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[INTRIGUE] Qui sème la discorde récolte le désordre

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Qui sème la discorde récolte le désordre



La visite des entreprises Ychgama, enfouies dans les sous-sols de Calastin, a apporté son lot d'informations cruciales, glanées auprès de celui qui fut l'une des quatre Couronnes de Cendres. Ayant trop sacrifié, aujourd'hui, Udyog peine à accepter que toutes cette douleur puisse avoir été vaine mais il se pourrait qu'il accepte de renoncer à l'inaction si seulement... Une boucle d'oreille lui était rapportée. Une boucle d'oreille que la clairvoyance d'Ilhan Avente a immédiatement identifiée : c'est celle que porte le Roi de la Confrérie. C'est pour des négociations qu'une entrevue est organisée, mais d'autres sont sur la piste de l'artéfact de légende : il se pourrait que la rencontre ne soit pas aussi paisible que prévue. Après tout, on est chez les pirates : tout est possible !


Intrigue : Qui sème la discorde récolte le désordre - 20 octobre 1764

Les joueurs disposent d'un délai de 3 jours pour poster à compter de la réception des directives. Nous vous encouragerons même à poster plus vite encore si vous le pouvez (l’intrigue n’en sera que plus développée). Les RP d’intrigue sont prioritaires sur tous les autres rp normaux.



L'ordre pourrait changer à tout moment.



Spoiler :

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Cette aventure se déroulera dans la belle Althaïa, l’Althaïa du raffinement, l’Althaïa du romantisme, l’Althaïa… Et bien des pirates, on ne va pas se mentir. Seule ville importée directement de l’ancien continent, Althaïa est un fragment du passé, porteur de souvenirs et de secrets. Le culte du mystère est indéniablement l’un des attraits du romantisme d'autrefois, bien que cela ait été saccagé par les chimères avant d’être rebâti par Belethar Espérancieux. Comptez sur moi pour vous faire traverser le löre de cette ville emblématique devenue le siège de la Confrérie et toute sa débauche… Mais pas seulement.

Un peu de contexte : en voulant poursuivre Rog, un groupe d’aventuriers dont Belethar, Ilhan et Reynagane, ont exploré les souterrains de Calastin jusqu’à pénétrer dans un lieu terriblement ancien : les entreprises Ychgama, berceau de la technologie de l’âge d’or des graärh, aujourd’hui oublié et relégué au rang de légende. Ils ont rencontré Udyog, l’un de ceux qui fut Couronne de Cendres et qui, aujourd’hui, a l’âme tournée uniquement vers ses créations. Après quelques négociations, il a confié aux aventuriers que s’ils parvenaient à retrouver la boucle d’oreille qui fut objet de discorde entre lui et les autres couronnes de Cendres… Il pourrait se montrer plus ouvert à une prise de parti pour défaire des anciens comparses. C’est avec cette idée en tête qu’Ilhan a pris contact avec Nathaniel pour des négociations… Mais une chose est certaine : vous ne serez pas les seuls à vouloir mettre la main sur cette boucle d’oreille.

Au niveau des règles de jeu, elles sont communes à celles de toutes les intrigues : vous attendez mon MP avec vos directives avant d’écrire et lorsque vous avez ce MP, vous avez trois jours pour poster votre réponse. Là où je vais insister beaucoup c’est qu’il s’agit d’un RP d’enquête. Sans trop vous spoiler, je peux vous dire que vous allez être embarqués dans une course contre la montre : il va falloir investiguer et se montrer réactif. C’est-à-dire qu’à la réception de vos directives, poker moi en MP discord pour me dire : je fais ceci, je fouille cela, je vais par-là, etc. pour que je vous donne plus d’informations. Si vous ne creusez pas auprès de moi, vous allez manquer des informations et avancer avec un handicap et ce serait dommage. Soyez aussi précis dans ce que vous me dites faire. Si vous me dites : « je vais parler au PNJ », il y a de fortes chances pour que je vous réponde : « OK, tu lui dis quoi exactement ? Sur quel ton ? ». Mais si vous faites cet effort, vous aurez de belles réponses en retour à intégrer à vos RP.

Au niveau organisation, vous allez agir en deux groupes en poursuivant chacun un objectif, mais tous deux ont le même but… Peut-être même complémentaire. D’un côté il y aura les sans poils et de l’autre les poilus, mais ça n’empêchera pas vos actions, ou vos inactions de toucher, par ricochet l’autre groupe. Utilisez le discord pour discuter stratégie… Et bonne chance !


Carte d'Althaïa :

Carte des souterrains d'Althaïa :



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Comment ne pas se perdre après tant d’événements en si peu de temps ? Comment avoir pu imaginer une seconde sortir indemne de cette folle mission que la Gräarh avait voulut cheminer seule. Seule ? Pas tout à fait.

Il fallait remonter il y a maintenant un bon mois de cela alors que la chaleur du soleil attisait les braises des terres et que le vent balayait les nuits d'un doux appel de fin d'été. Plusieurs mois depuis l'ébauche d'une idée d'infiltration dans la Confrérie pirate pour essayer de récolter bon nombre d'informations sur le fonctionnement de cette folle faction mais aussi pour essayer de trouver un moyen pour récupérer l'objet demandé par Udyog. Si la femelle s'était attendue à découvrir une ville pareille...

Pour mener à bien ce nouvel objectif, Reynagane avait mis les bouchées doubles pour que toute cette aventure ne se réduise pas à se faire capturer dès avoir mis les pattes sur la cité d'Althaïa et pour cela, elle avait bien entendu fait appel à ceux qui pourraient l'épauler dont principalement ce cher Ilhan Avente, premier à avoir pu échanger avec elle sur ce point.
Son voyage se déroula dans de bien étrange condition qui aurait pu lui donner la chair de poule. Coincée dans les fonds de cales d'un navire marchand lié indirectement au Marché Noir d'après les dires de Seigneur Avente, Reynagane avait fait tout le voyage jusqu'à Althaïa en compagnie collante d'une multitude de pommes à la forte odeur de sucre en début de fermentation. Pour ainsi dire... la Gräarh n'avait pas fait le meilleur voyage de sa vie. Stressée par l'étroitesse du lieu, angoissée par ce qu'elle était en train de faire tout simplement, affolée par ce qu'elle allait découvrir si elle réussissait à survivre jusqu'à l'arrivé d'Ilhan un mois plus tard en Althaïa. Une petite voix dans sa tête aurait juré lui envoyer des images d'elle morte, ou encore en chausson sous les pieds de ce malade de Roi de la Confrérie. Image des plus effroyables qui soit !

Ces jours entiers à passer avec pour seule compagnie des pommes vouées à devenir du cidre, Reynagane avait pu également réfléchir à ce qu'elle ferait une fois arrivée à bon port. Et heureusement pour elle, encore une fois, la chance lui souriait. C'est un certain petit homme se nommant Bastien Petitpas qui pris soin de lui apporter à manger pendant toute cette traversée. Si la Gräarh pouvait faire confiance à quelqu'un sur ce navire, il s'agissait bien de ce Bastien. Lui seul était au courant de ce qu'il se passait et c'était indirectement une chose qui rassurait la jeune Gräarh qui allait bientôt quitter sa fourrure pour la première fois de sa vie.
Sans remettre en question ses prouesses questions chance, la Gräarh avait réussit à se munir sur Néthéril d'une étrange potion permettant de se métamorphoser en une autre espèce dans un temps impartie. Soulagée par cette possession, la Gräarh avait donc décidé sans aucun scrupule de se métamorphoser en humaine avant de poser ses pattes... pieds sur Althaïa. Ainsi, elle avait une seconde chance si son corps factice venait à se faire repérer. Du moins c'est ce qu'elle s'était fortement imaginée et elle misait bien là-dessus.

C'est ainsi qu'en arrivant dans les brumes épaisses des abords de l'île, Reynagane changea d'aspect . Expérience... très désagréable pour tout avouer. Sentir ses os rétrécirent, ses poils disparaître, ses muscles, oui oui, ses muscles fondrent, il n'y à rien de bien ragoutant là-dedans. Mais Reynagane n'était plus Gräarh mais bien humaine. Sans avoir de chance de voir à quoi elle ressemblait dans ce navire, elle pouvait tout de même dire une chose : comment une espèce aussi talentueuse que les humains pouvait avoir une ouïe aussi ridicule ! Et ne parlons pas de la vue. Mais il y avait bien des avantages que Reynagane découvriraient plus tard à être devenue humaine. Mieux valait ne pas penser une seconde à ce que penserait les Gräarhs enfouis dans son cœur s'ils savaient ce qu'elle avait fait. Encore.

Les pieds enfin sur la terre ferme, si on peut dire cela comme ça, la Gräarh... la jeune femme, fut embauchée grâce à Bastien par son patron qui s'occupait au bon fonctionnement de l'approvisionnement des bouteilles de cidres dans tout Althaïa. (Ne parlait plus de pommes à Reynagane si vous ne voulez pas qu'elle fasse une crise.) Voilà que grâce au silencieux et gentil Petitpas, Reynagane avait maintenant un travail, une petite chambre de bonne pour dormir et toute une ville à explorer de nuit. Les Esprits étaient donc réellement partout ? Même ici en ce lieu bruyant et complètement à côté de ce que Reynagane avait pu imaginer ?

Dans son imagination, le nid ou grouillaient ces répugnants pirates ressemblaient plus à une fourmilière puantes avec des ruelles lugubres et un silence qui feraient frémirent les morts. À la place, ses petits yeux d'humaine découvrirent une Althaïa brillante aux mille éclats colorés. Une ville sans aucune limite et ou tout les débordements étaient d'un naturel sans pareil. Une ville vivante aussi bien de jour qu'au plus tard de la nuit sous une chaleur douce et un air marin à l'odeur d'alcool et de vice. La fête ne cessant jamais, Althaïa était ce que l'on pouvait appeler une cité incroyablement folle. Certains bâtiments ressemblaient à de véritable trésors grandeur nature et encore, la jeune Gräarh ne parlait même pas du Siège des Tempêtes à l'architecture, non elle ne le dirait pas pour une habitation de pirates. Bon d'accord si, pour une architecture somptueuse qu'était le palais. Après on peut dire ce que l'on veut, les parures ne valent rien si ce qu'elles cachent est pourrie jusqu'à la moelle.

Les premiers jours sur Althaïa furent chargés en émotions. Restant plutôt hésitante, travaillant le cidre avec art en écoutant les conseils de ses collègues, apprenant à manier ce corps fin aux articulations souples et légères. Ce n'est qu'une fois que Reynagane fut sur et certaine d'elle et de son nouveau corps qu'elle se risqua à découvrir la ville plongée dans des nuits lumineuses et bruyantes. Il n'y avait pas à dire, la luxure, les secrets, les débordements, tout y passait en cette terre bafouée par les sept péchés capitaux. Reynagane se serait bien passé de certaine chose auquel elle avait assisté mais c'était le jeu. Et de ce jeu, beaucoup de chose pouvait y être apprise et découverte et si elle était venue pour en apprendre plus sur le fonctionnement des pirates mais aussi sur comment récupérer la boucle d'oreille que détenait Nathaniel, une chose auquel elle ne s'était pas attendu vînt mélanger toutes les cartes sur le plateau.

Si Reynagane avait eu vent de certaines rumeurs, la Gräarh devenue humaine apprit tôt après son arrivée qu'un groupe d'une quarantaine d'esclaves Gräarh  avait disparu dans les Bas-fond d'Althaïa. Le doute semé par cet événement, Reynagane modifia ses attentes. Peut-être que quelque chose de plus grave encore se préparait et ce, depuis un moment déjà.

La première semaine en Althaïa passa à la vitesse de l'éclair. Concentrant ses recherches principalement du côtés des Quartiers aux plaisirs, la foule augmentait le soir lui permettant de passer totalement inaperçu dans ce bain d'étrangers. Passer d'une caisse de pommes à ça, ça vous change une vie, mais pas dans le sens qu'on imagine. Les Quartiers aux plaisirs débordaient de maisons closes, de casinos, de bars et de ruelles actives par les femmes trop peu habillés et d' hommes bien trop alcoolisés. Sans pouvoir y échapper, Reynagane voyait le côté fou de ces espèces non Gräarh de ses propres yeux et il n'y avait rien de jolie là-dedans.
Un peu plus loin, l'espionne découvrit le Marché aux arts. Une ambiance qu'elle préférait déjà à tout point de vu même si la plupart des objets, bien que somptueux, n'avait été que volé ou arraché à leur maître. De tout ce marché, Reynagane y découvrit principalement des œuvres magnifiques qui ressemblaient sans pareil aux quelques objets elfiques que la Gräarh avait pu voir dans sa vie. Fins, sculptés avec des détails dignes des Esprits eux-même, Reynagane n'avait d'ailleurs pas pu échapper à un achat qui lui avait tapé dans l'oeil dès qu'elle l'avait aperçut sur une étale. Il s'agissait d'un châle de couleur aussi vif que l'éclat d'un rubis aux broderies dorées dessinant une sorte de lance de bois surmonté d'une pointe métallique. Vendu pour seulement deux cents pièces d'or, la Gräarh n'avait pas hésité une seule seconde.

Les jours passèrent ainsi, travaillant le jour, se reposant lorsqu'elle le pouvait, découvrant le monde la nuit en essayant de noter tout ce qu'elle pouvait récolter au sujet de la disparition des esclaves Gräarhs ainsi que des meurtres étranges qui se produisaient de plus en plus dans la cité laissant pour traces seulement des parties de corps ici et là.

Plus à l'aise dans sa mission, Reynagane évitait pour l'heure les problèmes. Se dissimulant dans l'ombre, ou discutant avec quelques filles de joies ou encore les servants dans les grandes salles de jeux.  La pauvre Reynagane se fit même embarquer dans une grande soirée dansante ou l'alcool coula à flots jusqu'à l'aube et ou les jeux de cartes ne cessèrent pas, même tard après son départ. Il eut bien quelques moments ou Reynagane prit peur pour sa vie ou même son corps mais les pouvoirs de son collier Obseedyan* parurent fonctionner à merveilles en infligeant de violente douleur aux crânes de ceux qui commençaient à lui taper sur les nerfs.

Un soir, l'espionne se décida à suivre sa route dans les Quartiers aux plaisirs pour entrer dans le Harem du Lion, le plus célèbre bordel du coin. Des filles de joies lui avaient dit une chose qui avait attisé sa curiosité et en effet, elle ne fut pas déçu cette nuit-là lorsqu'elle pénétra dans les jardins de la maison close. Le bâtiment en lui-même était découpé en trois parties. Une aile principale aussi somptueuse qu'un palais et deux autres ailes de part et d'autre de la première. Reynagane nota que plusieurs pans de murs étaient entièrement vide et des traces plus clairs affichés distinctement la présence de tableaux autrefois sûrement volés aujourd'hui. Les jardins eux, était aussi luxueux que répugnant en allusion à tout ceux qui forniquaient dans des coins. Reynagane s'arrêta devant les six fontaines d’où s'élevait une statue sur chacune d'elle. On pouvait y voir sur la première une elfe ainsi qu'un humain althaïen enlacés d'un amour sincère. Se déplaçant sur le côté, la deuxième annonçait le mariage des deux individus. Se déplaçant encore, Reynagane vit ce qui l'interpellait, l'elfe se battait contre ,semble t'il des vampires, avec une lance. Une lance ressemblant trait pour trait à la lance brodée sur le châle qu'elle avait acheté un jour au Marché aux arts. Fronçant les sourcils, la jeune femme suivit l'histoire des statues en voyant l'elfe agoniser sur une pile de vampires tués, avant de la voir aussi belle qu'au début de l'histoire sous les traits d'une sorte de déesse revenu d'entre les morts. Arrêté devant la dernière, Reynagane découvrit son époux assommé par la tristesse. Le lien entre cette elfe et le châle qu'elle avait acheté était une chose que Reynagane devait absolument creuser, mais un imprévu vînt ce soir là chambouler bien des plans dans sa petite caboche...

Toujours dans le Harem au Lion cette nuit-là, la femme qu'elle était fut assez vite prise pour un animal par un homme puant l'alcool à plein nez à vous en faire rejeter votre plat du soir. Prise aux dépourvu quand le bourrin lui roula la pire galoche de sa vie, Reynagane n'eut pas d'autre réflexe que  de lui balancer avec autant de force qu'elle le pouvait une gifle qui claqua dans l'air nocturne des plaisirs. Comment aurait-elle pu s'imaginer que de ce geste, elle déclencherait une énorme baston générale. Sans échapper à des gifles et des coups venant de tout les côtés, Reynagane fut cette nuit-là hors d'état de nuire ou alors elle ne se souvient plus du tout de la suite.

Après le chaos général de la veille, Reynagane se réveilla dans un environnement qu'elle ne connaissait pas ce qui eut pour effet de lui faire hérisser le poil de peur. Le... poil ? Le lendemain de la baston, l'espionne n'avait pas eut le temps de reprendre une gorgée de sa potion changeante et qu'elle fut son état lorsqu'elle redécouvrit les sensations de son véritable corps dans une petite maisonnette ou une vampire se tenait au pieds de son chevet.

- Tu étais sensée passer inaperçu, petite graärh, furent les premiers mots que la vampire déclara dans cette pièce. On est des amis d'Ilhan. Repose toi, tu as une côte fêlée.

Mortifiée, un nombre incalculable d'émotions traversèrent le museau de Reynagane ce jour-là en plus d'une douleur atroce qu'elle pouvait ressentir au niveau de son flanc. Il lui fallut cependant plusieurs jours de repos avant de retrouver tout à fait ses esprits pour pouvoir rencontrer comme il se doit celle qui l'avait soignée ainsi que ses acolytes.

Lorsque Reynagane fut de nouveau sur pieds, elle préféra retrouver son corps d'humaine. Elle pu ainsi découvrir la maison dans laquelle elle se trouvait. Tenue par la vampiresse ainsi que deux autres humains elle apprit qu'ils travaillaient tous en tant qu'infiltrés en étant croupiers dans un grand casino. Longue fut leurs discussions ainsi que leurs échanges sur ce qu'ils avaient appris tous chacun de leur côté. Reynagane leur posa tout un tas de questions sur les mystérieuses disparitions des esclaves et les meurtres à répétitions et les réponses lui glacèrent le sang. Présent depuis bien trois mois dans Althaïa, le petit groupe faisait au départ partie d'un groupe d'infiltration auprès du capitaine des assassins mais hélas rien ne s'était passé comme prévu et si beaucoup ont été tué, eux avaient décidé de travailler dans un endroit moins « dangereux » qu'était le monde du jeu.

- On a pas pour habitude d'en abandonner un pour sauver notre peau, ici on s'entre protège avait déclaré l'un des deux humains. Tu sais ou nous trouver si tu rencontres des difficultés un jour. On est tous dans la même chaloupe, autant ne pas la faire couler.

Des mots qui apaisèrent l'âme tourmentée de Reynagane au moment ou elle se sentait prise dans un tourbillon de fatigue et de doute.

- Je suis soulagée de l'apprendre. On a vite l'impression d'être totalement seule par moment.

Mais c'était le jeu !

- Avez-vous entendu des choses à propos de la mystérieuse disparition du groupe d'esclaves ? J'entends bien des choses mais aucune ne semblent véritable.

Les têtes se balancèrent du bas vers le haut et les regards des infiltrés paraissait aussi froid que sérieux.

- Tout le monde ne parle que de ça et pour cause, il se passe des choses dans les tréfonds et les gens parlent sans savoir. De ce que l'on sait, il n'y a des cadavres que des morceaux laissés ici et là. Les esclaves dont tu parles ont disparu dans la caverne située au nord de la caverne de Sombrespoir là où dorment les esclaves. Ont dit que les esclavagistes auraient entendu crier et qu'une fois sur place ils n'auraient retrouvé qu'une caverne vide ainsi que des chaînes et des colliers arraché par une force surhumaine.

Les mains sur les joues, les sourcils froncés, Reynagane n'aimait pas ça. Pas du tout ça et la suite de la conversation confirmèrent ses plus sombres doutes.

- Nous avons informés Ilhan de nos recherches mais pour nous tout porte à croire que Lolupata se trouve dans les Bas-fond d'Althaïa, là ou la plupart des cadavres sont retrouvés, du moins ce qu'il en reste. En tout cas si c'est lui, il est très bien caché et sait se montrer intelligent.

- Quel cauchemar.

Il ne manquait plus que ça, comment les Couronnes pouvaient toujours avoir un coup d'avance ? Comment, s'il s'agissait bien de Lolupata, aurait-il pu se retrouver ici !? C'était à en devenir folle.
Reynagane n'attendit pas pour demander ce jour-là si d'autres choses auraient pu être relevé et comme elle, les infiltrés n'en savaient pas plus.

- Comment Lolupata aurait-il pu se retrouver ici ? S'énerva t'elle à un moment.

- On ne sait pas. Ses Esprit-Liés doivent le protéger d'une quelconque façon que se soit ou bien il est très fort en camouflage.

Encore et toujours, Reynagane ne pouvait pas voir le bout du chemin avec ces Couronnes de Cendres qui apparaissaient comme par magie à chaque fois qu'on ne s'y attendait le moins. Il n'y avait plus qu'une chose à faire maintenant.

Mieux vaut ne pas te risquer dans les Bas-fonds Reynagane, les choses sont en train de changer et la prudence est de rigueur.
***

La Gräarh prit note des recommandations et quitta la maisonnette un jour plus tard pour rejoindre Bastien Petitpas pour lui raconter entre deux caisses de pommes ce qu'elle venait d'apprendre. C'est ensemble qu'il décidèrent il y a de cela quatre jours seulement, de partir en direction des Bas-fonds pour enquêter sur ces mystérieux meurtres sous l'inquiétant poids de la présence de Lolupata à Althaïa.

Pour tout dire, les Bas-fonds portaient bien leur nom. Horriblement crade, la pauvreté était plus miséreuse encore que la rouille du plus pourri bateau. Les ruelles sombres donnaient de sacré coups de peur à Reynagane emmitouflée dans sa cape de dissimulation qui avait été jugé fortement utile à porter dans ce coin-ci. Ils passèrent devant un orphelinat un temple magnifique dont le carillon résonnaient toutes les heure dans le quartier. Ici une sorte de clocher, et là un cimetière. Lorsqu'elle voulut passer dans Ombreport, des personnes armés jusqu'aux cous lui refusèrent l'accès en lui disant qu'elle n'avait absolument rien à faire là, ce qui ne faisait que renforcer certains de ses doutes. Plus loin encore au vue d'une sorte de bâtiment, Reynagane aurait jurer l'interpréter comme une école d'endoctrinement pirate.

Bref, à chaque pas dans les ruelles, la petite humaine avait la nette impression d'être observée et même sa cape ne pouvait y changer quelque chose. Prête à passer l'action à chaque fois qu'une porte claquait ou qu'un rat passait son chemin, elle eut beau s'attendre au pire, Reynagane n'eut jamais d'ennui. Il ne se passait d'ailleurs rien.  Vraiment rien. A si, un jour Bastien et elle trouvèrent un bras au sud de l'hôpital. Quoi de plus normal.

Comment pourrait elle oublier l'image de ce bras tatoué qui dégageait une si forte odeur de putréfaction ? À ça, venait à Althaïa, vous changerez votre vision du monde !

Bastien et elle examinèrent ce bras et ce fut bien la goutte d'eau qui fit rendre son déjeuner à l'espionne. Il n'y avait aucun doute, le bras avait été sectionné par des dents au vu des marques de peau blanche et puante. Elle en avait pourtant vu depuis sa naissance des choses morbide mais ajouter à cela l'odeur et le lieu et ça fait bien des dégâts. D'autres morceaux de cadavres, très souvent Gräarhs furent retrouvés par la suite minant ainsi le moral de Reynagane, Si on faisait attention aux détails sordides des lieux, tous étaient arrachés ou croqués. Reynagane nota néanmoins dans un coin de sa tête que la plupart des morceaux pouvaient être repérer au sud de l'hôpital.


Difficile de bien dormir une fois que l'on passe sa journée dans un endroit aussi... elle n'avait même pas les mots pour décrire cet endroit.
***

Un mois donc s'était écoulé et Reynagane avait l'impression que ce mois était en réalité plusieurs années.  La fatigue se faisait sentir tout comme son esprit qui fusait sans cesse et en tout sens. Sauf que voilà, enfin le jour était venu pour Ilhan Avente de rejoindre Althaïa la Fantasque. Simplement de savoir qu'une personne comme Ilhan était proche d'elle lui redonnait un coup de booste incommensurable  et elle comptait bien prendre contact avec lui. Comment ? Elle le savait . Quand ? Là c'était une autre question. En cet énième jour dans la cité pirate, Reynagane avait survécu malgré ses aventures plus ou moins douteuses et ses péripéties farfelues. La petite humaine quitta sa chambre très tôt ce matin, soulagée d'être en jour de congé. Allant chercher Bastien Petitpas, Reynagane n'avait pas prévu de ce la couler douce aujourd'hui, oh ça non ! Avec son camarade devenue ami et soutien, Reynagane partie en direction de la Place du Saumon, il fallait qu'ils trouvent maintenant un moyen de se rendre dans les cavernes. Et avec un peu de chance, peut-être verrait-elle, même de loin Ilhan quelque part ?



Directives :



Reynagane en humaine :


Inventaire :

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Les Couronnes de Cendres. Encore et toujours. Si son presque-frère Belethar les combattait depuis bien longtemps, Ilhan l’avait rejoint dans la bataille il y a quelques mois maintenant et avait pris cette guerre à bras-le-corps, la faisant sienne à part entière, pour soutenir le Baptistrel dans cette lutte qui s’annonçait acharnée. Mais jusqu’alors ils n’avaient fait que réagir aux événements. Encore et toujours. Comme s’ils n’avaient rien appris des épreuves passées. Il était temps maintenant de prendre les devants, et de jouer un coup d’avance.

Ils avaient eu la chance, inespérée, de rencontrer la quatrième Couronne de Cendres, et surtout d’en rencontrer une qui ne leur soit pas totalement hostile. Peut-être mieux, qui pourrait les rejoindre dans la bataille s’ils parvenaient à la convaincre de s’arracher de sa forge. Son prix ? Un bijou antique Graärh, une boucle d’oreille détenue… ni plus ni moins que par le roi des forbans. C’est ainsi qu’Ilhan s’était retrouvé à devoir prendre contact avec le Roi de la Confrérie pour une entrevue de négociation, tentant de rejeter toute animosité qu’il pouvait bien ressentir à son égard. Une entrevue qui avait pour rendez-vous Althaïa, SA belle Althaïa, joyaux du romantique aujourd’hui entre les griffes honnies des forbans.

Ils avaient dû faire le trajet en bateau, à son grand damne. Lui qui avait pris l’habitude de la rapidité des téléportations, qu’Olorëa soit bénie, il peinait à supporter ces longs trajets, quand bien même leurs bateaux étaient plus rapides que la moyenne. Mais ils ne pouvaient téléporter tant de monde et avaient bien dû se résoudre à ces lents voyages du commun des mortels.

Le seul avantage à ce voyage fastidieux en mer était qu’il avait pu passer du temps avec Belethar. Tous deux avaient alors beaucoup échangé. Sur le plan personnel… mais aussi et surtout sur leur "séjour" à venir en Althaïa. Le Baptistrel avait été l’architecte de la nouvelle cité, et avait orchestré sa reconstruction. Il la connaissait donc comme son meilleur instrument. Ilhan n’avait donc pas manqué de lui en demander les plans détaillés et tous deux les avaient soigneusement étudiés. Tant et si bien qu’Ilhan avait l’impression de les connaître par coeur. Aussi bien le plan de la cité à la surface que de la partie souterraine.

Oui, souterraine. Les fameuses cavernes légendaires d’Althaïa, qui avaient servi antan de refuge à la rébellion notamment, y étaient encore. Certes, certaines choses avaient été modifiées, mais la configuration générale restait la même. Les cavernes principales avaient été pour beaucoup conservées, même si pour un autre usage. D’autres petites cavernes y étaient rattachées, bien plus anecdotiques. En apparence du moins. Ilhan en avait toutefois mémorisé les emplacements, autant que faire se pouvait.

Il avait demandé à Belethar quels étaient les accès actuels aux cavernes souterraines, et quels étaient ceux qui avaient pu être condamnés. S’il avait eu le secret espoir d’entendre qu’un ancien accès n’avait pas été trouvé et qu’ils auraient pu l’exploiter, il fut bien vite déçu, aucun n’avait échappé à la vigilance des pirates apparemment. Il y avait un accès du siège des tempêtes vers la caverne principale. Les autres accès avaient été détruits, lui disait-on, bouchés ou volontairement non restaurés pour empêcher les esclaves de fuir, en gardant qu'un et un seul accès. Toutefois, sa paranoïa légendaire lui soufflait qu’un seul accès était bien trop dangereux pour un tel endroit. S’il avait été roi, il se serait gardé un autre accès, tant qu’à faire secret, par mesure de sécurité. Mais si un tel accès existait, même Belethar ne le connaissait pas.

Sur le plan en surface, il avait scrupuleusement étudié les possibles cachettes, fausse-trappe, et autres chemins à éviter qui pourraient s’avérer de véritables pièges, ou au contraire les meilleurs endroits pour se réfugier et se cacher en cas d’urgence. Il n’avait aucune confiance dans le roi des forbans. Mais les événements qui semblaient sévir depuis un mois en Althaïa lui en donnaient encore moins. Des infiltrés à lui connaissaient assez bien le quartier des plaisirs et y avaient leurs amis. C’était dans ce quartier que se situait d’ailleurs son ancien chez lui, maudits soient ces pirates qui souillaient ainsi SA cité ! Son ancienne maison était près de ce qui avait été la demeure d'Eleatria, qui était autrefois connue comme le magnifique domaine d'une elfe il y a des centaines d'années et qui était restée au sein de la Romantique une sorte de maison de rencontres polies. Une véritable maison de rencontres romantiques, avec de nombreuses oeuvres d'art, et un raffinement sans pareil. Mais ça, c'était avant, dans l'Althaïa la Romantique… Même si la maison d'Ilhan avait disparu depuis longtemps, détruite en totalité, une maisonnée avait été reconstruire sur le terrain, dans l'actuel quartier des plaisirs, près du harem du lion. Sa maison, près du harem, sacrilège ! Mais en l’instant, peu importait. Ses infiltrés l’habitaient et pouvaient y assurer ses arrières. On aurait presque pu parler d’héritage… Quoiqu’il en soit, cela en faisait un excellent endroit si le besoin de se cacher se faisait sentir.

En deuxième endroit, ils pourraient trouver refuge dans les bas-fonds, même si très dangereux. Contre une belle somme d'argent, au vu de la misère régnante, ils devraient parvenir à soudoyer quelques âmes contre une bonne cachette.

Et enfin, le quartier marchand pouvait aussi être une alternative. Son père lui avait clairement dit veiller sur lui. Depuis ces quelques mots, Ilhan avait presque senti comme des ailes rassurantes à l’aura paternelle se déployer dans son dos pour mieux le protéger. Père qui n’avait pas manqué non plus de lui fournir quelques conseils au sujet de Nathaniel, qu’il connaissait plutôt bien. Conseils qu’Ilhan avait pris grand soin d’écouter et qu’il espérait parvenir à suivre en faisant fi de tout sentiment personnel qui pourrait ternir son jugement. Le souvenir des méfaits qu’il avait subis aux mains du Roi de la Confrérie était encore frais dans sa mémoire, un des pans de mémoire qu’il aurait peut-être bien fait de ne pas recouvrer… Mais les précieux conseils paternels l’aideraient. Ceux-là, et ceux de Belethar, qui était aussi à ses côtés. Aldaron lui avait même donné la carte "je vais le dire à papa" en cas d’impasse. Mais Ilhan espérait bien ne pas avoir à en user… Quoiqu’il en soit, le quartier marchand, le quartier du saumon, serait un lieu, là aussi, assurément, où il pourrait trouver de l'aide ou une protection si nécessaire. Il y avait beaucoup de gens du marché noir sans aucun doute et Ilhan avait appris que le capitaine des contrebandiers y appartenait lui-même. Enfin, un quartier qui semblait à éviter à tout prix : le quartier militaire et son chantier naval, a priori bien trop sécurisé par les pirates pour qu’ils puissent s’y rapatrier eux-mêmes.

En étudiant cette carte, Ilhan n’avait pu s’empêcher de ressentir un étau de profonde tristesse étreindre son coeur à l’en faire saigner. S’il avait réussi à retenir ses larmes et ses cris de rage et d’impuissance, son air sombre parlait pour lui. Lui qui avait si bien connu Althaïa, la vraie Althaïa, dans toute sa splendeur d’antan, lui qui lui avait donné son âme et la sentait encore pulser en lui, bien qu’elle ait été entre temps bafouée par les Chimères, la voir ainsi souillée par les pirates ! Heureusement, il retrouvait, que les Dieux en soient remerciés, la patte artistique de son presque-frère, qui avait, semble-t-il, essayé de ne pas trahir totalement son ancienne beauté. Quand bien même, sa nature avait complètement changé, il sentait que son âme, elle, était restée celle d’antan. Cité du romantisme, muse des contes des mille et une lunes, la belle Althaïa connue pour avoir été le pont entre les hommes et les elfes, héritant du beau peuple un raffinement sans nul autre pareil… Mais pas seulement. Cité de rébellion aussi, tout en silence. De ce silence trompeur qui semble dormir pour mieux frapper la nuit.

Lors des batailles de jadis, où les vampires combattaient humains et elfes, la cité aurait été le théâtre d’un phénomène à l’égal de la barrière qui fut dressée par les déesses contre le Tyran Blanc pour protéger leurs créations. Du moins était-ce là ce que chantaient certains contes althaïens. De cette époque, seraient nées les galeries souterraines et les cavernes dont s’était servie la rébellion. Bien que personne n’ait jamais retrouvé le mécanisme permettant d’activer la barrière extraordinaire protégeant une population réfugiée dans les souterrains, les souterrains eux-mêmes étaient restés un havre confortable pour subir les assauts ennemis. Et même encore maintenant, il y avait de grandes chances qu’ils le fussent aussi.

Les contes avaient nourri alors les esprits les plus fous ou les plus rêveurs. A l'époque de la Romantique, certains groupuscules avaient essayé de percer le secret de cette barrière légendaire, persuadés que la réponse se tenait à l’intérieur d’une chanson bien connue des althaïens, dans laquelle un couple se mariait au temple avant qu’une attaque de vampires ne les tue, lui, puis elle. D’autres s’étaient penchés sur les symboles sibyllins gravés sur l’une des cloches du plus haut clocher d’Althaïa, sans parvenir à y comprendre quoi que ce soit. D’autres encore avaient établi que les gemmes bleues des cavernes souterraines correspondaient très exactement à une carte céleste des étoiles au-dessus d’Ambarhùna… Alors qu’il s’agissait d'un phénomène géologique naturel. Les gemmes n’avaient pas été importées. Mais il était probable que ceux qui avaient creusé ces cavernes aient veillé à former suffisamment d’irrégularités dans le dôme de celle-ci pour capter les bonnes gemmes au bon endroit, soit en creusant plus, soit en creusant moins. Pourquoi ? Mystère. Mais tout ceci devait bien avoir un sens, et nombre d’althaïens en étaient restés convaincus.

Sa mémoire revenant avec force nostalgie, Ilhan avait alors décidé de consulter Consciencia lors du voyage, afin de vérifier s'il y avait des éléments sur Althaïa qu’il ne connaissait pas et que les elfes auraient consignés, ainsi que pour voir s'il y avait eu des éléments ajoutés sur la nouvelle Althaïa. Il avait pu lire alors des écrits, consignés récemment, certainement par son possesseur pirate, des éléments concernant la reconstruction de la ville, quartier par quartier. Rien que Belethar ne lui avait déjà révélé toutefois. Il y avait été noté également que beaucoup des objets ramenés de chez les elfes avaient été placés au marché aux arts. Ce que ses infiltrés avaient pu lui confirmer.

Il apprit en outre de Conscencia un élément fort intéressant, que les humains même althaïens ne savaient pas : il y avait vraiment eu un système de protection mis en place par les elfes. Et la chanson que les althaïens chantaient... avait été en fait écrite par les elfes, en langue humaine, comme pour laisser survivre le secret, ou du moins "une partie du secret". Que le livre insiste tant sur ces derniers mots, "une partie du secret"… Les elfes leur avaient donc transmis cette chanson, comme ils transmettaient pas mal de leur culture, l'air de rien. Et quand Ilhan demanda quel secret, le livre lui répondit "Comment sauver Althaïa". Sauver de quoi ? "Vampires" fut le seul mot en réponse. Cela corroborait donc beaucoup la légende. Peut-être méritait-elle qu’on s’y penche…

L’étude des plans de la cité n’avait donc pas été leur seul sujet de complot. Ilhan en avait aussi profité pour révéler à Belethar tout ce qu’il savait de la Romantique. Et surtout toutes les légendes en sa possession pour qu’ils y réfléchissent tous deux et qu’ils parviennent à en percer le secret, si besoin était.

Belethar, je dois te conter Althaïa, lui avait-il dit un jour, en s’accoudant au bastingage, le regard lointain.

Et sans préavis, il s’était mis à chanter la chanson des althaïens.

Viens-tu, viens-tu
Au temple d’Althaïa ?
Douce, m’offriras-tu
Ton cœur en émoi ?
Des ombres si animales
Et à la peau si pâle
Par leurs mains, nos morts
Seront sans un remord

Viens-tu, viens-tu
Au temple d’Althaïa ?
Si bellement vêtue
Au clocher, elle accepta
Des ombres si animales
Et à la peau si pâle
Par leurs mains, nos morts
Seront sans un remord

Viens-tu, viens-tu
Au temple d’Althaïa ?
La flèche inaperçue
Au soleil couchant tuera
Des ombres si animales
Et à la peau si pâle
Par leurs mains, nos morts
Seront sans un remord

Viens-tu, viens-tu
Au temple d’Althaïa ?
Douce, pleures-tu
Sur ce qu’il reste de moi ?
Des ombres si animales
Et à la peau si pâle
Par leurs mains, nos morts
Seront sans un remord

Mais cela n’est que la version connue de notre hymne, chuchota-t-il.

Avant de finalement chanter l’autre version, d’une voix plus basse pour que seul Belethar l’entende.

Viens-tu, cours-tu
Au temple sous la ville ?
Monstre, suivras-tu
Mon âme si fébrile ?
Des bêtes au coeur avide
M’ont laissée livide,
Abandonnée, sanglante,
En dehors de notre antre.

Viens-tu, cours-tu
Au temple sous la ville ?
Mortellement battue
Mon coeur meurtri oscille
Des bêtes au coeur avide,
M’ont laissée livide,
Abandonnée, sanglante,
En dehors de notre antre.

Viens-tu, cours-tu
Au temple sous la ville ?
Leurs dagues pointues
A la pleine lune brillent
Des bêtes au coeur avide
M’ont laissée livide,
Abandonnée, sanglante,
En dehors de notre antre.

Viens-tu, cours-tu
Au temple sous la ville ?
Monstre, prieras-tu
Pour le monde qui se fendille ?
Des bêtes au coeur avide
M’ont laissée livide,
Abandonnée, sanglante,
En dehors de notre antre.

Puis il lui raconta tout. Il ne s’agissait pas vraiment d’une deuxième partie de chanson, mais plutôt d’une réécriture de la chanson d'Eleathia, qui était née elfe et qui s’était éprise d’un althaïen, quelques siècles plus tôt. Elle avait péri lors d’une attaque de vampires, non sans faire un massacre dans les rangs du peuple de la Nuit. Et lorsqu'elle fut retrouvée mourante, elle chantait cette version en boucle jusqu'à son dernier souffle.

L’énigme de son chant était restée un mystère que nombreux cherchèrent à percer, se rassemblant sous le groupuscule secret du nom d’Ordre d’Eleatria. Seuls les althaïens avaient connaissance de leur existence et pour cause : ils ne brillaient pas par leur fanatisme ostentatoire ni par des déviances sectaires. En fait, personne ne les connaissait vraiment. Ils se regroupaient comme d’autres se regroupaient une fois par semaine pour jouer aux cartes. Sauf qu’eux, ils essayaient de percer l’inconnu derrière les derniers mots d’une héroïne. Ilhan révéla avoir été invité à l’une de leurs réunions, avec l’espoir qu’il puisse apporter un regard nouveau à ces inflexions chantées qu’eux ne connaissaient que trop par cœur.

De nombreux signes de cette légende parsemaient la cité et beaucoup avaient écrit mille et un romans et contes d’amour sur cette histoire. À sa mort, le seigneur althaïen aurait rejoint la femme qui rendait son cœur si fébrile dans un caveau près du temple principal d’Althaïa. Leur demeure était devenue un lieu de rencontres romantiques, bordé de tableaux pittoresques, et aux jardins aux fontaines de marbres. Six fontaines exactement. Ils étaient le couple illustre du raffinement, jadis, et les broderies d’Eletria valaient une fortune colossale. Chaque pièce était d’une beauté grandiose et leur rareté, après sa mort, fit monter les prix.

Ilhan raconta avoir vu alors les fameux symboles sibyllins gravés sur la plus haute cloche d’Althaïa, située au temple. Cela ressemblait à un langage. Les lettres avaient l'air d'être un mélange entre de l'elfique et du commun, mais aucun expert n'avait réussi à percer ce que cela voulait dire, avoua-t-il du bout des lèvres. Il avait également été voir les fameuses gemmes bleues des cavernes souterraines : cela représentait réellement une cartographie du ciel. Est-ce que ces gemmes et cette carte auraient alors un lien avec le mécanisme et comment ? Ilhan n'en avait malheureusement aucune idée.  

Il avait également visité la demeure du couple légendaire. Il n’avait vu alors aucun symbole sur les fameuses fontaines. Ni sur les tableaux pittoresques. Enfin, Ilhan avait vu par le passé certaines tenues d’Eletria, absolument magnifiques. Là encore, il n’avait vu aucun des symboles du clocher, toutefois il avait noté que des motifs revenaient souvent, comme une flèche d'arc, une lance (l'elfe maniait très bien la lance et sa lance était entreposée chez elle autrefois, mais qu'était-elle devenue depuis l'arrivée des chimères et des pirates ?), un cœur, une cloche ou une feuille de vigne. Il s'agirait d'emblèmes de famille, lui avait-on dit.

Si nous avons besoin de retrouver les secrets de ce mécanisme, il nous faudra sans doute retranscrire les symboles du clocher, j’en ai peur, et réussir là où de nombreux érudits ont échoué. Que je regrette de n’avoir pas prêté plus d’attention à la requête de l’Ordre d’Eleatria. Aujourd’hui j’en connaitrai peut-être le secret qui pourrait se révéler important…

Mais il n’était nul temps de se morigéner. Le passé était révolu.

