Sigvald
Elusis
Armes principales :
- Épée organix nordique « Haut Protecteur » : Nommée d'après Havard Svenn, ancien seigneur et grand héro du peuple nordique. Tutoré par cette légende depuis l'enfance, Sigvald en aura hérité en gage des espoirs et de la confiance que lui porte la nouvelle Intendante. Il préserve toujours à sa ceinture un exemplaire tandis que l'autre est confié à Tryghild en promesse de lui être inséparable. Les deux lames ne lui sont transmises qu'en cas de crise, transformant alors le guerrier en un véritable tourbillon mortel et inarrêtable. Le cimier personnel de Havard Svenn est resté gravé sur la lame, sous la garde. La lame a de toute évidence beaucoup servie, car bien qu'elle soit entretenue au mieux et dispose d'une excellente fabrication, elle porte toujours des éraflures et la marque des batailles passées. Sa garde et sa prise sont toutes deux sombres, dépourvues d'ornement quelconque.
Amélioration : Méthode d'aiguisage mécanique.
- Épée nordique à une main : Utilisée par défaut lorsque « Haut Protecteur » n'est pas assemblée, sa facture particulière ne la rend pas moins redoutable en combat. Portée depuis ses 12 ans, elle fut forgée avec en supplément les crocs et le cœur du premier vampire qu'il tua lors de son Rituel. Véritable extension de son bras lorsqu'il la manie, il en connaît chaque éraflure et impactes, ne s'étant jamais séparée d'elle après toutes ces années. L'attachement émotionnel à cette épée est aussi grand que le respect qu'il porte à sa consœur « Haut Protecteur ». Le cimier de la famille Elusis est gravé sur la lame, juste en dessous de la garde.
Amélioration : Méthode de trempage avancé.
- Arc composite nordique : Il est dis que seul un glacernois aurait la force de bander cet arc tant il contient de tension dans sa corde. Idéal lorsqu'il faut être mobile lors d'une chasse, il s'utilise aussi très bien pour de l'archerie montée.
Autres objets :
- Une armure complète de cuir solide, rehaussée de broderies d'or et de fourrure éparse, frappée du blason familial sur le plastron,
- Un cheval dressé à la guerre, répondant au nom de Mjollnir et venant des écuries de sa famille. Il aura fait la traversée avec Sigvald, plus qu'une monture c'est un ami de longue date qui l'aura porté et assisté lors de nombreuses guerres.
Taille : 2m47
Cheveux : Blonds cendré
Yeux : Bleus
Peau : Claire de naissance
Sigvald est l'image même du Glacernois ; c'est un homme à la silhouette puissante qui a été modelé depuis l'enfance pour devenir une véritable arme vivante et l'on peut aisément sentir toute la puissance qui habite sa musculature et ses nerfs, une véritable tension portée à fleurs de peau sans jamais se relâcher complètement. Ses mouvements sont pourtant fluides, contrôlés et parfaitement ajustés malgré sa taille et sa corpulence, lui donnant des allures de prédateur en chasse constante. Possédant une peau pâle, le derme est épaissi par de longues années à se faire tanner sous un vent froid et est couvert d'une multitude de cicatrices causées autant par des animaux sauvages que des vampires ou encore des lames et des projectiles. Sigvald a confronté nombre de combats qu'ils soient isolés ou en escouades et aura survécu à plusieurs grandes guerres ; son corps est par conséquent un canevas qui peint ses victoires. Chaque cicatrice possède une histoire que le glacernois est fier d'exhiber.
Sa chevelure d'un blond cendré tombe jusqu'à ses épaules, souvent retenue par des lanières de cuir en une queue de cheval haute lors d'entraînements et de combats, mais relâchée le reste du temps sans qu'il y accorde plus d'attention ou de soin. Une barbe ronge son visage et sa longueur varie autant en fonction de la chaleur que de sa motivation à l'entretenir, pouvant ainsi passer d'une belle toison de plusieurs semaines à une épaisseur de quelques jours après le passage affûté d'un rasoir. Concernant ses yeux, ils sont d'un bleu polaire bordés d'un anneau gris semblable à du mercure. Ombrés par de longs cils, ils transportent les émotions que le visage racé du guerrier ne parvient pas toujours à afficher. Ce dernier possède des traits puissants, typiques de son peuple avec des pommettes hautes, une mâchoire affirmée et un nez droit. Doté d'une beauté simple et masculine, l'impression qu'il dégage est celle d'un homme d'action plutôt que de parole. Les mains, rendues calleuses par le maniement des armes, peuvent apporter autant de douceur et de délicatesse que se refermer en une poigne mortelle et implacable.
Habituellement, Sigvald s'habille d'un simple pantalon avec des bottes à semelles souples, mettant au placard l'idée de se vêtir davantage quand Calastin s'emploie à rendre chaque journée agonisante de chaleur. S'il lui arrive d'enfiler un haut, il s'agira d'une chemise légère au col lacé et aux manches amples qu'il sera aisé de retrousser proprement jusqu'aux coudes. Ses hanches se ceignent toujours d'une ceinture large en cuir ayant une boucle de métal frappée aux armoiries de sa famille et qui soutient sa moitié de « Haut Protecteur ». D'autres ceintures plus fines peuvent s'ajouter afin de porter chacune une arme ou accessoire selon les besoins. Des brassards et bandeaux de cuirs ornent ses biceps puissants, parfois rehaussés de métal gravé alors que ses clavicules s'agrémentent parfois de pendentifs sobres.
A l'image des montagnes glacées de son ancienne patrie, Sigvald est un homme de droiture et d’intransigeance. Depuis qu'il est en age de comprendre, il lui a été inculqué l'honneur des glacernois et le code de conduite qui s'y rattache ; Ne jamais abandonner, survivre à toute épreuve, ne jamais plier genoux face à l'adversité et surtout ne jamais oublier ses racines, ses origines. Toujours se battre, ne lâcher les armes qu'à son dernier souffle. Un peuple qui agit comme une seule entité dévouée autant à la protection des siens, de ses valeurs qu'aux terres leur appartenant. Vivre pour la liberté, combattre pour la préserver. Un endoctrinement qui fit du glacernois ce qu'il est aujourd'hui : un guerrier fier et farouche à la défense des siens. Pétri de ces intentions, s'attacher sa confiance est un gage de fidélité pour la vie. A contrario, la rompre est un acte de non retour et s'accompagne de toutes ses conséquences.
Depuis l'enfance, il aura appris à se battre. Il ne connaît que cela et ne semble respirer que pour ça. Au dessus de son berceau se balançaient des crocs de vampires, de monstres ou encore la découpe de quelques runes et boucliers pour éloigner les mauvais esprits et sorts. Des superstitions, des légendes et des coutumes obscures, parfois même vues comme barbares et violentes pour un œil extérieur. Mais jamais il n'oubliera le son rassurant de ces colifichets ni ne reniera la fierté à trancher sa première tête de sangsue. Depuis des millénaires, ce peuple combat les vampires malgré la malédiction de Skad et leur condition humaine. Des décades de reproduction, d'entraînement et d'élitisme génétique qui menèrent droit à Sigvald : fier héritier de la Famille Elusis.
Son esprit est forgé à la rationalité la plus pure ; seuls les actes et leurs résultats importent au glacernois. Toute une vie de guerres et de batailles a aiguisé son esprit sur la logique des stratégies, plus encore sous la tutelle d'Havard Svenn et de ses généraux. Il connaît les forces et faiblesses de son peuple, côtoie chaque jour les soldats qu'il entraîne n'a de cesse de chercher la perfection de son art. Il lui est impensable de se reposer, de se relâcher alors que dehors rôdent librement les vampires ainsi que d'autres monstres encore inconnus depuis qu'ils ont mis les pieds sur l'Archipel. Une erreur d'inattention peut coûter la vie à de nombreux citoyens ; une erreur qu'il n'est pas prêt à commettre. Entouré de tacticiens almaréens, il aiguise son savoir au même titre que ses lames entre deux séances d'entraînement.
Le maniement des armes et toutes ses annexes lui auront appris à être consciencieux, bien trop éveillé sur leur importance et, plus que n'importe qui en ce monde, sauraient faire la différence en cas de coup dur. Des épées doubles à l'arc composite, de l'archerie montée à la traque et pistage de ses proies, Sigvald est doté d'un esprit borné et méticuleux. Avançant étape par étape, il lui paraît inconcevable d'abandonner ce qu'il aura commencé. Que ce soit dans les détails lors d'une chasse ou bien l'entretient quasiment ritualisé de son équipement, il faudrait une situation d'urgence pour lui faire lâcher son activité actuelle. Dans le cas contraire, cela se rajoutera simplement à sa liste de tâches et attendra son tour.
