vérité me frappa en plein visage au bout de quelques secondes. Cet anneau, Ilhan Avente en possédait un semblable. Ne laissant rien paraître, je jetais un coup d'œil vers le gouteur de Dame Falkire, remarquant une marque blanchâtre sur l'un de ses doigts. Un bijou se trouvait là, déduis-je. Un anneau, sans doute comme celui que Thôrmyr tenait dans sa main. Si Autone était mariée à Ilhan, c'était sans doute elle qui avait récupéré le bijou au doigt de son goûteur.

Pinçant l'arrête de mon nez, je soupirais. Le brouhaha de la salle ne m'aidait pas à réfléchir et cette information n'avait, à mes yeux, aucun sens. Je n'ignorais pas l'existence de la toile ou l'identité du tisseur. Un anneau avec un symbole d'araignée laissait penser à une appartenance à cette Toile, d'autant que j'avais aperçu un bijou semblable quelques semaines plus tôt à peine. Mais Avente n'avait absolument aucun intérêt, du moins le pensais-je, à vouloir tuer sa propre épouse ainsi que les personnes présentes à cette table des négociations. Une branche dissidente ? Un simple subterfuge pour nous emmener sur une fausse piste ?

Tout ceci était définitivement étrange, tout comme cette magie que j'avais senti palpiter dès mon entrée dans la salle. Je n'y avais pas prêté plus attention que cela, au début, en songeant à des sorts de protection, sans parler des objets magiques portés par les différentes personnes présentes. Mais, avec deux morts sur les bras, je commençais sérieusement à reconsidérer la question.

Baissant de nouveau le visage vers le corps de l'homme qui s'était suicidé, je lui refermais les yeux d'un geste délicat de la main droite. C'était à cette main que je portais Curünicorma…

" Pourquoi agir ainsi ? " demandais-je à voix haute, à moitié pour moi, mais surtout pour lui.

Sa voix, celle de l'homme qui se trouvait à mes pieds, me parvint. Un murmure, un souffle dans les ténèbres. Je l'entendais à peine, l'agitation de la salle recouvrant tout.

" Silence ! " M'écriais-je en me redressant d'un coup. " Taisez-vous, tous, j'entends à peine parler les morts. "

Mon regard balaya l'assemblée, m'arrêtant davantage sur les visages de Dame Falkire et de l'Empereur, avant de reporter mon attention sur le cadavre encore frais. Cette fois-ci, la voix fut beaucoup plus facile à entendre. Après mon éclat de voix et les mots prononcés, on entendait une mouche voler.

" Il y avait un rêve qui s'appelait Calastin. " Répondit la voix, en écho à ce que Thôrmyr avait lu sur la dague. Je levais les yeux vers lui et vers l'arme en paladium, dont la facture me rappelait effectivement les armes de mon peuple.

" Il y avait un rêve… Pourquoi parler au passé et non au présent ? " Questionnais-je. Des mots adressés à la voix du défunt, bien sûr, mais également aux personnes présentes dans la salle. De quoi leur donner à réfléchir.

" Parce que dissension règne en maître et qu'aucun dirigeant n'a été capable de la vaincre. " Répondit de nouveau la voix. Je fronçais les sourcils, me redressant et réajustant ma cape sur mes épaules. " Exprimé ainsi, dissension semble être une chose bien précise, mais quoi ? "

J'ignorais du mieux possible les regards désormais braqués sur moi. C'était à prévoir, en parlant seule à haute voix. Pour eux, il s'agissait de propos complètement décousu. Un monologue où il manquait des phrases.

" La dissension du peuple humain, la dissension de Calastin. "
" Et pourtant, lors d'un sommet ayant pour but de forger la paix et éliminer la dissension, vous agissez contre cette paix. "
" La dissension peut régner tout de même en temps de paix. Paix ne veut pas dire union. "
" Cherchez-vous donc à ce que le peuple humain ne soit plus qu'un, comme jadis ? "

Cette fois-ci, la réponse mit quelques instants à arriver. Le silence était lourd, pesant, tandis que je m'approchais du mur situé face à la porte d'entrée.

" Nous le cherchions. Mais nous ne le cherchons plus. Il y avait un rêve… "
" Pourquoi baisser les bras ? " demandais-je en posant ma main sur la pierre, concentrée sur ce que je ressentais sous mes doigts comme sur les propos venus d'outre-tombe.
" Parce que nos dirigeants les ont baissés avant nous. "
" Si vous les tuez, il est certain qu'il n'y aura jamais d'union. J'ai une autre question. Combien êtes-vous ici, aujourd'hui, et votre groupe a-t-il un nom ? "

" Combien ? " entendis-je, suivi d'un rire moqueur. " Ce serait trop facile… Et notre groupe ? Quel groupe ? "

Je fronçais les sourcils. Sa réponse laissait imaginer qu'il y avait bel et bien un groupe. La voix était également beaucoup plus réticente. Venais-je de mettre le doigt sur quelque chose ? Y aurait-il des complices dans la salle ? Le bâtiment ? La ville même ? J'espérais alors que le Géant Opalin trouve quelque chose dans sa fouille des lieux.

" Le symbole de l'araignée laisse supposer que vous appartenez à un groupe. Je me demandais s'il avait un nom. " répondis-je à mon tour après un court instant d'hésitation. Les regards, dans mon dos, avaient l'effet d'une lance ardente entre mes omoplates.

" J'aime les araignées, elles forment comme une grande famille. "
" Mmh. "

La voix avait déjà livré des informations et ne consentait pas à en révéler de nouvelles. Je m'étais également suffisamment donné en spectacle, au moins pour le moment. Mais je n'avais pas terminé d'inspecter ce mur, la pierre semblant battre comme un cœur humain sous mes doigts. Curieuse, je posais ma main gauche sur mon ventre, laissant l'autre caresser les aspérités, sous les tentures préalablement repoussées.

Les yeux clos, l'histoire de la salle se révéla à mon esprit par flash successif. Notre arrivée, les serviteurs s'agitant pour préparer la table, pour apporter les sièges. Kassnois annoncer qu'il allait prendre la relève et donner à chacun une mission précise pour la bonne tenue des évènements. Puis la vision, saccadée, rebroussa encore dans le temps jusqu'à ce que ce soit la nuit. La nuit précédant notre venue, devinais-je. Une nuit calme et claire, comme en témoignait les rayons de lunes passant à travers les fenêtres.

Encore un cran en arrière et, sous mes yeux, s'ouvrit une porte. Pas la porte principale, mais une porte dérobée, juste sous la tenture que je venais d'écarter de la pierre. Ce mur où j'avais encore la main posée. Laissant le sort filer afin de me conter l'histoire récente des lieux, je tâtais le mur et découvrait, là où la vision me le montrait, les contours très discrets d'une ouverture. Un travail d'une belle magie pour réussir à le camoufler si bien.

La vision devint soudainement encore plus intéressante et je cessais mon examen digital. La porte s'ouvrit et une silhouette bipède se glissa dans la salle, couverte par une cape noire. Mais, lorsque la personne passa à travers un jet de lumière lunaire, je découvrais son visage masqué. Son accoutrement, sous sa cape, était celui d'un serviteur. Un signe de la part de l'individu et un second être apparu, se glissant à travers l'ouverture nouvellement découverte. Lui aussi était masqué.

" Fais vite, nous avons peu de temps. " fit le premier serviteur. Sa voix ne m'était pas inconnue, puisqu'il s'agissait de celle que j'avais interrogée quelques minutes plus tôt. Le deuxième individu resta malheureusement silencieux mais se tourna vers le mur qui s'était fermé derrière eux. Le premier monta la garde près de la porte d'entrée de la salle tandis que le second, toujours en silence, lança un sort dont le geste clé m'était inconnu.

" Testons-le. " Fit l'homme qui montait la garde, et son compère disparu à travers l'ouverture, le mur se refermant derrière lui. Une inscription apparue alors sur la tenture, écrite en lettre rouge.

Mort aux traîtres.

Le deuxième homme revint, toujours par la porte dérobée.

" Ça marche ! " fit le premier homme, depuis l'autre bout de la salle. Il murmurait, mais dans le silence de la nuit, ses mots étaient parfaitement audible.

Il s'approcha de son compère, délaissant la surveillance de la porte d'entrée, et le second homme refit le même geste clé. Les lettres disparurent, puis les deux comploteurs se dirigèrent vers la porte principale. Après un coup d'œil, ils disparurent par la porte d'entrée principale, sans laisser plus de traces.

Revenue soudainement à la réalité, je clignais des yeux. La vision m'avait semblé longue, mais il ne s'était écoulé que peu de temps. Me détournant du mur, où je savais désormais qu'il y avait une porte dérobée, je balayais l'assemblée du regard avant de m'approcher de Claudius en quelques pas.

Je pris une inspiration, nouant mes mains dans mon dos à défaut d'avoir mon bâton pour les y poser. " Dame Falkire, pouvez-vous approcher, s'il vous plaît ? "

L'homme avait parlé de dissension. En révélant mes informations à mon Empereur comme à la dirigeante de Caladon, j'espérais aplanir les choses et œuvrer dans le sens de la paix, si l'union était impossible pour l'heure.

" Il a parlé. " Commençais-je à voix basse en désignant l'homme qui s'était suicidé d'un geste discret du menton. Je parlais suffisamment fort pour être parfaitement entendu d'Autone et Claudius, mais pas assez pour que mes propos arrivent aux oreilles des autres personnes présentes, surtout pas des serviteurs en qui je n'avais pas du tout confiance. " La magie permet beaucoup de choses, dont faire parler les morts. " Me justifiais-je en lisant le questionnement dans le regard de mes deux vis-à-vis, ne souhaitant pas révéler les pouvoirs de mon anneau pour le moment. " Il a dit que la dissension règne en maître et qu'aucun dirigeant n'a été capable de la vaincre. La dissension du peuple humain. De Calastin. " précisais-je. " Lorsque je lui ai demandé s'il cherchait à ce que le peuple humain ne soit plus qu'un, comme jadis, il a répondu " Nous le cherchions. Mais nous ne le cherchons plus. ", ce qui laisse présager qu'il y a bien un groupe d'individus derrière lui. Je lui ai ensuite demandé pourquoi ils ont baissé les bras, et il m'a répondu que leurs dirigeants… " Je glissais un regard vers Autone puis vers Claudius. " Ont baissé les bras avant eux. Je lui ai ensuite demandé combien ils sont et s'ils ont un nom… Évidement, je n'ai pas eu de réponses à ces questions-ci, il a dit que ce serait trop facile. Quant au symbole d'araignée… " Je glissais un nouveau regard vers Dame Falkire, cherchant à capter sa réaction. " Il a dit " J'aime les araignées, elles forment comme une grande famille. " Je pense qu'ici, il essaie de nous conduire sur une fausse piste. " Terminais-je d'un air entendu.

Je me raclais la gorge, captant l'attention de tout le monde cette fois-ci.

" Quand je suis entrée dans cette salle, j'ai immédiatement senti la magie qui en émanait. Une partie vient des objets magiques que nous portons, mais pas uniquement. Ce mur en particulier dégage une grande qualité de magie. " Je désignais le mur du fond, dont la tenture était toujours écarté de la pierre depuis que j'y avais touché. " J'y ai lancé un simple sort de télémétrie et j'ai découvert une porte dérobée, habilement dissimulée par la magie. "

Je résumais alors ma vision sans omettre le moindre détail.

" Je pourrais la déverrouiller après les avoir vus à l'œuvre. Mais, avec une telle inscription… Je ne tiens pas à tuer quelqu'un en essayant de l'ouvrir. Il faudrait d'abord s'assurer qu'il n'y a pas de pièges… Je ne peux pas simplement dissiper les effets magiques, cela bloquerait la porte pour de bon... Y a-t-il quelqu'un, ici, possédant un objet capable détecter les pièges ? " Et après un instant de réflexion. " Ou un spirite du fourmilion, peut-être ? "

rectives :


Spoiler :

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Récapitulatif des actions du Tour 1



  • Arrivée des invités dans la salle du Conseil
  • Etaient présents outre les personnages joueurs : 6 serviteurs dont Tristan Kassnois, le “maitre de cérémonie”, 6 gardes cordontais non armés, des conseillers caladoniens et séléniens
  • Armes déposées à l’entrée, dans un coffre scellé et bien gardé
  • Portes fermées puis présentation d’usage par Tristan Kassnois, et invitation aux deux dirigeants à “porter un toast”
  • Un serviteur pose des verres devant chaque convive (le serviteur en question est Martignion)

  • Un goûteur teste le verre d’Autone et meurt
  • Autone examine rapidement le corps du goûteur, confirme sa mort et en déduit qu’il s’agit d’un poison peu commun
  • Autone ordonne que tous les serviteurs se mettent en ligne contre le mur
  • Autone demande à un garde d’emmener le corps ailleurs (mais cet ordre sera contrecarré par celui de Claudius que personne ne sorte)
  • Autone demande à Thôrmir d’analyser le poison et de vérifier si la coupe de Claudius est aussi contaminée
  • Autone commence à interroger le serviteur ayant servi les verres (Tobold) en lui demandant son nom
    => il répond Theobald Martignion, mais sa réponse est perdue dans la confusion qui suit avec l’attaque contre Claudius
  • Alors que les serviteurs commencent à s’aligner contre le mur, l’un d’eux attaque Claudius, se fait maitriser par Claudius et son sbire, mais se suicide sous leur emprise, son arme n’est plus dans ses mains

  • Claudius barricade alors la porte avec son scarabée, personne ne peut entrer ou sortir sans l’autorisation d’autone ou de claudius
  • Claudius demande à Vex d’enquêter sur le corps du serviteur assassin
  • Claudius va voir Autone et lui propose de boucler la cité de Cordont avec leur armée conjointe à l’extérieur de la cité
  • Claudius interroge le “maitre de cérémonie”, Tristan Kassnois, administrateur et conseiller, qui ne sait pas grand chose. Seule information révélée : le remplacement du serviteur Martignion par un de ses vieux oncles lointains venu le visiter
  • Claudius demande des volontaires pour fouiller le reste du bâtiment
    => trois mains se lèvent parmi les serviteurs : un petit rouquin qui ne paye pas de mine, un homme à la peau mate et Theobald Martignion
  • Claudius demande si quelqu’un a des informations sur le serviteur Martignion et sa famille
    => Theobald Martignon répond " Comme je l'ai déjà dit à sa Seigneurie Dame Autone Falkire, je suis Theobald Martignion......" (mais sera coupé par le brouhaha qui va suivre)
  • Claudius émet l’hypothèse du Souffle dans un murmure, ce qui va déclencher de l’agitation et des accusations entre les divers conseillers (accusations contre l’Empire et contre l’Alliance)

  • Martignion fait remarquer que l'arme manque
  • Grâce à son compas, Asolraahn trouve l’arme, qui a été volée par la cape de Claudius : une petite dague en argent à la poignée d’iridium et ciselée d’arabesques rappelant les arts elfiques, avec de fines inscriptions gravées, trop petites pour être lisibles
  • Asolraahn part ensuite inspecter les autres salles du bâtiment en prenant les deux serviteurs volontaires autres que Martignion
  • Claudius libère les battants de bois de la porte pour les laisser sortir (portes toujours pas refermées)

  • Demens analyse le poison en commençant par celui destiné à la monarque : le composant principal est l’aconit tue-loup, ou arsenic végétale, causant une défiance cardiaque. La contamination cutanée est possible. Le seul endroit où cette plante poussait était à Althaïa et il donne quelques autres informations
  • Demens retrouve le poison dans toutes les coupes et le poison a été utilisé aussi par le suicidé
  • Demens examine la dague, grâce à une loupe qu’il fabrique par magie, et parvient à lire les gravures, en langue commune, mais avec des arabesques de type elfique : « Il y avait un rêve, qui s’appelait Calastin. »
  • Il étudie le corps de l’assassin : peau blanche, cheveux sombres et yeux sombres, pas de marque, et trouve un anneau à son doigt, d’or et d’argent entrelacé
  • Demens examine l’anneau, et voit à l’intérieur une gravure qui, sous sa loupe improvisée, révèle un symbole gravé sous forme d’araignée

  • Vex étudie le corps du suicidé : ne trouve rien d’autre physiquement
  • Le brouhaha est trop fort et finalement l’intervention de Claudius, Autone et Vex impose le silence
  • Vex interroge le suicidé mort par magie (les autres personnages ne savent pas par quelle magie elle peut le faire)
  • Vex inspecte le mur en usant de télémétrie et découvre de un le passage secret sous la tenture, de deux les mots pour l’instant invisibles inscrits sur la tenture et censés apparaître à l’ouverture du passage “Mort aux traitres”
  • Vex relate à Claudius et Autone le résultat de ses investigations mais seuls eux deux peuvent l’entendre
    révélation de Vex au sujet du mort : :

  • Vex révèle à tout le monde avoir trouvé le passage sous la tenture, une porte dérobée, habilement dissimulée par la magie, et demande à ce qu’on s’assure qu’il n’y ait pas de pièges avant de tenter de l’ouvrir



Ordre probable du prochain tour :

  • Autone
  • Tobold
  • Claudius
  • Vex
  • Asol
  • Demens

Cet ordre peut être amené à changer en fonction des actions de chacun.

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L’hypothèse pensée à voix haute de l’empereur lui arracha une grimace. Le cynisme finit par lui passer. Autone regarda Claudius, remarqua combien il avait gardé le contrôle, conservant un souci de ne pas semer la panique. Peut-être pouvait-elle apprendre de lui? Elle acquiesça à sa demande, appréciant l’effort de conserver son autorité, à elle aussi. Oui, valait mieux boucler la ville, dès maintenant. En espérant que nul ne se soit déjà enfuit. « Nous devrions également faire fermer le port. »

Et quand déjà les murmures s’empressaient de dire que le souffle avait disparu, Autone fronça les sourcils à la réponse du supposé Martignon. Tentait-il d’écarter la suspicion pour les défendre? Certes, le souffle n’était plus, mais assassins existaient encore. Se retournant vers le chaos qui émergeait parmi les conseillers, elle leva une main au conseiller qui contre accusa le sélénien. Non, ce n’était pas le moment de s’abaisser à cela. Elle manquât reprendre le vieil homme, prenant un peu trop personnellement sa remarque à propos du talent du souffle. « Ils m’ont bien manqué une fois » marmonna-t-elle. Puis élevant sa voix, elle s’adressât à l’accusateur. « C’est une suspicion légitime à soulever. Je comprends pourquoi vous le faites. Mais quelqu’un a attenté à ma vie, ainsi qu’à celle de votre empereur. Qui que ce soit, si nous nous retournons les uns contre les autres ce chaos est ce qu’ils désirent. Nous devons enquêter ensemble, et non se pointer du doigt. Si au bout de l’enquête, vous avez raison de conserver ces suspicions à nouveau, alors, seulement, j’en répondrai. » Elle jeta un regard à son conseil, espérant qu’ils comprendraient son message. Elle ne tolérerait pas qu’on accuse l’empire au lieu de concentrer leurs énergies à trouver des indices et des réponses. Ce sont les réponses qui détermineraient le plus accusateur.

C’est dans ces moments qu’elle aurait aimé avoir son père comme conseiller. Pouvait-elle grimper cette échelle? Quand enfin la conseillère Aërendhyl vint à songer le mort, imposant un silence bien mérité, Autone tentât d’écouter les mots de la saïnur.

La corneille murmura, Autone ferma les yeux un instant. Elle vit un homme et une femme, amants, portant des habits d’un autre temps. Quelque chose lui murmura qu’il s’agissait de Claudius et d’elle, dans une autre vie. Elle ouvrit les yeux en tentant de ne pas laisser paraitre son trouble, et se retint sur la table la plus proche pour ne pas perdre l’équilibre. Elle dût redoubler sa force d’esprit en apprenant les conclusions de la saïnur. Autone s’excusa, « J’aurais besoin d’un moment, s’il vous plait. » Elle s’écartât. Puis amenant la main à son alliance, elle voulut informer son mari. Les battements de son cœur étaient traîtres. Que penser de la toile qui était partout dans cette affaire? Les agents d’Ilhan n’auraient normalement jamais laissé de traces ainsi. Y-avait-il des traîtres? Elle ne doutât pas que son mari n’aurait jamais tenté de la tuer. Mais aurait-il pu organiser un tel coup dans son dos? Pour s’en prendre à l’empire? Non, c’était impossible, pas Ilhan.
« Il y a eu une tentative d'assassinat, l'empereur a aussi été visé, le gouteur est décédé »

« une QUOI ? blblbl. » elle l’entendit tousser, boire la tasse, râler, puis finalement « tentative, j'imagine qu'elle n'a heureusement pas réussi. As-tu été blessée, mon aimée ? comment vas-tu ? qui a fait cela ? comment ? » puis « si le gouteur est mort... poison j'imagine »

« Tu as bû la tasse? Non, je ne suis pas blessée. Aconite, apparemment il n'y en a que sur Althaïa. Nous tentons d'enquêter, mais ça parle d'araignées... et du rêve de Calastin. Mauvaise augure. »
« Oui je suis tombé à l'eau. Le chaos semble avoir frappé ici, mais... ne t'inquiète pas tout va bien. Aconite ? en effet, il n'y en avait sur l'ancien continent qu'en Althaïa et je n'en ai pas entendu parler sur la nouvelle archipel. D'araignées tu dis ? » silence songeur [color=#40d4e9] « il y avait un rêve qui s'appelait Calastin... c'est de cela dont il est question ? » lourd soupir « je peux te dire que tu sais quoi n'est en rien dans cette histoire et moi non plus. je n'ai en rien instigué tout cela. J'espère... que tu me crois ? »
Petit silence. Elle ne pouvait pas lui répondre, elle ne pouvait rien croire, pas maintenant.
« je vais venir. Que je m'assure que tu vas bien. J'arrive... »
« Non. Les portes sont closes. Je suis en sécurité, je te le promet. »
soupir « soit, je sais que tu sais te défendre aussi. Mais... Soit. Je suis à ta disposition ma Reine et tes désirs sont des ordres.

si tu as besoin de moi ou de quoique ce soit, appelle-moi. Et prends garde à toi »

« Essaie de garder la tête hors de l'eau. »
Il eût un petit rire : « j'en suis sorti. Et je te souhaite de trouver ces mécréants qui ont osé attenter à ta vie »

Elle eût un sourire triste. Entendre la voix de son mari l’eût rassuré, malgré tout. La reine s’approchât du corps de l’assassin. Elle s’agenouillât, fermât les yeux, puis se concentrât sur sa respiration. Les différentes conversations se mêlèrent pour former un bruit de fond. Elle les acceptât, les laissât passer en arrière-plan. Son esprit plongea dans sa transe, elle appelât son souffle spirituel, puis la corneille.
Dans une vision spasmodique l'assassin regardait à une fenêtre et parlant à une autre personne dans son dos, qu’elle ne parvenait à voir.
D'un ton morne, il dit : « notre rêve n'est plus, tout est fini. A quoi bon continuer ? A quoi cela sert-il ? » Une autre voix dans son dos, une voix d'homme, ne répondit « À rien, en effet. Est-il temps de partir ? » Le suicidé répond « oui sans doute » L'autre « En ce cas, peut-être pouvons-nous partir en laissant un dernier message ? »
Sa vision s’arrêtât sur le visage de l’assassin, qui s’était retourné. Autone émergea, morne et triste et en colère. « Ils sont morts pour rien. » Murmura-t-elle. Puis demandant l’attention de l’empereur, elle lui racontât sa dernière vision. Pour la première fois, avec quelque chose de mélancolique dans les yeux. C’était qu’elle n’y croyait pas, en l’unité de l’humanité. Les humains étaient faits de diversité, de débris et de morceaux d’indépendances. Les unifier, c’était tenter d’attacher des morceaux qui n’allaient pas ensemble, leur faire violence. Combien de fois, depuis le début des guerres, combiens de gens étaient décédés pour des abstractions, volontairement? Autone poussa un soupir, puis s’approchât de soi-disant Martignon pour enfin poursuivre son interrogatoire. La reine serra le pendentif noir dans sa main, puis, elle levât le menton, posa les mains sur les hanches et fronçant les sourcils. « Répondez-moi honnêtement, quel est votre nom et que faites-vous ici. » * Ce n’était pas la première fois qu’on lui sortait un faux nom.







