Les profondeurs du Domaine d’Eleatria… Tout aussi sombres que n’importe quelles profondeurs. Heureusement sa fidèle fibule leur éclaira le chemin de son petit compagnon immatériel, un dauphin sautillant dans l'air sur lui-même tout du long.
Un chemin qui bien vite leur présenta deux branches, le couloir se séparant en deux extrémités. D’un sort "retrouvailles", Ilhan sut assez facilement lequel choisir, et, accompagné de sa petite escorte, plus si petite que ça, l’althaïen se retrouva face… à l’entrée d’un labyrinthe. Il retint un soupir, à la fois frustré et amusé de ces précautions tout althaïennes, et l’observa avec attention. Gauche ou droite ? Question existentielle vite balayée, quand la réponse lui vint : à gauche. Et le chemin se révéla à lui sans accroc : encore à gauche, puis une troisième fois, puis à droite, une fois à gauche, deux fois à droite, une fois à gauche, une à droite… Quelques embranchements plus loin, alors qu’il sentait le scepticisme monter parmi ceux qui le suivaient, commençant à prendre ses décisions instinctives pour de la pure folie, il déboucha triomphant sur un mur. D’apparence un simple cul-de-sac, de pierre et d’orichalque nimbé de magie.
Un nain, si toutefois il était possible de parler de nain pour un glacernois, mesurant un mètre cinquante, frissonna de dégoût à la vue de cette magie.
– Je crois que je vais aller chercher votre acolyte baptistrel. Ne nous inquiétez pas, j’ai une très bonne mémoire.
Oui, en effet, il n’aurait nul mal à le retrouver, béni de la baleine qu’il était. Et béni du sanglier, un choix judicieux au vu de son sacré caractère. Ilhan acquiesça donc, lui signifiant l’avoir entendu et être d’accord.
Toutefois nul cul-de-sac, songea Ilhan en se retournant. Mais une porte. Il s’agissait d’une porte dont il fallait maintenant trouver la clé. Sur le mur trônait l’emplacement pour y poser une main. Une main qui ne soit pas sanglante, assurément. Pas aussi sanglante que celles des cadavres putrides qui trainaient au sol, et empoisonnaient l’air de leur odeur pestilentielle. Des plumes dépassaient de certains d’entre eux et un nom rugit en son esprit : chimère. Elles avaient dû vouloir forcer cet endroit, en vain, jadis, quand la belle Althaïa était entre leurs mains.
D’un sort de retrouvailles, Ilhan eut la confirmation que Judith se trouvait juste derrière ce mur… Mais comment l’ouvrir ? Personne, ici, ne semblait avoir les mains propres, songea-t-il en faisant le tour de son escorte du regard. Et pour cause, tant et tant de guerres, tant de combats… Qui pouvait se targuer d’être resté innocent ? Si ce n’est son presque-frère… Lui seul pourrait l’ouvrir, très certainement. Il leur fallait donc l’attendre.
– Ilhan ?
Une voix vibrant dans l’obscurité le fit frissonner, à la fois de joie et d’appréhension. Oh non rien d’effrayant à cette présence, plutôt de la surprise. Naal. Naal du Néant ! Ici, avec lui ! Pour tout accueil, l’almaréen eut droit à une étreinte en guise de réponse, les bras du Sainnûr l’enserrant avec affection. Une affection qui lui fut rendue par une même étreinte. Et si Ilhan aurait aimé la prolonger, il dut se résoudre, à contrecœur, à s’écarter quelque peu.
– Est-ce que tu vas bien ? s’enquit aussitôt l’althaïen, observant rapidement si des traces de blessures maculaient le corps de son almaréen et, n’en voyant aucune apparente, laissa une onde de soulagement l’envahir. Comment se fait-il que tu sois là ? Que se passe-t-il ?
– Je vais bien. J'étais ici pour récupérer un objet que j'ai aidé à faire naître et que je ne voulais pas voir tomber entre les mains des pirates. Mais j'ai été... Contrarié dans mes plans. Lolupata est ici. Et toi ? Que fais-tu ici ? Je sais que tu aimais Althaïa mais tout de même…
Ainsi la présence de l’objet de néant s’expliquait, ainsi que son origine. Un fin sourire s’esquissa sur les traits tirés de l’althaïen, avant qu’il ne réponde.
– J'imagine qu'il s'agit de cet objet étrange qui sème le chaos. Je crois que notre ami Belethar a réussi à le maitriser. Pour ma part, je suis venu aussi pour récupérer un objet. L’objet-que-tu-sais, l'objet qu'un certain cendré nous a demandé de lui ramener… L'objet est ici. Mais comme toi, nos projets ont été... contrariés par Lolupata qui semble décider à semer la mort sur son passage. Nous avons peut-être un moyen de sauver la cité de ses méfaits.
Si tant est qu’il veuille la sauver. Mais il devinait que son presque-frère Belethar, lui, le voudrait. Ilhan désigna alors le mur devant lequel l’attroupement se tenait.
– Une des personnes qui connait ce moyen semble être derrière ce mur. Une vieille légende... un vieux conte althaïen en un sens…
Naal commençait à suffisamment connaître la culture althaïenne pour voir de quoi il parlait. L’almaréen observa le mur et sembla ravaler sa salive :
– Je vois. D'autres avant vous ont déjà essayé de rentrer et y ont laissé leur vie... Ou ont failli.
Il tira un peu sur sa tunique, au niveau du col, et montra une cicatrice qu'Ilhan connaissait bien, près de son épaule. L’althaïen se permit une fugace caresse sur ladite cicatrice, avant que le pan de tissu ne la lui cache de nouveau.
– Véhasiel voulait tellement rentrer. Il a créé la pierre du chaos avec, des…
Ilhan sentit clairement l’hésitation. Et plus encore.
– Des éclats de coquille de dragon corrompues. Mais ça n'était pas assez puissant pour annihiler la magie qui protège cet endroit.
Culpabilité et colère en un étrange mélange rongeaient Naal à l’évocation de ces coquilles de dragon, du moins de ce que lui en soufflait sa Pythie. Il lui offrit alors une légère étreinte, comme voulant lui assurer son soutien, même s’il n’avait pas encore tous les éléments.
– Coquille de dragon ? osa-t-il finalement demander en un murmure, sa curiosité avivée. Corrompues ? Par les chimères ? rajouta-t-il.
Toujours enserrant Naal, ses mots presque susurrés au creux de l’oreille de l’almaréen. Quand il relâcha doucement l’almaréen, il le vit se pincer les lèvres avant de répondre :
– Vehasiel avait les œufs de Nahui et de Kaiikathal. L'un des œufs était blanc et il m'a proposé de... L'ouvrir. J'ai brisé une partie de la coquille, mais... La dragonne a renforcé sa coquille ensuite pour que je n'y parvienne jamais. Véhasiel menait beaucoup d'expériences avec la magie du Néant. C'est une chance que les pirates aient tout nettoyé.
Ilhan entendit clairement par Tela la pensée non dite : "Pour une fois qu'ils faisaient quelque chose de bien." Il n’allait toutefois pas les remercier pour autant !
– Il y avait des choses horribles et... blasphématoires. Il a pris ces éclats, et les a transformés en cette pierre du chaos. Elle était désactivée quand je suis arrivé, mais quand Lolupata m'est apparu, je crois que je l'ai réactivée accidentellement par ce qui émane de moi et par la panique, je crois. Je suis soulagé que Belethar l'ait arrêtée…
Une vague pensée s’envola vers Nahui. Il n’avait jamais su toute sa sinistre histoire, seulement quelques bribes, et les pièces du puzzle se rassemblaient. Mais en l’instant, sa pensée se focalisa sur Naal qu’il étreignit encore, tout en lui soufflant en un tendre et volage baiser :
– Tu n'y es pour rien. Et tout est fini maintenant. Enfin... pour ces éléments-là.
Car bien d’autres restaient à régler. Naal acquiesça de la tête.
– Toutefois, tu as dit "Véhasiel voulait tellement rentrer." Pourquoi voulait-il tant entrer ici ? Et faut-il s'attendre à voir ressurgir d'autres expériences de Vehasiel ?
– Il disait que ce qu'il y avait ici parasitait sa magie et qu'il n'arrivait pas à aller à son plein potentiel. Comme si c'était une énergie contraire, tu vois ? Il voulait entrer pour désactiver ou détruire cette chose. Pour le reste des expériences, je n'ai rien retrouvé d'autre ici. Les pirates semblent avoir fait correctement le ménage…
Ilhan acquiesça à son tour. Oui, il pensait voir. Il sentait vibrer de la haute magie en ces lieux.
Ce fut cet instant que choisit le nain glacernois pour revenir, en compagnie de Belethar… et de l’homme dévêtu qui l’avait invité à certaines festivités un peu plus haut. L’homme adressa à Ilhan un timide coucou de la main, toujours aussi peu vêtu, une simple draperie entourant ses hanches. Certes, l’althaïen ne pouvait nier qu’il n’était pas dénué de charme… Même si le paon n’y était sans doute pas pour rien. Paon et escargot, étonnante combinaison pour cet homme. Un homme qui, toutefois, ne semblait pas nourrir de mauvaises intentions. Ilhan répondit donc à son petit geste et lui prêta sa cape pour qu'il ne reste pas si courtvétu dans les fraicheurs souterraines. Il le sentit, à son grand désarroi, très flatté par son cadeau. L’homme semblait penser que c'était un signe, un aveu discret d'Ilhan de son affection. Par tous les Dieux, voilà qui était embêtant. Toutefois le paon lui proposa son aide, si besoin était.
