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[Intrigue] L’armada du crépuscule [GROUPE 1]

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L’armada du crépuscule



L’heure de vérité approche ! Une effroyable armada a envahi la Mer de Reshenta, convergeant vers l’île de Tiamat où du sommet du volcan titanesque s’élève une sombre fumée, présage d’un terrible événement. Un moyen de repousser les Chimères a été découvert, mais pour cela il faudra du temps et le temps, voilà ce que Tiamarantiens et Ambarhùniens n’ont pas. Il va falloir se battre pour en gagner ! La puissance du Bâoli est déjà perceptible et repousse l’énergie du Néant, assurant que la magie des esprits-liés ne fasse pas défaut aux enfants des dieux.

Chaque nation dresse alors hautement et fièrement leur couleur en même temps qu’une centaine de voiles s’abaissent. Porter par le vent ! Porter par les flots ! Porter par les rames ! Des navires de tous horizons s’élancent vers l’armada du crépuscule. L’ombre d’une effroyable forteresse volante se profile au-dessus de leurs têtes, mais à quoi bon s’opposer à cette chose si les vaisseaux chimères atteignent Tiamat ?

Parmi le fracas des eaux se font entendre les premiers coups de canon


Intrigue : L’armada du crépuscule. Le 25 avril an 1763 du troisième âge.

Les joueurs disposent d'un délai de 3 jours pour poster à compter de la réception des directives. Nous vous encouragerons même à poster plus vite encore si vous le pouvez (l’intrigue n’en sera que plus développée).  Les RP d’intrigue sont prioritaires sur tous les autres rp normaux.


  • Sigvald
  • Tryghild
  • Aldaron
  • Ilhan
  • Toryné


L'ordre pourrait changer à tout moment.



Spoiler :

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Le temps de la paix est venu et à recouvert les peuples de ses espoirs et de ses rêves. Mais, du fins fond de ces rêves, les cauchemars sont apparus lorsque les Chimères ont été signalés aux peuples, d’abord lors de l’attaque des pirates sur un convois sélénien, puis ensuite en Keet-Tiamat ou ils ont ouvert un vieux temple.

Les peuples se sont préparés à la hauteur du temps qu’ils avaient et des moyens à leur disposition. Mais les Chimères ne vous ont pas laissé le temps de tout mettre en place. Et vous le savez. Leur attaque contre le port de Sélénia fut un rude coup aux préparatifs. Mais les forces de l’Empire humain ont réussi à tenir et même à repousser cet assaut.

Aldaron, Ilhan, Sighvald, Toryné et Tryghild, vous voici désormais sur la flotte Humaine comme dernier rampart de l’Empire et des Citées Libres contre l’arrivée de la flotte de cette engeance qui vous a déjà tant prélever et qui revient encore vous prendre plus.

Cependant, vous le savez, votre rôle ne sera pas de de manœuvrer les imposants navires. Ceux-ci ont été largement pourvu par les royaumes en armes et en hommes pour cela. Non. Votre rôle sera bien plus « corporel » car vous aurez à charge d’attaquer les troupes des navires ennemis. Et ce, afin de pouvoir gagner un peu de temps tandis que l’équipage d’un frêle esquif qui vous a croisé plus tôt, puisse réveiller le Dernier Espoir de tous les peuples face à la menace approchante. Le Baoli. Mais c’est là le rôle des hommes et des femmes de la Rhapsodie. Point le vôtre.
Vous vous trouvez actuellement au Nord Est de l’île de Tiamat, en retrait de la flotte de combat, et vous percevez à peine la flotte adverse. Mais la tension est déjà palpable à bord de chacun des navires.

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Tour d'introduction



La brise était aussi forte que froide, charriant l'odeur d'une neige lointaine, teintée d'iode. Le roulis des vagues faisait grincer le cordage alors que les voiles se tendaient et portaient la frégate à destination. L'écume blanche léchait une coque rutilante, puis s'en allait foisonner dans le sillage qui fendait les flots de son éphémère passage. Il n'y avait nulle terre en vue, seulement les icebergs captifs des Crocs de Givre, récifs mortels lorgnant les coques insolentes qui viendraient jouer trop près. Les marins chevronnés se relayaient les consignes en hurlant, décidés à jouer de l'environnement mortel à leur avantage. Bien vite, la frégate offrait sa dernière manœuvre pour se positionner avec le reste de la flotte dans ces eaux dangereuses, ultime ligne de défense contre la menace en approche. Le vacarme d'une ancre jetée ne tarda pas à résonner avec son énorme chaîne de métal qui cingla le pont, puis ce fut le son de sa chute avant qu'une gerbe salée n’inonde le bord.

Le pont principal, entrecoupé de ses trois mâts, était encore vide des troupes stationnées dans les cales. Les marins poursuivaient ainsi en paix leur travail, pliant brigantines et focs, assurant les nœuds aux cordages avant de refluer à leur tour dans les entrailles du bateau et rejoindre le pont batterie. Un silence, aussi bref que troublant, s'instaura avant que vienne le grondement de milliers de pas. Ce furent plus de quatre cents hommes et femmes qui émergèrent des cales pour envahir les ponts et prendre leur repère dans ce qui serait, sous peu, un véritable champs de bataille. Chaque troupe avait parfaitement connaissance de ses consignes : les porteurs de boucliers se tenaient contre le bastingage, puis venait les archers ainsi que les arquebusiers. Lorsque les uns viendraient à tirer sur les navires ennemis en approche, ils pourront se mettre au couvert des immenses targes dressées par leur binôme et ainsi échapper aux ripostes adverses. Le reste de la troupe, composée de combattants lourds, restait au centre du pont dans l'attente des abordages.

Le pont batterie, à présent occupé par l'équipage, s'armait quant à lui de la toute dernière création almaréenne et de la plus grande fierté de Délimar depuis bien longtemps. Il s'agissait de la fine fleurs technologique et représentait à ce jour la plus grande force offensive et non-magique de toute la flotte navale : les canons feutonnerres. Encore considérés comme des prototypes il n'y a pas quelques semaines, il avait suffit d'un test grandeur nature avec la bataille navale des Dents de Siel pour confirmer toute leur entière fiabilité. Vingt-huit de ces sublimes pièces habillaient les flancs des frégates délimariennes, celle-ci comprise, gueules sombres sculptées en tête de loup pointant d'entre les sabords. Des formats plus petits, montés sur roues, ornaient les gaillards et s'ils étaient pour l'instant couverts de toiles huilées afin de les protéger de l'iode corrosive, ces canons aux parfums de poudre noire étaient prêt à cracher une pluie de destruction et de feu sur les navires adverses.

Le brouhaha des conversations gonfla et gonfla avant qu'il ne s'interrompe brusquement lorsque la porte de la capitainerie s'ouvrit. Plusieurs hautes personnalités des trois peuples émergèrent du centre de commandement, dont le Général Elusis Svenn qui s'arrêta près du gouvernail pour observer ses troupes. Son regard, au bleu aussi pâle que les glaciers qui bordaient la frégate, survola chaque homme et chaque femme avec une gravité croissante. Sa haute et puissante silhouette était gainée d'une armure de cuir clouté, frappée du blason de l'Océanique. Jeté sur une épaule massive, la cape en fourrure de loup gris tombait en lourd drapé sur son flanc gauche, mais ne couvrait en rien les gardes jumelles de « Haut Protecteur », les épées organix ayant jadis appartenu à Havard Svenn. Sur son autre hanche se présentait un simple carquois alors qu'entre ses omoplates se croisaient un arc composite ainsi qu'une immense épée à deux mains.

Lorsqu'il eut terminé son inspection sommaire, il se tourna à moitié vers l'Intendante Svenn et observa longuement cette dernière avant qu'il ne se détourne et ne s'engage dans les escaliers. Les délimariens s'écartèrent respectueusement sur son chemin, le laissant frayer jusqu'au centre du pont où il s'immobilisa. Sa taille impressionnante lui permettait de dépasser la plupart de ses compatriotes et si dans la foule compacte il y avait aussi des représentants d'autres races et d'autres Cités, le peuple du nord l'emportait de loin. Dans l'ombre du bâtiment, la silhouette éthérée d'Amarok offrait une brume nébuleuse au regard de ceux n'étant pas favorisés par l'esprit du Loup. Incarnation vivante de ce dernier, il observait comme son maître la foule de soldats, puis tourna la truffe en direction de Tiamat pour humer la puissance du Bâoli.

Sigvald n'était pas homme à se croire supérieur. Il était un soldat, comme chacun de ceux qui l'entouraient et par conséquent, il se tenait au même niveau qu'eux pour offrir son discours. Il sentait peser sur lui les centaines de regard, mais ne vint pas à flancher. Au contraire, il prit une profonde inspiration et parla de toute la force de ses poumons, de toute la virulence de ses convictions. Son timbre grave et rauque s'éleva par dessus les têtes, résonna sur le pont et couvrit le chant des vagues. Le glacernois articulait chaque mot, gonflait chaque fois son souffle de sa fougue et de sa rage. A mesure des phrases, ses yeux s'enflammaient et son corps se tendait du désir de combattre, de l'inexpugnable certitude qu'ils vaincraient.

« - Soldats de Délimar ! Je vois toute une armée de compatriotes venus défier la tyrannie des Chimères. Le temps est venu de montrer sa valeur. En tant que soldats de l'Océanique, je sais que vous combattrez avec fierté et qu'aucun de vous ne périra avant d'avoir tué au moins dix ennemis.
Dans peu de temps, vous allez livrer le plus grand combat naval de l'histoire des peuples. Hier encore nous ne pensions qu'à nos petites querelles sans importances, mais aujourd'hui nous allons être unis dans un intérêt commun.
Cette ligne de défense est primordiale pour l'Archipel dans cette guerre. Pour Délimar... pour notre patrie... C'est ici que nous les arrêterons ! C'est ici que nous combattrons ! C'est ici qu'ils mourront ! Vous allez une fois de plus devoir défendre notre liberté. Non pas de la tyrannie, de l'oppression, de la persécution... Mais de l'anéantissement. Nous combattons pour notre droit de vivre. Notre droit d'exister !
Rappelez-vous ce jour, soldats, car il vous appartient à jamais... Pas de retraite. Pas de capitulation. C'est la loi délimarienne. Et par la loi délimarienne, nous resterons debout, nous combattrons et nous mourrons. Un nouvel âge a commencé ici, sur Tiamaranta, un âge de liberté. Et tous sauront que les Délimariens ont donné jusqu'à leur dernier souffle pour le défendre.
Alors écoutez moi mes frères, mes sœurs : préparez votre déjeuner et mangez bien... Car ce soir nous dînons au Royaumes des Morts. Et quoi qu'il arrive, je marcherai devant vous !
 »

La clameur des soldats fit trembler jusqu'à la coque du navire alors qu'ils frappaient le sol en rythme avec leur pied, leur lance ou encore leur bouclier. Les cœurs se gorgèrent d'espoir, les esprits s'armèrent de volonté alors que les poumons déversaient en cris rauques la détermination que leur Général venait d'embraser. La défaite n'était pas une option et ils étaient tous prêt à mourir pour que d'autres voient se lever une aube purifiée de toute menace. Les épées furent tirées au clair, lames scintillantes levées au dessus des têtes. Le rugissement viscéral retentit une dernière fois avant que le silence ne retombe progressivement. Un silence, mais point de calme alors que les guerriers frémissaient d'adrénaline et fixaient la ligne d’horizon dans l'attente fougueuse, tout juste muselée, des navires ennemis.

Satisfait, le Général regagna le pont du gouvernail et observa ses alliés avec une sévérité patinée d'une fièvre féroce, d'une soif de combat et de sang. Ses muscles puissants roulaient sous la peau pâle, tendaient le cuir de son armure alors que son souffle profond et régulier gonflait un torse large. Il tendit une main vers Tryghild et lui effleura le bras, caresse fugace qui valait bien milles mots, puis observa Aldaron et lui offrit l'ombre fugace, prédatrice, d'un sourire sincère. Il était satisfait de les avoir tout deux à ses côtés, sachant que les flèches de la Triade seraient aussi meurtrières que les siennes et que les balles de son épouse, tirées depuis son rutilant feutonerre, franchiraient tout obstacle. Il avait aussi parfaitement conscience qu'une fois les abordages entamés, l'elfe comme la guerrière sauraient parfaitement gérer un conflit rapproché et que lui-même pourrait plonger à cœur ouvert dans la mêlée sans avoir à se soucier de leur sécurité.

La seule ombre à son tableau était la présence du Conseiller vampirique Dalis... ou devait-il l'appeler Prince vampirique ? Non, ce titre lui écorchait déjà bien trop les lèvres pour qu'il songe même à le considérer mentalement. N'eut été égard à l'Alliance avec Caladon et la demande explicite du Bourgmestre à faire monter sur le pont cette abomination, que le délimarien aurait sommé le tir des canons feutonnerres pour envoyer le Dalis et de son escorte par le fond. Traité de paix ou non. Savoir qu'il devait intégrer dans ses rangs parfaitement organisés un tel danger n'était pas pour le rassurer, mais la menace bien plus grande que représentait les Chimères le forçait à relativiser et reconsidérer ses priorités. De fait, il s'était lui-même rendu dans les cales pour prévenir ses hommes du changement de dernière minute, voulant à tout prix éviter un dérapage malheureux au moment le plus critique de la bataille... même si la trahison de l'Aube Rouge lui laissait encore un goût âpre sur la langue. Autant dire que les gardes de « Haut Protecteur » lui démangeaient et que seul son sens de l'honneur ineffable l'empêchait de céder à ses instincts les plus primaires.

« - Faites passer le mot à tous vos utilisateurs de magie : qu'ils fassent très attention. Que les sorts lancés visent en priorité l'environnement des Chimères tel que les voiles, les mats ou les coques. Cependant, une fois que nous serons en combat rapproché, veillez à ne pas créer de dommage collatéral pour les troupes engagées. »

Son regard pâle pesa brièvement sur Aldaron, sachant que ce dernier connaissait déjà la musique et saurait parfaitement manœuvrer sa garde rapprochée, aussi le délimarien s'intéressa davantage au vampire efféminé et le toisa de toute sa hauteur avec sévérité. Bras croisés sur le torse, ses cheveux attachés en catogan dégageaient un visage aux traits austères et impassibles. Son hostilité était muselée sous un masque de froideur, mais l'on sentait dans le frémissement de ses muscles que le moindre travers se conclurait par une explosion de violence.

« - Doit-on réviser d'autres points stratégiques ? Avez-vous des questions ou des suggestions de dernière minute ? »

Il se frotta une joue mangée de barbe, les sourcils froncés alors qu'il réfléchissait et tentait de couvrir tous les points déjà abordés, ne voulant pas oublier un détail ou une information cruciale. Même s'ils avaient eut des semaines entières pour se préparer, voire des mois, ce n'était pas suffisant à son goût. Ce combat était leur ultime chance de se débarrasser de ces horreurs cauchemardesques. Inconsciemment, il leva les yeux vers la sinistre silhouette qui survolait les océans, bien plus au Sud-Est. Par les Dieux ! Quelle était cette chose ? Sa vue lui faisait toujours courir un frisson d'effroi viscéral, incontrôlable. Dans un sursaut de volonté, Sigvald s'arracha à la contemplation du vaisseau volant et retourna fixer ses alliés en silence.


Informations HRP

Directives a écrit:
Comme il s'agit du premier tour d'intrigue, il n'y a pas vraiment de consigne. Décris comment Sigvald se prépare pour la bataille et ce qu'il ressent. Il s'agit là d'une mise en contexte. Les choses sérieuses commenceront bientôt.


Information personnage :


Équipement :


Amarok :

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Délimar avait répondu présente pour cette ultime bataille, celle qui devait décider de leur sort à tous. Ils ne pouvaient que prêter main forte, tous étaient concernés, tous étaient en danger, leur devoir appelait à prendre les armes et à verser leur sang pour ce nouveau monde qu'ils avaient découvert, pour leur patrie, pour leur demeure et pour tous ceux qui avaient, comme eux, essayé de se reconstruire. La ville s'était vidée, presque entièrement déserte, le peuple armé de l'océanique ne reculait pas devant la mort et le désespoir. Une petite poignée d'individus avaient cependant accepté de rester en arrière afin que la ville puisse continuer de fonctionner et ne cède pas à la décrépitude. Ces braves restaient dans leurs esprits, tandis qu'ils voguaient au devant du danger, dans une discipline de fer et une détermination sans failles. Chaque équipage était composé dans le plus pur esprit d'efficacité qui était le leur, marins lyssiens, artilleurs et ingénieurs almaréens, combattants glaçernois, chacun d'une ethnie originellement différente, avec leurs spécialités, qui se rejoignaient et s'unissaient pour ne plus se reconnaître en ce jour et en cette heure que comme des Délimariens. Un seul peuple, avec ses différences et ses singularités. Tous évoluaient sur le pont du navire avec une souple aisance, personne ne venant s'égarer ou gêner les autres. Elle était fière de les voir ainsi, fière de constater que tous leurs efforts payaient réellement. Plus encore que cela, elle était fière de se battre aux cotés d'hommes et femmes de telle valeur. Elle était heureuse, cette fois, de pouvoir payer le prix du sang avec eux. Elle était là où elle devait être : avec les soldats de sa ville… et avec son époux.

Son regard passa rapidement sur la foule assemblée là, puis sur les deux êtres qui tranchaient dans la foule en armes. La voix de Sigvald la tira de sa contemplation, et elle se tint près de lui, un peu en retrait, tandis qu'il haranguait leurs troupes avec une passion qui vibrait dans l'air. Cette heure était la sienne, celle du générale, et elle servirait avec plaisir sous ses ordres en ce sens. Leur patrie prévalait d'égalité, lui céder le devant de la scène était naturel et logique, et elle était tout autant galvanisée que les autres par ses paroles. Elle sentait son cœur battre, ses muscles frémirent. La bataille appelait, et ils y danseraient ensemble. Et elle était de ceux qui rugissaient avec défi à la face de l'armada chimérique. Elle le gardait en elle, ce brasier violent, et comptait bien le déchaîner contre leurs ennemis quand ils arriveraient jusqu'à eux. A la caresse qui lui effleura le bras, elle dédia un regard farouche et brillant à son époux et alors que celui-ci allait se détourner, elle l'attrapa par le bras et l'attira dans un baiser féroce et passionné, sans se soucier d'être au vu et au su de tous. Ne l'avait-elle pas épousé après tout ? Son visage en coupe, elle le maintint un moment avant de le relâcher avec un grand sourire. Et elle souriait encore quand elle se tourna vers Aldaron. Il était heureux que l'elfe fut avec eux au moment de l'appel aux armes, ainsi il avait pu les accompagner au lieu d'être inutilement gâché par l'autre abomination. Ce serait la seconde fois qu'ils se battraient ensemble, et si elle avait apprécié la première, la seconde fois serait encore meilleure, exactement comme l'hydromel. Eux qui voulaient rapprocher leurs deux peuples, ils allaient en avoir l'occasion, rien ne valait de verser le sang ensemble.