Directives :


Sort et équipement utilisé :

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Englué dans la toile

Dans la pièce c'était  heureusement le grand n'importe quoi, chacun faisait ce qu'il voulait cela laissait le temps à Theobald Martignion, alias Tobold des Mangroves, d'observer le cirque qui si déroulait. Et des choses il s'en passait.

L’Imposant Graärh était sortie de la pièce avec deux serviteurs dont notre l'un devait être un complice, de l'assassin. L’Empereur avait ouvert la porte mais ne l'avait pas refermé, en plus c'était lui qui avait subtilisé la dague qui devait le suriner. Thôrmir lui avait annoncer que c’était de l'aconit, le principale composant du poisson. Aërendhyl annonçait qu'il y avait une araignée gravé sur la bague, ce détaille ne disait rien à notre homme, mais qu'il y avait  aussi une porte magique dissimulé dans le mur, la précisément ou le Pirate avait ressentit un courant d'aire, et demandait une expertise pour voir si il n'y avait pas un piège, ce que le Chamelier aurait peut être pu déterminer si...... Car il y avait si.....!

Et le si n'était qu'autre que le regard d'Autone qui le regardait, le scrutait, l'observait, l'évaluait, le soupesait, l'examinait.. Des Mangroves avait réussit, à évité dans la folie qui régnait de ce lieu, à être interrogé, lui qui ne demander qu'à être une potiche et observer le déroulé de la réunion. Il n'avait pas eu de chance de devoir servir les verres et d’être sous les yeux scrutateur de la jeune femme.

Et ce qui devait arriver, arriva : Autone finit par demander de répondre honnêtement à deux questions, son nom et ce qu'il faisait là. Deux question qu'il ne pouvait pas répondre précisément, il lui fallait donc louvoyer, et ça un Marin savait faire .... A peu près!

" - Votre Incroyable Grandeur que me voulez Vous? je ne comprends pas pourquoi Votre Altesse Supérieur me questionne, je ne suis au courant de rien de ce qui se passe ici? Alors que l'on a besoin de mes service, il y a un courant d'aire qui vient du mur que Maître Aërendhyl vient de découvrir, le temps presse et je peux modestement participer à mon niveau misérable à cette exploration."

En disant cela, notre homme, sentie une gêne croissante, il ânonnait difficilement, ça réponse. Mais celle ci, n'avait pas l'air de plaire ni a L'Empereur, ni a Autone, il devait répondre, honnêtement, et notre homme prit concience que depuis le début de la discutions, qu'il pouvait résister d ifficementà cela, mais il restait une trace, il bafouillait, Tobold répondit à peu près distinctement......

" - Je suis bien, TM."

Ce qui était vrais, mais cela ne devait pas plaire à l'Empereur, qui montait en pression, carrément dans le rouge.... Autone, elle si la réponse ne lui plaisait pas non plus, était dans l’expectative, les deux êtres attendaient manifestement une autre réponse, alors Tobold rajouta toujours en bafouillant de plus belle,......... :

" -  Je suis là, pour servir."

Autone sous le regard courroucé, sévère, regardait Claudius d'un air complice, la Dame finit par dire

" - Je ne vous ai pas demandé vos initiales. Je vous ai demandé votre nom, et vous vous obstinez à paraître de plus en plus suspect. Voulez vous me faire perdre mon temps d'avantage, "TM" ?
Nous sommes à quelques minutes d'une tentative d’assassinat et vous refusez de répondre à ma question alors que l'on vient tout juste de parler que le seul serviteur manquant était justement le nom que vous empruntez actuellement
Dois-je vous faire interroger par des gardes en milieu contrôler pour que vous cessiez de me faire perdre mon temps, ou allez vous me répondre ?"


Et finalement Autone ordonna à un garde Cordontais l'arrestation, et l'aller t'interroger tout en restant dans la pièce pour ne pas prendre de risque. Claudius ajouta comme consigne à ce que le garde prenne toutes les mesures pour empêcher le pauvre TM de faire quoique ce soit, autant physiquement que magiquement.......

Le garde l'attrapa donc, pour le neutraliser, et pour aller l’interroger un peu à l’écart, dans un coin de la pièce, loin des portes ou il fera une isolation magique pour ne pas faire de bruit, pendant son interrogatoire. Mais le garde, se faisant, le fait passer obligatoirement à côté la porte dérobé magique, en le serrant bien pour que le Chamelier, ne puisse rien faire.

Mais seulement, en passant prêt de lcette porte, l'Espion par son fourmilier activé, le gredin perçu cette magie vibrer..... Il y avait un piège.

Que faire? Si jusque là, Tobold ne mentait pas, ce n'était pas de sa faute si ces Grands personnages posaient mal leurs questions, le croiraient t'ils maintenant avant qu'il ne soit trop tard, engoncé dans la bulle de protection?

Mais il y avait le piège.......... Prenant son courage à deux mains et regardant droit dans les yeux Aërendhyl, notre homme dit presque sans hurler, d'une voie forte, sans bégaiement, pour que toute la salle l'entende.

" - cConseillère, je ressens un piège derrière la porte!"



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Spoiler :

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Beaucoup de choses suivirent l’interrogatoire et les soupirs inquiets de l’Empereur, qui aurait du se douter que les murs avaient des oreilles dans ce genre de moments, puisque la nouvelle avait tôt fait de déclencher un esclandre.

Néanmoins, Claudius n’eut pas le loisir de s’y pencher tout de suite car Asolraahn vint l’informer que l’arme du crime était potentiellement sur lui. Le Havremont cligna des yeux, comme confus : est-ce que l’assassin avait eu le temps de lui planter quelque chose ? Pourtant il n’avait rien senti … ? Il y pensa quelques instants, avant d’avoir un éclair d’illumination.

« Lâche ! Allez ! Je te jure qu’elle ne nous fera pas de mal maintenant, et nous en avons besoin ! »

Si la situation pouvait paraître digne d’un mauvais spectacle comique de boulevard au premier abord, Claudius était on ne peut plus sérieux quand il parlait avec sa cape, qui s’était mise à flotter toute seule face à lui. Si la discussion semblait n’aller que dans un sens, le Havremont savait que Strënge, même si pour le commun des mortels elle n’était que des bouts de tissus cousus ensemble, était intelligente, et aussi un brin compulsive : la nouvelle trouvaille de Claudius avait pour ainsi dire une fâcheuse manie de chiper des petits comme des gros objets qu’elle croisait. Parfois pour protéger l’Empereur de dangers éventuels, mais aussi parfois pour son propre plaisir.

En l’espèce, c’était la première situation qui semblait la préoccuper. Du moins, c’est ce que Claudius comprenait dans ses petits froissements caractéristiques. Mais après cette réprimande, la cape finit par abdiquer, et lui déposa finalement l’arme dans sa main, non sans un petit mouvement de retenue.

La scène laissa pour ainsi dire complètement pantois les personnes qui y avaient assisté. Le Havremont fit alors, non sans un brin d’ironie :

« Quoi ? Nous avons manqué de tous mourir ici, et c’est le fait que je parle avec ma cape magique qui vous dérange ? »

Il put finalement donner l’arme du crime raté au grand Asolraähn qui la réclamait, en profitant pour lui donner la permission d’aller fouiller les environs avec les serviteurs volontaires avec lui : s’il n’était pas friand de se séparer de ses alliés en ces temps durs, l’Empereur ne pouvait être partout à la fois, et avait suffisamment confiance dans la condition physique du gigantesque félin pour qu’il ne lui arrive rien. Il ouvrit donc les portes, et laissa le grand graärh s’en aller, accompagner par ses compagnons d’un jour.

Une fois qu’il fut à nouveau seul, Claudius put constater qu’Autone fit preuve de moins de bêtises que les conseillers présents – à se demander pourquoi le Havremont les avaient choisi, mais après tout, il se répéta que son peuple avait un cruel manque d’éducation –, et calma le jeu immédiatement. Il eut un petit sourire à la dirigeante, la remerciant d’avoir tôt fait de calmer les dires des uns et des autres, et se permis d’ajouter :

« Aussi vrai que je suis là, je peux vous assurer que les autorités officielles de l’Empire n’ont rien à voir là-dedans. Je partage l’opinion de Dame Falkire. Nous sommes sur un terrain neutre. Vous n’avez peut-être aucune raison de me faire confiance, au-delà de ma parole, mais tâchons d’oublier les querelles, et concentrons-nous sur l’essentiel. Je répondrais également à cette situation si vos soupçons sont confirmés. »

Claudius eut un nouveau petit soupir. Ces disputes lui rappelèrent sa condition de vieil homme fatigué, agacé d’entendre pareilles imbécilités à l’encontre de sa nation. Bien qu’il était dur dans son discours, l’Empereur n’avait jamais fait usage d’assassin pour effectuer sa basse besogne. Il avait comploté pour se faire des alliés et déstabiliser l’Alliance, pour essayer de récupérer les terres injustement prises à l’Empire, cela il le reconnaissait. Mais jamais il n’aurait fait usage d’assassin pour éliminer des personnes gênantes. Le guerrier qu’il était s’y refusait, et si toutefois il le faisait, cela n’aurait été que dans les situations les plus extrêmes. Le Havremont songea au fait que vu le tempérament de ses adversaires éventuels, il devrait peut-être revoir son code d’honneur. Peut-être qu’une garde rapprochée et quelques espions non-violents ne suffirait plus à assurer sa protection.

Mais il laissa tout cela à plus tard : en l’occurrence, sa situation personnelle importait peu de personnes ici, et Claudius put voir que toutes les personnes compétentes ici travaillèrent de concert pour faire avancer les investigations.

On fit bientôt de nouveaux rapports à l’Empereur : le poison avait été analysé par l’alchimiste présent, qui reconnu de l’aconit tue-loup dans la composition, une fleur … Althaïenne. Cela en plus d’autres éléments qui vinrent s’ajouter au fur et à mesure, firent que la peau de Claudius se blanchit quelque peu. Il était question de symboles d’araignée sur l’anneau de l’assassin, et d’une devise écrite en elfique sur l’arme du crime : « Il y avait un rêve, qui s’appelait Calastin. ».

Le Havremont connaissait très peu d’althaïen. En vérité, le seul qu’il connaissait était Ilhan Avente. Même si celui-ci n’avait jamais révélé quoi que ce soit à l’Empereur, il savait qu’il utilisait des anneaux pour parler à des personnes proches de lui. Il en avait même donné un à Claudius, qui hélas n’avait pas pour habitude de le porter tous les jours. De plus, même si Ilhan n’avait jamais affirmé quoi que ce soit en sa présence, l’Empereur savait pour avoir travailler avec lui à l’époque où ils étaient tous les deux sous la direction de Fabius Kohan, que le Conseiller Avente disposait disons … D’un puissant réseau, qu’il aurait été malvenu de venir contrarier.

Or, Claudius ne considérait pas véritablement Ilhan comme un ami très proche, mais plutôt comme une figure importante de ce monde, qu’il devait respecter pour la position qu’il avait autrefois à Délimar, et désormais en tant que mari de la Monarque de Caladon. Les derniers échanges qu’ils avaient eu n’étaient pas pour ainsi dire des plus roses, mais les deux hommes avaient pour habitude d’avoir malgré tout beaucoup de respect mutuel l’un envers l’autre …

Mais si c’était vraiment lui, pourquoi aurait-il voulu se débarrasser au moins des figures importantes de sa propre patrie, et potentiellement de sa propre femme ? Claudius ignorait l’état du couple, mais d’expérience avec le mariage, il savait que les premiers mois étaient toujours très passionnels …

Plein de questions, l’Empereur décida d’aller en parler avec Dame Falkire qui se trouva non loin, mais il fut interrompu par sa garde du corps d’un jour, Vex’Hylia, qui semble-t-il avait des choses à lui dire concernant son investigation du corps de l’assassin. Elle convoqua également Dame Falkire : fort bien, pensa Claudius, au moins peut-être pouvait il amené le sujet plus facilement au regard de tout ce qui s’était passé.

Si dans un premier temps, Claudius fut impressionné par le fait que sa lieutenante avait la capacité de faire parler les morts, il fut attentif à tout ce qu’elle disait, le moindre détail pouvant jouer dans cette affaire. Il en appris ainsi un peu plus sur le profil type de l’assassin, et ses motivations. Pendant ce compte rendu, il aperçut également qu’Autone prise d’un léger malaise. Soucieux d’un coup, Claudius se sentit comme l’envie d’aller voir si tout allait bien, et de la soutenir comme il l’aurait fait avec sa femme en des conditions compliquées, mais il se retint, constatant que le vertige n’était que passager et que la monarque de Caladon avait tôt fait d’être à nouveau d’aplomb.

Quoi qu’il en soit, le compte rendu semblait tout aussi suspicieux que les éléments qui avaient rassemblés jusqu’ici, et si Claudius en pris bonne note, il lança toutefois un regard caractéristique à Autone, qui disait avoir besoin d’un moment, avant de s’isoler pour … Semble-t-il parler à quelqu’un, via un objet magique. Qui cependant, Claudius n’avait aucune preuve concrète, mais il connaissait suffisamment les personnes impliquées pour se douter qu’elle parlait avec son mari.

Claudius fit alors à Vex’Hylia :

« Merci Lieutenant, pour ces investigations très précises … Du reste, faites-lui confiance, fit l’Empereur en désignant Autone. J’ai le sentiment que ce que vous lui avez dit pourra apporter des réponses à nos questions. »

Il se passa ensuite de nombreuses choses. La Dame Falkire demanda à l’Empereur de s’approcher. Elle raconta alors, non sans un brin de tristesse, une vision qu’elle avait eu en s’approchant du corps de l’assassin. Claudius fronça légèrement les sourcils, avant de dire à Autone :

« Si tout ceci est véritable … Je ne puis croire que des hommes avec de si nobles aspirations se soient laissé tenter par la voie de la violence de leur propre chef. Je pense que tout ceci est plus complexe que l’on voudrait nous le faire croire … »

Claudius se frotta la barbe, et avant qu’Autone ne retourne à ses propres occupations, il pris très brièvement son bras. Le Havremont fit alors :

« J’ai eu des mots blessants à votre égard par le passé. L’on m’a dit ces derniers jours qu’il était souvent plus courageux de faire la paix, que la guerre. Nous avons plus important à nous préoccuper pour l’heure, mais les temps ont changé et … »

Claudius déglutit légèrement comme si on devait presque lui arracher la fin de la phrase et fit dans un soupir :

« J’apprécierai que nous puissions tourner la page, ensemble. »

Le Havremont n’attendit pas de réponses à cette phrase, et vaqua à ses propres occupations, s’approchant du mur précédemment désigné par sa lieutenante. Il l’examina de loin, tâchant de repenser à ce qu’on lui avait dit le concernant, et ce qu’il venait de dire à Autone, également.

Les conseillers, et les présumés coupables n’étaient peut-être pas si idiots finalement. Trop de querelles avaient secoués le peuple humain dernièrement. De la même façon que Claudius avait provoqué la Bataille des Cendres pour exorciser une bonne fois pour tout le mal qui rongeait la situation entre Vampires et Humains … Mais si ces deux peuplades étaient fondamentalement différentes, les humains de l’Empire et de l’Alliance n’étaient pas si éloignés. Au contraire, s’ils avaient pu coexister au sein d’un même empire pendant de longues années ensemble, c’était pour une raison.

Claudius réfléchissait, en regardant d’un œil vague tout ce qui se passait ici : qu’est-ce que ces « assassins » avaient voulu leur dire ? Ne restait-il rien à sauver de leurs plusieurs années de conflit ? Le Havremont était de ceux qui pensaient le contraire et ne pourrait se résoudre à penser que plus rien ne fonctionnerait. Ces deux nations étaient comme des mariés qui ne se supportaient plus, pourtant engagés ensemble pour le meilleur et pour le pire. Qu’est-ce qui pouvait réconcilier, au sein d’un mariage … ?

Il fut cependant bien vite tiré de ses réflexions, car aussitôt avait-il tourné la tête deux minutes que l’agitation autour de lui repris. Le serviteur qu’interrogeait la Monarque de Caladon semblait peu enclin à répondre à ses questions, et détournait les réponses comme un de ses politiciens que Claudius trouvait détestable.

Il regarda d’un air dépité la Monarque à la formulation de la réponse dudit Martignion, et adressa ensuite un regard plus furieux et lourd de sens au serviteur. Celui-ci se trouva soudainement dans une gêne croissante, et balbutia des sornettes qui ne convinrent ni Autone, ni l’Empereur.

Autone eut tôt fait d’ordonner son arrestation pour faire un interrogatoire avec l’accord tacite de Claudius, qui ajouta que l’on empêche ledit « TM » de faire quoi que ce soit d’idiot en le neutralisant physiquement et magiquement.

La dissidence n’était pas tolérée en ces lieux. S’il s’agissait d’un autre coupable, Claudius espérait seulement qu’il ne puisse pas de suite se donner la mort comme les autres avant lui et qu’il parlerait plus en détail.

Le Havremont sourcilla quand il entendit la dernière remarque dudit serviteur, concernant un piège derrière cette potentielle porte qu’il y avait de caché sur le mur.


***


A ce moment précis, Claudius était un brin agacé par la situation. Après s’être approché dudit mur puis une courte réflexion quant à la disposition de cette salle, et sur le fait qu’il y avait effectivement des courants d’air qui passaient à travers le mur, Claudius décida de lancer un :

« Ecartez-vous ! »

A ceux qui étaient présents autour de lui. Les quelques personnes hésitantes eurent tôt fait de partir quand ils virent que l’Empereur rassembla son énergie dans son poing gauche, qui se mit soudainement à devenir d’un or brillant, rappelant des souvenirs à ceux qui avaient assisté à la transformation du Havremont lors de la Bataille des Cendres. Il leva ensuite son poing, et frappa avec force le sol, près du mur.

Une onde d’énergie frappa alors le sol et se dirigea immédiatement autour de ce mur. Après quelques secondes, le mur bougea un brin, et sembla reprendre sa forme originale, sans qu’aucun courant d’air ne passe à travers celui-ci.

Claudius ponctua son action par une petite phrase à l’attention de la petite assemblée qui était d’un coup bien silencieuse :

« A la vue de la physionomie de cette pièce et de ce bâtiment, cette porte mène à l’extérieur, ce qui explique les courants d’air que nous sentons près de ce mur. C’est probablement par ici que de potentiels assassins se sont infiltrés sans que personne ne remarque rien. Autant faire le tour, si vous voulez explorer les lieux. »

L’Empereur se massa les tempes. Même si de nombreuses questions étaient encore sur les lèvres de tout un chacun, il semblait de nouveau y avoir une atmosphère moins bruyante qui régnait dans la pièce. Claudius observa la grande porte en face de lui, et aperçut alors dans l’entrebâillement, un bec d’oiseau, avec un plumage rouge-orangé autour de celui-ci. Le Havremont pencha la tête.

Sulfure ? Il lui avait pourtant dit de rester avec ses soldats … ? Peut-être que la protectrice avait dû-t-elle sentir ce qui se passait ici, en particulier avec l’agression de l’Empereur. Celui-ci esquissa un sourire, siffla un instant comme ses fauconniers lui avaient appris, pour attirer l’oiseau et il tendit le bras.

Ne se faisant pas trop attendre, l’oiseau vola jusqu’à lui paisiblement – non sans des murmures impressionnés par le fabuleux plumage du phénix – et se posa sur l’avant-bras de L’Empereur. Claudius flatta la tête de l’oiseau avec des petites caresses, avant de lui murmurer que tout allait bien et qu’il n’y avait pas de quoi s’inquiéter. Il eut pour toutes réponses des roucoulements tranquilles de l’oiseau. Cela eut le don de l’apaiser un instant.

Il posa l’oiseau sur la grande table, non loin d’un petit bol contenant des biscuits ronds en chocolat, et profita de sa venue pour saisir un bout de parchemin, et de quoi écrire, pour rédiger un message rapide à ses troupes :

« Il y a eu une tentative d’assassinat sur la monarque de Caladon et moi-même. Formez un barrage autour de la ville, et du port. Coopérez avec les soldats de l’Alliance. »

Il roula le bout de parchemin, et Claudius se dirigea à nouveau vers Autone pour lui glisser :

« Si vous désirez que mon oiseau transporte un message pour vos troupes, pour les informer de notre décision, vous êtes la bienvenue. »

Celle-ci s’exécuta sans trop attendre. Après quoi, l’Empereur entendit un roucoulement étonné de Sulfure, et celle-ci tourna sa tête vers lui. Le Havremont eut le sourire aux lèvres, avant de dire au phénix :

« Ne t’inquiète pas. Elle n’est pas notre ennemie. Pas aujourd’hui. » Ni demain pensa t-il pour lui-même.

D’un roucoulement entendu, Sulfure parti les deux messages entre les pattes, l’un pour les troupes de l’Empire, l’autre pour celles de l’Alliance.

Claudius soupira, et quelques instants à peine après le départ de son oiseau, quelqu’un fit son entrée dans la pièce, faisant s’ouvrir les grands battants de la salle du Conseil. Un elfe, aux couleurs du clan Dalis, à en juger par son armure, se dirigeait vers lui escorté par un garde cordontais. Une fois vers l’Empereur, le soldat fit une révérence digne du peuple elfique, avant de dire :

« Sa Majesté Impériale, je suis porteur d’un message de grande importance. »

L’Empereur avala sa salive. Il espérait ne pas avoir affaire à une autre mauvaise nouvelle …Mais le regard grave de cet elfe qui lui tendait un parchemin scellé semblait tout à fait évocateur.

Voulant être débarrassé au plus vite, Claudius lu tout de suite ce message :

« Votre Majesté,

Nous sommes dans l’obligation de vous importuner en pleine négociation mais cette affaire requiert diligence. Nous sommes affligés de vous annoncer la mort de notre Dominus de l’Information et des Affaires Extérieures, Dame Toryné Dalis.

Nous n’avons pu intervenir que tardivement. En effet, seuls un feu dévorant et les bruits de combat déjà bien engagé ont attiré notre attention, mais à l’arrivée des gardes, qui sont parvenus avec force difficulté à maîtriser le feu, seul le corps du Dominus Dalis a été retrouvé, gisant au sol, la tête tranchée. Malheureusement nous n’avons trouvé nulle trace de son ou ses assassins qui avaient déjà disparu, et nous ne sommes pas parvenus à les retrouver ni même à en trouver l’identité. Les fenêtres et tout objet de verre étaient brisés, de nombreux éclats au sol, et beaucoup de sang souillait la scène du crime, le tout calciné par le feu. Seul élément notable, sur un mur, quelques mots gravés de sang : “le Père a frappé”. Nous avons sécurisé la scène du meurtre, empêchant quiconque d’y entrer sans un ordre formel émanant de Votre Majesté ou de moi-même. Nous avons également placé toute personne au courant sous le sceau du secret, dans l'attente de vos ordres à ce sujet.

