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[Intrigue] Neige écarlate

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Neige écarlate



Pour certains, la paix entre les peuples fut obtenue grâce au lourd tribut dont les humains doivent s’acquitter. Qu’ils soient défenseurs ou détracteurs, tous reconnaissent les résultats obtenus grâce au commerce écarlate. Cette paix du sang, le royaume vampirique, le royaume Sélénien et l’alliance des cités libres y tiennent ardemment, veillant à son bon déroulement.

En Ambarhùna, le commerce écarlate avait été victime du grand banditisme forçant les royaumes à adopter une réponse d’une extrême sévérité, tant et si bien que nul n’osa plus s’y attaquer.

Mais en Tiamaranta, les attaques à l’encontre du commerce ont repris … avec une violence si effroyable que nul Tiamarantiens n’en soit capable.

En Nyn-Tiamat, nombreuses sont les créatures à convoiter le goût sang. Certaines plus que d’autres … qui sait laquelle d’entre-elles a pu décider de s’immiscer dans les affaires du commerce écarlate ?


Intrigue : Neige écarlate. Le 15 Mars an 1763 du troisième âge.

Les joueurs disposent d'un délai de 3 jours pour poster à compter de la réception des directives. Nous vous encouragerons même à poster plus vite encore si vous le pouvez (l’intrigue n’en sera que plus développée).  Les RP d’intrigue sont prioritaires sur tous les autres rp normaux.


  • Asshaal Sitaare-ke-Tahat
  • Irina Faust
  • Kaalys


L'ordre pourrait changer à tout moment.



Spoiler :

description[Intrigue] Neige écarlate EmptyRe: [Intrigue] Neige écarlate

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Le Commerce Ecarlate. Une nécessité pour le Royaume. Et je devais reconnaître que c'était l'une des rares bonnes idées que les peuples avaient eu pour maintenir la paix avec les Vampires. Il était indispensable pour mon Royaume afin de maintenir une certaine stabilité et éviter de voir des vampires assoiffés courir partout. Ce que je ne peux me permettre d'accepter, aussi bien en tant que Reine des Vampires qu'en tant que Capitaine des Câtins. Et pour cela j'avais dépêché des gardes supplémentaires afin de faire la lumière sur les raisons des attaques. Mais au lieu de résoudre le problème je me retrouvais juste avec des victimes supplémentaires et la possibilité  que les responsables de ces attaques soient les fameux Loups de Givre de l'île.
Quoi qu'il en soit, je devais faire quelque chose avant que la situation ne dégénère et devienne impossible. Je m'étais donc déplacée moi même pour cette livraison afin de la protéger mais également de faire la lumière sur les événements.
Je me trouvais donc sur le port à observer le débarquement des tonneaux. A côtés de moi se tenait le Capitaine de ma Garde ainsi qu'un Graärh qui supervisait quatre de ses frères venus pour protéger le convois.


-J'espère que tout ce passera tranquillement ce coup ci, Majesté. [/]Déclara l'officier, en ce tournant vers moi.[/i]
-Personnellement, j'espère que l'on attrapera les responsable. Notre Royaume est en dangers. J'ai déjà consentis certaines choses avec les Graärh. Il est maintenant temps que le peuple sache que sa Reine ne fait pas que courber l'échine. Et puis, je dois avouer que j'ai envie de leur faire payer l'insolence de ces attaques. Et si il le faut, les réduire en serviteurs ou en Charlie, en fonction de l'humeur.

Dire que j'étais en colère était un euphémisme. Je bouillonnenais littéralement à l'intérieur.

Spoiler :

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Les morts qui marchent avaient préféré la paix à une guerre, qui était déjà décidée comme totale face à l'envahisseur. C'était sans doute assez sage pour le coup de la part d'un peuple qui venait juste d'arrivée. Elle avait été surprise d'ailleurs par cette réaction, les ayant toujours vu très imbu de leur personne. Cependant, c'était bien un fait et l'accord lui semblait juste, alors que la Graarh n'était pas consciente de l'équilibre politique avec les autres nations dans les autres continents. Elle se fichait complètement de leur commerce de sang, c'était une histoire de vampires, rien d'autre, par contre, le fait que sur ses terres l'on parle de nouveaux ennemis, cela la dérangeait au plus haut point. Il était possible que ce soit des frères extrémistes qui s'y attaque, mais la féline n'y croyait pas beaucoup. Ce genre d'assauts cupides ne pouvaient venir que d'étrangers.



Asshaal connaissait parfaitement le territoire Graarh, sa faune, sa flore, elle ne serait pas surprise, et ce n'était pas comme si elle était une traqueuse hors-pair. Elle ne pensait pas prendre beaucoup de temps avant de comprendre ce qu'il pouvait bien se passer ici, et c'était une très bonne manière que d'avoir l'occasion de visiter la future unique ville étranger sur le continent glacé. C'était l'accord après tout et elle comprenait l'intérêt pour eux d'avoir des terres et un lieu. Alors que la féline du haut de ses deux mètres arrivait au abord de la ville dans son équipement complet et seule. Elle avait traversé le continent pour cette histoire et elle avait l'habitude d'agir en solitaire de toute manière. Ce fut avec le regard dominateur qu'Asshaal observa les premiers habitants de la ville. Elle fut rapidement agacée de voir ces gens la regarder dans les yeux sans hésitation, quelle manque de politesse flagrante. Elle n'avait qu'une envie, leur infliger une griffure qu'ils se souviendraient en guise de leçon, c'était ainsi qu'était enseigner le respect dans son peuple. Elle observait avec attention également qu'aucun Graarh ne semblait être en esclavage, même si elle ne comprenait pas pourquoi ses frères pouvaient désirer vivre ici plutôt que parmi leur peuple, impensable.



Des gardes semblaient l'observer avec attention, mais à part de drôles de gantelets, elle n'avait pas d'armes visibles, vu qu'elle utilisait ses propres poings. La féline était bien consciente des regards mauvais que pouvaient lancés certaines personnes en voyant une Graarh se promener comme si elle était chez elle, et Asshaal n'y répondait qu'avec des grognements et des oreilles en arrière. Ce fut ainsi alors qu'elle se rendit jusqu'au port, un convoi avait été prévu, et c'était sans doute le meilleur moyen d'attirer l'ennemi évidemment. Il y avait vraiment un monde fou dans cette ville, cela pullulait partout. C'était bien différent des villages Graarhs, mais elle trouvait une bonne partie de la population bien chétive pour se battre au cas où. Bref, peu importe, elle repèra Irina accompagnée par un autre mort qui marche sans doute, mais également un Graarh. Il y avait visiblement plusieurs de ses frères ici, et elle se demandait bien pourquoi. Elle se dirigea naturellement davantage vers eux en premier, alors qu'elle fit l'affront de parler en commun à son frère de race avant Irina. Elle n'hésitait évidemment pas à le regarder droit dans les yeux se sentant évidemment plus importante que lui.



« Salutation mes frères, je suis Asshaal, la voix de l'Aaleeshaan. Que faites-vous donc ici ? »



Demanda alors avec une grande subtilité la grande et puissante Graarh, avant de se tourner vers Irina tout de même.



« Princesse des morts qui marchent, je ne pensais pas vous revoir si rapidement évidemment. Je ne dirais pas que c'est un plaisir, mais visiblement vous avez des problèmes pour gérer votre... Nourriture... »



Dit alors clairement dégoutée Asshaal en se penchant légèrement vers un tonneau en reniflant. Si jamais ce n'était pas un souci que de boire du sang pendant de manger un humain encore vivant, ce n'était pas pareil que d'en faire commerce de cette manière.



« C'est l'occasion également d'observer votre avancée dans notre accord... Et puis une manière de montrer que le peuple Graarh n'est pas si hostile que cela, vu que je suis venu jusqu'ici vous aider dans votre problème et ce sans demander un payement avec vos morceaux de métal, une dette d'honneur sera largement mieux. »



Asshaal parlait bien évidemment des pièces de monnaie, elle n'en avait cure. Elle avait entendu parler de la demande de mercenaires et c'était à ses yeux très sogrenu. Elle observa les hommes en armes, il y en avait un sacré nombre pour ce genre de voyage. Peu lui importait, elle serait bien suffisante, surtout si jamais ces fous de vampires avaient un souci avec des créatures locales. Ils étaient que des enfants qui jouaient dans un monde dangereux et inconnu. Sans doute que le convoi allait partir bientôt, tout se mettait en place en tout cas pour.



« Même si vous allez bientôt ne plus avoir besoin d'escorter votre sang, car vous n'aurez que ce lieu comme territoire, j'imagine que soit vous avez amené votre propre ennemi dans vos navires ou que vous ayez déranger une ou plusieurs dangereuses créatures sur leur territoire, mais ne vous inquiétez pas, je suis ici pour cela. »



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Nyn-Tiamat était une île tout particulièrement appréciée par la Nacré malgré un climat pour le moins inhospitalier. Kaalys aimait simplement les grands espaces et la simplicité des autochtones. Les Graärh étaient d’excellents voisins pour le dragon-de-nacre malgré des contacts succins. Les vampires, quant à eux, n’approchaient guère du jeune saurien, même si ce dernier aimait survoler leur cité de temps à autre, les gardant ainsi à l’œil. Les tensions entre les deux races étaient vives et il suffisait d’un rien pour mettre le feu aux poudres, ce que Kaalys ne voulait en aucun cas.

C’était là la raison de son déplacement jusqu’au sud de l’île, jusqu’à un petit village et son port où les barils du commerce écarlate étaient déchargés. Sans aucun doute, sa présence n’était pas attendue ni même imaginée.

Kaalys fendit les nuages telle une immense flèche. Ses écailles de nacre reflétaient la lueur du jour, ses ailes le portaient au-dessus du petit village qu’il survola en rugissant, annonçant son arrivée à tous. Son esprit balaya les environs et il y lut la surprise, la crainte ou encore la joie de l’apercevoir. De nombreux mercenaires étaient présents, mais aussi des soldats Vampires ou encore des Graärh.

— Je suis Kaalys, le dragon de nacre, se présenta t-il à tous en se posant gracieusement près du port. Son imposante taille le forçait à prendre toutes les précautions pour ne pas endommager les constructions bipèdes. Du haut de ses dix mètres au garrot, il toisa la princesse des vampires ainsi que la femelle Graärh. L’animosité flottait dans l’air et portait un parfum qui ne plaisait guère au saurien. Il reprit en s’assurant que chaque bipède présents soient en mesure d’entendre ses mots. Je suis venue vous apporter mon aide, bipèdes. Nous avons tous un intérêt à nous entraider, aussi laissons les sous-entendus de côté. Il n’y a pas d’honneur à attiser ainsi les esprits déjà fortement échauffés par cette sordide histoire, voix-de-l’Aaleeshan.

Les prunelles d’or liquide se posèrent avec gravité sur la Graärh dont la fourrure rappelait le sud. Asshaal possédait une grande stature. Nul ne pouvait ignorer sa force et ses talents de guerrière malgré l’apparente absence d’arme. Toutefois, face au regard du Nacré, mieux valait-il courber l’échine, car une chose était certaine : Kaalys tenait à la paix et ne tolérerait pas les provocations en sa présence. À trop remuer les braises, l’on ravive le feu.

— As tu un plan précis, princesse-aux-cheveux-d’argent ?

La douce voix du saurien s’adressait à présent à Irina bien que tous furent en mesure de l’entendre. Les prunelles du saurien se tournèrent vers cette dernière, mais son imposante taille ne lui permettait pas de réellement s’en rendre compte.

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23 février 1763, Caladon, Calastin

L'activité de la ville était ralentie par la neige tombée ces derniers jours et les habitants déblayaient, de leur pelles, les pavés, pour faciliter la circulation des marchandises. Le moindre faux pas finissait en glissade et casse. L'elfe à la peau sombre veillait dès lors à choisir où il mettait les pieds. Passer inaperçu à Caladon lui était bien difficile. Il avait beau ne plus diriger la Cité Libre, il restait un homme dont le visage restait gravé dans les mémoires et sa prestance attirait l’œil bien trop facilement. Aussi finir sur le derrière après une glissade sur le verglas serait une honte assurée tant il serait immanquable. Descendant les rues jusqu'au port, couvert de la tête aux pieds pour protéger son corps fragilisé par Morneflamme, Aldaron fit un crochet aux écuries, d'une part pour récupérer sa monture, et d'autre part, pour en sélectionner une pour Ivanyr. La route à Nyn-Tiamat ne serait pas de tout repos, mieux valait que son lié inséparable ne se voit pas fournir un cheval peureux ou dénué d'intelligence.

Il avait récemment fait l’acquisition d'un glyphe qui stimulait ses esprits-liés, si bien que la négociation fut brève mais très fructueuse. La monture serait un parfait compagnon, et la scelle glacernoise conviendrait à merveille à la carrure volumineuse de l'Elusis. L'elfe suivit les pulsations de son esprit-lié exacerbé pour retrouver Ivanyr près du port. Sur le départ, il sentait la satisfaction du vampire à l'idée de rejoindre l'île enneigée. C'était le jour du grand départ, cela ne l'étonnait guère. Cerné par deux étalons clairs dont il tenait les licols, Aldaron discerna le visage de son aimé et cette seule vue fit naître sur ses lèvres un sourire tendre et radieux. « Mon piou-piou... » souffla-t-il, une fois à sa proximité, roucoulant presque en savourant mille fois la présence de son inséparable. Il lui remit la longe du destrier elfique en main avant de clamer avec amusement : « Cadeau ! » Son regard d'émeraude pétillait d'une vie sans pareille, c'était qu'il sentait l'influence de son totem bien augmenté et son lien avec Ivanyr décuplé : « Tu auras besoin de lui sur Nyn-Tiamat... Et lui de toi. » L'animal était très intelligent et il était d'une remarquable fidélité à son cavalier, dès lors qu'il avait confiance en lui. Un lien pourrait se créer. « Tu n'as plus qu'à faire ami-ami avec lui pendant le voyage. » Trois semaines, c'était maigre pour un tel lien mais... Il avait foi en Ivanyr. Il saurait y faire. Normalement.

* * *

15 mars 1763, Port de Nevrast, Nyn-Tiamat

Dès que les majestueux pics enneigés de l'île de glace furent en vue, la terre fut annoncée par les matelots, sonnant le terme de leur voyage. Dans quelques heures, ils accosteraient sur le port du sud de Nyn-Tiamat. A première vue, il ne payait pas de mine : ses cabanes de bois et ses maigres commerces n'en faisait pas un investissement remarquable aux yeux du dirigeant du Marché Noir... Toutefois, c'était sans compter ce qui était parvenu à ses oreilles pointues. Il semblait que le peuple vampirique allait se retrancher au sud, abandonnant sa capitale, Aethia. Il fallait croire que la mort du dernier prince avait sonné le glas de ceux qui se plaçaient en prédateurs du haut de la chaîne alimentaire. Ou bien y avait-il plus que cela. L'elfe s'était longuement intrigué de ce qui avait pu pousser la princesse noire à accorder pareil déménagement. Aussi ne venait-il pas que pour cette affaire de Commerce Écarlate : il y avait, à ses yeux, plus à creuser que cela. Danger ? Rivalité avec les indigènes ? Il y avait bien à subodorer en conséquence. Évidement, l’appétit économique du Marché Noir l'avait poussé à acquérir des terres, par ses intermédiaires camouflés, dans ce petit port, y voyant là, au mieux un investissement pour l'avenir si Nevrast devenait la nouvelle capitale vampirique, au pire un pied à terre pour faire transiter plus facilement les marchandises et étendre la toile d'araignée du marché Noir jusque dans le cœur du peuple de la nuit. Sommes toutes, un pari spéculatif auquel la Triade était plus qu'habitué et qui avait, au vu de sa réussite, plutôt bon flair.

Le costume blanc, qu'il portait, était épais, suffisamment pour supporter le froid. Il veillait toujours à l'ajuster de telle sorte que son corps, encore légèrement émaciés par Morneflamme, ne lui donne pas une allure fragile. Sa cape, aux reflets irisés, doublé d'une laine duveteuse sur l'intérieur, terminait de le couvrir confortablement. Sur le pont, il prit le bras de son amant pour venir poser sa joue sur son épaule. D'un soupir d'aise, il laissait son regard se faire happer par la splendeur de l'île, son port pittoresque, sa blancheur immaculée qui scintillait sous les fins rayons d'un soleil hivernal. Le vent soulevait les derniers flocons du sol, les emportant dans un blizzard imposant et la chute des cristaux de glace se faisait tantôt délicatement, tantôt par bourrasque. Ici, la nature était reine, dominatrice et farouche. Elle était la raison même et la vérité. Elle était ce rêve sublime de toute puissance et il comprenait mille fois l'amour qu'Ivanyr portait à ces paysages extraordinaires. Il resta un long moment, près de lui, à dévorer ce qui s'offrait à eux. La vie pouvait être si courte, même pour des éternels... Et il voulait vivre chaque seconde.

