L’heure fatidique pour le Domaine approchait. Naal l’avait vu au sein du canyon Karapt et l’avait su également par une missive du Gardien. Comment, et à quel instant l’attaque aurait lieu ? Nul ne le savait précisément. Mais une chose était certaine : l’heure approchait à grands pas. Ce n’était peut-être qu’une question de temps… de semaines avec un peu de chance, de jours peut-être malheureusement.
Dès que Naal révéla cela à Ilhan, l’inquiétude étreignit le coeur de l'althaïen. Et ce pour de nombreuses. Il y avait au Domaine de nombreuses personnes chères à son coeur. Quelques Baptistrels, déjà, ne serait-ce que le gardien lui-même, qu’il affectionnait tout particulièrement, pour ne pas dire plus. Mais aussi sa jeune épousée et son enfant surtout ! Sans compter que Naal avait clairement dit vouloir s’y rendre lui aussi. Aussitôt Ilhan l’avait supplié de l’y emmener. Certes, il était un piètre combattant, quand bien même il avait réussi à ne pas mourir lors du combat contre les Chimères. Mais il ne pouvait rester éloigné de tant de personnes qu’il chérissait et qui, elles, allaient risquer leur vie. Il voulait être auprès de sa femme et de son enfant, si un tel péril les menaçait, mais également auprès du gardien et de Naal si eux deux risquaient leur vie.
Et, à son grand soulagement, Naal accepta, sans qu’Ilhan eût à insister. Naal le connaissait fort bien et le comprenait plus encore. Et ce, Ilhan lui en était d’une reconnaissance infinie et nourrissait pour l’homme une tendresse inaltérée. Il lui avait tant appris, tant montré, fait découvrir tant de choses… Et une fois encore, découverte fut de la partie. Cette fois-ci, le jeune immaculé découvrit les joies, et les affres, de la téléportation grande distance sans magie. Non, point de magie ici, si ce n’est les pouvoirs de Néant. Par un cri, Naal les avait tous deux comme... détachés… oui, détachés était le bon mot, du monde physique, et les avait amenés au Domaine. Dire que l’althaïen avait été quelque peu secoué, chamboulé, par cet étrange voyage dans une sorte d'entre-deux mondes et de vide, serait un doux euphémisme. Même s’il ne partageait pas la fatigue qui accablait Naal. Un rapide regard vers le ciel… le soleil était au zénith. Ils étaient en plein milieu de journée, en ce 3 avril 1764. Les terres qui les accueillaient respiraient la paix et la sérénité… mais les doigts glacés du danger étiraient déjà leurs sombres filets.
Dès leur arrivée, Ilhan prit soin à ce que tout le nécessaire soit apporté à l’Oracle : un endroit où se reposer, de quoi se sustenter, un certain confort également. Il le veilla un long moment, jusqu’à ce qu’il soit rassuré de son état, puis alla s’enquérir de sa femme et de son enfant. Son enfant ! Il avait, chose incroyable et inespérée, la chance d’être de nouveau père ! Il était hors de question que des Couronnes de Cendres, aussi dangereuses soient-elles, lui arrachent à nouveau cette joie. Il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour les empêcher de déchirer sa famille. Tout !
L’après-midi passa et le lendemain arriva. Ilhan avait eu la joie de quelques retrouvailles, outre sa femme. Le gardien, quelques baptistrels ou apprentis de sa connaissance, dont Valmys et Belethar, ses deux frères de coeur, mais aussi quelques Graärh, dont les deux anciennes esclaves qu’il avait rencontrées (et un peu aidées) à Caladon et qui avaient rejoint par la suite Delimar. Il savait qu’elles avaient eu l’intention de se rendre sur Néthéril pour aider le Domaine contre la menace imminente, afin de recouvrer leur honneur. Il n’aurait pas pensé être auprès d’elles en ce moment fatidique toutefois… Ilhan avait aussi pris le temps d’inspecter les lieux, qu’il connaissait quelque peu pour y avoir séjourné un peu.