Le clocher avait en tout cas son rôle à jouer, il en était sûr. Est-ce que du clocher, on pouvait apercevoir une flèche particulière, comme le contait la chanson ? Ou quelque chose du genre, qu'on devrait observer toutefois au soleil couchant ? Et les fontaines, ces six fontaines… Est-ce qu’en se positionnant bien par rapport aux fontaines, à la pleine lune, ils pourraient voir des "dagues pointues". Dagues et flèches pourraient-elles faire référence au mécanisme ? Il s’était aussi rendu antan au caveau, qui était situé près du temple, le seul qui soit resté debout avec les chimères et qui était le principal temple, situé dès lors dans le quartier résidentiel, juste à côté de l'école/orphelinat. Est-ce que sur le caveau il était possible de voir une flèche ou une dague se dessiner à certains moments clés de la journée pour activer les mécanismes ? À l’époque, il n’avait pas vu de telles choses sur ce fameux caveau. Mais il ne s’y était peut-être pas rendu au moment où il fallait… Est-ce que les symboles se révéleraient sur le caveau qu'entre le soleil couchant et la pleine lune, entre une flèche et une dague, ou qu’à la lumière de la pleine lune ? Et cette lance, où était-elle ? Pouvaient-ils la retrouver ? Jouait-elle un rôle dans ce mécanisme ? Tant et tant de questions… et s’il tenait à résoudre cette énigme, il n’y aurait qu’en se rendant sur place qu’ils auraient une maigre chance d’y parvenir.

Car, plus il y pensait, et plus il se disait qu’il voulait la résoudre, qu’ils en aient besoin ou non. Ne serait-ce que pour lui. Pour s’ôter ce qui au fil du voyage devenait peu à peu une obsession, à force de se plonger dans les souvenirs. Et son air se fit de plus en plus sombre, de plus en plus perdu dans ses pensées.

C’est dans cet état d’esprit des plus mornes qu’ils arrivèrent à destination. Belethar et lui étaient sur un navire battant pavillon caladonien, auquel ils avaient ajouté un pavillon blanc dès qu’ils étaient arrivés en mers pirates. Deux bateaux de mercenaires les escortaient, en vue de les protéger lors du trajet, mais aussi pour montrer que, même si Caladon n'avait pas de réelle flotte militaire à elle, elle n'était pas dépourvue de moyens. Les mercenaires n’étaient toutefois pas là pour attaquer, juste pour escorter et montrer leur présence.

Bien entendu, en maitre de la Toile, le Tisseur n’avait pas manqué d’étendre ses filets pour couvrir leurs arrières dans la cité des pirates. Ce n’était pas la première fois qu’il avait tenté d’infiltrer les pirates. Autrefois, trois araignées s’y étaient risqué et avaient échoué, elles avaient été découvertes et tuées quand les pirates étaient encore à Athgalan. Mais quand les forbans s’étaient ensuite installés à Althaïa, le Tisseur avait relancé ses tentatives, cette fois avec une autre approche. Trois étaient sur place, une vampiresse et deux humains. Ils avaient principalement infiltré le quartier des plaisirs, comme croupiers, et s’en sortaient assez bien, car cette fois ils travaillaient à trois, de concert, et s'entre-protègeaient.

Une autre araignée, un humain, Bastien Petitpas, qu’Ilhan avait sorti d'affaire à l'époque de Fabius, travaillait à la fabrication de cidre. Il avait accepté alors de prendre Reynagane comme employée le jour. Lui permettant ainsi d’investiguer la nuit. C’est de cet humain qu’Ilhan tenait les dernières rumeurs. Il y a un mois, quand Reynagane  était arrivée, on ne parlait que de ça. Un régiment d'esclaves Graärh aurait disparu. Ils étaient pourtant enfermés solidement dans les tréfonds des galeries. La perte de quarante esclaves apportait son lot de suspicions. Que s'était-il passé ? Personne n'avait rien vu : on avait seulement entendu hurler, mais le temps d'arriver sur place, ils avaient tous disparu, laissant derrière eux leurs chaînes. Des chaines ouvertes, comme arrachées par une force surhumaine. Et depuis, on ne les avait pas revus. Depuis quelques semaines, on parlait aussi d’une vague de meurtres. On le surnommait le boucher, car il ne laissait derrière lui qu'un bras ou une jambe et le corps était introuvable. Un nom était venu aussitôt à l’esprit d’Ilhan et de Belethar : Lolupata.

Reynagane avait beaucoup investigué du côté du quartier des plaisirs. Elle avait visité le harem du lion et avait été accostée par un homme alcoolisé qui avait voulu l’embrasser de force. Reynagane l’avait apparemment repoussé et avait déclenché une bagarre générale de gens plus ou moins nus. Elle avait été assommée et récupérée par les trois araignées infiltrées comme croupiers qui l'avaient alors ramenée "chez eux". "Chez lui". Elle avait visité le marché aux arts et avait fait l'acquisition d'un châle avec une lance brodée dessus. Puis elle avait trainé dans les bas-fonds et avait trouvé des morceaux de gens avec à l'extrémité... des marques de dents d'une puissante mâchoire capable de trancher même les os. Elle avait repéré qu'il y en avait plus ailleurs dans la zone au sud de l'hôpital. Cela venait confirmer la piste de Lolupata…

Et l’idée qu’ils devaient résoudre cette énigme pour retrouver ce mécanisme secret de défense revint en force. Si cette barrière elfique avait su sauver antan Althaïa des vampires… peut-être pourrait-elle la sauver aujourd’hui de la Couronne de cendres ? Si tant est qu’Ilhan veuille sauver cette Althaïa souillée, ombre d’elle-même aux mains des gredins...

Car, voudrait-il, lui, Ilhan Avente, la sauver ?

En voyant au loin la cité, alors qu’ils étaient encore sur les flots, cette si belle cité et ses dômes ocres si caractéristiques, Ilhan ressentit une fois encore son coeur se serrer et saigner. Sa cité. Ainsi défigurée. Dénaturée. Et pourtant… À cette vue, son âme vibra en harmonie avec elle. Il eut envie soudain de commander un fol assaut et de la ravir des mains des forbans. De reprendre son dû, là, maintenant. De sauver sa romantique de la déchéance… de la sauver pour qu’elle retrouve sa pleine essence. Un court instant la tentation fut si forte, si folle, qu’il manqua perdre toute maitrise. Il dut faire appel à toute sa volonté pour garder son emprise. Son visage de marbre se crispa même sous l’effort, alors que son regard noir se durcissait plus que la pierre. Non, il ne céderait pas, il saurait se montrer plus fort et de fer. Si Althaïa lui était ravie, avilie, elle saurait vivre autrement, et son âme grandirait plus encore de cette épreuve, à travers eux, althaïens, qui sauraient la semer aux quatre vents…

Et une autre mission, de bien plus grande importance que son ego blessé ou que son amour volé, les attendait.

C’est sur cette pensée et cette détermination qu'ils arrivèrent. Avec deux jours de retard. Deux maudits jours de retard, qui allaient l'empêcher de pouvoir retourner à temps par téléportation auprès de sa Reine, qui devait être en ce moment même à Cordont. Mais il ne pouvait tout abandonner maintenant. Et alors que leur bateau approchait des quais, Ilhan s'empressa d'avertir ses araignées, ainsi que Reynagane, de leur arrivée.

Le jeu allait commencer. C'est ainsi que leur bateau accosta. Et qu’ils furent accueillis par les pirates...


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Althaïa la Fantasque


L’immaculé à la chevelure d’écume était assis sur le siège réservé au roi des pirates au sein de la salle du conseil de la confrérie. Sa mine était sombre et son regard assassin alors qu’un homme s’avançait face aux capitaines. Celui-ci tenait un sac entre les mains, le fond de celui-ci était teinté de rouge et l’odeur qui s’en dégageait laissait aisément présager de quoi il s’agissait.

« Nous avons trouvé cela ce matin mon roi. »

« Encore une victime du Boucher … combien de victimes cette fois ? »

« Oui. Deux victimes. Mais cette fois-ci, il y a quelque chose d’intéressant. Permettez. »

L’homme ouvrit le sac, trifouilla dedans avant de sortir un bras. Il orienta celui-ci afin qu’il soit visible bien visible par les capitaines.

« Que sommes-nous censés voir ? »

Le regard de Nathaniel s’éclaircit un peu.

« Cette marque sur l’avant-bras. C’est bien ce que je pense. »

« Oui mon roi. La victime de ce jour est l’un des cinquante esclaves qui ont mystérieusement disparu. Et ce morceau a été arraché récemment de son propriétaire. »

« Eh bien, il n’en reste plus que quarante-neuf à trouver alors. »

Le pirate gronda, serrant les poings.

« Et ils sont plus proches qu’on ne le pense. Ils se sont peut-être enfuis de leur enclot, mais ils sont encore ici, à Althaïa … ils se cachent quelques parts. Remercions le Boucher, il vient de nous donner une information intéressante. Il va falloir fouiller l’île du crépuscule de fond en comble pour les retrouver et les remettre à leur place. »

Les capitaines se regardèrent les uns les autres, commençant déjà à donner des ordres à leur second pour faire en sorte que le nécessaire soit fait dans les quartiers sous leur influence respective.

« Je pense qu’on peut en conclure que ces nouvelles victimes peuvent être interprétées comme un refus à notre proposition de contrat. J’ai du mal à saisir la logique derrière ce personnage. Si c’est un tueur, pourquoi refuse-t-il de travailler pour la confrérie ? Il pourrait exercer son art de manière fort plus utile. »

« Peut-être préfère-t-il faire cavalier seul ? Ou alors il n’y a aucune logique à chercher, car il est tout simplement fou. Ça ne serait pas le premier meurtrier que la Confrérie n’arrive pas à mettre au pas. »

« Mais celui-là nous ne parvenons pas encore à mettre la main dessus. »

Le gredin recula bruyamment la chaise sur laquelle il était assis de la table à laquelle il faisait face en appuyant son pied contre cette dernière est en poussant fermement.

« Son comportement n’est pas bien différent de celui d’un prédateur. Abordons le sujet comme s’il s’agissait d’un animal. Son terrain de chasse est Althaïa. Nous allons le forcer à se révéler à nous. Convoquer un maitre glyphe au plus vite. »

Nathaniel se redressa et indiqua que la séance était terminée. Il ordonna à ce que les morceaux de cadavre soient entreposés au même endroit où était entreposé tous les éléments en lien avec l’affaire du Boucher.

Plusieurs jours passèrent pendant lesquelles la confrérie des pirates développa et mit au point le stratagème de son roi. L’immaculé sombre pouvait se permettre de ne pas lésiner sur les moyens pour résoudre ce mystère. De plus cela poserait les bases d’un futur projet si le procédé se révélait être concluant. Dans une salle, l’immaculé sombre fabriqua, à l’aide de son ivoire de narval et de son sort le lotus d’ivoire, une grande plaque représentant en trois dimensions la cité d’Althaïa. Dans le même temps, il créa plusieurs anneaux à l’aide de ce même procédé. Des anneaux simples, sans fioriture, juste ce qu’il fallait pour remplir leur fonction. Enfin, le gredin ordonna à ce que la table et les anneaux soient enchantés à l’aide de glyphe les liants. Pour faire simple, sur la maquette représentant Althaïa apparurent des points lumineux indiquant la localisation précise des anneaux. Ces derniers furent remit à plusieurs agents de la confrérie et ils eurent pour mission de déambuler au sein de la cité pirate. En tout lieu, à toute heure et surtout en n’hésitant pas à se rendre aux endroits les moins fréquentés. Nathaniel n’était pas dupe et il se doutait très bien du destin attendant les cadavres des victimes du Boucher. Ce dernier ne les conservait pas, sans quoi ils auraient déjà été découverts. Ce dernier ne s’en débarrassait autre part sans quoi le tuer ne s’embêterait pas à laisser uniquement quelques morceaux. Il ne restait qu’une seule option : le Boucher se nourrissait de ces victimes. Aussi l’ordre avait été donné d’avaler l’anneau en cas de rencontre avec celui-ci. Le gredin avait parsemé sa ville d’appât. Tôt ou tard, le Boucher tomberait sur un agent de la confrérie. Tôt ou tard il avalerait un anneau. Tous les agents de la confrérie ayant reçu un tel bijou devaient se présenter plusieurs fois par jour en des lieux précis. Si le signal d’un de ceux-ci se mettait un jour à agir différemment, cela signifiait que le Boucher était tombé dans le piège de l’Eärendil.

Plusieurs jours passèrent sans que le plan de Nathaniel ne montre de signe de réussite. Un agent trouva la mort sans que le Boucher n’emporte avec lui l’anneau, celui-ci étant découvert parmi les morceaux restant sur la scène de crime. Puis ce fut ou tour d’un deuxième. L’immaculé sombre ne désespérait pas, tôt ou tard son plan fonctionnerait. Quand on pêche, il faut se montrer patient. Autre chose accaparait aussi l’esprit du gredin. Depuis quelque temps déjà, il ne se sentait pas à l’aise. Il se sentait observé. Était-ce une crise de paranoïa propre à tout souverain ? Le forban aurait pu le croire si cela n’avait été que lui. Nhäghini se sentait elle aussi observée. L’Eärendil l’a surpris même un moment à refermer ses crochets dans le vide. Quelque chose rôdait autour de lui. Que pouvait bien en être la cause ? L’immaculé à la chevelure d’écume commençait à élaborer de folles théories. Était-ce ce fameux Boucher qui cherchait à s’en prendre à lui ? Était-ce un autre capitaine qui espérait le tuer pour lui ravir le titre de roi de la confrérie ? Ou alors cela avait-il un lien avec ses récents échanges avec un certain Ilhan Avente ?

L’homme fort de Caladon souhaitait le rencontrer pour faire l’acquisition d’un bien en sa possession. Cela semblait être relativement important puisque l’ancien althaïen revenait vers lui après ce qu’il avait pu lui faire par le passé. Le pirate commençait à se demander si sa volonté de le rencontrer, si l’urgence de grand péril lié aux couronnes de cendre qu’il agitait, ainsi que ses promesses de pièces d’or n’étaient pas au final qu’un prétexte pour l’amadouer dans le but se venger de lui et de ce qu’il avait pu lui faire. Il y avait-il un complot ? Ilhan cherchait-il à se venger de la torture infligée par Nathaniel ? Pire, cherchait-il à se venger d’avoir pris possession des ruines de son ancien habitat, Althaïa ?

Quoi que cela puisse réellement être, l’immaculé sombre fut forcé de prendre des mesures drastiques. Une nuit, il sentit son souffle lui manquer. Il étouffait. Et lorsqu’il fut en mesure d’ouvrir les yeux, son regard embrumé crut percevoir la silhouette d’un graarh sans qu’il ne puisse s’en assurer. Dès lors, le roi fit renforcer sa sécurité. De jour, des hommes devaient suivre chacun de ses déplacements comme s’ils étaient des assassins en charge de l’espionner ou de le tuer. L’objectif ? Occuper l’espace face à de potentiels véritables assassins. Mais aussi tentr de saisir l’opportunité de débusquer d’éventuel individu. Il ordonna également à Fabius et Nhäghini de participer à cette même mission en l’observant de loin, de se tenir prêts à intervenir et à neutraliser tout individu suspect. De nuit, le dragonnier confiait sa sécurité à Kaiikathal. Quelque chose d’invisible aux sens bipèdes rôdait près de lui. Sa dragonne, elle saurait le débusquer. Cette dernière ne tarda pas à confirmer le ressenti de Nhäghini. Quelque chose rodait bien auprès de l’ancien elfe. Une personne très probablement, avec un faible battement de cœur. Quoi que cela puisse être, il semblait se tenir à l’écart du souverain maintenant que sa sécurité avait été renforcée par la présence d’une dragonne.

Les craintes de l’immaculé sombre changèrent toutefois du tout au tout quand il subit plusieurs tentatives d’assassinat plus maladroites les unes que les autres. En effet, plusieurs félins cherchèrent à attenter à sa vie. Sans doute était-ce une réponse au renforcement de sa sécurité. À défaut de pouvoir l’atteindre furtivement, on tentait à présenter de passer en force. Malheureusement pour eux, mais surtout pour Nathaniel, aucun d’eux ne survécut aux interventions des gardiens du souverain. Aucun de ces assassins ne fut arrêté vivant. Un constat en demi-teinte, l’important face à une tentative d’assassinat c’est que la cible ne meurt pas, mais aussi que l’assassin soit capturé vivant afin d’être en mesure de le faire parler. Cependant, l’immaculé à la chevelure d’écume commençait à se demander si l’échec des tentatives d’assassinat à son encontre et surtout la mort des assassins n’étaient pas tant dû à la compétence de ses hommes qu’à l’incompétence de ceux souhaitant attenter à sa vie. Tous étaient des graärh, réclamant vengeance. Certains d’entre eux faisaient même partie de ce groupe d’esclave ayant mystérieusement disparu. À quoi cela rimait-il à la fin ? Tout cela ressemblait plus à des tentatives désespérées qu’autre chose. Ces idiots avaient trouvé un moyen de se libérer de leurs chaines, mais c’étaient vite rendu compte qu’il ne sert à rien de fuir sa cellule si on n’est pas capable de fuir la prison, en l’occurrence Althaïa. Toutefois, quelque chose continuait de ne pas tourner rond.

Des graärh. Seulement des graärh. Nathaniel ne doutait pas avoir plein d’ennemis. Mais pourquoi seuls des graärh cherchaient à le tuer en ce moment ? Et pourquoi des individus aussi peu compétents ? Il lui manquait des pièces du puzzle. Ou alors il n’abordait pas la situation sous le bon angle. Ce fut bien plus tard, lorsque le Boucher fit une nouvelle victime, que le forban put entrevoir ce qu’il pensait être un début de réponse. Presque rien n’avait été retrouvé de ce fameux employé de la Confrérie, pas même l’anneau qu’il portait. Ce dernier avait toutefois cessé d’émettre un quelconque signal. Avait-il été détruit ? Qu’est-ce qui peut avoir assez de force pour détruire un objet en ivoire de narval ? C’est à cet instant que l’Earendil commença à aborder la situation sous un angle différent. Il avait sous les yeux différentes pièces de puzzle de différent puzzle pouvant potentiellement s’avérer appartenir à un seul et même ensemble.

Les esclaves mystérieusement disparus, les tentatives d’assassinat de la part de graarh, Ilhan Avente et le Boucher. Tout cela était possiblement lié. La veille de l’arrivée du Caladonien, Nathaniel ordonna à ce qu’on rassemble tous les éléments liés à ses différentes affaires.

Les fers des esclaves mystérieusement disparus avaient été brisés, mais pas de n’importe quelle manière. Les chaines présentaient des marques de dents. Une bête ? Dans ce cas elle devait avoir une mâchoire redoutable. Pour autant, quel type de créature serait capable d’une telle chose. Et surtout comment aurait-elle pu se déplacer dans la cité alors que cela est interdit. Les seules bêtes de l’île sont concentrées au niveau des arènes et dans un lieu hautement sécurisé. L’immaculé sombre alla s’assurer qu’aucune bestiole n’ait pu s’échapper où être déplacé sans autorisation et on lui confirma que cela n’était pas le cas. Là-bas, l’un des dresseurs lui indiqua que les marques des crocs pouvaient ressembler à ceux d’un smilodon. Crocs … smilodon … le forban s’empressa de retourner au palais des tempêtes pour analyser les autres éléments à sa disposition.

Les morceaux de cadavre des victimes du Boucher. Il faut une sacrée force pour arracher un membre, même avec le bon outil. En analysant de plus près certaines parties, Nathaniel remarqua qu’elles présentaient elles aussi des marques de crocs. Les victimes du Boucher n’avaient pas été tuées à l’aide d’un outil … c’est sous les crocs qu’elles ont trouvé la mort. Enfin, concernant les victimes. La majorité d’entre elles étaient des graärh. Crocs … smilodon … Boucher … graärh.

Ses agresseurs ayant tenté de le tuer ses derniers jours étaient eux aussi des graärh. Certains d’entre-deux étaient même certains des esclaves mystérieusement disparus. Des félins encore et toujours des félins. Crocs … smilodon … Boucher … graärh … esclave … assassin … graärh.

Et enfin la venue d’Ilhan Avente. Sa volonté de lui acheter un objet. Ses motivations, faire face à un grand péril, son inquiétude sur les couronnes de cendre. Crocs … smilodon … Boucher … graärh … esclave … assassin … graärh … Ilhan … péril … couronne de cendre.

Les informations tournèrent en boucle dans l’esprit de l’immaculé qui réfléchissait à la manière dont ces différentes pièces pouvaient s’emboiter les unes dans les autres pour former quelque chose. Alors que la nuit était en train de tomber, l’un de ses serviteurs vint lui rappeler son emploi du temps de demain tout en lui indiquant l’heure présumée à laquelle le visiteur venu de Caladon et le baptistrel l’accompagnant devaient accoster au port. Tiens, un baptistrel accompagnait Ilhan, il avait oublié ce détail. Mais maintenant qu’on le lui rappelait, il se souvenait effectivement avoir demandé à faire préparer un document, permettant de circuler au sein d’Althaïa en étant placé sous la protection de la confrérie, pour un de ces maitres bardes. Baptistrel. Ce mot résonna dans l’esprit du gredin. Baptistrel … Baptistrel … Baptistrel … Crocs … smilodon … Boucher … graärh … esclave … assassin … graärh … Ilhan … péril … couronne de cendre … baptistrel. Baptistrel ! L’esprit de Nathaniel sembla s’illuminer et le puzzle commença à prendre une forme un peu plus cohérente. Il lui manquait encore bon nombre d’information, mais le pirate pensait tenir une piste.

Alors que la nuit s’abattait sur l’île du crépuscule des chimères, l’immaculé sombre feuilletait le rapport faisant mention de l’incident survenu au domaine de la rhapsodie. Celui-ci avait subi l’attaque des couronnes de cendre et parmi les assaillants figurait un glouton ayant englouti plusieurs individus. Le Boucher … et si c’était lui … mais où était le sens dans tout cela. Pourquoi s’en prendre à des habitants d’Althaïa, surtout une majorité des graärh et d’esclaves. Et le rapport entre ce glouton et les esclaves mystérieusement disparut. Mais aussi le rapport entre ce glouton et des félins voulant l’assassiner ? Quelle était la logique tordue derrière tout cela ? S’il s’agissait d’une couronne de cendre, cherchait-elle à offrir la possibilité aux graärh de se racheter après avoir perdu leur honneur ? Ou cherchait-elle à créer une diversion ? Ou simplement à lui faire se triturer les méninges ? L’immaculé à la chevelure d’écume finit par s’endormir sous le poids de trop nombreuses interrogations.

*** Le lendemain : 20 octobre 1764 ***

La journée commença le plus banalement possible pour un souverain pirate. Une banalité destinée à s’évaporer plus que prochainement puisqu’aujourd’hui il devait accueillir l’homme fort de Caladon. Cependant, les premières perturbations firent leur apparition bien avant l’arrivée de ce dernier. Un nouvel agent de la confrérie venait de disparaitre, une fois de plus l’anneau avait cessé d’émettre, mais une lueur d’espoir demeurait. En effet, après un long silence, la position de l’anneau apparut à nouveau sur la maquette, avant de disparaitre encore une fois pour réapparaitre plus tard. Nathaniel ordonna à ce que les positions soient notées à chaque fois et qu’une équipe de garde accompagnée d’un maitre-chien et de son animal soit envoyée sur les lieux pour tenter de pister la trace du Boucher. Son plan montrait enfin des résultats, il lui fallait saisir cette opportunité aussi bancale puisse-t-elle être. Néanmoins, le roi de la confrérie ne put avoir le plaisir de participer à la traque, devant se rendre au port pour accueillir ses invités.

Quittant le siège des tempêtes, l’immaculé sombre entreprit de traverser le quartier marchand. En d’autres circonstances sans doute aurait-il opté pour une tenue se prêtant plus à l’accueil de visiteur d’importance, mais le pirate ne pouvait oublier qu’il se trouvait à Althaïa, qu’il y avait un tueur en série en ville et qu’en prime il avait dernièrement subi plus de tentatives d’assassinat qu’il n’y a de jour dans une semaine. La tenue du capitaine du Maelstrom l’accompagnait donc pour lui offrir la protection dont il avait besoin. En revanche, nul turban de venait ceindre sa tête. En lieu et place, c’est le souvenir de sa dernière visite dans la salle aux trésors des Kohan qui trônait sur son front. À sa ceinture se trouvaient les effigies de l’ornithorynque, du colibri et de l’hirondelle. Accompagner de gardes, le roi de la Confrérie traversa la place du saumon, passant non loin de la banque de fer pour finalement atteindre le port d’Athgalan. Un sourire apparut sur son visage lorsqu’il se remémora la bataille d’Athgalan et la façon dont il avait accueilli à lui seul l’armée de félin. Il avait bien envie de s’en inspirer pour accueillir ses invités. D’ailleurs, il voyait un navire en train d’amarrer, nul doute qu’il devait s’agir du leur. Nathaniel vint se mettre au bout du pont laissant l’Avente et l’Espérancieux venir jusqu’à lui. Un sourire malicieux aux lèvres, le gredin fit une révérence grossière, presque provocatrice.

« Bienvenue à Althaïa ! »

Le gredin n’eut cependant pas le temps de placer un mot de plus que le bruit d’un sifflement se fit entendre. Une flèche passa … à plus de deux mètres de lui puis on entendit un « plouf », celle-ci venait finir sa course dans l’eau. Le regard du forban s’assombrit alors qu’il tourna la tête en direction de ce qui devait être une fois de plus un assassin du dimanche. Un graärh se tenait effectivement là, au pelage sombre et tremblant comme une feuille face à la tempête.

Deux gardes du roi de la confrérie étaient déjà en train d’arriver au niveau du félin et l’un d’eux éleva la voix tout en levant son arme

« Sais-tu uniquement à qui tu oses t’en prendre ? Tu vas payer pour ça ! »

Oh non pas question ! Il avait enfin l’occasion de capturer vivant un de ses assaillants. Le pirate à la chevelure d’écume leva un bras en direction du graärh et claqua bruyamment des doigts. Celui-ci se figea sur place et lorsque l’un des gardes vint le frapper à l’aide de son arme, celle-ci ne fit que rebondir sur lui.

« Ne le tuez pas ! Je le veux vivant ! »

L’immaculé sombre dissipa le vol du bourdon et aussitôt les deux gardes vinrent le saisir, lui attacher les bras dans le dos et lui faire mettre genoux au sol. L’attention du Nathaniel se tourna à nouveau vers les deux nouveaux arrivants.

« Avez-vous déjà subi des tentatives d’assassinats par d’assaillant médiocre ? Si la première fois c’est amusant, la trente deuxième fois ça en devient limite insultant. »

Nathaniel vint glisser sa main dans son manteau pour venir sortir deux documents ainsi que deux badges qu’il présenta aux intéressés.

« Althaïa n’est pas une ville sûre pour les visiteurs qui n’y mette pas les prix. Heureusement pour vous, vous êtes mes invités. Assurez-vous de garder ces lettres sur vous et de porter ce badge en évidence tout au long de votre séjour. Vous êtes momentanément placé sous la protection de la confrérie tant que vous vous trouvez dans l’enceinte de la ville. Quiconque serait assez fou pour s’en prendre à vous subira les foudres de la confrérie. Le jour de votre départ, assurément vous de bien vous tenir suffisamment éloigner de la lettre et du badge si vous ne voulez pas prendre feu lors de leur autodestruction. »

Le gredin dirigea son regard en direction du félin neutralisé. L’un des gardes lui fit un signe, venant indiquer l’un de ses propres bras et pointer une partie de son avant-bras. Encore un des esclaves mystérieusement disparut?

« Avec celui-ci, ça fera quinze. Plus que trente-cinq à retrouver. Je ne doute pas que devez être pressé de vous entretenir avec moi de la raison qui vous pousse à venir me voir, mais je crains être dans l’obligation vous faire patienter quelques instants. Cependant, n’hésitez pas à vous joindre à moi pour profiter du spectacle, cela pourrait rappeler à Ilhan nos grands moments de complicité. Ou même participer. Je me demande ce que peut donner la technique d’interrogatoire du bon et du méchant garde avec un baptistrel. »

Eärendil fit signe aux deux hommes de le suivre alors qu’il s’approcha du prisonnier. Venant le saisir derrière de la nuque, il vint l’obliger à le regarder dans les yeux.

« Marquer la marchandise permet de facilement l’identifier en cas de perte ou de vol. Je sais que tu fais partie de ceux qui sont parvenus à s’enfuir de la caverne de Sombrespoir. J’ai des questions et tu vas y répondre. Le nombre de coups de fouet que tu recevras avant de rejoindre ton enclos dépendra de ta coopération. Qui vous a libéré ? »

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Une nouvelle aventure se dessina devant moi, je ne m’attendais pas à partir de nouveau loin de ma terre natale une fois de plus. J’aurais dû m’en douter, mais, le quotidien de la légion avait pris le dessus, ce rythme que je n’avais pas vu, ni ressentis depuis un bon nombre d’années faisais de nouveau partis de moi.
Le grand félin blanc était venu à moi, et je me sentais toujours aussi honoré, lorsqu’il me confia cette nouvelle mission, celle de rejoindre Althaïa. Le Tribyoon, me résuma ce qu’il savait, et qu’il tenait toutes ses informations de Reynagane… Une légère colère anima mon corps et mon regard, mais je devais faire passer la légion avant toute chose… Je m’étais toujours refusé de revoir ma sœur de cœur, pour des raisons que je ne parvenais pas à expliquer, c’était ainsi… Même si mon désir le plus profond, me poussait à aller la rejoindre, à sourire et exploser de joie, autre chose, faisais tout pour rendre ce sentiment inexistant… Elle qui était ma moitié, je ne la percevais plus comme une ombre, quelle réelle Graärh… La déception qu’elle avait réussi à provoquer en moi était si grande, que je ne parvenais plus à prononcer son nom à voix haute… Il restait sans cesse en travers de ma gorge, et un grognement finissait toujours par sortir de ma gueule… Je me demandais souvent comment on avait pu en arriver là, et à chaque fois, la réponse resta caché. Peut-être que je la connaissais, et que je me refusais de l’admettre, ou même de l’écouter, où alors, il n’y en avait tout simplement pas…
Cependant, ce n’était pas le sujet du jour, et je devais mettre ma rancœur de côté… Ma légion doit passer avant toute chose, elle mon foyer et ma famille, et je devais lui apporter mon soutien, peu importe la tâche qui me soit confier, je la remplirais sans poser de question. Je lui avais promis, lors de mon retour, que plus rien ne fera souffrir ma terre, qu’elle sera en mesure d’avoir un lendemain radieux. Mon cœur bat au même rythme que le souffle du désert.


Après avoir annoncé mon départ à ma famille, je me suis rendu jusqu’au navire. Mon jumeau m’offrit une poignée de sable pour ne pas oublier l’endroit d’où je viens et me souhaitai un bon voyage. Nous n’avons jamais été si proches, notre compétitivité à toujours pris le dessus, mais avec le temps, la sagesse lui est venu et je me surprenais de voir, à quel point je comptais pour lui, et inversement…
Ce geste me fit plaisir et je me sentais prête à effectuer se grand voyage. Je ne devais pas décevoir mon Tribyoon…


Enfermé dans une cale d’un navire Caladonien, au milieu de la divine odeur de viande, cela me changea du tout premier voyage en bateau que j’avais effectué, l’ambiance était bien différente elle aussi, je me rappelle de cette obscurité et de l’odeur de la mort qui flottait dans les airs. Je ne pensais pas me retrouver dans une situation pratiquement similaire, caché des humains, recroquevillé dans un coin, sans devoir faire le moindre bruit. La seule différence était que j'étais monté de mon plein gré et que cette fois-ci une saînur m’apporta de quoi me nourrir. Une compagnie dont j’aurais pu me passer, même si je ne suis pas la plus grande des bavardes, le silence restait tout de même long et pesant… Jour après jour, je la voyais avec de la nourriture qu’elle avait cachée, pour pas que je meurs de faim. Je pouvais le sentir, cette amertume dans son regard et ce silence qui était glacial à mon sens… Les seuls mots que nous avions échangés étaient lorsque je la remerciais pour le repas et qu’elle répondait, par simple courtoisie, et non par plaisir. Cela ne me dérangea pas vraiment, c’était simplement plus long… Trois semaines enfermées, à mélanger mon odeur avec celle de la chair morte. Il sera bien difficile pour moi de faire disparaître cette senteur, et rien ne me fera plus plaisir lorsque nous serons arrivé à bon port ! Le temps était bientôt venu, après les intempéries et les moments où j’ai failli être découverte ont payé leur fruit, le temps était venue pour moi de fouler la terre dans peu de temps et je ne demandais rien de plus !

Le navire s’arrêta enfin au port, et Rowena me cacha dans une cargaison que l’on allait prochainement débarquer sur la terre ferme. Je remerciais intérieurement Ilhan d’avoir tout de même trouvé une personne pour m’aider, je ne pense pas que j’eusse pu faire tout ce chemin seul. Je sentais la caisse de nourriture bouger, enveloppé dans cette nourriture qui allait ressortir avec un tas de poils, c’est l’un de mes principales défaut, je perds en permanence mon pelage… Ceux qui déchargèrent poussèrent quelques jurons en rapport avec le poids de la cargaison, je me sentais un peu vexée par cette remarque, mais contrôlai mon grognement de protestation…
J’avais un peu l’impression d’être le petit animal au milieu des grosses bêtes carnivores, une histoire assez amusante, car le petit animal finit toujours par se faire dévorer… Qu’elle situation amusante, un chat se retrouvant chez les pirates…
La caisse cesse de bouger et l’obscurité fut de nouveau présente. Je n’entendais plus rien, mis à art ma respiration que je contrôlais pour qu’elle soit un minimum audible. Les minutes, puis des heures passent et je commence à croire que Rowena m’avait un peu oubliée, ou alors vendue aux pirates pour faire un plus gros bénéfice de son voyage… Mais ce ne fut pas le cas, mes oreilles se redressent, enfin de ce qu’elles peuvent faire, la porte s’ouvre, j’entends les pas d’une personne venir, puis, la caisse s’ouvre et j’aperçois enfin le visage de la saînur. Elle m’avait presque manqué ! Sortant enfin de ma petite cage à jambon, où l’on pouvait voir que certains morceaux on été croqué… C’est qu’il faut nourrir tout ce muscle… Rowena m’aide à sortir du garde-manger en posant une large cape sur mes épaules. Nous nous dirigions vers les quartiers résidentiels, et s’arrêtâmes devant une petite maison. La saînur me fit entrer en m’annonçant que c’était chez elle. Je trouvais ça assez drôle qu’une femme entre dans sa propre maison en crochetant la serrure… C’est assez étrange comme moyen… Cela a le mérite de ne pas s’encombrer avec des clés en un sens… Mais c’est bien trop suspect… En revanche, l’endroit était parfait pour rester sur Althaïa sans se faire repérer, la demeure n’attire pas les regards, et le lieu semblait abandonné depuis un bon nombre de semaines.

Effectuant un petit tour, la poussière avait pris racine sur les papiers et chaque meuble, cachant toutes les couleurs originelles des objets, et même des araignées. En faisant mon petit tour, après avoir retiré la capuche de ma tête, et étiré mes membres pour être un peu plus à l’aise, mes griffes parcoururent divers instruments et pierre. C’était l’atelier d’un confectionneur de bijoux, et il était très doué… Doucement, mes pas se dirigent vers un petit bureau, où divers documents étaient entassé et recouverts de poussière, donnant ainsi l’identité du véritable propriétaire de la maisonnée. Rowena n’était pas la plus ravie en me voyant faire, et s’approcha de moi en effectuant de grands pas, tout en poussant quelques insultes envers les fouineurs. Elle suivit son petit monologue en expliquant toute la situation, que ce lieu appartenait à son époux, chose que j’avais du mal à avaler, mais pourquoi pas… Autant la laisser continuer. La femme saînur poursuivit son dialogue en expliquant que le fameux Owen n’avait plus donné signe de vie depuis près d’un mois et qu’elle était inquiète. Que bon nombre de ses clients attendent de manière impatiente l’arrivé de leurs bijoux. Rowena serait donc partit à sa recherche, mais ne trouva aucune trace de son mari. Cela ressemblait beaucoup à une fuite conjugale, mais rien ne se passe au hasard et d’après la femme, cela avait un rapport avec un type que l’on surnommait le « Boucher », drôle de surnom, mais en même temps, cela donne, une parfaite image de ce que l’on doit trouver… Un homme aimant couper des morceaux d’être vivant…

La saînur avait donc pris l’initiative d’interroger les gens et me demanda de l’aide… Une chose que je n’avais pas vu venir, je devais l’admettre… Mais comment refuser lorsqu'une personne vous à aidé à ne pas mourir durant plus d’un mois ? Je n’avais pas vraiment confiance en cette femme, mais je ne pouvais pas laisser cet Owën dans la nature, s’il lui était arrivé quelque chose, où si cette femme la recherche pour lui faire du mal, je devais le trouver avant elle !

Je suis parti en investigation à mon tour, gardant la cape et la capuche pour cacher au maximum mon corps, ainsi que mon visage. Allant voir les personnes que Rowena avait déjà vues, chaque personnes confirme la version de la saînur, mais en ajoutant un détail qu’elle avait soit oublié de me mentionner, soit dont elle n’avait pas connaissance… Apparemment, depuis ce même temps, des morceaux, corps serait retrouvé un peu partout dans la ville, apparemment plus vers le sud, au niveau de l’hôpital.

« Avez-vous vu ou senti quelque chose d’inhabituel ?
-Pas que je sache, c’est une ville de pirate, tout est presque normal ici.
- Et y’a-t-il eu des cris étranges la nuit par hasard ?
- Non plus, on retrouve simplement des morceaux de corps dans la ville.
- Est-ce que ce sont toujours les mêmes morceaux ? Ont-ils quelques choses de particulier ? Des marques, des bijoux ? On connaît les victimes ?
- On retrouve un peu de tout, sans rien qui ne puisse les associer, ni de marque, ni de bijou, en revanche, d’après les autorités, il y aurait beaucoup de graärh disparu ou qui se sont échappé, au moins deux membres retrouvés de ce que je sais.
- Qui sont les graärhs disparu ? »

Je pouvais sentir une certaine colère m’animer en apprenant cette nouvelle. Des membres de mon espèce retrouvée démembré et posé sur le sol comme des trophées… Je devais cependant, me calmer et ne pas laisser place à cette haine… Respirer… Respirer… C’est la clé pour garder le contrôle de soi…

« Il y a environ un mois une cinquantaine d’esclaves graärhs ont disparu. On les a entendu hurler et l’instant d’après, ils n’étaient plus là, quand les pirates sont venus. Leur collier avait été ouvert avec les dents ! La mâchoire puissante d’un animal, probablement. »

La surprise était lisible sur mon visage, et j’avais besoin de consulter Rowena, sur ces données que je venais de récolter. J’avais aussi besoin de reposer mon esprit pour ne pas égorger cet homme… A quoi devais-je m’attendre en venant ici après tout ? Je devais résister à cet appel de la violence et reprendre mon clame… Je remercie l’homme pour avoir répondu à mes questions et rebrousse le chemin, tout en gardant la capuche sur mon crâne. Je rejoins doucement, en empruntant les ruelles peu empruntées par les personnes, puis rejoins la petite maison de la femme d’Owën. J’attends toute la soirée, mais ne revois pas revenir la femme.

A mon réveil, le lendemain matin, rien non plus… Je m’inquiète un peu, mais savais qu’elle pouvait se débrouiller seule, elle devait avoir une bonne raison pour ne pas être revenu. C’était, le jour d’arrivée d’Ilhan et je voulais le remercier de vive voix et de voir enfin une tête familière ici. Cependant, mes pas mon guidé non loin de l’hôpital, l’endroit où investiguait Rowena la veille, pendant que je rendais visite à ceux qu’elle avait vus. L’odeur de chair morte m’arrête, mon museau se lève un peu pour humer l’air, et je me dirige vers une ruelle, jusqu’à apercevoir un bras à la peau pâle. Le bras était seul, sans le corps… D’après l’aspect du haut, il semblait avoir été croqué d’une seule traite… Mais qui aurait assez de force pour faire une telle chose ? La morsure est nette, cela a été effectué en une seule fois, sans avoir besoin de ronger quoi que ce soit… Je mentirais si je disais que cela m’impressionnait peu, même Agyaat n’est pas aussi forte lors de ses chasses… En regardant en direction du poignet, je finis par reconnaître le bracelet que portait Rowena, il était identique, comment ne pas le reconnaître alors qu’on a vécu ensemble depuis un mois… Je connaissais son odeur par cœur, ainsi que ses tics, et je pouvais le dire, ce bras était celui de la saînur… Je ne l’appréciais pas vraiment, mais cela me faisait tout de même un pincement au cœur, car elle m’avait aidé à rejoindre cette contré, et m’avait demandé de l’aider à retrouver son époux… Mais je commençais à croire qu’il y aurait peu de chance que je le retrouve en un seul morceau lui aussi… Cependant, rien n’indiquait qu’elle était vraiment morte…

Prenant le bras pour l’envelopper dans un linge, je voulais le ramener à la maison pour l’étudier un peu plus, sans prendre le risque d’être vue. Je remarque que sa main est fermée, et qu’elle y tiens un papier froissé. Ouvrant, les doigts pour y lire ce qu’il y avait, j’entends, un bruit provenant de derrière moi et relève la tête pour en trouver l’origine. Un volet s’écrase contre le mur et l’homme à la fenêtre part dans sa maison. Mes pupilles se rétrécissent, laissant le bras sur le sol, dans le linge blanc, puis plaçant le morceau de papier dans une poche pour le regarder plus tard. Je m’approche et bondis sur le volet, cassant ce dernier pour atterrir à l’intérieur de la petite maison. Je vois l’homme se cacher sous sa table et trembler en me suppliant de l’épargner. Avec un calme olympien, qui me surprend moi-même, je le tire par le pied pour qu’il me fasse face, mais ce dernier s’accroche comme une sangsue, m’obligeant à tirer plus fort.

« Ne me mangez pas, graärh, je vous en supplie… Ne me mangez pas !»

J’étais surprise d’entendre de t’elle parole, ici les félins sont des esclaves principalement, non ? Alors pourquoi je le mangerais ? Mais malgré tout, je le secoue un peu pour qu’il reprenne ses esprits…

« Je ne vais pas te manger ! Mais dit moi ce que tu as vu ! Pourquoi as-tu peur de moi ? »

Il essai malgré tout de se débattre, ce n’est pas évident de le tenir fermement, mais j’y parviens et l’écoute, lorsqu’il se sent prêt à parler, après qu’il ait appelé à l’aide.

« J’ai vu un grand Graärh manger la femme, d’une bouchée ! Sa…Sa bouche s’est ouverte si grand, que j’y ai vu un gouffre abyssal ! Pitié, ne me mangeait pas… »

Rowena était donc bel et bien morte… Elle va me manquer, ou pas… Je l’ignore encore, mais quel garal, peux faire une chose pareille ? Sans quitter des yeux l’humain, je le lâche légèrement, pour le mettre un peu plus en confiance avant de poser une nouvelle question.