Il avait fini par fermer les yeux, pour ne sentir plus que la présence à ses côtés et ce vent, omnipotent, qui frappait son visage fin et aussi harmonieux que l'étaient ceux de sa race. Ses traits détendus transpiraient d'une innocence brisée, mature, et son teint sombre, d'un rose grisé, piqueté de petites tâches sombres, semblait s'être couvert des cendres de Morneflamme. Il était le porteur d'une histoire horrible et pourtant l'homme debout, le survivant. Il était l'antre d'une folie, telle une bête grondante, qu'il étouffait et enchaînait jour après jour. Ses prunelles, au tranchant froid d'un émeraude verdoyant, s'ouvraient de nouveau. Ils étaient tout proche d'arriver, à présent. « Je vais rassembler nos affaires. » fit-il en laissant Ivanyr sur le pont. Il passa son armure et son arc dans son dos et termina de remettre dans ses sacoches sans fond leurs affaires. Ils allaient passer un peu de temps sur l'île... C'était presque une lune de miel pour les deux inséparables où se joignaient l'utile à l'agréable. Il rabattait la large capuche de sa cape neigeuse sur sa chevelure immaculée, occultant, dans le même geste, de diadème d'or blanc qu'il portait. Accostant finalement, les marins remirent à une escorte vampirique les trente fûts de liquide carmin. Incognito, il descendit à terre et réclama à l'un de ses hommes : « Harnachez nos chevaux. » Son regard, à couvert, se posa sur la princesse vampirique. Voilà qui était alarmant. Si la reine en personne se déplaçait, c'était que les premiers échelons s'étaient montrés défaillants... Captant le début la conversation entre elle et la guerrière graärh, il fronça délicatement les sourcils. Ses informations se confirmaient : les vampires allaient se retrancher sur le sud de l'île... Et à en juger par le ton de la féline, il y avait fort à parier que les indigènes n'étaient absolument pas étrangers à cela.

L'arrivée du dragon de nacre lui fit pendre la main d'Ivanyr, dans un sursaut. Blanc sur blanc, il ne l'avait pas vu venir, trop préoccupé qu'il était, avant que le mouvement puissant de ses ailes et sa stature colossale ne l'alertent de sa présence. Il restait un instant coi, pas certain de reconnaître Kaalys tant celui-ci avait... Grandi ? Il avait mangé du lion et bu beaucoup de soupe ? Clignant des yeux, il finit par se rendre à l'évidence... Et la petite voix de Valmys lui confiant leur aventure sur les terres elfiques lui revinrent en mémoire. Il se releva sur la pointe des pieds et il murmura à l'oreille de sa Lame Blanche : « Je crois bien qu'il s'agit de Kaalys, fils d'Atalos et de... Silarae. » Il pinça les lèvres, pas certain de prononcer la suite... Mais probablement valait-il mieux qu'il l’apprenne par lui que du dragon lui-même : « La dragonne d'Achroma. Il est possible... Enfin, tu vois. » Qu'il le reconnaisse, c'était certain. Son pouce frotta sa peau, comme pour le rassurer : « Il n'est pas hostile aux bipèdes, il était le lié de Dawan Sywel... Un ami cher à mon cœur. » Il se souvenait encore du temps où Kaalys avait encore une taille raisonnable pour se jucher sur l'épaule du Chanteciel. Il avait, en mémoire, le visage souriant du petit blondinet lui tendant le saurien logé dans ses bras et clamant un fier 'Regarde Alda' ! C'est Kaalys ! Nos âmes sont liées !'. S'il avait su combien ce bonheur était son arrêt de mort, à l'époque... Valmys lui avait confié que le lien entre Kaalys et Dawan avait été rompu par les chimères... Entraînant le dépérissement dramatique du baptistrel jusqu'à son suicide.

Mais Kaalys s'était lié à nouveau. Il sentait, parfois, sa présence ou celle d'Aeglos, lorsqu'il entrait en transe comme il le faisait très souvent. Cela l'aidait à méditer et... A voyager. L'Alliance du Premier était encore pleine de mystères mais il en discernait progressivement mieux les contours et l'usage. S'approchant du groupe, l'elfe leva ses mains aux doigts porteurs de cinq anneaux, pour faire tomber la capuche de sa tête et dévoilé son visage plus que célèbre... Excepté pour la graärh, évidement. L'elfe inclina respectueusement la tête devant Kaalys avant de le saluer en langue elfique : « Je suis heureux de vous revoir, Kaalys Éclat de Nacre. Il va sans dire que Keet-Tiamat vous a réussi. » Entre sa brusque croissance et son lié : à n'en pas douter, l'île avait été propice aux belles aventures. A demi-mots, Aldaron lui avouait ne pas méconnaître ces deux points et le ton de ta voix s'en réjouissait et le félicitait. « Je vous souhaite de trouver pareil enrichissement sur Nyn-Tiamat. » Après un solennel et respectueux signe de tête, il se détourna vers la guerrière graärh qu'il salua avec le même respect « Meree shraddhaanjali*, Voix-de-l'Aaleeshaan. » L'accent elfique ressurgissait dans ses paroles apprises de Purnendu, depuis quelques mois. L'enseignement s'avérait chaotique tant cette langue indigène s'accompagnait souvent de ronronnements ou d'hérissements de poils que l'elfe ne pouvait guère produire. A moins d'avoir l'air ridicule, évidement. Il s’efforçait à une prononciation distincte et sa prestance charismatique venait arrondir les angles de l'imperfection. « Je suis Aldaron Triade. » fit-il pour achever les présentations.

Son regard se portait sur Irina et il inclina la tête en salutations, avec le même respect que pour les autres. « Je me satisfais, autant que je m’inquiète de vous voir, Princesse. Cela signifie que les problèmes sont sérieux, mais que vous les prenez en main. Ma vie est faite de commerce et il me chagrine de savoir que mes marchandises ne parviennent pas à mes acheteurs. Je suis venu donc vous proposer de mettre mon arc et la puissante magie de mon... » Il hésita un instant avant d'ajouter fermement : « Lié, Ivanyr Veanya, fils de feu Cyrène Veanya, du cercle des Anciens... » Dont les derniers survivants avaient suivi Aldaron en s’installant à Caladon. « Au service du Commerce Écarlate. Nous permettez-vous de nous joindre à vous jusqu'à Aethia ? »

*Mes hommages.


Note aux joueurs : Aldaron n'est plus bourgmestre depuis un mois environ lors de cette intrigue. Il a renoncé à ce rôle publiquement. Achroma et Aldaron se sont liés du totem de l'Inséparable entre l'intrigue de Cordont et celle-ci donc... les fiches ne sont pas encore à jour, mais ça sera acté au moment où se déroule cette intrigue.

Directives :


Esprit-lié :


Caractéristiques :


Equippement :

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23 février 1763, Caladon, Calastin

Paadshail, cette souveraine neigeuse siégeant au nord de l'archipel de l'espoir, dame austère aux arcanes encore drapées du voile de l'ignorance, ne se révélant qu'avec l'altière atermoiement de ceux qui savent l'inexprimable valeur des trésors occultés en leur sein, ne les offrant en pâture qu'aux âmes se montrant suffisamment valeureuses pour mériter pareil bénédiction. Dans la langue du peuple venu de la mer, leur peuple, on la nommait Nyn-Tiamat. Et dans son cœur, en dépit de l'impérissable affection qu'il éprouvait pour Aldaron, l'île couronnée de frimas se nommait havre, se nommait maison. Depuis l'instant fatidique où il avait posé le pied sur le pont du navire qui l'avait conduit jusqu'à Caladon, Ivanyr n'avait jamais eut de cesse de ressentir l'élancement douloureux de la nostalgie ; et dans ses instants de faiblesses, il n'avait jamais manqué d'exprimer le souhait d'un retour prompt en les bras sévères mais non moins aimants de ce pays de velours blanc et bleu où la nature se paraît de ses plus beaux atours, déployant autant de sauvage magnificence que d'une douceur cordial pour qui savait apprécier ses bienfaits. Nyn-Tiamat lui manquait profondément, tant l'impénétrable silence de l'Inlandsis que les feux stellaires qui, parfois, se déployaient haut dans le ciel nocturne, haubans mirifiques aux couleurs pastelles, ondoyant leurs danses célestes en un spectacle vous touchant jusqu'à l'âme. Les silhouettes cyclopéennes des montagnes, telles de muettes gardiennes millénaires observant les tracas de la vie mortelle depuis leurs antiques trônes, leurs racines plongeants loin sous la surface givrée, peut-être même jusqu'au cœur de leur monde.  Le chant vivace du vent fouettant les plaines, pur et impossible à contenir, les arbres ornés de la forêt de Licorok, l'encre des sources d'eau qui semblaient refléter les astres nocturnes… Il n'avait rien oublié, tout était là, gravé à jamais dans sa mémoire, son âme marquée d'un amour inconditionnel pour cette terre qui l'avait porté un an durant, et au sein duquel il avait trouvé tant de beautés et de certitudes que les ténèbres de son âme s'étaient, pour un temps, dissipées.

Il s'en souvenait, n'ayant qu'à fermer les yeux, se laissant porter par les souvenirs du chant de l'eau, des sifflements de l'air et des milles et un sons de la nature vivante malgré le froid extrême. Et chaque fois que le vampire ravivait cette pérenne souvenance, il en ressentait toujours l'affection incommensurable qu'elle lui évoquait, serrant sa gorge et inondant ses yeux de l'émerveillement candide qu'il avait toujours entretenu face à tant de majesté, tant de sublime vérité. Il se réfugiait dans cette mémoire chérie, y puisant une force différente de celle que lui apportait son inséparable lié. Aussi, l'intention avouée de ce dernier de mettre le cap sur ce havre auquel il aspirait ne pu qu'éveiller une intense extase et un enthousiasme qu'il peinait à museler. Peu importait alors qu'Aldaron ne soit animé que d'intentions pragmatiques et marchandes, il avait la ferme intention, une fois ses affaires réglées, de l'emmener découvrir ces lieux merveilleux. Cela n'ôtait en rien l'importance des exactions motivant son compagnon à hisser les voiles, mais il ne concevait pas que s'inquiéter à son tour aida en quoi que ce fut, aussi préférait-il savourer pleinement la promesse de retour dont on le gratifiait, la goûtant avec une mesure fiévreuse et mal contenue, tel un enfant tentant de se délecter avec mesure d'une friandise chèrement acquise, et qui n'y parvenait qu'à moitié. Bientôt, il verrait de nouveau les montagnes, contemplerait de nouveau le plateau qu'il s'était approprié avec Purnendu, et avec un peu de chance, cette fois, pourrait approcher sa tribu. Ainsi, le zèle avec lequel il apporta sa contribution aux préparations du voyage, offrant ses conseils sur les nécessités à palier, ne fut rien moins qu'un aveux de son impatience et de l'allégresse qui faisait pétiller ses prunelles de lagon. Au-devant du navire qui les conduiraient à destination, il sentait le ravissement couler de légers frissons le long de son échine, et son cœur mort semblait vouloir se remettre à battre du plaisir qu'il éprouvait.

Tout à son exaltation, Ivanyr manqua ne pas discerner l'approche de son lié, dont les battements de cœur lui étaient pourtant si familier. Prit d'un léger sursaut, il se tourna vers l'elfe, bien incapable de chasser le sourire éclairant son pâle visage. Une expression qui se mua en un plissement à la fois amusé et désillusionné, au surnom dont on l'affublait avec autant de candeur. Pour autant, il ne fit rien pour le reprendre, lui accordant l'excentricité une fois encore, n'ayant pas le cœur revanchard en cette journée d'allégresse. Se voir remettre la longe lui fit hausser un sourcil, avant qu'il ne saisisse la pensée de son compagnon et ne le remercie de sa prévenance envers lui. Lentement, il présenta une main gantée de blanc aux naseaux du destrier dont les yeux doux et intelligents le fixait avec intensité. L'animal hésita un instant, avant de s'approcher, frôlant sa paume de son museau velouté. Il connaissait les singularités des montures elfiques, et aurait grand plaisir à établir un lien de partenaires avec l'étalon si celui-ci l'acceptait. De son bras libre, il attira l'elfe contre son torse, l'y nichant sans éprouver de gêne, plus encore à présent qu'Aldaron avait abandonné ses fonctions de Bourgmestre…

«  Prêt pour le voyage ? »

* * *

15 mars 1763, Port de Nevrast, Nyn-Tiamat


Débout sur le pont du navire, mains posées sur le bastingage, haute silhouette altière se découpant sur le fond scintillant et brumeux de l'île, Ivanyr gardait les yeux rivés sur la terre qu'ils abordaient, âme en déroute, plus vivante que jamais, irradiant d'un bonheur qui adoucissait ses traits marmoréens, là où la réflexion assombrissait ses mires pourtant lumineuses. Revoir cette terre qu'il avait appelé de ses vœux était plus qu'une joie, lui ressourçant l'esprit et l'être tout entier, et pourtant… le lieu exact où ils se rendaient lui était peu ou prou inconnu. Nevrast était un port vampirique, construit par ses semblables qui, gorgés d'ilotisme, s'appropriaient des lieux vierges pour les défigurer de leur hégémonie. Nevrast n'éveillait ni joie ni intérêt réel en lui, et pourtant c'était là la destination décidée par Aldaron, et pour cette seule raison, il n'occultait rien de ce qui approchait. Des lambeaux ouatés s'écartaient et se dissipaient sur le chemin de la coque de bois solide, les flots parcourut de stridulations, faisant le dos rond dans un clapotis à la fois paisible et étrangement sinistre. Les silhouettes malingres des huttes et constructions de bois qui constituaient le port se découpaient sur un paysage encore occulté par une blancheur lumineuse, et l'étendue de cet amalgame grinçant n'apportait nul cachet ou forme d'utilité à ses yeux soudainement désabusés. Mais n'y avait-il pas plus que cela ? Plus que ce que cet ensemble aux pavés humides ne laissait supposer ? Aldaron avait fini par le rejoindre, et il pressa légèrement son bras du sien, lui coulant un regard en coin pour s'assurer qu'il était vêtu convenablement.

La présence de son compagnon l'incita à porter le regard plus loin que ce port à l'aura défaite, vers les pics enneigés, et les sublimes drapés au-delà. Ce n'était finalement qu'une bien superficielle disgrâce, rien qui n'entacha durablement l'île… Elle était bien plus forte que cela. La nature était encore impériale, mortellement splendide, et elle rayonnait de toute sa force farouche, là presque à portée de main. Il le sentait fourmilier en lui et inspira profondément, accueillant une bourrasque violente avec un plaisir évident, déjà impatient de braver à nouveau les étendues gelées. Purnendu les rejoindrait, lorsque tout ceci serait terminé, et qu'il aurait lui-même accompli ce que son cœur désirait. Fouler le sol de Nyn-Tiamat avec lui et aldaron serait un accomplissement dont il avait à peine osé rêver. Et en cet instant, il n'avait besoin de rien d'autre. Peut-être n'aurait-il jamais besoin de rien d'autre. Là était la vie, vibrante, même au travers du gel, appeau entêtant qui promettait cette sensation d'appartenance, de sublimation, la Vie, réellement, pulsant encore et encore… Exhalant silencieusement, le vampire se reprit, jugulant l'impulsion prégnante. Ce n'était nullement le bon moment, quant bien même il l'aurait désiré. Fermant lui aussi les yeux, il se laissa bercer par le roulis, jusqu'à ce que la voix mélodieuse de son compagnon ne trouble sa communion, le salut qu'il offrait à l'île tant aimée.Rouvrant les mires, il le couva un bref instant, puis hochant la tête.

«  Fait »

Ils accosteraient sous peu. Conscient de l'instant, il porta une main pleine de langueur à sa capuche large, la soulevant pour s'en couvrir, occultant ainsi ses traits dans l'ombre prodigue. Alors que son regard se portait sur la rive, il distingua enfin avec clarté la silhouette qu'il n'avait qu'entrevue jusqu'alors, crispant sa haute forme d'une angoisse aussi soudaine qu'inattendue. Les écailles nacrées avaient le reflet d'un cauchemar, la promesse d'une souffrance imméritée, injustement infligée à maintes reprises, aussi débilitante qu'humiliante, incompréhensiblement cruelle, à lui en lacérer l'esprit et la conscience. Il resta planté là, l'observant depuis les replis de sa capuche, l'ombre bienvenue occultant l'horreur qui avait saisit ses traits, emplissant ses yeux d'une naïve terreur. Ce dragon là n'était pas un mirage, une hallucination enfiévrée, il était réel, de chair et de sang, ce songe honni et impitoyable, grotesquement féroce qui l'attendait là… Avait-il fait tout ce chemin simplement pour être rattrapé par les ténèbres, par ces ailes d'un désespoir implacable ? Le retour au sein de ce sanctuaire de gel blanc et pur avait-il été un simplet lacet, un appeau impossible à refuser destiné à le mettre à bas, définitivement cette fois ? Près de lui, on déchargeait les fûts, mais il n'y prêtait aucune attention, tout au plus s'avança-t-il comme un somnambule, comme un condamné, rejoignant Aldaron sur le quai, une planche grinçant sous sa botte alors qu'il le flanquait sans y penser. Le paysage s'obscurcissait alors qu'il ne contemplait que ce héraut terrifiant d'iniquité.

La voix lui parvint, brouillée, les paroles incompréhensibles, et ses prunelles se reportèrent sur l'elfe, arrachées à la silhouette majestueuse du dragon par la force de leur lien. Qu'avait-il dit? Il ne comprenait pas, il ne comprenait rien, qu'est-ce que ça voulait dire ? Entre ouvrant les lèvres, il amorça une parole hasardeuse, mais n'en trouva nullement la force souffle coupé, banni de ses poumons inutiles. Pourtant, n'était-il pas entrain d'étouffer ? Sous les lourds pans d'un bleu sombre de sa cape de brume, il frémit et s'il n'y avait eut l'elfe, il serait partit, fuyant cette émergence qui lui promettait l'aliénation. Mais Aldaron demeurait et lui enchaîné ne pouvait que le suivre, le plus insupportablement injuste étant la sincérité de son pas, la volonté candide de souffrir s'il était là. Il approchait un petit groupe hétéroclite, mais son attention, son regard, avait bien du mal à quitter l'écaillé. Une crispation spasmodique en lui. Kaalys ? C'était le nom alors usité par son compagnon pour nommer le dragon. Kaalys ? Ainsi, c'était là le nom de son bourreau ? L'appéllation avait un étrange effet, donnant davantage corps à la créature, l'emplissant d'une vérité tangible, matérielle, chassant lentement l'abstrait au profit d'une nouvelle peinture, d'un nouveau tracé quelque peu différent… et surtout atteignable. Porté par le flot de cette révélation, il s'ancrait dans un face à face où il entrevoyait des prises, le laissant, peut-être, moins vulnérable.

