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[Intrigue] Neige écarlate

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L'avertissement s'envola vers les arbres, les ombres, mais demeura sans réponse. Qu'importe la race des êtres se dissimulant sous les branchages, ils ne craignaient pas la puissance du jeune dragon. Ce dernier n'en fut que d'avantage sur ses gardes. Ses écailles se hérissaient le long de sa colonne vertébrale, mais cela ne pouvait se voir de part l'armure qu'il portait. Le métal, dont les reflets étaient ceux de ses propres écailles, était à peine visible. Le dragon en paraissait, en revanche, encore plus massif.

Mais soudain, de l'autre côté du tronc qui bloquait le passage, un hurlement retentit. L'ennemi passa à l'attaque et la première cible fut l'encombrant carrosse royal, qui fut renversé avec son occupante à l'intérieur. La chute de la voiture fit s'ouvrir la petite porte et son occupante fut précipitée dans la neige, blessée. Déjà, l'odeur du sang emplissait les naseaux du jeune saurien, qui reconnaissait le fumet des vampires.

Le dragon n'eut guère le temps de venir en aide aux blessés, car lui-même fut pris pour cible. C'était logique, se disait-il alors que deux loups géants griffaient ses ailes, car il représentait le plus gros danger. Las fines membranes qui lui permettaient de voler furent déchiré par les griffes et les crocs des Fenrisulfrs, faisant jaillir le sang des innombrables veines qui irriguaient les ailes. Son dos ainsi que son ventre furent toutefois mieux lotit. Bien que pris pour cible par les deux loups, les griffes et les crocs de ces derniers rencontrèrent le métal de l'armure. S'ils furent en mesure de le percer par endroits,cela eut pour effet de boucher les plaies du dragon et éviter ainsi une trop grosse perte de sang. C'était douloureux, mais pas mortel. Un puissant rugissement s'échappa de la gorge du saurien, à mis chemin entre rage et douleur.

C'est alors qu'un éclair jaillis de l'obscurité et frappa l'un des assaillants. Le loup fut projeté sur le flanc, paralysé par l’électricité de la flèche. L'autre canidé vint le rejoindre afin de le protéger de son corps, évitant de justesse un coup de queue bardée de piques. Le saurien se tourna d'un bloc vers ses deux ennemis après avoir manqué son coup. Kaalys maintenait ses ailes contre ses flancs, tentant comme il le pouvait d'endiguer le flot de sang, et de sa gorge jaillie un nouveau rugissement, emplit de magie, tandis que le feu bouillonnait au coeur de ses entrailles. La lueur de ces flammes semblait s'échapper de sa gueule entre ouverte, diffusant une lueur bleutée alentour.

Du coin de l'oeil, il pouvait voir l'autre Fenrisulfrs non loin d'Irina. Les loups et le dragon partageaient un point en commun : L'envie de tuer. Kaalys avait été blessé dans son orgueil draconique et le sang brûlant qui s'écoulait de ses nombreuses blessures lui rappelait à chaque second l'affront commit par les loups. Tant pis pour la tentative d'approche d'Asshaal, le saurien n'avait pas la patience de la laisser essayer une nouvelle approche. Elle avait épuisé ses possibilités.

— Occupez-vous d'Irina, bipèdes.

L'ordre jailli avec force dans chacun des esprits présents autour de lui tandis que le jeune dragon se redressait de toute sa hauteur. Lui-même aurait besoin de soin, mais il fallait sauver Irina qui était en danger mortel. Il rugit, plus fort qu'aucun loup en était capable, puis déversa rageusement un torrent de flammes azurées sur les deux cibles se trouvant à ses pieds, s'acharnant sur elle jusqu'à ce qu'il ne reste plus que des cendres.

Spoiler :


Enchantement utilisé :

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kaalys


Compétence utilisée craché de feu niveau bon . Taux de réussite 55.

Modificateur => + 10 race draconique

Résultat => échec !

- 5 ou moins réussite critique.
-  65 ou moins réussite.
- 66 ou plus échec.
- 96 ou plus échec critique.



Dernière édition par Arakjörn Nygdmer le Lun 3 Sep 2018 - 22:12, édité 2 fois

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Le membre 'Arakjörn Nygdmer' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'MJ' : 95

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Le respect du monde qui nous entoure est une chose qui me paraissait naturelle. Mais ce jour là, je découvris que la réciproque n'était pas vrai. A peine ai-je fini de prononcer ma dernière parole que l'animal qui me faisait face se jeta sur moi, ne me laissant pas temps d'incanter et de former ma Garde de Glace. Le choc fut si violent que je manquais de perdre connaissance. Mais ce fut surtout la douleur qui me maintint éveillée. En effet, le loup de glace m'avait profondément atteint au visage, détruisant et lacérant la moitié  gauche de mon visage, avec l'oeil, d'un simple revers de sa patte.
J'avais volé au loin, projetée contre le carrosse retourné dans la neige, me coupant le souffle par la même. Lorsque je redressais la tête, je sentais le sang me couler sur la peau et imbiber mes vêtements. Mais cela n'avait plus aucune forme d'importance. Je souffrais et je hurlais, non pas de douleur. Quoi que. Mais c'était surtout la colère et la haine qui m'habitaient en cet instant. Cependant, je sentais que je n'avais pas la force pour me battre et tenir tête aux assaillants. En même temps, je ne percevais plus rien du monde qui nous entourait. Ma tête refusait d'aligner deux pensées cohérente. La vue détruite, je ne voyais rien de ce qui se passait là. Le sang me coulant dans la bouche, mon propre sang, avec des relents de neige froide, m'envahissait le palais du goût du métal.
L'ouïe? Qu'en dire? Je percevais des bruits, mais je ne parvenais même pas à leur donnait du sens ou la moindre cohérence.
Le toucher? Mon corps entier criait, non, il me hurlait de partout. Pas une partie de mon corps ne cherchait pas à me solliciter.
Je serrais les dents à m'en faire encore plus mal à la mâchoire et mon œil restant s'agitait en tout sens, cherchant un point sur lequel se fixer, rouge de sang, mais noir de colère.
Je devais apprendre plus tard que les soldats s'étaient précipité et m'avaient immédiatement entouré, essayant de me soigner au plus vite, pour certains, tandis que les autres cherchaient à laver l'affront dont nous avions été la cible. La Princesse avait été blessée. Ils ne me portaient peut être pas dans leur cœur, mais ils ne supportaient pas que l'on puisse atteindre la personnes qu'ils devaient protéger. C'était là un affront que la garde vampirique ne pouvait tolérer. Ils essayèrent, sur les ordres du capitaine, d'encercler les loups. Toutefois, ils furent rapidement arrêter un peu avant le rugissement de Kaalys, précédent le déversement d'un torrent de flammes sur les deux loups qui avaient la mauvaise idée de se trouver devant lui. Si l'un des prédateurs de la forêt parvint à éviter de se faire mordre par les flammes, l'autre n'y échappa aucunement, hurlant sous la douleur que le feu draconnique lui infligeait, avant de pouvoir prendre la fuite, avec son compagnon de chasse. Le troisième loups, celui qui m'avait attaqué, se retira, rejoignant rapidement ses frères avant de disparaître dans les sous bois et leur obscurité.

Après un moment, alors que je reprenais conscience de ce qui se tenait autour de moi, je pus voir la troupe assemblée autour de moi, cherchant à m'apporter les soins nécessaires à ma situation. Et les quelques bribes que je percevais entre les nuages de douleurs ne laissait pas présager les choses sous un bon angle.


-Elle perd beaucoup de sang. Et les plaies sont sévères. Est ce que quelqu'un peut soigner la Princesse? Sinon, nous devrons l'enfermer dans la glace. Demanda le capitaine.

La proposition pouvait paraître cruelle, mais à tout le moins, la solution proposé pouvait stopper les saignements pendant un temps. Mais pour qu'il en vienne à faire pareille proposition, est ce que l'officier s'inquiétait réellement pour moi, ou est-ce qu'il était à court d'idée pour assurer ma survie? En tout cas, le ton de sa voix était parfaitement calme et posé, ne montrant aucune trace particulière.
Les gens avaient pu le voir m'ausculter avec un professionnalisme à toute épreuve. Ses yeux avaient observé l'étendue des dégâts et son esprit avait calculé avec une rapidité certaine les issues possibles qui s'offraient à moi. Soit quelqu'un pouvait me soigner immédiatement, soit il faudrait m'enfermer dans la glace pour me maintenir en "suspension". Mais alors les dégâts à réparer seraient bien plus graves.
Est ce que je lui en voulais de faire pareille proposition? Aucunement. Bien au contraire, même.


-Capitaine. Si cela prend trop de temps... Je pris un profonde inspiration avant de reprendre. N'hésitez pas à me placer dans la glace. Le Sang est plus important que le reste.

Lentement, je vins placer mes mains en croix sur ma poitrine , rapidement aider par des mains proches, puis je commençais à faire le vide dans mon esprit, me plongeant dans une transe pour canaliser et préserver mon énergie.
Peut être pour la première fois de ma non-existence étais-je prête à prier les Déesses de me sauver la vie. Peut être. Je n'en étais pas encore là, mais il n'en fallait guère plus.
Je laissais mon esprit partir dans un demi sommeil pour permettre à mon corps de récupérer ce qu'il pouvait et attendant la décision finale que prendrait le capitaine. La décision finale était désormais entre ses mains. Une reconnaissance infinie de ma part envers celui qui travaillait pour accomplir la vision que j'avais du Royaume de la Nuit. Et je savais qu'il le comprendrait ainsi. Son sens du devoir et son intelligence l'avait amené à ce jour et en ce lieu. Il ne saurait donc en être autrement.

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    L'énergie claqua comme la foudre dans la chair du grand loup, assommant l'immense bête sur le coup. La seconde vint à protéger la première, faisant froncer les fins sourcils de l'elfe. Ces créatures étaient-elles liées d'une manière ou d'une autre pour avoir l'instinct de se protéger les uns et les autres ? Le champ de force dressé par Ivanyr l'empêcha de décocher une seconde flèche, ça n'était pourtant pas faute de l'avoir armée et de bander la corde. Il relâcha la tension sur l'arme et porta ses prunelles d'émeraude sur son lié pour tâcher de comprendre pourquoi il avait dressé un bouclier. S'il reconnaissait bien là son instinct protecteur, il n'en demeurait pas moins vrai qu'il était nécessaire d'agir plutôt que d'attendre à l'abri. C'est alors qu'il vit Asshaal faire des dessins sur le sol : ça n'était tout de même pas le moment pour faire de l'art ! Et Pioupiou cautionnait ça, en plus ! Il y eut un blanc dans l'esprit de l'elfe, d'autant plus que l'incantation formulée n'eut aucun effet, le remplissant plus encore d'incompréhension et d'incrédulité, sur l'instant. Nul doute que cela finirait bien par faire sens un moment ou un autre.

    Il n'eut, néanmoins, guère le temps de s'appesantir sur la situation que le dragon poussait un cri puissant qui résonna entre les arbres, lui donnant l'espoir que ceci s'achèverait autrement que dans des mains sanglantes. Le feu bleuté saturait l'air de sa chaleur ardente et il serra brièvement les dents à la mémoire de Morneflamme. L'elfe avait gardé les hautes températures en horreur, comme une ancre qui le conduisait vers ses cauchemars d’antan et auxquels il refusait de céder. Les flammes dévoraient les fourrures des bêtes qui prirent la fuite, bien malheureux d'avoir osé s'en prendre à un saurien. Les blessés étaient peu nombreux et pour autant le bilan était lourd, suite à ce premier affrontement – car à n'en pas douter, il y en aurait d'autres. Un vampire avait de pénibles séquelles mais moins dramatiques que la Princesse Noire qui gisait au sol dans une marre de neige écarlate.

    Kaalys, lui-même avait une lourde blessure à l'aile, d'où le fluide vital s'échappait abondamment. Si l'adrénaline de l'action l'aidait à tenir debout, nul doute que les retombées seraient placées sous le signe de la souffrance. C'était sur ce piteux constat que s'échouaient ses prunelles verdoyantes alors qu'il balayait l'assemblée du regard. C'était pathétique. « Si quelqu'un est en capacité de sauver notre reine d'un sort incertain, il a l'obligation et le devoir de le faire maintenant ! » fit le capitaine de la garde vampirique. Le courroux grondait de plus en plus fort dans le cœur de l'ancien bourgmestre. Juché sur son cheval, il toisait ce militaire avant de porter ses prunelles sur Ivanyr dont le visage avait été révélé. Celui d'Achroma Seithvelj. Il n'était pas étonnant que le Capitaine plisse les yeux à sa vue. Le vampire était censé être mort, mais il avait, un millénaire durant, accompagné les exploits du peuple vampirique, du temps de sa grandeur prédatrice, du temps où ils chassaient les elfes, du temps où ils n'auraient pas ployé l'échine devant le peuple graärh.

    Utilisant le glyphe de langue inconnue*1, ses mots furent déformés dans de... L'elfique ? Nordique ? Qu'était-ce ? Leur langue à eux. « Nous avons indéniablement besoin de Kaalys pour la suite de ce voyage. Mais lorsque je vais le soigner, je risque de finir épuisé et de ne plus contrôler quoique ce soit. Je veux alors que ce convoi soit entre des mains en lesquelles j'ai confiance. » Ses paroles étaient fermes mais pas moins pédagogues. A défaut d'accepter, il voulait qu'il comprenne pourquoi il en venait à cette décision et pourquoi il serait important qu'il joue pleinement le jeu. « Les tiennes. » affirma-t-il avec la tendresse sincère qu'il éprouvait à son égard. « Je vais devoir utiliser ton visage pour cela... Il est révélé, de toutes façons, à présent, auprès de ce peuple qui a côtoyé Achroma à sa quasi tête pendant plus d'un millénaire. Autant que cela serve nos intérêts. J'ai confiance en toi. » Ce visage-là ne mettrait pas longtemps à déclencher un effet boule de neige, c'était certain. Un soupire acheva ses mots pour se donner la force d'avancer et d'agir, même si cela ne lui plaisait pas que de lui infliger d'être homme que son visage criait être.

    La Triade mit le pied à terre avant de s'approcher d'Irina. Il avait suffisamment de prestance pour qu'on s'écarte sur son chemin, et ce d'autant plus qu'il était seul à répondre à l'appel du Capitaine. Il ne le faisait néanmoins ni par obligation ni par devoir mais il n'avait aucun intérêt à le faire savoir. Il n'était pas arrogant. Son silence était encore plus régalien que ses paroles. Ses traits lisses faisaient figure d'autorité et de solidité. Il posa un genou à terre lorsqu'il arriva à proximité de la Princesse et il n'eut guère besoin de talent de guérisseur pour constater par lui-même combien la blessure était grave. Irina avait choisi le chemin de la transe réparatrice et l'elfe ne pouvait qu'agréer. C'était un chemin des plus sages. Plus d'un vampire, dans toute la splendeur de leur tempérament de feu, aurait voulu se battre jusqu'au bout, dusse-t-il tout perdre. Mais cette femme-là savait quand elle touchait ses limites et quand elle devait se préserver des jeux de hasard.