« Décris-moi ce félin, et je ne te mangerais pas. »

Il semblait croire qu’on était tous en capacité de faire une telle chose, parfois la peur, peux nous offrir beaucoup de choses et je compte bien l’utiliser pour découvrir ce mystère… Ilhan, devait m’attendre, mais cela était plus urgent que lui… Pardonne-moi Ilhan…

« C’est une femelle ! Elle… Elle est grande et ventripotente, avec un pelage tigré aussi. C’est un bipède ! Je ne connais pas vraiment votre espèce, vous êtes tout pareil pour moi… De gros chats… »

Je comprenais qu’il n’allait plus rien m’apprendre… Je finis donc par le reposer et sort par l’endroit où je suis rentrée, la fenêtre… Retournant prendre le bras, en oubliant presque le papier que Rowena avait gardé dans sa main, je le cache dans ma cape et choisis de retrouver Ilhan, je ne connais pas cette cité, et j’avais bien trop de questions, probablement qu’il pouvait m’aider à résoudre ce mystère… Une chose est sur, un garal dévore des bipèdes et laisse un morceau de chaque victime… Je devais revenir dans cette partie d’Althaïa la nuit et découvrir ce meurtrier… L’image, du félin tigré, Lolupata apparu dans mon esprit… Cela ne pouvait pas être lui… Je l’avais tué, et il aimait se donner en spectacle… Alors qui ?

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Cela faisait un moment que j’étais affecté aux cuisines. Aux ordres d’un Graarh bien plus imposant que moi au visage abîmé par la vie. J’appréciais ma place au cuisine, sur le maelstrom, ou au siège. Mon travail restait le même. Éplucher, laver, nettoyer.. encore et encore, toujours la même routine  ça en était presque apaisant. Le cuisinier ne devait pas être mécontent de moi car là où il allait je le suivais, cela m’offrait une place bien privilégier en tant qu’esclave. Il devait y trouver un bon travailleur en moi, qui se tais et bosse. Les cuisines c’étaient mieux que de porter les stock de marchandises, de vivre au quartier des esclaves, dans les caves humides. J’aimais les cuisines, grâce à ce poste je dormais dans les sous sols. Je partageais ma chambre avec un autre esclaves. Jeune, mais déjà tout aussi grand que moi. Rieur, mais terrifier de passer la porte le matin bien que notre chambre ne soit pas de tout confort. Rona était un bon ami, on parlait ensemble en Graarh, mais jamais du passé qui s’effaçait parfois de nos mémoires, à la place on priait les esprits.

Je le retrouvais après les services à la cuisine. Après que les plats des hauts gradés soient partis, que les cuisiniers aient mangés, puis les serviteurs, ensuite nous. Les esclaves. Je servais les restes de viande et de poisson, la soupe, le pain. C’était le moment où les nouvelles se partageaient. Les discourt étaient toujours factuels, on se donnait les nouvelles sans donner son avis, car derrière nous les gardes surveillaient pour éviter quelconque rébellion. C’est là-bas que j’entendis la disparition d’une cinquantaine d’autres d’entre nous. Des fer arrachés, ou mangé ? Il y avait plusieurs versions. Une fuite voulus ou un kidnapping ? Il y avait aussi des questions sur comment les fer avait été brisés. A la table chacun de nous portait le collier et on sentait la lourdeur du métal autour de notre cou, on le savait bien plus que les autres que la force ne serait pas même plier notre fardeau. Après cette annonce l’ambiance de repas devenait de plus en plus sombre. Heureusement après le repas du soir, Grimaldi le singe, de l’homme du désert, dont j’avais la garde venait me rejoindre pour les deux heures de nettoyages à grandes eaux. Un instant privilégié, où je prenais presque plaisir à tout bien ranger, et décapé pour le lendemain.

1 semaine plus tard, il eu des grosses journées. Les cuisines étaient plus bruyantes, les feux brûlaient follement, et les esprits s’échauffaient rapidement. Je voyais bien notre cuisinier, ce graarh  à la double face soucieux de tout ce qu’il se passait. Il devait avoir du beau monde en haut. Mais moi je me concentrait à éplucher, laver, nettoyer. Cette semaine, à l’heure du midi on apprenait que nos confrères réapparaissaient, un par un, bras par jambe. Et chaque jours depuis, les faits étaient e plus en plus détailler, le macabres accompagnait nos repas. On décrivait nos morts balancer en pleine ville, dans la poussière et la merde. Des morceaux manger, rien de plus que des restes. Leurs os coupés d’un coup de mâchoire.

C’était des images dur qui s’imposaient à nous, une réalité qui s’attaquaient à nous. La nuit ses images me revenait, et la masse sombre dévoraient Rona,  finissant engloutis par des ténèbres. Je peinais à m’endormir, ayant peur du cauchemars qui m’attendait, mélangeant les scènes gores de mon passé avec ce monstre qui nous poursuivaient jusque dans nos lits. La sueur se mélangeait à mon pelage et le matin c’est trempé que je me réveillais avec difficulté. Malgrès ça, une fois levé, quand je prenais mon poste au cuisine j’oubliais ses cauchemars. Je prenais sur moi et je me concentrait sur mes tâches du jours. Je repoussais les images sanglotantes dans le sceau de la serpillière.  A chaque repas j’appréhendais les nouvelles, l’une d’elle sortait du lots. Des tentatives d’assassinats ? qui plus ais ratés ?! Toutes venant de Graarh ! Cette chronologie était trop étranges, il y avait trop de chose en même temps. Touts les détails criaient à l’improbable. Des fers brisés, des disparitions, des meurtres carnassier, des tentatives multiple et toutes ratés. Même chez les esclaves les rumeurs passaient. Je voyais quelques petits mots passer sous les tables. Comme à mon habitude je prenais l’information qu’il se passait quelques chose, mais je ne cherchai pas plus de ce coté, ne voulant pas m’attirer les foudres de qui que se soit.
Le soir je réfléchissais, j’en parlais un peu avec Rona. Il y avait trop de trucs qui clochaient. Qui pouvait briser des fers ? Pourquoi les faire disparaître puis les dispersé à moitiés mangé ? Comment des Graarhs pouvaient tous ratés un assassinat ?
Chaque nuit des cauchemars, un matin de plus poisseux et ce n’était pas le dernier. On vint nous voir à notre chambre pourtant à l’écart dans les sous-sols. On nous donna deux anneaux, je reconnut tout de suite la marques de glyphe. C’est avec un grand calme que j’apprenais la nouvelle. Dès aujourd’hui on devait aller marcher dans Altaïa et servir d’appât. cela n’avait pas été dit comme ça, mais c’était bel et bien le cas. Il y avait des heures où nous devrions se rejoindre, en dehors on devait se disperser et aller surtout dans les lieux les moins visité. J’eus un pincement au coeur de quitté la cuisine et ma routine, surtout pour aller au cœur des problèmes.
Les premiers jours Rona me suivait, puis peu à peu il fit son propre tracés. De mon cotés, chaque jours je faisait un quartier, me trimballant Grimaldi sur le dos qui était heureux de voir un peu plus la lumière. La marche et l’exercice me faisait aussi du bien mais les cauchemars ne partaient pas, encore moins lorsque je devais dormir dehors. Au moins je n’étais pas tombé sur l’objet de mes terreurs ni sur ses restes, ce n’était pas le cas de Rona. Il avait vus le bras arraché  d’un de nos frères et la trouille qui allait avec. Il avait lui aussi commencer à faire des cauchemars chaque nuit. On faisait une bonne pair, les deux petits esclaves donné à pâture au grand méchant ténèbres. nous étions terrifié par la nuit. Pour m’aider à passé ses heures obscures, je me répétais que demain la lumière sera encore là et que les gens de ville aussi. Durant la journée c’était plus simple, je me contentais de marcher et je ne pensais pas à grand-chose sauf à observer. Je n’observais pas pour essayer de trouver le tueur, non je regardais les amours de rue, des pickpockets pas très adroit, un scène de ménage dans l’appartement en face du banc où je prenais 5 minutes pour poser mes pattes. La nuit je prenais sur moi, car je savais que le lendemain je pourrais les regarder, ces gens et les vies si différentes qu’ils vivaient. Je passait partout, les ports, le chantier, le quartier famé, la place du saumon, le sépulcre, le quartier résidentiel...
Le 20 octobre 1764.
Un mois après le début des évènements.
C’était le jours du quartier résidentiel, l’un de mes favoris qui nourrissaient mon coté voyeur. J’avais pris l’habitude de passé par les même maison pour suivre certaines tranches de vie. Un passe temps des plus régalant, je retrouvais une liberté à les espionner discrètement. Peu avant dix heure, je passait près du temple où les fidèles entrait et sortait. Je pouvais apercevoir deux enfant faire le mur de l’orphelinat. Une ambiance faussement paisible quand on savait que beaucoup de discutions étaient portés sur les meurtres et la venus de personne important qui allait pas mal bousculer les choses. 10 heures sonna. Les cloches résonnaient contre les murs des bâtiments et puis il eu un son dissonant. Un cris, puis des hurlements. Je restait sur place, sans bougé. Submergé par des flash-back des caves du bateaux des esclaves. Envahit par les souvenirs enterré, mélangé à une vision imagé de Rona assassiné. Je voyais les gens courir, mais les miennes de pattes ne voulait pas les suivre. C’est grace à Grimaldi que je sortis de ma stupeur, il tirait sur mon col si fort qu’il manqua de tombé de mon dos.
Conscient de ce qu’il semblait se passé, mon moi intérieur n’hésitait pas. Il fallait que j’aille voir. Il fallait que je vois si c’était Rona. Je fis un premier pas en humant l’air, que ce passait t’il ? Est-ce rona ? L’odeur qui me revint était celle d’un Graarh, adulte, une femelle. Une graarh assassin ? Non Ce n’était pas ça, ça ne pouvait pas. Je m’approchais encore, et l’odeur de Rona ne se pointait pas. Mais je devais savoir, je devais mettre un visage sur le monstre de mes nuits. C’était presque plus fort que moi j’avançais doucement, sans me cacher puisque à quoi bon. J’allais vers le danger, me cacher ne me servait pas. C’est au coin d’une maison qu’il eu cette ombre. est-ce elle, la Graarh que je sentais ? Je n’en sus pas d’avantage car elle disparut aussitôt apparut. La silhouette partis, les hurlements eux continuait. J’arrivais près d’une maison. Les hurlements étaient celui d’un humain. Le volet était ouvert, je me glissais discrètement pour observer. Le cœur battant j’essayais de me contrôler pour ne pas faire de bruit. Il y avait bien une femelle, un humain sous la table hurlait de ne pas être manger, il parlait d’une femelle, mais il ne semblait pas qu’il parlait de celle qui se tenait devant lui. La Graarh grise finit par partir, par la fenêtre, je me collais au mur pour ne pas être surpris. Par manque de chance je fit bouger le volet, qui grinça sinistrement. Je sursautais et apparut au yeux de l’homme qui ne se remettait toujours pas de la situation. En me voyant il se remis à hurler. Il fallait que je parte, je ne voulais pas de problèmes, si des gardes m’arrêtaient et m’accusait !  Aux esprits ! Je courus en tenant fermement Grimaldi contre moi. Sans vraiment regarder où j’allais. Je pris le coin de la maison, accéléra dans le rue. L’odeur de la femelle refit surface et par instinct je suivis son odeur, elle avait légèrement changé, elle portait quelques choses.  Qu’est ce qui me prenait de la suivre, j’étais sur le point d’abandonner que je la vis s’arrêter. Nous étions seul dans une rue, dans la même direction. Si elle tournait la tête, c’était grillé que je l’avais suivis. Je haussai des épaules intérieurement, il était trop tard pour fuir, autant attendre ce qu’il se passait.
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Ces derniers jours, la vie de Belethar avait été secoué par des rumeurs qui prenaient de plus en plus d’ampleurs autour d’Althaïa la Fantasque, lieu bien connu devenu la nouvelle capitale Pirate. On y rapportait en effet qu’il y avait un afflux de meurtres plus sordides qu’à l’habituel, le tout perpétré par quelqu’un que la ville avait nommé « Boucher », car celui-ci avait pour habitude de laisser pour preuve de ses méfaits des parties de corps des victimes.

Mais là n’était pas la seule agitation qui allait l’amener à se rendre sur Althaïa. Depuis l’entrevue avec Udyogg, quatrième couronne de cendres qu’ils avaient rencontrés dans les sous-sols de Calastin, les temps avaient été agités pour le groupe d’explorateurs, et Ilhan avait notamment beaucoup œuvré pour organiser une rencontre entre le Roi de la Confrérie, à laquelle Belethar comptait bien assister également.

Car ce qui se jouerait sur l’île de feu-Ambarhùna serait potentiellement important pour le sort de l’Archipel tout entier : le Roi des Pirates était en possession d’un artefact des plus importants qui devait leur être remis afin d’assurer qu’Udyogg ne suive les aventuriers dans le combat contre le reste des Couronnes de Cendres. L’Espérancieux avait toujours été un être magnanime avec les pirates, la preuve étant que même après toutes les atrocités qu’ils avaient commises, il avait accepté de travailler pour eux en élaborant les plans d’Althaïa.

Plans qu’il avait bien évidemment partagés avec Ilhan, sachant que cette entrevue finirait par arriver. Ils se mirent d’accord pour faire le chemin en bateau, qui, bien que moins rapide, avait pour mérite de pouvoir embarquer plus de personnes à bord, ce qui ne serait pas de luxe pour la petite escorte qu’ils avaient perdu pour assurer leur sécurité dans un lieu aussi dangereux que la capitale des parias.

Lors du voyage, les deux presque-frère échangèrent à de nombreux sujets, et c’est au fur et à mesure des jours que Belethar appris qu’Ilhan avait organisé son coup : non-content de seulement s’entretenir avec le Roi Nathaniel, il avait organisé une « infiltration » de la capitale, par de multiples canaux. Fut évoqué notamment la jeune graärh Reynagane, que Belethar connaissait très bien à présent. Elle était en mission pour enquêtée là-bas, au sujet de ses fameux meurtres.

L’Espérancieux fut attentif à ce qu’Ilhan conta au sujet de son ancienne cité, et particulièrement aux fameux deux hymnes, derrière lequel l’Avente était persuadé qu’il se cachait quelque chose. Quand Ilhan lui parla de tout ceci, l’oreille absolue de Belethar fit attention à chaque détail, et voilà ce qu’il ressortit de ses réflexions :

« Il est clair que ces deux hymnes n’ont pas été composés par un débutant. Tu n’y prêtes peut-être pas attention, mais je sens que par exemple au sein de la première chanson, dans le premier couplet … Tu mets naturellement plus d’emphases sur les mots « douce », « cœur », « ombre », « peau », ou « main ». » Il sourit un brin à Ilhan, avant d’ajouter : « et pendant la deuxième chanson, ce sont les mots « fébrile », « livide », « sanglante » et « antre » qui ont attirés mon attention. » Il se frotta la barbe, pensif avant d’ajouter : « Assurément, c’est un chant complexe et empli de subtilités pour qui à l’oreille bien tendue, ou pour qui est un baptistrel. – il fit un petit clin d’œil à son presque-frère avant de reprendre –
Répète le dans ta tête où à voix haute, et tu t’apercevras peut-être que dans la deuxième chanson, le vers complet : « Au temple sous la ville », résonne en écho, là où seulement « temple » dans la première chanson a un poids dans cette partie-là … »

Le Baptistrel fit un nouveau sourire, roula des yeux, et semblant pensif pendant un instant. Il se mura dans ses pensées pour bien peser chaque vibration de cet air. Après quelques minutes, de sa voix atone il partagea le fruit de sa réflexion :

« Ces deux airs de chansons se jouent sur la même mélodie, ils sont complémentaires … Et pourtant, à l’écoute, quelque chose m’échappe. J’ai la sensation que certaines parties de ces hymnes n’étaient comme … Pas là à la base … Ou du moins, qu’elles ont été ajoutées là … Comme par hasard, pour donner du sens, mais tu sais … Comme un bouffon chanterait « Lalala ! » en plein milieu d’un air connu et profond pour accrocher le public devant lequel il joue, et le faire chanter avec lui … C’est bizarre. »

Et soudain l’illumination. Belethar fit à Ilhan :

« As-tu déjà songé à étudier ces deux airs comme une seule et même chanson … ? Peut-être que nous devrions chanter une partie de la première chanson, et une partie de la deuxième … Et peut-être que cela serait plus probant … Tu sais, quelque chose comme … »

A ces mots, l’Espérancieux pris en main son magnifique instrument divin, qui était attaché à son cou comme un collier et le fit grandir pour qu’il atteigne une taille convenable. Il passa ensuite sa main dessus, appréciant toujours le contact du métal froid, puis il se mit à jouer un air tranquillement en fermant les yeux. Une fois qu’il se sentit d’aplomb, il chanta – en essayant d’imiter au maximum l’accent chantant althaïen caractéristique d’Ilhan – :


« Viens-tu, viens-tu
Au temple d’Althaïa ?
Douce, m’offriras-tu
Ton cœur en émoi ?
Des ombres si animales
Et à la peau si pâle
Par leurs mains, nos morts
Seront sans un remord.

Viens-tu, cours-tu
Au temple sous la ville ?
Mortellement battue
Mon cœur meurtri oscille
Des bêtes au cœur avide,
M’ont laissée livide,
Abandonnée, sanglante,
En dehors de notre antre. »

Mais une fois qu’il eut fini rien ne se passa. Belethar en discuta quelques instants avec son presque-frère, qui a la lumière de ses indications, lui suggéra plutôt d’essayer un mélange de mots. Belethar s’y essaya alors :


« Viens-tu, cours-tu
Au temple sous la ville ?
Douce, suivras-tu
Mon cœur si fébrile ?
Des ombres au cœur avide
Et à la peau si livide,
Par leurs mains sanglante,
Seront de notre antre. »

Pour autant rien ne vint naturellement. L’Espérancieux gratifia Ilhan d’un sourire et d’un sincère remerciement avant d’à nouveau passer l’instrument autour de son cou et d’ajouter :

« Tâchons de garder cela dans un coin de notre tête. Il semblerait qu’il y ait plus d’un mystère à résoudre dans ta ville, mon cher Presque-Frère. »

Le Baptistrel fit un léger clin d’œil à Ilhan, puis ils restèrent encore quelques temps à bavarder sur d’autres sujets, comme pour les autres jours, le temps que le bateau les amène à bon port …

**

Le moins que l’on puisse dire, c’était que l’arrivée à Althaïa était des plus mouvementées. Sitôt qu’ils furent à l’approche du port, l’Espérancieux sentit que quelque chose n’allait pas : c’était comme une profonde sensation de Vide caractéristique, qui grandissait en lui petit à petit. Bien que la chose ne fut pas vraiment des plus dérangeantes à petite dose pour le baptistrel lié à Néant qu’il était, elle devint réellement problématique quand Belethar n’eut d’énergie que pour s’occuper de cela. Il tenta de marcher pour descendre du bateau, mais fut rapidement pris de vertiges, de la même façon que tout ce qui se passa autour de lui semblait … Bizarrement voué à l’échec : la tentative d’assassinat de Nathaniel échoua lamentablement, la flèche se dirigeant vers le Cawr – qui heureusement l’avait esquivé car il avait baissé la tête, victime de son vertige –, un marin qui sortait un poisson de sa caisse se retrouvait giflé par ledit poisson qui rejoignit les eaux, les gardes pirates qui avaient tenté d’attraper l’assassin se mirent à se gratter subitement, comme prise d’une crise de convulsions … Le Graärh prétendu assassin tenta de s’enfuir mais se trouva à marcher en arrière en heurtant un mur … Et son presque-frère qui marchait pour aller retrouver Nathaniel sur la terre ferme trébucha, et tomba dans l’eau.

En bref, on aurait dit pendant un très bref instant une scène de grande farce comme on pouvait en voir dans le théâtre de rue. Ce qui aurait pu avoir le don de faire rire Belethar aux éclats, si lui-même n’était pas victime de cette dite farce. Puis cette sensation de vide parti comme elle était venue. Cela étant, puisqu’il ne pouvait faire autre chose qu’encaissé pendant quelques secondes, Belethar s’était rapidement penché sur les vibrations de cette sensation et avait pu en arracher quelques informations : l’émanation provenait d’en dessous d’eux et semblait venir d’une espèce d’objet … Comme étant un noyau concentré de Néant, qui venait tout juste d’être réveillé et qui se déplaçait, vers le quartier des plaisirs.

Une information qui ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd, et une fois que Belethar avait repris conscience, il eut tôt fait de sortir son instrument, et de jouer rapidement quelques notes pour créer un petit radeau sommaire pour transporter Ilhan, qu’il fit glisser jusqu’au ponton pour qu’il puisse être à même de les rejoindre.

Le baptistrel descendit ensuite du pont, pour rejoindre Nathaniel, qui fit les présentations d’usage et leur remis un document ainsi qu’un insigne attestant qu’ils étaient sous la protection de la Confrérie pendant la durée de leur séjour ici. Belethar roula des yeux : les pirates étaient peut-être indignes, mais il était connu pour avoir aidé à re-construire cette ville. Cette protection était une délicate attention, mais l’Espérancieux n’était pas réellement convaincu du fait qu’il en ait totalement besoin.

C’était peut-être même eux qui avaient besoin d’une protection efficace d’un baptistrel, en ce moment précis.

Mais ne voulant pas chiffonner le Roi (se disant qu’ils avaient suffisamment de problèmes comme cela) Belethar ne fit aucune remarque en ce sens. Il écouta plutôt le graärh qui répondit à la question de Nathaniel :

« Lolupata. » Belethar eut un frisson en entendant ce nom et regarda son presque frère : alors les soupçons qu’ils avaient étaient avérés. Il fallait maintenant faire sortir le gros chat de sa tanière. Le Graärh ajouta, à l’encontre de Nathaniel accompagné d’un regard plein de haine :  « Vous allez tous mourir, bande de chiens galeux ! »

Belethar pencha sa tête sur la droite, puis la gauche et se permis d’interroger le Graärh quelques instants. Peut-être que la parole d’un baptistrel l’aiderait à s’exprimer plus facilement :

« Nous pourrions vous aider, pour que vous ayez des remises de peine, si vous nous aidez. Seriez-vous d’accord, jeune graärh ? »

L’assassin répondit alors :

« Remise de peine pour quoi ? Quel crime ai-je causé ? Aux dernières nouvelles les pirates ont réduit mon peuple en esclavage. Considérez-vous que d'être libéré mérite une peine ? Si par "nous", vous entendez ceux qui viennent de débarquer, je vous conseille de remonter sur votre navire et de partir loin d'ici avant qu'il ne vous engloutisse. Et si par "nous", vous entendez vous et les pirates, je ne vois pas en quoi de vous aiderai. »

Belethar fronça les sourcils. Il sentit une personne effectivement en colère, et à laquelle il abondait en son sens. L’Espérancieux eut un petit regard déplaisant envers Nathaniel : on récoltait ce que l’on semait, et s’il n’avait pas traité les graärhs de cette façon, peut-être qu’ils n’en seraient pas là aujourd’hui …

Le Cawr se tourna à nouveau vers le graärh et fit ensuite :


« Est-ce la liberté que Lolupata vous a promis en échange de votre collaboration ? »

Là encore le Graärh répondit :

 « Je suis déjà libre. Mais il a promis de détruire cette île et tout ceux qui s'y trouvent. Alors croyez bien que je donnerai tout, même ma vie, pour débarrasser définitivement mon peuple du fléau pirate. Je ne rentrerai pas chez moi... Mais je n'ai pas ce rêve. Et si vous aviez un peu de bon sens, vous le laisseriez faire. »

Belethar poussa un petit soupir. Effectivement, il aurait pu les laisser mourir dans une autre vie, mais ainsi était l’engagement d’un baptistrel : on ne pouvait pas vraiment faire de tri sur qui l’on soignait. Il n’y avait pas d’obligations de bichonner particulièrement toutes les personnes du monde, mais même les pires ordures devaient être soignées si elles en sentaient le besoin. Et quand bien même faisaient-ils des actions atroces, Belethar ne pouvait s’empêcher de penser que derrière toutes ces familles pirates, se cachait souvent des êtres désœuvrés qui n’avaient pas eu d’autre choix dans la vie que de suivre la pègre, pour pouvoir s’en sortir. Mais d’un autre côté, cela n’excusait pas tout, et certainement pas les traitements des plus cruels et déshumanisants qu’ils infligeaient aux Graärhs en premier lieu, mais aussi à toutes les personnes qui croisaient leur chemin. Alors l’Espérancieux répondit :

« Je comprends sincèrement votre détresse. Parlez-moi un peu de vous. Comment vous appelez-vous ? Vous dites être libre : étiez-vous captifs ici avant qu'il ne vous libère, ou venez-vous d'autre part ? »

Le Graärh pris un instant pour lui répondre, et fit ensuite :

 « M'Betne. Les pirates ont fait de moi un esclave, mais cela fait un mois que je suis libre. Vous devriez partir d'ici. Je n'ai pas besoin de votre aide, si vous restez, vous brulerez avec eux. »

L’Espérancieux hocha doucement la tête. Hélas, il ne pouvait pas vraiment partir, surtout qu’il savait maintenant la présence d’une couronne de cendres en ces terres. Mais là encore une fois, c’était de l’ordre de son engagement sur ses terres. Quelque chose attira cependant son attention : il semblait attaché à Lolupata, ou tout du moins loyal. Ce qui n’était pas commun chez un graärh, même si celui-ci était balloté par les flots de la vie. Il s’inquiétait également sur combien de personnes pouvaient avoir potentiellement suivi son mouvement. Alors Belethar tenta de le convaincre sur ces quelques points :


« Je crains que nous restions, quitte à perdre la vie ce jour. Voyez-vous, je persiste à croire qu'il existe une autre voie pour nous tous, M'Betne. Je ne suis pas des vôtres, mais j'ai vu de mes propres yeux ce qu'a fait cette couronne de cendres à nous autres baptistrels, et aux gens de votre peuple, lors de l'attaque de notre Domaine. Elle nous a massacré gratuitement, en ne commettant aucune distinction. Graärhs comme sans-poils ont péri, ou ont manqué de périr face à ses puissants crocs. J'ignore ce que Lolupata vous a promis, et je ne cherche pas non plus à dédouaner les Pirates de leur responsabilité évidente dans ce conflit. Je peux vous affirmer toutefois que certaines personnes de votre peuple envisage un avenir en considérant la place de tout un chacun au sein de vos tribus en ne faisant aucun compromis avec les peuplades qui vous ont causé tant de torts. Lolupata lui, ne voit que guerre, sang, larmes, et surtout un désir égoïste de vengeance. Il aura probablement tôt fait de vous tuer quant il n'aura plus besoin de vous, car seule sa propre volonté et ses ambitions ne comptent. C'est un choix. Vous avez repris votre liberté qu'on vous a injustement retiré. Votre honneur peut encore être restauré, avant d'être sali à tout jamais par une Couronne. Je ne vous aiderais pas, si tel est votre désir, M'Betne. Ce que je veux en revanche, c'est éviter que le massacre ne touche encore d'autres innocents. Vous en faites partie, tout autant que les autres membres de votre peuple. »

Le Graärh haussa alors les épaules, d’un air presque résigné :

 « Vous avez fait votre choix et moi aussi. Il n'y a aucun honneur à sauver les pirates de Lolupata. Pour une fois, une couronne de cendre frappe au bon endroit. Je ne crains pas de mourir, de sa main ou de qui que ce soit d'autres. Je suis certain que mes frères injustement prisonniers ici seront du même avis. Je n'ai pas vu le massacre que Lolupata a commis, mais j'ai vu le massacre que les pirates ont commis, à Athgalan. Voyez-vous, je n'y fais pas de grande différence. Laissons les monstres s'entretuer... Ainsi il n'en restera plus qu'un à éliminer. Il viendra l'heure de faire payer à Lolupata. Mais pas aujourd'hui. »

A cela, Belethar n’avait pas plus de choses à répondre que « je comprends ». Car quand bien même M’Betne avait un discours des plus extrêmes, il y résidait un fond de vérité incontestable : la haine attisée par les pirates pendant toutes ces années risquait d’embraser la ville, et ce jour était vraisemblablement arrivé.

Il se tourna vers Ilhan et Nathaniel, et parla à voix basse pour que seuls eux deux entendent ses dires :

« Vous l’avez compris comme moi, nous devrons sans doute nous attendre à une attaque des Couronnes aujourd’hui. Je crains d’ailleurs qu’elle n’ait déjà commencé … » Belethar conta alors ce qu’il avait senti en arrivant au port aux deux hommes, ce noyau de néant très puissant qui venait d’être réveillé en dessous de la ville, qui avait causé la cohue et se dirigeait alors vers le quartier des plaisirs.
« Je pense que cette tentative d’assassinat vous concernant, Nathaniel, n’est qu’une infime partie de ce qui est prévu par nos détracteurs… »

Belethar s’arrêta un instant, ce qu’il s’apprêtait à dire ensuite étant un sujet délicat. Il fit à Nathaniel, toujours un regard vers Ilhan :

« Par chance, nous sommes en possession d’informations pouvant sauver la ville. Voilà ce que je vous propose : plus le temps passe, plus celui-ci nous est compté, et nous rapproche d’un massacre sans vergogne de votre population. Nous nous engageons à protéger Althaïa, votre peuple et votre nation, et si l’opération est réussie, vous nous donnerez la boucle d’oreille. »

Belethar fit un petit clin d’œil avant de terminer :

« Si ce marché vous convient, je suggère que nous nous rendions au quartier des plaisirs, pour suivre ce noyau de néant. »

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Les sandales poussiéreuses claquants sur les pavés des ruelles, la petite humaine avait enfilé sa plus large capuche recouvrant le châle acheté plus tôt dans le mois qu'elle ne quittait désormais plus. Reynagane avançait d'un pas dynamique en écoutant les dernières nouvelles de Bastien à ses côtés. La voix du jeune homme semblait un peu fatigué, rocailleuse, est-ce que Reynagane n'avait pas attendu qu'il ne se réveille complètement avant de l'assommer de parole et de précipitation de bon matin ? Boh, peut-être, personne ne le saura jamais après tout.

La fausse humaine venait d'apprendre qu'Ilhan Avente n'arriverait certainement pas seul et que Belethar se joignait à la partie de ces « négociations » qui ne disait rien qui vaille à la Gräarh. Rassurée par la proche présence de ses amis depuis si longtemps passé loin des siens, Reynagane sentait depuis son réveil son instinct lui hurler de rester à l'abri du cidre aujourd'hui. Sans doute aurait-elle dû l'écouter, surtout lorsque les deux espions relevèrent le nez de leur discussion sérieuse en s'attendant à voir un monde pas possible dans les rues colorés et bruyantes du Quartier au plaisir à la place de quoi ils ne virent que saleté et puanteur en face d'eux.

Reynagane fronça ses sourcils brins en reconnaissant cette petite rue noire et grouillante de cafards des Bas-Fonds.

- Euh... Bastien ? On est bien partie vers la Place du Saumon lorsque nous sommes sorties ce matin ? Ou cette malheureuse ville sait déplacer les quartiers à sa guise ? Il manquerait plus que ça...

Les mains sur les hanches, le cœur battant en quête de compréhension, un regard vers Bastien et Reynagane comprit que l'humain était aussi perdu qu'elle en découvrant un endroit à l'opposé de ce que leur pas les avaient mené initialement.

- Comment on peut se retrouver dans un endroit à l'opposé de là ou on est partie ?

Reynagane soupira doucement en sentant de nouveau son instinct la tirer violemment en arrière. Un bruit de verre brisé vînt alors casser le grand silence qui s'était installé dans la rue, faisant sursauter pour la première fois depuis longtemps Reynagane au passage. Tournant son regard vers le bruit en question, elle ne perçut qu'un simple et gros rat fouillant dans des ordures.

Décidés d'avancer un peu dans l'obscurité du quartier, Bastien et elle n'ajoutèrent rien de plus à ce mystère. Mystère qui s'ajoutait à la liste des choses bizarres qui se passaient ici...

Ce ne fut qu'avec certitude lorsqu'un cri de détresse résonna dans le lieu que Reynagane aurait dit écouter l'instinct en question. Regardant l'adrénaline montante vers l'espion à ses côtés, la jeune femme sentit un frisson lui parcourir le corps en entendant «  Pitié ne me mangez pas ! »

Non. Ce n'était pas possible. Pas maintenant.

Déglutissant d'angoisse, il fallait vite retrouver son sang froid.

Il suffit d'un seul hochement de tête entre Bastien et elle pour que les deux s'élancent dans la rue en direction du cri d'alerte. Pourquoi foncer vers ce qui pouvait être une possibilité de fin de vie ? Reynagane avait peut-être l'impression que cela faisait un mois que sa vie ne tenait qu'à un fil, alors un jour de plus...

Les cris continuèrent un temps avant de s'arrêter permettant tout juste à Reynagane et Bastien d'arriver sur les lieux. Course devînt discrétion fine dans un coin de rue en apercevant dans le bâtiment concerné une fenêtre d’où émanait de la lumière avec un Gräarh observant à l'intérieur.

Reynagane fronça encore plus les sourcils en écartant des cheveux éparpillés de son visage. Qu'est-ce qu'il se passait ici ? Et comme la situation n'était pas assez insensé, une décharge émotionnel coupa presque le souffle de la jeune femme en entendant la voix qui sortit de la maison.
Se plaquant contre le mur crasseux à l'angle de la rue, Reynagane se força à calmer les flux de pensées qui s'entrechoquaient violemment dans son crâne. Bastien à ses côtés posa une main sur son épaule soudain très inquiet de son état.

- Reynagane ? Est-ce que tout vas bien ? Ne t'en fais pas, on peut partir si tu ne le sens vraiment pas, il se passe des choses bizarre depuis bien longtemps et ce n'est pas pour une fois...

L'espionne leva une main pour assurer à Bastien que tout était sous contrôle. (Haha pas du tout). La voix dans la maison se poursuivait. Mais ce n'était pas possible. Comment cela pouvait être ne serait-ce qu'envisageable. Pourquoi ? Que viendrait faire Nyana ici ? Avait-elle complètement pétée les plombs ?

- Ça va Bastien, ça va. Je suis juste, ajouta t'elle avant de s'arrêter en jetant un nouveau coup d'oeil dans l'angle de la rue pour sentir une pointe dans son cœur la tirailler en voyant Nyana sauter de la fenêtre et courir en remettant sa capuche en s'éloignant. Le Gräarh perchée sur la fenêtre apparut alors à une autre embouchure plus loin et entama de suivre les pas de Nyana. A son allure, Reynagane avait la nette impression qu'il ne voulait pas que l'on ne le voit ici. Bref.

Un seul mot. Pourquoi ?

Depuis que Reynagane avait quitté la Légion en mai dernier, elle n'avait pas revu sa sœur de cœur. Même lors de son passage à la Légion en août, elle s'était cachée d'elle. Elle avait fuit l'inévitable. Persuadée qu'en laissant le temps faire son chemin, les deux Gräarhs pourraient renouer leur lien d'avant. Jamais il avait été question de se retrouver dans un lieu débordant de peur et de mystère qu'était Althaïa.

Mettant de l'ordre dans sa tête, Bastien venait de sortir de leur cachette, dagues en mains.

- La Gräarh qui vient de sortir de la fenêtre... elle s'appelle Nyana.

Ce fut à l'espion de froncer les sourcils à son tour. Reynagane avait évidemment discuter durant ce long mois de son passé comme l'avait fait Bastien avec elle. Perplexe de cette révélation, la Gräarh camouflée sortie à son tour de sa cachette.

- S'il te plaît ne les lâches pas de vue, je te rejoins.

- Quoi ?! Il est hors de question que je te laisse ici toute seule.

- Dépêche-toi le pressa t'elle en le poussant en avant tout en reprenant sa course jusqu'à la fenêtre du bâtiment.


Reynagane crut une seconde que l'espion ne partirait pas mais après un ultime regard en arrière, Bastien entama sa course poursuite, laissant Reynagane seul contre la fenêtre. À l'intérieur, elle pouvait entendre des pleurnichements saccadés de reniflements peu ragoûtant.

Roulé en boule dans un coin, un homme ressemblant plus à ce moment précis à une flaque se balançait d'avant en arrière.

- Ça va aller monsieur. Vous m'entendez chuchota t'elle en passant par dessus la fenêtre.

Depuis quand elle devait rassurer un pirate ? Le monde tournait complètement à l'envers, elle se trouvait dans un cauchemar encore plus étrange que celui ou elle s'était transformée en poisson-chat.
Arrivant à la hauteur du pirate, le corps entier de Reynagane se figea en entendant des pas venant d'en haut entamer une descente dans un escalier grinçant. Tournant son regard devenu aussi fermé qu'elle en était capable, le pirate semblait au bord de l'évanouissement. Quelqu'un venait ! Une connaissance du pirate ? Devait-elle filer avant d'avoir des problèmes ?

Au regard apeuré de l'humain par terre, Reynagane se sentit soudainement prise de vertige. Une voix reconnaissable entre mille s'aventura jusqu'aux oreilles de l'espionne.

- Tu n'as pas été discret, comme je te l'avais demandé, humain...

Glacé d'effroi, paralysé une fraction de seconde par le moment le temps que l'information monte au cerveau, la voix de Lolupata avait bien résonné plus haut. Que, comm, po.

Les yeux écarquillés en reprenant le contrôle de sa tête, Reynagane passa à l'action en agrippant la main du pirate à terre pour le tirer vers la fenêtre en chuchotant de façon pressé :

- Lève toi ! On doit partir d'ici, et vite ! Grouille !

Résigné, Reynagane allait lâcher l'affaire pour sauver sa peau lorsqu'une lueur surprenant passa dans les yeux de l'homme. Baissant ses yeux pour voir ce que regardait le pirate, l'humain avait bugué sur son châle pourpre et brodés. Sans qu'elle n'est le temps de lui lâcher la main, ce fut au tour de l'humain de lui prendre le poignet avec force en se levant pour fuir par la fenêtre en hurlant d'une voix suraigüe un grand « AAAAHHHHHHHHHHHHHHH ».
Emporté par le fou furieux, Reynagane lança un dernier regard en arrière pour voir une ombre apparaître dans la lumière sortant dans la rue s'éloignant.

- Par là sombre crétin, réussit-elle à articuler en reprenant le contrôle de son bras et du pirate en même temps.

Courant dans la direction ou était partie Nyana, Bastien et le Gräarh inconnu, Reynagane avait des sueurs froides en s'imaginant avoir Lolupata au trousse. Mais non, il n'allait pas les chercher. Si ? Non. Pourquoi faire ? Hein ?

Sortant dans sa course l'anneau qui lui avait permis de communiquer avec Ilhan pendant le mois dans Althaïa, Reynagane faillit s'écrouler par terre en ratant un pavé plus gros que les autres, trop concentré à envoyé son message « Ilhan, je suis au niveau de l'hôpital et que les Esprits m'entendent et nous protègent, Lolupata est à nos trousses ».

Rangeant l'anneau autour de son cou, Reynagane entendit alors des voix au loin. C'était fou comment le pirate à ses côtés couraient vite pour sa taille. Difficile de suivre la cadence mais ce ne fut pas sans peine lorsque les deux fuyards débouchèrent sur une petite place avec en face d'eux Bastien d'un côté et Nyana de l'autre. Ou était le Gräarh de tout à l'heure ? Un petit mouvement sur le côté chatouilla la curiosité de Reynagane avant de se rappeler qu'il y avait juste une Couronne de Cendre derrière eux.
Haletante jusqu'au bout des pieds, Reynagane plia les genoux une seconde pour reprendre sa respiration alors que le pirate à ses côtés jetait des coups d'oeils apeurés derrière eux avant de resté figé sur Nyana.

Levant le nez, Reynagane croisa pour la première fois depuis cinq mois le regard imperturbable de Nyana Valthana. Un frisson voulant dire beaucoup de chose à la fois passa fébrilement dans son dos alors qu'elle se redressait, les épaules se levant et s'abaissant en même temps que sa respiration. Consciente que Nyana allait reconnaître sa voix, il n'était pas question de se cacher derrière l'ancienne Reynagane. Sans doute son corps fictif l'aiderait à passer le cap.

- Je ne sais pas quelle idée tes passée par la tête pour te retrouver ici Nyana !

De son regard d'humaine, qu'il était étrange pour elle de s'adresser à Nyana de la sorte. Elle avait à la fois envie de défaillir et de plonger à son cou et à la fois envie de la secouer jusqu'à ce qu'elle lui explique toute l'histoire. Le principale était qu'elle semblait allé bien et, eh bien, qu'elles étaient de nouveau réunit. Dans la cité pirate certes, mais tout de même.

- Je sais ce que tu penses, ou pas, je t'expliquerai tout. Tu me diras tu as des choses à me dire je suppose aussi... Mais laissons ça de côté pour l'heur, Lolupata est derrière nous, on vient de s'enfuir in extremis avant qu'il n'arrive, on doit trouver un abri et vite !

Chance ou hasard, Reynagane appuya sa dernière phrase avant de recevoir un message parfaitement similaire d'Ilhan qui lui disait de se cacher avant de pouvoir lui expliquer un peu plus en détail la situation.
Nyana, elle avait vraiment du mal à le croire et c'était sans doute même pour cela que ces retrouvailles ne se passaient pas du tout comme elle aurait pu se l'imaginer dans sa tête.

- Hein ? Demanda Bastien pas sûr d'avoir compris. Un abri ? On a pas le temps de retourner vers les Quartiers des plaisirs.

- Je connais un coin. Plusieurs en fait.

Tournant la tête en ayant presque oublié le pirate pleurnichard il y a deux secondes à peine, l'humain semblait avoir retrouvé un peu de son esprit.

- Si on va plus au sud des quartiers Mal-Famés, contre un peu d'argent on sera en sécurité. Sinon, je connais effectivement quelqau'un aux Quartiers des plaisirs mais... si on a pas le temps je veux pas mourir ! Je veux pas me faire dévorer par …

- Personne ne va se faire manger !

Enfin...

Le pirate sembla de nouveau défaillir avant d'avoir une nouvelle lueur d'intelligence dans le creux de la pupille.

- Après y a toujours les arènes. Les bestioles là-bas font peur à voir, si on peut en lâcher une ou deux sur ce monstre...

Reynagane regarda une dernière fois Nyana pour s'assurer que ce n'était pas un mirage. Elle aussi ne devait absolument pas comprendre la situation dans laquelle elle se trouvait toute deux. Puis tournant son visage vers Bastien qui avait tout de suite choisit la dernière option, l'espionne hocha la tête.

- Les arènes, les arènes c'est très bien.