Votre Majesté, nous avons échoué à secourir notre Dominus, et nous assumerons l’entière responsabilité de cet échec. En attendant, nous restons à votre disposition et continuons à prendre les dispositions nécessaires pour poursuivre la traque de l’auteur de ce crime.

Votre dévoué, le capitaine Ailducïgn. »


Claudius eut un long, très long soupir, et sentit soudainement des frissons le prendre tout le long de son corps quant il eu fini de lire ce message. Ainsi se terminait donc la vie d’un de ses très proches camarades de ces derniers mois, qui avait œuvré mieux que personne pour que l’Empire soit à nouveau indépendant et uni.

Apprendre la mort d’un proche n’était jamais agréable pour un militaire. Car plus qu’une simple connaissance, le Dominus Dalis avait su obtenir la confiance, l’amitié et le respect de Claudius. Il aurait probablement donné sa vie pour qu’on ne prenne pas la sienne, malgré sa réputation des plus sulfureuses.

S’il n’était pas contraint de garder son calme compte tenu de la situation alarmante, Claudius aurait probablement pris un instant pour pleurer. Mais le deuil se ferait plus tard. L’ennemi, lui, ne devait pas attendre. Comme pour le ramener dans l’instant présent, l’elfe fit :

« Votre Majesté, je suis votre humble serviteur et reste à votre entière disposition, même si je ne peux malheureusement pas retourner sur les lieux de suite. Les éléments sont minces, mais nous avons peut-être quelques pistes. »

Claudius hocha la tête. Il lui indiqua de venir avec lui, dans un coin isolé de la pièce où on ne l’entendrait pas. Après quelques secondes, et une fois qu’ils furent « isolés », le Havremont commença à parlementer avec le messager, et lui expliqua en bref qu’une tentative d’assassinat venait de se faire ici également, expliquant la confusion générale qui régnait ici, et lui demanda quels étaient les hypothèses concernant l’assassinat du chef de file du clan Dalis.

Le soldat stoïque, écouta, et une fois que Claudius eut terminé, il fit :

« Je suis heureux que votre majesté ait pu en réchapper. Quant à nos hypothèses… Seuls les membres de la garde Dalis qui sont arrivés sur les lieux ou qui ont été réquisitionnés sur les lieux ou qui ont été réquisitionnés pour sécuriser la scène du crime sont au courant, et ont été mis au secret. Plusieurs parmi nous n’ont toutefois pas pu manquer certains détails frappants et ont été émis des hypothèses, rapportés à notre capitaine. La décapitation et le feu … Cela nous rappelle fortement Sélénia et ressemble fort à une signature. Une signature des Elusis. Les animosités qui sévissaient entre le Prince Noir Elusis et sa mère Toryné Dalis sont assez connues aussi, certains d’entre nous étaient là quand ils se sont confrontés brièvement à Sélénia et que le Dominus Dalis a pris votre parti. Sans compter … Le Père. Le Prince Noir Elusis est connu pour avoir grand nombre d’enfants… Se serait-il fait appeler ainsi pour marquer son opposition à la Mère de la Nuit ? »

Claudius fronça les sourcils, et se frotta la barbe. Effectivement, cela ressemblait potentiellement aux actions que pourrait commettre les Elusis, et cela n’étonnerait pas le Havremont que ce soit le cas … En temps de guerre toutefois. L’Empereur avait suffisamment ramé pour négocier un pacte de non-agression pérenne avec Aldaron. Aurait-il bafoué si rapidement leurs accords ? Après tout, il n’avait pas été d’une grande honnêteté avec lui ces dernières années …

Toutefois, Claudius accorda le bénéfice du doute, et l’elfe ajouta d’ailleurs :

« Nous ne pensons pas toutefois qu’il ait agi lui-même. Il serait plutôt fort probable qu’il ait payé ou soudoyé quelqu’un pour agir à sa place. »

Le Havremont hocha la tête et se frotta la barbe. C’était une hypothèse effectivement probable, et qui méritait d’être considéré. Pour l’instant il n’en disait rien cependant. Mieux valait ne pas prendre de décisions hâtives, surtout sur des enjeux diplomatiques si épineux. Il aurait aimé avoir accès à son vase rouge qui aurait permis de dialoguer avec le chef vampire …

Le Havremont demanda ensuite au messager s’ils avaient pu inspecter la scène du crime, ou si dans l’urgence de la situation ils avaient préféré alerter tout de suite l’Empereur. Là, l’elfe répondit :

« Nous avons inspecté scrupuleusement la scène du crime, pendant qu’une partie partait traquer l’assassin, autant que faire se pouvait, et qu’une autre partie sécurisait et barricadait les lieux. Nous avons trouvé une pièce dont les vitres de verre et tout objet de verre ont été brisés. Tout, sauf un. »

Là, il sortit un petit miroir, que Claudius identifia facilement comme le miroir magique auquel Toryné était très attaché de son vivant. Le Havremont fut surpris de le voir ici. L’elfe continua son récit ensuite :

« Il y avait également beaucoup de sang sur la scène de crime, sans doute celui du Dominus Dalis mais peut-être aussi celui de son ou ses assassins ? Nous avons vu les mots inscrits avec du sang sur le mur. Et la pièce entière était calcinée. Le corps n’est pas beau à voir, mais la pièce est ravagée. Nous avons trouvé un bout de parchemin, mais il n’y a que peu de choses à voir. »

Il sortit un bout de parchemin, effectivement calciné. Il s’agissait en vérité d’un coin de parchemin, dont les bords sont noircis et ratatinés sur eux-mêmes sous l’ardeur du feu. On y aperçoit cependant vaguement une forme vers la partie noircie, mais qui était difficile à voir à l’œil nu, vu l’état du parchemin.

« Nous ne savons pas si nous pourrons trouver d’autres indices notables. » Commenta l’elfe.

Claudius demanda à réquisitionner les « pièces à conviction » pour analyse, ce à quoi le messager consentit sans problème. L’Empereur en profita pour lui montrer la dague et l’anneau, pour lui demander si cela lui disait quelque chose vis-à-vis de ce qu’il venait de voir.

L’elfe regarda les deux objets avec attention, et après une demande du regard pris la dague dans sa main. Il la tourna dan tous les sens, de même avec l’anneau, avant de finalement les rendre au Havremont et de lui dire :

« Je suis désolé de vous décevoir, votre majesté, mais tout ceci ne m’évoque rien en particulier. »

Claudius hocha la tête et remercia l’elfe, qui fit un petit garde à vous. L’empereur lui demanda ensuite :

« Êtes vous encore en état de servir, malgré votre venue si rapide ? »

L’elfe répondit qu’il était à son service, et qu’il ne pouvait simplement plus utiliser de téléportation avant plusieurs heures. Claudius cru se souvenir en effet qu’il fallait une journée de repos pour pouvoir répéter le processus. L’elfe étant toujours au garde à vous, Claudius lui fitr signe de romper et fit :

« Vous ne serez pas de trop ici, pour enquêter sur la tentative d’assassinat que nous venons de subir. Quel est votre nom et votre fonction au sein du Clan Dalis, monsieur ? »

L’elfe détendit sa posture, avant de répondre :

« Mon nom est Sindar Gwarthiâr, lieutenant de la garde personnelle du Dominus Dalis. »

Claudius hocha la tête, et lui expliqua plus en détail tout ce qui s’était passé ici jusqu’à leurs conversations. L’Empereur lui demanda par la suite de rejoindre Asolraahn – dont il fit une brève description même si le gigantesque graärh n’était pas du genre à être difficilement identifiable – et de fouiller l’endroit avec lui. Il lui demanda en outre d’être particulièrement vigilant à tout éléments pouvant lui paraître concomitant avec ce qu’il avait vu dans le domaine Dalis.

Il hocha la tête, et répondit :

« Votre Majesté, vos désirs sont des ordres », avant de partir rejoindre les enquêteurs d’un jour à l’extérieur de la salle.

Claudius resta là un instant, hésitant. Toutes ces informations venaient bien ternir cette journée, mais pour autant il ne savait pas si pour l’heure, ces deux assassinats étaient reliés ou s’ils s’agissaient d’actes séparés. L’instinct du Havremont lui faisait dire que tout ceci intervenait à un intervalle bien rapide pour que cela soit une simple coïncidence, mais pour l’instant, le mystère s’épaississait de plus en plus, sans aucune preuve tangible pouvant permettre d’identifier clairement un suspect …

Le Havremont soupira, avant de se lever et quémander l’attention de tous via un petit bruit sur un verre. Il s’éclaircissa la voix avant de dire :

« Vous avez tous vu ce messager rentrer dans cette pièce. Celui-ci vient de m’annoncer la mort de notre Dominus de l’information et des affaires extérieures, Dame Toryné Dalis. »

L’annonce fit grand bruit et des murmures parcourirent la salle à toute vitesse. Claudius eut tôt fait de les calmer d’un petit geste évocateur de la main, quémandant silence pour qu’il puisse continuer à parler :

« A l’heure actuelle nous n’avons pas plus d’informations sur sa mort, si ce n’est un message qui nous a été laissé « Le Père a frappé ». Je vous prie s’il vous plaît de bien vouloir garder votre calme et raison gardée quant à cette annonce. Il est encore beaucoup trop tôt pour tirer quelques conclusions que ce soit, envers qui que ce soit. Si quelqu’un a des informations concernant un individu ou un bandit quelconque se faisant appeler de façon avérée « Le Père », publiquement, il est invité à venir m’en parler directement. »

Claudius soupira une fois qu’il eut fini sa petite annonce, et alla trouver Vex’Hylia qui se trouvait non loin de lui, avant de lui glisser à l’oreille :

« Notre camarade du Clan Dalis a trouvé un miroir magique, dont je sais qu’il appartenait à Toryné pour l’avoir souvent vu avec, ainsi qu’un … Bout de parchemin sur lequel il semble avoir été écris quelque chose, sur la scène du crime. Ils sont à votre disposition si vous souhaitez les examiner, vous qui avez une expertise magique nettement supérieure à la mienne, vous serez peut-être plus à même de faire parler ces choses-là … »

Il lui tendit les deux pièces à conviction.

Il espérait en vérité qu’à force de trouver des éléments concomitants, qu’ils allaient pouvoir enfin faire toute la lumière sur cette affaire … Même si Claudius n’en disait rien, plus le temps passait, et plus il se sentait perdu et esseulé par tout ce qui se passait, pris dans ses propres pensées sur le pourquoi du comment de cette affaire ...

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description[INTRIGUE] Un rêve brisé EmptyRe: [INTRIGUE] Un rêve brisé

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Je restais près de la porte dérobée tandis qu'Autone s'éloignait pour reprendre l'interrogatoire des serviteurs qui n'avaient pas vraiment bougés depuis qu'on leur avait ordonné de s'aligner près du mur. J'en détournais le regard, préférant étudier la porte dérobée dont je sentais les vibrations à travers la magie, maintenant que je n'ignorais plus son existence. De plus, Claudius se trouvait toujours à mes côtés. Ce dernier me gratifia d'un compliment que j'acceptais avec plaisir malgré les circonstances, puis précisa que je pouvais et devais avoir confiance en Autone.

« Vous pouvez compter sur moi, votre majesté. » répondis-je, observant ensuite l'empereur s'éloigner en direction de la souveraine qui l'avait appelé auprès d'elle. Je ne connaissais guère Autone Falkire, mais j'avais effectivement le sentiment de pouvoir lui faire confiance. Au moins aujourd'hui.

Je retournais donc à mon examen. Hélas, ce dernier fut de courte durée. La discussion entre la souveraine de Caladon et le dénommé Theobald Martignion était en train de tourner au vinaigre. Pour lui, évidemment. Curieuse et, en vérité, incapable de me concentrer, je me tournais vers la monarque et le serviteur, dont je devinais la nervosité.

Je restais silencieuse tandis qu'il s'empêtrait dans la toile où il s'était lui-même pris. Rapidement, l'homme fut neutralisé, bien que cela ne fut guère compliqué, et emmené dans le coin opposé de là où il s'était trouvé jusqu'alors. Cependant, le dénommé TM n'avait pas dit son dernier mot. Peut-être dans l'espoir de se libérer, ou de paraître moins suspect, il indiqua d'une voix forte la présence d'un piège derrière la porte, s'adressant tout particulièrement à ma personne.

Haussant un sourcil dubitatif, je détournais le regard du serviteur, l'air sans doute un brin hautain. J'avais pris la bonne décision en décidant de ne pas ouvrir la porte. Une issue que l'empereur s'empressa de condamner pour de bon, me laissant à peine le temps de faire quelques pas en arrière par mesure de précaution. Je ravalais ma déception face à l'usage du flux de contrôle. Même si cette porte menait à l'extérieur du bâtiment, j'aurais aimé pouvoir l'emprunter. Qui sait ce que nous aurions pu découvrir ? C'était une piste que l'empereur venait de condamner.

Toutefois, l'idée d'émettre un reproche n'effleura pas mon esprit. Cela aurait été très malvenu. De plus, les événements étaient loin de se calmer. Un elfe fit irruption aussi soudainement que surprenamment, son armure aux couleurs du clan Dalis. Un elfe dont le visage et le nom ne m'étaient pas inconnus. Je me déplaçais vers lui, suivant l'empereur telle une ombre, ce qui me permet d'ôter tout doute sur son identité. Je restais à portée malgré l'isolement magique mis en place par Sindar, ne le quittant guère des yeux jusqu'à ce que ce dernier se soustrait à ma vue en quittant la salle.

L'annonce de la mort de Dame Dalis était surprenante, sans doute l'aurait-elle été encore plus dans d'autres circonstances. L'idée que quelqu'un asseyait de déstabiliser Calastin et pas uniquement l'empire devenait de plus en plus crédible. Quant au "Père", je n'avais aucune idée de qui il pouvait bien s'agir. Toutefois, je n'avais guère le temps de m'appesantir sur la question. Suite à cette tragique annonce, l'empereur s'approcha de nouveau, me confiant les objets que Sindar avait rapportés avec lui. À peine avais-je mis les doigts sur le miroir que j'en ressentais toute la puissance, semblable à la bague que je portais au doigt. Cet objet n'était pas un simple objet magique.

« Je vais faire tout mon possible pour trouver quelque chose. » répondis-je, avant de rajouter pour que lui seul m'entende. « Cet Elfe ne m'est pas inconnu. Il était autrefois un Rôdeur, un corps d'élite de l'armée Elfique. La maison Gwarthiâr était réputée impérialiste, avec toutefois une tendance à changer d'opinion au gré des situations, elle a même compté quelques traîtres voilà des siècles, pendant les anciennes guerres elfico-vampirique. » Je haussais les épaules, cette information étant désormais désuète à mes yeux. « En revanche, je sais que l'épouse de Sindar à manqué périr à Ipsë Roséa et a été… sauvée, si je puis dire, par Dame Dalis. » Sauver de la mort, certes, mais une transformation en vampire n'était-elle pas comme une petite mort ? L'épouse de Sindar n'était plus, remplacé par une nouvelle personne avec des pensées et des idées différentes. Cela me rappelait que trop bien ma propre situation avec Siel. « Je sais aussi que, malgré ses tentatives, Sindar n'a pas réussi à renouer une relation avec son ancienne épouse… Pour être dans la même situation, je comprendrais qu'il soit très en colère contre Dalis. Je ne dis pas que c'est un traître aujourd'hui… Mais méfiez-vous et restez sur vos gardes, votre majesté. »

Je m'éloignais de l'empereur après cette mise en garde. Peut-être étais-je paranoïaque, mais j'avais moi-même voulu voir Aldaron mort en apprenant qu'il était responsable de la transformation de mon époux. J'avais même été jusqu'à le frapper en plein cœur de Cendre-Terre, sans prendre en considération les risques que j'encourais pour un tel geste. Peut-être que Sindar était bel et bien un traître et qu'il avait pu éliminer la personne responsable de son malheur… Ou peut-être était-il blanc comme neige dans toute cette histoire. Je n'étais pas le genre de personne à juger ainsi, mais en ayant échappé à une tentative d'assassinat, je préférais me montrer méfiante.

Désormais en possession du miroir de Dame Dalis, j'en observais la structure avant de tourner la face réfléchissante vers moi. Je m'attendais à rencontrer mon propre reflet, mais ce dernier me paraissait trouble et déformé. Fronçant les sourcils, je manquais de lâcher le précieux objet en ressentant soudainement une puissance pression mentale à la lisière de mon esprit, que je tentais de repousser. Prise d'un malaise alors que les voix des morts parlaient en même temps, je discernais le ricanement de celui que j'avais interrogé quelques minutes plus tôt. Se moquait-il de ma maladresse et de mon trépas prochain ? Le cours de mes pensées devint soudainement chaotique, jusqu'à ce qu'une voix fasse cesser le tout.

« Non Euphémia. »

Une voix que je connaissais et que je reconnus comme étant celle de Dame Dalis. Qu'était-il en train de se passer ?

Je me laissais tomber dans la chaise la plus proche, légèrement voûtée, le miroir toujours face à moi. Dans celui-ci, j'aperçus brièvement le reflet de Toryné. Mais sa silhouette n'avait rien du grandiose dont je me souvenais, bien au contraire. Elle était maculée de sang et en proie aux flammes.

« Dame Dalis… Êtes-vous là-dedans ? » Demandais-je d'une voix faiblarde. Une voix répondit, différente de celle de Toryné.
« Oui, je l'ai capturé avant qu'il ne se meure. Il est maintenant avec moi. »

Je me pinçais l'arête du nez, tentant de chasser le mal de crâne qui commençait à enserrer ma tête après la pression mentale de cette… Euphémia. Je devinais que c'était elle qui venait de me répondre. Était-ce donc là le pouvoir de cet objet ? Je relevais la tête en sentant soudainement le miroir s'agiter sous mes doigts. De celui-ci, une silhouette de verre se forma... Une femme, belle et miroitante apparue, quoiqu’inquiétant avec ses bras et ses jambes comme des lames. Je me relevais.

« Vous vouliez lui parler ? »

Et sous mes yeux, la silhouette commença à changer pour arborer le visage de Toryné. Une Dame Dalis de toute beauté, bien loin de ce que j'avais vue dans le miroir. Retrouvant mon sang-froid, je l'interrogeais.

« Qui vous a tué ? Avez-vous des informations utiles pour retrouver votre assassin ? »

« Un assassin » répondit-elle tout d'abord. « Un professionnel. Un vil scorpion qui nous a approchés et attaqués par la ruse. Un faux message d’alerte d’attaque nous a induits en erreur et nous a incités à nous défaire d'une grande partie de notre armée. Il nous a alors approchés alors que nous étions seuls dans ses appartements. Il a pris le visage d'un de nos plus proches conseillers. Quand bien même il a tué les gardes postés devant notre porte. Rapide, efficace. Attaque foudroyante. Mais nous n'avons pas été dupe de son illusion grâce à nos pouvoirs. »

Son regard se dirigea vers le miroir que je tenais toujours, et je l'imitais.

« Qui nous a tués ? Le capitaine des assassins lui-même. Vite rejoint par deux autres de ses sbires. La Confrérie. Mais s'ils semblent nous avoir tués, nous ne l'avons pas laissé indemne non plus. »

Un sourire sauvage se forma sur les lèvres de la créature de verre, qui reprit son apparence. J'en déduisais que l'assassin était gravement blessé ou mort.

« Le Père, serait-ce lui le Capitaine des Assassins ? » Demandais-je, avant de rajouter, pleine d'espoir. « Pouvez-vous me montrer le visage des deux autres personnes qui l'accompagnaient ? »

La figure de verre haussa les épaules à ma première question tandis que je croisais les bras.

« Peut-être. Ou peut-être pas. Il avait un message à nous délivrer "nous serons vengés". Et nous étions bien trop occupés à défendre notre non-vie pour discuter plus avant... bien que nous nous lançâmes quelques répliques mordantes des plus flamboyantes. Et non nous n'avons pu capturer que notre reflet. »

« Une brève description, peut-être ? Un signe distinctif ? »

« Aucun, ils étaient masqués, leurs vêtements les camouflaient à la perfection, eux. De véritables ombres... Je déteste les ombres. »

La silhouette reprit l'apparence de Toryné.

« Nous sommes nés pour briller à la lumière. »
« Cela est certain. » répondis-je en songeant que notre assassin était également masqué lorsqu'il avait créé la porte dérobée. Y avait-il un lien ?
« Que pouvez-vous me dire sur l'Elfe qui vous a transporté jusqu'ici ? Sindar Gwarthiâr. »
« Pas grand-chose. Si ce n'est qu'il est d'une beauté magnifique. Nous avons bien failli le rendre fou, et malheureusement depuis il n'ose plus nous regarder. » dit-elle avec une pointe de regret. « Nous aurions bien aimé le capturer lui aussi. »
« Et que pouvez-vous me dire sur ce symbole ? Quel était le message ? »
« On ne voit guère grand-chose. »

Il était vrai que le symbole était petit et l'état du parchemin n'arrangeait rien à cela.

« Puis-je vous emprunter votre loupe un instant ? » demandais-je à Thôrmir. L'objet entre les mains, je le plaçais devant le symbole.

« Le symbole est tout de même peu lisible. Toutefois… » Elle plissa les yeux. « On dirait toutefois comme des lianes qui partent du haut et s'étirent vers le bas... cela nous rappelle vaguement quelque chose... Quelque chose.... » L'apparence de Toryné prit un air songeur. Puis, soudain, un éclat au fond de son regard indiqua que la créature se souvenait. « Des racines. Cela nous rappelle des racines. Tel le symbole… »

La créature releva le regard vers moi, ardent, et je me sentais presque brûlé tant ce coup d'œil était intense. Il me semblait presque revoir la silhouette en flamme de Toryné.

« L'arbre de vie. Vengeance aurait donc bel et bien frappé ? »

Je fronçais les sourcils, tournant le parchemin vers moi. Effectivement, ce symbole évoquait quelque chose en moi. Puis soudain, ce fut clair. Je l'avais vue lors de mon voyage à Cendre-Terre, cousu quelque part sur les vêtements d'Aldaron. C'était le blason de la famille Elusis, autrefois utilisé par les Elfes d'ailleurs.

« Je vois… » Fis-je avec difficulté, avalant ma salive. Toutes les personnes présentes dans la pièce avaient écouté notre conversation et, sans doute, tous pensaient à la même chose en ce moment même. Dalis avait trahi Aldaron, du moins de ce que j'en savais. Il était donc logique que ce dernier cherche à s'en venger… Mais briser le pacte de non-agression aussi rapidement ? Ce point précis me laissait songeuse.

« J'ai une dernière question… pour ma curiosité. Si vous avez capturé le reflet de Dame Dalis... Vit-elle dans le miroir ? Ou est-ce une simple image qui n'évoluera plus jamais ? »

« Dame Dalis est maintenant ma compagne éternelle. » répondit-elle avec un petit clin d'œil.

Elle me lança ensuite un regard étrange et joueur qui me fit frissonner. Puis, soudainement, un verre éclata juste à côté de moi, me faisant tourner la tête. L'on entendit le rire de la dame, semblant émaner de tous les verres encore intacts, puis elle disparue, ne laissant que mon propre reflet dans le miroir.

