Neolenn Elusis
- Race : Elfe devenu Sainnûr
- Sexe : Homme
- Surnom : /
- Date de naissance : 26 septembre 1738
- Age réel : 25 ans
- Age en apparence : jeune adulte
- Lieu de naissance : Non-loin du Domaine Baptistral de l'époque
- Lieu de vie : Domaine Baptistral. Du moins, il apprécierait de pouvoir enfin y retourner, et s'y poser
- Rang social :Petit peuple
- Poste/Emploi : Cawr
- Force : Faible
- Endurance : Moyen
- Coordination (agilité/réflexe) : Bon
- Furtivité : Bon
- Perception : Moyen
Caractéristiques physiques
- Force mentale : Très bon
- Education : Bon
- Charisme : Moyen
- Intuition : Bon
- Espérance/chance : Moyen
Caractéristiques mentales
- Résistance physique : Faible
- Résistance magique : Maître
Résistances
- Magie : Exceptionnel
- Expertise :
- Arme 1 : /
- Arme 2 : /
- Arme 3 : /
- Arme 4 : /
- Habileté : Bon
- Navigation : Médiocre
- Equitation : Très faible
- Dressage : Bon
Compétences
- Bonus : Intuition (Baptistrel)
Bonus
Arme principale : Non merci
Autres objets : Un psaltérion de bois clair, orné de motifs abstraits.
C'est sa seule possession. Le reste lui a été ôté, et il n'a rien qui l'attend au Domaine.
Valmys a une apparence relativement commune, chez les humains.
De taille moyenne (1m74,5), il a le gabarit des voyageurs de grands chemins. Solide, sans être musculeux. Pour ne rien arranger, l'humilité et le confort le parent d'habits pratiques et solides, aux teintes fades, souvent maculés de taches de terre, d'eau. Son aura est faite de dynamisme contenu, d'énergie toujours à sa disposition -du moins, lorsque sa santé le permet. Sa façon de parler est à cette image, posée et sereine, mais prête à bondir sitôt qu'il le désire, ou sitôt que les émotions prennent le dessus. Il porte son psaltérion dans un étui solide, contre son dos.
Sa peau est sombre, comme métissée. Ses oreilles sont rondes, dépassant de sa chevelure châtain lorsqu'il l'attache en catogan, libérant ses épaules et sa vision. Ses sourcils sont arqués, ses yeux bruns savamment dessinés, souvent expressifs. Un nez court mais sculpté orne le milieu de son visage, se fronçant parfois sous l'effet du sourire ou du mécontentement. Ses lèvres sont pâles, fines. Même lorsqu'il chante, il les ouvre à peine. La courbe de sa mâchoire est douce. Ses mains sont relativement fines; elles sont la partie de son corps dont il prend le plus soin, sachant que grande serait sa peine s'il venait à les abîmer. On lui sait une tâche de naissance sur la hanche.
À l'heure actuelle, il est surtout nu, affaibli tant de corps que d'esprit. Mais nul doute que quelques bons soins sauront le ramener aux traits qui lui sont propres.
Valmys est un baptistrel, élevé par un baptistrel. De lui, il ne faut attendre ni mensonge ni meurtre, et moins encore de douleur infligée au corps ou à l'esprit. De fait, il s'inscrit dans ce que nombre des siens nomment bienveillance. À l'image des siens, l'harmonie est de ses priorités. Des arts baptistraux, il manie principalement la connaissance, la magie, ainsi que la musique et le dessin, de façon très technique néanmoins. Malgré sa grande admiration pour la sculpture, il n'a pu qu'effleurer cette dernière, ne pouvant prendre le temps de rester en un même endroit à son service.
Naturellement enclin à la curiosité, à l'apprentissage et à la découverte de façon permanente, il se voit plus qu'heureux de posséder pour cela la capacité des humains à ingérer la connaissance, et s'habituer prestement à de nouvelles situations. De même, sa mémoire reste performante, sur bien des points.
Humble, et discret, il avait le contact facile, le sourire venant avec. Sa discussion était souvent rendue intéressante par ses expériences. La solitude est un luxe qu'il n'a, pour ainsi dire, jamais véritablement connue. Il sait, en revanche, la nécessité vitale que les siens ont à s'unir.