Après un instant qu'il abandonna à Aldaron, le laissant se présenter, lui-même parvint à trouver en lui la force de parler. Il répéta la salutation Graarh, le parlé sensiblement moins gauche que son compagnon, bien qu'étranger aux formes non linguistiques de communication. Encore sous le choc de faire face à la créature qui hantait ses délires depuis des années, il parvint néanmoins, quelque part dans son être engourdi de douleur, dont la joie avait été soufflée sur l'instant comme la faible flamme d'une bougie, a apprécier cette rencontre. Il n'avait jamais croisé de femelle féline, et aucun autre membre de ce peuple ici, sur Nyn-Tiamat. Elle était la première et il brûlait d'en apprendre plus sur elle, de savoir qui elle était, de quel village elle venait. Son poils ne ressemblait pas à celui de Purnendu mais qu'importait ? Elle avait peut-être été adoptée ? Est-ce qu'elle connaissait son ami ? Que s'était-il passé depuis la découverte du village brisé au pieds des montagnes ? Tant de questions… et aucun instant pour les poser semblait-il. Tout à la découverte et à son émoi, la princesse vampirique passa presque inaperçu, alors qu'il ne lui dédiait qu'une salutation d'usage, certes parfaitement courtoise, mais dépourvue de chaleur réelle. Pendant qu'Aldaron s'entretenait et effectuait sa proposition avec l'enfant-reine, lui se trouvait partagé entre faire face à sa plus grande peur, ou s'enquérir de la situation des Graarh de Nyn-Tiamat…

«  Shikaaree ? »

Sa voix s'éleva avec une douceur qui le surprit lui-même tant les griffes de la peur avaient lacéré ses entrailles peu de temps auparavant. Si quoi que ce soit, il s'était attendu à un croassement rauque. Le ton n'était pas suffisant pour porter très loin, et il ne cherchait nullement à troubler la conversation que son lié entretenait avec la princesse noire. Le titre éveilla une vague image en lui, un elfe qu'il connaissait bien, se parant d'une expression de mépris royal.

«  Si vous me permettez la question, votre présence est-elle un effet des accords entre Vampires et Graarh dont les autres îles ont eut vent ? Êtes-vous ici pour faire part de votre expérience de ces terres ?  »

Il vint d'une main redresser une attache de sa cape, ne tenant pas à se découvrir dans le vent fougueux qui soufflait par instants. Malgré tout, il gardait le regard posé sur la silhouette aux écailles brillantes, se demandant comment le confronter.

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Je regardais le manuscrit de la livraison que l'officier du port m'avait donné à mon arrivée, juste après que la coupée du navire ait été installé. Je levais les yeux pour observer le village. J'avais lancé tout récemment une réforme pour faire de cette ville la nouvelle Capitale du royaume vampirique et les travaux avaient à peine commencé, si bien que pour qui arrivaient là, les changements n'étaient pas encore visible. Mais ayant en tête les plans que j'avais établit avec le Conseil, je savais parfaitement ce qui avait été lancé ici et là. Nous avions procédé à la destruction du port soit disant secret de l'ancien Prince, mais il restait beaucoup à faire pour faire de ce village une Capitale respectable. Ma première estimation de deux mois pour le déménagement avait été bien en deçà de la réalité. J'avais obtenu une rallonge de temps pour la destruction de l'ancienne forteresse, le temps que l'on construise le nouveau palais. Mais cela prenait du temps pour se réaliser. Au delà des limites de la bourgade, l'on pouvait deviner les travaux qui agençaient les pierres dans un balais incessant. Les ouvriers avaient ordre de travailler de jour comme de nuit. La fortune de la Princesse ajouté à ma fortune personnelle veillait à attisait la convoitise des employés, leur promettant de subsistantes récompenses si les travaux se terminaient rapidement. Déjà, l'on pouvait deviner les imposantes fondations de ce qui serait un imposant palais, mêlant la pierre à de subtil rappel des montagnes et de la Glace de l'île. J'avais la volonté de revoir l'architecture vampirique pour faire de la future cité une merveille brillant au firmament et éclairant les environs grâce à de subtil reflet grâce à de petits reflets de la Lune comme du Soleil, en fonction de leur course dans les cieux.
L'on pouvait également deviner les fondations d'autres établissements en construction. En effet, j'avais également commencé à construire ce qui serait un jour une académie, afin de permettre à tout un chacun de s'instruire et d'améliorer ses connaissances, quelques soit le domaine de compétences recherché. Mais ce dernier prendrait plus de temps à se réaliser car j'allais devoir convaincre bien des gens de la pertinence de la chose.
Cependant, ce qui ne tarda à attirer mon attention fut une présence que je ne souhaitais aucunement revoir. Une Graärh que je ne connaissais que trop bien et qui avait déjà le don de m'agacer par sa simple suffisance. Elle se pensait une reine alors qu'elle n'était qu'une roturière. Ce qu'elle confirma lorsqu'elle se mit à parler aux Graärh qui m'accompagnaient avant même de me saluer.


-Il semble que même chez les peuples les plus nobles il existe des idiots et des ignorants. Déclamais-je à l'attention de mon Gardien, dans un Graärh sans faute. Seul manquait l'aspect des poils et du mouvement des oreilles. Je devinais que mes paroles n'étaient pas pour plaire au Graärh qu'il était, mais le mouvement de la tête qu'il m'adressa me confirma qu'il n'en pensait pas moins. A son regard, je devinais qu'il voyait la guerrière comme un chaton. Je me tournais ensuite vers la guerrière et m’exclamai en commun. Au village, vous pouviez prétendre au statut de Voix de l'Aaleeshaan, au vu des circonstances, mais ici et aujourd'hui, vous n'êtes qu'une guerrière qui ère sur les terres que les Graärh du Nord ont cédé aux vampires contre une paix. Votre arrogance n'a donc aucune justification. Cependant, si vous souhaitez que l'on vous accorde un minimum de respect, j'attends de vous que vous  vous comportiez avec le respect pour l'inconnu que vous croisez. Sinon, cela voudra juste dire que vous cherchez un prétexte pour la guerre. Si tel est le cas...

Je n'eus pas le temps de terminer car bientôt, une voix puissante résonna, annonçant que le propriétaire ne saurait tolérer le moindre début de conflit. Et quel propriétaire. Un Dragon de nacre vint se poser sur la place.
Je connaissais cette créature de réputation. Les rapports sur ce que faisait Kaalys me parvenaient régulièrement. Tout comme pour les activités des différents Dragons existant. Seule la famille du Dragon Verith m'échappait quelque peu, car celui ci se montraient méfiant envers ceux qu'il nomment les bipèdes. Mais son discours me paraissait compréhensible. Il voulait la liberté pour les siens. Et en cela, je le comprenait parfaitement. Pour ce qui était du Nacré, par contre, il semblait surtout vouloir la Paix entre les peuples. Probablement un dernier témoignage de son premier Lien, celui avec le baptistrel dénommé Dawan.


-Seigneur Kaalys. C'est un plaisir que de faire votre rencontre. Même si les circonstances ne se prêtent pas aux réjouissances. J'avais certes du respect pour les dragons, mais pas au point de me répandre en fioriture mielleuse. Et puis, tout dragon que soit Kaalys, j'avais la responsabilité d'un peuple. Je ne pouvais donc me prosterner devant quelques créatures que ce soit. Je fis, toutefois, une petite révérence de respect à l'adresse du dragon avec ma robe métamorphe, configurée pour mettre en valeur mes formes de jeune filles, mais surtout, pour me permettre d'agir en fonction de ce qui se présenterait face à nous.

Une voix s'éleva ensuite coupant court à toute tentative de reprise de diatribe envers Asshaal. Une voix que j'avais déjà eue l'occasion d'entendre de loin par le passé, un jour ou je passais discrètement à Caladon. Je me tournais vers l'ancien bourgmestre de la cité neutre. Ainsi, celui ci avait fait le trajet jusqu'à ce petit village en rénovation. Ce qui ne manqua de m'intriguer fortement. L'elfe s'inclina envers le dragon, puis me salua en se présentant, ainsi que son compagnon. Le nom qu'il évoqua me fit tiquer intérieurement. Quelque chose me disait que j'avais déjà entendu ce nom nom, mais sans pouvoir remettre quelque informations immédiates sur le visage que je voyais là.


-Effectivement, votre aide est la bienvenue, cher Triade. Déclarais-je, un sourire entendu sur les lèvres.

Je n'étais pas sans savoir que le Bourgmestre de Caladon avait été à la tête d'un groupe parallèle à la Confrérie. Ils avaient œuvré pendant la guerre contre le Tyran Blanc. Et puis, le nom de la Triade raisonnait en de nombreux cercles obscures. Je savais que certains pirates en faisait partie, peut être sans le savoir eux même, mais des rapports me l'avait maintes fois confirmé lorsque des rapports des activités pirates, considéré classés ressurgissaient en des lieux improbables. Nous n'avions jamais pu remonter jusqu'aux commanditaires, par manque de pistes. Mais dans mon esprit, le lien n'avait tardé à s'établir.


-Effectivement, ma présence est bien dûe à l'incompétence de mes gardes pour attraper les responsables de ces attaques à l'encontre du Commerce Ecarlate. Ma remarque fit trembler le Capitaine de la Garde qui se tenait à côté de moi, tandis que le Graärh eu un large sourire. Je considère ces attaques comme un camouflé fait à ma propre personne et je ne saurais laisser cela impuni. Ce qui fait que vous avez parfaitement raison de vous inquiéter de ma présence. Même si le danger que cela représente n'est pas dirigé à votre égard. Je suis particulièrement agacé par ces attaques et, au bout d'un moment, l'on ne peut tolérer d'avantage cette impertinence, quel-qu’en soit la source. Alors soit nous l'anéantissons, soit nous la soumettons. Mais cela prendra fin. Je profitais de cet instant pour me tourner vers Asshaal. Et votre présence, Chasseuse, ne conduira à aucune dette d'honneur ou de vie. Nous ne sommes certainement pas venu vous quémander votre aide. Vous êtes venue de votre propre chef. Même si j'apprécie la présence de vos semblables, vous ne pourrez demander plus que ce que j'accorderais comme récompense aux mercenaires et gardes qui nous accompagneront lors de cette entreprise. Et comme je sais que notre présence vous indispose au plus haut point, je ne vous proposerais pas de rester ensuite pour profiter d'un séjour parmi nous. Proposition que je vous adresse, cependant, seigneur Kaalys, ainsi qu'à vous, sir Leweïnra, ainsi qu'à votre compagnon, sir Veanya. Je suis persuadée que cela nous permettra d'avoir des discussions des plus intéressantes sur l'avenir des vampires et des autres peuples. Mais pour le moment, il est temps que nous nous mettions en route. Le soleil ne restera pas dans le ciel éternellement. Nous allons donc devoir nous hâter. Pour ce voyage, les gardes vampires auront pour tâche absolue de protéger notre marchandise. C'est notre plus grand impératif. Les Graärh de mon escorte pourront, de leur côté, se concentrer sur le fait de débusquer ceux qui voudraient nous attaquer. Quand à nous, nous pourront nous concentrer sur l'arrestation des responsables de ces attaques. Si nous pouvons les avoir vivant, tant mieux, mais si ils meurent, la Couronne n'en prendra pas ombrage. Cependant, j'offrirais une récompense supplémentaire à toute la troupe pour chaque responsable capturé vivant. Si ce sont des Graärh, comme certains le laisse entendre, j'aimerais pouvoir leur parler. Si ce sont des animaux sauvages, nous aviserons. Et si ce sont des vampires opposé à mon règne, je vais alors devoir sévir et leur apprendre ce qu'il en coûte de s'opposer à moi. Si vous avez des questions ou des remarques, n'hésitez pas. Nous pourrons nous adapter à vos suggestion sur la route.
Capitaine! Si vos hommes sont prêt, nous y allons.


Je signais personnellement le manifeste de déchargement des tonneaux du Commerce Ecarlate, adressant des remerciements au capitaine du navire et lui souhaitant un bon retour. Ce faisant, je ne laissais aucun temps pour que la Graärh puisse me dire quoi que ce soit. Je n'avais, en réalité, que mépris et parfaite indifférence à son égard. Je montais alors dans le carrosse royale, faisant signe à Aldaron et Ivanyr de m'y rejoindre, tandis que le Capitaine Graärh m'y rejoignait.

-Tu joues à un jeu dangereux avec cette enfant, Sans-Vie. Je connais ses compétences et c'est une chasseuse hors pair. Si tu t'attires ses foudres, cela pourrait être ta fin rapidement.
-Je le sais parfaitement. Mais je ne saurais tolérer les idiots qui se complaisent dans leur stupidité. Elle a eu un moment d'autorité lorsque je me suis présenté en toute bonne fois à ton peuple. Et désormais, elle s'accroche à un pouvoir qu'elle n'a plus. Je lui ai dit que désormais, je parlerais directement avec l'Aaleeshaan et qu'il était hors de question que je repasse par elle car il est certains qu'elle veut la guerre. Or, je souhaite la Paix. Mais en sa présence, je pourrais commettre un acte irrémédiable. D’ailleurs, tu n'imagines pas à quel point elle est passé à peu de se faire écraser.
-Bien au contraire, petite Princesse. Je t'ai vu faire lorsque tu as pris le pouvoir sur tes semblables. Donc je connais ton pouvoir. Si elle, elle ignore cela, je le sais parfaitement. Ne crois pas que tout ces mois passés à t'observer ont été inutiles. Je commence à voir comment tu réagis, et pour le coup, je vais devoir remercier ce dragon pour avoir permis de sauver ma soeur.

J'eu un sourire amusé. En effet, les Graärh qui vivaient ici avaient pour mission autant de me protéger que de m'observer afin d'être les témoins que je tenais ma parole à leur peuple. Je le savais parfaitement car c'était moi qui leur avait proposé cela. Ils restaient certes méfiant envers la plus part des vampires, mais certains qui passaient énormément de temps à me suivre et à m'observer avaient pu constater que je tenais toujours parole. Et surtout, lorsque je parlais avec eux, j'avais toujours un certains respect pour eux. Respect que je ne montrais qu'en privé ou en comité restreint, mais un respect sincère. J'avais passé de nombreuses heures à apprendre leurs traditions, leurs coutumes et leur langage.

Je sortais la tête du carrosse et me tournais vers le Dragon.


-Seigneur Kaalys, puis-je vous demander de donner le rythme pour notre progression? Les gardes avanceront à pieds, mais je sais qu'ils sont endurant.

J'avais horreur de donner des ordres, de manière générale, préférant largement des suggestions douces. Cela était d'autant plus vrai lorsqu'il s'agissait d'un dragon aussi imposant que Kaalys.[/i]


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L’avertissement semblait avoir calmé tout le monde. Ou était-ce sa simple présence ? Il était vrai que la plupart des bipèdes présents s’étaient soudainement tût en attendant la réprimande de Kaalys, puis s’était tourné vers lui, à la fois effrayé et émerveillé par la créature.
Peu après son arrivée remarquée, deux individus se présentèrent à la princesse vampirique. Le premier salua le jeune dragon avec respect. Ce dernier ne savait pas, en revanche, où Aldaron l’avait déjà aperçu. Sans doute à Cordont, songea t-il en posant son regard sur l’individu qui accompagnait l’ancien bourgmestre. Cet autre bipède transpirait la peur par tous les pores de sa peau, à la grande incompréhension du dragon. Kaalys pouvait effrayer, il le savait bien, mais à ce point ? Il était, après tout, réputé pour sa gentillesse envers les bipèdes.
Sans bouger d’un pouce, le saurien étendit son esprit jusqu’à Aldaron.

— Je te remercie Aldaron Triade et je m’inquiète pour ton compagnon. Je peux ressentir toute sa peur, dirigée vers moi. Les mots qui suivirent raisonnèrent dans les esprits liés. N'ai crainte Ivanyr, je ne te veux aucun mal, je ne représente pas un danger pour toi ici.

L’ancien dragon lié tenta d’offrir une caresse rassurante par l’esprit, comme une douce chaleur enveloppant le corps à la façon d’une couverture de laine par un rude hiver. Cela pouvait effrayer tout comme cela pouvait apaiser. Mais le dragon, quoi qu’il en soit, était perplexe face à cette peur panique qu’il ressentait chez la Lame Blanche dont il ne pouvait pas encore voir le visage.

Le corps massif ne bougea pas, mais le cou long et souple du dragon remua pour que Kaalys soit en mesure d’observer la cargaison qu’ils allaient escorter tandis qu’Irina expliquait son plan. Elle raviva également le feu entre elle et Asshaal, faisant souffler le dragon dont les naseaux se dilatèrent et laissèrent passer un air brûlant. Les cheveux et le poils de la guerrière bougèrent sous cette brise.

— J’accepte votre invitation avec plaisir, princesse, sitôt que nous aurons résolu cette affaire.

Seule la princesse fut en mesure d’entendre ces mots, délicatement soufflés au creux de son esprit. Cette dernière avait déjà disparu à l’intérieur de son carrosse, mais cela importait peu pour un dragon dont l’esprit était en mesure de voyager. Toutefois, la chevelure argentée de la princesse-enfant apparue aux yeux du saurien.

— C’est d’accord, répondit t-il simplement.

S’approcha ensuite un vampire, le capitaine de la garde sans aucun doute. C’était un homme grand et imposant aux longs cheveux noirs. Sa peau était aussi blanche que la neige, jugea Kaalys, et il portait une armure complète, tenant son casque à la main.