Spoiler :

description[INTRIGUE] Un rêve brisé EmptyRe: [INTRIGUE] Un rêve brisé

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Asolraahn s’était fait avoir. Et pas qu’un peu.
Il fallait dire qu’on lui avait promis une rencontre diplomatique placée sous des auspices favorables, où même un couteau de cuisine serait diligemment surveillé par la garde cordontaise. C’était le genre d’évènements qui pouvait s’avérer long et monotone pour le guerrier qu’il était, mais aussi conduire deux peuples vers une entente durable. Rien que de très normal à première vue, et le géant opalin s’était attendu à n’être sollicité que pour le danger des Couronnes des cendres et répandre en conte sagace la légende de leur exploit. Il va sans dire que cette douce vision se révélait maintenant pur fantasme. A défaut de l’ennui, un comité d’accueil en embuscade avait fomenté un double assassinat, certes raté, mais qui n’avait pas manqué de mettre tout le monde sur le pied de guerre.

Bien que très peu probable, la possibilité que d’autres pièces dans le bâtiment réservent leur lot d’embûches et de guet-apens avait de quoi mettre les conseillers en émoi. En effet, une seule personne ne pouvait être responsable de toute cette agitation. On avait parlé d’organisations criminelles notoires et de possibles liens avec d’autres factions prêtes à planter leurs crocs sur Khokhattaan. Voilà donc le géant opalin qui partait en quête des autres fomenteurs de ce complot en commençant parmi les acteurs les plus directs ; ceux qui pouvaient encore se trouver ici.

Pas de haubert d’acier trempée, pas de livrée moulante et ténébreuse, ni de bâton draconique, donc. Cette guerre-là, Asolraahn partit la faire sans armes, suivi par la foulée maladroite de deux serviteurs qui peinaient à tenir sa cadence. Ce n’était certes pas l’armurerie de Cordont la Chue qu’il avait dévalisé mais bien les effectifs des valets : de quoi s’assurer quelques paires d’yeux supplémentaires afin de passer les salles au crible. Le géant opalin n’avait pour tout armement que ses pattes garnies de griffes acérées ; peut-être deviendraient-elles finalement plus capricieuses qu’il n’avait dû le promettre à la garde. Cela n’enlevait rien de son inquiétude, mais contrairement à l’un des serviteurs apeuré qui l’accompagnait, un rouquin chétif et inexpérimenté, Asolraahn demeurait parfaitement inébranlable. Il affichait sur son visage une expression de morgue hargneuse : celle d'un vieux nayak sans bataillon à commander. Ses coussinets immobiles pendaient de ses lèvres, et il avait plus de poils hérissés sur les pattes que la majorité des Graärh n'en avaient sur tout leur pelage.

En sortant de la grande salle, il songea néanmoins que malgré le peu d’atout déployé pour ses investigations, aucun d’eux, même infime, ne serait de trop. Inspecter l’ensemble de cet immense bâtiment n’allait pas être une partie de plaisir, loin de là. Derrière la porte du conseil se livraient couloirs labyrinthiques, pièces longilignes et spacieuses, bibliothèques sans fin ainsi qu’un hall révélé par la lumière gélatineuse de vitraux à croisillon ; des escaliers paraissant creusés à même le marbre menaient vers un étage à balcon où autant de pièces et de couloirs se disputaient la jungle de leur architecture aux innombrables embranchements. Pour le félin, c’était une folie. Il y avait plus d’issues, de portes et de cachettes qu’il n’y avait d’herbes sur une touffe de fougère. Trouver un intrus ici, et mieux encore l’attraper, relevait de l’exploit.

Ses craintes ne s’envolèrent pas à la visite de la première salle. L’endroit ne lui disait rien qui vaille. Il lui parut quelque peu sinistre et sombre. Il y régnait un silence mortel : seule une petite brise chuchotait un avertissement sans paroles. Il ordonna aux deux serviteurs de fouiller les bibliothèques et se rendit lui-même dans un petit corridor menant dans un bureau plus loin. Un instant, le silence l’enveloppa. De larges tableaux illustrant des paysages surmontaient des tables rondes en bois de chêne, des pupitres sans plume ni encre, et des secrétaires verrouillés qui n’avaient pas servi depuis plusieurs jours. L’air lui-même s’était immobilisé, comme surpris de voir entrer un individu dans sa demeure. Asolraahn ignora le sentiment étrange qui l’animait et observa les lieux. Il tâcha d’en écouter l’essence, de repérer le moindre signe d’une autre présence. En vain. Il ne resta pas plus de quelques minutes et ressortit de la pénombre, traversa le corridor avant de revenir vers les bibliothèques. Il fut accueilli par les serviteurs qui le rejoignaient. Le rouquin gringalet, dont le visage hâve avait de plus en plus l’aspect d’une écume bouillonnante, bégaya :

-On a fouillé partout, m’sieur. Il n’y avait rien. La vérité que je dis !

Le géant opalin se tourna vers le serviteur à la peau sombre qui regardait toujours autour de lui, cherchant à l’évidence une éventuelle cachette dissimulée, avant de faire son rapport :

-Rien, finit-il par dire avec un laconisme très militaire.

Ils poursuivirent leur chemin dans une autre salle plus petite, puis en franchirent une autre avec deux étages de rayonnages, avant de monter les escaliers pour jeter un œil dans les pièces à l’étage. Toute était vide. Asolraahn ne fut pas vraiment surpris de ne rien dénicher. C’était peut-être le spirite du chat qui l’accompagnait ou bien son instinct, mais il avait la certitude que la déception se poursuivrait jusqu’à la fin de leur enquête. Cela n’avait pas de sens qu’un assassin demeure encore entre de tels murs. Si la salle du Conseil était hermétiquement fermée, ce n’était pas le cas de bon nombre de ces secteurs. Des rangées de fenêtres offraient une large panoplie d’échappatoires pour qui n’aurait pas été enfermé avant le début du chahut en contrebas. En outre, que la tentative d’assassinat ait été un succès ou non, les coupables devaient déjà s’être enfuis depuis belle lurette.

A moins qu’ils n’aient su que leur premier essai était un échec et qu’ils avaient d’autres cartes dans la manche ? En ce cas, mieux valait finir de fouiller rapidement cet étage avant de rejoindre l’assemblée.

Soudain, un bruit de pas les interrompit. Il provenait de l’un des escaliers. Au bout de quelques secondes, un elfe fit son apparition et alla dans leur direction d’un pas énergique. Asolraahn ne perçut aucun danger à son arrivée et ne fit donc aucun geste à son encontre. Mais les deux serviteurs se mirent sur le qui-vive et re-culèrent derrière lui. Le géant opalin leva les yeux au ciel. S’il n’était pas surpris que le gringalet soit exempt de courage, il fut déçu de constater que l’autre homme avait le même désir de dérobade au moindre nouveau venu.

L’elfe ignora toutefois la réaction des deux serviteurs. Il se planta devant Asolraahn avec un visage ferme et déterminé :

-Sindar Gwarthiâr, lieutenant de la garde personnelle du Dominus Dalis.

Il exécuta ensuite un garde-à-vous rôdé par l’exercice que le félin avait déjà vu au sein de l’armée de l’empereur.

-Vous devez être Asolraahn. L’Empereur Claudius m’a ordonné de vous rejoindre pour vous aider à fouiller l’endroit. Je suis à vos ordres.

Le félin acquiesça avec la même fermeté guerrière. L’elfe ne perdait pas de temps en bavardages et ça lui plaisait :

-Tu ne seras pas de trop. On a encore un paquet de recoins à remuer. Très bien ! Nous devrions nous séparer en groupe de deux et…

Les mots moururent sur ses coussinets. Le spirite du chat, qu’il se soit éveillé auparavant ou non, revint à la charge pour lui miauler une sérénade d’alerte jusque dans son crâne. Quelqu’un non loin de lui venait de virer de bord et de devenir la traîtrise incarnée. Il se retourna au moment même où le rouquin gémissait de surprise en levant un doigt tremblant :

- Une… une… une ch... ch... chouette !

Mais pour le géant opalin, l’oiseau ne l’était qu’en apparence. Il devina très rapidement qu’un spi-rite de la chouette venait de leur faire faux bond : un spirite de la chouette à la peau sombre si l’on en jugeait par l’absence dudit serviteur derrière lui. Asolraahn feula de colère. En tâchant de déni-cher des suspects en fuite à l’extérieur de la salle du Conseil, il avait peut-être permis celle de l’assassin qui rôdait encore à l’intérieur. Le félin décida alors qu’il ne se ferait pas duper deux fois de suite. Tandis que le fugitif ailé mettait quelques distances entre eux, le géant opalin leva les bras. Le bracelet de sa fille émit une lueur d’émeraude veineuse. L’instant d’après s’invoquèrent des plantes grimpantes qui surgirent en d’épaisses et longues cordes fuligineuses. Elles s’élancèrent à l’assaut du spirite afin de l’enraciner dans un carcan de lianes. Malgré la vitesse de son exécution, la chouette avait l’agilité d’un véritable rapace. Elle devina les racines derrière elle et les esquiva habilement avant de poursuivre son ascension.

Le géant opalin fit disparaître la magie du bracelet. Il serra les deux poings et de la glace commença à se former sur ses pattes. En quelques instants, un froid suffoquant étreignit l’air de son manteau de givre. De la vapeur argentée ruissela sur les vitraux, une fine couche de glace se forma sur le marbre de la rambarde et sur le balcon qui s’ouvrait vers les corridors. Le rouquin et l’elfe se tordirent tout deux sous l’effroi et la surprise. Frigorifié, ils haletaient et se frictionnaient pour retrouver un semblant de chaleur dans leur corps. Asolraahn demeura aussi inflexible qu’un roc. Il scrutait avec un regard sombre la silhouette volante qui soudain ralentit son vol. Ses ailes manquèrent un battement, puis un deuxième. La cadence de son mouvement devint hachée et il parut évident que le froid transperçait le spirite avec une morsure terrifiante. Bien qu’entravés par ce nouveau climat, les ailes de la chouette persistaient à l’emmener hors de leur portée. Asolraahn s’anima alors. Il lança de nouveau les lianes obscures sur le fugitif affaibli. Cette fois, elles heurtèrent la chouette de plein fouet, l’enserrèrent et l’immobilisèrent en vol.

-La… ch…ch…chouette, elle va tom-tom-tomber, attra-ttrapez-là ! baragouina le rouquin aux gardes en contrebas.

Mais le félin ne fit pas immédiatement disparaître les lianes. Il ne s’agissait pas d’accorder au spirite une chute mortelle. Il desserra lentement le poing, et les lianes de son bracelet se résorbèrent lentement, tandis que le carcan verdoyant qui retenait la chouette la hissait jusqu’à ses pattes. Asolraahn le récupéra et déposa le carcan sur le sol gelé. Il posa une patte directement contre son plumage et ferma les yeux. Il devait en avoir le cœur net. Après avoir vu l’alchimiste du roi des pi-rates dans l’assemblée, il ne pouvait se permettre le moindre doute à ce sujet. Il utilisa son sort de détection et chercha à savoir si la chouette faisait partie de la confrérie. Il n’en fut rien. Comme en réaction à son geste, celle-ci brisa les lianes, reprit forme humaine et révéla le serviteur à la peau sombre. L’homme était affaibli à un point tel que ses yeux n’osaient plus se relever pour contempler le destin qui l’attendait. Drainé de toute son énergie, les lèvres dangereusement bleutées, il demeurait tremblant, presque inerte, au bord de l’inconscience.

A dire vrai, ce fut en le contemplant que le félin remarqua enfin la mine épouvantable de l’elfe et du gringalet derrière lui. Ces derniers claquaient des dents et grelottaient sévèrement. Ils avaient jusque-là observé le spectacle de cette prise avec un mélange d’admiration et d’appréhension mais attendaient désormais avec le regard empreint d’une fatigue dévorante. Le géant opalin allait prendre le suspect avec lui quand il se rappela que ses pattes étaient encore couvertes d’un givre immaculé.

-Relevez-le, ordonna-t-il, et éloignons-nous d’ici.

Une lueur de gratitude se lut dans leurs yeux et ils s’exécutèrent rapidement. Si le gringalet fut étonné de ne plus ressentir le froid après avoir fait quelques pas plus loin, l’elfe quant à lui devina sans mal que c’était le spirite du léopard des neiges qui avait permis à Asolraahn d’attraper leur cible. Ils déposèrent nonchalamment l’assassin à la peau sombre contre la colonne qui précédait le balcon. Le géant opalin posa un genou en terre face à lui et s’empressa de lui ouvrir la bouche avec une rudesse qui fit craquer les mâchoires du pauvre homme. Ce dernier tenta de protester, résista avec cependant une faiblesse évidente. Sans aucun mal, Asolraahn dénicha la fausse dent creuse qui se trouvait à l’intérieur. Il la retira d’un coup sec, arrachant un cri à l’assassin. La lumière des vitraux inonda son visage et révéla la souffrance qui le tenaillait. Impossible de l’interroger dans cet état transi. Il lui répugnait d’être avenant envers la personne qui avait mis en péril l’avenir de Calas-tin, mais en dépit de cela, le félin dégrafa la cape roséenne qu’il portait et recouvrit les épaules voûtées de l’homme. Ses tremblements cessèrent presque instantanément. L’assassin ne s’en tira pas pour autant à si bon compte. Asolraahn le fouilla, mais ne lui trouva pas d’armes cachées.

-Attention avec cet homme, monsieur, l’avertit l’elfe.

-Attention ? Il ne m’a même pas l’air assez en forme pour tenir une dague en main.

-C’est parce que cette canaille n’en a pas besoin. (L’elfe toisait leur détenu avec une profonde méfiance) Il transpire la magie par tous les pores de sa peau. Et il n’en est pas à des sortilèges de néophyte.

Le géant opalin nota l’information dans un coin de sa tête. Il remarqua un anneau que l’homme portait à son doigt, le même, songea-t-il, que celui retrouvé sur le corps de l’autre assassin. Il le lui prit et cette fois, le spirite de la chouette se fit une violence nouvelle pour défendre son bien. Sa véhémente résistance demeura toute aussi vaine que naguère. Mais quand même… c’était curieux. Ce n’était qu’un objet tout ce qu’il y avait de plus simple à première vue :

-Eh bien on peut dire que tu y tiens à ce bijou, lâcha sèchement le félin. On peut savoir ce qui lui donne une telle valeur ?

Il récolta un regard plus noir que les abysses :

-Un objet de famille, répondit le spirite de la chouette avec la défiance résignée d’un martyr.

Un sourire carnassier ouvrit les babines d’Asolraahn et retroussa ses crocs :

-Finalement, tu sais aligner plus de trois mots. Je suis heureux de le découvrir. Avec ta fuite, je pense pouvoir dire tu n’es pas très au clair dans cette histoire. (Il le transperça de ses yeux de glace et montra la fausse dent creuse) La présence de ceci le confirme sans plus l’ombre d’un doute. Quant à ta famille, elle m’a l’air sacrément active, l’ami. Peut-être jugeras-tu bon de m’en dire plus sur elle.

Bien qu’affaibli, l’assassin répondit avec une lenteur délibérée :

-Vous m’avez démasqué, soit.

-Au moins tu ne nies pas. Il y en a d’autres comme toi dans cette cité ?

-Non, pas d’autres.

Malgré son ton indolent, le félin sentit que la langue du prisonnier, peu à peu, se déliait. Il décida de pousser l’avantage :

-A quoi rime tout ceci ? Qu’est-ce que tu voulais provoquer avec cet assassinat ?

Au début, l’homme hésita. Sa mine tremblante s’échauffait à peine et son regard s’abandonna sur les vitraux à croisillons. Asolraahn comprit que le désespoir s’emparait de lui. A l’évidence, il se contrefichait bien que l’on puisse le poinçonner là, ici. Et il n’y avait jamais eu de preuves qu’il pouvait être bavard. Le géant opalin faillit répéter la question lorsque finalement, il ouvrit la bouche :

-Ce que nous voulions provoquer ? Je n’en sais rien. Nous voulions surtout laisser un dernier message avant de partir. C’est notre désespoir enragé qui a parlé.

-Alors quel est ton rôle dans cette histoire ?

-L’étincelle. La dernière flamme. Je voulais laisser un dernier message avant de partir.

Asolraahn pencha la tête de côté, le regard humide de la glace sulfureuse qui lentement fondait dans l’air :

-Un désespoir enragé… un dernier message… ça signifie quoi, bon sang ?

Pour une fois, la réponse ne se fit pas attendre :

-Il y avait un rêve qui s’appelait Calastin.

-Qu’est-ce qui s’y passe, dans ce rêve ? Quel est-il ?

Le serviteur à la peau sombre haussa un sourcil. Il avait cet air de celui qui détient toutes les certitudes du monde ; comme si l’interrogation du félin était d’une banalité sans nom :

-Tout n’est que scission. Tout n’est que division. Ce rêve était la réunification : un seul peuple uni et de nouveau fort. Mais ce rêve n’est plus…

-Et qui aurait été à la tête de ce peuple ?

-Là est la question. Personne ne semble pouvoir l’être. Ce rêve est un rêve brisé. Une utopie qui tend les bras maintenant vers la mort.

-De bien jolis mots et un bien joli rêve, commenta Asolraahn. Ils sont légions, ces rêveurs qui désirent une nation unie autour d’une même bannière. J’en sais quelque chose. Mais l’expérience m’a montré que massacrer des dirigeants et plonger une île dans le chaos amène rarement à la coexistence pacifique. Les monarques qui se trou-vent dans ce conseil veulent se réunifier ! Ils veulent offrir cette alliance. Pourquoi briser une telle tentative de réunification ?

-Non, aucune alliance n’est en cours. Juste une trêve. Ce n'est pas une tentative de réunification..

-Je ne suis pas juge de ce qui a lieu ici. Je ne suis après tout qu’un humble Graärh. Mais qui voudrait d’une réunification qui serait signée dans le sang ?

L’assassin maugréa en faisant un geste vague de la main :

-Qui parle de signer dans le sang ! Puisque la réunification est impossible, nous partons. Et laissons notre désespoir parler une dernière avant de partir.

-Tu parles par énigmes ! Tu caches quelque chose, c’est évident. (Il s’approcha du visage du prisonnier, l’air soudain plus menaçant) Qui est ton maître ?

-Je n’ai pas de maître et je ne cache rien. Je vous ai dit ce qu’il en était. Je n’ai plus rien à perdre. Tuez-moi donc, c’est de toute façon le destin qui m’attend. J’accueille la mort les bras ouverts.

-Et ta petite famille… ton organisation. A qui tu appartiens ?

-Qu’est-ce qui vous dit que j’appartiens à une organisation ?

-Qui es-tu alors ? Que veux-tu ?

Il n’y eut pas de réponse. Il sembla que les lèvres de l’assassin venaient soudainement de se sceller. Par crainte des représailles ou par pure volonté, le félin n’aurait su le dire. Il jugea inutile de poursuivre l’interrogatoire dans ces conditions. Il se releva et épousseta la petite couche de givre qui saillait encore de son poil :

-Une chouette tentative de faire du zèle, petit homme. Mais c’est fait en vain et cela te coûtera la vie. D’autres personnes vont t’interroger dans quelques instants : des gens qui seront beaucoup moins indulgents que moi.

L’homme ne rétorqua pas. Par son silence, il scotomisait délibérément toute image et pensée qui évoquerait son avenir à court terme. C’était peut-être mieux pour lui tant son sort n’était guère enviable. Pour autant, il n’avait pas l’air d’accueillir la nouvelle avec beaucoup d’humeur. Il lorgnait toujours du coin de l’œil l’anneau qu’Asolraahn tenait dans sa patte. Le géant opalin le remarqua et referma son poing. Il indiqua ensuite à l’elfe et au rouquin de conduire l’assassin jusqu’à la salle du conseil. On lui lia les mains, puis le groupe redescendit de l’étage avant de rejoindre l’assemblée sans encombres.

Là, Asolraahn remarqua qu’il y avait eu du changement. Un autre serviteur, Theobald Martignion, avait été mis aux arrêts. Le murmure de plusieurs rumeurs lui parvint également : le Dominus Toryné avait été assassiné, sa maison réduite en cendres, des pièges avaient été déniché et le danger mortel qui les menaçait ne semblait pas s’être entièrement évaporé. Quant à lui, il n’arrivait certes pas les mains vides. Il rejoignit l’empereur de Sélénia et la monarque de Caladon avant de déclamer d’une voix grondante comme le tonnerre :

-Il semble y avoir eu du laisser-aller chez la courtoisie de vos domestiques, conseiller Tristan Kassnois. (Il montra du doigt l’assassin capturé) Le prisonnier que nous amenons ici est responsable en partie de ce complot. Il n’a pas été trouvé dans les pièces du bâtiment, mais se trouvait dans cette assemblée avec nous. Se faisant passer pour l’un des serviteurs de ce conseil, il a essayé de s’échapper en se transformant par le pouvoir du spirite de la chouette. Il portait l’une de ces dents qui permet de s’infliger lâchement le trépas.

Il tendit à l’empereur l’anneau que portait l’assassin :

-Il avait aussi ceci à son doigt, murmura-t-il de manière à ce que monarques, magicienne et alchimiste l’entendent.

Il leur résuma ensuite dans les grandes lignes ce qu’il avait réussi à obtenir de l’assassin, confirmé par son spirite du chat : autrefois, il avait rêvé d’un peuple humain unifié et plus puissant que jamais. Un peuple qui aurait fait de Khokhattaan une île soudée et en parfaite harmonie. Mais face aux échecs des uns et à la réticence des autres, l’île avait sombré dans une multitude qui avait laissé ce rêve devenir poussière :

-Aujourd’hui, il semble croire que cette réunification n’est plus réalisable, ajouta Asolraahn, qu’il a œuvré à ce projet pour rien et que sa vie n’a plus de sens. (Il jeta un coup d’œil au détenu) Il est habité par un profond désespoir. Tout comme son comparse mort. Il s’est donc livré à la seule chose qu’un tel être puisse com-mettre : un acte final et désespéré. (Il se tourna de nouveau vers les monarques) Il est toutefois resté assez évasif sur l’existence d’un groupe ou sur son identité. Il est resté peu bavard à ce sujet, sans doute parce qu’il me sait capable de deviner le mensonge. Depuis le début, il n’a jamais été un grand jacasseur avec moi. Je n’ai pas réussi à lui faire avouer qui il était, ni qui le commande. S’il n’est pas seul, c’est une fripouille plutôt dévouée. Mais je ne le crois pas instigateur de tout ceci. Il faut lui tirer les vers de la truffe tant qu’il n’a pas encore trouvé le moyen de se planter sur une pic. Avez-vous trouvé quelque chose ?



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Tout le monde s’affairait à comprendre ce qui s’était passé et à travers l’investigation, l’un des serviteur fut arrêté. Non pas qu’il avait poser lui aussi un geste mettant la vie d’autrui en danger, mais il avait refusé de répondre adéquatement à la Monarque Falkire, aussi on l’avait mis sous surveillance. Sans le réaliser, l’individu en question avait laisser filtrer quelques indices qui permettaient à présent à Demens de l’identifier : Tobold des Mangroves, l’un des espions de la Confrérie. Cependant, vu la situation, l’Alchimiste ne fit rien, pas même un signe lui laissant savoir qu’il l’avait reconnu. Il ne pouvait se permettre de briser bêtement sa couverture si utile.

Un nouvel arrivant se présenta alors, délivrant à Claudius un message qui fut bientôt révélé à l’ensemble de la foule : Toryné Dalis, Dominus de l’Empire, avait été tué. Étrangement, le visage du messager n’était pas inconnu pour le faux ermite. Lorsqu’il était à Cyrène, ou plutôt lorsque son double y était, l’Elfe s’y trouvait également. Il y avait également autre chose qui ne lui était pas inconnu : le Père était sans aucun doute une référence directe à Teolt, le Capitaine des Assassins. Évidemment, il n’allait pas révéler cette information, mais en ce qui concernait l’Elfe, rien ne l’en empêchait. Lorsque la magicienne Aërendhyl eut fini d’échanger avec l’Empereur, Demens alla le voir à son tour.

