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Ah les bains... ces lieux où on pouvait se réunir pour discuter de tout et de rien, pour parler politique, intrigues, mariages. Mais ça, c'était valable pour des bains entièrement publics. Ici, les lieux étaient de la propriété d'Aldaron, le Bourgmestre de la cité. Donc guère publics, finalement. Bah, de toute façon, ce n'était pas à lui de se soucier de la manière dont était géré ce bâtiment et son intérieur.

Artane frissonnait. Il était entré dans l'immense salle d'eau torse nu, une large serviette en lin doux qui enserrait sa taille. Bon, pour rassurer les âmes sensibles, il n'était pas tout nu en dessous de cette serviette. Il avait en dessous un pagne adapté pour les bains. Un minimum de décence quand même ! L'air était frais, même si on sentait que l'eau était relativement bonne pour la baignade.

Les bains respiraient la sobriété et la splendeur dans sa conception architecturale. On sentait le désir d'Aldaron de ne garder que la simplicité dans l'art des choses, d'éloigner le vaste pour n'en garder que la beauté la plus élémentaire. En même temps, ces lieux n'étaient que pour se baigner après tout, pas pour admirer les éléments du décor... sauf quand c'était réellement voulu et on retrouvait alors ce genre de caprice chez des nobles qui voulaient exposer le luxe et leurs richesses aux yeux des autres, juste pour provoquer la jalousie. Mais ce n'était pas un trait qu'on retrouvait chez le père adoptif d'Eléonorra. D'ailleurs, il l'avait bien remarqué quand il était passé dans sa ''modeste'' demeure. Et là, maintenant, il était dans ses bains ! Sa bien aimée avait réussi à le convaincre de lui offrir un accès totalement privé, rien que pour lui et elle.

D'ailleurs, en repensant à la jeune femme, il ne put s'empêcher de sourire. Une intimité rien que pour eux dans les bains... voilà qui promettait. En moins, cela calmera leurs nerfs, car après la rencontre avec le beau-père.... Mais cela, il préféra ne pas y songer.

Il s'approcha du bord du bassin, frissonnant encore. Il y avait des parties où il y avait une faible profondeur et plus loin, l'eau devenait plus profonde. Hum... lui qui ne savait pas vraiment nager, il éviterait d'aller faire trempette par là.

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On ne revient pas au thermes du palais de Caladon sans y retrouver sa surprise et sa joie. La vaste salle est pleine de lumière et se prolonge encore, au delà des larges portes. Elle est vide. Aux murs les mosaïques sont accrochées comme les tentures, légèrement encastrées, bien séparées les une des autres. Ce sont des compositions, des couleurs claires, dont on aperçoit pas d'abord la rigueur graphique. De même que les pavements géométriques jouent un rôle secondaire. Certes celui qui recouvre presque toute la grande salle de son motif monochrome est d'une élégance et d'une sûreté accomplie. D'autres, plus lourds de dessins chatoient sur les murs. Mais c'est de la production courante. Même ces cadres de peltes, si soignées, même ces somptueux rubans ondés qui entourent des natures mortes, même ces jeux savants de torsades qui longent les colonnes. Et pourtant on découvrira parmi ses pavements tantôt modestes, tantôt trop hâtifs et presque prétentieux, des œuvres d'art authentiques et originales. Et du coup, ce que peuvent avoir d'austère les murailles grises de la ville morne certains jours disparaît.

Ce qu'elle préférait était ce calme majestueux que seul le son de ses pieds nu résonnant sous la grande voûte venait briser. La fraîcheur des pierres fit frissonner Eleonnora sous son ample peignoir de soie. Les thermes remémoraient à la jeune Ostiz l'éclat passé de son ancienne citée, de son ancienne vie, son ancien monde. Cette antichambre était-elle une divagation nostalgique de ses constructeurs?Surement avaient-ils raison car il y avait des choses dont il fallait se souvenir. Comme la splendeur de la civilisation glorienne, qui, peu importe de comment on la jugeait, avait dans son age d'or, atteint des sommets. Et dans la solitude cet endroit indicible la fille du vieux régent se sentait comme une reine sans royaume, dont la couronne n'était plus qu'une commémoration et dont les sujets étaient éparpillés aux quatre vents.

Un remous dans le bassin la sortit de sa contemplation et elle constata qu'elle n'était pas seule. Elle ne pu s'empêcher de sourire à la vue de ce torse viril qui s'étaient tourné vers elle. Elle prit quelques instants pour juger cette silhouette de loin se mordillant la lèvre avec un plaisir non dissimulé. Puis, d'un pas léger, elle parcouru les derniers mètres qui les séparaient.

« Alors? Qu'est ce que ça fait d'avoir l'air riche? C'est un des avantages d'avoir volé mon coeur...si cela compense les tortures de mes pères. »

Elle s'était arrêtée face à lui arborant un air taquin, écartant les bras pour désigner l'espace vide qui s'offrait à eux et eux seuls. Si elle se sentait d'humeur joueuse, c'est surtout parce que la situation s'y prêtait. Pourtant il ne fallait pas qu'il se trompe sur les véritables pensée de sa dulcinée. Après de tels événements, il aurait sans doute comprit qu'elle s'était sérieusement penchée sur son cas. Et si le père lui avait littéralement tourné le dos, la fille n'en sera pas plus indulgente. Bien au contraire. Depuis cette confrontation pour le moins houleuse, la jeune femme avait décidé qu'il fallait remettre les points sur les i à cet home qui était désormais officiellement l'élu de son cœur. Elle était prête à en payer de son temps. Et vous connaissez bien le dicton: "le temps c'est de l'agent".  Autant dire que par amour elle était prête à bien des sacrifices. Car c'était une femme sérieuse qui ne misait pas sur les engagements frivoles. Elle espérait juste qu'il puisse être à la hauteur. Car malgré toute l'affection qu'elle lui portait, Artane Nordan tel qu'il était ne suffisait pas.

Elle s'approcha un peu plus de lui pour s'arrêter à ses côtés laissant, au passage, négligemment tomber son peignoir au sol. Il n'y avait là pas de formes voluptueuses à observer ce qui n'enlevait rien à la grâce de ce galbe élancé que l'on devinait sous la chemise pourtant ample qui couvrait son corps de porcelaine. Qu'elle ait dépassé l'embarras des premières fois était une chose, qu'elle se débarrasse de sa pudeur chaste en était une autre. Elle avait beau jouer la maligne elle n'en menait pas large lorsque l'on portait sur elle un regard plus...intime. Elle ne faisait pas partie de ses femmes qui, pour le pouvoir, ravalaient leur dignité et s'offraient au regard des hommes sans aucune retenue. Elle trouvait ces manières tout simplement vulgaire.
Elle frissona maintenant sa couche enlevée. Il était peut être temps de plonger? Elle regarda tour à tour le l'eau où se reflétait leurs deux silhouettes et son homme à l'air...mitigé. Elle comprit soudain ce manque d'enthousiasme. Un rictus malin se forma sur ses lèvres. Elle glissa sa petite main dans la sienne avec douceur et s'avança au bord pour pointer le fond du bassin du doigt.

« Tu vois cette mosaïque là...mais si regarde bien. Tu sais ce qu'elle a de particulier? »

Elle n'attendit pas la réponse de son partenaire, profitant de ce moment d'inattention pour l’entraîner à l'eau avec elle. Dans un bruit de plongeon qui se rependit le long des colonnes jusqu'à la voûte, les deux avaient brisé la surface du miroir. Au grand soulagement d'Eleonnora l'eau était chauffée comme elle l'aimait et elle en oublia vite les frissons de la pierre fraîche. Elle refit surface, au éclat. Bien évidemment, là où s'était arrêté Artane, ils avaient encore pied mais cela avait surement du bien l'effrayer.