“Soldats, mercenaires et amis, je vais vous faire part, avant de partir, des derniers rapports que nous avons sur cette affaire. Comme vous le savez le dernier convoi a été interrompu lors de son passage dans la forêt de Licorok, il a en réalité été totalement anéantit, tout comme une partie de nos équipes de patrouilles qui y ont été envoyées par la suite. Nos soupçons principaux se portent sur une meute de Fenrisúlfr, que nous avons aperçu à la lisière de la forêt, mais nous n'excluons pas l'oeuvre de gräarh, de vampires ou tout autres individus mal intentionnés. Nous sommes à environ deux semaines d'Aërthia, notre destination, ce seront donc deux semaines de constante vigilance, deux semaines de risque pour nous tous. C'est pourquoi, pour ceux qui ne sont pas sous contrats et ne font pas partie de notre corps d'armée, il vous est encore possible de renoncer à cette mission."

Personne ne quitta les rangs. La prime promit par la princesse était alléchante pour un mercenaire et les soldats vampiriques trop disciplinés pour vouloir fuir. Pour sa part, le Nacré déploya ses larges ailes et lança son corps massif d’un puissant bond, soufflant l’air au passage. Les chevaux s’agitèrent et durent être calmés par leurs maîtres tandis que certain tombèrent dans la neige sous le puissant coup de vent, ayant perdu leur équilibre. Rapidement, le jeune dragon prit de la hauteur et, bientôt, son ombre recouvrit le cortège qui avançait enfin tandis que, pour lui, chaque bipède se transformait en un petit point sombre.

La neige tombait doucement et ne parvenait pas à agripper aux écailles du Nacré. En revanche, elle tenait bien au sol et recouvrit peu à peu la route d’un beau manteau blanc. Les hommes peinaient à avancer, forçant Kaalys à faire des ronds au-dessus d’eux tendit que les roues se bloquaient dans la neige. Le convoi ne devait pas rester pris au piège, c’était s’exposer à trop de danger.

Alors, tandis que les roues étaient tirées de la neige, Kaalys survola le convoi en planant, le vent sifflant entre ses écailles. Ses mâchoires s’écartèrent l’une de l’autre et, soudainement, un flot de flammes bleutées jailli des entrailles du saurien. Sans toucher la neige, les flammes en effleurèrent la surface et fit fondre le manteau blanc aussi certainement que le soleil du désert de Keet-Tiamat l’aurait fait, offrant de nouveau une piste parfaitement praticable au convoi. Lorsque les arbres se firent plus nombreux, Kaalys se posa à l'avant du convoi et se servit de son propre poids pour tasser la neige - avec une efficacité redoutable - et de sa queue pour en lisser la surface.

Spoiler :

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Asshaal releva la tête en entendant un grand rugissement, et elle put s'apercevoir de l'approche d'un dragon. Elle n'était pas plus que cela surprise, pas qu'il soit là évidemment, ce n'était pas prévu, mais pour avoir côtoyer Verith un long moment, elle commençait à bien connaître les dragons  du moins par son regard.

«  Salutation dragon Kaalys... »

Dit alors simplement en ronronnant la féline le regardant droit dans les yeux. Cela pouvait paraître étrange pour les non-initiés, mais cela voulait bien dire quelque chose.

«  Je dis ce que je pense, mais vous avez peut-être raison, mais pour le moment, le problème des morts qui marchent n'est pas le nôtre. Je ne suis qu'ici que par sympathie. »

Répondit alors la Graarh en agitant légèrement sa queue d'une manière erratique. Elle avait clairement une fourrure du sud, et pourtant elle se trouvait dans l'extrême nord. Elle était parfaitement consciente de la différence de force entre elle et le saurien, mais Asshaal ne pouvait facilement accepter ce nouveau peuple sur les terres de son peuple. Les deux peuples étaient passés à deux doigts de la guerre, si proche que l'on ne pourrait pas sans doute avoir de relations calmes avant un moment. Elle tourna cependant son regard en direction du premier elfe qu'elle pouvait apercevoir de près, et celui-là semblait être bien particulier. Elle huma l'air curieuse et intriguée par le personnage atypique. Elle pencha la tête sur le côté en arrêt à l'observer sans rien dire pendant un moment. Elle ne faisait pas du tout attention aux babioles comme les bijoux ou la richesse, ce n'était pas des détails utiles ou importants à ses yeux. Elle ronronna un bref moment alors que l'elfe tenta de la saluer à sa manière dans sa langue, mais elle répondit en commun.

«  J'admire l'attention et l'effort quant à essayer de comprendre notre culture... Vous êtes un elfe n'est-ce pas ? J'en n'en avait jamais vu, il fait dire que l'on croise surtout des humains ou des morts qui marchent par ici. Je m'appelle Asshaal et je suis ravie de vous rencontrer, j'ai entendu grand bien de votre peuple. »

La Graarh fut tout de même plus abrupte à répondre aux salutations d'Achroma en décelant sa nature profonde. Elle hocha la tête lentement en direction de l’homme qui l’interpellait avec un titre bien gaarhrien.

« En effet, je suis une shikaaree, une de mon peuple qui risque sa vie, enfin plus que les autres dont c’est le métier. Je m’étonne que vous connaissiez ce terme. »

Commenta à haute voix Asshaal en précisant la définition du mot pour les autres personnes.

« Il n’y a pas d’accord d’aide bilatérale, je ne suis ici que pour améliorer les relations, aider des voisins en difficulté dans un monde qu’ils ne connaissent pas. S’il y a un nouveau danger sur nos terres, je compte bien être présente pour le savoir. Les graarhs à la base est une immense communauté, et dans un monde si dangereux, il est plus qu’important de s’entraider et de vivre en harmonie avec notre environnement. Il n’est pas question de le dominer. »

Indiqua à haute voix de nouveau pour que tout le monde puisse entendre. Elle revint sur Irina qui lui répondit, et elle ne fut pas surprise que le ton ne soit guère agréable, elle ne l’avait pas vraiment été non plus. Cependant, alors qu’elle montrait un peu les crocs, elle répondit à la princesse vampires.

« Que cela vous plaise ou non, être la voix de l’Aaleeshaan est mon rôle, je suis ici pour faire un pas vers vous, comme je l’ai dit. Les terres où vous vous trouvez sont nôtres, elles sont simplement prêter, et non cédés pour éviter de vous faire la guerre, il y a une grande nuance. Traitez moi de la manière que vous le souhaitez, je n’en ai cure. Quant à la guerre, nous n’avons pas besoin de prétexte, nous la faisons quand il y en a besoin. Si ma présence vous déplait, je peux repartir, je n’ai aucun intérêt dans votre commerce de sang. »

Asshaal n’était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, et elle aimait dire ce qu’il devait être dit sans réellement de filtre. Elle était toujours comme cela, mais malgré une apparence brutale et vive, elle appréciait les relations franches. Elle n’était pas du genre à faire des manipulations, elle n’était pas du tout une politicienne. Elle était assez calme au final malgré l’échange avec Irina, et si elle devait repartir dans la direction opposée, cela ne lui ferait ni chaud ni froid, mais sans doute qu’elle irait enquêter de son côté en solitaire sans se préoccuper du sort de l’expédition. La Graarh ne comprenait pas vraiment la réaction de la princesse vampire au sujet des attaques. Visiblement, elle le prenait personnellement et elle semblait être assez vexée. C’étaient des notions qui la dépassaient, la société Graarh était plus simple et plus directe, ce qui était davantage à son gout.

« Vous devriez éviter de mordre la main tendue princesse des morts qui marchent, car il se pourrait que cela ne se reproduise plus … Je n’ai que faire de vos ronds de métal que vous utilisez entre vous, mais soit, je tâcherais de m’en souvenir.   »

Répondit alors plus froidement avec un léger grondement dans la gorge pour signifier son mécontentement à ce sujet-là. Elle faisait déjà un effort de venir jusqu’ici de toute manière, alors il ne fallait pas la pousser plus que cela pour ne plus revenir. Elle ne répondit pas évidemment au sujet de l’invitation, ce n’était vraiment pas son truc de toute manière. Elle observa alors les Graarh lorsqu’Irina parla d’eux comme des éclaireurs, elle allait sans doute se joindre  eux de toute manière. Elle se moquait éperdument de l’argent qu’utilisaient les bipèdes, seules des réponses l’intéressait.  

« Si ce sont des Graarhs, nous nous en occuperons et cela ne se reproduira plus, mais aucune directive n’a été donné dans ce sens. Si ce sont des bannis, leur sort ne nous préoccupe pas.   »

Précisa alors Asshaal sans attendre, elle désirait que si c’était des Graarhs que leur peuple gère le souci. Irina ne semblait pas chercher à écouter ou répondre à ce qu’elle avait à dire, c’était sans importance si jamais elle n’écoutait pas, tant pis pour elle. La féline ignorait royalement le geste des soldats en agrippant leurs armes, qu’ils viennent si cela les amuse. Elle pencha la tête sur le côté en regardant le carrosse, apparemment la destination des aventuriers. Elle leva les yeux au ciel ne comprenant pas vraiment pourquoi utiliser cet étrange moyen de locomotion, lorsque l’on avait des pattes pour marcher.

« Si le problème est dû à la faune locale, j’irais leur parler pour comprendre et avoir un accord avec eux. »

Dit alors Asshaal en regardant le dragon sans guère expliquer davantage. Le danger ne lui faisait pas du tout peur, encore moins lorsqu’elle se trouvait sur les terres de sa légion. Elle commença à marcher rapidement en avant du convoi en solitaire, et le convoi ne risquait pas d’être arrivé avec les roues qui s’enlisaient à tout bout de champ. Elle ne fit pas de commentaire, mais porter la marchandise aurait été bien mieux. Elle connaissait parfaitement ses terres, les animaux et les dangers, c’était son rôle en permanence. Elle allait donc servir d’éclaireur, observer les traces fraiches d’animaux. Elle se mettait de la neige sur son corps afin de dissimuler sa vive fourrure et son odeur. Elle n’était pas une pisteuse pour rien, et autant être seule que mal accompagné, sauf si les autres Graarhs la rejoignaient.

« Si le convoi précédent et une troupe de morts qui marchent s’est faite décimé, il faudra aller voir plus en avant discrètement. Nous avons deux jours avant la forêt, et les peaux lisses sont aussi discrètes qu’un nouveau-né brayant pour une goutte de lait.   »

Dit alors Asshaal a qui voulait entendre et aux éclaireurs graarhs. Elle était une solitaire, et cela ne lui faisait guère peur.



Spoiler :


Dernière édition par Asshaal Sitaare-ke-Tahat le Sam 21 Juil 2018 - 1:39, édité 1 fois

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    Le vent soufflait, plein de colère, l'elfe en sentait l'éclat virulent entre les deux femmes. Il allait sans dire que la graärh et la princesse noire ne se vouaient aucune amitié réciproque. Probablement était-ce pertinent, de la part de Kaalys d'avoir interrompu leur discorde à son arrivée... Néanmoins, il y avait fort à parier que cette rivalité resurgirait tôt ou tard, au cours de leur voyage et viendrait peut-être à mettre en péril leur but commun. C'était à surveiller. Autant que les mains vampiriques qui se crispaient sur leur épée. Il valait mieux que ces divergences ne les fassent pas s'entre tuer, pour autant, l'elfe n'usa pas du pouvoir charismatique de sa voix. Pas maintenant. Il avait besoin de les connaître, il avait besoin de comprendre les parties pour saisir leurs attentes et arguer sur les bonnes paroles. A se jeter la tête la première, il risquait de mettre de l'huile sur le feu et de s'impliquer négativement dans cette affaire. Patience... Le Marché Noir était l'ombre et il devait y rester. Le long regard, posé sur lui, de l'éclaireuse féline lui arracha un sourire en coin, sans savoir s'il était troublé ou intimidé par une telle inspection. Qu'avait-elle donc ? Lors qu'il apprit être le premier elfe qu'elle rencontrait, il comprit et se retint de lui répondre qu'il était la première fois de beaucoup de monde. C'était beaucoup trop connoté par rapport au fond de son propos. A Gloria, avant que les guerres ne forcent les peuplades à s'unir, il avait été le seul elfe entre les murs de la haute société que les humains avaient pu découvrir. Jadis, il avait de courts cheveux bruns aptes à camoufler ses oreilles pointues mais la beauté raciale de son peuple l'avait toujours fait détonner parmi les Hommes.

    « Chaque peuple a ses richesses pour le rendre magnifique. J'ai fait serment de m'en émerveiller et d'apprendre plutôt que de rester les yeux rivés sur l'ombre, effrayé ou rebuté. » Cela ne signifiait pas qu'il était aveugle et qu'il niait cette ombre, mais son vœu était de pouvoir se réchauffer à la lumière et la faire croître pour que l'ombre n'ait plus sa place. Ainsi était-il un homme qui briguait de connaître les peuples, s'ouvrir à eux, plutôt que de les blâmer pour un seul acte, aussi néfaste soit-il. Il avait fait le pas vers les vampires et ils étaient rares ceux qui posaient leurs yeux sur un de ces morts vivants avec une bienveillance comme la sienne. L'étiquette de la bête féroce et maudite n'était pas celle qu'il collait aux êtres de la nuit si ceux-ci n'en montraient pas le caractère manifeste. De même qu'il était faux de penser que les elfes étaient des créatures bienveillantes, Aldaron s'était plus d'une fois heurté à leurs angles de vision obtus... Mais pour une fois que son peuple de naissance l'aidait à être bien vu, il n'allait pas cracher dessus. Les graärhs attisait sa curiosité, sincèrement. Même à Caladon il n'en avait pas vu en si grand nombre. Son regard détaillait la garde de la princesse, dont les carrures toutes en fourrures ne craignaient pas le froid de Nyn-Tiamat. Il remercia d'un signe de tête respectueux Irina que de les accepter dans leurs rangs, pour ce voyage.

    Les prunelles d'émeraude du marchand coulèrent vers la haute stature du dragon en sentant son esprit se tendre jusqu'au sien. Il ne regarda pas en arrière. Il savait qu'Ivanyr n'allait pas bien en la présence de Kaalys, et il savait très précisément pourquoi. Pour autant... L’assemblée qui les entourait ne lui permettait pas de parler de vive voix de cette problématique. Pas plus que ce ne serait possible au cours de leur voyage. Peut-être qu'une fois à Aërthia, ils parviendraient à trouver l'intimité nécessaire pour évoquer ce genre de secret troublant. Le sourire triste qu'il lui adressa et le bref signe de tête affirmatif, sauraient discrètement lui faire comprendre que le problème était bien trop épineux pour qu'il ne l'évoque publiquement. Ses iris revinrent sur la princesse, impassibles sous leur masque régalien. « Je suis honoré par votre hospitalité, Princesse. Il me tarde de découvrir la forteresse d'Aërthia. » Avant qu'elle ne disparaisse. Il n'avait pas prononcé ces derniers mots, mais il les avait pensé sincèrement. Un joyau des fortifications vampiriques abandonné et détruit pour s'installer dans les maisons de bois du port de Nevrast. Cela ne devait pas plaire aux vampires, assurément, mais il n'avait pas à en juger pour l'heure, encore moins ouvertement. Il le ferait bien assez tôt à en noter l'invitation d'Irina à discuter de l'avenir des vampires et des autres peuples. Voilà qui était prometteur.

    Il se détourna enfin d'eux, après l'annonce de la princesse et du capitaine de la garde. « Le plaisir offert à nos yeux par ce paysage splendide vaut bien que nous endurions une traversée sur nos montures. Nous chevaucherons, merci princesse. » Ainsi déclinait-il son invitation. Son propos était sincère mais il camouflait une plus grande vérité : Ivanyr n'aurait pas supporté longtemps de se déplacer enfermé dans une boîte. Le carrosse devait être confortable mais n'aurait aucun attrait si on y étouffait. Assez près et plus petit qu'Ivanyr, les prunelles d'émeraude vinrent capter celles aux teintes céladon d'un océan troublé, dissimulée sous la large capuche. Il resta de longues secondes à s'épancher de lui alors que le convoi débutait son voyage et s'éloignait. Kaalys en meneur déblayait le passage pour les graärhs et pour les roues des calèches chargées. Silencieusement, il jaugea de son état comme seuls deux liés savaient le faire. Les mots n'avaient pas leur place, tout n'était qu'une question de sentiments et d'émotions. Il pinça ses lèvres et leva ses mains pour défaire une chaîne de son cou. Pendue au fil d'argent, il y avait une pierre noire de geais, polie jusqu'à être parfaitement lisse et brillante. « C'est une chaîne de l'esprit. » Passant ses deux mains sous sa capuche, il vint refermer le délicat collier près de la nuque du vampire. Ses doigts fins se retirèrent, effleurant le long de sa mâchoire. Ses index et pouces pincèrent le tissu de la capuche pour tirer dessus et amener son visage au sien.

    Il déposa un baiser chaste sur ses lèvres froides, la mine inquiète. « Pour t'aider à garder pied, si tu te sens te déliter. Il te suffit de serrer la pierre dans ta main et... » Il défit l'un des anneaux de ses doigts, le passant au petit doigt de son amant. Il fallait dire qu'Aldaron avait des formes émaciées par Morneflamme et qu'Ivanyr était un ancien glacernois. « Une chevalière de stoïcisme. » Pour endurer la douleur, en être bien moins impacté. « Garde-les pour le voyage. » Ces présents sous tendaient un message sincère : il ne voulait pas le laisser dans cet état. Dans le silence revenu, l'elfe restait pourtant là, sans bouger, alors que le convoi s'éloignait. Il le mirait, anxieux, caressant son torse de ses mains à nouveau gantées. Il inspira l'air froid de la montagne avant de soupirer : « Je te suis gré des sacrifices auxquels tu consens pour moi. Tu avances toujours derrière moi, qu'importe où je vais. J'ai peur, parfois, de te conduire là où cela te détruit... Comme à Cordont. Alors... Alors j'aimerais que tu saches que ta santé, ton intégrité comptent tellement à mes yeux que si tu es capable de me suivre... Je le peux aussi. Je vais chevaucher, Ivanyr. Je vais rejoindre le convoi. » Son regard se portaient vers les vampires qui s'éloignaient pas à pas, avant de couler en direction de l'est, vers de hautes montagnes, écrin de nature : « Mais si je te vois partir par là, c'est moi qui te suivrai. Kaalys n'est pas celui que tu crois. Ce n'est pas lui, dans tes visions et si ton esprit le croit, je te donne l'ordre de ne pas te faire du mal. Même si tu y consens : moi, je n'y consens pas. Je m’inquiète, Ivanyr... » Le Commerce écarlate s'en sortirait sans eux. Il ne prendrait pas le risque. Pas encore une fois quand c'était aussi dispensable.