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Je me demandais encore, comment j’avais pu atterrir dans un tel endroit… Le lieu de vie des pirates, un endroit, où à tout instant, je pouvais finir enchaîné comme cet être que j’avais aperçus durant l’interrogation du pirate qui c’était mis à pleurer… Il y a tellement de félins, de félin que j’ai probablement connu d’ailleurs, mais qui ont tellement été défiguré que même eux ne sont plus en mesure de se reconnaître… C’est si triste, et cela ne fait que croître ma colère envers ces maudits pirates qui semble croire que tout peuvent leur appartenir, rien qu’en posant le regard sur quelque chose… Comment pouvait-on vivre de cette manière ? Aimer à faire souffrir des gens pour son plaisir personnel…

Je pense que jamais je ne serais en mesure de comprendre un tel comportement… J’ai fait vœu de les libérer, de libérer mon peuple avec ma sœur de cœur, mais tout me semble terminé… Pourtant, ce lien, qui nous unit, est toujours présent, nous nous évitons, en tout cas, je fais tout pour être loin d’elle… Son départ est resté en travers de ma gorge, et je me suis focalisé sur la légion pour l’oublier, ainsi que notre rêve de recouvrir notre honneur parmi les nôtres… Ce n’est qu’un simple souvenir, un souvenir effacé par l’amertume de mes sentiments…

Le garal avait disparu lorsqu’il bruit du volet m’avait interpellé. Croyait-il vraiment que je ne l’avais pas vu ? Un jour ou l’autre, leur roi finira sous terre et je me ferais un malin plaisir de lui arracher son cœur encore palpitant… Ce sera ma manière de venger mon espèce… Mais réussirais-je à faire une telle chose ? La dragonne rose me faisait confiance pour faire régner l’ordre… Mon visage passa sur mes avant bras, là où régnait le symbole de mon lien avec cette dernière, des chaînes… Un symbole qui représentait mon ancienne captivité et qui me rappelait sans cesse que je n’ai pas été la seule dans ce cas de figure.

Secouant légèrement la tête, alors que je m’étais éloignée de la maison du pirate que j’avais menacé, enfin, en un sens… Je repris mon chemin, et je ne pouvais m’empêcher de me sentir suivis… Était-ce le félin que j’avais aperçu et qui avait fui comme un lièvre ? Où était-ce quelqu’un d’autre ? Un pirate qui n’aurait pas vu de collier autour de mon cou… Quelques faibles grognements sortaient de ma gorge, mon corps s’arrêta de temps en temps, pour se retourner, mais je ne voyais rien… Cela ne servait à rien de humer l’air, il y avait trop d’odeur différente et j’ignorais ce que je cherchais… La vie de pirate n’est pas la meilleure, l’hygiène laisse à désirer, et après l’on dit que nous sommes crades comme des animaux…

En me retournant, le petit papier que j’avais caché après la découverte du bras de Rowena tomba sur le sol. Je l’avais complétement oublié après avoir appris la mort de cette dernière. Je le ramasse et lis les inscriptions notées dessus. Il y avait quatre mots d’écrit dessus, « Pierre du chaos », « sous l’hôpital », « dans les vestiges », « sauver Kaiikathal ». La saînur avait découvert quelque chose et c’était accroché à cette note. Mais était-ce un piège ? Il ne restait que le bras de la défunte, une question traversa mon esprit, comment son agresseur a pu louper une telle chose ? Ou alors, est-ce que les deux événements étaient complétement séparés ? Il y avait bien trop de questions qui tournait dans mon esprit, je savais que je devais aller en direction de l’hôpital, ma décision était prise. Alors que j’allais faire demi-tour, je ne pouvais m’empêcher de me sentir espionné, j’ignorais qui me suivais, combien de fois, ai-je regardé en arrière ? Je ne comptais pas vraiment, mais ce qui m’énervait le plus, c’est que je ne voyais personne… Jusqu’à ce que j’aperçois, une silhouette se cachait derrière un mur et à ce moment-là, un rugissement naquit de ma gorge, alors que ma patte se pose sur ma dague, prête à être dégainée, pour égorger ce pirate… Cependant, il finit par sortir en levait les bras pour me montrer qu’il ne cherchait pas à me faire le moindre mal. Malheureusement, il ne faut jamais se fier aux pirates… Ils sont d’excellents menteurs, tout ce qui sort de leur bouche n’est rien d’autre que du venin…

« Qui es-tu et que me veux-tu pirate ? »

J’étais sur le point de lui décrocher la mâchoire et je m’avançais vers lui de manière dangereuse. Hélas, il n’a pas eu le temps de dire la moindre chose, car une voix familière qui s’approcha de manière rapide, et tout mon corps se mit en alerte. Mon cœur se mit à battre plus fort, à se serrer, alors qu’une larme coula le long de ma joue. Elle que j’avais longtemps ignorée et que j’avais juré de ne plus me préoccuper… Ma nature protectrice envers cet être que je considérais comme ma sœur était plus forte et je refusais qu’elle soit visible… Que cette faiblesse, qui m’anime, soit visible par les autres…

J’étais sous le choc, car la voix était celle de ma sœur de cœur, mais cette forme… Ce n’était pas elle… Je savais que je risquais de la trouver ici, mon Tribyoon m’avait prévenu et c’est pour cette raison qu’il m’avait envoyé, pour qu’un œil de la légion soit présent en ce lieu si pitoyable… Je ne pouvais pas refuser un tel honneur, mon Tribyoon me faisait confiance et je ne devais pas le décevoir. Cependant, voir mon amie sous cette forme, n’a fait qu’accentuer la colère que je ressentais envers elle, sa trahison me touchais encore beaucoup et elle ne pouvait que le voir sur mon visage…

En écoutant les paroles de cette dernière, je n’ai pas répondu, ni même parlé de son apparence étrange et que j’avais envie de détruire, et la poussai vers l’avant pour attendre Lolupata. Mes craintes étaient donc fondées, cela ne pouvait que lui, aucun autre garal ne pouvait faire une telle chose. Je l’avais tué et les couronnes de cendres l’ont une fois de plus ramené à la vie… Sortant ma dague, prête à lui sauter dessus pour le tuer une nouvelle fois, mais cette fois, je ne ferais pas les choses à moitié… Son corps finira au fond de mon estomac, c’est le seul moyen que j’ai pour être sûr qu’il ne revienne pas à la vie… J’attends en position d’attaque, durant plusieurs minutes, mais rien n’arrive… Mes oreilles se dressent sur mon crâne, et aucun mouvement provenant de la rue.

Je me retourne finalement vers là, soit disant Reynagane, en fermant les yeux tout en poussant un soupir. Rangeant ma dague, avant d’ouvrir de nouveau les yeux. Je devais calmer ma respiration, il était hors de question d’aller en direction de l’arène, j’avais autre chose à faire…

« Allez où vous voulez… Je dois aller au sous-sol de l’hôpital. »

Je me retourne pour commencer mon assenion vers cette nouvelle destination, puis m’arrête quelques secondes en jetant un faible regard dans la direction de mon ancienne amie, de mon ancienne sœur, j’étais déçus d’elle et je comprenais parfaitement pourquoi elle avait cette forme, mais j’étais déçus, et jamais je ne m’abaisserais à une telle chose… C’est une question de fierté.

« Tu me déçois Reynagane Shäa… »

Je voulais aider Rowena, après tout, je lui avais promis de retrouver son époux. Une promesse est une chose sacrée et je ne donne jamais ma parole à la légère. Laissant un soupir s’échapper, un autre de plus, mes pas se dirige vers l’hôpital. La femme, ou le chat, je ne sais plus vraiment… M’arrête pour me demander pourquoi je refusais d’aller à l’arène. Je pris son geste comme un affront, aucun humain n’a le droit de me toucher, mais elle ne devait pas se considérer comme tel… Un grognement sort de ma gueule, et mes crocs sortent de leur cachettent. Je la regarde d’un mauvais œil durant plusieurs secondes, avant de recouvrer mon calme.

« J’ai reçu un message, qui m’indique que je dois aller là-bas… Et j’y trouverais peut-être Lolupata. Je sais que c’est lui qui mange tous ces gens, ça ne peux être que lui, et je le tuerais de nouveau et le mangerais… »

Je ne devais pas plus d’explication et continuai mon chemin vers ma nouvelle destination. Rey sembla vouloir me suivre dans ce nouveau périple et son ami, ne semblait pas avoir d’autres choix… Un pirate qui joue au petit chien… Quelle ironie…

Une fois proche de l’hôpital, je trouve une porte de service pour entrer à l’intérieur en toute discrétion. Il n’y avait pas grand-chose, à part des escaliers menant à l’endroit que je désirais rejoindre, le sous-sol. Il y avait beaucoup de choses, des étagères avec des instruments chirurgicaux, du linge, enfin cela ressemblait plus à un débarras qu’autre chose… Il y avait encore un étage inférieur et je suis le chemin qui me mène encore plus bas. Il y avait de nombreux lit cassé présent, rien de bien extraordinaire… Je commençais même à croire que Rowena, c’était trompé, il n’y avait rien d’autre, du moins en apparence…

Commençant à éventrer les lits, faisant voler toutes leurs plumes, la rage me prenait, il devait forcément avoir quelque chose ici ! Lançant maladroitement ou non, un oreiller sur la tête de Rey, petite vengeance ? C’est probable…

La colère était si grande, celle de ne rien trouver, et encore moins Lolupata, je finis par déplacer les lit les uns après les autres, les renversant sur le côté, sans me préoccuper du bruit que je faisais, jusqu’à finalement trouver quelque chose ! Rowena n’avait pas mis sur une bonne piste ! La saînur n’est pas morte en vain. Je m’accroupis et vois un tunnel, en regardant à l’intérieur, je ne perçois aucun point de sortie, il fait sombre tout simplement.

« Il va falloir descendre… »

Me relevant de toute ma hauteur, pour faire craquer mes os, avant de m’avancer la première dans le tunnel étroit mais accessible pour une Garal de mon gabarit. Ce n’était pas simple, et je n’avais même pas demandé si Rey ou l’autre pirate voulait venir aussi, mais dans un sens, la curiosité est souvent bien plus forte que la raison… C’est ce qui m’avait poussé à aller à l’intérieur du tunnel. Les minutes s’écoulent, j’ignore le nombre de mètres que nous avons parcouru dans l’obscurité, c’est sinueux et je me suis cogné la tête plusieurs fois, me prenant même le début de mes cornes contre la paroi supérieure. Ce n’était pas évident de se déplacer, nous sommes plutôt lents, mais une faible lueur jaillit, je vois enfin le bout du tunnel et sort finalement.

Le temps que mes pupilles s’habituent de nouveau la clarté, même aussi faible soit-elle, je prends plusieurs secondes avant de voir correctement ce qu’il y avait en face de moi. Aucun ne signe de Lolupata, mais il y avait là un grand nombre de Graärh, vu le nombre, cela ne pouvait être que ceux portée disparue par le pirate. Ils étaient tous ici… Mais pourquoi Lolupata les avaient regroupée ici ? Je n’avais qu’une seule option pour connaître cette réponse, descendre et en apprendre davantage !

« Restez là, vous deux, vous ne serez pas en mesure de descendre sans vous briser quelque chose, et il faut que quelqu’un puisse remonter au cas où. »

Je m’approche des félins, prenant soin de vérifier s’il y avait des humains dans les parages, mais rien ne semblait me montrer la moindre présence d’un pirate… Je m’avance encore, restant discrète vers l’un des félins. Ils se sont tous arrêtés et leur visage, c’était tourné vers notre petit groupe d’aventurier. Il y a mieux comme armée pour délivrer des félins, mais l’on fait avec ce qu’on a sous la patte… Tous étaient enchaînés avec un collier pour montrer leur servitude aux pirates. Mon cœur se serra davantage, et j’espérais que Rey ressentait la même chose, nous avions été esclaves si longtemps, et nous avions réussi à trouver notre liberté. Nous nous sommes promis de sauver notre peuple et de lui offrir un nouvel avenir, de détruire l’esclavage, pour que chaque petit puisse dormir en paix, sans avoir peur de voir leur honneur brisé en millier de morceaux…

« Que faites-vous ici ?
- On fait ce qu’ils nous disent de faire… On n’a pas vraiment le choix. On trime dans la caverne de FrangeOmbre… On se prépare à y aller. Tu ne devrais pas rester là, les pirates font des rondes régulièrement. »

Les pirates ? Ils sont donc au courant de ce que fait Lolupata… Ils l’aident même probablement… Je regarde brièvement l’ami de Rey, lui lançant un regard noir avant de revenir vers les Gräarhs prisonnier. Je ne savais pas vraiment ce que je devais faire actuellement… Mon désir est de les libérer tous, mais le temps nous manque cruellement et nous n’avons rien pour les libérer de leurs chaînes… Devrais-je les suivre ?

« Que vous demandent-ils ?
-Nous travaillons aux champs.
-Faites comme si je n’étais pas là, je ne vous abandonne pas mes amis… »

Je devais faire vite, j’entendais les pas des pirates se rapprocher dangereusement, je devais me cacher, mais où aller ? Je vois une caisse vide, et décide de m’y introduire à l’intérieur le temps que les esclaves disparaissent de l’endroit, les pirates seront moins présentes et j’aurais matière à avancer de mon côté… J’espérais juste Rey ne se mettent pas en danger inutilement…

Les pas se rapprochent et j’entends les pirates parler, récupérant les esclaves pour les amener à FrangeOmbre, le lieu se vide doucement, les chaînes grincent un peu, frotte contre le sol, tant d’image me reviennent en mémoire, et la haine pour ce clan pirate grandi de jour en jour… J’attends plusieurs minutes, pour être sîr que plus personne ne soit présent sur le lieu, et fini par sortir, en me cachant derrière d’autres caisses, pour continuer mon avancer. Je jette un dernier regard, vers l’ombre où se trouvait Reynagane et le pirate fragile, avant de lancer un hochement de tête pour dire que tout allait bien de mon côté.

Je regarde un peu tout autour de moi, et ne vois rien de bien intéressant, il n’y a que les habitations des Gräarh, aucun bureau de pirate en vue, je n’avais pas de temps à perdre ici, je devais continuer d’avancer et d'espérer trouver quelques choses de plus croustillants… Le mot faisait mention d’une pierre de chaos, et qu’il fallait sauver Kaiikhatal… Je suis au sous-sol de l’hôpital, en un sens… Que devais-je faire ? Suivre les félins dans les champs ? Où attendre Lolupata ? Il était ma priorité, ce monstre ne doit pas rester en vie, et je comptais bien faire en sorte qu’il finisse au fond de mon gosier, pour être sûr qu’il ne revienne pas à la vie… Mais je devais aussi sauver mon peuple, je ne pourrais jamais partir en les sachant traiter comme des animaux plus longtemps… Maaro-saaya n’a pas dit son dernier mot…

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Althaïa et ses secrets. Il l’en savait truffée. Et ce que lui révéla Belethar le lui confirma plus encore. Deux chansons dont les mots forts seraient différents ? La première, la plus connue, portant ses accents sur ses premiers mots, quand la deuxième accentuait les derniers ? Mais leur tentative sur le premier couplet ne donna rien. De prime abord du moins.

Y avait-il une troisième chanson qui viendrait les compléter encore ? Ou...Peut-être fallait-il essayer de l’appliquer à toute la chanson et non pas seulement au premier couplet ? Et quand il évoqua cela à Belethar, son presque-frère lui confirma que les deux chansons étaient entièrement ainsi : les mots forts de la première chanson au début du vers, là où les mots forts de la seconde étaient à la fin, à l’exception des deux premiers vers de chaque couplet qui étaient accentués en intégralité pour la seconde chanson… Ilhan se mit alors à fredonner ce que cela pourrait donner, son chanté althaïen tentant de rendre hommage à leur hymne reconstitué.

Viens-tu, cours-tu
Au temple sous la ville ?
Douce, suivras-tu
Ton coeur si fébrile ?
Des ombres au coeur avide
Et à la peau livide,
Par leurs mains, sanglantes,
Seront sans notre antre.

Viens-tu, cours-tu
Au temple sous la ville ?
Si bellement battue
Au clocher, elle oscille
Des ombres au coeur avide
Et à la peau livide
Par leurs mains, sanglantes
Seront sans notre antre.

Viens-tu, cours-tu
Au temple sous la ville ?
La flèche pointue
Au soleil couchant brille
Des ombres au coeur avide
Et à la peau livide
Par leurs mains, sanglantes
Seront sans notre antre.

Viens-tu, cours-tu
Au temple sous la ville ?
Douce, prieras-tu
Sur ce qui se fendille ?
Des ombres au coeur avide
Et à la peau livide
Par leurs mains, sanglantes
Seront sans notre antre.

Mais rien ne se passa. Ils ne purent explorer cette piste plus loin, malheureusement, pas de suite du moins, car déjà ils arrivaient. Alors que le navire s’amarrait enfin, Ilhan leva le blocage qu’imposait MaejikStjórn sur tous ses glyphes, les rendant de nouveau actifs ou utilisables. Ils furent accueillis par ni plus ni moins que le Roi de la Confrérie en personne, que l’athaïen salua avec une superbe austérité, préférant ignorer royalement la provocation du forban. Il en avait vu d’autres, et la Cour avait été une école salvatrice pour survivre avec prestance à ses mesquineries enfantines. Quand bien même intérieurement il grinçait des dents, son visage ne fut en cet instant qu’un masque lisse. Même si Ilhan se serait bien passé d’un tel accueil et de revoir ce gredin, quand bien même ils s’étaient déjà rencontrés de nouveau depuis les sinistres méfaits de Nathaniel, notamment pour une certaine immaculation. D’autant plus que l’althaïen devait encaisser le choc de voir sa cité, si belle romantique, ainsi métamorphosée. Certes Belethar avait effectivement tenté de restaurer les ruines de jadis, mais force était de constater qu’à certains endroits tout avait dû être détruit et reconstruit entièrement. Tant et si bien que le quartier marchand lui donnait la désagréable impression d’être à la fois familier et étranger.

Mais là encore, nul temps de s’appesantir sur sa sinistre mélancolie. Ils se devaient maintenant de traverser le petit ponton entre le bateau et le quai. Moment toujours délicat pour l’althaïen, dont la nage n’était pas sa discipline de maitrise. Doux euphémisme même. Mais… il eut beau s’appliquer à se concentrer… Diantre, par tous les Dieux, pourquoi marchait-il vers le bord ainsi sans raison, presque contre sa volonté ? Et que Néant l’emporte, pourquoi venait-il de choir lamentablement dans l’eau froide (oui, bon, d’accord, elle n’était pas si froide que cela, surtout pour un Sainnûr, mais tout de même !), qui semblait vouloir comme l’engloutir ? Ilhan se mit alors à battre des bras et des jambes frénétiquement pour tenter de rester, lamentablement, à la surface, manquant de boire la tasse. Et la buvant immanquablement à plusieurs reprises.

Et ce fut sur ce moment fatidique, presque dramatique, et pour sa survie (allait-il vraiment se noyer et mourir si bêtement ?) et pour sa prestance qui en prenait soudain un sacré coup, que son aimée, tendre et chère aimée, alors à l’autre bout de l’archipel sur Calastin, décida de le contacter par l’anneau. Et ce qu’elle lui annonça abruptement, sans autre forme de procès, manqua de peu de faire échouer tous ses efforts et de l’achever.

Une QUOI ? Blblbl, fut la seule réponse qu’il parvint à offrir tout d’abord, une toux sans nom lui arrachant la gorge, tandis qu’il but une énième tasse.

Par les Huit, pourquoi Océan avait-elle fait ses eaux si salées ?

Soudain il vit une petite planche de salut venir à lui. Il grommela dans sa barbe tout en se hissant laborieusement dessus, remerciant mentalement son presque-frère qui venait de le sauver, et de la noyade et du ridicule (enfin, un peu tard pour le ridicule, mais l’intention était là).

Tentative… J'imagine qu'elle n'a heureusement pas réussi. As-tu été blessée, mon aimée ? Comment vas-tu ? Qui a fait cela ? Comment ?

Puis, après un court instant de silence, tandis que sa petite embarcation de fortune l’amenait près du bord salvateur de Terre :

Si le goûteur est mort... poison, j'imagine.

Sa femme lui répondit par l’anneau, avant qu’il ne reprenne à son tour :

Oui, je suis tombé à l'eau. Le chaos semble avoir frappé ici, mais... ne t'inquiète pas, tout va bien. Aconite ? En effet, il n'y en avait sur l'ancien continent qu'en Althaïa et je n'en ai pas entendu parler sur la nouvelle archipel. D'araignées tu dis ?

Il laissa un silence songeur planer tout en reprenant enfin pied sur la terre ferme, remerciant Belethar d’un regard et d’une main sur l’épaule. Une main dégoulinante d’eau, comme tous ses vêtements.

Il y avait un rêve qui s'appelait Calastin... c'est de cela dont il est question ? fit-il en laissant un lourd soupir s’échapper, puis reprenant en murmurant. Je peux te dire que tu sais quoi n'est en rien dans cette histoire, et moi non plus. Je n'ai en rien instigué tout cela. J'espère... que tu me crois ?

Puis, après un petit silence au bout de l’anneau :

Je vais venir. Que je m'assure que tu vas bien. J'arrive…

Mais sa femme lui demanda de rester. Lui assurant être en sécurité. Si la tentation de la rejoindre était forte, il devait avouer que, si le danger était un tant soit peu écarté (et maintenant qu’elle savait être une cible, il l’était en partie, tant elle serait sur ses gardes), il serait regrettable qu’il abandonne tout ici pour n’être utile à rien là-bas. Ce fut toutefois la mort dans l’âme et l’esprit préoccupé, qu’il reprit :

Soit, je sais que tu sais te défendre aussi. Mais... Soit. Je suis à ta disposition ma Reine et tes désirs sont des ordres. Si tu as besoin de moi ou de quoique ce soit, appelle-moi. Et prends garde à toi, lui souffla-t-il la voix grave, puis, après qu’elle lui eût répondu de garder la tête hors de l’eau, il répondit une dernière fois, après un léger rire. J'en suis sorti. Et je te souhaite de trouver ces mécréants qui ont osé attenter à ta vie.

Ce furent ces mots qui coupèrent la communication. Et le présent, l’ici et maintenant, reprit pleinement ses droits, alors qu’une traitre brise vint souffler dans ses vêtements trempés. Bénissant d’être un Sainnûr et d’être moins sensible à ces petits aléas, Ilhan remarqua enfin qu’il n’avait pas été le seul à avoir été frappé par cette étrange malédiction. En écoutant les gens autour de lui qui se relevaient du chaos, une étrange intuition le foudroya, farouche, sauvage, vive : tout ce qu’ils avaient voulu faire avait échoué. Pour tous. Il avait veillé à traverser sans encombre et avait échoué. Le Graärh avait voulu tuer Nathaniel à l’arc et avait échoué, sans parler de sa tentative de fuite ratée alors qu’il était parti en marche arrière dans le sens contraire de son désir. La mouette avait très certainement voulu éviter les obstacles pendant son vol... et avait échoué, paix à son âme. Le poissonnier avait tenté d’apporter toute son attention au transport de ses poissons dans sa brouette, mais malgré toute sa précision, il avait échoué. Quant au gamin… Il avait visé son ami avec l'œuf et jamais il ne lui serait venu à l’esprit de l’envoyer en pleine face du Roi de la Confrérie, roi ayant tout pouvoir. Il était d’ailleurs en train de s' excuser en affirmant que c’était son ami qu’il visait… Ilhan songea alors que, par chance, leur navire s’était déjà amarré avant que le chaos ne vienne les cueillir… pour un peu et il aurait pu violemment heurter le mur du port...

Belethar leur révéla alors avoir senti quelque chose. Ilhan comprit alors que l’objet dont il parlait était lié en fait à l’intention et réalisait l'exact opposé. Se pensant, mille questions agitèrent alors son esprit. Belethar affirmait que la chose était sous terre… mais l’était-elle vraiment ? Il disait qu’elle était partie en direction du quartier des plaisirs… Mais n’allait-elle en fait dans le sens inverse ? Et était-ce bien seulement une chose ? Pouvait-ce être quelqu’un ou une créature ? À quel moment Belethar l’avait-il senti et était-il déjà sous le joug de l’échec à ce moment-là ?

Et surtout… si cette chose était destinée à semer chaos et discorde et à les faire échouer… Ne valait-il pas mieux rester loin d’elle, hors de sa portée, au risque sinon d’échouer, encore et encore ?

Il était tout à ces questions, quand Belethar lui tendit les badges que Nathaniel leur avait préparés. Ce fut avec force reluctance qu’Ilhan concéda à les prendre. Sceptique, il regarda le badge d’un œil presque noir. Il ne souhaitait pour rien au monde être étiqueté "Nathaniel", mais il devait bien se résoudre à cette détestable procédure, pour bénéficier d’un semblant de protection. Il avait déjà goûté à l’hospitalité des pirates suffisamment ainsi pour en connaître le goût amer et n’avait aucune envie de savourer de nouveau leur bestialité sauvage… Alors qu’il obtempérait donc et mettait le badge, toujours sur ses vêtements détrempés, Belethar s’occupait du Graärh qu’il questionnait avec patience.

Ilhan entendit les réponses offertes par le félin, et eut l’intuition, la conviction même, que le félin n’en savait pas plus qu’il ne le disait et qu’il était assez sincère sur ce qu’il pensait. Il écouta d’une oreille, sans pour autant y prendre part, et son attention dériva alors de nouveau sur l’"objet" que Belethar avait senti. Il songea un court instant à utiliser l'ancrage dans le présent de la pythie, pour essayer de faire la distinction entre le vrai du faux parmi tout ce qu’avait perçu Belethar. Mais les perceptions venant de Belethar, il aurait fallu que la Pythie agisse sur Belethar… Or l’objet ne pouvait être touché que par l’althaïen. Frustré de ce cul-de-sac, il chercha un moyen de lever la "brume" de l’esprit de Belethar. Mais là encore, au final, la chose étant passée, cela ne servirait plus à rien. Belethar pouvait peut-être retenter de percevoir les vibrations pour savoir ce que c'était, et où ça allait, maintenant que l'objet, la chose ou la créature, n'était plus dans leur périmètre et ne leur faisait plus subir ses néantiques aléas, mais le Baptistrel était fort occupé.

N’y tenant plus, Ilhan lança alors un sort de Retrouvailles pour savoir où était la cible de ces effets chaotiques. Et là, comme il y avait pensé, le sort lui révéla que la chose était partie du côté du chantier naval. En fait, elle longeait la côte. Ni sous terre, ni au-dessus, mais… en dehors… Elle suivait la bordure. Comme pour le confirmer, Ilhan remarqua effectivement dans l'eau du port quelques ondes qui indiquaient le passage de quelque chose à la surface de l'eau. Il n’était pas un expert en la matière, mais avait beaucoup lu sur l’archipel et son environnement. Toutefois, aucune créature ne lui vint à l’esprit. Il lui fallait en savoir plus…

Il activa alors son glyphe ami de la trame, et se passa une main sur le visage un bref instant pour lancer Vision de l'aura sur la chose qui créait les ondes sur l’eau, espérant qu’elle ne soit pas totalement hors de portée et qu’il puisse l'atteindre. Son esprit s'étendit alors vers elle, s'apprêta à se refermer sur la chose et passa au travers : il ne s’agissait ni d’une créature, ni d’une personne, mais bel et bien d’un objet. Ainsi donc Belethar avait raison sur ce point… Et compréhension se fit plus distinctement. En fait, Belethar n'avait pas voulu entendre le Néant qui émanait de la chose et qui lui disait sa nature, il avait donc pu détecter qu’il s’agissait d’une chose. En revanche, il avait voulu savoir où la chose allait, et cette intention-là, claire et nette, avait causé son échec à la localiser…

Notant que l’interrogatoire semblait terminé, il révéla alors rapidement à Belethar et Nathaniel ce qu’il venait de percevoir, puis ajouta :

Mieux vaudrait peut-être ne pas le suivre. Mieux vaudrait peut-être s’en tenir éloignés… ou éventuellement l’arrêter. Et quand nous sommes dans son champ d’action, changer nos intentions pour réussir, en se donnant une intention contraire au but véritable…

Il lança un regard lourd de sens à Belethar. Dans tous les cas, il préférait laisser ce choix à son presque-frère, escomptant qu’il était le plus à même de gérer une chose si imprégnée de Néant.

Et quand Belethar proposa un marché à Nathaniel, révélant la raison de leur visite, qui n’avait rien d’une rencontre de courtoisie, Ilhan ne dit mot. Voudrait-il sauver les pirates et cette Althaïa comme souillée de corruption ? Au fond de lui, une petite voix lui soufflait que non. En son for intérieur, la tentation était forte de saisir la proposition du Graärh et de tous les laisser brûler. Mais il y avait un autre enjeu de taille. La boucle d’oreille qui pourrait leur permettre de s’allier une Couronne de cendres, ou du moins de ne pas se l’aliéner et de la convaincre dans le pire des cas à ne pas rejoindre ses compères et à rester loin de tout cela. Oui, un autre enjeu bien plus important que son petit orgueil personnel d’althaïen dévasté et dépossédé de sa cité. Il y avait l’avenir de l’archipel peut-être et leur survie à tous. Sauver Althaïa la Fantasque pour sauver l’archipel, quitte à abandonner la Romantique, et ce définitivement ? Ce serait là un énorme sacrifice. Il préférait donc ne rien répondre et laisser le temps au temps. D’ailleurs sans doute Belethar n’avait nul besoin d’entendre sa réponse et percevait-il ses pensées, son combat intérieur. Si toutefois il acceptait de se plier à la proposition de son presque-frère, il voudrait le bijou avant de déclencher de quoi sauver Althaïa. Non pas "si l’opération est réussie", mais "quand l’opération aura lieu". Mais là encore, il ne dit mot de suite… Il aviserait le moment venu.

Et alors qu’il gardait silence, son regard se posa sur une fontaine. Haute de près de quatre mètres, elle faisait couler l’eau en cascade, depuis la roche d’un mur couvert de plantes grimpantes et verdoyantes, notamment de vignes. L’eau s’écoulait sur la statue, de couleur crème, d’une femme, ou plutôt d’une elfe, à la lance. Sa posture soulignait tout l’art romantique d’une guerrière digne et infiniment magnifique. Et même si jamais aucun artiste ne saurait rendre totalement justice à la beauté des elfes, Ilhan reconnut là tout l’art althaïen et ne put s’empêcher d’admirer cette œuvre d’art, la nostalgie le vrillant au coeur, des étoiles mordorées constellant alors le voile sombre de ses yeux. Elle était d’une magnificence époustouflante… Et Ilhan fut presque choqué de voir son socle défiguré par de honteuses gravures aux lettres et traits bien grossiers :

Elle finit ce que nous commençons
Nous l'avons trouvée
JG CO DD LM

Nul doute que ce n’était pas le sculpteur originel qui avait gravé cela. JG CO DD LM. Aussitôt, à la lecture de ces quelques lettres, quatre noms rugirent en son esprit, ressurgissant de ses souvenirs passés : Judith Galapas, Colas Omalos, Denizo Dynyos et Lena Magdelera. Quatre Althaïens disparus qui avaient une chose en commun : ils étaient les derniers membres de l’Ordre d’Eleatria. Qu’avaient-ils trouvé ? Ilhan songea tout d’abord qu’ils évoquaient avoir trouvé la lance, cette fameuse lance, telle une clef de l'énigme qu'ils auraient commencé à décrypter… Ou est-ce que la fontaine leur donnerait les mots manquants pour décrypter pleinement les chansons ?

Et là soudain, un éclair fulgura en lui. "Elle finit ce que nous commençons" : en fait, ils lui confirmaient que, des deux chansons, celle d'Eleatria était la fin. Ce message des disciples leur soufflait que la chanson d'Eleatria finissait la leur. Ils commençaient les vers, et Eleatria les finissait, pour ne former alors qu’une seule et même chanson, la troisième chanson, la vraie, hybride des deux premières. Comme Belethar l’avait senti. Ils avaient raison. Mais un mot clochait dans ce qu’ils avaient reconstitué. Un mot, un seul. "Seront sans notre antre." n’avait pas de sens. Ce n’était pas "sans". "Dans" peut-être ? Non, cela ne collait pas. Peut-être fallait-il alors comme… couper des mots pour retrouver le sens réel ? Scinder en deux morceaux chaque côté en coupant les vers pour que le nombre de pieds soit respecté… Et là, réponse se fit. "Seront hors de notre antre". Mais bien sûr !

Et sans préavis, toujours observant la fontaine, Ilhan fredonna la chanson ainsi reconstituée, comme pour lui-même, Belethar assez près pour l’entendre.

Viens-tu, cours-tu
Au temple sous la ville ?
Douce, suivras-tu
Ton coeur si fébrile ?
Des ombres au coeur avide
Et à la peau livide,
Par leurs mains, sanglantes,
Seront hors de notre antre.

Viens-tu, cours-tu
Au temple sous la ville ?
Si bellement battue
Au clocher, elle oscille
Des ombres au coeur avide
Et à la peau livide
Par leurs mains, sanglantes
Seront hors de notre antre.

Viens-tu, cours-tu
Au temple sous la ville ?
La flèche pointue
Au soleil couchant brille
Des ombres au coeur avide
Et à la peau livide
Par leurs mains, sanglantes
Seront hors de notre antre.

Viens-tu, cours-tu
Au temple sous la ville ?
Douce, prieras-tu
Sur ce qui se fendille ?
Des ombres au coeur avide
Et à la peau livide
Par leurs mains, sanglantes
Seront hors de notre antre.

Il nous faut l’interpréter maintenant, potentiellement avec des symboles disséminés dans la ville qui nous guideraient peut-être… Telle une "chasse au trésor". Je sens que nous tenons enfin une clé de l’énigme, mon presque-frère, susurra-t-il.

Il lui expliqua alors brièvement que pour lui, une partie des vers leur indiquait sans doute des lieux ou un chemin :

Viens-tu, cours-tu
Au temple sous la ville ?
Douce, suivras-tu
Ton coeur si fébrile ?
Si bellement battue
Au clocher, elle oscille
La flèche pointue
Au soleil couchant brille
Douce, prieras-tu
Sur ce qui se fendille ?

Alors qu’une autre partie semblait presque suggérer que seuls ceux qui n’auront pas de sang sur les mains pourront entrer :
Des ombres au coeur avide
Et à la peau livide
Par leurs mains, sanglantes
Seront hors de notre antre.

Et alors même qu’il évoquait ses idées, il se rappela avoir vu un coeur gravé sur le caveau d'Eleatria et de son époux. Le caveau mènerait-il au temple sous la ville ? De là-bas, on entendait les cloches, la fameuse cloche, celle avec les inscriptions étranges et énigmatiques. Cette cloche était "ce qui oscille au clocher". Est-ce que les symboles de la cloche ne pouvaient être décryptés que lorsque celle-ci sonnait ? Potentiellement par un Baptistrel, qui pourrait les décrypter alors comme si c'était un langage musical en fait ? Et la flèche au coucher du soleil… Sans doute faudrait-il la trouver au soleil couchant, pour y voir la flèche qui leur donnerait le chemin ? Il se souvint alors que la seule qui brillait à la ligne verte était celle du domaine d'Eleatria. Encore et toujours ce domaine. Aujourd'hui, le Harem du Lion… Quant à "prier sur ce qui fendille"... était-ce pour ouvrir l’antre ? À voir qu'est-ce qui se fendillait… La terre ? Quand l'antre s'ouvrait ? Mais non, la terre se fissurait quand elle s'ouvrait. On parlait de fendiller pour de plus petites fentes… Un mur du coup ?

Il songea alors aux  symboles qui étaient brodés sur les habits de l'elfe : une flèche d'arc, une lance, un cœur, une cloche ou une feuille de vigne. Dans la chanson, ils retrouvaient aisément le coeur, gravé également sur le caveau, la cloche, qui se trouvait au clocher, et la flèche d'arc qui serait au harem du lion. Leur restait à retrouver la lance. Reynagane avait trouvé un châle avec une lance brodée dessus… Était-ce un hasard ?

Tout à ses pensées agitées qui fulguraient, qui lui semblaient durer une éternité, mais ne s’écoulaient qu’en quelques secondes, minutes, à peine, il observait la fontaine. La fontaine près d’un mur… couvert de plantes grimpantes… de vignes… De vignes ! Et des vignes, en fait, il y en avait partout dans son souvenir : les six fontaines dans l'ancien domaine d’Eleatria comprenaient des vignes sculptées dessus, les tableaux pittoresques du domaine représentaient aussi des vignes… En fait, comme c'était l'emblème de la famille, puis de l'Ordre (les disciples avaient souvent une feuille de vigne sur eux), les vignes régnaient en Althaïa… La vigne serait ce qui se fendille ? Et de nouveau, souvenir s’imposa à lui : la lance d'Eleatria était faite, d'après les légendes, en bois de vigne ! Ainsi, ce serait, la lance qui se fendillerait ? Elle était plutôt ancienne, ce ne serait guère étonnant… Avec un secret espoir, Ilhan regarda si la fontaine, la statue d’elfe, pouvait cacher ladite lance. Mais la statue était de pierre et de marbre, des matériaux suffisamment solides pour avoir résisté à tous les outrages subis par Althaïa. La lance de la statue n’était pas en bois de vigne, mais une lance de pierre de grande taille, de près de quatre mètres de long… Rien qui ne leur soit utile.

La statue était située au port, à l'entrée de la place du saumon, sur sa gauche quand il avait débarqué. Leur indiquait-elle une direction ? Leur donnait-elle un signal quelconque ? Mais apparemment non : la lance était dirigée vers le ciel, tenue droite, et le regard de l'elfe se dirigeait droit devant elle, vers l'océan. Un court instant, Ilhan songea que l’elfe les enjoignait à prier les Déesses. Et une autre petite voix mesquine rétorqua alors "mais elles sont mortes"…

Dans un soupir, il se retourna vers Belethar et Nathaniel, offrant à ce dernier un regard noir le défiant de continuer à le provoquer plus avant. Et leur révéla tous ces éléments et les souvenirs affluant.

Je pense qu’il va nous falloir aller sur les lieux pour en comprendre plus et décrypter ce qui pourrait… peut-être… sauver Althaïa.

Ces derniers mots furent prononcés presque en un ronronnement.

Il nous faut nous rendre au caveau, au clocher, au harem du lion et… peut-être en un quatrième endroit, celui où on doit prier, peut-être le temple… un endroit à déterminer en tout cas, qui nous sera d’ailleurs peut-être indiqué par les trois autres endroits. À voir dans quel ordre nous les visitons. Et il nous faut aussi retrouver la lance de l’elfe, je pense qu’elle pourrait jouer un rôle important.

Voire être la clé.

Avant les guerres, elle était entreposée dans une pièce de recueillement, au domaine d'Eleatria.

Plus précisément dans l’aile droite du domaine, quand on se plaçait en face du bâtiment qui formait une sorte de U. Aujourd’hui, le harem du lion donc. Mais depuis, qu'était-elle devenue ? Ilhan ne pouvait toutefois s’empêcher d’éprouver une certaine répugnance à l’idée de se rendre dans ce "harem". D’autant plus quand il savait que la dernière fois que Reynagane avait voulu y aller, elle s'était fait embrasser de force et avait déclenché une bagarre générale de gens plus ou moins nus. Peut-être pourrait-il laisser le lion s’y rendre ? songea-t-il en lançant un regard vers Nathaniel. Après tout, il aimait tant se faire embrasser, même si de force… Voulait-il sauver sa cité, oui ou non ? Il tut toutefois cette idée-là, pour le moment du moins, préférant ne pas lancer les hostilités envers le fourbe roi.

Puis soudain, il fut coupé par un appel de l’anneau. Reynagane cette fois. Lui disant être au niveau de l'hôpital et que Lolupata était à leurs trousses. Ilhan se détourna quelque peu, et lui répondit, lui conseillant de se cacher avant de pouvoir lui expliquer un peu plus en détails la situation. Certes, ses deux compagnons d’infortune avaient sans doute pu l’entendre répondre à quelqu’un qui ne semblait pas présent. Sans doute certains comprendraient qu’il parlait à une personne via son anneau… Mais ils restaient dans l’ignorance de qui était cette personne. Enfin sauf peut-être son presque-frère qui savait tout par les pouvoirs baptistraux.

Effectivement, Lolupata est dans la place, fit-il alors à leur intention. Il est actuellement au niveau de l’hôpital.

Quitte à trahir avoir, lui aussi, des gens dans la place. Mais un roi digne de ce nom devait de toute façon bien s’en douter : le Tisseur était réputé pour cela, et sachant qu’il avait déjà tenté plusieurs fois de les infiltrer, n’importe qui de censé se douterait que le Tisseur allait tenter de nouveau. Donc qu’importait de trahir qu’il ait un ou des agent(s) dans la cité, cela ne faisait que confirmer ce que quelqu’un d’intelligent se doutait déjà. Et cela ne disait en rien qui était son ou ses agent(s). Et là, la nouvelle était suffisamment d’importance pour lâcher ce petit morceau d'information.

Il est temps d’agir, et maintenant, si on veut sauver ce qui peut l’être. Je suggère de suivre le plan de Belethar, de se rendre au quartier des plaisirs, direction le harem du lion. Toutefois pas pour retrouver l'objet de Néant qui a causé tant de chaos, mais afin d’essayer de retrouver la lance. À moins que vous préfériez que nous tentions d’abord de se rendre au caveau pour y observer de plus près notre coeur ? Ou de faire sonner les cloches ? Ou alors vous préférez tenter de suivre l'objet, qui va au chantier naval, pour essayer de l'arrêter... mais peut-être risquons-nous de perdre du temps ?

Il devait mettre son hésitation de sauver Althaïa de côté. Le marché de Belethar pouvait être un bon compromis, sauver une île pour sauver l’archipel… même si cela revenait à céder son Althaïa.



Sorts et glyphes utilisés : :



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description[INTRIGUE] Qui sème la discorde récolte le désordre EmptyRe: [INTRIGUE] Qui sème la discorde récolte le désordre

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Le vif d’or du néant

Le roi de la confrérie se tenait face à l’esclave en fuite qui avait tenté de s’en prendre à lui. Quel idiot. Il aurait mieux fait de faire profil bas et de chercher à monter clandestinement dans un navire pour s’échapper de l’île du crépuscule des chimères. Au lieu de cela il s’en était allé se jeter droit dans la gueule du loup … ou plutôt de l’orque dans l’actuel cas de figure. Nathaniel n’en voulait pas félin d’avoir tenté de s’en prendre à lui, il connaissait les risques du métier et les assumait. En revanche il lui en voulait pour avoir semé le trouble lors de cette rencontre et surtout de ne pas connaitre sa place. Lorsqu’un ver écorche l’orgueil du lion, il ne faut pas s’attendre à en sortir indemne. La voix autoritaire de l’immaculé à la chevelure d’écume ne tarda pas à s’échapper de ses lèvres, ordonnant que le graärh lui révèle la personne lui ayant permis de s’échapper. Pas uniquement lui, mais aussi les quarante-neuf autres esclaves.

« Lolupata. »

La réponse ne tarda pas un instant. La haine à l’adresse de l’ancien elfe, luisant dans le regard du félin, ne rencontra que la malice dans les prunelles de celui-ci. Ainsi son intuition était la bonne. Le tigre ventripotent était dans sa douce cité. Mais pourquoi ? Voulait-il se venger de ce que les pirates faisaient à son peuple ? Où convoitait-il lui aussi l’objet en possession du forban que venait chercher Ilhan ? Mais dans ce cas, pourquoi ne pas l’attaquer directement. Ce dernier était une couronne, il devait donc posséder une grande puissance.