Parmi ses habitudes, on lui sait la capacité de refuser viande et produits issus d'animaux, sitôt qu'il en a l'occasion. De même, il évite de monter à cheval, refusant "d'utiliser" ces derniers. En revanche, son contact avec les animaux est très bon.
Son esprit était à l'image de son corps: de l'émotion et de l'énergie contenues et maîtrisées, jusqu'au moment où il se décidait à les exprimer, ou jusqu'au moment où elles-mêmes décidaient de s'imposer. Ceux qui le connaissaient peu le trouveraient aisément imprévisible dans ses réactions.
Du moins, c'était ainsi qu'on le connaissait jadis. Depuis son périple auprès des pirates, il est revenu... Différent. Plus imprévisible encore, avec des sortes de terreurs qui apparaissent parfois sans que la raison n'en soit évidente. Il semble craintif, plus renfermé. Bizarrement, il a développé comme une phobie liée aux bâteaux.
Alignement : Valmys se passe de notions de bien et de mal. Il vit pour l'harmonie, et cette dernière se lie intrinsèquement à la notion d'équilibre. Il se montrera bienveillant sur ce qui se passe de ces concepts, mais ne suit nuls dogmes qui ne soient les siens.
L'Enwr ainsi nommé eut un vague mouvement de tête en direction de son apprenti. Un très jeune apprenti. Assez jeune pour avoir besoin de s'endormir avant lui. Pourtant assez grand pour déjà savoir poser toutes les questions qu'une jeune âme pouvait avoir sur le monde.
"- Valmys ?
- Ils sont où mes parents ?"
Assez grand pour poser les questions qui jusqu'alors n'avaient été qu'ignorance diffuse, sentiment sans mots. Il n'était pas impossible que les enfants du village qu'ils avaient quitté la veille lui aient maladroitement expliqué sa situation. L'interrogation était légitime, mais Deocyne n'avait jamais su à quel moment l'enfant serait assez éveillé pour entendre et comprendre la réponse.
Le maître expliqua, posément, dans l'ordre chronologique. Il parla de cette jeune elfe qu'il avait trouvée, dans un état effroyable, et qu'il avait soignée, de tous ses efforts, omettant néanmoins de guérir cette malédiction qui lui échappait, cachée au creux de la jeune femme, sans aucune lésion pour l'indiquer. Leur rencontre avait été brève. L'elfe était terrorisée. Elle voulait partir, fuir. Les efforts de Deocyne pour l'apaiser et lui proposer son aide n'avaient pas abouti. Tout juste avait-il réussi à lui donner son nom, et à comprendre qu'après son aventure dans les terres humaines, sa patiente se refusait à rester à nouveau en compagnie de ces êtres aux oreilles rondes, aux gestes violents, aux paroles écoeurantes.
Deocyne n'avait pas insisté. Il avait repris son existence. Ceux qui le connaissaient l'appelaient l'Arpenteur. Il ne supportait de rester en un même endroit. Son esprit et son corps réclamaient le mouvement, et la nouveauté. Nombreux l'imaginaient lié aux vents sans même avoir à prononcer de serment. Il parcourait la terre maudite, transcrivant au fil des jours tous les savoirs qu'il parvenait à arracher au monde. De temps à autre, il retournait auprès des siens, pour mieux repartir.
S'il n'était pas un maître, il percevait néanmoins les notes mineures, et s'en réjouissait.
Valmys observa son maître, perplexe. L'histoire n'était pas complète, il le savait. Deocyne lui fit signe d'être patient.
Jamais Deocyne n'aurait imaginé que l'on puisse chercher à le trouver, ni même à le suivre. Des années plus tard, pourtant, ce fut le cas. Il avait tout juste posé ses affaires pour la nuit, lorsque des vibrations lui parvinrent. Des vibrations qui le cherchaient, lui, spécifiquement. Au moins cinq êtres: deux chevaux, deux elfes adultes, un nourrisson.
Valmys eut un sourire. Il savait où il était, dans cette histoire. Son écoute se fit plus attentive.
Deocyne ne s'était pas alarmé des bruits de sabots qui approchaient. Les vibrations des bipèdes étaient inquiètes, celles des chevaux étaient épuisées. Bientôt, il reconnut l'autrice de certaines vibrations: l'elfe qu'il avait soignée jadis.