Cet aspect borné se retranscrit aussi dans un stoïcisme parfois troublant. Puisqu'il est mal avisé d'afficher ses émotions ou intentions lors d'un combat, de sorte à ne pas donner l'avantage à ses ennemis, Sigvald aura laissé cette habitude transpirer sur sa vie privée. Généralement impassible, ses yeux d'ardoise scrutent ses interlocuteurs avec la même intensité alors que ses traits conservent un masque neutre, voire sombre et peu avenant. Et pourtant, sous cette apparente impénétrabilité couvent des émotions aussi brûlantes et glacées que les terres de feu en son ancienne patrie. Ombrageux, le glacernois peut aisément briser le calme d'une conversation s'il se sent insulté ou mis en doute, laissant la tension latente de son corps rompre comme la corde d'un arc trop bandé, claquant sa soudaine colère avec la force du tonnerre. L'apaisement ne pourra venir que par la reddition de son adversaire ou la preuve solide qu'il est lui-même en tort.
De par sa longue vie en tant que guerrier et de la simplicité de son existence jusqu'à aujourd'hui, Sigvald n'est pas du genre à mâcher ses mots. D'une franchise parfois rafraîchissante à tous ceux trop habitués au verni de la politique, elle est parfois déstabilisante ou crue pour ceux n'y étant pas habitués. Le mensonge est une forme d'hypocrisie qui révulse le glaçernois car cette nature est la source des sévices que son peuple aura déjà subit par le passé. Mettant un point d'honneur à ne pas cacher la vérité, il peut lui arriver de l'enrober légèrement afin d'arrondir les angles... quand il s'en sent la motivation et qu'il y voit un véritable intérêt (comme ne pas mettre Tryghild inutilement en colère). Autrement, ce franc parlé s'accompagne d'un esprit caustique, la vision du guerrier rendue acide et désillusionnée par les nombreux massacres et injustices qu'il aura vécu ou plutôt ; survécu. Il conserve une certaine amertume sur l'espèce humaine et les autres races, renforçant son besoin de protéger Délimar et de garder son peuple pur.
Alignement : Sigvald est un homme d'honneur et un guerrier farouche qui ne cessera le combat qu'en poussant son dernier souffle. pre défenseur de Délimar et de tous les glacernois, il refuse l'oppression de l'Empire ou la corruption de Caladon et se dressera toujours face aux injustices que son peuple pourrait subir à cause d'eux. Fidèle à sa parole donnée, l'injustice est une insulte personnelle bien que sa notion soit biaisée selon les normes standard à cause de son éducation particulière et encore pétrie de préjugés.
Né entre les hautes murailles de Glacern l'Oubliée, il ne connu de ses premières années que la sécurité et l'austérité de ces lieux imprenables. Les souvenirs sont vivaces alors qu'il sentait pour la première fois le souffle brûlant des naseaux de sa monture qui chassait les mèches blondes de son visage. L'animal, immense, l'observait d'un regard doux et velouté alors que son père hissait l'enfant de trois ans sur une selle bien trop large pour qu'il s'y installe convenablement. L'odeur du cuir, de la sueur équine et la piqûre du givre ne quitteront jamais sa mémoire alors qu'il débutait enfin l'équitation dans la cour familiale. Puis vint le poids d'une arme entre ses doigts potelés, celle de son père avec sa garde tressée de cuir usé, son poids qui faisait trois fois le sien et le reflet fascinant des bougies sur la lame affûtée. Celle qu'on lui confia pour ses premiers entraînements fut de bois, car ayant atteint l'age de 5 ans, il était temps pour lui d'apprendre à se battre. Depuis sa naissance, il luttait contre la rudesse du pays et les maladies infantiles, maintenant il devait se battre pour survivre aux dangers qui l'attendraient au dehors de Glacern. Jamais encore avait-il sorti le bout de son nez hors des immenses murs de pierre, mais les nombreux récits contés au coin du feu, le soir, faisaient bouillir une imagination juvénile de mille et un monstres et prouesses légendaires.
Les années passèrent et des épées en bois, des cours de combats à mains nues dans des duels farouches et éprouvants, Sigvald fut finalement confié au maniement de l'arc. Il avait 7 ans et portait déjà le regard grave d'un adulte, toute candeur oubliée alors qu'il recevait un endoctrinement implacable. Sa mission, lui avait-on appris depuis qu'il était en âge de comprendre, était de compléter au combat, de veiller et de protéger l'héritière des Svenn ; Tryghild, sa cadette de quatre ans. Il lui était impossible de renoncer, impardonnable d'échouer et inconcevable de douter. Chacun de ses souffles devait être dédié à cet unique but et le dernier qu'il pousserait serait en défendant l'honneur et la vie de sa futur dirigeante. Fort de ces dogmes, Sigvald ne songea à rien d'autre, oublia jusqu'à sa propre identité pour se fondre dans celle commune des glacernois : il n'était qu'une ramification, une pierre aux fondations d'un peuple invincible et inexpugnable. Il serait l'arme de son peuple contre l'envahisseur, le bouclier aux innocents. La mort définitive pour les vampires. La rage brûlait dans son cœur et chacun de ses coups d'épée visait la mise à terre de ses adversaires, qu'ils soient mannequins de bois et de pailles ou compagnons d'entraînements. Il n'arrêtait que par la force de ses instructeurs ou la fatigue qui l'emportait dans les bras d'une inconscience douillette. Ses réveils étaient en sursauts, remplis d'un sentiment de culpabilité à s'être évanoui et ainsi il recommençait avec plus de hargne encore.
Lorsqu'il eut 11 ans, Sigvald dépassait déjà le mètre 90 et possédait un corps musculeux, aussi puissant et nerveux qu'un fauve, son corps portait déjà quelques cicatrices alors que ses mains étaient calleuses de tous ses entraînements. Ces derniers allaient être mis à l'épreuve alors qu'il acceptait, au jour de son Rituel de Passage à l'age adulte, sa toute première armure complète ainsi qu'un set d'armes ; deux épées, un arc, un carquois et un couteau à dépecer. Aujourd'hui, il serait escorté jusqu'aux Marais, bien au delà des Plaines Sombres, afin de traquer et de tuer son premier vampire. Son regard brûlait de détermination alors qu'il quittait les autres guerriers pour s'enfoncer seul dans la brume poisseuse et nauséabonde. Son regard brûlait de haine alors qu'il combattait ce monstre assoiffé de sang innocent... et son regard brûlait d'une ferveur démente alors qu'il lui tranchait la tête et arrachait son cœur mort pour les rapporter auprès de ses instructeurs, couvert de sang et sourire victorieux aux lèvres. Considéré comme un adulte, il pu entrer officiellement à la garde élite des Svenn, collant Havard comme son ombre à défaut de pouvoir le faire de sa jeune fille déjà bien entourée. En temps de paix et par son affinité particulière au maniement de l'arc, Sigvald fut confié au métier de Chasse et passa son temps libre à subvenir au besoin de sa famille et du peuple avec les autres chasseurs, s’enivrant de la beauté sauvage et hostile de sa contrée bien aimée. Vint ensuite la forge de sa propre arme dans laquelle il ajouta le cœur et les crocs du vampire tué lors de son Rituel, s'appropriant une compagne qui le suivrait jusqu'à la mort. Il lui insuffla cette soif de vengeance, veilla à rendre son tranchant impeccable et son équilibre parfait. En ce jour, elle ceigne toujours sa hanche, jumelée à « Haut Protecteur ».