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Artane était tellement concentré sur l'eau du bassin qui ondulait à peine qu'il manqua de sursauter à l'approche de sa bien aimée. Un large sourire aimant prit place à ses lèvres en la voyant se rapprocher de lui. A voir l'air de la jeune femme et quelques détails qui ne trompait absolument, il savait qu'elle était.... très contente de le voir. Il veilla à ne pas briser cet instant, en gardant la bouche close, et toujours souriante. Puis, elle vint le rejoindre, se mettant à ses côtés. Il se doutait, comme elle s'en doutait, que ce n'était pas que pour se détendre et passer un moment intime tous les deux dans ces bassins si généreusement prêtés par Aldaron. Après son cuisant échec, qui aurait pu lui coûter l'amour de la jeune femme, il avait conscience qu'il avait encore bien des choses à faire pour être la personne adéquate pour être du milieu de sa dulcinée.

*Dire que je maîtrisais cela avec plus d'aisance il y a quelques années...*

Comme quoi, même lui avait changé et perdu quelques compétences au profit de d'autres. Tout n'était qu'apprentissage après tout dans la vie.

"C'est difficile à dire... Voler ton coeur est une richesse que jamais ces bassins ne pourront apporter, même si sur l'instant, cela me fait un peu bizarre d'avoir l'air d'être riche. Et d'être ici comme si j'étais riche. Se retrouver à deux ici est....''

Eleonnora avait laissé son peignoir, qui avait glissé le long de son corps féminin. Elle n'avait pas les courbes qu'on recherchait chez les femmes de la haute société, mais elle avait quelque chose que même les plus belles femmes de ce monde ne pourront avoir : elle avait un côté fière, sauvage, et naturelle qui se perdaient dans la finesse féminine de son corps et qui avait un galbe...si magnifique qu'il ne trouvait pas les mots pour le décrire .Il se retint de la dévisager pour ne pas trop la gêner. Mais peut être qu'il était trop tard. Quand on contemplait la perfection....Et si.... non, il ne devait pas brusquer les choses. Et puis, il fallait profiter de ces bassins avant.

Elle lui prit délicatement la main, pour l'inviter à se rapprocher. C'était mieux que rien et son coeur n'en battit que plus fortement la passion qu'il ressentait pour elle. Et une fois proche du bord, il ne put s'empêcher d'être un peu angoissé. Il ne savait pas vraiment nager, même si l'eau par endroit était à hauteur de bassin. Tout récemment, il avait offert sa bague à sa bien-aimée, et le temps qu'il s'en retrouve une autre. Bon, de toute façon, qu'est ce qu'il risquait ? Ils étaient dans les bains. De toute façon, il avait eu l'air mitigé sans s'en rendre compte avant l'arrivée d'Eleonnora.

La jeune femme montra le fond du bassin. La mosaïque ? Qu'avait-elle de particulier ? Il allait répondre par la négative quand soudain, la jeune femme bondit en avant. Il n'eut même pas le temps d'exclamer sa surprise qu'il se retrouva sous l'eau, après un plongeon forcé et très éclaboussant. Le "hé"" de surprise se produisit donc sous l'eau, libérant un chapelet de bulle. Artane s'était tendu, essayant de pas paniquer sur le coup et se débattit juste à peine pour sentir le sol sous ses pieds et refit surface, les mèches de cheveux lui bouchant la vue. Des deux mains, se demandant comment il devait le prendre, il écarta les cheveux qui étaient collé à son visage et les lissa en arrière. Voyant Eléonnora riant aux éclats, il se détendit.

''Hum... c'est malin ! Laisse moi deviner , la mosaïque est une invitation directe de : plongez et vous saurez ? "

Il parut tendre la main pour aller attraper la sienne et soudain, avec celle-ci, inonda d'eux la jeune femme, l'agressant joyeusement à coup de flotte. Ce fut à son tour de rire.

''Vengeance ! ''

Ne fallait-il mieux pas se détendre avant de passer aux choses sérieuses qu'était l'apprentissage de la nage ?

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Eleonnora poussa un cri de surprise indigné vite remplacé par un rire incontrôlé. A vrai dire cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas laissé aller de la sorte. A la tête de Caladon elle courrait à droite, à gauche, et avant ça elle était bien trop occupée comme tout un chacun à faire le deuil de l'ancien continent, de ses proches et de son peuple. Entre les responsabilités et le chagrin elle avait vu un extraordinaire chaos tourmenter son esprit depuis lors. Mais n'étais ce pas le cas de tout le monde? Pourtant en cet instant précis elle ne pensait à rien d'autre qu'à eux, seuls au monde. Et quel luxe, se disait-elle, de pouvoir échapper au monde réel pour ne serait-ce qu'un moment. Cet homme...bien qu'il ai changé, et c'était bien normal en quatre ans, avait le don de faire resurgir la jeune fille insouciante en elle. Comme au temps où rien rien ne pouvait lui arriver dans sa tour d'ivoire; Quand ses seules préoccupations étaient les prochaines toilettes qu'elle portrait ou quelles bêtises elle ferait pour embêter son père. Ainsi, elle n'était plus une aristocrate, et lui n'était plus un roturier.

La demoiselle ne lui rendit pas sa flopée d'eau comme il le méritait mais d'un geste vengeur ferma le poing devant elle, envoyant une impulsion légère mais assez puissante pour pousser le capitaine jusqu'au milieu du bassin. Ce après quoi elle disparu sous la surface de l'eau pour le rejoindre. Elle réapparut quelques mètres plus loin, là où son amant semblait perdre pied, sur le point de couler. Elle entoura son torse de ses bras, le maintenant tant bien que mal sous les aisselles.

« Ne te fatigue pas comme ça, je te tient gros balourd! Si tu ne te détend pas je te laisse couler! » Il ne pouvait pas dissimuler indéfiniment sa peur des profondeurs. Même avec l'immersion de l'eau, il pesait son poids...et s'il continuait à se débattre ainsi elle ne pourrait pas le maintenir bien longtemps. Elle glissa une main le long de son dos avec délicatesse pour l'inciter à remonter. « Ton bassin, comme ça, remonte le et par tout les esprit détend toi, tu vas juste flotter! » Eleonnora inspira longuement. Avec ce tempérament intransigeant, elle faisait une piètre enseignante. Elle s'attendait à devoir le ramener sur le bord à tout moment; Enfin si elle réussissait à supporter son poid...et ce n'était pas gagné. Elle espérait tout de même qu'il fasse des efforts s'il n'avait aucune accroche à portée de main. « Non, ne me regarde pas, reste les yeux rivés sur le plafond! La clé c'est la respiration...inspire, expire...» La demoiselle resta auprès de son élève jusqu'à ce qu'il réussisse enfin à flotter sur le dos. Faire la planche semblait être un bon début. Au moins réussirait-il à prendre confiance en toute cette eau qui semblait être son ennemie il y a quelques minutes.