    Son regard revenait harponner le sien. « Je ne sais pas ce qu'il y a dans la forêt de Licorok, mais ça a tué des soldats armés. Si nous allons là-bas, je veux un allié entier, qui le restera. Tu es plus fort que les chuchotis fallacieux de tes cauchemars. Nous sommes plus forts que cela. » Il serrait ses mains avant de les embrasser. Il monta à cheval et engagea le pas d'Isilëel. Il leva les yeux vers les cieux, les flocons tombaient sur son visage délicatement. La chute était hypnotisante et féerique, mais après un certain nombre de foulées, il regarda en arrière et Ivanyr était là. Un sourire tendre sur ses lèvres, sans savoir s'il avait vraiment trouvé la force de combattre ses chimères, il tendit la main vers lui. Il la tiendrait encore, même en passant les portes du royaume de Mort, il la tiendrait si fort...

    ***

    Les inséparables avaient fermé la marche. Les premiers jours, Aldaron avait entamé des discussions badines avec les soldats vampires qui escortaient le convoi. Il avait cette facilité remarquable de nouer le dialogue, même de façon épisodique afin que leur vigilance n'en soit pas détournée. Si sa prestance y était pour beaucoup, c'était surtout son ouverture d'esprit qui lui permettait d'entrer dans la vie de chacun assez facilement. L'elfe avait eu pour frère de cœur un vampire. Son amant et lié était un vampire. Il n'avait pas cette peur viscérale du prédateur et accueillait les êtres de la nuit avec une bienveillance sincère dont ils n'avaient sûrement pas l'habitude. Le lié du saumon les mit en confiance et les fit parler. Ces gens avaient des espoirs et des craintes, des ambitions pour leur peuple. Les comprendre était encore le meilleur moyen de répondre à leurs attentes et tout stratège qu'il était, l'elfe commençait à accumuler ses billes en chemin. Arrivé à Aërthia, il en aurait un beau sac. En ce début de voyage, il n'eut pas vraiment l'occasion de s'entretenir avec Kaalys ou les graärhs qui surveillaient les environs et l'avant du convoi. Quant à la princesse... Il avait volontairement préféré ne pas discuter avec elle pour l'heure, jugeant qu'ils seraient plus seraient plus à l'aise dans une conversation privée. Ici, ils pouvaient être épiés. Pour autant, il ne l'avait pas snobée et avait ouvert une conversation courtoise plusieurs fois.

    La première nuit au campement fut salvatrice pour ses pieds d'elfe qui n'avaient pas l'habitude de pareilles températures. Il était probablement le plus dérangé par elles. Les graärhs étaient en milieu naturel et les vampires... Devaient probablement mieux être conservés dans ce froid polaire. Lui, il rajouta une épaisseur de fourrure à ses bottes et sur ses épaules. Après quelques échanges autour du feu de camp, l'elfe s'était endormi sur l'épaule de son aimé avant de se lover contre lui pour passer la nuit, protégé. Cette seconde nuit, ils étaient arrivés aux abords de la forêt de Licorok. Le campement avait été établi entre deux collines pour s'abriter du vent. Le regard dans les flammes, il lui arrivait de redresser ses prunelles sur les bras noirs et secs de la forêt. Elle avait l'air bien menaçante... Ça lui donnait presque envie de raconter des histoires d'horreur. Égrainant un à un les raisins de la grappe, son repas se faisait d'une façon songeuse. Il se demandait ce qui pouvait bien causer tant de tourments dans la forêt de Licorok. Enveloppé soigneusement, l'elfe s'était blotti contre Ivanyr, lui-même adossé à un rocher. C'était à se demander s'il y avait un elfe sous les épaisseurs de fourrure que le vampire protégeait ! Néanmoins le visage à la peau sombre restait souriant. Il ne s'en plaignait pas le moins du monde. Le voyage lui faisait un bien fou, malgré le climat. Sortir des murs de Caladon, c'était se libérer d'une prison qu'il avait choisie et dont il ne voulait plus. Ici, il était un homme libre. Un homme burrito, certes. Mais un homme libre.

    Il se laissait doucement somnoler, partir vers le sommeil. Par moment, il ouvrait les yeux, levait le nez vers Ivanyr et sa seule vision le rassurait. Il ne dormirait pas vraiment, pendant ce voyage, mais il ne sommeillait pas beaucoup, d'ordinaire. Morneflamme lui avait appris à rester éveillé. Se redressant dans une position plus confortable, il croisa le regard de son aimé et les rougeurs grimpèrent à ses joues tandis qu'il réprimait son envie de l'embrasser. Il n'était pas un exhibitionniste. La proximité physique qu'il entretenait avec son inséparable saurait en dire assez long sur son lien avec lui et il n'éprouvait aucun plaisir dans la démonstration publique de ses sentiments. C'était plus intime. « Tu as... faim ? » demanda-t-il, la voix un peu pâteuse. Quand avait-il nourri son lié pour la dernière fois ? Son attention fut détourné par la conversation des vampires au sujet de ce qui rôdait dans la forêt de Licorok. Ils spéculaient sur des nombreuses bêtes, des graärhs, des vampires... Cela allait bon train. L'elfe eut un sourire en coin avant d'annoncer avec une fermeté charismatique : « C'est une licorne. » C'était fascinant. Ça l'avait toujours grisé de voir les gens stopper leur conversation pour l'écouter, dès qu'il ouvrait la bouche, comme s'il avait été un messie incarné. « La bête dans les bois est une licorne... » On protesta que c'était une légende et l'elfe répliqua d'une voix grinçante et piquante : « Les dragons aussi. Demandez aux graärhs s'ils y croyaient, aux dragons, avant notre arrivée. »

    Il se redressa, visiblement amusé par le jeu, prenant le ton et la voix de celui qui raconte une histoire d'horreur, au beau milieu de la nuit : « Plus grand qu'un cheval, une corne sur le haut de la tête... Ceux qui la décrivent l'ont seulement aperçue. Ceux qui l'ont vue de plus près n'ont jamais pu le raconter. Leurs cadavres gisent sur les sentiers et les bois de Licorok gardent son secret. On la dit blanche à la torsade nacrée, tantôt carmine comme le sang et son bois tel ceux des cerfs, tantôt noire à la lame tranchante d'un rubis. Splendide dans la terreur qu'elle confère, on la dit unique ou on la suppose avec ses pairs... Change-t-elle de couleur ? Change-t-elle de forme ? De magie, est-elle dotée ? On dit qu'elle lève le blizzard pour marquer son arrivée et camoufler ses crimes ensanglantés. » Une magie, comme celle des golems, peut-être... L’archipel était si singulier. Entre la terre creuse de Calastin, les eaux riches de Keet-Tiamat... Qui sait ce que leur réservait comme découverte les terres gelées de Nyn-Tiamat ? « Elle est la plus crainte des bois... En vérité, une meute de Fenrisúlfr serait le cadet de nos soucis... Et des Graärhs ou des vampires rebelles plus encore. C'est la licorne qui donne le nom à ce bois et c'est la licorne qui s'attaque aux convois... En même temps... Je la comprends. Depuis que les vampires contrôlent l'île, elle n'a plus de sang-chaud duquel se repaître. Les morts qui marchent ne doivent pas être à son goût... Mais le sang de ces fûts doit bien ouvrir son appétit. » Ou un petit elfe comme lui... Il allait vraiment traverser la forêt de Licorok ? Pauvre fou. « Je crois bien qu'une légende graärh raconte l'histoire d'un mâle qui, pour conquérir une femelle qui le refusait, s'était vu attribuer la tâche périlleuse et impossible d'offrir à sa désirée la corne de la bête des bois. Contre toute attente, il l'eut sans jamais évoquer comment il s'y était pris... Voix-de-l'Aaleeshaan, je crois que vous raconterez cette histoire mieux que moi... Mais il va sans dire que ce qui nous attend dans cette forêt... »

    Il donna un coup de menton dans le vide, en direction des arbres sombres et terrifiants : « C'est la licorne... » souffla-t-il, comme un secret horrible, sa voix perçant la nuit comme l'alerte du dernier veilleur avant les ténèbres. Soudain... On entendit le bruit de sabots sur la pierre, crispant l'assemblée dans un élan de peur, mains à l'épée, scrutant les alentours pour en découvrir la source. Isilëel, son complice, s'ébroua, et l'elfe, amusé de son histoire d'horreur, se mit à rire, moqueur. Ses auditeurs râlèrent de s'être fait avoir et la tension retomba sur le campement... Peut-être pour un temps. Se mordant la lèvre, il releva le regard sur Ivanyr, loin de se repentir de sa mauvaise blague. Un peu de frisson ne faisait de mal à personne. « Si c'est vraiment la licorne, ils vont tous me tuer.» railla-t-il.


Directives :

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- Personnage -

Capitaine de la garde vampirique

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A l'aube, après avoir discuté quelques minutes avec la princesse noire, le capitaine de la garde vampirique, un grand homme, imposant, aux cheveux longs et blancs, fait cliqueter son amure en se déplaçant jusqu'à un affleurement rocheux qu'il escalade, faisant dos à la forêt, et face au campement. Là, il fait claquer le plat de son épée longue contre le sol, pour amener le silence dans les rangs. Il peut faire taire ses hommes, mais il ne peut pas faire taire le vent.

“Mercenaires, soldats, amis de notre royaume. Notre expédition en arrive à son point culminant. C'est aujourd'hui que notre voyage s'achève, et que notre mission commence. Nous sommes devant la forêt de Licorok, c'est à deux jours d'ici que nous avons perdus la trace de nos hommes pour ne retrouver que quelques marques de sang.” Le vampire marche en parlant, les traits durs, ses orbites creuses et ternes mettant en valeur son bleu regard, qui juge chacun de ses hommes. “C'est ici que notre travail commence, à partir de maintenant, nous redoublons de vigilance, et nous nous tenons prêt chaque jours et chaque nuit à éliminer la menace qui pèse sur cette forêt... Que ce soit rebelles, gräarh, loups... ou toutes autres sortes de choses.” Son regard s'arrêta sur l'elfe qui avait préféré profiter de son temps de repos pour raconter des sornettes plutôt que de dormir au résultat de, si ce n'est en terrifier certains, faire grimper la tension au sein des rangs. “à partir de maintenant, vous êtes tous sous mes ordres, et vous ne quittez vos positions prédéfinies sous aucun prétexte, une erreur de coordination pourrait nous être fatale. Nous ne nous arrêterons également plus que quelques....”Le regard du capitaine se perd un instant, il a dévié du visage de ses hommes et scrute un point perdu dans l'immensité du désert blanc pendant quelques secondes. Comme s'il ne s'était pas rendu compte s'être arrêté, il se reprend en un éclair. "...quelques heures par nuits, au soucis de traverser la forêt le plus rapidement possible. Merci de votre compréhension.”

Après un silence durant lequel il s'assure que personne n'intervient pour faire une remarque innutile, il descend de son estrade improviséepour retourner faire les dernier préparatifs, former les rangs, s'assurer que tout le monde soit prêt à partir, et à pénétrer dans la forêt enneigée.

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Il n’eut aucunement l’occasion d’initier plus avant la conversation, bien qu’il fût poussé en avant par le désir sincère d’en savoir davantage, au moins pour se figurer dans quel monde Purnendu avait mis les pieds en allant visiter ses enfants, au sein de la légion. Son souffle mourut au contact soudain de l’esprit draconique, et, sous les plis de sa capuche, les yeux pâles se révulsèrent sensiblement. Par pur instinct, il chercha à se rétracter en lui-même, pour échapper à cette présence, dont il n’écouta les mots qu’à postériori, poussé vers eux par une caresse qu’il ne sut interpréter. La chappe de chaleur lui semblait trompeuse tant elle éveillait en lui une insupportable langueur, un tiraillement tout au fond de son âme, comme une plaie mal refermée, une porte par laquelle l’hiver s’insinuait lentement. La Perte se tortillait sous un vélin tendu ne demandant qu’à rompre, l’idée même excitée de cette approche soudaine. Qu’avait-il voulu faire, dire ? N’avait-il pas affirmé ne pas être un danger ici ? Certes, mais qu’en était-il donc d’autres lieux ? Le sous-entendu perdurait, sans qu’il en saisisse l’essence profonde, l’être draconique trop illisible pour lui et son esprit malmené. Etait-ce, sous prétexte d’une quelconque forme d’altruisme, une méphitique promesse d’un report, d’une agonie future ? Devait-il y voir là l’aveu d’une quelconque chaleur à l’égard d’un participant à cette expédition que la créature magique ne veuille le risquer, préférant attendre son heure, pétrie de la certitude qu’il ne pourrait s’échapper ? Ou bien était-ce toute autre chose ? Un fallacieux abord pour de biens singulières considérations ?

Incapable de remédier à ses hésitations, Ivanyr s’absolvait en l’instant d’une quelconque réponse, et il semblait que la créature avait, elle aussi, d’autres chats à fouetter. Lui-même se trouvait, aussi soudainement que fugacement, polarisé vers une préoccupation secondaire, tels les milliers de menus inconforts qui accompagneraient le voyage, et il chassa tant bien que mal cette impression persistante laissée par l’esprit qui s’était joint au sien.

Son regard obliqua quelques instants sur la femme-enfant et sous la large capuche de sa cape de brume, ses sourcils se froissèrent d'une légitime perplexité face aux paroles qu'elle dilapidait, considérant brièvement l'attitude du capitaine de la garde avant de bifurquer sur Aldaron, le couvant d'une affection mitigée. Il espérait sincèrement ne jamais le voir exposer aussi crûment les travers de ses employés, car s'il ne doutait nullement du bienfondé des réclamations qu'elle avançait, l'attitude semblait, en elle-même, bien oublieuse du péril représenté par une dignité froissée. La frivolité de l'assertion face à un étranger, si elle était répétée, pouvait conduire même le plus fidèle allié à reconsidérer une position tenue pour sacrée. Lui-même détesterait subir pareil outrage, préférant voir régler ces différents au sein-même de leur cercle plutôt que de l'exposer vertement. C'était là un excellent moyen de prêter le flanc ou de se créer des adversaires là où il n'y aurait pu y avoir que des partisans, et il s'inquiétait de savoir s'il s'agissait d'une franchise mal placée ou simplement d'un appeau quelconque dont l'usage restait à élucider. Un bref moment, l'énormité du discours le tira de sa méfiance transie à l'égard de la créature d'écailles qu'il surveillait et il cilla, prenant soudainement conscience du soulagement ressentit à ne pas être réceptacle de cette tirade. Fort heureusement, Aldaron saurait sans doute bien mieux que lui se défaire de la situation, ou y réagir si l’envie lui en prenait, épargnant ainsi son lié, au moins en ce regard. Lui se contenta de reporter son attention sur la gracieuse féline, jaugeant de l’accueil qu’elle délivrait à cette vexation, coi d’expectation.

Une simple exhalaison vint ponctuer la voix de la Shikaree, et le vampire referma davantage les pans de son ample cape sur lui, décidant de conserver une place d’observateur extérieur. La tension entre ces deux femelles le lassait déjà, ou bien était-ce simplement l’épreuve infligée à ses nerfs ? De nouveau, il observa le dragon, perturbé. Qu’était-ce cette sensation invoquée en lui ? Ce manque dévastateur, comme s’il venait de perdre Aldaron…. Qu’était-ce donc ? Nécessité faisant loi, il ne pourrait réellement se pencher sur tout cela pour le moment, déjà contraint de juguler les clameurs de son esprit secoué. Déjà l’on annonçait le départ, et il se détourna, venant à prendre possession des rênes de Lenwë qui vint percuter son front de son museau en guise de salutation, lui arrachant l’ombre d’un sourire. La proximité de l’animal avait un effet salvateur sur lui, et un bref instant, le vampire retira l’un de ses gants afin de laisser librement courir sa main sur l’encolure puissante, lui murmurant tout bas de douces paroles, lui expliquant le voyage et les paysages qu’ils allaient traverser. La chaleur de sa monture irradiait tout près de lui, mais cette fois, cela n’éveilla pas cette langueur si curieuse et perturbante. Oui, il faudrait qu’il revienne sur ce phénomène en temps voulu. La soudaine présence d’Aldaron se fit pourtant sentir, tandis qu’il glissait de nouveau ses phalanges dans le cuir immaculé de sa gaine. Du coin de l’œil, il lui décocha une mire désabusée. Lui laissant l’opportunité de la parole, les dons se virent ponctués d’une ondulation de cils et d’un soupire contraint. Une de ses mains s’éleva, caressa la joue de l’elfe, alors qu’il glissait de sa voix profonde, mais à la vibration ténue.

« Des colifichets… bien que je t’en remercie. Ta présence sera plus utile que la leur   »

Il n’escomptait pas céder lorsque son lié avait besoin de lui. Son serment de ne jamais l’abandonner n’était que peccadille en comparaison de la profondeur viscérale de son attachement, un enrobage terne de leur vérité. Pour lui, il endurerait, quoi qu’il lui en coûtât, y compris s’il devait faire face à son destin par la suite. Un seul instant, un seul battement de cœur en sa présence valait un millénaire d’existence. Ce simple contact, frêle et éphémère, éveillait déjà en lui l’ébauche d’un brasier combattant fougueusement la nuit. La suite parvint à lui arracher un sourire ébréché, épuisé d’un combat interne, d’une silencieuse guerre d’usure. Le vampire soupira profondément, épaules s’affaissant légèrement avant qu’il ne glisse ses doigts contre la peau fraîche de sa nuque, sous les lourds drapés et la fourrure.