    Il sortit de son sac une effigie rare*2, en étain, qui avait la forme d'un vrai cœur. Il la cala dans l'une des mains d'Irina et plongea ses prunelles régaliennes dans les yeux de la dénommée Lewan, à proximité. « Vous allez serrer fortement sa main sur l'effigie. Cela va lui faire mal. Très mal. Mais ne lâchez surtout pas avant que cela soit fini. Si votre reine est forte, cela ne prendra que quelques secondes. Je vais tâcher de la forcer à rester en transe : l'élévation de l'esprit lui permettra de se détacher de son corps et de moins sentir la douleur. » Comme Irina l'avait très bien fait d'elle-même pour se préserver. Néanmoins, il craignait que la douleur ne l'éveille, il n'aurait qu'à la reconduire vers les tréfonds de la transe autant de fois qu'il le faudrait, en lui montrant le chemin qu'il avait mille fois emprunter. Il l'avait appris par cœur au point d'en devenir le parfait guide. Il posa ses mains sur tempes sanglantes de la Princesse et ferma les yeux pour visualiser le trajet qu'il lui ferait parcourir. *3

    Lorsqu'il sentit le corps de la jeune femme se raidir, il sut que la suivante avait agi selon ses vœux, ou qu'un garde plus ferme de volonté l'avait fait pour elle, et son travail commençait. Cela dura effectivement quelques secondes, où il conduisait et reconduisait l'esprit d'Irina vers les contrées de la transe pour qu'elle y reste malgré le désir d'éveil qui était légitimement le sien, eu égard de la douleur atroce qu'elle subissait. Sa volonté ne serait pas tant mise à l'épreuve puisqu'elle ne pourrait pas lâcher l'effigie grâce à sa suivante. Il aurait pu la soigner plus doucement... Mais il n'aurait pas eu l'énergie de guérir le dragon ensuite. Ouvrant les yeux sur le résultat, il observait les spasmes réduire alors que la douleur s'estompait. Elle s'arrêterait dans quelques minutes.

    Il reprit l'effigie de sa main, d'un geste doux, pour la ranger dans son sac de voyage à nouveau. Avec une agilité propre à sa race, il se redressa et recula de quelques pas d'elle avec la certitude qu'elle serait suffisamment entourée pour le terme de sa douleur. Il porta son regard sur Kaalys avant que ses mires souveraines ne parcourent l'assistance jusqu'à se planter, avec le charisme d'un roi, dans celles du Capitaine vampirique. « Les graärhs qui ont été envoyé en éclaireurs ont été assassinés par des bipèdes parfaitement organisés. Des bipèdes qui nous épient comme ils ont épié les précédents convois. Si nous continuons cette route, ils nous tomberont dessus inévitablement, en plus des créatures de cette forêt. Car ils connaissent notre route. Nous avons suivi votre plan, Capitaine, et nous avons failli perdre votre Reine et un dragon. » En plus de n'avoir aucun guérisseur digne de ce nom dans les rangs vampiriques ! On avait pas idée de se lancer dans une mission dont on connaît le péril funeste sans le moindre soigneur ! Cette expédition n'avait vraiment ni queue ni tête. « Je ne remets pas en cause vos compétences, Capitaine. Je ne juge pas une personne : je juge des actes. Je juge ce plan qui ne mène nulle part.. »

    Sa voix était claire, lisse, alors qu'il reprenait tel un ordre irrévocable : « A compter de cet instant, ce convoi et cette escorte passent sous le commandement d'Achroma Seithvelj, Aîné du peuple de la nuit. » Ses prunelles vertes se portaient sur son Inséparable, sans se défaire de son aura régalienne. Il affirma, faisant fit de la stupéfaction qu'il déclenchait à l'annonce d'un revenant : « J'ai confiance en cet homme et je sais que chacun d'entre vous avez eu cette même confiance en lui, peut-être pendant plusieurs siècles. J'ai foi que sa vivacité d'esprit nous offrira de nouvelles perceptives, dans cette expédition. » Il préférait voir cette convoi entre les mains d'Ivanyr, tout simplement car il savait qu'il allait s'épuiser dans les soins qu'il prodiguerait à Kaalys. S'il était capable de confier sa vie à son lié, il lui pouvait sans conteste confier celles de ces vampires et graärhs. Telle était la mission qu'il confiait à sa Lame Blanche. Dans son état, Aldaron ne pourrait pas commander, Irina trop peu et les plans du Capitaine se révélaient en un fiasco. Ivanyr lui semblait, même sans les complets souvenirs d'Achroma, être un homme plein d'intelligence.

    Son regard appuyé revint sur le Capitaine, doux et paisible : « Et j'ai foi que vous saurez briller dans ses rangs, Capitaine. »*4 Il le salua d'un signe de tête, laissa Ivanyr prendre le relais, avant d'approcher Kaalys et de jauger de l'ampleur de sa plaie. A n'en pas douter : il allait être bien fatigué après cela. Il n'était pas même certain de parvenir au bout en une seule fois. Il approcha ses mains sans toucher à la blessure frémissante*5. Une douce lumière émanait de ses paumes, chaleureuse et désireuse de réparer ces tissus largement abîmés. Il se concentrait dans ses soins, veillant avec sa prudence à guérir l'ancien lié du chanteur éthéré. Dawan lui manquait par moment, mais à cet instant, il sentait, en son fort intérieur, l'agréable présence de son esprit. N'avait-il pas placé, en lui, son espoir et son cœur bienveillant pour compenser l'horreur de Morneflamme ? N'avait-il pas offert cette part d'optimisme qui avait cruellement manqué au rescapé, pendant ce rêve étrange avec Valmys et Luna ?

    Ses forces le quittaient progressivement, à mesure que les secondes et minutes se perdaient. Il se sentait plus faible, vacillant. Il referma les mains et la lumière s'éteignit : « Je crois que je vais arrêter là, pour le moment. Je reprendrai lorsque j'aurai retrouvé mes forces. » fit-il à l'attention de Kaalys avec un sourire fatigué et triste à la fois. On avait vraiment pas idée de partir dans une telle expédition sans un vrai guérisseur digne de ce nom ! S'adossant contre l'armure du dragon, il se laissa couler jusqu'au sol et porta ses mains à ses tempes*6 avant de tomber en transe en moins de cinq secondes. Le repos ne lui avait rarement parut aussi salvateur. Sauf peut-être lors de sa fuite fugitive de Morneflamme. Mais c'était un bon souvenir. Un souvenir où il était libre, où il n'y avait plus ces atroces murs autour de lui. La chaleur. La violence bestiale. Lentement, son esprit tourmenté venait chercher la compagnie de Kaalys, de façon très instinctive. L'Alliance du Premier, qu'il avait ôté aux première douleurs de Kaalys pour la remettre une fois les soins achevés, était pas une découverte pour lui, puisqu'il le possédait depuis la mort d'Achroma. Néanmoins, ses pouvoirs l'étaient et ne manquait pas de le surprendre à chaque fois.*7 D'une petite voix fatiguée, son esprit se tendait vers le sien : *Hm.. Je... Je n'aime pas rester seul... Je peux... Rester avec vous, Kaalys ? Vous... Avez peut-être des questions, au sujet d'Achroma ?*

    Fils de Silarae, il en avait probablement en avoir et Ivanyr n'avait pas autant de réponses à offrir que ce que les Anciens avaient pu avouer à Aldaron sur la résurrection de l'Aîné. Un jour, peut-être... Mais pour l'heure, il estimait que Kaalys avait droit à des réponses sur celui qui avait été le dragonnier de sa mère. *Je crois... Que je peux aussi voir... Par vos yeux... Si vous me le permettez.* Ainsi pourrait-il se reposer et garder un œil sur ce qui se passait. *Mon Lié s'en sort bien ?* demanda-t-il, inquiet à son sujet.

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Dernière édition par Aldaron Leweïnra le Dim 9 Sep 2018 - 18:03, édité 1 fois

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- Situation -

[Intrigue] Neige écarlate - Page 3 99d34c10

Lorsque les doigts immaculés de la princesse noire se referment sur l'artefact d'Aldaron, une terrible douleur irradie son corps, mais les effets sont surprenants : Le visage déchiré de l'enfant roi cicatrise à une vitesse impressionnante, rapidement, les plaies sanglantes ne sont plus que des balafres qui rayent toute la moitié gauche de son visage. Les cicatrices seront certainement toujours visibles, et son oeil gauche ne se rouvrira probablement jamais, mais elle est hors de danger. Les soldats se chargent rapidement de la suite, redressant le carosse royal grâce à la force vampirique, ils y portent Irina, toujours plongée dans une profonde transe, pour qu'elle puisse se reposer à l'abris.

Si le soulagement peut se lire dans les regards de la plupart des vampires, ils passent bientôt d'Irina à Aldaron, puis d'Aldaron à Ivanyr, Ivanyr qui maintenant visible aux yeux de tous, possède la carrure, la force et le visage d'une des plus prestigieuse entités de lh'istoire vampirique : Achroma Seithvelj.

Si les quelques gräarh et mercenaires restent en retrait, les vampires eux forment rapidement un demi-cercle autour d'Achroma. Le silence est glaçant : Tous le contemplent, immobiles. Le capitaine reste un moment en retrait, refermant ses propres yeux de ses doigts blancs, les sourcils froncés, il s'avance finalement au millieu du cercle pour y rejoindre Achroma.


“ Ainsi le monde vous porte toujours. “

Il annonça en venant faire face à l'aîné de la nuit, il était un peu plus petit que lui, mais ne faisait pas pâle figure pour autant.

“ Achroma Seithvelj est mort il y a de cela des années, il s'est sacrifié pour faire tomber le tyran blanc, et pourtant, vous voilà aujourd'hui parmis nous...  Je suis un serviteur de la princesse noire, du royaume de la nuit, chacun ici sait ou est sa place. Vous n'étiez pas là pour défendre les vôtres lorsque nous avons du abandonner l'ancien continent. ”

Son visage était dur, son regard plongeait dans le sien, mais dans son regard froid brillait, tout au fond, une lueur étrange.

“ Pourquoi êtes vous revenu ? ”


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Il ne sentait aucune magie, ni aucune énergie d'aucune sorte prendre naissance dans le glyphe de la féline et il su immédiatement que cela ne fonctionnerait pas. L'irritation lui barra le front d'une ligne dure et il puisa de nouveau en lui, prêt à déchaîner un sortilège mortel pour les bêtes qui attaquaient le dragon. Si la manière douce ne fonctionnait pas, il ne leur restait que la manière dure, car il était hors de question de laisser toute la troupe se faire dévorer par ces bêtes, aussi injuste que cela puisse être selon certains points de vues. Avant qu'il puisse relâcher l'énergie cependant, l'écailleux déversa le feu de ses entrailles sur ses assaillants, comme un talion igné. Le monde se para de blanc et de d'azure lorsque la corolle flamboyante se déploya, occultant pendant un instant le monde autours d'eux tandis que l’exhalation brûlante les enrobait tous les trous de sa chape monstrueuse. Par chance, le mur de force faisait son office et ils ne reçurent aucune blessures ni brûlures, un fait dont Ivanyr ne manqua pas de se féliciter chaudement, sans aucun jeu de mot volontaire. L'infecte odeur de poils et de chair brûlée emplissait l'atmosphère, et il fut contraint de se faire violence pour ne pas froncer le nez à cette puanteur tandis qu'un hurlement de souffrance s'échappait d'une gorge canine, glaçant. De la suie flottait dans l'air sur leur trajectoire, alors qu'ils s'échappaient et disparaissaient dans les bois. Coi, il tâcha de ne surtout pas se perdre au moindre réflexe respiratoire, ne désirant pas voir sa gorge ou son nez tapissés par ces relents putrides et étouffants. D'un geste, il fit tomber le mur de force, ne désirant pas le maintenir plus que de raison et il esquissait un geste pour questionner la Shikaree quand la voix du capitaine de la garde retentit, attirant son attention vers la forme carmine autours de laquelle les vampires se pressaient.

Un léger pincement des lèvres vint accueillir la vision de la princesse à terre et la seule raison qui le poussa à ne pas immédiatement proposer de l'achever fut tout simplement son désintérêt pour la question. Néanmoins, c'était la meilleure des solutions au vu de son état. Elle était trop sévèrement blessée et la conserver dans la glace serait leur mettre un boulet de plus aux pieds, ce dont ils n'avaient absolument pas besoin. Du peu que le mage avait pu en voir, elle avait affronté la bête sans prendre la peine d'un rempart entre elle et lui, un très mauvais choix, qui se payait désormais. En toute autre circonstance, cela aurait pu faire un excellent moyen d'apprendre mais pas sur le moment. Ils se trouvaient au cœur d'une forêt hostile et avaient plus important que cela sur les bras. Elle-même le reconnaîtrait sans doute si elle le pouvait et n'était pas la première victime. C'était bien dommage mais… Incapable d'aller plus loin dans la réflexion, il tourna ses prunelles vers l'elfe qui, à son tour, l'interpellait. Et ce qu'il avait à dire ne lui plaisait pas du tout. Le voir s'épuiser, fusse pour un dragon, lui semblait une très mauvaise idée et cela n'avait pas à être raisonné : il était son compagnon, son lié, il comptait plus que toute autre personne. S'il s'était agit de qui que ce soit d'autre, Ivanyr aurait agréé sans plus y réfléchir mais… mais ce n'était pas quelqu'un d'autre. La suite en revanche alluma une lueur dangereuse dans ses prunelles de lagon, une lueur de colère profonde. La seule raison pour laquelle il ne refusa pas tout net était très simple, il avait juré de l'aider autant qu'il le pouvait, et si réellement cela pouvait l'aider, alors il le ferait. Muet, le mage approcha, accompagnant son lié, sans rien dire de ses pensées, sans rien en montrer de plus.

Il voulait la soigner ? Soit, s'il en avait les moyens, qu'il le fasse. Pour autant, quelque chose le rongeait, le troublait, quelque chose de profondément ancré en lui. Observant les blessures terribles de la femme-enfant, il songea qu'il serait très simple de la tuer tout de suite, si quelqu'un le désirait. Peut-être que la conspiration la visait elle en fin de compte ? Immobile, il laissa à Aldaron toute latitude d'agir, se refusant à aller contre ses paroles, au moins en public. Lorsqu'il s'éloigna pour s'occuper du dragon, Ivanyr tâcha de réprimer une rage instinctive et irrationnelle, l'enfouissant profondément dans les abysses de sa psyché pour qu'elle ne vienne pas troubler son jugement ou ses réactions sur le moment. C'était un bien mauvais présent qu'on lui faisait là, et contrairement à l'optimisme sans doute grossis de l'elfe, il n'imaginait pas bien comment, même avec toute la vivacité d'esprit du monde, ils allaient pouvoir se sortir de ce bourbier. C'était avant qu'il aurait fallut réfléchir, pas devant la menace et le fait accomplis qu'ils étaient coincés à plus d'un degrés… Il était mage de guerre, pas faiseur de miracles, et à part brûler toute la forêt pour s'assurer de ce qui se trouvait dedans, il ne voyait pas vraiment comment régler efficacement la question pour le moment. Mais il n'avait apparemment pas le choix. Un coup d’œil décocha de biais aux vampires lui prouva qu'un autre problème allait peut-être se poser bien plus tôt que cela. Lenwë pivota agilement sur ses pattes pour lui permettre de faire face au Capitaine et au demi-cercle silencieux auquel il se trouvait soudainement en but.