Sans le quitter des yeux, elle ricana devant cette situation incongrue. Qui aurait cru que, elle, la petite demoiselle, puisse donner des leçons à un aussi gros balèze « Tu te rend compte que j'ai ta vie entre les mains? Je resterai sur mes gardes à ta place...» Elle déposa un léger baiser mouillé sur la joue d'Artane, flottant immobile et impuissant. « Tu sais, j'ai ressassé la rencontre d'hier toute la nuit; A propos de toi, de nous, ce sentiment dont tu fais l'étalage sans aucune pudeur ni retenue...et je me posais une question... » Qui savait ce qui allait se passer si la réponse ne lui plaisait pas. « Serais tu prêt à tout pour moi? » Il n'y avait plus un zeste d'amusement dans son regard. Seul le métal transperçant de ses pupilles qui attendait une réponse telle la tortionnaire devant son prisonnier. Ceci était un test incertain...elle n'avait aucune idée de ce qu'il répondrait. Pourtant cette dévotion amoureuse dont il avait fait preuve envers elle avait éveillé des questionnements chez la jeune femme. Elle ne prendrait aucun plaisir à lui faire du mal mais...ne pouvait-elle pas se servir de ses sentiments pour servir ses intérêts? Après tout personne n'était noir ou blanc. Le capitaine avait lui même un sombre passé dont il avait encore surement des séquelles. Et des fois elle se demandait comment il faisait pour rester bien droit dans les rangs des marchands lorsqu'il avait connu l'adrénaline et les frissons du danger.
Par ailleurs, une autre question se posait: allait-il être capable de rester dans cette position avant de pouvoir répondu?

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Quand on commence à chahuter gentiment, on ne songe pas forcément à l'emploi de la magie. Artane était loin de se douter que sa belle en ferait usage et elle le fit. Il serra les dents quand il sentit qu'il perdait pied, se préoccupant plus de batailler pour rester en surface que de voir où se trouvait Eléonnora. Cette dernière fit surface dans son dos, pour le soutenir, lui sommant de se détendre. Facile à dire quand on sait qu'on ne sait pas nager et qu'on n'a plus pied. Mais il faisait confiance à la jeune femme et essaya du mieux qu'il put de se détendre. Il fut étonné d'y arriver, même s'il sentait encore un peu de crainte lui serrer les tripes.

[i]*Allez, on se détend, comme elle te l'a demandé. Elle est là, t'es pas tout seul et t'es dans un bassin. Cela va bien se passer. *[I]

Il obtempéra donc aux injonctions de sa dulcinée, qui était devenu l'instructeur ; et lui l'élève. Il fit donc ce qu'elle exigeait de lui, se mettant donc à plat dos, non sans réticence et fut un peu surpris de se sentir porté par l'eau même. Et maintenant ? Il n'osait bouger, de peur de couler. Et il appliqua scrupuleusement les consignes de la protégée d'Aldaron. Fixer le plafond, expirer, inspirer... il réussit. Et maintenant, il flottait.

Pour la suite, il ne sut comment le prendre. Rire ou avoir peur ?

''Tu as triché ! Et tu triches encore ! ''

Le ton s'avérait être plaisantin. Heureusement ! Il se contenta de sourire, comme seule réponse au fait que sa vie était dans les mains de sa douce. Et il fut récompensé par un baiser sur la joue. Ah cette femme ! S'il l'avait connue plus tôt....Puis le ton devient plus sérieux. Il écouta Eléonnora et manqua de se pincer les lèvres. Il était vrai qu'il était assez... expressif et ne s'en rendait pas vraiment compte. Qui sait comment cela portait préjudice à la femme qu'il aimait par-dessus. Et la question sérieuse qu'elle venait de lui poser le poussait à bien réfléchir. Quand il revoyait les circonstances de leur rencontre première... Comme si c'était hier. Mais maintenant ? Eleonnora était destinée à diriger Caladon. Elle ne pouvait se permettre d'avoir une épine dans le flanc, qui la gênerait. Même s'il avait perdu la main depuis le temps, il savait encore très bien dans quel milieu elle évoluait.

Avant de répondre, il veilla à rester en mode flottaison, en inspirant et en expirant encore. Elle était maintenant à une place qui demandait de l'autorité, de l'intrigue et bien plus encore. Doucement et bien malgré elle, elle endossait le rôle de son véritable père. Aura-t-elle les rains solides pour cela ? La question qu'elle lui posait n'était pas anodine. Elle savait de quoi il était capable et dans quoi il avait versé par le passé. Mais lui ? Serait-il capable de retourner dans ce genre d'environnement ? Alors qu'elle-même lui avait botté le cul pour en sortir ? La contradiction n'était pas anodine. Et là, la question avait toute son importance.

''Tu sais que je t'aime... et tu sais dans quoi j'ai versé. Pour t'aider dans ta destinée, je suis prêt à ....Gloubs;.......''

Il venait de couler !

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Eleonnora prit le temps de glousser en voyant le bulles bouillonner là où se trouvait, il y a quelques instant, son malfrat préféré. Elle rempli ses poumons d'air et fendit à son tour la surface de l'eau. En un mouvement de brasse elle le rejoignit au fond du bassin qui n'était finalement pas si profond qu'il n'en avait l'air. Surement pas plus de deux mètres et demie. Mais cela suffisait largement pour étouffer Artane qui semblait à l'agonie. Eleonnora pourrait certainement le remonter jusqu'à la surface mais ramener un gaillard de son gabarit sur le bord serait impossible pour la frêle demoiselle. Elle ne se contenta pas de le regarder se débattre contre cet ennemi invisible qui semblait l'éteindre à petit feu. Le spectacle en était crispant et elle repensa instinctivement à la vision de ce cadavre étendu, inanimé, sans vie. Elle frissonna. Ce n'était pas quelque chose qu'elle comptait revoir de si tôt. Dans un élan et non sans mal, elle s'empara de la main gigotante de son aimé et lui enfila au doigt cet anneau trop grand, tellement grand qu'elle se devait de le porter au pouce. Mais ce n'était un simple anneau et ça, le capitaine le savait bien. Car à l'instant même où elle l'avait quitté, son air était compté.

Elle attendit quelques secondes qu'il secondes que le marin ne se calme. Malgré son regard se perdant dans la vision floue du corps qui se calmait lentement, elle lui souriait. Sa longue chevelure brune flottait autour de sa tête telle une auréole. Tout semblait différent; Comme si le temps avait été suspendu et que la gravité était sens dessus dessous. Elle était la sirène qui l’entraînerait dans les bas fond de l’existence. Quelque part cela lui faisait du mal de penser qu'un jour elle devrait abuser de sa loyauté. Puisque s'il lui promettait de tout faire, absolument tout...elle le prendrait à la lettre. Il en était conscient. Mais se rendait-il compte que sa dulcinée était dangereuse? Bien évidemment qu'il serait prêt à apprendre à danser la valse, à faire des efforts en société et porter les habits guindé des nobles. Cependant si la demoiselle lui demandait pire...? Y aurait-il une limite à sa fidélité? Ou bien sera t-il le bon petit soldat jusqu'au bout?

Elle l'attira plus prêt du bord et par de grands mouvements lui indiqua qu'il devrait l'imiter, montrant ses jambes battant la mesure et ses bras qu'elle agitait en un mouvement de brasse caricaturé. Après tout, il n'était que question de se propulser pour se faire flotter jusqu'à la surface. Rien de bien sorcier me diriez vous. L'air lui manquait. Elle commençait à sentir ses poumon brûler et sa vison se flouter. Elle eu à peine le temps de s'élancer pour se retrouver un mètre plus haut à suffoquer et cracher ses poumons, accoudée au bord du bassin. Elle n'avait pas pu assister à la remontée d'Artane et priait pour qu'il y réussisse. Elle s'attendait à replonger une deuxième fois, une troisième, une quatrième et ce jusqu'à ce qu'il réussisse à comprendre comment remonter par lui même. Espérons que la bague tienne assez longtemps.