« Vous allez tous mourir, bande de chiens galeux ! »

Pour toute réponse, l’immaculé sombre se serait bien contenté d’un sourire bouffi d’arrogance, mais un bruit d’eau se fit entendre en même temps qu’un léger cri. Le gredin se retourna pour en déterminer l’origine. Quelqu’un venait de tomber à l’eau. Et ce quelqu’un n’était nul autre qu’Ilhan. Quoi ? Il avait bu avant d’arriver ici ? Franchement il aurait pu attendre, malgré leur passé houleux, l’immaculé sombre aurait apprécié de boire un coup lui aussi. C’est alors qu’une série d’évènements se produisit, mais l’attention du gredin fut accaparée par autre chose. Deux enfants étaient en train de s’amuser non loin et l’un d’eux se tourna légèrement et son tir dévia. Un œuf venait en direction du gredin. Quoi ? Une autre tentative d’assassinat plus que pitoyable ? Il allait esquiver ça et fissa.

Le bruit d’une coquille qui se fend se fit entendre et Nathaniel se retrouva avec un jaune d’œuf glissant de son nez. Que … quoi ? Pourquoi n’avait-il pas esquivé ?

« Nous pourrions vous aider, pour que vous ayez des remises de peine, si vous nous aidez. Seriez-vous d’accord, jeune graärh ? »

Les paroles de Belethar le firent brusquement revenir à lui. Oui l’interrogatoire ! Mais avant, l’elfe sombre tendit la main en direction d’Ilhan qu’on sortait de l’eau. Usant du don de l’orque, il vint amener à lui un peu d’eau imbibant les vêtements du caladonien et s’essuya magiquement le visage. Que venait-il de se passer exactement ? Non, il devait se concentrer sur le plus important. Le roi des pirates ignora l’enfant qui le regardait avec effroi pour revenir sur Belethar et son interprétation peu crédible du gentil garde ainsi que sur la réponse du félin qui ne tarda pas. Le pirate à la chevelure d’écume observait sans rien dire, écoutant les propos tenus par l’esclave. Un crime ? Il n’avait commis aucun crime. Il n’avait juste eu pas de chance. Ou bien il avait été trop faible. Ou pas assez malin. Voilà tout. Il n’y avait pas besoin de chercher plus loin. Le monde est injuste et bien idiot est celui qui ne l’accepte pas, ne le voit pas, ou cherche à combattre ce fait.

« Est-ce la liberté que Lolupata vous a promis en échange de votre collaboration ? »

Une question pertinente. Que cherchait donc cette couronne de cendre à la peau tigrée en agissant de la sorte ? Malheureusement, la réponse qu’apporta M’Betne n’aida pas beaucoup le roi de la confrérie à comprendre les motivations du Boucher d’Althaïa. Le gredin finit par claquer des doigts après que le prisonnier ait fini de déverser son fiel. Un des hommes du roi des pirates s’approcha alors de l’esclave en fuite et lui passa un nouveau collier de contrainte autour du cou.

« Ce qu’on dit sur Lolupata est donc vrai. Il a un grand appétit. Mais s’il était en mesure d’engloutir l’hydre qu’est la Confrérie, il l’aurait déjà fait. Or voilà des mois qu’il tue comme le ferait un simple tueur. Tu aurais tort de fonder tes espoirs sur lui. Surtout si tu as assisté à ce qu’il s’est produit à Athgalan. Tu devrais le savoir mieux que personne. Face à la Confrérie, on ne gagne jamais. Emmenez-le. Quand l’affaire qui nous occupe aura été réglée, je veux qu’il soit fouetté à mort devant les autres esclaves. Rafraichir la mémoire fera du bien à tout le monde. »

Le félin fut emporté en direction du Palais des tempêtes tandis que le groupe se retrouva de nouveau seul et Belethar prit la parole. Nathaniel écouta une fois de plus en silence, fronçant des sourcils. Qu’est-ce qu’il lui contait là ? Un noyau de néant ? En d’autres circonstances, il aurait pu considérer cela comme des fadaises, mais là, c’est un baptistrel qui parlait. Ce dernier n’avait donc d’autres choix que de dire la vérité. Cela était-ce lié au bazar ambiant qui s’était abattu il y a peu ? Ilhan sembla le confirmer très rapidement.

« Par chance, nous sommes en possession d’informations pouvant sauver la ville. Voilà ce que je vous propose : plus le temps passe, plus celui-ci nous est compté, et nous rapproche d’un massacre sans vergogne de votre population. Nous nous engageons à protéger Althaïa, votre peuple et votre nation, et si l’opération est réussie, vous nous donnerez la boucle d’oreille. Si ce marché vous convient, je suggère que nous nous rendions au quartier des plaisirs, pour suivre ce noyau de néant. »

L’étonnement put se lire l’espace d’un instant sur le visage du gredin avant qu’un rire franc ne s’échappe de lui.

« J’ignorais que vous aviez des talents de comique. Vous avez appris cela chez les Baptistrel ? Je ne minimise pas le danger que peut courir Althaïa actuellement, mais c’est à tort si vous pensez que je suis resté les bras croiser pendant que Lolupata dévorait les badauds de cette cité. La Confrérie a maté plus d’un graärh. La Confrérie a mis à mal Rog, une couronne de cendre, lors de sa première apparition. La Confrérie a fait plier Néthéril. Ne commettez pas l’erreur de nous sous-estimer. Ma Confrérie n’est plus la bande de criminels et de petits pirates qu’elle pouvait être lors de notre arrivée sur l’archipel. En l’état actuel, je doute que vous soyez en mesure de sauver cette vie à vous seul, ce qui pourrait justifier la récompense que vous désirez. Au mieux vous pourriez contribuer à son sauvetage. »

Le gredin s’ébouriffa les cheveux.

« Je crains que votre offre soit sur l’heure insuffisante, maitre barde. Mais la journée n’est pas encore finie. Peut-être aurez-vous l’occasion de rehausser votre offre. Ou peut-être qu’un futur proche vous donnera raison. La Confrérie récompense ceux qui fournissent des résultats. Attendons donc de voir. »

L’Eärendil n’avait pas dit oui. Mais il n’avait pas dit non pour autant. Cependant, il ne pouvait sur l’heure s’en remettre uniquement aux propos du Baptistrel qui n’était à ses oreilles que ceux d’un arriviste tentant de profiter d’une situation sans pour autant en connaitre toute l’étendue. Peut-être s’imaginaient-ils comme des sauveurs. Peut-être l’étaient-ils. Mais sur l’heure ils n’étaient rien de plus que des invités sous la protection de la confrérie.

Ilhan se mit alors à fredonner puis à échanger avec Belethar. Une chanson ? Était-ce là leur information sinon moyen de sauver Althaïa ? Pourquoi pas. Après tout cela n’était pas très étonnant puisqu’un baptistrel était présent. Le caladonien finit par offrir son plus beau regard noir à Nathaniel, lequel lui répondit avec un sourire aguicheur.

« Je pense qu’il va nous falloir aller sur les lieux pour en comprendre plus et décrypter ce qui pourrait… peut-être… sauver Althaïa. Il nous faut nous rendre au caveau, au clocher, au harem du lion et… peut-être en un quatrième endroit, celui où on doit prier, peut-être le temple… un endroit à déterminer en tout cas, qui nous sera d’ailleurs peut-être indiqué par les trois autres endroits. À voir dans quel ordre nous les visitons. Et il nous faut aussi retrouver la lance de l’elfe, je pense qu’elle pourrait jouer un rôle important. Avant les guerres, elle était entreposée dans une pièce de recueillement, au domaine d'Eleatria. »

« Une information pour sauver Althaïa disiez-vous ? Une piste tout au mieux. Rien de certain, uniquement de l’incertain. Mais cela me plait. C’est comme une chasse au trésor. Ça a l’air follement excitant, mais j’ai une couronne de cendre et un objet étrange semant le désordre qui se déplace librement dans ma ville. L’heure est donc peut-être à des actions plus concrètes. »

Il y eut un petit silence, puis Ilhan prit la parole.

« Effectivement, Lolupata est dans la place. Il est actuellement au niveau de l’hôpital. »

Le regard du gredin se fit interrogateur, puis sombre. Comment savait-il cela lui ? Qui pouvait bien le rencarder ? Il y avait-il encore des agents de ce saligaud au sein de la cité ? Et il révélait cela comme si de rien n’était ? Tout compte fait, peut-être qu’Ilhan devrait payer pour quitter cette cité en ayant encore la tête sur les épaules.

Des bruits de pas se firent entendre derrière le roi des pirates. Un groupe d’hommes venait en leur direction.

« À ce que j'entends, Bastien vous a contacté. C'est moi qui lui ai dit de vous prévenir, j'avais toute la place du Saumon à traverser. Je voulais que vous ayez les informations rapidement. »

Le regard de l’Eärendil se braqua en direction du nouvel arrivant qui s’était adressé au Caladonnien.

« Elebor Findin, Majesté. Marché Noir. Comme cette dizaine de personnes... »

L’individu désigna en réalité plus d’une trentaine de personnes qu’une véritable dizaine.

« Aldaron nous a dit de vous prêter main-forte. À vos ordres. »

L’immaculé sombre plissa des yeux. Bastien venait-il de lui dire ? Ce nom ne lui était pas inconnu. Le roi de la confrérie était au courant des agents du marché noir présent sur son sol et ce Bastien en était un. Ce dernier était arrivé il y a un mois de cela avec une femme, probablement sa femme. Il fabriquait du cidre et était venu en renfort pour les vendanges.

« Vos petits oiseaux sont venus fouiner ici à ce que je vois Avente. Il n’y a rien de pire que de la vermine. Il semblerait qu’une purge s’impose. Je n’apprécie pas la présence d’agents étranger hostile sur mon sol … et encore moins celle de doubles agents. »

Un soupire d’agacement s’échappa du gredin.

« Voyons au moins s’il peut se rendre utile. Demande à ton oiseau de piailler assez fort pour attirer Lolupata en direction des arènes. Les structures sont faites pour contrôler les grosses bêtes dans son genre. »

Ilhan sembla s’agiter silencieusement, mais finit par lui annoncer que malheureusement son agent n’avait plus la couronne de cendre en visuel et se trouvait désormais loin de l’hôpital et trop éloigné des arènes. Un sifflement d’exaspération s’échappa du pirate à la chevelure d’écume qui sembla cracher une insulte dans une langue inconnue. Sans attendre, l’elfe sombre caressa l’une des bagues à ses doigts pour prendre contact avec le centre de contrôle ayant accès à la carte envoutée. Il leur indiqua que le Boucher était en réalité Lolupata, un graärh couronné de cendre particulièrement puissant et dangereux. Il leur indiqua aussi qu’il avait des informations concernant la position de celui-ci et désigna l’hôpital. À ce moment-là, on indiqua à Nathaniel la présence de porteurs d’anneau localisés aux environs, donc un précisément au sein du bâtiment. Puis, sans attendre, l’étonnement vint transpirer dans la voix de l’interlocuteur de Nathaniel. Un nouveau signal venait d’apparaitre pour disparaitre très rapidement. Pas de doute possible, cela ne pouvait provenir que de l’anneau ayant été avalé par le Boucher, donc par Lolupata. Le signal instable indiquait justement l’hôpital même.

« Au final, on ne peut compter que sur soi-même. Lolupata est au sein même de l’hôpital. Je vais essayer de faire en sorte que mes propres agents l’attirent au niveau des arènes. »

Nathaniel demanda qu’on lui indique qui était le porteur de l’anneau au même niveau que le signal émis par Lolupata. C’est alors qu’on lui annonça le nom d’un esclave que l’immaculé sombre ne connaissait que trop bien : Panaa. Sans attendre, le gredin vint user de Chor-Srot pour copier l’ornithorynque d’Ilhan au travers de la poupée qu’il portait à sa ceinture. Puis enchainant, il vint copier l’hirondelle de Sorel au travers d’une autre poupée. L’Eärendil ferma les yeux et envoya un message mental et magique à l’intéressé.

¤ Panaa, ici Nathaniel Eärendil, ton maitre. J’espère que le Boucher ne t’a pas encore trouvé. Écoute-moi très attentivement et garde ton calme. Le Boucher se trouve tout proche de ta position. Tu es à l’hôpital et lui aussi. Peut-être t’a-t-il pris en chasse. Nous avons identifié qui il est. Il s’agit d’un graärh au pelage semblable à celui d’un tigre, il est obèse et répond sous le nom de Lolupata. Fais preuve de la plus grande des vigilances. Si tu le repères, essaye de constamment garder un contact visuel avec lui et de le suivre. S’il te repère et te prend en chasse, dirige-toi en direction des arènes. Réussis et tu seras récompensé. ¤

Le message transmis, l’immaculé sombre reprit contact avec le centre de contrôle pour qu’il fasse converger les porteurs d’anneaux les plus proches de l’hôpital vers ce dernier afin de repérer la couronne de cendre, de tenter de le prendre en filature ou alors de l’attirer vers les arènes si Panaa n’y parvenait pas. Il ordonna également à ce que les maitres-chiens et leurs bêtes soient dépêchés sur place au cas où la cible venait à disparaitre. Il ordonna également à ce qu’on prépare l’arène principale pour accueillir le Boucher. Cette petite organisation des troupes terminée, le roi de la confrérie revint sur Ilhan, Belethar et Elebor.

« Les rapports de l’incident du domaine indiquent que Lolupata a été vaincu durant les combats. S’il a pu être tué une fois, il peut l’être une deuxième fois. Les arènes seront le cadre idéal pour son ultime représentation. »

L’elfe sombre pointa du doigt cinq de ses hommes.

« Elebor, tes hommes accompagneront les autres membres de ma garde jusqu’aux arènes. Je veux qu’ils aident aux préparatifs afin d’accueillir notre invité. Cependant, mieux vaut éviter de mettre tous nos œufs dans le même panier. Avente, creusons cette fameuse piste pour sauver Althaïa. Cinq de mes hommes t’accompagneront. Elebor, choisis cinq des tiens, tu l’accompagneras également avec eux. »

Le gredin porta ses doigts à sa bouche et siffla bruyamment. L’instant d’après, un macaque accourut vers eux en trottinant. Celui-ci grimpa sur Nathaniel et une petite tête de serpent sortit de la poche de la chemise que portait l’animal. Nathaniel expliqua le plan à Fabius et en même temps sifflotait, semblant s’exprimer dans un autre langage, pour expliquer le plan à Nhäghini. Il désigna ensuite Ilhan et le singe sauta de l’épaule de son maitre pour se rapprocher du Caladonien.

« Fabius ira également avec vous. »

L’ancien l’elfe se tourna ensuite vers le maitre barde.

« Je n’apprécie pas qu’on rivalise avec moi lorsqu’il s’agit de semer la zizanie. Encore moins lorsque ce qui m’appartient en fait les frais. Espérancieux et moi allons partir à la poursuite de cette chose, ce noyau de néant, qui se dirige vers le chantier naval. Si à un moment de la journée un combat contre Lolupata devait s’engager, il serait préférable que cette chose soit neutralisée. Qui plus est au vu de nos esprits-liés respectifs, si nous passons par la mer en longeant la côte de l’île du crépuscule des chimères pour rejoindre le chantier naval, nous mettrons beaucoup moins de temps qu’en traversant la ville et cela ne nous fera faire qu’un détour négligeable. Surtout qu’il nous sera possible de gagner le sépulcre de la même manière une fois cette affaire réglée. »

Nathaniel marqua un silence, venant une fois de plus user de l’hirondelle copiée pour envoyer un message. Cette fois-ci ce message s’adressait à un contremaître influent au chantier naval que l’immaculé connaissait et savait être sur les lieux à cette heure puisqu’il s’occupait de l’entretien du Maelstrom. Il le prévint du danger qui apriori arrivait sur eux. Un danger pas comme les autres. Le gredin lui ordonna de prévenir autant d’individus que possible là-bas afin de faire passer le mot. Mais il lui indiqua aussi la nature du danger et la méthode permettant, selon leur première information, de le minimiser. Ceci fait, le roi de la confrérie put pleinement se concentrer sur l’instant présent. S’approchant de Belethar il vint le saisir ou plutôt le soulever, venant le poser sur son épaule.

« Allez ! Ne perdons pas de temps. On vous retrouvera au sépulcre ! »

Sans attendre, le gredin se mit à courir en direction du bout du ponton et sauta dans l’eau avec son bagage baptistral. Là, dans l’eau, le pirate laissa le don de l’orque s’exprimer pleinement. Les flots vinrent l’encercler lui et Belethar telles des mains. Nathaniel empoigna fermement le bras du chantevide et les flots commencèrent à les pousser. Il ne manquait plus que l’Espérancieux use du don Pingouin pour les faire se déplacer encore plus vite.

Une poignée de minutes plus tard, le chantier naval était déjà en vue. L’immaculé put voir un homme tomber dans l’eau depuis un échafaudage, tandis que des morceaux d’un échafaudage flottaient à un autre endroit. Très vite Nathaniel et Belethar commencèrent à chavirer dans leur déplacement marin.

« Il faut continuer comme ça, on est hors de sa sphère d’influence. »

Un juron s’échappa du gredin.

« Je veux dire, il faut se ressaisir, on est déjà dans sa zone d’influence. »

Le gredin se concentra et tâcha de penser l’inverse de ce qu’il souhaitait réellement accomplir afin de stabiliser leur déplacement. Dans le même temps, il vint user de la capacité d’écholocation que lui accordait l’esprit-lié de l’orque pour repérer l’objet source de ces perturbations. Nathaniel pensait que l’objet se déplaçait sous l’eau, mais il n’en était rien. Suivant l’indication reçue en retour de l’écholocation, le gredin remarque la présence d’un relativement petit. Celui-ci était poussé un vent puissant. De la magie était probablement à l’œuvre. Au vu de sa vitesse, l’attraper ne serait pas une tâche aisée. Sans compter que celle-ci serait rendue encore plus complexe en raison de l’aura s’en dégageant. Heureusement, le roi de la confrérie avait plus d’un tour dans son sac.

« Espérancieux, sur notre gauche ! »

Dans le même temps, l’immaculé sombre tendit sa main direction de l’objet. S’il ne pouvait pas l’attraper, alors il l’empêcherait de fuir. Une magie spirituelle se dégagea du forban à la chevelure d’écume. Le bourdon déploya ses ailes, venant tordre le temps sous son vol. Nathaniel ferma le poing en direction de sa cible et celle-ci s’immobilisa soudainement. Il usa par à la suite du don de l’orque pour ralentir leur course sur les flots.

« Je ne pourrais pas le maintenir indéfiniment. J’aimerais m’en approcher davantage, mais au vu du peu de chose que l’on sait de lui, ma concentration pour maintenir mon sort pourrait me faire défaut. Je vais le contourner afin de me mettre dans l’axe de la direction vers laquelle il se dirigeait. Toi, tu essaieras de t’en approcher pour en apprendre plus. »


Directive :

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‌j'attendais mais la graarh reprit sa progression, quelque peu soulagé, je me remis à marcher cette fois plus près du mur. Cependant je sentais que derière moi il y avait du monde. Pour ne pas paraître trop étrange, je pris la première à droite. M'enfonçant dans les ruelles, je me demandais qui pouvais bien être cette graarh grise et ce qu'elle faisait. Je pris l'initiative de faire le tour par les ruelles pour reprendre la grande rue où j'avais laissé la Graarh. J'allais tourner, quand j'aperçus cette femelle, dague sortie, visiblement agaçée. Je me figeai et je m'accoupis aussi vite que je pus. Me parlait-elle ? Non je ne crois pas. Je tendis l'oreille et il y avait maintenant plusieurs personnes. Il y avait des femmes, des hommes. Dont une qui me semblait être parfois une graarh parfois humaine, c'était déplaisant de ne pas pouvoir tous les voirs d'où j'étais.
Il cherchait le boucher, le boucher était Lolupata, des courones des cendres. Celle de nos légendes Graarh. Un frisson me parcourus l'échine et mon poil se redressa. Je serrai fort Grimaldi contre moi, et lui fit signe de ne pas faire de bruit. Ce n'était pas le moment de se faire remarquer surtout que je m'approchais doucement du groupe. Caché derrière une caisse de stockage en bois. D'ici j'entendais mieux et je pouvais aperçevoir toute la troupe, la femme était bien humaine mais elle semblait si familiere. J'haussai les épaules, se n'était pas important car en les écoutant, Je compris que Lolupata était à leurs trousses, mais vis le temps qu'il c'était passé alors j'en conclus que la courone ne les avait pas suivit. J'entendais le groupe parler des arènes ou de l'hopital. Pourquoi l'hopital, j'étais perplexe, que avait'il là bas ? De plus c'était la Graarh qui en avait parler. Lorsqu'elle prit la direction de l'hopital, soit revenir un peu sur nos pas. J'attendis que le groupe s'éloigne suffisamment pour reprendre ma fillature. Qui était-ce tout ces gens, faisait'il partis du complot contre le roi ? C'était peu probable. Pourquoi semblait'il si bien au courant de se qu'il se tramait. Je ne pouvais pas donner d'alerte, car après tout c'était juste un groupe un peu étrange. Je ne voulais pas d'ennuie pour un faux signalement, mais je voulais savoir. Répondre à mes questions me poussaient à suivre la femelle grise. Discretement, cette fois je ne prenais que les rues adjacente à celle que prenait le groupe. Je n'étais pas un as, mais j'avais de bon reste de mon enfance lorque je passait mon temps à suivre des adultes.

J'étais tout proche de l'hopital. Je sentais les odeurs des médicaments qui me rapellaient les soins que je faisait avec le vielle à Néthéril avant que les pirates fassent leurs apparitions. Je vis le groupe rentrer dans l'hopital et j'allais vers eux quand une voix se fit entendre. C'était celle du roi. Pourquoi le roi me parlait t'il, pourquoi comme ça ?! Je me figeai, en pleine rue et j'écoutais, mais plus le pirate avançait plus le stress me tordait le ventre. Juste derrière moi, il était là, le monstre. Je pris Grimaldi dans mes bras et le posai par terre, assez vite je lui glissai un

-"vas t'en"

Grimaldi était intelligent il s'en sortira seul, je ne voulais pas l'embarquer sur un quelconque danger de plus. Je vis le singe partir assez vite, il disparut de ma vision quand je me retournai pour voir le graarh tigré à la peau tendu. Il était en face, deux mètres tout à plus. Nos yeux se croisèrent, et je lui souris nerveusement. Il fronçait les sourcilles et je déglutis. Je n'essayais pas de soutenir  son regard et je pris un tonneau à ma gauche contre le batiment en face de l'hopital, une maison surement. J'étais trop stressé pour observer, cette fois mon instinct hurlait de ne pas s'approcher. Je pris le tonneau sale et puant dans les bras. Il me fallait quelque chose à faire, peux être que je pouvais lui faire croire que je n'étais qu'un eslcave qui travaillais et que je ne savais pas qu'il était véritablement. je marchai en directement des arènes, doucement. Gardant mes distance et surtout un visuel sur le monstre de mes cauchemars.
Sa voix me glassa les os, si il m'avait mangé, il aurait croqué une glace au parfum  de peur.

-"Tu en as trop vu. Sois tu es avec moi,  je te libère de ton collier...
Il eu une pause, trop longue à mon goût.

"Et je vais avoir besoin de ton aide... Soit, je te mange.
"

Il avait dit celà avec temps d'aissance comme si se n'était là qu'une simple décision sans conséquence. Il allait avoir besoin de moi, qu'est ce qu'il voulait dire par là. Je ne comprenais pas, voulais t'il que j'atteinte à la vie du roi et que je rate comme tout les autres graarh qui avait essayé ? Je fis tombé le tonneau par terre. Il s'écoula du tonneau un vieux liquide noiraêtre et nauséabons. J'étais pris dans les fillets de la courrone, il fallait que je réponde, vite, mais quoi, que dire, que faire. Je sentais la panique me submerger et je ne trouvais rien d'autre à faire que de ramasser le tonneau qui était au sol. De le remettre bien droit, comme si le replacer allait se faire envoler la courone, mais non, il était encore là. Attendant ma réponse.
Je me mis à bégailler, je ne voulais pas de sa liberté si c'était pour mourir des mains des pirates. Je n'avais pas réussis à survivre dans ce monde pour y mourir, non surtout pas par obeissance aveugle. Tourné vers le tigré, mes émeraudes plantés dans son regard froid.

-"Je ne suis peux être pas libre, mais ici je sais ce qui m'attend, pas avec vous
."

Sur ses mots, je poussai fort sur mes pattes pour fuir, fermant les yeux et donnant des coups de pattes le plus fort contre le sol. Je connaisais bien les ruelles pour aller aux arènes, se n'était pas si loin, je me sentais de pouvoir courir plus vite qu'un gros graarh. Pourtant je sentais que quelque chose clochait. rien autour de moi ne bougeait, j'étais pris dans un piège invisible. Je faissais du sur place et derrière moi Lolupata m'aspirait peu à peu. Qu'est ce que j'avais bien pus faire aux esprits pour finir dans une panade pareil. J'avais beau redoubler d'effort, je me fatiguais, il me fallait une autre solution. C'est alors, que je pris le tonneau dégoulinant  et je le jetai dans la gueule de l'aspirateur vivant, ce qui parta en même temps ce fut mon anneau. J'esperais qu'il se le prenne et que je puisse fuir, ou du moins gagner de la distance. Par chance il se le reçut au coin de la babine, je fut dégouter de le voir manger ce tonneau, cependant j'étais délivrer de son effet et il avair avaler mon anneaux. Je ne pris pas plus mon temps et je fillai vers les arènes.

Je finis ma course épuisé et je n'avais même pas remarqué que le boucher ne m'avait pas suivit. Il y avait par contre plusieurs porteurs d'anneaux comme moi qui me rejoins. Je gardais le silence quand ils demandèrent des informations, la plupart pensait que je ne savais pas parler la langue courante. Mais je dis en graarh à un autre, qu'il fallait se mefier car il aspriait literalement ses victimes et d'assez loin ! Ce graarh donna l'information aux autres et tout le monde commençèrent à établir des plans. Lolupata ne m'avait pas suivis, il avait prit la direction du siège. Il le savait grace à mon anneaux que j'avais perdu lorsque j'avais jeté le tonneau. Pourquoi aller au siège, allait'il lui même aller tuer le roi ? Avais-je fais le bon choix en le fuyant ?  Evidement, que m'aurait il arriver sinon. Au moins ici je le savais et celà me rasurais.

On fit plusieurs groupes, la chasse sonnait pour le chasseur. J'étais à peine remis de ma rencontre avec la courone que déjà on se remettait à sa recherche, et ce activement ! Je commençais à être fatigué de courir partout, de me faufiller, de risquer de me faire engloutir. Sur le chemins du siège, on prit le plus court possible, longeant le siège, on passa par l'une des portes au sud, qui me servait lorsque je rentrais pour me coucher au sous sol.
J'avais survecu au boucher. Pas par grand héroisme c'était certain, mais j'avais réussis quelque chose et grace à la chance mon anneaux avait été avalé par la couronne lui même.
Une fois dans les sous sol du siège, je pris le relais pour guider notre binome, bien que pas très à l'aise, on déambulait dans les escaliers pour remonter les étages tout doucement.
Allais-je recroiser la route du glouton ? Je ne l'esperais pas. Maintenant que c'était plus calme je repensais au groupe que j'avais vus. Qu'est ce qu'il était devenu ? il n'était pas des allier de lolupata car la femlle voulait le manger. Avait'il le même but que le Roi, de se débarasser de ce boucher ?  Mais alors pourquoi l'hopital, comment il savait que lolupata serait là bas ?
Il fallait que je parle, je dis en langue commune à mon binome qui fut très surpis de m'entendre parler.

-"Il y a un groupe dans l'hopital qui savait que le boucher serait à l'hopital, ils recherchaient le boucher là bas pour le tuer plutôt. L'information venait d'une Graarh. Je ne comprend pas trop".

Lorsque mon collègue finit par comprend que oui je savais parler, et qu'il y avait effectivement trop de chose étrange en même temps, il fit remonter l'information grace à des glyphes de communication. Avais-je bien fait de parler, ais-je avoir des ennuies. Je cachais mes doutes et mes peurs à plus profond, essayant d'oublier le goufre auquel j'avais échapé.

langue graarh
langue commune

Spoiler :

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Comment tout avait pu basculer aussi vite ? Mieux valait ne pas trop se pencher sur la question en sachant qu'une Couronne de Cendre se baladait dans le coin mais tout de même. Les arènes paraissaient bien loin alors que Reynagane, le pirate pleurnichard portant le nom de François, ce très bon François, et Bastien se retrouvait sur les traces de Nyana. Comme l'infiltrée se l'était imaginée, quoique la retrouvaille était plus que rapide, Nyana n'avait que mal réagis au retrouvaille si attendue. La Gräarh avait jugé de haut en bas le corps fictif de Reynagane avant d'annoncer devoir partir vers les sous-sols de l'hôpital. Chose de base étrange, Reynagane avait donc suivis sans un mot la femelle sombre en retenant une étincelle au plus profond de son cœur.

La mine fermée, Reynagane suivait maintenant Nyana dans un tunnel serpentant laissant au-dessus d'elles Bastien et François. N'ayant pas écouter l'interdiction de la Gräarh de la suivre, il était hors de question de suivre des ordres sans réfléchir. Plus maintenant. Si le silence dans le tunnel était aussi glacial que le plus épais des blizzards, Reynagane demanda finalement de voir le message en question qui les faisaient marcher dans cet endroit sombre et anxiogène. Le message en question ne l'a rendit d'ailleurs que plus perplexe encore. Kaiikhatal ? La dragonne Lié du Roi de la Confrérie prise coincé dans les sous-sols ? Cela n'avait pas de sens... Si ?

Quelques minutes plus tard, l'infiltrée et la femelle sombre arrivèrent finalement sur un ergot de terre cachant une immense caverne en contre-bas : Sombrespoir. Allongée sur le talus, Reynagane suivit du regard Nyana descendre encore plus bas et s'adresser discrètement à la troupe d'esclaves Gräarhs qui se tenaient dans la caverne. Si on se demandait ou était donc passé les disparut, ils semblaient tous patienter ici. Pourquoi ?
Étincelle devînt fumée noire de colère dans la tête de la Gräarh déguisée. Tout ces Gräarhs qui avaient été arrachés à leur foyer pour avoir de pareils chaînes aux cous. Travaillant dans un endroit ou plus jamais le soleil ne viendrait caresser leur pelage. Tout compte fait, en ayant cette vision devant les yeux, Reynagane avait était bien égoïste de penser souffrir dans la jolie demeure de ses anciens maîtres. Ce sale Roi des pirates paiera un jour. Ainsi en gravant cette image en dessous d'elle dans sa tête, elle s'en faisait une promesse.

Nyana revînt que peu de temps plus tard fulminante elle aussi d'une rage perceptible à des kilomètres à la ronde. Rebroussant chemin, la Shikaree avait appris que le tunnel dans lequel elles se trouvaient toutes deux avaient été creusé, ou plutôt dévoré par Lolupata lui-même comme l'avait expliqué un esclave plus bas.

Reynagane respira enfin un air plus léger, quoique puant, lorsque la petite tête de Bastien et celle du pirate apparurent au-dessus de la trappe. Remontant avec l'aide de Bastien à la suite de Nyana, la petite humaine ne cacha pas son soulagement bien vite remplacé par de l'interrogation en apercevant le regard de François posé sur elle. Qu'est-ce qu'il avait maintenant celui-là ?

On savait donc que Lolupata avait la patte mise sur les sous-sols d'Althaïa mais la piste s'arrêtait là. Avaient-ils perdu du temps ? Y avait-il encore une chance de ramener Lolupata dans les arènes ? Des questions qui filaient droit dans la tête de la brune en se dirigeant vers la sortie de l'hôpital.

- Mettez vous à l'abri ! Qu'est-ce que vous faites ici ?! Un Gräarh dangereux se trouve dans les environs, barricadez-vous et ne sortez plus ! Allez !

Le groupe regardait les gardes gueuler sur eux et les alentours avant de sortir vite fait de l'hôpital. Pas de doute, plusieurs gardes remontaient les ruelles en direction.

- Le siège des Tempêtes.

Reynagane tourna son visage vers Bastien qui regardait le dernier garde visible d'un air inquiet.

- Ça s'accélère.

Comme si la troupe avait besoin de ça. Est-ce que toute cette histoire avait déjà été lente à un moment ?
Gravement et sans qu'ils eussent à dire quoique se soit, le groupe commença à suivre les traces des gardes vers le siège. Reynagane commençait à avoir un mal de crâne pas possible et sans qu'elle ne sache très bien pourquoi, les regards (très discrets) de François la mettait de plus en plus mal à l'aise.

Si Reynagane ne pouvait pas imaginer pire pour l'heure, l'espionne fut bien vite rattraper par la réalité lorsque  des cris arrivèrent jusqu'à eux. Agonie, pleure, se rajoutèrent à des morceaux encore sanglants de victimes qui devaient s'être retrouver sur le chemin de Lolupata. Pas de doute au moins sur le chemin à prendre. Reynagane ne pu à ce moment là que serrer les dents et détourner le regard. Il fallait avancer. Pour faire quoi ? Pour combattre la Couronne ? Non, la Gräarh déguisée commençait à perdre pied quant à la solution de ce désastre. Et si l'échec ne rentrait pas dans son vocabulaire, Reynagane sentit le poids de la détresse l'envahir lorsque parmi la multitude de cri d'agonie, l'un d'eux piqua son sens.

Les sens en alerte, Reynagane stoppa nette sa marche en reconnaissant la vampiresse qui l'avait hébergé après son « incident » au Harem du Lion. Méconnaissable, l'espionne aux dents pointues gisait au sol, une jambe en moins et un flot de sang s'écoulant de celle-ci. Oubliant tout le reste, la petite humaine s'empressa de venir en aide à son alliée pour faire appel à son Esprit-Liés du Raton-Laveur. Dans la précipitation, l'angoisse, les cris autour d'elle, Reynagane essaya tant bien que mal de faire taire ses émotions pour concocter une sorte de potion anti-douleur avant de cautériser la plaie. Tremblante légèrement, son mal de crâne s'intensifia un peu en donnant un dernier remède pour faire dormir un peu la vampiresse avant de se saisir de l'anneau qui la liait à Ilhan pour lui expliquer vivement la situation ainsi que la position de Lolupata. Difficile d'expliquer les nombreux imprévus, elle espérait du fond du cœur que cela allait mieux du côté des deux hommes et amis.

- Il faut l'emmener à l'hôpital.

La jeune femme hocha la tête fébrilement avant de se relever pour regarder Bastien prendre la vampiresse dans ses bras avant de lui lancer un regard qui voulait dire beaucoup. Par les Esprits voilà que Bastien s'en allait.

- Sois prudente. Et toi...

Le garçon se tourna alors vers François.

- Tout compte fait je ne sais pas qui protégera l'autre alors bonne chance à vous deux.

Après un ultime hochement de tête et une pointe de stress au niveau de la poitrine, Reynagane fronça les sourcils en reprenant sa route suivit de près par le dernier du groupe. Dernier ? Nyana n'avait pas attendu, sans doute sa soif de combat était trop grande.

Perturbée par ce qu'il venait de se passer, le silence du gouffre entre elle et le pirate était en totale contradiction avec le chaos environnant. Est-ce que Reynagane rêvait ou ce François qui ne parlait déjà pas beaucoup semblait rougir un peu plus à chaque fois qu'elle l'examinait. Ce pirate était totalement pompette cela se trouvait... Cela expliquerait d'ailleurs beaucoup de chose. Mais... quand même.

Enfin, après des minutes interminables de course et marche rapide, les jardins puis l'entrée est du siège des Tempêtes se dessinèrent. Le chaos des ruelles était venu jusqu'ici car si autrefois une porte gigantesque se tenait fermement à l'entrée du palais, un souffle titanesque était venu tout arracher sur son passage, laissant pour trace un trou béant, des arbres arrachés et même un écho encore perceptible remontant jusqu'au chantier naval si on en croyait les bruits des échafaudages chutant encore.

Mortifiée une seconde, nombreux gardes et pirates couraient un peu partout dans le jardin, lançant des ordres à tout va. Si Reynagane voulait se faire discrète elle n'aurait jamais pu dans ces conditions, c'est pourquoi après une remise au clair dans son cerveau de féline, elle décida de se diriger vers les gardes les plus proche. Cette idée fut pourtant, une nouvelle fois stoppée net par le premier geste vif de François à ses côtés.

- Il faut que tu restes en sécurité. Laisse-moi aller leur parler.

Surprise, gênée et presque agacée, Reynagane resta surtout pantoise devant l'assurance du pirate et son regard brillant d'amour posé sur elle.
Déglutissant nerveusement en le voyant partir après avoir écouter les questions qu'avait Reynagane, la jeune femme essaya de comprendre ce qui ne tournait pas rond chez cet homme. Puis une seconde, rien qu'une petite seconde et l'espionne avait peut-être oublié un léger détail du fait qu'elle n'était absolument pas actuellement une Gräarh mais bien une humaine, pas trop laide en plus. Enfin. Mais qu'est-ce qu'elle racontait dans sa caboche, elle était en train de disjoncter.

Toussotant légèrement en voyant le pirate revenir, Reynagane essaya de se reconcentrer sur la situation catastrophique du moment avant de tourner son regard vers l'entrée détruite du siège. François lui rapporta qu'effectivement Lolupata était maintenant à l'intérieur. Que rien ne l'avait blessé et que le regard de la Couronne était aussi déterminé que possible.
Se passant les mains sur le visage, Reynagane ne savait plus quoi faire. Ils n'étaient plus que deux. Des gardes couraient en tout sens et c'est d'ailleurs peut-être à cause du chaos général que l'espionne et François se dirigèrent discrètement à l'intérieur du palais.

Palais, ou du moins ce qu'il en restait, tout dans l'entrée avait été balayé par le souffle de Lolupata. Des colonnes ne restaient que des blocs. On voyait ici et là des cadavres ou encore des blessés criant à l'aide. Une pensée se tourna vers la peur de voir un bout de queue de Nyana parmi la poussière et la peur. Si la Gräarh... Non.

Heureusement un regroupement de pirate changea les idées noires de Reynagane. Tous s'acharnaient à soulever avec leur magie des colonnes qui semblaient écraser une masse importante. Qu'elle fut la surprise lorsque Reynagane et François, qui avaient prêtés mains fortes au groupe, aperçurent quelques écailles bleus sous les débris. Lorsqu'une queue se dessina enfin, la Gräarh déguisé écarquilla les yeux de stupeur en comprenant bel et bien qu'un dragon se trouvait la dessous. Dragon dans le siège des Tempêtes, Reynagane avait maintenant assez de connaissance dans la vie des pirates pour comprendre qu'il y avait là-dessous la dragonne liée de Nathaniel.

Lâchant le bloc qu'elle tenait entre ses mains, la jeune femme recula d'un pas, essoufflée, mortifiée, épuisée. Le respect qu'elle avait pour ces créatures divines n'entrait pas dans l'espoir fugace qu'elle avait soudainement. Si la dragonne du Roi de la Confrérie mourait, alors...

Les pirates eurent tout le temps de libérer la dragonne piégée. Assommée et poussiéreuse, Kaiikathal semblait comme dormir paisiblement, pattes et longues griffes posés sur une grand coffre. Si Reynagane réfléchissait encore à plein de chose à la fois son regard s'arrêta longtemps sur une étoffe qui ressortait du trésor de la dragonne. Étoffe pourpre, avec quelques feuilles de vignes et exactement la même lance que celle de son propre châle.
Escaladant les débris en ignorant la mise en garde d'un homme qui ne voulait en faite que la mettre en sécurité. Encore. La jeune femme n'avait d'yeux que pour cette étoffe. Entre François qui la dévorait des yeux à tout moment et les gardes qui commençait à vouloir l'aider à se rapprocher, Reynagane commençait sérieusement à tiquer sur le sujet.

Arrivée proche du coffre, la Gräarh déguisée s'arrêta un instant en observant l'étoffe, puis en jetant un coup d'oeil à son châle et Kaiikathal qui commençait à se réveiller. Plissant les yeux il est vrai que Reynagane avait beauuuucoup de chance dans sa vie. Mais... depuis le début de toute cette histoire, la chance ne l'avait pas éclairé mais plutôt éblouis. Le lien était sous ses yeux. Mais pourquoi ? Comment ?

En observant un peu plus l'étoffe de la dragonne, Reynagane pu lire sur celle-ci Eleatria brodée au fil d'or. Revoyant les splendides statues au Harem du Lion comptant l'histoire de l'elfe, Reynagane  savait qu'il y avait quelque chose à comprendre à tout ceci. Mais quoi !

Accroupie sur les débris, la jeune femme recula légèrement en voyant la majestueuse dragonne bleu à la crête jaune se redresser en marmonnant qu'il faut se rendre aux arènes.

Se relevant à son tour, Reynagane était toujours aussi peu à l'aise face à une telle créature.

- Grande et magnifique dragonne...

Que dire dans une telle situation.

Kaiikathal sembla récupérer ses esprits en refermant un peu plus ses griffes sur son coffres avant de tourner son regard perçant vers la toute petite et riquiqui Reynagane.

- On doit aller vers les arènes. C'est notre meilleure chance contre ce gros tas.

Hochant fébrilement la tête, la jeune espionne arrêta son regard sur un bijou et son cœur cessa alors de battre. Sur elle faisait une crise cardiaque parce que là c'était trop. Kaiikathal sembla comprendre tout de suite ce qu'il se passait chez la petite humaine en dessous d'elle et la voix qui résonna dans le crâne de Reynagane eut l'effet d'un bon défibrillateur.

« Il me semble que ce bon vieux Ilhan Avente et ce cher chanteur Baptistrel souhaitaient une boucle d'oreille pareille ? Mon Lié et moi avons exactement la même. Il est étrange que tu regardes dans cette direction alors qu'il y a quelques jours à peine, Nathaniel s'est fait attaqué dans son sommeil. À coup sûr, la Couronne de Cendre souhaite exactement la même chose que toi et tes amis. »

Reynagane ne sut quoi ajouter à cette nouvelle. Bien sûr, si Lolupata trouvait la boucle d'oreille avant eux, Udyog serait plus facilement enclin à suivre les autres Couronnes. Comprenant cela et la véritable course qui avait commençait depuis des heures maintenant, la jeune femme se redressa en se concentrant pour que seul la dragonne ne l'entende. À force de rencontrer des dragons, Reynagane commençait à trouver le système.

« Si Lolupata souhaitait la boucle d'oreille, pourquoi ne l'a t'il pas pris lorsque vous étiez sous les débris ? Ou est-ce qu'il ne vous a tout simplement pas vu ? »

Reynagane n'apprécia pas le regard que lui lança la dragonne mais sa réponse lui glaça plus le sang qu'elle ne l'aurait cru.