Sans tarder, après qu’ils se soient tous deux mis au courant de leurs avancées, Belethar posa sa main sur l’emplacement prévu. Il fut brusquement arrêté dans son geste par Naal, qu’il n’avait pas encore remarqué, mais le Baptistrel parvint à convaincre le dévot qu’il savait ce qu’il faisait. Et son presque-frère posa sa main immaculée. Des rouages se firent entendre, actionnés par magie, une puissante magie, puis… La porte s’ouvrit en deux, en une ouverture assez grande pour laisser passer deux personnes côte à côte.
De là où il était, Ilhan put voir une petite pièce, éclairée par une lumière bleutée, provenant du centre de la table entourée de quatre fauteuils confortables. Deux fauteuils lui faisaient face, occupés par deux althaïens qu’il reconnut sans peine : Colas Omalas et la superbe Lena Magdelera. Quatre fauteuils, certainement les quatre membres de l’Ordre dont ils avaient vu les initiales gravées sur la fontaine du port. Ils semblaient morts de prime abord, ou endormis, mais Ilhan entendit leur cœur, quatre coeurs battant, même si très très lentement. Tous vivants donc. Une stase ? Très certainement. De l’un des fauteuils qu’il voyait de dos, une main blanchâtre pendait nonchalamment. Judith, sans aucun doute, seule elfe des quatre, la seule à la peau blanche. Et leurs Esprits-Liés palpitaient encore eux aussi. Escargot pour Judith, certainement celle qui contrôlait la stase donc, Inséparables pour Colas et Lena, et une sorte de porte-bonheur en la coccinelle de Denizo.
Les quatre fauteuils entouraient une table de pierre merveilleusement sculptée, un ouvrage elfique magnifique. Aucun des symboles rappelant la chanson, toutefois. Ni de lance, nota rapidement Ilhan en observant toujours de loin.
Toutefois, cette magie palpitante, vibrante, puissante. Ses sens Sainnûr étaient en effervescence et en pure admiration. Oh oui, il en sentait toute la puissance, et son ornithorynque était catégorique, cela ne venait pas des Esprits-Liés. Naal avait parlé de magie contraire à celle de Vehasiel. Certainement cette magie Baptistrelle que Belethar avait sentie… Mais plus que ça encore. Une haute magie, oui il le sentait. Telle la magie des Sept Déesses contre la magie de Néant. Une haute magie emprisonnée dans de la magie baptistrelle… De la haute magie dans cette salle, ici, là, juste devant eux, en un magnifique irisé de puissance comme rarement il n’en avait vu. Pas tout à fait comme un nouveau puits du Baoli… Non… Plutôt… plutôt comme s’ils étaient en présence d'un très très très vieux dragon, songea-t-il tout à coup !
Et quand cette pensée l’effleura, Ilhan entendit de multiples tic tac dans la pièce et vit aux murs de nombreuses horloges, aucune n'affichant la même heure. Il crut un instant que ces horloges étaient liées aux quatre membres en stase, telles des horloges biologiques, mais non, il n'y avait pas un, ni deux, ni même seulement quatre tic tac, mais plusieurs dizaines. Des dizaines et des dizaines. Les murs en étaient vraiment couverts en grand nombre, allant du beau carillon au petit coucou… Chaque horloge possédait des aiguilles, toutes à des heures différentes et défilant au rythme des tic tac, certaines plus vite que d'autres, certaines plus lentement.
Intrigué, Ilhan lança alors de loin un sort d'identification sur les horloges. Chaque horloge était bien magique. Elles étaient toutes liées à une époque ou à un fil de temps, peut-être parallèle. Mieux valait donc ne pas y toucher, même si son esprit joueur aurait été tenté de faire glisser quelques aiguilles ici et là pour voir ce qui se passait, mais il préférait éviter de déclencher un cataclysme chronologique, aussi drôle et tentant que cela puisse être. Il sentit toutefois que le vrai pouvoir de ces horloges ne venait pas d'elles. Elles avaient l'air connectées à ce qui luisait au centre de la table. Ilhan y reporta alors son regard.
La lumière bleutée venait du centre de la table, d’une sphère incrustée dedans, d'environ une cinquantaine de centimètres. Une sphère qui pulsait de haute magie et de magie baptistrelle, mais trop puissante pour qu'Ilhan détermine quoi. En tout cas, une chose était sûre et certaine…
Il y avait un œuf de dragon à l'intérieur de cette sphère !
Ilhan songea rapidement à Naal qui allait frôler la crise cardiaque à cette vue. Mais bien vite ses pensées se ramenèrent sur l’oeuf. Ce dragon pourrait-il... avoir vu toutes les époques liées aux horloges ? Question qui resterait en suspens pour le moment, il avait plus urgent à faire.
Comme tenter de sortir les quatre membres de l’Ordre de leur stase. Et pour cela, entrer dans la salle. Mais Ilhan pouvait-il seulement entrer ? Lui qui avait les mains souillées ? Un sort d’identification sur la salle ne lui révéla rien de probant à ce sujet. Un instant, l’idée d’y envoyer un pirate pour tester le passage lui titilla l’esprit, mais un regard vers son presque-frère le dissuada de cette idée. Il demanda alors à Belethar si l’althaïen aux mains sanglantes qu’il était pouvait entrer, et celui-ci lui révéla que seule la porte était enchantée et qu’il pouvait donc franchir le seuil sans risque. Aussitôt, Ilhan attrapa alors la main de Belethar et fit un pas avec lui. Appréhendant un instant que la porte ne se referme derrière eux, les emprisonnant ou pire. Mais, non, la porte ne se referma pas et rien ne le foudroya.
Il eut l'impression toutefois d'entrer dans une bulle, comme si le monde autour d’eux n'existait plus vraiment. Il se retourna et fut rassuré de voir les autres de l’autre côté de la porte. Mais les sons leur parvenaient de loin, quand ceux-ci leur parlèrent. Comme s’ils étaient sous l'eau. Pas de décalage temporel en tout cas, ce qui le rassura également.
Il se tourna alors vers les quatre personnes en stase confortablement assises et "endormies" sur leurs fauteuils. Il était temps maintenant de les sortir de stase. Et pour cela, il allait devoir copier l’escargot de Judith. Même s’il n’était pas le seul capable d’user de cet Esprit-Lié, songea-t-il avec un regard vers l’homme dévêtu. Ilhan lui fit signe de les rejoindre pour l’assister, si jamais il ne parvenait à maitriser les pouvoirs de l’escargot correctement. Il activa alors son glyphe de souffle spirituel pour obtenir une meilleure maitrise des Esprits-Liés puis usa de son ornithorynque pour copier celui de l’elfe. Avant d’oeuvrer, il demanda également à Belethar de monitorer les quatre individus qui allaient sortir de leur stase pour s’assurer que tout se passe bien, et demanda au paon d’être prêt à remettre la personne en stase au moindre signe d’alerte du Baptistrel.
Sa première cible fut Judith, estimant, qu’en tant qu'elfe, elle serait plus résistante aux possibles effets secondaires de la stase et qu’ils seraient ainsi trois spirites de l’escargot si nécessaire. Son réveil se déroula heureusement sans accroc. Elle papillonna des yeux, lorsqu'elle les ouvrit et observa Ilhan en silence un long moment. Elle avait l'air déphasée, comme ils pouvaient s’y attendre, mais ne semblait pas souffrir d’un manque d’énergie vitale ni magique. Voyant toutefois que tout allait bien, Ilhan et son nouvel ami (et non amant !) réveillèrent les autres, le temps qu'elle reprenne un peu contenance. Autres qui parurent tout autant déboussolés.
– Les chimères ? furent les premiers mots de l’elfe, ou plutôt sa première question.
– Mortes, répondit tout d’abord Ilhan de ses accents althaïens graves et posés. Enfin du moins dans ce monde. Elles ne sont plus ici. Je m'appelle Ilhan Avente, vos acolytes me connaissent déjà, je suis althaïen comme vous vous en doutez. Voici Belethar Espérancieux, Baptistrel et Gardien du domaine, et... un ami.
Ilhan réalisa ne pas connaitre le nom de l'homme dévêtu et d'un regard le lui demanda.
– Sebastian, fit l’homme avec un grand sourire charmeur.
Ilhan reprit sans attendre :
– Vous avez été apparemment depuis longtemps en sommeil. Nous avons dû fuir les chimères loin de notre continent, et avons trouvé refuge dans un archipel, mais elles nous ont pourchassés et retrouvés, ont fait d'Althaïa leur cité de prédilection et une sorte de... d'île volante, qui a atterri au milieu de l'archipel où nous nous étions réfugiés. Nous avons combattu les chimères et avons réussi, grâce aux Baptistrels, à les renvoyer dans un au-delà. Ou un autre monde.
Après tout, elles semblaient continuer d’exister dans le monde astral.
– Il serait long de vous résumer tous les événements que nous avons vécus et que vous avez manqués, et le temps nous est compté. Nous avons dû vous réveiller, car nous avons besoin de vous, de votre aide. Si vous le souhaitez, vous pouvez lire mon chant-nom, vous devriez apprendre tout ce que vous souhaitez, sur ce qui est arrivé depuis votre mise en stase, et... également sur mes intentions, si cela peut vous rassurer.
Judith acquiesça doucement de la tête à ses explications qui semblaient lui faire sens.
– Nous n'avions plus le temps de partir d'Althaïa, quand les chimères ont attaqué, répondit-elle. Alors j'ai emmené mes trois amis ici, et nous nous sommes enfermés. Mais nous n'avions pas de vivres pour tenir un siège, alors je nous ai placés en stase, sans grand espoir de réveil. Je me suis réveillée tous les ans, pour m'enquérir de l'état de cette cité, pour savoir si nous pourrions sortir. Et j'ai perdu espoir, je l'avoue. Je suis heureuse que cela soit enfin terminé.