Parfait, j'ai droit à mon propre tribunal accusatoire je crois...

Il n'avait cependant pas du tout l'intention de jouer à ce jeu-là. Pendant l’équivalent d’une poignée de battements de cœur, Ivanyr observa simplement le soldat face à lui, avant que son regard ne glisse sur chacun des autres cavaliers devant lui, ne montrant aucun signe d’inquiétude ou de tension. Il ancra son regard dans celui de chacun, partageant un lien, un instant d'intimité avec ces soldats, avant de revenir tourner son attention sur le capitaine, et ses questions. Et lorsque ses lèvres laissèrent échapper son souffle, la profonde vibration de sa voix, celle-ci s’avéra tout aussi calme, impavide. Il n'allait pas accepter de voir cela comme un tribunal, à la place, il comptait en faire… quoi ? Une oraison La voix profonde, calme, venimeuse, résonna près de lui, à son étrier gauche et Ivanyr n'avait pas besoin de tourner le regard vers la forme éthérée pour savoir de qui il s'agissait. Saeros. Le premier prince noir l'accompagnait depuis si longtemps, sans qu'il ne sache pourquoi, qu'il était devenu terriblement familier, sa présence parfois même rassurante pour lui. Depuis qu'il avait retrouvé Aldaron, il savait que ces spectres portaient, chacun, un message, une puissante symbolique et étaient les garants de son passé… mais jamais Saeros n'avait offert le moindre indice de ce qu'il gardait de son existence, se contentant de le défier et de se moquer de lui. Pourtant, en l'instant, quelque chose au fond de son esprit, de son corps même, lui chuchotait qu'il effleurait du doigt ce que son rival détenait, ce vers quoi il le guidait.

Ce ne serait pas un tribunal, il le refusait. Ce serait une oraison, une éloge.

« On ne peut guère défendre son peuple en étant décédé, Capitaine. Hors je l’étais. Ma résurrection est sommes toute récente »

Achroma avait commencé à vivre après l’incident de Cordont, lorsqu’une petite sotte d’apprentie Baptistrelle avait accidentellement éveillé ses souvenirs les plus douloureux, fendant la certitude d’Ivanyr à n’avoir rien à voir avec l’Aîné du peuple vampirique. C’était à cet instant qu’Achroma avait été ressuscité, s’accrochant à la vie avec peine, par cette apport d’une conscience encore frileuse, encore amère, incomplète et inquiète. Et en cet instant, il faisait un pas de plus vers la vie. Pleine, et entière. Ses mots réchauffaient son être comme l'étreinte de son amour le faisait, allumant en lui le foyer d'une certitude étrange, d'une aisance coutumière qu'il ne comprenait pas encore totalement, et qui, pourtant, lui donnait un autre port, élevant ses épaules et son visage, l'imprégnant d'une aura qu'il ne se souvenait pas posséder. Un instant seulement, il s'interrogea sur la pertinence, la justesse de ce qu'il allait énoncer, se fustigeant de ne pas trouver les mots avant qu'enfin, il ne se résigne et ne se laisse amadouer, suivant cette étrange et paisible certitude en lui, qui lui montrait la voie d'une poigne à la fermeté indéniable, qu'il ne pouvait repousser. Il devait simplement parler avec son cœur, avec son instinct, ce n'était pas plus compliqué que cela en cet instant et en ce lieu. Il savait déjà quoi dire, et n'avait besoin de rien d'autre, et malgré son incompréhension, malgré une diffuse inquiétude, il s'exécuta, suivant le flot, suivant cette implacable détermination qu'il ressentait. Tout irait bien, il se le répétait, tout irait bien, il en était assuré.

« Je suis venu ici vous aider, comme je l’ai toujours fait… et je suis venu ici pour savoir si vous étiez toujours mon peuple »

Il y eut un instant de silence, puis il poursuivit.

« Je me souvenais de mon peuple, fier, farouche, prédateur. Un peuple dirigé par un guerrier et un commandant d’exception qui assurait les intérêts de son peuple, et qui connaissait sa valeur qui faisait suivre ses paroles d’actes concrets pour la grandeur des siens sans céder aux menaces. Un peuple qui réclamait sa place en ce monde, n’hésitant pas à défier ses adversaires. Puis j’ai vu votre générale accompagnant l’empereur humain sans aucune raison valable, le protégeant plutôt que les siens. Puis j’ai eu vent de l’abandon prochain d’Aerthia pour faire de Nevrast le nouveau noyau de ce… royaume, sous la direction d’une princesse à la langue mielleuse. Je devais venir, et je me posais alors la question… êtes-ce encore mon peuple ? »

Sa monture bougea sous lui, et il changea légèrement la prise sur ses rênes. Lenwë devait ressentir une partie de ce qui advenait à son partenaire de monte. Un léger soupire souleva, puis abaissa ses épaules, tandis que la voix moqueuse de Saeros résonnait dans son esprit. Que de compliments. Tu les penses? Et il découvrait qu'il les pensait bel et bien, ces fameux compliments. Malgré l'irritation que l'Antique lui causait, malgré leurs dissensions et le sentiment de rivalité, il pensait effectivement ce qu'il avait affirmé à voix haute devant ces vampires. Une nouvelle fois, Achroma goûta l'étrange sentiment de calme et d'assurance qu'il ressentait, et l'impression de familiarité, comme s'il baignait dans une scène n'ayant rien d'extraordinaire. De nouveau, son regard parcourut les mires de chaque vampire présent avant de replonger dans celles du capitaine, sans marquer la moindre expression, le vissage lisse et royal dans la simplicité de son acceptation. Et avec une douceur recouvrant comme un ornement l’acier de sa voix, il demanda :

« Êtes-vous mon peuple, Capitaine, ou bien suis-je venu pour rien ? »

C'était tout et rien à la fois, c'était une question réelle, pleine de symbolisme, pleine de sous-entendus. Étaient-ils encore ce peuple fier, en avaient-ils même l'espoir, ou bien étaient-ils définitivement abattu, des êtres finis, qui n'attendaient que de disparaître dans les mouvements du monde ? Le silence avait reprit ses droits, les deux figures pâles se contemplant l'une l'autre, droites et fermes, sans jamais rien se céder. Pas un seul cavalier ne bougeait, et le temps s'étirait, brisant un instant sa continuité, s'attardant, comme pour offrir à ce moment unique toute son attention, le drapant d'éternité. Il revenait à eux, dans des circonstances extrêmes, délicates, là où il était parti dans des circonstances similaires. Il était décédé de façon spectaculaire et en un sens, il revenait de façon spectaculaire, bien que ce fut plus subtile. Le mage savait qu'il ne fallait pas presser les choses, quand bien même leur situation était au demeurant précaire, mais mieux valait attendre en prenant le risque de rester encore un peu que de voir des dissensions internes avoir raison d'eux les uns après les autres.

On vient de survivre aux corniauds géants, il serait dommage de gâcher un si bon point stupidement

Un rire léger, rapidement tut, le ramena à des considérations plus immédiates et il porta un regard redevenu alerte sur le capitaine de la garde. Un tic nerveux ? Il n'y avait, en soi, rien de très drôle à tout cela, sauf si l'on considérait amusant l'ironie profonde de tout cela. Le visage puissant du soldat n'avait pourtant pas montré un changement si criant qu'il fut évident et un bref instant, sa confiance vacilla sans qu'il n'en montre rien.

Vous avez raison

Le regard de l'épéiste le quittait alors, rejoignant le corps de la princesse, à l'abri dans le carrosse, éveillant chez le mage une fascination curieuse. Craignait-il qu'elle ne soit pas réellement en transe ? Pourtant elle l'était, ses sens magiques le lui affirmait. Il ne pouvait, et ne voulait, pourtant le lui confirmer de vive voix car cela aurait montré qu'il avait comprit sa pensée avant qu'il aille au bout de ce qu'il désirait lui dire. Hors, certaines choses devaient restées coites, saisies mais non affirmées. Il s'agissait d'une délicatesse nécessaire. Il ne pouvait que lui accorder toute son attention, transmettre par de petits gestes, et expressions, ce qu'il pensait.

Le royaume est voué à sa perte, les traîtres à sa cause sont partout, autant dans les basses que les hautes sphères. Notre fin est proche, bientôt nous serons pendus par la politique, assassinés par les nôtres et vaincus par de vulgaires esclaves.

Des esclaves… les Graarhs. Voilà qui poserait certainement souci, mais ils avaient le temps d'en rediscuter lorsqu'ils seraient tous en sécurité et qu'ils auraient enfin réglé la question de cette menace au commerce écarlate. C'est une insulte Achroma, tu le sais aussi bien que moi. Ils nous prennent pour des animaux de compagnie que l'on peut nourrir à la main ? Nous chassions nos proies, à l'époque, toi comme moi. Combien de jeunes femmes et de jeunes hommes as-tu vidé ? Combien de FILS as-tu décidé de créer sur un coup de tête ? Ce commerce écarlate est une hérésie ! Il déglutit légèrement dans un vague mouvement de la tête destiné à cacher le geste. La voie de l'Antique se faisait insistante, envahissante en lui, comme une palpitation dans ses tempes et ses oreilles. Un effort de volonté le relégua au rang de désagréable compagnon de pensées, sous son contrôle, mais sa soudaine virulence l'inquiéta. Était-ce ce qu'il pensait au fond, quelque chose qu'il n'osait exprimer par égard pour Aldaron qui tenait à ces affaires ? Achroma n'en était pas certain, et comme tout ce dont il n'était pas certain et qui ne risquait pas d'attenter immédiatement à sa vie, il le conserva pour y réfléchir ultérieurement.

Ils échangeaient de nouveau un regard, prunelles mutuellement plongées dans leurs mires, et il cillait, comme un chat accordant une forme de confiance partielle à un être humain. Puis les mots, le crispant de leur importance, lui coupant le souffle sous une émotion débordante, cascadant et irradiant au travers de son être jusqu'à ce qu'il en rayonne silencieusement. L'émotion plantait ses griffes, faisant vibrer son être au diapason de l'instant et de son importance. Renaissance le couronnait, lui l'Aîné, le rassembleur, plus qu'aucune mémoire ne le ferait, son existence s'ancrant aux yeux de son peuple. Son peuple. Le concept même semblait étranger, et pourtant amant familier, dont il caressait soudain les formes attrayantes. L'impression de réalisation s'ancrait, éclipsant le danger de leur situation. Chaque fibre de son être s'imprégnait de l'extase d'une triomphante élégie. Ils étaient son peuple, et lui était leurs, il le sentait si profondément en l'instant, si totalement, si impérieusement que si l'euphorie ne l'avait enivré, il s'en serait très certainement inquiété.

J'aimerai être des vôtres... Aîné de la nuit, j'aimerai rendre la fierté à notre peuple....”

Il y avait tant à lire en cette simple affirmation, mais une fois encore il se contint, embrassant du regard cette étrange assemblée, fébrile sous son apparence aussi régalienne que stoïque. L'autre reculait pour rejoindre les rangs, lui cédant la place, un geste emprunt de signification.

Je serais honoré d'accepter votre aide, si vous daignez encore nous la donner, et nous guider.

La voix lui manquait. Il lui fallait toute sa conscience et sa discipline pour ne pas se perdre et tâcher de ne rien perdre de ce qui se passait. Une autre voix s'éleva du groupe de cavaliers, et il mira le soldat en question, absorbant ses dires pour ce qu'elles étaient. Il était accepté, chose qu'une part de lui trouvait parfaitement naturelle, alors que l'autre s'en étonnait.

Et il en va de même pour chacun ici

Il allait enfin répondre, lorsqu'une dernière voix s'éleva. Appelant encore à cette Renaissance qu'il enlaçait. Là, en lui, il touchait presque du doigt un souvenir encore indistinct, encore verrouillé, mais il lui manquait encore quelque chose pour parvenir jusqu'à lui. Tu le sais. Tu le sens. Ne fait pas l'enfant, cela ne te va pas du tout.

Guidez nous

Un infime silence, velouté comme la caresse d'un tissu délicat, comme le souffle d'une brise tiède. Leurs regards restaient rivés sur lui, tous sans exceptions. Il n'avait jamais été le centre d'une telle attention. Tu l'as toujours été. Il en était intimidé. C'était ton quotidien, l'air que tu respirais. Il ne savait pas quoi leur répondre sans paraître gauche, sans avoir l'impression de manquer le cœur de tout ceci. Tu sais quoi dire, tu n'as pas à y penser.

« Aujourd'hui et à jamais »

Sa voix était profonde, lacée de gravité, gravée dans l'acier. En cet instant, il était Achroma et il vivait. Se dressant là, figure illuminée, il posa de nouveau son regard sur chacun d'eux, tandis que le serment s'étiolait, chuchoté puis respecté. Aujourd'hui, en cette heure, et à jamais. Ils étaient des siens. L'instant de grâce dura encore un moment, puis, alors que la nécessité reprenait ses droits, il se trouva devant une problématique de taille. Irina. Devait-il la laisser là ? L'abandonner ? La garder avec eux ? Un instant, il pondéra, puis l'évidence vint. La différence, peut-être l'unique, entre Saeros et lui-même. Sans doute allait-il ajouter d'inutiles complications à tout cela, mais elle venait avec eux. Il s'écoula encore quelques instants, et il se secoua finalement, ivanyr reprenant ses droits sur sa conscience. D'un signe de la tête il désigna l'encombrant carrosse.

« Cette chose nous ralentit plus qu'elle n'est utile. Sortez-moi la de là-dedans et amenez la »

Ils avaient encore un blessé qui nécessitait des soins, et il demanda aux deux vampires qui avaient des notions de premiers secours de s'occuper de lui. Sa monture pivota sur elle-même pour l'approcher du dragon à présent guérit. Lenwë s'approcha jusqu'à une dizaine de pas mais pas davantage, ses yeux intelligents observant le prédateur à écailles avec une méfiance toute naturelle. Lui-même prit sur lui de surpasser l'impression sinistre de la créature et l'angoissante idée de laisser Aldaron entre ses griffes. Déglutissant légèrement, il s'adressa après un bref instant de discipline à la créature. Décidément, celle-ci lui laissait une impression insupportablement proche du dragon de ses délires et il n'aimait pas cela. Peu importe ce que l'elfe pouvait bien affirmer, il n'était pas si simple de fermer les yeux et de croire la bouche en cœur quand on gisait si près du noyau de ses souffrances.