« C'est pour ça qu'il faut que l'on aille aux arènes. Je serais un très bon appât si il n'y avait pas cette madame chat en colère qui ne veut pas s'arrêter de vouloir combattre le gros dans le palais de mon Lié. C'est une Gräarh au pelage sombre qui a commencé à vouloir tuer la Couronne. Si tout était difficile, elle a tout de même réussit à lui mordre la queue ce qui à causé, et bien, le souffle et les dégâts à côté... De mon point de vue, Lolupata ma bien évidemment vue et c'est la boucle qu'il veut, sauf que comme tu as pu le remarquer, » déclara t'elle en agitant un voile entre elles deux, « j'ai cette petite chose brillante qui fait que le gros ne m'a pas attaqué. … Mais tu devrais le savoir vu que tu as le même. »

La jeune femme cligna plusieurs fois des yeux avant de poser son regard sur son châle. Emboîtant de plus en plus de pièces à son puzzle. Puis, relevant la tête pour poser une nouvelle question, les mouvements brusques de la dragonne lui firent faire quelques pas précipiter en arrière.

« Oh... tu sais, tout compte fait... »

Reynagane regarda Kaiikathal défaire la boucle d'oreille avant de s'approcher dangereusement pour l'accrocher sur son châle. Paralysée, tout s'arrêta une bonne minute autour de la Gräarh.

« Bonne chance !» Lâcha la dragonne d'un air guilleret avant de se barrer avec son coffre et ses pièces d'ors, laissant une Reynagane horrifiée au milieu des décombres.


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Qu’est-ce qu’y faisait que Belethar s’était retrouvé sur les épaules de Nathaniel, à prendre en chasse dans l’eau la pierre du chaos qui causait tant de problèmes de confusion à la cité pirate ? Après une rapide discussion ensemble, le Roi des Pirates en avait décidé ainsi en assumant que le protecteur du domaine était après tout un baptistrel de néant, et qu’il pourrait très certainement l’aider pour contrôler la pierre.

Fort bien. Mais la vérité, c’était que Belethar n’avait pas la moindre idée de comment gérer une telle chose. Si les enseignements de Eird et de Naal l’avait conforté dans un certain choix d’étude de cet élément, il était loin d’être aussi familier et coutumier à la chose que pouvaient l’être ses professeurs en la matière.

En vérité, depuis que les éléments l’avaient choisi pour le lier au Néant, Belethar fonctionnait beaucoup avec un certain instinct et une intuition au quotidien. C’est cette même intuition qui l’avait poussé à suivre Nathaniel dans la poursuite de l’objet qui arrivait à présent vers le chantier naval. Les deux étaient directement allés dans l”eau, Nathaniel de l’esprit de l’orque pour pouvoir aller très vite et pouvoir rattraper ce petit objet. Belethar était tenté de se servir de l’esprit-lié du Pingouin également, mais préféra garder ses compétences à plus tard : comme ils étaient deux, l’Espérancieux pourrait prendre le relai au moment opportun.

Une partie du voyage se déroula sans encombre, et bientôt la pierre, et ses vibrations assourdissantes, furent en vue et audibles. Belethar cligna de nombreuses fois des yeux, essayant de se concentrer sur le moment présent, plutôt que de sombrer à l’écoute de ses vibrations qui lui emplissait les oreilles plus il s’approchait.

Les ouvriers obéirent aux ordres de Nathaniel et déposèrent leurs outils, en revanche, ce fut à la partie “ne rien faire” que cela fut compliqué. Les personnes présentes sur le chantier, à nouveau sous l’influence de la pierre, se mirent à faire moult cabrioles, comme à marcher sur les mains, des saltos, et autres petits sauts sur place comme des enfants hyperactifs … Cela fit sourire le baptistrel, car d’un point de vue du danseur qu’il était, il décela en certains un réel talent qui aurait fait fureur au sein du Domaine, lors de représentations artistiques. Finalement, qu’ils soient sortis de leur condition de travail était peut être un moindre mal.

Mais il n’en dit mot pour l’instant, trop préoccupé par la situation pour exprimer une quelconque blague. Il cligna à nouveau des yeux, et lors d’un moment d’innatention, une vision lui apparu à travers les vibrations de l’objet … Comme un fragment de chant-nom :

Le corps plumeau de Vehasiel se dresse devant une porte de pierre… Ou de métal ? Un peu des deux ? Il semble pensif et observe la main gravée dans la pierre où émane, malgré sa magie du Néant et malgré la petite pierre noire qu’il tient dans sa main sombre, une puissante essence de magie.

« Qu’est-ce que vous cachiez là-dedans, créations inférieures, qui me soit à ce point inaccessible? » gronde sa voix. Son regard descend sur un humain au corps entièrement tatoué, et bien qu’il ait des cheveux longs et grisonnants, Belethar reconnait aisément Naal du Néant. Un Naal du Néant dans un très sale état, dans tous les sens du terme : cela devait avoir eu lieu pendant sa période de captivité chez les chimères ou plutôt… A Althaïa !

« Essaie. Peut-être que cela ne peut s’ouvrir que pour ceux de votre race. » Le regard d’un bleu très clair du dévot coule sur les cadavres des possédés des chimères, gisants au sol, après avoir reçu une ou plusieurs carreaux d’arbalète. Au fond, Naal était un humain, non possédé et les autres non. L’almaréen se redresse et lève sa main vers l’emplacement dans la pierre. S’il pouvait mourir, cela serait si libérateur…


Quant il revint à lui, Belethar se secoua la tête, et découvrit que le Roi Pirate avait désormais immobilisé la pierre qui se trouvait flottante sur l’eau, près des pontons du quai … Et qu’ils dérivaient doucement mais sûrement vers Nethéril.

L’Espérancieux haussa un sourcil : un voyage au Domaine n’était pas ce qui était prévu, alors Nathaniel devait sûrement être sous l’emprise du sortilège de la pierre lui aussi. Belethar attendit de ne plus entendre les vibrations légèrement assourdissantes de la pierre, et quand ils étaient sortis de son influence, il décida de reprendre le contrôle de la navigation en descendant des épaules du pirate, prenant Nathaniel cette fois-ci à bras le corps pour qu’il ne se sépare pas de lui.

« Ne prenez pas ce geste pour ce qu’il n’est pas. Je ne vous fais pas d’avance. Restez accroché à moi tant que nous bougeons si vous voulez survivre. » ponctua Belethar, avant de se concentrer et de faire appel à son pouvoir du spirite du Pingouin.

Ils n’eurent guère à attendre qu’ils furent repartis, cette fois-ci en direction d’Althaïa. Une fois qu’ils furent à nouveau sous l’influence de la pierre, là, Belethar se concentra et pensa très fortement au fait qu’il ne voulait surtout pas aller dans la direction de la pierre.

Cela eu son petit effet, mais pas tout à fait celui souhaité : s’ils gardaient le même cap, Belethar constatait qu’ils bifurquaient tout de même de temps à autre, et que ces bifurcations étaient de plus en plus fréquentes plus ils se rapprochaient de la pierre, comme s’ils cherchaient à fuir une troupe d’archers qui les prenaient en chasse … A croire que le simple fait de penser très fort à ne pas faire une action ne suffisait pas vraiment.

Belethar ferma les yeux et se concentra : il devait penser et faire l’inverse de ce qu’il devait faire … Cela causa quelques nœuds au cerveau du baptistrel qui n’avait pas pour habitude de mentir, et ce qu’il devait faire relevait un peu du fait de « se mentir », ou du moins de tromper son corps. Il essaya alors d’aller vers Nethéril, et alors cela fonctionna beaucoup mieux. Les deux se dirigeaient précisément vers Althaïa et se rapprochait à nouveau de la pierre, de telle sorte que Belethar dû à nouveau focaliser son énergie pour se concentrer …

Ils se rapprochaient des pontons, et Belethar devait ralentir pour qu’ils ne s’écrasent pas dedans … Mais l’Espérancieux ne s’arrêta pas et au contraire, était convaincu qu’il devait rentrer dans ce ponton. Là, sur un autre clignement d’yeux, une vision le frappa à nouveau :

Naal posa sa main sur l’emplacement où la pierre résidait, et se pris un carreau dans son épaule gauche ..



Belethar revint à lui quelques instants plus tard, et … Se rendit compte qu’ils partaient à nouveau vers Nethéril. Agacé, Belethar poussa un profond soupir et repris sa logique inversée. Il décida d’aller à Nethéril, et bifurqua de ce fait à nouveau vers la Fantasque. Puis une fois qu’ils furent à nouveau vers la pierre, il ne s’arrêta pas, et pensa au fait qu’il allait passer une très bonne croisière, sans s’arrêter, pour encore plusieurs heures …

Cela fonctionna, et Belethar se trouva ralentit à l’approche de la pierre : elle était sur les flots, à la surface, figée. Elle ressemblait presque à un diamant noir, d’à peu près trois ou quatre centimètres de diamètres … Mais ce n’était pas tout, plus Belethar s’approchait, plus il avait du mal à se concentrer : les vibrations de la pierre lui emplissaient le cerveau, et il sentait que celle-ci voulait … Lui parler.

Belethar inspira, et fit confiance à son instinct : même si cette pierre était très puissante et dégageait une énergie folle, il sentait une certaine … Similitude dans l’énergie qui les animait. Alors L’Espérancieux s’en rapprocha, et décida de ne surtout pas l’écouter, et Belethar essaya de l’attraper en voulant passer sa main à côté de la pierre …

Il entendit alors le chant-nom de la pierre, vibrer de toutes ses forces. Il revit dans des flashs de vision sa création, à présent qu’il était à côté de l’objet : il vit Naal frappé sur la coquille d’un œuf de dragon d’un blanc immaculé, et sentit le cœur de ce grand-être en devenir, en l’occurrence Nahui la dragonne d’Aldaron, complètement terrorisé …

Belethar revint à nouveau à lui et fulmina en constatant qu’il avait la main bien en l’air … Il pesta, et essaya de passer à nouveau sa main à côté de la pierre, mais cela ne fonctionna pas : il se trouvait à agiter sa main en l’air comme quelqu’un qui voudrait saluer quelqu’un d’autre.

L’Espérancieux jura, et décida de tendre sa main au-dessus de la pierre, vers le ciel. Là, et seulement là, il arriva à poser la main sur la pierre dans les flots. Une fois qu’il posa sa main dessus, il revit quelque chose :

Les éclats de coquilles draconiques étaient récupérés par Vehasiel, et devenaient cette fameuse pierre imbibée par le Néant …


Belethar cligna des yeux, et se concentra. A présent qu’il l’avait enfin en main, il devait découvrir ce qui avait causé son réveil, et la désactiver. Puisant dans ses forces, L’Espérancieux décida de ne surtout pas écouter son chant-nom scrupuleusement, et de ne surtout pas trouver de moyens d’essayer d’arrêter son affolement.

Dans le chant-nom, Belethar entenditt que l’objet, après sa création et la tentative de force une porte a finalement été entreposé dans ce qu’il reste des murailles d’Althaïa, désactivé … Il y avait de nombreux mois qui s’étaient passés, sans qu’il n’ait bougé … Jusqu’à il y avait de cela quelques minutes … Où Naal du Néant l’avait réactivé visiblement sans le vouloir (au vue de sa tête surprise) et Lolupata, qui voulait soufflé Naal à la mer, a soufflé dans le même temps sur la chose, et l’a activée dans la mer …

… Naal était donc ici à Althaïa ! Une chance pour eux, qui venaient ici à l’encontre de la volonté des Couronnes de Cendres … Au moins, Ilhan et Belethar ne seraient pas seuls dans ce combat. Il eut envie de prévenir tout de suite son presque-frère, mais … Il devait avant tout puiser dans ses dernières forces pour essayer de calmer cette pierre … Une intuition lui vint, de … Chanter le vide. Belethar ignora s’il voulait cela sous l’influence de la pierre ou pas … Mais le voyage à deux en spirite du pingouin l’ayant fatigué, en plus des vibrations de la pierre qui montaient à la tête du Baptistrel … Belethar décida de se fier entièrement à son instinct de baptistrel, et chercha les notes pour finalement … Chanter le vide.

… Il espérait qu’il ne condamnerait personne sous l’influence de cette pierre.


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S’il s’attendait à retrouver Nyana, qui devait le rejoindre sur le quai, il n’en fut rien. Une légère inquiétude la concernant l’étreignit, mais fut bien vite écartée par les préoccupations immédiates. Pas de Nyana, non. Mais à la place une réelle petite armée du Marché Noir.

A l’arrivée des hommes de main de la Triade, dont l’un évoqua avoir demandé à Bastien de contacter Ilhan pour eux, l’althaïen retint un sourire. En effet, ses arrières étaient couverts, on veillait bel et bien sur lui. Et quand Marché Noir et Toile s’alliaient, cela annonçait des nœuds inextricables des plus prometteurs, qui le mettaient en joie, rien qu’à l’idée de tous les complots possibles à eux deux.

Et quand le "Roi de la Confrérie", qui selon lui n’avait de roi que le titre, osa lui parler de ses oiseaux, Ilhan se contenta de hausser un sourcil des plus hautains, qui parlait pour lui seul. Vermine disait-il ? Quand cette même vermine était, en ce moment même, en train de batailler pour tenter de sauver ce qui pouvait l’être de cette cité infestée de maux bien pires que ses "oiseaux" ? Oiseaux qui, de toute façon, n’en étaient pas, puisqu’il s’agissait d’araignées. Signe, une fois encore, s’il en fallait, que ledit roi ne savait décidément pas de quoi il parlait. Et parlait peut-être pour ne rien dire.

Qu’il purge donc, pensa Ilhan, qu’il purge. La purge ne serait sans doute pas celle qu’il pourrait croire. Quand le fourbe forban aurait enfin le temps de se pencher sur ses oiseaux, ceux-ci se seront envolés depuis bien longtemps, disparus, éclipsés dans les ombres sans nom, pour reprendre un autre lieu, un autre nom. Si tant est qu’il reste quoique ce soit à purger, si la cité n’était pas tombée en ruine d’ici là. Car menacer ainsi ceux qui pouvaient être des alliés, même momentanés, n’était guère judicieux, quand cette vermine qu’on menaçait avait peut-être les clés pour sauver la cité… Qu’il purge donc, mais mieux valait qu’il ne se trompe pas de purge. Car il  y avait pour l’heure bien plus urgent à résoudre, et l’althaïen doutait qu’insulter ainsi les "agents étrangers" d’hostiles et les menacer de telle façon plaisent réellement aux hommes du marché noir ici présents, qui avaient tout lieu de se sentir tout aussi insultés, eux qui pourtant oeuvraient en cet instant même pour aider le forban à extirper sa cité du marasme dans lequel il l’avait laissé s’enliser depuis un mois. Eux qui, justement, étaient là, pour l’aider à la purger d’un mal bien terrible que ces soi-disant agents étrangers, à l’hostilité peut-être totalement fictive.

« Voyons au moins s’il peut se rendre utile. Demande à ton oiseau de piailler assez fort pour attirer Lolupata en direction des arènes. Les structures sont faites pour contrôler les grosses bêtes dans son genre. »

Aucun de mes oiseaux ne pourra piailler, car je n'en ai aucun ici.

Et il ne mentait aucunement. Il n'avait aucun oiseau. Il n'y avait qu'à regarder Belethar qui ne souffrirait aucunement de ses paroles pour s'assurer de leur véracité.

Mais je peux joindre mon contact et lui demander de tenter d’attirer la Couronne vers les arènes, répondit-il renforçant ses accents althaïens, tout particulièrement sur le mot contact.

Car des contacts, il en avait. Son anneau était réputé pour être effectivement lié à nombre de personnes, dont Belethar ici présent. Et dont le forban lui-même. Alors à moins que le gredin se considère maintenant comme un de ses agents, être lié à Ilhan par l’anneau ne signifiait en rien être un de ses agents... Ou alors plus de la moitié de l'archipel était de ses agents au final.

Toutefois il n’attendit ni n’écouta la possible réponse, qui ne l’intéressait guère. Il n’était pas là pour guerroyer avec ce gredin de pacotille, qui s’amusait à piailler tel un poussin dans son nid voulant montrer à ses frères qui étaient le plus fort, alors qu’il était le dernier à apprendre à voler. Un poussin qui avait toutefois intérêt à mieux traiter ses alliés du moment s’il souhaitait que ceux-ci coopèrent un tant soit peu. Ils étaient peut-être venus chercher un objet, et avaient peut-être une mission primordiale le concernant, mais ce n’était pas eux qui étaient acculés dans leur dernier retranchement. Et un objet… Cela pouvait se voler. Disparaitre. Les voleurs que ces forbans étaient ne pourraient guère dire le contraire, eux pour qui pillage était le maitre mot….

Et s’il croyait pouvoir tuer une Couronne… Lolupata ? Tué ? Ils avaient la preuve irréfutable qu’il avait ressuscité… Le tuer ne servirait à rien. Non, il leur fallait juste gagner du temps, occuper Lolupata, pendant qu’eux oeuvraient de leur côté. Ilhan tut toutefois cette pensée. Peu importait le but de chacun, la méthode semblait concorder : qu’on attire donc la Couronne aux arènes, oui, et qu’on l’y occupe (ou qu’on essaye, désespérément, de le tuer si cela leur chantait d’augmenter leur chance de se faire tuer en retour…).

Il ne broncha pas de recevoir d’autres ordres du forban, même s’il n’en pensait pas moins. Il pouvait au moins lui concéder le fait qu’en "maitre de la cité", Nathaniel se sente le droit et l’obligation de prendre les devants et de donner des directives. Et ces directives lui convenaient parfaitement, pour tout avouer. Résoudre l'énigme, c'était renouer avec SA cité. Même s’il se serait bien passé de la présence du singe… Fabius. Quel détestable nom.

Fabius qui bondit alors sur son épaule et lui adressa un grand sourire des plus simiesques… Chose qu’Olorea ne sembla pas apprécier, sentant la tension de son maître. Elle sortit la tête et feula de rage, ce qui sembla effrayer le singe et le fit regagner la terre ferme à grand renfort de cris contrariés. Ilhan offrit à son tour un sourire mesquin audit singe, tout en caressant sa fidèle Olorea et la remerciant mentalement. Un ronronnement lui répondit, avant qu’elle ne regagne sa cachette, dans sa sacoche.

Résoudre l’énigme d’Althaïa donc. Voilà une chose qu’il ne rechignerait guère à faire. Un secret, si longuement gardé, qu’enfin, il le touchait du bout de ses doigts. Enfin… Ce qu’il touchait du bout de ses doigts, c’était plutôt sa pythie. En un geste presque instinctif, tant la situation était critique, il n’avait pu résister à l’attrait de faire appel à elle, l’urgence étant telle qu’il ne dédaignerait pas qu’on lui souffle une petite intuition.

Et intuition souffla en lui. Judith. Ce nom lui disait quelque chose. Judith Galapas était certes l’une des adeptes de l’Ordre d’Eleatria, mais elle n’était pas une althaïenne. Pas même une humaine. C’était une elfe, à la peau très pâle et aux cheveux platines. Si ses souvenirs étaient bons, elle prétendait être une descendante de la somptueuse Eleatria… Mais comment cela aurait-il pu être seulement possible ? Eleatria aimait un althaïen, un humain : ils n’avaient pu procréer ! Mais la vie des elfes étant bien plus longue que celle d’un humain, la figure du romantisme elfique aurait tout à fait pu avoir un enfant par le passé, et par conséquent, une descendance à travers les siècles... Cela avait d’autant plus de crédit, que celle qui affirmait l’être, Judith, était une Cawr et que le mensonge lui était proscrit. Ou alors Judith était-elle si intimement persuadée de descendre d’Eleatria pour affirmer une telle chose, qu’elle pouvait le faire sans mentir ? Ou tout du moins, sans vouloir mentir. À moins qu’il ne s’agisse tout simplement de la vérité ?

L’esprit en ébullition, Ilhan sortit alors le Conscientia, sous le regard étonné des hommes restés avec lui. Il leur expliqua en quelques mots laconiques avoir besoin de renseignements et préférait se permettre de consulter le livre en ce lieu qu’ils pouvaient sécuriser. Il voulait en savoir plus sur Eleatria, ainsi que sur l’Ordre et sur ces quatre noms gravés sur les fontaines. Aussitôt Conscientia lui répondit : elle était une elfe et avait renoncé à vivre parmi les siens. Elle avait bien eu un enfant, une fille, qui elle-même avait eu un enfant... Donc, probablement, la descendance d'Eleatria existait-elle bel et bien, ce que le livre lui confirma au sujet de Judith. Le livre ne connaissait pas beaucoup les trois autres : c'étaient des humains althaïens. Mais Judith, elle, gardait le secret de ses ancêtres.

Il lui révéla alors qu’Eleatria était une elfe et une baptistrelle de surcroît. Lorsque sa fille avait été vampirisée lors d'une attaque, elle avait voulu que son peuple lance une guerre, mais la faible réactivité des elfes la rendit folle. À plus forte raison qu'elle était baptistrelle et qu'elle était censée être neutre dans ce genre de conflit. Elle prit la fuite chez les humains et tomba amoureuse de Nikaos, un althaïen. Tous deux œuvrèrent alors pour, qu'à défaut de faire la guerre, ils protègent à tout jamais un sanctuaire. La configuration des sous-sols althaïens le permettait... C'est avec le chant d'origine, modifié, structuré, orienté, qu'elle forgea alors la pierre du sanctuaire, pour les protéger tous. Le livre n'en savait pas plus toutefois, mais probablement qu'avec sa chanson, elle avait essayé de léguer à son Ordre les dernières bribes de son secret. Ordre d'Eleatria qui avait été fondé par sa petite fille, et ainsi de suite, par des "prétendants" de la lignée d'Eleatria, gardant précieusement le secret du mécanisme, ou du moins... Ce qu'ils en savaient.

Voilà des informations intéressantes qui corroboraient ses laborieux souvenirs. Aussitôt Ilhan demanda au livre si un descendant d'Eleatria était vivant. Si oui, où il était et qui il était. Le livre lui confirma qu'il y avait encore un descendant vivant et qu'elle était... à Althaïa ! Un descendant qui s’appelait… Judith. Ni plus ni moins. Ilhan ne perçut aucun mensonge dans toutes ces révélations, même s’il n’était pas bien sûr que ces glyphes puissent les percevoir venant d’un livre…

Il lui fallait donc retrouver Judith sans doute. Si sa pythie le lui avait soufflé, cela semblait une priorité, une urgence même. Judith Galapas, membre éminent de l'Ordre d'Eleatria, elfe baptistrelle, cawr, se disant descendre d'Eleatria elle-même. Il ne l’avait toutefois jamais rencontrée lui-même. Quand il le lui demanda, le livre lui révéla alors qu’il s’agissait d’une elfe à la peau très pâle, aux cheveux platine et aux yeux sombres. Spirite de l'ornithorynque de niveau intermédiaire. Comme lui, étrange coïncidence, ne put-il s’empêcher de noter. En tout cas, n’ayant senti aucun autre spirite de l’ornithorynque autour de lui, ladite Judith n’était pas parmi eux a priori, pas même sous une fausse apparence. Ilhan lança alors le sort Retrouvailles pour tenter de la localiser et eut la surprise d’obtenir une réponse. Elle semblait être au domaine d'Eleatria… mais en dessous de la surface de la terre. Pas assez profondément pour être dans les galeries souterraines toutefois. Entre les deux. Un passage secret souterrain du domaine ?

Lui restait alors à décider s’il se rendait au caveau pour tenter de décrypter les énigmes seul ou… s’il partait au domaine de l’elfe pour tenter de la trouver… Dilemme.

C’est alors que Reynagane le contacta pour l’avertir de sa situation. Une situation qui s’aggravait et manqua arracher des frissons à l’althaïen. Reynagane avait retrouvé Nyana (au moins il savait où était l’autre Graärh maintenant) et, ensemble, elles avaient pu découvrir que Lolupata avait creusé un tunnel (probablement avec ses dents) pour aller libérer des Graärh sans avoir à passer par la sortie principale, très sécurisée. Elle lui apprit également que Lolupata était en train de frapper et qu’il se dirigeait vers le siège des tempêtes. Elle lui donna tous les détails qu’il lui demanda, pour mieux cerner sa situation. A priori, Nyana serait en train de combattre Lolupata, Bastien en train d’accompagner son espionne vampiresse à l’hôpital car elle avait perdu une jambe. Elle lui parla également de Kaiikathal, dans les décombres, et des quatre mots laissés par Rowena (qu’il avait payée pour qu’elle s’occupe de Nyana à Althaïa) et qui avait disparu (probablement dévorée par la Couronne) en recherchant son mari. Ces mots ? "Pierre du chaos", "dans les vestiges", "sous l’hôpital" et "sauver Kaiikathal". "Pierre du chaos" désignait sans doute l’objet qui avait semé tout ce désordre et inversait les intentions, objet que Belethar et Nathaniel étaient partis traquer. "Dans les vestiges" faisait sans doute référence à des vestiges de la cité ? Mais lesquels ? Dans l’immédiat il n’en avait aucune idée. Ce morceau lui semblait plutôt obscur. Par contre, "sous l’hôpital" désignait sans doute le passage par lequel Lolupata avait fait sortir les esclaves. Quant à "sauver Kaiikathal"…

Sauver Kaiikathal, c’étaitt ce que Reynagane était en train de faire et la Graärh lui apprit que la dragonne avait une boucle d’oreille parfaitement identique à celle qu’ils cherchaient et qu’elle la lui avait… confiée. Kaiikathal qui avait également un châle similaire à celui que Reynagane avait trouvé, un châle que la dragonne avait trouvé dans son trésor et donc probablement que Nathaniel lui avait donné. En tout cas, Reynagane possédait dès lors la boucle d’oreille que tous convoitaient. Voilà un élément intéressant, songea Ilhan. Probablement le temps que le danger s’apaise… Mais cela pouvait être mis à profit aussi. Même si, dans le même temps… probablement le véritable indice maintenant n’était plus de "sauver Kaiikathal", mais de sauver Reynagane !

Sauver Reynagane donc. L’un des meilleurs moyens de la sauver était de pouvoir déclencher les protections, assurément. Et en attendant, d'occuper la Couronne suffisamment longtemps, tout en protégeant Reynagane autant que faire se pouvait… Mieux valait lui envoyer du renfort pour qu’elle tienne, en attendant qu’ils parviennent à trouver ces fameuses protections.

À cette pensée, Ilhan observa les hommes autour de lui. Cinq pirates, et cinq hommes du Marché Noir. Parmi les pirates, il sentit deux spirites du ragondin, un spirite de la pieuvre, et deux spirites du chien et parmi les deux spirites du chien, un possédait également l’Esprit-Lié de la pieuvre. Tous de niveau intermédiaire. Parmi les hommes du Marché Noir, il sentait une spirite de l'antilope, magnifique humaine dont le charme ne le laissait pas totalement insensible, un spirite du coq et du sanglier, certainement un sacré caractère au vu de la combinaison, et de haute puissance, deux spirites du geai moqueur et la dernière possédait trois Esprits-Liés. Une Graärh, observa-t-il. Assez petite, au pelage court et roux tigré, spirite de la vanesse, de l'escargot et du paon, au plus haut niveau. Ilhan nota qu’elle avait été marquée par les pirates. Ancienne esclave donc. Une Graärh qui posait sur lui des yeux verts ardents, comme lui signalant quelque chose. Comme si elle voulait attirer son attention, ou lui dire quelque chose. Elle jetait également un regard furtif aux pirates laissés par Nathaniel, et Ilhan comprit qu’elle voulait effectivement lui parler, mais ne le pouvait pas en leur présence.

L’althaïen remercia alors chacun des présents d'être restés avec lui et d’avoir attendu. Il s’approcha de la Graärh, et lui toucha légèrement le bras, faisant appel à son dauphin. Elle ne broncha pas à son contact, fait plutôt rassurant. Et son dauphin lui souffla ce qu’elle souhaitait : la liberté, pas seulement pour elle, mais pour tous les siens ici. Elle le regardait parce qu'elle savait qui il était et ce qu'il avait fait avec la Monarque, à Caladon.

Ilhan demanda alors aux autres de l'attendre encore quelques instants puis s'écarta avec deux sbires du Marché Noir, dont la Graärh. Il en profita pour contacter rapidement une araignée à Calastin et lui donna pour consigne d'investiguer sur ce qui se tramait à Cordont, sur cette tentative d’assassinat, et sur ce qui pouvait bien se passer sur Calastin d’une façon générale quand on lui apprit la mort de Dalis. Il ordonna à l’araignée d’alerter toute la Toile et d’user de tous les moyens, puis de donner toute information importante à Autone et/ou à l’Empereur.

Une fois ce "petit" détail réglé, même si son esprit restait préoccupé, et une fois hors de vue des pirates, il activa sa sphère enténébrée, s’isolant avec la Graärh physiquement, à la fois de tout oeil acéré, mais aussi de toute oreille indiscrète. Prenant grand soin à ce que ni le serpent ni le singe ne soit avec eux.

Vous pouvez parler en toute tranquillité, fit-il alors, une fois sûr d’être seuls.

Elle lui révéla alors avoir été libérée par Lolupata, puis cachée par le Marché Noir, quand elle avait voulu voler à manger à l'un d'eux. On lui avait proposé de la faire partir de l'île en douce, mais elle n’avait pas voulu partir sans les siens. Elle savait que Lolupata finirait par frapper, avoua-t-elle, et elle attendait ce jour de zizanie pour aller libérer les siens. Et aide fut demandée à Ilhan.

D’un air sombre, Ilhan hocha la tête.

Je comprends. Certains des vôtres libérés par Lolupata semblent suivre la Couronne de Cendres, mais pas vous dirait-on ?

Personne ne suit Lolupata, répondit-elle. Nous avons simplement été libérés par lui. Il n'a pas eu besoin de nous donner un ordre... Il savait que nous voudrions nous battre et cela l'arrangeait.

Cela se tenait. Et était tout à fait du genre des Couronnes.

Je peux vous promettre de tout faire pour vous aider, fit-il d’une voix grave. De tout faire pour libérer les vôtres. Tous les vôtres. Je ne peux pas vous promettre de réussir, mais au moins de tout faire pour. Il est possible toutefois que pour vous libérer tous, je doive utiliser un moyen que vous n'aimeriez guère.

Il songea fort "les acheter", mais retint ses mots et se contenta de sortir une pièce d'or.

Quand bien même je devrais en venir là, sachez que cela ne veut pas dire que je vous considère comme un bien, et une fois auprès de moi et en sécurité loin de l'île des pirates, vous serez libres. Nous vous aiderons même à regagner le lieu que vous souhaiterez.

Il songea toutefois qu’acheter les Graärh n'était guère la solution idéale, car cela entretiendrait ce "commerce". Mais peut-être n’aurait-il pas d'autres solutions ou choix pour tenir cette promesse. La Graärh pinça les lèvres avant de reprendre :

C'est très généreux à vous. Pour ma part, tout ce que je compte donner à ces pirates, c'est la mort. Leur donner de l'or... C'est les laisser gagner, même si les miens seront libres. C'est mon peuple, vous comprenez ? Nous ne pouvons pas vivre libres avec cette honte, ce n'est pas suffisant. Aujourd'hui j'ai l'occasion de les frapper et vous aussi. Pourquoi préférez-vous jouer leur jeu ?

Je vous avoue que jouer leur jeu ne me plait guère et que je préférerai voir cette cité, MA cité, voir calcinée plutôt que de la voir ainsi corrompue et souillée. Oui, j'aimerais les frapper, leur ravir tout ce qu'ils ont volé, souillé, mais il y a un autre enjeu de taille. Les Couronnes de Cendres. Les pirates ont un objet primordial qui pourrait nous aider à combattre les Couronnes et à sauver l'archipel. Tout l'archipel, les légions Graärh compris. Car qu'on ne s'y trompe pas, les Couronnes sont là pour semer la mort et le chaos et détruiront tout l'archipel, les vôtres aussi. Sans compter que nous n'avons pas réellement une force de frappe pour vaincre définitivement les pirates, là, maintenant. Nous pourrions laisser la Couronne détruire cette cité, oui, nous pourrions ensuite frapper les pirates qui auraient réussi à s'en sortir, oui, mais la Couronne en sortira renforcée, sans doute avec ce qu'elle était venue chercher, et bien des vôtres mourraient aussi, toujours dans le déshonneur. Si je peux trouver un autre moyen de vous libérer, sans pour autant vous déshonorer d'une quelconque manière, et sans jouer le jeu des pirates, alors oui je le ferai.

Qui y aura-t-il à sauver des Couronnes de Cendres, s'ils restent tous ici ? Pourquoi penser à demain... quand il n'y en aura pas pour nous ? Les pirates ont attaqué mon village, j'avais juré de les protéger. C'est comme cela que je suis devenue Aaleeshaan. Ils sont tous ici. Je n'ai rien à sauver en dehors. Qu'espérez-vous trouver ici qui nous sauve des Couronnes ? Vous ne trouverez nulle bravoure ici pour combattre ceux qui sont revenus d'entre les morts. Ce ne sont que des couards. Je sais que vous êtes brillants, Monsieur Avente. Vous savez très bien que la force n'est pas le seul gage de la victoire.

Ce que je pense trouver ici pour nous sauver des Couronnes ? fit-il avec un léger sourire teinté de tristesse. Je vous l'ai dit, un objet. Un objet qui nous permettrait d'avoir peut-être un allié de taille à nos côtés. Un des leurs... Parfois il vaut mieux attendre demain pour frapper plus fort et plus efficacement, plutôt que se jeter dans la gueule de la bête aujourd'hui et se suicider sans résultat. Il y a un proverbe qui dit chez nous : la vengeance est un plat qui se mange froid. La vôtre vous attend, mais pas aujourd'hui. Vous avez un avenir, je ferai tout pour vous l'offrir. Sachez que les pirates ont déjà subi de durs revers, notamment à Netheril. Si la Légion Vat’Aan’Ruda a manqué être mise à bas, elle est en train de se relever, et je peux vous certifier que beaucoup là-bas sont déterminés à reprendre le combat. Mais ils se préparent, ils forgent leurs armes, ils s'arment de patience pour se renforcer... et vous pourriez tous les rejoindre pour frapper avec eux, avec force et efficacité, plutôt que d'espérer pouvoir abattre vos ennemis aujourd'hui. Un ennemi qui vous apparait là, maintenant, à l'agonie, et qui effectivement est dans une situation délicate. Mais qui, même s'il sera durement frappé, pourra tout de même se relever, et vous vous seriez peut-être alors sacrifiée pour rien. Car votre ennemi a d'autres cités, d'autres navires. Tous les pirates ne sont pas ici. On coupera un tentacule, mais ils parviendront à en faire pousser d'autres. Les laisser se faire tuer là, ne vous assurera aucunement la victoire. Rejoindre les vôtres et oeuvrer pour que vos tribus et votre légion retrouvent leur force d'antan et plus encore, oui, ça, ça vous assurera une victoire bien plus probable.

Se disant, il désigna vaguement la direction de Néthéril.

Oui, la force n'est pas le seul gage de la victoire. Et j'ai peut-être efficacement quelques... armes... de mon acabit dans ma besace, pour vous emporter avec moi vers un autre avenir. Vous parlez de couards ici, mais je pense que vous et les vôtres n'en êtes pas, n'est-ce pas ? Alors aurez-vous le courage de contenir votre colère et de rejoindre les autres Graärh à Netheril, de combattre ce déshonneur qui vous semble vous engloutir, pour mieux vous relever ? Trouverez-vous la force en vous d'aller renforcer les troupes de la légion de Netheril pour mieux combattre avec eux, tous ensemble ? Ou préférez-vous la solution de facilité qui serait le suicide en vous jetant sur vos ennemis maintenant les pensant trop affaiblis pour riposter ? Toutes vos tentatives ont échoué jusque-là. Pourquoi ? Parce que vous étiez seuls, isolés. Rassemblez-vous donc et frappez, mais frappez ensemble, avec les vôtres d'ici, et les vôtres là-bas qui vous attendent.

Et c’est avec soulagement, qu’il la vit acquiescer de la tête.

Que voulez-vous que nous fassions pour récupérer cet objet ?

Ilhan lui toucha alors de nouveau le bras, le lui serrant doucement, comme pour appuyer un serment, une promesse, et hocha la tête. Son dauphin lui souffla qu’elle nourrissait la même volonté de libérer les siens, mais de façon plus tempérée. Cela était toujours ça de gagner, sans doute…

Je suis honoré que vous acceptiez de vous joindre à nous, répondit-il alors. Vous avoir à nos côtés sera un atout. J’aurais effectivement sans doute une mission pour vous, si vous le souhaitez.

Elle semblait tout ouïe. Lui, pourtant, se reprit à réfléchir rapidement à la situation de Reynagane, une situation qui pouvait être critique. Le tunnel creusé par Lolupata pourrait peut-être être emprunté au besoin, par exemple pour faire entrer plus de personnes d’un coup par l’entrée principale ET par ce tunnel pour aller plus vite, ou pour fuir ou autres, même s’il faudrait sans doute ramper un peu dedans. C’était en tout cas une issue à prendre en compte. Mais cela n’aidait en rien son amie Graärh dans le besoin.

Il contacta alors un de ses agents de la Toile encore disponible, celui travaillant au casino, et lui donna comme consigne de retrouver Reynagane et d’assurer ses arrières. Puis il se tourna enfin vers la Graärh.

Votre mission, si vous l’acceptez, sera vous aussi de retrouver cette Reynagane.

Il lui donna alors la description détaillée de son amie version humaine, en lui disant qu’elle portait un châle avec une lance dessus. Il lui demanda de la protéger coûte que coûte, lui affirmant qu’elle était une clé pour obtenir l’objet. Il donna à la Graärh carte blanche pour cette mission, et que toute aide sera la bienvenue pour aider Reynagane.

Une fois fini, il désactiva la sphère enténébrée et les sortit du dôme d’ombres. Avant qu’elle ne parte, il la retint, rejoignit les autres qui les attendaient un peu plus loin, et assigna cette même mission à deux autres agents du Marché Noir, un des spirites du geai, gardant avec lui le second pour que les deux agents restent en contact, ainsi que le spirite du coq et du sanglier. Se gardant bien de mentionner l’objet cette fois-ci toutefois. Puis il apposa sur un bijou de chacun des trois un glyphe de communication, leur disant qu’ils pourraient ainsi se tenir tous informés de leur situation. Et c’est avec un regard lourd d’appréhension, et un brin d’espoir pour Reynagane, qu’il regarda les trois compères partir ensemble rejoindre le siège des tempêtes.

Lui restait maintenant à choisir sa propre voie, sa propre mission. Aller au caveau, comme convenu, et suivre le chemin que semblait leur indiquer la chanson... ou tenter de retrouver Judith qui serait d’une aide bien précieuse pour l’énigme et les protections althaïennes, comme le lui soufflait si ardemment la Pythie. Une Pythie qui, quand il la toucha de nouveau en la tournant trois fois, lui murmura que retrouver Judith serait le plus judicieux, le chemin le plus salvateur.

C’est alors d’un pas déterminé, qu’il prit le chemin du domaine d'Eleatria, au harem du lion donc. Toute sa petite troupe sur les talons, ce maudit Fabius y compris. Il avertit rapidement Belethar par l’anneau de son changement de plan, et du pourquoi du comment, ainsi que de la situation de Reynagane, même s’il resta succinct à ce sujet.

En direction du quartier des plaisirs, Ilhan remarqua assez vite qu'ici aussi le chaos avait frappé, comme au quartier marchand. Avant probablement, puisque tout un chacun semblait s'être bien relevé de ses mésaventures. Quelques blessés à déplorer, hélas, mais rien qui ne soit bien grave. Le domaine d'Eleatria se dressa finalement devant lui, dans toute sa majestuosité. En entrant, l’althaïen put admirer de magnifiques jardins, des vignes, avec six fontaines en cercle. Sur chacune, il y avait une statue d'où coulait l'eau et qui représentait la vie d'Eleatria, et de son époux, un humain althaïen. La première statue représentait les deux amants enlacés, la seconde leur mariage, la troisième montrait Eleatria se battant à la lance contre des vampires, au vu de leurs crocs acérés, tandis que dans la quatrième l’elfe agonisait, au bord du trépas, sur la pile de vampires tués. La cinquième la représentait comme une sainte magnifiée et enfin la sixième représentait son époux, triste et seul. Les statues avaient dû déplorer de sévères dommages, mais elles avaient été merveilleusement bien restaurées. Certainement pas par les pirates, au vu de leur manque flagrant de raffinement et de poésie, songea Ilhan avec un profond mépris et une tristesse prégnante, mais très probablement par Belethar, son cher presque-frère. Ilhan tenta rapidement, par acquit de conscience, de faire bouger la lance ou les vignes sur les fontaines, ou de fredonner la chanson dans sa version recomposée, mais rien ne se passa. Comme il s’y attendait. Cela aurait été trop facile.

Il lui fallait donc chercher ailleurs. Se tournant vers le harem, maudit soit-il de souiller ainsi un si beau domaine, il en observa les trois parties. Une aile principale, face à Ilhan, et deux ailes de chaque côté de telle sorte que le bâtiment formait un fer à cheval. La lance était entreposée jadis dans l'aile de droite, et lorsqu'il avait lancé son sort "Retrouvailles" un peu plus tard, cela semblait concorder aussi dans la direction de cette aile.

En entrant par l'aile droite, il évita l'entrée principale où Reynagane avait rencontré quelques soucis. Cette aile semblait être celle qui avait le moins souffert de destructions, même si elle portait elle aussi quelques stigmates et quelques marques de restauration. Les murs dénotaient par leur vide incongru, gardant la trace d’anciens tableaux d’antan. Des tableaux aujourd'hui probablement vendus ou détruits, pensa-t-il avec nostalgie. Caressant lesdits murs d’une main distraite et songeuse, il continua son chemin. Et rencontra de nombreuses salles occupées par des groupes qui profitaient... d'une belle compagnie… dans des activités qu’il préférait ne pas décrire.

Rougissant éhontément, l’althaïen poursuivit, tentant de regarder le moins possible ces scènes obscènes et déplacées en ce haut lieu d’histoire et de raffinement, son coeur saignant de voir cette souillure maculer ce domaine. Nul temps de pleurer toutefois sur tout ce qu’ils avaient pu perdre. Le sort Retrouvailles lui souffla la direction "en dessous", mais pour le moment et à sa connaissance, il n'y avait pas de cave ou de chemin pour descendre. Il rencontra enfin quelques rares tableaux et statues, souvent pour représenter Eleatria à la lance ou des tableaux d'elle et son mari. A priori, sans ordre déterminé, rien qui ne puisse lui rappeler la chanson. La seule chose qui puisse le guider était de retrouver le lieu où était entreposée autrefois la lance, lieu dont il se souvenait vaguement l’emplacement.