– L'espoir est ténu et nous avons souvent cru le perdre aussi. Mais chaque fois, une petite étincelle semble se rallumer dans le noir pour nous guider et nous tentons de nous reconstruire.
Un léger silence flotta avant qu’il ne reprenne. Sans doute avait-elle eu le temps de lire en lui ce qu’elle souhaitait.
– Vous avez dû entendre dans mon chant-nom ce qu'est malheureusement devenue notre belle Althaïa... mais vous avez dû voir aussi la raison de notre présence ici, et ce que nous essayons de faire. Si les chimères ont disparu, un autre ennemi nous menace. Tous, sans exception. Un autre ennemi contre lequel nous cherchons des alliés, des renforts, entre autres. Un ennemi qui est actuellement ici même, en train de dévaster cette cité et de ravir nombre de vies.
Lolupata. Les Couronnes de Cendres. En son coeur, il aurait pu dire les pirates, mais cet ennemi aujourd’hui n’en était pas un, mais un possible allié.
– Si les légendes disent vrai, si les contes ne sont pas que des contes, comme c'est souvent le cas en Althaïa, il existerait ici un moyen de les sauver de cet ennemi, du moins en partie. Et ce moyen... je crois que vous le connaissez.
Se disant, il regarda les trois autres membres qui écoutaient en silence et qui avaient repris leur moyen. Elle acquiesça de nouveau :
– Je peux en effet activer les défenses de la ville, mais il faut que tout le monde soit dans les souterrains pour cela, car cela les verrouillera. Cela protégera ceux qui s'y trouvent. Quant aux bâtiments en surface ils... rejoindront une autre temporalité ?
Ilhan entendit presque la question muette que le haussement de sourcil de l’elfe suggérait : était-ce clair ? Il avait envie de dire oui. Et non.
– La ville va, de visu, disparaitre en surface, le temps que le danger... s'en aille ou que la menace disparaisse. Ensuite nous pourrons les faire réapparaître. Eux, ou bien ceux d'une autre temporalité : chacune de ces horloges au mur conserve une... mémoire de la ville, à un moment différent de son histoire. Vous comprenez ?
Cette fois, oui, il comprenait assez. Bénissant son lien avec Olöréa qui lui avait fait toucher du doigt ce genre de concept. Il acquiesça et déglutit, et se permit quelques questions, afin d’être sûr.
– Que deviendront ceux qui seront à la surface ? Seront-ils renvoyés dans cette autre temporalité ? Une sorte de... mondes parallèles ?
D'un geste, il caressa Olöréa dans sa besace.
– Et le danger, que deviendra-t-il ? Sera-t-il envoyé dans cette autre temporalité lui aussi ? Pouvant décimer l'autre temporalité pour protéger la nôtre ? Et risquerions-nous de faire réapparaitre les chimères à la place, si jamais la cité fait apparaitre une temporalité dans laquelle elles étaient présentes ?
– Non, ceux à la surface ne disparaîtront pas, mais ils seront livrés à eux-mêmes. Quant à la menace... Si elle n'a plus rien à faire ici, elle partira. Mon ancêtre était Cawr, elle a créé une protection. Contre les vampires. Bien souvent, ils retournaient à l'ombre quand le soleil se levait. Nous ne risquons pas de faire revenir les chimères, seuls les bâtiments, dans tout leur art, sont captés par l'enchantement.
Cette fois, tout était clair et l’althaïen remercia l’elfe d’un geste de tête. Il leur fallait maintenant agir. Et déjà un plan d’action se dessinait. Laissant Belethar et l’elfe puiser dans son chant-nom pour comprendre ce qu’il entreprenait, il ne perdit pas plus de temps. Il souhaitait faire en sorte que soit rameuté le maximum de personnes dans les sous-sols, pour qu'ensuite Judith déclenche les protections. Et ce, sans que Lolupata n’en soit averti, ou le plus tard possible. Lolupata ne devait en aucun cas rejoindre les souterrains lui aussi.
Il contacta tout d'abord ses araignées présentes dans la cité, avec pour ordre de se rendre dans les souterrains et d'y amener toutes les personnes qu'elles trouveraient en chemin, et d'aller chercher leur consœur vampiresse à l'hôpital. Il donna les mêmes consignes aux acolytes du Marché Noir présents avec eux. Si les agents de son père étaient là pour le protéger, il se devait aussi de les protéger en retour, et il était hors de question de les sacrifier. Sebastian aussi fut mis à contribution. Qu’ils sauvent les leurs, et toute personne qu'ils rencontreraient, et qu’ils aillent tous se réfugier, eux y compris, dans les souterrains sans attendre.
Il contacta rapidement les capitaines des bateaux avec lesquels ils étaient venus et leur ordonna de s'écarter un peu au large, afin d’éviter que Lolupata ne s'attaque à eux.
Il contacta ensuite la Graärh qu’il avait rencontrée au port. S’il fut tenté un court instant d’en profiter pour leur dire de rejoindre les bateaux de mercenaires, il se ravisa aussitôt. Ce serait un réel coup dans le dos au roi des forbans. Certes, cela avait été son premier réflexe, en bon fourbe qu’il était aussi, mais un tel coup bas mettrait à mal toute coopération et toute négociation ensuite, la parole d'Ilhan n'aurait plus eu de valeur pour Nathaniel qui ne pourrait plus s'y fier. Si en temps ordinaire, il n’en aurait eu que faire, les circonstances étaient tout autre. Et les pirates n’étaient pas leur ennemi. Pas réellement. Non, au vu de leur passif et de leur relation compliquée, s’ils voulaient collaborer un tant soit peu efficacement maintenant, et peut-être dans l’avenir, car il ne fallait écarter aucune opportunité, Ilhan devait retenir ses coups bas. Pour le moment. Tant que le roi des forbans retiendrait les siens. De toute façon, les Graärh auraient eu peu de chance d’avoir le temps de rejoindre les bateaux. Il appela donc l’Aaleeshaan et lui proposa qu’elle et les siens se réfugient dans les souterrains, où ils pourraient être protégés, à moins que certains souhaitent et acceptent de continuer à protéger Reynagane le temps qu'il les rejoigne dans l'arène. Le choix lui appartenait, à elle et aux siens. Il lui ordonna toutefois que, s’ils choisissaient de rejoindre les souterrains, ils le fassent en toute discrétion sans en alerter la Couronne.
Restait le problème Reynagane. La Graärh avait finement joué jusque-là. Et avait la boucle d’oreille tant désirée par tous. Toutefois… Toutefois, il allait falloir ruser, car Lolupata était focalisé sur elle. Ce fut donc son prochain contact.
– Reynagane, c’est Ilhan. Écoutez-moi bien, jusqu’au bout s’il vous plait, et surtout ne révélez pas tout haut ce que je vais vous dire.
Il lui expliqua alors qu’ils avaient trouvé un moyen de protéger les souterrains, qu’ils allaient devoir s’y réfugier, elle d’autant plus, MAIS, car il y avait un mais de taille :
– Mais vous ne pouvez pas vous y rendre tout de suite, sous peine que Lolupata vous suive. Or s’il atteint les souterrains, les protections ne pourront rien faire contre lui. Elles protègent quiconque y est. Il va falloir qu’on trouve un moyen pour que vous puissiez vous esquiver dans les souterrains sans qu’il s’en rende compte. Il va vous falloir tenir le maximum de temps possible, et nous attendre. Nous allons vous rejoindre pour vous aider. Une fois arrivé, je vais tenter de créer un double illusoire de vous. Dès que vous verrez que votre double a toute l’attention de la Couronne, et que votre double joue bien son rôle de diversion, fuyez aussi vite et discrètement que possible, en direction des souterrains. Nous tenterons d’occuper Lolupata le temps qu’il faudra. Pas de folie, pas de tentative suicidaire. Ce que vous portez est primordial. Vous tenez notre destin à tous entre les pattes. Vous devez parvenir aux souterrains et y être protégée, coûte que coûte, avec l’objet, sans que Lolupata ne vous rejoigne. Est-ce compris ?
Une fois sûr que tout était clair pour Reynagane et qu’elle était d’accord, autant que faire se pouvait du moins, il se tourna vers les acolytes restés. Il leur faudrait eux aussi rameuter le maximum de personnes vers les souterrains pour qu’ensuite Judith active les protections. Il demanda également à Naal ce qu’il préférait, venir avec lui ou rallier les gens aux souterrains, et l’almaréen choisit la deuxième option, lui révélant qu’il existait un passage par les vestiges de la muraille. Ce Naal, une perle, pensa-t-il avec un sourire triste et une dernière étreinte. Espérant… que ce ne soit justement pas la dernière.
Quand tous partirent à leur tâche, ne restaient plus que Belethar et Judith à qui il offrit un sourire empreint de gravité et d’appréhension, conscient du moment fatidique et de la possible folie qu’ils allaient commettre. Il leur serra la main à tous deux en même temps. Puis il demanda à Judith de n’activer les protections qu’à son signal qu'elle pourrait avoir par le biais de Belethar lié à lui par l'anneau, ou qu'en cas de situation désespérée quand le maximum aura rejoint les sous-sols protégés.
Il se tourna vers l’oeuf de dragon et quand il indiqua vouloir le mettre en sécurité et faire en sorte qu’il ne tombe pas aux mains des Couronnes, afin que les sinistres expériences des Chimères ne recommencent pas, Judith lui indiqua que l’oeuf devait rester dans la sphère au coeur de la table, table qui était reliée aux horloges, horloges qui contenaient des "chants-noms" d'Althaïa. Il devait donc rester en place, au moins le temps que les protections soient activées, car sinon les défenses ne fonctionneraient plus. Ilhan acquiesça sombrement. Il s’était douté de cette réponse. La haute magie alliée à la magie baptistrelle allait nourrir les protections grâce à l’oeuf. Il confia donc la protection de l’oeuf à Judith, en lui faisant promettre de le mettre ensuite en sécurité s'il n'y était pas déjà et de tout faire pour que les Couronnes ne mettent pas la main dessus.