« Kaalys, je vous remercie de votre intervention pour défendre le convoi contre les Fenrisulfr. Je suis ravis que mon lié ait pu s'occuper de vos blessures également. Mais à présent, j'aurais besoin de votre aide, une faveur que je sollicite… en espérant qu'elle ne vous soit pas trop désagréable. Accepteriez-vous de porter Irina sur votre dos, afin de la protéger ? Le carrosse est bien trop lourd et encombrant, surtout dans ces bois, et nous avons déjà à nous inquiéter des charrettes des fûts… Je pense que vous serez une bien meilleure assurance de sa survie que ce morceau de métal sur roues »

Une fois qu'il eut la réponse du dragon, il retourna auprès des vampires et donna ses instructions pour que celui qui transportait la femme-enfant aille la sangler sur le dos du fils des airs, devant Aldaron, afin qu'il puisse la contrôler lorsqu'il s'éveillerait de son repos. Sur l'instant, il en profita également pour apprendre le nom de chaque soldat de la nuit, à commencer par le Capitaine, Glenn Avarion. Saeros avait de nouveau disparut, sans doute fatigué de lui reprocher de laisser la vie sauve à la princesse en titre et vexé qu'il l'ignore royalement. Les charrettes contenant les fûts n'avaient pas été endommagés, fort heureusement. Un bon point supplémentaire pour eux, mais loin d'être satisfaisant. Il revint vers le blessé, pondérant l'idée de tenter de le soigner. Il n'avait jamais fait cela, mais si Aldaron, marchand et politicien, pouvait le faire, il n'y avait aucune raison que lui ne le fasse pas. Puis, enfin libéré de tout cela, il pu de nouveau s'adresser à Ashaal, comme il avait eut l'intention de le faire depuis le départ.

« Ces loups… Quelque chose n'allait pas avec eux, n'est-ce pas ? Ceux qui ont attaqués vos frères devaient également avoir arrangé l'attaque du convois. Pensez-vous encore être capable de nous servir d'éclaireur ? »

Je pallie le manque de prévoyance des autres et je répare avec des bouts de ficelle. Quel bonheur...

Il l'observa un bref instant de bas en haut. L'idée de devoir argumenter avec elle ne lui plaisait que moyennement, hors la femelle avait un sacré caractère, de ce qu'il avait pu voir. Quelles certitudes possédait-il dans tout ceci ? Soit il partait du principe que leurs prédateurs actuels s'attendraient à ce qu'ils changent de trajet pour atteindre leur destination… Soit c'était l'inverse, et il n'avait aucune information particulière pouvant lui permettre de se décider pour l'une de ces deux solutions. Rebrousser chemin complètement ? C'était très tentant en fin de compte. Mais cela ne réglerait pas la situation. Il tourna légèrement la tête, pour trouver le capitaine à ses côtés et reprit la parole. Sa voix fut basse, lorsqu'il s'adressa autant au soldat qu'à la féline, afin qu'ils soient les seuls à entendre.

« Escorter le convois ne résoudra pas notre problème sur le long terme. Il faut régler la question une bonne fois pour toute, et faire passer à ceux qui nous défie le goût de la rébellion. Mais continuer aveuglément sur la route ne nous servira pas forcément davantage. Retournons la situation, tendons leur un piège. Notre situation est précaire, de façon forte évidente. Simulons un accident, un chariot avec une roue cassée, par exemple, après l'attaque des Fenrisulfr, cela ne serait pas si étonnant. Une partie des nôtres restera avec le convois pendant que les autres feront semblant de repartir vers Nevrast. Là encore, avec des blessés, cela s'expliquerait aisément. Nous avons des mages capables d'user de la brume des morts pour dissimuler ceux qui partirons afin qu'ils puissent se poster en embuscade »

Il leur fit signe d'y réfléchir, et retourna auprès de Kaalys. Le dragon serait une part importante du plan, s'ils parvenaient à le monter correctement, aussi fit-il comprendre au fils des airs qu'il désirait lui montrer quelque chose. Il ne voulait pas en reparler pour le moment et par bonheur, bien que cela le glaça, le dragon pouvait s'infiltrer dans son esprit pour y piocher les images de l'idée qu'il nourrissait. Pouvait-on faire plus discret que cela ? Maintenant qu'il avait planté les crocs dans le problème, il voulait vraiment le résoudre et il le résoudrait ! A l'explicatif qu'il essaya de transmettre à Kaalys, il ajouta une question au sujet de la capacité de l'écailleux à voler sous le couvert des arbres, car cela pourrait grandement leur servir. Puis, il indiqua le petit groupe qui se formait afin que tous deux se déplacent vers lui. Ainsi, Aldaron ne serait pas en reste.
Directives :


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Asshaal


Compétence utilisée intelligence niveau moyen . Taux de réussite 45.

Modificateur =>

Résultat => réussite critique !

- 5 ou moins réussite critique.
-  45 ou moins réussite.
- 46 ou plus échec.
- 95 ou plus échec critique.



Dernière édition par Le conteur le Lun 10 Sep 2018 - 23:51, édité 1 fois

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'MJ' : 3

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Il y avait des blessés et peut-être des morts dans ce combat, mais quoi de plus normal après tout ? C'était pour cela qu'ils s'affrontaient non ? Pour savoir qui allait tomber au final, et si Asshaal devait mourir, et bien elle rejoindrait les esprits gardiens dans les cieux. Le jeune dragon semblait vouloir l'affrontement et tuer ses ennemis à entendre ses hurlements de rage. Si elle avait déjà rencontré un dragon, c'était bien la première fois qu'elle en voyait un à l'œuvre. Elle ne s'occupa pas de la dirigeante vampire, elle avait largement assez de personnes autour d'elle à son service pour l'aider. À moins que des traîtres en profitent pour s'attaquer à sa personne lorsqu'elle est affaiblie. C'était bien des préoccupations de peau lisse. Tout se passa très rapidement, mais les loups géants partirent blessés pour certains de ce lieu. Il fallait croire que la magie ou quoi que ce soit qui les poussaient à attaquer ne désiraient pas leurs morts.

« Ils reviendront, il faut avancer et dégager ce piège... Ceux qui ont préparé cela vont le payer pour mes deux frères... »

Gronda alors la féline en observant autour d'elle, toujours sur ses gardes. Elle regarda impassible l'agitation des morts qui marchent autour d'Irina sans rien dire où faire un geste. Seuls les forts devaient survivre, même si la survie de la princesse vampire serait une bonne chose pour la nation Graarh. Le seul problème était que voir les blessures des vampires ne lui donnaient que plus envie d'en dévorer un en imaginant la chaire juteuses sous ses dents. Un regard de prédatrice apparut alors un bref instant sur son visage, la viande séchée cela allait bien cinq minutes. Cependant et heureusement d'ailleurs, elle n'en fit rien. La réaction des loups géants ne l'avaient guère surprise, c'était quelque chose de normal, et si les peaux lisses découvraient que les animaux aussi avaient des sentiments, leur situation morale était pire que ce qu’Asshaal pensait. Le capitaine vampire exigeait une réaction de la part des personnes sur place si quelqu'un pouvait aider la princesse vampire. Ce n'était pas ainsi que l'on demandait par chez elle. La féline observa alors le guérisseur faire son œuvre sur la princesse vampire, bien décidée à la sauver vraisemblablement.

« Sur ces terres gelées, on ne se promène pas avec des chariots et ce genre de … moyen de transport, on porte sur le dos ce dont on a besoin. On est donc bien plus rapide, discret et efficace. Ils vont attaquer de nouveaux, il s’agit d’être prêt et en une position plus favorable, car j’aurais leurs têtes tous autant qu’ils sont. »

Asshaal se fichait pas mal des changements de commandement, que les peaux lisses agissent comme ils le désiraient, cela ne changeait pas grand-chose à ses yeux. Par la magie de l’objet, et ce malgré la douleur, la princesse vampire semblait s’être remise rapidement, tant mieux. Elle commençait à peine à s’habituer à sa présence, ce n’était pas le moment de changer encore une fois d’interlocuteur. Elle semblait écouter qu’à demi-mot les histoires de mort qui marchent, la féline n’était pas du tout intéressée. Il était pas temps de parler politique au milieu d’un champ de bataille, mais il était certain que si ce mort qui marche prenait le contrôle des vampires, ce serait une mauvaise chose pour son peuple.

« Lorsque j’ai parlé avec un mâle seul à seul, il m’a dit de fuir, et il est parti en m’ignorant. Ce sont des peaux lisses qui organisent ces massacres ici, et ils ont tué mes frères avec des épées ou quelque chose d’approchant. Les fenrisulfrs n’étaient pas dirigés magiquement ou par un objet, ils ont agis par peur. Ils ont attaqué qu’à trois, ce qui est profondément ridicule vu le nombre que nous sommes. Jamais ils ne l’auraient fait autrement. Il est certain que ceux qui ont obligés les fenrisulfrs à attaquer ne l’ont fait que pour nous tester. Je suis certaine qu’ils nous observent actuellement. Je préfère m’occuper d’être devant seule, c’est ma tâche dans mon peuple … »

Un Graarh était toujours capable d’agir, sinon autant qu’il ne meurt en essayant. Seuls les forts survivent.

« Le plus sage serait de renvoyer ce sang vers le port et de former un groupe de traqueur. Nous sommes lents et vulnérable ainsi. Ce n’est pas comme cela que l’on chasse ce genre de gibier. Leur tendre un piège est une bonne idée, je vais suivre les fenrisulfrs pour voir où ils vont. »

Asshaal se moquait parfaitement des regards mauvais que quelques vampires lui lançaient, elle en avait autant pour ces aberrations de la nature, mais ce n’était pas comme si elle avait le choix de supporter leur présence sur leurs terres. Les graarhs s’étaient rassemblés autour d’elle, comme pour attendre des instructions. Elle était plutôt habituée à être seule et à agir comme elle l’entendait, mais elle comprenait. Elle parla alors en Graarh en traçant vaguement la situation de combat.

« Le temps que les ennemis des peaux lisses arrivent, je vais essayer d’en savoir plus en suivant les fenrisulfrs. Ils ne sont que des victimes après tout. Prier les esprits gardiens mes frères et sœurs, nous allons en avoir besoin. Nous allons nous battre comme des Graarhs, dissimulez-vous dans la nature, ne faites qu’un avec elle. Agissez au moment opportun, mais ne prenez pas de risque. Ils ne sont pas de notre tribu ou de notre peuple, nous n’avons pas à nous sacrifier pour des peaux lisses. S’il y a des combats sur nos terres paisibles, c’est qu’ils les ont apportés avec eux. J’essaie de revenir rapidement, mais expliquer au mort qui marche qui dirige les peaux lisses nos signaux d’éclaireur. Il s’agit de les prévenir d’où ils vont arriver avant l’attaque. »

Asshaal sur ses mots se dirigea à la suite des loups. Elle allait se faire discrète afin de les retrouver, de voir qui va les rejoindre, si jamais les assaillants allaient revenir vers eux tout du moins. Qu’est-ce qu’ils pouvaient avoir de si extraordinaire pour faire peur à des fenrisulfrs ? Et si c’étaient des esprits gardiens ? Si c’était le cas, elle leurs obéirait sans hésiter une seule seconde, ils étaient les gardiens de leur peuple depuis le début, mais ils n’auraient sans doute pas utiliser une épée pour tuer.

Spoiler :

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- Situation -

[Intrigue] Neige écarlate - Page 3 Unknow10

Le plan mit en place par Achroma est accepté par les vampires, le convoi s'organise alors selon sa stratégie. Il se scinde en deux groupes : Une majorité de soldats, ainsi que Kaalys portant Irina et Aldaron sur son dos font semblant de plier bagages pour revenir sur leurs pas, en direction de Nervast. La cargaison est, elle, gardée par les quelques mercenaires et vampires restant, dont Achroma et le capitaine de la garde vampirique. Un campement et un feu de camps sont montés auprès du gigantesque arbre mort qui barre le chemin, prétextant attendre renfort. Enfin, les gräarh, après ne s'être entretenus qu'entre eux, se désolidarisent du plan des vampires et partent explorer de leur coté. Asshaal est également introuvable, ce qui suscite la méfiance de certains.

Peu à peu, une brume épaisse s'établit autour du campement, elle n'est pas naturelle : Il s'agit des vampires partit un peu plus tôt qui reviennent sur leur pas pour préparer le piège. Chacun se cache en silence dans le brouillard qui s'étend maintenant bien au delà du campement, engloutissant petit à petit toute la forêt. Lorsque la position de tous est définie, le silence règne, il ne reste plus de visible que le campement, dont la flamme attirera peut être le sournois ennemi qui sévit dans cette étrange forêt de gel...

Les vampires embusqués demeurent parfaitement immobiles, imitant à la perfection le prédateur qui attend que la proie s'enmêle dans les fils de sa toile, pourtant, pas de proie, rien ne viens. Le silence est éternel, absolu, et le temps s'écoule d'un gain de sable à l'autre,  la perception de la seconde devient  trompeuse, de la minute, floue, de l'heure intouchable. La lumière s'évanouit, donnant aux arbres une teinte d'ombre menaçante, et à la neige une couleur grisâtre qui se mêle au pâle du brouillard épais, l'oeil de la plupart en est trompé, brouillant leur repères, et leur prise sur la réalité. Peu à peu, le froid s'insinue lentement dans le sang des morts et des vivants, de plus en plus glaçant, de plus en plus paralysant, il engourdit les membres, les sens, et même les pensées, les arbres s'aggrandissent, la neige s'approfondit, la vision s'obscursit.

Puis, tout commence lorsque le dernier rayon de soleil disparaît, absorbé dans l'ombre d'une nuit qui promet d'être longue...

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Asshaal


Compétence utilisée Force mentale niveau bon . Taux de réussite 55.

Modificateur =>

Résultat =>  réussite !

- 5 ou moins réussite critique.
-  55 ou moins réussite.
- 56 ou plus échec.
- 95 ou plus échec critique.

Kaalys


Compétence utilisée Force mentale niveau bon . Taux de réussite 55.

Modificateur => + 10 race draconique

Résultat => réussite

- 5 ou moins réussite critique.
-  65 ou moins réussite.
- 66 ou plus échec.
- 95 ou plus échec critique.

Irina


Compétence utilisée Force mentale niveau maître . Taux de réussite 75.

Modificateur => + 5 race vampirique

Résultat => réussite critique !

- 5 ou moins réussite critique.
-  80 ou moins réussite.
- 81 ou plus échec.
- 95 ou plus échec critique.

Aldaron


Compétence utilisée Force mentale niveau maître . Taux de réussite 75.

Modificateur => + 5 race eflique

Résultat => réussite

- 5 ou moins réussite critique.
-  80 ou moins réussite.
- 81 ou plus échec.
- 95 ou plus échec critique.

Achroma


Compétence utilisée perception niveau maître . Taux de réussite 75.

Modificateur => + 5 race vampirique

Résultat => réussite

- 5 ou moins réussite critique.
-  80 ou moins réussite.
- 81 ou plus échec.
- 95 ou plus échec critique.



Dernière édition par Arakjörn Nygdmer le Mer 12 Sep 2018 - 23:06, édité 2 fois

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Le membre 'Arakjörn Nygdmer' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'MJ' : 11, 12, 5, 43, 21

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Le feu jaillit des tréfonds de son être. D'un bleu azuré, soulignant la beauté souillée par l'écarlate de ses écailles, il se déversa en un torrent sur les malheureux loups. L'odeur de chair et de poils brûlés emplit bientôt l’atmosphère et fit froncer nombreux de nez trop sensibles tandis que, apeurés et grièvement blessés, les loups géants s’enfuyaient à travers les arbres en disséminant derrière eux un nuage de fumée âcre.