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Le truc quand on coule comme Artane, dans le genre demi enclume, est qu'on a tendance à couler assez vite, plus encore quand on gigote dans tous les côtés. Et le soucis du capitaine était qu'il était en train de causer quand il coula, ne lui lançant même pas la chance de prendre un brin de souffle. Alors forcément, on avait de quoi ne pas se sentir bien, à sentir déjà ses poumons protester du manque d'air quelques instants après l'immersion. Et forcément, quand on ne dispose plus de moyens pour respirer sous l'eau, la perspective de se noyer était plus oppressante et donc de provoquer la panique. Mais Artane n'en était pas vraiment à sa première coulée avec sa nullité en compétence de natation. Ne pas se laisser déborder par la peur était difficile à faire, mais il y réussissait presque. Oui presque, car cela ne l'empêchait pas de se débattre malgré tout, jusqu'à ce qu'il voit dans le flou de l'eau une silhouette se rapprocher de lui. En même temps, ses poumons le trahissait en libérant ses dernières parcelles d'air. Ah non, il n'allait pas boire la tasse si rapidement ! Il sentit une pression à sa main. On venait de l'attraper et il sentit une présence magique familière. L'anneau qu'il avait offert à sa bien aimé venait de prendre place à son doigt. C'était Eléonorra qu'il voyait dans le fou aquatique ?

Heureusement, cela arriva à point nommé car il n'eut pas d'autres choix que de respirer. Et il inspira de l'air. Ouf, juste à temps et grâce à Eléonnora. Et en y repensant, n'avait-elle pas dit qu'elle avait sa vie entre ses mains ? Il avait de quoi frissonner sur le coup, mais cela ne m'empêchait pas de retrouver son souffle et surtout de se calmer, se retrouvant à flotter comme un vulgaire sac à patate. Il fixait Eléonnora. Etait-elle en train de lui sourire ? Il n'en était pas certain, mais il lui rendit son sourire, histoire de la rassurer. Et pour la suite ? Ben la suite fut simple. Il réussit à voir qu'elle brassait l'eau avec des gestes exagérés, dans des mouvements clairs à comprendre, avant qu'elle ne remonte faire surface.

*Hum...bon... Quand il faut s'y mettre, faut s'y mettre. *

Cela paraissait simple... Mais si cela avait été le cas, il n'aurait pas besoin d'apprendre à nager. Et il regrettait de pas s'y atteler plus tôt. Dans un premier temps, il essaya de coordonner ses mouvements et il partit dans toutes les directions. D'ordinaire, quand il coulait, il se laissait aller jusqu'au fond pour donner une impulsion avec ses jambes pour remonter. Après plusieurs minutes, il réussit à comprendre comment user de ses membres dans l'eau et d'avoir la posture qu'il faut. Ce n'était vraiment pas facile, surtout qu'il découvrait. Bon et maintenant ? S'il remontait à la surface ? Il essaya de brasser comme sa belle et cela donnait un humain qui bataillait plus pour avancer que de nager avec grâce et élégance. Et une fois à la surface, il rencontra la différence de densité avec l'air et coula de manière pathético-comique dans l'eau. Il se débattit un peu avant de comprendre comment mieux surnager et cela l'épuisait vite. Il se tourna alors sur le dos et battit des jambes, souriant de voir qu'il avançait sur l'eau.

*Je joue au bateau et... Aieuh !*

Il venait de percuter le rebord du bassin et sombra le temps de s'en remettre. Heureusement, il était dans la partie où il avait pied et put se remettre debout, tout en se frottant l'arrière du crâne.

''Fichu mur.... Bon... on dirait que j'ai compris l'astuce... Merci ma belle de m'avoir montré comment faire même si la situation a manqué d'être critique. Mais on apprend plus vite sous la pression hein. Ahaha. "

Au moins le prenait-il avec humour. Puis il eut un étrange sourire, qui laissait deviner qu'il préparait quelque chose. En même temps, il avait retiré la bague pour la déposer sur le rebord, non loin de la jeune femme.

''Je vais t'apprendre juste un petit truc. Je ne sais pas si tu le sais encore mais cela vaut le coup. ''

Comme elle était proche de lui, il l'attrapa pour l'avoir dans ses bras, comme le ferait un marié emportant sa promise pour la plus mémorable de ses nuits. Elle était si légère... et malgré la fraîcheur de l'eau, il sentait la douce chaleur de sa peau contre la sienne. Et doucement, il se rendit vers le centre bassin. Là, maintenant qu'il avait commencé à se diriger vers le centre du bassin. L'appréhension de la profondeur était présente, mais il demeurait calme. Et là, il avança jusqu'à ne plus avoir pied et se démena un peu pour rester en surface. Bon bien entendu, il n'empêchera pas Eléonnora de nager.

''Prends ton souffle et viens sous la surface avec moi. ''

Forcément, c'était très facile pour lui de couler, vu qu'il était encore une grosse quiche dans la nage. Mais il sut rester droit et paraissait moins se débattre cette fois. Il était très loin d'accepter d'être dans un élément comme l'eau. Mais au moins, maîtrisait-il un semblant de quelque chose... Et quand sa douce l'aurait rejoint, ce serait pour doucement l'attirer contre lui. Ils flottaient dans l'eau et c'était comme s'ils étaient dans un autre monde, en apesanteur, avec des sensations totalement différentes qu'ils connaissait dans l'air ambiant. Artane l'avait attiré à lui, savourant à nouveau sa peau contre la sienne et il ne put s'empêcher de repousser les cheveux de sa douce qui ondulaient étrangement autour de son visage. Elle avait l'air... si irréelle sur l'instant, sortant d'un monde inaccessible. Etait-elle un rêve ? Etait-il en fait en train de terminer de se noyer pour voir une apparition si féérique d'Eleonnora ? Il n'y avait qu'un moyen de le savoir. Et ne lui avait-il pas dit qu'il lui apprendrait un petit truc sous l'eau ? En tout cas, le temps s'écoulait lui et il ne l'oubliait pas. La jeune femme ne devait pas savoir retenir son souffle aussi bien que lui et même si l'eau l'empêchait de bien la contempler, cela ne lui interdisait pas de chercher le contact de ses lèvres et de poser les siennes contre elles, en un baiser à la sensation nouvelle. Et en plus de ce baiser, il lui ouvrit de l'air, d'où quelques bulles s'échappèrent, pour danser brièvement autour d'eux avant de rejoindre la surface.

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L'attente se fit longue. Et tandis qu'elle remplissait à nouveau ses poumons, la jeune femme guettait la silhouette floue qui se démenait au fond du bassin. Elle le scruta longuement à la recherche d'un véritable mouvement de remontée. Elle avait rejeté les dernières mèches rebelles en arrière, dégageant son visage sur une expression inquiète. Le silence fendu par l’égouttement de l'eau qui, perlant sur sa peau, venait s'écraser sur les dalles, se faisait toujours plus pesant. Un frisson lui parcouru l'échine et son cœur se gonfla puis se dilata  puis gronda, accélérant étrangement la cadence de son rythme cardiaque. S'il ne remontait pas? S'il se faisait réellement emporter cette fois ci? A quelques mètres d'elle tout au plus. Elle le regarderait se débattre, s'étouffer et supplier sans vraiment percevoir sa souffrance. Elle rigolais bien lorsqu'il était question de le coincer au milieu de l'eau mais qu'en était-il maintenant? Elle revit son corps détrempé sur le parquet. Il ne revenait toujours pas. Allez, remonte! Il fendit enfin la surface dans une profonde exhalation qui éclipsa aussi bien le silence inquiet que le soupir de soulagement qui souleva la jeune femme. Elle considéra que se fâcher ne serait surement pas la meilleure option pour récompenser un élève qui venait de réussir son test. Et puis elle ne comprenait pas pourquoi elle se mettait dans de tels états pour lui...

