19 Septembre de l'an 1762
Plusieurs jours s’étaient écoulés depuis l’annonce des épousailles de la princesse des lumières avec sa bien-aimée, Orfraie Ataliel, et l’empereur des Hommes était désireux de rencontrer cette dernière afin de lui présenter ses meilleurs vœux pour cet évènement fastueux. Le blond avait accueilli cette nouvelle avec une joie sincère et un plaisir non feint, connaissant la profonde affection qui unissaient depuis toujours les deux dragonnières.
Celui-ci avait ouï dire que la belle immortelle accompagnait son amante et se trouvait présentement au sein de l’enceinte de la cité Sélénienne.
C’était là l’occasion rêvée pour passer quelques heures en sa compagnie et discourir de manière informelle, afin que tous deux puissent faire plus ample connaissance, avant de sceller l’importante alliance qui s’annonçait. En effet, Nolan éprouvait un amour tout fraternel envers Luna Duruisseau, qui s’il ne devait rien aux liens du sang n’en demeurait pas moins infrangible et puissant et l’adolescent, en frère protecteur, désirait s’assurer des qualités morales et humaines de celle qui désormais veillerait sur cet être si cher à son cœur.
Non point qu’il nourrisse des doutes ou entretienne une quelconque réticence à l’égard de la princesse aux cheveux de feu, que du contraire, il tenait celle-ci en haute estime, admirant sa fougue et sa bravoure ; néanmoins, le jeune monarque venait de prendre conscience qu’en dépit des années, passées à ses côtés, dans la cité, aujourd’hui disparue d’Aldaria, il ne connaissait que des choses infimes à son sujet, et réciproquement. Jusqu’à ce jour, leurs relations s’étaient limitées à des échanges, somme très protocolaires, et Orfraie lui avait toujours témoigné le respect qui seyait à son rang quand il n’était encore que prince héritier.
Quant à Nolan, ce dernier avait toujours considéré l’Ataliel comme la bien-aimée et l’amante de sa sœur ainée, sans construire une relation plus approfondie avec elle, ne sachant comment l’aborder ou lui dévoiler les pensées qu'abritait son jeune esprit.
Autrefois, la vampiresse à la chevelure incandescente, dotée de la stature imposante du beau peuple et du visage marmoréens des sang-froid l’intimidait de par son aura de ténèbres et le mystère qui nimbait ses mires d’améthystes.
A l’époque où la fille de la nuit résidait à Aldaria et œuvrait en qualité de commandante de la garde écarlate et protectrice personnelle de la Régente, Nolan avait coutume de fuguer et de quitter le carcan étouffant des murs du palais, sitôt le soleil couché. Orfraie connaissait-elle cette irrésistible propension du jeune héritier à se livrer à des escapades nocturnes, pourtant formellement défendues ? Si tel était le cas, la rousse n’en avait jamais rien laissé paraitre, demeurant muette sur le sujet et tolérant que l'adolescent reste libre de ses mouvements.
Cependant, Nolan doutait du fait que ses virées solitaires, hors de la cage dorée où il se sentait souvent captif, soient demeurées inconnues de la vampiresse aux sens sur-aiguisés et à l’instinct prédateur, lui permettant de déceler la moindre présence à des mètres à la ronde. Mais avait-elle compris l’impétuosité de sa jeunesse et compati pour le fardeau de la Royauté qu’il devait déjà endosser à un âge aussi tendre ? Le jeune Kohan l’ignorait, mais il s’était juré intérieurement d’un jour lui poser la question.
A présent, la nuit était tombée et l’orbe opalescent de l’astre lunaire nimbait l’atmosphère nocturne d’un halo argenté. Le gamin décida de sortir à l’extérieur et commença à arpenter les allées du jardin impérial, les lames écarlates sur ses talons, aussi fidèles que son ombre. D’un signe de tête impérieux, il les renvoya et décida de poursuivre seul ses pérégrinations à l’intérieur de ce splendide écrin de nature.
Son intuition lui disait que c’était là qu’il trouverait celle qu’il cherchait ; de même qu’il avait rencontré Luna dans ce parc quelques jours auparavant et où tous deux s’étaient promenés, admirant la beauté des parterres de fleurs et la chatoiement orangé du coucher de soleil.