Encore une fois, l'humain, Deocyne, fut troublé dans ses convictions. Il avait imaginé n'être que terreur et inimité pour la jeune elfe. Le temps avait dû faire son effet sur les souvenirs de la jeune femme.
Elle était pâle, plus encore qu'à son habitude. Elle tremblait, agitée du désespoir irraisonné des dormeurs revenant de leurs cauchemars. Elle vivait encore le sien. Elle était descendue de sa monture.
"- Vous êtes le seul être vers qui je puis me tourner."
L'autre adulte était descendu de sa monture. Un elfe à la peau sombre. Il tenait le nourrisson contre lui. Son coeur battait pour celle qu'il accompagnait, battait d'amour et d'inquiétude. Il avait peur pour elle. Il présenta l'enfant au chantebrise.
"- Je ne puis", murmura celle qui en était la mère. "Faites-en ce que vous voulez."
Deocyne avait eu tôt fait de comprendre. L'enfant qu'on lui présentait était le fils de ces deux amants. Mais ses oreilles étaient rondes, et son corps avait la grossièreté de celui des humains.
Il était le cauchemar de la jeune elfe, sorti de ses propres entrailles.
--
Il n'est pas question d'être heureux en apprenant les raisons de son abandon. Deocyne le savait. Fondamentalement, néanmoins, il n'aurait su cacher au petit être la vérité.
Inquiet pour le petit être plus qu'il aurait souhaité l'admettre, il s'empressa de lui faire découvrir les merveilles des royaumes humains, leurs technologies, leur imaginaire, la bienveillance dont certains savaient faire preuve. Valmys se montrait réticent, méfiant, de prime abord, hanté par l'histoire qui lui avait été contée, dont il ne pouvait nier la vérité. Le temps aida à apaiser la rancoeur qu'il nourrissait à ce peuple qui lui avait valu son abandon. Lorsque Deocyne perçut cela, il offrit à Valmys de l'emmener enfin auprès des elfes, afin qu'il ne reste pas sans user de la magie qui lui était propre. Il l'amena au coeur de la cité, auprès de mages de sa connaissance. Si Valmys peinait parfois à obtenir la considération du peuple de ses parents, l'exaltation de la découverte suffisait à canaliser son attention.
Ce ne furent pas les voyages, néanmoins, qui marquèrent le véritable changement d'idée de l'Enwr sur ce sujet. Ils étaient de retour au Domaine, et Valmys profitait de la compagnie d'autres Enwrs. Fier, il leur présentait la magie qu'il s'était découvert, et les autres Enwrs le questionnaient: alors, était-il humain, ou elfe ? Est-ce que ça voulait dire que les deux peuples étaient liés ? Et est-ce qu'il arrivait à faire ce sort-là ? Et celui-ci ? La discussion courrut, et le monde bascula lorsqu'un Enwr particulièrement mignon déclara, au sujet de la particularité de Valmys:
"- Je trouve que ça lui donne un charme."
--
Les voyages reprirent. Voyager aux côtés de Deocyne assurait à Valmys des journées qui jamais ne se ressemblaient, et qui toujours lui apportaient. S'ils ne faisaient de découverte ensemble, alors le maître lui enseignait celles qu'il connaissait déjà. Valmys apprit les arts baptistraux, chaque jour, dans un décor nouveau. Il accompagna les chants et musiques de son maître, chez ceux qui acceptaient de les recevoir. Deocyne fit de lui un être instruit, sincère, pacifiste, curieux, ouvert, et fondamentalement bon.
"- Valmys, que fais-tu ?"
Le petit jouait avec ce sort qui créait de la lumière. Un sort elfique. Jour, nuit. Jour, nuit.
"- Je travaille mon charme !"
Allons bon. C'était bien le moment. La nuit était noire, et avancée... Et Deocyne voulait dormir.
"- J'ai entendu parler d'un sort elfique. Regarde, tu mets ta main comme ça... Là, voilà. Cela fait normalement apparaître une fleur au parfum soporifique.
- Ah oui ?"
Quelques essais plus tard apportèrent le silence, l'obscurité, et surtout le repos, au duo.
---
1750
"- Regarde !"
Valmys eut envie d'assommer Deocyne. Cette stratégie aurait été peu probante, mais elle aurait au moins eu le mérite de les apaiser tous les deux. Qu'il était bruyant ! Voulait-il amener à eux toute la faune bipèdevore du coin ?