Et ce qu’il y constata le glaça d’effroi. Les “renforts” appelés par Kehlvehan paraissaient bien maigres, pour ne pas dire inexistants. Quelques Graärh de Néthéril, et… . Aucune autre délégation des autres factions. Certes, les pouvoirs des douze étaient puissants, mais celui des Couronnes de Cendres l’était tout autant ! Difficile alors de passer à côté des mines préoccupées des habitants et apprentis, et Ilhan ne pouvait que la partager. L’événement à venir était sur toutes les lèvres, même si en murmures et chuchotis. Mais Ilhan s’y connaissait en murmures et chuchotis, et ces derniers ne lui échappèrent pas. Appréhension, peur, et accablement pleuraient leurs tristes notes sur tout le Domaine. Même si espoir, maigre espoir, s’en mêlait en une douce litanie.
En ce début d’après-midi du 4 avril, Ilhan décida de repartir en quête de sa femme. Et de son enfant. Il avait pu profiter de leur présence la veille au soir et le matin même... mais déjà ils lui manquaient. Et il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter, en un doux mélange de peur et de culpabilité. Car si sa femme se retrouvait en pareille situation, c’était en partie à cause de lui. Parce qu’elle portait son enfant. Un enfant immaculé. Une grossesse difficile et à forts risques, de ce qu’il avait compris de ce que Naal et quelques guérisseurs almaréens lui avaient expliqué lors du séjour d’Autone à Delimar, quand l’improbable avait été découvert. Et oui, en ce lieu, son secret était révélé au grand jour. Tous ici, ou presque, savaient qu’il n’était pas l’humain qu’il voulait faire croire, mais qu’il était un jeune immaculé de quelques mois tout juste. Mais ici, les secrets étaient souvent assez bien gardés. C’était là un des leitmotiv des Baptistrels : tout secret devait rester scellé, les douze y veillaient. Même si, bien sûr, Ilhan n’était pas à l’abri qu’un humain ou un Graärh ne faisant pas partie du Domaine l’apprennent et le trahissent… Et en ce cas…
Eh bien en ce cas, il aviserait. Peut-être se révèlerait-il au grand jour et ferait en sorte de retourner cette déconvenue en avantage. Ce ne serait pas la première fois. Et il saurait bien trouver quelques rumeurs ou autres pour contrebalancer.
Sa femme et son enfant donc. Il rangea les derniers reliefs de son repas, tout en prenant une petite friandise du calice de son père. Il lut avec délectation le petit mot de réconfort qui apaisa un peu les battements inquiets de son coeur.
"En toi, mon fils, je crois, quoiqu’il advienne". Qu’il aimait son père, en dépit de tout ce qui les séparait ! Avec un doux sourire, il brûla le petit papier, histoire que personne d’autre que lui ne le lise, et savoura les derniers reliquats de son chocolat. Puis il s’apprêta à vadrouiller dans le Domaine. Sa paranoïa habituelle l’enjoignait à ne jamais sortir sans son équipement. Depuis son départ à Nevrast, celui-ci ne l’avait que peu quitté, pour tout avouer. Et il bénissait alors le jour où il avait choisi cette armure qui ne se voyait pas et qu’il pouvait porter en simple ceinture quand il n’en avait pas besoin, ou ce baudrier, qui portait son bâton, lui libérant les mains, tout en restant invisible à l’oeil nu, esthétique Avente oblige. Il s’équipa donc, réajusta sa cape après avoir mis son baudrier, et vérifia la présence de son feutonerre et de ses potions, ainsi que de ses divers effets dans chacune de ses poches. Il activa ses glyphes, ce qui lui prit un petit moment. Puis il sortit.
Il questionna quelques passants, et un apprenti l’informa qu’Autone était partie méditer, mais qu’il ignorait à quel endroit. Fichtre, voilà qui n’allait pas l’aider. Il n’allait quand même pas écumer tout le Domaine. Il fut tenté un moment d’appeler sa femme par l’anneau… mais se ravisa. Si elle était en méditation, c’est qu’elle en avait besoin, et qu’elle souhaitait se retrouver un moment seul, pour faire appel à sa paix intérieure. Ilhan savait bien trop ce qu'était ce besoin ultime qu’il écoutait chaque jour, pour ne pas vouloir la déranger. Il tenterait de la trouver un peu plus tard. En attendant, il pouvait s’enquérir de Naal…
Un Naal qui semblait tout aussi introuvable que sa femme. Décidément ! A croire que tous le fuyaient. Cette fois cependant, il décida d’appeler Naal par l’anneau, lui demandant s’il ne le dérangeait pas, s’il pouvait le rejoindre et où. Comme à son habitude, Naal lui répondit et Ilhan se fit un plaisir de le rejoindre, le retrouvant, comme de bien entendu, en pleine prière.