- Votre Majesté, commença-t-il avec une salutation formelle, j’ai déjà vu le messager qui est venu à vous. J’étais présent le jour même de la fermeture d’Ipse Rosëa. Je m’y rendais pour quérir des ingrédients pour mes travaux au sein du Bureau d’Étude Botanique. Comme d’autres, je suis allé à Cyrène un moment, et cet individu occupait une chambre à l’auberge où j’étais moi-même. Je me souviens clairement l’avoir entendu discuter avec d’autres Elfes : certains disaient qu’il valait mieux fuir, d’autres qu’ils devaient rester car les leurs étaient coincés dans la cité, que ce soit à cause de la quarantaine ou de la Peste de Corail.

Il marqua une pause, puis décida de poursuivre.

- La solution apportée par Dame Dalis n’a pas eu l’approbation de tous. Je ne porte aucune accusation, je jugeais simplement que ces informations pourraient vous être utiles.

L’homme le remercia d’un mouvement de tête, puis Demens porta attention à ce qui se passait avec le miroir. Sans surprise, le reflet de Toryné confirma que la Confrérie était responsable de sa mort, mais l’homme de science se garda de confirmer l’interrogation de Vex’hylia quant à l’identité du Père. En fait, il se tenait de telle sorte que le miroir ne pouvait pas le voir car d’autres se tenaient devant lui, désirant conserver sa couverture autant que possible. Cependant, on l’appela afin qu’il apporte sa loupe, mais même rendu à la hauteur de la silhouette de verre, celle-ci n’eut aucune réaction à son égard. Le bout de parchemin récupéré sur les lieux du crime révéla un arbre, symbole du clan Elusis. Enfin, le reflet disparu en un rire qui laisse le Cafard de marbre, mais on entendit également une autre voix.

- La… ch…ch…chouette, elle va tom-tom-tomber, attra-ttrapez-là!

Après quoi Asolraahn revint avec l’un des serviteurs avec lesquels il avait quitté les lieux désormais ligoté. Le Graärh entreprit de mener un court interrogatoire qui donnant quelques informations, mais le prisonnier coopérait peu. L’Alchimiste retourna voir Claudius et Autone, laissant savoir qu’il avait peut-être quelque chose pour le rendre plus docile. Après avoir reçu leur permission, ce fut à son tour d’aller voir l’homme.

- Bonjour.

Demens ne répondit pas, sortant simplement un petit pot rempli d’une poudre qui rappelait le tabac à priser. Il en versa une bonne quantité dans un verre d’eau qu’il remua ensuite.

- Une potion de vérité?

- Non, dit l’Alchimiste en basculant la tête du prisonnier vers l’arrière pour le forcer à boire la mixture.

Il garda sa main sur sa bouche, s’assurant qu’il avale tout, puis le relâcha.

- Et maintenant?

- J’attends.


Et il attendit effectivement que la drogue prenne effet. Il ne savait pas vraiment combien de temps, puisqu’il n’avait jamais donné à aucun sujet une dose aussi forte. Il profita de l’attente pour jeter un œil à la bague récupérée, qui présentait elle aussi une araignée, ainsi qu’à la dent creuse, une technologie assurément Almaréenne. Après cinq minutes, le ligoté avait un regard besoin plus vague, comme absent.

- Sa garde devrait avoir baissée, dit-il à l’adresse des autres autour de lui, mais ses réponses seront peut-être confuses.

Il approcha une chaise et s’assit, faisant claquer ses doigts pour attirer l’attention de l’individu. Ses yeux trouvèrent ceux de Demens.

- Quel est votre nom?

- Saber Dral'ar
, répondit l’interpelé en laissant échapper un épais filet de bave.

- Quel est le nom du groupe avec qui vous avez organisé cet attentat?

- Non… Pas de groupe… Juste moi et…
Il chercha quelque chose du regard. Ah oui, il est mort. Héhé.

-Personne d’autre n’était au courant?

- Non.

- Ces anneaux avec les araignées, que sont-ils?

- Les voix. Pour parler. Oui, parler.

- Qui les a fournis?

- Le réseau n’a rien à voir… Mais ils viennent du créateur quand même. Mais le réseau n’a rien à voir avec ça…


Il semblait lutter en disant cela, mais Demens ne le releva pas. D’autres le feraient.

- D’où vient l’aconit?

- Mon acolyte? Il est mort.

- L’aconit tue-loup.

- Ah oui, le poison. Le poison  pour l’Empereur et la Monarque. Le poison choisi spécialement pour tuer l’Empereur et la Monarque. Leur poison.

- Exact. D’où vient-il?

- De ma serre. À Cordont. À côté des lilas. Vous aimez les lilas? Ce n’est pas la saisons des lilas. Mais ça sent bon les lilas.

- Vous jurez n’avoir rien à voir avec la mort de Toryné Dalis?

- Qui?

- Le Dominus Dalis.

- Dominus Dalis. Daminus Dolis? Dumonas Dilis? Dodalis Minus! Non, ça ne sonne pas aussi bien. Dalinus Domis peut-être? Hm, non plus
, dit-il d’un air un peu perdu, laissant passer un autre filet de bave.

- Avez-vous un lien avec son meurtre?

- Non, pas de meurtre du Minus.

- Et la dague? D’où vient-elle?
demanda le Cafard en montrant l’arme.

- Ah, c’était la sienne, dit-il en désignant le cadavre de la tête.C’est ancien. Un cadeau. Joli cadeau, tout brillant. Il l’a fait graver en arrivant ici.

- Et les fausses dents?

- Des gardes Délimariens. Des Almaréens. Du gouffre ils étaient gardiens. Et euh… Qu’est-ce qui rimerait encore avec ça?


Demens se redressa, se tournant vers les autres.

- Il est possible qu'il perde connaissance à cause de la drogue, sans qu'il ne soit en danger. Pour l'instant, il semble en mesure de répondre.

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Récapitulatif des actions du Tour 2





  • Claudius et Autone sécurisent la cité en bouclant tous les accès par leurs armées respectives à l’extérieur et ferment le port, Sulfure portant leurs ordres à leurs armées
  • Autone contacte Ilhan par l’anneau
  • Autone a une vision en approchant le corps de l’assassin grâce à sa corneille et le voit parler à quelqu’un, mais elle ne voit pas ce quelqu’un. Dans cette scène, l’assassin parle de partir en laissant un dernier message, et Autone raconte sa vision à Claudius.
  • Face aux réponses évasives du serviteur Martignon qui répond s’appeler TM, Autone le fait mettre aux arrêts par un garde cordontais. Le garde conduit TM vers un coin de la pièce, loin des portes et les isole tous deux magiquement pour que les autres ne les entendent pas alors qu’il s’apprête à commencer l’interrogatoire de TM, qui est neutralisé physiquement et magiquement.
  • TM ressent un piège au niveau de la porte dérobée dans le mur et le signale aux autres (juste avant d'être neutralisé donc). L’Empereur condamne le mur à la porte dérobée, grâce au flux de contrôle et dissipe alors toute porte dérobée, elle qui était créée magiquement. Cette porte menait à l’extérieur.

  • Un elfe messager, aux couleurs du clan Dalis, à en juger par son armure, entre et donne un message à l’Empereur.
  • L’Empereur révèle ensuite la teneur de ce message : la mort de Toryné Dalis, Dominus de l’Empire. Il explique rapidement qu’un message a été laissé (sans dire comment ni sous quelle forme), « Le Père a frappé ». L’elfe fait part de ses suspicions à Claudius, mais entendues que de lui, et lui donne deux objets :
    - un petit miroir, connu comme étant le miroir magique de Toryné
    - un coin de parchemin calciné, dont les bords sont noircis et ratatinés sur eux-mêmes sous l’ardeur du feu.
  • L’elfe Sindar Gwarthiâr, lieutenant de la garde personnelle du Dominus Dalis, va rejoindre Asolraahn sur ordre de Claudius pour l’aider à fouiller le reste du batiment
  • Vex et Demens ont tous deux reconnu l’elfe chacun à leur façon et en font part aux deux dirigeants :
    Informations de Vex :

    Informations de Demens :


  • Vex observe le miroir, y aperçoit le reflet de Toryné, maculée de sang et en proie aux flammes, puis échange avec Euphemia, la créature liée au miroir, qui lui révèle avoir capturé Dalis. Euphemia prend forme de verre, puis oscille entre l’apparence de Toryné et l’apparence de verre, tout en répondant aux questions de Vex :
    Révélations d'Euphémia concernant le meurtre de Toryné :

  • Vex examine le parchemin avec la loupe de Demens et voit le symbole de l’arbre de vie, qui correspond aussi au blason des Elusis.

  • Asol ne trouve rien dans les autres salles. Il est rejoint par l’elfe messager comme convenu qui ne montre rien de suspect.
  • Toutefois il capture un des serviteurs qui tente de s’échapper sous forme de chouette (EL chouette niveau 3). La chouette n’est autre que l’althaïen, complice de l’assassin, et l'instigateur initial de cet attentat (cf la vision qu’Autone a eu).
  • Asol lui enlève la fausse dent (croc de serpent almaréenne comme le trouvera Demens ensuite), lui donne sa cape roséenne pour le réchauffer (Asol a usé de son léopard pour l’attraper), le fouille mais ne trouve pas d’arme. L’elfe signale toutefois qu’il s’agit d’un mage de haut niveau. Il trouve également un anneau identique à celui de l’assassin suicidé et le lui prend.
  • Asol lui pose rapidement quelques questions (réponses qui seront confirmées par son EL du chat) :
    Réponses obtenues de la chouette :

  • Il lui fait lier les mains et ils rejoignent l’assemblée dans la salle du conseil.

  • Demens observe l’anneau trouvé sur la chouette qui a bien l'araignée gravée elle aussi et observe la dent, c’est une technologie almaréenne un croc de serpent.
  • Demens, avec l’autorisation de Claudius et d’Autone, fait boire au prisonnier une potion alchimique qui baisse ses défenses même si elle peut rendre ses réponses confuses (baisse la force mentale de la cible), et commence un interrogatoire.
    Réponses de l’interrogatoire : :

  • Demens prévient ensuite les autres qu’il peut perdre connaissance à cause de la drogue, sans qu'il ne soit en danger. Pour l'instant, il semble en mesure de répondre.




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Apparition inattendu



De son point de vu, Tobold des Magroves, ne voyait plus de ce qui se passait dans la salle. de plus avec son tour de magie, l'Empereur fit en sorte de faire disparaître toute trace de malversation. Notre homme ne ressentait plus rien du piège et de la porte. Faire disparaître la porte ne faisait pas disparaître le piège, et peut être des indices......

Des Mangroves ce retrouvait seule avec un garde, qui l'attacha sur une chaise, et le neutralisa magiquement, les frissons en faisait fois . Mais il y avait aussitôt un autre probleme qui se pausa,  un Conseiller Caladonien, les rejoignit dans la bulle magique. Cela voulait dire que son esprit lié du serpent était caduc!

" - Permettez-moi de me joindre à vous. Je pourrais vous être utile. Si notre prisonnier s’avise de nous mentir, mon Esprit-Lié me le soufflera sans peine."

* Ben Voyons* pensa notre homme. Un jeune homme au cheveux blond et aux yeux bleu d'acier, il ne lui manquait plus que l'insigne à tête de mort, cela allait être un mauvais moment à passer ou plutôt à trépasser!

" - A nous deux maintenant. Ou plutôt à nous trois. Ne t’avise pas de nous mentir donc. Réponds sans détour, ou tu t’en mordras les doigts."

*J'aimerais bien me les mordres...* Mais ce n'était pas le moment de faire de l'humour, surtout que c'était un adepte du jeu de fléchettes, avec ses poiles. Les poiles de l'homme se dressaient, comme sur un hérisson!

" -  Sache aussi que je connais bien Martignion, et apparemment tu n’es pas son oncle. Si tu lui as fait le moindre mal, tu le regretteras, sois-en sûr."

Il lança alors une des piques vers ta jambe. La pique s’enfonça dans le bois de la chaise. Il a fait bien sûr exprès de viser à côté. Mais la menace est claire.

" - Quel est ton véritable nom ? Ton nom complet et non tes initiales. Qu’as-tu fait à Martignion ? Qui es-tu véritablement ?"

Et les questions fusèrent dans le même genre : Quelle était ton vrai rôle, ton véritable métier ? Qui servais-tu ? Pour qui et pourquoi étais tu venu ici ? Étais tu complice de ces attentats ? Quel était ton rôle dans tout cela ? Des questions qui semblaient infinies. Pendant que la liste des courses défilaient, Le Chamelier réfléchissait, il savait qu'il ne pouvait pas faire grand, et le seule allier qu'il avait, ne devait pas brûler sa propre couverture, donc rien à y attendre. Il sentait qu'il avait toujours sa statuette avec lui, mais ne pouvait l'atteindre, et de toute façon Tobold refusait de maillé Bobosse à cela.

Il devait donc tenir le plus longtemps possible, cela allait être long, très long. Surtout que les deux guignoles, qui allaient jouer avec lui, semblaient bien se connaître,  donc pas moyen de les dresser l'un contre l'autre. Il ne pouvait même pas les influencer.........

Tobold n'avait que deux options soit parler, et il n'en était pas question, soit s’évader, et il ne voulait pas risquer la vie de son ami.

Il avait peut être moyen de gainier du temps, se faisant tomber sa chaise, et s’assommer. Le Pirate mit son plan à exécution et rata lamentablement son coup

Tobold n'y parvint pas. Quand sa chaise oscilla, pas assez pour tomber de suite, le garde le vit aussitôt et le rattrapa pour lui éviter de toucher le sol. Le garde était légèrement pas content et lança une pique, non virtuel, dans son bras . Rien de bien douloureux encore, pour le moment! Tobold sera les dents et attendis............. cela n'allait pas manquer de piquants!

Les questions fusaient maintenant et le corps de l'homme était couvert de poiles dressés. Et soudain le poilu releva la tête et fit un sourire féroce, en regardant derrière lui et quand il reposa, son doux regard, il dit avec un aire franchement sadique :

" -Apparemment nous avons parmi nous un alchimiste hors paire, qui a sur lui une potion capable de délier les langues. Souhaites-tu y goûter toi aussi ? au vu de l'état de celui qui vient d'en avoir, je doute que tu en apprécies les effets"

Tobold paniquait, il hurlait en disant " - Pas lui" les yeux exorbités.

Alors le garde fit signe à l'Alchimiste d'avancer

Tobold était prêt à souffrir et à mourir pour ne pas révéler que c'était un espion Pirate. Son seule espoir était que l'Achimiste l'ai reconnut et puisse l'achever rapidement, sans qu'il parle.

Mais soudain il se passa quelque chose inattendu, d'inimaginable, d'incroyable, de fantastique, de totalement pas voulu, Bobosse apparut, en cassant quelques chaises et en repoussant les gents. Des tentacules apparurent du corps de son ami et kidnappe notre homme toujours attaché à sa chaise. Un portail du Néant apparut et le Chameau s'y engouffre avec sa proie et le portail se dissous..........Tout cela en l'espace de quelques instants!


Oasis de Keet Tiamat, quelques temps plus tard

Quant Tobold refit surface il se retrouva chez lui, dans le désert, il est complètement perdu, mais libre. Il ne comprenait pas trop ce qui c'était passé. Il faisait nuit, il avait sombré longtemps dans une sorte de coma. Il voyait Bobosse mâcher les herbes tendres comme si de rien était

" -  Mon Bobosse" parvient à dire Tobold des Mangroves. Si tout cela était flou, il savait parfaitement les implications que cela comportaient.

Il devait réfléchir!

Faire une rapport à son Roi pour lui raconter tout ce qui s'est passé, ainsi qu'un descriptif physiologique de l’Empereur et d’Autone, il lui fallait retourner rapidement à Calastin rechercher sa dague en Obsidienne, et aussi faire disparaître définitivement un certain TM! Pourvu que l'Alchimiste n'ai pas de probleme à cause de moi



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Ce monsieur était bien peu collaborateur. Il refusait de lui répondre, et alors elle devait récidiver ses questions de manière plus sévère. La prenait-il pour la dernière des idiotes? Elle était une politicienne et qui plus est, l’éventail blanc. Ce n’était pas la première fois qu’on lui sortait un faux nom, et encore moins qu’on lui répondait n’importe quoi pour éviter une question. C’était spécifiquement le travail de beaucoup de politiciens. Elle aurait pu laisser couler, se dire que l’homme, quoi qu’il ait derrière la tête, pouvait les aider avec cette porte, qu’elle règlerait le soucis d’allégeance ensuite. Mais devant Sélénia et Caladon à la fois, Autone ne pouvait se permettre de paraitre aussi flexible. Surtout, apercevant Claudius qui prenait le problème autant sinon plus au sérieux qu’elle. La seule bonne chose à faire fût de placer l’homme en état d’arrestation.

Elle n’eût pas le temps de répondre à l’empereur, quand il lui adressa ce qui ressemblait à des excuses, ou plutôt une fenêtre vers un futur plus pacifique. Elle n’eût le temps que d’un sourire poli, et d’un hochement de tête, avant que l’homme ne retourne à d’autres occupations. L’empereur semblait jongler avec six conversations à la fois. Elle avait rarement vu des hommes capables de prendre la charge d’autant de situations à la fois. C’était plutôt les femmes, qui, dans sa vie, avaient pris les reines de la sorte dans des situations chaotiques. Claudius serait-il capable de réparer ce qu’il restait de Gloria? D’emmener une stabilité à son peuple. Oui, il avait été blessant dans le passé, mais toute cette histoire avait surtout été un amas de malentendus, et de convictions qui s’étaient affrontés dans l’hypocrisie. Aujourd’hui, ça n’avait plus autant d’importance. Il lui semblait que ce qui s’était passé à Sélénia était cendres, à la lumière de son immaculation. Tourner la page, ce serait plus difficile fait que dit. Il y avait encore bien des choses qui ne promettaient pas une réconciliation. Mais, elle pourrait essayer, quand toute cette histoire d’assassinat serait terminée.

Autone exprima sa reconnaissance quand Claudius lui offrit d’envoyer un message. Elle ne cachât pas être un peu impressionnée, devant l’oiseau non commun. La monarque s’installât, le temps d’écrire, avec son encrier et sa plume qui habitaient toujours sa poche. Elle informa promptement ses troupes de la situations, leur ordonna de demeurer alerte de possibles fuyards. Elle demandât également d’être informée si qui que ce soit avait des informations. Au millieu de sa lettre, cherchant ses mots, elle se redressât, eût un instant l’impression de voir toute cette scène de l’extérieur, comme un tableau. Elle posa les yeux sur Claudius, Vex’hyla, Demens et finalement, Tobold. Elle fermât les paupières, entendit le croassement d’Opixiatre. Il n’était pas trop loin, mais ne pointait pas le bout de son bec. Autone esquissât un sourire, qui fût avalé par la séries de vision que la corneille lui souffla.
Elle ouvrit les yeux et observa les mots sur le papier, l’air un peu troublée. Puis elle reprit, termina sa lettre. Naal, le tueur de dragon, lié à Claudius. La roue avait le sens de l’humour, cela elle savait. Voir les anciennes vies des autres, c’était changer de perception, mais aussi un rappel que porter jugement était toujours si petit.

C’est quand un messager arrivât, et après que l’empereur eût le temps de lire la missive, et d’avoir une discussion privée avec le messager, que tous apprirent la mort de Dalis. La mère de cœur d’Aldaron, son père. Elle ne l’avait jamais rencontré, finalement, et la dame était une ennemie des Elusis, à ce qu’elle comprenait. C’était si étrange, d’être près de ces gens qui avaient participés à la mort d’Achroma. Lui qui l’avait prit comme mère. Aujourd’hui ce lien ne faisait plus de sens, elle se souvenait, mais ne parvenait pas à attraper l’amitié qui les avait liés. Peut-être parce qu’Autone, elle-même, avait brisé ce lien?

« Mes sincères condoléances. »
adressat-elle a claudius, lorsqu’elle eut un instant pour l’approcher. Mais il n’y avait pas de temps pour discuter, alors que la conseillère immaculée parlait à nouveau aux morts…ou à une image d’eux? Autone écouta attentivement. L’ambiance était devenue malaisante, étrange et lugubre. Ce sentiment lorsqu’on rencontrait quelqu’un qui n’avait pas assez d’inhibitions devant les choses naturellement repoussantes à l’humain. Elle se souvenait d’avoir eu la même impression, devant le sourire d’Yvia. Autone grimaça en entendant le verre éclater, comme si elle s’était attendue à recevoir un coup au visage.

Alors que le prisonnier d’Asolraahn était drogué et interrogé, fournissant des réponses pertinentes mais assez…teintes de son état d’intoxication, l’un de ses conseillers prit l’initiative d’interroger ce monsieur TM. Autone se retourna en entendant l’intoxiqué chanter « Ali, Alo, et vive le chameau, voyez comme il trotte! Ali, Alo, et vive le chameau, voyez comme il est beau! » Si ce n’était de la situation déplorable, il aurait été difficile de se retenir de rire. Elle eût le temps de voir une perle de néant, et sa tentacule, et un chameau sortir à toute vitesse. La petite dame soupira, incapable de donner quelque force d’étonnement dans le chaos. Un pirate, donc, elle avait bien fait de l’arrêter. Il n’y avait rien à faire contre l’énergie du néant, ils n’auraient pas pu la contrôler. Mais ils auraient pu, du moins, y penser. Mais il n’y avait pas le temps de perdre la tête, un nouveau message arrivait. « Gardez le conscient, je vous prie. » Dit-elle, au sujet du prisonnier, avant de lire le message. Autone entendit un croassement, à nouveau, elle n’eût pas le temps de se préparer, qu’Opixiatre entra, d’un vol rapide, et se posa sur son épaule. L’oiseau se cacha contre la nuque de la monarque, sous ses cheveux, même s’il n’avait rien de subtil. C’était plus une habitude qu’une réelle cachette. Il lui fit un peu mal, mais elle ne broncha pas. Avant de penser à s’asseoir avec sa plume à nouveau, Autone s’adressât à l’empereur : « Puis-je m’entretenir avec vous? » seuls, impliquait-elle. Elle alla s’asseoir avec lui, sortant à nouveau de sa poche son nécessaire à calligraphie, et expliqua le message qu’elle venait de recevoir. « Je crois que nous devrions faire interroger les elfes qui sont dans Cordont actuellement. Il ne doit pas y en avoir beaucoup et…Je n’aime pas cibler un groupe de personnes. Mais je crois que nous devrions également interroger votre messager, si vous accordez votre permission. »

Avec l’accord de Claudius, Autone écrit sa missive. Elle demanda à Nayraë de travailler avec les soldats immaculés qu’elle avait à l’extérieur de la ville pour leur emmener le regroupement d’elfes qui était actuellement réfugié dans Cordont. Claudius s’occupa alors des ordres concernant le messager, ce qui était mieux puisqu’il était citoyen de l’empire. Et quand enfin elle eut donné la lettre au messager, elle put s’approcher du prisonnier pour lui poser ses propres questions.