Deocyne montrait du doigt les murs de la caverne, devant eux. Une sorte de cul-de-sac sans forme, dont le sol, effondré, se jetait dans l'abîme. Valmys observa avec effroi que son maître se tenait, d'ailleurs, en lévitation dans l'abîme. Il eut une sorte de violente inspiration de frayeur, qui arracha un rire moqueur à Deocyne.
"- C'est une illusion. Approche-toi."
Il fallut un peu de persévérance, et beaucoup de confiance. Valmys s'avança. Au premier pied posé dans le vide, l'illusion se dissipa. Il n'y avait nul cul de sac, ici. Juste une salle, immense, ovale, ornée de piliers et d'arcs-boutants, de sculptures qui n'évoquaient rien de connus, et de glyphes qui luisaient sur les murs. La magie était assez forte pour que même Valmys la ressente, comme une force maintenue, contenue. Au centre de la pièce, un cercle était creusé, comme une coupe destinée à recevoir quelque chose. Deocyne sortit papier et crayon.
"- Aide-moi."
Valmys l'imita prestement. Ils allaient prendre le plus de notes possibles, recopier chaque glyphe, dessiner au plus réaliste l'endroit. Deocyne, lui prenait des notes plus musicales.
C'était le cinquième sanctuaire de ce genre qu'il trouvait en Ambarhùna. Il ignorait ce qu'ils étaient. Un Cawr travaillait avec lui sur la question. L'endroit émettait une quantité de vibrations incroyables, qui évoquaient un temps très ancien, qui évoquaient les étoiles, la magie, l'alliance, la vie et la mort, et quelque chose qu'ils n'identifiaient pas.
Deocyne travaillait depuis des années sur ce sujet. C'était un de ses principaux moteurs, et Valmys le suivait là-dedans. Comme lui, les mystères l'intriguaient. Comme lui, il aurait aimé deviner à quoi ces endroits étaient voués.
---
1756
L'aura sereine d'un Chanteciel se glissa dans la pièce, et ses mots firent baisser de ton et de rythme la conversation. La conscience de Valmys s'évapora, à nouveau.
---
1760
Sa conscience était la fumée d'un encens. Pourtant, aucun savoir ne lui échappa, et chaque mot du chanteciel s'ancrait dans sa mémoire. Il le découvrirait, plus tard. Les années passèrent à une vitesse qu'il n'aurait su définir. Trop lente et trop rapide à la fois.
La santé lui revint petit à petit, ses instants d'éveils se firent plus nombreux. Bientôt sa mémoire put s'accrocher à la réalité. Il put enfin poser des questions, et elles n'avaient rien à voir avec les sciences dont l'abreuvaient le chanteciel. Valmys voulait savoir où il se trouvait, depuis combien de temps, et ce qui lui était arrivé. Il voulait connaître l'état actuel du monde, et non ses vérités absolues. Il voulait savoir où étaient ceux qu'il aimait. Le chanteciel accueillit les questions avec grande tendresse, et lui offrit les réponses avec un calme totalement détaché, bien trop détaché. Valmys peina à en apprécier la réalité.
Depuis peu, ils étaient dans ces montagnes qui avaient été des volcans. Ils avaient passé beaucoup de temps dans l'ancienne Théocratie, l'état de Valmys n'admettant qu'on le déplaça trop, la discrétion contraignant également leurs voyages. L'état du monde avait empiré. Ils allaient bientôt devoir partir.
Valmys avait toujours protégé Deocyne, à sa façon. Lorsque le danger les menaçaient, il en endormait la source. Ils s'étaient faits surprendre, et Valmys avait pu goûter au dernier des poisons en vogue à Gloria. Une invention morbide, qui attaquait autant le corps que la magie des êtres vivants. Qu'elle soit le fruit d'un jeune elfe apportait grand chagrin au chanteciel. Deocyne avait fait tout ce qui était en son pouvoir, avait écrit au Domaine pour obtenir finalement l'aide de ce chanteterre et ce chanteciel. Deocyne et le chanteterre s'étaient beaucoup fâchés, ce dernier n'appréciant que peu que l'on promena ainsi un Enwr en le portant si peu au Domaine, appréciant fort peu qu'on lui cacha que là-bas il trouverait des êtres de son sang -ce que Deocyne ignorait jusqu'alors. Oncle et tante, cousin, au minimum. Dont Ilyanth Neolenn, dernier Cawr en date, chantefeu. Le chanteciel avait séparé Deocyne et son confrère, promettant de rattraper le temps que Valmys n'avait pu passer au domaine durant son sommeil. Deocyne était retourné sur les routes qu'il aimait tant.