Elle oublia vite son irritation devant ses mimiques de débutant. Elle se surpris même à glousser lorsque son amant percuta le bord dallé alors qu'il commençait enfin à s'en sortir. Avec ses lèvres pincées d'un air moqueur, elle le rejoint à l'extrémité du bassin.
« Tu vois, ce n'est pas si sorcier! Mais tu sais bien que je ne fais rien dans la demi mesure. D'ailleurs, peut-être que maintenant tu comprends le sens de la question que je t'ai posé tout à l'heure. » Aussi comprendra t-il que ce n'était qu'un aperçut. Qui sait ce qui pouvait lui arriver à l'avenir? L'aimer lui vaudra bien des sacrifices...Aussi, elle ne pouvait se permettre d'être tendre. Elle ne mentionna pourtant pas l'accès de panique qui avait failli l'emporter quelques instant plus tôt. Après tout il n'avait pas à connaitre ses accès de faiblesse. Sa fierté en dépendait.

Elle arqua un sourcil toujours moqueur lorsqu'Artane s'approcha avec ce sourire plein de mystère. «Toi? Tu as quelque chose à m'apprendre? Tu peinait à flotter il y a quelques minutes! » Mais elle ne résista pas à son étreinte car ses prunelles, ainsi plantées dans les siennes, lui partageaient l'intime conviction qu'il ne plaisantait pas pour le moins du monde. La demoiselle en oublia son sarcasme, laissant son amant la soulever entre ses bras jusqu’à ce que la seule chose à laquelle elle ne puisse se raccrocher fut lui et lui seul. Son coeur cognait déjà si fort contre sa cage thoracique...devait-elle s'attendre à des représailles après ce qu'elle lui avait fait subir? Sans l'ombre d'un doute, c'était bien le dernier de ces soucis. Elle avait crispé ses mains sur les épaules musclées tandis que le sang lui montait au visage. Elle, qui, possesivement, mettait un point d'honneur à être la propriétaire de son coeur...possédait alors chaque partie de sa peau? La proximité de sa peau nue, le toucher de ses muscles, la chaleur de son être, tout cela...tout cela l'affolait. Mais en dépit du sang qui lui battait au tempes, son regard se promenait avec curiosité le longs des lignes de son corps. Oh des étreintes passionnées il y en avait eu mais jamais un tel trouble ne l'avait éprise. Bien évidemment qu'elle connaissait sa nature ce trouble particulier qui ébranlait son être d'une pulsion primaire. Trop occupée à se défaire de ce trouble indécent, elle n'avait pas remarqué qu'ils s'étaient avancés jusqu'au milieu du bassin. Elle l'écouta à peine et fut alors bien surprise de voir Artane plonger sous l'eau de son propre gré. Un battement de paupière confus et elle se précipita pour le rejoindre sous la surface.

Il lui fallut quelques instant pour ignorer le flou sous ses paupières, agressant quelques instants sa rétine. Les formes se firent plus nettes et le monde devint aquatique, flou, un mirage où la seule consistance réelle était son corps, ses doigts glissant dans son dos, puis ses bras, puis sa peau et enfin ses lèvres. Courant ses doigts sur la peau suturée, marquée par le temps et veloutée par l'eau elle épousait chaque nouvelle parcelle de son corps. Un sentiment de vérité l’étreignait malgré l'étrangeté de cet univers qui ondulait autour d'eux. Au diable l'embarras et les pensées, ici ses lèvres ne mentaient pas. Elle y buvait le nectar de son être, son oxygène a travers ses lèvres entrouvertes, allongeant d'avantage ce moment magique...Son oxygène? Elle réprima un hoquet surpris. Artane, bien que toujours animé tanguait dangereusement vers le fond. Laissant un ultime chapelet de bulle s'échapper de sa bouche son corps glissa mollement entre les mains d'Eleonnora telle une poupée de chiffon. Mais quel crétin! Alors qu'il allait être emporté au fond du bassin, elle ressaisit de toutes ses force le marin, passant ses avants bras sous ses aisselles. Dans un monstrueux effort elle se propulsa là où il avaient encore pied ^pour pouvoir crever la surface. Constatant qu'il ne réagissait pas plus au contact de l'air frais elle le secoua. Aucune réponse. Mais quel idiot! Sans plus attendre elle le remorqua, non sans mal sur le bord. C'est qu'il pesait son poids le gaillard. Elle du s'y prendre à plusieurs fois pour le soulever entièrement en dehors de l'eau. Toujours aucun signe de sa part. Elle commençait à sérieusement s'affoler. Elle lui mit une claque puis deux. Pas un sursaut.

«Artane! » Un écho se répercuta entre les hautes voûtes carrelées. Il n'y avait plus qu'une chose à faire...il n'était plus temps de se lamenter, Il fallait réagir! Elle entrelaça ses mains fermement pour placer ce poing sur sa cage thoracique. Elle appuya frénétiquement, haletant sous le poids de chaque action. Allez! Réveille toi fais quelque chose! Chaque appui était écrasait son torse comme s'il n'était qu'un tas de chair. Dans un geste brouillon et précipité elle se pencha pour renverser son visage en arrière. Ce baiser là n'avait rien à voir avec celui d'il y a quelques instants. C'était bien le pire de ses baisers. Elle revint à son torse à s'en épuiser, mais sans faillir. Allez revient crétin! Allez! Elle ne distinguait plus ni la sueur, ni l'eau de la baignade, ni même les larmes entre elle. Reviens! Ses bras endoloris ne se reposaient que pour se pencher vers sa bouche encore et encore. Reviens!

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ui, Artane avait été un crétin. Il s'en était rendu compte qu'au dernier moment, avant de perdre connaissance dès que le peu d'air qui lui restait s'était échappé d'entre ses lèvres. Il avait cru gérer, autant pour voir jusqu'où il pouvait tenir pour tenir et montrer à sa douce qu'on pouvait échanger de l'air sous l'eau pour prolonger une immersion, que pour savourer plus encore le baiser due lui offrait sa belle. Un baiser à la saveur inégalable, dans un environnement qui poussait à vouloir prolonger. Ses lèvres lui offraient une saveur enivrante telle qu'il ne voulait plus les quitter, pour ne pas briser l'instant. L'eau était fraîche, mais il sentait la chaleur de sa douce contre son coeur. Sous ses doigts, il caressait une douceur si envoûtante... Eleonnora le captivait, l'hypnotisait par toutes les sensations qui les environnaient tous les deux. Si seulement le temps pouvait se figer, pour que cela perdure... Eleonnora était devenue une sirène à la beauté unique, qui invitait à de dévouer pour elle. Tout et pour tout ! Et pour elle... il lui offrait son air pour rester avec elle dans ce monde irréel, dans ce monde magique... Mais aussi pour voir, si lui, serait capable de lui accorder toute sa confiance, même s'il approchait d'une situation délicate. Car il avait bien compris dans quoi il mettait les pieds. Et pour cela...