Cette salle, Ilhan y arriva enfin. Mais ce furent toutefois obscénité et vice qui l’accueillirent de plein fouet et voulurent le happer en leur sein. Le lion le narguait jusqu'au bout, dirait-on. Bravement, braquant toute sa force mentale sur son objectif, il y entra. Notant au passage toute issue, toute source potentielle de danger, tels des gens armés (non parce que des gens louches, ils étaient tous louches en ce lieu de dépravation), ainsi que tous les Esprits-Liés présents. Il observa aussi tout tableau, toute statue, ou tout objet qui aurait pu l’aider dans sa quête. Grande pièce de belle superficie, elle comptait quatre grandes portes-fenêtres qui donnaient dans les jardins et offrait une jolie vue sur le petit palais non loin. La pièce avait gardé de son cachet d'autrefois avec des bancs... malheureusement occupés par des gens très... affairés. Elle était de forme rectangulaire, et Ilhan aperçut sur l'une des petites largeurs une sorte d'autel, du moins ce qu'il en restait : le socle de bois où se tenait autrefois la lance.

Et alors qu’il tentait de rejoindre l’autel, un homme, bien bâti, de près de deux mètres, bien peu vêtu, s'approcha d'Ilhan et vint poser sa main sur son épaule.

Tu me plais beaucoup, tu sais ? fit-il en tendant à l’althaïen un verre d'un alcool ambré.

Ilhan releva les yeux, les releva encore, et encore, tout du long de ce corps, ma foi très musclé, et regarda l’homme sans sourciller, autant que faire se pouvait du moins, même s'il n'en menait pas large intérieurement. Fourberie fut alors son premier instinct.

Une rumeur m'a dit que quelqu'un là-bas te plaisait aussi beaaaaucoup et que tu lui feras honneur comme il se doit, murmura-t-il, la voix presque ronronnante, usant sans honte de son glyphe des rumeurs, tout en désignant un homme qui lui ressemblait, au moins en carrure, même si cet homme était de dos et très occupé à autre chose.

L’homme massif regarda ladite personne et eut un petit sourire en coin. Il leva son index et l'agita devant Ilhan d'un air de dire "toi alors". Il lui fit alors un petit clin d'oeil et alla offrir le verre à cette autre personne. Ilhan soupira intérieurement, de soulagement non feint, et son sang pulsa moins fort à ses tempes. Aussitôt il se dirigea vers son objectif, le fameux autel, tentant d'esquiver toute autre alpaguage.

Un autel qui avait beaucoup souffert lui aussi de saccage. Ou de pillage. Ilhan se souvenait encore des tableaux et des fleurs par centaines qu'on venait poser ici pour qu'Eleatria leur offre son romantisme, bénissant la sainte pour s'attirer amour, charme ou élégance. Aujourd'hui... Eh bien aujourd'hui, il n'y avait plus rien de tout cela. Les tableaux, les fleurs, les offrandes ? Disparus. Ils n’étaient plus. Ne restait que ce socle de bois. Un disque haut d’une quinzaine de centimètres, fixé au sol et percé en son milieu pour recevoir la lance abîmée. Se dressaient des supports sculptés de feuilles de vignes... Mais aucune trace de lance. Ah et... une fine dentelle féminine trônait sur l'autel, certainement oubliée là, non pas en offrande, mais en sacrilège honni.

Ilhan écarta, avec un air méfiant, la dentelle féminine, dentelle à la propreté fort douteuse… et révélant quelques pièces d’or cachées sous elle. Dégageant tout cela d’un geste, l’althaïen se focalisant alors sur le reste de l’autel, à la recherche d’un quelconque mécanisme. Il monta sur le disque… Mais bien entendu rien ne se passa. Si ce n’est qu’il venait de gagner quinze centimètres, ce qui, en soi, n’était pas rien. Il pourrait dire au moins avoir un peu grandi dans cette histoire…

Reprenant un peu plus de sérieux, il reprit son observation attentive, tentant diverses manipulations, comme appuyer sur les feuilles de vigne. Aucun mécanisme ne se manifesta. Pourtant, il savait que, quand la chanson avait été "intégralement" transmise aux Althaïens, la lance était venue reposer dans cet endroit, qu'Eleatria avait choisi avant sa mort. Cette place était très importante pour la chanson. Cet emplacement sur lequel il se tenait précisément.

En désespoir de cause, il lança un sort de perception du contenu, en posant la main sur le disque, afin de voir les pièces alentour, notamment celles potentiellement en dessous. Au-dessus et alentour le sort lui révéla de nombreuses salles… toutes occupées. Reniflant de dépit, il fut soulagé de percevoir toutefois qu’en dessous, se trouvait une cavité à environ trois ou quatre mètres de profondeur, vide, mais qu’elle se poursuivait ensuite plus loin. Trop loin toutefois pour sa perception. Cela devait sans doute correspondre à la possible "cachette" où se trouvait Judith… Il lui fallait donc persévérer en ce lieu.

Toujours debout sur le disque, il ne perçut rien de particulier. Pas de passage ailleurs : c'était ici, sous ses pieds. Et la chanson lui revenant encore en tête, il la fredonna, espérant y trouver l’inspiration. Prier sur ce qui se fendille… Ou sur ce qui aurait dû être là selon les voeux d'Eleatria, sans doute. La lance ? Et s’il retrouvait la lance ? Retrouvailles lui indiqua que la lance était au siège des tempêtes. Mais non, son intuition lui souffla que si c'était la lance qui débloquait ce mécanisme, le passage aurait dû être ouvert toutes ces années où elle avait été ici. Or, ça n'avait pas été le cas.

Ilhan se pencha, espérant que les autres ne regardent pas, pour essayer de voir si des symboles ou autres se trouvaient sur le bord du disque. Il aperçut quelques fentes dans le bois. Mais il lui fallait être plus près du sol pour mieux voir. Maugréant de cette situation qui allait le mettre dans une position malaisante en ce lieu malséant, il se pencha plus encore, et finit par se coucher à terre pour être au même niveau.

Quand soudain son "ami" de tout à l’heure s'interrompit et vint vers lui, un peu inquiet :

Ça va pas ? T'es malade ? Tu as envie de vomir ? Je crois que j'ai une potion pour ça...

Et déjà il se dirigeait vers sa besace et y fouillait. Ilhan grommela intérieurement.

C'est gentil à toi, mais tout va bien, fit-il finalement, l’air le plus neutre possible. Je cherche quelque chose, je crois que je vais le retrouver d'ici peu.

Et se disant, il se saisit de la première chose qui lui vint sous la main… à savoir la petite dentelle féminine. Il l’offrit alors à l'homme, avant d’ajouter d’un air faussement conspirateur :

Mais je crois que ton ami t'attend avec impatience, en désignant de nouveau l'autre homme vers qui il l'avait déjà envoyé.

Pendant ce temps, Ilhan put apercevoir des gravures sur le bas du disque, toutes petites : une lance, une dague, une flèche, un cœur, une feuille de vigne, une cloche et un... chat. Ces sculptures semblaient pressables.

Mais l’homme restait toujours à ses côtés. Il jeta à l’althaïen un petit coup d'œil inquiet.

Ok, mais n'hésite pas hein ? Je voudrais pas qu'il t'arrive du mal.

Et enfin, il retourna à son affaire.

Merci, ton attention me touche, s’obligea à répondre Ilhan, le plus aimablement possible, retenant la tension et l'agacement qui l'habitaient.

Après tout, l’homme n’avait été ni désobligeant ni menaçant. Au contraire. Toutefois il avait bien plus urgent à faire.

Et dès que son compère fut parti, l’althaïen s’empressa d’appuyer sur les symboles. Son premier réflexe fut de tenter les symboles du coeur, de la cloche, de la flèche, et de la vigne, songeant à la chanson reconstituée. Les trois premiers coups enclenchèrent quelque chose, mais le dernier coup fit tout relâcher. Il tenta alors une autre suite, se fustigeant intérieurement. Coeur, cloche, flèche, lance furent son choix. Songeant d’un air taquin, en regardant le chat, qu’ils jouaient presque au chat et à la souris. Cette fois, il entendit un clong final… Puis rien. Puis le sol trembla sous lui. S'enfonça d’une vingtaine de centimètres, et finalement le "sol" sur lequel il se trouvait passa sous le vrai sol. Ilhan roula sur le côté juste à temps pour éviter une chute redoutable. Près de six mètres lui ouvraient les bras, observa-t-il quand il jeta un œil au fond de la cavité béante.

Il se trouvait au bord du "gouffre", littéralement. Et pouvait sans doute s'estimer heureux d’avoir réchappé à la mort.

Il lui fallait maintenant descendre. Aucune plante alentour pour s’en servir de lianes. Par contre, les rideaux aux fenêtres alpaguèrent son regard. Magnifiques et grands rideaux, dont il s’empara. Il les noua ensemble, vite aidé par les sbires qui l’accompagnaient, et en renforça les noeuds par altération (savait-on jamais, vu le résultat avec les caisses…). Enfin, il accrocha un bout à un support robuste et demanda à deux hommes, un pirate et un homme du marché noir, de tenir la corde improvisée. Il ordonna à deux autres pirates de rester faire le guet et de surveiller la cavité, pour empêcher quiconque d’autre d’y descendre. Puis il désigna deux hommes du marché noir pour le suivre.

Juste avant de descendre, il prévint rapidement Belethar de ses trouvailles, et du lieu où il se rendait. Judith l’attendait. Du moins l’espérait-il. Et c’est sur cette pensée, qu’il se lança dans la descente de cette cordée...


Sorts et objets utilisés :


Directives :

description[INTRIGUE] Qui sème la discorde récolte le désordre EmptyRe: [INTRIGUE] Qui sème la discorde récolte le désordre

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Il n’y avait plus rien à faire dans ce sous-sol, je pensais que tout était lié, mais pour le moment, je ne trouvais aucun fil conducteur sur tous les mots de ce bout de papier. En même temps, cela serait trop simple, si en venant ici, je tombais tout à coup sur absolument tout… Je devais trouver un moyen pour remonter à la surface et rejoindre Reynagane et les eux abrutis qui l’accompagne… Ce n’était par plaisir, que je restais avec les trois, e même temps, je ne leur avais pas demandé de me suivre… Ni même contraint à rester là où ils étaient…


Dans un sens, heureusement, que je n’avais rien dis, car sans Reynagane, je ne serais peut-être pas sorti de la grotte. Elle me conseilla de me lécher les coussinets des pattes, un sort Graärh qui peut paraître si logique, qu’on n’y pense pas sur le moment… Léchant mes pattes pour mieux m’accrocher contre la paroi, et avec l’aide de mes griffes, cela devenait un jeu d’enfant. J’ai réussi à grimper jusqu’à retrouver mon amie, ou ancienne amie, j’ignorais comment je la plaçais encore… J’avais du mal, et je ne voulais pas montrer mes sentiments…


Nous retournant dans le tunnel que nous avions pris pour descendre, cette fois, il fallait remonter, et les deux gugus de Rey étaient de bonne utilité. Nous prenions appui avec la corde temporaire conçu par les deux pirates qui étaient avec nous. Je pouvais les maudire autant que je voulais, certains peuvent être de bonne volonté… Je suis dure avec tout le monde, tout comme avec moi-même, car j’ai été trop souvent déçu par l’extérieur et je préférais me renfermer sur moi-même et les traditions de la légion, plutôt qu’affronter l’extérieur… Une chose pathétique, mais je ne parviens pas encore à changer, peut-être qu’avec le temps, en grandissant plus et vivant plus de chose, je serais plus ouverte d’esprit et moins rancunière… Ou pas, seul le temps me le dira…


Nous n’avions pas tellement avancé, mais assez pour comprendre plusieurs phénomènes qui c’était passé ici. Une fois à la surface, après être sortie de l’hôpital. Je me sentais plus à l’aise à l’air libre qu’enfermer dans un sous-sol miteux… Je n’oublierais pas les félins esclaves et je tiendrais ma promesse, même si pour cela, je devais finir par mourir… Ce n’est pas une solution que j’envisage, mais je suis prête à me sacrifier pour voir mon peuple libre.


Le message qu’avais gardé dans sa main la saînur nous avais conduit à découvrir une chose, ce qui se cachait sous le sous-sol, il n’y avait personne à sauver, et rien qui ne ressemble à la pierre du Chaos… C’est une sorte de puzzle, et j’avais l’impression qu’on devait tout résoudre avant de se jeter dans la gueule du félin tigré… Mais cela n’est qu’une supposition… Je devais en parler avec Rey, avoir son avis pour mettre les choses à plat et tirer toute cette histoire au clair. Nous manquions cependant de temps, chaque jour, des gens sont tuées, et cela n’est pas acceptable…


Cependant, je n’ai pas eu le temps de me pencher vers l’humaine, qui était en réalité un chat… C’est une chose que jamais je n’aurais crus possible de dire jusqu’à aujourd’hui, mais il y a une première fois à tout… La garde des pirates, disait en criant dans tous les sens, qu’il fallait se barricader. Que pouvait-il bien se passer à la surface pendant que nous étions sous terre ? Les oreilles dressées sur mon crâne, l’odeur du félin dévoreur d’homme et de chat me frappa en plein visage… Comment oublier ? Mon sang ne fit qu’un tour dans mon corps, l’adrénaline monta en flèche et sans même que je ne dise quoi que ce soit à ma sœur de cœur, je me suis jetée à corps perdu en direction de Lolupata.

Sur le chemin, mon corps passa par-dessus plusieurs corps sans vie, je ne pris aucun temps pour les regarder, après tout, rien ne pourra les ramener à la vie… Je devais continuer à avancer, pour faire cesser cette terreur, même si, après sa mort, il finira par revenir de nouveau parmi les vivants… L’affrontement contre les couronnes ne cessera jamais, c’est une histoire sans fin qui se répétera encore et toujours… Pourquoi s’arrêter en aidant les plus faibles ? Ce n’était pas mon rôle, ce n’est pas ce dont j’avais envie et besoin… L’appel du sang, l’appel de la faim est plus forts que tout…

Le poil hérissé sur tout mon corps, je ne m’attarde pas à courir sur mes membres inférieurs, et reprends ma place d’animal en courant comme un félin. Je rejoins le siège des tempêtes et aperçois le graärh massif. Il inspire profondément, puis souffle de toute sa force, détruisant l’immense porte, elle tombe comme une feuille, comme si rien ne pouvait l’arrêter, et en même temps, cette vérité est bien réelle… Je me rappel de notre précédent combat, ça n’avait pas été simple de le neutraliser, nous étions nombreux, et aujourd’hui, je suis seule…

Les arbres, les statues, tout ce qui se trouve en face de lui finit au sol, ils tombent, roule et s’écrase plus loin. Sa puissance et sans limite, allant jusqu’au chantier naval, faisant tomber les structures… Cela devrait m’arrêter, mais mon instinct me pousse à défier la prudence et d’avancer encore… Je sais que je ne suis pas de taille, j’en suis consciente, mais pour une raison que j’ignore, je suis attirée par cet individu… La haine est plus forte, ou alors, est-ce que je ressens une sorte de ressemblance ? Notre côté animal qui prime sur tout le reste ? Je n’en sais rien, et probablement que je ne le découvrirais jamais… C’est un fait, et pour l’heure, je ne m’en préoccupe pas, mais il faudrait que je me penche dessus une fois à notre retour, voir avec les anciens pour savoir pourquoi…

Mon corps s’engouffre à l’intérieur du bâtiment, prenant à la main Pankahbeek, j’avais hésité à utiliser la dague que m’avait offerte la dragonne rose, mais je sentais qu’au fond de moi, c’était un plaisir personnel et non une justice…

« Ton cœur cessera de battre une nouvelle fois Lolupata, et je l’arracherais de mes propres pattes cette fois ! »

Mon corps se jette complètement vers le félin roux, toute griffe à l’extérieur, et montrant les crocs de manière à montrer ma colère, en pus de mes grognements. J’esquive du mieux que je peux les coups du félin, je profite de ma petite taille pour me faufiler derrière lui, et planter ma dague dans son corps, mais sa peau semble impénétrable… Malheureusement, pour moi, j’avais omis un détail, le souffle de Lolupata… Il souffla si fort, que j’ai failli m’envoler, j’ai eu le temps d’attraper la queue du félin. Je me tenais fermement à lui pour ne pas finir écrasé contre un mur, et les boyaux en exposition, mais il était difficile de tenir et contrairement à lui, j’allais céder bien avant qu’il ne termine son numéro… Ma mâchoire s’approche de sa queue et je plante mes crocs à l’intérieur en espérant qu’il soit plus sensible à ce niveau-là. Ce qui semble réussir, car le félin, s’arrête en poussant un cri de douleur, mais sa voix si perçante, provoque un éboulement des colonnes. Mon regard se porte sur l’endroit où tout s’effondre et voit la fameuse Kaiikathal…

Dans mon esprit, je revois le fameux mot, « sauver Kaiikathal », était-ce une prémonition ? Est-ce que tout ce qui était écrit était une chose à éviter ? Je ne vois plus la dragonne et j’ignore si elle va bien… Cependant, je n’ai pas le temps de m’attarder sur ce détail, car le sol s’effrite, et nous tombions tout deux un peu plus bas. Je n’ai pas pu me réceptionner, tenant toujours la queue de Lolupata, m’écrasant sur le sol, mon corps est endoloris, et quelques égratignures sont visible, mais rien de bien méchant. J’ai eu de la chance sur ces coups-là, car j’aurais très bien pu finir éventrer… Quel dommage que ce ne soit pas le cas de mon adversaire… Je me relève, sans vraiment faire attention à la décoration, même si j’aimerais partir avant que le propriétaire des lieux n’arrive pour me demander un remboursement…

Je me relève difficilement, mais toujours en tenant la queue de ce dernier qui n’était pas des plus joyeux. Je pouvais le voir dans son regard, et ses grognements… Tout félin sain serait parti avant de mourir, mais pas moi… Lâchant la queue du félin, pour me remettre les idées en place, je ne devais pas l’énerver maintenant… C’est bien trop risqué, et je ne reviendrais pas vivante de ce nouvel affrontement.

Je ne devais pas rester ici, c’était bien trop dangereux. Après tout les affronts que j’avais faits, j’aurais du finir la tête dans son estomac, mais une chose me maintenait en vie… Je devais arrêter de défier la mort à tout bout de champ et devenir raisonnable, mais cela sera bien moins amusant… Je ne perds pas de temps, et en appel à mon esprit lié du guépard pour me déplacer rapidement, et échapper à Lolupata. J’avais misé sur le fait qu’il n’avait cherché à suivre personne, il était à la recherche de la même chose que nous tous ici présent. Par ailleurs, Kaiikathal venait de s’envoler, et je pouvais deviner que Rey était seule, ou alors avec les deux autres choses tremblotante… Mais cela n’est pas une véritable protection… Mon cœur se serra à savoir qu’elle pouvait être en danger par ma faute… Je finis mon trajet dans les décombres, et n’attendis pas pour lui parler, la portant dans mes bras pour aller un peu plus loin, assez loin pour être « à l’abri ». Je la pose sur le sol, et la regarde dans les yeux durant une fraction de seconde, refusant qu’elle puisse lire en moi, cette tristesse qui me ronge de l’intérieur…

« Tu ne sembles pas blessée… C’est bien… »

Je range ma dague dans son étui et pousse un soupir, laissant l’adrénaline redescendre. Si je devais m’écouter, je retournerais voir le félin tigré, mais je refuse d’avoir un second échec… Je me redresse, pour finalement, observer la femme animale.

« Nous devons trouver un plan, je ne peux pas le battre toute seule, il est trop fort… J’ai été stupide… Ma dague ne lui fait aucun dégât, et je n’ai pas la moindre flamme pour tenter de le brûler… Nous devrions partir à l’arène comme tu l’as mentionné, avec les bestioles qu’il y a un l’intérieur, ça pourrait nous aider, mais aucune de mes armes ne peux le tuer, il nous faut autre chose… »

Je la regarde, pour connaître son point de vue, après tout le papier de Rowena nous indique deux autres messages « Pierre du Chaos » et « Sous les vestiges »… Devons nous partir enquêter de nouveau avant d’affronter Lolupata, il nous manque quelque chose, c’est une certitude, mais j’ai peur que plus on attend, plus nous manquons notre chance de tuer Lolupata une seconde fois… Rey m’expliqua qu’elle avait ce que cherchait Lolupata, elle me montra la boucle d’oreille et je commençais à voir toutes les possibilités qui s’ouvraient à nous… Enfin… La seule… Je pouvais deviner que cela n’allait pas lui plaire…

« Gardons l'idée d'aller vers l’arène dans ce cas, et refaisons ce que nous avons fait à Néthéril Rey… Mais cette fois, cache toi quand tu le verras, ne te laisse pas prendre au piège. Tu ouvriras les bêtes, et je m’occupe du reste, tu as bien compris ? Ne te mets pas en danger inutilement. Et s’il parvient à me tuer, fuis-le plus loin possible… »

Je n’aimais pas vraiment ce plan qui positionne Rey à un trop grand danger, mais en même temps, je n’avais pas d’autre solution… Si c’était moi l’appât avec la boucle, et qu’il me tue, nous aurions échoué. Je devais donc faire confiance à ma petite sœur, et l’offrir à la bête…

La féline n’était pas des plus enchantées, et je m’en doutais, mais elle savait comme moi, que nous n’avions pas d’autres options, et accepta simplement… Ou presque, parce que j’étais déjà parti en direction de l’arène… Je devais me vider l’esprit et garder mon objectif en vue. Ma mission était toute autre, je devais simplement donner du temps… Nous nous dirigeons ensemble vers l’arène, et ma patte frôle le bras de Rey, malgré son apparence différente pour mieux se fondre dans la masse, je pouvais ressentir sa chaleur, la même que lorsqu’elle possède sa véritable forme… Je l’observe du coin de l’œil et mes griffes se frayent un chemin jusqu’à sa main que je serre de toute mon âme. Peut-être que ce sera la dernière fois que je suis en mesure de le faire, je n’avais pas vraiment de solution, pour détruire cet être, alors si je peux l’affaiblir assez pour qu’il cesse de chasser ma sœur, je le ferais. Nous arrivions finalement à notre but et je reste près de Rey.

« Si tu peux trouver une flamme et qu’elle soit assez proche de moi pour que je puisse utiliser mon esprit-lié de la salamandre, ce serait une bonne chose. »

Je la regarde une dernière fois, et lui souris finalement en poussant un petit ronronnement, avant de porter de nouveau mon regard sur l’entrée de l’arène, nous n’avons pas vraiment prévus de piège, et j’ignore comme cela fonctionne pour qu’il arrive vers nous. Mais je sais qu’il viendra. Je me tiens prête, et cette fois, je sors la dague de l’équilibre. Plus légère que la précédente, je dois avoir foi en ce que je crois, ne pas avoir peur, et encore moins hésiter… Nous avions un grand terrain, cet endroit est plus approprié que durant notre dernier échange, c’est un lieu de spectacle après tout, alors autant faire honneur à cette arène.

J’attends que le garal arrive, chose qui se produit assez rapidement finalement… Je pousse Rey pour qu’elles se mettent à courir, et prends appui sur mes membres inférieurs, pour stopper Lolupata dans sa course. Je ne suis rien pour lui, et je savais parfaitement qu’il chercherait à rejoindre Rey a tout pris… Je devais attirer son attention… Usant de ma vitesse pour passer sous le bras du balourd, j’attrape sa queue et la sectionne au même endroit que la dernière fois… Je ne pensais pas réussir, et cela laisse un rugissement de douleur sortir de sa gueule, et son visage se tourna vers moi. Je serais ton bouclier Rey…

Un sourire se dessina en coin, j’avais réussi à capter son attention. Usant de sa queue comme d’un fouet sur son visage. Je me mets en position d’attaque, gonflant le poil au maximum.

« Si tu veux cette boucle, tu devras me tuer Lolupata… Ne souhaites-tu pas te venger ? »

Je pousse un grognement et me remémore mes entraînements avec Asol, Lolupata est plus gros, et plus fort, mais rien ne dois pouvoir m’arrêter… Je ne perds pas espoir, et laisse l’adrénaline et la rage contrôler mon corps…  

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Objet utilisé :

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L’arène

A l’issue d’une course-poursuite aquatique et après quelques mouvements étranges de la part de Belethar pour se saisir de la pierre, sans doute une danse que le forban ne connaissait pas, le baptistrel parvint à mettre la main sur l’objet du chaos et a, semble-t-il, le neutraliser. Le Nywim sombre aida l’humain à rejoindre la berge avec le pouvoir de l’esprit-lié de l’orque. Maintenant que l’aura conduisant à l’échec de toute entreprise s’était évanouie, il était beaucoup plus simple de réaliser la moindre action, fut-elle la plus basique. Ses pieds foulant à nouveau le sol, le gredin insistant pour observer un peu l’objet tout en interrogeant l’humain sur le fonctionnement de celui-ci. Le chantevide devait-il rester proche de lui pour le maintenir désactivé, ou à l’inverse, celui-ci était à présent définitivement inactif et seule une manipulation de sa part permettrait de le réactiver. Belethar lui confirma qu’il s’agissait de la deuxième option. Bien, voilà qui rendait la chose beaucoup plus sûre. Il y avait déjà une bombe, en la personne de Lolupata, dans cette ville et prête à exploser à tout moment, mieux valait-il qu’il n’y en ait pas deux. Si le Nywim sombre aurait apprécié de garder la main sur cet objet, il eut sans doute un bref éclair de sagesse en jugeant qu’il valait mieux pour tout le monde que celui-ci demeure en des mains baptistrels. Au moins pouvait-il avoir confiance en l’intérêt de celui-ci pour qu’il la maintienne inactive, probablement à jamais. Un soupire finit par s’échapper de Nathaniel.

« Un problème de régler désormais. Je n’ai plus qu’à gérer un graärh obèse et vorace qui déambule en liberté dans ma ville. »

Au même moment, l’Eärendil se braqua. Habitué à écouter le vent en haute mer pour le prévoir et en tirer le meilleur, il capta un sifflement venant en direction du chantier. Au même moment, une violente bourrasque balaya ce dernier faisant s’envoler les échafaudages comme un château de cartes et poussant les navires. Le félin était-il passé à l’action ? Au même moment, le pirate put sentir l’esprit de Kaiikathal. Le siège des tempêtes était attaqué, et d’après ce qu’il venait de comprendre, une partie de celui-ci avait été détruite, soufflé par Lolupata. Nathaniel serra les dents, la rage venant faire pulser le sang dans ses tympans. La loi pirate prévoyait un sort peu enviable à ceux qui s’en prenaient aux bien estampillés confrérie. La couronne de cendre allait devoir s’attendre à en payer les frais.

Nathaniel vint s’informer de la situation et on vint rapidement le mettre au fait de ce qu’il se produisait en ville. L’Eärendil prit quelques instants pour traiter les informations qu’on venait de lui partager. Le Nywim sombre ordonna la mise en sécurité de la population, quitte à la faire descendre dans les sous-sols de l’île. Si le souffle de Lolupata avait mis à sac le Siège des tempêtes et atteint le chantier naval, alors aucun édifice ici ne saurait lui résister. Dans le même temps, usant de l’hirondelle pour contacter ceux en mesure d’exécuter cet ordre, le roi de la confrérie ordonna à ce que tous les navires désertent les ports de l’île du crépuscule. Nathaniel rouvrirait les ports une fois la menace éliminée. Et en parlant de menace, l’Eärendil commençait à penser qu’il valait mieux qu’il aille lui-même s’occuper du problème. La solution avancée par Ilhan et Belethar lui paraissait bien trop hypothétique. Avait-il vraiment le temps de courir à travers toute la ville pour résoudre une énigme pendant qu’un monstre en liberté saccageait ses possessions ? Non. Et puis, ce n’était pas le genre de Nathaniel. S’il avait été en mesure d’entraver cet objet de malheur, alors il serait en mesure de le faire pour une couronne. Et s’il pouvait l’entraver, alors il pouvait la tuer. Qui plus est, le félin tigré semblait se diriger vers l’arène. Tout semblait indiquer qu’il était l’heure pour le forban à la chevelure d’écume de prendre les armes.

Usant de l’hirondelle, le roi des forbans contacta la personne la plus haute gradée qu’il savait être là-bas. Il allait lui donner un plan à mettre en œuvre. Sans doute avaient-ils déjà commencé à préparer quelques éléments, y compris du matériel, il fallait donc simplement organiser tout cela. Nathaniel commença par indiquer que tout portait à croire que le boucher d’Althaïa venait en direction de l’arène. Il fallait donc préparer un chemin pour le conduire au cœur de celle-ci. Le félon demanda que les Pälimë rapportés de la dernière expédition du cratère de Keet-Tiamat soient prêts à être libérés dans la scène, de même que les Mille-pattes géants du marécage de Néthéril. Les pirates risquaient d’avoir besoin de chair à canon à un moment, autant confier cette tâche à des animaux. Le Nywim sombre ordonna également à ce que les scorpions installés dans l’arène permettant de tirer des harpons munis de chaines soient opérationnels. D’ordinaire, ceux-ci sont utilisés pour immobiliser une bête lorsque son dompteur en perd le contrôle, mais nul doute qu’ils feront bien l’affaire face à une couronne. Enfin, compte tenu de la puissance de l’adversaire, mieux valait éviter que trop d’hommes n’entrent dans l’arène pour l’affronter. La majorité du comité d’accueil devrait donc être installée dans les tribunes et muni d’un moyen d’attaquer à distance pour faire s’abattre sur Lolupata une pluie de projectiles. Toutefois, les hommes devraient être répartis sur toutes les tribunes. Si la couronne était capable de balayer un édifice comme le siège des tempêtes, alors mieux valait éviter que toutes les forces soient concentrées sur une seule et même tribune. Il fallait profiter de l’aspect circulaire de l’arène pour encercler l’ennemi. Il serait contraint d’attaquer à plusieurs endroits et tandis que certains se feraient attaquer, d’autres pourraient attaquer. Finalement, Nathaniel demanda qu’un des pirates présents et maitrisant la magie de guérison aille se positionner tout en haut d’une des tribunes et se préparer à faire des signes quand il apercevrait Kaiikathal pour se démarquer et la faire venir jusqu’à lui. Et, tant qu’à faire, que ce même pirate emporte avec lui le bâton que transportait pour lui un des hommes de sa garde qu’il a envoyés en direction de l’arène avec les hommes du marché noir.

Poursuivant, le roi des forbans contacta le chef de l’équipe en charge de maintenir une météorologie relativement stable sur la ville, ce groupe constitué de spirit de la grenouille ayant la mission de protéger la ville des intempéries trop violentes dues au récif des tempêtes dont la cité était le voisin. Le dragonnier souhaitait voir cette protection s’affaiblir pour permettre à la pluie de s’abattre sur Althaïa.

Mettant fin à un long silence, le Nywim sombre vint faire craquer ses doigts et effectuer un geste clé. La magie spirituelle se mit alors à affluer en lui. Lentement, des cornes en ivoire commencèrent à surgir timidement de sa chevelure d’écume, tandis que des piques courbés vers l’arrière venaient percer sa chair au niveau de ses pommettes et de son menton. Le gredin prit une inspiration, la trame ondula autour de lui comme s’il venait de l’inspirer en même temps que l’air.

« Espérancieux. Je te laisse rejoindre Avente pour poursuivre sur votre chasse au trésor. J’ai ordonné à ce que la population soit mise à l’abri et que les navires quittent les ports. Lolupata se dirige vers les arènes, un comité d’accueil l’y attend … et en tant qu’hôte je me dois d’être présent pour lui souhaiter la bienvenue comme il se doit. »

¤ Kaiikathal, au niveau de l’arène, regarde les tribunes les plus hautes. Il devrait y avoir un homme faisant des signes. C’est un guérisseur. Il devrait pouvoir t’aider un peu, suffisamment pour te mettre en état de pouvoir récupérer la boucle que tu as donnée à cette humaine. J’espère que tu as bien mémorisé son odeur pour la retrouver facilement. Il ne faut surtout pas que cette dernière nous échappe. ¤

Usant à nouveau de l’hirondelle, le Nywim sombre contacta Nhäghini pour lui annoncer sa volonté d’échanger son lion avec son serval. Alors, le pirate et la graärh maudite entonnèrent à l’unisson une courte prière en langue reptilienne. Nathaniel sentit la bénédiction du lion l’abandonner et celle du serval l’investir. Un regard empli de malice et de défi éclaira les prunelles du gredin alors qu’un sourire carnassier vint lui fendre les lèvres.

« Je me demande si vous arriverez au bout de votre recherche avant que je ne me débarrasse du boucher d’Althaïa, baptistrel. »

Sur ces mots, l’Eärendil se volatilisa, ne laissant en lieu et place de sa position que le vide. Usant des dons que lui accordait le serval, le maitre spirit se transporta jusqu’à la personne envers laquelle il était le plus loyal. Nathaniel n’était loyal envers personne d’autre que lui-même, or il se trouvait qu’il existait une personne entrant dans cette catégorie puisque leurs âmes étaient liées. Le Nywim se retrouva ainsi sur le dos de sa dragonne qu’il avait prévenue de son arrivée. Le gredin se retrouva au sommet d’une des tribunes, un pirate se tenait aux côtés de la dragonne des abysses. Nathaniel descendit sans attendre en gratifiant sa liée d’une caresse. Prenant le bâton du bourdon dans les mains du pirate quand celui-ci le présenta à son roi, Nathaniel parla.

« Elle est blessée, chargez-vous de l’aider au mieux pour s’en remettre. Elle a sa propre mission à remplir. Moi, je vais apprendre à ce félin quelle est sa place. Mais avant, user de votre magie sur moi. Il va me falloir être encore plus rapide que le vent. »

Le pirate sembla comprendre puisqu’il s’exécuta et claqua l’un de ses talons au sol. Maniant l’énergie de la trame, il vint la fixer sur l’Eärendil afin de lui donner une nature plus fluide. Le gredin se déplacerait encore plus vite. Et c’est d’ailleurs sans attendre qu’il se mit à dévaler les tribunes à toute vitesse en direction du centre de l’arène. En chemin, le Nywim sombre croisa la route de son esclave, Panaa et s’arrêta.

« Il semblerait que tu aies fait du bon travail, esclave. Tu mérites assurément une récompense pour avoir fait avaler à ce glouton ton anneau. Mais avant de pouvoir prétendre à une quelconque récompense, encore te faudra-t-il survivre à cette journée. »

Le roi de la confrérie se saisit d’une des mains de la graärh et déposa au creux de celle-ci une graine d’une blancheur immaculée. Celle-ci se mit rapidement à germer et Panaa se retrouva bientôt avec un bouclier en ivoire de narval entre les mains.

« Tu vas me rejoindre dans l’arène, mais avant tu vas devoir faire quelque chose d’autre. »

Nathaniel lui ordonna de tenir le bouclier face à elle, parallèle par rapport au sol et côté intérieur vers le ciel. Le pirate plaça une de ses mains au-dessus de celle-ci et une multitude de graines similaires à la précédente vinrent en jaillir.

« Même si elles germeront moins vite que la première que je t’ai donnée, hâtes-toi d’aller les distribuer aux tireurs maniant les scorpions à travers l’arène. Ces graines donneront naissance à des projectiles capables de percer toutes défenses. »

Le Nywim sombre prévoyait une petite surprise pour Lolupata. Si celui-ci se montrait trop tenace, alors il ordonnerait à ses hommes d’abandonner les projectiles conventionnels pour user de ceux-ci. Le gredin n’aurait alors qu’à user du don du narval pour couvrir ceux-ci d’énergie et leur permettre de percer l’ennemi de part en part.

Le prince de mensonge ne pouvait plus se permettre d’attendre plus longtemps. On lui annonçait que l’invité n’allait pas tarder à pénétrer dans les lieux. Reprenant sa course, il atteignit les tribunes les plus basses, le regard du roi pirate se posa sur une graärh, une humaine et un humain se tenant au centre de l’arène, là où les combats et diverses représentations avaient lieu. De par les pensées de Kaiikathal, il reconnut l’humaine comme étant celle en possession de la boucle d’oreille. Il reconnut également la graärh à côté puisqu’il avait croisé sa route il y a plusieurs mois de cela sur Néthéril.

« Après avoir infiltré un campement pirate, voilà que tu faufiles au sein de leur capitale. Tu as décidément l’art et la manière de te jeter dans la gueule du loup. Je n’ai pas le temps de m’amuser avec toi pour cette fois et je suis même prêt à faire une concession pour service rendu à la confrérie. Vous avez attiré Lolupata jusqu’ici et il y trouvera la mort. Je t’offre donc un choix. Tu peux t’asseoir dans les tribunes et profiter du spectacle. Tu peux décider de participer à la chute d’une couronne, à la condition et m’obéir. Si tu survis, tu seras libre de partir d’Althaïa. Ou bien, tu peux choisir de t’allier à la couronne de cendre pour tenter me défaire et rencontrer une mort aussi violente que celle que je lui réserve. »

Le regard de Nathaniel se posa ensuite sur celle qu’il ne savait pas être Reynagane, mais qu’il savait être en possession de la boucle d’oreille. Hors de question de la laisser partir si facilement. Son regard se posa aussi sur l’humain l’accompagnant.

« Vous là. »

Le Nywim sombre désigna du doigt l’une des portes conduisant jusqu’à l’intérieur de l’édifice et plus particulièrement jusqu’à la salle où pouvaient être lâchées différentes bêtes.

« Je doute d’être en mesure de pouvoir garantir la sécurité de civils d’Althaïa. Empruntez cette porte pour vous mettre en sécurité. Ou bien restez ici et préparez-vous à défendre votre vie. »

Bien entendu, Nathaniel ne manqua pas de prévenir Kaiikathal qu’il avait repéré celle à qui elle avait remis la boucle d’oreille ainsi que l’hypothétique trajet qu’elle pourrait emprunter dans les minutes à venir. Très vite, un pas lourd se fit entendre et Lolupata fit son entrée dans l’arène. Nathaniel fit alors un signe à l’aide de son bâton. Un son strident résonna dans l’air puis des paroles se firent entendre.

« Chers pirates de la confrérie permettez-moi de vous accueillir aujourd’hui pour un évènement à couper le souffle ! Faisant son entrée pour la première fois dans l’arène, responsable de la mort de plusieurs de nos concitoyens et d’esclaves, celui qui a ignoré la main tendue des capitaines, j’ai nommé : le Boucher d’Althaïa ! Il s’apprête aujourd’hui à payer pour tous les crimes commis envers la confrérie et ces intérêts. Face à lui, celui qui va s’assurer d’appliquer la sentence, eh oui vous l’avez reconnu, celui qui a maté plus d’un graärh, celui qui a fait ployer Néthéril, l’unique, le seul, j’ai nommé : Nathaniel Earendil ! »

Le Nywim sombre leva son bâton et le pointa en direction de Lolupata. Un sourire malsain se dessina sur son visage. Le bruit de la pluie se fit entendre et celle-ci vint s’abattre tel un rideau sur l’arène.

« Tremble graärh, car la mort vient pour toi. »

Nathaniel copia grâce à l’ornithorynque les capacités du colibri à l’aide de la poupée à sa ceinture liée à Aldaron pour venir saper les ressources mentales de sa cible. Le gredin laissa ensuite libre cours au don que lui prodiguait l’orque et fit suinter de sa peau une aura de terreur pour instiller la peur dans le cœur de celui qui était désormais sa proie. L’heure était venue pour le glouton de payer l’addition.

Vif, le Nywim sombre adopta une posture de combat et se mit à courir en partant sur sa droite. Il sauta prestement sur le sol en contrebas du centre de l’arène et continua sa course, cherchant à décrire un arc de cercle dans sa course tout en se rapprochant de son adversaire. Les yeux rivés sur celui-ci, Nathaniel comptait sur le soutien du bourdon et du serval pour voir à travers son adversaire et réagir sinon anticiper ses actions. De sa main libre, l’Earendil se tenait prêt à invoquer le vol du bourdon pour figer l’espace longeant sa course et se servir du temps tel un bouclier.


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Sorts :


Esprits-lié :


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Nous arrivons dans une phase de combat contre une couronne de cendres. Pour ceux qui sont dans le combat, je vous remercie de bien vouloir ne jouer qu'un action et la laisser en suspens pour jet de dés. Voici les premiers !

PS : Je suis désolée s'il y a des échecs critiques. Ca m'arrive parfois.


Nathaniel - Resistance à l'effet du Serval niveau 3, au début du combat (Nathaniel est en danger)

Compétence utilisée : Force Mentale niveau Bon. Marge de la caractéristique : 55.

Modificateur =>

+5 : Sainur

Résultat => 55 + 5 - 100 = - 40

MR de -21 à -40 : Échec simple. L'action échoue. Un léger désavantage au joueur ou un léger avantage à l'adversité est octroyé dans le domaine d'action.


Lolupata - Attaque Nathaniel au corps à corps

Compétence utilisée : Pugilat niveau Très bon. Marge de la caractéristique : 65.

Modificateur =>

+5 : Graärh

Résultat => 65 + 5 - 3 = 67

MR de 66 et plus : Réussite exceptionnelle. L'action fait l'effet d'un coup de génie. Un avantage conséquent est octroyé et ses effets bénéfiques font profiter tout le groupe.


Panaa - Habilité à la mission de distribution des munitions

Compétence utilisée : Habilité niveau Bon. Marge de la caractéristique : 55.

Modificateur =>

+5 : Graärh

Résultat => 55 + 5 - 59 = 1

MR de +1 à +20 : Réussite simple. L'action est réussie simplement, sans autre résultat notable.


Reynagane - Esquive de Lolupata (avant l'arrivée de Nathaniel)

Compétence utilisée : Coordination niveau Très bon. Marge de la caractéristique : 65.

Modificateur =>

+5 : Graärh

Résultat => 65 + 5 - 98 = -28

MR de -21 à -40 : Échec simple. L'action échoue. Un léger désavantage au joueur ou un léger avantage à l'adversité est octroyé dans le domaine d'action.



  • MR de 66 et plus : Réussite exceptionnelle. L'action fait l'effet d'un coup de génie. Un avantage conséquent est octroyé et ses effets bénéfiques font profiter tout le groupe.
  • MR de +41 à +65 : Réussite remarquable. L'action est ovationnée. Un avantage certain est octroyé dans le domaine d'action.
  • MR de +21 à +40 : Réussite notable. L'action est particulièrement réussie. Un léger avantage est octroyé dans le domaine d'action.
  • MR de +1 à +20 : Réussite simple. L'action est réussie simplement, sans autre résultat notable.

  • MR de 0 : Réussite in extremis. L'action réussit sur le fil du rasoir, à un cheveu près.

  • MR de -1 à -20 : Réussite médiocre. L'action réussit mais n'a pas les effets escomptés (souvent amoindris).
  • MR de -21 à -40 : Échec simple. L'action échoue. Un léger désavantage au joueur ou un léger avantage à l'adversité est octroyé dans le domaine d'action.
  • MR de -41 à -65 : Échec cuisant. L'action échoue pitoyablement. Un désavantage au joueur et/ou un avantage à l'adversité est octroyé dans le domaine d'action.
  • MR de -65 et moins : Échec critique. L'action échoue lamentablement. Un sérieux handicap est attribué au joueur et à ses alliés. L'adversité obtient un sérieux avantage.