L'annonce d'une potentielle famille avait fait battre plus fort le coeur de Valmys. Maladroitement, il s'était redressé, avait demandé à découvrir les siens.
"- S'il-te-plait," avait murmuré le Chanteciel, "attends encore un peu. J'aimerais achever de t'enseigner tout ce que je puis t'enseigner. Je n'en ai plus pour longtemps.
- Est-ce que cela pourrait attendre ? Je n'en ai pas pour longtemps. Après nous pourrons reprendre," avait proposé Valmys, sachant que les elfes étaient souvent enclin à ne pas comprendre l'empressement des autres espèces.
"- Je n'en ai plus pour longtemps." avait expliqué le chanteciel, en guise de réponse.
Valmys était resté coi, ouvrant et fermant la bouche comme un poisson hors de l'eau, le coeur battant désormais de travers. Il avait très bien compris ce dont il était question, et le sourire forcé de l'elfe le lui confirma. Il s'installa à nouveau, sage, peiné, son impatience se mêlant à la crainte du temps qui arrivait. Lui-même avait eu si peur lorsqu'un jour, il avait timidement demandé à Deocyne:
"- Crois-tu que je vivrais aussi longtemps que les elfes peuvent espérer vivre ?"
Et que le serment baptistral avait empêché Deocyne de lui apporter une réponse.
-------
1762
Il hoquetait, tremblait, portait son instrument contre son coeur comme s'il avait été quelque source de chaleur et de réconfort. Ils auraient dû, tous, se trouver heureux de voir apparaître, enfin, la terre à l'horizon. Peut-être allait-il enfin trouver le temps de rencontrer cette famille qu'on lui agitait sous le nez depuis sa naissance. Peut-être allait-il enfin pouvoir se poser, construire avec les siens, dans une réunion qu'il enviait depuis qu'il était sorti de l'inconscience. Au lieu de cela, il se trouvait plus isolé que jamais, et son avenir ressemblait autant à de l'ombre qu'aux reflets de la lumière sur la glace.
L'eau détrempait ses habits, les collait à sa peau, veillant à ce que le froid imprégnât chaque parcelle de sa chair. Il se sentait faible. Il maudissait encore sa nature, autant qu'il avait appris à l'aimer. Son expression devait vraiment inspirer la pitié. Un des marins avec lequel il avait réussi à se retrouver vint poser une main sur son épaule.
"- Ça va aller. On est plusieurs, on est humains, on va s'adapter ! On va s'en sortir !" devant le regard de Valmys, il ajouta: "Et on retrouvera ton maître."
-----
"- Et Deocyne ? Vous a-t-il rejoint ? Comment va-t-il ?"
Valmys avait grandi, ses frères et soeurs de l'Ordre aussi. Pourtant ils se reconnaissaient comme si rien n'avait eu lieu. Le Domaine, Valmys l'avait immédiatement senti comme une maison, quand bien même la nostalgie des anciennes terres lui venait de temps à autre. Il était heureux en ce lieu. Il avait hâte de le faire encore plus sien.
Il avait accueilli sans broncher l'idée qu'Ilyanth soit en déplacement au moment de son arrivée. Soit. Cela arrivait. Mais il allait sérieusement finir par croire à un destin qui refusait de lui accorder sa famille. Au moins pourrait-il découvrir son oncle et sa tante, même s'ils n'étaient de son âge -Ilyanth non plus, mais proportionnellement, il y était davantage. Face à lui, dans cette salle parée de vitraux sans formes, qui déversaient une lumière tamisée sur le sol de terre fraîche, quelques Cawrs et Enwrs lui tenaient compagnie, devisaient avec lui des dernières nouvelles, tout en lui apportant boisson et nourriture. Les Cawrs, néanmoins, parurent gênés de la question, jusqu'à ce que l'un d'eux annonça ce qui devait l'être, dans un chant qui voulait soutenir l'âme de Valmys.