L’empereur désirait s’entretenir avec la princesse immaculée seul à seul, sans s’encombrer de ces rigidités protocolaires, qui ne feraient que maintenir leurs relations futures dans un cadre formel.
Après avoir déambulé dans ce dédale végétal où les flagrances fleuries chatouillaient agréablement ses narines, le monarque discerna à travers l'obscurité une silhouette ô combien familière. Ainsi son instinct ne l’avait guère trompé et comme il s’y attendait la dragonnière se trouvait dans le jardin du palais, surplombée par la magnificence de la voûte céleste constellée d’étoiles.
Le gamin savait qu’il était inutile de tenter d’approcher à pas feutrés, car les moindres battements de son palpitant trahissaient sa présence et Orfraie avait remarqué son arrivée, bien avant que ses prunelles humaines, peu adaptées à la pénombre nocturne, n'aperçoivent sa silhouette élancée et sa chevelure couleur de brasier.
Le souverain sélénien fit un signe de tête révérencieux devait celle qui, à son instar, possédait dans ses veines un sang royal.
- Mes hommages, dame Ataliel. J’espérais vous trouver en ces lieux et je suis heureux de constater que mon intuition s’est avérée exacte. Je vous avoue que j’apprécie le fait qu’il en soit ainsi car ce jardin offre un cadre plus paisible et agréable à une future conversation que l’une ou l’autre des salles du palais, où une kyrielle de courtisans auraient épié le moindre de nos faits et gestes. Mais avant toute chose, j’aimerais vous présenter tous mes vœux de bonheur pour vos futures noces avec ma sœur Luna. J’ai appris cette grande nouvelle de sa propre bouche quelques jours auparavant.
Les lippes du gamin s’étirèrent en un sourire qu’il désirait chaleureux et plein d’aménité, mais ses yeux pailletés d’or trahissaient une légère nervosité. Se retrouvant à présent en tête à tête avec la princesse immortelle, il ne savait quel comportement adopté, habitué à jouer son rôle de souverain et son visage aux traits encore juvéniles conservait le masque impénétrable de la dignité courtoise. Pourrait-il s’en défaire et progressivement adopter une attitude plus spontanée avec la liée de feu, qui bientôt deviendrait sa belle-sœur ? Cela dépendrait en grande partie du bon déroulement de leur entrevue.
Celui-ci avait ouï dire que la belle immortelle accompagnait son amante et se trouvait présentement au sein de l’enceinte de la cité Sélénienne.
C’était là l’occasion rêvée pour passer quelques heures en sa compagnie et discourir de manière informelle, afin que tous deux puissent faire plus ample connaissance, avant de sceller l’importante alliance qui s’annonçait. En effet, Nolan éprouvait un amour tout fraternel envers Luna Duruisseau, qui s’il ne devait rien aux liens du sang n’en demeurait pas moins infrangible et puissant et l’adolescent, en frère protecteur, désirait s’assurer des qualités morales et humaines de celle qui désormais veillerait sur cet être si cher à son cœur.
Non point qu’il nourrisse des doutes ou entretienne une quelconque réticence à l’égard de la princesse aux cheveux de feu, que du contraire, il tenait celle-ci en haute estime, admirant sa fougue et sa bravoure ; néanmoins, le jeune monarque venait de prendre conscience qu’en dépit des années, passées à ses côtés, dans la cité, aujourd’hui disparue d’Aldaria, il ne connaissait que des choses infimes à son sujet, et réciproquement. Jusqu’à ce jour, leurs relations s’étaient limitées à des échanges, somme très protocolaires, et Orfraie lui avait toujours témoigné le respect qui seyait à son rang quand il n’était encore que prince héritier.
Quant à Nolan, ce dernier avait toujours considéré l’Ataliel comme la bien-aimée et l’amante de sa sœur ainée, sans construire une relation plus approfondie avec elle, ne sachant comment l’aborder ou lui dévoiler les pensées qu'abritait son jeune esprit.
Autrefois, la vampiresse à la chevelure incandescente, dotée de la stature imposante du beau peuple et du visage marmoréens des sang-froid l’intimidait de par son aura de ténèbres et le mystère qui nimbait ses mires d’améthystes.