Judith lui expliqua que la salle où ils étaient présentement était comprise dans les protections et qu’elle pouvait activer ces protections de là où elle était. Elle se tourna alors vers Belethar et lui demanda son aide en tant que Baptistrel et Gardien, peu sûre qu’elle était d’avoir la puissance magique nécessaire après sa stase. Belethar accepta. Ilhan étreignit son presque frère fugacement, le coeur noué à l'idée de devoir le quitter, lui qui avait songé se téléporter avec lui.
Mais le temps était compté. Quand il le lâcha, il prit sa pierre de voyage des anciens et posa un sceau des anciens dans la salle… ce qui devrait lui permettre ainsi d’y revenir en un instant grâce à sa pierre si besoin. Avant que les protections ne soient posées toutefois.
Et lui restait encore une dernière personne à prévenir de son plan. Le roi des forbans.
– Nathaniel, fit-il d’une voix sombre. Ne me répondez surtout pas, Lolupata ne doit rien savoir. Ne dites rien tout haut qui ne puisse lui faire comprendre quoi que ce soit. Nous avons trouvé comment activer des protections efficaces.
Il avait envie de lui répondre "Cheh, tu disais quoi concernant les chansons althaïennes ?"
– Ces protections ne joueront les boucliers que dans un seul endroit de la cité toutefois, et il ne faut en aucun cas que la menace ne rejoigne cet endroit protégé.
La menace étant ici Lolupata bien évidemment.
– Ces protections seront activées et les personnes protégées aux uniques conditions... d'avoir la boucle d'oreille et les Graärh évadés. Concernant la boucle d’oreille, nous voulons la vraie bien entendu. Soyez assuré, bien sûr, que celui la désirant si ardemment sera mis au courant de la coopération des pirates dans cette affaire pour récupérer son bien.
Le pirate pourrait refuser, certes, mais était-ce dans son intérêt ? Tout comme Ilhan pouvait mettre son "chantage" à exécution, mais était-ce son intérêt aussi ? Tous deux savaient très bien ce qui allait réellement se passer. Ilhan n’attendit d’ailleurs aucune réponse.
Il enchaina aussitôt pour lui expliquer son plan.
– Je vais vous rejoindre. Je partagerai votre destin, en preuve de ma bonne foi. Nous savons tous deux qu’il est primordial que la boucle d’oreille soit mise en sécurité dans le lieu protégé, plus que tout autre chose. Et cette boucle d’oreille est possédée actuellement par vous-savez-qui.
Il n’allait pas dire le nom de la Graärh, qui d’ailleurs en cet instant était encore sous apparence humaine. Nathaniel comprendrait très bien qu’il faisait référence à cette belle jeune femme qui avait échangé avec sa liée.
– Je vais donc me téléporter près de vous, et dès que j’arriverai, je vais créer un double illusoire de la porteuse de l'objet, afin qu’elle puisse fuir en sécurité. Ce double illusoire attirera l'attention de Lolupata, et nous aurons pour but de retenir Lolupata le plus longtemps possible, qu’il morde ou non à l’hameçon de cette diversion.
Si Nathaniel avait peur que sa boucle d’oreille fuie loin de lui ? Ce serait une peur futile en soi. Le bijou appartenait à sa liée, une liée, du peu qu’il connaissait, fort attachée à ses biens… Nul doute que la dragonne ne laisserait jamais son trésor fuir ainsi. Nulle crainte de ce côté-là. C’était d’ailleurs une des raisons qui avait fait qu’Ilhan avait préféré ne pas user de la situation pour voler le bijou. Se mettre un dragon à dos était quelque peu suicidaire. En tout cas, pour quelqu’un comme lui qui n’avait aucune capacité de tueur de dragons.
Il n’attendit pas de réponse, et demanda aussitôt à Olöréa de le téléporter dans l’arène près de Nathaniel, et non loin de Reynagane, si elle le pouvait. Dès qu’il arriva, il jeta un bref regard à Nathaniel, espérant qu’il coopérerait dans leur intérêt à tous, chercha du regard Reynagane, puis lança sans attendre son sort pour créer un être fantasmagorique ayant toutes les apparences de la vie, pouvant agir quelque peu sur le monde physique et ressemblant autant que sa puissance le lui permettait à Reynagane dans son apparence actuelle. Croisant les doigts intérieurement que ce double de la Graärh attire l’attention de Lolupata suffisamment pour le berner, et que Reynagane puisse fuir.
Téléportation dans l'arène près de Nath et Reynagane grâce à Olorea
Un chemin qui bien vite leur présenta deux branches, le couloir se séparant en deux extrémités. D’un sort "retrouvailles", Ilhan sut assez facilement lequel choisir, et, accompagné de sa petite escorte, plus si petite que ça, l’althaïen se retrouva face… à l’entrée d’un labyrinthe. Il retint un soupir, à la fois frustré et amusé de ces précautions tout althaïennes, et l’observa avec attention. Gauche ou droite ? Question existentielle vite balayée, quand la réponse lui vint : à gauche. Et le chemin se révéla à lui sans accroc : encore à gauche, puis une troisième fois, puis à droite, une fois à gauche, deux fois à droite, une fois à gauche, une à droite… Quelques embranchements plus loin, alors qu’il sentait le scepticisme monter parmi ceux qui le suivaient, commençant à prendre ses décisions instinctives pour de la pure folie, il déboucha triomphant sur un mur. D’apparence un simple cul-de-sac, de pierre et d’orichalque nimbé de magie.
Un nain, si toutefois il était possible de parler de nain pour un glacernois, mesurant un mètre cinquante, frissonna de dégoût à la vue de cette magie.
– Je crois que je vais aller chercher votre acolyte baptistrel. Ne nous inquiétez pas, j’ai une très bonne mémoire.
Oui, en effet, il n’aurait nul mal à le retrouver, béni de la baleine qu’il était. Et béni du sanglier, un choix judicieux au vu de son sacré caractère. Ilhan acquiesça donc, lui signifiant l’avoir entendu et être d’accord.
Toutefois nul cul-de-sac, songea Ilhan en se retournant. Mais une porte. Il s’agissait d’une porte dont il fallait maintenant trouver la clé. Sur le mur trônait l’emplacement pour y poser une main. Une main qui ne soit pas sanglante, assurément. Pas aussi sanglante que celles des cadavres putrides qui trainaient au sol, et empoisonnaient l’air de leur odeur pestilentielle. Des plumes dépassaient de certains d’entre eux et un nom rugit en son esprit : chimère. Elles avaient dû vouloir forcer cet endroit, en vain, jadis, quand la belle Althaïa était entre leurs mains.
D’un sort de retrouvailles, Ilhan eut la confirmation que Judith se trouvait juste derrière ce mur… Mais comment l’ouvrir ? Personne, ici, ne semblait avoir les mains propres, songea-t-il en faisant le tour de son escorte du regard. Et pour cause, tant et tant de guerres, tant de combats… Qui pouvait se targuer d’être resté innocent ? Si ce n’est son presque-frère… Lui seul pourrait l’ouvrir, très certainement. Il leur fallait donc l’attendre.
– Ilhan ?
Une voix vibrant dans l’obscurité le fit frissonner, à la fois de joie et d’appréhension. Oh non rien d’effrayant à cette présence, plutôt de la surprise. Naal. Naal du Néant ! Ici, avec lui ! Pour tout accueil, l’almaréen eut droit à une étreinte en guise de réponse, les bras du Sainnûr l’enserrant avec affection. Une affection qui lui fut rendue par une même étreinte. Et si Ilhan aurait aimé la prolonger, il dut se résoudre, à contrecœur, à s’écarter quelque peu.
– Est-ce que tu vas bien ? s’enquit aussitôt l’althaïen, observant rapidement si des traces de blessures maculaient le corps de son almaréen et, n’en voyant aucune apparente, laissa une onde de soulagement l’envahir. Comment se fait-il que tu sois là ? Que se passe-t-il ?
– Je vais bien. J'étais ici pour récupérer un objet que j'ai aidé à faire naître et que je ne voulais pas voir tomber entre les mains des pirates. Mais j'ai été... Contrarié dans mes plans. Lolupata est ici. Et toi ? Que fais-tu ici ? Je sais que tu aimais Althaïa mais tout de même…
Ainsi la présence de l’objet de néant s’expliquait, ainsi que son origine. Un fin sourire s’esquissa sur les traits tirés de l’althaïen, avant qu’il ne réponde.
– J'imagine qu'il s'agit de cet objet étrange qui sème le chaos. Je crois que notre ami Belethar a réussi à le maitriser. Pour ma part, je suis venu aussi pour récupérer un objet. L’objet-que-tu-sais, l'objet qu'un certain cendré nous a demandé de lui ramener… L'objet est ici. Mais comme toi, nos projets ont été... contrariés par Lolupata qui semble décider à semer la mort sur son passage. Nous avons peut-être un moyen de sauver la cité de ses méfaits.
Si tant est qu’il veuille la sauver. Mais il devinait que son presque-frère Belethar, lui, le voudrait. Ilhan désigna alors le mur devant lequel l’attroupement se tenait.