Damnée était cette convention sociale qui dictait de ne pas avoir d’armes pendant une rencontre diplomatique. Ce qu’elle aurait donné pour avoir ses armes, là maintenant. Autone sortit Opixiatre de sa cachette, la tenant sur son avant-bras, en faisant face à l’homme. « Tu es un imbécile. » Commença-t-elle. Et Opixiatre croassât. « Ton ami est mort pour rien, et tu allais mourir pour rien. Sais-tu combien d’années j’ai passé, à me battre rien que pour une loi? Une seule loi dans quelque chose de plus grand qui n’est pas près d’être terminé. Si tu es humain, tu dois accepter que ce que tu commence n’aura pas de fin avant ta mort. Les idées sont bien plus lentes que les naissances. »

Il n’allait probablement rien absorber de tout cela, mais au mieux, elle laisserait une impression de ce qu’elle croyait. Car elle ne faisait pas semblant, elle était triste et en colère. Deux althaïen, deux araignées étaient mortes. « C’est si facile de parler d’unité, mais personne n’accepte que la paix implique la division. Quand allez vous comprendre, c’est votre nature d’être différents. Pourquoi parler d’unité ? Trois Althaïens, alors que vous êtes déjà si peu. Vous avez été égoïstes, en choisissant le désespoir. J’élève quatre enfants Althaïens. Est-ce ce que vous voulez pour l’avenir? Le message que vous voulez passer à l’histoire? Qu’il n’y a plus lieu de se battre, à être résilient? »

Bon, elle s’était laissée emportée, et elle avait daronne le pauvre homme qui ne comprenait probablement pas grand-chose. Opixiatre donna quelques coups de becs. Elle caressa un peu le dessus de sa tête, puis le laissa grimper sur Saber. L’oiseau donna alors quelques coups sur le menton de l’homme, comme pour le relever. Puis il plongea ses yeux dans les siens*. Une punition, peut-être, une leçon, surtout.


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Visions (vos anciennes vies) :


Punition du prisonnier lol :

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Un regard opalescent dans des orbes vitreux. Plus aucune étincelle de vie ne semble briller dans ces yeux mornes. Et pour cause, la potion faisant effet ronge son esprit, sa volonté. Où est-il ? Qui est-il ? Quel est le sens de la vie ? A droite ? A gauche ? Ohhh le beau chameau, il était passé où le beau chameau ? Et ce regard, si profond, si transperçant, si…

Et soudain une conscience vrilla en lui. Son âme afflua en une lame de fond acérée, à l’émergence de sa conscience aliénée. Une âme d’antan, une âme de plus de mille ans. Elfe à la haine viscérale envers ces vampires honnis. Tout lui revint soudain en un spasme discordant et dissonant, en un spasme d’agonie de son fol esprit. Dragonnière, oui elle était dragonnière. Deuxième élu des dragons. Elle avait vu avec horreur le premier élu être un vampire, et n’avait pu rester sans agir. Sauver son peuple, c’était là son credo. Et dans le désert d'Esfelia, elle voyagea, ce seul objectif en fardeau. Elle parvint à trouver ce qu’elle était venue y chercher : ces créatures magnifiques et sauvages nommés dragons. Et de son charme faussement innocent, de ce calme sans pareille, elle parla à ces parangons. L’un des leurs avait rompu tout équilibre en se liant avec un vampire. L’un des leurs devait rétablir la balance et à l’un de son peuple se lier et s'unir. Si les plus vénérables dragons ne furent pas dupes, elle sut charmer l’un des plus jeunes, qui à elle se lia, à jamais. Et des années de guerre reprirent entre elfes et vampires, par ce seul geste, ce seul souhait. Elle se souvenait, de tout. Même des contes la décrivant sage au cœur pur et à l’âme droite. Mais la pureté et la droiture avaient un goût amer, quand elle comptait tous ces morts. Ces déchirures, cette haine, qu’elle avait entretenues, dans son aveuglement obscure. Oui, un goût amer…

Un goût bien amer, décidément, réalisa-t-elle, alors que son regard perdu se détacha enfin de ce regard opalescent, de cet étrange oiseau qui la scrutait. Et… que faisait-elle ainsi attachée ? Que faisait-elle ici traitée de façon si honnie ? Relevant des yeux fous de colère, elle s’exclama alors, en un elfique un peu antique.

Je suis Athelleen Vallana, première du nom et dragonnière du peuple elfique !! Comment osez-vous ?

Mais quel était cette voix d’homme ? Et quel était donc ce corps ? Un corps d'homme ? D’humain ? Et quel était donc ce lieu, ces gens, ces… ? Soudain panique et frayeur eurent raison du peu de force qu’il lui restait. Dans un dernier spasme, ses yeux roulèrent dans ses orbites et elle tomba dans les limbes de l’inconscience.

***

Le chaos ondulait encore de ses échos capricieux, quand les portes s’ouvrirent de nouveau. Un vieil homme au pas chancelant, s’appuyant lourdement sur une canne et retenu d’un bras par un brave soldat cordontais, entra, les traits tirés, des joues cireuses creusées de maladie et des yeux gris perçants fortement cernés, bien qu’ils brillaient encore d’une étincelle de vive intelligence. Un oiseau de feu voletait à ses côtés. Nul autre que Sulfure revenant à son maitre tout en escortant le vieillard.

Vos Majestés, fit-il en tentant de s’incliner.

En vain. Le garde dut le retenir pour qu’il ne s’écroule pas et lui attrapa la première chaise venue pour l’y installer.

Maudir Saunin, à votre service. Je déplore de n’avoir pu honorer mon office. J’espère que vous me pardonnerez également de ne pouvoir rester debout devant vous.

Il se tourna vers son jeune acolyte Kassnois.

Mon jeune Tristan, je vous remercie de m’avoir remplacé et je suis désolé de votre infortune. J'aurais encore un service à vous demander pour organiser la sécurité hors de cette salle dans le reste de la cité.

Son long regard perçant congédia alors le jeune homme qui sortit sans demander son reste, après s’être incliné cérémonieusement devant les deux dirigeants et leur assemblée.

J’ai appris les sinistres événements et Cordont tout entier est meurtri d’apprendre avoir été encore la scène de telles tragédies. Que les Dieux soient loués, vos Majestés ont été épargnés du pire. Je ne sais ce que nous pourrons jamais faire pour réparer ces terribles outrages.

Puis, se tournant vers l’Empereur.

Votre oiseau vous amenait ceci, Votre Majesté Impériale.

Et ce disant, il lui tendit un parchemin. Encore un. Tandis que Sulfure emportait déjà la missive de la Monarque en direction de ses armées.

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Plus le temps passait dans cette pièce, plus Claudius se disait que la situation était des plus incongrues, qui aurait pu ressembler à une mauvaise tragédie. Car en effet, spécialement en ces derniers instants, le degré de choses incongrues qui se passaient dans cette pièce avait drastiquement augmenté, contribuant aussi à jouer avec les nerfs d’un Empereur qui n’était pas déjà au meilleur de sa forme, compte tenu des derniers événements.

En vérité, Claudius peinait à rester concentré : entre le fait que le miroir de Dalis contenait un genre de fantôme auquel Vex’Hylia s’était mis à parler, qu’on ait trouvé une chouette qui était en fait un être humain qui avait fini parler une fois drogué par l’alchimiste Thörmyr, et qui avait fini mort complètement fou en se prenant pour la première dragonnière du peuple elfique, et … Un chameau néantique qui était apparu pour sauver le serviteur « TM » suspect que Claudius et Autone avaient appréhendés … Cela faisait beaucoup d’agitation, et aussi beaucoup d’événements surnaturels pour le Havremont qui n’était pas tant habitué que cela au mysticisme et à l’art des arcanes, et surtout qui craignait qu’à tous moments de nouvelles agitations viennent le secouer.

Claudius trouva son refuge en lui-même, parlant moins et essayant de suivre la situation à sa manière : si beaucoup d’artifices s’étaient mises à pulluler dans cette pièce, le Havremont géra les informations en allant à l’essentiel, gardant toutes ses questions sur toutes les apparitions ici pour plus tard. Force était de constater en l’occurrence que l’enquête avançait : grâce à toutes les contributions de chacun pour savoir ce qui se passait par ici, ils avaient désormais un panel non négligeable d’hypothèses et recueilli un certain nombre de témoignages clés qui résoudraient ces affaires.

Aussi, au fur et à mesure qu’ils avançaient, le Havremont grapilla quelques minutes de ci et de là sur le temps de tout un chacun pour les remercier brièvement de leur contribution dans l’avancée de l’enquête : que ce soit pour sa lieutenante, le grand Asolraahn, l’alchimiste Thörmyr, et bien sûr la Monarque Falkire, Claudius ne fut pas avare en paroles au fur et à mesure que les découvertes étaient faites.

Pour suivre attentivement tout ce qui se passait plus au calme et au fur et à mesure que les événements se déroulaient, le Havremont avait entrepris de faire un peu de ménage sur une partie de la table, et y avait déroulé un grand parchemin vierge, en amenant près de lui plumes et encres de différentes couleurs. Tout stratège militaire qu’il était, Claudius avait pour habitude quand il était encore un simple gradé de l’armée de faire usage de cartes et de petites figurines pour élaborer ses plans d’action, comme de nombreux généraux militaires avant lui. Cette habitude était quelque chose qu’il avait conservé et décliner à bien des échelles pour sa gestion des affaires quotidiennes de l’Empire, ou simplement pour expliquer des choses complexes, ou pour éviter de se perdre.

En l’occurrence, l’Empereur organisa son parchemin en plusieurs parties : il consigna d’abord à la fois tous les noms qu’il avait entendu jusqu’à présent et les rangea en trois parties : innocent, suspect ou coupable, tout en ajoutant quelques détails si ceux-ci étaient désignés suspects ou coupables. Il consigna également toutes les découvertes du petit groupe, précisant les sources de ces découvertes quand cela était possible, ou en ajoutant le mot « hypothèse » quand les sources étaient moins sûres. Il traça par la suite des lignes dans une encre rouge entre quelques événements notables, ou concordants.

Ce petit procédé pris mine de rien un certain temps, et occupa les mains du Havremont qui se trouva déjà plus utile à faire cela pendant que tout un chacun était occupé à faire avancer les choses en faisant de la science, du mysticisme, ou agiter différentes forces de la Trame pour faire avancer l’enquête. D’autant que cette façon de consigner les choses seraient utiles pour l’avancement de l’enquête, ou encore dans la possibilité d’éventuelles poursuites des actions s’ils ne trouvaient pas tous éléments aujourd’hui – ce que Claudius craignait de plus en plus au fur et à mesure que l’heure du jour avançait, bien qu’ils étaient efficaces ensemble – mais aussi en cas de besoin de preuves si procès il devait y avoir dans les différentes provinces de Calastin. Après tout, Claudius pouvait faire condamner n’importe qui s’il le voulait et personne n’était en droit de contester ses décisions, mais il eut une pensée pour sa camarade Falkire qui dirigeait un territoire « libre » : peut-être aurait-elle un besoin particulier, si elle tenait à engager un procès officiel contre un éventuel suspect.  Pendant tout ce procédé, au retour du Tribyoon Asolraahn, Claudius l’invita à s’asseoir à côté de lui pour qu’il puisse lui narrer les découvertes, et les différentes auquel il pensait.

Il ne leva la tête que quand l’on venait à lui l’interroger, ou lui donner d’autres informations : la légitimité dudit Sindar Gwarthiâr était notamment remise en cause plusieurs fois, par des personnes différentes. Vex’Hylia porta notamment à ses oreilles quelques éléments d’historique, qu’il avait une potentielle rancœur contre la défunte Dalis, et une légère tendance familiale à être girouette … L’alchimiste Thôrmyr vint également lui confier qu’il avait été dans des petits groupes d’elfes envisageant de sortir d’Ipsë Rosea au moment où l’épidémie avait touché la ville.

Quand la monarque de Caladon vint la trouver avec de nouvelles informations, et notamment le fait qu’une « vengeance du peuple déchu » avait été évoqué au sein de Cordont, il n’en fallu pas plus à Claudius pour ajouter quelques lignes à la missive qu’elle préparait pour ordonner que l’on vienne chercher Sindar Gwarthiâr et que l’on l’interroge selon les mêmes méthodes usités que pour le dénommé TM qui s’était enfui quelques minutes plus tôt… Un Sindar qu’il chercha du coin de l’œil dans la salle, et qu’il aperçut bien évidemment entrain de se rapprocher de la sortie, bien que l’oiseau d’Autone l’avait coupé dans son élan, revenant sur les épaules de la monarque, avant d’ensorceler définitivement l’assassin althaïen. Quoi qu’elle puisse lui faire ressentir à travers cela, Claudius approuvait cette décision d’Autone. Il venait de commettre un acte grave, et c’était là un châtiment suffisant.

Claudius soupira. Bien qu’il n’en eût pas vraiment douté, il était tout de même content de voir s’éloigner l’hypothèse qui désignait Aldaron coupable : il n’aurait pas été souhaitable que son peuple rentre à nouveau en guerre contre les vampires. A contrario, il se félicita de son intuition : la Confrérie, et particulièrement leurs assassins semblaient être impliqués dans la situation. Ce qui confirma quelque peu son hypothèse du « Souffle » : celui-ci, il est vrai, avait disparu il y a bien longtemps, mais pour celui qui savait écouter dans les rues de l’Empire, il n’était pas rare d’entendre des rumeurs sur le fait que ce groupuscule avait été absorbé par la Cour des Miracles, puis la Confrérie.

Claudius se frotta la barbe. D’un côté, des potentiels partisans de la cause d’Ilhan qui avaient agi de manière désespérée, et de l’autre des elfes identitaires qui voulaient créer la division sur Calastin en assassinant le Dominus Dalis et en faisant potentiellement porter le chapeau à d’autres personnes … La situation semblait à première vue plus qu’ironique.

Mais il n’était pas au bout de leur peine, puisqu’aussitôt que Claudius s’était accordé un instant de bref répit, que quelqu’un d’autre arriva dans la pièce, accompagné de son Phénix, Sulfure. Un vieil homme, s’appuyant sur sa canne, qui semblait exténué rien qu’en ayant fait la marche pour venir ici. Il semblait rongé par la maladie, et extrêmement faible.

Le Havremont se sentit un brin compatissant sachant que peu de choses pouvait potentiellement le séparer de cette condition, surtout que celui-ci se présenta comme le chambellan devant initialement assurer cette rencontre. Il écouta attentivement ses excuses, avant de répondre :

« Ne vous en faites pas Messire Saunin. Cordont n’y est pour rien là-dedans. Ce n’est peut-être pas la rencontre que nous espérions, mais cela nous donne au moins l’occasion de montrer que l’Alliance et l’Empire savent être unis pour une même cause, n’en déplaise à certains. »

Le Havremont insista bien sur ces derniers mots en ayant un petit regard sur l’assassin complètement inconscient derrière eux.

Le vieil homme lui présenta ensuite un parchemin dont il disait que Sulfure lui amenait : encore ? Cela n’allait-il jamais s’arrêter ? Claudius ne tarda pas à lui prendre le parchemin des mains, et s’enquit de ce qui était écris dedans en brisant le sceau de celui-ci.

C’était un message de sa Dominus des Finances, la vaillante Jeanina de Briselame : elle lui expliqua que des contacts à elle avaient retrouvé une liste sur les lieux d’une violente escarmouche, qui concernit sans aucun doute l’un des assassins de Dalis. Claudius haussa les sourcils en lisant cela : ça par exemple, les nouvelles circulaient vraiment très vites en Sélénia. Cette liste était cryptée, lui disait-elle, elle avait commencé à essayer de la recopier pour la déchiffrer, mais constatant le temps qui passait, elle avait préféré lui envoyer une missive tout de suite, pour faire une course quant à qui arriverait à déchiffrer ce code en premier. Le Havremont eut un sourire en coin, imaginant sa Dominus pestée à juste titre sur ceux qui avaient commis tous ces actes, et voyant d’ici la flamme du défi dans ses yeux. Il se pencha aussitôt sur la fameuse liste : elle était composée en plusieurs lignes de deux mots, a priori illisibles en l’état.

Claudius s’y pencha, et recopia un des éléments en bas de la liste : « Zpukhy Ndyaophy ». Il pencha sa tête et se posa quelques minutes dessus : heureusement, il avait plusieurs années d’expérience dans l’armée, qui faisait qu’il avait fini par habitude de reconnaître plusieurs codes simples, parce qu’il avait habitude de croiser ce genre de message cryptés, ou même de s’en servir pour faire passer des informations confidentielles. En l’occurrence, il en essaya de plusieurs types, avant d’essayer la méthode dite de « chiffrement par décalage », une méthode qu’utilisait également Briselame dans certaines de ces correspondances … Et là Claudius découvrit bien vite de quoi il était question. Cela lui pris quelques instants pour tout déchiffrer : il trouva alors une suite de noms, certains elfiques et d’autres non … Parmi lequel figurait, tout en bas de la liste le nom de Sindar Gwarthiâr.

Là, Claudius haussa les sourcils, et leva soudainement la tête, cherchant l’elfe dans la salle, où il était précédemment. Il l’aperçut tout près de la porte, déjà un pied dehors, essayant de sortir discrètement. Le Havremont se leva alors d’un seul coup, et puisa dans ses forces pour utiliser un des glyphes de ses gants. « Écartez-vous ! » ajouta t-il pour ceux qui se trouvèrent face à lui. Là, des chaines de lumière partant des gants de Claudius parcoururent la salle, jusqu’à trouver leur proie : l’elfe Sindar, qui, surpris, se trouva bien vite entremêlé dedans. Le Havremont tira sur la chaine, désireux de le garder bien en place, et s’approcha de l’elfe.

Celui-ci ne manqua pas de protester, de se débattre (vainement) et de s’insurger :

« Pourquoi agissez-vous ainsi ? Qu’ai-je fait pour mériter cela ? Je ne comprends pas ! »

Des suppliques inutiles que Claudius écouta d’une oreille distraite. Une fois qu’il était à portée de main, il puisa de l’énergie dans la Trame et mima un geste de passage de fers aux poignets de son interlocuteur. L’énergie vient alors se rassembler comme un étau autour de la cible, et le coupa de tout accès à la Trame. Un sortilège de Flux de Contrôle qu’avait appris Claudius depuis qu’il était en contact avec Sulfure.

Le visage de l’elfe perdit alors des couleurs. Bien vite, il perdit par la suite toute son éloquence, et le petit geste clé discret qu’il avait commencé à faire de ses doigts se trouva bien inutile. Claudius profita de son silence pour dire d’une voix claire et intelligible :

« Vous êtes en état d'arrestation pour Haute-Trahison à l'Empire et complicité au meurtre du Dominus Dalis. Qu'avez-vous à dire pour votre défense ? »

Il ordonna dans le même temps à Strengë dans un signe de tête de fouiller l’elfe, pour le délester de tous objets pouvant potentiellement l’aider. La cape ne se fit pas prier, sans doute trop heureuse de pouvoir être autoriser à voler des choses, et se détacha aussitôt de son propriétaire pour aller fouiller l’elfe : elle revint bien vite avec divers bijoux et une orbe magique, ainsi que quelque fioles que Claudius identifia comme étant des potions de soins.

Finalement, Sindar répondit à cette invective :

« Haute trahison ? Meurtre du Dominus ? Qu'est-ce qui vous fait dire que je suis impliqué ? Moi qui n'ai fait que servir fidèlement l'empire depuis mon arrivée parmi vous ? »

Claudius eut un petit sourire nerveux en coin ? La fin de sa phrase sonnait fausse, il le sentait. D’abord parce que sa chevalière impériale lui faisait sentir, mais aussi parce que cela sonnait faux. Le Havremont haussa un sourcil. Très bon mage, mais mauvais menteur, donc. Il répondit :

« Je suis votre Empereur. C'est moi qui pose les questions. Que savez-vous à propos de la "vengeance du peuple déchu" ? Inutile de me mentir, je sais que vous faites partie des traîtres. »

Le Havremont montra alors la liste qu’il avait déchiffrer, de loin, suffisamment pour qu’il puisse la lire mais pas à portée de main. L’elfe observa la liste, et répondit en ricanant :

« Une liste de noms ? Que mon nom soit sur une liste ne signifie rien. A quoi donc correspond cette liste pour qu'elle suffise à m'accuser ? »

Ne tenant plus les discours insolents, L’Empereur administra un puissant coup de poing de sa main droite directement dans le visage de l’elfe. Il se retint cependant de faire usage de toute sa force, pour que l’elfe ne tombe pas dans l’inconscience instantanément. Celui-ci cracha un peu de sang, et releva un regard étonné vers lui : il semblait étonné de la force de l’Empereur, qui avait une force semblable à ceux de sa race, sans compter les heures d’entrainement derrière lui. Cependant, cette manifestation de force ne le rendit pas plus loquace, puisque celui-ci répondit :

« Rien. » à l’Empereur.

Claudius soupira, excédé. Sa phrase était fausse, encore une fois, puisqu’elle fit légèrement vibré sa chevalière de la même façon qu’auparavant. Hésitant sur l’approche à avoir avec ce traître, il se contenta de faire son plus beau regard plein de sévérité et d’autorité avant de faire :

« Je perçois vos mensonges, elfe. Je vous conseille de coopérer si vous ne voulez pas que vous ou votre femme croupissiez dans les geôles de l'Empire, ou pire, vous avez-vu ce qui est arrivé à l'assassin qui était à votre place à l'instant. Que savez-vous de la vengeance du peuple déchu ? »

Là, le visage de l’elfe se décomposa, notamment quand Claudius fit mention de sa femme :  il pâlit, lança un regard hautain, dédaigneux, flamboyant de colère, puis qui finalement s'éteignit. Il baissa la tête en capitulation.

