- Sexe : Mâle
- Surnom : Le Gemme-Ecaille
- Date de ponte : 1ers jours de mai 1763
- Date d'éclosion : 1763 / A préciser
- Age : 0
- Lieu de naissance : Là où sont ses parents
- Lieu de vie : Là où va son Frère-Coquille
- Force : Faible
- Endurance : Moyen
- Coordination (agilité/réflexe) : Moyen
- Furtivité : Médiocre
- Perception : Faible
Caractéristiques physiques
- Force mentale : Bon
- Education : Grand-maître
- Charisme : Bon
- Intuition : Moyen
- Espérance/chance : Moyen
Caractéristiques mentales
- Résistance physique : Faible
- Résistance magique : Moyen
Résistances
- Vol : Très faible
- Dracosire : Inné
- Craché de feu : Très bon
- Combat au sol : Moyen
- Combat en vol : Médiocre
Compétences
Le premier mot qui vient à l’esprit quand on observe Nephilith est singulier.
Un oeuf remarquable
Un dragon singulier
Sa queue dépasse la moitié de la taille totale de son corps et se finit en une fine membrane, telle une nageoire asymétrique. Celle-ci lui sert non seulement comme gouvernail lorsqu’il vole, mais elle lui permet également de se mouvoir dans l’élément aquatique avec une remarquable agilité. Vous le verrez aussi souvent l’enrouler le long de son corps quand il dort, s’emmitouflant dedans, ou venir happer son frère pour mieux le serrer contre lui. Quand il est vigile, sa queue peut donner le tempo de ses humeurs : joueur et taquin, vous le verrez alors balancer sa queue doucement, tel un jouet qu’on agite devant un chat, ou en relever la pointe tel un point d’exclamation ; inquiet ou d’humeur sombre, vous verrez sa queue se lover le long de ses pattes ou s’enrouler contre son corps ; en colère, il la fouettera vigoureusement, manquant frapper ce qui se trouve derrière lui. Heureusement pour vous, Nephilith est rarement en colère.
Son cou, presque aussi long que le tronc de son corps, a une souplesse gracieuse et se pare d’une splendide collerette tel un cobra royal, lui donnant une allure majestueuse et soulignant les traits particuliers de sa tête. En effet, son museau long et aplati possède un aspect crocodilien caractéristique encore jamais vu chez un dragon. A première vue, vous avez l’impression d’apercevoir une rangée de crocs écartés dépasser de sa mâchoire élancée et puissante. Illusion trompeuse, car il ne s’agit là que de la forme même de sa mâchoire, ses véritables dents acérées se trouvant plus loin dans sa gueule. Aspect dont il se joue sans façon pour tromper ses proies et mieux les garder prisonnières.
Des ailes immenses, grande faiblesse
D'or et de saphir, couleurs traitresses
Un humour sarcastique et moqueur
Un comportement turbulent et joueur
Pour mieux cacher ses réels attraits
Et intelligent, lui, il l’est. Sous son allure extrême, Nephilith se pare d’un esprit redoutable, d’une intelligence prodigieuse, et se révèle être un petit génie draconique. Quand il est seul, vous pourriez le voir alors étonnamment calme à réfléchir en regardant le ciel et les étoiles.
Une pensée en myriade d'étoiles
Cette intensité lui donne parfois l’impression de sombrer dans la folie. Il peine parfois à canaliser ce flot torrentiel en lui et doit faire appel à des points d’ancrage réels pour ne pas s’égarer dans son esprit. Le meilleur et le plus fiable qu’il ait trouvé jusque-là étant son frère-coquille. S’appuyer sur les pensées de l’autre, cet esprit jumeau… Ecouter sa voix et revenir sur des sentiers plus calmes, moins agités. Du moins de ce côté-là.
Une curiosité créative à l'infini
Il est également doté d’une imagination débordante et d’une grande créativité. Posez lui une question, un problème, et il vous trouvera cent solutions. Pas forcément toutes réalisables toutefois. Il adore créer, construire. Il a hérité de cette volonté latente de son père, mais, comme tout ce qu’il entreprend sérieusement, il compte bien plonger dans cette voie au plus profond de ses arcanes et l’explorer sous toutes ses facettes, aussi complexes soient-elles. Sa passion pour la création se manifeste sous toutes ses formes : architecture, art et culture, société (créer de nouvelles règles et de nouvelles structures sociales est prodigieux !). Cela va jusqu’aux aspects les plus simples, telle la confection d’objets, ou dans les aspects les plus magiques, avec l’élaboration de sortilèges. Très créatif, il laisse alors pleinement son imagination débordante s’exprimer dans cette voie riche et infinie.