– Une des personnes qui connait ce moyen semble être derrière ce mur. Une vieille légende... un vieux conte althaïen en un sens…
Naal commençait à suffisamment connaître la culture althaïenne pour voir de quoi il parlait. L’almaréen observa le mur et sembla ravaler sa salive :
– Je vois. D'autres avant vous ont déjà essayé de rentrer et y ont laissé leur vie... Ou ont failli.
Il tira un peu sur sa tunique, au niveau du col, et montra une cicatrice qu'Ilhan connaissait bien, près de son épaule. L’althaïen se permit une fugace caresse sur ladite cicatrice, avant que le pan de tissu ne la lui cache de nouveau.
– Véhasiel voulait tellement rentrer. Il a créé la pierre du chaos avec, des…
Ilhan sentit clairement l’hésitation. Et plus encore.
– Des éclats de coquille de dragon corrompues. Mais ça n'était pas assez puissant pour annihiler la magie qui protège cet endroit.
Culpabilité et colère en un étrange mélange rongeaient Naal à l’évocation de ces coquilles de dragon, du moins de ce que lui en soufflait sa Pythie. Il lui offrit alors une légère étreinte, comme voulant lui assurer son soutien, même s’il n’avait pas encore tous les éléments.
– Coquille de dragon ? osa-t-il finalement demander en un murmure, sa curiosité avivée. Corrompues ? Par les chimères ? rajouta-t-il.
Toujours enserrant Naal, ses mots presque susurrés au creux de l’oreille de l’almaréen. Quand il relâcha doucement l’almaréen, il le vit se pincer les lèvres avant de répondre :
– Vehasiel avait les œufs de Nahui et de Kaiikathal. L'un des œufs était blanc et il m'a proposé de... L'ouvrir. J'ai brisé une partie de la coquille, mais... La dragonne a renforcé sa coquille ensuite pour que je n'y parvienne jamais. Véhasiel menait beaucoup d'expériences avec la magie du Néant. C'est une chance que les pirates aient tout nettoyé.
Ilhan entendit clairement par Tela la pensée non dite : "Pour une fois qu'ils faisaient quelque chose de bien." Il n’allait toutefois pas les remercier pour autant !
– Il y avait des choses horribles et... blasphématoires. Il a pris ces éclats, et les a transformés en cette pierre du chaos. Elle était désactivée quand je suis arrivé, mais quand Lolupata m'est apparu, je crois que je l'ai réactivée accidentellement par ce qui émane de moi et par la panique, je crois. Je suis soulagé que Belethar l'ait arrêtée…
Une vague pensée s’envola vers Nahui. Il n’avait jamais su toute sa sinistre histoire, seulement quelques bribes, et les pièces du puzzle se rassemblaient. Mais en l’instant, sa pensée se focalisa sur Naal qu’il étreignit encore, tout en lui soufflant en un tendre et volage baiser :
– Tu n'y es pour rien. Et tout est fini maintenant. Enfin... pour ces éléments-là.
Car bien d’autres restaient à régler. Naal acquiesça de la tête.
– Toutefois, tu as dit "Véhasiel voulait tellement rentrer." Pourquoi voulait-il tant entrer ici ? Et faut-il s'attendre à voir ressurgir d'autres expériences de Vehasiel ?
– Il disait que ce qu'il y avait ici parasitait sa magie et qu'il n'arrivait pas à aller à son plein potentiel. Comme si c'était une énergie contraire, tu vois ? Il voulait entrer pour désactiver ou détruire cette chose. Pour le reste des expériences, je n'ai rien retrouvé d'autre ici. Les pirates semblent avoir fait correctement le ménage…
Ilhan acquiesça à son tour. Oui, il pensait voir. Il sentait vibrer de la haute magie en ces lieux.
Ce fut cet instant que choisit le nain glacernois pour revenir, en compagnie de Belethar… et de l’homme dévêtu qui l’avait invité à certaines festivités un peu plus haut. L’homme adressa à Ilhan un timide coucou de la main, toujours aussi peu vêtu, une simple draperie entourant ses hanches. Certes, l’althaïen ne pouvait nier qu’il n’était pas dénué de charme… Même si le paon n’y était sans doute pas pour rien. Paon et escargot, étonnante combinaison pour cet homme. Un homme qui, toutefois, ne semblait pas nourrir de mauvaises intentions. Ilhan répondit donc à son petit geste et lui prêta sa cape pour qu'il ne reste pas si courtvétu dans les fraicheurs souterraines. Il le sentit, à son grand désarroi, très flatté par son cadeau. L’homme semblait penser que c'était un signe, un aveu discret d'Ilhan de son affection. Par tous les Dieux, voilà qui était embêtant. Toutefois le paon lui proposa son aide, si besoin était.
Sans tarder, après qu’ils se soient tous deux mis au courant de leurs avancées, Belethar posa sa main sur l’emplacement prévu. Il fut brusquement arrêté dans son geste par Naal, qu’il n’avait pas encore remarqué, mais le Baptistrel parvint à convaincre le dévot qu’il savait ce qu’il faisait. Et son presque-frère posa sa main immaculée. Des rouages se firent entendre, actionnés par magie, une puissante magie, puis… La porte s’ouvrit en deux, en une ouverture assez grande pour laisser passer deux personnes côte à côte.
De là où il était, Ilhan put voir une petite pièce, éclairée par une lumière bleutée, provenant du centre de la table entourée de quatre fauteuils confortables. Deux fauteuils lui faisaient face, occupés par deux althaïens qu’il reconnut sans peine : Colas Omalas et la superbe Lena Magdelera. Quatre fauteuils, certainement les quatre membres de l’Ordre dont ils avaient vu les initiales gravées sur la fontaine du port. Ils semblaient morts de prime abord, ou endormis, mais Ilhan entendit leur cœur, quatre coeurs battant, même si très très lentement. Tous vivants donc. Une stase ? Très certainement. De l’un des fauteuils qu’il voyait de dos, une main blanchâtre pendait nonchalamment. Judith, sans aucun doute, seule elfe des quatre, la seule à la peau blanche. Et leurs Esprits-Liés palpitaient encore eux aussi. Escargot pour Judith, certainement celle qui contrôlait la stase donc, Inséparables pour Colas et Lena, et une sorte de porte-bonheur en la coccinelle de Denizo.
Les quatre fauteuils entouraient une table de pierre merveilleusement sculptée, un ouvrage elfique magnifique. Aucun des symboles rappelant la chanson, toutefois. Ni de lance, nota rapidement Ilhan en observant toujours de loin.
Toutefois, cette magie palpitante, vibrante, puissante. Ses sens Sainnûr étaient en effervescence et en pure admiration. Oh oui, il en sentait toute la puissance, et son ornithorynque était catégorique, cela ne venait pas des Esprits-Liés. Naal avait parlé de magie contraire à celle de Vehasiel. Certainement cette magie Baptistrelle que Belethar avait sentie… Mais plus que ça encore. Une haute magie, oui il le sentait. Telle la magie des Sept Déesses contre la magie de Néant. Une haute magie emprisonnée dans de la magie baptistrelle… De la haute magie dans cette salle, ici, là, juste devant eux, en un magnifique irisé de puissance comme rarement il n’en avait vu. Pas tout à fait comme un nouveau puits du Baoli… Non… Plutôt… plutôt comme s’ils étaient en présence d'un très très très vieux dragon, songea-t-il tout à coup !
Et quand cette pensée l’effleura, Ilhan entendit de multiples tic tac dans la pièce et vit aux murs de nombreuses horloges, aucune n'affichant la même heure. Il crut un instant que ces horloges étaient liées aux quatre membres en stase, telles des horloges biologiques, mais non, il n'y avait pas un, ni deux, ni même seulement quatre tic tac, mais plusieurs dizaines. Des dizaines et des dizaines. Les murs en étaient vraiment couverts en grand nombre, allant du beau carillon au petit coucou… Chaque horloge possédait des aiguilles, toutes à des heures différentes et défilant au rythme des tic tac, certaines plus vite que d'autres, certaines plus lentement.
Intrigué, Ilhan lança alors de loin un sort d'identification sur les horloges. Chaque horloge était bien magique. Elles étaient toutes liées à une époque ou à un fil de temps, peut-être parallèle. Mieux valait donc ne pas y toucher, même si son esprit joueur aurait été tenté de faire glisser quelques aiguilles ici et là pour voir ce qui se passait, mais il préférait éviter de déclencher un cataclysme chronologique, aussi drôle et tentant que cela puisse être. Il sentit toutefois que le vrai pouvoir de ces horloges ne venait pas d'elles. Elles avaient l'air connectées à ce qui luisait au centre de la table. Ilhan y reporta alors son regard.
La lumière bleutée venait du centre de la table, d’une sphère incrustée dedans, d'environ une cinquantaine de centimètres. Une sphère qui pulsait de haute magie et de magie baptistrelle, mais trop puissante pour qu'Ilhan détermine quoi. En tout cas, une chose était sûre et certaine…
Il y avait un œuf de dragon à l'intérieur de cette sphère !
Ilhan songea rapidement à Naal qui allait frôler la crise cardiaque à cette vue. Mais bien vite ses pensées se ramenèrent sur l’oeuf. Ce dragon pourrait-il... avoir vu toutes les époques liées aux horloges ? Question qui resterait en suspens pour le moment, il avait plus urgent à faire.
Comme tenter de sortir les quatre membres de l’Ordre de leur stase. Et pour cela, entrer dans la salle. Mais Ilhan pouvait-il seulement entrer ? Lui qui avait les mains souillées ? Un sort d’identification sur la salle ne lui révéla rien de probant à ce sujet. Un instant, l’idée d’y envoyer un pirate pour tester le passage lui titilla l’esprit, mais un regard vers son presque-frère le dissuada de cette idée. Il demanda alors à Belethar si l’althaïen aux mains sanglantes qu’il était pouvait entrer, et celui-ci lui révéla que seule la porte était enchantée et qu’il pouvait donc franchir le seuil sans risque. Aussitôt, Ilhan attrapa alors la main de Belethar et fit un pas avec lui. Appréhendant un instant que la porte ne se referme derrière eux, les emprisonnant ou pire. Mais, non, la porte ne se referma pas et rien ne le foudroya.