« Je vous en prie, je parlerai, mais ne faites rien à mon épouse, elle n'y est pour rien, elle ne sait rien de tout cela. Faites de moi ce que vous voulez... » – il tempéra ses propos en ayant un regard effrayé vers l’assassin inconscient non loin – « mais j'en appelle à votre clémence envers mon épouse. » Claudius hocha la tête, et le laissa parler :

« Quelques elfes m'ont abordé à Cyrène, près d'Ipsë Roséa alors que la Peste de Corail frappait les miens de plein fouet. Au début, ils voulaient juste fuir. Et certains ont fui. Moi et deux autres sommes restés, car certains des nôtres étaient condamnés à Ipsë Roséa. Puis... Puis votre... Dominus Dalis... » Il cracha le nom Dalis avec colère et mépris « est arrivé, se portant en sauveur. En sauveur ! Et son mode de sauvetage ? la vampirisation ! Si encore... » Sa voix s’étrangla : « Si encore il avait proposé la vampirisation qu'aux volontaires... mais certains l'ont été de force. Mon épouse l'a été de force ! Elle avait préféré la mort, mais on l'a mordu contre sa volonté ! Et elle a... elle a tout oublié. Tout. Plus rien de nos vies d'avant lui est resté. Je l'ai pourtant suivi dans votre empire, au sein de la Torynésie. Dans le secret espoir... vil espoir. Comment donc un grand homme tel que vous avez-vous pu vous allier à un vampire tel que ce traitre de Dalis ? » La colère revint alors dans son regard, mais il se calma de suite en reposant son regard sur celui de l’Empereur, l’écho des menaces sur sa femme lui revenant en tête :

« Quand de nouveau ce même groupe d'elfes m'a contacté pour un projet de vengeance envers notre peuple qui avait tant souffert et qui avait été ainsi souillé... j'ai hésité au début. Mais bien vite en regardant ma tendre épouse qui n'avait plus d'épouse que le nom, coquille vide de ce qu'elle avait été, si belle, si magnifique et maintenant si honnie... j'ai accepté. La cible n'était pas vous, Votre Majesté, mais votre Dominus qui a souillé notre peuple, contre sa volonté pour beaucoup. »

Claudius hocha la tête, et garda toutes ces informations en tête, se disant qu’il allait avoir de quoi garnir son parchemin prochainement. Le Havremont posa ensuite d’autres questions, n’ayant pas le temps ni l’envie de s’apitoyer sur le sort de cet homme qui avait participé au meurtre d’un de ses proches :

« Où sont tes complices ? Sont-ils tous dans cette liste ? Il y a des noms elfiques, mais d'autres qui sonnent humains : quel a été l'implication de ces derniers ? Affirmez-vous avoir donné un contrat aux Assassins de la Confrérie des Pirates et les avoir aidés à venir en Torynésie ? Ont-ils fui par téléportation ou par un autre moyen, ou sont-ils encore sur nos terres ? »

Là, le captif regarda à nouveau la liste avant de se confier à l’Empereur :

« Les 5 derniers noms elfiques sont tous les concernés, dont le mien. Trois sont ici à Cordont. Le dernier est parti chez les pirates, c'était lui qui était chargé de parlementer pour le contrat avec les Assassins de la Confrérie. Il n'est pas revenu, il s'est donné la mort sur le trajet du retour. Oui, nous avons fait appel à la Confrérie et avons donné tout ce qu'il nous restait pour payer leurs conditions hors de prix. » Il cracha ces derniers mots avec mépris. « Et encore, selon leur capitaine, il nous aurait fait un rabais, et une faveur, ce qui faisait de nous ses débiteurs... » Sa moue se tordit de dégoût. « Nous ne les avons toutefois aidé en rien à venir en Torynésie, le contrat stipulait juste le meurtre, eux seuls organisaient ensuite les modalités pour y parvenir. De même nous ne les avons aidé en rien à fuir ou autre, nous ne savons rien, nous ne savons pas comment ils s'y sont pris, ni quelles méthodes ils ont employé ni même comment ils ont pu repartir ensuite, s'ils sont seulement repartis. » Il regarda la liste un instant encore avant d’ajouter : « Quant aux noms humains... ils ne sont pas impliqués, je ne sais pas ce qu'ils font sur cette liste. Ni même ce que cette liste représente au juste. »

Claudius hocha la tête. D’autres informations utiles, spécialement si Autone voulait interroger des elfes ici. Ils gagneraient du temps. Il demanda ensuite à l’elfe :

« Avez-vous participé à ce meurtre, où était-ce uniquement l'œuvre de la Confrérie ? Avez-vous les noms des assassins, au moins des alias, ou ceux-ci ont refusé de vous en donner ? »

Et celui-ci répondit :

« Je n'ai pas participé activement, nous l'avons juste commandité en achetant les services de la Confrérie. La Confrérie a œuvré ensuite sans nous. Et nous n'avons aucun nom de ses assassins de la Confrérie, ils se présentaient tous masqués. Même leur chef. »

Claudius se frotta la barbe. Mystère résidait donc encore sur l’identité réelle de ses assassins, bien qu’on sache pour sûr que le Capitaine de ceux-ci étaient présents au moment des faits. Claudius souleva un dernier point d’attention qu’il avait eu au sein de cette affaire :

« Tu m'as amené un bout de parchemin avec un arbre de vie dessiné dessus, et tu as tout de suite désigné le Clan Elusis comme coupable. Quel est ton rapport avec celui-ci ? »

Là, un sourire torve et méprisant se dessina sur ses gracieux traits elfiques, avant qu’il n’explique la chose à l’Empereur :

« Notre vengeance ne devait pas toucher que le vil cygne, il n'est pas le seul à avoir souillé notre peuple et à l'avoir conduit à sa déchéance et sa totale disparition. Le Prince Noir Elusis a souillé également notre peuple en le plongeant dans la nuit. Lui aussi devait payer. Mais un dragonnier est plus difficile à atteindre... » Il lança alors un regard fier, que Claudius se retint de corriger aussitôt. Il aurait pu presque pétiller de malice, s’il n’était pas dans cette situation. « Nous pensions l'atteindre... par votre biais. Vous faire croire que le meurtre de Dalis était de lui et vous conduire à la guerre contre le peuple vampirique... Dommage que vous n'ayez pas mordu à l'hameçon. Nous vous avons mésestimé, Votre Majesté, vous pourtant tueur de dragons et qui aurait eu de sacrés griefs contre le Prince Noir... »

Claudius siffla un crétin supérieur entre ces dents, quand il vit à la fin de cette phrase qu’une certaine estime était naissante dans son regard vers l’Empereur.

Le Havremont avait été plus malin en signant la paix avec Aldaron, et c’était bien fait pour eux. Cependant, il reconnaissait intérieurement qu’il n’aurait pas fallu beaucoup plus pour que l’Empereur ne déclare la guerre au Royaume Erlië. Claudius lui demanda si c’était là tout ce que Sindar savait, et celui-ci répondit d’un simple hochement de tête. Le Havremont le laissa alors sous bonne garde des cordontais chargés de la sécurité environnant, spécifiant qu’il fallait impérativement qu’il soit laissé sans accès à la magie.

Claudius tourna les talons, et posa la liste de Briselame ainsi que les quelques objets qu’il avait pu trouver sur Sindar (en négociant bien évidemment avec sa cape de bien vouloir lui laisser) sur la grande table. Il fit ensuite signe à Vex’Hylia, Thörmyr et Asolraahn de s’approcher, avant de leur dire :

« Si l’un d’entre vous possède des informations quant aux assassins de la confrérie, qu’il se sente libre d’en parler. Bien qu’ils soient ennemis de notre nation, je ne vous jugerais point. A ce stade, tout ce qui peut être rassembler ici peut être utile. Sentez-vous libre d’en parler, n’importe quelle piste peut être la bonne. Ah, et également … Vous pouvez disposer des objets de Sindar si vous le désirez. Je lui confisque officiellement. » Claudius fit ensuite d’une voix intelligible pour tous : « Si l’un d’entre vous reconnaît le nom d’un ou plusieurs des humains dans cette liste, qu’il vienne immédiatement me trouver. Je veux savoir toutes les informations que vous possédez éventuellement sur ces personnes. ».

Claudius soupira longuement, avant de finalement se rapprocher de la Monarque de Caladon pour lui confier, d’une voix basse pour que seule elle entende :

« Je pense qu’il va être bientôt temps que nous décidions des suites des enquêtes à mener … Et de discuter de cet accord dont nous étions venus parler initialement, chère consœur. Quoi que nous devrions peut-être rajoutés quelques dispositions pour assurer notre sécurité »

Un sourire vint ponctuer cette dernière phrase. Bien que nombre de choses restaient encore à discuter … Le calme viendrait-il finalement, après cette tempête ?


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Mon reflet dans le miroir et beaucoup de questions, voilà ce qu'il restait. Mais c'était sans compter sur la suite des évènements pour le moins… rocambolesque. Un interrogatoire vivement mené se fit voler la vedette par l'apparition aussi soudaine que farfelue d'un chameau porté par l'énergie du Néant, celui-ci emmenant avec lui dans son portail le dénommé T.M. Voilà qu'un suspect disparaissait. Et c'en était trop pour cette journée, me dis-je, en portant mes doigts à mes tempes, tentant un vain massage pour tenter de retrouver des idées claires. Souhaitant également empêcher un mal de crâne d'apparaître, je regardais du coin de l'œil ce qui se tramait du côté du prisonnier. Ce dernier semblait… Fort malmené. J'en détournais rapidement les yeux, ne souhaitant guère faire face à ce spectacle qui ramenait à moi de terribles souvenirs.

Je relevais la tête lorsque les portes s'ouvrir, celles-ci révélant un vieil homme au pas chancelant soutenu par un soldat cordontais, comme en témoignaient les armoiries présentes sur sa tenue. Je me rapprochais doucement de l'empereur, même si je doutais fortement de la dangerosité potentielle de l'homme. Même sa canne semblait peiner à le maintenir debout. Dans d'autres circonstances, peut-être aurais-je pu soulager ses vieux os. Peut-être plus tard, songeais-je tandis qu'il s'adressait aux deux souverains. Mais le plus intéressant sortant de cette rapide entrevue était très certainement la missive rapportée par le magnifique oiseau de l'empereur.

Je m'écartais de la trajectoire de Claudius à l'ordre tonitruant de ce dernier, voyant la chaîne de lumière passer à quelques centimètres de ma poitrine pour venir s'enrouler, tel les bras du destin, autour de Sindar. Ce dernier ne manqua pas de s'époumoner. Quelques secondes de plus et, j'en étais certaine, il clamerait son innocence dans tout cela. Mais si l'empereur avait agi aussi vivement, il devait avoir une bonne raison.

Silencieuse, les mains jointes devant moi, j'écoutais l'échange, toisant Sindar de mes orbes volcaniques. Ainsi, j'avais eu raison de me méfier et de mettre en garde mon souverain. Sans surprise, ce dernier céda rapidement à la pression dès l'évocation de sa femme, une information que j'avais livrée à Claudius moi-même. J'en tirais un sourire en coin, c'était une utilisation très intelligente de ce que je lui avais dit.

Le récit de Sindar faisait, malgré tout, écho en moi. J'aurais pu être comme lui. J'aurais pu faire partie de son groupe. Mon époux était un vampire, il avait été mordu de force, même s'il n'avait pas contracté la Peste de Corail. Je ne pouvais m'empêcher de comprendre ses raisons, même si je ne partageais pas son désir de vengeance. C'était en ce point que nos situations différaient. J'étais parvenue à passer au-dessus de mon chagrin, au-dessus du fait qu'il ne me reconnaissait pas. Je savais que son père vampirique prenait soin de lui, même si j'avais encore beaucoup de rancœur envers Aldaron. Sans doute en aurais-je à jamais, d'ailleurs.

L'évocation directe du Prince Noir dans la bouche de Sindar me fit relever la tête. Je l'ignorais, mais l'empereur et moi partagions le même soulagement quant à la non-implication d'Aldaron dans cette affaire. Pas pour les mêmes raisons, sans doute, ou pas tout à fait.

Sindar placé aux arrêts, je me rapprochais de l'empereur au même titre que Thörmyr et Asolraahn. La Confrérie m'était totalement inconnue. Je n'avais donc aucune information utile à donner à l'empereur. Ce ne serait peut-être pas le cas des deux autres, en revanche.

Concernant les objets déposés par Claudius, aucun n'apparaissait vraiment intéressant. Des objets sans réelle intérêt ici, je les délaissais donc au profit de la liste de noms. Une liste décodée où mon œil fut aussitôt attiré par les noms aux sonorités elfique. Je les prononçais à voix haute, prenant l'accent de ma race, avant de relever les yeux vers l'Empereur.

« Je connais ces noms. Deux d'entre eux étaient conseillers à la table de l'Empereur Evanealle. Deux impérialistes. Celui-ci était un noble diplomate. » Je désignais le nom du doigt. « Le dernier était un érudit. »

La suite de mes réflexions fut troublée par l'arrivée de la petite délégation chargée de ramener les Elfes réfugiés à Cordont. M'emparant de la liste de nom, certaine de trouver dans la petite cohorte trois des quatre personnes désignées, je sortais de la salle pour les accueillir, laissant les portes grandes ouvertes derrière moi.

Je sondais la masse et fini par reconnaître, sans peine d'ailleurs, trois des compères. Les deux impérialistes et le noble. L'érudit était donc celui s'étant donné la mort. Aux autres, emmenés de force ici, j'offrais un sourire triste tout en me dirigeant vers les trois acolytes. L'un d'eux était d'ailleurs menotté. L'un des gardes ne perdit guère de temps et m'expliqua que celui-la, en le désignant du doigt, avait tenté de quitter la ville et c'était fait intercepter par l'armée Caladonienne. Bien joué, pensais-je.

« Ne restez pas trop loin. » Glissais-je à l'attention du garde, puis je m'approchais des trois comploteurs, ma cape frôlant le sol dallé en un glissement silencieux. Nous étions légèrement à l'écart du reste du groupe.

« Messieurs les Conseillers, Monsieur le Diplomate. » Saluais-je dans notre langue chantante.

Consciente, toutefois, que les gardes allaient rapidement être nerveux si je conversais dans une langue qu'ils ne comprenaient pas, je repris en commun.

« Je suis navrée que vous ayez été emmené de force ici. Mais avec l'annonce de la mort du Dominus Dalis et les soupçons qui pèsent sur notre peuple, il n'y avait guère le choix. » Je continuais, plus bas. « Je ne le pleurerais pas, toutefois, mon propre époux ayant été emporté dans la nuit également… »

Me servir de ce qui était arrivé à Siel pour les faire parler n'était guère très… Propre, mais cela me plaçait dans la même situation qu'eux à leurs yeux. Toutefois, je n'avais pas pris en compte leur suprématisme elfique. L'un des deux conseillers prit un air compatissant.

« Je comprends votre désarroi, Dame Aërendhyl. » commença t-il et je comprenais que lui aussi m'avais reconnu, ce qui n'était pas une surprise en soi. « Même si je peine à comprendre pourquoi vous soutenez l'empire, vous qui êtes d'ailleurs lié au Prince Noir responsable de la déchéance de nombres des nôtres… »

Je haussais un sourcil avant de comprendre, après une seconde de réflexion, ce qu'il entendait par là. Je balayais ses propos d'un geste agacé, même si lui n'était pas en colère. Tout son être transpiré l'incompréhension.

« Ce ne sont que des rumeurs grotesques. »

« Et vous pensez que nous allons y croire ? Et puis, que me reproche-t-on ? Ce traitement est indigne ! Savez-vous qui je suis ? »

Le dernier Elfe, le second conseiller, se contenta de me jeter un regard noir après m'avoir observé de bas en haut avec dégoût. Je me retenais de lever les yeux au ciel, devinant ses paroles à venir.

« Comment une traite à son sang ose-t-elle nous interroger… en tout cas, le mari soi-disant déploré a été vite remplacé si on en croit les rumeurs. »

Je fermais le poing, serrant les dents tout en résistant à la tentation de lui coller ma main au visage, exactement comme je l'avais fait pour ce fameux Prince Noir dont il était question et avec qui, depuis ma visite à Cendre-Terre, on me prêtait une relation plus qu'amicale. Je maudissais intérieurement madame Doubfire et les oreilles trop fines des vampires.

« Que vous prêtiez attention à ces rumeurs ne m'interesse pas. Je suis la personne la plus à même de vous aider dans cette salle. » Indiquais-je en désignant la porte, derrière moi. « On vous accuse du meurtre d'un haut dignitaire de l'empire et l'un de vos soi-disant allié, Sindar Gwarthiâr, s'est retourné contre vous. »

« Je le savais ! Je vous avais bien dit qu'on ne pourrait pas se fier à lui ! Et je parie que cette Nayrae nous a trahis aussi. Tous des traites ! Dignes de ce Dalis ! » Cracha celui qui, quelques instants plus tôt, m'observait de haut.

« Qui est cette Nayrae ? Je ne peux que vous conseiller de tout me dire, je pourrais ensuite parler à l'empereur pour le dissuader d'intenter à votre intégrité physique. »

Ce prénom ne m'était pas tout à fait inconnu, mais était-ce la même personne ? Une Nayrae avait forgé la couronne dont mon front était ceint, était-ce la même ?

L'ancien conseiller, toutefois, n'était pas très disposé à faire preuve de bon sens. Il détourna la tête d'un air hautain, mais c'était sans compter sur son acolyte menotte. Le fer au poignet semblait lui délier la langue et lui faire saisir la gravité des choses.

« C'est une elfe mage, elle a intégré le conseil des mages. Nous l'avons abordé pour se joindre à notre projet. Mais elle a décliné. Et pour que vous ayez rassemblé tous les elfes de la cité, c'est que quelqu'un a dû nous dénoncer. C'est la seule autre qui était au courant, mis à part Sindar, et qui aurait pu parler de l'implication d'elfes dans cette histoire. »

« Si la dénonciation venait de Sindar seul, vous vous seriez contentés de nous arrêter tous trois. » cracha le hautain, sans tourner les yeux vers moi. Le troisième se contenta de : « Je ne vois pas du tout de quoi parlent ces deux-là. Ils divaguent. » Puis rajouta avec dégoût en me regardant de haut en bas, pensant sans doute qu'il ne s'enfonçait pas suffisamment. « C'est une vile manœuvre pour faire tomber les rares elfes encore en vie et qui n'ont pas... Immaculé. »

Cette fois-ci, je levais les yeux au ciel, me moquant bien de faire preuve de bienséance. Je remarquais également que l'un des trois, celui qui était particulièrement hautain, c'était reculé de quelques pas. Je comprenais, dans tous les cas, que la missive apportée par l'oiseau de l'empereur devait venir de cette Nayrae. Les pièces du puzzle se mettaient doucement en place.

« Nous avons une liste. Dessus, il y a vos noms. Et des noms humains. Cela allume-t-il quelques lumières chez vous ? » demandais-je froidement, me retenant à grande peine d'opter pour un ton tout aussi méprisant que le leur.

« Une liste ? Quelle liste ? » Fit en premier le conseiller. Son compère menotté rajouta : « Une liste ? Nos noms sont sur une liste ? »

« Oui. Une liste. Cette liste. » Leur dis-je, levant la main droite où, depuis le début, j'avais gardé le parchemin envoyé par Briselame. Je la leur agitais sous le nez un instant, puis énumérais les noms pour voir si cela éveillait quelque chose chez eux. Mais rien, si ce n'était de l'incompréhension. Zut.

Mais soudain, avec une rare violence, on entendit le vent siffler fort dehors. Puis une pluie battante. Elle était si forte que, en frappant les vitres, j'avais la sensation que celles-ci allaient se briser sous la force de cette intempérie. Cela sentait la magie à plein nez, mais pas celle de la trame. Un esprit-lié ? Dehors, des cris nous parvinrent. Sans doute les habitants et les gardes, surpris par ce temps soudainement changeant et d'une grande violence. Au bout du couloir, les portes s'ouvrirent avec fracas sur l'extérieur et nous permirent d'apercevoir le déluge, la pluie glaçante parvenant jusqu'à nous et commençant détremper le sol. Puis, un puissant coup de tonnerre fit vibrer les murs. L'éclair était tombé si proche qu'une fenêtre se brisa, suivi d'un second coup encore plus proche.

Je m'approchais de celui qui s'était reculé. Celui qui m'avait prise de haut depuis le début.

« Vous êtes étrangement silencieux. Croyez-moi, vous préférez me parler avant que l'empereur ne s'occupe de vous. Ou pire, sa majestée Falkire et son oiseau. »

Mais la menace n'eut aucun effet. L'Elfe se contenta de me fixer avec un sourire torve. Et alors, je compris. Le tonnerre, la magie, l'elfe.

Je repoussais violemment l'elfe en posant les mains sur son torse, usant de toute ma force pour l'éloigner de moi.

« Attention ! »

Je levais le bras et passais la main horizontalement devant moi dans le même geste, conjurant une puissante barrière qui illumina le couloir et la salle, où se trouvaient tous les autres, d'une magnifique teinte dorée.

Puis il y eut un flash aveuglant, suivi aussitôt d'un coup de tonnerre assourdissant. Les vitres se brisèrent et les murs, bien que de pierre, tremblèrent sur leur fondation.

Je relevais les yeux vers l'elfe si hautain, ce dernier étant à présent sonné de l'autre côté de ma barrière qui avait absorbé toute l'impacte de l'éclair, mais également les bris de verre. Sa tête avait percuté le mur, mais même la vue du sang s'écoulant de son crâne ne parvenait pas à me rendre compatissante. Dehors, la pluie avait cessé instantanément, tout comme le vent violent.

« Par tous les dieux, m-merci. » Fit celui qui était menotté à mon égard. Je me tournais vers lui. L'autre était, pour sa part, muré dans un silence de mort et était très pâle. Je pouvais le comprendre. Si l'éclair m'était destiné, ils auraient été un dommage collatéral. Sinon, cela voulait dire que leur compère venait d'essayer de les tuer en invoquant ainsi ses dons du ciel. Je lui adressais un signe de tête pour seule réponse.

Puis j'avisais, derrière eux, tous les regards qui s'étaient tourné vers nous après ce coup d'éclair et d'éclat. Deux gardes s'avancèrent et chacun saisit le bras d'un des elfes, un troisième s'approcha de l'elfe encore à terre.

« Avez-vous besoin… d'aide ? » Demanda l'un d'eux, un peu ébahi par ce qu'il venait de se passer.

« Saisissez-vous de cet assassin et emmener le devant l'empereur. Dites-lui qu'il est un spirite de la Grenouille. » Sifflais-je entre mes dents, réfrénant une rare colère en désignant mon foudroyant semblable.

« Bon, êtes-vous certain que vous ne savez rien de cette liste ? » Demandais-je avec lassitude, un mal de crâne vrillant mes tempes après tout ce bruit assourdissant. Je grimaçais tandis que les deux répondaient d'une même voix ne rien savoir des noms humains sur cette liste. Ou de la liste elle-même. Celui qui était menotté rajouta en regardant son acolyte :

« On ne sait rien, mais vous avez peut-être les capacités d'en apprendre plus sur ce parchemin. »

Le conseiller demeura silencieux, puis jeta un coup d'œil dans ma direction. Puis vers son compère. Puis de nouveau vers moi. Finalement, il s'avança en grommelant.

« Nous pouvons bien tenter cela, cette sainnûr a sauvé nos vies. »

Il fronça les sourcils en regardant le parchemin, puis je sentis la magie opérer. Il lança un sort dont le geste clé ne m'était pas inconnu. Flux d'érudition, un sort d'identification. Ayant terminé, il releva le regard vers moi, l'air morne et contrarié d'avoir coopéré avec une Sainnûr. Je soupirais, le chemin serait long.

« Ce parchemin est doté de glyphes magiques. L'un d'eux a été désactivé, il empêchait le parchemin d'être lisible, mais il n'est plus actif. L'autre lie ce parchemin à un sort. Un sort unique, que je ne connais pas et dont je ne pourrais donc vous dire le nom ou l'usage. » répondit-il sèchement, clairement à contre-cœur.

« Merci. » Les mots m'arrachèrent la gorge devant tant de mauvaise foi.

Ce parchemin devait appartenir à l'assassin, c'était en tout cas ce que Briselame disait dans sa missive. Avec les noms des Elfes, mais également des noms humains… Des noms qui ne disaient rien aux deux intrigants. S'agirait-il d'une liste complète des personnes ayant une dette envers l'assassin ? Ou ayant signé un contrat, en tout cas.

« Venez. »

Les deux compères furent poussés à ma suite par les gardes tandis que je revenais vers la salle. Je m'approchais de Claudius.

« Bien que faisant partie du complot contre Dame Dalis, ces deux Elfes ont été coopératifs. Celui-ci. » Je désignais le conseiller ayant identifié le parchemin. « À identifié l'un des glyphes dont la liste est dotée. Il est désactivé, mais il empêchait d'en lire le contenu. L'autre glyphe lie ce parchemin à un sort unique, mais impossible de savoir lequel. » Je déposais la liste sur la table, là où je l'avais prise. « Gwarthiâr a révélé que le capitaine des assassins leur a dit qu'il leur faisait un… Rabais. Qu'ils étaient ses débiteurs. Je pense que ce parchemin est la liste de ces personnes débitrices, raison pour laquelle les noms des comploteurs s'y trouvent, mais également d'autres qui nous sont inconnus. »

Je me tournais de biais, faisant ainsi face à l'empereur mais également aux deux elfes. Le troisième était encore dans les vapes, un peu en retrait.