Le soutien protégea l'âme, mais ne retint pas la tristesse qui était naturelle à une telle annonce. Valmys avait bataillé pour le revoir, le retrouver, lui qui avait trop longtemps été le repère de son existence. Il n'avait plus ni Deocyne ni Chanteciel pour le guider. Quiconque le connaissait devinait que son coeur n'allait en être que plus ouvert encore à ceux qui étaient les Siens, et qu'il venait de retrouver. Pour l'heure, il ne voyait que la perte, et les souvenirs qui ne se créeraient plus.
Il s'était imaginé Deocyne avec un destin semblable mais moins chanceux que le sien. Un naufrage, des difficultés à survivre... Quelques jours plus tard, le hasard des conversations lui appris qu'il n'en était rien. Deocyne avait retrouvé le Domaine, et y était resté aussi peu de temps qu'à son habitude -ce qui prouvait qu'il allait bien, à ce moment-là. Les maîtres avaient été ravis, néanmoins, de trouver quelqu'un d'aussi enclin à en apprendre plus sur cet archipel, quand les esprits étaient plutôt à l'envie de paix et de repos. Sa vie s'était éteinte en Endëarumë, sans que l'on sache pourquoi, ni comment, alors qu'il cherchait des documents, des informations sur une sorte de sanctuaire découvert par là-bas.
Valmys avait beau avoir grandi, les années d'inconscience avait laissé à son esprit la fraîcheur et la fougue de la jeunesse. Son deuil ne passerait pas sans le rituel adéquat, et il voulait honorer la mort de Deocyne. Il s'arma de toutes les informations qu'il pouvait obtenir. Puis il prit un bateau vers Endëarumë.
------
1763
Il s'était enfui comme il l'avait pu, sitôt que le dernier à "veiller" sur lui avait eu le dos tourné. Il était libre, mais peinait à y croire. Son esprit encore brisé peinait à accepter l'idée même de se réjouir, ou ne savait plus comment en activer les émotions. Son psaltérion maladroitement tenu contre lui, protégé par sa magie plus que son propre organisme, Valmys priait pour être au bon endroit, pour n'avoir pas à prendre un bâteau à nouveau. Et ce psaltérion, c'était bien tout ce qu'il lui restait. Il n'avait plus rien, pas même un bout de tissu pour couvrir ses hématomes, ou lui rendre un semblant de dignité.
Il voulait juste se mettre en sécurité, et beaucoup dormir. Dormir jusqu'à oublier ce qui lui était arrivé. Il se leva. Fit quelques pas.
Puis s'effondra de fatigue.
- Aerandir et Niniel Neolenn : son oncle et sa tante. Valmys a pu brièvement les rencontrer, à sa grande joie.
- Ilyanth Neolenn : depuis qu'il connait son existence, Valmys n'a qu'une envie: le rencontrer ! Mais cette envie a toujours été contrariée.
- Nathaniel Eärendil : de lui et de son maudit équipage, Valmys ne veut pas même entendre le nom. Cela suffit à le plonger dans un état de nerfs fort peu agréable, et fort peu socialement acceptable.
- Deocyne Ejeril : c'était un Enwr, ce fut son mentor, et son père adoptif. Valmys lui doit tout, et espère pouvoir achever ce que ce dernier a commencé.
- Petite présentation : J'aime les licornes et leurs jolies cornes. Elles ont un pelage semblable aux nuages.
J'ai 23 ans, j'aime pas les chiffres impairs et les petits cailloux. Je suis au chômage (plus pour longtemps) et spécialisé en développement web. - Particularité RP ? Je peux être très concis, ou très bavard. Dans tous les cas, je suis prêt à éditer un rp s'il ne vous convient pas ou ne laisse pas assez de réponse !
- Rythme RP ? Je fus une légende jadis. J'imagine néanmoins pouvoir tenir le rythme en restant sage par rapport au nombre de rp.
- Comment as-tu découvert le forum ? J'étais sur un bâteau, puis je me suis enfui, et j'ai été récupéré par un humain blond avec un sourire charmant qui m'a montré le chemin.
- As-tu signé le reglement ? oui-oui
Rien à voir: pourra-t-on avoir un champ "double-compte" dans les profils des personnages ? Je suis perdu :p
Dernière édition par Luna A. Kohan le Jeu 20 Déc 2018 - 16:51, édité 1 fois