Lorsque le jeune capitaine lui demanda si il y avait possibilité de retourner le service de manière normal, Soreïn ne put s'empêcher de rire. Un rire franc et caverneux., ce qui ne manqua pas de faire sourire la Maîtresse Voilier.
-Sachez, mon brave, que je ne demande jamais à quelqu'un plus qu'il n'ai prêt à accorder. Du moins pour ce genre de chose. En commerce, c'est une autre histoire, mais je ne suis pas là pour vous apprendre à négocier avec des marchand.
Le vieux vampire commença à descendre de sa citadelle, avant que son invité ne l'ai rejoint là haut, se frayant un chemin entre les matelots qui s'activaient encore à la tâche. Il écoutait l'humain qui semblait s'émerveiller devant l'imposant navire. Finalement, il en vint à s'interroger sur la quantité d'homme nécessaire pour manœuvrer pareil vaisseau.
Le vieux loup de mer aimait parler de son navire, mais il n'aimait pas précipiter les choses. Alors il garda le silence un moment, se dirigeant vers sa cabine et en ouvrit la porte, faisant simplement signe à son invité d'entrer. Une fois à l'intérieur, l'ambiance changeait drastiquement. Le plafond relativement bas avait tendance à inciter les gens à baisser la tête. Mais Soreïn connaissait bien son navire et il s'y tenait parfaitement droit, contournant le capitaine Nordan et venant s'assoir derrière son bureau sur lequel trônait cartes, encrier parfaitement verrouillait, plumes et divers instruments, le tout dans un savant bazar. L'atmosphère légèrement chaude donnait une impression de confort douillet, à peine démentit par les draps du lit à moitié en désordre.
-Asseyez vous, l'ami. Sur mon navire, à part lorsque l'on est en chasse, nous ne nous prenons pas la tête et nous avons sût rester des gens simples. Ce qui fait que même mes matelots reviennent régulièrement après avoir gouter à l'ambiance des autres navires.
Un peu de rhum, pour célébrer notre rencontre?
Il sortit deux verres de cristal avec une particularité. En effet, il s'agissait de verres à bascule, conçus pour suivre la gite du navire sans renverser leur contenu. Il sortit également une bouteille avec un liquide ambré, faisant miroité la lumière d'un feu qui crépitait doucement. L'accompagnait également une fiole métallique, discrète. De la bouteille, Soreïn servit un premier verre qu'il tendit à Artane. Le deuxième fut remplit d'un liquide rouge que l'on pouvait aisément reconnaître. Du sang encore frais.
-Pour ce qui est de mon navire, mon équipage varie en fonction de mes courses. A l'heure actuelle, nous sommes environ soixante quinze à bord. Mais dans je nous ai déjà vu monter à cinq cent durant la guerre contre le Tyran Blanc. Nous nous sommes même entassé à six cents vingt à bord pendant la grande Exode. Mais l'Espérance est une vieille capricieuse qui a besoin de beaucoup d'attention. Pour cela que là ou d'autres navire du même gabarit, j'ai besoin d'emporter un peu plus de personnes. Je vous ai dis que je la commande depuis six siècle, mais elle est bien plus vieille que moi. Le Capitaine posa alors la main sur un énorme manuscrit d'où dépassait des feuilles par endroits. Selon le livre de bord, que l'on s'est transmit de Capitaine en Capitaine, le navire devrait dater d'avant l'arriver des humains sur Ambarhùna. Et je ne l'ai moi même comprit qu'à la fin de la guerre contre le Tyran Blanc. Donc, autant dire que chaque Capitaine avant moi et moi même, nous l'avons bichonné. C'était un navire pirate, mais elle a survécu aux affres de la mer. Mais elle ne figure pas dans les histoires transmisent par les terriens. Car beaucoup ne comprennent pas l'appel de la mer.
-Mais vous êtes désormais là pour nous l'enseigner, Cap'taine. L'elfe venait d'entrer après avoir disparut un temps. Elle s'approchait de son commandant et vint même s'assoir nonchalamment sur le bord du bureau, non loin du vampire, jouant au passage avec ce qui apparaissait être la garde d'une épée dans son fourreau, posé sur le dossier du siège du commandant.
D'autres entrèrent dans la cabine. Ils étaient désormais dix dans la cabine, en comptant l'invité.
-Permettez moi de vous présenter mon commandement. Tout d'abord, mon second, le jeune Joshua Meverns qui prendra votre place sur votre Rosée du matin. Je l'ai formé moi même, de la même manière que je vous formerais. La seule différence, c'est qu'avec lui, j'ai commencé alors qu'il n'avait que treize ans. Enfin, il a embarqué à ses treize ans. Il en a désormais vingt sept. Le jeune homme s'était avancé et s'été incliné en salut au commandant. Ensuite, vient, disons, l'elfe du bord. Notre Maître d'abordage et Maître d'Arme. Mestrea Lunarie. Elle a à charge de veiller à ce que nos arme soient toujours prête. Mais contrairement aux équipage classique, elle a une second rôle à bord. Etant donné ma nature peu commune, elle doit également veiller à ce que l'on puisse me neutraliser si je venais à succomber à ma Soif et à attaquer l'équipage. C'est une tradition qui a désormais six siècles comme moi. une sorte de garantie pour mon équipage et mes officiers. Si l'un d'entre eux refusait cela, alors nous le laissions au port et nous changions d'officier. Pendant longtemps, nous avons tût ma nature de vampire et chacun d'entre eux étaient le garant de ce secret. Et le Maître d'Arme presque plus que les autres. L'elfe avait fait un simple salut de la main. Ensuite, nous avons probablement le plus excentrique de mon équipage, mais aussi le plus respecté et le plus apprécié de mon officier. Ronald Tadiur, aussi appelé Fol'vue. Il est le Quartier Maître du bord, mais aussi le Maître d'équipage. C'est lui qui me porte la Voix de l'équipage et qui discute avec eux pour moi et les autres officiers. Si l'équipage à quelque chose à nous dire, c'est lui qui nous le transmet, en dehors des assemblées de l'équipage, ou tous ont droit à la parole, mais que je préside systématiquement. L'homme grogna, crachant juste après la chique qu'il avait alors en bouche. Soreïn sourit de plus belle. Vient ensuite mes Maîtres. Margarette Sulvens, notre Maîtresse voilier, Daniel Feguet, le Maître Calfat et Homère Galaps, le Maître Artilleur. Ensuite, nous avons le Docteur du bord, Harryps Fenegan, ou comme certains s'amusent à le surnommer, Charcudoc'.
-Hé! Capitaine. Vous m'aviez promit de ne plus m'appeler comme ça Rétorqua l'intéressé, l'air faussement contrit par la remarque du vieux marin.
Le Capitaine se renfonça dans son siège, avalant une lampée de sa boisson avant de poser son verre sur son bureau.
-Comme vous pouvez le voir, à mon sens, le premier devoir d'un Capitaine, c'est de ce construire un état major dans lequel il puisse avoir confiance et qui en retour à confiance en lui. Nous choisissons attentivement nos membres. Nous formons une grande famille qu'il est important de savoir protéger et chérir. C'est notre devoir à nous deux, vous et moi.
Une fois que vous êtes certains d'avoir cela, le reste viendra presque tout seul, car chacun des vos membres d'équipage vous apprendra, d'une manière ou d'une autre, comment va votre navire. Mais cela, vous allez l'apprendre au fur et à mesure. Êtes vous prêt pour cette aventure ensemble, Capitaine Nordan? Êtes vous prêt à observer, écouter et ressentir mon commandement sur ce navire?