« Leur crime est grave et doit être puni. Mais je me permets humblement de vous demander, votre impériale majesté, un peu de clémence envers eux... pour l'aide apportée dans cette affaire. »

Je leur glissais un regard en coin. Est-ce que l'homme allait accéder à ma requête était une autre histoire, mais j'avais tenu parole.

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Le géant opalin était ravi de sa prise. Ce n’était pas tous les jours que l’on attrapait le coupable manifeste de deux tentatives de régicide quelques instants après ses crimes. En dépit de sa fuite avortée, le prisonnier était cependant demeuré plus taciturne qu’une pierre. Nul question n’avait fait mouche, nul menace n’avait pu être clairement identifiée, et la recherche des autres assassins était une tâche qui ne pourrait s’accomplir seul. Pour cette raison, Asolraahn avait ramené le gaillard devant l’assemblée, comptant le destituer officiellement des dernières traces de son arrogance. Ici, face à l’empereur de Sélénia, la Monarque de Caladon, un alchimiste aux compétences plus vilaines qu’une plaie béante et une magicienne chevronnée, le prisonnier avait vu s’effondrer ses derniers espoirs de salut.

C’est alors que le pirate alchimiste démontra l’étendue de son art pervers. En raison de sa grande taille, il fut difficile pour Asolraahn de voir ce qu’il fit ingérer de force au prisonnier. Il ne vit pas non plus comme l’expression de l’assassin vira de la résignation à la folie. L’alchimiste paraissait immense, aussi menaçant que les ténèbres ramassées dans les angles, et dominait le prisonnier de toute sa hauteur. Le spectacle offert par les aveux fut des plus éprouvants. Le géant opalin esquissa une grimace de dégoût, et se détourna quelques instants, le temps de se familiariser avec ce qu’il lui orchestrait. Ce fut ensuite au tour de la Monarque de Caladon. Et là, c’en fut terminé. L’assassin, de son vrai nom Saber Dral'ar, était avachi sur la chaise. Il était amorphe ; son corps blanchâtre et flasque, abandonné, suffisait à vous suggérer que défier en solitaire la puissance d’un monarque était à vos risques et périls. Asolraahn ôta ses yeux de cette scène. Il en avait eu assez.

Pour l’autre suspect, le dénommé Theobald Martignion, la chance ne fut guère de leur côté. Au mépris du désordre ambiant, ce dernier invoqua une créature du néant et provoqua son propre esclandre ; celle-ci le prit sur son dos et l’emporta au travers d’un portail avant de disparaître de la grande salle du conseil. Où s’était-il enfui ? Quel coup bas préparerait-il prochainement ? C’était de nouvelles questions qui n’aidèrent pas à faire la lumière sur cette sinistre affaire.

Le géant opalin fut presque reconnaissant à l’empereur de le convoquer pour l’aider à remettre de l’ordre dans cette succession d’incidents chaotiques. Ils trouvèrent une table et des sièges pour faire le point. Suivant les interrogations de Claudius, Asolraahn se pencha sur le parchemin nappé de gribouillis, suivit ses multiples raisonnements, indiqua les évènements le concernant et les relia de son doigt griffu. Ce fut d’une efficacité redoutable. Avec son appui, Claudius retraça l’ensemble des circonstances qui tapissaient la tentative d’assassinat. Il amena rapidement forme à l’imbroglio peu commun de cette machination sordide : assassinats, ruses, artifices, complots et nouvelles de l’extérieur. Asolraahn fut impressionné par la façon qu’avait l’empereur d’organiser ses pensées, comme s’il venait de poser sur la table une carte mentale de son esprit.
Cela lui permit également de se mettre au courant des dernières avancées de l’enquête.

Ils étaient en train de corriger le lien entre deux pistes sur les origines de leur détenu quand les portes s’ouvrirent brusquement dans un bruit grinçant de forteresses décrépies. Le courant d’un vent marin passa pour les fouetter de son air iodé. Derrière lui, une humble silhouette de vieille homme se fraya un chemin et fit son rapport à l’empereur avant de lui confier un message codé. Ce dernier le prit et passa les quelques minutes qui suivirent à tenter d’en identifier la teneur. Soudain, ses yeux s’écarquillèrent. Asolraahn s’écarta sur son ordre et l’empereur enroula d’étincelantes chaînes de lumière sur sa cible. Le géant opalin feula de surprise en reconnaissant le visage de la victime : Sindar Gwarthiâr.

Si Asolraahn n’avait jamais discerné le mensonge dans les propos du soldat, il ne demeura pas moins intrigué par les agissements de l’empereur. Il écouta attentivement l’interrogatoire et ses crocs se serrèrent de colère devant la pauvreté des arguments de Sindar. Il avait amèrement conscience de la faiblesse de ses objections et surtout du mensonge que son spirite du chat lui révélait. Cela n’échappa pas non plus à l’empereur. En l’espace de quelques secondes et après quelques menaces bien senties de la part de Claudius, l’elfe déballa toute l’affaire :
Ainsi, des elfes mécontents du traitement qu’ils avaient subi lors de l’évacuation de leur cité avaient engagé la Confrérie des pirates pour assassiner le Dominus de l’information Dalis, qu’ils considéraient coupables de leur malheur. Ils avaient aussi eu à cœur de mettre le Prince Noir Aldaron Elusis dans leur collimateur, en faisant de lui un vampire de paille pour leurs méfaits. Si tout cela était exact, cela signifiait qu’à contre-courant de tous ces plans, quelqu’un avait également eu l’idée de profiter de cet assassinat pour en perpétrer deux autres, ceux d’Autone Falkire et de Claudius de Havremont. Pour quelle raison ? Ce n’était guère simple de l’exprimer. Il y avait en vérité plus de trahisons et de conspirations dans cette unique journée que de baobabs dans sa chère Savane.

L’immense et puissant protecteur de la légion aurait certainement eu l’ironie de lui rappeler deux ou trois choses au sujet des sans-poils…

Dans son cœur toutefois, Asolraahn commençait à percevoir que les contours brumeux de ce qui venait d’avoir lieu dans cette salle provenait en grande partie de la confrérie des pirates. Son pelage fut parcouru d’un frisson de rage. Qu’importe où le géant opalin se trouvait, il avait la sensation qu’une patte de ces bouffeurs d’agrumes rôdait toujours sous un caniveau ou derrière un chemin sombre. En outre, il y avait des noms humains sur la liste que détenait l’empereur. Méfiant, Asolraahn chercha celui de Saber Dral’ar, à la recherche d’un lien avec leurs propres complications, mais ne le trouva point. Si les noms elfiques appartenaient à ceux responsables de la tentative d’assassinat sur le Dominus, les autres pouvaient être ceux des membres de la confrérie jouant double-jeu. En ce cas, il fallait identifier le nom de ces pirates et au plus vite !

L’un d’entre eux était parfaitement capable d’apporter les réponses à ces questions. Et bien entendu, le sournois restait parfaitement muet. Au vrai qui peut nuire, silence était un bon remède…
Alors que la magicienne s’en allait avec le parchemin et que le manque de solutions se faisait drastique, on aurait pu croire que les réflexions allaient s’étendre, et aussi bienveillantes fussent-elles, n’apporteraient rien de nouveau. On aurait pu croire que les interrogatoires se prolongeraient, se cantonneraient à l’identification des elfes coupables, survoleraient les non-dits et effleureraient gentiment mais sans plus l’origine de la confrérie derrière ce crime.

Seulement, le géant opalin n’allait pas laisser l’alchimiste s’en tirer à si bon compte :

–C’en est assez ! grogna-t-il.  Assez de tromperies. Il est temps d’en finir avec toute cette dissimulation. La confrérie des pirates a passé les bornes. Que la vérité sonne son clairon. Jouons crocs et griffes face au ciel !

Il venait de se dresser, immaculé, terrible, l’œil méprisant. Il pressentit toute de suite, au fond de ses os, que ses déclarations allaient ébranler un remue-ménage déjà bien désordonné, qu’il était l’indélicat déterminé à remuer le fond du pot, quitte à éclabousser tout le monde. Il se tenait debout face à l’empereur et à la monarque, désormais sûr qu’il ne pouvait plus taire une information d’une telle importance. Il fixa l’alchimiste avec une haine mesurée, tâchant d’apporter le nécessaire pour éclairer sa précédente déclaration :

-Il y a dans cette salle quelqu’un qui en sait plus sur la confrérie que n’importe lequel d’entre nous. (Il désigna l’alchimiste d’un mouvement de sa tête massive, sa crinière frémissante et agressive) Cet homme que vous appelez Thörmyr n’est pas franc envers nous. Il cache des vérités qu’il est le seul à détenir et les secrets de la confrérie n’en sont pas pour lui. Il porte en vérité un autre nom que j’ai plusieurs fois entendu, lorsque je traquais sous le couvert de subterfuges une bête à Licorok avec lui. Et avec Nathaniel Eärendil, le roi pirate, maudit soit ce bouffeur d’agrume ! Son vrai nom est Demens Torqueo. Il s’agit d’un alchimiste à la solde des pirates.

Un silence sidéré suivit cet éclat. Quelques rictus interloqués flottaient sur les visages des conseillers cordontais et sur celui de certains délégataires, mais on sentait aussi l’incertitude traîner au fond des pupilles ; à moins que le félin ait perdu la raison, il était peu probable qu’il ait lancé une accusation aussi grave sans que son témoignage n’ait un réel poids pour leur dirigeant. Après tout, qu’aurait-il à gagner en révélant de fausses informations ? Quant à Asolraahn, celui-ci resta de marbre et se tourna face à l’empereur et à monarque :

-Interrogez-le, demandez-lui ce qu’il en est de son identité et ses activités. Vous saurez que je dis la vérité. Je ne puis affirmer qu’il a un rôle dans toutes ces manigances. A dire vrai…, (il cracha les derniers mots) je ne le crois pas. Dans le cas contraire, il ne nous aurait pas aidé jusqu’ici. Il ne nous aurait pas permis de trouver l’indice qui desservirait la condition honorable auquel il prétend aujourd’hui.

En outre, Asolraahn avait fait honneur à sa promesse. Il avait gardé un œil sur l’alchimiste depuis le début de cette rencontre diplomatique et n’avait pas remarqué de fourberies de sa part. Et il n’avait pas participé à la fuite des deux assassins de la salle du conseil. Sur l’assassinat de Toryné Dalis en revanche, rien n’était moins sûr :

-Il me paraît évident que nous sommes au cœur de la question ! Car le Dominus de l’information a été vraisemblablement tué juste avant l’ouverture des négociations, dans des circonstances plus que troubles. Nous venons d’examiner les événements, nous avons pesé les faits et croisé les rumeurs ; Nous devons confronter la mort brutale du Dominus Dalis avec celles qui auraient pu être vôtres. Ces assassinats où vous avez failli perdre la vie sont une clé ; c’est l’angle mort où se cache la vérité. Une vérité bien répugnante, si j’ai vu juste. Les assassins du Dominus appartiennent à la Confrérie. Ils ont été engagé par les elfes pour perpétrer un crime extérieur. Cependant, sur la liste de noms que nous venons d’obtenir, il y a ceux des elfes criminels mais aussi ceux d’humains inconnus. Il semble qu’eux-mêmes n’ont aucune idée à qui appartiennent ces noms-là. C’est pourquoi je ne crois pas que les pirates s’en sont tenus là. Mon instinct me dit que certains noms humains sur cette liste appartiennent aux membres de la confrérie impliqués dans l’assassinat du Dominus… et peut-être dans une autre mission ; une que les elfes n’avaient pas prévu ; une qui impliquait vos morts et l’utilisation de deux Araignées d’un réseau d’espions déçus de leur rêve brisé.

Il croisa les bras alors qu’il prenait une lourde inspiration :

-Si mon raisonnement s’avère, alors notre alchimiste ici présent aura quelques réponses à nous fournir sur cette liste. Si tout ceci se révèle faux, il nous reste beaucoup de choses à savoir sur la Confrérie et ses assassins. (Il lorgna ledit alchimiste qui n’avait encore rien dit) Qu’en dis-tu ? Tu veux te rendre utile ? Dans ce cas, maintenant que le glyphe qui empêchait de lire une partie du contenu de cette liste est désactivée, il conviendrait de révéler ce que tu sais. Ici et maintenant.


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Malgré la suite haute en couleurs des événements, Demens resta imperturbable, ou presque. S’il n’avait pas bronché en voyant Bobosse apparaître un instant pour sauver son maître, l’oiseau d’Autone semblait pour sa part avoir fait subir quelque chose de particulier au dénommé Saber Dral’ar, puisque celui-ci c’était subitement exprimé en elfique classique, prétendant être Athelleen Vallana. À peu près e même temps, un vieil homme arriva sur les lieux, portant quelques messages, dont un qui était spécifiquement pour l’Empereur. Vinrent bientôt les révélations de Sindar Gwarthiâr et l’arrestation d‘autres Elfes. L’hypothèse implicite de l’Alchimiste était donc la bonne, du moins pour les Elfes impliqués. Et puisqu’il était maintenant officialisé que la Confrérie avait été mandatée pour le meurtre de Toryné Dalis, ce qui devait arriver arriva : Thôrmyr l’Ermite n’était plus.

- Si mon raisonnement s’avère, alors notre alchimiste ici présent aura quelques réponses à nous fournir sur cette liste. Si tout ceci se révèle faux, il nous reste beaucoup de choses à savoir sur la Confrérie et ses assassins. Qu’en dis-tu ? Tu veux te rendre utile ? Dans ce cas, maintenant que le glyphe qui empêchait de lire une partie du contenu de cette liste est désactivée, il conviendrait de révéler ce que tu sais. Ici et maintenant.

Se rendre utile? Voilà un choix de mot parfait pour décrire le Cafard. Se rendre utile, c’est la seule chose qui lui avait permis de persister à travers tous les fléaux qu’avaient connu Ambarhùna. Que ce soit pour le règne des Almaréens ou celui du Tyran Blanc, il avait su tirer son épingle du jeu. Durant la traversée en mer également, il avait usé de son savoir pour le bien d’autrui. Et lors des premiers mois sur l’archipel, il avait œuvré comme tortionnaire, probablement la seule place d’où Claudius aurait pu entendre son nom véritable, quoique sa désertion était peut-être tombée dans l’oublie depuis. Sur un seul point par contre, Asolraahn avait tord, aussi il fallait rectifier le tir.

- Mon nom est Demens Torqueo, Grand Alchimiste de la Confrérie Pirate. Mais, je ne suis à la solde de personne, sinon du savoir et de la science.

Ces derniers mots n’étaient que pure vérité. À vrai dire, c’était un trait fondamental de l’individu, à un point tel que même ceux et celles sans moyen de détecter le mensonge savaient qu’il s’agissait-là d’une déclaration véridique. Demens fixa Claudius dans les yeux.

- C’est au nom de la science que l’ex-Empereur Nolan Kohan avait fait appel à moi, envoyant une corsaire me quérir personnellement à Athgalan. Mais pour ne pas mal paraître, il avait forgé le persona de Thôrmyr l’Ermite afin que je puisse intégrer le Bureau d’Étude Botanique. Et c’est en tant que tel que je suis venu jusqu’ici aujourd’hui.

Il tourna légèrement la tête, fixant cette fois-ci Autone.

- C’est au nom de la science qu’à l’heure actuelle, je travaille de concert avec Ilhan Avante afin de trouver une manière de vaincre les Couronnes de Cendre pour de bon, même s’il sait qui je suis depuis plusieurs mois.

Non, il ne pensait pas que la Monarque allait prendre sa défense pour si peu, mais dans la situation actuelle, aussi bien tout révéler. À moins que son mari lui ait caché une telle information, elle allait devoir justifier pourquoi elle avait elle aussi gardé le silence sur ce point. Il tourna à nouveau à tête, fixant son regard dans celui du Graärh.

- Cette liste était un contrat rédigé par Teotl Eärendil, le Capitaine des Assassins de la Confrérie. Quiconque y retrouve son nom se doit de compléter sa part du contrat, sans quoi la paranoïa puis la folie s’en prendront à lui.

Il revint à Claudius.

- Si les Elfes ont été identifiés, j’ignore qui sont les Humains listés. La guilde des Assassins se fait secrète, pour des raisons évidentes, et je n’en fait point partie. J’avais certes entendu parler d’un contrat hors de l’ordinaire, mais sans en connaître la teneur. J’ignorais que le Dominus Dalis en était la cible.

Il ne souleva pas son innocence quant aux événements qui s’étaient déroulés en ce lieu, considérant qu’il était plus qu’évident qu’il n’avait rien à faire avec ceux. Dans les faits, malgré son affiliation avec la Confrérie, rien de ce qui c’était produit ici ne pouvait mener à son arrestation. Officiellement, il était un déserteur, sans plus. Bien entendu, il avait aidé le clan Elusis à transformer une partie de la population de Sélénia en Vampires, il avait même combattu un moment l’Empereur lui-même. Il était également responsable des attaques sur Meerhagen, ayant créé les monstres. Or, personne en ce lieu n’avait de moyen de le connecter à ces autres événements et Demens ne comptait évidemment pas les aborder.

Sans surprise, même après avoir vu son identité révélée au grand jour, il était resté aussi calme qu’auparavant. Si l’Empereur décidait de revenir sur sa parole et de le faire arrêter quand même, il se laisserait faire. Mais il se doutait que de part sa position, Claudius respecterait son engagement, ne serait-ce que parce qu’il était devant public. Après tout, c’était le genre d’individu qui était attaché à son image. De quoi aurait-il l’air en arrêtant un savant renommé sur tout Calastin?

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Récapitulatif des actions du Tour 3




  • L’interrogatoire de TM, mené par un garde cordontais et un des conseillers caladoniens, spirite du hibou, tourne court, quand apparaît soudain de nulle part un chameau aux pouvoirs de néant qui emporte TM avec lui. Un chameau connu pour être en lien avec un pirate.

  • Autone reçoit un message, adressé par Nayraë Syzÿgiehnn, une elfe au Conseil des mages, informant qu’un groupe d’elfes l’a approchée il y a peu de temps pour lui proposer de participer à une vengeance pour leur peuple déchu. Nayraë n’a pas voulu les rejoindre. Elle ajoute qu’une partie de ce groupe d’elfes s’est réfugié à Cordont.
  • Autone et Claudius décident alors que leur soient amené les elfes réfugiés à Cordont pour interrogatoire, ainsi que Sindar.
  • Autone sermonne le prisonnier Saber et Opixiatre lui inflige son pouvoir, à tel point que Saber reçoit son ancienne vie et subit un réel transfert de personnalité avec celle-ci : il se prend pour Athelleen Vallana, première du nom et dragonnière du peuple elfique (donc la deuxième dragonnière de l’histoire) avant de perdre conscience.
  • Arrive ensuite Maudir Saunin, chambellan et conseiller de Cordont, vieil homme malade à l’origine en charge de cette rencontre diplomatique (qui avait donc été remplacé par Tristan Kassnois). Il apporte un message à Claudiusde la part de Briselame : une liste de nom cryptée, trouvée par des contacts de Briselame sur les lieux d’une farouche escarmouche contre l’un des assassins de Dalis, alors que ces fameux contacts tentaient de le neutraliser.

  • Claudius décrypte le code et découvre les noms sur le parchemin, dont celui de Sindar, qui s’apprêtait à fuir. Il l’attrape avant qu’il ne sorte, le coupe de la trame pour l’empêcher d’user de magie puis l’interroge en faisant pression sur sa femme.
    Celui-ci révèle le complot des elfes : une vengeance contre le Dominus Dalis (qui a "sauvé" les elfes contaminés d’Ipse Rosea en les vampirisant parfois contre leur volonté), en embauchant les assassins de la Confrérie, et en tentant de faire porter le chapeau à Aldaron Elusis (tenu responsables de la déchéance des elfes en transformant le peu de rescapés de Keet-Tiamat).
    Sindar est laissé sous bonne garde des cordontais chargés de la sécurité environnant.
  • Claudius pose la liste des noms et les objets pris sur Sindar sur la table, propose aux personnes présentes de prendre des objets si intéressés, puis demande à ce que, si l’un d’entre eux a des renseignements sur les assassins de la Confrérie, il en fasse part de suite.

  • Vex reconnaît sur la liste les noms des autres elfes, des impérialistes pour deux d’entre eux, un noble conseiller diplomate et un érudit. Quand la délégation chargée de ramener les elfes réfugiés à Cordont pour interrogatoire arrive, Vex va les accueillir et voit trois de ces noms (pour rappel il y avait cinq elfes comploteurs, mais un est mort et un autre est Sindar, il n’en reste donc que 3) : un des elfes en question est menotté car il a été retrouvé en train de chercher à sortir de la cité, mais a été intercepté par l’armée d’immaculés caladoniennes qui barricadaient la cité.
    Un autre, spirite de la grenouille, tente d’attaquer Vex et de tuer Vex et ses deux complices, mais Vex le neutralise. Cette attaque convainc les deux autres elfes (dont le menotté) de coopérer : par le flux d’érudition, l’un des elfes révèle que cette liste est lié à un sort unique.
    Vex fait part de ses découvertes à tous quand elle revient.

  • De son côté Asol sait qui est Thôrmir et que seul lui a sans doute des informations sur les assassins de la Confrérie, il décide alors de tout révéler : la véritable identité de Thôrmir est donnée, Demens Torqueo, alchimiste en lien avec les pirates.
  • Demens stoïque ne dément pas, il confirme s’appeler Demens Torqueo et être Grand Alchimiste de la Confrérie Pirate, précisant n’être à la solde de personne, sinon du savoir et de la science.
    Il précise quelques informations passées restées secrètes pour le grand nombre, à savoir qu’il a été engagé par l’ex-Empereur Nolan Kohan pour intégrer le Bureau d’Étude Botanique sous une fausse identité, ce qui a conduit à la naissance du persona de Thôrmyr l’Ermite. Erudit qui a servi de façon utile ledit Bureau contre les Ekynoppires.
    Il révèle également travailler actuellement de concert avec Ilhan Avente afin de trouver une manière de vaincre les Couronnes de Cendre.
    Enfin il révèle que cette liste est en lien avec des contrats du Capitaine des Assassins de la Confrérie et qu'elle contient les noms de tous ses débiteurs, liés par ce sort de contrat à ce dernier, débiteurs se devant de compléter leur part de contrat, sous peine de devenir fous.
    Il ne connaît pas les noms humains sur la liste, il précise que la guilde des assassins est secrète, qu’il n’en fait pas partie, qu’il avait entendu parler du contrat et de la liste mais sans en connaître la teneur, et surtout qu’il ignorait que le Dominus Dalis était la cible d’un meurtre.
    Aucun mensonge dans ses paroles.




Instructions Tour 4



Il s'agit maintenant d'un tour de conclusion où chacun pourra poster ses conclusions, ou hypothèses si un doute subsiste encore, et les décisions qu'il veut prendre en lien avec ces conclusions, décisions immédiates ou à venir (mesures à prendre, ordre à donner, autres...).

Normalement il n'est pas prévu de vous envoyer des directives, à moins que vous en ressentiez le besoin (auquel cas, signalez-le moi dans le chan intrigue).

Le tour de post reste identique à celui du tour précédent :
Tobold
Autone
Claudius
Vex
Asol
Demens

Amusez-vous bien !

description[INTRIGUE] Un rêve brisé EmptyRe: [INTRIGUE] Un rêve brisé

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