Une excentricité en harmonie
Cette excentricité s’exprime aussi par un côté collectionneur compulsif. Il aime posséder un exemplaire de toute chose existante dans le monde, vivante ou inerte, magique ou non magique. Gare à vous si vous vous révélez précieux, il risquerait de vous sceller de son sceau et de vous attitrer à lui. Si en plus vous êtes capables de déjouer son côté sphynx, et de résoudre ces énigmes qui le passionnent, alors il pourrait bien se lier plus encore avec vous, d'"amitié" ou de "respect", quand bien même vous ne seriez que race inférieure. Si vous vous révélez être un être doté d'une réelle intelligence, capable de résoudre ses énigmes, de relever ses défis intellectuels, de discourir avec lui sur l'art et la philosophie, ou mieux sur la philosophie de l'art !, alors oui il pourrait bien vous aimer aussi. Il compte bien s'approprier tous les bipèdes d'exception qui croiseront sa route. Et des chèvres aussi, son frère aime tant le lait de ces petites bêtes.
De même, il possède quelques goûts excentriques : s’il voue un certain intérêt pour la viande d’équidé, les Hippocampes et les algues piégeuses, il voue un intérêt encore plus grand pour toutes les sucreries et les alcools raffinés. A bon entendeur salut.
Cette hyperstimuabilité s’accompagne en outre d’une hyperesthésie, le rendant sensible à chaque sens, particulièrement aux sons et aux couleurs. Chaque tonalité se pare d’une couleur et chaque couleur a un son. Le tout devient alors ravissement des sens… ou lente agonie si elle devient dysharmonie. Oui, Nephilith est aussi un artiste et un esthète. Il se plait à se définir comme un artiste magique. En effet, il cultive la magie comme un art et rêve de plonger dans ses abysses sans fond.
Un idéaliste en fond de toile
Equité ne veut pas dire pour autant croire en l’égalité. Nephilith n’est pas aveugle, et ne peut croire en l’égalité entre les races, particulièrement entre la sienne et celles plus faibles. S’il croit en l’égalité entre les individus appartenant à une même race, les races entre elles sont bien trop différentes pour rester sur un pied d’égalité. Tout en ce monde est un jeu de pouvoir et de puissance. La force et la dignité forgent alors une hiérarchie raciale. Les Graärh ont ainsi réussi à se hisser à un niveau hiérarchique supérieur aux races bipèdes selon lui.
Pour autant, loin de mépriser ces êtres étranges et bien faibles, il éprouve un certain respect envers ceux considérés comme inférieurs. Ne serait-ce que parce qu’il voue un profond respect à la vie. La Création Suprême. Il considère que, puisque les dragons apportent la magie qui est source de toute vie, il leur revient de protéger cette vie, cette création, et de la faire prospérer.
Cet amour extrême pour la vie et la création se font toutefois au détriment d’un aspect essentiel à l’équilibre : la destruction. S’il en a vaguement conscience, il ne peut concevoir la nécessité de détruire. Il ne peut s’y résoudre. Le monde se détruit bien trop seul pour qu’il ait besoin qu’on l’aide. Selon Nephilith, l’équilibre viendra de la Création. La Création est trop belle et doit être protégée, pense-t-il, quitte à s’aveugler, presque en toute conscience, dans sa logique.
Un plan fou utopique et divin
Oui il sait. On le lui a déjà dit.
Il entend encore et encore cette phrase, la toute première pensée de sa mémoire draconique qui l’a éveillé, alors qu’il était encore dans son œuf. Une phrase prononcée par son père qui marqua, et marque encore, profondément Nephilith. Si son père avait su que de cette simple phrase et des discussions qui ont suivi, son fils allait forger un tel plan fou...