L'air qu'il offrait doucement à sa belle sirène hypnotisante permettait de prolonger un peu la saveur de leur étreinte. Le baiser aérien qui lui offrait était en partie une réponse à la question qu'elle avait posé plus haut. Le truc étant qu'il omettait quelques facteurs : le temps, mais aussi le stress qu'il subissait bien qu'il pensait le contrôler. Il était sous l'eau, sans moyen magique pour respirer et cela lui dévorait ses forces et donc son air bien plus rapidement qu'il ne l'avait estimé. C'était pour cela qu'il devient très rapidement un corps inanimé en train de couler doucement vers le fond avant qu'Eléonnora ne vienne à sa rescousse. D'ordinaire, il aurait réagi plus vite que cela au manque d'air qui avait poussé ses poumons à cracher un dernier chapelet de bulle. Mais quand on est pris dans la passion du baiser sirénesque de la jeune femme qui dominait son coeur... et de plus, il lui accordait toute sa confiance. Mais n'est ce pas une confiance aveugle, qui dépassait ses propres instincts de survie ? Il ne saurait le dire maintenant qu'il comatait dans l'inconscience.

Et forcément, plongé dans le néant total de l'inconscience, il ne sentait plus rien, même pas les deux gifles données par la jeune femme pour espérer voir une quelconque réaction. Et comment définir le temps quand on ne sentait plus rien, quand son propre corps tournait presque à rien ? On prétendait qu'on voyait une lumière, porte ouverte sur le monde de Mort, porte des âmes, pour retourner dans le cycle de la vie et de la résurrection. Mais pour cela, il fallait être mort non ? Est ce qu'Artane était réellement mort ? Ah tiens, s'il se posait la question, c'était que non. Alors pourquoi il pensait ? Au fond de son soi intérieur, plongé dans ce néant, il savait déjà la réponse, mais avant même de l'aborder, il revint brutalement à la réalité.

Le capitaine réagit enfin aux gestes de la pauvre Eléonnora, qui était en pleine pression de ne pas le revoir revenir à lui et surtout, à la vie. Il se crispa, toussa quelque peu pour évacuer le peu d'eau qui avait réussi à pénétrer ses poumons et put reprendre une inspiration rauque et intense. Il roula péniblement sur le côté pour s'aider à mieux reprendre son souffle. A côté de lui, il y avait sa dulcinée qui était dans tous ses états. Il sut enfin causer après quelques respirations laborieuses.

''Je crois que j'ai été un peu crétin là... J'ai mal dosé ce que je voulais faire... Désolé ma belle. ''

Il se retint de faire de l'humour en affirmant que cela répondait au moins à la question de tout à l'heure. Elle n'avait pas besoin de l'entendre de sa bouche, elle s'en douterait sans aucun doute. En tout cas, la prochaine fois, il sera plus prudent. Non, mais quel idiot il était.

''T'avais raison que je n'avais rien à t'apprendre, là, sur le coup''

Au vue de comment elle avait agi à son égard pour le ramener à la vie... non, elle ,n'avait pas besoin d'apprendre quoi faire dans une situation de ce genre. Dans l'urgence, elle avait su quoi faire. Elle était désormais capable de réagir.

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Des émotions contradictoires passèrent alternativement sur le visage de la demoiselle. Des excuses? Des excuses! Dès que le corps de son aimé s'était animé d'un soudain soubresaut, le soulagement avait empli sa poitrine en un soupir. Ce sentiment fut bien fugace car se donner en spectacle était bien ce qu'elle détestait le plus. Elle s'était réellement mise dans tout ces états. Artane avait ce don pour briser son masque glacé et révérencieux, de lui faire perdre ses moyens. Elle avait alors serré les dents et essuya son visage d'un revers de la main. Aujourd'hui elle avait apprit deux choses; L'une était que ce crétin était capable du pire pour elle. La seconde était qu'elle serait incapable de l'y pousser. A ces réflexions elle laissa couler sur lui un regard noir de reproches.

« Comment? Comment peux tu être capable du pire pour...pour quoi d'ailleurs? Mon amour? Tu le possèdes déjà... Mais quel genre d'idiot es tu? » Cela ne devait-il pas la rendre heureuse? Elle jouissait tellement de l'influence qu'elle exerçait sur autrui. Elle tenait bel et bien la vie du capitaine entre ses mains. Elle jubilait de ce pouvoir quelques instants plus tôt et maintenant il l'effrayait. Finirait-elle par user de ce dernier? Oh qu'elle pouvait être insensible lorsque l'avarice et l'avidité du pouvoir s'emparait de son esprit. Un jour il lui faudra un mercenaire fidèle, il lui faudra un messager prêt à tout, il lui faudra un espion qui ne cracha pas le mot, même sous la torture. Qui de mieux qu'un amoureux transit? Elle se dégouttait tant l'idée lui paraissait brillante. « Tu comptes jouer les petits soldats d'une politicienne...» Mais si ce n'était que ces pulsions cupides qui l'inquiétait, elle serait surement passée outre.

« Réveille toi donc! Il n'y aurait aucun de mes problèmes pour lesquels tu mériterais de te mettre en danger! Tu comprends? Aucuns! » Elle s'était emparé de son col avec vigueur, les yeux brouillés par la colère. Mais qu'est qu'il croyait? Qu'il finirait par vaillamment donner sa vie pour sauver celle de sa douce? La réalité n'avait rien d'aussi romanesque. Ici ce serait lui la victime. La victime d'un monde qui n'avait que mépris pour le sien. Sa voix s'était violemment répercutée dans le silence des arches. Lacher son amertume sur lui était une erreur, évidemment. La frustration qu'elle ressentait de n'avoir aucune solution pour le protéger de ce monde de rapaces n'avait rien à voir avec lui. Seul l’égouttement de l'eau ruisselant lentement jusqu'au bassin brisait le silence assourdissant. Elle relâcha sa prise pour mollement laisser tomber ses bras au sol. Elle se sentait ridicule. « Peut-être que...peut-être que ce n'était pas une bonne idée de te demander de me suivre... » Le véritable danger pour Artane, c'était elle. Elle et son entourage. Elle et ses ennemis. Elle et ses supercheries. Elle et son héritage. Ces paroles bien que fatalistes n'étaient pas sorties de nul part. En effet, la question la taraudait depuis bien longtemps.Puisque déjà les convenances, le regard des foule sur cet étrange couple, la gênait; Était-elle assez forte pour devoir affronter le danger de mort de son amant? Le poids de la culpabilité si il lui arrivait quelqu'intrigue? Elle pourrait aller jusqu'à l'enfermer dans un donjon pour que rien ne lui arrive, la solution serait vite réglée. Mais privé de sa liberté, il ne serait plus le forban qu'elle aimait tendrement.