Les saisons passèrent et lorsqu'il atteignit l'age de 15 ans, Sigvald se maria à une jeune femme de la famille Anstar, de trois ans son aînée. Astrid était une guerrière au bouclier, favorisant ce dernier avec le maniement d'une lance ou de javelots. Rapide, son agilité n'avait d'égal que son esprit farouche et tout dévoué à sa cité, à son peuple. Ce fut un mariage heureux et arriva l'année suivante Anders, le premier né dans la futur génération des Elusis. Un garçon vigoureux ayant hérité les yeux de son père et la chevelure au blond de blé de sa mère. Comblé, Sigvald pu accompagner les quatre premières années de son fils et même commencer son entraînement à l'équitation et à l'épée avant que ne sonne le Cor de la guerre. Sachant qu'il laissait derrière lui un héritage, Sigvald pu partir le cœur léger avec Havard Svenn et l'armée glacernoise jusqu'aux portes de l'Empire Humain assiégé par un nouveau peuple échoué sur les plages du continent ; les Almaréens. Ce peuple, si similaire au sien, semblait être un allié de choix au regard du chef de guerre... du moins, jusqu'au heurt des mœurs. Radicalement différents, notamment concernant la traite des prisonniers de guerre, il fut rapidement décidé que de tels actes de sauvagerie ne pouvaient être associés avec le peuple glacernois. Havard décida d'aider les humains, mais alors que Sigvald et les siens chargeaient en faisant fit du manque de magie, ainsi que de la technologie avancée de leur adversaire, bien décidés à sauver Gloria, assiégée depuis des lunes ; l'Empereur Fabius retourna sa chemise et décida de signer un traité avec les Almaréens. Il abandonna la guerre et avec elle toute estime au regard du jeune guerrier. Comment pouvait-on baisser si aisément les armes ? Comment pouvait-on agir avec si peu d'honneur ?
Sans un regard en arrière, sans une once de remords, n'ayant que la rage brûlant en son cœur pour cette première injustice, il suivit son chef de guerre afin de rejoindre la rébellion et fonder Fort Espérance. Les mois passèrent avant que leur quartier général ne soit finalement trouvé par les forces alméréennes, soutenues par le Néant. La guerre qui s'en suivit fut aussi violente que dévastatrice pour le fier peuple du nord ; Havard Svenn et son fils Aristark tombèrent au combat, créant une vague de frénésie dans les guerriers encore debouts qui repoussèrent alors leurs ennemis et provoquèrent un véritable massacre dans leur rang. Abandonnés par le Néant, les almaréens furent fauchés comme autant d'épis de blés sous la faucille glacernoise et concédèrent la victoire aux rebelles. Malheureusement courbés sous un grand deuil, les réjouissances furent maigres alors que Sigvald dirigeait les funérailles de son mentor et celles de son frère d'arme. Conscient qu'aucun message ne pourrait être délivré par voies magiques jusqu'à Glacern, il prit sur lui de récupérer les effets personnels d'Havard et d'Aristark, puis de récupérer les plus grands blessés afin de regagner sa patrie et porter la triste nouvelle auprès de Tryghild et du peuple en réserve là-bas. Le cœur lourd, il serrait contre lui l'organix de feu son héro, jurant que sa mort ne serait jamais vaine et qu'à travers elle, tout un peuple continuait de scander la liberté et l'égalité, le partage et l'esprit communautaire. Ses valeurs seraient sauves à Glacern, jamais le peuple ne l'oublierait et dans le Temps, les récits glorieux de ce Héro résonneront encore longtemps.
Fort de ses résolutions, Sigvald n'atteignit malheureusement jamais Glacern car sur le chemin du retour, ils eurent connaissance d'une nouvelle plus inquiétante encore que la trahison de l'Empire humain : la libération du Tyran blanc. Sans même avoir à questionner ses hommes, tous abandonnèrent l'idée de rejoindre leur cité et leur famille pour s'engager dans une nouvelle guerre au côté du Protectorat. Ils arrivèrent au camps protégé par les Dieux et apportèrent leur soutient aux rescapés, aidèrent à organiser les défenses et alors que Sigvald concertait les lieutenants et généraux de son armée, une nouvelle les accabla d'un mélange de désespoir et de haine : Glacern venait de tomber. Pour le jeune guerrier, ce fut comme un coup de massue et il fut forcé de s'asseoir s'il ne voulait pas s'effondrer à genoux. Un bourdonnement sonnait à ses oreilles alors qu'il peinait à assimiler la nouvelle. Son peuple était mort ; sa femme et ses enfants... Tryghild et les autres familles. Leur cité imprenable, qu'il avait toujours cru invincible n'était plus que ruines et cendres sous l'explosion du volcan contre lequel elle reposait depuis des millénaires. Et ce goût âpre de cendre lui resta dans la gorge depuis cette nouvelle alors que lui et les siens continuaient de défendre le Protectorat, de mener des excursions contre les terres du Tyran, ne trouvant là qu'un but temporaire à leur existence. Heureusement le cauchemar cessa lors qu’arriva une longue procession de rescapés, venus du nord : les survivants de Glacern. Parmi eux se comptait Tryghild ainsi que nombres de jeunes femmes et hommes ; seuls ceux ayant pu fuir l'attaque surprise et l'éruption avaient survécus. Sigvald appris que son épouse était morte en tentant de protéger leur dernière née Sonja et que seul vivait encore Anders, suffisamment âgé pour se débrouiller seul lors de la cohue générale. A son tour, il porta la nouvelle de la perte combinée d'Havard et de son fils et tous prirent le temps de digérer l'impensable : ils étaient devenus moribonds.
D'autres mois passèrent, une saison entière s'écoula avant que les échappés de Morneflamme ne rejoignent le Protectorat et ne provoquent par la même occasion l'ire du Tyran Blanc qui décida de mener un assaut définitif contre les Dieux et leurs protégés. La guerre fut immense, aussi glorieuse que dévastatrice, nombre de héros périrent tandis que d'autres s'élevaient dans le sang et le sacrifice de soit. A la fin, tous étaient quelque part perdant ; les Elfes n'avaient plus de terres à cause des Perles du Néants, eux ne comptaient plus leur cité et leur foyer... et malgré tous les sacrifices que les glacernois avaient acceptés sans broncher, malgré leur dévotion et leur droiture, l'Empire Humain leur cracha au visage. Il accorda les terres du Nord aux Elfes justement et imposèrent au peuple de Sigvald la perte de leurs racines, le dépaysement et la honte. Sans terres, ils furent contraint de s'installer par défaut sur les terres humains où ils rencontrèrent les rescapés Almaréens. Par dépit, les deux peuples si semblables décidèrent de se serrer les coudes et de cohabiter. Des villages se battirent dans un mélange culturel singulier et afin de renforcer ce sentiment d'appartenance naissant, Trughild se maria au Prince Almaréen Thelem. Peu enclin à accepter une telle union sans vérifier tout d'abord l’honorabilité du prétendant, Sigvald le convia à un duel privé. L'issue du combat ne fut connu de personne d'autre que les deux participants, l'un l'emporta dans sa tombe tandis que l'autre est trop borné pour l'avouer même à l'Intendante. Quoiqu'il en soit, ils en ressortirent tous deux en sang, essoufflés, mais arborant de larges sourires ; bras dessus, bras dessous et finirent à partager une bonne bière fraîche, comme deux frères d'armes.
Alors que les peuples guérissaient de leur blessure, une nouvelle menace tomba sur le continent ; les Chimères. Jadis confinées par les Dieux, elles se répandirent sur les royaumes comme une peste incurable. Si tous essayèrent de les combattre et de les repousser, force fut de constater la futilité d'une telle action et qu'une seule solution s'offrait à eux s'ils désiraient survivre : fuir. Des flottes colossales furent rassemblées et les peuples des quatre coins entamèrent une migration encore jamais vue, convergeant jusqu'aux ports des Capitales pour embarquer. Ils devaient partir loin, très très loin et ne plus jamais revenir ; cependant n'était-ce pas qu'une question de temps avant que les Chimères ne finissent par les rattraper ? Personne ne songea à planifier aussi loin, car déjà les prochaines semaines et mois étaient obscures. Naviguer en eaux inconnues sur des flottes aussi importantes, comment pouvait-on être objectif ? Pour Sigvald, cela n'avait pas d'importance car son peuple devait survivre et pour cela il fit parti des dernières armées à se soulever contre les Chimères, ralentissant leur avancée afin de permettre au plus grand nombre de quitter le continent sain et sauf. Dans les derniers à embarquer, il observa avec résignation les terres de son enfances disparaître au large. Sa vue se brouilla de larmes qu'il refusa de lâcher et il finit par se détourner avec un vague grondement enroué. Ils survivraient, comme toujours et sur les nouvelles terres qu'ils trouveraient -car il n'en doutait pas- ils reconstruiraient et retrouveraient leur richesse culturelle.