Le vampire, quant à lui, fut tout simplement ignoré dans un premier temps. Elle vint serrer la main de l'elfe d'une poigne ferme. Elle allait entamer une discussion technique sur le placement exacte de sa garde quand Sigvald ramena son attention sur l'importun présent. Sans rien dire, la louve posa une main sur le biceps de son compagnon pour l'inciter au calme qu'il tentait de se donner. Elle non plus n'aimait pas voir ça à bord, mais elle faisait assez confiance au Bourgmestre. S'il affirmait que ça ne serait pas un danger, c'est que ça n'en serait pas un. De toute façon, si ça avait réussi à tromper Aldaron, ce qui paraissait peu probable, elle y collerait une balle dans la tête et la ferait exploser comme une pastèque trop mûre. Le pont allait de toute façon finir salit. Là où le regard du général était attiré vers le haut, le sien était attiré sur une caisse dans un coin. Qu'est-ce que cette caisse faisait-là exactement, aucune idée mais elle n'était pas à sa place. Se concentrer sur quelque chose de concret l'empêchait justement de regarder vers le haut. Ennuyée, elle croisa les bras, se campa et darda de son regard sur le bois fermé et cloué.

« On ne peut pas laisser ça ici, je vais la descendre en bas. Elle va nous gêner là où elle est, je me demande même qui a pu l'oublier là. C'est une erreur grossière »

Elle parlait en nordique, sachant que l'elfe commençait à comprendre correctement leur langue et n'ayant pas envie que ça puisse savoir ce qu'elle pouvait dire. Même avec toutes les assurances du monde, ça restait un parasite traître et opportuniste et on ne pouvait jamais savoir ce qui se passait vraiment dans la tête de ces choses immondes. Ce n'était pas parce qu'ils étaient unis face à leur imminente destruction qu'elle oubliait qu'il y avait un fin espoir qu'ils s'en sortent… et elle n'avait pas non plus oublié l'Aube Rouge, elle non plus. Se tournant vers l'un de ses hommes, elle chercha à savoir qui avait posé la caisse là mais l'ingénieur s'excusa, ne pouvant lui répondre. Ce n'était guère problématique. Et puisque des mouvements entre la cale et le pont étaient en cours, elle indiqua à deux des soldats de prendre la caisse pour la déplacer, s'attendant naturellement à ce que la chose bouge pour leur laisser la place. Se satisfaisant de cette mise en ordre, et après avoir vérifié les armes qu'elles portaient depuis leur mise en mouillage, la louve se tourna de nouveau vers les deux hommes auxquels elle s'adressait.

« Il faudrait définir l'emplacement réservé aux blessés, afin de ne pas les déposer n'importe où une fois que nous serons en combat et sans doute protéger davantage cet emplacement. Autre chose : il faut savoir ce que nous ferons en cas de possession... »

Directives :


Caractéristiques :


Equipement :

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    L'alerte avait été donnée pour chacun des peuples à l'arrivée de l'armada. Depuis les informations communiquées par la Confrérie sur leur retour, les armées avaient entretenu leur flotte et l'avaient armée de telle sorte à pouvoir réagir promptement. Ce fut le cas. Lorsque les cors de guerre vinrent gronder sur les plaines, les soldats étaient montés à bord pour engager une riposte. L'elfe se trouvait à Délimar et s'échina à transmettre des ordres à son Conseil. L'armée de mercenaires fut levée, aussi rapidement que lors des événements de Cordont et plus encore. Même les apatrides avaient saisi que cette guerre était une question de survie. Beaucoup montaient même à bord sans promesse de salaires, juste avec l'espoir qu'en se battant, il y aurait un lendemain. De nombreux hommes mourraient... Au moins Caladon était-elle certaine de ne pas avoir à verser trop de soldes, si l'assaut des chimères était déjoué, mais à dire vrai, il n'y avait pas tant d'êtres pour penser à plus loin que cette bataille. Les chimères leur avait déjà ravi Ambarhùna. Et maintenant ? Ils pouvaient encore fuir, mais où ? Et pour combien de temps ? Combien de terres devraient-ils encore abandonner ? Un soupir soulevait le torse du Bourgmestre de Caladon. Il ne serait pas avec les siens cette fois-ci. Jadis, il avait combattu auprès d'Achroma puis de son frère et de sa sœur Triade. Il y avait perdu Cercëe et l'Aîné, mais sans eux, sans la force de leur présence, aurait-il été capable de se battre ainsi ? Tout émacié qu'il fut à son évasion de Morneflamme, il avait refusé de rester en arrière.

    C'était cette même force qui lui avait valu une longue discussion avec Ivanyr qui lui réclamait de rester à l'abri, à Délimar. Pour Aldaron, c'était tout bonnement impossible. Il était un homme d'actes, un homme qui allait au front plutôt que d'envoyer d'autres le faire pour lui. Il risquait d'y mourir et pour autant, il était monté à bord d'un vaisseau, avec Tryghild et Sigvald. Ils seraient ses frères d'armes comme jadis, sur le front des chimères. L'illusion d'un inséparable, pourtant plus vrai que nature était venu à sa rencontre, se posant sur son doigt avant que l'elfe ne le dirige vers son épaule. Il avait peur, c'était viscéral. Il était terrifié par le danger qui les attendait. Ce n'était pas une croisière de santé, c'était un pas vers le bûché funéraire. Si tant est qu'il reste quelqu'un pour ériger le brasier et conduire son âme vers le Royaume de Mort. Fermant les yeux, il laissait l'air marin chasser ses craintes, autant que faire ce peut. A la proue du navire de guerre, il s'était isolé, bercé par le claquement des vagues sur la coque de bois. Ses pensées allaient vers Ivanyr, inévitablement. Il aurait aimé être avec lui en pareil moment. Il ne regrettait pas ces alliés d’aujourd’hui, mais son âme d'inséparable criait le manque lancinant, plus encore en pareille heure. Et s'il ne le revoyait pas ? Si on lui ramenait la dépouille d'Ivanyr, comment pourrait-il parvenir une seconde fois à faire le deuil d'un homme aussi important pour son existence ? Ce qu'il avait dit à Sigvald à Cordont était tristement vrai : si on tuait Ivanyr, on le tuait lui.

    Quelques fines mèches de ses cheveux blancs dansaient sur son visage, celles qui s'échappaient de la coiffe dont il bénéficiait, comme quelques délimariens... Mais surtout délimariennes aux cheveux longs pouvaient en avoir. Deux tresses, fines et serrées, étaient nouées de chaque côté de sa tête vers l'arrière. Une plus épaisse suivait le dessus de son crâne, jusqu'à l'arrière sur toute la longueur, reprenant dans son sillages les quatre plus petites. Ainsi ne serait-il pas gêné en combat. Le vent marin aurait vite fait de ses cheveux un obstacle à sa survie. Le diadème de perception y trônait comme une fine couronne et la figure régalienne se tenait droite, inflexible, sous la lourde cape portant le blason de son époux. Il savait que ces armoiries ne plairaient pas aux Glacernois, mais c'était les siennes à présent qu'il s'était marié. C'était la cape qu'Ivanyr avait posé sur ses épaules, comme le voulait la tradition nordique, lors de leur union. Il ne pouvait pas être avec lui aujourd'hui, alors, au moins pouvait-il se réclamer sien lors de cette bataille. L'armure en mithril et ses protections d'avant bras, formaient des plaques légères semblables à ses écailles, desquelles se prolongeaient Faraloké, ses gants d'archer qui eux, étaient en véritable peau de dragon. Foudre-Eclat, son arc célèbre, partageait son dos avec le carquois, tandis que la garde de lame Blanche, pendait à son flanc dans son fourreau d'ivoire noir. C'était avec une pensée pour Valmys qu'il avait enfilé, un peu plus tôt, le tabard que son fils adoptif avait façoné pour lui. Bleu, le symbole de la cité libre de Caladon rappelait son affiliation. La broche du Bourgmestre était épinglée à son torse.

    Le perlier était à l'abri, sous ses protections, et l'elfe avait refusé de regardé la couleur du Nexus du cœur. Au fond de lui, il avait terriblement peur qu'Ivanyr soit en colère contre lui et s'il devait mourir, il ne voulait pas partir avec un tel sentiment à son égard. Il préférait de souvenir de l'amour qu'il lui portait et de leurs étreintes vibrantes de sincérité. Il priait son esprit-lié de lui laisser le droit de le revoir, de le retrouver. Ses lèvres cendrées étaient résolument closes, lorsqu'il approcha lentement vers le pont de commandement, accompagné de la garde Caladonienne, dans son armure dorée et... D'une garde vampirique plus personnelle. Ivanyr lui avait fait savoir que Toryné viendrait garder un œil sur lui. S'il n'avait pas eu son mot à dire là dedans... Il avait pourtant bien du en trouver pour que Tryghild accepte leur présence à bord. Son esprit-lié du Saumon avait été mis à rude épreuve, mais la Triade en était encore bien capable. Son regard perçant d'émeraude se posa sur le Dalis juste à côté de lui, pendant le discours grondant de Sigvald. « J'admire votre courage, Toryné. Il faut croire qu'après vous avoir fait tant d'ennemis, la valeur des alliés vous est apparue comme une illumination divine. » Mieux valait tard que jamais et sous le mordant acerbe, il s'agissait bel et bien d'un compliment. Ses prunelles coulaient sur le Général alors que les soldats criait leur rage au combat. Un fin sourire naissait et mourrait sur ses lèvres à la vue de ces orbes de glace. A chaque fois, les yeux de Sigvald lui rappelaient Ivanyr... Et là, ce n'était pas le moment. L'inséparable sur son épaule vint frotter son plumage contre la peau de son cou, pour lui rappeler sa présence.

    « C'est une bonne chose. » fit-il bas, pour que le vampire l'entende mais que cela ne dérange pas la parole du délimarien. N'y tenant plus, il détourna le regard lorsque l'Intendante embrassa son époux, trouvant dans les yeux de Toryné une ancre à laquelle se raccrocher fugacement et à laquelle il laissa échapper sa détresse d'Inséparable. Ivanyr lui manquait horriblement. Cela faisait plusieurs semaines déjà qu'ils étaient séparés et l'elfe n'était certainement pas au meilleur de lui-même dans cette situation. Ses mires revinrent rapidement sur Tryghild lorsqu'elle vint lui serrer la main et Sigvald qui lui adressait un sourire. Redressant le menton très légèrement pour se redonner consistance, un visage serein leur répondait adroitement. Un sourire fugace tira ses traits : « Rassurez-vous, Général, les Caladonniens ont assimilé comment combattre efficacement à vos côtés. Sélénia nous a servi d'exercice. Cela devrait bien se passer. » Ils n'avaient pas eu à combattre, à Cordont, mais la Garde de Caladon avait été formée pour se préparer à combattre avec des non-mages, à l'époque. Les actuelles consignes n'étaient que des rafraîchissements plus qu'un véritable apprentissage. Un regard en coin se porta sur le général en armure dorée alors qu'il acquiesçait d'un signe de tête pour l'inviter à prendre en compte les remarques de Sigvald comme étant ses propres ordres.

    Et puis, il y eu cette caisse que Tryghild s'apprêtait à faire descendre. Aldaron remercia mentalement l'éclair de génie qui avait poussé Toryné à aller s'y asseoir, mettant les Délimariens dans l'embarras. Devaient-ils prendre le vampire par la peau du cou pour le pousser ? Lui parler leur écorcherait probablement la bouche, alors le toucher... Quand à faire comme s'il n'était pas là et porter la caisse avec le vampire dessus.... Aucun ne semblait prêt à s'abaisser à une telle tâche. Bien, comme ça, il gagnait du temps. Il lui fallait rebondir et vite.... Fort heureusement, Tryghild lui tendit une perche longue comme... Il s'en savait rien, mais il la saisit. « C'est justement pour cela que j'ai emporté cette caisse... » répondit-il à l'Intendante alors qu'il se frayait un chemin vers la pièce de bois scellée. Il toqua sur le dessus de la boîte et jeta un regard foudroyant à Toryné pour qu'il descende de là. « Je sais que cela ne va pas te plaire, mais aux grands maux, les grands moyens. » D'un 'crac', il descellait le couvercle par sa force elfique, dans un geste de marchand habitué à la manipulation de telles caisses. « Tous les hommes qui veulent se battre pour leur patrie devraient avoir leur place sur ce navire. J'ai emmené avec moi un homme si ne se bat pas avec des armes, mais dont la véritable valeur est dans sa capacité à nous libérer de l'emprise de ces choses. » Il savait que dès qu'Ilhan allait passer sa tête hors de là, l'Intendante allait hurler : « Il nous était indispensable. »


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Quinze jours ! Ou peut-être quatorze ? Ou seulement treize ? Il en avait perdu le compte, il devait l’avouer. Même s’il tentait de garder le fil du temps en se basant sur les sorties, une à deux fois par jour, que les sbires de la Triade lui permettaient, pour ses besoins naturels.

Oh non il n’allait pas cracher sur l’elfe. Sans lui, il ne serait pas ici. Certes, les conditions étaient drastiques, plus drastiques que le voyage jusqu’à Cordont. Ce n’était certainement pas la croisière paisible dont il avait rêvé. Pas qu’il ait eu beaucoup de voyage en bateau paisible, cela dit. Même s’il devait avouer avoir gardé un assez bon souvenir de son séjour sur la Glacern au mois de décembre dernier. Mais cela aurait pu être pire devait-il concéder. S’il était dans une caisse, au moins il s’agissait d’une caisse de luxe. Même si elle embaumait l’argent du Marché Noir… Il devait avouer s’être étonné que l’elfe ait autant d’attention pour lui. Ils n’étaient pas amis… pas vraiment. Ils auraient pu l’être cela dit. Ilhan devait même avouer qu’il en aurait été ravi. Tous deux auraient fait une paire dangereuse avec leurs plans chantant une douce musique de complot. Mais voilà ils avaient choisi différentes voies.

Ilhan contempla de nouveau le nœud de bois qui le narguait depuis quinze jours, là, juste à hauteur des yeux. Il en traça pour la énième fois les contours. Deux mètres de long, sur deux mètres de large, et deux mètres de hauteur, peu étaient ceux pouvant se targuer d’avoir une telle caisse pour y séjourner en catimini. Il devait s’estimer heureux. De nombreux coussins rembourrés, de chaudes couvertures, un petit orbe de lumière qui lui permettait de s’éclairer sans s’épuiser avec sa faible magie… Tout avait été pensé. Il avait même trouvé quelques livres, qui l’avaient aidé à s’occuper, en plus de ses propres parchemins. Mais cela n’avait pas empêché son esprit de voguer vers d’autres cieux qu’il appelait de tous ses vœux. Des cieux emplis d’étoiles scintillantes, les étoiles d’antan qui avaient illuminé de joie sa famille quand tous encore étaient là. Des cieux où tristesse et nostalgie pleuraient en une douce symphonie.

Il revoyait alors ce vieil arbre couvert de givre, un haut sapin aux branches vertes couvertes de leur solennel manteau blanc, où il avait demandé la main de son épousée. Pure formalité, puisqu’ils étaient déjà liés depuis leur tendre enfance. Mais, là, près du lac couvert de la glace hivernale, au son des grelots du carillon d’une petite boutique au loin, au milieu d’un hiver froid et neigeux, il avait voulu renouveler lui-même ses vœux qui les liaient et avaient appelé Amour à les unir à jamais. Il lui avait ôté doucement son gant, avait enserré cette main fine dans les siennes pour qu’elles ne gèlent pas, s’était mis à genoux et les yeux brillants lui avait fait don des mots les plus doux qu’il connaissait. Les plus sincères aussi. Elle avait accepté, dans un baiser chaste mais empli de promesses. Ils avaient signé là, plus encore que sur le papier, la réunion de deux êtres qui s’étaient ensuite aimés avec ferveur et immortelle tendresse.

Il se rappelait ces belles fêtes où tous étaient réunis, profitant de la douce chaleur de l’âtre ronflant, tout près de cette noble et haute cheminée où les bûches chantaient en craquant sous les flammes caressantes du feu. Tous chantaient alors en choeur cette vieille chanson, telle une tradition en cette Veillée qu’ils célébraient en Althaïa, tout en dansant une ronde main dans la main. La douce odeur d‘encens se mêlant aux rires de bonheur, les enivrant de toutes ces saveurs. Le festin de roi ensuite, les châtaignes brûlantes mais fondantes, ce délicieux pain d’épices si joliment décoré, mmmh.. Et ces confiseries en forme de petits souliers rouges pleins de sucre dont il raffolait tant, pour clôturer dignement ce dîner. Venait ensuite le temps des cadeaux, que Père et Mère se faisaient un plaisir de distribuer. Il revoyait leur sourire joyeux, leurs yeux emplis d’amour quand les enfants ouvraient avec fascination les merveilles qu’on leur offrait, les cris de surprise et les mercis timides, tandis que le vent portait au loin tous leurs souhaits de bonheur en plein coeur de la nuit.

Et ensuite, tel un rite sacré, chacun allumait une bougie sur les grands chandeliers. Fête de joie, fête de partage, fête de lumière. Tous se rassemblaient une fois encore au coin du feu, qui s’emmitouflant dans son écharpe, qui se serrant dans les bras de son aimé, et tous écoutaient le plus vieil ancêtre raconter ces vieux contes d’antan. C’était là sans doute la coutume qu’il avait toujours préférée. Surtout ce conte du renne couronné qui avait défié le ciel pour lui avoir ôté son enfant si chéri.

Ilhan sentit une boule d’émotion se coincer dans la gorge à ces tendres et douloureux souvenirs. Il entendait encore la cloche de Minuit, comme sonnant le glas de ce miracle qui n’était plus. Mais non, réalisa-t-il abruptement, ce n’était pas la cloche de minuit. Ce n’était pas le rire et les voix de sa famille clamant joie… mais celles des nouveaux siens rugissant combat. Ilhan sauta sur ses pieds en un bond et manqua se cogner la tête contre le panneau de bois. Il se frotta la barbe, tentant de rassembler ses idées. Bon, l’heure de sortir avait sonné. Il allait devoir s’habiller. Décemment. Il jeta ses vêtements puant les vieilles chaussettes et enfila braies, tunique et pourpoint propres. Puis bottes. Quand vint le moment de revêtir son armure, il inspira un grand coup.

Se rappeler des cours de Sigvald, se tança-t-il en marmonnant pour lui-même. Fâcheuse habitude qu’il avait prise de se parler tout bas. Déjà qu’il se parlait bien souvent tout seul dans sa tête…

Il attrapa son armure de cuir, d’une main étonnamment tremblante, et la considéra un instant circonspect. Plastron ? Dos ? Il hésita, l’enfila, se trompa, bougonna et recommença. Il dut s’y prendre à trois fois pour enfin parvenir à l’enfiler et l’attacher convenablement. Il sursauta un instant quand il entendit un bruit sourd sur sa caisse. Comme si… une masse… était tombée dessus. Un bruit qu’il avait déjà entendu à plusieurs reprises lors de son voyage. Quelqu’un osait s’asseoir sur SA caisse. Est-ce qu’il allait encore entendre les talonnements agaçants qui avaient jalonner si souvent, trop souvent, son pénible voyage, menaçant de le rendre plus fou que la caisse ne le rendait déjà ? Il écouta un bref instant, mais aucun martellement ne vint. Il reprit donc, dans un lourd soupir, la lourde tâche de s’affubler de tout… cet attirail de malheur.

Il attacha sa cape, accrocha sa broche sur la poitrine. Puis maugréa de longues minutes quand il dut d’une main et de dents attacher ses brassards. Ces fameux brassards protecteurs, qui d’ordinaire lui étaient mis par un de ses serviteurs, et qu’il portait sous ses vêtements. Pour cette occasion, ils les porteraient telle la véritable armure qu’ils devaient être. Les liens de cuir avaient été noués entre eux et autour pour ne pas le gêner.