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Forcément, quand on commet une énorme bourde, il ne fallait pas s'attendre à avoir autre chose qu'un regard lourd de colère et de réprobation. En même temps, Artane l'avait bien cherché et s'en voulait alors encore plus. Il avait mis Eleonnorra dans une situation guère appréciable et avait manqué d'y laisser la peau... et tout cela pourquoi ? Pour lui apporter une réponse décisive sur une question qu'elle lui avait posée tantôt. Nul besoin de mot pour qu'elle voit maintenant ce qu'il était capable de faire. Et dans un sens, il maudit sa propre bêtise. Comment avait-il pu se permettre d'aller au plus loin ? Devenait-il bête ? Il manqua de se crisper quand elle le saisit par le col. Sa belle devenait un peu comme un commandant guère ravi de l'initiative pris par son subalterne... Il en aurait bien fait un sourire, mais il comprenait parfaitement au ton de la jeune femme qu'elle était pris entre deux mondes. A cela, il n'apportera aucune réplique à ce qu'elle lui avait jeté à la figure. Ce serait remuer le couteau dans la plaie et de façon malsaine. Il l'aimait et ne voulait pas la blesser d'avantage. Mais elle découvrait ce qu'il était capable de faire pour elle. D'accord, il avait agi de manière stupide, mais n'était-ce pas une preuve qu'il la

Elle finit par le relâcher, commençant à avoir des doutes quand au fait d'avoir demandé au capitaine de la suivre. Elle l'exprimait clairement. Les mains d'Artane prirent les siennes pour les joindre et chercher à y apporter une chaleur de réconfort. Il comprenait parfaitement, mais il ne voulait pas voir Eléonnora abattue et la voir pries dans une sorte de piège à cause de sa simple présence. Il ne voulait pas qu'elle perde ses moyens, qu'elle perde confiance en elle parce qu'elle se ferait plus de mouron pour lui que pour elle.

''Ne culpabilise pas. Tu m'as demandé de te suivre et j'ai accepté. Après tout, ce serait plus moi à blâmer qu'autre chose. Et puis, j'avais déjà un pied dans le milieu en bossant pour ton père. Bon, d'accord, ton père n'était pas toi, mais...''

Il serra un peu plus les mains de la jeune dans les siennes.

''je crois que nous avons un peu précipité les choses et j'ai pas aidé à ce que cela se fasse en douceur. Et puis, même si ton monde est un sacré milieu de requins, j'ai déjà survécu à pire ''

Il lui fit un pâle sourire pour la convaincre de s'en rassurer. D'accord, il y avait des situations où il s'en était sorti avec beaucoup de chance, mais pas que.

''Nous avons connu les guerres Almaréennes, les querelles des vampires, le Tyran Blanc et par après les chimères et la plus dure des épreuves, l'exode. rappelle-toi comment on s'est retrouvé. C'était à peine si tu m'aurais pas giflé une bonne paire de fois en une minute. Si on a su traverser une tempête, on saura encore en passer d'autres, même les plus terribles.  ''

Qu'il avait envie de la prendre dans les bras, là et maintenant.

''Nous n'avons pas encore notre rythme. Nous allons réussir à le trouver et puis... Faudra bien à un moment où un autre que je reprenne la mer pour mener mes affaires et éventuellement les tiennes. Ce n'est pas comme si je serai en permanence dans tes jambes à longueur de journée. Là, les seules femmes qui je risquerai de croiser en pleine mer sont de nature assez voraces et carnivores... tu sais, ces espèces de bestioles humanoïdes à queue de poisson... sérieusement, je te déconseille d'y goûter, c'est infect...''

Il sentait qu'elle avait besoin d'être rassurée, pendant qu'il changeait doucement de voie de conversation. Eleonorra méritait de garder sa confiance éloquente. Il l'aimait comme tel, sûre d'elle, confiante en ses désirs et ses ambitions, même s'il savait très bien qu'elle userait de lui pour servir sa position sociale. Bah, après tout, n'était-ce pas ce qu'il faisait autrefois ? Sauf que là, c'était avec une femme qu'il adorait par dessus tout

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La chaleur de ses mains ne suffisait pas à briser le gel qui enveloppait son coeur. Elle était prise au piège de ses propres sentiments. Elle qui contrôlait avec jouissance les vies d'une citée entière se retrouvait impuissante face à son propre coeur. Cette idée s’emparait de sa tête et la remplissait de trouble. Il lui sembla encore qu'il trouvait tout simple ce qui pouvait l'affliger si cruellement. Elle ne releva pas la tête, le poids de ces idées qui la poursuivent l'empoisonnent tant, jusqu’au plaisir de lui faire face de nouveau. Même si la maladroite tentative de consolation aurait pu la faire sourire, elle ne se contraint pas à la regarder.
Bien évidemment qu'elle était pas son père. Il avait aimé une femme sans histoire ni problème qui, en tant que bonne mère de famille, avait accepté de vivre à ses côtés. Cela signifiait qu'elle était cloîtrée dans sa cuisine entre les femmes de chambres et les salons de ses amies. Artane ne ressemblait en rien à une mère de famille...Alors quel avenir pour eu s'ils doivent vivre ainsi séparés par les vents et les marées? Et par les nombreuses tentatrices qui maculent les mers. A ce propos, la jeune Ostiz s'était examinée sévèrement, car il était courant de considérer la jalousie comme ridicule et sous ce rapport encore, elle ne pensait pas comme les autres. La demoiselle s'était demandé si quelque part elle avait tort, et non seulement elle n'a pu blâmer son ombrageuse jalousie, mais elle reconnaissait même que cette dernière parvenait de l’essence de cet amour chaste, exclusif et pur qu'elle éprouvait pour son amant.

Son regard abattu rencontra le pâle sourire de son amant. Lui, peut-être dans l'innocence de ses sentiments ou par la force de sa bravoure, ne semblait pas avoir perdu espoir. Elle se sentit alors si mal de ce désespoir qui la tourmentait. Ce n'était pas elle, la vaillante conseillère, la fière Ostiz. Qui était cette frêle jeune fille aux yeux mouillés, aux épaules rentrées et à la tête baissée? Avait-il pitié en la regardant perdre ainsi sa superbe? L'aimait-il toujours autant devant tant de faiblesse? Dans les iris du capitaine brillait toute la tendresse du monde. Pendant un instant elle fut subjuguée par ce spectacle que peu de fois elle n'avait pu admirer. Puis elle aimait comment dans sa bouche fusionnait le 'je' et le 'tu' en 'nous'.

. « Nous...» Elle secoua la tête et tenta de reprendre la contenance d'un air sévère néanmoins branlant après le chagrin qui l'avait étreint. . « Contrairement à toi je ne suis pas prête à mourir...et je suis encore moins prête à te voir périr sous les balles ennemies ou par un coup du destin qui, cette fois ci, aurait mal tourné. Alors s'il y a bien une chose que tu ne dois pas faire pour me rassurer...c'est dire que tu serait capable du pire pour moi.» Elle soupira avec résignation.
. « Outre cela, il y a un tord dont je suis coupable...ce n'est pas de ta faute si le rythme auquel nous avançons a paru trop cadencé. Il en va du même que tout ceux qui s'aiment. Pourtant il reste en moi une part qui n'assume pas de porter porter des sentiments pour...pour...une personne de ta classe.» Il fallait qu'elle aie une bien aveugle confiance en lui pour dévoiler ainsi les plus intimes secrets de son âme. Si elle s'exprimait envers un être ordinaire, elle craindrait qu’il ne vît dans son doute une faiblesse, avec lui, elle ne craignait rien. Elle lui confessait le poids que la société lui faisait porter, de son père originel jusqu'à son père adoptif, personne de son noble entourage n'aurait pu approuvé la lubie de son amour. Et dans son malheur, elle s'en voyait grandement influencé. « Mais au diable ces biens pensants de la cours! » Elle s'était jetée dans les bras du capitaine, enfouinant son visage dans son large torse. Elle n'avait pas très envie qu'il réponde...peut-être allait-il attaquer ses pères sur leur façons de penser...ou bien se rabaisserait-il du fait d'être inférieur à elle... Aucune réponse ne lui semblait valable. Alors préférait ne pas écouter.