Les mois passèrent, le moral tombait comme mouches sur du vinaigre et alors que tout espoir semblait perdu avec un seuil critique des vivres, un taux de mortalité grandissant et de maladies propagées, des terres furent enfin visibles : l'Archipel de Tiamaranta. A la joie fiévreuse qui envahit les expatriés, une découverte crue vint à calmer les ardeurs : la première île sur laquelle ils accostèrent était à peine vivable pour les hommes et les elfes. Les glacernois auraient aimé y vivre, retrouvant là les paysages de leur terre natale ainsi que la rudesse d'un climat connu et dompté depuis des millénaires... mais Nyn-Tiamat, de son jeune baptême, fut abandonnée aux Vampires lors de la distribution de l'Archipel. Sigvald subit ce partage comme une autre trahison de l'Empire Humain à l'égard de son peuple et sentit sa rancœur à leur égard se raviver. Cependant contraint de suivre, il ravala ses émotions sous un masque au calme trompeur et rejoignit Calastin avec le reste de la flotte. Cette terre était sauvage, indomptée et regorgeait de créatures hostiles autant que d'une flore mortelle. Nombre d'exploration connurent l'échec et plus encore furent tout simplement perdues corps et âmes dans les jungles et montagnes. Lentement, les peuples humains se divisèrent et alors qu'une partie s'agglutinait sous la bannière de Sélénia et de la famille Kohan, d'autres fondaient les Cités Libres. Sous la langue de velours d'Aldaron Leweïnra émergea Caladon la Revenante, véritable carrefour commercial, mais aussi siège lieu de la débauche et de bien d'autres travers moraux qui déplaisent encore aujourd'hui à Sigvald. De leur côté, les familles nobles glacernoises, lysséennes et almaréennes firent pot commun pour bâtir Délimar l'Océanique ; les trois peuples aux racines communes, qu'elles soient d'une branche génétique lointaine ou de cœur, s'unirent et s'identifièrent enfin comme un seul et même peuple.
Tous les humains déployaient ressources et richesses d'ingéniosités pour construire leurs villes, suant eau et sang pour parvenir à reconstruire leur maison avant que ne s'abattent un climat encore plus hostile avec l'hiver. Comment savoir sa rudesse en Calastin ? Quelles bêtes surgiraient en cette saison ? Auraient-ils assez de réserves de nourriture ou d'abris ? Les grandes citées évoluaient péniblement, colosses encore inarticulés et aux flancs ouverts aux quatre vents. Les tensions grandissaient en parallèle de la fatigue et du manque de temps et de ressources, les routes couvraient à peine les hameaux et villages, les anciennes querelles revenaient et sur ces terres nouvelles la lutte de pouvoir flamba sous les opportunités en or qui se présentaient. La famille royale Kohan était affaiblie, les partis politiques furent des hyènes contre le lion blessé et la curée fut lancée alors que le peuple souffrait toujours de son exile. Caladon fut la première à attaquer, cherchant à se défaire de la bannière impériale et appela Délimar pour fonder une Alliance. La guerre d'indépendance explosa finalement, prélevant à nouveau un lourd tribu chez les humains, notamment la perte de Thelem Sarawyn pour les glacernois et peuples associés. Heureusement, sa perte ne fut pas vaine et l'Alliance gagna sa liberté par un cessez-le-feu et fut capable d'arborer son propre étendard. Une paix fragile s'instaura à nouveau durant plusieurs mois, laissant au deux Royaume le temps de panser leurs plaies, porter le deuil et tourner la page. Pour Sigvald qui participa à cette guerre en première ligne aux côtés de son ami Thelem afin de mener les troupes, mais surtout d'assurer la protection de Tryghild, il pu se tourner enfin sur sa propre vie privée.
Des fiançailles. La proposition vint de son amie d'enfance et nouvelle Intendante de Délimar. Elle ne souhaitait pas rester seule, ne voulait pas que son enfant grandisse sans une figure paternelle et qui mieux que lui ; Sigvald Elusis, pour endosser ce rôle ? Si de la fierté le gagna à être le nouvel élu de sa fière cousine, il se retrouva toutefois avec une véritable patate chaude entre les mains. D'aussi loin que remontent ses souvenirs, il avait été modelé à un unique but : la protéger. Tryghild revêtait une aura d'intouchabilité, un sentiment renforcé jadis par les mises en garde d'Havard quant à la pureté de son enfant adoré... Maladroit envers la communication de ses sentiments, le grand guerrier est encore pataud concernant cette nouvelle facette de sa vie affective et préférera encore s'épuiser à l'entraînement ou à la Chasse plutôt que d'y penser de trop prêt. Et puis, si jamais Tryghild venaità désirer quelque chose de lui, la connaissant, elle n'y mettrait ni les formes, ni la patience ! Assuré d'être rappelé à son rôle en temps voulu, Sigvald pu se consacrer pleinement à son rôle de Général et s'assura que la classe élite de son armée soit toujours affûtée dans ses exercices ainsi qu'à se montrer à jour dans les dernières tactiques militaires ou avancées technologiques almaréennes. Il veillait sur Délimar avec ferveur et patriotisme, conscient qu'il s'agissait là d'un nouveau départ et qu'il faudrait y bâtir les piliers d'une glorieuse cité, autant par la force et l'inexpugnable de ses murailles, que par la beauté de ses rues et plus important encore : la pureté des cœurs qui la peupleront. Malheureusement, alors qu'il se pensait capable d'engager une vie plus paisible aux côtés de sa famille recomposée et des siens ; Cordont sombra et avec cette catastrophe se raviva les braises de la guerre...
Elusis
Identité et caractéristiques
- Race : Humain
- Sexe : Homme
- Surnom : /
- Date de naissance : 12 Mai 1728
- Age réel : 34 ans
- Age en apparence : Une trentaine d'années
- Lieu de naissance : Glacern l'Oubliée
- Lieu de vie : Délimar l'Océanique
- Rang social :Noble
- Poste/Emploi : Général des armées et Champion de l'Intendante
- Force : Très bon
- Endurance : Très bon
- Coordination (agilité/réflexe) : Très bon
- Furtivité : Moyen
- Perception : Bon
Caractéristiques physiques
- Force mentale : Moyen
- Education : Moyen
- Charisme : Bon
- Intuition : Bon
- Espérance/chance : Moyen
Caractéristiques mentales
- Résistance physique : Bon
- Résistance magique : Moyen
Résistances
- Magie : Impuissant (Sang de Sven – malédiction draconique : bloque toute utilisation à la magie.)
- Expertise :
- Arme 1 : Épée : Grand-maître
- Arme 2 : Armes de trait : Maître
- Arme 3 : Mains nues/pugilat : Bon
- Arme 4 : Dague et poignard : Moyen
- Habileté : Moyen
- Navigation : Médiocre
- Equitation : Très bon
- Dressage : Médiocre
Compétences
- Bonus : Expertise (Glacernois)
Bonus
Équipements
Armes principales :
- Épée organix nordique « Haut Protecteur » : Nommée d'après Havard Svenn, ancien seigneur et grand héro du peuple nordique. Tutoré par cette légende depuis l'enfance, Sigvald en aura hérité en gage des espoirs et de la confiance que lui porte la nouvelle Intendante. Il préserve toujours à sa ceinture un exemplaire tandis que l'autre est confié à Tryghild en promesse de lui être inséparable. Les deux lames ne lui sont transmises qu'en cas de crise, transformant alors le guerrier en un véritable tourbillon mortel et inarrêtable. Le cimier personnel de Havard Svenn est resté gravé sur la lame, sous la garde. La lame a de toute évidence beaucoup servie, car bien qu'elle soit entretenue au mieux et dispose d'une excellente fabrication, elle porte toujours des éraflures et la marque des batailles passées. Sa garde et sa prise sont toutes deux sombres, dépourvues d'ornement quelconque.
Amélioration : Méthode d'aiguisage mécanique.
- Épée nordique à une main : Utilisée par défaut lorsque « Haut Protecteur » n'est pas assemblée, sa facture particulière ne la rend pas moins redoutable en combat. Portée depuis ses 12 ans, elle fut forgée avec en supplément les crocs et le cœur du premier vampire qu'il tua lors de son Rituel. Véritable extension de son bras lorsqu'il la manie, il en connaît chaque éraflure et impactes, ne s'étant jamais séparée d'elle après toutes ces années. L'attachement émotionnel à cette épée est aussi grand que le respect qu'il porte à sa consœur « Haut Protecteur ». Le cimier de la famille Elusis est gravé sur la lame, juste en dessous de la garde.