Satisfait, la tension quitta peu à peu les muscles du saurien, dont les blessures le rappelaient à l'ordre. L'adrénaline quitta ses veines et la douleur se fit intense, surtout au niveau de son aile. Ce point faible avait été largement exploité par les bêtes, clouant non seulement au sol le jeune dragon, mais aussi en lui infligeant des blessures qui saignaient abondamment. Le précieux liquide rouge maculait la neige sous Kaalys, jusqu'à ne plus pouvoir l'absorber.

Ce dernier ne prêta qu'une attention limitée à Irina, dont les blessures étaient pourtant graves. D'ordinaire, Kaalys aurait proposé son aide mais ses propres maux été trop importants. La magie pouvait soigner ses plaies, mais il lui faudrait du temps. Cela ne lui plaisait guère car il ne pouvait s'arrêter ici le temps de reprendre des forces. Il faisait une cible facile pour de grandes créations, telles les fenrisulfrs.

Mais soudain apparu un Elfe dans le champ de vision du dragon. Ce dernier reconnu Aldaron, qui s'approcha sans crainte. À en juger par son allure, ce dernier jaugea l'ampleur des blessures de Kaalys qui ne se fit pas prier pour les lui montrer en écartant son ailes blessée de son corps. Le Nacré sentait que l'Elfe voulait l'aider et cela se confirma lorsqu'il fit naître une douce lueur réparatrice au cœur de sa paume. La chaleur du sort de soin se répandit dans chaque fibre de son corps et les plaies se refermèrent doucement sous l’œil attentif de Kaalys. Ce dernier ressentait un profond soulagement à chaque estafilade effacée des membranes de son aile mal-traitée.

À mesure que les secondes, puis les minutes, s'égrainaient, Kaalys sentait que la force magique de l'Elfe s'amenuisait. Ce dernier mis finalement fin au sort avant d'être à bout de force. Leurs regards se croisèrent ensuite, l'or brillant de bienveillance à l'égard du guérisseur qui se laissa choir contre son flanc et le métal glacé de son armure. Le Nacré se tordit sur le côté de façon à pouvoir observer l'ancien bourgmestre sombrer dans une transe plus que méritée puis, du bout du museau, vint gentiment le bousculer afin de s'assurer de son inconscience. Ensuite, à l'aide de sa puissante queue, Kaalys saisit l'Elfe par la taille et le déposa délicatement sur son dos, juste à la base de son cou afin que la poitrine d'Aldaron y soit appuyée. Ses membres pendaient de chaque côtés, inertes, mais au moins serait t-il plus en sécurité perché sur le dos du jeune dragon. Mais soudain, une conscience s'éleva au côté du dragon qui, surprit, mis quelques instants à reconnaître Aldaron. Comment ce dernier pouvait t-il faire cela ? La question muette fusa vers l'esprit du non-lié tandis que Kaalys l'accueillait à ses côtés d'une voix sereine.

— Vous êtes le bienvenu. Je vous remercie de m'avoir soigné, Aldaron, fit Kaalys avec gratitude. Qui est cet homme ? Son nom m'est étrangement familier... Pourquoi a t-il si peur de moi ? Questionna t-il ensuite au sujet d'Achroma.

L'esprit du dragon s'enroula autour d'Aldaron avec douceur, lui procurant chaleur et réconfort, puis Kaalys offrit sa vue au porteur de l'alliance.

— Très bien. Les Vampires acceptent de le suivre. Ils le désirent comme chef.

Le regard du saurien suivit l'avancée de l’Aîné jusqu'à lui. Dix mètres les séparaient mais Achroma ne souhaitait visiblement pas s'avancer davantage. Kaalys ressentait la peur lancinantes qu'il inspirait au meneur vampirique, sans en comprendre encore la source. Les réponses d'Aldaron le lui permettraient enfin, il l'espérait vivement.

Porter Irina n'enchantait pas spécialement le saurien. Ce dernier n'aimait pas particulièrement servir de monture. Aldaron avait eu droit à une place sur son dos car il avait soigné ses blessures, mais la princesse... Kaalys pesa le pour et le contre plusieurs secondes durant lesquelles sont regard ne quitta pas Achroma.

— C'est d'accord.

Ensuite, un plan fut mis au point. Kaalys feignit d'accompagner les blessés jusqu'au port alors que, en vérité, ils allaient tous se dissimuler non loin du tronc renversé afin de prendre l'ennemi à son propre jeu. La brume recouvrit la forêt et les vampires disparurent tandis que le saurien enroulait sa queue autour de lui. Il recouvrit Irina de l'une de ses ailes tandis qu'Aldaron restait sur son dos. Immobile dans la brume, il se fendait dans le décor obscur. Sa conscience, elle, s'étendait bien au delà de sa propre personne, jusqu'au campement.

Le temps s'écoulait avec la lenteur d'un escargot. D'abord sur le qui-vive, le jeune dragon relâcha peu à peu sa vigilance à mesure que les heures s'égrainaient. Dans la brume qui devenait de plus en plus oppressante alors que le noir devenait total, Kaalys se surprit à redouter ce qui se cachait dans l'obscurité. N'était-ce pas une peur irrationnelle chez nombre de créatures ? Le silence était si parfait que les propres battements de son cœur lui parvenait avec force... jusqu'à ce qu'un cri le fasse sortir de sa torpeur.

Une voix sur sa droite le fit tourner la tête. Là, dans la brume, une silhouette se dessina jusqu'à révéler le visage terrifié d'un bipède. Il ne semblait pas blessé à première vue, mais le malheureux s'écroula à quelques pas du dragon.

— Cela ne se peut.

Kaalys se croyait pas les Graärh capable de traîtrise. Pas ceux qui les avaient accompagnés, en tout cas. Malgré les relations tendues entre Vampires et autochtone, Kaalys savait que ces derniers mettaient l'honneur sur un piédestal. Attaquer le convoi qu'ils étaient venus protéger n'était donc pas logique ni dans leur nature. À moins qu'il s'agisse d'autres félins, bien sûr...

— Peut être que je me trompe, mais je pressens que l'ennemi essai de m'éloigner du convoi. Allons trouver ton lié, Aldaron ! Fit le saurien en direction de son dragonnier-d'un-jour.

La queue du dragon s'enroula autour d'Irina et la déposa sans douceur sur son dos - juste devant l'Elfe - puis Kaalys s'élança en direction de la route.

Spoiler :

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    Le soulagement noya son être lorsque Kaalys lui annonça qu’Ivanyr s’en sortait très bien et qu’il s’en trouvait à la tête de leur expédition. Il n’aurait pas aimé que cela continue sur la même ligne de conduite qui les avait menés jusqu’ici. La respiration lente, calme, l’elfe sentit l’esprit du dragon s’enrouler autour du sien pour lui offrir sa protection. Il se reposa contre lui : *Je savais qu’il en serait capable… Il y a toujours une part d’Achroma, en lui. Solide et pragmatique.* Il savait, oui, mais cela ne l’avait pas épargné d’une crainte naturelle. Les agissements légitimes n’étaient pas toujours perçus comme tels et aussi charismatique puisse-t-on être, cela n’ouvrait pas toutes les portes, indéfiniment. Il était bien placé pour le savoir. La transe naissante lui donnant des forces, au moins pour poursuivre et s’exprimer, il tâcha d’éclairer le dragon du mieux qu’il le pouvait : *Achroma était le dragonnier de votre mère, Kaalys. Silarae et lui avaient atteint une symbiose si forte, qu’il était probablement, après le Voyageur, celui qui connaissait le Lien le plus profondément. Assez pour être capable de libérer les dragonnes Skade et Trissi du joug du Tyran Blanc et ainsi mettre un terme à son règne de violence.*

    Les images de Morneflamme puis de la bataille sanglante qui avait opposé la Théocratie au Protectorat accablèrent son esprit, tel un couteau remué dans une plaie sordide qui ne guérirait probablement jamais. Cette guerre, par les Marques d’Allégeance du Tyran, avait fait combattre des frères les uns contre les autres. L’elfe se souvenait encore très nettement de l’Aîné, au milieu du fracas belliciste, des cris de guerre et de douleur, des épées qui se frappent, des flèches qui s’abattent et du sang pour irriguer la terre. Et au dessus de leurs têtes, des bêtes qui crachaient du feu sur les armées pour les envoyer dans leur tombeau. Crocs et griffes déchiraient les cuirasses d’écailles annonçant la chute prochaine du Protectorat. *La Caste des Dragonniers avait pour dessein premier de mettre un terme à l’usage de dragons et de leurs dragonniers comme machine de guerre. Placer les dragonniers sous une même bannière, c’était s’assurer qu’ils ne s’entre-tuent plus et les contraintes, les Marques qui enchaînaient les Liés au Blanc les détournaient de ce but salvateur. Pour le Refondateur de la Caste, c’était une hérésie. Achroma a sacrifié ses forces, sa vie et celle de sa Liée pour y mettre un terme… Je vous souhaite de ne jamais connaître cela...* souffla-t-il, dans le creux de son esprit, à la fois sincère dans ses vœux, mais malheureusement bien trop pragmatique pour croire en cette utopie. La Caste était morte. Les derniers Liés l’avaient abandonnée ou avaient trépassé alors qu’ils avaient eu le soutien d’une histoire solide et des finances nécessaires, via le Marché Noir, à promouvoir durablement la paix.

    L’ancien bourgmestre chassa ses pensées moroses pour reprendre le fil de leur discussion : *J’ai brûlé son corps et j’ai prié pour qu’il se réincarne. Qu’il ait droit à une nouvelle vie, loin des horreurs auxquelles il avait été contraint par le Tyran. Je me souviens de ses yeux vides et de son étreinte désespérée.* Il se souvenait aussi de ses larmes et du silence qui parlaient pour eux… Avant la dernière bataille de l’Aîné, lorsqu’ils étaient enfin arrivés à Fort Espérance. Achroma avait été un homme dévasté, détruit jusque dans ses fondements, lui qui lui avait tant donné l’espoir et l’envie de se battre. *Il méritait de vivre autre chose pour tout le bien qu’il avait fait à ce monde. Avant de s’éteindre, Skade de l’Orage a rendu hommage à sa mémoire en le tirant des limbes de la mort. Elle lui a rendu la vie… Et elle l’a protégé de ses souvenirs en les… Verrouillant, je suppose. Il s’est construit à nouveau, en tant qu’amnésique, en tant qu’Ivanyr. Il arrive toutefois que des scènes d’antan lui reviennent. Cela peut être doux ou… Extrêmement douloureux. Votre mère fait hélas partie de ces derniers, c’est pourquoi il vous craint. Il se souvient du souffle rauque, apaisant et protecteur de Skade… Sans parvenir à l’identifier. Et il se souvient du visage d’argent de votre mère, qui le poursuit, qui le cherche. Je pense que c’est le Lien rompu qui lui fait du mal. Je n’en suis pas certain, pour l’heure, il ignore encore beaucoup de tout cela et je n’ai pas envie de précipiter les choses. J’ai peur que Mort l’emporte comme elle a emporté votre mère d’un chagrin dévorant.*

    La mort de Silarae avait été extrêmement déchirante pour Aldaron, c’était comme si Achroma était mort une seconde fois, en surplus de l’affection qu’il avait porté à la dragonne. Il avait voyagé avec elle et Achroma. Il avait partagé son temps avec elle, pour la connaître et s’enrichir de sa voix draconique. *J’ai aussi l’espoir que… Qu’il trouve à se raccrocher lorsque ce jour viendra, inévitablement. Je pense que c’est pour cela que les Esprits-Liés Inséparables nous ont choisis, lui et moi, pour qu’il ait un lien suffisamment apte à l’éloigner de sa destruction programmée. Autrefois… Achroma et moi étions proches mais… Pas comme cela. Aujourd’hui, c’est différent.* A travers les yeux de Kaalys, il contemplait le visage de son lié, au milieu des vampires, avec cet amour silencieux qui venait lui réchauffer le cœur d’une admiration et d’une affection sans faille. *Il a peur de vous mais… J’ai foi que vous ferez partie de ceux qui lui permettront de rationaliser cette peur et de lui faire face. Regardez comme il accepte déjà de vous céder ma protection… Je ne suis pas le seul à lui tendre la main. La mémoire d’Achroma accablait ses derniers jours, comme un fardeau immense. Ivanyr, lui, est capable de recomposer tout cela pour que, lorsque ce fardeau reviendra sur ses épaules, il ne s’écroule pas au sol.*

    Le silence revint, régalien et apaisant, soulignant le désir certain qu’il avait de protéger Ivanyr du mieux qu’il le pourrait… Probablement de manière imparfaite, mais qu’il aurait fait toute ce qu’il aurait jugé juste en temps venu. Après quelques instants, il en vint à répondre à la question informulée de Kaalys : *Quant à… La manière dont je m’y prends pour échanger avec vous… Je porte une alliance ayant autrefois appartenu au Voyageur. Le premier fondateur de la Caste l’avait probablement fait forger et enchanter de telle sorte à pouvoir entrer dans la magie du Lien, en l’étendant au-delà de sa propre fusion avec le Blanc. Je peux… Partager mon esprit avec tous les Liés. Je peux vous montrer ce que je vois et voir à travers chacun d’entre vous. Je sens lorsque vous avez mal, lorsque vous êtes en danger. Dès lors je suis… Une sorte de pont entre vous tous. Un dragonnier sans en être un.* Cela lui convenait, en un sens. Après avoir vu des dragons et des dragonniers rongés par le chagrin de la perte… S’il ne bénéficiait pas de cette proximité privilégiée, il ne partageait pas non plus leur déchéance. L’entre-deux était à la fois triste et rassurant. Et en fin de compte… Qu’est ce qui était mieux ? Rien qu’à voir comme il adorait chaque seconde passée avec Ivanyr… Il s’interrogeait sur son propre argument, venant le remettre en question.

    *Achroma avait repris cette alliance à la mort du Voyageur. Et c’est probablement l’une des rares possessions d’Achroma que j’ai conservé.* Il y en avait d’autres mais… Un jour peut-être, il les rendrait à Ivanyr. *Ses pouvoirs me sont encore très sibyllins, je les découvre jour après jour.* L’expérience était toujours troublante, le Lien était étranger à ses sens et pourtant, par cette alliance, il était introduit à l’intérieur, comme placé au milieu d’un flux qu’il ne générait mais qu’il pouvait utiliser. Son esprit s’apaisa, lové contre celui du dragon et il prit un peu de repos, certain que le plan, mis en place par son aimé, porterait ses fruits. Lorsqu’il quitta la transe pour ouvrir les yeux, son esprit s’échappa de contre celui de Kaalys, prouvant là qu’il ne pouvait maintenir cette union douce une fois éveillé. La nuit allait tomber. S’enlaçant de ses propres bras*1, l’elfe sembla disparaître dans les ombres, alors que Kaalys sentait toujours son poids sur son dos. Par télékinésie et la dextérité de ses mains, il tâcha d’améliorer sa condition sur le dos du Dragon, via une sangle et des peaux pour tenir en place plus confortablement, le tout dans un silence de plomb. Néanmoins, il ne put reprendre les soins pour le saurien, dans la mesure où la lumière qui émaneraient de ses paumes ne serait guère favorable au maintient de leur discrétion.