Il en était au deuxième, quand soudain, un craquement résonna au-dessus de sa tête. Son coeur fit une embardée et il se figea, aux aguets, la tête bourdonnante. Diantre, les chimères étaient-elles déjà là ? Il avait mis trop de temps, il avait manqué le début des combats. Il était vraiment un boulet en matière de guerre… Ah vouloir se battre, et tout, tel un fier soldat, hein ? Alors bouge-toi, se morigéna-t-il. Il dut prendre une profonde inspiration et faire appel à tout son courage pour attraper ses derniers effets, les mettre dans ses poches, puis agripper son sabre d’apparat pour sortir de sa caisse. D’une main tremblante, il agrippa la petite échelle qui lui permettait d’atteindre le haut, puis... entendit des voix. Pour des combats, ils avaient l’air peu agités, dut-il avouer. C’est toutefois avec précaution qu’il jeta un œil par dessus le rebord.

Et aperçut l’elfe près de lui, tenant le haut de la caisse qu’il avait soulevé. Oh, il était venu le chercher ? Quelle délicate attention.

Parbleu, Sire Leweïnra, vous m’avez fait peur.

D’une main il s’appuya sur le rebord et, fort peu gracieusement, mais à sa décharge il était fourbu, pâle comme la mort, et les membres encore tremblants, il bascula, plus qu’il ne sortit, hors de sa prison dorée, et atterrit sur les genoux. Il repassera pour le charisme et la prestance, hein, mais il plaidait circonstances atténuantes. Alors qu’il se relevait péniblement, tout en protégeant ses yeux d’une main tant la lumière du jour lui brûlait la rétine, il aperçut une silhouette… inopinée sur le côté. Qui semblait le narguer d’un air bien goguenard.

Dame Dalis ? Avons-nous transité sur un navire vampire ?

Il frémit légèrement à cette idée, mais son regard happa de fières silhouettes délimariennes. Non ils étaient a priori toujours sur le même bateau. C’était peu de le dire d’ailleurs, susurra une voix cynique dans sa tête.

Rha, voilà qu’il perdait l’esprit. Il se gifla mentalement. Ou peut-être le fit-il réellement ? Sa joue brûlait soudain d’un feu qui n’avait rien à voir avec le vent mordant de la mer...

Vous ici ? En si belle compagnie ? Je savais que vous rêviez de me revoir, mais de là à prendre tant de risques pour moi, susurra-t-il d’un air mutin, un fin sourire revenant sur ses lèvres bien pâles, puis se figeant soudain quand une brusque pensée lui vint.

Il s’approcha d’un pas vers le vampire. Un pas, pas plus, mieux valait se méfier quand même, et lui susurra tout bas.

Ne me dîtes pas que les talonnements au rythme des battements de mon coeur sur cette maudite caisse venaient de vous ou je… me ferais une joie de vous remercier de ce leitmotiv qui a vrillé mon esprit.

Mots aux consonances fortement ironiques, bien entendu, qui promettaient en fait mille tortures tel que seul le Tisseur en connaissait. A savoir harcèlements arachnides en tout genre.

Il se força à détacher son attention de cette dame maudite et son regard fit alors le tour de son environnement… et se figea soudain, effroi et surprise brillant de concert dans son regard sombre, quand il aperçut deux hautes, très hautes silhouettes, qu’il aurait préféré éviter avant le début des combats. Il était mort. Heureusement il avait déjà rédigé son testament…

Ma Reine, murmura-t-il, la voix presque étranglée.

Aussitôt, il fit deux pas et s’agenouilla devant elle, la tête baissée, les yeux sur le sol, une main sur le coeur. Un coeur battant à tout rompre, de nouveau. La main qui tenait son petit sabre sur le côté bien trop tremblante à son goût. Il n’en menait pas large et dans son état peinait à totalement se maîtriser. Bon, déjà, il avait réussi à ne pas fuir dans les cales, c’était un grand pas.

Je sais que je ne devrais pas être là. Je sais vous désobéir. Vous m’aviez ordonné de rester, de… Vous m’avez dit que j’étais trop précieux. Trop précieux, répéta-t-il en articulant bien ces deux mots d’un ton âpre. Je ne sais si je dois m’en sentir flatté ou vexé, précieux par mes talents ou précieux par mes manières ?

Il osa enfin relever les yeux qu’il planta droit dans ceux de Tryghild.

Je sais commettre sans doute un crime de lèse-majesté, Ma Reine. Et j’assumerai ma peine, quand l’heure viendra. Votre sentence sera la mienne et je ne m’y soustrairai pas. Mais… si vous pouviez ne me tuer… qu’après ? Enfin, si nous survivons bien sûr.

Il tenta un sourire taquin, qui aussitôt se fana. Et soudain son expression se fit mortellement sérieuse. Un air qu’on lui voyait rarement arborer.

Mais je ne pouvais rester en arrière. Je ne peux regarder mourir nos jeunes et notre avenir, je ne peux vous regarder partir, vous tous, si jeunes et si vaillants, sans rien faire, moi vieil homme bientôt grabataire. Pourquoi devriez-vous mourir et moi vous survivre ? Vous n’avez peut-être pas réalisé toute l’ampleur de ce que je vous ai révélé il y a peu. Mais, Ma Reine, si vous mourez, je mourrai aussi. Car avec vous s’envoleraient toutes mes folles utopies, tous mes beaux espoirs pour l’avenir humain. Sans vous… je ne suis plus rien.

Son regard vogua un court instant sur l’elfe et le vampire non loin.

Et si Dame Dalis, entre tous, a l’honneur de combattre avec vous… Je vous félicite d’ailleurs de ce geste d’alliance fort et marquant qui balaye pour cet instant fatidique toutes vos justes rancoeurs, mais si… si cet honneur est accordé à ces autres, pourquoi ne pourrais-je moi aussi vous apporter mon maigre tribut dans ce dernier combat ?

Il déglutit et avala la salive âpre qui manqua l’étouffer. Il avait soif soudain. Et ce n’était pas faute d’avoir eu de l’eau, merci à cette outre infinie.

Ma Reine. Vous pourriez me balancer à la mer, qu’encore je trouverai un moyen de revenir. Et si vous doutez de ma détermination sur ce fait, pensez à celle qu’il m’a fallu pour voyager sur votre navire quinze jours durant dans cette caisse.

De son sabre tremblant, sans détourner les yeux, il désigna ladite caisse. Dont son esprit vacillant allait garder des cauchemars, assurément.

Puis lentement, il se releva et porta son poing fermé à son coeur. Tel le salut délimarien.

Je vous suivrai, ma sœur…

C’était peut-être osé. Mais les délimariens se disaient souvent frères et sœurs de coeur et d'armes. Pour lui aussi, ils étaient devenus tels, d’une certaine manière. Il donnait tout, et donnerait plus encore, pour ce peuple qui s'était montré fier de ses espoirs les plus fous, quand il pensait que le peuple humain était perdu dans ses plus viles fourberies.

Ma capitaine..

Ils étaient sur un navire. Et si Sigvald était le Général de l’armée, en cet instant c’était elle, Tryghild Svenn, Dame Loup, qui était le capitaine du navire.

Ma Reine.

Et ces deux mots résonnèrent gravement de son timbre althaïen.

Bon sans doute son air solennel aurait eu plus d’impact si son deuxième brassard qu’il n’avait pas eu le temps de finir d’attacher ne menaçait pas de se faire la malle. Et si son sabre n’était pas au final qu’arme de pacotille certainement bien inutile face aux terribles chimères qu’ils allaient affronter. Il n’en baissa pas pour autant le regard, quand bien même il n’en menait pas bien large. Et attendit le verdict.


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Les serviteurs affluaient autour du cygne blanc comme des insectes attirés par une lampe à l’huile dans l’obscurité. N’était-ce pas ce qu’il était après tout ? La lumière qui gouvernait les ténèbres, un guide pour tous ceux ayant prêté l'allégeance à la famille Dalis. La matriarche qu’il était, restait parfaitement immobile, telle une statue que l’on décorait de toute part, aucune émotion ne se laissait voir sur ses traits délicats d’enfant de la nuit. Étonnamment, c’était des vêtements, aux premiers abords, bien simples que revêtait l’androgyne, une tunique noire des plus basiques, accompagnée de longues chaussettes, de la même couleur, lui montant jusqu’en haut des cuisses. Si le tissu était de hautes qualités, l'esthétisme était très sobre, chose rare chez ce vampire, dont la beauté physique était presque un devoir sacré. Il était cependant inutile de revêtir ses plus somptueux apparats, la guerre ne laissait guère la place à ses habituelles robes de si haute facture, il devait protéger son élégance si raffiné, mais également sa garde-robe qu’il ne se risquerait pas à abîmer. C’était donc des pièces de sa nouvelle armure que venaient poser ses serviteurs, la noirceur du métal mettait en valeur plus que jamais le blanc de sa peau et de sa chevelure, un cygne blanc en armure noire… Cette armure, bien que simple en apparence elle aussi, était un ouvrage dont le raffinement se voyait pour qui était connaisseur, enchanter par les meilleurs mages vampire, le spectre du cygne n’était pas juste un assortiment de vulgaire bout de métal accroché à son corps.

-Laissez-moi seul, ordonna-t-il d’une voix murmurante alors que les servantes finissaient de lui enfiler ses hautes bottes de cuir ainsi que ses gants de la même matière, toujours de ce noir si symbolique. Il était prêt, cela lui faisait toujours cette étrange sensation de porter une armure, même si désormais cela devenait de plus en plus régulier pour lui… Ce nouvel équipement était bien plus confortable que celui qu’il avait à l’époque, il sentait parfaitement le travail réalisé afin d’imprimer son être dans le métal. Cependant, il n’avait pas demandé à ses servantes de quitter la pièce juste pour s’admirer, cela, il aimait le faire en présence d’un publique, non, c’était pour autre chose que le vampire voulait se retrouver seul...

Elles s’exécutèrent, sans émettre la moindre parole, retirant les encensoirs à encens de la pièce, terminant cette étrange cérémonie de l’habillage. Une fois dans sa totale intimité, le conseiller, presque frénétiquement, se jeta sur un coffret poser sur un meuble proche du miroir. Le coffret était de belle manufacture, fait d’ivoire noir, il était parsemé de rubis sur son couvercle et de quelques améthystes sur les côtés, le tout aux ornements dorés, mais c’était davantage le contenu qui l’intéressait, que le coffre lui-même. Soulevant sans plus attendre le couvercle, il prit un certain temps afin d’admirer ce qu’il s’y trouvait… Ténèbres Larmoyante, comme il l’avait lui-même nommé lors de son acquisition. Un cadeau de la cours d’Aerthia, des courtisans qui s’étaient rallier à sa cause lors de la guerre civile, une lame forgée pour le prince qu’ils avaient choisis, une arme pour pourfendre les ennemis du monstre affamé. Toryné aimait cette lame comme un ivrogne aimait la boisson, il l’aimait l’avoir près de lui… et cela en permanence. Délicatement, il passa son index sur le manche de cette fantastique création, jouant sur la frustration du désir ardent qu’il avait à l’empoigner immédiatement. Parsemés de délicate épine sur sa lame, l’épée était semblable à une rose noir, si belle et si dangereuse, enchanté par des gemmes de sang et forgé dans un puissant alliage, nul de besoin d’une couronne pour affirmer sa place avec elle.

Il se décida finalement à la saisir, portant la lame juste devant son visage, bientôt elle s’abreuverait de l’essence des chimères, un véritable festin pour cette lame buveuse de sang, brillant de ténèbres, le crépuscule laisserait place à la nuit, il se battrait de toutes ses forces contre cette adversaire porteur de la fin.

La flotte vampirique n’était pas la plus imposante, mais chaque navire, contenait les guerriers les plus féroces de la plus puissante race de Tiamaranta, chaque vampires valait au moins 5 hommes, voir même plus, les chimères allaient regretter de ne pas s’être contenté de leur victoire à Dureroc, bientôt tous narrait les contes de la défaite des chimères et les vampires chanteraient en chœur ses louanges ! C’était du moins ce que Toryné se répétait sans cesse, alors qu’il parlait stratégie avec ses comparses de l’élite de son peuple. Avait-il peur ? Non… mais sa nature de comploteur était habituée à toujours envisagé le pire, afin de se préparer en conséquence, mais il n’y avait pas d’échappatoire, de plan de secours ou autre fourberie… S’ils perdaient cette ultime bataille, alors ce serait la fin de toute chose et cette idée même l’irritait au plus haut point. Cela attisait d’autant plus son envie de combattre, les siens n’avaient que quelque jour pour se préparer, mais ils seraient prêts.

Cependant, le destin lui réservait bien des surprises. Achroma… son amour pour Aldaron était par moment des plus problématique selon l’ancien conseiller. Alors que l’aîné devrait lui aussi avoir toute son âme impliquée pour la bataille à venir, ce dernier ne pensait qu’à son insupportable inséparable, ce lien était-il si puissant que cela ? Si lui et le troisième n’avaient pas été là, il serait parti à Delimar, faisant fit de la folie que cela représentait… Le cadet du trio n’avait pas d’autre choix, laissé Achroma rejoindre le bourgmestre Caladonien auprès des Délimariens étaient sûrement le meilleur moyen de briser le traité de paix et de perdre le plus puissant mage du peuple de la nuit, deux choses que Toryné ne pouvait se permettre pour l’heure actuelle. Il se porta donc volontaire pour y aller, il partirait combattre au côté des Délimariens afin de s’assurer qu’Aldaron ne soit pas en danger. Lui qui avait espérer combattre avec les siens afin de rester dans leur mémoire comme un chef militaire, charismatique, il en était privé. D’autant plus qu’il allait devoir se faire accepter sur un navire Delimarien. Il n’ignorait pas la haine que ces sauvages portaient contre les vampires, c’était une position des plus délicate qui l’attendait, mais cela valait mieux que d’apprendre qu’Achroma avait mis le feu à leur navire, même si cette idée le fit rire intérieurement...

Toryné eut le plus grand mal du monde à se former une escorte, dix des vampires qui l’accompagnaient étaient membres de sa garde personnel habituelle, eux le suivraient peu importe où il pourrait bien aller. Vêtue d’armure lourde, sombre, de bouclier et de lame longue pour tous, la touche Dalis se trouvait dans les emblèmes qu’arborait leur broche toute faite d’or, le cygne noir. Il aimait les voir comme ses chevaliers fervents et bien que l'efficacité n’était plus à prouver, il lui fallait une escorte plus importante et plus diversifié. Il dû jouer de sa chanson habituelle, promesses et espoirs attisait toujours la cupidité de ceux qui n’avaient pas froid aux yeux. Quatre mages de guerre, cinq arbalétriers et un marin expérimentés, voilà ce qu’avait réussi à dénicher l’ancien conseiller et c’était exactement tout ce qui lui fallait. Bien entendu, la véritable raison de leur mission ne leur fut point communiquer, officiellement, il partait combattre aux côtés des hommes de l’alliance pour prouver leur union face à un ennemi commun. Cela pouvait sembler grotesque, mais personne ne vint remettre en question les paroles du Cygne Blanc.


-Écoutez, fils et filles de la nuit… Avant de partir, il devait s’adresser à eux, c’était de son devoir de meneur que de porter leur moral. Dans quelques jours aura lieu la bataille décisive contre les chimères, nous ne nous battrons certes pas aux côtés des nôtres… mais avec les sauvages Glacernois et leur laquais Almaréens et Lyssiens. Ils préféreraient certainement nous tuer, comme s’ils en étaient capables. Cracha-t-il plein de dédain, le sourire provocateur. Et ce sentiment est réciproque, mais aujourd’hui nous devons faire front commun avec eux, car si les chimères l’emportent, alors ce sera la fin pour eux comme pour nous ! Par le passé, Hommes et Elfes ont voulus nous exterminer, éradiquer la menace constante que nous représentions, ils ont pu nous repousser, mais jamais ils n’ont réussi à nous vaincre définitivement, nul ne le peut ! Le peuple de la nuit est éternel ! Nous nous moquons éperdument de la mort dont nous sommes l’ultime provocation ! Alors aujourd’hui nous nous battrons pour prouver la grave erreur que les chimères ont commises, celle de penser qu’on puisse éradiquer le peuple vampire ! À ces paroles, toute l’escorte s’agita, gonflée d’orgueil par le discours de leur chef, tous étaient prêts à faire couler le sang, leur possible crainte de se retrouver sur le même navire que des Delimariens semblaient écartés, pour un temps en tout cas.

Ils partirent tous, embarquant sur un navire plus petit afin de rejoindre celui plus imposant où se trouvait Aldaron, pendant le voyage, de nombreux point stratégique purent ainsi être abordé.

-Nous devons rester groupés dans la mesure du possible, nous ne pouvons compter sur aucuns hommes ou femmes de Delimar, cela ira de même avec les Caladoniens…

-Pensez-vous vraiment que les Delimariens tenteront une attaque sournoise Sir Dalis ?

Celui qui venait de prendre la parole n’était autre que le marin que Toryné avait réussi à recruter pour cette périlleuse mission.

-Tu penses au sens de l’honneur, si cher au Glacernois ? Ne t’y trompe pas… L’honneur est une chose bien versatile, c’est un concept bien utile quand on veut se targuer de gloire peut importe ses actes… Pour eux, une attaque sournoise ou une trahison n’aurait rien de déshonorant contre des vampires, ils parleront de vengeance pour l’Aube rouge... Un sourire bien narquois se dessina sur ses lèvres noires.

-Que ferons-nous si cela arrive alors ?

Les craintes semblaient être de retour, son discours après tout n’était surtout qu’une poussée d’adrénaline pour dissiper pour un temps les craintes d’une telle mission. Cependant, Toryné n’emmenait pas les siens aux suicides, oh que non, il n’était pas parti sans réfléchir aux marches à suivre.

-C’est pour cela que nous allons rester groupés justement, nous ne pouvons compter que sur nous-même… Ensuite, votre présence à tous ici n’est pas due au hasard… Toi, cher ami, dit-il en regardant dans les yeux le marins. Tu es là pour surveiller ce que feront les navigateurs de l’océanique, je veux que tu puisses me transmettre les manœuvres qu’ils semblent faire si nous ne sommes pas mis au courant... Mes gardes, continua-t-il avec un large sourire, vous êtes notre ligne de front, vos belles et solides armures ont été conçu par moi-même et des forgerons de talent… Les mages, vous êtes ce qu’eux n’ont pas, un atout qu’on ne peut négliger, quant à vous avec vos arbalètes, vous êtes la touche final à notre polyvalence.

Pendant toutes cette traversée, Toryné parla des stratégies, des codes oraux qu’ils énonceraient pour de possibles formations et surtout… de celui qui fallait énoncer si jamais leurs “alliés” tentaient la moindre trahison. Il ne serait que vingt, mais il serait efficace, il comptait mener cette danse macabre et il ne laisserait personne le prendre par surprise. Cependant, ce serait une erreur que de penser que le Cygne Blanc puisse prévoir une trahison durant la bataille, cela serait sans intérêt, mais si cela s’avérait nécessaire de se retourner contre ses alliés, alors il le ferait…

Ces derniers lui offrirent un accueil… disons que même la glace de Nyn-Tiamat n’était pas aussi froide que l'accueil des Delimariens, aucuns vampires ne s’en étonna, eux aussi ne comptaient pas être chaleureux d’une quelconque manière. Les Caladoniens, eux en revanche, était légèrement plus ouvert, notamment Aldaron, ce dernier n’hésitait pas à porter les armoiries de son époux, quelle audace pensa-t-il.