Amélioration : Méthode de trempage avancé.
- Arc composite nordique : Il est dis que seul un glacernois aurait la force de bander cet arc tant il contient de tension dans sa corde. Idéal lorsqu'il faut être mobile lors d'une chasse, il s'utilise aussi très bien pour de l'archerie montée.
Autres objets :
- Une armure complète de cuir solide, rehaussée de broderies d'or et de fourrure éparse, frappée du blason familial sur le plastron,
- Un cheval dressé à la guerre, répondant au nom de Mjollnir et venant des écuries de sa famille. Il aura fait la traversée avec Sigvald, plus qu'une monture c'est un ami de longue date qui l'aura porté et assisté lors de nombreuses guerres.
Description physique
Taille : 2m47
Cheveux : Blonds cendré
Yeux : Bleus
Peau : Claire de naissance
Sigvald est l'image même du Glacernois ; c'est un homme à la silhouette puissante qui a été modelé depuis l'enfance pour devenir une véritable arme vivante et l'on peut aisément sentir toute la puissance qui habite sa musculature et ses nerfs, une véritable tension portée à fleurs de peau sans jamais se relâcher complètement. Ses mouvements sont pourtant fluides, contrôlés et parfaitement ajustés malgré sa taille et sa corpulence, lui donnant des allures de prédateur en chasse constante. Possédant une peau pâle, le derme est épaissi par de longues années à se faire tanner sous un vent froid et est couvert d'une multitude de cicatrices causées autant par des animaux sauvages que des vampires ou encore des lames et des projectiles. Sigvald a confronté nombre de combats qu'ils soient isolés ou en escouades et aura survécu à plusieurs grandes guerres ; son corps est par conséquent un canevas qui peint ses victoires. Chaque cicatrice possède une histoire que le glacernois est fier d'exhiber.
Sa chevelure d'un blond cendré tombe jusqu'à ses épaules, souvent retenue par des lanières de cuir en une queue de cheval haute lors d'entraînements et de combats, mais relâchée le reste du temps sans qu'il y accorde plus d'attention ou de soin. Une barbe ronge son visage et sa longueur varie autant en fonction de la chaleur que de sa motivation à l'entretenir, pouvant ainsi passer d'une belle toison de plusieurs semaines à une épaisseur de quelques jours après le passage affûté d'un rasoir. Concernant ses yeux, ils sont d'un bleu polaire bordés d'un anneau gris semblable à du mercure. Ombrés par de longs cils, ils transportent les émotions que le visage racé du guerrier ne parvient pas toujours à afficher. Ce dernier possède des traits puissants, typiques de son peuple avec des pommettes hautes, une mâchoire affirmée et un nez droit. Doté d'une beauté simple et masculine, l'impression qu'il dégage est celle d'un homme d'action plutôt que de parole. Les mains, rendues calleuses par le maniement des armes, peuvent apporter autant de douceur et de délicatesse que se refermer en une poigne mortelle et implacable.
Habituellement, Sigvald s'habille d'un simple pantalon avec des bottes à semelles souples, mettant au placard l'idée de se vêtir davantage quand Calastin s'emploie à rendre chaque journée agonisante de chaleur. S'il lui arrive d'enfiler un haut, il s'agira d'une chemise légère au col lacé et aux manches amples qu'il sera aisé de retrousser proprement jusqu'aux coudes. Ses hanches se ceignent toujours d'une ceinture large en cuir ayant une boucle de métal frappée aux armoiries de sa famille et qui soutient sa moitié de « Haut Protecteur ». D'autres ceintures plus fines peuvent s'ajouter afin de porter chacune une arme ou accessoire selon les besoins. Des brassards et bandeaux de cuirs ornent ses biceps puissants, parfois rehaussés de métal gravé alors que ses clavicules s'agrémentent parfois de pendentifs sobres.
Description psychologique
A l'image des montagnes glacées de son ancienne patrie, Sigvald est un homme de droiture et d’intransigeance. Depuis qu'il est en age de comprendre, il lui a été inculqué l'honneur des glacernois et le code de conduite qui s'y rattache ; Ne jamais abandonner, survivre à toute épreuve, ne jamais plier genoux face à l'adversité et surtout ne jamais oublier ses racines, ses origines. Toujours se battre, ne lâcher les armes qu'à son dernier souffle. Un peuple qui agit comme une seule entité dévouée autant à la protection des siens, de ses valeurs qu'aux terres leur appartenant. Vivre pour la liberté, combattre pour la préserver. Un endoctrinement qui fit du glacernois ce qu'il est aujourd'hui : un guerrier fier et farouche à la défense des siens. Pétri de ces intentions, s'attacher sa confiance est un gage de fidélité pour la vie. A contrario, la rompre est un acte de non retour et s'accompagne de toutes ses conséquences.
Depuis l'enfance, il aura appris à se battre. Il ne connaît que cela et ne semble respirer que pour ça. Au dessus de son berceau se balançaient des crocs de vampires, de monstres ou encore la découpe de quelques runes et boucliers pour éloigner les mauvais esprits et sorts. Des superstitions, des légendes et des coutumes obscures, parfois même vues comme barbares et violentes pour un œil extérieur. Mais jamais il n'oubliera le son rassurant de ces colifichets ni ne reniera la fierté à trancher sa première tête de sangsue. Depuis des millénaires, ce peuple combat les vampires malgré la malédiction de Skad et leur condition humaine. Des décades de reproduction, d'entraînement et d'élitisme génétique qui menèrent droit à Sigvald : fier héritier de la Famille Elusis.
Son esprit est forgé à la rationalité la plus pure ; seuls les actes et leurs résultats importent au glacernois. Toute une vie de guerres et de batailles a aiguisé son esprit sur la logique des stratégies, plus encore sous la tutelle d'Havard Svenn et de ses généraux. Il connaît les forces et faiblesses de son peuple, côtoie chaque jour les soldats qu'il entraîne n'a de cesse de chercher la perfection de son art. Il lui est impensable de se reposer, de se relâcher alors que dehors rôdent librement les vampires ainsi que d'autres monstres encore inconnus depuis qu'ils ont mis les pieds sur l'Archipel. Une erreur d'inattention peut coûter la vie à de nombreux citoyens ; une erreur qu'il n'est pas prêt à commettre. Entouré de tacticiens almaréens, il aiguise son savoir au même titre que ses lames entre deux séances d'entraînement.
Le maniement des armes et toutes ses annexes lui auront appris à être consciencieux, bien trop éveillé sur leur importance et, plus que n'importe qui en ce monde, sauraient faire la différence en cas de coup dur. Des épées doubles à l'arc composite, de l'archerie montée à la traque et pistage de ses proies, Sigvald est doté d'un esprit borné et méticuleux. Avançant étape par étape, il lui paraît inconcevable d'abandonner ce qu'il aura commencé. Que ce soit dans les détails lors d'une chasse ou bien l'entretient quasiment ritualisé de son équipement, il faudrait une situation d'urgence pour lui faire lâcher son activité actuelle. Dans le cas contraire, cela se rajoutera simplement à sa liste de tâches et attendra son tour.
Cet aspect borné se retranscrit aussi dans un stoïcisme parfois troublant. Puisqu'il est mal avisé d'afficher ses émotions ou intentions lors d'un combat, de sorte à ne pas donner l'avantage à ses ennemis, Sigvald aura laissé cette habitude transpirer sur sa vie privée. Généralement impassible, ses yeux d'ardoise scrutent ses interlocuteurs avec la même intensité alors que ses traits conservent un masque neutre, voire sombre et peu avenant. Et pourtant, sous cette apparente impénétrabilité couvent des émotions aussi brûlantes et glacées que les terres de feu en son ancienne patrie. Ombrageux, le glacernois peut aisément briser le calme d'une conversation s'il se sent insulté ou mis en doute, laissant la tension latente de son corps rompre comme la corde d'un arc trop bandé, claquant sa soudaine colère avec la force du tonnerre. L'apaisement ne pourra venir que par la reddition de son adversaire ou la preuve solide qu'il est lui-même en tort.