« Je l’espère…   »

L’affirmation s’égrenait, sincère. Il espérait être plus fort que tout cela, il l’avait un jour affirmé crânement, encore pur et innocent des impondérables de sa condition. Malgré l’usure, malgré la cangue, il avancerait pour le suivre, toujours, jusqu’à ce que le dernier lambeau de ses forces s’étiole dans le vide d’une existence douloureuse. Il savait déjà qu’il le ferait, quant bien même il souffrait, quant bien même sa raison lui hurlait d’abandonner ou de fuir, il avancerait, borné, pour continuer de savourer sa présence. Il espérait être plus fort, oui, mais il n’en avait nulle certitude. La seule assurance qu’il possédait, c’était qu’en fin de compte, la fin viendrait, et qu’il se tiendrait alors droit, ou aurait été terrassé en essayant. En lui, la flamme ne demandait qu’à brûler, quoi qu’en l’instant il fut contraint de juguler et d’étouffer la symphonie d’un désespoir latent. Il avançait, peu importe ce qu’il trouverait sur ce chemin de pénitence.

« Mais quoi qu’il en soit, je ne fuirais pas. Je ne me présenterais pas aux montagnes comme un lâche et un faible, elles ne m’accepteraient pas, leur beauté en serait ternie à jamais, de même que les souvenirs que j’ai laissés là-bas. Suffisamment de ma mémoire se trouve souillée, quel que soit le prix, je ne désir nullement en sacrifier davantage à la fange…   »

Il l’étrilla d’un regard oblique tout en se hissant en selle, et s’installa en concluant, une douceur instinctive venant chatoyer dans ses prunelles.

« De plus, je n’ai nulle volonté de ternir ton image et celle du marché noir auprès d’une telle assemblée. Nous aurons le temps, par la suite, d’offrir notre respect aux pics   »

Le voir main tendue lui arracha le spectre d’un rire, et il serra sa dextre quelques instants, avant de se rembrunir, s’installant confortablement sur la selle. Leur besoin mutuel de contact le plongeait usuellement dans une affectueuse désillusion devant leur fâcheuse dépendance, celle-ci était quelque peu entamée mais non moins vaillamment présente, se disputant la souveraineté avec ses soucis et ses angoisses.

« Je ne suis pas un bon cavalier… mieux vaut que je me concentre   »

* * * * *

Il veillait sur lui en silence, ombre à la lueur de l’elfe, toujours à l’affut, vigilant, ne trouvant en cette garde que peu de place pour ses soucis et c’était tant mieux. Tout s’était progressivement atténué, de blessure vivace, l’émotion se faisait sourde, pulsant toujours dans son corps, omniprésente et pourtant éclipsée. Compagne familière, elle teintait nuit et jour mais ne le contraignait pas tant son regard se portait vers l’immédiat de leur situation, engourdissant les autres préoccupations. La présence des vampires aurait ainsi pu le mettre mal à l’aise s’il n’y avait eu le questionnement sur la source de ces attaques. De quoi pouvait-il bien s’agir ? Bien moins badin que son lié, il ne se fendait d’une conversation que quand il désirait en apprendre plus sur la tenue du commerce écarlate et sa logistique, voulant se faire une meilleure idée de ce vers quoi ils chevauchaient. Ce ne fut qu’au flot de ces échanges utilitaires qu’il se prit à jauger des relations entre les Graarh de l’escorte et les vampires présents. En cas de tension soudaine, parviendraient-ils à rester dans le même camp ? Allaient-ils réellement réussir à combattre pieds à pieds ? Auraient-ils même à combattre, au fond ? Mais il n’émettait nul jugement, bien que quelque chose lui semblât discordant, il écoutait uniquement… et entendait. Une journée s’avéra suffisante pour lui permettre de prendre le rythme de leur cheminement, et l’inconfort causé par la selle rejoignit finalement le banc des désagréments auxquels ils s’avéraient forcés de consentir. Il en retirait au moins la beauté du paysage et l’appréciation de Lenwë.

La forêt de Licorok se dessina devant eux, majestueuse, au terme de deux jours d’un voyage dénué de tout évènement marquant. Sa haute futaie bruissait sous le vent froid provenant des plaines, et qui s’infiltrait pour venir siffler contre les troncs puissants aux bois sombres ou argentés. Elle se présentait-là, fière et royale, écrin naturel aux merveilles qui s’épanouissaient dans l’ombre de ces bras feuillus. L’éclat mourant du crépuscule avait depuis longtemps cessé de complimenter cette gardienne vigilante, mais il se représentait fort bien les haubans délicats venant attendrir les feuillages, poudrant d’un or riche l’air alors saturé du parfum de sève. A la place, des lambeaux de nuage et de brume s’accrochaient aux cimes aiguës, donnant à la mer végétale un aspect cotonneux dont on devinait à peine le dessin rond des sentes profondes qui se perdaient, sinueuses…  Le monde forestier se gorgeait de sons diffus, trahissant la vie dans ces bois gelés, mais ces contes antiques, naturels, étaient alors partiellement occultés par les bruits inhérents au campement. Tourné vers le royaume secret, Ivanyr gardait d'un bras l'empaquetage contenant son amant elfique, le regard perdu dans la contemplation des soyeuses ténèbres hivernales, l'âme bercée par la proximité de la forêt et des montagnes, apaisée en l'instant, alors que le feu craquait délicieusement, chantant doucement dans son carcan pour allonger leurs silhouettes et projeter des éclats ambrés sur les alentours, dansant magnifiquement.

Sentir Aldaron bouger attira enfin son attention, et il tourna son visage vers lui, les flammes de l'âtre venant accentuer le dessin sévère de ses traits, le creux de ses pommettes et la douce lueur dorée de sa chevelure platine qui scintillait comme si un rayon de soleil était venu s'y piéger. Leurs regards se croisèrent, se caressèrent et s’étreignirent en lieu et place de leurs corps et il se contenta d'un léger signe de tête de dénégation, perdu dans la contemplation changeante de l'elfe sans que cela ne le vexe. Ses propres prunelles se portèrent sur le groupe réuni près des flammes, observant les silhouettes sombres des vampires sans rien en dire, sans interrompre la fable que leur tissait son compagnon. Ce n'était franchement pas charitable de se gausser ainsi des tensions et inquiétudes des autres, plus encore dans un moment pareil, mais il n'en dirait rien, ne doutant pas que son lié sentirait son avis à ce sujet s'il y prêtait l'oreille, ne désirant nullement s'ouvrir de telles pensées devant des étrangers. Cela ne concernait qu'eux et n'avait pas à être mal interprété par un observateur extérieur. Pourtant, lorsqu'il se tourna de nouveau vers lui, Ivanyr se contenta d'un léger sourire. Qu'il était incorrigible… mais qu'il était bon de le voir capable de s'amuser d'un rien, quand bien même cela ne lui portait pas crédit. Le mage n'avait pas le cœur à le fustiger tant son comportement prouvait une innocente légèreté d'esprit.

« Si c'est vraiment la licorne, nous seront tous très occupés à nous défendre…. Ou à tenter de l'attraper pour l'offrir à la princesse   »

Il le serra davantage contre lui.

« Et s'ils en ont ensuite l'énergie, il faudra encore qu'ils parviennent à me convaincre   »

S'installant de nouveau, il tenta de bercer son compagnon en lui contant sa première rencontre avec les Roona de la grande forêt, de délicates créatures ornant les hautes branches, transformant les conifères en ballets aériens majestueux, saisissant de beauté éphémère. Ivanyr avait été saisit, en entrevoyant une forme de vie si fragile et si belle, trouvant en leur si brève existence l'écho de ses lamentations d'immortel face à un monde en perpétuelle évolution. De sa voix profonde aux accents nordiques, le réincarné se plût à décrire l'intense sensation d'émerveillement que cette rencontre avait provoqué en lui et détailler sans rien oublier ces vulnérables formes de vie prises dans un cycle perpétuel. Lui-même se perdait dans la contemplation du souvenir, le goûtant comme un met rare et précieux, une mémoire intouchée et immaculée, qui n'était pas brouillée par les ténèbres de son esprit délirant et qu'il revivait là, en cet instant, avec autant de bonheur qu'au premier jour. Il était resté des jours sous l'arbre, attendant que les filins de soie viennent à le frôler, ne cessant de se gorger du spectacle auquel il se livrait entièrement. La vie avait alors palpité délicieusement en lui… comme elle le faisait en l'instant, alors que sous sa lourde capuche qui ne le quittait jamais, il apparaissait transcendé de cette expérience magnifique.

Soupirant doucement, il délaissa un moment son elfe enveloppé pour s'approcher du capitaine de la garde. Après s'être assuré de ne pas empiéter sur une affaire importante, le mage chercha à s'enquérir des habitudes de la caravane : prenait-elle toujours le même chemin, avait-elle une escorte, celle-ci était-elle toujours la même ou à tout le moins en nombre égal… Une vague idée se formait dans son esprit mais il ne pouvait gager de sa pertinence. Ne serait-il pas intéressant de ne faire avancer que quelques fûts sur la route habituellement prise et de la contourner avec les autres ? Cela pouvait s'avérer risqué, mais sans doute pas moins que de continuer à suivre aveuglément les traces de leurs prédécesseurs. Ils pourraient de plus sauvegarder une partie de la cargaison si les choses tournaient mal. Ne cherchant pas à imposer à un soldat professionnel la moindre barrière, il se contenta d'évoquer le sujet, se fendant d'en apprendre davantage sur les hypothèses personnelles de cet homme certainement habitué aux missions de terrain. Lorsque ce fut fait, et qu'il se fut ouvert de quelques judicieux échanges, Ivanyr alla retrouver son compagnon pour s'assurer que rien ni personne ne vienne le déranger pour les quelques heures durant lesquelles il pourrait jouir d'un semblant de repos bien mérité. Immobile, il observait la forêt, combattant l'envie viscéral de s'y introduire tout de suite au mépris du danger.

* * * * *

Alors que l'ombre de la futaie refermait ses bras innombrables sur eux, l'esprit du réincarné se retournait encore et encore vers ce simple regard, cet instant éphémère d'hésitation. Cela le détournait de l'impression oppressante qui l’étreignait depuis qu'ils étaient entré dans les bois, et qui contredisait tout précédent en ce lieu. De quoi pouvait-il bien s'agir ? Quel obscure pressentiment cela dénotait-il ? La forêt était effectivement le lieu rêvé pour une embuscade, était-ce cela qui l'inquiétait ? En l'instant il ne percevait rien d'anormal, mais ça ne voulait pas le moins du monde dire qu'il n'y avait rien et il leur fallait encore s'enfoncer dans la forêt avant de pouvoir penser repérer ce qui traquait les convois. Néanmoins, cela ne signifiait pas que ceux-ci n'étaient pas suivis dès leur entrée sous le couvert végétal… Après un rapide coup d’œil alentour, il décida donc de tester immédiatement cette théorie. Fermant les yeux, le vampire appela le flux magique à lui, bruissant l'incantation du troisième oeil* avant de rouvrir les mires… S'ils pouvaient prévenir une attaque surprise avant que le couperet ne s'abatte sur eux, ce serait certainement l'idéal.
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Dernière édition par Achroma Seithvelj le Lun 30 Juil 2018 - 19:25, édité 1 fois

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- Lieu -

La forêt de Licorok

[Intrigue] Neige écarlate Snow_e10


Aux aurores, le campement plie rapidement bagages. Vous qui avez dormi face à l'impressionante forêt, vous avancez maintenant en sa direction. Cargaison attachée et chevaux scellés, vous vous confrontez à cet immense mur de conifères qui s'étend ou que vous portiez le regard, que ce soit à l'Ouest ou à l'Est. Cette imposante architecture, composée de si anciens arbres que vous pourriez le qualifier de titans vous coupe le souffle. Vous ne pensez pas pertinent de chercher à mesure leur hauteur, vous savez qu'elle vous dépasse, que cette forêt qui vous attend, vous observe, vous avalera dans l'inspiration de sa mystérieuse respiration, car elle vous semble animée par quelque chose. Quelque chose qui est présent tout autour de vous, caché derrière chaque troncs enneigés, et qui vous chuchote à l'oreille. Malgré la beauté enivrante de ce lieu onirique,  vous êtes mal à l'aise.

Dès que vous passez l'entre deux des premiers pilliers de la forêt, un froid immense vous envahit. Au sein de cette immensité naturelle, vous découvrez un organisme complexe, pourtant gangrené par le gel. De la vie piégée à l'intérieur d'un cristal de glace. Chaque choses vous semble profondémment magnifique, mais figées dans le temps, loin, très loin de son emprise, certaines ne vous ont pas même l'air reliées à l'espace. La neige y est plus dense, mais plus molle aussi, elle craque moins sous vos pas et vous y laissez des traces nettes et profondes. Les arbres sont serrés entre eux, vous n'êtes pas toujours sûrs de la route à suivre, le capitaine semble hésiter par moments, alors bientôt vous contentez vous de suivre un ruisseau gelé depuis peut être des centaines d'années. Vous passez les mains dans le feuillage épineux de sapins pour en récolter les épaisses couches de neiges, et parfois quelques stalactites. Le soleil crève facilement le feuillage discret de ces végétaux enneigés, pourtant, ses rayons semblent perturbés, comme si vous aviez pénétré un autre monde, parallèle au vôtre, mais singulièrement différent, dans lequel vous ne seriez plus qu'une demi-réalitée...

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Irina Faust

Compétence utilisée : force mentale niveau maître. Taux de réussite 75.

Modificateur => + 5 race vampirique

Résultat =>  réussite !

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Asshaal Sitaare-ke-tahat

Compétence utilisée : force mentale niveau bon. Taux de réussite 55.

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- 56 ou plus échec.
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Kaalys

Compétence utilisée : force mentale niveau bon. Taux de réussite 55.

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Aldaron Leweïnra

Compétence utilisée : force mentale niveau Grand maître. Taux de réussite 85.

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Achroma Seithvelj

Compétence utilisée : force mentale niveau maître. Taux de réussite 75.

Modificateur => + 5 race vampirique

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Dernière édition par Le conteur le Ven 27 Juil 2018 - 19:47, édité 2 fois

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Un voyage nécessaire, mais épuisant et harassant. Voici ce qu'était cette mission. On avait pas idée d'installer sa forteresse à deux semaines de voyage de son point d'approvisionnement. C'était comme dire au monde entier "Venez nous attaquer ici, nous sommes vulnérable." Cela m'avait choqué la première fois que j'avais eu à faire le trajet. D'autant qu'il passait par une forêt tellement dense que l'on ne pouvait voir bien loin. Un piège en soit pour les imprudents qui osaient s'aventurer là sans une certaine préparation. D'autant qu'aucun tracé n'avait été dessiné pour faciliter ce trajet. Les premiers architectes vampires s'étaient contenté de construire des villes, mais rien pour les reliés. Sauf les passages secret du Prince. Une aberration. D'autant que j'étais convaincu que je ne les connaissais toujours pas tous. Enfin...

La première partie de ce voyage s'était déroulé calmement. Même la présence d'Asshaal ne parvenait à m'agacer d'avantage. Elle faisait ce pourquoi elle était venu, à savoir se porter en avant pour essayer de repérer les traces de possible agresseur, aux côtés des graärh qui me surveillait toujours un peu, d'une manière ou d'une autre. Enfin, pour ce voyage, c'était le graärh responsable de l'équipe féline qui se chargeait de m'observer, permettant ainsi à ses frères et sœur de se concentrer pleinement sur ce qui se déroulait autour. Pour ma part, je me permettais d'observer le paysage autour de nous, observant le défilé des plaines blanches, presque immaculées, qui laissaient bientôt place aux massifs forestiers.
Le deuxième jour, un campement installée un peu avant l’orée de la forêt nous accueillit, permettant à ceux qui en avait besoin, de se rapprocher d'un feu de camp. Les guerriers se relayaient là pour se réchauffer. Pour ma part, je veillais surtout à ce que chaque vampires ai sa ration de sang prévu à l'avance, tandis que les autres races ai un repas digne de ce nom. Pas trop copieux, mais suffisamment nutritif pour leur permettre de tenir le rythme pour le reste du voyage.
Pour cela, j'eu même Lewan qui s'exclama que ce n'était pas à moi de faire cela.


-Comment puis-je demander à des gens de se battre pour ma cause si je ne prend pas soin d'eux lorsque je le peux? J'ai beau être à la tête du royaume, je n'en reste pas moins une individualité parmi la multitude. Il faut donc que je me rende utile pendant le voyage. Déclarais-je à la vampire.

J'écoutais dans le même temps les récits qui étaient comté au coin du feu, et je fus particulièrement intéressée par celui de l'elfe. Ce fut, cependant, la remarque du vampire qui l'accompagnait qui me fit réagir, tandis que je lui remettais une tasse avec du sang. En effet, j'avais profité de ces quelques jours pour observer ce duo pour le moins étrange et je n'avais guère tarder à deviner que le compagnon de Triade était un vampire. Par contre, j'avais également remarquais que celui ci ne se sentait pas à l'aise. Avait-il quelque ennemis en ces terre? Je n'aurais sût le dire et cela m'intriguait fortement. Mais ce qui m'intriguait également fut la remarque qu'il fit quand au fait que le groupe ne tarderait à être bientôt occupé si nous avions à faire à une Licorne. Surtout si les gens souhaitaient la capturer pour m'en faire cadeau.
Je restais un instant surprise par pareille déclaration, avant de me reprendre.