Car oui, contrairement à lui, Nephilith pense que si un mandataire échoue à mener à bien une mission qui lui a été dévolue, par défaillance, alors cette mission doit échoir à la personne la plus apte à la remplir ensuite. Et la personne la plus apte est celle la plus puissante. Nul autre que les Dragons.
Pour Nephilith, les dragons ont le devoir ancestral de combler le vide laissé par les dieux et de remplir la mission de ces derniers : celle de s’occuper de la Création. Les bipèdes ne peuvent être laissés livrés à eux-mêmes. Enfants abandonnés, ils se perdent sur les sentiers acérés de la destruction et sèment le chaos.
Nephilith est toutefois conscient qu’accomplir la tâche divine n’est pas une chose qui est encore à la portée des dragons. Ils n’ont pas encore la force nécessaire pour accomplir cette mission. Certes, ils sont les plus puissants en ce monde, mais pas encore assez puissants pour assumer pleinement cette tâche. Abandon n’est toutefois pas dans le vocabulaire de Nephilith. Il compte bien mettre toute sa persévérance et son perfectionnisme pour conduire les dragons sur les sentiers de cette puissance : ils doivent se saisir de ce pouvoir dit divin, pour devenir Dieux à la place des Dieux. Et plus que tout, ils doivent être les premiers à s’en emparer, car ils en sont les plus aptes, mais aussi et surtout, car elle ne doit pas tomber entre de mauvaises mains. Après tout, ils ne sont peut-être pas seuls dans la course au pouvoir...
Un point de cette mission reste encore en suspension pour Nephilith et il n’en a pas trouvé de réponses satisfaisantes. S’il sait qu’ils sont amenés en tant qu’êtres suprêmes et puissants à devenir divins, à s’occuper de la création, et donc à régner sur elle et les créatures inférieures, il ne sait pas encore quelle sera la meilleure manière de gouverner. Il envisage pour l’instant toute les formes possibles et toutes les natures. Il a encore le temps d’y réfléchir…
Devenir dieu et rompre de noirs dessins
Alors qu’il était encore dans l’œuf, il a été frappé d’une autre vision, plus sombre, plus nébuleuse. Il ne sait d’où elle vient. Cauchemar, souvenir ou prémonition ? Il l’ignore. Mais ces images le hantent jour après jour. Des images du monde en proie au chaos et à la destruction. Le rugissement enflammé des volcans se mêle aux déchirants tremblements de la terre bientôt envahie sous les flots d’immenses vagues. Si la vie lui est chose sacrée, il lui faut aussi s’approprier les pouvoirs des dieux pour arrêter les noirs dessins de la destinée.
Voilà qui est Nephilith. Un dragon profondément sensible, d’une intelligence et d’un idéalisme extrêmes, auréolé de mystères sous tous ses faux-semblants.
Alignement : Nephilith pourrait être considéré comme de nature loyale neutre. L’ordre et la création sont des choses importantes, voire sacrées, à ses yeux, ils sont même nécessaires pour ne pas plonger dans le chaos. Il suit toutefois son propre code de conduite et ses propres règles, défiant celles du monde quand elles ne lui conviennent pas. Mais on peut s’assurer de sa fidélité lorsqu’on suit ses idéaux et les mêmes sentiers que lui.
Puis un doux ronronnement, un lent bercement, une belle litanie, une autre symphonie tout en douceur. Paix et sérénité les enveloppent de leur manteau protecteur. Leur mère, eux dans l’oeuf, en son sein.
Rien qu’eux. Et ces voix. Plus fortes, plus imposantes, alors que le sablier s’écoule. Il écoute alors, cette puissante symphonie qui peu à peu s’impose à lui.
Cette voix. Son père. C’est là le premier savoir qui le percute. De plein fouet, d’une puissance à la fois douce et violente. Il ne comprend, ne saisit pas tous les mots, toute l’importance. Mais se répète ce savoir encore et encore. D’autres viennent, s’ajoutent, s’entremêlent, ajoutant tant de notes, tant de croches, à cette belle partition. La partition du savoir, ces mille voix draconiques. Oui il les entend mieux maintenant, et veut jouer avec elles la même musique. Même si toujours cette première phrase le hante, le poursuit…
Quand il se sent trop troublé, il plonge alors dans le monde des rêves et des utopies. Moins agités. Des rêves où il rencontre son autre, son double, son miroir, son autre facette : son frère-coquille. Ssaadjith. L’inoubliable qui a peur d’être oublié. Il l’aime déjà, l’a aimé dès le premier regard. Son écho, c’était lui. Ce tambour, son harmonie, c’était lui. Il fera tout pour lui. Ou presque. Et tous deux se suivent en rêve. Ou en cauchemar. Il ne sait ce qui agite son frère, ce qui l’effraie, mais souvent, trop souvent, ce cauchemar revient. Son frère est tourmenté. Et s’il ne sait pourquoi ni par quoi, il sait qu’il doit l’aider. Alors il l’appelle, se love contre lui, et l’enveloppe de tout l’amour qu’il ressent même en ces sombres nuits.