De par sa longue vie en tant que guerrier et de la simplicité de son existence jusqu'à aujourd'hui, Sigvald n'est pas du genre à mâcher ses mots. D'une franchise parfois rafraîchissante à tous ceux trop habitués au verni de la politique, elle est parfois déstabilisante ou crue pour ceux n'y étant pas habitués. Le mensonge est une forme d'hypocrisie qui révulse le glaçernois car cette nature est la source des sévices que son peuple aura déjà subit par le passé. Mettant un point d'honneur à ne pas cacher la vérité, il peut lui arriver de l'enrober légèrement afin d'arrondir les angles... quand il s'en sent la motivation et qu'il y voit un véritable intérêt (comme ne pas mettre Tryghild inutilement en colère). Autrement, ce franc parlé s'accompagne d'un esprit caustique, la vision du guerrier rendue acide et désillusionnée par les nombreux massacres et injustices qu'il aura vécu ou plutôt ; survécu. Il conserve une certaine amertume sur l'espèce humaine et les autres races, renforçant son besoin de protéger Délimar et de garder son peuple pur.
Alignement : Sigvald est un homme d'honneur et un guerrier farouche qui ne cessera le combat qu'en poussant son dernier souffle. pre défenseur de Délimar et de tous les glacernois, il refuse l'oppression de l'Empire ou la corruption de Caladon et se dressera toujours face aux injustices que son peuple pourrait subir à cause d'eux. Fidèle à sa parole donnée, l'injustice est une insulte personnelle bien que sa notion soit biaisée selon les normes standard à cause de son éducation particulière et encore pétrie de préjugés.
Proposition d'esprits-liés :
- Loup ; les Elusis sont les plus proches des Svenn en terme de génétique, rendant un tel esprit-lié courant parmi les leurs. De plus, il se couplerait merveilleusement bien avec sa spécialisation à l'arc et son second métier : chasseur.
- Ours ; pour son rôle de Général le bonus en stratégie serait idéal, mais celui de force conviendrait à sa carrure naturellement impressionnante de glacernois. Les deux conviennent à sa vie entière dédiée au combat.
- Léopard des neiges ; La chasse dans les grandes étendues neigeuses, les entraînements confrontés aux blizzards et les combats menés dans des conditions extrêmes. Sigvald connaît le froid, il fait déjà partie intégrante de lui et cet Esprit-lié ne ferait que renforcer positivement ce sentiment et affinité.
- Lièvre ; quand le peuple n'est pas en guerre, Sigvald devient un chasseur émérite dont les traques de gibier apprécieraient un tel esprit-lié pour le guider et l'aider à atteindre ses proies, puis à rentrer sans délais chez lui.
- Chien ; pour son esprit communautaire très développé, il est un farouche guerrier lorsqu'il est entouré de ses frères d'armes, son rôle de leader l'encourageant à montrer l'exemple et ne jamais reculer.
Histoire
Né entre les hautes murailles de Glacern l'Oubliée, il ne connu de ses premières années que la sécurité et l'austérité de ces lieux imprenables. Les souvenirs sont vivaces alors qu'il sentait pour la première fois le souffle brûlant des naseaux de sa monture qui chassait les mèches blondes de son visage. L'animal, immense, l'observait d'un regard doux et velouté alors que son père hissait l'enfant de trois ans sur une selle bien trop large pour qu'il s'y installe convenablement. L'odeur du cuir, de la sueur équine et la piqûre du givre ne quitteront jamais sa mémoire alors qu'il débutait enfin l'équitation dans la cour familiale. Puis vint le poids d'une arme entre ses doigts potelés, celle de son père avec sa garde tressée de cuir usé, son poids qui faisait trois fois le sien et le reflet fascinant des bougies sur la lame affûtée. Celle qu'on lui confia pour ses premiers entraînements fut de bois, car ayant atteint l'age de 5 ans, il était temps pour lui d'apprendre à se battre. Depuis sa naissance, il luttait contre la rudesse du pays et les maladies infantiles, maintenant il devait se battre pour survivre aux dangers qui l'attendraient au dehors de Glacern. Jamais encore avait-il sorti le bout de son nez hors des immenses murs de pierre, mais les nombreux récits contés au coin du feu, le soir, faisaient bouillir une imagination juvénile de mille et un monstres et prouesses légendaires.
Les années passèrent et des épées en bois, des cours de combats à mains nues dans des duels farouches et éprouvants, Sigvald fut finalement confié au maniement de l'arc. Il avait 7 ans et portait déjà le regard grave d'un adulte, toute candeur oubliée alors qu'il recevait un endoctrinement implacable. Sa mission, lui avait-on appris depuis qu'il était en âge de comprendre, était de compléter au combat, de veiller et de protéger l'héritière des Svenn ; Tryghild, sa cadette de quatre ans. Il lui était impossible de renoncer, impardonnable d'échouer et inconcevable de douter. Chacun de ses souffles devait être dédié à cet unique but et le dernier qu'il pousserait serait en défendant l'honneur et la vie de sa futur dirigeante. Fort de ces dogmes, Sigvald ne songea à rien d'autre, oublia jusqu'à sa propre identité pour se fondre dans celle commune des glacernois : il n'était qu'une ramification, une pierre aux fondations d'un peuple invincible et inexpugnable. Il serait l'arme de son peuple contre l'envahisseur, le bouclier aux innocents. La mort définitive pour les vampires. La rage brûlait dans son cœur et chacun de ses coups d'épée visait la mise à terre de ses adversaires, qu'ils soient mannequins de bois et de pailles ou compagnons d'entraînements. Il n'arrêtait que par la force de ses instructeurs ou la fatigue qui l'emportait dans les bras d'une inconscience douillette. Ses réveils étaient en sursauts, remplis d'un sentiment de culpabilité à s'être évanoui et ainsi il recommençait avec plus de hargne encore.
Lorsqu'il eut 11 ans, Sigvald dépassait déjà le mètre 90 et possédait un corps musculeux, aussi puissant et nerveux qu'un fauve, son corps portait déjà quelques cicatrices alors que ses mains étaient calleuses de tous ses entraînements. Ces derniers allaient être mis à l'épreuve alors qu'il acceptait, au jour de son Rituel de Passage à l'age adulte, sa toute première armure complète ainsi qu'un set d'armes ; deux épées, un arc, un carquois et un couteau à dépecer. Aujourd'hui, il serait escorté jusqu'aux Marais, bien au delà des Plaines Sombres, afin de traquer et de tuer son premier vampire. Son regard brûlait de détermination alors qu'il quittait les autres guerriers pour s'enfoncer seul dans la brume poisseuse et nauséabonde. Son regard brûlait de haine alors qu'il combattait ce monstre assoiffé de sang innocent... et son regard brûlait d'une ferveur démente alors qu'il lui tranchait la tête et arrachait son cœur mort pour les rapporter auprès de ses instructeurs, couvert de sang et sourire victorieux aux lèvres. Considéré comme un adulte, il pu entrer officiellement à la garde élite des Svenn, collant Havard comme son ombre à défaut de pouvoir le faire de sa jeune fille déjà bien entourée. En temps de paix et par son affinité particulière au maniement de l'arc, Sigvald fut confié au métier de Chasse et passa son temps libre à subvenir au besoin de sa famille et du peuple avec les autres chasseurs, s’enivrant de la beauté sauvage et hostile de sa contrée bien aimée. Vint ensuite la forge de sa propre arme dans laquelle il ajouta le cœur et les crocs du vampire tué lors de son Rituel, s'appropriant une compagne qui le suivrait jusqu'à la mort. Il lui insuffla cette soif de vengeance, veilla à rendre son tranchant impeccable et son équilibre parfait. En ce jour, elle ceigne toujours sa hanche, jumelée à « Haut Protecteur ».
Les saisons passèrent et lorsqu'il atteignit l'age de 15 ans, Sigvald se maria à une jeune femme de la famille Anstar, de trois ans son aînée. Astrid était une guerrière au bouclier, favorisant ce dernier avec le maniement d'une lance ou de javelots. Rapide, son agilité n'avait d'égal que son esprit farouche et tout dévoué à sa cité, à son peuple. Ce fut un mariage heureux et arriva l'année suivante Anders, le premier né dans la futur génération des Elusis. Un garçon vigoureux ayant hérité les yeux de son père et la chevelure au blond de blé de sa mère. Comblé, Sigvald pu accompagner les quatre premières années de son fils et même commencer son entraînement à l'équitation et à l'épée avant que ne sonne le Cor de la guerre. Sachant qu'il laissait derrière lui un héritage, Sigvald pu partir le cœur léger avec Havard Svenn et l'armée glacernoise jusqu'aux portes de l'Empire Humain assiégé par un nouveau peuple échoué sur les plages du continent ; les Almaréens. Ce peuple, si similaire au sien, semblait être un allié de choix au regard du chef de guerre... du moins, jusqu'au heurt des mœurs. Radicalement différents, notamment concernant la traite des prisonniers de guerre, il fut rapidement décidé que de tels actes de sauvagerie ne pouvaient être associés avec le peuple glacernois. Havard décida d'aider les humains, mais alors que Sigvald et les siens chargeaient en faisant fit du manque de magie, ainsi que de la technologie avancée de leur adversaire, bien décidés à sauver Gloria, assiégée depuis des lunes ; l'Empereur Fabius retourna sa chemise et décida de signer un traité avec les Almaréens. Il abandonna la guerre et avec elle toute estime au regard du jeune guerrier. Comment pouvait-on baisser si aisément les armes ? Comment pouvait-on agir avec si peu d'honneur ?