Il eut l'impression toutefois d'entrer dans une bulle, comme si le monde autour d’eux n'existait plus vraiment. Il se retourna et fut rassuré de voir les autres de l’autre côté de la porte. Mais les sons leur parvenaient de loin, quand ceux-ci leur parlèrent. Comme s’ils étaient sous l'eau. Pas de décalage temporel en tout cas, ce qui le rassura également.
Il se tourna alors vers les quatre personnes en stase confortablement assises et "endormies" sur leurs fauteuils. Il était temps maintenant de les sortir de stase. Et pour cela, il allait devoir copier l’escargot de Judith. Même s’il n’était pas le seul capable d’user de cet Esprit-Lié, songea-t-il avec un regard vers l’homme dévêtu. Ilhan lui fit signe de les rejoindre pour l’assister, si jamais il ne parvenait à maitriser les pouvoirs de l’escargot correctement. Il activa alors son glyphe de souffle spirituel pour obtenir une meilleure maitrise des Esprits-Liés puis usa de son ornithorynque pour copier celui de l’elfe. Avant d’oeuvrer, il demanda également à Belethar de monitorer les quatre individus qui allaient sortir de leur stase pour s’assurer que tout se passe bien, et demanda au paon d’être prêt à remettre la personne en stase au moindre signe d’alerte du Baptistrel.
Sa première cible fut Judith, estimant, qu’en tant qu'elfe, elle serait plus résistante aux possibles effets secondaires de la stase et qu’ils seraient ainsi trois spirites de l’escargot si nécessaire. Son réveil se déroula heureusement sans accroc. Elle papillonna des yeux, lorsqu'elle les ouvrit et observa Ilhan en silence un long moment. Elle avait l'air déphasée, comme ils pouvaient s’y attendre, mais ne semblait pas souffrir d’un manque d’énergie vitale ni magique. Voyant toutefois que tout allait bien, Ilhan et son nouvel ami (et non amant !) réveillèrent les autres, le temps qu'elle reprenne un peu contenance. Autres qui parurent tout autant déboussolés.
– Les chimères ? furent les premiers mots de l’elfe, ou plutôt sa première question.
– Mortes, répondit tout d’abord Ilhan de ses accents althaïens graves et posés. Enfin du moins dans ce monde. Elles ne sont plus ici. Je m'appelle Ilhan Avente, vos acolytes me connaissent déjà, je suis althaïen comme vous vous en doutez. Voici Belethar Espérancieux, Baptistrel et Gardien du domaine, et... un ami.
Ilhan réalisa ne pas connaitre le nom de l'homme dévêtu et d'un regard le lui demanda.
– Sebastian, fit l’homme avec un grand sourire charmeur.
Ilhan reprit sans attendre :
– Vous avez été apparemment depuis longtemps en sommeil. Nous avons dû fuir les chimères loin de notre continent, et avons trouvé refuge dans un archipel, mais elles nous ont pourchassés et retrouvés, ont fait d'Althaïa leur cité de prédilection et une sorte de... d'île volante, qui a atterri au milieu de l'archipel où nous nous étions réfugiés. Nous avons combattu les chimères et avons réussi, grâce aux Baptistrels, à les renvoyer dans un au-delà. Ou un autre monde.
Après tout, elles semblaient continuer d’exister dans le monde astral.
– Il serait long de vous résumer tous les événements que nous avons vécus et que vous avez manqués, et le temps nous est compté. Nous avons dû vous réveiller, car nous avons besoin de vous, de votre aide. Si vous le souhaitez, vous pouvez lire mon chant-nom, vous devriez apprendre tout ce que vous souhaitez, sur ce qui est arrivé depuis votre mise en stase, et... également sur mes intentions, si cela peut vous rassurer.
Judith acquiesça doucement de la tête à ses explications qui semblaient lui faire sens.
– Nous n'avions plus le temps de partir d'Althaïa, quand les chimères ont attaqué, répondit-elle. Alors j'ai emmené mes trois amis ici, et nous nous sommes enfermés. Mais nous n'avions pas de vivres pour tenir un siège, alors je nous ai placés en stase, sans grand espoir de réveil. Je me suis réveillée tous les ans, pour m'enquérir de l'état de cette cité, pour savoir si nous pourrions sortir. Et j'ai perdu espoir, je l'avoue. Je suis heureuse que cela soit enfin terminé.
– L'espoir est ténu et nous avons souvent cru le perdre aussi. Mais chaque fois, une petite étincelle semble se rallumer dans le noir pour nous guider et nous tentons de nous reconstruire.
Un léger silence flotta avant qu’il ne reprenne. Sans doute avait-elle eu le temps de lire en lui ce qu’elle souhaitait.
– Vous avez dû entendre dans mon chant-nom ce qu'est malheureusement devenue notre belle Althaïa... mais vous avez dû voir aussi la raison de notre présence ici, et ce que nous essayons de faire. Si les chimères ont disparu, un autre ennemi nous menace. Tous, sans exception. Un autre ennemi contre lequel nous cherchons des alliés, des renforts, entre autres. Un ennemi qui est actuellement ici même, en train de dévaster cette cité et de ravir nombre de vies.
Lolupata. Les Couronnes de Cendres. En son coeur, il aurait pu dire les pirates, mais cet ennemi aujourd’hui n’en était pas un, mais un possible allié.
– Si les légendes disent vrai, si les contes ne sont pas que des contes, comme c'est souvent le cas en Althaïa, il existerait ici un moyen de les sauver de cet ennemi, du moins en partie. Et ce moyen... je crois que vous le connaissez.
Se disant, il regarda les trois autres membres qui écoutaient en silence et qui avaient repris leur moyen. Elle acquiesça de nouveau :
– Je peux en effet activer les défenses de la ville, mais il faut que tout le monde soit dans les souterrains pour cela, car cela les verrouillera. Cela protégera ceux qui s'y trouvent. Quant aux bâtiments en surface ils... rejoindront une autre temporalité ?
Ilhan entendit presque la question muette que le haussement de sourcil de l’elfe suggérait : était-ce clair ? Il avait envie de dire oui. Et non.
– La ville va, de visu, disparaitre en surface, le temps que le danger... s'en aille ou que la menace disparaisse. Ensuite nous pourrons les faire réapparaître. Eux, ou bien ceux d'une autre temporalité : chacune de ces horloges au mur conserve une... mémoire de la ville, à un moment différent de son histoire. Vous comprenez ?
Cette fois, oui, il comprenait assez. Bénissant son lien avec Olöréa qui lui avait fait toucher du doigt ce genre de concept. Il acquiesça et déglutit, et se permit quelques questions, afin d’être sûr.
– Que deviendront ceux qui seront à la surface ? Seront-ils renvoyés dans cette autre temporalité ? Une sorte de... mondes parallèles ?
D'un geste, il caressa Olöréa dans sa besace.
– Et le danger, que deviendra-t-il ? Sera-t-il envoyé dans cette autre temporalité lui aussi ? Pouvant décimer l'autre temporalité pour protéger la nôtre ? Et risquerions-nous de faire réapparaitre les chimères à la place, si jamais la cité fait apparaitre une temporalité dans laquelle elles étaient présentes ?
– Non, ceux à la surface ne disparaîtront pas, mais ils seront livrés à eux-mêmes. Quant à la menace... Si elle n'a plus rien à faire ici, elle partira. Mon ancêtre était Cawr, elle a créé une protection. Contre les vampires. Bien souvent, ils retournaient à l'ombre quand le soleil se levait. Nous ne risquons pas de faire revenir les chimères, seuls les bâtiments, dans tout leur art, sont captés par l'enchantement.
Cette fois, tout était clair et l’althaïen remercia l’elfe d’un geste de tête. Il leur fallait maintenant agir. Et déjà un plan d’action se dessinait. Laissant Belethar et l’elfe puiser dans son chant-nom pour comprendre ce qu’il entreprenait, il ne perdit pas plus de temps. Il souhaitait faire en sorte que soit rameuté le maximum de personnes dans les sous-sols, pour qu'ensuite Judith déclenche les protections. Et ce, sans que Lolupata n’en soit averti, ou le plus tard possible. Lolupata ne devait en aucun cas rejoindre les souterrains lui aussi.
Il contacta tout d'abord ses araignées présentes dans la cité, avec pour ordre de se rendre dans les souterrains et d'y amener toutes les personnes qu'elles trouveraient en chemin, et d'aller chercher leur consœur vampiresse à l'hôpital. Il donna les mêmes consignes aux acolytes du Marché Noir présents avec eux. Si les agents de son père étaient là pour le protéger, il se devait aussi de les protéger en retour, et il était hors de question de les sacrifier. Sebastian aussi fut mis à contribution. Qu’ils sauvent les leurs, et toute personne qu'ils rencontreraient, et qu’ils aillent tous se réfugier, eux y compris, dans les souterrains sans attendre.
Il contacta rapidement les capitaines des bateaux avec lesquels ils étaient venus et leur ordonna de s'écarter un peu au large, afin d’éviter que Lolupata ne s'attaque à eux.