Pour autant, les 15 jours de voyages se passèrent sans encombre, les vampires s’étaient attribué leur coin et personne ne venait vraiment les embêter. Ils avaient leur provision, du sang majoritairement pour les vampires et de la nourriture pour les quelques Shedim de l’escorte. Toryné ne pus que penser à sa famille, du moins surtout à sa douce petite Farianth, encore au domaine baptistrel, il regardait avec une certaine attention ce que mangeait les immaculés, les odeurs rappelant immanquablement les dîners qu’il avait avec sa fille, cela lui manquait terriblement. Quand tout cela serait terminé, il partirait la chercher, il lui offrirait moult merveilles et confiseries, et même cet étrange aliment qu’il avait aperçu un Shedim sortir de sa sacoche, du pain d’épice ? L’odeur lui plaisait en tout cas. Il l’a voyait dans ses transes… ses petits souliers claquant sur le sol de sa demeure à Aerthia, alors qu’elle courait pour se jeter dans ses bras, implorant de lui raconter une histoire devant la chaleur de l’âtre de la cheminée, seul vampire en possédant, pour réchauffer sa demeure afin que la jeune humaine n’ai pas froid.

L’idée de mourir lui revint alors à l’esprit, non… Il ne mourrait pas, jamais il ne mourrait, il était éternel, il avait promis à sa fille qu’il reviendrait, une mère se devait de ne pas mentir à ses enfants… Il reviendrait la chercher, il pourrait de nouveau contempler sa précieuse bouille, s’extasier devant les flammes s'élevant lorsqu’une nouvelle bûche s’ajoutait au feu, elle qui était encore la seule à l’appeler père… Ses pensées allèrent ensuite vers la traîtresse, son regard se porta immédiatement vers Aldaron, il ne lui pardonnerait jamais d’avoir osé toucher à sa famille, c’était une part de son bonheur que l’elfe lui avait pris… et même s’il avait d’autre enfant, sa première mordue restait symbolique pour lui… un jour il aurait sa vengeance...

Il éloigna toutes ses pensées négatives, il devait se concentrer sur ce qui l’attendait, l’affrontement le plus important de son existence. En début de cet hiver, il n’était encore qu’un conseiller, décembre encore, il devait remuer ciel et terre pour trouver des alliés afin d’assouvir ses ambitions. Aujourd’hui, tout cela avait payé, une véritable étoile montante, qui n’avait de cesse que d’éclipser la lumière des autres.

Quoiqu’il en soit, l’esprit du sublime androgyne voguait tout comme la frégate, il ne s’ennuyait guère, surtout qu’il s’était trouvé un petit jeu pour la traversée. Le coin que les vampires avaient choisi était “pourvu” d’une caisse, mais pas des moindres. En effet, cette dernière contenait un être vivant, toute l’escorte entendait les battements de cœur de ce passager clandestin. N’importe qui aurait signaler la présence de cet intrus, mais Toryné en avait interdit les siens, qui de toute manière préféraient éviter les conversations avec les Delimariens. Un premier coup, aucune agitation quelconque en dehors d’un pouls accéléré, confirmant qu’il ne s’agissait pas d’un animal, mais d’une créature pensante. Le vampire s’amusa comme un enfant, cet intrus n’aurait qu’un seul souhait à la fin du voyage, de n’être jamais rentré dans cette caisse. Bien entendu, Toryné ne passait pas son temps à embêter le clandestin, qu’il soupçonnait fortement d’être un espion chimère, par moment il s’éloignait avec son escorte, voulant voir si les Delimariens finiraient par réaliser sa présence, mais rien. Il jubilait de cette incompétence, les Glacernois pouvaient bien se targuer de leur rite et coutume de soi-disant chasseur de vampire… mais ils n’étaient pas capable de sécuriser son navire.

Et cela ne pu que faire sourire Toryné lorsque leur général fit sa veillée d’armes pour galvaniser ses troupes, il pouvait bien pavaner tient… Son sourire, cependant, s’affaissa lorsque Aldaron vint lui murmurer ses petits commentaires mal placé…

-Merci cher ami… mais vous savez plus l’on s’oppose à moi, plus l’on me prouve que je suis sur la bonne voie, je me plais à dire… Cependant, de votre côté, vous devriez soigner vos fréquentations… Son ton était faussement joyeux, contraste volontaire du vampire pour s’adresser à son homologue politicien. Cependant, ses paroles étaient sérieuses et un jour, une discussion s’imposerait avec l’elfe, qui avait le don de l’agacer quoiqu’il fasse. “Ton double jeu te jouera des tours” rajouta-t-il d’une voix bien plus froid.

Puis, une fois le discours fini, le général vint près d’eux, embrassant son épouse, l’intendante, en chemin, ce qui ne manqua pas de faire réagir Aldaron, son mal-être était palpable. Toryné avait remarqué cette ressemblance qu’avait le général avec Achroma, quel supplice cela devait être pour l’inséparable pensa-t-il, mais y avait-il un lien de parenté quelconque entre les deux ? Ce serait ironique d’une certaine façon.

-Aumoins Achroma n’a pas de barbe, mumurra-t-il pour Aldaron, mais également un peu pour lui-même.

Et vint les regards noirs des deux sauvages, Toryné ne détourna pas le regard, hors de question qu’il se soumette d’une quelconque manière fasse à eux. Que la chienne et son chiot grogne autant qu’ils le veulent, le tuer resterait un caprice que seul leurs rêves pourraient leur offrir. Il se retenait de ne pas lâcher quelque provocation en nordique, leur montrant qu’il comprenait parfaitement leur langue hideuse, mais il n’allait pas rentrer dans leur jeu stupide, il garderait cet atout, qu’ils pensent donc avoir un moyen de communication les mettant à l’abri de sa personne.

De toute manière, même s’il l’avait voulu, il n’aurait pas eu le temps de faire sortir les deux loups de leur gond, Aldaron sembla vouloir s’en charger, avec Ilhan… Voilà donc ce qui se cachait dans cette caisse ? Le sourire du vampire trahissait sa surprise et l’amusement que cette scène lui procurait. Ce simulacre de menace de représailles que lui faisait Ilhan, et cette douce musique qu’était sa plaidoirie auprès de sa prétendu reine, un sacré spectacle qui l’amusait grandement, il avait envie d'envoyer des pièces au conseiller pour applaudir sa performance.

-Aldaron, vous avez… cette incroyable capacité à traiter vos alliées comme nul autre ! Un miracle que je puisse vous compter parmi mes amis les plus chers, s’exclama-t-il de sa douce voix d’androgyne. Sir Avente, vous tombez bien, vous alliez rater notre petite réunion préventive avant les combats ! Lui qui avait appeler de tous ses vœux à revoir le conseiller de l’océanique, il ne pensait pas qu’il allait guerroyer avec ce dernier, du moins dans le même camp.

S’attachant les cheveux d’un simple nœud, Toryné dégaina son épée, suivie par toutes son escorte. Il adressa un léger coup d’œil dans le ciel pour contempler cette étrange île volante qui en avait entraîné tant de fascination et de peur parmi leur rang… Il aurait aimé pouvoir compter sur Keetech pour l’emmener là-bas pour découvrir de quoi il en retournait, mais un devoir plus grand l’appelait, sa place n’était pas là-haut. Enfin, il se tourna vers l’armada ennemi, ses ailes faisant de légers mouvements d’échauffement.

-De l’emprise de la mort nous revenons, tous les siens le suivirent en chœur, d’une droiture et d’un ton solennel, porté par les ailes de la tempête.., dit-il plus intensément, alors que ses ailes se déployèrent entièrement, nous apportons la nuit éternelle !!! Nulle besoin d'un autre long discours, la simple évocation de la devise du peuple buveur de sang suffisait.

Il se tourna ensuite en souriant vers ses alliées de fortune, “la mer va virer rouge aujourd’hui, prévenez-moi lorsqu’on lancera l’attaque si vous voulez bien”. Puis il avança, se rapprochant de son escorte. Avait-il raison d’être aussi excité ? Il le verrait bien, quoiqu’il en soit, les vampires attendaient désormais de faire couler le sang de leur ennemi.


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Journal de bord d’Erden Meliabor a écrit:
Le ciel se couvrait légèrement à mesure que les heures passaient, annonciateur d’heures tout aussi sombres, tandis qu'un albatros nous survolait. Au sein de la flotte des peuples unis, la tension était palpable. Les ennemis d’hier se trouvaient à nos côtés. Pourtant, chacun savait que nous n’avions pas oublié les rancœurs passées. Elles étaient encore là, guettant le moindre faux pas pour nous faire sortir nos lames et prendre la vie de celui qui devait, aujourd’hui, être notre allié et notre frère d’arme.

Au loin, je pouvais entendre les premiers tirs d’armes navales de la flotte du Sud alors qu’elle se trouvait à plusieurs jours de notre positionnement. La bataille, là-bas, s’annonçait féroce. Pourtant, ici, aucun tir n’avait encore été tiré. L’on voyait, au loin la flotte des Chimères. Pourtant, elles ne semblaient vouloir approcher, comme si elles faisaient tout pour rester à distance de nous. Aujourd’hui encore, je ne parviens à comprendre la raison. Le temps passait avec une lenteur intenable. Cependant, tout se précipita lorsque, sans aucune annonce aucune, la flotte chimérique pivota et se mit à fondre sur nous. Sans attendre notre reste, nos navires firent de même, refusant de nous faire éperonner par ces créatures et leurs créations
Les premiers contacts furent retentissants alors que les navires se retrouvaient bientôt au contact. Les grappins furent lancés pour immobiliser l’autre, tandis que des cris de part et d'autres nous parvenaient, aussi bien de nos propres hommes que de ceux de l'ennemi. Enfin... Si l'on pouvait parler d'hommes... Car ce qui se dressa face à nous, pour beaucoup, étaient des créatures à l'apparence d'oiseaux géants sans la moindre once d'intelligence dans le regard. Je me dois de le reconnaître, j'eus moi-même envie de partir en courant tant ces êtres anormales étaient repoussants. Mais nous devions gagner une guerre et c'est avec fierté que j'entendis ça et là des cris d'hommes prêt à attaquer nos ennemis. Nous étions prêt pour l'assaut et nous faisions désormais face à notre destin. Ici, nous mourrions ou nous vaincrions. Mais tout ce jouerait là. Nous ne pouvions plus fuir.

Je croisais les doigts pour que les souverains et autres représentants de peuple parviennent à agir comme convenu face à ce spectacle déconcertant. Mais tout ce jouerait dans ces instants initiaux. Serions nous vainqueurs ou vaincus ? Une question qui me brûlait les lèvres mais que je gardais en mon fort intérieur.


Les cris humains se mélangent au hurlement des créations des Chimères. Ces créatures aviaires visiblement dénué de la moindre parcelle d'intelligence se ruent au combat, sautant par dessus les bastingages des navires. Leur nombre impressionnant laisse entendre que le combat sera rude et long. Que le répit ne sera pas pour tout de suite. Mais surtout, que la moindre erreur peut provoquer de graves conséquences.
Les coques de navires crissent sous les tensions provoquées par la présence des bateaux adverses qui déversent leur flot de créature. Les défenseurs vont devoir se battre jusqu'au dernier hommes, mais cela ne sera pas de tout repos.

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Le baiser fut aussi soudain que bien reçu et Sigvald n'hésita pas à passer un bras puissant autour de la taille de son épouse pour la tirer contre lui en une étreinte passionnée. Il savoura le parfum de ses lèvres, goûta aux sentiments qu'il transportait, puis la relâcha lorsque leur souffle commença à s'écourter. Le regard qu'il plongea dans ses yeux fut vibrant de promesses silencieuses et il baisa son front avant de l'abandonner et de se tourner vers la mystérieuse caisse. Jusqu'à présent, il n'y avait pas réellement prêté le moindre intérêt tant le reste des préparatifs s'était révélé chronophage, mais maintenant que Tryghild le mentionnait elle n'avait rien à faire sur le pont de la capitainerie. Comme son épouse s'en occupait, il s'en désintéressa aussi vite... avant de se crisper et de suivre du regard le Bourgmestre qui objectait à ce qu'elle soit remisée dans la cale avec le reste. Le glacernois plissa lentement des yeux en un masque de plus en plus désapprobateur et lorsqu'il vit émerger la tête chaffouinée et déboussolée d'Ilhan Avente, il cru sentir la fine corde de son sang froid rompre dans un « snap ».

Une veine palpita aussitôt sur sa tempe et tout son corps sembla gonfler alors qu'il crispait sa puissante musculature dans un sursaut de colère à peine contenue. L'éclat déjà glacial de ses yeux vira au polaire, n'ayant plus rien à envier aux froides steppes de Nyn-Tiamat. Mâchoire crispée sur les remontrances qu'il étouffé derrière ses lèvres closes, la muscle maxillaire frémissait sous la sa barbe rase et il crispa les poings à s'en faire blanchir les phalanges. Quand il réussit à détourner les yeux du Diplomate, incapable de supporter une minute de plus ses pleurnicheries et le spectacle désolant qu'il exposait à ramper de la sorte sur le plancher devant Tryghild, il posa un regard sévère de réprobation sur l'elfe. L'estime qu'il lui portait n'avait décidément de cesse de baisser pour chacune de leur rencontre ! Déjà à Cordont, lorsqu'il avait appris son lien avec l'autre chose... et maintenant ça !? Le gris pâle de ses prunelles vira à une teinte d'orage qui transporta sans équivoque le fond de sa pensée. Son nez se plissa légèrement de mépris et il claqua de la langue pour expulser au moins une partie de sa rancœur. N'en avaient-ils pas déjà assez sur les bras avec les monstruosités qui arrivaient pour devoir en plus surveiller un incapable pareil !?

Les arguments de l'elfe trouvèrent une porte close chez le Général qui continua de le fusiller silencieusement, bras à présent croisés sur son torse puissant, élevé d'un souffle profond. Il avait terriblement envie de leur en coller une à tout les deux pour les prendre ouvertement pour des cons, mais laissa l'Intendante gérer la situation. Il éprouvait une colère encore rarement égalée et décida de la cultiver, de l'alimenter à chaque excuse et flatterie mielleuse que l'althaïen bavait et ce, afin de pouvoir la déverser au centuple sur les Chimères. Il allait se faire un malin plaisir d'imaginer la tête de ces deux idiots sur chaque monstruosité qu'il allait confronter. A n'en pas douter, il aurait la toute l'énergie nécessaire pour tailler son chemin dans les rangs ennemis sans faillir !

Toutefois, sa volonté manqua de voler en éclat lorsque Ilhan compara sa position à celle de la sangsue Dalis et une seconde veine gonfla sur la tempe du glacernois. D'un geste violent, il abattit le poing sur la rambarde qui cadrait le gouvernail et le bois craqua, les échardes émergeant de sous le vernis craqué. Sa haute silhouette frémissait et l'on pouvait sentir ses intentions meurtrières à l'égard du frêle diplomate. Pour l'insolence et l'irrespect de ses propos, il n'avait maintenant qu'une envie ; le jeter par dessus bord pour qu'il rentre à la nage jusqu'à Délimar. Autre solution qui lui démangeait les phalanges ; l'assommer et le jeter dans les cellules de la cale. La seule raison qui l'empêcha d'agir de son propre chef fut tout le respect et l'amour qu'il portait pour Tryghild. Il ne pouvait pas dénigrer son rang et ses décisions sans l'insulter gravement et pour rien au monde il ne désirait l'humilier devant tous leurs soldats, à seulement quelques minutes de la plus terrible et sanglante guerre qu'ils aient à mener.

Le Général se promit cependant qu'une fois tout cela terminé, lorsqu'ils seraient rentrés chez eux... oooh il se ferait un plaisir de faire savoir à Ilhan tout ce qu'il pensait de ses actes ! Avec un bas grondement, il fusilla une dernière fois les responsables de sa nouvelle humeur et descendit les marches pour rejoindre ses hommes et vérifier avec eux que les derniers préparatifs étaient bien en ordre. Puis commença l'attente... et elle fut longue.

***

Lorsque enfin les hautes voiles ennemies furent en vue, Sigvald sentit son cœur faire un bond avant d'adopter le rythme profond et puissant du chasseur. Sa tension baissa et il sentit un calme étrange l'envahir alors qu'il fermait les yeux et prenait plusieurs longues inspirations. Cet exercice lui arracha un frisson le long de son échine puissante et ses épaules roulèrent sous le cuir de son armure clouté. Lorsqu'il crispa la main sur la poignée de « Haut Protecteur », il rouvrit brusquement les yeux et le lac gelé de ses iris était d'un calme absolu. Froid, méthodique, le Général se dirigea en quelques longues enjambées vers la trappe qui menait au pont batterie où se tenait l'équipage :

« - Que les hommes se préparent !!! Ils seront bientôt à portée ! »

Il se détourna ensuite pour lever les yeux sur le grand mât coiffé de sa vigie. Il porta les mains en coupe autour de sa bouche, faisant porter ses ordres de façon claire et intelligible jusqu'au marin stationné là haut :

« - Gardez les positions ; Crocs de Givres à bâbord et Chimères à tribord ! Boulets à deux têtes sur les voiles !!! Boulets ronds sur les coques ! »

L'homme s'empressa de sortir une série de fanions aux couleurs et aux combinaisons bien précises, relayant les ordres aux autres navires délimariens de la flotte. Sigvald sentit un frisson lui courir cette fois depuis la nuque jusqu'aux mains et n'y tenant plus, il délogea Hǫðr d'entre ses omoplates pour venir en caresser la corde cirée avec un vague sourire fauve aux lèvres. Il était enfin temps de tester par lui-même les tout derniers canons almaréens ! Point de magie avec de l'eau sous haute pression, point de harpons ou de balistes. Cette fois, les chimères goûteraient à plus de 250 kilos de métal lorsque les quatorze canons de tribord cracheraient leur pluie de feu et de destruction.

Le télescopage des deux flottes fut aussi spectaculaire, bref, que particulièrement violent. En quelques instant seulement, les deux camps virent plusieurs de leurs navires couler à pic. Les pertes ne furent pas particulièrement lourdes, mais pour les délimariens chaque frère et sœur perdus au combat était une braise de plus pour alimenter leur haine à l'égard de l'envahisseur. Les canons de l'Océanique tiraient sans interruptions en des explosion assourdissantes, les boulets sifflaient sinistrement dans l'air avant de faire voler en éclat des gerbes d'échardes, de trouer les voiles ennemies et de briser les mâts. Leur position stratégique força la flotte chimérique à les attaquer d'un seul front, car toute prise à revers obligerait à confronter les crocs acérés des récifs, véritables pièges mortels entre deux eaux.

Puis se fut l'abordage des navires de l'Alliance et un silence tomba soudain sur l'équipage des Enfants des Dieux. Les choses qui furent vomies des cales ennemis ne pouvaient être nommées. Hybridations affreuses et incohérentes, elles jetèrent sur les soldats un profond malaise et une peur viscérale, instinctive. Profitant de l'effet de surprise, les monstres commencèrent à faucher les premiers rangs et causèrent un début de chaos parmi les hommes.