Dernière édition par Le conteur le Sam 6 Nov 2021 - 21:26, édité 3 fois

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Le membre 'Le conteur' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'MJ' : 100, 3, 59, 98

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Un grondement naissait dans sa gorge, vibrant d'une tonalité grave. Cela faisait presque d'un mois qu'il était à Althaïa, là, dans les ombres, comme un prédateur attendant son heure pour fondre sur sa proie. De l'originale, il y avait une copie presque parfaite et lui n'était ni forgeron, ni expert. Il n'avait, jadis, pas été capable de faire la différence entre les deux et aujourd'hui, il ne pouvait se permettre une erreur de plus. De quoi aurait-il eu l'air s'il avait été faire face à Udyog, avec, entre ses mains l'originale en affirmant que c'était la fausse ? N'aurait-il pas enfoncé un clou qui faisait déjà bien mal ?

Il n'était pas le plus puissant ni le plus futé des Couronnes de Cendres. Ce mois avait été pour lui une bien horrible manière vivre. Tous ces bipèdes bons à manger... Et lui qui devait se retenir, le temps de trouver, la copie, la véritable copie, et de s'en saisir. Bien sûr, il aurait peut-être pu prendre les deux, mais une fois devant son ami, il aurait été confus de devoir choisir, car, tel qu'il le connaissait, Udyog lui aurait demandé, en ultime test. Et s'il avait échoué ? L'autre point de blocage se trouvait dans la difficulté de la tâche : d'un côté un spirite bien généreusement accompagné par les étoiles et de l'autre un dragon. Pour corser la tâche, ils étaient Liés et évoluaient au sain d'un environnement avec plusieurs centaines ou milliers de personnes dévouées à leurs ordres, ainsi que des armes et de la magie. Il savait ses pouvoirs de spirites très puissants… Mais il n'était pas stupide et il avait appris, de son infiltration chez les pirates, la ruse.

En définitive, le combat semblait inévitable. Soit. S'il devait ramasser dans les décombres ce qu'il était venu chercher, il le ferait. Ce n'était qu'une petite île et lui était un véritable ouragan. Il avait traversé la mort, à Néthéril, et si cela l'avait suffisamment marqué pour qu'il devienne prudent, il était prêt à se battre : avec Rog, la fin ne serait jamais la fin.

Un grondement naissait dans sa gorge, vibrant d'une tonalité grave. Celle de la colère. De queue, il n'avait à nouveau plus et si la perte d'équilibre avait été gênante les premières secondes, il léchant bien vite son corps pour retrouver un tant soit peut de stabilité. Poursuivant la graärh et l'humaine qui avait sa boucle d'oreille, il entra dans l'arène, presque au milieu de la haie d'honneur qu'on lui dressait comme on dessine les contours d'un piège. Il le savait mais ne s'en inquiétait.

Son regard jaune se porta sur le sans-poils qui parlait. Un sacré numéro celui-là. S'il existait un melon de la taille de son ego, il y aurait de quoi nourrir tout l'archipel. Une attaque se coordonnait autour de lui, alors qu'il gonflait sourdement ses poumons. Lorsque leur Roi entama une approche, l'éclat du Serval lui fit vriller et attaquer instantanément, sans réfléchir. Pas d'esquive, pas de plan, une attaque brute et bancale qui lui valut de finir dans la poigne de Lolupata. Sa gueule s'ouvrit et se referma sur l'oreille qui portait la boucle qu'il recherchait… Ou du moins une potentielle. Il envoya voler au loin le Roi (qui se brisa un genou à l'atterrissage dans les gradins) (oui, ce genou.) tandis qu'il avalait l'oreille et son bijou.

"Et de une." gronda-t-il, en soufflant l'air de ses poumons autour de lui, faisant choir les tireurs dans les gradins, et plus encore, c'était la ville qui souffrait d'éboulement et de tremblement. Le regard meurtrier de Lolupata se tourna vers Reynagane qui avait, elle aussi, fait un magnifique vol pané jusque dans les gradins. La deuxième était là.

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Je déambulais avec mon binôme, où plutôt je le suivais comme un robot. Les bruits de pas dans les couloires, les équipements en métaux tapaient contre la pierre. On montait vers notre dernier point de rassemblement, le hall. La couronnes y était pour nous le confirmer le bâtiment entier vibra sous mes pattes. Un grand bruit, assourdissant, celui de la destruction. Notre siège tombait en ruine, les heures passé à laver la cuisine pour rien. Tout devait être sale maintenant. Je me surprenais à pensé ça, mais tant d'effort pour ça. Pour détruire tous se qui avait été construit. Sans m'en rendre compte, car mon corps avait prit le pas sur ma conscience, on était devant les décombres. On y voyais la dragonne bleu s'envoler, elle était belle. S'élevant dans la lumière, soulevant un nuage de poussière. On me tira plusieurs fois, des hommes armés me bousculaient. Des bruits de lutte de faisaient entendre dans le lointain, moi je regardais le ciel qu'on pouvait voir depuis le milieux du hall. Il y avait un gros nuage comme ça lorsque le bateau des esclavagistes avaient ancrés près de la plage, la terre de mes ancêtres.

Le bruit diminua, se qui me fit regardé plus bas. Autour de moi encore plus de gravas, un homme c'était fait décapité par une pierre tombé. Son sang coulait, assez doucement de sa tête au visage crispé. Ce fut peux être un réveil trop brusque car je sentis filé quelques chose en moi. Tout le monde se dépêchait, dans un unique direction, je les suivis. A chaque pas, un souvenir disparaissait de ma conscience. Je courrais sans trop me souvenir de ce qui se passait, les chimères ? Non ce n'était pas ça, il ne me semblait pas. Je savais que quelque chose me manquait, un trou venait de se former au sein même de ma tête, des morceaux avaient disparut sous le stress. Je reconnaissais ce sentiment d'incompréhension, et connaitre c'était pouvoir avancé. Alors je courus, je gravis l'arènes, débouchant près de l'arrivé des visiteurs, j'apercevais le centre. La graarh Grise, un graarh énorme. Enorme... La graarh grise ne fera jamais le poids longtemps. Je montais les marches deux par deux, il me fallait analyser la situation, c'était le meilleurs moyens de non pas se rappeler, mais de comprendre. Mes pattes étaient lourdes comme si cela faisait un moment que je courrais dans tout les sens.
La bataille semblait se faire contre le gros graarh, mes sens me le disait. J'avais du courir pour venir ici et là d'où mes pattes plus lourdes. En montant un visage me frappa. Un visage sombre, concentré, il me parlait.
Je le fixais, droit dans les yeux, qui était 'il déjà. Il était important, très important, mais rien ne me revenait. C'était pourtant pas si loin dans ma tête, mais le stress clouais les souvenirs dans mon inconscience. Je l'écoutais.

-« Il semblerait que tu aies fait du bon travail, esclave. Tu mérites assurément une récompense pour avoir fait avaler à ce glouton ton anneau. Mais avant de pouvoir prétendre à une quelconque récompense, encore te faudra-t-il survivre à cette journée. »

Un esclave ? Le bateaux oui ! depuis que le bateaux avait débarqué sur la plage. Un anneau, moi j'avais fais ça ? L'elfe me prit les pattes, il y plaça un matière dont je n'avais pas l'habitude. Cela grandis dans mes pattes, c'était étrange car c'était un bouclier. Les boucliers je connaissais ! Je replongeais mon regards dans celui de mon maitre vraisemblement.
Il posa d'autre germes, il m'intimait de donner au tireur ces munitions. Ils étaient en haut de l'Arrènes, protégés par les gradins. J'allais pouvoir prendre de la hauteur sur la situation, parfais. Me donner un but c'était retrouver une ligne directrice à ma présence. Première étape, distribué, seconde étape rejoindre le cœur du combat.

Je ne répondis pas un mot et je partis en courant dans les escaliers. Arrivé en haut, je donnais les germes en répétant la même phrase.

-"Munition Spéssial, par l'elfe noir, toout transpercer. "

Parfois j'alternais entre l'elfe noir et "le maitre". Personne ne semblait faire attention à moi, tout le monde prenait la munition et se reconcentrait sur la scène. Les autres après les autres, je distribuais, j'obéissais. En bas le combat était rude pour l'elfe. L'un des tireurs et moi étions derrière l'elfe, face au graarh. Avec ma position je m'aperçus qu'il prenait une respiration. Son pelage formait des petits plis, il vidait ses poumons et les remplissaient. Un frisson, un souvenir me fit hurler à l'intention du tireur près de moi.

-" Baizez vous ! vite"

Mon souvenir, c'était cette respiration qui appelait au gouffre. Je plongeai à terre, priant les esprits de ne pas abimer les graines. Je sentis l'air au dessus de moi. Fort. Il eu un bruit sourd de la parois de l'arène. Un corps avait volé. Je regardais autour de moi, le tireur n'était pas blesser, je redressais ma tête. Je pouvais voir en bas l'elfe et à en croire le sang, il avait morflé. Du sang, le sang qui coulait le long de son cou, le graarh faisait couler le sang. Un vrais boucher, il avait bouffé l'oreille de l'elfe. Ce graarh me faisait s'hérisser mon poils, j'avais peur. Les débris jonchaient le sol, les premières tribunes ne ressemblaient plus à grand chose. Je reposais mon regard sur le graarh, il était à quelques mètres de l'elfe. Il allait se faire tuer, il fallait réagir et vite. On devait gagner du temps, le surprendre !
Je plantai mon regard dans celui du tireur, me mit sur mes deux pattes. Tout redressé je pris une germe et lui colla dans la mains, et je lui cria.

-"voos d'vez tirer maintenant ! l'autre là bas ! il doit tirer ! !"


Ma gorge me fit un peu mal, depuis combien de temps je n'avais pas parler aussi fort ? je perdais du temps à pensé car mes souvenirs n'allaient pas revenir en me bloquant dessus, je me devais de continuer ma mission. Tout les autres tireurs n'avaient pas reçus leurs munitions. Je pris mon bouclier en pattes et courus. Reprenant les même gestes, guettant la scène. Il n'allait pas s'en tirer. Avec les troues de mémoires, la peur que j'avais du gaarh se transformait en une colère. Arrivé au dernier tireurs, je ne me reposais pas. Il y avait la seconde étape. Descendre et combattre. J'étais pas doué au combat, mais je me disais qu'il y avait une chance que ce sentiment en moi qui me brulait était celui d'un deuil. Je pris les escaliers des gradins, priant les esprits de me soutenir. Si mes souvenirs ne me revenaient pas vraiment, c'était peux être pour me redonner le courage que j'avais perdu en étant esclave. La poussière se souleva lors de mon passage. Grace à ma Libellule, mon cher esprit, un courant d'air leva encore plus de poussière. Je ne pouvais pas l'attaquer de front, pas avec mon corps et mes compétences, je devais lui rendre la tache difficile de combattre tout le monde. En sommes lui rendre tout pénible. Avec la poussière, ses yeux pleureront et prendre une grande respiration sera désagréable. Les tireurs auront le temps de prendre leurs visés avant que le boucher ne nous refasse la météo du vent.
J'arrivais en scène, avec en cortège  un nuage de poussière en direction du boucher.

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Fort heureusement pour Belethar, le chant de Néant qu’il avait entonné n’eut pas vraiment l’effet escompté, mais le résultat fut tout de même satisfaisant : l’étincelle de chaos dans la pierre se calma, et le petit caillou redevint une roche ordinaire … Du moins jusqu’à sa prochaine activation. L’Espérancieux décida cependant de le ranger dans ses affaires, à un endroit sûr : il était important que ce genre d’artefacts très puissants ne tombe pas entre de mauvaises mains, aussi, avec le baptistrel, il serait en sécurité.

Néanmoins, cette petite course-poursuite aquatique ne fut que le début des ennuis, car dans un laps de temps qui parut très court au jeune cawr, il se sépara du roi des pirates, informa Ilhan qu’il voulait le retrouver, échangèrent leurs positions … Et puis le vent se leva, de façon très soudaine et très violente. La manifestation n’avait rien de naturel. Belethar savait Lolupata dans la ville : il connaissait très bien les capacités du graärh millénaire pour l’avoir vu en action au Domaine Baptistrel. En conséquence, il y avait de fortes chances que ces vents soudains soient le fruit de son souffle.

Vents qui ne manquèrent pas de faire trembler la zone vers laquelle se trouvait supposément le gros graärh : tout le nord d’Althaïa fut rapidement affecté, et Belethar vit notamment le siège des tempêtes commencé à s’effondrer dans un grand brouhaha, les échafaudages rejoignant le sol … L’Espérancieux eut un petit pincement au cœur pour la cité pour laquelle il s’était donné du mal, mais bien vite il passa ses considérations matérielles au second plan : les villes pouvaient se reconstruire, mais il était difficile de redonner vie à des hommes et femmes, des innocents et innocentes qui perdraient les leurs aujourd’hui.

Alors Belethar se hâta : son presque-frère lui avait dit de le rejoindre au Harem du Lion, alors c’est le chemin qu’il pris au pas de course. Les effondrements alentours avaient fait quelques victimes, L’Espérancieux le vit et le sentit quand de petits acouphènes vinrent emplir son audition. Sur le chemin, Belethar croisa notamment une femme qui hurlait de douleur, les jambes prises sous un pan de mur effondré. Le baptistrel en lui, qui ne pouvait se permettre de voir une victime sous les yeux et de passer son chemin avala sa salive, et se pencha vers elle.

Pour la libérer du poids qui la faisait souffrir, il utilisa brièvement un sort de création d’objet pour reconstruire le mur avec le pan qui était tombé. Le sort fonctionna, cependant les matériaux bruts n’avaient plus la même solidité qu’avant, et cela risquait de s’écrouler d’une seconde à l’autre.

Belethar réfléchit vite, voyant que la jeune femme n’était pas en état de se déplacer, il la porta un peu plus loin et lui lança alors un sortilège de soin physique pour la sauver. Celui-ci fonctionna, et le baptistrel entendit plusieurs craquements caractéristiques indiquant que ses os se replaçaient et se solidifaient. Les Huit soient loués, au moins une vie de sauvée. Belethar n’eut cependant pas le temps de dire ouf que la jeune femme se releva, tituba, un peu déboussolée et fit finalement :

« Merci ! Il faut aller dans les souterrains, c'est que le seul endroit qui tienne ! »

L’Espérancieux songea rapidement au fait qu’il ne fallait peut-être pas qu’elle et l’entiereté de la population se dirige vers les souterrains, dans la mesure où des explorations allaient peut-être avoir lieu … Mais plutôt vers d’autres lieux en surface mais aussi sûrs pour l’instant, mais une grande bourrasque plus tard, et la jeune femme avait filé vers le siège des tempêtes (ou du moins ce qu’il en restait). Il n’eut pas le temps de la rattraper. Belethar se mordit la lèvre inférieure, et se promis alors de ne pas recommencer sa bêtise. Il reprit sa route.

La ville était dans une situation assez pitoyable, mais l’Espérancieux était trop pressé pour s’arrêter sur les cas de chacun : il devait rejoindre Ilhan pour activer les défenses de la ville, et ainsi sauver le plus grand nombre. Il serait probablement plus efficace s’il procédait ainsi, que s’il s’entêtait à soigner tout seul tous les citoyens de toute une ville. N’oubliant cependant pas ses devoirs de baptistrel, Belethar tâcha de flécher les citoyens égarés vers un endroit sûr – qui ne soit pas les souterrains pour éviter une surpopulation éventuelle – : le quartier résidentiel, encore intact des actions de Lolupata, et les vestiges de la muraille althaïenne.

L’Espérancieux pria les Huit pour que Nathaniel et ses autres compères sur place puissent contenir La Couronne de Cendres où elle était, et fila droit vers son objectif. D’autres acouphènes accompagnèrent la course du Cawr, mais après quelques minutes il vit cependant enfin le Harem du Lion. Il poussa un soupir de soulagement, et se pressa d’entrer dans ce lieu pour aller y retrouver son ami … Non pas pour ce que vous pensez, mais bien pour s’assurer de la sécurité de cette ville. Belethar n’eut pas trop de mal à trouver l’aile signalée par Ilhan … Mais il constata que ce qui était un lieu de plaisir, pour rester poli, n’était plus vraiment ce qu’il était. Des gens plus ou moins habillés n’avaient pas le cœur à faire leurs habituelles affaires, et cherchaient plutôt à fuir. Précisément, parce que le domaine d’Eleatria que Belethar avait aidé à relever de ses ruines était entrain de s’effondrer.

L’Espérancieux avisa un instant la situation : les murs se fissuraient, et l’édifice craquait de tous parts. Il eut toutefois le temps de se frayer un chemin dans la pièce où était exposé la fameuse lancer, et voir la cavité qu’il y avait en dessous, où Ilhan s’était rendu. Le plafond manquait de s’écrouler. Belethar dû donc s’exécuter vite et bien : il lança un sortilège de barrière sur le plafond entier et traça droit vers son objectif.

Fort heureusement, aucun choc trop puissant pour n’être maintenu par la grande force spirituelle de Belethar ne tomba sur lui, et il pu accéder à la cavité sans trop de problèmes. L’Espérancieux trouva alors là une corde composée de rideaux, qui descendait plus bas sous la terre. Probablement un moyen de descendre qui avait été préparé là par Ilhan et ses compères, et laissé là à son intention. Belethar apprécia le geste, et la pris.

Il arriva finalement en bas, et découvrit alors un long couloir, entre deux et trois mètres de haut, autant de large. L’œil d’architecte de Belethar identifia les matériaux qui l’entourait comme de la pierre massive. Un calme presque appréciable après la cacophonie de la surface semblait y régner. C’était un lieu qu’il ne connaissait pas, qu’il n’avait jamais découvert, même quand il avait aidé les pirates à restaurer la ville. Un endroit bien caché donc, pour échapper à sa vigilance d’antant.

Si Belethar aurait bien aimé s’y reposer un instant, cela n’était cependant pas possible. D’abord parce que le temps pressait, mais aussi parce qu’un homme, de près de deux mètres, et à la musculature imposante avec seulement un pagne pour le vêtir, était recroquevillé sur lui-même, essayant de trouver une respiration. L’homme semblait profondément traumatisé par tout ce qui se passait à la surface.

Belethar pencha sa tête,  puisa encore une fois de la force dans la Trame, et posa doucement une main sur le front du bellâtre, pour exécuter un sort de soin mental généralement bien connu des baptistrels. L’homme s’arrêta un instant de respirer, semblant partir dans une légère transe, puis sa ventilation se fit plus fluide, jusqu’à reprendre peu à peu conscience de ce qui l’entourait. Il lui fit alors :

« M-merci... Quand ça a commencé à trembler, j'ai voulu aller chercher le bel homme aux cheveux bouclés... j'ai eu peur qu'il lui arrive du mal mais cela a l'air d'être plus sécurisé ici, je n'ose pas ressortir... »

Belethar acquiesça, et eut cependant sa curiosité d’attisé : un homme aux cheveux bouclés ? Précisément, l’Espérancieux cherchait également un cheveux bouclés ! Se pouvait-il que ce petit coquin d’Ilhan avait fait une rencontre agréable pendant sa mission ? L’Espérancieux eut un petit sourire en coin, et demanda à l’homme de lui décrire cet homme. Sa réponse fut assez équivoque :

« Oh, sa peau est ambrée telle celle des hommes du déserts, il a de si magnifiques yeux noirs qui donnent tellement envie de s'y perdre... Il est magnifique, vraiment magnifique... Attendez une minute, vous êtes mariés tous les deux ? »

Belethar eut un rire franc – ce qui était assez rare depuis qu’il était lié à Néant, et que ses émotions étaient moins débordantes – et lui répondit alors : « Oh non, nous sommes justes de bons amis. Il est comme un frère pour moi » , avant de rougir un brin et de détourner le regard. Le quiproquo amusait vraiment l’Espérancieux. Il tâcha cependant de reprendre contenance, et sortit un petit ouvrage lourd mais épais, dont il se servait de temps à autres : un livre nommé « La Mémoire des Voyageurs », qui cachait des artefacts magiques pour pouvoir retrouver son chemin, et que l’Espérancieux avait fait modifier pour qu’il lui permette de retrouver également le chemin de ses amis. C’était très pratique, notamment quand il se perdait dans ses explorations et voyages multiples

Il indiqua le nom d’Ilhan Avente, et sentit alors une énergie, émanant du livre : il avait désormais le plan de ces vastes couloirs bien en tête, pour le mener jusqu’à Ilhan. Il fit signe au grand homme de venir avec lui, et se mirent en route.

Ce même homme, qui paraissait vraiment soulagé que Belethar et son presque-frère n’étaient pas marié, et retrouva des couleurs. Il zyeuta le livre rapidement, mais ne semblait pas savoir lire. Soit. Belethar prendrait les devants : celui-ci indiquait la direction du sud-est, alors c’est par là que l’Espérancieux se dirigerait.

Alors qu’ils déambulaient dans les couloirs, le bellâtre qui le suivait lui demandait : « Vous savez si ce bel homme est marié ? J'aimerais beaucoup le séduire... On n'en rencontre pas beaucoup des hommes si... Si... Il a l'air si charismatique. »

Belethar eut un petit sourire aux lèvres, encore une fois. En tant que baptistrel, il ne pouvait pas mentir. Alors il répondit que oui, il était marié, et qu’il était même à son mariage… Cependant, il ponctua sa phrase par le fait qu’Ilhan était un homme d’aventures, de tous genres, en insistant bien sur ces mots. L’Espérancieux eut un petit rire interne : son presque-frère le maudirait sûrement d’avoir dit ça, mais ils avaient besoin d’un peu d’amusement alors que la situation autour d’eux était des plus dramatiques. C’était vital pour survivre.

L’homme eut l’air un peu triste, mais le Cawr sentit un peu d’espoir dans son regard. Il répondit alors :

« Il y a eu un tremblement de terre ? Pourquoi tout s'écroule ? Les chimères sont de retou-ahhhhhhhhhh ! »

Son cri fut des plus aiguë, et cela surprit Belethar qui tourna les talons. Ils venaient de tourner à un angle sur la droite. Il faisait assez sombre, et l’homme avait heurté quelqu’un … De … Poilu.

Belethar s’enquit alors :

« Vous aussi, vous cherchez un bel homme aux cheveux bouclés ? »

L’autre homme utilisa un sortilège quelconque qui créa une petite boule de lumière aux alentours. C’était un homme habillé, un peu petit et trapu, d’un mètre cinquante à peu près. Il avait d’épais sourcils froncés, roux et bouclés, et une barbe bien fournée. Il regarda Belethar, puis l’homme en slip, de haut en bas, et roula des yeux. Avant de finalement répondre : « Non, je viens pour lui vous chercher bande de … » il regarda l’homme en slip en coin : « Dévergondés. ». Celui-ci avait l’air bien ronchon, puisque aussitôt sa phrase terminée qu’il tourna les talons, en direction du bout de chemin avant d’apostropher le duo : « Magnez-vous, on y va. On va pas attendre que tout soit en ruines dans cette foutue ville. ».

Belethar le suivit gentiment, s’écartant un instant de son livre. Il tourna à gauche, puis encore à gauche, aux deux premières intersections. Puis à droite. Et devant la troisième intersection … Il sembla hésiter.

Belethar lui fit un petit signe, d’attente, et scruta son livre : c’était à gauche que le trio aurait dû tourner à la précédente intersection. Belethar fit remarqué alors qu’il s’était probablement perdu, avant de finalement se présenter :

« Je suis Belethar Espérancieux, enchanté ». Il précisa dans le même temps que le livre qu’il tenait servait de guide pour le ramener à Ilhan, et qu’il valait mieux le suivre s’il n’était pas sûr du chemin à arpenter. Le petit homme eut l’air un peu ronchon, soupira, vexé, et finit par avouer à contre-cœur en gromellant : « Me suis peut-être trompé à la précédente. ». Ils reprient alors la bonne route, opérant un demi-tour, et prenant le bon embranchement. Là, cela paru plus net pour l’homme, qui se remis à guider comme le livre. Il ponctua : « La magie, c'est pour les faiblards. Moi c'est Hans Frey, je viens de Glacern. ». Belethar arqua un sourcil : cela expliquait son caractère ronchon … Mais Glacern alors qu’il était si petit ? L’Espérancieux ne sentit cependant pas le moindre mensonge … Pour tarir la question qui venait à ses lèvres, Hans ponctua :

« Vous avisez pas de vous foutre de ma taille, j'ai buté des vampires plus terrifiants que vous à mains nues. »

Ses sourcils se froncèrent. Belethar posa ses deux mains en signe de paix, et ils continuèrent leurs routes. Pas d’embrouilles inutiles. Pas maintenant alors que le monde au-dessus d’eux tombait en ruines.

Après plusieurs croisements dans cet immense labyrinthe souterrain, le trio arrivèrent enfin auprès d’Ilhan … Belethar pris un instant pour enlacer tendrement son frère – et sentant un petit soupir d’exaspération du bellâtre, il s’écarta rapidement –, s’assura qu’il alla bien en quelques mots, et il inspecta finalement les environs.

Il vit alors un mur qu’il avait reconnu au premier coup d’œil, même s’il ne l’avait jamais vu : c’était celui de la vision, celle avec Naal, captif des Chimères. Il y avait le même emplacement pour la main. Là encore son œil d’architecte identifia de la pierre et de l’orichalque. Il était comme tressé par une puissante magie.

Une odeur de pourriture se dégagea, car comme dans la vision, les cadavres de ceux qui ont été transpercés par des carreaux … Étaient toujours là. En décomposition, et l’odeur ne semblait pas ravir le moins du monde Ilhan qui avait le nez retroussé par l’agressivité de l’odeur.

Belethar pris le soin de porter sa cape sur ses cavités nasales, avant d’observer de plus près tout ce qui se trouva là : il vit que certains des cadavres au sol avaient des plumes d’oiseaux qui sortait de la peau. L’Espérancieux sentit comme un frisson de dégoût, le souvenir des chimères encore bien présent en lui, mais détourna du regard. Cela n’était hélas pas très étonnant, si l’endroit avait été fréquenté par Vehasiel.

Belethar se pencha plutôt vers ce mur tressé de haute-magie. Son premier réflexe, presque primitif fut de lancer un sort d’identification pour voir ce qu’il pouvait en tirer. Il découvrit bien vite que c’était de la haute magie et de la magie baptistrale qui ont forgé ce mur, et que de fait, cela ne servait à rien d’essayer de chercher ses caractéristiques magiques avec ce sort.

Une information cruciale avait été acquise cependant dans ce procédé : la magie baptistrale. Ilhan souffla alors à Belethar, que d’après la chanson, seuls ceux n’ayant pas de sang sur les mains pouvaient rentrer dans cette pièce … Donc, même si ce n’était pas forcément vrai pour tous, le Cawr pouvait au moins essayer de placer sa main sur le mur à l’emplacement dédié.

Belethar acquiesça, remerciant son presque-frère pour cette précieuse information et écouta les ondes baptistrales qui se dégageait de ce mur pour confirmer son impression : des vibrations non pas étranges s’en dégageaient, mais qui lui révélèrent qu’il s’agissait d’un puissant enchantement capable de sonder le chant-nom d’une personne, pour savoir si elle avait versé le sang au moins une fois dans sa vie ou non. En fonction, cela désactivait ou activait le mécanisme de défense.  Il sentit également qu’il y avait également quatre personnes bien en vie à l’intérieur, mais en stase.

Belethar sourit, et rapporta ces informations à son presque-frère, et au petit groupe présent : l’intuition d’Ilhan était la bonne. Belethar inspira, et s’apprêta à poser sa main sur le mécanisme … Quand soudain une main tatouée qu’il connaissait bien, surgit due nulle part, l’arrêta. Belethar tourna sa tête pour confirmer son hypothèse, et vit Naal, des yeux bleus plein de peur :

« Tu veux finir comme eux, ou quoi ? » en pointant les cadavres du doigt.

Belethar eut un petit rire, sincèrement surpris avant de dire :

« Naal ! C’est une surprise agréable de vous voir ici ! Mais ne vous inquiétez pas, je suis baptisrel, j’ai sondé ce mécanisme, je sais de quoi il est fait. » Puis il expliqua le tout à Naal, qui relâcha doucement la main, et reculer de quelques pas.

Belethar inspira donc, et posa sa main dans l’emplacement … Là, cela enclencha un mécanisme … Les rouages de magie cliquetèrent quand là …

directives :


sorts utilisés :


objet utilisé :

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Effarée. Non alarmée. Oh non, complètement horrifiée par la situation, les battements d'ailes de Kaiikathal disparaissaient dans le brouhahas des décombres qui continuaient à tomber ici et là. Par tout les Esprits réunis, Reynagane se retrouvait maintenant en possession de la plus terrible des convoitises pour l'heure et de ce fait, venait de passer de simple espionne à une véritable cible à éliminée. La routine quoi. PAS DU TOUT.  

La statue qu'elle était devenue se brisa enfin lorsque le pirate aux yeux amoureux venait de la rejoindre pour la faire reculer de quelques pas. Tournant son visage vers celui ci, un silence s'installa aussi pesant que possible. Que fallait-il faire ? Comment la dragonne osait t'elle ? Pourquoi Reynagane se retrouvait toujours dans les mauvais coups sans le faire exprès ? Tant de questions qui méritaient un bon verre de cidre pour en parler. Mais l'heure n'était pas à la buvette, non ça non.

C'est presque dans un état second que Reynagane fut rejointe par Nyana qui avait le poil tout ébouriffé. Les pattes sur ses petites épaules humaines, la jeune femme écouta la Gräarh en clignant des yeux plusieurs fois avant de se ressaisir lorsque Nyana lui expliqua brièvement ce qu'elle venait de faire.  La guerrière qu'elle était avait essayé de détruire la Couronne en vain. Hochant la tête en ayant une pointe de compassion dans les paroles de la femelle, Reynagane esquissa enfin un sourire.

- Depuis quand Nyana Valthana est devenue raisonnable ? Déclara t'elle en refermant ses mains sur une patte de son acolyte. Nous allons y arriver, ensemble !

Par qu'elles moyens ? Une grande question mais les arènes étaient pour l'heure leur meilleure option. L'espionne expliqua brièvement ce qu'était cette boucle et ce qu'il s'était passée de son côté depuis son départ. Écoutant l'idée de Nyana, Reynagane esquissa une moue avant de froncer les sourcils en entendant François à ses côtés dire que tout ceci était beaucoup trop dangereux. À vrai dire, il n'y avait pas trente mille solutions et certainement pas le temps de réfléchir d'avantage. Ils pourraient de toute façon réfléchir durant leur course jusqu'aux arènes.

- Allons-y. Ce n'est pas comme si nous ne l'avions pas déjà fait dans le passé.

Bien que le sang avait coulé la dernière fois et bien des pires des façons, la Gräarh maquillée se souvenait très bien de la douleur que lui avait infligé ce foutu « Roi » des pirates.

Dans leur course effréné, les arènes ne tardèrent pas à pointer le bout de leur lumière. Par un étonnement démesuré, Reynagane constata que tout était en train de se mettre en place pour un combat digne de ce nom. Essoufflée, l'espionne écouta les instructions de Nyana en haussant les sourcils.

- Je ne vais pas rester les bras...

Coupée dans son élan par Nyana, Reynagane la laissa terminer avant qu'un bruit sourd ne se fasse entendre à l'entrée de la grande arène. Lolupata arrivait.
Au même moment, alors que le cœur de la jeune femme prenait un rythme plus rapide que la normal, une silhouette se dessina dans les arènes. Une silhouette qui aurait très bien pu faire hérisser le poil à Reynagane si elle en était encore pourvu. Nathaniel Eärendil. Ainsi donc, le pirate sans foi ni loi était présent à cette heure.

De son regard le plus mauvais lorsque celui-ci s'adressa à elle et au pirate à ses côtés, Reynagane se força à serrer les poings avant de ne se faire entraîner de force par François.
Une minute plus tard et voilà que la Couronne de Cendre venait achever le discours du roi de la confrérie.

Les secondes suivantes passèrent alors à la vitesse de l'éclair. Reynagane vit Nathaniel se préparer à attaquer Lolupata. Nyana prête à bondir sur un côté et des pirates s'armant pour la bataille dans les hauteurs des gradins. Tout ceci vola en éclat autour d'elle quand Lolupata usa de sa puissance. Les pieds de Reynagane n'eurent qu'à peine le temps de se préparer à esquiver le coup qu'ils décollèrent en même temps que beaucoup de chose autour d'elle. Volant pendant un temps interminable avant de s'écraser plusieurs mètres plus loin, Reynagane sentit son souffle se couper alors qu'elle atterrissait sur un sol plus moelleux qu'elle ne l'aurait pu l'imaginer. Un cri de douleur lui vrilla les tympans avant de comprendre que le pauvre pirate qui l'a suivait depuis un bon moment venait d'amortir sa chute.

- Est-ce que tout va bien ? Demanda t'elle à la hâte en se dégageant.

Question un poil stupide, on peut le dire.

Tâtonnant l'humain pour comprendre ce qui n'allait pas, Reynagane regarda autour d'elle en voyant un peu flou encore sonnée par la puissance du souffle. Un regard mi stupéfait, mi apeuré naquit sur son visage en voyant le sale état dans lequel Lolupata venait de mettre Nathaniel quelques mètres plus loin. Il fallait faire quelque chose !

- Que les Esprits nous viennent en aide... chuchota la jeune femme en entendant la Couronne se vanter.

Tout sembla trembler du simple grondement de Lolupata. Reynagane se redressa difficilement en apercevant du coin de l'oeil les mouvements de Nyana et l'apparition d'un Gräarh usant d'un de ses Esprits-Liés dans l'arène. Les missiles des pirates fusèrent touchant malgré tout Lolupata au flanc tandis que le sable de la grande arène s'éleva dans les airs. Le chaos vînt s'en lueur de victoire.

Reynagane souffla une seconde. Puis une autre. Les Esprits. Encore devait-elle leur demander de l'aide.

La jeune femme s'arracha à la souffrance de François pour s'avancer vers le Roi de la confrérie en se cachant le visage du sable corrosif. Elle faisait ce que son instinct premier lui dictait de faire. Ainsi, elle ne voyait pas d'autre solution alors que la défaite se faisait déjà sentir avant même que les premières minutes de combat ne s'écoulent. Elle savait oh combien les conséquences que pouvait avoir la peur sur les êtres vivants. Et si ce venin s'instaurait dans l'arène, alors Lolupata avait déjà gagné. C'est pourquoi, l'espionne parvînt à s'accroupir au côté de Nathaniel en le regardant une seconde avec un air de dégoût. Mais il était le roi des pirates. Pirates qui se donnaient corps et âmes pour faire tomber la Couronne. La peur ne doit pas s'installer.

C'est ce que la Gräarh camouflée déclara au Roi avant de l'aider à se relever. À son contact, Reynagane appela le puissant pouvoir de l'araignée à elle. Ascendance des Étoiles vrombit en elle alors qu'elle inspirait autant qu'elle le pouvait foi et confiance en Nathaniel.

- Tes troupes ont besoin de toi Nathaniel Eärendil termina t'elle en le lâchant alors que le pouvoir de son Esprit-Lié s'estompait.

Ces mots lui coûtèrent plus qu'aucun autre auparavant et pour autant, Reynagane savait qu'elle avait fait le bon choix. Peut-être que cela ne changerait rien mais pour autant qu'elle savait, l'espoir était le meilleur des remèdes.

Une bourrasque de sable lui gifla les joues alors qu'un deuxième carreaux venait de transpercer l'épaule gauche de Lolupata. Reynagane tourna son visage vers le Gräarh qui lâcha un grondement si sonore que la terre en trembla. Le glouton fit volte face et le cœur de Reynagane faillit manquer un battement lorsque la silhouette de Nyana se dessina dans les bourrasques. Faisant un mouvement en avant, Reynagane leva un bras en voulant avertir son amie.

- Ny...

Elle allait se faire dévorer. Que fallait-il faire. Que fallait-il faire bon sang !
S'avançant de quelques pas, Reynagane s'empressa de dérocher la boucle d'oreille accrochée au châle d'une main tremblante.

- LOLUPATA ! Hurla t'elle en leva le bras dans sa direction, boucle d'oreille en main.

Si les paroles de la dragonne était vrai, alors Lolupata ne pouvait pas lui faire de mal tant qu'elle portait le châle aux broderies dorées.

- C'EST CA QUE TU VEUX ?

Les cheveux lui tombant sur le visage, la respiration saccadée, Reynagane regarda la Couronne se tourner lentement vers elle avant de s'approcher faisant voler haut et fort un grondement :

« Donne la moi et je m'en vais d'ici sans faire de massacre. »

- Alors vient la chercher rétorqua t'elle en faisant volte face avant de s'élancer dans une ascension dans les gradins.

L'improvisation. C'était bien aussi des fois. Depuis le temps qu'elle échappait à la mort, peut-être que cette fois-ci elle y resterait si c'était pour qu'au final, cette fichu Couronne tombe enfin.

Lolupata s'élança à sa poursuite d'une rapidité incommensurable. Reynagane faillit rater une marche avant de se rattraper, fonçant tête baissée vers la silhouette de Kaiikathal qui commençait à gonfler son poitrail pour cracher du feu. Nyana avait besoin de feu, elle allait en avoir.

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Cela doit se terminer ici et maintenant, le géant tombera ou me fera tomber, mais je ne le laisserais pas s’approcher de Rey, c’est ma seule mission actuellement, et je ferais tout pour la réussir. La queue sectionnée par ma dague, le félin tigré perdit eu du mal à trouver son équilibre durant plusieurs secondes. Seconde sur lesquelles j’aurais dû en profiter pour tenter une attaque, mais je savais que cela ne servirait à rien… Il fallait attendre une solution… J’ai donc pris du recul, pour pouvoir esquiver si nécessaire et avoir une vue d’ensemble sur ce qu’il y avait autour de moi.

Je n’ai pas le temps de dire quoi que ce soit, ni même de réfléchir, car un visage familier, et que je ne désirais pas revoir fit surface… Le roi en personne était là et je ne pouvais pas me sentir plus en colère que maintenant… Deux ennemis au même endroit… Cela aurait été trop beau de ne pas le voir, mais les rêves se réalise que rarement… Je dois faire avec, tant pis pour moi.

Alors que je montrais parfaitement mon mécontentement, par le biais de mes oreilles et les faibles grognements, mais le temps n’a pas au papotage… Si cela était le cas, je doute qu’une poésie sorte de nos gueules… Cependant, ce que dit le Roi de la confrérie me surpris presque. Si au début, j’ai eu envie de lui dévorer la tête, même si ma mâchoire n’est pas assez grande pour le faire… Je ne peux qu’accepter, et même être en une sen contente de savoir qu’il y a une faible chance que je retrouve mon pays… Enfin bref, je vais découvrir ce que l’avenir m’attend à la fin de ce bordel sans nom.

« L’ennemis de mon ennemi est mon allié, non ? »

Je lui lance un faible regard, ma manière de lui dire que j’acceptais sa proposition. Mais l’a-t-il bien entendu ? Je peux penser que oui, car le soi-disant roi vient de se jeter dans la gueule du félin tigré. Je ne peux montrer que mon étonnement, avec de gros yeux ronds, un peu comme les chouettes… Probablement que le pouvoir de la royauté, lui a mis du sable dans la tête, qui serait assez fou, à part moi bien évidemment, pour foncer tête baissée ? Lolupata, en est ravi, en même temps, cela serait presque surprenant de le voir esquiver… Cette dernière attrape mon soi-disant allié, mange un morceau de son oreille pour avaler une boucle identique à celle que possède dorénavant Rey.

C’est… Décevant… Je m’attendais à plus de spectacles, après tout, ne m’a-t-il pas proposé d’observer la scène si je refusais de l’aider ? Qui auraient pu croire que cela aller durer que quelques secondes ? Certainement pas moi… Juste après son festin, ou son amuse-bouche, car une oreille ne doit pas vraiment nourrir un animal comme lui… Il lance le roi, comme s’il n’était qu’une vulgaire chaussette dans les gradins, la chute de ce dernier n’étant pas amorti, provoque un bruit extrêmement douloureux, et j’ai presque un peu de peine pour lui… Ou pas… J’ai du mal à me décider…

Je dois trouver une solution, car l’arme blanche ne fonctionne pas sur le félin… Tout ce que nous tentons semble échouer, nous sommes dans une situation vraiment désespérée, et je ne trouve aucune solution… Je suis resté en arrière, à observer, réfléchir, je pensais qu’on allait agir en équipe, mais cela ressemble plus à du chacun pour soi… Réfléchir, réfléchir… Je dois réfléchir plus…

Je remarque un garal que j’avais déjà aperçus plus tôt dans la journée, il m’avait suivi et j’ignorais pourquoi. Ce dernier participe au combat à distance, il donne des munitions ? Alors que tout semble perdu, il y a peut-être encore une chance… La couronne de cendre se dirige vers ma sœur, et je ne peux pas le laisser faire… Lolupata s’arrêta sous les tire qui l’ont blessé au bras ! Ces munitions ne sont pas ordinaires et je ne vais pas demander tout de suite ce qu’elles ont de si particulier, je dois en profiter pour qu’ils continuent de distrait le félin.

Rey appelle le félin, pour faire diversion ? Je me tourne vers cette dernière, puis remarque la présence de la dragonne qui allait souffler du feu. Vu la distance, il serait bien assez proche pour que je sois en mesure d’utiliser mon esprit-lié de la salamandre, mais le graärh obèse, veux nous compliquer la tâche et souffle de tout son être, repoussant les flammes et même l’ami de Rey. Par chance, ma sœur de cœur, parvient à se relever sans trop de difficulté. Il est en colère, cela se voit et de son souffle il détruit une partie de l’arène, et fait envoler plusieurs tireurs… Je me dirige vers le graärh, pour être assez proche de l’esclave, pour lui donner des instructions.

« Toi là-bas ! Fais le tour de l’arène et ouvre les cages ! »

Je n’ajoute rien de plus et me tourne vers la couronne, prête à lui sauter dessus, mais avant cela, j’ai fait appel à mon esprit lié de la salamandre pour contrôler le feu qui est tout autour de nous. L’arène se meurt peu à peu, et je peux profiter de cette destruction, pour prendre l’avantage… En tout cas, je l’espère… Avec de la chance, les munitions finiront par exploser avec la chaleur des flammes ! S’ils l’on blessé une fois, ils pourraient l’affaiblir davantage, les flammes naturelles n’ont aucune emprise sur moi, lorsqu’elles sont naturelles, je devais tenter cette carte…

Demandant intérieurement de l’aide à ma salamandre, mes prunelles se posent sur le félin obèse, les flammes se mouvoir doucement jusqu’à finir par encercler le mâle, dans une cage temporaire pour que je puisse foncer en utilisant l’esprit lié du guépard pour accroitre ma vitesse, je dois le prendre par surprise et pour cela, je dois miser sur ma rapidité… Je fonce sur lui, une flamme se rapproche de moi, pour embraser ma dague, je pivote en glissant sur le sol dur, pour planter ma dague à l’endroit où il a été blessé par les tireurs. Je veux user de ma force et de la vitesse en plus de l’effet de surprise pour le déstabiliser et espérer pouvoir le rapprocher des munitions qui sont doucement en train de cuire… Mais est-ce que je vais réussir à maîtriser ce géant glouton ?

Directive :

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