    Par moment, il échangeait quelques mots discrets murmurés à l’anneau*2 pour Ivanyr. Il l’avait remercié, il lui avait dit être fier de ce qu’il avait réussi à faire auprès des troupes vampiriques. Ils avaient pu échanger sur leur plan, se rassurer. Même séparés, ils se tenaient informés, rapidement et le plus silencieusement possible, sur leurs positions et de ce qui se passait. Ses prunelles d’émeraude couvaient les environs, l’une de ses joues posée contre le dos du saurien. Il s’apaisait de sa respiration alors que la nuit tombait. Si dormir aux abords de la forêt, la nuit précédente, avait eu son lot d’aspects terrifiants, être en son sein, à présent, c’était comme être englouti dans le ventre de la bête. L’elfe n’appréciait pas la pesée qui s’exerçait sur son esprit, sournoisement, mais il savait que Morneflamme avait été une bonne école à pallier cela. Son souffle était calme et même les battements de son cœur étaient étouffés, amoindris par le sort de cape des ombres. Le cri lui fit redresser doucement la tête, tâchant de discerner dans l’obscurité de quoi il s’agissait. Il redressa son buste, les mains accrochées sur l’armure de Kaalys, au cas où le dragon se mette à partir pour esquiver.

    Néanmoins la venue du vampire, s’écroulant au sol, terrorisé, accusant les graärhs de cet incident lui fit froncer les sourcils. Il se rangeait à l’avis de Kaalys : cela ne se pouvait. Les graärhs avaient un sens de l’honneur bien plus prononcé… Et l’elfe n’aimait pas beaucoup l’ombre qui rôdait autour d’eux. Une très faible lumière émana de sa main, alors qu’il tenait en son creux le nexus du cœur qu’il partageait avec Achroma. Il sentait sa présence sur le campement, toujours, et les couleurs du nexus révélait un état d’esprit inquiet, mais certainement pas en danger. « Il n’y a rien au campement. » Affirma-t-il, toutefois dubitatif, alors que Kaalys chargeait Irina comme un sac à patate sur son dos. Quant à l’idée qu’on chercha à l’éloigner… Oui, probablement, pour en faire une proie plus facile. Mais Kaalys n’avait pas vraiment le profil d’une brebis égarée : « Ivanyr, deux vampires ont accouru vers nous, effrayés. Ils disent que le campement a été attaqué par des graärhs. Qu’en est-il ? » Il eut toutefois sa réponse avant même que son Lié ne s’exprime quand le mouvement de Kaalys fut stoppé par les deux vampires, joints des trois autres présents avec lui.

    S’ils avaient l’air menaçants, le revirement soudain, sur leur visage, en disait bien long. La manière très synchronisée par laquelle ils agissaient rappelait à l’elfe ce qu’Ivanyr avait tiré de la scène de crime des graärhs. Néanmoins, aussi organisés soient-ils, ils ne sauraient venir à bout d’un si gros dragon. La menace avait l’air stupide : un simple crachat de feu les réduirait à néant… Mais ce qui prenait contrôle d’eux se moquait bien de ces victimes faciles, il prendrait le contrôle d’autres personnes, jusqu’à ce qu’ils s’entretuent tous les uns après les autres… Ou soient trop affaiblis numériquement pour survivre dans la forêt. C’était cette menace-là que l’elfe percevait, plus que la directe qui exposée sous leurs yeux : « Ne leur faites pas de mal, Kaalys, je vous en prie. » demanda-t-il au dragon, alors que l’anneau des murmures était resté en suspens près de ses lèvres, transmettant ce même message à Ivanyr : « Ils sont mentalement manipulés, mais ils sont toujours des nôtres… Et si c’est Irina qu’ils veulent... » Il attrapa la silhouette féminine devant lui, encore à peine éveillée mais probablement suffisamment secouée pour être consciente. Il la redressa, dos contre son torse. « Ils auront Irina. » Il prenait la tête de la Princesse entre ses mains, fermant les yeux pour entamer un Chemin de Transe*3 sans aller jusqu’au bout, il se contentait de faire sentir à la Princesse où il voulait la mener… Alors qu’en vérité, il se concentrait d’avantage sur tout autre chose. *4

    Une petit voix inconnue semblait suggérer, dans la tête d’Irina, une demande, une ébauche d’ordre mental. *Et si tu faisais semblant de tomber en transe, Irina… Regarde comme il t’y pousse et ne va pas au bout…* Subtile et persuasive, la voix omniprésente semblait venir de partout et de nulle part, suintait dans son esprit comme une présence à la fois dérangeante et attirante, perfide et avisée. *Joue ce jeu.* L’ancien bourgmestre descendit du dos du dragon, après avoir fait savoir par son comportement qu’il comptait obtempérer. Ses prunelles verdoyantes recherchaient l’ombre aperçue un peu plus tôt. Il y avait quelque chose ou quelqu’un, il en était certain. Descendant Irina du dragon, il la portait dans ses bras comme une princesse et se tournait vers les cinq vampires. « Baissez vos armes, je ne vais pas pouvoir vous la donner ainsi, à moins que vous ne vouliez l’empaler sur vos épées. » Il arqua un sourcil, septique à l’idée.

    L’elfe poussa un soupir en attendant qu’ils lui permettent de leur donner ce qu’ils voulaient. « Pourquoi voulez-vous la Princesse ? » Si son visage était orienté vers les vampires, il n’en demeurait pas moins vrai qu’il parlait en vérité au marionnettiste. « Elle ne vous apportera rien. Enlevez une tête aux vampires, et une autre prend le pouvoir. Les attaques répétées sur le convoi du Commerce Écarlate ne leur plaisent pas. Ils n’ont pas besoin de cette forêt. Si elle les handicapent, ils la raseront et la brûleront. Et si c’est ici votre maison ou votre repaire, vous n’aurez nulle part où vous cacher. » Il se détourna des vampires, cherchant dans les ombres la vraie personne ou chose à laquelle il s’adressait. « Ce ne sont pas des menaces. C’est la conclusion sur laquelle aboutira vos actions. Je sais que vous cherchez à vous défendre. Vous avez pris possession de l’esprit des loups pour nous attaquer et vous avez pris possession des vampires pour obtenir ce que vous recherchez. Nous n’avons pas nécessairement besoin d’être ennemis, nous n’avons pas besoin de nous affronter crocs et fer. Votre barrière de vampires ne saurait avoir raison de Kaalys. Si nous souhaitons passer sans vous donner la Princesse, nous le pouvons. Mais ça n’est pas ce que je veux. Ni vous, ni moi ne voulons cette issue. Je perdrais des frères, et vous solderez cette nouvelle tentative par un échec. »

    Ses prunelles revinrent sur les vampires, son souffle exhalait un nuage chaud dans l’univers glacial. Son cœur battait dans sa poitrine comme dans aucun des corps froids qui marchent. Il était différent d’eux. Il avait en lui la vie et la magie, ainsi que le désir vivace de comprendre ce qui clochait dans cette forêt. « Dites-moi ce que vous voulez, ce que vous attendez de nous. Dites-moi ce que vous recherchez en attaquant obstinément ce convoi et dites-moi ce que je peux faire pour vous aider à protéger… Ce que vous voulez protéger également. »


    Directives :


    Sorts & Glyphes utilisés :


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Immobile, la longue et haute figure ivoirine défiait brume et neige immaculée, drapée dans un silence parfait et empreint d'une autre solennité. Son regard se portait vers l'extérieur, au-delà du cercle rougeoyant des flammes qui crépitaient, formant une invisible frontière entre la maigre sécurité de leur cercle à nouveau soudé et les étendues spectrales qui enserraient leur havre de leur omniprésence. Enveloppé dans sa lourde cape, capuchon couvrant à nouveau ses traits et sa chevelure de métal précieux, Ivanyr vivait une expérience des plus étranges, au-delà même de cette forêt qui n'en finissait pas de leur tendre des pièges mortels. Une fois le couronnement viscéral de l'instant premier étiolé, il revenait à un état d'esprit bâtard, prit entre les deux facettes d'un être qui redevenait un étranger. Il ne voulait pas être Achroma, mais il était indubitable qu'une part au moins de lui vivait, par lui, une part de lui. Immanquablement, cela remettait donc pour lui en question l'intégrité d'Ivanyr, la personne qu'il avait cru être pendant tout ce temps. Et cela l'effrayait énormément. Ivanyr lui plaisait, il se l'était approprié, il aimait sa façon d'être et ce qu'il avait commencé à faire de lui-même dans le monde… mais peut-être n'était-il qu'une autre facette de son être, de son existence, une identité formée à la va-vite, qui avait certes sa réalité, mais sur laquelle il avait peut-être investit aveuglément. Mais s'il ne pouvait être l'un ou l'autre, si tous deux étaient des parts de lui, qui était-il en fin de compte ? Il agissait naturellement selon les instincts qui lui venait, en étant tour à tour Achroma et Ivanyr, et il semblait soudainement que ces deux parts de son être se faisait face en se jaugeant, avec lui pour arbitre. La rencontre n'était pourtant nullement violente, seulement très étrange, perturbante pour lui. Il aurait voulu qu'Aldaron soit avec lui, pour le soutenir. Il aurait voulut que Purnendu soit là, pour les mêmes raisons et parce qu'il était également son  guérisseur attitré et le connaissait, de ce point de vue là, mieux que les autres. Mais ils n'étaient pas là, et une profonde panique l'avait saisie, au départ, à être laissé seul maître à bord, sans le moindre jalon de comparaison. Fort heureusement, Achroma semblait avoir une profonde expérience des questions d'identité, et l'entraînait dans un patient jeu de piste qui se distillait depuis peu en une leçon à la fois fascinante et fort utile : la dissociation de l'esprit. Le vampire avait une conscience aiguë de l'étrangeté de tout cela, d'être tutoré par une part de son être à la fois sienne et détachée, qui agissait comme un professeur pour lui rendre des capacités dont il allait avoir cruellement besoin, quel que soit les choix qu'il ferait. En l'instant donc, Ivanyr, faute d'un meilleur nom, apprenait à scinder son attention et son intelligence en plusieurs sujets sans perdre le fil. Il lui fallait en effet faire sa part de veille, monter la garde avec les autres, mais une part de lui continuait à surveiller d'autres signes, et à s'agiter sur des spectres de souvenir qui le frôlait sans jamais se manifester pleinement, immanquablement détournés par Achroma.

Les heures défilaient, une, puis une autre, lentement, sans que rien ne change, la tension montant progressivement dans le silence et la quiétude apparente. Ivanyr avait finalement cesser de s'impatienter, porté par la main ferme de l'Aîné, tombant dans une contemplation vigilante. Plus d'une fois, il usa du sortilège du troisième œil (1), ainsi que d'ultrasons (2), pour vérifier si quoi que ce soit approchait de leur petit groupe, mais rien ne semblait se manifester de façon probante. La frustration était réelle, mais il fallait serrer les dents et se montrer plus discipliner. Leurs prédateurs ne s'étaient sans doute pas attendus à ce qu'ils n'avancent pas davantage et avaient peut-être besoin de temps pour s'en arranger et changer l'optique de leur agression future… lui en tout cas aurait agit ainsi, s'il avait été dans l'autre camp. Plusieurs fois, il lui fallut juguler l'angoisse que l'autre partie de leurs forces, et Aldaron, soient tombés dans un piège mais le nexus du cœur et leur lien lui affirmaient qu'il était sauf. Ou aussi sauf que possible dans cette forêt. Puis, soudainement, un cri retentit, si prompte, si inattendu, si sauvage dans le voile terne et sinistre alentours que le mage sursauta sans parvenir à se retenir pour le maintient. Son cœur venait de bondir dans sa gorge, d'y faire trois boucles acrobatiques avant de descendre se loger dans ses tripes. Ses muscles s'étaient crispés d'un coup, lui faisant mal, tiraillant avec une lancinante détermination. Mais le pire était l’affolement soudain et le nom de son elfe qui tournait en boucle dans sa tête, encore et encore, emmêlés à de stupides prières aux Déesses qu'il ne soit pas l'auteur du cri en question. Rapidement, il referma un poing sur le nexus du cœur et le soulagement qu'il ressentit manqua lui couper les jambes et l'envoyer à terre. Aldaron allait bien. Il était inquiet et méfiant, mais rien de plus, il n'était pas l'auteur de cette infâme  plainte. Tremblant sous les amples plis de sa cape, il inspira profondément pour se calmer et retrouver un semblant de discipline si ce n'était pas de la sérénité. Une fois acquise l'assurance qu'il ne venait pas d'advenir quoi que ce soit de terrible à son compagnon, il restait néanmoins la méfiance et le questionnement : de quelle gorge avait été tirée cette clameur et dans quelles circonstances exactement ? Il ne s'agissait de toute évidence pas d'un membre de son groupe, un rapide coup d'oeil dans leur direction le lui confirma, mais cela pouvait donc être un membre du groupe embusqué. Avait-il laissé passer quelque chose pendant sa veille ? Intérieurement, il se flagellait déjà à cette idée. Immédiatement, il tente de s'en assurer par une utilisation renouvelée des ultrasons (3) avant de s'avancer, prêt à se laisser engloutir par la brume pour aller voir de quoi il s'agit. C'est la voix d'Avarion qui le retient, et l'Aîné lui décoche un nouveau regard. un bref instant, tous deux restent figés à s'observer, avant qu'Ivanyr ne consente, d'un signe de tête, à la suggestion. Rester en arrière ne lui plaît pas, mais il faut encore protéger les fûts de sang, et il est seul guide pour eux à l'heure actuelle. S'appuyer sur l'expertise des autres n'avait rien d'une marque de faiblesse, bien au contraire, aussi frustrant que cela puisse sembler.

L'attente est presque insupportable, et seule la voix profonde d'Achroma logée en lui l'empêche de revenir sur sa décision pour se porter au devant d'eux. Puis, presque sans qu'il ne le note, elle est remplacée par celle de son lié lorsque le glyphe de l'anneau des murmures s'active. Les nouvelles d'Aldaron ne sont pas pour lui plaire et lui-même lui apprend ce qu'il vient d'advenir, sans commenter ou diffuser ce que l'elfe lui a dit. Les Graarhs ? Ce seraient donc eux ? Quel sens cela pouvait-il bien avoir ? Avait-il mal jaugé Asshaal, ou était-elle une exception ? Tout à ces questions, le mage manque raté le retour des soldats vampiriques, mais leur prise attire trop son attention pour cela, venant sinistrement corroborer les paroles de son compagnon. La voix d'Avarion le sort de sa rêverie, et Ivanyr fronce les sourcils devant la promptitude de ses conclusions. Son regard passe des deux félins au capitaine, jusqu'à l'instant où il le voit lever la lame.