-Si par un effet du hasard, il venait à s'agir de pareil créature, je ne souhaite aucunement que l'on essaye de la capturer pour m'en faire un cadeau. Que suis-je pour vouloir faire d'un être pareil un simple trophée. Non. Si je dois un jour avoir au près de moi une licorne ou tout autre créature que ce soit, cela serait le fait de mes propres prouesses. Si il est une choses que j'ai apprise depuis que je suis ici, c'est que si l'on veut quelque chose, il faut aller le chercher par soit même et non pas attendre des gens qu'ils vous le donne. C'est d’ailleurs la raison pour laquelle je suis venu participer à cette expédition. D'autres seraient probablement resté au chaud dans leur forteresse à attendre que d'autre agissent en leur nom. Pour ma part, je préfère être au côté des gens. Je ne saurais me battre avec une épée, mais je pourrais essayer de vous soutenir par d'autres moyens.

Ce faisant, je hochais de la tête à l'attention du groupe pour rejoindre ma tente ou j'écouterais les rapports de mes deux officiers vampire et graärh sur le déroulé de la journée et la prévision du reste de l'expédition...

La nuit s'écoula sans heurt et au petit matin, on leva le campement. Le Capitaine avait donné les consignes, déclinant à regret la proposition que lui avait fait le vampire. L'idée de séparer le groupe était aguichante, mais l'on manquait d'hommes disponible pour la réaliser. Et surtout de temps pour le faire.
Tandis que le campement finissait de se ranger, je regardais cette forêt. Je ne la connaissais pas. Et cela était une source d'ennuis pour moi. Cela signifiait des dangers que je ne pouvais mesurer ou estimer. Nous savions juste que ce qui ce cachait là avait déjà tué un nombre non négligeable de soldat, mais nous ne connaissions pas pour autant pourquoi ou même comment. Nous étions donc venu pour déterminer cela. Mais à quel prix. Etait-je réellement prête à sacrifier des vies pour le savoir? La réponse était évidente pour moi. Mais l'était-ce pour les autres? Je ne pouvais le dire. Je ne pouvais dire si les gens étaient prêt à donner leur vie pour juste avoir l'information qui nous manquait. Certains étaient là par devoir envers leur peuple, comme les gardes vampires, d'autre par curiosité.

L'on se mit bientôt en route et le convois s'enfonça sous la canopée forestière, abandonnant les espaces dégagés pour se faufiler entre les arbres, éternels gardiens de ces lieux.
Durant un temps, nous avancions en suivant les ordre de mon officier vampirique. Mais plus nous nous enfoncions sous la couverture des arbres, plus il semblait ne plus savoir par ou nous devions prendre, hésitant sur la direction.


-Que ce passe-t-il, Capitaine? Je l'appelais afin de comprendre la source de son problème. Je n'étais certes pas une pisteuse, mais je pourrais peut être l'aider d'une manière ou d'une autre. Ou alors quelqu'un d'autre le pourrait. Et pour cela, nous devions savoir.

Cependant, je devais bien reconnaître que je sentais que quelque chose d'étrange se déroulait par ici. Comme ci quelqu'un nous observait, attendant le bon moment pour nous attaquer. Et je guettais donc les alentours, cherchant un signe qui pourrait m'indiquer l'éventualité d'une attaque. Cependant, je devais masquer mon propre malaise afin de pouvoir amener les soldats à donner le meilleur d'eux même dans ce qui semblait déjà nous échapper.
Je fis signe aux visiteurs de se rapprocher, afin qu'ils puissent entendre, adressant le même signe à l'attention de la rodeuse graärh. J'aurais bien demandé au seigneur dragon de faire de même, mais sa taille m'en dissuada. Le temps qu'il se retourne pour écouter, il risquait d'offrir son flanc à une attaque. Et cela, je ne pouvais le permettre. Les arbres risquaient également de le gêner fortement pour la suite.

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Asshaal

Compétence utilisée : perception  niveau bon. Taux de réussite 55.

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Résultat =>  échec è_é

- 5 ou moins réussite critique.
-  54 ou moins réussite.
- 55 ou plus échec.
- 95 ou plus échec critique.



Dernière édition par Le conteur le Mar 31 Juil 2018 - 14:08, édité 2 fois

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'MJ' : 80

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Asshaal regardait les étranges rituels ou manières d'agir de l'elfe et du vampire à se regarder comme des merlans fris. Chez les Graarhs, l'amour en tant que telle n'existait aucunement, il n'y avait pas de logique à cela. Alors, elle ne pouvait pas comprendre ce qu'il se passait, elle était déjà grand-mère, mais cela n'avait pas une telle place à occuper les soirées des deux tourtereaux. Les veillées au camp de feu étaient assez instructives, même si elle restait à ne rien dire en mangeant des viandes séchées de sa réserve personnelle, qu'elle n'offrait à personne, même qu'elle refusait aux autres. Elle avait sa propre façon de manger, elle pouvait paraître complètement folle, mais c'était ainsi. Elle avait une bonne réserve de cette dernière, mais si le voyage durait plus longtemps que prévu, cela risquait d'être un souci. Il faudrait qu'elle trouve une manière de refaire les stocks aussi terrible que ce que cela voulait dire. La graarh écouta d'une oreille les dires de l'elfe qui se voulait être dramatique ou pour faire peur. Cela lui rappelait également les histoires que se racontait sa tribu entre eux, une manière d'apprendre en somme.

« Les licornes existent, c'est un fait, mais vous serez heureux de ne jamais en rencontrer... Vous pouvez me croire. Sinon, mon peuple avant l'arrivée de vos peuples n'avaient jamais vu de dragons, ils sont arrivés avec vous. »

Indiqua alors à la suite du discours de l'elfe au sujet des licornes d'une voix neutre, comme si c'était quelque chose de banal au final. Elle était une guerrière et une pisteuse, alors elle en avait vu des créatures plus ou moins dangereuses. Elle n'était pas sensible à ce genre de peur, le fait d'entendre une histoire faites pour faire peur. Elle était perplexe, mais c'était peut-être les histoires de ces nouveaux peuples, qui était-elle pour juger de la sagesse de leurs anciens ? Elle se tut alors se contentant d'écouter en mordant dans sa viande séché, jusqu'au moment où il dit que les vampires contrôlaient l'île. Évidemment, elle ne pouvait laisser passer de tels mots.

« Les morts qui marchent ne contrôlent pas ce continent, ces terres sont aux Graarhs, nous les avons simplement autorisés à vivre sur une partie de nos terres vu qu'ils ont nul part où aller. »

Asshaal ferma alors les yeux un bref instant avant de commencer son récit.

« Les légendes Graarhs sont souvent emplis d’enseignement, c’est ainsi que l’on se transmet nos savoir, mais oui, vous avez raison, il y a bien l’histoire du graarh que l’on nommait Brek Barf. On dit que c’est même grâce à lui que c’est grâce à ses exploits que notre tribu dirige aujourd’hui la légion du nord et toutes ces terres. Cependant, Brek Barf désirait follement une femelle, l’Aaleeshaan de la tribu, comme bon nombre d’autres Graarhs d’ailleurs. La femelle ne désirait pas prendre de compagnon, alors lorsque Berk Barf se présenta à son tour, évidemment … elle refusa, et elle lui proposa une quête impossible afin de se débarrasser de celui-là aussi. Il devait donc vaincre les plus terribles des créatures de nos terres ! Il parcourut alors ces terres gelées de tribus en tribus en demandant asile, pour apprendre d’eux, savoir selon eux, qui étaient les plus dangereuses créatures. Ainsi, Brek Barf tua Manoroth, un rhinocéros laineux bien plus massif que les autres. Il réussit également à se débarrasser de Hediya, une femelle fenrisulfr des montagnes et de Timéria, un énorme ver des glaces si imposant qu’il menaçait de de fendre en deux l’ile !

C’est ainsi qu’il revint en conquérant auprès de la femelle, sa quête terminée, mais l’Aaleeshaan refusa, car malgré ses exploits, ce n’était pas suffisant pour elle. Brek Barf était cependant devenu connu grâce à toutes ses chasses, et elle ne pouvait se permettre sans perdre de l’honneur à simplement refuser, alors elle lui confia une dernière tâche, encore pire et difficile que toutes les autres, il devait lui ramener la corne de Licorok vivant dans cette forêt ! C’était de la folie, personne n’en était revenu vivant, elle était certaine qu’il allait refuser, mais c’était sans compter son courage. Cependant berk Barf accepta, il se rendit alors à la rencontre de la plus périlleuse des créatures, personne ne sait exactement ce qu’il s’est passé, il n’en dit rien, mais quoi qu’il en soit, il se présenta avec la dites cornes à l’Aaleeshaan, et elle dût bien acceptée de le choisir comme compagnon … Voilà l’histoire de cette licorne. Si cela se trouve, elle est toujours vivante aujourd’hui.
»


Asshaal était en tout cas agréablement étonnée d’entendre Irina dire qu’elle avait appris depuis qu’elle était ici qu’il fallait faire les choses soi-même. Peut-être il y avait-il un espoir pour sa personne après tout ? Elle semblait être sur un chemin intéressant. Bien entendu, elle n’en dit rien et se contenta d’un simple regard plus neutre que d’habitude, mais sans doute peu perceptible.

Le lendemain matin, un homme de la Garde semblait prendre la parole, apparemment pour donner des instructions précises. À ses yeux cela ne changeait pas grand-chose, elle devait faire son travail, mais elle n'avait aucune nécessité de ce type de motivations. Les peaux lisses étaient vraiment étranges tout de même. Ils pénétrèrent alors dans la forêt et elle avait une étrange impression, de la magie ? Des esprits gardiens bafoués ? Peut-être un peu des deux. Le chemin semblait si sinueux qu’il semblait être difficile de suivre un chemin à travers l’immensité de la forêt, surtout avec un chariot rempli et la fameuse roulotte de la princesse. Si l’ambiance était particulier ici, il y avait tout de même des recettes pour ne pas se perdre, elle utilisa alors sa bague des quatre vents afin de réussir à se frayer un chemin dans la même direction.

« Mundi … »

Asshaal indiqua alors si cela fonctionnait la direction prise se retenant difficilement de faire un commentaire sur la manière de transporter une cargaison en forêt. Ils seraient bien mieux à pied ! Elle chercha en tout cas des traces d’animaux ou des bruits afin d’être certains que cette forêt était bien vivante ou vraiment pourris par quelque chose de dangereux. Elle connaissait bien ces terres enneigées et cette forêt ne ferait pas exception. Elle plissa les yeux et toute en discrétion, la féline se rapprocha du carrosse de la princesse vampire.

« Il faudrait voir un chemin sur la distance, et notre équipée n’est vraiment pas discrète … si des ennemis quels qu’ils soient se cachent, nous serons pris au dépourvu. Un graarh pourrait certainement monter à un arbre pour voir à distance ce qu’il se trouve autour de nous. Cette forêt est immense et légendaire, si nous ne savons pas où nous allons, nous pouvons tourner des jours ici. J’ai l’impression de suivre les traces de Brek Barf … »

L’éclaireuse observa alors les alentours de sa grande hauteur en plissant les yeux. Les conditions de cette expédition était mauvaise à ses yeux, elle aurait presque préférée faire un détour vu la forêt.

« Il y a … quelque chose d’étrange ici. Nous avons trouvés des traces fraiches de grands canidés, surement des Fenrisulfrs, un peu plus à l’écart de la rivière, Ils ont la fourrure blanche et striées de bleus très clair, c’est une créature résistante aux attaques physiques, très agressif et un très bon chasseur. Vous devez vous en méfier, et il vit en petite meute. Cependant, les traces qu’il y a …disons que l’animal doit être quatre fois plus grand qu’un loup classique, et vu que les plus grands font deux mètres au garrot et qu’il est impossible de le semer à la course … Il semble suivre notre expédition, et cela depuis un moment. Si nous ne faisons rien, ils risquent d’attaquer, car je doute qu’il soit seul. Je pourrais tenter de discuter avec lui, il doit être en train de nous observer à l’instant … mais on pourrait suivre les traces … »

Asshaal pouvait utiliser sa rune personnelle pour tenter de communiquer, mais ils pouvaient toujours choisir d’envoyer un groupe en éclaireur. La décision en revenait à la princesse, mais elle agirait comme elle le sentirait si jamais aucune décision sage était prise.



Objet magique utilisé :
Spoiler :



Spoiler :


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Le convoi c’était finalement mis en route sous l’ombre du jeune dragon. Ce dernier dégageait fréquemment la voix afin d’offrir aux bipèdes une route praticable, éclairant de son feu azuré les visages emmitouflés de chaque membre de l’expédition.
Après deux jours de voyage, le convoi s’arrêta aux abords de la forêt de Licorock. Kaalys aurait eu dix fois l’occasion de faire l’aller-retour entre la cache et le port, à bien y penser, mais ce dernier ne tenait guère à servir de mule, aussi se garda t-il de parler de cette possibilité.
Loin d’avoir froid, le saurien s’éloigna du campement pour chasser, son estomac réclamant de quoi se remplir. Ce n’est qu’à son retour, la nuit étant alors bien installée, que Kaalys se rendit compte de la tension palpable au sein du camp. Que s’était-il passé durant sa courte absence? Les arbres étaient si grands qu’il pouvait se faufiler en dessous et s’approcher des bipèdes, observant leurs allées et venus sans un mot, les toisant de ses grands yeux dorés afin de comprendre ce qu’il avait manqué.

Ainsi, les bipèdes sont superstitieux…

Kaalys ne l’était pas, aussi prenait-il les mots d’Aldaron avec sérieux. Ses nombreuses allées et venues au sein de Nyn-Tiamat ne lui avait jamais permis de voir une licorne de ses propres yeux, mais si une telle créature croisait leur route, le dragon était prêt. Le reste de la nuit se passa sans troubles et le Nacré en profita pour se reposer également.
Aux aurores, l’agitation du camp le fit ouvrir un œil. Il darda les préparatifs sans bouger, encore un peu endormis, et se redressa doucement lorsque le capitaine des vampires lança son ultime appel.

Le convoi se mis de nouveau en marche quelques minutes plus tard tandis que Kaalys se relevait, profitant de la distance entre lui et les chariots pour s’ébrouer et faire tomber la neige de ses écailles. Les arbres immenses bordaient la route, sentinelles immobiles et terrifiantes. Plutôt que de prendre son envol et risquer de ne plus voir le convoi, Kaalys emboîta le pas à ce dernier, ses cornes ne parvenant même pas à frôler les hautes branches des sapins enneigés.
Le jeune dragon se surprit à trouver se paysage magnifique, emprunt de mystère et d’une aura magique qui le faisait frissonner. L’absence de vent lui permettait d’entendre le crissement de la neige sous ses pattes tandis qu’il fermait la marche en observateur silencieux.

Soudain, entre deux arbres, une lueur attira son regard. Ses sourcils écailleux se froncèrent, ses pupilles se dilatèrent pour tenter de mieux voir. Entre les arbres, tel un fantôme, une jument le fixait, sa robe blanche la rendant presque invisible. Le jeune dragon étendit doucement son esprit au-delà du convoi, cherchant cette soudaine apparition qui venait de se soustraire à sa vue tandis qu’il lui semblait sentir une étrange agitation. La magie était troublée en ces lieux, distordue, et sa propre perception s’en trouvait atténuée.

Les éclaireurs Graärh revinrent au moment où le convoi s’atteler à contourner un tronc gelé – que le saurien ôta de la voie sans forcer – et informèrent le capitaine de la présence supposée de loups géants. Des traces auraient été repérées. Cette nouvelle était loin d’inquiéter le jeune dragon. L’apparition qu’il avait aperçue plus tôt l’alarmait davantage. Les propos d’Asshaal ne firent que confirmer ce sentiment.

— Qui que tu sois, sors de ta cachette. Laisse-moi te voir. Gronda t-il en direction de la forêt, sa voix portant au-delà des arbres sans troubler les bipèdes, qui ne se doutèrent de rien... Ces bipèdes sont sous ma protection...

Spoiler :

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Kaalys

Compétence utilisée : force physique  niveau bon. Taux de réussite 55.

Modificateur => + 10 race draconique

Résultat => échec

- 5 ou moins réussite critique.
-  65 ou moins réussite.
- 66 ou plus échec.
- 95 ou plus échec critique.



Dernière édition par Le conteur le Lun 6 Aoû 2018 - 11:15, édité 1 fois

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'MJ' : 90

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    L’elfe à la peau sombre devinait aisément comme Ivanyr s’en trouvait dépité qu’il joue ainsi. Il pouvait, d’ici, imaginer sa main mentale venant se claquer sur son propre faciès et cela l’amusait plus encore. C’était un peu la poêle qui se moquait du chaudron quand on pensait à une certaine histoire de champignons ! Toutefois, le voir sourire ne fit que le conforter dans l’idée qu’il pouvait bien se permettre ce genre de distraction. Une fois dans la forêt, l’ambiance serait bien trop lourde pour la curieuse plaisanterie, mieux valait qu’il en profite dès à présent…Et puis, n’avait-il pas quitté ses fonctions de bourgmestre en partie pour sortir de cette image de parangon de politique, droit et rigide ? Évidemment, il était toujours droit et rigide, il ne pourrait pas se changer en un claquement de doigts et il n’en avait pas vraiment envie. Le jeu de manigances était encore bien trop utile à son cœur pour qu’il n’abandonne. Mais ce soir, il avait envie de s’amuser un peu de ces pauvres hères trop sérieux, si facilement manipulables et influençables sous une fable travaillée, façonnée, dirigée pour qu’en découlent les tremblements de peur. Il appréciait de constater comme quelques mots de sa bouche donnaient le frisson et l’angoisse : cela avait un côté très rassurant. Ainsi était-il le créateur de sentiments dans le cœur des gens. Bons ou mauvais, ils étaient son choix, sa volonté. Si on lui ôtait sa voix, que deviendrait-il ? Elle était là pour s’enrouler autour du pouvoir, celui-là même qui lui permettrait d’évincer les tyrans : jamais plus il ne retournerait à Morneflamme. Quant à ceux qui chuchotaient de lui des rumeurs sur sa propre dictature ? Aldaron attendait d’eux des preuves. Qu’on pointe du doigt quel acte odieux il aurait commis pour mériter le titre de despote. Il n’en était pas un et il priait les esprits de l’en préserver.