–
Merci d’avoir accepté que je vienne à toi, fit-il d’une voix douce, en se glissant à ses côtés.
Oui, maintenant, il le tutoyait. Même si cela avait pris du temps. Il s’agenouilla lui aussi près de Naal et lui offrit un doux sourire.
–
Mais peut-être n’avais-tu pas fini ta prière ? Accepterais-tu…Il hésita un court instant, son regard sombre pétillant un court instant d’or.
–
Que je me joigne à toi, le temps que tu finisses ?Oui, en effet, il proposait de partager sa prière. Même si sa foi en Néant n'était pas aussi forte que celle de Naal et qu'il était plus enclin à se tourner vers les Huit... cela ne les empêchait pas de pouvoir partager ces petits instants aussi.
Directives :
“Ah, Naal du Néant. Un homme plein de qualités qui t’a fait découvrir tant de choses. Cette fois-ci, c’est à la téléportation sans magie. Par un cri, il vous détache tous deux du monde physique, pour vous amener en ces lieux où quelque sinistre tragédie se prépare. Naal le savait, prévenu tant par ce qu’il a pu voir au sein du canyon karapt que par une missive du Gardien. Comment, et à quel instant, nul ne le sait. Une chose est sûre : il faut se tenir prêt.
Vous arrivez le 3 avril, vers midi, au sein de ces terres de paix où ta femme et ton enfant sont choyés. Toi qui n’a pas à subir le contrecoup du voyage, tu peux prendre le temps de constater bien des éléments. Les “renforts” appelés par Kehlvehan paraissent bien maigres. Certes, les pouvoirs des douze sont puissants. Celui des Couronnes de Cendres l’est néanmoins tout autant. Il est difficile de passer à côté de la mine préoccupée des apprentis, et l’événement à venir est sur toutes les lèvres.
Nous sommes désormais en début d’après-midi. Tu as été informé par un apprenti qu’Autone est partie méditer - mais il ignore à quel endroit. De même, tu ignores où est Naal.
Tu ignores qu’aujourd’hui est le grand jour, mais peut-être que ta prudence, jeune immaculé, t’a poussé à une certaine préparation. Quelle est-elle ? T’es-tu saisi d’un certain équipement ? Vers où te diriges-tu ?”
Equipement :
Ilhan porte :
-
son objet légendaire Tela-
son équipement habituelSAUF le bracelet des promis (en théorie il l'a, mais le RP n'a pas été fait donc il ne peut être pris en compte a priori)
- divers objets qu'il a dans ses poches, son gant et ses sangles. Leur liste exacte est aussi indiquée dans ce post, à savoir : Masque du mystère, Carnet secret Resonare, Communication zirconique, Chair tourmentée, Rêve du Fondateur, Sphère enténébrée, Aiguillon du Tisseur, Voyage des Anciens et 8 potions
Détail de ces objets :
ici- son armure, qu'il porte pour l'heure sous forme de ceinture (lubie), et ses armes comme décrits :
ici- des potions : 2 Maître de la douleur, 1 Insomnie, 2 Regain d’énergie, 1 Ultime recours, 1 Secrets révélés (7 et non 8)
Il n'a pas pris sur lui sa sacoche ni le calice de cristal.
Notes particulières :
- Les glyphes sont tous activés, comme indiqué dans le texte
- Ilhan a mangé une friandise et lut un mot de soutien de son père, venant du calice de cristal. Je remets ici le glyphe concerné :
Glyphe 3 : Biscuit de la fortune - Draconique : Parmi les friandises, on peut aussi trouver des biscuits de la fortune qui continent un petit parchemin en leur sein, quand on les rompt. Sur ce petit parchemin est notée une phrase de soutien, de la part d'Aldaron. Pour toute la journée où Ilhan mange l'un de ces biscuits, l'athaïen a bon espoir en la vie (+ 5 en chance/espérance) (peut fonctionner aussi sur une autre personne si elle mange un biscuit en étant touchée par le message (une chance sur deux que ce soit à côté de la plaque)).