« - Délimariens !!! Tenez vos positions !!! Nous avons confronté bien pire !!! »

La voix rauque du Général claqua comme un véritable coup de tonnerre. Il encocha une flèche, depuis la hauteur du pont de capitainerie et visa les créatures pour les atteindre directement à la tête. Ces choses étaient plus puissantes physiquement, mais elles semblaient stupides et seulement dirigées par une raison bestiale, aveugles et sourdes à toute autre tactique que celle de déchiqueter leurs adversaires jusqu'à ne rien avoir de vivant en face d'elles. Soit ! S'ils voulaient jouer à ce petit jeu, les enfants de Glacern sauraient parfaitement réagir à ce genre d'adversaire ! Ce n'était pas comme s'ils chassaient des aberrations similaire depuis des millénaires, élevant l’exercice de cette traque à un Art reconnu -et craint- chez tous les peuples.

« - Formation Anti-Vampire !!! Massacrez-moi ces volailles ! »

L'ordre fut hurlé de toute la force de ses poumons et aussitôt les rangs délimariens frémirent d'un seul cœur. Les centaines d'hommes et de femme hurlèrent d'un même cri et comme une mécanique parfaitement huilée, ils adaptèrent le front en quelques secondes. Ce furent deux rangées de boucliers qui s'érigèrent contre les Chimères, bloquant si ce n'était ralentissant leur avancée sur le pont principal. Les targes étaient ronde, en métal renforcé de cuir bouillit, trempé dans différentes résines et cires issues des nouvelles plantes et insectes de l'Archipel afin d'augmenter leur résistance et dévier davantage les coups leur étant portés. Si d'un bras puissant les soldats tenaient ces lourdes protections, de l'autre ils maniaient des épées à deux mains qu'ils n'hésitaient pas à planter dans les épaules ou les cuisses des Chimères pour gêner leurs mouvements. Leur rôle n'était pas de les tuer, mais bien de compresser le front pour que leurs frères et sœurs d'armes, à quelques pas derrière, puissent viser habilement les monstres.

Le troisième rang de soldats était des épéistes, mais pas aux lames classiques, il s'agissait tantôt de masses pour fracasser les cranes et les becs, tantôt des faux de guerre, de lances ou encore des espadons maniés en demie-épée à cause du manque de manœuvrabilité. Leur allonge, toutefois, permettait à cette ligne offensive d'évincer les rangs adverses déjà présent sur le pont. Ils ne visaient pas les torses ou les abdomens, optant pour les décapitations, amputations et fracassements... comme s'ils confrontaient des vampires. Enfin, la quatrième rangée consistait en des épéistes à lames courtes qui veillaient à achever les chimères au sol, puis à les pousser hors du bastingage avant que les carcasses ne s'empilent et ne gênent la formation délimarienne. Ils emportaient aussi les blessés dans la cale où s'était constitué une infirmerie d'urgence, puis revenaient sur le pont avec la rage au ventre.

« - Arquebusiers, Archers … FEU !!! »

Les tireurs, dont Tryghild, Aldaron et Sigvald, avaient pour cibles les chimères encore amassées sur le pont ennemis. Avec l'ordre d'agir en formation vampire, le Général ne visait que la tête de ses proies et si cela rendait les tirs plus compliqués, il avait de certain qu'aucune de ses victimes ne se relèveraient. Ses mouvements étaient fluides, nés de l'habitude et ses yeux polaires passaient d'un monstre au suivant dès qu'il décochait sa flèche. « Haut Protecteur » battait sa hanche, mais il n'engagerait le corps à corps qu'une fois ses flèches épuisées ou s'il y avait une brèche dans les rangs.

« - Canons des gaillards !!! Feu sur leur Capitainerie !!! Faites moi sortir ces salopards de leur trou ! »

Une partie de l'équipage émergea du Pont Batterie pour gagner les Gaillards et retirer les toiles cirées qui dissimulaient une demie douzaine de plus petits canons. Ils commencèrent à préparer des boulets d'environs huit kilos chaque, tournant les roues de sorte à ce que les gueules sombres, sculptées à l'image de terrifiants loups grimaçants, ne soient dirigées droit sur le pont supérieur et ce qui devait être le centre de commande ennemi.


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Aldaron ne saurait peut-être jamais combien il venait de sauver la vie de cette chose. La main de l'intendante avait déjà retiré plusieurs pouces d'acier renforcé de Loyal lorsque la voix chantante de l'elfe la détourna du projet bien arrêté de couper la tête de cet immondice et de l'empaler séance tenante sur un pal pour que le reste des sangsues comprennent qu'elle ne rigolait pas avec la discipline. Que son homologue Caladonien ait essayé de lui expliquer qu'il s'agissait d'un aspirant prince vampirique ne lui faisait ni chaud ni froid, si elle le vidait comme une sardine ses entrailles seraient aussi noires, puantes et pourries que celles de la piétaille et s'il jouait trop elle se ferait un plaisir de le montrer. Cependant, il semblait qu'on remplaça un sujet de colère par un autre. Son visage se ferma et elle fut de plus en plus dure et froide à mesure que tout le monde y allait de son petit commentaire. Une expression entre rage et dégoût se peignit finalement sur son visage et elle expira profondément, poings serrés pour s'empêcher d'en abattre un sur son conseiller. Son corps tout entier tremblait de l'envie de régler cette insulte en un duel officiel et lui apprendre un peu à tenir sa place plutôt que de la défier ainsi. Si elle devait être parfaitement franche, le combattre et le mettre à terre l'aurait profondément soulagé de cette colère qu'elle ressentait mais plus encore que l'impression cuisante d'être prise, encore une fois, pour une idiote et une incapable. Elle savait aussi que le battre comme une vulgaire pâte à pain n'aurait fait qu'aller dans ce sens justement. Or elle n'était ni une idiote ni une incapable et ses difficultés en terme de diplomatie et de lien social ne signifiaient pas qu'elle volait son office. Elle n'avait pas été choisie que par des Glacernois. Le peuple entier de Délimar avait placé sa confiance en elle. Inspirant profondément pour se calmer, elle resta de marbre lorsque Sigvald laissa éclater sa propre colère. Détournant le regard de l'homme agenouillé devant lui, elle coupa dans le silence soudain comme un couteau dans du beurre, d'une voix d'acier mais calme.

« Reprenez-vous général, le fleuron de l'art de nos chantiers navals n'a pas à souffrir de l'irrespect d'un seul homme, nous avons trop besoin d'eux »

Plongeant son regard dans le sien, elle le capta néanmoins pendant quelques instants. Elle espérait, par cet échange silencieux, qu'il comprenne qu'elle ressentait la même rage, le même outrage que lui. Mais vraiment, ils avaient besoin de leur navire intact. Il aurait rapidement des ennemis à tailler en pièce pour se soulager cela dit, tout comme elle. Retournant son attention sur l'homme devant elle, elle dû contenir une fois de plus l'envie de lui faire manger son poing en pleine figure. Ah il voulait essayer de plaider sa cause hein ? Il allait rapidement comprendre qu'elle était aussi compétente que bonne élève. Croisant les bras sur son torse, elle toisa le sir Avente du regard et s'adressa enfin à lui.

« Votre sœur, votre capitaine, votre reine, n'est-ce pas Conseiller ? Je suis une assez bonne figure de proue pour que vous vous dissimuliez derrière moi en combat mais de toute évidence, pas une assez bonne figure pour que mon délégué à la Diplomatie daigne respecter un ordre de sa Reine… Les titres seuls ne veulent rien dire Sir Avente, et je m'en passerais volontiers pour une once de ce respect que vous promettez sans l'accorder »

Le timbre tranchant restait aussi calme que possible et elle pesait de tout le poids de son regard bleu sur lui. Il pouvait lui donner tous les titres du monde, s'il ne suivait pas les ordres donnés simplement pour convenir à son petit confort, ceci étaient vides et creux. Si elle était une reine, une dirigeante, n'importe quelle figure d'autorité, alors il se devait de l'écouter et de convenir à ses demandes pour le bien de la patrie. Et il venait de la mettre gravement en danger. Ses lèvres se pincèrent, se plissèrent alors qu'elle ravalait l'envie de lui jeter au visage qu'il avait autant d'ego qu'un Sélénien. C'était de l'orgueil tout cela rien de plus et elle n'avait vraiment pas besoin de ça. Mais elle avait bien autre chose à dire de toute façon.

« Vous me donnez du courage ? J'ai du courage, regardez autours de vous. Mes hommes ont déjà tous combattus les Chimères, et le Tyran blanc, et les almaréens avant que ceux-ci, en nos frères, ne nous rejoignent. Et les vampires avant cela encore. J'ai du courage à revendre ici, de la vaillance, de la stratégie, de l'expertise militaire. Une âme courageuse de plus ne fera pas la différence ici, une âme déterminée ne fera pas la différence. Votre tribu n'est pas maigre ici, il est nul. Votre inexpérience militaire signifie que plus de mes hommes vont mourir aujourd'hui, pour vous protégez. Des hommes qui vont devoir vous gérer au lieu de se concentrer tout entiers sur l'ennemi, des hommes dont vous allez porter le trépas, est-ce que vous avez mit ça dans la balance, lorsque vous avez prit votre décision, Conseiller ? »

Son regard glissa un instant en direction d'Aldaron.

« Parfois, ne rien faire c'est déjà beaucoup faire »

Ils avaient eut cette discussion auparavant et elle avait un exemple parfait devant elle. Le Diplomate ne voulait pas laisser les autres mourir sans rien faire mais par sa venue, par son manque de capacités à combattre, il allait alourdir de façon certaine le décompte des morts Délimariennes.

« Je n'ai besoin ni de votre vaillance ni de votre détermination à combattre, Sir Avente. J'ai besoin de votre intelligence, de votre finesse et de toutes ces aptitudes dont nous sommes peu dépositaires. Si je mourrais ce jour, si Sigvald mourrait, vous deviez éduquer mon fils afin qu'il dispose de tous les outils pour diriger une nation comme un Intendant digne de ce nom doit le faire. Qui s'en chargera si vous mourrez aujourd'hui, dites-moi ? »

Croyait-il qu'elle s'amusait à le faire rester en arrière sans aucune raison ? Elle en avait des raisons ! Elle n'avait même que ça ! S'il mourrait, qui allait pouvoir prendre sa place ? Il n'y avait pas des centaines de politiciens de génie de par le monde, les deux seuls qu'elle connaissait se trouvaient sur le pont du navire avec elle et elle ne pouvait pas interdire à Aldaron de combattre. Elle ne le voulait pas d'ailleurs car contrairement à Ilhan, l'elfe se battait très bien et connaissait les façons Glacernoises contrairement à de nombreux mages, il savait donc évoluer avec eux en parfaite harmonie. Elle inspira de nouveau, serrant les dents. Elle avait énormément à lui dire mais le reste devrait attendre. Et devrait d'autant plus attendre qu'elle sentait l'humidité monter à ses yeux. Elle ne s'était pas elle même attendue à être prise à la gorge à ce point par ses sentiments, alors qu'elle énonçait la vérité pour l'Althaïen.

« Si nous sommes vainqueurs ce jour… J'exige de vous que vous construisiez et gériez seuls les bûchers funéraires de tous les soldats qui donneront leurs vies pour vous garder intact. Je l'exige, Ilhan est-ce que vous me comprenez ? Et puisque vous voulez jouer les soldats, je vais exaucer votre souhait. Vous passerez en coure martiale pour insubordination à votre retour »

Sa gorge se serrait. Mourir ne lui faisait pas peur. Mais elle était Intendante et Mère en plus d'être une guerrière. Elle allait devoir annoncer le trépas de jeunes gens à leurs parents, elle allait devoir leur expliquer pourquoi leurs fils et leurs filles ne revenaient pas. Et son propre fils… Elle avait laissé Ilhan avec lui pour qu'il dispose d'une protection, quelqu'un de débrouillard, loyal, qui pourrait prendre soin de lui. Quelqu'un pour le former et si elle périssait avec son époux, pour lui expliquer ce qui s'était passé et lui rappeler qu'elle était partie au combat parce qu'elle l'aimait infiniment et préférait affronter les horreurs des Chimères plutôt que de ne pas avoir de monde à lui léguer. De nouveau, elle regarda Sigvald, cherchant son soutient, sa présence. Elle ne pouvait pas ouvertement se cacher dans ses bras comme une petite fille mais elle en avait terriblement envie. A la place, elle déglutit, et, raide, releva le diplomate.

« Préparez-vous convenablement maintenant… et changez-moi ce sabre pour une véritable épée »

Sa voix était désormais plus blanche qu'elle ne l'aurait voulu mais son maintient de dame de fer restait. Elle se détourna, retournant au reste des préparatifs. Elle avait encore énormément à faire et cela lui permettrait de se concentrer de nouveau. L'attente était souvent le pire, pas le combat en lui-même. Désormais, l'attente serait pire encore. Voir finalement les ennemis s'approcher soulagea son cœur d'une étrange façon. Désormais, elle ne pouvait plus rien craindre, juste combattre et tenir aussi longtemps qu'il le faudrait pour que leur dernier espoir fonctionne. Elle avait remit la seconde moitié de Haut-Protecteur à son époux, ne gardant que Loyal auprès d'elle, espérant que la force et le courage de Thelem l'accompagnerait elle comme Sigvald, lors de cette bataille. Ses oreilles furent bientôt remplies du fracas des feutonnerres et des craquements du bois. La collision avec la flotte ennemie était d'une violence rare alors que leurs premiers navires coulaient, avec ceux de l'ennemi. Empreinte à présent d'un calme profond, elle commença à énoncer intérieurement le nom de chaque marin qu'ils venaient de perdre, connaissant avec une atroce précision l'identité de chacun, sur chaque navire. Elle s'arrêta à peine sur l'apparence monstrueuse de leurs adversaires, trop concentrée à se souvenir. Il y avait Lotta, Au'ru, Skjal, Virgile, Titania, Thorvald…

Un premier coup de son long feutonnerre parti, explosant contre une cible. Frigga avait prévue de se marier s'ils sortaient vainqueur de ce combat. Elle n'en aurait plus l'occasion. Un autre coup partit. Aimon n'aurait jamais plus l'occasion de réparer son fichu toit qui fuitait tout le temps. Il faudrait qu'elle s'en charge. Un troisième coup fut voler des échardes de bois. Heiva revenait tout juste de son service à Cordont et n'avait pas revu les siens depuis trois mois. Elle voulait montrer à sa jeune sœur l'écureuil qu'elle avait domestiqué sur son temps libre pour lui offrir pour sa fête de naissance. Où avait-elle mit l'animal déjà ? Il serait dommage qu'il meure dans une cage, oublié de tous… La voix de Sigvald rugissait des ordres. Toutes les troupes Délimariennes répondaient comme une seule et unique entité. Leur mécanique avait été éprouvée par des millénaires de perfectionnement contre des adversaires bien plus puissants physiquement et magiquement qu'eux ne l'était. Les Chimères ne faisaient aucune différence en ce jour. Et en toute honnêteté ? Les carcasses déformées, quand elles ressemblaient à des vampires, n'étaient qu'un sacré bonus de satisfaction pour leur rage meurtrière. Ils tenaient, passés les premiers instants ils tenaient. Alors qu'elle rechargeait son arme, Tryghild vit l'ombre et la silhouette d'un second navire dans leur dos. Comment exactement le brick chimère avait réussi à braver le piège mortel des Crocs de Givre, ils ne le sauraient sans doute jamais mais elle était bien là. Immédiatement, elle avertit Sigvald qui lui confia ne partie de leurs hommes pour refermer la formation de l'autre côté. Elle ordonna également, avant que l'abordage ne commence, de faire tonner leurs canons bâbords à pleine puissance. Par acquis de conscience, elle demanda également à Aldaron de changer de front avec elle, espérant en partie bloquer les potentiels survivants qui tenteraient quand même l'abordage avec les capacités magiques de l'elfe.

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    Il était vrai qu'Achroma disposait d'une moindre pilosité, à l'instar des elfes. La maigre plaisanterie eut néanmoins le don de lui arracher un sourire en coin, l'extirpant sa peine et de son manque. Il ne se serait pas jugulé, il aurait répondu qu'Ivanyr était aussi plus calme, moins sanguin et impulsif. Il avait beau apprécier les Glacernois pour leur remarquable franchise, il n'en demeurait pas moins vrai qu'il avait parfois envie de se cacher sous une table, sans grande certitude que celle-ci résiste, au demeurant, assez pour le protéger. Toutefois, il garda cela pour lui et se contenta, intérieurement, de remercier Toryné de l'avoir distrait comme un père aurait tenté de faire sourire un enfant triste. S'il y songeait ? Oui, de plus en plus. Cela semblait se dessiner comme une évidence. Ivanyr n'approuverait pas, il y avait même fort à parier qu'il tue le cygne blanc sous la colère.... Mais Aldaron était un être qui plaçait une forte valeur dans la famille et c'était bien un sentiment qu'il partageait en égale mesure avec Dalis. Chez les humains, il était coutume d'unir par le mariage les enfants de grandes familles pour les souder nettement et pour éviter des guerres de campagne pour la couronne. Si l'union sacrée était consumée, il restait encore une paternité à solder... Alors oui... Voilà quelques mois que cela lui trottait en tête.

    Sans grande surprise pour l'elfe, l'apparition d'Ilhan jeta un froid de colère et de peine mémorable. Mais Ilhan le savait aussi. En dépit de cela, il lui avait tout de même réclamé de venir. Aldaron n'était pas là pour en juger, il laissait cela entre les mains de Tryghild. Cela relevait de ses fonctions et non des siennes. La réplique de Toryné lui arracha un regard désabusé en coin : « Si l'on m'avait demandé d'enfermer Avente dans une tour, je peux vous assurer qu'il y serait encore. Mais on ne me l'a pas demandé. » En revanche, Ilhan lui avait demandé son aide. Aurait-il du claquer la porte à un ami ? Si Tryghild lui avait réclamé de faire en sorte que son Conseiller demeure à Délimar, il aurait eu ce cas de conscience, des demandes opposées et il aurait invité les deux à résoudre cela entre eux. Il n'avait eu que l'appel d'Ilhan et il avait répondu présent. Comme chaque fois, il était un allié qui donnait de son aide sans attendre de retour, si ce n'était une confiance et alliance plus solides de jour en jour. Que ceux qui n'étaient pas venu lui demander son concours ne viennent pas le juger : ainsi darda-t-il Sigvald, en retour, d'un regard franc et dur. Il avait fait ce qu'il devait faire. L'elfe n'avait aucun lien de subordination, en dépit des ambitions de Délimar, avec l'Intendante. Ses ordres ne valaient que pour son peuple.

    Il n'interrompit pas Tryghild, même lorsqu'elle s'adressa à lui de façon indirecte. Il trouvait qu'elle mettait la charrue avant les bœufs à juger que ne rien faire, ici, aurait été la meilleure des solutions. La bataille n'avait pas eu lieu, les conséquences n'étaient pas encore tombées pour que ni l'un ni l'autre ne puisse attester qui aurait été mieux qu'Ilhan ne vienne pas. Il avait connu un peuple qui ne bougeait pas, qui préférait ne rien faire que de mal agir, qui regardait le monde évoluer, hautain. Ces gens là étaient les elfes, et ils avaient été les premiers à perdre leurs maisons quand Néant embrassa le continent de guerres terrifiantes. Aldaron avait quitté ce peuple trop immobile pour lui : il n'était pas venu auprès des Hommes pour qu'on lui répète, ici aussi, qu'il était parfois préférable de ne rien faire. Le monde n'avançait pas dans l'immobilisme, il finissait toujours par péricliter. Alors comment savoir au moment opportun, qu'il aurait mieux valu ne rien de faire ou non ? La guerre fait foi de muscles et de fer, mais cet amas de chair en action brutale parviendrait tout aussi bien à tondre de gazon qu'à trancher des ennemis sans esprit pour leur donner une direction. Ou même pour les protéger de l'intrusion des chimères. Aldaron avait appris dans la forêt de Licorok combien le charnier attendait ceux qui se battaient contre leur propres forces quand elles étaient possédées.