A l’époque où la fille de la nuit résidait à Aldaria et œuvrait en qualité de commandante de la garde écarlate et protectrice personnelle de la Régente, Nolan avait coutume de fuguer et de quitter le carcan étouffant des murs du palais, sitôt le soleil couché. Orfraie connaissait-elle cette irrésistible propension du jeune héritier à se livrer à des escapades nocturnes, pourtant formellement défendues ? Si tel était le cas, la rousse n’en avait jamais rien laissé paraitre, demeurant muette sur le sujet et tolérant que l'adolescent reste libre de ses mouvements.
Cependant, Nolan doutait du fait que ses virées solitaires, hors de la cage dorée où il se sentait souvent captif, soient demeurées inconnues de la vampiresse aux sens sur-aiguisés et à l’instinct prédateur, lui permettant de déceler la moindre présence à des mètres à la ronde. Mais avait-elle compris l’impétuosité de sa jeunesse et compati pour le fardeau de la Royauté qu’il devait déjà endosser à un âge aussi tendre ? Le jeune Kohan l’ignorait, mais il s’était juré intérieurement d’un jour lui poser la question.
A présent, la nuit était tombée et l’orbe opalescent de l’astre lunaire nimbait l’atmosphère nocturne d’un halo argenté. Le gamin décida de sortir à l’extérieur et commença à arpenter les allées du jardin impérial, les lames écarlates sur ses talons, aussi fidèles que son ombre. D’un signe de tête impérieux, il les renvoya et décida de poursuivre seul ses pérégrinations à l’intérieur de ce splendide écrin de nature.
Son intuition lui disait que c’était là qu’il trouverait celle qu’il cherchait ; de même qu’il avait rencontré Luna dans ce parc quelques jours auparavant et où tous deux s’étaient promenés, admirant la beauté des parterres de fleurs et la chatoiement orangé du coucher de soleil.
L’empereur désirait s’entretenir avec la princesse immaculée seul à seul, sans s’encombrer de ces rigidités protocolaires, qui ne feraient que maintenir leurs relations futures dans un cadre formel.
Après avoir déambulé dans ce dédale végétal où les flagrances fleuries chatouillaient agréablement ses narines, le monarque discerna à travers l'obscurité une silhouette ô combien familière. Ainsi son instinct ne l’avait guère trompé et comme il s’y attendait la dragonnière se trouvait dans le jardin du palais, surplombée par la magnificence de la voûte céleste constellée d’étoiles.
Le gamin savait qu’il était inutile de tenter d’approcher à pas feutrés, car les moindres battements de son palpitant trahissaient sa présence et Orfraie avait remarqué son arrivée, bien avant que ses prunelles humaines, peu adaptées à la pénombre nocturne, n'aperçoivent sa silhouette élancée et sa chevelure couleur de brasier.
Le souverain sélénien fit un signe de tête révérencieux devait celle qui, à son instar, possédait dans ses veines un sang royal.
- Mes hommages, dame Ataliel. J’espérais vous trouver en ces lieux et je suis heureux de constater que mon intuition s’est avérée exacte. Je vous avoue que j’apprécie le fait qu’il en soit ainsi car ce jardin offre un cadre plus paisible et agréable à une future conversation que l’une ou l’autre des salles du palais, où une kyrielle de courtisans auraient épié le moindre de nos faits et gestes. Mais avant toute chose, j’aimerais vous présenter tous mes vœux de bonheur pour vos futures noces avec ma sœur Luna. J’ai appris cette grande nouvelle de sa propre bouche quelques jours auparavant.
Les lippes du gamin s’étirèrent en un sourire qu’il désirait chaleureux et plein d’aménité, mais ses yeux pailletés d’or trahissaient une légère nervosité. Se retrouvant à présent en tête à tête avec la princesse immortelle, il ne savait quel comportement adopté, habitué à jouer son rôle de souverain et son visage aux traits encore juvéniles conservait le masque impénétrable de la dignité courtoise. Pourrait-il s’en défaire et progressivement adopter une attitude plus spontanée avec la liée de feu, qui bientôt deviendrait sa belle-sœur ? Cela dépendrait en grande partie du bon déroulement de leur entrevue.