Douce chaleur. Tendre torpeur. Son corps s’entrelace contre l’autre, de cette coquille deuxième hôte. De tout son long il l’enserre, et l’écho de son tambour le berce. Leurs tambours jouent à l’unisson, deux mélodies en une belle chanson. Une chanson qui l’emporte dans d’autres contrées, aux vives couleurs, aux ombres éthérées. Les notes virevoltent devant lui, et sans hésitation il les suit. Elles l’entrainent vers le monde, il en est sûr, il le sait. Bientôt lui aussi entrera dans la ronde. Dans ce monde qui l’appelle, qu’il ressent, ce monde aux promesses si belles, qu’il entend.
Les notes chantent encore et il chante avec elles. Il veut danser, il veut jouer, et de joie fait battre ses grandes ailes. Une forme éthérée s’envole sous son assaut, il court la rattraper, mais elle fuit, et monte, monte, toujours plus haut. Il fait battre ses ailes plus fort, et tente de s’envoler pour la rattraper. En vain la forme fuit et semble le narguer. Puisqu’il ne peut l’attraper, il n’y a plus qu’une solution alors ! Et d’un ordre impérieux, il appelle la forme à lui. Elle ne peut se refuser, elle ne peut que venir !
Soudain un éclat moqueur fuse dans son esprit, une présence dans son dos. Nephilith sursaute sous la surprise et fait volte-face aussitôt. De nouveau, chante cette note taquine, rieuse. Ses saphirs rencontrent alors deux absinthes malicieuses. Tous deux s’observent, curieux, du regard s’affrontent, impérieux. L’un de fine silhouette filiforme, l’autre de plus imposante forme. L’un d’obsidienne et de pourpre irisé, l’autre d’une teinte toute dorée. La nuit et le jour qui lentement se tournent autour. S’observent, s’admirent, chacun dans leurs beaux atours. Se frôlent du bout du museau, s’égratignent de griffes taquines.
Enfin Nephilith se décide à se présenter :
" Je suis… "
Mais l’autre le coupe en son esprit :
" Nephilith. "
Un doux roucoulement et tous deux s’enlacent de leur cou.
" Je suis... ", reprit l’autre.
Mais cette fois ce fut Nephilith qui le coupa :
" Ssaadjith. Mon frère-coquille. "
" Mon jumeau ", compléta l’autre. " Ma Gemme-Ecaille "
Tous deux s’enlacèrent encore puis soudain coururent dans les contrées éthérées faisant voler mille et une formes sur leur passage, jouant avec l’une, plongeant sur l’autre. Nephilith en attrapa une et de ses griffes la couva.
" Elle est à moi ! " fit-il redressant le cou, ses saphirs brillants d’un air vainqueur.
" Elle est belle", fit l’autre. Et Nephilith crut y lire une note peinée. Il sentit une pulsion palpiter pour son autre, et l’observa avec attention. " Jamais je n’arriverais à en attraper une, moi. "
" Mais si, si tu veux je peux te montrer", fit Nephilith.
" Non, tu es plus fort que moi. Je ne pourrais jamais comme toi.. "
Et les absinthes brûlèrent d’une note triste. Tant et si bien que Nephilith y succomba.
" Tiens elle est à toi. Je te la donne. "
" Vraiment ? Tu ferais ça pour moi ? "
" Vraiment. Pour toi mon frère-coquille. Prends. "
Et aussitôt une griffe avide s’empara de la forme qu’il eut tout juste le temps de donner. Nephilith renifla. Ne s’était-il pas fait avoir ? Il entendit des voix chantonner d’amusement en lui. Oui, très certainement l’autre l’avait berné. Mais, loin de s’en offusquer, il s’en amusa lui aussi. Il sentait qu’il allait bien aimer ce jumeau bel esprit.