Sans un regard en arrière, sans une once de remords, n'ayant que la rage brûlant en son cœur pour cette première injustice, il suivit son chef de guerre afin de rejoindre la rébellion et fonder Fort Espérance. Les mois passèrent avant que leur quartier général ne soit finalement trouvé par les forces alméréennes, soutenues par le Néant. La guerre qui s'en suivit fut aussi violente que dévastatrice pour le fier peuple du nord ; Havard Svenn et son fils Aristark tombèrent au combat, créant une vague de frénésie dans les guerriers encore debouts qui repoussèrent alors leurs ennemis et provoquèrent un véritable massacre dans leur rang. Abandonnés par le Néant, les almaréens furent fauchés comme autant d'épis de blés sous la faucille glacernoise et concédèrent la victoire aux rebelles. Malheureusement courbés sous un grand deuil, les réjouissances furent maigres alors que Sigvald dirigeait les funérailles de son mentor et celles de son frère d'arme. Conscient qu'aucun message ne pourrait être délivré par voies magiques jusqu'à Glacern, il prit sur lui de récupérer les effets personnels d'Havard et d'Aristark, puis de récupérer les plus grands blessés afin de regagner sa patrie et porter la triste nouvelle auprès de Tryghild et du peuple en réserve là-bas. Le cœur lourd, il serrait contre lui l'organix de feu son héro, jurant que sa mort ne serait jamais vaine et qu'à travers elle, tout un peuple continuait de scander la liberté et l'égalité, le partage et l'esprit communautaire. Ses valeurs seraient sauves à Glacern, jamais le peuple ne l'oublierait et dans le Temps, les récits glorieux de ce Héro résonneront encore longtemps.
Fort de ses résolutions, Sigvald n'atteignit malheureusement jamais Glacern car sur le chemin du retour, ils eurent connaissance d'une nouvelle plus inquiétante encore que la trahison de l'Empire humain : la libération du Tyran blanc. Sans même avoir à questionner ses hommes, tous abandonnèrent l'idée de rejoindre leur cité et leur famille pour s'engager dans une nouvelle guerre au côté du Protectorat. Ils arrivèrent au camps protégé par les Dieux et apportèrent leur soutient aux rescapés, aidèrent à organiser les défenses et alors que Sigvald concertait les lieutenants et généraux de son armée, une nouvelle les accabla d'un mélange de désespoir et de haine : Glacern venait de tomber. Pour le jeune guerrier, ce fut comme un coup de massue et il fut forcé de s'asseoir s'il ne voulait pas s'effondrer à genoux. Un bourdonnement sonnait à ses oreilles alors qu'il peinait à assimiler la nouvelle. Son peuple était mort ; sa femme et ses enfants... Tryghild et les autres familles. Leur cité imprenable, qu'il avait toujours cru invincible n'était plus que ruines et cendres sous l'explosion du volcan contre lequel elle reposait depuis des millénaires. Et ce goût âpre de cendre lui resta dans la gorge depuis cette nouvelle alors que lui et les siens continuaient de défendre le Protectorat, de mener des excursions contre les terres du Tyran, ne trouvant là qu'un but temporaire à leur existence. Heureusement le cauchemar cessa lors qu’arriva une longue procession de rescapés, venus du nord : les survivants de Glacern. Parmi eux se comptait Tryghild ainsi que nombres de jeunes femmes et hommes ; seuls ceux ayant pu fuir l'attaque surprise et l'éruption avaient survécus. Sigvald appris que son épouse était morte en tentant de protéger leur dernière née Sonja et que seul vivait encore Anders, suffisamment âgé pour se débrouiller seul lors de la cohue générale. A son tour, il porta la nouvelle de la perte combinée d'Havard et de son fils et tous prirent le temps de digérer l'impensable : ils étaient devenus moribonds.
D'autres mois passèrent, une saison entière s'écoula avant que les échappés de Morneflamme ne rejoignent le Protectorat et ne provoquent par la même occasion l'ire du Tyran Blanc qui décida de mener un assaut définitif contre les Dieux et leurs protégés. La guerre fut immense, aussi glorieuse que dévastatrice, nombre de héros périrent tandis que d'autres s'élevaient dans le sang et le sacrifice de soit. A la fin, tous étaient quelque part perdant ; les Elfes n'avaient plus de terres à cause des Perles du Néants, eux ne comptaient plus leur cité et leur foyer... et malgré tous les sacrifices que les glacernois avaient acceptés sans broncher, malgré leur dévotion et leur droiture, l'Empire Humain leur cracha au visage. Il accorda les terres du Nord aux Elfes justement et imposèrent au peuple de Sigvald la perte de leurs racines, le dépaysement et la honte. Sans terres, ils furent contraint de s'installer par défaut sur les terres humains où ils rencontrèrent les rescapés Almaréens. Par dépit, les deux peuples si semblables décidèrent de se serrer les coudes et de cohabiter. Des villages se battirent dans un mélange culturel singulier et afin de renforcer ce sentiment d'appartenance naissant, Trughild se maria au Prince Almaréen Thelem. Peu enclin à accepter une telle union sans vérifier tout d'abord l’honorabilité du prétendant, Sigvald le convia à un duel privé. L'issue du combat ne fut connu de personne d'autre que les deux participants, l'un l'emporta dans sa tombe tandis que l'autre est trop borné pour l'avouer même à l'Intendante. Quoiqu'il en soit, ils en ressortirent tous deux en sang, essoufflés, mais arborant de larges sourires ; bras dessus, bras dessous et finirent à partager une bonne bière fraîche, comme deux frères d'armes.
Alors que les peuples guérissaient de leur blessure, une nouvelle menace tomba sur le continent ; les Chimères. Jadis confinées par les Dieux, elles se répandirent sur les royaumes comme une peste incurable. Si tous essayèrent de les combattre et de les repousser, force fut de constater la futilité d'une telle action et qu'une seule solution s'offrait à eux s'ils désiraient survivre : fuir. Des flottes colossales furent rassemblées et les peuples des quatre coins entamèrent une migration encore jamais vue, convergeant jusqu'aux ports des Capitales pour embarquer. Ils devaient partir loin, très très loin et ne plus jamais revenir ; cependant n'était-ce pas qu'une question de temps avant que les Chimères ne finissent par les rattraper ? Personne ne songea à planifier aussi loin, car déjà les prochaines semaines et mois étaient obscures. Naviguer en eaux inconnues sur des flottes aussi importantes, comment pouvait-on être objectif ? Pour Sigvald, cela n'avait pas d'importance car son peuple devait survivre et pour cela il fit parti des dernières armées à se soulever contre les Chimères, ralentissant leur avancée afin de permettre au plus grand nombre de quitter le continent sain et sauf. Dans les derniers à embarquer, il observa avec résignation les terres de son enfances disparaître au large. Sa vue se brouilla de larmes qu'il refusa de lâcher et il finit par se détourner avec un vague grondement enroué. Ils survivraient, comme toujours et sur les nouvelles terres qu'ils trouveraient -car il n'en doutait pas- ils reconstruiraient et retrouveraient leur richesse culturelle.