Il contacta ensuite la Graärh qu’il avait rencontrée au port. S’il fut tenté un court instant d’en profiter pour leur dire de rejoindre les bateaux de mercenaires, il se ravisa aussitôt. Ce serait un réel coup dans le dos au roi des forbans. Certes, cela avait été son premier réflexe, en bon fourbe qu’il était aussi, mais un tel coup bas mettrait à mal toute coopération et toute négociation ensuite, la parole d'Ilhan n'aurait plus eu de valeur pour Nathaniel qui ne pourrait plus s'y fier. Si en temps ordinaire, il n’en aurait eu que faire, les circonstances étaient tout autre. Et les pirates n’étaient pas leur ennemi. Pas réellement. Non, au vu de leur passif et de leur relation compliquée, s’ils voulaient collaborer un tant soit peu efficacement maintenant, et peut-être dans l’avenir, car il ne fallait écarter aucune opportunité, Ilhan devait retenir ses coups bas. Pour le moment. Tant que le roi des forbans retiendrait les siens. De toute façon, les Graärh auraient eu peu de chance d’avoir le temps de rejoindre les bateaux. Il appela donc l’Aaleeshaan et lui proposa qu’elle et les siens se réfugient dans les souterrains, où ils pourraient être protégés, à moins que certains souhaitent et acceptent de continuer à protéger Reynagane le temps qu'il les rejoigne dans l'arène. Le choix lui appartenait, à elle et aux siens. Il lui ordonna toutefois que, s’ils choisissaient de rejoindre les souterrains, ils le fassent en toute discrétion sans en alerter la Couronne.
Restait le problème Reynagane. La Graärh avait finement joué jusque-là. Et avait la boucle d’oreille tant désirée par tous. Toutefois… Toutefois, il allait falloir ruser, car Lolupata était focalisé sur elle. Ce fut donc son prochain contact.
– Reynagane, c’est Ilhan. Écoutez-moi bien, jusqu’au bout s’il vous plait, et surtout ne révélez pas tout haut ce que je vais vous dire.
Il lui expliqua alors qu’ils avaient trouvé un moyen de protéger les souterrains, qu’ils allaient devoir s’y réfugier, elle d’autant plus, MAIS, car il y avait un mais de taille :
– Mais vous ne pouvez pas vous y rendre tout de suite, sous peine que Lolupata vous suive. Or s’il atteint les souterrains, les protections ne pourront rien faire contre lui. Elles protègent quiconque y est. Il va falloir qu’on trouve un moyen pour que vous puissiez vous esquiver dans les souterrains sans qu’il s’en rende compte. Il va vous falloir tenir le maximum de temps possible, et nous attendre. Nous allons vous rejoindre pour vous aider. Une fois arrivé, je vais tenter de créer un double illusoire de vous. Dès que vous verrez que votre double a toute l’attention de la Couronne, et que votre double joue bien son rôle de diversion, fuyez aussi vite et discrètement que possible, en direction des souterrains. Nous tenterons d’occuper Lolupata le temps qu’il faudra. Pas de folie, pas de tentative suicidaire. Ce que vous portez est primordial. Vous tenez notre destin à tous entre les pattes. Vous devez parvenir aux souterrains et y être protégée, coûte que coûte, avec l’objet, sans que Lolupata ne vous rejoigne. Est-ce compris ?
Une fois sûr que tout était clair pour Reynagane et qu’elle était d’accord, autant que faire se pouvait du moins, il se tourna vers les acolytes restés. Il leur faudrait eux aussi rameuter le maximum de personnes vers les souterrains pour qu’ensuite Judith active les protections. Il demanda également à Naal ce qu’il préférait, venir avec lui ou rallier les gens aux souterrains, et l’almaréen choisit la deuxième option, lui révélant qu’il existait un passage par les vestiges de la muraille. Ce Naal, une perle, pensa-t-il avec un sourire triste et une dernière étreinte. Espérant… que ce ne soit justement pas la dernière.
Quand tous partirent à leur tâche, ne restaient plus que Belethar et Judith à qui il offrit un sourire empreint de gravité et d’appréhension, conscient du moment fatidique et de la possible folie qu’ils allaient commettre. Il leur serra la main à tous deux en même temps. Puis il demanda à Judith de n’activer les protections qu’à son signal qu'elle pourrait avoir par le biais de Belethar lié à lui par l'anneau, ou qu'en cas de situation désespérée quand le maximum aura rejoint les sous-sols protégés.
Il se tourna vers l’oeuf de dragon et quand il indiqua vouloir le mettre en sécurité et faire en sorte qu’il ne tombe pas aux mains des Couronnes, afin que les sinistres expériences des Chimères ne recommencent pas, Judith lui indiqua que l’oeuf devait rester dans la sphère au coeur de la table, table qui était reliée aux horloges, horloges qui contenaient des "chants-noms" d'Althaïa. Il devait donc rester en place, au moins le temps que les protections soient activées, car sinon les défenses ne fonctionneraient plus. Ilhan acquiesça sombrement. Il s’était douté de cette réponse. La haute magie alliée à la magie baptistrelle allait nourrir les protections grâce à l’oeuf. Il confia donc la protection de l’oeuf à Judith, en lui faisant promettre de le mettre ensuite en sécurité s'il n'y était pas déjà et de tout faire pour que les Couronnes ne mettent pas la main dessus.
Judith lui expliqua que la salle où ils étaient présentement était comprise dans les protections et qu’elle pouvait activer ces protections de là où elle était. Elle se tourna alors vers Belethar et lui demanda son aide en tant que Baptistrel et Gardien, peu sûre qu’elle était d’avoir la puissance magique nécessaire après sa stase. Belethar accepta. Ilhan étreignit son presque frère fugacement, le coeur noué à l'idée de devoir le quitter, lui qui avait songé se téléporter avec lui.
Mais le temps était compté. Quand il le lâcha, il prit sa pierre de voyage des anciens et posa un sceau des anciens dans la salle… ce qui devrait lui permettre ainsi d’y revenir en un instant grâce à sa pierre si besoin. Avant que les protections ne soient posées toutefois.
Et lui restait encore une dernière personne à prévenir de son plan. Le roi des forbans.
– Nathaniel, fit-il d’une voix sombre. Ne me répondez surtout pas, Lolupata ne doit rien savoir. Ne dites rien tout haut qui ne puisse lui faire comprendre quoi que ce soit. Nous avons trouvé comment activer des protections efficaces.
Il avait envie de lui répondre "Cheh, tu disais quoi concernant les chansons althaïennes ?"
– Ces protections ne joueront les boucliers que dans un seul endroit de la cité toutefois, et il ne faut en aucun cas que la menace ne rejoigne cet endroit protégé.
La menace étant ici Lolupata bien évidemment.
– Ces protections seront activées et les personnes protégées aux uniques conditions... d'avoir la boucle d'oreille et les Graärh évadés. Concernant la boucle d’oreille, nous voulons la vraie bien entendu. Soyez assuré, bien sûr, que celui la désirant si ardemment sera mis au courant de la coopération des pirates dans cette affaire pour récupérer son bien.
Le pirate pourrait refuser, certes, mais était-ce dans son intérêt ? Tout comme Ilhan pouvait mettre son "chantage" à exécution, mais était-ce son intérêt aussi ? Tous deux savaient très bien ce qui allait réellement se passer. Ilhan n’attendit d’ailleurs aucune réponse.
Il enchaina aussitôt pour lui expliquer son plan.
– Je vais vous rejoindre. Je partagerai votre destin, en preuve de ma bonne foi. Nous savons tous deux qu’il est primordial que la boucle d’oreille soit mise en sécurité dans le lieu protégé, plus que tout autre chose. Et cette boucle d’oreille est possédée actuellement par vous-savez-qui.
Il n’allait pas dire le nom de la Graärh, qui d’ailleurs en cet instant était encore sous apparence humaine. Nathaniel comprendrait très bien qu’il faisait référence à cette belle jeune femme qui avait échangé avec sa liée.
– Je vais donc me téléporter près de vous, et dès que j’arriverai, je vais créer un double illusoire de la porteuse de l'objet, afin qu’elle puisse fuir en sécurité. Ce double illusoire attirera l'attention de Lolupata, et nous aurons pour but de retenir Lolupata le plus longtemps possible, qu’il morde ou non à l’hameçon de cette diversion.
Si Nathaniel avait peur que sa boucle d’oreille fuie loin de lui ? Ce serait une peur futile en soi. Le bijou appartenait à sa liée, une liée, du peu qu’il connaissait, fort attachée à ses biens… Nul doute que la dragonne ne laisserait jamais son trésor fuir ainsi. Nulle crainte de ce côté-là. C’était d’ailleurs une des raisons qui avait fait qu’Ilhan avait préféré ne pas user de la situation pour voler le bijou. Se mettre un dragon à dos était quelque peu suicidaire. En tout cas, pour quelqu’un comme lui qui n’avait aucune capacité de tueur de dragons.
Il n’attendit pas de réponse, et demanda aussitôt à Olöréa de le téléporter dans l’arène près de Nathaniel, et non loin de Reynagane, si elle le pouvait. Dès qu’il arriva, il jeta un bref regard à Nathaniel, espérant qu’il coopérerait dans leur intérêt à tous, chercha du regard Reynagane, puis lança sans attendre son sort pour créer un être fantasmagorique ayant toutes les apparences de la vie, pouvant agir quelque peu sur le monde physique et ressemblant autant que sa puissance le lui permettait à Reynagane dans son apparence actuelle. Croisant les doigts intérieurement que ce double de la Graärh attire l’attention de Lolupata suffisamment pour le berner, et que Reynagane puisse fuir.