"Et si on en attrapait une autre encore ?" suggéra Ssaadjith.
On ? Plutôt lui, oui ! s’exclama Nephilith. Définitivement, l’autre voulait s’amuser à le berner. Mais en même temps, cela semblait tellement lui faire plaisir. Et il aimait tant voir cet éclat de joie dans ces beaux orbes pâles. Nephilith laissa alors une vrille rieuse s’élever et s’élança aussitôt en attraper une autre, sans hésitation aucune, sans plus répliquer.
Mais alors qu’il frôlait une forme, il sentit une onde sombre émaner de son jumeau. C’était… comme un écho. Des ondes grinçantes, menaçantes, qui rugissaient en son esprit. Non… en l’esprit de Ssaadjith. Un esprit paniqué, agité, qui pulsait de notes dysharmoniques. Ses griffes acérées se replièrent sur la forme, la griffèrent, crissèrent. Il fouetta l’air de sa queue et soudain… se figea. Les couleurs s’évanouirent et laissèrent place à une ténébreuse nuit. Leur monde bascula, et les vives notes devinrent plaintes d’agonie. Les formes vaporeuses et joueuses se firent soudain griffues et horrifiques.
Nephilith sentit un froid glacé le happer, sans qu’il ne comprenne d’où venait ce manteau enténébré. Il appela son frère-coquille, en vain. Il restait statufié, ses perles poison hantées…
Que se passait-il ? Que voyait donc son frère qu’il ne voyait ? Nephilith toucha alors doucement l’autre du museau. Ssaadjith sursauta et tourna des orbes hagards vers lui. Un autre toucher, un autre sursaut.
" Ssaadjith, que t’arrive-t-il ? Dis à ta Gemme-Ecaille, que se passe-t-il ? "
" Tu.. ne ressens pas ? Tu… ne vois pas ? "
Nephilith se garda de répondre que s’il demandait c’est que non, il ne ressentait pas. Il ne comprenait pas ! Quiconque d’autre que son frère-coquille aurait eu droit à une réplique cinglante chargée de moquerie. Mais…
Du bout du museau Nephilith se contenta d’encourager son autre.
" Elle a disparu. Elle a disparu et m’a… m’a… oublié. "
Nephiliht enroula son cou contre celui de son frère et dans un doux roucoulement tenta de le bercer.
" Qui ça " elle " ? Qui a disparu ? Dis tout à ta Gemme-Ecaille. Je suis là. Dis-moi. "
" Un être qui m’est cher. Elle m’a… Oublié... "
Les ombres se firent plus menaçantes alors. Se rapprochaient. Tendaient leurs griffes vers les deux frères, frêles silhouettes tremblotantes dans ces obscures contrées.
" Elle m’a oublié", répétait Ssaadjith comme un leitmotiv.
Et à ces mots… les formes disparurent une à une. L’obscurité se densifia, s’alourdit, se figea… et peu à peu le vide prenait ses droits. Pas après pas, écaille après écaille, le vide grignotait tout autour d’eux.
" Oublié. "
Et menaçait de ses doigts avides les deux jumeaux enlacés.
Nephilith s’enroula plus près encore, de tout son corps, contre son frère tourmenté, et força ses absinthes à fixer ses saphirs acérés.
" Elle est peut-être partie, mais je suis là moi. Ta Gemme-Ecaille est là, Frère-coquille. Nous sommes peut-être seuls, oui, mais nous sommes ensemble. Maintenant, là, et pour l’avenir. "
Le vide avançait. Dans un lent ralenti. Nephilith aurait aimé lui ordonner de repartir, mais il comprit en un éclair fugace que ce vide ne lui obéirait pas. N’obéirait qu’à son frère. Car il venait de son frère. De ses songes. De ses cauchemars. Des songes lumineux du jour, ils étaient tombés aux songes obscurs de la nuit. Mais il n’était pas or pour rien, il chasserait ses ténèbres de sa lumière. Il en avait le pouvoir, il ne s’appelait pas Nephilith pour rien ! Fort de cette conviction, il continua alors :
" Je suis là moi, je ne partirai pas. Et jamais je ne t’oublierai."