    Le sourire de la Triade s’élargit doucement au propos de son inséparable avant de le taquiner, dans un murmure confidentiel : « M’est d’avis qu’ils risquent d’argumenter longuement et toi, de t’ennuyer beaucoup ou de mettre fin prématurément à leurs revendications. » Il fut surpris, cependant, d’entendre la voix d’Irina s’élever à ce moment-là. Et si près. Elle les espionnait ou elle n'avait aucun respect pour leur intimité ? Dans les deux cas, il était mal avisé de se manifester pour signaler qu'elle avait entendu les paroles qu'ils échangeaient… Mais Aldaron était trop bien élevé pour l’envoyer paître en bonne et due forme. En prenant un peu de recul, il pouvait se dire qu’elle était passé à côté d’eux pour leur rendre service. Les prunelles d’émeraude se posaient alors sur le bol de sang. Ah ! La voilà la raison ! Avec un sourire aimable sur ses traits doux, il déclinait l’alimentation de son lié : « Votre générosité et dévouement sont appréciés mais Ivanyr a été policé par le cercle des Anciens. » Ne lui avait-il pas dit que sa Lame Blanche était de fils de Cyrène ? L’Ancienne, trépassée, était réputée, comme ses pairs, pour être un parent très attentif à la discipline et à l’éducation de ses infans. « Il sait dompter sa Faim et je suis là pour la combler, le cas échéant. » Il tendait le bol offert à un autre vampire, à proximité, dans un geste qui semblait demander pardon pour l’histoire sombre qu’il avait conté. Cela lui octroyait le temps de pondérer les paroles d’Irina. C’était très étrange comme façon de faire : se montrer à la fois charitable et proche du peuple d’un côté, mais aussi méprisante, de l’autre, sur ce que pouvait accomplir ses troupes. A moins qu’il s’agisse de narcissisme ? De domination ? Un échec n’était pas nécessairement causé par la défaillance du perdant. Elle pouvait l’être par les forces du gagnant.

    Quoi ou qui que soit ce qui avait perturbé le Commerce Écarlate, cela s’était joué habillement des gardes et rôdeurs vampiriques. Devait-on jeter le blâme sur ces pauvres âmes qui avaient trouvé la mort ou disparu en obéissant aux ordres de leur reine ? N’était-elle pas un peu ingrate d’appuyer sur la défaite de ceux qui, loyaux, avaient écouté sa voix ? Les Kohan avaient fait ce genre d’erreur et ils s’étaient retrouvé avec une rébellion sur le dos ! Elle l’intriguait, et pour l’heure, il ne savait pas sur quel pied danser, avec elle. Son caractère, sa façon d’être et de penser lui échappaient mais n’était-il pas là justement pour cela ? Ce péril du Commerce Écarlate était une excuse à la fois sincère et bien utile pour camoufler d’autres projets. L’elfe ne faisait que rarement une chose dans un seul but. Il y avait la raison officielle et l’officieuse. Les deux étaient authentiques. Ce trajet et sa visite à Aerthia lui permettraient de jauger des compétences de cette nouvelle reine. En ferait-il une alliée ? Une débitrice ? S’il l’aidait… Ne serait-ce qu’un peu à rétablir l’équilibre dans son règne ? Il réservait son jugement, se promettant de ne pas sauter sur des conclusions hâtives. Il ajouta d’une voix égale, emprunte d’un calme royal et d’une sincère courtoisie : « Votre témérité et votre courage vous honorent, Princesse. Permettez-moi de craindre néanmoins pour votre santé : vous finirez par avoir mal aux pieds à force d'aller chercher ce que vous désirez. Si la vie vous a appris pareille leçon, entendez que vos prouesses vous glorifieront autant qu'elles vous éreinteront et qu'agir par soi-même n'est pas un gage d'efficacité ou de réussite. » Seulement de fierté et d’ego mal placé. Ou de désespoir de cause.

    Bien sûr, il comprenait tout à fait qu'elle veuille jouir de la satisfaction d'avoir fait quelque chose de ses propres mains, pas seulement pour le regard des autres, mais par contentement personnel. Tout un chacun aimait à s'essayer au jeu de la créativité, Aldaron le premier, et nul n'était pas à l'abri d'une défaite monumentale pour autant. Il l'avertissait que l'échec ferait d'autant plus mal si elle était incapable d'atteindre seule le but qu'elle se fixait, dédaignant et dévaluant le travail, même inaccompli, des autres. Car si sa garde avait échoué, elle le pourrait aussi, et ce n'était pas sa colère qui la sauverait… « Je vous avoue avoir essayé le tricot, il y a un siècle ou deux... » Il justifia très rapidement, avec un large sourire plein d’amusement et d’autodérision : « Dans un moment d'égarement je suppose... » Sur le coup, il avait trouvé cela très fun ! Et ses années à vivre auprès des hommes avaient été la période la plus riche en découvertes plus ou moins utile. Il avait été un grand enfant en pleine exploration d’un nouveau monde... « Mais il fallait me rendre à l'évidence : si je voulais porter des chaussettes, mieux valait que je n'en sois pas le créateur. » Si la moquerie sur ses propres défaites faisait la forme de la plaisanterie, le fond était plus lourd de sens. Il appuya son regard verdoyant sur la reine des vampire, lui octroyant le temps de saisir toutes les subtilités et les sous-entendus de son discours avant de reprendre, avec une douceur pédagogue : « Recevoir un don n'est pas un aveu de faiblesse ou d’infériorité, ou même de fainéantise. Ou tout ce que vous pouvez mettre de dégradant derrière cette offrande sincère. Il est la preuve que vous méritez ce cadeau, si celui qui vous l'offre vous juge légitime à le recevoir. » Il posa lentement sa main sur celle d'Ivanyr, laissant sous entendre que son cadeau secret à lui, pour elle, se trouvait sous cette capuche.

    L’aura du Dragonnier défunt, Aîné des Vampires qui aurait pu être prince noir s’il n’avait pas refusé cette place, était encore brillante. Dans le cœur des vampires, ce visage était le gage d’une splendeur d’antan et d’avenir, l’espoir qui manquait au peuple de la nuit pour assurer sa cohésion. Aldaron pouvait lui offrir l’appui du dragonnier… Ou retourner cela contre elle. En vérité, tout dépendait de ce que l’elfe jugerait de cette femme. Avait-elle les épaules pour être une princesse solide, une alliée sur laquelle se reposer ? Qu’avait-elle à lui offrir ? Était-ce un bon investissement ? Le cheval sur lequel parier ? « Ne sous-estimez pas la valeur des offrandes. Les gratifications des petites gens, leur volonté de vous accompagner, de se battre pour vous, et vous satisfaire… Ont bien plus de valeur que ce que vous arracherez bec et ongles. » Ainsi fonctionnait le Marché Noir. L’implication de chacun faisait sa plus grande force. Qu’importe qui lui rapportait le licorne, Aldaron trouvait que le don serait bien plus gratifiant que la fierté héroïque, car dans le premier cas, il savait qu’il ne serait jamais seul. Il la salua d’un signe de tête ferme, annonçant que cette discussion se terminait là, qu’il n’en ajouterait pas d’avantage. Il s’appuya de nouveau contre le torse de son amant, emmitouflé dans l’épaisse et douillette fourrure. Il porta son attention sur le récit d’Asshaal et, bien heureux d’entendre cette histoire au complet pour une fois, il la remercia chaudement de son intervention. Puis il s’endormit à la l’anecdote du Conteur, son lié, dont les vibrations graves de sa voix à l’accent nordique apaisaient ses craintes, chassaient ses cauchemars destructeurs pour un parfait repos.

    Le réveil fut, comme à son habitude, une lente traversée du désert. Après avoir marmonné à l’intention d’Ivanyr, alors qu’il était encore tout ensuqué de sommeil, qu’il n’avait pas envie d’aller à l’école, il ouvrit péniblement les yeux. Il n’avait plus l’âge d’aller refaire une éducation, mais s’il se sentait revenir sur ces périodes de sa vie qui avaient été tronquée trop tôt, c’était parce qu’il ressentait le manque de ne les avoir vécu pleinement. Sa paternité, si jeune, avait sonné le glas de son innocence et avait brisé son développement naturel. Les minutes eurent raison de son éveil et il finit par émerger des limbes et des fourrures. Le discours du capitaine vampirique lui arracha un sourire joueur, loin de se repentir de son histoire de la veille et encore moins de faire semblant de regretter. L’elfe était un homme franc et affirmé. Même ses fables stupides, il les assumait sans broncher. Le convoi se mit en route par la suite, s’engageant au sein des ombres menaçantes du décor. La forêt lui laissait un drôle de pressentiment. Celui d’être observé. S’il n’avait pas connu pire avec Morneflamme, il aurait probablement eu quelques sueurs froides. Ses sourcils se fronçaient délicatement alors que ses mains, gantées, caressaient l’encolure de son destrier elfique. L’Alliance du Premier lui faisait également ressentir des picotements singuliers et flous en provenance de Kaalys. Le danger semblait peser sur sa magie, la bouillant et rendant le saurien plus vulnérable qu’à l’ordinaire… Et eux aussi. Car ce qui impactait les intermédiaires du plan astral qu’étaient les dragons, les touchait également. Ce que lui murmura Ivanyr au sujet de l’omniprésence de la magie dans la forêt étrilla ses craintes. La trame se manifestait sous forme de flux, des filaments astraux qui convergeaient et divergeaient. Là, l’air était saturé. L’environnement s’était bouleversé… Et pouvait être à l’origine des égarements du Capitaine, car il allait sans dire que même si celui-ci n’en manifestait pas clairement la défaillance, probablement par fierté mal placée, il n’en demeurait pas moins vrai qu’il avait du mal à s’orienter et était même peut-être perdu.

    D’agacement muet, Aldaron tapotait du bout des doigts la selle de son cheval, tenant de manière régalienne les rênes de la bride de son autre main. Le peu de réactivité d’Irina au sujet du comportement étrange de son capitaine l’irritait. Peut-être avait-elle cogité les propos de l’elfe et avait trouvé qu’il était de bon goût de ne pas dédaigner le travail de ceux qui lui vouaient allégeance… Mais il fallait aussi savoir se montrer ferme avec ses hommes lorsque le danger planait autour d’eux. Une main de fer dans un gant de velours. Ce qui faisait d’une personne un bon leader, c’était de trouver ce point d’équilibre entre la fermeté et l’accompagnement humain. Un bref instant, il eut très envie de faire tomber la capuche d’Ivanyr pour révéler le visage d’Achroma Seithvelj et annoncer fermement que la direction de ce convoi était reprise par l’Aîné. Cela aurait très certainement décrédibilisé Irina et aurait rompu toute possibilité d’alliance, car il aurait présenté Ivanyr comme un rival légitime au pouvoir, plutôt que comme un allié… Mais il jouait avec des vies. Si officiellement, ce convoi était sous la responsabilité de la Princesse Noire, il l’était aussi, officieusement, sous celle du Marché Noir, dont la Triade représentait tous les espoirs. S’il n’était pas à l’abri d’une erreur, il préférait éviter d’emprunter un chemin sinueux quand il pouvait l’anticiper. Ainsi jaugea-t-il du poids des vies vampiriques qui escortaient ce convoi au poids des vies du royaume vampirique et ses opportunités. Ses doigts cessèrent de tapoter discrètement sa selle lorsqu’il jugea qu’il était encore rentable d’accepter de ronger son frein. Mais il était à deux doigts de créer une remise en question du pouvoir de la couronne vampirique pour parvenir à dénouer cette situation qui n’avançait pas.

    Il opta donc pour une version intermédiaire : il sortait, sans l’annoncer, du commandement de l’escorte vampirique. Il n’était plus un soldat, il reprenait son rôle de chef… Mais uniquement pour lui-même. Il se libérait et s’émancipait pour agir sans avoir les mains nouées. Lorsque le Capitaine annonça qu’il n’y avait aucun problème, l’elfe grinça entre ses dents, mais assez audiblement : « J’ai connu des aveugles qui semblaient moins perdus que vous en terres connues. Je suis un étranger ici, je ne connais pas ce lieu. Mais vous, oui. Et c’est ce qui fait votre force. Avez-vous déjà fait cette traversée dans la forêt de Licorok ? Plusieurs fois ? Connaissez-vous la route ? Avez-vous… Tous... » Son regard d’émeraude balaya l’assemblée, qu’il s’agisse de la princesse, des vampires ou des graärhs alors que sa voix devenait sombre et grave, poignante d’un charisme maîtrisé : « Déjà ressenti la pression que cette forêt a sur nos esprits et sur notre magie ? Aussi forte que là. Est-ce ordinaire ? Combien de fois avez-vous fait cette traversé, Capitaine ? N’êtes vous pas installé à Aerthia depuis plusieurs mois ? Vous devez bien tous avoir des souvenirs à ce sujet. Pouvons-nous avoir offensé quelque chose en pénétrant ici, en y faisant traverser régulièrement nos convois ? » N’auraient-ils pas du commencer par là, avant de partir ? Faire le point sur ce qu’ils savaient de cette affaire ? Qu’avaient dit exactement les rôdeurs après leur exploration ? Si en substance, ils n’avaient rien trouvé de pertinent pour expliquer ce qui s’attaquait au convoi, ils avaient bien relaté les éventuels détails, les trouvailles insignifiantes qui puissent prendre tout leur sens maintenant ou un peu plus tard. Mais il n’était pas le meneur de cette expédition et ça le sidérait qu’on avance dans cette forêt avec si peu de préparation si ce n’était d’attendre l’embuscade… Et quoi ? Mourir comme tous les autres ? En quoi étaient-il meilleurs qu’eux ? Parce qu’ils étaient un peu plus nombreux ? Parce que la princesse vampire était présente ? La belle affaire !

    Son regard coula sur Ivanyr quasiment invisible sous son manteau de brume. Son esprit-lié lui faisait sentir où étaient exactement ses yeux, même s’il ne pouvait pas les voir, hélas. Cela valait mieux ainsi pour l’heure. Son visage était un trait précieux. L’annonce d’Asshaal sur les traces d’un grand canidé qui suivait le convoi lui fit serrer les dents avant que les indigènes ne repartent en exploration pour débusquer la bête qui rôdait. Il resta à proximité du convoi : il était un archer. Il s’en trouvait donc plus efficace à distance qu’au milieu du danger. Un claquement de langue singulier donna l’ordre à son cheval d’avancer. Il retira le gant d’une de ses mains qu’il tendait en direction de l’immense tronc échoué que le convoi tâchait de contourner et que Kaalys peina à soulever tant il était imposant… Lorsque la pulpe de ses doigts effleura l’écorce glacée, il ferma les yeux et se laissa envoûter par les murmures de la nature.** Il percevait les chuchotis, explorant les sensations et perceptions, renouant avec sa nature profonde : elfique. Un cri lui fit quitter l’enchantement, alors que sa magie arrachait une visions floue des environs. Il sentait des corps chauds, humanoïdes, étendus au sol. « Des hommes à terre, des corps chauds... » annonça-t-il, sans pouvoir démêler cette affaire. Il n’y avait bien que l’hypothèse de graärhs pour expliquer cela. Les vampires, même ceux disparus, avaient le corps froid. Avant qu’Irina ou le Capitaine ne puissent prendre la parole, ce fut la voix forte d’Aldaron qui gronda d’impérialisme : « Normalement, cela ne devrait pas nous attaquer. Mais préparez vous à la défense, la magie est perturbée. » L’impératif sonnait en ordre, mais il s’agissait bien d’un conseil sensé. Il porta ses deux mains à sa bouche afin d’appeler la faune alentours à combattre à ses côtés***. Au moins sauraient-ils très rapidement quels types de créatures, il y avait autour d’eux, rôdait pour les traquer. Il tourna le regard vers sa Lame Blanche : « Passe devant. » Il lança son cheval sur un trot soutenu à la suite la monture de son lié alors qu’il saisissait son arc pour affronter le danger en seconde ligne de combat. Ils rejoignaient les éclaireurs.



    **[Magie elfique – Niveau Moyen] [Contrôle] Murmure naturel
    L'elfe entre en communion avec la nature et peut entendre son murmure, apprendre certaines choses grâce à elle ou même voir temporairement par elle.
    Geste clé : fermer les yeux et poser une main sur la cible.

    ***[Magie elfique – Niveau Très Bon] [Contrôle] Appel des meutes
    Le lanceur appelle à son secours la/les meutes/groupes d'animaux prédateurs présents dans les environs (les animaux appelés varient suivant l’endroit. Ex : loups, hyènes, lions, ect…)
    Geste clé : Pousser un hurlement (celui-ci sera modifié par la magie pour être perçu auprès des animaux présents et peut donc prendre de multiples formes).


    Directives :


Dernière édition par Aldaron Leweïnra le Jeu 23 Aoû 2018 - 21:13, édité 1 fois

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Aldaron


Compétence utilisée charisme  niveau grand maître . Taux de réussite 85.

Modificateur => + 5 race elfique

Résultat => réussite !

- 5 ou moins réussite critique.
-  90 ou moins réussite.
- 91 ou plus échec.
- 95 ou plus échec critique.

Compétence utilisée magie elfique niveau très bon. Taux de réussite 65.

Modificateur => - 10 malus magique + 5 race elfique

Résultat => échec

- 5 ou moins réussite critique.
-  60 ou moins réussite.
- 61 ou plus échec.
- 95 ou plus échec critique.

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Le membre 'Le conteur' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'MJ' : 13, 77

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