«  Non  »

Il lui retient le bras, alors que sa voix tranche dans l'air comme l'acier de la lame l'aurait fait s'il ne l'avait pas retenu. Une fois de plus, il sent l'assurance de l'Aîné en lui, l'harmonie que celui-ci entretient avec ses choix et ses décisions. Un bref instant, Ivanyr en reste confondu, n'ayant pas même prit conscience de son propre acte. Mais ce qui le trouble profondément, c'est cette assurance qu'Achroma démontre. Le millénaire doute de la situation, il le sent, parce que ces doutes sont les siens, mais contrairement à lui, Achroma ne questionne pas tout ce qu'il peut dire ou faire et ne se laisse pas empoisonner par les hésitations et les scrupules. Il assume ses choix d'une façon que même lui ne fait pas. Agir est nécessaire et dans le doute, dans l'incrédulité et l'ignorance, on ne peut que s'en tenir à sa ligne de conduite et agir au mieux de nos capacités. Tout savoir, tout contrôler, c'était une utopie. Mais ne pas se laisser arrêter et paralyser par le doute, c'était à la portée de tout le monde.

«  Non… Si nous nous précipitons têtes baissées sur la conclusion la plus évidente nous jouons le jeu de notre adversaire. L'évidence n'existe pas capitaine, et dans un moment pareil il est aisé de semer le trouble et de nous laisser nous entre tuer. En allant trop vite en besogne nous risquons de perdre des alliés de circonstances pouvant être utiles à nos desseins  »

Il observa de nouveau les deux Graarhs fermement tenus par les soldats vampiriques, alors que sa poigne se raffermissait légèrement sur le poignet de leur capitaine. Lui aussi se serait débattu si des créatures pleines d'inimités pour lui l'avait attrapé. Mais peut-être étaient-ils prit de la même rage que les loups ? Une seule façon d'essayer de vérifier ça. Relâchant pleinement le bras de l'épéiste, il appela sa magie pour effectuer une stase sur les deux félins (4). Dans l'ébullition magique de la forêt, il n'était pas certain d'avoir réussi, mais continua tout de même à avancer dans son idée, n'ayant rien d'autre en main. Fort heureusement, Aldaron vint à son secoure, alors que l'anneau des murmures continuait de lui apporter des nouvelles. Mais des nouvelles qui n'étaient pas particulièrement réjouissantes, bien qu'elles venaient alors offrir de l'eau à son moulin. Était-ce fondamentalement une bonne chose ? La question méritait d'être étudiée attentivement…. Oui, et non, sans doute. Comme pour toute situation telle que celle-ci.

«  Mon lié vient de m'informer de la situation de nos frères… Certains sont de toute évidence contrôlés par une entité extérieure » Son regard trouva celui de Glenn «  Une entité qui réclame Irina Faust comme proie  »

L'idée vague de la leur donner lui trottait dans l'esprit, mais… non, si elle devait périr, ça ne serait pas comme ça. Entre la ramener et céder à la menace pour s'en débarrasser, c'était demander à choisir entre peste et choléra. Et bien il choisissait la peste. Elle resterait. Surtout que la parole d'une entité inconnue et invasive telle que celle-ci ne valait pas grand-chose pour le moment. Entre les reliquats d'un mal connu et l'inconnu total, il prenait les reliquats. Dans l'immédiat, cependant, il avait une autre crainte : celle de voir le reste des vampires tomber sous le joug de l'entité en question. Il ne savait pas comment elle fonctionnait, n'avait pas le temps de l'étudier et n'avait que quelques hypothèses à chaud pour pallier à son intrusion, rien qui ne soit pleinement utile, encore moins efficace, mais il fallait essayer. Une fois encore, il eut la criante impression d'essayer de nouer une corde de rescapés avec de la ficelle, et le sentiment le conduisait à une frustration sans pareille et à une certaine inquiétude. Conscient de devoir appliquer sa propre médecine, il se reprit aussi fermement qu'il le pouvait, avec l'aide de ses deux fragments de conscience unis dans l'adversité.

«  Ne laissez pas cette entité trouver des prises en vous. Disciplinez-vous contre ses suggestions, contenez vos émotions et vos doutes. Elle veut nous diviser. Nos dissensions internes l'aide plus qu'autre chose...  »

Et il ne se souvenait pas qu'un Graarh puisse posséder une magie suffisamment puissante pour produire un tel effet. Sauf s'il s'agissait d'un très puissant spirite du Cobra ? Posant un genoux à terre, il vint observer le premier des deux Graarhs, fixement, cherchant ses mots. Cela faisait un moment qu'il ne s'était pas entraîné avec Purnendu, mais Ivanyr pensait avoir assez de souvenirs et de compréhension pour tenter ce qu'il voulait essayer. C'était une puissance purement symbolique, mais c'était le symbolisme, la portée psychologique qui faisait défaut ici et sur laquelle tout semblait jouer. Leur plan était bon, mais dès l'instant où un élément purement psychologique était entré en jeu pour leur mettre des bâtons dans les roues, tout s'était enrayé. Après un nouvel instant d'hésitation, il rompit finalement le silence, jonglant avec les éléments phoniques d ela langue Graarh que son guérisseur et ami cher lui avait enseigné pendant plus d'un an. Leur langage avait beaucoup de subtilités qu'il ne pouvait reproduire, il ne lui restait que les mots plus conservateurs et l'espoir que cela fonctionne (5).

«  Calmez-vous. Nous ne sommes pas ennemis. Je vous relâcherais si vous arrivez à vous calmer. Nous sommes alliés, ici. Il faut que vous me disiez ce qui se passe. Vous avez vu… quoi ?  »

Il releva la tête pour observer les quatre vampires qui avaient délogés les natifs.

«  Avez-vous vu le moindre cadavre avec eux ? Pourriez-vous retrouver leur emplacement ?  »

Si les félins ne désiraient pas lui parler, il pouvait encore user de son glyphe pour revisualiser les minutes précédant leur capture. Si quelque chose s'était produit, alors il en serait informé de manière directe. Il reporta ensuite son attention sur les Graarhs, pour savoir si leur attitude avait, ou non évoluée, et il retenta également.

«  Où est Asshaal ? Lui est-il arrivé quelque chose ?  »

Si les Graarhs se calmaient et revenaient à de meilleurs sentiments, il allait pouvoir les libérer et le mieux à faire serait sans doute de retrouver Kaalys, Aldaron et Irina par la même occasion. Si l'entité avait réussi à débusquer leurs soldats, alors le piège ne servait plus à rien désormais… ou peut-être justement avait-il fonctionné, si la chose était proche, et il ne restait qu'à la trouver.

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- Situation -

[Intrigue] Neige écarlate - Page 3 183a7010

Dans la nuit, un cris retenti, dans le pénombre, une ombre s'agite, elle altère ce qu'elle touche, mais pas de façon conventionelle, le monde physique et celui des esprits s'adaptent à elle, à sa manière d'imaginer et concevoir. Du crépitement des flammes étouffés par le brouillard, elle distingue plusieurs proies. Elles ont le corps froid et le sang chaud, elles ont l'esprit fertile. Il est facile de s'y introduire et de nourrir leur rancoeur et leurs jugements, faire miroiter leurs désirs et sa propre faim, insatiable de sang, qu'elle appréciait leur partager. Elle a deux yeux, écarlates de sang, qu'elle braque sur ses prochaines victimes avant de plonger plus profondémment dans le brouillard, attendant son heure, que l'oeuvre des graines qu'elle avait planté dans leurs esprits fleurissent et que, tout comme pour les proies précédentes, elle n'ait qu'à en ceuillir les fruits.

----------------------------


Les vampires étaient à sa recherche, ils flairaient ses mouvements dans le brouillard, mais ils se trompèrent d'ombres. C'est leurs propres éclaireurs qu'ils trainèrent jusqu'au sol de leur campemement. Ils les plaquèrent au sol et les paralysèrent avec force, crispant tout leurs muscles jusqu'à leur couper le souffle et menacer leurs os de céder.

La colère qu'Avarion lisait sur leurs visages était contagieuse, car son regard s'illumina au même moment ou son mal de crâne disparu.

“Je le savais”

Il marmonne d'abord pour lui même, la bouche nichée dans le creux de sa main. Puis son regard vient trouver ceux de ses subordonnés, à qui il communique son expression froide et horrifiée.

“Depuis le début, ce sont eux, c'est la princesse. Je le savais, c'était évident, mais je ne pouvais rien faire.”

Les autres vampires sont coi et ne disent rien, mais leurs regards appuyés indiquent que leurs pensées suivent celles d'Avarion, qui n'avait besoin de s'exprimer qu'auprès d'une dernière personne : Achroma, à qui il s'adresse alors.

“Ce sont ces animaux qui tentent d'empoisonner notre royaume. Ce sont ces créatures qui rôdent dans la forêt, qui couvrent leur traces avec des leurres, qui envoient leurs créatures détruire les convois ! voyez comme la rage bestiale les consumme ! Maintenant nous pouvons agir...”

Glenn se tourne alors vers ses prisonniers. Ses yeux plongent dans les leurs, et il y pense. Il voit toute leur fureur, toute leur haine. C'est évident pour lui comme pour les autres maintenant. Les gräarh n'avaient jamais eu l'attention d'entretenir une paix durable avec les vampires. Ils avaient fait chanter Irina, leur chef, pour détruire Aërthia, détruire toutes les richesses du royaume. Ils les amassaient et les entassaient sur la pointe du Sud comme l'on encerclait un gibier pour mieux le chasser. Sans forteresse et sans armée, sans richesses, ils seraient trop faibles alors pour leur résister ! Mais ils pouvaient faire pire. Ils pouvaient les affaiblir encore plus en les privant de nourriture, en infiltrant et sabotant leurs convoits, et là, là seulement ces fichus chats auraient été à même de se prétendre plus grand chasseurs que les saigneurs de la nuit eux même.

Mais ce jour n'était pas encore arrivé. Non, car maintenant de son sabre brandit, Glenn Avarion avait le pouvoir d'organiser la résistance des vampires, il détenait le pouvoir et le destin de son peuple. Oui, il renverserait le joug des traîtres et réduirait l'accord gräarh en cendres, oui il libérerait les siens d'un destin funeste !

“... Non ?”

Mais une dernière barrière l'empêchait d'accomplir son devoir et sa destinée, l'aîné de la nuit qui maintenait fermement son bras et l'empêchait d'exécuter leurs ennemis. Le visage froid du capitaine de la garde vampirique se fit alors incompréhensif, alors que, la bouche ouverte, il cherchait à comprendre l'origine des doutes de Seithvelj.

“ Comment cela...” marmonnait-il, cherchant en vain la solution au problème. Pourquoi l'arrêtait-il, pourquoi lui racontait-il ça ? Cet ancien maître membre de leur prestigieux royaume, cet homme plein de sagesse qu'ils avaient pris pour guide, pourquoi se retournait-il maintenant contre lui ? Contre eux, contre leur cause ?  Ne devaient-ils pas créer un monde meilleur ensemble ? Ses yeux parcouraient son visage, il lisait sur ses lèvres mais n'entendait rien.

“C'est étrange ce que vous dites, Aîné de la nuit... Cela n'a aucun sens.” Il se tournait encore un peu plus vers lui, penchant sa tête d'un coté puis de l'autre comme pour observer son interlocuteur sous un angle variable. Puis, il se mit à parler lentement. “C'est... d'autant plus étrange, que j'entend votre voix dans ma tête, qui me dis de faire certaines choses... Des choses justes.. mais que vous semblez contredire. Est-ce vraiment vous qui me parlez ? Vous… n'êtes pas conscient de ce que vous avancez.”

Son regard se perdit à nouveau dans l'obscurité de la nuit, puis il recroquevilla soudainement sa main sur son crâne, la passant dans ses cheveux et aggripant sa tête. Il la sentait soudainement bouilloner, et il sentait grandir en lui la colère d'une manière tout sauf naturelle, elle envahissait en un clin d'oeil son organisme, ses muscles, son coeur, elle le crispait, c'était comme une bombe émotionelle qui venait d'exploser en plein centre de son corps mort.  Glenn Avarion se mit à hurler de douleur ou de rage à l'attention de quiconque pourrait l'entendre.

“Ecoutez… Moi ! Nous libérer du joug de l'ennemi, c'est notre destinée, et rien ne pourra nous l'en empêcher ! Nous sommes des vampires ! Nous sommes les prédateurs ultimes ! Je le prouve cette nuit !”

A ces mots prononcés entre plusieurs horribles grognements, il se jette au sol, et plonge ses crocs dans la gorge de l'un des gräarh. Le pauvre félin laisse échapper un glapissement sanglant avant de s'immobiliser, pendant que le vampire le dévorait.

“Non ! Arrête !”

Pendant que les autres vampirent tentent d'appréhender la gravité de la situation, un cris d'avertissement vient du brouillard d'ou proviennent la plupart des vampires embusqués, accourant vers le campement. L'un d'entre eux se jette sur le capitaine et le renverse. Glenn Avarion se redresse, fou de rage et après l'avoir repoussé, engage avec lui un duel à l'épée. Plusieurs camps se forment dans les rangs vampiriques. Les épées sont tirées, le sang est versé.

Jamais la forêt n'avait tant enchanté l'esprit de ces faibles :

Le chaos est né.


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Le capitaine de la garde vampirique


Compétence utilisée épée niveau  maître. Taux de réussite 75.
Modificateur => + 5 race vampirique + 5 état berserk

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
-  85 ou moins réussite.
- 86 ou plus échec.
- 95 ou plus échec critique.

Soldat vampirique


Compétence utilisée épée niveau très bon. Taux de réussite 65.
Modificateur => + 5 race vampirique + 5 état berserk

Résultat =>

- 5 ou moins réussite critique.
-  75 ou moins réussite.
- 76 ou plus échec.
- 95 ou plus échec critique.



Dernière édition par Le conteur le Mar 25 Sep 2018 - 16:50, édité 1 fois

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Le membre 'Le conteur' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'MJ' : 92, 100

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Le jeune dragon n'imaginait pas un seul instant que l'homme qui se tenait dorénavant à la tête de ce convoi fut le lié de sa mère. Cette nouvelle chamboula Kaalys, ce qu'Aldaron était en mesure de percevoir, et le saurien se mit à penser si fort à sa mère décédée que l'image de cette dernière s'imprima au sein de son esprit. Atalos, des années auparavant, avait parlé de Silarae à sa progéniture mais même le grand dragon d'or ne fut pas en mesure de décrire la dragonne comme, sans doute, son Lié l'aurait fait.
Kaalys fut pris d'un pincement au coeur lorsque l'elfe évoqua le destin funeste d'Achroma. Son sacrifice - ainsi que celui de sa mère - était, en revanche, un véritable exemple pour le jeune dragon. Ce dernier n'aimait pas l'idée de guerre et encore moins que des dragons se battent contre d'autres dragons pour la folie des bipèdes.