A ces mots son frère-coquille sembla s’animer.
" Vraiment ? "
Nephilith fondit devant cette douce fragilité. Et se fit la promesse de protéger, toujours, ce frère-coquille que déjà il aimait.
" Vraiment. Je te le promets. Jamais ta Gemme-Ecaille ne t’oubliera Frère-coquille. "
Le vide s’arrêta. Recula. Doucement, à petits pas.
Contre son jumeau, Nephilith se lova. Et de sa douce lumière dorée irradia.
" Si tu le promets alors " roucoula enfin Ssaadjith. Et contre Nephilith, son corps frêle se lova aussi.
" Viens, dormons dans mes songes. Tu verras, il y aura là bas toujours une place pour toi. Et nous avons des formes éthérées à chasser. "
Il attendit que son frère-coquille ferme ses belles absinthes, puis, à son tour, doucement, ferma ses doux saphirs.
De sombres nuits, ils en ont partagées en rêve. Et de beaux jours aussi. Jour ou nuit, obscures lumières ou ténèbres illuminées, unique soleil éclatant ou mille étoiles vous guidant. Deux facettes dans un même œuf. Pourtant ni blanc ni noir, tous deux tout en nuance de gris. Deux visions des choses si différentes. Frôlant parfois la dysharmonie. Si différentes vraiment ? Et si tous deux n'étaient qu'une facette d'un même monde, qu'ils devaient apprendre à refaire tous deux, ensemble, en combinant leur vision ? S’ils n’étaient tous deux qu’un autre-moi indissociable, qu’un autre-lui indiscernable ? S'opposant parfois, souvent, mais s'aimant, toujours.
- Ses parents
" Parents je vous aime, vous avez tort ou raison, mais je vous aime et je vais vous montrer la voie de la raison. A tout problème une solution. Heureusement que vous avez un fils de génie pour vous la trouver... Que ferait donc le monde sans moi ? Ah oui c'est vrai, il se détruirait. Comme dans mes visions. "
Il aimerait tant leur faire comprendre son raisonnement, sa vision des choses. Elle est forcément juste, il ne peut se tromper. Il est trop intelligent pour ça. Il lui faut leur faire comprendre et les entrainer avec lui dans ses plans fous : il leur faut devenir des Dieux puisque les Dieux ne sont plus. Ils ont encore du chemin à faire, ils doivent... devenir plus puissants, mais s’ils sont tous ensemble, unis, ils pourraient le faire ! - Verith
Son père. Il lui voue un profond respect. Il a foi en lui. Il le comprend, et partage même certaines visions des choses. Mais il nourrit aussi de profonds désaccords avec lui. Il aimerait lui faire comprendre, lui faire entrevoir ce qu’il voit… mais l’heure n’est pas encore venue. Il ne peut, ne veut, s’opposer aux ambitions folles et destructrices de son père, ce n’est pas encore le moment. Il aimerait tant lui faire entendre raison et lui faire décoller le museau de ses convictions erronées avant d’en venir à l’extrémité de se confronter !
Pourtant il a hérité de sa volonté créatrice de lui ! Il souhaite alors ardemment libérer son père des chaines qui l’entravent et l’emprisonnent pour que tous deux puissent emprunter cette même voie de la Création. Elle les appelle. Tous deux. Ensemble. Son père doit se libérer des affres du passé. S’il est important et nécessaire de le prendre en compte, car le passé nous forge, on ne peut s'y enliser ainsi. Son père lui donne l’impression d’un dragon essayant de défaire un nœud, or les griffes ne sont pas le meilleur outil pour y parvenir !