    Une fois encore, il ne prononça pas un mot. Son silence régalien lui allait bien mieux et puis, par respect pour Tryghild, il n'avait pas à s'introduire dans ce débat plus qu'il ne l'avait fait en montant Ilhan à bord. Le Seigneur Chèvre avait bien assez de verbe pour se défendre et faire valoir ses opinions. S'il était appelé à témoigner en cours martiale de Délimar, il s'exprimerait. Dans le cas contraire, le mutisme était encore la plus naturelle des résolutions. Il retourna son regard puis son corps. Sa garde, en armure du soleil, répétait les dernières coordinations tandis que le bourgmestre s'approchait de la maigre troupe de vampires. L’émeraude accrocha le regard du cygne blanc avant de lui adresser un geste de la tête pour l'inciter à le rejoindre. La bataille approchait et il avait quelques mots à lui dire. Il appuya ses avant-bras sur la rambarde du pont, et ses prunelles miraient l'eau encore brillante par l'astre qui les surplombait et l'écume qui se formait contre la coque des solides frégates. Il se souvenait de toutes ces fois où il avait sauté de la falaise avec Ivanyr et leurs étreintes sous l'eau. La mer de Reshenta avait gardé tous leurs secrets et leur complicité. C'était dans cette eau saline qu'ils avaient appelé l'esprit-lié de l'Inséparable, dans ces vagues qu'ils avaient perçu le grondement de ce qui les unissait, bien plus fort que tout ce que savaient éprouver les bipèdes l'un pour l'autre.

    Dans ses doigts, il retournait et retournait une pierre lisse, d'un geste distrait et pas moins évocateur de ce qui le tiraillait : il s'agissait d'une pierre de transport des aînés. Son esprit lié et son nexus du cœur lui indiquaient avec une précision extrême où Ivanyr se trouvait. Il n'aurait eu qu'un pas à faire pour le rejoindre, pour combattre avec lui dans cette bataille dont il n'avait aucune idée de leur mort ou leur survie. Et s'il ne le revoyait pas ? C'était pour cela qu'il avait cette pierre avec lui : s'il sentait son trépas ou celui de son époux venir, de toutes ses dernières forces, il veillerait à le rejoindre. Ils s'étaient promis d'être à jamais ensemble. Pour autant la tentation était grande de le retrouver maintenant. Plus d'une fois, il s'était demandé ce qu'il faisait ici plutôt que de demeurer à ses côtés. Peut-être parce qu'il s'agissait du dernier combat qu'il pourrait conduire aux côtés de Délimar. Lorsqu'il serait pris dans les bras de la nuit éternelle, jamais plus il ne pourrait partager le front avec eux sans y perdre une tête. Il n'y aurait pas d'autres Aldaron pour parvenir à faire monter des vampires à bord d'une frégate pleine de glacernois.

    « Savez-vous pourquoi cela n'a pas fonctionné entre votre enfant et vous ? » demanda-t-il, posément, sans vraiment attendre de réponse. Le ton de sa voix n'en faisait qu'une question sincère sur laquelle il était de bon goût de s'interroger. « Parce que vous ne savez pas choisir vos enfants. » conclut-il avant que son regard ne vienne croiser le sien. « Sintharia était une catin à Gloria. En dépit de toute sa valeur, elle n'avait jadis pas réussi à se sortir par elle même du bourbier dans lequel elle vivait. C'est vous qui lui avez tendu cette main. » Elle était ce qu'elle était, Aldaron ne la dénigrait aucunement : il lui avait trouvé une place adéquate dans le Marché Noir. Force était de constater, toutefois, qu'elle n'était pas taillée pour les exigences de Toryné envers sa lignée. Elle était sensible et passionnée, mais elle n'était pas une figure de politique. Comment aurait-elle pu l'être ? « Si elle n'avait pas été capable de tirer son épingle du jeu par elle-même à Gloria, si elle n'avait pas cela dans ses capacités innées... Quelle était la probabilité qu'elle y parvienne une fois vampire ? » Lui aussi, en quittant le Royaume Elfique, il avait été sans le sou. Et s'il n'avait pas été officiellement une catin à laquelle on donnait de l'argent contre bons services, il n'en demeurait pas moins vrai que son minois elfique lui avait permis l'accès à des maisons et draps chauds... Le temps qu'il rebondisse et soit capable de se payer une nuit à l'auberge, puis dans sa propre demeure. Il était parti de rien, et il avait plus de chances que Sintharia, une fois vampire, de savoir reproduire le même schéma puisqu'il l'avait déjà fait. Il savait.

    Lentement, il se penchait sur Toryné jusqu'à pouvoir lui murmurer une dernière question au creux de l'oreille sans être entendu par que que ce soit d'autre. Sa gorge, dégagée de sa blanche chevelure tressée était si accessible à qui s'en donnerait la peine : « Et quelle est la probabilité que j'y parvienne une fois vampire ? » Combien de temps avant qu'il ne referme sa poigne sur un empire aussi solide que le Marché Noir ? Insidieux, la suggestion d’ascendance résonnait dans l'esprit du cygne blanc : « Mors. » Laparole était si tentante... Si irrésistible. Reculant, son regard intense était plein de non-dits. Toryné était très intelligent. Il comprendrait qu'Aldaron ne désirait pas mourir de vieillesse alors qu'Ivanyr était un vampire éternel. Le cygne avait raison : le double jeu s’achèverait car il ne pourrait pas le tenir. Du peuple de la nuit, il serait une partie et ses frères et sœurs d'armes, aujourd'hui, deviendraient inévitablement des ennemis, car il ne pouvait pas changer leur haine viscérale. Il n'avait pas réussi à canaliser celle de Sigvald. Il doutait mieux réussir à l'avenir. Il reposa ses yeux sur la pierre qu'il avait entre les mains et ne les leva que lorsqu'il sentit la présence d'Ilhan à leurs côtés. « Ravi de vous savoir encore entier. » souffla-t-il avec un mince sourire : « Je suis désolé de n'avoir maintenu plus longtemps note secret... Elle vous aurait vu tôt ou tard. Mieux valait que cela soit maintenant qu'en pleine mêlée, à revoir ses plans de bataille ou à se faire trancher la tête lors d'un instant de stupeur à votre vue. »

    Il rangea la pierre et leva ses mains pour venir taper les épaules de ses comparses singuliers qui l'entouraient : « Nous devrions nous préparer. »

    ***

    Le branle-bas de combat résonnait sur le navire, l'heure était venu. L'elfe attachait son carquois à sa ceinture, de l'autre flanc battait sa Lame Blanche. Feraloké appelaient Foudre-Eclat et l'arc rejoindraient ses gants en peau de dragon. Prenant quatre flèches en main droite pour éviter d'avoir à se resservir et perdre du temps, il attendait que les navires ennemis soient à proximité des tirs plus longs de son arc. Lorsque ce fut le cas, ses flèches de foudre mirent le feu aux voiles ennemies pour ralentir et bloquer leur progression. Ils ne passeraient pas s'ils ne pouvaient plus avancer sans sortir les rames et les bras pour les manier. La collision était violente et le Bourgmestre Caladonien, comme sa Garde, s'en remettaient aux ordres du Général Délimarien pour conserver leur cohésion. Son épée restait encore dans son fourreau : il n'était pas aussi adroit avec elle qu'avec l'arc. Il préférait, tant qu'il le pouvait, tirer ses flèches foudroyantes sur les chimères. Elles avaient également l'avantage, grâce au glyphe Larme de Morneflamme, d'imposer à ses victimes un très grande peur. Les chimères n'aimaient guerre rester dans des corps soumis à des tensions émotionnelles, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Ainsi, lorsqu'il changea de front avec Tryghild, il veilla à toucher les soldats vampires, elfiques et humains possédés tant qu'ils étaient encore loin. Si les chimères ne pouvaient pas rester dans les corps soumis à une forte terreur, elles devraient sortir et, à cette distance, trouver de nouveaux hôtes ne serait pas possible : elles mourraient, logiquement, dans la trame.

    A plus courte distance, pointant du doigt le pont des chimères, l'elfe y fit pousser des champignons violets, l'un après l'autre, sur le bois vieilli et humide, propice à ce genre de prolifération. Valmys aurait adoré. Lorsqu'il y en eut assez, il les fit exploser. Valmys aurait moins adoré.



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Ilhan manqua sursauter à la brusque colère du général. Mais il parvient, le corps tendu à l’extrême, le visage tiré de marbre, à ne pas ciller. Pas un muscle ne trahit la brusque embardée de son coeur. Ses yeux sombres parvinrent à rester fixés sur l’Intendante, sans faiblir. Que son heure vienne maintenant ou plus tard, ses jours étaient certainement comptés. Non, plus exactement, ses heures étaient comptées. Il avait bien peu de chance de survivre à cette bataille, comme tous ceux présents ici en cet instant, et aucun ne passerait une nouvelle aube très certainement.

Il s’était préparé mentalement à cette confrontation, qu’il avait devinée houleuse, douloureuse et violente. Pour tout avouer… il était étonné, impressionné même, qu’elle ne le soit pas plus. Il s’était attendu à être mis plus bas que terre, ou pire encore. Mais.. si les mots furent violents et lacèrent son coeur d’althaïen, aucun outrage physique ne lui fut offert. Il fut fier en cet instant de Sa Reine. Il sentait pulser en elle la rage, la colère, la douleur aussi, terrible blessure qu’il lui infligeait même s’il ne l’avait pas voulu ainsi, de tous les pores de sa peau et pourtant, elle si impulsive parfois, parvint à ne pas laisser libre cours au maelstrom qui s’agitait en elle. Il pouvait presque voir le combat qu’elle menait contre ses pulsions, ses envies meurtrières envers le conseiller outrageux qu’il était en cet instant.

Ce n’était pourtant pas par gaité de coeur qu’il lui montrait désobéissance, ni pour faire montre d’un manque de respect qui risquait toute la confiance qu’il avait pu gagner. C’était par un sentiment de devoir. De cet appel que vous ne pouvez contrôler qui vous souffle que vous devez être là et nulle part ailleurs. De cet instinct, viscéral, irrépressible, qui vous dit d’y aller, de tout braver pour être là où votre coeur et votre raison vous appellent. Il n’avait après tout jamais cherché à aller sur un champ de bataille auparavant, pas du temps de la guerre de l’Alliance contre Sélénia. Il n’était pas devenu soudain friand, tels les délimariens, des arts de la guerre, et ne s’était pas découvert une passion militaire, oh non. Il savait encore où était sa réelle place, merci bien ! Mais cette guerre-là, cette guerre contre les chimères… C’était la guerre de tous les hommes, de tous les elfes, de tous les vampires, de tous les graärhs, de tous les dragons, de tous les êtres vivants enfin ! Ce n’était plus une simple guerre, mais le combat final pour leur survie à tous, pour la survie de l’humanité. Nul ne pouvait être laissé à l’arrière. Toute force pouvait être utile. C’était ainsi qu’il l’avait ressenti du moins.

Mais ça, bien entendu, il lui était impossible de réellement l’expliquer. Et il comprenait les griefs de Tryghild, ce sentiment de trahison qui devait la lacérer. Et, quelque soient ses raisons profondes, il restait coupable d’avoir désobéi à un ordre de sa suzeraine. Un crime qui en soit suffisait à vous condamner à mort, dans bien des empires. Il l’avait su dès qu’il avait pris sa décision. De cela, oui, il était coupable. Alors il se tut. Et reçut les coups de fouets que les mots de Tryghild lui infligeaient sans broncher. Il lui avait fait mal et elle lui faisait mal en retour, ce n’était qu’une partie d’une juste rétribution.

« Vous me donnez du courage ? »

Il tiqua un court instant en fronçant les sourcils à ces mots, même s’il garda toujours silence. Quand avait-il dit cela ? Il repassa mentalement ses propres paroles d’avant... Non, jamais il n’avait dit donner du courage. Mais au fond, peu importait, n’est-ce pas ? Oui, peut-être son tribut serait nul. Il n’en savait rien lui-même. Non il n’était pas taillé pour le combat. Il n’avait pas leur expérience militaire, mais il avait une tout autre expérience. Qui sait si elle pourrait se montrer utile. On pouvait toujours avoir besoin de plus petit que soit. Et ce n’était pas parce que muscle et forces étaient les bienvenues sur un champ de bataille qu’ils étaient là les seules forces nécessaires. Ruse et intelligence pouvaient, peut-être, être utiles aussi. Il ne savait comment, mais la vision que Tryghild lui présentait si elle n’avait pas tort sur certains aspects lui paraissait… tellement délimarienne en fait. Peut-être n’était-il pas capable de devenir délimarien comme il l’avait espéré. Pas qu’il le pourrait encore, cela dit, avec ce qu’il venait de faire.

« Des hommes dont vous allez porter le trépas, est-ce que vous avez mis ça dans la balance, lorsque vous avez pris votre décision, Conseiller ? »

Oui, avait-il envie de rétorquer. Il avait tout mis dans la balance. Et oui, il serait responsable de la mort des gardes qu’on lui avait attitrés. Encore une fois. Comme il était responsable de la mort de ceux qui l’avaient aidé à fuir le Tyran Blanc. Comme il était responsable… De bien des morts. Oui il en avait sur la conscience. Oui, il aurait celles-ci aussi. Oui, il y avait pensé, tout comme il avait pensé à prévoir toute sa succession : tout était prêt s’il venait à mourir et qu’au final l’humanité survive. Les araignées et sa Toile étaient prêtes, la relève était là, un autre viendrait se proposer aux portes de Délimar. Il n’était de toute façon pas éternel et avait déjà pris ses mesures si jamais…Mais ça, il le tut au fond de son esprit et se contenta d’inspirer profondément. D’encaisser. Les buchers ? Oui, s’il vivait et eux non, il le ferait. La Cour martiale ? Oui s’il vivait, il s’y était attendu. Encore fallait-il passer cette journée…

Il hocha simplement la tête d’un mouvement bref quand elle eut fini.

« Préparez-vous convenablement maintenant… et changez-moi ce sabre pour une véritable épée »

Mais tiqua au mot épée. Lui ? Prendre une véritable épée ? Voulait-elle vraiment qu’il embroche ses gardes avec une épée qu’il ne savait manier ? Et ce, malgré les entrainements intensifs du général… Non pas d’épée pour lui. Son sabre, tout de pacotille qu’il soit, avait au moins l’avantage qu’il puisse le manier sans blesser ses paires. Et il pouvait toujours distraire une chimère avec… pour mieux la duper ensuite. Une dague éventuellement… Oui il pourrait prendre une petite dague. Il savait manier un couteau après tout. Il saurait ne pas blesser n’importe qui avec. Enfin, il l'espérait...

Quand Tryghild se détourna enfin de lui, il resta un instant figé et tenta de faire cesser les battements frénétiques de son coeur tambour. Et de ne surtout pas céder à l’émotion, lui qui pourtant n’avait pas la larme facile, qui bloquait sa gorge et lui montait aux yeux. Il s’y était attendu, s’y était préparé, mais il détestait avoir blessé ainsi sa Reine. Étrangement il n’avait jamais ressenti cela envers n’importe quel souverain qu’il avait pu conseiller. Il servait le royaume, pas l’empereur ni le roi, encore moins l’homme. Mais là… Le lien qui l’unissait à Tryghild était différent. Et ce n’était pas parce qu’il s’agissait d’une femme. Mais parce qu’il s’agissait d’une reine digne de ce nom, de la Reine qu’il avait choisie de servir, et qu'il n'aurait jamais voulu décevoir.

Il entendit Dame Dalis et son hymne vampirique, mais n’eut pas même un frémissement en songeant à ces vampires qui les accompagnaient. Il avait l’impression soudain de se retrouver dans un état second, comme flottant entre deux.

Il inspira profondément à plusieurs reprises puis lentement s’activa. Attacha plus fermement ses brassards, un garde venant finalement contrôler son armure, puis le guidant vers l’armurerie. Il refusa l’épée et choisit plutôt une dague, ce qui fit sourire un des gardes. Ilhan se garda bien d'interpréter ce sourire-là. S’ils lui en voulaient, en tout cas ils ne lui faisaient pas ouvertement ressentir.

Il leur indiqua qu’il devrait sans doute se positionner avec les mages. Les gardes tiquèrent, mais acquiescèrent et le gardèrent à l'oeil. Il rejoignit donc Aldaron, seul mage en qui il avait réellement confiance dans cet imbroglio.

« Ravi de vous savoir encore entier. »

Il hocha simplement la tête, sans un mot. Et lui offrit un pâle sourire.

« Je suis désolé de n'avoir maintenu plus longtemps notre secret... Elle vous aurait vu tôt ou tard. Mieux valait que cela soit maintenant qu'en pleine mêlée, à revoir ses plans de bataille ou à se faire trancher la tête lors d'un instant de stupeur à votre vue. »

Il acquiesça également et baissa la tête, simplement. Et sentit soudain une main sur son épaule.

«  Nous devrions nous préparer. »

Je suis presque prêt. Si jamais, j’ai en ma possession une chair tourmentée et quelques potions. D’énergie surtout et des plantes anesthésiantes. Si besoin… Et si je ne suis pas apte à… Vous pourrez vous servir, souffla-t-il dans un pâle sourire, en tapotant la poche où ils étaient rangés.