Les mois passèrent, le moral tombait comme mouches sur du vinaigre et alors que tout espoir semblait perdu avec un seuil critique des vivres, un taux de mortalité grandissant et de maladies propagées, des terres furent enfin visibles : l'Archipel de Tiamaranta. A la joie fiévreuse qui envahit les expatriés, une découverte crue vint à calmer les ardeurs : la première île sur laquelle ils accostèrent était à peine vivable pour les hommes et les elfes. Les glacernois auraient aimé y vivre, retrouvant là les paysages de leur terre natale ainsi que la rudesse d'un climat connu et dompté depuis des millénaires... mais Nyn-Tiamat, de son jeune baptême, fut abandonnée aux Vampires lors de la distribution de l'Archipel. Sigvald subit ce partage comme une autre trahison de l'Empire Humain à l'égard de son peuple et sentit sa rancœur à leur égard se raviver. Cependant contraint de suivre, il ravala ses émotions sous un masque au calme trompeur et rejoignit Calastin avec le reste de la flotte. Cette terre était sauvage, indomptée et regorgeait de créatures hostiles autant que d'une flore mortelle. Nombre d'exploration connurent l'échec et plus encore furent tout simplement perdues corps et âmes dans les jungles et montagnes. Lentement, les peuples humains se divisèrent et alors qu'une partie s'agglutinait sous la bannière de Sélénia et de la famille Kohan, d'autres fondaient les Cités Libres. Sous la langue de velours d'Aldaron Leweïnra émergea Caladon la Revenante, véritable carrefour commercial, mais aussi siège lieu de la débauche et de bien d'autres travers moraux qui déplaisent encore aujourd'hui à Sigvald. De leur côté, les familles nobles glacernoises, lysséennes et almaréennes firent pot commun pour bâtir Délimar l'Océanique ; les trois peuples aux racines communes, qu'elles soient d'une branche génétique lointaine ou de cœur, s'unirent et s'identifièrent enfin comme un seul et même peuple.
Tous les humains déployaient ressources et richesses d'ingéniosités pour construire leurs villes, suant eau et sang pour parvenir à reconstruire leur maison avant que ne s'abattent un climat encore plus hostile avec l'hiver. Comment savoir sa rudesse en Calastin ? Quelles bêtes surgiraient en cette saison ? Auraient-ils assez de réserves de nourriture ou d'abris ? Les grandes citées évoluaient péniblement, colosses encore inarticulés et aux flancs ouverts aux quatre vents. Les tensions grandissaient en parallèle de la fatigue et du manque de temps et de ressources, les routes couvraient à peine les hameaux et villages, les anciennes querelles revenaient et sur ces terres nouvelles la lutte de pouvoir flamba sous les opportunités en or qui se présentaient. La famille royale Kohan était affaiblie, les partis politiques furent des hyènes contre le lion blessé et la curée fut lancée alors que le peuple souffrait toujours de son exile. Caladon fut la première à attaquer, cherchant à se défaire de la bannière impériale et appela Délimar pour fonder une Alliance. La guerre d'indépendance explosa finalement, prélevant à nouveau un lourd tribu chez les humains, notamment la perte de Thelem Sarawyn pour les glacernois et peuples associés. Heureusement, sa perte ne fut pas vaine et l'Alliance gagna sa liberté par un cessez-le-feu et fut capable d'arborer son propre étendard. Une paix fragile s'instaura à nouveau durant plusieurs mois, laissant au deux Royaume le temps de panser leurs plaies, porter le deuil et tourner la page. Pour Sigvald qui participa à cette guerre en première ligne aux côtés de son ami Thelem afin de mener les troupes, mais surtout d'assurer la protection de Tryghild, il pu se tourner enfin sur sa propre vie privée.
Des fiançailles. La proposition vint de son amie d'enfance et nouvelle Intendante de Délimar. Elle ne souhaitait pas rester seule, ne voulait pas que son enfant grandisse sans une figure paternelle et qui mieux que lui ; Sigvald Elusis, pour endosser ce rôle ? Si de la fierté le gagna à être le nouvel élu de sa fière cousine, il se retrouva toutefois avec une véritable patate chaude entre les mains. D'aussi loin que remontent ses souvenirs, il avait été modelé à un unique but : la protéger. Tryghild revêtait une aura d'intouchabilité, un sentiment renforcé jadis par les mises en garde d'Havard quant à la pureté de son enfant adoré... Maladroit envers la communication de ses sentiments, le grand guerrier est encore pataud concernant cette nouvelle facette de sa vie affective et préférera encore s'épuiser à l'entraînement ou à la Chasse plutôt que d'y penser de trop prêt. Et puis, si jamais Tryghild venaità désirer quelque chose de lui, la connaissant, elle n'y mettrait ni les formes, ni la patience ! Assuré d'être rappelé à son rôle en temps voulu, Sigvald pu se consacrer pleinement à son rôle de Général et s'assura que la classe élite de son armée soit toujours affûtée dans ses exercices ainsi qu'à se montrer à jour dans les dernières tactiques militaires ou avancées technologiques almaréennes. Il veillait sur Délimar avec ferveur et patriotisme, conscient qu'il s'agissait là d'un nouveau départ et qu'il faudrait y bâtir les piliers d'une glorieuse cité, autant par la force et l'inexpugnable de ses murailles, que par la beauté de ses rues et plus important encore : la pureté des cœurs qui la peupleront. Malheureusement, alors qu'il se pensait capable d'engager une vie plus paisible aux côtés de sa famille recomposée et des siens ; Cordont sombra et avec cette catastrophe se raviva les braises de la guerre...
Liens
- Havard Svenn : Un mentor. Un second père. Un héro. Un exemple. L'admiration que Sigvald portait à cet homme n'a pas de mots pour la décrire. Ses yeux n'ont jamais cessé de contempler le dos du champion, marchant dans son ombre et suivant ses traces pour devenir, un jour, aussi exemplaire et farouche que lui. Sa mort laissa un grand vide dans le cœur de Sigvald qui s'est alors promis d’honorer sa mémoire et de ne jamais souiller son nom, ni gaspiller son sacrifice.
- Tryghild Svenn : Une amie de longue date et, depuis peu ; sa promise. Le respect et l'affection qu'il lui porte sont sans limite. Toute sa vie est entièrement dédiée à sa sécurité, formaté depuis l'enfance à cet unique but. Il reste un long chemin à parcourir avant qu'il n'arrive à la voir autrement...
- Nyko Svenn : Le grand-père de sa promise, le père de son héro. Avait-on besoin de lui en dire davantage ? Malgré sa disparition et sa transformation en vampire, il est aujourd'hui un immaculé qui se présenta non seulement par la grande porte, mais gagna un duel honorable contre l'Intendante. Malgré sa méfiance à l'égard de ceux ayant vaincu le poison vampirique, Sigvald est plus que volontaire pour l'accueillir à Délimar, surtout qu'ils semblent tout deux avoir les mêmes objectifs. Un homme d'expérience sera toujours le bienvenue, davantage encore en portant l'héritage des Svenn dans le sang.
- Anders Elusis : Son fils, âgé de 18 ans maintenant. Jeune guerrier farouche qui fait la fierté de son père par ses exploits militaires, mais aussi par son éblouissante jeune vie de famille. En effet, depuis le printemps dernier, Anders et son épouse Finna ont accueillit leur premier enfant ; un garçon qu'ils auront prénommé Havard en honneur à leur ancien Seigneur et héro de guerre.
- Aldaron Leweïnra : Malgré son aide financière envers le Protectorat et sa volonté d'unir les Cités Libres, Sigvald est incapable de lui accorder la moindre confiance. Bien que son charisme soit écrasant et qu'il montre patte blanche, son trop grand appétit pour l'argent et l'évidente décadence morale de Caladon révulsent le Général jusqu'au plus profond de son être. Accorder aux vampires les mêmes droits que tout un chacun, laisser l'esclavage graärh accoster à son rivage et reconnaître la valeur de quelqu'un au poids de sa bourse plutôt qu'à ses actes ? Voilà autant d'erreurs que Sigvald ne parvient pas à mettre de côté. Il est ainsi plus que convaincu que Tryghild est celle qui devrait diriger l'Alliance afin de sauver les peuples libres d'une déchéance assurée.
- Astrid & Sonja : Son épouse et sa fille, toutes deux décédées lors de la chute de Glacern.
Derrière le clavier
- Petite présentation : La même loutre !
- Particularité RP ? Ne pas hésiter à me contacter en MP pour des idées de rencontres, liens et intrigues ! J'évite de prendre les rps à rythme trop rapide par contre et j'ai parfois du mal sur les postes hyper courts.
- Rythme RP ? Du RP en soirée ou en week-end principalement
- Comment as-tu découvert le forum ? Par mon premier compte, puis j'ai cédé à la rerollïte aiguë ...
- As-tu signé le reglement ? Oui