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Artane la regarda, perdant un tout petit peu son sourire en voyant qu'il n'arrivait pas à la dérider de son désespoir naissant. Pour faire des bêtises, il était fort, mais là, il avait réellement décroché le pompom et jamais encore il n'avait provoqué une telle situation envers sa belle aimée. Il s'en voulait terriblement, vraiment. Il l'écouta avec forte attention, ne voulant pas manquer le moindre détail qui aurait de l'importance. Mais au fait... tout ce qu'elle disait avait de l'importance ! Et quand elle eut fini son discours, il se préparait effectivement à répondre, alors qu'elle lui tomba directement dans les bras. Il l'accueillit avec douceur et chaleur. Il lui apporta une étreinte réconfortante, ne disant aucun mot pour le moment. Qu'est ce qu'il pouvait en dire de toute façon ? Blâmer son véritable père ? Blâmer la société de ces nobles et bourgeois qui jugeaient plus sur la position sociale et l'apparence que sur les réelles compétences et émotions des personnes ? Suffisait de pas tenir correctement une fourchette pour être un rebut de la société pour certains. Qui était-il pour juger de l'univers d'existence dans lequel Eleonnora vivait ? Elle s'était confessée à lui, il n'avait aucun droit de porter un jugement, surtout quand on avait commis une grosse bourde comme lui.

Il la garda pendant un petit moment contre lui et dans ses bras, se permettant de humer le parfum de ses cheveux. Puis il porta ses mains sur ses joues, pour croiser son regard. Elle paraissais si triste, si désespéré. Et lui, il commentait des bévues qui lui fendaient le coeur. Il décida de briser juste un peu le silence.

''Je te promets de ne plus dire cela et de pas l'appliquer. C'était stupide de ma part. Pour le reste...Reste toi, reste qui tu es. Peu importe que tu doives jouer sur les apparences pour plaire à la cour ou pour les autres. Je sais qui tu es réellement derrière ces multiples facettes. Tu es toi, tu es Eleonnora. Et rien ne pourra changer ce que tu es réellement au fond de ton coeur et de ton âme. Et j'aime la femme que tu es, là en face de moi et au fond de toi. Rien n'y personne ne pourra brider ou interdire ce que tu ressens. ''

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La chaleur de leurs corps se mêlaient dans un étreinte qui se devait salvatrice à ce moment même pour la demoiselle. Elle s'accrochait à Artane comme à une bouée en pleine houle. Et ces mains fermement agrippées à son dos semblaient évoquer toute la détresse qu'elle ressentait à cet instant. Mais elle ne dit rien de plus, les lèvres suspendues au silence évocateur. Il la tenait au creux de ses bras comme on tient une petite fille chagrinée par la perte de sa poupée. Après tout n'était ce pas ce qui décrivait le mieux la situation? Elle était la petite fille gâtée qui jetait son dévolu de façon autoritaire et, lui, sa proie qui devait en subir les conséquences. Cependant au final c'était elle qui s'en souciait le plus. L'arroseur arrosé, n'est ce pas ironique? Quelque fois elle enviait la simplicité de cet homme et les certitudes qui occupaient son esprit comme si tout était clair et limpide. Son intelligence était un véritable fardeau...où était ce son esprit qui prenait une tournure trop alambiquée? Car il semblait que sa raison et ses sentiments s'entrechoquaient dans une guerre violente et sans pitié. Difficile d'y trouver l'équilibre à vrai dire. Des fois elle aimerait être comme ces marchands d'esclaves, ces rois tortionnaires et ces grands marchands pour qui les gens n'étaient que des objets. Et elle se désespérait de penser que, parfois, certaines chose avaient plus de valeurs que l'or et le pouvoir. Oh bien sur qu'elle aurait désiré asseoir, voir étendre son pouvoir en épousant un homme riche et puissant. Mais il avait fallut qu'elle tombe sur ce vaurien. Il avait fallut qu'elle ait été une jeune fille à la recherche du frisson de l'aventure. Et il eu fallut que, de son cœur, elle n'ai pu effacer cette époque. Elle ne savait si cette partie d'elle, celle qui désirait vivre l'aventure et l'amour, était la bonne.

Le regard coupable que lui rendait son aimé en disait long. Peut-être qu'il aurait pu se contenter de ce langage là pour décrire ce qui lui pesait alors sur le coeur. Pourtant le son de sa voix grave et calme résonnant dans ses oreilles avait le don de l'apaiser.
« Comment peux tu être aussi... » aussi peu égoïste? Tellement de conviction dégageait de lui lorsqu'il prononçait ces mots. Ni ses lèvres, ni sa moustache ne tremblaient. Elle ne comprenait pas que l'on puisse vendre son âme au diable pour le bonheur d'autrui...à moins que...c'était donc ça l'amour? Quel sentiment idiot. Elle soupira. « ...aussi idiot. » Elle lui asséna une petite pichenette entre les deux yeux. « Heureusement que mon compagnon est plus simple d'esprit que moi, sinon je ne m'en sortirais pas! »[/font"> Sur ces paroles impertinentes le bout de ses lèvres se hâtèrent sur la joue de se dernier avant qu'il ne la regarde se lever prestement.
« Allons, on ne va pas lambiner à cet endroit toute la journée!»

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Un instant, il crut que tout allait se terminer ici. Qu'après cet incident, elle préférait cesser tout ça pour ne plus avoir à se retrouver avec un crétin comme lui. Le silence qui s'ensuivait était long et angoissant. Et quand enfin, sa bien-aimée ouvrit les lèvres, ce fut pour entrecouper sa phrase, comme si le doute commençait à poindre son nez. Comment pouvait-il être quoi ? Ahhhh, idiot. Oui, cela il l'était. Et à cela, il ne put s'empêcher de faire un sourire presque niais, avant de recevoir une pichenette qui lui fit cligner des yeux tout en esquissant une grimace de surpris et de légère douleurs.

''Aie...''

Il aurait pu mériter plus, mais à voir comment les choses allaient dans un autre cheminement que celui qu'il avait cru, il redevenait presque un gosse au sourire contrit. Il ne put s'empêcher de frémir de plaisir à son baiser sur la joue. Décidément, quelle femme !

''Heureusement que ma belle compagne possède une magnifique intelligence aussi, sinon, qu'est ce que j'aurai pu devenir sans toi. ''

Il se leva à sa suite, regardant une dernière fois le bassin non sans avoir un léger frisson, tout différent du premier plus plaisant au contact chaleureux des lèvres de sa dulcinée. Puis il regarda Eléonnora

''Un idiot qui t'aime et qui va te payer un bon hydromel oui. Tu vas en tomber par terre et c'est.... dans une petite taverne très sympathique, certes guère adaptée pour des gens du rang style bourgeois, mais je pense que tu y seras à ton aise. Et je te rassure, non, ce n'est pas un recoin mal famée, c'est tout le contraire. Charmant et familial. Cela te changera un peu les idées et je suis certain que tu t'y sentiras bien...''
*Loin des tracas de ta position actuelle ma douce et que tu aies l'impression d'être dans ton élément. *

Enfin dans son élément.. non pas qu'il voulait la convertir à devoir rejoindre son milieu social, loin de là, il n'oserait jamais, mais il sous entendait qu'elle ne se retrouva pas à devoir jouer les apparences avec l'étiquette et tout ce genre de chose qu'on attendait à voir chez une fille de noble naissance.

''Mais avant....''

Il se regarda.

"On ne va pas y aller en pagne de bain hein.... et c'est moi qui paies !

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