Directives :
Alors qu’Ilhan prévient Belethar, il descend avec prudence dans les profondeurs du Domaine d’Eleatria. Il y fait particulièrement sombre, mais Ilhan doit bien avoir quelque chose pour s’éclairer ? Quant au chemin à prendre… Il y a deux chemins, deux extrémités du couloir, mais avec un sort "retrouvailles", Ilhan sait assez facilement par où il doit se rendre. Accompagné des siens, l’althaïen arrive à ce qui est l’entrée d’un labyrinthe. Gauche ou droite. Cela lui vient : à gauche. Puis encore à gauche, puis une troisième fois. Puis à droite, une fois à gauche, deux fois à droite, une fois à gauche, une à droite et quelques embranchements plus loin, alors que ceux qui le suivent semblent commencer à prendre les décisions intuitives d'Ilhan comme pure folie, il débouche sur un mur, de pierre et d’orichalque, nimbé de magie. Un nain… Ou tout du moins un nain glacernois mesurant 1m50, frissonne de dégoût. « Je crois que je vais aller chercher votre acolyte baptistrel. Ne nous inquiétez pas, j’ai une très bonne mémoire. » En effet, le prince consort sent parfaitement son Esprit-Lié de la baleine.
Lorsqu’Ilhan se retourne vers le mur, il aperçoit l’emplacement pour y poser une main, une main qui ne soit pas sanglante. Pas aussi sanglante que les cadavres putrides qui trainent au sol (et puent affreusement). Certain ont même des plumes : les chimères ont dû forcer cet endroit en vain, jadis, quand la belle Althaïa était entre leurs mains. Avec un sort de retrouvailles, Ilhan sait que Judith est juste derrière ce mur… Mais personne, ici, ne semble avoir les mains propres. Et pour cause ? Tant de guerres, tant de combats, qui peut se targuer d’être resté innocent ? « Ilhan ? » Une voix, qui s’élève dans l’obscurité, mais si sa présence ici est surprenante, elle n’a rien d’effrayante puisque l’althaïen la reconnait sans erreur : Il s’agit de Naal. (Je te laisse me voir en PV si tu veux discuter avec lui).
Quelques minutes plus tard, le nain glacernois (un bel oxymore en deux mots) réapparait avec Belethar et… Ton chéri. Ce dernier t’adresse un timide coucou de la main, toujours aussi peu vêtu (une draperie sur les hanches). Sans tarder Belethar pose sa main sur l’emplacement prévu, et bien qu’il soit brusquement arrêté dans son geste par Naal, il parvient à convaincre le dévot qu’il sait ce qu’il fait. Le baptistrel pose sa main immaculée, et on entend comme des rouages qui s’actionnent par magie, une puissante magie, et puis… La porte s’ouvre, en deux et s’écarte, laissant la place pour deux personnes d’entrer côte à côte… Mais Ilhan peut-il rentrer ?
De là où il est, Ilhan peut voir une petite pièce, éclairée par une lumière bleutée provenant du centre de la table entourée de quatre fauteuils confortables. Les deux qu’Ilhan peut voir de face, sont occupés et un des fauteuils que l’althaïen voit de dos a une main blanchâtre qui en dépasse. Dans les deux premiers fauteuils, Ilhan reconnaît Colas Omalas et la superbe Lena Magdelera. Ils semblent morts, ou endormis : Ilhan entend leur cœurs. Ils battent très très lentement. Une stase ?
Les quatre fauteuils sont autour d’une table de pierre merveilleusement sculptée : sans doute aucun qu’il s’agit d’un ouvrage elfique. Que fait Ilhan ?
Colas : https://i.pinimg.com/564x/50/f8/eb/50f8eb65a9b7a72ce803d51027413ee2.jpg
Lena : https://i.pinimg.com/564x/d0/39/ba/d039ba8d8ef08e629f174d6e24445f42.jpg
Lorsqu’Ilhan se retourne vers le mur, il aperçoit l’emplacement pour y poser une main, une main qui ne soit pas sanglante. Pas aussi sanglante que les cadavres putrides qui trainent au sol (et puent affreusement). Certain ont même des plumes : les chimères ont dû forcer cet endroit en vain, jadis, quand la belle Althaïa était entre leurs mains. Avec un sort de retrouvailles, Ilhan sait que Judith est juste derrière ce mur… Mais personne, ici, ne semble avoir les mains propres. Et pour cause ? Tant de guerres, tant de combats, qui peut se targuer d’être resté innocent ? « Ilhan ? » Une voix, qui s’élève dans l’obscurité, mais si sa présence ici est surprenante, elle n’a rien d’effrayante puisque l’althaïen la reconnait sans erreur : Il s’agit de Naal. (Je te laisse me voir en PV si tu veux discuter avec lui).
Quelques minutes plus tard, le nain glacernois (un bel oxymore en deux mots) réapparait avec Belethar et… Ton chéri. Ce dernier t’adresse un timide coucou de la main, toujours aussi peu vêtu (une draperie sur les hanches). Sans tarder Belethar pose sa main sur l’emplacement prévu, et bien qu’il soit brusquement arrêté dans son geste par Naal, il parvient à convaincre le dévot qu’il sait ce qu’il fait. Le baptistrel pose sa main immaculée, et on entend comme des rouages qui s’actionnent par magie, une puissante magie, et puis… La porte s’ouvre, en deux et s’écarte, laissant la place pour deux personnes d’entrer côte à côte… Mais Ilhan peut-il rentrer ?
De là où il est, Ilhan peut voir une petite pièce, éclairée par une lumière bleutée provenant du centre de la table entourée de quatre fauteuils confortables. Les deux qu’Ilhan peut voir de face, sont occupés et un des fauteuils que l’althaïen voit de dos a une main blanchâtre qui en dépasse. Dans les deux premiers fauteuils, Ilhan reconnaît Colas Omalas et la superbe Lena Magdelera. Ils semblent morts, ou endormis : Ilhan entend leur cœurs. Ils battent très très lentement. Une stase ?
Les quatre fauteuils sont autour d’une table de pierre merveilleusement sculptée : sans doute aucun qu’il s’agit d’un ouvrage elfique. Que fait Ilhan ?
Colas : https://i.pinimg.com/564x/50/f8/eb/50f8eb65a9b7a72ce803d51027413ee2.jpg
Lena : https://i.pinimg.com/564x/d0/39/ba/d039ba8d8ef08e629f174d6e24445f42.jpg
Sort et objets utilisés :
Effets de la fibule du dauphin (alliage) :
Compagnon immatériel (Dauphin) : Fait apparaître contre de l'énergie un dauphin immatérielle qui tient compagnie au propriétaire, sautillant dans l'air sur lui-même, et dégage de la lumière pouvant éclairer dans l'obscurité. L’apparition est égale à un sort niveau Faible.
Souffle spirituel – Draconique :
Augmente d’un niveau l'Esprit-Lié du porteur, lui permettant d’accéder aux nouveaux effets. Sur un niveau 3, ses effets seront améliorés. Utilisable 1 fois par jour pendant 1 heure au maximum.
/!\ Agit uniquement inRP et n'est donc pas pris en compte dans les achats HRP comme les boutiques /!\
(Flux : Altération / Coût en énergie : Conséquent / Utilisation : Active)
/!\ Agit uniquement inRP et n'est donc pas pris en compte dans les achats HRP comme les boutiques /!\
(Flux : Altération / Coût en énergie : Conséquent / Utilisation : Active)
Sort de Niveau Maître :
Geste clef : expirer dans sa paume puis la souffler devant soi
Action : l'énergie tissée vient serrer la trame disponible pour s'y unir selon la volonté du lanceur.
Effet : permet au lanceur de créer un être illusoire mais qui a toutes les apparences de la vie et peut agir de façon limitée sur le monde physique.
Action : l'énergie tissée vient serrer la trame disponible pour s'y unir selon la volonté du lanceur.
Effet : permet au lanceur de créer un être illusoire mais qui a toutes les apparences de la vie et peut agir de façon limitée sur le monde physique.
Sceau des Anciens du Voyage des Anciens :
Une pierre ronde de couleur verte ou grise, à la surface lisse, sur laquelle sont gravées des runes d’un temps lointain connues des seuls Anciens.
Glyphes :
- Transport – Draconique :
Permet le transport instantané d'un point de l’île à un autre, en fonction de la puissance magique de l'utilisateur. Plus long est le voyage, plus l'énergie utilisée est importante. Il faut que l’utilisateur connaisse l’endroit ou l’ait vu au moins une fois.
Une seule utilisation par mois.
Glyphe rare
- Sceau des Anciens – Unique Elémentaire :
Permet d’aposer un sceau à un endroit qu’Ilhan a déjà visité. Une fois ce sceau posé, Ilhan peut alors se téléporter sur ce sceau, même s’il n’est pas sur la même île. Une seule utilisation par mois.
Jet de sauvegarde : Dissipation d'effet magique ou annulation de glyphe, ou destruction du sceau
(Flux : Déplacement / Coût en énergie : Conséquent / Utilisation : Active)
Glyphes :
- Transport – Draconique :
Permet le transport instantané d'un point de l’île à un autre, en fonction de la puissance magique de l'utilisateur. Plus long est le voyage, plus l'énergie utilisée est importante. Il faut que l’utilisateur connaisse l’endroit ou l’ait vu au moins une fois.
Une seule utilisation par mois.
Glyphe rare
- Sceau des Anciens – Unique Elémentaire :
Permet d’aposer un sceau à un endroit qu’Ilhan a déjà visité. Une fois ce sceau posé, Ilhan peut alors se téléporter sur ce sceau, même s’il n’est pas sur la même île. Une seule utilisation par mois.
Jet de sauvegarde : Dissipation d'effet magique ou annulation de glyphe, ou destruction du sceau
(Flux : Déplacement / Coût en énergie : Conséquent / Utilisation : Active)
Téléportation dans l'arène près de Nath et Reynagane grâce à Olorea