— J'ai perdu mon premier Lié à cause des Chimères, révéla Kaalys. Elles ont rompu notre lien. Il s'appelait Dawan Sywel, c'était un doux Baptistrel que j'ai aimé de tout mon être avant qu'il me soit arraché. La magie qui nous a séparés ne nous a pas tués, mais elle m'a ôté une partie de moi-même.

Aujourd'hui, le vide laissé par l'absence du Chanteciel s'était résorbé mais le jeune saurien continuait à en porter la cicatrice. La perte de son Lien était une épreuve qui ne l'avait pas tué mais qui l'avait fait souffrir. Puis le temps lui avait permis de se relever.

— Peut être pourrais-je aider ton compagnon si ce dernier le souhaite un jour. Je crois que... que je dois cela au Lié de ma mère. Maintenant que je sais qui il est, je veillerais sur lui, même de loin.

Les prunelles dorées caressèrent le profil du vampire. Ce dernier ne regardait pas dans sa direction et Kaalys eut tout le loisir d'observer Achroma, détaillant chaque trait de son visage taillé dans le marbre.

-.-.-.-.-

Le peu de neige qui était tombée pendant la nuit glissa le long de ses écailles lorsque le saurien bondit hors de sa cachette. Kaalys s'était élancé vers le campement sans attendre de réponse de la part d'Aldaron tandis qu'Irina était encore bien trop faible pour protester face à son traitement un peu rude. Son aile était encore douloureuse, bien sûr, mais la blessure ne saignait plus. Le saurien fit donc abstraction de tout ceci lorsqu'il la replia contre son flanc pour mieux se faufiler entre les immenses troncs de la sombre forêt. Même ses yeux de dragons peinaient à déchirer le voile d'obscurité ambiante, rendant sa course un peu plus hasardeuse.

Mais soudain, dans l'obscurité, le saurien distingua les silhouettes de plusieurs bipèdes et fut contraint de s'arrêter. Cela pouvait paraître ridicule, mais les vampires ne semblaient pas vouloir s'écarter du passage et Kaalys ne désirait pas les blesser. La demande d'Aldaron fut donc inutile, il n'était pas dans la nature du Nacré d'attaquer ainsi. Ce dernier était toutefois sur ses gardes comme en témoignait sa position : tel un chat, sa queue fouettait l'air tandis qu'il était prêt à bondir sur ses proies pour les terrasser à coup de griffes et de crocs.

Aldaron se servit de sa patte antérieure pour glisser jusqu'au sol, emmenant difficilement Irina avec lui, comme une otage. Kaalys ne saisissait pas exactement ce que l'Elfe désirait faire, mais il ne pensait pas l'ancien Bourgmestre capable de jeter la Princesse en pâture à ces Vampires. Le dragon se contenta donc d'observer l'avancée de l'archer imprudent. Ou était-ce ce qui semblait. Car, si ses prunelles étaient posées sur les bipèdes, son esprit s'envolait à travers les arbres pour la seconde fois. Celui qui tirait les ficelles ne pouvait pas être bien loin. D'une façon ou d'une autre, il devait observer ses marionnettes et, par l'esprit, Kaalys finirait par le faire sortir de son trou.

Mais des cris attirèrent l'attention du saurien qui comprit aussitôt que ce qui avait prit le contrôle des vampires se trouvant face à lui était également parvenu à semer la zizanie au sein du camp.

— Dialoguer est inutile. Je ne ressens que la haine irrationnelle qu'il porte à Irina.

Et comme pour lui donner raisons, lances et épées se levèrent de concert dans l'unique but de passer Aldaron et Irina au fil des lames. N'ayant que quelques courtes secondes pour réagir, Kaalys s'avança d'un pas - ce qui représentait une bonne distance compte tenue de sa taille - et barra le passage de son imposante queue dont les grandes piques rivalisaient avec la plus dangereuse des épées.
Mais plutôt que de les balayer d'un revers de la queue comme s'ils n'étaient que des brindilles, Kaalys insuffla sa magie dans trap'étoile afin d'empêcher toutes formes de violence autour de lui.

— Je pars débusquer la créature qui contrôle ces malheureux. Grimpez si vous voulez m'accompagner.

Directives :

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Aldaron


Compétence utilisée réflexes niveau moyen. Taux de réussite 45.

Modificateur => + 5 race elfique

Résultat =>  échec

- 5 ou moins réussite critique.
-  50 ou moins réussite.
- 51 ou plus échec.
- 95 ou plus échec critique.

Irina


Compétence utilisée réflexes niveau faible. Taux de réussite 35.

Modificateur => + 5 race vampirique - 5 état vulnérable

Résultat => échec

- 5 ou moins réussite critique.
-  35 ou moins réussite.
- 36 ou plus échec.
- 95 ou plus échec critique



Dernière édition par Le conteur le Ven 28 Sep 2018 - 19:31, édité 1 fois

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Le membre 'Le conteur' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'MJ' : 60, 64

description[Intrigue] Neige écarlate - Page 3 EmptyRe: [Intrigue] Neige écarlate

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Soldat vampirique


Compétence utilisée agilité + épée niveau moyen et bon. Taux de réussite ( 45 + 55 ) / 2 = 50.

Modificateur => + 5 race vampirique + 5 état berserk

Résultat => réussite !

- 5 ou moins réussite critique.
-  60 ou moins réussite.
- 61 ou plus échec.
- 95 ou plus échec critique



Dernière édition par Le conteur le Ven 28 Sep 2018 - 19:31, édité 1 fois

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Le membre 'Le conteur' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'MJ' : 20




Conséquence des jets :

L'un des soldat, vraissemblablement non affecté par le chant, accourt et bondit au-dessus de la queue de Kaalys en utilisant celle-ci comme tremplin, en
prenant appuis sur ses pics solides, il s'élève dans le brouillard. N'ayant pas vus l'action se dérouler, Aldaron et Irina n'ont pas le temps de réagir avant que le vampire n'atterrisse au sol en effectuant une puissante attaque en piqué, transperçant la jambe d'Irina et la hanche d'Aldaron d'une épée longue.

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Attention, passages douloureux mentalement pour le personnage à venir. Personnes à forte empathie, soyez prévenues


La douleur m'avait  submergé, me laissant à peine consciente de ce qui m'était arrivé. J'avais donné une consigne au Capitaine afin qu'il agisse et qu'il sache ce que j'estimais être le plus important. Mais j'ignorais si les choses iraient dans le sens que j’escomptais.
Je sentais mes chaires me cuir le visage sous le coup de l'attaque du loup de givre. L'adrénaline et le choc m'avait poussé à réagir, ne pouvant m'abimer dans l'inconscience. Mais désormais, je ne pouvais rien faire d'autre que de laisser mon corps et la magie agir de concert pour essayer de me préserver. Je ne tardais donc à sombrer dans l'inconscience; tandis que je sentais quelque chose être glissé entre mes doigts et que l'on me forçait à maintenir fermé ensuite.
Ma conscience s'effaçait toujours plus tandis que les ténèbres et la douleur prenait le pas sur le reste. Une douleur si intense que je sentis mon corps se convulser, juste avant de perdre pied avec ce qui m'entourait.

Des ténèbres m'entourent. Je suis plongé en leur sein, sans pouvoir esquisser le moindre mouvement. Et si je ne fais qu'esquisser l'idée d'essayer, mon corps ne tarde à me rappeler que cela est impossible. Je ne peux voir ce qui m'entoure, et pourtant, je sais que je vois. Je ne peux fermer les yeux, détourner mon regard. Ces yeux de braise me regardent inlassablement, tandis qu'un murmure, à peine audible, parvient à mes oreilles, me récitant inlassablement sa mélodie. Depuis quand est ce que je l'écoute? Je l'ignore. Ici, nulle mesure ou repère en dehors de ces yeux et de cette voix sourde.
Je veux lui dire de se taire, mais je ne le peux. Au moindre mouvement de ma bouche, je sens mes joues être griffées, déchirées. A la moindre déglutition, c'est des piques qui me rentrent dans les chaires de la gorge.
Dormir? Je ne peux même pas y songer car je sens sous mon menton deux pointes prêtent à entrer dans ma mâchoire, tandis que leurs sœurs sont prêtes à entrer dans ma poitrine.


-Tu n'es rien. Tu n'existes pas. Ton existence ne vaut pas l'air qu'il respire. Oublis tous le reste. Tu n'es rien pour le monde. Tu ne vaux pas mieux que la fiente d'un rat. Pire encore que les déjections d'une vache.

Ces paroles murmurées, au loin ou juste à côté de mon oreille, qu'en sais-je? Je les entend inlassablement. Elles en deviennent une litanie qui, lentement mais surement, s'insinue dans mon esprit.
J'essaye de agripper à ce que je sais. A qui je suis. Mais que suis-je? Un être? Quoi donc? Je ne parviens à me souvenir.
Un frisson parcours mon corps meurtri et provoque de nouvelles douleurs dans ce qui semble être mon corps. J'ai froid. je tremble. Je veux que cela cesse...

Mon esprit s'éveille légèrement, découvrant devant moi, alors que mon œil s'entre-ouvre, le long cou d'un dragon qui me porte. Qui est-ce? Je ne sais. Et je sombre de nouveau, immédiatement dans l'inconscience.

Un homme se tient assit devant cette chaire répugnante. La lumière l'éclaire depuis le côté, laissant une moitié de son visage dans les ténèbres auxquels il appartient. Ses yeux sont froid, comme inhabité par la vie. Ses lèvres? En a-t-il seulement? Impossible à dire.
Il observe sans dire un mot. Combien de temps? Là encore, impossible à dire. Cela semble une éternité. Crier? Qu'est-ce donc? Se lamenter? A quoi bon? Supplier? Là encore, pourquoi faire?
Finalement, l'homme finit par sourire, se lève et disparait avant qu'une voix ne s'élève, sortie de nul part.


-Arroses la avec un seau d'eau. Un séjour en chambre froide devrait faire avancer le processus. Telles sont les derniers mots avant que les ténèbres ne se referment.
-Tu n'es rien. Tu n'existes pas. Ton existence ne vaut pas l'air qu'il respire. Oublis tous le reste. Tu n'es rien pour le monde. Tu ne vaux pas mieux que la fiente d'un rat. Pire encore que les déjections d'une vache.

Le froid en dessous de moi me tire des brumes de mon esprit tandis que deux présences se posent à côté de moi. L'une, chaude comme une journée d'été, imposante et puissante, tandis que l'autre est fraiche comme un matin de printemps. Mais je n'eus pas le temps de chercher à savoir qui se trouvait à mes côté que déjà, mon esprit repartait vers d'autres lieux.

Temps, espace, individualité... Tout disparait lentement dans les ténèbres, ne laissant derrière eux qu'une masse suspendue. Est-ce encore vivant? Nul ne saurait le dire. Aucun son ne s'élève dans cette obscurité éternelle. Il n'y a rien. Rien n'a d'importance. Tout a disparut. Qu'est ce que le Tout? Qu'est ce que le Rien? Existence... Néant... Deux opposés à jamais séparés et pourtant indissociable. L'un ne peut être reconnu sans l'autre. Comme la Paix et la Douleur. La Lumière et les Ténèbres.

Clic. Un son s'élève.  Suivit d'un raclement. Un rai de lumière tranche lentement l'obscurité.
Un bruit métallique. Clic. Puis encore du métal. Puis encore un. Encore un autre. Un dernier. La masse molle est déposée sur une surface froide. On l'étale, puis quatre nouveaux clics. Des crocs viennent se planter dans la chaire, aspirant le peu de substance vitale restante dans le corps, qui se refroidit d'autant plus. Puis plus rien. Le Néant.

Un cri me tire finalement de la torpeur ou je me trouvais. Mon oeil droit s'ouvre, tandis que l'orbite gauche me hurle l'absence de l'organe qui aurait dût être là, me la manifestant par une douleur intense.
Mais étrangement, ce que je ressentais le plus était cette Soif si particulière. Cela faisait combien d'années que je ne l'avais ressentit? Je n'avais toutefois pas le temps d'y réfléchir que déjà, je sentais une présence essayer d'entrer dans mon esprit. Ni une ni deux, je me braquais, dressant immédiatement mes barrières mentales. Quelqu'un, ou quelque chose, essayait de me faire plier. De me soumettre. Une chose intolérable pour moi.
Dans le même temps, je comprend que la chose n'est pas uniquement dirigé vers moi, mais vers l'ensemble. Et si je réussi à repousser l'intrus, d'autres n'y arriveront probablement pas. La question serait donc de savoir qui tomberait sous cette influence et qui y résisterait. Cependant, je n'avais pas le temps de songer d'avantage à cela qu'un murmure, aux franges de ma conscience, me prit de simuler le fait d'être encore en transe.. Comme mon corps et mon esprit n'avaient pas encore entièrement émergé, cela ne serait guère difficile. Je tournais toutefois mon attention sur cette présence qui cherche à nous écraser sous nos plus sombres sentiments. Je voulais comprendre son objectif. Etait-je la cible ou était-ce les vampires dans leur ensemble? Je n'aurais pu réellement le dire. Une chose était sûr, l'être demeurait à distance, caché parmi les ombres. Je le ressens, là, dissimulé dans l'ombre, tournant autour de nous. A moins que ce ne soit autour de moi. Je n'aurais sût le dire avec certitude.
J'ouvris mon oeil, essayant de saisir un instant. Malheureusement, ce que je devais voir là n'étais pas ce que j'espérais. En effet, l'un des gardes vampire se tenait au dessus de moi, l'épée prête à fondre sur moi. Je n'eus pas le temps de réagir et la lame se précipita sur moi, tranchant les chaires d'Aldaron Triade m'avoir atteinte au flanc, nous épinglant tout deux au sol, l'elfe en dessous moi. Cependant, il ne faut plus aucun doute que ce vampire me vise. Cette constatation finit de me réveiller complètement, presque plus que la soif et que la douleur de la blessure...

-Bien. Te voici prête à subir ma formation. Te voici prête à devenir ce que j'attends de toi. Tu seras l'outil que j'attends depuis si longtemps. Celui que je vais forger de mes mains pour infléchir le cours de l'histoire selon mon désir. Tu seras un monstre à mon service. Tu seras ma chose... Le visage de mon père vampirique s'efface de mon esprit en même temps que ses paroles alors que ma tête réaligne les évènements autour de moi. Ni une ni deux, je hausse le ton, appelant à moi ma magie pour la déchainer sur le misérable moucheron devant moi, autant au travers de ma bague qu'au travers du sort qui me vient alors à l'esprit.

-Tu oses porter atteinte à la Reine et faillir à ton devoir!!! Ma voix portait tous le mépris que j'éprouvais en cet instant, tandis que je sentais mon visage se tirer sous l'effet de cette soif intense qui me prenais. Il était tentant d'étancher celle-ci directement sur le cou de l'elfe. Mais je laissais l'idée glisser car j'avais autre chose en tête. Et puis, le sang d'un elfe n'était pas des plus savoureux. Encore moins lorsque celui ci s'est placé pour vous protéger du mieux qu'il pouvait.

Je tendis une main vers le vampire, le désignant en activant ma Garde de Glace pour repousser nos assaillants et nous mettre à l'abris.
[/i]

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