Et il partit s’installer pour méditer non loin de l’elfe. Il avait besoin de faire le vide. C’était primordial. Il devait se vider l’esprit… ne plus penser à… Forcer ce maesltrom de pensées à se calmer et renforcer son esprit. Pour l’heure, c’était tout ce qui comptait.

~~~~~~~~~~

Dire qu’il n’avait pas envie de se pisser dessus serait mentir. Quand il aperçut les têtes d’oiseaux et les pattes griffues arracher des têtes… Il avait aussi une envie féroce de rendre tout le contenu de son estomac. Il dut se forcer à inspirer et expirer plusieurs fois pour garder son contrôle. Il était trop accaparé à récupérer sa maitrise pour pouvoir agir sur cette première salve. Mais déjà le Général avait réussi le tour de force d’organiser les défenses et la contre-attaque. Les délimariens avaient souffert des pertes, mais déjà ripostaient avec férocité.

Par contre lorsque le deuxième navire apparut, là, il se sentit assez alerte et vigile. Quand bien même son coeur continuait ses soubresauts désagréables. Il se força à ne pas vérifier s’il connaissait ses visages et préféra chercher au contraire des signes qui lui indiqueraient où se trouvait la tête pensante de leur équipée. Où était leur commandant ? Qui leur donnait les ordres, vers qui se tournaient-ils pour manoeuvrer ?

Il entendit des flèches siffler à son côté. L’elfe et les gardes à ses côtés ne restaient pas les bras ballants et déjà bataillaient à distance. Ilhan continuait d’observer la situation, de chercher ce commandant des chimères… Etait-ce cette haute silhouette qu'il apercevait sur le pont comme rugissant des ordres et vers qui tous autour s’agitaient ? Alors qu'il s'apprêtait à lancer une caisse vers la silhouette au loin, des champignons apparurent brutalement non loin d’elle sur le pont ennemi. Du coin de l'oeil, il aperçut Aldaron, l'arc baissé alors qu'il pointait du doigt le pont, comme s'il comptait... ou plutôt, comprit-il, comme s'il pointait les endroits où faire apparaitre ces champignons... Certainement destinés à exploser au signe de l’elfe ensuite. D'un léger sourire en coin, Ilhan se concentra de nouveau, pour lui prêter main forte, quand une autre idée germa en lui alors que son regard sombre se posait sur la coque en bois du navire ennemi.

La coque… En bois… De la matière végétale...

C’était osé, mais c’était maintenant ou jamais. Il ne pourrait plus, une fois les chimères à portée, le chant serait trop long pour qu’il ait le temps de le finir si les combats se rapprochaient. Alors que là, maintenant, à cette distance, il avait encore une chance. Une petite chance… Il entonna alors le chant elfique, qu’il avait appris lors de son séjour à la Rhapsodie, et qui l’avait déjà bien aidé à maintes reprises dans le passé, notamment lors de sa fuite effrénée contre les sbires du Tyran Blanc. Le Cell Interitum. S’il parvenait à détruire une partie de la coque en bois du fond du navire des chimères… une partie assez grande pour que l’eau s’infiltre et que le bateau coule… ou du moins assez pour le retarder… Il chanta alors, et chanta encore, sachant que pour son faible niveau de magie le chant serait plus long que pour un grand mage. Avec qu’une seule pensée à l’esprit : détruire cette maudite coque du bateau ennemi….


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Le cygne blanc n’avait que faire du jugement que la “reine” des sauvages Delimariens allait porter sur le conseiller Avente. Les glacernois étaient certes stupides, mais pas assez pour exécuter Ilhan pour sa désobéissance, ses imbéciles n’avaient même pas la peine de mort comme sentence applicable. Toryné avait certes des ressentis assez négatif envers Aldaron, pour diverse raison, mais il n’en reniait pas l’intelligence de l’elfe pour autant, s’il avait jugé Ilhan comme “indispensable” comme il l’avait dit, alors l’homme avait son rôle à jouer dans cette bataille.

Il devait cependant reconnaître que l’elfe et l’Altheïn avaient tout deux beaucoup d’audace, défier ainsi l’autorité de l’intendante, l’homologue et la supérieure de l’autre. Ironiquement, la présence des vampires ne serait pas la seule source de tension à bord du navire, Achroma et le troisième lui devaient immanquablement une faveur pour l’avoir mis dans une situation qui, non seulement était évitable, mais surtout n’apportait rien à la cause… Il perdait son temps.

Ce fut Aldaron qui le sortit de ses pensées, l’elfe et son escorte Caladonienne s’était rapproché des troupes vampirique. Que pouvait bien lui vouloir le bourgmestre ? Avait-il encore une nouvelle surprise à annoncer avant la bataille ? Entre le : forcer indirectement à venir et la petite cachotterie avec Ilhan, que serait une énième révélation après tout ? Si le vampire s’était attendu à ça, il lui fallut beaucoup de sang-froid pour retenir l’envie qu’il avait que de décapiter Aldaron. Comment osait-il parler de Sintharia, de quel droit se permettait-il de dire qu’il ne savait pas choisir ses enfants ?! Sa première mordue n’avait certes été qu’une catin, mais n’en avait-il pas fait quelque chose de bien plus grand, une pierre brute pouvait devenir un beau travail d’orfèvre… c’est ainsi qu’il avait vu les choses. Aujourd’hui, c’était l’elfe qui profitait de la pierre précieuse et il venait à lui avec ce discours, Toryné aurait voulu répondre, mais encore une fois, l’elfe le prit de court. Soudainement, l’androgyne se sentait… différent, le cou d’Aldaron semblait si alléchant et surtout si proche, il était si exposé, c’est comme s’il le réclamait… ne serait-ce pas un gâchis que de ne pas planter ses crocs ? "Mord", ce mot se répétait inlassablement dans son esprit. Pendant un bref instant, une fraction de seconde, Toryné oublia les Delimariens, Achroma, sa colère et tout le reste, ses crocs se plantèrent très légèrement dans la chair de l’elfe gris, ce n’était même pas une morsure, à peine une petite piqure, mais c’était on ne peut plus suffisant. Il eut un moment de recule avant d’enfoncer plus profondément ses crocs, reprenant pleinement conscience de ce qu’il venait de faire et de la situation actuelle. Un bref regard derrière lui suffit pour comprendre que personne ne semblait l’avoir vu… en dehors de son escorte.

-Es-tu complètement fou ? Chuchotta-t-il comprenant qu’avec les dernières paroles de l’elfe, celui-ci avait voulu que ça arrive. Cherches-tu à me tuer de la manière la plus exotique qui…

Il se tut, voyant qu’Ilhan se rapprochait d’eux. “Toujours entier ? Bien, c’est une bonne chose.” Dit-il en souriant, alors que son esprit, déjà, réfléchissait une innombrable possibilité de ce que venait de faire Aldaron. Que ce dernier désire devenir un vampire ne lui semblait pas véritablement étonnant, peut-être que finalement le double-jeu prendrait fin en parti, car les Delimariens ne l'accepterai plus comme un allié une fois qu’il deviendrait un fils de la nuit. La question était surtout, pourquoi lui ? Pourquoi n’était-ce pas d’Achroma directement que l’elfe était venu chercher une morsure ? N’importe quel vampire aurait pu faire l’affaire… Puis il comprit pourquoi… Rusé, mais sans réel garanti… par chance le venin prendrait du temps à faire effet, ainsi, avec un peu de chance, la transformation commençait après la bataille, une fois qu’il serait très loin de ce navire…


***



La bataille avait finalement commencé, il était bon de pouvoir penser à autre chose en massacrant ces hideuses créatures. Toryné était comme enragé, voir ces êtres aux faciès ridiculement affreux et aviaires… Il le prenait comme une insulte personnelle, lui était un véritable être céleste, ses ailes divinisaient sa grâce et sa beauté, il n’était ces aberrations de l’existence. La rage ne fit qu’augmenter lorsque ce chien de général hurla pour former une formation anti-vampire, il n’était pas idiot à croire que cela concernait les siens pour cette bataille, mais il eut tout de même ce sursaut et de ses lèvres, un bref instant, l’ordre de dernier recours avait failli sortir.

-Garder vos positions ! Hurla-t-il au siens, tous savaient que seuls les deux mots codes les autorisaient à retourner leurs armes contre les Delimariens, mais il valait mieux éviter tout écart.

Les vampires avaient suivi les Delimariens dans leur position leur du début de l’attaque, tous regroupés au même endroit, les chimères affrontaient des adversaires avec une puissante force physique, les monstruosités ne pourraient pas décapiter un vampire aussi facilement qu’un homme. Lorsque l’ennemi tenta d’attaquer leurs troupes par surprise à l’arrière, le vampire laissa l’intendante et le bourgmestre les contrer, les vampires restèrent affronter ceux déjà présent.

Quand Toryné entendit le chant elfique qu’entreprenait Ilhan, il vit rapidement ce que ce dernier comptait faire, c’était audacieux et cela pouvait marcher, le soutenir ne serait pas une mauvaise idée.

-Que ceux qui connaissent ce sort accompagnent le conseiller Avente dans son chant, cria-t-il pour ses mages. Toi ! Il regarda le marin qu’il avait ramené avec lui, aiguille les pour qu’il vise convenablement pour endommager le bateau !!!

Aldaron quant à lui faisait jaillir ses champignons explosifs, si la situation avait été différente, il aurait sûrement trouvé cela d’un ridicule… L’androgyne préféra se conserver sur sa magie, son épée se gorgeait du sang des chimères et il la sentait plus tranchante et dévastatrice à chaque coup, cela suffirait pour le moment. D’autant plus qu’aucun gradé quelconque de l’ennemi ne semblait se montrer, autant garder des atouts dans sa poche lorsque ces derniers se monteraient. Et s’il devait aller les chercher par lui-même… Toryné savait déjà quoi faire pour les atteindre, cela serait risqué, mais pas impossible.

Directive :

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Les flottes unies se lancent dans une bataille rangée pour repousser les assaillants chimères et reprendre l'avantage sur l'ennemi en éliminant les troupes ennemis avant que celles ci n'arrivent à leur bord


SIGVALD ELUSIS

    Compétence utilisée : Armes de trait: Exceptionnel. Taux de réussite 95.

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TRIGHIL SVENN

    Compétence utilisée : Arme de trait niveau Maître. Taux de réussite 80.

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ALDARON LEWEÏNRA

    Compétence utilisée : Magie niveau Très Bon. Taux de réussite 65.

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    Race: Elfe: +5

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ILHAN AVENTE

    Compétence utilisée : Magie niveau Faible. Taux de réussite 35.

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TORYNE DALIS

    Compétence utilisée : Epée niveau Très Bon. Taux de réussite 65.

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    Race: Vampire: +5

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ARMADA DU CRÉPUSCULE

    Compétence utilisée : Epée niveau Bon. Taux de réussite 55.

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Dernière édition par Le conteur le Mar 15 Jan 2019 - 17:53, édité 3 fois

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ARMADA UNIE

Compétence utilisée : Epée niveau Bon. Taux de réussite 55.

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ARMADA UNIE

Compétence utilisée : Navigation niveau Bon. Taux de réussite 55.

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Le choc de la première nef contre le navire délimarien avait été sévère, faisant grincer les planches, tandis que certaines volaient littéralement en éclat de part et d'autre. Partout autour du navire, la scène était la même. Les navires s'imbriquaient les uns contre les autres, tandis que certains autres navires chimères, que les fiers combattants purent rapidement remarquer comme sortant de nul part, au nombre de cinq, essayaient de prendre à revers les navires de la flotte unis. Si ces cinq navires réussirent à accomplir leur objectif, les explosions dans les récifs dissimulé ainsi que les iceberg piégés là, dévoilé que d'autres avaient essayé de faire de même, mais leur sort n'avait pas été aussi enviable.
Déjà, l'on pouvait voir ces équipages et leur nef sombrer corps et âmes sans avoir eu le temps de réaliser quoi que ce soit. Car tel était la différence entre les royaumes unis et les Chimères. Humains, vampires et elfes avaient eu le temps d'apprendre les pièges de la région et en avaient profité pour se positionner en protégeant leurs arrières pour éviter de se faire prendre par le piège classique.

Sur leur frégate, les dirigeants, aidés par leurs hommes et alliés de l'instant, avaient entreprit la lutte contre les abominations, aidé par les forces de Toryné. Le combat prélevait sa dîme de part et d'autre, tandis que les forces allié réussissaient à repousser lentement les forces ennemis sur leur navire, à l'exemple de la bravoure du Sigvald, Tryghil et Toryné.
Le Général délimarien tranchait ses opposants, tandis qu'il voyait ses hommes tomber à ses côtés et autour de lui. Cependant, sa présence inspirait toujours plus les hommes à aller de l'avant pour cette liberté si chère à leur cœur. Son Intendante, pour sa part, réorganisait les troupes en fonction des évènements, se préparant à l'arrivée imminente de la deuxième nef. Cette complémentarité entre les deux époux permit à leurs soldats de tenir tête aux envahisseurs, mais pas de les repousser.

Cependant, ils n'étaient pas les seuls à se battre. Toryné et sa garde rapprochée défendait chèrement la moindre parcelle de pont qu'ils occupaient, taillant les abominations à mesure qu'elles essayaient d'avancer. La situation demeurait équilibrée entre les deux forces, sans que pour autant l'un parvienne à prendre l'ascendant sur l'autre. Les éclats résonnaient autour des combattants qui peinaient à entendre clairement les choses. Pourtant, chacun savait ce qu'il avait à faire. L'on entendait clairement les coups de canons des artilleurs des ponts inférieurs qui faisaient leur possible pour les débarrasser de cette engeance et de leurs navires. Et au vu des morceaux de bois qui volaient en tout sens, il était largement permit de croire que oui, leurs agresseurs prenaient chèrement.

La silhouette du deuxième navire avait surgit par magie. Une magie que certains avaient déjà ressentit par le passé, mais que d'autres n'avaient eu l'occasion de voir à l’œuvre. En effet, l'esquif été apparut à quelques longueurs de la frégate, sortant d'un vortex pour surgir sur eux. Un choix délibéré, ou un hasard malencontreux? Difficile à dire en l'état. Cependant, Tryghild avait réagit proprement en faisant préparer ses hommes de l'autre bord. Aldaron et Ilhan ne furent pas en reste dans l'initiative. Tous deux activèrent leur magie. Cependant, pour une obscure raison, celle de l'elfe ne parvint qu'à faire pousser quelques petits champignons, mais sans provoquer la suite du sort attendu. Quelque chose l'avait-il perturbé?
Pourtant, l'idée de la Triade avait fait germé une autre idée dans l'esprit d'Ilhan qui activa sa magie à son tour, mais cette fois, il s'agissait de désagréger le bois du fond du navire. L'idée pouvait sembler audacieuse. D'autant que l'humain n'étais ni un grand maître en magie, ni un grand pratiquant des arts elfiques. Il en connaissait les bases, mais c'était tout. Oui mais voila. Ces bases lui permirent de pousser son idée jusqu'au bout et de se concentrer sur son objectif. Ce qui ne manqua pas de payer car bientôt, le navire chimère, alors à quelque mètre, se mit à faire une embardée, alors que ses troupes possédées sautent comme elles le peuvent à bord. Cependant, l'acte des forces du bord permit que seul un nombre réduit de serviteurs des chimères ne parviennent à monter à bord. Tout juste cinq individus s'étaient ramassés contre le plancher du pont du navire délimarien. Cinq contre toute une troupe d'hommes armés et prêt à en découdre. Les autres allaient accompagner le funeste destin de leur navire qui déjà, commençait à sombrer après s'être brisé en deux.

La victoire n'était pas encore en vu, mais déjà, les forces unies avait établit un rapport qui leur permettait de garder un bon espoir dans ce secteur.

Mais, alors que le combat faisait rage, chacun pu sentir que l'air marin commençait à sérieusement se rafraîchir, alors qu'ils étaient encore à une bonne distance de Nyn-Tyamat. Au loin, en direction de l'île, justement, quelque chose semblait se produire. Mais quoi?


-Général! Ce sont eux... Hurlait alors la vigie, son arbalète à la main

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Le combat faisait rage, mais le front délimarien tenait bon, fort de ses millénaires d’expérience en combat rapproché avec des créatures bien plus puissantes physiquement. Cette fois cependant, ils avaient un avantage : ces monstres n’usaient pas de magie et si les Innommables étaient redoutables en soit, ils l’étaient plus encore, car contre toute attente ils étaient étrangement bien organisés pour des créatures à l’apparence aussi bestiale et aux yeux laiteux, vraisemblablement aveuglés par la haine et la férocité. Des questions se posaient alors et des réponses s’exigeaient de plus en plus urgemment. Agissaient-ils comme un essaim ? Dans ce cas, où se trouvait le centre de commandement !? Sigvald porta son brièvement son attention sur le pont supérieur, désert de tout commandement ennemis. Derrière lui, il entendait les marins préparer les petits canons de gaillards, bourrant leur gueule sombre de graisse, de poudre, de tissus et enfin des boulets. Il devinait leurs gestes mesurés, précis, alors qu’ils se tournaient enfin vers la Capitainerie adverse et qu’ils prenaient le temps de viser pour ne pas risquer de toucher leurs frères et sœurs d’armes à seulement quelques mètres de la cible.

Et si les lignes humaines étaient compactes, elles s’étaient toutefois ouvertes pour laisser une place aux vampires qui les avaient rapidement rejoints. L’alliance précaire était à marquer d’une pierre blanche alors que le cœur des Délimariens espérait que cette fois-ci les créatures de la nuit ne se retourneraient pas contre eux. Il remarqua les portails s’ouvrirent de nul part, vomissant des navires ennemis qui furent aussitôt déchiquetés par les récifs cachés sous l’écume foisonnante des Crocs de Givre. Un sourire fugace étira ses lèvres d’une satisfaction farouche alors qu’il envoyait une prière à Nyko pour avoir dressé une stratégie maritime aussi sobre qu’efficace. Il fut d’autant plus satisfait d’entendre l’Intendante lui annoncer qu’une seule frégate avait survécu et virait sur leur autre bord, soit pour les aborder, soit pour les éperonner. Sans une once d’hésitation, le Général lui confia une partie de ses troupes et ordonna dans le même temps que les lignes se referment davantage afin de combler la soudaine absence dans leurs rangs. Il savait que la glacernoise saurait faire bon usage de ses nouvelles ressources et qu’elle veillerait à ce que cet nouvel ennemis ne représente pas une faille décisive dans leur flanc.

Le cuir de son armure grinçait à chaque fois que les muscles puissants de son dos se gonflaient à la tension qu’il infligeait à la corde de son arc. Les flèches se succédaient sans tarir alors qu’un jeune guerrier remplissait son carquois sur la même cadence, cherchant les précieuses munitions dans l’une des nombreuses caisses rectangulaires qui se rangeait contre les balustrades du pont supérieur. Chaque tir fauchait une Chimère, mais chaque ennemi abattu était aussitôt remplacé par un autre. Seul deux étroits escaliers donnaient sur sa position, assurant au délimarien une position avantageuse qui lui donnait une vue d’ensemble autant sur les positions alliées qu’ennemies. Son regard, paré d’un gris de mercure glacé, virait d’un front à l’autre. Il surveillait le pont adverse, passait par instant sur les autres navires et tout cela pour qu’il puisse hurler ses ordres, encouragements et avertissements sans attendre. Son esprit était focalisé sur les nombreuses tâches qui lui incombaient, il cherchait à déchiffrer les prochains mouvements des Chimères, à les anticiper pour que le front tienne et que les pertes de son côté soient des moindres. Une sueur froide perlait à ses tempes, collant sur son front plissé par l’effort et la concentration quelques mèches cendrées.

Le sang tambourinait à ses tympans, assourdissant presque le claquement inlassable de son arc, les cris furieux, voire ceux d’agonie qui jonchaient leur pont principal. Il n’entendait presque plus le claquement des armes contre les boucliers, les stridulations déchirées des abominations ou encore les exclamations haineuses que ses troupes poussaient à chaque frère et sœur tombé au combat. Seul comptait la voix de Tryghild qu’il entendait hurler des ordres, seul lui importait la voix d’Ilhan quand il incanta un sort et même celle d’Aldaron qui mettait lui aussi son arc au repos afin de parier sur sa propre magie elfique. Les secondes passèrent et rien ne sembla se produire : les canons de bords tirèrent sur le navire, vomissant poudre âcre et fumée opaque, laissant leurs boulets fracasser une coque humide, gondolée… presque pourrie ? Un instant plus tard, le navire s’éventrait comme une vieille noix avec un craquement sinistre. Le bois se rompit dans une plainte misérable, les cordages claquèrent tel des fouets lorsqu’ils s’étiolèrent et que les mats chavirèrent à leur tour dans les flots agités.