Il espère qu’en guidant les dragons pour s’emparer de la puissance divine, il pourra alors aider son père à résoudre les problèmes qui l’empoisonnent. - Keetech
Sa Mère. Il l’aime, il tient à elle énormément. S’il est du genre à ne pas respecter les règles qu’il considère inutiles, il tend à respecter celles de sa mère, car il en comprend la nécessité et qu’il peut les accepter. Il sent son anxiété concernant le déséquilibre causé par la disparition des Dieux. Et il sait qu’il a hérité d’elle des valeurs d’ordre et de protection. Son désir de prendre la place vacante au sommet de la hiérarchie, pour réinstaurer l’ordre au sein du chaos, vient certainement en partie de là. Et de son génie. Mais bon il peut accorder aussi cette petite inspiration de sa mère. - Ssaadjith
Son frère-coquille. Son miroir, son double, son autre-moi, son autre-je, sa nuit et ses ténèbres. A ce jumeau avec qui il a partagé son œuf, Nephilith donnerait tout. Ou presque. Il lui voue un profond amour. Il pourrait tout lui pardonner. Il lui a déjà pardonné beaucoup en fait. Tous ces rêves partagés où son frère se moquait de lui ou le taquinait.. Mais il l’aime trop et il lui connaît de bien sombres tourments. Ces cauchemars qui hantent son frère-coquille… Il voudrait les chasser. Il met alors tout en oeuvre pour faire rire son frère aimé, pour le faire sourire et oublier.
Pour autant, l’amour qui lui porte ne l’amène pas à le ménager. Il aime lui aussi le taquiner, titiller par ses répliques sarcastiques et mordantes l’orgueil écorché et l’amour-propre exacerbé de son frère. Il est capable de le pousser à des rages draconiques juste pour le plaisir de l’agacer. C’est plus fort que lui. Ses faux-semblants sont si ancrés en lui que même son frère en pâtit.
S’il aime son frère, Nephilith n’est pas aveugle pour autant et est même doté d’une forte lucidité et d’un solide sens de l’autodérision. Il sait que son frère aime le manipuler, il a parfaitement cerné son frère-coquille, et ses petits penchants bien sombres. Mais Nephilith n’hésite pas à se faire passer pour plus bête que lui ou à feindre d’être dupe de ses tentatives. Parfois même allant jusqu’à manipuler à son tour en faisant croire être manipulé. Au point qu’ils leur arrivent de se perdre tous d’eux dans leur manipulation et de ne plus savoir qui a instigué quoi. Nephilith n’ignore rien de l’objectif ultime de son frère, cette crainte viscérale d’être oublié et cette volonté farouche de devenir inoubliable. Puisque les mots n’ont aucune prise sur cette peur, ou que de façon temporaire, alors il l’aidera. Et s’il prend parfois plaisir à lui mettre des bâtons dans les roues, il n’hésite pas à l’aider, dans l’ombre, mine de rien, parfois sans même que son frère ne le sache.
Une autre manière de pousser Ssaadjith dans ses derniers retranchements et de l’aider sans en avoir l’air est de lui lancer des défis. S’il s’amuse à le titiller, il vise aussi, par ces défis, à stimuler leur émulation et à les pousser à se dépasser tous deux. Pour devenir plus forts. Plus puissants. Pour devenir Dieux. Et pour vaincre toutes leurs peurs à chacun d’eux. Car, après tout, si tous deux prennent le pouvoir des dieux avec les autres dragons, ils accompliront alors chacun leur objectif.
Son frère-coquille est sans doute une de ses grandes forces, mais aussi sa plus grande faiblesse. - Nynsith
Sa grande sœur. Certes, c’est une chasseresse née et redoutable. Et qui adore ça. Le côté amoureux de la vie de Nephilith a certes du mal à s’accorder avec ce côté-là. S’il faut chasser pour vivre, selon lui il ne faut pas vivre pour chasser. Mais bon, tout le monde ne peut pas être parfait.
Cela ne l’empêche pas de vouer une affection sincère à sa Soeur Ecaille. S’il devait choisir entre son Frère-coquille et sa Soeur-Ecaille, il n’hésiterait pas une seconde. Ssaadjith est tout pour lui. Mais si Nynsith ne peut rivaliser avec son frère ou ses parents en affection, Nephilith lui accorde un respect plus grand. C’est elle qui lui apprend tout sur les fonds marins. Il ne peut oublier tous ses moments à parcourir les mers et océans avec elle. Un plaisir sans fond, qu’il n’a partagé qu’avec elle.
- Petite présentation : DC d’Ilhan Avente
- Particularité RP ? DC d’Ilhan Avente
- Rythme RP ? oui, plus actuellement
- Comment as-tu découvert le forum ? hehe...
- As-tu signé le reglement ? oui, avec mon frère on fait tout ensemble. Ou presque.