Un silence abasourdit tomba un instant sur les troupes ralliées à l’Intendante tandis que tous observaient l’immense frégate sombrer dans un bouillonnement. Puis les regards se tournèrent lentement sur les survivants de ce naufrage miraculé : trois humains, un elfe et un vampire. Tous chimérisés… mais pas encore frappés par une quelconque mutation. Des rires nerveux s’élevèrent brièvement, la tension accumulée se brisant avec aise alors qu’un conflit majeur avait été de justesse évité. Ils s’étaient attendu à mourir dans les prochaines minutes, noyés sous un flot de possédés et au lieu de cela ? Ils entouraient cinq pauvres malheureux isolés, à leur merci. Armes au clair, les soldats délimariens commencèrent à refermer leurs rangs autour de ces derniers, prêt à les tuer… mais la voix du Général tonna brusquement, autoritaire :

« - Elfes de Caladon, capturez l’ennemi ! »

Sans un regard vers l’attroupement, l’homme continuait de surveiller l’affrontement principal, mais son ordre ne souffrait d’aucun refus et même si les elfes ainsi commandés se révéleraient hésitant, il faisait entièrement confiance au Bourgmestre pour faire suivre ses intentions auprès de ses précieux soldats d’élite. Ils ne pouvaient pas tuer les possédés sans agir à l’encontre de leurs principes ; s’il y avait une chance, même infime, de les sauver alors ils avaient pour devoir d’essayer. N’était-ce pas pour cela d’ailleurs qu’Ilhan était encore avec eux et pas cloîtré dans les cellules de la grande soute ? De plus, la manœuvre ne coûterait pas énormément, surtout si des elfes à force égale aux possédés s’en chargeaient avec, bien entendu, la protection des soldats de Délimar, toujours vigilants et promptes à intervenir. Sigvald craignait aussi, au-delà de son code d’honneur, qu’en tuant les hôtes des Chimères, ces dernières s’en aillent posséder ses propres hommes et ne menacent par conséquent les positions alliées. Le mieux était encore de les capturer, les attacher et les museler pour qu’ils ne puissent pas incanter, puis de les abandonner dans un coin le temps que les choses se calment par ici… si jamais pareille augure se réalisait.

A nouveau concentré sur ses tirs, fauchant en plein bond certaines abominations, le Général entendit l’appel de la Vigie et leva la tête après un bref grondement. Que se passait-il encore !? Ses yeux vrillèrent le pauvre soldat avec contrariété, mais il suivit la direction qu’il lui pointait et sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine. Une vague sombre approchait à grande vitesse ! Elle partait des rivages de Nyn-Tiamat et fonçait droit sur eux. Pendant un instant, le glacernois sentit son sang se figer et il eut soudain la gorge sèche alors qu’il passait l’arc à son épaule afin de pouvoir déployer sa longue vue. Était-ce des renforts ennemis !? Si les Chimère avaient déjà gagné l’île pour les prendre à revers alors ils n’avaient que très peu de chance de s’en sortir. S’agissait-il d’Innommables ou bien d’autres créatures difformes, cauchemardesques !? Auraient-ils le temps d’apprêter les canons ? La poignée de secondes qu’il lui fallu pour faire le point sur la vague sombre rongeant les flots à l’horrizon lui sembla être une véritable torture d’attente et d’incertitude. Puis la vision de l’outil s’ajusta et ce qu’il découvrit le laissa un instant sans voix.

« - Par tous les Dieux... »

Son masque impavide se brisa pour laisser transparaître une consternation sincère, puis incrédule alors qu’un pâle sourire étirait finalement ses lèvres. Il n’en revenait tout simplement pas ! Sous ses yeux, la vague grouillante n’était rien d’autre qu’une armée de graärh ! Les félins couraient sur les flots dont la surface gelait à mesure qu’ils approchaient. Poussés par un vent glacial, c’était la mystérieuse Légion Vat’Em’Medonis qui chargeait l’arrière de la flotte Chimère directement depuis les rivages de leur île enneigée. Son cœur se gonfla d’un espoir nouveau à la vue de ces véritables machines à tuer et il vint à rugir pour la Vigie :

« - Préviens les autres navires !!! Que les canons couvrent leur avancée et que toutes les troupes se concentrent pour continuer à faire diversion !!! »

Sigvald tourna la tête vers ses compagnons et tendit au plus proche d’entre eux sa longue vue.

« - Nous ne sommes pas seuls. Les renforts arrivent... »

Le glacernois eut un sourire carnassier alors qu’il récupérait son arc pour se tourner vers le navire qui flanquait toujours leur frégate. Au même instant, les canons de gaillards firent enfin feu et firent ainsi pleuvoir près d’une centaine de kilos en ferraille sur la capitainerie adverse. Muscles bandés, le Général se percha sur la rambarde adjacente au pont ennemis et attendit le résultat des tirs avec une attention accrue. Si son plan fonctionnait, ils allaient enfin déloger les commandants chimériques et il comptait bien profiter de la confusion pour les approcher ! S’il utilisait le Don de l’Esprit Loup afin de se rendre momentanément invisible, il pourrait aisément passer les lignes adverses… mais une diversion n’était pas négligeable. L’éclat chatoyant du Monarque attira son attention et un léger rictus accrocha une fois de plus ses lèvres.

« - Dalis !!! Avec moi ! Il va me falloir une diversion ! »

Voilà quelque chose qui ne devrait pas être trop compliqué pour le flamboyant, n’est-ce pas ? Entre sa tenue, son apparence et ses ailes grotesques, quoi de mieux pour attirer la rage et la concupiscence des Innommables sur leur chemin ?



Informations HRP

Directives :


Information personnage :


Équipement :


Amarok :

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Les hurlements des gueules d'aciers, mêlés aux crissements des lames, ainsi que les divers bruits que les vivants pouvaient faire créaient une véritable cacophonie qui risquait, à tout moment, de vriller les oreilles de l'impudent qui essaierait d'entendre un bruit précis dans ce chaos assourdissant.
Les gens se battent par désespoir, ou parfois, dans l'espoir de pouvoir conquérir demain. Ici, ils éventrent les monstruosités dans l'espoir d'en être enfin débarrassé et de pouvoir passer à autre chose. Cependant, les Innommables reviennent inlassablement, et la perte des vaisseaux qui avaient surgit de nul part ne semble aucunement ralentir les assauts ininterrompus de cette masse guerrière, le moindre du monde.
Cependant, l'idée du Général humain suscita une large sourire aux canonniers qui opéraient les canons de la citadelle, alors qu'ils armaient ces armes prévues pour être hautement mortelles.

Le jeune Wallace s'était engagé à bord de ce navire un an au paravent, espérant découvrir le monde et oublier ce qu'il avait perdu par le passé. Sauf que le passé les avait rattrapé et désormais il allait se battre avec toute la hargne dont il était capable. Patiemment, il écoutait les ordres de ses aînées qui lui expliquait quoi faire, tandis qu'il répétait inlassablement les gestes maintes fois appris durant son matelotage.
Faire avaler la poudre noir à la gueule de canon, mettre de l'étoupe. Bien bourrer le tout et finir par les munitions destinées à provoquer une bonne quantité de dégâts.
Il préparait son arme avec le même sourire que le Quartier Maître Rodolph qui l'avait prit à la bonne.


-Écoutes bien ton arme, fiston. Elle te dira tout ce que tu dois savoir pour l'utiliser. Son bruit change quand tu lui bourre trop la gueule. Par contre, elle continue de chanter lorsque tu as mis la juste quantité.
Bien. Maintenant, on dirige la gueule dans la direction que le Général nous a indiqué. Vas-y doucement. Prend ton temps pour viser. Ce n'est pas comme les canons des ponts inférieurs. Ici, tu peux diriger la gueule. Tu la portes, tu lui parles et surtout, tu lui montre où cracher ses boulets. Maintenant, fais feu.


Le jeune matelot approcha doucement la braise de la tige et fit feu, comme les quatre autres binômes de canonniers. Cependant, les tirs ne purent atteindre leur cible. Une magie quelque conque? Une vague hasardeuse qui a fait dévier les lignes de visée? Tout un tas de possibilité qui pouvaient expliquer pourquoi le tir avait raté. Pourtant, tous se dépêchèrent pour recharger et recommencer. Mais cela allait prendre du temps.

Dans le même temps, le message était transmit que du renfort arrivait en grande trombe. Le temps se rafraichissait inlassablement, tandis que la vague approchante grandissait. Une autre vague s'éleva alors au sein de la flotte. Une vague d'espoir et de courage revenait dans le cœur de chacun.


***************

Compétence utilisée : Navigation niveau Bon. Taux de réussite 55.

Modificateur =>

Courte portée +5

Résultat => Echec

- 5 ou moins réussite critique.
- 60 ou moins réussite.
- 61 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.

Dernière édition par Le conteur le Dim 20 Jan 2019 - 13:07, édité 1 fois

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'MJ' : 89

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    Les champignons avaient poussé sur le pont, un par un, mais au moment de les activer, sa main qui se refermait sur la trame ne put tenir son emprise. Quelque chose venait le contrer et puis il y avait eu cette sourde douleur qui l'avait saisi brusquement : celle du venin vampirique qui inondait à présent ses veines. Pendant quelques secondes, il se maudit de s'être lancé dans une pareille entreprise, à ce moment complexe... Avant de se résoudre à accepter qu'il s'agisse de la meilleure option pour garantir la survie de son nouveau père. Qu'importe ce que lui en avait dit Toryné, les prunelles d'Aldaron ne brûlaient d'aucun désir meurtrier à son encontre. Elles avaient même été chargées d'une certaine douceur satisfaite. La nuit allait lui ouvrir les bras... Et plus que cela, l'elfe qui avait du quitter les siens prématurément, sur l'ancien continent, se satisfaisait d'avoir, à l'avenir, un père, un vrai, avec lequel il pourrait peut-être construire quelque chose de plus solide, quelque chose de différent. Quelque chose sans rejet. L'enfant blessé qu'Aldaron avait été, éprouvait un peu d'espoir au sein de cette opportunité.

    Même si la blessure s'était refermée, l'elfe sentait encore les crocs de Toryné dans sa chair, comme si elles y étaient imprimées. Le venin piquait sa chair, la dévorait, alors qu'il subissait le châtiment éternel des Déesses, la malédiction vampirique. Le choix du 'maintenant' n'avait pas été fait au hasard : dans la cohue, qui pourrait affirmer le nom de celui qui l'avait mordu ? Il y avait des vampires dans leurs rangs, mais il y en avait également chez l'ennemi. Cette guerre couvrirait Toryné et lui permettrait de passer entre les griffes des Délimariens et celles de son époux Ivanyr, un brin protecteur. Et puis la dernière raison était d'une évidence plus lointaine : devenir un vampire, c'était subir le joug de la puissance des Déesses. La magie qui allait le traverser tout au long de son début de malédiction serait très intense : aucune chimère ne se risquerait à le posséder à moins de vouloir brûler sous la haute puissance magique des Déesses. Aldaron venait de s'assurer une parfaite maîtrise de lui-même... Si l'on pouvait parler de maîtrise quand la Faim l'assaillirait ? Un soupire sortit de ses poumons alors qu'il passait une main dans sa nuque pour chasser la douleur.

    L'avantage d'être avec des délimariens, c'était que ceux-ci étaient suffisamment incultes sur la magie pour avoir remarqué que l'elfe n'avait pas mené son sort à bout. Peut-être penseraient-ils qu'Aldaron était de ceux qui avaient détruit le navire ennemi. Mais les caladonniens et Ilhan, eux, ne le verraient pas du même œil, et si le bourgmestre pouvait compter sur le silence des premiers, le second se poserait probablement plus de questions. L’œil suspect qu'on lui adressa ne fit que le confirmer. Qu'importait, les efforts de la bataille réclamaient plus d'urgences et il devait avouer être fier de la prouesse de son passager clandestin. S'il avait su qu'Ilhan était aussi doué en magie, il se serait demandé bien plus tôt pourquoi le Seigneur Chèvre ne payait pas plus de taxe à Délimar ! Une part de lui-même, probablement égoïste, se satisfaisait d'avoir le Conseiller comme frère d'arme. Aldaron n'avait jamais autant tissé de liens qu'au cœur des batailles. Les véritables alliés apparaissaient ici.

    Cinq chimères montaient à bord et à la demande de Sigvald, Aldaron acquiesça d'un signe de tête entendu pour que l'ordre soit exécuté et que les chimères soient maîtrisées. Elles étaient peu nombreuses et Aldaron comprenait qu'on veille plutôt sauver leurs hôtes que de les tuer simplement. Ce qui interpella néanmoins son regard fut en arrière plan : Toryné continuait de se battre à l'épée contre ses assaillants. Un vrai guerrier à l'épée : au moins il savait se défendre contre les multiples ennemis qu'il s'était fait ! Le contraire aurait été complexe pour le prétendant au Trône Noir. Le sang d'Aldaron se glaça toutefois en apercevant l’Innommable dans le dos du vampire. Sa réaction fut immédiate et sans appel : deux flèches chargées de foudre destructrices étaient tirées successivement en direction de la tête de cette monstruosité. On ne touchait pas à son papa et l'elfe lui-même s’étonnait de se voir agir aussi instinctivement maintenant. C'était fou comme une simple morsure le rendait très protecteur à l'égard de Toryné. Il n'avait jamais eu de véritable père... Et il n'avait pas envie que celui qu'il avait choisi pour remplir parfaitement ce rôle vienne à périr si vite.

    Il n'eut cependant pas le temps de connaître le résultat de cela qu'une des cinq chimères, vampire de son état, n'avait pas été contrainte correctement par les elfes caladoniens. Son attention détournée ne l'avait pas vu venir et le Bourgmestre tomba à la renverse quand on lui sauta à la gorge. Une nouvelle fois, il sentit des crocs se planter dans sa chair, mais là, aux yeux de tous. L'elfe hurla sa douleur mais il ne sentit pas le venin couler en lui : celui de Toryné avait d'ores et déjà pris toute la place. Son poing se referma pour venir claquer le visage de cet opportun et le libérer de ses crocs. Il allait avoir besoin d'aide, c'était certain. La bonne nouvelle, c'était qu'avec cet incident, Toryné ne serait pas accusé d'être l'auteur de la vampirisation du Bourgmestre. La mauvaise nouvelle, c'était que les délimariens allaient vouloir sa peau à présent.... Et il aurait aimé éviter cela aux yeux de Tryghild.


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Aldaron Leweïnra

Compétence utilisée : Armes de trait Exceptionnel. Taux de réussite 95.

Modificateur =>

Race Elfe +5
Gants de Faraloké +10

Résultat => Réussite

- 20 ou moins réussite critique.
- 95 ou moins réussite.
- 96 ou plus échec critique.



Dernière édition par Le conteur le Mer 30 Jan 2019 - 14:39, édité 2 fois

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Du navire qui avait tenté de prendre leur frégate en tenaille, il ne restait que cinq figures possédées, et pourtant encore dangereuses. L'Intendante les mirait d'un regard critique, méfiant, se demandant quelles horreurs elles allaient encore inventer pour faire plier les défenseurs de ce monde. Elle voyait les rangs de leurs hommes se refermer autours de ces adversaires isolés, mais elle avait un mauvais pressentiment, comme un frisson glacé sur la nuque, un malaise qui s'installait et ne voulait pas disparaître. Elle n'avait pas très envie d'approcher, ni que quiconque s'approche de ces choses. Peut-être pouvait-on les tuer de loin ? Leurs archers avaient fait merveille jusque là. Mais la voix de Sigvald vint la couper alors qu'elle allait ordonner aux fils de l'Océanique de tenir leurs positions et de ne plus avancer. Avec un intense malaise, la nordique observa les elfes qui approchaient des cinq figures souillées des présences étrangères. Laissant son époux s'occuper du front encore virulent, elle décida de superviser la contention de leurs prisonniers. Elle ft néanmoins déconcentrée pendant quelques instants par les cris de la vigie mais ne put discerner par elle-même ce qui se passait, dans la tension des combats. Il lui fallait tenir sa place convenablement pour éviter de ralentir ses frères d'armes mais elle essayait de jeter des regards de temps en temps à Sigvald qui était plus libre et plus proche qu'elle-même, pour savoir s'il y avait quoi que ce soit. Puis le mot passa, comme la vague de gel qui avançait, de bouche en bouche. Des renforts arrivaient ! Ils n'étaient pas seuls ! De nouvelles forces alliées venaient à leur rencontre pour aider dans le combat contre les Chimères. Grâce à leur aide, ils pourraient reconsolider la ligne de front et tenir plus longtemps, peut-être assez longtemps pour voir un nouveau jour se lever.

Il n'était pas question d'attendre les bras ballants cependant. Ils allaient y passer s'ils s'en remettaient à quiconque. Se concentrant de nouveau, la nordique banda les muscles et pointa son feutonnerre sur une nouvelle cible. L'explosion lui secoua le bras mais ce n'était rien à côté de ce qu'elle vit se profiler, à quelques mètres d'elle. Elle voyait Aldaron tendre son arc, décocher ses flèches, mais elle voyait surtout la chose qui allait l'agressa immédiatement après. Comme si le temps ralentissait, elle vit l'impact sur l'elfe, ses yeux s'ouvrant alors qu'elle essayait de lui crier par-dessus la mêlée générale de faire attention. L'esprit engourdie par une peur sauvage, l'Intendante lança son arme de trait de côté, sur une caisse et tâcha de se frayer un chemin de force vers son compagnon d'armes. Le sang tambourinait à ses tempes alors qu'une litanie désespérée venait envahir son cerveau. Non ! Non elle ne voulait pas voir ça ! Il ne méritait pas ça ! Ça ne pouvait pas arriver ! Elle bourra dans un des archers, repoussa un corps non identifié sans jamais cesser de refuser intérieurement ce qu'elle voyait. Sa main serra la poignée de Loyale et elle sentie la chaleur du cœur du soleil se répandre dans son bras et elle éleva la lame dans l'intention de l'abattre de toutes ses forces sur le vampire Chimérisé. Elle n'avait rien à faire d'une possible possession, elle n'avait rien à faire de l'enveloppe de la créature, elle voulait juste qu'il survive, elle voulait juste lui éviter la damnation, elle voulait qu'il reste lui-même et qu'il garde ses souvenirs. Elle n'avait pas conscience de crier son non, de crier au soldat le plus proche de descendre par la trappe de la capitainerie pour vérifier s'il y avait des anti-venins dans les coffres de préservation. La large possibilité que ce ne fut pas le cas ne l'effleura même pas tant elle était focalisée sur sa volonté de voir son ami survivre.

De nouveau, elle s'attaqua au vampire, bien décidée à séparer sa tête du reste de son corps. D'autres soldats, alertés, vinrent lui prêter main forte. Les attaques pleuvaient sur la forme du vampire qui s'était finalement relevé pour se défendre contre cet assaut général. Un des elfes vint aider à relever son Bourgmestre pendant que les fils du froid s'occupaient de la créature qui s'en était prise à lui. L'incrustation de son épée jetait des éclats solaires sur le vampire et les guerriers nordiques, peignant leurs corps de couleurs irréelles. Tout lui semblait soudain irréel, impossible, son cœur tambourinant dans sa poitrine comme s'il allait lui échapper. Le navire fut violemment secoué, lorsque la vague de froid rejoignit leur position et elle entendit enfin le fracas des pattes martelant la glace, elle sentit le hurlement du vent du nord… comme si, soudainement, Glacern avait ressurgit des cendres, comme si rien ne s'était passé. Des larmes coulèrent sur ses joues, qui gelèrent immédiatement, petites gemmes étincelantes, alors qu'un cris de rage échappait à ses lèvres. Elle se plaça entre les deux elfes et la chose, bouclier levé, attendant le choc, espérant le choc. Elle aurait voulu lui exploser le crâne avec son bouclier, elle aurait voulut lui arracher les crocs… elle avait mal aux yeux, elle avait peur et elle était en colère, ses frères et ses sœurs mourraient autours d'elle, et maintenant une des seules personnes qui pouvait être son ami était terriblement en danger. Elle ne voulait pas qu'il parte…
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